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Berbères
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Aller à : Navigation, rechercher
Cet article concerne les Berbères en tant que peuple. Pour le groupe de langues parlées par
les Berbères, voir Langues berbères.
Berbères
Jeune femme chleuh de l'Anti-Atlas avec des tatouages et des bijoux traditionnels. Début du XXe siècle.
Populations significatives par région
Maroc 12 millions1,2
Algérie 7,5 millions1
Mali 800 000
Niger
750 000
Mauritanie 680 000
Libye 470 000
Tunisie 90 000
Égypte 5 000 à 10 000
Europe plus de 2 millions
France 1,5 à 2 millions3
États-Unis 3 000
Canada 2 000
Population totale 20 millions env1,2
Autres
Régions d’origine Afrique du Nord
Langues
Langues berbères (tamazight, chleuh, kabyle, rifain, chaoui,
chenoui tamasheq)
Arabe maghrébin
Religions Majoritairement Islam (sunnite et ibadite)
Minorités : Christianisme, Judaïsme
Ethnies liées Guanches, Touaregs
modifier
Les Berbères (en berbère : Imazighen, en tifinagh : ⵉⵉⵉⵉⵉⵉⵉⵉ et au singulier Amazigh, en
tifinagh : ⵉⵉⵉⵉⵉⵉ), sont un ensemble d'ethnies autochtones d'Afrique du Nord. Ils occupaient,
à une certaine époque, un large territoire qui allait de l'ouest de la vallée du Nil jusqu'à
l'Atlantique et l'ensemble du Sahara et y fondèrent de puissants royaumes, formés de tribus
confédérées. Connus dans l'Antiquité sous les noms de Libyens, Maures, Gétules, Garamantes ou
encore Numides, ils connurent ensuite la conquête romaine, la christianisation, l'invasion
vandale, la conquête arabe et la conversion à l'islam.
Sommaire
[masquer]
1 Liminaire
2 Étymologie
o 2.1 Étymologie du mot berbère
o 2.2 Étymologie du mot amazigh
3 Origines
o 3.1 Recherches modernes
o 3.2 Récits de l'Antiquité et du Moyen Âge
o 3.3 XIXe-XX
e siècle
4 Groupes ethniques
o 4.1 Principaux groupes ethniques berbérophones
o 4.2 Principaux groupes ethniques « non-berbérophones » d'origine berbère
5 Berbères au pluriel
6 Répartition géographique des berbérophones
7 Histoire
o 7.1 Préhistoire
o 7.2 Antiquité
o 7.3 Moyen Âge
o 7.4 Époque moderne
o 7.5 Contemporain
8 Cultes berbères
9 Culture berbère
10 Tatouage
11 Des rois et des saints
12 Monuments
13 Personnalités berbères
14 Liste de patronymes berbères
15 Notes et références
o 15.1 Notes
o 15.2 Références
16 Voir aussi
o 16.1 Bibliographie
o 16.2 Articles connexes
o 16.3 Liens externes
o 16.4 Livres en ligne
Liminaire
Le plus connu des royaumes berbères fut la Numidie avec ses rois tels que Gaïa, Syphax et
Massinissa. On peut aussi parler de l'ancienne Libye ainsi que des tribus connues tels que les
Libus, et les XXIIe et XXIII
e dynasties égyptiennes, qui en sont issues. Il y eut aussi des
expansions berbères à travers le sud du Sahara, la plus récente étant celle des Touaregs et la plus
ancienne celle des Capsiens.
Plus réduites, les zones berbérophones d'aujourd'hui sont inégalement réparties, majoritairement
au Maroc et en Algérie ainsi que dans une moindre mesure en Libye, Tunisie et Égypte. Les
langues berbères forment une branche de la famille des langues afro-asiatiques. Autrefois, leur
alphabet était le tifinagh, encore utilisé par les Touaregs.
Les Berbères constituent donc une mosaïque de peuples de l'Égypte au Maroc, se caractérisant
par des relations linguistiques, culturelles et ethniques. On distingue plusieurs formes de langues
berbères : chaoui, chleuh, rifain, chenoui, kabyle, mzabi, zenati, tamasheq sont les plus
importants composants du tamazight (c'est-à-dire « langues des Imazighen »). À travers l’histoire,
les Berbères et leurs langues ont connu des influences romaines, puniques, arabes, turques ou
encore françaises, ce qui fait que de nos jours, sont appelés officiellement « berbères », les
ethnies du Maghreb parlant, se considérant et se réclamant berbères.
Cependant le terme berbère est un exonyme qui n'est pas forcément reconnu par certains
berbèrophones qui lui préfèrent les variantes du terme Amazigh (pl Imazighen).
Selon Charles-Robert Ageron, « dans l’usage courant, qui continue la tradition arabe, on appelle
Berbères l’ensemble des populations du Maghreb4. »
Étymologie
Étymologie du mot berbère
Carte de la Barbarie (1630)
À l’origine, le terme barbare — emprunté en 1308 au latin barbarus, lui-même issu du grec
ancien βάρϐαρος bárbaros (« étranger ») — était un mot utilisé par les anciens Grecs pour
désigner d’autres peuples n’appartenant pas à leur civilisation, dont ils ne parvenaient pas à
comprendre la langue. Bárbaros n’a à l’origine, aucune nuance péjorative, il signifie simplement
« non grec » ou plus largement toute personne dont les Grecs ne comprennent pas la langue,
quelqu’un qui s’exprime par onomatopées : « bar-bar ».
Le nom de Berbère apparaît pour la première fois explicitement après la fin de l'Empire romain.
La pertinence de son usage pour la période précédente n'est pas admise par tous les historiens de
l'Antiquité5.
L'usage du terme s'est répandu à la période suivant l'arrivée des Vandales lors des grandes
invasions. Qualifiés de Barbares par les Romains d'Afrique romaine, les Vandales proviennent de
la péninsule Ibérique. Sur les hauteurs à l'est de la Numidie fut assemblée la coalition numido-
vandale, qui prit Carthage et supprima l'influence de Rome dans toute l'Afrique. Le récit du
consul romain en Afrique de l'époque utilisa pour la première fois le terme « barbare » pour
décrire les Numides[réf. nécessaire]
.
Les historiens arabes adopteront à leur tour plus tard le mot « barbares6 » (en arabe : َبرَبر , prononcé [bærbær]). Les Européens nomment Barbarie la côte des Barbaresques.
Étymologie du mot amazigh
L'équivalent en berbère est Imazighen (Imaziγen), pluriel de amazigh, dont l'étymologie n'est pas
connue avec certitude. Selon une version fréquente, il aurait le sens d'« Homme libre ».
Cependant, l'utilisation actuelle du verbe "Zegh" (Se rebeller, Sévir) dans certains dialectes,
figuig par exemple, pourrait faire penser plutôt au mot rebelle. Une rébellion néanmoins
organisée, vue le rattachement du préfixe /m/ au verbe, ce qui donnerait "mzegh" comme racine.
Ce dernier radical est synonyme de se rebeller en compagnie de quelqu'un (en groupe). Il y a
encore dans la même ville le verbe m-n-zegh formé du radical (Zegh) et de la combinaison de
deux préfixes /m/ et /n/, qui, lui, veut dire rouspéter, être récalcitrant, et/ou ne pas se conformer
aux ordres. Cependant, d'après Ibn Hazm et Ibn Khaldoun, le mot Amazigh désignerait le
patriarche du peuple berbère, dans la généalogie établie par ces deux historiens.
Le terme amazigh/imazighen a été perdu chez certaines ethnies berbères mais est resté présent
chez des Berbères du Maroc et d'Algérie7. L'utilisation de ce terme a été ravivée à partir des
années 1940 avec l'émergence du mouvement berbériste kabyle8. Ces termes, et leurs
néologismes, se sont généralisés et ont été adoptés par l'Académie berbère et l’Institut royal de la
culture amazighe au Maghreb[réf. nécessaire]
.
La lettre Z du tifinagh, le aza ou yaz, représente l'« homme libre » — amazigh en berbère,
imazighen au pluriel —, nom que se donnent les Berbères. Il est actuellement présent sur le
drapeau berbère officialisé en 1998 pour symboliser le peuple amazigh[réf. souhaitée]
.
Origines
Cette section ne cite pas suffisamment ses sources (avril 2013). Pour l'améliorer, ajouter en note des
références vérifiables ou les modèles {{refnec}} ou {{refsou}} sur les passages nécessitant une
source.
Le Medracen, à Batna, est un mausolée numide, l'un des plus anciens monuments de l'actuelle
Algérie (300 av. J.-C.)
La question de l’origine des Berbères s’est posée tout au long de l’histoire de l’Afrique du Nord.
Selon les récits de l'Antiquité, notamment Hérodote (Ve siècle av. J.-C.), relatant les informations
collectées pendant ses voyages en Afrique du Nord, les Libyens (terme générique pour NA) se
disaient descendre des Yémenites, par ailleurs le terme de « Maxies » était utilisé par les
Africains pour se dénommer.
Au Moyen Âge, les thèses s'appuyaient sur des récits bibliques, ainsi que sur des références
historiques comme Ibn Khaldoun qui donnait à ce peuple une origine sémitique.
Aux XIXe et XX
e siècles, plusieurs auteurs lui attribuèrent une origine européenne et nordique.
Recherches modernes
Actuellement, plusieurs études – génétiques, anthropologiques et linguistiques – sont menées :
des datations au carbone 14 sur d'anciens fossiles, des tests génétiques sur les populations
modernes, mais aussi sur des ossements, et enfin des études comparatives entre la langue berbère
avec les autres langues sont les moyens utilisés. Ces études génétiques ainsi que les écrits
d'historiens tels que Gabriel Camps et Charles-André Julien tendent à prouver que les Nord-
Africains actuels (arabophones comme berbérophones) descendent essentiellement des Berbères.
Selon les théories génétiques
Population N
b
A/
B
E(xE1b
1b1)
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1b1
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b1c F K G I J1
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M2
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2
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(2008)9
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(2004)10
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(2004)
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0,7
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(2004)
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(2011)11
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5
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%
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(2011)
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0 0 15,2
%
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% 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
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% 3,0 %
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0
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b
A/
B
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E1b1
b1a
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b1b
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b1c F K G I J1
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R1
b-
M2
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(2009)
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9
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%
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(2008)
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3
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% 3 % 0 0 0 0 0 0 0 0 0
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(2009)
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% 0 0 0 0 0
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0 0 0 0
Fregel
et al.
(2009)
Les migrations humaines suivant l'ADNmt
Le chromosome Y est transmis de père en fils, l'étude des polymorphismes présents permet en
théorie de suivre la lignée mâle – directe – d'une famille, d'une ethnie ou d'une espèce.
La majorité des haplogroupes masculin des Nord-Africains berbérophones et arabophones sont
E1b1b (40 % à 80 %)13 et J (20 % à 40 %) d'origine majoritairement néolithique14. L'haplogroupe
R1b (M269), présent surtout en Europe de l'Ouest arrive ensuite avec des fréquences entre 0 et 15
% selon les régions. Un sous-groupe particulier de l'haplogroupe E1b1b, l'haplogroupe E1b1b1b
caractérisé par le marqueur M81, est très fréquent chez les Berbères et voit sa fréquence décroître
d'ouest en est15. Son origine est l'haplogroupe E1b1b de l'est qui date de 10 000 ans16.
L'ADN mitochondrial étant exclusivement transmis par les femmes à leurs enfants, son étude
génétique permet de suivre la lignée maternelle – directe – d'une famille, d'une ethnie ou d'une
espèce. La majorité des Berbères ont un ADN mitochondrial d'origine ouest-eurasienne17. La
lignée maternelle directe des Berbères la plus ancienne date du paléolithique (30 000 ans avant
notre ère) représentée par l'haplogroupe U6 (d'origine ouest-eurasienne)18. Cet haplogroupe est
spécifique aux Berbères et sa fréquence s'accroît quand on va à l'ouest. Selon une étude génétique
réalisée en 2010, les populations d'Afrique du Nord descendent en partie, du côté paternel, de
migrants de la péninsule ibérique arrivés il y a environ 8 000-9 000 ans19.
L'ADN autosomal permet de déterminer l'affinité génétique de certaines populations humaines
par rapport à d'autres. À l'exception des Touaregs, la majorité des Berbères sont génétiquement
plus proches des Européens et des Moyen-Orientaux que des autres populations humaines – les
Touaregs se situant dans une position intermédiaire entre les Sub-Sahariens et le reste des
Berbères20,21.
D'après une étude récente de Adams et al. en 2008 22
Une nouvelle étude parue en 2012 utilisant 730 000 polymorphisme nucléotidique de l'ADN
autosomal montre une différence entre les populations nord-africaines, celles du Proche-Orient et
sub-saharienne23,24. Les populations nord-africaines possèdent ainsi un haplotype distinctif dont
l’apparition a été estimé entre 18 000 et 38 000 ans lors d'une divergence puis d'une isolation25.
Dans cette étude comparative, de toutes les populations nord-africaines, les Tunisiens berbères
sont les seuls à ne posséder aucun apport génétique sub-saharien ou européen, l'apport D'ADN
arabe similaire aux Qataris est également plus faible, faisant d'eux la population montrant le plus
haut taux de cet haplotype nord-africain distinctif, ce qui pourrait être le fruit d'une forte
endogamie26,27. L'apport d'ADN autosomal arabe similaire aux Qataris utilisé dans cette étude est
bien présent chez tous les Nord-Africains, à l'exception des Tunisiens précédemment cités,
s’amenuisant selon un axe est-ouest. La présence D'ADN européen chez les Nord-Africains tels
que les Marocains ou les Algériens varie atteignant au maximum 25 % et est semblable aux
populations méditerranéenne d’Europe du Sud comme les Basques et les Toscans utilisés dans
cette étude.
Phénotype
D'après une croyance populaire, les Vandales d'Europe du Nord seraient à l'origine du phenotype
plus clair chez les Berbères : yeux bleus et cheveux blonds. Les multiples études ci-dessus sur
l'ADN Y, mitochondrial et autosomal, prouvent que l’héritage génétique des Vandales chez les
Berbères est inexistant.
Anthropologie
Mechta el Arbi a été trouvé près de Constantine
Au Paléolithique, vivait l'homme de Taforalt et celui d'Afalou : ils étaient de type «
cromagnoïde28 ». Des tests génétiques sur les squelettes de Taforalt ont confirmé l'origine ouest-
eurasienne de ce type anthropologique29.
Au Néolithique, selon M.C. Chamla, l'Afalou fut remplacé par le Capsien de type «
méditerranoïde » venant de l'est de la Tunisie. La culture capsienne est souvent décrite comme
proto-berbère30.
Linguistique
Article détaillé : Langues berbères.
Les langues berbères (tamazight) appartiennent à la famille des langues chamito-sémitiques
(langues sémitiques, amharique, copte, langues tchadiques…).
La majorité des linguistes sont arrivés à la conclusion que l’afro-asiatique vient d’Afrique
orientale31,32. Le proto-afrasien (afro-asiatique) remonte à 10 000 ans selon certains et 17 000
selon d’autres33.
Synthèse
Une synthèse des différents travaux scientifiques décrits ci-dessus sur l’origine des Berbères
(portant sur des dessins et écrits rupestres, des sites archéologiques, sur la linguistique berbère et
sur les études génétiques) a été faite par Bernard Lugan, historien français spécialiste de l’Afrique
; Il indique que l’origine des Berbères est désormais connue et que bien des écrits au sujet de leur
origine sont dépassés. Il précise qu'il y a environ 20 000 ans une population située entre les
actuelles Érythrée et Éthiopie (Afrique de l'Est ou Afrique orientale) s'est scindée en trois groupes
: l'un de ces groupes a remonté le Nil puis s'est dirigé vers les pays du Maghreb qu'il pénètre par
l'est. Ce groupe laisse une trace de son passage à Gafsa, ville d'actuelle Tunisie, d'où vient le nom
de culture capsienne. Ce groupe dit des Protoberbères, ancêtres des actuels Berbères, rencontre en
arrivant dans le Maghreb le Mechta el arbi (ou Homme de Cro-Magnon du Maghreb décrit par
Gabriel Camps 34)35. Cette synthèse recoupe et prolonge les travaux des chercheurs Emile Félix
Gautier et Gabriel Camps qui décrivent les berbères Zénètes comme étant des chameliers
nomades venus de l'est.
Récits de l'Antiquité et du Moyen Âge
Selon Salluste
Un Libyen peint sur la tombe de Séthi I
er
Salluste consacra les chapitres XVII et XIX de son ouvrage La Guerre de Jugurtha à une
digression sur le pays de l'Afrique du Nord et ses habitants, d'après les traditions numides et les
livres puniques du roi Hiempsal II. Après une description du pays – limites, climat, faune et flore
–, l'historien présente les Gétules et les Libyens comme les premiers habitants de l'Afrique, «
rudes, grossiers, nourris de la chair des fauves, mangeant de l'herbe comme des bêtes. » Le demi-
dieu Hercule mourut en Espagne selon la « croyance africaine », et son armée composée de
divers peuples se démantela. Les Mèdes, les Perses, les Arméniens de son armée passèrent par
bateau en Afrique et s'établirent sur la côte.
Les Perses s'établirent à l'ouest, « plus près de l'Océan », habitant dans les coques renversées de
leurs bateaux, faute de matériel de construction. Ils s'allièrent par mariage avec les Gétules.
Conduits à se déplacer sans cesse, ils se donnèrent le nom de « Nomades » (Numides). Salluste
tient pour preuve de ce récit les habitations des paysans numides, rappelant celles des coques
renversées de l'armée d'Hercule.
