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B-11 LES PAYSAGES DE PLAINE ET BOCAGE MÊLÉS PAYSAGES DE PLAINE ET BOCAGE MÊLÉS page 507 RÉPARTITION GLOBALE SUR LE DÉPARTEMENT

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B-11 LES PAYSAGES DE PLAINE ETBOCAGE MÊLÉS

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RÉPARTITION GLOBALE SUR LE DÉPARTEMENT

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Des figures de régression ultime du bocage

À la périphérie desterroirs herbagers

Localisation des trois unités en frange des terroirs d’herbages

Cet ensemble correspond à l’un des derniers stades du démembrement des structures bocagères et montredes figures dans lesquelles la trame des enclos n’existe plus qu’à l’état de virtualité, par quelques

lambeaux de haies reliques juxtaposées avec des espaces totalement ouverts et des îlots bocagers conservés.Ces paysages mixtes témoignent de l’évolution des terroirs herbagers et matérialisent plus que tout autre latendance à la conversion vers le labour. C’est un ensemble qui tire son identité de sa gestion ou plutôt d’unabandon partiel de sa gestion traditionnelle, un paysage à l’état de traces qui s’identifie par sa finprogrammée. Ce sont des territoires qui plus que tout autre interrogent l’avenir du monde rural parce qu’ilsen expriment les mutations jusqu’à la caricature. Ce sont aussi des paysages en quête de leur vérité quiapparaissent comme déracinés : ils ont été façonnés pour être des lieux de la dissimulation, où le bâti se lovedans la trame des bois et des haies et les voici en quelques années mis à nu, composant soudain une image endéséquilibre, dont les composants semblent flotter sans liens entre eux. Mais ce sont aussi parfois de bellessurprises, tant la rareté donne du prix aux motifs d’un paysage.

Les scènes que composentquelques arbres solitairesau détour d’un champ, unalignement insolite de vieuxsaules ou le dégagementd’une belle grange depierres et de tuiles sontsouvent à l’origine descènes d’une grande poésie,mais cette poésie a le prixde l’évanescence et de lafragilité. Quant un motifunique a la responsabilité defonder à lui seul un paysage,le risque de banalisationn’est jamais loin.

Les trois unités quicomposent l’ensemble

des plaines et bocagesmêlés se situent à lapériphérie des bocagestraditionnels, à la rencontreentre les espaces ouvertsdes plaines d’openfield etles espaces fermés (bocagesdu Boischaut et du PaysFort, paysages forestiersdu Vierzonnais). Deuxd’entre elles expriment latransition entre laChampagne Berrichonne etles herbages boisés (plaine

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Une activité agricole " de plaine ", quelques signes de fragilité

Les communes remembrées dans les paysages de plaines et bocages

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de Châteauneuf et plaine mixte de Vierzon Bourges), montrant une juxtaposition de scènes bocagères et depoches de cultures et la troisième est une figure de d’altération du bocage (l’est du Pays Fort).

Les remembrements concernent surtout les terres de plaine et les marges de terroirs bocagers ; laMarche, la vallée de Germigny, la Sologne et une bonne moitié du Boischaut et du Pays Fort (à l’exception

notable des zones viticoles pour ce dernier) n’ont pas connu de restructurations foncières, ce qui explique larelative stabilité des pratiques agricoles et du paysage résultant. En revanche cet ensemble concerne descommunes qui ont pratiquement toutes connu un remembrement au moins partiel. Cela s’est traduit par unagrandissement de la maille parcellaire et l’arrachage d’importants linéaires de haies qui identifient ces sitescomme des systèmes très contrastés faisant alterner des zones d’enclos denses et de vastes secteursouverts, diversité qui s’est maintenue car ces remembrements sont le plus souvent partiels, seules les terresles plus adaptées étant converties en labour.

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PALETTES CHROMATIQUES

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11-1 PLAINE BOCAGERE DE CHATEAUNEUF

11-2 PLAINE MIXTE DE VIERZON BOURGES

11-3 L’EST DU PAYS FORT

LISTE DES UNITES

Les cuivres et les bruns fugaces de l'automne sur fond de bruns revenus, blondeur des foins

Couleurs du printemps, quand jouent les jeunes semis, terre brune et friselis de verdure, les nuances délicatesdes frondaisons juvéniles et l’éclat nacré des floraisons

Couleurs d’hiver, couleurs de terre et verts des prairies

Homogénéité verte des haies, intensité des prairies et mosaïque des teintes de la polyculture au cœur de l’été

Les palettes chromatiques expriment la dualité contrastée de ces paysages : les couleurs du paysage sontdéterminées par la confrontation entre les couleurs changeantes de la mosaïque culturale et les teintes du

bocage avec le vert constant des pâtures, la blondeur des prairies de fauche de la forêt ponctuées de ballesde foin en fin d’été et les teintes de haies, successivement vibration de verdures éclairées par les floraisonsprintanières, puis vert intense au cœur de l’été, rougeoyantes à l’automne, grises et brunes l’hiver venu.

