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Jérémy douez Jérémy douez “votre affection “votre affection nous a sauvés” nous a sauvés” BIENTÔT BIENTÔT : : uN 15 uN 15 E vIllagE vIllagE d’ENfaNTs sOs d’ENfaNTs sOs votre soutien est essentiel www.sosve.org MaRS 2017/n° 240/ 2 € « Aujourd’hui je vis dans un studio au village d’enfants de Calais » Doriane © sos Villages d’Enfants

BIENTÔT : uN 15 E vIllagE d’ENfaNTs sOs votre soutien est

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www.sosve.org

Mars 2017/n° 240/ 2 €

« Aujourd’hui je vis dans unstudio au village d’enfantsde Calais »

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2 VILLAGES DE JOIE/JUIN 2015/N° 233/WWW.SOSVE.ORG

Je m’appelle Doriane et j’ai 18 ans.J’ai toujours aimé porter des colliers.J’ai 7 frères et sœurs. J’aime rencontrer des gens. C’estsûrement pour cela que j’ai choiside faire une terminale «accueil». Jepasse mon bac dans quelques moiset j’ai hâte de travailler. J’ai fait plu-sieurs stages d’hôtesse ou de secré-taire et j’ai beaucoup aimé cela. Jesuis timide mais je me suis toujoursbien intégrée.aujourd’hui je vis dans un studioau village d’enfants de Calais. C'est-à-dire que je suis encore au villagemais je commence à apprendre à

vivre par moi-même. J’appréhendais un peu de m’ennuyer oude me retrouver seule évidemment. J’aime beaucoup cuisineret manger.Je regarde beaucoup la TV aussi. J’aime bien les émissions detéléréalité ou certaines séries. Ma mère sOs c’est Nanou. Elle m’a vraiment élevée et je saisque je pourrai toujours aller la voir pour lui parler quand j’enaurai besoin. Elle nous emmenait en vacances en camping enNormandie. C’est drôlement bien le camping : convivial et onrencontre plein de gens.Je vais voter pour la première fois cette année. J’ai du mal àm’intéresser aux candidats. Ce ne sont que des paroles…Mon rêve ? Ce serait de faire le tour du monde avec mon copain,pour découvrir de nouvelles cultures, de nouveaux pays,notamment en Orient. Voyager ! L’an dernier je suis allée enCorse, j’ai trouvé que c’était très beau.Je rêve aussi d’avoir une grande maison au soleil mais je neme vois pas mère pour l’instant.

Bientôt :

Chaque trimestre, un jeune d’un village d’enfants SOS s’exprime

143 000 : c’est le nombre de mineurs en Franceséparés de leurs parents par décision judiciaireafin de les protéger de leur environnement. Cesenfants ne constituent pas un groupe homogènetant l’âge du placement et les motifs d’éloignement(maltraitance, habitat insalubre, incarcération...),sont divers. Des caractéristiques qui influent surla manière dont ils vivent le placement. Mais letype d’accueil qu’on leur propose est encore plusdéterminant.

La double peine de certains modes d’accueilSelon les cas, ces mineurs vont rejoindre un foyerd’accueil collectif, une Maison d’enfants à caractèresocial (Mecs) ou partir vivre dans une famille d’ac-cueil. Or, lorsque l’on interroge les anciens enfantsplacés, notamment ceux passés par les foyers, ilsen soulignent la dureté. En cause : la séparationd’avec les frères et sœurs, la vie en collectivité dansun environnement impersonnel, la quasi-impos-sibilité de construire des liens affectifs avec unadulte référent... Il existe pourtant une autre voiebien plus satisfaisante et qui n’existe que grâce àvous : celle du village d’enfants SOS.Karine Bériati a 40 ans. Elle est attachée d’intendancedans un collège près de Sangatte. Cette mamande 4 enfants a rejoint le village d’enfants SOS deCalais à 14 ans. Sa petite sœur de 12 ans et demil’accompagnait. Toutes deux venaient de passersept ans en foyers. “Dans le foyer, nous étions unedizaine d’enfants de tous âges, garçons et fillesmélangés, raconte Karine. C’était dur, chacundevait faire sa place. Je me souviens aussi que leséducateurs qui s’occupaient de nous changeaientconstamment et que nous avions peu d’auto-nomie : jusqu’au collège, par exemple, les enfantsne pouvaient pas choisir leurs vêtements !”.

Publication trimestrielle éditée parSOS Villages d’Enfants6, cité Monthiers - 75 009 ParisTél. : 0155072525

PréSIdEnT : Daniel�Barroy

VICE-PréSIdEnTES : Marie-Claude�Hamon,Françoise�Rouch

dIrECTEur général ET dIrECTEurdE la PublICaTIOn :Gilles�Paillard

rédaCTEur En ChEF : François-Xavier�Deler

COnCEPTIOn, rédaCTIOn ET MaquETTE :Le�Jas�-�01 53102410�-�www.lejas.com

PhOTOS : Le�Jas,�SOS�Villages�d’Enfants

IMPrESSIOn : Fabrègue

abOnnEMEnT annuEl : 8 eurosPrIx au nuMérO : 2 euros

COMMISSIOn ParITaIrE : 0117H81095ISSN :�0243.6949dépôt légal à la parution / Cette revue est accompagnéed’un encart d’appel à dons (enveloppe, lettre et bulletinsd’abonnement/don) d’un album cartes postales et d’unformulaire d’enquête de satisfaction

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Imprimésur papier mat 90 g PEFC