Un Maure, par Jean-Léon Gérôme
Les Mèdes et les Arméniens s'unirent aux Libyens. Ils « bâtirent des places fortes » et «
pratiquaient des échanges commerciaux avec l'Espagne ». Altérant le nom des Mèdes, les
Libyens indigènes se seraient mis à les appeler Maures. Par la suite, les Perses et les Gétules
grandirent en puissance et s'installèrent à l'ouest de Carthage sous le nom de Numides. Enfin, ils
annexèrent la Libye. La presque totalité du nord de l'Afrique fut annexée par les Numides, « les
vaincus se fondirent avec les vainqueurs, qui leur donnèrent leur nom de Numides ».
Selon Hérodote
Hérodote (-484--425) dit que les Maxyes — les Berbères — prétendent descendre des Troyens.
Selon Ibn Khaldoun
Ibn Khaldoun, statue d'Ibn Khaldoun à Tunis, il a consacré sa vie à l'étude de l'histoire des
Berbères
Ibn Khaldoun (1332-1406) fait remonter l'origine des Berbères à Mazigh fils de Canaan. D'après
lui, ils descendent de Canaan, fils de Cham. Ibn Khaldoun fait une étude comparative des
différents généalogistes arabes et berbères existant bien avant lui et tire sa propre analyse sur
l'origine des Berbères. Dans son livre sur l'Histoire des Berbères, Ibn Khaldoun cite presque tous
les travaux déjà faits sur la généalogie ancienne6. Ibn Khaldoun désigne deux grandes familles :
Madghis (Medghassen) et Barnis6,36. À propos de ces traditions, Yves Modéran a fait observer : «
Issue d’un genre littéraire spécifique, le récit mythique et généalogique, l’évocation d’un ancien
mouvement des Berbères de l’est vers l’ouest, explicitement rapportée à l’ensemble de ce peuple,
et non à telle ou telle tribu connue à l’époque byzantine, est toujours repoussée par les auteurs
arabes dans des temps extrêmement éloignés, définis par une chronologie biblique (ou coranique,
si l’on préfère). Et elle s’avère surtout, dans presque tous les cas connus, reprise de traditions
juives ou chrétiennes bien antérieures au Bas-Empire romain, avec seulement des corrections
destinées à actualiser le mythe et à le rendre ainsi fonctionnel, capable de fournir des explications
aux hommes du Moyen Âge sur la situation des Berbères de leur propre époque. »37.
XIXe-XXe siècle
Le mausolée royal de Maurétanie, surnommé tombeau de la Chrétienne, face est à Tipaza en
Algérie
Le premier auteur à avoir évoqué l'origine nordique des Berbères fut Thomas Shaw dans son
ouvrage Travels or Observations Relating to Several Parts of Barbary and the Levant publié en
1738. Selon lui, les Berbères blonds descendaient des Vandales de Genséric, retirés dans les
montagnes après qu'ils eurent été défaits par Bélisaire. Un siècle plus tard, un autre texte
fondateur de l'origine nordique des Berbères fut l'article de Laurent-Charles Féraud intitulé
Monuments dits celtiques dans la province de Constantine et publié en 1863 où il suggérait que
les Berbères blonds descendaient des Gaulois mercenaires de Rome, à cause de la présence des
dolmens en Algérie. Par la suite, le docteur Lucien Bertholon, qui consacra sa vie à
l'anthropologie berbère, même s'il n'en continuait pas moins à affirmer l'origine nordique des
Berbères, en fit les descendants des peuples égéens38.
Contrairement à ces auteurs, l'anthropologue italien Giuseppe Sergi ne pensait pas que les
Berbères provenaient du nord, mais au contraire, que les Nordiques provenaient du sud. Pour
Sergi, il existait une race méditerranéenne, originaire d'Afrique, dont était issue la race nordique;
cette race méditerranéenne étant elle-même issue des Chamites, qui occupaient le Nord de
l'Afrique39.
Les théories de l'origine nordique de Berbères furent reprises, dans la première moitié du XXe
siècle, par certains auteurs allemands. Ainsi Hans Günther40, raciologue du Troisième Reich, ou
encore Alfred Rosenberg, théoricien du nazisme considéraient les Berbères comme descendants
des peuples aryens atlanto-nordiques41.
Pour Henri Vallois écrivant en 1944, il était également certain que les « Berbères blonds »
appartenaient à la race nordique42.
Dans un ouvrage de 1882 consacré à la forme des crânes humains, Armand de Quatrefages et
Ernest Hamy assimilaient l’homme de Cro-Magnon aux Basques, aux shawee, Kabyles et aux
Guanches43.
Groupes ethniques
Les Berbères sont dispersés en plusieurs groupes ethniques en Afrique du Nord.
Répartition des Berbères en Afrique du Nord.
Rifains Chenouis
Zayanes Kabyles
Chleuhs Chaouis
Zenagas Infusen
Touareg Berbères des Oasis
Principaux groupes ethniques berbérophones
Maroc : o les Rifains, au nord du Maroc sur une chaine montagneuse appelée le Rif;
o les Berbères du Maroc central, se situent dans le Moyen-Atlas ;
o les Chleuhs44 se trouvent dans le sud-ouest du Haut Atlas, l'Anti-Atlas, la vallée du
Souss, et le nord du désert Atlantique ;
Algérie du Nord : o les Chleuhs, à Aït Bu Saïd, un âarch berbère de 13 000 habitants situé au mont
Asfour dans la wilaya de Tlemcen, à Bousemghoune, et Assla des villages situés
dans la région d'Elbayadh ainsi qu'à Aït Snus, une commune de la wilaya de
Tlemcen, composée d'une douzaine de villages ;
o les Matmatas et les Haraoua, dans le l'Ouarsenis entre Miliana et Aïn Defla.
o les Chenouis, sur le versant ouest de l'Atlas tellien occupant une zone qui s'étend
de Tipaza à Tenés ;
o les Aït Salah et Aït Misra, Berbères de l’Atlas blidéen ;
o les Kabyles, qui occupent une partie significative de l'Atlas tellien du nord de
l'Algérie et notamment les chaines du Djurdjura, des Bibans et des Babors ;
o les Aït Wagru, dans le Hodna prêt de M'Sila ;
o les Bettiouas, originaire du Rif ;
o les Chaouis, sur une importante chaine de l'Atlas Saharien : les Aurès ;
Tunisie : o les Berbères des villages semi-berbèrophones de Tunisie : Île de Djerba (El Mey,
Sedghiane, Mahboubine, Sedouikech, Guellala, Ajim), Majoura, Sened, Sakket,
Taoujout, Zeraoua, Tamezzet, Chenini, Douiret, Matmata, Thala et Makthar. En
Tunisie, ils sont appelés par les arabophones « Chleuh ».
Libye du Nord : o les Zurawas à Zouara, ville côtière proche de la frontière avec la Tunisie ;
o les Infusen, situés sur un massif montagneux au nord-ouest du pays du nom de
Djebel Nefoussa ;
o les Banou Ifren, dans la région de Yafran aussi sur le Djebel Nefoussa ;
En Libye, les berbérophones constituent à peu près 10 % de la population presque tous
concentrés à l'ouest (excepté ceux d'Aoudjila et de Djaraboud)45.
Sahara : o les Touaregs, dont l'aire de nomadisation s'étend sur plusieurs pays : Algérie,
Libye, Niger, Mali et Burkina Faso ;
o les Mozabites dans la vallée du Mzab en Algérie avec comme centre principale la
ville de Ghardaïa (Algérie) ;
o les berbères de l'oasis saharienne de Laghouat en Algérie ;
o les berbères de l'oasis saharienne de Ouargla en Algérie ;
o les berbères de l'oasis saharienne de Touggourt en Algérie ;
o les Chlouh essentiellement dans la Saoura (Algérie) mais aussi dans la région de
Figuig (Maroc) ;
o les berbères des oasis aahariennes d'Adrar en Algérie ;
o les Berbères de l'oasis saharienne de Ghadamès à 500 km au sud-ouest de Tripoli,
sur le plateau de Tinghert, prêt de la frontière avec l'Algérie et la Tunisie ;
o les Berbères de l'oasis saharienne de Ghat, en Libye, sur les contreforts du mont
Koukoumen (667 m) dans le Tassili n'Ajjer ;
o les Berbères de l'oasis d'Aoudjila dans l'est de la Libye ;
o les Berbères de l'oasis Djaraboud, en Libye, proche de la frontière avec l’Égypte,
faisant face à l'oasis de Siwa ;
o les Siwis, dans l'oasis de Siwa (Égypte) ;
Mauritanie : o les Zenagas, de la côte sud de la Mauritanie ;
Principaux groupes ethniques « non-berbérophones » d'origine berbère
Principaux groupes ethniques — totalement ou en grande majorité — « non-berbérophones »
mais historiquement berbère ou d'origine berbère :
les Guanches dans les îles Canaries, en Espagne (hispanophones) ;
les Jbalas dans le nord du Maroc (arabophones), les Sanhadja des Srayr en constitueraient
la seule faction berbérophone subsistante ;
les Ghomaras dans le nord du Maroc (majoritairement arabophones, minorité
berbérophone) ;
Les tribus de la région de Taza au Maroc: Tsoul, Branès et Ghiata (majoritairement
arabophones, minorité berbérophone) ;
les Teknas dans le sud du Maroc en grande partie arabophones) ;
les Chiadmas, au sud des plaines atlantiques marocaines (arabophones).
les Reguibat au Maroc, en Algérie, en Mauritanie (arabophones) ;
les Zénètes Banou Ifren et Maghraouas de la vallée du Chélif, la Dahra et L'Ouarsenis en
Algérie46 ;
les Zénètes de la région de Mostaganem ;
les Kutama de petite Kabylie arabophone (Jijel, Collo, Mila) en Algérie (arabisés au XIXe
et XXe siècle
[réf. souhaitée]) ;
les Berbères de Sened et de Majoura en Tunisie (arabisés au XXe siècle) ;
les Hachem ou Beni Rached de Mascara d'origine zenète (arabophone),
les Laghouat de bayadh et de laghouat s'appellent aussi ksel (mont de ksel), origine de
maghraoua confédération zenète (arabophone).
les Khoumirs, dans le nord-est algérien et le nord-ouest tunisien
les oulhaça, les traras et les souahlias de sahel de tlemcen (arabophone).
les tribus de sud de tlemcen d'origine zenatienne.
les chaouia de maroc d'origine zenatienne (arabisée depuis longtemps) .
note : Les études de la génétique matérialiste47,48, ainsi que les études historiques et
sociolinguistiques49,50 confirment l'origine berbère de la majorité des Nord-Africains arabophones.
L'arabisation de ces populations s'est prolongée de la conquête islamique au VIIe siècle jusqu'au
XXe siècle.
Les parlers arabes maghrébins demeurent fortement influencés par la langue berbère.
Berbères au pluriel
Carte de l'empire des Almoravides au début de leur pénétration
Plusieurs nations sont venues partager le mode de vie des Berbères. Selon Salluste, les Maures
faisaient partie de l'armée d'Hercule venus d'Espagne51 composé des Perses, d'Arméniens, et de
Mèdes52. Ils se sont mêlés aux populations autochtones Gétules du Maghreb actuel. Ils se sont
installés dans les montagnes du Maroc et aux Aurès en Algérie et en Libye. Il s'ensuit plusieurs
ethnies qui se sont fondues dans les tribus berbères comme les Phéniciens, les Vandales, les Juifs,
les Byzantins, les Romains, les Arabes, les peuples d'Afrique, les Européens, les Turcs, etc.53,54.
Répartition géographique des berbérophones
Tlemcen en Algérie fut la capitale Abdalwadides (connue par Zianides), elle abrite plusieurs
berbères
Le nombre de berbérophones est difficile à évaluer en l'absence de recensements linguistiques
fiables. On entend par berbérophones ceux qui ont le berbère pour langue maternelle.
Au Maroc, on compte de 10 à 12 millions de berbérophones, soit environ 30 à 37 % de la
population55,56. Ainsi on y parle principalement le tachelhit dans le Haut-Atlas, l'Anti-Atlas
et le Souss, le tamazight dans le Moyen Atlas et le tarifit dans la région du Rif, ainsi que
des parlers au nombre de locuteurs et à l'aire linguistique plus restreints. Les mouvements
d'exode rural du XXe siècle ont fait que beaucoup de berberophones se sont également
établis dans les grandes villes.
En Algérie, on compte environ 30 % à 40 % de berbérophones — selon le professeur
Salem Chaker, de l'INALCO57 et 7 millions selon Frédéric Deroche55,56. Les Kabyles en
constituent le groupe le plus nombreux, suivis des Chaouis58. Le berbère est aussi parlé
dans la vallée du Mzab où l'on parle le Mozabite ainsi que dans la Dahra (Algérie) où l'on
parle le Chenoui.
En France, les berbérophones représentent 28 % des immigrés d'origine algérienne et 21,5
% des immigrés d'origine marocaine selon les sources56,59.
En Afrique saharienne (Niger, Mali, Burkina Faso), les Touaregs représentent environ 3
millions de berbérophones60.
En Libye, Aujourd'hui, entre 4 %61 et 10 %62 de la population libyenne parle berbère ,
essentiellement concentré à l'ouest du pays.
En Tunisie, 78 000 habitants ont le berbère en tant que langue maternelle, soit à peine 0,8
% de la population totale63.
En Mauritanie, un dialecte berbère le zenaga a survécu mais est en voie d'extinction.
En Égypte, on compte environ 30 000 locuteurs du Berbère64.
Histoire
Article détaillé : Histoire des Berbères.
Ibn Battuta, il a été un grand voyageur et écrivain à l'époque des Mérinides
Portrait du roi Massinissa. Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue !
Les groupes liés de près et de loin avec les Berbères dans l'histoire sont:
les Africains orientaux65.
les Ibères, les Grecs, les Égyptiens66,67.
les Cananéens et sémitiques (les Yémenites)68,69
les Nordiques70, etc.
Les Corses71.
Préhistoire
Articles détaillés : Algérie, Libye, Maroc, Tunisie et Homo sapiens.
Localisation du noyau à l’origine de la culture capsienne.
La préhistoire se définissant comme les époques précédant l'invention ou l'usage de l'écriture, de
la production de documents écrits transmettant la mémoire aux générations à venir, la préhistoire
des peuples berbères à l'ouest de la vallée du Nil se recoupe avec une grande partie de l'histoire
de l'Égypte ancienne. Dans les textes égyptiens, ces peuples apparaissent sous les noms de Libou,
Tehenou, Temehou, Machaouach72. Un chef libou (libyen) monta sur le trône d'Égypte en tant
que Sheshonq Ier
, fondant la XXIIe dynastie égyptienne. De ce côté, il est donc possible de dire
que les Berbères entrent dans l'histoire. Selon l'historien Bernard Lugan, « la génétique montre
que l'ancienne Égypte était en partie, et même largement Berbère »73
Antiquité
Articles détaillés : Libye antique, Phéniciens, Afrique (province romaine), Empire byzantin et
Vandales.
Extension du territoire carthaginois avant la Première Guerre punique vers -264
Ruines des thermes d'Antonin, Carthage en Tunisie
Les Berbères, formés de plusieurs confédérations dont les Gétules, les Garamantes, les Libyens,
etc., dispersés dans le vaste territoire du Maghreb actuel depuis les temps anciens, vont connaître
des relations culturelles avec les Phéniciens (ce qui donnera la civilisation carthaginoise),
l'Afrique noire, l'Égypte ancienne, la Grèce antique, etc. Le monument Madracen date de 300 av.
J-C74 appartiendrait donc à la grande archéologie méditerranéenne de l'époque hellénistique
manifestant un goût archaïsant, mais aussi une très bonne connaissance du vocabulaire
architectural le plus récent comme en témoigne la présence d'une gorge égyptienne75. Mais le
monument pose un gigantesque problème qui demeure non résolu76.
Durant les Phéniciens, plusieurs villes portuaires sont construites dont Carthage.
Le roi berbère Massinissa, fondateur du royaume de Numidie (vers -201)
La Première Guerre punique se déclenche par la suite. Massinissa forme le premier État dont le
nom est la Numidie. Plusieurs Guerres puniques se déclenchent en Afrique du Nord pendant
l'Antiquité. Durant l'ère pré-romaine, plusieurs États indépendants se succédèrent (Massaesyles,
Massyles, Maures (berbères nomades), etc.). Plusieurs provinces connues sous les noms: la
province romaine d’Afrique correspondait au territoire naturel de Carthage et la côte ouest de la
Libye (l’Africa Vetus et de l’Africa Nova, sera divisée par Dioclétien en trois : la Tripolitaine, la
Byzacène et l'Afrique proconsulaire résiduelle, aussi appelée Zeugitane.), la Numidie, la
Maurétanie désigne le territoire des Maures dans l'Antiquité. Il s'étendait sur le nord-ouest et
centre de l'actuelle Algérie, et une partie du nord marocain actuel.
Le roi Massinissa77 unifie la Numidie78,79. Il fonde la capitale Cirta. Au cours de la Deuxième
guerre punique, les Massaesyles, commandés par Syphax, sont alliés à Carthage, tandis que les
Massyles, commandés par Massinissa, s'allient à Rome, après avoir été spoliés par Syphax. À la
fin de la guerre, les Romains attribuent tout le territoire numide à Massinissa. Son nouveau
territoire entoure désormais celui de Carthage, sauf du côté de la mer.
En -148, à la mort de Massinissa, Scipion Émilien partage la Numidie entre les trois fils du roi.
De même, Rome oblige Micipsa, dernier fils de Massinissa, à partager sa part entre ses deux fils
et le fils naturel de son frère, Jugurtha. Ce dernier, voulant restaurer l'unité du royaume, fait
assassiner ses cousins, et, en -113, se rebelle contre Rome à qui il va infliger de sévères défaites
au cours d'une guerre longue et difficile qui durera de -111 à -105. Incapables de remporter une
victoire militaire, les Romains usent de traîtrise pour le capturer. En -105, à la faveur d'un guet-
apens, Jugurtha est livré par Bocchus, son beau-père et jusque-là son allié, à Sylla qui avait
soudoyé l'entourage de ce dernier. La Numidie est partagée : sa partie occidentale est attribuée à
Bocchus, roi de Maurétanie, le reste est laissé sous l'autorité d'un roi vassal de Rome.
