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VOL. 3, N 0 2 18 FÉVRIER 2015 MENSUEL AGRICOLE Centre-du-Québec Chaudière-Appalaches Estrie MAURICE GAGNON ENBREF INNOVATION Un rendez-vous à ne pas manquer PAGE 2 CHAUDIÈRE APPALACHES Réjean Leclerc, mentor émérite PAGE 4 ÉDITORIAL Développement régional : soyons vigilants PAGE 7 CENTRE DUQUÉBEC L’agriculture, d’un diplôme à l’autre PAGE 9 HANI FERLAND TRAVERSER LA CRISE GRÂCE À LA TRANSFORMATION PAGE 2 BANQUE DE TERRES L’amour est dans le Val PAGE 3 CHRONIQUE GESTION Lait bio : défis et opportunités PAGE 12

BANQUE DE TERRES ENBREF L’amour est dans le Val€¦ · VOL. 3, N0 2 ! 18 FÉVRIER 2015 MENSUEL AGRICOLE Centre-du-Québec Chaudière-Appalaches Estrie MAURICE GAGNON ENBREF INNOVATION

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  • VOL. 3, N0 2 – 18 FÉVRIER 2015MENSUEL AGRICOLE

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    ENBREFINNOVATIONUn rendez-vousà ne pas manquerPAGE 2

    CHAUDIÈRE-APPALACHESRéjean Leclerc,mentor éméritePAGE 4

    ÉDITORIALDéveloppement régional :soyons vigilantsPAGE 7

    CENTRE-DU-QUÉBECL’agriculture, d’un diplômeà l’autrePAGE 9

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    TRAVERSER LA CRISE GRÂCEÀ LA TRANSFORMATION

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    BANQUE DE TERRES

    L’amour est dans le ValPAGE 3

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  • 2 LA TERRE DE CHEZ NOUS EN RÉGION | Centre-du-Québec, Chaudière-Appalaches, Estrie | 18 février 2015

    ACTUALITÉ

    Traverser la crise grâce à la transformationCHAUDIÈRE-APPALACHES

    MAURICE GAGNONCollaboration spéciale

    CAP-SAINT-IGNACE — À la fin de l’année 2002,les propriétaires de la Ferme de Ladurantaye,de Cap-Saint-Ignace, ont abandonné la pro-duction porcine qu’ils exploitaient en paral-lèle avec celle de bœufs charolais. Peu detemps après, la crise de la vache folle, dont lepremier cas est apparu au Canada le20 mai 2003 en Alberta, a fait tomber les prixdu bœuf. Ils ont donc décidé de convertir leurancienne porcherie en boucherie et d’orienterdavantage leurs activités vers la transforma-tion. Encore aujourd’hui, ils en récoltent lesbénéfices.

    « On a décidé de s’en aller vers la vente audétail pour ne plus dépendre des marchés »,lance Christian de Ladurantaye depuis la sallede coupe de la boucherie. L’entreprisedécoupe sa propre viande et offre le service àune soixantaine d’autres producteurs de l’Est-du-Québec, autant dans le bœuf que dansl’agneau, le chevreau, le bison, le cerf rouge, lewapiti, le cheval, le porc et le sanglier. Il s’agitessentiellement de producteurs qui veulentdétailler leur viande auprès des épiceries, desrestaurants ou même des hôpitaux et des rési-dences pour personnes âgées. La presquetotalité des bêtes est abattue à l’abattoir Pou-liot, de Saint-Henri-de-Lévis.

    « On fait beaucoup de fumage aussi »,ajoute M. de Ladurantaye. L’entreprise, moti-vée par la concurrence, a fumé 45 tonnes debacon, de jambon, de smoked-meat etd’autres viandes pour elle et ses clients l’an

    passé. En 10 ans, 4 agrandissements ont étéapportés à la boucherie, à laquelle deschambres froides et des espaces de transfor-mation ont été ajoutés.

    Réduire le troupeau« Au fil des ans, on a réduit le troupeau debœufs », mentionne l’agriculteur. Il compteenviron 80 têtes de Charolais pur-sang, dont30 vaches. « Il y a 7 ou 8 ans, on possédait350 têtes », ajoute le producteur. Depuis 2008,M. de Ladurantaye achète en moyenne 75 car-casses de bœuf par année pour transforma-tion auprès de 4 ou 5 autres producteurs quiutilisent sensiblement le même type d’ali-mentation. « C’est l’alimentation qui donne legoût de la viande », dit-il. La Ferme de Ladu-rantaye produit surtout de la viande maigre,celle qui est la plus recherchée par les consom-mateurs. En diminuant son cheptel, l’exploita-tion s’est retrouvée avec un surplus de foinqu’elle exporte vers les États-Unis pour ali-menter les chevaux. « On vend 15 000 à20 000 balles de première coupe par année.La deuxième coupe est réservée pour notretroupeau », explique M. de Ladurantaye.

    Les affaires roulent bienLes affaires vont bien pour l’entreprise.Christian de Ladurantaye évalue à 500, envi-ron, le nombre de carcasses qui passe par laboucherie chaque année. « Depuis 2004, avecla boucherie, le chiffre d’affaires a été multi-plié par 5 pour atteindre 900 000 $. Si cen’était de ça, on aurait fermé », dit-il. La bou-cherie accueille de 100 à 125 clients parsemaine. Des produits sont aussi vendus danstrois points de vente à Cap-Saint-Ignace, àMontmagny et à Saint-Pierre-de-la-Rivière-

    du-Sud. On retrouve sur les tablettes le bœufcharolais, 20 variétés de saucisses et unegamme de charcuteries fumées et de pâtésproduits sur place.En diminuant le troupeau pour donner plusde place à la vente de produits transformés,l’entreprise est moins vulnérable en périodede bas prix à la ferme. Christian de Laduran-taye est fier aussi de mentionner que l’en-

    semble des transformations a été fait sanssubventions, sauf pour l’achat de certainesmachineries.

    La Ferme de Ladurantaye est une exploita-tion familiale formée des parents, André etMadeleine, et de leurs deux fils, Christian etJean, respectivement papas de quatre et detrois filles. L’entreprise fournit du travail àsept personnes, neuf en été.

    Vous innovez?Un événement à ne pas manquer!Les 3 et 4 mars prochains, producteursagricoles, transformateursalimentaires, chercheurs etintervenants se rassembleront à LaPocatière pour discuter d’innovationet faire du réseautage d’affaires.

    Le Rendez-vous de l’innovation bioalimen-taire au Bas-Saint-Laurent sera consacré àl’innovation et permettra la rencontre entreles entrepreneurs et les ressources profes-sionnelles ainsi que le partage d’informa-tions. Cet événement d’envergure donnera lapossibilité de faire connaître les produits, leséquipements et les nouveaux procédés tech-nologiques issus des différents centres de

    recherche de la région bas-laurentienne, ainsique de favoriser le maillage entre les entre-prises et le développement de partenariatsd’affaires.

    De plus, l’événement mettra au premierplan des entrepreneurs de la scène régionale,

    tels que la Fromagerie Le Mouton Blanc à LaPocatière, Les Herbes salées du Bas-du-Fleuve à Sainte-Flavie, et le Domaine Acer àAuclair, qui ont su innover et se développerde façon remarquable et dont le succès estnotable.

    La visite de plusieurs centres de rechercherégionaux, dont Biopterre, Solutions Novika,Optech, le Centre de développement bioali-mentaire du Québec (CDBQ) et le Centred’expertise en production ovine du Québec(CEPOQ), permettra de renforcer la culturescientifique et de contribuer au développe-ment d’une culture entrepreneuriale et inno-vante. Cet événement se tiendra sous lacoprésidence de Pierre Talbot, vice-présidentInnovation, recherche et développement àPremier Tech, de Rivière-du-Loup, etVallier Robert, président du Domaine Acer àAuclair. Pour obtenir plus d’informationet pour vous inscrire, consultez lewww.rendezvousbioalimentaire.ca.

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    Christian de Ladurantaye en compagnie de son père, André, dans la boucherie où l’onretrouve une grande variété de produits.

  • LA TERRE DE CHEZ NOUS EN RÉGION | Centre-du-Québec, Chaudière-Appalaches, Estrie | 18 février 2015 3

    Banque de terres : l’amour est dans le Val?ESTRIE

    EVE BONINCollaboration spéciale

    WINDSOR — La municipalité régionale decomté (MRC) et le Centre local de développe-ment (CLD) Val-Saint-François ont tenu en find’année des brunchs-conférences pour infor-mer les agriculteurs des nouveaux servicesofferts. Le 22 novembre dernier, ils étaientune vingtaine à s’être déplacés à la Poudrièrede Windsor pour en apprendre un peu plussur le projet Banque de terres, une assistancemodeste en comparaison du vif intérêt mani-festé dans la MRC depuis le lancement decette initiative.

