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XII e Journe ´ es des maladies du syste ` me nerveux pe ´ riphe ´ rique Axones et cellules de Schwann... si loin, si proches Axon and Schwann cells... so far away, so close P.-M. Martin a,b , C. Cifuentes-Diaz a,b , M. Garcia a,b , L. Goutebroze a,b , J.-A. Girault a, * ,b a Inserm UMR-S 839, institut du Fer-a ` -Moulin, 17, rue du Fer-a ` -Moulin, 75005 Paris, France b Universite ´ Pierre-et-Marie-Curie (UPMC Paris-6), Paris, France La mye ´ linisation des fibres nerveuses pe ´ riphe ´ riques permet la propagation rapide et su ˆ re du potentiel d’action pour un cou ˆt e ´nerge ´ tique limite ´, sans augmentation de ´ mesure ´ e du diame `- tre axonal. Elle concerne les fibres de diffe ´ rents diame ` tres (de 1 a ` 20 mm en ge ´ne ´ ral). Les cellules de Schwann, aligne ´ es le long de l’axone, sont se ´ pare ´ es les unes des autres par les nœuds de Ranvier, re ´gions cle ´s ou ` sont enrichis les canaux sodiques (Fig. 1). Ces canaux sont les composants fonctionnellement essentiels de l’axone, associe ´sa ` des prote ´ ines transmembra- naires et cytoplasmiques. Les re ´ gions nodales sont borde ´ es par revue neurologique 164 (2008) 1057–1062 info article Mots cle ´s : Axone Cellule de Schwann Mye ´ line Nœud de Ranvier Paranœud Juxtaparanœud Keywords: Axon Schwann cell Myelin Node of Ranvier Paranode Juxtaparanode re ´sume ´ La mye ´ linisation a repre ´ sente ´ une e ´tape majeure dans l’e ´volution du syste ` me nerveux. Apparue chez les verte ´bre ´ s avec les poissons a ` ma ˆ choire, elle permet la propagation rapide et su ˆ re du potentiel d’action pour un cou ˆte ´ nerge ´ tique limite ´ et sans augmentation de ´me- sure ´e du diame `tre axonal. Dans le syste `me nerveux pe ´ riphe ´ rique des mammife `res, la mye ´ linisation re ´sulte de l’e ´ troite interaction entre la cellule de Schwann et l’axone qui de ´ termine des domaines tre `s bien diffe ´ rencie ´s a ` la surface de celui-ci. Les de ´ terminants mole ´culaires de ces interactions commencent a `e ˆ tre bien identifie ´ s. Leur connaissance fournit un cadre pre ´ cis pour interpre ´ ter les perturbations rencontre ´es en pathologie. Cette revue re ´ sume l’e ´ tat actuel des connaissances dans ce domaine. # 2008 Publie ´ par Elsevier Masson SAS. abstract Myelination was a major step in the evolution of the nervous system. Appearing first in jaw fish, myelination allows the fast and secure propagation of action potentials at a low energetic cost, and without exaggerated increase in axonal diameter. In the peripheral nervous system of mammals, myelination results from the tight interactions between Schwann cells and axons, leading to the formation of highly differentiated domains along the axon. The molecular determinants of these interactions are starting to be well identified. Their understanding provides a precise framework to interpret the defects, which occur in pathological circumstances. This review summarizes the present state of knowledge concerning axoglial interactions in peripheral nerves. # 2008 Publie ´ par Elsevier Masson SAS. * Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J.-A. Girault). 0035-3787/$ – see front matter # 2008 Publie ´ par Elsevier Masson SAS. doi:10.1016/j.neurol.2008.10.003

Axones et cellules de Schwann… si loin, si proches

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Page 1: Axones et cellules de Schwann… si loin, si proches

r e v u e n e u r o l o g i q u e 1 6 4 ( 2 0 0 8 ) 1 0 5 7 – 1 0 6 2

XIIe Journees des maladies du systeme nerveux peripherique

Axones et cellules de Schwann. . . si loin, si proches

Axon and Schwann cells. . . so far away, so close

P.-M. Martin a,b, C. Cifuentes-Diaz a,b, M. Garcia a,b, L. Goutebroze a,b, J.-A. Girault a,*,b

a Inserm UMR-S 839, institut du Fer-a-Moulin, 17, rue du Fer-a-Moulin, 75005 Paris, FrancebUniversite Pierre-et-Marie-Curie (UPMC Paris-6), Paris, France

i n f o a r t i c l e

Mots cles :

Axone

Cellule de Schwann

Myeline

Nœud de Ranvier

Paranœud

Juxtaparanœud

Keywords:

Axon

Schwann cell

Myelin

Node of Ranvier

Paranode

Juxtaparanode

r e s u m e

La myelinisation a represente une etape majeure dans l’evolution du systeme nerveux.

