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Bernstein / Barber / Chostakovitch Jonathan Darlington direction Fanny Clamagirand violon Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon vendredi 21 mars 2014 à 20h Opéra Berlioz / Le Corum Cahier pédagogique Cahier pédagogique Cahier pédagogique Cahier pédagogique Saison 2013-2014 Service Jeune Public et Actions Culturelles - 04 67 600 281 - www.opera-orchestre-montpellier.fr

Bernstein / Barber / Chostakovitch · 2015. 9. 15. · Leonard Bernstein, Samuel Barber, Dimitri Chostakovitch ont tous les trois vécu au XXème siècle, une époque soumise à de

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  • Bernstein / Barber / Chostakovitch

    Jonathan Darlington direction Fanny Clamagirand violon

    Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon

    vendredi 21 mars 2014 à 20h

    Opéra Berlioz / Le Corum Cahier pédagogiqueCahier pédagogiqueCahier pédagogiqueCahier pédagogique Saison 2013-2014 Service Jeune Public et Actions Culturelles - 04 67 600 281 - www.opera-orchestre-montpellier.fr

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    Sommaire Sommaire Sommaire Sommaire L’orchestre et ses instruments 3 Les cordes 3 Les vents 4 Les bois 4 Les cuivres 5 Les percussions 5 L’orchestre symphonique 8 Musique et politique 9 Leonard Bernstein 12 L’histoire du film On the Waterfront (Sur les quais) 13 La musique du film 13 Structure de l’œuvre 14 Samuel Barber 15 Le concerto 15 Concerto pour violon et orchestre opus 14 16 Structure de l’œuvre 16 La vie de Dimitri Chostakovitch 17 Dimitri Chostakovitch en six œuvres 17 La symphonie 18 Symphonie n° 15 en la majeur opus 141 19 Biographies des artistes 20

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    L’orchestre et ses instrumentsL’orchestre et ses instrumentsL’orchestre et ses instrumentsL’orchestre et ses instruments

    Le nombre d’instruments dans un orchestre peut varier suivant les répertoires abordés. L’orchestre se divise en plusieurs catégories d’instruments : les cordes, les vents et les percussions. Chacune de ces catégories est positionnée de façon particulière, de manière à ce que le chef d’orchestre puisse se repérer lorsqu’il dirige.

    Les cordesLes cordesLes cordesLes cordes Parmi les instruments à cordes, on peut citer les violons, les altos, les violoncelles, les contrebasses, le piano, la harpe… Nous aurons aussi des instruments moins courants : la guitare, le banjo, la lyre. Ces instruments à cordes sont à leur tour divisés en plusieurs familles : les cordes pincés (comme la harpe), les cordes frappées (le piano) ou frottées (les violons, altos, violoncelles et contrebasses). Notons que les instruments à archet tels que le violon ou la contrebasse, peuvent être aussi joués en cordes pincées (on appelle ce mode de jeu le pizzicato). Le principe de fonctionnement de la plupart des instruments à cordes est basé sur le son de la vibration des cordes, amplifié par une caisse de résonance. Prenons l’exemple du violon :

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    Les cordes sont mises en vibration grâce à l’archet (ou aux doigts si l’on joue en pizzicatos) et le son résonne dans la table d’harmonie. Il est donc amplifié.

    Les ventsLes ventsLes ventsLes vents Les instruments à vent sont tous les instruments dans lesquels il faut souffler pour émettre un son. Ces instruments sont classés en deux catégories : les bois et les cuivres.

    Les boisLes boisLes boisLes bois Ce sont les instruments tels que les flûtes, les hautbois, les clarinettes, les bassons… Ces instruments ont une origine très ancienne et leurs « ancêtres » étaient fabriqués en bois. C’est pourquoi nous donnons ce nom à cette catégorie. Aujourd’hui, les bois peuvent être fabriqués en métal ou, comme à l’origine, en bois. Pour leur fonctionnement, l’air envoyé dans l’embouchure sort par les différents trous du corps de l’instrument et le musicien, en bouchant certains de ces trous, fabrique des notes de musique différentes.

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    Les cuivresLes cuivresLes cuivresLes cuivres C’est l’ensemble des instruments dorés qui apparaissent dans l’orchestre. On peut citer la trompette, le trombone, le tuba, le cor… Quand le musicien souffle dans l’embouchure de ces instruments, ses lèvres font vibrer l’air et cela produit un son. Les notes s’obtiennent en actionnant des pistons qui ouvrent et referment des tuyaux ou une coulisse (trombone). Le timbre des cuivres varie selon la longueur de leur tuyau.

    Les percussionsLes percussionsLes percussionsLes percussions Les percussions sont des instruments sur lesquels il faut effectuer un « choc » (percuter) pour produire un son. Ces instruments produisent une grande variété de sons différents : on peut les secouer, les frapper, les frotter… Il existe beaucoup de percussions. Les matières utilisées pour les fabriquer sont diverses : bois, peau, métal… Les percussions sont des instruments principalement rythmiques. Seuls quelques-uns d’entre eux peuvent produire de véritables mélodies (le xylophone par exemple). En général, on s’en sert pour accompagner une phrase mélodique et lui donner du rythme (les toms ou les cymbales), ou pour imiter ou évoquer un objet, un paysage ou une atmosphère. Ainsi, les castagnettes serviront beaucoup dans les musiques espagnoles. Souvent, à la fin d’un morceau majestueux et imposant, les dernières notes de musique sont accompagnées par un grand son de percussions, grâce au gong par exemple. Certaines percussions sont très faciles à reproduire chez soi : on peut taper sur des casseroles, utiliser deux planches en bois pour faire le bruit d’une claque ou encore fabriquer des maracas avec un cylindre et du riz.

