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AÏKIDO AÏKIDO m a g a z i n e FÉDÉRATION FRANÇAISE D’AIKIDO AIKIBUDO ET AFFINITAIRES UN ÉVÉNEMENT HISTORIQUE MORITERU UESHIBA À PARIS PHILIPPE BERSANI Une passion pour le ken jutsu DANY SOCIRAT Partage et transmission DES INFOS ET TOUS LES STAGES DE L’ÉTÉ

BROCHURE AIKIDO 1/06/04 18:43 Page 1 AÏKIDO · l’Aïkido dans sa vie quotidienne. ... (KI), ou bien naturelle comme la houle. Pour le surf c’est le vent et les dépressions qui

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AÏKIDOAÏKIDOm a g a z i n e

F É D É R A T I O N F R A N Ç A I S E D ’ A I K I D O A I K I B U D O E T A F F I N I T A I R E S

UN ÉVÉNEMENT HISTORIQUE

MORITERU UESHIBA À PARIS

PHILIPPE BERSANIUne passion pour le ken jutsu

DANYSOCIRATPartage ettransmission

DES INFOSET TOUS LES STAGESDE L’ÉTÉ

BROCHURE AIKIDO 1/06/04 18:43 Page 1

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LE SENS DE LA FÊTE

Ce fut une vraie fête de famille autour du Doshu pour le vingtième anniversaire de notreFédération. Du jamais vu, autant d’aïkidoka sur un tapis, évidemment un peu étroit, mais aumoins il n’y avait pas de dispersion.

Mais surtout une vraie fête ne se suffit pas d’un rassemblement commémoratif. Il faut y ressentir uneimpulsion tournée vers l’avenir.Et c’est ce qui s’est passé, chacun ayant pu avoir la sensation qu’une étape importante était fran-chie, dans le processus d’unification de l’Aïkido français devenu, ces deux jours là, une vraie réali-té, mais aussi, au-delà du soutien indéfectible de ces pratiquants d’une quinzaine de pays aureprésentant de l’Aïkikaï, dans la reconnaissance de l’homme lui-même qui marque une générationen ne figeant pas un passé qu’il assume sereinement.Et le Doshu exprima si bien qu’il était sensible à ce message et aux promesses qu’il contient qu’ila, dans un souriant dialogue avec tous, montré une parfaite maîtrise à réunir toutes les énergies quilui étaient données pour faire ressentir et partager en retour l’inaltérable jeunesse de cette mer-veilleuse invention qu’il a reçue en héritage.Réalisation concrète à ce moment là d’une parfaite expression de l’Aïkido qui fusionne les éner-gies individuelles pour leur faire atteindre un ensemble commun qui ne laisse personne de côté.Il faut des moments comme ceux-ci pour faire valoir que chacun, dans cet art martial, n’aspire aufond qu’à partager une pratique légère et joyeuse qui n’a d’autre objectif qu’un monde en paixune fois confirmé par l’épreuve physique que les conflits doivent être abandonnés.C’est là l’effectivité imparable de la morale de notre Budo.Je peux enfin vous dire que le Doshu a été profondément touché que chacun ressente ce momentcomme il avait lui-même souhaité nous l’apporter.Et puis à voir cette simplicité de cœur d’autant d’aïkidoka parlant d’une mêmeémotion, il est reparti avec en lui la confirmation que ce à quoi il consacre sa vien’est pas vain.Il peut en être fier, et nous, nous pouvons nous dire que cela valait la peine defaire une Fédération qui puisse le permettre.Et aujourd’hui nous pouvons nous dire que nous devons assurément aller encoreplus avant dans la démarche qui est la nôtre pour que ces moments de pur plai-sir deviennent sans lassitude une habitude dans l’avenir.

Maxime DelhommePrésident de la FFAAA

Beaucoup d’entre vous qui se sont dévoués anonymement pour que cette rencontre puisse avoir lieu doivent ici être remerciés mais je souhaite aussi, envotre nom à tous, remercier plus particulièrement Sylvette Douche, Danielle Leyvalet ceux qui travaillent avec elles à la Fédération, ainsi que Patrick Bénézi qui fut de ceux qui eurent l’idée de cette rencontre et qui en assuma en grande partiela réalisation.

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éDITO par�maxime�delhomme

AÏKIDO MAGAZINE juin 2004 est édité par FFAAA, 11 rue Jules Vallès - Tél: 01 43 48 22 22 - Fax: 01 43 48 87 91.www.aikido.com.fr - Email : [email protected]

Directeur de la publication: Maxime Delhomme. Directeur administratif: Sylvette Douche.Photographe: Jean Paoli. Illustrateur: Claude Seyfried - stix. Toutes reproductions interdites sans autorisation préalable. Réalisation: Ciné Horizon

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infos-stages

�STAGE PRÉPARATOIREBEES 1er et 2e degrés.du 5 au 9 juillet 2004 à Thonon lesBains avec G. Maillot, P. Muller et G.Rettel. Inscriptions uniquement parcourrier au secrétariat de la FFAAA.

�STAGE ENSEIGNANTSet futurs enseignantsdu 23 au 27 août 2004 à Dinard avecFranck Noel et Bernard Palmier.Renseignements et inscriptions uni-quement par courrier au secrétariatde la FFAAA.

STAGES D EST ECHN I C I E NS

�Praguestage dirigé par Joel Roche, 5e dan,du 26 juin au 2 juilletRenseignements au 0241487566.

�Andernos les Bainsstage dirigé par Philippe Léon, 5e dan,du 3 au 8 juillet. Dojo Diapason.Renseignements au 0611149091.

�Mézedirigé par Philippe Gouttard 5e dan,du 3 au 10 juillet 2004.Renseignements au 0477419503.e-mail : [email protected]

�Lampaul Plouarzelstage dirigé par Jean Luc Subileau 6e dan, du 10 au 16 juillet.Renseignements au 0549096074.

�Isle sur la Sorguestage dirigé par Roberto Arnulfo, 6edan, du 10 au 14 juillet et du 7 au14 aout. Rens. au : 0490202740-0615858047.

�Hendayestage Aïkido et arts martiauxinternes animé par Philippe Grangé,4e dan, du 11 au 17 juillet. Rens : au 0556808658-0668444140D. Socirat : 0561749761.

�Gujan-Mestrasstage dirigé par J.M. Mérit, 5e danDTR poitou-Charentes,

du 11 au 16 juillet.Renseignements au 0546963161.

�La Plaine Toniguestage dirigé par Patrick Bénézi,6e dan, du 11 au 16 juillet et du 18 au 23 juillet.Rens. au 0148086442. 0611401931 Email: [email protected]

�Ile de Noirmoutierstage dirigé par Joel Roche, 5e dan,du 12 au 18 juillet. Renseignements au 0241487566.

�Berlinstage dirigé par Michel Erb, 4e dan,du 16 au 19 juillet 2004.Renseignements au 0389077203.

�St Pierre d’Oléronstage dirigé par Franck Noel, 6e dan,du 19 au 31 juillet. Rens.: au 0561261031-0563335170.

�Temple sur Lot Aikibudo et Katori Shinto Ryu du 19au 24 juillet avec Alain FloqueT, Paul-Patrick Harmant. Du 26 au 31 juillet avec GoroHatakeyama 9e dan de Katori shintoryu, Alain Floquet, Daniel Dubreuil.Rens.: tél: 05 53 40 50 50 - fax : (33) 05 53 40 50 51

�Crest (Drome)stage dirigé par Alain Guerrrier, 6e dan, et Philippe Grangé 4e dandu 19 au 25 juillet.Rens. au: tél / fax : 0494531400.

�Roquebrune sur Argensstage dirigé par Christian TissierShihan, du 25 au 30 juillet au 1er au6 aout. Rens. au 0143282990 et 0603247649.

�Autransstage dirigé par Bernard Palmier,6e dan, du 24 au 31 juillet.Venir avec Ken, Jo et Tanto.Renseignements au 0476953055.

�Biscarossestage d’été dirigé par Alain Verdier,5e dan, du 31 juillet au 5 août.Dojo stade Ducom.

Prévoir tanto, jo et bokken.Renseignements au 0556120794 ou0556070737 et 0558787121.

�Le temple-sur-Lotstage adultes et enfants dirigé parJ.M. Mérit, 5e dan, du 9 au 14 août.Renseignements au 0553405050 et Fax: 0553405051.

�Estavarstage dirigé par Franck Noel, 6e dan,du 7 au 14 aout. Rens. : au 0468731334.

�Wégimont - Belgiquestage dirigé par Christian TissierShihan, du 14 au 21 aout.Rens. au 32-2-5374762Email: [email protected]

�Lons-le-Saunierstage dirigé par Michel Erb, 4e dan,du 20 au 22 aout. Renseignements au 0389077203.

�St Raphael-Boulourisstage dirigé par Paul Muller, 6e dan, du 14 au 20 août.Rens.: 0388840134-0686570166.

�Boulouris stage sous la direction de Shoji Sekishihan 7e dan, du 21 au 28 aout. Rens. au tél/fax : 0493988313.

�Wattens en Autrichestage dirigé par Paul Muller, 6e dan, du 23 au 29 août.Rens.: [email protected]

�Le Viganstage d’été animé par SaotomeMitsugi shihan du 21 au 29 aout. Rens.: 0299688248-0687428828.

LES PRINCIPESDE L’AÏKIDOMitsugi Saotome

Enfin édité enlangue française,ce livre trèsattendu con-centre unesomme uniquede techniquesdécrites par l’undes principaux

disciples de Morihei Ueshiba, actuelle-ment professeur à l’Aïkikaï deWashington. Le lecteur y trouvera lesindications nécessaires pour développerles attitudes physique, mentale et spiri-tuelle avec lesquelles il pourra aborderla pratique et qui lui permettront demettre en application la sagesse del’Aïkido dans sa vie quotidienne.226 pages, très illustré.38€ - Éditions Allo Sport.

À VOS STAGES

À V O S K I O S Q U E SRetrouvez dans ledernier numéro duHors série AïkidoAïkibudo des articlesconsacrés à la tech-nique et aux grandsmaîtres du Japon etde France ainsiqu’aux arts et traditions du Japon.

AIKIDO Origineet TransmissionDans ce film, Alain

Guerrier a inclus des

prises de vue réali-

sées par lui-même

lorsqu’il résidait au

Japon, concernant

les maîtres :

Kishomaru Ueshiba,

Yamaguchi, Osawa, mais aussi, pour la

transmission en France : Tadashi Abe,

Mutsuro Nakazono, Masamichi Noro.

Après l’historique en image, nous verrons

O’Sensei Morihei Ueshiba dans l’ancien

Aïkikaï démontrant son art, puis les cours

d’aujourd’hui dans les dojos de Tanabe,

Shirataki, Shingu, Iwama, l’Aïkikaï.