Apparue chez les vertebres avec les poissons a machoire, elle permet la propagation rapide

et sure du potentiel d’action pour un cout energetique limite et sans augmentation deme-

suree du diametre axonal. Dans le systeme nerveux peripherique des mammiferes, la

myelinisation resulte de l’etroite interaction entre la cellule de Schwann et l’axone qui

determine des domaines tres bien differencies a la surface de celui-ci. Les determinants

moleculaires de ces interactions commencent a etre bien identifies. Leur connaissance

fournit un cadre precis pour interpreter les perturbations rencontrees en pathologie. Cette

revue resume l’etat actuel des connaissances dans ce domaine.

# 2008 Publie par Elsevier Masson SAS.

a b s t r a c t

Myelination was a major step in the evolution of the nervous system. Appearing first in jaw

fish, myelination allows the fast and secure propagation of action potentials at a low

energetic cost, and without exaggerated increase in axonal diameter. In the peripheral

nervous system of mammals, myelination results from the tight interactions between

Schwann cells and axons, leading to the formation of highly differentiated domains along

the axon. The molecular determinants of these interactions are starting to be well identified.

Their understanding provides a precise framework to interpret the defects, which occur in

tances. This review summarizes the present state of knowledge

teractions in peripheral nerves.

pathological circums

concerning axoglial in

# 2008 Publie par Elsevier Masson SAS.

La myelinisation des fibres nerveuses peripheriques permet la

propagation rapide et sure du potentiel d’action pour un cout

energetique limite, sans augmentation demesuree du diame-

tre axonal. Elle concerne les fibres de differents diametres (de 1

a 20 mm en general). Les cellules de Schwann, alignees le long

* Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (J.-A. Girault).

0035-3787/$ – see front matter # 2008 Publie par Elsevier Masson SAdoi:10.1016/j.neurol.2008.10.003

de l’axone, sont separees les unes des autres par les nœuds de

Ranvier, regions cles ou sont enrichis les canaux sodiques

(Fig. 1). Ces canaux sont les composants fonctionnellement

essentiels de l’axone, associes a des proteines transmembra-

naires et cytoplasmiques. Les regions nodales sont bordees par

S.

Page 2: Axones et cellules de Schwann… si loin, si proches

Fig. 1 – Representation schematique des domaines

axogliaux entourant les nœuds de Ranvier dans les fibres

peripheriques. L’emplacement des principaux types de

canaux Na+ et K+ est indique. Seules quelques boucles

paranodales sont dessinees. Les paranœuds sont

caracterises par la presence de bandes transversales

visibles en microscopie electronique.

Schematic representation of axoglial domains at nodes of

Ranvier in peripheral nerves. The location of the main types of

K+ and Na+ channels is indicated. Only a few paranodal loops

are drawn. These regions are characterized by transverse

bands, visualized by electron microscopy.

Fig. 2 – Principales proteines des regions nodales. Dans la

membrane axonale, les canaux sodiques dependants du

voltage (Nav) sont ancres a des proteines associees au

cytosquelette d’actine, l’ankyrine G et la spectrine b-IV.

Ces complexes sont associes a des molecules d’adherence

cellulaire la neurofascine de 186 kDa (NF186) et la neuron-

glia-related cell adhesion molecule (NrCAM). L’isoforme IQCJ–

SCHIP-1 de la proteine schwannomin-interacting protein 1

(SCHIP-1) est associee a l’ankyrine G et pourrait servir de

reserve locale de calmoduline (CaM). Les filaments d’actine

sont aussi enrichis dans les microvillosites de la cellule de

Schwann. Les proteines de la famille ezrine, radixine,

moesine (ERM) qui lui sont associees peuvent l’ancrer a

des molecules transmembranaires, comme des

proteoglycanes de la famille des syndecanes (syndecanes

3 et 4). La gliomedine est une proteine gliale qui s’associe a

la NF186 axonale et pourrait intervenir dans la formation

des nœuds de Ranvier.