Par la suite, les Romains pénètrent dans le Maghreb actuel vers le début de notre ère. Sous Rome,
le territoire fut divisé en provinces Par la suite les Vandales et les Byzantins envahissent une
partie du Maghreb actuel.
La Numidie
Article détaillé : Numidie.
Carte représentant la Numidie Occidentale (en vert) et la Numidie Orientale (en jaune)
gouvernées respectivement par Syphax et Gaïa père de Massinissa en -220 avant notre ère.
Maurétanie Tingitane (à l'ouest), Maurétanie Césarienne (au centre-ouest), Numidie (au centre-
est), Africa (à l'est) et la Gétulie, provinces romaines au premier siècle de notre ère.
Au IIIe siècle av. J.-C., l'Afrique du Nord était divisée en trois royaumes berbères : celui des
Maures avec royaume de Maurétanie qui s'étend de l'Atlantique au fleuve Mulucha, au centre
celui des Masaesyles, entre le Mulucha et la rivière Amsaga, sur lequel règne le roi Syphax et
enfin, à l'est près de Carthage, le royaume des Massyles, entre la rivière Ampsaga(Oued-el-Kebir)
et les territoires de Carthage.
Les Masaesyles et les Massyles s'affrontèrent, en -203 à la fin de la seconde guerre punique, suite
à laquelle Massinissa, chef des Massyles, contribua de façon décisive à la victoire de l'Empire
romain sur Carthage, Massinissa parvint dès lors à unifier la Numidie qui s'étendit alors du fleuve
Moulouya à l'ouest jusqu'à la Cyrénaïque à l'est. Il réussit sous sa conduite à préserver
l'indépendance de son royaume en jouant habilement de la rivalité régionale qui prévalait à
l'époque, tout en lui garantissant une prospérité économique certaine, grâce au remarquable
développement de l'agriculture et de l'élevage. Sur le plan de l'organisation politique, Massinissa
plaça à la tête de chaque province un gouverneur et à la tête de chaque tribu un « Amokrane » (le
chef). Son conseil, formé de dix personnes, le seconda efficacement dans sa politique et son
administration générale. Au nombre de ces dix conseillers il avait trois de ses fils : Micipsa qui le
suppléait en plusieurs affaires, Gulussa, chargé de la conduite des armées et Mastanabal chargé
du trésor royal. Il mit en circulation une monnaie frappée à son effigie, « avec des traits réguliers,
un œil largement ouvert sous un sourcil assez épais, des cheveux abondants et bouclés, une barbe
allongée et bien taillée ». Le règne de Massinissa prit fin lorsqu'il mourut en -148.
Mausolée royal de Maurétanie, construit probablement entre Bocchus I
er à Juba II, -100 et -25
Site de Sauma, tombeau de Massinissa à Constantine en Algérie, -148
Ainsi après la mort du grand roi fondateur, une crise de succession, vue d'un bon œil par Rome se
produisit et qui plaça la Numidie dans des troubles politiques. Micipsa, fils de Massinissa
succédera au trône de son père. Durant son règne, il fit envoyer le très populaire Jugurtha, petit-
fils de Massinissa, comme représentant en Ibérie pour l'éloigner du pouvoir. Micipsa nomme
Gulussa vice-roi et ministre de la Guerre et Mastanabal vice-roi et ministre de la Justice. Après le
bref règne de Micipsa, ses deux fils Adherbal et Hiempsal finissent par détruire tout le travail
d'unification de Massinissa en divisant la Numidie de nouveau en Numidie orientale et
occidentale. La crise politique encore larvée à ce stade entre Rome et la Numidie, finit par se
déclarer officiellement lorsque Jugurtha, le très populaire petit-fils de Massinissa revient en
Numidie et se saisit du pouvoir par la force en -118, en s'attaquant aux petits-fils de Massinissa
(tuant Hiempsal et expulsant Adherbal qui s'enfuit à Rome) pour réunifier la Numidie et la
remettre sur le chemin de la stabilité et du développement.
L'effigie de Jugurtha
Syphax reçoit Scipion l'Africain. Fresque d'Alessandro Allori
Rome qui ne voit pas d'un bon œil cette réunification, se met alors à chercher des problèmes
politiques à Jugurtha, en lui demandant de s'expliquer sur sa prise de pouvoir violente et
l'expulsion d'Adherbal qui se réfugia chez eux. Jugurtha aurait répliqué dans son entourage qu'il
est une chose qu'il avait apprise des Romains lors de son séjour en Ibérie : « Roma est urbs
venalia » (trad. « Rome est une ville à acheter »), faisant ainsi référence à l'étendue de la
corruption chez les officiels romains. C'est ainsi que Jugurtha se résout à acheter un répit en
offrant de l'argent à des membres de la classe politique romaine pour les corrompre. Rome
accepte alors de le laisser régner, mais seulement à condition que la Numidie reste divisée. Elle
lui offre la reconnaissance diplomatique sur la Numidie occidentale, à condition de remettre
Adherbal sur le trône en Numidie orientale. Jugurtha accepta dans un premier temps l'offre de
Rome. Cependant, son intention de restaurer la Numidie unifiée demeure forte, ce qui le conduisit
incessamment à envahir en -112 la Numidie orientale, réunifiant ainsi de nouveau la Numidie. Au
passage il fit exécuter plusieurs hommes d'affaires romains opérant en Numidie orientale. Le
gouvernement romain, furieux d'un tel développement, est sur le point de lui déclarer la guerre,
lorsque Jugurtha réussit une nouvelle fois avec grande habileté à corrompre les responsables en
place à Rome. Cela a pour conséquence d'atténuer l'animosité qui s'était emparée de la classe
politique romaine à son encontre, et même de lui procurer un traité de paix avantageux.
Toutefois, ce traité sera aussitôt remis en cause, après les profonds changements que connut la
classe dirigeante romaine ; excédé, Jugurtha fit exécuter Adherbal en réponse à cet acte. La classe
politique romaine se déchaîne alors et finit par demander l'invasion de la Numidie. Rome envoie
alors le consul Metellus en Numidie à la tête de plusieurs légions pour punir Jugurtha et le
déposer. Jugurtha parvint avec intelligence à résister durant des années, en combinant des
manœuvres militaires face aux Romains et politiques avec son voisin de l'ouest, le roi BocchusIer
de Maurétanie. L'adjoint du consul Metellus, Gaius Marius, entrevoyant une opportunité,
retourne à Rome pour se plaindre de l'inefficacité suspecte de son chef et demande à être élu
consul à sa place, ce qu'il obtint. C'est alors que Gaius Marius envoie son questeur, Lucius
Cornelius Sulla, en mission en Maurétanie pour négocier l'aide de Bocchus Ier
. Bocchus accepte
alors de trahir Jugurtha, et aide les Romains à le capturer dans un guet-apens. Jugurtha est alors
envoyé à la fameuse prison de Tullianum. Il fut exécuté tout de suite après la tradition du
triomphe romain en -104 à la prison de Tullianum. Dès lors, la Numidie est partagée : sa partie
occidentale est attribuée à Bocchus, roi de Maurétanie, le reste est laissé sous l'autorité d'un roi
vassal de Rome.
Buste du roi érudit Juba II exposé au musée de Cherchell en Algérie.
Amphithéâtre d'El Jem comme apothéose de la culture romaine en Tunisie
La situation perdure jusqu'à la guerre civile entre Jules César et Pompée. Juba Ier
, partisan de
Pompée, perd son royaume en -46 après la défaite de Thapsus contre César. César accorde à
Sittius un territoire vaste autour de Cirta (Constantine). La Numidie devient alors la province
d’Africa nova, jusqu'à ce qu'Auguste réunisse les deux provinces en un seul ensemble, l'Afrique
proconsulaire. Cette dernière est dirigée par un proconsul, qui conduisit un moment l'armée
d'Afrique. Auguste rend son royaume à Juba II, fils du précédent, après la bataille d'Actium (-31).
En -25, Juba II reçoit le trône de Maurétanie, et la Numidie est partagée entre la Maurétanie et la
province d'Afrique. La partie intégrée à la province d'Afrique en constitue une région et, en
théorie, n'a pas d'autonomie administrative, puisqu'elle dépend du proconsul assisté de légats.
Par la suite, les Romains pénètrent dans le Maghreb actuel vers le début de notre ère. Sous Rome,
le territoire fut divisé en provinces :
Maurétanie Césarienne, qui correspond à l'Algérie centrale et occidentale. La capitale était
Caesarea (actuelle Cherchel ou Cherchell).
Maurétanie Sitifienne, créée par Dioclétien pour la partie orientale de la Maurétanie
Césarienne avec Sitifis (actuelle Sétif en Algérie) comme capitale.
Maurétanie Tingitane, qui correspond à peu près au nord du Maroc actuel. Les villes
principales sont Volubilis, Sala, Lixus, Banasa, Ceuta, Melilla et Tingis (actuelle Tanger)
qui en était le chef-lieu. Elle fut attachée administrativement à la province d'Espagne (la
Bétique).
Etc.
Lambèse fut la première capitale romaine, par la suite Timgad va être construite au temps de
Trajan. L'agriculture se développe grâce à la plantation de plusieurs milliers d'oliviers pour faire
de l'huile d'olive en Algérie. La civilisation berbère est à son apogée, plusieurs grandes villes sont
construites au nord au sud dans le désert. La nationalité romaine est offerte aux Berbères, cela
facilite l'intégration de certains nomades au monde romain80. Plusieurs mariages mixtes entre
Romains et Berbères naturalisés sont célébrés dans les grandes villes. La pratique des cultes
berbères est représentée dans les fresques romaines. De même, les jeux romains sont source de
distraction et de joie pour la plupart des Berbères. De plus, les bains publics étaient un luxe pour
tout le monde. À Timgad, région shawee, il y avait vingt-sept bains81. Il n'y avait pas de remparts
autour des villes pour faciliter les relations entre les Berbères et les Romains. Les arts sont
développés par les artisans berbères (la céramique, la poterie, etc.). Plusieurs amphithéâtres sont
construits. Le théâtre de Timgad pouvait contenir 4000 personnes de l'Aurès. La population
globale de l'Aurès était estimée entre huit à dix-mille habitants, pendant les premières années de
l'Empire romain en Afrique du Nord81.
Timgad en Algérie, vue d'ensemble, construite en 100 ap. J.-C par les Romains.
Mausolée libyco-punique dans son état actuel à Dougga en Tunisie.
Septime Sévère, d'origine berbère, a été empereur de Rome.
Les populations se rebellent de nombreuses fois surtout les Zénètes, vers le début du premier
siècle. Les Maghraouas auraient été très nombreux dans les environs d'Icosium (Alger) et
Ptolémée de Maurétanie devait les contenir.Ptolémée de Maurétanie, fera transférer une partie
des Maghraoua vers le chlef82. Cela provoque une succession d'actions militaires de Rome,
soldées parfois par de graves défaites romaines.
Les alentours de Tlemcen auraient été composés des royaumes Gétules dans l'antiquité. Ils
auraient vécu dans cette partie du Maghreb83. Plusieurs rois Gétules purent contrebalancer
l'Empire Romain. L'exemple du héros Tacfarinas, Vers 17 apr. J.-C., Tacfarinas qui soulève tous
les tribus Gétules84. Tacfarinas mourut à Pomaria (Tlemcen actuellement)85. En effet, sept ans
durant, Tacfarinas résiste aux Romains, malgré Tibère qui transfère une seconde légion pour
appuyer la troisième légion Auguste (seule ensuite). Dès 39 apr. J.-C., Caligula confie la conduite
de la région de Numidie à un représentant personnel – « légat de l'empereur » – chargé de
commander la troisième légion Auguste. C'est ainsi qu'il met fin à une exception politique : celle
d'une armée importante placée sous les ordres d'un proconsul et non d'un légat. Le Sénat perd la
dernière légion qui était sous ses ordres. Bien que toujours officiellement intégrée à la province
d'Afrique proconsulaire, la Numidie en constitue une région à part, placée sous l'autorité de son
légat qui dirige la troisième légion Auguste et ne rend de compte qu'à l'empereur. C'est une
province de fait, mais non de droit, statut relativement unique dans l'empire. Après 193, sous
Septime Sévère, la Numidie est officiellement détachée de la province d'Afrique et constitue une
province à part entière, gouvernée par un légat impérial. Sous Dioclétien, elle constitue une
simple province dans la réorganisation tétrarchique, puis est brièvement divisée en deux :
Numidie militaire et Numidie cirtéenne.
À l'époque du Bas-Empire romain, les Levathae (Luwata) se révèlent tellement agressifs que les
Romains font élever un limes pour les contenir. Après la crise économique que vécut la grande
cité romaine de Leptis Magna, la ville connut plusieurs razzias de la part des populations locales.
De 256 à 640, christianisme, invasion vandale
Saint Augustin d'origine berbère, il est l’un des principaux Pères de l’Église latine et l’un des 33
Docteurs de l'Église.
Portrait du philosophe et théologien saint Augustin.
Le christianisme apparaît vers l'an 256, et durant le siècle suivant, les populations des villes
côtières algériennes, ainsi qu'une minorité de la population dans les campagnes se convertissent à
la nouvelle religion.
En 313, les crises politiques et économiques poussent les populations à une nouvelle révolte qui
sera encore une fois Amazigh. Mais cette fois la révolte est religieuse et politique. En effet, le
donatisme (du nom de l'évêque Donatus) s'est développée en Algérie à Baghaï, dans les Aurès et
en Tunisie : ses partisans refusent la réintégration dans l'Église des clercs ayant apostasié lors des
persécutions du début du siècle 86 Le donatisme quittera rapidement le champ religieux pour
devenir une opposition politique à Rome. En effet, les donatistes récusent la politique religieuse
de Constantin Ier
, le premier empereur romain chrétien, et, exigeant la séparation de l'État et de la
religion, finissent par déclarer l'empereur comme étant le diable en personne. Ils rejettent aussi le
rite romain.
Dès lors, Constantin envoie ses troupes les réduire au silence, dans ce qui est considéré comme la
première persécution de chrétiens par d'autres chrétiens87. La répression ne fait qu'accroître le
soutien populaire des donatistes; en 321 les légions romaines se retirent.
Toutefois vers l'an 340, l'idéologie donatiste donne naissance à une secte populaire, celle des «
circoncellions », (ceux qui encerclent les fermes). Les donatistes, à l'instar des autres chrétiens,
célébrant les martyrs, les circoncellions, ouvriers agricoles, deviennent des radicaux qui,
considérant le martyre comme la plus grande vertu chrétienne, abandonnent toutes les autres
valeurs (Humilité, Charité, Agape, etc.). Leur but étant de mourir au combat, les circoncellions,
munis de matraques de bois, - ils refusent de porter des armes en fer en vertu du précepte
évangélique : « Qui a vécu par l'épée, périra par l'épée » - attaquent les voyageurs, cernent puis
rançonnent les exploitations agricoles (d'où leur nom), tuant, violant, volant les stocks, exigeant
l'affranchissement des esclaves. Lorsqu'ils n'arrivent pas à se faire tuer, ils se suicident en sautant
du haut d'une falaise. Ce dérapage du culte donatiste noircit encore plus leur réputation à Rome.
Mouvement social autant que religieux, la secte des circoncellions, violemment réprimée, finit
par disparaître vers le IVe siècle.
Invasion Vandales
L'apogée de l'Empire byzantin avec les conquêtes de Justinien.
En 395 l'Empire romain faisant face à de sérieux problèmes internes, qui réduisent le contrôle
qu’exerce Rome sur l’Afrique du Nord, les donatistes, essaient de dominer la scène politique et
religieuse. L'empereur les déclare hérétiques en 409 et leur enjoint de restituer toutes les églises
en leur possession en Afrique du Nord. Il envoie plusieurs légions qui sont d'une férocité terrible
envers les responsables religieux du culte, et parfois même envers la population locale. Saint
Augustin, évêque catholique d'Hippone (actuellement Annaba), essaie de calmer la violence de
l'administration romaine, en plaidant pour un traitement plus humain des donatistes. Malgré les
appels pressants de plusieurs parties, les donatistes disparurent presque complètement de la scène
religieuse, seule une minuscule communauté survivant dans la clandestinité jusqu’au VIe siècle88.
Quelques années plus tard, en 430, c'est tout l'Empire romain qui se retire de l'Afrique du Nord
sous la pression des Vandales et des Alains, autre peuple indo-européen, venus avec eux et
originaires des steppes du sud de la Russie. Le 28 août 430, Saint Augustin, l'un des derniers
symboles de l'intégration de la population berbère au sein de l'Empire romain, trouve la mort
durant le siège d'Annaba par les Vandales89.Cependant les berbères sous le règne de Gabaon
réussissent à défaire les vandales et s'emparer des Aurès(Algérie) puis portèrent un coup dur à
une armée vandale à l'époque du roi vandale Thrasamund, qui mourut après avoir occupé le trône
pendant vingt-sept ans. les Vandales prennent la fuite, et les berbères, en tuèrent un grand
nombre, en firent beaucoup prisonniers, et de cette nombreuse armée il ne retourna dans leur pays
qu'un fort petit nombre de soldats90.
Les attaques de plus en plus fréquentes des Berbères et l'énergie de l'empereur byzantin Justinien
et de son général Bélisaire, provoquent la chute rapide du royaume vandale.
En 544, les Byzantins exerceront un pouvoir juste dans la province de Constantine et dans
l'Ifriqiya. Cependant, l'émergence d'insurrection berbère contre les Byzantins provoque
l'organisation de plusieurs États puissants les Djerawa, les Banou Ifren, les Maghraouas, les
Awarbas, et les Zénètes91.