DVD : 39€ - VHS : 35€.

Tél/Fax : A. Guerrier 0494531400

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aïkido

Pratiquant l’aïkido et le surfdepuis plus de vingt cinqans, je me suis rendu compteque les deux disciplines pos-sédaient des similitudes

étonnantes que je voudrais déve-lopper ici brièvement.La première, en signe de clind’œil… la chute. Sur le tatami oudans l’eau, c’est la hantise dudébutant. Combien de temps pourles apprivoiser et finir par en jouir ?La progression, lente et difficiledans les deux cas, avec un parte-naire qui change souvent d’hu-meur. La solitude dans l’action. Laconvivialité, certes toujours bien-venue pour remonter le moral etrêver à des horizons lointains.Tiens ! l’équipement est différent,mais chacun a ses armes… Unplaisir éphémère comme la duréed’une vague ou d’un mouvement.Le mutisme. Dans les deux situa-

tions le pratiquant est muet. Je n’aijamais vu un surfeur discuter endescendant une vague... Par contreun cri ou un ki, oui, l’expression del’émotion et de l’énergie.

INSTANT UNIQUEPassons à des évidences plussérieuses. Le mot vient d’être lancé :énergie. C’est le dénominateurcommun le plus important. Elle estprésente partout dans la nature.Elle est latente. Dans le cas quinous intéresse elle existe avant lanaissance du mouvement, elle seconcentre précédant l’intentiond’agir et se déclenche permettantl’action. Elle peut être musculaireou interne (KI),ou bien naturelle comme la houle. Pour le surf c’est le vent et lesdépressions qui créaient la houle.Celle-ci remonte le plateau conti-nental et se transforme en vague

déferlante. L’énergie atteint sonparoxysme dans le tube lorsquel’air emprisonné est catapultécomme un bouchon de cham-pagne. Le surfeur est alors aucentre de son partenaire. Il est à cemoment précis et incertain saturéd’énergie, il en sent même lesouffle, l’air sous pression le pous-se vers la sortie. Il est en commu-nion totale avec l’autre. Il ne ledomine surtout pas, il partage uninstant unique et ô combien éphé-mère.Les deux activités nécessitentl’énergie d’un complice…la vaguepour l’un, et un attaquant volontai-re, que l’on nommera uke, pourl’autre. Dans lesdeux cas on est allé la cherchercette énergie, on la provoque et onattend le moment où cette puissan-ce accumulée va ressortir sousforme « d’agression », la déferlante

pour l’un et une frappe ou une sai-sie pour l’autre. Le timing et la dis-tance sont primordiales, un brintrop tôt ou trop tard et c’est l’échec.Cette énergie on va la prendre aupassage. Le surfeur va ramer pourse jeter dans la pente abrupteavant que la vague ne déferle, etl’aïkidoka que, l’on appellera tori,va se placer, s’effacer pour la gui-der, ou l’amplifier. Tous les deuxs’adapteront à la taille, à la force deleurs partenaires pour choisir laréponse la plus efficace en respec-tant des techniques et des trajec-toires maintes fois étudiées. Dansle meilleur des cas, les deux cou-rants énergétiques ne deviendrontplus qu’un et émaneront du centrede toutes les énergies, le hara. Lorsque le départ est réussi, le sur-feur va prendre de la vitesse puisréaliser des figures acrobatiquesdéfiant tout équilibre en utilisant

S’il est vrai que la fluidité dans la pratique del’Aïkido, ça a un sens, il fallait être bayonnais,originaire du pays des spots de surf pour imaginerque le fluide marin puisse devenir un lieu pour pratiquer l’Aïkido. Et pourtant, à bien y regarder,ce n’est pas si absurde qu’il y paraît…

Quand aïkido rime avec aïkid’eau (surf)…

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au maximum l’énergie de la vague,en trouvant les concentrations depuissance et de force près de l’écu-me et sur la crête qu’il vient heurterpour mieux rebondir. Il prendramême le risque parfois, de flottersur la mousse, ou même de perdreun court instant la relation directepour décoller et mieux revenir aucontact.La symbiose totale, puissance etfragilité.

DEVENIR LE CENTREEn aïkido la construction de l’ac-tion est comparable. Il y a d’abordune présence physique réelle de deux entités décidées à en « découdre ». Lorsque l’uke débuteson geste d’action volontaire, toriva lui aussi utiliser l’énergie. Lasienne d’abord, et presque simulta-nément celle du partenaire. Cettepuissance il va la canaliser, la fairesienne, puis il décidera qu’elleoption choisir. La retourner contrel’agresseur par une projection parexemple, ou créer une spirale etdiminuer ainsi l’intensité de l’at-taque pour la faire disparaître, la…liquéfier ! Pour opérer, tori, commele surfeur, doit devenir le centre,l’axe autour duquel le partenaireviendra tourner pour perdre peu àpeu son énergie, comme la vaguequi, aussi énorme soit-elle, fini-ra toujours par mourir surle sable, dans un soupirharmonieux et profondcomme le souffle deuke immobile.L’ancrage et l’équilibresont d’une importance capi-tale pour les deux protagonistes.Tori peut à tout moment être désé-quilibré par uke. Si ses placementsou déplacements manquent de pré-cision, la sanction est immédiate,perte d’énergie et du centre et pos-sibilité pour l’uke de se transformeren tori.Inversement des rôles. Pour le surfeur, et par la naturemême de son partenaire, le risqueest plus grand de rompre l’harmo-nie, l’ancrage doit être ferme etléger, aérien parfois.Pour le réussir, il faut anticiper.C’est en fonction de l’ouvertureque nous propose le partenairequ’il va falloir se jeter dans la pente

ou se plaquer le long du mur d’eaupour tenter le tube. L’anticipationde la frappe ou de la saisie estnécessaire pour la réussite du mou-vement.Pour que l’entente soit parfaite, ilest indispensable d’allier une pré-sence active de tori et un engage-ment total d’uke. L’hésitation n’estpas de mise. Il faut du couragepour se lancer dans le vide. Il enfaut aussi pour accepter le chomend’un gars de 100 kilos. On est à cemoment précis seul à décider.Le contact ou l’esquive. Un choixdifficile et instantané. La chorégra-phie du mouvement sera immé-diate. Avant d’arriver en bas de lavague le surfeur a déjà visualiséson évolution. Si la vague changeou l’uke résiste, tori s’adaptera etmodifiera dans l’instant sa tech-nique ou ses arabesques.Le mouvement, encore une parti-cularité spécifique des deux activi-tés. C’est paradoxalement celui-ciqui crée l’équilibre. Encore pluscurieux, il faut être ancré et stabledans l’action. Ajouter à cela lavitesse et vous obtenez le centre. Etre au centre, c’est être dans letube, là où il n’y a plus que l’éner-gie tourbillonnante de particulesd’eau ou d’air qui nous maintientdans une spirale à

la fois titanesque etf r a g i l e .

L a

position devient instinctive. On s’ytrouve avant même d’avoir pensé yêtre... On est au centre parce que lavague nous fait le cadeau d’y être,parce que l’assaut de l’uke esttotal, mais aussi parce que nousavons été capable de déchiffrer enun millième de seconde toutes lesinformations susceptibles de créerle meilleur placement, la meilleuresymbiose.

UMILITÉ FACE AU PARTENAIREIl ne s’agit pas de vaincre, de ter-rasser, d’humilier, mais plutôt dedialoguer, de communiquer enremplaçant le verbe par des sensa-tions. De communier, peut-être…Mais surtout d’être humble face àun partenaire dont le tour viendrainéluctablement… Il faut savoir s’adapter à ses diffé-rents partenaires, cela fait partie dudialogue. Pourquoi s’obstiner àréaliser une technique imposée sil’autre nous donne l’occasion d’al-ler vers autre chose ? Pourquoivouloir surfer une vague à droite sielle ouvre à gauche ? Notre capaci-té de réaction et d’adaptation doitdevenir instinctive. Les meilleurssurfeurs sont ceux capables de sur-fer tous types de vagues, il en va demême pour les aïkidokas. La taillede l’uke, sa force, son expériencene devraient pas nous gêner pourréaliser le mouvement choisi, ouun autre. L’adaptation est pri-mordiale,

et la décision doit être prise en unefraction de seconde.Dans le surf, comme dans l’aïkido,nous utilisons tous les mêmestechniques de bases et pourtantchaque pratiquant à sa manière,son style, sa griffe.

DÉPASSER L’EGO PAR L’AÏKID’EAUC’est en cela que les échanges sontpositifs. Allez surfer les meilleursspots, suivez les stages de maîtresdifférents, accumulez les expé-riences et faites votre chemin…Enfin pour conclure, ce sont lesmots passion, origine, respect, quime viennent à l’esprit. Si l’onrevient aux sources de ces deuxarts, c’est bien la quête d’un cer-tain absolu qui motivait les fonda-teurs, que ce soit O Sensei MoriheiUeshiba ou Duke Kahanamoku.Vivre en harmonie avec la natureet avec autrui, dépasser l’ego parl’aïkido, ou l’aïkid’eau… Vaste programme…

À tous, bonne pratique.

Olivier Rousselonaïkid’eauka à

Bayonne

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rencontre�avec

PARTAGE etTRANSMISSION

dany socirat

Engagée avec passion dans sa pratique, Dany Socirat, 3e dan,

trouve le temps de partager et transmettre son art dans des

sphères où on n’attend pas forcément une femme.

Rencontre avec une pratiquante hors normes.

QUELLES MOTIVATIONS VOUS ONT DÉCIDÉ À PRATI-QUER UN ART MARTIAL ?Les motivations qui m’ont amenée à pratiquer unart martial sont le fruit du hasard. À l’époque,j’avais 19 ans, c’était en juillet 80. J’habitais Sète etla plupart des clubs de sport étaient fermés pen-dant la période estivale. Un petit encart publicitai-re dans le journal local a éveillé ma curiosité : « stage d’Aïkido de quinze jours, débutants accep-tés ». Avec une amie, nous avons poussé la portedu dojo et nous avons demandé à assister aucours. Une trentaine de pratiquants évoluaientgracieusement sur le tatami. Le professeur qui diri-geait le stage venait de Toulouse. Il s’agissait deCamille Guiral, précurseur de l’enseignement et dela diffusion de l’Aïkido dans la région Midi-Pyrénées. Il nous a longuement parlé de son art,de ses principes et des bienfaits de la pratique.Face à notre regard dubitatif, il nous a invitées àfaire un cours d’essai. Au début du stage, habituéeà me battre pour gagner comme dans tous lessports compétitifs, j’étais à la fois déstabilisée et

séduite par la facilité avec laquelle les pratiquantsdéviaient mes attaques. Quand c’était à mon tourde me défendre, j’avais beaucoup de mal à maîtri-ser mon partenaire. Peu à peu, j’ai découvert unedimension nouvelle, une manière harmonieused’évoluer dans laquelle la notion de compétitionest remplacée par l’envie d’échanger, de coopéreravec l’autre dans un cadre convivial et chaleureux.

