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N w » ÉDITO La lutte contre la maltraitance est à présent un thème de société, abon- damment relayé par les médias. Plus sérieusement, le phénomène mobilise à présent les pouvoirs publics, ainsi que tous les professionnels de l’encadre- ment des personnes âgées. Il est im- portant de connaître la maltraitance, afin de la dénoncer et de faire reculer le phénomène. Les maisons de retraite sont désormais de plus en plus enclines à entamer des démarches d’évaluation et de formation du personnel. C’est le thème de notre dossier de ce mois-ci. L’équipe de Cap Retraite garde le sou- hait constant d’être à votre écoute: fai- tes nous part de vos commentaires, de vos questions, mais aussi des sujets que vous aimeriez voir aborder dans cette lettre d’information. Pour tout cela, mais aussi pour demander votre abon- nement à notre newsletter, contactez nos services par téléphone, via notre 2 L’actualité du Grand Âge 3 Dossier : Maltraitance & bientraitance en maison de retraite 7 Focus L’ergothérapeute Les chiffres de l’actu… La Lettre d’information de Cap retraite dédiée aux professionneLs de L’aCCompagnement des personnes âgées Numéro 13 Avril 2009 Numéro Vert Spécial Pro 0800 400 008, par fax au 01 53 01 36 39 ou bien encore par email à [email protected]. Nous espérons, avec l’édition de ce nouveau numéro, que cette newsletter vous sera utile et précieuse à conserver, et que nous continuerons ainsi à vous aider dans votre mission d’accompa- gnement des personnes âgées. Bonne lecture et bonne rentrée ! L’équipe de Cap Retraite. 0800 400 008 Numéro Vert Spécial Pro DOssIer Maltraitance et bientraitance en maison de retraite sommaire ////////////////////// » Fiche pratique : Lutter contre la maltraitance en maison de retraite /// page 3 » Quelle maltraitance en établissement ? /// page 4 » L’évaluation des établissements pour personnes âgées /// page 4 » La démarche de bientraitance en Maison de Retraite /// page 5 » Former le personnel dans le cadre d’un projet de vie /// page 5 » Tableau : bonnes et mauvaises pratiques professionnelles en EHPAD /// page 6 » Bibliographie /// page 6 Découvrir Cap retraite : Devenir partenaire du site Internet 8 capnews13-modif-2010.indd 1 29/04/10 10:08

Avril 2009 : Maltraitance et bientraitance en maison de retraite

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La lutte contre la maltraitance est à présent un thème de société, abondamment relayé par les médias. Plus sérieusement, le phénomène mobilise à présent les pouvoirs publics, ainsi que tous les professionnels de l'encadrement des personnes âgées. Il est important de connaître la maltraitance, afin de la dénoncer et de faire reculer le phénomène. Les maisons de retraite sont désormais de plus en plus enclines à entamer des démarches d'évaluation et de formation du personnel.

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»ÉDITOLa lutte contre la maltraitance est à présent un thème de société, abon-damment relayé par les médias. Plus sérieusement, le phénomène mobilise à présent les pouvoirs publics, ainsi que tous les professionnels de l’encadre-ment des personnes âgées. Il est im-portant de connaître la maltraitance, afin de la dénoncer et de faire reculer le phénomène. Les maisons de retraite sont désormais de plus en plus enclines à entamer des démarches d’évaluation et de formation du personnel. C’est le thème de notre dossier de ce mois-ci.

L’équipe de Cap Retraite garde le sou-hait constant d’être à votre écoute: fai-tes nous part de vos commentaires, de vos questions, mais aussi des sujets que vous aimeriez voir aborder dans cette lettre d’information. Pour tout cela, mais aussi pour demander votre abon-nement à notre newsletter, contactez nos services par téléphone, via notre

2L’actualité du Grand Âge 3Dossier :

Maltraitance & bientraitance en maison de retraite 7Focus

L’ergothérapeute

Les chiffres de l’actu…

La Lettre d’information de Cap retraite dédiée aux professionneLs de L’aCCompagnement des personnes âgées

Numéro 13 Avril 2009

Numéro Vert Spécial Pro 0800 400 008, par fax au 01 53 01 36 39 ou bien encore par email à [email protected].

