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Sophie Boisseau du Rocher : « Birmanie : ASSK peut-elle réussir ? » Page 1 Le 2 mars 2017 Birmanie : Aung San Suu Kyi peut-elle réussir ? d’après la conférence de Sophie BOISSEAU du ROCHER Chercheure associée au centre Asie IFRI. « Aller vers la Birmanie compliquée avec des idées simples » n’est pas concevable. Pour comprendre la Birmanie et sa transition démocratique, nous devons introduire le temps long, la nuance et la complexité. Aung San Suu Kyi est au pouvoir après avoir été l’icône de la résistance aux militaires. Comme cela faisait si longtemps que l’on espérait ce moment, le niveau d’attente est proportionnel à notre impatience. Les obstacles sont très nombreux, de la question de la réconciliation nationale à celle du développement économique ; Aung San Suu Kyi (ASSK) n’a pas toutes les clés en main pour régler les multiples défis à relever aujourd’hui en Birmanie. BIRMANIE OU MYANMAR ? Le nom « Birmanie » a été donné par les Anglais à partir du nom de l’ethnie principale les Bamars ou Birmans. Ceux-ci constituent 65% de la population et se localisent sur la plaine centrale. Autour se trouvent les ethnies qui composent aussi l’union de Birmanie. Ce nom ne traduit donc pas la réalité sur le terrain car tous les habitants de Birmanie ne sont pas Birmans. En 1989, pour rompre avec la période coloniale et pour affirmer que la population de Birmanie ne se limitait pas seulement aux Birmans, la junte au pouvoir a décidé de revenir au nom pré-colonial, Myanmar (pays merveilleux). En Occident, utiliser le nom de Birmanie constituait une forme de résistance. Sur place, il était indifférent d’utiliser le nom de Birmanie ou Myanmar. Aujourd’hui, l’UE utilise plutôt le terme de Myanmar. La situation en 2017 : Le début d’une nouvelle ère Un peu d’histoire… 1948 : indépendance de la Birmanie/Myanmar précédée par les accords de Panglong avec les ethnies (Aung San). À partir de 1962, 50 ans de dictature militaire dirigée par le général Ne Win puis par la junte militaire. 1997 : adhésion à l’ASEAN (Association des Nations de l’Asie du Sud-Est). Les Birmans réalisent que le décalage de développement entre leur pays et leurs voisins va les pénaliser pour construire un avenir meilleur. 2003 : feuille de route pour la démocratie écrite par les militaires. Elle prépare et organise une transition tant politique que sociétale. Ouverture économique et réformes maîtrisées par les militaires (autorisation syndicale…). 2007-2008 : la Birmanie passe du statut d’État paria à celui d’un pays en voie de normalisation. 2011 : gouvernement civil largement composé d’ex militaires transformés en civil. Novembre 2015 : 1 ères élections libres depuis 1990. La Ligue Nationale pour la Démocratie (LND), le parti

Birmanie : Aung San Suu Kyi peut-elle réussir · Birmanie : Aung San Suu Kyi peut-elle réussir ? d [apès la confé ence de Sophie OISSEAU du ROHER Chercheure associée au centre

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Sophie Boisseau du Rocher : « Birmanie : ASSK peut-elle réussir ? » Page 1

Le 2 mars 2017

Birmanie : Aung San Suu Kyi peut-elle réussir ? d’après la conférence de Sophie BOISSEAU du ROCHER

Chercheure associée au centre Asie IFRI.

« Aller vers la Birmanie compliquée avec des idées simples » n’est pas concevable. Pour comprendre la

Birmanie et sa transition démocratique, nous devons introduire le temps long, la nuance et la complexité.

Aung San Suu Kyi est au pouvoir après avoir été l’icône de la résistance aux militaires. Comme cela faisait si

longtemps que l’on espérait ce moment, le niveau d’attente est proportionnel à notre impatience. Les

obstacles sont très nombreux, de la question de la réconciliation nationale à celle du développement

économique ; Aung San Suu Kyi (ASSK) n’a pas toutes les clés en main pour régler les multiples défis à relever

aujourd’hui en Birmanie.

BIRMANIE OU MYANMAR ?

Le nom « Birmanie » a été donné par les Anglais à partir du nom de l’ethnie principale les Bamars ou Birmans.

Ceux-ci constituent 65% de la population et se localisent sur la plaine centrale. Autour se trouvent les ethnies

qui composent aussi l’union de Birmanie. Ce nom ne traduit donc pas la réalité sur le terrain car tous les

habitants de Birmanie ne sont pas Birmans.

En 1989, pour rompre avec la période coloniale et pour affirmer que la population de Birmanie ne se limitait

pas seulement aux Birmans, la junte au pouvoir a décidé de revenir au nom pré-colonial, Myanmar (pays

merveilleux). En Occident, utiliser le nom de Birmanie constituait une forme de résistance. Sur place, il était

indifférent d’utiliser le nom de Birmanie ou Myanmar. Aujourd’hui, l’UE utilise plutôt le terme de Myanmar.

