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Philippe Carrese, RéALISATEUR, MUSICIEN, AUTEUR DE POLARS ET DE CROQUIS, PORTE UN REGARD ACéRé, PLEIN D’HUMOUR, MAIS BIENVEILLANT SUR MARSEILLE, NOTRE SOCIéTé… ET SUR PASSION CONSTRUCTION! CONSTRUCTION n°27 OCTOBRE-NOVEMBRE-DéCEMBRE 2011 L’INVITé Bordeaux UNE STEP HIGH-TECH Marseille PLUS BELLE LA VILLE !

Bordeaux Une steP high-tech - sbipb.comsbipb.com/france/passion_construction.nsf/EE8850E... · histoire d’amour (Fleuve Noir, 2003), qui sont autant de succès, ou des romans à

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Philippe Carrese, réalisateur, musicien, auteur de polars et de croquis, porte un regard acéré, plein d’humour, mais bienveillant sur marseille, notre société… et sur Passion ConstruCtion !

construction n°27 octobre-novembre-décembre 2011

l’invité

Bordeaux

Une steP high-techMarseille plus belle la ville !

nuMéro 27 OCt.-nOv.-DéC. 2011

26 une reconversion réussie

Direction de la communication : 61, avenue Jules-Quentin, 92730 nanterre. tél. 01 46 95 70 00 /// Directeur de la publication : Manuel saez-Prieto /// Rédactrice en chef : Karine Demenat /// Conception-réalisation : 41, rue Greneta, 75002 Paris /// Responsable éditorial : Jérôme Rousselle /// Secrétariat de rédaction : Michèle Cohen, Marie-Christine Montesquat /// Direction artistique et maquette : Agnès Lalle, Isabelle tho /// Iconographie : Marion Capéra, emmanuelle Jouan /// Ont participé à ce numéro : éric Allermoz, Jean-Marc Brujaille, sophie Caux-Lourié, Anne Fellmann, Bruno schwab et Marc Wilmann /// Diffusion : Josiane Bennier /// Tirage : 33 000 exemplaires /// Impression : Imprimerie vincent. Ce document utilise du papier Condat silk garantissant la gestion durable des forêts. Il a été imprimé par un imprimeur Imprim’vert qui n’utilise pas de produits toxiques et sécurise le stockage des produits et déchets dangereux, et organise leurs collectes /// ISSN : 1957-5696. Crédits photographiques : Couverture : © Richard nourr, © Marie Hélène Mastras. P. 2-3 : © François Lefebvre ; © Guillaume Maucuit-Lecomte. P. 4-5 : © Jean-Pierre Bost ;© Richard nourry. P. 6-7 : © ADP ; © Guillaume Maucuit-Lecomte ;© Xavier Renauld. P. 8-11 : © thierry Duvivier ;© Patrick Berger et Jacques Anziutti architectes/L’Autre Document ;© Didier schuller ; s’pace architects ; © noémie PInGAnAUD ; © Patriarche & Co ; © Création s’PACe architectes ; © agence Michel Beauvais et Associés ; © DR vInCI Construction France. P. 12-16 : © Fico/Picturetank ; © Lisa Ricciotti/Jérôme Cabanel ; © Mathoulin & Jardin Architectes et associé ; © atelier 9/map ; © Jérôme Cabanel ; © DR vInCI Construction France ; © Laurent BOUDeReAUX/Balloïde photos ; © Gerard Detaille ; © thierry Duvivier/trilogi’c ; © atelier 9/map ; © Jérôme Cabanel ; © Michel Petuaud - Letang ; © Jérôme Cabanel ; © société d’architecture Poissonnier Ferran ; © DR vInCI Construction France ; © Laurent BOUDeReAUX/Balloïde photos ; © Gérard Detaille ; © Jérôme Cabanel ; © DR ville de Marseille ; © Rudy Ricciotti ; © Architecte Mario Bellini et Rudy Ricciotti. P. 19 : © Poisson d’avril/Photocuisine ; © thinkstock 2011 ; © Patrice terraz/signatures. P. 20-21 : © DR vInCI. P. 22 : © DR vInCI Construction France ; © Wilmotte et associés. P. 23-25 : © thierry Duvivier ; © Laurent Bonnet ; © techtoniques ; © DR vInCI Construction France ; © Richard nourry. P. 26 : © Xavier Renauld. P. 27 : © Luc Benevello ; © Phong. P. 28-29 : © Barre Lambot Architectes ; © DR Barre Lambot Architectes. P. 30-31 : © Gérard Detaille. 4e de couverture : © Rémi sannier.

4 à 11 C’est dans l’actuouvrages Bordeaux : une Step high-tech. Aéroport de Roissy : la fluidité déroule ses rubans.infos Les Assises de la sécurité. Une canopée au cœur de la capitale. Les Maîtres Bâtisseurs réunis à Marseille. Cathédrale Saint-Jean à Lyon : honneur aux compagnons. La poste de Poitiers retrouve sa mosaïque. Longue vie à Novelige. SIDF rejoint VINCI Construction France. Eau potable : une usine 100 % VINCI. Le Mastrou entre en gare. Rencontres PPP. Raid Guyane : trois aventurières de VINCI Construction France en Amazonie. grouPe Coup double pour VINCI au Royaume-Uni. Un hôpital aux antipodes. Informations trimestrielles VINCI.

12 à 18 La saga du moismarseille, Plus belle la ville2013. Dans un an et pour un an, Marseille sera, avec la Provence, la capitale européenne de la culture. VINCI Construction France participe, avec d’autres acteurs, au renouveau de la cité phocéenne.

19 C’est la pause !

20-21 La trace des bâtisseursSGE, sous le signe de la fée Électricité.

22 C’est innovant nice stadium Tout en résille de bois.

23 à 25 C’est dans l’airune chambre en ville Quelles solutions imaginer pour répondre aux difficultés de logement des jeunes dans les grandes métropoles.

26 à 27 C’est essentieléquiPes de reclassement une reconversion réussie.économiste de la construction C’est quoi au juste ?

28 à 31 C’est le métieroXYgen Passe à l’action L’éco-engagement OXYGEN est concrètement pris en compte au cœur du nouveau pôle EuroNantes. une journée avec… Virgilio da Cunha, conducteur de travaux démolition.

⁄ Passion Construction n° 272

Philippe Carresel’invité

Réalisateur de films, de séries et de documentaires, musicien, compositeur, auteur de romans noirs et de dessins acides… Philippe Carrese se qualifie volontiers de “couteau suisse… marseillais” ! Car oui, Marseillais, il l’est dans l’âme, amoureux lucide et parfois énervé de sa ville, une ville compliquée, loin des clichés auxquels elle cherche parfois à ressembler, de sa population, chaleureuse et dilettante. À l’inverse, c’est en professionnel rigoureux que Philippe Carrese aborde simultanément ses multiples activités. Il est connu de beaucoup comme l’un des grands auteurs de la littérature noire française, avec des polars à l’humour caustique, Le Bal des cagoles (Fleuve Noir, 2000), Une belle histoire d’amour (Fleuve Noir, 2003), qui sont autant de succès, ou des romans à la fois durs et bouleversants comme Enclave (Plon, 2009). Changement de registre encore avec la réalisation. Si Philippe Carrese participe depuis l’origine à l’aventure de Plus belle la vie, la fameuse série télévisée de France 3, il réalise de nombreux documentaires ou des fictions, Malaterra (2004), Liberata (2005), L’Arche de Babel (2008) et, tout dernièrement, Cassos, sur les écrans début 2012. Et toujours ce regard, acéré, plein d’humour, et pourtant bienveillant.

marseille, Plus belle la ville !12

6 aéroPort de roissY

« réussir à créer une véritable culture Prévention »

Tribune

les assises de la sécurité du 26 octobre dernier auront permis à chacun des 1 800 managers présents de prendre conscience de l’urgence et de l’ampleur du chantier qui est devant nous, et ont sonné l’heure de la mobilisation générale de vinci construction France pour la sécurité et la tolérance zéro. La Sécurité doit être notre

priorité absolue et prime sur tout ! Cela ne peut souffrir aucune exception. L’implication de l’ensemble de la chaîne hiérarchique et l’exemplarité du management seront les éléments essentiels de notre réussite.Nous avons le pouvoir de faire changer les choses, de transmettre cette détermination à l’ensemble de nos 24 000 collaborateurs, et de réussir à créer une véritable culture Prévention au sein de VINCI Construction France.Le comité d’orientation de VINCI Construction France de décembre 2011 est entièrement consacré à la sécurité et nous permettra d’établir le plan d’action et la feuille de route spécifique de chacune de nos directions déléguées pour 2012.À présent, la dynamique amorcée au cours des Assises de la sécurité doit être démultipliée jusqu’aux 9 000 chantiers de VINCI Construction France pour que nous relevions collectivement le défi de La Sécurité d’abord ! et du zéro accident.Je compte sur chacun d’entre vous !

gérard bienfait, président de VINCI Construction France

8 assises de la sécurité

C’est dans l’actu

le mot de l’invité : Philippe carrese

“Lors d’un film que j’ai tourné pour la Société des eaux de Marseille, j’ai visité

les stations d’épuration de la ville. L’arrivée de l’eau au XIXe siècle avait été une vraie révolution, et aujourd’hui, dans une région où la sécheresse est pourtant forte, nous avons une des meilleures eaux de France. Marseille accueillera d’ailleurs cette année le Forum mondial de l’eau. »

d epuis cet automne, la première phase de la nouvelle station d’épuration Louis-Fargue, située au nord de Bor-deaux, est opérationnelle. Construit en 1975, le site ne répondait plus aux

normes de rejets imposées par l’Europe et devait se mettre en conformité avant fin 2011. Pour répondre aux exigences européennes, la Communauté urbaine de Bordeaux (CUB) s’est engagée dans une opération d’envergure avec la réalisation d’une nouvelle filière de traitement, puis la réhabilitation de l’ancienne station (mar-ché en conception-construction). Quitte à changer, autant choisir des équipe-ments à la pointe de la technologie ! Décanta-tion lamellaire et biofiltration, séchage basse température, production d’électricité par cogé-nération à partir du biogaz des boues, traite-ment poussé des odeurs… La Step se présente comme l’une des plus modernes de France. Et des plus importantes aussi, avec une capacité de traitement de 447 000 équivalents/habi-tants. Elle traite les eaux usées et les eaux de pluies grâce à un bassin tampon enterré de 22 000 m3 et 22 m de profondeur.

Rien ne se voit de l’extérieur. « Le client l’exigeait, explique Jean-Claude Rio, directeur technique et exploitation de la Direction régionale TP hydrau-lique. Nous avions conçu, au départ, un projet archi-tectural intégrant du bois et des façades végétalisées. Mais il a été entièrement revu et corrigé en raison des contraintes liées au classement du site en “zone tampon du périmètre Unesco”*, dont nous n’avons eu connaissance que tardivement. Six mois de négo-ciations ont alors été nécessaires pour aboutir au final à quelque chose de totalement différent de ce que nous avions envisagé. » Les espaces arborés en périphérie et les bassins d’ornement, implantés en cascades, l’assimilent même à un jardin public. « La nouvelle station a été mise en fonctionnement partiel mi-septembre, sans qu’aucun bruit ni aucune odeur ne viennent perturber le voisinage, explique Pascal Malaureille, responsable de la production du chantier. Début 2012, nous entamerons la deu-xième phase : la réhabilitation de l’ancienne station. Mais déjà, on peut être satisfait du travail réalisé qui a exigé une forte mobilisation de tout le personnel et de toutes les parties prenantes. »* Le centre historique de Bordeaux est classé au patrimoine mondial de l’Unesco.

Bordeaux

une steP HIGH-teCH

FICHE D’IDENTITé STaTIoN D’épuraTIoN LouIS-FarguEMaître d’ouvrage : Communauté urbaine de Bordeaux (CuB).Maître d’œuvre : Groupement d’entreprises avec Dégremont (mandataire) ;

Groupement GC : Chantiers Modernes Sud-ouest (mandataire), Eiffage TPSo ; Groupement lot électricité : Santerne/Spie ; Architecte : Thetis ;oPC : IrH.

Durée du chantier : de fin 2009 jusqu’au début 2014.Budget : 99 M€ dont 50 M€ en génie civil.

4 ⁄ Passion Construction n° 27

« Nous n’avions pas le droit à l’erreur… »nicolas Pradeau, responsable génie civil, Chantiers Modernes Sud-Ouest, 34 ans.

