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Les coups de coeur des étapes du camion pédagogique 1 Château-Thierry Lycée Saint-Joseph du 06/11/2006 au 16/11/2006 ÉDITORAL Adieu le Centre et la douceur ligérien- ne ! Nous voici désormais en terre pi- carde, autrefois cœur du royaume mérovingien puis carolingien. Notre « caravane pédagogique » vient de s’installer à Château-Thierry pour cette 1 ère quinzaine en Picardie. Pendant 6 semaines nous resterons en Picardie. 5 classes de 1 ère Bac Pro, de 5 lycées hôteliers de la région se suc- cèderont sur notre camion, à raison d’un lycée par semaine. Nous travaille- rons donc successivement avec les élè- ves de Château-Thierry et de Soissons, puis viendront Amiens Saint-Martin, Rue et d’Amiens Édouard Gand. Tout au long de ces 5 semaines, nous aurons procédé à la sélection des 14 élèves qui formeront notre seconde pro- motion de l’année qui nous rejoindra lors du stage professionnalisant de mai-juin 2007. La 6 ème semaine consti- tuera donc l’apothéose de notre sé- jour puisque les élèves qui officieront durant ces 4 derniers jours seront ceux qui auront été sélectionnés : une oc- casion pour tous d’apprendre à se con- naître et à travailler ensemble. Une telle expérience n’a été possible qu’avec l’appui du Conseil Régional de Picardie et l’étroite collaboration des 5 lycées hôteliers participants que nous tenons à remercier de leur en- thousiasme et de leur engagement. Un merci tout particulier à Dominique Hédont et Dominique Lefeuvre, respec- tivement chefs de travaux des lycées Édouard Gand d’Amiens et Saint-Jo- seph de Château-Thierry, pour leur or- ganisation sans faille. Ils n’ont compté ni leur temps, ni leur peine afin que tout fonctionne au mieux pendant ces 6 semaines picardes. Le Président Philippe Gombert Longpont, non loin de Villers- Cotterêts et de la forêt doma- niale de Retz, est le berceau d’une impressionnante abbaye cistercienne. Les ans et les guerres ont fait leur œuvre des- tructrice et il ne reste plus aujourd’hui de l’édifice d’an- tan, que d’impressionnants vestiges défiant le temps et qui vous donnent la chair de poule, tant ils ont de majesté dans leur dénuement. Un fronton et quelques murs extérieurs sur- gissent de nulle part et il ne reste de la rosace, dont on devine qu’elle fut belle, que les contours. Le toit a entière- ment disparu, laissant planer cette sordide impression de néant qui vous enrobe en pénétrant dans l’enceinte. Au ha- sard de la visite, on appréciera les balcons de fer forgé d’un bâtiment du 18 ème siècle ainsi qu’un remarquable chauf- foir aux moines gothique. À l'extérieur, il reste une porte d'enceinte de l'abbaye du 13 ème siècle dont l'étage est à colombage et constitué de 3 ou 4 tours. Que de souffrances n’a-t-elle connu tout au long de sa chao- tique histoire ! Construite en 1131 à la demande de l’évê- que de Soissons Josselin de Vierzy, elle reçoit alors une communauté cistercienne qui se réclame de l’ordre de Clairvaux et dont Hugues de Pi- pars sera le premier abbé. Un peu plus tard, elle y ac- cueillera Jean de Montmirail, noble seigneur et sauveur de l’illustre Philippe II Auguste, venu chercher la purification de l’âme au titre de simple moine. Il y finira sa vie et de nombreux miracles à son tombeau lui vaudront plus tard la béatification. L'église abbatiale Sainte-Marie, aussi grande que la cathé- drale de Soissons, ne sera consacrée que le 24 octobre 1227 en présence du jeune Louis IX (futur Saint-Louis) alors âgé de 12 ans, et revenant de Reims après son sacre. N° 20 N° 20 N° 20 N° 20 N° 20 COULEURS DE TERROIRS UNE NE NE NE NE ABBA ABBA ABBA ABBA ABBAYE YE YE YE YE MAJESTUEUSEMENT MAJESTUEUSEMENT MAJESTUEUSEMENT MAJESTUEUSEMENT MAJESTUEUSEMENT FANTÔMA ANTÔMA ANTÔMA ANTÔMA ANTÔMATIQUE TIQUE TIQUE TIQUE TIQUE

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Les coups de coeur des étapes du camion pédagogique

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Château-ThierryLycée Saint-Joseph

du 06/11/2006 au 16/11/2006

ÉDITORAL

Adieu le Centre et la douceur ligérien-ne ! Nous voici désormais en terre pi-carde, autrefois cœur du royaumemérovingien puis carolingien.