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1 1 - 1 PLAINE BOCAGERE DE CHATEAUNEUFL’avenir du bocage écrit dans le paysage ?

Au sud de Châteauneuf-sur-Cher s’étend entre Cher et Arnon un espace triangulaire quimontre un échantillon complet des figures d’évolution du bocage en Boischaut. Entrequelques îlots qui ont conservé presque intacte leur trame de haies sur des sols argileuxet des lambeaux de plaine ouverte que ponctuent simplement quelques fragiles reliquesde formes bocagères, cette unité met en évidence d’une manière exemplaire un avenirprobable des bocages du Cher et pourrait fournir la matière d’un test en vraie grandeurde scénarii alternatifs, qui concernerait aussi bien la forme paysagère que le statutnouveau d’un bâti qui se découvre à mesure que s’ouvre le paysage. La profondeur nouvelledu paysage peut offrir dans un premier temps des scènes enrichies mais la généralisationdu labour provoque année après année des arrachages nouveaux de haies. La question desavoir si l’extension de la Champagne Berrichonne est le seul modèle recevable doit doncici se poser avec l’ensemble des acteurs d’un monde rural en évolution radicale.

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COUPE

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Vues courtes, haies et bouchures plus ou moins entretenues, bêtesau pré, les images du bocage en Boischaut dominent à l’ouest de lavallée du Cher.

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DESCRIPTION GENERALE

Les figures diverses d’un bocage en régression

Dans la région deChâteauneuf-sur-Cher, la

plaine bocagère est un espacetriangulaire qui s’étend entre lesvallées du Cher et de l’Arnon etcompose une clairière inséréedans les paysages du bocageboisé qui marquent l’extrémitéseptentrionale du Boischaut.

Elle s’étend sur les marnes etargiles de l’Oxfordien. Cesterrains ont généré un relieflégèrement ondulé, zébré devallons argileux humidesémaillés d’étangs, séparés parde petites portions de plateauxmarneux plus secs. Les marnesont donné des sols superficiels

qui présentent des aptitudes àla culture et ont étémassivement convertis aulabour. Les sols argileux plusprofonds sont le support d’unealternance de pâtures, deprairies de fauche et de petitsbois.

La carte de la trame des haiesmontre tous les états d’un

bocage en constant recul. Ausud-ouest de la vallée du Cher, lebocage du Boischaut apratiquement conservé sastructure originelle avec despetites parcelles de prairiesencloses de haies étagées,composées par une stratearborée à chêne pédonculé etfrêne auxquels se mêle le saulesouvent traité en têtard dansles fonds de vallons, et une

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Une image des figures de régression du bocage dans la partie centrale

Les noyaux d’habitat et la trameverte, exemple de Montlouis

strate arbustive à prunellier,troène, cornouiller, sureau,églantier et aubépine. Quelquesbouchures plus ou moins bienentretenues rappellent lesfigures qui occupent la partiesud de la région.

Le bâti est réparti en nombreuxhameaux qui correspondent àd’anciens écarts familiaux, et iln’est pas rare que le bourg ne sedistingue que par la présence del’église et que sa taille soitcomparable avec celle deshameaux. Comme le montrel’extrait de carte ci-contre, latrame des haies et la présencede vergers compose un écrin deverdure autour des noyaux bâtisqui les agrafent dans le paysagebocager ; malgré le recul deshaies, cette densification auxabords de l’habitat demeure, etpréserve une certainecohérence paysagère.

