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Une si longue lettre Mariama Bâ 1- MARIAMA BA, PETIT APERÇU BIOGRAPHIQUE : Mariama Bâ est née en 1929 à Dakar. Orpheline de mère, elle a été élevée par sa grand-mère dans un milieu traditionnel musulman. A l’époque de la loi cadre, son père était le ministre sénégalais de la santé. Elle est la première romancière africaine à décrire la place faite aux femmes africaines dans la société. Elle est jugée brillante en français par ses camarades de l’Ecole Normale des jeunes filles de Rufisque où, après de brillantes études, elle obtient son diplôme d’institutrice en 1947. C’est ainsi qu’elle assume sa fonction d’institutrice pendant douze ans. Par la suite, pour des raisons de santé, elle obtient son affectation à l’Inspection Régionale de l’Enseignement du Sénégal. Mariama Bâ, mère de neuf enfants, divorcée, a été l’épouse du député Obèye Diop. Elle dit avoir subi deux influences déterminantes sur le plan scolaire : - celle de Madame Berthe Maubert (évoquée dans le roman), qui, au CM2, organisait des cours supplémentaires pour le rayonnement d son école et qui lui a inculqué les règles grammaticales qui régissent la langue française. - celle de Madame Germaine Le Goff, à l’Ecole Normale de Rufisque, distinguée meilleur professeur de français quand elle enseignait au Lycée « Van Vo » (actuel Lycée Lamine Gueye) et qui l’a profondément marquée. A cela s’ajoute l’encadrement de son père. Il lui a donné le goût de la lecture en l’ «inondant » de livres à ses retours de voyage et lui a appris à s’exprimer oralement en lui demandant des comptes rendus de lecture. Son premier roman, Une si longue lettre , est publié en 1979. Cet ouvrage connaît un très grand succès aussi bien au Sénégal qu’à l’échelle internationale et est traduit en plusieurs langues. Il obtient le prix Noma en novembre 1980 à Francfort. L’auteure est décédée l’année suivante, dans la nuit du 16 au 17 août 1981 peu avant la publication de son second roman : Le chant écarlate publié en novembre 1981 à titre posthume. Une carrière littéraire qui s’annonçait prometteuse prit ainsi prématurément fin. 2-UNE SI LONGUE LETTRE : Dans un contexte où l’écriture masculine prévalait, il y avait une volonté de la part de l’auteure de prendre en charge la cause des femmes et de faire valoir l’écriture féminine. C’est un roman féministe écrit par une femme qui réagit par rapport aux conditions de ses sœurs victimes des traditions et de la domination des hommes. Avec Une si longue lettre , Mariama Bâ est l’une des premières africaines à dénoncer les injustices faites aux femmes dans la société. Une si longue lettre est un roman épistolaire (sous forme de lettre) où la narratrice Ramatoulaye, face à son impuissance devant le destin, adresse une longue lettre à sa meilleure amie Aïssatou. Dans cette correspondance, elle évoque leurs souvenirs communs, leurs destins croisés, leurs déceptions. Mariama Bâ, par le biais de la « lettre », fait un procès de la polygamie, dénonce l’ingratitude des hommes et certaines pratiques dans la société.

Ba Mariama

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Une si longue lettre

Mariama Bâ

1- MARIAMA BA, PETIT APERÇU BIOGRAPHIQUE :

Mariama Bâ est née en 1929 à Dakar. Orpheline de mère, elle a été élevée par sa grand-mère dans un milieu traditionnel musulman. A l’époque de la loi cadre, son père était le ministre sénégalais de la santé. Elle est la première romancière africaine à décrire la place faite aux femmes africaines dans la société. Elle est jugée brillante en français par ses camarades de l’Ecole Normale des jeunes filles de Rufisque où, après de brillantes études, elle obtient son diplôme d’institutrice en 1947. C’est ainsi qu’elle assume sa fonction d’institutrice pendant douze ans. Par la suite, pour des raisons de santé, elle obtient son affectation à l’Inspection Régionale de l’Enseignement du Sénégal. Mariama Bâ, mère de neuf enfants, divorcée, a été l’épouse du député Obèye Diop. Elle dit avoir subi deux influences déterminantes sur le plan scolaire : - celle de Madame Berthe Maubert (évoquée dans le roman), qui, au CM2, organisait des cours supplémentaires pour le rayonnement d son école et qui lui a inculqué les règles grammaticales qui régissent la langue française. - celle de Madame Germaine Le Goff, à l’Ecole Normale de Rufisque, distinguée meilleur professeur de français quand elle enseignait au Lycée « Van Vo » (actuel Lycée Lamine Gueye) et qui l’a profondément marquée.

