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Institut de l’Élevage Institut de l’Élevage 149, rue de Bercy 75595 Paris CEDEX 12 www.inst-elevage.asso.fr Avec la participation financière de l'OFIVAL Bâtiments d’élevage, paysage, architecture et couleur En vente à Technipel 149, rue de Bercy 75595 Paris CEDEX 12 Tél. 01 40 04 51 71 fax 01 40 04 52 80 [email protected] www.inst-elevage.asso.fr

Bàtiment Paysage Art

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Institut de l’Élevage

�Institut de l’Élevage149, rue de Bercy

75595 Paris CEDEX 12www.inst-elevage.asso.fr

Avec la participation financière de l'OFIVAL

Bâtimentsd’élevage,paysage,architectureet couleur

En vente à Technipel149, rue de Bercy

75595 Paris CEDEX 12Tél. 0140045171fax 0140045280

[email protected]

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Conception graphique : Jean-Claude RenaultDessins et illustrations : Jean-Yves Blanchin

Dépôt légal : 2e trimestre 2003© Tous droits réservés à l'Institut de l'Élevage

y compris pour les dessins et illustrations149, rue de Bercy 75595 Paris CEDEX 12

www.inst-elevage.asso.frISBN 2-84148-047-X

Ce document a été rédigé et dessiné par Jean-Yves Blanchinavec les avis de Anne Guillaumin, Jacques Capdeville, Denys Houdoy, André Le Gall et Jacques Lucbert de l’Institut de l’Élevage et Jean-Pierre Challier de laChambre d’Agriculture des Hautes Alpes.

� Lire un paysage et l'analyser avant de bâtir 2

� Où placer un bâtiment d'élevage dans le paysage ? 3

� Insérer les équipements de stockage dans le paysage 4

� Utiliser un référentiel architectural et un référentielpatrimonial 6

� La couleur alliée de l'architecture 8

� Choisir les couleurs d'un bâtiment d'élevage 11

� Des choix architecturaux à faire 14

SOMMAIRE

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Le bâti agricole joue un grand rôle dans lacomposition d'un paysage rural. Il caractérisechaque région et rappelle le travail des éleveurs.

Aujourd'hui, les propositions de bâtimentsd'élevage doivent prendre en comptel'amélioration fonctionnelle du bâtiment, tout ense préoccupant de la qualité architecturale. Lepaysage qui se crée ainsi doit être vu maiségalement pouvoir être vécu.

Afin de sensibiliser les différents acteurs de laproduction du bâtiment d'élevage, ce documentprésente en quelques pages la lecture dupaysage et le choix de l’emplacement dubâtiment agricole. Il développe les liens entrearchitecture et couleur en expliquant l’utilité desréférentiels régionaux d’architecture et enproposant une méthode de choix des couleursd’un bâtiment agricole.

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A vant de décider le lieu d'implantation d'unbâtiment agricole, il est important

d'analyser les composantes du paysage localdans le lequel viendra s'inscrire le futur bâtimentagricole et son agencement vis-à-vis des autresbâtiments au sein même de l'exploitation.Observer un lieu, c'est d'abord comprendre lepays auquel il appartient.

Le paysage peut être analyséselon la méthode suivanteTout d'abord, il faut choisir les points de vue quipermettent de pratiquer cette méthode. Par unevisite de terrain, on situe les principaux points

d'où l'on voit l'exploitation. Le plus souvent, cesont les voies de communications comme laroute, le chemin qui sont retenues. Dans tous lescas, choisir des vues où l'impact du projet pré-sente un enjeu.

1. Le paysage local, c'est le paysage de larégion où se situe l'exploitation. Le projet doits'intégrer dans son territoire aussi à cette échelle(figure 1). On observe la topographie, les coursd'eau, les voies de circulation, les formes etl'implantation de la végétation, les formes etl'implantation du bâti.

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Lire un paysage et l'analyseravant de bâtir

2. L'exploitation, c'est le paysage entourant defaçon proche, la zone du projet (figure 2). Il estnécessaire de s’éloigner de l’exploitation pourconstater comment la ferme est vue, et analyser

son influence et son impact sur le paysage(figure 2). En pratique des cartes, des schémas,des photos sont des outils pour noter cesobservations.

