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 Arrêtés en fin de sem aine der- nière en France, sept islamis- tes radicaux français de 19 à 25 ans sont accusé s d’av oir formé « une cellule terroriste opérationnelle », ann once la  Justice, pré cisant que c ertains d’e ntr e eux vou laien t all er combattre en Syrie. Ils ont tous été mis en examen et pla- cés en détention provisoire. « Une attaque terroriste dans  notre pays a pu être évitée » , a assuré le procureur de Paris, Fran çois Molin s, préc isan t qu’il n’y avait pas eu « d’exem-  ple d’affaire de ce type »  en France depuis l’attentat dans le RER parisien en 1996 reven- diqué par le GIA algérien. Les personnes arrêtée s  « sont bien plus dangereuses que ce que nous pensions initi ale-  ment », a-t-il insisté. Deux hommes jouent un « rô- le clé », l’un qui a un contact à l’étranger et  « servait de re- lais » pour les candidats au ji- had et l’autre qui s’est rendu en Égypte et Tunisie. Le parquet de Paris avait re- quis hier matin l’incarcération des sept suspects,  « âgés de 19à 25ans , tousnésen Fr an- ce et de nationalité françai- se ». Tous sont des  « conver- tis plus ou moi ns réc ent s, sauf un », à l’islam, selon lui. Une information judiciaire a été ouverte pour  « tentative d’assassi nat en lien avec l’ap-  partenance avec une re ligion, en relation avec une entrepri- se terroriste »  et  « associa- tion de malfa iteu rs prép a-  rant des destructions par substances explosives suscep- tibles d’entraîner la mort ». Cinq autres suspects ont été remis en liberté. Le démantèlement de la cellu- le fait suite à une attaque à la gre nade contre une épic erie casher le 19 septembre à Sar- celles. Cinq personnes au to- tal sont soupçonnées d’avoir  pris part à cet attentat antisé- mite qui a fait un blessé léger. La gr en ade  « défensive » aurait pu faire beaucoup plus de victimes sur un rayon de 10 m :  « L’intention était bien de tuer », a di t M. Mo li ns. C’est autour du suspect utili- sant un box rempli d’armes et d’explosifs, Jérémy Bailly, 25 ans, arrêté samedi à Torcy en  possession d’une arme char- gée alors qu’il revenait d’une salle de prière, que se concen- tre le travail des enquêteurs. Le procure ur a évoq ué une « abs ence totale de coopé ra- tion » des suspects arrêtés. Cire de bougie, charbon de bois, réveils, cocotte-minute : associés à d'autres, ces éléments découverts dans l'enquête sur la cellule islamiste peuvent servir à fabriquer un engin explosif. Les enquêteurs ont découvert dans l'appartement de Jérémy Bailly, personnage central de la cellule, une clef qui les a conduits à un box de parking. crosse sciés 22 long rifle, un  fusil à pompe calibre 12, environ 800 cartouches de calibre 22 long rifle et surtout 3 kg de nitrate de potassium, une bouteille contenant de la cire de bougie, un sac de charbon de bois, 1,5 kg de soufre, deux réveils, 5 m de câbles électriques, des piles, une cocotte-minute et cinq ampoules de phare », a dit le fabriquer un engin explosif. « Il s'agit exactement du type de montage d'engin qui avait été utilisé en 1995 par les activistes du GIA », a rappelé le procureur, en référence à la  vague d'atten tats qui avaient fait 10 morts dans la capitale. Les modalités de fabricatio n de tels engins, qui font des centaines voire des milliers de morts chaque année dans le Les projets criminels des islamistes arrêtés Terrorisme  l La cellule démantelée la semaine dernière s’avère, dit le parquet, bien plus dangereuse que prévu. Ses membres sont tous convertis, sauf un. L’arsenal explosif du chef de bande Jérémy Bailly J e suis parfaitement conscient des cons éque ncesde cett e requ ête. Ça va être cataclysmique. Mais vous ne  pouvez pas valider une telle procé- dure: la relation intime du directeur d’enquête a eu une influence sur toute l’affaire . » Pendant deux heures hier ma- tin à la cour d’appel de Montpellier, M e  Jean-Robert Phung a fait trembler sur ses bases la vaste enquête pour corrup- tion ouvert e en 2007 à Sain t-Cy prien (P-O ). Une inst ruct ion judi ciair e tou -  jours en co urs, dans laquelle un e vingtai- ne de personnes ont été mises en exa- men. Et qui a vu le maire UMP de l’épo- que, Jacques Bouille, soupçonné de mul- tiples malversation s, se suicider à la pri- son de Perpignan, le 24 mai 2009.  