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    Quelques percussionsQuelques percussionsQuelques percussionsQuelques percussions Les plus connues :

    Les maracasLes maracasLes maracasLes maracas

    Les timbalesLes timbalesLes timbalesLes timbales

    Le xylophoneLe xylophoneLe xylophoneLe xylophone Les cymbalesLes cymbalesLes cymbalesLes cymbales

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    D’autres… moins courantesD’autres… moins courantesD’autres… moins courantesD’autres… moins courantes

    Le guiro, qui peut faire penser au

    croassement d’une grenouille.

    Le woodblock, qui émet un son assez

    fort, est utilisé pour étudier les

    rythmes.

    Les cloches tubulaires, qui imitent le son

    des cloches.

    Le gong, dont le son métallique

    s’amplifie après l’avoir frappé.

    Les grelots

    Les bongos

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    Orchestre symphoniqueOrchestre symphoniqueOrchestre symphoniqueOrchestre symphonique

    L’orchestre symphonique a un effectif plus important que l’orchestre de chambre et réunit toujours les quatre familles d’instruments. Selon le répertoire interprété, l’effectif peut varier. Ainsi, si l’œuvre est d’époque classique, on compte un ensemble complet d’instruments à cordes, 2 de chacun des instruments de la famille des vents (2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons, 2 cors, 2 trompettes) et quelques percussions. Dans la période romantique, les instruments sont plutôt agencés par trois et on peut en ajouter d’autres, un peu moins habituels, comme le piccolo, le cor anglais, la clarinette basse, les saxophones, le contrebasson, les trombones ou le tuba. C’est aussi à cette période que l’ensemble des percussions prend son essor. Pour la musique du XXème siècle, l’orchestre peut atteindre un effectif de 80, voire 100 musiciens. L’orchestre symphonique est utilisé pour interpréter des œuvres instrumentales, profanes ou sacrées mais aussi pour accompagner les opéras ou des ballets. Dans ce dernier cas, l’orchestre n’est plus placé sur la scène mais dans la fosse.

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    Musique et politiqueMusique et politiqueMusique et politiqueMusique et politique Leonard Bernstein, Samuel Barber, Dimitri Chostakovitch ont tous les trois vécu au XXème siècle, une époque soumise à de nombreux bouleversements : deux guerres mondiales et leurs lourdes conséquences politiques. Samuel Barber (1910-1981), compositeur américain, reçoit la commande d’un concerto pour piano en 1939. A cette époque, il vit en Europe. Il commence à écrire en Suisse, puis à Paris. Malheureusement, la 2nd guerre mondiale éclate et Barber rentre aux Etats-Unis. Après pas mal de péripéties, l’œuvre est créée en 1941. Mais le musicien, insatisfait, préfère retravailler la partition. La version finale est terminée en janvier 1949. Durant cette période, les tensions internationales pèsent d’un poids très lourd dans la vie des grandes puissances, à commencer par les Etats-Unis. La deuxième guerre mondiale est terminée. Mais dès 1945, une hostilité se développe entre les anciens Alliés. L’URSS communiste, dirigée par Staline, étend son influence sur toute l’Europe centrale et une partie de l’Asie. La dictature communiste s’impose ainsi à un nombre important de pays. Cela signifie que toutes les libertés sont supprimées, que les habitants sont contrôlés dans tous les actes de leur vie et subissent des punitions très dures (jusqu’à la mort) si on juge leur activité non conforme. De plus, la mise en place d’une économie contrôlée par l’Etat aboutit à de grandes pénuries. Les Etats-Unis, chef de file du monde libre, partagent avec l’Europe occidentale un système politique fondé sur la démocratie et une économie libérale. L’opposition entre ces deux visions opposées dégénère rapidement en ce que l’on a appelé La guerre froide. Les deux blocs, dirigés respectivement par l’URSS et les Etats-Unis, ne s’affrontent pas directement, mais essaient de s’opposer à l’influence croissante de l’autre par tous les moyens.

    A la fin des années quarante, la tension est à son comble. De nombreux films d’époque évoquent les

    espions qui sévissent chez l’ennemi (cf. James Bond). L’obsession des complots fait parfois dérailler les

    esprits et atteint des proportions dramatiques. Ainsi, aux Etats-Unis, à partir de 1950 va sévir le

    maccarthisme.

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    Un sénateur américain, J. Mc Carthy, déclare en février 1950 que le communisme, fléau mondial, est

    présent aux Etats-Unis et cela jusqu’aux plus hautes sphères de l’Etat américain.

    Il affirme que des espions communistes ont infiltré l’Administration et occupent des postes clefs au sein même du gouvernement. Il demande donc aux américains de dénoncer toute personne soupçonnée d’être un ennemi de l’intérieur.

    Malgré l’invraisemblance de ce qu’il affirme, les Etats-Unis vont connaître une vague de dénonciations. La Commission des activités anti-américaines, créée pour rechercher les soi-disant ennemis de l’intérieur, est chargée de les poursuivre et de les punir. Le maccarthysme, appelé aussi « la chasse aux sorcières » va sévir de 1950 à 1954. C’est un des épisodes les plus honteux de l’histoire des Etats-Unis. Des groupes entiers vont être l’objet de persécutions, arrêtés, considérés comme des traîtres à la nation. N’importe qui peut être emprisonné sur simple dénonciation. C’est une violation de la constitution dont le premier amendement déclare garantir : « la liberté d'expression, la liberté de la presse, le droit des citoyens de se réunir pacifiquement et d'adresser à l'État des pétitions pour obtenir réparation de torts subis (sans risque de punitions ou de représailles) ».

    Certain milieux sont particulièrement touchés, par exemple celui du cinéma. Le futur président du pays,

    Ronald Reagan, alors acteur de 2e zone, fait partie des dénonciateurs. Des artistes comme Charlie Chaplin,

    préféreront s’exiler plutôt que de subir cette terreur aveugle.

