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BANQUESEUROPEENNES Vers un nouvel ordre Plus que les « stress tests », la conjoncture dévoile les forces et faiblesses de chacune. par Sylvie Guyony La réalité dépasse la fiction. Faute d'accord sur un nouveau plan d'aide à la Grèce, la crainte d'une contagion de la crise à toute la zone euro s'est exacerbée au moment où étaient attendus les tests de résistance {stress tests) des banques. Le système s'est grippé. Or aucun scénario de l'Autorité bancaire européenne (EBA) n'a exploré une telle situation. Destinés à rassurer sur la solidité de 90 établissements européens, après l'échec de 2010 [L'Agefi Hebdo du 2 septembre 2010), ces tests ne font toujours pas l'unanimité : « Le scénario 'stressé' n'est pas suffisamment défavora ble pour que les résultats aient une véri table valeur », juge Frederik Nerbrand, directeur allocation d'actifs mondiale chez HSBC. Ils fournissent pourtant les expo sitions à la dette souveraine par nature de portefeuille, maturité et pays. Et si le défaut n'est pas envisagé, une dégradation de quatre crans sur les dettes de la Grèce, de l'Irlande et du Portugal par rapport à la note aujourd'hui accordée par les agen ces, et de deux crans sur les autres - en dehors de cellesnotées triple A - constitue Tous droits de reproduction réservés Date : 21/07/2011 Pays : FRANCE Page(s) : 8-11 Rubrique : l'evenement Diffusion : (25000)

BANQUESEUROPEENNES · 2011-07-25 · BANQUESEUROPEENNES Versun nouvelordre Plus que les « stress tests », la conjoncture dévoile les forces et faiblesses de chacune. par Sylvie

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BANQUESEUROPEENNESVers un nouvel ordrePlus que les « stress tests »,la conjoncture dévoile les forceset faiblesses de chacune.

par Sylvie Guyony

La réalité dépasse la fiction. Fauted'accord sur un nouveau pland'aide à la Grèce, la crainte d'unecontagion de la crise à toute la

zone euro s'est exacerbée au moment oùétaient attendus les tests de résistance

{stresstests)des banques. Le systèmes'estgrippé. Or aucun scénario de l'Autoritébancaire européenne (EBA)n'a exploréune telle situation. Destinésà rassurer surla solidité de 90 établissementseuropéens,après l'échec de 2010 [L'Agefi Hebdodu 2 septembre 2010), ces tests ne fonttoujours pas l'unanimité : « Le scénario

'stressé' n'est pas suffisammentdéfavorable pour que les résultats aient une véritable valeur », juge Frederik Nerbrand,directeurallocationd'actifs mondialechezHSBC. Ils fournissent pourtant lesexpositions à la dette souveraine par naturede portefeuille, maturité et pays. Et si ledéfaut n'est pas envisagé,une dégradationde quatre crans sur lesdettes de la Grèce,de l'Irlande et du Portugal par rapport àla note aujourd'hui accordéepar les agences, et de deux crans sur les autres - endehors de cellesnotées triple A -constitue

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SuèdeNordea

Actif RNPG581 2,66

Sur le fil du rasoir

5,10"h EspiritoSantoFinancialGroup

Bénélux

ING

Actif

1.247

RNPG

3,22

Allemagne

Deutsche BankCommerzbank

Actif RNPG

1.906 2,31754 1,43

SuisseUBS

Actif1.057

RNPG6,04

11Italie

UniCredit

Actif

929

RNPG1,32

Total actif et résultat netpart de groupe (RNPG)

au 31 décembre 2010(en milliards d'euros)

une hypothèse « sévère*mais plausible »,plaide une source proche du régulateur.

Parailleurs, lesstress testsne préjugentpas de la situation sous Bâle III alors quela directive européenne CRD 4 (Capitalrequirement directive) intégrant les éléments du Comité de supervision internationale doit prendre forme pour la rentrée.Néanmoins, ils requièrent un Core Tierone (capital et réserves, hors titres hybrides) de 5 "/opour affronter une récessionde deux ans, lorsque le Comité de Bâlevapasser ce ratio à 4,5 "/oen 2013 et ne prévoit la miseen placed'un « matelas de précaution » de2,5 "/o,en actions ordinaires,qu'entre 2016 et 2019. « Les 'stress tests'

ne sont pas parfaits, souvent travaillés 'àdire d'expert' faute d'avoir plus de septans d'historique à traiter, mais leurpublication est importante, estime Thomas

« Lespluspetitesbanquespeuvents'allierentreelles»

