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Étude nationale 2015 Bien vieillir De l’importance de bien entendre En partenariat avec la Cnav

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Étude nationale 2015

Bien vieillir

De l’importance de bien entendre

En partenariat avec la Cnav

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Bien vieillir

De l’importance de bien entendre

En partenariat avec la Cnav

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Édito 5

Cnav - Agirc-Arrco : les déficiences sensorielles 8

Préface de Karine Baumstarck et Pascal Auquier 11

Les sens, des origines à nos jours 15

1. Les cinq sens dans l’histoire................................................................. 17

2. Quelques repères historiques sur les troubles auditifs ..................... 20

3. Quelques appareils qui ont émaillé l’histoire des prothèses auditives ............................................................ 24

L’importance des cinq sens et leur vieillissement 31

1. Le goût ................................................................................................... 32

2. L’odorat .................................................................................................... 35

3. Le toucher............................................................................................... 37

4. La vision.................................................................................................. 41

5. L’audition... et zoom vers la presbyacousie ........................................ 45

Audition et environnement : évolutions et interactions 59

1. L’évolution du système auditif et ses fragilités .................................. 60

2. Un paysage sonore de plus en plus bruyant ..................................... 62

3. Apports de la Classification internationale du fonctionnement, du handicap et de la santédans les troubles de l’audition .................................................. 64

Les conséquences du « handicap auditif » pour les personnes malentendantes et leur entourage 71

1. Le handicap invisible .................................................................................... 72

2. L’isolement social insidieux ................................................................. 74

Sommaire2

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3. Les conséquences psychologiques de la perte auditive .................... 77

4. Le proche aidant, « désigné d’office » ................................................ 80

Perte auditive : appareillage et autres solutions 87

1. Préserver son audition .................................................................................. 88

2. Les prothèses auditives ............................................................................ 90

3. Les implants ............................................................................................... 96

4. L’orthophonie et la lecture labiale .......................................................... 99

5. La psychothérapie ..................................................................................... 102

6. Autres solutions existantes ...................................................................... 103

L’implication des centres de prévention Bien vieillir Agirc-Arrco dans le repérage et l’accompagnement de la perte auditive 109

1. Présentation des centres de prévention Bien vieillirAgirc-Arrco et de l’étude 2015 ............................................................... 110

2. Étude descriptive de la population fréquentant les centres de prévention Bien vieillir Agirc-Arrco et ayant passé un dépistage auditif ..................................................................... 115

3. Évaluation du retentissement de la perte auditive :étude descriptive de l’effectif ................................................................ 126

Conclusion 135

Glossaire 139

Auteurs 143

Remerciements 145

Annexes 147

CENTRES DE PRÉVENTION BIEN VIEIllIR AGIRC-ARRCO - ÉTUDE 2015

3

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5

al voir, mal entendre est perçu dans notre société comme des conséquences

inéluctables de l’avancée en âge auxquelles chacun doit se résigner.

Une fatalité, donc, contre laquelle il serait impossible d’agir ! À l’heure où la société vieillit

à un rythme sans précédent, il est plus que temps de rompre avec ces idées reçues.

les centres de prévention Bien vieillir Agirc-Arrco étudient depuis 2009 les questions liées

à l’avancée en âge. Leur approche, originale, consiste à poser un regard pluridisciplinaire et

environnemental contribuant à réduire l’impact réel ou ressenti des inconforts du quotidien.

À partir des indicateurs du « vieillissement réussi » définis par l’étude réalisée en 2009,

et ceux ayant un impact sur la qualité de vie des personnes vieillissantes, le champ

d’exploration ne cesse de croître. Différentes études ont ainsi été conduites sur la prévention

des chutes, la mémoire, le sommeil, la sédentarité et l’activité physique. Aujourd’hui, les

centres de prévention abordent le domaine des déficiences sensorielles.

Année après année, la connaissance des principaux déterminants du Bien vieillir s’est

enrichie, et est liée à l’état psychologique, au lien social et à l’activité physique.

Cette approche, à contre-courant d’une approche pathologique ou organique, n’est

pas encore suffisamment reconnue comme un véritable levier de santé publique pour

Bien vieillir.

la survenue de déficits sensoriels, en particulier de troubles de l’audition, illustre

parfaitement ce paradoxe. Une approche organique est une réponse « mécanique » qui, si

elle est pertinente, demeure insuffisante. Les conséquences de ces troubles sont de natures

MÉDITO

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diverses : gêne dans la vie sociale, isolement, perte d’intérêt, dépression, et même risques

cardiovasculaires… S’y ajoutent d’autres effets qui demeurent souvent ignorés de l’entourage

proche.

Ce sujet n’est pas marginal. Le repérage d’une déficience auditive dans une population

d’âge moyen de 69,5 ans concerne 53 % des bénéficiaires d’un bilan de prévention dans les

centres de prévention Bien vieillir Agirc-Arrco.

Il faut donc accompagner les personnes dans une démarche bienveillante, et les aider à

modifier leurs comportements pour bien vieillir. L’enjeu, et non des moindres, est de contribuer

au maintien de leur autonomie.

Telle est l’orientation prise par les institutions de retraite Agirc et Arrco au travers de leur

action sociale : à partir d’une observation des besoins, chercher, innover, créer les conditions

d’une évolution des mentalités et des comportements, avec l’ambition de passer ensuite le

relais à d’autres acteurs publics ou privés. L’impulsion donnée permettra, nous en formulons

le vœu, de faire évoluer les pratiques et de donner conscience de la nécessité d’adapter nos

comportements.

Il est possible d’Agir pour Bien vieillir. u

ÉDITO

6

Brigitte PisaPrésidente de la Commission sociale Arrco et Vice-Présidente de la Commission sociale Agirc

Denis GindreVice-Président de la Commission sociale Arrco

Jean TraynardPrésident de la Commission sociale Agirc

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es personnes âgées de 60 ans et plus, au nombre de 15 millions aujourd’hui, seront 20 millions en 2030 et près de 24 millions en 2060. Les Français âgés de 75 ans et plus (5,7 millions en 2012) seront 12 millions en 2060. Et le nombre des plus de 85 ans passera

de 1,4 million en 2013 à 4,8 millions en 2050.

le vieillissement n’implique pas nécessairement la dépendance, y compris au grand âge : seule 10 % d’une classe d’âge de personnes de plus de 75 ans est dépendante. Il n’existe d’ailleurspas de parcours linéaire du vieillissement. Si elles sont détectées à temps et anticipées, les premièresfragilités des personnes âgées sont réversibles. Face à ce constat, la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav) entend favoriser le vieillissement en bonne santé des retraités à travers une politiquede sensibilisation au bien-vieillir couvrant l’ensemble des dimensions de l’avancée en âge, structuréeen coordination avec les différents acteurs des politiques de l’autonomie.

la Cnav structure sa politique d’action sociale autour de trois niveaux d’intervention :

> une offre de prévention centrée sur l’information et le conseil, à l’attention de l’ensemble des retraités afin de bien vivre sa retraite ;

> une offre d’actions et d’ateliers collectifs de prévention pour bien vieillir, organisée en parte-nariat interrégimes, à destination des retraités confrontés à de premières difficultés, et pensée en complémentarité avec les Comités régionaux de coordination de l’action sociale (CRCAS) Agirc-Arrco et les Centres de prévention Bien vieillir Agirc-Arrco ;

> une offre de prise en charge globale du maintien à domicile, à travers une évaluation des besoins et la mise en place d’un plan d’actions personnalisé (PAP), destinée à un public fragilisé,mais autonome.

l’avancée en âge de la population fait surgir des enjeux nouveaux et nécessite une adaptationdes mentalités, des comportements, des modes de vie, des institutions et de l’organisation des systèmes de protection sociale. Parmi les nombreux enjeux de santé des populations vieillissantes,l’importance des cinq sens et leur vieillissement doit faire partie des priorités en matière de diagnosticet de prévention.

la perte de l’audition fait partie des handicaps les plus fréquents chez les personnes âgées et apparaît relativement invalidante. Le rapport 2014 de la Dress indique que 30 % de la tranche d’âge60-69 ans seraient concernés (tous niveaux de gravité confondus), et plus de 60 % après 90 ans.

LCnav - Agirc-Arrco : les déficiences sensorielles

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Des travaux à la fois qualitatifs et quantitatifs ont été menés sur le retentissement des problèmesauditifs sur la vie quotidienne, avec principalement des difficultés de communication renforcées parl’invisibilité du handicap (Inpes 2009). A la clé : un isolement social et familial progressif de l’individuet une restriction des activités de loisirs ou de toute activité nécessitant des échanges verbaux…

Il convient de souligner que cette déficience peut être également associée à d’autres conséquencesmoins connues : difficultés dans la coordination des mouvements, souplesse amoindrie, augmentationdu risque de chute, traits de caractère et sentiments exagérés comme l’irritabilité, l’impatience, la dépression, sous-utilisation de la fonction mémoire, principalement de la mémoire à court terme,impact du handicap sur la qualité de vie des individus. Les déficiences sensorielles affectant les personnes âgées peuvent par ailleurs être des facteurs aggravants qui favorisent l’isolement relationnelet conduisent au repli sur soi.

Face à ces risques de fragilisation de l’autonomie des retraités, les actions collectives de préventionpour bien-vieillir (forums, conférences, ateliers) développées par l’Assurance retraite et ses partenairesfavorisent le lien social et positionnent le retraité comme acteur de son bien-vieillir. Leurs thématiquesse distinguent par leur grande diversité : activité physique adaptée, équilibre, nutrition, stimulationcognitive/mémoire, adaptation de l’habitat, programmes « Bienvenue à la retraite » et « Bien vivresa retraite ». A cela s’ajoutent des sujets innovants tels que la sécurité routière, l’estime de soi, l’usagedes nouvelles technologies, etc.

Ces actions collectives de prévention sont financées et/ou organisées avec de nombreux partenaires, tels que l’Agirc et l’Arrco mais également les autres régimes de retraite de base (Mutualité sociale agricole, Régime social des indépendants, Caisse nationale de retraites des agentsdes collectivités locales). La coordination de l’ensemble des acteurs de la prévention est indispensablepour améliorer l’accompagnement des retraités.

C’est donc dans le cadre de cette co-construction de dispositifs de prévention, et avec le souci demutualiser les recherches et les productions, que la Caisse nationale d’assurance vieillesse a souhaitéparticiper à cette étude de l’Agirc et de l’Arrco sur les déficiences sensorielles affectant les personnesâgées. u

Antonin BlanckaertDirecteur national de l’action sociale de la Cnav

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armi les nombreux enjeux de santé des populations vieillissantes, la perte de l’audition fait partie des handicaps les plus fréquents et apparaît relativement invalidante. Des travaux à la fois qualitatifs et quantitatifs ont montré que les troubles

de l’audition liés au vieillissement ont un retentissement sur la vie quotidienne des personnesconcernées ainsi que sur leur entourage. La déficience elle-même ainsi que ses conséquencesont un impact sur la qualité de vie des individus qui, globalement, rapportent des niveaux dequalité de vie moins élevés ou des altérations de l’humeur plus fréquentes que les personnesne présentant pas de déficience. Il est aujourd’hui admis que l’évaluation des symptômes nereflète pas l’intégralité de l’impact de l’état de santé d’un individu sur sa vie quotidienne. Depuis plusieurs années, la notion de qualité de vie liée à la santé s’est largement développéedans le domaine de l’évaluation de la santé générale des populations et dans l’évaluation des prises en charge médicales, tout particulièrement dans le champ des maladies chroniqueset des handicaps de toute nature. Ainsi, les grandes agences de réglementation nationales etinternationales, comme la Food and Drug Administration aux États-Unis, le National Institutefor Health and Clinical Excellence en Grande-Bretagne, ou encore la Haute Autorité en Santéen France recommandent d’intégrer l’évaluation de la qualité de vie dans les études cliniqueset épidémiologiques. Dans ce contexte, l’évaluation d’un individu présentant une altérationde ses fonctions auditives doit être globale et doit associer une évaluation physiologique etfonctionnelle à une évaluation plus subjective, explorant la gêne que peut générer ce handicapdans sa vie quotidienne.

Bien que l’intérêt de cette approche ne semble plus être discuté, c’est essentiellementdans le cadre de la recherche que l’on retrouve une réelle application, alors que son utilisationreste encore limitée en pratique courante et a peu d’impact dans les décisions de politiquede santé. C’est ce que certains auteurs ont dénoncé comme la « promesse non tenue ». Il estdonc intéressant d’identifier les limites pouvant en partie expliquer cette sous-utilisation dela mesure, et souligner l’intérêt, souvent méconnu, de l’évaluation de la qualité de vie dansla pratique clinique et la prise en charge des individus, pour ainsi promouvoir son utilisation.

Un des éléments pouvant expliquer le défaut d’utilisation de l’évaluation de la qualitéde vie repose sur les difficultés pour les professionnels de santé d’identifier la mesure dequalité de vie la plus satisfaisante et la plus appropriée à son besoin. Devant la multitude

P

Qualité de vie et déficience auditivede la personne âgée

Karine Baumstarck et Pascal AuquierPraticiens hospitaliers Unité de recherche EA 3279 - Qualité de vie et maladies chroniques,

Université Aix-Marseille.

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PRÉFACE

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d’outils disponibles, il parvient difficilement à distinguer « le bon grain de l'ivraie ». Il faut par exemple savoir que l’élaboration d’un outil valide repose sur des approches conceptuelleset métriques standardisées, que les mesures auto-rapportées par les sujets sont préféréesaux mesures hétéro-rapportées, ou encore que les outils élaborés à partir du point de vuedes individus sont préférés à ceux élaborés à partir de dires d’experts. Enfin, il faut savoir distinguer les questionnaires dits « génériques », permettant de comparer des niveaux dequalité de vie d’individus dans des situations pathologiques différentes, des questionnaires « spécifiques », plus appropriés pour détecter et quantifier des changements pour une population particulière. Dans le cas de l’exploration de la qualité de vie des sujets présentantdes troubles de l’audition liés au vieillissement, un seul instrument explore spécifiquementl’impact de la déficience auditive : le Hearing Handicap Inventory for the Elderly (HHIE).

Un autre élément pouvant également apparaître comme un frein dans l’utilisation etla diffusion de la mesure se rapporte au format et à la longueur des questionnaires. Aujourd’hui,sont privilégiés les questionnaires à format court, les questionnaires dits adaptatifs permettantde sélectionner les items les plus informatifs, les questionnaires à remplir sur des supportsélectroniques à partir de connexions internet ou de tablettes. Alors que l’usage de l’ordinateuret d’internet se répand parmi les personnes âgées, il reste important d’évaluer ce type desupports sur des populations présentant des déficiences, comme la déficience auditive.

Un autre frein à la diffusion de ces mesures dans la pratique courante est lié aux difficultés que l’on peut rencontrer pour interpréter les résultats produits par la mesure. Le plus souvent, le professionnel de santé ou le patient dispose d’un score étalonné sur uneéchelle. Mais ce score correspond-il à un bon score ou un mauvais score ? Pour faciliter cettelecture, certains outils, notamment les outils génériques, disposent de normes. Pour d’autres,des méthodes de classification des individus sont proposées. Or, ces approches ne sont pastotalement appropriées à l’utilisation en routine de la mesure. Enfin, lorsqu’on dispose de plusieurs scores évaluant l’évolution dans le temps, il est difficile de distinguer la part du changement dû à la déficience (auditive en ce qui nous concerne), de celle du changementrésultant des processus d’adaptation propres à l’individu.

les professionnels de santé s’interrogent également sur la validité des résultats dequalité de vie produits par des individus qui présentent des altérations cognitives. En effet,l’altération de la fonction auditive liée à l’âge peut dans certains cas s’accompagner d’atteintesdes fonctions dites cognitives, comme les fonctions liées à la mémoire, à la concentration ouà l’attention, ou les fonctions exécutives. Ces déficiences pourraient interférer sur l’appréciationpar l’individu de sa qualité de vie. Mais les récents travaux documentant cet aspect rapportentde forts arguments en faveur de la préservation de la validité de cette mesure lorsqu’elle estutilisée dans des populations cognitivement altérées et/ou âgées.

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Il a également été montré que la relation médecin-malade peut être influencée positivement par l’évaluation systématique de la qualité de vie des individus. Ces travaux soulignent également le fait que la seule évaluation de la qualité de vie, non associée à unrendu de ce résultat, peut en revanche avoir un effet négatif, appelé communément effetnocebo, laissant le patient comme frustré d’avoir bénéficié d’un « examen » sans que son résultat n’ait été examiné. Nous considérons en effet que cette évaluation devrait faire partieintégrante de la prise en charge, et ainsi contribuer à l’évaluation globale d’un patient aumême titre qu’un examen biologique ou un examen d’imagerie.

l’approche purement symptomatique ne reflète que partiellement l’état de santé d’unindividu. La qualité de vie est devenue, au même titre que les indicateurs usuels plus fonctionnels, un paramètre à prendre en compte dans l’évaluation globale des individus. En identifiant les freins à l’utilisation de l’évaluation de la qualité de vie et en mettant enexergue l’intérêt de ce type d’approche, nous espérons contribuer à diminuer certaines réticences à sa diffusion à la fois auprès des décideurs, des professionnels de santé et des patients eux-mêmes. u

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Chapitre I les sens, des origines à nos jours

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« Ils ne peuvent se voir en peinture, ni s'entendre en musique, ni se sentir, ni se goûteren cuisine, ni se toucher en amour. »

Jacques Prévert

« Beaucoup de philosophies se réfèrent à la vue ; peu à l’ouïe ; moins encore donnentleur confiance au tactile, comme à l’odorat. L’abstraction découpe le corps sentant, retranchele goût, l’odorat et le tact, ne garde que la vue et l’ouïe, l’intuition et l’entendement. »

Michel Serres (1)

Les sens,

des origines à

nos jours

Chapitre I

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Louis Léopold Boilly (1761-1845) - Les cinq sens

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1. les cinq sens dans l’histoire

a - L’Antiquité

Tout commence avec Aristote, philosophe grec (384-322 av. JC) qui fait le lien entre « l’objet » et le sens qui lui est propre. Il précise dans son traité « De l’âme » (2) que les cinqsens permettent de percevoir tous les éléments d’un environnement. Il insiste, en ajoutantdans son ouvrage « Métaphysique » : « Rien dans notre intelligence qui ne soit passé par nos sens. » (3)

Aristote est à l’origine du débat philosophique autour de la hiérarchisation des sens. La distinction se fait entre deux sens « supérieurs » - la vue et l’ouïe - et trois sens « inférieurs »- le goût, l’odorat et le toucher -. Ainsi se crée dans le corps humain une opposition entre ledivin et l’animal. Goût, odorat et toucher entraînent vers le corps animal, tandis que les deuxsens supérieurs tendent vers le corps divin (4). Cette théorie est reprise par les philosophesnéo-platoniciens et persiste jusqu’à la Renaissance. C'est pour cette raison que la culture occidentale s’est essentiellement construite autour de la vue et, à un degré moindre, de l’ouïe.

b - Le Moyen Âge

Le débat sur les sens se poursuit dans une dynamique riche et complexe comme l’expliquent les historiennes Florence Bouchet et Anne-Hélène Klinger-Dollé : « L’homme est pensé comme un microcosme entrant en relation, par l’intermédiaire de ses sens, avecle monde macrocosme, ce liber naturæ qu’il convient de comprendre pour accéder à laconnaissance du Créateur divin. Le système hiérarchisé des cinq sens externes (hérité de l’Antiquité via Aristote) interagit avec le paradigme (élaboré à partir d’Avicenne) des cinq sensinternes de l’âme, qui assurent la réception et un premier traitement des données de l’expérience sensible, avant d’être relayés par les facultés intellectuelles supérieures capablesde mener à une connaissance rationnelle. Les cinq sens jouent ainsi un rôle fondamental dansle couple corps / âme (chair / esprit) qui structure l’anthropologie médiévale. Tout au long duMoyen Âge, ils ont généré abondance d’écrits à visée scientifique, spirituelle, morale aussibien que littéraire et de productions artistiques, musicales comme figuratives. Tous manifestentcomment l’homme peut jouir d’une présence sensible au monde ou comment il doit s’exercerà contrôler et dépasser ses sens » (5).

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LES SEnS, DES ORIgInES à nOS JOuRS

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La Dame à la licorne : « Mon seul désir »

Ce thème des cinq sens sera richement illustré dans l’art médiéval jusqu’au XIIIème siècle.Les sens y sont représentés de manière symbolique, souvent sous la forme d’un riche bestiaire :le lynx pour la vue, le chien pour l’odorat, le faucon pour le goût, le cerf pour l’ouïe et l’araignée pour le toucher.

La fin du XV ème siècle est marquée par les tentures .dites de « La Dame à la licorne » (découverte en 1841 par Prosper Mérimée dans le château de Boussac) (6). Prolongeant la symbolique du Moyen Âge, les sens y sont représentés séparément. La sixième tapisserie (« Mon seul désir »), est la plus énigmatique. Elle est peut-être une conclusionphilosophique évoquant l’entendement par le renoncement, autre vertu de l’esprit, commela vue et l’ouïe.

L’ouïeLa dame joue d’un orgue portatif.

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c - La Renaissance

Le thème des cinq sens reste au cœurdes préoccupations philosophiques. L’êtrehumain est au centre de la réflexion et lescinq sens sont souvent personnifiés pardes anges ou des démons, avec une sym-bolique qui illustre les dérives possibles :toucher et luxure, vue et impudeur, goûtet intempérance, ouïe et flatterie, odoratet corruption. En témoignent les gravuresdu peintre hollandais Jan Saenredam.

D’autres approches existent également, certaines faisant le lien avec les dieux de la my-thologie : l’odorat pour Diane, la vue pour Jupiter, l’ouïe pour Apollon, le goût pour Cérès etJunon pour le toucher.

Les siècles suivants voient des tentatives pour modifier la hiérarchisation des sens avec,par exemple, une valorisation du toucher. Dans « Le débat des cinq sens, de l’Antiquité à nos jours », Géraldine Puccini note que sur le plan culturel, « les pratiques littéraires et artis-tiques contemporaines cherchent à réhabiliter tous les sens et à leur donner un sens. » (4)

d - Du XIXème siècle à nos jours

Une question se pose : n’existe-t-il que cinq sens ? (7)

Pour certains spécialistes, il y en aurait d’autres : la proprioception, par exemple, qui participe au maintien de l’équilibre. En 1805, le philosophe français Pierre Maine de Biran(1768-1824) évoque le « sens de l’effort » (8) qui permet de réaliser des mouvements fins,précis.

L’ouïe - Jan Saenredam d’après H. goltzius (1595)

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Le fait d’avoir faim, soif, la notion du temps sont-elles des données sensorielles ? Il est difficile de répondre aujourd’hui.

Ce qui apparaît plus fondamental est le constat de scientifiques qui affirment que la perception est une expérience multisensorielle (7). En 1997, des analyses par IRM ont mis en évidence les interactions cérébrales entre la vue et l’ouïe (9). Il existe également des phénomènes de compensation lorsqu’un sens est déficient. En témoignent les capacités auditives supérieures des aveugles et inversement, pour les sourds, une meilleure acuité visuelle (10, 11). D’où l’importance, dans la prise en charge d’une déficience, de mettre en placedes stimulations multisensorielles pour améliorer les capacités et l’autonomie de la personne.

2. Quelques repères historiques sur les troubles auditifs

De tous les sens, l’ouïe retiendra ici plus particulièrement l’attention en raison de l’étudequi est associée à cette publication.

a - Les faits marquants

C’est en Espagne que l’on retrouve les premières interventions sur des personnes atteintesde surdité. Juan de Pablo Bonet prend en charge l’éducation de Luis de Velasco, marquis duFrêne (1610-1664), fils sourd du connétable de Castille. En 1620, il publie une « Réductiondes lettres à leurs éléments primitifs et Art d'enseigner à parler aux muets » qui est le toutpremier traité d'orthophonie et fait de lui le pionnier de l'éducation des sourds.

En France, Charles-Michel de L'Épée, surnommé l'abbé de L'Épée(1712-1789), est un personnage emblématique. Rencontrant deux jumelles sourdes, il sera l’un des précurseurs de l’enseignement spécialisé dispensé aux jeunes sourds. On lui doit aussi les « signes méthodiques », procédé prémonitoire de la langue des signes.

En 1779, Pierre Desloges (1747-1792), relieur à Paris, rédige un ouvrage qui décrit le langage utilisé par les sourds de Paris. Ce qui laisseà penser qu’il existait déjà une communauté de sourds à Paris, avantmême les travaux de l’abbé de l’Epée (12).

Au XIXème siècle, sous l’impulsion de l’abbé Sicard (1742-1822) puis d’Auguste Bébian (1789-1839), censeur de l'Institution nationaledes sourds-muets de Paris, les sourds deviennent enseignants.

LES SEnS, DES ORIgInES à nOS JOuRS

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En 1838, Ferdinand Berthier (1803-1886), professeur sourd, fonde la Société centraled’éducation et d’assistance pour les sourds-muets de France.

Le XIXème siècle voit aussi éclore un certain nombre de pratiques surprenantes, voire barbares. Le corps de l’enfant sourd est l’objet d’attentions médicales (traitements par hydrothérapie) et d’expérimentations visant à rendre l’enfant entendant : ainsi, le docteurBaudelocque trépane les crânes pour ouvrir un passage au son… (13, 14)

En parallèle, d’autres méthodes de prise en charge des sourds voient le jour et tout particulièrement « l’oralisme » : une rééducation de la parole qui ignore totalement les signes.

En 1880, à Milan, un congrès international est organisé pour décider de la méthode laplus adaptée : langue des signes ou oralisme. Cette manifestation est organisée à l'initiativede défenseurs de la méthode orale qui ne sont pas d'accord sur la place à accorder à la languedes signes : faut-il la conserver les premières années d'apprentissage ? Pour converser entreélèves et professeurs ? Beaucoup pensent qu’elle empêche les sourds d'accéder à l'oral etqu’il faut la proscrire. Pour les organisateurs, il faut adopter une méthode unique et à l’issuede ce congrès, la langue des signes sera interdite dans les pays participants. Seuls les États-Unis et l’Angleterre continueront de l’utiliser.

Un Français, Eugène Rubens-Alcais (1884-1963), militera pour sauver cette langue. Sourdlui-même, il a suivi les cours de l’Institut national des sourds-muets où l’on enseigne cetteméthode. Surnommé « le baron de Coubertin sourd-muet », il crée diverses structures où lalangue des signes est utilisée, dont le Club cycliste des sourds-muets (1899), puis, en 1918,la Fédération sportive des sourds-muets de France (aujourd'hui fusionnée avec la FédérationFrançaise Handisport). Il sera également à l’origine de l’organisation des premiers Deaflympicsd’été ( Jeux olympiques pour sourds) organisé en 1924 à Paris et réunissant neuf nations (15).