Nous espérons, avec l’édition de ce nouveau numéro, que cette newsletter vous sera utile et précieuse à conserver, et que nous continuerons ainsi à vous aider dans votre mission d’accompa-gnement des personnes âgées.

Bonne lecture et bonne rentrée !L’équipe de Cap Retraite.

0800 400 008 Numéro Vert Spécial Pro

DOssIerMaltraitance et bientraitance en maison de retraite

sommaire //////////////////////

» Fiche pratique : Lutter contre la maltraitance en maison de retraite /// page 3» Quelle maltraitance en établissement ? /// page 4» L’évaluation des établissements pour personnes âgées /// page 4» La démarche de bientraitance en Maison de Retraite /// page 5» Former le personnel dans le cadre d’un projet de vie /// page 5» Tableau : bonnes et mauvaises pratiques professionnelles en EHPAD /// page 6» Bibliographie /// page 6

Découvrir Cap retraite : Devenir partenaire du site Internet 8

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UN ACCOMpAGNeMeNT MÉDICAL sUr vOTre TÉLÉphONe pOrTABLeL’opérateur de téléphonie mobile SFR vient de lancer un nouveau service gratuit : l’accompagnement médical sur votre téléphone portable !

»ACTUALITÉ DU GrAND ÂGe

Docteur Clic : la santé on-line

Docteur Clic est une adaptation pour le téléphone portable du site docteurclic.com. Le service vous permet d’obtenir des conseils de santé pratiques, à partir de 130 symptômes, en calculant la probabilité de 220 diagnostics d’urgence. Partout et à tout moment, Docteur Clic peut répondre à 4 questions principales : est-ce normal ? Que faire ? Est-ce grave ? Qui consulter ?

« histoire de l’oubli », une saga familiale

Plus qu’un simple roman, le premier ouvra-ge de Stefan Merrill Block est une véritable épopée familiale de 362 pages! Après un succès impressionnant aux Etats-Unis et en Grand Bretagne, « Histoire de l’Oubli » plonge les lecteurs au cœur des secrets d’une famille, des années 50 jusqu’à la fin des années 90. A travers les yeux de Seth, un adolescent de quinze ans, le lecteur suit une véritable enquête sur les origines de cette famille mystérieuse. Tragédie, hu-mour, lueurs d’espoir et poésie…

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UN rOMAN sUr ALzheIMer...Stefan Merrill Block, un jeune écrivain américain de 26 ans, vient de publier son premier roman aux éditions Albin Michel. Cet ouvrage traduit de l’américain est intitulé « Histoire de l’oubli ». Il nous parle d’une famille simple, frappée de génération en génération par une forme précoce de la maladie d’Alzheimer.

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Docteur Clic bientôt sur bornes interactives

Bien entendu, le service en ligne Docteur Clic est un simple service d’information ! Il ne pourra remplacer un véritable diagnostic médical. Si la situation ne s’améliore pas, il vaut mieux consulter le médecin. Le service sera prochainement adapté sur des bornes interactives, en pharmacie et même dans les centres de la sécurité sociale (CPAM).

Une grand-mère malade d’Alzheimer

Dans une interview l’auteur avoue d’abord s’être obligé à « ne pas parler de lui », mais « petit à petit, son histoire personnelle s’est imposée »... Le déclic : l’impact de la mort de sa grand-mère, atteinte de la maladie d’Alzheimer. Cette dernière était venue habiter chez eux, ce qui a créé des liens très forts. « J’avais peu d’amis de mon âge et j’étais très proche de ma grand-mère […] finalement, les rôles se sont inversés : j’ai dû m’occuper de celle qui s’était occupée de moi ». Le jeune homme confirme : « Une inversion des rôles courante dans ma famille, de générations en générations ». Sa thérapie : « J’ai donc écrit pour faire la paix avec cette chose ter-rible qui s’était passée dans mon enfance. Mais aussi avec l’idée que cela pouvait arriver à ma mère, et m’arriver à moi »…

Les BONs D’AChAT De servICes à LA persONNe

Des bons d’achat de 200 euros

En février 2009, le Président Nicolas Sarkozy a proposé une aide aux personnes dé-favorisées sous forme de « bons d’achat de service à la personne », pour financer l’aide à domicile, des heures de ménage, des gardes d’enfants et des cours de sou-tien scolaire (de 10 à 30 heures)… D’une valeur de 200 euros préfinancés par l’Etat, ces bons d’achat seront distribués, un par foyer, avant la fin juin.