La partie centrale, établie surles sols secs est composée parune phase régressive des motifsbocagers : la maille parcellaires’est agrandie au gré des

restructurations foncières et latrame des haies a été en grandepartie démembrée.La photographie ci-dessous esttrès emblématique des figuresde bocage en régression quifondent l’identité de cespaysages : en s’ouvrant, la maillebocagère a offert au site uneprofondeur nouvelle et lepaysage s’est enrichi, avec lestextures des labours, d’unecomposante nouvelle. Le reliefmodeste est soudain révélé parle recul des haies et les quelquesfigures végétales qui animent cemotif composent une imageéquilibrée et riche. Cependant ilest clair que la partie gauche de

l’image presque entièrementvouée au labour a peu de chancesde voir subsister les quelqueshaies encore présentes tandisque les arbres isolés au milieudes champs n’ont sans doute pasbeaucoup d’avenir. À plus oumoins long terme, seulessubsisteront les galeriesforestières qui accompagnentles zones humides au second planet cette scène aura perdu sacomplexité et figurera un motifde plaine d’une grande banalité.Cette image montre égalementcomment le recul de la tramedes haies met en évidence leconstruit et en particulier lesbâtiments récents. Le bâtitraditionnel était lové dans latrame des haies et édifié àpartir de matériaux tirés dusous-sol de la région : la briqueet la tuile, les grès et lescalcaires, les maçonneriesenduites composaient uneharmonie de beiges et d’ocresqui se donnait à voir avecdiscrétion au détour d’unchemin, adossé aux haies et auxbois.

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Vues de détail de l’impact des façades blanches sur la vue précédente

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Les remembrements sont engénéral partiels et ont surtoutaffecté la partie des finages quipouvait être convertie au labour,ce qui explique la grandevariabilité des scènes offertespar ces paysages. L’espace situéen rive droite du Cher est trèslargement orienté vers laculture au point d’apparaîtrecomme un paysage de plainepiqueté de quelques taillis dechênes reliés par des lambeauxde haies qui se raréfient de jouren jour. Les espaces qui sontrestés en herbage semblenthésiter entre deux destinéesopposées, la transformation enespace ouvert ou la fermeturepar la déprise agricole et lereboisement.

La partie située à l’est de lavallée du Cher est profondémentmodifiée : les haies nesubsistent qu’à proximité de lavallée et notamment aux abordsde Châteauneuf-sur-Cher qui aconservé un écrin de haies sur larive droite (et s’inscrit dans unechaîne de boisements en rivegauche) ; le bocage s’estpratiquement converti en uneplaine piquetée de boisementsavec un parcellaire très agrandidont les terres sont totalementlivrées à la grande culture. Lesquelques figures bocagères quisubsistent sont des arbresisolés ou des lambeaux de haiesqui semblent bien fragiles face àl’extension du labour.C’est ici la figure ultime del’évolution, et la mémoire du

bocage n’existe qu’à travers larépartition de l’habitat,identique à celle observée enrive gauche mais cette fois sansla présence de la trame de haieset sur un parcellaire remembré.Il existe alors une rupture entrel’occupation construite du siteet la structure paysagère : leconstruit, soudain mis à nu,semble flotter.

Les qualités du bâti traditionnel

À mesure que reculent les haieset que s’ouvre le paysage, le bâtise donne à voir. Lesconstructions récentes sont parailleurs souvent beaucoup plusvisibles que le bâti traditionnel :les pavillons de couleur claireont un rapport façades toituresqui les met en évidence de façoncriarde et les édifices agricolesde grand volume, le plus souventbardés de tôle laquée de teintesclaires sont visibles de fort loin.

Répartition du construit en rivedroite

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LES ENJEUX DU PAYSAGE

Ce paysage perdprogressivement et

inéluctablement sa typicité.Nous avons vu qu’il nes’identifiait que par le fragileéquilibre entre le labourconquérant et quelques figuresbocagères qui "font de larésistance". La partie centraleet l’extrémité sud, qui ontconservé une tramesignificative, méritent desmesures de protection. Lesreboisements et de nombreuxsignes de déprise montrent queces figures sont de moins enmoins gérées : les bouchures nesont que rarement entretenueset les haies étagées tendent àse laisser envahir par la ronce.Nombreux sont les arbres quiprésentent des descentes decime ou qui, anciennes émondesnon entretenues, ont une partiede leur ramure qui est soumise à

des pourritures ou comportentde nombreux bois morts. Onobserve ici une tendance déjàprésente en Boischaut et envallée de Germigny : lafermeture des fonds de vallonssoit par reboisement spontanépar la saulaie, sont par laplantation de peupliers et laconversion des pâtures en bois.L’acquisition d’anciennesexploitations herbagères à desfins cynégétiques tend à serépandre car la terre est icitrès bon marché si l’on comparece terroir à ceux de la Sologne.Ces diverses conversionstendent à fermer les paysagessitués sur les sous-sols argileux,tendance qui est amplifiée par lefréquent épaississement deshaies par défaut d’entretien. Ainsi la plaine bocagère deChâteauneuf se modifie par undouble mouvement d’altération

apparemment contradictoire defermeture de certains fonds etd’excessive ouverture d’autres,en particulier sur les terres deplateau sec où la culture etl’agrandissement du parcellairese généralisent. Le corollaire dela fermeture est un abandon denombreux noyaux d’habitattandis que d’autres, réaffectésen résidences secondaires seferment et se coupent ducontexte agricole. Laconséquence de l’ouverture estla mise à nu du bâti qui impose unexigence qualitative accrue lorsdes constructions d’édificesnouveaux et des rénovations.

