13
présentée par le musée de Grenoble à la Maison des habitants du secteur 3 du 17 mai au 10 juin 2016 Contacts musée de Grenoble Frédérique Ryboloviecz : [email protected] Pierre Bastien : [email protected] BILAN DE L’EXPOSITION HORS LES MURS 2016

BILAN DE L’EXPOSITION HORS LES MURS 2016gfol1.udhec38.com/download/BILAN_HLM_2016_ws1036075075.pdf · la 11ème édition des hors les murs (après le Patio à la Villeneuve, le

Embed Size (px)

Citation preview

présentée par le musée de Grenoble à la Maison des habitants du secteur 3 du 17 mai au 10 juin 2016

Contacts musée de GrenobleFrédérique Ryboloviecz : [email protected] Bastien : [email protected]

BILAN DE L’EXPOSITIONHORS LES MURS 2016

// RAPPEL DE LA DÉMARCHE

Cette nouvelle édition du musée hors les murs s’inscrit dans un projet de partage des collections avec les grenoblois.

Favoriser la découverte des collections par de nouveaux publics en s’appuyant sur un mode original de rencontres avec les habitants dans leur quartier, aller au-devant de ceux qui ne se déplacent pas au musée, tels sont les objectifs de l’exposition hors les murs du musée de Grenoble avec le désir que ce lien créé se prolonge par la visite du musée et la découverte d’autres œuvres.L’exposition à la maison des habitants du secteur 3 était la 11ème édition des hors les murs (après le Patio à la Villeneuve, le centre social Teisseire-Malherbe, le Centre Hospitalier Universitaire, la bibliothèque des Eaux Claires, le centre socio-culturel Chorier-Berriat, la MJC Prémol, la MJC Lucie Aubrac, la bibliothèque Teisseire-Malherbe, la MJC des Eaux-claires et la bibliothèque Arlequin).

// L’EXPOSITION

Photographies, peintures, dessins, installation vidéo, l’exposition Lieux de vie, lieux de rêves a réuni un ensemble d’œuvres contemporaines sur le thème de la ville et du paysage.

En parcourant l’exposition, le visiteur a pu se laisser surprendre par la grande variété des propositions des artistes. Thomas Struth (3) photographie les grandes villes partout dans le monde, il choisit des rues désertes pour mettre en valeur l’architecture et mieux saisir l’identité, à la fois historique et sociale, d’un quartier. Dans son installation vidéo, Samuel Rousseau reconstitue avec humour les immeubles avec un empilement fragile de bidons habités par des silhouettes anonymes, hommes, femmes, voisins, passants, couple d’amoureux... Philippe Cognée (5) peint de grands paysages urbains, ici un immeuble de banlieue baigné d’une atmosphère douce et mélancolique. Ducan Wylie (2) happe le spectateur en l’invitant avec puissance au cœur d’un chantier où la violence de la destruction côtoie la beauté de la peinture. Au-delà de ces réalités tangibles, Wolfgang Gäfgen dessine quant à lui un espace mystérieux et indéfini. Ernest Pignon-Ernest (1) choisit d’intervenir dans la rue en collant des sérigraphies sur les murs, comme le montrent les photographies qui accompagnent un grand dessin préparatoire. Christo et Jeanne-Claude (4), célèbres pour avoir emballé de tissu des monuments, réalisent en Californie une immense installation éphémère, dont témoignent un dessin et deux photographies.

« Se laisser surprendre par la grande variété des propositions »

23 5

2

1

4

// LES LIEUX

La Maison des habitants du secteur 3 a accueilli l’exposition hors les murs et a mis à disposition du musée la « grande salle », d’habitude utilisée pour des réunions, des cours d’apprentissage du français ou encore des ateliers cuisine.

Des travaux d’aménagement de cette salle ont été nécessaires. L’équipe technique du musée est intervenue 15 jours avant le début de l’exposition afin de transformer l’espace : monter et peindre des cloisons dans le but d’accueillir les œuvres dans des conditions optimales, semblables à celles du musée.Une salle de réunion a également été mise à disposition tout au long de l’exposition, ce qui a permis de proposer des ateliers pédagogiques.