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de Doriane

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Pour les fillettes tout a changé lorsqu’elles sontparties vivre avec “mamie”, Marie-érèse, leurmère SOS. Celle-ci gardait déjà leurs 4 frères etles filles les rejoignaient les week-ends.“J’ai toujoursconsidéré Marie-érèse comme une secondemaman. Elle a tout donné aux enfants qu’elle aélevés : son amour, son temps, ses vacances, sesvaleurs un peu traditionnelles, mais si précieuses...Au village, j’ai renoué avec les rires, les jeux, leschamailleries, et même l’ennui... bref, une vienormale. Cela nous a sauvés”.Un regard que partage Stéphane Longin, chef deservice au village d’enfants SOS de Carros, près

de Nîmes, et qui auparavant a exercé en Mecs.“Dans un foyer, celui qui couche les gamins n’estpas là à leur réveil, deux moments pourtant cruciauxdans la vie d’un petit. Et puis, quelle que soit labonne volonté des équipes, en foyer, le suiviindividuel est très compliqué. On y travaille dansl’urgence et l’on gère avant tout un groupe. Dansun village d’enfants SOS le temps de réflexion posésur chaque enfant en tant qu’individu est extra-ordinaire”. Il faut dire qu’avec une durée moyennede placement de 7 ans et demi dans un village(contre deux ans au maximum en foyer, les enfantsconcernés étant régulièrement déplacés), les équipes

3WWW.SOSVE.ORG/mars 2017/N°240/VILLAGES DE JOIE

un 15e village d’enfants SOSVOTRE SOUTIEN EST ESSENTIElTous les spécialistes de la protection de l’enfance le disent : le village d’enfants SOS constitue l’une des formulesles plus efficientes pour reconstruire l’avenir d’enfants séparés de leurs parents. C’est le résultat d’une alchimiequi associe autour des fratries le dévouement extraordinaire des mères SOS, l’expertise de spécialistes del’enfance, une organisation entièrement dédiée au suivi personnalisé des enfants et un cadre de vie de grandequalité. Un 15e village verra bientôt le jour en France. Focus sur ce qui fait la qualité unique de l’accueil enVillages d’enfants SOS et appelle votre indéfectible soutien.

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“Dans un foyer, celuiqui couche lesgamins n’est pas làà leur réveil, deuxmoments pourtantcruciaux dans la vied’un petit. On y tra-vaille dans l’urgenceet l’on gère avanttout un groupe.Dans un village d’en-fants SOS le tempsde réflexion posésur chaque enfanten tant qu’individuest extraordinaire”

Stéphane Longin,chef de service

au village d’enfantsSOS de Carros

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4 WWW.SOSVE.ORG/mars 2017/N°240/VILLAGES DE JOIE

ont le temps de construire un projet de vie avecchacun. “Et si des conflits naissent parfois au seindes villages d’enfant SOS, ajoute le chef de servicede Carros, ils sont sans commune mesure avec lesviolences comportementales et verbales que j’aiconstaté en Mecs. C’est presque une évidence dele dire, mais les enfants de nos villages sont plusheureux et ils acceptent mieux le placement”.

La fratrie est une amarreUn village d’enfants SOS est généralement constituéd’une dizaine de pavillons individuels dans lesquelsvivent 4 à 6 enfants sous le regard bienveillant d’uneéducatrice familiale, leur mère SOS. Que toutes lesmaisons soient regroupées entre elles ou disséminéessur la commune (on parle alors de village intégré), lesvillages SOS répondent à l’objectif d’accueillir des enfantsdans un cadre familial en permettant aux frères et sœurs devivre ensemble.“Pouvoir demeurer avec sa fratrie est un droit réaf-firmé dans la loi du 14 mars 2016, rappelle GillesMeunier, responsable du développement desactivités de SOS Villages d’Enfants. C’est surtout

un élément fondamental du bien-être des enfantsplacés”. Comme l’explique Hélène Romano, docteuren psychopathologie clinique (lire ci-dessus), vivreavec ses frères et sœur atténue considérablementla violence du placement. “Parce qu’on aime cefrère, cette sœur qui nous comprend d’un simpleregard, qui nous a consolés, protégés, avec lequelon a partagé joies et peines, il nous réassure dansun moment difficile. La fratrie est une amarre !”.Un village d’enfants SOS répond aussi à une autredemande légale : celle de la continuité du placement.Mais surtout, ajoute Gilles Meunier, “il est le seulsystème à proposer une figure d’attachementstable. En foyer, les éducateurs sont invités à nepas tomber dans le piège affectif, chez nous onl’encourage... tout en respectant les désirs etbesoins des enfants”.Mélanie Buchon, 18 ans aujourd’hui, et ses deuxfrères ont rejoint le village de Calais en 2009 à lasuite du décès de leur mère. Faute de place, lesgarçons ont vécu un an dans un autre pavillon quecelui de leur sœur. “Dans une épreuve commecelle-là, nous avons besoin du soutien de notre

