118
ENERGETIQUE RENOVATION VERS DES SOLUTIONS GLOBALES DOSSIER METIERS BATI LA REVUE TECHNIQUE DE LA FFB www.ffbatiment.fr OCTOBRE 2006 NUMERO 6 ÉDITION SPÉCIALE « LES 24 HEURES DU BÂTIMENT »

BATI f t n e m i t METIERS ww LA REVUE …€¦ · Serge Eyrolles, directeur de l’ESTP : «Former les nouvelles ... 8eédition du salon de la construction bois et du bois dans la

  • Upload
    vanbao

  • View
    220

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

ENERGETIQUERENOVATIONVERS DES SOLUTIONS GLOBALES

DOSSIER

METIERSBATILA REVUE TECHNIQUE DE LA FFBww

w.ffb

atim

ent.fr

OCTOBRE 2006 NUMERO 6

ÉDITION SPÉCIALE

«LES 24 HEURES DU BÂTIMENT»

S O M M A I R EB Â T I M É T I E R S ž• R E V U E S E M E S T R I E L L E • N U M É R O 6 • O C T O B R E 2 0 0 6

OCTOBRE 2006 B Â T I M É T I E R S 1

Magazine édité par IT-FFB (Institut technique

de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris cedex 16 -Tél. 01 40 69 52 58 - www.ffbatiment.fr -Association déclarée – Siret 301 652 673 0015Code APE 913EISSN 1772-3078 - Dépôt légal : octobre 2006 Directeur de la publication : Christian Baffy Directeur de la rédaction :Georges Rigaud Comité de rédaction :Membres de la Fédération française du Bâtiment,

de ses Fédérations départementales et régiona-les, de ses Unions et Syndicats de métiersJournalistes : Bernard Aldebert, Jean-Marc Brujaille, Sophie Faure-Dumoulin,Didier le Gorrec, Stéphane Mi g e t,

François SalanneConception et réalisation Idé : André Haillotte, Pierre Salanne, Nelly Hurlé,Noémie Letu, Nathalie PilantPhotogravure/Impression : Sphinx/SibTirage de ce numéro : 85 000 exemplairesIllustration de couverture : Florence Gendre

Cure des bétons: en voie de systématisation 32Construction métallique : un outil pour mieuxmaîtriser les performances thermiques 35Norme NF EN 1090 : un langage commun pour les charpentiers et les monteurs-levageurs 36Profession grutier: vigie et homme-orchestre 38Monomur: mise en œuvre experte obligatoire 40Dallage: le béton fibré passe sous Avis technique 41Maisons en bois massif empilé: bonnes performances thermiques confirmées 42Construction: le bois revient à la maison 43

Isolation par l’extérieur en construction neuve: une solution d’avenir 50DTU 40.35: un amendement pour les couvertures cintrées 53Laquage et thermola quage: une touche finaledélicate pour les ouvrages métalliques 54Cordistes, échafaudeurs, monteurs-levageurs : trois métiers face à l’évolution réglementaire 56Fenêtres en bois: logiciel et kit «traçabilité» pour les fabricants 57Pose de store: une spécialité multitechnique 58É crans souples de sous-toiturež: une solution aujourd’hui courante 59Portes automatiques de garagež: nouveau décret 60

Systèmes de réfrigération et pompes à chaleur: où et comment les installer? 64Installateurs de systèmes solaires: l’appellation Qualisol désormais millésimée 67Domotique: la technique au service des personnes dépendantes 68Interopérabilité: vers un langage communpour les systèmes électroniques 70Récupération des eaux de pluie: la bibliothèque universitaire de Reims montre la voie 72Eau chaude sanitaire: 50 °C maximum dans les salles d’eau 73Le dimensionnement de l’installation solaire thermique 74Bois-énergie : un intérêt renouvelé 75Installations gaz: un nouveau NF DTU 61.1 76

Musée de Bretagne: des intérieurs tout en finesse 82Pose collés de carrelage en locaux humides EB+ privatifs 85Recherche professionnelle: préparer les peintures de l’avenir 86Laser Mégajoule à Bordeaux: un rendu laqué 88Secteur hospitalier: l’importance des revêtements de sols 90Stockage de déchets de plâtre : nouvelles dispositions 91Cloisons sur ossature métallique: de l’innovation à la tradition 92Surface du bois:quel traitement biologique ? 93

GROS ŒUVRE/STRUCTURE

ENVELOPPE

M É T I E R S

ÉQUIPEMENTSTECHNIQUES

32

50

64

82

FINITIONS/AMÉNAGEMENT

DOSS I ER

Page 19

PANORAMARubans du Patrimoine : forte participation à l’édition 2006 6

Diversité culturelle: quand le Bâtiment montre la voie 7

Agenda 2006-2007 7

Travaux d’économies d’énergie : former les entreprises 8

Cinq nouveaux calepins de chantier: les règles de l’art à la portée de tous 8

24 heures du Bâtiment: la FFB investit Bercy 10

Coulisses du Bâtiment : nos métiers à l’honneur ! 12

GRAND TÉMOINSerge Eyrolles, directeur de l’ESTP: «Former les nouvellesgénérations d’entrepreneurs» 16

INNOVATIONCertificats d’économies d’énergie: de nouveaux marchés en perspective 100

Matériaux expérimentaux: maisons «naturelles» et économies d’énergie 101

SÉCURITÉSoudage: protéger les compagnons des fumées 102

Poussières de bois: s’inscrire dans une démarche d’amélioration 103Plaques de fibre-ciment: attention danger 103

Grues à tour: anticiper les contrôles 104

NORMALISATIONNormes européennes: mode d’emploi 108

Normes: s’impliquer dans leurs révisions 109

Matériaux: un nouveau cahier pour les DTU 109

RÉGLEMENTATIONRéglementation thermique des bâtiments existants: une première en France 110

Construction neuve: s’adapter aux nouvelles exigences d’accessibilité 111

Amiante: nombreux textes en préparation 112

FORMATIONFormations initiales et qualifications: les professionnels au premier plan 113

ENVIRONNEMENTGranulats recyclés: la FFB de l’Aude montre l’exemple 114

Bois termités: expérimentation d’une filière d’élimination 115

PARUTIONS 116

vers des solutions globales

RENOVATIONENERGETIQUE

© T

EC

HN

AL

É D I T O R I A L

Accompagner lesmutations de nos métiers

âtimétiers se devait d’être au rendez-vous des «24 heures du

Bâtiment». C’est chose faite avec ce numéro spécial, dont la pri-

meur est réservée aux 15 000 participants de cette grande fête du

Bâtiment.

Nos partenaires ont bien compris l’importance d’un tel événement et plébis-

cité Bâtimétiers comme vecteur privilégié de leurs messages, en direction de

nos 56 000 adhérents et de leurs collaborateurs. Ils sont aussi nombreux à avoir

pris leur place dans la «Maison des Métiers du Bâtiment», ouverte au grand

public, qui aura accueilli des milliers de jeunes et de moins jeunes, toujours

intéressés et souvent séduits par la découverte de notre secteur.

Chacun de nos 30 métiers poursuit avec pugnacité des objectifs communs de

progrès en matière de formation, de sécurité, d’innovation technique, d’orga-

nisation de chantier et de prise en compte de l’environnement. C’est la mis-

sion essentielle de nos Unions et Syndicats de spécialité, qui alimentent au

quotidien notre réseau de fédérations départementales et régionales.

Aujourd’hui, les nouveaux défis qui s’annoncent vont nous conduire à cons-

truire des offres globales pour mieux répondre aux demandes de nos clients.

Les fonctions et les performances de plus en plus évoluées que doivent inté-

grer les ouvrages dépassent, en effet, le contour propre à chaque métier. Je

pense notamment aux nouveaux standards en matière d’accessibilité pour

tous ou de consommation énergétique des bâtiments – thème du dossier de

ce numéro.

Ce faisant, nos métiers vont être amenés à se décloisonner, sans renier leur

identité à laquelle ils sont légitimement attachés. Ils en sont capables et je les

y invite, car il y va de notre capacité collective à reconquérir une part de la

valeur ajoutée perdue au cours des 20 dernières années. Bâtimétiers sera un

outil privilégié de cette évolution.

BChristian Baffy,président de la Fédération française du Bâtiment

© O

. R

OU

X/F

FB

OCTOBRE 2006 B Â T I M É T I E R S 3

6 B Â T I M É T I E R S OCTOBRE 2006

P A N O R A M A

RUBANS DUPATRIMOINE Forteparticipation à l’édition 2006

POUR EN SAVOIR PLUS 

Contactez l’agence Qualibat de votre département. www.qualibat.com

Le palmarès 2006 a été parti-culièrement riche: sur 265

dossiers, les jurys régionaux ontattribué 77 prix départemen-taux et proposé 17 projets aujury national. Des choix parti-culièrement difficiles, comptetenu de la qualité des projets. Aufinal, deux prix nationaux (com-munes de moins de 3500 habi-tants et de plus de 3500 habi-tants), deux mentions spécialesdu jury et un prix spécial ont étéattribués. Le hasard a voulu cetteannée que le prix «communesde moins de 3 500 habitants»soit attribué à la plus petiteparmi celles qui ont participé auconcours depuis sa création. Ils’agit de Labarthe-Bleys (Tarn),

Depuis sa première édition en 1994, plus de 3400 communes ont participé au concours «les rubans du Patrimoine».

dont les 85 habitants ont sauvéde l’oubli un original lavoir àtrois bassins.Les ouvrages présentés pour l’édition 2006 ont mobilisé plusde 1 500 entrepreneurs et arti-sans, qui ont ainsi contribué à lasauvegarde et à la valorisation dupatrimoine bâti. C’est aussi leursavoir-faire que ce concours metà l’honneur. �

QUALIFICATION:AIDER LES ARTISANSQualibat vient d’initier une importantecampagne d’information sur la Carted’Identification Bâtiment (CIB).Lancée en septembre, elle touchera 45000 artisans qui ne disposent pas encore de qualification. L’opération,qui couvre la moitié du territoire, durerajusqu’en novembre. Les premiers retourssont très positifs et Qualibat estime que plus de 1 000 entreprisess’engageront dans la démarche d’ici à la fin de l’année. Rappelons que la CIB, véritable «première marche vers la qualification», vise à aider les entreprises – et en particulier les artisans – à accéder à unereconnaissance officielle de leurscompétences (voir le dossier «Leschemins de la qualité», Bâtimétiers n°5).

PRIX NATIONAUX• Prix «commune de moinsde 3 500 habitants»LABARTHE-BLEYS (Tarn) - 81 hab. - Restauration dulavoir communal• Prix «commune de 3 500 habitants et plus»MARTIGUES (Bouches-du-Rhône) - 44 256 hab. -Restauration du Fort de Bouc• Mention spéciale du jury ex aequoSAINT-JUST (Cantal) - 228 hab. - Restauration de la ferme d’Estremiac• Mention spéciale du jury ex aequoPERDREAUVILLE (Yvelines) -536 hab. - Restauration de lavoûte de l’église Saint-Martin• Prix spécial du juryBESANÇON (Doubs) - 122 308 hab. – Aménagementde la place de la Révolution.

Organisé par l’Associationdes maires de France, Dexia Crédit local, la FFB et la Fondation dupatrimoine, ce concoursrécompense les opérationsde rénovation ou de mise en valeur du patrimoine bâti.

CONCOURS MÉTAL JEUNES2006: DES JEUNES SÉDUITS !

De nombreuxprofessionnelsentouraient les 80 jeunes et enseignantsvenus à laremise des prix de la 5e édition

du Concours Métal Jeunes, en maidernier, à Paris. Créé par l’Union desMétalliers pour valoriser l’apprentissage des métiers de la métallerie dans les CFAet lycées professionnels, ce concourssuscite un engouement qui ne sedément pas. En témoigne la qu alitéd’exécution et de finition des 10 œuvresprimées. Neptune, le dieu romain de la mer, thème du concours cette année, a trouvé dans le métal des incarnations variées, révélatrices en particulier de l’importance du travail de conceptionnécessaire avant la réalisation del’ouvrage. L’Union des Métalliersexposera à nouveau les œuvresrécompensées sur son stand (C14)lors du salon Métal Expo, du 14 au 17 novembre 2006, porte de Versailles à Paris.

POUR EN SAVOIR PLUS 

Contactez la FFB Métallerie, tél.: 01 40 55 13 00.

© L

. M

ER

CIE

R/F

FB

© C

ÉC

ILE

LA

NG

LOIS

P A N O R A M A

OCTOBRE 2006 B Â T I M É T I E R S 7

DU 13 AU 16 OCTOBRE 2006 Salon Maison Bois, Angers, Parc des Expositions8e édition du salon de la constructionbois et du bois dans la maison.

DU 8 AU 9 NOVEMBRE 2006 Colloque «Durabilité et préservationdu bois», Paris, La Sorbonne 4e colloque national organisé par le CTBA.

DU 8 AU 9 NOVEMBRE 2006Ecobuilding performance, Paris, Porte de Versailles Salon de la performance énergétique et du développementdurable des bâtiments.

DU 7 AU 10 NOVEMBRE 2006 Expoprotection / feu 2006, ParisNord-Villepinte, Parc des Expositions 21e édition du salon de toutes lessolutions de sécurité et de prévention.

DU 14 AU 17 NOVEMBRE 2006 Métal Expo et Equip’Baie, Paris,Porte de VersaillesSalon international de la fermeture,de la fenêtre et de la protection solaire.

DU 16 AU 19 NOVEMBRE 2006 Qu’est-ce que tu fabriques ?Espace Kiron, Paris4 jours pour découvrir le métal soustoutes ses formes. Organisation : Afpaen partenariat avec l’UIMM et la FFB.

DU 28 NOVEMBRE AU 1ER DÉCEMBRE 2006 Pollutec, Lyon, Eurexpo Salon international des équipements,des technologies et des services de l'environnement pour l'industrie.

DU 1ER AU 3 DÉCEMBRE 2006 Bâtir écologique, Paris, Cité des Sciences et de l'Industrie Salon de la construction écologique et de l'habitat sain.

DU 14 AU 17 FÉVRIER 2007 Eurobois, Lyon, EurexpoSalon de la machine à bois et du boisdans la construction.

DU 14 AU 17 FÉVRIER 2007 Eneo, Lyon, EurexpoSalon des énergies, du confortclimatique et des services de demain.

DU 14 AU 17 FÉVRIER 2007 Energies renouvelables, Lyon, EurexpoPremier salon consacré aux énergiesrenouvelables : solaire thermique,solaire photovoltaïque, éolien,géothermie, petite hydraulique, bois-énergie, biogaz, services. 27 MARS 2007 Un jeune, un jour, une entreprisePour cette troisième édition, desmilliers d’entreprises accueillerontdes collégiens et lycéens pour leurfaire vivre la journée d’un chefd’entreprise du Bâtiment.DU 29 AU 31 MARS 2007 Finales des Olympiades des métiers,Amiens.

AGENDA 2006-2007

DIVERSITÉ CULTURELLEQuand le Bâtiment montre la voie

Àquelques kilomètres ausud de Châtellerault

(Vienne), Batisol Plus est uneentreprise de bâtiment com meon en compte des milliers enFrance. Assise sur une activitéde revêtement de sol et de car-relage, elle est confrontée à desdifficultés de recrutement, queMichel Droin, son directeur, aabordées avec pragmatisme. «À côté de pratiques de recru-tement et de management tra-ditionnelles, la formation atoujours été poussée dans l’en-treprise avec la volonté de valo-riser les compétences», expli -que-t-il. Ce même principe aconduit plus récemmentMichel Droin à s’engager dansune politique de diversité, quis’est traduite par l’embauche deSaada Guendaz au bureau d’études (lire encadré ci-contre) et de quatre jeunes,issus de l’immigration, en pro-duction sur les chantiers.

NON-SENS ÉCONOMIQUE«Dans un secteur comme leBâtiment, dont la richesse tienttraditionnellement à la diver-sité des métiers, des origines etdes cultures, les préjugés socié-taux et la discrimination àl’embauche sont un non-senséconomique», explique MichelDroin. Pour progresser sur cesujet, la priorité chez BatisolPlus a été donnée à l’informa-tion et au dialogue. En sep-tembre 2005, l’entreprise aucomplet, y com pris les intéri-maires, a été in vitée à participerà une demi-journée de sensi-

bilisation centrée sur les dis-criminations et les attitudesou comportements à l’égarddes « minorités visibles ». Ils’agis sait en outre de démont-rer les atouts d’une politiqued’ouverture à la diversité pourl’entreprise et de présenter lachar te de la diversité. « Il nes’agit pas de “faire du social”,insiste Michel Droin, mais d’al-

ler vers une attitude de justiceet de vraie compréhension del’intérêt de l’entreprise ». L’ou-verture à la diversité apparaîtainsi comme le prolongementlogi que d’une démarche dereconnaissance des compéten-ces – un facteur de motiva-tion pour les salariés et de dyna-misme pour l’entreprise. �

©B

ATIS

OL

Au-delà des enjeux d’image, l’ouverture à la diversité culturelle des entreprises du Bâtiment est une réalité. Illustration en région Poitou-Charentes.

«SAADA GUENDAZ, L’ESPOIR RETROUVÉ

Après avoir obtenu en Algérie un diplôme d’ingénieur d’État en génie civil, je suis arrivée en France en 2001 et j’ai tout de suite contacté de grandes entreprises du Bâtiment en vue d’un stage ou d’un emploi. Au cours des entretiens, je n’étais pas à l’aise, parce que l’on me faisaittoujours sentir que mon diplôme n’était pas suffisant. Au bout de trois ans, j’ai renoncé et suis allée travailler dans un centre d’appel. C’est là que j’ai été contactée, par le biais del’ANPE qui avait adressé mon CV à la Fédération du Bâtiment,pour un poste chez Batisol Plus. Responsable du bureaud’études et des prix, j’y suis chargée des études, des devis et des négociations pour les achats. Le lien de cette activitéavec le Bâtiment me plaît et, à terme, j’espère réintégrer le génie civil. Mais pour l’instant je me sens très bien chezBatisol Plus, où l’on m’a acceptée et où l’on m’a donné la chance de me découvrir intellectuellement. »

8 B Â T I M É T I E R S OCTOBRE 2006

P A N O R A M A

Pour mieux prendre encompte les nouvelles atten-

tes des clients et les évolutionsdes marchés, les entrepreneurset artisans du Bâtiment doiventpouvoir proposer des offresglobales de rénovation éner-gétique.Cette offre, dans le domainedes bâtiments existants, nota m -ment en secteur diffus, s’appuiesur le rôle de conseil – voire deprescription – assuré directe-ment par les entreprises. Dèslors, leur formation aux éco-nomies d’énergie dans les bâti-ments existants, ainsi qu’à lamise en œuvre de solutionsénergétiques globales perfor-

TRAVAUX D’ÉCONOMIES D’ÉNERGIEFormer les entreprises

mantes, est un paramètre cléde réussite.C’est pourquoi la FFB, via songroupe de travail « Énergie » eten collaboration avec EDF, aproposé aux pouvoirs publicsd’inclure un programme deformation sur ce thème dans ledispositif des certificats d’éco-nomies d’énergie. Ce pro-gramme est composé d’unmodule de sensibilisation deschefs d’entreprises à la pro -blématique des économies d’énergie, notamment en ter-mes de marché et de besoinsde formation de leurs salariés,et de trois modules destinés àleurs collaborateurs. Ces for-

mations visent des objectifsdistincts : identifier les élémentsclés d’une offre globale d’amél ioration énergétique desbâtiments, basée sur les diffé-rentes solutions techniques etleurs interactions ; maîtriser lesoutils et calculs pour mettre enœuvre efficacement un ensem-ble de technologies énergé-tiques complémentaires ; con -naître, maîtriser et mettre enœuvre une technologie émer-gente économisant l’énergiedans les bâtiments.Ces différents modules de for-mation devraient voir le jourdans le courant de l’année2007. �

Les compagnons disposentenfin de guides techniques

de mise en œuvre adaptés.Créés à l’initiative de la FFB,qui souhaitait doter les person-nels de chantier et d’atelierd’ouvrages pédagogiques, lesCalepins de chantier traduisenten langage simple les pointsessentiels des DTU et des règlesde l’art. Ils s’appuient pour cela

CINQ NOUVEAUX CALEPINS DE CHANTIERLes règles de l’art à la portée de tous

sur la révision en cours desDTU, dans le cadre du PlanEurope. À ce jour, quatre Cale-pins sont disponibles(1) et la col-lection s’agrandira prochaine-ment avec la sortie, avant la finde l’année, de cinq autres Cale-

pins : Parquets et planchers enbois; Noues, chéneaux et éva-cuations des eaux pluviales ;Revêtements collés de sols souples;Ouvrages en plaques de pare-ment en plâtre ; Ouvrages enbéton armé. Ce dernier, parexemple, détaillera les différen-tes techniques de mise en œuvredu béton. D’autres Calepinssont prévus pour 2007, notam-ment sur l’exécution des plan-chers chauffants à tubes métal-liques enrobés dans le bétonou la réfection des façades enservice par revêtements. �(1) Fumisterie ; Couvertures en tuiles ;Revêtements de sols scellés ; Toituresterrasses.

BATISSIEL: UN CONCOURS EN BÉTON !

Pour favoriser une approche concrètedes métiers du gros œuvre et les fairedécouvrir aux élèves de 5e, 4e et 3e,Cimbéton, l’École Française du Béton etla FFB organisent le concours«Batissiel». Objectif : faire réaliser aux élèves un objet décoratif ouutilitaire à base de ciment, ou bien un produit numérique relatif à la construction, avec l’appui techniqued’un professionnel. L’édition 2005-2006 du concours a mobilisé 52 collèges et 18 lycées professionnelsdans 18 académies. La finale, organiséele 31 mai dernier à la FFB, a permisd’honorer les jeunes lauréats. Parmi les projets distingués, citons les grandsprix attribués au collège Gaston-Defferre (Preuilly-sur-Claise), pour la réalisation d’un nichoir en béton équipé d’une webcam, et au lycéeBeauregard (Luxeuil), pour la créationd’un jeu de construction en béton.

POUR EN SAVOIR PLUS 

Contactez votre académie.

RISQUES NATURELS ET TECHNOLOGIQUES :DE NOUVELLESOBLIGATIONSDepuis le 1er juin 2006, tout vendeur oubailleur d’un bien immobilier est, en fonction de la situation du bien,dans l’obligation d’annexer au contratde vente ou de location un état desrisques ainsi que, le cas échéant, unedéclaration des sinistres pour lesquelsil a été indemnisé. Cette doubleobligation, prévue par la loi du 30 juillet 2003, concerne tout bienimmobilier bâti situé à l’intérieur dupérimètre d’un plan de prévention desrisques naturels ou technologiques, ou en zone sismique réglementée.

POUR EN SAVOIR PLUS 

Contactez la FFB de votre département.

Les quatre premiers calepins dechantier ont déjà connu un très vifsuccès, la collection s’élargiraprochainement pour compter neuftitres d’ici à la fin de l’année.

© D

R

P A N O R A M A

10 B Â T I M É T I E R S OCTOBRE 2006

Le 20 octobre, la FFB innoveencore une fois en réunis-

sant 14 000 acteurs de la cons-truction au Palais Omnisportsde Paris-Bercy (POPB), pen-

dant une journée et une soiréeentièrement consacrées auBâtiment.Parmi les temps forts: une ren-contre «Jeunes Dirigeants etFemmes du Bâtiment»; un col-loque «Énergie» pour faire lepoint sur les offres innovantesdes entreprises ; un colloque«Recrutement et compétences»qui traite du défi à relever pourl’emploi ; 12 ateliers «Partenai-res», sans oublier la Conventionde la FFB où s’exprime lesconvictions et les ambitions deschefs d’entreprise qui partagentla passion de construire. S’appuyant sur cette manifes-

Longtemps associés auxhommes, les métiers du

Bâtiment ont évolué et se sontouverts aux femmes. Le sec-teur offre à celles-ci de plus enplus d’opportunités et il lesséduit. Les artisans, les PME,comme les grands groupes,les recrutent à tous les niveauxet dans tous les métiers. Chaque année, plus de 100 000emplois sont à pourvoir et

FEMMES DU BÂTIMENTTempérament gagnant

près de 10000 dirigeants cher -chent un successeur ! À travers des portraits defemmes actives dans le Bâti-ment, ce livre invite à décou-vrir un monde aux métiersvariés. Elles sont peintres, car-releuses, électriciennes, gru-tières, conductrices de tra-vaux… ou bien encore chefsd’entreprise ! Qu’elles soientsur les chantiers, dirigeantes

ou engagées dans la promo-tion de leur profession, c’estavant tout la passion qui lesanime. Telles des champion-nes, elles affichent leur «tem-pérament ga gnant»!Ce livre est disponible auprèsdes FFB départementales etsera en vente en librairie(13,50 Û TTC) à partir de jan-vier 2007. �

tation unique, la FFB proposeau grand public de découvrirpendant deux jours, les 20 et21 octobre, l’ensemble desmétiers du Bâtiment. Ils serontmis à l’honneur dans la «Mai-son des Métiers du Bâtiment»,construite à deux pas du POPBsur la place des Vins de France.Elle permettra de mieux com-prendre, au travers de 12 espa-ces «Métiers» et d’un espacethématique «Construire pourdemain», l’univers du Bâti-ment, ses métiers et filières deformation, ainsi que les inno-vations et nouvelles technolo-gies qu’il met en œuvre. �

24 HEURES DU BÂTIMENTLa FFB investit Bercy

MIEUX GÉRER LES DÉCHETS ÉLECTRIQUESET ÉLECTRONIQUES

Pour optimiser la gestion des déchetsd’équipements électriques etélectroniques (DEEE), la FFB et la FFIE-FFB(1) ont signé en septembreune charte avec la FIEEC(2) et la FGMEE(3). Ce document entérine l a création d’un groupe de travailopérationnel regroupant fabricants deproduits électriques et électroniques,installateurs, professionnels de la déconstruction, recycleurs duBâtiment et tout corps d’état amené à déposer des équipementsélectriques. Objectif : améliorer la filière de valorisation des DEEE etoptimiser leur coût d’élimination.

(1) Fédération française des installateursélectriciens.(2) Fédération des industries électriquesélectroniques et de communication.(3) Fédération nationale des syndicats degrossistes distributeurs en matériel électriqueet électronique.

POUR EN SAVOIR PLUS 

• FFB - Direction des affaires techniques,tél.: 01 40 69 51 91.• FFIE-FFB, tél.: 01 44 05 84 00.www.ffie.fr

© D

R

© B

ER

NA

RD

CH

AR

PE

NE

L/C

CC

A-B

TP

P A N O R A M A

12 B Â T I M É T I E R S OCTOBRE 2006

COULISSES DU BÂTIMENTNos métiers à l’honneur !

Près de 100 000 visiteursont participé à la 4e édi-

tion des «Coulisses du Bâti-ment», qui a eu lieu les 6 et7 octobre derniers. Pendantces deux jours, 300 chantiersont ouvert leurs portes auxjeunes et au grand public. À l’initiative de la FFB, les«Coulisses du Bâtiment» per-mettent à tous, petits et grands,de découvrir nos métiers grâceà la mobilisation de centainesde chefs d’entreprise et de leurséquipes. De nombreuses ani-mations, démonstrations, misesen situation et réalisations per-mettent ainsi de montrer com-bien le Bâtiment est un sec-teur moderne et innovant. En fêtant leur quatrième succèsnational, les « Coulisses duBâtiment » se sont une nouvellefois imposées comme un évé-nement majeur du monde dela construction. Alors, rendez-vous en 2007 pour la cin-quième édition ! �

MARCHÉS PUBLICS:LE CODE SE MET AU VERTLe nouveau code des marchés publics, publié le 1er août 2006, prend en compte les préoccupationsenvironnementales et ledéveloppement durable, notammentdans ses articles 5, 6, 14 et 45. Ainsi, ce dernier fait son entrée dans les critères d’attribution desmarchés publics. L’acheteur publicpourra inclure des caractéristiquesenvironnementales, soit en termes de performance ou d’exigencesfonctionnelles, soit en se référant, pour tout ou en partie, aux exigencesdes écolabels ou équivalents. Une opportunité pour les entreprisesde valoriser leurs bonnes pratiquesenvironnementales.

POUR EN SAVOIR PLUS 

www.legifrance.gouv.fr

L’INNOVATION AU SERVICEDU PATRIMOINE

De nombreux ouvrages du patrimoine sont dégradés sous l’effet des remontées capillaires et de l’humidité des murs. Dans le cadre d’une démarche pour la conservation du patrimoine, la FFB, en collaboration avec le Cercle des partenaires dupatrimoine, s’est engagée dans une étude comparative des différentessolutions qui permettent de lutter contre ces phénomènes. Une démarche de longue haleine, qui devrait aboutir d’ici trois ans.

© F

FB

© D

R

16 B Â T I M É T I E R S OCTOBRE 2006

FORMERLESNOUVELLESGENERATIONSD’ENTREPRENEURS

UN ENTRETIEN AVEC SERGE EYROLLES, DIRECTEUR DE L’ESTP

Pépinière de futurs responsables d’entreprises,l’ESTP joue un rôle central dans le paysagefrançais de la construction. Et accentue son ouverture vers les PME, avec un nouveaumastère dédié.

G R A N D T É M O I N

Quelle est aujourd’hui la placede l’ESTP dans le monde de la construction ? Les mieux placés pour vousrépondre, ce sont les entreprises etles professionnels qui accueillentet recrutent nos élèves. Selon unegrande enquête que nous avonsréalisée récemment auprès d’eux,ils considèrent que les jeunes ingé-nieurs ESTP ont un profil adaptéà la diversité des métiers de laconstruction, et qu’ils présententles qualités comportementalesrequises pour s’intégrer dans l’en-treprise. Nous constatons égale-ment un fort attachement aux«fondamentaux» de l’école : laprimauté donnée aux sciences del’ingénieur et aux technologies,car sans de bonnes bases scienti-fiques et techniques, il n’y a pas debâtiment ; la forte contributiondes professionnels aux enseigne-ments – soit 700 enseignantsvacataires issus du monde desentreprises, complémentaires denos 77 professeurs permanents;

notre politique de stages – stageouvrier en première année, troismois d’immersion en 2e année,travail de fin d’études en 3e année;enfin, la place donnée à l’initiationà la vie de l’entreprise. En intégrant l’ESTP, les élèvesentrent ainsi de plain-pied dans lemonde professionnel. Les chiffresle confirment. Sur les trois derniè-res promotions, 79% des jeunesdiplômés ont trouvé un emploien moins de 2 mois, et 43% onttrouvé grâce aux stages. À la dif-férence de ce qui se passe dansd’autres grandes écoles, 8 sor-tants sur 10 se dirigent vers lesecteur (construction/aménage-ment, immobilier/services, géo-mètre expert), les autres s’orien-tant pour la plupart versl’in dustrie et l’audit-conseil. Cetteforte attraction du BTP en sortied’études est allée en progressantces dernières années avec la trèsbonne santé du secteur. Il fautsouligner enfin que 23% de noseffectifs sont féminins.

Que faites-vous pour initier les élèves au monde des PME ?Nous sommes tout à fait cons-cients que si les majors jouent unrôle essentiel et attirent une largepart des jeunes diplômés, le tissudes PME est vital aussi pour l’ave-nir du secteur: 10000 chefs d’en-treprise vont partir à la retraiteau cours des 15 prochaines années.Notre ambition est de contribuerà former les nouvelles générationsqui prendront la relève. C’est dansce but que nous mettons en place,dès la rentrée d’octobre, un mas-tère dédié au management desPME, qui fournira aux jeunesdiplômés des grandes écoles unbagage directement utile pourreprendre ou créer une entreprise.C’est aussi pour répondre auxbesoins de recrutement du sec-teur que nous allons développernotre filière de formation deconducteurs de travaux, avec pourobjectif de doubler le nombre dejeunes formés en alternance, àpartir du bac. Tous les acteurs denotre secteur doivent se mobiliserpour mieux faire connaître ladiversité de nos métiers et les per-spectives d’évolution offertes auxjeunes. C’est dans cet esprit quenous voulons réaliser sur notrecampus de Cachan, aux portes deParis, un projet qui me tient beau-coup à cœur: une sorte de cité des

métiers du BTP, où les élèves dusecondaire pourraient découvrir, àtravers toutes sortes d’animations,la richesse et l’attractivité de nosactivités. Je propose bien sûr à laFFB d’y participer !

Qu’en est-il de la dimensioninternationale de l’ESTP ?L’ESTP, qui est rattachée depuis1999 à l’ENSAM (Ecole nationalesupérieure d’Arts et Métiers), estune grande école ouverte sur lemonde. Nous avons noué des par-tenariats avec 48 universités dansune vingtaine de pays. Une cen-taine d’élèves de chaque promo-tion, soit environ un sur cinq, yeffectuent leur 3e année, ce quidébouche souvent sur un doublediplôme. Les élèves peuvent aussiréaliser leur «travail de fin d’étu-des» dans une université parte-naire. Et tous, pour obtenir leurdiplôme, doivent au moins avoirétudié cinq semaines à l’étranger.Cette mobilité internationaleépouse l’évolution du secteur: latechnologie française s’exporte,l’Europe devient le marché do -mes tique de la construction. Jevoudrais souligner aussi que, dansnotre vision, la mobilité n’est passeulement géographique maisconcerne également l’innovation:pendant et après leur formation,nos élèves peuvent ainsi s’orienter

OCTOBRE 2006 B Â T I M É T I E R S 17

vers la recherche – et la diversitédes programmes auxquels nousparticipons montre que le BTP estau cœur d’enjeux scientifiques ettechniques majeurs.

Quel est le profil du jeune ingénieur sorti de l’ESTP?C’est à la fois un ingénieur géné-raliste, doté d’une solide culturetechnique, et un opérationnelcapable d’exercer des responsabi-lités immédiates sur un chantier.Je fais remarquer au passage queles «estépiens» ont souvent unesprit «entrepreneur» grâce à leurmultitude d’activités extra-sco-laires. Le BTP est un métier d’é-quipe et les jeunes élèves-ingé-nieurs sont très vite intégrés dansle monde professionnel.

Comment voyez-vous évoluerle rôle de l’ESTP et les besoinsde formation du secteur ?Plusieurs tendances, déjà à l’œuvredans nos enseignements, vont alleren s’accentuant. Tout d’abord, lapart croissante des thématiquesliées au développement durable(santé-sécurité, environnement,éthique…), qui représentent déjàun tiers de nos formations. Ensuite,l’importance elle aussi croissantedes technologies de l’informationassociées à l’exercice concret denos métiers: outils de gestion com-merciale, bases de données maté-riaux et fournisseurs, bases deconnaissances techniques permet-tant de réagir à un problème surun chantier…; ces outils et lescompétences correspondantes sediffuseront largement demain dansles PME. Enfin, la montée en puis-sance des métiers du second œuvre(en particulier ceux liés à la ther-mique et à la gestion de l’éner-gie); parmi nos quatre spécialités(travaux publics, bâtiment, méca-nique-électricité, ingénieur géo-mètre), la troisième va ainsi s’affir-mer comme celle dédiée aux troisgénies de la construction: élec-trique, mécanique, climatique. �©

V.

