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F O R M A T I O N R E C H E R C H E I N N O V A T I O N PRIX IRD

Brochure Prix IRD - Institut de recherche pour le ... · les cinq ans, ceci en raison de l’immunité acquise. Ces ré-sultats montraient clairement qu’aucune stratégie de lutte

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Page 1: Brochure Prix IRD - Institut de recherche pour le ... · les cinq ans, ceci en raison de l’immunité acquise. Ces ré-sultats montraient clairement qu’aucune stratégie de lutte

F o r m a t i o nR e C H e R C H ei n n o v a t i o n

PR I X

irDL a u r é a t s2 0 1 0

Page 2: Brochure Prix IRD - Institut de recherche pour le ... · les cinq ans, ceci en raison de l’immunité acquise. Ces ré-sultats montraient clairement qu’aucune stratégie de lutte

remiS, cette année pour La premiÈre FoiS, LeS prix ird récompenSent L’exceLLence de La

recherche, L’eSprit d’innovation et L’impLication deS perSonneLS de L’inStitut au Service deS payS du Sud. iLS ont vocation À mettre en avant Le travaiL deS FemmeS et deS hommeS Qui Font vivre L’inStitut, reconnaÎtre L’importance de La miSSion Qui Leur eSt conFiée, maiS auSSi L’évoLution de La recherche pour Le déveLoppement. iLS viSent égaLement À SouLigner L’importance de La tranSmiSSion deS connaiSSanceS acQuiSeS et du travaiL en éQuipe, du Jeune docteur au chercheur conFirmé, au bénéFice deS payS Qui Font de La Science et de La technoLogie un Levier eSSentieL de Leur déveLoppement.

Le prix recherche-Sud eSt décerné À deS chercheurS dont LeS travaux iLLuStrent tout particuLiÈrement La QuaLité et L’exceLLence de La recherche au Service deS payS du Sud.Le prix innovation-Sud récompenSe La QuaLité deS actionS et deS travaux engagéS par deS agentS de L’ird en matiÈre de vaLoriSation, particuLiÈrement utiLe au Sud.Le prix Laurence-vergne eSt remiS À de JeuneS chercheurS, auteurS de thÈSeS préparéeS au Sein d’une éQuipe ird, danS LeS domaineS de recherche de L’inStitut.

42 chercheurS ont poStuLé pour cette premiÈre édition deS prix ird.

prix recherche-Sud

1er prix JeAn-FRAnÇoiS TRAPe 04-05Le paLudiSme endémiQue et La borréLioSe

À tiQue en aFriQue

2e prix oliVieR DAnGleS 06-07La biodiverSité et LeS changementS

gLobaux en éQuateur

prix innovation-Sud

1er prix JeAn-loUP leMeSRe 08-09un vaccin contre La LeiShmanioSe viScéraLe canine

2e prix Robin DUPONNOIS 10-11La vaLoriSation deS reSSourceS natureLLeS

inexpLoitéeS en miLieu tropicaL et méditerranéen

prix Laurence-vergne

1er prix Anne PoinSiGnon 12-13étude de La reLation homme-vecteur

2e prix ARSène AlAin SAnon 14-15Le rôLe de La SymbioSe mycorhizienne

S o M M A i R e

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04-05

JeAn-FRAnÇoiS TRAPeLe paLudiSme endémiQue et La borréLioSe À tiQue en aFriQue

1er prix recherche-Sud

MédecinNé le 13 juillet 1949 à Alger, Algérie

Fonction actuelle■ Directeur de recherche à l’IRD, au sein de l’UMR Unité

de recherche sur les maladies infectieuses et tropicales émergentes (CNRS-INSERM-IRD-Université Aix-Marseille 2)

■ Responsable IRD de l’école doctorale Sciences de la vie de l’université de Dakar, depuis 2008

aFFectation■ Laboratoire de paludologie, zoologie médicale et santé

des populations, campus international IRD-UCAD, Dakar, Sénégal

précéDentes Fonctions■ Chargé de recherche à l’IRD (1979-1996)■ Attaché de biologie au Laboratoire de parasitologie de

l’Hôpital Pitié-Salpêtrière (1978-1979)■ Interne au laboratoire central du centre hospitalier de

Gonesse (1977-1978)■ Médecin généraliste remplaçant à Confl ans-Sainte-

Honorine (1974-1977)

Diplômes■ Doctorat d’état en Sciences, Paris, 1986■ Diplôme de l’ORSTOM, option Entomologie médicale,

Paris, 1982■ Maîtrise de Biologie humaine, Paris, 1981■ DEA d’Entomologie médicale et vétérinaire, Paris, 1980■ Doctorat d’état en Médecine, Paris, 1975■ Diplôme de Médecine tropicale, Paris, 1974

proDuction scientiFique■ 577 références bibliographiques dont 231 publications,

13 ouvrages ou chapitres d’ouvrages, 281 communications et 52 rapports et mémoires

responsaBilités■ Consultant pour l’OMS, WHO Initiative for Vaccine

Research, depuis 2007■ Membre du International Advisory Panel-Expert

Oversight Committee, Bill & Melinda Gates Foundation Malaria Partnership, 2000-2007

■ Consultant pour la Banque mondiale, « World Bank Programme for malaria in schools », 1999-2000

■ Membre du tableau d’experts de l’OMS pour le paludisme, depuis 1999

■ Membre de Steering Committees de l’OMS, 1996-2003■ Cofondateur et membre du Coordinating Committee de

l’African Malaria Vaccine Testing Network et de l’African Malaria Network, 1995-2004