“Un placement est toujours une ruptureextrêmement violente. L’enfant placé,qui a bien souvent été victime de maltrai-tance, perd tous ses repères. Il est éloignéde sa chambre, de ses affaires personnelles,

de son école, de ses copains… Frères etsœurs deviennent donc ses ultimes liensavec sa vie d’avant et constituent une unitéde vie irremplaçable sauf cas complexes(inceste, violence extrême entre frères...).C’est aussi dans sa fratrie qu’on expérimentesa place sociale, les rapports de genre ainsiqu’une grande diversité des relationshumaines : complicité, jalousie, concurrence,coopération.Le village d’enfants SOS accompagne cettedynamique de fratrie et la complète parcelle qui se crée avec les autres enfantsd’un pavillon et du village. Cela développela solidarité, participe à la résilience indi-viduelle, mais aussi collective, car ils appren-nent ainsi à être ensemble.Je veux aussi souligner la compétence desMères SOS. Ce sont des professionnelles

extrêmement bien formées, souvent mieuxque les autres acteurs de l’hébergementdes enfants placés. Elles ont une qualitéd’analyse remarquable et peuvent s’appuyersur une équipe qui porte en permanencel’intérêt de l’enfant, équipe dont ne disposentbien sûr pas les familles d’accueil. Uneétude de Régine Scelles, professeur de psy-chologie clinique et psychopathologie(université de Paris-Ouest) a d’ailleursmontré que la majorité des anciens enfantsdes villages d’enfants SOS avait une viesociale, de couple et professionnelle qu’ilsjugeaient satisfaisante. On est donc trèsloin du devenir des enfants en foyer quifont majoritairement partie des jeunesadultes désocialisés, souvent en errance,et connaissant des problèmes d’addictionou des pathologies psychiques”.

le�témoignage�d’Hélène�RomanoDocteur en psychopathologie clinique, psychologue clinicienne et psychothérapeute, Hélène Romano travaille actuellementavec Boris Cyrulnik sur une grande étude sur le devenir des enfants accueillis par SOS Villages d’Enfants.

396 000 € pour une maison pouvant accueillirjusqu’à 6 enfants

7 millions d’€pour les 12 pavillons+ 2 maisons communes

Le�coût�d’un�villaged’enfants�SOS

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famille pour se sentir mieux… c’est aussi simpleque cela”, explique la jeune femme. Placée le jourmême du décès de sa maman, Mélanie Buchonreconnaît avoir eu du mal à créer des liens affectifsforts avec sa mère SOS. “Mais elle a été géniale,elle a accepté ma relative distance, il n’y a jamaiseu de conflit et je me sentais bien avec elle. Lesmères SOS donnent sans compter, donnent sansrien attendre en retour”.

C’est un beau village, c’est une belle histoire...Anciens enfants placés, professionnels, experts dela petite enfance... tous ceux qui ont fait l’expériencedes villages d’enfants SOS savent que la formulemérite d’être fortement développée pour être pro-posée à un nombre plus important encore d’enfantsmalmenés par la vie. Aujourd’hui, les 14 villagesd’enfants SOS de France accueillent 646 enfants(205 fratries). C’est énorme pour ces derniers,mais bien peu au regard du nombre d’enfantsplacés. Cependant construire de nouveaux villagesnécessite des moyens importants. Et ceux-ci dépen-dent essentiellement de la mobilisation des donateursde SOS Villages d’Enfants.Et c’est d’ailleurs grâce à une donatrice qu’un 15e

village d’enfants SOS va voir le jour en Charente-Maritime. “Mme Cellou, ancienne élue locale,raconte Gilles Meunier, s’était émue de l’absencede structure d’accueil SOS dans son département.Elle a sollicité les décideurs politiques et sa ténacitéa payé puisqu’en août 2016 le conseil départementala lancé un appel d’offres… que nous avons rem-porté”.Ce 15e village aura pour particularité d’être “partagé”sur deux communes distantes de 65 kilomètres –Beauvais sur Matha et Gémozac – le départementayant voulu limiter ainsi l’éloignement des enfantsplacés de leurs parents afin de maintenir des lienslorsque c’est possible. Les premiers résidents sontattendus pour l’été 2018. Chaque site accueillera6 pavillons de 180 m2 comportant chacun 7 chambres(dont 2 pour la Mère SOS et l’aide familiale), 3salles de bain ou salles d’eau, une buanderie, ungarage. Deux “maisons communes” abriterontl’espace dédié aux rencontres parents/enfants, lesbureaux administratifs, les salles d’activités collectives

et de réunions. C’est là aussi que travailleront psy-chologues, travailleurs sociaux, éducateurs ensoutien scolaire, animateurs, équipe de direction,éducateurs spécialisés… “Tous nos salariés œuvrentavec un seul objectif : l’intérêt de l’enfant, insisteGilles Meunier. J’ai vu des enfants fascinés par lestâches des agents d’entretien qui n’hésitent pas àles associer au jardinage, au nettoyage, aux petitstravaux de réfection... On s’appuie sur tout ce quipeut les aider à se construire”.Pour Barbara Constantin, architecte du futurvillage, les défis sont multiples. D’abord chaquepièce doit faciliter le travail quotidien de la mèreSOS qui s’occupe parfois de 6 enfants. “La cuisineou la buanderie se doivent d’être particulièrementfonctionnelles, dotées de grands placards. Lamaison doit permettre une circulation fluide.L’éducatrice doit pouvoir vaquer à ses diversesautres tâches sans avoir à monter un étage pourjeter un œil sur l’enfant dans le bain par exemple”.L’architecte souligne aussi l’importance portée àce que les enfants puissent s’approprier les lieux,notamment par une architecture légèrement sin-gulière, des couleurs de volets différentes, etc.“Pouvoir dire à ses copines de classe je rentre chezmoi, les inviter à dormir à la maison, choisir ladécoration de sa chambre, cela paraît anecdotique,mais c’est énorme”, confirme Karine Bériati, ancienneenfant placée. Mélanie, elle, se souvient avoir choisiles cadres accrochés dans sa chambre, la couleurde ses housses de couettes, de ses draps… commedans une vraie vie de famille.Le village d’enfants SOS doit aussi être le plusintégré possible à la commune afin de déstigmatiserle placement. D’ailleurs, celui de Carros existedepuis 2009, “mais de nombreux habitants ignorentencore son existence”, se félicite Stéphane Longin.“Les équipements inévitables des villages d’enfantsSOS - comme l’imposant parking visiteurs ou legrand garage à vélo collectif - seront cachés derrièreles maisons, illustre Barbara Constantin. Nousallons aussi créer un jardin de jeux ouvert à tousafin de faciliter les relations avec les autres enfantsde la commune”. Cette inclusion n’a rien d’uneutopie. Gilles Meunier, qui fut directeur du VillageSOS de Marange, se souvient encore de ses premiers