�Figure 1 : le paysage local

�Figure 2 : l'exploitation

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De par leurs dimensions, les bâtiments agricoleset les ouvrages de stockage qui leur sont liés ontun impact visuel important. Aussi le relief, lavégétation, les bâtiments existants sont autantd'éléments à prendre en compte pourdéterminer le lieu, les matériaux à utiliser, laforme et le volume du bâtiment.

Dans les régions où de nombreux bâtimentsd'élevage existent, il ne faut pas oublier deprendre en compte le rapport entre eux auniveau du paysage local.Pour implanter un bâtiment agricole dans lepaysage, il faut essayer de se servir de l'existanttout en le respectant.

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Où placer un bâtiment d’élevagedans le paysage ?

3. Les bâtiments de l’exploitation, c'est lepaysage composé par les bâtiments existants.C'est le lieu d'implantation proprement dit, lelieu de vie et de travail. Cet espace nécessite uneanalyse de l'ensemble de son organisation. Unedes bases du projet doit passer par un diagnostic

précis sur les points suivants : l'usage desbâtiments, les espaces extérieurs, les circulations,les différentes formes de stockage des fourrageset des effluents, la végétation, les éléments detransition (figure 3).

�Figure 3 : les bâtiments de l'exploitation.

Près d'un village oud'un hameauIl faut analyser les caractéristiques visuelles dubâti existant. Les villages, bourgs ou hameauxsont généralement assez groupés et homogènes,les toits ont une couleur et une pentedominantes. Le matériau de couverture estsouvent le même. L'orientation du faîtage atoujours un sens dominant.Il faut comparer le volume du ou des bâtimentsagricoles projetés par rapport à la taille moyennedu bâti existant.Dans le cas de l'illustration, il est préférable sur leplan visuel de rattacher le bâtiment aux autresconstructions. Une implantation isolée nuirait àl'homogénéité par effet de dispersion.

�Figure 4 : dans ce cas, le bâtiment se rattache aux autresconstructions du village.

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Implanter un bâtimentd'élevage par rapport au reliefDe par sa dimension, un bâtiment agricole estpresque toujours difficile à adapter au sol. Unemauvaise adaptation au sol est un facteur desurcoût important et très souvent de mauvaiseintégration au paysage. En règle générale,l'implantation doit se concevoir dans le senslongitudinal des courbes de niveau. Il convientégalement d'utiliser un pli du terrain ou undénivelé du sol pour obtenir la meilleureimplantation. L'implantation sur une crête doitrester un cas particulier. Une telle implantationest visible de toutes parts, modifie donc lasilhouette naturelle du site, et le bâtiment setrouve, de plus, exposé aux intempéries(figure 5).

Rattacher le bâtiment à la végétationL'utilisation de la végétation existante est trèsimportante. Lorsqu'elle existe, il est préférablede placer le bâtiment en lisière d'un boisementou d'une haie, surtout dans un site non bâti. Lebâtiment rattaché visuellement au terrain plantésera alors moins perceptible. La végétationconstitue en même temps un écran efficace auxintempéries (vent, pluie…) (figure 6).Dans tous les cas, il faut se garder de considérerles plantations comme la seule solution àapporter, en matière d'intégration dans lepaysage. Dans tous les cas, veiller à choisir desessences locales, et éviter les essences exotiques.

�Figure 5 : le bâti se détache sur un point haut du paysagemais il compose un ensemble avec les arbres.

�Figure 6 : dans un site non bâti, le bâtiment rattachéau boisement sera visuellement moins perceptible.

Insérer les équipements de stockagedans le paysage

Par équipements de stockage, il faut comprendretous les dispositifs destinés au stockage desdéjections des animaux logés dans les bâtiments,ainsi que les dispositifs de traitement des eauxblanches, brunes et vertes. Cela inclut aussi lesdispositifs de stockage des grains ou concentrés(type cellule), et de l'ensilage (type silos).

Pour des équipements qui ont des volumesimportants, comme les fosses à lisier aériennes etles fumières, il faut appréhender leur localisationdans le paysage de la même manière que lebâtiment lui-même (figure 7).