The main proteins of nodal regions. In the axonal membrane,

voltage-gated sodium channels (Nav) are anchored to actin

cytoskeleton-associated proteins ankyrin G and b-IV spectrin.

r e v u e n e u r o l o g i q u e 1 6 4 ( 2 0 0 8 ) 1 0 5 7 – 1 0 6 21058

les paranœuds au niveau desquels le bord lateral de la cellule

de Schwann, enroule en une spirale reguliere autour de

l’axone, forme des boucles etroitement attachees a celui-ci par

la jonction paranodale. Entre les paranœuds est situe l’inter-

nœud, dont la region adjacente au paranœud, appelee

juxtaparanœud, se distingue du reste de l’internœud par

une concentration importante de certaines molecules comme

les canaux potassiques. Plusieurs revues detaillees ont ete

publiees sur ce sujet (Girault et Peles, 2002 ; Poliak et Peles,

2003 ; Salzer, 2003 ; Sherman et Brophy, 2005). L’objectif de

celle-ci est de resumer les principales observations et de servir

d’introduction au domaine.

These complexes are associated with cell adhesion molecules,

the 186 kDa neurofascin isoform (NF186) and neuron-glia-

related cell adhesion molecule (NrCAM). IQCJ–SCHIP-1 is

associated with ankyrin G and can store calmodulin (CaM).

Actin filaments are also enriched in Schwann cells microvilli.

Ezrin, radixin, moesin (ERM) proteins can anchor actin to

transmembrane proteins including proteoglycans of the

syndecan family (syndecans 3 and 4). Gliomedin is a glial

protein associated with axonal NF186, which could play a

critical role in the formation of nodes of Ranvier.

1. Les regions nodales

Les regions nodales sont caracterisees par la tres forte

concentration de canaux sodiques dependants du voltage.

Les canaux sodiques sont composes d’une sous-unite a

appartenant a la famille Nav dont deux representants

principaux sont trouves dans les nœuds du systeme nerveux

peripherique (SNP) : Nav1.2 et, plus tardivement au cours du

developpement, Nav1.6 (Yu et Catterall, 2003). La sous-unite a,

qui forme le canal, est associee a une sous-unite b qui est

apparentee aux proteines d’adherence cellulaire et module les

proprietes de conductance ionique du canal (McEwen et al.,

2004) (Fig. 2). En microscopie electronique, on peut visualiser

directement la tres forte densite (1200 par micrometre carre)

des particules intramembranaires correspondant aux canaux

sodiques (Rosenbluth, 1976). Certains canaux potassiques

dependants du voltage, de type KCNQ2, sont aussi presents

dans la region nodale (Devaux et al., 2004). Les canaux

sodiques font partie de complexes multimoleculaires dont

la stabilite et l’ancrage sont assures par deux tres grandes

proteines intracellulaires, l’ankyrine G et la spectrine b-IV

(Fig. 2). Ces deux proteines appartiennent a des familles de

proteines que l’on trouve dans la plupart des cellules,

associees au cytosquelette cortical, sous la membrane

plasmique. Ce cytosquelette cortical est essentiel pour

Page 3: Axones et cellules de Schwann… si loin, si proches

r e v u e n e u r o l o g i q u e 1 6 4 ( 2 0 0 8 ) 1 0 5 7 – 1 0 6 2 1059

maintenir la forme des cellules, comme cela a ete initialement

mis en evidence dans le globule rouge. Dans le cas des nœuds

de Ranvier, l’ankyrine G est associee aux canaux sodiques et

aux canaux KCNQ2, mais aussi a des proteines d’adherence

(Bennett et Chen, 2001 ; Lemaillet et al., 2003 ; Pan et al., 2006).