« Pour tenir les délais, il a fallu mettre les bouchées doubles. On a atteint l’effectif de 150 personnes sur le chantier. Cinq grues tournaient en permanence. Et très vite, nous avons dû passer en deux fois deux-huit pour pouvoir travailler de 6 h à 22 h. La réalisation des ouvrages hydrauliques a demandé beaucoup de méthode et de minutie en raison notamment de la mise en place de planchers filtrants. Ces planchers ont pour rôle d’alimenter en eau préalablement décantée et en oxygène le lit bactérien de traitement au travers de très fines buselures. La planimétrie devait être absolument parfaite. Nous n’avions pas le droit à l’erreur… Autre point fort du chantier : la création du bassin tampon, aux dimensions impressionnantes. Mes équipes ont géré tout le génie civil qui comprenait terrassements en taupe, dalle de couverture, élévation du bassin. Au final, tout s’est bien passé, sans difficulté majeure. Pour la première fois, je gérais la partie production uniquement, sans autre fonction annexe. Sur un chantier de cette ampleur, c’est une expérience enrichissante et très formatrice. »

lA NOuvelle STATiON d’éPurATiON est l’une des plus modernes et des plus importantes de France, avec une capacité de traitement de 447 000 équivalents/habitants.

Le magazine de vInCI Construction France ⁄ 5

C’est dans l’actu

ses grands rubans métalliques externes confèrent une architecture futuriste, auda-cieuse au nouveau bâtiment de liaison entre les aérogares 2A et 2C de l’aéroport Roissy Charles-de-Gaulle. Destiné à fluidifier le flux des voyageurs, il vise aussi à améliorer la qualité de service et à gagner du temps dans les opérations de contrôles. Ce n’est pas un luxe, car le mécontentement des passagers, en raison de la vétusté de

ces aérogares et de la complexité des circuits, était de plus en plus marqué. Ce bâtiment central, d’une surface de 16 600 m2, accueillera à terme plus de dix millions de pas-sagers par an. Il a été conçu de manière à faciliter l’orientation du voyageur. Ses trois étages proposeront des services bien identifiés : opérations de contrôle en rez-de-chaussée, vaste zone de boutiques au 1er étage et salons VIP des compagnies aériennes au dernier niveau. Un projet simple pour Chantiers Modernes BTP et Dumez Ile-de-France ? Pas si sûr. « ADP, en étant à la fois maître d’ouvrage et maître d’œuvre, fonctionne avec des méthodes de travail auxquelles il fallait s’adapter, raconte Érik Mignard, directeur travaux Chantiers Modernes BTP à l’agence Génie civil. La phase d’études à laquelle nous étions associés a connu des évolutions en permanence. Les plans changeaient notamment en fonction des impératifs techniques liés à des modifications d’af-fectation des locaux commerciaux et des salons VIP, et nous devions revoir nos données. » Résultat : une bataille de tous les instants contre le temps, menée conjointement avec le maître d’œuvre. Engagements contractuels et impératifs d’ouverture obligent. Ajoutons à cela un hiver 2010-2011 particulièrement rigoureux qui freina considérablement le chantier. « L’autre difficulté rési-dait dans la pose des rubans métalliques qui viennent sur la structure, ajoute Érik Mignard. C’est une opération complexe et minutieuse, à réaliser à plus de 18 mètres de haut ! Une grande première pour l’architecte comme pour nous, ce qui a demandé un certain nombre de réajustements. » Malgré tous ces impondérables, le chantier avance bien : le gros œuvre et les façades seront livrés avant Noël. « Nous allons boucler dans les temps, se réjouit Pascal Girardot, conducteur de travaux principal chez Dumez Ile-de-France. Tous les intervenants – jusqu’à 90 personnes parfois – ont fait preuve d’un esprit d’équipe éminemment productif. »

aéroport de roissy

LA FLUIDIté DéROULe ses rubans

FICHE D’IDENTITé BâTImENT DE LIaISoN DES aérogarES 2a ET 2CMaître d’ouvrage et maître d’œuvre : Aéroports de Paris (ADP).Gros œuvres et façades : clos couvert : Chantiers Modernes BTP et Dumez Ile-de-France.

Durée du chantier : février 2010 – mars 2012.Budget : 50 M€ Part CMBTP/ Dumez Ile-de-France : 20 M€.

6 ⁄ Passion Construction n° 27

« Difficile de manipuler les rubans flexibles »grégory lecaplain, BTS bâtiment en alternance chez Dumez Ile-de-France, 25 ans.« J’ai commencé à intervenir sur le chantier en juillet 2011, dans le cadre de ma formation en alternance. Après avoir réalisé ma précédente mission dans un bureau d’études Méthodes, je touche du doigt la réalité du métier. Mon rôle est de suivre la pose des rubans métalliques sur la structure, réalisée par des sous-traitants. Les rubans arrivent progressivement sur place, par lots de 100 à 150 pièces. Ils mesurent environ 3 mètres de long pour une largeur de 95 cm. Je dois tout d’abord m’assurer que les approvisionnements se font dans les temps, puis vérifier leur bonne fixation sur le bâtiment. Cette opération demande de la rigueur. Les rubans sont flexibles, leur manutention n’est pas simple. Mais surtout, les réglages exigent une grande précision et doivent souvent être refaits. Je remonte alors toutes les anomalies à Pascal Girardot. C’est une belle expérience qui m’apprend énormément. J’aime les contacts avec les différents intervenants, du poseur de rubans à l’architecte. ADP est un client exigeant, tant sur les contraintes de sécurité imposées sur l’aéroport que dans

ses demandes. Travailler sur ce type de chantier, un peu hors norme, est très formateur.  »

FICHE D’IDENTITé BâTImENT DE LIaISoN DES aérogarES 2a ET 2Cle NOuveAu bâTimeNT

est composé de trois niveaux de services bien identifiés (opérations de contrôle en rez-de-chaussée,

boutiques au 1er étage, salons VIP au dernier niveau).

le mot de l’invité : Philippe carrese

“D’un point de vue graphique, je trouve ce bâtiment magnifique. J’aime être surpris

par l’imagination des architectes. Pour moi, ce qui compte, c’est la “bonne gueule” au bon endroit. Bien sûr, ensuite, l’important c’est le bon usage, le côté pratique ou non d’un équipement. »

⁄ 77

Assises de la sécurité

EN 2012,PRIORITÉ à l’action

« Mettre les hommes au centre de nos actions. » Cet engagement pris par Gérard Bienfait début 2011, au moment où il prenait la direction de l’entreprise, l’a conduit à convoquer, le 26 octobre dernier à Paris, les premières Assises de la sécurité de VINCI Construction France. À l’origine de cette initiative : la dégradation des résultats sécurité. Pour marquer la gravité de la situation et donner tout son poids à son propos, Gérard Bienfait n’a pas fait référence aux indicateurs habituels, mais dénombré les accidents mortels survenus sur les chantiers : sept depuis le début de l’année, dont trois rien que pendant l’été – et 27 depuis 2007. Des chiffres brutaux, inacceptables, qui appellent analyse, réflexion et décision (voir ci-dessous), mais aussi un nouvel élan solidaire de l’ensemble des collaborateurs. La mobilisation sur la sécurité n’est pas nouvelle pour l’entreprise,

« Nous ne réussirons qu’ensemble, forts d’une

vraie culture prévention. »

qui a adopté la charte La Sécurité d’abord ! dès 2002 et a lancé en 2007 une formation spécialement dédiée, Attitude Prévention, déjà dispensée à 13 000 salariés. Pour proposer un regard neuf sur les pratiques, Gérard Bienfait a donné la parole à un expert, Jean Pariès, directeur du cabinet Dédale, dont cinq collaborateurs ont observé 16 chantiers dans l’ensemble du réseau pendant une semaine. Confirmant que la sécurité fait désormais partie de la culture de l’entreprise, celui-ci pointe néanmoins le côté formel de certaines règles et les limites d’une démarche qui entend éliminer tous les risques dans une activité où l’aléa ne peut pas être complètement exclu. Après lui, Jean de Rodellec et François Guillon, qui animent les travaux du Grep Prévention depuis le début de l’année, ont proposé leur diagnostic. « Nous sommes tièdes dans nos actions,

« Il faut tordre le cou à l’idée que la prévention coûte, en adhérant tous au modèle Orchestra qui met la sécurité en priorité de chaque choix technique. »

• Un comité de direction sera entièrement consacré à la prévention chaque trimestre et un comité d’orientation chaque année.

• La direction de la Prévention est rattachée à la direction générale.

• Gérard Bienfait consacrera une journée par mois à une visite de chantier en direction déléguée.

• Chaque accident grave devra être expliqué à Gérard Bienfait.

• Une formation adaptée sera proposée à tous les collaborateurs dès le début 2012.

Les décisions actées lors des assises

et c’est notre management de la prévention qu’il faut revoir si nous voulons être à la hauteur », a lancé Jean de Rodellec. Le Grep Prévention fera ainsi prochainement au comité de direction un ensemble de propositions plaçant les directeurs délégués en première ligne sur l’enjeu de la prévention-sécurité. Gérard Bienfait est allé dans le même sens dans sa conclusion, faisant appel à “l’implication totale” de chacun et assurant : « Nous avons le pouvoir de changer cela. Pour réussir, il faut que notre détermination soit totale et que nous la transmettions aux 24 000 collaborateurs de l’entreprise. Je réaffirme que la sécurité est la priorité absolue de VINCI Construction France. »

devant les 1 800 principaux dirigeants de l’entreprise réunis à paris en octobre dernier, gérard bienfait a réaffirmé que la sécurité et la suppression des accidents mortels sont la priorité absolue de vinci construction France.

C’est dans l’actu

dans le cadre du programme de rénovation des halles, dans le 1er arrondissement de Paris, la Ville de Paris a attribué, le 14 septembre 2011, au groupement composé de Chantiers Modernes BTP (mandataire), GTM TP IDF et Sogea TPI le contrat de construction (gros œuvre et enveloppe) de la partie émergée du Forum. Le projet porte sur la réalisation d’un ouvrage de 13 000 m2

aux formes courbes d’inspiration végétale : la Canopée (terme désignant habituellement la partie supérieure des forêts tropicales). Enveloppe translucide déployée autour d’un patio, la Canopée, constituée de ventelles de 9 m de travée pour la plus grande, sera le lien entre deux corps de bâtiment de trois niveaux comprenant des équipements publics (bibliothèque, centre hip-hop, conservatoire, ateliers artistiques) et des commerces. D’un montant de 150 Me, les travaux seront lancés début 2012 et devraient s’achever en 2014.

une canoPée AU CœUR DE LA CAPITALE

Cathédrale de Lyon

HONNEUR AUX comPagnons Le 15 octobre dernier, la façade extérieure de la cathédrale Saint-Jean, restaurée par Comte, a été inaugurée par Michel Mercier, ministre de la Justice et des Libertés et président du conseil général du Rhône. La restauration extérieure de la cathédrale de Lyon s’achève ainsi après trois décennies de travaux. À cette même occasion, Ahmed Benzizine, chef de chantier de Comte depuis plus de trente ans, a été

élevé au rang de chevalier des Arts et des Lettres. Pour l’anecdote, Ahmed Benzizine a également servi de modèle pour réaliser l’une des nouvelles gargouilles (voir ci-dessous). Six autres compagnons ont reçu les médailles du diocèse remises par le cardinal Barbarin, archevêque de Lyon : Emmanuel Fouchet, Manuel Ferreira Lopez, Christian Harmin, Emmanuel Bury, Joël Niobey, Abdel Alibey.

les 20 et 21 octobre dernier, l’ordre des Maîtres Bâtisseurs de VINCI Construction France a tenu sa 22e assemblée générale à Marseille. 41 salariés (compagnons, chefs de chantiers, ingénieurs) sont officiellement devenus Maîtres Bâtisseurs, portant le total à 248 au sein du Groupe. Investis d’une mission de tuteur, ils facilitent l’insertion des jeunes et transmettent leurs compétences aux nouveaux collaborateurs. Fernando Sistac, nouveau président de l’ordre, et Gérard Bienfait ont insisté sur leur rôle de garants des valeurs de l’entreprise, notamment en matière de sécurité. Cette rencontre a été précédée d’une visite de six chantiers d’envergure actuellement menés dans la cité phocéenne.

Les maîtres Bâtisseurs réunis à marseille

Le magazine de vInCI Construction France ⁄ 9

C’est dans l’actu

La poste de Poitiers

la mosaïque RetROUvéeDans le cadre d’un contrat national signé en 2006 avec Poste Immo, CBI poursuit la rénovation de plus de 350 bureaux de poste. Depuis septembre, cette filiale de VINCI Construction France travaille sur un site atypique : le hall d’accueil majestueux de la poste centrale de Poitiers, décoré de motifs et mobilier de style Art nouveau datant du début du XXe siècle. En parallèle des travaux de peinture, menuiserie, plomberie ou électricité gérés par CBI, Socra, filiale Monuments historiques de VINCI Construction France, œuvre à la pose de 480 000 petits carrés de céramique nécessaires à la réalisation des 75 m2 de mosaïque complétant le sol du hall d’accueil à l’emplacement laissé libre par le retrait du guichet. Cinq semaines d’un travail de haute précision auront été nécessaires aux céramistes de Socra. L’inauguration du nouvel espace est prévue pour début février 2012.