■ Membre du Comité d’élaboration et de suivi du Programme national de lutte antipaludique, Sénégal, 1994-1997

■ Membre de la Commission spécialisée paludisme du ministère de la Coopération et du Développement, France, 1992-1997

Distinctions HonoriFiques■ Leading scientists of the Organization of the Islamic

Conference Member States, COMSTECH, Islamabad, 2008■ 2000 Outstanding Scientists of the 20th Century,

Cambridge, 1999■ Five Hundred Leaders of Infl uence, Raleigh, 1999

Jean-François Trape a consa-cré l’essentiel de ses travaux

de recherche à l’étude du palu-disme endémique en Afrique. Sa première contribution ma-jeure a été de proposer une méthode nouvelle, basée sur la densité parasitaire, pour mesu-rer l’importance de la morbidité palustre dans les populations exposées à des réinfections fré-quentes. Depuis la parution de ses travaux dans ce domaine, en 1985 au Congo, cette mé-thode a été adoptée par toutes les équipes de recherche tra-vaillant en Afrique.

Un autre résultat important de cette approche, poursuivie au Congo puis au Sénégal, a été de montrer que le poids global du pa-ludisme à l’échelle d’une commu-

nauté n’est plus proportionnel à la transmission quand son niveau dépasse une piqûre infectante par personne tous les cinq ans, ceci en raison de l’immunité acquise. Ces ré-

sultats montraient clairement qu’aucune stratégie de lutte antipaludique basée sur une simple diminution

de la transmission ne peut à elle seule réduire durablement la morbidité et la mortalité palustres dans la majeure partie de l’Afrique tropicale.

des TravauX qui onT changé les TraiTemenTs conTre le paludisme

La deuxième contribution majeure des recherches de Jean-François Trape est

la mise en évidence de l’impact consi-dérable de l’émergence de la résistance

à la chloroquine sur la mortalité palustre. La publication de ses résultats en 1998,

puis en 2001, ont eu un fort impact. Ils montraient l’urgence d’abandonner l’usage de la chloro-quine et de la rempla-cer par de nouveaux médicaments. Jean-François Trape et son équipe ont alors proposé à l’OMS de

conduire la première étude pilote en Afrique sur une combi-naison thérapeutique antipaludique à base de dérivés d’ar-témisinine (CTA). Cette étude a pu être réalisée à grande échelle grâce à la plate-forme de Niakhar au Sénégal, et au travail mené depuis 20 ans dans les villages de Dielmo et de Ndiop.

La tolérance à ce nouveau traite-ment a été excellente et la mortali-té due au paludisme a rapidement baissé. L’important retentissement de ses travaux a abouti à l’élabora-tion d’un plan de fi nancement pour la production massive de cet anti-paludique. Ce médicament, consi-déré en 2003 comme trop cher pour l’Afrique, a ainsi pu être com-mercialisé à un coût moindre que la classique quinine grâce aux ré-sultats des travaux de Jean-Fran-çois Trape et aux décisions qui ont suivi la publication de ses travaux. Depuis 2006, la mortalité par le pa-ludisme s’est effondrée partout où les nouveaux médicaments sont accessibles, soit en traitement curatif, soit en traitement préventif intermittent, une méthode mise en place par Jean-François Trape.

du paludisme À la Borréliose

En 2003, Jean-François Trape et son équipe ont entrepris, en Afrique, un vaste programme de recherches sur la répartition géo-graphique de la borréliose (ou fi èvre récurrente à tiques), une maladie presque totalement méconnue, et de son vec-teur, la tique molle Ornithodoros sonrai. Ces travaux ont montré que la borréliose représentait, après le paludisme, la première cause de morbidité en zone rurale au Sénégal. Ils ont également prouvé qu’il n’y a pas d’immunité acquise

à la maladie : son incidence est similaire dans toutes les tranches d’âges. Enfi n, ils ont montré qu’au moins vingt espèces de rongeurs et d’insectivores servent de réservoir à la maladie.

un nouveau déFi, la maladie de Whipple

Enfi n, avec l’équipe marseillaise de l’unité mixte de re-cherche URMITE, Jean-François Trape a découvert en 2008 la très forte prévalence de Tropheryma whipplei, l’agent de la maladie de Whipple, chez des enfants séné-galais et mis en évidence la responsabilité de cette bactérie dans des syndromes fébriles. C’était la première fois que cette bactérie était isolée dans le sang de patients et que sa responsabilité dans des syndromes fébriles était établie.

De plus, les données recueillies au cours de cette recherche montrent qu’un quart des fi èvres non palustres sont attri-

buables à quatre maladies bactériennes – la borréliose, la maladie de Whipple, les rickettsioses et la fi èvre Q –, toutes pouvant s’avérer mortelles en l’absence de traitement mais facilement curables par la doxycycline, un antibiotique peu coûteux et disponible dans la plupart des dispensaires. Si ces résultats sont confi rmés dans d’autres régions du Sé-négal d’Afrique tropicale, un traitement par doxycycline pourrait être systémati-quement préconisé pour plusieurs mala-dies fébriles, en attendant le développe-ment de tests de diagnostic rapide pour ces affections.

