Ban quiferi HOA TUi}NG DUNG

NGUYBN TAG ..

LAMARTINE

VICTOR HUGO

ALFRED DE MUSSET

VERIAINE

RIMBAUD

HENRY DE REGNIER

MALLARME

EMILE VERHAEREN

BEAUDELAIRE

SULLY PRUDHOMME

FRANGOIS COPPEE

VALERY

LAMARTINE

L' A U T 0 M N E

Salut, bois couronnes d'un reste de verdure !Feuillages jaunissants sur les gazons Spars !Salut, derniers beaux jours I le deuil de la natureConvient a la douleur et plait a mes regards.

Je suis d'un pas reveur le sentier solitaire ;J'aime a revoir encor, pour la derniere fois,Ce soleil palissant, dont la faible lumierePerce a peine A mes pieds l'obscurit6 des bois.

Oui. dams ces jours d'automme oil la nature expire,A ses regards voiles je trouve plus d'attraits ;C'est 1'adieu d'un ami, c'est le dernier sourireDes levres que la mort va fermer pour janiais.

Ainsi, pret a quitter l'horizon de le vie,Pleurant de mes longs jours l'es|)oir 6vanoui,Je me retourne encor, et d'un regard d'envieJe contemp]e ses biens dont je n'ai pas joui.

Terre, soleil, vallons, belle et douce nature,Je vous dois une larme au bord de mom tombeau !L'air est si par fume ! la lumiere cst si pure !Aux regards d'un mourant le soleil est si beau !

Je voudrais maintenant vider jusqu'a la lieCe calice mele de nectar et de fiel :Au fond de cette coupe oh je buvais la vie,Peut-etre restait-il une goutte de miel !

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HOA Tu6NG DUNG

MUA THU-

Nay rtrng cay con lai chtit xanh tuoi,Nhfi.ng chi6c la vhng ro.i day mat c6 I.Ngdy dep cu6i cting I thien nhien ntrc n&Hoa theo ni6m dau don trai tim toi.

T6i d6i moJ mang 15i mom c6 do.n ;Lan cu5i cting con ngoai nhin trd laiMat nhat v6 vang, anh chi6u te tatQua 16.p cay rtrng md ludt ben chan.

Trong nhfrng ngay thu thien nhien hap h6i,V6 mo h6 lam say dam long t6i ;fry ldi vlnh biet, nu cudi lan cu6iTren m6i yeu s€ khep lai mu6n ddi.

H6n sap sfra rdi chan trdi cu6c sang,Hy vQng tan theo nhfrug thang nam dai,Toi ngoanh lai dua mat nhin them mu6nTu8i xuan qua chua hudng trgn mat ngay.

6i lfing sau, oi thien nhien em ai,Ta nay nguo'i giQt 1?trudc m6 hoang !Anh sang trong ngdi ! Kh6ng gian thorn mai !Phtlt xuoi lay vtrng duong d?p vo van !

T6i mu5n u5ng den vCii tan giQt cu5iLy tan boa `vi ngQt lan chua cay !Trong day chen bi8t dau kh6ng con laiMat nggt ngao vu.cmg huo.ng sac tram ai.

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LAMARTINE L'Automne

Peut-etre l'avenir me gardait-il encoreUn retour de bonheur dont l'espoir est perdu !Peut.etre, dams la foule, une ame que j'jgloreAurait compris mon ame, et m'aurait repondu !...

La fleur tombe en livrant ses parfums au zephire ;A la vie, au soleil, ce sont la ses adieux :Moi, je meurs ; et mom ame, au moment qu'elle expire,S'exhale comme un son triste et melodieux.

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M®a Thu HOA TUONG DUNG

Vi c6 th8 tuol]g lai con dem tiaHanh phtic v§, dti mong udc tan roi !Vi c6th6, mat linhh6n xa IaHi§u h`6ntoi va len ti6ng tra ld`i !...

Hoa phai rung, gdi hucrng cho lan gi6,Cho cu¢c dd.i, ldi gia biet thien thu ;T6i khi ch6t, 1inh h6n lia ho.i th&Thoat bay len nhu mat ti8ng sau u.

rH

LAMARTINE

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LE SOUVENIR

En vain le jour succede au jour,Ils glissent sans laisser de trace ;Dams mon ame rien ne tJefface,0 dernier songe de l'amour !

Je vois mes rapides ann6esS'accumuler derriere moi,Comme le chene autour de soiVoit tomber ses feuilles fan6es.

Mom front est blanchi par le temps ;Mon sang refroidi coule a peine,Semblable a cette onde qu'enchaineLe souffle glace des autans.

Mais ta jeune et brillante image,Que le regret vient embellir,Dams mom sein ne saurait vieillir :Comme l'ame, elle n'a point d'age.

Non, tu n'as pas quitt6 mes yeux ;Et quand mom regard solitaireCessa de te voir sur la terre,Soudain je te vis clans les cieux.

La, tu m'apparais telle encoreQue tu fus a ce dernier jourQuand vers ton celeste sejourTu t'envolasa vec l'aurore.

HOA TudNG DUNG

KY NI£M

Ngay theo ngay, hu ao,Qua kh6ng d§ d^du chan ;Trong h`6n khong phai nhatGiac mo n6ng ai an.

T6i nhin xem nam thangChat ch`6ng d sau t6i,Nhu' g6c tting nhin ngamLa quanh minh tan rcri.

T6c phai theo thdi gian ;Mau lanh lting te tai,Nhu lhn hcri gia bangLuu cam ddng su5i chay.

Nhung anh hinh tham n6',Yeu ki6u do ti6c thuong,Trong tim kh6ng tan tia :com mai tu'a linh h`6n.

Em chang lia mat t6i ;Khi tia nhin do.n chie'cThoi nhin em git~ra ddi,Thay em tren trdi bi6c.

Em van con hj8n hienNhu trong phtit cu5i cting,Hudng v6 no'i yen nghi,Em bay theo vdrng d6ng.

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LAMARTINE

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Ta pure et touchante beautsDams les cieux meme t'a suivieTes yeux, oil s'6teignait la vie,Rayonnent d'immortalite !

Du zephyr l'amoureuse haleineSouleve encor tes longs cheveux ;Sur ton sein leurs f lots onduleuxRetombent en tresses d'ebeng.

L'ombre de ce voile incertainAdoucit encor ton `image,Comme l'aube qui se d6gageDes derniers voiles du matili.

Du soleil la celeste flammeAvec les jours revient et fuit ;Mais,mom amour n'a pas de nuit.Et tu luis toujours sur mom ame.

C'est toi que j'entends, que je vois,Dans le desert, clans le nuage ;L'onde reflechit ton image ;Le zepkyr m'apporte ta voix.

Tandis que la terre sommeilleSi j'entends le vent soupirer,Je crois t'entendre murmurerDes mots sacres a mom oreille.

Si j'admire ces 1.eux Spars

Qui des nhits parsement le voile,Je crois te voir clans chaque 6[oile

Qui plait le plus A mes regards,

Le Souve".r

Ky Ni?in HOA TudNG DUNG

V6 `di6m ki6u thanh khi6tGi~ing theo em v6 trdi ;M{Pit em ngu`6n bat dietin da kh6p lai r6i !

Cid an tinh nhe th&Con nang su5i tbc em ;Tren vtr d6i buong thaTdrng gQ.n song nhung den.

Man che mo h`6 ayLhm din anh hinh em,Nhu vtrng dong vtra 16Sau suong phfi binh minh.

Du-6c lfra vtrng kim 6Theo ngay di, tr& 1ai ;Nhung tinh kh6ng dem md,Em rang ngdi mai mai.

T6i long nghe, lang nhinTren may, tren d6i ntii ;Lhn nu6.c in bang hinh ;Gid thoang ldi em n6i.

Khi dia cau yen nghlToi nghe gi6 thd dai,Nga em clang tham thiLdi nhiem man ben tai.

Khi nhin mu6n anh lfraGieo vai gift.a mandem,Trong m6i vi tinh dauTudng thay clang hiiih em.

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LAMARTINE

Et si le souffle du zephyreM'enivre du parfum des fleurs,Dams ses plus suaves odeursC'est ton souff[e que je respire.

C'est ta main qui seche mes pleurs,Quand je vais, triste et solitaire,R6pandre en secret rna prierePres des autels consolateurs.

Quand je dors, tu veilles dams l'ombre ;Les ailes reposent sur moi ;Tous mes songes viennent de toi,Doux comme le regard d'une ombre.

Pendant mom somlneil. si ta mainDe mes jours d6liait la frame,C6leste moitie de mom ame,J'irais m'eveiller dams ton Sein !

Comme deux rayons de l'aurore,Comme deux soupirs confondus,Nos deux ames ne forment plusQu'une ame, et je soupire encore !

L® Sou^enir

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Ky Ni?in HOA TudNG DUNC

Va khi hcri gid matLam say theo ngan hoa,Trong lhn hucrng diu ngatThd h6n em chan hda.

Tay em lau rao lePhtit ttii buz5n c6 do.nGiai bay ldi udc nguyenBen ban th6i khuyen Ion.

Em hang clang d6i canhBen giu,dng giac mcr say,Tay ban day mong tham.Mat nhin t6i tho. ngay.

Vi dti em thao c5iDay rang buoc thing ngay,Nfra linh h6n t6i h5i,Btrng tinh gifra tay ai !

Nhu hai anh binh'minh,hai lan ho.i hda the,H`6n doi ta k6t li5n,Toi van con than th& !

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LAMARTINE

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ISCHIA

Le soleil va porter le jour a d'autl.es inondes ;Dams l'horizon desert Phel]e monte sans bruit,Et jette, en penetrant les tenebres pi.ofondes,Un voile transparent sur le front de la nuit.

Voyez du haut des monts ses clartes ondoyantesComme un fleuve de flamme iiionder les coteaux,Dormir dams les vallons, ou glisser sui- les pentes,Ou rejaillir au loin du sein brillant .des eaux.

La douteuse lueur, dams 1'ombre repandue,Teint d'un jour azure Ia pale obscurite,Et fait nager au loin d`ans la vague etendueLes horizons baign6s par la molle clart6.

Ij'Ocean, amoureux de ces rives traiiquilles,Calme, en baisant leul`s pieds, ses orageux transports,Et, pressant dams ses bras ces golfes et ces iles,De son humide haleine en rafraichit les bords.

Du flot qui tour a tour s'avance et se I`etii`eL'ceil aime a suivre au loin le flexible coiitoui. :On dirait un amant qui presse en son d61ireLa vierge qui r(`siste et cede tour a tour.

Doux comme le soupir de l'enfant qui sommeille,Un son vague et plaintif se I.epand clans les airs :Est-ce un echo du ciel qui charme notre oreille ?Est-ce un sbupir d'amour de la terre et des mers ?

HOA Tu6N® DUNG

TRfiN BAI BIfiN

Vtrng durcrng s€ dua nghy v8 c6i khac ;Chan may xa vanh trang mgc im lim,Len qua bdng t6i day, tung rai racLop man trong tren vdrng tran dem den.

Kia lu`6ng sang bay vdrn tren dlnh ntiiNhur ddng song toan lfra ngap lung dz5i,Ngti trong lfing, ludt di ben sudn m'ii,Chi6u ra xa ttr long nudc sang ngdi.

Anh huysn ao, trong man dem buong phfi,Nhuom mau xanh len bang t6i nhat m6',Lam lay dong dangxa tren song caDai chan trdi dam tim anh nhung to..

Bi8n. tinh nhan nhting bai bar yen tinh,'IIon ban chan cu`6ng loan dtrng say sua,

Ghitrong canh tay dai bao dao, vinh,Thd lan hcri mat diu su6t quanh bd.

Ctia lan song khi lhi khi x6 den,Mat Ira nhin theo d6i net m§m cong :Nhu tinh lang om ghi, con me lam,Ttim than nga ltic cu6'ng, h'ic lo`i buong.

Diu nhu ti6ng thd dai em b6 ngfi,GiQng mo. h6 than van t6a tren khong :Phai lcri vgng tqu trdi say dam phti ?Hcri th& dai tinh ai cfia trtlng duo.ng ?

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LAMAR"NE

11 s'eleve, il retombe, il renait, il expire,Comme un cceui` oppress6 d'un poids de volupte ;11 semble qu'en ces nuits la iiature respire,Et se plaint comme nous de sa felicit6. .

Mortel, ouvre ton ame a ces torents de la vie !Reeois par Ious les sens leg charmes de la nuit :A t'enivrer d'amour son ombre te convie ;Son astre clans le ciel se leve et te conduit.

Vois-tu ce feu lointain trembler sur la colline ?Par la main de l'Amour c'est un phare allume ;La, comme un lis pench6, 1'amante qui s'inclinePrete une oi`eille avide aux pas du bien-aime.

La vierge, clans le soiige oh son ame s'egai.e,Souleve un coil d'azur qui i`eflechit les cieux,Et ses doigts au hasard errant sur sa g.uitareJettent aux vents du soir des sons mysterieux.

« Viens ! 1'amoureux silence occupe au loin l'espace ;Viens du soir pres de moi respirer la fraicheur !C'est 1'heure ; a peine au loin la voile qui s'effaceBlanchit en ramenant le paisible pecheur.

« Depuis 1'heure oti ta bat.que a fui loiii de la rive,J'ai suivi tout le jour ta voile sur les mers,Ainsi que, de son mid, la colombe craintiveSuit 1'aile du rainier qui blanchit dams les airs.

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Ischia

Tren Bdi Biin HOA Tu6NG DUNG

Ti8ng cat cao, ro.i chim, vang, 1im tat,Nhu con tim d`6n n6n kh5i de me ;Dudng nhu giti.a dem nay thien nhien hat,Va than van ngu6n di6m phiic sieu-ky.

Ngurdi hay m& 1inh h`6n 6m cuOc s5ng !Nhan trong tay quy6n rfi cfia trdi khuya :RUQ`u tinh ai, b6ng dem md mdi don,Va trang sao chz n6o 15i di v6.

X;uhd:£C:atnhgatyh£:hb#atady6:[=:tyaepu?;Nhu d6a hue la canh, nang ctii ths{pGh6 nghieng h6n nghe chan budc ngudi yeu.

Nang trinh nfr, mcy inang, h`6n phieu lac,Ngudc mat xanh phan chi8u bdng may trdi,Va nhfrng ng6n hting hd tren phi6m ngQcTung theolan gi6 nhe ti6ng choi vcyi :

« N6i im lang bao [rhm no'i xa vang ;Den th& lan hot mat` a ben em !Bang xa thoang canh bu6n nau mar linDua tra v6 chang ngu phfi h6n nhien,

« K8 tdr phtit thuyBn chang rdi xa bai,Em su6t ngay theo d6i canh bu6m tr6i,Nhu trong t8, chin cau nfim lo ngaiD5i tren khong canh ban trang lung tr6i.

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LAMARTINE

«Tandis qu'elle glissait sous l'ombre du rivage,J'ai reconnu ta voix clans la voix tfes echos ;Et la brise du soir, en mourant sui` la plage,Me rapportait tes chants prolonges sur les flots,

ttQuaiid la vague a grond6 sui.1a c6te ecumaiite,A,1'etoile des mers j'ai murmui`6 ton mom ;J'ai rallum6 sa lampe, et de ta seule amanteL'amoureuse pi.iere a- fait fuir 1'aquilon.

lschia \

« Maintenant sous le ciel tout repose ou tout aime ;Ija vague en ondulant vient dormii- su_r le bord,La fleur dort sur sa tige, et la nature memeSous le dais de la nuit se recueille et`s'endort.

« Vois : 1a mousse pour nous tapisse la vall6e ;Le pampre s'y recourbe en replis tortueux,Et l'haleine de 1'onde, al l'oranger melee,De ses fleurs qu'elle effeuille embaume mes cheveux.

« A la molle clarte de la votite sei`eineNous chanterons ensemble assis sous le jasmin,Jusqu'a l'heure oil la lune, en glissant vers Misene,Se perd en p€^ilissant dams les feux du matin ».

Elle chante ; et sa voix par intervalle expii.e,Et, des accords du luth plus faiblement frappes,Les 6chos assoupis ne livrent au zephire

Que des soupirs mourants, de silences coupes.

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Tr6n Bdi Bi6n HOA TuONG DUNG

tt Khi thuy6n chang tr6i em trong bang mat,Em nghe qua ldi d6ng vgng ti6ng chang :NgQn gi6 chiBu lim dan tren bai cdt,Thoang dua v6 khtic hat gitia Lrhng du`ong.