Moyen Âge
Conquête arabo-musulmane
Article détaillé : Conquête musulmane du Maghreb.
Statue de Kahena à Baghaï dans les Aurès en Algérie.
La première expédition arabe sur la Tunisie est lancée en 64792. En 661, une deuxième offensive
se termine par la prise de Bizerte. La troisième, menée en 670 par Oqba Ibn Nafi Al Fihri, est
décisive : ce dernier fonde la ville de Kairouan au cours de la même année93 et cette ville devient
la base des expéditions contre le nord et l’ouest du Maghreb94. L’invasion complète manque
d’échouer avec la mort d’Ibn Nafi en 68395. Envoyé en 693 avec une puissante armée arabe, le
général ghassanide Hassan Ibn Numan réussit à vaincre l’exarque et à prendre Carthage96 en 695.
Seuls résistent certains Berbères dirigés par la Kahena96. Les Byzantins, profitant de leur
supériorité navale, débarquent une armée qui s’empare de Carthage en 696 pendant que la
Kahena remporte une bataille contre les Arabes en 69796. Ces derniers, au prix d’un nouvel effort,
finissent cependant par reprendre définitivement Carthage en 698 et par vaincre et tuer la
Kahena95.
Ribat de Monastir
Contrairement aux précédents envahisseurs, les Arabes ne se contentent pas d’occuper la côte et
entreprennent de conquérir l’intérieur du pays. Après avoir résisté, les Berbères se convertissent à
la religion de leurs vainqueurs95, ils sont enrôlés dans l'armée Omeyyade pour calmer les révoltes
et c'est alors que le général Tariq ibn Ziyad s'en va à la conquête de l'Andalousie à la tête d'une
armée de 13000 hommes composés essentiellement de berbères fraichement convertis. Des
centres de formation religieuse s’organisent alors, comme à Kairouan, au sein des nouveaux
ribats. On ne saurait toutefois estimer l’ampleur de ce mouvement d’adhésion à l’islam.
D’ailleurs, refusant l’assimilation, nombreux sont ceux qui rejettent la religion dominante et
adhèrent au kharidjisme, hérésie née en Orient et proclamant l’égalité de tous les musulmans sans
distinction de race ni de classe97??? La région reste une province omeyyade jusqu’en 750, quand
la lutte entre Omeyyades et Abbassides voit ces derniers l’emporter97. De 767 à 776, les
kharidjites berbères sous le commandement d’Abou Qurra s’emparent de tout le territoire, mais
ils se retirent finalement dans leur royaume de Tlemcen, après avoir tué Omar ibn Hafs,
surnommé Hezarmerd, dirigeant de la Tunisie à cette époque98.
Vue de la Grande Mosquée de Kairouan ; fondée au VII
e siècle (vers 670) par le général
omeyyade Oqba Ibn Nafi puis reconstruite dans sa forme actuelle au IXe siècle par les princes de
la dynastie aghlabide (règne de 800 à 909), elle est la plus ancienne et la plus prestigieuse
mosquée de Tunisie et de l'ensemble du Maghreb99. Chef-d'œuvre d'architecture, la Grande
Mosquée de Kairouan fut, durant le Moyen Âge, un centre intellectuel important principalement
axé sur l'étude des sciences religieuses et de la jurisprudence malikite. Elle est située dans la ville
de Kairouan en Tunisie.
En 800, le calife abbasside Haroun ar-Rachid délègue son pouvoir en Ifriqiya à l’émir Ibrahim
ibn Al-Aghlab100 et lui donne le droit de transmettre ses fonctions par voie héréditaire101. Al-
Aghlab établit la dynastie des Aghlabides, qui règne durant un siècle sur le Maghreb central et
oriental. Le territoire bénéficie d’une indépendance formelle tout en reconnaissant la souveraineté
abbasside101. La Tunisie devient un foyer culturel important avec le rayonnement de Kairouan et
de sa Grande mosquée, un centre intellectuel de haute renommée102. À la fin du règne de Ziadet
Allah Ier
(817-838), Tunis devient la capitale de l’émirat jusqu’en 909103.
Appuyée par les tribus Kutama qui forment une armée fanatisée, l’action du prosélyte ismaélien
Abu Abd Allah ach-Chi'i entraîne la disparition de l’émirat en une quinzaine d’années (893-
909)104. En décembre 909, Ubayd Allah al-Mahdi se proclame calife et fonde la dynastie des
Fatimides, qui déclare usurpateurs les califes omeyyades et abbassides ralliés au sunnisme. L’État
fatimide s’impose progressivement sur toute l’Afrique du Nord en contrôlant les routes
caravanières et le commerce avec l’Afrique subsaharienne. En 945, Abu Yazid, de la grande tribu
des Banou Ifren, organise sans succès une grande révolte berbère pour chasser les Fatimides. Le
troisième calife, Ismâ`îl al-Mansûr, transfère alors la capitale à Kairouan et s’empare de la
Sicile105 en 948. Lorsque la dynastie fatimide déplace sa base vers l’est en 972, trois ans après la
conquête finale de la région, et sans abandonner pour autant sa suzeraineté sur l’Ifriqiya, le calife
Al-Muizz li-Dîn Allah confie à Bologhine ibn Ziri — fondateur de la dynastie des Zirides — le
soin de gouverner la province en son nom. Les Zirides prennent peu à peu leur indépendance vis-
à-vis du calife fatimide105, ce qui culmine avec la rupture avec ce suzerain devenu lointain et
inaugure l’ère de l’émancipation berbère104. L’envoi depuis l’Égypte de tribus arabes nomades sur
l’Ifriqiya marque la réplique des Fatimides à cette trahison104. Les Hilaliens suivis des Banu
Sulaym — dont le nombre total est estimé à 50 000 guerriers et 200 000 bédouins104 — se mettent
en route après que de véritables titres de propriété leur ont été distribués au nom du calife
fatimide. Kairouan résiste pendant cinq ans avant d’être occupée et pillée. Le souverain se réfugie
alors à Mahdia en 1057 tandis que les nomades continuent de se répandre en direction de
l’Algérie, la vallée de la Medjerda restant la seule route fréquentée par les marchands104. Ayant
échoué dans sa tentative pour s’établir dans la Sicile reprise par les Normands, la dynastie ziride
s’efforce sans succès pendant 90 ans de récupérer une partie de son territoire pour organiser des
expéditions de piraterie et s’enrichir grâce au commerce maritime.
Les historiens arabes sont unanimes à considérer cette migration comme l’événement le plus
décisif du Moyen Âge maghrébin, caractérisé par une progression diffuse de familles entières qui
a rompu l’équilibre traditionnel entre nomades et sédentaires berbères104. Les conséquences
sociales et ethniques marquent ainsi définitivement l’histoire du Maghreb avec un métissage de la
population. Depuis la seconde moitié du VIIe siècle, la langue arabe demeurait l’apanage des
élites citadines et des gens de cour. Avec l'Hilaliens, les dialectes berbères sont plus ou moins
influencés par l’arabisation, à commencer par ceux de l’Ifriqiya orientale104.
Dynasties et grandes formations berbères
Selon Ibn Khaldoun, les Berbères se divisent en deux branches, les deux sont issues de leur
ancêtre Mazigh. Les deux branches Botr et Barnès se seraient elles-mêmes subdivisées en tribus
et auraient Medracen comme ancêtre ; chaque région du Maghreb étant constituée de plusieurs
tribus. Les grandes tribus ou peuples berbères sont Sanhadja, Houaras, Zénètes, Masmoudas,
Kutama, Awarba, Berghouata, Zouaouas, etc. Chaque tribu est décomposée en des sous-tribus,
ayant une indépendance territoriale et décisionnelle106,107
Plusieurs dynasties berbères ont émergé pendant le Moyen Âge au Maghreb, au Soudan, en Al-
Andalus, en Italie, Au Mali, au Niger, au Sénégal, en Égypte, au Portugal, etc. Ibn Khaldoun fait
un tableau résumant celles au Maghreb dont les dynasties berbères Zirides, Ifren, Maghraouas,
Almoravide, Hammadides, Almohade, Mérinide, Abdalwadides, Wattassides, Meknassa,
Hafsides, etc108. De plus, plusieurs chefs arabes et perses avaient des épouses berbères comme
Idris, Ibn Rustom, etc. Ce qui donnera par la suite les dynasties Idrissides, Rostémides, etc. La
dynastie des Ifrenides des (Banou Ifren) a été reconnue comme étant la seule qui a défendu les
Africains dans le Maghreb109.
Les Almohades ont contribué à l'unification religieuse du Maghreb, les élites berbérophones
ayant longtemps encouragé son arabisation pour des raisons religieuses110. En revanche, lors de la
dynastie des Zianides de Tlemcen, l'identité et la langue berbère étaient le centre d'intérêt du roi
Yaghmoracen Ibn Zyan111.
Empire Almoravides partiel (1073-1147).
Empire Almohade entre 1147 et 1269 (apr. J.-C.)
Empire Mérinide entre 1258 et 1420 (apr. J.-C.).
Carte des États méditerranéens au XIVe siècle parmi lesquels l'État à partir de la gauche Mérinides, Zianides et
Hafsides
Les conflits berbères
Les Almohades, après avoir évincés les Almoravides, ils vont en guerre contre les chrétiens en
Al-Andalus.
Tour Hassan à Rabat construite en 1196 par les Almohades.
Les deux cofondateurs des Almohades furent leur rencontre non loin de Béjaïa pour l'unification
du Magherb. Béjaïa redevint une place commerciale, scientifique et culturelle prospère sous les
Hafsides du XIIIe au XV
e siècle av. J.-C..
Pendant l'Antiquité, les Berbères se disputaient le pouvoir. Massinissa et Syphax s'affrontèrent
lors de la deuxième guerre punique. Le premier avait la Numidie occidentale et le deuxième la
Numidie orientale. Massinissa gagne la bataille, mais le fils de Syphax, Vermina, reprend la
guerre contre Massinissa. Massinissa était allié des Romains et Vermina était avec les
Cartaginois. Vermina demande la rémission à Rome. À la fin, Massinissa réussit à unifier la
Numidie. Après Micipsa, une lutte interne entre les petits-fils de Massinisa se déclenche pour la
succession. Jugurtha tue Adherbal pour la prise du pouvoir de la Numidie. Jugurtha rompe avec
les Romains. Mais Bocchus, beau-père de Jugurtha, capture et livre Jugurtha aux Romains.
Au Moyen Âge, au Maghreb central, la plus puissante tribu berbère était des Banou Ifren6 après
avoir servi la Dihya6. En 745, ces derniers choisissent le dogme sufrite (kharidjite) et désignent
Abou Qurra comme calife. Ce dernier sera à la tête d'une armée composée de 350 000 cavaliers
berbères. Il reprend le Maghreb aux deux puissantes dynasties (les Omeyades et les Abbassides),
revient à Tlemcen après qu'Yazid- Ibn- Haten a brisé la coalition berbère. Le premier conflit
important berbère au VIIIe survient alors, raconté par Ibn Khaldoun, historien du XIV
e siècle112.
Les Banou Ifren avaient 40 000 cavaliers dans cette guerre [réf. nécessaire]
. Abou Qurra a pu unir tous
les Berbères113.
Par la suite, les Berbères se sont divisés en deux parties distinctes l'une de l'autre114. Cette division
a créé un grand conflit entre les Sanhadjas et les Zénètes qui a débuté au Maghreb avant d'être
transposé en Andalus. Les Sanhadja (chiite) ont attaqué les Zénètes kharidjites (Banou Ifren,
Maghraoua, etc.), créant une séparation territoriale entre les deux tribus berbères6. Les Zénètes
furent ainsi amenés à se déplacer vers l'ouest du Maghreb et au sud devant la poussée des Zirides
(tribu des Sanhadja, chiite)115. Cependant, plusieurs tribus des Banou Ifren et des Maghraouas se
sont ralliées aux Fatimides dans ce conflit complexe116, qui n'est ni de religion ni de « race »,
d'après Yves Lacoste et al.116. D'autres parts, plusieurs Fatimides ont changé de camps pour
s'engager du côté des Omeyades6. Au contraire, selon le dictionnaire de Michel Mourre, le
pouvoir et la religion seraient les sources des conflits des Berbères117.
Les Sanhadja se divisent pour former deux dynasties distinctes (les Zirides(chiite) et les
Hammadides(sunnite)). Les Zénètes, eux aussi sont divisés sur la question de pouvoir, trois
dynasties sont formées Banou Ifren, Maghraoua et Meknassa. Une lutte acharnée au pouvoir des
tribus Zénètes est signalée par Ibn Khaldoun. Ensuite survient le deuxième plus important conflit
entre les Almoravides (tribu des Sanhadja) et sunnite Malékites et les Zénètes. Après la défaite
des Zénètes à l'ouest du Maghreb par les Almoravides, les Zénètes qui restent en vie et
minoritaire par rapport aux Sanhadjas sont confrontés dans une guerre contre une alliance
Hammadides- Hilaliens118.
Les Almohades (qui signifie unificateur, les Almohades s'opposent au malékisme) défont les
Almoravides tribu des Sanhadja. Les Almohades étaient composés des Masmouda. Le fondateurs
du mouvement religieux est Ibn Toumert de la tribu Masmouda ; son disciple Abd al-Mumin de
la tribu Zénète prit la tète des Masmouda et deviendra le premier calife Almohade. Un premier
conflit apparait dans la grande famille des Masmoudas, les Almohades détruisent les Berghouata.
Puis, un deuxième conflit surgit entre deux fractions des Masmouda, ce qui provoque une guerre
entre les Almohades et les Hafsides6. Après le massacre des Zénètes vers le XIe siècle, et suite au
déclin des Almohades, trois dynasties Zénètes vont surgir au Maghreb et en Al-Andalus (les
Hafsides, les Zianides et les Mérinides)6.
Les deux dernières dynasties berbères Zénètes se font la guerre, les Zianides contre les Mérinides
(ils adoptent un nouveau malékisme)119. Les Mérinides sont refoulés au Maroc actuel par les
Banou Ifren qui reprennent Tlemcen grâce aux Hafsides en 1437120, une trentaine d'années après
la promulgation de la Charte d'Ajarif (1405), qui détaille notamment la qisas (en) (vengeance)
et la diya (compensation financière) prévue par le droit musulman121.
Les Mérinides prennent la Tunisie et font tomber les Hafsides. En effet, Abou el Hassen
souverain Mérinides de Constantine et de Béjaïa s'empare de la Tunisie, Ibrahim abou Fadhel
sera le souverain de la Tunisie, mais l'histoire ne révèlera pas tous les noms des souverains
mérinides en Tunisie122.
Les dynasties berbères sont achevées par l'arrivée des Espagnols et des Ottomans. Depuis ces
conflits, les Berbères sont séparés dans leur profond, ce qui a mené à la création de plusieurs
tribus qui n'ont aucun lien commun ni dans la langue, ni dans la tradition, ni dans l'espace
géographique, ni dans la religion, ni dans les mœurs, etc., au Maghreb, en Al-Andalus, au Sahel
africain123.
Le conflit entre Sanhadja et Zénètes est le plus important dans l'histoire des Berbères et a été
révélé par tous les historiens du Moyen Âge et contemporains (Ibn Khaldoun, Ibn Hazm, Émile
Félix Gautier, Gabriel Camps, Rachid Bellil, etc.). Du coup, quelques historiens comme Émile
Félix Gautier et Gabriel Camps entre autres, ils tirent des conclusions et des thèses de ce conflit
majeur. Ces thèses seront contredites par certains historiens contemporains comme Rachid Bellil,
Benabou, Potiron, etc. Ces derniers rejoignent l'approche historique d'Ibn Khaldoun124.
Influence des Berbères en Afrique de l'Ouest et en Al-Andalus
Carte de l'Empire songhaï
Carte historique de la péninsule Ibérique présentant l'époque des taïfas et les petits royaumes
chrétiens émergents. Quelques taifas étaient berbère comme les Zirides et les Banou Ifren, etc.
La dynastie Sonrhaïs des Dia, fut fondée à Koukia au XIe siècle, résultat d'un métissage entre
Berbères dirigés par le chef berbère Za el-Ayamen125, qui fuyait devant l'invasion arabe, et les
sonhrais, peuple noir. Plus tard la dynastie des dia fondera le royaume sonhrais de Gao, au niveau
du fleuve Niger, qui sera vassale de l'Empire du Ghana créé par les soninkés, puis l'Empire du
Mali. Durant le XVe siècle, les sonhrais, après plusieurs conquêtes militaires, supplante l'Empire
du Mali, et le royaume sonhrais de Gao devient un empire, sous la dynastie des Si, du conquérant
Sonni Ali Ber, qui se verra succéder par la dynastie des Askia d'origine soninkés, fondée par
Askia Mohammed Touré, avec la ville de Gao pour capital. Il s'étend sur plus ou moins le Niger,
le Mali et une partie du Nigeria actuel. L'empire s'effondre à la fin du XVIe siècle, suite à la
bataille de Tondibi. Les Zirides prennent le Sud de l'Italie avec l'aide des Fatimides et une partie
de l'Égypte. Les Berbères avaient des États indépendants en Al-Andalus à l'époque des taïfas.
L'Al-Andalus est prise par les Almoravides et ensuite par les Almohades et à la fin par les
Mérinides.
Époque moderne
De 1400 à 1900
Articles détaillés : Algérie, Libye, Maroc et Tunisie.
Unique photographie connue de Lalla Fatma N'Soumer
Lalla Fatma N'Soumer
Pendant la période de 1400 à 1500, l'effondrement des dernières dynasties berbères englobe les
deux territoires l'Andalousie et le Maghreb du centre et de l'ouest. Les Espagnols et les Portugais
reprennent leurs territoires et envahissent le Maghreb. Ensuite, les Ottomans chassent les
Espagnols et prennent l'Algérie, la Tunisie et la Libye. Quelques Berbères se replient dans les
montagnes et demeurent isolés surtout dans les régions de l'Aurès pays des shawees, ou en
Kabylie et au Sahara. Le Maroc résiste grâce à l'émergence de la dynastie des Wattassides puis
des Saadiens et ensuite de la dynastie alaouite. Les Espagnols prennent le Sahara occidental, le
Rif et quelques villes dont (Sidi Ifni). Le Rif engage une révolte pour se défendre.