3

4

// MONTAGE DU PROJET AVEC LES PARTENAIRES

Comme l’année précédente, le choix du lieu d’exposition a pu se faire assez tôt, dès le mois de mai 2015, et la mise en route rapide du projet a permis aux partenaires d’intégrer l’exposition dans leur organisation annuelle dès la rentrée de septembre.

L’ouverture de l’exposition au public a été précédée d’une période de travail et d’échanges d’une durée de neuf mois entre l’équipe du musée, les acteurs culturels et sociaux, les professionnels présents dans le quartier et les groupes d’habitants.

Le secteur regroupe un nombre important d’équipements, sur les quartiers Eaux-Claires, Mistral mais aussi Abry, Camine, Libération, Lys Rouge, Rondeau. Les réunions de préparation rassemblant l’ensemble des acteurs culturels, sociaux, socio-culturels et scolaires, ont été mises en place toutes les 5 à 6 semaines. Les différents établissements petite enfance, enfance, adultes du secteur ont participé aux réunions d’information puis sont venus découvrir l’exposition avec leurs publics.

Se sont impliqués dans le projet comme principaux partenaires :

Maison des habitants du secteur 3Maison des habitants Eaux-ClairesBibliothèque Eaux-Claires Mistral MJC des Eaux-Claires MJC Anatole France Crèche Eaux-Claires Crèche Anatole FranceEcole maternelle Anatole France Collège Aimé Césaire

Le Prunier Sauvage Le Plateau Maison de l’enfance Bachelard Association « PASS » Association « Histoire de » Association « le Rocher »EPA BouchayerCODASE

L’ambition de ces réunions a été de créer une synergie autour de la venue de l’exposition et de permettre à chaque équipement d’imaginer des projets pour et avec les publics (professionnels, adultes, jeunesse, petite enfance). Huit réunions ont été montées entre septembre et mai afin d’informer, fédérer autour du projet et construire ensemble. La thématique de l’exposition a été proposée par le musée, après que les structures aient présenté leurs projets et leurs axes de travail. Elle a été accueillie très favorablement. Certains projets ont débuté en amont de l’exposition avec pour objectif de sensibiliser le public à la thématique ou à la venue des œuvres.

«  Fédérer autour du projet et construire ensemble »

Le calendrier de travail

Remarque

Ce travail en amont a favorisé l’appropriation du projet par les structures. La Maison de l’enfance Bachelard a proposé un projet arts plastiques pendant les vacances de Noël. Deux groupes d’accueil de loisirs sont venus au musée pendant les vacances de février : un de la MJC des Eaux-Claires, un de la Maison de l’enfance Bachelard. Dès l’automne, un groupe de jeunes de l’association Le Rocher a visité le musée. Le club-lecture de la bibliothèque Eaux-Claires Mistral est venu au musée pour une visite-lecture au printemps.

5

// Formation et sensibilisation des partenairesTrois visites formations dans les collections permanentes du musée ont été proposées entre novembre 2015 et janvier 2016, 45 personnes ont pu en bénéficier.

Ces visites ont permis aux acteurs de s’emparer de la thématique et de tisser des liens avec leurs activités habituelles (exemple : l’étude de textes ou la mise en place d’ateliers sur le thème « vivre la ville, ici et ailleurs »).L’objectif de ces formations est double : sensibiliser les acteurs du secteur à la collection du musée qu’ils ne connaissent pas toujours, en choisissant des œuvres en lien avec le thème de l’exposition hors les murs, afin de nourrir les projets à venir et leur permettre d’être à leur tour des passeurs auprès de leurs publics. C’est également un moment important pour échanger de manière critique et ouverte sur l’art, la création, faire tomber des a priori s’il y en a, ouvrir le regard des professionnels sur le musée (présenter les possibilités d’activités et la richesse des thématiques).

«  Être à leur tour des passeurs auprès de leurs publics »

// Fréquentation 2016

Avec un total de 1631 visiteurs, l’exposition hors les murs 2016 présente la 3ème meilleure fréquentation, la moyenne étant à environ 1500 visiteurs. Même si à l’ouverture de l’exposition, le faible taux de réservation nous a inquiété, le planning s’est rempli peu à peu.