“Pouvoir dire à sescopines de classe jerentre chez moi, lesinviter à dormir à lamaison, choisir ladécoration de sachambre, cela paraîtanecdotique, maisc’est énorme”

Karine Bériati,ancienne enfant

accueillie en villaged’enfants SOS

“En foyer, les édu-cateurs sont invitésà ne pas tomberdans le piège affec-tif, chez nous onl’encourage... touten respec tant lesdé sirs et les besoinsdes en fants”

Gilles Meunier,responsable

du développement des activités de

SOS Villagesd’Enfants

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pas au sein de celui-ci. “Des dizaines d’enfantsavaient accouru pour me saluer et j’ai appris plustard qu’une bonne partie de ceux-ci ne vivaientpas là. Quant aux nôtres, le village les avait récon-ciliés avec les adultes !”.Lorsque Claire Chamberland, professeure émériteà l’École de service social de l’Université de Montréal,a visité le village d’enfants SOS de Persan (Vald’Oise) c’est une autre particularité qu’il l’a marquée.“J’ai été touchée par l’attention portée à l’esthétique,à la beauté du cadre de vie dans lequel grandissentces enfants”, explique cette spécialiste du dévelop-pement des enfants et de leur sécurité qui, enautomne dernier, a participé à la formation annuelledes psychologues de SOS Villages d’Enfants. “Cesgarçons et filles n’ont pas seulement une chambreà eux, ils ont une belle chambre ! La cuisine estfonctionnelle, mais c’est aussi une belle cuisine...Le souci de stabilité, de sécurité, la consolidationdes liens affectifs sont majeurs, mais le dévelop-pement émotionnel et comportemental de l’enfantqui, ailleurs, est souvent oublié a ici toute sa place”.

Les fondations du village ce sont les dons...Si l’alchimie d’un village fonctionne aussi bien,c’est que la prise en charge des enfants par SOSVillages d’Enfants repose sur la recherche de larésilience à travers l’attachement. Au-delà de laprise en charge quotidienne des enfants finan-

cée par le Conseil Départemental, c’est grâceaux Donateurs que le village peut être construitet offrir non seulement une vie de famille dansun cadre agréable, mais bien plus encore. Vosdons financent ainsi les activités de loisirs et cul-turelles tout au long de l’année, tout comme l’in-dispensable soutien scolaire. Ce sont encore euxqui permettent l’accompagnement des adoles-cents vers leurs vies d’adulte en les aidant parexemple à trouver un emploi, un premier loge-ment, en contribuant aux coûts de leurs étudesou de la création d’une entreprise. “Soyonsclairs, résume Hélène Romano, tout ce qui dis-tingue l’action de SOS Villages d’Enfants del’hébergement en foyer ou en famille d’accueiln’est possible que parce que le village offre uncadre de vie qui permet cet attachement et cetterésilience. Si les enfants disposent d’un lieu devie pour se poser, se refaire confiance, se recons-truire, se réhumaniser, c’est parce qu’il y a cettegénérosité”.Ce sont donc bien vos dons qui rendent possiblela réussite de notre modèle de prise en charge ausein de nos villages. Et, bien sûr, les relations hu-maines qui s’y déploient entre les frères et sœurs,mais aussi avec les équipes intervenant dans lesvillages d’enfants SOS y sont extraordinaires.“Mamie a élevé 17 enfants, raconte Karine Bé-riati. Chaque dimanche, des anciens venaientnous voir… parfois accompagnés de leurs pro-pres enfants ! Jusqu’à son décès en 2003, j’ai gardédes liens très forts avec elle. Si nous sommes au-jourd’hui si proches et soudés entre frères etsœurs, c’est grâce à cette vie au village. Il n’y a pasde meilleure façon de se reconstruire”. Pour Mé-lanie aussi, les liens qui l’unissent à ses frères sesont consolidés au Village. “Nous y sommes res-tés moins de 3 ans, mais ces mois furent déter-minants. Éducateurs, psychologues… il y avaittoujours quelqu’un à qui parler. J’en suis certaine,cela m’a permis de me stabiliser et de réussir monentrée dans ma vie d’adulte”.À vous maintenant, lecteurs de Villages de Joie,d’offrir à d’autres frères et sœurs cette chanceunique de se reconstruire. Les enfants comptentsur vous. �

“Nous sommes restésmoins de trois ansau village, mais j’ensuis certaine celam’a permis de réussirmon entrée dans lavie d’adulte”

Mélanie, ancienne enfant

accueillie en Village

d’Enfants SOS

uN�15E VILLaGE�SOS�ENCHaRENtE�MaRItIME

LE�VILLaGE�D’ENFaNtS�SOS�DE�BuSIGNy�(59)�

Le village sera partagéentre les sites deGemozac et Beauvaissur Matha, ceci afinde permettre auxenfants accueillis derester plus prochesde leurs familles bio-logiques.Les premiers enfantssont attendus pourl’été 2018.Les deux sites accueil-leront en tout 54enfants répartis sur12 maisons familiales.Ils grandiront avecleurs frères et sœurssous un même toit,dans un espace desécurité et d’intimité.Une mère sOs leurapportera l’affectionnécessaire à leurreconstruction.Une équipe éducativeles accompagneraindividuellementvers l’autonomie.La construction deces 12 maisons reposesur la seule générositéde donateurs commevous.

