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AVEC LE SOUTIEN DE€¦ · Les jeunes sont exposés à des facteurs de risque spécifiques. Les conduites à risque ou le développement de la vie affective en constituent des exemples

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AVEC LE SOUTIEN DE :

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Le système de santé évolue à un rythme de plus en plus effréné. Nouvelles technologies, virages préventif et ambulatoire, empowerment des patients… Tant de variables qui remodèlent actuellement les relations entre soignants et soignés, entre professionnels de santé et citoyens plus généralement.

Pour l’ANEMF, il y a une certitude : toutes ces évolutions ne peuvent être

réussies que si elles associent pleinement l’ensemble des acteurs y prenant part. L’intégration de l’usager au cœur de notre système de santé est aujourd’hui incontournable, aussi bien en lui faisant une place dans les instances décisionnelles qu’en en faisant un acteur déterminant de sa propre santé.

Cependant, ceci présuppose que l’usager, tout citoyen donc, soit capable de se

saisir de ces sujets. Et c’est là où le bât blesse : complexification (nécessaire) de l’offre de santé, incompréhension voire méfiance vis-à-vis des messages de prévention omniprésents, fracture entre un corps médical accusé d’hygiénisme voire de complot et le reste de la population, mauvaise auto-orientation des patients… Tous ces éléments mettent en évidence les difficultés auxquelles sont aujourd’hui confrontés les citoyens français face au système de santé.

En ce qu’elle apporte à chaque Français les outils pour agir en citoyen éclairé,

l’école de la République semble être l’institution propice pour répondre à ces enjeux. C’est pourquoi nous proposons la mise en place de ce module d’initiation à la santé pour tous les lycéens, afin que les citoyens soient demain mis en capacité d’être acteurs de leur santé individuelle comme collective. Car nous en sommes convaincus : demain, la santé de tous dépendra de la citoyenneté de chacun.

MOT DU BUREAU

Yanis Merad Président de l’ANEMF

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Le rôle attendu des usagers du système de santé change

Les évolutions du système de santé impactent profondément le rôle que doit jouer chaque usager quand il y a recours. Et qui dit nouveaux rôles dit également nouvelles compétences attendues : les usagers devront demain composer avec davantage de droits et de responsabilités qu’il n’est pas inné de manier.

Comprendre le système de santé pour mieux s’y orienter

La diversité des professionnels de santé et la complexité croissante (mais

nécessaire) de la coordination de ceux-ci est à l’origine d’une difficulté pour les usagers à s’orienter efficacement dans le système de santé. Très peu sont capables d’expliquer le rôle de chaque professionnel.

L’offre de soin sur le territoire manque également de lisibilité, puisque les outils de cartographie à disposition des usagers sont bien moins développés en santé que dans d’autres domaines de service (comme la restauration).

On comprend ainsi aisément les « erreurs de parcours », sources de perte d’efficience à la fois en termes financiers et organisationnels.

Se responsabiliser et se modérer dans l’intérêt collectif

Le système de santé français a beaucoup de progrès à faire sur le champ de l’efficience, et c’est d’ailleurs à ce titre que la stratégie nationale de santé portée par la Ministre des Solidarités et de la Santé demande aux professionnels d’optimiser leurs pratiques via le chantier de la pertinence des soins.

Cet effort des professionnels doit s’accompagner d’un mouvement équivalent chez les usagers : la responsabilisation de chacun est une réponse à la problématique de l’inflation collective des actes réalisés ou requis.

Nous pouvons citer trois exemples pour illustrer le rôle que les usagers ont à jouer dans cette dynamique :

o Le recours aux urgences, aujourd’hui bien excessif, doit être rationnalisé afin de désengorger la prise en charge des soins non programmés et ainsi limiter les temps d’attente délayant les soins.

o La consommation de médicaments doit faire l’objet d’une éducation, notamment en ce qui concerne l’automédication – afin de limiter la iatrogénie et les coûts inutiles ou évitables – et l’observance.

LE CONSTAT

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o L’attente excessive de délivrance d’une prescription ou d’un arrêt de travail comme objectif de la consultation doit être déconstruite.

Apprendre à gérer ses données de santé à l’ère du numérique

Du fait de l’essor des nouvelles technologies en santé et l’engagement collectif

vers un système de santé basé sur un partage sélectif des données médicales (notamment via le Dossier Médical Partagé), l’usager a vocation à avoir accès de manière de plus en plus immédiate et exhaustive à ses données médicales brutes.

Ceci ouvre plusieurs questions : le devenir du secret médical et la responsabilité de l’usager dans celui-ci, la gestion de l’ensemble de ces données, etc. Des outils simples comme une interface web d’accès aux données médicales (via le DMP) seront probablement implémentés dans les prochaines années, et leur utilisation nécessitera une formation des usagers.

Les usagers ont une posture de plus en plus volontaire

Nous avons fait un grand chemin en quelques dizaines d’années sur la place

du patient dans la relation qui l’unit au médecin. D’une relation paternaliste, nous tendons de plus en plus vers un partenariat constructif entre patients et professionnels pour aboutir à des décisions prises par le patient en toute connaissance de cause et avec l’œil bienveillant d’un professionnel pour l’accompagner.

