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AVEC MARIJO

AVEC MARIJO A CAVAILLON « D'azur, à une tour de clocher d'argent à dextre, et une tour crénelée de même, maçonnée de sable à sénestre, moins haute que

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AVECMARIJO

A

CAVAILLON

« D'azur, à une tour de clocher d'argent à dextre, et une tour crénelée de même, maçonnée de sable à sénestre, moins haute que la première, dont elle est séparée, le tout sur une terrasse de sinople »

CAVAILLON

Cavaillon est une ville située dans le Vaucluse, au sud d’Avignon.. Elle est considérée comme la capitale du melon quoique celui-ci soit davantage produit à Monteux et sous serre, ne faisant que transiter par la ville. De toutes façons, ma visite s’est située en dehors de la saison et non pas un jour de marché… A noter qu’une grande fête du melon est organisée au début de juillet.Selon Wikipédia : « La célébrité du melon de Cavaillon date du XIXe siècle et de la possibilité de le faire parvenir rapidement à Paris par chemin de fer. Alexandre Dumas les appréciait particulièrement. Il fit d'ailleurs don en 1864 à la bibliothèque de la ville de Cavaillon de la totalité de son œuvre publiée, en échange d'une rente viagère de douze melons par an. Le Conseil Municipal prit un arrêté en ce sens et la rente fut servie au romancier jusqu'à sa mort en 1870 ».Toutefois, Cavaillon est également le centre de distribution de France pour tous les primeurs : fruits et légumes.

La place du Clos représente le cœur du commerce maraîcher,

avec son marché hebdomadaire.

Déjà occupée à l’époque de la

Préhistoire, Cavaillon constituait une étape sur la voie Domitienne

durant la période romaine.

Ces arcs , sur la place François Tourel, sont

les vestiges d’un édifice romain. Au

Moyen Âge, ils furent intégrés au palais

épiscopal. Ce dernier fut vendu en 1793 et

les arcs furent installés ,en 1880, à leur

emplacement actuel.

Derrière ces arcs, la colline Saint-Jacques qui fut habitée

par une fédération de peuples gaulois, les Cavares, dont la

ville tire son nom.L’écoinçon ci-haut est orné d’une divinité ailée portant

une couronne.

Au IVe siècle, Cavaillon devint siège épiscopal. L'ancienne cathédrale Notre-Dame-et-Saint-

Véran date du XIe siècle. Elle remplaça le premier édifice qui brûla en 993.

Il ne reste que la façade ouest et deux

contreforts de la cathédrale du XIe siècle.

Un nouvel édifice fut consacré en 1251 et fut incendié par le baron

des Adrets en 1740 mais seul le portail s’écroula

alors.

Le cénotaphe de J.B. Sade, œuvre de J.A.

Maucord, fut élevé par les Recteurs de l’Hôtel-Dieu en l’honneur de

leur évêque.La famille de Sade a

donné deux évêques à Cavaillon mais aussi Henri Véran de Sade, vicomte et cousin du

marquis, qui fut administrateur du

Vaucluse à la Révolution et

commandant de la Garde nationale de

Cavaillon.

Dans la chapelle de Saint Véran, ce relief, datant de 1704, a pour thème la résurrection

d'une jeune fille. C’est l’œuvre de Jacques

Bernus.Ci-dessous , on peut

admirer la décoration du plafond.

César de Bus se dirigea tardivement vers la

prêtrise. Ordonné à 38 ans, il devint chanoine de la

cathédrale et commença alors sa mission de

catéchiste. Il fut béatifié par Paul VI en 1975.

La Cène et le Triomphe du Saint-Sacrement

Réalisées par Louis Parocel en 1690, ces œuvres ornent la

chapelle César de Bus.

Derrière l’autel, le grand retable du chœur est l’œuvre d’un

sculpteur cavaillonnais Barthélémy Grangier assisté d’un

menuisier Jacques Perrin. Les cinq tableaux sont dus au peintre Nicolas Mignard qui résidait alors

à Avignon.

Le cloître fut construit au début

du XIIIe siècle. Il est formé de quatre galeries ajourées d’arcades en plein

cintre. Les colonnettes sont

toutes surmontées de chapiteaux

malheureusement très abîmés.Il abrite des

dépouilles, des tombes et des

blasons de dignitaires.

Visible du cloître, ce curieux petit balcon sur le mur de la cathédrale…

Avant de quitter les lieux, un dernier coup d’œil au

chevet de l’édifice permet de découvrir que le soleil

daigne faire son apparition…

Sur un mur de l’édifice, ce cadran solaire date de 1764.

Un vieillard évoque le temps qui passe et on peut

lire l’inscription : « Prie avant d’être surpris ».

A la découverte des vieilles pierres du

quartier historique : passage sous voûte

donnant accès à la place aux herbes, arcs,

pavages multiples, placette, etc.