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OS�Villages�d’Enfants�lance�en�France�un�nouveau�service�:�le“Programme�de�Renforcement�des�Familles”�(PRF).�Comme�ladénomination�l’indique,�il�s’agit�d’aider,�à�domicile,�des�familles

en�situation�de�vulnérabilité�et�qui�connaissent�des�difficultés�qui�pourraientcompromettre�la�santé,�la�sécurité,�la�moralité,�l’éducation�ou�le�développementde�leurs�enfants.�Cet�accompagnement�intervient�donc�en�amont�duplacement�afin�d’éviter�celui-ci.�Créé�en�janvier�2004�au�togo,�le�PRF�arapidement�été�étendu�à�plus�d’une�centaine�d’autres�pays�dans�le�monde.Plus�de�670�programmes�de�renforcement�de�la�famille�ont�déjà�été�misen�place�et�ont�bénéficié�à�578 200�enfants,�jeunes�et�adultes.

Le�premier�PRF�en�France�sera�mis�en�place�début�avril�dans�le�départementdu�Nord.�“À�l’étranger,�précise�Hervé�Laud,�responsable�du�développementdes�activités�de�SOS�Villages�d’Enfants,�nous�créons�des�programmes�pardéfaut,�de�tels�dispositifs�n’existant�pas�dans�les�lois�sociales�locales.�C’estdifférent�en�France�où�nous�nous�inscrivons�dans�les�dispositifs�prévus�par�lalégislation�et�gérés�par�les�départements.�Les�fondamentaux�restent�cependantles�mêmes,�notamment:�préserver�la�fratrie,�développer�les�compétences�etles�ressources�des�familles,�nous�appuyer�sur�l’environnement�familial�et�socialde�celles-ci,�ne�pas�porter�de�jugement�sur�leurs�difficultés”.

RENFORCER�La�CaPaCItÉ�D’aGIR�DES�FaMILLESC’est�donc�sur�deux�secteurs�du�département�du�Nord�que�va�être�lancé�lepremier�PRF�français.�Dans�le�Valenciennois,�c’est�un�“Service�d’accompagnementà�la�Parentalité”�de�11�mesures*�qui�est�mis�en�place.�Dans�le�Cambrésis(autour�de�Busigny),�il�s’agira�de�mesures*�“d’action�Éducative�en�MilieuOuvert�Renforcée”�pour�12�familles.�Ces�deux�types�d’accompagnementrelèvent�de�la�prévention,�mais�le�cadre�juridique�qui�détermine�leur�miseen�place�est�très�différent.

Le�premier�est�contractuel,�c’est-à-dire�que�l’intervention�s’effectue�à�lademande�ou�avec�l’accord�des�parents.�On�parle�alors�d’une�“mesure�deprotection�administrative”.�Cette�composante�du�PRF�est�destinée�auxfamilles�qui�ont�des�difficultés�à�gérer�leur�quotidien�avec�leurs�enfantset�doit�éviter�que�la�situation�se�dégrade,�ce�qui�pourrait�alors�conduire�àdes�actions�plus�contraignantes.�L’action�Éducative�en�Milieu�OuvertRenforcée�est�quant�à�elle�imposée�par�une�décision�d’un�juge�des�enfants,pour�faire�cesser�des�dangers�ou�des�risques�qui�pèsent�sur�les�enfants.“Dans�les�deux�cas,�complète�Hervé�Laud,�il�s’agit�de�coaching des familles,de�renforcer�leurs�capacités�d’agir,�de�les�aider�à�trouver�les�moyens�dedépasser�leurs�difficultés�en�matière�d’éducation,�de�ressources,�d’isolement,social,�etc.�Nous�ne�faisons�pas�à la place des�familles,�mais�avec elles”.

Pour�réussir�ces�délicates�missions,�les�60�ans�d’expérience�de�SOS�Villagesd’Enfants�au�sein�des�villages�sont�des�atouts�précieux�pour�l’association.“Cette�singularité�fait�notre�force,�ajoute�Hervé�Laud.�D’ailleurs,�dans�le

cadre�de�l’action�Éducative�en�Milieu�Ouvert�Renforcée�il�existe�un�dispositifdit�de�repli lors�de�soupçons�de�dangers�graves�pour�un�enfant�ou�unefratrie.�Cela�consiste�à�mettre�en�place�un�hébergement�hors�du�domicileparental�pendant�72�heures,�pour�évaluer�la�situation�et�rechercher�dessolutions�afin�d’atténuer�les�difficultés.�Le�village�SOS�de�Marly-lez-Valenciennes�est�désormais�prêt�à�répondre�à�ce�type�d’urgence”.

une�équipe�entièrement�dédiée�à�ce�PRF�a�été�recrutée,�sous�l’autoritéd’Olivier�Dricot,�directeur�du�village�d’enfants�SOS�de�Busigny,�managéepar�un�chef�de�service�et�composée�d’éducateurs�spécialisés,�d’éducateursde�jeunes�enfants,�de�conseillers�en�éducation�sociale�et�familiale.�Ils�inter-viendront�alternativement�sur�les�deux�secteurs,�à�raison�d’au�moins�deuxrencontres�hebdomadaires�par�famille�et�sur�une�plage�horaire�allant�de7�h00�à�22�h00.�“Ils�vont�se�caler�sur�le�rythme�de�vie�des�familles,�ajouteHervé�Laud,�afin�d’être�présents�aux�moments�clefs�de�la�vie�des�enfants,le�lever,�les�repas,�le�retour�de�l’école,�les�devoirs,�le�coucher…�ceci�y�comprisle�week-end”.