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�Figure 7 : si des plantations sont prévues, veiller à accompagner le bâtiment sans le cacher.

�Figure 8 : les clôtures qui cachent : le mur, le grillage combiné à la végétation grimpante, la haie

�Figure 9 : un exemple de clôture qui laisse passer le regard

Les clôturesPour des fosses enterrées, il est obligatoire deprotéger ces équipements par rapport auxhommes et aux animaux. Il faut prévoir declôturer ces fosses qui présentent en effet desrisques importants.Les clôtures peuvent être de diverses natures,hauteurs ou opacités. Les clôtures qui cachentsont la haie, le grillage combiné à de lavégétation grimpante, le mur (figure 8).

Les clôtures qui laissent passer le regard sont legrillage, le fil barbelé, le fossé (figure 9). Danstous les cas, il est judicieux de créer une clôturedans la continuité de ce qui existe sur le site del'exploitation, dans le paysage local, pourconserver une identité locale ou régionale. Àcette fin, on plante des essences locales sansvouloir imiter les espaces verts des villes. Enfin, ilfaut éviter une rupture visuelle qui souligneraitmalencontreusement cet ouvrage.

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Observer, rechercher desréférences pour concevoir unbâtiment d'élevage

P our concevoir un bâtiment d'élevage, il estutile d'observer et de noter quelques

éléments. Ces éléments importants sont àobserver dans le voisinage immédiat ou bien auniveau de la petite région dans laquelle vas'inscrire le projet :

1. L'inventaire des matériaux existants que l'onpeut décliner en deux groupes : les matériaux"traditionnels" et les matériaux "nouveaux".

2. La palette de couleurs qui se décline en unepalette générale et en une palette ponctuelle.

3. La végétation qui est une des composantesprincipales du patrimoine paysager rural. Il fautrepérer l'harmonie végétale existante, la diversitédes essences, le type de plantations.

Pour faciliter cette observation, il existe desréférentiels rassemblant ces informations pourune zone déterminée.

De quoi est faitun référentiel ?Un référentiel répertorie et décrit lesparticularités de telle ou telle entité régionaleafin d'aider à l'intégration d'un nouveau bâtidans un site donné. Il n'est pas toujours facile de"passer" du référentiel au projet, car le volumedes bâtiments d'élevage est important, et lesréférentiels décrivent des volumétries souventplus modestes (problème d'échelle entre lesdifférents types de bâti).

La diversité d'une région est souvent bienreprésentée par l'inventaire des matériauxtraditionnels et des matériaux nouveaux utilisésdans la construction. Les travaux d'inventaire,d'où résulte un référentiel, prennent en compteles éléments suivants :

� la mise en œuvre des matériaux de couverture,de charpente… fait-elle appel à un savoir-faireparticulier en fonction des matières premièresutilisées (par exemple : ardoise, tuiles en terrecuite…) ?

� le nombre des matériaux employés pour édifierun seul bâtiment ;

� les dimensions et proportions du bâti, l'orien-tation du faîtage, l'équilibre de la composition(soubassement, rapport plein/vide…), le souci dudétail d'architecture.

Il ne faut pas oublier non plus d'évoquer lavégétation aux abords du bâti (alignement,haies, arbres isolés, vergers…).

Quelques définitions utiles� Patrimoine : nom masculin (latin patrimo-nium, de pater, père)1. Ensemble des biens hérités du père et de lamère ; biens de famille.2. Bien, héritage commun d'une collectivité,d'un groupe humain.3. [Biologie] Patrimoine génétique, héréditai-re : ensemble des caractères héréditaires,génotype d'un individu, d'une lignée.� Architecture : art de concevoir et de cons-truire un bâtiment selon des règles techniqueset des canons esthétiques déterminés ; sciencede l'architecte.� Architectural : relatif à l'architecture ; quiévoque une œuvre d'architecture.

© Larousse 1997

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Utiliser un référentiel architecturalet un référentiel patrimonial

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�Figure 10 : Un exemple deréférentiel de matériaux pourles Alpes du Sud

�Figure 11 : Un exem-ple de références pourles ouvertures dans lestoits pour les Alpes duSud

Ces outils de référence donnent les couleursdominantes rencontrées dans cette région etanalysent les choix (par exemple : harmonie descouleurs, mimétisme ou contraste).