L’ankyrine G joue un role essentiel dans l’organisation des

nœuds de Ranvier qui ne peuvent pas se former en son

absence (Dzhashiashvili et al., 2007). Elle est associee a une

isoforme de spectrine, la spectrine b-IV (Berghs et al., 2000),

qui interagit avec les microfilaments d’actine (Lacas-Gervais et

al., 2004). Les consequences de l’absence de spectrine b-IV sont

moins severes que celles de l’ankyrine G (Yang et al., 2004 ;

Yang et al., 2007). Elles comprennent des anomalies morpho-

logiques et une diminution progressive de l’enrichissement

des autres proteines au cours du developpement, suggerant

que la spectrine b-IV est essentielle pour la maintenance des

complexes nodaux. Deux molecules d’adherence completent

ces complexes et permettent leur interaction avec la cellule

gliale (Davis et al., 1996) (Fig. 2). Il s’agit de la neuron-glia-related

cell adhesion molecule (NrCAM), un membre de la superfamille

des immunoglobulines, et l’isoforme de 186 kDa de la

neurofascine (NF186) qui joue un role essentiel dans la

formation des nœuds de Ranvier (Sherman et al., 2005 ;

Dzhashiashvili et al., 2007). Ces deux proteines ont un seul

segment transmembranaire, une tres grande region extracel-

lulaire glycosylee, comprenant plusieurs domaines de type

immunoglobuline et fibronectine de type 3, et une courte

extremite C-terminale cytoplasmique, interagissant avec

l’ankyrine G. Enfin, une proteine cytoplasmique enrichie dans

les nœuds de Ranvier a ete recemment identifiee dans notre

laboratoire. Il s’agit d’une isoforme de la proteine schwanno-

min-interacting protein 1 (SCHIP-1) appelee IQCJ–SCHIP-1, qui a

la particularite de lier la calmoduline en l’absence de Ca2+

(Martin et al., 2008). Cette proteine qui peut lier l’ankyrine G,

pourrait notamment participer a la signalisation calcique dans

la region nodale en servant de reserve de calmoduline.

L’ensemble des proteines que nous venons de decrire est

present dans les nœuds de Ranvier du SNP et aussi du systeme

nerveux central (SNC). On les trouve egalement dans les

segments initiaux des axones, lieu d’origine du potentiel

d’action. Dans les fibres peripheriques, l’axone nodal est

entoure des microvillosites des cellules de Schwann enrichies

en filaments d’actine et en proteines de la famille ERM (ezrine,

radixine, moesine) liees a l’actine (Melendez-Vasquez et al.,

2001). Les proteines de la membrane des cellules de Schwann

comprennent des proteoglycanes de la famille des syndecanes

(3 et 4) (Goutebroze et al., 2003) et la gliomedine, qui est capable

d’interagir avec la NF186 axonale (Eshed et al., 2005).

2. Les regions paranodales

De part et d’autre de la region nodale, le bord de la cellule de

Schwann, enroule en spirale, forme sur les coupes longitudi-

nales, une serie de boucles cytoplasmiques regulierement

disposees le long de l’axone (Fig. 1). Cette regularite est parfois

interrompue par des boucles qui, n’atteignant pas l’axone,

forment des structures en epi appelees bracelets epineux de

Nageotte. Les paranœuds sont le siege d’une interaction tres

etroite entre la membrane de la cellule de Schwann et celle de

l’axone (axolemme). Les deux membranes sont etroitement

accolees, l’espace intercellulaire est plus reduit qu’au niveau

de l’internœud (2–4 nm contre 15 nm) et occupe par des

structures intercellulaires denses aux electrons en micro-

scopie electronique, appelees bandes transversales. Ces

bandes forment des cloisons ou septa et la jonction para-

nodale est dite de type septe, rappelant les jonctions septees

des epithelia des invertebres (Banerjee et al., 2006). Les

jonctions paranodales sont les jonctions intercellulaires les

plus etendues de l’organisme. Elles jouent un role essentiel en

attachant la membrane gliale a l’axolemme, en limitant la

diffusion des proteines dans la membrane axonale, contri-

buant ainsi a creer des domaines axonaux distincts, et en

isolant l’espace periaxonal nodal de l’espace periaxonal

internodal. Ce dernier point est indispensable a la propagation

saltatoire du potentiel d’action qui necessite une forte

resistance electrique de la gaine de myeline. Toutefois,

l’isolement n’est pas total puisque des petites molecules,

par exemple des colorants, peuvent lentement diffuser du

nœud vers l’internœud en empruntant les longs canaux

spirales que menagent entre elles les bandes transversales

de la jonction paranodale.