    Invités pour une première fois au début del’été 2014 à en apprendre davantage sur laBanque de terres, les propriétaires terriens etles jeunes agriculteurs de la région conti-nuent de s’inscrire à ce service de jumelage àun rythme soutenu, selon Mélissa Nadeau,chargée de projet en agriculture au CLD Val-Saint-François. Aux brunchs-conférencess’ajoutent des visites d’écoles, de centres de

    formation en agriculture et d’événementstels que le Rendez-vous de la relève agricolede Racine, pour informer et ainsi multiplierles jumelages prometteurs.

    Sur ce plan, Mélissa Nadeau explique queles premières ententes à se dessiner dans laMRC ratissent large. « On a des ententes delocation de terres pour un jeune agriculteurqui cherchait à agrandir sa superficie deculture, mais aussi une entente de partenariatd’affaires pour une nouvelle entreprise detransformation alimentaire intéressée à s’éta-blir ici. Des gens de tous les types de produc-tion manifestent leur intérêt. »

    Un match parfait?On parle aussi bien entendu de transfertd’entreprises, comme c’est le cas pour l’api-culteur Alain Péricard, qui semble avoirtrouvé le candidat idéal pour prendre larelève de son exploitation agricole; un« match parfait » qu’il doit sans doute en par-tie à l’excellente intuition qu’il attribue àMélissa Nadeau. Celle-ci reconnaît avoir faitun bon jumelage : « Je dis toujours quel’amour est dans le Val; ça a cliqué solideentre ces deux-là! Je m’attends à ce qu’on

    puisse commencer un début de transfert pro-gressif au printemps 2015. »

    C’est précisément dans le modèle d’asso-ciation que M. Péricard compte trouver uneexpertise et des conseils au CLD Val-Saint-François. Après avoir élaboré des méthodesde production qui maximisent les rende-ments dans sa ferme de Richmond où il élèveles abeilles, mais cultive également deschampignons, des plantes médicinales et lesproduits de l’érable, il se sentait prêt à enta-mer une démarche de transfert. « Le plus tardsera le mieux, mais je préfère y penseravant. » Les méthodes qu’il a développées enapiculture nécessitant un apprentissage plu-tôt long, il se réjouit de pouvoir amorcer unpartenariat avec un jeune agriculteur quisemble en effet partager sa vision.

    « Comme travail de session à l’Institut detechnologie agroalimentaire, Sam avait lemandat de définir son exploitation idéale. Ilvient d’une famille de producteurs laitiers.On lui a offert d’en prendre la relève et ça nel’intéressait pas. Ce qu’il a conçu pour ce tra-vail est presque un copier-coller de notreexploitation. Et en discutant avec lui, ons’aperçoit qu’on partage un certain nombre

    de valeurs. On est allés bûcher et on a puconstater qu’on était capables de travaillerensemble; ça s’est très bien passé. Il a beau-coup aimé l’endroit et je veux lui laisserassez rapidement la possibilité de prendredes initiatives. »

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    Mélissa Nadeau, du CLD Val-Saint-François,lors d’un brunch-conférence sur la Banquede terres à la Poudrière de Windsor.

  • 4 LA TERRE DE CHEZ NOUS EN RÉGION | Centre-du-Québec, Chaudière-Appalaches, Estrie | 18 février 2015

    Réjean Leclerc, un mentor pourla relève agricoleCHAUDIÈRE-APPALACHES

    LOUISE THÉRIAULTCollaboration spéciale

    La Fondation Audrey-Lehoux a tenu à hono-rer Réjean Leclerc, de Saint-Isidore, pourl’implication exceptionnelle qu’il a démon-trée tout au long de sa carrière auprès de lajeunesse agricole de la région de laChaudière-Appalaches. M. Leclerc a reçu sonprix lors de la soirée reconnaissance de laFondation, en novembre dernier.

    Une quinzaine de jeunes s’attroupentautour de Réjean Leclerc. Ils l’écoutent avecgrande attention leur expliquer l’art de pré-senter une génisse pour un jugement. Cettescène se répète depuis de nombreusesannées. Qu’il s’agisse d’animer différents ate-liers sur l’un ou l’autre des aspects de l’éle-vage, de juger des concours d’expertise ou,d’accueillir des stagiaires, c’est un devoir

    d’encourager la relève, croit M. Leclerc. Pen-dant de longues années, ce sont aussi dejeunes hockeyeurs que leur entraîneur amotivés. « J’ai beaucoup de plaisir à côtoyerles jeunes et à les encourager. »

    Réjean Leclerc porte de nombreux cha-peaux. Agronome, il a fait sa carrière chezShurgain comme représentant et superviseurdes ventes avec l’équipe Lactech, spécialiséedans l’alimentation des ruminants. À laretraite depuis mai dernier, il est aujourd’huiconsultant presque à temps plein pour sonex-employeur. Il est aussi commerçant d’ani-maux, juge officiel Holstein depuis 1994 etproducteur laitier. Il y a un an, il a acquis avecson fils Michaël la Ferme L. Bouffard inc., deSaint-Isidore, qui compte une soixantaine devaches. Avec sa conjointe Hélène Pelchat, il aexploité durant de nombreuses années laferme d’élevage Arolene. Le troupeau, quiappartient aujourd’hui à Hélène et à leur filsaîné Camil, se compose majoritairement deHolstein et de quelques Jersey, dont

    12 vaches qui sont classées excellentes et25 très bonnes.

    Réjean Leclerc compte aussi au nombredes membres fondateurs de l’exposition agri-cole de Saint-Isidore, où il a été secrétaire etmembre du bureau de direction pendantplus de 20 ans. « Lorsqu’on aime ce qu’on fait,qu’on est à l’aise et qu’on a du plaisir, on atoujours l’impression d’être en vacances »,fait-il valoir.

    « On ne peut empêcher un jeune derêver »Du temps, il en trouve toujours pour répondreaux demandes qu’on lui adresse pour aider larelève. « Il faut mettre les jeunes dans uncadre qui leur permet de rêver, sans imposerses propres ambitions. »

    Pour lui, la formation de la relève est capi-tale et il est essentiel que le jeune ait lachance d’aller voir ailleurs afin de se trouverdes modèles et d’être en mesure de se forger

    des opinions éclairées. Il ne tarit d’ailleurs pasd’éloges envers les participants à la Classiquedes Jeunes ruraux qui se tient chaque annéedans le cadre de l’Expo provinciale Montma-gny. « C’est de toute beauté de voir plus de200 jeunes leaders se regrouper pendant3 jours pour les différentes activités de cetévénement. Ils organisent tout de façon auto-nome, ils sont motivés et ils acquièrent desconnaissances qu’ils retransmettent par lasuite. La passion, c’est important. C’est decette façon que les jeunes se responsabi-lisent », affirme-t-il.

    Réjean Leclerc n’aime pas se mettre àl’avant-scène. « Lors de la soirée reconnais-sance, on aurait pu être à la queue leu leupour recevoir le prix que j’ai obtenu »,mentionne-t-il. Le lauréat préfère de loin par-ler de la relève ou de toutes ces sommitésmondiales en élevage que le Québec recèleet dont les médias ne font pas assez état,déplore-t-il.

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    De nombreux jeunes profitent des conseils de Réjean Leclerc sur l’art de présenter unegénisse lors des jugements d’expositions agricoles, comme ici. En d’autres occasions, il leurfournit des trucs sur la tonte de présentation ou l’élevage des génisses.

  • LA TERRE DE CHEZ NOUS EN RÉGION | Centre-du-Québec, Chaudière-Appalaches, Estrie | 18 février 2015 5

    ÉDITORIAL

    POUR NOUS JOINDRE 555, boul. Roland-Therrien, bureau 100, Longueuil (Québec) J4H 3Y9 1 800 528-3773

    DIRECTEURAndré Savard

    CHEF DE PUPITREcahiers spéciaux et régionauxRichelle Fortin

    DIRECTRICE DE PRODUCTIONBrigit BujnowskiImpression : Imprimerie Transmag

    ÉDITEURL’Union des producteurs agricoles

    La Terre de chez nous en région est constituée de six suppléments de nouvelles régionales livrés mensuellement aux abonnés de La Terre de chez nous.Les territoires sont répartis ainsi : 1. Abitibi-Témiscamingue et Outaouais-Laurentides 2. Lanaudière et Mauricie 3. Centre-du-Québec, Estrie et Chaudière-Appalaches4. Montérégie 5. Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine et Bas-Saint-Laurent 6. Saguenay–Lac-Saint-Jean, Capitale-Nationale et Côte-Nord.