Le groupement composé de VINCI Environnement, Sogea Rhône-Alpes agence Environnement (mandataire), Lamy et Actemium a signé le 7 septembre 2011, avec la Roannaise de l’eau, le contrat de construction de la nouvelle usine d’eau potable de Renaison (Loire). Les travaux seront à réaliser à proximité et sur le site de l’usine actuelle, avec les contraintes d’emprise et de phasage que cela représente. Ils comprennent, outre la construction des nouveaux ouvrages et les installations nécessaires au traitement de l’eau, l’aménagement de l’usine existante en locaux d’exploitation, le démantèlement des équipements non réutilisés et la réalisation de deux microcentrales hydroélectriques. Le montant de l’opération est de 12,8 Me, sa durée est de trente-six mois dont quatre mois d’études.

Eau potable, une usine 100 % VINCI

Express u Les Trophées CRAMIF 2011 ont distingué deux sociétés de VINCI Construction France : un groupe de travail mené par Bateg pour la mise en œuvre d’une grille de protection en façade sur le chantier de la Cité du cinéma à Saint-Denis (récompensé également lors des Prix de l’Innovation Ile-de-France) ; Dumez Ile-de-France, pour son action de prévention des TMS (troubles musculo-squelettiques). u Charlotte creusera le tunnel de Saverne : le 25 octobre 2011 a eu lieu le baptême du tunnelier Charlotte, qui forera les deux tubes de 4 km du tunnel de Saverne, réalisé dans les Vosges dans le cadre du lot 47 de la LGV Est Européenne. Ce lot comprend la conception et la réalisation de 7,5 km de ligne nouvelle dans le Bas-Rhin, et, notamment, la construction d’ouvrages d’art courants et du viaduc de Haspelbaechel (270 m). Montant total du contrat : 184 M€.u À la Croix-Rousse, la communication récompensée : le 17 octobre dernier, VINCI Construction (associé au Grand Lyon) a remporté le Trophée Or du Cadre de Vie du festival Fimbacte 2011. Ce prix récompense les actions de communication autour de la rénovation du tunnel de la Croix-Rousse. Parmi les outils dédiés aux usagers et riverains du tunnel : site Internet, journal trimestriel, lettres d’information, visites du chantier et journées portes ouvertes, projet pédagogique en direction des écoles primaires voisines du projet, etc.

Le 1er août 2011, Pitance Bâtiments d’Entreprise est devenu Novelige. Ce changement de nom s’accompagne d’une réorganisation, puisque Novelige est à présent une filiale à part entière de VINCI Construction France. Objectif : accroître sa visibilité auprès de ses fournisseurs, prospects, clients et partenaires, et asseoir son image de référence en tant que concepteur, développeur et réalisateur de bâtiments clés en main. Basé à Lyon, Novelige emploie 30 personnes et prévoit un chiffre d’affaires de 30 Me en 2011, via ses activités bureaux, logistique et bâtiments industriels.

LOnGUe vIe à novelige

Le 27 juin dernier, Structures Ile-de-France (SIDF), bureau d’études spécialisé dans les structures des grands ouvrages de bâtiment et de génie civil, a rejoint VINCI Construction France. L’objectif de ce rapprochement est de renforcer les synergies entre les différents bureaux d’études de VINCI Construction et de contribuer au développement international du pôle. Car SIDF est implanté en France (Montrouge, Marseille), mais aussi à l’étranger (Tunis, Hô Chi Minh-Ville, Hanoi et Singapour en bureaux de représentation). Créé en 1987, il a participé à plus de 800 projets à travers le monde. SIDF, qui s’appuie sur une centaine de collaborateurs, est reconnu pour son expertise dans de nombreux domaines : immeubles de grande hauteur (IGH), stades, production et traitement d’eau, traitement des déchets, appontements, aéroports et ouvrages industriels lourds, comme par exemple des usines d’automobiles et des centrales électriques.

Bureaux d’études

sYnergies à l’œuvre

10 ⁄ Passion Construction n° 27

GROUPe

Trois collègues de la région Rhône-Alpes : Bénédicte Bouilloud, responsable RH, Gaëlle Burlot, chargée de développement Ressources Humaines, et Hélène Vilminot, coordinatrice Qualité Sécurité Environnement et Développement durable, ont défendu les couleurs de VINCI Construction France lors de la 10e édition du raid L’Arbre vert, du 21 novembre au 1er décembre, en Guyane. Au programme de ce raid aventure multisport réservé aux femmes, des épreuves telles que le VTT, le canoë, le trek et une course d’orientation. Témoignages dans le prochain Passion Construction.

Informations trimestrielles VINCI au 30 septembre 2011• chiffre d’affaires cumulé des neuf premiers mois de 2011 : 26,9 milliards d’euros (+ 11,6 % à structure réelle ; + 6 % à structure comparable).• hausse du chiffre d’affaires au 3e trimestre : + 2,6 % (+ 1,5 % à structure comparable).

• carnet de commandes : 30 milliards d’euros au 30 septembre 2011 (+ 16 % depuis le 1er janvier 2011).• endettement financier net : 13,6 milliards d’euros au 30 septembre 2011 (13,7 milliards d’euros au 30 septembre 2010).

un hôPital AUX AntIPODes à partir de janvier prochain, le groupe vinci réalisera le médipôle de Koutio, le nouvel hôpital de Nouvelle-Calédonie. Bâti sur 80 000 m², le médipôle regroupera, dans un premier temps, le nouvel hôpital et l’Association pour le traitement de l’insuffisance rénale (Atir), puis un pôle de radiothérapie, l’institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie, ainsi qu’un centre de soins de suite et de rééducation fonctionnelle (CSSR). L’ensemble comptera 450 chambres et 12 blocs opératoires, mais sa conception garantit l’évolutivité de la structure au regard des besoins futurs de santé. Un groupement mené par VINCI Construction, associé au Pôle Energies de VINCI, est en charge des travaux, dont la première tranche doit être livrée dans un délai de 46 mois. Montant total du chantier : près de 237 Me.

raid guyane Nos trois aventurières

RenCOntRes PPPLes 12 et 13 octobre, VINCI Construction France a participé aux Rencontres internationales des partenariats public-privé au palais des Congrès de Paris. Devant 2 000 visiteurs et partenaires privés et institutionnels, VINCI Construction France a présenté ses projets récents : centre aquatique de Contres, Cité du surf et de l’océan à Biarritz, ainsi que les stades du Mans, de Nice ou de Lyon.

1er contrat PPP ardéchois

le mastrou entRe en GAReQuatre filiales de VINCI Construction France sont engagées dans un contrat de partenariat public-privé (PPP) relatif à la construction et la maintenance de la gare du Mastrou, à Saint-Jean-de-Muzols (Ardèche). Les travaux seront réalisés par Chabanel (bâtiment) et Sogea Rhône-Alpes (voiries et réseaux divers), tandis qu’ETM gérera la maintenance. L’opération a été montée par Adim Régions. Le Mastrou est un train touristique à vapeur qui transporte environ 60 000 visiteurs par an. Le montant de ce programme s’élève à 3 Me. La durée du PPP est fixée à vingt-cinq ans.

COUP DOUBLe au roYaume-uni vinci environment uK, société détenue à parité par vinci environnement (vinci construction france) et vinci construction uK, a signé deux contrats de conception-réalisation de centres de traitement des déchets, pour un montant global de plus de 380 Me. Dans le comté de Hertfordshire, un nouveau centre multifilière recyclera une partie des déchets et valorisera thermiquement le reste en électricité, ce qui pourrait alimenter l’équivalent de 50 000 foyers. Les travaux débuteront fin 2012 pour une mise en service au printemps 2016. Par ailleurs, dans le comté de North Yorkshire, VINCI Environment UK réalisera le Waste Recovery Park qui réduira d’au moins 90 % la quantité de déchets ménagers destinés à l’enfouissement. Une partie de ces déchets sera méthanisée et transformée en biogaz alors que le reste sera valorisé énergétiquement en électricité pour alimenter jusqu’à 40 000 foyers. Début des travaux à l’automne 2012, pour une mise en service fin 2015.

la saga DU MOIs

12 ⁄ Passion Construction n° 27

marseille, PLUs BeLLe LA vILLe

2013. DaNS uN aN ET pour uN aN, Marseille sera, avec la Provence, la capitale européenne de la culture. VINCI Construction France participe,

avec d’autres acteurs, au renouveau de la cité phocéenne.

13Le magazine de vInCI Construction France ⁄

Euromed 2

Studios La Belle de Mai

Gare Saint-Charles

Fort Saint Jean

Porte d’Aix

Stade Vélodrome

Euromed 1

gamme du matériau s’y exprime avec une extraordinaire élégance. La complexité des phasages est à la mesure de la complexité de l’ouvrage. Ainsi, les planchers en béton C60/70 de 24 m de portée (chaque élément pèse 17 tonnes et les deux grues du chantier sont les plus puissantes de France) sont construits sur étais, le bâtiment n’étant mis en charge sur la poutre et les poteaux périphériques en BFUHP que lorsque ceux-ci ont été mis sous tension par précontrainte (à plus de 150 N/mm2). Ces 309 poteaux arborescents mis en place par Freyssinet sont non seulement d’une étonnante finesse, mais l’architecte Rudy Ricciotti leur a donné des formes organiques pour lesquelles une trentaine de moules ont été sculptés. Le BFUHP est aussi utilisé pour la résille habillant la façade ainsi que pour la passerelle rectiligne de 115 m d’une pureté aérienne parfaite entre le musée et le fort Saint-Jean (première mondiale).

Environnement de qualité et mixité socialeQui a visité Marseille il y a quelques années est aujourd’hui frappé par le changement : de très nombreux immeubles ont été rénovés ou réhabi-lités. Passion Construction avait suivi le vaste chantier de la rue de la République, avec ses immeubles haussmanniens et ses plus de 5 000 logements, mené par Dumez Méditerranée. à ce jour, les pro-grammes se multiplient. Marseille doit en effet faire face à un double besoin : rénover un parc immobilier ancien parfois en mauvais état et construire, pour accueillir les nouveaux habitants à la recherche de prestations et d’un environnement de qualité, le tout en préservant la mixité sociale qui confère son caractère à la ville.Ainsi, à la Capelette dans les quar-tiers Est, quatre programmes

si la cité se prépare à devenir capitale européenne de la culture en se dotant d’équi-pements culturels remar-quables, elle est aussi le

théâtre de très nombreuses opérations de construction et d’aménagement allant du tunnel urbain au centre com-mercial géant, de l’hôpital aux tours de bureaux, en passant par des pro-grammes de logements de toutes caté-gories… Marseille avait du retard, elle le rattrape à grande vitesse.

musées, cinémas, salles de spectacle… Les Quartiers Nord accueilleront la Cité des arts de la rue. Un pôle des arts et spectacles vivants est en projet sur le site de la Belle de Mai à l’ouest du périmètre Euroméditerranée, à côté des studios où l’on tourne notamment Plus belle la vie. Sur le port de la Joliette, à deux pas de la tour CMA-CGM, le Silo, transformé en superbe salle de spectacle, a ouvert ses portes. à quelques centaines de mètres, l’ancienne station de quarantaine conçue par Fernand Pouillon dans les années 1950 s’apprête à devenir le musée Regards de Provence. Plus loin, le nouveau Frac (Fonds régional d’art contemporain) présentera ses collections d’art, tout près du chantier du Centre régional de la Méditerranée et de celui du MuCEM, le musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée. Selon Éric Tollini, directeur de projet du MuCEM pour Dumez Méditerranée : « ll n’y a pas d’autre chantier en Europe où s’exprime à ce point la technicité du béton. Jamais nous n’avions réalisé un ouvrage aussi exigeant en qualité avec, par exemple, des tolérances inférieures au millimètre. » Béton armé conventionnel, C60/70 précontraint et surtout béton fibré ultra-haute performance (ou BFUHP) postcontraint : toute la

la saga DU MOIs

tunnel de la Joliette

Fort saint-Jean

château musée borelyRéalisation du nouveau musée des Arts décoratifs et de la ModeSuperficie du musée : 2 700 m2

Coût total : 15 M€ dont 1,9 M€ part Groupe

les quais d’arencParkings : 5 niveaux en sous-sol, 750 placesLe Balthazar : 9 000 m2 utiles de bureauxTour H 99 : 25 niveaux, 132 logementsLa Marseillaise : 32 niveaux, 30 000 m2

Tour C : 17 600 m2

Marché (hors Tour C) : 187 M€ dont 142,6 M€ part Groupe

terrasses du portParking en infrastructure : 6 x 21 000 m2

600 ml de parois moulées, 301 poteaux préfondésBâtiment M1 en R+2 : 33 000 m2

Bâtiment M2 en R+2 : 63 000 m2

Marché TCE 240 M€ dont 193 M€ part Groupe

pole med

tour cma-cgm

mucemSHOB totale : 23 050 m2

SHON : 15 718 m2

12 000 m3 de béton1 680 m3 de béton C60/70 pour les planchers préfa433 m3 de béton BFUHP233 unités de plancher préfa en B60 (18 t/unité)307 poteaux en BFUHP

14 ⁄ Passion Construction n° 27

dePuiS NOTre-dAme-de-lA-gArde, on peut voir sortir de terre les multiples projets qui vont transformer la cité et la vie des Marseillais.