Qui sont les bénéficiaires ?

Parmi les bénéficiaires des bons d’achat, on compte 470.000 familles qui touchent le complément de mode de garde et qui gagnent moins de 43.000 euros par an; les parents demandeurs d’emploi qui ont besoin de faire garder leur enfant pour suivre une formation ou reprendre un emploi; les 140.000 foyers ayant un enfant handicapé. enfin, les personnes de plus de 60 ans qui bénéficient de l’allocation personna-lisée d’autonomie à domicile (ApA) pourront également profiter de ces bons d’achat.

Dans le cadre de son plan d’urgence anti-crise, l’Etat annonce le financement des « bons d’achat de services à la per-sonne » d’une valeur de 200 euros, au profit des personnes défavorisées et dépendantes.

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»DOssIerMALTRAITANCE ET BIENTRAITANCE EN MAISON DE RETRAITE

CONseILs prATIQUes pOUr LUTTer CONTre LA MALTrAITANCe eN MAIsON De reTrAITe

Si un cas de maltraitance est porté à votre connaissance, il existe aujourd’hui plusieurs possibilités de le prendre en charge. Voici une liste des solutions d’actions existantes, à mettre en pratique sans plus attendre. » Que faire quand le soupçon surgit ?

La première chose à faire face à un cas de maltraitance connu est d’en parler, de lever le silence, pour comprendre tout d’abord puis signaler, si besoin, la maltraitance aux organismes compétents. En effet, contactez les antennes d’écoute active pour parler tout d’abord de la pratique en cause.

Les antennes d’écoute :• ALMA France : n° national 3977• SOLIDARITE VIEILLESSE : 0 810 600 209 numéro régional de l’Ile de France.

S’il s’agit véritablement d’un cas de maltraitance interdit par la Loi, vous avez une obligation de dénonciation aux autorités judiciaires ou administratives (police). Article 434-3 du Code pénal : « Le fait, pour quiconque ayant eu connaissance de mauvais traitements ou privations infligés à (...) une personne qui n’est pas en mesure de se protéger en raison de son âge (...), de ne pas en informer les autorités judiciaires ou administratives est puni de trois ans d’emprisonnement et de 45.735 € d’amende. »

» Comment porter plainte concrètement ?

Pour obtenir réparation d’un préjudice subi, il faut d’abord « porter plainte » avant d’engager un procès devant une juridiction civile ou pénale. Vous pouvez porter plainte en vous rendant :

• à la brigade de gendarmerie• ou au commissariat de police le plus proche du lieu de l’infraction.

Votre plainte sera alors transmise au procureur de la République.

A noter : vous pouvez adresser directement votre plainte au Procureur de la République, en envoyant un courrier au Tribunal de grande instance du lieu de l’infraction ou du domicile de l’auteur de l’infraction. La lettre doit préciser :

• votre état civil complet, le récit détaillé des faits, la date et le lieu de l’infraction,• la description et l’estimation provisoire ou définitive du préjudice,• les noms et adresses des éventuels témoins de cette infraction,• les éléments de preuve dont vous disposez.

» Les décisions du procureur

Le procureur de la République peut décider :

• de classer la plainte, et donc de ne pas poursuivre. Dans ce cas, vous pouvez contester cette décision, en déposant « une plainte avec constitution de partie civile »,• d’utiliser la « citation directe » si l’affaire est simple : le procureur saisit directement le tribunal et vous convoque pour le jour de l’audience,• de mettre en oeuvre l’une des mesures alternatives aux poursuites à sa disposition : éloignement de l’agresseur…• d’ouvrir une information, en désignant un juge d’instruction afin de recueillir tous les éléments utiles à la découverte de la vérité.