    PUBLICITÉ : TC MEDIA 418 840-1472

    TRCP

    ISSN 2368-2361

    Les accomodements raisonnablesen agriculture

    Ces dernières semaines, le projet de construction d’unenouvelle porcherie à Saint-Alfred, dans la municipalitérégionale de comté de Robert-Cliche, a fait jaser. Des pro-ducteurs honnêtes ont entrepris toutes les démarchesnécessaires et ont respecté toutes les étapes, exigences etrègles en vigueur. Et nous savons, en tant que producteurs,à quel point celles-ci sont nombreuses.

    Malgré cela, un groupe de citoyens souhaitait s’opposerà ce projet de porcherie de 2 000 porcs en zone agricoledynamique. Pétition, sorties médiatiques, séancespubliques, distribution de tracts contenant plusieursdemi-vérités, bref, la poutine habituelle lorsqu’un groupedécide de s’opposer à un projet.

    Jusqu’à un certain point, je peux comprendre les préoc-cupations de ces citoyens. De plus, comprenons-nous bien :je respecte leur droit d’exprimer leurs inquiétudes. Là où j’aiplus de misère, c’est quand je constate que le sensationna-lisme et l’alarmisme ont l’air de prendre le dessus.

    Le projet a finalement reçu l’aval de la municipalité, sousla condition que certaines mesures d’atténuation soientmises en place : haies brise-vent, équipement pour réduire

    la consommation d’eau, toiture sur la fosse, etc. Malgré ces mesures,certains citoyens restent insatisfaits, ce que je déplore.

    Je suis surpris de la longévité de cette psychose envers les porche-ries, malgré le fait qu’on a dénombré très peu de projets de ce genreen Chaudière-Appalaches au cours des 15 dernières années. Durantcette période, nos pratiques se sont améliorées pour être plus respec-tueuses de l’environnement et du voisinage. À ce sujet, rappelonsque la qualité de l’eau de l’immense majorité des cours d’eau de larégion s’est grandement améliorée depuis.

    Oui, il est vrai que l’agriculture peut éveiller l’ouïe et l’odorat deceux qui vivent à proximité. Cependant, et je continuerai toujours àle revendiquer, la zone agricole doit servir prioritairement aux usagesagricoles. Si certains décident d’habiter en zone agricole, ils doiventconsidérer la possibilité de devoir cohabiter avec de nouvelles fermes.

    En effet, c’est seulement à la campagne que nous pouvons faire del’agriculture. Rappelons que cette dernière contribue à l’occupationdynamique du territoire et au maintien d’un paysage où il fait bonvivre. Nous sommes prêts à partager la campagne avec les autresrésidents, mais ceux-ci doivent être prêts à nous laisser faire de l’agri-culture, l’usage premier pour lequel la zone agricole a été désignéeainsi.

    Notre première source de revenus à nous, producteurs, c’est lazone agricole. Toujours dans le but de la protéger, une réflexion s’im-pose : jusqu’où devons-nous aller pour accueillir de bonne foi les nou-veaux citoyens qui souhaitent s’y établir? En agriculture comme ensociété, certains accommodements sont raisonnables, d’autres ne lesont pas.

    PAUL DOYONPRÉSIDENT, UPADE LA CHAUDIÈRE-APPALACHES

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    DORCHESTER

    Brunch annueldu syndicat localLe dimanche 25 janvier dernier a eu lieu lebrunch annuel du Syndicat de l’UPA de Dor-chester à Saint-Anselme. Il s’agissait d’uneactivité qui cadrait avec la démarche À larencontre des producteurs.

    Pour l’occasion, les administrateurs duSyndicat ont invité Errol Duchaine, ex-animateur de La semaine verte à Radio-Canada, à présenter sa conférence Grandeuret misères de l’agriculture québécoise. Lespersonnes présentes ont pu constater queM. Duchaine a une véritable passion pourl’agriculture. Il a su mettre certaines chosesen perspective. Voici un résumé de sa confé-rence. Même si l’humain habite la terredepuis environ 4 millions d’années, il pra-tique l’agriculture depuis seulement

    12 000 ans, avec le début de la sédentarisa-tion. C’est au XXe siècle que la nourriture estdevenue une marchandise et c’est en 1946que l’on a entendu parler pour la premièrefois d’« agrobusiness ». Surtout dans les der-nières décennies, l’agriculture québécoise,comme partout ailleurs dans le monde, aconnu un essor incroyable. Nos agriculteurssont devenus plus renseignés, plus efficaceset plus productifs dans la pratique de leurmétier.

    Aujourd’hui, on estime qu’un producteurnourrit à lui seul environ 200 familles, mêmesi l’ensemble des agriculteurs ne représenteque 2 % de la population. C’est l’une des rai-sons pour lesquelles il ne faut pas négligerl’agriculture. En plus de cela, les producteursquébécois font face à plusieurs défis : climat,contexte économique difficile dans cer-taines productions, image parfois entachée,etc. Cependant, il ne faut surtout pas oubliernos atouts québécois. Parmi ceux-ci, onretrouve notre génétique laitière, notreagneau, notre sirop d’érable, notre veau de

    lait, nos fromages, notre porc et même notrelaitue. Tous ces produits québécois sontreconnus mondialement pour leur qualitéexceptionnelle. Les agriculteurs québécoispeuvent être fiers de cela.

    L’agriculture fait partie de l’histoire duQuébec. C’est elle qui a permis de garantirune présence sur l’ensemble du territoire

    québécois. Il ne faut pas non plus sous-estimer l’impact positif de l’agriculture sur larelative paix sociale que la Belle Province atoujours connu.

    Bref, l’agriculture est une richesse pour leQuébec et une activité essentielle au déve-loppement de ses régions. Il ne faut jamaisl’oublier!

  • 6 LA TERRE DE CHEZ NOUS EN RÉGION | Centre-du-Québec, Chaudière-Appalaches, Estrie | 18 février 2015

    40e édition de la SAAC

    Du 16 au 18 janvier a eu lieu la 40e édition dela Semaine de l’agriculture, de l’alimentationet de la consommation (SAAC). Organisé parles étudiants de la Faculté des sciences del’agriculture et de l’alimentation de l’Univer-sité Laval, l’événement qui s’est tenu auCentre de foires de Québec a attiré plus de20 000 visiteurs en 3 jours.

    Les Éleveurs de porcs des Deux Rives et LesÉleveurs de porcs du Québec ont encore unefois été au rendez-vous pour soutenir cettesuperbe initiative étudiante. En plus du tradi-tionnel appui offert dans la section Ferme, ily avait une nouveauté cette année : la pré-sence du camion de nourriture de rue Pasd’cochon dans mon salon.

    Plusieurs centaines de personnes ont doncpu faire une dégustation de produits du porc.Elles ont également pu repartir avec un petitcarnet de recettes. En terminant, soulignonsl’excellent travail de nos ambassadeurs de laproduction porcine. Ce sont sept éleveurs dela région qui ont répondu gentiment auxquestions des visiteurs.

    Veaux d’embouche :réservez le 3 marsLes deux syndicats de producteurs de bovinsen Chaudière-Appalaches s’associent pourorganiser une soirée d’information destinéeaux producteurs de veaux d’embouche. Cettesoirée aura lieu le mardi 3 mars prochain, auMotel La Différence à Sainte-Marie, à partirde 20 h. Deux sujets y seront abordés. Natha-lie Côté, de la Fédération des producteurs debovins du Québec, viendra y présenter saconférence Placez-vous dans la peau d’unacheteur de veaux. À l’aide de vidéos tour-nées dans un encan spécialisé, vous serezinvité à miser sur des lots de veaux d’em-bouche et à discuter avec un acheteur desraisons qui ont motivé la mise réelle. Il s’agitd’une conférence très interactive où les pro-ducteurs de veaux d’embouche pourront voirsous un autre angle les ventes de veaux dansles encans spécialisés.

    Ensuite, Denis Lehoux, de la Financièreagricole du Québec, viendra faire un état dela situation de l’assurance stabilisation desrevenus agricoles (ASRA) dans le veau d’em-bouche. Il se fera un plaisir de répondre àtoutes vos questions concernant ce dossier.