Affi che de prévention de lutte contre le paludisme

Tique Ornithodoros sonrai, vecteur de la borréliose

Plasmodium falciparum, parasites qui causent le paludisme, dans un frottis sanguin

Dielmo, un village au Sénégal contaminé par la bactérie cause de la maladie de Whipple

[email protected]

Chercheur, du terrain au microscope

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06-072e prix recherche-Sud

oliVieR DAnGleSLa biodiverSité et LeS changementS gLobaux en éQuateur

écologueNé le 4 juillet 1974 à Vitry-sur-Seine, France

Fonction actuelle■ Chargé de recherche à l’IRD, au sein de l’unité de recherche

« Biodiversité et évolution des complexes plantes-insectes ravageurs-antagonistes » (IRD)

■ Professeur visitant à l’ Université pontifi cale catholique d’équateur (PUCE)

aFFectation■ PUCE, Quito, équateur

précéDente Fonction■ Maître de conférences à l’Institut de recherche sur la biologie de

l’insecte de l’université de Tours, 2002-2005

Diplômes■ Habilitation à diriger les recherches, Tours, 2007■ Doctorat en écologie, Metz, 2000■ DEA en Sciences de l’environnement et agronomie, Nancy, 1996

proDuction scientiFique■ 47 publications scientifi ques dont 15 en coauteur avec des partenaires

du Sud■ Une quinzaine d’articles de vulgarisation■ Deux livres sur la biodiversité

Recruté début 2006 à l’IRD en tant que chargé de recherche au sein de l’unité BEI, Olivier Dangles

est affecté quelques mois plus tard à Quito en équa-teur. Sa principale mission est de développer des re-cherches sur la dynamique spatio-temporelle d’insectes ravageurs invasifs, en partenariat avec la faculté de Biologie de l’Université pontifi cale catholique d’équa-teur. L’approche de ses recherches se veut résolument quantitative et modélisatrice avec la prise en compte de données sur les changements globaux à l’échelle de la région nord-andine.

créaTion d’un réseau inTernaTional d’éTude eT de modélisaTion

Dès son arrivée en équateur, Olivier Dangles a établi un réseau de mesures de climat et des niveaux de popula-tions de trois espèces de ravageurs de cultures sur 19 sites le long de trois gradients d’altitude dans les Andes centrales d’équateur. Ces mesures constituent l’une des plus importantes bases de données d’abondance d’insectes ravageurs néotropicaux couplées à des don-nées climatiques. Le réseau a déjà permis de réaliser des avancées majeures dans la compréhension de la dynamique d’invasion d’insectes dans les Andes. Les premiers résultats, qui sont diffusés auprès d’institutions locales équatoriennes, ont également permis de déve-lopper des cartes de risques basées sur des modèles physiologiques de présence des ravageurs et de déter-miner des zones d’action prioritaires pour renforcer la sé-curité alimentaire des communautés agricoles andines.

Ces activités ont débouché en 2009 sur la création d’INNOMIP, un réseau international – couvrant l’équa-teur, le Pérou et la Bolivie – de recherches pour l’innovation dans le contrôle des ravageurs de cultures dans les Andes tro-picales, fi nancé par la Fondation McKnight. Le projet, unique au niveau du continent sud-améri-cain, rassemble plus de 20 col-laborateurs de huit instituts et se déploie sur plus de 50 sites de mesures d’abondance de rava-geurs et de données climatiques.

Des modèles permettront par ailleurs de com-prendre l’importance des variables sociales dans la dynamique de ces ravageurs.

Outre son ampleur, l’originalité de ce projet est de mettre à disposition, à travers un intra-net, des outils de prédictions : cartes de risques, jeux de rôles avec les agriculteurs... Ainsi, des graphiques d’in-festation en temps réel sont générés automatiquement à partir des don-nées téléchargées après chaque campagne de me-sures. À terme, des cartes de risques et un système ex-pert d’alertes aux risques de pullula-tion de ravageurs devraient être mis en place sur internet. Il est envisagé d’étendre cette ap-proche à d’autres projets, notamment en Afrique.

souTien À la puBlicaTion eT À la FormaTion

Olivier Dangles a par ailleurs contribué à développer l’activité de publication du laboratoire d’entomologie de la PUCE, considérée comme la meilleure université du pays dans ce domaine. Ainsi, il a édité, fi n 2009, un nu-méro spécial des Annales de la Société entomologique de France entièrement dédié à l’équateur. Au-delà de la satisfaction de publier pour la première fois dans une revue de rang A, ce travail a permis aux membres du laboratoire de faire un bilan de leurs activités de recherches et de positionner leurs futurs travaux. Le soutien d’Olivier Dangles à l’activité éditoriale va égale-ment de la coédition avec des partenaires équatoriens jusqu’à la formation à la publication, notamment dans le cadre de son activité de directeur de thèse.