LELO

UP

Petit-fils de LéonEyrolles, fondateur del’ESTP, Serge Eyrolles,lui-même diplômé de l’ESTP (1971), en a prisla direction en 1981, à la suite de son père,Marc Eyrolles. Il estnotamment l’artisan de l’ouvertureinternationale de l’écoleet de son rattachement à l’ENSAM. P.-D.G. du groupe Eyrolles(Editions Eyrolles,Editions d’Organisation),il est président duSyndicat national del’édition (SNE) depuis 15 ans. Il a été égalementmembre du Conseiléconomique et social.

OCTOBRE 2006 B Â T I M É T I E R S 19

D O S S I E R

vers des solutions globales

RENOVATIONENERGETIQUE

La rénovation des bâtiments existants va prochainement se voir dotée d’un nouveaucadre réglementaire, qui vise à accroître leursperformances énergétiques par des travauxd’amélioration. Un marché considérable sedessine pour les professionnels, qui doivent

développer leur rôle de conseil, renforcer leurs compétences multitechniques et se préparer à inclure leurs prestations dansdes offres globales. Car réduire lesconsommations d’énergie implique uneapproche transversale des travaux à réaliser. ©

TE

CH

NA

L

« Expliquer au clientcomment faire des économies »MICHEL RAMONDY, ENTREPRISE CLAUDE BONNET,ÉLECTRICITÉ (MALAKOFF, HAUTS-DE-SEINE)

Si l’on veut améliorer la performanceénergétique d’un bâtiment, autrement

dit obtenir un service équivalent pour un coût inférieur, la première chose à faireest de mesurer finement sa consommationélectrique, pour détecter des gisementsd’économies : il est absurde, par exemple,

de chauffer un immeuble de bureaux à la même température le jour et la nuit. De même, chez un particulier, il est possiblede moduler la température du logement en fonction de ses heures de présence et d’absence. Le second critère à prendre en compte est le rendement desappareils mis en place : étant donné le coût de l’énergieaujourd’hui (et les prévisions d’augmentation, de 35 à 50 %,dans les prochaines années), l’électricien, qui devient de plus en plus un « énergéticien », doit diriger son client versles appareils les plus performants : ceux qui transformerontles kilowattheures en énergie avec le moins de déperditionpossible. Dans le cadre d’une rénovation, l’électricien doit aussi convaincre le client de prendre en compte, pour quela consommation d’électricité soit maîtrisée, les autresaspects du logement : double vitrage, isolation, protectionsolaire... Dans ce cas, l’électricien en reste au niveau des généralités, avant de passer le relais aux professionnelsde ces différents domaines.

20 B Â T I M É T I E R S OCTOBRE 2006

D O S S I E R RENOVATION ENERGETIQUE

mentaire s’ajou tera au «diagnos-tic de performance énergétique»:une photographie des perfor-mances énergétiques du logementque le vendeur d’un bien immo-bilier sera tenu d’effectuer aumoment de sa cession (au 1er

novembre 2006), ainsi que le pro-priétaire d’un bien au moment desa mise en location (à partir dejuillet 2007). Un dispositif quivise à mieux informer acheteursou locataires, et à inciter ven-deurs ou bailleurs à engager desrénovations énergétiques denature à valoriser leur bien (lirepage 23). Enfin, les fournisseursd’énergie sont désormais con -traints, dans le cadre de la loi du13 juillet 2005 fixant les orienta-tions de la politique énergétiquefrançaise, d’inciter leurs clients àréaliser des travaux d’améliora-tion des performances énergé-

e que les historiensappelleront peut-être,avec le recul, la «révo-lution énergétique»,

est en marche. Le Sommet de laTerre, à Rio de Janeiro en 1992, amis en lumière la menace d’épuisement des ressources natu-relles de notre planète, et lesrisques majeurs représentés par le réchauffement climatique et la détérioration de la couche d’ozone. Signé en 1997 par ungrand nombre de pays industria-lisés, le protocole de Kyoto a été lepremier à fixer des objectifs entermes de réduction des gaz àeffet de serre (– 8 % par rapportà 1990, à atteindre entre 2008 et2012). Dans le Bâtiment, cetteambition s’est concrétisée par laRT 2000 puis la RT 2005, quifixent des seuils maximum deconsommations énergétiquespour les bâtiments neufs.

Nouvelle réglementation en 2007 pour le bâti existantCe n’était qu’un début, car lesbâtiments existants vont eux aussiêtre concernés dans les mois quiviennent par un arsenal de mesu-res. En application de la directive«Performance énergétiques desbâtiments », la nouvelle régle-mentation énergétique sur lesbâtiments existants va entrer enapplication en 2007. En deuxtemps: au 1er janvier et au 1er juillet2007. Deux cas sont à prendre enconsidération. Pour la rénovationdes bâtiments dont la surfacedépasse 1000 m2, il faudra réaliserune étude thermique et opterpour des solutions qui garantis-sent des performances énergé-tiques comparables à celles duneuf. Pour les surfaces de moinsde 1000 m2, il y aura obligation demettre en œuvre des composantsd’enveloppe et des équipementsaffichant des performances mini-males. Ce nouveau cadre régle-

C

© D

R

OCTOBRE 2006 B Â T I M É T I E R S 21

tiques de leurs bâtiments. C’est leprincipe des «certificats d’éco-nomies d’énergie», assortis depénalités pour les fournisseursd’énergie qui n’atteindront pasles objectifs requis (lire page 100).Autant d’évolutions réglementai-res majeures, qui concernentdirectement les entreprises duBâtiment.

Ce vaste chantier de la rénovationénergétique représente en effetun gisement d’activité considé-rable. Les travaux de rénovationliés aux économies d’énergiereprésentent environ 15 milliardsd’euros par an et on prévoit uneaugmentation de 10% par anpour les trois années à venir.

Une nécessaire approchemultitechniqueMais pour répondre à la demandeet intervenir avec succès, les entre-prises doivent comprendre dansquelle logique d’ensemble sesituent les travaux de rénovationénergétique : faire baisser la con -sommation implique d’agir nonpas sur un, mais sur plusieurspoints critiques du bâtiment. Il est inutile, par exemple, d’instal-ler des fenêtres plus performan -tes en termes d’isolation si l’on n’imagine pas en même tempsun système de ventilation adapté.

Il est tout aussi inutile de rem-placer une vieille chaudière gour-mande en énergie par une chau-dière à condensation si l’on ne

« La protection solaire tempère le réchauffement des bâtiments »ERIC GILBERT, PROTECTION SOLAIRE, ENTREPRISEDUPONT-KINE (BAGNEUX, HAUTS-DE-SEINE)

Le lien entre la protection solaire et la performance énergétique

des bâtiments est encore difficile à établir. La finalité des stores que nous installonschez nos clients – essentiellement descafés-restaurants et des professionnels des métiers de bouche – est de les protéger

du soleil en été, éventuellement de la pluie toute l’année, mais pas de réaliser des économies d’énergie. Ce que l’on peut dire, c’est que la protection solaire, pour être efficace,doit être placée à l’extérieur de la vitre et être le premierobstacle rencontré par le soleil. En évitant l’effet loupe du soleil sur la vitre, elle tempère le réchauffement dubâtiment, ce qui peut modérer la consommation d’énergie des bâtiments climatisés. Malheureusement, il n’est pas possible d’installer une protection solaire là où elle serait la plus performante, le long des murs-rideaux en verre des bâtiments tertiaires, par exemple. Autre axe de réflexion : il est peut-être possible, sous nos latitudes tempérées, de proposer la protection solaire comme une alternative à la climatisation, qui ne sert que quelques semaines par an et accroît la facture énergétique.

LES CAPTEURS SOLAIRESTHERMIQUES, qu’ils soientinstallés sur le toit ou sur les murs, peuvent fournirjusqu’à 80 % de l’eau chaudesanitaire d’une habitation.

PERTES DE CHALEUR D’UNE MAISON NON ISOLÉE

TOITURE

30 %

AIR RENOUVELÉ

20 %

VITRES

13 % MURS

25 % SOLS

7 %

PONTS THERMIQUES

5 %

CHIFFRES ADEME

vérifie pas que les radiateurs sontcompatibles avec cette technolo-gie. Autrement dit : la questionde la performance thermique vadorénavant se poser de façontransversale à chaque fois qu’onprocédera à une rénovation debâtiment existant. Chaque pro-fessionnel devra non seulementêtre au fait des solutions énergé-tiques les plus performantes dansson métier, mais aussi connaîtreles interactions de ces solutionsavec celles nécessaires dans lesautres domaines. En matière derénovation énergé ti que, le pro-fessionnel du Bâtiment doit donc,en plus d’être un spécialiste dans

© V

IES

SM

AN

N

© D

R

D O S S I E R RENOVATION ENERGETIQUE

Le client se tournera vers les pro fessionnels capables del’aider dans tous les domaine s,

y compri s le fi nancem e nt.

«Optimiser la performance des fenêtres»JEAN-PAUL SORIN, SOCIÉTÉ SECOM ALU, LA MOTHEACHARD (VENDÉE)

La pose de fenêtres performantes, commeles menuiseries aluminium à rupture

de ponts thermiques avec vitrage à hauteperformance dit « à faible émissivité», est un élément incontournable dans unerénovation énergétique. Ce type de fenêtrese compose d’un double vitrage dont chaque

face interne est recouverte de cristaux, et d’un vide d’aircentral où l’on peut injecter de l’argon, un gaz qui amélioreencore les capacités d’isolation. Il existe aussi des vitrages dits« à contrôle solaire », qui filtrent les rayons du soleil et nelaissent passer que 30 % de la chaleur (pour les toitures etverrières). Mais pour optimiser la performance des fenêtres, ilfaut les relier à d’autres équipements techniques : les voletsroulants, qui arrêtent les rayons solaires l’été et retiennent lachaleur la nuit et l’hiver, la ventilation (double flux si possible),l’isolation des combles et des murs. Aujourd’hui, noustravaillons surtout selon les prescriptions des architectes.Nous n’avons pas les outils nécessaires pour chiffrer auprèsdes particuliers les économies générées par nos travaux, maisil sera intéressant de pouvoir le faire à l’avenir.

nibles concernant les travaux derénovation, pour lui proposer unéventuel plan de financement(voir encadré p. suivante). C’estune dimension nouvelle de sonactivité, source de valeur ajou-tée. Ne pas prendre en comptecette approche globale pourrait enrevanche se révéler néfaste: unclient déçu de ne pas obtenir lesréponses qu’il attend pourrait se

son métier, acquérir une capa-cité de conseil vis-à-vis de sonclient. Il doit être en mesure de luiproposer, en l’orientant éven-tuellement vers les autres profes-sionnels concernés, un plan glo-bal de travaux, personnalisé,adapté à son bâtiment ou à sonlogement. Il doit aussi être au faitde toutes les formes d’aides, sub-ventions et crédits d’impôt dispo-

22 B Â T I M É T I E R S OCTOBRE 2006

© D

R

OCTOBRE 2006 B Â T I M É T I E R S 23

« Une prise de conscience des clients »GILDAS MORDRET, SOCIÉTÉ ISOLATION BÂTIMENT,LE MANS (SARTHE)

Dans la rénovation du bâti ancien, nousappliquons aujourd’hui des solutions

standard, dont nous savons qu’elles sontefficaces. S’il n’y a aucune isolation, en toiturenotamment, pour des bâtiments qui ont 25 à30 ans minimum, nous appliquons 20 cmd’isolant, composé de deux couches croisées

de 10 cm de laine de verre, un papier kraft comme pare-vapeuret un habillage en plaques de plâtre. Mais nous savons quel’arrivée de la nouvelle réglementation thermique va nous obligerà aller plus loin. Pour améliorer la performance énergétique du bâti, nous conseillons déjà un remplacement des fenêtresavec du double vitrage (nous avons d’ailleurs créé une structuredont c’est l’activité) et une isolation des murs, plutôt parl’extérieur, ce qui évite de refaire la décoration intérieure et lutteefficacement contre les ponts thermiques. Mais ce faisant, noussommes un peu juge et partie, et le client peut avoir l’impressionque nous allongeons volontairement la liste des travaux. Nous attendons donc beaucoup à la fois des diagnostiqueurspour justifier ces travaux, et des outils de mesure pour chiffrerles économies d’énergie qui seront réalisées. Car entre une maison pas du tout isolée et une maison totalement isolée,la facture d’énergie peut être diminuée de 80 %. Nos clientsmontrent une prise de conscience de ces domaines ; environ un quart d’entre eux ont aujourd’hui recours au crédit d’impôtpour leurs travaux d’isolation.

détourner des entreprises duBâtiment et s’orienter vers d’au-tres intervenants. Soucieuse d’ac-compagner les entreprises face àce nouveau défi, la FFB a deman -dé au COSTIC (1) de mener une

étude pour déterminer les per-formances énergétiques res pec -tives des différentes solutions derénovation mises en œuvre enfonction des profils de logements,et d’évaluer leur compatibilitéentre elles.

Quantifier et accompagner Les résultats de cette étude, dispo-nibles cet automne, permettrontde quantifier pour chaque cas lesconsommations d’énergie, etdonc de présenter clairement auclient les économies d’énergiesconsécutives aux travaux, c’est-à-dire le retour sur investis-

AIDER À LA PRESCRIPTION

Guide des mesures 2006Pour mieux faire connaîtreles nombreux dispositifs d’aidesfinancières associées auBâtiment, la FFB vient de publierle Guide des mesures 2006,disponible depuis juillet dernier.Cette édition présente 15 mesures – crédits d’impôt en particulier – accompagnéesd’éléments de calcul quipermettent aux professionnelsd’enrichir leur offre et d’étayer le conseil apporté au client. Ils peuvent par exemple joindre à leurs devis une copie d’un ou plusieurs de ces dispositifs. De nombreux travauxd’amélioration énergétique desbâtiments existants n’étant pas obligatoires, ces mesuresauront un rôle incitatif majeurauprès des clients. Disponibleauprès des FFB départementales,ce document est égalementconsultable sur l’espaceadhérents du site de la FFB(www.ffbatiment.fr - rubrique«Dossiers\ Economie etFiscalité»).

Les bonnes solutionsLe guide «Améliorationénergétique des bâtimentsexistants» est un outil deprescription précieux pour lesentreprises. Disponible auprès de SEBTP, www.sebtp.com

L’ISOLATION EST SOUVENT L’UNE DES PREMIÈRES MESURES mise en œuvre pour alléger la facture énergétique d’un bâtiment. Que ce soit une isolation intérieure, commedans ces combles, ou extérieure,les solutions ne manquent pas(voir également p. 50).

© Y

. LA

UN

AY/U

MP

I-C

VV

I

© D

R

24 B Â T I M É T I E R S OCTOBRE 2006

D O S S I E R RENOVATION ENERGETIQUE

POUR EN SAVOIR PLUS 

FFB-DAT (Direction des affairestechniques), tél.: 01 40 69 51 04.

« Aller vers les énergies renouvelables»DIDIER IZERT, CHAUFFAGISTE, SOCIÉTÉ IZÉO, BOURGES (CHER)

Dans la rénovation comme dans le neuf, nousfournissons toujours une étude de faisabilité

gratuite et personnalisée à nos clients – entreprisescomme particuliers –, qui comprend un chiffrage destravaux, une étude des coûts et des rendements,ainsi que les éventuelles subventions. Dans le cadred’une rénovation classique, la première chose

que nous conseillons est le remplacement de toute chaudière de plusde dix ans par une chaudière à condensation, ce qui réduitimmédiatement la consommation d’énergie de 25 à 30 %, – et mêmedavantage si on installe un thermostat qui coupe le chauffage à latempérature désirée, ou mieux, une programmation de la températureen fonction des heures de présence. Bien entendu, nous conseillons deréaliser en même temps l’isolation des combles et la pose de doublesvitrages, avec une ventilation adaptée. Mais pour nous, l’avenir est

dans les énergies renouvelables, pour lesquelles nous avons créé une société spécialisée, Izéo. Très souvent, il est possible d’installerdes panneaux solaires photovoltaïques (sur le toit, en châssis ou surles murs, qui permettent de produire de l’électricité revendue à EDF),ou des panneaux solaires thermiques, qui selon les cas, produisent de 25 à 80 % de l’eau chaude sanitaire du logement, une solutionavantageuse notamment pour les propriétaires de piscines. D’autre part, la géothermie se révèle particulièrement performante, enpermettant jusqu’à 80 % d’économie sur la facture de chauffage. Nous avons rénové ainsi une maison sur deux niveaux de 200 m2, en installant une géothermie par captage sur nappe phréatique, avec plancher chauffant, dont le chauffage revient à 500 euros par an.Le retour sur investissement de ce type d’installation se situe entre 8 et 10 ans. Et même si ce n’est pas le plus important, les créditsd’impôts et primes peuvent aider à prendre la décision.

dres et des propriétaires, les entre-prises du Bâtiment ont donc unrôle important à jouer en élabo-rant, à partir de leur expertise, lesargumentaires de nature à déclen-cher les travaux. Elles seront pro-bablement aidées dans cettedémarche par le prix des énergiesqui devrait durablement se main-tenir à des niveaux élevés. Àcondition d’aborder avec tout leprofessionnalisme nécessaire cettenouvelle dimension de leur acti-vité, elles y gagneront un chiffred’affaires supplémentaire pourde longues années. Et elles contri-bueront à la sauvegarde de notreplanète. �

(1) Comité scientifique et technique desindustries climatiques.(2) «Amélioration énergétique des bâti-ments existants : les bonnes solutions». L’édition 2006 de ce guide est disponibleauprès de SEBTP – Tél. : 01 40 69 53 16.www.sebtp.com

tants, dont une édition actualiséeparaîtra en 2007 (2). Ce bagagetechnique nourrira aussi un pro-gramme de formation spécifiquequi sera mis en œuvre par la FFBen 2007.Si la nécessité de réduire les émis-sions de gaz à effet de serre et deréaliser des économies d’énergieest aujourd’hui une évidence, la

réglementation concernant le dia-gnostic de performance énergé-tique des bâtiments demeure inci-tative. En effet, ce diagnosticpointe les éléments défail lantsd’un logement tout en donnantdes pistes d’amélioration, maisn’oblige en rien le propriétaire àengager des travaux. Interlocu-teurs directs des donneurs d’or -

LES ÉNERGIES RENOUVELABLESreprésentent un formidablegisement d’économies. Une installation géothermique, par exemple, peut réduire jusqu’à 80% la facture de chauffage d’une habitation.

© IZ

EO

© D

R

sement. Autant d’informationsqui aideront les professionnels à«muscler» leurs arguments tech-niques et économiques, et à «ven-dre» des prestations génératrices d’économies d’énergie. Ellesseront intégrées dans le guidepublié conjointement par la FFBet l’Ademe sur l’améliorationénergétique des bâtiments exis-

GROS ŒUVRE/STRUCTURE

32 B Â T I M É T I E R S OCTOBRE 2006

La nouvelle norme NF P 11-213 de 2005 recommande la cure pour les dallages béton, une reconnaissanceofficielle de sa nécessité pour certains ouvrages. Que ce soit pour des raisons techniques ou esthétiques, ce moyen de garantir la bonnehygrométrie des bétons doit devenirsystématique.

e béton existe depuisenviron 200 ans. Dèsl’origine, on s’estaperçu que, si l’onvoulait obtenir un

ouvrage de qualité, qui dure dansle temps, il fallait prendre desprécautions de mise en œuvre, etnotamment appliquer une curedu béton (du latin cura, qui signi-fie «soin») sur le béton jeune.En effet, si l’on ne fait rien, l’eaunécessaire à la mise en œuvre dubéton a tendance à s’évaporer

pendant la phase de durcis -sement. Il en résulte une dessic-cation du béton, un retrait exces-sif, et au final un risque importantde fissuration qui a des consé-quences négatives du point devue mécanique comme esthé-tique. Pendant longtemps, on apratiqué ce qu’on appelle la «cureà l’eau» : un film d’eau étaitrépandu sur le béton jeune pourempêcher l’évaporation ; on yposait parfois une paillassehumide, un procédé efficace mais

L

LA CURE DES BÉTONS EN VOIE DE S YSTÉMATISATI ON

© L. MERCIER/FFB

OCTOBRE 2006 B Â T I M É T I E R S 33

SANS CURE, un béton exposéaux intempéries (vent et soleil)présente rapidement desfissurations caractéristiques.

POUR SUPPRIMER TOUTRELIQUAT DE CURE CHIMIQUE, ilest indispensable de décaper lesupport par tout moyen mécanisé(brossage, ponçage, grenaillage…),afin de permettre une bonneadhérence du revêtement.

UN COMPAGNON réalise la cure lors de la mise en œuvred’un béton autoplaçant.

3

2

1

� � �

1 2

3

très astreignant et consomma-teur de main-d’œuvre car il fallaitconstamment renouveler l’arro-sage pendant plusieurs jours.

DE LA CURE À L’EAU À LA CURE CHIMIQUECe procédé avait l’avantage d’évi -ter les phénomènes de retrait liésà l’évaporation rapide de l’eau,mais générait plusieurs consé-quences négatives. Dans la fabri-cation du béton, en effet, seul unquart de l’eau mise en œuvre est

(NF P 18-370, d’octobre 1995),ces produits sont des émulsionsqui se composent généralementd’un solvant organique ou d’eau(ce qu’on appelle le «véhicule»),d’un liant (résine ou polymère) etéventuellement de charges miné-rales (par exemple du dioxyde detitane). Le bon produit de cureremplit plusieurs exigences : ildoit empêcher l’évaporation troprapide de l’eau excédentaire, il nedoit pas modifier la teinte finaledu béton (être neutre), ni modi-fier chimiquement l’épiderme dubéton, ni présenter de dangerspour l’environnement ou pourla personne qui l’applique.

UN «SOIN» VALABLE POUR TOUS LES BÉTONSOn estime aujourd’hui que cescires ou vernis imperméabilisantsdoivent être mis en œuvre pourtous les bétons, dès le début de laprise pour les surfaces horizon-tales, dès le décoffrage pour lessurfaces verticales. La nouvellenorme NF P 11-213 concernantles dallages béton rend d’ailleursla mise en œuvre d’une cure obli-gatoire. Contrairement à la cure àl’eau, la cure chimique est appli-quée une fois pour toutes, parpulvérisation à la surface du bétonà l’état frais, immédiatement aprèsle talochage, à raison de 100 à300 g/m2. Pour les petites surfacesà traiter (inférieures à 100 m2), onpourra utiliser un simple pulvé-risateur de jardin équipé d’une

La cure chimique permet de limiter

la dessiccation du bétonsans surdoser

la quantité d’eau.

nécessaire pour provoquer laréaction chimique qui est à labase de la prise et du durcisse-ment du béton, le reste (appelé«eau libre») servant à obtenir lafluidité du matériau. Or l’eaulibre pose problème vis-à-vis dubéton frais en provoquant desphénomènes d’essorage (remon-tée de l’eau), de ressuage (remon-tée des grains les plus fins à la sur-face), de ségrégation (perted’homogénéité) et en perturbantles temps de prise et de séchage.

Une trop grande quantité d’eauest également préjudiciable dansle béton durci, avec un risque deporosité (perméabilité à desagents chimiques pouvant l’atta-quer) et une chute de la résis-tance du matériau puisque,comme le montre la loi de Féret-Bolomey, plus la quantité d’eauest importante dans le béton,moins celui-ci est résistant. Comment limiter la dessiccationdu béton, sans surdoser la quan-tité d’eau ? La solution a été trou-vée voici une quarantaine d’an-nées avec l’arrivée des cures dubéton industrielles, bénéficiantde formules chimiques spéci-fiques. Encadrés par la normeapplicable aux adjuvants du béton

© B

LAS

TRA

LA

FAR

GE

TON

GROS ŒUVRE/STRUCTURE

34 B Â T I M É T I E R S OCTOBRE 2006

POUR EN SAVOIR PLUS

• UMGO-FFB (Union de la maçonnerie et du gros œuvre),tél.: 01 40 69 51 59.•ž«Produits de cure, agents dedémoulage», étude bibliographiquedans le cadre des recherches professionnelles de la FFB, 2005.• SYNAD infos n°7, la cure desbétons, avril 2005, téléchargeablesur www.synad.fr (Syndicat Nationaldes Adjuvants pour Ciments et Mortiers).

«INDISPENSABLE POUR TOUS LES BÉTONS HORIZONTAUX»

Daniel Havard, GCA Génie Civil d’Armor,Martigné-Ferchaud (Ille-et-Vilaine)

Dans quel cas utilisez-vous une cure du béton ?Nous appliquons systématiquement une cure pour tous les bétons horizontaux,

dallages industriels ou planchers. Si on veut éviter toute fissuration des dallages, il faut une cure et un sciage en panneaux de 24 m2 maximum, réalisé 24 ou 48 heures après selon la saison, conformément àla norme en vigueur. Pour les voiles, nous n’utilisons pasde cure, sauf dans le cas des bétons architectoniques:ces bétons décoratifs, avec une finition lasurée parexemple, doivent être totalement exempts de fissures.

Comment choisissez-vous le produit de cure ?Il faut consulter les fournisseurs et s’assurer qu’il n’y apas de contre-indication entre le produit de cure et le béton utilisé. Dans le cas d’un bâtiment industrielclassique, nous fournissons la surface telle qu’elle doitêtre livrée, après passage du produit de cure, quis’élimine ensuite tout seul avec le temps. Si la surfacedoit recevoir un revêtement collé, c’est au professionneldu revêtement de sol de faire sa préparation de surface et d’effectuer si nécessaire un traitement de la surface en béton pour garantir son adhésion.

Les conditions climatiques ont-elles une importance?Cela peut jouer pour les bétons verticaux. En hiver, le béton sèche moins vite, il fait moins chaud, la cure est moins indispensable. Mais pour les surfaceshorizontales, il faut utiliser une cure quels que soient le temps et la saison : quand il fait chaud ou qu’il y a du vent, qui entraîne une dessiccation du béton, mais aussi en hiver par temps froid et humide. La prisede conscience est d’ailleurs générale : en une quinzained’années, la pratique de la cure s’est généralisée.

naillage, ponçage, sablage), quigarantit l’adhérence du revête-ment ultérieur.

DES PRODUITS À RISQUESLes produits de cure à base sol-vantée présentent un risque pourles utilisateurs, qui doit être pré-venu par le port d’équipementsde protection individuelle (gants,masque, éventuellement lunet-tes). Notamment en milieuconfiné, il faut aussi prendre lesmesures d’usage relatives au stoc-kage des produits inflammables.Le risque environnemental doitégalement être présent à l’esprit :les professionnels doivent évitertout épandage accidentel du pro-duit. La profession commence

juste à évoluer vers une offre enphase aqueuse. Au final, la cure dubéton est un produit d’avenir : sile béton d’hier était tolérant ets’adaptait à des variations, le bétonadjuvanté d’aujourd’hui exige unretrait parfaitement maîtrisé, cequi implique une cure efficace.Une règle qui s’applique en parti-culier aux bétons autoplaçants,issus de formules chimiques àtolérance très faible. �

buse à jet plat, tandis que pour lesgrandes et très grandes surfaces,on optera pour une rampe depulvérisation industrielle mon-tée sur un véhicule.Pour déterminer le bon produit etla bonne durée de la cure, l’utili-sateur doit prendre en compte,dans une approche globale, letype de ciment utilisé mais sur-tout les conditions climatiques –exposition du béton au soleil,vitesse du vent, humidité relativede l’air environnant. Il doit aussitenir compte du type de revête-ment destiné à recouvrir le béton,pour ne créer aucune incompa-tibilité future, et consulter pourcela le fournisseur de la cure. Eneffet, dans la plupart des cas, lacure s’auto-élimine par pelage,mais il est parfois nécessaire detraiter la surface du béton parune action mécanique (gre-

LA CURE LAISSE UN BÉTON SANS FISSURE, prêt à recevoirson revêtement.

La cure du béton est indispensable pour

les nouveaux bétons adjuvantés.

� � �

© L

AFA

RG

E B

ÉTO

N

© D

R

OCTOBRE 2006 B Â T I M É T I E R S 35

erformance thermiqued’une paroi, déperditionsliées à un pont ther-

mique, voilà des éléments indis -pensables à connaître pour quiveut respecter la réglementationthermique. Pour y parvenir, lesprofessionnels de la constructionmétallique – entrepreneurs, con -cepteurs, contrôleurs – disposent,depuis juin 2006, du guide «RT 2000, Bâtiments en Cons-truction Métallique», issu d’uneinitiative conjointe du SCMF-FFB(1), de l’Union des Métalliers,du CTICM(2) et de la FFB. À tra-vers une déclinaison de cas defigure concrets, correspondant àdes solutions techniques présen-tes sur le marché, cet ouvragedémontre – parfois à l’encontre decertaines idées reçues – que laconstruction métallique permet

CONSTRUCTION MÉTALLIQUEUn outil pour mieux maîtriser les performances thermiques

Avec le guide «RT 2000, Bâtiments en ConstructionMétallique», le calcul des performances thermiques du bâti,en tenant compte de l’enveloppe et des ponts thermiques, est désormais à la portée des professionnels de ce secteur.

au même titre que les autres derespecter la réglementation ther-mique, et ce pour tout type debâtiments, résidentiels, industriels,bureaux ou équipements publics.

CHAQUE SOLUTIONANALYSÉELe guide met l’accent sur plu-sieurs points clés de la perfor-mance énergétique de la cons-truction métallique. En ce quiconcerne l’enveloppe, les perfor-mances de chaque famille de pro-duits servant à réaliser les façades– bardages double peau, pan-neaux sandwich, ossatures filan-tes – sont analysées à l’aide d’unschéma et d’un tableau donnantdes valeurs du coefficient U(W/m2.K). Les valeurs obtenuesdépendent autant des épaisseursd’isolants que de la conception de

la paroi ; les résultats apparaissenttantôt en vert (s’ils sont confor-mes aux exigences de la RT 2000),tantôt en orange (s’ils se situent àla limite acceptable), tantôt enrouge (s’ils ne permettent pas derespecter la réglementation). Untraitement similaire est réservéaux couvertures et toitures (régiespar les DTU 40.35 et 43.3) ainsiqu’aux solutions à base de pan-neaux sandwich sous Avis tech-nique: chaque solution est étu-diée, et des recommandationssont pro posées pour améliorerles performances thermiques.Pour chaque configuration, leguide indique la part des pontsthermiques dans les déperditionsrelevant de la paroi courante.Dernier élément nécessaire pourpouvoir calculer les performancesthermiques d’un bâtiment, lesponts thermiques de liaison sontanalysés en fonction à la fois dutype de paroi mise en œuvre et desa situation dans le bâtiment :liaison plancher bas-façade, liai-son plancher intermédiaire-façade, liaison couverture ou toi-ture-façade… L’avantage principal de la cons-truction métallique est de pouvoirremédier à la majorité de ces pontsthermiques au moyen d’une iso-lation thermique par l’extérieur.

En plus des coefficients de déper-dition thermique, le guide indiquedans chaque cas une configurationrecommandée et une configura-tion à éviter. S’il propose un grandnombre de données, qui favorise-ront l’utilisation d’un logiciel decalcul par les bureaux d’études etde contrôle afin de déterminer laperformance thermique d’un bâti-ment en construction métallique,le guide se garde bien de fairepencher la balance en faveur d’unprocédé de construction ou d’unautre. La définition d’une cons-truction métallique, en effet,résulte le plus souvent d’un arbi-trage global entre la performancethermique et les autres exigences(sécurité incendie, isolation acous-tique, optimisation de l’espace…),qui doit rester du ressort du maî-tre d’œuvre. Il n’en demeure pas moins que, lescritères de la réglementation ther-mique allant vers un renforce-ment croissant des exigences, les procédés de construction lesmoins performants seront, àterme, exclus par la force des cho-ses. Ce guide traduit la volonté desreprésentants de la constructionmétallique de s’impliquer davan-tage, à l’avenir, dans les commis-sions d’élaboration des futuresversions de la réglementationthermique. À l’inverse de la RT2000, la RT 2005 consacre plus deplace à la construction métallique(valeurs de référence, garde-fous…). �(1) Syndicat de la Construction Métalliquede France.(2) Centre Technique Industriel de laConstruction Métallique.

P

© U

NC

P/F

FB

CE GUIDE EST DISPONIBLE auprès de la SEBTP (www.sebtp.com) et du CTICM.

POUR EN SAVOIR PLUS

• FFB Métallerie (Union des Métalliers), tél.: 01 40 55 13 00.• SCMF-FFB (Syndicat de la construction métallique de France), tél.: 01 47 74 66 15.

NORME NF EN 1090 Un langagecommun pour les charpentiers et les monteurs-levageurs

harpentiers métalliqueset monteurs-levageursdevront bientôt travailler

dans le cadre de la norme euro-péenne NF EN 1090, dont l’entréeen vigueur sous forme de normefrançaise est attendue à la mi-2007. Déclinée en trois parties –1090-1 «exigences pour l’évalua-tion de la conformité des élé-ments structurels» (partie dite«harmonisée»), 1090-2 «exigen-ces techniques pour l’exécution

des structures en acier», 1090-3«exigences techniques pour l’exé-cution des structures en alumi-nium» –, cette norme est le pen-dant, pour la fabrication et lemontage, des Eurocodes qui régis-sent le mode de calcul des struc-tures métalliques. Contrairementaux Eurocodes, qui continuent àcohabiter avec les anciens textesréglementaires (CM 66), la publi-cation de la norme NF EN 1090entraînera l’annulation des nor-

La future norme d’exécution des structures en acier n’est passeulement un instrument d’harmonisation européenne.Classes d’exécution, tolérances géométriques et fournitured’un dossier de plan de montage donneront un cadre plusrigoureux à l’activité des charpentiers et monteurs-levageurs.

C mes d’exécution actuelles (ENV1090-A, AXP 22501-A, normes dela série P 22-xxx), et dès sa publi-cation, son utilisation deviendraeffective pour les nouveauxcontrats.Document européen, la normeNF EN 1090 a pour objectif glo-bal d’harmoniser les pratiques envigueur dans l’Union et de sup-primer les entraves technico-éco-nomiques, favorisant ainsi l’ou-verture des marchés. Il s’agit

d’une règle commune qui per-mettra à n’importe quelle entre-prise de soumissionner dansn’im porte quel pays de l’Union.