Notre « caravane pédagogique »vient de s’installer à Château-Thierrypour cette 1ère quinzaine en Picardie.Pendant 6 semaines nous resterons enPicardie. 5 classes de 1ère Bac Pro, de5 lycées hôteliers de la région se suc-cèderont sur notre camion, à raisond’un lycée par semaine. Nous travaille-rons donc successivement avec les élè-ves de Château-Thierry et de Soissons,puis viendront Amiens Saint-Martin,Rue et d’Amiens Édouard Gand.

Tout au long de ces 5 semaines, nousaurons procédé à la sélection des 14élèves qui formeront notre seconde pro-motion de l’année qui nous rejoindralors du stage professionnalisant demai-juin 2007. La 6ème semaine consti-tuera donc l’apothéose de notre sé-jour puisque les élèves qui officierontdurant ces 4 derniers jours seront ceuxqui auront été sélectionnés : une oc-casion pour tous d’apprendre à se con-naître et à travailler ensemble.

Une telle expérience n’a été possiblequ’avec l’appui du Conseil Régionalde Picardie et l’étroite collaborationdes 5 lycées hôteliers participants quenous tenons à remercier de leur en-thousiasme et de leur engagement.Un merci tout particulier à DominiqueHédont et Dominique Lefeuvre, respec-tivement chefs de travaux des lycéesÉdouard Gand d’Amiens et Saint-Jo-seph de Château-Thierry, pour leur or-ganisation sans faille. Ils n’ont compténi leur temps, ni leur peine afin quetout fonctionne au mieux pendant ces6 semaines picardes.

Le PrésidentPhilippe Gombert

Longpont, non loin de Villers-Cotterêts et de la forêt doma-niale de Retz, est le berceaud’une impressionnante abbayecistercienne. Les ans et lesguerres ont fait leur œuvre des-tructrice et il ne reste plusaujourd’hui de l’édifice d’an-

tan, que d’impressionnants vestiges défiant le temps et quivous donnent la chair de poule, tant ils ont de majesté dansleur dénuement. Un fronton et quelques murs extérieurs sur-gissent de nulle part et il ne reste de la rosace, dont ondevine qu’elle fut belle, que les contours. Le toit a entière-ment disparu, laissant planer cette sordide impression denéant qui vous enrobe en pénétrant dans l’enceinte. Au ha-sard de la visite, on appréciera les balcons de fer forgéd’un bâtiment du 18ème siècle ainsi qu’un remarquable chauf-foir aux moines gothique. À l'extérieur, il reste une ported'enceinte de l'abbaye du 13ème siècle dont l'étage est àcolombage et constitué de 3 ou 4 tours.

Que de souffrances n’a-t-elleconnu tout au long de sa chao-tique histoire ! Construite en1131 à la demande de l’évê-que de Soissons Josselin deVierzy, elle reçoit alors unecommunauté cistercienne qui

se réclame de l’ordre de Clairvaux et dont Hugues de Pi-pars sera le premier abbé. Un peu plus tard, elle y ac-cueillera Jean de Montmirail, noble seigneur et sauveur del’illustre Philippe II Auguste, venu chercher la purificationde l’âme au titre de simple moine. Il y finira sa vie et denombreux miracles à son tombeau lui vaudront plus tard labéatification.

L'église abbatiale Sainte-Marie, aussi grande que la cathé-drale de Soissons, ne sera consacrée que le 24 octobre1227 en présence du jeune Louis IX (futur Saint-Louis) alorsâgé de 12 ans, et revenant de Reims après son sacre.

N° 20N° 20N° 20N° 20N° 20

COULEURS DE TERROIRS

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A cette époque, l’abbayepeut loger à la fois plusieurscentaines de moines et lesnombreux frères convers quicultivent les terres et revien-nent à Longpont en fin de se-maine pour les offices domi-nicaux.

lais Abbatial et les grandsbalcons de fer forgé ainsi quele vestibule avec son bel es-calier témoignent encore dessplendeurs de cette époque.

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L’abbaye sera par la suiteplusieurs fois meurtrie : parles ang la i s d ’abord en1338, puis par les Bourgui-gnons en 1414, durant laguerre de cent ans.