En 2009, la faculté de Biologie de la PUCE a souhaité créer un master en Biologie de la conservation. L’ab-sence de cursus supérieur dans ce domaine, en dépit des défi s environnementaux majeurs auxquels fait face l’équateur, engendrait en effet une « fuite de cerveaux »

équatoriens. La PUCE a sollicité Olivier Dangles pour participer à la création de ce master et coordonner la mise en place de cours et travaux pratiques. Dans ces enseignements, il a souhaité mettre l’accent sur les mé-thodes d’analyse de viabilité des populations et l’utilisa-tion d’outils de modélisation.

diFFusion scienTiFique

L’équateur est l’un des pays hébergeant la plus forte densité de biodiversité au monde. Sur une superfi cie équivalente à environ la moitié du territoire français, vivent 60 % des espèces d’orchidées sud-américaines et un dixième de tous les amphibiens du monde. Pa-radoxalement, il n’existait jusqu’à ce jour aucun livre synthétisant le savoir scientifi que sur la biodiversité équatorienne. En partenariat avec la PUCE, Olivier Dangles a entrepris début 2009, la réalisation d’un livre intitulé Biota maxima qui présente pour la première fois au grand public la biodiversité équatorienne, en s’ap-puyant sur 200 photos et la synthèse de plus de 600 références bibliographiques. L’objectif de l’ouvrage est de proposer aux lecteurs équatoriens une découverte, dans leur langue, de la biodiversité de leur pays et de

répondre à leurs interrogations : com-ment est née cette incroyable biodi-versité ? Où en est son inventaire ? Comment continue-t-elle d’être fa-çonnée par les processus évolutifs ? Ce livre aborde aussi les thèmes ma-jeurs de la recherche actuelle sur la biodiversité tels que la mise en place, l’inventaire, l’évolution et la conserva-tion de la biodiversité tropicale. édité par l’IRD, Biota Maxima a également été publié en version française, sous le titre Natura maxima. La version an-glaise est en cours d’impression.

Ouvrage de référence, Natura maxi-ma permet également d’appuyer la recherche scientifi que en écologie à la PUCE. L’intégralité des droits d’au-teurs est en effet destinée à créer un fonds d’étude scientifi que au sein de la Station de recherche scientifi que de l’université située dans le parc national Yasuní en équateur. Il per-mettra d’offrir à de jeunes étudiants équatoriens des bourses d’étude. Une démarche similaire sera suivie pour ce prix IRD dont le montant sera versé à l’association Biota qui pro-meut la diffusion de la recherche en écologie auprès du grand public.

Un insecte ravageur : la teigne de la pomme de terre

Culture de la pomme de terre en Équateur

[email protected]@puce.edu.ec

http://dangles.naturexpose.com

INNOMIP sur le net : www.innomip.com

Prises de vues pour la réalisation de Biota Maxima

Natura maxima, Olivier Dangles, François Nowicki et Belén Mena,

IRD Éditions, 2010

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08-091er prix innovation-Sud

JeAn-loUP LEMESREun vaccin contre La LeiShmanioSe viScéraLe canine

ImmunobiologisteNé le 21 avril 1955 à Comines, Belgique

Fonction actuelle■ Directeur de recherche à l’IRD, directeur de l’équipe « Base cellulaire

et moléculaire des infections à Trypanosomatidae » au sein de l’unité mixte de recherche « Interactions hôtes-vecteurs-parasites dans les trypanosomes » (CIRAD-IRD)

aFFectation■ Centre IRD France-Sud, Montpellier, France

Diplômes■ Habilitation à diriger des recherches, Montpellier■ Doctorat en Biochimie appliquée, Lille, 1985

■ DEA de Chimie-biologie, Lille

responsaBilités ■ Membre du groupe « Valorisation », axe « Biologie Santé », Projet PRES ■ Membre du conseil d’administration du pôle de compétitivité

EUROBIOMED (ORPHEME), représentant de l’IRD

proDuction scientiFique■ 75 articles originaux dans des revues à comité de lecture■ 52 communications et affi ches à des congrès ou réunions scientifi ques

Brevets■ Means for obtaining avirulent leishmania promastigotes, promastigotes

obtained, and applications thereof, 2005Inventeurs : lemesre, HolZmuller, Bras-GoncalVes

■ Recombinant protein expression systems and applications thereof, 2004Inventeurs : lemesre, BruGiDou, piron, reyser, sire

■ Novel agents for the prevention of Leishmaniosis, 2003Inventeurs : lemesre, caValeyra, sereno, HolZmuller

■ Specifi c isotype antibodies of secretion-excretion anti-antigens of leishmania, of promastigote, or amastigote forms used as protection, resistance and curing markers of mammals to leishmaniases and to intracellular pathogenic microorganism infections, and as immunotherapeutic effect, 2002. Inventeurs : lemesre, papieroK, Vicens

■ Vaccine complex for preventing or treating leishmaniases, 2001Inventeurs : lemesre, papieroK, Vicens

■ Method for the culture in vitro of different stages of tissue parasites, 1993Inventeur : lemesre

Les activités de recherche de Jean-Loup Lemesre ont eu principalement pour objet l’étude de trois para-

sites unicellulaires de la famille des trypanosomatidae, responsables de maladies redoutables, voire mortelles : la maladie de Chagas, la maladie du sommeil et les leish-manioses. Ces maladie dites « négligées », qui ne font pas partie des priorités des politiques de santé publique, ont pourtant des conséquences importantes sur de très nombreuses régions du monde. Elles ont des répercus-sions socio-économiques lourdes et sont un handicap majeur au développement des pays les plus pauvres. Recruté à l’IRD et affecté à Brazzaville au Congo en 1985, Jean-Loup Lemesre a participé à l’étude du réser-voir humain et animal de Trypanosoma gambiense, res-ponsable de la maladie du sommeil. À partir de 1993, en tant que responsable du Laboratoire de biologie parasi-taire du centre IRD de Montpellier, il a mené des travaux de recherche sur les leishmanioses qui ont abouti à une série d’observations originales et importantes.