UNE TELLE DÉMARCHE A-T-ELLE ENTRAÎNÉ UN CHAN-GEMENT D'ATTITUDE DANS VOTRE QUOTIDIEN ?Cette période correspond à un changement radicaldans ma manière de vivre et d’appréhender le quo-tidien. En fin de stage, il m’apparaissait évident decontinuer à pratiquer. Fin août, je décidais desuivre le stage à Temple-sur-Lot sous la directionde Christian Tissier. Cette rencontre fut inoubliableet déterminante dans le cheminement de ma pra-tique. Ce stage réunissait plus d’une centaine destagiaires venus de tous les coins de France dusimple débutant à l’élève plus confirmé. MaîtreChristian Tissier dans un élan de générosité et de

simplicité naturelle transmettait son savoir à cha-cun de nous avec la même intensité quel que soitnotre niveau de pratique. J’étais subjuguée parl’élégance de son style. Il dégageait un charismeinégalable et une rigueur technique alliant aisancecorporelle et pureté du geste. En septembre, aprèsdeux mois d’implication assidue dans la pratique,j’étais convaincue de la nécessité de m’inscriredans un club. Je pris la décision de quitter ma villenatale et de poursuivre mes études universitaires àToulouse. Dans le même temps, je me suis inscriteà l’École Toulousaine d’Arts Martiaux où ensei-gnait maître Camille Guiral.Aujourd’hui, l’Aïkido fait partie intégrante de mavie. Avec des périodes d’interruption à la naissan-ce de ma fille aînée en 88, puis de mes jumelles en91, l’Aïkido est devenu le moteur de mon équilibrepersonnel, le fruit de mon épanouissement phy-sique, moral et relationnel.Mais je dois dire que l’Aïkido est fait de rencontreset d’opportunités, et je voudrais remercier monmari Serge que j’ai eu le bonheur de rencontrer, ily a 20 ans, sur le tatami. Il a su guider mes pre-miers pas de débutante et a largement contribué àma progression et mes engagements dans ma pra-tique. Il me communique au quotidien sonenthousiasme et son énergie. Son soutien et saconfiance sans faille me permettent en toute sécu-rité de conjuguer mon métier d’enseignanted’Aïkido et ma recherche personnelle.

AUJOURD'HUI, VOUS ENSEIGNEZ, COMMENT ABOR-DEZ-VOUS L'ENSEIGNEMENT DES ARMES ?Je pense que le travail des armes doit apporter aupratiquant une complémentarité dans sa pratiqueà mains nues. Dans la manière d’aborder monenseignement, je mets l’accent sur les qualités et leplaisir que procurrent leur apprentissage. Outilsamplificateurs du geste technique, ils constituentun moyen intéressant pour éclairer certains prin-cipes. L’intérêt majeur du travail des armes est la

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prise en compte de la réduction des différencesphysiques entre les partenaires. Faibles gabarits,forts et musclés se retrouvent sur un pied d’égalité.Cette conjoncture va conduire le pratiquant à déve-lopper des capacités rigoureusement techniquespour renforcer et structurer son attitude corporelle.La notion de centrage amplifiée par le poids desarmes va obliger le pratiquant à relâcher ses ten-sions de manière à intégrer cet outil harmonieuse-ment dans sa gestuelle corporelle et à en utiliserpleinement son efficacité. La vitesse d’exécution,les qualités d’observation, la vigilance liée à la peurd’être touché sont autant d’éléments clefs de la pra-tique des armes. Mais pour que l’étude des formessoit efficace, comme l’écrit Philippe Grangé : « Ilfaudrait y consacrer énormément plus de tempsque l’on en possède généralement ». Pour moi, letravail des armes doit être éducatif afin de per-mettre au pratiquant une meilleure compréhensionde certains principes d’Aïkido facilement transpo-sables dans un travail à mains nues.

DANS UNE PRATIQUE MIXTE, LA VIGILANCE ET LECONTRÔLE DE SOI DOIVENT-ILS ÊTRE PLUS REN-FORCÉS ?Notre pratique présente l’avantage de réunir deshommes et des femmes sans distinction de gabarit,d’âge ou de niveau, dans un dojo d’entraînement.Cette particularité représente une richesse dans lesens où la différence de sexe est balayée par lafaculté d’adapter sa pratique à son partenaire sanstenir compte de sa force physique. La mixité enAïkido se vit au quotidien. La vigilance et lecontrôle de soi sont des éléments essentiels à laconstruction de la technique, l’entraînement et larépétition du geste vont naturellement renforcerces qualités.De plus, la femme, ne disposant pas des mêmes

capacités physiques que l’homme,va privilégier la voie de la souples-se et de l’harmonie, mettant ainsien avant sa finesse et sa douceurau profit de sa féminité. Cettemanière d’appréhender la diffé-rence va l’aider à développer stra-tégies d’anticipation, capacitéd’analyse et esprit de synthèse.Ceci lui permettant une évalua-tion rapide de la situation où larecherche permanente d’un mou-vement fluide est au centre de lapratique.

QUELLES TECHNIQUES PRIVILÉGIEZ-VOUS POUR UNE BONNE PROGRES-SION DE VOS DÉBUTANTS ?Il ne s’agit pas de privilégier destechniques particulières, mais depermettre au débutant de se construire, en étu-diant des principes structurants appelés dansnotre jargon d’aïkidoka des kihon waza. Ces tech-niques de bases sont incontournables pour per-mettre une bonne progression des débutants. Ellesdoivent être étudiées uniformément sans en privi-légier une en particulier. Toutefois, l’enseignantpeut proposer une progression pour faciliter l’inté-gration de ses principes régissant les techniques.Pour ma part, le choix d’un kihon waza va décou-ler de la particularité qu’il va développer à unmoment précis. Je choisirai l’étude d’Ikkyo pourfavoriser une situation de travail dans laquelle lesnotions de centrage, de placement, de respect d’in-tégrité du partenaire seront mis en évidence dansle but d’amener le débutant à se sentir plus à l’ai-se, plus confiant, plus libre de ses mouvements.Les formes de Shiho nage vont plutôt être abor-

dées pour travailler les changements de direction,comprendre le sens des coupes, sensibiliser ledébutant au mouvement circulaire permettantd‘éviter la collision et de dévier harmonieusementl’attaque. La notion d’Iriminage va permettre d’in-sister sur la capacité de tori à s’engager dans l’at-taque, sur sa détermination à s’impliquer au cœurdu conflit sans en subir les traumatismes. De cesexemples, nous comprenons plus particulièrementque les techniques de bases ne peuvent être étu-diées en les compartimentant puisque leurconstruction reste assez semblable et répond àdes critères similaires. De plus, les kihon wazavont être non seulement l’essence et les racines,mais également le point de départ de la progres-sion d’un débutant, le référant de tout pratiquantsoucieux de revenir sans cesse au principe debase, au fondement, pour puiser sa source, son

Pratique en famille pour Dany Socirat, avecSerge son mari et sa fille Chloé.

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énergie, sa force d’enracinement, comme un arbrequi s’élève vers le ciel.

L'ENSEIGNEMENT FAVORISE-T-IL VOTRE PROGRES-SION PERSONNELLE ?La transmission d’un savoir favorise la progressionpersonnelle, car l’enseignement est un moyen pri-vilégié de réalisation intérieure. Il permet de

prendre du recul par rap-port à son propre appren-tissage et d’accomplir untravail d’acquisition,d’appropriation et desynthèse des connais-sances. Ainsi onconstruit son propreAïkido. Cependant cetteprogression personnellepasse inévitablement parl’entraînement, l’investis-sement dans les stages et

le besoin perpétuel de se former, de se perfection-ner. Cette implication intense me permet d’insuf-fler à mes élèves un apport extérieur intéressant.L’Aïkido est un art évolutif, avec des principes etdes concepts fondamentaux immuables. Seules lesformes évoluent et s’adaptent aux exigences denotre société moderne et, c’est dans ce contexte làque nous nous devons de suivre cette évolution.

PARLEZ-NOUS DE VOTRE ENGAGEMENT DANS DESCAUSES SOCIALES. L'AÏKIDO PEUT-IL TRANSFORMERL'INDIVIDU, HUMAINEMENT ET SOCIALEMENT ?Travaillant dans divers milieux associatifs (clubssportifs, missions sociales), Universités etEntreprises, les pôles d’intérêts qui motivent mesengagements professionnels sont multiples etvariés. Enseignante depuis 95, j’ai tout naturelle-ment œuvré au développement et à la diffusion del’Aïkido dans les clubs sportifs et universitaires. Unjour, un grand-père est venu au club me parler deson petit-fils, autiste, grand brûlé à l’âge de 3 ans,ayant passé toute son enfance dans un centre pourhandicapé moteur grave. En tant que tuteur légaldu jeune garçon âgé alors de 13 ans il souhaitaitque je l’intègre en cours d’année au groupe d’ado-lescents du club. J’ai accepté de tenter l’aventure,en consacrant des heures de soutien individuel àJonathan, de façon à ce qu’il se sente en confianceavec les autres. Cette expérience m’a permis d’uti-liser l’Aïkido comme une thérapie du comporte-ment social, en rapprochant les principes de la pra-tique de l’Aïkido à l’éducation qu’il n’avait pasreçue de par son isolement. En collaboration étroi-te avec une cellule éducative réunissant une ortho-phoniste, une psychologue et un instituteur, nousavons pu constater les progrès de Jonathan dansson ensemble. Ainsi à pu être mené cette magni-fique aventure et même si aujourd’hui Jonathan a dû retourner dans un hôpital de jour, et a étécontraint d’arrêter l’Aïkido, j’ai le sentiment d’avoir participé à son éveil et à son épanouisse-ment personnel. Cette expérience innovante atransformé sa vie. Elle lui a permis de sortir de sonmutisme, de ses frustrations et de s’ouvrir auxautres, au monde et à la vie.Depuis quelques temps d’autres projets ont vu lejour. J’interviens auprès d’agents de prévention dela SEMVAT (Société d'Économie Mixte desVoyageurs de l'Agglomération Toulousaine desTransports Publics. L’équipe exclusivement mascu-

rencontre�avec

…Les arts martiaux sont unmoyen privilégié d’éducation,d’insertion sociale, de « rééquili-brage » personnel. Ils reposentsur le développement corporel,mais aussi sur le contrôle de soi,la formation de la personnalité, le sens de l’équipe, la loyauté,l’apprentissage de la vie en collectivité…

dany socirat

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Savoir adapter son enseignement aux enfantscomme à des agents de sécurité ne pose pas

de problèmes insurmontables pour une pratiquante engagée comme Dany Socirat.