La situation en 2017 : Le début d’une nouvelle ère

Un peu d’histoire…

1948 : indépendance de la Birmanie/Myanmar précédée par les accords de Panglong avec les ethnies (Aung

San). À partir de 1962, 50 ans de dictature militaire dirigée par le général Ne Win puis par la junte militaire.

1997 : adhésion à l’ASEAN (Association des Nations de l’Asie du Sud-Est). Les Birmans réalisent que le décalage

de développement entre leur pays et leurs voisins va les pénaliser pour construire un avenir meilleur.

2003 : feuille de route pour la démocratie écrite par les militaires. Elle prépare et organise une transition tant

politique que sociétale. Ouverture économique et réformes maîtrisées par les militaires (autorisation

syndicale…).

2007-2008 : la Birmanie passe du statut d’État paria à celui d’un pays en voie de normalisation.

2011 : gouvernement civil largement composé d’ex militaires transformés en civil.

Novembre 2015 : 1ères élections libres depuis 1990. La Ligue Nationale pour la Démocratie (LND), le parti

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d’ASSK, remporte 80% des sièges. ASSK ne peut pas prendre la tête du gouvernement car la nouvelle

constitution de 2008 établie par les militaires interdit à quiconque ayant des enfants étrangers d’être à la tête

de l’État (article 59). C’est un article sur mesure pour empêcher ASSK de prendre des responsabilités de

premier plan car elle a épousé un Anglais et a 2 enfants britanniques. Elle a trouvé 2 parades :

- 30 mars 2016 : nomination du président de la République Htin Kyaw, un proche en qui elle a toute confiance.

- avril 2016 : formation du gouvernement. ASSK, icône mondialisée de la démocratie, devient conseillère

spéciale de l’État, porte-parole de la présidence et ministre des Affaires étrangères.

ASSK a des fonctions et une exposition presque similaires à celles du président. Il ne fait aucun doute que c’est

elle qui gouverne. Le niveau d’attente est très élevé et des risques de frustration sont possibles car les défis

sont colossaux. Il faut réformer l’État, les institutions, les services, l’éducation, la santé, l’économie…

I/L’ÉTAT DU PAYS, LES DOSSIERS SENSIBLES

1/POLITIQUE

Révision de la constitution de 2008 : la constitution a été écrite par les militaires pour satisfaire l’Occident et montrer une ouverture politique, tout en ne lâchant pas le cœur du pouvoir. Ils gardent en effet : - 25% des sièges au Parlement, occupés par les conservateurs, donc une minorité de blocage ; - 3 ministères importants : frontières, sécurité intérieure et défense. À chaque heurt avec les minorités aux frontières, c’est l’armée qui est le premier interlocuteur, ce qui bloque le processus politique. La constitution limite le pouvoir d’ASSK. Elle instaure un système politique dual : ASSK/LND et l’armée. Ces 2 forces s’opposent et ralentissent les réformes. Tout changement constitutionnel devra donc être négocié avec l’armée.

Les prisonniers politiques : une révision des lois liberticides est en cours mais les militaires restent fermes.

La corruption : le système mis en place par les militaires leur a permis pendant 50 ans de s’octroyer tous les monopoles qu’ils voulaient (bière, médias…). Le pays est très riche : rubis, jade, pavot (2e producteur mondial de pavot) ; la corruption est très lourde avec une opacité importante des circuits et un blanchiment d’argent colossal. La Birmanie a le 140e rang dans les indices de corruption, sur 170. On a aujourd’hui un régime népotique avec des circuits d’intérêt établis très difficiles à contourner. La justice n’est pas objective, la police est achetée.

La persistance des conflits armés : 65% de la population sont des Bamars, des Birmans, 35% sont des ethnies. Il y a 135 ethnies officielles et 100 langues officielles. Ces populations avaient négocié un accord en 1947 avec le père d’ASSK, Aung San. Ces accords de Panglong qui instituaient la fédération de Birmanie sont un cadre de référence idéal. Mais ils n’ont jamais été mis en œuvre puisque Aung San a été assassiné quelques mois après. Depuis ces accords il y 70 ans, il y a eu 70 ans de guerre civile. Les conflits entre ethnies évangélisées par les missions britanniques (chrétiennes, catholiques ou protestantes) n’ont jamais cessé. Il y a donc une vraie différenciation entre les Bamars bouddhistes et ces ethnies qui ont pour une grande part une religion différente.

