18
Tous droits réservés, diffusion limitée et gratuite à l’usage pédagogique Moussorgski / Chostakovitch Peter Biloen Peter Biloen Peter Biloen Peter Biloen direction Orchestre national Montpellier Languedoc Roussillon Vendredi Vendredi Vendredi Vendredi 11 janvier 11 janvier 11 janvier 11 janvier 2013 2013 2013 2013 20h 20h 20h 20h Opéra Berlioz / Le Corum Durée : 1h15 environ Cahier pédagogique Cahier pédagogique Cahier pédagogique Cahier pédagogique Saison 2012-2013 Réalisé par Nicolas Baumann, professeur missionné au service éducatif orchestre Service Jeune Public et Actions Culturelles - 04 67 600 281 - www.opera-orchestre-montpellier.fr

Moussorgski / Chostakovitch - Opéra Orchestre National Montpellier · 2015. 9. 15. · Moussorgski / Chostakovitch Peter BiloenPeter Biloen direction Orchestre national Montpellier

  • Upload
    others

  • View
    1

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

  • Tous droits réservés, diffusion limitée et gratuite à l’usage pédagogique

    Moussorgski / Chostakovitch

    Peter BiloenPeter BiloenPeter BiloenPeter Biloen direction Orchestre national Montpellier Languedoc Roussillon

    Vendredi Vendredi Vendredi Vendredi 11 janvier11 janvier11 janvier11 janvier 2013 2013 2013 2013 20h20h20h20h

    Opéra Berlioz / Le Corum Durée : 1h15 environ

    Cahier pédagogiqueCahier pédagogiqueCahier pédagogiqueCahier pédagogique Saison 2012-2013 Réalisé par Nicolas Baumann, professeur missionné au service éducatif orchestre Service Jeune Public et Actions Culturelles - 04 67 600 281 - www.opera-orchestre-montpellier.fr

  • ProgrammeProgrammeProgrammeProgramme Modeste MoussorgModeste MoussorgModeste MoussorgModeste Moussorgskiskiskiski Tableaux d’une exposition - orchestration de Maurice Ravel Dimitri ChostakovitchDimitri ChostakovitchDimitri ChostakovitchDimitri Chostakovitch Symphonie n° 5 en ré mineur, opus 47 David AfkhamDavid AfkhamDavid AfkhamDavid Afkham direction

    Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon

  • Dimitri ChostakovitchDimitri ChostakovitchDimitri ChostakovitchDimitri Chostakovitch Symphonie n° 5 en ré mineur, oSymphonie n° 5 en ré mineur, oSymphonie n° 5 en ré mineur, oSymphonie n° 5 en ré mineur, opus 47pus 47pus 47pus 47

    IntroductionIntroductionIntroductionIntroduction

    Cette 5e symphonie de Chostakovitch a été écrite à un moment charnière de la vie du compositeur. Après une brillante réussite initiale, Chostakovitch devient subitement la cible de violentes attaques. Son dernier opéra Lady Macbeth du district Mzensk, créé en 1934, est violemment critiqué dans un article non signé paru dans la Pravda et qui semble avoir été rédigé par la propre main de Staline. C’est l’époque des grandes purges Staliniennes, et de nombreux artistes sont éliminés ou envoyés dans des camps. Le climat est extrêmement pesant et Chostakovitch craint pour sa vie.

    Sa 5e symphonie marque un retour à une écriture plus conventionnelle et semble indiquer que Chostakovitch a sacrifié ses belles explorations artistiques pour se soumettre aux injonctions dictatoriales. Mais sous cette apparente soumission se cache sa fierté de compositeur qui dénonce la terrible situation qui s’abat sur son pays et résiste ainsi à sa façon à Staline.

    ChostakovitchChostakovitchChostakovitchChostakovitch

    Des débuts prometteurs (1906 / 1936Des débuts prometteurs (1906 / 1936Des débuts prometteurs (1906 / 1936Des débuts prometteurs (1906 / 1936) ) ) )

    - Date de naissance : Le 25 septembre 1906, à Saint-Pétersbourg.

    - Origines : Famille russe cultivée. Son grand-père, révolutionnaire d’origine Polonaise a été déporté en Sibérie.

    - Instrument : Piano

    - Etudes : Après avoir étudié avec sa mère, il entre au conservatoire où il étudie le piano et la composition. Il est notamment remarqué par le

    compositeur Alexandre Glazounov qui en est le directeur : « un talent novateur manifeste et stupéfiant »

    - Carrière : Chostakovitch se destine initialement à une carrière de pianiste mais comme il n’obtient pas le premier prix au concours Chopin, il s’oriente définitivement vers la composition.

    - 1925192519251925 : A 19 ans il signe son premier succès avec sa Symphonie n°1.

    - 1930193019301930 : Le Nez, son premier opéra, d’après une nouvelle de Nicolas Gogol.

    - 1934193419341934 : L’opéra Lady MacBeth du district de Mzensk, initialement acclamé va être au centre d’un scandale.

    - Chostakovitch et le cinéma : A ses débuts, il joue du piano dans les cinémas muets pour nourrir sa famille. Il est l’un des tous premiers compositeurs de musiques de film. Il travaille notamment au sein de la FEKS (la Fabrique de l'acteur excentrique) qui sera dissoute par Staline en 1930. Au cours de sa vie, Il n’écrira pas moins de 36 partitions de musiques de films.

    Lady MacBeth du district dLady MacBeth du district dLady MacBeth du district dLady MacBeth du district de Mzenske Mzenske Mzenske Mzensk : Un galimatias musical: Un galimatias musical: Un galimatias musical: Un galimatias musical !!!!