Vues de détail de l’impact des édifices nouveaux sur la vue précédente

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LISTE DES COMMUNES

ChambonChâteauneuf-sur-CherChavannesCrézançay-sur-CherIneuilLa Celle-CondéLignièresMontlouisSt BaudelSt Loup-des-ChaumesSt SymphorienVallenayVenesmesVillecelin

Le bâti situé sur les points hauts devient très fortement visible : accroissement de la sensibilité

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1 1 - 2 PLAINE MIXTE DE VIERZON- BOURGESPlaine, bocage fantôme et périurbanité

Entre la vallée de l’Yèvre et les grandes forêts du Vierzonnais, la plaine mixte deVierzon-Bourges s’étend sur la zone de contact entre l’escarpement du Pays Fort et laplaine de Champagne Berrichonne. Elle est composée d’une alternance de terres deculture et de zones hétérogènes qui offrent l’image d’un pseudo bocage émaillé de bois.Appartenant à l’arc industriel et urbain qui relie Bourges, Mehun et Vierzon, cette plainesemble hésiter entre des figures de bocage dégradé et une forte pression urbaine quise traduit par la construction de nombreux lotissements et une nette tendance aumitage. C’est enfin un paysage très marqué par les grandes infrastructures de transportd’énergie et surtout de télécommunication avec le relais radio d’Allouis, visible à trèsgrande distance.

PAYSAGES DE PLAINE ET BOCAGE MÊLÉS page 517

DESCRIPTION GENERALE

Cette unité est un paysagemixte par ses fondements

géomorphologiques ; en effetelle se développe sur la partie

de la cuesta du Pays Fort,affaissée en une vaste dépressionqui constituait à l’ Eocène ungrand lac au fond duquel se sont

déposés les calcaires du Berry. AuQuaternaire cette dépression quipermettait de franchirl’escarpement de la cuesta vit

COUPE

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Quatre types de paysage pour dire la mixité de la plaine de Vierzon Bourges

s’engouffrer l’Auron, le Cher etl’Arnon pour poursuivre leurcours vers le bassin de la Loiremoyenne. La " plaine mixte "s’étend sur la rive droite del’Auron, où sont en contact lescalcaires lacustres qui donnentune surface plane au sud-ouestdans laquelle s’enfoncemollement l’Auron et au nord-est des terrains hétérogènes quise relèvent graduellement versle versant de la cuesta etdégagent successivement lescalcaires jaunes du Portlandienet les sables et argiles de

l’Aptien-Barrénien. Cettedisparité donne des solsd’aptitudes différentes, que l’onpourrait qualifier de Champenoisau sud-ouest et de sols du PaysFort au nord-est, les deuxmilieux étant suffisammentimbriqués l’un dans l’autre pourque cet intime mélange qualifiele paysage par sa mixité même.C’est également la nature –et lanetteté- de ses limites quifonde cette entité : en effetelle se termine au nord sur lapuissante barrière de la forêtvierzonnaise, à l’est et à l’ouest

sur les deux agglomérations deBourges et de Vierzon et au sudsur la vallée de l’Yèvre, occupéeen son milieu par la ville deMehun. Cette relation directeavec les espaces de l’arcurbanisé et industriel est ledeuxième déterminant de cetteunité fortement marquée par lapériurbanité. C’est donc bien unpaysage singulier que cetteplaine mâtinée de bocage etfortement marquée parl’urbanisation.

L’unité se décompose enquatre séquences, quatre

typologies de paysagesdifférentes qui s’intercalent,l’une ouverte correspond auxfigures de plaine, les troisautres sont des paysagesfermés dans lesquelsboisements et haies donnent

l’image de ce que l’on pourraitappeler un pseudo-bocage. Carl’histoire de ce territoire nerenvoie vraiment pas à une imagebocagère mais plutôt à celle d’unpays mixte, déjà pris entreforêt, polyculture-élevage etcultures vivrières sousdépendance des villes voisines.