Euromed 2

Studios La Belle de Mai

Gare Saint-Charles

Fort Saint Jean

Porte d’Aix

Stade Vélodrome

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voûtes de la maJor

cap Futura

capelette la pinède

ehpad bnp: ilot m3SHON : 26 000 m2

Délai global TCE : 20 mois dont 10 mois pour le gros œuvreMarché global : 13,5 M€

rue de la république

hôpital ambroise-paréBâtiment de 500 lits en R+5 sur 1 niveau de sous-sol technique et 2 niveaux de parking140 000 m3 de terrassement97 650 m2 SHONMarché global 150 Md€ dont 104 Md€ de gros œuvre Part Groupe : 62,5 M€

tunnel prado sud1 500 m de long- 35 000 m3 de béton- 25 000 m2 de parois moulées- 12 000 m2 de parois lutéciennes- 165 000 m3 de terrassement dont 45 000 m3 en taupe- 20 000 m2 d’étanchéité- En concession pour 46 ans

le mot de l’invité : Philippe carrese

“une de mes belles-filles est architecte et travaille sur un projet de réhabilitation du côté

d’Euromed 2. on attend énormément de ce quartier pour redynamiser la ville. on a peu de lieux dédiés à l’art vivant à Marseille. L’ouverture du Silo, il y a un mois, est un pas important. Avec ce genre d’équipement, on se dit que peut-être il se passera des choses intéressantes dans le cadre de Marseille 2013. »

néomed cityEnsemble immobilier de trois résidences : 47 578 m2 Shon206 logements143 chambres pour étudiants161 m2 de bureauxMontant : 29 M€

résidence de tourisme nédélec

musée regards de provence

tunnel prado-carénage

Le magazine de vInCI Construction France ⁄

la saga DU MOIs

totalisant 850 logements et 10 000 m2 de bureaux sont réalisés par VINCI Construction France : les îlots 17 et 18 par Campenon Bernard associé à Travaux du Midi, l’îlot 16 par Dumez Méditerranée, associé à Travaux du Midi, et la résidence La Pinède par Travaux du Midi. à cela s’ajoute un vaste centre commercial encore en projet.Retour dans le secteur Euro-méditerranée où Dumez Méditerranée construit un ensemble “trois en un” – l’îlot M3 – comportant 37 logements, un Ehpad (établissement d’héberge-ment pour personnes âgées dépen-dantes) pour BNP Paribas Immobilier de 81 lits et 6 000 m2 de bureaux, le tout sur un parking commun de 250 places en infrastructure. Les tech-niques constructives sont classiques, mais la difficulté est ailleurs, ainsi que l’explique Frank Hernandez, directeur d’activité : « Nous travaillons l’ensemble comme une seule opération, puisque les trois parties du projet ne forment qu’un

seul îlot. Mais chacune est conçue par un architecte distinct, avec des trames et des hauteurs de planchers différentes, et nous avons aussi deux maîtres d’ouvrage différents pour les bureaux d’une part et les logements et l’Ehpad d’autre part. » Autres difficultés : le chantier se situe en zone urbaine, en bordure d’une rue étroite et d’une école maternelle, avec une zone de déchargement presque inexistante et des cadences très ser-rées, puisqu’il s’agissait de construire 26 000 m2 en dix mois pour le gros œuvre (le marché de 14 M€ comprend le gros œuvre pour l’ensemble ainsi que les corps d’état pour l’Ehpad et les logements).

La “skyline” de marseille se redessine à quelques centaines de mètres de là, sur le front de mer, Marseille s’était doté d’un premier et puissant signal de son renouveau, avec la tour CMA-CGM et ses 147 m de hauteur. Le chantier des quais d’Arenc, situé juste à côté,

va bientôt inscrire celle-ci dans une véritable skyline (ligne d’horizon) par-ticulièrement spectaculaire vue de la mer. Le projet comporte en effet un immeuble de bureaux de 9 000 m2 sur huit niveaux, dessiné par Roland Carta – le Balthazar – et trois tours : la H99 de Jean-Baptiste Pietri, avec 150 logements sur 25 niveaux, la tour de bureaux La Marseillaise, conçue par Jean Nouvel, qui totalise 30 000 m2 sur 32 niveaux et – encore en projet – la tour C d’Yves Lion, de 17 600 m2 et 115 m de haut, le tout sur cinq niveaux de parking en infrastructure. Thierry Gallo, le directeur d’activité, insiste sur la phase d’études en amont : « Nous avons monté une cellule VINCI Construction France chez le client pen-dant près d’un an, ce qui a surmotivé toute l’équipe ! L’étude des infrastructures a été particulièrement délicate, car il faut y intégrer les structures de fondations des tours qui ne sont pas totalement finali-sées. Pour la H99, destinée à du logement très haut de gamme, nous avons mené une étude en conception-réalisation à partir des esquisses de l’architecte. Quant à la tour Jean Nouvel, dont le devis initial dépassait de 30 % l’objectif, nous avons travaillé en étroite collaboration avec l’architecte afin d’optimiser son projet tout en préservant son caractère unique : la tour aura notamment sur toutes les

façades des éléments de BFUHP peints selon une colorimétrie variable de haut en bas et d’est en ouest ! »Mais avant tout, c’était la construction du parking et sa commercialisation qui commandaient le reste de l’opération. L’entrée de VINCI Park dans le pro-jet a été déterminante pour donner confiance au promoteur et aux inves-tisseurs et a permis le lancement du projet. « C’est un merveilleux exemple de ce qu’un groupe comme VINCI peut apporter en termes de complémentarité pour faire aboutir un projet », commente dans un sourire Thierry Gallo.

une offre commerciale gigantesque La Provence, le quotidien de la ville, titrait tout récemment sur la “nou-velle donne commerciale à Marseille” en établissant la liste de tous les pro-jets en cours ou prévus : les 28 500 m2 du Centre du Prado, près du stade Vélodrome, les 7 000 m2 des Voûtes de la Major, avec leurs boutiques haut de gamme, la rénovation des Docks de la Joliette, avec 80 boutiques sur 21 000 m2 (ces deux opérations étant réalisées par Girard et Dumez Méditerranée), le pôle de la Capelette avec ses 20 000 m2 et son multiplexe de 12 salles, l’extension du Centre Bourse… et, bien sûr, le plus grand de tous : les Terrasses du Port.Gigantesque ! à perte de vue ! Avec 230 000 m2, le chantier des Terrasses du Port sera le plus grand centre com-mercial d’Europe. Il se situe, comme son nom l’indique, en bordure du quai, au droit des terminaux des ferries assurant les liaisons avec la Corse et le Maghreb. Il justifie tous les superlatifs ! Un parking en infrastructure – géant – avec ses six niveaux de 21 000 m2 chacun, pour un total de 3 000 places. Après la réalisation de la paroi mou-lée et de celle de plus de 300 poteaux préfondés, suivies du coulage de la dalle de couverture, le terrassement des 390 00 m3 de la “boîte” se pour-suivra “en taupe”, tout en phasant le chantier afin de ne jamais perturber les opérations portuaires. Au-dessus s’élèveront des bâtiments

« Je veux transmettre, je veux rendre ce qu’on m’a donné »

fabio garbini, Maître Compagnon et Maître Bâtisseur, Travaux du Midi.

« J’ai démarré il y a plus de vingt ans en passant par tous les postes de la production. C’est ce qui est unique dans le bâtiment : sans avoir fait de grandes écoles, on peut prouver sur le terrain, apprendre par les autres et mener une belle carrière. Après cela, je n’ai fait que des projets emblématiques sur Marseille comme chef de chantier principal :

la tour CMA-CGM, l’hôpital Ambroise-Paré, dont on vient d’achever le gros œuvre, et maintenant les Terrasses du Port. On est une des meilleures entreprises du monde avec des savoir-faire comme Freyssinet pour la précontrainte, les génie-civilistes et la conception d’outillages spéciaux… La complexité des gros chantiers est ma motivation. Il faut que j’aie un point de mire, un challenge et pas mal de problèmes à résoudre. En tant que Maître Bâtisseur, j’essaye aussi de rendre ce qu’on m’a donné en formant des jeunes. Nous avions, par exemple, cinq personnes en insertion sur Ambroise-Paré, et ici, je m’occupe notamment d’une coffreuse en contrat de professionnalisation qui apprend toute la théorie avec le CESAME. Je veux transmettre, c’est ma manière de laisser une trace. »

le fuTur TuNNel du PrAdO Sud est réalisé dans un environnement hyper urbain : suivi des tracés de rues étroites, échangeurs complexes aux extrémités, respect des accès aux parkings privés.

SOuS leS TerrASSeS du POrT, six niveaux de parkings accueilleront quelque 3 000 véhicules.

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« J’ai découvert une équipe particulièrement ouverte »thierry gallo, directeur d’activité de Dumez Méditerranée, à propos des quais d’Arenc et de l’atelier de Jean Nouvel.

« Comme beaucoup, j’étais très impressionné de travailler sur un projet de Jean Nouvel. La réalité, c’est que j’ai découvert un atelier remarquable par sa compétence, sa technicité et son ouverture. Nous avons travaillé ensemble à livre ouvert, en totale confiance. »

en R+2 tout aussi exceptionnels. Sur le quai, on voit déjà apparaître le M2 – 40 m x 260 m – alors que le M1 aura, lui, une surface double de 21 000 m2 par niveau ! La visite se fait en com-pagnie de Hakim Lamine, directeur de travaux pour Campenon Bernard Sud-Est. « La structure poteaux-poutres est classique, sauf qu’ici nous avons des poutres de 30 tonnes fortement armées, de très grande portée, qui participent au contreventement du bâtiment, et un bâti-ment non contreventé. Nous sommes donc dans des dimensions de génie civil, avec beaucoup de béton haute performance et un très fort ferraillage. » Et pour tenir le délai auquel VINCI Construction France s’est engagé auprès du maître d’ouvrage Hammerson – trente-six mois pour un chantier de 240 M€ (dont 193 M€, part VINCI Construction France pour le gros œuvre et les corps d’état secondaires) –, le travail se fait en deux équipes avec bientôt, en comptant les entreprises d’aménagement, envi-ron 700 personnes à l’œuvre.

Des équipements de soin bien “orchestrés”Le Pôle Med qui regroupera la logis-tique des quatre hôpitaux de Marseille – restauration, magasin, unité de stérilisation et blanchisserie cen-trales – se trouve également dans le

Parole à Yves moraine, président du groupe de la majorité municipale de la ville de marseille

« En 2012 se tiendra à Marseille le Forum mondial de l’eau, en 2013, la ville sera capitale européenne de la culture et, en 2016, le stade Vélodrome rénové accueillera l’Euro de Foot… Marseille

se doit d’être à la hauteur de ces événements, mais il y a bien d’autres enjeux : en dix ans, les Bouches-du-Rhône ont gagné 124 000 habitants, dont environ 50 000 pour la seule ville de Marseille. Chaque projet d’envergure est donc accompagné d’équipements publics et de logements répondant à cette dynamique. Nous avons aussi de très nombreux chantiers de rénovation avec 14 conventions Anru totalisant un milliard d’euros. Parallèlement, face au déclin des activités industrielles traditionnelles, notamment dans l’agro-alimentaire, nous devons réussir la transition de l’économie de Marseille vers le tourisme et le commerce en développant les infrastructures appropriées, tant en matière de surfaces commerciales, de bureaux et de capacité hôtelière, que de transport et de qualité environnementale. »

« Marseille a gagné 50 000 habitants en dix ans »

secteur Euroméditerranée. VINCI Construction France réalise ce projet en PPP, pour l’Assistance publique des hôpitaux de Marseille. Les travaux de construction sont assurés par Dumez Méditerranée. L’hôpital Ambroise-Paré réalisé par Campenon Bernard et Travaux du Midi est, lui, un projet privé de 500 lits pour près de 100 000 m2 de surface hors œuvre : le nouvel établissement

Sur leS QuAiS d’AreNC, plusieurs tours vont pousser aux côtés de leur grande sœur CMA-CGM, haute de ses 147 m.