Eugène Rubens-Alcais.

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« Il n'y a point de pires sourds que ceux qui ne veulent pas entendre. »Molière

« Qu’importe la surdité de l’oreille, quand l’esprit entend ? La seule surdité, la vraie surdité, la surdité incurable, c’est celle de l’intelligence. »

« Ce sourd entendait l’infini. »(à propos de Beethoven)

Victor Hugo

Alexander graham Bell (1847-1922) : inventeur du téléphone

Pierre Pélissier(1814-1863) : ami de Lamartine, il publie un ouvrage intitulé « Poésies d’un sourd-muet » et une iconographie des signes

Ludwig van Beethoven(1770-1827) : compositeur

Francisco goya(1746-1828) : peintre

La seconde guerre mondiale et ses théories eugénistes nazies sera une période sombrepour les sourds : 15 000 d’entre eux auraient été stérilisés et 16 000 empoisonnés ou privésde nourriture (16).

En France, la langue des signes est interdite jusqu’à la fin des années 1970. Jean Grémion,écrivain, journaliste et metteur en scène français, et Alfredo Corrado, artiste sourd américain,créent en 1976, l’International Visual Theatre (IVT). En 1977, le ministère de la Santé abrogel’interdit qui pèse depuis un siècle sur la langue des signes. De grands noms feront partie decette association. Ainsi, Emmanuelle Laborit, devenue depuis la directrice de l’IVT, se faitconnaître en recevant, en 1993, le Molière de la révélation théâtrale pour son rôle dans Les Enfants du silence.

b - Quelques personnages sourds ou malentendants célèbres

c - Quelques citations

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« Mon silence n'est pas votre silence. Mon silence, ce serait plutôt d'avoir les yeux fermés, les mains paralysées, le corps insensible, la peau inerte. Un silence du corps. »

« Je vois comme je pourrais entendre. Mes yeux sont mes oreilles. J'écris comme je peux signer. Mes mains sont bilingues. Je vous offre ma différence.Mon cœur n'est sourd de rien en ce double monde. »Emmanuelle Laborit

René Princeteau(1849-1914) : peintre. Il fut le maître de Toulouse-Lautrec

Lou Ferrigno(1951) : acteur (Hulk) et culturiste américain

Helen Keller(1880-1968) : sourde, muette, aveugle, écrivain et militante politique américaine

Thomas Edison(1847-1931) : inventeur du phonographe et de l'ampoule électrique à incandescence

« Il ne manque rien aux enfants sourds. Ils sont différents des enfants entendants. »Françoise Dolto

« Tu es aveugle ; je suis sourd-muet ; que ta main touche la mienne et que la communication soit. »Khalil gibran

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3. Quelques appareils qui ont émaillé l’histoire des prothèses auditives

Quand l'homme porta pour la première fois sa main derrière l'oreille, il venait de découvrirune façon simple d'améliorer son acuité auditive d’environ 5 dB. Les coquillages marins utiliséspar les Grecs plusieurs siècles avant JC, furent probablement les premiers instruments pouraméliorer l’audition. Au Moyen Age, les cornes de bovidés servaient d'écoute aux sourds, ainsique de porte-voix.

Le premier cornet acoustique revient au jésuite allemand Athanasius Kircher (1602-1680)qui invente l’ellipsis otica, en 1673 (17).

En 1873, le médecin français Jean-Pierre Bonnafont (1805–1891) (18) présente un cornetmétallique imitant la trompe.

Le Dr Thomas William Graydon (1850-1900) invente en 1879 le Dentaphone ou Ostéophone.Il s’agit d’un boîtier plat avec une fine membrane terminé par un petit morceau de bois quel’utilisateur tient entre les dents. Les sons se transmettent ainsi par conduction osseuse. Ludwig Van Beethoven utilisa cette technique. Il pouvait ainsi entendre les vibrations acous-tiques de son instrument en tenant la tige entre ses dents et en appuyant le boîtier sur sonpiano.

En 1905, Miller Reese Hutchinson (1876-1944) est le premier à découvrir et exploiter leprincipe d'amplification électrique en créant l'Acousticon. Cette aide portative est constituéed'un amplificateur, d'une batterie et d'un micro à granule de carbone porté autour du cou.

L’invention des tubes à vide de John Ambrose Fleming (1849–1945), physicien et ingénieurélectricien anglais, marque un tournant important dans l’histoire des appareils auditifs : les signaux électriques produits à partir du son sont pour la première fois amplifiés efficacement.

Le cornet métallique

Le Dentaphone ou Ostéophone

S S

L’ellipsis otica

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En 1921, le procédé permet à Earl C. Hanson, ingénieur en construction navale, d’inventer le Vactuphone, première prothèse auditive à lampes. L’amplification est de 25 dB et la qualité du son est bien supérieure à celle des Acousticons à carbone.

Un acteur majeur dans la conception des appareils apparaît alors : l'entreprise Sonotone(New-York), dont le nom a longtemps été synonyme d’appareils auditifs. Au début des années1930, les premiers Sonotone utilisent des lampes radio et sont alimentés par de grosses batteries.

En 1948, les laboratoires « Bell Telephone » inventent le transistor au germanium, qui révolutionne l’histoire de la prothèse auditive.

Infiniment plus petit que la lampe, le transistor va permettre de fabriquer une prothèsede petite taille, portée sur l’oreille : en 1952, la compagnie Acousticon, l’une des trois branchesde l’Hutchison Acoustic fondée par Miller Reese Hutchinson lance le premier contour d’oreille.

D’autres entreprises lui emboîteront le pas, comme Sonotone, en 1955.

La même année, les lunettes auditives font leur apparition. La taille des appareils seréduit, aboutissant au premier intra-auriculaire en 1975.

Enfin, la prothèse auditive numérique, considérable innovation technologique, fait son apparition en 1996…

Le Vactuphone

Le Sonotone

l'Acousticon

Le Sonotone Model 79

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Bibliographie

01 - Serres M. Philosophie des corps mêlés. Tome 1. Les cinq sensBernard Grasset, Paris, 1985, p.23.

02 - AristoteDe l’âmeFlammarion, 1999.

03 - AristoteMétaphysiqueFlammarion, 2008.

04 - 4 - Puccini G. (dir.) Le Débat des cinq sens de l'Antiquité à nos joursPresses universitaires de Bordeaux, Pessac, Eidôlon n°109, 2014.

05 - Bouchet F., Klinger-Dollé A.-H. Penser les cinq sens au Moyen Âge - Poétique, esthétique, éthique Rencontres n°121, Civilisation médiévale n°14, Classiques Garnier,Paris, 2015.

06 - Musée national du Moyen âge de Cluny.Tenture de la dame à la licorneMusée national du Moyen âge, Cluny, Paris.www.musee-moyenage.fr/collection/oeuvre/la-dame-a-la-licorne.html

07 - Heimburger F.Combien de sens avons-nous ?La recherche, l’actualité des sciences N°477. Dossier spécial cerveau, 2013, p. 38. www.larecherche.fr/savoirs/dossier-special-cerveau/combien-sens-avons-nous-01-07-2013-117264

8 - Lafargue G.Notre cerveau a le sens de l'effortLa Recherche, mars 2009 ; p. 52.

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09 - Calvert G.A., Bullmore E.T., Brammer M.J., Campbell R., Williams S.C.,McGuire, P.K., David A.S. Activation of auditory cortex during silent lipreadingScience, 1997 ; 276 (5312) : 593-596.

10 - Roèder B., Teder-Saèlejaèrvi W., Sterr A. et al.Improved auditory spatial tuning in blind humansNature, 1999, 400, 6740 : 162-166.

11 - Karns C.M., Dow M.W., Neville H.J. Altered cross-modal processing in the primary auditory cortex of congenitally deaf adults : a visual-somatosensory fMRI study with a double-flash illusionThe Journal of Neuroscience, 2012, 32, 28 : 9626-9638.

12 - Union des sourds et des malentendants du Bas-Rhin Histoire des sourdswww.usm67.fr/sourds-historiques.html

13 - Pisano G. Une archéologie du cinéma sonoreCNRS Éditions, Paris, 2016 : p. 232.http://books.openedition.org/editionscnrs/2715

14 - Legent F. Les soins médicaux aux sourds-muets en France au XIXe siècleL’éclosion de l’otologie modernewww.biusante.parisdescartes.fr/histoire/medica/orl/a.php

15 - International Committee of Sports for the Deaf www.deaflympics.com

16 - Biesold H. Crying hands: Eugenics and deaf people in Nazi GermanyGallaudet University Press, 1999.

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17 - Kircher A. Phonugia Nova. KemptenRudolph Dreher ; 1673.

18 - Bonnafont J.P. Traité théorique des maladies de l’oreille et des organes de l’audition.Seconde édition Scandinavian journal of medicine & science in sports, 2007 : J.B. Baillière, Paris ; 1873.

Bibliographie

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Chapitre IIl’importance des cinq sens et leur vieillissement

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homme possède cinq sens qui lui permettent de percevoir son environnement : le goût, l’odorat, le toucher, la vue et l’audition. Comme tous les organes qui constituentle corps humain, ils n’échappent pas au vieillissement naturel et inévitable. L’âge

venu, ils nous quittent, il défaillent…

« Cinq sens, que c’est peu… Encore nous quittent-ils, défaillants, l’âge venu. L’œil voilééloigne de nous la splendeur terrestre, l’ouïe, la pauvre et grossière ouïe humaine, se détournedes sons de ce monde pour n’admettre plus que le murmure progressif, inévitable, d’une forceennemie qui fait le bruit d’une foule… Indifférente ou horripilée, la peau du vieillard ne saitplus mesurer, avant les contacts, l’importance des heurts épidermiques et les facultés d’analysegustative, déséquilibrées, penchent vers le sucre, ou vers le poivre qui l’un et l’autre pénètrent de monotonie les perspectives gastronomiques. Seul, respecté du temps, fier dansson aristocratie, incorruptible, l’odorat nous lie, jusqu’à la fin, à l’univers tangible et poétique,ennoblit le présent, ressuscite le passé. » (Prisons et paradis, « Luxe », Sidonie-Gabrielle Colette)

1. le goût

a - Définition et anatomie

Le goût est celui des cinq sens qui permet d’identifier les différentes substances chimiques contenues dans les aliments et boissons. Il est intimement lié à l’odorat. On distingueclassiquement le sucré, le salé, l’amer, l’acide et plus récemment l’umami (« savoureux »).

Les cellules sensorielles, au nombre de 10 000 environ, sont regroupées en bourgeonsgustatifs répartis aux trois-quarts sur la langue, mais aussi sur le voile du palais, le pharynx etla partie supérieure de l’œsophage.

Au niveau de la langue, les bourgeons gustatifs sont regroupés dans des papilles de formesdifférentes : caliciformes, fongiformes, filiformes et foliées. Chaque papille est apte à différencier les quatre saveurs classiques, l’information étant transportée par le nerf facial(partie antérieure de la langue), le nerf glossopharyngien et le nerf vague (pour l’amer enparticulier) jusqu’au lobe frontal, comme pour l’odorat.

L’L’importance

des cinq sens et

leur vieillissement

Chapitre II

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Aire gustative

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Néanmoins, la localisation des papilles serait liée à leur spécificité, comme l’indique leschéma ci-après :

Les seuils de réception sont variables selon les saveurs(l’amer ayant le seuil le plus bas). Mais la notion de goût varie en fonction de chacun et de son histoire personnelle :origine géographique, niveau socio-économique, affectivité(la fameuse « madeleine de Proust »).

Le bon fonctionnement papillaire dépend également de la sécrétion salivaire (en qualité et en quantité) et du métabolisme du zinc (fonctionnement papillaire déficitaire encas de carence).

b - Le vieillissement physiologique

Il y a très peu d’études sur le vieillissement du goût.

L’identification des saveurs est a priori globalement conservée, alors que le seuil de perception serait augmenté, sans que la dépapillation linguale, longtemps évoquée, ne soiten cause. Cet effet serait plutôt en lien avec des difficultés de mastication et de déglutition.

Récepteur du goût

Cf Glossaire p. 139

Papille foliée

Papille fongiforme

Papille filiforme

Papille caliciforme

Bourgeon gustatif glande salivaire Sillon

Amer(Céleri, endive, café)

(Bonbons, sucre)

(Sel, fromage, chips)

Acide

Salé

Acide

Salé

Sucré

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c - Le vieillissement pathologique

On parle d’agueusie (perte totale du goût) ou de dysgueusie (modification du goût).

Les causes en sont multiples. Elles peuvent être liées à des problèmes périphériques (locaux)ou centraux (neurologiques), mais surtout iatrogéniques (19, 20).

� causes locales : mauvais état dentaire, prothèse inadaptée, candidose, bouche sèche,régime trop restrictif (sans sel, sans graisse, sans sucre) ;

� causes centrales : troubles de la déglutition (suite à un AVC par exemple), maladiesneuro-dégénératives comme la maladie de Parkinson ou la maladie d’Alzheimer ;

� causes iatrogéniques : du fait de polypathologies liées à l’avancée en âge, les traitements prescrits peuvent modifier la vigilance et en particulier la déglutition (psychotropesdivers), tout comme certains médicaments très courants (inhibiteurs calciques, bêtabloquants,pénicillines, anti-parkinsoniens, fer, anti-dépresseurs, etc). Par ailleurs, certains médicaments,initialement prévus pour être avalés, sont écrasés, libérant le plus souvent une amertumeimportante qui peut entraîner un refus de traitement, voire d’alimentation ;

� causes nutritionnelles : modification du goût par altération du métabolisme du zincet/ou par une carence en zinc.

d - Conséquences

Les modifications du goût entraînent une diminution du plaisir de manger et favorisentl’anorexie, sélective ou totale, et donc la perte de poids, la dénutrition et son cortège de complications motrices, cutanées, infectieuses…

F En résumé…

Concernant le goût, le vieillissement physiologique semble peu marqué.

Les modifications qui surviennent avec l’âge sont liées pour partie à des causes curables(bonne hygiène bucco-dentaire, limitation autant que possible des traitements délétères).

Conserver le plaisir de manger doit être une priorité. Éviter la malnutrition induite également.

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2. l’odorat

« Je suis tenté de croire que l’odorat et le goût ne forment qu’un seul sens, dont la boucheest le laboratoire et le nez la cheminée. »

Jean-Anthelme Brillat-Savarin

a - Définition et anatomie

Le nez ne sert pas seulement à réchauffer, humidifier et filtrer les quelques 20 000 litresd’air qui y transitent chaque jour. Il est aussi la première étape du fonctionnement de notreodorat.

Le système olfactif est le premier des cinq sens à se former lors de l’embryogénèse. Pourtant, et bien qu’étant correctement développé chez l’Homme (il serait capable de reconnaître jusqu’à 1 000 milliards d’odeurs), celui-ci, contrairement aux autres mammifères,l’utilise peu.

Il bénéficie d’un apprentissage tout au long de la vie, notamment en lien avec des situations de plaisir (bonnes odeurs de cuisine) ou au contraire de danger (odeur de gaz oude brûlé). L’odorat joue également un rôle dans la communication non verbale (perceptiondes odeurs corporelles). La femme aurait un odorat plus développé que l’homme (meilleuredétection, meilleure identification, meilleure mémorisation).

Pour être transportées, les molécules odorantes doivent d’abord être solubilisées sur lesmuqueuses nasales. Elles sont ensuite transmises au bulbe olfactif, puis au cortex préfrontalvia le nerf olfactif. Il existe deux circuits de transmission : par voie directe (« flairage ») ou parvoie rétrograde (« rétro-olfaction »). Les seuils de perception sont différents selon les molécules odorantes concernées. Ainsi, les composés soufrés seraient perçus à des taux trèsfaibles.

L’olfaction est intimement liée au goût. Tous deux sont traités par la zone corticale (voir page suivante). Et la mémorisation des odeurs peut être liée à l’affectivité ou à la viepersonnelle (odeur des foins coupés de l’enfance, odeur de la poudre en temps de guerre).L’olfaction peut être majorée en cas d’attention soutenue ou de stress (la nuit, par exemple).

Aire olfactive

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b - Vieillissement physiologique

Le déclin olfactif débute dès l’âge de 50 ans pour atteindre son maximum vers 70 ans. Ilse révèle alors entre cinq à sept fois moins performant qu’à l’âge de 30 ans (21). Les pertessont à la fois quantitatives (diminution du seuil de perception) et qualitatives (difficultés à différencier deux odeurs proches).

c - Vieillissement pathologique

Classiquement, plusieurs pathologies liées à l’olfaction sont décrites :

> l’anosmie : perte totale de l’odorat ; > l’hyposmie : diminution notable mais incomplète de l’odorat (seul trouble spécifiquement

gériatrique) ; > la cacosmie : perception d’odeurs fétides d’origine corporelle ou psychologique ; > la parosmie : odeur habituellement agréable perçue comme désagréable ; > la fantosmie : perception d’une odeur qui n’existe pas.

Toutes ces pathologies sont des troubles qualitatifs, non spécifiques du vieillissement.

Les étiologies de l’hyposmie sont comparables à celles de la perte du goût :

> pathologies locales modifiant le transport des molécules odorantes par les muqueuses(rhinites, sinusites, polyposes naso-sinusiennes, instillations médicamenteuses) ;

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Figure X

nerf olfactif

Zone de l’odorat

Cils olfactifs

Nez

langue

Nourritureingurgitée

Airinspiré

Fonctionnement de l’odorat

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> pathologies neurologiques : atteintes du bulbe olfactif (méningiomes), traumatismescrâniens, maladie d’Alzheimer ou maladie de Parkinson dont l’hyposmie est souventun signe précurseur (22).

d - Conséquences

Comme pour les troubles du goût auxquels elle est souvent liée, la modification de l’odoratentraîne en premier lieu un désintérêt pour l’alimentation, voire une anorexie et une dénutritionavec toutes ses complications attendues.

Elle peut également se révéler dangereuse au quotidien si les odeurs « à risque » ne sontpas perçues (odeur de brûlé, de gaz…).

La modification de l’odorat peut également perturber la vie sociale (non reconnaissancedes odeurs corporelles, parfums, odeurs de la nature) et aller jusqu’à engendrer une humeurdépressive.

F En résumé…

La perte de l’odorat est souvent plus marquée que celle du goût chez la personne âgée,même si les deux sont fréquemment liées.

Sur le plan de la prévention, on doit s’attacher à conserver des muqueuses nasales enbon état de fonctionnement.

Il n’y a guère de traitement curatif efficace. Pour autant, la plainte doit être recherchéepour éviter, autant que possible, les complications inhérentes.

L’IMPORTAnCE DES 5 SEnS ET LEuR VIEILLISSEMEnT

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3. le toucher

a - Définition et anatomie

Le toucher est le sens par lequel sont reçues les informations sur l’environnement quisont perçues par contact cutané direct.

Ce sens permet de sentir les effleurements et frottements, les pressions, les étirements, les vibrations et les autres contacts qui s’exercent sur la peau.

Aire sensorielle

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Il sert à reconnaître et à manipuler les objets (ce qui participe à l’autonomie) et joue unrôle majeur dans les contacts sociaux et affectifs. Son intégrité est par ailleurs nécessaire pourdes actes de la vie courante comme marcher (sentir le sol sous ses pieds pour garder l’équilibre)ou manger (perception des aliments dans la bouche) (23).

Les récepteurs du toucher, appelés mécanorécepteurs, regroupent six types de structuresspécialisées réparties dans la peau en quantité très variable selon les régions du corps. Ils sont très nombreux et rapprochés dans des zones sensibles comme la langue, les lèvresou l’extrémité des doigts. Ils émettent un signal nerveux en réponse à une déformation mécanique, signal qui remonte ensuite via les nerfs sensitifs (nerf périphérique/moelle épinière/tronc cérébral) jusqu’au cerveau, où il est interprété.

Ces structures spécialisées sont les corpuscules de Meissner, les corpuscules de Pacini, lesdisques tactiles de Merckel, les corpuscules de Ruffini, les terminaisons nerveuses libres dansl’épiderme et les récepteurs des follicules pileux (23, 24).

Les propriétés mécaniques de la peau (fermeté, tonus…) et donc sa capacité à transmettrele contact qui lui a été appliqué jusqu’aux récepteurs tactiles, sont essentielles pour le bonfonctionnement du toucher (23).

Biologie de la peau

Couche cornée

Épiderme

Derme

Hypoderme

Adipocytes

Corpuscule de Pacini

Follicule pileux

Terminaisons nerveuses libres

Disque de Merkel

Corpuscule de Meissner

Réseau vasculaire sanguin

Poil

Corpuscule de Ruffini

nerfs

glande sébacée

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Le toucher correspond à la sensibilité superficielle ou extéroceptive, qui comprend (24) :

� la sensibilité tactile (« quelque chose qui touche ») ;

� la sensibilité thermique (chaud/froid) ;

� la sensibilité douloureuse (piqûre, coupure…) ;

� la sensibilité vibrotactile (perception des vibrations) ;

� la sensibilité épicritique (distance minimale entre deux sensations tactiles perçues comme distinctes) ;

� la stéréognosie (capacité à reconnaître un objet par le seul toucher).

b - Vieillissement physiologique

Le vieillissement s’accompagne d’une diminution du nombre de mécanorécepteurs : entre 20 et 80 ans, le nombre de corpuscules de Meissner est divisé par trois et les deux-tiersdes corpuscules de Pacini sont perdus (24). Ce phénomène est à l’origine d’une élévation des seuils de perception des stimuli. La sensibilité épicritique diminue tout au long de la vie(dès l’adolescence) et la stéréognosie s’altère fortement avec l’âge pour devenir très faible à 80 ans. Les sensibilités thermiques et douloureuses semblent toutefois conservées.

De plus, les peaux âgées amortissent davantage les vibrations causées par un contact cutané,ce qui conduit à une moins bonne excitation des récepteurs sensoriels.

Dans le même temps, les fibres qui transmettent l’influx nerveux sont moins efficientes,entraînant un ralentissement de la transmission nerveuse.

En somme, avec l’avancée en âge, les stimulations cutanées sont plus difficiles à distingueret la réaction à ces excitations est plus lente. Ce déclin de l’acuité tactile est modeste mais significatif (23, 25).

c - Le vieillissement pathologique (23, 24, 26)

Le sens tactile peut être altéré de façon quantitative, soit partiellement (hypoesthésie ou, plus rarement, hyperesthésie), soit totalement (anesthésie) et/ou de façon qualitative(dysesthésies, c’est-à-dire sensation anormale déclenchée par le contact).

Plusieurs atteintes peuvent perturber le sens tactile :

> atteintes locales de la peau (brûlure par exemple) ;

> atteintes du système nerveux périphérique sans cause identifiée : métaboliques (essentiellement d’origine diabétique), immunologiques (sclérose en plaque), toxiques

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(alcool, médicaments…), liées à une compression ou une irritation nerveuse (syndromedu canal carpien, sciatique…), infectieuses (herpès, zona…), traumatiques (section nerveuse) ;

> atteintes du système nerveux central :

• cérébrales : maladies neurodégénératives, accident vasculaire cérébral au cours duquell’interprétation du message sensoriel est perturbée ;

• médullaires : section, compression, infection… de la moelle épinière par laquelle tran-sitent les informations nerveuses.

d - Conséquences (23, 24)

En cas de diminution de l’acuité tactile, des gestes comme écrire, attraper des pièces dansun porte-monnaie, boutonner un vêtement, coudre, utiliser un couvert ou un outil sont perturbés. Dans ces situations, le recours à un ergothérapeute peut être utile.

L’altération de la perception de la brûlure (main sur une plaque chaude) ou d’un objettranchant (doigt sur un couteau) peut être à l’origine de blessures.

La diminution du sens tactile intervenant dans l’équilibre (pieds au sol) participe à l’augmentation du risque de chute. Par ailleurs, le fait de moins bien sentir augmente le risqued’escarre.

En outre, il ne faut pas négliger l’impact social et affectif que peut avoir une altération dutoucher.

F En résumé…

Le sens tactile joue un rôle majeur dans le maintien de l’autonomie et dans la vie sociale.Si le vieillissement physiologique l’impacte peu, il n’en va pas de même pour de nombreusespathologies qui peuvent l’affecter profondément.

Il est par ailleurs important de conserver un bon état cutané.

Des études sont en cours qui ont pour objectif de parvenir à rééduquer le sens du toucher (23).

Au-delà de cette approche fonctionnelle, le toucher constitue un déterminant de la relationinterpersonnelle.

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b - Anomalies de la vision : myopie et hypermétropie (23, 24)

La myopie et l’hypermétropie sont des anomalies très fréquentes de la vision etindépendantes de l’âge. Elles sont dues à un défaut de courbure du cristallin par rapportà la longueur de l'œil :

> Dans la myopie, le cristallin est trop bombé par rapport à la longueur de l'œil ; il estainsi trop convergent et l'image se forme en avant de la rétine. Les objets lointains sont donc flous.

4. la vision

La vision est la fonction par laquelle les images captées par l'œil sont transmises par lesvoies optiques (cellules rétiniennes et ganglionnaires, nerf optique, chiasma optique) au cerveau (27).

La particularité du cristallin en tant que lentille est de pouvoir modifier sa courbure sousl'action du muscle ciliaire (un muscle lisse), et donc sa vergence. C’est ainsi qu’une imagenette peut se former sur la rétine. C'est le phénomène d'accommodation.

a - L’œil : organe de la vision

Modèle optique de l’œil Anatomie de l’œil Chambre antérieure(humeur aqueuse) Canal hyaloïde

MaculaPupille

Vaisseaux sanguins (rétinéens)

nerf optiqueRétine

Corps vitré

Cristallin

Iris

Cornée

Aire visuelle

Rét i n

e R

étin

e

MaculaCornée Cristallin

Iris

lUMIÈRE

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> Inversement, dans l’hypermétropie, le cristallin est trop aplati par rapport à la longueurde l'œil. Il n'est ainsi pas assez convergent et l'image se forme en arrière de la rétine.Les objets proches sont donc flous.

c - Le vieillissement physiologique de la vision

Le vieillissement oculaire est lié à l'âge mais certains facteurs, comme l’expositionprolongée au soleil et le tabagisme, peuvent l'accélérer.