Carte schématique de l’occupation végétale du sol

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La région au sud de Vierzon enrive droite de l’Yèvre est

marquée par une grande densitéde boisements alternant avec unespace agricole maillé par unréseau dense de haies qui seprésente comme une structurebocagère fermée, un îlot debocage boisé. Il ne s’agit pas àproprement parler d’un bocageavec ses structurestraditionnelles d’enclosherbagers et son habitatdispersé mais d’une évocationfondée sur d’autres causes : lavue est bornée par des enclos

successifs, lisières et haies debords de chemin, l’habitat estdispersé mais c’est un bâtipériurbain plus que rural : lapression urbaine de Vierzon etle goût des populations pour unhabitat " à la campagne " maisproche du lieu de travail ontmultiplié les petites opérationsde lotissements privés oucommunaux. Ces sont des écartsd’un type nouveau qui n’ont plusl’aspect groupé et cohérent desanciens écarts familiaux et quiont remplacé les beaux édificesde pierre et de brique blottis les

uns contre les autres par desgroupes de maisons toutessemblables perdues au milieu deleur parcelle de cinq centsmètres carrés minimum. C’estbien une figure de pseudo-bocage, comme un paysage quiaurait perdu une partie de soncaractère, une métaphoreaffadie mais qui sait toutefoisassurer la transition entre laville et les forêts et composeune " banlieue verte "relativement prisée.

Le nord-est est marqué par lamontée du relief vers

l’escarpement et la présence deterrains sableux et argileux, quiont produit des sols plutôtdestinés à la forêt qu’àl’agriculture. Le paysage estdominé par une alternance decultures et de bois, entrecoupéede pâtures et de parcelles enfriches. Des reliques de haies(bouchures intermittentes,haies montées, arbres isolés) etun habitat dispersé rattachent

ce paysage à l’histoire desbocages du Pays Fort. Ledémembrement des formes dehaies met largement leconstruit en évidence, comme lemontre la photographie ci-dessous.

Ce paysage de bois entrecoupésd’herbages ceints de haiesassure la transition avec le PaysFort et les espaces centraux duverger Forestin et du vignoble.L’extrémité nord–est, sur la

commune de Vasselay,limitrophe de Saint Martin-d’Auxigny, renferme desvergers qui se rattachent àl’ensemble du Verger Forestinen tant qu’entité économiquemais pas en tant qu’unitépaysagère. Le verger a étédélimité comme un paysage biencirconscrit dans ses limitestopographiques et boisées alorsque ces parcelles fruitières " setournent " vers la plaine deVierzon-Bourges.

Le bocage régressif au nord est : reliques debouchures, habitat mis à nu, montée

progressive du relief et présence à l’arrière-plan des vergers dont on aperçoit les nappes

blanches des paragrêles.

Au nord-ouest le " bocage de Vierzon "

Au nord-est la transition vers le Pays Fort

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Ferme à cour adossée à la lisière d’un bois

Un paysage de plaine " à échelle humaine "

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Au sud le " jardin de Mehun "

Les figures de plaines

Mehun-sur-Yèvre et ses " cités-jardins "

L’agglomération de Mehun-sur-Yèvre se décompose en

trois parties : le cœurhistorique qui domine la rivièresur sa rive droite, le faubourgédifié au dix-neuvième siècleautour de la gare et un quartierétabli à partir de la deuxièmemoitié du siècle dernier sur larive droite, fait de pavillons etde jardins ouvriers, véritablecité-jardin née de l’histoireindustrielle de la petite ville.Mehun s’est alors entourée aunord-est d’un écrin complexefait de haies de vergers et dece tissu pavillonnaire jardiné quirenvoie, comme le Vierzonnais, àune idée de pseudo bocage.

Sur les calcaires du Berrys’est installé un openfield

assez semblable à celui de laChampagne Berrichonne voisine,avec ses vastes parcelles enmosaïque de cultures auxteintes et aux textureschangeantes, peuplées de raresfermes isolées à cour,entourées d’un écrin de verdureet disposées au beau milieu duterroir de l’exploitation.

Ces figures de plaine, prisesentre la lisière des forêts duVierzonnais et la galerieforestière de la vallée del’Yèvre, ponctuées de bois nedonnent jamais l’impressiond’immensité des paysages del’openfield voisin mais plutôtcelle d’îlots de plaine de culturerythmés et mesurés par unrelief souligné par les lisièresboisées.