Le patrimoine, unecomposante forte des référentielsLes référentiels font appel à la notion depatrimoine. Il est considéré désormais comme lebien et le lieu de tous les hommes, ceux des villescomme ceux des campagnes. Chaque région de

France possède son propre style qui caractériseun territoire. Ainsi, en complément desréférentiels d'architecture, il est utile de mobiliseraussi des cahiers de référence patrimoniaux.Ceux-ci mettent en avant les éléments quicomposent le patrimoine rural c'est-à-dire despaysages, des immeubles, des produits du terroir,des techniques, outils et savoir-faire (figures 10et 11). Ces référentiels sont généralementdisponibles auprès des mairies, des CAUE, desChambres d'Agricultures, des parcs naturels…

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Dans la conception d'un bâtiment d'élevage, ondéfinit et choisit les volumes, les matériaux puispar défaut les couleurs. La qualité et la bonneperception des bâtiments d'une exploitationseront conditionnées par la cohérence descouleurs et l’équilibre entre elles. Pour aider àmieux comprendre l'importance du choix descouleurs dans un projet de bâtiments d'élevage,les notions de base de la couleur sont rappelées.

L'observation des couleursLa description des couleurs fait appel à troisnotions : la tonalité, la saturation et la valeur.

La tonalité se définit par la qualificationpigmentaire de la couleur. Les tonalités de basesont les trois couleurs primaires : le bleu (cyan),le rouge (magenta) et le jaune. Ces tonalitésmélangées deux à deux donnent le violet,l'orange et le vert qui sont les couleurssecondaires aussi nommées complémentaires.Par exemple, jaune + rouge = orange, couleurcomplémentaire du bleu.Les six tonalités du cercle chromatique serépartissent en deux groupes : les tonalitéschaudes (rouge, jaune et orange), et les tonalitésfroides (vert, bleu et violet) (figure 12).

La saturation, c'est la pureté pigmentaire d'unecouleur. Si le ton est vif on dit qu'il est saturé, s'ily a mélange on dit qu'il est dessaturé.

La valeur est aussi appelée clarté ou luminosité,elle concerne l'intensité lumineuse de la couleurqui est plus ou moins foncée. La mesure de cetteintensité se fait sur une échelle de gris(figure 13).

L'échelle de lecture descouleurs architecturalesSimplifiée dans sa lecture globale, complexedans sa vision élémentaire, la couleur changeselon l'échelle et la distance de perception :• à une certaine distance : la perception estglobale, c'est une vision d'ensemble ;• plus près, c'est une perception élémentaire, latexture et la structure des matériaux sontperçues en plus de la couleur.

Dans toute architecture, la couleur est présente.Bien souvent, on parle de couleur dominantepour tel ou tel bâtiment. Quand on aborde laquestion d'intégration de bâtiment dans unpaysage, on parle d'harmonie des couleurs, demimétisme ou encore de contraste.

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La couleur, alliée de l'architecture

�Figure 12 : Les 6 tonalités

du cercle chromatique

�Figure 13 : la valeur d'une couleur se

mesure à l'aide d'une échelle de gris.

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Mais avant de choisir la ou les couleur(s) d'unprojet de bâti, il faut définir la notion de palettede couleurs. Bien souvent, une palette decouleurs se décline en une palette générale(les éléments du bâti de grande surface commela toiture, les façades), et en une paletteponctuelle (les éléments de petite surfacecomme les menuiseries, les rives de toiture, lesencadrements d'ouverture…).

Quelques conseils pourle choix des couleursLe choix des couleurs doit toujours être dominépar le souci de la relation de l'édifice à sonenvironnement, qu'il soit architectural, végétalou minéral. C'est presque toujoursl'environnement qui dicte le choix. Dans lamajorité des cas, la sobriété que nous transmetle milieu rural est un bon fil conducteur :simplicité des couleurs, refus de contrastesviolents, aussi bien les oppositions de tonalitésque de contrastes de valeurs.