Certains composants proteiques responsables de l’organisa-

tion des jonctions paranodales sont identifies. La membrane

axonale comprend un complexe de deux proteines d’adhe-

rence. L’une, appelee paranodine (Menegoz et al., 1997) ou

contactin-associated protein (caspr) (Peles et al., 1997), a un seul

segment transmembranaire, une courte queue C-terminale

cytoplasmique et une grande region extracellulaire glycosylee

comprenant plusieurs domaines proteiques bien definis

(Menegoz et al., 1997) (Fig. 3). L’autre, appelee contactine (ou

contactine-1 ou CNTN1 ou F3), est une molecule d’adherence de

la superfamille des immunoglobulines, qui ne traverse pas la

membrane, mais est attachee a un glycolipide membranaire, le

glycosylphosphatidylinositol (ou GPI, on parle de proteine

« glypiee ») (Boyle et al., 2001). L’association entre ces deux

proteines est indispensable pour l’adressage de la paranodine a

lamembrane(Faivre-Sarrailhetal., 2000 ; Bonnonetal., 2007). Le

complexe paranodine–contactine interagit avec l’isoforme de

155 kDa de la neurofascine (NF155), une proteine de la

membrane de la cellule de Schwann (Charles et al., 2002)

(Fig. 3). En l’absence de paranodine, de contactine ou de NF155,

les jonctions paranodales ne se forment pas correctement, les

boucles gliales sont mal attachees a l’axolemme et les bandes

transversales sont absentes (Bhat et al., 2001 ; Boyle et al., 2001 ;

Sherman etal., 2005). Les proteines normalement trouvees dans

la region juxtaparanodale viennent alors au contact des regions

nodales. Les complexes multimoleculaires des regions para-

nodales sont ancres au cytosquelette axonal par la proteine 4.1B

(Denisenko-Nehrbass et al., 2003) (Fig. 3). Cette proteine fait

partie d’une famille dont le premier membre fut decouvert dans

le globule rouge et nomme « bande 4.1 » du fait de sa migration

en electrophorese. Les proteines 4.1 sont associees a des

proteines transmembranaires par leur domaine four-point-one,

ezrin, radixin, moesin (FERM) et au cytosquelette d’actine et de

spectrine par leur region C-terminale. Ainsi, le domaine FERM

de 4.1B s’associe a un motif conserve de la queue cytoplasmique

de la paranodine. Une etude en cours au laboratoire montre

qu’en l’absence de proteine 4.1B, la morphologie des regions

paranodales est alteree, ce qui souligne son importance dans

Page 4: Axones et cellules de Schwann… si loin, si proches

Fig. 3 – Principales proteines des regions paranodales. Les

paranœuds sont caracterises par une etroite association

entre les membranes axonale et gliale. Des complexes

multimoleculaires intercellulaires ont ete identifies qui

comportent la paranodine (ou caspr), associee dans la

membrane axonale a la contactine, une proteine

extracellulaire attachee a la membrane par un

glycosylphosphatidylinositol (GPI). Ce complexe interagit

en trans avec l’isoforme de 155 kDa de la neurofascine

(NF155), enrichie dans la membrane de la boucle gliale

paranodale. La paranodine est liee au cytosquelette par

l’intermediaire de la proteine 4.1B. En l’absence de

paranodine, de contactine ou de NF155, la jonction

paranodale ne se forme pas, les bandes transversales sont

absentes et les boucles paranodales gliales sont en partie

detachees.

Main proteins of paranodal regions. Paranodes are

characterized by a tight association between axonal and glial

membranes. Multimolecular intercellular complexes have been

identified, which include paranodin (or caspr) associated in

axonal membrane with contactin-1, an extracellular protein

anchored to the membrane by a glycosylphosphatidylinositol

(GPI). This complex interacts with the 155 kDa isoform of

neurofascin (NF155), enriched in the glial paranodal loop

membrane. Paranodin is linked to the actin cytoskeleton by

protein 4.1B through its four-point-one, ezrin, radixin, moesin

(FERM) domain, which binds to a short motif in the

intracytoplasmic juxtamembranous region of paranodin. In

the absence of paranodin, contactin or NF155, the paranodal

junctions do not form, transverse bands are absent, and

paranodal loops are in part detached from the axon.

r e v u e n e u r o l o g i q u e 1 6 4 ( 2 0 0 8 ) 1 0 5 7 – 1 0 6 21060

l’organisation de cette region. En revanche, les jonctions de type

septe sont toujours presentes.