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La plaine s’inscrit dans l’arcurbain Vierzon-Bourges et le

puissant axe de communicationset d’infrastructures quiemprunte les vallées de l’Yèvreet du Cher. L’autoroute A 71 etla voie SNCF cheminent dans lavallée puis sur l’interfluve entreYèvre et Cher et se situent àl’écart de la plaine sur la rivegauche ; en revanche, la RN 76

qui correspond à la routehistorique, traverse l’unité etfut à l’origine des installationsurbaines qui s’étirent entreBourges et Vierzon. Lesinfrastructures aériennes,lignes électriques et réseaux detélécommunications marquentpuissamment cette plaine : lerelais radio d’Allouis avec sesantennes de grande hauteur et

ses bâtiments monumentaux, lecouloir de lignes THT reliées auposte de Marmagne qualifient ceterritoire par une empreinteindustrielle qui symbolise sonappartenance à l’arc urbain. Ceséléments fondent l’identité de laplaine, entre ruralité eturbanité.

Le relais d’Allouis Le couloir de lignes à très haute tension

L’impact des constructions nouvelles " flottantes " et le risque de mitage.

Des paysages marqués par l’emprise des infrastructures

LES ENJEUX DU PAYSAGE

Le recul constant de la tramevégétale et la régression de

l’entretien des haies et desbouchures conduit ce territoirevers une banalisation de sesformes et une perte d’identitéqui semble inéluctable. A termeles continuités écologiques entrela vallée de l’Yèvre et le milieuforestier risquent de se perdre ;une reconstitution partielle dehaies qui s’appuieraient sur latrame viaire pourrait assurer lapérennité paysagère sanscompromettre la viabilité duterroir cultivé. Le maintien ou lerenforcement des écrins boisésdes noyaux urbains estégalement un enjeu importantdans ces paysages où le bâti sedécouvre tandis que la pressionurbaine forte se traduit par ledéveloppement de lotissements .

Il conviendrait de conduire uneréflexion globale sur cesimplantations qui se déroulentaujourd’hui " au coup par coup ".L’apparition d’un construitdiscontinu, flottant dans leterritoire, installe uneregrettable logique de mitagequi nécessiterait une série de

mesures d’accompagnement :projets globaux d’implantation,étude des modes degroupements et des liaisons avecle tissu ancien, plantations afinde créer des liens entre leslotissements et le paysage, priseen compte des effets desilhouettes.

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AllouisBerry-BouyMehun-sur-YèvreSt DoulchardSt Eloy-de-GySt Georges-sur-MoulonSt LaurentVasselayVierzonVignoux-sur-Barangeon

LISTE DES COMMUNES

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1 1 - 3 L’EST DU PAYS FORTQuand le bocage résiste

À l’amont du versant orientalde l’escarpement du Pays Fort,cette unité présente unvéritable " catalogue " desfigures d’évolution des bocagesdu Cher. Plaines ouvertes ausud et au nord-est quidéploient leurs champs decéréales, de maïs et deprotéagineux sur les amplescourbes du relief et bocagedense émaillé de boqueteauxau centre, constituent les deuxtermes opposés d’un dialogueentre les deux types depaysages qui fondent l’identitéberrichonne. Offrant presquetous les stades du passageentre deux imagescontrastées, l’est du Pays Fortmontre par de nombreuxsignes que son évolutionrécente est bien loin d’êtreachevée. Quel avenir pour cepaysage jeune?

PAYSAGES DE PLAINE ET BOCAGE MÊLÉS page 523

COUPEDESCRIPTION GENERALE

Le Pays Fort se termine à l’estsur les grandes failles au

pied desquelles coule la Loire etcette unité correspond à ladernière bande de terrain en

amont du dévers del’escarpement, établieessentiellement sur des terrainssablo-graveleux et sur desargiles de décalcification des

craies cénomaniennes. Cesformations ont donné soit dessols siliceux, soit des sols fraiset imperméables, qui sont dansles deux cas plutôt destinés à

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Une marqueterie de paysages sur un relief d’amples ondulations

Trois types de paysage étroitement imbriqués pour un " paysage jeune "

l’herbe et à la forêt. La partieméridionale correspond à uneinflexion de la cuesta vers lenord qui dégage des calcairesmarneux de l’étage supérieur dujurassique portant des sols plusaptes à la culture. Cette unitéoffre l’image même de la mixité

des paysages de bocage enévolution en présentant tous lesétats possibles entre le bocagedense conservé, des figures dedébut de dégradation quand latrame des haies s’ouvre sans quele parcellaire ne se modifie, desterres remembrées dans

lesquelles les reliques de haiessemblent lutter avecl’inéluctable progression dulabour, des lambeaux bocagers,résiduels et fragiles et enfindes figures d’openfield radicalesqui évoquent la Champagne desplaines jurassiques.