Au cœur de ces investigations, le com- miss aire Christophe Gava t, patr on de l’antenne perpignanaise de la PJ, était « l’intermédiaire privilégié entre l’en- quête, le terrain et les magistrats», rap-  pelle le président de la chambre d’ins- truction. Qui souligne qu’au départ du dossier judiciaire, «l’opposant politique de Jacques Bouille, Thierry Del Pozo,  faisait connaître des faits au procu-  reur, concernant 2 M   d’œuvres d’art achetées par la mairie et non retrou- vées ». Un confl it d’int érêt s qui pollu e l’enquête Parmi les multiples soubresauts de cette enquête où défilent pots de vin, commis- sions occultes et troubles d’opérations immobilières, M e Phung, avocat de Fran- cis Montor - l’ancien directeur général des services de Saint-Cyprien qui a pas- sé deux mois en prison -, appuie sur un  point que ni le procureur, ni les juges d’instruction n’avaient jugé problémati- que: la  «relation intime »  nouée pen- dant l’enquête entre le commissaire Ga-  vat et un témoin, Vicky Jacquinot, em-  ployée munic ipale et ex-ma îtresse du di- recteur de cabinet du maire. Une enquê- te de l’inspection générale de la police nationale, rendue en janvier 2012 vient de le reconnaître: «La fin de l’enquête a étéclairem entpollué e parce con flitd’in- térêts très peu déontologique et poten- tiellement préjudiciable à la crédibilité d’une enquête de police judiciaire.» Interrogé par les bœufs-carottes, souli- gne M e Phung, le commissaire Gavat a admis  « être entré en contact avec elle sur les conseils de Thierry del Pozo. C’est l’opposant politique n˚1 qui télé-  phone au directeur d’enquêt e pour pren- dre un poisson pilote!» Plus grave, se- lon l’avocat:  «Il dit avoir posé à cette très jolie femme des questions qui ne sont pas sur le procès verbal. Quelle foi accorder à un dossier quand le direc- teur d’enquête explique qu’un PV ne re-  prend pas les questions ni, a fortiori, les réponses ? » Mis en cause, depuis, dans l’affaire Ney- ret à Lyon, et aujourd’hui n˚2 de la PAF de Guyane, le policier a juré que sa maî- tresse n’a bénéficié d’aucun traitement de faveur. L’avocat de cette dernière,  partie civile depuis février 2012, confir- me. M e Dartevelle, qui défend la veuve de Jacques Bouille, en doute:  «Il n’y a  pas de PV sur ce qui se dit sur l’oreiller!» Et Damien Piller, avocat et homme d’affaires suisse, promoteur im- mobilier soupçonné d’avoir été l’un des corrupteurs de la mairie, se lâche en fin d’audience:  «Rendez une décision di-  gne de la France, et pas de la Républi- quebanani ère quiest l’étatact uel de cet- te procédure! On est dans un véritable  polar! À l’époque, le shérif Gavat fai- sa it laplui e et lebeautemps à Sa int-Cy-  prien, et reprochait à Jacques Bouille de fa ir e de mê m e!»  Déc isi on le 29 novembre. FRANÇOIS BARRÈRE [email protected] TÉLEX  MERAH Sept mois jour pour jour après le meurtre de leur fils, les parents du premier militaire tué par Mohamed Merah, Imad Ibn-Ziaten, ont lancé hier un « message de paix » aux jeunes musulmans de France « perdus dans les cités ou dans les prisons » lors d'une cérémonie à leur domicile de Rouen en présence de dix imams, dont celui de Drancy, Hassen Chalghoumi.  MIRACLE Un 68 e miracle survenu à Lourdes, la guérison de la sœur italienne Luigina Travers o guérie en 1965, a été reconnu par l'évêque de son diocèse à Casale Monferrat o (Italie). Atteinte d'une lombo- sciatique paralysante malgré plusieurs opération s, elle avait retrouv é l'usage de ses  jambes.  POMPIERS Le tribunal d’Amiens a relaxé hier deux des pompiers poursuivis pour avoir participé à des ébats sexuels avec une mineure de 16 ans à la caserne d’Abbeville (Somme). Un seul prévenu a été condamné, à 4 mois de prison avec sursis, sans inscripti on au casier.  TOULOUSE Les gendarmes toulousai ns viennent d’identif ier un duo de braqueurs présumés de McDonald’s et autres enseignes, dont l’un est déjà soupçonné d’avoir tué une fillette de quatre ans d’une balle dans la tête dans un accès de fureur à son domicile. Ils étaient déjà incarcérés.  CENTRALE Les neuf militants de Greenpeace qui s’étaient introduits par effraction dans la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine (Aube) en décembre 2011 ont été condamnés à 6 mois de prison avec sursis à Reims.  