Ce�premier�PRF�mis�en�place�dans�le�Nord�est�un�projet�très�innovant�quicomplétera�le�modèle�d’accompagnement�des�enfants�de�SOS�Villagesd’Enfants�qui�garde,�bien�entendu,�dans�ses�villages�toute�sa�capacité�deprise�en�charge�des�cas�d’enfants�qui�ne�peuvent�hélas�pas�échapper�auplacement.

Et�ce�premier�PRF�n’est�qu’une�étape.�Convaincu�que�la�place�des�enfantsest�d’abord�auprès�de�leurs�parents,�SOS�Villages�d’Enfants�entend�bienrépondre�à�toutes�les�demandes�des�départements�qui�dans�le�futursouhaiteront�s’appuyer�sur�son�expertise�pour�mettre�en�place�de�telsdispositifs�d’accompagnement�à�la�parentalité.

*Selon les cas, une mesure correspond à la prise en charge d’une famille ou d’un enfantdans le cadre du PRF.

NOuvEau�!�PROgRaMME�dE�RENfORCEMENT�dEs�faMIllEs�(PRf)

aCCOMPagNER�lEs�faMIllEs�POuR�ÉvITER�lE�PlaCEMENT

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EN 2016 LES ADOPTIONS INTER-NATIONALES ONT CONTINUÉ DEBAISSER

Les adoptions interna-tionales ont baissé de11% par rapport à 2015,avec au total 725 enfantsétrangers adoptés pardes familles françaises.Les bébés de moins de1 an, les plus désirés parles parents adoptifs,représentent moins de10 %. Les 2/3 des autresenfants présentent desbesoins spécifiques : ilssont âgés de plus de 5ans, en fratrie, ou sontatteints de pathologies.Haïti arrive en premièreposition des pays pour

le nombre d’enfantsadoptés, suivi du Vietnam,de la Colombie, de laaïlande et de la Côted’Ivoire. Principalesexplications de cette évo-lution selon la Missionde l’adoption internationaledu ministère des Affairesétrangères : une plusgrande vigilance despays d’origine sur l’adop-tabilité des enfants, etune volonté des autoritésfrançaises d’aller versdes “adoptions pluséthiques et juridiquementcorrectes”.

800 000 ORPHELINS EN FRANCE

Selon une enquête del’Organisme de prévoyance

Ocirp, présentée il y aquelques semaines, laFrance compterait 800000jeunes de moins de 25ans orphelins d’un parentou des deux. Un élèvepar classe serait concerné,deux par classe au lycée.Ce qui interroge biensûr le rôle de l’école. Lesorphelins consultés expri-ment notamment le pro-fond désarroi scolaireressenti mais aussi leursattentes paradoxales :73% estiment être revenusrapidement en cours.Parmi eux, 31% ne sou-haitaient pas en parler,30% ne souhaitaient pasqu’on leur en parle, etprès de six sur dix avouent

avoir fait “comme si derien n’était”. Reste qu’ilssont 66 % à s’être sentisdifférents dans le regarddes autres et 77 % àconstater un impactnégatif sur leur scolarité.Du côté des enseignantsinterrogés, 94% se disentsensibles et attentifs àces situations, mais 62%s’estiment insuffisammentformés et plébiscitentl’idée d’un guide desbonnes pratiques.

SORTIE DU TERRITOIRE PLUSSTRICTE POUR LES MINEURS

Supprimée en 2012, l’Au-torisation de sortie duterritoire français (AST)

d’un mineur est à nouveauobligatoire depuis cemois de janvier. Toutjeune âgé de moins de18 ans, résidant en France,voyageant sans l’un deses parents, seul ou engroupe, devra présenterson passeport ou sa carted’identité accompagné(e)de l’AST signée par untitulaire de l’autoritéparentale ainsi qu’unephotocopie du titred’identité de ce signataire.Ce rétablissement estl’une des mesures destinéesà contrecarrer les volontésde départ de certainsjeunes pour le Djihad.

EN�BREF…

Chaque don compte pour que sortede terre à la rentrée scolaire 2018le nouveau village d’enfants SOSen Charente Maritime. Vous pour-rez vous dire , « j’ai apporté mapierre à ce projet » qui permettravraiment à des dizaines de fratriesen détresse d’accomplir une enfanceaussi sereine et stable que possible. «On compte vraiment sur vous ! ».

Aidez-nous à financer le nouveau village qui accueillera des frères et sœurs sans soutien parental en France

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ous�entrons�dans�une�année�élec-torale�importante:�les�présidentielles,les�législatives,�le�renouvellement

partiel�du�Sénat.�Les�projets,�les�programmes,les�débats�vont�se�multiplier.�L’Éducationnationale,�ses�missions,�ses�moyens,�les�ban-lieues,�la�délinquance�seront�bien�sûr�évoqués,mais�la�place�que�nous�entendons�faire�auxenfants,�dans�la�famille,�dans�la�cité,�doncnotre�pays�ou�dans�le�monde…?�

Les�enfants�ne�votent�pas.�Pourtant�ils�sontnotre�propre�avenir:�les�parents,�les�enseignants,les�ingénieurs,�les�artistes,�etc…�de�demain,dont�l’intelligence,�l’activité�créeront�lesrichesses,�et�tenteront,�après�nous,�de�bâtirun�monde�meilleur,�plus�sûr�et�plus�pacifique.