Le relief s’estompe peu à peudepuis l’est vers l’amont de

l’accident majeur des grandesfailles du Pays Fort. L’axe nord-sud de l’unité est une ligne decrête qui correspond à la lignede partage des eaux entre lebassin primaire de la Loire dontles ruisseaux dissèquentl’escarpement et lui donnent son

épaisseur (unité 5-6), et lebassin de la Sauldre quidétermine les paysages deSologne et du Pays Fort. C’estdonc à double titre un paysagede transition, entre plateau etversant et entre deux systèmeshydrographiques.La carte de la page ci-contremontre la structure du relief de

l’unité72 : la ligne de crête quisépare les deux systèmeshydrographiques présente untracé sinueux qui compose unrelief dissymétrique avec uneinclinaison douce, une séried’ondulations parallèles à l’est etune pente plus abrupte et unsystème de relief moins régulierà l’ouest.

Sur les dernières vagues du relief, une alternance d’espaces ouverts et fermés

L’occupation du sol s’appuie surla morphologie : les parties

les plus pentues sontgénéralement occupées par desmotifs bocagers assez bienconservés qui font alterner unréseau dense de haies et de

nombreux boqueteaux de taillisde chênes ; crêtes et fonds devallons apparaissent comme desespaces fermés tandis que laplaine labourée occupe les zonesde moindre relief sur lapériphérie de l’unité.

72 L’interdistance entre les courbes de niveau est de cinq mètres (source : SCANN 25)

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Carte orohydrographique de l’est du Pays Fort

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Carte de l’occupation du sol : trame verte et imbrication des motifs paysagers

Le cœur bocager central

On peut distinguer trois typesde paysages qui expriment lesstades de l’évolution despratiques agricoles : les îlotsbocagers, les figures de bocagedémembré et les paysages deplaine. Les îlots sont demeurésmajoritairement herbagers etont conservé les figuresimmuables du Pays Fort, leurterroir est occupé par l’élevagebovin et caprin. Ces sites ontconservé l’essentiel de leurscaractères et en particulierl’intime relation entre le bâtides écarts -qui mêlent habitatet bâtiments d’exploitation- etla trame verte dans laquelle ilss’insinuent.Les bocages démembrés sont engénéral des parties de finagequi ont subi desrestructurations foncières etdont le réseau de haies s’estconsidérablement réduit. Cesterroirs, qui sont occupés àparts égales par l’herbage etpar le labour, sont dans unéquilibre instable entre cesdeux modes d’utilisation, lesecond ne cessant deprogresser et les haies dereculer. Leur entretien réguliern’est plus assuré et lesbouchures en particuliers’épaississent ou au contrairedeviennent intermittentes oudisparaissent, remplacées pardes clôtures ou rendues inutilespar la conversion vers le labour.C’est un paysage qui évolue versune simplification et unehomogénéisation qui le conduiravers le troisième élément quicompose ce territoire enmutation. Les paysages de plaineressemblent fort à unopenfield, à ceci près que lanotion d’espace fluide desgrandes plaines n’existe pas ici.On pourrait plutôt parler declairières labourées pour lescaractériser car leurs limites

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sont toujours proches, fondéessur la lisière des îlots bocagerstandis que les bois nombreuxleur donnent une mesureparticulière. Au stade actuel deson évolution, l’est du Pays Fortprésente un visage très originalcar l’équilibre entre les troisformes et l’ossature du reliefmultiplie les tableaux

diversifiés, mais la pérennité decette complexité qui rattacheces sites au cœur de la régionsemble bien fragile, à mesureque le troisième membre du triotend à occuper tout l’espace.De nombreux signes montrentque l’aspect de ce paysage est lefruit d’une évolution récente, cequi permet de la qualifier de

"paysage jeune" : l’état deshaies, la morphologie deslisières montre que le labours’est installé récemment en lieuet place de l’herbe pâturée.Après cette adolescence qui secherche, vers quel âge adulte sedirigera l’est du Pays Fort ?Conservation de sa diversité ouuniformisation ?

Les signes d’une évolution récente : un " jeune " labour et une plantation récente de peupliers

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Au sud, la plaine sous l’influence de Sancerre

Un bâti traditionnel de grande qualité

La partie sud est située sur undévers qui s’oriente vers le

Sancerrois et mêle les ultimesparcelles viticoles au sein desterroirs de grande culture. C’està la fois un paysage de transition

par son occupation du sol et undernier belvédère sur lespaysages du vignoble, qui fait lependant avec le narthex duSancerrois (unité 12-1) sanstoutefois présenter l’aspect de

porte de ce dernier mais plutôtcelui d’un passage graduel d’unmonde à l’autre à mesure ques’aplanit le relief.