un TraiTemenT alTernaTiF Face À la leishnaniose

Les traitements contre la leishnaniose reposent sur l’uti-lisation de drogues anciennes, utilisées depuis plus de

60 ans, qui en plus d’être coûteuses sont très toxiques. Leur effi cacité est limitée et des souches de parasites chimiorésistantes émergent. L’équipe de Jean-Loup Lemesre a concentré ses efforts sur l’obtention d’un sys-tème alternatif consistant à produire, par manipulation du pH, de la température et du milieu nutritionnel, les deux principaux stades de différentes espèces de leishmanies, les parasites responsables de la leishnaniose. Il a fallu trois années de recherche pour développer et valider ces nouveaux systèmes de culture in vitro. Ils ont rendu possible, pour la première fois, l’accès aux antigènes na-turellement produits par les parasites dans le milieu de culture. Ce procédé a permis de disposer d’une source abondante, propre, bien défi nie et peu coûteuse d’anti-gènes servant au développement, en partenariat avec l’industrie (Bio Véto Test, Virbac), du premier vaccin effi -cace contre la leishmaniose viscérale canine : Canileish.

du chien vers l’homme

Fort de ces résultats, l’équipe de Jean-Loup Lemesre a pu développer deux importants projets de recherche. VAXILEISH, projet labelisé par un pôle de compétitivité, a pour objectif de développer et de commercialiser un

vaccin de seconde génération contre la leishmaniose chez le chien et de mettre au point un vaccin contre cette parasitose chez l’homme. Le second projet, RAPSODI, est actuellement en cours dans le cadre d’un consortium réunissant des partenaires privés (Virbac) et publics (France, Espagne, Tunisie, Inde et Pérou). Il permettra d’accélérer le développement d’un vaccin contre les formes les plus sévères de leishmaniose.

[email protected]

La LeiShmanioSe viScéraLe

La leishmaniose viscérale est parmi les plus graves infections parasitaires dans le monde car son issue est souvent fatale. Le

chien, dans les pays du Nord, et l’homme, dans les pays du Sud, re-présentent les deux principaux réservoirs des parasites responsables de cette maladie qui affecte les organes profonds comme le foie, la rate ou la moelle osseuse.

La leishmaniose cause environ 60 000 morts par an, 350 millions d’individus sont exposés dans 96 pays, 16 millions sont porteurs du parasite. On compte 2,5 millions de nouveaux cas chaque année. Pour ce qui concerne les chiens, 10 % sont infectés, 5 % développent la maladie et meurent précocement en absence, ou en cas d’échec du traitement. 25 millions de chiens sont exposés en zone méditerra-néenne, le sud de la France n’étant pas épargné.

C’est la même espèce de parasites qui circule à la fois chez le chien et chez l’homme. Le chien représente donc une source de parasites potentiellement transmissibles à l’homme. A côté de symptômes spé-cifiques, certains signes cliniques du chien sont très semblables à ceux développés par les patients atteints de leishmaniose viscérale.

Les recherches menées chez un hôte naturel comme le chien permet-tent donc d’établir un modèle d’étude immunitaire in vivo et peuvent constituer une première approche de la mise au point d’un vaccin à visée humaine. Ce modèle expérimental est d’ailleurs maintenant recommandé par l’OMS.

Culture de cellules en vue d’analyser les réponses immunitaires des chiens vaccinés

L’homme et le chien, une proximité au quotidien Culture in vitro de formes promastigotes de leishmanie

Laboratoire de sécurité P2 où sont cultivées les leishmanies (IRD, Montpellier)

Principal constituant actif du CanileishCanileish

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10-112e prix innovation-Sud

Robin DUPonnoiSLa vaLoriSation deS reSSourceS natureLLeS inexpLoitéeS

en miLieu tropicaL et méditerranéen

Robin Duponnois a débuté sa carrière à l’Institut en 1992. Il a travaillé au Burkina Faso et au Sénégal,

pays où il a exercé diverses fonctions parmi lesquelles celles de responsable du laboratoire de nématologie à Dakar ou responsable d’implantations secondaires d’uni-tés de recherche. Il est actuellement affecté au Maroc et il dirige l’équipe « Symbioses et résiliences écosys-témiques » au sein de l’unité mixte de recherche LSTM dont les activités ont pour principal objectif de valoriser certaines ressources naturelles négligées.

TermiTes eT champignons au service de l’agriculTure

Dans ce cadre, l’équipe de Robin Duponnois a déve-loppé des études sur le rôle des poudres de termitières en tant que bio-engrais pour stimuler la croissance des plantes, comme catalyseur biologique permettant d’op-timiser le processus de mycorhization contrôlée, et en tant que biopesticide pour les cultures vivrières ou ma-raîchères tropicales. L’utilisation d’inocula fongiques pour améliorer la production agricole, développée par Robin Duponnois, consiste à mélanger des poudres de termi-tières à des sols de cultures céréalières, fourragères, maraîchères, fruitières ou horticoles pour lutter, sans ap-port de pesticide chimique, contre des vers parasites des plantes. Cette technique permet, à un coût très faible, de dégrader la paroi des œufs de nématodes et, ainsi, de lutter efficacement contre l’infestation des cultures et le potentiel infectieux des sols.