François 1er modifie consi-dérablement la destinationde l’abbaye en la plaçantsous le régime de la com-mende, très en vogue en cetemps là. La règle initiale serelâche fondamentalement etles " Abbés Commendatai-res " ne sont plus de simplesmoines mais des prélats, àqui le Roi de France donneles bénéfices de l'Abbaye,laissant au prieur la chargede la communauté. Ces ab-bés transforment alors unepartie des bâtiments en Pa-

Elle subit encore de nom-breux outrages, de la partdes huguenots qui y mettentle feu en 1567, puis descommendes qui la maltrai-tent et d’un nouvel incendiequi la blesse encore. Maisc’est les excès doctrinairesde la Révolution qui la plon-gent dans la ruine. Les der-niers moines quittent l’ab-baye en 1793 et tout estvendu par adjudication.

L'église abbatiale est aussi-tôt vouée à la démolitionafin de détruire l’un desgrands symboles religieuxde l’époque et comble desacrilège, ses restes sont ex-ploités en carrière de pier-re. Mais la fière abbaye vaavoir son ultime vengean-ce… il faudra près de 40ans pour la réduire en pous-sière, plus de temps qu’iln’en a fallu pour la bâtirau Moyen Age.

Renaissante au 19ème sièclegrâce à la volonté des Mon-tesquieu-Fezensac qui entre-prennent une longue et diffi-cile restauration, elle subitses derniers sévices lors desdeux guerres mondiales dontelle porte à jamais les dou-loureuses cicatrices.

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C’est à Septmonts, petite etcharmante bourgade del’Aisne, sise à quelques ki-lomètres de Soissons, que setient chaque année depuisprès de 10 ans, le festivalde musique Pic’arts à la pro-grammation aussi actuellequ’originale et éclectique.La convivialité et la bonnehumeur ont fait de cet évé-nement un rendez-vous atten-du et désormais incontourna-ble de l’été picard. Ce nesont pas moins de 10 000festivaliers qui envahissentalors la charmante cité pourchantonner au son des diffé-rents rythmes proposés.

Le festival a élu domiciledans la cour du donjon du14ème siècle, vestige intact etmajestueux de l’ancien châ-teau qui fut autrefois une ré-sidence épiscopale. Du hautde ses 43 mètres au sommetdesquels on accède par le

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truchement d’un escalier encolimaçon, on admirera unimprenable et envoûtant pa-norama, depuis lequel on de-vine les restes des douves etdes murailles ainsi que ceuxde l’ancien palais des évê-ques de Soissons, de styleRenaissance. Un œil plusattentif permettra alors d’ap-précier les pignons à gradinsdes maisons dites à pas demoineaux., une caractéristi-que architecturale du Sois-sonnais.

Tant qu’à être sur place, onne manquera pas de visiterl'église Saint André de Sept-monts datant du 15ème siècleet qui renferme une superbepoutre romane de gloire po-lychrome récupérée de l'égli-se précédente et sur laquel-le sont représentés Jésus etles 12 apôtres ainsi que leLeviathan à chaque extrémité.

SEPTMONTS : QUAND L’HISTOIRE ÉPOUSE LA MUSIQUE CONTEMPORAINE

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« Condé » est dérivé du latin «condatum » qui veut dire « con-fluent ». Et c’est précisément,le positionnement de la petiteville, située au confluent de laDhuys et du Surmelin, tous deuxaffluents de la Marne, qui adonné son nom au village deCondé-en-Brie.

son de Bourbon (1487) par lemariage de Marie de Luxem-bourg avec François de Bour-bon, comte de Vendôme, puisdeviennent la propriété de l'unde ses fils, Louis, dit le cardi-nal de Bourbon-Vendôme, abbéde Saint-Denis, archevêque deSens, évêque de Laon et de Lu-çon. Ce dernier transforme lechâteau des Coucy en un trèsgrand rendez-vous de chasseRenaissance dont l'édifice ac-tuel ne représente plus qu'envi-ron les deux tiers de la surfaceinitiale. Ses armes surmontéesdu chapeau de cardinal, figu-rent encore au fronton d'uneporte et d'une cheminée.

fait appeler « Monsieur le Prin-ce ». Il devient finalement, pourses contemporains comme pourla postérité, le prince de Con-dé, et se rend célèbre en deve-nant l’un des chefs du parti hu-guenot, ce qui lui vaut la hainede nombre de catholiques quifinissent par le faire assassinerà Jarnac en 1569.