    En 1954, sort le film du cinéaste Elia Kazan, On the waterfront (Sur les quais). Le film se situe dans le

    milieu des dockers du port de New York. Il évoque la puissance de leur syndicat lié à la mafia. Un employé

    qui refuse d’accepter cette situation est assassiné. Le héros du film (joué par Marlon Brando), syndiqué,

    doit choisir entre trahir ses « amis » du syndicat ou les dénoncer pour ce crime. Il choisit la deuxième

    solution en témoignant devant la « Crime Commission ». Après cette dénonciation, Brando hurle "Je suis

    content de l'avoir fait !".

    Ce film, tourné en plein maccarthysme a jeté un malaise chez certains spectateurs, car il attaque les

    syndicats et fait l’apologie de la dénonciation et de la trahison contre d’anciens amis.

    Sous forme de métaphore, le film évoque l’attitude d’Elia Kazan. Celui-ci a adhéré dans son jeune âge au

    parti communiste, mais en a été exclu en 1936. Dès 1952, il décide de collaborer avec la Commission des

    activités anti- américaines. Il dénonce à tour de bras des personnes travaillant dans le milieu du cinéma, y

    compris des amis. Cette attitude lui a été reprochée jusqu’à la fin de sa vie. En 1997 un prix hommage par

    l'American Film Institute et l'Association des critiques de Los Angeles lui a été refusé parce qu'«on ne

    pouvait lui pardonner d'avoir témoigné aimablement devant la Commission des activités antiaméricaines

    le 10 avril 1952». Et, en 1999, quand on lui remet un oscar (le troisième de sa carrière) pour l'ensemble de

    son œuvre, une partie de l'assistance refuse de l'applaudir.

    C’est le compositeur Leonard Bernstein (1918-1990) que Elia Kazan contacte pour créer la musique de

    On the Waterfront.

    Voici ce que le musicien déclare à propos de cette période : «Tout ce que l’Amérique essayait de défendre semblait sur le point d’être écrasé sous la botte du sénateur du Wisconsin Joseph MacCarthy et de ses acolytes inquisiteurs». Et il continue : «C’était l’époque de la liste noire d’Hollywood, de la censure à la télévision, des gens qui perdaient leur emploi, des suicides, expatriations et refus de délivrer des passeports à toute personne "suspectée" d’avoir un jour fréquenté un "prétendu" communiste». Lui-même subira le refus d’un passeport.

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    Il fait partie du Comité pour le 1er amendement qui rassemble des artistes de gauche d’Hollywood déterminés à garder le silence lorsque la Commission des activités anti-américaines les interrogera. En 1953, la dramaturge Lillian Hellman lui propose de faire une adaptation musicale du conte de Voltaire, Candide. Or, celle-ci, étiquetée à gauche, a refusé de donner des noms de proches qui étaient communistes. Bernstein subira des pressions pour qu’il refuse de coopérer avec cette écrivaine. Mais cette œuvre arrive à point nommé pour dénoncer par la satire les pressions inquisitoriales, montrer les formes modernes de la barbarie humaine et réveiller la conscience des citoyens.

    Dimitri Chostakovitch (1906- 1975), contemporain des deux musiciens américains, vit en URSS. C’est dans sa jeunesse que ce nouveau régime politique s’est imposé. Mais c’est sous la dictature de Staline que les russes ont eu le plus à souffrir. Celui-ci déclenche une première vague de terreur dans les années trente. Le pouvoir contrôle tout, y compris dans les domaines littéraire et artistique. Toute production doit faire l’apologie du stalinisme qu’il s’agisse de peinture, de poésie, de musique… Le musicien essaie de se faire oublier. Mais en 1936 son œuvre est critiquée dans le journal officiel La Pravda : « Le chaos remplace la musique ».

    On s’en prend à sa musique qui représente le « formalisme petit-bourgeois ». L’article, anonyme, se termine même par une menace de mort à peine voilée. Peu après, il est l’objet d’une condamnation officielle de la part de l’Union des compositeurs soviétiques. D’anciens amis l’accusent pour sauver leur place, ou leur vie, sans doute. Seuls quelques-uns ont le courage de le soutenir (par exemple S. Prokofiev). Il est déclaré « ennemi du peuple », ce qui laisse présager qu’on peut le déporter dans un camp. Plusieurs exécutions ont lieu chez les artistes. Il semble que Chostakovitch y ait échappé parce que l’officier de la police politique (le NKVD) qui instruit son dossier est lui-même exécuté.

    Chostakovitch va alors simplifier sa musique et lui donner un cadre plus traditionnel. Lorsqu’il publie sa 5e symphonie, il lui donne un sous-titre « Réponse créative d'un artiste soviétique à de justes critiques ». Ce n’est qu’en flattant le pouvoir et en courbant l’échine que l’on peut espérer garder la vie.

    Après la deuxième guerre mondiale, les persécutions reprennent. Début 1948, le musicien est critiqué, ainsi que d’autres artistes. Il doit faire son autocritique plusieurs fois. C’est-à-dire qu’il doit publiquement proclamer que son œuvre est mauvaise, et qu’elle n’exalte pas le communisme comme elle le devrait. Il perd sa place de professeur. Concrètement, si on ne peut plus faire jouer ses compositions et si on n’a plus de profession, on ne gagne plus sa vie. Son fils est contraint de le désavouer publiquement.

    Il ne peut plus que composer en cachette, en attendant des jours meilleurs. Après la mort de Staline, en 1953, le pouvoir reconnaît les erreurs provoquées par la terreur stalinienne. Chostakovitch est réhabilité en 1958 (par un décret du Parti ayant pour but de corriger les erreurs commises en 1948). Plusieurs autres musiciens sont également remis à l’honneur, dont Prokofiev. On assiste même à des événements impemssables sous Staline. Par exemple, l'Orchestre de New York dès 1959 placé sous la direction de Leonard Bernstein est invité en URSS en 1959. L’animosité viscérale entre les deux pays connaît donc un répit.