L’équipe de Robin Duponnois a également mis au point de nouvelles compositions d’inocula fongiques permet-tant d’améliorer la croissance des cultures. Ces compo-sitions, utilisables en tant que catalyseur biologique du processus de mycorhization, permettent de stimuler la croissance de la plante hôte, qu’il s’agisse de cultures céréalières, fourragères, maraîchères, horticoles ou d’essences forestières dans le cadre de programmes de reforestation de sols carencés ou érodés. La technique de mycorhization contrôlée nécessite habituellement la production d’une grande quantité d’inoculum et un maté-riel relativement sophistiqué. Ce nouveau procédé, basé sur l’utilisation d’une poudre de termitière, est simple, facile à mettre en œuvre à un coût très faible et permet de réduire considérablement la quantité d’inoculum fon-gique nécessaire à la mycorhization des plantes, tout en conservant l’impact positif sur la croissance des plantes.

Microbiologiste Né le 10 août 1963 à Chaumont, France

Fonction actuelle■ Directeur de recherche à l’IRD, responsable de l’équipe « Symbioses

et résiliences écosystémiques » au sein du Laboratoire des symbioses tropicales et méditerranéennes, unité mixte de recherche LSTM

aFFectation■ IRD, Maroc

Diplômes■ Habilitation à diriger des recherches, Dijon, 1995 ■ Doctorat en Biologie végétale et forestière, Nancy, 1992■ DEA, Nancy, 1988

proDuction scientiFique■ 267 références scientifiques dont 92 articles de rang A, 21 articles non

indexés, 20 chapitres d’ouvrage, 2 ouvrages, 126 communications orales ou affichées

Brevets■ Method for enhancing market garden plant growth, 2009

Inventeur : Duponnois

■ Procédé de dépollution de sols contaminés par les métaux lourds, 2008Inventeurs : Duponnois, HafiDi

■ Use of termite inoculum for improving culture growth, 2007Inventeurs : Duponnois, Bally

■ Utilisation d’inocula fongiques pour l’amélioration de la production maraîchère, 2006. Inventeurs : Duponnois

■ Nouvelles compositions d’inocula fongiques, leur procédé de préparation et leur application à l’amélioration de la croissance des cultures, 2006Inventeur : Duponnois

■ Moyens pour améliorer la croissance des plantes, 1992 Inventeurs : Duponnois, GarBaye

Robin Duponnois conduit actuellement un projet de va-lorisation des champignons mycorhiziens adaptés aux sols pollués, une technique d’ores et déjà testée dans le cadre d’opérations de revégétalisation de sites miniers au Maroc. Son expertise dans le domaine de la symbiose mycorhizienne fait de Robin Duponnois un interlocuteur de référence dans des projets tels que la Grande mu-raille verte, une vaste initiative de reboisement portée par l’Afrique pour lutter contre la désertification, la pauvreté et les changements climatiques.

des cellules de producTion piloTes

Enfin, Robin Duponnois et son équipe on créé des cel-lules pilotes de production de champignons comes-tibles au Sénégal, SENEMYCEL, et à Madagascar, MADAMYCEL. La production et la consommation de champignons se sont en effet développées de manière spectaculaire dans le monde au cours des dernières dé-cennies. Parmi les espèces les plus fréquemment culti-vées on trouve les pleurotes, et le shiitake très recherché pour ses qualités gustatives. Ces champignons ont égale-ment des propriétés nutritionnelles remarquables avec des teneurs élevées en protéines, potassium et phosphore. Ils sont généralement cultivés sur des supports à base de paille de riz ou de blé, de sciure de bois, des substrats or-ganiques qui sont disponibles localement et peu onéreux. Les concepts sur lesquels repose le projet de cellules de production de champignons sont multiples : produire des

aliments à haute plus-value ; utiliser pour ce faire des ressources organiques renouvelables, généralement né-gligées, comme les résidus de culture, non polluantes, faciles d’accès et peu coûteuses ; utiliser également des ressources énergétiques renouvelables, telle l’énergie so-laire ; enfin, valoriser les sous-produits de cette production de champignons comestibles, en tant qu’agents de lutte biologique en production maraîchère par exemple. Appoint significatif dans l’alimentation humaine, ce type de produc-tion présente un intérêt indéniable pour le développement économique des pays du Sud par sa capacité à convertir des matériaux abondants et sans valeur commerciale en un produit commercialement attractif.

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Agriculture maraîchère au Burkina Faso

Production d’inoculum

Termitière cathédrale

Fructification d’un champignon nématophage

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Enquête de dépistage de la maladie du sommeil au

Burkina Faso

Expérience de salivation de moustiques

Anopheles gambiae, moustique vecteur du paludisme

Mouche tsé-tsé

12-131er prix Laurence-vergne

Anne PoinSiGnonétude de La reLation homme-vecteur

Anne Poinsignon a brillamment soutenu une thèse en Sciences biologiques et médicales en dé-

cembre 2008. Sa recherche s’intitule Étude de la rela-tion homme-vecteur. De l’identification à la validation de protéines salivaires comme marqueur immunolo-gique d’exposition aux piqûres d’Anopheles spp. et de Glossina spp. Elle vient concrétiser son engagement et sa volonté de travailler dans un domaine alliant re-cherche et développement. Cette orientation est née naturellement, probablement influencée par différents voyages et par son intérêt pour les problématiques d’accès aux soins et aux savoirs, deux facteurs es-sentiels pour le développement socio-économique d’un pays.