    Dans les prochains jours, tous les détails del’activité vous seront transmis par courrier.Nous vous y attendons en grand nombre. Auplaisir de vous y voir!

    Les fermes de petitetaille : présentes dansnotre milieu

    En Chaudière-Appalaches, ce sont 48,9 % desexploitations recensées par StatistiqueCanada (2011) qui ont des revenus agricolesde moins de 50 000 $ par année. Le pourcen-

    tage peut varier de 32,7 % à 69,7 % selon laMRC. Au Québec, le pourcentage moyen estde 41,8 %.

    Réunis pour une première fois le 13 janvierdernier, les représentants de ces entreprisesdans les conseils d’administration (CA) dessyndicats locaux ont eu l’occasion d’échangersur leurs diverses préoccupations. À la suitedes discussions, diverses pistes de travail ontété soulevées pour :◗ faire face à la problématique de finance-

    ment que ces exploitations rencontrentavec les banquiers;

    ◗ favoriser l’accès et la mise en valeur desterres agricoles;

    ◗ optimiser les regroupements pour la miseen marché ou l’utilisation de machinerie;

    ◗ promouvoir les différentes productionsdans le cadre d’activités diverses tellesque les Portes ouvertes de l’Union desproducteurs agricoles (UPA), les exposi-tions, les pique-niques, etc.;

    ◗ accueillir et informer les producteurs etproductrices concernés de leur place dansl’Union.

    L’ISLET

    Les administrateurs sedonnent rendez-vousLe dimanche 18 janvier, les administrateursdu Syndicat de l’UPA de L’Islet ont été conviésà un brunch. Le rendez-vous avait été donnéau Resto-bar Le National à Saint-Pamphile,qui appartient en copropriété à une adminis-tratrice du Syndicat depuis l’automne dernier.

    L’objectif d’un tel brunch était justementde permettre aux membres du CA d’ap-prendre à se connaître davantage et d’échan-ger entre eux pour mieux travailler enéquipe, le tout dans un autre contexte quecelui de réunions officielles. Rappelons quele syndicat local de L’Islet regroupe des pro-ducteurs en provenance de trois anciens syn-dicats de base.

    LOTBINIÈRE-NORD

    Plus d’une centaine depersonnes au brunchLe 25 janvier dernier, à Saint-Flavien, a eu lieule brunch-conférence À la rencontre de nosproducteurs du Syndicat de l’UPA deLotbinière-Nord. Quelque 115 convives sesont présentés. Bruno Soucy, producteur lai-tier, porcin et acéricole à Saint-Édouard-de-Lotbinière, élu Jeune agriculteur Élite en2014, était président d’honneur de l’événe-ment. Marcel Groleau, président de l’UPA,était également au rendez-vous.

    Une conférence de Georges Brossard, fon-dateur de l’insectarium de Montréal, estvenue compléter la journée. M. Brossard a faitprofiter l’auditoire de son expérienced’homme d’affaires et d’aventurier en faisantréférence à son passé de fils d’agriculteurs et

    à son amour des insectes. L’entomologiste afait découvrir aux gens une partie de sa col-lection d’insectes et d’autres bestioles.

    Les administrateurs du Syndicat de l’UPAde Lotbinière-Nord sont très contents qu’au-tant de membres aient répondu positive-ment à l’invitation. Disons qu’ils ont été bienrécompensés pour toute l’énergie et le tempsinvesti pour aller à la rencontre de leurs pro-ducteurs.

    APPALACHES

    Le Syndicat vaà la rencontre de sesmembres

    Les deux premières journées À la rencontredes producteurs, organisées par le Syndicatde l’UPA des Appalaches, se sont tenues le14 janvier à Disraeli et le 15 janvier à EastBroughton. Plus de 80 producteurs ontassisté à l’une des 2 rencontres qui inaugu-raient la démarche du Syndicat visant à serapprocher de ses membres.

    Marcel Groleau, membre du syndicat localdes Appalaches et président de l’UPA, a étéprésent aux deux rencontres pour entretenirles gens des dossiers chauds de leur union etrépondre aux diverses questions.

    M. Groleau a procédé à la mise à jour desformulaires d’adhésion uniques des entre-prises agricoles qu’il gère conjointement avecson frère. La région des Appalaches peutdonc se targuer d’avoir fait renouveler sonadhésion au président de l’UPA!

    À l’ordre du jour, une présentation sur l’éla-boration du Plan de développement de lazone agricole (PDZA) de la MRC des Appa-laches a été faite par Pierre Giguère, de laFédération de l’UPA de la Chaudière-Appalaches. Cette présentation a suscitébeaucoup d’intérêt et a permis aux représen-tants de la MRC de tâter le pouls des produc-

    teurs. Ensuite, Marie-Ève Turcotte a présentéle projet de Centre de développement agroa-limentaire des Appalaches. Celui-ci réuniraun incubateur d’entreprises agricoles et uncentre de transformation agroalimentaire.Rappelons que ce projet a été amorcé par lesyndicat local il y a près de deux ans et qu’ilest sur le point de prendre officiellementforme.

    Martin Larivière, coordinateur du RéseauAgriconseils de la Chaudière-Appalaches, estvenu conclure chacune des rencontres avecune présentation de l’offre de services duréseau dans la région.

    Le Syndicat de l’UPA des Appalaches esttrès heureux du succès de ces deux ren-contres : il s’agit d’une première expérienceappréciée et d’une formule à retenir.

    BEAUCE-SARTIGAN

    À la rencontre desacériculteurs de Saint-Jean-de-la-Lande

    Le 17 janvier, Bertrand et Régis Boutin, res-pectivement président du Syndicat de l’UPAde Beauce-Sartigan et représentant de l’acé-riculture, ont tenu une rencontre dans lecadre de la démarche À la rencontre des pro-ducteurs. Les acériculteurs de la municipalitéde Saint-Georges, secteur Saint-Jean-de-la-Lande, ont été invités à la cabane à sucre deRégis Boutin.

    Un peu plus de 20 agriculteurs se sontdéplacés. Ils ont été informés des avantagesreliés au statut de producteur et de membrede l’Union ainsi que des dernières nouvellesconcernant leur production. Le dossier de lataxation foncière a aussi fait l’objet desdiscussions.

    ROBERT-CLICHE

    La parole auxproducteursPour rencontrer les producteurs de son terri-toire, le Syndicat de l’UPA de Robert-Cliche aopté pour l’organisation d’un brunch danschaque municipalité. C’est dans cette optiqueque le premier brunch a eu lieu au RestaurantChez Dany à Saint-Victor, le jeudi 22 janvierdernier. Plus d’une trentaine de personnes yont pris part.

    Les sujets de ces rencontres sont libres.Cette formule invite les producteurs à poserles questions qui les préoccupent et à donnerleur opinion sur les sujets qui les concernent.À cette rencontre, les questions ont porté surl’abattoir, l’environnement, l’occupation duterritoire et le bien-être animal. C’était la pre-mière expérience du genre dans cette muni-cipalité et les participants ont bien appréciéla formule. Le Syndicat tiendra son prochainbrunch le 3 février pour les producteurs desmunicipalités de Beauceville et de Saint-Alfred.

    NOUVELLES SYNDICALES

    Le président de l’UPA, Marcel Groleau, a misà jour son dossier de producteur agricole.