SAC Un homme de 18 ans a été mis en examen hier pour « dégradations par incendie » et « violences volontaires commises en réunion » pour avoir lancé un sac en flammes vers une mère de famille connue pour lutter contre le trafic de drogue à Saint-Oue n, en Seine-Saint-Denis.  HOMOSEXUALITÉ SOS Homophob ie assigne l’hebdomadaire  Minute  pour injures et incitation à la haine après la publicati on d’un numéro largement consacré à l’ouverture du mariage aux homosexuel s. Le 11 juillet, Minute  publiait une photo de deux hommes fesses nues avec en titre « Mariage Homo: Bientôt, ils vont pouvoir s’enfiler... la bague au doigt. »  DIAMANT Une équipe américano-française d'astron omes a découvert une planète très chaude formée en grande partie de diamants, de deux fois la taille de la Terre et La police monte la garde à Torcy, où étaient stockées les armes.  AFP Corruption: tempête sur l ’a f f ai r e Jacques Boui l l e Saint-Cyprien  l Le commissaire de police avait une liaison avec un témoin : les avocats exigent l’annula tion de toute l’enquête.  Après trois semaines de dé- bats à huis clos mais sous hau- te tension, la cour d’assises du  Val-de-Marne a reconnu des  viols commis entre 1999 et 2001 dans les cités de Fonte- nay-sous-Bois, sur une seule des plaignantes, Nina, 29 ans. Elle a ainsi infligé de trois ans avec sursis à un an de prison ferme pour 4 accusés. Les qua- tre hommes poursuivis pour les mêmes faits sur Aurélie, 28 ans, ont été acquittés. « Je ne vois pas le sens de cet- te déci sion ,  di t M e  Amar Bouaou, avocat d’un condam- né et d’un acquitté.  On vous déclare coupable, mais avec despeinescouver tespar la dé- tention provisoire, comme ça vous ne faites pas appel ». Les avocates des deux fem- mes qui avaient dénoncé ces faits sordides après des an- nées de silence, ont dénoncé un « verdict sans cohérenc e » . Critiques sur la durée de l’ins- truction longue de cinq ans, el- les ont  « le sentiment que la  justice dysfoncti onne ». Lundi, l’avocate générale avait requis de cinq à sept ans de  prison pour 8 accusés. Pour les 6 autres, elle s’en était re- mise à la cour, relevant leman- que d’éléments à charge. « L’avocate générale a essayé de coller au plus près des dé- clar ation s des vict imes qui ont beaucoup évolué », s’est défendu le parquet de Créteil, rappelant « la pla int e tr ès tar - dive » des plaignantes six ans après les faits. La ministre des Droits des femmes, Najat Val- laud-Belkace m, a dit sa  « soli- darité » envers les femmes. Un règlement de compte de plus à Marseille Un de pl us . Un homme de 53 ans a été tué par balles hier à la mi-journée dans le centre de Marseille et une autre per- sonne a été blessée. Les faits se sont produits vers 12 h 45 dans un bar du 4 e arron- dissement. Deux hommes cas- qués sont arrivés à scooter et ont ouvert le feu sur la victime, un habitué des lieux qui était attablé en terrasse. Les tueurs, qui ont fait preuve d’un grand sang-froid en opé- ran t sou s les yeux de nom- breux témoins, ont tiré à 11 re-  prises avec un pistolet 9 mm sur le quinquagénaire, connu des services de poli ce pour des faits anciens. La piste du règlemen t de comp- tes est privilégiée, ce qui en fe- rait le 21 ème dans la région mar- seil laise depuis janvier et le  premier depu is le comité inter- mini stéri el sur la criminal ité marseillaise le 6 septembre. La plupart des victimes de cet- te série noire sont de jeunes hommes issus des cités mar- seillaises, tués sur fond de riva- lités criminelles liées au trafic de stupéfiants. Ce qui ne sem- ble cependant pas être le cas de l’homme tué hier. Le ministre de l'Intérieur, Ma- nuel Valls, s'est rendu hier soir da ns le 4 e arrondissmen t de Marseille.  « C'est un crime de trop, inacceptable. Je suis ve-  nu redire la determination de l'Etat pour lutter contre toutes les formes de délinquance », a décl aré M. Vall s.  « L a peur doit recule r, mais ces ques- tion s ne se règl ent pas en quel - M e Phung hier à Montpellier.  Photo F.B. Malaise après le verdict sur les tournantes 4  Midi Libr e  midilibre.fr VENDREDI 12 OCTOBRE 2012 TE04-A Région - Société