Le magazine de vInCI Construction France ⁄

CONSTruCTiON du PArkiNg J4, à proximité du Vieux-Port et de la cathédrale de la Major.

réponses p. 19

la saga DU MOIs

prochaine saga

la cour visconti au louvre1 en 2013 marseille

sera capitale européenne de la culture. quelle fut la dernière ville française à être distinguée ?o Lyono Lilleo nanteso nice

2  dans les trois films Marius, Fanny et César, quel acteur joue le rôle de marius ?o Fernandelo sacha Guitryo Raimu

o Raymond souplexo Pierre Fresnay

3  l’hôpital construit à marseille porte le nom d’ambroise Paré. mais qui fut ce grand chirurgien ?o Le découvreur de la

circulation sanguineo Le promoteur de l’asepsieo Le découvreur des rayons Xo L’inventeur du stéthoscope

4  on appelle parfois marseille “la cité phocéenne” car ses fondateurs dans

l’antiquité venaient de Phocée qui se trouve aujourd’hui…o en tunisieo au Liban o en turquieo en Libye

5  un personnage romanesque fut emprisonné au château d’if au centre de la rade de marseille :o Arsène Lupino Le comte de Monte-Cristoo Cartoucheo Rouletabille

quiz

en remplacera deux anciens de taille plus modeste. Et là aussi, les études et la préparation ont eu une importance capitale pour la réussite de l’opération. « Les marchés se complexi-fient, alors que les délais accordés par les maîtres d’ouvrage se raccourcissent, explique Christophe Luton, directeur technique pour Campenon Bernard Sud-Est. L’internalisation de l’ingénié-rie permet de maîtriser les expertises le plus en amont possible et de sécuriser les projets les plus complexes. L’hôpital comporte 3 800 locaux avec 15 000 docu-ments divers (sans compter les différents indices) ! Il fallait, notamment, apporter du liant entre la conception architectu-rale et la conception technique avec des questions de sécurité incendie particu-lièrement exigeantes. Nous avons aussi beaucoup investi sur les méthodes en déclinant toute la démarche Orchestra. Nous avions par exemple à construire le bunker en béton à la magnétite, des-tiné au service de radiothérapie. Or le coulage d’un plafond de 2 m d’épaisseur et 1 000 tonnes ne s’improvise pas. Le résultat est que l’on tient les délais. »

Circuler sous marseille Il y avait le tunnel sous le Vieux-Port suivi dans son prolongement est par le tunnel Prado-Carénage. En 2011, on inaugurait à l’ouest le tunnel de la Joliette construit par VINCI Construction France. Le dispositif se poursuit jusqu’au stade Vélodrome avec le futur tunnel Prado Sud : un projet en conception-construction réalisé notamment par Campenon Bernard Sud-Est, GTM Sud ainsi que Botte Fondations pour les parois moulées. L’ouvrage en tranchée couverte de 1 500 m comportera deux fois deux voies superposées générant

des échangeurs particulièrement complexes à ses extrémités. Mais c’est surtout l’environnement “hyperurbain” du chantier qui confère à celui-ci son caractère exceptionnel. Le tracé suit en effet celui des rues existantes, dont certaines ne mesurent que 10,50 m de large (alors que le tunnel fait 9,50 m !) et toute la méthodologie du chantier est déterminée par cette contrainte, avec par exemple l’obligation d’offrir des solutions alternatives aux multiples parkings privés dont les accès sont perturbés par les travaux.Le dévoiement des réseaux a nécessité un an de travaux préparatoires. Le pro-jet croise en deux endroits le fameux grand émissaire construit il y a plus de cent ans par les Grands Travaux de Marseille (lire Passion Construction n° 26), dont la géométrie doit être modi-fiée sur le tracé pour permettre le pas-sage du tunnel au-dessus de l’ouvrage. La conduite de travaux de ce secteur est sous la responsabilité de Gérard Le Groumellec.Pour rétablir le plus rapidement les circulations en surface, les terrasse-ments se font en taupe, sous la dalle de couverture. Jean-Jacques Atamian est le chef de projet pour Campenon Bernard Sud-Est : « Nous avons notam-ment une forte problématique pompiers, auxquels nous devons garantir en per-manence un accès à tous les immeubles bordant le chantier. La solution est de couler la dalle de couverture par section journalière de 7 m et de rendre celle-ci accessible aux véhicules de secours dès le lendemain. »Dès le printemps 2014, du quai de la Joliette au rond-point du Prado, on pourra traverser Marseille d’ouest en est sur 6 km en moins de 10 minutes…Décidément Marseille avance !

le mot de l’invité : Philippe carrese

“Je connais un peu rudy ricciotti, comme moi parrain de Marseille 2013 off, qui se positionne comme un complément

aux manifestations officielles de Marseille capitale européenne de la culture. Pour continuer le parallèle entre la construction et le cinéma, je dirais que rudy ricciotti est à la fois scénariste ET réalisateur. Il est dans le concret et tient compte de la faisabilité des choses. »

« C’est un architecte avec qui on peut avoir un dialogue technique très pointu »éric tollini, directeur travaux du MuCEM, Dumez Méditerranée, à propos de Rudy Ricciotti.

« Rudy Ricciotti est un architecte doté d’une vraie culture d’ingénieur. On peut avoir avec lui des discussions techniques de haut niveau. Il est très exigeant, mais sa connaissance de la technique est lucide et respectueuse de l’expertise et de la capacité des entreprises. Il faut dire qu’il n’y a pas d’autre chantier en Europe réunissant autant de techniques béton. »

18 ⁄ Passion Construction n° 27

« le muCem, avec ses circulations périphériques, évoque ces temples mésopotamiens en terrasses. À travers ses membranes de béton ajourées et sombres, on retrouve un lien avec un orientalisme lointain. » Rudy Ricciotti, architecte du MuCEM.

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Li mot crousaHoriZoNtaLEmENt1. Une des avenues les plus animées du centre de Marseille, allant du Vieux-Port à l’église Saint-Vincent-de-Paul. Elle en était autrefois la capitale mondiale. 2. La belle et la bête. Église de style roman provençal, paroisse des pêcheurs de Marseille. 3. Chef-lieu de canton des Bouches-du-Rhône. Voilà aussi ! Repassé. 4. Il fait le lien. Lacet de botte. Don précieux. 5. C’est frauder. Elle est issue d’une réflexion. 6. Celui de la Mode a pour vocation de constituer un panorama significatif de l’évolution des formes vestimentaires. Étang relié à Marseille par le tunnel du Rove. 7. Deux fois cinq cents pour Néron. Marseille en est bordée. Cépage répandu en Bourgogne. 8. Intervenant en physique. Palais occupant un promontoire dominant le Vieux-Port. Agent de propriété. 9. Concurrents on ne peut plus louables. Pomme de comptine. Sélénium dans une équation. 10. Cours d’Africain. Jeune cyprinidé. D’une belle couleur chaude. 11. Bâti sur la butte des Moulins, il est le dernier vestige du vieux Marseille. Toucha bien des cœurs. 12. Sac de blé. Chétifs. 13. Semblez donc. C’est sa fête tous les jours. Ambre jaune. 14. Invitation à quitter l’église. Cheville de golfeur. Id est. Avec Oléron, cela fait une paire de charentaises ! 15. Corriger à la main. Elles sont conçues pour laisser entrer la lumière.

VErticaLEmENta. Résidence édifiée par Le Corbusier. Immortalisé par A. Dumas, cet îlot rocheux abrita une citadelle devenue prison d’État. B. Artère principale. Belle salle de spectacle de la cité phocéenne. Éclate. c. Lettres de noblesse. Elles ne brillent pas par leurs compétences. D. Quartier de Marseille, situé à l’extrémité nord-ouest de la ville, entre mer et colline. On l’a vu en général. E. Méprisable. Plus bon à rien. En 1720, elle décima la ville d’un tiers de ses habitants. F. Ils font la paire. Échalas plus ou moins grand. Style jazzy. Marcher à la fin. G. Comme dissipé. Parfumé avec une plante. H. Elle surfe sur les ondes. Voiture à quatre roues, utilisée pour le transport de fardeaux. i. Dont la couleur semble avoir déteint. Il cherche à capter l’attention. Petit cube. J. Iridium au tableau des éléments périodiques. Elles s’adressent à la Bonne Mère. K. Sans danger. La vie des Grecs. Graisse animale. L. Carré à trèfle. La queue du chien. Dégoutte. Imite le brocart. m. À l’occasion de la Coupe du Monde 1998, ce stade a été totalement rénové et a vu sa capacité portée de 42 000 à 60 000 places. Musée qui privilégie les créateurs français et réserve une place de choix aux Marseillais de naissance et d’adoption. N. Arbitre international. Dessinateur du couturier Poiret. Mais encore. Vieux pétard. o. À prendre en notes. Grande ouverte. Devenus des bâtiments de guerre, ils étaient à l’origine des navires de commerce.

répoNSES Quiz Saga p. 18 : 1 - Lille. 2 - Pierre Fresnay. 3 - Le découvreur de la circulation sanguine. 4 - En Turquie. 5 - Le comte de Monte-Cristo.

CANEBIERESAVON

IOSAINTLAURENT

TRETSVLARELU

ETAPOVIEOB

RESQUILLERIDEE

AMUSEESBERRE

DDEAUCPINOT

IONGPHAROMES

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Les navettes* de MarseiLLe

Pour 6 personnes 500 g de farine,200 g de sucre,1 pincée de sel,75g de beurre ramolli,3 œufs,50 ml d’eau de fleur d’oranger,50 ml d’eau,1 cuillère à soupe d’ huile d’olive,1 pincée d’anis fin.

dans un saladier, mélanger la farine, le sucre et une pincée de sel.Former un puits et y déposer les œufs, l’eau de fleur d’oranger et la margarine. travailler à la main tout en versant l’eau : on obtient une pâte un peu ferme que l’on va laisser reposer une heure.séparer alors la boule de pâte en deux, puis encore en deux, puis encore en deux et encore une fois en deux, pour obtenir de petites boules de même taille de 50 g environ.Les rouler légèrement pour obtenir un petit boudin que l’on aplatit en pinçant les bords et en fendant légèrement le milieu.déposer ces navettes sur une plaque préalablement beurrée (ou, mieux, sur du papier cuisson). Laisser encore reposer une heure. On peut enduire légèrement, au dernier moment, les navettes de jaune d’œuf : elles prendront ainsi un aspect doré.enfourner à four chaud, 180 °C environ, pendant 15 minutes environ en surveillant la cuisson : la teinte doit être légèrement dorée.

À la couchado !Au lit !

E patin coufin…

Et patati, et patata...

Un pauseto

À la revisto !Au revoir !

I’a dégun !Il n’y a personne !

Qu’es acò ?Qu’est-ce que c’est ?

Oh ! Qu’acò’s bèu !

oh ! que c’est beau !

Bono anno 2012 !

* La navette symboliserait la barque sur laquelle trois saintes arrivèrent sur la côte de Provence. Fabriquées depuis 1781, les navettes fêtent leurs 230 ans et sont bénies chaque année par l’archevêque de Marseille au Four des navettes à l’occasion des fêtes de la Chandeleur en l’abbaye de saint-victor.

Le magazine de vInCI Construction France ⁄ 19

⁄ Passion Construction n° 26

Ils sont jeunes tous les deux, ils sont polytechniciens, ils ont des amis fortunés qui vont les

soutenir et ils ont compris les formidables possibilités offertes par le développement de

l’électricité. Quand Alexandre Giros et Louis Loucheur fondent en 1899 leur société Girolou,

l’ampoule à incandescence d’Edison n’a pas encore 20 ans et la révolution de la “fée Électricité”

ne fait que débuter.

Girolou devient très vite un important constructeur d’ouvrages électriques en France : centrales

hydrauliques et thermiques, dans les Alpes, mais aussi à Caen, Troyes, autour de Paris, à

Nanterre, Issy-les-Moulineaux… Concessions également, avec l’éclairage urbain et les tram-

ways de Roubaix, ou encore production avec la société Énergie électrique du nord de la France.

Cependant, avec l’accroissement très rapide du chiffre d’affaires, les besoins de financement

se font sentir. Tout en conservant une large majorité, les deux fondateurs créent donc, le

1er juillet 1908, la Société Générale d’Entreprise – SGE, ancêtre de Sogea – dans laquelle entrent

notamment des constructeurs d’équipements électriques et des banques.

La SGE est alors la deuxième entreprise française de travaux publics après… GTM : chemins

de fer et tramways électriques, lignes à haute tension, usines électriques, etc.

Dès 1910, la SGE réussit également sa percée en Belgique, dans l’Empire ottoman, en Russie,

en Italie, en Espagne.

Le conflit de 14-18 va cependant marquer un coup d’arrêt aux développements internationaux.

Après la victoire, la SGE reprend sa marche en avant et maintient encore plusieurs dizaines

d’années durant sa priorité à l’électricité (on lui doit dans les années 1940 et 1960 des ouvrages

exceptionnels comme le barrage de Génissiat ou l’usine marémotrice de la Rance) avant de

progressivement infléchir son développement vers le bâtiment et les travaux publics.

sOUs Le sIGne

de la Fée électricité

SGE

alexandre giros, entrepreneur et humanisteÀ 28 ans, en 1898, Alexandre Giros s’associe avec son ami Louis Loucheur, camarade de promotion à Polytechnique pour créer Girolou, puis la SGE dont il sera le président à partir de 1932. À l’origine spécialiste du béton armé, il est également un admi-

nistrateur remarquable et devient un des “grands” de l’électricité en France, puisqu’il préside jusqu’à treize des sociétés créées par le groupe !Bien que non engagé politiquement comme Louis Loucheur, c’est un humaniste, amateur de philosophie et de littéra-ture, qui met en œuvre dans l’entreprise une politique sociale avancée pour l’époque.

louis loucheur, militant de l’idée européenneÀ Polytechnique, Louis Loucheur fait la connaissance d’Albert Lebrun, futur président de la République. Cofondateur de Girolou, puis de la SGE, il mène une double carrière industrielle et politique. Pendant la Grande Guerre, il réalise avec Alexandre Giros et la SGE des prouesses en matière de production d’armements, si bien qu’en 1916 Aristide Briand le nomme sous-secrétaire d’état à l’Artillerie et aux Munitions. Entre 1917 et 1930, il occupe plusieurs postes ministériels. élu député, il devient le leader de la gauche républicaine. Favorable au rapproche-ment avec l’Allemagne, il imagine des états-Unis d’Europe et soutient le projet de fédération européenne proposé par Briand à la Société des Nations… Il meurt en 1931 et son rêve devra attendre les horreurs d’une autre guerre mondiale pour se concrétiser.

les cofondateurs

⁄ Passion Construction n° 2720

la trace Des BâtIsseURs

Centrale de Chalay-sur-Saône (1931).

le mot de l’invité : Philippe carrese

“Je suis impressionné par la beauté de ce bâtiment, un vrai décor de film

de science-fiction. Le patrimoine industriel est souvent extraordinaire. Je ne suis pas nostalgique, mais regrette que l’on rase des bâtiments parfois hallucinants. »

Pont de la chute de Cordéac (1944).