  • LA TERRE DE CHEZ NOUS EN RÉGION | Centre-du-Québec, Chaudière-Appalaches, Estrie | 18 février 2015 7

    ÉDITORIAL

    Changements dans le développementrégional : soyons vigilants

    Espérons que le temps des Fêtes vous a apporté beau-coup de bonheur et de plaisir. Que 2015 soit une annéede réalisations!Profitant de la période de l’année la plus calme dans

    les activités de vos entreprises, les administratrices etadministrateurs de vos syndicats locaux solliciterontvotre participation à des activités ou frapperont à votreporte. Ils veulent connaître vos préoccupations etopinions à propos de votremétier et de l’Union qui vousreprésente. Cet exercice leur demande des efforts et dutemps, mais s’avère payant sur le plan de la satisfactionque procure le travail accompli.Alors, productrices et producteurs de l’Estrie, je solli-

    cite votre participation en grand nombre aux activitéset je vous demande de bien accueillir les représentantsde l’Union s’ils cognent à votre porte.À l’occasion de ces rencontres, vous recevrez un aide-

    mémoire plastifié au sujet de la réglementation routièreainsi qu’une clé USB regroupant quelques informations

    pourmieux connaître votre union. Ce sera aussi l’occasion demettre àjour votre dossier. Soyez bien à l’aise d’en profiter pour faire part devos attentes. Merci à l’avance pour votre collaboration.Dans un autre ordre d’idées, souhaitons que le gouvernement en

    place respecte ses engagements de considérer l’agriculture et l’agro-alimentaire comme un secteur important de création d’emplois et derichesse. Dans le cadre des réformes des programmes de la Financièreagricole duQuébec et à la Commission deprotection du territoire agri-cole du Québec (CPTAQ) qui s’en viennent, nous devons continuer àprotéger les revenus des productrices et producteurs et l’accessibilitéaux terres agricoles pour exercer notre profession.Dans plusieurs régions, dans la foulée de la disparition des confé-

    rences régionales des élus (CRÉ) et des centres locaux de développe-ment (CLD), on devra investir énormément d’énergie afin de trouver laformule faisant en sorte que l’argent disponible soit dépensé de façonoptimale. L’exercice sera-t-il profitable? Nous avons le devoir dedemeurer vigilants et présents auprès des MRC pour que l’agriculturesoit considérée au même titre que les autres secteurs économiques.Les MRC héritent de responsabilités supplémentaires, mais devront yfaire face avec des budgets réduits, ce qui rend l’objectif assez difficileà atteindre.L’Union, elle, continuera en 2015 à fournir les efforts nécessaires

    pour que les revenus des productrices et producteurs soient protégéset que l’agriculture et l’agroalimentaire soient reconnus comme unsecteur fort de l’économie du Québec.

    FRANÇOIS BOURASSAUPA-ESTRIE

  • 8 LA TERRE DE CHEZ NOUS EN RÉGION | Centre-du-Québec, Chaudière-Appalaches, Estrie | 18 février 2015

    Une agricultrice à la rencontre de ses sœurs de terreESTRIE

    MONIA GRENIERProductrice laitière de Wotton et présidentedu Syndicat local de l’UPA des Sources

    Dans le cadre de l’Année internationale del’agriculture familiale, j’ai eu la chance de par-ticiper avec Nancy Caron, une productrice duBas-Saint-Laurent, à un événement appeléDialogue entre paysannes organisé par Swis-said et l’Union suisse des paysannes et desfemmes rurales. Les autres agricultrices invi-tées venaient du Tchad, de la Birmanie et dela Colombie. Le but de cette expérience étaitde donner davantage de visibilité au travaildes paysannes dans le monde entier, de fairevaloir leurs droits et d’échanger sur les défisqu’elles doivent relever.

    Il en est ressorti qu’il est important de pré-server les structures familiales pour pouvoirvivre du travail de la terre. L’agriculture fami-liale joue un rôle de premier plan dans notrealimentation et il est essentiel d’exploiter lessols et les ressources de façon durable.

    Lors de nos visites, chaque paysanne a pré-senté sa ferme; nous avons échangé sur notrevie quotidienne à la ferme, l’importance des

    réseaux entre agricultrices, le partage destâches, l’accès à la propriété, la relève, la for-mation et la reconnaissance du travail agricole.Nous avions des préoccupations semblablesmalgré les grandes différences culturelles etl’écart certain entre pays riches et moins richesen matière de techniques agricoles.

    Dans tous les cantons où nous avons étéreçues, on nous a réservé un accueil extraordi-

    naire. Les paysannes étaient toujours habilléesen costume traditionnel et nous préparaientdes mets savoureux. Les enfants étaient sou-vent de la partie et nous présentaient desdanses et des musiques folkloriques.

    Particularités agricoles suissesNous avons visité plusieurs fermes, de Genèveà Zurich. Elles sont toutes très avant-gardistes

    en raison de leur machinerie et de leurs tech-niques culturales. Par exemple; nous avonspu constater que la machinerie est conçuepour éviter la compaction des sols. Lors del’ensilage d’herbe, la faucheuse est placée enavant du tracteur et l’autochargeuse est dis-posée derrière. De plus, pour contrer l’éro-sion, le sol n’est jamais laissé à nu en hiver. Legouvernement offre même des subventionspour aider les producteurs dans ce sens. Onsème du blé d’automne que l’on récolte enjuillet. Il n’y a aucune perte d’espace, tout estcultivé. Les maisons typiques sont souvent àmême l’étable.

    Nous avons aussi visité une fromagerie oùl’on fabrique le fromage gruyère. Les vachesqui produisent celui-ci ne mangent que dumaïs et de l’herbe non fermentés. L’hiver,elles ne consomment que du foin sec. Éton-nant! La plupart des producteurs vont porterleur lait eux-mêmes à la fromagerie de leurcanton.

    Enfin, lors de notre visite dans une fermede montagne, nous avons pu observer queles taures gestantes passent l’été dans leshauteurs. Le gouvernement subventionnemême les agriculteurs s’ils font pâturer enmontagne afin de préserver la beauté dupaysage (multifonctionnalité).

    NOUVELLES SYNDICALES

    Monia Grenier et Nancy Caron (au centre) lors de leur séjour en Suisse l’an dernier.

    Vous aimeriezrecevoir des stagiairesà la ferme?

    Le département de gestion et technologiesd’entreprise agricole du Cégep de Sher-brooke vous propose de recevoir en stagedes étudiants qui auront terminé leur 1re ouleur 2e année de formation. Ce stage d’unedurée minimale de huit semaines se dérou-lera du 1er juin au 14 août.

    L’objectif de celui-ci est d’une part de faci-liter l’intégration des étudiants au marché dutravail et d’autre part de développer les com-portements, les attitudes et aptitudesrequises pour exercer la profession d’agricul-teur. Notez que la rémunération du stagiairevous donne droit à un crédit d’impôt.

    Si vous souhaitez participer à la formationde la relève agricole, contactez-nous aunuméro ci-dessous.

    Nathalie Lanoix et Stéphane Adam, ensei-gnants en gestion et technologies d’entre-prise agricole, 819 849-9588, poste 2334

    Certification forestièrede groupe renouveléedans le sud du Québec

    Le Syndicat des Producteurs forestiers du Suddu Québec (SPFSQ) s’est récemment engagépour le réenregistrement de son certificat degroupe pour l’aménagement forestier et la

    chaîne de traçabilité des bois selon la normedu Forest Stewardship Council® (SW-FM/COC-004614), en partenariat avec les cinq groupe-ments forestiers du sud du Québec : Groupe-ment forestier du Haut-Yamaska inc.,Groupement forestier coopératif Saint-Fran-çois, Aménagement forestier et agricole desSommets inc., Aménagement forestier coo-pératif des Appalaches et Aménagementforestier coopératif de Wolfe. Depuis janvier2010, plus de 2 300 propriétaires forestiers

    ont mis en marché plus de 84 100 m3 de boisdans la chaîne de traçabilité FSC®.

    Annuellement, 1 400 hectares de travauxforestiers en moyenne sont gérés selon lanorme FSC Grands Lacs/Saint-Laurent adap-tée à la forêt de petite dimension ou avec unaménagement de faible intensité.

    La mise en place de la certification a étérendue possible grâce à la mise en œuvred’un système de gestion rigoureux élaborépar le Syndicat et les cinq groupements fores-

    tiers, qui a donné la possibilité de répondreaux exigences de la norme forestière. Le sys-tème a ainsi permis de définir les rôles dechacun des acteurs.La certification forestièrea contribué à faire évoluer les pratiques et lesuivi des gestionnaires du milieu forestier, àmaintenir la protection et la productivité desécosystèmes, à assurer l’acceptabilité des tra-vaux forestiers aux yeux de la communautéet à maintenir les conditions de mise en mar-ché des bois produits.

    Secteur 1 — Le GranitDans la MRC du Granit, le territoire com-pris à l’intérieur des municipalitéssuivantes : Audet, Frontenac, Lac-Mégantic, Marston, Milan, Nantes,Notre-Dame-des-Bois, Piopolis, Saint-Augustin-de-Woburn, Sainte-Cécile-de-Whitton, Saint-Romain, Stornowayet Val-Racine.Secteur 2 — Les Sources1. La MRC des Sources;2. Dans la MRC d’Arthabaska, le territoire

    compris à l’intérieur des municipalitéssuivantes : Ham-Nord, Notre-Dame-de-Ham et Saints-Martyrs-Canadiens;3. Dans la MRC des Appalaches, le terri-toire compris à l’intérieur des municipa-lités suivantes : Beaulac-Garthby,Paroisse de Disraeli, Saint-Fortunat,S a i n t - J a c q u e s - l e - M a j e u r - d e -Wolfestown, Saint-Julien, Sainte-Praxède et Ville de Disraeli.Secteur 3 — Le Haut-Saint-FrançoisLa MRC du Haut-Saint-François.