line est composée de sportifs de tout milieu. Leurtravail consiste à intervenir rapidement sur deslieux conflictuels afin d’éviter toute dégradation. Sile climat est agressif, ils doivent impérativementramener le calme en toute discrétion, avec le soucide préserver l’intégrité de l’agresseur. Mon rôle entant que formatrice se situe dans l’acquisition, l’ap-propriation et le perfectionnement des techniquesd’immobilisation propre à la self-défense pour leurpermettre un contrôle, une maîtrise, une efficacitérapide face à l’urgence de la situation. Cette expé-rience particulière est innovante dans la mesure oùmon investissement et mes choix pédagogiquess’adaptent sans cesse aux besoins et cas réels desagents de prévention. Le côté pragmatique de cetteformation liée aux contraintes de terrains (lieuxd’intervention, bus et métro) va se nourrir dessituations conflictuelles présentes et tenter de trou-ver des solutions répondant au mieux à leurs exi-gences professionnelles. À l’heure actuelle, il estencore trop tôt pour affirmer que cette action estconcluante, mais après quatre mois de formation,le bilan est globalement positif. Amélioration de lagestion du stress et du contrôle des tensions,meilleure évaluation du danger et de la capacité àanticiper la prise de risque. D’autre part, il est inté-ressant de penser que l’Aïkido, art martial non vio-lent, suscite l’intérêt des entreprises en quête d’har-monie et de résolution pacifique des conflits.Je travaille également dans un centre social quivient en aide aux communautés minoritaires en dif-

ficultés. La pratique de l’Aïkido dans cette structures’adresse à une population exclusivement féminine,issue des quartiers défavorisés, et majoritairementmaghrébine. Je peux assurer que mon investisse-ment dans certaines causes sociales enrichissentmon expérience personnelle et me permettent depenser qu’une pratique assidue de l’Aïkido peuttransformer l’individu tant sur le plan des relationshumaines que sur celui de son intégration au seinde la société. La philosophie de l’Aïkido, voie desharmonies de l’énergie, apporte au système éduca-tif une méthode unique de participation et d’enga-gement, une méthode qui permet à l’homme des’adapter au groupe social dans lequel il vit.Les arts martiaux sont un moyen privilégié d’édu-cation, d’insertion sociale, de « rééquilibrage » per-sonnel. Ils reposent sur le développement corporel,mais aussi sur le contrôle de soi, la formation de lapersonnalité, le sens de l’équipe, la loyauté, l’ap-prentissage de la vie en collectivité.

L'ABSENCE DE COMPÉTITION EN AÏKIDO NUIT-ELLEÀ VOTRE DÉMARCHE ?Bien au contraire. L’absence de compétition repré-sente un atout non négligeable dans le sens oùl’individu est confronté en permanence à une com-pétition dans son quotidien : à l’école, à l’universi-té, dans le milieu professionnel, chez les sportifs.L’optimisation de la performance est au cœur despréoccupations de notre époque. De par son pro-pos, l’Aïkido va permettre au pratiquant d’évoluer

harmonieusement sans se préoccuper de résultats,de classements, de catégories ou de performancessportives. Sa recherche personnelle va l’orientervers le dépassement de soi, le perfectionnement dumouvement basé sur le principe d’une répétitiondu geste, le transfert d’attitude d’une activité d’op-position vers une pratique de création, d’expres-sion et de communication avec autrui.

UNE PRATIQUE ASSIDUE DE L'AÏKIDO PEUT AVOIRDES EFFETS SALUTAIRES SUR LA SANTÉ ?Ce qui est intéressant en Aïkido, c’est que mêmeaprès l’affaiblissement physique, il est possible deprogresser dans la voie et d’approfondir sesconnaissances. Le pratiquant va pouvoir adapterson travail à ses capacités physiques et à sonpotentiel de santé. Ainsi, une pratique assidue vafavoriser un équilibre harmonieux du corps etréveiller chaque cellule afin de laisser libre coursà l’énergie, libérer les tensions, sources de bloca-ge et de mal-être propre à l’incapacité à gérer lestress. Du point de vue physique, la pratique vafavoriser une aisance corporelle et une améliora-tion intéressante de la coordination motrice géné-rale. Le pratiquant apprendra en toute occasionfavorable, à utiliser ses ressources et à gérer sesefforts. De plus, l’efficacité dans les comporte-ments, la sécurité dans la pratique, le contrôle desoi le conduiront à préserver son capital santé,très précieux en ce sens où il ne se renouvelle paséternellement. ❁

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aïkido�- 20e anniversaire�de�la�FFAAA

UN RENDEZ-VOUS HCes journées des 6 et 7 février 2004 resteront, à plus d’untitre, dans l’histoire de l’Aïkido en France. En effet, leDoshu Moriteru Ueshiba a honoré de sa présence le 20e anniversaire de notre fédération, marquant ainsi l’intérêt particulier qu’il porte au travail accompli par laFFAAA. De plus, le stage qu’il dirigea à cette occasion aatteint des sommets de participation, plus de 3000 aïkidokavenus de toute l’Europe avaient répondu présent…du jamais vu. Cet événement marque une date, en mettant en évidence la vitalité de l’Aïkido en France.

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S HISTORIQUE

Le maître de la « voie », le Doshu, est censé être legarant et le «maître-étalon» de la technique. À l’abriconfortable d’un dojo familial, entouré de fidèles, la

charge bien que pesante sur le plan de la politique inter-nationale, est assez rassurante quant à la pratique.À l’extérieur, en représentation, et a fortiori devant 3 200 aïkidokas il en va autrement. On se sait observé,jugé peut-être. Des 6e, 7e et 8e dan sont présents. Quelleattitude ? Quelle technique présenter ? Les plussimples ? Celles dans lesquelles on se sent le plus à

l’aise ? Les plus déstabilisantes pour montrer sonsavoir ? Difficile ! Moriteru Ueshiba est tombé juste.Non par calcul mais parce qu’il est honnête. La simpli-cité est une de ses qualités et il l’a transmise avec lecœur et la technique. Des formes simples, classiques,fondamentales. De la simplicité du cœur à la pureté dela technique, il y a une relation qui fonctionne dans lesdeux sens, l’une retentissant sur l’autre et vice versa.Une belle leçon. Christian Tissier Shihan

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aïkido�- 20e anniversaire�de�la�FFAAA

C'était un moment très convivial, et c'est comme celaqu'il fallait le prendre car certains pratiquants se plai-gnaient qu'il n'y avait pas de place pour bouger.

Dans l'esprit de la discipline, un grand moment d'échangeset de sensations plus que l'accomplissement "scolaire" destechniques. Pour ma part je m'en suis mis plein les yeuxpour pouvoir le restituer après, dans mon club.Le Doshu a expliqué des principes fondamentaux à tra-vailler, ensuite, chacun selon sa compréhension et/ou saperception. Bien qu'il y eut la traduction de ses propos, lalangue n'était pas une barrière vu sa façon limpide de prati-quer. Dans la technique que j'ai pu travailler avec lui(Sokumen irimi nage sur saisie Ushiro ryote dori), j'ai pu"sentir" fluidité et efficacité ; pour alimenter ce que jedisais sur la barrière linguistique, il m'a rectifié certainesattitudes sans que je parle japonais, juste par un sourire,des indications (sensations) et de la simplicité, ce qui tra-duit sa personnalité. La présence de hauts gradés sur letapis a permis une restitution immédiate plus accessiblepour les moins gradés qui travaillaient avec eux et quin'avaient peut-être pas compris certaines notions exposéespar le Doshu. Philippe Mattei

J'ai eu beaucoup de plaisir à participer à ce stage pour plusieurs raisons. En effet,ce fût un réel bonheur de constater qu'autant de participants de pays et de conti-nents, de niveaux techniques et de sensibilités aussi différents aient eu envie de

se rassembler autour du Doshu pour fêter les 20 ans de notre fédération ; un immen-se plaisir de pratiquer sous sa direction et redécouvrir que son enseignement estvraiment accessible à tous. Sa facilité d'adaptation aux conditions particulières dece stage (nombre de participants bien trop élevé par rapport à la surface de tapismise à notre disposition), nous a aidées à oublier le sentiment de frustration pourle remplacer par un sentiment de complicité qui a fait de cette rencontre un grandmoment d'échange. Ce grand rassemblement nous a empli d'énergie, d'encourage-ment, de bonheur et d'espoir pour l'Aikido. La présencedes maîtres comme Noro, Tamura, et Christian Tissier n'ontfait que renforcer ce sentiment d'unité. Jean-Michel Mérit

Beaucoup dde cchaleur ddans lles aapartés eentre lleDoshu eet lles ppratiquants, ccomme iici

avec FFranck NNoel eet FFrancine RRambaud.Ci-dessus, TTamura ssensei, ttrès pprésent

parmi lles sstagiaires.À ggauche, bbonne aambiance eentre lle DDoshu eet

Philippe MMattei, PPrésident dde lla LLigue dde CCorse.

Waka ssensei, manifestement ttrés hheureux,

découvre lla cchaleur ddes aïkidoka dde FFrance.

Ci-dessus, JJean-Michel Mérit aa eeu ll’occasion dde

servir ccomme uuké dde Moriteru UUeshiba.

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Grand jjour dde rretrouvailles ppour MMasamichiNoro eet MMoriteru UUeshiba, qqui mmontra mmême

quelques ttechniques àà WWaka ssensei.

Traduction een ssimultané ddes ttechniques pparChristian TTissier sshihan.

Micheline TTissier aa eeu lle pprivilège dde ppouvoirapprécier lles qqualités ttechniques ddu DDoshu.