Les Français attaquent les Ottomans et prennent l'Algérie, la Tunisie. La Libye est prise par les
Italiens. Plusieurs Berbères (l'émir Abd El-Kader (prétendait descendre des Banou Ifren)126, Lalla
Fatma N'Soumer, Bataille de Zaatcha, Révolte des Mokrani, Cheikh Bouamama (rassemble les
Ouled sidi Chikh, les Zénètes, les Sanhadjas…)127, etc., se révoltent et organisent plusieurs guerre
pour reprendre leurs territoires.
La France déploie tout dans l'industrialisation et dans la construction des villes digne de la
civilisation moderne, mais les zones montagneuses et les zones rurales sont épargnées. Plusieurs
Européens viennent pour investir et pour exploiter les richesses. L'Algérie française devient le «
grenier de l'Europe ».
Les confréries berbères et le mouvement des Saints berbères entre 1500 et 1900
Articles détaillés : Confréries soufies, Zaouïa (édifice religieux), Algérie, Libye, Maroc et Tunisie.
Cérémonie religieuse à Adrar en Algérie
Portrait d'Abd el-Kader originaire des Ifrenides et chef de la confrérie en Algérie
Plusieurs Berbères notamment du Sud ont créé des confréries musulmanes dont le but d'aider la
population après le déchirement des dynasties berbères. Leur apport était éducatif en premier.
Plusieurs monuments, Ksours, mosquées, etc., ont été construits dans les différentes régions du
Maghreb. Les principaux chefs avaient la notoriété de Saint et ils étaient pour la plupart des
hommes de connaissance et de savoir. Ces chefs ont écrit plusieurs livres qui ont été conservés à
nos jours. L'instruction du Coran était importante surtout dans le Sud. L'organisation de
cérémonie avait un rôle important dans la consolidation des règles de vie entre les différentes
communautés. Les Zaouïas avaient un rôle juridique important au sein des populations pour le
règlement des crises.
Les Ottomans devaient négocier avec les chefs de confrérie. Par la suite, l'Armée française a
trouvé des difficultés à contrôler les mouvements dirigés principalement par les confréries.
Contemporain
De 1900 à 2000
Articles détaillés : Algérie, Libye, Maroc et Tunisie.
Après la colonisation française, italienne, espagnole, etc., les berbères se voient marginalisés,
occupés, exploités par des forces étrangères. Ce qui fait qu'un vaste mouvement de révoltes
s'enchaine par les années dans tous les territoires du Maghreb. Par la suite après la Seconde
Guerre mondiale, les États-Unis imposent aux Européens de se retirer de tous les colonies dans le
plan Marshall[réf. nécessaire]
. Après quelques années tous les pays se libèrent progressivement.
Emblème berbèriste adopté en 1998 par le congrès Amazigh mondiale.
Actuellement, la plupart des Berbères sont sédentaires. Ils se désignent d'abord par leur ethnie
régionale et par leur parler berbère : en Algérie, on trouve les Chaouis, les Kabyles, les
Mozabites, les Touaregs, les Beni Snous, les Chenouis, les habitants du Ouarsenis (Banou Ifren et
Maghraoua), etc). Au Maroc, on trouve les Rifains, les Chleuhs, les Béni-Snassen, les Awarba,
les Zayanes, etc. En Libye, on trouve les Yafran, etc. En Tunisie, il y a les habitants de Djerba,
etc. En Espagne, il y a les habitants des Îles Canaries. Plusieurs ethnies d'origine berbères parlent
l'arabe et ne s'identifient pas aux régions cités. L'ensemble des ethnies berbères est appelé par
Imazighen (le pluriel d’Amazigh), et l'espace géographique nord-africain par Tamazgha.
La mosquée de la Koutoubia à Marrakech au Maroc, fondée au XII
e siècle par les Almohades
Plusieurs monuments historiques témoignent de la grandeur de l'art archituctural chez les
Berbères au Maghreb et en Al-Andalus. Plusieurs villes et monuments au Maghreb et en Al-
Andalus sont considérés comme patrimoine mondial. La culture et la langue berbère ont survécu
depuis les grandes conquêtes vandales, romaines, byzantines, arabes (VIIe siècle) jusqu'à
l'occupation française, en passant par la présence turque (à l'exception notable du Maroc). À
partir de 1881, en Kabylie, l'administration française attribuera des patronymes arabes aux
populations qui, jusqu'à cette époque, portaient encore pour certains des noms à consonance
latine128.
Minaret de la Kalâa des Béni Hammad en Algérie
Ainsi, certains tiennent la colonisation française pour responsable en grande partie de
l'arabisation de l'Afrique du Nord à l'instar de l'historien Eugène Guernier qui affirme, en 1950,
que la France « facilite la diffusion de la civilisation arabe, par la langue, par la loi et par la foi
musulmanes. »129 La culture berbère reste vivante en Algérie et au Maroc, qui comprennent une
grande partie des Berbères. Elle est aussi présente en Libye et en Tunisie et dans une grande
partie du Sahara — Touaregs en Algérie, au Burkina Faso, au Mali et au Niger.
En 1980 éclatent les manifestations du Printemps berbère, au cours desquelles les berbérophones
de Kabylie réclament l'officialisation de leur langue.
En 1996, une réforme de la Constitution algérienne fait officiellement de l'amazighité, aux côtés
de l'islam et de l'arabité, l'une des composantes fondamentales de l'identité nationale.
Parallèlement, les autorités fondent un Haut Commissariat à l'amazighité.
En 2000, la chaîne Berbère Télévision commence à émettre ses ondes de Paris.
Au printemps 2001, des émeutes éclatent en Kabylie, réclamant notamment l'officialisation de la
langue berbère. Le 17 octobre 2001, le roi Mohammed VI du Maroc crée un Institut royal de la
culture amazigh (IRCAM) pour promouvoir la culture berbère. Le 17 juin 2011, le roi
Mohammed VI du Maroc propose une nouvelle constitution pour le Royaume du Maroc avec
notamment l'élévation du Berbère au rang de deuxième langue officielle du pays.
La résistance berbère face à la colonisation
Articles détaillés : Guerre d’Algérie, Révolte des Mokrani, Guerre du rif et Bataille d'Anoual.
Les Berbères ont eu un rôle fondamental pour l'indépendance durant la colonisation, de
nombreuses insurrections ont été menées par des Berbères dans tous les pays du Maghreb. Ils y
ont mené une vive résistance parfois qualifiée de « farouche ».
Krim Belkacem en 1945
Algérie : De nombreux soulèvements ont été menés pour contrer la colonisation française,
l'émir Abd el-Kader qui faisait remonter ses origines à la tribu berbère des Banou Ifren
(Zénètes) a lutté après avoir déclaré la guerre aux Français, il fut capturé puis fait
prisonnier. En juillet 1857, des tribus de Grande-Kabylie se rendent, la capture de la
maraboute Lalla Fatma N'Soumer met un terme à la résistance mais les Kabyles se
soulèveront plusieurs fois encore jusqu’au début des années 1870. En 1871, un notable
kabyle, Mohand Amokrane, surnommé Cheikh El Mokrani, est rétrogradé au titre de
bachagha pour avoir soutenu la révolte du Cheikh Bouaquaz, un proche de son père, en
1864-1865. S'ensuit une insurrection. Le mouvement soulève 250 tribus, près du tiers de
la population algérienne. Les insurgés sont contraints à la reddition après l’attaque des
Français. Ils sont arrêtés à l’Alma le 22 avril 1871, et le 5 mai le bachagha Mokrani meurt
au combat près de l’oued Soufflat. Les troupes françaises (vingt colonnes) marchent sur
Dellys et Draâ El Mizan. Le cheikh El Haddad et ses fils se rendent le 13 juillet, après la
bataille d’Icheriden. L’insurrection ne prend fin qu’après la capture de Boumezrag
Amokrane, le 20 janvier 1872. La répression fut très sévère et se traduisit, une fois matée
l'insurrection, par des internements de Kabyles et des déportations en Nouvelle-Calédonie
(on parle des « Kabyles du Pacifique »), mais aussi par d'importantes confiscations de
terres, qui ensuite ont obligé de nombreux Kabyles à s'expatrier. En 1954, le Mouvement
nationaliste algérien se mobilise et déclenche par la suite la révolution algérienne. Les
Berbères seront au premier plan dans la guerre d'Algérie. De nombreux chefs kabyles et
chaouis ont œuvré et lutté pour l'indépendance du pays dont les plus célèbres sont
Mostefa Ben Boulaïd, Larbi Ben M'hidi, Abane Ramdane, Krim Belkacem, Didouche
Mourad, Hocine Aït Ahmed, Ferhat Abbas, Amirouche Aït Hamouda, Belkacem Radjef.
Maroc : Le mouvement de résistance s'est illustré lors de la guerre du Rif menée par
Abdelkrim al-Khattabi, qui est une guerre coloniale qui opposa les tribus berbères du rif
aux armées françaises et espagnoles, de 1921 à 1926. Les deux armées européennes
agissaient officiellement en vertu des accords du protectorat passés par le sultan du
Maroc, Moulay Abd al-Hafid, avec la France et avec l'Espagne, la guerre atteint son
apogée lors de la bataille d'Anoual durant laquelle le général espagnol Manuel Fernández
Silvestre se suicide après la défaite et la perte de 14 000 de ses hommes. Cette bataille
reste un symbole de la lutte anticolonialiste. D'autres insurrections eut lieu dans le Rif
menées par Mohamed Ameziane ou encore El Raisuni. Dans le sud du pays, les tribus
berbères se sont soulevées sous la direction du chef Mouha ou Hammou Zayani ou encore
Assou Oubasslam.
Libye : La lutte contre la colonisation italienne est d'abord menée par Omar Al Mokhtar
surnommé « Cheikh des militants » qui est un chef musulman libyen d'origine berbère qui
organisa la lutte armée contre la colonisation italienne au début du XXe siècle. D'autres
leaders nationalistes tels qu'Al Baruni originaire du Djebel Nefoussa ont pris part à la
résistance armée.
Diaspora
Zinédine Zidane
Les Berbères sont également largement représentés dans les populations issues de l'immigration
en Europe, notamment en France et aux Pays-Bas130 (Saïd Taghmaoui (Chleuh), Ibrahim Afellay
(Rifain) et Zinédine Zidane (Kabyle) en sont de célèbres représentants), en Belgique, en Espagne,
mais aussi aux États-Unis et au Canada131.
En France les berbérophones représentent 25 % des immigrés algériens et 16 % des immigrés
marocains132.
Selon les conclusions d'un colloque « Pour une histoire sociale du berbère en France », sous la
direction de Salem Chaker tenu en octobre 2004 à l'Institut national des langues et civilisations
orientales: « On peut raisonnablement estimer la proportion de berbérophones à 35 % de
l'ensemble de la population originaire d'Afrique du Nord établie en France (quel que soit son
statut juridique). Si l'on retient une fourchette de 4 à 5 millions de personnes d'origine
maghrébine, on aboutit à un total de 1,5 à 2 millions de berbérophones en France.» Rifains
(Maroc) et Kabyles (Algérie) sont largement majoritaires. « Il existe bien sûr des berbérophones
issus d'autres pays (Tunisie, Libye et pays du Sahel), mais leur nombre reste peu significatif (de
quelques centaines à quelques milliers de personnes).»133
Selon Belkacem Lounes, Président du Congrès mondial Amazigh, : « L'immigration berbère en
France est l'une des plus anciennes puisqu'elle remonte à la fin du XIXe siècle. Elle répondait à la
fois aux besoins de mobilisation des soldats en période de guerre (Première et Seconde Guerres
mondiales) et au déficit de main-d'œuvre, notamment dans les secteurs de l'industrie et du BTP.
On estime actuellement l'immigration berbère à environ deux millions d'individus, contribuant en
toute discrétion à l'épanouissement économique, scientifique, artistique et sportif de la France. Il
est utile de rappeler par exemple que Édith Piaf, Mouloudji, Daniel Prévost, Isabelle Adjani,
Yasmine Bleeth, Zidane et bien d'autres personnalités de tous horizons, sont le fruit de cet apport
berbère. »134.
Cultes berbères
Article détaillé : Croyances berbères.
Pendant l'Antiquité, les cultes berbères étaient pratiqués librement au début de la présence
romaine. Au musée de Timgad, plusieurs fresques représentent les divers cultes Berbères.
En Berbère la lune et le dieu lunaire portent le même nom : Ayyur. Hérodote mentionne
que les Berbères antiques vénéraient la lune et le soleil, auxquels ils offraient des
sacrifices : « Les sacrifices des nomades se font de cette manière : ils commencent par
couper l'oreille de la victime (cela leur tient lieu de prémices), et la jettent sur le faîte de
leurs maisons ; cela fait, ils lui tordent le cou : ils n'en immolent qu'au Soleil et à la Lune.
Tous les Libyens font des sacrifices à ces deux divinités135 ». D'autres auteurs attestent ce
culte, ainsi que des graffitis, comme un « Solo Deo Invicto » relevé à Thagaste136.
Ifri, déesse de la guerre, très influente en Afrique du Nord, était considérée comme la
protectrice des marchands et figurait à ce titre sur les pièces de monnaie berbères. Pline
l'Ancien écrit qu'en Afrique, personne ne prenait de décision sans invoquer Africa (nom
latin d'Ifri). Après la conquête romaine, elle figurait toujours sur les pièces.
As d'Hadrien (136), représentant sur l'avers Africa, portant une dépouille d'éléphant, tenant un
scorpion et une corne d'abondance, un modius de blé à ses pieds.
Mosaïque de la Domus Africa de Thysdrus
Afrique ou Africa provient de Ifren137, Ifri est une divinité berbère138,138, le pluriel est Ifren139. La
traduction ou l'emprunt latin nous donne Africa (Afrique) qui a été une déesse berbère avant la
conquête des Romains. Dea Africa signifie déesse Africa et représente un symbole à l'époque
romaine. Et aussi Ifri désigne les populations locales des Afers. Ifru symbolise les rites dans les
cavernes pour protéger les commerçants. La grotte non loin de Constantine à Guechguech et la
pièce de monnaie romaine indiquent le mythe de la protection140. Ifru était une déesse solaire et en
même titre un dieu des cavernes et protecteur du foyer, etc141. Ifru est une sorte de Vesta Berbère.
Gurzil (ou Agurzil) est une divinité à la tête de taureau, fils d'Ammon. Corippus
mentionne un certain Laguatan (la tribu des Luwata et sont Zénète), grand prêtre de
Gurzil, combattant les Byzantins, qui l'auraient tué alors qu'il tentait de s'enfuir avec les
icônes de Gurzil142. Parmi les ruines de Ghirza, en Libye, se trouve un temple qui est peut-
être dédié à Gurzil — d'où par ailleurs pourrait provenir le nom de la cité.
Pendant la Numidie, à N'Gaous dans les Aurès, plusieurs stèles africaines (Molchornor"
sacrifice d'un agneau"143 ou stèles de Saturne avec mention d'un sacrifice particulier)144 ont
été trouvées par les chercheurs et signalées par les historiens.
Culture berbère
Une famille berbère traversant un gué avec son bétail (Algérie, 1890)
Ghardaia, la vieille ville Mozabite
Cavalier berbère à Agadir au (Maroc (Fantasia))
Tapis de Kabylie (Algérie)
Traditionnellement, les hommes s’occupent du bétail. Ils migrent en suivant le cycle naturel des
pâturages, et en recherchant des sources d’eau et des abris. Ils sont ainsi assurés d’une abondance
de laine, de coton et de plantes pour la teinture. De leur côté, les femmes s'occupent des biens de
la famille et confectionnent les objets artisanaux — tout d’abord pour leur usage personnel, et
ensuite pour la vente dans les souks de leur localité. Les tribus berbères tissent des kilims. Les
tapisseries traditionnelles conservent l’apparence et le caractère distinct de la région d'origine de
chaque tribu, qui possède en effet son propre répertoire de dessins. Le tissage d’armure toile est
représenté par une grande variété de bandes, et plus rarement par des motifs géométriques, tels
les triangles et le losange. Les décorations additionnelles, comme les paillettes ou les franges,
sont typiquement des tissés berbères du Maroc. Le mode de vie nomade ou semi-nomade des
Berbères convient très bien au tissage des kilims. Les us et coutumes diffèrent d'une région à une
autre145.
Les Berbères en côtoyant différentes civilisations (les Égyptiens, les Phéniciens, les Romains, les
Byzantins, les Arabes, etc.) se sont inspirés et ont pu être démontré leur savoir. Medracen,
Septime Sévère, Massinissa, Juba, Syphax, Jugurtha, etc., ils étaient de grands bâtisseurs, ils ont
bâti de grands monuments historiques.
Les Berbères ont brillé lors du Moyen Âge au Maghreb et en Al-Andalus. Plusieurs Berbères
étaient des éminents savants, écrivains, traducteurs, architectes, artistes, musiciens, philosophes,
théologien, etc.
