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Bonaparte traversant les Alpes L' artiste Paul Delaroche, né le 17 juillet 1797 à Paris est issu d'une famille aisée dont le père est expert en tableaux. Paul est élève de Louis Étienne Watelet puis de Jean-Antoine Gros, deux peintres français. Il débute au Salon de 1822 mais ne commence à y être remarqué qu'en 1824, année lors de laquelle sont exposés Saint Vincent de Paul prêchant pour les enfants trouvés et Jeanne d'Arc dans sa prison. Il est surtout connu pour être l'initiateur de l'anecdote historique, un genre documentaire à sensibilité dramatique qui connaît un grand succès. Paul Delaroche est un des artiste les plus célèbres de son époque. Il est admis en 1832 à l'Institut de France et nommé, peu après, professeur à l'École des Beaux-Arts. Il enseigne jusqu'en 1843, date à laquelle la mort d'un élève, le contraint à fermer son atelier. À partir de 1837, il cesse d'exposer, mais continue à travailler : il termine en 1841, après quatre années d'assiduité, l'hémicycle de l'école des Beaux-Arts, admirable peinture, qui rassemble les plus grands artistes de toutes les époques (on y compte 75 figures). Il avait épousé une fille d'Horace Vernet, mais la mort prématurée de cette dernière assombrit ses dernières années. Après avoir vu pour la première fois un daguerréotype il aurait prophétisé : « À partir d'aujourd'hui la peinture est morte ». Lui même meurt le 4 novembre 1856. 1/5

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Bonaparte traversant les Alpes

L' artiste

Paul Delaroche, né le 17 juillet 1797 à Paris est issu d'une famille aisée dont le père est expert en tableaux.

Paul est élève de Louis Étienne Watelet puis de Jean-Antoine Gros, deux peintres français. Il débute au Salon de 1822 mais ne commence à y être remarqué qu'en 1824, année lors de laquelle sont exposés Saint Vincent de Paul prêchant pour les enfants trouvés et Jeanne d'Arc dans sa prison. Il est surtout connu pour être l'initiateur de l'anecdote historique, un genre documentaire à sensibilité dramatique qui connaît un grand succès. Paul Delaroche est un des artiste les plus célèbres de son époque.

Il est admis en 1832 à l'Institut de France et nommé, peu après, professeur à l'École des Beaux-Arts. Il enseigne jusqu'en 1843, date à laquelle la mort d'un élève, le contraint à fermer son atelier.

À partir de 1837, il cesse d'exposer, mais continue à travailler : il termine en 1841, après quatre années d'assiduité, l'hémicycle de l'école des Beaux-Arts, admirable peinture, qui rassemble les plus grands artistes de toutes les époques (on y compte 75 figures).

Il avait épousé une fille d'Horace Vernet, mais la mort prématurée de cette dernière assombrit ses dernières années.

Après avoir vu pour la première fois un daguerréotype il aurait prophétisé : « À partir d'aujourd'hui la peinture est morte ». Lui même meurt le 4 novembre 1856.

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Parmi les autres fruits de sa retraite, on remarque Bonaparte franchissant les Alpes, Napoléon à Sainte-Hélène, Marie-Antoinette après sa condamnation, La Cenci marchant au supplice, Le Dernier adieu des Girondins, et plusieurs sujets religieux : Moïse exposé sur le Nil, Le Christ à Gethsemani, Le Christ sur la croix, Le Christ des affligés, ...

Delaroche aurait eu l'idée du tableau après avoir réalisé pour le Château de Versailles un Charlemagne traversant les Alpes et s'inspira du livre Histoire du Consulat et de l'Empire. Cependant on ne connaît pas les raisons précises qui ont amené Delaroche à choisir de faire un tableau sur le thème du passage des Alpes par Napoléon.

La mort d'Elisabeth Les enfants d'Edouard

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Le muséee: le Louvre

Philippe II Auguste, ordonna la construction d'une forteresse pour assurer la protection de l’Ouest de Paris en 1190. Le Louvre voit ainsi ses premiers bâtiments sortir de terre. La Grosse Tour et le château médiéval seront terminés en 1202.

L'actuelle Cour Carrée. Le plan de la forteresse constituait un quadrilatère d'environ 70 à 80 mètres de côté, entouré de fossés, et au milieu : la Grosse tour du Louvre. L'une de ses principales missions était la surveillance de la partie aval de la Seine, l'une des voies traditionnelles empruntée lors des invasions et razzias depuis l'époque des Vikings.

Le Trésor royal précédemment conservé à la Maison du Temple de Paris est transporté en 1317 au Louvre.

Par la suite en 1528, ils seront détruits sur ordre de François Ier pour faire place à d’autres bâtiments , et en 1546 commence la transformation de la forteresse en résidence luxueuse en faisant abattre la partie ouest de l'enceinte médiévale qu'il fait remplacer par une aile de Style Renaissance érigée par Pierre Lescot. Ces travaux se poursuivent sous le règne d'Henri II et de Charles IX : la partie sud de l'enceinte du "vieux Louvre" est à son tour démolie pour laisser, là aussi, la place à une aile Renaissance.

En 1594, Henri IV décide d'unir le palais du Louvre au palais des Tuileries construit par Catherine de Médicis: c'est le «Grand Dessein», dont la première étape est la Grande Galerie qui joint le pavillon de Lesdiguières au pavillon de La Trémoïlle.