    Cet opéra a connu un franc succès jusqu’au jour où Staline a assisté à une des représentations. A l’évidence, il ne l’a pas apprécié. Il n’est même pas resté jusqu’au bout. Deux jours après paraissait un article incendiaire dans la Pravda :

    « Dès les premières secondes, l’auditeur est frappé de stupeur par un déluge de sons volontairement discordants et chaotiques. Des bribes de mélodie, des embryons de phrases musicales se noient, refont surface et sombrent de nouveau dans un fracas de grincements et de hurlements. Il est difficile de suivre une « musique » pareille, et impossible de la retenir. […] Ce petit jeu hermétique pourrait très mal se terminer... » (La Pravda)

    On mesure difficilement l’impact que ce texte a eu sur la carrière de Chostakovitch. On raconte qu’il a même porté cet article sur sa poitrine, dans un sachet de cellophane très longtemps après comme une sorte d’anti-

  • talisman. Son opéra, son enfant chéri, reconnu dans le monde entier était démoli par une critique grossière, brutale et ignare que rien n’avait laissé prévoir

    En 1936, Staline instaure une véritable terreur à Leningrad. Des arrestations brutales avaient déjà touché des amis de Chostakovitch depuis 1932 : les poètes Daniil Harms et Alexandre Vvedenski, le metteur en scène Igor Terentiev et les peintres juifs Boris Erbchtein et Solomon Guerchov. Mais ces arrestations, exécutions et déportations deviennent massives et touchent toutes les sphères de la société.

    « Toutes ces arrestations et déportations sont inexplicables, totalement injustifiées. Et irréversibles, comme une

    catastrophe naturelle. Personne n’est assuré d’en réchapper. Chaque soir, avant d’aller me coucher, je prépare tout le nécessaire en cas d’arrestation. Nous sommes tous coupables sans avoir rien fait. Celui qui n’est ni fusillé, ni exilé, ni déporté ne le doit qu’à sa bonne étoile » (Lioubov Chaporina, une proche de Chostakovitch)

    Dans ce terrible contexte, Chostakovitch écrit tout de même une 4e Symphonie dont la matière musicale ressemble beaucoup à celle de Lady MacBeth. Malgré toutes ses craintes il peut déclarer : "Et s’ils me coupent les deux mains, je tiendrais ma plume entre les dents et je continuerai à écrire de la musique". Cette symphonie est novatrice et présente une grande marche funèbre qui peut laisser entrevoir un certain caractère autobiographique. Mais le compositeur, craignant à juste titre d’être une nouvelle fois rappelé à l’ordre renoncera à l’exécution de cette œuvre. Elle ne sera jouée que 25 ans plus tard.

    La 5La 5La 5La 5èmeèmeèmeème symphoniesymphoniesymphoniesymphonie en ré mineur, opus 47en ré mineur, opus 47en ré mineur, opus 47en ré mineur, opus 47

    Contexte de créationContexte de créationContexte de créationContexte de création

    Après le scandale de Lady Mc Beth, les revenus de Chostakovitch diminuent de façon sensible car ses œuvres ne sont plus jouées. Parallèlement à la composition de musiques de film, sa 5e symphonie murit.

    C’est en Crimée, au printemps de l’année 1937 que Chostakovitch commence sa 5e symphonie. Au début du mois de juin, il rentre à Moscou et montre son manuscrit à Nikolaï Jiliaïev, professeur au conservatoire. Leur ami commun, le maréchal Toukhatchevski a été arrêté en mai. On l’accuse de complot contre Staline. Il sera bientôt fusillé. Jilaïev sera à son tour bientôt arrêté. Il disparaîtra sans laisser de traces… Voici ce que rapporte Solomon Volkov au sujet de cette entrevue :

    Jiliaïev fut bouleversé par la symphonie. Le jeune compositeur Grigori Frid assistait à la scène et raconte : « Jiliaïev caressait la tête de Chostakovitch avec une tendresse toute paternelle en répétant : « Mitia, Mitia… » Jiliaïev comprenait aussi l’importance de cette visite vespérale de Chostakovitch et essayait d’expliquer à Frid, qui était naïf, le vrai sens de la musique qu’il venait d’entendre ; il la comparait avec les œuvres d’Edgar Poe qu’il aimait : « C’est une tragédie de la conscience ! »

    Chostakovitch termine son dernier mouvement dans ce contexte particulièrement angoissant. Sa propre sœur est également déportée à cette époque !

    Caractéristiques techniquesCaractéristiques techniquesCaractéristiques techniquesCaractéristiques techniques

    - Date de création : 21 novembre 1937 par l’orchestre Philarmonique de Leningrad dirigé par Evgeni Mravinski.

    - Une œuvre rapidement composée : Contrairement à d’autres de ces œuvres, Chostakovitch va composer la 5e symphonie en un temps record. Trois mois pour les trois premiers mouvements (dont trois jours seulement pour le troisième). « Je pense lentement, mais j’écris vite ». Comme Mozart, il notait souvent une œuvre déjà presque entièrement formée dans son esprit. Il terminera le quatrième de retour à Moscou.

  • - Orchestration :

    BOIS : 1 piccolo / 2 flûtes / 2 hautbois / 1 petite clarinette / 2 clarinettes / 2 bassons / 1 contrebasson

    CUIVRES : 4 cors / 3 trompettes / 3 trombones / 1 tuba

    PERCUSSIONS : timbales / triangle / caisse claire / cymbales / grosse caisse / tam tam

    CLAVIERS : carillon / xylophone / célesta / 2 harpes / piano

    CORDES : 1ers Violons / 2nds violons / altos / violoncelles / contrebasses

    - Les mouvements :

    1er mouvement : Moderato

    2nd mouvement : Allegretto

    3e mouvement : Largo

    4e mouvement : Allegro non troppo

    La 5La 5La 5La 5eeee SymphonieSymphonieSymphonieSymphonie : la réponse d’un compositeur soumis au régime: la réponse d’un compositeur soumis au régime: la réponse d’un compositeur soumis au régime: la réponse d’un compositeur soumis au régime StalinienStalinienStalinienStalinien

    La réponse concrète et créative d’un artiste soviétique à une critique justifiée. Il est de coutume de présenter cette phrase comme le sous-titre que Chostakovitch aurait donné à cette symphonie.