Important : si vous êtes sans nouvelles de votre plainte après plusieurs mois, adressez-vous au secrétariat-greffe du tribunal de grande instance, en précisant les références de votre plainte.

» Quelles sont les mesures généralement appliquées ?

Selon les statistiques du Bureau de la protection des personnes, attaché à la Direction générale de l’action sociale (DGAS), il s’agit de : • l’éloignement provisoire ou définitif de l’agresseur (dans 61% des cas), suivi d’injonctions ou de préconisations adressées aux responsables des structures,• l’éloignement provisoire ou définitif de la victime (2,5%),• la fermeture provisoire ou définitive de l’établissement (1%).

Dans les cas de soupçon grave de maltraitance en maison de retraite, les DDASS (Directions Départementale de l’Action So-ciale) réalisent d’abord une enquête administrative, pour déterminer si le passage à l’acte est individuel et isolé, ou lié à des dysfonctionnements structurels de l’établissement.

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QUeLLe MALTrAITANCe eN ÉTABLIsseMeNT ?

L’ÉvALUATION Des ÉTABLIsseMeNTs pOUr persONNes ÂGÉes

La maltraitance des personnes âgées, longtemps taboue, est fort heureusement de plus en plus connue et dénoncée. Le phénomène mobilise à présent les pouvoirs publics, ainsi que tous les acteurs professionnels. Il est important de connaître la maltraitance, pour mieux la combattre.

L’ANESM (l’Agence Nationale de l’Evaluation et de la qualité des établissements et Services sociaux et Médico-sociaux) a été créée en 2007 dans le cadre de la lutte contre la maltraitance. En 2008, l’ANESM a réalisé sa première enquête natio-nale relative à la mise en œuvre de l’évaluation interne dans les établissements et services sociaux et médico-sociaux.

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Quelles sont les formes de maltraitance en Maison de retraite ?

Selon la définition proposée par le Conseil de l’Europe, «la violence se caractérise par tout acte ou omission commis par une personne, s’il porte atteinte à la vie, à l’intégrité corporelle ou psychique, à la liberté d’une autre personne ou compromet gravement le développement de sa personnalité et/ou nuit à la sécurité financière.»A cette définition, ALMA France précise qu’il faut aussi prendre en compte, outre les violences physiques et psychiques :

• les négligences actives (privation des aides indispensables à la vie quotidienne : manger, s’habiller, se lever, aller aux toilettes, recevoir des visites…)• et les négligences passives (oubli, abandon…) qui constituent de la maltraitance par omission. Parmi les maltraitances recueillies par ALMA en France en 2007, on trouve les proportions suivantes en institution :• violences psychologiques (menaces, rétorsions, insultes…) : 19%• violences financières (vols, signatures forcées, testaments…) : 14%• violences physiques (coups, blessures…) : 11%• violences civiques (problèmes d’identité, de droits) : 8%• violences médicamenteuses (privation ou abus) : 7%• négligences passives ou actives : 34% !

Les causes de la maltraitance en Maison de retraite

Selon les conclusions de l’enquête des dossiers de maltraitance suivis par l’ALMA (2007), « les établissements sont des milieux collectifs où la violence (16%), et où le manque de communication (25%) entre cadres, personnels, résidents et familles, s’il n’est pas pris en compte sérieusement, ainsi que le manque de personnel (18%), induisent épuisement (12%), négligences, puis maltraitances ».

pour en savoir plus :DONNEES STATISTIQUES du Réseau ALMA 2007 / Évaluation quantitative de l’activité « maltraitance » sur le site de l’ALMA : www.alma-france.org /

résultats de la première enquête qualité :

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Concernant le seul secteur des personnes âgées, cette première enquête a révélé les indices suivants :

• 52% des établissements et services relevant de ce secteur sont engagés dans une démarche d’évaluation interne, 27% ayant déjà réalisé une évaluation complète et 25% étant engagé dans le processus.• L’obligation de mettre en œuvre l’outil « Angélique » dans le cadre des conventions tripartites explique que 62% des EHPAD enquêtés ont déjà engagé une démarche d’évaluation interne. Par contre, 71% des répondants qui ne relèvent pas de cette obligation (foyers logement…) n’ont pas encore engagé leur évaluation interne.• L’évaluation interne fait participer l’ensemble du personnel dans 85% des cas, et analyse systématiquement (97%) les activités pratiquées auprès des résidents.