« Khi 1&rB song bai dien cu`6ng, gao th6t,Nhin sao ham em tham gQi ten chang ;Khcri t6 ngon den, minh em do`n chi6cLdi kinh cau xua gi6 b^dc ltli tan.

tt Va gid day dudi bau trdi 6m ap ;Song luqn em de'n ngfi dudi chan bd.D6a hoa ngfi tren cinh va too vatI)u.6'i man hem thiem thi6p giE{c say mo..

t{ Chang nhin xem : lting phq day reu bi8c ;G6c nho nau b6 g€:ip nhfinh ofin cong,Va ho`i thd song d`6n xen huCing t|uitRung ttrng hoa, pha mtii tdc tho'm n6ng.

tt Troi]g inh sang la iii8m tr6`i em aiTa ctmg ca ng`6i du-di bang hoa nhdi,Cho den phtlt trang ta nghieng dinh ntiiLan phai m6' trong anh lfra trdi lnai !

C6 nang hat, ti8ng ttrng h`6i ntrc n6.Theo nhip dan, y6u dt thoang dua nganLdi d`6ng vQng lilh tan, trao g&i gidHo.i th& dai h€ip h6i, ling im ngan.

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LAMARTINE

Celui qui, le cceur plein de delire et de flamme,A cette heure d'amour, sous cet astre enchants,`Seiitirait tout ch coup le reve de son cqmeS'animer sous les traits d'une chaste beauts

Celui qui, sur la mousse, all pied du sycomore,Au murmure des eaux, sous un dais de saphirs,Assis a ses jcnoux€, de l'une a 1'autre aurore,N'aurait pour lui parler que I'accent dos soupirs;

Celui qui, respij`ant soil haleine adoreeSentirait ses chcveux, souleves par les vents,Caresser en passant sa paupiere effleuree,Ou rouler sui` son froiit leurs anneaux ondoyants ;

Celui qui, suspendan[ leurs heures fugitives,Fixant avec 1'amour son €`lme en ce beau lieu,Oublierait (|ue le temps coule encor sur ces rives,Serait-il un mortel, ou serait-il un dieu ?...

Et nous, aux cloux penchants de cos verts Elysecs,Sui` ces bords o[1 l'amour eL`it cacli6 son Eden,Au murmure plaintif des vagues apais6es,Aux rayons endormis dc l'astre 6lys6en,

Sous ce ciel oil la vie, oil le bonheur aboiidc,Sur ces rives (|ue l'(x3il se plait d parcourir,\Tous avons respir6 cet air d'un autre moncle,Elise !... Et cepcndaiit on dit qu'il faut moui`ir !

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Ischio

Tf6n Bdi Bi6n^ HOA TudNG DUNG

Ai la k6, tim chtra day me dam,Gid ai an trong anh sang ao huy6n,Bang cam thay tri. h`6n con mcr m¢ngThdrc trd minh ben v6 dep {rinh nguyen ;

Aila k6, tren reu, ben g5c vai,K§ su6i thi tham, dudi dinh trdi lam,Quy tren g6i, chi§u qua chi§u tr& 1ai,\

N6i cting nang bfing nhfrng giQng bu`6n than ;

Ai la k6, th& lan hoi tim dp,Nghe tdc may, nang theo ngQn Sid dria,Thoang dua nh? gan ri§m mi, ve vu5tHay trai dai tren tram nhfrng vong to?

Ai la k6 ngan thdi gian thoang bi6n,Vdi tinh yeu ghi dau ch5n tuoi xinh,Quen ngay thang troi di tren bar bi6n,La pham nhan hay la mat than linh ?...

Vh doi ta, ben tri6n d`6i y8u dieu,Tr§n ben bar tinh ai, ch6n than tien,T!`ong ti6ng v6 thi tham lan soiig d+u,Trong anh md say ngfi manh trang nghieng;

Dudi tr6'i bi6c day day ngu:3n hanh phticTren dai b6. mat Ira luQ'n nhin quanh,Ta da th& hoi gid lanh c5i kh5c,Em, th6 rna, sao ki6p s6ng inong manh I

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VICTOR HUGO

SOLEIL COUCHANT

Lc soleil s'cs[ couche ce soir dams les nLiecs.Domain vicndi.£l l'oi`age, et le soir, et la nuit ;

Puis 1'aubc, et ses clart6s de vapeurs obsti.uses ;

Puis les nuits, puis lcs jours, pas clu tem|)s qui s'enfuit !

Tous ccs jours passeront ; its I)assei.onl en i.oule

Sur la face des mei`s, sur la face des monts,

Sur les fleuves d'€lrgent, sui` les foreLs otl roule

Comme un hynine confus (les morts (rue nous aimons.

Et la face des eallx, et le front des monl€igncs,

Rides et non vicillis, et les bois toujours verts

SJii`ont I-ajeunissant ; 1e fleuve des campagnes

Pi`endra sflns cesse anx monts le flot (|u'il donne aux mei`s.

Mais inoi, soLis ch€ique joui` coi`uban[ plus has in tetL|,

Je I)assc, et, refroidi sous ce soleil joyeux,

.Te ln'en irai bient6t, au milieu de la fete,

Sflns que i`ien m€iiique au monde immense e[ radieux !

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HOA TudNG DUNG

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CHIEU TA

Mat nha[ chi§u my ngfi gifia mayNgay m€\i gi6ng bao, bdn.g dem `say

Binh minh nghen gii~i.a man su.o.ng diic

Nhfi.ng budc i`di xa cfia thdngngay.

Ngay tbdng theo nhau lfi luQ`11.I.Oi

Tren lAn b8 tham ntii cao v6.i

Tren giong song bac ti`6n I.trng bi€c

La ch6n ngudi than gi.ic nga r`6i.

Vti`ng `Li`an moll cao, mat iiudc dai

Khong gid rri.ng mai mai xanh tuo'i

Ddng s6iig u6n luQ'n qua d`6ng lti€i

Tuon chay kh6ng ngtL.ng i`{i bi8n kho'i.

i\Iai tdc ngay them |]hfi n€:ing su.o.ng

T6i qua r6t bust du.di \Ttrng duong,

Ra di ye'n tiec chua tan cuOc

The gidi nghin thu van day hudng !

VICTOR HUGO

PUISQUE T'AI MIS MA LEVRE..,

puisque j'ai mis rna levre a ta coupe eiicore p]eine,Puisque j'ai dams tes mains pose mom front pali,Puisque j'ai respire parfois la douce haleineDe ton ame, parfum dams 1.ombre enseveli ;

Puisqu'il me fut donne de t'en[endre me direLes mots od se repand le cceur myst6rieux,Puisque j'ai vu pleurer, puisque j.ai vu sourireTa bouclie sur rna bouche et tes yeux sur mes yeux ;

Puisque j'ai vu briller sur rna fete ravieUn I`flyon de .ton astre, helas ! voile toujoursPuis(|ue j'ai vu tomber dams 1'onde de rna vieUne feuille de rose arrachee a tes jours,

Je I)uis m€lintenant dire aux rapides ann6es :- Passez ! passez toujou]-s ! je n'ai plus ch vieillir !

Allez-vous en avec vos fleurs toutes fan6es ;J'ai dams 1'ame une fleur (|ue nul ne peut cueillir I

Voti`e aile en ]e heiTrtant ne fera rien repandreDu vase oh je m'abreuve et que j'ai bien rempli.Mom ame a plus de feu (|ue vous n'avez de cendre !

Mom cceur a plus d'amour que vous n'avez d'oubli i

~as

HOA TuONG DUNG

Vi TA DA KE MOI...

Vi ta da k6 m6i gan chen nggcTi`ong tay em nghieng vtrng tram xanh xaoVi ta d5 thd lan hoi am apT6a tti. h`6n em phong nhuy ngQt ngao.

Vi ta da tdrng lang nghe em n6iBao nhieu ldi tinh ai qua nhiem mauVi ta da thay em cu'di, em tfiiMoi tren m6i, day nhin day mat sau.

Vi ta da thay ch6i ng6.i tren tranAnh sao em 6i I mai mai md xaVi ta da thay tl.en d6ng ki8p s6ngMat cdnh h`6ng em rii't xu5ng vi ta.

Nen gid day ta li6i ctmg nan lhc4ng-Ci'r t|ua di ta dau sQ. tu8i gia

Ci'r qua mai v6.i hoa thn pliai i`i.ingTrong linh h`6n mat dda chang phoi phd.

Canh thai gian khong the lam I.cri vaiNurdc mieng binh la u6ng chang h6 vcriIL16n ap lfra nhiau hen lan lro biii ,,Tim mang tilih nhi§u ho'n n6i lang phai,

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VICTOR HUGO

CE QU'ON ENTEND SUR LA MONTAGNE

Avez-vous quelquefois, calme et silelicieux,Mont6 sur la iiiontag.ne, en presence des cieux ?Etait-ce aux ]]ords du Sund ? aux cbtes de Bretagiie ?Aviez-vous l'ocean au pied de la montagne?Et la, penche siir l'onde et sur l'immensite,calme et silencieux, avez-\Tous ecoute ?

\'roici cc (iu'on entcnd : - du moins un joul. qu'en r6veMa pensee abattit son vol sui` unc 8.rave,Et, du sommct d'un mont plt]ngeant au gouffre amer,Vit cl'un cdte la teri`e et de 1'autre la mer,J'ecoutai, j'entendis, et jamais voix pai`eilleP\Te sortit d'unc bouche et n'emut une orcille'.

Ce 1.ut tl'aboi`d un bi`uit lai`ge, immciise, confus,l'lus vague que le vent dams les ar])res touffus,Pleins d'accoi.ds 6clatants, cle suaves murmui.es,Doux comme un chant du soii`, fol`t commc un choc

d'armure's,Quand la sourde melee 6Lrcint les escadronsEt soiiffle, fui`ieuse, aux bouches des clairons.C'6tait une musique ineffable et pi`ofonde,Qui, fluide, oscillait sans cesse autoui` du inonde,Et dams les vastes cieux, par ses flots 1.ajeunis,Roulait elai`gissant ses orbes iiifinis,Jusqu'au fond oti son flux s'allait perdre dams l'ombi`eAvec le teinps, l'espace et la forme et le nombre.Comme une auti.e atmosphere epats et d6borde,L'hymine eternel couvrait tout le globe inonde.

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HOA TudNG DUNG

Lcyl VONG DAU NON

Ban c6 bao gi6', tri thanh thor ,Treo len dau m'ii, d6i may trdi.Ti.en bd ai dao, ven gh6nh da,Ben dudi tri6n non la bi8n ca,Nghieng minh tren song, d5i xa kho.i,Lang 16, tram ngam, ng:3i lang tai ?

Im nghe trong met ngay mcr mong,Tri nghl buong minh tren bai lau,Tti. dinh non cao nhin vu.c th&mBennayhinh dia, nQ ba dao,T0i nghe ti€ng ndi ai k}r dieu,Xtic dong bd tai, giQng ngh?n ngao,

Dau tien tie'ng ndi rang, mo. h`6.Nhu gifra cay rtrng, hoi gid qua,Am vongvang r§ hay thfi thl,Em ldi dem phfi, manh gucym dua,Khi con h6n chi6n vay hing ngfi.Va th& hung tan ti`en mieng loa.Khtlc nhac xa vdi va di6m aoEm troi ben cu¢c ddt, nghieng dao,Trong bau trdri rang, mai non tcr,Dan trai am ba ch&ng ben bdCho den tri§u am chim bang t6iCting khong gian, th6.i gian, bien gi6`i.Nhu bau kh6ng kfii phfi chan hoa.Dia cau chim gifra khtic sinh ca.

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VICTOR HUGO

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Ce qu'on enlend sur la montagne

Ide monde, enveloppe dams cette symphonie.Comme il vogue dams l'aiF, voguait clans l'harmonie.Et pensif, j'ecoutais ces hal-pes de 1'ether,Perdu dams cette voix comme daiis une mer.

Bient6t je distinguai, confuses et voilees,Deux voix, dams cette voix 1'une a l'autre melees,De la terre et des mers s'epanchantjusqu'au ciel,Qui chantaient a la fois le chant universel ;Et je les distinguai dams la rumeur profonde,Comme on voit deux courants qui se croisent sous 1'onde.

L'une venait des mers ; chantde gloire ; hymne heureux iC'etait la voix des flots qui se parlaient entre eux ;L'autre, qui s'elevait de laterre oh nous sommes,Fjtait triste ; c'etait le murmure des hommes ;Et clans ce grand concert, qui chantait jour et nuit,Chaque onde avait sa voix et chaque homme son bruit.Or, comme je 1'ai dit, 1'oc6an magnifiqueEpandait une voix joyeuse et pacifique,Chantait coinme la liarpe aux temples de Sion,Et louait la beaut6 de la creation.Sa clameur, qu'emportaient.la brise et la I`afale,Incessamment vers Dieu montait plus triomphale,Ef chacun de ses flots que Dieu seul peut dompter,Quand 1'autre avait fini, se levait pour chanter.Comme ce grand lion dont Daniel fut l'h6te,L'oc6an par moments abaissait sa voix haute,Et moi je croyais voir vers le couchan[ en feu,Sous sa criniere d'or passer la main de Dieu.

Cependant, a c6te de 1'auguste fanfare,L'autre voix comme un cri de coursier qui s'effare,Comme le gond rouille d'une porte d'enfer,

Ldi Vong Dau Non HOA TudNG DUNG

Th8 gidi vay {rong, ldi nhqc ay.Duchg nhur tr6i lurdt gifra am thanh.Ngh¥ nggi tot ng6i nghe ti6ng n6i,H6n boa tan gifra bi§n m6ng menh.

T6i phan biet r5 gifra mong lung.Hai ti6ng boa chung trong mat ti8ng,Ttr d5t, ttr bi8n, t6a len khong,D6ng ca khtic hat cfia v6 cting.Toi phan biet gifra ccm huyen nao,,Nhur thay hai gictng khe nu.dc trong.

Ldi [dr bi8n ca khtic ca vui !`Ay gigng thi thdo lain song nudc ;

Ldri clang ttr dat cfia loai ngudi,Bu`6n ba ldi nhan gian xao xac ;Vcr trong hoa dieu hat kh6ng ngoi,M6i song mat am, ngudi mat ldi.Nhu tdi vdra ndi bi8n huy hoangPhcri trai ldi vui va binh an,Nhu trol]g dien thanh dan say hatCa nggi v6 yeu ki6u tao vat.Ldri bi§n la gdo gi6 cu6n dua,Kh6ng ngtrng clang mai khtic hoan ca,Nhfrng lan song v6 lung rao rat,N5i ti6p theo nhau len ti6ng hat.Nhu.th8 hhm thieng gap chfi quen,Dai durong tdrng chang giQng roi chim,Va t6i ng6 thay chan may lfra,Sau dai bdm vang tay tao h6a.

Trong khi ben canh nhac uy nghi,Ldi nQ ngqua cu6ng keu hoang h6t,`Thu |§ canh ctia ch6n am ty,

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VICTOR HUGO

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Ce qu'on entend sur lc] montagne

Comme 1'archet d'airain sur la lyre de fer,Grincait ; et pleurs, et cris, l'injure. I'anatheme,Refus du viatique et refus du bapteme.Et malediction, et blaspheme, et clameurDens le flot tournoyant de 1'humaine rumeurPassaient comme le soir on voit dams les valleesI)e noirs oiseaux de nuit qui s'en vont par vol6€s.

Qu'etait-ce que ce bruit dont mille echos vibraient ?Helas ! c'dtait la terre et l'homme qui pleuraient.

Freres ! de ces deux voix etranges, inoules,Sans cesse renaissant, sans cesse evanouies,Qu'ecoute 1'Eternel durant l'6ternite,L'une disait : NATURE ! et 1'auti.e : HUMANITE !

Alors je m6ditai ; car mom espi.it fidele,Helas ! n'avaisjamais d6ploy6 plus grande aile ;Dams mom ombre jamais n'avait lui tant de jour ;Et je revailongtemps, contemplant tour a tour,Apres l'abime obscur que me cachaitla lameIj'autre abinie sans fond qui s'ouvi`ait dams mom ame.Et je me demandai pourquoi 1'on est ici,Quel peut etre apres tout le but de tout ceci,Qui fait.`l'€^une, lequel vaut mieux d'etre ou de vivi.e,Et pourquoi le Seigneur, qui seul lit a son livre,Mele 6ternellement dan.s un fatal hymenIje chant de la nature au cri du genre humain ?

L®i Vong Pau Non HOA TIJ6NG DUNG

Nhu the day d6ng tren phi8m sat,Gat gong, bao ldi ken ti6ng khdc,Rtia nguy6n lang rna,1anthan vari,Ch6i ttr ciru vdt, xua nang da,Trong song quay cu6ng. ctia the gianQua ngang nhu bu8i chi6u thung lfing,Nhfing canh chin I.ting in vet bang

Efy8:i%f::Fa:9:£6:%£fi:atT]%:8haa:I.?

Ban h5'i I tdr doi ldi ao dieu,Khong ngtrng s6ng day vdi tan phai,Ma clang Mien Trudng nghe vlnh cfruTi8ng rang : TAO VAT ! ti6ng : NHAN LOAI !