Composition du publicDe nombreux groupes (73) sont venus cette année (80 en 2015, 76 en 2014, entre 40 et 50 les années précédentes). En effet le secteur possède de nombreux équipements scolaires, socio-culturels, petite enfance, ainsi que des structures sociales qui se sont fortement mobilisés, pour emmener leurs publics visiter l’exposition. La majorité des groupes était constituée d’enfants mais il est à noter que le nombre de groupes adultes a été particulièrement important. Les visiteurs dans le cadre des loisirs et du périscolaire ont également constitués un part significative dans la fréquentation des groupes. En revanche le nombre de visiteurs individuels (294) est faible par rapport aux précédentes éditions.

Fréquentation totale : 1631 visiteurs

Petite enfance : 13 groupes 152 visiteursEcoles maternelles : 10 classes 258 visiteursEcoles primaires : 11 classes 292 visiteursCollège : 5 classes 109 visiteursLoisirs et périscolaires : 16 groupes 304 visiteursAdultes : 16 groupes 156 visiteurs

Pour le détail des groupes, se reporter au document de fréquentation détaillé en fin de bilan.

6

// Accueil des groupes dans l’exposition

La gestion du planning de réservation des visites dans l’exposition a été faite par l’équipe d’accueil de la Maison des habitants. Si les groupes de crèches, de loisirs et d’adultes avaient planifié leur visite bien en amont, les écoles ont réservé relativement tardivement, alors que l’exposition était déjà ouverte, ce qui a conduit à une première semaine avec de nombreux créneaux libres.Pour permettre aux visiteurs libres et aux groupes de découvrir l’exposition, 3 médiateurs du musée étaient présents en permanence, accompagnés de 2 étudiantes stagiaires (en médiation culturelle et en sociologie).Les classes et les accueils de loisirs ont pu bénéficier de visites-ateliers. Les entrées pédagogiques étaient différentes selon les âges : lectures, création d’une ville imaginaire à partir de formes découpées en papier ou de blocs de mousse, création de personnages. Les visites pour les petits de crèches étaient plus courtes et l’observation des œuvres était ponctuée de moments de lecture et de jeux (puzzle, cartes). Les collégiens étaient invités à porter un regard attentif sur leur environnement et à en dessiner un ou plusieurs détails en suivant des règles de la perspective.Les 2 étudiantes stagiaires ont proposé et mené des ateliers de rue, en plus des accueils dans l’exposition. Sur le trottoir devant la Maison des habitants ainsi que devant le Plateau, les habitants (enfants et adultes) étaient invités chaque mercredi après-midi à dessiner leur environnement ou l’observer de manière originale. Ces propositions inédites ont reçu un accueil très favorable.

7

// Communication

Comme pour chaque édition, un soin particulier a été apporté aux documents de communication : affiche, carton d’invitation, flyer d’appel, programme A4, diffusés en quelques points stratégiques du secteur. Le document remis aux visiteurs, reprenant les textes les visuels des œuvres de l’exposition a été, comme toujours, très apprécié.

La signalétique sur les vitres de la Maison des habitants (donnant rue Anatole France et Aimé Césaire) ainsi qu’un totem de 2x2 mètres placé sur le trottoir permettait de rendre visible la présence de l’exposition depuis l’extérieur. Il aurait été souhaitable de placer plusieurs totems en des lieux stratégiques du secteur mais un seul était disponible. A l’intérieur, un calicot accroché dans le hall d’accueil et des pastilles collées au sol ont permis d’indiquer le chemin vers l’exposition présentée dans la grande salle située au bout d’un long couloir depuis l’entrée.

Les affiches et flyers ont été diffusés par l’association Synergie chantiers éducatifs dans les lieux de proximité. Le programme et les cartels développés ont été mis en ligne sur le site Internet du musée.

Remarque Le totem placé devant la Maison des habitants présentait à la fois l’exposition hors les murs et différents événements venant entrer en résonnance avec celle-ci, proposés par les partenaires durant les mois de mai et juin (fêtes de quartier, expositions,…)

8

Christo Javacheff est né en 1935 à Gabrovo en Bulgarie. Il étudie à l’Académie des Beaux-Arts de Sofia avant de s’installer à Paris en 1958. Sa compagne, Jeanne-Claude de Guillebon, née à Casablanca en 1935, a étudié la philosophie à l’Université de Tunis. Ensemble ils font œuvre commune. Leurs premières créations sont des objets du quotidien recou-verts de tissu. Proches du groupe des Nouveaux Réalistes, ils ont la volon-té de renouveler notre regard sur l’espace environnant. Ils se distinguent en réalisant des empaquetages monumentaux dans la ville, comme le Pont-Neuf à Paris et des installations dans la nature.