    Peu avant sa mort, Chostakovitch écrit sa Quinzième Symphonie, créée en janvier 1972.

    Les épreuves qu’il a connu au long de sa vie ont délabré sa santé et amené à un fort pessimisme. Alors que l’œuvre de Leonard Bernstein déborde de vitalité.

    Monique Morestin

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    LLLLeoeoeoeonard Bernsteinnard Bernsteinnard Bernsteinnard Bernstein

    Issu d'une famille de juifs russes immigrés, Bernstein, pianiste de talent, chef d'orchestre fougueux, compositeur populaire, va être, jusqu'à sa mort, l'un des personnages les plus en vue de la musique américaine. Diplômé d'Harvard, il étudie le piano et la direction d'orchestre (avec Fritz Reiner) et l'orchestration à Philadelphie. Il fait des arrangements musicaux sous le pseudonyme de Lenny Amber. Chef assistant d'Arthur Rodzinski à l'Orchestre Philharmonique de New-York, il est amené à remplacer Bruno Walter, et c'est le début d'une grande carrière de chef d'orchestre. De 1945 à 1948, Bernstein dirige le New-York City Center Orchestra. En 1953, il est le premier chef américain invité à l'Orchestre Symphonique de la Scala de Milan. Puis

    encore le premier américain à être nommé directeur musical de l'Orchestre Phiharmonique de New-York (1958). L'Orchestre lui donnera, à son départ, le titre honorifique de «chef lauréat» jamais décerné auparavant. A partir de 1969 Bernstein mène une carrière de chef invité dans le monde entier (Orchestre Philharmonique de Vienne, Philharmonie d'Israël, Orchestre Symphonique de Londres, Orchestre National de France...) et il consacre davantage de temps à la composition. Comme chef d'orchestre Bernstein a fait connaître la musique contemporaine en créant des œuvres de Ives, Poulenc, Messiaen, Copland, Henze, Barber... En plus de la composition, les activités de Bernstein ont toujours été multiples : concerts, enseignement, conférences, il joue également en soliste des concertos de Mozart, Ravel et Gershwin, et publie aussi quelques poèmes. La gloire est venue en 1957 lorsque Leonard Bernstein a composé la comédie musicale West Side Story pour Broadway, dont il a été tiré un film. Mais il a écrit aussi des œuvres pour orchestre (notamment trois Symphonies), de la musique de chambre (Brass music, 1948 ; Red, White and Blues pour trompette et piano, 1984), un opéra (Trouble in Tahiti, 1952), une opérette (Candide, 1955), de la musique sacrée (Messe, 1971), des musiques de scène (Wonderful town, 1953 ; A Quiet place, 1983), et de nombreuses musiques de film... Le style de Bernstein mêle le jazz, la musique populaire, le choral religieux, les songs, l'opéra italien, la pop music... On retrouve dans ses œuvres les influences de Stravinsky, Copland, Mahler et Hindemith. Dans un langage universel et accessible, il parvient à traiter certains grands thèmes, celui de la condition humaine, celui de la foi perdue et reconquise.

    Ircam-Centre Pompidou, 2007

    Tous droits réservés, diffusion gratuite à usage pédagogique

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    L’histoireL’histoireL’histoireL’histoire du film du film du film du film OnOnOnOn the Waterfront (Sur les quais)the Waterfront (Sur les quais)the Waterfront (Sur les quais)the Waterfront (Sur les quais)

    L'impitoyable Johnny Friendly prend, par la force, la tête du syndicat des dockers du port de New York. Ses hommes terrorisent les ouvriers, rackettant ceux qui se soumettent, réduisant les autres au chômage. Une commission enquête sur les agissements de Friendly et de sa bande. Elle se heurte hélas à un mur de silence. Le père Barry exhorte les dockers à témoigner. Terry Malloy, un jeune boxeur protégé par Friendly, s'éprend d'Edie Doyle, la soeur d'une des victimes de son patron... Le film du malaise. Lors de la chasse aux sorcières, Elia Kazan reconnaît d'abord avoir été membre du Parti communiste, mais refuse de donner des noms. Quatre mois plus tard, de lui-même, il dénonce seize personnes, membres et sympathisants du PC. Dans le film, Terry Malloy, jeune docker, réussit à débarrasser son syndicat du chef qui le tient sous sa coupe, en dénonçant un meurtre dans lequel ce dernier a trempé. On pourra longtemps débattre de la culpabilité que tentait d'évacuer le cinéaste en abordant pour la première fois ce thème de la délation, qui

    reviendra souvent dans son œuvre. Mais comment oublier l'admirable réalisme du décor, la peinture du milieu des dockers (tout fut tourné en décors naturels) et la poésie qui imprègne les rapports d'un Marlon Brando exceptionnel et d'Eva Marie Saint. C'est aussi, pour le cinéaste, la première vraie rupture avec l'univers hollywoodien.

    Hubert Prolongeau pour Télérama Tous droits réservés, diffusion gratuite à usage pédagogique

    LLLLa musiquea musiquea musiquea musique du filmdu filmdu filmdu film On dit souvent de la musique du film On the Waterfront, qu’elle compte parmi les plus belles compositions de L. Bernstein. Ce film, réalisé par Elia Kazan et écrit par Budd Schulberg en 1954 est considéré comme l’un des plus grands chefs d’œuvre cinématographiques américains. Traitant de la corruption, du racket et de la criminalité sur les quais de Manhattan et de Brooklyn, On the Waterfront fut à la fois un succès critique et commercial en remportant le prix Pulitzer en 1949 et pas moins de 8 oscars. Mettant en scène Marlon Brando, Karl Malden, Lee J. Cobb, Rod Steiger et Eva Marie Saint, il fut réalisé

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    à partir d’une série d’articles publiés par Malcolm Johnson dans le New York Sun au sujet d’une rébellion ayant eu lieu sur les quais de New York quelques années auparavant. La partition de Bernstein fut sa seule production musicale pour le cinéma. Dans un des chapitres de son livre The Joy of Music, il explique à ce sujet qu’il ne souhaite pas voir ses compositions coupées au bon vouloir de chacun et jouées dans un ordre différent de celui qu’il avait initialement choisi. Ainsi, en 1955, il adapta la musique du film en une suite symphonique d’une vingtaine de minute. Cette dernière est aujourd’hui considérée comme un véritable portrait de la vie de New York.