� De près : la presbytie

Le vieillissement oculaire s’accompagne d’une réduction progressive de l’accommodation,gênant la lecture de près et ne permettant plus la lecture des petites lettres à moins de 30 à35 cm. Ce phénomène se nomme la presbytie. Ce processus débute dès l’enfance, mais les conséquences fonctionnelles apparaissent vers l’âge de la cinquantaine (28).

La vision de près devenant floue, un éclairage plus important est nécessaire et les presbytes tendent à allonger les bras pour la lecture.

� De loin : la cataracte

À l'état normal, le cristallin est transparent et permet de focaliser l'image sur la rétine qui capte l’information visuelle et la transmet au cerveau. Avec l’avancée en âge, il se produit aussi une opacification progressive du cristallin retentissant sur la vision : la lumièrene peut plus passer correctement au travers de cette lentille et, par conséquent, la visiontend à se brouiller. Ce phénomène, qui peut être asymétrique, se nomme la cataracte et débute à un âge plus tardif que celui de la presbytie (28).

Dans le même temps, l’adaptation à l’obscurité et la vision nocturne diminuent : la conduitede nuit est plus difficile qu’auparavant. Il existe une sensibilité à l’éblouissement (29).

La cataracte peut être favorisée par l’exposition aux UV, le diabète, les traumatismes oculaires…

La prévalence de la cataracte augmente avec l’âge. Selon l’étude The Framingham Eye Study , la cataracte touche 4,5 % de la population entre 52 et 64 ans et jusqu’à 45,9 %entre 75 et 84 ans (30, 31).

Pour chaque âge spécifique, elle serait plus élevée chez les femmes que chez leshommes (32,33).

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d - Le vieillissement pathologique de la vision

� Dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA)

La DMLA est une pathologie consécutive à un vieillissement pathologique de la partiecentrale de la rétine, la « macula » (ou « fovéa »), qui assure la vision centrale, la vision desdétails et des couleurs (34). Dans les pays industrialisés, c'est la principale cause de malvoyanceet de cécité après 50 ans (35).

Sa prévalence augmente avec l’âge : 2 % entre 52 et 64 ans et 28 % chez les plus de 75 ans (30, 31).

Une pathologie maculaire, et en particulier une DMLA, doit être recherchée devant uneperception déformée des lignes droites et des images, associée ou non à une baisse de l’acuitévisuelle. D’autres signes fonctionnels, plus difficiles à objectiver, peuvent apparaître : scotomes,diminution de la perception des contrastes, gêne en vision nocturne, difficultés à la lecture,sensation d’éblouissement, modifications de la vision des couleurs (36).

L’évolution est très variable selon la forme clinique : parfois très lente (sur 10 à 15 ans…),parfois très rapide (sur quelques années).

� Rétinopathie diabétique

La rétinopathie diabétique est une des complications les plus fréquentes du diabète. Elle peut entraîner une diminution des capacités de vision, voire la cécité si elle n’est pas dépistée et traitée à temps.

La prévalence de la rétinopathie diabétique est de 2 %, quelle que soit la tranche d’âge(30, 31).

Un dépistage annuel de la rétinopathie diabétique, par fond d’œil, est recommandé chez toute personne diabétique connue. Ce rythme peut être porté à deux ans chez certainsdiabétiques à faible risque de complication oculaire (ex : diabète équilibré, bon équilibre tensionnel, absence de traitement par insuline) (37).

� glaucome

Le glaucome se caractérise le plus souvent par l’augmentation de la pression intra-oculaire qui comprime et endommage les fibres du nerf optique et de la rétine, à cause d’un défaut de vascularisation secondaire. La progression du glaucome est lente et souvent

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peu symptomatique, mais la perte de vision associée au glaucome est permanente et irréversible. Sans traitement, cette maladie peut mener jusqu'à la cécité.

Un dépistage régulier chez un ophtalmologue est donc nécessaire pour déceler l'apparitiondes prémices de la maladie.

La fréquence du glaucome augmente avec l’âge : de 1,4 % entre 52 ans et 64 ans, ellepasse à 7,2 % entre 75 ans et 84 ans (30, 31). Après 70 ans, il ne semble pas exister de différence entre les deux sexes. Chez les personnes plus jeunes, la prévalence par âge estplus élevée chez les femmes que chez les hommes (32).

e - Conséquences des troubles visuels chez les seniors

Les troubles visuels chez les seniors ont des répercussions dans les activités de la vie quotidienne. Ainsi, il leur est indispensable d’observer un suivi ophtalmologique régulier, d’autant plus entre 70 et 80 ans.

La prévalence de la déficience visuelle (acuité visuelle du meilleur œil à 3/10 ou moins)est de 3 % chez les moins de 60 ans, de 13,7 % dans la tranche d'âge 60-79 ans, et de 35,9 % pour les patients âgées de 80 ans et plus (45).

La prévalence d'un déficit visuel sévère et irréversible est de 7,4 % chez les consultantsde plus de 60 ans (45).

Les troubles visuels augmentent notamment le risque d’apparition de :

� dépression et troubles cognitifs

Il semble exister des liens entre la déficience visuelle et une prévalence plus élevée dedépression et de troubles cognitifs (38, 39).

� difficultés lors de la conduite automobile

Dans une étude publiée en 2014, dans une population âgée de 70 à 98 ans, 9,7 % ontune diminution de la sensibilité au contraste, et 8,1 % une baisse d’acuité visuelle (inférieure à 20/40). La diminution de la perception des contrastes est responsable d’une diminution dela conduite chez les conducteurs âgés (en kilométrage annuel). En revanche, la baisse del’acuité visuelle n’est pas associée à une modification des habitudes de conduite (40).

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� risque de chute

Le risque de chute pourrait être majoré par les troubles visuels puisque la prévalence dudéficit visuel est plus élevée chez les personnes qui chutent (41), d’autant plus lorsqu’il existeun défaut de perception de la profondeur, une diminution de la sensibilité au contraste ouune baisse d’acuité visuelle à faible contraste. Les sujets ayant une bonne vision des deuxyeux ont un plus faible risque de chute que les autres (42).

Ces éléments soulignent l’importance de réaliser un examen ophtalmologique systéma-tique chez les chuteurs afin de prévenir la récidive (41, 43).

� hallucinations visuelles

Les troubles visuels peuvent être à l'origine d'hallucinations liées à la désafférentation :hallucinations visuelles des ophtalmopathies (syndrome de Charles Bonnet) (44).

F En résumé…

La plupart des estimations de la prévalence des troubles de la vision augmentent avecl'âge.

Les conséquences de ces troubles visuels ne sont pas négligeables car ils augmentent lesrisques médico-psycho-sociaux et peuvent participer à l’apparition de fragilité, voire de perted’autonomie.

5. l’audition… et zoom sur la presbyacousie

L’audition est la fonction par laquelle les sons sont captés par l’oreille et transmis, via lenerf auditif et différents relais, au cerveau.

La fonction de l’audition est triple :

> alerte et repérage dans le temps et l’espace ; > communication directe et/ou à distance ; > hédonisme : plaisir d’entendre et d’écouter (sons agréables comme ceux produits par

la nature, la musique, etc).

Aire auditive

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L’audition fonctionne en permanence sans possibilité de l’arrêter au cours du nycthémère :il s’agit d’un phénomène irrépressible.

Les sons et les bruits se distinguent selon la typologie suivante :

> les sons sont des vibrations des molécules d’un milieu autour de leur position d’équilibreà partir d’un ébranlement dit sonore ;

> les bruits sont des ensembles de sons périodiques et non périodiques (46).

En ce qui concerne la parole, elle est composée de sons qui sont les voyelles, et de bruitsqui sont les consonnes.

Participent également à la perception des sons, les récepteurs tactiles et kinesthésiques plusprofonds, le crâne et le corps entier qui sont sollicités par la vibration sonore.

a - Les organes de l’audition et leur fonctionnement

� L’oreille, organe périphérique

Schéma anatomique de l’oreille

Tympan

Pavillon

Cartilage

Partie osseuse

Cellules cilléesTrompe d’Eustache

Étrier

Cochlée

nerf auditifCanauxsemi-circulaires

Marteau

Enclume

Oreille moyenne Oreille interneOreille externe

Conduit auditif externe

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L’organe périphérique se compose de plusieurs parties (cf schéma ci-contre).

> L’oreille externe se comporte comme une antenne acoustique :

• Le pavillon (associé au volume crânien) collecte, récupère et renvoie les ondes sonoresvers le conduit auditif externe (47).

• Il atténue certains sons et en amplifie d’autres (les fréquences conversationnelles notamment (48) afin qu’au bout du parcours, l’oreille interne puisse recevoir les sons du mieux possible. Le fait d’avoir deux oreilles permet la stéréophonie et la reconnaissance spatiale, c’est-à-dire la localisation d’un son dans l’espace.

• Le pavillon aura également un rôle de protection de l’oreille, notamment à l’encontredes corps étrangers.

• Le conduit auditif externe et la conque jouent un rôle de résonateur, amplifiant le signalsonore et acheminant ce dernier vers le tympan.

> L’oreille moyenne (aussi appelée « caisse du tympan »). Elle est remplie d’air et se compose du tympan, des trois osselets et de la trompe d’Eustache. Elle transmet lesvibrations du milieu aérien (oreille externe) au milieu liquide de la cochlée (oreille interne).

• Le tympan est une membrane fibreuse séparant l’oreille externe et l’oreille moyenne.Les ondes sonores captées par l’oreille externe font vibrer ce tympan.

• La chaîne mobile des osselets est composée du marteau, de l’enclume et de l’étrier,fixés à l’oreille moyenne par des muscles et ligaments ; cette chaine transmet les vibrations du tympan jusqu’à la membrane de la fenêtre ovale.

• La fonction d’aération de la caisse est assurée par la trompe d’Eustache. Celle-ci permetl’échange d’air entre le milieu extérieur et l’oreille moyenne, et donc l’équilibration despressions de part et d’autre du tympan.

À partir de 80 dB, un réflexe protecteur dit « réflexe stapédien » (du latin stapia = étrier),qui consiste en la contraction des muscles du marteau et de l’étrier, provoque la réduction de latransmission de l’intensité des sons vers l’oreille interne. Cependant, ce dispositif qui a une duréed’action limitée, n’est efficace ni pour les sons très intenses, ni pour les fréquences aiguës, nipour les sons impulsionnels. Ce mécanisme protège ainsi l’oreille interne des sons trop forts,augmente le champ dynamique de l’audition et diminue l’effet de masque (effet d’un son quimasque un autre son).

> L’oreille interne regroupe deux organes sensoriels distincts : le vestibule, organe del’équilibre, et la cochlée (ou limaçon), organe de l’audition de par sa forme en deuxdemi-tours de spire.

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> Les cellules auditives ciliées sont placées dans le canal cochléaire selon une dispositiontonotopique. Chaque cellule est programmée pour reconnaître une fréquence. Pourchaque fréquence, un petit groupe de cellules est caractéristique. Les fréquences aiguëssont situées à la base, tandis que les fréquences graves sont à l’apex du limaçon.

� Les voies et centres nerveux

Chaque cellule donne une fibre nerveuse dont l’ensemble constitue le nerf auditif (unpour chaque oreille). Le nerf auditif est constitué de cinq neurones qui relaient l’informationà différents étages cérébraux. Chaque nerf auditif se divise en deux parties au cours de sontrajet dans le tronc cérébral. Une partie va directement vers l’aire auditive du même côté, unepartie est croisée vers l’aire auditive du côté opposé.

En résumé, l’oreille capte et transmet l’onde sonore, analyse celle-ci grâce aux cellules ciliées situées dans l’organe de Corti (cellules auditives reliées au nerf auditif), les transformeen influx nerveux au cerveau qui décode et comprend le message (50).

b - Étiologies des troubles de l’audition

La surdité (ou hypoacousie) est un terme générique désignant la diminution del’acuité auditive.

Il existe trois types de surdités.

> Les surdités de transmission sont liées à :

• une atteinte de l’oreille externe, telle que l’obstruction du conduit auditif (bouchon de cérumen, corps étranger…) ou une pathologie infectieuse (otite externe) ;

• une atteinte de l’oreille moyenne : malformations, infection (otite aiguë ou otite chronique), tumeur ou traumatismes (gifle, coup…).

> Le déficit est généralement modéré et temporaire.

> Les surdités de perception sont liées à une atteinte de l’oreille interne (cochlée).

> Ses causes essentielles peuvent être :

• acquises : infections anténatales ou postnatales (rubéole, méningite ou atteinte virale),malformations, causes toxiques ;

• génétiques : apparition à des âges variables. Ces surdités peuvent être isolées ou associées à d’autres malformations.

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> Les surdités mixtes : on parle de surdité mixte quand une surdité de transmission estassociée à une surdité de perception.

> Certaines pathologies peuvent entraîner ce type de surdité. Une rhinopharyngite peut,par exemple, aggraver temporairement une surdité de perception.

� Les différents types de surdités

Il existe différents modèles de classification des surdités chez l’homme. Le modèle retenu pour la présente étude est la classification selon la perte auditive établie par le Bureauinternational d’Audiophonologie (Biap) :

Type de surdité Degré Moyenne des pertes auditives Observations

Parole perçue à voix normale mais difficilementLégère 21 dB(A) à 40 dB(A) perçue à voix basse ou éloignée.

La plupart des bruits familiers sont perçus.

Premier 41 dB(A) à 55 dB(A) Parole perçue si on élève la voix. Moyenne Le sujet comprend mieux en regardant parler.

Deuxième 56 dB(A) à 70 dB(A) Quelques bruits familiers sont encore perçus.

Premier 71 dB(A) à 80 dB(A) Le sujet a beaucoup de mal à suivre les Sévère échanges verbaux.

Deuxième 81 dB(A) à 90 dB(A) La parole est perçue à voix forte près de l’oreille.Seuls les bruits forts sont encore perçus.

Premier 91 dB(A) à 100 dB(A)

Profonde Deuxième 101 dB(A) à 110 dB(A)Seuls les bruits très puissants et la voix criéesont perçus.

Troisième 111 dB(A) à 119 dB(A)

Totale Premier 120 dB(A) et plus Aucun son n’est perçu.

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c - Zoom sur la presbyacousie

� généralités

On définit la presbyacousie comme le vieillissement des cellules auditives qui entraine lerétrécissement du champ auditif (51, 52). C’est une hypoacousie complexe, faisant intervenirune combinaison de facteurs individuels (âge, état de santé) et environnementaux (expositionau bruit, prise de médicaments ototoxiques) (53).

La presbyacousie est la forme la plus fréquente de surdité bilatérale progressive survenantchez des sujets de 50 ans et plus (54). Elle s’installe insidieusement (53). En France, 2/3 desplus de 65 ans ont des difficultés de compréhension de la parole dans le bruit. C’est le premiersigne de la malaudition. Son évolution est d’environ 5-6 dB par décennie avec une accélérationaprès 70 ans.

A noter que la presbyacousie peut se surajouter aux autres surdités acquises.

� Clinique

Le premier signe étant une difficulté de compréhension dans le bruit à partir de 30 dB, la presbyacousie se définit davantage comme un trouble de la compréhension que commeun trouble de l’audition.

Elle se manifeste par une atteinte précoce des fréquences aiguës pas toujours remarquéepar les personnes. Seules certaines d’entre elles le remarquent (musiciens…). Le signe leplus évocateur est la gêne dans le bruit, souvent associée à une intolérance aux bruits forts(53). Avec le temps, les difficultés auditives et les troubles de la compréhension s’accentuent,y compris dans des ambiances plus calmes. Des acouphènes (sifflements, bourdonnementsd’oreille…) peuvent accompagner la baisse de l’audition. La non prise en compte de la baisseauditive peut entraîner des conséquences multiples qui seront évoquées en détail plus loin.

Une prise en charge pluridisciplinaire coordonnée est primordiale. Et plus elle sera précoce,meilleur sera son taux de réussite.

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Un mot sur les acouphènes…

Les acouphènes sont des bruits entendus dans l’oreille sans excitation sonore provenant du milieuextérieur : ils semblent provenir de la tête.

Ils peuvent être perçus dans l’une ou l’autre oreille, ou dans les deux.

Ces bruits peuvent se manifester sous la forme de sifflements, de bourdonnements ou de tintements.

> On distingue deux types d’acouphènes : • les acouphènes objectifs (ils représentent 5 % des cas), qui sont également perçus par l’entou-

rage ou détectables par le médecin ; • les acouphènes subjectifs (95 % des cas) audibles uniquement par la personne atteinte.

Les acouphènes ne sont pas assimilés à une maladie et sont souvent les symptômes de maux variés.

> Ils peuvent être temporaires ou chroniques : • les acouphènes temporaires surviennent et disparaissent spontanément souvent après une

exposition sonore trop importante ; • les acouphènes chroniques subsistent dans le temps et représentent une gêne réelle pour les

personnes atteintes.

> Les acouphènes chroniques peuvent survenir avec : • l’âge ; • un traumatisme crânien ; • un bouchon dans l’oreille ; • des maladies (infection, otite, otosclérose, maladie de Paget, maladie de Ménière…) ; • un traitement médicamenteux ; • le stress…

La prévention est la même que pour la presbyacousie.

Les acouphènes sont difficiles à traiter car leurs origines sont variées et certaines sont mal comprises.

Il existe néanmoins des méthodes pour les diminuer : • traiter la maladie à la source des acouphènes ; • modifier les traitements médicamenteux ; • porter une prothèse auditive qui émet un son permettant d’atténuer le sifflement et/ou apprendre

à vivre avec et les « oublier » en suivant une thérapie comportementale.

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22 - Revue Gériatrie et Psychologie - Neuropsychiatrie du vieillissement. Mémoire du médecin Coordinateur d’EHPAD - session 2007-2008. Volume 12, numéro 3, Septembre 2014.

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24 - Modifications physiologiques et pathologiques des sens Corpus de gériatrie Tome 2 ; Chapitre 8 : (p 92-93).

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Chapitre III Audition et environnement : évolutions et interactions

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environnement est défini comme l’ensemble des éléments qui entourent unindividu ou une espèce. Aujourd’hui, les interactions en terme de pollutionentre notre environnement et l’activité de chacun ne peuvent être niées. L’impact de

l’Homme peut être négatif sur son environnement, et vice-versa. Réveillons nos sens !

1. l’évolution du système auditif et ses fragilités

La structure de l’oreille n’est pas la même chez tous les vertébrés. Tandis que la compositionde l’oreille des premiers tétrapodes terrestres connus présente une oreille externe, moyenneet interne, les poissons ne possèdent qu’une oreille interne (55).

Comment le système auditif a-t-il pu évoluer ? Du poisson au vertébré terrestre ? Du primateà l’homme ? La réponse, ou plutôt les réponses, doivent leur existence aux différents travaux de l’anatomiste Karl Bogislaus Reichert (1811-1883), qui a observé et décrit les étapesde l’histoire évolutive.

Celles-ci ont conduit des os de la mâchoire à se changer en osselets auditifs (56).

Car c’est là le secret : l’apparition d’une oreille moyenne, capable de transmettre l'énergieacoustique du tympan à l’oreille interne en réalisant une adaptation d’impédance entre unmilieu aérien et un milieu liquidien.

Chez l’homme, l’oreille moyenne se compose de la caisse du tympan (qui comprend letympan et la chaîne ossiculaire : marteau, enclume, étrier), des cavités mastoïdiennes et dela trompe d’Eustache (57).

Le rôle de l’oreille moyenne est de protéger l'oreille interne et de transformer les vibrationsaériennes arrivant de l'oreille externe en vibrations analysables par l'oreille interne.

Concernant la fonction du système auditif qui est l’audition à proprement parler, d’autrestravaux anthropologiques donnent à penser que l’homme moderne est doté d’un spectre fréquentiel beaucoup plus large et adapté à la parole que celui de n’importe quel primate. Y compris celui de ses cousins les plus proches, que sont les chimpanzés, et qui montrent une perte de sensibilité comprise entre 1 et 4 kHz (58). Les humains, en revanche, gardentune bonne audition sur toute cette gamme de fréquences.

Avec le vieillissement naturel, la sénescence des voies auditives et l’environnement sonoredans lequel chacun a évolué, l’audition baisse progressivement, mais de manière sensible surles fréquences aiguës (voir audiograme ci-après), à partir de 60-65 ans (59). C’est ce qu’on appelle la presbyacousie.

Audition

et environnement :

évolutions

et interactions

Chapitre III

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L’

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À ce phénomène peut s’ajouter tout un cortège d’accidents auditifs de la vie : infections,virus, traumatismes sonores aigus ou répétés, barotraumatismes, hérédité... Ainsi qu’une panoplie de troubles associés : acouphènes, hyperacousie, instabilités, vertiges, etc. Au final,un trouble de l’audition peut se déclencher à n’importe quel âge de la vie.

Car malgré les transformations spectaculaires de l’oreille - et donc de l’audition humaine -depuis des millions d’années, cet organe n’en est pas moins hyper fragile. Ainsi, s’exposer àun volume sonore de 100 dB (ce qui correspond au volume maximum d’un baladeur) pendantquelques minutes suffit à s’exposer à un risque fort et irréversible de destruction des cellulescillées de l’oreille interne (voir tableau ci-dessous).

D’où la nécessité de faire de la prévention un axe majeur de santé publique. D’autant queles paysages sonores sont de plus en plus bruyants, en qualité (bruits de plus en plus forts)comme en quantité (beaucoup de bruits différents en même temps et plus longtemps). Et les

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Audiogrammes en fonction de l’âge(Fréquence en Hertz)

Tableau indicatif de durée d’exposition

Niveau sonore en dB (a) Durée d’exposition maximale

80 dB 8 heures

83dB 4 heures

86 dB 2 heures

89 dB 1 heure

92 dB 30 minutes

95 dB 15 minutes

98 dB 7,5 minutes

Exemple de durées d’expositon nécéssitant une action (source : InRS).

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2. Un paysage sonore de plus en plus bruyant

L’être humain évolue dans un environnement rempli d’informations touchant les cinq sens.Pour autant, la société moderne semble être dominée par la vision. Pour preuve, la multiplicationdes écrans (ordinateurs, télévision, tablettes, smartphones, etc) qui sont autant de sollicitations.

Historiquement, le paysage est d'abord une notion artistique, au sens de décor disposantd'une valeur esthétique. Dans le monde occidental, le regard paysager s'est formé au contactde l'art pictural et de ses évolutions au début de l'époque moderne, notamment à la Renais-sance. Ainsi, dans ses œuvres, Léonard de Vinci place le personnage devant un paysage.

Or, l’écoute est différente de la vision. La vision induit une distance : quand nous regardonsun tableau, il est là, en dehors de nous. Mais quand nous écoutons, le son vient de derrière, dedessus, de devant… Chaque personne écoute dans sa tête, dans son corps, dans son cœur… À l’inverse de la communication visuelle où l’individu est acteur, la communication sonore s’impose à lui : elle est « subie ».

évolutions technologiques participent au phénomène. La génération « walkman© » était limitéeen temps d’écoute par le contenu d’une cassette, d’un disque, ou tout simplement par la duréedes piles. La génération « baladeur numérique », elle, ne connaît pas de limites : produits et applications permettent de stocker des centaines de morceaux au format mp3 etd’écouter des heures de musique non-stop. Avec l’avènement du numérique, les petitsd’Hommes (dès 8 ans) consomment de plus en plus de sons et de plus en plus longtemps, formant des générations d’oreilles abimées.

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L’audition chez le poisson

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Pour prolonger la comparaison, de nombreux mots existent dans le domaine visuel pourdécrire ce que nous voyons. Dans le domaine sonore, au contraire, les mots manquent. MurraySchafer (1933), compositeur, théoricien et pédagogue canadien, cofondateur du « projet mondiald'environnement sonore » à l'université Simon Fraser de Vancouver, a inventé la notion de« paysage sonore » (en anglais : soundscape) (60).

Chacun vit dans un paysage où des scènes sonores naissent et meurent en rythmant lesjournées et les nuits, chez soi, au travail, à l’extérieur... Inévitables et nécessaires, ces scènessonores peuvent être tour à tour agréables ou désagréables, dérangeantes, voire dangereuses.Pour des bruits d’intensité normale, le niveau de gêne peut en effet être différent d’une personne à l’autre, en fonction de la sensibilité auditive de chacun. L’hyperacousie en est unexemple poussé à l’extrême. Ce dysfonctionnement pathologique de l’audition conduit le cerveau à percevoir un paysage sonore d’une manière extrêmement forte, voire douloureuse,alors qu’il est perçu tout à fait normalement par les autres personnes (61).

La directive européenne du 25 juin 2002 impose aux États d’élaborer des cartes et desplans de prévention du bruit dans l’environnement (PPBE). Dans les grandes villes, de nombreuses cartographies décrivent les nuisances sonores des trafics routiers, ferroviaires et aériens ainsi que des activités industrielles. Toutes mènent finalement au même constat : celuid’un trop-plein de pollution sonore. Ainsi, selon un sondage réalisé en 2010 pour le ministèrede l’Écologie, deux Français sur trois déclarent être personnellement gênés par le bruit à leurdomicile (62). Et dès 1980, l’Organisation Mondiale de la Santé précisait que tout niveau debruit supérieur à 50 dB le jour et à 40 dB la nuit1 mesuré aux limites du terrain d’une résidenceest susceptible de déranger les résidents et d’entraîner des conséquences sur leur santé (63).

La mesure acoustique du bruit, et donc des nuisances sonores, est la mesure la plus utiliséepour évaluer les effets du bruit environnemental sur la santé. Car au delà de l’impact direct sur le système auditif, le bruit répété ou soudain a des conséquences indirectes sur la santé :perturbation du temps total de sommeil, accélération du rythme cardiaque, modification de la sécrétion des hormones liées au stress (adrénaline et noradrénaline), élévation du taux nocturne de cortisol (hormone traduisant le degré d’agression de l’organisme et jouant un rôleessentiel dans les défenses immunitaires), aggravation des états anxio-dépressifs... (64)

Et même si de nombreux progrès ont été réalisés en matière de voies de circulation, demobilier urbain, de cantines scolaires, de matériaux intérieurs et extérieurs de construction deshabitats privés et publics, les êtres humains sont loin, 35 ans après les premières prises deconscience mondiales, de ne pas être dérangés à chaque instant par une scène sonore qu’ilsn’ont pas choisie d’entendre (65).

1Sur une échelle de 0 à 120 dB.

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3. Apports de la Classification internationale du fonctionnement, handicap et de la santé (CIF) dans les troubles de l’audition

La prise en charge des troubles de l’audition du senior s’est longtemps résumée à l’appareillage. Malgré un meilleur accès au dépistage et au diagnostic, le parcours de soinsouffre de nombreux blocages : coût de l’équipement et reste à charge important, décalageentre l’efficacité attendue et ressentie, adaptation longue, réseaux interprofessionnels (médecinstraitants, ORL, audioprothésistes, orthophonistes) quasi confidentiels.