Pharmacienne de formation, elle s’est très tôt intéressée à la recherche sur les maladies infectieuses tropicales, et plus particulièrement sur les maladies à transmission vectorielle, notamment le paludisme qui représentent un enjeu majeur de santé pour les populations du Sud. Durant sa formation universitaire, elle a effectué des stages au sein d’une unité de recherche de l’IRD « épi-démiologie et prévention ». Ces expériences, réalisées pour partie au Sénégal, ont renforcé son intérêt pour la recherche opérationnelle et appliquée. Au cours de sa thèse, menée dans le cadre du projet EpiVect (épi-démiologie des vecteurs), elle a développé ses activi-tés de recherche dans le cadre de la lutte contre les maladies à transmission vectorielle : trypanosomose africaine, paludisme. Elle a travaillé plus spécifique-ment sur le développement de nouvelles méthodes de surveillance des risques des populations humaines à l’exposition des piqûres des insectes vecteurs.

dans la salive des mouches eT mousTiques...

La mesure de l’exposition des populations humaines aux piqûres des insectes vecteurs est en effet un para-mètre épidémiologique essentiel à définir dans le cadre de la lutte contre la transmission du paludisme, et de la trypanosomiase humaine africaine, aussi dénommée maladie du sommeil. Afin d’identifier et valider des mar-queurs immunologiques permettant d’évaluer l’exposi-tion aux piqûres des moustiques Anopheles spp. et des mouches tsé-tsé Glossina spp., vecteurs de ces deux maladies, Anne Poinsignon a étudié les propriétés im-munogéniques des protéines salivaires de ces insectes vecteurs.

Ainsi, pour la trypanosomose, elle a montré que le niceau de réponse immunologique de l’homme aux extraits salivaires de glossines permet de repérer une personne ayant été exposée aux piqûres de glossines. De plus, la réaction immunitaire induite par les extraits salivaires semble différente selon que les individus ont été, ou non, exposés et infectés. Pour le paludisme, Anne Poinsignon a utilisé une approche originale ba-sée sur des outils de bio-informatique et immuno-épi-démiologiques afin d’identifier et valider un peptide salivaire spécifique d’Anopheles spp. comme marqueur d’exposition à la principale espèce de moustiques vec-teurs du paludisme en Afrique, Anopheles gambiae. Ce marqueur d’exposition a été validé dans plusieurs contextes épidémiologiques et présente un intérêt tout particulier dans l’évaluation de l’efficacité des stratégies

BiologisteNée le 21 mai 1979 à Chevreuse, France

activité actuelle■ Post-doctorat au sein de la School of Biological Sciences, University of

Queensland, Brisbane, Australie

autres expériences■ Post-doctorat au sein de l’unité de recherche « Caractérisation et

contrôle des populations de vecteurs » (IRD) 2009

Diplômes■ Doctorat en Sciences biologiques et médicales,

spécialité Parasitologie, codirigé par F. Simondon (IRD) et F. Remoué (IRD), Montpellier, 2008

■ Doctorat de Pharmacie, Paris, 2005■ DEA de Parasitologie, Montpellier, 2005■ Maîtrise en Sciences biologiques et médicales,

spécialités Physiopathologie des maladies transmissibles, Biologie moléculaire de la cellule, Pathologies tropicales et santé internationale, Paris, 2003

prix■ Prix de thèse d’exercice Anofel 2005, décerné par la Société française

de parasitologie

Brevets■ Utilisation de protéines salivaires immunogéniques des moustiques

vecteurs Aedes et Anopheles comme biomarqueur d’évaluation de l’efficacité des stratégies de la lutte antivectorielle dans le contrôle du paludisme et des arboviroses, 2010 Inventeurs : remoué, poinsiGnon, Drame, Doucoure, cornelie, moucHet, rossiGnol, corBel

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de lutte anti-vectorielle, telles les moustiquaires impré-gnées.

Cette approche qui contribue à une meilleure connais-sance des relations homme-vecteur au cours de deux pathologies majeures, la maladie du sommeil et le palu-disme, pourrait être développée à d’autres pathologies à transmission vectorielle tant dans les pays du Sud que du Nord. Anne Poinsignon poursuit actuellement ses recherches au sein du laboratoire de la School of Biological Sciences de l’université du Queensland, à Brisbane en Australie dans le cadre d’un projet qui vise à développer de nouveaux moyens de lutte contre les moustiques Aedes, principaux vecteurs de la dengue et autres arboviroses émergentes.

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14-152e prix Laurence-vergne

ARSène AlAin SANONLe rôLe de La SymbioSe mycorhizienne

Arsène Alain Sanon est burkinabé. Son parcours de formation l’a conduit du Centre régional d’ensei-

gnement spécialisé en agriculture de Niamey au Niger à l’université de Nancy 1 au sein de laquelle il a réa-lisé sa thèse de doctorat en cotutelle avec l’université Cheikh Anta Diop de Dakar.