La Barrière qui court est un immense rideau en nylon, de 6 mètres de haut et près de 40 kilomètres de long. Il a été installé en 1976 dans la campagne californienne pour deux semaines. Cette œuvre spectaculaire a nécessité quatre années de travail préparatoire pour obtenir les autorisations néces-saires et financer le projet. Les photographies témoignent de cette instal-lation éphémère qui redessine momentanément le paysage.

Philippe Cognée est né à Nantes en 1957. Dans ses premières peintures l’imaginaire se mêle aux souvenirs de sa jeunesse passée au Bénin. C’est en 1991 qu’il choisit de peindre le monde qui l’entoure à partir de photographies et de vidéos. Les thèmes, qu’il traite en série, évoquent le quotidien : objets, paysages, grandes villes du monde, supermarchés... Travaillant à l’aide d’une peinture constituée de cire d’abeille et de pigments de couleurs, il réalise des œuvres où l’image tend à disparaître dans les replis de la matière.

Immeuble (Château de Rézé) présente un paysage urbain sous la neige dans lequel se dressent des barres d’habitations collectives semblables à celles que l’on peut retrouver partout dans le monde. Rien ne nous permet d’identifier la ville. Sans vie, elle semble désertée par ses habitants et seules quelques voitures restent stationnées. Grâce à la douceur des tons et à la richesse de la matière, il se dégage de cette œuvre une poésie et une mélancolie qui rendent ces lieux à la fois attachants et familiers.

Wolfgang Gäfgen est né en 1936 à Hambourg en Allemagne. Après ses études à l’Académie Supérieure des Beaux-Arts de Stuttgart, il se consacre presque exclusivement au dessin. Il se fait connaître dès les années 1970 pour ses œuvres au rendu photographique. Son intérêt pour les matières l’amène à choisir des éléments naturels, bois, pierre ainsi que des objets du quotidien, manteaux, boîtes en carton. A partir des années 1990, Wolfgang Gäfgen change de style et crée des collages de formes décora-tives aux couleurs vives.

Ce dessin au crayon fait partie d’une série d’œuvres représentant des espaces délimités. Il évoque ici une construction. Celle-ci est recouverte d’un tissu épais masquant une forme étrange dans la partie centrale. L’artiste invite le spectateur à s’interroger sur les dimensions comme sur la nature de cet espace : clôture de bois, bac à sable, couvercle… Avec ce dessin, Wolfgang Gäfgen suscite l’imaginaire par ce qui est montré comme par ce qui est caché. Il reste une grande part de mystère.

Ernest Pignon-Ernest est né à Nice en 1942 dans une famille modeste. Il commence sa carrière chez un architecte et se fait connaître par des interventions dans la rue. C’est un pionnier de l’art urbain. Dans des lieux choisis pour leur histoire, l’artiste interpelle le passant en collant des sérigraphies de personnages grandeur nature. Le dessin longuement travaillé et imprimé comme une affiche présente volontairement une grande fragilité face aux intempéries.

Dans le dessin préparatoire Etude pour Rimbaud, le visage du poète est inspiré d’un célèbre portrait photographique tandis que le vêtement décontracté est plus contemporain. La main et la veste seront représentées différemment dans la version finale collées en 400 exemplaires sur les murs de Paris et Charleville. En 1978 les mots du poète « changer la vie » avaient été détournés par les politiques. L’artiste réagit en proposant ici le portrait de Rimbaud qu’il souhaite « pluriel, éphémère et errant ». Aujourd’hui encore l’image du jeune Rimbaud renvoie à l’idée de révolte et de liberté.