Des bâtiments seront ajoutés et modifiés pour conserver le caractère de résidence royale jusqu'à Louis XIV en 1682, quand celui-ci décidera de transférer la Cour à Versailles. Le palais sera laissé à l'abandon pendant pratiquement un siècle. Le musée verra le jour le 10 août 1793, date à laquelle les portes de la Grande Galerie seront ouvertes aux visiteurs. Napoléon fera construire l'aile nord du palais, qui servira de bâtiment pour le stockage et l'exposition des confiscations de l'empire. La plupart des œuvres pillées durant les conquêtes seront restituées en 1815. Napoléon commandera l'Arc de Triomphe du Carrousel. Le Louvre sera achevé par Napoléon III. Louis XVIII, Charles X et Louis-Philippe contribueront à l'enrichissement des collections. Les Tuileries, mitoyens, seront incendiés en 1871 lors de la Commune de Paris.

La galerie nord reliant le Louvre aux Tuileries est achevée par l'adjonction de bâtiments construits par Hector-Martin Lefuel. D'autres également sont rajoutés au sud pour assurer une symétrie à ce désormais gigantesque ensemble architectural. Mais en 1871 le musée est incendié lors de la Commune, et l'architecte Lefuel doit reconstruire une partie des bâtiments. Les Tuileries ne seront jamais reconstruites, et après plusieurs années de délibération, les ruines seront finalement rasées en 1882.

Sous le premier mandat de François Mitterrand, la décision est prise de redonner au musée l'aile Richelieu qui abrite le ministère des Finances (lequel sera relogé dans un nouveau bâtiment à Bercy). D'importants travaux sont alors réalisés sous la direction de Ieoh Ming Pei, architecte américain d'origine chinoise , le musée est réaménagé et considérablement agrandi. La construction d'une nouvelle entrée en forme de pyramide transforme l'aspect extérieur du musée. Le budget de ces travaux avoisinera le milliard d'euros.

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L'oeuvre

Histoire de la toile

L'originale, exposée au Louvre, date de 1948 mais elle a longtemps été considérée comme une copie de la version exposée à Liverpool, datant de 1950, date présente à côté de la signature et du lieu où elle a été peinte, Nice. Mais la vérité a été rétablie depuis, et c'est le pays berceau du tableau qui est en possession de l'originale.

Cette toile originale a beaucoup voyagé, 5 ans après sa finalisation, elle navigua jusqu'au nouveau continent où elle restera dans la collection de la famille de l'acquéreur durant plus d'un siècle. Elle fût ensuite mise en vente en 1968 puis en 1971 à Londres pour revenir au couple Birkhauser qui en fera don par la suite au Louvre.

Description du tableau

On aperçois sur ce tableau, reconnaissable par sa légendaire main rentrée dans son manteau et sa célèbre bicorne, un Bonaparte au visage fermé, ne laissant paraître aucune émotion. Son habituelle monture majestueuse y est absente, laissant paraître le futur Empereur sur une vulgaire mule. Seuls deux visages apparaissent sur cette scène, celui du chef armé ainsi que celui de son guide s'aidant dans sa périlleuse marche d'un simple bâton. Il est intéressant de les comparer; le premier, clair mais ne laissant paraître aucun trait d'émotion s'oppose au second, sombre et fatigué mais déterminé.

Delaroche surprend beaucoup et déroute tout autant le spectateur par son réalisme. C'est d'ailleurs ce qui gênera les critiques de l'époque, trouvant que le peintre a échoué dans sa tentative d'expression de la grandeur du génie de Napoléon par son réalisme trop abouti.

Sujet de l'oeuvre

La scène peinte montre le fraîchement nommé Premier Consul de l'époque, Napoléon Bonaparte, traversant les Alpes. C'est une armée de 40 000 hommes que ce dernier dirige à travers les sentiers dangereux de la montagne.

Cette manoeuvre est sensée surprendre l'armée autrichienne lors de la deuxième campagne d'Italie en 1800. Lors de celle-ci, les Autrichiens profitent de l'absence du génial dirigeant militaire qu'est Bonaparte, parti en campagne en Égypte, pour tenter une offensive afin de reconquérir ses territoires perdus sur le sol d'Italie lors de la première campagne.

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Cette stratégie surprend l'armée autrichienne qui concentrait ses effort sur Gêne où elle assiégeait les troupes Françaises à l'effectif mince en raison de la pacification de Naples qui mobilisait la moitié des forces effectives engagées. D'ailleurs, les Autrichiens attendent une offensive par le Sud des Français pensant qu'ils mettront l'île Napolitaine en sursis. En traversant les Alpes, Bonaparte prépare l'offensive en passant par la Suisse, d'où il lancera son attaque par le Nord Italien. Les plans du génie militaire corse se soldant par un succès incroyable, la campagne d'Italie confortera par la suite la légende du Napoléon Empereur.

Pourquoi cette toile ?

Cette oeuvre montre Napoléon Bonaparte avec un réalisme rare. Ce qui interpelle tout d'abord à la vue de ce tableau, c'est l'absence de tout procédé tentant d'exhiber l'héroïsme du génie militaire qu'était l'empereur le plus conquérant d'Europe. Ensuite, c'est le visage vide d'émotion du conquérant qui paraîtrait presque dépité face à la détermination du guide l'accompagnant.

Il était intéressant d'étudier cet aspect mal connu du génie militaire qu'était Bonaparte. Alors qu'on l'imagine toujours vaillant au combat, ce tableau restaure la réalité en montrant bien que l'homme, presque divinisé par les récits historiques, ne reste rien d'autre qu'un homme.

Pierre Krajewski Pierre Kanzanza William Lachaud

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