    La 5e Symphonie présente effectivement un caractère résolument moins moderne que Lady Mc Beth ou la 4e Symphonie et cela semble démontrer que Chostakovitch s’est plié aux ordres du régime. L’harmonie est plus consonante, les contrastes moins brutaux, et sonne de façon plus optimiste que la 4e qui n’est pas sans rappeler certaines pages de Mahler. Elle se termine dans un climat de mort, sans aucun espoir alors qu’on demandait à Chostakovitch d’écrire une musique exaltant l’art Russe et résolument optimiste… Dans une période où tant de personnes sont arrêtées, condamnées, assassinées, on comprend bien que Chostakovitch ait finalement retiré sa 4e symphonie avant la première représentation. Dans la 4e, c’est une véritable critique du régime qui semble se dessiner, avec la première apparition du thème de Staline qui sera employé ultérieurement, notamment dans sa 10e symphonie pour faire un portrait au vitriol du dictateur.

    La 5e Symphonie est donc en apparence beaucoup plus sage que la précédente. Le glorieux final s’achève sur une note triomphale à grand renfort de cuivres et percussions.

    Le second mouvement présente également un caractère parfois beaucoup plus léger (par exemple à 2’00). Le violon solo accompagné de la harpe lance un thème en apparence bien loin de l’expressionnisme de Lady Mc Beth.

    Le largo, particulièrement sensible et expressif participe également à la réhabilitation de Chostakovitch.

    Ainsi, la 5e Symphonie répond aux exigences du pouvoir et elle semble démontrer que Chostakovitch renonce à ses expériences artistiques d’avant-garde. Est-ce pour cette raison que Chostakovitch est resté en vie ?

    La 5La 5La 5La 5eeee SymphonieSymphonieSymphonieSymphonie : Une dénonciation masquée: Une dénonciation masquée: Une dénonciation masquée: Une dénonciation masquée ????

    Le sous-titre présenté dans le paragraphe précédent comme un repentir de Chostakovitch est sérieusement remis en question par Solomon Volkov. Selon lui, cette déclaration qui apparait également dans un journal Vetcherniaia Moskva, lui aussi en fort lien avec le parti, rappelle précisément le style de Staline.

  • Si la critique occidentale peut voir dans le finale une sorte de « jubilation sincère », cette œuvre se révèle beaucoup plus profonde et complexe qu’elle ne voudrait le faire croire. Ce Finale est peut-être la musique la plus mystérieuse et la plus ambivalente du XXe siècle. Ses tableaux éclatants de foules en marche suscitent des discussions passionnées jusqu’à présent, des décennies après sa composition. Chostakovitch aurait-il assagi son style pour mieux masquer son intention ?

    Chostakovitch avait réussi ce dont rêvaient les plus grands auteurs : en y assortissant une explication suffisamment ambiguë pour permettre une pluralité salvatrice d’interprétations, il avait su raconter dans une œuvre symphonique le destin de l’intelligentsia à l’époque stalinienne, de telle façon que la narration soit émotionnellement véridique et accessible à un public assez large.

    Même Boris Pasternak, qui sera l’auteur du célèbre Docteur Jivago s’exclamera : C’est quand même extraordinaire, il a tout dit, comme ça, et ça ne lui a valu aucun ennui !

    Certains critiques de l’époque ont pu ainsi commenter cette symphonie : La pression émotionnelle est au maximum : encore un pas et tout explosera dans un hurlement physiologique.

    Le pathos et la souffrance est par endroits poussé jusqu’au cri naturaliste et au hurlement. Dans certains épisodes, la musique est capable de provoquer presque une douleur physique.

    Tout au long de cette œuvre, Chostakovitch dépeint sa souffrance personnelle, mais également celle de tout un peuple victime de l’oppression. Et ce n’est pas étonnant que cette œuvre ait été ovationnée pendant environ une demi-heure lors de sa création. Evgueni Mravinski, le chef d’orchestre rendra même un hommage particulier au compositeur en portant la partition comme un trophée au-dessus de sa tête à cette occasion.

    Johann Admoni, compositeur présent à la première déclarera : « On pouvait considérer le succès de la Cinquième

    Symphonie comme la protestation de l’intelligentsia – de la partie de l’intelligentsia qui n’avait pas encore été anéantie, de ceux qui n’étaient encore ni déportés, ni fusillés. Chacun pouvait comprendre cette symphonie comme l’expression de sa propre attitude envers la terrible réalité, et c’est bien plus grave que n’importe quel problème de formalisme musical. »

    Selon Lioubov Chaporina : « Tout le monde répétait la même chose ; il a répondu, et bien répondu. »

    Le 1er mouvement s’ouvre sur un violent thème en canon opposant les violoncelles contrebasses aux violons 1 et 2 qui contraste avec la fragilité, la douleur des mesures suivantes. La rythmique de percussion (notamment timbales et xylophone) quasi militaire sur laquelle réapparait plus tard ce thème aux dissonances toujours plus inquiétantes reprises par tout l’orchestre semble évoquer le climat inflexible qui pèse sur le pays. La fin de ce premier mouvement superposera des longues phrases plaintives dans l’aigu à la flûte ou au violon solo puis au célesta morendo sous d’inquiétants vestiges de ce premier thème qui plane comme une menace persistante.

    Dans le second mouvement, en apparence plus conventionnel, n’y aurait-il pas une intention satyrique masquée à travers son côté burlesque et naïf ? L’opposition entre l’entrée des violoncelles contrebasses pompeuse et maladroite à l’unisson dans le grave avec l’acidité stridente des bois aigus n’est-elle pas une sorte de caricature de Staline déguisée ?

    La fin du troisième mouvement semble désespérée. Il termine sur l’indication Morendo. L’angoisse de Chostakovitch semble révélée par ces tremolos de fa# au violon pp,

    Mais, comme l’indique Solomon Volkov, Chostakovitch aurait savamment caché différentes citations révélatrices de son intention compositionnelle. Avec une grande maîtrise, Chostakovitch y a subtilement entretissé des allusions parlantes, comme il l’avait fait pour sa 4e symphonie. La science musicale actuelle ne fait que commencer à identifier ces allusions dans toute leur complexité. Par exemple, on a établi la parenté entre le thème principal du finale de la 5e symphonie avec le motif d’une œuvre plus tardive de Chostakovitch : la romance sur les vers de Robert Burns Mc Pherson’s farewell, dont les paroles sont : « il marchait si gaiement si bravement vers la potence. »

  • Chostakovitch traitait la marche festive du finale comme la procession des condamnés vers leur supplice : image frappante et effrayante, mais absolument exacte, presque naturaliste si on se rappelle ce qui l’a fait naître : la Grande Terreur et l’hystérie de masse qui l’accompagnait.