Thomas Rocafull,directeur des services financiersde Sia Conseil

Rocafull, directeur des services financiersde Sia Conseil.Ilsont notamment le méritede soumettre tous les établissements auxmêmes critères. »

DeseffortsdéjàconsentisEn moyenne, le pire scénario porte les90 banques à un ratio Core Tier one de7,8 Voen 2012, mais avec de fortes disparités - 5,7 "/opour les chypriotes et portugaises - et des situations différentes.Ainsi,159 milliards de capitaux publics représentent aujourd'hui 14 "/o du Core Tierone global des établissementstestés. Cela

Source: Autoritébancaireeuropéenne

expliqueque les irlandaisesdisposent d'unratio de 9,8 0Asousstress (contre6,2 0Aen2010), lorsque les françaisessont à 7,5 "/o(contre 8,4 0Zo).Le même trompe-l'ceilapparaît pour les banques nationaliséesdans d'autres pays. Par ailleurs, le ratiodes établissements italiens et espagnolsne baisserait que de 0,1 point, à 7,3 "/o,contre 1,1 point en moyenne (à 7,7 Vo)parce que l'EBAa pris en compte les levéesde capitaux réaliséesentre janvier et avril,soit 60 milliards d'euros. « Dans le cascontraire, vingt banques auraient été sousle seuildes S 0Zo», révèle la source proche ^

Le poids relatif du Core Tier one eet supérieur à 00 *h ee 2010Danslescapitauxpropres{en "/o)

I CoreTierone M AutresTierone Tier2 et Tier3

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Un nouveaucadrede préventiondescrisesdu régulateur. Les françaises affichent,elles,un CoreTierone enbaissede 1pointpour BPCEà 1,7point si l'on inclutDexia,voireen haussede 0,3 pointpour legroupeCréditAgricole,à 8,5 Vo! En dehorsde lalandesbankHelaba, tous les groupes ontjoué le jeu, acceptant des allers-retoursaveclerégulateurpour justifierou ajusterlesinformations.

Finalement,seuleshuit banques (cinqespagnoles,deux grecques et une autrichienne) ont échoué : les « usual suspects », railleChristopheNijdam,analystechez AlphaValue.Elles devront donc serenforcer sans délai, selon la recommandation de l'EBA.Mais il ne s'agit que de2,5 milliardsd'euros à lever :pas de quoi« restaurerlaconfiance»,trancheMichaelSymonds, analyste crédit chez DaiwaCapitalMarkets. Quant aux seizeautresbanquesqui sesituentdansune fourchettede 5 Voà 6 Voen 2012 {voir le tableaupage9), le marché lespousseraà agir,enperspectivede BâleIII.Depuis2008 déjà,lesémissionsd'actions ordinairesse sontélevéesà 181milliardsd'euros (ycomprislesparticipations d'Etat) pour les quinzebanquesétudiéespar KPMG{voirlesgraphiques).Quant au résultatnet global,il acontribuéà renforcerleurs fondspropresde 86 milliards, avec un niveau de dividendes2009 et 2010 divisépar deux parrapportà celuide2008. Ainsi,untiersdesbanquesétudiéesprétendentrépondredès2013 aux attentes de BâleIII.

La charge totale de dépréciation a baissé en 2010, Chargeadedépréciationsurlesencoursdeprêts(enmdst)

Uoyds Santander RBSBankiniGroup

qui(nettesdesreprises)constituéesautitredu risquedecréditrelatifauxprêtsaccordésà teclientèleetauxétablissementsdecréditontdiminuéde29 "/oentre2009et 2010,passantde113milliardsd'eurosà

80milliards.BNPFarinas,quiréduitlasiennedeplusde30"/t commesixautresbanques,avaittravailléà lapaifledeferen2009,sachargededépréciationayantplusquedoubléparrapportl'annéeprécédente.Il fautparailleursnoterquesesencoursont

baisséentre2009et 2010.Dèslors,sot tauxdedépréciation

individuelleset collectivesrapportéauxencoursbrutedeprête)estenhaussed'uneannéeà l'autre(pestantds3,25'h à3,57"/o),commedanstesdeuxtiersdesbanques.