Les suites données à l’évaluation interne des établissements

Selon les données de cette même enquête, 89% des organismes ayant effectué une évaluation interne notent que la démar-che leur a permis de mobiliser le personnel autour des objectifs principaux de leur structure. Cela leur a aussi permis de mieux connaître la pertinence des activités proposées aux usagers (71%), d’évaluer la mise en œuvre effective des outils de la loi du 2 janvier 2002 (81%) et d’identifier et analyser les dysfonctionnements (88%). Concernant le Secteur des Personnes âgées, 64% des répondants notent que l’élaboration des projets individuels d’accompa-gnement des résidents et les problèmes d’organisation interne sont les points faibles majeurs.

Pour conclure : l’évaluation des établissements est donc fondamentale puisque, dans 91% des cas, « les répondants mettent en place des actions d’amélioration sur toute thématique identifiée comme étant un point faible ». Et, pour 67% d’entre eux, les résultats de l’évaluation interne ont contribué à « l’actualisation de leur projet » au sein de l’établissement ou du service.

référence légale :CODE DE L’ACTION SOCIALE ET DES FAMILLES (CASF)Section 5 : Evaluation et systèmes d’informationArticles L. 312-1 et L. 312-8 L’enquête de l’ANESM est consultable en ligne sur www.anesm.sante.gouv.fr

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LA DÉMArChe De BIeNTrAITANCe eN MAIsON De reTrAITe En Février 2008, l’ANESM diffusait une Recommandation-cadre sur le thème de la bientraitance et de sa mise en œuvre en établissement. Selon l’ANESM, la bientraitance est une « démarche collective » qui doit tendre à identifier l’accompa-gnement le meilleur possible pour l’usager, dans le respect de ses choix et dans l’adaptation la plus juste à ses besoins.

FOrMer Le persONNeL DANs Le CADre D’UN prOjeT De vIe Selon les données statistiques révélées par le Réseau ALMA en 2007, l’ensemble du personnel soignant et du personnel non mé-dical en établissement représente 67% des auteurs présumés de maltraitance. L’instauration d’une « culture de la bientraitance » passe donc en priorité par l’information et la formation de ce même personnel, qui accompagne au quotidien les résidents.

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Les éléments de définition de la bientraitance

Le terme de « bientraitance » ne fait pas encore l’unanimité auprès des professionnels, mais il s’impose peu à peu comme désignant les pratiques permettant d’éviter la maltraitance. L’ANESM précise que le terme a de plus l’avantage de « revaloriser le travail social et médico-social, de mettre en avant les mots « bien » et « traiter », qui situent immédiatement le contenu dans la sphère de l’action (et non pas seulement de l’intention), et surtout de renvoyer inévitablement, de manière dialectique, à celui de maltraitance ».

La Recommandation-cadre de l’ANESM relève les différents éléments constitutifs de la bientraitance dans la littérature sur le sujet :

• La bientraitance est une manière d’être et de penser (écouter, agir et prendre soin, se remettre en question à chaque instant),• La bientraitance est orientée vers un « mieux » (projet éthique toujours en mouvement),• La bientraitance est une adaptation aux usagers (personnaliser les soins au maximum en tenant compte des besoins de la personne),• La bientraitance permet l’autonomie : c’est « donner la force de devenir autonome », comme objectif primordial de l’accompa- gnement.• La bientraitance se base sur le respect de la dignité d’autrui : considérer la personne affaiblie en tant que personne à part entière.