T0i ng`6i suy tudng, tri binh yen,Trai rang linh hi5n doi canh em ;Trong b6ng tham u, ngay t6a sdng ;Mo mang su6t bu8i, toi chiem ngamVu.c sau den t6i song che nganVilc nQ v6 bien md gifra h6n.Tqu h6i vi sao minh hi¢n hfii.u,cuOc ddi, s8 v6 dau, tat ca,Linh h6n men s6ng hoac bu6Iig xuoi,Tao hda cd g`i trong s8 ngQc,Nghin thu hba ti.On cu©c tl.ao ldi :KhT'ic hat thien nhien, gigng kh6c ngurdi ?

35

•ALFRED DE MuSSET

LA NUIT DE MAI

LA MUSE

Poete, prends ton luth et me donne un baiser ;La fleur de l'eglantier sent ses bourgeons 6clore.Le printemps nail ce soir ; leg vents vont s'embraser,

'

Et la bergeronnette, en attendant I'aurore,Aux premiers buissons verts cominence a se poser.Poete, prends ton luth et me donne un baiser.

LE POFT.TF

Comme il fait noir dams la vallee !J'ai cru qu'une forme voileeFlottait la-has sur la foret.Elle sortait de la prairie ;Son pied rasait 1'herbe fleurie :C'est une Strange reverie ;Elle s'efface et disparait.

LA MUSE

Poete, prends ton luth ; la Nuit, sur la pelouse,Balance le Zephyr dams son voile odorant.La rose, vienge encor, se referme jalouseSur le frelan nacre qu'elle enivre en mourant. 1Ecoute ! tout se tait : songe a ta bien-aim6e.

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HOA TudNG DUNG

D£M THANG NAN

H6N THO

Hay nang dan, va hen em, thi si;Hoa tudng vi nghe ch6i nu vuon len.Mha xuan den dem nay. hoi Sid nh? ;Chim muc d6ng mong ngdng anh ducrng minh,Tren bui bd xanh bi6c da nghieng minh.Hay nang din va hon em, thi si.

THI Si

Thung lfing t6i am u.Bang hinh ai md ao,Thap thoang gifra rtrng khuya,Hien ra ttr d6ng vang,Chan la tren c6 hoa :Giac mop mbng quai la,Phai nhoa r6i khuat xa.

H6N THO

Nang cao dan ; bern v6. tren c6 minRu gi6 hi6n trong khan Ipa n6ng thorn.Hang tl.inh bach, ti hiem om khep kinGa ong bau hap h5i dam say huong.Nghe im 1*ng, tndng mcr ngudi yeu men.

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ALFRED DE MuSSET

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Nuil de Mai

Ce soir, sous les tilleuls, a la sombre rameeLe rayon du cohchant laisse un adieu pliis doux.Ce soir, tout va fleurir : l'immortelle natureSe remplit de parfums, d'amour et de murmure,Comme le lit joyeux de deux jeunes epoux.

LE PoETE

I'ourquoi mon cceui` bat-il si vite ?Qu'ai-je donc en moi qui s'agiteDont je me sens 6pouvante ?Ne frappe-I-on pas {`i lna porte ?Pourquoi rna lainpe ci deini morteM'eblouit-elle de clarte ?Dieu puissant ! tout mom corps frissonne.Qui vient ? qui m'api)elle ? -Personne.Je suis seul ; c'est l'heure qui sonne ;0 solitude ! 6 pauvrete !

LA MUSE

Poete, prends ton luth ; 1e vim de la jeunesseFermente cette nuit dams les veines de Dieu.Mom sein est inquiet, la volupte 1'oppresse,Et les vents alteres m'ont mis la levre en feu.0 paresseux enfant ! regarde, je suis belle.Notre premier baiser, ne t'en souviens-tu pas,Quand je te vis si pale au toucher de mom aile,Et que, les yeux en pleurs, tu tombas dams mes bras ?Ah ! je t'ai console d'une amere souffrance !

I

®6m Thdng Ndm HOA TU6NG DUNG

Durdi hang duo'Dg, trong vbm la den mdAnh chi6u bu6ng ldi em ai gis tdr.Hoa sap n& : ca thien nhien bat dietDay huo'ng la, tinh yeu, ldi tha thi6t,Nhu. tren giu.dng hoan lac, lira yeu duong.

THI Si

Sao tim minh clap nhanh ?Cd dieu chi xao xuy^e'nLam tan h6n hai kinh ?Dudng nhu ai clap cd.a ?Vi sao inh den m6'86ng dung ngdi chi^6u t6 ?Oi than toi run r?iy.Ai den ? Ai gQi ? - Kh6ng.Toi mat minh ; chuong di8m ;Oi ngheo nan, cO don I

116N TIIo

Mcri thi sl nang dan, huo'ng tu8i tr6Da len men trong mach mau Than linh.Lchg xao dong, ni6m de me d`6n men,Gid cQ`t dtia lam ndng bang m6i em.K6 1udi bi6ng, hay nhin em ki§u di6m,P\Tq hon dau chang tu&ng nhd gi chang,Khi tai nhat chain vao d6i canh m6ng,Mat le md, nghieng la xu6ng tay nang ?Em khuyen d6 n6i dan bu`6n cay clang :

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ALFRED DE MUSSET

40

Nuit de Moi

Helas ! bieii jeune encor, tu te mourais d'amour.Console-moi ce soir, je me meurs d'esi)erance ;J'ai besoin de prier pour vivre jusqu'au jour.

LE POETE

Est-ce toi dont la voix m'appelle,0 rna pauvre Muse ! est-ce toi?0 rna fleur ! 0 mom immortelle !Seul etre pudique et fidele01`1 vive encor l'amour de moi !Oui, te voila, c'est toi, rna blonde,C'est toi, rna maitresse et rna scour !Et je sens, dams la nuit pi-ofonde,De ta robe d'or qui m'inondeLes rayons glisser dams mom cceur.

LA MUSE

Poete, prends ton lu[h ; c'est moi ; ton immortelle,Qui t'ai vu cette nuit triste et silencieux,Et qui, comme un oiseau que sa couv6e appelle,Pour pleurer avec toi descends du haut des cieux.Viens, tu souffres, ami. Quelque ennui solitaireTe ronge, quelque chose a gemi dams ton cceur ;

Quelque i\mour t'est venu, comme on en voit sur terre,Unc ombre de plaisir, un semblant de bonheur.Viens, chantons devant Dieu, chantons dams tes pens6es,Dams tes plaisirs perdus, dams tes peines passees ;Par[ons, daiis un bfliser, pour un monde inconiiu ;

esm Thdng Ndm HOA TUONG DUN®

Tu8i non to', chang kh6 luy an tinh.D6 khuyen em, dem nay, mom hy vgng,Nhd nguy¢n cau Oho d6n anh duo'ng minh.

THI Si

Phai chang ming gQi ta,Oi H6n Thcr Ki6u-my,Oi bat diet, bang hoa,K6 tinh tuy6n chung thdy,Noi s6ng m6i tinh tho. !Nang, 6ng a tdc m6m,Nang, tinh nhan, em gai !Cam nghe trong man dem,Ttr ao ving tung rai.Tia sang rQi vao tim.

H6N THo

Mdi thi st nang dan ; em da den,Giiia dem nay, thay chang bu6n, cam ti8ng,Chin in? v6 chng t6 nh6 keu thuongKh6c cting ching, em lia b.6 thien cung.Chang dau kh5. Met n6i bu6n don vangRay rtrt chdng ; trai tim tinh than van ;Mat tinh duyen vtra gap gifra tram ai ,Mat bang `hinh hanh philc, tlioang yen vui.86n cdng em, ta ca dong tan tudng,CuOc vui tin, n6i nhoc nhfili qua vang,;K8 m6i hon, di tdi n6o trdi xa ;

4.1

E

ALFRED DE MUSSET

Lt2

Nuit de Mai

Eveilloiis au hasard les 6chos de ta vie,Parlons-nous de bonheur, de gloire et de folie,Et que ce soit un reve, et le premier venu.Inventons quelque part des lieux 6ti 1.on oublie ;Partons, nous sommes seuls, l'univers est a nous.Voici la verte Ecosse et la brune Italie,Et la GI`ece, rna mere, oh le miel est si doux,Argos et Pt6leon, ville des hecatombes ;Et Messa la divine agreable aux colombes ;Et le front chevelu du Pe,lion changeaTit ;Et le bleu Titai.ese, et le golfe d'argent

Qui montre clans ses eaux, oli le cygne se nil.e,La blanche Oloossone a la blanclie Camire.Dis-moi, quel songe d'or mos chants vont-ils bercer ?D'oh vont venil. les pleurs que nous allons vcrser ?Ce matin, quand le jour a frapp6 ta paupiei`e,Quel s6raphin pensif, courb6 sur ton clievet,Secouait des lilas dams sa robe 16gere,Et te contait tout has les amours t|u'il I.evait ?Chanterons-nous l'espoii`, la ti`istesse ou la joie ?Tremperons-nous de sang.1es bataillons d'acier ?Suspendrons-nous l'amant sur l'echelle de soie ?Jet.terons-nous au vent 1'ecume du coursier ?I)irons-nous quelle main, dams les lampes sans nombreDe la maison celeste, allume nuit et jourL'huile sainte de vie et d'eternel amour ?Crierons-nous a Tarquin : «11 est t;mps, voici l'ombre ! })Descendrons-nous cueillir la perle au fond des lners ?Menerons-nous la chevre aux ebeniers aniers ?Montrerons-iious le ciel a la M6lancolie ?Suivi`ons-nous le chasseur sur les moiits escarpes ?

Bern Th6ng Ndm HOA Tu6NO DUNG

Trong tinh cd thtrc tinh b6ng ngay qua,GQ'i hanh phhc vinh quang hay r`6 dai,Ta don nhan giac mcr dan hi¢n tdi.Hinh dung c6i nao chin giti.a i]hai quen ;Chting ta di vfi tru s€Cm danh rieng.Nay Y >nau, T0 Cach Lan xanh mudt,Nay Hy-Lap, me hi§n, hoa melt nggt,Pt616on, Argos, xtr dieu tan ;Thanh Messa, b`6 cau trang, diu clang;Pelion, tdc buong dai, callh scic ;Va xanh bi6c Tita, I)d bi8n bacPhof tren dbi]g, ngliieng soi bdng thien nga,01oossone d6i dien thanh Camire.Ta se ru .giac mong vang nao nhi ?S6 nhd dau kho.i tim ngu`6n su5i le ?H`6i m€ii khi ann nang lu.dt ngang may,Thien than nao nghiei]g xu6ng tram mo say,Rti hoa tfi' dinh hu'o'r]g tar £'io [rfmg,Thi tham k6 m6i tinh hfing mcr tu.&ng ?Chting ta ca hy vQmg, n6i vui bu`6n?Nhu6m man dao giao chie'n canh sa trudng ?Treo Icy ld.ng ngurdi tinh ti`en giai h.ia ?Tung nudc bet ngTa ki€u hting theo gid?Ndi tay nao tren v6 s6 den thieng,Ch6n thien dinh thi'ii] sang su6t ngay denCh^dt nhqua sang, iihi.r€i tinh }7eu mu6n thu6' ?Ggi Tarquin : ttDay den bu`6n nth.c n&.»Tim ngQc trai lrong dcqy bi8n mar sau ?Dan iiai hi§n d3j'[i canli g5c s;^iu dau ?Dang tang n6i U bu`6n khung trdri m& ?Theo thien xa len sudn rion hi6m tr'd ?

S

ALFRED DE MuSSET

44

Nuit de Mai

La biche le regarde ; elle pleure et supplie ;Sa bruyere l'attend ; ses faons sont nouveau-nes;11 se baisse, il 1'egorge, il jette a la curseSur res chiens en sueur son ccaur encor vivant.Peindrons-nous une vierge a la joue empourpree,S'en allant a la messe, un page la suivant,Et d'un regard distrait, a c6t6 de sa mere,Sur sa levre entr'ouverte oubliant sa priere ?Elle 6coute en tremblant, daiis l'echo du pilier,Resonner l'eperon d'un hardi cavalier.Dirons-nous aux heros des vieux temps de la FranceDe monter tout armes aux cr6neaux de leurs toursEt de ressusciter la naive romanceQue leur, gloire oubli6e apprit aux troubadours ?Vetirons-nous de blanc une molle el6gie ?L'homme de Waterllo nous dira-I-il sa vie,Et ce qu'il a fauch6 du troupeau des humainsAvant que l'envoye de la nuit eternelleVint sur son terre vert 1'abattre d'un coup d'aileEt sur son cceur de fer lui croiser les deux mains ?Clouerons-nous au poteau d'une satire altiereLe mom sept fois, vendu d'un pale pamphletaire,Qui, pousse par la fain, du fond de son oubli,S'en vient, tout grelottant d'envie et d'impuissance, .Sur le front du genie insulter l'esperanceEt mordre le laurier que son souffle a sali ?Prends ton luth ! Prends ton luth I je ne peux plus me taire.Mom aile ine souleve au souffle du pi.intemps,Le vent va m'emportei. ; je vais quitter la terre,Une larme de toi I Dieu m'ecoute; il est temps.

LE PoETE

S'il ne te f€iii[, Iiia sceui. i.Ji6i.ie, I

t}6m Th6ng Ndm

C

HOA TudNG DUNG

Huou me nhin, dong 1¢ ira, van Ion ;

E¥:gnmdoun8gtc::a;n%atrh:::::[hn6h,c3:ns:T,;Qu&ng dan ch6 trai tim con hoi hop.V6 men Hang trinh nfr rna tuo.i daoDi 16 den, th8 nti. budc theo sau,Mat lo. clang li6c nhin. ben canh me,Quen ldi nguyen tren moi h`6ng md he,Sq run nghe, qua am hu&ng thanh dudngTi6ng nhac vans chang ky rna oai phong ?N6i den chuyen anh hhng thdi xua cfiGiat dao ki6m len thanh durong uy vriLam tinh duyen s5ng lai net ngay thoMa vinh quang con lai giti.a ldi ca ?Khoac bai tho ai sau lan vai trang ?k8 lai chuyen con ngudi say chi6n thang,Vung lur5i liem tan hai dam sinh linhMai den khi str gia c5i vo hinhDang canh rang, ben m`6 xanh quat nga,Khoanh tay lai tren bu`6ng tim sat da ?Tren bai tlio chain bi6m, ddng giang dinhCai ten buon bay lu'gt, k6 vo danh,Vi ddi khat tdr day m`6 quen lang,Lay bay den, cting tac long them mu6nChudi len ngu6n hy vQng tram tai nang,Barn vinh quang lam vet ban day sang ?Nang dan len, kh6ng the nao im mcii.Theo ho.i th& mda xuan, em tr8i day.Gib du'a em lia b6 ch6n tram ai.Le cliang dau ? Oi, gid da dell no.i.

THI Si

N6u nhiig ch: [higt tha

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ALFRED DE MuSSET

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Nuit de Moi

Qu'un baiser d'une l¢vrc amieEt qu'une larme de mes yeux,Je te les dolinei`ai sans peine ;I)e mos amours qu'il te souvienne,Si tu remon{cs dams les cieux.Je nc chau+e ni l'esp6ranceJc nc chante, ni le I)oiiheur,H6las ! i]as inemc la souffrance.La bouche garde le silencePour 6couter I)ai`1cr le cceur.

LA MUSE

Crois-tu donc que je sols comme le vent d'automne,Qui se nourrit dc I)leurs jusque sur un tombeau,Et pour t|ui la douleur n'est(|u'une goutte d'eau?0 poete ! Un baiser, c'est moi t|ui te le donne.L'herbe que je voulais arracher dc ce lieu,C'est ton oisivete ; ta douleur csta I)ieu.

Quel que soit le souci que ta jeunesse endure,Laissc-la s'elargir, cette sajil[c blessure

Que les noirs seraphins t'ont faite au fond du cceur ;Rien ne nous rend si grands qu'une grande douleur.Mais, pour en etle atteint, ne crois pas, 6 poete,I

Que ta voix ici-has doive rester muette.Les plus desesperes sont les chants leg plus beaux,Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots.Lorsque le pelican, lasse d'un long voyage,Dams les brouillards du soir retoui`ne a ses roseaux,Ses petits affam6s courent sup le rivageEn le voyant au loin s'abattre sur les eaux.

D6m Th6ng Ndm HOA TudNG DUNG

Boa h6n tren m6i n`6ng.Gipt 1¢ day mi®it bi€c,Ta trao tang san long.Tinh xira xin nhdr tu6ngKhi quay v§ thien cung.Ta khong ca hanh phtic,Vinh quang hay ch6` mong,Oi, dti ca dau bu:Sn.Mieng giti` niam cam langIm nghe vang ti8ng long.