    On trouve aussi dans ce finale des allusions occultes de la Symphonie fantastique de Berlioz et de Till Eulenspiegel de Richard Strauss, et ce sont justement les épisodes où la musique décrit des mises à mort. A partir de ce moment, la marche au supplice devient une idée fixe dans la musique de Chostakovitch, associée de plus en plus souvent à la « via dolorosa », le chemin de croix du Christ.

    Le dernier mouvement, malgré les puissantes battues de timbales, s’achève par un la aigu répété pendant 31 mesures soit 252 fois. Chostakovitch nous montre ainsi, malgré les apparences, la voie d’une résistance acharnée.

    ConclusionConclusionConclusionConclusion

    Cette 5e Symphonie est donc particulièrement intéressante de par son caractère ambigu. Elle laisse à chacun, imprégné des terribles circonstances de sa composition, un témoignage d’une période bien sombre, et la possibilité d’entrevoir malgré un certain vernis officiel, la pensée profonde d’un compositeur qui dénonce de façon masquée le régime de Staline.

    Bibliographie :

    - Chostakovitch et Staline, Solomon Volkov, Anatolia, éditions du rocher, 2005

    - Dmitri Chostakovitch, Lettres à un ami, Correspondance avec Isaac Glikman, Albin Michel, 1994

    - http://www.symphozik.info/chostakovitch-et-staline,11,dossier.html

    Tous droits réservés, diffusion limitée et gratuite à l’usage pédagogique

  • Modeste MoussorgskiModeste MoussorgskiModeste MoussorgskiModeste Moussorgski Tableaux d’une exposition Tableaux d’une exposition Tableaux d’une exposition Tableaux d’une exposition ---- orchestration de Maurice Ravelorchestration de Maurice Ravelorchestration de Maurice Ravelorchestration de Maurice Ravel

    Modeste MoussorgskiModeste MoussorgskiModeste MoussorgskiModeste Moussorgski

    Où êtesOù êtesOù êtesOù êtes----vous né Monsieur Moussorgski ? (Interview imaginaire)vous né Monsieur Moussorgski ? (Interview imaginaire)vous né Monsieur Moussorgski ? (Interview imaginaire)vous né Monsieur Moussorgski ? (Interview imaginaire) Je suis né en 1839 à Karevo un petit village russe de la province de Pskov, au nord-ouest de la Russie pas très loin de Saint-Pétersbourg. A l’époque de la Russie Impériale. Qui étaient vos parents ?Qui étaient vos parents ?Qui étaient vos parents ?Qui étaient vos parents ? Mes parents faisaient partie de la noblesse russe. Comme beaucoup de nobles, mon père était propriétaire terrien. Sa terre était cultivée par des moujiks, paysans russes qui travaillaient comme au Moyen-âge en servitude.

    Vous aimiez la vie de votre famille ?Vous aimiez la vie de votre famille ?Vous aimiez la vie de votre famille ?Vous aimiez la vie de votre famille ? Oui bien sûr, mais j’aimais aussi beaucoup partager la vie des paysans, même si ce n’était pas du tout bien vu par ma famille. Vous avez commencé la musique à quelVous avez commencé la musique à quelVous avez commencé la musique à quelVous avez commencé la musique à quel âge ?âge ?âge ?âge ? Mes parents étaient tous deux amateurs de musique. C’est ma mère qui m’a donné mes premiers cours de piano. J’étais un enfant doué. A 9 ans, je jouais des œuvres de Frantz Liszt, très difficiles. Mon père m’a envoyé au lycée de Saint-Pétersbourg, pour que je suive une carrière militaire, mais il a aussi tenu à me donner une bonne éducation musicale. Vous êtes devenu musicien tout de suite ?Vous êtes devenu musicien tout de suite ?Vous êtes devenu musicien tout de suite ?Vous êtes devenu musicien tout de suite ? Oh non, je suis d’abord devenu militaire, mais quand on m’a envoyé en garnison loin de Saint-Pétersbourg, j’ai donné ma démission. J’étais déjà très ami avec des musiciens comme Balakirev et Cui, puis plus tard avec Borodine, Rimski-Korsakov, avec lesquels nous avons constitué ce que les européens ont appelé Le groupe des cinq. Nous écoutions beaucoup les compositeurs européens : Schumann, Beethoven, Liszt et Berlioz. Vous avez vécu de votre musique ?Vous avez vécu de votre musique ?Vous avez vécu de votre musique ?Vous avez vécu de votre musique ? Non pas du tout, je n’ai jamais réussi à en vivre. En 1861, le Tsar Alexandre II, notre empereur, a aboli le servage, mes parents ont perdu le revenu de leur terre et j’ai dû travailler comme fonctionnaire d’état. Je sentais en moi une force musicale puissante, qui s’exprimait dans mes œuvres comme Une nuit sur le Mont Chauve, j’étais fasciné par la vie et la culture des paysans que je cherchais à transcrire dans ma musique, comme dans l’opéra Boris Godounov. Mais ma musique était trop puissante, trop colorée, je n’ai pas tout de suite plu à mes contemporains, et je devais consacrer trop de temps à essayer de me nourrir pour faire vivre toute la musique que je sentais en moi. Vous aviez des amis ?Vous aviez des amis ?Vous aviez des amis ?Vous aviez des amis ? J’en avais mais je leur faisais peur, j’avais des crises d’épilepsie qui me rendait nerveux, des crises d’angoisse… la réalité du monde me bouleversait. Je me suis mis à boire, ça les a fait fuir, et j’ai fini ma vie très seul. Mais j’étais fasciné par mes contemporains, en particulier Dostoïevski, un écrivain formidable, inspiré comme moi par les bouleversements de la société russe au XIXe siècle. Moussorgski est mort en 1881, très pauvre. Mais depuis, la Russie et le mondeMoussorgski est mort en 1881, très pauvre. Mais depuis, la Russie et le mondeMoussorgski est mort en 1881, très pauvre. Mais depuis, la Russie et le mondeMoussorgski est mort en 1881, très pauvre. Mais depuis, la Russie et le monde entier ont reconnu la entier ont reconnu la entier ont reconnu la entier ont reconnu la beauté et la grandeur de sa musique, même s’il n’a composé que très peu d’œuvres. Il est enterré à côté des beauté et la grandeur de sa musique, même s’il n’a composé que très peu d’œuvres. Il est enterré à côté des beauté et la grandeur de sa musique, même s’il n’a composé que très peu d’œuvres. Il est enterré à côté des beauté et la grandeur de sa musique, même s’il n’a composé que très peu d’œuvres. Il est enterré à côté des plus grands artistes russes : Dostoïevski, Rimskiplus grands artistes russes : Dostoïevski, Rimskiplus grands artistes russes : Dostoïevski, Rimskiplus grands artistes russes : Dostoïevski, Rimski----Korsakov, Tchaïkovski, dans le grand Monastère Korsakov, Tchaïkovski, dans le grand Monastère Korsakov, Tchaïkovski, dans le grand Monastère Korsakov, Tchaïkovski, dans le grand Monastère d’Alexandre Nevski à Saintd’Alexandre Nevski à Saintd’Alexandre Nevski à Saintd’Alexandre Nevski à Saint----PPPPétersbourg.étersbourg.étersbourg.étersbourg.