A cela s’ajoute l’encadrement de son père. Il lui a donné le goût de la lecture en l’ «inondant » de livres à ses retours de voyage et lui a appris à s’exprimer oralement en lui demandant des comptes rendus de lecture.

Son premier roman, Une si longue lettre, est publié en 1979. Cet ouvrage connaît un très grand succès aussi bien au Sénégal qu’à l’échelle internationale et est traduit en plusieurs langues. Il obtient le prix Noma en novembre 1980 à Francfort. L’auteure est décédée l’année suivante, dans la nuit du 16 au 17 août 1981 peu avant la publication de son second roman : Le chant écarlate publié en novembre 1981 à titre posthume. Une carrière littéraire qui s’annonçait prometteuse prit ainsi prématurément fin. 2-UNE SI LONGUE LETTRE :

Dans un contexte où l’écriture masculine prévalait, il y avait une volonté de la part de

l’auteure de prendre en charge la cause des femmes et de faire valoir l’écriture féminine. C’est un roman féministe écrit par une femme qui réagit par rapport aux conditions de ses sœurs victimes des traditions et de la domination des hommes. Avec Une si longue lettre,

Mariama Bâ est l’une des premières africaines à dénoncer les injustices faites aux femmes dans la société.

Une si longue lettre est un roman épistolaire (sous forme de lettre) où la narratrice Ramatoulaye, face à son impuissance devant le destin, adresse une longue lettre à sa meilleure amie Aïssatou. Dans cette correspondance, elle évoque leurs souvenirs communs, leurs destins croisés, leurs déceptions.

Mariama Bâ, par le biais de la « lettre », fait un procès de la polygamie, dénonce l’ingratitude des hommes et certaines pratiques dans la société.

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C’est un roman de mœurs, qui fait la peinture de la société sénégalaise. A travers cette correspondance entre deux amies, les problèmes de la femme sénégalaise sont étalés de même que les maux dont souffre la société (gaspillage dans les cérémonies, dégradation des mœurs, mauvais comportements, problèmes d’éducation, mariage forcé, absence de droit des femmes etc.). En tant qu’éducatrice et en tant que mère, elle emprunte la bouche de Ramatoulaye pour prendre en charge certains problèmes délicats de l’éducation, de l’émancipation de la femme et de la condition des femmes. Une si longue lettre n’est pas un roman autobiographique comme nous pouvons le penser, mais une grande partie de l’expérience de l’auteur a été transposée dans cette œuvre. 3- RESUME :

Une si longue lettre est conçue sous forme d’une longue lettre que la narratrice Ramatoulaye adresse à sa meilleure Aïssatou et dans laquelle elle évoque ses souvenirs. Le roman raconte les destins croisés de ces deux amies, qui sont toutes deux mariées et mères de famille et qui ont toutes deux connu des déboires dans leur ménage. Le récit a pour point de départ la mort du mari de la narratrice, Modou Fall. Suite à la disparition brutale de son époux Modou Fall, la narratrice adresse une lettre à Aïssatou, pour lui annoncer la mauvaise nouvelle et lui raconter les circonstances de la mort de son mari et les cérémonies funéraires. C’est l’occasion pour elle de se rappeler des scènes de leur vie passée, mélange de souvenirs heureux et malheureux (enfance, études à l’école élémentaire, fiançailles, mariages, bonheur des jeunes couples, second mariage des époux, déceptions, abandon et combats quotidiens pour faire face). Le récit qui prend fin en principe avec la fin de la réclusion se prolonge avec celui de sa vie quotidienne de veuve et de ses problèmes et notamment le problème de l’éducation des enfants. 4- SUJETS D’EXPOSES

1- Présentation des personnages d’Une si longue lettre

2- Le problème de la polygamie dans Une si longue lettre

3- La critique de la société dans Une si longue lettre

4- L’amour et l’amitié dans Une si longue lettre

5- L’éducation dans Une si longue lettre

6- L’image de la femme dans Une si longue lettre

7- L’émancipation de la femme dans Une si longue lettre

5- SUJETS DE DISSERTATION

1- Expliquez et discutez cette idée de Tante Nabou dans Une si longue lettre: « La qualité

première d’une femme est la docilité ». 2- « L’instruction d’une femme n’est pas à pousser », soutien la Grande Nabou dans Une si

longue lettre. Que pensez-vous de cette affirmation ?

3- « L’amitié a des grandeurs inconnues de l’amour. Elle se fortifie dans les difficultés, alors

que les contraintes massacrent l’amour.» En vous appuyant sur des exemples tirés de la vie, expliquez cette affirmation. 4- Ramatoulaye raconte dans Une si longue lettre qu’elle s’est mariée avec Modou sans dot. Ce que son entourage a désapprouvé. Pensez-vous qu’il soit nécessaire de verser une dot avant de se marier ?