Un nouvel ordre bancaire européense profile déjà. Les résultats semestrielsdevraientle conforter.Ceux arrêtésaprèsle 30 juin sont en revancheplus difficilesà pronostiquer avant un accord sur laGrèce. Le discours de prudence des banquiers fin 2010 et leur application dansles politiques de provisionnement prennent toute leurmesure.De mêmequeleurgestiondesliquidités. Car la structure durefinancementdevientelleaussiessentielle. Pour répondre aux exigencesdurégulateur,la plupart des banquesont amélioré leur ratio de prêts sur dépôts (L'AgefiHebdo du 20 janvier 2011). HSBCviseainsi un maximum de 90 Vo,alors quela dépendance au marché interbancairede Nordea (178 Vo)ou Lloyds Banking

' les dépôts pour réduire sa dépendance au marché. Totaldesprêteaccordési laclientèle(netsdesdépréciations)surtotaldesdépôtsdeleclisntèle(en9i)

UniCredit ING Comroerz-bank

BafctaysSantsndw BBVA BNP

Group (LBG,151 Vo)devientinquiétante.L'avenirdu secteur est obéré par la criseobligataire et la nouvelle donne réglementaire. Ce qui justifie d'ailleurs quel'EBA demande aux établissements quisont « au-dessus» des 5 Vode Core Tierone, « mais proches », avec une exposition « significative»aux dettesd'Etats lesplus risqués,de se restructurer en allantchercherdes capitaux neufs,en transformantleurshybridesou en procédantà descessionsd'actifs. Segardant de les citer,elleleur donnetroismois avantde publierson rapport. Auparavant, en septembre,la Commissioneuropéenneproposera unnouveau cadre de prévention des crises,avecun fonds abondépar lesbanquesvia27 taxes nationales.

LecoûtmarginaldesfondspropresIl faut s'attendre à une redistributiondescartes (lirel'entretien).Or « en dehors dela banquededétailbritanniqueoù de nouveauxentrants pourraient se positionner(à la faveur de ventes massivesd'agences, NDLR), les marchés bancaires sontfermés aux acteurs d'autres secteurs»,relèveOlivierArroua, fondateur du cabinetSelenis.Lesétablissementsdéjàlespluspuissants,et dits « systémiques», serontdès lors les mieux placéspour se renforcer, développerde nouvellessynergiesetdiversifierleurs risques, A moins qu'ilsne soient « bridésdans leur compétitivité

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Julie
Droite
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par un handicap, la surcharge en capital :deux points de mieux sur le ratio Core Tierone pour les plus importants à l'échellemondiale; 0,5 à 1,5 pour ceux des rangssuivants - c'est énorme - sachant que ceséléments doivent être confirmés au fur età mesure des validations de la réforme »,explique Thomas Rocafull. « L'objectif estde décourager la courseau gigantisme,maisje ne croispas qu'il sera atteint, juge OlivierArroua. Le coût marginal des fonds propres supplémentaires me sembleinférieuràl'espérance de gain additionnel offerteparune très grande taille. L'effet collatéral dela criseaura été, de fait, et avec la bénédiction des pouvoirs publics, de favoriser laconcentration. »Ainsi, Standard Charterednégocie le rachat de la filialeégyptienne dePiraeus Bank. Revers de la médaille : lesétablissements les plus faibles vont devoirse délester de leurs actifs porteurs, à l'image de la grecque EFG Eurobank qui doitcéder sa filialeturque Tekfen. Néanmoins,« pour les plus petites banques, s'adosserà un grand groupe n'est pas la seule issue :ellespeuvent s'allier entreelles », remarqueThomas Rocafull.C'est la voie qu'empruntent lescaissesd'épargne espagnoleset quipourrait se dessiner en Allemagne. Unechose est claire : « La déconnexion entredesétablissements strictement 'retail' et desgroupes globaux s'amplifie, lance OlivierArroua. Déjà lancée, cette mécanique nesera que renforcée par Bâle 111.»

Lesbanquespilotéessous contrainte« Les banques ont absorbé le surcoût lié àBâle II sur leurs deniers propres, rappelleThomas Rocafull. Celui de la prochaineréglementation dépasse leurs capacités.Elles peuvent en partie jouer sur leur efficacité opérationnelle, mais lesactionnaireset les clients vont aussi être sollicités,avecune baisse annoncée des retours sur capitaux investis (RoE) et une augmentationdes tarifs.Ceux qui en sortiront gagnantssont les grands qui pourront limiter l'impact de la réforme sur la clientèle. »D'aprèsles prévisionsde Thomson One, le RoE deBNP Paribas, SociétéGénéraleou DeutscheBank par exemple ne dépassera guère les13 Voen 2015, contre 17 Voà 19 Voen2006. « L'exigenceréglementaire en fondspropres doit être considéréeen plus de celledes investisseurs,insisteOlivier Arroua. Lesbanques n'ont que deux options pour livrerun RoE de 15 Vo: développer des activités à forte rentabilité, mais cela n'est guère