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UN CHÂTEAU DE FAMILLE AUSSI DISCRET QUE MAGNIFIQUE

Le village s’honore d’être habi-té depuis les temps les plus an-ciens. Jean de Montmirail estle premier seigneur de Condé.Son gendre, Enguerrand III deCoucy construit en 1200 lepremier château digne de cenom, probablement sur les rui-nes d’une ancienne maisongallo-romaine. Les murs de deuxmètres d'épaisseur et les largesarchères témoignent de cettepériode.

Par le jeu des alliances et desmariages, la terre et le châteaude Condé passent de mains enmains sans jamais quitter véri-tablement la famille. I lséchoient finalement à la Mai-

De nombreux souterrains, dontcertains pourraient encore êtreréutilisés, relient entre eux lesdifférents bâtiments au bord dela rivière. Louis, neveu du car-dinal de Bourbon-Vendôme, se

À sa mort, les terres de Condé,qui s'étendent sur plus d'unedizaine de villages, restent en-core quelques temps dans lafamille avant de passer entreles mains de la Maison de Sa-voie, suite au mariage de Ma-rie de Bourbon-Condé avecThomas de Savoie-Carignan(1624). Le château connaîtalors un sort moins enviable etcommence alors sa lente maisinexorable décadence. En1711, Louis XIV confisque les

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UN CHÂTEAU DE FAMILLE AUSSI DISCRET QUE MAGNIFIQUE (SUITE)

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biens des Savoie en France. Lechâteau est ainsi mis sous sé-questre, puis occupé militaire-ment. C’est donc dans un dé-plorable état que Jean-FrançoisLeriget de La Faye en fait l’ac-quisition. Cet homme doué denombreux talents est à la foisfinancier, homme de lettres etdiplomate au service du roiLouis XIV puis du Régent. Déjàpropriétaire à Paris de deuxhôtels où il donne des récep-tions littéraires, il fait du châ-teau de Condé une résidenceprovinciale très en vogue au18ème siècle.

D’autres peintres de renom ap-portent leur touche à ce décorthéâtral, tels Jean-BaptisteOudry, Watteau, Lancret, Le-moine et leurs élèves.

Il en confie la réalisation à Ser-vandoni, l'un des architectesdu Palais Farnèse à Rome,maître du trompe-l'œil et spé-cialiste du décor de théâtremobile. C’est lui qui donne auchâteau sa physionomie actuel-le, toute en lumière. Il est éga-lement chargé de décorer l'in-térieur. Il remplace l'escalier depierre Renaissance par un vas-te escalier d'honneur mettant envaleur les toilettes de l'époque.Il décore lui-même le grand sa-lon central, consacré au théâ-tre et à la musique. Ses toilespeintes à la manière des décorsde théâtre sont tendues sur lesquatre murs, reproduisant entrompe-l'œil des statues de Gi-rardon exécutées pour le parcde Versailles et des scènes my-thologiques, copies des fres-ques du palais Farnèse.

En 1814, la comtesse de Sade,la belle-fille du célèbre marquis,hérite du château. La famille deSade reste en possession de ceslieux jusqu'en 1983. Elle en-treprend notamment la restau-ration du château, malmené parles guerres mondiales. Cetterestauration est poursuivie parle nouveau propriétaire, AlainPasté de Rochefort et désormaissa veuve et ses enfants.

Le Château de Condé est tou-jours un domaine privé, classémonument historique et habitétoute l'année.

Ne nous y trompons pas : cetédifice est aussi original qu’en-voûtant. On se surprend à rê-ver, tant sa visite nous entraînedans les dédales de notre his-toire de France. En deux heu-res, nous avons traversé quel-ques épisodes célèbres et ren-contré certains de ses illustresacteurs : les Princes de Condé,de Savoie, Jean de La Fontai-ne ou le Cardinal de Richelieuet Mazarin sans oublier Olym-pe et ses "poudres" mystérieu-ses… Nous avons aussi pu ad-mirer de somptueuses pièces etde magnifiques décors : de laméridienne du 17ème siècle et

son cadran solaire, à la "Cham-bre de la Chapelle" et son trèsbeau bureau de voyage et sapendule squelette, en passantpar « l’atelier de Watteau »,un ingénieux « trotte-bébé » du18ème siècle. Nous avons tra-versé aussi la chambre d'Olym-pe Mancini et ses superbes por-celaines de Saxe, où flotte en-core un parfum de poison etd'intrigues.