Le magazine de vInCI Construction France ⁄ 21

Port autonom

e de Bordeaux (1959).

Chemin de fer transgabonais

(fin 1970-début 1980).

Barrage du Mazeau, Haute-Vienne (années 1970).

Pont d’Aquitaine sur

la Garonne (1985-1990).

Aérogare de Roissy Charles-de-

Gaulle : vue d’ensemble (1982).

Section Étoile-La Défense

du RER parisien (1973).

Le magazine de vInCI Construction France ⁄ 21

Parking de la Concorde (1971).

c’est INNOVANt

Si le boiS n’eSt paS à proprement parler un matériau innovant, son utilisation pour la structure d’un stade d’une telle taille et d’une telle complexité est réellement une première. Livraison pour l’Euro 2016.

Nice Stadium

TouT en résille de bois

C’est un prototype à l’échelle 1, soit une toute petite partie de la charpente qui a été présentée au début du mois de novembre chez Fargeot, à Verosvres (Saône-et-Loire) : 20 m de large, 15 m

de profondeur et 13 m de hauteur (voir vignette sur la photo ci-dessus). Dans la réalité, le nouveau stade de Nice est particulièrement exceptionnel par sa dimension et sa conception. Imaginé par le célèbre architecte Jean-Michel Wilmotte, c’est une résille en bois surmontée d’une charpente métallique triangulée, ladite résille étant en fait un tressage de poutres de bois qui fait appel à des techniques de recollage de blocs. Avant même de sortir de terre, le futur Nice Stadium a fait tourner la matière grise de la cellule conception qui a dû intégrer deux difficul-tés majeures. La première est d’ordre géologique. « Le fait que la ville de Nice soit soumise au risque de séisme

nécessite de vérifier sous sollicitation sismique le fonc-tionnement de l’ensemble de l’ouvrage, y compris la par-tie génie civil qui en est le support », explique Vincent Rigoux, directeur de projet à la direction déléguée Rhône-Alpes Nord. La seconde, technique, consiste à assurer les assemblages des pièces de bois avec les extrados métalliques suivant des géométries com-plexes et des efforts alternés. D’où des études et des calculs uniques en leur genre. « Chaque élément a été calculé avec 825 cas de charge dont 232 dus au vent, indique Lionel Cabaton, directeur d’exploitation de Fargeot LC. Contrairement au béton ou à l’acier, le bois est en effet un matériau vivant, ce qui alourdit considérablement les études parce qu’il faut faire varier de nombreux paramètres (module, poids propre…). En tout, ces seuls cas de charge auront nécessité six mois de calculs… Personnellement, je ne connais pas d’autres ouvrages de ce type. »

Arbodal réussit tous les tests■ Dans le secteur de la construction bois, les systèmes de panneaux en bois massif structurel connaissent un certain succès, car ils sont particulièrement rapides à mettre en œuvre. Plutôt que de les importer d’Autriche ou de Scandinavie, Arbonis, dont c’est le cœur de métier, a trouvé une solution maison : l’entreprise produit désormais ses propres panneaux à base de poutres de bois en lamellé-collé, d’épaisseur variable selon les variantes et les charges, pour en faire des éléments de dalles de plancher. Ces panneaux, baptisés Arbodal, ont fait l’objet d’un premier essai au Centre scientifique et technique du bâtiment (CStB) pour tester leur résistance au feu pendant une heure. « L’objectif est de mesurer la capacité d’un matériau à maintenir structurellement ce qu’il doit porter sans s’effondrer, ne pas laisser passer les gaz et fumées, et assurer une bonne coupure thermique, indique Michel Perrin, directeur technique d’Arbonis. Nous avons donc placé un prototype de 4,70 m de long et 2,60 m de large, lesté d’une charge répartie de 250 kg/m2, sur un four à flamme pendant une heure. Le test a été réussi. » Essai tout aussi réussi à l’institut technique Forêt, bois, cellulose et ameublement, destiné, lui, à tester la réaction au feu, c’est-à-dire la vitesse de propagation de la flamme sur la surface bois. C’est une victoire pour Arbonis, dont les Arbodal seront utilisés sur la toiture-terrasse de la halle Pajol à Paris.

la CharpenTe en quelques Chiffres• 4 000 m3 de bois lamellé-collé• 8 400 pièces de charpente de bois• 1 320 nœuds d’assemblage reliant

les extrémités des croix de bois aux pieds de pyramides métalliques

• 1 200 nœuds de moisement des croix de bois• 2 600 tonnes de charpente métallique• Plus de 40 000 heures de travail

dans les ateliers Fargeot• Plus de 25 000 heures de montage

sur le chantier

Avec le centre Pompidou de Metz, le Nice Stadium – dont la dimension est quatre fois plus impor-tante – f igure désormais, il est vrai, comme la grande référence française dans le domaine de la charpente bois. « C’est un ouvrage exceptionnel, et c’est aussi un exercice esthétique, conclut Vincent Rigoux. La charpente est associée à une couverture pour partie transparente qui protège des intempé-ries et qui, de plus, produit un effet de vitrine sur la résille bois. »

22 ⁄ Passion construction N° 27

l a pression immobilière et la f lambée des prix obser-vées depuis dix ans se tra-duisent, pour les jeunes, par une plus grande pré-

carité. De nombreux étudiants ont les plus grandes peines à se loger décemment au cœur des v i l les universitaires ; ceux qui sont sor-tis plus tôt du système éducatif se retrouvent bien souvent relégués dans des quartiers défavorisés, loin des services et des emplois. La situa-tion n’est pas facile non plus pour les jeunes actifs, conduits à trouver une solution rapide après leur première embauche.La question de l’intégration des jeunes dans la ville se conjugue avec celle, plus large, du devenir de nos cités. Comment faire évoluer la ville, assurer la mixité sociale et généra-tionnelle, la répartition entre loge-ments, services et emplois ?À l’occasion du congrès H’Expo de l’habitat social, organisé à Bordeaux du 27 au 29 septembre dernier,

VINCI Construction France a convié des personnalités d’horizons dif-férents à débattre sur les solutions à développer. Premier constat par-tagé : les logements dédiés ou adap-tés aux jeunes doivent rester au cœur des villes. « Le vrai désenclave-ment, c’est l’emploi. Les jeunes en mal d’intégration sociale ne doivent pas être laissés à leur sort dans des quar-tiers sans aucune activité », notait Djamel Klouche, architecte urbain de l’AUC.

Des solutions pour les bailleurs sociauxSerge Bethelot, directeur du dépar-tement Génie urbain de l’univer-sité Paris-Est Marne-la-Val lée, soulignait le manque f lagrant de logements adaptés aux besoins des étudiants, dans leur struc-ture comme dans leur mode de location. Les bailleurs sociaux, de leur côté, disposent-ils d’une offre adaptée ? Véronique Momal, direc-teur clientèle et marketing

leS jeuneS rencontrent deS difficultéS croiSSanteS à Se loger au cœur des grandes métropoles. Le logement étant le premier maillon de l’intégration sociale, VINCI Construction France anime la réflexion avec des architectes, bailleurs sociaux, collectivités, universités, afin d’imaginer de nouvelles solutions.

c’est DANS L’AIr

Logements pour jeunes

une Chambre eN ville

le magazine de viNci construction France ⁄ 23

Le mot de l’invité : Philippe Carrese

“je me souviens d’un film que j’ai réalisé pour l’opac de marseille, à port-de-bouc.

un ghetto dans un coin magique. la démolition d’une tour avait laissé place à de l’habitat individuel de qualité où les habitants avaient été relogés. ils s’étaient immédiatement réapproprié leur lieu de vie. c’est à partir de documentaires sur l’habitat que j’ai pu développer le contexte de mes romans. »

« Le bâtiment collectif ne doit pas se limiter à une juxtaposition de logements, mais favoriser une vraie vie collective. »Jacques Ferrier, architecte

revenu ni charge le temps que dure l’usufruit, en général quinze à vingt ans. Du fait de son caractère social, le bien bénéficie d’une TVA à taux réduit et d’une exonération fiscale en cas de revente. VINCI Construction France a réalisé une opération de ce type avec PERL dans le centre de Versailles.

Une architecture pour une société durableReste la question de la forme des logements. Jusqu’à quel point les jeunes ont-ils besoin de logements adaptés ? « Les jeunes ont à la fois des tendances à l’isolement et des moments de socialisation. Certains espaces et services peuvent être mutualisés. La solution peut passer par la colocation, ou par la conception de structures urbaines adaptées », estime Jean-Paul Bourgneuf, directeur de l’Habitat social VINCI Construction France.« Le bâtiment collectif ne doit pas se limiter à une juxtaposition de loge-ments, mais favoriser une vraie vie collective. Définir un bâtiment “arché-type” doté d’une série de fonctions est une bonne idée », a plaidé à Bordeaux Jacques Ferrier, architecte, promo-teur d’une « architecture pour une société durable ».Les logements pour jeunes présen-tent des avantages : ils demandent moins d’espace qu’un appartement

familial, autorisent une plus grande créativité dans leur conception. « Des opérations innovantes sont possibles avec une emprise foncière minimale sur des terrains non adap-tés à des logements plus classiques. En dépit des contraintes économiques, il ne faut pas penser que les jeunes se moquent de l’aspect de la façade, mais se servir au contraire de ces loge-ments pour embellir la ville », insiste Jacques Ferrier.

Un type de construction plus rapide et moins cherPlusieurs procédés industrialisés conçus par VINCI Construction France apportent une réponse à ces enjeux. Leur point commun est de favoriser une construction plus rapide et moins chère, sans toutefois unifor-miser les logements et l’architecture des bâtiments, avec une bonne inté-gration à l’environnement.Ainsi, le procédé Logipass repose sur une solution de voiles préin-dustrialisées pour la réalisation des façades et de refends intérieurs livrés avec un précâblage électrique. Des murs précoffrés à deux faces liés par des connecteurs sont fabriqués en usine. Une fois sur site, l’espace inté-rieur est comblé avec du béton. « Les coûts, délais, conditions de réalisation et de gestion sont définis et maîtrisés dès l’amont du projet. Il en résulte des

Des procédés labelliséstrois procédés constructifs de VINCI Construction France – Habitat Colonne, Logipass et le Procédé Arbonis – ont reçu le label CQFD (coût, qualité, fiabilité, délais) délivré par le ministère de l’Emploi et du Logement. Le label récompense des procédés de construction complets, performants, répondant aux normes BBC (bâtiment basse consommation).

c’est DANS L’AIr

du groupe ICF La Sablière, acteur majeur de l’habitat social en Ile-de-France, remarque que la part des moins de 30 ans dans le loge-ment social a diminué de moitié en vingt ans. « Beaucoup de jeunes ne s’adressent plus aux organismes HLM, car ils pensent que nous n’avons pas de solutions pour eux. Or nous pou-vons travailler sur l’adaptation des logements, l’accueil dans un logement classique, ou encore la simplification des démarches. »Dans ce domaine, l’usufruit locatif social peut représenter une solution judicieuse. Ce schéma inventé par Alain Laurier, fondateur et président-directeur général de PERL, permet aux bailleurs sociaux de gérer des logements dans des centres-villes où leurs ressources financières ne leur permettraient pas d’investir. L’inves-tisseur ne détient dans un premier temps que la nue-propriété : il achète ainsi moins cher, et ne supporte ni

24 ⁄ Passion construction N° 27

Résid’Actifs+résid’Actifs+ est un programme de constructions conventionnées APL (Aide personnalisée au logement) pour soutenir les jeunes actifs. La redevance, compatible avec leurs revenus, est inférieure aux loyers du marché locatif libre.

Des studios tout équipés :• 20 à 30 m2, en location pour

une durée maximale de deux ans ;• séjour avec mobilier (literie, table,

chaises, éclairage, rangements, draps…) ;

• kitchenette avec réfrigérateur, plaques de cuisson, four…

• salle d’eau tout équipée.