Nous�ne�l’oublions�pas�et�militons�de�manièreinfatigable�afin�que�chaque�enfant�ait�la�pos-sibilité�de�vivre�une�vraie�enfance�et�que�tousses�droits�soient�respectés,�partout�et�toutle�temps.�Nous�restons�de�fervents�défenseursde�l’idée�que�s’il�y�a�un�objectif�qui�se�doitd’être�durable�c’est�bien�celui�de�l’enfance…�

Et�nous�redisons�avec�force�que,�lorsque�lesparents�ne�peuvent�pas�élever�leurs�enfantsde�manière�digne,�il�est�de�notre�responsabilitécollective�de�tout�faire�pour�permettre�à�cesenfants�de�s’attacher�à�leur�vie�et�de�reprendreconfiance�en�eux,�en�les�adultes,�en�l’avenir.Le�bonheur,�l’avenir,�la�paix,�l’accomplissementd’enfances�sereines,�…�quel�plus�beau�pro-gramme�politique ?

epuis 53 ans, la commune mosellane de Marange Silvange a vu se développer unvillage d’enfants SOS. aujourd’hui composé de 12 maisons familiales accueillant55 enfants, il va s’agrandir cette année d’une nouvelle maison acquise à l’automne

2016 grâce à vos dons. Cette extension s’inscrit dans le cadre d’un projet développé avec ledépartement de la Moselle pour répondre à trois types de besoins spécifiques qui sont autantde préoccupations premières pour SOS Villages d’Enfants : l’accueil des touts petits, le travailavec les familles, l’accompagnement à l’autonomie des jeunes.

Premier volet du projet : cette 13e maison doit permettre d’accueillir davantage de jeunesenfants. le premier étage sera donc réservé à la maison familiale proprement dite quihébergera 2 fratries de tout-petits, soit 5 enfants, âgés de 14 mois à 5 ans, jusqu’ici placésen pouponnière.

le deuxième volet de cette réalisation est l’ouverture d’une maison des familles. Son but ?Favoriser la place des familles au sein du village d’enfants SOS pour reconstruire petit à petitles liens, étape indispensable pour permettre d’envisager le retour en famille. Concrètement,ce vaste espace qui accueillera trois chambres, une cuisine ouverte et le bureau de l’éducateurautorisera des visites plus longues offrant ainsi la possibilité de travailler avec les parents,de recueillir leur parole dans un contexte informel. l’idée est, au travers des gestes de la viequotidienne – préparer un repas, donner le bain… - ou de conversations spontanées surles activités ou la scolarité des enfants, de permettre à ces parents de découvrir ou redécouvrirleurs compétences parentales. Ce lieu de vie veut devenir un espace de reconstruction dudialogue.

Enfin, dernier volet de cette initiative, la création d’un espace de transition pour deux jeunesmajeurs. deux studios équipés pourront les accueillir, leur offrant ainsi un véritable sas entrele Village d’Enfants SOS où ils vivaient et un hébergement classique du type foyer de jeunestravailleurs. ainsi, nous allons créer un dispositif intermédiaire permettant à ces jeunesd’effectuer une transition douce vers leur autonomie.

Ce sont donc trois projets innovants pour un seul lieu qui verront progressivement le jour en2017. le chantier étant lancé, un autre défi attend le village d’enfants SOS de Marange, celuidu recrutement de nouveaux professionnels aux compétences diversifiées eu égard à lavariété des publics qui seront amenés à y vivre et y cohabiter.�

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Daniel�BarroyPrésident de SOS Villages d’Enfants France

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Juillet 1994. Clothilde, 26 ans, arrête sa voituredevant une jolie maison de Carnac qui fait faceà l’océan. À l’arrière, Jérémy, 8 ans, Jennifer, 9ans, Grégory et Kevin, les petits frères de 7 anset 2 ans, écarquillent les yeux. “Nous voilà arrivéschez mes parents pour les vacances”, annonceClothilde, leur Mère SOS depuis quelques joursà peine. “Faire des châteaux des sables, mangerune glace, aller voir les Dolmens... c’était magique !”,se souvient Jérémy Douez avec des perles d’émotiondans la voix. Âgé de 29 ans, le jeune hommeexerce le métier de chargé de ventes pour unlaboratoire pharmaceutique. Il vit à Bruay-sur-Escaut (Nord) avec sa compagne, ils sont pro-priétaires de leur maison qui pourrait bientôtaccueillir une tête de plus. “Avoir un enfant estdans nos projets”, sourit Jérémy pour qui cetteaventure familiale sera un joli pied de nez audestin. “J’ai été placé en foyer dès l’âge d’un an,raconte-t-il. Mes parents étaient alors à peinesortis de leurs adolescences. Immatures, alcooliques,ils n’avaient pas les capacités intellectuelles pournous élever sans négligences et maltraitances”.