« Il faut créer le sentiment de l’éphémère : le projet va partir, il faut se dépêcher d’aller le voir. Il y a un côté nomade qui apporte l’énergie, qui rend les choses inoubliables. »

« Ma peinture est figurative. Elle prend sa source dans le réel et s’appuie sur des images photographiques auxquelles, évidemment, je fais subir des transformations qui amènent parfois la figure ou le motif représentés au bord de la disparition. »

« Ce qui m’intéresse c’est l’objet introduit dans un espace abstrait, mental. » « De la ville j’essaie

d’appréhender à la fois ce qui se voit, les espaces, les rythmes,les couleurs, la lumière et simultanément, ce qui ne s’y voit pas, l’histoire, les souvenirs, mais qui marquentles lieux bien plus que le visible. »

CHRISTO (1935) ET JEANNE-CLAUDE (1935-2009) La Barrière qui court, Projet pour les comtés de Sonoma et Marin, Californie, 1975 La Barrière qui court, 1976 La Barrière qui court, 1976

Philippe COGNÉE (1957) Immeuble (Château de Rezé), 1997

Wolfgang GÄFGEN (1936) Espace III, 1978

Ernest PIGNON-ERNEST (1942) Etude pour Rimbaud

D.R.

Au verso :

Duncan WYLIE, Cabin Fever, 2009 © Droits réservés

Du 17 mai au 10 juin 2016

Le musée de Grenobleexpose à la

Maison des habitants du secteur 3

La ville, ses espaces, son archi-

tecture, son énergie inspirent et

questionnent les artistes.

L’ exposition Lieux de vie, Lieux

de rêves réunit un ensemble

d’œuvres contemporaines (pho-

tographies, peintures, dessins,

installation vidéo), réalisées entre

1975 et 2009. En la parcourant,

venez vous interroger sur ce

territoire en perpétuelle évolu-

tion et laissez- vous surprendre

par les différentes propositions

des artistes.

www.museedegrenoble.fr

Christo et Jeanne-Claude, La Barrière qui court, 1976© Christo et Jeanne-Claude

Philippe COGNÉE, Immeuble (Château de Rezé), 1997© Adagp, Paris 2016

Wolfgang GÄFGEN, Espace III, 1978© Wolfgang Gäfgen

Ernest PIGNON-ERNEST, Etude pour Rimbaud,© Adagp, Paris 2016

Informations pratiques

Samuel Rousseau est né en 1971 à Marseille. Il vit et travaille à Romans. Il a suivi une formation à l’Ecole des Beaux-Arts de Grenoble. Vidéaste et photographe, il est fasciné par le pouvoir de l’imaginaire, le cinéma de Georges Méliès et de Jacques Tati, l’astronomie et la science-fiction. Il aborde dans son travail les questions du temps qui passe, de la fragilité de l’individu et de sa place dans la société. Il crée des vidéos qu’il projette sur écran ou, le plus souvent, sur des objets insolites qui en modifient le sens. Par ces rapprochements incongrus, il propose une vision décalée du monde mêlant réalité et fiction.

Plastikcity est une installation composée de bidons en plastique auxquels l’artiste donne une seconde vie. Assemblés, ils forment un immeuble habité par une multitude de personnages miniatures. Grâce à la magie de l’image animée, ces individus, réduits à des silhouettes anonymes, s’activent ici à leurs occupations quotidiennes. La répétition en boucle de ces actions évoque avec humour le mouvement constant de la vie urbaine.

Thomas Struth est né en 1954 à Geldern en Allemagne. Il étudie à l’Aca-démie des Beaux-Arts de Düsseldorf et obtient une bourse pour un séjour à New-York où il photographie les rues. Dès lors, il voyage partout dans le monde pour ses recherches artistiques et bénéficie d’une reconnaissance internationale dès la fin des années 1980. Il réalise aussi bien des portraits que des vues de fleurs et des paysages, qu’il développe par séries.

Ces trois photographies font partie des premiers travaux de Thomas Struth sur les grandes villes occidentales. Refusant tout effet de mise en scène spectaculaire, il choisit de mettre en avant la perspective de la rue, le plus souvent déserte. Il propose une description rigoureuse de la réalité : les commerces au pied d’immeubles parisiens, les bâtiments de brique et les cheminées d’usine d’une ville industrielle allemande, les palais et les pins parasols de Naples. En soulignant l’architecture mais aussi l’identité sociale d’un quartier, l’artiste nous invite à porter un regard neuf sur notre environnement quotidien.