La démarche de la bientraitance en Maison de retraite

Dans le secteur des personnes âgées, Marie-Agnès Manciaux (La Revue de Gériatrie, N° 10, Décembre 2007) synthétise les exemples pratiques de bientraitance :

1. Respecter autant que possible le choix et le désir des résidents,2. Maintenir un environnement olfactif agréable,3. Favoriser un environnement sonore signifiant,4. Faire sortir les résidents en extérieur au moins une heure par semaine,5. Respecter autant que possible la liberté de circuler de chacun,6. Limiter à douze heures maximum le délai entre le repas du soir et le petit déjeuner,7. En cas d’appel, annoncer un délai et le respecter8. Définir un temps minimal pour la toilette,9. Evaluer régulièrement le degré de satisfaction des familles et des résidents,10. Désigner un professionnel référent pour chaque résident, chargé du recueil des plaintes, de leur transmission et de leur suivi.

pour en savoir plus :La revue de littérature de l’ANESM - Recommandation « La bientraitance : définition et repères pour la mise en oeuvre » (Février 2008), consultable sur le site de l’ANESM : www.anesm.sante.gouv.fr

Augmenter les moyens et le personnel en établissement

D’après les conclusions de l’enquête des dossiers de maltraitance suivis par l’ALMA (2007), « les établissements où le manque de personnel est important induisent épuisement, négligences, puis maltraitances ». Surcharge de travail, manque de patience, mau-vaise humeur, lassitude,… sont autant de facteurs de risques de maltraitance envers les personnes vulnérables. C’est pour pallier au manque de personnel qu’un plan d’urgence a été lancé en début d’année 2009, prévoyant le déblocage de 50 millions d’euros. Cependant, ce plan n’a pas fait l’unanimité. Ainsi, le Président de l’AD-PA, Pascal Champvert, a dénoncé un simple « effet d’an-nonce », alors que faute de revalorisation des budgets dans 80% des établissements, le manque de moyens risque d’entraîner la diminution du nombre de personnel, et donc l’augmentation des risques de maltraitance…

La volonté d’instituer la « bientraitance »

La Philosophie de l’Humanitude fondée et développée par Yves Gineste et Rosette Marescotti, deux professionnels de la géronto-logie, fait peu à peu son chemin. Avec CEC-formation, ils parcourent la France entière pour former le personnel soignant aux règles de l’art des bonnes pratiques professionnelles du soigner et prendre soin. L’Humanitude s’impose de fait, aujourd’hui, comme la méthode à appliquer au quotidien par tous les professionnels au contact des personnes âgées : des gestes simples, une communi-cation facilitée, des regards compréhensifs…

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MAUvAIses prATIQUes BONNes prATIQUesréveiller brutalement la personne réveiller la personne avec précaution

Agir sans explications prendre le temps d’expliquer chaque geste de soins

Nourrir la personne rapidement respecter le rythme de la personne, ses désirs et ses goûts

parler de manière sèche et rapide parler avec douceur, compréhension et respect

Être familier avec la personne âgée Utiliser le « vous » de politesse obligatoirement

Faire des commentaires et des remarques Ne pas juger le comportement de la personne âgée ou son vécu

entrer dans la chambre sans frapper Frapper à la porte et s’annoncer

Laisser les portes et fenêtres ouvertes lors de la toilette respecter l’intimité de la personne

Faire les gestes quotidiens de la personne à cause de sa lenteur Aider, assister pour encourager l’autonomie de la personne âgée

Imposer des horaires (coucher, repas…) personnaliser au mieux possible la journée du résident

Ne pas porter attention à la personne âgée etre à l’écoute à chaque instant

Ne pas visiter la personne dans la journée rendre régulièrement visite pour s’assurer que tout va bien

Faire de la surmédicalisation surveiller les ordonnances et remettre en cause l’utilité du traitement en cas d’amélioration de l’état de santé

Laisser les verres sales dans l’évier, ne pas faire le lit… veiller à l’hygiène de la chambre

Discuter entre personnels sans faire attention à la présence du résident s’interrompre pour s’intéresser aux besoins du résident

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BONNes eT MAUvAIses prATIQUes prOFessIONNeLLes eN ehpAD Ce tableau ne donne que quelques exemples à titre indicatif des recommandations de prise en charge des résidents par le personnel des établissements d’hébergement pour personnes âgées.