  • Genèse de l’Genèse de l’Genèse de l’Genèse de l’œuvreœuvreœuvreœuvre La mort d’un très grand ami peintreLa mort d’un très grand ami peintreLa mort d’un très grand ami peintreLa mort d’un très grand ami peintre Imaginez qu’un de vos grands amis vienne à mourir. C’était un peintre. Pour lui rendre hommage, on organise une exposition de ses œuvres. Vous êtes musicien et certains des tableaux exposés vous inspirent différentes émotions, certains vous font sourire parce qu’ils sont cocasses, d’autres vous émeuvent parce qu’ils évoquent des souvenirs d’enfance, d’autres vous bouleversent, parce qu’ils touchent à des émotions intimes comme l’évocation de la mort, d’autres enfin éveillent en vous des grands sentiments liés à votre pays. Vous partagez avec ce peintre les mêmes inspirations. C’est ce qu’a vécu Moussorgski à la mort de Viktor Hartmann, peintre mais aussi décorateur de théâtre et architecte, très proche du groupe des cinq. Moussorgski a été bouleversé par sa mort. Suite à la visite de l’exposition, il décide de composer une série de pièces mettant en musique dix peintures qui l’ont particulièrement touché. Il compose très vite, lui habituellement si lent qu’il n’achèvera quasiment aucune de ses grandes œuvres : « Hartmann bouillonne en moi : je peux à peine aller assez vite pour gribouiller sur le papier ; les sons et les idées sont suspendus dans les airs » Des images traduites en musiqueDes images traduites en musiqueDes images traduites en musiqueDes images traduites en musique Moussorgski reproduit dans sa musique l’idée d’une visite de l’exposition du peintre Hartmann, chacun des arrêts devant les tableaux provoquant l’écriture d’une nouvelle pièce. Pour lier chacun des mouvements, il compose ce qu’il a appelé une « promenadepromenadepromenadepromenade » dans laquelle il reconnaît avoir voulu transcrire sa propre physionomie et l’évolution de ses émotions au fil de la visite. C’est ce qu’on appelle une « musique à programmemusique à programmemusique à programmemusique à programme », forme de composition caractéristique de la fin du XIXe siècle, dans laquelle le compositeur s’inspire d’une œuvre picturale, littéraire ou autre pour nourrir son inspiration. Une œuvre composée pour piano puis orchestréeUne œuvre composée pour piano puis orchestréeUne œuvre composée pour piano puis orchestréeUne œuvre composée pour piano puis orchestrée Tableaux d’une exposition a été composée pour le piano en 1874. C’est une œuvre très virtuose qui demande beaucoup de talent de la part de l’interprète pour en retranscrire toutes les émotions, les évocations, les couleurs et les dynamiques. Moussorgski était lui-même un excellent pianiste. Est-ce la richesse du matériau musical qui a provoqué un extraordinaire engouement des compositeurs pour cette œuvre ? En tout cas, il existe un très grand nombre d’orchestrations, plus de 70, pour des formations instrumentales très diverses, sans compter toutes les autres transcriptions pour ensembles plus insolites les uns que les autres. La plus célèbre est celle de Ravel, pour grand orchestre symphonique, réalisée en 1922. La plus surprenante est peut-être celle du groupe rock des années 70 : Emerson Lake & Palmer. D’autres prolongementsD’autres prolongementsD’autres prolongementsD’autres prolongements Un des prolongements les plus connus est celui du célèbre peintre Kandinsky. En 1928 il crée un spectacle synthétique basé sur les Tableaux d’une exposition de Moussorgski. A ce sujet sa vision du travail de Moussorgki nous renseigne bien sur sa démarche de composition qui est loin d’être strictement analogique. « Si la musique

    reflète quelque chose, ce ne sont sûrement pas les tableautins peints, mais les expériences de Moussorgski qui dépassent de loin le contenu de la chose peinte » Près d’un demi-siècle après Kandinsky et tout juste un siècle après Moussorgski, Klaus Peter Brehmer reprend à son compte l’idée des Tableaux d’une exposition, se servant des apports de la technologie, en l’occurrence du sonographe, pour traduire des motifs musicaux sous forme d’une succession de graphismes qu’il développe pour les faire correspondre à un ensemble de dix « tableaux ». Les « peintures sonores » de Moussorgski étaient en effet basées sur un simple accord de 5 notes et à chacun des tableaux était attribué un motif mélodique particulier. Lors d’une exposition à New York en 1975, des magnétophones à cassette posés sur des socles permettaient de concrétiser musicalement cette promenade de tableau en tableau. Brehmer réalisa parallèlement à partir des sonogrammes une suite d’eaux fortes qui donnèrent lieu à une nouvelle prise en compte musicale, due cette fois au compositeur Phil Corner.