Pour mieux choisir, il faut prendre en compte lespoints suivants caractérisant les couleurs :

1. Les rapports qualitatifs et quantitatifsChacune des couleurs a sa propre intensité.Chacune des surfaces a sa propre texture (lisse,structurée…). Il est possible de créer uneharmonie en utilisant un camaïeu d'une couleur.C'est-à-dire en choisissant des valeurs du clair aufoncé dans une même couleur.

2. Le contraste des couleurs(opposition/complémentarité)L'appréciation des couleurs se fait toujours parphénomène de contraste car la couleur n'estjamais isolée. Par ailleurs, on sait que toutes lescouleurs se faisant face dans le cerclechromatique (figure 12) sont complémentaires etpeuvent être mélangées et associéesharmonieusement.

3. Les couleurs ne sont pas permanentesLes couleurs se modifient par l'effet desvariations de la lumière, suivant les différentesorientations du soleil et les ombres produites.Elles sont aussi variables par le renouvellementde la végétation.

4. Les ombres et couleurs aléatoiresLes ombres font varier les lignes et lesproportions du bâti. Elles modifient aussi lavaleur ou luminosité apparente des couleurs.Les couleurs aléatoires sont les effets de couleurproduits par un ou des objets mobiles ousaisonniers comme les véhicules, les bâches oules fleurs. Les caractères aléatoires viennent encontrepoint au caractère statique del'architecture.

On commence toujours par choisir les teintes dela palette générale, en particulier la couleur de lasurface apparente prédominante.

La couleur est le dénominateur commun entreles nouveaux matériaux et le paysage dans lequelils vont s'inscrire. La simplicité est facteur deréussite (figures 14, 15 et 16 page suivante).

Un exemple : la couleur des bardages en boisEn bâtiment d'élevage, les façades réalisées en bardage en bois sont perçues comme bien insé-rées dans leur environnement. En effet, le bois présente une couleur de tonalité peu vive, de valeurplus ou moins foncée suivant l'essence, et un aspect mat. Ainsi la couleur du bois ne crée pas decontraste avec les couleurs du paysage environnant car il n'y a pas d'opposition de tonalité ou devaleur. Le matériau s'intègre donc par la simplicité de couleur qu'il donne au bâtiment.

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�Figure 15 : un choix de couleurs plus neutres

�Figure 14 : cet exemple montre un camaïeu d'un ton ocre (du plus clair au plus foncé).

�Figure 16 : Pour la palette générale, il a été choisi un contraste de couleur entreles nuances de vert et de bleu gris. Pour la palette secondaire dans l'exemple lesmenuiseries ont été soulignées par un vert de même nuance que celle utiliséedans la palette générale.

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Une méthode simplePour aider au choix des couleurs d'un bâtimentd'élevage, cette méthode simple doit permettred'obtenir de bons résultats dans le butd'harmoniser les couleurs.Pour cela, il faut tenir compte de l'ensemble desdonnées du problème en partant de

l'environnement. Il est souhaitable d'observerd'abord les éléments de paysage et les édificesvoisins afin de définir ensuite les valeurs ettonalités du bâtiment projeté pour qu'il soit enbonne harmonie avec le site. Les croquis suivantsillustrent cette démarche en scindantvisuellement les différences (figures 17 à 17.6).

Dans un premier temps, il faut analyserl'environnement et en particulier :

� la perception globale, les valeurs et tonalitésdominantes de l'environnement (végétal,minéral…)

� les couleurs et matériaux des édifices voisins,leurs valeurs, leurs tonalités.

Choisir les couleursd'un bâtiment d'élevage

�Figure 17Le projet

�Figure 17.1

�Figure 17.2

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Après avoir fait ces deux observations, onaborde le choix des couleurs du bâtimentd'élevage projeté.

1. On commence toujours par la palettegénérale, c'est-à-dire la couleur de la surfaceapparente prédominante. Dans notre cas, c'est latoiture.