La prise en charge des troubles de l’audition est ici abordée selon l’approche de la Classification internationale du fonctionnement, du handicap et de la santé (CIF), élaborée pourpermettre aux professionnels et aux institutions, aux patients et à leur entourage, d’avoir une vision globale du problème.

La CIF a été conçue en 2001 par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour répondre au besoin :

� d’évaluation de l’état de santé des populations ;

� d’un outil de collecte de données de santé ;

� de disposer d’un langage commun à tous les praticiens (66).

Cette classification est le résultat d’une évolution qui s’est poursuivie tout au long du XXème siècle.

Quelques dates marquantes :

> 1893 : Classification internationale des causes de décès

> 1946 : Classification internationale des maladies (CIM)

> 1980 : Classification internationale des handicaps : déficience, incapacité, désavantage(CIH) (67)

> 2001 : Classification internationale du fonctionnement, du handicap et de la santé (CIF)et Modèle biopsychosocial et multidimensionnel du fonctionnement humain.

La CIF présente trois innovations majeures :

> la cause du handicap ne se situe plus uniquement au niveau de la personne elle-même,mais au niveau des obstacles que la société oppose à sa vie sociale et quotidienne ;

> la déficience devient médicale et le handicap socio-politique ;

> les facteurs environnementaux et personnels sont pris en compte.

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Selon l’approche de la CIF, le terme générique de « fonctionnement » décrit toutesles fonctions de l’organisme, les activités et la participation d’un individu. Dès lors, lehandicap n’est plus une maladie ni un problème isolé, mais une situation complexe,dynamique et interactive, influencée par différents facteurs.

Modèle conceptuel de la CIF (selon l’OMS) (68)

La notion de « fonctions et structures corporelles » englobe la fonction audition et lesstructures externes, moyennes, et internes de l’oreille, du pavillon jusqu’au cortex auditif.Les déficiences désignent des problèmes dans la fonction organique ou la structure anatomique (cellules ciliées endommagées, par exemple).

L’« activité » est définie comme l’exécution d’une tâche ou d’une action par une personne.La limitation d’activité désigne les difficultés rencontrées pour mener cette tâche à bien.Ici, l’activité recouvre le fait d’entendre, de comprendre et de communiquer.

La « participation » est le fait de prendre part à une situation de vie réelle. La restrictionde participation désigne également les difficultés rencontrées pour participer à une situation de vie réelle. Par exemple, aller au cinéma et suivre un film en entier.

Activités(limitation)

Participation(restriction)

Facteursenvironnementaux

Facteurs personnels

Fonctions et structurescorporelles(déficiences)

PROBLÈMES DE SANTÉ(troubles/maladies)

Activités(limitation)

Participation(restriction)

Facteursenvironnementaux

Facteurs personnels

Fonctions et structurescorporelles(déficiences)

PROBLÈMES DE SANTÉ(troubles/maladies)

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Les « facteurs environnementaux » sont constitués par l’environnement physique etses caractéristiques : le monde physique bâti par l’homme, les interactions avec les autresindividus, les rôles, les attitudes et les valeurs, les systèmes et les services sociaux,ainsi que les politiques, les règles et les lois (69). L’environnement peut faciliter ou entraverla réalisation d’activités ou la participation sociale. Habiter dans un vieil appartementdont l’isolation acoustique est mauvaise, situé en bordure d’une avenue passante, dansun quartier bruyant, constitue un ensemble de facteurs négatifs.

Enfin, les « facteurs personnels » décrivent les spécificités de l’individu : sexe, âge,condition sociale…

Cette classification est déterminante pour appréhender d’une manière globale ettransversale ce handicap invisible qu'est la déficience auditive (70,71). En réalisant la codification, les besoins de chaque personne apparaissent clairement (72). La prise encharge doit être pluridisciplinaire et psycho-sociale, préventive, en réseau entre la villeet l’hôpital, et ce, dès les premiers signes.

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Chapitre IVles conséquences du « handicap auditif »

pour les personnes malentendantes et leur entourage

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es conséquences d’un déficit auditif sont régulièrement documentées sur le versant « isolement ». Pourtant, il reste bien d’autres parties cachées de l’icebergà explorer : conséquences psychologiques et physiques, conséquences sur le(s)

proche(s), conséquences sur les inter-relations.

Comment vit-on dans un monde de faux-sens et de contresens ?

1. le handicap invisible

La déficience auditive n'est pas toujours évidente à remarquer ni à saisir car les symptômes surviennent de manière progressive et insidieuse. Pourtant, elle altère l’ensembledes fonctions de l’audition : en premier lieu, la communication et le contact (même non vu),mais aussi la sélection de l’information, la compréhension des messages émotionnels transmispar la voix, la détection des signaux d’alarme, la prise de conscience de son existence, lessensations corporelles, la détente (73)… De nombreuses personnes mettent en place desstratégies pour tenter de compenser leur déficience : en tendant l'oreille (en portant son attention au maximum, elles espèrent mieux comprendre et saisir le maximum d'informations),en lisant inconsciemment sur les lèvres, en augmentant le volume de la source audio ou en s’en rapprochant au maximum. Certaines peuvent aussi masquer leur déficit, et donc leur incompréhension, en prétendant avoir compris.

C’est pourquoi il peut être complexe de distinguer les troubles de l’audition d’un compor-tement un peu original dans la manière de communiquer : exubérant ou, au contraire, en retrait.

Avec une déficience auditive, la réception et la compréhension du message verbal deviennent peu à peu difficiles et hasardeuses. Car c'est avant tout un problème de communication qui détériore la qualité de vie de la personne, tant dans son cadre familialque professionnel ou dans ses loisirs. Non seulement la déficience auditive va d'abord empêcher la compréhension de l'autre, mais la personne atteinte va elle-même être moinsbien comprise par son entourage (74). En effet, la déficience auditive altère la voix, ce qui entraîne une modification de l’articulation et de la posture. En fonction de la perte auditive,la qualité de la voix émise se modifie, tant sur le plan de son timbre, de son intensité que deson rythme ou de sa mélodie. Elle peut être qualifiée d’éraillée, soufflée, chevrotante, haletée,forcée. Elle peut aussi changer de fréquence, augmenter (devenir plus aigüe) ou descendre

LLes conséquences

du « handicap auditif »

pour les personnes

malentendantes

et leur entourage

Chapitre IV

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(devenir plus grave). La personne ne s’entend plus comme avant. Elle éprouve des difficultésà s’auto-corriger, et son envie d’émettre de la parole ou de chanter s’estompe avec les années,prétextant une certaine lassitude. Car être déficient auditif est épuisant : se concentrer pourentendre et comprendre consomme beaucoup d’énergie.

Le comportement de la personne, lui aussi, se modifie peu à peu : son caractère change,elle s’impatiente contre son entourage, se détourne de ce qui l’intéressait et ne participe pluscomme avant à la vie familiale, à ses loisirs, etc. Elle dépense beaucoup d’énergie pour com-prendre et être comprise. Et plus elle fait d’efforts, plus elle s'épuise… (75)

Certains jeunes seniors en fin de carrière professionnelle éprouvant ce symptôme l’imputent à l’arrivée de la vieillesse (76,77). Or, d’autres facteurs sont à prendre en compte.Les environnements de travail actuels sont souvent défavorables aux déficients auditifs. Pourexemple, la mutualisation des espaces de travail dans le cadre d’« open spaces », ces espacesde travail décloisonnés où les salariés se voient et s’entendent travailler dans une « joyeuse »cacophonie. Autre exemple avec la banalisation des réunions virtuelles à distance (conférencestéléphoniques ou visioconférences). Là encore, la modernité ne profite pas aux malentendants,dont la compréhension et l’appropriation des informations s’en trouvent altérées. Dans ce contexte, l’abandon du travail ou la retraite anticipée sont régulièrement des issues de secours (78).

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Réagir dès les premiers signes

Il est nécessaire, pour le malentendant, de prendre en compte les remarques de son entourage etde réagir dès les premiers signes : les bruits paraissent déformés, comme étouffés ; certains sontdouloureux, font sursauter, ou sont déclarés insupportables ; l’environnement paraît plus bruyant,plus fatigant ; tout va trop vite ; la compréhension devient imparfaite ; les autres semblent parlertrop vite, trop faiblement, ou mal articuler ; réagir à la sonnette ou répondre au téléphone devientdifficile… Dès que ces phénomènes surviennent, il ne faut pas hésiter à en parler à son médecintraitant qui orientera vers un médecin ORL.

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2. l’isolement social insidieux

En sociologie, la notion de lien social est définie par l'ensemble de relations et de contactsqui unissent les individus ou les groupes sociaux entre eux. Le lien social représente la force qui lie entre eux les membres d'une communauté, d'un milieu. Lorsque le lien socialdevient de faible intensité ou de qualité médiocre, l’isolement s’installe. De fait, l’absence devrai contact avec le monde extérieur s’accompagne d’une incapacité d'établir des relationssociales.

Pour de multiples raisons, à partir de 50-60 ans en moyenne, l'audition baisse chez unemajorité de personnes. Au début, la personne n'a pas conscience de cette dégradation et impute ses difficultés aux autres qui ne parlent pas « distinctement ». Cela devient le trèsconnu « dialogue de sourds ».

Avoir des difficultés ou ne plus pouvoir lire du fait de la baisse ou de la perte de la vuesemble difficile et même insupportable. Paradoxalement, la plupart des personnes dédaigneet ignore la perte de l'audition, alors qu’elle la prive de la conversation de ses proches, duchant des oiseaux ou de sa musique préférée. Car l'ouïe relie au monde : elle alerte et protègedu danger, elle est source d'émotion et de plaisir...

La baisse de l'audition peut rester limitée et ne pas être un handicap majeur. Mais dèslors qu’une personne ressent une gêne, ou si son entourage proche lui fait remarquer ses difficultés à entendre, on considère que la gêne sociale est plus que probable.

La perte des capacités auditives est souvent décrite comme progressive, insidieuse etsournoise. Mais elle l’est tout autant que l’isolement social qu’elle entraîne et qui, par là-même, diminue fortement les possibilités de « bien vieillir ». Car bien vieillir, c’est aussibien entendre.

Les personnes âgées sont particulièrement concernées par cette perte auditive progressive.Une mission du cerveau est d'interpréter le discours entendu. Lorsque, en raison d'une perteauditive, seule une partie des informations arrive jusqu'au cerveau, la partie manquante doit être devinée ou compensée. Cette compensation devient, avec l'âge, de plus en plusdifficile pour le cerveau. Il faut cependant empêcher celui-ci de « s'habituer » à ne plus entendre. Car quand l'audition baisse, le cerveau se voit privé d'une grande quantité d'informations. Il perd ainsi l'habitude de les traiter et devient moins performant. La perteauditive pourrait ainsi contribuer à l’aggravation de troubles cognitifs (79).

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� La malentendance : un handicap relationnel.

Le repli sur soi induit un défaut de communication avec les autres et génère un refus departiciper aux activités sociales ou familiales. Puis, par manque de stimulation auditive, lestroubles de la communication s’accentuent insidieusement.

Plonger dans un monde de silence est très anxiogène et entraîne une carence relationnelleet une grande souffrance dans la communication quotidienne. La capacité de communiquerdétermine l’autonomie, l’indépendance, le bien-être général, le bonheur et surtout le « bonétat de santé ».

Les liens entre la presbyacousie et la dépression ne sont d’ailleurs plus à démontrer (78).Être dans l’incapacité de répondre correctement à une question mal comprise est vécue parle malentendant comme une expérience frustrante. Privée de la capacité de communiquerde manière adéquate, la personne âgée peut paraître intellectuellement déficiente et soncomportement peut déboucher sur un « faux » diagnostic de ralentissement ou de détério-ration mentale.

Des propos souvent décalés par rapport à la discussion font craindre de paraître « étourdiet manquant d’intelligence ». Cette crainte relève aussi d’expériences humiliantes à travers,par exemple, le sentiment d’avoir fait rire malgré soi. À l’inverse, afin de faciliter l’échange,certains avouent leur déficience. Mais cet acte, souvent pénible, est susceptible de générerun sentiment de honte. La dernière alternative pour éviter les situations épuisantes ou dévalorisantes consiste à refuser la confrontation à autrui, avec un risque important d’isolement.

« On s’isole, puis les autres nous isolent ».

Le fait de ne pas comprendre les autres génère des sentiments de frustration, de honte,de colère souvent retenue, de tristesse, une mauvaise estime de soi... entraînant de l’anxiété,de l’angoisse, des dépressions suivies de troubles du sommeil, de problèmes cardiaques, etc.Les efforts d’adaptation et de concentration pour essayer de comprendre sont constants et provoquent une tension nerveuse et une grande fatigue.

Le résultat peut être le retrait de toute activité sociale.

� Dans le cadre de la vie privée

Faire répéter sans cesse son proche provoque tensions, incompréhensions, impuissance,désespoir…

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Une distance affective se met en place. Le parent n’est plus dans la confidence. Les petitsmoments de complicité sont de moins en moins présents puisque l’échange à propos desévénements du quotidien est de plus en plus difficile. Chacun baisse les bras. Puis c’est le déni, la colère, la dépression, l’isolement… Le contact s’effrite et la culpabilité s’installesournoisement.

Perdre l’ouïe place la personne en situation de handicap au-delà de ce qui peut être imaginé habituellement : handicap sensoriel, handicap de communication, handicap social.Le malentendant a tendance à se retirer crescendo de la vie sociale (repas de famille, sortiesau restaurant, soirées ou activités entre amis, etc.). Cette mise à l’écart est due non seulementà la perte auditive mais également à l’impact psychologique occasionné (peur de ne pascomprendre, crainte d'une moquerie, ou de gêner).

C’est le cercle vicieux :

L'entourage constate généralement les troubles avant les personnes concernées : lemalentendant « parle fort ».

Cette malentendance peut être une source éventuelle de conflits. A la longue, elle estperçue comme un fardeau par l’entourage qui a tendance à s’éloigner. Elle effrite la patiencedes entendants et peut être accablante pour le malentendant.

Les proches peinent souvent à s’adapter à la situation, faute d’acceptation du handicap,d’empathie ou par méconnaissance des attitudes appropriées.

Les relations entre entendants et malentendants sont aussi décrites sous la forme d’unrapport de force : « le pouvoir des entendants » est vécu douloureusement par les malen-tendants, qui regrettent que les décisions prises les concernant le soient par les personnesqui entendent.

FATIGABILITÉ NERVEUSE

ÉCHECSRELATIONNELS

INSOMNIESCHRONIQUES

REPLI SUR SOI-MÊME

MAUX DE TÊTE

DÉPRESSION

AUGMENTATION DES ACOUPHÈNES

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3. les conséquences psychologiques de la perte auditive

Selon l’étude Inpes, la perte de l’audition et son caractère irréversible impliquent un travailpsychologique d’acceptation comparable à celui du deuil. Cette perte et le handicap invisiblequ’elle induit favorisent un déni de ses troubles chez le sujet. Cette étape est retrouvée dansle processus de deuil (80). Le vécu peut en être traumatique. En effet, 43 % des personnessourdes, malentendantes, devenues sourdes et/ou acouphéniques citent la perte de l’auditioncomme un traumatisme grave dans leur vie (83).

Le malentendant n'a pas conscience de l’installation progressive de sa surdité et lorsqu'ilenvisage un appareillage, ses troubles auditifs sont en place depuis longtemps déjà.

Les personnes souffrant de troubles auditifs tendent à présenter, dans 48 % des cas, unedétresse psychologique, alors que cette dernière n’est présente dans la population généralequ’à hauteur de 20 % (81). A noter : cette détresse psychologique est 1,4 fois plus importantepour les hommes de 18 à 59 ans déclarant mal entendre les conversations à plusieurs (82).

Les études ont démontré que les indicateurs de santé sont plus déficitaires chez les malentendants que dans le reste de la population (82). En effet, l’impact des troubles auditifssur la communication tend à majorer le risque de dépression (83), de difficultés psychiques et de difficultés cognitives (84). De plus, par rapport à la population générale, les personnesprésentant une acuité réduite ou des troubles de l’audition présentent cinq fois plus d’idéationssuicidaires sur les douze derniers mois, avec un passage à l’acte suicidaire trois fois plus élevépour les hommes et deux fois plus pour les femmes (82).

Concernant le vécu des troubles auditifs, renforcé par le caractère invisible du handicap,les personnes malentendantes évoquent le statut ambigu de cet entre-deux, entre sourd etentendant. C’est plus particulièrement évident dans le cas de l'acouphène qui n’est pas considéré comme un handicap, au même titre que l’hyperacousie qui n’est pas non plus reconnue comme une pathologie. De surcroît, la méconnaissance du fonctionnement desacouphènes vient ajouter à la problématique (80).

L’image négative de la surdité est régulièrement abordée par les personnes ayant destroubles auditifs. Elle contribue au repli sur soi et à la solitude de ces sujets dont le handicapnon visible peut être nié par l’entourage (85).

Les personnes souffrant d’une déficience auditive témoignent aussi d’une tension nerveuseet d’une grande fatigue liées aux troubles. L’effort d’adaptation et de concentration pour essayerde comprendre est coûteux (75, 86). Lorsqu’il y a échec de la communication, s’ensuivent dessentiments de dépréciation, de culpabilité et de ne pas être compris. Ainsi, les troubles del’audition affaiblissent la possibilité d’information et de communication, ce qui diminue la qualité

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de vie et le bien-être. Les personnes ayant des troubles de l’audition présentent davantageun sentiment d’isolement, d’exclusion (sont en jeu tant la taille que la qualité du réseau) etde discrimination, voire de stigmatisation. Les personnes souffrant de troubles auditifs sont d’ailleurs davantage victimes de violences : elles déclarent deux à trois fois plus de violencesphysiques, psychologiques et sexuelles que la population générale (82).

Le repli social participe à un vécu de frustration, de colère, de tristesse et à une mauvaiseestime de soi qui tendent à majorer les risques d’anxiété et de dépression. Par ailleurs, lemanque d’information, majoré par la difficulté à communiquer et les difficultés de compréhensioninduites, participent à l’exacerbation des sentiments négatifs dans les situations difficiles.

L’audition est un stimulateur sensoriel et émotionnel. Aussi, une perte auditive, même partielle, peut s’accompagner d’une perte de plaisir et d’un vécu de disparition de soi en tantque personne à part entière définie dans son rapport au monde par ses cinq sens (81). En cesens, percevoir l’environnement auditif contribue au sentiment de sécurité. En effet, les personnes souffrant de troubles auditifs témoignent d’une vulnérabilité accrue vis à vis dumonde extérieur. La maîtrise du volume sonore est indispensable : de l’anticipation anxieuse,pour les personnes atteintes d'hyperacousie, afin de s’assurer d’un volume tolérable et nondouloureux, jusqu’au risque d’accidents plus élevé chez ceux qui ne perçoivent pas les signauxsonores.

Ce stimulateur sensoriel et émotionnel est aussi en jeu dans les relations de couple. Outrela dynamique aidant-aidé possible, la communication rendue difficile par les troubles auditifspeut avoir des conséquences sur l’intimité et la complicité dans le couple, jusque dans sasexualité (81). En effet, les mots doux ne peuvent plus être murmurés. Le toucher peut devenirun moyen d’interpeler l’autre afin de faciliter la communication. Le geste perd alors en ten-dresse et peut même être perçu comme brusque s’il surprend. Cette perte d’intimité et decomplicité induite par le trouble de l’audition peut donc interférer, voire ébranler la dynamiqueaffective du couple.

Faire face à ces troubles et modifier la perception que le sujet a de ces derniers peut permettre de lutter contre la souffrance psychologique sous-jacente.

Il a été démontré que les personnes atteintes d’acouphènes qui tendent à utiliser un « locus of control » externe, c’est-à-dire à attribuer une plus grande responsabilité aux causes environnementales et situationnelles qu’à des causes internes, auront tendance à ressentir plus sévèrement et de façon plus intrusive leurs acouphènes, majorant leur détressepsychologique et leur sentiment d’abandon (87). Leur profil psychologique, tout comme lasymptomatologie dépressive, sont d’ailleurs similaires aux personnes souffrant de douleurschroniques (88).

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De ce fait, le vécu des troubles diffère d’une personne à une autre et c’est ce vécu qui intervient sur les conséquences psychologiques des troubles, au delà de l’intensité et du type de difficulté auditive uniquement. En effet, reconnaître ses troubles, les accepter, éviter dese centrer sur le handicap en tant que tel et éviter les faux semblants, peut apporter au sujet uncertain apaisement (80). S’investir socialement, notamment dans des activités associatives, permet à la personne, non seulement de lutter contre son isolement, mais aussi de se décentrerdu handicap, des idées reçues, de se sentir mieux comprise, ce qui favorise l’estime de soi. Larelaxation, le travail psychologique, notamment via une thérapie d’habituation, permettent aumalentendant de faire face à ses troubles et au deuil qu’ils impliquent.

Profil psychologique ..du malentendant fréquentant les centres

de prévention Bien vieillir Agirc-Arrco

On peut distinguer deux types de personnes malentendantes : celles qui acceptent leur handicap etcelles qui sont dans le déni.

Celles qui acceptent leur handicap préciseront souvent, dès l’accueil et à chaque professionnel qu’elles rencontrent, qu’elles ont un problème auditif, qu’elles devront faire répéter ou que, parfois,elles risquent de répondre à côté.

Celles qui sont dans le déni pourront être agressives dès l’accueil dans le centre. Elles parleront souventtrès fort. Elle diront en entretien qu’elles n’ont pas remarqué de gêne au quotidien, qu’elles augmententun peu le son de la télévision, mais sans plus. Lorsqu’elles ne comprendront pas une question, ellesprétexteront qu’on leur parle trop doucement ou que l’on n’articule pas assez. En entretien psycho-logique, les personnes malentendantes sont souvent très bavardes… pour ne pas avoir à écouter.

De nombreuses personnes malentendantes expriment également une plainte Mémoire. Cette dernière peut être une porte d’entrée pour aborder leur problème de surdité. Il y a un lien étroitentre l’audition et la mémoire : il est difficile de mémoriser quelque chose que l’on n’a pas ou malentendu ! (89)

Le fait de pointer les conséquences des troubles de l’audition sur la mémoire, les relations avec lesautres, l’anxiété, le moral… peut entraîner une prise de conscience des personnes malentendantes.Elles réalisent ainsi qu’une « simple » baisse auditive a des conséquences importantes dans différentsdomaines et peut, à terme, modifier leur mode de vie (75).

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4. le proche aidant, « désigné d’office »

L’aidant familial ou proche aidant est « la personne non professionnelle qui vient en aideà titre principal, pour partie ou totalement, à une personne dépendante de son entourage,pour les activités de la vie quotidienne. Cette aide régulière peut être prodiguée de façonpermanente ou non et peut prendre plusieurs formes, notamment : nursing, soins, accompa-gnement à l’éducation et à la vie sociale, démarches administratives, coordination, vigilancepermanente, soutien psychologique, communication, activités domestiques... » (90)

L’aidant est la plupart du temps le conjoint de la personne malentendante. Les enfantspeuvent également endosser ce rôle.

De facto, c’est la personne « bien entendante » du couple qui va devenir ce proche aidant« désigné d’office ». Car la personne malentendante va avoir tendance à s’appuyer sur sonconjoint ou sur toute personne proche dans les différentes situations de communication duquotidien. Différentes responsabilités « de communication » vont alors reposer sur ce procheaidant (91). Il lui faudra endosser ce nouveau rôle en tentant de maintenir un équilibre relationnel précaire, souvent menacé par un agacement et une incompréhension réciproque.Un exemple : les demandes de répétition vont exaspérer le proche aidant, aggravant les difficultés. Par la tension et l’agacement ainsi provoqués, chacun va se renfrogner et perdrel’envie d’échanger.

Devant les échecs de communication, le proche aidant peut développer un sentiment deculpabilité face à la colère ou la mauvaise humeur éprouvée. Ce sentiment de culpabilité peutaussi se renforcer par un sentiment de gêne, de honte, face aux difficultés de communicationde la personne malentendante en société. La gestion des émotions du proche aidant peuts’avérer compliquée et intense. Des pensées stressantes comme : « Il le fait exprès », «Il neveut rien comprendre », « Il pourrait faire un effort », conduisent alors à de vraies impassescommunicationnelles. La relation à l’autre devient une source de malaise. La situation dumalentendant est aggravée par les difficultés du proche aidant à comprendre cette situation(91) et vice-versa. Les difficultés mutuelles liées aux troubles de l’audition vont impacter lavie affective et sociale du couple aidant/aidé.

Compte tenu de ces épreuves, il est capital de prendre en compte la souffrance du prochequi, cherchant à aider, se trouve démuni face à une situation dont la complexité peut luiéchapper.

Pour ce faire, il paraît indispensable de donner à l’aidant l’information nécessaire pour lacompréhension des problèmes rencontrés par la personne malentendante : qu’est-ce que la

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presbyacousie et quelles en sont les conséquences socio-psychologiques ? Pourquoi le message sonore n’est-il pas compris en totalité malgré les aides auditives ? Comment manipuler les aides techniques ? Quelles solutions pour adapter les lieux de vie ? Comments’adresser à une personne malentendante ?… Pour aller plus loin, l’aidant devra penser à prendre du temps pour évacuer et gérer un stress alimenté par les efforts nécessaires pours’adapter au déficit auditif de son proche. Dans ce contexte, un accompagnement adapté ducouple aidant/aidé, avec la participation à un atelier « audition » mis en place par les centresde prévention Bien vieillir Agirc-Arrco, permet de re-partager un quotidien apaisé et de retrouver une communication améliorée.

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90 - Commission Européenne Direction générale de l’Emploi, des Affaires sociales et de l’Égalité des chances.Charte Européenne de l’Aidant Familialwww.cfhe.org/upload/textes de reference/textes europeens/charteAidant Familial.pdf

91 - Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES).Le rapport à la santé des personnes sourdes et malentendantes,quelles spécificités ? www.inpes.sante.fr/CFESBases/catalogue/pdf/1399.pdfdécembre 2015.

Bibliographie

LES COnSÉquEnCES Du « HAnDICAP AuDITIF » POuR LES PERSOnnES MALEnTEnDAnTES ET LEuR EnTOuRAgE

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LES COnSÉquEnCES Du « HAnDICAP AuDITIF » POuR LES PERSOnnES MALEnTEnDAnTES ET LEuR EnTOuRAgE

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Chapitre VPerte auditive : appareillage et autres solutions

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ompte tenu de la prévalence de la surdité avec l'avancée en âge et de son impactnotamment sur la vie sociale avec toutes les implications qui en découlent, il paraîtsouhaitable de préserver son audition.