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5- « La femme ne doit plus être l’accessoire qui orne…La femme est la racine première,

fondamentale de la nation … », disait un personnage du roman de Mariama BA. Quelles

réflexions vous inspirent ces mots ?

LES PERSONNAGES

LES PERSONNAGES PRINCIPAUX

Ramatoulaye Fall-la narratrice; elle a une cinquantaine d'années et douze enfants; éduquée, professeur; première épouse de Modou Fall et habite la villa Falène. Aïssatou Bâ-la meilleure amie de Ramatoulaye et la destinataire des lettres; d'une famille ouvrière; copine de Ramatoulaye à l'école; première formation de professeur; épouse de Mawdo Bâ et mère de quatre fils; après son divorce de Mawdo, elle est devenue interprète et est allée aux États-Unis avec ses fils. Modou Fall-deux bacs; licencié en droit (en France); avocat des syndicats puis fonctionnaire important au gouvernement; meilleur ami de Mawdo Bâ; marié à Ramatoulaye et puis à Binetou; mort d'une crise cardiaque au commencement de la correspondance. Mawdo Bâ-médecin; meilleur ami de Modou Fall et a étudié avec Samba Diack; marié et divorcé d'Aïssatou; marié à la petite Nabou

LES FAMILLES

Binetou-copine de Daba; d'une famille pauvre ou ndol; deuxième épouse de Modou Fall; habite la villa SICAP avec sa mère Dame belle-mère-la mère de Binetou; a fait le Hadj avec son mari grâce à son beau-frère Modou Tante Nabou (Seynabou Diouf)-du sang royal du village de Diakhao; la mère de Mawdo; veuve La petite Nabou-la fille de Farba Diouf; élevée et éduquée par de Tante Nabou; deuxième femme de Mawdo Daouda Dieng-avocat et Député à l'Assemblée Nationale; a demandé la main de Ramatoulaye; le préféré de la mère de Ramatoulaye; Tamsir Fall-le frère aînée de Modou Farba Diouf-le petit frère de Tante Nabou; habite à Diakho la mère de Ramatoulaye-trouve que Modou est trop beau, trop poli, trop parfait; préfère que Ramatoulaye choisisse Daouda Dieng le père de Ramatoulaye-n'approuve pas au mariage de sa fille à cause de sa femme la mère de Modou-profite de la réussite de son fils; arrive toujours à la villa Falène avec un entourage d'amis et reçoit de l'argent de son fils le père de Modou-arrive à la villa Falène sans s'asseoir les quatre fils d'Aïssatou

le père d'Aïssatou-bijoutier; respecté par Mawdo Bâ

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LES ENFANTS DE RAMATOULAYE

Daba Fall-la fille aînée de Ramatoulaye; mariée à Abou; s'occupe de l'affaire de la villa SICAP et du professeur de Mawdo (Fall) Aïssatou Fall-fille de Ramatoulaye; devenue enceinte, elle se marie avec Ibrahima Sall Mawdo Fall-fils de Ramatoulaye; toujours premier dans sa classe mais déplacé par Jean-Claude pendant sa dispute avec son professeur de philosophie le «trio»: Arame Fall, Yacine Fall et Dieynaba Fall-les trois filles qui ressemblent le plus à Ramatoulaye; elles mettent Ramatoulaye à l'épreuve Alioune Fall-fils de Ramatoulaye; renversé par un conducteur de cyclomoteur Malick Fall-fils de Ramatoulaye; renversé par un conducteur de cyclomoteur les jumelles

Ousmane Fall-le fils cadet de Ramatoulaye; est présent pendant les visites de Daouda Dieng et apporte la dernière lettre d'Aïssatou

LES BEAUX-FILS DE RAMATOULAYE

Abou-le mari de Daba; s'occupe de l'affaire SICAP; un mari moderne-il sait faire la cuisine et ne pense pas que sa femme soit esclave à lui Ibrahima Sall-le père de l'enfant d'Aïssatou (Fall); étudiant en droit à l'université

LES AUTRES

l'Iman-le leader musulman; a annoncé le mariage entre Modou et Binetou Farmata-la griotte; voisine de Ramatoulaye la femme blanche (le professeur)-une grande influence dans l'éducation de Ramatoulaye et d'Aïssatou le professeur de philosophie-professeur de Mawdo Fall; très sévère et paraît ne pas supporter qu'un noir soit premier dans sa classe Jean-Claude-le rival de Mawdo (Fall); un étudiant blanc Jacqueline Diack-femme de Samba Diack; ivoirienne et protestante qui essaie de se sénégaliser; souffre d'une dépression nerveuse Samba Diack-médecin et contemporain de Mawdo Bâ; marié à Jacqueline le chef du Service de Neurologie-a guéri Jacqueline à l'hôpital de Fann