Comment rendre l’atmosphère de ces deux jours intenseset quelque peu irréels, peut-être en évoquant le Doshului-même. Cet homme chaleureux et simple nous a fait

oublier l’extrême promiscuité pour nous entraîner dans uneimmense fête de famille. La famille semble d’ailleurs êtreau cœur de la démarche du Doshu, il suffit pour s’enconvaincre de se rappeler la complicité entre le père et lefils lors des démonstrations techniques. Perdus au milieud’une multitude consensuelle, leur relation semblait être

faite de respect et de sérieux mais aussi de beaucoup deconnivence. Je garde en mémoire les échanges de sourires,les conseils donnés à mi-voix, le regard protecteur. Malgrél’énorme pression d’une salle bondée, ils nous ont faitapprécier la fluidité d’un Aïkido maîtrisé dans lequel lesprincipes fondamentaux de la relation aïki semblaientétayés par la relation entre le père et le fils. Merci au Doshupour ce grand moment d’humanité. Josette Nickels

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UN STAGE EXCEPTIONNEL !Invité par la FFAAA Moriteru Ueshiba (petit-fils du Fondateur) et actuel Doshu a animé,les 7 et 8 février, un stage "exceptionnel" au stade Charléty à Paris.Exceptionnel par le nombre des pratiquants : plus de 3000, c'est le plus importantstage qui n’ait jamais été organisé au monde.Exceptionnel par l'origine des pratiquants : toutes les tendances françaises mais aussitous les pays d'Europe (les 25 et au-delà puisque des Roumains étaient là) et mêmequelques pratiquants d'outre-Atlantique (USA, Vénézuela, …)Exceptionnel par la qualité des participants : trois Shihan, étaient présents sur le tata-mi, les maîtres Noro, Tamura très entouré par les « siens » et Tissier, mais aussi unnombre impressionnant de très hauts gradés.Exceptionnel par la prestation du Doshu, toujours souriant et disponible et qui a per-mis à tous, même les plus débutants, et malgré le nombre, de pratiquer dans une har-monie parfaite.Exceptionnel enfin par sa couverture médiatique, TF1 (au journal de 20 heures le soir),FR 3, Canal + sports et même le journal Le Monde sur une pleine page.Après le stage de 2000 qui avait réuni à Paris 1 300 pratiquants autour de ses plushauts techniciens, la FFAAA a fait la démonstration éclatante de sa capacité à rassem-bler tous les Aïkidokas et de sa volonté d'union.Paul Lagarrigue - Vice Président de la FFAAA.

Quand nous avons com-mencé l'organisationpour la venue du Doshu

à Paris au mois de Juillet2003 je ne pensais pas ren-contrer autant de difficul-tés, particulièrement pourl'obtention d'une salle pou-vant contenir de 1000 à1500 personnes,car avecmoins de monde j'auraiconsidéré que c'était unéchec, pas personnel, maispour notre fédération etpour l'aikido en général.Quelques jours avant, grâceà une mobilisation de tous les enseignants et de leursélèves en France et dans plus de trente pays, nous avionsatteint le nombre de 1500 personnes ; c'est à partir de cemoment qu'un gros problème se posait : la salle était troppetite et nous n'avions pas assez de tatamis. Alors que faire ?Stopper les inscriptions et priver les pratiquants de ce for-midable événement, priver notre fédération d'un record mon-dial, fabuleux cadeau d'anniversaire pour ses vingt ansd'existence ; nous ne pouvions pas prendre une telle déci-sion car l'Aïkido c'est la résolution des conflits, des pro-blèmes et nous nous devions de résoudre ce dernier. Nous

l'avons résolu et nous rencontrâmes l'immense succès avec3000 pratiquants qui se sont comportés de manière exem-plaire et que je tiens à remercier du fond du coeur d'avoirparticipé a cette grande fête de l'Aïkido. Pour fêter son anni-versaire la fédération avait invité au stage maître Tamura(FFAB),maître Noro(KI NO MICHI), maître Floquet (AIKIBUDO). Nous avons profité de cette soirée pour souhaiter unbon anniversaire à notre ami Christian Tissier qui n'est pasétranger ainsi que notre président Maxime Delhomme àcette extraordinaire réussite.Patrick Bénézi

Christian TTissier aau nnom dde lla FFFAAA aa ooffert aauDoshu uun ggrand vvin mmillésime 11951, aannée dde ssa

naissance, ppuis ttous lles pparticipants dde lla ffêtese ssont rretrouvés ppour uun ccocktail dd’au rrevoir

autour dde MMaxime DDelhomme lle PPrésident, de PPatrick BBénézi, dde MMasamichi eet OOdile NNoro.

Pour ccette ooccasion eexceptionnelle, uun llivre dd’or a éété sspécialement cconçu eet ooffert ppar Maxime DDelhomme eet CChristian TTissier àà

Louis CClériot, ggrand aartisan ffondateur dde lla FFFAAA.

Maxime DDelhomme rremettant uun ccadeau à WWaka ssensei.

Beaucoup dde ttravail ppourles ppermanents dde

la FFFAAA, SSylvette, PPaul,Daneille, CCatherine

et lles aautres…

aïkido�- 20e anniversaire�de�la�FFAAA

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TRADITION DE L’ARC

C’est dans la tradition quese trouve certainementl’essence propre au

Kyudo. À l’heure où les horizonssont sombres, la force pure dela tradition semble être le refu-ge contre les agressions moder-nisées de la compétition et dela course au sommet, jamaisréellement atteint. Sans en avoirde notions bien précises, cer-tains se réclament malgré toutd’avoir l’esprit traditionnel. La sévérité naturelle propre àcette tradition ne voit cependantque peu d’élus ayant véritable-ment la foi et surtout la patien-ce, non la curiosité, pour devenirun disciple à part entière.Il peut paraître étonnant que letissu philosophique du Kyudoait un rapport avec le mouve-ment. Mais qui n’a jamais ditque la dynamique était un prin-cipe antinomique de la philoso-phie ?Dans le Budo, la philosophie quisous-tend ces disciplines n’estpas seulement un phénomèneissu du mental. En Kyudo, legeste s’accompagne d’une sym-

bolique engen-drée par l’arc.À ceci vient segreffer le REÏ,souvent malcompris etconsidérécomme le salut.C’est avant toutl’expressionnaturelle ducœur, un com-portement dansl’action commedans la pensée,le respect de ladiscipline etdes autres, uneprise deconscience detous les

moments. À partir de cela legestuel se stabilise, acquiert unressenti et devient harmonieux.Dans ce cas on peut dire quel’arc est un raccourci de lareprésentation fidèle de l’univers. Mais attention à nejamais se laisser prendre aupiège chatoyant de l’imagina-tion ou tomber dans un traversnarcissique, le corps est avanttout un outil, un véhicule quifavorise l’évolution et qu’il fautentretenir correctement.Comme la flèche se sépare del’arc, un jour, ce corps se séparera de nous, là est le vraiHanaré. Alors, que chaque tentative soit une expériencenouvelle, de même que chaqueflèche tirée est une nouvelleflèche.Chaque jour, nous faisons unnombre limité de gestes, pourla plupart, désordonnés voireasynchrones. Et si nous enta-mions notre propre révolutioncorporelle en commençant parimposer à notre corps desgestes simples, coordonnés lesuns aux autres, et qui respec-

tent l’harmonie de la position.Les mouvements, rattachés à lasymbolique de l’arc, coordon-nent tout à la fois, les gestes aumental. Un corps stable diffuseune pensée qui lui ressemble.La puissance accumulée dans uncorps humain est insoupçon-nable. Alors faut-il en le sachantaccepter de vivre en semi-léthargie ? Celui qui par la tradition entredans la voie s’engage sur unsentier abrupt, mais qui n’ajamais dit que pour celui dontla patience est grande, au boutdu sentier il trouvera l’harmonievéritable.

« Peu de philosophie mène àmépriser l’érudition, beaucoup de philosophie mèneà l’estimer. »Chamfort

Jacques Normand

SOSM section Kyudo14, rue sensier

75005 Paris01 69 40 91 41

kyudo

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itinéraire

De rencontres décisives en rencontres déterminantes, ainsi va la vie de tout budoka. Philippe Bersani, 5e dan d’Aïkido, nous le confirme, lui qui a rencontré une complémentarité depratique dans le Kenjutsu qu’il partage depuis toujours avec Francine Rambaud 4e dan.

Tout à commencé lorsqueChristian Tissier, c’était en1976, nous a montré une pre-mière fois Kesa giri. Le kentournoie au-dessus de la tête,

prend de la vitesse et coupe enoblique vers la droite, il remonte surla même oblique, de nouveau lecercle, de nouveau l’accélération etcette fois-ci il a coupé vers la gauche.Une forme de calligraphie à troisdimensions dans l’espace. C’étaitclair, lumineux, évident, et nousavons cru, j’ai cru, que c’était simple.Et nous voilà une poignée d’incons-cients, deux fois par semaine auxpetites aubes sur le tapis du dojo deVincennes.Notre maître a beaucoup souffert, illui a fallu véritablement la foi du mis-sionnaire pour persévérer dans cetenseignement.Quelques éléments très peu, étaientdoués, mais pour la plupart dont jefaisais partie, notre pratique s’appa-rentait plus au bûcheronnage (et je

pense que même un vrai bûcheron seserait moqué de nous) qu’au nobleart du Ken jutsu.Et pendant des semaines, des mois,Christian nous a, patiemmentconstruits :les deux pieds sur la même ligne,écartés de la longueur approximativedu ken, le pied avant bien ouvert, lepied arrière pas trop, sinon leshanches ne seront pas de face, attitu-de de fente vers l’avant, le genou dela jambe avant devant être, àl’aplomb du gros orteil, la jambearrière solide avec un bon appui ausol et non pas le talon levé, leshanches de face, je l’ai déjà dit, lesépaules basses, relâchées sur unemême horizontale, le regard droitdevant. Ceci pour l’attitude du départde l’action, dite Mugamae.Ensuite, il faut arriver à couperpuisque avec un ken en mains noussommes là pour cela, Ce qui étaitdéjà difficile à l’arrêt devenaitpresque insurmontable pour les

apprentis que nous étions :- on ne remonte pas les hanches lorsdu changement d’appui ;- la hanche ne part pas avec la coupe ;- on reste constamment sur l’avant ;tendu avec le corps et le regard versl’objectif (la tête de l’adversaire qu’ondoit trancher) ;- la ligne de coupe à respecter épau-le/hanche ;- le ken qui doit remonter sur cettemême ligne ;- les mains qui ne doivent pas des-cendre trop tôt au départ de la coupesinon la ligne épaule/hanche devienthanche/genou ;- la pointe du ken qui doit s’arrêter,relâchée mais maîtrisée à la hauteurdu pied avant ;- chaque coupe est dans l’instantunique.