1. Préserver son audition

Cette prévention peut se faire à trois niveaux : personnel, interpersonnel et environnemental.

a - Au niveau personnel

Il convient d’éviter :

> l'humidité : elle est néfaste pour les oreilles. Elle contribue à la prolifération des ostéophytesintra-canalaires externes et peut favoriser les infections. Il existe des protections anti-eau, en cas de contacts fréquents ;

> les variations de pression (avion, plongée, tunnel…) : elles peuvent endommagerle tympan. Des protections existent également ;

> le nettoyage de l'oreille à l’aide de coton-tiges. L'oreille étant un organe « autonettoyant »,il n’est pas nécessaire de s'en occuper. Le cérumen ne se trouve qu'au début du conduitauditif externe. L’utilisation de coton-tiges risque de le pousser au fond et de provoquerla formation de bouchon. Un nettoyage trop en profondeur peut même causer une perforation. Le cérumen possède des propriétés lubrifiantes et antiseptiques nécessairesau conduit auditif externe le protégeant et protégeant aussi le tympan. Un nettoyagemanuel bihebdomadaire du pavillon de l'oreille et de l'entrée du conduit auditif externeà l'eau et au savon est largement suffisant.

> l'exposition au bruit : il est important de ne pas s'habituer au bruit. Pour cela, il estconseillé de vivre le plus possible dans une ambiance calme. Il convient égalementd'éviter de s'exposer aux bruits trop forts. En concert, en discothèque ou en bricolant,il est possible de réduire les risques en espaçant les sorties et/ou en portant systéma-tiquement des bouchons anti-bruit. Attention, ces protections ne font pas tout. Elles nefont qu’atténuer la puissance sonore. Pour d'autres expositions, et notamment au travail,le port d’un casque antibruit peut également être recommandé.

D'autres conseils relèvent de l’hygiène de vie… et du bon sens !

> s'éloigner des enceintes ;

CPerte auditive :

appareillage et autres

solutions

Chapitre V

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> contrôler le volume des mp3 (ne jamais pousser le son au maximum) ;

> faire des pauses en s'isolant du bruit ou en arrêtant d'écouter de la musique forte(10 mn de pause toutes les 45 mn) ;

Après une exposition au bruit, une fatigue auditive peut se manifester. Elle se traduitpar un bourdonnement ou par l’impression d’avoir les oreilles bouchées par du coton.Elle doit être prise en compte car il s’agit d’une réelle perte d’audition transitoire.

L’idéal après un traumatisme sonore est que l’oreille se repose dans un milieu calmependant une durée équivalente à deux fois le temps d’exposition. En cas de gêne subsistant au delà de 12 heures, consulter un ORL est urgent car une récupération estencore éventuellement possible grâce à un traitement adapté.

b - Au niveau interpersonnel

Quelques conseils à l’usage des proches de personnes sourdes ou malentendantes :

> attirer l’attention de la personne avant de lui parler, par exemple en lui faisant un signede la main ou du bras dans son champ visuel ;

> éviter de la toucher pour l’appeler ce qui peut créer un effet de surprise qui peut êtreperçu comme agressif ;

> réduire les bruits de fond (en baissant le son du téléviseur par exemple) ;

> laisser vos lèvres visibles pour rendre la lecture labiale possible ;

> parler lentement mais sans exagérer l’articulation, à voix égale et naturelle en évitantde parler trop fort ;

> préciser le sujet de la conversation, ce qui évitera une sollicitation trop importante dela suppléance mentale (efforts de reconstitution du message à travers des bribes perçuesdu discours oral) ;

> être patient, prendre le temps nécessaire pour vérifier que la personne a bien comprisle propos.

c - Au niveau environnemental (92)

Tout le monde a fait l'expérience de parler dans une pièce vide au moment d'un déménagement : la pièce résonne et il est nettement plus difficile de se comprendre quedans une pièce aménagée qui absorbe le son. Ce qui est d’autant plus vrai pour les personnes malentendantes.

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PERTE AuDITIVE : APPAREILLAgE ET AuTRES SOLuTIOnS

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Il est donc conseillé :

> d’installer des revêtements absorbants comme le linoleum ou de la moquette ;

> de poser des rideaux épais aux fenêtres et portes-fenêtres ;

> de « remplir » les pièces (avec des meubles, des décorations murales…) ;

> d’utiliser des patins sous les chaises et les meubles ;

> de mettre la télévision dans une petite pièce, car plus la pièce est grande, plus le volumedevra être élevé pour bien entendre. Il est aussi possible de s'équiper d'une barrière deson de bonne qualité qui permettra d'écouter la télévision moins fort…

2. les prothèses auditives

a - Les objectifs de l'appareillage

L’appareillage par prothèse auditive permet l’amélioration :

> de la communication (en environnement bruyant, en groupe, en duo, en famille, au téléphone, pendant les activités de loisir, à l’extérieur…) ;

> de la localisation spatiale de l’origine du son ;

> des relations à la maison ;

> du sentiment d'indépendance ;

> du sentiment de sécurité ;

> de la confiance en soi ;

> de la santé et des capacités mentales et émotionnelles ;

> de la santé physique ;

> de l'écoute de la télévision, de la musique, de certains bruits de la vie quotidienne…

Tout cela fait travailler la mémoire et le système cognitif, tout en favorisant le maintiendu lien social.

À noter : même si la surdité reste une atteinte narcissique, une « anomalie » qui gêne et qu’il faut « cacher » aux autres, la presbyacousie est de moins en moins taboue et les personnes qui en sont affectées cherchent moins à camoufler les signes de cette perte fonctionnelle du vieillissement.

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b - Quelques conseils

S’adapter au port des aides auditives demande de l'entraînement et du temps.

Les prothèses ont beaucoup évolué. Elles sont de plus en plus sophistiquées et néces-sitent un réglage personnalisé très fin. Il faut plusieurs séances, sur une durée de deux àtrois mois, voire plus, pour obtenir un résultat confortable.

À noter que les prothèses comportent un réglage (automatique ou non) qui permetd’utiliser les boucles magnétiques (anciennement position « T »).

De plus, il faut que le cerveau se réhabitue à entendre une partie des sons qu'il ne percevait plus. Il doit aussi s'habituer à cette nouvelle façon d'entendre car il s'agit biend'une manière différente de percevoir les sons, ceux-ci étant traités numériquement parles appareils auditifs.

Dans un premier temps, il est donc conseillé d’éviter les ambiances trop bruyantes etde privilégier les conversations à deux.

Par ailleurs, il ne faut pas hésiter à demander à son entourage de parler en articulant,sans trop exagérer, et de se placer bien en face dans la lumière afin de favoriser la lecturelabiale intuitive que tout malentendant utilisera spontanément.

Par la suite, les aides auditives doivent être portées tous les jours, du matin au soir.

Autre fait important à prendre en compte : de plus en plus perfectionnées, les aidesauditives sont aussi de plus en plus fragiles. Il est important de les nettoyer avec soin tousles jours.

c - Les limites de l'appareillage

Chaque personne est unique et les bénéfices qu’apporte l’appareillage diffèrent doncd’une personne à l’autre : deux personnes présentant les mêmes symptômes auront desniveaux de compréhension différents.

Par ailleurs, les aides auditives ne font pas de miracle. Ce ne sont pas des oreilles etelles ne permettront jamais de réentendre « comme avant ». Néanmoins, elles vont aiderà mieux comprendre.

Des limites existent aussi en fonction de l'appareil utilisé (voir ci-après). L'anatomie del'oreille peut par exemple empêcher l’utilisation de certaines prothèses, de même que

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la dextérité manuelle ou l'âge (arthrose des mains). L'esthétique peut également entrerdans les critères de choix, ainsi bien sûr que le budget, malgré une large gamme de prix.

Pour autant, à ce jour, les prothèses auditives classiques sont le principal traitementdes presbyacousies.

d - Les principales raisons du refus d'appareillage (92, 93)

Les raisons invoquées pour ne pas s'appareiller sont multiples :

> prix ;

> autres priorités ;

> avis de l'ORL ;

> perte auditive insuffisamment importante ou exclusivement dans les aigues ;

> sentiment de bonne entente la plupart du temps ;

> non restauration de l'audition originelle ;

> inconfort…

e - Principaux types de prothèses auditives « classiques »

Le visuel ci-dessous montre les différents types d'appareils auditifs et leur pose.

Tous ne conviennent pas à toutes les pertes. Globalement, plus la perte en dB est importante, plus la prothèse sera grosse.

Intra-conduit

Mini intra-conduit

Intra-conque

Contour d’oreille

Source : JnA

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Types d’appareils auditifs

Les contours d’oreilleAvantages : réserve de puissance, autonomie, robustesse, indiqués en cas de sécrétion importante de cérumen.À noter que les progrès des fabricants ne sont pas seulement technologiques, ils sont aussi esthétiques. Les contours d’oreille jouent aujourd’hui avec les couleurs et la mode, à l’exemple des lunettes.Inconvénients : peuvent être assez volumineux et inconfortables pour les conversations téléphoniques.

Les micro-contoursAvantages : esthétiques, adaptés aux pertes légères, bonne autonomie, accessoires.Inconvénients : peuvent éventuellement être gênants en cas de port de lunettes ou quand on retire un vêtement.Remarque : Les embouts open-fit sont réservés aux surdités légères à moyennes

© Phonak

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Types d’appareils auditifs

Les intra-canaux (ITC) et les intra-profonds (CIC)Ils ne se distinguent que par leur taille et donc, par la profondeur où ils se placent dans le conduit auditif externe.Aventages : esthétiques, prise de son naturelle idéale pour l’utilisation du téléphone. Plus ou moins invisibles en fonction de leur taille.Inconvénients : manque d’autonomie. Peu adaptés à une sécrétion importante de cérumen, ni à toutes les formesde conduits auditifs.

Les intra-auriculaires ITE(ou intra-conque)Mêmes avantages et inconvénients que les intras sauf qu'ils sont un peuplus gros.

Les micro-intras (micro CIC)Avantage : mise en place par un audioprothésite pour une duréemoyenne de 3 mois.Inconvénient : leur coût.

© Phonak

© Starkey

© Starkey

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Types d’appareils auditifs

Les lunettes audiovisuellesclassiquesLes prothèses auditives sont incluses aux branches des lunettes. Elles sont particulièrement recommandées aux personnes portant des lunettes en permanence.Avantages : elles évitent la superposition des branches de lunettes avec l'appareil auditif.Inconvénients : inadaptées lorsque le port de lunettes n’est pas indispensablede manière permanente (lunettes de lecture par exemple).Si les lunettes tombent et cassent, l’appareil auditif n’est plus utilisable.Lors d’un changement de lunettes, il y obligation de racheter des lunettes audiovisuelles sous peine de devoir racheter un appareil auditif.

Les lunettes audiovisuelles à conduction osseuse (94)L'indication principale des prothèses à conduction osseuse est la surdité de transmission ou mixte avec une forte composante transmissionnelle. Les prothèses à conduction osseuse se caractérisent par le fait que, au lieu d'être transmis par un écouteur, le son est converti en signal vibratoire qui se propage via les os du crâne directement dans l'oreille interne.

© Siemens

© Siemens

© Starkey

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Types d’appareils auditifs

Les prothèses buccales (95)Elles sont encore peu répandues. Selon le fabricant, ce nouveau systèmeauditif est conçu pour permettre au son de voyager via les dents et au travers des os, contournant entièrementl'oreille moyenne et externe et arrivantdirectement au niveau de l'oreille interne.

3. les implants

Les progrès technologiques de la fin du XXème siècle ont permis la production à largeéchelle de prothèses auditives implantables.

Un implant est une prothèse auditive, le plus souvent partiellement implantée sous lapeau derrière l’oreille et dans l’oreille, ayant pour but d’amplifier ou de transformer le son arrivant à celle-ci.

Il en existe différents types : les prothèses à ancrage osseux (BAHA), les implants del'oreille moyenne, les implants cochléaires et les implants du tronc cérébral.

a - Les prothèses à ancrage osseux (BAHA)

C’est le deuxième type d’implants utilisé à large échelle depuis les années 1990.

Il est indiqué dans les cas de cophoses unilatérales ou de surdités de transmissioninopérables ou inappareillables. Depuis peu, il est aussi conseillé pour les surdités totalesunilatérales car il envoit le son de l’oreille sourde par vibration dans l’autre oreille etpermet une meilleure orientation des sons.

L’implant auditif à ancrage osseux se compose de deux parties :

© Sonitus Medical

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> une partie en titane, dite transcutanée, implantée à traversla peau (et appelée familièrement « la vis ») ;

> un appareil auditif qui vient se clipper dessus (le boitier).

b - Les implants d'oreille moyenne

Ils sont essentiellement indiqués chez l’adulte dans les cas de surdités de perception puresmoyennes à sévères, bilatérales et relativement symétriques, d’origine purement cochléaire avec une oreille moyenne saine, et où un appareil auditif conventionnel n’apporte pas le bénéfice auditif escompté.

L’implant est fixé directement sur la chaîne ossiculaire pour augmenter sa vibration.

Il se compose de deux parties : une partie externe classique de type contour d’oreille,et une partie implantée sous la peau. Ces deux parties sont maintenues ensemble par unsystème d’aimant comme pour l’implant cochléaire.

Les implants d’oreille moyenne sont encore en pleine phase de développement. Le bénéfice réel n’est pas encore clairement établi et reste fort discuté.

Processeur Audio

Câble de liaison

Transducteur à masse flottanteRécepteur

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c - Les implants cochléaires (96)

Les implants cochléaires sont essentiellement indiqués dans les cas de surdité d'enfants,plus rarement chez les adultes lors de surdité d’évolution rapide ou chez le patient présentant une surdité profonde bilatérale.

Il s'agit d'un système d'électrodes stimulant directement les terminaisons du nerf auditifdans la cochlée.

L’implant cochléaire se compose de deux parties : une partie implantée placée sous lapeau de la mastoïde avec une électrode qui est glissée dans la cochlée et un appareillageauditif externe tenu par magnétisme en regard de l’implant derrière l’oreille.

d - Les implants du tronc cérébral (96)

L'implant du tronc cérébral est indiqué aux personnes dont les afférences neurologiquesauditives ont été interrompues. Son utilisation reste très limitée. Les électrodes sont glisséesdirectement dans les noyaux cochléaires du tronc et délivrent au tronc cérébral des stimuliqui varient en fonction des sons.

Implant positionnédans le tronc cérébral

Processeur externeavec micro porté

sur l’oreille Récepteur

Auditory Brainstem Implant.© courtesy of Cochlear Europe

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4. l’orthophonie et la lecture labiale (97)

La rééducation auditive comporte plusieurs objectifs :

> favoriser l’attention et l’état d’alerte auditive ;

> travailler la suppléance mentale ;

> travailler les capacités cognitives et mnésiques ;

> permettre une harmonie entre le patient et ses aides auditives ;

> informer l’entourage et lui faire prendre part à la rééducation.

Le bilan orthophonique, axé sur la communication audio-verbale, est pratiqué surprescription médicale et permet d’évaluer la compréhension et la bonne adaptation de la personne à ses aides auditives.

Il peut mettre en évidence des difficultés de communication, malgré l’appareillage,parfois méconnues par le malentendant lui-même, et permet de dire si une rééducationorthophonique est nécessaire ou non, dans l’immédiat ou de manière décalée.

a - Le bilan orthophonique

Il se compose :

> d'un entretien avec la personne et parfois son entourage, qui permettra de cerner sesattentes ;

> d'une anamnèse détaillée pour comprendre la pathologie et les diverses investigationsmédicales et paramédicales entreprises ainsi que le contexte environnemental ;

> d'une observation du comportement et des liens relationnels avec l’entourage ;

> d'un examen clinique ;

> d'une investigation sur les capacités et les connaissances de la personne, notamment en :

• listant tous les modes utilisés de communication (lecture labiale, faciale, gestuelle,écriture…) ;

• évaluant son intégration auditive selon plusieurs modes (avec et sans prothèse, avecet sans lecture labiale) ;

• analysant le contrôle de sa voix, son intelligibilité et son niveau de langage ; • évaluant les processus mnésique et d’attention ; • définissant les conséquences de la surdité sur sa vie sociale et/ou professionnelle.

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b - La prise en charge thérapeutique : la rééducation (98)

La surdité désadapte les automatismes de décryptage du son, entrainant des confusions.Des retards apparaissent dans la communication : elle devient moins fluide que celle des normoentendants.

Chez l’enfant, l’orthophonie permet d’annihiler les automatismes inadaptés et de reconstruired’autres mécanismes d’automatisation permettant un traitement de l’information sonore plusrapide et donc une communication nettement facilitée.

Chez les personnes âgées, il faut faire comprendre, sans brusquer, que le vieillissementne touche pas que l’audition et que, grâce à l’orthophonie, le traitement des informations seracertes plus rapide… mais pas aussi performant qu’à 20 ans (99).

L’acquisition des nouvelles formes sonores se fera implicitement par la personne grâce à la répétition. Il s’agit de recréer une bibliothèque sonore adaptée à son champ auditif. La mémoire à long terme permettra le stockage des nouvelles formes sonores et de leur signification. Il est primordial de se focaliser sur ce qui est correctement entendu.

� Axe 1 : la lecture labiale

Elle consiste à faire voir la parole à ceux qui ont cessé de l’entendre. Elle apporte du confortau presbyacousique appareillé ou non en multipliant les indices permettant le déchiffrage del’information sonore. Elle permet, lors de surdités plus importantes où l’appareillage n’apportepas, plus, ou pas assez de bénéfices, une communication uniquement en lecture labiale (dansce cas, il faudra qu'elle soit parfaite, ce qui demande énormément de temps et de travail).

Il existe deux méthodes d’apprentissage :

> les méthodes globales : il s'agit d'un travail de cognition où la personne doit deviner lesens d'un mot en fonction du contexte, le professeur s'adaptant au presbyacousique (àses difficultés, à ses capacités). Le plus important est la perception globale de la parolecomplétée par un conditionnement permettant de capter le maximum d’informationssonores, visuelles, mimogestuelles, kinésiques, prosodiques et proxémiques pour décrypter la parole ;

> les méthodes dites analytiques : elles se basent sur les caractéristiques articulatoires dessons. Chaque phonème dispose d’une forme définie des lèvres. Le presbyacousique va ap-prendre à reconnaître les formes isolément puis intégrées dans un mot, ceci étant possiblepar le développement de l'observation et de l'acuité visuelle (forme labiale et durée).

À noter que la combinaison des deux méthodes est possible afin que la prise en chargesoit la plus performante possible. Mais quelle que soit la méthode, une bonne concentrationvisuelle sur son interlocuteur est indispensable.

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Certaines conditions sont nécessaires à la bonne pratique de la lecture labiale : la personnemalentendante se positionnera face à l’interlocuteur (de 1 à 3 mètres) qui devra, lui, être enpleine lumière ; les lèvres de l'interlocuteur seront bien découvertes (pas de main devant labouche), sa diction devra être claire sans exagération ; en cas d’interlocuteurs multiples, ceux-ci parleront chacun à leur tour après s'être signalé au malentendant pour qu'il focalise son attention sur la personne qui parle ; l'environnement sera calme et bien éclairé, si possible sansperturbation visuelle ni auditive ; les phrases seront courtes et simples avec des mots usuels.

Malgré ses bénéfices, la lecture labiale comporte des limites. Ainsi, le voisement, la nasalitéet l’antériorité ne sont pas visibles, d’où l’apparition de sosies labiaux (« p », « b », « m ») etde sons invisibles du fait de leur articulation postérieure (« k », « g », « r »).

� Axe 2 : l'entrainement auditif

Des exercices de détection, de discrimination, d’identification sont proposés par l’orthophoniste. Ces exercices portent sur des bruits familiers et environnementaux, sur dumatériel sonore musical, puis sur les voyelles et les consonnes, avant de conclure sur des syllabes, des mots, des phrases, puis des textes. Ces exercices aident la personne à s’adapterà une prothèse conventionnelle ou à un implant.

� Axe 3 : techniques de communication

L’orthophoniste aide la personne à savoir se positionner, se placer dans un groupe, à anticiper les tours de paroles, à améliorer l’endurance cognitive ainsi que son attention.

� Axe 4 : conservation de la voix et de la parole

Même si la priorité de la rééducation est l’apprentissage de la lecture labiale, il ne fautpas hésiter à faire un bilan vocal et articulatoire.

En relation avec une baisse de l’audition, la voix se dégrade (altération du timbre, de lahauteur et de l’intensité), la parole perd de sa précision et de sa fluidité.

En résumé, l’accompagnement de la personne tout au long des séances est une conditionsine qua non à la réussite de la rééducation auditive et de l’appareillage auditif. Le malen-tendant doit retrouver la maîtrise de l’écoute.

La lecture labiale risque d'être « inefficace » en cas de troubles cognitifs et est nettementplus difficile chez les malvoyants.

À noter que dans les pays anglo-saxons, l’orthophonie est systématiquement prescriteaux presbyacousiques, ce qui se traduit par une meilleure tolérance aux aides auditives.

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5. la psychothérapie

Les surdités de perception bilatérales sont à l’origine d’un handicap définitif et d’une dégradation de la qualité de vie. Quand elles sont compensées, elles allègent le handicapmais en aucune manière, elles ne le font disparaître.

Ce qui peut être traité par la psychothérapie :

> le handicap généré avec la notion d'acceptation de celui-ci ;

> la moquerie des autres ;

> l'isolement social qui peut en découler en raison d'une anhédonie, engendrant une dévalorisation de soi, introversion et dépression (100) ;

> l'insécurité (100) : l'audition joue un rôle essentiel dans la détection et la réponse auxdangers de l'environnement, comme la circulation automobile pour traverser ou en casde présence de personnes malveillantes susceptibles d'agresser par derrière. La surditérend incapable de détecter l'apparition de certains ou tous phénomènes extérieurs auchamp visuel, ce qui peut générer un certain stress quotidien et parfois des troublesparanoïaques (101) ;

> la gêne quant à la concentration visuelle que l'on doit avoir sur son interlocuteur ;

> la cognition : l’implication de la presbyacousie est probable dans les conséquences cliniques et psychosociales des démences, voire dans leur accélération (101, 102, 103, 104) ;

> les acouphènes.

En résumé, la psychothérapie peut permettre aux personnes malentendantes de s'acceptertelles qu’elles sont, c’est-à-dire comme des personnes ayant un handicap et vivant avec, sanshonte ni gêne : oser informer les autres de sa malentendance, leur demander de répéter encas de besoin (et non en répétant plus fort, mais en reformulant la phrase) ou de se placerdans la lumière afin de pouvoir lire sur leurs lèvres… Bref, la psychothérapie peut aider à sedébarrasser de ses complexes et à mieux vivre son handicap.

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6. Autres solutions existantes (liste non exhaustive)

a - Solutions médicales

� Le traitement médical

Aucun traitement médicamenteux n'a clairement fait la preuve de son efficacitédans la presbyacousie qui est une surdité de perception avec une atteinte de l'oreilleinterne. C'est pourquoi il est important d'insister sur l’importance de la prévention etdu dépistage dès 55 ans afin, le cas échéant, de pouvoir mettre en place le plus tôtpossible le port d'aides auditives et la rééducation orthophonique.

À noter que selon une étude néerlandaise, un apport élevé de vitamine B9 pourraitralentir la presbyacousie.

� La chirurgie

Elle ne concernera que les presbyacousiques ayant une surdité de transmission surajoutée.

b - La communication

� Le langage parlé complété

La main près du visage complète (selon un code manuel prédéfini) syllabe aprèssyllabe tout ce qui est dit par l’entourage. Le malentendant et ses proches devront doncs'initier au langage parlé complété avec l'orthophoniste.

Le code se compose de huit configurations de main pour représenter les consonnesainsi que de cinq emplacements sur le visage pour représenter les voyelles. La combinaisonde la position et de la forme de la main constitue l'image visuelle de la syllabe prononcéeet permet à l'interlocuteur de différencier, par exemple, « bain » de « pain » ou de « main »qui sont trois mots parfaitement identiques sur les lèvres (on parle de « sosies labiaux »).

Le code LPC (pour « Langue parlée complétée ») permet donc de différencier desphrases où la lecture labiale est la même comme, par exemple, les phrases « Il mangedes frites » et « Il marche très vite ».

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� La langue des signes française

Elle ne concerne que les pertes sévères ou profondes, quand l'audition n'est quasimentplus possible. Mais l'âge est un frein extrêmement important car c'est une vraie languegestuelle avec une syntaxe et une grammaire, qui demande plusieurs mois d'apprentissage.La capacité à se concentrer, la nécessité d'avoir une bonne vue et l'absence d'une atteintearticulaire des mains, coudes et/ou épaules (comme dans l'arthrose par exemple), ainsique l'absence de troubles cognitifs sont les conditions indispensables à sa pratique.

� L'écriture en dernier recours

c - Autres aides techniques

� L'audioport

Il s'agit d'un casque amplificateur qui possède donc des micros, amplifie le son etle renvoie dans les écouteurs du casque.

� Pour la télévision

> la boucle magnétique pour les appareils auditifs qui possèdent la touche "T" (il suffitd'un amplificateur branché sur la prise casque de la télévision et d’une boucle en filélectrique qui fait le tour de la pièce où se trouve le poste) ;

> le casque, amplifié ou non, avec ou sans fil ;

� Le système « flash » (pour les réveils, les portes d’entrée, etc) avec alarmes amplifiées ;

� Les détecteurs de fumée reliés au système lumineux de porte.

F Conclusion

Il semble qu'une constatation fasse l'unanimité concernant la presbyacousie : l'appareillagedoit être le plus précoce possible pour que le taux de réussite soit le meilleur et éviter queles appareils ne finissent dans un tiroir.

Les appareils auditifs ne sont que de simples amplificateurs, mais ils sont extrêmementperformants quant à la puissance. De nombreux réglages sont possibles, ce qui est à la fois

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un avantage et un inconvénient, surtout lors de la phase de « prise en main » qui peut s’avérerun peu longue et fastidieuse au début.

L'appareillage est une aide essentielle pour maintenir le lien social, mais le presbyacousiquedoit comprendre qu'il n'entendra plus jamais comme avant. Les appareils ne sont pas des oreilles.Ceci est primordial à assimiler afin de ne pas être déçu lors des essais et d'y renoncer.