NANG THO

Em dan phai lan gi6 thu chang tudngNuoi than minh bfing nudc mat bu6n thuo.ng,Xem ni6m dau bang giQt 1¢ chay su6ng ?D6a hon d6, vi chang em g&i tang ;Loai c6 xau em hang mong ngan cand noi nay la sq. dtrng ng6i kh6ng.in tu8i xu£^in chang gap n6i lo bu`6n,Hay khoi rang vet thucyng long cao qu}'rMa thien sir gay men trong than tri ;N6i dau thucmg lam hhng vE tarn h`6n.Em Kin chang dh.ng gidi mai ni6m cam.Nhfrng bai hat ai sau thudng van d?p,Ti8ng nti'c n& tao men lcri trac tuyet.Chin b`6 n6ng. sau mat cuOc vi6n hanh,Trong sircrng chi6u, tr& 1ai kli6m lau xanh,Bay chim nht°] chay ra bd don dQ`i ;Tdr xa thfy chim me v§, canh m6i.

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ALFRED DE MUSSET

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Nuit de Mai

Deja. croyant saisii` et parlager leur prole,Ils courent a leur pare avec des cris de joieEn secouaiit leurs bees sur leurs goitres hideux.Lui, gagnaiit a pas lents une roche 6levee,De son aile pendante abritant sa couvee,Pecheur melalicolique, il regarde les cieux.I.e sang coule a longs flots de sa poitrine ouvei.te ;En vain il a des mers fouill6 Ia `profondeur :L'Ocean etait vide et la plage d6serte ;Pour toute nourriture il appol`te soli cceur.Sombre et silencieux, etendu sur la pierre,Partageant a ses fils ses entrailles de pere,Dams son amour sublime il berce sa douleur,Et, regardant couler sa sanglaii[e mamelle,Sur son festin de mort il s'affaisse et chancelle;Ivre de volupte, de tendresse et d'horreur.Mais parfois, au milieu du divin sacrifice,Fatigue de mourir dams un trop long supplice,11 craint que ses ellfants ne le laissent vivant ;Alors il se souleve, ouvre son aile au vent,Et se frappant le cceur avec un cri sauvage,11 pousse dams la nuit un si funebre adieuQue les oiseaux des mers desertent le rivage.Et que le voyageur attal.de sur la plage,Sentant passer la mort, se i`ecommande a Dieu.Poete, c'est ainsi que font les grands poetes.Ils laisseut s'6gayer ceux qui vivent un temps ;Mais les festins humains qu'ils servent a leurs fetesRessemblent la plupart a ceux des pelicans.Quand ils parlent ainsi d'esp6rances trompees,De tristesse et d'oublie, d'amour et de malheur,

Bern Th6ng Ndm HOA TudNG DUNG

Ng6' cd in(`)i den chia x6 cting nhau,Chting vciy quanh mdrng ra gQi lao nhao,`Thfrng chie'c m6 lay tren di§u di hgm.Chim chain rai budc len trisn da lanDang cdnh day che chd lti chim non,Mat nhin trdi ngu phfi clang mo bu`6n.Mau lai ]ang tu6n rot tdr manh i]gquc ;Day bi6n sau dahoai c6ng sao luc :Mien dai ducrng tr6ng r8ng, bai hoang vu,Dem tim v§ nu6i s5ng lfi con tho.V6 bu6n lang, giang minh tren mom da,Chia hay con bau ruot gan rang md.Trong tinh yeu cao ca fi ni6m dau,Dura mat nhin doi vtr mau tuon trao,Rug.u tfr biet, chim quy minh lao dao,Say khoai cam, hai hting va yeu dau.Song ttrng h6i clang bu8i 16 hy siiih,Kliong th8 nao chiu mai cuOc gia hill.h,Chim tr8i day canh clang cao trudrc gidOap vao tim, bfing ti8ng keu man i`Q.,Vang trong dem ldi vinh biet nao n6Khi€n chim trdi v6 cdnh dat bay di,Va lfi khach v§ khuya tren bai bi8nNg5 thay b6ng Tfr than qua, khan nguyen,H&i thi nhan, ay ddi s6ng thi nhan.Den niem vui gieo vai ch6n duong tramNhung tiec I.uQ.u bdy ra trong cuOc 16Thur¢ng ch&ng khac tiec chim 86 Nong in?,Khi n6i len ngu6n hy vong ph{nh pnd,Niem yen duon`g, phai nhat, n6i mong chd,

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ALFRED DE MUSSET

50

Nuit de Mai

Ce n'est pas un concei`t £`i dilatei.1e cceur.Leurs declamations sont colnme des epees :Elles tracent dams 1'air uli cercle eblouissant,Mais il y pend t()ujours quelque goutte de sang.

LE POETE

0 Muse ! spectre insatiable,Ne m'en demandc pas si long.L'homme n'eci-it ±`ien sui` 1e sableA l'heure oil passe l'aquilon.J'ai vu le temps oil rna jeunesseSur mes levres etait sans cessePrete {`i chanter coinme un oiseau ;Mais j'ai souffel`t un dur martyreEtle moins (|ue j'en pouri`ais direSi je 1'essavais sur rna lyreLa brisei`ait comme un roseau.

Dam Th6ng Ndm HOA TudNC DUNG

fry kh6ng ham ds lam tim nhs bar.I.di thcr hp nhu mat lan guam vdt,Gitia kh6ng gian ghi thanh net sang ngdri,Song dudng guro.in con vurdrng mau hang tucri.

THI si

Oi hinh bang kh6ng nguoiXin dtrng nan ni maiVi6t gi tren cat buiKhi gid 16c md bay.Da qua thai tre daiKhong ngdrng tren moi sayCa n6i long me mai.Cid gap phit dau bu`6n,Phs len thanh khtic hat,E clap va cung cam.

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ALFRED DE MUSSET

LUCIE

Meg chers amis, quand je mourrai,plalitez un saule au cimetiere.J'aime son feuillage eplore,La paleur m'en est douce et chere,Et son ombre sera 16gereA la terre oil je dormirai.

Un soir, nous 6tions seuls, j.etais assis pres d'elle :Elle penchait la fete et sur son clavecinIjaissait, tout en revant, f lotter sa blanche main, ICe n'etait qu'un murmure : on ei`it dit les coups d'aileD'un zephir eloigne glissant sur des roseauxEt ¢'raignant, en passant, d'6veiller les oiseaux.Les tiedes voluptes des nuits m6lancoliquesSortaient autoul` de nous du calice des fleurs.Ijes marronTiiei.s du parc et les chenes antiquesSe bercaient doucement sous leurs rameaux en pleurs.hTous ecoutions la nuit ; 1a croisee entr.ouver{e

.Ijaissait venir a nous les parfums du printemps ;Les vents etaient muets, la plaine etait deserte ;Nous etions seuls, pensifs, et nous avions quinze ans.Je regardais Lucie.-Elle 6tait pale et blonde.Jamais deux yeux plus doux n'ont du ciel le plus purSond6 1a profondeur et reflechi 1'azur.Sa beaute m'enivra±t ; je n'aimai qu'elle au monde.Mais je croyais l'aimer comme on aime une scour,Tant ce qui venait d'elle etait p]ein de pudeur !p\TOus nous i.times longtemps ; rna main touchait la sienne,Je regardais rever son front triste et charmant,

52

HOA TudNG DUNG

TRINH Ntr

Ban oi, khi toi ch€'t,Trr)ng li6ii canh m6 hoang ;Toi yeu ting la rti,Sac xanh nhat din ddng ;Bang che s8 nh? nhangTren nan m6 toi ngti.

Dein fly toi ng`6i ben thi6u nfr ;Nang nghieng t6c su5i xu6ng than dan ;Mo mhng. troi ludt ban tay nh6,Am vong dam em : canh nh? nhangCfia gi6 len minh trong c6 lau,Qua ngang, sg lam chim thtrc giac.De me n6ng am bu8i dem sauLan quat tdr dai hoa t6a ngat.Rang de hoa vien, ting c8 xua,Diu clang ru ngti la bu`6n mo.T6i nghe dem t6i, qua song cfra,Dua lai m{ii huong ctia ti8t xuan ;Ccm gi6 lam `thinh, vudn quanh qua,Mat minh tu lqu, tu6i mudi lam.Toi nhin thi6u nti., t6c mcr vang,D6i mat dam em trdi di6m tuyetDd do xa vdi, in sac bi6c ;Long tdi say dam tarn dung nhan.Nhung toi yeu men nhu em gai,Nang dan bao nhieu v6 then thhng.Lang yen mai mai, tay tim nam,Vdrng tram huy§n mo d?p nao ntlng.

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53

ALFRED DE MUSSET

Et je sentais dams l'{^ime, A chaque mouvement,Combien I)euvent sur nous, pour guerir toute peine,Ces deux signes jumeaux de paix et de bonheul`,Jeunesse de visage et jeunesse de cceul`.I,a lure, se le\Taut dams un ciel sans nua8e,D'un long reseau d'argent tout fi coui] 1'inonda ;Elle vit dams mes yeux resplendir soii image ;Son sourire semblait d'un ange : elle chanta...,......,

Fille de la douleur, Harmonie ! Harmonie !I.angue que pour l'amour inveiita le genie !

Qui nous vins d'Italie, et qui lui vins des cieux !Douce langue du cceur, 1a seule oil la pensee,Cette vierge 6raintive et d'une ombre offensee,Passe en gardant son voile et salis craindre les yeux IQui sait ce qu'un enfant peut entendre et peut direDams tes soul)irs divins, n6s de l'air qu'il respire,Tristes comme son cceur et doux comme sa voix ? -On surprend un regard, une larme qui coule ;Le reste est un mystere ignore de la foule,Comme celui des flots, de la nuit et des bois!Nous etions seuls, pensifs ; je regardais Lucie.L'echo de sa romance en nous seniblait fremir.Elle appuya sur moi sa tete appesantie...Sentais-tu dams ton cceur Desdemona g6mir,Pauvre enfant ? Tu pleurais ; sur ta bouche adoreeTu laissas tristement mes levres se poser,Et ce fut ta douleur qui recut mom baiser.Telle je t'embrassai, froide et decoloree,Telle, deux mois apres, tu fus mise au tombeau ;Telle, 6 rna chaste fleur ! tu t'es evanouie.

54

Lucie

Trinh Nor HOA TudNG DUNG

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Toi cam trong h6n, ttrng cfr dong,Chfra lanh tat ca n6i dau thuong,Dau hieu cfia binh yen, hanh phulc,Dung nhan xanh tr6, dai linh h6n.Vanh trang nh6 gifra trdi quang clang,Anh bac chan hda chi6u n6o xa ;Hinh anh nang iigdi trong day mat ;Nu cu6`i thaiih thoat ; vang 16'i ca.......,,

Xuat tqu i]i6m dau, 6i Am Thanh !Ngon ngi"I danh rieng ctia ai tinh !Tti' c6i trdi cao dua gdi xu6ng,Diu ding ldi n6i cfia con tim,Nhfrng ldi duy nhat rna tut tur&ng,Trinh nti mong manh sg bdng hinh,Qua vdi man che kh6ng ngai thay.Ai hay ldri ci'ia ira, thcr ngayTrong ti6ng th& dai, hcri gi6 hay,Diu clang bu`6n ba giQng mo say ?Thoang gap tia nhin, ddng le chay,Cdn lua bi :in khd am tudng,Ctia dem, song nudc, ctia cay rdrng !NghE ngQ`i, t6i ng6i nhin thi6u nfr,Con nghe run ray khtic tinh ca.Nang tTa vao toi dau trlu nang...VQng 16.i thuo.ng nfr, tim bu6n mo'.Em khdc ; Ti`en lan m6i di6m le.Bu6n rau t6i khe dat m6i h6n,Ma em nhan lay bfing dau thu'ong,Nhu t6i h6n em, gay, nhQt nbat,Hai thing sau em nam nghia trang.

55

ALFRED DE MUSSET

Ta mol`t fut un sourire aussi doux que ta vie,Et tu fus rappoi.tee a Dieu dams ton berceau........,.

I)oux mystere du toil que 1'innoceiice habite,Chansons, reves d'amour, rires, propos d'enfant,Et toi, charme inconnu doiit rien ne se defend,Qui fis hesiter Faust au seuil de Marguerile,Caiidcur des |]remiers jours, qu'6tes-vous devenus ?Paix profonde a ton ame, enfant ! a ta m6moire !Adieu ! ta blanche main sui` le claviei. d'ivoii`c,Durant les nuits d'ete, ne voltigera plus...

Mes chefs amis, quand je mourrai,Plant6z un saule au cimetiere.J'aime son feuillage eplore,La paleur m'en est douce et cherc,Et son ombre sera legercA la terre oh je dormirai.

Lucie

56

Trinh N¢ HOA TUONG DUNG

Oi hoa triiili bach da phai tan,Ch6t di nhu Ill.1 cudi em ai.

®

Ni6m bi an mai nha vo toi,Ldi ca, tinh ai, chuyen tho ngdy,Va em, quy6n rti duyen xanh ti`6Lam ngap ngtrng chan k6 dam say,Trinh trang xuan dau, v§ ncyi nao ?Binh yen hoai nj¢m han em sau.Gis bi¢t ! lay nga tren phi6m trangKh6ng con nhe lurdr nhfrng dem sao...

Ban oi, khi toi che't.Tr6ng lieu canh m6 hoang ;T6i yeu tang ld 'rli,Sac xanh nhat diu clang ;Bdng che s€ nh? nhangTi.en nfim m6 toi ngfi.

57

VERLAINE

68

CHANSON D'AUTOMNE

Les sanglots longsDes violonsDe l'automne

Blessent mom cceui.D'une langueurMonotone

Tout suffoquanlEt bl6me, quand

Sonne l'heure,Je me souviensDes jours anciens

Et je pleure.

Et je m'en vaisAu vent mauvais

Qui m'emporte,De §a, de la,Pareil a la

Feuille morte.

HOA TU6NG DUNG

59

THU CA

Dan thu than thdrcNao nu©t ngan dai ;L0ng toi ray rtrtN6i bu6n kh6ng phai.

Nghe ti6ng di6m gidr,

Ngh?n ngdo, te tai,Tu6ng den ngay xua,Toi ng6i khdc mai.

Toi di lang thangTheo lan gid la,vat vd day dd !Nhu. manh la tin.

VERLAINE

60

ARIETTE

|1 pleure dams mom cceurComme il pl6ut sur la ville,Quelle est cette langueurQui p6netre mom cceur ?

0 bruit doux de la pluie,Par terre et sur les toits !Pour un cceur qui s'ennuie0 le chant de la pluie !

11 pleure sans I`ai§onDaiis ce cceur qui s'ecceure.

Quoi ! nulle trahison ?Ce deuil est sans raison.

a.est bien la pire peineDe ne savoir pourquoiSans amour et sans haineMom ccBur a tant de peine.

HOA TuONG DUNG

61

BOAN CA

Le chay trong long tdiNhu mua roi ngoai ph5,N6i chin chu'dng ndo d6Dang len vho long toi ?

Oi ti6ng mua em diTr6n nan dat, mii nha ;Vdi c5i long te tai,Oi am di¢u trdi mua !

I.¢ chay chang nguyen doTrong long dau quan that,Sao, ncho ai phu-bac ?Sau nay ch&ng nguyen do.

Hinh-kh8 nang bao nhieuNgu6n con kh6ng thau r6Kh6ng thh ham, kh6ng yenSao long nay u-kh8.

VERLAINE

63

SOLEILS COUCHANTS

Une aube affaiblieVerse par les champsLa m6lancolieDes soleils couchants.

La melancolieBerce de doux chantsMom cceur qui s'oublie

Aux soleils couchants.

Et d'etranges reves,

Comme des soleilsCouchant sur les greves,Fant6mes vermeils,D6filent sans treves,D6filent, pareilsA des grands soleils

Couchants sur les greves.

HOA TudNG DUNO

63

HOANG H6N

Bang chi6u nhat y6uBuong phfl canh d6ng

N6i bu6n

Bu8i hoang h6n.

N6i bu6nRu ldi ca em aiTrai tim tdi khd daiBu6i hoang h6n.

Vd nhfrng giac mo. 1a lting,

Nhu nhfrlig vtrng duong

Ngfi tren bd,

Bdng hinh d6 than,Di6n qua khong ngdrng.

Di6n qua, nhuNhfrng vtrng duo.ng to ldnNgfl tren bd.

VERLAINE

64

LE CIEL EST PAR-DESSUS LE TOIT...

Le ciel est par-d6ssus le toitSi bleu, si calme !

Un arbre par-dessus le toit

Berce sa palme.

Lacloche dams le ciel qu'on volt

Doucement tinte.

Un oiseau sur 1'arbre qu'on voit

Chante sa plainte.

Mom Dieu, mom Dieu, la vie est la,

Simple et tranquille.

Cette paisible rumeur- 1aVient de la ville.