    La structure de l’œuvreLa structure de l’œuvreLa structure de l’œuvreLa structure de l’œuvre

    1. Andante (with dignity) - Presto barbaro 2. Adagio - Allegro molto agitato - Alla breve 3. Andante largamente - More flowing - Lento 4. Moving forward - Largamente - Andante come prima 5. Allegro non troppo, molto marcato - Poco più sostenuto 6. A tempo

    Dès le début de cette suite orchestrale, Bernstein installe le climat dramatique qui sera développé au fil du film. Après un thème au cor, à la fois éloquent et déterminé, débute un passage « barbaro » dans lequel les percussions sont très présentes. Un thème s’apparentant à l'amour, à la fois doux et élancé est alors suivi par un Allegro avant que l’œuvre se termine par un développement tragique du thème d'ouverture. Bien que cette partition ait été écrite par Bernstein pour accompagner le film et ainsi soutenir sa puissance dramatique, il n’est pas nécessaire d’avoir vu ce dernier pour en apprécier la musique.

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    Samuel BarberSamuel BarberSamuel BarberSamuel Barber La musique de Samuel Barber, révélant une grande maîtrise construite à partir de sensibilités et de structures romantiques, est à la fois lyrique, complexe du point de vue rythmique et riche en harmonies. Né le 9 mars 1910 à West Chester (Pennsylvanie), il compose sa première œuvre à l'âge de 7 ans et tente d'écrire son premier opéra à 10 ans. A 14 ans, il entre au Curtis Institute où il étudie la voix, le piano et la composition. Par la suite, il étudie la direction d'orchestre avec Fritz Reiner. Au Curtis Institute, il rencontre Gian-Carlo Menotti avec qui il entretiendra une longue relation tant personnelle que professionnelle. Menotti compose des livrets pour les opéras de Barber Vanessa (pour lequel il remporte le Pulitzer) et A Hand of Bridge. La musique de Barber sera défendue par plusieurs artistes, musiciens et chefs d'orchestre de grande renommée tels Vladimir Horowitz, John Browning, Martha Graham, Arturo Toscanini, Dmitri Mitropoulos, Leontyne Price et Eleonor Steber. Son Antony and Cleopatra sera une commande pour l'ouverture du nouveau Metropolitan Opera House au Lincoln Center en 1966. Barber reçut de nombreux prix et récompenses, y compris l'American Prix de Rome et deux Prix Pulitzer. Il fut élu à l'American Academy of Arts and Letters. Son très lyrique Adagio pour cordes est devenu l'une des œuvres les plus appréciées tant en concert qu'au cinéma (Platoon, The Elephant Man, El Norte, Lorenzo's Oil).

    (Ircam-Centre Pompidou, 2007)

    Tous droits réservés, diffusion gratuite à usage pédagogique

    Le concertoLe concertoLe concertoLe concerto DéfinitionDéfinitionDéfinitionDéfinition : CONCERTO, s. m. Mot italien francisé, qui signifie généralement une symphonie faite pour être exécutée par tout un orchestre ; mais on appelle plus particulièrement concerto une pièce faite pour quelque instrument particulier, qui joue seul de temps en temps avec un simple accompagnement, après un commencement en grand orchestre ; et la pièce continue ainsi toujours alternativement entre le même instrument récitant et l'orchestre en chœur. Quant au concerto où tout se joue en rippieno, et où nul instrument ne récite, les Français les appellent quelque fois trio, et les italiens sinfonie.

    (Jean-Jacques Rousseau, Dictionnaire de musique édition de 1764) Le concerto est un genre musical qui met en avant un instrument solisteLe concerto est un genre musical qui met en avant un instrument solisteLe concerto est un genre musical qui met en avant un instrument solisteLe concerto est un genre musical qui met en avant un instrument soliste. Ce soliste est accompagné par un orchestre symphonique, dirigé par le chef d’orchestre. Cette forme musicale est apparue alors que les ateliers de lutherie développaient des instruments de plus en plus perfectionnés. Les compositeurs décident alors de mettre ces instruments en valeur. C’est aussi l’occasion de démontrer la virtuosité d’un musicien.

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    Concerto pour violon et orchestre opus 14Concerto pour violon et orchestre opus 14Concerto pour violon et orchestre opus 14Concerto pour violon et orchestre opus 14

