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Page 1: Book Review

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LE TOUT DE. LA PARTI~ : comportcments d niveaux d' integration.

~~n~.~n J:'CI9;,~~;er~~~ ~~T p~!v~:::~ 1 J;8~Ec'143 p.) ISBN 2-115399-184-9. ' 90FP. . L'l!lliversitc de Provence a Marseille vlcnt de pubUer sous ce titre un petit recucil de nHJe)(ions theoriques, resultat d'une annee dc -travail du Groupe dl Epi5tCmo-­logie des Sciences du Comportement. Le titre en est suCfisamment explicit!! pour exprimer Jes preoccupations dorrtinantes de I'ouvra.sc, .

Lcs premiers articJes s'lnteressent plus specifiquement a Ja pensee systemique. ALAIN TETE confronte les points de vue de Von Scrtalanffy, Laborlt et Jacob. II montre comment Ie termc de "niveau", applique a des realites distinctes (observation, organisation, integration) contribue par sa sculc presence a donner it ces trois ,notions une mEmc connotation alers q'u1eJles sont nettement diUerentes. II stagit lit d'un eUet pervers sans doutc rcndu possible par des enonces trop imprecis, trop rapides peut-l:trc, do la theorie des systemes. C'cst cn toot cas aussi Jloplnicn de BERNARD BRUN qui exprime d'importantes reserves par rapport aux ecrits de Von a:.ertalanffy. En delenseur de la theorie neo-darwinienne it ne pouvait tolerer de la laisscr egratigncr par une tentative hegemoniste concurrente. B. Brun forrlule aussi' une critique de la n9ticn d'integron teUe qu'cxprimee par Jacob, en ce quicHe nc rend pas compte de la complexite crolssante qui seralt apparue au cours de I'evolution. A travers les ecrils de P. Weiss, F. Jacob et P. Delattre, JACQUES GERVET et GUY THERAULAZ envisagent de maniere beaucoup plus positive ce qui peut "tre fait des conceptions systcmiques, .out en evaluant les limites qll'impose celie grille de lecture particullere. Car apres tout, si des bioJogistes ont cree et (pariois) utilise ces notions, c'est qu'en tout cas cela correspondait a un besoin, a des questions laissees pendantes. II s'agit de voir si les notions crcCcs rcpondent aux aUenles. PIERR:: LIVET se penche sur Is maniere dont Atlan et Varela ont traite Ie problcme des niveaux d'org;1nisation. Dans 18 description d'un systeme, 18 definition des diIferenu eMments peut se faire Y.:lon l'echelle d'observatlon utillsee ou selon Ie statut de ces elements en 'Mt que structures operationncllcs. La question du lien entre ces deux modalites de de:Clnltion a ete traitee de maniere dilferente par les deux auteurs et P. Livet en evo;:;ue I'importance pour l'edification d'une theorie de l'observation.

Les autres articles de I'ouvrage prennent davantage de recul par rapport aux enonces precis des notions systemiqucs. ISABELLE STENGERS e"plore deux sens difterents du terme "complexite-', s'articuJant touS deux autour de la notion de pertinence. Tous deux se dcJinissent pOlr opposition a la simplicite : simpllcitc dcs modeJcs determinisl"eS pour lcsquels celui qui deerit nla pas besoln de s'investir, simpllcite de certains dlscours sur Ie comportement qui Ie decourent en tentant de depasser l'intrication de toutes les dimensions hlstoriques qui on~ eJabon! Ie vivant. J. Stengers envisage ensuite divers enjeux lles a la notion de complexitc. Elle souJigne comment philosophes at scientillques s'en detournent pour pouvolr pretendre Ii des enonces "absolus", sans risC)'Je5, et passent ainsi a cote d'une source de questions pertinentes. Elle propose en tin que 1.1 creation d'un "objet" en science ne soit pas Ie resultat d'une demarche scientlfique objective mais soit lie a la decouverte d'un mode pertinent d'abstraCtion. Sans doute sur ce dernier point rejolnt-elle Ie souhait d'AtAIN GALLO et CHRISTfAN CUQ qui proposent de recherche:- ce mode pertinent ("Que fait J'animal ? .. ) avant de se lancer dans la quantification dlun objet-comportement cree pour sa ••• simplidte. Ces deux auteurs souli~nent I'importance de Is definition du comportemen1 et ses enjeux, en ce qu'elle cree un lien, une methodologic commune entre chcrcheurs. lis montrent en quoi la remise en cause permanente dlune definition s'oppose a I'elaboration de dO~'l1es, ces derniers ne se soudant pas des conditions, des reglcs qUi ont preside a I'~ncc des faits. J1s proposent ensuite une ~rie de definitions du comportement qui res tent toutefels des productions de biologlstcs pour la plupart et ne sauraient convenir au sociologue, a I'anthropologue ou a I'ethnologue ... qui ont pourtant bien aussi la ~ocation de parler de comportemen t. Utilisant une definitIon pcrsonneJle du comportement, A. Gallo et C. Cuq montrent comment I'observateur humain partidpc a la ccncretisation de la relation de l'animal a son milieu. Cela les. amene it suggerer un certain ncmbrc de reflexions mcthodoJogiqucs et theoriques iluxquelles II semble en eIfet que 12. pratique de flethologie ne pourra plus se soustraire eternellement ..• sous peine de ne plus rien produire de neuf. L'essal tl'ALAIN LJEGEON est un peu original par rapport au reste de l'olivrage. II critique la

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tentative (neurobioJogique) de K. Pribram (19&6) de flrecouvrir" Ie pro;et de Fn~ud (189.5) de formuler l'hypothcse naissante de I'inconscient par les donnees de l'epoquc en anatomie. A. Liegeonsouligne en particulier que cela necessite de laisser pour 'compte Ie desir, l'aifect, J10bjet et l'Inconscient ••• ce qui fait tout de meme beaucoup. Jl tente finalement de tracer une separation entre la psychanalysc ct 101 science, soulignant que la pre·mi~re d6pas~ La secollde par son hypothes~ du deslr ,et de J'inconscient. II retermc ill spirale en falsant remarquer Pimportance de ce desir et de eet inconscient dans la construction de toute science.

Les phenomene:& _de mod«; declenchent regullerement des flambees d!1ns les milieux sc1entiflques. L'c:ngouement actuel pour 101 pensee systemique, et Ja violence correlative des reactions · a ce nouvel hCgemonisme epistemologique rendent tl'es salutaire la parution ·d'une serle de points de: vue sur la question des niveaux d'integration e t de Ja ccmplexite. Sans doule les auteurs ont-Us raison dans leur introduction d'evoquer I e retard des scicntifiquc5 lran~ais dans Ie domaine de la · nWexion philosophique; 5i toutefois tous les participants au groupe d'cpistemologie d~ sciences du comportement pouvaicnt 1aire "effort de se rendre JisibJes par Ie public auqucl ils souhaitent s'adresser, sans doute certaines reticences P<lurralent eUes etre utllernent depassees.

COnies LePope

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