    Musique et arts plastiques, Jean-Yves Bosseur, Minerve, 1998, 2006

    Tous droits réservés, diffusion limitée et gratuite à l’usage pédagogique

  • Les mouvementsLes mouvementsLes mouvementsLes mouvements L'exécution de l'ensemble des pièces dure environ quarante minutes.

    • PromenadePromenadePromenadePromenade (Allegro giusto, nel modo russico ; senza allegrezza, ma poco sostenuto) • I I I I ---- GnomusGnomusGnomusGnomus (Sempre vivo) • PromenadePromenadePromenadePromenade (Moderato comodo e con delicatezza) • II II II II ---- Le vieux châteauLe vieux châteauLe vieux châteauLe vieux château (Andante molto cantabile e con dolore) • PromenadePromenadePromenadePromenade (Moderato non tanto, pesamente) • III III III III ---- Les TuileriesLes TuileriesLes TuileriesLes Tuileries (Allegretto non troppo, cappricioso) • IV IV IV IV ---- BydłoBydłoBydłoBydło (Sempre moderato, pesante) • PromenadePromenadePromenadePromenade (Tranquillo) • V V V V ---- Ballet des poussins dans leur coqueBallet des poussins dans leur coqueBallet des poussins dans leur coqueBallet des poussins dans leur coque (Scherzino : vivo, leggiero – Trio) • VIVIVIVI ---- Samuel Goldenberg et SchmuyleSamuel Goldenberg et SchmuyleSamuel Goldenberg et SchmuyleSamuel Goldenberg et Schmuyle (Andante) • PromenadePromenadePromenadePromenade (Allegro giusto, nel modo russico, poco sostenuto) • VII VII VII VII ---- Le marché de LimogesLe marché de LimogesLe marché de LimogesLe marché de Limoges (Allegretto vivo, sempre scherzando) • VIII VIII VIII VIII ---- CatacombeCatacombeCatacombeCatacombe (Largo) • Cum mortuis in lingua mortuaCum mortuis in lingua mortuaCum mortuis in lingua mortuaCum mortuis in lingua mortua (Andante non troppo, con lamento) • IX IX IX IX ---- La cabane sur des pattes de pouleLa cabane sur des pattes de pouleLa cabane sur des pattes de pouleLa cabane sur des pattes de poule (Allegro con brio, feroce – Andante mosso – Allegro molto) • X X X X ---- La grande porte de KievLa grande porte de KievLa grande porte de KievLa grande porte de Kiev (Allegro alla breve. Maestoso. Con grandezza)

    PROMENADESPROMENADESPROMENADESPROMENADES

    Les promenades reviennent tout au long de l’œuvre, comme un intermède musical. Moussorgski a clairement exprimé qu’elles le représentaient lui, pendant la visite de l’exposition de Hartmann, avec les différentes émotions qu’il ressentait. Exercice d’écoute : Comparer la première promenade et la quatrième. Activité de création : apprendre la mélodie de la promenade et inventer différentes variations possibles (tempo ; nuances ; changement de mode ; changement d’orchestration…)

    GGGGNOMUSNOMUSNOMUSNOMUS

    Titre du dessin donné pendant l’exposition : « Gnomus : dessin d’un jouet d’enfants utilisé comme décoration de sapin de noël. » On a dit plus tard que c’était un casse-noisette.

  • Le caractère inquiétant du mouvement vient de ce gnome lui-même qui appartient à la tradition populaire russe, personnage difforme qui vit dans un monde parallèle et sur lequel se focalisent les inquiétudes des enfants. C’est en même temps un personnage qui aime jouer des farces et se moquer des humains. Il se déplace de façon bizarre et se cache dans les encoignures de portes.

    Gnomus

    Tous droits réservés, diffusion limitée et gratuite à l’usage pédagogique

    Activité d’écoute : que ressent-on à l’écoute de cette pièce ? Pourquoi ? Quels traits de ce personnage sont mis en avant ? Comment ? Activité de création : inventer votre propre gnome musical en utilisant des procédés repérés dans la musique de Moussorgski. A l’écoute de Moussorgski, réaliser votre propre illustration de ce tableau.

    Gnomus par Kandinsky

    Tous droits réservés, diffusion limitée et gratuite à l’usage pédagogique

    IL VECCHIO CASTELLO IL VECCHIO CASTELLO IL VECCHIO CASTELLO IL VECCHIO CASTELLO ---- LE VIEULE VIEULE VIEULE VIEUX CHATEAUX CHATEAUX CHATEAUX CHATEAU Le titre est indiqué en Italien sur la partition originale, pour bien préciser sa source d’inspiration. Le tableau portait le titre suivant dans l’exposition : « Un château médiéval, avec un troubadour en train de chanter au premier plan. » La musique est très évocatrice, elle utilise le rythme ternaire de « sicilienne », rythme populaire italien, pour accompagner le chant du troubadour. Le rythme de la danse est renforcé par la pulsation aux contrebasses.

    Le vieux château

    Tous droits réservés, diffusion limitée et gratuite à l’usage pédagogique

  • Activité d’écoute : quel tableau imagine-t-on à l’écoute de cette œuvre ? (Couleurs ; formes ; plans…) Justifier la réponse en fonction de la musique entendue (timbres / rythmes / répétitions / registres…). Activité de création : inventer votre propre vieux château musical en utilisant des procédés repérés dans la musique de Moussorgski (par exemple l’ostinato rythmique sur un intervalle de quinte…). A l’écoute de Moussorgski, réaliser votre propre illustration de ce tableau.

    Le Vieux Château, par Kandinsky

    Tous droits réservés, diffusion limitée et gratuite à l’usage pédagogique

    LES TUILERIESLES TUILERIESLES TUILERIESLES TUILERIES Il n’y pas de certitudes quant à l’attribution de ce mouvement à un tableau précis de Hartmann. Sur la partition originale, Moussorgski a écrit : « Tuileries, dispute d’enfants après le jeu ». Pour les deux tableaux ci-dessous, il était simplement indiqué : « Portraits d’enfants ». Nous n’avons pas d’autres indices. Personne n’a jamais retrouvé de tableaux de Hartmann relatifs aux Jardins des Tuileries, juste une inscription au coin de ces deux tableaux : « Paris ». Il s’agit donc juste d’une supposition.