Bo Uille

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7/16/2019 Bo Uille

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 Arrêtés en fin de semaine der-nière en France, sept islamis-tes radicaux français de 19 à 25 ans sont accusés d’avoir formé « une cellule terroristeopérationnelle », annonce la 

 Justice, précisant que certainsd’entre eux voulaient aller combattre en Syrie. Ils onttous été mis en examen et pla-

cés en détention provisoire.« Une attaque terroriste dans

 notre pays a pu être évitée »,a assuré le procureur de Paris,François Molins, précisantqu’il n’y avait pas eu « d’exem-

 ple d’affaire de ce type » enFrance depuis l’attentat dansle RER parisien en 1996 reven-diqué par le GIA algérien.Les personnes arrêtées « sontbien plus dangereuses que ceque nous pensions initiale-

 ment », a-t-il insisté.Deux hommes jouent un « rô-le clé », l’un qui a un contact à l’étranger et « servait de re-lais » pour les candidats au ji-

had et l’autre qui s’est renduen Égypte et Tunisie.Le parquet de Paris avait re-quis hier matin l’incarcérationdes sept suspects, « âgés de19à 25ans, tousnésen Fran-ce et de nationalité françai-se ». Tous sont des « conver-tis plus ou moins récents,

sauf un », à l’islam, selon lui.Une information judiciaire a été ouverte pour  « tentatived’assassinat en lien avec l’ap-

 partenance avec une religion,en relation avec une entrepri-se terroriste » et « associa-tion de malfaiteurs prépa-

 rant des destructions par 

substances explosives suscep-tibles d’entraîner la mort ».Cinq autres suspects ont étéremis en liberté.Le démantèlement de la cellu-le fait suite à une attaque à la grenade contre une épiceriecasher le 19 septembre à Sar-celles. Cinq personnes au to-tal sont soupçonnées d’avoir 

 pris part à cet attentat antisé-mite qui a fait un blessé léger.La grenade « défensive »aurait pu faire beaucoup plusde victimes sur un rayon de10 m : « L’intention était biende tuer », a dit M. Molins.C’est autour du suspect utili-sant un box rempli d’armes etd’explosifs, Jérémy Bailly, 25ans, arrêté samedi à Torcy en

 possession d’une arme char-gée alors qu’il revenait d’unesalle de prière, que se concen-tre le travail des enquêteurs.Le procureur a évoqué une« absence totale de coopéra-tion » des suspects arrêtés.