CLASSES D’EXÉCUTION ET TOLÉRANCESGÉOMÉTRIQUESLa partie 2 de la norme, qui con -cerne directement les fabricants etles monteurs de structures enacier, introduit plusieurs chan-gements, à commencer par qua-tre classes d’exécution (de 1 à 4),selon la complexité technique etla destination de l’ouvrage. Lanouvelle norme couvrira tous lesouvrages en acier, de l’auvent jus-qu’à l’ouvrage d’art, en passantpar la tour de grande hauteur(dans les textes antérieurs, iln’existait que deux classes d’ou-vrages, l’une pour les bâtiments,l’autre pour les ouvrages d’art).Pour Jean-Paul Gourmelon, ingé-nieur général des Ponts et Chaus-sées, expert en normalisationdepuis plus de 30 ans et co-rédac-teur du nouveau texte, «ce chan-gement génère une responsabilitéplus importante pour les maîtresd’œuvre, qui vont devoir définirplus précisément les caractéris-tiques de leur ouvrage». En second lieu, la norme à venirimpose des tolérances géomé-triques aussi bien pour la fabri-cation des charpentes métalliquesque pour leur montage, ce quin’existait auparavant dans aucuntexte réglementaire. Pas moinsde 28 tableaux de tolérance sontproposés, depuis la fabricationdes profils soudés jusqu’au mon-tage des chemins de roulement.Ces tolérances seront de deuxtypes : tantôt «essentielles», c’est-à-dire conditionnant la sécurité dela structure et correspondant auxexigences des Eurocodes; tantôt«fonctionnelles», c’est-à-dire liéesaux nécessités de montage ou

GROS ŒUVRE/STRUCTURE

36 B Â T I M É T I E R S OCTOBRE 2006

© F

FB M

ON

TAG

E-L

EVA

GE

de correspondance de pièces oud'éléments. Enfin, l’architecture dela nouvelle norme est inspiréed’un plan d’assurance qualité –décliné en Document général demaîtrise de la qualité, Dossierpréalable à l’exécution, Dossierd’exécution, Définition des pointsd’arrêt.

UN PROGRÈS EN MATIÈRED’INTERFACESSi elle ne modifie pas fondamen-talement l’exécution des structu-res métalliques, la norme permetune avancée importante pour lesmonteurs-levageurs en introdui-sant une adéquation entre les tolé-rances de fabrication et les tolé-rances de montage: un aspect del’activité qui n’était jusqu’alors régipar aucun texte. L’approche qua-lité se traduit aussi par la nécessité,pour les charpentiers métalliqueset bureaux d’études, de fournirau monteur un dossier de plan demontage – ce qui serait d’ailleurssouhaitable pour toutes les struc-tures en acier. Ce document pré-cisera les spécifications de l’ou-vrage. Il permettra d’améliorer lesinterfaces non seulement entre

charpentiers et monteurs, maisaussi avec les corps de métier quiinterviennent après le montage,pour réaliser notamment des faça-des en bardages ou en verre – unmatériau dont les tolérances demise en œuvre sont très strictes. Pour Jean-Paul Gourmelon, « lesentreprises de la charpente et dumontage de structures métal-liques ne doivent pas s’attendre àun bouleversement de leur acti-vité, mais se préparer, en se fami-liarisant avec la norme, à faireévoluer leur organisation. Dans lecadre d’une concurrence élargie,une nouvelle règle du jeu crée denouvelles opportunités pour lesentreprises qui sauront se l’ap-proprier.» �

PUB 1/3Format 186x 83,5

OCTOBRE 2006 B Â T I M É T I E R S 37

«TRAVAILLER DANS LA SÉCURITÉ ET LA QUALITÉ»

Pierre Boudier, entreprise Menara(Montereau, Seine-et-Marne)

La nouvelle norme introduit des tolérancesde montage. En quoi est-ce nouveau ?La référence actuelle, la norme ENV 1090-A,est incomplète et nous savons qu’elle est

provisoire, d’où une certaine approximation. La nouvelle norme va clarifier les choses : du classementde la charpente par le maître d’ouvrage découleront les tolérances de montage correspondantes, que nousdevrons ensuite mettre en œuvre. C’est d’autant plusappréciable que certains matériaux en vogue, comme le verre, requièrent des tolérances très strictes.

En attendez-vous d’autres progrès ?La norme va permettre des avancées dans le bonfonctionnement des chantiers. Elle précise en effet quele monteur doit travailler sur un terrain impeccablementnivelé, compacté et accessible aux engins de levage en toute sécurité. Nous disposerons aussi de davantaged’indications sur les pièces à mettre en œuvre : poids des pièces principales, qui seront notifiées sur un plan ; méthodes de montage à suivre, ce quipermettra une meilleure organisation des moyens.

La norme prévoit aussi la fourniture d’un dossier de plans de montage… Il est vrai que les charpentiers ne nous fournissent pas toujours tous les plans de montage nécessaires, ce qui oblige parfois à une gymnastique pour compenserles éléments que nous n’avons pas. La norme vasystématiser la fourniture de ces plans, et notammentdes plans de stabilité provisoire, qui précisent les phases successives du montage. Tout le monde va ygagner : plus le monteur aura d’éléments, plus il sera en mesure de travailler dans la sécurité et la qualité.

POUR EN SAVOIR PLUS

• FFB Montage-Levage,tél.: 01 40 55 13 00.• Le CTICM (Centre TechniqueIndustriel de la ConstructionMétallique) a organisé, le 8 mars2006 à Paris, une journée technique sur le thème de la future norme NF EN 1090, et prévoit de renouvelerl’opération en régions. Documents disponibles sur le sitewww.steelbizfrance.com.

© D

R

GROS ŒUVRE/STRUCTURE

OCTOBRE 2006 B Â T I M É T I E R S 39

l s’appelle Pires, Luis Pires(«Pires, comme le footballeur,tout simplement !»), et, grutier

depuis 18 ans, il trône au sommetdes chantiers de son entrepriseDelta Construction dont le siègeest à Bordeaux. Après trois ans ausol – «un minimum pour bienconnaître le fonctionnement duchantier» – il monte désormaischaque matin à pied « jusqu’à65 m!» pour rejoindre son engin-bureau-cabine. Quand il ne prendpas l’ascenseur, l’escalade luiprend un quart d’heure «maison souffle de temps en temps».

INITIATIVE ET VIGILANCE« Je voulais monter là-haut,explique-t-il, c’est ce qui me plai-sait; c’était ça ou chef d’équipe carj’aime bien organiser le travail. Etil faut de l’initiative, de l’indé-pendance et de la vigilance pource métier.» De l’initiative, parcequ’à certains moments, il importede savoir accomplir sans qu’ellessoient demandées explicitementles tâches utiles. Par exemple, lerangement, l’ordonnancement duchantier, surtout à ses débutsquand il y a du temps libre. «Delà-haut, on voit tout ce qu’il y a àfaire mais aussi tout ce qui n’estpas parfait. Le grutier a pour mis-sion de prévenir le chef d’équipe

I

PROFESSION GRUTIERVigie et homme-orchestreHomme clé du chantier, ce solitaire est avant tout, paradoxalement, un homme de communication toujours aux aguets.

ou de chantier si une banche oudes garde-corps lui paraissentinstables et donc dangereux.» Lesouci de son environnement estfondamental pour un métier quireste pourtant celui d’un soli-taire. « Il m’arrive de déjeunerdans ma cabine, et, pour la pause,j’emporte parfois un peu de lec-ture. Les contacts avec le sol sefont par radio et aussi beaucouppar gestes. Il faut également de lapatience, car on travaille réguliè-rement avec des gens qui appren-nent le métier.»Des modèles de grues ? Il en aconnu plusieurs. «Chaque enginest différent, aucune machine n’ale même équilibre.» Aussi est-iltrès présent lors du montage et dudémontage. «Dès que la cabineest en place… j’y suis. » Enrésumé, une vraie vocation et unepassion qu’il tente de transmettreà ses fils. «L’aîné est plus attiré parles trains – c’est un autre genre demachine – mais le cadet est déjàtrès tenté.» Et comme le garçona 12 ans… rendez-vous dansquelques années ! �

© L

. M

ER

CIE

R/F

FB

e monomur est un sys-tème constitué d’un seulmatériau, à la fois por-

teur et isolant. C’est un allié pré-cieux dans la quête de perfor-mance thermique des bâtiments,à condition que son mode opé-ratoire exigeant soit respecté.Trois types de matériaux sontutilisés pour le monomur: laterre cuite, le béton cellulaireautoclavé (BCA), et le béton degranulat de pierre ponce. Leprincipe de fonctionnement esttoujours le même : le meilleurisolant, c’est l’air. D’où l’inven-tion d’un élément en matériau

poreux, dont l’intérieur est com-posé d’une multitude d’alvéoles:l’air y est «piégé», les transfertsde température entre l’extérieuret l’intérieur se font très lente-ment. De ce point de vue, lemonomur est une bonne solu-tion pour lutter contre les déper-ditions thermiques surfaciques,et sera d’autant plus efficace queson épaisseur sera importante.C’est aussi un très bon procédéde prévention des ponts ther-miques classiques, en about deplancher et pour les cloisons desmurs de refend : son épaisseur,en effet, permet l’ajout d’un iso-

lant et d’une planelle qui ontdémontré leur efficacité (voirBatimétiers n° 5, p. 20). Attentioncependant, ce résultat ne peutêtre obtenu qu’à l’issue d’unemise en œuvre rigoureuse, quidoit se référer aux Avis tech-niques publiés par le CSTB etimplique une exigeante maçon-nerie à joint mince.

QUATRE POINTS CLÉS À RESPECTERLa première assise. Le premierrang du mur doit faire l’objetd’une attention particulière, etdoit être confié à un compa-gnon expérimenté. Sa planéitédoit être très précise, car lesjoints minces ne permettent pas,par la suite, de corriger leserreurs, comme dans le cadred’une maçonnerie classique. Elleconditionne donc la qualitéfinale du mur.La découpe. En raison de laminceur des joints, il faut êtrevigilant sur la découpe des élé-ments. Celle-ci doit se faire aumoyen d’une scie alligator oud’une scie à eau sur table (dansle sens de la longueur de labrique, perpendiculairement auxmurs), pour rechercher la pré-cision et éviter la production depoussière.La préparation du mortier-colle.Il n’y a pas de problème de com-patibilité puisque, de façon géné-rale, le mortier-colle est livréavec les éléments de maçonnerie.Pour qu’il soit performant, ilfaut veiller à respecter la quantitéd’eau indiquée (pour le cas dumonomur en terre cuite: 7 litres

d’eau par sac de poudre de25 kg) et le temps de malaxage(5 minutes environ pour unebonne homogénéité du mé -lange).L’application du mortier-colle.Le mortier-colle doit être appli-qué à l’aide d’un rouleau, d’unelargeur correspondant à l’épais-seur du mur, et doit former despicots (toujours tirer la poignée,ne jamais pousser). L’épaisseurdu joint avant la pose de l’élé-ment doit être de 3 mm (1 mmaprès écrasement). En cas deforte chaleur, il faut réduire lalongueur d’application du mor-tier, et poser rapidement les élé-ments préalablement humi difiés,pour éviter tout dessèchementprématuré.

NOMBREUX ATOUTSÀ la fois mur porteur et isolant,le monomur est un produit«deux en un» séduisant pour leclient final. Sain, thermiquementefficace, il apporte un confortd’été supplémentaire par soninertie thermique et correspondà la demande actuelle des maît-res d’ouvrage. Ses avantages sontbien réels aussi pour l’entrepre-neur: moins de pénibilité, desgains de productivité car il n’estpas utile d’ajouter un isolant,une réduction des nuisances duchantier (pas de bétonnière,moins de déchets), et un chantierrapidement disponible pour lesecond œuvre. Produit au carac-tère high-tech, le monomur àjoint mince est enfin de nature àvaloriser les métiers de la maçon-nerie et du gros œuvre. �

F I C H E T E C H N I Q U E

Monomur : mise en œuvre experte obligatoire

40 B Â T I M É T I E R S OCTOBRE 200640

GROS ŒUVRE/STRUCTURE

L

© U

MG

O-F

FB

OCTOBRE 2006 B Â T I M É T I E R S 41

omment prévenir l’ap-parition de fissures dansles bétons de dallage ? À

l’exception des dallages en bétonprécontraint – dans lequel on aintroduit, avant la mise en place,des tensions opposées à celles quisont créées par les charges – leproblème doit être traité. Si lebéton présente une bonne résis-tance à la compression, il n’en vapas de même pour sa résistance àla traction, d’où l’idée d’y intégrerdes armatures. Leur rôle est decompenser cette faiblesse en assu-rant une reprise des efforts aprèsfissuration, et en favorisant larépartition homogène de la fis-suration. Mais on peut aussirépondre à cette problématiquepar la mise en œuvre de bétonsrenforcé de fibres métalliques(BRFM). Bien qu’accessible depuis

très longtemps, cette techniqueconnaît un développement signi-ficatif depuis les années 1970.

UNE PERFORMANCE LIÉE AU SUPPORTSelon une étude du CSTB (1), onconstate que les dosages modérésen fibres métalliques ne permet-tent ni la reprise des efforts aprèsfissuration – sauf s’il y a redistri-bution possible (hyperstaticité) –,ni la répartition homogène de lafissuration. On en déduit donc,pour les cas de dosages modérés,que l’équilibre des efforts ne se faitpas en petites déformations, etque la maîtrise de la fissurationn’est pas possible, si on ne limitepas les déformations, donc lescharges. Dans le cas précis desdallages, dont la fonction est detransmettre les charges et de les

répartir sur le sol support, les sol-licitations dépendent essentielle-ment de la tenue du sol support:les contraintes développées serontd’autant plus faibles que le sup-port (le sol) est rigide. Les dalla-ges posés sur le sol sont donc desouvrages fortement hypersta-tiques, sur lesquels la redistribu-tion est possible. De cette équa-tion, il résulte que le béton mis enœuvre dans le dallage en BRFMdevra afficher une résistance –donc un dosage – différente enfonction de divers cas de figure :une résistance modérée quand lesol est raide, ce qui permet deréaliser un dallage mince ou épais(car le risque de fissuration est fai-ble) ; une résistance suffisantequand le sol est souple et le dallageépais (avec un risque de fissura-tion excessive). À condition queces éléments soient pris encompte, cette technique permetdonc une optimisation des épais-seurs de dallage, et une simplifi-cation de la mise en œuvre, liée àl’absence d’armatures. Elle doiten revanche être rejetée quand lesol est souple, et le dallage mince,car dans ce cas les charges sontmal étalées, dallage et sol sont for-tement sollicités localement, d’où

DALLAGE Le béton fibré passe sous Avis technique

C

© U

MG

O-F

FB

des tassements forts et un risquede fissuration élevé. L’utilisationjudicieuse du BRFM pour les dal-lages est en définitive soumise àdeux critères : la fissuration, quipose le problème de l’aptitude àl’emploi selon les différentes des-tinations des ouvrages (qui est duressort du maître d’ouvrage), et lecomportement post-fissuration,qui fournit la capacité de redistri-bution du matériau et sa ductilité,d’où l’importance de connaîtrele seuil de sollicitation en-deçaduquel la fissuration est convena-blement répartie. Ces deux critè-res rejoignent deux objectifs duDTU 13.3 Dallages : améliorer letraitement du sol et de la plate-forme (support) et diminuer lafissurabilité des dallages.

UNE MISE EN ŒUVRE SOUS AVIS TECHNIQUECette technique impose néan-moins des procédures – sur lacaractérisation de la fibre et descontrôles sur la bonne réparti-tion des fibres dont l’incorpora-tion au béton se fait soit à la cen-trale à béton, soit sur le chantier,à l’aide d’une sauterelle ou d’unemachine à pulser. Les bétons aptesà recevoir les fibres doivent êtrefluidifiés, avoir une formulationspécifique et faire l’objet d’uncontrôle de leur résistance. Tech-nique non courante jusqu’en juin2006, le BRFM impliquait uncahier des charges régissantchaque type de fibres, délivré parun bureau de contrôle. Mais leschoses sont en train de changer :tous les fournisseurs de fibres sesont engagés fin 2005 à soumet-tre leurs produits à l’Avis tech-nique, et une première entreprisevient de voir le sien publié par leCSTB en juillet 2006. �

(1) Centre Scientifique et Technique duBâtiment.

Le dallage en béton renforcé de fibresmétalliques est une solution intéressante,car simple à mettre en œuvre, à conditionde respecter un certain nombre decontrôles. Les premiers Avis techniquessont en train d’être publiés.

GROS ŒUVRE/STRUCTURE

42 B Â T I M É T I E R S OCTOBRE 2006

PUB 1/3Format 186x 83,5

a méthode réglementaired’évaluation de la qualitéthermique (RT 2000 et

RT 2005) donne un résultat théo-rique défavorable pour les mai-sons en bois massif empilé.Pour assurer l’avenir des entre-prises qui construisent ce typede maisons et leur donner la pos-sibilité de satisfaire leurs clients deplus en plus nombreux, la FFB alancé en 2004, dans le cadre deson Programme «recherche déve-loppement métier» (PRDM), unecampagne de suivi de 20 mai-sons occupées depuis environ5 ans (construites avant la régle-mentation RT 2000) et ne com-portant pas d’isolation complé-mentaire.Réalisée par deux laboratoiresindépendants, cette étude visait

aussi à éclairer un constat para-doxal. En effet, il s’agit de mont-rer que, avec des parois dont lecoefficient de déperdition surfa-cique est supérieur à la valeurdes «garde-fous» de la RT 2000,on peut obtenir des consomma-tions d’énergie conformes à cettemême réglementation.

DES MAISONSBIEN CHAUFFÉESLes maisons étudiées ont été équi-pées de capteurs de températureet d’humidité ; parallèlementétaient recueillies les donnéesmétéorologiques et les consom-mations énergétiques liées auchauffage. Au terme d’une annéede suivi, au printemps 2006, il apu être établi que les performan-ces thermiques réelles de ces mai-

sons sans isolation supplémen-taire, réparties sur tout le terri-toire, sont tout à fait suffisantes.Les occupants de ces maisons,tout en étant très bien chauffés,n’avaient besoin en moyenne quede 112 kWh/m2 par an. Lesmeilleurs résultats étant enregis-trés par les maisons en rondins,

L

MAISONS EN BOIS MASSIF EMPILÉBonnes performances thermiques confirmées

ou fustes (voir encadré). L’objec-tif final de toutes les actions visantles économies d’énergie est delimiter les émissions des gaz àeffet de serre, principalement leCO2. Les émissions annuelles deCO2 d’un pavillon des années1970 et d’une maison conforme àla RT 2005 sont, respectivement,5 tonnes et 2 tonnes. Or il faut auminimum 50 m3 de bois pourconstruire une maison en boismassif. Une telle quantité de boisa stocké 50 tonnes de CO2 pen-dant sa croissance. C’est, en quel -que sorte, une avance de 25 ans de consommations énergétiquesd’une maison «réglementaire»!Une bonne raison pour que cetype de maisons soit mieux pris encompte par la réglementationthermique française… �

POUR EN SAVOIR PLUS

FFB-CMP (Charpente, menuiserie,parquets), tél.: 01 40 69 57 40.

Une étude lancée par la FFB démontre les excellentesperformances thermiques des maisons en bois massif empilé.

LA MAISON DES BOISLe mode constructif des maisonsde bois massif le plus répanduest l’empilement de madriers,pièces en bois profilées et sou-vent contrecollées. Spécifique-ment utilisée dans les régionsboisées et montagneuses, lafuste consiste quant à elle àempiler des troncs d’arbres abat-tus en hiver, coupés à la longueurdes murs et évidés pour épouserla forme du rondin inférieur.

OCTOBRE 2006 B Â T I M É T I E R S 43

CONSTRUCTION Le bois revient à la maison

POUR EN SAVOIR PLUS

• FFB-CMP (Fédération française du Bâtiment charpente menuiserieparquets), tél. 01 40 69 57 40.• www.maison-bois.org

Près de 10 000 des quelques200000 maisons construites

de façon diffuse en France chaqueannée sont en bois. L’enquêtemenée en 2005 par Afcobois (1)

(voir encadré)montre que ce typede construction a doublé en cinqans. Pourtant, l’offre est encorelargement inférieure à la deman -de, puisque 20% des acquéreurspotentiels de maisons affirmentpréférer le bois. Il faut dire que cesconstructions s’intègrent parfai-tement dans le cadre de la démar-

PROTECTION Où trouver les bons gants de maçon ?

mission d’attribution. L’UMGO-FFB(2) a publié, en juillet dernier,un fascicule sur le sujet qui a étédistribué aux sections maçonne-rie départementales(3). Il contientla liste des références bénéficiantà ce jour du logo, également con -sultable sur le site de l’OPPBTP,où elle sera actualisée. �

(1) Organisme Professionnel de Préven-tion du Bâtiment et des Travaux Publics,www.oppbtp.fr/aide-technique(2) Union de la maçonnerie et du grosœuvre.(3) «Maçons, vos mains le méritent bien».

Pour assurer une protectionefficace de leurs mains, les

maçons disposent désormais d’unlogo associé à la marque «Recom-mandé par les maçons» qui leurpermet de distinguer les gants lesmieux adaptés à trois activités:coulage du béton, construction, etenduit – finition – carrelage. Celogo est attribué par l’OPPBTP(1)

aux fabricants qui en font lademande, à l’issue de tests effec-tués par des compagnons sur deschantiers et après avis d’une com-

FORMATION Une licence «conducteur de travaux enmaisons individuelles»

également être bon gestionnaire etdisposer de grandes qualités rela-tionnelles et commerciales pouraccompagner le client particuliertout au long de la réalisation de samaison. �

Une licence professionnelle aété créée, qui devrait per-

mettre de répondre aux impor-tants besoins de recrutement desconstructeurs de maisons indi-viduelles (plus de 500 conduc-teurs par an). Homme clé chez leconstructeur de maisons indivi-duelles, le conducteur de travauxdoit être un excellent techniciendu bâtiment. Animateur duréseau des sous-traitants, il doit

POUR EN SAVOIR PLUS

UCI-FFB (Union des constructeursimmobiliers de la FFB), t él. 01 40 69 51 86.

plosera, les professionnels devrontdisposer d’ateliers de fabricationadaptés aux différents types demaisons: ossature bois (près de80% du marché), bois empilé(15%), au tres procédés commele poteau poutre, etc. �(1) Association française des constructeursbois.(2) Grand témoin de Bâtimétiers n°3, juin2005.

ENQUÊTE AFCOBOIS, CHIFFRES CLÉS• Constructions en bois en 2000ž:5 000

• Constructions en bois en 2004ž:9 800

• Progression 2000-2004 : 97,5 %• Cadres contractuels : - contrats d’architecte 37 %- contrats de maîtrise d’œuvre21 %

- contrats de construction demaison individuelle 6 %

Enquête réalisée au 1er semestre 2005auprès de 175 entreprises.

che de développement durable,tant par le caractère renouvelablede la ressource que par sa contri-bution à la limitation des gaz àeffet de serre dans l’atmosphère(stockage de CO2 pérenne pen-dant la croissance des forêts).

DE NOMBREUX ATOUTSSouplesse architecturale, confort,excellentes performances ther-miques, rapidité de mise en œu vre(deux fois moins de temps quepour les maisons traditionnelles):

autant d’atouts qui ne suffisentpourtant pas à faire réellementdémarrer un marché qui se situeactuellement dans le moyen/hautde gamme. Les acteurs du secteurdoivent encore progresser en ter-mes de compétitivité et, surtout,s’équiper pour répondre à unedemande croissante. « Face à la RT2005, souligne André Caron (2), la maison bois est comparable à la maison traditionnelle; avec laRT 2010 elle sera beaucoup mieuxplacée.» Quand la demande ex -

© A

FCO

BO

IS

GROS ŒUVRE/STRUCTURE

44 B Â T I M É T I E R S OCTOBRE 200644

MAÇONS Préparer l’avenir

Dans «Bâtiment 2015», étudeprospective réalisée récem-

ment par la FFB, les professionnelsont imaginé les différents scéna-rios d’avenir possibles pour le sec-teur du Bâtiment. Un groupe de travail composé d’entreprisesde l’UMGO-FFB(1) a voulu appro-fondir cette étude en ciblant spécifiquement les métiers de lamaçonnerie et du gros œuvre. Quels seront les marchés de

demain? Quels produits les entre-prises mettront-elles en œuvre?De quelles compétences auront-elles besoin? Quels indicateurspourraient les aider à déterminerleur stratégie individuelle?

STRATÉGIES D’ÉVOLUTIONPour préparer l’avenir des entre-prises de ces métiers, le groupe detravail se propose de dessiner, partype d’entreprise et en fonction de

différents scénarios, des stratégiesd’évolution. Lesquelles passentnotamment par la spécialisationou la diversification vers des sec-teurs porteurs. Un rapport serapublié à l’automne 2007. �

(1) Union de la maçonnerie et du grosœuvre.

GUIDE PRATIQUE:COMMANDE DE BPEParce que la responsabilité de la commande des bétons prêts à l’emploi (BPE) incombe auxentreprises, ce guide a été conçupour les aider. Outre un rappel des types de BPE et des exemplesde bétons utilisés, il comporte desrecommandations sur l'applicationde la norme NF EN 206-1 (Béton)ainsi que des imprimés types pour la commande de béton. Pour en savoir plus : UMGO-FFB(Union de la maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59.

ENVELOPPE

50 B Â T I M É T I E R S OCTOBRE 2006

ISOLATION PAR L’EXTÉRIEUR EN CONSTRUCTION NEUVEUNE SOLUTION D’AVENIRLa nouvelle réglementation thermique, en abaissant d’un cran le seuil de consommation énergétique des bâtiments, pose avec acuité la question de l’efficacité de l’isolation. Solution rarement mise en œuvre en construction neuve, l’isolation par l’extérieur ne manque pourtant pas d’arguments.

st-ce pour l’amourdes belles pierres ?Lorsque, au milieudes années 1970, aété instituée la pre-

mière réglementation thermique,il a été décidé, en France, quel’on isolerait par l’intérieur, à l’in-verse du choix ou des traditionsd’autres pays européens (paysscandinaves, Pays-Bas, Allema-gne, Suisse). Or, au fil du temps età mesure que se durcissent lesexigences réglementaires, le « murfrançais », avec sa structure por-teuse (voile béton, parpaings, etc.)habillée d’enduit monocoucheou de revêtement organique côtéextérieur, et son complexe iso-

lant côté intérieur, révèle ses limi-tes face au principe d’une isola-tion par l’extérieur, notammentdu fait d’importantes déperdi-tions linéiques au niveau des rac-cordements plancher-voile.Utilisée en rénovation de loge-ments collectifs après le chocpétrolier de 1973, l’isolation parl’extérieur reste aujourd’hui l’ex-ception en construction neuve,où elle ne représente qu’une partmarginale du marché (1%).Cependant, elle compte des par-tisans convaincus, bâtisseurs aussibien qu’industriels, comme ceuxque rassemble le Groupement dumur manteau (G2M)(1), qui s’estfixé pour objectif de promouvoir

cette solution et de la développeren France.Composé des mêmes élémentsque le mur français, le mur man-teau diffère par l’organisation.

LES AVANTAGES DU MUR MANTEAUDe l’intérieur vers l’extérieur, ilcomprend une paroi support ver-ticale en maçonnerie de petitséléments ou en béton banché ; unisolant thermique avec ses revê-tements de protection et de fini-tion (voir encadré p. 52); enfin, desfenêtres ou des portes-fenêtresrapportées dans la paroi. En sup-primant les ponts thermiques audroit des planchers et des murs de

E

Le mur manteau permet de traiter une majorité de ponts thermiques.

refend, cette solution, affirme leG2M, permet de diviser par huitles déperditions énergétiques etd’atteindre facilement des per-formances d’isolation supérieuresde 30% aux exigences réglemen-taires. Elle présente aussi, auxdires du G2M, d’autres avantages:un meilleur confort avec une plusgrande stabilité des températuresintérieures, été comme hiver, enraison de l’inertie thermique desmurs; un entretien réduit puisqueles phénomènes de condensationliés à l’existence de surfaces froi-des sont supprimés ; moins deréparations lourdes ; une aug-mentation de la surface habitable;des coûts de construction opti-misés ; un meilleur respect del’environnement par réductiondes consommations énergétiqueset de la production de gaz à effetde serre.

© M

AC

CH

I

OCTOBRE 2006 B Â T I M É T I E R S 51

� � �

MISE EN PLACE D’UN MUR DE FAÇADE grâce à une grue de levage. Les découpes des ouvertures se font une fois le mur en place, avant la pose des menuiseries.

VUE EN ÉLÉVATION d’un murextérieur (épaisseur de l’isolant : 30 cm).

VUE GÉNÉRALE du chantier.

EXEMPLE DE PAVILLON JUMELÉ (procédé Macc3) construit sur un sous-sol isolé.

4

3

2

1Pour aller au-delà de ces don-nées théoriques et apporter auxacteurs de la filière des réponsessur le plan de la mise en œuvre –car il n’existe à l’heure actuelleaucun DTU sur le sujet –, le G2Ma créé un groupe de travail et misau point, avec l’aide de l’AtelierAtrium puis du CSTB (2), unrecueil d’exemples de traitementdes points singuliers (angles ren-trant ou sortant, arrêts haut oubas, etc.), mis à disposition surson site Internet, ainsi qu’uneméthode de calcul des consom-mations énergétiques et un inven-taire des techniques de revête-ment et de finition.

LE COMPLEXE BREVETÉ DE PIERRE MACCHIPrécurseur, car il a déjà bâti plu-sieurs maisons individuelles iso-lées par l’extérieur, le constructeuralsacien Pierre Macchi, basé àWittenheim (Haut-Rhin), affirmequ’il s’est depuis toujours intéresséaux moyens de limiter les déper-ditions énergétiques et d’amélio-

rer l’inertie des bâtiments. Cettepréoccupation va, pour lui, depair avec sa démarche qualité(l’entreprise est certifiée ISO 9001:2000). L’isolation par l’intérieurétant pour lui une « solutionobso lète», il a développé et bre-veté sous le nom Macc3 un pro-cédé adapté au principe de pré-fabrication qu’il privilégie depuisde nombreuses années, dans unsouci de réduction des délais etdes coûts de réalisation(3). «Nousassocions tout simplement paroi

1

2

3

4

ENVELOPPE

52 B Â T I M É T I E R S OCTOBRE 2006

de béton (large de 11 cm) et iso-lation – en l’occurrence un poly-styrène expansé (PSE) d’uneépaisseur de 30 cm –, grâce à unedécoupe de l’isolant noyée dans lebéton au moment de la préfa-brication.» Durant cette mêmephase, les réseaux électriques etsanitaires, ainsi que des nappeschauffantes, sont également inté-grés aux parois, selon une implan-tation définie par le bureau d’études. L’utilisation de bétonautoplaçant permet de travailler àun bon rythme et d’obtenir unegrande qualité de finition. Surchantier, les compagnons met-tent en place à la grue les diffé-rents éléments sur la dalle de rez-de-chaussée. Puis le tout est clavéen un ensemble monolithique enune seule opération de béton-

� � �

DES FINITIONS POUR TOUS LES GOÛTS Les solutions de revêtement et de finition varient selon le matériau d’isolation choisi et le mode de mise enœuvre, et se départagent en plusieurs familles : enduitsminces sur isolant; enduit hydraulique sur isolant;bardages rapportés; vêtures; vêtages; revêtementsattachés en pierre mince, etc.Appliqués sur les plaques de polystyrène, les enduits surisolant sont constitués soit d’une couche armée d’enduitorganique mince – qui reçoit en finition un revêtementplastique épais, un revêtement silicaté ou des granulatsprojetés –, soit d’une couche armée d’enduit minéralrevêtue d’une finition elle-même minérale. «Chaqueindustriel propose en fait son propre système, souligneNadège Blanchard, ingénieur expert au CSTB, et en termede règles de mise en œuvre, il n’existe aujourd’hui dansce domaine qu’un cahier des prescriptions techniquesd’exécution (CPT).»«Commune au bardage rapporté, à la vêture et auvêtage, la “peau” qui tient lieu de revêtement peut êtreconstituée de neuf familles de produits (mortier de résine, compound de résine, stratifié, compositeciment-verre, etc.), explique Julien Piechowski, lui aussiingénieur expert au CSTB, et il existe aujourd’hui 65solutions disponibles sous Avis technique, sans compterles systèmes traditionnels ou assimilables au traditionneltels les revêtements bois, régis par le DTU 41.2.»

nage, au béton autoplaçant, quipermet de réaliser, au niveau deréservations dans l’isolant quiservent de coffrage, les noyauxd’assemblage des parois (dans lesangles), les piliers de renforce-ment parasismiques et la dalle decompression du niveau 1.

DES RÉSISTANCES À LAMESURE DU CHANGEMENT«L’ossature ainsi réalisée est trèsétanche, poursuit Pierre Macchi,ce qui est le principe d’une isola-tion efficace. Dans notre maisonexpérimentale, nous avons parexemple réussi à faire monter latempérature de 4 à 18 °C en 48heures avec une puissance instal-lée de seulement 3 kW pour100 m2. Et dans les maisons quenous avons construites, dont

le surcoût est compris entre 10 et 15%, le niveau de consom-mation énergétique reste limité à 50 kWh/m2/an(4).»La validité du principe étantconfirmée en pratique, commentexpliquer que l’isolation par l’ex-térieur reste d’utilisation si res-treinte? «Les raisons sont de deuxordres, et les raisons techniques nesont peut-être pas les plus impor-tantes», estime Thierry Dufores-tel, passé du département Enve-loppe du bâtiment du CSTB audépartement R&D d’EDF. Eneffet, les difficultés liées auxréseaux ou aux équipements serésolvent dès que la demande semanifeste. Les vrais freins sontpour lui d’une autre nature : « Lepremier point de blocage tientau maître d’ouvrage, qui, face àun projet de ce type, n’a plus la

vision rassurante d’un scénarioqu’il maîtrise ; le second est lié auxfilières professionnelles qui sesont adaptées à un mode cons-tructif : les plâtriers, passés à lapose de complexes de plaques deplâtre + isolant intérieur, risquentde devoir se «re-reconvertir». Rapportée à l’échelle de la pro-fession et de la filière, l’incidenced’un tel changement est telle-ment importante qu’elle ne peutse concevoir que dans la durée,même si le renouvellement del’offre produits peut constituerun facteur de déblocage.» �(1) Voir : www.groupement-mur-man-teau.com(2) Centre scientifique et technique duBâtiment.(3) Voir : www.maisonsmacchi.com(4) Fort de ces premiers résultats, PierreMacchi a développé un concept de «maisonpassive».