Afin de garantir la réussite de l'appareillage, l'aide de l'orthophonie (pour supporter l'appareillage et pour l'apprentissage de la lecture labiale), l'éducation de l'entourageet une éventuelle psychothérapie peuvent être nécessaires et apporter un soutien importantau malentendant.

Dernière précision importante : nous ne sommes pas égaux face au bruit. C'est pourquoiil convient d'être attentif aux premiers symptômes auditifs et d’entrer le plus vite possibledans une démarche de prévention.

Bibliographie

92 - European Hearing Instrument Manufacturers Association (EHIMA)Eurotrack France 2015 Anovum, Zurich, 2015.www.ehima.com/wpcontent/uploads/2016/02/EuroTrak_2015_FRANCE_final.pdf

93 - Association Journée nationale de l’AuditionLes seniors et l'audition, la fin du tabouEnquête réalisée dans le cadre de la 16e Journée nationale de l'audition, www.journee-audition.org/pdf/synthese-enquete2013.pdf2013, JNA, IPSOS

94 - Association NeurOreilleLunettes à conduction osseusewww.cochlea.eu/rehabilitation/aides-auditives/aides-auditives-a-conduction-osseuse

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095 - Leclercq C.L'audition par la cavité buccale : une prothèse intra-oraleDoctorat de chirurgie dentaire, novembre 2015.

096 - Haute Autorité de santé (HAS) Traitement de la surdité par pose d’implants cochléaires ou d’implants du tronc cérébralMai 2007www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/synthese_implants_cochleaires_2008_05_22__16_51_15_727.pdf

097 - Ernst E.Quelle est la place de l’orthophonie dans la rééducation auditive ?http://www.amds-midi-pyrenees.asso.fr/wp-content/uploads/640_rdp5_ernst.pdfLa Revue du Praticien, vol 59, p 641, 20 mai 2009.

198 - Bonvarlet M. La rééducation orthophonique des adultes presbyacousiques Mémoire de Diplôme d’État d’Audioprothésiste, novembre 2012.

099 - Legargasson A., Piriou C. Intérêt d'une prise en charge orthophonique chez l'adulte de plus de 60 ans devenu sourd Mémoire de Capacité d'Orthophonie, juin 2011.

100 - Saglier C. Psychologie et psychopathologie des malentendants Thèse, UFR Sciences Humaines, Paris 8, Discipline psychologie clinique et psychopathologie, soutenance le 7 novembre 2007.

101 - Mahmoudi R., Prieur P.E., Schwebel G., Vanhaeck C., Talbot C., Morrone I.,Novella J.L. , Drame M. Maladie d’Alzheimer et presbyacousie : Une étude cas-témoins de 56 dossiers médicaux Revue neurologique 165 : 100-101, octobre 2009.

Bibliographie

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102 - Perrot J. Un lien entre presbyacousie et démence ? www.jim.fr/medecin/pratique/recherche/e-docs/un_lien_entre_pres-byacousie_et_demence__111008/document_actu_con.phtmlJournal international de médecine.

103 - Londero A. Maladie d’Alzheimer et presbyacousie : coïncidence ou relation de causalité ? www.jim.fr/medecin/pratique/recherche/e-docs/maladie_dalzhei-mer_et_presbyacousie_coincidence_ou_relation_de_causa-lite__100454/document_actu_med.phtmlJournal international de médecine.

104 - Hamdaoui J., Pouchain D., Vergon L. La presbyacousie est-elle un facteur de risque de démence ? La revue française de médecin générale, volume 19, N° 80, p 8-12.

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Chapitre VIl’implication des centres

de prévention Bien vieillir Agirc-Arrco dans le repérage et l’accompagnement de la perte auditive

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epuis près de quarante ans, les centres de prévention Bien vieillir Agirc-Arrco proposent une démarche originale, s’appuyant sur une approche transdisciplinaire médico-psycho-sociale, à la fois individuelle et collective. Cette démarche vise

à modifier le comportement du plus grand nombre et à tendre ainsi, vers une meilleurequalité de vie avec l’avancée en âge.

1. Présentation des centres de prévention Bien vieillir Agirc-Arrco et de l’étude 2015

Afin de prendre en compte les diverses problématiques de santé publique liées au vieillissement de la population, les centres de prévention Bien vieillir Agirc-Arrco s’appuientsur des acteurs multiples et diversifiés. Ils s’inscrivent dans les divers réseaux de proximité.

La déclinaison concrète du parcours de prévention et des actions des centres est aujourd’hui modélisée. Elle a été détaillée dans l’Étude nationale 2009 et a été reprécisée en 2015 dans le référentiel commun aux centres de prévention Bien vieillir Agirc-Arrco (105). La présentation ci-dessous ne concerne que les actions relatives au sujet de l’étude nationale2015 « Bien vieillir : de l’importance de bien entendre ».

Les 17 centres de prévention Bien vieillir Agirc-Arrco (cf annexe 6 p. 159), répartis sur lesdifférents territoires régionaux de la métropole, accueillent une population âgée de 50 ans etplus, active ou retraitée. Chaque année, les centres reçoivent ainsi environ 25 000 personnesâgées en moyenne de 68 ans.

Les bénéficiaires sont informés de l’existence de ces centres grâce aux invitations queleur adresse leur institution de retraite complémentaire ou à l’occasion d’actions mises enœuvre par les institutions ou les centres eux-mêmes (stages de préparation à la retraite,conférences, CRCAS1...). Ils peuvent également être orientés par les partenaires locaux (Carsat,MSA, Clic, etc). C’est donc sur la base du volontariat que ces personnes se présentent dansun centre de prévention.

Les actions des centres de prévention Bien vieillir Agirc-Arrco reposent sur une approchepersonnalisée, individuelle (bilan de prévention médico-psycho-social) et collective (confé-rences et ateliers).

Lors de leur première visite, les bénéficiaires sont invités à réaliser une évaluation individuelle. Il s’agit de suivre deux consultations (l’une avec un médecin, l’autre avec un psychologue) et de remplir un auto-questionnaire informatisé. L’évaluation est construite

DL’implication

des centres

de prévention

Bien vieillir Agirc-Arrco

dans le repérage

et l’accompagnement

de la perte

auditive

Chapitre VI

1 Comités régionaux de coordination de l’action sociale.

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autour de trois axes :

� un bilan médical : hygiène de vie, antécédents personnels et familiaux, facteurs de risques environnementaux. C’est l’occasion de réaliser des tests de dépistage, de repérerd’éventuelles pertes sensorielles (auditives, visuelles…), d’en évaluer les risques et d’accom-pagner la personne vers une prise en charge.

� un bilan psychologique : évaluation de la plainte mnésique, vécu affectif et rela-tionnel, moral, difficultés rencontrées dans la vie quotidienne, mais également vécu de son vieillissement et/ou de celui de son proche, perception de l’entourage, etc.

� un bilan social : habitudes de vie, intégration sociale, relations familiales, ressources…

À l’issue de ce bilan initial, et en fonction des risques de fragilité identifiés et des résultatsde certains tests, le centre de prévention Bien vieillir Agirc-Arrco est amené à proposer un accompagnement personnalisé et adapté :

> bilan/accompagnement médical ou psychologique complémentaire, avec préconi-sation d’une orientation vers un professionnel de santé spécialisé si cela s’avère nécessaire ;

> ateliers sous forme de « modules découverte ou d’initiation », développés autourde cinq grandes thématiques : activité physique et équilibre, nutrition, mémoire,sommeil et gestion du stress ;

> conférences ou tables rondes autour de différentes thématiques en lien avec la prévention pour un bien vieillir.

Les centres de prévention Bien vieillir Agirc-Arrco sont en capacité de recueillir les donnéesconcernant les bénéficiaires des bilans de prévention qu'ils proposent grâce à un outil communde recueil informatisé. Ce recueil de données permet, chaque année, la réalisation d'uneétude nationale sur un thème prédéfini. L'ensemble des 17 centres de prévention ont participéà l'étude 2015 « Bien vieillir : de l'importance de bien entendre » qui s'est déroulée entre le 2 novembre 2015 et le 29 février 2016.

a - Les objectifs de l’étude

Cette étude transversale a deux objectifs principaux :

� dans un premier temps, obtenir des données observationnelles concernant les capacitésauditives des bénéficiaires non appareillés des bilans pratiqués dans les centres de préventionBien vieillir Agirc-Arrco et identifier les facteurs en relation avec ces capacités auditives ;

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� dans un deuxième temps, évaluer la qualité de vie des personnes repérées commeprésentant un déficit léger à moyen, ainsi que la qualité de vie de leur proche aidant.

b - Population

Le modèle de consultation annexé au référentiel commun aux centres de prévention Bien vieillir Agirc-Arrco prévoit une évaluation de l’audition. Après avoir rempli l’auto-questionnaire informatisé et avant d’entrer en consultation médicale (ou au début de celle-ci), le bénéficiaire a systématiquement effectué un dépistage auditif automatisé, exceptéen cas de refus ou d’appareillage.

Ainsi, les capacités auditives des personnes de 50 ans et plus fréquentant les centres ont puêtre étudiées en fonction de données socio-démographiques recueillies par l’auto-questionnaire(sexe, âge, catégorie socio-professionnelle, ATCD d’exposition professionnelle au bruit, etc.)

Au cours de la consultation, le médecin a systématiquement saisi sur le logiciel informatiséla perte auditive en dB aux fréquences 500Hz, 1 000Hz, 2 000 Hz et 4 000 Hz pour chaqueoreille. Le logiciel affichera automatiquement la perte auditive moyenne (PAM) par oreille(somme divisée par quatre et arrondie à l’unité supérieure) selon les recommandations duBureau International d’Audio-Phonologie.

Toutes les personnes présentant une perte auditive moyenne comprise entre 21 et 70 dBpour la meilleure oreille et qui n’ont pas de critère d’exclusion, se sont vues proposer de participer à la deuxième partie de l’étude portant sur la qualité de vie.

� Les critères de non inclusion sont :

> sujet d’âge inférieur à 50 ans ;

> sujet n’ayant pas bénéficié de l’audiométrie au cours du bilan de prévention ;

> sujet présentant une déficience auditive sévère ou profonde (au-delà de 70 dB deperte auditive moyenne sur la meilleure oreille) ou sujet ayant une PAM < 21 dB ;

> sujet déjà appareillé ;

> sujet présentant des troubles cognitifs diagnostiqués ;

> sujet n’ayant pas désigné de proche ou dont le proche ne consent pas à participerà l’étude ;

> sujet n’ayant pas donné son accord pour participer à l’étude ;

> sujet ne comprenant pas le français.

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� Le bénéficiaire acceptant de participer à l’étude a :

> signé un consentement éclairé ; > désigné un proche correspondant à la personne qu’il considère comme celle qui

l’accompagne le plus dans sa vie quotidienne (conjoint, parent, enfant, voisin, ami…) ; > rempli un livret d’auto-questionnaire « bénéficiaire ».

� Le proche désigné était :

> soit présent le jour du bilan en qualité d’accompagnant (conjoint invité) et a reçu le kit« proche » ;

> soit absent, auquel cas, c’est le bénéficiaire qui lui a remis le kit « proche ».

Les informations recueillies sont des données auto-reportées par le bénéficiaire (livret d’auto-questionnaire « bénéficiaire ») et par le proche (livret d’auto-questionnaire « proche »).

Elles comprennent :

• des données socio-démographiques et socio-économiques : données relatives au bénéficiaire et à son entourage (âge, genre, niveau d’étude le plus élevé, informationsur son histoire professionnelle, statut marital, lieu de vie, nombre de personnes au domicile…) et données relatives aux activités quotidiennes du bénéficiaire et àcelles du proche (loisirs, degré d’autonomie, conduite de véhicule, auxiliaire de vie,soins à domicile…) ;

• des données de santé du bénéficiaire (déficience auditive, handicaps associés, ATCD, chutes, accès aux soins…) et des données de santé du proche (existence dehandicaps, ATCD, données relatives à l’accès aux soins…) ;

• des données relatives au retentissement de la perte auditive pour le bénéficiaire etpour son proche, à l’aide de questionnaires relatifs à la qualité de vie, l’anxiété, la dépression et aux stratégies d’adaptation.

c - Effectif

La population étudiée correspond à des personnes consultant dans le cadre d’une approchede repérage et de prévention primaire organisée par les institutions de retraite complémentaireAgirc et Arrco.

L'effectif de la fréquentation annuelle des centres permettra de documenter les différentsparamètres de la partie descriptive.

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Par ailleurs, l'hypothèse est faite de pouvoir analyser 350 à 500 paires bénéficiaire-proche sur la période d’inclusion, soit du 2 novembre 2015 au 29 février 2016, ce qui correspond à 20 à 30 paires par centre. Cet effectif est suffisant pour analyser les liens entreles paramètres « bénéficiaires » et « proches» avec une puissance statistique suffisante.

Proposition d'inclusion dans l'étude ( sous réservce des critères d'inclusion/excusion )

Non inclusion pour incapacité à remplir le questionnaire

Refus du bénéficiaire

Absence de proche

Refus du proche

Accord du proche pour participer à l'étude

Accord du bénéficiaire pour participer à l'étude

Désignation d'un proche

Évaluation du retentissement

de la perte auditive

sur le bénéficiaire et son proche

Remise des livrets

d'auto-questionnaires au bénéficiaire et à son proche

PAM meilleure oreille( < 21 dB. )

PAM meilleure oreille( ≥ 21 dB et ≤ 70 dB. )

PAM meilleure oreille( > 70 dB. )

Description de la population fréquentant

les CPBVAA

Résultats dépistage auditif : calcul de la perte auditive moyenne (PAM)

de chaque oreille

Bilan initial pour tous(repérage de la population d'étude)

• Auto-questionnaire Askamon• Dépistage auditif (sauf refus ou personne appareillée)• Données cliniques (médico-psychologiques)

Schéma de l’étude

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2. Étude descriptive de la population fréquentant les centres de prévention Bien vieillir Agirc-Arrco et ayant passé un dépistage auditif

a - Méthodes

� Constitution de l'échantillon

Comme précisé p.112, l'ensemble des personnes ayant bénéficié d'un bilan de prévention etdont les résultats (questionnaire autoadministré et résultats de l'audiométrie) ont été saisis dansl'outil informatique commun durant la période de l'étude a été inclus dans cette analyse.

Ont été exclus a posteriori :

> les bilans de prévention réalisés chez des personnes ayant accepté le test audiométrique alorsqu'elles étaient déjà appareillées ;

> des bilans de prévention pour lesquels la mesure des capacités auditives n'avait pas été réaliséeen mode automatique, ou dans des conditions de réglage ne permettant pas une mesure précisede la perte auditive ;

> les bilans de prévention réalisés chez des personnes âgées de moins de 50 ans.

� Mesure des capacités auditives

Pour participer à cette étude, les centres de prévention Bien vieillir Agirc-Arrco devaients'équiper d'un appareil d'audiométrie de dépistage neuf ou récemment calibré, à choisir parmiles quatre modèles retenus :

> Audiolyser ADL-20 ;

> Electronica 600 ;

> Oscilla USB 300 ;

> OTOwin.

La mesure des capacités auditives était réalisée dans des conditions offrant un maximumde silence, si possible dans une salle séparée permettant un isolement du bruit ambiant, àl'aide du casque fourni avec l'appareil. L'appareil de mesure devait être en mode automatiqueet être réglé pour permettre une mesure exacte chiffrée de la perte auditive, en particulier pourles faibles pertes auditives (< 20 dB).

La perte auditive a été mesurée sur chacune des deux oreilles, et sur chacune des quatrefréquences suivantes : 500 Hz, 1 000 Hz, 2 000 Hz et 4 000 Hz.

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� Recueil de données

Les données ont été recueillies à l'aide de l'outil informatique commun ASKAMONqui permet l'enregistrement :

> du questionnaire d'auto-évaluation renseigné par les bénéficiaires et permettantle recueil :

• de données socio-démographiques : sexe, âge, situation familiale, catégorie socio-professionnelle, antécédent d'exposition professionnelle au bruit...

• de données concernant les conditions de vie : relations et activités sociales, ressources,conditions de logement...

• de données concernant l'état de santé : état de santé perçu, chute au cours de l’annéeprécédente, consommation de médicaments, fréquence de consultation du médecintraitant, d'un spécialiste ORL...

• de données concernant l'audition : sentiment de perte auditive, gêne en milieu bruyant,acouphènes...

• de questionnaires d'évaluation psychométrique : • échelle de dépression gériatrique « Gériatric Depression Scale » (GDS, cf annexe p.150) • questionnaire d'anxiété de Goldberg (cf annexe p.151) • questionnaire de qualité du sommeil de Spiegel (cf annexe p.152) • résultats de tests mémoire : test de l'horloge, test des 5 mots de Dubois, fluences

phonétiques et catégorielles (cf annexe p.153)

> des pertes auditives mesurées pour chaque fréquence et pour chaque oreille.

� Analyse statistique

La perte auditive moyenne a été calculée pour chaque oreille selon la formule :(perte 500Hz + perte 1 000Hz + perte 2 000Hz + perte 4 000Hz) / 4, et la perte auditivemoyenne sur la meilleure oreille (PAM) a été utilisée comme indicateur unique globalde la perte auditive. Ce calcul correspond par exemple à l'indicateur retenu dans lecode de la Sécurité sociale (106) pour définir les atteintes auditives provoquées parles bruits lésionnels et leur reconnaissance en tant que maladies professionnelles.

Pour les statistiques descriptives, les données ont été présentées à l'aide d'effectifset de pourcentages ou de moyennes accompagnées de l'écart-type.

Pour identifier les facteurs en relation avec la PAM, une première recherche d'associations statistiques « brutes » (analyse univariée) entre les caractéristiques

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des participants et la PAM a été réalisée en utilisant les tests statistiques classiques(χ2, test du t de student, coefficient de corrélation...).

Dans un second temps, une analyse multivariée par régression linéaire multiple aété réalisée de manière à identifier, parmi les facteurs retrouvés associés à la PAM dansl'analyse univariée, ceux pour lesquels l'association statistique avec la PAM était indé-pendante des autres facteurs pris en compte dans cette analyse.

Le seuil de signification statistique a été fixé à 5 % (p < 0,05). L'ensemble des analyses a été réalisé à l'aide du logiciel Stata (Stata Statistical Software: Release 10.College Station, TX, USA:StataCorp LP. 2007).

b - Résultats de l’étude

� Les participants à l'étude

Questionnaire d’autoévaluation enregistré

sur la période pour6 208 bénéficiaires

Audiométrie non réalisée (refus, déjà appareillé, suivi ORL récent, etc...)

2 221 bénéficiaires

Audiométrie réalisée pour

3 987 bénéficiaires

Activités(limitation)

Participation(restriction)

Facteursenvironnementaux

Facteurs personnels

Fonctions et structurescorporelles(déficiences)

PROBLÈMES DE SANTÉ(troubles/maladies)

Mesure audiométrique non conforme

(déjà appareillé, âge < 50 ans ...)392 bénéficiaires

Effectif retenupour l’analyse statistique

3 595 bénéficiaires

Constitution de l'échantillon

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Sur la période définie, sur les 6 208 bénéficiaires, 3 987 ont bénéficié d'un test audiométrique dans l'un des centres de prévention Bien vieillir Agirc-Arrco participant à cetteétude (voir ci-dessous).

Après exclusion des dossiers de 392 bénéficiaires (mesure audiométrique nonconforme, personnes déjà appareillées, âge < 50 ans), l'analyse statistique a concernéun total de 3 595 bénéficiaires.

Les participants sont âgés de 50 à 93 ans, pour un âge moyen de 69,5 ans (+/- 6,9). Trois participants sur cinq sont des femmes. Près des deux-tiers sont mariésou en couple et 16 % sont veufs ou veuves. 60 % vivent en maison individuelle et 40 % en appartement. 80 % jugent leurs revenus suffisants pour subvenir à leurs besoins.Une personne sur trois vit seule.

Concernant les activités et relations sociales, 62 % ont des relations régulières à la fois avec leur famille et avec des amis. En revanche, 17 % n'ont de relations ni avecde la famille ni avec des amis. Trois personnes sur cinq ont dit avoir des activités

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Répartition des bénéficiaires des 17 centres ayant participé au test

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Principales caractéristiquesdes participants

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nécessitant un « travail intellectuel » (lire, faire des mots croisés, aller au théâtre, au cinéma...) pendant plus de cinq heures par semaine. Bien que les deux-tiers desparticipants aient déclaré avoir des activités associatives ou bénévoles, 57 % ont déclaréavoir le sentiment de ne pas être utile.

Côté santé, 89 % s'estiment en bonne ou en excellente santé et 24 % ne suiventaucun traitement médical de fond.

Un participant sur deux a déclaré avoir un sentiment de perte auditive et presqueun sur deux également (48 %) être gêné dans les environnements bruyants. Un quartdes participants ont déclaré que leur entourage leur faisait remarquer qu'ils faisaientbeaucoup répéter, et un quart disaient souffrir d'acouphènes.

50 60 70 80 90

8 %

6 %

4 %

2 %

0

Pour

cent

age

Âge (années)

Cadres/Professions libérales

Artisans/Commerçants

Employés/Ouvriers

Autres

Techniciens

HommesFemmes

Par genre, par âge, par situation familiale et par catégorie professionnelle

41 %59 %

Marié/En coupleDivorcé

Veuf

Célibataire

64 %

30 %

12 %8 %

36 %

13 %

13 %

16 %

7 %

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� La perte auditive mesurée au cours des bilans

En moyenne, la perte auditive mesurée est de l'ordre de 20 dB sur les fréquences500 et 1000 Hz, de 25 dB sur la fréquence 2000 Hz, et de 36 à 38 dB sur la fréquence4000 Hz.

Pertes auditives moyennes observées pour chaque fréquence et pour chaque oreille

Fréquences Perte oreille gauche (dB) Perte oreille droite (dB)

500 Hz 21,5 + / - 12,5* 22,2 + / - 12,3

1 000 Hz 19,6 + / - 12,9 20,0 + / - 12,8

2 000 Hz 25,5 + / - 15,9 24,9 + / - 15,2

4 000 Hz 38,1 + / - 20,2 36,0 + / - 19,9

* Moyenne + / - Écart type

La perte auditive moyenne, calculée pour chacune des deux oreilles, s'établit à 25,7 dB(+/- 12,1) pour l'oreille droite et à 26,1 dB (+/- 12,4) pour l'oreille gauche. Les pertes observéessont donc comparables d'une oreille à l'autre. Dans 45 % des cas, la meilleure oreille estla droite, dans 42 % des cas la gauche, et dans 13 % des cas, la perte auditive moyenneest identique pour les deux oreilles.

La perte auditive moyenne sur la meilleure oreille (PAM), qui a été retenue commeindicateur des capacités auditives globales dans cette étude, varie de 1,25 dB au minimumà 86,3 dB au maximum, pour une PAM moyenne de 23,0 dB (+/- 10,6).

La PAM est inférieure à 21 dB pour 47,0 % des bénéficiaires, s'établit entre 21 et 39 dBpour 45,4 % et est supérieure ou égale à 40 dB pour 7,6 %.

Distribution de la perte auditive moyenne sur la meilleure oreille

0 20 40 60 80

10 %

6 %

8 %

4 %

2 %

0

Pour

cent

age

Perte auditive moyenne

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� Perte auditive et caractéristiques des participants

> Analyses non ajustées1 (analyse univariée)

En premier lieu, dans ces analyses non ajustées, on peut constater que les pertes auditives mesurées le jour du bilan varient selon le modèle d'appareil utilisé (p < 0,001). La PAM sur la meilleure oreille s'établit ainsi en moyenne à 20,0 dB (+/- 10,3) chez les participants ayant passé le test avec l'Electronica 600, et à 25,4 dB (+/- 10,3) chez lesparticipants ayant passé le test avec l'Audiolyser ADL-20, les valeurs observées chez les patients ayant passé le test avec les deux autres modèles étant intermédiaires (enmoyenne 23,7 dB (+/- 10,1) et 24,5 dB (+/- 10,9) respectivement pour l'Oscilla USB 300et pour l'OTOwin).

Au delà de cet aspect technique, les capacités auditives mesurées le jour de l'examensont logiquement plus dégradées chez les personnes confrontées à des manifestationsconcrètes d'une altération de leur audition.

La perte auditive moyenne sur la meilleure oreille est ainsi plus élevée :

• chez les personnes ayant un sentiment de perte auditive que chez celles n'ayant pasce sentiment (respectivement 26,7 dB +/- 10,8 et 19,1 dB +/- 8,9) ;

• chez les personnes déclarant être gênées dans les environnements bruyants que chez celles ne déclarant pas cette gêne (respectivement 25,8 dB +/- 11,7 et 20,5 dB+/- 9,5) ;

• chez les personnes faisant beaucoup répéter que chez celles ne rapportant pas ceproblème (respectivement 28,6 dB +/- 11,7 et 21,2 dB +/- 10,4) ;

• chez les personnes déclarant avoir des acouphènes que chez celles déclarant ne pasen avoir (respectivement 25,4 dB +/- 10,9 et 22,2 dB +/- 10,4).

Concernant la relation entre les caractéristiques des participants et les capacités auditives,on observe logiquement une augmentation de la perte auditive avec l'âge présentée (voirgraphique ci-après).

1 Certaines des relations décrites dans ces résultats des analyses non ajustées peuvent être expliquées par des effets de confusion,

en particulier liés à l'âge. Par exemple, le fait que la PAM observée soit plus élevée chez les personnes veuves est sans doute

au moins en partie liée au fait que les personnes veuves sont en moyenne plus âgées (73 ans +/- 7) que les personnes qui ne

le sont pas (69 ans +/- 7).

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La PAM est également globalement plus élevée chez les hommes, chez les personnesveuves, et diffère selon la catégorie socio-professionnelle (dernière activité exercée), allantde 22,0 dB +/- 10,2 chez les cadres et professions libérales à 25,7 +/- 12,0 chez les artisanset commerçants. Les capacités auditives sont également dégradées chez les personnes ayantdéclaré avoir été exposées au bruit dans le cadre de leur activité professionnelle.

Les capacités auditives observées sont également en relation avec l'état de santé perçu,avec des pertes auditives moyennes plus élevées chez les personnes estimant leur santémauvaise, et sont altérées chez les personnes ayant déclaré avoir chuté au cours de l’annéeécoulée.

De la même façon, les capacités auditives sont dégradées chez les personnes ayantéchoué aux tests mémoire et chez les personnes à risque de dépression selon l'échelle GDS(Geriatric Depression Scale).