Cire de bougie, charbon debois, réveils, cocotte-minute :associés à d'autres, ceséléments découverts dansl'enquête sur la celluleislamiste peuvent servir à fabriquer un engin explosif.Les enquêteurs ont découvertdans l'appartement de JérémyBailly, personnage central dela cellule, une clef qui les a conduits à un box de parking.Là, ils ont trouvé « un fusilautomatique à canon et

crosse sciés 22 long rifle, un fusil à pompe calibre 12,environ 800 cartouches decalibre 22 long rifle et surtout3 kg de nitrate de potassium,une bouteille contenant de lacire de bougie, un sac decharbon de bois, 1,5 kg desoufre, deux réveils, 5 m decâbles électriques, des piles,une cocotte-minute et cinqampoules de phare », a dit le

 procureur François Molins.Ces éléments permettent de

fabriquer un engin explosif.« Il s'agit exactement du typede montage d'engin qui avaitété utilisé en 1995 par lesactivistes du GIA », a rappeléle procureur, en référence à la 

 vague d'attentats qui avaientfait 10 morts dans la capitale.Les modalités de fabricationde tels engins, qui font descentaines voire des milliers demorts chaque année dans lemonde, sont très répanduessur internet.

Les projets criminels des islamistes arrêtésTerrorisme l La cellule démantelée la semaine dernière s’avère, dit le parquet,bien plus dangereuse que prévu. Ses membres sont tous convertis, sauf un.

L’arsenal explosif du chef de bande Jérémy Bailly

Je suis parfaitement conscient desconséquencesde cette requête. Ça vaêtre cataclysmique. Mais vous ne pouvez pas valider une telle procé-

dure: la relation intime du directeur d’enquête a eu une influence sur toutel’affaire. » Pendant deux heures hier ma-tin à la cour d’appel de Montpellier, Me

 Jean-Robert Phung a fait trembler sur ses bases la vaste enquête pour corrup-tion ouverte en 2007 à Saint-Cyprien(P-O). Une instruction judiciaire tou-

 jours en cours, dans laquelle une vingtai-ne de personnes ont été mises en exa-men. Et qui a vu le maire UMP de l’épo-que, Jacques Bouille, soupçonné de mul-tiples malversations, se suicider à la pri-son de Perpignan, le 24 mai 2009.

 Au cœur de ces investigations, le com-missaire Christophe Gavat, patron del’antenne perpignanaise de la PJ, était« l’intermédiaire privilégié entre l’en-quête, le terrain et les magistrats», rap-

 pelle le président de la chambre d’ins-truction. Qui souligne qu’au départ dudossier judiciaire, «l’opposant politiquede Jacques Bouille, Thierry Del Pozo, faisait connaître des faits au procu- reur, concernant 2 M €  d’œuvres d’artachetées par la mairie et non retrou-vées ».

Unconflit d’intérêtsquipollue l’enquête

Parmi les multiples soubresauts de cetteenquête où défilent pots de vin, commis-sions occultes et troubles d’opérations

immobilières, Me Phung, avocat de Fran-

cis Montor - l’ancien directeur généraldes services de Saint-Cyprien qui a pas-sé deux mois en prison -, appuie sur un

 point que ni le procureur, ni les jugesd’instruction n’avaient jugé problémati-que: la  «relation intime » nouée pen-dant l’enquête entre le commissaire Ga-

 vat et un témoin, Vicky Jacquinot, em- ployée municipale et ex-maîtresse du di-recteur de cabinet du maire. Une enquê-te de l’inspection générale de la policenationale, rendue en janvier 2012 vientde le reconnaître: «La fin de l’enquête aétéclairementpolluée parce conflitd’in-térêts très peu déontologique et poten-

