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C’est traditionnellement à la raison que la philosophie confe soin de notre vie. 11 A ne consentir à penser que le nécessaire, elle [la n’aboutit qu’à un savoir ormellement parait mais parcellaire voire vide, ou à la douloureuse reconnaissance du ait que la contin ence de tout ce qui nous entoure est absolument hors de ses prises. 1! "’e#périence de la contin ence est la mise à l’épreuve bonté de $ieu et de la rationalité du monde. 1! %ous voudrions donc montrer & l’ampleur et l’emprise de la contin ence naturelle ' les limites qu’elle impose à tout savo qui cherche à la ramener au nécessaire. "a philosophie comme ( e)ort à surmonter la contin ence *. !! +econna tre un r- ne de la contin ence sur toute la surace la nature, c’est dési ner l’ampleur de son emprise et non dénoncer comme une apparence illusoire. ! "’apparence ne cache pas l’essence, mais en est le paraître . ! /l 0 a dans la contin ence quelque chose d’essentiel. l’essence du naturel qui se donne dans l’apparition de contin ence. ! cartées les f ures d’une contin ence illusoire, superfcielle ou utile, demeure l’ima e d’une naturel dont la contin ence n’est plus mar inale mais essentielle et donc inquiétan 2e el n’emploie plus ( insi nifance * au sens de né li eable, mais de dénué de raison. !3 Au lieu de contempler dans la nature le sa e re4et de l’ordre lo ique dont nous parlions en commen5ant, le voilà le philosophe réduit à scruter des ( traces de déterminati conceptuelles *. !3 Contre 6chellin qui parlait de la nature comme ( plénitude de l’e#istence divine *, et comme visa e lumineu# du divin, 2e el

Bernard Mabille - Hegel l'Épreuve de La Contingence

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Cest traditionnellement la raison que la philosophie confie le soin de notre vie. 11A ne consentir penser que le ncessaire, elle [la raison] naboutit qu un savoir formellement parfait mais parcellaire, voire vide, ou la douloureuse reconnaissance du fait que la contingence de tout ce qui nous entoure est absolument hors de ses prises. 12Lexprience de la contingence est la mise lpreuve de la bont de Dieu et de la rationalit du monde. 12Nous voudrions donc montrer: lampleur et lemprise de la contingence naturelle; les limites quelle impose tout savoir qui cherche la ramener au ncessaire.La philosophie comme effort surmonter la contingence. 22Reconnatre un rgne de la contingence sur toute la surface la nature, cest dsigner lampleur de son emprise et non la dnoncer comme une apparence illusoire. 23Lapparence ne cache pas lessence, mais en est le paratre. 23 Il y a dans la contingence quelque chose dessentiel. Cest lessence du naturel qui se donne dans lapparition de la contingence. 23Ecartes les figures dune contingence illusoire, superficielle ou futile, demeure limage dune naturel dont la contingence nest plus marginale mais essentielle et donc inquitante. Hegel nemploie plus insignifiance au sens de ngligeable, mais de dnu de raison. 25Au lieu de contempler dans la nature le sage reflet de lordre logique dont nous parlions en commenant, le voil le philosophe rduit scruter des traces de dterminations conceptuelles. 25Contre Schelling qui parlait de la nature comme plnitude de lexistence divine, et comme visage lumineux du divin, Hegel voit moins dans la nature la rvlation que loccultation de Dieu. Il fustige ceux qui prennent le dsordre naturel pour une richesse et, oubliant que Dieu est Esprit, font des phnomnes naturels une immense thophanie. 25-26 La contingence montre la faiblesse du concept dans la nature. 28Quant la thse de la nature comme reflet de la logique, elle peut tre dj nuance en distinguant expression logique du naturel en sa contingence mme, et rduction de la contingence naturelle la ncessit.