    Peu de compositeurs dans l’histoire de la musique américaine ont eu autant de panache et joui d’autant d’estime que Samuel Barber. Bien qu’il ait vu passer de son vivant les courants du dodécaphonisme, du sérialisme total, de la musique concrète, de l’électroacoustique, de la musique aléatoire, microtonale, spatiale, du collage musical et des premiers âges du minimalisme, Barber n’a jamais été tenté de rejoindre ces mouvements ou ces « écoles » à la mode : il est resté fidèle, toute sa vie durant, à l’approche romantique qu’il avait fait sienne, préférant se consacrer à bien servir des idiomes éprouvés. Sa musique est empreinte de lyrisme, de nostalgie et d’émotion, et offre à l’occasion des moments dramatiques d’une grande intensité. « Il n’y a pas de raison pour que la musique soit difficile à saisir pour un auditoire, affirmait Barber. Cela dit, je ne m’adresse pas à un auditoire en particulier quand je compose une pièce. Je crois que si la pièce est assez bonne, l’auditoire saura l’apprécier à sa juste valeur. Je ne m’adresse pas non plus aux interprètes. Pas plus que je ne me soucie de la postérité. Je compose pour le présent, et c’est moi-même que j’interpelle. » La genèse de ce Concerto pour violon est pour le moins curieuse. Un riche marchand de Philadelphie avait commandé à Barber (Philadelphien lui aussi) un concerto pour un jeune violoniste exceptionnellement doué. À cause de la situation confuse qui s’est subséquemment développée, susceptible de jeter un peu tout le monde dans l’embarras, les noms du commanditaire et du violoniste allaient être gardés secrets pendant plus de 50 ans. Mais la musicologue Barbara Heyman, dans son ouvrage intitulé Samuel Barber : The Composer and His Music (1992), révèle leur identité et lève le voile sur certaines circonstances qui ont entouré la création de l’œuvre. La première mondiale officielle fut donnée le 7 février 1941 par l’Orchestre de Philadelphie, avec Eugene Ormandy comme chef et Albert Spalding comme soliste. Le concerto s’ouvre sur une mélodie engageante qui se déploie longuement, jouée par le soliste dans la veine la plus lyrique de Barber. Ce long thème (27 mesures) débouche directement sur le second thème de ce mouvement de forme sonate, un motif enjoué introduit par la clarinette avec accompagnement d’accords du piano (un choix d’instrument plutôt inusité dans un concerto pour violon). Le souffle romantique qui traverse le premier mouvement s’intensifie dans le deuxième, également introduit par un long thème lyrique, exposé cette fois par le hautbois. Le mouvement final est une sorte de montage qui rassemble différents matériaux musicaux. La virtuosité exigée du soliste n’est qu’un de ses nombreux traits distinctifs. Ce moto perpetuo, en outre, est rempli de lignes anguleuses, d’harmonies pointues, de rythmes irréguliers, et est animé d’une perpétuelle agitation. L’un des premiers biographes de Barber, Nathan Broder, a noté que cette musique donnait l’impression que « le compositeur avait brusquement perdu patience face à certaines exigences stylistiques trop contraignantes qu’il s’était lui-même imposées ».

    SSSStructure de l’tructure de l’tructure de l’tructure de l’œuvreœuvreœuvreœuvre

    1. Allegro 2. Andante 3. Presto in moto perpetuo

    Durée : environ 23 minutes

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    Le concerto s’ouvre sur une mélodie engageante qui se déploie longuement, jouée par le soliste dans la veine la plus lyrique de Barber. Ce long thème (27 mesures) débouche directement sur le second thème de ce mouvement de forme sonate, un motif enjoué introduit par la clarinette avec accompagnement d’accords du piano (un choix d’instrument plutôt inusité dans un concerto pour violon). Le souffle romantique qui traverse le premier mouvement s’intensifie dans le deuxième, également introduit par un long thème lyrique, exposé cette fois par le hautbois. Le mouvement final est une sorte de montage qui rassemble différents matériaux musicaux. La virtuosité exigée du soliste n’est qu’un de ses nombreux traits distinctifs. Ce moto perpetuo, en outre, est rempli de lignes anguleuses, d’harmonies pointues, de rythmes irréguliers, et est animé d’une perpétuelle agitation. L’un des premiers biographes de Barber, Nathan Broder, a noté que cette musique donnait l’impression que « le compositeur avait brusquement perdu patience face à certaines exigences stylistiques trop contraignantes qu’il s’était lui-même imposées ».

    (The National Arts Centre Orchestra Orchestre du Centre national des Arts, Robert Markow) Tous droits réservés, diffusion gratuite à usage pédagogique

    La vie de La vie de La vie de La vie de Dimitri ChostakovitchDimitri ChostakovitchDimitri ChostakovitchDimitri Chostakovitch Compositeur, patriote et citoyen soviétique le plus décoré de son pays, Dimitri Chostakovitch a toute sa vie construit une œuvre entre soumission et contestation. Ses mémoires, comme sa musique, évoquent la dictature de manière éloquente. Dimitri Chostakovitch fait ses études au Conservatoire de Petrograd dont la direction est alors assurée par Alexandre Glazounov. Au terme d’une scolarité brillante, il compose à dix-neuf ans sa première Symphonie qui remporte un succès d’estime et sera bientôt un triomphe à Moscou, Berlin puis Philadelphie. Tout comme Beethoven, dont il est un fervent admirateur, Chostakovitch consacre une grande partie de son œuvre à la symphonie et au quatuor, deux genres auxquels il consacrera quinze opus. La richesse de l’œuvre de Dimitri Chostakovitch réside dans les contradictions au sein desquelles s’est déroulée sa vie de créateur. L’opposition entre une musique « officielle » publique et une musique plus libre et plus personnelle caractérise l’ensemble de l’œuvre du compositeur dont le succès connaîtra des hauts et des bas, recueillant tantôt les honneurs, tantôt la censure du gouvernement. Considéré comme le « Beethoven du XXème siècle », Dimitri Chostakovitch est l’un des très rares compositeurs vivant en URSS ayant réussi à concilier une carrière sous un régime totalitaire avec l’édification d’une œuvre personnelle.