ILLUSTRATION D’UNE LIAISON MUR/REFEND

ISOLATION INTÉRIEURE

ISOLATIONEXTÉRIEURE

EXTÉRIEUR

INTÉRIEUR

EXTÉRIEUR

INTÉRIEUR

OCTOBRE 2006 B Â T I M É T I E R S 53

’amendement au DTU40.35 (NF P 34-205-1)précise les dispositions

particulières et complémentairespour la réalisation de couverturescintrées en plaques nervuréesissues de tôles d’acier revêtues. Il vise spécialement des couver-tures cintrées convexes pour les-quelles le rapport flèche/portéedes plaques nervurées, reposantau moins sur trois appuis, est aumaximum de 1/10e, la distanceentre appuis consécutifs supé-rieure ou égale à 1 m et dont lerayon est constant par plaque. Ilne concerne que les couvertures

DTU 40.35 Un amendement pour les couvertures cintréesEmployées en couverture de bâtimentsindustriels, les plaques nervurées issuesde tôles d’acier revêtues font souventl’objet d’une utilisation cintrée que n’avait pas prévue le DTU 40.35. Un amendement précise les règles

de l’art propres à cette application.

cintrées dont les longueurs déve-loppées ne dépassent pas 40 mpar versant (ou 35 m dans le casde nervures inférieures à 35 mm)et s’applique aux ouvrages decouverture chaude simple peauavec isolation sur panne commeaux ouvrages double peau à tra-mes parallèles (qui relèvent dedispositions particulières).Précintrage ou cintrage surchantier. Les plaques nervuréesutilisées peuvent être précintréesen atelier ou cintrées à la pose. Lechoix de la méthode dépend,entre autres, du rayon de cour-bure de la couverture. Générale-

ment, lorsque les rayons de cour-bure des couvertures sont com-pris entre 2 et 40 m, le cintrage esteffectué en atelier. Le précintragedoit systématiquement faire l’ob-jet d’une fiche technique établiepar le fabricant. Les plaques cin-trées à la pose doivent être confor-mes au DTU 40.35.

DISPOSITIONSPARTICULIÈRESCharpente. Les efforts dus à l’ef-fet voûte sur l’ossature sont négli-gés pour l’évaluation des actionssur appuis. Dans le cas du cintrageà la pose, les efforts résultant de lamise en œuvre des plaques doiventêtre pris en compte dans le dimen-sionnement des pannes. Ils peu-vent être calculés forfaitairement,d’après une formule figurant dansl’amendement. Afin de mieuxrépartir les efforts, chaque plaquenervurée doit dans ce cas reposersur quatre appuis ou plus.Pentes minimales. Un faîtage àpente nulle est admis pour lescouvertures cintrées à deux ver-sants à condition qu’il n’existe,dans les zones comprises entre0% et les pentes indiquées dans letableau ci-dessous, ni recouvre-ments transversaux ni pénétra-tions – à l’exception de celles sou-dées en atelier, qui ne sontpossibles que pour les plaquesprécintrées. Le texte précise par

ailleurs les cas où un bord relevéet/ou un contre-closoir doiventêtre mis en œuvre.Recouvrements et jonctions.Selon les pentes et/ou l’utilisa -tion de complexes d’étanchéité, l’amendement détaille les valeursde recouvrement des plaques dansles plans longitudinal et transver-sal ainsi que les modalités de jonc-tion et de raccordement entreplaques, par exemple entre plaquesnervurées droites et plaques ner-vurées précintrées lisses.Fixation et coutures. Seule lafixation en sommets de nervuresest admise. Pour les plaques ner-vurées cintrées à la pose, la fixa-tion par boulons-crochets et agra-fes est interdite et des dispositionsparticulières doivent être prises,notamment pour tenir comptedes efforts accrus du vent sur lastructure.Les fixations de couture sontmises en œuvre à l’avancementaprès la pose de toutes les fixa-tions sur les appuis.Pénétrations. Aucune pénétra-tion ponctuelle n’est admiselorsque les plaques sont cintrées àla pose. Dans le cas de profils pré-cintrés, seules les pénétrations sou-dées en atelier sont admises, et cepour des valeurs de pente mini-males comprises entre 0% et lavaleur indiquée dans le tableauci-dessous. �

L

VALEUR MINIMALE POUR LA PENTE DU PREMIER RECOUVREMENT TRANSVERSAL À PARTIR DU FAÎTAGE

Hauteur des nervures Zone de concomitance vent-pluieZone 1 Zone 2 Zone 3

≥35 mm 7 % 7 % 7 %< 35 mm 7 % 7 % 15 %

© U

NC

P-F

FB

ENVELOPPE

54 B Â T I M É T I E R S OCTOBRE 2006

Les métalliers sont de plus en plus sollicités pour réaliser la finition de leurs ouvrages. La plupart la sous-traitent, quelques-uns la réalisent eux-mêmes.

epuis 15 à 20 ans, lesmétalliers sont de plusen plus confrontés à une

demande des maîtres d’ouvragepour la fourniture de produitsfinis qui s’intègrent à des projetsarchitecturaux. Pour la profes-sion, cela implique de prendreen charge non seulement la réali-sation des pièces mais aussi leurprotection anticorrosion et leurrevêtement par laquage outhermolaquage. Ces opérationscomplexes, qui ne sont qu’excep-tionnellement assurées intégra-lement par des métalliers (voirencadré ci-contre), sont sous-trai-tées dans 99% des cas aux «appli-cateurs»(1), des industriels vers quiles métalliers doivent donc relayerles exigences du client: couleur,

D

LAQUAGE ET THERMOLAQUAGE Une touche finale délicate pour les ouvrages métalliques

aspect, délai, prix, garanties spé-cifiques, etc. En pratique, ceschéma ne reste pas à sens uniquecar, en finition comme en traite-ment anticorrosion, il existe unegam me très large de solutionsrépondant à des besoins précis, etseule une bonne connaissancedes conditions d’utilisation duproduit, de la destination des

OFFRE INTÉGRÉE : DES AVANTAGES MAIS UN FORT INVESTISSEMENT Installé à Villeurbanne (Rhône), où son arrière-grand-père a fondél’entreprise en 1874, Didier Lenoirest un des rares métalliers quiont fait le choix d’ajouter la cordedu thermolaquage à leur arc. «Après un passage par le procédéliquide, nous nous sommeséquipés pour le procédé poudre(thermolaquage), qui permet demoins dépendre du geste humainet offre un triple avantage entermes de productivité, de prix de revient et de qualité puisqueles pratiques actuelles autorisentune tenue de cinq à sept ans»,indique-t-il. Dans l’entreprise, une équipe de quatre salariés,renforcée quand il le faut par des intérimaires, assure àplein-temps cette activité qui a nécessité un importantinvestissement (plus de 500 000Û) pour l’installation de la chaîne de convoyage et desquatre postes de travail : cabinesde grenaillage, de métallisation,d’application, et four.«Entre autres avantages, souligneDidier Lenoir, l’intégration de cette activité a permis desupprimer les allers-retours chezle sous-traitant, qui entraînaientbeaucoup de perte de temps, demanutention – et donc de risquespour les pièces –, sans oublier le risque routier.» L’unité de lieu simplifie aussi grandement la gestion des accessoires, de l’emballage et donc dustockage des pièces: une portepeut ainsi recevoir seséquipements (ferrures, serrure…)dès la sortie du four, puis êtreemballée et stockée une fois pour toutes jusqu’à l’installation.

ouvrages et des techniques del’applicateur permet au métallierde nouer avec celui-ci un dialogueconstructif en s’appuyant sur dif-férents documents: fascicule 56,norme NF P 24-351, référentielACQPA (Association pour la Cer-tification et la Qualification enPeinture Anticorrosion). Pour aider métalliers et applica-teurs à parler le même langage età faire les bons choix, l’Uniondes métalliers a entrepris – com -me elle l’avait fait en 2005 pour laprotection anticorrosion avec leguide «Protection de l’acier par lezinc» –, de réaliser un guide tech-nique qui en est le prolongementlogique : «Finition de l’acier parlaquage et thermolaquage» (voirencadré p. suivante), qui devrait

paraître pour le prochain salonMétal Expo (2). « L’objectif n’estévidemment pas de faire desmétalliers des peintres, souligne-t-on à l’Union, mais de leur don-ner les points de repère essen-tiels dans un métier très complexeet de les aider à définir le bon

© D

R

© A

FTA

TH

ER

MO

LAC

IER

OCTOBRE 2006 B Â T I M É T I E R S 55

cahier des charges lorsqu’ilsconfient des travaux aux applica-teurs. »

« MIEUX FAIRE CONNAÎTRELE MÉTIER AUX DONNEURSD’ORDRE »Associé à la réalisation du guideaux côtés de métalliers et de Galvazinc Association, MarcLapointe, président délégué del’Afta Thermolacier (Associationfrançaise des thermolaqueursacier), y représente une vingtainede membres regroupés depuis2003 autour d’une charte qua-lité. «Le travail réalisé antérieu-rement sur les protections par lezinc est extraordinaire, affirme-t-il, car il a permis de réunir tout lesavoir-faire d’un métier, et c’est ceque nous avons entrepris de faire

aujourd’hui pour le laquage et lethermolaquage. » Au-delà du dia-logue métallier-applicateur, quelui «n’estime pas mauvais », MarcLapointe insiste sur l’utilité duguide pour mieux faire connaîtrele métier aux donneurs d’ordreet alléger les contraintes de prixet de délai qui pèsent sur les deuxprofessions. «Si le laquage peut s’opérer sur chantier et offre unesouplesse certaine, argumente-t-il, il faut savoir qu’en thermola-quage nous travaillons obligatoi-rement dans des usines, en étantsoumis à des plans de charge et àdes “plannings de couleurs” quiimposent des délais de réalisa-tion.» Pour autant, Marc Lapointejuge qu’il est aussi important decommuniquer sur le traitementanticorrosion et les conditions

d’utilisation de l’ouvrage que surla finition, «la partie visible, quiest la valeur ajoutée», car «ce quetout le monde attend d’un portailou d’une ossature de verrière,c’est d’abord que l’acier ne rouillepas.» �

(1) Un grand nombre de ces applicateurs sesont regroupés au sein du GEPI (Groupe-ment français technique des entrepreneursde peinture industrielle).(2) Du 14 au 17 novembre au Parc desExpositions de la porte de Versailles.

POUR EN SAVOIR PLUS 

• FFB Métallerie (Union des métalliers), tél. : 01 40 55 13 00.• GEPI-FFB (Groupement des entreprises de peinture industrielle),tél. 01 40 69 53 74.

GUIDE TECHNIQUE : L’ART DE LA FINITIONEn une cinquantaine de pages, le guide technique «Finition de l’acier par laquage etthermolaquage» propose un étatdes lieux des différents types depeinture, des procédésd’application et des précautions à prendre pour obtenir unrésultat de qualité. En préambule,l’accent est mis sur la spécificitéde la finition, dont la fonctionn’est pas d’assurer la protectionde l’ouvrage, mais qui restetributaire de la qualité dutraitement anticorrosion, réalisésoit par le métallier, soit parl’applicateur. Quant auxnéophytes qui imaginent qu’il n’y a rien de plus facile que lapeinture, un simple coup d’œil àla partie IV, «Recommandationsen fonction de l’ambiance»(extraite de la norme NF P 24-351), devrait contribuer à les détromper.

ENVELOPPE

56 B Â T I M É T I E R S OCTOBRE 2006

Réunis en table ronde, les responsablesde trois syndicats de la FFB esquissentun point d’étape sur le nouveaupaysage de leur activité après uneévolution de fond de la réglementation.

l y a deux ans, la publicationdu décret n° 2004-924 du 1er

septembre 2004 et de plu-sieurs autres textes (1) renouvelaiten profondeur le cadre juridiquedes métiers de l’échafaudage etdes interventions temporaires enhauteur. Xavier Delalle, présidentdu Syndicat français des entre-prises de travaux en hauteur, Ber-nard Guinet, président du Syndi-cat français de l’échafaudage, ducoffrage et de l’étaiement, et Jean-Maurice Lucchèse, vice-présidentdu Syndicat national du mon-tage-levage et des activités asso-

I

LES ÉCHAFAUDEURS aménagentdes plates-formes fixes.

LES MONTEURS-LEVAGEURSutilisent des plates-formesélévatrices motorisées.

LES CORDISTES installent des postes de travail mobiles.2

2

1

ciées, se sont retrouvés fin juinpour discuter de l’impact de cettenouvelle réglementation et de lafaçon dont leurs organisationsaccompagnent sa mise en place.En préambule, chacun rappelle laspécificité de son métier.«L’échafaudage, résume BernardGuinet, c’est l’aménagement deplates-formes de travail fixes pourle travail en hauteur. Ces équipe-ments, nous les mettons à ladisposition de clients en tant quefabricants et vendeurs, loueurset/ou installateurs.»«À la différence des échafaudeurs,

enchaîne Jean-Maurice Lucchèse,nous sommes au départ des pro-fessionnels du bâtiment, en l’oc-currence de la charpente, spécia-lité qui nous a conduits à utiliserdes plates-formes élévatricesmotorisées.»

PROFESSIONNELSMULTIMÉTIERS«Les cordistes disposent d’unetechnique qui leur permet d’in-tervenir là où les autres ne peuventaccéder. Eux aussi sont d’aborddes professionnels du Bâtiment,mais ils sont “multimétiers”, pour-suit Xavier Delalle, on y trouve desmaçons, des électriciens, des pein-tres, etc. Mais nous pouvons aussiêtre amenés à installer des postesde travail sans réaliser nous-mêmes les travaux.»Alors que le nouveau décret, puisl’arrêté du 21 décembre 2004, ontsuscité des réactions très fortes etbeaucoup d’interrogations chez

les échafaudeurs et les entreprisesutilisatrices, placées abruptementdevant de lourdes contraintes (for-mation du personnel de mon-tage; calcul et dessin de structures,notice de montage obligatoire, ycompris en cas de modification ;obligation pour le responsable del’entreprise utilisatrice de vérifierquotidiennement la sécurité dumatériel, etc.), les cordistes onteu la satisfaction d’y trouver desréponses qu’ils attendaient. «Cetexte donne enfin à la corde unstatut d’“équipement de travail” etdéfinit clairement son domained’utilisation. Nous avons ainsivocation à réaliser des travaux

CORDISTES, ÉCHAFAUDEURS, MONTEURS-LEVAGEURSTrois métiers face à l’évolution réglementaire

1

2

3© F

FB É

CH

AFA

UD

AG

E

© S

FETH

© F

FB-M

ON

TAG

E-L

EVA

GE

OCTOBRE 2006 B Â T I M É T I E R S 57

ans le cadre du Pro-gramme recherche dé -veloppement métier

(PRDM) de la FFB, l’Union char-pente menuiserie parquets et Ira-bois ont réalisé, sous l’impulsiondes signataires de la charte Menui-series 21, deux outils au service desfabricants de fenêtres en bois, l’unde conception, l’autre de suivi defabrication.Développé pour calculer les per-formances thermiques des fenêtresen bois et attester leur conformitéà la RT 2000, le logiciel «VisionBois» sera disponible dans sa ver-sion RT 2005 d’ici la fin de l’année.Étalonné selon les nouvellesvaleurs planchers réglementaires(voir encadré), ce logiciel permet de

Ddéterminer le coefficient de trans-mission thermique (Uw) des fenê-tres en fonction de l’essence utili-sée, des sections des profils et duvitrage employé. Proposé à tous lesprofessionnels au prix de 80 Û(H.T.), il représente une alternativede choix aux prestations de calculréalisées par un centre techniqueou un bureau d’études spécialisé,plus onéreuses, et qui doivent êtrerenouvelées pour chaque nouvelle

série. No tons encore que «VisionBois» propose, pour la perméabi-lité à l’air, deux modalités d’at-testation de conformité, l’une parfiche d’autocontrôle – remplie par

le fabricant – l’autre par un certi-ficat délivré par Irabois pour lesadhérents à la charte de qualitéMenuiseries 21. Autre outil destinéaux fabricants de fenêtres en bois,un «kit traçabilité», réalisé par legroupe Menuiseries 21 avec leCTBA (Centre technique du boiset de l’ameublement), a été diffuséen février 2005 aux adhérents de lacharte. Composé d’un guide expli-catif et de 12 fiches de contrôle, ilpermettra aux fabricants de seroder aux procédures d’unedémarche qualité et de mettre enplace une traçabilité de leur pro-duction avant qu’elle ne devienneobligatoire sous la forme CPU(contrôle de production en usine)dans le cadre de la réglementationCE. �

qu’on ne pourrait exécuter autre-ment ou quand l’évaluation desrisques établit qu’il est moins dan-gereux d’employer notre tech-nique», explique Xavier Delalle. Àcôté de la logique de tâche, ce quidicte de façon prépondérante lechoix de la technique c’est aujour-d’hui l’évaluation des risques et lasécurité. «Dans les travaux enhauteur, indique Bernard Guinet,le risque, c’est principalement lachute. Il est pris en compte pourle matériel comme pour les hom-mes avec la note de calcul et la for-mation, mais aussi avec l’appari-tion d’un matériel de plus en plus“pensé” pour prévenir au maxi-mum l’utilisation dangereuse.L’objectif est aussi d’assurer lasécurité des monteurs lors del’installation, car il n’est désor-mais plus possible de dissociermontage et mise en sécurité.»

Le même type de procédure,visant à anticiper les problèmes et à formaliser les solutions, seretrouve sous des formes diffé-rentes dans les deux autres métiers.Pour les cordistes, l’installation ensécurité du poste de travail «relèvedu plan de prévention ou duPPSPS (2) et s’accompagne d’unedescription des moyens de se -cours», tandis que «les études pré-alables à l’utilisation des nacellesciblent avant tout la faisabilité et lecalcul des descentes de charges».

LE RÔLE CENTRAL DE LA FORMATIONDans l’évolution des métiers,l’esprit et la lettre de la réglemen-tation donnent un rôle central à laformation. «Obligatoire, celle-cin’est pourtant dispensée paraucune école professionnelle, orelle représente un élément essen-

tiel pour la sécurité et pour lavalorisation de nos métiers», sou-ligne Bernard Guinet. Bien avantla publication du décret, les troisorganisations professionnellesavaient déjà avancé en ce sens enétablissant leurs référentiels métierset en mettant sur pied des CQP(3)

– en 1997 pour l’échafaudage et lescordistes et en 2002 pour le mon-tage-levage – qui ont déjà été attri-bués à plus de 2500 personnes.«Aujourd’hui, la réglementationapporte une valeur ajoutée à cesCQP, estime Jean-Maurice Luc-chèse, et nous conforte dans nosefforts pour faire reconnaître lesformations agréées par nos syn-dicats.» «Nous travaillons aussipour de nouvelles avancées, pour-suit Bernard Guinet, car en écha-faudage, nous souhaitons évo-luer vers des produits plus légers– 90 % des arrêts de travail sont

des lombalgies et nous n’attire-rons pas les jeunes vers un métierréputé pénible.» Dans une per-spective analogue, les cordistesont mis en chantier un guide desbonnes pratiques et signé uneconvention de partenariat avecl’OPPBTP, pour l’étude d’unposte de travail à la corde (voirrubrique Sécurité, p. 103). �

(1) Arrêté du 21 décembre 2004 ; recom-mandation de la Cnamts (R 408 du 10juin 2004) et cinq documents normatifs sesubstituant à la norme NF HD 1000.(2) Plan particulier de sécurité et de pro-tection de la santé.(3) Certificat de qualification profession-nelle.

FENÊTRES EN BOIS Logiciel et kit «traçabilité» pour les fabricants

DES PERFORMANCES LIMITESEntre les RT 2000 et 2005, lesvaleurs planchers du coefficientde transmission thermique desparois vitrées ont été relevées en moyenne de 15 %. Avec unevaleur de 1,8 W/m2.K, le coeffi-cient de déperdition surfacique,dit de référence, touche à deslimites que les fabricants nepourront guère dépasser. Le prochain renforcement desperformances, dans la RT 2010,nécessitera une rupture techno-logique pour améliorer les per-formances thermiques des paroisvitrées de façon significative.

POUR EN SAVOIR PLUS 

FFB CMP (Fédération française du Bâtiment charpente menuiserieparquets), tél. : 01 40 69 57 40.

© F

FB-C

MP

POUR EN SAVOIR PLUS 

• FFB Échafaudage, tél.: 01 40 55 13 00.• FFB Montage-levage, tél.: 01 40 55 13 00.• SFETH-FFB (Syndicat français des entrepreneurs de travaux en hauteur), tél.: 04 76 46 17 86 -www.sfeth.com

58 B Â T I M É T I E R S OCTOBRE 2006

abriqué ou choisi surmesure, le store doit aussiêtre posé sur mesure.

Dans les faits, ce principe de bonsens n’est pas si simple à appliqueren raison de la variété des articleset des matériaux, de la diversitédes lieux d’installation, du faitqu’il s’agit le plus souvent d’uneactivité de rénovation, et de labrièveté des interventions, quirendent l’activité complexe àorganiser.Premier point de repère, troisfamilles d’articles sont générale-ment désignées par les profes-sionnels sous le terme store : lesstores intérieurs (stores à bandesverticales, vénitiens, bateaux, etc.),les stores extérieurs (stores entoile à projection, stores bannes,

etc.) et les fermetures. Dans cettedernière catégorie sont regrou-pés des systèmes aussi différentsque les volets roulants (y comprisles blocs-baies), les persiennesrepliantes, le volet battant, lesjalousies et les persiennes coulis-santes et jusqu’aux rideaux métal-liques de magasin ou de garage.

DES COMPÉTENCESMULTIPLES«L’évolution des produits et dumarché a conduit les storistes à sedévelopper dans de nombreuxmétiers», souligne Philippe Seas,le responsable de Store Seas, baséà Rueil-Malmaison. Du mêmecoup, les compétences requiseschez les poseurs sont multiples. Lesavoir-faire de base généralement

recherché est celui de la serrure-rie de ville ainsi que de certainestechniques voisines de la menui-serie. La motorisation, qui estfortement montée en puissanceces dix dernières années, nécessitesoit un CAP d’électricien, soitune habilitation délivrée à l’issue

d’une formation. À l’inverse, l’in-dustrialisation de la fabrications’accompagne d’une régressionde l’art ancestral des « voiliers » :la couture. L’installation mobilise des gestesspécifiques – fixation de coulisseset de ferrures dans des matériauxtrès divers (béton, brique creuse,brique pleine, doublage...), quel-quefois soudure, adaptation depièces, connexions électriques, etc. –, qui doivent être exécutés defaçon très soignée, d’autant plusque la pose de store est considéréecomme un métier de finition.Cette activité nécessite aussi uneforte capacité d’organisation etd’initiative et un sens certain de larelation commerciale. Successive-ment, il s’agit en effet d’accéder auchantier, d’y acheminer le matérielen évitant au maximum le portage(certains éléments de rideauxmétalliques ou de stores bannesatteignent un poids de 150 à 200kg). Avant de lancer le chantier, etnotamment de déposer les élé-ments existants, il faut s’assurer dela conformité du matériel livré à lacommande, en particulier de sesbonnes dimensions. Ultime pré-alable, étant donné que l’opérationse déroule face à une baie et le plussouvent en hauteur, il faut mettrele poste de travail en sécurité et,selon les cas, installer un écha-faudage (individuel ou collectif)ou établir les fixations des harnais.Enfin, à l’issue de l’intervention, lechantier doit être nettoyé, l’ins-tallation testée, le PV de réceptiondes travaux signé par le client. �

F

POSE DE STORE Une spécialité multitechnique

ENVELOPPE

BIENTÔT UN CQP Aucune formation spécialiséen’étant proposée dans les cursustraditionnels, le Syndicat nationalde la fermeture, de la protectionsolaire et des professionsassociées (FFB Fermetures et Stores) a souhaité créer un CQP (certificat de qualificationprofessionnelle) «Installateur de stores et volets» afind’apporter une formation de base aux opérateurs et derevaloriser le métier. Aprèsl’établissement des référentiels,la dénomination CQP a étéobtenue du ministère de l’Emploià l’été 2005. Aujourd’hui lesmodalités d’évaluation ont étédéfinies (carnet de validation,QCM, entretien avec un jury) et le syndicat procède à la sélectiondes organismes qui serontaccrédités, dernière étape avantle lancement des formations.

© F

ER

RA

RI

© F

FB F

ER

ME

TUR

E E

T S

TOR

E

Simple en apparence, la pose

de store s’accompagne pourtant de contraintes (diversité des matérielset des lieux d’installation) qui exigent des compétences étendues.

POUR EN SAVOIR PLUS 

FFB-Fermeture et Store (Syndicatnational de la fermeture, de la protection solaire et des professionsassociées), tél.: 01 40 55 13 00.

OCTOBRE 2006 B Â T I M É T I E R S 59

PUB 1/3Format 186x 83,5

nitialement employés pourprévenir l’infiltration de neigepoudreuse dans les combles

des bâtiments couverts en petitséléments, les écrans de sous-toi-ture ont vu leur champ d’appli-cation et leur aire géographique se

développer fortement au coursdes dix dernières années. Ils sonten effet également utilisés pourpréserver les combles contre lapénétration de suie ou de pous-sières, pour améliorer la tenueau vent de la couverture (1) – car ils

permettent de mieux équilibrerles pressions intérieure et exté-rieure, dans certaines configura-tions de pente minimale des ver-sants de toiture –, et enfin enprotection complémentaire con -tre la condensation dans le cas decouverture en tuiles métalliques.Attribué à une demi-douzaine demodèles il y a six ans, l’Avis tech-nique précisait les principalescaractéristiques physiques etmécaniques de ces produits.Depuis mars 2001, leur mise enœuvre fait l’objet d’un cahier deprescriptions techniques(2) (CPT)qui détaille notamment certainspoints particuliers (raccordementà la gouttière, finition en faîtage et

ÉCRANS SOUPLES DE SOUS-TOITUREUne solution aujourd’hui courante

Apparus voici 30 ans pour uneapplication très limitée, les écrans desous-toiture ont d’abord été constituésde plaques rigides, puis de matériauxsouples étanches. La nouvellegénération de produits «respirants»élargit encore leur utilisation.

arêtier, raccordement aux fenêtresde toit, sortie de conduit de ven-tilation, entourage de cheminée,noues) et précise les principes deventilation et d’entretien.Par dérogation à ce texte qui enté-rine le principe de double venti-lation de l’écran, certains Avistechniques, délivrés plus récem-ment pour des produits en maté-riau «respirant», autorisent desmodes de mise en œuvre diffé-rents: pose sur support continuventilé ; pose directe sur isolantsans ventilation de la sous-facepour les écrans dits «hautementperméables à la vapeur d’eau».Offrant un large choix – oncompte une vingtaine de modèlesbénéficiant de l’Avis technique –,permettant des modes de mise enœuvre diversifiés, l’écran de sous-toiture a perdu son statut d’ex-ception pour devenir une solutioncourante complémentaire de lacouverture. �

(1) Le DTU 40.21 révisé intègre cette uti-lisation.(2) Les Avis techniques ainsi que le CPTsont disponibles gratuitement en téléchar-gement sur le site du CSTB : www.cstb.fr,rubrique « Avis technique ».

I

ÉCRANS SOUPLES DE SOUS-TOITUREUne solution aujourd’hui courante

© S

IPLA

ST-

ICO

PAL

ENVELOPPE

60 B Â T I M É T I E R S OCTOBRE 2006

PORTES AUTOMATIQUES DE GARAGENouveau décret

exemple, l’aire de débattement dela porte doit être correctementéclairée et faire l’objet de mar-quage au sol. Par ailleurs, la portedoit pouvoir être manœuvrée del’extérieur comme de l’intérieurpour permettre de dégager unepersonne accidentée. La manœu-vre extérieure est facultative si lapression exercée par la porte esttelle qu’elle ne fait pas obstacle audégagement de la personne acci-dentée. �L e décret du 27 juin 2006

relatif à l’installation des por-tes automatiques de garage dansles bâtiments modifie plusieursdispositions du code de la cons-truction et de l’habitation. Par

OUVRANTS DEDÉSENFUMAGE:MARQUAGE CEOBLIGATOIREÀ compter du 1er janvier 2007, tous les dispositifs d’évacuationnaturelle de fumées et de chaleur (DENFC) devront être munis impérativement du marquage CE suivant les Euroclasses lors de leur mise sur le marché. Une période transitoire permettra néanmoins la mise en œuvre de produits de marqueNF fabriqués et mis sur le marché avant le 31 août 2006.

POUR EN SAVOIR PLUS

www.legifrance.fr

MIEUX ISOLER LES LOGEMENTS Pour améliorer l’isolationthermique intérieure des logementsanciens et augmenter leur inertiethermique, une étude associant la FFB-CMP est en cours. L’isolationthermique est obtenue en utilisantdes panneaux isolants sous vide (PIV), l’inertie thermique grâce à des matériaux à changement de phase (MCP). Objectif : intégrer ces matériaux dans des panneaux traditionnellementemployés pour l’agencementintérieur des bâtiments etdéterminer les modes de mise en œuvre les mieux adaptés.

© S

NFP

SA

POUR EN SAVOIR PLUS

FFB-CMP (Fédération française du Bâtiment charpente menuiserieparquets), tél. : 01 40 69 57 40.

ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES

64 B Â T I M É T I E R S OCTOBRE 2006

SYSTÈMESDERÉFRIGÉRATION CHALEUROÙETCOMMENTLES

La norme NF EN 378 définit les conditions de mise en place et de dimensionnement des systèmesde réfrigération et pompes à chaleur.Un texte complexe qui méritequelques éclaircissements.

ourtant publiée en2000, la norme NF EN 378 resteencore méconnuedes professionnels.

Il est vrai que cette norme inté-ressant les systèmes de réfrigéra-tion et de pompe à chaleur(PAC), fixes ou mobiles, de toutestailles (1), n’est pas simple à appli-quer. Si elle n’a que peu d’inci-dences sur les systèmes indirects,il n’en va pas de même pour lamise en place des systèmes àdétente directe. En particulier

P pour le dimensionnement desinstallations puisque la normefixe, selon les applications, desseuils de charges de fluide frigo-rigène à ne pas dépasser en cas defuite dans les locaux desservis.La norme fixe également les exi-gences quant au choix du fluidefrigorigène en fonction du type debâtiment – distinguant trois clas-ses de fluide, L1, L2, L3 –, tout enédictant les règles d’emplacementdes systèmes de réfrigération oude PAC. Sachant que les fluidesfrigorigènes utilisés en climatisa-

A

I R

VANNEÀ QUATRE

VOIES

DÉTENDEUR

COMPRESSEUR

ÉVAPORATEUROU CONDENSEUR

MILIEUÀ TRAITER

MILIEUEXTÉRIEUR

Le fluidecaloporteurrefroiditou réchauffele milieu à traiterau traversd’un circuitouvert ou fermé

Le fluidefrigorigènerefroidit ouréchauffele fluidecaloporteur

CONDENSEUROU ÉVAPORATEUR

SYSTÈME D’ÉCHANGE INDIRECT

© DR CLIMPRATIQUE

OCTOBRE 2006 B Â T I M É T I E R S 65

� � �

ET POMPES ÀINSTALLER ?

et SYSTÈME À DÉTENTE DIRECTE TYPE VRV(Volume de réfrigérant variable), permettant à la fois le chauffage et le rafraîchissement (ici d’une salle de restaurant).

21

A

I R A

I R VANNE

À QUATREVOIES

DÉTENDEUR

COMPRESSEUR

ÉVAPORATEUROU CONDENSEUR

MILIEUÀ TRAITER

MILIEUEXTÉRIEUR

CONDENSEUROU ÉVAPORATEUR

SYSTÈME D’ÉCHANGE DIRECT

locaux (A, B et C), admettantplus ou moins de charge en fluidefrigorigène. Concrètement, cer-tains systèmes et équipements deréfrigération ou de pompe à cha-leur, ainsi que leurs tuyauteriescontenant les fluides, sont sus-ceptibles de se voir interdits àcertains emplacements ou soumisà des restrictions de charges defluide (voir tableau p. suivante).

TROIS PRESCRIPTIONSDans l’annexe C de la premièrepartie, la norme fixe les emplace-ments autorisés en fonction detrois critères: catégorie d’occu-pation, type et quantité de fluidefrigorigène. En France, le règle-ment de sécurité reprend ces exi-gences pour l’installation demachines frigorifiques, de condi-tionnements d’air ou de pompesà chaleur dans les établissementsrecevant du public (ERP) – arrêtédu 14 février 2000, modifiant l’ar-rêté du 23 juin 1980. De fait, cetteannexe conduit à trois prescrip-tions pour l’installation du sys-tème : • dans les locaux occupés;• dans un local spécifique : salledes machines spéciale ou à l’airlibre, uniquement pour le côtécondensation du système (côtéhaute pression), sauf pour lescondenseurs refroidis à l’air;• dans un local spécifique : salledes machines spéciale ou à l’airlibre pour l’ensemble des élé-ments contenant du fluide frigo-rigène. Ces prescriptions s’appliquent àtous les types de systèmes, uni-taires, autonomes ou construitssur site, en fonction de leur chargede fluide frigorigène L1, et fixentles règles générales : accessibilité,alimentation électrique, éclairage– y compris celui d’urgence –,alarmes…Les pompes à chaleur géother-

tion et chauffage appartiennenten grande majo rité au groupeL1.

RISQUE SANITAIREDe fait, cette norme exige uneattention particulière dans la miseen place des solutions fréquem-ment installées, comme les systè-mes DRV (débit de réfrigérantvariable). Car, bien souvent, cessystèmes, qui peuvent contenirdes charges importantes de fluidefrigorigène, desservent de petitespièces, telles que les locaux tech-niques (photocopieur, machineà café…) des immeubles du sec-teur tertiaire : le renouvellementd’air en cas de fuite ne peut yêtre assuré et il existe un risquenon nul de suffocation parmanque d’oxygène ou de crisecardiaque. Ont donc été prévuestrois catégories d’occupation des

1 2 © D

R C

LIM

PR

ATIQ

UE

ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES

66 B Â T I M É T I E R S OCTOBRE 2006

ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES

«LES PROFESSIONNELS ONT L’HABITUDE DE TRAVAILLER AVEC DES NORMES DRACONIENNES» Olivier Harlin, P.-D.G. de Harlin SAS (Seine-Maritime)

« La norme EN NF 378 est plus facile à appliquer avec les systèmes indirects qu’avec ceux à détentedirecte, pour lesquels elle impose des contraintesimportantes au niveau de la ventilation. Contraintes qui ne sont pas toujours bien prises encompte. Elle est également pénalisante en termes de détection des fluides lorsque que le gaz se trouvedans le milieu. Dans ce cas, il est indispensable de prévoir un dispositif de sécurité efficient. En revanche, lorsque la partie échange est à l’intérieurde la chaufferie, comme avec une PAC sol/eau, cela ne change pas grand-chose. Pour moi, la norme offre l’avantage de classifier les fluides et les systèmes. En fait, elle met les PAC au même niveau réglementaire que les installations gaz.Les professionnels tels que nous, qui sont « toutes énergies », ne devraient pas se heurter à des problèmes d’adaptation, ils ont l’habitude de travailler avec des normes draconiennes sur toute la phase d’installation. Je pense néanmoins qu’un indispensable travail de formation est à réaliser.Dans notre entreprise, dès que la norme est parue j’en ai informé tout mon personnel. Lequel s’est formé à ces questions. »

Fluide frigorigène du groupe L1Catégorie A Catégorie B Catégorie C

miques et pompes à cha-leur air/eau (COP‡ 3)(2)

ont été intégrées en 2005 dans ledispositif du crédit d’impôt, autitre de la période 2005-2009.