La place des usagers dans notre système de santé se veut de plus en plus importante, et il convient, pour accompagner cette volonté de devenir acteur de sa santé, de donner à chacun les outils appropriés.

Se saisir avec discernement de la démocratisation du savoir médical

Les sources d’information en santé se multiplient très rapidement, d’autant

plus depuis l’essor d’internet. Nous assistons aujourd’hui à un réel foisonnement de contenus, d’avis, d’experts réels ou prétendus, de témoignages… Ceci est un changement de paradigme total pour les professionnels, puisque de plus en plus de patients arrivent à leur consultation en s’étant déjà documentés et en ayant émis des hypothèses diagnostiques, voire en demandant directement un traitement précis.

Il est évident que l’autonomisation des patients ne peut être accueillie qu’avec un œil positif, notamment parce qu’elle en favorise l’émancipation. Ces informations doivent cependant être appréhendées avec un esprit critique. Leur origine plus ou moins fiable et leur caractère plus ou moins scientifique en font des messages pouvant être, à terme, néfastes pour la santé des usagers.

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Contribuer activement à la démocratie sanitaire

Les évolutions de la relation entre professionnels et patients ont également eu des échos dans l’organisation même du système de santé. La place prise par les usagers dans les instances décisionnelles est en augmentation, et la démocratie sanitaire est maintenant une réalité qui continue de se développer.

La formation des usagers aux enjeux du système de santé semble ainsi être une étape primordiale pour garantir une intégration optimale de leur voix dans notre système de gouvernance.

La prévention auprès des jeunes est largement insuffisante

La faiblesse de notre système de santé en matière de prévention se matérialise notamment par une très mauvaise couverture des besoins spécifiques des jeunes.

Les jeunes sont exposés à des facteurs de risque spécifiques. Les conduites à risque ou le développement de la vie affective en constituent des exemples. Cependant, l’offre de prévention actuellement déployée est encore largement insuffisante sur ces thématiques. En témoigne le taux de suicide chez les jeunes qui est dramatiquement élevé.

Par ailleurs, il est nécessaire d’amorcer dès le plus jeune âge une dynamique

de « prévention tout au long de la vie », et ceci passe notamment par l’élaboration de messages de prévention s’adressant spécifiquement aux jeunes pour les familiariser avec cet esprit.

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La mise en place d’un module d’initiation à la santé au Lycée doit permettre de répondre à trois objectifs :

Développer la culture de la santé et l’esprit critique Afin de permettre à chacun de naviguer dans une société où le contenu

pseudo-médical foisonne et où discerner la connaissance scientifique des fausses informations devient un enjeu prioritaire, un mot d’ordre : l’esprit critique !

Que les patients souhaitent prendre une part plus active dans leur prise en charge n’est que positif du moment que cela se fait de manière saine et éclairée.

L’ANEMF souhaite ainsi, de manière générale, démocratiser l’accès à la connaissance médicale et la compréhension de la santé individuelle par l’ensemble de la population, en prévenant les dérives liées à la multiplication des sources d’informations non scientifiques.

Faire de chacun un usager autonome et responsable du système de santé

Une utilisation responsable du système de santé par tous ses acteurs

(professionnels comme usagers) est un levier indispensable pour en optimiser les ressources et pérenniser son modèle et son efficacité.

Du côté des usagers, il est essentiel que chacun apprenne à s’orienter vis-à-vis des soins de premier recours : consultation chez son médecin traitant ou visite aux urgences ? Gynécologue médical ou maïeuticien ? Le module d’initiation à la santé devra permettre de répondre à ces questions.

Un autre objectif concerne le bon usage du médicament : il doit être rationnel et les excès doivent être prévenus ; c’est un enjeu sanitaire (lié à la iatrogénie) comme financier (les événements indésirables finissant par créer des coûts supplémentaires importants).

Sensibiliser les jeunes aux enjeux de santé publique les concernant

Le déficit de prévention spécifique aux jeunes trouve une partie de sa réponse

dans la diffusion de messages de prévention primaire par le biais de ce module d’initiation à la santé.

Par ailleurs, il pourra permettre de jeter les bases de la prévention tout au long de la vie, en instaurant une culture de la prévention la plus large possible et concrète pour les jeunes.

LES OBJECTIFS

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Quels sont les élèves concernés ?

L’esprit de ce module d’initiation à la santé est de s’adresser à un maximum

de jeunes. Nous proposons sa mise en place dans un premier temps au Lycée, dans un cadre obligatoire pour l’ensemble des lycéens (toutes filières confondues).

Dans un deuxième temps, une mise en place dans les autres établissements du secondaire, voire également au collège, pourra être envisagée. Ceci pourrait permettre d’évoquer d’autres thématiques et de cibler des risques plus précoces.

Comment ce module s’intègre-t-il au Lycée ?

Plusieurs possibilités ont été explorées par les étudiants, et un cahier des charges a pu être dressé :

• Le volume horaire ne doit pas être excessif, de l’ordre de 30 à 40 heures sur l’ensemble du Lycée.