- Qu'as-tu fail, 6 toi que voila

Pleurant sans cesse,

Dis, qu'as-tu fait, toi que voila,

De ta jeunesse ?

HOA Tu6NC DUNG

NEN TRcyl TR£N MAI

Nan trdi giang tren inaiXanh than, binh yen sao.Canh cay nghieng tren maiTang la s€ dura chao.

Thdp chu6ng gifra trdi xanhDiu daug ngan ti6ng nh6.

Con chin dau tren canhCa may ldi than thd.

H6.i oi, nay cuOc sang

Yen tinh va do.n sol.

Ti6ng em dam xao dong

Tdr ngoai ph6 vang dura.

- Oi nguoi da lam gi

Ng6i day bu6n kh6c maiN6i, nguoi da lam gi

Trong quang ddi tre, dai ?

65

VERLAINE

66

NEVERMORE

Souvenir, souvenir, que me veux-tu ? L'automneFaisait voler la grive a travers l'air atone,

Et le soleil dardait un rayon monotoneSur le bois jaunissant oti la bise detone.

Nous etions seul a seule et marchions en revant,Elle et moi, les cheveux et la pensee au vent.

Soudain, tournant vers moi son regard emouvant :« Quel fut ton plus beau jour ? » fit sa voix d'or vivant,

Sa voix douce et sonore, au frais timbre ang6lique.

Un sourire discre[ 1ui donna la replique,

Et je baisai sa main blanche, devotement.

-Ah ! l\es premieres fleurs, qu'elles sontparfum6es !

Et qu'il bruit avec un murmure charmantLe premier « oui it qui sort de levres bien-aimees.

HOA TudNG DUNG

KHONG BAO Glcr NtrA

Mu6n gi ta, 6i ky niem : Mtla thu,Chin mi bay qua bau trdi te taiVa mat trdi soi anh nang luna thua,Rdrng tla vdng, gid lanh lhng tr8i day.

/

Minh chting t6i, chan d5i budc mcr- mhng,

T6c, tri nghl, tung theo lan gid quyen.

Ngoanh nhin t6i, mat nang dfty xao xuy€n,

116i : ngay nho dep nhat ctia ddri anh ?

GiQng ndi em dam, tuo'i mat, th`an tien,

T6i kin dao mim cudi khong clap lai,

Nang tay trang cfia nang, hon shng bai.

Oi nhfrng dda hoa dau huong t6a ngat !

Ldi thi than tuyet di¢u de'n bao nhieu

Ti6ng « vang » dau tren m6i ctia ngudi yeu !

67

RIMBAUD

68

LE BATEAU IVRE

Compre je clescendais des Fleuvcs i m|]assi]]Ies,Je ne me sentis plus guide pal. les hcikiurs :Des Peaux-Rouges criards les fi\Taient pris poui` cibles,Ijes ayant clou6s nus €lux poteaux. de cou]eui`s.

J'etais insoucieux de tolls les equipages,Porteur de bles f lamands ou de cotons anglais.Quand avec mes haleurs ont fini ces tapag6s,Leg fleuves m'ont laiss6 descendre oh je voulais.

Dams les clapotements furieux des lnarecs,Moi, l'auti.e hiver, plusisourd (|ue les cerveaux d'enfants,Je courus ! Et les peninsules demarreesN'ont pas subi tohu-bohus plus triomphants.

I.a tempete a b6ni mes 6veils maritiines.Plus leger t|u'un bouchon j'ai danse sur les flotsQu'on appelle rouleurs 6ternels de victimes,Dix nuits, sans regretter l'ceil niflis des falots !

Plus douce qu'aux enfants la chair des pommes sures,L'eau verte penetra rna coque de sapinEt des taches de vins bleus ct des vomissuresMe lava, dispersant gouvernail et grap])in.

HOA TudNG DUNG

69

THUYEN SAY

Tr6i xu6i theo nhti.iig I)bng S6ng phi8ing. lang,I)an phu thuy6n bu6ng long mac than t6i :Moi Da d6 bat ho lam bia dan,Giang tram tru`6ng len d€~iy cot t6 v6i.

Khong luu y lti rfuy thng dun ti6n,Ch& 1tia mi lam, bt^]ng vai nu'd`c Anh,I.di huyen nao chng phu thuyt5n khua't bi^6n,Xuoi D0ng em than troi dat mac tinh.

Trong ti€ng v6 ngQn ti`i6u bdrng n8i gian,D0ng qua con cam nin dc tho ngay,T6i mai chay ! dao vu.on ngo£`ii khoi rang,Canh xon xao khong vi n6i say nay.

Con bao [6 tudi nhurin gidr tinh giac.Budc nhe nhang ca mtia gift.a trhng duro.i]g,Ch6n tliu htlt muon ddi than vtii clap,Su6t mudi dem khong nu6i ngon den suong.

Nhu vi tao ngQt ngao m6i em nh6,I.an nudc xanh dan than v6 than tting,Nhfrng ve't rirgu xanh nlich, d6 di mfi`aRfra than toi, neo ]ai vai roi tung.

RIMBAUD

70

Le Bateau lyre

Et des lors, je me suis baigne dams le PoemeDe la Mer, infuse d'astres, et lactescent,D6vorant les azurs verts ; oil, flottaison blemeEt ravie, un noy6 pensif parfois descend ;

OIL, teigmnt touta coup les bletiites, deliresEt rythmes lents sous les rutilements du jour,Plus fortes que l'alcool, plus vastes que mos lyres,Fermentent les rousseurs ameres de l'amour !

Je sais les cieux crevant en eclairs, et les trombesEt les ressacs et les courants : je sais le soir,L'Aube exaltee ainsi qu'un peuple de colombes,Et j'ai vu quelquefois ce que 1'homme a cru voir I

J'ai vu le soleil has, tache d'horreurs mystiquesllluminant de longs figements violets,Pareils a des acteurs de drames tres antiques

f Le flots roulant au loin leurs frissoiis de volets I

J'ai reve la nuit verie aux neiges 6blouies,Baiser montant aux yeux des mers avec lenteurs,I,a circulation des seves inou.ies,Et l'eveil jaune et bleu des phosphores chanteurs

J'ai suivi, des mois pleins, pareille aux vacheriesHysteriques, la houle a l'assaut des recifs,Sans songer que les pieds lumineux des MariesPussent forcer le mufle aux Oceans poussifs !

Thuy§n Soy HOA TudNG DUNG

Va ttr d6 dam minhlrong Ti8ng HatCfla Trdng Duong, ngfra u6ng anh sao mty,Ghi nudc bi6c noi b§nh bang troigiatXac tram minh, suy tu&ng, ti`an bo vo.

Ncri bang nhuom anh xanh, ni6m sang khoai,Dieu khoan thai trong anh nang binh milih,N6ng hoi rugu, xa gigng dan lan trai,Day men say mhi man chat an tinh !

Toi da r6 ting trdi lob lfra chop,Dgt song can, lach nudc, su5i r`6ng phun,Ltic 6hi§u xu6ng, 1tic Vdrng H6ng canh rgp,Da ttrng xem nhi6u canh tu.gng la ltlng.

Toi da thay mat trdi ta than biTdrng dai dai d6ng dac tim kh6ng trungNhu sau khau thdi xira, doan kich si,Song luqn xa vdi, 1i^5p cfra gQ.n rul]g.

Da ttrng mcr nhfrng dem xanh ng6i tuy8t,Hon diu clang clang len mat trhng durcmg,Nhq.a tuan hoan vi ngQt ngao bat tuyet,Ldi ca xanh btrng day anh lap quang !

Ttrng theo d6i, su6t thing trudng, song caMai chay cu6ng dien, dot kich da ngam,Khong can nghT got chan ngdi ntii daTrudc mom Lhd dan c6 th8 dua ngan.

71

R I M B-A U D

7`J,

Le Baleou lvre

J'ai heurt6, savez-vous, d'incl`oyables FloridesMelant aux fleurs des yeux de pantheres a peaux !D'hommes ! Des arcs-en-ciel tendus comme des bridesSous l'horizon des mers, ci de glauques troui)eaux !

J'ai vu fermentei.leg marais enormes, massesOh pourrit dams les joncs tout un LeviathanDes ecroulements d'eaux au milieu des bonaces,Et les lointains vers les gouffres cataractant !

Glaciers, soleils d'argent, flots nacreux, cieux de braisesEchouages bideux au fond des golfes bi`uiisOh lcs serpents geants devoi`es des punaisesChoieilt, des arbres tordus, avec de noirs parfums !

J'aurais voulu montrc;r aux enfants ces doradesDu flot bleu, ces I)oissons d'or, ces poissons chantants,-Des ecumes de fleurs ont berce mes d6radesEt d'inelfables vents m'ont ail6 par instan[s.

Parfois, mat.tyr lasse des pctles et des` zones,La mer doilt le sanglot faisait mom roulis douxMontait vers moi ses fleurs d'oml)re aur ventouses jaunesEt jc restais, aiiisi qu'une femme a genoux...

Pj.csque ilo, balloLtalit sui. mes I)ords les qiierellesEt les fientes d'oiseaux c]abaudeurs aux `'eux blords.Et je vog.uais,,lorqu'a travel-s nies liens frelesDes noyes descendaient doi`mir, a reculons !...

Thuy6n Say HOA TudNC DUNG

Tlrng va chain xtr hoang durdng quai g&Ben lioa hang Ken inat gi6ng htim mangNhfi'ng v`6ng cau giang ti.ra h`6 cuo.ng ngu.aD:ing chan tr6i ghi gift I.a muong lam.

Thay len men nhiing ]]ai l`a}T 16]n rangLoai ca voi chart rfi du'd.i bd lau`Tudc sut d8 no'i ngbin trhng phang ling`Tgoai khoi xa, xu6n8 vi.i!c, chay s6i dao !

Ti.di I,hieu d6t,1i.ing ha, vtrng nliat trang !Bu6i sa lay kinh {6m vinh reu nauLoai ran lan kh:i|] miiih ddi duo canMhi khet den, 1.oi xu5i]g tut nhanh cao.

Toi mu6n chi ca h`6ng Oho cm b6Giira dong xanh, ca hat, vay vang tuoi-Hoa nu.6.c bo[ din du'a lan vug't b8Gi6 mc h`6n tli6i bat canh bu`6m Li.6i.

Than kh6 ai chan chu6'ng mi6n dia cqucDieu em d6m, th€^>n thiiJc bi8n ru toiHoa bang t6i dinh vdi Yang troi ngugcT6i nglienh len nhu thi8u phi.1 clang ng`6i.

Dao li''it lay, ben [i.i6n ldi cai cQPhan loai chim I.iu rit mat vang iiau,T6i bo'i m€~ii, ngang t|ua thdrng manh nh6Xac tram ininh fr6i xu5ng ngfi ltii`sau.

73

RIMBAUD

74

Le Bolec]u lyre

Or moi, bateau perdu sous les cheveux des anses,Jets par 1'ouragan dams 1'ether sans oiseau,Moi dont les Monitors et les voiliers des HansesN'auraient pas repeche la carcasse ivre d'eau ;

Libre, fumant, mont6 de brumes violettes,Moi qui trouais le ciel i`ougeoyant comme un murQui porte, confiture exquise aux bons poetes,Des lichens de soleil et des morves d'azur

Qui courais, tache de lunules electriques,Planche folle, escorte des hippocampes noirs;Quand les juillets faisaient crouler a coups de triquesLes cieux ultramarins aux ardents entonnoirs ;

Moi qui tremblais, sentant geindre a cinquante lieuesLe i`ut ,des 13ehemots et les Maelstroms epais,Fileur 6ternel des immobilites bleues,Je regrette l'Europe aux anciens parapets !

J'ai vu des archipels sideraux ! et des ilesDoiit les cieux d61irants sont ouverts au vogueur :- Est-ce en ces nuits sans fond que tu dors e[ t'exiles,Million d'oiseaux d'or, 6 future Vigueur ? -

Mais, vrai, j'ai Lrop pleure I Les Aubes sont navrantcs.Toule lune est all.oce et tout soleil amer :L'€`icre amour m'a gonfl6 de torpeurs enivrantes.0 que IIia quillc eclate ! 0 que j'aille a la mer!

J

Thuy§n Say HOA TudNG DUNG

Thuy8n mai mat dudi rong dai vfing langGi6 mira dtla ra gidia ch6n hu v6Tau thuong mai cfing nhu tau chi8n tramCuu mang chi than daln nudc hai h6.

Tr6i phieu lang, len hcri, mti phfi bi6c,Choc trdi ma}' tham d6 tq'a nhu thanh,Mang nhi`rug man thi nhan hang y6n ti¢c :Reu mat trdi va mtii giai nsn xanh.

Me mai chay, hao quang ngdi 16 d8,Van cu`6ng dien, bay trau nudc dan dudng,Khi thing bay vrit roi don quat d8Tang trdi xanh xu6ng ph8u ngtlt len huong.

T6i run i`ay nghe reo ngoai muoi damCon dong tinh loai Thfiy Quai gao la,Than rong ru6i mu6n ddi vting nude langLong ngtii thuo'ng mai cfi dtit que xua.

Toi da thay nhfrng cti lao tinh ttiTrdi si me md don ki6p lang thang :-Dem mh nit, Ni6m Say nam thi8p ngti,Phai la nguof , oi nghin canh chim vang ? -

T6i d5 khdc, Binh Minh v6 tharii damTrang e ch6, mat nhat dam chua cfly :Tinh gat gang cang day h6n me dam.V6. Lung I-a I chim tim tarn than nay I

75

RIMBAUD

76

tLe Bateau lyre

Si je ddsii`e line eau d' Europe, c'est la flacheP\Toire et froide oil vers lecrepuscule embaum6LTn enfant accroupi plein de tristesses, lacheUn bateciu frele comme un papillon de mai.

Je lie puis plus, baign6 de vos langueurs, a lailiesEnlever leur sillag.e aux porteurs de cotons,Ni traverser l'oi.g.ueil des drapeaux et des flammes,Ni liager sous leg yeux liorribles des pontons.

Thuy6n Say HOA TudNG DUNG

Nurdc lqc dja, xin rieng phan vting nh6Den, lanh lting, chi6u xu6ng thoang dua huong,Dang sau mu©n, em b6 ng`6i bu6ng thaThuy§n mong inanh nhri' canh l]udm tan xuan.

T6i khong th8, gifra vdi tdrng ngay ngat,Xda dudng ca}' re s6ng chie'c thuy6n bang ;Bod qua dudi nhfrng ngQn cd kieu dat.Nhfrng cau tan durong mat vQ iig`6i trdng.

77

QUATRAIN

RIMBAUD

L.etoile a pleure rose au cceur de tes oreilles,L'infini rould blanc de ta nuque a tes reins ;La mer a perle rousse a tes mammes vermeilles.Et l'homme saigne noir a ton flanc souverai[i.

`78

HOA TudNG DUNG

79

86N CAU

Sao kh6c hang gii~ra tai emV6 bien trai trang qua mien lung thonBi§n gieo d6i tham hat n6ngTa nfim me lim gifra dbng dao nguyen.

RIMBAUD

80

SENSATION

Par les soirsbleus d'6t6, j'irai dams leg sentiers,Picot6 par les bl6s,, fouler 1'herbe menue :Reveur, j' en sentirai la fraicheur a mes pieds.Te laissei`ai le vent baigner rna tete` nue.

.Je ne parlei.ai pas, je ne penserai rien :Mais 1'a,mour infini me montera dams l'ame,Et j'irai loin, bien loin, comme un bohemien,Par la Nature,, ~ heureux comme avec une femme.

HOA TudNG DUNG

81

P

CAM GIAC

Nhfing chi§u bi€c mtia het theo 15i nh6D€=im tren lan c6 min ltia dtia layTri mo mong, chan dam suerng udt phi'iMac gi6 vdn tren mai tdc m8m bay.

Toi khong ndi ti8ng nao, khdng tu lquNhung tinh yeu clang tram ngap trong h6nVa di mai, xa vdi, ddi lang tfr,Say Thien nhien nhu gan gui ngu6.i thuGng.

H. DE REGNIER

82

LA COLLINE

Cette colline est belle, inclinee et pensive ;Sa ligne sur le ciel est pure a 1'horizonElle est un de ces '1ieux oh la vie ind6ciseVoudrait planter sa vigne et batir sa maison.

Nul pourtant n'a choisi sa pente solitairePour y vivre ses jours, un h un, au penchantDe ce souple coteau doucement tutelaireVers qui monte la plaine et se hausse le champ.

Aucun toit n'y fail luire, au soleil qui l'iriseOu 1'empourpre dams lfaii. du soir ou du matin,Sa tuile rougeoyante ou son ardoise grise...Et personne jamais n'y fixa son destin...

De tous ceux qui passant, un jour, devant la graceDe ce site charmant et qu'ils auraient aims,En ont senti renaitre en leur memoire lasseLa forme. pacifique et le songe embaume.