    Portraits d’enfants

    Tous droits réservés, diffusion limitée et gratuite à l’usage pédagogique

    Activité d’écoute : Comparer les interprétations de deux versions enregistrées. Par exemple la version piano de Fazil Say et celle de l’orchestre de Munich dirigé par Celibidache. Quelles sont leurs intentions expressives ?

    BYDLOBYDLOBYDLOBYDLO

    En polonais "Bydlo" a un double sens : - "un char tiré par un bœuf " Et par extension : - "Les gens exploités comme des animaux”. Dans l’exposition, un tableau portait la légende suivante : « Un lourd char polonais avec des grandes roues, tiré par un bœuf. » Mais on n’a jamais retrouvé trace d’un tableau illustrant un char. Sur le manuscrit de Moussorgski, le titre original a été rayé au couteau. Quand Stasov, responsable de l’exposition, a posé la question à Moussorgski, celui-ci aurait répondu : « entre nous, laisse croire qu’il s’agit d’un char. » Ce que l’on a interprété comme : « en

  • vérité, ce n’est pas un char tiré par un bœuf mais bien une représentation du peuple polonais souffrant de la tyrannie. Laisse le public croire que c’est un char. »

    Tous droits réservés, diffusion limitée et gratuite à l’usage pédagogique

    On peut écouter le mouvement en ayant en conscience les deux interprétations : le char, et l’oppression du peuple. La musique prend alors des éclairages différents Activité de création :

    - inventer des paroles sur cette mélodie

    - inventer un ostinato sur un rythme de marche

    - développer une structure qui utilise un grand crescendo /decrescendo

    Bydlo, par Kandinsky

    Tous droits réservés, diffusion limitée et gratuite à l’usage pédagogique

    BALLET DES POUSSINS BALLET DES POUSSINS BALLET DES POUSSINS BALLET DES POUSSINS DANS LEUR COQUEDANS LEUR COQUEDANS LEUR COQUEDANS LEUR COQUE Le plus connu des tableaux de Hartmann. Il s’agit d’une esquisse de costume pour le ballet Trilby mis en scène par le chorégraphe Marius Petipa. Le dessin montre deux personnages portant un costume en forme d’œuf et portant des casques en forme de tête de poulet.

    Ballet des poussins dans leur coque

    Tous droits réservés, diffusion limitée et gratuite à l’usage pédagogique

  • Activité de création :

    - Inventer une musique staccato sur un tempo rapide utilisant principalement des sons aigus.

    - Représenter graphiquement cette matière musicale.

    SAMUEL GOLDENBERG ET SCHMUYLESAMUEL GOLDENBERG ET SCHMUYLESAMUEL GOLDENBERG ET SCHMUYLESAMUEL GOLDENBERG ET SCHMUYLE

    Tous droits réservés, diffusion limitée et gratuite à l’usage pédagogique

    Il n’était pas facile d’être juif dans l’Empire russe. Moussorgski n’était pas juif, mais « l’Etoile de David » est gravée sur sa tombe. Cela peut être interprété comme l’expression de sa sympathie pour cette communauté, une façon de dire que la vraie nature des russes devrait être faite de bonté, de persévérance et de force, sans tenir compte des origines ethniques. Cette philosophie de vie apparaît tout au long de l’œuvre du compositeur. Selon Ikuma Dan, musicologue, « Moussorgski s’inspire de deux tableaux différents dans un seul mouvement et d’une certaine façon réussit à faire parler les deux juifs. » Ce qui n’apparaît pas dans les tableaux de Hartmann. Activité de création :

    - Inventer une musique qui peigne une rencontre entre deux personnages opposés.

    LIMOGES LIMOGES LIMOGES LIMOGES –––– LE MARCHELE MARCHELE MARCHELE MARCHE Dans le catalogue de Hartmann, il y a environ 70 dessins réalisés à Limoges. On n’a retrouvé que cette série de 14 dessins évoquant le marché, sans qu’aucun ne porte réellement le titre de « Marché de Limoges ». Sur la partition originale, Moussorgski a écrit une phrase qui peut être entendue de cette façon : « Femmes se battant au point d’en arriver aux mains ».

    Limoges

    Tous droits réservés, diffusion limitée et gratuite à l’usage pédagogique

  • Activité de création :

    - Travail sur les masses sonores.

    - Travail responsorial.

    - Développement d’un brouhaha vocal à partir du langage (paroles ; cris…).

    Le marché de Limoges, par Kandinsky

    Tous droits réservés, diffusion limitée et gratuite à l’usage pédagogique

    CATACOMBAECATACOMBAECATACOMBAECATACOMBAE Le tableau original est une aquarelle représentant les catacombes de Paris, un cimetière parisien situé sous terre. Hartmann s’y est représenté lui-même, portant la lanterne. A droite, un mur de crânes évoque probablement la confrontation d’Hartmann avec l’image de la mort. Mouvement très lent, propre à évoquer les profondeurs sépulcrales. La musique évolue en grands blocs d’accords d’où émerge une mélodie, aussitôt recouverte par les grands aplats de sons.

    Catacombae

    Tous droits réservés, diffusion limitée et gratuite à l’usage pédagogique

    Activité de création :

    - Développer un travail sur les tenues de sons, par exemple en chant sur des clusters sombres et inquiétants.

    Catacombae, par Kandinsky

    Tous droits réservés, diffusion limitée et gratuite à l’usage pédagogique

  • CUM MORTIS IN LINGUA MORTUACUM MORTIS IN LINGUA MORTUACUM MORTIS IN LINGUA MORTUACUM MORTIS IN LINGUA MORTUA Ce mouvement peut être entendu comme une dernière Promenade, puisqu’il en reprend toute la thématique musicale, mais avec un côté beaucoup plus mystérieux et lent. Il évoque une errance dans le monde des morts, avec une certaine sérénité. Il peut être entendu également comme un prolongement du tableau précédent.