• Le regroupement de ces heures en « séminaires » thématiques semble plus approprié pour les objectifs de sensibilisation, qui se distinguent des « cours » des autres matières.

• Ce module doit être réparti tout au long du lycée pour concilier la précocité de certains risques (vie affective et sexuelle, conduites à risque…) et la nécessité d’une maturité parfois accrue pour appréhender d’autres thématiques (fonctionnement du système de santé).

Qui sont les formateurs ?

Différents profils peuvent être amenés à intervenir dans le cadre de cette

formation : • Des professionnels de santé (notamment en milieu scolaire) ; • Des étudiants en santé (notamment dans le cadre du service sanitaire) ; • Des pairs ayant suivi une formation ; • Des patients experts ; • Des enseignants ; • Des secouristes ; • …

L’ORGANISATION

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Pour cadrer ces interventions, elles pourront faire l’objet d’une convention avec l’établissement ou le rectorat, et être appréhendées via une préparation en lien avec les enseignants de l’établissement.

Quel format doivent prendre les interventions ?

Les interventions doivent répondre à plusieurs critères : • Être au maximum interactives, et appliquer une pédagogie active. • Laisser une large place à l’éducation par les (presque-)pairs, notamment en ce

qui concerne l’éducation à la sexualité ou les conduites à risque. La répétition d’intervention du même pair pourra le placer en position de confident propice à recueillir des difficultés rencontrées par les adolescents et au sujet desquelles ils n’oseraient pas solliciter des adultes (comme le réseau de l’ANEMF le constate déjà au travers de ses activités d’éducation à la sexualité).

• Déconstruire les préjugés et idées fausses tout en laissant chacun exprimer des avis critiques et en valorisant l’intérêt suscité par les thématiques.

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L’ANEMF a identifié six thématiques prioritaires. Pour ce faire, elle s’est basée sur plusieurs éléments, dont les lacunes perçues par les étudiants dans le domaine de la santé et des objectifs de santé publique déjà identifiés. Ces six thématiques balayent les trois objectifs cités plus haut.

Vie affective et sexuelle § Découverte du genre et de l’orientation sexuelle. § Consentement, première fois, désir, plaisir. § Pornographie, sexe et numérique. § Violences liées au genre et sexisme (travail, médias, société). § Harcèlement. § Contraception. § Infections et maladies sexuellement transmissibles.

Conduites à risque § Utilisation de substances psychoactives, addictions et binge drinking. § Violences dirigées contre soi ou contre les autres. § Sécurité routière. § Comportements sexuels à risque. § Pratiques sportives à risque.

Santé mentale § Stress et épuisement. § Anxiété et dépression. § Suicide. § Harcèlement, cyber-harcèlement, bullying.

Bon usage du médicament § Observance. § Automédication. § Interactions médicamenteuses. § Addictions médicamenteuses. § Utilisation sécurisée de la contraception.

LES THÉMATIQUES

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Culture de la santé § Esprit critique en santé. § Hygiène. § Représentations de la santé. § Bases d’anatomie et physiologie.

Fonctionnement du système de santé § Rôle des professionnels de santé. § Bases de l’assurance maladie. § Organisation du système de santé et premiers recours. § Gestion des données numériques de santé. § Démocratie sanitaire.

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Le contexte actuel de réforme du lycée et de mise en place du service sanitaire semble propice à la mise en place de ce module. Il faut profiter de cette réforme en profondeur pour implémenter cette nouveauté importante dans les maquettes. C’est pourquoi l’ANEMF propose le lancement d’un groupe de travail regroupant les acteurs de la formation secondaire, les acteurs de la prévention (notamment en milieu scolaire), les professionnels de santé et les étudiants en santé, afin d’aboutir à des propositions concrètes pour la mise en place de ce module.

Les ARS et les rectorats pourront coordonner les interventions des professionnels et des étudiants au sein des lycées, par exemple en étendant les missions des comités de pilotage régionaux du service sanitaire. Par ailleurs, dans le cadre de la « priorité prévention » mise en place par le gouvernement, une implémentation de ce module au plus vite semble être une priorité de santé publique évidente.

LA MISE EN PLACE

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Les étudiants en médecine associent la vision du professionnel de santé en formation et celle du jeune citoyen : nous sommes à même d’apporter des solutions innovantes et répondant aux attentes des jeunes et de la santé publique, des usagers et des professionnels. Engagés depuis de nombreuses années dans des actions de promotion de la santé (notamment d’éducation à la sexualité) auprès des jeunes lycéens et collégiens, le réseau de l’ANEMF est à l’origine des initiatives qui ont inspiré le service sanitaire qui sera implémenté dans quelques mois. L’ANEMF souhaite, au travers de cette proposition de module d’initiation à la santé au Lycée, confirmer son engagement pour un système de santé plus universel, intégratif et solidaire. Les jeunes professionnels tendent la main à leurs concitoyens : le système de santé de demain est l’affaire de tous.

CONCLUSION

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CONTACTS PRESSE

Yanis Merad Président de l’ANEMF [email protected] 06 50 38 64 94

Mélanie Gilbert Secrétaire Générale de l’ANEMF

[email protected] 06 88 91 90 99