BIBLIOGrAphIe : LA MALTrAITANCe eN INsTITUTION

• Amyot, j-j., « Pratiques professionnelles en gérontologie », Paris : Dunod, 2007

• Association ANCreAI « Guide pour des interventions de qualité », Janvier 2005

• ApF, « Guide de bonnes pratiques à l’usage des structures. Pour la prévention, le repérage et le traitement de la maltraitance », Handas/ APF, juin 2007

• Association Ap-hp, « La maltraitance des personnes âgées et des personnes majeures handicapées », AP-HP, juin 2004

• Assous, j., polastron, L., vaissière-Bonnet, M-G., « Les personnes âgées et nous : quel rôle dans la vie sociale ? », Gestions hospitalières, n°424, mars 2003

• Baumann, F., « Maltraitance à personne âgée : quand la déclaration est ambiguë », Responsabilités n°10, juin 2003

• Brami G., « Le projet institutionnel des établissements d’hébergement pour personnes âgées », Paris, Berger-Levrault Repère âge 2000

• Debout M. (DGAs), « Prévenir la maltraitance envers les personnes âgées », Editions ENSP, 2003

• Duclos, r., « Réflexion sur la charte des droits et libertés de la personne âgée dépendante », revue hospitalière, n°492, mi-juin 2003

• François-Wachter, D., « Dignité et droits de la personne dépendante », Gérontologie n°128, 2003

• Gineste Y., « Humanitude : comprendre la vieillesse, prendre soin des hommes vieux », Armand Colin 2007

• hugonot r., « Violences invisibles. Reconnaître les situations de maltraitance envers les personnes âgées », Paris : Dunod, 2007

• Lelièvre N., « Statut juridique de la personne âgée en établissement de soins et maison de retraite », coll. La pratique juridique droit sanitaire et social, Paris, Heure de France, 2004

• Terrasson de Fougères, A., « La maltraitance des personnes âgées », revue de droit sanitaire et sociale, 2002

• Comité national de vigilance contre la maltraitance des personnes âgées et adultes handicapés : Guide « Gestion des risques de maltraitance en établissement » (Mis à jour en juin 2008)

• Ministère délégué aux personnes âgées : « Plan de développement de la bientraitance et de renforcement de la lutte contre la maltraitance » ; 14 janvier 2007

• Fédération hospitalière de France, Guide pratique : « Bientraitance/ Maltraitance à usage des établissements et institutions, Que faire face à la révélation d’une situation de maltraitance », 2008

• Nombreux guides à télécharger sur le site de l’AFBAh (l’Association Française pour la Bientraitance des Aînés et/ou Handicapés) : www.afbah.org

Former le personnel des maisons de retraite pour instituer la bientraitance

Au niveau local, de nombreuses associations proposent des formations du personnel soignant pour l’informer sur les risques de maltraitance, l’adapter à son public et le former aux techniques professionnelles de bientraitance. D’autre part, la plupart des grands centres de formation en interne proposent ce thème, en formation courte (stage) ou continue.

Ainsi, un EHPAD de Cadours a décidé d’appliquer la célèbre philosophie de l’Humanitude au quotidien, comme projet de vie de son établissement. Après avoir formé pendant 2 ans son personnel à ce nouveau rapport avec les résidents, la directrice de cet établissement est fière de préciser que les 150 agents du personnel appliquent de nouvelles méthodes de travail,« pour accompagner le mieux possible la vie de ceux qui nous sont confiés, pour qu’elle soit digne et animée de projets per-sonnels adaptés »…

renseignements :Pour les formations à l’Humanitude par Yves Gineste : http://www.igm-formation.net/

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»Les ChIFFres De L’ACTU

»FOCUsL’ERGOTHÉRAPEUTE Le terme « ergothérapie » provient du grec ergon (travail) et thérapeia (soin). L’objectif de l’ergothérapeute est de per-mettre à l’individu une meilleure autonomie individuelle, sociale et professionnelle.