C'est ainsi que chacun rapporte du voyage,Au fond de son cceur triste et de ses yeux en pleurs,Quelque vaine, eternelle et fugitive imageDe silence, de paix, de reve et de bonheur.

Mai sur lapente verte et lentement d6clive,Qui donc plante sa vigne et batit sa maison ?H6las ! et la colline inclinee et pensiveAvec le souvenir demeure al'horizon.

HOA TudNG. DUNG

83

NGON D6I

D6i d?p i]am nghieng minh in.¥c tu.&ngIn hinh thanh quy phia trdi xa,Not danh cho cuOc ddri phieu langD8n khan vurdn dan dqung mai nha.

Tuy the nao ai lu.a ngQn d6iMac dong nam thang lfrng ld tr6iBen su'dn y8u dieu vd om tip,D6ng ruong vuon len lti& chin ngdi.

a::[]h86=g°:]hmudo±[:ht:ap]hti°ofcdhufgin=`:i:Ng6i lam hay ng6i hang tuof tham.Ch&ng k6 v8 day dinh cuOc ddi.

Ai da nhin xem v6 my mieuKhung trdi say dam, dcs thuong yeu,Thfiy btrng s6ng lai trong lam triHinh clang binh yen, mong di6m ki6u.

M6i ngudi mang tT cuOc phieu du,Trorg day long dan mat le mdHinh anh hu huy§n song vEnh vi6n :Yen ldnh, hanh phtic, dep, men tho..

Nhurng ben sudrn bi8c nghieng thoai thoaiAi khan vudn dau, du.ng mai nhd ?Va the, ngQn d6i nam ngh¥ nggiVdi ni6m ky niem phia trdi xa.

H. DE REGNIER

84

ODELETTE

Un petit roseau m'a suffiPour faire fremir l'herbe haute

Et tout le preEt les doux saules

Et le ruisseau qui chante aussi ;Un petit roseau m'a suffiA fairs chanter la foret.

Ceux qui passent l'ont entendu 'Aufond du soir, enleurs pensees,I)ans le silence et dams le vent,

Clair ou perdu,Proche ou lointain...

Ceux qui passent, en leurs pens6es,En ecoutant, au fond d'eux-memesL'entendront encore et l'entendent

Toujours qui chante.

11 m'a suffiDe ce petit roseau cueilliA la fontaine oil vint l'^\mour

Mirer, un jour,Sa face graveEt qui pleurait,

Pour faire pleurer ceux qui passentEt trembler 1'herbe et fremir l'eau ;Etj'ai, du souffle d'un roseau,Fait chanter toute la foret.

HOA TudNG DUNG

85

DOAN CA

Toi chi can ngon lauDfi lam lay bd c6Va su6t canh d6ng nau,`Vd nhfrng nhanh lieu ri~i,

Toi chi can ngon lauI,am ca hat rdrng sau.

Ai qua ttrng im ngheTrong long chi8u, trong tri,Trong yen lang, gid vB,R6 rang hay thti th{,.Gan gi~ii hay xa xam...Ai qua, bang tarn tri,Im nghe tqu day longS6 c(`m nghe nhur theP\Tghe ca mai kh6ng ngtrng.

T6i chl can ngQn lauNg{Pit ben dong su6i daiNo.i Tinh yeu, mat but3iSoi khuon mat sau dauVa d8 dong 1¢ chay,Lam nh6 le ngud.i quaLam lung linh bd c6,Bfing ho.i lau, nhe thd,Toi khi6n rtrng reo ca.

H. DE REGNIE,R

86

LE jARDIN MOUILLE

La croisee est ouverte ; il pleutComme minutieusementA petit bruit et peu a peu,Sur le jardin frais et dormant ;

Feuille a feuille, la pluie eveilleL'arbre poudreux qu'elle verdit ;Au mur, on dirait que la treilleS'etire d'un geste engourdi.

L'herbe freinit, le gravier tiedeCrepite,.et l'on croirait la-hasEntendre sur le sable et 1'herbeComme d'imperceptibles pas.

Le jardin chuchote et tressaille,Furtif et confidentiel ; .L'averse semble maille a mailleTisser la terre avec le ciel.

11 i]leut, et, les yeux clos, j'ecoute,De toute la pluie a la fois,Le jardin mouille qui s'egoutteDansl'ombre que` j'ai faite en moi.

HOA TtrdNG DUNG

87

MUA VU'ON

Ng6i yen ben cti'a s8 ;t\'8o€`ii [r6.i mura lam ramEm em tdrng ti^6ng nh6,Vudn tucyi mat lang tham.

Mura roi,lay tdrng la,Nhuom xanh nhirng tang cay ;Ben turdng hoa nh? thdTI`d minh giac mo. say,

C6 xao, sdi reo hat,Nch kia dudng nhu ngheTren lau, tren bd catCban ai bu¢c rL.it i`e.

Vudrn thi thao, run ray,Ldi tham len, tli& thanManmua dua tt[.ng sg`iBat v6i tr6'i li6n dan.

Mat iihfim iighi6n, im nghe,Ctlng trdi mura mat lugt,Vudn dam dia nh{'t giQtTrong bdng t6i h6n me.

MALLARME

88

LAZUR

De l'6ternel azur la sereilic ironicAccable, belle indolcmment comme les fleurs,Le poele impuissanl qui maudit son genieA travers un desert sterile de Douleurs.

Fuyant, leg yeux ferm6s, je le sens qui regardeAvec l'intensit6 d'un remords atterrantMom ame vide. Oti fuir ? Et quelle nuit hagardeJeter, lambeaux, jeter sur ce mepris navi`ant?

Brouillards, montez ! versez vos cendres monotonesAvec de longs haillons de brume dams les cieuxQui iioiera le Inarais livide des automnesEt batissez un grand plafond silencieux !

Et toi, sors des 6tangs letheens et ramasseEn t'en venant la vase et les pales roseaux ;Cher Ennui, pour boucher d'ulie main jamais lasseLes grands trous bleus que foiit mechamment les oiseaux.

Encor ! que sans repit les tristes chemineesFument, et que de suie une eri`ante prisonEteigne, dams l'horreur de ses noires traineesLe soleil de mourant jaunatl`e al'horizon !

-Ije ciel est inort ~ Vel.s toi, j'accours ! donne, 0 matiei.e.L'oubli de l'Id6al cruel et du Pech6A ce matyr qui vient partager la`litiereOi`i le betail heureux des hommes est couche.

HOA TU6NG DUNG

89

XANH

Ni6m cll6 ri6u cfla n6ii xanli vlnh vi6nTrTu nang h`6n thi sT, dcp thd' o`,K6 bat lTc rfla nguy6n tai th6 thi8nQua su6t mien c&n c6i dat S`au tu-.

Ta tr6'n chay, mat nham nghi3n, cam thayNhu c6 Di6m ti6r, ham du8i theo sauNhin sol m6i - Tr5n dau h6n tr5ng trai ?Che n6i khinh khi bang mang t6i nao ?

H6.i suttng khdi, hay dangcao, tung raiMti le the rdch nat gift.a`trdi xanhLam chim lim mat h6 thu te taiDt.1.ng xay len khung tr`an 16'n yen lanh.

Vci nguoi nfra, ra kh6i dam t|uen langDem bhn nho chng lau say xanh xao,H6'i phi6n mu©n, ban lay khong bi^e't nan,Ij^ap 16 tl`On xanh chim khoet h6n hao.

Nhfrng lu`6ng kh6i b5c cao, ddrng tan mat,Ng6i nha tti t6i am budc bo voTrong vet den dai hai hring, hay tatMat lI`di vang h^dp h5i chan may xa.

Chi6u da lim - cho ta, oi th8 chatQuen T©i tinh cting Ly tu&ng chua cay,K6 tfr dao den chia phan ram raeNor bay ngudi sung sudr]g ngfi m6m tay.

MA I LA R M `E

®0

L,Azur

Car j'y veux, puisque enfin rna cervelle videe,Comme le pot de fard gisant au I)ied d'un mur,N'a plus l'art d'attifer, la sanglotan{e id6e,Lugubrement bailler vers un trepas obscur...

En vain I l'Azur triomphe, et je l'entends qui chanteDaus les cloches. Mom ame, il se fait voix pour plusNous`faire peur avec sa victoire mechanteEt du metal vivant sort en bleus angelus !

11 roule par la brume, ancien, et traverseTa native agonie ainsi qu'un glaive stir :Oil fuir dams la r6volte inutile et perverse ?Jc sHz.s hclnz6. L'Azur ! 1'Azur ! l'Azur ! l'Azui. !

Xanh HOA TudNG DUNG

Oc tr6i]g rang, cu5i cdng ta chi mu6nBen chan tudng, nhu 19 phan nan tro,Khong t6 cbu6t cau ky ngu`6n Suy tu&ng,Burdc the luo'ng v6 long huy¢t lu md.

Chi hoai cong ! Trdi Xanh thai da thangHat theo chuong, len ti€ng gifra h6n ta,Khric khai hoan hung tan gay khi6p dam,Day chu6ng d6ng lan t6a nhac xanh mo' !

Trong suong kh6i, tdr ngan xira, dao lurQ.nNhu gil'crm xuyen than hfip h6i ban sinh,Ccm n6i loan hao huy§n khong ch6 tr6n.Am &nh h6n fa. Trd'i Xanh ! Trdi Xanh !

91

MALLARME

92

APPARITION

La lune s'attristait. Des seraphins en pleursRevant l'archet aux doigts, dams le calme des fleursVaporeuses, tiraient de mourantes violesDe blancs sanglots glissant sur l'azur des corolles.C'etait le jour beni de ton prelnier baiser.Ma songerie, aimant A me martyriser,S'enivrait savamlnent du pal.fun de tristesseQue meine sans regret et sans d6boire laisseI.a cueillaison d'un reve aucceur qui 1'a cueilli.J'errais done, 1'ceil riv6 sur le pave vieilli,

Quand, avec du soleil aux cheveux, dams la rueEt dams le soir, tu m'es en riant apparueEt j'ai cru voir la fee au cliapeau de clart6Qui jadis sui` mes beaux somineils d.enfant gatePassait, 1aissant toujours de ses mains inal fermeesNeiger de blancs bouquets d'etoiles pai`fumees.

HOA TUONG DUNG

93

Hl fiN HIEN

Trang buz3n. Le iih6, thieii thaii moPhi6m ngQc diu dua, n6i lang ldLan t6a vudn cay, d£`in h€[p h6iLurdt ddng nti'c nd tren dai hoa.La ngay phu6.c loc ni.I hon dau.Mo. mong. yeu chi6u li6j kh6 dau,Me damlhn hucmg phi§n muon flyMh khong tie'c nut;i, con vuo.ng sauD6a moiig trong tim md don clldo.Lang thang, mat gan tren h6 cti,Nang vurdng t6c mo., gitia ph6 phu.dng,Chi6u xuo'ng. em tuo.i cudi hien de'n,Ng6. 1a tien ni~r nan pha su.ongNgay xua, m¢ng tr6 thcr ki6u di6m,D8 lai th. tay kh6ng khep kin,Chtim boa sao trang ngat dua huong.

E. VERHAEREN

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UN MATIN

Des le matin, par mes g.rand'routes coutumieresQui traversent champs et verger.s,Je suis parti clair et leger,

Le corps enveloppe de vent et de lumiere,

Je vais, je ne sais oil je vais, je suis heureux ;C'est fete et joie en rna poitl`ine ;Que m'importent dro;ts et doctrines,

Le caillou sonne et luit sous mes talons poudreux ;

Je marche avec l'orgueil d'aimer l'air et la terre,I)'etre immense et d'etre fouEt de meler le monde et lout

A cet enivrement de vie elementaire.

Oh ! les pas voyageurs et clads des anciens dieux !Je m'enfouis dams l'herbe` sombreOh les chenes versent leurs ombres

Et je baise les fletirs sur leurs bouches de feu.

Les bras fluides et doux des rivieres m'accueillent ;Je me repose et je reparsAvec mom guide, le hasard,

Par des sentiei`s sous bois dont je macbe les feuilles.

11 me semble jusqu'a ce jour n'avoir \'ecu

Que pour mourir et non pour vivre :-~ Oh.! quels tombeaux creusent les livres

Et que de fronts armes y descendent vaincus !

HOA TLJdNG DUNG

95

MOT BU6I SANG

Sang sdm, men lan theo ng6 thuocBang qua d`6ng c6. r6 vudn cay,Chan di, tri nhe nhang trong su{jtThd gi6 thcym lanh, tan nang mai.

K`hong bie't di dau, li6n sang khoai ;Ni6mvui trong ngt.rc china cang day,Chang k3 phuo.ng chain ctlng thuy6t l}'r,R0n tan da s6i dudi chan giay !

T6i di, kieu hanh yeu may gid.Kieu hanh vi xa rang, dai cu6ng,Tr¢n xen the' gidi va mu6n thtrVA n6i say ddi s6ng h8n mang.

Oi budc phieu du cfia thanh than ;T6i vhi than gifra ct°] xanh urnNo'i hang s6i triit ngliieng tang b6ng.H6n nhfrng dai hoa giti.a nu h`6ng.

Tay em song nudc clang chao d`5n ;Nghi met xong r`6i lai dao chcri,Toi d§ tinh cd dua dan 16iTheo dudng rtyp la ng:it m6in nhai,

g nhu mcii de'n Sid, t6i s6ngd6 vtii chon ca cu6c ddi :huyet. sach bai dao sau th&m

Tran day vti khi guc tan hcyi ;

E. VERHAEREN un Matin

Dites, est-il vrai qu'hier il exis[at des choses,Et que des yeux quotidiensAient regarde, avant les miens,

Se pavoiser les fruits et s'exalter les roses !

Poul` 1a premiere fois, je vois les _vents vermeilsBriller dams la mer des branchages,Mom ame humaine n'a point d'€^ige :

Tout est jeune, tout est nouveau sous le soleil.

.T;aime mes yeux, mes bras, mes lnains, rna chair, mom torseEt ines cheveux amples et`blondsEl je voudi`ais, par mes poumons,

Boire 1'espace entiei. pour en gonflei. rna force.

Oh ! ces mar-ches a ti-avers bois, plaines, fosses,Oi`i l'etre chante et pleiire et c]`ieEt se depense avec furie

Et s'enivre de soi ainsi (|u'iin insens6 !

96`

Met Bu6i S6ng HOA TudNG DUNG

Canh vat h6m qua van a day,Va bao d6i mat van dem ngayNgam nhin, trudc phtit t6i trong thfiy,Trai trai mdu, hoa huo.ng t6a ngay !

Toi thay lan dan con gid th€¢imSang ngdi trong bi8n la vdm cay,H6n khong triu nang ddng nam thang,Ta`t ca non xanh dudi anh ngay.

Toi yeu da thit, yeu than th8Yen mat t6c bi5ng xanh nudc may,T6i mu6n thu vaQ d6i ph8i b6Kh6ng gian. cho sii.c lTc no day.

(^)i bu8i dao rh.ng, bang h6 ranh,Khdc cudri, ca hat vdi gao la ;Tieu phi cuOc ddi trong thac loan,Say m6m nhu' mat ka, vo tu !

97

BEAUDELAIRE

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HARMONIE DU SOIR

Voici venir les temps oh vibrant sur sa tigeChaque fleur s'evapore ainsi qu`un encensoir ;Les sons et les parfums tournent dams l'air du soirValse melancolique et langoureux vertige I

Chaque f leur s'evapoi-e ainsi qu'un encensoirLe violon fr6mit comme un cceur qu'on afflige ;Valse m6\lancolique et langoureux vertige !Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.

Le violon freinit comme un cceur qu'on afflige,LTn cceur tendre, qui halt ]e n6ant vaste et noir !Le ciel est triste et beau comine un gi`and reposoirLe soleil s'est noye clans son sang qui se fjge...

Un cceur tendre, qui hail le meant vaste et noir,Du passe lumineux recueille tout vertige !Le solcil s;est noye dams son sang qui se fige..,Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir !

HOA TudNG DUNG

CHIEU HOA Dlfiu

Nchygid phtit run tren cdnh la ludt,Ttrng dai boa ngao ngat t6a tram huong ;Chi6u, quay cu6ng am hudng va sac huo'ng ;Di¢u vfi sau, con say xoang u6i nuot !

Ttrng dai hoa ngao ngat t6a tram huong ;VI cam run nhu trai tim nhii.c bust ;Di¢u vfi sau, co'n say xoang u6i nuot,Dang tay em, trdri di6m le va bu6n.

VI cam run nhu trdi tim nhtrc bust ;Trai tim tinh hdrn hu ao menh mang !Dang tay em, tr6.i di6m le va bu`6n ;Mat trdi gqc ch6t, mau dao loang u6.t...