AIDES RÉGIONALESCOMPLÉMENTAIRES La loi de finances 2006 a ren-forcé certaines mesures en portantles taux à 50% et en rendant éli-gibles de nouveaux équipements,comme ceux de raccordement àcertains réseaux de chaleur. Unarrêté publié au Journal officiel du17 décembre 2005 (3) intègre lespompes à chaleur air/air, préciseleurs conditions d’éligibilité etintroduit une nouveauté: le con -trôle de leur installation finalepar un organisme d'inspection

accrédité selon la norme NF EN45004. Comme pour d’autreséquipements, des aides complé-tant ces dispositifs sont attribuéespar certaines régions. On se ren-seignera utilement auprès desEspaces info-énergie régionauxde l’Ademe(4). �

(1) Les systèmes de réfrigération utilisantl’air ou l’eau comme fluide frigorigène nesont pas concernés par la norme. (2) Coefficient de performance.(3) «Pour application de l’article 200quater du code général des impôts, relatifaux dépenses d’équipement de l’ha -bitation principale et modifiant l’article 18bis de l’annexe IV à ce code ». (4) Agence de l'environnement et de lamaî trise de l'énergie.

POUR EN SAVOIR PLUS 

UCF-FFB (Union climatique de France), tél. : 01 40 69 52 94.

� � �

Pièces, parties de bâtiment,bâtiments où des personnespeuvent dormir, ne pas être libresde leur mouvement ou ne sont pasau courant des mesures desécurité (hôpitaux, tribunaux,prisons, théâtres, supermarchés,écoles…)

Pièces, parties de bâtiment,bâtiments où seul un nombre limitéde personnes peut se rassembler,certaines d’entre elles étant au courant des mesures généralesde sécurité (bureaux, locauxprofessionnels, laboratoires…)

Pièces, parties de bâtiment,bâtiments auxquels n’ont accès quedes personnes autorisées aucourant des mesures générales et spéciales de sécurité(installations de fabrication –chimique, alimentaire… –,raffineries, entrepôts frigorifiques,laiteries, zones non accessibles au public…)

Direct ou indirect ouvert

1 + 2

1 + 2 3

3

2 4 5

Autre indirect

Direct ou indirect ouvert

Autre indirect

Direct ou indirect ouvert

Autre indirect

CHARGE EN FLUIDE FRIGORIGÈNE ADMISSIBLE DANS UN SYSTÈME DE RÉFRIGÉRATION OU DE POMPE À CHALEUR SELON LES CATÉGORIES D’OCCUPATION

Système de refroidissement ou de chauffage

Emplacement de la machine de réfrigération

Machine de réfrigération placée hors salle des machines spéciale

Compresseur, bouteille accumulatrice(côté haute pression) dans une salle des machines spéciale ou à l’air libre(1)

Tous les éléments contenant du fluide frigorigène dans une salle des machines spéciale ou à l’air libre

(1) Certaines pompes à chaleur/conditionneurs d’air fonctionnent soit en chauffage, soit en refroidissement par inversion du débit du compresseur dans les échangeurs de chaleur au moyende la vanne spéciale de renversement (voir figures p. précédente). Dans ce cas, les côtés basse et haute pression du système peuvent changer selon le mode de fonctionnement de l’unité.

1. Si les personnes sont limitées dans leurs déplacements, des flammes nues ou des surfaces chaudes comparables doivent être évitées dans les pièces sans ventilation conve-nable. 2. Charge de fluide frigorigène ne dépassant pas le produit de la limite pratique «PL» de l’annexe informative E et du volume «V» du plus petit espace occupé par despersonnes pour lequel un équipement contenant du fluide frigorigène est situé : PL (Kg/m3) x V (m3). 3 et 5 : aucune restriction de charge. 4. En sous-sol ou en étages sanssorties de secours convenables, contraintes identiques à la catégorie A, sinon aucune restriction de charge.

OCTOBRE 2006 B Â T I M É T I E R S 67

epuis le 11 janvier 2006,l’appellation Qualisol ason millésime (durée de

validité : 3ans). Créée en 1999 etgérée par l'Ademe(1) jusqu’en 2005,cette appellation – qui concerne lesCESI (chauffe-eau solaires indivi-duels) et les SSC (systèmes solairescombinés, associant eau chaudesanitaire et chauffage) – comptaitalors plus de 10 000 installateurstitulaires. En 2005, l’Ademe aconfié la gestion de Qualisol à l'as-sociation QUALIT'EnR. Celle-cire grou pe des organisations pro-fessionnelles (pour la FFB, l’UCF et

l’UNCP), le Syndicat des énergiesrenouvelables (SER) et Enerplan.L’attribution du nouveau disposi-tif est soumise, pour les entreprises,à l'une des con ditions suivantes :• présenter trois références demoins de dix-huit mois ;• avoir fait suivre à un salarié oudirigeant une formation CESI (ouproposée par un fabricant ayantsigné la charte Efiquace);• employer un salarié ayant suivi350 heures de formation dédiée ausolaire de type CQP en alternance,ou justifiant d’une validation desacquis de l’expérience (VAE) en

solaire. En outre, le titulaire signeune charte d’engagement et payeune cotisation annuelle. Le pointfort de Qualisol millésimé: desaudits réalisés à la demande deQUALIT’EnR par des organismestiers accrédités par le Cofrac. �(1) Agence de l’environnement et de lamaîtrise de l’énergie.

POUR EN SAVOIR PLUS 

• UCF-FFB (Union Climatique de France), tél. : 01 40 69 52 94.• UNCP-FFB (Union nationale deschambres syndicales des couvertureet de plomberie de France), tél. : 01 40 69 53 07.

D QUALIFICATION D'ENTREPRISESPour adapter son dispositif de qualification aux évolutionsdes techniques, Qualibat révisepériodiquement sa nomenclature.À la demande de ses entreprisesspécialisées, la FFB a proposé à Qualibat de prendre en comptele développement des énergiesrenouvelables en créant des qualifications d'entreprisesdédiées (systèmes solaires, PAC dites géothermiques, bois-énergie). Ces nouvellesqualifications devraient êtredisponibles début 2007; ellespermettront aux maîtresd’ouvrage de repérer etsélectionner les professionnelsspécialisés dans ces techniques.

INSTALLATEURS DE SYSTÈMES SOLAIRESL’ appellation Qualisol désormais millésimée

ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES

68 B Â T I M É T I E R S OCTOBRE 2006

Portée aux nues dans les années 80 puis décriée, la domotique revient avec de vrais bénéfices pourl’utilisateur, au premier rang desquels l’autonomie pour les personnes handicapées. Illustration avec un chantier exemplaire en Mayenne.

u départ, la domotiqueétait associée à l’objectif«confort». Les écono-

mies d’énergie et l’assistance auxpersonnes âgées ou handicapéess’y sont ajoutées depuis et ontcontribué à la relancer. Les pre-miers échecs des années 80 s’ex-pliquaient par l’absence d’ergo-nomie et d’interopérabilité entredes protocoles propriétaires. Lessolutions d’avenir sont logiques :au plan de l’ergonomie, les systè-mes deviennent intuitifs et facilesà utiliser. Quant à l’interopérabi-lité, un comité international (ISO-CEI)(1) s’orien te vers le consensus

A

DOMOTIQUE La technique au service des personnes dépendantes

pour aboutir à une norme com-mune. Techniquement, la domo-tique doit permettre le dialogueentre les fonctions audio/vidéo etcontrôle/commande : deux mon-des très éloignés au départ, qui serejoignent grâce à la généralisationde l’Ethernet. Les supports en sontle cuivre, la fibre optique oumême le sans-fil (radio). Face à laprofusion des technologies exis-tantes, filaires ou «palliatives» detype radio, se pose le problème dela sécurisation des données. Pourl’installateur, la directive CEM2004 (2), transposée par décretapplicable le 20 juillet 2007,

tions domotiques. En neuf, leprécâblage conforme à la normeNF C 15-100 permet de consti-tuer la base pour un systèmereconfigurable à volonté. Dansune maison individuelle, toutpeut être piloté par une installa-tion domotique: du portail d’en-trée (avec identification, voireauthentification) à l’alimentationautomatique des animauxdomestiques, en passant par l’ar-rosage des plantes, la gestion del’alarme (avec lien à un central detélésurveillance), des volets rou-lants et des stores, la régulation duchauffage et de la ventilation (RT2005 oblige), voire celle des eauxusées… Le tout piloté fonctionpar fonction ou suivant des scé-narios préétablis. À l’horizon2010, devraient apparaître sur lemarché des équipements decontrôle et de commande à laparole.La gaine technique constitue lesquelette sur lequel se greffent

impose des «bonnes pratiques»:les installations fixes ne doivent niperturber ni être perturbées. Cesont donc les technologies filairesqui doivent être privilégiées, aveccâbles écrantés. La domotique décline des fonc-tions multiples sur trois registres:sécurité et accessibilité; confort etéconomies d’énergie ; commu-nication et multimédia. La FFIE-FFB(3) travaille avec un médecingérontologue à l’établissementde normes et d’un cahier descharges destiné au neuf, pourque les constructions anticipentla mise en œuvre aisée des solu-

1

OCTOBRE 2006 B Â T I M É T I E R S 69

cien implanté à Craon, a mis enœuvre sur ce projet un systèmedomotique qu’il pratique depuisdix ans. «Nous faisons beaucoupde chantiers en domotique maisc’est la première fois que nous enréalisons un pour permettre à despersonnes atteintes d’un handi-cap moteur d’être totalement auto-nomes, en tenant compte de leurssouhaits.» Tous les équipements etappareils électriques sont auto-matisés : portes, lumière, voletsroulants, télévision, téléphone…et même la cafetière! Les automatismes sont gérés partélécommande infrarouge, par sys-tème de reconnaissance vocale ouau souffle, avec commande adap-tée pour être à portée de main, depied, de voix ou de souffle de l’u-tilisateur, dans son fauteuil roulantou son lit. Selon le nombre d’im-pulsions données par l’utilisateur,telle ou telle fonction sera déclen-chée. L’installation a été validéepar l’ergothérapeute du foyer Thé-rèse Vohl. La programmation a étéessentielle pour adapter le fonc-tionnement domotique au cas par-ticulier des six utilisateurs (le 7e logement est mutualisé). Toutn’est pas identique d’un logementà l’autre. Pour un sourd-muet, parexemple, la sonnette est program-mée pour faire clignoter les lampes.L’installateur a travaillé en sym-biose avec l’architecte. Il a fallu en

effet intégrer l’installation dès laconception des logements enbéton, qui ne comportent ni faux-plafond ni doublage. Autre souci,sécuriser le système. Des pan-neaux photovoltaïques garantis-sent l’ali mentation du réseau etfournissent même de l’électricitéqui sera revendue à EDF pourdiminuer les charges.

UN SYSTÈME ÉVOLUTIFLe système domotique installé esttotalement évolutif: c’est une instal-lation très flexible qui permet, àl’arrivée d’un nouveau locataire, dereprogrammer le système pourl’adapter à ses besoins, sans modi-fier le matériel. Le système offre18 fonctions programmables auchoix de la personne, afin de faireface aux handicaps les plus extrê-mes. «Par exemple, le transfertmécanisé sur rail qui permet undéplacement confortable et sécu-risé du lit à la salle d’eau », préciseDominic Bodinier, directeur dufoyer, représentant de l’APF, chefd’orchestre de ce programme quia coûté 1,22million d’euros pour486 m2 de surface habitable. L’ex-périence de Laval, qui pourraitprendre valeur d’exemple auniveau national, a enthousiasméaussi l’installateur: «La domotiqueoffre un potentiel illimité, c’est cequi est sensationnel». Le projetdifférait des chantiers habituels deRoger Pineau. Sa prochaine réali-sation: la domotisation de 80 loge-ments à vocation de réinsertionsociale. �(1) Organisation internationale denormalisation – Commission électro -technique internationale.(2) Compatibilité électro-magnétique.(3) Fédération française des installateursélectriciens.(4) Direction départementale del’équipement.

COMMANDE AUTOMATIQUE OU TÉLÉCOMMANDE, le systèmecombine différentes technologiespour s’adapter à l’ergonomiesouhaitée.

L’ÉCLAIRAGE est commandéindividuellement ou par «scène»associant plusieurs luminaires.

CERTAINES PRISES ET APPAREILSMÉNAGERS sont coupés hors-utilisation pour limiter les risquesd’accidents ménagers.

ÉCLAIRAGE et ouvrants sontasservis, réduisant ainsi le nombred’opérations à l’approche du domicile.

APRÈS LA DOMOTIQUE LUDIQUE,l’automatisme se développemaintenant dans une démarchepragmatique.

5

4

3

2

1

les équipements actifs et qui lesgère. Le panneau de contrôlepeut y être installé. Les câblesécrantés partent en étoile de laGTL (gaine technique logement)pour alimenter chaque pièce(prise RJ 45). Les équipements ysont raccordés par courant por-teur en ligne (commandes grou-pées) ou récepteur infrarouge(commande locale). Ces techno-logies domotiques sont mises enœuvre par les électriciens, et unequalification européenne est encours d’élaboration avec l’Asso-ciation européenne des installa-teurs électriciens (AEIE).Le 9 juin dernier, le ministre délé-gué à la Sécurité sociale, aux Per-sonnes âgées, aux Personnes han-dicapées et à la Famille, PhilippeBas, a inauguré à Laval (Mayenne)

des «logements regroupés» pen-sés et conçus par et pour des han-dicapés. La domotique y est la cléd’une vie autonome pour des per-sonnes en situation de grandedépendance.

DOMOTIQUE ET HANDICAPLOURD : UN EXEMPLE Première réalisation de ce typeen France, la résidence «Les Noi-setiers» se compose de 7 loge-ments de 72 m2 chacun, réaliséspar Méduane Habitat (organismede logement social, maître d’ou-vrage) avec le concours du Conseilgénéral de la Mayenne, de l’ag-glomération Lavalloise, de laDDE(4) et du foyer Thérèse Vohl,sous l’égide de l’Association desParalysés de France (APF). Roger Pineau, installateur électri-

2 4

3

5 © S

CH

NE

IDE

R E

LEC

TRIC

ET

ALO

MB

AR

D

POUR EN SAVOIR PLUS 

FFIE-FFB, tél.: 01 44 05 84 00.

ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES

70 B Â T I M É T I E R S OCTOBRE 2006

des conséquences que les profes-sionnels ont encore du mal à ima-giner. Cette approche, en pleinessor, consiste à rendre compati-

bles entre eux différents systèmeset à les mettre en relation. Elleintéresse quantité de domaines, leplus connu étant celui des logicielsinformatiques. Dans le bâtiment,il s’agit de prévoir l’interopérabi-lité des systèmes « home électro-nique ». En clair : faire commu-niquer une centrale de commandeavec l’audio/vidéo, c’est-à-direrelier ces deux mondes que sontla GTB (Gestion technique debâtiment) et la vidéo.

RECONQUÉRIR DE LA VALEUR AJOUTÉEÀ terme, ces applications devraientconcerner près de 40% des instal-lateurs électriciens. Le sujet

devient donc fondamental pourles entreprises en terme de mar-ché. D’autant que le client quirencontrera des problèmes avecson système aura tendance à setourner vers l’installateur plutôtque vers le fabricant. Ce sera,pour les entrepreneurs, l’occa-sion d’éprouver leur expertise etde reconquérir de la valeur ajou-tée. Car ces systèmes, simplesdans leur utilisation mais techni-quement sophistiqués, aurontbesoin d’entreprises très quali-fiées pour assurer la mise enœuvre, mais aussi le paramétrageet la maintenance. D’où l’intérêtde fidéliser la clientèle en lui pro-posant des contrats de mainte-nance. Une approche renforcéepar le décret « compatibilitéélectro magnétique», applicableau 20 juillet 2006, qui introduit lanotion de responsabilité de l’ins-tallateur dans ce type d’installa-tions. L’interopérabilité n’inté-resse pas seulement l’électricien.

INTEROPÉRABILITÉ Vers un langage commun pour les systèmes électroniquesEchanger des informations en faisant communiquer entreeux différents systèmes équipant les bâtiments, tel est l’objectifde l’interopérabilité. Un concept qui, à terme, risque debouleverser profondément les habitudes des professionnels.

ous le nom un peu bar-bare d’interopérabilitése cache une véritable

avancée technologique, qui auraS

© F

FIE

-FFB

PUB 1/3Format 186x 83,5

Il s’agit d’une notion transver-sale qui touche tous les métiers :le chauffage, bien sûr, mais aussitout ce qui a trait, de près ou deloin, à l’enveloppe.

SYSTÈMES INTELLIGENTSET COMMUNICANTSEn raison du durcissement de laréglementation thermique, leséquipements devront pouvoir

s’adapter tout au long de l’annéeaux situations climatiques et àleurs variations, par exemple pourla gestion des apports solaires,que ce soit le chauffage en hiverou la climatisation en été. Lessystèmes utilisés, en plus d’êtreintelligents, sauront communi-quer entre eux. D’où la nécessitéde l’interopérabilité, qui va susci-ter également des progrès en

matière d’ergonomie et deconfort d’utilisation, avec notam-ment des systèmes qui «parlent»à travers le téléphone ou le postede télé !

VERS UNE NORMEMONDIALE Mais tout cela ne se développeraque si les communications obéis-sent à des critères communs. Lamise en place, au niveau euro-péen, d’une qualification dans ledomaine domotique (SmartHome), avec passerelle audio-vidéo, va dans ce sens. Toutefois,une réelle interopérabilité estinenvisageable sans l’encadrementpar une norme – non seulementeuropéenne mais mondiale, car il s’agit d’un marché global. Avecune norme correctement«écrite», deux systèmes qui satis-font à ses exigences dialoguerontensemble sans problème. Ladémarche de normalisation esten cours, à travers les groupes detravail ISO CEI (JTC 1/SC 25).Les dernières négociations, à Ber-lin au second semestre, pour-raient susciter des avancées déci-sives. Mais définir un langagecommun n’est pas chose aisée. �

OCTOBRE 2006 B Â T I M É T I E R S 71

«IL VA FALLOIR SE BAGARRER POUR CONSERVER NOS CLIENTS»

Jean-Claude Guillot, P.-D.G. de la sociétéSNEE Entreprise, président de la commission économique de la FFIE-FFB

« Les électriciens ne sont pas encore trèsconcernés par l’interopérabilité dessystèmes. D’ailleurs, il est difficile

aujourd’hui d’en estimer le poids économique. Unechose est certaine : les professionnels vont être de plusen plus impliqués. Il va falloir se bagarrer pour conservernos clients ! Déjà, les grands groupes detélécommunications, tels que France Télécom, qui ontune démarche « bout à bout », rentrent chez nos clientset sont en train de capter une partie de nos marchés.Nous pouvons réagir de deux manières. La premièreconsiste à proposer une offre plus globale – mais il nefaudrait pas que nous perdions des parts de marchéparce que nous ne saurions pas porter ces offres cheznos clients (par manque d’expertises). La seconde estd’accepter des contrats de sous-traitance, à conditionqu’ils soient satisfaisants pour les entreprises. Certainesont déjà passé des accords. D’une manière générale,nous souhaiterions davantage de transparence avecFrance Télécom afin de définir les règles du jeu. Mais il ya vraiment une difficulté à cerner les limites desprestations. »

L’INTEROPÉRABILITÉ, DÉFINITION La définition de l’interopérabilitén’est pas encore arrêtée dans le projet de normalisation.Néanmoins, un consensus sedégage pour la définir comme «la capacité d’au moins deuxdispositifs, quel qu’en soit le fabricant, à fonctionner ensemble dans le cadre d’une ou de plusieurs applications. Lesdonnées de l’application, leursémantique et les fonctionnalitésapparentées étant définies de telle sorte que, si un dispositif estremplacé par un autre similaire ou différent, du même fabricant ou non, l’application dans laquellele dispositif intervient continue àfonctionner comme auparavant».L’interopérabilité des systèmeshétérogènes s’exerce selon deux dimensions: horizontale etverticale. La première concerne la collaboration entre divers types de systèmes de commande,réseaux de contrôle, normes et technologie industrielle. La seconde désigne la capacité du réseau à prendre en charge en temps réel des contraintesdifférentes lors d’une séquenced’opérations prédéfinie pour des plates-formes différentes:transducteur, dispositifsincorporés/omniprésents,passerelles, stations et servicesd’entreprise.

© D

R

POUR EN SAVOIR PLUS 

FFIE-FFB (Fédération française des installateurs électriciens), tél.: 01 44 05 84 00.

ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES

72 B Â T I M É T I E R S OCTOBRE 2006

RÉCUPÉRATION DES EAUX DE PLUIE La bibliothèqueuniversitaire de Reims montre la voieLoin d’être anecdotique, la récupération des eaux de pluie bénéficie désormais de systèmes fiables qui devraient contribuer à son essor. La preuve parl’exemple avec la bibliothèque universitaire de Reims.

anals en Europe du Nord,les chantiers de récupé-ration des eaux de pluie

se multiplient en France. De fait,nombre de projets, HQE® ou non,intègrent cette technologie. Lesentreprises du Bâtiment sont enpremière ligne pour répondre àcette récente deman de. Pour elles,c’est une véritable opportunité dedéveloppement et, pour les maî-tres d’ouvrage qui franchissent lecap, une source importante d’économie. C’est le cas du Con -seil régional Champagne-Ardennequi offre, avec la bibliothèque uni-versitaire Robert de Sorbon ducampus Croix-Rouge, à Reims,une réalisation exemplaire. Con -

tions départementales des affairessanitaires et sociales (DDASS).Ce sont elles, en effet, qui donnentleur accord pour les installationsdans les établissements recevantdu public (ERP) et elles s’avèrentparfois tatillonnes, émettantmême des avis différents selon lesrégions. Néanmoins, des évolu-tions sont en cours. La Directiongénérale de la santé (DGS) a sol-licité l’avis du Conseil supérieurd'hygiène publique de France(CSHPF) sur l’emploi de l’eau depluie et les conditions dans les-quelles une utilisation sanitaireest acceptable. Cet avis est attenduavant la fin de l’année. �

cédé retenu intègre deux cuvesbéton d’une capacité de 20 m3 etl’ensemble des éléments tech-niques : filtre, surpresseur, etc.(voir sché ma). Le béton a été pré-féré au polyéthylène en raison desa capacité à stabiliser l’eau. Cela dit, Joël Bourquardez recom-mande une étanchéité au niveaude la dalle de couverture des cuvesafin d'éviter tout risque de péné-tration des eaux de ruissellement.Un bac de discon nexion (ou réser-voir de coupure) alimenté en eaupotable vient prendre le relais encas de cuves vides, tout en isolanttotalement les deux réseaux. Unélément indispensable pourrépondre aux exigences des Direc-

B

C

FILTRE SURPRESSEUR VERS WC

EF (RÉSEAU DE VILLE)

Le principe de cette installation évite toute pollution du réseau public par l’eau de pluie

SCHÉMA DE PRINCIPE DE RÉCUPÉRATION DES EAUX DE PLUIES

CUVE : 20 m3 CUVE : 20 m3

CRÉPINE D’ASPIRATION

ÉLECTROVANNE (À RUPTURE DE CHARGE)

SONDE

PRÉFILTRATION

RÉCUPÉRATION EAUX PLUVIALES

TROP-PLEIN ÉVACUATION GRAVITAIRE

Vers réseau d’assainissement

TROU D’HOMME POUR VISITE PÉRIODIQUE

ET ENTRETIEN

PRÉFILTRATION

COMPTEUR

çue dans le cadre du plan Uni-versité 2000, cette bibliothèquemultimédia, d’une capacité d’ac-cueil de 1 000 étudiants, disposed’un système de récupération deseaux de pluie pour alimenter lessanitaires. «Avec une surface utile de récupération en toiture de1500m2, le volume annuel d'eauxde pluie récupérées est de l’ordrede 850 m3», explique Joël Bour-quardez, directeur de l'ingénierieau Conseil régional. Soit une éco-nomie de 3 000 euros par an pourun investissement de 21 000 euros.Un budget tout à fait raisonnablepour un bâtiment de cette nature,qui sera amorti en moins de dixans. Sur le plan technique, le pro-

POUR EN SAVOIR PLUS 

UNCP-FFB (Union nationale des chambres syndicales de couverture et de plomberie de France), tél.: 01 40 69 53 07.

OCTOBRE 2006 B Â T I M É T I E R S 73

viter les brûlures auxpoints de puisage en salled’eau, tel est l’objectif de

l’arrêté du 30 novembre 2005.Ce texte (1), applicable au 1er

décembre 2006, fixe la tempéra-ture maximale de l’eau chaudesanitaire (ECS) à 50 °C dans lespièces destinées à la toilette. Dansles autres pièces, comme la cuisineou la buanderie, la températureau point de puisage reste limitéeà 60 °C. Dans les cuisines collec-tives et les buanderies d’établis-sements recevant du public(ERP), elle pourra être portée au

maximum à 90 °C en certainspoints, à condition qu’ils fassentl’objet d’une signalisation parti-culière. Cette réglementation ades implications concrètes sur leplan technique. De fait, elle vatrès certainement conduire à lagénéralisation des robinets ouvannes thermostatiques. Ces deuxsolutions permettent de régler latempérature de sortie d’eau et,surtout, de la bloquer au degrévoulu. Sachant que le choix de lavanne est préférable dans les ERP,car il n’est pas possible d’interve-nir sans avoir accès au local tech-

nique – ce qui est un gage desécurité. Pour ne pas entrer en contradic-tion avec les obligations liées à lalutte contre le développement deslégionelles, l’arrêté prévoit diffé-rentes situations. Lorsque levolume entre le point de mise endistribution et le point de puisagele plus éloigné est supérieur à 3litres, la température de l’eau doitêtre supérieure ou égale à 50 °Cen tout point du circuit de dis-tribution. S’il existe un équipe-ment de stockage supérieur ouégal à 400 litres, l’eau doit être en

permanence à une températuresupérieure ou égale à 55 °C à lasortie des équipements, avec enplus l’obligation d’élever sa tem-pérature (60 à 70 °C en fonctionde la durée) dans les équipementsde stockage. Pour aider les pro-fessionnels, un guide pratique«Eau chaude sanitaire élec-trique»(2) détaille les différentesconfigurations de réseaux. �

(1) Texte du ministère de la Santé et desSolidarités, qui modifie les dispositions del’article 36 de l’arrêté du 23 juin 1978.(2) Voir p. 76.

POUR EN SAVOIR PLUS 

UNCP-FFB (Union nationale deschambres syndicales de couvertureet de plomberie de France),tél. : 01 40 69 53 07.

EAU CHAUDE SANITAIRE50°Cmaximumdanslessallesd’eau

É

ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES

74 B Â T I M É T I E R S OCTOBRE 2006

’essor du solaire ther-mique ne se dément pas.Mais il ne faudrait pas

qu’il soit entaché par des contre-références. Or, les profession-nels commencent à constaterdes désordres parfois impor-tants, notamment au niveau desinstallations. Ils sont la plupartdu temps liés à un surdimen-sionnement de l’installation.Résultat : des surchauffes dues àde fortes montées en tempéra-ture, parfois même dès le prin-temps, avec pour conséquenceune dilatation des joints, uneusure prématurée des compo-sants et une altération du fluidecaloporteur. La protection contrele gel n’est alors plus assurée. Ils’agit d’une donnée à prendre

sérieusement en compte, d’au-tant que les derniers modèlesde capteurs disponibles sur lemarché atteignent des tempé-ratures de plus de 200 °C, voire270 °C pour les capteurs tubu-laires sous vide. À de telles tem-pératures, les risques évoquésprécédemment sont très élevés ;aussi la conception et le montagedeviennent-ils particulièrementtechniques.

LES LIMITES DU «PRÊT-À-POSER»Le dimensionnement de l’ins-tallation est primordial. Ildépend de plusieurs facteursinterdépendants: les besoins eneau chaude sanitaire, le type decapteur, son orientation, son

inclinaison, les masques éven-tuels, la zone climatique et letaux de couverture. Alors quechaque chantier est différent, cesdonnées ne sont pas toujoursbien appréhendées ni intégrées.Ainsi, pour les kits «prêts-à-poser» que proposent les indus-triels, la question du dimen-sionnement n’est pas vraimentabordée d’une façon optimale.Ces kits sont souvent mis enplace sans véritable étude. Or,quelques évidences méritent d’être rappelées: 4 m2 de pan-neaux posés dans les Vosgesn’auront pas le même compor-tement que s’ils sont installés enCorse. De même, le solaire nesaurait fournir 100 % desapports en ECS (eau chaudesanitaire) et en chauffage. Mul-tiplier les capteurs n’est doncpas la solution, d’autant qu’unetelle démarche ne sera pas sansconséquence sur la facture finaledu client… qui risque de pren-dre peur !

LOGICIELS DEDIMENSIONNEMENT Les crédits d’impôt et aidesrégionales, parfois attribués enfonction du nombre de mètrescarrés de panneaux posés, peu-vent aussi susciter des effets per-vers, dans la mesure où ils nesont pas attribués en fonction dela performance de l’installation. Pallier ces dysfonctionnementsimplique que ce soit l’entreprisequi dimensionne précisément

l’installation et détermine lenombre de mètres carrés à poser.Pour les y aider, les profession-nels ont à leur disposition deslogiciels de dimensionnement,téléchargeables gratuitement surle site du CSTB – tel que SOLO2000 –, ou bien fournis par lesindustriels. L’utilisation de telslogiciels est nécessaire. Certainsinstallateurs utilisent plusieursd’entre eux pour faire des com-paraisons. En effet, le dimen-sionnement n’est pas toujoursévident car ces logiciels pren-nent une marge de sécurité àchaque phase du calcul: à la sor-tie, il peut en résulter jusqu’à30% d’écart avec la réalité. Latendance au surdimensionne-ment existe donc bien, mêmeavec les logiciels ! Dernier sujet de préoccupation:l’absence de maintenance. Unefois en place, les clients dansleur majorité ne font pas entre-tenir leur installation, et plusparticulièrement les capteurs.Résultat : absence de surveillancedu liquide antigel, dégradationdes équipements et des perfor-mances de l’installation. Il appa-raît donc nécessaire de sensibi-liser les maîtres d’ouvrage àl’intérêt de la maintenance. �

L

F I C H E T E C H N I Q U E

Le dimensionnement de l’installation solaire thermique

POUR EN SAVOIR PLUS

UCF-FFB (Union climatique de France), tél. : 01 40 69 52 94.

Le logiciel de dimensionnement SOLO 2000 est téléchargeable gratuitement sur le site du CSTB.

© C

STB

OCTOBRE 2006 B Â T I M É T I E R S 75

BOIS-ÉNERGIE Un intérêt renouvelé

P eu auraient parié, il y aquelques années, sur le bois-

énergie. Pourtant, nombre d’élé-ments convergent aujourd’huidans le sens de son développe-ment : les nouveaux systèmes,

l’envolée des prix du pétrole etl’aspect «énergie renouvelable».Le plan «bois-énergie» est égale-ment passé par là. Lancé en 1994dans le secteur des bâtiments col-lectifs, il a plutôt bien fonctionné.

POUR EN SAVOIR PLUS

UCF-FFB (Union climatique de France), tél.: 01 40 69 52 94.

Il a contribué à promouvoir cestechnologies tout en créant unedynamique nouvelle chez les pro -fessionnels du chauffage auto-matique. Le bois-énergie mo -derne a émergé depuis sur lemarché domestique, dans le ter-tiaire (collectivités locales) et dansle secteur des industries du bois.

CARACTÉRISTIQUESAMÉLIORÉES Du côté des appareils indépen-dants, le succès des inserts et deschaudières à bûches ne se démentpas. En parallèle, on observe unretour en force des chaudièresautomatiques à plaquettes ou gra-nulés, ou à déchets de bois (sciu-res, écorces): une opportunité dedéveloppement pour les profes-sionnels qui maîtrisent ces tech-niques. Les caractéristiques dessystèmes bois-énergie ont étéconsidérablement améliorées. Ilsoffrent des qualités évidentes pourun confort équivalent à celui des

autres énergies : régulation, ali-mentation automatique et stoc-kage pratique du combustible.Silo enterré, silo béton, métal ouplastique… le large éventail desprocédés de stockage permet d’ap-porter une solution à toutes lesconfigurations. Mais attention: ladisponibilité des granulés n’estpas encore homogène sur tout leterritoire et la qualité n’est pastoujours au rendez-vous. Il estimpératif que les granulés soientconformes à la norme allemandeDIN 51731 pour éviter les contre-références (désordres sur le corpsde chauffe). Dans tous les cas,quel que soit le type de combus-tible – bûches, plaquettes ou gra-nulés, déchets de bois –, la proxi-mité de la ressource est capitale:au-delà de 40 km, cette solutiondevient déraisonnable. �

Avec les chaudières de dernière génération, le chauffage au bois-énergie décolle.

ENERGIES RENOUVELABLES Aides et crédits d’impôt

Le code général des impôts(CGI) accorde un crédit

d’impôt aux particuliers qui selancent dans les énergies renou-velables. Plafonné, ce crédit neporte que sur le coût du maté-riel (1). En 2006, de nouveauxtaux s’appliquent aux dépensespayées entre le 1er janvier 2006 etle 31 décembre 2009. Par ailleurs,des aides directes peuvent êtreversées par l’Ademe (2) aux col-lectivités. En outre, les Régions,dans des proportions plus oumoins grandes, proposent encomplément aux particuliers et

aux collectivités toute une paletted’aides ou subventions. Unebonne raison pour les entrepri-ses de connaître ces avantages, neserait-ce que pour des questionscommerciales.Le Guide des mesures 2006, éditépar la FFB, recense les créditsd’impôts en faveur du dévelop-pement durable (notamment lesénergies renouvelables) ainsi quel’ensemble des mesures fiscalesen matière de construction etde travaux. Pour vous le procu-rer, contactez la FFB de votredépartement. �

ÉQUIPEMENTS CONCERNÉS PAR LE CRÉDIT D’IMPÔT

Équipements utilisant une source d'énergie renouvelable (solaire thermique, bois, biomasse,éolien, photovoltaïque, microhydraulique)

Pompes à chaleur géothermiques et pompes à chaleur air/eau (COP ≥3)(3)

Pompes à chaleur air/air (COP ≥ 3)

Équipements de raccordement à certains réseaux de chaleur lorsque ces réseaux sont alimentés à plus de 50% soit par de l’énergie thermique produiteà partir d’énergies renouvelables, soit par uneinstallation de chauffage performante utilisant la technique de la cogénération

TAUX 2006

50 %

50 %

50 %

25%

QUELS CRÉDITS POUR QUELS ÉQUIPEMENTS?