DE LENTS PROGRÈSEn préambule, je disais des jours, dessemaines, en fait ce sont quelquesannées qu’il m’a fallu pour maîtriser

Kesa giri, d’abord surplace, ensuite en avan-çant, en reculant, sur unpivot à 90° à droite ou àgauche, en se retour-nant à 180° ou en cou-rant en bout d‘une cour-se sur la longueur dutapis.Les miroirs du dojo ren-voyaient nos images peuflatteuses qui avaientsouvent le mérite defaire rire le Sensei maisqui quelquefois ledésespéraient un peutant les progrès étaientlents, et je ne parle pasdes Kiaï que nous pous-

sions et qui furent un autre motifd’hilarité pour Christian.Lorsque l’on pratique régulièrementet correctement, on s’aperçoit quecette technique est génératriced’énergie. Nous exécutions couram-ment de trois à cinq cents Kesa giri aucours d’une séance d’entraînement. Ily eut même le pari un peu fou qui aconsisté à l’occasion d’un stage d’étéà La Tremblade à enchaîner troismille Kesa.Parallèlement, il y avait à étudierShomen. Coupe du haut vers le bas,bien en ligne, les pieds moins écartéset moins ouverts que sur Kesa, le kenqui doit s’arrêter en Seigan pointelégèrement relevée, veiller à ce queles mains soient bien placées sur lagarde : main gauche complètementau bout de la garde, main droitecontre la tsuba, poignets légèrementtournés l’un vers l’autre pour éviterd’écarter les coudes lors du shomen(mais également du Kesa) les deuxmains ne font pas en même temps lamême action, pour monter le sabre,la main droite va tirer sur la garde, lamain gauche elle, repousse, pour des-cendre ce sera l’inverse main droitequi pousse donnant la direction,main gauche qui tire avec le coup depoignet qui provoquera l’accélérationnécessaire à la coupe.Le shomen se pratique également enKirikaichi, le sabre au lieu de monterverticalement partira par la droite, lapointe décrivant un demi cercle pourarriver sur la ligne du shomen etensuite couper, il partira ensuite surla gauche et de nouveau shomen.Par l’étude et la pratique de cescoupes nos attaques s’amélioraienten Aïkido et nous avions commencéà réaliser que les deux pratiques bien

Chronique d’une passionle Ken jutsu de Kashima

philippe bersani

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qu’ayant des finalités apparemmentdifférentes : Ken jutsu : sabre réalité, sabre com-bat ; Aïkido : recherche de l’harmoniedes énergies, utilisaient le corps de lamême façon.Par exemple, nous retrouvions lesacquis de Kesa pour améliorer l’Iriminécessaire à la réussite de nom-breuses techniques d’Aïkido. Celadevenait une autre motivation pourpoursuivre le Ken jutsu. Avec letemps nous avons fini par devenirmoins mauvais et Christian a pu

commencer l’enseignement du pre-mier kata de Kashima comportant 5 figures : Kihon tachi ou les prin-cipes du sabre.

ESTIMER SON PARTENAIRENouvelle découverte, motivationrenouvelée, s’il en était besoin, etnouvelles galères pour le maître. Ellesparaissaient pourtant si claires ces cinq figures lorsqu’il les montrait etpourtant de nouveau des semaines,des mois pour maîtriser la prise degarde des 2 partenaires. Les deux ken

se croisant légèrement par la pointe,talons joints, pointes de pieds écar-tées, le corps bien vertical, l’un despartenaires celui qui fera l’actionvictorieuse avançant la jambe droi-te, l’autre, réputé attaquant reculantla jambe gauche de la valeur d’unpas et demi, chacun se retrouvant enmiroir dans la position de départd’un Kesa giri décrite plus haut,garde du ken devant le nombril lesmains légèrement en avant du corps,le ken vers la droite, tranchant vers

l’avant, pointe vers le sol arrêté à lahauteur du pied avant, sans oublierle kiai particulier qui ponctue cemoment. Chacune des cinq figurescommencera par cette prise de gardeoù les deux combattants se jaugent et « s’estiment » le terme pris dans ses deux sens : on essaie de deviner lavaleur de son adversaire mais égale-ment quelque part on a de l’estimepour lui puisque chacun des deuxadversaires à juger l’autre digne de semesurer à lui. À ce stade lors d’un

Beaucoup dde ppatience ppour PPhilippe BBersani eet ddesannées dde ppratique ppour mmaîtriser KKesa ggiri,

à ccommencer ppar ll’attente àà ll’arrêt dde bbus àà TTokyo en 11982 aavec CChristian TTissier ppour sse rrendre

au ddojo ddu ssensei.

ion partagée:hima Shinryu

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duel il était admis que sans déchoirun des deux adversaires pouvaitsaluer l’autre et donc « estimer » quece dernier lui était supérieur.Il faut travailler souvent et avec beau-coup de concentration cette prise degarde où les deux partenaires doiventd’entrée trouver un rythme communà leurs actions respectives.J’ai eu à plusieurs reprises à prendrecette garde devant Christian Tissier.La force de son attitude est telle queles quelques secondes de cette actionsuffisaient à me mettre en nage eteffectivement j’étais battu avant decombattre.Viennent ensuite les 5 figures :- Kesa giri où Tori teste sa coupe.- Ashibarai Okebune – répertoire trèsimportant des attitudes sur lesquellesnous avons et continuons à beau-coup souffrir et transpirer.- Les 3 figures suivants Kiriwari –Warizuki – Kurai-tachi sont desactions de contre où l’on pratiquepourrait-on dire en miroir chacun des2 adversaires accomplissant prati-quement le même geste mais avecune détermination et un engagement

tel chez Tori qu’ilchassera le sabrede Uke.

Toujours lanotion d’Irimi quej’évoquais tout àl’heure et la rela-tion avec notrerecherche enAikido. « Centfois sur le métierremettez votreouvrage », s’il estune maxime quipeut s’appliqueren Ken jutsu mais aussi à l’Aikidoc’est bien celle-là et Christian a pucommencer l’étude du kata suivant.La progression dans l’étude deKashima Shinryu ne se mesure pasen Dan. C’est la maîtrise correcte du1er kata qui permet de passer au2ème et ainsi de suite.

LE DOJO D’INABA SENSEI1982, nouveau temps fort dans notrepratique de l’Aïkido et du Ken jutsu.Nous accompagnons, Francine

Rambaud et votre serviteur, ChristianTissier à Tokyo. J’ai dit en titre pas-sion partagée donc cette petite chro-nique sera à deux voix et je laisse lestylo, ou plutôt, le clavier, à Francine.Connaissez-vous Meiji Jingu Gaien ?C’est un grand parc situé à l’extérieurde Meji Jinku, magnifique jardincélèbre pour ses variétés d’iris, aucœur de Tokyo. Dans cet endroit, Il ya des installations sportives et undojo… C’est là que Inaba senseienseigne le ken jutsu de l’ÉcoleKashima.C’était au mois de mars, le soir tom-bait quand nous pénétrâmes dans lejardin où de gros corbeaux trèsimpressionnants voletaient sansdoute pour y passer la nuit. Il fallaittraverser ce parc, pour arriver audojo. Déjà il y avait des élèves quis’entraînaient librement, c’était sur-prenant si loin de Paris et réconfor-tant à la fois de voir ces jeunes quirépétaient ces katas qui nous étaientun peu familiers. Nous avons eu de lachance, le Maître était là, et dans cetimmense et superbe dojo InabaSensei souriant nous reçut. Nousfîmes quelques mouvementsd’Aïkido, si je me souviens bien

c’était Shiho nage avec une coupefinale qui était vraiment la directiondu Kesa giri, puis il nous équipa degros bokken avec la tsuba en bois,spécifique à l’école de Kashima. Ilnous entraîna dans un autre dojo, ilfit venir deux de ses élèves qui firentKihon-tachi. Le maître nous deman-da alors, par l’intermédiaire deChristian, notre avis !!!! Que pou-vions-nous dire ? Nous avions l’im-pression d’être dans un autre mondedans cet immense dojo, perdus tousles trois assis en seiza, avec Inaba sen-sei et deux de ses élèves, pour nousc’était bien…, mais pour le Maître cetentraînement manquait de « ki » et àson tour, il prit non pas un Iaito maisun véritable Katana et effectua le kataavec un autre élève et nous, nousavions le sentiment d’être si petits…Quand nous sommes sortis de cecours, sans avoir vraiment travaillé,nous étions vidés, tellement l’impres-sion avait été forte. Autant que saprestation, que nous n’étions pas véri-tablement en mesure d’apprécier à savaleur, c’est la déférence de ChristianTissier envers Inaba sensei qui nous afait comprendre que nous venions devivre un moment privilégié.Le temps a passé. Nous avons conti-nué notre route suivant ChristianTissier, notre maître, pendant toutesces années qui essayait avec une infi-nie patience de nous inculquer toutesces notions de Budo.

itinéraire

Une mmotivation pplusforte eencore qquand llapassion ppour sson aartde pprédilection eestpartagée, ccomme ppourPhilippe BBersani eet

Francine RRambaud.

philippe bersani

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1919

La pratique de Kashima est une écoleoù les actions sont très positives etcette étude est difficile, rigoureuse ettrès précise, chercher la pureté dugeste, que ce soit dans l’exécutiondes katas ou le travail de Batto jutsuqui fait partie également de l’école deKashima et que nous travaillonsaussi avec des Iaïto. C’est un art mar-tial à part entière et certainement quel’on pourrait s’y consacrer complète-ment au même titre que nous avonsfait le choix de l’Aïkido.Le but final serait d’essayer d’arriverà une pratique plus calme dans lesens de plus de pureté dans le mou-vement, et pour que ce comporte-ment par la suite puisse déborderdans la vie de tous les jours. Dans lesrapports humains ou professionnels,il y a toujours un moment où dessituations de conflits apparaissent,plus ou moins graves bien sûr ; c’estlà qu’il faut essayer de mettre en pra-tique ce que nos maîtres nous ensei-gnent sur le tatami.Plus on avancera dans l’étude deKashima, plus on trouvera de rapportentre certaines figures des katas etdes techniques d’Aïkido. Philippe l’aindiqué plus haut pour le premierkata Kihon tachi mais c’est peut êtreencore plus évident dans la deuxièmesérie Ura tachi, où l’on va retrouverIkkyo pour la 1ère et 4e figures, la 3efigure nous apprendra à couper cor-rectement sur le bras du partenairelorsqu’il viendra saisir Katadori. Avecla 6ème figure, on comprendra mieuxl’absorption et le contrôle sur lesTsuki. Christian Tissier nous a dit que O Sensei avait pratiqué Kashima etqu’il y avait fait des emprunts lors-qu’il a créé l’Aïkido.Pour nous aïkidokas, l’étude du Kenjutsu nous apporte un plus et doitenrichir la pratique de l’Aïkido. EnKen jutsu, on va toujours sur l’at-taque. C’est une manière de casser ladistance que s’était donné l’adversai-re. On ne recule jamais sur l’action.