3. Les regions juxtaparanodales

La region de l’internœud proche du paranœud, appelee

juxtaparanœud, est caracterisee par l’enrichissement des

canaux potassiques sensibles au voltage Kv1.1 et Kv1.2 de

type shaker (par reference au membre de la famille exprime

chez la Drosophila) (Wang et al., 1993). La fonction de ces

canaux, separes des canaux sodiques par la jonction para-

nodale, n’est pas bien connue. Ils semblent jouer un role plus

important au cours du developpement ou en cas de demye-

linisation/remyelinisation que chez l’adulte normal. De

maniere remarquable, ces canaux sont associes a un

complexe proteique similaire a celui qui est present dans la

region paranodale (Fig. 4). Les complexes juxtaparanodaux

comprennent du cote axonal une proteine transmembranaire,

caspr2 (Poliak et al., 1999 ; Poliak et al., 2003), et une proteine

glypiee, transient axonal glycoprotein-1 (TAG-1 ou axonin-1 ou

contactine-2 ou CNTN2) (Traka et al., 2002). Ces deux proteines

sont, respectivement, homologues a la paranodine et a la

contactine. Le complexe caspr2–TAG-1 est ancre au cytosque-

lette par la proteine 4.1B qui s’associe a caspr2 (Denisenko-

Nehrbass et al., 2003) (Fig. 4). Du cote extracellulaire, le

complexe interagit par l’intermediaire de liaisons homophi-

liques en trans entre TAG-1 neuronale et une autre molecule de

TAG-1 ancree dans la cellule de Schwann (Traka et al., 2003)

(Fig. 4). La localisation juxtaparanodale de chacune des deux

proteines depend de l’autre (Poliak et al., 2003 ; Traka et al.,

2003). Les canaux potassiques qui sont vraisemblablement

associes au complexe caspr2–TAG-1 par une proteine encore

non identifiee, disparaissent presque completement des

regions juxtaparanodales en l’absence du complexe caspr2–

TAG-1. Nos resultats recents montrent que la proteine 4.1B

joue aussi un role essentiel dans l’organisation des complexes

multimoleculaires juxtaparanodaux, puisqu’en son absence,

tous les autres partenaires en disparaissent.

4. Formation des nœuds de Ranvierdans le SNP

Les cellules de Schwann sont issues de la crete neurale. Elles

interagissent avec les axones et s’allongent le long de ceux-ci.

Vraisemblablement en reponse a un signal neuronal, les

cellules de Schwann immatures situees au contact d’axones

de diametre suffisant commencent a exprimer des genes de

myelinisation et emettent de longs lamellipodesqui s’enroulent

autour de l’axone (Jessen et Mirsky, 2005). Ce mouvement

permet le tri radial des fibres myelinisees qui depend

notamment des integrines et de la proteine focal adhesion kinase

(FAK) (Grove et al., 2007). L’extremite du prolongement glial est

precocement enrichie en actine et en proteines ERM (Melendez-

Vasquez et al., 2001 ; Melendez-Vasquez et al., 2004). A son

contact, les canaux sodiques commencent a s’agreger par un

mecanisme faisant intervenir la rho-kinase (Melendez-Vasquez

et al., 2004). Cela pourrait etre du a des proteines des

prolongements de la cellule de Schwann, comme les synde-

canes 3 et 4 (Goutebroze et al., 2003) et/ou la gliomedine (Eshed

et al., 2005), qui rassembleraient les proteines des complexes

nodaux, notamment en interagissant avec la NF186. Ainsi se

forme un heminœud au contact des microvillosites schwan-

niennes. Simultanement, la myelinisation commence et

l’heminœud est repousse jusqu’a ce qu’il rencontre son voisin

immediat avec lequel il fusionne pour former un nœud complet.

Au fur et a mesure que la formation du nœud progresse, les

contacts paranodaux se mettent en place avec un enrichisse-

Page 5: Axones et cellules de Schwann… si loin, si proches

Fig. 4 – Principales proteines des regions juxtaparanodales.

Malgre l’absence de jonction intercellulaire visible en

microscopie electronique, les complexes intercellulaires

multiproteiques identifies dans ces regions sont proches

de ceux des regions paranodales. Ils comprennent la

proteine caspr2 associee en cis avec une proteine ancree

par un glycosylphosphatidylinositol (GPI), transient axonal

glycoprotein-1 (TAG-1). Cette derniere est associee en trans

a une autre molecule de TAG-1 dans la membrane gliale,

par une liaison homophilique. Caspr2 est attachee au

cytosquelette axonal par la proteine 4.1B. Elle interagit

aussi avec les canaux potassiques Kv1.1 et Kv1.2 par

l’intermediaire d’une proteine encore non identifiee.