(1) Se référer à l’article 18 bis de l’annexe 4 du CGI. (2) Agence de l’environnementet de la maîtrise de l’énergie. (3) Cœfficient de performance.

© C

OS

TIC

FINITIONS/AMÉNAGEMENT

82 B Â T I M É T I E R S OCTOBRE 2006

MUSÉE DE BRETAGNEDES INTÉRIEURS TOUT EN FINESSE

Signée Elisabeth de Portzamparc, la muséographie du Musée de Bretagnea été mise en valeur par les agenceursCMA Entreprises et Paul Champs. Un chantier de haute technicité, y compris pour le lot finitions, réalisé par l’entreprise Debuschère. 1

OCTOBRE 2006 B Â T I M É T I E R S 83

HALL DU MUSÉE DE BRETAGNE : banque d’accueil avec plan detravail en acier laqué et jupe en béton teinté dans la masse.

BIBLIOTHÈQUE ENFANTS : paravents et mobilier en MDF (panneau de fibres de bois de moyenne densité) laqué avec des sièges en tissu.

ENSEMBLE DE VITRINES (période âge de fer).3

2

1

� � �

Rennes, le Muséede Bretagne aouvert ses portesau printemps der-nier au cœur de

la ville. S’insérant dans l’ensembleappelé Les Champs Libres, quicomprend également la Biblio-thèque municipale et l’Espace dessciences, ce bâtiment de 2000 m2

a été conçu par l’architecte Chris-tian de Portzamparc. C’est sonépouse, Elisabeth, qui a pris encharge la maîtrise d’œuvremuséographique. S’inscrivantdans une suite de séquences chro-nologiques, qui correspondentaux grandes étapes de l’histoire dela Bretagne, le concept muséo-graphique se fonde sur la créationd’un parcours autour de «boî-tes» de formes et de dimensionsdiverses, évoquant des bâtimentset des places. À ces boîtes de 3 à4,50 m de hauteur, la conceptionassocie un ensemble de supportsencastrés dans l’architecture –niches et fentes de dimensionsvariables dans l’épaisseur desparois, socles suspendus en hau-

fabrication de mobilier. CMA aconfié une partie de ces réalisa-tions en sous-traitance à l’entre-prise Agencement Paul Champs,dont le siège est à Brest.

4,8 MILLIONS D’EUROSPOUR L’AGENCEMENT«Nous réalisons des opérationsd’une telle envergure une foisseulement par décennie, souli-gne Alain Lambert, directeurAgencement de CMA Entreprises.La moyenne de nos chantiers sesitue autour de 1,5 million d’eu-ros, au lieu de 4,8 pour ce projet.Le délai était le principal défi àrelever : 14 mois, études et travauxcompris.» Pour la partie études,CMA a dû renforcer ses équipesexistantes, afin de produire autotal environ 250 plans. Concer-nant les travaux, CMA Entrepri-ses et Agencement Paul Champsse sont mobilisées pour mener àbien ce chantier d’une grandetechnicité. L’une des difficultésmajeures résidait dans l’importantcomplexe verrier dessiné par Eli-sabeth de Portzamparc, notam-

ment pour les vitrines du musée.«Ces volumes verriers de grandedimension ont nécessité la miseen place d’une organisation spé-cifique pour nos fournisseurscomme pour nos équipes,explique Alain Lambert. Usinée,cuite et sécurisée à l’extérieur, lamatière vitrée nous a été livrée surle chantier par unités de 300 kilosminimum, qu’il a fallu monter à l’étage, d’où une manuten -tion importante.» La finesse de l’agencement du matériau verreétait aussi un enjeu sensible.«Pour les vitrines, nous avons dûassembler la vitrerie, la métallerieet le bois avec des systèmes decharnières à la fois solides et invi-sibles pour les visiteurs », préciseAlain Lambert. Le verre est trèsprésent aussi dans le «tunnel»:«C’est un jeu de glace importantet complexe car tout en courbes,observe Paul Champs. Il a falluinsérer des grands châssis vitrésdans un ensemble cintré, en arctendu.»Le savoir-faire des agenceurs aété mis également à l’épreuve par

LES ENTREPRISES• CMA Entreprises (Saint-Brieuc),220 salariés, dont 70 pourl’activité Menuiseried’agencement.• Agencement Paul Champs(Brest), ingénierie de secondœuvre pour l’agencementtertiaire et maritime (paquebots),80 salariés.• Debuschère (Poitiers),entreprise de peinture bâtimentimplantée dans le grand Ouest,250 salariés.

A teur, niches au sol – ainsi que dessupports légers : vitrines sanscadre, supports encastrés dans lesol. Une paroi lumineuse en verrebleu domine l’entrée du musée.Par ailleurs, un espace sombre etfermé évoquant un tunnel estconsacré aux deux guerres mon-diales. Après avoir réalisé le lot menui-series intérieures, CMA Entre-prises, basée à Saint-Brieuc, a étéchoisie par Elisabeth de Port-zamparc pour réaliser les amé-nagements scénographiques etmuséographiques ainsi que la

2

3 © C

MA

EN

TRE

PR

ISE

S

FINITIONS/AMÉNAGEMENT

84 B Â T I M É T I E R S OCTOBRE 2006

� � � certains espaces comme l’aire des Mille et Une Nuits, destinéeaux enfants. De forme ovoïde,cet espace conjugue différents élé-ments tels que miroirs, cloisons etdécors en staff. «Les courbes ontnécessité un traçage précis, maisla complexité était surtout dans lagestion des interfaces entre lesdifférents matériaux», se souvientPaul Champs.

ques travaux en extérieur sontvenus compléter ce chantier(peinture antigraffiti notam-ment). Au total, l’entreprise a uti-lisé 6 tonnes d’enduits et 15 ton-nes de peinture, auxquelss’ajoutent 3 000 m2 de toile deverre. «À chaque fois que celaétait possible, notamment pourles plafonds et les murs des gran-des salles, nous avons mécanisél’application, indique le chef d’en-treprise, Bruno Davoine. Lamécanisation est toujours unequestion de planification duchantier. Nous avons suffisam-ment anticipé pour y arriver.»

FORMES COMPLEXES ET ANGLES DIFFICILESConcernant les produits, Debus-chère a principalement utilisé dela peinture acrylique satinée, avecde nombreuses finitions en pein-ture tendue au pistolet. «Les cou-leurs ont nécessité une prépara-tion précise, avec une teintedominante en gris blanc, expliquele conducteur de travaux, GillesHutchinson. Sur les “boîtes”, nousavons respecté scrupuleusementles prescriptions d’Elisabeth de

Portzamparc, avec des teintesplus vives, légèrement rouges, etdes aspects finis proches de lamatière brute, notamment dansles tons pierre.» Debuschère adû faire face à la contrainte poséepar les formes complexes des sur-faces à couvrir : «Beaucoup depentes, mais aussi des angles dif-ficiles d’accès, comme la biblio-thèque, par exemple, qui nous aobligés à monter un échafaudageadapté pour peindre les plafonds,souligne Gilles Hutchinson. Il afallu être très vigilant aussi avec lesliaisons et les reprises, nombreu-ses et délicates du fait de la grandediversité des formes.» «Au total, notre plus grande satis-faction est d’avoir pu livrer cetensemble conséquent en temps eten heure, après huit mois de tra-vaux, conclut Alain Lambert. S’agissant d’architectes de renom,l’un des risques était d’avoir àmettre en œuvre des conceptsdifficilement réalisables en ate-lier, mais ce ne fut pas du tout lecas: l’entente avec le maître d’œu-vre a été complète. Une collabo-ration efficace, saine et de pleineconfiance.» �

PEINTURES: MÉCANISATIONIMPORTANTECôté finitions, c’est l’entrepriseDebuschère qui a réalisé l’en-semble des peintures intérieures.Il s’agissait de couvrir pas moinsde 20 000 m2 de murs et cloi-sons et 13 000 m2 de plafonds,sans oublier les sols (3 000 m2), lesboiseries (2 500 m2) et les ouvra-ges métalliques (500 m2). Quel -

© C

MA

EN

TRE

PR

ISE

S

OCTOBRE 2006 B Â T I M É T I E R S 85

orsqu’il est amené à inter-venir sur un ouvrage enplaques de plâtre hydro-

fugé, le carreleur n’a pas tou-jours clairement en tête les règlestechniques en vigueur dans cedomaine. Il est donc utile derappeler que dans les locauxEB + privatifs (salle de bains enmaison individuelle, par exem-ple), la mise en œuvre d’un sys-tème de protection d’eau souscarrelage (SPEC) est obligatoiresur les plaques de plâtre hy dro -fuges, sauf dans certains cas (voirplus loin). Ce SPEC est destiné àrendre le support compatibleavec la pose collée sous carrelage.En effet, si les plaques sonthydrofuges, il n’en est pas demême pour les bandes de join-tement ainsi que pour les rebou-chages. Les dispositions qui régis-sent cette mise en œuvre d’unSPEC sont prévues. Elles figurenttout à la fois dans les amende-ments des cahiers des prescrip-tions tec h niques (CCT) des nor-mes DTU 25.41(1) et DTU 25.42(2)

du 5 février 2003, et dans la ver-sion 4 du cahier des prescriptionstechniques (CPT) n° 3265(3) demai 2006. Récent, ce CPT comporte uncer tain nombre de règles quiconcernent directement le car-releur. Ainsi, dans le cas de sup-ports en plaques de plâtre hydro-fugé H1 de couleur verte et d’untraitement des joints avec unproduit standard de couleur

blanche, la mise en œuvre d’unSPEC sous avis technique estobligatoire dans l’emprise dureceveur de douche ou de bai-gnoire sur une hauteur de l’ordrede 2 mètres (+ ou – 10 %) à par-tir du fond du receveur. Enrevanche, dans le cas de supporten plaques de plâtre hydrofugéH1 de couleur verte, d’un traite-ment des joints avec un produithydrofugé vert, de rebouchagesde traversées et de saignées avecun produit hydrofugé (et si tou-tes ces dispositions sont respec-tées), la mise en œuvre d’unSPEC sous carrelage dans la zoned’emprise des receveurs et desbaignoires n’est pas nécessaire.

PAREMENTS, CLOISONS,JOINTS ET RACCORDSPour les entreprises de carrelagequi sont amenées à travailler surce type de système, il peut êtreutile de prendre deux précau-tions supplémentaires au mo -ment d’établir le devis : indiquerque l’ensemble des dis positions del’Avis technique doivent êtrerespectées; chif frer un SPEC envariante, au cas où ces disposi-tions ne seraient pas strictementobservées. Ces interfaces enlocaux humides sur ouvrage enplaques de plâtre hydrofugé H1concernent aussi, bien évidem-ment, le plâtrier. Pour sa mise enœuvre, il doit savoir que les amen-dements du 5 février 2003 sti-pulent que tous les parements

des ouvrages verticaux concer-nés doivent être eux-mêmes enplaques de plâtre hydrofugé H1.Pour les cloisons et contre-cloi-sons sur ossature métallique, unjoint central en bande de mousseimprégnée doit être incorporéentre la lisse et le sol. Dans le casde pose sur le sol brut seulement,un film polyéthylène dépassantd’au moins 2 cm le sol fini aprèsrelevé doit assurer une protec-tion complémentaire. Pour lescomplexes et sandwiches, les nou-velles règles indiquent qu’un jointsouple doit être mis en place surla périphérie du local concerné,sur sol brut ou sol fini. Enfin, letraitement des joints et raccordspeut être réalisé de deux façons :soit avec un produit standard de

couleur blanche choisi parmi lesmatériaux spécialement destinéset aptes à cet usage – tels quedéfinis dans les normes DTU25.41 et DTU 25.42 –, soit avecun produit hydrofuge de couleurverte faisant l’objet d’un Avistechnique qui en apprécie l’apti-tude à cet usage. �(1) Norme NF P 203-1/A1 : Ouvrages enplaques de parement en plâtre – Plaquesà faces cartonnées.(2) Norme NF P 204-1/A1 : Ouvrages dedoublage et habillage en complexes etsandwiches – Plaques de parement enplâtre isolant.(3) Revêtements de murs intérieurs encar reaux céramiques ou analogues collés aumoyen de mortiers-colles ou d’adhésifs entravaux neufs (cahier du CSTB).

F I C H E T E C H N I Q U E

POUR EN SAVOIR PLUS 

UNECB-FFB (Union nationale desentrepreneurs céramistes du Bâti-ment), tél. : 01 40 69 58 20.

L INTERFACE EN LOCAUX HUMIDES EB + PRIVATIFS SUR OUVRAGE DE PLÂTRE HYDROFUGÉ H1

Plâtrier

Plombier

Carreleur

Ouvrage Plaque de plâtre hydro H1

(verte)DTU 25-41 (NF P 72-203)

Traitement parjoint hydro (vert)

Calfeutrement en raccord

standard (blanc)

Mise en œuvred’un SPEC*

CPT n°3265_V4

Calfeutrement en raccord hydro (vert)

Traitement par joint

standard (blanc)

Calfeutrement en raccord

standard (blanc)

Mise en œuvred’un SPEC*

CPT n°3265_V4

Pose collée de revêtement mural CPT n°3265_V4

s

s

s

s

s

s

s

s s

s s

s

s

s

s s s

s

s

* Le système de protection d’eau sous carrelage (SPEC) s’applique dans la zone d’emprisedu bac à douche ou de la baignoire, à hauteur minimale de 2 mètres.

Pose collée de carrelage en locaux humides EB+ privatifs: interfaces et bonnes pratiques

FINITIONS/AMÉNAGEMENT

86 B Â T I M É T I E R S OCTOBRE 2006

Avec son Programme Recherche Développement Métiers(PRDM), la FFB donne aux professionnels de la peinture les moyens de choisir leurs produits en toute connaissance de cause. Les recherches ainsi réalisées renforcent la capacitédes peintres à satisfaire leurs clients.

RECHERCHE PROFESSIONNELLEPréparer les peintures de l’avenir

avoriser le développe-ment de produits perfor-mants est l’une des

volontés de l’Union profession-nelle peinture finitions (UPPF-FFB). Elle correspond à la fois àune demande des entreprises et àla prise en compte des évolutionsde la réglementation, tout parti-culièrement concernant l’envi-ronnement. Le point sur quatrede ces études, pour lesquelles l’Union s’est appuyée sur le Pro-gramme recherche développe-ment métiers (PRDM) de la FFB.

PEINTURES EN PHASE AQUEUSELe développement des peinturesen phase aqueuse est l’un des

principaux enjeux environne-mentaux auxquels la filière estconfrontée. Ainsi, la nouvelledirective européenne, qui doit semettre en place en deux étapes(1er janvier 2007 puis 1er janvier2010), définit de nouveaux seuilsde composés organiques volatils(COV), lesquels sont surtout pré-sents en phase solvant et en faiblequantité en phase aqueuse.Inéluctable, le développement dela peinture à l’eau devrait lui per-mettre de représenter, à moyenterme, plus de 95% du marchédes peintures décoratives. Les études comparatives réali-sées par l’Institut national derecherche et d’étude de la finition(IREF) et le Centre d’expertise du

bâtiment et des travaux publics(CEBTP) font ressortir quechaque catégorie de peinture pré-sente des avantages et desinconvénients. Exemple: le tempsde travail des produits en phaseaqueuse est de 10 à 20 minutes(contre 20 à 60 minutes en phasesolvant). Cela entraîne certainsrisques (défauts d’aspect, pertesde brillance). Par ailleurs, le pou-voir mouillant de la peintureaqueuse est faible, ce qui peutinduire un pouvoir couvrant peuhomogène. Toutes ces caracté-ristiques montrent bien que lespeintures en phase aqueusenécessitent des recommandationsd’application précises. Un chan-gement d’habitude est donc

F

nécessaire. Mais l’enjeu le mérite:inodores et séchant rapidement,les produits en phase aqueuseréduisent considérablement lapollution de l’air. C’est pourquoil’UPPF-FFB diffuse largement cespréconisations lors de réunionstechniques organisées par les FFBdépartementales (voir égalementBâti métiers n° 2 – Fiche tech-nique p. 71). Pour compléter ces premiersrésultats, la FFB a commandé àl’IREF une étude comparativeentre les deux grandes catégoriesde peintures brillantes (résultatsprévus: fin 2007). Elle concernenotamment la tenue, le rende-ment, le pouvoir couvrant et leprix au mètre carré de ces pro-duits.

PROCÉDÉS DE DÉCAPAGELes préoccupations environne-mentales concernent égalementles procédés de décapage. C’estpourquoi l’Union s’est intéresséeaux techniques y répondant, sus-ceptibles d’être utilisées dans unproche avenir. Une étude confiéeau CEBTP a comparé différentesméthodes: décapage chimique,décapage mécanique (cryogénie,médias végétaux, éponges poly-uréthanes abrasives, carbonate de

1 2© V LELOUP© JAMES HARDY/PHOTO ALTO

OCTOBRE 2006 B Â T I M É T I E R S 87

LES RÉSULTATS DESRECHERCHES SUR CD-ROM

calcium), décapage laser. Critèresévalués: protection du person-nel, protection de l’environne-ment, rendement, prix de revientau mètre carré. Sans entrer dans le détail desrésultats, les techniques les plusécologiques sont le laser et lacryogénie, qui ne rejettent aucunmédia ni produit chimique. Pourles revêtements organiques appli-qués sur support béton et maçon-nerie, le procédé chimique testédemeure le plus efficace du pointde vue «rendement» et «prix derevient ». Sur supports métal-liques, la cryogénie et la projec-tion de médias végétaux (abrasifsbiodégradables) permettent d’ob-tenir un support parfaitementsain après décapage de la pein-ture, tout en conservant les trai-tements de surface. De leur côté,le laser et le carbonate de cal-cium présentent un prix élevé etun rendement assez faible. Mais lelaser est, de toutes les techniques,la moins polluante. Et son prixcommence déjà à baisser. Ces dif-férents procédés issus de l’indus-trie devraient donc remplacer àterme la majorité des techniquesactuelles, moins res pectueuses de l’environnement, sous réserved’améliorations en matière d’utilisation et de coût.

TESTS DE VIEILLISSEMENT Pour satisfaire leurs clients, lespeintres sont particulièrementvigilants sur la tenue dans letemps des produits qu’ils utili-sent. C’est pour leur donner deséléments d’appréciation dans cedomaine que deux études ont étémenées par le CEBTP et l’IREF, àla demande des professionnelsde l’Union. La première comparele comportement d’une lasure àhaut extrait sec (en deux cou-ches) avec celui d’une lasure nor-male (trois couches). Toutes deuxont été appliquées par le CEBTPsur différents supports, neufs ouanciens, et exposées en vieillisse-ment naturel dans un environ-nement boisé et humide. Le suivide leur comportement dans letemps a été effectué selon plu-sieurs paramètres: observationsvisuelles (après 2 et 4 ans d’ex-position naturelle), essais dequadrillage, mesures d’épais seursrésiduelles. Au final, l’étude a mis en évi-dence un comportement sensi-blement identique de la lasurehaut extrait sec et de la lasurenormale. La première montred’ailleurs, au bout de quatre ansd’exposition, un pouvoir cou-vrant légèrement meilleur et uneépaisseur maximale résiduelleplus élevée. Il est donc possibled’appliquer une lasure en deuxcouches seulement (primaire +une couche) au lieu de trois, pourun comportement similaire. Effectuée dans sa station d’expo-sition d’Anglet, l’étude de l’IREF,quant à elle, a consisté à évaluer lecomportement de différents pro-duits : lasures tous bois neufs,lasures tous bois anciens, lasuresopaques et peintures tous boisneufs. Après deux ans d’exposi-tion, quatre critères (présence demousses, usure, écaillage, fissura-tion) étaient notés de 0 à 3. Cette

étude a mis en lumière une accé-lération exponentielle de la dégra-dation au cours de la deuxièmeannée, à l’issue de laquelle la tota-lité des lasures étaient dégradéessur bois anciens et une majoritél’étaient sur bois neuf. Seul lecomportement de la plupart deslasures opaques et peintures surbois neufs s’avère acceptable aubout de deux ans. Cette étude aconclu que l’entretien des fini-tions sur bois doit toujours s’ef-fectuer avant que le système exis-tant ne soit trop altéré.

PEINTURES SILOXANESLe constat des professionnels surla disparité des performances despeintures dites siloxanes – parailleurs en nombre croissant sur lemarché – a incité la FFB, à lademande de l’UPPF-FFB, à enga-ger des tests comparatifs. Réaliséespar le CEBTP, ces études concer-nant un panel de 11 peinturesde façade étaient basées sur lacombinaison d’essais en labora-toire et d’essais en vieillissementnaturel sur une durée supérieureà deux ans. Elles démontrent que les don-nées des fiches techniques desfournisseurs des produits testéssont fiables. Les peintures siloxa-nes présentent globalement desperformances avérées en termesde microporosité, de perméabilitéà l’eau, d’adhérence au support,de pouvoir masquant (exceptépour l’un des produits), d’aspect,de faible niveau de rétention dessalissures. Dans le prolongementde ces travaux, la FFB va engagerune nouvelle recherche pour2007. Le but: à partir des produitsdisponibles sur le marché, diffé-rencier par spectromètre infra-rouge ceux contenant une quan-tité significative de liant siloxane(matière première au coût élevé),de ceux ne contenant qu’une fai-

ble quantité d’huile silicone. Parcequ’elles évaluent les performancesdes peintures aussi bien en labo-ratoire que sur site, ces recherchesrenforcent la capacité des profes-sionnels à choisir les meilleursproduits et à mettre en œuvredes solutions pérennes. Un atoutpour les peintres mais aussi pourles industriels: leurs efforts pouraméliorer la qualité des produitsse voient récompensés. �

POUR EN SAVOIR PLUS 

UPPF-FFB (Union professionnellepeinture finitions), tél. : 01 40 69 5373. Une synthèse des recherches est également disponible sur www.uppf.ffbatiment.fr (espace adhérent).

LES PEINTURES À L’EAUdevraient représenter, à moyen terme, plus de 95%du marché des peinturesdécoratives.

POUR LES PEINTURES DE FAÇADE, l’étude de la FFB démontre la fiabilité des peintures siloxanes,notamment au niveau de leur tenue dans le temps.

2

1

Pour diffuser largement lerésultat des recherches menéesdans le cadre du PRDM de la FFB, un CD-Rom est à la disposition des professionnels.Il comprend le bilan des bancsd’essais (solutions algicides,peintures siloxanes, lasures àhaut extrait sec, revêtementd’imperméabilité non salissant),des mesures d’exposition deslasures et peintures en phaseaqueuse en site naturel, ainsi queles recherches sur les peinturesde sol tolérant l’humidité, lescollages de revêtements murauxet le comportement des finitionssur les bétons autoplaçants. Il estdisponible auprès de l’UPPF-FFB.

FINITIONS/AMÉNAGEMENT

88 B Â T I M É T I E R S OCTOBRE 2006

nstallé au Barp, près de Bor-deaux, sur le site du CEA/Cesta, cet édifice obéit à des

règles de construction particuliè-rement strictes. C’est, en particu-lier, le cas du chantier de sols etpeintures, soumis à des vérifica-tions draconiennes pour vérifierque le rendu est absolument lisse– condition nécessaire pour assu-rer, après sa mise en service, unnettoyage parfait afin de répon-dre à la problématique de laclasse de propreté exigée par lanorme ISO 8 (1).Les chiffres parlent par eux-mêmes: le bâtiment, dont la cons-truction a débuté au Barp en

LASERMÉGAJOULE À BORDEAUX Un rendu laqué2003, comporte un hall d'expé-riences et 4 halls lasers; il mesure300 m de long, 160 m de largeavec une hauteur hors-sol de 35 met une S.H.O.B(2) de 140 000 m2.Les sols font l’objet d’une atten-tion particulière. Le béton est préalablement grenaillé afin d’éliminer toute trace de laitance,obstacle à la pénétration du pri-maire. Ce produit est indispen-sable pour boucher les pores dubéton qui risqueraient d’être lesmédias de remontées gazeusesgénératrices de microbulles aumoment de la polymérisation dela résine de surface. Appliqué àraison de 300 g/m2 en moyenne,

ILe laser Mégajoulen’est pas seulementun chantiergigantesque: il sesitue au plus hautniveau de qualitéd’exécution, en particulier pour les peintures.

le primaire sèche pendant unepériode allant de 24 à 48 heures.La résine est constituée en troisétapes. Dans un premier temps,on incorpore le durcisseur à labase qui a été malaxée auparavant.Le mélange, lui-même soigneuse-ment travaillé, reçoit ensuite lacharge de silice – dans une pro-portion de 40% de charge sur lessurfaces courantes. L’applications’effectue ensuite au râteau cranté.«Certaines zones présentent desdéfauts de planéité hors norme,explique Karl Sanier, de l’entre-prise David Davitec, adjudicatairedu marché. On utilise alors lescaractéristiques autolissantes du

© V. LELOUP

OCTOBRE 2006 B Â T I M É T I E R S 89

1 5

2

3

4

VUE D’ENSEMBLE d’un des halls du bâtiment.

LA RÉSINE, un bi-composant(base + durcisseur) époxy, est mélangée avant sa pose surle sol. De la silice calibrée (de0,04 microns à 0,4 mm) permetd’obtenir l’épaisseur souhaitée.

LE RÂTEAU « débulleur »chasse les bulles d’air quipourraient venir éclater à la surface, rendant la finitionlisse impossible.

QUAND LA RÉSINE VIENT D’ÊTRE COULÉE, le simple fait de marcher sur le revêtementsuffit à créer des bullages. Pourpasser le râteau «débulleur»,les compagnons sont équipés de chaussures posées sur des semelles cloutées.

L’APPLICATION DE LARÉSINE sur le sol se fait à raison de 5,5 kg/m2. Il en a fallu plus de 300 tonnes pourl’ensemble du laser Mégajoule.

5

4

2

3

1

produit. Les proportions du mé -lange sont inversées (60% decharge) et le «tir à zéro» se fait àpartir des points les plus hauts,reliés par des raquettes plates, etconsiste à nourrir le flash jusqu’àcomblement.

UN COMPTAGE AU POT PRÈSPoints sensibles, les joints de dila-tation sont traités à l’aide de jointsà soufflet ; les joints de coulage,totalement nourris à l’aide d’ungelcoat, sont immédiatementrecouverts à l’aide de l’autolis-sant. Enfin, les reprises de coulage,parties sensibles et fragiles, sontrepérées à l’aide de gros clousdépassant de 5 à 6 cm de la sur-face. Après coulage général durevêtement, les points repérés sontsciés et traités comme des joints

souples. Particularité de ce chan-tier, l’exigence absolue de traçabi-lité de tous les DIS (Déchetsindustriels spéciaux) se traduitpar un comptage strict des pots depeintures comme des outils, enparticulier les chiffons, et par leursuivi. «Nous disposons d’une zonede stockage fermée, explique KarlSanier, et le comptage entrée-sor-tie s’effectue au pot près. Lesdéchets sont évacués par untransporteur agréé.»

Enfin, compte tenu des exigencesde qualité de la finition, il importequ’elle soit particulièrement pro-tégée au cours des interventionsultérieures. C’est pourquoi tous lescompagnons des corps d’étatappelés à effectuer des travauxdevront préalablement protégerle sol avec des revêtements plas-tiques épais et travailleront avec,aux pieds, des chaussons !Pour les seules opérations de pein-ture, on retiendra qu’il a fallu cou-vrir 155 000 m2 de murs et pla-fonds et 106 000 m2 de locauxdans des bâtiments annexes oùles locaux ne sont pas considéréscomme des salles blanches. �

(1) Norme ISO 8 : 3 520 000 particules par m3 de taille égale ou supérieure à 5 µm (5 micromètre).(2) S.H.O.B : Surface hors œuvre brute.

LE CHANTIER• Début: octobre 2004• Fin: mars 2008• Nombre de compagnons: 20 à 40 personnes selon lespériodes• Montant: 3,4 millions d’euros• Surface de sols: 55 000 m2

FINITIONS/AMÉNAGEMENT

90 B Â T I M É T I E R S OCTOBRE 2006

Dans les établissements de soins, les revêtements de sols souples et les carreaux de céramique peuventen toute légitimité faire l’objet d’une prescription de la part du maîtred’œuvre.

lus que tout autre typede bâtiments, les établis-sements hospitaliers se

doivent d’offrir un cadre sain,propre et durable. Les revête-ments de sols jouent un rôlemajeur dans ce domaine. Ils doi-vent satisfaire aux exigences spé-cifiques à ces établissements :résistance au choc, à l’usure (fré-quents passages de matériels rou-lants), au poinçonnement, auxproduits chimiques, aux opéra-tions fréquentes et parfois spéci-fiques d’entretien, etc. D’autresexigences s’y ajoutent concer-nant la sécurité des personnes,s’agissant d’établissements rece-

P vant du public. Alors, commentaborder la «problématique» desrevêtements de sols pour un éta-blissement de soins ?

QUATRE TYPES DE ZONESQuelle que soit la destination deslocaux hospitaliers, une parfaiteadéquation entre le concepteur etle maître d’ouvrage est nécessaire.La question du sol sera bien sûrabordée différemment s’il s’agit desalles blanches ou de zones destockage en sous-sol, par exemple.On distingue quatre zones prin-cipales, chacune devant être trai-tée de façon spécifique. En premier lieu, les zones dédiées

aux circulations et parties com-munes (couloirs, escaliers, sallesd’attente, consultations exter-nes…). Se caractérisant par unfort passage, elles nécessitent avanttout un sol résistant, facile à entre-tenir et qui simplifie le déplace-ment de charges lourdes. Ajou-tons que l’esthétique mise enœuvre dans ces «parties com-munes et circulations» joue aussiun rôle important: ces zones ser-vent souvent de «vitrines» pourl’établissement.De leur côté, les zones «hôtelle-rie» comprennent les services d’é-tage, les chambres, les salles deséjour, les postes de soins ainsique les pièces humides comme lesdouches. Dans ces lieux aussi,l’ambiance doit être sécurisante.L’hygiène y est essentielle. Anti-dérapant et imperméable dansles pièces humides, le sol doitpermettre les déplacements piedsnus. Les zones techniques compren-nent, elles, les urgences, avec leursalle de déchoquage, ou encore le

bloc opératoire et obstétrical, avecles salles d’opérations et les sallesde préparation des patients.Concernant le sol, les exigencesportent surtout sur la préventiondes risques infectieux, l’entretienet la résistance aux taches. Il doitaussi faciliter la rénovation, êtresoit très résistant, spécialementaux charges lourdes, soit facile àremplacer. Dans les zones administratives etlogistiques, enfin, on trouve leslocaux de stockage des produits,la pharmacie, mais aussi les ser-vices généraux et les espaces derestauration. Le sol doit pouvoirêtre un vecteur de résistance(stockage), en particulier au poin-çonnement, du fait des quantitéssouvent importantes de stocks.

SECTEUR HOSPITALIERL’importance des revêtements de sols

LES CARACTÉRISTIQUES DESSOLS SOUPLES ET DESCARREAUX DE CÉRAMIQUEpermettent de répondre aux exigences propres desdifférentes zones en milieuhospitalier.

© L

. M

ER

CIE

R/F

FB

© T

AR

KE

TT B

ÂTI

ME

NT

OCTOBRE 2006 B Â T I M É T I E R S 91

récent arrêté maintient le stockagedes déchets de plâtre en classe 2,il précise que ces déchets doiventêtre stockés de façon séparée parrapport aux résidus ménagers,dans des alvéoles spécifiques.Selon le même texte, sont admissans essai dans les installationsde stockage qui leur sont dédiéesla plupart des matériaux à base deplâtre, soit : plâtre et carreaux de

plâtre, plaques de plâtre carton-nées, complexes d’isolation, plâtreen enduits sur supports inertes,parements de plafonds en plaquesde plâtre, staff, plâtre sur ossaturemétallique. Les autres déchets deplâtre doivent respecter certainesvaleurs limites, évaluées par untest de potentiel polluant.

PRISE DE CONSCIENCE«En fait, la filière plâtre-isolationn’est qu’indirectement concer-née, rappelle Jacques Guichot(Guichot Entreprise, Hautes-Pyrénées). Nos entreprises nedéposeront pas elles-mêmes leursdéchets dans les alvéoles, d’au-tant qu’un pré-tri devra avoir étéeffectué auparavant. La plupartpréfèreront sous-traiter cette pres-tation. Bien sûr, le nouvel arrêté va

générer un coût pour elles. Maiselles sont conscientes des enjeuxenvironnementaux, et on sent deleur part une volonté de se met-tre en accord avec la législation.Par ailleurs, nous recherchons,avec les industriels, des solutionspour recycler le plâtre. Il faudratoutefois que les coûts ne soientpas supérieurs à ceux de la miseen décharge… On assiste à lacréation de services parallèles ainsila société Somages à Ger, dansles Pyrénées-Atlantiques, met àdis position des entreprises unedéchetterie de 2500 m2 pour lavalorisation des produits, et desbennes sur chantier pour la col-lecte des déchets industrielsbanals. Une installation de stoc-kage de déchets de plâtre est à l’étude.» �

La question des classementsUPEC(1) est au cœur de la pres-cription de sols en établissementde soins. Les revêtements doiventcorrespondre au classementUPEC des locaux selon lanomenclature applicable depuis le31 janvier 2005.