LE PLUS ANCIEN ATTAQUEEn Aïkido, faire un Yokomen ou unShomen à mains nues ne donne pastoujours une bonne perception del’adversaire comme cible surtoutlorsque l’on débute, et il est vrai quelorsque l’attaque est portée avec unbokken, on a une perception plusnette du danger. À partir de là, on est

plus attentif ou du moins on devraitl’être. Ce qui n’est pas toujours le caset par conséquent l’on prend sur lesdoigts !Et puis il y a le travail des katas dansl’école de Kashima comme danstoutes les écoles de sabre. En Kenjutsu, c’est toujours l’attaquant qui, ale rôle le plus difficile. C’est pourcette raison que c’est le plus anciendans la pratique qui attaque contrai-rement à l’Aïkido où c’est le moinsgradé qui porte l’attaque. L’attaqueest difficile. Il faut qu’elle soit cré-dible sans être « suicidaire ».Il y a donc un certain nombre depositions, de coups, de ripostes qui

sont vraiment codifiés et qui peuventainsi se transmettre de générations engénérations et de maîtres à élèves,sans qu’il y ait ni déformation, nidéviation. Les katas sont une sorte deconservatoire.Je voudrais avant de laisser à,Philippe le soin de conclure cettechronique citer une nouvelle foisChristian Tissier qui a écrit à proposde l’étude du sabre et plus particuliè-rement de Kashima : « Aïkido, Kendoet Iaïdo sont des Budo. Ils sont avanttout des systèmes d’éducation ».Je laisserais volontiers par cette cita-tion le dernier mot à notre maîtremais il faut prendre ses responsabili-

tés. Aujourd’hui bien modestementnous essayons de faire partager lapassion qu’il nous à transmise à deplus jeunes que nous au sein de lasection Aïkido du Racing Club deFrance. Une question revient assezsouvent lorsque qu’ils commencent :nous pratiquons l’Aikido, pourquoi leKen-jutsu ?

APPRIVOISER LA VIOLENCELe Ken-Jutsu c’est un enseignementtrès riche mais c’est un enseignementdu passé. Effectivement s’il est certai-nement émouvant de penser que nousrépétons des gestes mis au point il y atrois ou quatre siècles, ces techniquesn’ont plus aujourd’hui de valeurintrinsèque puisque les sabres ne sontplus (devons-nous le regretter ?) lesarmes du moment.Par contre si nous nous servons desacquis du Ken-jutsu pour améliorernotre pratique de cet Art Martial duprésent qui tente d’apprivoiser la vio-lence nous pourrons répondre à laquestion :Pourquoi le Ken-jutsu ? : parce quel’Aïkido, et quelque part Passé etPrésent se rejoindront dans la mêmerecherche puisque déjà à l’époque onsavait que : le meilleur sabre étaitcelui qui restait au fourreau…

Philippe Bersani

Racing Club de France

5, rue Éblé - 75007 Paris

Tél : 01 45 67 55 86

KAMISA EET KKAKEMONOCorinne Hennequin, artiste peintre, décoratrice diplôméed’État et pratiquante d’Aïkido propose des créations ori-ginales et uniques de kamisa de toutes dimensions, etmême de poche qui se plient en deux outrois selon la longueur. Ils sontfabriqués en carton gainé de papierpeint, avec différents thèmes : portrait, ikebana, hakama, zori,etc.Les kakemono, qui reprennent lesmêmes thèmes, peuvent faire 40cm x100cm, sont réalisés en peinture acrylique sur toile tendue sur tige de bambou ou de bois, très facilementtransportables quand ils sont roulés. Corinne Hennequin : 01 64 94 46 23-06 20 98 12 85www.tvdv.net (cliquer sur -images-).

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2020

Nous commençons ici une séried’articles relatifs aux bases del’Aïkibudo. Ces éléments fon-

damentaux qui participent à la spé-cificité de notre art martial, et quise retrouvent dans l’ensemble descomposantes du programme, doi-vent être vérifiés et présentés lorsdes passages de grades. Sans cesbases constitutives, il ne sauraitexister d’Aïkibudo, même si unepartie d’entre eux se retrouventsous une forme différentes dansd’autres arts martiaux. Dans lecadre de notre art martial, ils seprésentent sous une forme spéci-fique qui permettent à coup sûr deparler d’Aïkibudo !La notion de TE HODOKI corres-pond d’une part à l’aptitude audégagement de toutes attaques sursaisies et à la défense directe etimmédiate, et à l’harmonisationdes énergies psychophysiques desdeux partenaires. Elle peut êtreopposée à celle de WA NO SEI-SHIN, qui correspond à l’harmoni-sation physique et spirituelle desdeux partenaires, dans la recherchede l’expansion de l’énergie poten-tielle du corps.

1°/ LA NOTION DE « TE HODOKI » :La notion de TE HODOKI, oudégagement de saisie, apparaîtcomme fondamentale dans le pro-gramme Aïkibudo. Elle s’organiseautour des diverses saisies de réfé-rences avant ou arrière, et permetaux pratiquants de découvrir unensemble de notions fondamen-tales à la pratique Aïkibudo : lamise en place et l’importance desgardes (kamae), la gestion de ladistance (ma-aï), l’utilisation desdéplacements (taï sabaki) devantun adversaire qui vous attaque surdes saisies à une main (katatekogeki waza) ou à deux mains(ryote kogeki waza), la vigilancedans le travail (zanshin) et l’espritde décision (kime), l’utilisation effi-cace des atémis et des kiaï, la diffi-cile maîtrise de la coordinationmotrice dans la mise en place stra-tégique du TSUKURI et du KUZU-SHI afin, par la suite de permettrela réalisation de la technique choi-sie que ce soit une projection(nage), un contrôle articulaire (kan-setstu waza ou hikitate waza), un

contrôle au sol (osae waza). Toutesces notions fondamentales se

retrouvent dans le travail formateurdu TE HODOKI.Par ailleurs, il s’agit d’un exercice àl’importance stratégique particuliè-re, puisqu’il s’organise autourd’une saisie de sémé, donc il pré-suppose que uké, pour des raisonsdiverses, a laissé ou permis à Semede l’approcher suffisamment pourorganiser une saisie, qui sera leprétexte au travail de uké. Il n’endemeure pas moins que uké setrouve en situation dangereuse,puisqu’il a laissé sémé franchir ladistance de sécurité naturelle quiexiste autour de chacun de nous.Dans le te hodoki, uké choisi delaisser sémé s’approcher, et organi-ser une saisie ferme et définitive,nécessitant de uké une réactivitéauthentique. Ce travail se retrouvedans les différentes distances(chika ma - ma ) et impose uneréactivité ou un temps de réactiondifférents, Le travail en CHIKA MA, ou dis-tance courte s’organise autour de lapossibilité pour sémé de porterdirectement une attaque contreuké, de part la proximité immédia-te des deux partenaires. Ce travailimplique une vigilance (zanshin)

LES BASES DE

L’AÏKIBUDO (I)

LES NOTIONS

DE TE HODOKI ET

CHIKA MA

aïkibudo

Maître AAlain FFloquet ddéfinit ll’Aikibudo ccomme

“ uun aart mmartial ttraditionnel, ssophistiqué eet

pragmatique, pparticulièrement aadapté vvers lla

défense, qqui nne ssaurait êêtre cce qqu’il eest, ss’il

n’était éétudié een rréponse àà ddes aattaques

précises, ssincères, rréelles eet vvariées, iissues

des aarts mmartiaux aanciens eet mmodernes ””.

Té hodoki sur Jyun té dori, par Alain Floquet(uké) sur saisie d'Alain Roinel (sémé) à Passy-Buzenval en 1969. Le caméraman passant en arrière plan estnotre ami Claude JALBERT, Président fondateur du CERA et Président co-fondateurde la FFAAA.

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accrue de uké, et une maîtrise par-faite de la notion de TE HODOKI,ou l’art de se dégager efficacementvoir de dissuader l’attaque desémé. Par ailleurs, il s’agira pouruké de pouvoir, quelle que soit l’at-taque, de canaliser l’énergie déve-loppée, et d’amener le partenairedans une situation défavorable,tout en se mettant soi-même ensituation favorable pour porter latechnique choisie : le recours à unepréparation correcte (TSUKURI) età une mise en déséquilibre (KUZU-SHI) sera alors impérative, commedans chacune des techniques duprogramme Aïkibudo. Le tsukuriconsistera à placer sémé dans laposition la plus appropriée à l’exé-cution d’une technique sans possi-bilités de ripostes, tout en offrantune position la plus favorable etefficace : ces déplacements devrontêtre simultanés, et coordonnés.C’est à ce prix que la genèse d’undéséquilibre cohérent pourra êtreinitiée et permettre une projection(nage) de sémé.Le travail de base des TE HODOKIpeut être étudié selon deux axesdistincts, en fonction de l’origine del’attaque se fera de face ou de dos.La forme de travail restera cepen-dant strictement similaire dans lesdeux cas.L’étude des TE HODOKI arrière(ushiro) fait référence à desattaques hors du champ visuel deuké. Précisons ici qu’en Aïkibudocette situation qui normalement nedoit pas arriver, puisque le prati-quant au fur et à mesure desannées d'entraînements doit possé-der une vigilance naturelle (zan-shin) suffisamment développéepour ne pas permettre de s’exposerà une attaque non pressentie. Leréalisme inhérent à notre Art nousoblige toutefois à envisager ces caset à appliquer les principes du TEHODOKI dans ces situationsimprévues. uké se présentera doncface à son partenaire, puis se tour-nera volontairement afin de lui per-mettre de porter une attaque arriè-re de son choix. Il restera le maîtrede la situation, et le déclencheur dutravail. En aucun cas, sémé nepourra prendre l’initiative d’uneattaque arrière.L’étude des TE HODOKI avant

(mae) fait référence à des attaquesdans le champ visuel de uké. Il per-mettra au pratiquant de com-prendre l’importance de la distancede travail et de celle de sécurité. Saréaction dépendra du temps d’at-taque et de réaction dans lequel ilsouhaitera travailler, qui corres-pondra à son niveau de maîtrise età l’évolution de sa pratique.Premièrement, nous envisageronsla saisie ferme et définitive desémé, et la réaction tardive de uké,qui se sera laissé surprendre parl’attaque. Cette situation mettra enévidence une faille dans la vigilan-ce et la gestion de la distance desécurité de uké et lui imposera untravail en réaction à posteriori de lasaisie soit en GO no SEN.Particulièrement dangereux, ce tra-vail nécessitera la mise en œuvred’une énergie considérable pourd’une part se dégager efficacement,et mettre l’adversaire - partenaireen mouvement. La dynamique dumouvement sera presque essentiel-lement donnée par uké qui devraprendre en charge la quasi-totalitédu TSUKURI et du KUZUSHI. Ils’agit ici du stade élémentaire dutravail AÏKI, dans lequel le retarddans la réaction impose unedépense personnelle d’énergieimportante. Le recours et l’utilisa-tion de l’énergie du partenaire n’estplus possible, de part le retard. Deplus, cette situation imposera demettre en place des atémis pourdétourner l’attention de l’adversai-re, afin de causer un faiblesse de sarésistance et profiter de ce laps detemps pour provoquer le dégage-ment qui conduira ensuite à latechnique choisie (atémi direct outechnique). Nous sommes encoreici dans la sphère "Jujutsu" del'"Aïkibudo", forme primitive de ladéfense indispensable à l'acquisi-tion des bases concernant l'appré-hension de la force adverse de sacanalisation.Deuxièmement, nous envisageronsla saisie en cours de réalisation,avant qu’elle ne devienne ferme etdéfinitive, et la réaction simultanéede uké, qui ne se sera pas laissésurprendre par l’attaque. Cettesituation mettra en évidence unevigilance et une gestion accrues dela distance de sécurité de uké et lui