Mais aussi

insertion d’un brin

de modernisme

pour égayer les

petites rues!!!

Nous arrivons maintenant à la synagogue.

Reconstruite entre 1772 et 1774, elle est le dernier exemple de synagogue de style

baroque provençal et une des plus anciennes de

France. Cette tour en est le seul vestige du XVe

siècle.

L’entrée de la synagogue se situe sur la rue Hébraïque, la Carrière. C’est sous la Gaule romaine qu’arrivèrent les premiers Juifs, après la chute de Massada. Ils furent fermiers, boutiquiers, docteurs… Au Moyen Âge, il leur fut interdit de travailler et le pape les accueillit dans le Comtat Venaissin à certaines conditions. Les hommes devaient porter un chapeau jaune et les femmes, un petit morceau de tissus, jaune également, la « rosette ». Ils furent autorisés à vivre dans quatre communautés, celles d’Avignon, Carpentras, Cavaillon et L'Isle-sur-la-Sorgue, se référant aux quatre saintes communautés de Terre Sainte : Jérusalem, Hébron, Safed et Tibériade. Au XVIIe siècle, la situation économique des Juifs s’améliora. Mais ils durent toujours s’entasser dans la Carrière, dans des maisons de 4 ou 5 étages, voir 6 ou 7 à Carpentras! Ce n’est qu’à la Révolution que les Juifs, devenant citoyens français , purent essaimer dans divers quartiers.

Les quartiers réservés aux juifs se nommaient dans chaque ville

du Comtat Venaissin « la Carrière ». La communauté juive

de Cavaillon n’excéda que rarement 200 personnes. Elle

ne devait pas avoir des fenêtres donnant sur la cité et le soir ainsi que durant la semaine

sainte, une porte fermait l’entrée. Ci-haut : l’accès à la

synagogue.

Cette entrée typiquement baroque permet de

pénétrer dans la synagogue strictement réservée aux hommes.

A droite de la porte d’entrée, face à

l’ancienne arrivée des escaliers, on retrouve

encore le tronc de l’aumône ou de la Tsedakah, un des objets qui n’a subi

aucune modification depuis le XVe siècle et

qui témoigne d’une tradition ancienne de

participation au retour des Juifs en terre

d’Israël

La synagogue de Cavaillon renferme

quelques merveilles : des lambris colorés gris, rouge et bleu,

couleurs du baroque provençal et cette balustrade en fer forgé bordant le

balcon du rabbin, la « bima ».

Ce panier fleuri est un autre exemple de décoration baroque provençale.

Derrière cette porte du

tabernacle, des rideaux

sont l’ultime protection

des rouleaux sacrés.

Ce charmant petit meuble bleu était apparemment

destiné à recevoir le Sefer Torah, debout. On le

promenait ainsi, sur son trône, au milieu de

l’assemblée des fidèles au cours des offices . Pour la célébration de la fête de Simha Thora , la tradition

voulait qu’on invite les fidèles à danser avec la

Thora ou autour.

Parmi le mobilier de cette synagogue, le fauteuil du prophète Elie , de la taille d’un fauteuil pour enfant,

de style Louis XV, trône comme sur un

nuage.Les circoncisions

devaient se faire face à ce fauteuil.

Sous la salle des hommes, la « Boulangerie », espace réservé aux femmes… De

cette pièce, elles pouvaient entendre le rabbin à travers

le plancher en bois. On y expose maintenant des

livres et autres objets découverts dans une cache,

sous le toit, en 1930

On peut voir ici quelques trésors de cette

« Boulangerie » transformée en musée juif contadin. Les

livres exposés sont imprimés à Livourne ou Amsterdam. Sur

l’un d’eux, on retrouverait l’amusante mention : « Si celui à qui j’ai prêté ce livre ne me

le rend pas, qu’il soit guillautiné ! (sic)»

Une assiette de rituel

La « Carrière » de Cavaillon fut la

première créée, en 1453. En Provençal, le mot « carrero » signifie

« qui regroupe les Juifs ».

Dans cette rue, dans le sous-sol de la maison

Jouve, existait également un bain

rituel dont il reste des vestiges en trop

mauvais état pour être visités. Les démarches

entreprises par des associations et le

propriétaire auraient abouti à des mesures

de sauvegarde en 2011.

Poursuivant notre promenade, cet espace

de gauche donne dans la rue Hébraïque qui aboutit elle-même dans la rue de la République ci-dessous.

Cernant les vieux quartiers, les cours, plus larges, dont ce cours Bournissac,

facilitent la circulation.Avant d’y accéder, au-dessus d’un magasin

moderne, j’ai découvert ce Saint

Joseph qui a été épargné…

Cette vaste Place Maurice Bouchet s’ouvre sur le Cours Bournissac.