On retrouve également des associations statistiques entre les capacités auditives et lesindicateurs d'activités ou de relations sociales. Les capacités auditives observées sont ainsien moyenne plus altérées chez les personnes déclarant ne pas avoir de relations régulièresavec des amis, n'ayant pas d'activités associatives ou bénévoles ou encore pratiquant peud'activités stimulantes sur le plan intellectuel.

> Analyse multivariée (régression linéaire multiple)

La figure ci-après présente, parmi les facteurs retrouvés associés à la PAM dans les analysesnon ajustées, ceux pour lesquels cette relation statistique avec la PAM peut être considéréecomme n'étant pas expliquée par l'effet d'un autre facteur pris en compte dans cette analyse. On peut par exemple considérer ici que, dans cette étude, la perte auditive moyenne mesuréesur la meilleure oreille était plus importante chez les hommes que chez les femmes, et ce indépendamment de l'appareil de mesure utilisé, de l'âge, de la catégorie socio-professionnelleou des antécédents d'exposition professionnelle au bruit.

Perte auditive moyenne sur la meilleure oreille selon l’âge

50 60 70 80 90

60

80

40

20

0

Perte

aud

itive

moy

enne

(mei

lleur

e or

eille

)

Âge (années)

( rspearman = 0,367, p < 0,001 )

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A DES ACOUPHÈNES

RESSOURCES JUGÉES INSUFFISANTES

RESSOURCES JUGÉES SUFFISANTES

Score --

Coefficient b et intervalle de confiance 95 %

Score +

- 8+ - 6+ - 4+ - 2+ + 2+ + 4+ + 6+0

Facteurs indépendamment associés à la perte auditive moyenne(Modèle de régression linéaire multiple)

FlUENCE Pho NON RÉAlISÉE

N’A PAS D’ACOUPHÈNE

MOTS DE DUBOIS NON RÉAlISÉ

MOTS DE DUBOIS : 10

MOTS DE DUBOIS : < 10

HORlOGE : NON RÉAlISÉE

HORlOGE : < 7

TRAVAIl INTEllECTUEl : < 5h/sem

A DES ACTIVITÉS (bénévoles / associations)

PAS DE RElATIONS RÉGUlIÈRES AVEC DES AMIS

RElATIONS RÉGUlIÈRES AVEC DES AMIS

PAS D’ACTIVITÉ

EXPOSITION PROFESSIONNEllE AU BRUIT

ARTISANS / COMMERÇANTS

EMPlOYÉS / OUVRIERS

TECHNICIENS

CADRES / PROFESSIONS lIBÉRAlES

HOMME

FEMME

OSCIllA UBS 300

OTOWIN

ElECTRONICA 600

AUDIOlYSER ADl-20

ÂGE (perte de 0,6 dB par 1 an )

NON EXPOSÉS AU BRUIT

AUTRES

TRAVAIl INTEllECTUEl : > 5h/sem

HORlOGE : 7

FlUENCE Pho : > 23

FlUENCE Pho : < 18

FlUENCE Pho : 18 - 23

Constante du modèle : - 13,6R2 = 0,263

Coefficient b

- 8+ - 6+ - 4+ - 2+ + 2+ + 4+ + 6+0

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Ainsi, parmi les facteurs indépendamment associés aux capacités auditives dans cetteétude figurent :

• des facteurs liés à l'appareil de mesure (modèle d'audiomètre) ;

• des facteurs socio-démographiques : sexe, âge, catégorie socio-professionnelle, exposition professionnelle au bruit, ressources financières ;

• des facteurs sociaux : relations sociales régulières avec des amis, pratique d'activitésbénévoles, associatives ;

• des facteurs cognitifs : pratique d'activités nécessitant un « travail intellectuel » (théâtre, mots croisés…), résultats aux tests mémoire ;

• des manifestations cliniques en lien avec l’audition (acouphènes).

c - Discussion

Dans cette étude, menée chez 3 595 bénéficiaires des bilans de prévention ayant bénéficiéd’un test audiométrique entre novembre 2015 et février 2016, la perte auditive observée est en moyenne de l’ordre de 20 dB aux fréquences 500 et 1 000 Hz, de l’ordre de 25 dB à2 000 Hz et supérieure à 35 dB à 4 000 Hz. Un participant sur deux a déclaré avoir un sentimentde perte auditive, et un sur quatre a dit « faire répéter ».

Les capacités auditives observées au cours de cette étude ont pu varier selon le modèled’appareil utilisé, et sont statistiquement en rapport aussi bien avec certaines caractéristiquessocio-démographiques des sujets (sexe, âge, CSP…), qu’avec des indicateurs de l'intensité desinteractions sociales (comme la pratique d’une activité bénévole ou associative), des facteursliés à la cognition (comme les résultats aux tests mémoire) ou encore, bien sûr, avec certainesmanifestations cliniques comme l’existence d’acouphènes.

On retiendra que 8 % des bénéficiaires ayant participé à cette audiométrie de dépistageprésentent une perte auditive moyenne sur la meilleure oreille égale ou supérieure à 40 dB, 8 % de personnes pour lesquelles une consultation spécialisée pourrait être envisagéeen vue d'un éventuel appareillage.

Cette étude était à visée descriptive et a cependant permis de tirer quelques enseignementsconcernant les capacités auditives des bénéficiaires des bilans des centres de prévention Bienvieillir Agirc-Arrco qui ne portent pas déjà un appareil auditif. Il est cependant à noter quecette étude a ses limites.

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En premier lieu, l'effectif retenu pour cette analyse ne doit pas être considéré commeparfaitement représentatif de la population fréquentant les centres de prévention Bien vieillirAgirc-Arrco. En effet, l’audiométrie n’a pas été réalisée chez les personnes déjà suivies, appareillées… Le groupe de personnes finalement inclus dans l’étude est donc un groupe particulier. Ainsi, si on ne constate pas de différence de sex-ratio ou de catégorie socio-professionnelle entre le groupe retenu pour l’analyse (n = 3 595) et le groupe non retenu (n = 2 613), l’âge moyen par exemple est nettement inférieur dans le groupe retenu (69,5 ans +/- 6,9) que dans le groupe non retenu (71,4 ans +/- 8,2).

Par ailleurs, on peut estimer que les divers facteurs retenus dans cette analyse multivariéepermettent d’expliquer environ 26 % de la variabilité de la perte auditive observée (R2 = 0,263). Ainsi, une grande part de cette variabilité reste inexpliquée par les facteurs enquestion, soit que cette variabilité inexpliquée par le modèle tienne à une imprécision de lamesure, soit qu'elle relève d’aspects qui n’ont pas été évalués dans cette étude : antécédentsmédicaux pouvant avoir des conséquences sur l’audition (otites, oreillons, altération des tympans, otospongiose, lésions de l’oreille moyenne, traumatismes crâniens…), exposition aubruit en dehors de la vie professionnelle, exposition à certains médicaments, hérédité…

Quelques chiffres concernantles personnes déjà appareillées

Parmi les 6 208 personnes pour lesquelles le questionnaired'autoévaluation a été renseigné sur la période de l'étude,780 ont déclaré être déjà appareillées, soit 12,6 % (4 % chez les moins de 65 ans, 10 % chez les 65-75 ans et 25 % chez les 75 ans et plus).

Les personnes appareillées portent leur appareil 9 h parjour (+/- 5) en moyenne.

Chez les personnes non appareillées, une sur deux a un sentiment de perte auditive, parmi lesquelles 25 % déclarent envisager un appareillage prochainement.

< 4 h / jour

4 à 7 h / jour

≤ 12 h / jour

8 à 11 h / jour

18 %

18 %

26 %

39 %

Si vous êtes appareillé,en moyenne, combien

d’heures par jour portez-vous votre appareil ?

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3. Évaluation du retentissement de la perte auditive : étude descriptive de l’effectif

Outre les données observationnelles concernant les capacités auditives des bénéficiairesdes bilans des centres de prévention Bien vieillir Agirc-Arrco, l’étude 2015 « Bien vieillir : del’importance de bien entendre » avait un deuxième objectif : évaluer la qualité de vie et sesdéterminants potentiels des bénéficiaires repérés comme présentant un déficit auditif légerà moyen, ainsi que la qualité de vie de leur proche aidant par une étude de type transversal.

a - Méthodes

� Constitution de l'échantillon

Au cours du recrutement des participants, toute personne ayant réalisé une audio-métrie en mode automatique lors de son bilan de prévention et répondant aux critèresci-dessous, était éligible pour participer à l’étude sur la qualité de vie.

Critères d’inclusion :

> Perte auditive moyenne de la meilleure oreille comprise entre 21 et 70 dB ;

> Existence d’un proche – le proche étant la personne que le bénéficiaire voit le plus souvent. Il ne vit pas forcément au quotidien avec lui. Il peut s’agir d’un enfant, d’unvoisin qui lui rend visite au minimum une fois par semaine ;

> Absence d’aide auditive ;

> Absence de troubles cognitifs ou de tout autre défaut de compréhension qui gêneraitle remplissage des questionnaires, pour le bénéficiaire comme pour le proche.

Ainsi, toute personne éligible s’est vue présenter le projet de l’étude et la propositiond’y participer.

Un cahier d’observation « bénéficiaire » et un cahier d’observation « proche », accompagnés chacun d’une enveloppe affranchie à l’adresse du centre de prévention,ont été remis aux bénéficiaires ayant accepté de participer à l’étude. La confirmationleur en a été demandée par la signature d'un consentement.

Seules les données dont les dyades ont pu être constituées (rapprochement entrele cahier « bénéficiaire » et le cahier « proche ») ont été analysées.

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� Recueil de données

Les données ont été recueillies à l'aide de différents questionnaires dont les réponses ont été saisies de manière manuscrite par les bénéficiaires et les proches dans les cahiersd’observation.

> Le cahier d’observation renseigné par les bénéficiaires a permis le recueil des donnéessuivantes :

• Données socio-démographiques et socio-économiques : • Sexe, âge, situation familiale, catégorie socio-professionnelle, situation profession-

nelle, situation financière... ; • Activités sportives, culturelles et sociales, évènement de vie particulier ; • Degré d’autonomie (habillage, alimentation, conduite…).

• Données de santé : • Problèmes de santé identifiés (maladie chronique, cancer, AVC…), déficit visuel,

hospitalisation, antécédents, accès aux soins… ; • PAM de la meilleure oreille (indiquée par le médecin lors du bilan de prévention),

gênes rencontrées (vertiges, acouphènes…), sentiment de perte auditive, gêne enmilieu bruyant ;

• État émotionnel : évalué à l’aide d’échelles visuelles analogiques étalonnées de 0 à10, avec 10 correspondant à un niveau d’anxiété/stress et un niveau de tristesse/déprime maximal.

• Éléments psychocomportementaux : • Questionnaire WHOQOL-BREF (World Health Organization Quality of Life) : test

générique évaluant la qualité de vie dans quatre domaines : la santé physique, la santé psychologique, les relations sociales et l’environnement ;

• Questionnaire HHIE (Hearing Handicap Scale for Elderly) : test spécifique évaluantl’impact du handicap dans la vie quotidienne dans les dimensions émotionnelleset sociales ;

• Questionnaire BrieCope (Brief Coping Orientation to Problems Experienced Scale) :évaluation de l’utilisation que la personne fait habituellement de 14 types de stratégies d’ajustement (auto-distraction, coping actif, déni, usage de drogues, recherche de soutien social émotionnel, recherche de soutien social pragmatique(instrumental), désengagement comportemental, expression des émotions, recadragepositif, planification, humour, acceptation, religion et auto-accusation) ;

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• Trait Emotional Intelligence Questionnaire Short Form : questionnaire de 30 itemspermettant de mesurer les compétences des personnes en matière de gestionémotionnelle et notamment le bien-être, le contrôle de soi, l’émotionnalité et lasociabilité.

> Le cahier d’observation renseigné par les proches a permis le recueil des donnéessuivantes :

• Données socio-démographiques et socio-économiques :

• Sexe, âge, situation familiale, catégorie socio-professionnelle, situation professionnelle,situation financière... ;

• Activités sportives, culturelles et sociales, évènement de vie particulier ;

• Degré d’autonomie (habillage, alimentation, conduite…).

• Données de santé :

• Existence d’un handicap, antécédents médicaux, accès aux soins, ressenti par rapportà sa propre audition ;

• PAM de la meilleure oreille (indiquée par le médecin lorsque le proche a égalementbénéficié du bilan de prévention) ;

• État émotionnel : évalué à l’aide d’échelles visuelles analogiques étalonnées de 0 à 10, 10 correspondant à un niveau d’anxiété/stress et un niveau de tristesse/déprime maximal.

• Éléments psychocomportementaux :

• Questionnaire WHOQOL-BREF (World Health Organization Quality of Life) : test générique évaluant la qualité de vie dans quatre domaines : la santé physique, lasanté psychologique, les relations sociales et l’environnement ;

• Questionnaire HII-SOP (Hearing Impairment Impact - Significant Other Profile) : évaluation de la qualité de vie explorant trois domaines (relations et émotions, stratégies de communication, impact social) ;

• Questionnaire BrieCope (Brief Coping Orientation to Problems Experienced Scale) :évaluation de l’utilisation que la personne fait habituellement de 14 types de stratégies d’ajustement (auto-distraction, coping actif, déni, usage de drogues, recherche de soutien social émotionnel, recherche de soutien social pragmatique(instrumental), désengagement comportemental, expression des émotions, recadrage positif, planification, humour, acceptation, religion et auto-accusation).

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448 dyades exploitables

497 questionnaires bénéficiaires reçus

483 questionnaires proches reçus

Bénéficiaires éligiblesBénéficiaires inéligibles

RefusPersonnes appareillées

PAM meilleure oreille < 21 dB

Bénéficiaires inclus Cahiers d'évaluation retournés

Absence de proche

Screening failure

Troubles cognitifs ou défat de compréhension

BÉNÉFICIAIRES REÇUS DANS LES CENTRES POUR UN BILAN DE PRÉVENTION

du 2 novembre 2015 au 29 février 2016

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b - Caractéristiques de la population étudiée

� Effectif

Sur la période comprise entre le 2 novembre 2015 et le 29 février 2016, 28 % despersonnes ayant bénéficié d’un bilan de prévention dans l’un des 17 centres de préventionBien vieillir Agirc-Arrco étaient éligibles selon cette méthodologie. 51,3 % des éligibles(14,6 % des personnes reçues) ont accepté de participer à l’étude. 53 % des bénéficiairesinclus ont retourné les cahiers complétés.

Constitution de l'échantillon

72 %

12,6 % 13,4 %

30,0 %

10,6 %

13,0 %

5,8 %

14,6 % 53,2 %

28 %

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Au final, 448 dyades ont pu être constituées et analysées dans le cadre de l’étude sur laqualité de vie des bénéficiaires et de leur proche.

� Caractéristiques de la population retenue pour l'étude

Six proches sur dix sont des femmes ; 74 % des proches sont le conjoint du bénéficiaire,9 % leur enfant, 6 % leur parent.

Les bénéficiaires sont en moyenne plus âgés que les proches (respectivement 71,4 ans et 67,9 ans). 9 % des bénéficiaires et 15 % des proches ont encore des enfantsau domicile. 15 % des bénéficiaires ont une activité professionnelle, essentiellementoccasionnelle ou à temps partiel, alors que 21 % des proches ont une activité à tempscomplet ou partiel. 5 % d’entre eux (bénéficiaires et proches) disent rencontrer desdifficultés financières.

Origine géographique des dyades analysées

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Principales caractéristiquesdes participants

40 %

30 %

20 %

10 %

0

Pour

cent

age

Agriculteur Artisan Cadre Profession libérale Employé Ouvrier

Bénéficiaires Proches Bénéficiaires Proches

Par genre et en fonction de la situation financière

Par catégorie socio-professionnelle

Situation financière aisée

Ni aisée, ni difficile

Situation financière difficile

49 %

47 %

5 %

Bénéficiaires Proches Nature du lien entre le bénéficiaire et le proche

Sans activité

Répartion par statut professionnel et par nature du lien

85 %

Actif

15 %

Sans activité

79 %

Actif

21 %

Conjoint

Fils/Fille

Mère/Père Beau-père/Belle-mère

Frère/Sœur

Neveu/Nièce 0 %

Ami(e)

Autre

Proches

74 %

9 %

6 %5 %

4 %2 %

Femmes

46 %

Femmes

62 %

Hommes

38 %

Hommes

54 %

Situation financière aisée

Ni aisée, ni difficile

Situation financière difficile

55 %

40 %

5 %

Bénéficiaires

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Données relatives à l'état de santé : • 49 % des bénéficiaires et 46 % des proches déclarent avoir une maladie chronique.

• 16 % des bénéficiaires et des proches déclarent avoir présenté un cancer, 4 % desbénéficiaires et 3 % des proches un AVC.

• 74 % des bénéficiaires et des proches déclarent une consultation médicale dans lesdeux mois, 5 % un suivi psychologique ou psychiatrique.

• 43 % des bénéficiaires et 44 % des proches déclarent un déficit visuel.

• La présence d'acouphènes est rapportée par 34 % des bénéficiaires et 26 % desproches.

• Environ un cinquième des individus déclarent des vertiges.

c - Suite de l’étude

Cette première partie de l’étude 2015 « Bien vieillir : de l’importance de bien entendre »a permis de mieux connaître d’une part, la population fréquentant les centres ayant passéles tests d’audition, et d’autre part, les caractéristiques de la part de cette population pré-sentant une perte auditive effective, légère ou moyenne.

Les centres de prévention Bien vieillir Agirc-Arrco se proposent de prolonger et d’affinerces premiers résultats en lançant une seconde étude, complémentaire, destinée à fournirdes données sur la qualité de vie des personnes présentant une déficience auditive légère ou moyenne et de leurs proches (thème à ce jour peu documenté) et les moyensde l’améliorer.

La perception du handicap, son niveau d'impact sur la vie quotidienne du bénéficiaired'une part, et du proche d'autre part, les déterminants potentiels du niveau de qualitéde vie seront autant de paramètres étudiés dans cette population cible.

Une meilleure connaissance de ces données permettra de proposer des interventionsciblées auprès des familles en difficulté pour les aider à faire face aux problématiques posées par le handicap du proche.

Dans ce cadre, des actions collectives développées dans les centres de préventionBien vieillir Agirc-Arcco proposeront à leurs bénéficiaires des stratégies d'adaptationsimples et accessibles sous forme d'ateliers audition.

A bon entendeur !…

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L’IMPLICATIOn DES CEnTRES DE PRÉVEnTIOn BIEn VIEILLIR AgIRC-ARRCO DAnS LE REPÉRAgE ET L’ACCOMPAgnEMEnT DE LA PERTE AuDITIVE

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Bibliographie

105 - Agirc-ArrcoRéférentiel 2015 commun aux centres de prévention www.agircarrco-actionsociale.fr/donner/les-centres-de-prevention-bien-vieillir-agirc-arrco

106 - Code de la Sécurité sociale Tableaux des maladies professionnelles prévus à l'article R. 461-3. Tableau n° 42. Atteinte auditive provoquée par les bruits lésionnels. Décret n° 2003-924 du 25 septembre 2003, Annexe IIwww.legifrance.gouv.fr/affichCode.do;jsessionid=D57FEF3F15784F7C5851D770E941F533.tpdila16v_3?idSectionTA=LEGISCTA000006126943&cidTexte=LEGITEXT000006073189

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i les sens représentent pour l’Homme le moyen d’entrer en relation avec son environnement, les troubles sensoriels mènent donc à un risque d’isolement.

Concernant l’audition, ce risque est d’autant plus insidieux que la déficience auditive constitueun handicap relationnel invisible. La présente étude révèle que 53 % de la population (âgéede moyenne de 69 ans) accueillie dans les centres de prévention Bien vieillir Agirc-Arrco vitavec ce handicap, dont 7,6 % est atteinte de déficiences moyenne ou sévère impactant sonquotidien. Dès lors, on comprend bien l’enjeu, en terme de santé publique, pour une populationvieillissante comme l’est celle de la France.

Dans son rapport « Prévention de la dépendance liée au vieillissement » adopté le 24 novembre 2015, l’Académie nationale de médecine a d’ailleurs rappelé combien la survenue de déficits sensoriels peut être liée à un risque accru de perte d’autonomie avecl’avancée en âge. Aussi préconise-t-elle un repérage et un accompagnement dédié.

Mais cette démarche doit être élargie à l’entourage, tant celui-ci se trouve impacté. Que l’origine en soit pathologique ou physiologique, la survenue de la déficience auditives’accompagne en effet de troubles dont l’incidence est forte, sur la personne malentendanteelle-même comme sur ses proches.

Elle se traduit par :

> des difficultés de communication, parfois accompagnées d’une certaine irritabilité, voired’agressivité pouvant dégénérer en conflits,

> des perturbations dans la dynamique affective,

> une diminution des activités sociales et/ou familiales.

Des constats qui donnent toute leur importance à la prévention. Comment éviter ou repérer ces troubles naissants ? Comment amener la personne malentendante à une prise encharge adaptée ? Comment créer des conditions bienveillantes pour elle et pour ses proches ?

Comme pour toutes les approches préventives proposées par les centres de préventionBien vieillir Agirc-Arrco, il s’agit en premier lieu d’inciter à des évolutions de comportements.

SCONClUSION

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Pour cela, la prise de conscience des risques, des troubles et de leurs conséquences est un déterminant de l’action. Les réponses, pour être adaptées, doivent donc inclure uneapproche médicale, psychologique et sociale afin de préserver la capacité de chacun à êtreen contact avec son environnement.

l’audition, qui permet à la fois d’alerter, de communiquer, d’échanger, de se faire plaisir,conditionne le développement du réseau relationnel. Dans de précédentes études, nous avonslargement insisté sur le facteur de risque que représente l’appauvrissement des relations sociales. C’est dire le rôle prépondérant que l’audition joue dans le bien vieillir et l’enjeu économique et social que représente la restauration d’un niveau d’audition correct.

Il est possible d’agir, mais la France est en retard par rapport à ses voisins européens.Seules 14 % des personnes malentendantes y sont appareillées, contre 45 % au Danemarket 50 % en Allemagne.

Au-delà du panorama que dresse cette publication sur les sens et leur vieillissement, elleéclaire la question de la malentendance liée à l’avancée en âge : combien de personnes sontconcernées ? Quelles conséquences, notamment psychologiques et sociales, pour la personneelle-même mais aussi pour son proche aidant ?...

Dans leur prochaine étude à paraître en 2017, les centres de prévention Bien vieillir Agirc-Arrco exploreront donc les leviers d’action pour améliorer la qualité de vie des personnesmalentendantes et de celle de leur proche.

Un constat, une observation qualifiée permet d’engager une action pour favoriser le bienvieillir et répondre ainsi à cet enjeu pour la population française, dès aujourd’hui et pourdemain ! u

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> AguEuSIE Perte totale du goût.

> AnAMnèSE Interrogatoire mené par un professionnel de santé pour retracer à la fois les antécédents

médicaux de la personne et l'historique de la pathologie actuelle.

> AnHÉDOnIE Incapacité d'un sujet à ressentir des émotions positives lors de situations qui devraient,

normalement, en provoquer.

> APEX Dernier tour de la cochlée.

> COnquE Cavité profonde du pavillon de l’oreille où s’ouvre le conduit auditif.

> DÉSAFFÉREnTATIOn Dysfonction de la voie afférente, qui relaie l’information des récepteurs vers le système

nerveux central.

> DySguEuSIE Modification du goût en qualité ou en intensité.

> ÉTIOLOgIE Origine des symptômes.

> EXTÉROCEPTIF Se dit de la sensibilité nerveuse dépendante de récepteurs situés dans la peau et

stimulés par des agents extérieurs à l'organisme (chaleur, pression...).

GlOSSAIRE

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> IATROgÉnIquE Induit par des traitements ou un acte médical.

> IMPÉDAnCE L'impédance acoustique d'un milieu pour une onde acoustique caractérise la résistance

du milieu au passage de cette onde.

> KInÉSIquE En rapport avec le mouvement.

> nyCTHÉMèRE Unité physiologique de temps d’une durée de 24 heures, comportant une nuit et un

jour, une période de sommeil et une période de veille.

> OTOTOXIquE Qualifie une substance toxique pour l’oreille.

> PROSODIquE En rapport avec l’intonation, le ton, la tonalité, l’inflexion de la voix.

> PROXÉMIquE Étude des rapports entre l’homme et son environnement.

> SCOTOME Amputation partielle du champ visuel.

> SEuIL DE PERCEPTIOn Stimulation minimale nécessaire pour qu’elle soit ressentie. Ici, stimulation olfactive

minimale.

> TIMBRE Ensemble des caractéristiques sonores qui permettent d'identifier une voix.

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> TOnOTOPIE

Représentation ordonnée de la fréquence d’un stimulus dans le système auditif.

> VERgEnCE

Elle caractérise les propriétés de focalisation d'un système optique et s'exprime endioptrie.