« J’interroge l’humain dans son individualité et la manière dont il peut réussir à vivre dans une société qui tend de plus en plus à la standardisation des individus. »

Samuel ROUSSEAU (1971)Plastikcity, 2006

Samuel ROUSSEAU, Plastikcity, 2006© Droits réservés Samuel ROUSSEAU (1971)

Thomas STRUTH, Piazza del Plebiscito, Naples, 1988© Thomas Struth

Duncan WYLIE, Cabin Fever, 2009 © Droits réservés

Thomas STRUTH (1954)Rue Saint-Antoine, Paris, 1979Dieselstrasse, Duisbourg, 1985Piazza del Plebiscito, Naples, 1988

« Pour moi, faire une photographie est essentiellement un processus intellectuel pour comprendre les gens, les lieux, leur histoire et leurs liens. »

Duncan Wylie est né et a grandi au Zimbabwe. Formé à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, il est connu pour ses tableaux de grand format sur le thème de l’architecture. Marqué par des images de destructions urbaines liées à des conflits internationaux, Duncan Wylie s’en inspire pour composer des œuvres complexes et originales. Depuis 2012, il représente également des figures humaines.

Le tableau Cabin Fever représente un immeuble dont les façades sont éventrées. La partie haute de l’engin de chantier au premier plan ouvre légèrement l’espace qui peut sembler oppressant. L’artiste choisit un point de vue très serré, sans ciel et sans sol. Ainsi, il happe le visiteur et le pro-jette au cœur du chantier. Pour réaliser son tableau, le peintre superpose différentes images. Les quelques lignes rouges laissent deviner ce travail de construction tandis que de larges coups de brosses suggèrent les gravats et les murs déchirés. Duncan Wylie peint le chaos en suspens et l’énergie du changement. Les couleurs lumineuses et contrastées permettent, selon lui, « d’introduire une note d’espoir ».

« La ruine me permet de lier beaucoup de choses : mon intérêt pour l’espace, pour les questions d’enracinement, de problèmes humains… Cela étant, en général chez moi ce sont des choix instinctifs. Et de fait, ce thème de la ruine englobe beaucoup de choses. »

Duncan WYLIE (1975) Cabin Fever, 2009

D.R. D.R.

D.R.

Maison des habitants du secteur 3 68 Bis rue Anatole France 38100 GrenobleTéléphone : 04 76 20 53 90 Email : [email protected]

L’équipe du musée est présente en permanence dans l’exposition pour vous inviter à découvrir les œuvres et les artistes, échanger et partager.

Horaires d’ouverture Lundi, mardi, mercredi et vendredi : 8h30-12h / 13h30-17h30Jeudi : 8h30-12h / 16h-17h30Ouverture exceptionnelle samedi 28 mai de 15h à 18h

Le musée de Grenoble au cœur des quartiersLes équipes du musée, la Maison des habitants du secteur 3 et les partenaires (Maison des habitants du secteur 3, CCAS de Grenoble, Bibliothèques de Grenoble, MJC des Eaux Claires, MJC Anatole France, Le Plateau, Maison de l’enfance Bachelard, Le Prunier Sauvage, Collège Aimé Césaire, Maison des habitants Eaux Claires, Groupe scolaire Anatole France, EPA Bouchayer, associations : Histoire de, CODASE, PASS, Le Rocher) ont préparé ensemble cette exposition pour sensibiliser les publics et susciter l’intérêt et la curiosité de tous.

Prolongez votre visite au musée ! Musée de Grenoble 5, place de Lavalette 38000 Grenoble 04 76 63 44 44 www.museedegrenoble.frLe musée est ouvert Tous les jours, sauf le mardi, de 10h à 18h30 Gratuit pour les moins de 26 ans, et pour tous, le 1er dimanche du mois

Visitez l’exposition ! CRISTINA IGLESIASJusqu’au 31 juillet

D.R.

D.R.

D.R.

// Projets et programmation autour de l’exposition

Les différentes équipes des structures et équipements partenaires se sont investis et ont mené des projets et élaboré des propositions durant l’exposition. Le thème de l’exposition a constitué un fil conducteur porteur pour la majorité des projets réalisés par les équipes qui se sont investies durant les 9 mois de travail en commun.Les expositions complémentaires dans les lieux de proximité (bibliothèque, MJC, école, crèche) ont constitué pour les habitants une invitation à un parcours artistique sur le secteur.Les activités et les rencontres proposées par les partenaires dans le cadre de leur programmation annuelle se sont adressés aux adhérents ou usagers qui ont ainsi pu s’approprier l’exposition et profiter de la venue du musée dans leur quartier.