La structure sociale des Berbères est tribale. Un chef est désigné pour commander la tribu. Au
Moyen Âge, plusieurs femmes ont eu le pouvoir de gouverner comme la Kahina dans les Aurès
région shawee, . Il y a eu plusieurs chefs ou reines berbères comme Tin Hinan au Hoggar,
Chemci (elle est issue de la grande tribu des Aït Iraten de la Kabylie), Fatma Tazoughert dans les
Aurès. Lalla Fatma N'Soumer était une femme berbère de la région kabyle qui a combattu les
Français. La majorité des tribus berbères ont actuellement des hommes comme chef de tribu. En
Algérie, la plateforme d'el Kseur en Kabylie (le Gouvernement algérien et les Arouchs (tribu)
Kabyles se sont convenus à cette plateforme) donne le droit aux tribus d'émettre des sanctions
pécuniaires à l'encontre des délinquants. Dans les régions des chaouis, les chefs de tribus
décrètent des sanctions contre les hors-la-loi146. Les Touareg ont un roi qui décide du sort de la
tribu et qui est connu sous le nom de Amenokal. C'est une société très hiérarchisée. Les
Mozabites sont régis par les chefs spirituels du Ibadisme. Les mozabites ont une vie
communautaire. Lors de la crise de Berriane, les notables de chaque tribu ont réglé le problème et
ils ont entamé des pourparlers pour arrêter la crise entre Malékite et Ibadite147. Dans les mariages,
c'est l'homme qui choisit la femme, et souvent, c'est la famille qui décide, tout dépend de la tribu.
Par contre chez les Touareg, c'est la femme qui choisit son futur époux. Les rites de mariages
sont différents pour chaque tribu. Les familles sont soit patriarcales ou matriarcales, selon la
tribu.
La musique berbère est une musique traditionnelle d'Afrique du Nord présentant de grande
variété de styles suivant les régions et répandue particulièrement par la musique marocaine, la
musique populaire kabyle, la musique des Aurès (chaouis) et la musique des différents régions
d'Algérie, la musique touareg du Niger, du Mali et du Burkina Faso, etc. Les instruments utilisés
sont: - le bendir (grand tambourin rustique), - la guedra (instrument de percussion constitué d’une
poterie à large ouverture recouverte d’une peau), - le guenbri (sorte de guitare en bois de forme
semi-conique ou ronde recouverte d’une peau de mouton feutrée. Emploie deux ou trois cordes) -
le Rebab (violon à 2 ou 3 cordes frottées tendues sur un manche large) - ou encore la flûte, qui
accompagnent les chants et les danses en rythmant une poésie berbère riche et colorée.
Plusieurs rites de fantasia sont organisées au Maghreb. Le cheval est important chez les Berbères.
Le barbe est un cheval berbère. Les Zénètes étaient des experts dans la manière de monter un
cheval (la jineta).
Tatouage
De tous temps, le tatouage a fait partie de la culture berbère. Il est lié à des rites païens, de magie,
voire de sorcellerie pré-islamiques. Ces croyances sont toujours ancrées dans les campagnes et
intégrées dans les croyances et coutumes chez les femmes berbères. Appelée « el-âyacha » (celui
qui fait vivre), cette pratique en milieu rural est encore forte de nos jours. Les femmes dessinent,
sur le front de leurs enfants, un point ou une croix en se servant du noir de fumée pour conjurer le
sort (si un événement néfaste se produit le même jour que la naissance d'un enfant, par
exemple)148. Chez les Berbères, le tatouage est considéré comme un langage entre l'humain et les
esprits. Le tatouage au henné est actuellement une représentation ornementale, lors d'un mariage
ou d'évènements heureux, mais il a déjà eu un sens magique primitif. Les femmes berbères non
voilées se mariaient en se maquillant au mascara, en se tatouant au henné, et en se parant de
bijoux en cuivre pour être belles et désirables, ou pour exprimer un sentiment. Lors de la mort du
mari par exemple, la femme berbère pouvait porter un tatouage sur le menton (barbichette), et
une chainette reliant chaque oreille, symbolisant la barbe du mari. Chez les hommes, le tatouage
remonte au néolithique et servait aux tribus nomades berbères à s'identifier à travers des dessins
géométriques sur le visage (tribus Amazigh)149. Ayant connu la conquête romaine et la
christianisation, les Berbères restent attachés à certaines traditions profondément ancrées. Les
vieux Berbères parlent encore de « l'ancienne voie des ancêtres » et conservent aujourd'hui le
signe de croix, présent notamment sur les selles des chevaux, et le tatouage en forme de croix sur
le front150.
Le mascara, découvert par les Français lors de la colonisation de l'Algérie, existait dans les hauts
plateaux occupés par les Berbères. Ceux-ci l'utilisaient contre le trachome et pour atténuer la
luminosité du désert. Les femmes l'utilisaient en outre comme maquillage et pour conjurer les
mauvais sorts; les hommes l'utilisaient également à des fins guerrières, en se grimant151.
Des rois et des saints
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Mosaïque de la Domus Africa
Septime Sévère, d'origine berbère, a été empereur de Rome
Le roi berbère Massinissa, fondateur du royaume de Numidie (vers -201).
L'effigie de Jugurtha en Algérie.
Buste du roi érudit Juba II exposé au musée de Cherchell en Algérie.
Syphax reçoit Scipion l'Africain. Fresque d'Alessandro Allori
Buste de Ptolémée de Maurétanie, v. 30–40 ap. J.-C., musée du Louvre en France
Statue de la Reine Kahina à Khenchela
Le philosophe et théologien saint Augustin
Caracalla
Macrin
Cyprien de Carthage
Tertullien
Le pape Miltiade
Ary Scheffer, saint Augustin et sainte Monique
Juba Ier
Monuments
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Site de Sauma en Algérie
Minaret de la Mosquée Sidi Boumediène à Tlemcen en Algérie
Village de Kebouche Adekar Petite Kabylie en Algérie.
Sebkha de Timimoun en Algérie.
Les Aurès en Algérie
Ghardaia ou Taghradayt en langue du Mzab en Algérie.
Peinture rupestre du Hoggar en Algérie
Les ruines de Tipaza en Algérie.
Façade du théâtre romain de Guelma en Algérie
Patio des zianides à Tlemcen en Algérie
L'oasis de Taghirt vue depuis le mausolée Marabautique en Algérie.
Site de Chella au Maroc
La porte de Chella au Maroc
Bassins à mosaïques à Volubilis au Maroc
Mihrab de la mosquée de Tinmel, fief originel de la doctrine almohade au Maroc
Début de la construction de la Koutoubia à Marrakech en 1120 par les Almoravides, fortement transformée par
les almohades en 1162, au Maroc
Medersa Bou Inania (Mérinides) de Meknès au Maroc
Nécropole de Chella au Maroc
Tour Hassan à Rabat construite en 1196 au Maroc
la mosquée fut construite par les Banou Ifren dans la ville de Salé au Maroc
Giralda de Séville construite en 1184 pendant les Almohades en Andalousie
Une partie de la muraille de la ville de Ronda édifiée par Abou Nour des Banou Ifren
Pièces de monnaies hafsides du Musée du Bardo à Tunis en Tunisie
Porte de la Mansourah, mosquée bâtie sous le sultan Mérinide Abu Yaqub Yusuf an-Nasr à Tlemcen en Algérie
Minaret de la Mansourah à Tlemcen en Algérie
Koutoubia à Marrakech, elle fut construite sous Abd al-Mumin (Almohades) au Maroc
La Casbah d'Alger fondée par Bologhin Ibn Ziri des Zirides.
Personnalités berbères
Personnalités berbères de gauche à droite, et de haut en bas: Ptolémée de Maurétanie • Massinissa
• Juba I • Tariq ibn Ziyad • Abdelkader El Djezairi • Augustin d'Hippone • Ibn Battuta • Apulée •
Idir • Kateb Yacine • al-Khattabi • Mostefa Ben Boulaïd • Loreen • Hindi Zahra • Karim
Benzema • Zinédine Zidane
le roi Massinissa,
Jugurtha (Bello Jugurthino) petit-fils de Massinissa
l'auteur romain Apulée152,
l'empereur romain Septime Sévère152,
le pape Victor Ier
,
le pape Gélase Ier
,
le pape Miltiade,
Cyprien de Carthage,
Flavien de Carthage,
Tertullien,
Saint Augustin d'Hippone152,
Koceila,
la Kahena,
Ibn Ajarrum,
Youssef Ibn Tachfin,
Ibn Toumert,
Abd al-Mumin,
Ibn Battûta,
Cheikh Zaid Oubjna,
Dounash ben Labrat,
Lalla Fatma N'Soumer,
Abd el-Kader,
Dounash ibn Tamim,
Abdelkrim al-Khattabi,
le conquérant Tariq ibn Ziyad,
le roi Zianide de Tlemcen : Yaghmoracen Ibn Zyan,
Lounès Matoub, chanteur algérien de musique kabyle,
Ferhat Mehenni,
Idir, chanteur algérien de musique kabyle,
Hindi Zahra, chanteuse de Jazz
Ibrahim Afellay, footballeur de FC Barcelone
Igout Abdelhadi, chanteur du groupe Izenzaren
Zinédine Zidane, ancien footballeur
Liste de patronymes berbères
La liste suivante répertorie quelques patronymes de souches berbères153:
Notes et références
Notes
Références
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3. ↑ Les langues de France : un patrimoine méconnu, une réalité vivante. [archive]
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30. ↑ Conférence La place de l'anthropobiologie dans l'étude du peuplement berbère. Affirmations,
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Hachid, L’Essentiel, février 2002.
34. ↑ http://www.mondeberbere.com/histoire/camps/origines.htm [archive] Travaux en ligne du chercheur
Gabriel Camps
35. ↑ http://bernardlugan.blogspot.com/2009/02/histoire-des-berberes.html [archive] Écouter la conférence sur
le site officiel de l’historien
36. ↑ Revue africaine Par Société historique algérienne, page 266 livre en ligne [archive]
37. ↑ Yves Modéran, « Mythe et histoire au derniers temps de l'Afrique antique : à propos d'un texte d'Ibn
Khaldûn », Revue historique, 618-2, 2001, p. 315-341 Lire en ligne [archive]
38. ↑ Lucien Bertholon, Les premiers colons de souche européenne dans l'Afrique du Nord, in Revue
tunisienne, IV, 1897, pp.416-424.
39. ↑ Giuseppe Sergi, The mediterranean race: a study of the origine of European peoples, Londres, Scott,
1901.
40. ↑ Hans Günther : « Chez les Berbères, en particulier chez les Kabyles du Rif au Maroc puis dans la
Djurdjura, à Enfida, et avant tout parmi les tribus des Chawias dans le massif des Aurès, on constate un
apport de la race nordique, ou bien plutôt nordique et falique, que l'on peut attribuer à des invasions
préhistoriques. Dans cette région, les blonds représentent, semble-t-il, un cinquième à un tiers de la
population. », Hans Günther, Les Peuples de l'Europe (1927), éd. Éditions du Lore, 2006, p. 174.
41. ↑ « Les Berbères, dont une partie conservent encore la peau claire et souvent même les yeux bleus, ne
remontent pas aux raids ultérieurs des Vandales, mais bien à la très ancienne vague atlanto-nordique. De
nombreux chasseurs chaouis, kabyles, par exemple, sont aujourd'hui encore irréfutablement d'origine
nordique », Alfred Rosenberg, Le Mythe du vingtième siècle (1930), Deterna, 2005, (ISBN 2913044212), p.
38.
42. ↑ Henri Vallois, « il est maintenant certain qu'ils appartiennent à la race nordique », dans Les Races
humaines (1944), PUF, 1976, p.38.
43. ↑ Crania Ethnica, de Armand de Quatrefages et Ernest Hamy (2 volumes, 100 planches, 1875-82).
44. ↑ http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/afrique/maroc.htm [archive]
45. ↑ A Tripoli, les Berbères réclament leur place dans la Libye nouvelle. Le Monde.fr du 29/09/2011. [archive]
Consulté le 29/09/2011.
46. ↑ Le Correspondant [archive], p 580
47. ↑ E. Gómez-Casado [et al.], HLA genes in Arabic-speaking Moroccans: close relatedness to Berbers and
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48. ↑ A. Sanchez-Mazas, The Berbers of North Africa: genetic relationships according to HLA and other
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50. ↑ Le substrat berbère de la culture maghrébine [archive]
51. ↑ Histoire de la décadence et la chute de l'Empire romain Edward Gibbon, Jean Alexandre C. Buchon
52. ↑ L'Univers histoire et description de tous les peuples, Ferd Hoefer
53. ↑ La Revue de Paris, Marc Le Goupils
54. ↑ L'Algérie De Maurice Wahl, Augustin Bernard
55. ↑ a et b Frédéric Deroche, Les Peuples autochtones et leur relation originale à la terre., éd. l'Harmattan,
2008, p. 14, extrait en ligne [archive]
56. ↑ a, b et c [Texte paru dans : Enseignement des langues d’origine et immigration nord-africaine en Europe :
langue maternelle ou langue d’État ?, Paris, Inalco, 1997 (sous la dir. de M. Tilmatine)] « extrait en ligne » (Archive • Wikiwix • Que faire ?). Consulté le 2013-03-26
57. ↑ « Langue et littérature berbères » [archive], article de Salem Chaker, professeur de berbère à l'Inalco et
directeur du Centre de recherche berbère.
58. ↑ http://www.ethnologue.com/show_country.asp?name=dz [archive]
59. ↑ Michèle Tribalat, Patrick Simon et Benoît Riandey, De l'immigration à l'assimilation enquête sur les
populations d'origine, éd. La découverte/INED, 1996, pp. 34-35 extrait en ligne [archive]
60. ↑ Les peuples autochtones et leur relation originale à la terre [archive], de Frédéric Deroche, Frédéric
Deroche, Julian Burger
61. ↑ Jacques Leclerc article Libye in L'Aménagement linguistique dans le monde, 2005, article en ligne
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dépend de Dieu seul. » (Ibn Khaldûn, Le Livre des exemples, Volume I, Éd. Gallimard, Col. la Pléiade,
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113. ↑ Ibn Khaldoun, Histoire des Berbères, partie Banou Ifren
114. ↑ Rachid Bellil, Les oasis du Gourara (Sahara algérien)
115. ↑ Rachid Bellil, Les oasis du Gourara (Sahara algérien) [archive]
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constitution de l'Algérie actuelle, Éditions sociales, 1960, 462 pages
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127. ↑ Un Soufi algérien Sidi Cheikh : un soufi algérien : sa vie, son œuvre, son rôle historique, ses descendants
(Oulâd Sidi-Cheikh). Par Hamza Boubakeur, Sidi Cheikh. Publié par Maisonneuve & Larose, 1990. ISBN
2-7068-1002-5. P247 livre en ligne [archive]
128. ↑ Colonel Jean DUMAURIER, A.B.C.D., La Mémoire d'un peuple, 1999.
129. ↑ Eugène Guernier, La Berbérie, l'Islam et la France, Éd. de l'Union française, 1950 :
« (…) au lieu de soutenir la civilisation berbère, la langue, la loi et la foi berbères, nous nous prêtons à
leur disparition en facilitant la diffusion de la civilisation arabe, par la langue, par la loi et par la foi
musulmanes.[…] L'islamisation et l'arabisation constituent les éléments de la plus grande victoire
remportées par les Arabes au Maghreb. Ils constituent également la plus lourde faute de la France
devant l'Histoire et devant elle-même. »
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Voir aussi
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Bibliographie
Travaux généraux
Bernard Lugan, Histoire des Berbères. Un combat identitaire pluri-millénaire, L'Afrique
Réelle, 2012
Dalila Arezki, L'Identité berbère, Paris, Séguier, Biarritz, Atlantica, 2004, (ISBN 2-84049-
393-4) Ibn Khaldoun, Histoire des Berbères, traduction, William Mac-Guckin de Slane, éditions
Berti, Alger 2003. (ISBN 9782705336394)
Lamara Bougchiche, Langues et littératures berbères des origines à nos jours, Paris, Ibis
Press, 1997, (ISBN 2-910728-02-1)
Les Berbères, Gabriel Camps - collection Encyclopédie de la Méditerranée - éd. Alif, les
éditions de la Méditerranée Tunis, 1992
Études spécialisées
L'origine des berbères Gabriel Camps in Islam société et communauté. Anthropologies du
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Paris, 1981.
Fatima Cherfa-Turpin, La condition juridique de la femme rurale en Kabylie, éditions
Apopsix, Paris, 2010 (ISBN 978-2-35979-010-8).
La Tunisie numido-berbère vue du ciel, Viviane Bettaïeb, Éd Alif, les éditions de la
Méditerranée - Tunis 2009
Kerkouane, cité punique au pays berbère de Tamzerat - Hassine Fantar, éd Alif, les
éditions de la Méditerranée - Tunis 2007 - nouveau tirage enrichi
Chaker, Salem, Études berbères et chamito-sémitiques, Paris [u.a.], Peeters, 2000, (ISBN
90-429-0826-2) Leguil, Alphonse, Contes berbères grivois du Haut-Atlas, Paris [u.a.], Harmattan, 2000,
(ISBN 2-7384-9904-X) Hélène Claudot-Hawad, Touaregs. Apprivoiser le désert, Paris : Gallimard, 2002.
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Galand, Lionel, Langue et littérature berbères. Vingt-cinq ans d'études, Paris, Éditions du
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À la croisée des études libyco-berbères. Mélanges offerts à Paulette Galand-Pernet et
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Galand-Pernet, Paulette : Littératures berbères. Des voix, des lettres, Paris, Presses
universitaires de France, 1998.
Galand, Lionel, Études de linguistique berbère, Louvain/Paris, Peeters, 2002.