Des services inclus :• laverie ;• accès Internet Wi-Fi ;• salle de réunion ;• bureaux ;• parking voitures ;• local à vélos ;• aide à la recherche

d’un logement pérenne.

proJet de 40 logements, à Sens (89).

Pro

cédé

A

rbon

is

studio tout équipé de 20 m² peut être loué pour 250 euros par mois charges comprises (APL déduite), deux ans maximum. L’immeuble propose de nombreux services inclus dans la redevance : laverie, accès Wi-Fi, bureaux, parkings, etc. Le jeune bénéficie aussi d’une aide à la recherche d’un logement pérenne.Un premier ensemble de 172 stu-dios a été livré le 1er décembre 2011 à Sav igny-le-Temple (Seine-et-Marne), construit par Verdoïa, filiale de Bateg. D’autres opérations sont à l’étude en Ile-de-France et dans d’autres régions.Le Groupe entend jouer, dans l’avenir, un rôle moteur pour faciliter l’accès au logement. Philippe Avinent, direc-teur délégué de VINCI Construction France, a annoncé lors du congrès H’Expo le lancement de nouvelles solutions destinées à baisser encore le coût de construct ion jusqu’à 900 euros HT par mètre carré habi-table (hors parkings, voirie et réseaux divers). « Nous nous engageons à construire à ce prix 3 000 logements en trois ans. C’est un objectif ambitieux et motivant », résume Philippe Avinent. Construi re mieu x, plus v ite et moins cher, innover dans les pro-cédés de construction comme dans les stratégies urbaines, tel est le chantier à la mesure du défi de l’in-tégration sociale.

gains très importants : jusqu’à 16 % d’économie sur le prix de revient total de l’opération, et 40 % sur les délais », détaille Jean-Paul Bourgneuf. Plu-sieurs opérations Logipass ont déjà été livrées à Reims, Marseille et Saint-Quentin (Aisne).Le procédé Habitat Colonne offre les mêmes avantages. Il repose sur une structure pérenne basée sur des poteaux en béton armé, permettant une grande modularité intérieure et une grande variété d’habillage des façades : non porteuses, celles-ci peuvent être démontées facilement, et dotées de parements en briques, bois ou métal. Le gain de temps peut atteindre douze mois par rapport à une opération classique, pour un coût réduit de 15 % environ. Enfin, le procédé Arbonis repose sur une même logique, avec une ossa-ture en bois.

Un studio de 20 m2 loué 250 euros !Autre initiative : Résid’Actifs+, un programme de construction de rési-dences sociales, proposé en asso-ciation avec les collectivités locales par VINCI Construction France pour faciliter l’installation et l’inté-gration des jeunes actifs. Il ne s’agit pas d’un procédé de construction, mais d’un modèle reposant sur une conception rationalisée. Ainsi, un

« Intégrer les jeunes au cœur de la ville »«  La réhabilitation d’un quartier du port de Rotterdam, le Leerpark, où des jeunes de 15 à 30 ans se voient à la fois proposer un logement, un emploi et une formation qualifiante, ouvre un champ intéressant. Trouver une bonne arti-culation entre logement, formation et

emploi est en effet crucial. Il faut imaginer des “clusters”, des pôles économiques ou universitaires, faisant office de tête de pont pour “cristalliser” l’activité. Il faut, ensuite, une stratégie de diffusion des logements dans la ville. Un groupe comme VINCI est en mesure de proposer de telles solutions aux collectivités locales qui ont à la fois des problé-matiques d’insertion des jeunes et des besoins de constructions nouvelles. Plus largement, il faut trouver des partenariats intel-ligents entre le monde de l’entreprise et le secteur public, pour désenclaver les jeunes, ne pas forcément chercher à les ras-sembler sur des campus, mais les intégrer au cœur de la ville, à proximité des services, en assurant une mixité générationnelle et sociale. Il faut aussi développer une réflexion sur les loge-ments dans les territoires de tradition industrielle, souvent en pleine mutation. Le développement tertiaire ne doit pas y être la seule finalité. »

parole à Djamel Klouche, architecte urbain de l’AUC

le magazine de viNci construction France ⁄ 25

le procédé Habitat colonne permet une importante modularité intérieure et une grande variété d’habillage. À Ciboure (64), un bâtiment de 29 logements labellisés CQFD et BBC (en haut). À Fosse (95), ci-dessus, 31 logements sont en construction.

Habitat Colonne

Logipass

proJet de 40 logements, à Sens (89).

le procédé logipass repose sur une solution de voiles préindustrialisées pour la réalisationde façades et de refends intérieurs précâblés. Ici, à Marseille, dans le quartier Saint-Joseph.

c’est ESSENtIEL

équipes de reclassement

RecoNveRsioN réussie ! leS reSponSableS de troiS entitéS du groupe ont coordonné leurs efforts pour mener à bien la reconversion d’un de leurs collègues : un conducteur d’engin de Sobea Environnement.

l e 4 janvier 2010, le dia-gnostic est tombé, sans appel : Thierry Schroeder, conducteur d’engin chez Sobea Environnement, est

déclaré inapte à son poste pour des problèmes de dos. Pour cet homme de terrain compétent et expéri-menté, embauché dans l’entreprise vingt-cinq ans plus tôt, la vie de

chantier s’arrête net. Quatre per-sonnes prennent alors son destin en main : Jean-Louis Gérault, direc-teur d’activité, Caroline Dekytspot-ter, à l’époque responsable RH chez Sobea Environnement, Estelle Giot, chargée de m i ss ion Ha nd icap chez Trajéo’h, et Frédéric Ossola, directeur du centre CESAME de Marolles-en-Hurepoix.

« C’est forcément une remise en question »Thierry Schroeder, formateur Caces, Cesame de marolles-en-Hurepoix.

« J’étais un homme de terrain. Quand j’ai appris que les chantiers et les conduites d’engin, c’était fini pour moi, j’étais anéanti. Au début, je ne me sentais pas prêt à devenir formateur. Mais j’ai beaucoup travaillé, surtout sur moi-même. Je ne suis pas parti défaitiste ; au contraire, j’ai démontré que je pouvais y arriver. Un reclassement de ce type est forcément une grande remise en question. De ce point de vue, j’ai été accompagné de très près et j’ai été soutenu dans ma démarche par l’ensemble de mon entité d’origine et toutes les équipes du pôle Environnement. Aujourd’hui, je suis heureux dans mon nouveau métier et n’ai aucun regret. Les autres formateurs m’encouragent… et me donnent encore des conseils si besoin ! »

Décidé dans la foulée, le bilan de com-pétences révèle assez vite les qualités relationnelles du conducteur d’engin qui, progressivement, se laisse séduire par l’idée de devenir formateur. Le stage de découverte organisé avec CESAME finit par convaincre tout le monde. Un parcours de formation est lancé. Thierry Schroeder s’initie au métier via l’Afpa (35 heures) et CESAME (28 heures), renouvelle ses Caces (49 heures), suit des stages de bureautique (28 heures), puis est envoyé à Marolles pour une mise en situation pratique en binôme (deux fois une semaine). Pour ne pas le laisser inoccupé entre deux sessions, Jean-Louis Gérault et Jean-François Julien, responsable de Centre de profit à Sobea Environne-ment, lui aménagent un poste compa-tible avec ses restrictions médicales et lui confient une mission administrative d’assistance aux conducteurs de travaux et de contrôle des conformités des élin-gues (câbles de treuils) sur les chantiers.

Une métamorphose impressionnanteDepuis septembre 2011, Thierry Schroeder intervient désormais au centre CESAME sur différents types de formation Caces, ainsi que sur une formation élingage, tout en assurant sa mission dans son entreprise d’origine. « C’est une démarche qui demande du temps, des moyens, de l’énergie et des idées, confie Caroline Dekytspotter. C’est aussi un travail d’équipe. Quand on peut compter sur les bons correspon-dants, on y arrive. Thierry va maintenant pouvoir transmettre ses savoirs. Il n’y a

pas de perte. C’est tout l’objectif de notre politique de suivi et de reclassement. Mais une telle réussite reste assez rare. » « Ce sont des situations extrêmement délicates, ajoute Estelle Giot. Se recon-vertir du jour au lendemain est un par-cours long et difficile, qui nécessite un accompagnement. Le plus difficile pour Thierry a sans doute été de passer d’une vie de chantier à une vie de bureau. Il a su rebondir, s’adapter à ce nouvel environ-nement, et s’est vite rendu utile. J’ai fait la connaissance d’un homme triste, et j’en ai découvert un autre. La métamor-phose a été impressionnante. Le succès de cette reconversion doit beaucoup à Sobea Environnement qui a fait l’effort de lui trouver en parallèle un autre poste pour le faire évoluer dans ses compétences. Grâce à cette initiative, nous avons mieux travaillé, car nous étions moins dans l’urgence. »

Des projets sur le long termeÀ Marolles, on est tout aussi satisfait de cette nouvelle recrue qui connaît parfai-tement la réalité du terrain et qui pro-gresse, puisqu’il y a déjà obtenu d’autres Caces, pour les nacelles notamment. « Notre rôle est de mettre tous les moyens nécessaires pour attirer les compétences, explique Frédéric Ossola. Dans ce cas pré-cis, le fait que Thierry soit simultanément formateur chez nous et en poste chez Sobea Environnement est un véritable atout car, de fait, il reste au contact des chantiers, donc dans le mouvement des entreprises. D’ailleurs, nous avons avec lui un vrai pro-jet sur le long terme : nous allons créer pour lui un panel de formations qui touchent à son métier de base et à ses actuelles fonc-tions chez Sobea Environnement. »

26 ⁄ Passion construction N° 27

c’est ESSENtIEL

éConomisTe de la coNstRuctioNC’est quoi au juste ?

L’économiste de la construction intervient très en amont des projets dont il examine scrupuleusement la faisabilité sur la base de la définition de préprogrammes, des enveloppes financières allouées et, bien sûr, de la conjoncture.Un économiste de la construction qui exerce à titre libéral ou au sein d’un bureau d’études de maîtrise d’œuvre remplit des missions bien connues de ses clients : il estime (le prix), prescrit (les pièces écrites), conseille (sur la sécurité ou la réglementation) et analyse (les appels d’offres). Lorsque le même homme est intégré dans une entreprise, c’est sa capacité d’analyse et de syn-thèse qui prime. Plus précisément, il exploite les remises de prix déposées par ladite entreprise, dans le but d’en tirer des ratios afin de les exploiter pour d’autres opérations. En d’autres termes, il s’agit de capitaliser l’ensemble des prestations intellectuelles d’une étude au profit des suivantes (consultations des sous-traitants, méthodologie d’exé-cution, retour chantier).

La rédaction d’une fiche économique synthétique permet ainsi d’obtenir un préchiffrage rapide en fonction du pro-jet lui-même, des plans de l’architecte, du programme et de la conjoncture. À ce jour, Sogea Caroni est la seule filiale de VINCI Construction France à avoir intégré dans ses équipes un pro-fessionnel de ce type. Ce dernier est aujourd’hui au service de la direction déléguée Nord-Picardie. À ce titre, il accompagne, le plus en amont possible, les maîtres d’ouvrage privés dans la définition de leurs programmes et de leurs enveloppes financières, ce qui leur permet de s’assurer de la faisabi-lité de leurs opérations. Il met égale-ment ses compétences à la disposition d’Adim Nord-Picardie, pour le compte duquel il contribue à l’élaboration des budgets (construction, VRD, fondations spéciales, etc.), participe à la définition technique des ouvrages et à leur optimi-sation. En outre ces estimations rapides permettent à Adim Nord-Picardie de se positionner sur des terrains en sécuri-sant au mieux son approche.

Samuel Cayet, économiste de la construction, sogea Caroni.