Détail des propositions

Musée • Visites-ateliers dans l’exposition• Ateliers de rue• Visite au musée avant/après l’exposition

Association PASS / Maison des habitants • Avec les usagers des ateliers d’apprentissage du français : atelier d’écriture et de dessin sur leurs visions de la France, exposition à la MDH (projet porté par PASS, la Bibliothèque des Eaux-Claires, Théâtre ensemble et le Prunier Sauvage)• Présentation de leur création théâtralisée dans l’exposition

MJC Eaux-Claires• Visites du musée aux vacances de février, printemps et dans le cadre du périscolaire • Ateliers slam, photos, arts plastiques et sonores • Déambulations festives, chantées et dansées dans la rue• Exposition des enfants et adolescents sur le thème « Rêvez la rue »

Maison des habitants Eaux-Claires• Rendez-vous en famille dans l’exposition• Atelier famille, réalisations de photos du quartier à partir du point de vue des enfants (avec la crèche des Eaux-Claires), exposition à la bibliothèque Eaux-Claires Mistral• Moment festif : goûter-apéro partagé (avec la MJC des Eaux-Claires)

9

Bibliothèque Eaux-Claires Mistral• Exposition d’œuvres de l’artothèque à la bibliothèque • Lectures pour adultes dans l’exposition (avec la MJC des Eaux-Claires)

Crèche Anatole France• Ateliers plastiques pour l’ensemble des groupes d’âge • Exposition à la crèche en amont de l’exposition hors les murs

Espace personnes âgées Bouchayer • Atelier tricot-patchwork sur le thème des saisons, présentation des créations sur le mobilier Decaux de l’arrêt de bus Champs-Elysées, rue des Eaux-Claires • Ateliers créatifs de sensibilisation à l’art urbain• Ateliers intergénérationnels de décoration du mobilier urbain sur les potelets et barrières devant l’école Painlevé

Association « Histoire de »• Balades urbaines pour découvrir l’histoire du secteur 3

Le Prunier Sauvage• Restitution des ateliers menés par la compagnie Malka en résidence au collège Aimé Césaire• Atelier street art mené par Petite Poissonne avec les élèves de l’école primaire Anatole France, exposition des créations dans le quartier Mistral

Maison de l’enfance Bachelard • Ateliers arts plastiques

Ecole maternelle Anatole France • Ateliers arts plastiques et exposition sur le thème des formes

Le Plateau • Exposition de photos et de témoignages sur l’histoire du quartier

Remarque

Nous avons constaté une grande réceptivité des professionnels de l’ensemble du secteur, tous présents aux réunions de construction. L’équipe de la Maison des habitants a montré un fort dynamisme en invitant les usagers à visiter l’exposition et en proposant à 2 groupes de découvrir l’exposition Cristina Iglesias en juillet (un groupe d’habitants de 18 personnes et un groupe de 9 professionnels). Comme chaque année, l’intérêt et la motivation des professionnels de la petite enfance a été notable. Le travail conjoint des équipements MJC Eaux-Claires, bibliothèque Eaux-Claires Mistral et Maison des habitants Eaux-Claires a permis de proposer plusieurs temps forts. Le Prunier Sauvage a organisé sa programmation de saison avec différents partenaires du quartier mais la présence de l’exposition hors les murs n’a pas été l’occasion de construire un projet commun.L’exposition présentée par Le Plateau est permanente. L’école maternelle Anatole France travaille chaque année sur un projet arts plastiques faisant l’objet d’une exposition.

10

« Une grande réceptivité des professionnels du secteur »

// Mots de visiteurs :

« Je n’ose pas aller seul dans le grand musée mais ici je suis venu » (un habitant du quartier)

« Vous nous apportez du rêve » (un habitant du quartier)

« Ca nous fait du bien à nous aussi » (une assistante maternelle accompagnant un groupe de petits)

« Elle voit tout ça dans les œuvres ? » (un jeune à propos de la médiatrice)

« C’était un choc culturel » (le directeur du Plateau à propos de la visite de l’expo par certains jeunes)

// Ce qui ressort du bilan avec les partenaires

L’expositionPour différents publics, l’exposition a permis une première rencontre positive avec des œuvres du musée : enfants des crèches du quartier, jeunes fréquentant le Plateau, adultes participant aux ateliers de français…

Construction du projetLe pilotage et la méthode de construction du projet, la régularité des réunions et la progression du travail en commun ont convenu à l’ensemble des partenaires. Les temps de visite-formation dans les collections permanentes du musée, programmés dès l’automne, ont été particulièrement appréciés : bonne manière de démarrer le projet, sensibilisation, découverte, partage des ressentis devant les œuvres, perspectives et pistes de travail.