2. En relation, avec la couleur des toitures, onchoisit la couleur de la façade et des autres murs.

La palette ponctuelle concerne les éléments dedétail tels que les menuiseries (portes, portails),les éléments d'architecture tels que les rives detoitures. Pour les surfaces de plus petite taille, onfait jouer les rapports quantitatifs, quipermettent d'obtenir des contrastes soit envaleur, soit en tonalité.

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�Figure 17.3

�Figure 17.4

�Figure 17.5

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Le résultatEn milieu rural, les couleurs des matériauxtraditionnels sont généralement vues avecbienveillance car ces matériaux sont imprégnésd'une valeur culturelle. Ce n'est généralementpas le cas des matériaux modernes. L'effet de cesderniers est souvent perçu comme insolite, voirelaid. Dans tous les cas, la couleur est le

dénominateur commun visuel élémentaire quipermettra de réconcilier les matériaux nouveauxavec les paysages régionaux où ils sontemployés. La bonne utilisation des contrastesdoit se faire avec prudence en tenant compte dela juste proportion entre surface et volume.

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�Figure 17.6 : Dessiner le résultat, et s'assurer de l'harmonie finale.

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Un bâtiment s'ajoute à des équilibresarchitecturaux et paysagers existants. La qualitéet la bonne perception de l'exploitation serontconditionnées par la cohérence des matériaux,des couleurs et par le soin apporté à leur mise enœuvre jusqu'aux détails de finition.

Le choix d'un volumePour le volume nécessaire répondant auxfonctionnalités d'un bâtiment d'élevage, il existeplusieurs solutions. Après avoir défini leshauteurs minimum et maximum, les longueurset largeur, on propose plusieurs projets endiversifiant les volumes, les formes des façades

et les possibilités d'extensions. Bien sûr,l'intégration des gros volumes des bâtimentsd'élevage est peu compatible avec les formeshabituelles des régions françaises. Il estimportant de diversifier les volumes et façadesqui en découlent, tout en restant en cohérenceavec les volumes existants et le programmebâtiment.

Hors du temps et des modes, choisir desvolumes simples sans complication, en ayant lesouci de former un ensemble équilibré etfonctionnel.

Des choix architecturaux à faire

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�Figure 18 : différentes solutions pour les mêmes contraintes de hauteursminimum et maximum, de longueur et de largeur.

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�Figure 19 : un silo intégré dans le bâti.

Les équipements de stockageL'implantation des équipements de stockage esttoujours la conséquence d'un fonctionnementdes bâtiments d'élevage attenants. Néanmoins ilfaut les intégrer à l'ensemble du projetarchitectural de l'exploitation.Pour des équipements neufs, il faut y réfléchir leplus tôt possible, et bien sûr en relation avec les

réflexions et choix d'implantation, de volumes,de couleurs de l'ensemble du bâti (figure 19).

Les abords immédiats des ouvrages de stockageseront soignés, entretenus. Le choix des teintesdes ouvrages de stockage se fera en harmonieavec le bâti qui l'entoure (ouvrages maçonnés,toiture).

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Soigner une façadeLes toitures sont bien souvent les élémentsprincipaux du projet de bâtiment d'élevage.Pourtant, les façades influent beaucoup sur laperception de la construction au niveau del'exploitation.

Ainsi tout bâtiment d'élevage sera valorisé pardes façades bien pensées, correctementdessinées et bien mises en œuvre. Souvent lebâtiment d'élevage n'est pas vu sous tous sesangles. On peut choisir de "soigner" plusparticulièrement la ou les façades vues ouvalorisantes pour l'exploitation agricole. Danstous les cas, une façade doit être composée defaçon équilibrée. Pour les bâtiments d'élevage, ilfaut choisir la nature, les dimensions et lescouleurs du soubassement, des ouvertures,d'éventuels débords de toiture, etc. (figure 21).

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�Figure 20 : Vue d’ensemble d’une façade de bâtiment d'élevage qui peut se décomposesuivant les figures 20.1, 20.2 et 20.3.

�Figure 20.1 : le soubassement, ce quireprésente l'assise du bâtiment.

�Figure 20.2 : les ouvertures, ce qui soulignent les passages, les mouvements des hommes et des animaux en quelque sorte lavie du bâtiment.

�Figure 20.3 : le fond de façade, ce quiprotège.