Son travail de thèse – Le concept de niche écologique associé à la coexistence des espèces végétales : mise en évidence du rôle de la symbiose mycorhizienne et de sa microflore associée dans la structuration de la strate herbacée en milieu tropical – a d’ailleurs été réa-lisé au Sénégal au sein du Laboratoire des symbioses tropicales et méditerranéennes, une unité mixte de recherche IRD-INRA-Montpellier SupAgro-Université Montpellier 2. Il porte sur un domaine encore peu ex-ploré, l’analyse de la dynamique et de l’évolution de peuplements végétaux terrestres en prenant en compte les interactions avec les activités biologiques du sol. Il s’agit pourtant là de questions majeures puisque les systèmes « sol-plantes » sont des acteurs nécessaires au bon fonctionnement et à la stabilité des écosystèmes continentaux. De plus, ce travail a été orienté sur les écosystèmes tropicaux sahéliens, très fragiles face aux pressions environnementales naturelles et humaines.

resTaurer eT revégéTaliser des Terres dégradées

Les travaux d’Arsène Alain Sanon présentent égale-ment de réelles perspectives dans la restauration et la revégétalisation des terres dégradées, le maintien de la biodiversité végétale et la gestion durable des écosys-tèmes terrestres. Ils démontrent en effet que la micro-flore du sol, en particulier les champignons mycorhiziens, pouvaient activement favoriser la colonisation des sols

écologueNé le 8 août 1976 à Bobo Dioulasso, Burkina Faso

expérience ■ Chargé de la mise en place et du suivi des expérimentations en

serre et in situ, encadrement des étudiants, rédaction d’articles scientifiques et de rapports dans le cadre du projet « Incidence de la culture intensive d’une plante exotique, Jatropha curcas », Laboratoire commun de microbiologie IRD-ISRA-UCAD, Dakar, Sénégal, 2009

■ Responsable de la mise en place et du suivi des expérimentations de laboratoire, en serre et sur le terrain, cosupervision des stagiaires, par-ticipation à la conception et à la mise en place de vergers au profit des producteurs fruitiers de la Komandjari, IRD, Ouagadougou, Burkina Faso, 2004

Diplômes■ Doctorat en Géosciences environnementales,

spécialité écologie microbienne du sol, codirigée par J. Berthelin (université Nancy), R. Duponnois (IRD) et S. N. Sylla (université de Dakar), Nancy, 2009

■ DEA en Sciences du sol, Nancy, 2005■ Diplôme d’ingénieur agronome et DESS,

spécialité Gestion de l’environnement, amélioration des systèmes agraires sahéliens, Niamey, Niger, 2004

prix■ Médaille d’argent de l’Académie française d’agriculture pour ses

travaux de thèse

[email protected]@gmail.com

La SymbioSe mycorhizienne

La symbiose mycorhizienne est une association entre un végétal et un champignon. Elle permet au végétal de prélever plus efficacement dans le sol la plupart des éléments minéraux dont il se nourrit, et au champignon de

survivre grâce aux sucres et aux substances de croissance que lui fournit le végétal. Cette symbiose s’effectue via les mycorhizes, des organes situés sur les racines des végétaux et formés par la juxtaposition des racines de la plante supérieure et les filaments mycéliens du champignon.

La quasi-totalité des espèces végétale sont mycorhizées. Cette symbiose est fragile, elle est sensible à la séche-resse, à l’excès d’eau, à des températures trop élevées, à des excès d’azote et de phosphore... Elle est aussi bénéfique : elle stimule la croissance du végétal, augmente sa résistance à certains facteurs tels que le stress hydrique, la salinité, le calcaire et les agents pathogènes du sol. En outre, la symbiose mycorhizienne est suscep-tible de modifier considérablement le fonctionnement biologique du sol et d’agir sur les interactions entre plantes.

dégradés par une plus grande diversité végétale, jouant ainsi un rôle moteur dans la restauration de la biodiversi-té. De plus, ces résultats montrent que les champignons mycorhiziens jouent un rôle de « modérateur » dans les perturbations écologiques, améliorant ainsi la résilience des écosystèmes terrestres.

Afin de préserver et valoriser la biodiversité des écosys-tèmes terrestres dans le cadre d’une agriculture respec-tueuse de l’environnement, il a été recommandé, suite à ce travail de thèse, de promouvoir une gestion rationnelle des champignons mycorhiziens dans leur milieu naturel : développement de pratiques susceptibles de maintenir ou de reconstituer le potentiel mycorhizien des sols, ino-culation de champignons symbiotiques dans les plants avant leur mise en terre lorsque le sol est fortement dé-gradé…Ce sont en effet les populations les plus dému-nies qui souffrent le plus de la perte de biodiversité, car leur subsistance en dépend largement. La réhabilitation des terres, de leur potentiel productif et du couvert végé-tal sahélien, grâce à ce type d’approche, devrait contri-buer à améliorer les conditions d’existence et d’alimenta-tion des populations des régions au sud du Sahara.

Mycorhize résultant de l’association entre un champignon et une racine courte d’acacia

L’acacia, un élément du paysage sahélien dont la croissance des plants est améliorée par un champignon mycorhizien

Expériences de mycorhization contrôlée d’acacia

Agriculture en milieu sahélien

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Le Sextant 44, bd de Dunkerque, CS 90009 13572 Marseille cedex 02FranceTél. : +33 (0)4 91 99 92 00Fax : +33 (0)4 91 99 92 22

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Cette plaquette est éditée par la Direction de l’information et de la communication de l’IRDDirectrice de publication : Marie-Noëlle Favier. Réalisation : Isabelle Bonal.

Iconographie : Base INDIGO de l’IRD.Crédits photos : J.-F. Trape, O. Dangles, J.-L. Lemesre, R. Duponnois, A. Poinsignon,

E. Bernus, P. Cayré, F. Courtin, C. Duos, M. Dukan, J. Laure, J.-J. LemassonI. Morlais, M. Neyra, F. Nowicki, D. Rechner, A. Rival.

© IRD - Septembre 2010