Le foyer sépare la fratrieJusqu’à ses trois ans, Jérémy va vivre dans un foyerdu nord de la France avec sa sœur, mais séparé deGrégory. En 1991, la fratrie est autorisée à retournervivre avec leurs parents. Mais le retour tourne viteau cauchemar. Les parents de Jérémy sont si déso-cialisés et démunis que la famille se retrouve mêmeà vivre pendant trois mois dans une voiture. Lesenfants seront à nouveau placés en foyer en 1992après que le père ait cassé la jambe de Grégory enla lui tordant volontairement ! Cette fois encore, ils sont séparés. Jérémy et

Jennifer sont placés à Hem, Grégory à Roubaix.Kevin, né cette année-là, rejoindra rapidementune structure pour tout-petits sur Lille. “On sevoyait deux fois par mois avec nos parents, dansun lieu neutre ; on se connaissait mal”, se souvientJérémy. Si le placement en foyer le sauve des vio-lences, la vie est difficile pour l’enfant. “Le motsemblera exagéré, mais, pour moi, le foyer étaitune prison ; d’ailleurs, nous étions entourés degrillages. Il y règne la loi du plus fort, ce sont tou-jours les mêmes qui pouvaient regarder la téléou jouer aux jeux vidéos par exemple, et puis lesliens affectifs avec les éducateurs sont très faibles”.

Un village d’enfants SOS pour se recons-truireAu printemps 1994, les enfants apprennent qu’ilsvont aller vivre tous ensemble au village d’enfantsSOS de Marly. Jérémy découvre avec Clothilded’abord, puis avec Pierrette Ouillon sa secondemère SOS (de ses neuf ans à ses seize ans), unevie de famille qu’il qualifie de normale. “Se faire

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JÉRÉMY DOUEZ “VOTRE AFFECTION NOUS A SAUVÉS”

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AIDER SOS VILLAGES D’ENFANTS ÇA COULE DE SOURCE !

La célèbre marque dugoûter au condition-nement pratique et

ludique a choisi de s’engager aux côtés de SOSVillages d’Enfants. Avec ce parrainage, Capri-Sun permettra aux jeunes d’accéder à des activitéséducatives et sportives, indispensables pourleur future insertion. À travers différentes opérations,Capri-Sun met également à profit sa notoriétépour augmenter la visibilité de l’association.

Rendez-vous sur la page Facebook deCapri-Sun!

RÉUNIR POUR BÂTIRLe fonds d’action NEGOBOISpour le mécénat réunit les dis-

tributeurs et les industriels de la Constructionpour soutenir des projets de constructions so-lidaires et durables. Le club Négobois mettoute son expertise et son réseau de profes-sionnels à disposition de l’association pour luifaire bénéficier de son mécénat financier et decompétences. En 2017, le fonds participe à laconstruction du nouveau village d’enfants SOSde Saintonge en Charente-Maritime.http://www.negobois.org

RENOUVELLEMENT DU PARTENARIAT

Promoteur immobilier national, lasociété BPD Marignan est enga-gée aux côtés de SOS Villagesd’Enfants depuis 2010.

En 2017, elle renouvelle son soutien aux projetsmenés par l’association en France et dans lemonde. BPD Marignan participe également auNoël des enfants en offrant un sapin à chacundes villages d’enfants SOS de France.http://www.marignan-immobilier.com

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des copains, les inviter à des boums, aider à mettrela table, recevoir un bisou le soir… des petiteschoses qui m’ont remis debout”. Le village a jouéun rôle stabilisateur dans la vie de Jérémy car,insiste-t-il, le confort de la maison, l’intimité desa chambre dont il a pu lui-même choisir sa déco-ration, des pièces chaleureuses où se construisentdes souvenirs communs, le sentiment d’appartenirenfin à un lieu, d’être en sécurité sont autant derepères affectifs et matériels sans lesquels il n’auraitpu se reconstruire.

Une fratrie soudéeEn grandissant, le jeune homme se rêve directeurd’hôtel. En seconde, il rejoint le lycée hôtelierd’Aulnoye-Aymeries en internat où il obtient sonBac et un BTS d’assistant de direction en milieuhôtelier. “Malheureusement, explique-t-il, sansvoiture, je ne trouvais pas d’emploi stable dansce secteur où les horaires sont décalés. Commeje n’avais pas fait 5 ans d’études pour travaillerdans un fast-food, j’ai passé un autre BTS, encommerce et j’ai aussitôt trouvé un premieremploi”. Les parcours de ses frères et sœur sontplus compliqués, mais Jérémy est toujours là poureux. À sa sœur qui connaît des difficultés finan-cières, il a laissé son ancien appartement entiè-rement meublé dont lui paye toujours une partiedes charges. Grégory, lui avait décidé à 19 ans,de partir à Montpellier où il pensait, grâce à desamis, trouver du travail. “Cela n’a pas marché etil est devenu SDF, raconte Jérémy. Quand je l’aisu, je l’ai aidé à remonter dans le Nord et hébergé...”.Depuis, Grégory a passé des CAP des métiers dubâtiment et travaille désormais comme maçon,peintre, parqueteur…

Pendant toutes ces épreuves, Jérémy s’est toujoursappuyé sur Olivier Dricot, directeur du villaged’enfants SOS de Busigny qu’il a connu commechef de service à Marly, avec qui il n’a jamais perducontact. “Je dois énormément à SOS Villagesd’Enfants, insiste Jérémy. Merci à tous d’avoir faitbeaucoup plus que ce qu’exigeaient votre métier etvotre si précieuse affection. Cela nous a sauvés”. �

INFO PARTENAIRES

Jérémy Douez en

compagnie de

Didier Wulfranck,

ancien directeur

du village d’enfants

SOS de Marly

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VOTRE GUIDELEGS = DONATION = ASSURANCE-VIE

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"Offrez-leur en héritage tous les moments qui font une vie d'enfant"

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