    DimDimDimDimitri Chostakovitch en itri Chostakovitch en itri Chostakovitch en itri Chostakovitch en sixsixsixsix œuvres œuvres œuvres œuvres 1925 : Le Cuirassé Potemkine (musique de film) 1928 : Le Nez (opéra) 1940 : Quintette avec piano en sol mineur 1949 : Le chant des forêts, oratorio 1954 : Concertino pour deux pianos en la mineur 1960 : Quatuor n° 8 en ut mineur (Biographie de la Documentation de Radio France, octobre 2013)

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    Dimitri Chostakovitch fut sans aucun doute l’un des musiciens les plus torturés du XXème siècle. Prisonnier du régime stalinien, on trouve à la fois parmi ses compositions des œuvres « politiquement correctes » (Dédicace à la Révolution d'octobre, Troisième symphonie dite du Premier mai, le Chant des forêts) et des œuvres antisoviétiques et formalistes, dénonçant avec acidité les horreurs de la dictature dont son pays fut victime. Critiqué et souvent incompris, beaucoup de ses compositions furent vouées au silence ou ne virent jamais le jour.

    La symphonieLa symphonieLa symphonieLa symphonie La symphonie est le plus récent des grands genres instrumentaux (suite, sonate et concerto). Née de façon quasi simultanée en Italie, en Allemagne du Sud et en Autriche pendant le 2e tiers du XVIIIème siècle, elle est le fruit d’une fusion entre l’écriture orchestrale des ouvertures d’opéra et l’architecture de la sonate, avec ses trois ou quatre mouvements de même tonalité (à l’exception du mouvement lent). Pour cette raison, elle est souvent présentée comme une sonate d’orchestre. Originellement assez brève (environ quinze minutes à l’époque de Mannheim) et conçue pour un orchestre de petite taille (usuellement deux hautbois, deux cors, cordes et basse continue), son évolution est spectaculaire, qui la mène à des œuvres dépassant souvent une heure (Bruckner, Scriabine, etc.) écrites pour d’immenses orchestres post-romantiques. Représentant principal (avec la sonate) de la notion plus tardive de « musique pure », c’est-à-dire d’une musique où la dramaturgie est exclusivement fondée sur des jeux – voire des conflits – abstraits (les personnages de ces conflits sont des motifs, des thèmes ou des idées musicales, de nature certes expressives, mais qui ne représentent rien de concret ou de « représentable »). Son champ s’élargit au XIXe siècle à la musique à programme (Berlioz), quelquefois (dès Beethoven) en introduisant des voix chantées (solistes ou chorales), aboutissant finalement à la naissance de la symphonie de Lieder (Mahler, Le Chant de la terre), voire de psaumes (Stravinsky). La symphonie a souvent été un laboratoire offrant aux compositeurs l’occasion de tenter les alliages de couleurs instrumentales les plus divers et les plus subtils. (Guide des genres de la musique occidentale, Eugène de Montalembert, éd. Henry Lemoine/Fayard-Les indispensables de la musique, 2010)

    Caractéristiques Caractéristiques Caractéristiques Caractéristiques La symphonie est caractérisée par : - l'emploi de l'orchestre comme ensemble-masse, sans qu'il y ait opposition permanente d'un soliste à cette masse ; les solos dans les symphonies sont en principe des « prises de parole » isolées, au nom et au bénéfice de l'ensemble dont ils se détachent ; - un plan en 4 mouvements, disposés selon le moule de la sonate classique : allegro de forme sonate, précédé ou non d'une courte introduction lente ; mouvement lent, adagio ou andante ; menuet ou scherzo dansant à trois temps ; finale rapide de forme sonate, ou rondo-sonate ; on a parfois appelé, pour cette raison, la symphonie une sonate pour orchestre ; - des proportions qui, après Haydn, « fondateur » de la symphonie au sens moderne, et à partir de Beethoven, tendent (à de notables exceptions près il est vrai) à être de plus en plus importantes (une heure et demie chez Mahler, voire deux heures chez Messiaen). Symphonies célèbres:

    - 5ème symphonie de Beethoven - 9ème symphonie de Beethoven - 9ème symphonie (Nouveau monde) de Dvorak - Symphonie fantastique op.14 de Berlioz

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    Symphonie n° 15 en la majeur opus 141Symphonie n° 15 en la majeur opus 141Symphonie n° 15 en la majeur opus 141Symphonie n° 15 en la majeur opus 141

    Année-création : 1972 Âge-compositeur : 66 ans Durée-pièce : 43 mn Type-Effectif : grand orchestre instrumental

    Une des rares symphonies de Chostakovitch de structure classique (avec la 10ème, également recommandée) et aussi la plus ambitieuse sur le plan formel (des bribes de dodécaphonisme), à la fois limpide et mélodieuse, en 4 mouvements (2 mouvements vifs et courts, notés "allegretto", alternant avec 2 mouvements plus lents et plus longs, notés "adagio"), autour du thème de la mortthème de la mortthème de la mortthème de la mort, de la disparitionla disparitionla disparitionla disparition, de la vie esseulée la vie esseulée la vie esseulée la vie esseulée :

    - le 1er est un magasin de jouets sans âme (avec une ouverture distancée à la flûte soliste, puis un orchestre tournoyant jusqu'au vertige, coupé par des roulements de tambour),

    - le 2ème semble enfermé dans la solitude (au milieu, le solo de violon, la marche funèbre, sublime, contrastée par des bois métalliques),

    - le 3ème est un bref quasi-scherzo qui se dilue (l'orchestre est réduit au minimum),

    - le 4ème est très émotionnel (un adieu à la vie, avec une fin en queue de poisson) ;

    A noter, les courtes citations au début de Rossini (ouverture de "Guillaume Tell", avec ironie) et vers la fin, de Wagner ("Die Walkyrie" et "Tristan und Isolde", pour le destin de la mort et la nostalgie de l'amour), et le développement en passacaille du thème de l'invasion de sa 7ème Symphonie, comme l'inexorabilité du temps qui détruit l'Homme [création : 8 Janvier 1972, à Moscou (Russie)].