Main proteins of juxtaparanodal regions. In spite of the lack of

recognizable axoglial junctions in juxtaparanodes by electron

microscopy, the multimolecular intercellular complexes found

in these regions are similar to those identified at paranodes.

They include caspr2 associated in cis with a

glycosylphosphatidylinositol- (GPI-) anchored protein,

transient axonal glycoprotein-1 (TAG-1 or contactin-2). Axonal

TAG-1 is associated in trans with another molecule of TAG-1

in the glial membrane through a homophilic interaction.

Caspr2 is attached to the cytoskeleton through protein 4.1B. It

interacts also with potassium channels Kv1.1 and Kv1.2

through a still unidentified protein.

r e v u e n e u r o l o g i q u e 1 6 4 ( 2 0 0 8 ) 1 0 5 7 – 1 0 6 2 1061

ment de paranodine, contactine et NF155, puis plus tardive-

ment la formation des bandes transversales (Einheber et al.,

1997 ; Dupree et al., 1999). Les proteines juxtaparanodales sont

les dernieres a se mettre en place au cours du developpement.

Tous ces processus sont tres finement regules par la mise en

œuvre de profils d’expression genique dans lesquels Krox-20

joue initialement un role cle (Topilko et al., 1994) et par de

multiples signaux echanges entre l’axone et la cellule de

Schwann. Ainsi, l’epaisseur de la gaine de myeline est controlee

par l’interaction entre la neureguline-1 (NRG1) axonale et son

recepteur, Erb-B, exprime par la cellule de Schwann, pour

atteindre une valeur definie du rapport diametre axone/

diametre fibre (G ratio) de 0,6 a 0,7 (Michailov et al., 2004). La

longueur des internœuds (environ 100 fois le diametre de

l’axone), qui depend du nombre de cellules de Schwann le long

de l’axone, est aussi precisement controlee. Les mecanismes de

cette regulation sont incompletement compris mais semblent

resulter d’un equilibre entre des facteurs de survie et des

signaux de mort, notamment medies par le recepteur p75 des

neurotrophines (Jessen et Mirsky, 2005). Enfin, nous avons vu

qu’au niveau des regions nodales, paranodales et juxtapara-

nodales, des interactions directes intercellulaires entre des

proteines de membrane jouent un role essentiel dans la

formation des domaines axonaux. Ces interactions pourraient

aussi transmettre des signaux entre les deux types de cellules,

mais cette signalisation hypothetique est encore inconnue.

5. Contacts axogliaux en pathologie

La fonction des fibres myelinisees depend avant tout des

canaux sodiques. Tout ce qui aboutit directement ou indirecte-

ment a leur perturbation, ou a celle de leur environnement

cellulaire et moleculaire, a des consequences deleteres. De

facon quelque peu surprenante, les proteines impliquees dans

l’organisation des regions nodales ou paranodales ne semblent

pas etre l’objet de mutations responsables de neuropathies

hereditaires chez l’homme. Les consequences tres severes des

mutations de ces proteines chez la souris, et le fait qu’elles

soient aussi importantes dans le SNC, suggerent que les

mutations soient peut-etre letales au cours du developpement.

En revanche, les mutations de certaines proteines, dont le role

fonctionnel est apparemment moins critique dans le SNP,

semblent avoir une grande importance dans d’autres contextes

pathologiques. Par exemple, la mutation de la proteine caspr2

est clairement un facteur de risque majeur pour l’autisme

(Stephan, 2008) et des donnees preliminaires suggerent que des

anomalies de SCHIP-1 pourraient jouer un role dans des

troubles du langage (Kwasnicka-Crawford et al., 2006). Ainsi,

la caracterisation moleculaire des interactions entre les axones

et les cellules de Schwann, deux types cellulaires tres differents

mais intimement lies, peut fournir des outils conceptuels et

experimentaux pour aborder les mecanismes physiopatholo-

giques, non seulement des neuropathies peripheriques mais

aussi d’autres affections du systeme nerveux.

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