SOLS SOUPLES ET CARREAUXQuel que soit le local en hôpital,un revêtement de sol souple doitau minimum être doté d’un clas-sement égal ou supérieur au clas-sement U3 P3 E2 C2. Des classe-ments supérieurs sont requis pourcertains locaux de santé : les revê-tements posés en pharmacie cen-trale, par exemple, doivent être U4P4s E3 C2. En salle d’opération, leclassement est U4 P3 E3 C3. Dansces salles, la pose d’un feuillard

sous PVC est obligatoire, afin d’é-viter toute continuité de l’électri-cité statique. Par ailleurs, les exi-gences en matière d’hygièneconduisent souvent les maîtresd’œuvre à prescrire des revête-ments dotés de films polyuré-thane protecteurs en surface ouayant bénéficié d’un traitement detype Sanitized® (antibactéries) ouTop Clean, afin d’en optimiserl’entretien. Les revêtements céramiquesapportent eux aussi une réponseadaptée aux exigences des éta-blissements médicaux. Ils sont àmême de répondre aux attentesde durabilité face aux nombreuxpassages roulants. Les carreauxcéramiques supportent les atta -ques chimiques, les solvants, lesproduits détergents, etc. Sur leplan de l’hygiène, il convient de

POUR EN SAVOIR PLUS

• UNRST-FFB (Union nationale des revêtements de sols techniques),tél. 01 40 69 51 45.• UNECB-FFB (Union nationale des entrepreneurs céramistes du Bâtiment), tél. 01 40 69 58 20.• www.systemes-ceramiques.org.

usqu’à présent, le stoc-kage des déchets de plâtreétait régi par l’arrêté du 9

septembre 1997, qui les classaitparmi les déchets non inertesmais non dangereux et toléraitleur mélange avec les déchetsménagers dans des décharges declasse 2. Aujourd’hui, un telmélange n’est plus possible, selonl’arrêté du 19 janvier 2006. Si ce

J

préciser que 98% d’une surfacecarrelée est constituée de car-reaux céramiques, qui ont pourcaractéristique d’être biologique-ment neutres, non-poreux etimputrescibles. Les 2% restantsconcernent les joints entre lescarreaux. Une étude de l’InstitutPasteur de Lille prouve la facilitéde désinfection de ces joints. Ellemontre en particulier qu’aprèsutilisation d’un détergent désin-fectant bactéricide, les joints neretiennent pas les bactéries. Concernant la sécurité, et en par-ticulier la glissance, il est im -portant de rappeler que les re -vêtements antidérapants sontdésor mais soumis à la norme XP P 05-011(2) relative au classe-ment des locaux en fonction deleur résistance à la glissance. Enrègle générale, l’entreprise doit

assurer la mise en œuvre des pro-duits en respectant les règles de laprofession, en l’occurrence cellesdéfinies dans les normes NF DTU52-1 et NF DTU 53-2 régissant lamise en œuvre dans les travauxneufs traditionnels. Elle devraaccorder une attention toute par-ticulière aux produits sous avistechnique, ce qui est le cas de laplupart d’entre eux. �

(1) UPEC : résistance à l’usure ; résistanceau poinçonnement ; résistance à l’eau/l’hu-midité ; résistance aux agents chimiques.(2) Voir l’article «Glissance, enfin unenorme française!», Bâtimétiers n° 5, p. 64.

STOCKAGE DES DÉCHETS DE PLÂTRENouvelles dispositions

© G

UIC

HO

T E

NTR

EP

RIS

E

FINITIONS/AMÉNAGEMENT

92 B Â T I M É T I E R S OCTOBRE 2006

PUB 1/3Format 186x 83,5

bjet d’un procès-verbalde résistance au feu, lescloisons en plâtre sur

ossature métallique sont aujour-d’hui au centre d’une contradic-tion: pour être conformes à laréglementation, elles doivent met-tre en œuvre de façon exclusive lescomposants – plaques de plâtre,ossature métallique, visserie,enduit, bande à joint – à lamarque de l’industriel qui lescommercialise et pour lesquels ila obtenu, à l’issue de tests réalisés

par un bureau de contrôle agréé,le dit procès-verbal. C’est ce queles plâtriers appellent commu-nément un «système fermé». Ilsveulent aujourd’hui en sortir,pour recouvrer la liberté de choixqui est le pendant de leur respon-sabilité d’entrepreneur, et pouravoir la maîtrise pleine et entièredu coût de leurs prestations.Or, que ce soit en raison d’unmanque de disponibilité de tousles composants de la cloison sousune même marque, ou en rai-

son d’un choix délibéré du plâ-trier, bon nombre d’ouvrages,sont déjà, dans les faits, réalisésavec des produits de marques dif-férentes. La contradiction résidedans le fait que ces ouvragescontreviennent à la réglementa-tion, tout en remplissant parfai-tement leur fonction de résis-tance au feu, puisqu’on neconstate pas de sinistralité dans cedomaine, alors même que ce typede cloison est mis en œuvredepuis plus de trente ans sur desmillions de mètres carrés.

PV D’ESSAI AU FEUGÉNÉRIQUELes plâtriers souhaitent sortir decette situation en obtenant unprocès-verbal d’essai au feu géné-rique, à l’issue de tests qui ont étémenés durant l’été 2006 par leCSTB. Leur objectif est de fairereconnaître une interchangeabilitéentre des produits normés de dif-férentes marques, parmi lesquelsils pourraient librement faire leur

O

CLOISONS SUR OSSATUREMÉTALLIQUEDe l’innovation à la tradition

choix, tout en respectant la régle-mentation. Cette approche régitdéjà les blocs portes ou les châs-sis vitrés coupe-feu(1) qui, intégrésdans une cloison coupe-feu(1) de98/48 par exemple, doivent affi-cher un coefficient au feu régle-mentaire indépendamment detoute marque commerciale. Les cloisons en plaques de plâtrefont l’objet d’une connaissancepartagée, d’un retour d’expériencesur une technique stabilisée, etd’une absence de sinistralité : ellesprésentent ainsi les trois critèresnécessaires à leur entrée dans lechamp traditionnel. Rien ne sem-ble donc s’opposer à ce que descloisons en plaques de plâtre surossature métallique réalisées selonle DTU 25.41, avec des produitsnormés, soient reconnues com -me disposant d’un coefficient aufeu réglementaire indépendam-ment de toute marque commer-ciale. �

(1) EI en Euroclasse

© U

MP

I-C

VI-

Y. L

AU

NAY

OCTOBRE 2006 B Â T I M É T I E R S 93

SURFACE DU BOISQuel traitement biologique? Le traitement de surface du

bois a pour objectif d’enassurer la protection durablecontre les attaques et de luiconserver l’aspect le plus plaisantpossible. Les produits utilisés nepénètrent pas au cœur du bois etont un rôle de finition. Ils doiventobéir à des niveaux minima deperformances en termes d’accep-tabilité pour la santé et de respectde l’environnement. Ces exigences, récemment redé-finies par des directives spéci-fiques, ont conduit à la disparitionprogressive des produits à base desolvants au profit des produitsen phase aqueuse. Ainsi la direc-tive COV(1) (Composés Orga-niques Volatils) impose-t-elle uneréduction de ces émissions de57% entre 1997 et 2010 – et lemarché propose déjà des pro-duits dont la teneur en solvants aété abaissée de 77%. De son côté,la directive Biocide – qui concerneles «substances actives et les pré-parations contenant une ou plu-sieurs substances destinées àdétruire, repousser ou rendre

inoffensifs les organismes nuisi-bles, à en prévenir l'action ou à lescombattre de toute autre manière,par une action chimique ou bio-logique» – est très contraignantepour les formulateurs. Elle lesoblige à définir de nouveaux pro-duits de protection face au bleuis-sement ou aux moisissures, fonc-tions qui ne sont plus prises encharge par les produits de finition.Les progrès réalisés dans ledomaine des nanotechnologiesont permis de mettre au point denouvelles protections intégrantdes adjuvants réduits à l’état detrès petites particules, que l’onajoute aux protections transpa-rentes. Naturels ou artificiels, cespigments assurent notammentdurabilité et résistance aux UV.À séchage traditionnel, séchageUV ou à haut extrait sec, les pro-duits en phase aqueuse n’exigentpas de plus grandes quantitésmais s’appliquent de façon spéci-fique, nécessitant un coup demain adapté. Ils ont chacun leurtype d’application (intérieur ouextérieur) et leurs configurations

MÉMO PRATIQUECarrelages sur planchers chauffants

Reconnaître lesfonds en travauxintérieursLes DTU 59.1 (travaux de peinturedes bâtiments) et 59.4 (mise enœuvre des papiers peints et desrevêtements muraux) imposentaux professionnels d’effectuer,avant toute intervention, unereconnaissance des subjectilespour en vérifier la conformité parrapport aux tolérances que cesDTU définissent. L’UPPF-FFB aélaboré une fiche technique quipermet d’indiquer tous les défautsrencontrés au cours de cettereconnaissance. Les différentestolérances exigibles ainsi que les conditions minimalesd’intervention incluses dans les DTU sont également rappelées.La fiche est disponible surwww.uppf.ffbatiment.fr (espace adhérent).

Interfaces enfinitions : Fiche techniquePose des goulottes, percements,reconstitution de l’isolation,protections, nettoyage… Qui faitquoi ? Pour aider les électricienset les peintres à mieux gérer lesinterfaces, une fiche pratiquerecense les différentes prestationsdues par chaque professionnel.Ce document complet estdisponible auprès de l’UPPF-FFB(01 40 60 53 73).

privilégiées (les produits à hautextrait sec devraient se développerplutôt sur des produits bois com-plètement plats); leur durabilitéest constatée.Pour vérifier les performancesenvironnementales des produitsde surface du bois, les profes-sionnels peuvent s’appuyer surles fiches de données environne-mentales sanitaires émises par leCTBA ou sur les dossiers tech-niques produits par ce mêmeorganisme. �

(1) Directives COV n°1999/13/CE du 11mars 1999 relative à la réduction des émis-sions de COV dues à l'utilisation de solvantsorganiques dans certaines activités et instal-lations et n° 2004/42/CE du 21 avril 2004relative à la réduction des émissions deCOV dues à l'utilisation de solvants orga-niques dans certains vernis et peinturescomplétant la directive 1999/13/CE.

POUR EN SAVOIR PLUS

• FFB–CMP (Fédération Française du Bâtiment charpente, menuiserie,parquets), tél.: 01 40 69 57 40.• CTBA ( Centre technique du bois et de l’ameublement), tél. : 05 56 43 63 26.

L a technique des plancherschauffants – tube à eau

chaude basse température et plan-cher rayonnant électrique (PRE) –se développe fortement et deman -de une expertise partagée entreplusieurs corps de métiers. Le car-relage étant le revêtement le plussouvent associé à ces planchers,

POUR EN SAVOIR PLUS

Contactez la FFB de votredépartement ou l’UNECB-FFB (Unionnationale des entrepreneurscéramistes du bâtiment), tél. : 01 40 69 58 20. Le mémo esttéléchargeable surwww.unecb.ffbatiment.fr

(1) Union nationale des entrepreneurs céramistes du Bâtiment.(2) Agence qualité construction.

l’UNECB-FFB (1), en partenariatavec l’AQC(2), a conçu un «mémochantier» sur ce thème. S’il neremplace en aucun cas les textesen vigueur, ce document abordeles principaux points sensibles àprendre en considération par l’en-treprise de carrelage avant la posede son revêtement. �

27Reflets & Nuances N°135

fiche technique n°50

Que doit l’électricien ?

Conformément à la norme française NF-P80-201 DTU 70.1,

article 3.3, font en outre partie des travaux :

- les études, calculs, dessins, plans, schémas et notices néces-

saires à l’établissement définitif du projet, à l’exécution des

installations et à l’entretien de celles-ci ;

- la fourniture et la pose des étiquettes et plaques indicatri-

ces sur les tableaux ;

- la fourniture et la pose des moulures, plinthes, goulottes en

plastique, avec leurs accessoires, que celles-ci contiennent

ou non des conducteurs ;

- les percements, saignées, branchements, tampon-

nages et scellements autres que ceux découlant

de l’application de l’article 5 ci-après , ainsi que,

sauf accord particulier entre les entreprises concer-

nées, les raccords et rebouchages correspondants

(sur maçonnerie et enduits en mortier ou en plâtre,

sur carrelages, parquets, peintures et revêtements

de murs ou de sols), la reconstitution de l’isolation

thermique et acoustique (selon l’article A.12 du

Guide UTE C 15-520) ;

- les essais, les réglages et la mise en ordre de marche des ins-

tallations et matériels électriques, objets du marché.

Les raccords de rebouchage et autres scellements devront

être exécutés avec des matériaux appropriés aux subjecti-

les (synonyme de support ou de fond) concernés, à savoir :

- MAP (mortier adhésif) pour les plaques de plâtre à épiderme

cartonnée,

- plâtre pour les cloisons brique,

- mortier colle pour les carreaux en terre cuite et carreaux

de plâtre.

Les tolérances minimales d’aspect et de planéité, pour des

finitions en peinture de classe A ou B, seront :

- rebouchage lisse et uniforme,

- produit adapté au subjectile,

- un retrait maximum de 1mm.

Le mécanisme des interrupteurs et prises de courant pourra

être posé avant les travaux de peinture. Les caches et tous les

autres appareillages électriques (appliques, radiateurs etc.)

seront installés, dans la mesure du possible, après la réalisa-

tion des travaux de peinture.

Que doit le peintre ?

Avant tous travaux de peinture, il aura été procédé

à la mise en place des protections nécessaires sur

l’ensemble des appareillages installés par l’électri-

cien, à savoir :

- protection du mécanisme des prises de courant et

interrupteurs,

- protection du tableau de protection : certains tableaux

sont mis sous tension, à la demande du maître d’ou-

vrage ou maître d’œuvre, et il est indispensable de se

rapprocher de l’électricien pour respecter les règles

de sécurité.

En conformité avec le CCS (cahier des clauses spéciales) de

la norme NF P 74-201-2 (DTU 59.1) - Article 3 – Consistance

des travaux :

3.1 Les travaux comprennent

a) la reconnaissance des subjectiles, telle qu’elle est définie à

l’article 5 de la norme NF P 74-201-1 (Référence DTU 59.1)

Fiche technique établie par l’UPPF

en collaboration avec la FFIE

Exigences minimales pour des

rebouchages et protections d’appareillages

"

I N N O V A T I O N

Le CEE sanctionnera chaque opé-ration. En fin de période, l’opé-rateur «obligé» qui ne pourra pasprouver qu’il a généré le niveaud’économies requis pourra se voircon traint de payer une pénalitéreprésentant 0,02 euro par kWh.À elle seule, EDF devra atteindre les30 à 32 TWh d’économies d’éner-gie, et GDF environ 14 TWh.

NOUVEAUX MARCHÉS,NOUVEAUX EMPLOISCes certificats, recensés dans desregistres tenus par les Drire (5),seront attribués à toute personnemorale qui sera à l’origine d’ini-tiatives de travaux générateursd’économies d’énergie. Il pourras’agir des distributeurs eux-mêmes, mais aussi des collectivi-tés locales ou des associations.Ces dernières, lorsqu’elles serontdétentrices de CEE, pourront lescéder aux distributeurs qui n’au-

Issue de la loi du 13 juillet 2005(1),la création des Certificats d’économies d’énergie (CEE) estune mesure concernant directe-ment le secteur de la construction.Chaque fournisseur d’énergie (2),proportionnellement à son chiffred’affaires, devra apporter la preuvequ’il est à l’origine d’une éco -nomie chiffrée globalement à 54 TWh (3) sur une période detrois ans(4). Ainsi, les fournisseursd’énergie vont devenir «incita-teurs » de travaux d’améliorationdans les constructions existantes.Chaque intervention fera l’objetd’un rapport permettant d’iden-tifier les travaux réalisés et les éco-nomies en résultant. Le calcul glo-bal s’effectuera en utilisant uncoefficient d’actualisation de 4%par an; pour une chaudière dontla durée de vie est évaluée à 10 ans,par exemple, ce coefficient est àappliquer sur toute cette période.

La loi transformant les fournisseurs d’énergie en«incitateurs d’économies» devrait générer unvolume significatif de travaux pour les entreprisesdu Bâtiment. La FFB les incite à se coordonnerpour proposer des offres globales.

raient pas généré assez d’écono-mies – le marché ne saturant pastant que le prix proposé n’attein-dra pas le prix de la pénalité envi-sagée.Pour les entrepreneurs, ce dispo-sitif représente un potentiel dequelque 10% de marchés nou-veaux dans le cadre des écono-mies d’énergie, mais aussi de 10%d’emplois supplémentaires quis’ajouteront aux 190 000 salariésdéjà directement concernés parl’efficacité énergétique dans lesbâtiments. Car la loi indique trèsclairement que toute interven-tion, pour être prise en compte,doit être effectuée par un pro-fessionnel. Les travaux concer-nent principalement l’existant,domaine bien maîtrisé par lesentreprises du Bâtiment, y com-pris en termes de prescription.

COORDINATION ENTREPROFESSIONNELSPour bien répondre à la deman -de, par définition multimétiercar les économies d’énergie con -cernent le plus souvent plusieurscomposantes d’un bâtiment, lesprofessionnels doivent être en

100 B Â T I M É T I E R S OCTOBRE 2006

mesure de proposer l’ensembledes compétences nécessaires àune intervention générale, de l’isolation à la peinture en passantpar la menuiserie ou encore l’en-semble des corps d’état tech-niques. La FFB entend encoura-ger dans ce but la mise en placed’offres globales par type deconstruction (habitat, tertiaire,industrie, etc.). Des formationsspécifiques, en cours d’élabora-tion, accompagneront les entre-prises dans la coordination deleurs offres. Le ministère de l’In-dustrie a publié par décret, le 19juin 2006, une liste de 69 opéra-tions standardisées, dont 56concernent directement le Bâti-ment, les autres traitant de l’in-dustrie et des transports.Par ailleurs, la FFB vient de réédi-ter un guide coproduit avecl’Ademe, qui présente 90 fichespratiques concernant des travauxélémentaires d’économies d’éner-gie: isolation par l’intérieur desmurs extérieurs, pose d’uneancienne chaudière gaz àcondensation ou à basse tempé-rature, remplacement d’une fenê-tre à simple vitrage par une fenê-tre à isolation renforcée, etc. (voirégalement p. 23). �

(1) «Loi de programme fixant les orienta-tions de la politique énergétique», consulta-ble sur: www.industrie.gouv.fr/energie/poli-tiqu/f1e_pol.htm(2) EDF, GDF, les régies locales, les distri-buteurs de fuel regroupés au sein d’Ecofuel,les distributeurs de GPL, etc.(3) 1 TWh = 1 000 000 000 000 Wh (millemilliards de wattheures).(4) La période initiale va du 1er juillet 2006au 30 juin 2009.(5) Directions régionales de l’industrie, dela recherche et de l’environnement.

CERTIFICATS D’ÉCONOMIES D’ÉNERGIEDe nouveaux marchés en perspective

POUR EN SAVOIR PLUS 

FFB-DAT (Direction des affaires techniques), tél. : 01 40 69 51 04.

Acteurs obligésexemple: fournisseurs d’énergie

Obligations CEEChaque fournisseur doit respecter un quota proportionnel à son marché

Actions d’économie d’énergie

CONSOMMATEUR FINAL

A U TOR ITÉ AD MINISTRATIVE : LE MINISTÈRE DE L’INDUSTRIE ET LES DRIRELE DISPOSITIF DES CERTIFICATS D’ÉCONOMIES D’ÉNERGIE (CEE)

ATTRIBUE LE CEE SURVEILLE LE MARCHÉ FIXE LES OBLIGATIONS ET LES PÉNALITÉS

Marchéd’échanges

CEE

VENTECEEActeurs non obligésexemple : collectivités locales

Actions d’économie d’énergie

ACHAT O

U

VENTE C

EE

I N N O V A T I O N

MATÉRIAUX EXPÉRIMENTAUXMaisons «naturelles» et économies d'énergies

Les maisons «naturelles», dit-on, «respirent» mieux que

les autres. Leurs habitants s’y sen-tent-ils mieux ? Une expérimen-tation menée à Montholier dansle Jura, avec la participation de la FFB, a mis cette hypothèse à l’épreuve de la réalité. La muni-cipalité souhaitait construire deuxmaisons pour loger des jeunescouples et revivifier la popu lationlocale. Deux constructions diffé-rentes ont été réalisées, l'une mixtebois/chanvre, l'autre bois/paille.Dans le cas du chanvre, les mursextérieurs mesuraient 32 cm d'épaisseur, dans le cas de la paille,40 cm. La première difficulté a étépour l'entreprise, qui ne connais-

OCTOBRE 2006 B Â T I M É T I E R S 101

LA PAILLE ET LE FEUSi le comportement au feu desconstructions utilisant du chanvreest relativement bien connu, il n'en va pas de même pour la paille. D’où les tests réaliséspar le LNE (Laboratoire nationald’essais) sur une conceptionparticulière d’éléments destructure et de toiture. Le mur,avec son armature bois, et un pan incliné de toiture devaienttenir un quart d'heure avantl'effondrement de l'ossatureporteuse, pour répondre auxexigences concernant les maisonsindividuelles. Au bout d'un quartd'heure, il était possible de poserla main sur la paroi interne, et le capteur placé dans le boisn'a jamais dépassé les 30 °C: on aurait sans doute pu attendreprès d'une heure avant que la structure devienne dangereuse!

sait pas ces matériaux – surtout lapaille, très peu utilisée, notam-ment pour des problèmes d'assu-rabilité. La complexité venait ausside l'instrumentation mise enplace: de nombreux capteurs ontété installés dans les murs pourrelever les températures, les tauxd'humidité, et disposer de toutesles données nécessaires. Le com-portement des habitants a été obs-ervé pendant un an et demi. Dansle même temps, des calculs théo-riques étaient effectués sur unemaison jumelle virtuelle, conçueavec des matériaux traditionnels(parpaings, isolant polystyrène,etc.), placée dans les mêmesconditions climatiques. L’expéri-

mentation a fait apparaître unécart de 40% dans les consom-mations d’énergie entre les mai-sons expérimentales et la maisonvirtuelle. Parmi les explications : les occu-pants font commencer la saisonde chauffe beaucoup plus tard. Ilsemble bien qu'un certain senti-ment de confort soit apporté parla nature des matériaux, dont latempérature naturelle est prochede celle de la peau, mais aussi parleur effet de régulateur d’humidité.Une barrière non-étanche quiévoque la meilleure conservationdu pain lorsqu’il est emballé dansun sac en papier et non en plas-tique… �

S É C U R I T É

102 B Â T I M É T I E R S OCTOBRE 2006

«C ’est à la suite d'une visitede routine que l'inspec-

teur de la CRAM nous a suggérédes dispositifs pour capter lesfumées de soudage, expliqueRoger Giraud, dirigeant de l'en-treprise familiale du même nomdans la région lyonnaise. Notresociété existe depuis cinquanteans et nous n'avons jamais eu unseul cas de maladie due à ce typed'émanations, sans doute parceque notre activité de soudage estintermittente. Mais nous avonstenu à chercher la solution la plusadaptée.»Roger Giraud décide alors de serapprocher de l'organisme demédecine du travail de sa région(l'APAS du Rhône) et du doc-

qu'on amène près de la soudureest facile à manier, mais il estéquipé d'un petit éclairage quirenforce le confort de travail. L’in-vestissement représente 30000euros pour nos cinq postes detravail. » L'équipement de chaqueposte est en effet complété d'uneévacuation générale par une gainereliée à une tour de filtrationexterne. L'installation a été réali-sée par la société CommentrySoudure (aujourd'hui GroupeOerlikon). �(1) Médecin du travail au sein de l'APAS Rhône et médecin-conseil del'OPPBTP Centre Est.

L'installation retenuepar l'entreprise Giraud privilégiel'évacuation par poste.

SOUDAGE Protéger les compagnonsdes fumées

POUR EN SAVOIR PLUS 

FFB-Métallerie (Union des métalliers), tél.: 01 40 55 13 00.

L'AVIS DU Dr JEAN-PIERRE BAUD (1)

Il faut d’abord souligner la qualité del'initiative de l'entreprise Giraud, car trop rares sont les établissements quiinvestissent à cette hauteur pour la protection de leurs salariés. Il est vrai que

les métalleries qui travaillent pour le bâtiment ontsouvent une activité de soudage moins intense qued'autres ateliers. Toutefois, le soudage dégage des fumées classées 2B par le Centre international de recherche sur le cancer, c'est-à-dire cancérogènespossibles. Et elles comportent des substances comme le cadmium, le chrome VI ou certains composés du nickel qui, eux, sont classés à risque sûr. L'aspirationdes fumées au plus près possible de l'émission,accompagnée d'une ventilation générale, est uneexcellente solution. Dans le cas où les utilisateurs le souhaiteraient, cette protection peut s'accompagnerdu port d'un masque de type P3 (protection maximale).

teur Baud (voir encadré), et defaire procéder à des tests demesure des fumées dans l'air del'atelier. Il examine ensuite cinq

solutions. «Le premier systèmeétait un aspirateur à filtre dont labouche est installée près de lasoudure, se souvient-il ; un faibleinvestissement, mais son efficacitéest très limitée. Nous ne l'avonspas retenu.» Autre solution, latable aspirante, elle, n'est pasadaptée du tout aux travauxmenés par l'entreprise. Encom-brante, peu pratique, elle n'a pasplus emporté l'adhésion que lestorches aspirantes, aspirateursinstallés directement sur l'équi-pement de soudure et qui con -féraient à l'ensemble un poids dissuasif. Quant à la cagoule aspi-rante, elle produisait les mêmesinconvénients mais sur la tête dusoudeur !«Finalement, nous avons retenuune aspiration en hauteur via despotences installées sur les postesde travail, explique Roger Giraud.Non seulement le tuyau articulé

LA SOLUTION RETENUE PARL’ENTREPRISE GIRAUD: uneaspiration des fumées via des potences installées surles postes de travail.

© G

. E

NTR

EP

RIS

E

© D

R

S É C U R I T É

OCTOBRE 2006 B Â T I M É T I E R S 103

L ’article R. 231-58 du code dutravail fixe, depuis le 1er juillet

2005, à 1 mg/m3 la valeur limited’exposition professionnelle(VLEP) aux poussières de boisdans l’atmosphère des lieux detravail. Il s’agit d’une limite de lamoyenne pondérée sur huit heu-res, beaucoup plus exigeante queles 5 mg/m3 en vigueur depuis1997.De plus, en instituant une sur-veillance médicale renforcée et enobligeant l’employeur à produiredes mesures d’exposition des sala-riés aux différents postes de tra-vail, cette réglementation impliqueune obligation de résultat.Plutôt que de se focaliser sur l’ob-jectif, l’important est de s’inscriredans une démarche d’améliorationen deux temps : évaluation du

difficiles à capter. Enfin, il fautsavoir que le renouvellement d’airest souvent sous-dimensionnédans les ateliers, diminuant ainsi laperformance de l’aspiration cen-tralisée. Celle-ci doit être régulière -ment entretenue pour éviter cetinconvénient. Ce n’est qu’en améliorant cha-cun de ces paramètres que la

valeur limite de 1 mg/m3 pourraêtre atteinte. Tous les organismescités tiennent à la disposition desentreprises des guides et des fichesd’évaluation pour les aider. �

POUR EN SAVOIR PLUS 

FFB–CMP (Fédération Française du Bâtiment Charpente MenuiserieParquets), tél. : 01 40 55 14 70.

La signature, le 2 mars 2006,d'une convention entre

l'OPPBTP(1) et le SFETH(2) cons-titue un véritable engagement decollaboration dans les domainesde la sécurité et de la prévention.L'accord est directement issu dudécret du 1er septembre 2004 et desa circulaire d'application du 25août 2005 qui ont donné, pour lapremière fois, un cadre pour lestravaux sur corde. Quelque 300entreprises de toutes tailles sontconcernées.La convention formalise quatreinitiatives concrètes: une série de«fiches incidents» visant à iden-tifier la sinistralité ; l'étude duposte de travail à la corde par unergonome afin d'envisager les

améliorations possibles; des con -trats de progrès permettant auxentreprises de travailler avecl'OPPBTP sur 10 points d'amé-lioration; enfin, l’OPPBTP, la FFBet la FNTP soutiennent la rédac-tion d'un guide de bonnes pra-tiques, socle d’une future chartede qualité, qui devrait être publiéà la fin de l'année. �

(1) OPPBTP : Organisme professionnel deprévention du bâtiment et des travauxpublics.(2) SFETH : Syndicat français des entre-prises de travaux en hauteur.

risque (état des lieux), puis gestiondu risque (optimiser les installa-tions existantes, former et informerles salariés sur le risque et lesmoyens mis à disposition pour lelimiter, évaluer les progrès réalisés).Les CRAM accordent des subven-tions pour s’équiper de dispositifsefficaces. L’OPPBTP propose poursa part des contrats de progrès etdes formations. Il existe deux voiesde progrès qui ne sont pas trèscoûteuses mais génératrices degains substantiels : la formationdes salariés et la mise en place deprocédures – notamment auniveau du nettoyage, en privilé-giant l’aspiration plutôt que lebalayage. Les soucis viennent duponçage ou des machines électro-portatives qui produisent despoussières plus fines, donc plus

Qu'elles bénéficient ou nondu marquage CE, les plaques

ondulées de fibres-ciment, pré-sentes en particulier sur de nom-breux ouvrages de stockage, peu-vent être particulièrement fragiles.Toute circulation sur une toitureutilisant ces matériaux doit impé-rativement faire appel aux pré-cautions définies par les règlesde sécurité et la réglementationdu travail – profondément rema-niée par le décret du 1er septembre2004 sur les travaux en hauteur. À la suite de plusieurs accidentsmortels ou très graves, dus à la fai-ble résistance présentée par cesplaques au poids d'un homme, leministère de la Cohésion sociale,du Travail et du Logement a mis

en garde l'ensemble des utilisa-teurs contre les dangers présentés.Il recommande d'éviter l'accès àces plaques, et de confier touteintervention sur ou à proximitédes plaques concernées à un pro-fessionnel qui pourra constituerle cheminement sécurisé quandl’accès est indispensable. Tout lemonde est concerné, particulierscomme professionnels. �

PLAQUES DE FIBRES-CIMENTAttention danger

POUR EN SAVOIR PLUS 

UNCP-FFB (Union nationale deschambres syndicales de couvertureet de plomberie de France), tél.: 01 40 69 53 01.

POUSSIÈRES DE BOISS’inscrire dans une démarche d’amélioration

TRAVAUX EN HAUTEURAméliorer la sécurité

POUR EN SAVOIR PLUS 

SFETH-FFB (Syndicat français desentreprises de travaux en hauteur), tél. 04 76 46 17 86. www.sfeth.com et www.oppbtp.fr

© F

FB-C

MP

S É C U R I T É

GRUES À TOUR Anticiper les contrôlesun référentiel global de mainte-nance des machines ainsi que surles formations des personnels.Mais dans l’attente de cahier descharges précis, il est difficile d’évaluer le prix des examens. Ledélai laissé aux entreprises pour semettre en conformité court jus-qu'à début 2007, date à partir delaquelle des inspections pourrontporter sur les carnets de mainte-nance ou l’examen approfondi. �

(1) Arrêté du 3 mars 2004 relatif aux exa-mens approfondis des grues à tour (minis-tère des Affaires sociales, du Travail et de laSolidarité et ministère de l'Agriculture, del'Alimentation, de la Pêche et des Affairesrurales).

L ’arrêté du 3 mars 2004 (1)

oblige tout utilisateur de grueà tour à faire effectuer un examenapprofondi de l'engin tous lescinq ans, s’il n'est pas en mesure

de montrer un carnet de mainte-nance à jour au regard desinstructions du fabricant. Face àl’imprécision de ce texte, la FFB aécrit au ministère concerné pourobtenir des précisions.La réponse du ministère confirmeque, quel que soit le statut de l’utilisateur, l'entreprise est res -ponsable et doit exiger des piècesjustificatives. Par ailleurs, les per-sonnels « hautement qualifiés »du fabricant, de l'entreprise, ou lesindépendants ayant fait leurspreuves, sont considérés commecompétents pour effectuer l'exa-men. Ces personnes doivent être

L’administration laisse aux entreprises jusqu’à début janvier 2007 pour se mettre enconformité avec les exigences réglementaires.

LES DOCUMENTS INDISPENSABLESEn cas de location, l’entrepriseutilisatrice est responsable del’ensemble des vérificationspériodiques relatives à l’appareil.Avant d'utiliser l'appareil, elle doit s'assurer que les documentssuivants sont présents au côté de la notice d’instruction:• Copie des rapports devérification de la première miseen service• Copie du rapport de la dernièrevérification périodique• Historique des vérifications(extrait du registre de sécurité).L’entreprise devra égalements’enquérir auprès du loueur de la réalisation d’un examenapprofondi et lui demander un justificatif.

POUR EN SAVOIR PLUS 

UMGO-FFB (Union de la maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59.

compétentes dans le domaine dela prévention des risques présen-tés par les équipements de travail.Certains fabricants travaillent sur

104 B Â T I M É T I E R S OCTOBRE 2006

© J

. G

EN

RI

N O R M A L I S A T I O N

108 B Â T I M É T I E R S OCTOBRE 2006

NORMES EUROPÉENNESMode d’emploi

Habitudes de construction, tra-ditions et conditions locales,

climat, ressources en matières pre-mières… autant d’éléments quivarient selon les pays. C’est pour-quoi certains produits utilisés à l’étranger ne le sont pas en France,et inversement. Parce qu’elle doitcouvrir les produits présents danstous les pays de l’Union, unenorme européenne couvre géné-ralement un ensemble de pro-duits plus large que celui habi-tuellement employé en France.Aussi, l’entrepreneur risque d’uti-liser un produit qui ne luiconvient pas si, à la commande, ilspécifie uniquement que celui-cidoit être conforme à la normeeuropéenne (notamment si le pro-duit a été conçu pour être utiliséailleurs qu’en France). De fait, il

faut bien souvent faire son choixde produits en se basant sur d’au-tres critères que la seule confor-mité à la norme européenne.Pour distinguer le produit quiconvient, il faut donc préciser aufournisseur d’autres spécifications.Ces exigences complémentairespeuvent être de différentes natu-res selon la façon dont est rédigéela norme.

PRÉCISER LA CLASSE Le cas le plus simple est celui où lanorme prévoit plusieurs classesde performance. Par exemple, lanorme sur les tuiles de terre cuite(1)

prévoit deux classes d’imperméa-bilité. Seule la classe 1 convient auxcouvertures actuellement réali-sées en France. La classe 2, moinsimperméable que la classe 1, est

destinée aux pays où se réaliseune sous-toiture étanche à l’eau.Commander une tuile selon lanorme européenne sans indiquerla classe d’imperméabilité, c’estdonc risquer un sinistre.

INDIQUER LA VALEURMINIMALELa norme peut parfois comporterune caractéristique dont la valeurminimale est plus faible que celledes produits habituellement utili-sés. Ainsi, la norme sur les car-reaux de plâtre(2) exige une résis-tance mécanique plus faible quecelle des produits commercialisésen France depuis de nombreusesannées. Il existe un risque de sinis-tre si l’on réalise des cloisons selonles règles habituelles avec des car-reaux de plâtre dont la résistance

est tout juste au niveau de la nou-velle norme. Il faut soit exiger deson fournisseur des carreaux dontla résistance mécanique est auniveau de performance antérieur,soit adopter de nouvelles règlesde mise en œuvre (le DTU est encours de révision en envisageantces deux possibilités). La norme necomporte parfois ni classe nivaleur minimale: il est simple-ment exigé du fabricant qu’ilindique la valeur de la caractéris-tique. Le risque de sinistre est dansce cas très important en cas d’ab-sence de spécification de valeur aumoment de la commande.