    LA CABANE SUR PATTES DE POULELA CABANE SUR PATTES DE POULELA CABANE SUR PATTES DE POULELA CABANE SUR PATTES DE POULE Ce mouvement s’inspire de la très célèbre sorcière russe, Baba Yaga, que l’on retrouve dans de nombreux contes populaires, dont les plus connus sont Baba Yaga et Vassilissa la très belle.

    La cabane sur pattes de poule

    Tous droits réservés, diffusion limitée et gratuite à l’usage pédagogique

    Dans la version de Ravel, la musique est contrastée : on va d’ensembles très percussifs, à des sonneries de cuivres, en passant par des trémolos de cordes très rapidement. Les effets musicaux sont là pour créer un climat de tension, donner l’impression de la poursuite de l’affrontement, de la peur…

    A environ 1’00, rupture totale de climat, sur des trémolos de flûtes, le basson accompagné par les cordes graves (violoncelles et contrebasses en pizzicato) avance à pas mesurés, dans un monde où le danger peut surgir de n’importe où : éclats de flûtes. A environ 2’30, la course poursuite reprend avec la réexposition du thème de la première partie.

    La cabane sur pattes de poules, par Kandinsky

    Tous droits réservés, diffusion limitée et gratuite à l’usage pédagogique

  • LA GRANDE PORTE DE KIEVLA GRANDE PORTE DE KIEVLA GRANDE PORTE DE KIEVLA GRANDE PORTE DE KIEV Kiev est la capitale de ce que l’on appelait la Petite Russie, aujourd’hui l’Ukraine. Au 11e siècle, une « porte dorée » y avait été construite pour célébrer une victoire.

    La porte de Kiev

    Tous droits réservés, diffusion limitée et gratuite à l’usage pédagogique

    Hartmann avait concouru en 1869 pour un projet de construction d’une nouvelle porte triomphante à Kiev destinée à commémorer la tentative déjouée d’assassinat du Tsar Alexandre II à cet endroit. Il n’y eut pas de vainqueur dans cette compétition d’architectes et il n’y eut pas de porte non plus, pour des raisons non élucidées.

    La grande porte de Kiev, par Kandinsky

    Tous droits réservés, diffusion limitée et gratuite à l’usage pédagogique Le début de cette musique a été inséré dans une célèbre chanson de Michael Jackson intitulée History. BibliographieBibliographieBibliographieBibliographie ::::

    - Musique et arts plastiques, interactions au XXe s Jean Yves Bosseur, Musique ouverte, Minerve, 1998, 2006

    - http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=2&cad=rja&sqi=2&ved=0CDkQFjAB&url=http%3A%2F%2Fmediatheque.cite-musique.fr%2FMediaComposite%2FZoom%2FMoussorgski.pptx&ei=eVrGUKvbJKj80QX04oHoBg&usg=AFQjCNGKNjEPQ4HDogRNDLJ2aL1fuXSDPA&sig2=-notLWi3YVnU46Vsk8eHtA

    Tous droits réservés, diffusion limitée et gratuite à l’usage pédagogique

  • Biographie des artistesBiographie des artistesBiographie des artistesBiographie des artistes

    Peter BiloenPeter BiloenPeter BiloenPeter Biloen direction

    Lauréat de la Fondation Anton Kersjes et de l’American Academy de chefs d’orchestre au Aspen Music Festival, Peter Biloen est connu pour ses interprétations exaltantes du répertoire classique comme du contemporain. Il est le premier Chef néerlandais à atteindre la finale de la compétition Donatella Flick en 2004. Il a dirigé de nombreuses premières mondiales et a collaboré avec des compositeurs de renom, tels Lutoslawski, Cage, Boulez et Andriessen. Parmi ses prestations : l’ouverture du Amsterdam Grachtenfestival avec l’opéra Der Vampyr de Marschner, des concerts avec l'Ensemble Asko|Schönberg, et une tournée avec l'Orchestre national

    des étudiants néerlandais, au Concertgebouw d'Amsterdam et au Konserthuset Stockholm. De 2006 à 2008, il occupe le poste de chef assistant du Netherlands Radio Philarmonic Orchestra et du Netherlands Radio Philarmonic Chamber qu’il dirigera pour la première fois en public au Concertgebouw d’Amsterdam en remplaçant au pied levé le chef Van Zweden pour le Requiem de Fauré. En tant que chef invité, Peter Biloen dirige le Gelders Orchestra, Residentie Orchestra de La Haye, le National Symphony Orchestra du Paraguay et l'Orchestre Symphonique de Moscou. Il a sillonné l’Italie avec l’Orchestre de Toscane et le violoniste Roby Lakatos, terminant par un immense concert enregistré par la radio nationale italienne. Peter Biloen a d’abord étudié l’alto à Boston. Après avoir obtenu son baccalauréat au New England Conservatory of Music, il étudie au Conservatoire Sweelinck d'Amsterdam et obtient son diplôme de direction d'orchestre au Conservatoire Royal de La Haye. Ses mentors sont Jorma Panula, Yuri Simonov, David Zinman et Hans Vonk. Peter Biloen s'appuie sur sa riche expérience en tant qu’altiste dirigé par des chefs tels que Chailly, Giulini, Maazel, Sanderling et Svetlanov. Elément central du Netherlands Radio Philarmonic Orchestra durant plusieurs années, Peter Biloen a également joué au sein de l'Orchestre de Chambre Néerlandais et le Royal Concertgebouw Orchestra. Comme il le dit « Parce que j'ai été dans cette position, jouant dans des orchestres durant des années, je sais

    ce qui est efficace, ce qui est important, ce que les musiciens attendent de moi et ce que je peux leur demander. Je parle leur langue ». Louis Andriessen, compositeur néerlandais, semble être d'accord avec lui : « Il a un instinct infaillible pour le

    tempo juste ; il est brillant dans la répétition ; étonnamment au point et aussi très socialement doué pour obtenir des gens le meilleur d’eux-mêmes et faire que les musiciens aiment la musique qu’ils jouent. »