Leguil, Alphonse, Contes berbères de l'Atlas de Marrakech, Paris, L'Harmattan, 1988, (ISBN 2-7384-0163-5)
Féry, Raymond, Médecin chez les Berbères, Versailles, éd. de l'Atlanthrope, 1986, (ISBN
2-86442-013-9) Hachid, Malika, Les Premiers Berbères - entre Méditerranée, Tassili et Nil, Aix-en-
Provence, Édisud, 2000, (ISBN 2-7449-0227-6)
Allioui, Youcef, Timsal, énigmes berbères de Kabylie - commentaire linguistique et
ethnographique, Paris, éd. L'Harmattan, 1990, (ISBN 2-7384-0627-0)
Chaker, Salem, Amaziɣ (le/un) Berbère - Linguistique berbère. Études de syntaxe et de
diachronie, Paris, Peeters, 1995, (ISBN 2-87723-152-6)
Direche-Slimani, Karima : Chrétiens de Kabylie, Saint-Denis, éd. Bouchene, 2004, (ISBN
2-912946-77-8) Lucien Oulahbib, Le Monde arabe existe-t-il ?, Paris [u.a.], éditions de Paris, 2007, (ISBN
978-2-85162-214-3) Maya Shatzmiller, « Le mythe d'origine berbère (aspects historiques et sociaux) », dans
Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, 1983, vol. 35, p. 145-156 [lire en
ligne (page consultée le 15/2/2010)]
Articles connexes
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Livres en ligne
Essai sur l'origine des Touaregs
Jean-Pierre Marin (préf. Jean Deleplanque), Au forgeron de Batna, Paris, L'Harmattan,
coll. « Graveurs de mémoire », 2005, 493 p. (ISBN 2747593118) (OCLC 123475998) [lire en
ligne].
Ouvrage relatant différentes hypothèses sur les origines des Berbères.
Ibn Khaldoun, Histoire des Berbères, tome 1 (traduit par le baron de Slane)
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SPIRITUALITE
Dans les trois exposés concernant les grandes religions monothéistes, existant encore de nos jours, j'ai
souligné plusieurs points communs entre elles, mais il en est un sur lequel je voudrais m'étendre un peu
plus. Constatant que, musulmans, chrétiens ou juifs, bien peu parmi les pratiquants de ces religions
connaissent leur histoire commune, jusqu'à leur séparation, je me dois de réparer cette énorme lacune
qui fit et fait encore de ces derniers, des frères ennemis.
Ainsi certains sont surpris en découvrant que Juifs* et Arabes* sont Sémites* et qu'utiliser le mot
"antisémitisme", inclu dans ce terme les deux peuples . Je n'ai pas volontairement écrit Israélite* et
Musulmans*, car l'histoire de ces religions est intimement liée à des peuples. Ce passé commun présenté
dans les écrits considérés par leurs adeptes comme divinement inspirés, fit appeler les pratiquants de
ces trois religions, "gens du livre" sous entendu la bible.
J'entends trop souvent certaines affirmation "c'est écrit dans le coran, ou dans la bible" et je constate
ensuite en recherchant le texte cité que c'est inexact. Faisant souvent référence à ces écrits, je me dois
de vous en faire un petit résumé.
Il faut expliquer que ce que nous appelons la bible, n'est pas un livre mais un recueil de plusieurs livres
écrits sur plusieurs générations par différents auteurs.
Tout commence... au commencement. C'est par ces mot que débute la Genèse, premier livre du recueil
que forme la bible, base du monothéisme se répandant au moyen orient puis en occident dès l'antiquité.
D'ailleurs on retrouve les récits de la genèse sous différentes formes écrits dans des tablettes d'argiles
chez les babyloniens, sumériens et autres peuple du croissant fertile (moyen orient). Il y eut bien source
d'inspiration ancienne et commune. Le récit de la Genèse relate d'une façon schématique, à l' échelle
humaine, une semaine, l'origine divine de toute choses, enseignant par là que l'univers n'est pas le fruit
du hasard, mais d'une volonté calculée, organisée, où chaque chose à sa place ( voir texte original en
ligne) Depuis d'ailleurs le monde entier vit au rythme de ce récit, semaines après semaines. Dans ce
milieu favorable s'épanouit l'espèce humaine, les bons homo sapiens, vous et moi.
La Genèse présente ensuite la fameuse histoire de la "pomme" d' Adam et d' Eve. Mais il faut aller au
delà du support narratif pour trouver là, l'origine de la souffrance et du mal être de l'humain. La
malédiction n'était pas dans le fruit ( qui n'était d'ailleurs pas une pomme), mais dans l'acte symbolisant
le rejet de la reconnaissance de l'ascendance divine de toute choses( voir texte original en ligne). De la
même manière la suite de ces textes relatent la querelle meurtrière de deux frères, Caïn et Abel à propos
justement de religion et si ce conflit familial nous est présenté, ce n'est pas pour nous apprendre que,
depuis toujours, les frères et soeurs se disputent à la maison. Plusieurs enseignements sont à découvrir
dans ce récit dépassant de loin cette banalité: Le sens des sacrifices pratiqués dans toutes les religions
antiques, mais aussi l'intolérance religieuse qui fit et fait encore couler le sang. Caïn, tuant son frère Abel
( voir texte original en ligne), ouvre le douloureux chapitre des guerres de religions, toujours d'actualité
et du long calvaire des persécutés à travers les siècles pour leur foi ou leurs pensées. En matière
religieuse "les braves gens n'aiment pas que l'on suive une autre route qu'eux" comme le dira Georges
Brassens à propos de politique.
Vient ensuite l'épopée du déluge ( voir texte original en ligne).Cette histoire opposant géologues et
théologiens à certainement fait coulé autant d'encre que d'eau sur terre. Toujours est-il que la "terre"
fut anéantie par un cataclysme sans précédant. C'est volontairement que j'ai mis le mot "terre" entre
guillemets, laissant à chacun le soin d'y mettre le sens voulu, là non plus, plusieurs écoles s'affrontant sur
le sujet, je n'apporterai pas plus d'eau au moulin de qui que ce soit. Comme pour tous ces récits, j'ai mes
propres explications, mais je respecte avant tout celles des autres. En tout cas l'archéologie confirme
qu'il y eut un cataclysme dans ces régions, et bien des écrits font mention de l'évènement.
Une famille de rescapés, grâce au premier navire connu, l'arche et à son célèbre capitaine, Noé, échoue
sur le mont Ararat (en Turquie actuelle). Commence à partir de ce moment, l'histoire des premières
civilisation ayant laissé des traces en Mésopotamie*, les Akkadiens-Sémites*et Sumériens, avec des villes
archéologiquement connues comme Our, Ourouk et bien sur la fameuse Babylone avec sa tour de Babel
( voir texte original en ligne) qui, dans sa fonction religieuse, va elle aussi être cause de querelle et
division. La naissance de l'écriture, nous sommes environs vers 5000 av JC, permettra dès lors de
conserver plus facilement les traditions orales.
Trois garçons sont mentionnés comme fils de Noé. Cham Sem et Japhet.
Cham aura, entre autre, un fils nommé Kouch et comme Kouch est dans la bible le nom de l'Ethiopie, on
en a conclu, un peu vite à mon avis, qu'il est le "père des Africains" Ce pauvre Cham eut un jour le
malheur de se moquer de Noé cuvant son vin, nu dans sa tente. Cela lui valu une malédiction que les
occidentaux se sont bien rappelés pour justifier l'exploitation et l'esclavage des africains nommés parfois
"sous hommes".
Japhet , d'après la tradition, fut le père des peuples blanc...
Sem et c'est la seule certitude de cette tradition, fut le père des peuples Sémites*, juifs* et Arabes*. Eux
aussi furent parfois appelés "races inférieures"en justification à des politiques démentes à leur égard.
Nous n'avons aucune mention sur les peuples "Jaunes". Ceci confirme bien l'idée que la bible ne relate
pas l'Histoire de l'humanité avec un grand H mais une série de récits illustrant la conception progressive
ou révélation et les enseignements du monothéisme. D'ailleurs tous les archéologues sont d'accord pour
affirmer que cette notion apparut vers le 5ème millénaire avant JC en Mésopotamie* (Mazda – Mithra –
El) Il faut avoir l'honnêteté intellectuelle de reconnaître, dans les courants religieux que nous étudions,
bien des notions et des termes issus monothéismes antiques. Dualité, résurrection des élus, corps
glorieux, les anges, fin du monde par le feu etc.
Cette divinité unique donc, qui fut révélé avec plus de précision à Abraham, 1800 avant JC (Ibrahim
traduction arabe), portait le nom de "EL" . "EL" était chez les akkadien, Sumériens, Cananéens, le dieu du
temps (c'était le dieu principal du panthéon au moyen orient). Ce terme se retrouve dans Babel, Bethel,
Israël, Elhoïm Gabriel, Ismaël, Emmanuel mais aussi Allah (version Arabophone) et avec un peu
d'humour... Babel Oued???
Le nom de YHWH, imprononçable, apparaîtra plus tard. L'archéologie à prouvé qu'il y eut à cette époque
des mouvement de sémites* vers la méditerranée. Ces déplacements de tribus conduisirent Abraham (
voir texte original en ligne)et tout son clan en Canaan (Palestine). Ce dernier, appelé le père des croyants
( monothéistes) eut parmi sa descendance deux enfants. Ismaël, l'aîné puis Isaac, mais de deux femmes(
voir texte original en ligne). La jalousie féminine étant à l'époque ce qu'elle est aujourd'hui, la légitime
Sarah obligea son mari à chasser la concubine Egyptienne, Agar, ainsi que son fils ainé. Quand on sait ce
que représentent les garçons chez les sémites.....on peut comprendre le déchirement dans le coeur du
père.
Ismaël bénéficia d'une prédiction très bénéfique de la part de "EL" lors de sa fuite. "Il sera béni, fécond,
je le multiplierai à l'infini, il engendrera des princes, je ferai de lui une grande nation"
Celle ci se réalisera puisque ce fils aîné deviendra le fondateur des Ismaélites et des peuples Arabes*.
Cette prophétie remonte à une époque où les Arabes* n'étaient qu'une tribu nomade (1800 avant JC) et
de tout temps les juifs ont su que, bénis par Dieu, ceux ci formeraient un jour un peuple puissant. On ne
lutte pas contre des prophéties divines, il faudrait que les Israéliens* s'en souvienent...
Quant à Isaac, il hérita de son père et son fils Jacob prit un nouveau nom qui devint celui de son peuple,
Israël* ce qui signifie," lutteur avec Dieu et avec les hommes". Il reçoit la même prédiction faite à son
grand père Abraham, "Je ferais de toi une grande nation, tous les peuples de la terre seront bénis en ton
nom".
Les deux frères devaient se côtoyer amicalement de fort prêt à cette époque car lors du décés du père ils
se retrouvent pour les funérailles. Il n'y avait que le téléphone Arabe* (donc Sémite*) pour s'avertir.
Isaac eut 12 fils qui donnèrent leurs noms aux 12 tribus d'Israël*. A la suite d'une famine celles ci
émigrent en Egypte.
S'y trouvant bien elles y séjournèrent environ 400 ans jusqu'à ce qu'un régime politique leur soit
défavorable. Employés malgrés eux et durement à des travaux de construction, ces éleveurs Hébreux (
peut être les Hapirous de l'histoire) virent leur survie menacée.
La seule issue fut leur retour en Canaan, leur terre promise, sous la conduite du célèbre Moïse. Cette
épopée est connue de tous sous le nom de l'Exode ( voir texte original en ligne). Ce petit peuple appelé
des lors Hébreux* se structure autour d'une loi exceptionnellement avancée pour l'époque et unique
dans toute l'antiquité par sa complexité. Cette codification du monothéisme se fera avec la révélation du
nom de Dieu " YHWH". On situe vers 1200 av JC la conquête de la Palestine par les Hébreux* et sur une
période assez longue ponctuée de conflits avec les autochtones pas content du tout de se faire
déposséder du pays.
Il faudra l'instauration de la royauté et une unité militaire solide pour achever la sédentarisation de ces
fils d'Abraham. Saül fut le premier roi d'Israel. Suite à quelques revers militaires contre les Philistins il se
suicida après une ultime défaite dans une guerre qui vit aussi périr ses héritiers. La monarchie
commençait fort mal. Un jeune berger, David, connu pour avoir remporté avec sa fronde un combat
homérique contre le géant Goliath, ce qui lui valu l'honneur d'être statufié au XVème siècle par Michel
Ange, lui succéda. Choisi par le prophète de l'époque il devint un vrai chef militaire. Sa vie ne fut que
batailles sur batailles pour donner enfin à peu près les frontières actuelle de l'état d' Israël.
Salomon son fils, roi philosophe, préféra la négociation, le commerce et les belles lettres. Il apporta la
paix et ce fut alors l'age d'or de la royauté. Mais cela ne dura que le temps de son règne. A sa mort ses
fils partagèrent ses territoires en deux royaumes distincts. Israël et Judas ou Judée. Au temps de ces
roitelets éphémères, émergèrent des personnages primordiaux dans ces récits: les prophètes. Ces
oiseaux de malheurs ne firent qu'annoncer catastrophes sur catastrophes conséquences de l'infidélité
des rois et du peuple envers leur Dieu, mais aussi comment les éviter (si nos hommes politiques actuels
avaient autour d'eux de tels sages....) Amos, Osée, Esaïe, Joël, Jérémie Daniel, etc, près de 20, ayant
chacun laissé leur livre remplis de prédictions diverses pour tous les peuples de la régions, mais aussi sur
de longues périodes. L'amateur historien fouineur que je suis se délecte de découvir combien ces
hommes, qui ne furent guère écoutés, méritaient le titre de "voyants" et nous sommes avec eux bien
loin des approximations douteuses de Nostradamus.
Ces deux petites enclaves regroupant les 12 tribus n'arrivèrent pas à jouer dans la cour des grands,
ballottées d'un côté et de d'autre par de puissants voisins. Ces royaumes furent, par de mauvaises
alliances, les victimes des grands empires, l'Egypte, l'Assyrie, la Perse, l'empire Hellenique et enfin
l'empire Romain qui en fit la province " Palestine" nom provenant du nom de sa côte méditerranéene,
"Philistine" et de son peuple les "philistins".
( voir la succession de ceux ci )
Vers 586 avant JC le roi de Babylone, Nabuchodonosor, conquiers les deux royaumes et déporte la
population sur les rives de l'Euphrate comme cela avait été prédit. Mais, contrairement au dicton, les
loups se dévorants parfois entre eux, les Perses envahirent la Babylonie et accordèrent aux peuples
prisonniers le retour au pays. Ils savaient, aussi par leurs prophètes, que leur exil ne devait être que
provisoire.
Cette région charnière entre 3 continents ne connut jamais la paix et cela dure encore. S'il est une partie
du monde pour laquelle l'homme s'est autant battu, assurément c'est celle ci. Alexandre le Grand annexa
tout le croissant fertile et les Hébreux* devenus Juifs* subirent la tutelle des nouveaux envahisseurs de
323 à 63 avant JC. Cette période, la plus confuse de ce peuple, connue sous le nom de guerres des
Macchabée (nom d'une famille) ne fut qu'une suite de guerres civiles et de révoltes; Il fallut
l'intervention de la puissance montante de Rome pour policer la région en s'y installant définitivement.
C'est avec le livre des Macchabée, donc avant Rome, que ce termine pour les Israélites* toute la
"révélation", commencée par la Genèse.
Enfin pas pour tous, car voici que, sous le règne du roi Hérode à la botte des Romains, une secte juive(au
sens étymologique de, séparation) vient une nouvelle fois perturber l'ordre religieux établi. Certains Juifs
voient dans un certain Jésus, d'abord un rabbi, (maître), puis un prophète, mais déjà plus grave, le
Messie (roi libérateur) et enfin le Fils de Dieu ce qui fut insupportable au clergé bien en place, comme
souvent toute nouveauté. Ce personnage nous est connu par les livres appelés "les évangiles" (bonne
nouvelle). Si tout le monde connaît la crèche de sa naissance, qui n'eut pas eu lieu à noël, et la croix de
sa mort, bien peu connaissent sa vie et encore moins son message. Toujours est-il que son enseignement
de la pauvreté et de l'humilité ne plut pas du tout aux autorités religieuses officielles, orgueilleuses de
leur richesses et de leur autorité. Un peu comme si un SDF entrait un dimanche dans une cathédrale,
prenait la parole et reprochait aux prélats leurs parures et les ors de l'édifice. Le Sanhédrin ( tribunal
religieux) vota donc la mort de ce reproche vivant et il fut livré aux romains pour son exécution.
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Peu de temps après sa mort et selon une de ses prédiction, l'état d' Israël en révolte contre l'occupant
romain subit une violente répression. Le temple fut détruit ("Il n'en restera pas pierre sur pierre" avait il
annoncé) et le peuple déporté dans l'empire. Ce fut la Diaspora* mettant fin à environ 1500 ans de
présence de ce peuple dans cette région, créant ainsi en Europe les premiers Ghettos*.
Seuls les chrétiens* et les musulmans* reconnaissent Jésus. Les premiers acceptent la définition qu'il se
donna lui même, fils de l'homme et fils de Dieu, les seconds uniquement comme prophète.
Ces juifs "séparés" se donnèrent rapidement des structures exceptionnellement bien organisées et
profitant du web de l'époque, le réseau routier romain, ils essaimèrent rapidement dans tout l'empire.
Ce fut à Antioche, ville de la Turquie actuelle, que ces gens là furent appelés pour la première fois
"chrétiens".
Récoltant les lettres de leurs premiers théologiens, ils créèrent un nouveau recueil le "nouveau
testament" par opposition à "l'ancien testament", la bible hébraïque.
Cette nouvelle compilation s'achève avec le livre de l'apocalypse, ce qui signifie comme tout le monde le
sait.... révélation !(et pas catastrophe). En effet, celui ci révèle symboliquement l'histoire des chrétiens
de la première église jusqu'à la dernière sur une période d' environ 2000 ans. Cet enseignement, fort
connu jusqu'à le renaissance, a malheureusement perdu de son attrait sauf parmi les milieux
évangélique modernes. Son étude est époustouflante quant aux révélations (d'où son nom) qu'elle
apporte sur l' histoire de l'occident.
Revenons à présent aux descendants d' Ismaël. Ce groupe sémite composé lui aussi de 12 tribus s'installa
dans les déserts du croissant fertile et dans la péninsule Arabique, arab' signifiant "homme du désert".