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    Jonathan DarlingtonJonathan DarlingtonJonathan DarlingtonJonathan Darlington Diplômé de l’Université de Durham (B.A. Hons) et de la Royal Academy de Londres (Hon. LRAM) il débute sa carrière de chef d’orchestre en dirigeant au pied levé Les Noces de Figaro à l’Opéra de Paris, travaillant très rapidement avec quelques-unes des personnalités musicales les plus marquantes de notre temps. Il est Directeur Musical de L’Opéra de Vancouver et jusqu’ à l’année dernière également Directeur Musical du Duisburger Philharmoniker en Allemagne. Partageant sa vie entre deux

    continents, il prend la tête de multiples phalanges d’importance, que ce soit en concert ou dans la fosse de maisons d’opéra prestigieuses ; de Dresde à Toronto, en passant par Londres, Hambourg, Berlin, Naples, Oslo, Paris… C’est avec La clemenza di Tito qu’a débuté en 2006 une fructueuse collaboration avec l’Opéra de Sydney qui s’est poursuivie par Die Entführung aus dem Serail, Fidelio, Die Zauberflöte etc... En 2008 au Semperoper de Dresde il dirige la première mondiale de La Grande Magia de Manfred Trojahn suivie par une nouvelle production de Street Scene de Kurt Weill. A l’opéra de Frankfort, il vient de conclure une nouvelle production de Vanessa de Samuel Barber. Avec « son » Opéra de Vancouver ne citons que ses dernières productions : Der Rosenkavalier, Salome, Ariadne auf Naxos, Macbeth, Un ballo in maschera, Dialogues des Carmelites, Cavalleria rusticana, I Pagliacci, Eugène Onéguine,. Lucia di Lammermoor, La clemenza di Tito et Aida. Son travail de Directeur Musical du Duisburger Philharmoniker a été récompensé en obtenant le prix prestigieux du « Deutsche Musikverleger-Verband » pour la meilleure programmation de la saison en Allemagne. En 2011, il a reçu le premier prix Echo Klassic pour son enregistrement du Concerto pour violon de Tchaïkovski avec Susanna Yoko-Henkel suivi par le prix prestigieux « Köhler-Osbar » parmi les lauréats duquel citons Yehudi Menuhin, Alfred Brendel, Dietrich Fischer-Dieskau, Hans Werner Henze, Krzysztof Penderecki, Pina Bausch… Au rayon discographique récent avec le Duisburger Philharmoniker mentionnons la 15ème Symphonie de Chostakovich, la 5ème et 6ème de Mahler, Pelleas und Melisande de Schoenberg, Der Ring ohne Worte de Wagner, La Mer de Debussy, Le Sacre du Printemps de Stravinsky et le 2ème Concerto pour piano de Brahms (Anna Malikova). Notons à venir Orlando et La clemenza di Tito à Dresde, Der Zwerg et Eine Florentinische Tragödie (Zemlinsky) à Düsseldorf, Don Giovanni à Sydney, Le nozze di Figaro à Oslo, Falstaff et L’Affaire Makropoulos à Frankfort et Madame Butterfly au Staatsoper de Vienne. Jonathan Darlington est « Chevalier des Arts et des Lettres » et « Fellow of the Royal Academy of Music ».

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    Fanny ClamagirandFanny ClamagirandFanny ClamagirandFanny Clamagirand Née à Paris en 1984, Fanny Clamagirand commence le violon à l’âge de sept ans. Deux ans plus tard, elle révèle déjà sur scène un discours musical empreint d’une maturité exceptionnelle qu’elle ne cesse de démontrer au fil de ses concerts. En 2000, après avoir étudié auprès de Larissa Kolos, elle intègre le cycle de perfectionnement au CNSM de Paris dans la classe de Jean-Jacques Kantorow. En mai 2004, elle obtient le « Diplôme d’Artiste » au Royal College of Music de Londres dans la classe d’Itzhak Rashkovsky. Couronnée en juin 2007 aux « Violin Masters de Monte Carlo » en recevant le 1er Prix Prince Rainier III de Monaco, elle remporte, en 2005, le 1er Prix du Concours International Fritz Kreisler à Vienne.

    Les saisons 2011/12/13 la mène à jouer sous la direction des Wiener Philharmoniker aux Festivals de Lucerne et Enescu, avec le London Philharmonic Orchestra, avec l’Orchestre National de France sous la direction d’Alain Altinoglu. Elle est présente aux Folles Journées de Nantes dans le 1er Concerto de Chostakovitch, part en tournée dans le Concerto de Tchaïkovski aux Konzerthaus de Vienne. Elle est la soliste du 1er Concerto de Saint-Saëns au Konzerthaus de Berlin avec l’Orchestre Français des Jeunes, dans le Concerto de Brahms avec l’Orchestre national de Montpellier et l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg, du 3ème Concerto de Saint-Saëns avec l’Orchestre Symphonique de Mulhouse. Avec Anne-Sophie Mutter et les musiciens de sa fondation, elle joue le 4ème concerto de Mozart au Danemark avec le Midtsjaellands Kammerorkester, le 5ème Concerto avec l’Orchestre de Tours, le 1er concerto de Mansurian avec l’Irish Chamber Orchestra. Tant en France qu’à l’étranger, elle est invitée dans de prestigieux festivals et a joué en soliste avec de nombreux orchestres tels l’Orchestre Royal de Chambre de Wallonie, l’Orchestre Philharmonique de Radio France et tout dernièrement avec l’Ensemble Orchestral de Paris dans le Double concerto pour violon et piano de Mendelssohn avec le pianiste Jean-Frédéric Neuburger sous la direction de Juraj Valčuha. En septembre 2007, son premier disque consacré à l’intégrale des Sonates pour violon seul d’Eugène Ysaÿe paraissait chez Nascor ; disque « choix France Musique », « Talents Fnac ». Son second inclut les Trois Concertos pour violon de Saint-Saëns (Naxos). Fanny Clamagirand joue sur un Matteo Goffriller fait à Venise en 1700.