Avec ses multiples langues et religions, la Birmanie n’est jamais parvenue à se penser comme une nation. Il y a donc une question très court terme à régler qui est celle des conflits armés, mais il y a une question de fond à traiter qui est « Qu’est-ce que ça veut dire être Birman ? » « Pourquoi est-on Birman ? ». Cette question sur l’identité nationale et de la citoyenneté demande du calme et de la distance et n’est pas traitée aujourd’hui dans un contexte favorable à sa résolution, puisque les moines bouddhistes assimilent le fait d’être birman à être bouddhiste. À ces problèmes s’ajoute un débat administratif. Quelle organisation administrative serait la plus favorable et équilibrée pour un partage équitable des ressources ? Car si le grenier à riz se trouve dans la plaine centrale des Bamars, toutes les autres richesses (or, pierres précieuses, jade) se trouvent dans les périphéries.

La situation des Rohingyas : les Rohingyas sont une ethnie musulmane installée en Birmanie à la frontière du Bangladesh (plusieurs millions de personnes). Ils sont issus d’une immigration en provenance d’Inde du temps de la colonisation anglaise et sont sans papiers. Après avoir vécu longtemps relativement tranquillement avec les populations birmanes, une crispation a eu lieu dans les années 2000 avec une grande virulence de certains moines à leur égard. Depuis novembre 2015, des persécutions violentes sont menées par l’armée à leur encontre. Que fait ASSK ? Les Rohingyas n’étant pas considérés en Birmanie comme des Birmans, la population ne comprendrait pas qu’ASSK se donne corps et âme dans le règlement d’un conflit relativement périphérique. Néanmoins, c’est un vrai problème de droit de l’homme qui pourrait peser lourd dans nos relations avec la Birmanie.

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2/ ECONOMIE

En 1947, la Birmanie était un pays riche car bien doté en matières premières : bois, mines de rubis et de jade,

gaz, pétrole. Il est aujourd’hui un des moins avancés (PIB/hab : 1270$, entre le Bangladesh et le Yémen). Il

existe de très fortes inégalités entre quelques grands conglomérats et fortunes faites sur les ressources

naturelles et le commerce, et une population pauvre : 38% de la population vit sous le seuil de la pauvreté. La

situation est difficile mais les résultats encourageants depuis le processus d’ouverture en 2010 (8% de

croissance en 2015).

Une économie rurale (34% du PIB) : 70% des emplois sont dans les campagnes. L’économie est centrée sur l’agriculture, le secteur agroalimentaire et l’exploitation du bois (teck).

Une industrialisation insuffisante (25% du PIB) : il s’agit d’une industrie élémentaire : textile, confection, extraction minière. Le coût de la main d’œuvre est très bas.

Des infrastructures déficientes : plus de 47% de la population n’a pas l’électricité, seulement 20% des routes sont recouvertes de chaussée. Un gros travail doit être réalisé en amont avant que l’économie puisse décoller. Des réformes financières pour attirer les capitaux étrangers ont été prises. Ces investissements sont aujourd’hui plus nombreux et destinés principalement à l’exploitation des matières premières ou aux infrastructures (Chinois). Le décollage ne pourra pas se faire sans cet apport d’argent frais des investisseurs étrangers.

Manque de compétences techniques : Le budget de l’éducation a été ridicule pendant 50 ans et le niveau de compétence moyen est assez faible. D’où un problème de main d’œuvre locale qualifiée pour les investisseurs.

3/ LA SOCIETE

Une société jeune : la population est de 52 millions d’habitants et l’âge médian est de 28 ans. Comment

occuper cette jeunesse précaire qui manque de qualification ? La migration des jeunes est très importante : 3

millions de Birmans sont en Thaïlande pour trouver du travail et des formations professionnelles.

Une société religieuse : 80% de la population birmane est bouddhiste. La société birmane est organisée autour

des préceptes bouddhistes et cette communauté monastique a une utilité identitaire et sociétale (notamment

dans l’éducation puisque l’État était défaillant). La jeunesse a tendance à vouloir prendre de la distance avec

cette communauté des moines qui a été excessivement puissante, voire dangereuse (nationalisme religieux).

Une société superstitieuse, conservatrice et inégalitaire : la superstition vient de l’animisme qui précédait

l’arrivée du bouddhisme. Les esprits sont très présents dans l’imaginaire birman et une multitude de codes

persiste pour respecter les esprits (on se marie selon son horoscope).

II/ LES PARAMETRES DU CHANGEMENT

1/ AUNG SAN SUU KYI

Qui est-elle, son état d’esprit et ses compétences ?