Technique à mains nuespar Paul-Patrick Harmant

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imposera un travail en réactionconcomitante de la saisie soit enTAÏ no SEN. Ce travail nécessiterala mise en œuvre d’une moindreénergie tant pour se dégager effica-cement que pour mettre l’adver-saire - partenaire en mouvement.La dynamique de l’action sera don-née conjointement par uké quidevra prendre en charge le TSU-KURI et le KUZUSHI en canalisantefficacement l’action offensive deSeme pour produire un déséqui-libre extérieur et l’amener en situa-tion défavorable.. Il s’agit ici d’unstade avancé du travail AÏKI, danslequel la concomitance dans laréaction apporte une facilité certai-ne et une baisse considérable dedépense d’énergie. Cette notiondemande plusieurs années de tra-vail. La distance privilégiée de cetype de travail sera le MA.Troisièmement, nous envisageronsla saisie au moment même où elleva se produire, avant qu’elle ne sesoit réalisée, et la réaction antici-pée de uké, qui se sera laissé sur-prendre par l’attaque. Cette situa-tion mettra en évidence la maîtrisedans la vigilance et la gestion de ladistance de sécurité de uké et luiimposera un travail en réactionimmédiate sur la saisie soit en SENno SEN. Particulièrement difficile,ce travail nécessitera une aptitudeexacerbée à « sentir » et anticiperla saisie. Il permet la mise enœuvre d’une énergie parcimonieu-se pour canaliser sobrement maisefficacement l’action de Seme et lemettre en mouvement. La dyna-mique de l’action sera presqueessentiellement donnée par Semequi apportera la quasi-totalité del’énergie nécessaire au TSUKURIet au KUZUSHI. Il s’agit ici dustade ultime du travail AÏKI, danslequel l’anticipation dans la réac-tion permet une dépense person-nelle d’énergie limitée. C’est laquintessence du travail AÏKI, l’artde ressentir les choses avant leurdéclenchement et de pouvoir soitfaire cesser l’agression en lui fai-sant comprendre, par la parole oupar l’attitude. Seul le « timing »permet cette évolution qui ne s’ac-quière qu’avec un entraînementrégulier sur de nombreuses années !Il s’agit ici d’un travail couvrant le

CHIKA MA et le MA dans lestemps de réaction TAÏ no SEN etSEN no SEN.

2° / LA PLACE DEL’ATEMI : L’Aïkibudo se définit comme un artmartial sophistiqué et pragmatique,particulièrement adapté vers ladéfense, qui ne saurait être ce qu’ilest, s’il n’était étudié en réponse àdes attaques précises, sincères,réelles et variées, issues d’arts mar-tiaux anciens. C’est pourquoi leprogramme Aïkibudo comportel’apprentissage des différentsatémi, ou techniques destinées àpercuter volontairement telle outelle partie du corps, afin de per-mettre de se libérer. L’étude fonda-mentale des différents atémi per-met aux pratiquants d’Aïkibudo demaîtriser ces techniques d’attaquesde points vitaux, afin d’une part deconnaître parfaitement ces formesd’attaques et d’autres part de pou-voir, par leurs connaissances mêmes’en défendre efficacement; seule lamaîtrise d’une technique peut per-mettre de s’en prémunir stratégi-quement. Il s’agit d’une part pourle débutant d’apprendre un moyenélémentaire de défense dans le TEHODOKI, et d’autre part d’initier laproprioception des modes usuelsd’attaque (mains nues et avecarmes) pour pouvoir s’en défendre. Dans le travail des TE HODOKI, laplace de l’ATEMI WAZA dépendraessentiellement de la maîtrise tech-nique du pratiquant et de sonavancée sur la voie : Dans le travailen GO no SEN, le retard pris dansla réaction imposera un recourssystématique à l’atémi afin de per-mettre le blocage de l’attaque, et lamise en place efficace de la réac-tion de uké. Dans le travail en TAÏ no SEN, lasimultanéité de la réponse et del’attaque permettra un recours limi-té à l’atémi, sans nuire à l’efficacitéde la technique ; seul les années depratique apporteront la maîtrisetechnique suffisante pour permettreune canalisation précise, efficace etparfaitement simultanée. Dans le travail en SEN no SEN, lamaîtrise technique supérieure don-

Technique d’atemi par Paul-Patrick Harmant.

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aïkibudo

nera une aptitude particulière sus-ceptible de permettre de décoderavec anticipation la volonté d’at-taque, qui pourra alors être annihi-lée à sa naissance. Le recours àl’atémi sera alors inutile puisque laseule détermination de uké suffiraà dissuader sémé de passer à l’at-taque ; nous retrouvons ici unenotion chère aux maîtres de sabresqui prônent tous la supériorité ducombat en KI ZEME. Enfin, danschacun des cas d’emploi d’un TEHODOKI, UKE doit veiller à termi-ner son action de maîtrise complè-te et totale de sémé (déséquilibre,en situation de faiblesse…) par unatémi dit d’expression martiale, quimarquera la fin martiale du mouve-ment et non la destruction définiti-ve de l’agresseur ; le respect fonda-mental d’autrui doit transparaî-tre ici, au même titre que dans

l’ensemble des composantes denotre art. Il reste particulièrement importantde conserver à l’esprit le caractèreprofondément utilitaire de cet artmartial héritier des pratiques guer-rières japonaises en vigueur sur leschamps de batailles, pour ne pasrisquer de tomber dans une pra-tique dénaturée, sans réalisme.

3° / L’EVOLUTIONDANS LE TRAVAIL DU TE-HODOKI :Il reste particulièrement importantde conserver à l’esprit le caractèreprofondément utilitaire de cet artmartial héritier des pratiques guer-rières japonaises en vigueur sur leschamps de batailles, pour ne pasrisquer de tomber dans une pra-tique dénaturée, sans réalisme.Dans le travail spécifique du TEHODOKI, l’évolution naturelle se fera avec ce même souci de réalisme. Dans le rôle de sémé, les saisiesavant de références se doublerontprogressivement d’un atémi,lorsque cela sera possible, pourpermettre à uké, au-delà du simpledanger de parfaire à la fois la sor-tie d’axe du corps et la canalisa-tion des deux attaques conjointes. Dans le rôle de uké le travail seraessentiellement axé sur la notionde distance (ma-aï) et de vigilance(zanshin) qui permettront,ensembles, de progresser dans lasensation et de développer petit àpetit un travail en CHIKA MA puisen MA. La notion de temps d’ac-tion et de réaction sera alors cen-trale, et nous retrouverons alorsles temps de réactions: soit enretard sur l’attaque (go no sen oumatchi no sen), soit en parallèle del’attaque (taï no sen) soit endevançant l’attaque (sen no sen).Cette progression traditionnellerenvoie à l’évolution personnelledans la maîtrise technique, quiseule permet d’anticiper la saisieou l’attaque. C’est la quintessencedu travail Aïkibudo, l’art de res-sentir les choses avant leur déclen-chement et de pouvoir soit fairecesser l’agression en faisant com-

prendre et en faisant remarquer àl’adversaire, par votre attitude etsans une action physique de votrepart, vous pouvez le déstabiliser,car il comprend que vous avezperçu son attention, son action.Dans deux rôles de uké et sémé, lerecours au travail, parfois effectuédans le dojo de maître AlainFloquet, les yeux bandés permet-tra un travail commun axé sur ledéveloppement de sensations plusdirectement kinesthésiques : ils’agira ici, de ressentir dans soncorps, le placement exact descentres de gravités de chacun desprotagonistes, et la mise en mou-vement précise et contrôlée deceux-ci dans le TSUKURI et leKUZUSHI. Ce type de travailnous permet également de mieuxcomprendre les enseignements deBruno Isaac (photographies ci-contre) professeur B.E.E.S. 1er degré et kinésithérapeute, qui adû développer ce type de travailafin de pallier sa cécité. Bruno esttitulaire du 2e dan en Aïkibudo,mais aussi en TENSHIN SHO-DEN KATORI SHINTO RYU.Cet exercice possède des vertuspédagogiques particulièrementintéressantes tant au plan phy-sique et corporel (travail sur soi-même) que sur celui de l’esprit. Ildéroute pourtant les pratiquantsalors même qu’il procède d’unefaçon supplémentaire de « tran-cher son ego ». Il peut évidementêtre utilisé dans l’ensemble desparties du programme, que ce soitdans la pratique manuelle ou auxarmes. À partir du 3e dan, l’évolution dutravail des TE HODOKI s’orientedans deux directions complémen-taires : la recherche de l’efficacitédans l’action et des possibilités decombinaisons techniques (renzo-ku waza) ou de contre prises (kae-shi waza), ainsi que dans le travailcontre plusieurs adversaires surdes saisies multiples.

En collaboration,Paul-Patrick Harmant et

Jean-Pierre Vallé

Photographies: Frédéric Fraisse

Stages de perfectionnement de longues durées

au Village Sportif deLembrun, 47110

Le Temple-sur-Lot.AÏKIBUDO

du 19 au 24 juillet 2004et du 26 au 31 juillet,

du 19 au 24 juillet 2004.Aïkibudo applications

self-défense et bâtons dedéfense (tonfa, tambo…)

du 26 au 31 juillet 2004.KATORI SHINTO RYUavec la participation de

sensei Hatakeyama Goro(9e dan).

Inscription et renseignements :

www.aikibudo.com

Stages de perfectionnement de longues durées

à Lagord, 17 000 Lagord.AÏKIBUDO

du 02 au 07 août et du 09 au 14 août 2004.KATORI SHINTO RYUavec la participation de

sensei HatakeyamaGoro (9e dan).

Inscriptions et renseignements : M. F. Azzopardi

Tel : 05 46 37 37 94 Port : 06 80 71 88 78

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Page 24: BROCHURE AIKIDO 1/06/04 18:43 Page 1 AÏKIDO · l’Aïkido dans sa vie quotidienne. ... (KI), ou bien naturelle comme la houle. Pour le surf c’est le vent et les dépressions qui

FFAAA11, rue Jules Vallès

75011 Paris

tél: 01 43 48 22 22

fax: 01 43 48 87 91

3615 FFAIKIDO

www.aikido.com.frEmail: [email protected]

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