COMPLÉTER LES SPÉCIFICATIONSUne ou plusieurs caractéristiquesdu produit sont quelquefoisabsentes de la norme européenne.Dans l’exemple des tuiles cité plushaut, la norme ne prévoit pas,contrairement à la norme fran-çaise antérieure, d’essai méca-nique après l’essai de gel. Autre-ment dit, une tuile strictementconforme à la norme peut avoirperdu sa résistance après plusieurscycles de gel/dégel, risquant deprovoquer un sinistre.Le DTU ou les autres types despécifications de mise en œuvre(règles professionnelles, Avis tech-niques…) guident les entrepre-neurs pour fixer les éventuellesexigences complémentaires. Dansles DTU récents, c’est la partieCGM (Critères généraux de choixdes matériaux) qui fournit cesrenseignements (voir p. suivante).La norme européenne est un lan-gage commun qui permet à tousles entrepreneurs de se faire com-prendre des fournisseurs de toutel’Europe. Si les premières versionsde ces normes sont parfois impar-faites et ne comportent pas tousles éléments dont les utilisateursont besoin, gageons qu’il sera pos-sible de les intégrer lors des futu-res révisions. �(1) NF EN 1304.(2) NF EN 12859.

Les normes de spécifications de produits, établies autrefois par les seulsacteurs français, sont progressivement remplacées par des normesd’origine européenne. Si le contenu de ces normes change, il faut souventchanger aussi la façon de les utiliser.

© L

. M

ER

CIE

R/F

FB

N O R M A L I S A T I O N

OCTOBRE 2006 B Â T I M É T I E R S 109

Documents établis par con -sensus entre professionnels(1),

les normes sont représentatives del’état de l’art. Elles peuvent êtrerévisées pour plusieurs raisons:lorsqu’elles deviennent obsolètes,que le retour d’expérience mon-tre l’existence d’erreurs, lorsqu’ilfaut intégrer des innovations entechniques courantes, tenircompte d’un changement deréglementation ou de l’évolutiondes besoins des clients. Ce travail,dans lequel les Unions et Syndi-cats de métiers de la FFB s’inves-tissent, peut parfois prendre plusd’un an. Soulignons que l’impli-cation des professionnels dans larévision de ces textes de référenceest indispensable. C’est particu-

lièrement le cas pour les normeseuropéennes récemment publiées,pour lesquelles le retour d’expé-rience est précieux. C’est l’effort àconsentir pour que les normesrestent des pièces de marchésopérationnelles et soient réelle-ment utiles aux entreprises. �

(1) Voir Bâtimétiers n° 3, p. 73. « BNTEC:Outil de normalisation au service desentreprises ».

NORMESS’impliquer dans leurs révisions

Dans les NF DTU – qui sontdes clauses types des mar-

chés de travaux –, le maître d’ou-vrage indique à l’entrepreneur lesmoyens à employer pour réaliserl’ouvrage et notamment les maté-riaux qu’il doit utiliser. Ces maté-riaux étaient autrefois définis pardes normes françaises. Ils le sont àprésent essentiellement par desdocuments d’origine européenne.Si ces derniers couvrent l’ensembledes produits utilisés en Europe,tous ne sont pas pertinents pour laconstruction traditionnelle enFrance (voir p. précédente). Enréponse à cette situation, à côté duCCT(1) et du CCS(2), un nouveaucahier apparaît: les critères géné-raux de choix des matériaux

(CGM). Tous les matériaux, pro-duits ou équipements nécessairesà l’ouvrage y sont définis. Pourchacun, on y trouve la référenceaux normes, agréments, etc., ainsique certaines exigences spécifiquesau NF DTU. Les spécificationseuropéennes n’étant pas encoretoutes figées, le CGM est suscepti-ble d’évoluer, sans toutefois remet-tre en cause le CCT. Au final, lesinformations seront mieux orga-nisées et rassemblées dans unmême document, disponible tantpour les entreprises que pour lesfournisseurs. �(1) Cahier des clauses techniques, quiconcerne exclusivement les prescriptionsde mise en œuvre.(2) Cahier des clauses spéciales, quiregroupe les clauses administratives.

MATÉRIAUX Un nouveau cahier pour les DTU

POUR EN SAVOIR PLUS 

Contactez votre Union ou Syndicat de métier.

R É G L E M E N T A T I O N

110 B Â T I M É T I E R S OCTOBRE 2006

RÉGLEMENTATION THERMIQUE DES BÂTIMENTSEXISTANTS Une première en France

L ’exploitation des bâtiments(chauffage, ventilation, cli-

matisation, production d’eauchaude sanitaire, éclairage…) està l'origine de 46% des consom-mations énergétiques et de 25%des émissions de gaz à effet deserre. Ceci fait du parc de bâti-ments existants, une cible privi-légiée pour le législateur. Le pro-jet de décret, actuellement endiscussion au ministère chargédu logement, comporte deux par-ties. La première traite des per-formances thermiques minimalesqui seront exigées pour les com-

posants remplacés au cas par cas;la seconde des performances glo-bales demandées à l'occasion detoute intervention sur des locauxexistants de plus de 1 000 m2

(surface habitable ou utile), dèslors que le coût total prévisionneldes travaux – décidés ou financéssur les deux dernières années –sera supérieur à 25% de la valeurdu bâtiment (calculée à partird'une méthode définie pararrêté).Dans ce second cas, l'améliorationexigée des performances éner -gétiques de l'ouvrage pourra

s'effectuer selon deux voies. Soitau travers d'une limitation desconsommations (chauffage, pro-duction d'ECS, ventilation, cli-matisation voire éclairage dansle cas de locaux tertiaires) oud'une limitation de la différenceentre les déperditions thermiqueset les apports solaires (en des-sous d'une valeur fixée par arrêté).Soit en «appliquant une solutionglobale, définie par arrêté desministres en charge de la cons-truction et de l'énergie». Lors-qu'il s'agira de travaux portant surla seule enveloppe, la première

voie se résumera à la limitation dela différence entre déperditionsthermiques et apports solaires.Les exigences relatives aux per-formances minimales des équi-pements et composants de bâti-ments seront applicables à partirdu 1er janvier 2007. L’exigencerelative à l’amélioration énergé-tique dans le cas de travaux dansdes bâtiments de plus de 1 000 m2

sera applicable à partir du 1er

juillet 2007.

ÉTUDE SUR LES ÉNERGIESRENOUVELABLESEn aucun cas, le confort d'été nedevra souffrir de ces interven-tions, qui ne devront pas nonplus provoquer de détériorationdu bâti. La nouvelle réglementa-tion pourrait aussi rendre obli-gatoire l’étude du recours éventuelà l'énergie solaire ou à d'autresénergies renouvelables. Cetteétude devrait tenir compte de lagestion des coûts et de l'impactsur les émissions à effet de serre.Par ailleurs, pour limiter un usageabusif de la climatisation, celle-cipourrait ne fonctionner qu'à par-tir d'une température intérieurede 26 °C. Enfin, pour les établissements deplus de 1 000 m2 et recevant dupublic, la publicité du diagnosticde performance énergétique del'immeuble constituera une obli-gation pour son exploitant, quidevra procéder à un affichage «àproximité de l'entrée principaleou du point d'accueil ». Cettedisposition sera applicable à par-tir du 1er janvier 2007 pour les éta-blissements recevant du publicde première et deuxième catégo-ries, et à partir du 1er juillet 2007pour les établissements de troi-sième et quatrième catégories. �

En cours de finalisation, le décret relatif aux caractéristiques thermiques et à la performance énergétique des bâtiments existants fixera des exigences minimales en cas d’installation ou de remplacementd’équipements ou de composants existants. Dans le cas de travaux dans des bâtiments d’une surface supérieure à 1 000 m2, le maîtred’ouvrage devra améliorer les performances thermiques dont les niveauxseront fixés par arrêté. De nouvelles perspectives d’activité pour les entrepreneurs et artisans.

© F

CM

GR

AP

HIC

/PH

OV

OIR

R É G L E M E N T A T I O N

OCTOBRE 2006 B Â T I M É T I E R S 111

La loi du 11 février 2005, enmodifiant l’article L111-7 du

code de la construction et de l'ha-bitation(1), a redéfini l’obligationd’accessibilité des bâtiments auxpersonnes handicapées, quel quesoit le type de handicap (2). Le déc-ret n° 2006-555 (J.O. n° 115 du 18mai 2006) et deux arrêtés (J.O. n°195 du 24 août 2006) sont venuscompléter les dispositions légis-latives en matière d’accessibilité,

notamment pour la constructionneuve de bâtiments d’habitationcollectifs, de maisons individuel-les, et d’établissements recevantdu public ou d’installationsouvertes au public.Les principes sont clairs : estconsidéré désormais commeaccessible aux personnes handi-capées tout bâtiment ou aména-gement permettant, avec la plusgrande autonomie possible, decirculer, d'accéder aux locaux etéquipements, d'utiliser les équi-pements, de se repérer et de com-muniquer. Les conditions d'ac-cès des personnes handicapéesdoivent être les mêmes que cellesdes autres publics ou, à défaut,présenter une qualité d'usageéquivalente.L’attention des professionnelsdevra ainsi porter sur l’ensembledes éléments suivants : les che-

encore stabilisées. C’est le cas del’installation des siphons de sol,pour lequel le ministère chargé dulogement a missionné le CSTBafin de proposer un ensemble desolutions adaptées aux différentscas constructifs possibles.

L’ATTESTATION DE FIN DETRAVAUXUne mesure particulièrementimportante pour les entreprisesest la fourniture au maître d’ou-vrage, par un contrôleur tech-nique ou un architecte (hormiscelui qui a signé la demande depermis de construire), d’uneattestation de fin de travaux.Celle-ci concerne les travaux sou-mis à permis de construire (saufconstruction ou aménagementde maison individuelle pour sonpropre usage) et a pour objectifde constater «que les travauxréalisés respectent les règles d'ac-cessibilité applicables, comptetenu, le cas échéant, des déroga-tions accordées». Le maître d'ou-vrage adresse l'attestation à l'au-torité qui a délivré le permis deconstruire et au maire dans undélai de trente jours à compter dela date d'achèvement des travaux.Pour informer les entreprises, laFFB a mis en place des réunionsde sensibilisation en partenariatavec la Fédération nationale desCentres Pact Arim. Un guide surl’accessibilité sera par ailleurs pro-chainement disponible. �

(1) Voir le dossier « Feu vert pour l’accessi-bilité », Bâtimétiers n° 2, déc. 2004.(2) Notamment physique, sensoriel, cogni-tif, mental ou psychique […].(3) Notamment les dispositifs d'éclairage etd'information des usagers.

Les entreprises doivent s’approprier un nouveaucadre législatif et réglementaire qui étendlargement la notion d’accessibilité et influe sur la conception des bâtiments.

POUR EN SAVOIR PLUS 

Contactez la FFB de votre département.

minements extérieurs et le sta-tionnement des véhicules, lesconditions d'accès, les circula-tions intérieures horizontales etverticales, les locaux intérieurs(dont les sanitaires), les portes etles sas intérieurs, et les sorties,les revêtements des sols et desparois, les équipements intérieurset extérieurs susceptibles d'y êtreinstallés (3). L’essentiel de ces mesu-res sont applicables aux demandesde permis de construire dépo-sées à compter du 1er janvier 2007.Attention: la réglementation pré-cise bien que ces dispositions nesont pas obligatoires pour les pro-priétaires construisant ou amé-liorant un logement pour leurpropre usage. D’autres arrêtéssont en attente pour traiter desbâtiments existants.

LE CAS DES BALCONS, TERRASSES ET SALLES D’EAU Ces aspects de l’accessibilité nesont pas inconnus des entreprisesqui ont déjà eu à réaliser des tra-vaux en ce sens mais les solu-tions techniques ne semblent pas

CONSTRUCTION NEUVE S’adapter aux nouvelles exigences d’accessibilité

Balcons et terrasses Demande de permis de construire déposée à compter du1er janvier 2008.

Salles d’eau Demande de permis de construire déposée à compter du1er janvier 2010.

BÂTIMENT D’HABITATION COLLECTIF

• Au moins un accès depuis une piècede vie à tout balcon, terrasse ou loggiasitué dans ces logements. • L’accès doit être conçu de manièretelle que le seuil et les portespermettent, par des aménagementssimples, le passage d’une personne enfauteuil roulant.

Au moins une salle d'eau doit êtreconçue et équipée de manière àpermettre, par des aménagementssimples, l'installation ultérieure d'unedouche accessible à une personnehandicapée.

MAISON INDIVIDUELLE

•Lorsque les balcons et terrasses sontsitués au niveau de l’accès au logement,au moins un accès depuis une pièce devie. •L’accès à ces balcons et terrasses doitêtre tel que le seuil et les portespermettent, par des aménagementssimples, le passage d’une personne enfauteuil roulant.

Au moins une salle d'eau doit êtreéquipée de manière à permettre, pardes aménagements simples,l'installation ultérieure d'une doucheaccessible à une personne handicapée.

DISPOSITIONS EN MATIÈRE D’ACCÈS AUX BALCONS, TERRASSES ET SALLES D’EAU

© L

. M

ER

CIE

R/F

FB

R É G L E M E N T A T I O N

AMIANTE Nombreux textes en préparation

La transposition de la directiveeuropéenne amiante en droit

français devait être finalisée auplus tard le 15 avril dernier. Or, àce jour, seul le décret n° 2006-761«relatif à la protection des tra-vailleurs contre les risques liés à l'inhalation de poussières d'amiante», annulant et rempla-çant le décret 96-98 du 7 février1996, a été publié le 30 juin der-nier. Le décret n° 2006-761 s'ap-plique aux entreprises de dés-amiantage ainsi qu'à toutes lesentreprises susceptibles d'inter-venir sur des matériaux amiantéslors d'opérations d'entretien etde maintenance. Il étend la certi-fication obligatoire des entrepri-ses de désamiantage aux travauxde retrait ou de confinement d'amiante non friable présentantdes risques particuliers. Ces tra-vaux seront définis par un arrêtéqui devrait être publié d'ici la fin

certification de qualificationadapté aux entreprises qui sou-haitent s’engager dans cettedémarche.Notons également que, lors de laclôture des rencontres parlemen-taires du 28 juin dernier à Paris –intitulées «Après l'amiante, quelleprévention des risques profes-sionnels ? Quelle indemnisationdes victimes ?» –, le ministre délé-gué à l’Emploi, Gérard Larcher, afait état des nouveaux textes enpréparation et de toute sa déter-mination à améliorer la préven-tion sur les chantiers. À cet effet,il a annoncé le lancement d'une 3e campagne d'audits des chan-tiers d'amiante, qui sera confiée àl'INRS (1), entre septembre etdécembre 2006. �

(1) Institut national de recherche et desécurité pour la prévention des accidentsdu travail et des maladies professionnelles.

CONSTRUCTION DE PARKINGSNouvelles règles, nouveaux seuils

de l'année. Six autres arrêtés àvenir préciseront notamment lesdurées de formation, la certifica-tion des organismes de forma-tion et les mesures d'empous -sièrement sur les chantiers. Enattendant leur publication, lesarrêtés existants s'appliquent.C’est dans ce contexte que leGroupement National Amiante(GNA) a rencontré les respon-sables de la Direction des Rela-tions du Travail du ministèreconcerné début juin, pour com-menter la position de la FFB. Sesmembres ont fait part de leursréactions au projet d'arrêté pré-cisant les travaux présentant desrisques particuliers. Le GNA, sou-haitant maintenir la distinctionexistante entre les matériauxcontenant de l'amiante friable etceux contenant de l’amiante nonfriable, confirme sa demande d'élaboration d’un référentiel de

POUR EN SAVOIR PLUS 

FFB-DAT (Direction des affairestechniques), tél.: 01 40 69 51 04.

Les règles en matière de conception de parcs de stationnement varient selon leur capacité et selon le type de bâtiment. Rappel des différentes situations possibles.

TYPE DE BÂTIMENT

Habitations

Habitations

Bureaux

ERP

ERP

ERP

SEUILS D'APPLICATION

Moins de 100 m2

De 100 à 6 000 m2

Tout parc destationnement intégrédans un immeuble de bureaux

Moins de 10 véhicules

De 10 à 1 000 véhicules

Plus de 1 000 véhicules

TEXTES RÉGLEMENTAIRES

Aucune prescription

Arrêté du 31 janvier 1986(articles 77 à 96)

Instruction techniqueannexée à la circulaireinterministérielle du 3 mars 1975

Aucune prescription

Arrêté du 9 mai 2006

Application de l'arrêté du 9 mai 2006 à compterdu 1er juillet 2006

PROCÉDURES

Permis de construire

Permis de construire et notice spécifique

Permis de construire et notice spécifique ; les prescriptions du permisétablies par le serviceinstructeur prédominentsur cette circulaire

Permis de construire

Permis de construire et notice spécifiqueintégrant les prescriptionsdu type d'ERP concerné

Permis de construire etnotice spécifique intégrantles prescriptions du typed'ERP concerné

DIAGNOSTICÉNERGÉTIQUE: ENTRÉE EN VIGUEUR À L’AUTOMNEIl existait déjà les diagnosticsplomb, termites ou amiante.Désormais, toute transaction(vente ou mise en location) d’unbien immobilier devra égalementfaire l’objet d’un diagnosticénergétique(1). Sa dated’application, initialement fixéeau 1er juillet 2006, a été repousséeau 1er novembre 2006.Cette disposition prend placedans la lutte menée à la fois pour les économies d’énergie etcontre l’effet de serre. L’utilisationdes bâtiments est en effet àl’origine de 46% des dépensesénergétiques(1) et de 25% desémissions de gaz à effets deserre. La nouvelle réglementationvise à donner à toute constructiondeux nouvelles «étiquettes» dans chacun de ces domaines. Le diagnostic proposera une analyse et une descriptionphysique du bâti et de seséquipements, et déduira de ces données une consommationconventionnelle d'énergie. Il sera accompagné depropositions visant à améliorerles performances de l’immeuble du point de vue strictementthermique.Quand on sait que le nombre de transactions annuellesavoisine les 600 000, on imaginel’importante tâche confiée auxdiagnostiqueurs qui devront avoirsuivi une formation spécifique à ce nouveau diagnostic. D’autant que sont aussi prévus, à terme, des diagnosticsassainissement et électricité.

(1) Décret d’application du 14 septembre 2006.

112 B Â T I M É T I E R S OCTOBRE 2006

Faire évoluer le contenu desformations aux métiers du

Bâtiment est une nécessité. Eneffet, les métiers eux-mêmes sonten mouvement, sur le plan del’innovation technique, de la régle-mentation et de la sécurité, sur leplan environnemental... Pourrépondre aux attentes des entre-prises, les élèves formés doiventêtre au fait des développements lesplus récents. C’est ainsi que, en

formation initiale – celle qui s’adresse aux jeunes qui sont dansle cadre scolaire – les référentielscorrespondant aux CAP (Certifi-cat d’Aptitude Professionnelle) et,au bac pro ont été révisés pour s’adapter au marché, et serontbientôt suivis par ceux qui cor-respondent au BP (Brevet Pro-fessionnel).La révision des formations initia-les est réalisée par des commis-sions qui réunissent des repré-sentants des ministères de tutelle(Education nationale pour les 80diplômes, Emploi pour les 90 tit-res), et des membres des Unionsprofessionnelles de la FFB. Le rôledes professionnels est fondamen-tal: au moment de réviser uneformation, un groupe de travailspécifique est créé, comprenantdes représentants du ministère et,en général, deux entrepreneursdu métier concerné. De cetteimplication dépend la perfor-mance des formations mises enplace, avec pour enjeu la meilleurepréparation possible des 165 000jeunes formés chaque année à un

L’engagement desprofessionnels, présents dans les commissions de révisions des diplômes et titres, et principaux acteurs de la mise en place des CQP, est essentielpour l’obtention de formations de qualité, dont ils sontparmi les premiersbénéficiaires.

FORMATIONS INITIALES ET QUALIFICATIONSLes professionnels au premier plan

«EXPRIMER LES BESOINS RÉELS DES ENTREPRISES»Jean-Paul Poli, entreprise de maçonnerie à Fontaine-lès-Dijon (Côte-d’Or)

Vous avez participé à l’élaboration de diplômes del’Education nationale. En quoi est-ce un rôle important ?Parce qu’ils sont les plus à même d’exprimer les vraisbesoins des entreprises, les entrepreneurs doiventinfluer sur le contenu des formations. Ils sont aussi lespremiers à mettre en œuvre les procédés innovants quidoivent, sitôt validés sur le plan technique, être intégrésaux formations.

Qu’en retirez-vous à titre personnel ?Participer à l’élaboration d’une formation, ou à un juryd’examen, c’est réfléchir à son métier, nourrir la réflexionde l’Union à laquelle on appartient, et tôt ou tard, lesfruits de cette réflexion se révèlent utiles dans sa propregestion d’entreprise.

Les diplômes et formations actuels correspondent-ilsaux besoins des chefs d’entreprise ?Oui et non. Ils correspondent globalement à nosbesoins. Mais les diplômes forment à un métier, quiprend des formes différentes dans chaque entreprise.Apporter le complément de formation nécessaire àchaque situation reste du ressort de l’entrepreneur.

F O R M A T I O N

métier du Bâtiment. Ne noustrompons pas cependant sur lebut de la formation initiale, quivise autant à donner une culturegénérale et un « savoir-être »citoyen à l’élève qu’un savoir-fairetechnique. Seul ce double contenupeut en faire un professionnelresponsable, mais il demandedans le même temps à l’em-ployeur un accueil et une prise encharge pendant une nécessairepériode d’adaptation.

CQP : FORMER AUX SPÉCIALITÉS POINTUESPour répondre à la demande dumarché correspondant à de nou-veaux métiers du bâtiment, sou-vent pointus ou innovants, la pro-

fession a mis en place, voici bien-tôt dix ans, les Certificats de Qua-lification Professionnelle (CQP).Destinés à divers profils de candi-dats – jeunes, salariés en recon-version – leur création et leurcontenu sont décidés et élaboréspar les Unions et Syndicats demétiers de la FFB ou les fédéra-tions régionales, et validés par unecommission nationale paritaire,composée de représentants desemployeurs et des salariés, et com-mune au Bâtiment et au BTP.Parce qu’ils sont à l’initiative deleur création, et pleinement encharge de leur extension et de leurgestion, les professionnels ont, enmatière de CQP, une responsabi-lité encore plus importante. �

OCTOBRE 2006 B Â T I M É T I E R S 113

© L

. M

ER

CIE

R/F

FB

E N V I R O N N E M E N T

114 B Â T I M É T I E R S OCTOBRE 2006

GRANULATS RECYCLÉS La FFB de l’Aude montre l’exemple

«Quand on voit lesquantités de déchetsissus de la démoli-

tion et qu'on en connaît le coût,on ne peut pas s'empêcher depenser à un énorme gâchis», s'ex-clame André Tiquet, présidentde la FFB de l'Aude. «Ce constat,un attachement sincère à ladémarche de développementdurable mais aussi la curiositénous ont conduits à demanderdeux types de devis pour la réfec-tion du parking de la fédération ily a un an : l'un avec des granulatsneufs, l'autre avec du recyclé.Comme les prix étaient sembla-bles, nous avons décidé d'opterpour la seconde solution.»Pour Eric Lavoye, responsable del'entreprise du même nom qui a

mauvais, c'est la couche de recy-clé qui aurait été mise en cause.»Selon lui, ce type de solutions amontré son intérêt sur des ouvra-ges très diversifiés, y compris desparkings pour poids lourds.«Mais pour accélérer le dévelop-pement, conclut Eric Lavoye, ilfaudrait que les clauses techniquesdes marchés publics laissent laporte ouverte aux variantes ouaux produits de substitution.» �

réalisé le parking, l'utilisation degranulats de recyclage constitueune évidence. Lui-même ges-tionnaire d'une plate-forme, il estson propre fournisseur sur plu-sieurs chantiers – et ne parvientpas à répondre à sa propredemande. «Les maîtres d'ouvrageprivés sont rapidement convain-cus, les maîtres d'ouvrage publicssont plus frileux», indique-t-il ensoulignant l’économie souventréalisée sur le transport grâce à laproximité des sites de produc-tion de matériaux recyclés: «Surle chantier du parking de la FFB,il suffisait de moins de 45 minu-tes pour une rotation de camion,qui partait en charge avec lesmatériaux issus des terrassementset revenait avec des matériaux

Très active dans le traitement des déchets de chantier, avec cinq plates-formes créées dansle département, la fédération de l'Aude montre aussi l’exemple dans la réutilisation de matériaux, sur le chantier de son parking.

QUE DEVIENNENT LES DÉCHETS DE CONSTRUCTION ? Les matériaux de déconstructionsuivent diverses filières enfonction de leur nature et desmarchés. Si les gravats sontnaturellement transformés enagrégats dès lors qu'ils sontdébarrassés du plâtre, les boissont prébroyés et cédés auxindustriels, qui les transformenten panneaux de particules. Les films plastiques sont souventdirigés vers le marché chinois, qui s'est fait une spécialité de leur recyclage. Les tonnagesde PVC, issus notamment desconduites récupérées, deviennentsignificatifs. Enfin, les ferraillessuivent des filières bienidentifiées, comme des déchetsplus traditionnels tels que les cartons. Si le coût de revientdes matériaux recyclés estlégèrement inférieur à celui des matériaux nobles, ils nepeuvent pas être utilisés de la même façon. Ainsi les sablesconviendront parfaitement à un enrobage de tuyau maisseront inadaptés à la confectiond'un enduit.

recyclés. Des économies sont aussipossibles sur l’achat des maté-riaux. En général, le granulat recy-clé revient de 3 à 4 euros la tonne,alors qu’un produit de carrièresera acheté de 6 à 8 euros latonne.»

TEST CONCLUANTSur le chantier de la FFB à Car-cassonne, l'entreprise a disposé40 à 50 cm de 0/40 recyclécomme couche de fondation,recouverts de 10 à 15 cm de 0/20de carrière comme couche debase; le tout sur les 650 m2 duparking destiné à recevoir unetrentaine de véhicules légers. Ellea ensuite fait procéder à l'ensem-ble des vérifications nécessaires, enparticulier à une série de teststraditionnels : analyse granulo-métrique, essai au bleu de méthy-lène, indice de portance. «Le testà la plaque, qui permet de vérifierla résistance du complexe ainsiconstitué, a montré un très boncomportement, remarque EricLavoye. Or, si les essais avaient été

LE CHANTIER DU PARKING de la FFB de l’Aude. Celle-ci a pris en comptedepuis 1997 le traitement des déchets de chantier. Elle a soutenu la mise en place de cinq plates-formes sur le département, avec la collaboration de l'Ademe.

© F

FB L

AN

GU

ED

OC

-RO

US

SIL

LON

E N V I R O N N E M E N T

115OCTOBRE 2006 B Â T I M É T I E R S

BOIS TERMITÉSExpérimentation d’une filière d’élimination

Le nord des Deux-Sèvres estparticulièrement atteint par

les termites. La municipalité deThouars, spécialement motivéepar l'élimination du parasite, aété retenue pour devenir la villeexpérimentale du plan DECHI-TER, dont l'objectif est de testerune filière de gestion des bois

POUR EN SAVOIR PLUS 

• Mairie de Thouars – Tél. 05 49 68 16 18.• FFB Poitou-Charentes – Tél. 05 49 61 20 66. • www.bati-gestion.fr

L'élimination des bois termités fait l'objet d'une étude menée par le ministère de l'Équipement, l'Ademe(1), le CTBA(2) et la FFB.

atteints. En effet, aujourd’hui, il estdifficile de répondre aux obliga-tions réglementaires en termesde traitement des déchets infestéssans générer de surcoûts écono-mique et environnemental. Leprojet vise donc à assurer le déter-mitage de ces déchets afin de lesréintroduire dans des filières de

LES ÉTAPES

1-Diagnostic de démolition

2-Déconstruction sélective

3-Conditionnement et transport

4-Stockage

5-Traitement• Filière déchets non dangereux(incinération ou classe 2)• Filière déchets inertes(stockage ou recyclage)

LES POINTS PARTICULIERS

Le diagnostic doit inclure un étatparasitaire

Les matériaux sont caractérisés

Le conditionnement spécifiqueassure l’innocuité du transport

Un site spécifique avec barrièrechimique

Détermitage (essai en cours)

LA FILIÈRE MISE EN PLACE

traitement classique sans surclas-sement.Appliquée à la déconstruction dequatre immeubles en zone trèsinfestée, l’étude expérimentale estarticulée en cinq phases. Aujour-d'hui, l'opération en est à la phase5, le CTBA travaillant sur lemeilleur procédé d'éliminationdu parasite. Deux solutions sontencore à l'étude : un traitementchimique sans effet sur les sols, etl'immersion dans l'eau. Un guidepratique sera rédigé à l’issue del’expérimentation. �(1) Agence de l'environnement et de lamaîtrise de l'énergie.(2) Centre technique du bois et de l’ameu-blement.

DÉCHETS DE CHANTIER:LES CENTRES DE TRAITEMENT À PORTÉE DE CLIC

POUR EN SAVOIR PLUS 

Consultez le site de la FFB de votredépartement.

Le site de la FFB dédié auxdéchets de chantier a fait peauneuve. Accessible à partir dessites Internet des FFBdépartementales et régionales, il fournit, pour chaque catégoriede déchets, les coordonnéesprécises des lieux d’accueil desdéchets de chantier. Disponibledans une dizaine de régions, cette nouvelle version est plusergonomique et dispose d’un outilcartographique dynamique, qui facilite le repérage des centres en fonction de la localisation des chantiers. Ouvert à l’ensemble des acteursde la construction, cet outil facilite aussi les échanges entreles entreprises, la maîtrised’œuvre et la maîtrise d’ouvrage.

© F

FB P

OIT

OU

-CH

AR

EN

TES

P A R U T I O N S

116 B Â T I M É T I E R S OCTOBRE 2006

Traitement des bois : la mérule n’a plus de secrets

De tous les cham -pignons destructeursdes bois en œuvre etdes constructions, lamérule est, de loin, leplus virulent. Sondéveloppement expo-nentiel constitueaujourd’hui unesérieuse menace pour

le patrimoine bâti ancien. En l’absence derègles techniques faisant référence, cet ouvragedidactique, très complet et largement illustré,est une source d’informations techniques pré-cieuse aussi bien pour les entreprises du Bâti-ment que pour les experts, les maîtres d’ou-vrage et maîtres d’œuvre.

Qualibat, juillet 2006, 60 pages (format A4) – 40 Û TTC(CD-Rom inclus), disponible auprès de la SEBTP, tél. : 01 40 69 53 05 ou www.sebtp.com

Construction bois : un CD-Rom completLe CD-Rom ABC(Applications BoisConstruction) rassem-ble des outils pratiquespour la conception desouvrages ou des partiesd’ouvrage en bois.

S’adressant à l’ensemble des acteurs de la cons-truction bois (entreprises, architectes, bureauxd’études, économistes de la construction…), ce guide informatique se veut « l’outil de réfé-rence » du praticien concepteur d’ouvrages àbase de bois. Contrôle de calcul d’assemblage,fiches produits, nouvelles normes…, plus de 200 fiches sont répertoriées dans lestrois rubriques (assemblages, bois et dérivés,conception de systèmes).

CTBA, CD-Rom PC, 50 Û TTC – Disponible surwww.ctba.fr ou au 01 40 19 49 19.

Revêtements de sols: bien identifier les supports La plupart des litiges enmatière de sols à base derésine de synthèse ontpour cause une mauvaiseidentification ou une pré-paration inadaptée dessupports. Ce document,établi par des profession-

nels, a pour but d’aider les applicateurs de rési-nes à identifier les supports et à connaître lesavantages et les inconvénients des techniquesde préparation mécanique en fournissant uneinformation fiable. Il vient compléter lesrecommandations déjà publiées par l’Associa-tion française des formulateurs et des applica-teurs de résines (AFFAR) sur le choix, l’applica-tion et la mise en service des revêtements de solà base de résine.

AFFAR, juillet 2006, 16 pages (format A5) – Contact : S. Cros, tél. : 01 40 69 51 45.

L’acoustique en pratique : changerles fenêtresRéalisé avec le concoursde plusieurs Unions etSyndicats de la FFB(FFB-CMP, SNFA-FFB,SNFPSA-FFB), ceguide s’adresse auxprofessionnels sollicités pour rem-

placer les fenêtres d’unlogement par des fenêtres plus performantesen isolation acoustique. Diagnostic à réaliser,évaluation des besoins, choix des solutions,précautions de mise en œuvre, etc., le guideattire l’attention des professionnels sur les règles à respecter, les erreurs à ne pas commettre, les points critiques.

CEKAL, décembre 2005, 24 pages (12,5 x 21 cm), disponi-ble au format PDF sur www.cekal.com, ou auprès de laFFB-CMP (Fédération française du Bâtiment charpentemenuiserie parquets), tél. : 01 40 69 57 40.

Amélioration de la perméabilitéà l’air des coffresde volets roulantsEn imposant desniveaux de perfor-mances minimauxpour l’ensemble desbâtiments neufs, laréglementation ther-mique a amené IRA-

BOIS à s’intéresser aux coffres de volets rou-lants : en effet, le coffre est souvent le maillonfaible de l’isolation thermique au niveau de labaie. Outre un rappel permettant au profes-sionnel d’appréhender l’enjeu du sujet et l’en-vironnement de ces ouvrages, ce guide illustrés’intéresse aux pistes d’amélioration de la per-

méabilité et des performances acoustiques des coffres de volets roulants. Il est accompa-gné d’un CD-Rom comprenant un guide de pose des coffres menuisés.

IRABOIS, livret 42 pages (format A5) et CD-Rom, disponi-ble auprès de la FFB-CMP (Fédération française du Bâti-ment charpente menuiserie parquets), tél. : 01 40 69 57 40.

Inondations : prévenir et remettre en étatParce que les dégâtsconsécutifs à une inondation peuventêtre conséquents, laDGUHC (Directiongénérale de l’urba-nisme, de l’habitat et de la construc-

tion) a édité un guide pratique de remise enétat de bâtiments, à l’intention des particulierset des professionnels. Il propose une méthodesimple pour évaluer la vulnérabilité des bâti-ments et organiser un plan d’intervention permettant de la réduire. Il donne également,pour chaque type d’ouvrage (fondations,structure, toiture, isolation, etc.) les recomman-dations pour une remise en état efficace.

DGUHC, collection « Les outils », novembre 2005, 24 pages (format A5), document PDF disponible surwww.logement.gouv.fr

Étanchéité des toitures terrassesCe guide définit lesconditions de miseen œuvre des com-plexes d’étanchéitépar revêtementasphalte ou mixte,réalisés en travauxneufs ou en réfec-tion, en climat de

plaine. Conçu pour être aussi bien un instru-ment de prescription et d’étude que de réalisa-tion, il est largement illustré de schémas expli-catifs et comprend des tableaux descriptifssynthétiques ainsi que des renvois aux articlesdes DTU correspondant aux ouvrages à mettreen œuvre. Le CD-Rom qui l’accompagne rep-rend l’ensemble des informations pour uneconsultation aisée.

Office des Asphaltes, 2006, 100 pages (format A4), 16 Û TTC, disponible auprès de DTSB, tél. : 01 56 62 10 00.