Née en 1945 d’une famille de la bourgeoisie birmane, ASSK est la fille du général Aung San, héros de

l’indépendance et des accords de Panglong, assassiné en 1947. Elle est diplômée en droit de l’université

d’Oxford, mariée avec Michael Aris, britannique, et a 2 fils. En 1988, de retour en Birmanie, elle prend part aux

manifestations anti-junte et fonde son parti politique la LND. À partir de 1989, elle entame son combat

politique. Après des élections gagnées par la LND en 1990 mais invalidées par la junte, ASSK va passer la

majorité des 20 prochaines années assignée à résidence par la junte. Prix Nobel de la Paix en 1991, elle fait le

choix du sacrifice de sa vie personnelle pour sa mission politique. Elle a refusé le bras de fer avec la junte mais a

appliqué les méthodes de Gandhi, méthodes de paix et de résistance passive ; un combat politique non violent.

ASSK est dotée d’un caractère fort, déterminé, persévérant et autoritaire. Elle sait où elle veut aller et n’en

démordra pas. Son combat a rendu son intelligence très incisive et elle a peu confiance dans les autres... À 71

ans, après 20 ans de combat et de privations, ASSK doit gérer des dossiers extrêmement complexes et relever

des défis gigantesques. Elle est obligée de nuancer et doit apprendre à gouverner. En effet, la LND était un parti

d’opposition, pas préparé à gouverner. Comme ASSK a un caractère très affirmé qui verrouille tout, la base ne

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peut pas vraiment s’exprimer. Un problème se pose donc : Comment trouver aujourd’hui au sein de la LND

des personnes capables de prendre et assurer le relais ? C’est une des faiblesses d’ASSK : ne pas permettre à

la génération suivante de se préparer à assurer les fonctions qui seront les leurs dans les prochaines années.

2/ L’ARMEE, (encore) seule institution structurée en Birmanie-Myanmar

Un État prétorien : politisation de l’armée. L’armée reste la seule institution organisée en Birmanie. Du fait de

la dualité du pouvoir, ASSK a face à elle une armée qui a gouverné pendant 50 ans, qui connaît les rouages du

pays et son organisation beaucoup mieux qu’elle.

Des intérêts économiques et financiers du fait de des circuits de corruption et des monopoles que l’armée

avait accordés à certains de ses membres. L’armée est riche contrairement à la LND.

Contrôle répressif du territoire grâce aux3 ministères conservés par l’armée qui est mieux informée qu’ASSK.

Une constitution sur mesure pour entraver l’action ASSK. ASSK est obligée aux compromis avec l’armée et doit

naviguer entre des eaux contradictoires : les attentes démocratiques (en particulier des acteurs extérieurs) et

une situation interne complexe où elle n‘a pas toutes les cartes en main.

3/ LES ACTEURS EXTÉRIEURS

Ils sont essentiels car une transition politique coûte cher en termes de réflexion, de mise en place et

d’investissement logistique. Les acteurs extérieurs sont indispensables pour encadrer le processus. Ils ont un

rôle d’amplificateur ou au contraire de crispation important.

La Chine : c’est le premier partenaire extérieur de la Birmanie. La Chine a été le grand partenaire de la junte

militaire au moment où les États-Unis et l’UE fermaient les portes pendant 20 ans. La Birmanie est obligée de

négocier avec la Chine qui a un impact important sur les processus internes, puisqu’elle arme et finance

certaines guérillas. La Chine fait tourner une partie de l’économie et exploite majoritairement les ressources de

la Birmanie. C’est le premier acheteur du gaz birman. De plus, elle a fourni pendant de très nombreuses années

ses équipements et sa formation à l’armée birmane. Même si ASSK voulait prendre un peu de distance par

rapport à la Chine, l’armée entretiendra sa grande proximité avec les Chinois. ASSK doit donc composer.

L’ASEAN : Association des Nations de l’Asie du Sud-Est. La Birmanie a rejoint l’ASEAN en 1997. L’ASEAN

n’intervient pas dans la politique intérieure mais soutient le pays dans son processus de normalisation. La

Thaïlande et Singapour sont les premiers partenaires économiques de la Birmanie après la Chine.

Les États-Unis : ils ont joué un rôle important dans la transition (G. Bush, B. Obama). Les sanctions prises par

les EU ont eu un réel impact. Les EU ont promis de soutenir la transition. Quelle va être la position de D.

Trump ?

L’Union européenne : c’est un acteur marginal qui a des actions sur des terrains inoffensifs : réconciliation

nationale, construction de l’État et du droit, aide au développement.

Dans le contexte qui est le sien, comment ASSK peut-elle faire avancer la cause de la démocratie et de la

dignité humaine en Birmanie/Myanmar ? Une fois l’euphorie de son accession au pouvoir passée, nous devons

revenir à un principe de réalité. Ce qu’on peut souhaiter à ASSK, c’est qu’elle arrive à redonner confiance à son

pays pour prolonger la transition qu’elle aura initiée.

Dicton Birman : « Pour faire un roi de Birmanie, il faut marcher jusqu’au genou dans le sang ».

Un film recommandé : « The Lady » de Luc Besson (2011) qui retrace la vie d’ASSK.