    Secteur 4 — Coaticook-Memphrémagog1. La MRC Coaticook;2. La MRC Memphrémagog.Secteur 5 — Le Val-Saint-François1. La MRC du Val-Saint-François;2. La Ville de Sherbrooke.Secteur 6 — La MontérégieLes territoires suivants : Boucherville,Brossard, Longueuil, Saint-Bruno-de-Montarville, Saint-Lambert, MRC d’Ac-ton à l’exception de la municipalité de

    Sainte - Christ ine, MRC Brome -Missisquoi, MRC de Beauharnois-Sala-berry, MRC de Pierre-De Saurel à l’ex-ception des municipalités de Saint-David, Yamaska et Saint-Gérard-Majella,MRC du Haut-Richelieu, MRC de LaHaute-Yamaska, MRC de La Vallée-du-Richelieu, MRC du Haut-Saint-Laurent,MRC des Jardins-de-Napierville, MRCdes Maskoutains, MRC de Roussillon,MRC de Rouville, MRC de Vaudreuil-Soulanges.

    AGENDA DES ASSEMBLÉES DE SECTEURS 2015 DU SYNDICAT DES PRODUCTEURS FORESTIERS DU SUD DU QUÉBEC

    SECTEUR LE HAUT-SAINT-FRANÇOIS

    SECTEUR LE GRANIT SECTEUR DELA MONTÉRÉGIE

    SECTEUR LE VAL-SAINT-FRANÇOIS

    SECTEUR LESSOURCES

    SECTEURCOATICOOK-MEMPHRÉMAGOG

    Lundi 23 février Mercredi 25 février Lundi 2 mars Mercredi 4 mars Lundi 9 mars Jeudi 12 marsCentre communautairede Cookshire75, rue Castonguay

    Hôtel de ville deFrontenac2430, rue Saint-JeanSalle en arrière

    Hôtel et Spa Le Castel901, rue PrincipaleSalle Boivin

    Hôtel Le Président3535, rue King OuestSalle Jacques-Cartier

    Centre communautairede Ham-Nord474, rue Principale

    Salle L’Épervier80, rue Saint-Jacques Sud

    Cookshire Frontenac Granby Sherbrooke Ham-Nord Coaticook

    Inscriptions : 19 h Inscriptions : 19 h Inscriptions : 19 h Inscriptions : 19 h Inscriptions : 19 h Inscriptions : 19 hDébut : 19 h 30 Début : 19 h 30 Début : 19 h 30 Début : 19 h 30 Début : 19 h 30 Début : 19 h 30

  • LA TERRE DE CHEZ NOUS EN RÉGION | Centre-du-Québec, Chaudière-Appalaches, Estrie | 18 février 2015 9

    CENTRE-DU-QUÉBEC

    Vigilance viesyndicaleUn des objectifs de la restructuration étaitde revoir nos façons de faire et de s’assurerd’être les plus efficaces possible. C’est danscet esprit qu’a été lancée l’opération Vigi-lance vie syndicale, une démarche qui vise àétablir un diagnostic complet de la situationet à cibler des orientations pour favoriser ledéveloppement d’une organisation forte etunie.

    Tous les acteurs clés sont mis à contribu-tion pour alimenter les discussions : élus dela Fédération de l’UPA du Centre-du-Québec et des syndicats locaux, membresdu comité vie syndicale, ressources profes-sionnelles affectées aux syndicats locaux.Les énergies sont actuellement consacrées àdresser un portrait précis, incluant les pointsforts et les aspects à améliorer.

    Par la suite, le conseil d’administrationconsacrera une journée entière en mars àtrouver des solutions concrètes.

    Voyage au cœurde l’UPATous les administrateurs ayant accédé à unposte sur notre territoire seront conviés à

    participer à une journée de formation sur lastructure, le fonctionnement et le finance-ment de notre organisation.

    La journée permet aussi aux élus d’échan-ger sur les dossiers d’actualité et les orienta-tions de l’organisation en présence d’un desdeux premiers dirigeants de la Fédération.Cette importante rencontre aura lieu lejeudi 2 avril 2015, dans les bureaux de laFédération, à compter de 9 h 30. Les admi-nistrateurs cumulant un peu d’expérience etqui n’ont pu y participer ou encore ceux quisouhaiteraient se rafraîchir la mémoire sontles bienvenus.

    Il suffit de réserver sa place auprès deSophie Bouf fard par courriel à[email protected] ou par téléphone au819 519-5838, poste 172.

    Soirée des grains

    Plus d’une trentaine de producteurs ontassisté à la soirée des grains, qui a débutépar la présentation d’une coopérative d’uti-lisation de matériel agricole.

    Réjean Bergeron, président de la coopéra-tive, a expliqué les avantages d’une telleorganisation et décrit comment lesmembres procèdent pour décider de l’achat,de l’utilisation et du remplacement desmachineries.

    Ensuite, Magali Hunot, agente d’informa-tion à la Fédération des producteurs de

    cultures commerciales du Québec, a émisdes pronostics sur le marché des grains.Serge Lacasse, gérant des ventes, a présentéquant à lui l’entreprise Agri-Marché inc., quiaccompagne les entreprises agricoles princi-palement en matière d’alimentation ani-male.

    La soirée s’est terminée par une présenta-tion sur le precision planting au cours delaquelle Roger Naegeli a entretenu les pro-ducteurs sur les nouveaux équipements deprécision permettant d’accroître lerendement.

    Servicede remplacementVous aimeriez compter sur un remplaçantde qualité à la ferme en cas d’accident, demaladie, de mortalité dans la famille, de sur-charge de travail ou simplement pourprendre congé?

    Nous disposons de remplaçants expéri-mentés qui ne demandent qu’à travaillerpour votre entreprise, selon vos exigences.Pour ce faire, il vous suffit de joindre les28 producteurs déjà membres de la Coopé-rative de solidarité de services de remplace-ment agricole.

    Pour de l’information, communiquez avecChristine Gaudet au 819 291-0882 ou parcourriel à [email protected].

    NOUVELLES SYNDICALES

    L’agriculture, d’un diplôme à l’autreCENTRE-DU-QUÉBEC

    FRÉDÉRIC MARCOUXCollaboration spéciale

    Christine Schmucki, agronome etagricultrice, partage une passionfamiliale vieille de quatre générationsayant commencé en Suisse :l’agriculture.

    VICTORIAVILLE — Les grands-parents deChristine Schmucki, Margrit et Otto, sontpartis de la Suisse pour s’établir au Québecen 1980. Tous deux dans la quarantaine, ilsont délaissé leur ferme louée en Suisse pourposséder leur propre entreprise ici. Lecouple désirait léguer aux générationsfutures le fruit de son travail. Christine et sesdeux frères ont ainsi pu voir l’exploitationgrossir de façon importante pour passerd’une quarantaine de vaches Holstein en1980 à un troupeau de plus de 200 bêtes enlactation aujourd’hui. La ferme compte plusde 1 000 acres de terre.

    « C’est vraiment une passion pour l’agri-culture qui a traversé les générations. Jelève mon chapeau à mes grands-parents!

    Pour faire ce qu’ils ont fait, il faut le vouloir.Changer de continent et s’éloigner de safamille, ce n’est pas facile », souligneChristine Schmucki.

    La jeune femme de 23 ans, qui demeure àPrinceville, a toujours grandi avec en tête lavolonté de vivre de sa passion qu’est l’agri-culture. C’est donc en poursuivant cetobjectif qu’elle a obtenu son diplômed’études professionnelles (DEP) en produc-tion laitière à la Maison familiale rurale duGranit, à Saint-Romain. Elle a ensuite conti-nué au Cégep de Victoriaville en gestion etexploitation d’entreprise agricole, avant deconclure son cheminement à l’UniversitéLaval avec un baccalauréat en agronomie.

    « À l’adolescence, je n’étais pas certainede ce que je voulais faire. Je me remettaistoujours en question. Mais après mon DEP,je me suis dit que je ne m’arrêterais pas à ça.Comme j’aimais ça, j’ai continué jusqu’àl’université et pourtant, jamais je n’auraiscru me rendre là! » mentionne-t-elle.