Communication et diffusion de l’information Le document (une feuille A4 recto-verso) présentant le programme et l’ensemble des projets dans et autour de l’exposition a été jugé trop dense, peu lisible et donc assez inefficace du point de vue de la diffusion de l’information. Le format du document est à revoir. Il serait peut-être intéressant d’imaginer, en complément, un relais par les sites Internet des partenaires et sur les réseaux sociaux (pour toucher les jeunes en particulier).

Quelques réservesLe travail avec les écoles a eu du mal à se mettre en place (chacun a suivi son projet sans réellement tenir compte de l’exposition).D’après plusieurs professionnels de crèches, seules quelques œuvres, et non l’exposition dans son ensemble, étaient réellement adaptées aux tout petits.Peu d’usagers ont traversé la Maison des habitants pour visiter l’exposition.

Après l’ exposition hors les mursDeux visites de l’exposition Kandinsky sont programmées pour les partenaires, mardi 8 novembre à 13h30 et jeudi 24 novembre à 12h30. Le groupe d’habitants accompagné par l’animatrice culture de la MDH, qui a déjà visité l’exposition Cristina Iglesias en juillet, a le désir de revenir au musée pour découvrir l’exposition Kandinsky mais aussi les collections permanentes.

11

Personnes accueillies

Semaine 1 - du 17 au 20 mai 372 – 113 individuels (dont 60 à l’inauguration)

et 259 en groupe (14 groupes)

Semaine 2 - du 23 au 28 mai 329 visiteurs – 58 individuels et 271 en groupe

(17 groupes)

Semaine 3 - du 30 mai au 3 juin

436 visiteurs – 69 individuels et 367 en groupe

(21 groupes)

Semaine 4 - du 6 au 10 juin 494 visiteurs – 54 individuels et 440 en groupe

(21 groupes)

Total 1631

BILAN DE FRÉQUENTATION

11ème exposition hors les murs 2016

Nombre de groupes Nombre de personnes

3 RENDEZ-VOUS 126

Inauguration de l’exposition 60

Théâtre : groupe PASS (MDH 3) 40

Lectures : bibliothèque et MJC Eaux-Claires 26

PETITE ENFANCE 13 152

EAJE Anatole France 7 79

EAJE Petits Patapons - Abry 2 25

EAJE et RAM Eaux-Claires 2 25

MDH Eaux-Claires 2 23

SCOLAIRE - ÉCOLES MATERNELLES 10 258

Anatole France 7 186

Houille Blanche 2 41

La Savane 1 31

Total : 1631 visiteurs

Visiteurs individuels : 294 visiteurs

Visiteurs en groupe : 1337 visiteurs

Nombre de groupes : 73 groupes

12

Nombre de groupes Nombre de personnes

SCOLAIRE - ÉCOLES PRIMAIRES 11 292

Painlevé 5 136

Anatole France 4 100

Sidi Brahim 2 56

COLLÈGE 5 109

Aimée Césaire 5 109

LOISIRS 16 304

MJC des Eaux-Claires 5 57

MJC Anatole France 3 64

Café des enfants 4 106

Maison de l’enfance Bachelard 1 10

Ecole maternelle Anatole France 2 46

Ecole primaire Nicolas Chorrier 1 21

ADULTES 16 156

CEMEA 2 25

Groupe Pass (MDH 3) 1 12

Habitants Mistral (MDH 3) 2 7

Groupe ASL (MDH 3) 1 8

Directeurs MDH Grenoble 1 5

EPA Bouchayer 1 15

Maison des aidants 1 4

Club lecture bibliothèque 1 9

Partenaires secteur 1 25

Enseignants 1 8

Animateurs MJC Eaux-Claires 1 4

Médi’art 1 3

Equipe musée de Grenoble 1 19

13