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Cette publication a été rédigée par

> Vincent BATAILLE, épidémiologiste à l’Adimep à Toulouse (31) > Patrick CHAZOT, gériatre, directeur du centre de prévention Renouvance à Rouen (76)

> Philippe DEJARDIn, gériatre, coordinateur des centres de prévention Bien vieillir Agirc-Arrco(2015)

> Céline FRAnCIn, responsable d’activité Centres de prévention – groupe Humanis (59) > Michel FREunD, directeur du centre de prévention Alsace à Strasbourg (67) > Josette gOMBERT, psychologue, centre de prévention IRIPS à Marseille (13)

> Jessica HEnEynI-CInquInI, psychologue, centre de prévention IRIPS à Marseille (13) > Laurence LASCARAy-BLAnC, gériatre, directrice du centre de prévention Montpastel

à Montpellier (34) > Sébastien LAZZAROTTO, orthophoniste, doctorant en Santé publique, centre de

prévention IRIPS à Marseille (13) > Anne LIBERgE, gériatre, centre de prévention Pays-de-la-Loire à Nantes (44) > Florence MARTIn, gériatre, directrice du centre de prévention CEDIP à Toulouse (31),

coordinatrice des centres de prévention Bien vieillir Agirc-Arrco (2016) > Dany MOnTAgnE, coordonnatrice sociale, centre de prévention IRIPS à Marseille (13) > Marie-Alix nARDIZZI, psychologue, centre de prévention CEDIP à Toulouse (31) > Patricia ROLLAnD, gériatre, centre de prévention Pays-de-la-Loire à Nantes (44) > Anne SAInT-LAuREnT, directrice de l’action sociale - Fédérations Agirc et Arrco (75) > Philippe SCHOEFFTER, chargé de mission Prévention - Direction nationale de l'action

sociale - CNAV (75). > Mélanie VIDREquIn, psychologue, centre de prévention CEDIP à Toulouse (31)

Ont contribué à sa réalisation,

> Pascal AuquIER, praticien hospitalier et professeur des universités, laboratoire de Santé publique, faculté de médecine Aix-Marseille (13)

> Karine BAuMSTARCK, praticien hospitalier, laboratoire de Santé publique, faculté de médecine Aix-Marseille (13)

> Antonin BLAnCKAERT, directeur national de l'action sociale - CNAV (75) > Catherine FAVRE, directrice de la communication - Fédérations Agirc et Arrco (75) > Didier TRÉMEREL, iD&G pour la maquette (75) > gaëlle VACHER, chargée de communication - Fédérations Agirc-Arrco (75)

AUTEURS

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es auteurs de cette publication souhaitent remercier très chaleureusement les différentes personnes qui ont permis sa réalisation :

> les administrateurs des régimes Agirc et Arrco qui se sont engagés dans une politiqueactive de prévention, axe prioritaire de l’action sociale ;

> les équipes des centres de prévention Bien vieillir Agirc-Arrco qui pratiquent chaque jourdes bilans et proposent des réponses individualisées ;

> les retraités et leurs conjoints qui ont effectué un bilan de prévention ;

> les personnes et leurs proches qui ont accepté de participer activement à l’étude en remplissant et en nous retournant les cahiers d’évaluation ;

> les groupes de protection sociale qui pilotent les centres de prévention Bien vieillir Agirc-Arrco : AG2R La Mondiale, Apicil, Audiens, Humanis, Klesia, Malakoff Médéric et Pro BTP ;

> les équipes du laboratoire de Santé publique de la Faculté de médecine d’Aix-Marseille quiont analysé les cahiers anonymisés d’évaluation complétés par les bénéficiaires et leursproches ;

> Sébastien LAZZAROTTO, orthophoniste à l’IRIPS et doctorant en Santé publique, qui a bienvoulu rendre accessible ses travaux et éléments de recherche ;

> Muriel SANCHEZ, représentant Pro-BTP, présidente du centre de prévention IRIPS, qui a suattirer l’attention sur l’expérience autour de l’audition menée par l’équipe du centre. u

LREMERCIEMENTS

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Sont joints les documents suivants :

> AnnEXE 1 De nouvelles données

> AnnEXE 2 Échelle Geriatric Depression Scale (GDS)

> AnnEXE 3 Échelles de MacNair et de Goldberg

> AnnEXE 4 Questionnaire de sommeil de Spiegel

> AnnEXE 5Protocole tests Mémoire :Test des 5 mots de Dubois, test de l'horloge, fluences verbales, lexicales et catégorielles

> AnnEXE 6Localisation et coordonnées des centres de prévention Bien vieillir Agirc-Arrco en 2016

ANNEXES

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149ANNEXE 1

� EuroTrack est une grande enquête européenne sur l'audition tous âges confondus. Les pays participantssont l’Italie, la Suisse, l’Allemagne, le Danemark, la Norvège, le Royaume-Uni et l’Irlande, la France et leJapon. Son originalité repose entre autres sur la répétition régulière de l'enquête pour évaluer l'évolution dela situation de l'audition en Europe. À ce jour, trois bases ont été réalisées : EuroTrack 2009, EuroTrack 2012et EuroTrack 2015 (93).

Voici quelques chiffres d'EuroTrack 2015 (concernant exclusivement la France) :

> 14 824 personnes incluses ;

> 1 320 malentendants, dont 819 non appareillés et 501 appareillés ;

> 34,1 % des malentendants français sont appareillés. Parmi eux, 70 % le sont en binaural (du latinbini, paire, et auris, oreille) et 30 % en monaural ;

> la prévalence moyenne de la surdité, tous âges confondus est de 9,3 % (11,4 % en excluant les moins de 18 ans) avec un maximum après 73 ans (33 %) ;

> 84 % des personnes appareillées sont globalement satisfaites (80 % en 2012) ;

> 96 % des utilisateurs de prothèses disent leur qualité de vie améliorée au moins de temps en temps.

L'âge moyen du premier appareillage est de 71 ans.

� En 2007, le Groupe de recherche Alzheimer Presbyacousie (Grap) a publié dans La Revue de gériatriel'étude AcouDem (79) qui montrait que le risque relatif d’aggraver des troubles cognitifs est 2,48 foisplus important chez les personnes âgées en moyenne de 85,3 ans atteintes de presbyacousie entraînantune gêne sociale.

� Depuis 1997, l'association Journée Nationale de l’Audition ( JNA) milite pour la protection de l'auditionavec, en 2011, l'introduction de la notion de santé auditive. Elle organise chaque année une journéenationale de l'audition rassemblant tous les acteurs concernés (audioprothésistes, médecins ORL, orthophonistes, associations de malentendants…). Elle propose des séances de détection de la surdité,des conférences, des expositions, des manifestations, la diffusion de guides…

La JNA organise également des enquêtes sur différents sujets relatifs à l'audition. Celle de 2013 (94)concernait 900 personnes de 50 ans et plus, représentatives de la population française :

> 1 senior sur 3 exprime avoir des difficultés à entendre. La prédominance est masculine et davan-tage le fait des 65 ans et plus ;

> lorsque la gêne est présente, elle est évaluée en moyenne à 6/10 pour les personnes « souvent »gênées et seulement à 2,3/10 pour les personnes « rarement » gênées ;

De nouvelles données

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> 46 % présenteraient des acouphènes ;

> 44 % auraient des difficultés de compréhension ;

> un clivage existe entre les personnes dans le déni et les autres, avec un écart de 15 points enmoyenne :

• 22 points pour les capacités à travailler ;

• 16 points pour les relations sexuelles ;

• 15 points pour les relations personnelles ;

• 12 points pour les capacités à réaliser ses activités quotidiennes ;

• 12 points pour le soutien reçu des amis.

> 14 % avouent éprouver des sentiments négatifs, contre 4 % chez les normoentendants ;

> 16 % d'écart sur la capacité à se concentrer au détriment des malentendants (56 % contre 40 %).

L’enquête confirme que le point d'appel est bien la difficulté à converser dans le bruit.

ANNEXE 1 (Suite)

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151ANNEXE 2

Veillez à bien lire les consignes et à indiquer vos nom et prénom

Prénom : Recto / verso

Nom :

Date :

OUI NON

1. Êtes-vous satisfait(e) de votre vie ?

2. Avez-vous renoncé à un grand nombre de vos activités ?

3. Avez-vous le sentiment que votre vie est vide ?

4. Vous ennuyez-vous souvent ?

5. Envisagez-vous l'avenir avec optimisme ?

6. Êtes-vous souvent préoccupé(é) par des pensées qui reviennent sans cesse ?

7. Êtes-vous de bonne humeur la plupart du temps ?

8. Craignez-vous un mauvais présage pour l'avenir ?

9. Êtes-vous heureux(se) la plupart du temps ?

10. Avez-vous besoin d'aide dans vos activités ?

11. Vous sentez-vous souvent nerveux(se) au point de ne pouvoir tenir en place ?

12. Préférez-vous rester seul(e) dans votre chambre plutôt que d'en sortir ?

13. L'avenir vous inquiète t-il ?

14. Pensez-vous que votre mémoire est plus mauvaise que celle de la plupart des gens ?

15. Pensez-vous qu'il est merveilleux de vivre à notre époque ?

16. Avez-vous souvent le cafard ?

17. Avez-vous le sentiment d'être désormais inutile ?

18. Ressassez-vous beaucoup le passé ?

19. Trouvez-vous que la vie est passionnante ?

20. Avez-vous des difficultés à entreprendre de nouveaux projets ?

21. Avez-vous beaucoup d'énergie ?

22. Désespérez-vous de votre situation présente ?

23. Pensez-vous que la situation des autres est meilleure que la vôtre, que les autres ont plus de chance que vous ?

24. Êtes-vous souvent irrité(e) par des détails ?

25. Éprouvez-vous souvent le besoin de pleurer ?

26. Avez-vous du mal à vous concentrer ?

27. Êtes-vous content(e) de vous lever le matin ?

28. Refusez-vous souvent les activités proposées ?

29. Vous est-il facile de prendre des décisions ?

30. Avez-vous l'esprit aussi clair qu'autrefois ?

Échelle Geriatric Depression Scale (GDS)

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CENTRES DE PRÉVENTION BIEN VIEIllIR AGIRC-ARRCO - ÉTUDE 2015

151ANNEXE 3

ÉCHELLE DE MACNAIR

Pour chacune des situations ci-dessous,il vous est demandé de choisir le chiffre qui vous correspond le mieux

0 1 2 3JAMAIS RAREMENT PARFOIS LA PLUPART DU TEMPS

1 Avez-vous des difficultés à vous rappeler des évènements de l'actualité récente ?

2 Avez-vous des difficultés à suivre un film (ou une émission de TV, ou un livre) parce que vous oubliez ce qui vient de se passer ?

3 Vous arrive-t-il d'entrer dans une pièce et de ne plus savoir ce que vous devez chercher ?

4 Vous arrive-t-il d'oublier de faire des choses importantes que vous aviez prévues ou que vous deviez faire (payer des factures, aller à un RDV ou une invitation) ?

5 Avez-vous des difficultés à vous souvenir des numéros de téléphone habituels ?

6 Oubliez-vous le nom ou le prénom des personnes qui vous sont familières ?

7 Vous arrive-t-il de vous perdre dans des lieux familiers ?

8 Vous arrive-t-il de ne plus savoir où sont rangés les objets usuels ?

9 Vous arrive-t-il d'oublier d'éteindre le gaz (ou les plaques électriques, ou le robinet, ou la fermeture de la maison) ?

10 Vous arrive-t-il de répéter plusieurs fois la même chose parce que vous oubliez l'avoir déjà dite ?

11 Avez-vous des difficultés à retrouver des noms propres de personnes ou de lieux (acteurs connus, relations, lieux de vacances…) ?

12 Avez-vous des difficultés à apprendre des choses nouvelles (jeux de cartes ou de société, nouvelle recette, mode d'emploi…) ?

13 Avez-vous besoin de tout noter ?

14 Vous arrive-t-il de perdre des objets ?

15 Vous arrive-t-il d'oublier immédiatement ce que les gens viennent de vous dire ?

ÉCHELLE DE GOLDBERG

Considérant votre état actuel, merci de répondre à chacun de ces items OUI NON

1. Vous sentez-vous tendu(e), nerveux(se) ?

2. Ressentez-vous de l'inquiétude ?

3. Êtes-vous irritable ?

4. Avez-vous des difficultés à vous détendre ?

5. Pensez-vous que votre sommeil n'est pas satisfaisant ?

6. Avez-vous des maux de tête, des douleurs cervicales ?

7. Ressentez-vous une des manifestations suivantes : tremblements, fourmillements, sensations de déséquilibre, sueurs, envies fréquentes d'uriner, diarrhées ?

8. Êtes-vous inquiet(e) pour votre santé ?

9. Avez-vous des difficultés pour vous endormir ?

Échelles de MacNair et de Goldberg

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CENTRES DE PRÉVENTION BIEN VIEIllIR AGIRC-ARRCO - ÉTUDE 2015

153ANNEXE 4

QUESTIONNAIRE DE SOMMEIL DE SPIEGEL

NOM : …………………………………………….. PRÉNOM : ……………………………………………

Date de naissance : ……. / ……. / …….

Nuit du : ……………………………………. au ……………………………………

Pour répondre, entourez le chiffre le plus approprié pour chaque situation.

1/ Délai d’endormissement : Combien de temps vous a-t-il fallu pour vous endormir la nuit dernière ?

5 Très peu de temps4 Peu de temps3 Moyennement de temps2 Longtemps1 Très longtemps (je suis resté éveillé très longtemps)0 Ne sait pas

2/ Qualité du sommeil : Avez-vous bien dormi ?

5 Oui, de façon parfaite (d’un sommeil paisible, sans réveil nocturne)4 Oui, bien3 Moyennement bien2 Non, mal1 Non, très mal (sommeil agité, réveils fréquents)0 Ne sait pas

3/ Durée du sommeil : Combien de temps avez-vous dormi ?

5 Très longtemps (je ne me suis pas réveillé spontanément)4 Longtemps3 Moyennement longtemps2 Peu de temps1 Très peu de temps (je me suis réveillé beaucoup trop tôt)0 Ne sait pas

4/ Réveils nocturnes : Vous êtes-vous réveillé au cours de la nuit ?

5 Jamais (j’ai dormi d’une seule traite)4 Rarement3 Relativement souvent2 Souvent1 Très souvent (réveils répétés)0 Ne sait pas

5/ Rêves : Avez-vous fait des rêves ?

5 Aucun4 Quelques uns seulement3 Modérément2 Beaucoup1 Enormément et des rêves particulièrement marquants0 Ne sait pas

6/ État le matin : Comment vous sentez-vous actuellement ?

5 En excellente forme4 En bonne forme3 Moyennement en forme2 En mauvaise forme1 En très mauvaise forme : fatigué, abattu0 Ne sait pas

Commentaires éventuels :

Questionnaire de sommeil de Spiegel

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CENTRES DE PRÉVENTION BIEN VIEIllIR AGIRC-ARRCO - ÉTUDE 2015

153ANNEXE 5

Ordre de passation des tests : > 5 mots de Dubois (1ère phase) ;

> Test de l’horloge qui sert aussi de tâche distractive ;

> 5 mots (2ème phase) ;

> Fluences.

Les tests Mémoire sont réalisés par le psychologue (ou le médecin), au choix du centre.

Test des 5 mots

� I. Présentation de la liste

> 1. Montrer la liste des 5 mots :

• Musée

• Limonade

• Sauterelle

• Passoire

• Camion

Dire : « Je vais vous demander de lire ces cinq mots à voix haute et d’essayer de les retenir car je vous les redemanderai tout à l’heure ».

> 2. Une fois la liste lue et tout en montrant toujours la face imprimée avec les 5 mots, dire au patient « Pouvez-vous me dire, tout en regardant la feuille, quel est le nom de : « boisson –ustensile de cuisine – véhicule – bâtiment – insecte ? ».

� II. Contrôle de l’encodage

> 1. Rappel immédiat libre : retourner alors immédiatement la feuille et demander au patient : « Pouvez-vous me dire les mots que vous venez de lire ? ».

Compter le nombre de bons mots rappelés, compter le nombre d’intrusions.

> 2. Rappel immédiat indicé : pour les mots non rappelés et seulement pour ceux-ci, demander :« Quel était le nom de ….. (boisson – ustensile de cuisine – véhicule – bâtiment – insecte) ? ».

Compter le nombre de bons mots rappelés, compter le nombre d’intrusions.

Protocole tests Mémoire

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155ANNEXE 5 (Suite)

• Si le total rappel immédiat libre et indicé est = à 5, l’enregistrement des mots a été réalisé. Onpeut donc passer à l’épreuve de mémoire proprement dite, c’est-à-dire, au rappel différé aprèsune tâche attentionnelle intercurrente. Le but est alors de détourner l’attention du sujet pendant2 à 3 minutes.

• Ce délai sera mis à profit pour réaliser le test de l’horloge.

• Si tel n’est pas le cas, remontrer la liste au patient en lui montrant du doigt les mots non rappelés et en lui disant le nom de …… est …… puis refaire un rappel immédiat libre et indicé,en comptabilisant le total des bons mots rappelés et des intrusions pour chacun d’entre eux.

• Refaire une troisième fois le rappel immédiat, si besoin.

� III. Phase de rappel

> 1. Après l’épreuve attentionnelle intercurrente (test de l’horloge), faire le rappel différé libre endemandant au patient : « Pouvez-vous me redire maintenant les 5 mots que vous avez lus toutà l’heure ? ».

Comptabiliser le nombre de bons mots rappelés et le nombre d’intrusions.

> 2. Faire le Rappel différé indicé : pour les mots non rappelés, et seulement pour ceux-ci, demander :« Quel était le nom de … (boisson – ustensile de cuisine – véhicule – bâtiment – insecte) ? » en comptant le nombre de bons mots rappelés et le nombre d’intrusions. Faire le total rappel différé libre + indicé.

Compter le nombre de bons mots rappelés, compter le nombre d’intrusions.

� IV. Résultats

> Rappel immédiat libre + rappel immédiat indicé = total 1

> Rappel différé libre + rappel différé indicé = total 2

> Faire total 1 + total 2

> Sommes des rappels immédiats (libre et indicé) et différés (libre + indicé). Il doit être normalementau-dessus de 8 (Feteanu D. et al. 2001).

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155ANNEXE 5 (Suite)

5 Mots de Dubois

Nom : ........................................... Prénom : ...................................................

Âge : ...........................................

Date : ........................................... Évaluateur : ...................................................

Étape d’apprentissage

Rappel spontané Rappel avec indice

Boisson

Limonade

Ustensile de cuisine

Passoire

Véhicule

Camion

Bâtiment

Musée

Insecte

Sauterelle

Score d’apprentissage : ………… / 5

Tâche interférente

Étape de mémoire

Rappel spontané Rappel avec indice

Boisson

Limonade

Ustensile de cuisine

Passoire

Véhicule

Camion

Bâtiment

Musée

Insecte

Sauterelle

Score total : ………… / 10

............

............

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157ANNEXE 5 (Suite)

Test de l’horloge

� Consignes de passation

Dire : « Le cercle représente une horloge ».

On demande à la personne de disposer dans cette horloge les chiffres correspondant aux heures,puis le patient est prié de dessiner les aiguilles pour indiquer « 10h10 ».

� Cotation

> 1. Seuls les chiffres de 1 à 12 sont présents : 1 point

> 2. Les chiffres sont placés dans l’ordre correct : 1 point

> 3. La position des chiffres est exacte : 1 point

> 4. Deux aiguilles et deux seulement sont dessinées : 1 point

> 5. L’aiguille indiquant l’heure est bien disposée : 1 point

> 6. L’aiguille indiquant les minutes est bien disposée : 1 point

> 7. La taille respective des aiguilles est respectée (heure > minutes) : 1 point

> Total sur 7 = ............................................................................................

Remarques :

Cotation 1 : On compte 0 s’il manque un chiffre entre 1 et 12 ou s’il y a un chiffre supplémentaire.

Cotation 2 : L’ordre des chiffres doit être croissant : une séquence telle que « 12345456789 » est erronée.

Cotation 3 : Considérez l’horloge comme divisée en 4 quadrants avec 3 chiffres dans chaque.12 et 6 doivent être opposés l’un à l’autre, de même que 3 et 9. Les nombresdoivent être intégrés dans le cercle.

Cotation 4 : Les aiguilles doivent être présentes. Comptez 0 si les chiffres sont seulementsoulignés ou entourés.

Cotation 5 & 6 : Si les aiguilles sont présentes, le fait de souligner ou d’encercler les nombres corrects est valable.

Cotation 7 : La différence entre les deux aiguilles peut valablement être indiquée par le patient, par exemple : « Cette aiguille est plus petite ».

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157ANNEXE 5 (Suite)

Test de l’horloge

Classement des erreurs au test de l’horloge

Note

(0 ou 1)

Les nombres de 1 à 12 sont rapportés (arabes ou romains)

incorrect s’il manque un nombre compris entre 1 et 12

incorrect s’il est mentionné d’autres nombres que ceuxcompris entre 1 et 12

Les nombres sont dans un ordre adéquat

les nombres sont disposés en ordre croissant

les nombres ne doivent pas être à proximité de 12

Les nombres sont correctement positionnés :

L’horloge est divisée mentalement en 4 quadrants avec :

3 nombres dans chaque quadrant

les nombres doivent être appropriés pour chaque quadrant

(ex : 1,2, 3 pour le quadrant supérieur droit)

Deux aiguilles sont présentes :

la petite et la grande aiguille doivent être tracées etdisposées du centre vers la périphérie

un trait ou juste l’heure cochée sur le cercle (incorrect)

nombres entourés (incorrect)

Le nombre de l’heure est indiqué « 10 » :

peut être indiqué par un trait ou le nombre entouré

mais pas par un autre chiffre

Le nombre des minutes est indiqué « 2 » :

peut être indiqué par un trait ou le nombre entouré

mais pas par un autre chiffre

Les aiguilles ont une proportion correcte

(aiguille de l’heure plus courte que l’aiguille des minutes)

le patient peut indiquer que l’aiguille pour l’heure est pluscourte

Score total (0 à 7) …… / 7

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159ANNEXE 5 (Suite)

Fluences verbales, lexicales et catégorielles

� Consigne fluence lexicale ou phonémique

Dire à la personne : « Vous allez devoir me dire le plus de mots français possibles, soit des noms, soit des verbes, soit des adjectifs, etc…. commençant par la lettre P en deux minutes ».

� Consigne fluence sémantique ou catégorielle

Dire à la personne : « Vous allez devoir me dire le plus de noms d’animaux que vous connaissez, ceci en deux minutes ».

Déclencher le chronomètre et noter les réponses.

noter le total de mots produits pendant ces 2 minutes, moins les intrusions et les répétitions.

FLUENCES VERBALES

En 2 minutes

FLUENCES PHONÉMIQUES

« lettre P »

FLUENCES CATÉGORIELLES

« animaux »

Score =

Moyenne : 12,5 +/- 5

Seuil pathologique = 7

Score =

Moyenne : 20 +/- 5

Seuil pathologique = 15

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localisation et coordonnées des centres de prévention Bien vieillir Agirc-Arrco en 2016

les ArcadesTroyes

CRPLyon

CPAgrenoble

Centre de PréventionBien vieillir Auvergne

Clermont-Ferrand

IRIPS Marseille

MONTPASTEl Montpellier

PirandelloParis 13

Centre de PréventionBien vieillir BretagneRennes

Centre de PréventionBien vieillir Aquitaine Bordeaux

Centre de PréventionBien vieillir Pays de la loirenantes

ChabrolParis 10

Centre de PréventionBien vieillir Alsace

StrasbourgTurbigo

Paris 2

CEDIP Toulouse

CDPRV Bourg-lès-Valence

Renouvance Rouen

� Centre de prévention

� Départements couverts

PrévenlysLomme

Centre de Prévention Les ArcadesDirectrice : Delphine BÉRA6, rue du Pont Royal10000 TroyesTél : 03 25 75 88 00Email : [email protected] pilote : Malakoff Médéric

Institut Régional d’Information et de Prévention de la Sénescence (IRIPS) Directeur : Didier SEYLERImmeuble le Nautile25, avenue de Frais Vallon13013 MarseilleTél : 04 96 13 03 56Email : [email protected] pilote : Pro BTPCe centre comporte une antenneà Nice (06)

C 50 - R 100

ANNEXE 6

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161ANNEXE 6 (Suite)

Centre Départemental de Prévention pour Réussir son Vieillissement (CDPRV)Directeur : Pierre LIVETEspace de prévention Senior8, place Alain Bombard26500 Bourg-lès-ValenceTél : 04 75 55 55 26Email : [email protected] pilote : Apicil

Centre d’Information et de Prévention Toulouse Pyrénées (CEDIP)Directrice : Florence MARTIN9/11, rue Matabiau – 4ème étage31000 ToulouseTél : 05 61 63 05 21Email : [email protected] Groupe pilote : AG2R La MondialeIl existe trois antennes à Albi (81), Castres (81), Montauban (82)

Centre de Prévention Bien vieillir AquitaineDirectrice : Martine BURBAUDImmeuble George V44-50, boulevard George V33077 BordeauxTél : 05 57 21 29 31Email : [email protected] pilote : Humanis

Centre de Prévention MontpastelDirectrice : Laurence LASCARAY-BLANC2, place Paul Bec34000 MontpellierTél : 04 99 51 24 02Email : [email protected] pilote : Klesia

Centre de Prévention Agirc-Arrco BretagneDirectrice : Aude THÉAUDIN5, rue Kerautret Botmel35200 RennesTél : 02 99 92 25 25Email : [email protected] Groupe pilote : AG2R La Mondiale

Centre de Prévention des Alpes (CPA)Directrice : Geneviève SAMSON29, rue de Turenne38000 GrenobleTél : 04 76 03 24 95Email : [email protected] Groupe pilote : AG2R La Mondiale

Centre de Prévention Bien vieillir Pays de la LoireDirectrice : Hélène LEPOIVREImmeuble Île Rouge17, rue Lanoue Bras de Fer44200 NantesTél : 02 44 76 24 00Email : [email protected] Groupe pilote : Humanis

PrévenlysDirectrice : Florence COELENBIERQuartier Humanicité10 bis, avenue Nelson Mandela59160 LommeTél : 03 20 95 70 70Email : [email protected] pilote : Humanis

Centre de Prévention Bien vieillir AuvergneDirectrice : Eva ALMEIDA BERNARD2, rue Pierre Boulanger63100 Clermont – FerrandTél : 04 73 27 87 10Email : [email protected] pilote : AG2R La Mondiale

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CENTRES DE PRÉVENTION BIEN VIEIllIR AGIRC-ARRCO - ÉTUDE 2015

161ANNEXE 6 (Suite)

Centre de Prévention Bien vieillir AlsaceDirecteur : Michel FREUND1, rue Georges Wodli67000 StrasbourgTél : 03 88 35 27 76Email : [email protected] pilote : AG2R La Mondiale

Centre Régional de Prévention (CRP)Directeur : Pierre LIVET19, rue Domer69007 LyonTél : 04 72 72 04 04Email : [email protected] Groupe pilote : Apicil

RenouvanceDirecteur : Patrick CHAZOT57, avenue de Bretagne76100 RouenTél : 02 32 81 59 30Email : [email protected] pilote : HumanisCe centre comporte une antenne à Caen (14)

Centre de Prévention TurbigoDirectrice : Pascale FUMEAU-DEMAY29, Rue de Turbigo75002 ParisTél : 01 40 28 33 35Email : [email protected] pilote : Audiens

Centre de Prévention PirandelloDirecteur : Jean-Marc PAGANI12, rue Pirandello75013 ParisTél : 01 43 36 27 27Email : [email protected] Groupe pilote : AG2R La Mondiale

Centre de Prévention ChabrolDirectrice : Anne-Marie DROUET-PINSOLLE15, rue de Chabrol75010 PARISTél : 01 42 27 01 13Email : [email protected] Groupe pilote : Malakoff Médéric

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ISSN : 1776 - 1123Dépôt légal : 3ème trimestre 2016

Achevé d’imprimer en septembre 2016

Imprimé avec des encres végétales sur papier PEFC issu de forêts gérées durablement.Imprimerie Jouve homologuée Imprim’vert et PEFC

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C 50 - R 100

16-18, rue Jules César - 75592 Paris Cedex 12Tél. : 01 71 72 12 00 - www.agirc-arrco.fr

www.agircarrco-actionsociale.fr