L’hôtel de ville est un bel édifice construit au milieu du XVIIIe siècle, à l'emplacement d’une "maison commune", elle-même

située, dit-on, à la place de l'ancien château seigneurial.

A proximité de l’hôtel de ville, cet édifice dont la rareté et la petitesse des orifices témoignent certainement d’une origine

assez ancienne…

Par la Grand-Rue, nous rejoignons la chapelle du Grand Couvent datant du XVIIe siècle, reconstruite

par les religieuses bénédictines. Elle accueille

maintenant diverses expositions.

Réhabilité, l’ancien cloître du couvent des Bénédictines, accueille notamment le service

des Archives municipales depuis

1989.

Les Archives de la ville conservent près de huit

siècles de mémoire écrite de cette ancienne cité

épiscopale dont les délibérations du Conseil

depuis 1391!

En bordure du Cours Gambetta, appelé jusqu’à la

fin du XXe siècle « Portail du moulin », cet édifice est

le dernier vestige des remparts qui comptaient six

portes. Celle-ci fut construite en 1740. Peu après la Révolution, les

remparts furent démantelés, mais la porte,

plus récente, fut conservée. En 1870, l’attique fut

surmonté d’une statue de la Vierge indiquant

« Posuerunt me custodem » (On m’a placée là comme

gardienne).

A proximité de la porte d’Avignon, la chapelle de l’ancien Hôtel-Dieu , propriété de la fondation Jouve, abrite désormais le musée

archéologique. La famille Jouve l’acquit en 1910. Passionnés d’histoire et amoureux de la ville, ses membres entreprirent de suite

de fonder un musée.

Qu’y avait-il à oublier dans cette

minuscule rue?

En périphérie de la vieille

ville, au pied de la colline, on retrouve

quelques belles villas dont cette

« villa Paul. »

Un dernier regard vers la cathédrale en traversant l’ancienne place de

l’Evêché maintenant, place Cabassole.

L’hôtel Agar, rue Liffman, érigé aux XVe et XVIIe siècles, laisse encore admirer sa haute tour

crénelée et ses gargouilles. Il possède cependant quelques éléments qui remonteraient au XIIe

siècle et il cache, semble-t-il, un merveilleux jardin . Un couple de médecins l’a acquis dans les années 90

et ces personnes se préoccupent de lui

redonner sa splendeur d’antan, mettant en valeur

les différentes richesses patrimoniales.

.Sous voûte, le passage Vidau nous ramène à notre point de départ

Puisque le beau temps est arrivé, nous allons grimper sur la colline Saint-Jacques par un chemin pierreux en escaliers. Sur la colline, de la table d’orientation, on jouit d’une vue très vaste sur la ville et les grandes étendues de cultures maraîchères. On peut admirer la Durance qui serpente et, au loin, le Luberon, les Alpilles, les monts du Vaucluse et même le célèbre Ventoux.

Juste le temps de récupérer le piquenique dans la voiture et, en route!

Cet escalier, datant du XVe siècle, part à l’assaut de la colline Saint-Jacques,

nous menant à son sommet, qui n’atteint que

180 mètres, en une vingtaine de minutes à

travers une nature enchanteresse. Cette colline calcaire semble

être le prémice du Luberon duquel elle est séparée par la faille où s’est installée la ville.

Entre ville et colline, on

rencontre une petite plantation

d’oliviers, « l’olivette ».

Ces oliviers sont accompagnés de toute la panoplie de la végétation provençale :

micocouliers, pins d’Alep, chênes verts, cyprès, thym,

sarriette, lavande, etc.

En cours de route, un petit clin d’œil à Mistral avec cette plaque installée près de cent ans après la rédaction

du texte.

Le but se rapproche!

Malgré des journées fraîches, le printemps se

manifeste…

La récompense, à l’arrivée sur la colline!

Cathédrale

Place du Cloître

C’est là que se terminera ce périple, jouissant du

paysage en me restaurant…

Bien cachée derrière son mur de pierre, la chapelle

Saint-Jacques fut construite au XIIe siècle

sur cette place forte naturelle.

Du XIVe au XVIIe siècle, elle abrita des ermites vivant dans une petite chambre attenante à la chapelle. Ils rythmaient la vie des habitants en sonnant la cloche matin, midi et soir ainsi que pour annoncer une tempête. Le plus célèbre fut

César de Bus qui y séjourna six ans.

Musique : Bardou - A Feather Upon the Shore Canción y danza - Antonio Ruiz Pipo

Documentation prise sur place et sur différents sites Internet

Photos, conception et réalisation :M.J. Farizy-Chaussé

Avril 2012

[email protected]

D’autres diaporamas sur :http://famille.morhain.net/lapagedemarijo/

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