Les maisons de retraite en chiffres» Il y a environ 10 000 maisons de retraite en France, dont 8 000 sont médicalisées. Parmi elles, 40 % relèvent du secteur public, tandis que les autres établissements appartiennent au secteur privé, lucratif (entreprises) ou non lucratif (asso-ciations).» Tous secteurs confondus, il y a au total 650 000 places disponibles en établissements d’hébergement pour les personnes âgées.» Les maisons de retraite emploient au total plus de 350 000 personnes. Parmi elles, 180 000 personnes font partie du personnel soignant.

» Les frais de gestion des maisons de retraite sont financés en partie par des ressources publiques, et en partie par les familles. Voilà comment se répartit le financement :» Les départements distribuent des allocations pour la dé-pendance (1,5 milliard d’euros/an) et l’aide sociale (1,1 milliard d’euros/an), utilisables pour payer les maisons de retraite.» L’assurance-maladie participe à hauteur de 5,5 milliards d’euros par an.» Enfin, les résidents paient leurs factures mensuelles d’une moyenne de 1 600 € par mois, soit près de 20 000 € par an.

La semaine Nationale de l’ergothérapie

Répondant à des besoins sans cesse croissants, l’Association Nationale Française des Ergothérapeutes (ANFE) a organisé la Semaine Nationale de l’Ergothérapie partout en France du 16 au 22 mars 2009. Face aux problématiques spécifiques rencontrées par les personnes âgées dans leur quotidien, à la dépendance liée à l’âge et à l’isolement, les manifestations ont eu pour thème le «bien vieillir» en mettant l’accent sur le bénéfice du maintien des activités de la vie quotidienne.

A savoir

Les séances sont en général prescrites par un médecin et font partie des étapes de rééducation, de réadaptation et de réinsertion des personnes fragilisées. Elles peuvent être remboursées par la Sécurité sociale quand elles ont lieu à l’hôpital, ou au domicile du patient dans le cadre d’une hos-pitalisation.

Le rôle de l’ergothérapie

Lorsque la personne souffre, les moindres gestes de la vie quotidienne deviennent très difficiles à effectuer. Parfois, manger, se laver ou simplement se coiffer peut devenir un vé-ritable combat. L’objectif de l’ergothérapie est donc de per-mettre à la personne de retrouver une meilleure autonomie. Par exemple, l’ergothérapeute va analyser l’environnement du malade, afin de l’adapter à ses capacités physiques. De plus, il prend en compte le patient « dans sa globalité », et non plus seulement l’organe malade ou handicapant.

A qui s’adresse l’ergothérapie ?

Bien que l’ergothérapie date de la fin du XIXe siècle, cet-te méthode de soins est encore peu connue du public. Aujourd’hui, l’ergothérapie est une discipline paramédicale à part entière qui consiste à améliorer les capacités physi-ques ou psychologiques d’un individu, qui souffre de difficul-tés passagères ou définitives. Cette discipline peut concerner des malades souffrant de sclérose en plaques, d’Alzheimer ou de polyarthrite.

Comment devient-on ergothérapeute ? Des écoles spécialisées forment à l’ergothérapie en trois ans, après concours d’entrée. Cette formation est validée par un diplôme d’Etat français depuis 1970. Aujourd’hui, les er-gothérapeutes interviennent surtout dans les centres de réé-ducation et de réadaptation, les hôpitaux et les maisons de retraite. En 2006, ils ne sont que 5300 en France.

Les méthodes de soins utilisées par l’ergothérapeute

L’ergothérapie utilise des jeux, des activités de loisir ou de la vie quotidienne, pour permettre à la personne de récupé-rer des capacités qu’elle croyait perdues, dans les gestes les plus anodins. Le patient doit parfois réapprendre à vivre au quotidien ; le but de l’ergothérapie est alors de trouver des solutions. Par exemple, comment se déplacer seul lorsqu’on est non-voyant… Aussi, le logement doit parfois être adaptés au handicap.

Source : Secrétariat d’État à la solidarité, 2008

Important : Si vous êtes en charge d’une personne dépendante, vous pouvez aussi consulter un ergothérapeute pour qu’il vous propose des solutions adaptées à l’aménagement du domicile, afin de favoriser l’autonomie de cette personne.

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