« éviter les études coûteuses et inutiles »

quaTre éTapes d’uN PRojet

eN coNtRat de PaRteNaRiat

« J’ai été embauché par Sogea Caroni voilà cinq ans. En faisant partie intégrante de l’entreprise, je suis en prise directe avec la conjoncture (prix des matières premières, coût de la main-d’œuvre, évolutions techniques, etc.), contrairement à la plupart de mes confrères qui œuvrent souvent en externe. J’ai en outre l’avantage de travailler directement avec les architectes, notamment sur les contrats en partenariat public-privé ou en conception-construction : je peux donc participer à la conception générale d’un projet et faire évoluer l’image de ce dernier, en fonction de la cohérence du budget avec le programme. Les études sont consommatrices de temps et onéreuses. Une estimation rapide adaptée au niveau de définition fourni (issue des fiches économiques synthétiques) évite à l’entreprise d’entamer des études sur un projet qui ne semble pas budgétairement cohérent. Le cas le plus courant est le maître d’ouvrage qui présente un budget établi en lots séparés non compatible avec une entreprise générale. Les études mobilisent des énergies et des moyens considérables. Il est donc essentiel de cibler les bonnes affaires. »

première estimation cHiFFrée en fonction du programme et des premières esquisses fournies par l’architecte.

présentation du précHiFFrage à l’architecte et au maître d’ouvrage. Débat sur l’approche budgétaire, l’enveloppe extérieure du projet et son périmètre.

première esquisse. Définition des pistes d’économies et d’optimisation afin de remettre en cohérence le projet global avec l’enveloppe budgétaire allouée.

l’estimation est aJustée en fonction des optimisations retenues, avant de passer la main au service Études de prix, qui établira une étude détaillée et engageante.

le magazine de viNci construction France ⁄ 27

oXYGeN passe à l’aCTion

si les labels et autres certifi-cations* se multiplient dans le monde de la construc-tion, les professionnels s’y perdent parfois et constatent

trop souvent que c’est la manière de travailler qui est analysée plutôt que les performances obtenues. En lan-çant, il y a un an, l’éco-engagement OXYGEN, VINCI Construction France souhaitait répondre à plusieurs pro-blématiques : atteindre la performance environnementale souhaitée, maîtri-ser les coûts et garantir les résultats annoncés en vérifiant la performance énergétique des bâtiments par des campagnes de mesures au cours de leur première année d’utilisation. À tout cela s’ajoutent l’information et l’accompagnement des utilisateurs. C’est, en partie, cet engagement qui a séduit Nantes Métropole Aménagement.

c’est LE MÉtIEr

AprèS uNE INtENSE phASE dE prépArAtIoN, L’éCo-ENgAgEmENt oXYgEN, créé et développé par VINCI Construction France, est désormais concrètement pris en compte sur un certain nombre de chantiers. Ainsi, au cœur du nouveau pôle EuroNantes, le projet Nouvelle Vague est en cours de conception pour une livraison en 2014. déCrYptAgE.

Dans le cadre de la création, au sud de la gare TGV, du nouveau quartier d’affaires “mixte” (habitations, com-merces, logements, espaces verts), EuroNantes a été créé. La conformité aux exigences du label BBC était un préambule pour l’ensemble des chan-tiers. Un préambule mais pas une fin en soi. « Nous avons proposé le grand projet Nouvelle Vague en mettant en valeur dès le début l’éco-engagement OXYGEN, résume Johan Pivron, mon-teur immobilier Adim Ouest. Nous sommes sur une zone d’aménagement concerté, et l’ambition est réelle. Prendre en compte les outils pragma-tiques proposés par OXYGEN nous a donc semblé évident. D’ailleurs, très tôt dans le processus, nous avons intégré Frédéric Adam, ingénieur construction durable à la direction des Ressources techniques et du développement durable

CarTe D’iDenTiTé nouvelle vague• Architecte : cabinet Barré Lambot, Nantes• Porteur de la démarche : Adim Ouest• Chiffre d’affaires global : 41 M€• 17 500 m2 de SHON, dont une tour de

50 m avec 80 logements environ entre le 3e et le 16e étage ; 10 000 m2 de bureaux ; 1 000 m2 de commerces.

• Engagements OXYGEN : 65 kWh(ep)/m2/an ; 20 kgéqCO2/m2 SHON/an en utilisation ; 260 kgéqCO2/m2 SHOB pour la phase de conception.

DéfiniTions. kWh(ep)/m2/an : unité de mesure de consommation d’énergie par unité de surface et par an. Elle sert à mesurer la performance énergétique d’un bâtiment. kgéqCO2 : kilos équivalents carbone.

28 ⁄ Passion construction N° 27

de VINCI Construction France, au sein de l’équipe projet. »

Un outil de pilotage du bâti« En suivant pas à pas la démarche OXYGEN, nous travaillons plus spéci-fiquement sur la partie thermique, sur l’analyse du cycle de vie du bâtiment et sur l’impact social et environnemental du chantier. Avec cette contrainte “inédite” : un véritable engagement sur les perfor-mances du bâtiment. Pas facile à envi-sager dans une structure qui va abriter des typologies d’activités si différentes. Sans les outils apportés par OXYGEN, ce serait sans doute impossible à tenter. Nous avons ainsi un véritable guide de pilotage du bâti, créé par et pour des professionnels de la construction. Rien de théorique là-dedans donc ! »L’opération Nouvelle Vague inclura la première tour, de 50 m de haut,

construite à Nantes depuis plus de trente ans. Entouré de structures plus basses et surtout d’un important jardin paysager, cet ensemble se veut emblé-matique du nouveau quartier d’affaires de Nantes. L’application de la démarche, dès les étapes de réflexion, a eu des impacts sur de nombreux aspects, y compris sur le projet architectural (lire l’encadré ci-contre). Un choix assumé. « L’implication de tous les partenaires est très différente de ce que l’on obtient lorsqu’il s’agit uniquement de suivre de simples “tableaux” de référence de normes. Cela demande plus de travail à chacun et un élargissement de l’équipe, mais les avancées sont sensibles et nous apprenons beaucoup », conclut Johan Pivron.

Entre appels d’offres et projets en cours■ Lancé il y a un peu plus d’un an, l’éco-engagement OXYGEN a rapidement été adopté dans le développement de dossiers d’appels d’offres pour la construction d’habitations collectives ou de bureaux. « Nous sommes au début de l’application sur le terrain, explique Frédéric Adam, ingénieur construction durable à la Direction des ressources techniques et du Développement durable de VINCI Construction France. Il est donc important, dans un premier temps, de nous recentrer sur des chantiers où nous avons déjà un historique et pour lesquels nous avons un cadre de travail. Pas question pour le moment de nous lancer dans des projets trop éloignés de nos références de calculs.

Ainsi, si nous attendons encore de nombreux résultats, les procédures d’appel d’offres étant assez longues, nous avons d’ores et déjà sept projets en cours. Plusieurs projets sont montés en interne par les équipes montage d’Adim, dont les futurs sièges régionaux de VINCI Construction France, à Strasbourg et à Lille, le siège de Sicra à Chevilly-Larue, ou encore 5 000 m2 de bureaux BBC à Montrouge avec Idfimm (la société de montage de Petit) dont le chantier vient de commencer. Le transfert de l’Ensta sur le site de l’École polytechnique à Palaiseau a été choisi comme chantier pilote et permet de tester en amont l’ensemble de la démarche. »

* Les normes sont toujours à respecter (caractère d’obligation), les certifications sont un choix volontaire.

« une volonté commune : construire bien ! »

« Avec l’éco-engagement OXYGEN, nous avons découvert une approche nouvelle : le contrôle de la performance. Alors que les labels existants impliquent surtout le remplissage de tableaux divers et variés, nous tra-vaillons en amont avec l’équipe OXYGEN et partageons avec l’ensemble des partenaires qui intègrent cette éco-démarche une volonté commune : construire, et construire bien ! Cela peut sembler étonnant de mettre cela en avant, mais au quotidien ça représente une vraie différence. Ainsi, Adim Ouest ne nous a pas “imposé” des formats, des matériaux ou un état d’esprit esthétique par principe. C’est à partir de notre création architec-turale que nous avons réfléchi aux performances futures de l’ensemble et au respect de l’enveloppe budgétaire. Cela nous a obligés très en amont à aller le plus loin possible dans nos choix en termes de matériaux ou de fonctionnalités. Les simulations réalisées par l’équipe OXYGEN nous ont permis d’amender notre projet avant le dépôt du permis de construire. J’avoue attendre avec impatience le suivi de la vie du bâtiment, car notre engagement moral est réel : nous voulons absolument que nos choix soient validés par le passage de la théorie à la pratique ! Ce suivi est unique sur le marché, et c’est un vrai défi. »

parole à Philippe Barré, cabinet d’architecture Barré Lambot, Nantes.

le magazine de viNci construction France ⁄ 29

c’est LE MÉtIEr

⁄ Passion construction N° 2730

Une journée avec Virgilio da Cunha,

ConDuCTeur De TrAvAUX DéMOLiTiON Ce jour-là, sous les bourrasques dont Marseille a le secret, Virgilio da Cunha commentait sobrement : « Un peu de pluie, ça calme la pous-sière. » Il faut dire qu’en matière de démolition, plus rien n’échappe à l’œil sagace de ce conducteur de travaux de 55 ans, carrossier de formation, embauché à titre tempo-raire en 1975 chez Navarra. « Mon père y était grutier, raconte-t-il. C’est par son intermédiaire que j’y suis entré pour une période de deux mois. Je n’en suis plus parti ! »À l’époque aide-mécanicien, le jeune Virgilio fait aussi office de chauffeur avant de s’initier à la conduite de grue de démolisseur. C’est à ce moment-là que sa voie se dessine. En 1979, on lui offre son premier chantier de démoli-tion comme chef d’équipe. Pendant quatre mois, il va diriger neuf com-pagnons sur une usine de charbon vouée à disparaître près d’Albi (81). Ses prestations sont ensuite mises au service des cinq plus importants

clients de l’entreprise : Pechi-ney, Atochem, Elf, Shell et les Ciments Lafarge. Avec les quatre premiers, le jeune chef d’équipe affine ses compétences sur les dépôts pétroliers et commence à se faire un nom. Deux chantiers vont le marquer : celui de Lacq (64), un marché confié par Elf de 1982 à 1988 ; et les cinq démoli-tions effectuées pour le compte de Shell entre 1988 et 1991, dont la raffinerie de Pauillac (33) avec ses 16 000 tonnes de matériaux à valoriser et ses 30 000 m3 de béton à recycler. « Ces sites pétrochimiques représentaient un réel danger, se souvient-il. Nous exercions un métier à risque… et assez mal perçu par ceux qui considéraient que nous leur sup-primions leur outil de travail. On nous appelait alors “les ferrail-leurs”, ou encore “les corbeaux”. »Les temps ont changé. Promu conducteur de travaux chez Delair Navarra en 1999, Virgilio da

Cunha a pu le constater : « D’une part, les règles de sécurité sont devenues draconiennes, d’autre part, la dimension développement durable et respect de l’environ-nement a été totalement intégrée sur nos chantiers. La démolition est devenue un métier noble – fer-railles, béton, amiante, bois… on sait tout traiter ou recycler suivant les différentes réglementations. Là où l’on passe, rien ne reste. » Elle est aussi devenue plus sûre : en douze ans, Virgilio da Cunha n’a eu à déplorer aucun accident. Homme de terrain, ce “roi de la bri-cole”, comme il se définit, ne cesse de traquer “les petites choses qui ne vont pas” mais reconnaît que ce métier qui le passionne toujours reste une affaire d’hommes et de technicités, en évolution perma-nente depuis l’époque de son père. Il tente aujourd’hui de transmettre son savoir aux nouvelles généra-tions comme son propre fils, chef d’équipe dans l’entreprise.

Le mot de l’invité : Philippe Carrese

“mais il est en train de démolir le décor de mon film ! (rires). Cassos est

une comédie grinçante sur un transfert de personnalité, l’histoire d’un courtier en assurances qui se transforme en petit malfrat. tout se passe en temps réel, à berre, une petite ville de province. certains plans ont été tournés dans les raffineries alentour dont celle-ci, justement, de nuit, une ambiance assez étonnante. »

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9 h 30. Point d’avancementVirgilio da Cunha réunit son chef de chantier et son chef

d’équipe pour faire un point sur l’avancement des travaux. D’ici la fin de l’année, l’unité solvants, qui contenait de nombreux produits dangereux à divers endroits, sera entièrement détruite. Deux colonnes amiantées, notamment, doivent être traitées par CMS avant d’être découpées. Le conducteur de travaux et ses hommes devront donc préalablement les déposer au sol et les transporter sur une aire de traitement.

11 h. Démolition fineL’isolation du site exige une “démolition fine” :

en tout, ce sont plus de 1 500 mètres linéaires de diverses tuyauteries qui traversent le chantier et doivent être repérés avant les travaux, car certains sont encore en service. Le conducteur de travaux se doit de tout vérifier.

8 h 30. Salutations C’est un rituel auquel le conducteur de travaux ne

déroge jamais : dès qu’il arrive sur un chantier – ici, la démolition de l’unité de solvants de LyondellBasell, à Berre, près de Marseille –, il salue son équipe et le personnel du site. Ces poignées de mains amicales lui sont indispensables avant d’enfiler son bleu et ses chaussures de sécurité, et de mettre son casque pour prendre son poste.

13 h 30. Démolition lourde Le chantier de Berre comporte également une bonne

partie de “démolition lourde” avec des levages d’équipements lourds à 50 m de hauteur à l’aide de grues, le découpage à froid, effectué mécaniquement jusqu’à 35 m de hauteur avec des outils adaptés sur les pelles hydrauliques, ou encore, le calibrage et conditionnement au sol de tous les équipements et structures déposés pour évacuation. Les postes de travail et les tâches, aussi nombreux que différents, doivent être distribués de façon rigoureuse.

15 h 30. Toujours anticiperPréparation du planning pour le lendemain : il faut

toujours anticiper les besoins de visu pour pouvoir réaliser les travaux. Le calage des grues, les aires d’évolution de toutes les machines sur un même secteur, ou encore l’évacuation au fur et à mesure des déchets font, par exemple, l’objet de toute l’attention du conducteur de travaux.

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