tiellement préjudiciable à la crédibilité 

d’une enquête de police judiciaire.»Interrogé par les bœufs-carottes, souli-gne Me Phung, le commissaire Gavat a admis « être entré en contact avec ellesur les conseils de Thierry del Pozo.C’est l’opposant politique n˚1 qui télé- phone au directeur d’enquête pour pren-dre un poisson pilote!» Plus grave, se-lon l’avocat: «Il dit avoir posé à cettetrès jolie femme des questions qui nesont pas sur le procès verbal. Quelle foiaccorder à un dossier quand le direc-teur d’enquête explique qu’un PV ne re- prend pas les questions ni, a fortiori,les réponses ? »Mis en cause, depuis, dans l’affaire Ney-ret à Lyon, et aujourd’hui n˚2 de la PAFde Guyane, le policier a juré que sa maî-

tresse n’a bénéficié d’aucun traitementde faveur. L’avocat de cette dernière,

 partie civile depuis février 2012, confir-me. Me Dartevelle, qui défend la veuvede Jacques Bouille, en doute: «Il n’y a pas de PV sur ce qui se dit sur l’oreiller!» Et Damien Piller, avocat ethomme d’affaires suisse, promoteur im-mobilier soupçonné d’avoir été l’un descorrupteurs de la mairie, se lâche en find’audience: «Rendez une décision di- gne de la France, et pas de la Républi-quebananière quiest l’état actuel de cet-te procédure! On est dans un véritable polar! À l’époque, le shérif Gavat fai-sait lapluie et lebeautemps à Saint-Cy- prien, et reprochait à Jacques Bouillede faire de même!» Décision le29 novembre.

FRANÇOIS BARRÈRE

[email protected]

TÉLEX

● MERAH Sept mois jourpour jour après le meurtre deleur fils, les parents du premier

militaire tué par MohamedMerah, Imad Ibn-Ziaten, ontlancé hier un « message de paix » aux jeunes musulmansde France « perdus dans lescités ou dans les prisons » lorsd'une cérémonie à leurdomicile de Rouen enprésence de dix imams, dontcelui de Drancy, HassenChalghoumi.

● MIRACLEUn 68e miracle

survenu à Lourdes, la guérisonde la sœur italienne LuiginaTraverso guérie en 1965, a étéreconnu par l'évêque de sondiocèse à Casale Monferrato(Italie). Atteinte d'une lombo-sciatique paralysante malgréplusieurs opérations, elle avaitretrouvé l'usage de ses

 jambes.

● POMPIERS Le tribunald’Amiens a relaxé hier deuxdes pompiers poursuivis pouravoir participé à des ébatssexuels avec une mineure de16 ans à la caserne d’Abbeville(Somme). Un seul prévenu aété condamné, à 4 mois deprison avec sursis, sans

inscription au casier.

● TOULOUSE

Les gendarmes toulousainsviennent d’identifier un duo debraqueurs présumés deMcDonald’s et autresenseignes, dont l’un est déjàsoupçonné d’avoir tué unefillette de quatre ans d’uneballe dans la tête dans unaccès de fureur à son domicile.Ils étaient déjà incarcérés.

● CENTRALE Les neufmilitants de Greenpeace quis’étaient introduits pareffraction dans la centralenucléaire de Nogent-sur-Seine(Aube) en décembre 2011 ont

été condamnés à 6 mois deprison avec sursis à Reims.

● SAC Un homme de 18 ansa été mis en examen hier pour« dégradations par incendie »et « violences volontairescommises en réunion » pouravoir lancé un sac en flammesvers une mère de familleconnue pour lutter contre letrafic de drogue à Saint-Ouen,en Seine-Saint-Denis.

● HOMOSEXUALITÉ SOSHomophobie assignel’hebdomadaire Minute pourinjures et incitation à la haineaprès la publication d’unnuméro largement consacré àl’ouverture du mariage auxhomosexuels. Le 11 juillet,Minute publiait une photo dedeux hommes fesses nuesavec en titre « Mariage Homo:Bientôt, ils vont pouvoir s’enfiler... la bague au doigt. »

● DIAMANTUne équipeaméricano-françaised'astronomes a découvert uneplanète très chaude formée engrande partie de diamants, dedeux fois la taille de la Terre eten orbite autour d'une étoilevisible à l'œil nu.