L'archéologie en trouve des traces des 850 avant JC.
Deux de ces tribus vivaient à La Mecque et un certain abdal-Muttalib était au service du sanctuaire païen
de la Ka'ba (cube). Ce dernier comptait environ 350 idoles adorées par les familles.
Ce n'est que dans les années 620 que son petit fils, Mohamed créa à son tour une religion, l' Islam* qui
se révéla un progrès parmi les peuples polythéiste Arabes, les conduisant à la découverte du
monothéisme. Il vida le sanctuaire païen de la Mecque des idoles, enseignant par ce geste la nécessité de
faire toute la place au Dieu unique invisible. Ainsi, comme beaucoup d'églises catholiques*, le centre
religieux musulman fut érigé à partir d'un ancien temple païen. La Kabba est de nos jour le centre
religieux musulman et l'objet d'un pelerinage obligatoire dans la vie des croyants. La Mecque en quelque
sorte pour l'Islam, la Rome du catholicisme* ou la Jérusalem des Israélites.
Si les juifs ont pris le nom donné par Moïse, de YHWH, les chrétiens reprirent le nom générique "Dieu"
dont ils ont fait un nom propre, les musulmans eux ont repris le nom générique de "EL" donnant le nom
propre en Arabe de "Allah". ( voir sacré nom de Dieu!) Les Arabes bâtirent rapidement un fabuleux
empire de l'Inde à l'Espagne mais qui, comme bien d'autres, finit par se morceler en plusieurs royaumes
qui n'eurent de commun que leur religion. Le peuple Arabe, contrairement à ce que pensent beaucoup,
devint minoritaire dans le monde musulman. Actuellement sur 1,8 milliard de musulmans, seulement
270 millions sont de race sémite-arabe. Le livre saint de l'Islam, Le Coran est surtout un livre de prières,
de méditations, on n'y trouve pas la saga d'un peuple, comme dans la bible hébraïque, ni le récit de la vie
d'un personnage, comme les évangiles et pas plus de lettres de divers théologiens comme dans le
nouveau testament des chrétiens. Il s'agit d'un recueil de conseils dans divers domaines de la vie
courante et bien sur religieuse.
Mais Mohamed reconnaissant les enseignements des personnages bibliques, on ne peut que conseiller à
ceux qui étudient le Coran de lire en parallèle la bible, de connaitre le Judaïsme et le Christianisme. Le
Coran se rapportant à Noé, Moïse, les prophètes, Abraham, Jésus, on ne peut comprendre ces écrits qu'à
la lumière du livre d'où leur histoire est tirée. On sent à travers la lecture du livre saint des Musulmans
un certain respect pour les "gens du livre" Juifs et Chrétiens.
Gaza et la Palestine
ACTUALITE
70 km de long, 10 de large, petit îlot de Palestine, Gaza demeure une douloureuse écharde dans la
poursuite utopique du rêve de paix et de sûreté à travers le monde. Elle est la flammèche difficilement
contrôlable d'un conflit millénaire entre deux frères, enfants d'Abraham, entre Ismaël et Isaac
revendiquant le même héritage territorial.
(Voir les gens du livre )
Ces deux nations querelleuses, issues du même sein, ont entraîné les pays occidentaux, ces derniers
s'étant, depuis toujours par leur goût de conquêtes territoriales, mêlés des affaires du monde. Etant
héritiers d'une culture judéo-chrétienne, les difficultés, occident et arabo-musulman, sont intimement
liées avec celles que nous évoquons ici. La majorité des arabos-musulmans Français sont pro-
palestiniens et la majorité des français Européens ( je ne sais trop comment les nommer) sont pro-
Israéliens.
La Palestine, connues sous le nom de Canaan dans l'antiquité, fut occupée par les premiers sémites
environs vers 1800 avant JC. Abraham eut deux fils, Isaac qui fonda Israël et Ismaël l'Arabie. Le royaume
que devint Israël se scinda en deux après le grand Salomon. Ce furent les royaumes de Juda et d'Israël. Ils
disparurent totalement en 70 après JC et la majorité des habitants furent déportés.
L'empire Romain d'orient garda ces territoires nommés "Palestine" jusqu'en 638 de notre ère qui
devinrent alors partie intégrante de l'empire Arabe devenu Musulman; Les croisades en firent un
royaume Franc de 1099 à 1291. Saladin mit fin au rêve de la chrétienté et la région retomba dans le giron
Arabe. Elle fut ensuite conquise par les mamelouks Egyptiens vers 1250 et finalement engloutie en 1517
par les Turcs Ottomans, Musulmans eux aussi, venues d'Asie centrale (ce ne sont pas des fils d'Abraham,
ni Juifs, ni Arabes). Dès la fin du 12 ème siècle, les juifs d'Espagne et du pourtour méditerranéen, fuyant
l'inquisition et ses bûchers, entament un long et irréversible retour vers leur pays d'origine, qui se
confirma avec le sionisme né au début du XIX ème siècle.
La première guerre mondiale mit fin à l'empire Ottoman et son territoire fut partagé entre les
vainqueurs. A la Grande Bretagne revint de gérer la Palestine qui vit arriver dès lors de nouveaux
migrants juifs issus des percécution des pays de l'Est, Allemagne, Pologne, Union Soviétique. Ce
mouvement s'accéléra durant le second conflit mondial ainsi qu'à la libération des camps
d'extermination du Reich germanique.
Le 29 Novembre 1947 l'ONU reconstitue l'Etat d' Israël en partageant les territoires pris par les Anglais
sur l'empire Ottoman entre les 1,2 millions de palestiniens Arabes et les 600 000 Juifs vivant sur place.
Jérusalem devenant ville internationale ( un peu comme le partage de l'Allemagne et de Berlin) Gaza
redevint territoire Arabe. Mais cette partition ne fut jamais acceptée par les pays voisins. En effet le roi
abdallah 1er de Jordanie et les Syriens avaient de leur côté l'intention d'agrandir leurs états en se
partageant la Palestine. le Grand Mutfi de Jérusalem ( chef religieux) voulant éviter cela, créait la ligue
arabe et se prépare à occuper le terrain pour son compte, après le départ des Anglais. Le 30 novembre
1947 ont lieu les premiers affrontements entre des groupes armés palestiniens et des milices
israéliennes. Le 11 Mai 1948 le mandat britanique sur la Palestine s'achève, l'Etat d'Israël est proclamé.
Les pays voisins, refusant sa fondation, entrent sur son territoire aidés des groupes armés du Grand
Mufti ( Chacun ayant des objectifs différents mais ils s'arrangeront plus tard pensent-ils), avec l'intention
de prendre Jérusalem pendant que les occupants Anglais abandonnent courageusement le terrain miné
pour des décennies. C'est la première guerre Israélo-Arabe.
Suivez bien car là ça se complique....Au bout d'un mois de résistance des Israéliens, rien de décisif n'est
acquis. L'ONU impose une trêve d'un mois. Les milices Israéliennes inférieures en nombre (5000
hommes) et sous équipées non préparés à une guerre ( l'état n'a que quelques jours) se sentant isolés
face aux puissants Syriens et Jordaniens qui se préparent à l'hallali, mobilisent la population civile et
achètent toutes les armes qu'ils peuvent aux pays ayant soutenus la création de leur état par l'ONU. A la
reprise des hostilités l'armée Israélienne, comptant 60000 soldats supérieurement équipés, a cessé le
combat défensif pour entamer une contre-attaque qui lui fit grignoter la région de Tel Aviv ainsi qu'une
part du territoire Palestinien créé lui aussi par l'ONU. De là, la notion de territoires palestiniens occupés
car les Israéliens se sont vite installés en "pays conquis", comme leur appartenant de juste guerre...
Encore une fois l'ONU mit fin aux combats et une armistice fut signé. Mais les pays Arabes présents dans
ce conflit refusèrent toujours de reconnaître l'état d'Israël. Cette période d'affrontement des deux blocs
politiques, les fit ranger de part et d'autre des belligérants. Les USA soutinrent Israël et l'URSS le monde
Arabe. Armes, logistique, encadrement.....
il y eut en suite la crise du canal de Suez en 1956, l'Egypte bloquant l'accés des ports d'Israél, puis celle
de l'eau en 1964, Isarél l'approvisionnement en eau des Palestiniens....A chacune d'elles suivit une
risposte armée et une intervention de l'ONU pour un cesser le feu, toujours provisoire, ainsi que des
déplacements de population.
Puis ce fut la guerre des 6 jours.
Le 5 juin 1967, alors qu'une coalition ( la ligue Arabe) formée de l'Egypte, la syrie, la Jordanie et l'Irak
masse ses troupes à la frontière et ferme tout accés maritime d'Israël, l'aviation Israélienne lance
l'offensive en détruisant au sol l'ensemble des avions ennemis. L'armée Jordanienne s'empare de
Jérusalem tandis que le reste des troupes de la ligue se heurte aux forces terrestres Israéliennes. Mais
sans appuis aérien, de tout côté les armées arabes se voient repoussées bien au delà des frontières de
1949. L'ONU impose une fois de plus un cesser le feu, la Palestine étant entièrement sous le contrôle des
vainqueurs ainsi que le Sinaï et le Golan.
Durant les années qui suivirent plus de 400 000 colons Israéliens s'installèrent dans les territoires
occupés tandis que certains Palestiniens vaincus partent vers des camps de réfugiés en Jordanie et au
liban.
Bien sur comme il faut s'y attendre chaque fois qu'un état en occupe un autre indûment, un mouvement
de résistance, l'OLP ( organisation de Libération de la Palestine), ainsi que l'armé Egyptienne mène une
lutte incessante. Attentats et tirs d'artillerie depuis la rive Egyptienne du canal de Suez.
Le 6 octobre 1973 lors de la fête juive du Youm Kippour (jour du grand pardon) l'armée Egytienne,
équipée par les soviétiques, franchi la frontière, balaya les postes d'observations Israélien et reprit une
partie du Sinaï. Les Syriens de leur côté attaquèrent le Golan. Mais une fois de plus l'armée Israélienne
qui perdit 2700 soldat, montra sa supériorité et imposa une défaite à la coalisions Arabe qui de son côté
eut plus de 8000 victimes.
C'est alors qu' une nouvelle arme vint en appui aux pays Arabes : le pétrole. L'embargo envers tous les
pays occidentaux provoque un choc pétrolier et prends l'économie occidentale à la gorge.
Jusqu'en 1994 ce n'est qu'une douloureuse suite d'attentats, de représailles, d'intifadas (soulèvement),
d'attaques de camps palestiniens ou de kibboutz israéliens, d'arrestations qui coûtèrent, depuis 1947, la
vie à 16000 Israéliens et 35000 Arabes..
Yasser Arafat, chef de l'OLP de retour d'exil, devenant président de l'autorité Palestinienne, obtient une
restitution de la bande de Gaza en échange de la paix et la fin des attentats. Mais les Syriens de leur côté
refusant de signer la paix, le Golan et la Cisjordanie (ouest de la Palestine) restent occupés. Depuis ces
accords, tout va, de part et d'autre, de pire en pire.
De ces violences naît dès 1987 le Hamas ( Harakat al Muqawama al Islamiya) mouvement de résistance
armée Islamiste. Ce parti politique a créé sa propre milice armé (comme ce fut le cas pour le parti Nazi
en Allemagne). Celui ci, mené par un chef religieux, refuse tout accord de paix et devient majoritaire aux
élection législatives Palestiniennes créant ainsi un gouvernement d'opposition. L'autorité Palestinienne
perd de ce fait toute autorité devant ce parti qui reçoit, comme un cadeau empoisonné pour le monde
Arabe, l'appui moral d' Al Qaeda de Ben Laden. La population Palestinienne, poussée au désespoir par les
défaites consécutives, comme ce fut le cas des Allemands après la défaite de 1918 devant la montée du
Parti armé Nazi et ses merveilleuses promesses, n'a, semble t-il pas senti venir le danger. D'ailleurs les
pays Arabes voisins très impliqués dans ce conflit ne lui prêtent guère un oeil favorable mis à part,du
bout des lèvres, l'Iran...
Les deux dernières interventions Israéliennes au Liban et fin 2008 dans la bande de Gaza eurent pour
mission de combattre ce parti politique armé auteur d'attentats et de tirs de roquettes sur les villes
Israéliennes. Mais leur retrait imposé par la communauté internationale, sensibilisée par les photos de
ruines et de massacres de civils, n'a rien résolu. Il est connu de longue date, qu'une des vertu des
maquisards et résistants est de disparaître devant une attaque frontale. Les Allemands l'ont appris en
39-45 et les Français durant les guerres
d' Indochine et d'Algérie.
Bilan des hostilités de 1948 à 2009 :
Il est lourd, humainement, financièrement, géographiquement et politiquement.
Côté Israélien: 16 000 morts, des centaines de milliers d'habitants expulsés des pays du bloc Soviétique
puis des pays Arabes en abandonnant tous leurs bien acquis parfois depuis bien des générations.
L'insécurité permanente devant les risques d'attentats oblige le pays à devenir une forteresse fermée au
tourisme et à la libre circulation des personnes et à restreindre les échanges commerciaux.
Le maintien de la plus puissante armée de la région finit par devenir une charge financière considérable.
Côté Palestinien : 36 000 morts, des centaines de milliers d'habitants exilés vers des camps de réfugiés
en Jordanie ou au Liban.
Le territoire a fondu comme neige au soleil à chaque nouvel engagement militaire de leurs voisins
Arabes.
Le recours au terrorisme, ralliant les Islamistes radicaux, aggrave leur isolement, d'autant plus que leurs
alliés naturels finissent par les abandonner ( Egypte, Syrie, Jordanie) ainsi que de plus en plus de pays
arabo-musulman.
Première conclusion : Aucune juste cause ne peut être soutenue par des moyens illégaux
Jamais Israël n'obtiendra une paix par sa puissance de feu même si elle est supérieure à toutes celles de
la région et il est inacceptable, qu'à l'instar des Nazis, une ville soit détruite parce qu'elle abrite des
résistants (même qualifiés de terroristes). Il est aussi insupportable que cet état, en toute impunité,
bafoue les résolutions de l'instance même (l'ONU) qui l'a créé en 1948.
Jamais les Palestiniens n'obtiendront la paix ni ne récupéreront leur territoire par le terrorisme du
Hamas ou d' autres groupes armés et le bombardement, par des miliciens, bien caché parmi la
population civile, des écoles ou autres bâtiments civil ennemis ne peut être justifié. Ces méthodes
discréditent ce peuple en détresse auprès de toutes les sensibilités compatissantes.
Seconde conclusion ( franco Française) : Cette haine de frères ennemis ( peuples sémites issus
d'Abraham) est étrange.
J'ai pensé un temps en voyant à Paris les manifestations de soutiens de musulmans (principalement) en
faveur des Palestiniens, qu'ils soutenaient leurs frères dans la foi. Mais....
Aucune manifestation n'est venue, de leur part, s'indigner des 8000 musulmans Bosniaques massacrés
par les serbes en ex Yougoslavie en 1995....
Aucune manifestation contre les 50 000 musulmans massacrés et les femmes violées par l'armée Russe
en Tchétchénie, ni contre les 200 000 déportés en 10 ans de guerre...
Aucune manifestations contre les centaines de milliers de musulmans déportés, affamés, massacrés
depuis 2003 au Darfour....par d'autres musulmans...
Ni face à le répression des musulmans Ouïghours en Chine...( dont beaucoup ignorent l'existence)
Il ne s'agit donc pas de soutien religieux.
J'ai alors pensé au soutien envers des populations civiles opprimées. Mais...
Aucune manifestation pour les 800 000 morts lors du génocide au Cambodge en 1979, au Rwanda en
1994, au Timor oriental en 1999.
Il ne s'agit donc pas de soutien humanitaire.
Mais par contre, et ceci me trouble, c'est qu'au Darfour, si les victimes et les bourreaux étaient tous
Musulmans, les auteurs de ce génocide ( 300 000 civils morts, 2,5 millions de déplacés) étaient Arabes et
les victimes noirs africains. Pouvons nous voir là un conflit identique à celui de la Palestine? Mais où
cette fois, le dernier arrivé dans le pays ( progressivement depuis le moyen age) et le plus fort
militairement est Arabe, et l'expulsé vers les camps de réfugiés, habitant originel du pays, est noir
africain?
S'il y a soutien aux Palestiniens parce qu'ils sont Arabes contre les Israéliens parce qu'il sont Juifs, il s'agit
donc d'antisémitisme, ce qui expliquerait les agressions contre des synagogues. Quand on pense que
Juifs et Arabes sont de même race sémite....C'est à en perdre son latin...
A moins que ces manifestations de soutien ne soient que manoeuvres bassement politiques...histoire de
rajouter un sujet de mécontentement, ou de provoquer quelques troubles au sein de la banlieue,
toujours prêté à brûler quelques voitures dans le voisinage; ce n'est pas tous les jours le 31
décembre...mais là, il ne s'agit là que de spéculation.
Il y a une chose que je sais, et cela va en étonner plus d'un.
Avant la naissance d' Ismaël, sa mère Agar reçut un message divin:
"Ton fils sera comme un âne sauvage; sa main sera contre tous et la main de tous sera contre lui; et il
habitera en face de ses frères". (Genèse 16 v 12).
Son père Abraham reçut lui aussi un avertissement :
"deux nations sortiront de ton ventre, et deux peuples se sépareront de tes entrailles; un de ces peuples
sera plus fort que l'autre, et le plus grand sera soumis au plus petit" (génèse 25 v 23)
Ne m'en voulez pas, je ne suis pas l'auteur de ces messages écrits, bien avant la fondation des peuples
Arabes et juifs, mais chacun peut constater qu'ils ont un sens prophétique qui n'en finit pas de se
vérifier.
Qui pourrais faire mentir un tel message s'il vient des puissances de l'au delà?