    Les efforts de la jeune femme ont fini parpayer : elle travaille aujourd’hui commeagronome à la Société coopérative agricolede Princeville, en plus d’aider aux travaux dela Ferme Schmucky à Victoriaville les fins desemaine. Ses grands-parents, ses parents,

    son oncle ainsi qu’un employé veillent aussiau bon fonctionnement de l’entreprise.

    Christine s’occupe des cultures de l’exploi-tation : du maïs, du soya et du foin. Elle avoueque son savoir-faire en agronomie lui estd’une grande utilité pour la ferme et que sonexpérience d’agricultrice l’aide à comprendreles réalités des producteurs sur le terrain.

    Des projets plein la têteL’avenir s’annonce brillant pour Christine etsa famille, puisque des projets pour optimi-ser l’exploitation sont continuellement encours de réalisation. Afin de mener ces pro-jets à terme, la relève est quasiment assurée.Christine a deux jeunes frères intéressés à laferme, Jérémie (18 ans) et Thomas (14 ans).Le premier étudie en mécanique agricole àNicolet et le second poursuit ses étudessecondaires et donne un coup de main àl’étable.

    « Je travaille à l’extérieur et mes deuxfrères sont à l’école. Nous ne sommes paspressés de reprendre la ferme. Je ne veuxpas non plus aller trop vite dans le processuset présentement, j’ai l’intention de meconcentrer sur mon travail d’agronome. Unechose est sûre : je ne serai pas seule àtravailler à la ferme, ça, c’est certain. Mon

    père et le reste de ma famille sont làpour longtemps », lance-t-elle avecoptimisme.

    FRÉD

    ÉRIC

    MA

    RCO

    UX

    Christine Schmucki travaille présentementcomme agronome; elle compte prendre larelève de la ferme familiale.

    ESTRIE

    19 févrierAGA du Syndicat des agricultrices del’Estrie, érablière Ferme Magolait,Magog

    20 févrierJournée porcine de l’Estrie, Centre derecherche de Lennoxville, Sherbrooke

    20 et 21 févrierJournées de l’arbre de Noël 2015,Estrimont Suites et Spa, Orfordwww.apanq.qc.ca

    26 février

    Journée régionale démarrage ettransfert d’entreprise agricole,Centre Julien-Ducharme, Sherbrooke

    Journée horticole de l’Estrie,Hôtel Le Président, Sherbrooke

    30 avrilAGA du Syndicat des producteursforestiers du Sud du Québec, à 19 h 30 àl’Hôtel Delta, Sherbrooke

    Agenda

  • 10 LA TERRE DE CHEZ NOUS EN RÉGION | Centre-du-Québec, Chaudière-Appalaches, Estrie | 18 février 2015

    CHRONIQUE

    L’Unionau petit écran!

    L’Union démarre l’année 2015 en beauté avecune toute nouvelle campagne publicitairetélé mettant à l’avant-plan les agriculteurs etagricultrices d’ici. En plus de donner vie ànotre nouvelle signature, POUVOIR NOURRIR,POUVOIR GRANDIR, cette publicité rappelle àla population du Québec l’importance deshommes et des femmes qui travaillent toutel’année à nourrir les citoyens et à faire grandirnotre société. Au moyen d’images fortes etpuissantes, montrant des producteurs et pro-ductrices dans leur quotidien, on y présenteune agriculture dynamique, diversifiée,moderne et, surtout, des gens de passiontournés vers l’action. Une publicité impré-gnée d’émotion qui saura, nous l’espérons,susciter la fierté du monde agricole!

    Pendant 5 semaines, du 23 février au30 mars, cette capsule télévisuelle de30 secondes sera diffusée sur les ondes d’ICIRadio-Canada (ICI RDI, ICI Explora, ICI ARTV).

    On pourra voir les messages les soirées degrande écoute (19-2, Les enfants de la télé,30 vies, Le Téléjournal, Tout le monde en parle,Découverte) ainsi qu’au cours d’émissionsagroalimentaires et culinaires (La semaineverte, L’épicerie, Ricardo, Qu’est-ce qu’onmange pour souper?). On estime que, grâce àun plan média soigneusement élaboré, plusde cinq millions de personnes verront cemessage. Ceux et celles qui ne veulent pasattendre peuvent visionner la publicité sur lesite Internet de l’Union au www.upa.qc.ca.

    Une organisationencore plus présenteLa campagne publicitaire POUVOIR NOUR-RIR, POUVOIR GRANDIR s’inscrit en parfaitecontinuité avec les actions de communica-tion amorcées l’an dernier pour accroître laprésence de l’organisation sur la placepublique : adoption d’une image de marque,interventions dans les médias sociaux (Face-book, Twitter, YouTube), refonte du site Inter-net. De nombreux autres projets sont sur latable de travail en vue d’accentuer notre par-ticipation sur diverses tribunes et de faireconnaître nos positions ainsi que nos propo-sitions sur plusieurs dossiers qui préoccupentle monde agricole. Ces démarches doiventpermettre à notre organisation de jouer unrôle encore plus actif auprès des acteurs clésde la société.Pour les producteurs, la présence de l’Unionse fera aussi sentir à travers l’opération À larencontre des producteurs, qui devrait, aucours de l’année, atteindre sa vitesse de croi-sière et permettre de sonder les agricultriceset agriculteurs partout au Québec à proposde leurs intérêts et de leurs attentes. Bref, uneannée riche en projets, avec des communica-tions bien orchestrées et bien en phase avecnos priorités d’action.

    L’Union était là!

    Nos prioritésd’action 2015◗ Les programmes de sécurité du

    revenu et le maintien des budgetsalloués à l’agriculture;

    ◗ Des outils pour freiner l’accapare-ment des terres;

    ◗ La révision de la fiscalité foncièreagricole;

    ◗ Le bien-être animal et la protectionde l’environnement;

    ◗ La pérennité des systèmes de gestionde l’offre;

    ◗ Le rayonnement de l’organisation surla place publique, ainsi qu’auprès desagriculteurs.

    Pour tout savoirsur les possibilités

    de formationqui s’o"rent à vous :

    www.formationagricole.com

    CHRONIQUE FORMATION

    Cultures émergentes :information, formationet accompagnementSANDY ROYRépondante en formation agricoleCollectif en formation agricole de laChaudière-Appalaches

    Il arrive parfois que des propriétairesde parcelles de terre inexploitéescherchent une bonne idée pour lesrevitaliser. Dans cette situation, lescultures émergentes peuvent s’avérerune piste de solution.

    Les cultures émergentes incluent, entreautres, les produits forestiers non ligneux(produits d’origine biologique, autres que lebois, provenant des forêts : fruits et champi-gnons sauvages, plantes médicinales etcomestibles, branches de résineux) et lescultures énergétiques (plantes cultivées à desfins de production d’énergie). Elles pro-viennent d’espèces végétales indigènes ounaturalisées, cultivées ou récoltées en forêtnaturelle ou en plantation.

    L’implantation de cultures émergentesoffre plusieurs avantages, dont celui de per-mettre une diversification agricole et agroali-mentaire. Elle vise le développement de nou-veaux produits à valeur ajoutée, des produitssanté, biologiques, aux valeurs nutritives àconsidérer. Les cultures émergentes sont desplantes rustiques qui ont l’avantage des’adapter à nos conditions climatiques, et dece fait, de mettre en valeur les territoires denos régions.

    Comme on le soulignait plus haut, elles nesont pas nécessairement exploitées pour leurgoût ou pour être consommées à l’état frais.Elles peuvent être congelées, mais aussitransformées pour certains marchés, notam-ment celui des nutraceutiques, c’est-à-diredes produits qui contiennent un ingrédientactif présent à l’état naturel dans un alimentet qui procure un effet bénéfique pour lasanté.

    Si un projet d’implantation de culturesémergentes vous intéresse, les conseillers desdirections régionales du ministère de l’Agri-culture, des Pêcheries et de l’Alimentationpeuvent vous guider dans votre démarche.

    Par ailleurs, vous pouvez également bénéfi-cier de l’expertise d’organisations telles quela coopérative Cultur’Innov en Estrie et leCentre d’expertise et de transfert en agricul-ture biologique et de proximité (CETAB +) auCentre-du-Québec. De plus, certains pro-grammes d’aide peuvent être proposés auxnouveaux promoteurs, notamment le Pro-gramme d’appui à la diversification et audéveloppement régional de la Financièreagricole du Québec.