■ La police monte la garde à Torcy, où étaient stockées les armes. AFP

Corruption: tempête surl’affaire Jacques BouilleSaint-Cyprien l Le commissaire de police avait une liaison avec

un témoin : les avocats exigent l’annulation de toute l’enquête.

 Après trois semaines de dé-bats à huis clos mais sous hau-te tension, la cour d’assises du

 Val-de-Marne a reconnu des viols commis entre 1999 et2001 dans les cités de Fonte-

nay-sous-Bois, sur une seuledes plaignantes, Nina, 29 ans.Elle a ainsi infligé de trois ansavec sursis à un an de prisonferme pour 4 accusés. Les qua-tre hommes poursuivis pour les mêmes faits sur Aurélie,28 ans, ont été acquittés.« Je ne vois pas le sens de cet-te décision, dit Me  Amar Bouaou, avocat d’un condam-né et d’un acquitté. On vousdéclare coupable, mais avecdespeinescouvertespar la dé-tention provisoire, comme çavous ne faites pas appel ».Les avocates des deux fem-mes qui avaient dénoncé cesfaits sordides après des an-nées de silence, ont dénoncéun « verdict sans cohérence ».Critiques sur la durée de l’ins-truction longue de cinq ans, el-les ont « le sentiment que la

 justice dysfonctionne ».Lundi, l’avocate générale avaitrequis de cinq à sept ans de

 prison pour 8 accusés. Pour les 6 autres, elle s’en était re-mise à la cour, relevant leman-que d’éléments à charge.« L’avocate générale a essayé de coller au plus près des dé-clarations des victimes quiont beaucoup évolué », s’estdéfendu le parquet de Créteil,rappelant « la plainte très tar-dive » des plaignantes six ansaprès les faits. La ministre desDroits des femmes, Najat Val-laud-Belkacem, a dit sa « soli-

darité » envers les femmes.

Un règlementde compte deplus à MarseilleUn de plus. Un homme de53 ans a été tué par balles hier à la mi-journée dans le centrede Marseille et une autre per-sonne a été blessée.Les faits se sont produits vers12 h 45 dans un bar du 4e arron-dissement. Deux hommes cas-qués sont arrivés à scooter etont ouvert le feu sur la victime,un habitué des lieux qui était

attablé en terrasse.Les tueurs, qui ont fait preuved’un grand sang-froid en opé-rant sous les yeux de nom-breux témoins, ont tiré à 11 re-

 prises avec un pistolet 9 mmsur le quinquagénaire, connudes services de police pour des faits anciens.La piste du règlement de comp-tes est privilégiée, ce qui en fe-rait le 21ème dans la région mar-seillaise depuis janvier et le

 premier depuis le comité inter-ministériel sur la criminalitémarseillaise le 6 septembre.La plupart des victimes de cet-te série noire sont de jeuneshommes issus des cités mar-seillaises, tués sur fond de riva-

lités criminelles liées au traficde stupéfiants. Ce qui ne sem-ble cependant pas être le casde l’homme tué hier.Le ministre de l'Intérieur, Ma-nuel Valls, s'est rendu hier soir dans le 4e arrondissment deMarseille. « C'est un crime detrop, inacceptable. Je suis ve- nu redire la determination del'Etat pour lutter contre toutesles formes de délinquance », a déclaré M. Valls. « La peur doit reculer, mais ces ques-tions ne se règlent pas en quel-ques jours ou en quelques se- maines » a affirmé le ministre.

■ Me Phung hier à Montpellier. Photo F.B.

Malaise aprèsle verdict surles tournantes

■ Le procureur Molins s’estremémoré les procédés du GIA. AFP

4 MidiLibre midilibre.fr

VENDREDI 12 OCTOBRE 2012

TE04-A

Région - Société