Marie-ChristineJolys,

« Le vrai défi aujourd'hui,c'est l'harmonisation »

Lesbanquesrépondeat-eHesà lademandedetransparencecroissante?D'unefaçongénérale,ellesoffrent,d'elles-mêmes,deplus enplusd'informations.En2010,tesbritanniquesont ainsidonnélaparoleà leursprésidentsdecomitésd*aMdft:tes testsderésistanceeuropéenspermettentdefranchirun nouveaupas,avecdescritèresuniformisés.Levraidéfiaujourd'hui,c'estl'harmonisation.Eneffet, lesnormescomptables,quiontdécidédu lancementdenotreétude*,n'ontpasfournicettetransparencedanstous lesdomaines,chaqueétablissementappliquantcerteslesmêmesprincipesmaisselondesméthodologiesdifférentes.

Commentdistinguerdes acteursquitiennenttous un discoursde prudence?Laprudenceestcompréhensibledansunenvironnementinstable: tesbanquespeuvententrèspeudetempsêtrerattrapéespardesévénementsexogènes.Recentragesur lescoeursdemétier,développementderelationsdequalitéaveclesclients,efficacitéopérationnelle:leursaxesdecommunicationstratégiquesnelesdistinguentpère les unesdesautres.Toutefois,parmilesbanquesuniverselles,

cellesquiont réussià nfitôrnatkmaJconstituentle pelotondetête. ..

Lesbanquessont-eMessurla^eni» voiepourBaieHi?IlvadésormaisêtrepssJbferrje^csnpaferlesrate o^sr^abflfedjes 6afflftieseuropéennesgrieeiàcetquidonneunedéfinitionnormaliséedesfondspropresdebase.ToutesanticipentBâleIIIentesaugmentant.En2810,

leur'

Corefier onereprésentepiusdeSQ"/ode;;leurscapteuxpropres.HSBCet Nordea^oWenoutreindiquéqu'elfesrespectentdéjàlesfutursseuilsminimaux.Pourla première,BâleII)auraunimpactde250à350pointsdebasesursonratioCm Tieronequis'élevaità10.5?fcè la fin del'année.Des .actionsderéductiondesactifspondérésetlesrésultatsengrangés,commepourtoutes,doiventlui permettred'atteindreuntauxde9,5%à W,5V»selontenouw?8enorme.ResteàsavoircommentchacunerépondraàcesexigencestoutenmaintenantunretoursurcapitauxinvestiséJsvi.Qnpeuts'attendreàuneredis8jtife|v

Missings cartes.

bancairet,

compatible avec leur politique de risque ;ou réduire les coûts opérationnels sur desactivités dont les marges baissent du faitdes conditions réglementaires et de marché. » Ainsi,Rabobank, unedes rares banques notées triple A, va supprimer plus de1.200 emplois dans son siège néerlandais(sur 59.000 salariésdans le monde). AprèsLBG (15.000 licenciements) ou BancoPopolare (1.120), UBS pourrait aussi enannoncer 5.000 et Crédit Suisse1.500.

Les groupes doivent se réorganiser.BNP Paribas intègre par exemple CetelemMaroc au sein de sa filiale locale BMCI,pour proposer à sa clientèle une offre decrédit à la consommation complète, dit-il,mais d'autres raisons le justifient. « En plusde répondre à des questions de refinancement, intégrer le crédit à la consommation

à un réseau existant à l'étranger permet degénérer des synergiesde moyens. L'activitédevient une division, permettant des plansd'économie », analyse Thomas Rocafull.Par ailleurs, le retrait de certains métiersestamorcé, notamment dans lesactivitésdemarché, « du fait desnouvellesexigencesencapital requis (pour les actifs pondérés parle risque, NDLR) qui passeront de 1 sousBâle II à 3, voire 10 sous Bâle III », selonThomasRocafull,maispas seulement.C'estaussi le cas dans lescrédits, notamment leleasing (L'Agefi Hebdo du 9 juin). Ainsi,« Bâle III pousse à une association pluslargedes différentessphères de la banque :ses fonctions managériales, commerciales,marketing, etc., souligneThomas Rocafull,pour aller jusqu'à une refonte du cataloguede produits. » 1

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Date : 21/07/2011Pays : FRANCEPage(s) : 8-11Rubrique : l'evenementDiffusion : (25000)

Julie
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