Trai tim tinh hdn hu ao menh mang,86n men say ttr ngay xu.a sang mudt !M€:it trdi guc che't, mau dao loang u'dt...Ky niem em loe ch6i sting nhu gucrng.

90

BEAUDELAIRE

loo

LE FLAMBEAU VIVANT

|ls marchent devant moi, ces Yeux pleins de lumieres,Qu'un Ange tres savant a sans doute aimantes ;Ils marchent, ces djvins freres qui sont mes freres,Secouant dams mes yeux leurs feux diamantes.

Me sauvant de tout piege et de tout p6che grave,Ils conduisent mes pas dams la route du Beau ;Ils sont mes serviteurs et je suis leur esclave ;Tout mom e[re ob6it ch ce vivant flambeau.

Charmants Yeux, vous brillez de la clarte mystiqueQu'ont les cierges brtilanl en plein jr`ur ; le soleilRougit, mais n'eteint pas leur flamme fantastique ; `

Ils celebrent la Mort, vous chantez le Reveil ;Vous marchez en chantant le `reveil de mom ame,Astres dont nul soleil ne peut fletrir la flamme !

HOA TudNG DUNG

101

LtrA THI£NG

DI ben t6i, nhfrng Mat day anh sang,Thien than nao dfing 1¥c da thai mien ;Chting budc di, nhfi.ng budc chan than tlianh,Lfra him cu.ong lay dong mat uu phi§n.

Ctru thoat toi ngoai ch6ng gai toi 16iDua t6i di trong 15i C6 Hoa day ;La chtia t§, vdra la ten no le,Ca ngudi t6i tuan du5c lira n6ng say.

Mat ki6u di6m shng ngdi tia than bi,Nhu gifra ngay tim n6n chay lung linh ;Vtrng duo.ng d6, khong tan lan quai diCa Tfrthan ; nguo'i hat khtlc Vuon-Len ;

Nguo'i budc di, ca thtrc tinh h6n ngudi,Nhfrng vi sao, anh lfrachang md phai !

8EAUDELAIRE

102

LA CHEVELURE

0 toison moutonnant jusque sur 1'encolui-e !0 boucles ! 0 parfiim charge de nonchaloii. !Extase ! pour peupler ce soir 1'alcove obscureDes souvenirs dorlnant dams cette chevelure,Je la veux agiter dams l'air cornnie un mouchoir !

La langoul`euse Asie et la bi`L^ilante Afrique,Tout un monde loiiitain, absent, presque defunt,Vit clans tes pi`ofondeurs, fol`et aromatique !Comme d'autres esprits voguent sur la musique,Le lnien, 0 mom amour! nage sui` ton parfum.

\J'irai la-has oti l'ar])re et 1'homme, pleins de seve,

Se pament loiiguement sous l'ardeur des climats ;Fortes tresses, soyez la houle qui m'enleve !Tu contiens, mei d'ebene. un eblouissant reveDe voiles, de rameurs. de flammes et de mats :

Un port retentissant oil mom ame peut boireA gi-ands flots le parfum, 1e son et la couleur ;OIL les vaisseaux, glissant clans l'or et dams la moire,Ouvrent leurs vastes bras pour embrasser la gloireD'un ciel pur oil fremit l'6ternelle chaleui`.

HOA TIJdNG DUNG

MAI T6c

'

di t6c ggn den tan chng gay nan !Nhfrng lug.n t6c m6ni, huong trlu de me !Oi khoai lac ! d8bu6ng khuya lan t6aKy niem n&m say ngfi mdit6c kia,Ta mu6n lay nhu mat manh khcin th8 !

A chau nao ntlng, Phi chau bang rat,Ca mat mien xa vang da vhi ch6II,S6ng trung th&m sau, khu rtmg ngao ngat !iNhu linh h6n bcyi giti.a bi8n thanh am,Than tri ta tr6i n6i gifra huong tram.

Ta den ch€;n cay ngu-di trdn nhq'a s6ng,Nga't ngay hoai trong khi hau n`6ng say ;T6c quy3n lirc, xin lam ldn song cuon !Bi6n nhuug den, nguro'i fi m©ng hang turoiBang calih bu`6m,, du5c lfra, mai cheo bo.i :

M¢t hai caug vang ran h6n ngfra u6ngTdrng dong huo'ng, mau sac vdi am thanh ;Noi thuy6n Iudt trong vang, trong hoa g5m,M& tay dai om khoac anh quang vinhCtia trdi trong noi khi am chao minh.

103

BEAkyDELAIRE

1U4

Lci Chevelure

Je plongerai rna tete amoureuse d'ivresseDans ce noir ocean oil 1'autre est enferm6 ;Et mom esprit subtil que le roulis caresseSaura vous retrouver, 6 feconde paresse,Infinis bercements du loisir embaume !

Cheveux bleus, pavillon de t6nebres tendues,Vous me rendez l'azur du ciel immense et rond ;Sur les bords duvetes de vos meches torduesJe m'enivre ardemment des sentei]rs confondtiesDe l'huile de coco, du musc et du goudron.

Longtemps ! toujours ! rna main dams ta criniere lourdeSemera le rubjs, 1a perle et le saphir,Afin qu'a mom d6sir tu ne sois jamais soul.de !N'es-tu pas 1'oasis ohje reve et la gourdeOh je hume a longs traits le vim du souvenir ?

Mdi T6c HOA TU6NG DUNG

Ta 's6 vuc=mai dau yeu:me dfim~!Trong bi8n den cam gift mai dau ngoan ;H6n sieu thoat, song em dam lncm trdn,S6 tim em, Oi bi5ng nhac hda chan,N6i ap yeu gid nhan r6i tho'm n`6ng !

Hai 16c xanh, dien dai giang bang t6i,Ngurcri trao ta sac bi6c cfia trdi xa ;Bd nhung Ipa t6c o thd x6a r6i,Ta ngay say trong huong vi mo h6Cfla xa hurou, dau hac lan huo'ng dtra.

Mai h`6i lau, tay trong dau trlu nang,Gieo kim curong, ngQc bi6c, hat trai h`6ng,Trudc n6i say ta, nguro.i dtmg iiin lang !Nguof , dao dtra mo udc, nude xanh trong,Noi ta say men kJ niem tu6n do\ng.

105

SULLY PRUDHOMME

LE CYGNE

Sans bruit, sous le lniroir des laos pi-ofonds et calmes,Le cygne chasse l'onde avec ses larges palmes,Et glisse. Le duvet de ses flancs est pareilA des neiges d'avril qui crouleiit au soleil ;Mais, ferme et d'un blanc mat, vibi.ant sous le zephireSa grande aile l'entraine ainsi qu.un lent navire.11 dresse son beau col au-desus des roseaux,Le plonge, le promene allong6 sur ]es eaux,Le courbe gracieux comme un profil d'acantheEt cache son bee noir dams sa gorge eclatante.Tant6t le long des pins, s6jour d'ombre et de paix,11 serpente, et laissant les herbages epaisTrainer derriere lui comme une chevelure,|t vfl d'une tardive et laiiguissante allure.I,a grotte oil le poete 6cou[e ce qu'il sent,Et la source qui pleui`e un etei.net absent,Lui plaisent : il y rode ; une feuille de sauleEn silence tombee effleui`e son epaule.Tant6t il pousse au lai`ge, et. loin du bois obscul`,Superbe, gouvel.nant du c6t6 de l'azui.,11 choisit |]our fetcr sa blancheur qu'il admire,

106

HOA TIJ6NG DUNG

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THI£N NGA

Khong ti6ng dong, dude guong h`6 sau lang,Chim Thien nga dtia song, cang xoe bod ,Ludt em di. L6ng ben minh nhu theTuy^6t mda xuan tan dudi anh mattrdi ;Nhung cti.ng c6i, trang md, rung trudc gi6Canh dtra minh thuy§n chain lting ld troi.C8 xinh dep vuon qua manh lan c6Vuc xu6ng sau, r`6i tren nude, du6i daiNet my mi§u nhu mat canh tay ai,Va dau m6 den tuy6n trong gay tham.Ltic thi d6i rang ttil]g ncri im bang,Chim u6n minh, rcym c6 chtit dtin caoKeo le the nhu mai t6c d&ng sau,Chim boi di, clang lang ld u8 oai.Ch6n hang sau. noi nha tho. ngam nggi,Su6i kh6c thuo.ng ngudi khuat mat nghin nan,Chim.lugn quanh, th6a thich, la thtiy duongRoi lang 16, 1udt tren bar vai ti.ang.Ltic lai vuqt ra khoi, I.di rtrng tham.Bang di6m ki6u bcyi v§ phia tl.di xa,Va d5 khoe mau long trang tinh mo',

SULLY PRUDHOMME

flnE

Le Cygne

La place eblouissante oh le soleil se mire.Puis quand les`bords de l'eau ne se distinguent plusA l'heure oh toute forme est un spectre confus,Oh 1'horizon brunit ray6 d'un long trait rouge,Alors que pas un jonc. pas un glaieul ne bouge,Que les raineltes font dams l'air serein leur bruitEt que la luciole au clair de lune luitL'oiseau clans le lac solnbre ori sous lui se refleteLa splendeur d'une nuit lact6e et violetteComme un vase d'argent parmi des diamants,Dort, 1a tete sous l'aile, entre deux firmaments.

Thien Ngo HOA TudNG DUNG

'' Chim lqua ch6 sang ngd'i tia nang dQi.

Khi bd nud`c md dan trong chi6u t6iNhting v6m cay thanh cum bang mo' mang,Chin may nau, lan d6 tham vat ngang,Khi lau say, xuo'ng b`6 d6u im lang,Ti8ng 6ch nhai gifra trdi em dua vang,Durdi trting thanh don d6m lap loe bay,Chim tbien nga, ti`ong h`6 nude in soiV6 long lfty mat dem sao tim lanh,Binh bac lan ngan kim cu.o'ng 12ip lanh,Canh ap dau, nam ngti giti.a trdi may.

109

FRANCOIS COPP£E

OCTOBRE

Avant que le froid glace les ruisseauxEt voile le ciel de vapeurs moroses,Ecoute chantel. les derniers oiseaux,Regarde fleurir les dernieres roses.

Octobre permet un moment encorQue clans leur 6clat leg choses demeurent ;Son couchant de pourpre et ses arbres d'orOnt le cLarme pur des beaut6s qui meurent.

Tu sais que cela ne peut pas durer,Mom cceur ; mais malgr6`la saison plaintive,Un moment encor tache d'espererEt saisis du moins I.heure fugitive.

Batis en Espagne un dernier chateau,Oubliant l'hiver, qui frappe a mos portesEt vient balayer de son dur rateauLes espoirs brises et les feuilles mortes.

110

HOA TudNG DUNG

fl i! fi

THANG MUcyl

|±hi lan Ilo.i lanh chua d6ng bang(`.hua phti ban trdi dai tuy6t sircmgNay lang ldi chin vu.ong sot laiVa xem nd muon d6a hoa hudng.

Thing murdi lu6ng lT trong giay lat :Canh vat con nguyen net sang turoi ;Gay c6 vans ngdi, chi§u tham d6,Say trong v6 d?p sap tan phai.

L0ng bi6t rang khong th8 k6o dai,Nhung dti clang gifra thang bu6n ngay,Gupng ni6ni hy vong thdi gian nfraCam niu doi gid phrit thoang bay.

Kay a Tay Ban mat ao daiQuen mtia d6ng den d ben ngoai`Dua cao quet sach luon di caHy vong tan lia, la tia phai.

FRAN¢OIS COPPEE

RUINE DU COEUR

Mom cceur eta±t comme un pa]afs roma±n,Tout construit de granit choisis, de marbre.rares,Bientot les passions comme un flot de barbares,L'envahissent,1a hache ou la torche a`.1a main.

Ce fut une ruine alors - Nul bruit humain.Viperes et hiboux - terrains de fleurs avares.Par.tout gisaient brises, porphyres et carrares ;Et les ronces avaient efface le chemin.

Je suis reste longtemps, seul, devant mom d6sastre ;Des midis sans soleil, des minuits sang un as[re,Passerent, e[ j'ai, 1a, v6cu d'horribles jours ;

Mais tu parus enfin, blanche dams la lumiereEt, bravement, afin de loger mos amours,Des debris du palais j'ai bati rna chaumiere.

„2

HOA TudNG DUNG

113

DIEU TAN

L0ng thud trurdc nhu dan dai La MaBang hoa cu.ong, bang cam thach m}~r mi6uCon me dam khac gi loai Inan rqDen xam lang, tay dut^Jc lfra, tay riu.

R6i tdr d6 hoang tan kh6ng tie'ng n6i.Ran doc, dj§u' hau-boa ld san si.Nhfrng mi3ng da khap noi nfim ro'i vai ;Loaf c6 gai trdn phfi 16i chan di.

C6 dcm mai, dirng trurdc con tan pha ;Nhfrng ngay kh6ng nang, nhi~rng t6i kh6ng sao,Troi qua the, 6i phL'it gid kinh hai ;Em v6 day trong anh sang nggt ngao ;

Va can dam, d8 ch& che tinh ai,Toi xay 16u bang vun v5 nam nao.

VALERY

114

LES FAS

Tes pas, enfants de mom silence,Saiiitement, 1entement places,Vers le lit de rna vigilanceProcedent muets et glac6s.

Personne pure, ombre divine,Qu'ils sont doux, tes pas retenus !Dieux !... tous les dons que je devineViennent a moi sur ces pieds nus !

Si, de tes levres avanc6es,Tu pl`6pares pour 1'apaiser,A 1'habitant de mes penseesLa nourriture d'un baiser,

Ne hate pas cet acte tendre,Douceur d'etre et de n'etre pas,Car j'ai v6cu de vous attendre.Et mom cceur n'6tait que vos pas.

HOA Tu6NG DUNG

NHtrNG Bu6ic CHAN

Nhfrng burcrc chan di cfia lang im,Bat len chain chain, budrc than tien,Hub.ng v§ giudng dcri ni6m thao thti.c,D0 ng6 bang han 16i nin thinh.

Bang hind linh dieu va thanh khi6t,L}in budc d€:it de em ai sao !Ttit ca tai nang ta doan bi6tQuay va t]`en nhfrng got chan dao !

Vi thfr b2ing doi moi hen udcNguo!i lo sap san chi8c hon n6ngD§ dem mo.ntrdn cting ve vu5t !K6 ngu cu nfim trong nao can.

Dtrng voi hanh vi ngon ngQt d6,N6i em dam giffa cd vd khong.Vi ta van s6ng bang mong dQi,Trong trai tim day nhrrng budc ch€^m.

115

VALERY

aFRAGMENTS DU t{NARCISSEi>

ue tu brilles enfin, terme pur de rna course !

Ce soir,comme d'un cerf, la fuite vers la sourceNe cesse qu'il ne tombe au milieu des roseaux,Ma soif me vient abattre au bord meme des eaux.Mais pour d6salterer cette alnour curieuse.Je ne troublerai pas l'onde mysterieuse :Nymphes ! si vous m'aimez, il faut toujours dormir !La moindre ame clans l'air vous fait toutes fremir ;Meme, clans sa faiblesse, aux ombres 6chappee,Si la feuille eperdue effleure la nap6e,Elle suffiLa rompre un univers dormant...Votre sommeil importe a mom enchantement,11 craint jusqu'au frisson d'une plume qui ploiige !Gardez-moi longuement ce visage pour songeQu'une absence divine est seule a concevoir ! -Sommeil des nymphes, ciel, ne cessez de me voir !

Revez, revez de moi !... Sans vous, belles fontaines,Ma beauts, rna douleur, me\'seraient incertaines.Je chercherais en vain ce que j'ai de plus cher,Sa tendresse confuse etonnerait rna chair,Et mes ti`istes i`egards, ig.norants de lnes charmes,A d'autres que moi-meme adresseraient leurs larmes...

Vous attendiez, peut-etre, un visage sans pleurs.Vous calmes, vous toujours de feuilles et de fleurs,Et de 1'incori`uptible al[itude hantees,0 Nymphes !. . Mais docile aux pentes enchant6es

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HOA TudNG DUNG

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BfiN Bcr su6I

Hay ngdi len, gidi ham quang dudng di !

Chi§u nay, loai huo'u, dbng su6i men v§Chi dtrng lai khi roi vao lau c6,Con khalt den, ben bd, t6i guc nga.Nhung d6 lam ngu6i diu m6i tinh kia,T6i khong gay van duc nu6'c huy6n vi :H5i Th`an Ndi ! yen t6i, xinhay ngfi IChiit linh h`6n trong khong. ngudi hai sQ. !Ngay hinh hai ye'u du5i, tack lia den,Chi6c la sfrng sd la xu6nglan em,Dd pha va ca bau trdri yen nghl...Giac'ngfi ngudi lien quan ni6m hoan hyNgai thoing rtlng mink long nhe chim sau IKhuon mat mG mbng xin hay gift lau,Trong khuat vang thanh than, mongly hoi IGiac than nfr xin dtrng ngu.ng soi roi !