Le construit est réparti enpetits bourgs et en nombreux

écarts composant des noyauxregroupés dans lesquels maisonsd’habitation et édificesagricoles se blottissent les unscontre les autres dans une bellecontinuité que vient unifier latrame des haies d’où émerge lanuance cuivrée des toitures. Lesrègles de construction actuellesqui obligent à respecter une

distance sanitaire entrehabitations et bâtimentsd’élevage cassent cette logiquede groupement tandis que lesmatériaux utilisés et l’ouverturedu paysage mettent cesnouveaux bâtiments largementen évidence.La richesse du bâti vernaculairese fonde à la fois surl’implantation des noyauxd’habitat dans les formes du

relief soulignées par les figuresvégétales et sur la grandevariété des matériaux deconstruction. Les affleurementstrès diversifiés des couchesgéologiques de l’escarpement seretrouvent dans ce territoire :calcaires, grès colorés par lesoxydes, argiles qui produisentbriques et tuiles mais aussitorchis, mortiers de chaux et desables jaunes que l’on retrouve

Structure de la zone de transition entre le vignoble et l’est du Pays Fort

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dans des façades en pans debois, offrent un florilège d’ungrande richesse que dominentles teintes chaudes et les

textures généreuses. Lesformes et modénatures desédifices sont celles du Pays Fortavec la figure emblématique de

la grange pyramidale dont l’unitéoffre de beaux exemples.

Le bâti ancien et les nouveaux édifices, un autre dialogue avec le paysage

La richesse du construit traditionnel,miroir de celle du sous-sol

Exemple de grange pyramidale àSantranges

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LES ENJEUX DU PAYSAGE

Reconstruire le paysage ou accompagner l’évolution ?

La raréfaction des formesvégétales dans les paysages

d’entre-deux, les " paysagesjeunes ", doivent s’interrogersur leur avenir. Faut-ilconsidérer comme inéluctable laconversion en espace ouvert oufaut-il reconstituer une partiede la trame qui se délite annéeaprès année ?

Le bourg de crête :Santranges

Les toitures blotties autour del’église : un paysage qui secristallise au creux des bois

Quand la charrue réduit les formes bocagères…à néant

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PAYSAGES DE PLAINE ET BOCAGE MÊLÉS page 531

LISTE DES COMMUNES

Le construit nouveau : une exigence de qualité

Il peut se développer deuxattitudes par rapport auxmutations en cours : soit onconsidère que l’avancée de laplaine est irréversible et qu’ellegagnera demain les paysages de" bocage démembré " soit onestime qu’il convient dereconstituer la trame des haiesdans ces derniers. Dans lepremier cas il faudrait protéger

les îlots bocagers et conduireune réflexion sur leur gestionpar des productions animalesextensives adaptées à unfoncier découpé en petitesparcelles. L’élevage caprin estsans doute une des potentialitésde ce terroir. Cela reviendrait àporter l’effort sur ce qui aconservé son caractère commeune contrepartie de

l’homogénéisation des espacesouverts. L’autre posture revientà prendre en compte leterritoire dans sa globalité etde conduire une réflexionpaysagère et agro-économiquedébouchant sur des actionsd’aménagement et dereconstitution paysagère.

AssignyBelleville-sur-LoireSantrangesSavigny-en-SancerreSte Gemme-en-SancerroisSublignySury-en-VauxSury-ès-BoisSury-près-Léré

L’ouverture du paysage, quimet en évidence les noyaux

bâtis et la situation de ceterroir aux confins des deuxlieux majeurs du nord dudépartement, impose un réelniveau d’exigence sur laconstruction de nouveauxbâtiments. Si la pression deconstruction d’habitat neuf estfaible, la question des bâtiments

agricoles se pose et dans unemoindre mesure celles desrestaurations de fermes enrésidences secondaires. Cedernier point est bien pris encompte dans la plaquette"restaurer en Pays Fort et enSancerrois" éditée par le CAUEdu Cher. Un travail de fond surles bâtiments agricoless’imposerait si l’on veut éviter la

généralisation des modèles-types en bardages de tôleslaquées qui font ressembler lesétables à des bâtimentsd’activité et imposent leursgrands volumes soulignés pardes teintes claires et destextures réfléchissantes. Une"modernité harmonieuse" restesans doute à inventer.

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