    En ce qui a trait à la formation, plusieurscours seront offerts prochainement un peupartout sur le territoire :Estrie : Amélanchier et aronia, 20 février;Cerisier nain rustique, 6 mars;Camerise, 20 mars, et Argousier, 27 mars;Thetford Mines : Arbres et arbustes fruitiers,27 février;Lévis : Ail, 27 février;Saint-Joseph : Ail, 2 mars.D’autres formations ont déjà eu lieu, maisseront de retour au calendrier l’an prochain.Informez-vous!

    Pour connaître tous les détails des forma-tions offertes, rendez-vous au www.formatio-nagricole.com sous la région recherchée, dansla section Production végétale, ou contactezvotre répondante en formation agricole.

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    La camerise figure parmi les culturesémergentes au Québec.

  • LA TERRE DE CHEZ NOUS EN RÉGION | Centre-du-Québec, Chaudière-Appalaches, Estrie | 18 février 2015 11

    CHRONIQUE

    La paille de panic érigé :plus propre que la paille de céréalesNADIA NADEAUTechnicienne agricole et conseillèretechnique en horticulture et enagroenvironnement, Direction régionale duCentre-du-Québec (MAPAQ)

    Vous aimeriez trouver une solution derechange à l’achat de paille de céréales pourprotéger vos champs consacrés à la culture desfraises? Vous avez une parcelle de terre margi-nale à valoriser? Pourquoi ne pas tirer profit decette graminée pérenne qu’est le panic érigé?

    L’entreprise Les Cultures de chez nous, deSainte-Brigitte-des-Saults, a tenté l’expé-rience : un essai comparatif, effectué au coursdes deux dernières années, en collaborationavec la Direction régionale du Centre-du-Qué-bec du ministère de l’Agriculture, des Pêche-ries et de l’Alimentation, a démontré que lapaille de panic érigé se révèle un allié intéres-sant pour les producteurs.

    Des résultats prometteurs!Au Québec, quelques producteurs de fraisesutilisent déjà la paille de panic érigé pour pro-téger leurs plants du gel, puisque la qualité

    isolante de cette matière se compare à celle dela paille d’orge ou d’avoine. De plus, le panicérigé cultivé à la ferme même représente unesource d’approvisionnement facile d’entretienet économiquement très intéressante grâce àsa pérennité, étant donné que la culture decette graminée peut s’échelonner sur plus de10 ans. Outre le fait qu’elle réduise considéra-blement les coûts d’achat de paille, la culturedu panic érigé à la ferme offre la possibilitéd’effectuer une récolte tard à l’automne, soitjuste avant le paillage au champ. Ce sont lesprincipaux avantages qui ont incité LesCultures de chez nous à consacrer quelqueshectares de leurs terres à cette culture.

    En 2012, on a constaté la germination degraines de panic érigé dans quelques champsde fraises sur paillis de plastique. Cet événe-ment isolé a soulevé des craintes et a constituél’élément déclenchant d’un essai comparatif,effectué durant deux années, de la paille depanic érigé et de celle d’orge. Cet essai pour-suivait deux objectifs :◗ Trouver une solution de rechange écono-

    mique à l’achat de paille de céréales pourprotéger les champs de fraises;

    ◗ Comparer les espèces et la quantité demauvaises herbes trouvées à la suite del’épandage d’une couche de paille de panicérigé et d’une couche de paille d’orge (avecou sans herbicides).Les résultats ont montré que la paille de

    panic érigé contient moins de semences demauvaises herbes que celle de l’orge. Lenombre d’espèces annuelles est 4,32 foismoins élevé dans les parcelles couvertes depaillis de panic érigé et 3,41 fois moins élevédans les celles soumises à un traitement herbi-cide. Cette différence notable semble cepen-dant moins marquée pour ce qui est desespèces vivaces où les résultats sont similairesdans les deux cas, mais se révèlent légèrementinférieurs pour la paille de panic érigé. Asso-ciée aux herbicides, cette option de substitu-tion à la paille de céréales se présente commeune alliée favorable à la lutte aux mauvaisesherbes dans la culture des fraises.

    Au terme de ces deux années d’essai,aucune repousse de panic érigé n’a été obser-vée, et ce, autant dans les parcelles ayant subiun traitement aux herbicides que dans les par-celles témoins sans herbicides. Globalement,

    les résultats confirment que, dans les condi-tions de culture de fraises en rangs nattés, il estpeu probable de voir le champ envahi par lepanic érigé issu de la paille. D’ailleurs, la littéra-ture précise que le panic érigé est une plantepeu compétitive. Donc, une bonne couche depaillis de panic érigé représente un milieudéfavorable à la germination comme au déve-loppement de cette graminée.

    Les détails des résultats de ces essais ontfait l’objet d’une présentation à l’occasion de laJournée INPACQ horticole, le 5 févrierdernier.

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    Parcelle expérimentale de paille de panicérigé utilisée comme protection hivernaled’un champ de fraises en rangs nattés.

    Et si on lisait le journalsur notre tablette?

    AT&T

    La version numérique rien que pour vous

  • 12 LA TERRE DE CHEZ NOUS EN RÉGION | Centre-du-Québec, Chaudière-Appalaches, Estrie | 18 février 2015

    Défis et opportunitésde la production de lait biologiqueGINETTE MOREAU, AGR.Les Groupes conseils agricoles du Québec(GCAQ)

    En collaboration avec

    MARIE-CLAUDE BOURGAULT, AGR.Centre Multi-Conseils agricoles

    Produire du lait biologiquereprésente un défi et mobilise toutesles ressources de l’entreprise.

    L’étude menée par les Groupes conseils agri-coles du Québec (GCAQ) à partir des don-nées de 38 entreprises biologiques du Qué-bec a permis de mesurer l’efficacité et lasanté financière de ce secteur. Pour unmême quota détenu, l’entreprise laitièrebiologique aura plus de vaches et plus d’ac-tifs machinerie, allouera plus de superficiesau troupeau et aura recours à plus de main-d’œuvre que la ferme laitière convention-nelle. Cependant, la santé financière globale

    de ce groupe de fermes demeure enviable.C’est l’un des constats qui est ressorti lors del’analyse des résultats 2013 des fermes lai-tières biologiques, lesquels ont été présen-tés le 16 janvier dernier à Lévis.

    Ça commence au champEn production laitière biologique, l’effica-cité au champ est primordiale. Celle-ci passepar la production de fourrages de qualité eten quantité. En effet, un fourrage de qualitépermet de produire plus de lait, tandis qu’unbon rendement en foin diminue le nombred’hectares nécessaires pour alimenter le

    troupeau. Les superficies de cultures ainsilibérées peuvent donc être consacrées à laproduction de céréales biologiques desti-nées à la vente. Cet aspect de la productionbiologique représente une opportunité etpermet aux entreprises de générer un béné-fice fort intéressant pour l’activité « culture ».De fait, au net, le groupe bio a obtenu unbénéfice par hectare (section culture) signi-ficativement supérieur à celui des fermesconventionnelles étudiées.

    La règle du 20 %À la lumière des résultats, le chiffre magiquede 20 % semble ressortir comme LE chiffrede comparaison entre les productions biolo-gique et conventionnelle. Pour produire lemême quota, la ferme laitière bio aurarecours à 20 % plus de vaches, aura 20 % derendement en moins pour sa productionfourragère biologique, et produira enmoyenne 20 % moins de lait par vache.

    Autre élément intéressant : une plusgrande proportion du lait produit sera

    consommée par les veaux et ne sera doncpas vendue. Pour le groupe moyen, cettepratique engendre une perte de revenusd’environ 15 000 $. Par contre, les fermes bioachètent peu d’intrants et produisent lamajorité des aliments qu’ils consomment,de sorte que globalement, leur taux dedépenses est inférieur au groupe comparatifen production conventionnelle.

    Une prime essentielleLe fait de pouvoir mesurer les écarts entreles fermes laitières biologiques et conven-tionnelles a permis de déterminer que laprime versée par hectolitre de lait bio livréest essentielle compte tenu des différencesobservées quant à l’utilisation des res-sources. Les entreprises laitières biolo-giques, petites ou grandes, tirent bien leurépingle du jeu en général. Les effortsdéployés pour obtenir la certification biolo-gique donnent en retour l’opportunité demettre en valeur les secteurs lait et champde ces fermes.

    CHRONIQUE GESTION

    TRCP_001TRCP_002TRCP_003TRCP_004TRCP_005TRCP_006TRCP_007TRCP_008TRCP_009TRCP_010TRCP_011TRCP_012