Hfty mo v6 t6i I ... Kh6ng c6 su6i ngdiNhan sac, kh8 dau, md ao trong toi.S6 hohi cong tim ki8m di§u tha thi6t,V6 ngon ngQt lam ng6. ngang da thit,Matkh6ng hay ki§u my d tren thanLe dem trao Oho ai khac la lting...

Ngudi chd dgi dung nhan kh6ng le ira,Ngudi, binh lang. ngudi bang hoa, bang la,Bang nan cao me hoac ciiang phai tin.Oi Nfi.-Than i... Chiu theo n6o ca hoan,

VALERy Fragments du «Narciss.»

Qui me flrent vers vous d'invincibles chemins,Souffrez ce beau reflet des d6sordres humains !

(

Heureux vos corps fondus, Eaux planes et profondes !Je suis seul !...Si les Dieux,1es echos et leg ondesEt si tant de soupirs permettelt qu'on le soit !Seul !...mais encor celui qui s'approche d6 soi

Quandil s'approche aux bords que b6nit ce feuillage...Des cimes, l'air deja cesse le pur pillage ;

La voix des sources change, et me parle du soir ;Un grand calme in.ecoute, et j'6coute 1'espoir..T'entends l'herbe des nuits croitre dams 1'ombre sainte,Et la Tune perfide eleve son miroirTusque clans les secrets de la fontaine eteinte...Jusque dams les secrets que je ci.ains de savoil.,Jusque dams le repli de l'amour de soi-meme,Rien ne peut echapper au silence du soir...La nuit vient sur rna chair lui soufller,que je 1'aime.Sa voix fraiche A mes vceuh tremble de consentir ;A peine, clans la brise, elle semble mentir,Tant le fr6missement de son temple taciteConspire au spacieux silence d'un tel site.

0 douceur de survivre a la force du jour,Quand elle se retire enfin rose d'amour,Encore un peu brhlante, et lasse, mais comblee,Et de tant de lr6sors tendrement accableePar de tels souvenirs qu'ils empourprent sa mort,Et qu'ils la font heuretise agenouiller dams 1'or,Puis s'etendre, se fondre, et perdre sans vendange,Et s'eteiTidre en un songe en qui le soir se change.

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Ben 86 Su6i HOA TUONG DUNG

T6i di den. 16i mc)n kh6ng tlie' cu6'ng,Xir chiu lay anh pham nhan li6n loan !

Nudc tan hda, an lac, pP8ng va sau !Toi c6 don !... Nhu ldi vong, song xao,Va hoi th&d8 cho toi mai the !T6i co dcm !„. nhung den gan met k6,Khi de'n gan bd nudc phfi vom cay„.

Ttr dinh cao, kh6i]g khi da ngri'ng lay ;Ldi su5i d8i, k8 n6i chiau im Icing ;Yen tlnh I]ghe t6i, toi i]ghe hy vQng.Ngh6 c6 vuon trong bbr]g t5i than tien,Va vanh trang dieu tra vtr.a nh6 lenSoi den gifra an tang dc>ijg su6i tat...Soi den an tang t6i khong dam gap,D6n ben trol]g n6p fi ci'ia t`inh yeu,Khdng cd gi len kh6i n6i em chi6u„.K8 da thjt dem ng6 ldi yeu men.Giongtuo.i mat run theo di6u u.dc nguyen;Dudng nhu dem, vtra ti`ong gid. d6i lira,Vi ray run dai diendtrng tram mo86ng 16a vdi v6 im lim canh vat.

N6i em diu sau lfra ngay s5ng sot,Sii'c manh lui v§ hang rquc tinh thuro.ng,Cdn chtit n`6ng nan, met m6i, day vu.o'ng,Va trlu nang du6`i kho tang vo gidMa ky niem nhuom pha hang mo da,Khi6n quy§n uy sul]g sii`6ng\nga tren vang,Du6i ra, tan di, mat h6{ mtia mang,Va lim gifra giac mo chiau cai bi6n.

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VALERY Fragments du « Norcisse »

Quelle perte en soi-meme offre un si calme lieu!L'ame jusqu'a peri`r, s'y penche pour un DieuQu'elle demande a l'onde, onde d6serte, et digneSur son lustre, du lisse effacement d'un cygne. .

A cette onde jamais me burent les troupeaux !D'autres, ici perdus, lrouveraient le repos,Et dams la sombre terre un clail. tombeau qui s'ouvre...Mais ce n'est pas le calme, li61as ! que j'y d6couvre !

Quand 1'opaque delice oil dort cette clarteCede a mom corps l'horreur du feuillage ecarte,Alors, vainqueur de l'ombre, 6 mon corps tyrannique,Repoussant aux forets leur epaisseur panidue,Tu regrettes bient6t leur eternelle nuit IPoui` `l'inquiet Narcisse, a n'est ici qu'ennui !Tout m'appelle et m'enchaine a la cbair lumineuseQue m'oppose des eaux la paix vertigitieuse !

Que je deplor`e ton 6clat fatal et pur,Si mollement de moi fontaine environn6e,OIL puiserent mes yeux dams un mortel azurLes yeux memes et noirs de leur ame etonnee.

Profondeur, profondeur,,songes c|ui me voyez,Comme ils verraient une autre vie,'

I)ites, ne suis-je pas celui que vous croyez,Vo[re corps vous fait-il envie ?

Cessez, sombres esprits, cet ouvrage anxieuxQui se fail dams 1'ame qui veille ;

Ne cherchez pas en vous, n'allez surprendre aux cieuxLe lmlheur d'etre une merveille :

Ti`ouvez dams la fontaine un corps delicieux.„

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Ben Su6i HOA TudNG DUNG

Oi chim dam, hi8n clang mien yen t¥nh !Linh h6n nghieng, hfiy hoai, tdi Than Linh,Ma nii van ctlng gidng nudc long lanhNet md x6a canh thi6n nga li phang...

Bay thi'i vat ch&ng men tim lan song !K6 1ac loai bat gap n6i binh an,Bat tham u, m`6 tucri sang m6. clang. .Nhung ch&ng phai ni6m em t6i kham pha !Khi khoai lac due md tia sang ngdDanh thaa toi n6i sg r6 vdm ccqy,Thing dem den, 6i than th8 quy6n oai,Day lui v6 ram day rtmg run khi6p,Nguof s€ ti6c bang dem md b^dt di?t !Vdi ke lo au, su6i gQn bu`6n phi6n !Tat ca gQi keu, da thit tinh tuy6nNur6c binh lang h6n me dan tru.dc mcit !

T6i than van chng anh ngdi khe khat,Su6i phfi vay m6m mai b&i ngurdi t6i,Nor mat t6i tim giti.a sac xanh trdiMat den t6i cfia linh h`6n b5 ng6'.

Oi clang mong, lan nu.dc sau soi t6.Ngam nhin t6i nhu ai khac lc? lting,Phai chcing. t6i ina ngudi vali ch6' mong,Than the ay cd lam ngu.6'i ganh ty ?Hai h`6n bu6n, ngdrng c6ng trinh lo nghIDtrng Kay men trong thao lhtrc tarn h`6n ;Ddrng ki8m tim, don bat gii~ra trdi suongDi6u tai hQa, bi6n minh men ky vat :Tim trong su6i m¢]t thaii hinh du.dng mat...

VALERY

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Fragmentsdu « Norcisse »'

Pienant a vos regflrds cette parfaite prole,Du monsti-e de s'aimer faites-vous un captif ;Dams les errants filets de vos longs Oils de soieSon gracieux 6clat vous retienne pensif ;

Mais ne vous flattez pas de le cl)anger d'empire.Ce cristal est son vrai s6jour ;Les efforts memes de l'amour

Ne le sauraient de l'onde extraire qu'il n'expire...

PIRE.

Fire ?,,,

Quelqu'un redit p[.re... 0 moqueur !Echo lointaine est prompte a rendre son oracle !De son rire enchant6. 1e roc brise mom cceur.

Et le silence, par miracleCesse !. . parle, rellait, sur la face des eaux...Fire ?...

Pire destin !... vous le dites, roseaux,

Qui reprites des vents rna plainte vagabonde I \Antres, qui me rendez mon ame plus profonde,Vous renflez de voti.e ombre une voix qui se meurt...Vous me le, murmurez, ramures !... 0 rumeurDechirante, et docile aux souffles sans figure,Votre or leger s'agite, et joue avec 1'augure...Tout.se lnele de moi, brutes divinites !Mes secrets dams les airs sonnent ebruites,Le roc Tit ; l'arbre pleure ; et par sa voix charmante,Je ne puis jusqu'aux cieux que je ne me lamenteD'appartenir sans force a d'6ternels attralts !Helas ! entre les bl`as qui naissent des forets,

Ban Bb Su6iHOA TIJdNC DUNG'r

Tru6.c tia nhin, nan gift mi6ng m`6i ngon,Bat quai vat tv yeu m}nh ttl ham ;Trong ludi lang thang mi dai to nhungV6 tuoi sang yeu ki6u lam suy tu&ng ;

Dtmg tqu phu d8i thay mien sinh tru&ng.Kh6i guong lrong : noi trti ngu muon ddt ;Nhfrng c6 gang dtl bfing tinh yeu cbuongKhong gan tri. song nudc, kh6i tan phai...

PHAI.

Tan phai ?Ai ch6 ri6u : tan phai I

Ldi tien trj, trao d6ng vQng xa xoi !Cudi hoan lac, da lam tim clap v5,Va im lang, bang dung, do ph6p la,86ng dung ngti'ng I.„ vang day gidra trdi 6m,..Phai ?...

Ki6p tan phai L. Nguo'i bao, lau m6m,Ghi trong gid ldi than bu`6n phieu lang iHang, trao lai linh h6n toi sau than,Trol]g dem den, vans ti6ng ndi im d`an...Va lacanhthfithi giong dau thuong, `Cbiu hoi thd mcrn man kh6ng hinh ding.Vda:rgo]nagyt:i:'e:Sdnu,dbdofn:h]:£hbft8hua:|9ng.

Di6u antang ti6t lo gifra kh6ng trui]g,Cayla khdc ; da cudi ; ldi say damVuon den tan ttrng trdi, toi than vanDa thuoc v6 strc keo niu thienthau !Oi ! trong lay sinh ttr gifra rtrng sau,

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VALERY

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Fragments du «Norciss®»

Une tendre lueur d'heure ambigue ex3ste...La, d'un reste dujoul., se forme unfiance,Nu, sur la place pale oil m'attire l'eau triste,D6licieux demon desirable et glace !

Te voici, mon doux corps de lune et de rosee,0 forme obeissante a mes vceux opposee !Qu'ils sont beaux, de mes brasles dons vastes ei vains !Mes lentes mains. dams l'or adorable se lassentD'appeler ce captif que les feuilles enlacent ;Mom cceur jette aux echos l'eclat des noms divins !

Mais que ta bouche est belle en ce muet blaspheme !0 semblable !... Et pourtant plus parfait que moi-memeEphemere immortel, si clair devant mes yeux,Pales membres de perle, et ces cheveux soyeux,Faut-il qu'd peine aimes, l'ombre les obscurcisse,Et que la nuit d6ja nous divise, 6 Narcisse.Et glisse entre nous deux le fer qui coupe un fruit !Qu'as-[u ?

Ma plainte meme est funeste ?.„

Le bruitDu souffle que j'enseigne a tes levres, mon double,Sur la limpide lame afait courir un trouble !.„Tu trembles !... Mais ces mots que j'expire a genouxNe sont pourtant qu'une ame hesitante e'ntre nous.Entre ce front sipur et rna lourde memoire...Je suis si pres detoi que je pourrais te boire,0 visage !... Ma soif est un esclave nu...

Jusqu'a ce temps charmant je m'etais inconnu,Etjene savais pas me cherir et me joindre !Mais te voir, chef esclave, ob6ir a la moindre

Ben 86 Su6i HOAi+u6NG DUNG

Anh m6m mai phtit mo h`6 hi¢n hfru...Thanh trong nang chi6u vu.ong, hlnh yeu dau,LO tram tru6ng, tren lan nude diu dura,Quai vat ngQt ngao bang gia udc mo !

La ngucri day, bang suong trang k6t dgng,Oi hinh the chiu theo ni6m udc vQng !Di6m ki§u cliua, nang khi6u canh lay clang !Ban tay em, met m6i giti.a to vangN6i keu gpi k6 Iuu cam, la niu ;Trao ldi vQng dnh ngdi ten ao di¢u !

M6i tuori xinh, ldi lang rna nin cam !Hoan my hon ta, 6i k6 tuong d`6ng.Ke bat diet mong manh va sing r6,Than tai nhat ngoctrai, dan 6ng a,Vdra thuong yen, bang t6i d6 nhda phai,Va den md btia de'n r6 chia hai,Len vao gitia lan dao phan trai mgng !Nguoi sao the?

Ldi than bu`6n ?Ti8ng d¢n8

Cfia lan hot , h6a th8, truy§n m6i ngucyi,Tren gidng trong lam van duo ggn dai !...Nguo.i run ray i... Nhfrng lcri ta than th&Ghl la chtit linh h`6n clang lu6'ng lquGifra tram tinh kh6i, ky ti.c nang n§„.Gan nguoi sao ! ta c6 the 6m ghi...N6i khao khat : tram tru`6ng ten no I?...

Ta ch&ng bi8t. den gid nay di6m 1¢,Chang yeu chi6u, k6t hqp vdi than ta!Nhung nhin nguof, Oi no 1¢, ton thd

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VALERY

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Fragments du «Narcisse»

Des ombres dams mom ccour se fuyant a regret,Voir sur mom front l'orage et les feux d'un secret,Voir, 6 merveille, voir ! rna bouche nuanceeTrahir... peindre sur 1'onde une fleur de pens6e.Et quels ev6nements etinceler dams l'ceil !

J'y trouve un tel tresor d'impuissance et d'orgueilQue nulle vierge enfant 6cbapp6e au satyre.Nulle ! aux fuites habiles, aux chutes sans emoi,Nulle des nymph'es. nulle amie, ne m'attireComme tH fais sur l'onde, in6puisable Moi !...

Ban 8® Su6i HOA TudNG DUNG

Ttrng hinh bang trong tim ta tr6n lan,Nhin tren tr&n, gi6 mLra niem bi an,Oi ky quan, nhin moi d6i hinh dung...Phac ve bang hoa tu tu&ng tren dong,Va bi8n tu.gng nao ngdi trong day mat !

Tfl tim dd mat kho tang bat lqucKh6ng nfr trinh nao, thoat kh6i than linh,Nhd tr6n chay nhanh, roi nga im lim,Khong trinh nfr, co ban nao, 6m `vitTren lan nudc nnu nguro.i, Ta bat tuye[ !„.

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MuC LUG

L'automneMtia thuLe souvenii.Kti niemlschiaTi en bat bi%nSoleil couchantchiau tdPulsque j'al mis rna lei]reVl ta da ke m6iCe qu'on entend sur la montagneLdi ugng dau nonLa nuit de Mat-B6m thdng N&m

LucieTI-inh mcor

Chanson d'automneTrim caArietteDo&n ca ,Solei[s couchantsHochg h6nLe ciel est par-dessus le toil..Nan tr&i tren tndiNeuermoreKh6ng bao gid n~uraLe bateau iureThurfen sap

Quatrain86n cauSensation

Cam g,.dcLa colline

Ng9n deiOdelelte

Dodn caLe jardin mouill6

Mua uur&n

IJc,zur

XanhAppari,ionHiBn hienUn matinMat bu`oi sangHal'monie du soirChieeu hQa di¢uLe rlambeau i]ii]antLt9ra thiengLa chevelureMdi t6cLe cggne

Thien NgaOctobre

Thing murbiRuine du coeurBi6u tanLe.s pas

Nh~uiig budc chchFragments du «Narcisse.»

Ben bar su6i

MAI T6C, NGUVEN BAN PHAP VAN

BAN VIE:T HOA TU'6.NG DUNG, HiNH

BiA HOA TU.6'NG DU+NG TRiNH BAY

IN XONG TAI SAIGON THANG BA

NAM MOT NGAN CHIN TRAM SAU

MU'O.I BA NGOAI NHti'NG BAN

THU'0'NG a(`)N IN TIIFjM NiM MU.O'I

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NHO'NG BAN Yf;U THO.

BAN DAC BIET

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Trang D6ng Chfr in sdi Xin doc la

7 10 Beaiidelaire Baudelaire20 1 renait renait20 5 tor.ents torrents

de la vie de vie22 13 la mousse la mousse a

pour nouscorubant Pc°ouurrbna°nis26 1329 4 T6a ttr T6a tu29 8 day nhin mat chim

13o 2.5 6pats ep.ars31 15 r`e r6n95 121± Va \Tao

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