Nous nous sommes arrêtésdans l’austère chambre de Ri-chelieu, toute en boiserie etnous avons alors admiré le trèsbeau mobilier et quelques ob-jets insolites, avant de nous di-riger vers le "Salon des Oudry"et ses nombreux et somptueuxtableaux de chasse.

Quelle belle visite en vérité !

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C’est le 8 juillet 1621 quenaît Jean de La Fontaine,dans un hôtel particulierd’une famille aisée de Châ-teau-Thierry. Son père Char-les exerce alors les fonctionsde Maître des Eaux et desForêts, charge dont Jeanhérite à sa mort.

En 1641, il entre à l’Ora-toire pour y étudier la théo-logie mais il se montre peuenthousiaste et rentre à Châ-teau-Thierry dès l’année sui-vante.

Puis, il décide d’aller à Pa-ris pour faire des études dedroit. C’est pendant cettepériode (1645-1648) qu’ilfait la connaissance d’ungroupe de jeunes passionnésde poésie. Il obtient son di-plôme d’avocat au parle-ment de Paris en 1649.

Il convole en justes noces le10 novembre 1647 avecMarie Héricart, alors âgéede 14 ans et qui n’est autreque la fille du lieutenant ci-vil et criminel au baillage dela Ferté Milon. Un beau parti

qui n’a pas échappé au pèrede Jean.

En 1652, La Fontaine ac-quiert la charge de maîtreparticulier triennal des eauxet des forêts du duché deChateau-Thierry, à laquellese cumule celle de son père.Mais il ne se passionnerajamais pour ces fonctions etrevendra les deux tâches en1672 pour se consacrer àl’écriture.

JEAN DE LA FONTAINE

de la duchesse d’Orléans.La Fontaine partage alorsson temps entre Paris et Châ-teau-Thierry. C'est à cetteépoque qu’il fait une entréeremarquée sur la scène litté-raire publique avec un pre-mier conte : Joconde, réé-criture tirée de l’Arioste.Bien que contestée, cetteœuvre lui permet de se faireconnaître et il poursuit dansle même style, sous une autreforme brève, cette fois de tra-dition morale, les Fableschoisies et mises en vers,dédies au Grand Dauphin,qui paraissent en 1668.

La Fontaine publie successi-vement, en 1671, un troisiè-me recueil de Contes et nou-velles en vers, et un recueilbigarré, contenant des con-tes, des fables, des poèmesde l'époque de Fouquet, desélégies, sous le titre de Fablesnouvelles et autres poésies.Le 17 août 1654 marque

une date importante dans lavie de Jean de La Fontaine ;c’est en effet celle de la pa-rution de sa première œuvre,une comédie in t i tu lée «l’Eunuque ».

En 1658, il entre au servicede Fouquet, Surintendant desFinances, pour lequel il écritquelques poésies qui lui val-lent d’être pensionné parson protecteur, l’homme leplus riche de France.

Fouquet étant arrêté à Nan-tes, il passe au service dela duchesse de Bouillon, puis

En 1672, à la mort de laDuchesse d’Orléans, La Fon-taine connaît de nouvellesdifficultés financières et com-me il ne vit pas encore deses œuvres, Madame de LaSablière l'accueille et l'hé-berge dès1673, dans son

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JEAN DE LA FONTAINE (SUITE)

hôtel particulier de la rueNeuve-des-Petits-Champs.

En 1674, La Fontaine se lan-ce dans la rédaction du li-vret de Daphné, un opéradont Lulli doit composer lamusique. Ce projet n’abou-tit pas mais inspire La Fon-taine qui écrit une violentesatire contre Lully, registrerare dans son oeuvre, maisoù il excelle en ce poèmeintitulé Le Florentin.

nouveaux contes et de nou-velles fables qui sont souventcritiqués et jugés par troplicencieux. Après une suitede scandales dont le plusimportant sera sans nul dou-te la lecture du poème Le siè-cle de Louis Le Grand dePerrault déclenchant la Que-rel le des Anciens et desModernes, La Fontaine tom-be gravement malade. Il faitalors amende honorable,devant son confesseur, l’ab-bé Pouget, de ses Contes eten demande pardon à Dieu,à l’Eglise et à l’Académie.

Le 9 février 1695, La Fon-taine est victime d’une gra-ve défaillance en pleine rue; il meurt quelques semainesplus tard - le 13 avril 1695-, chez les d’Hervart où ilavait été recueilli après lamort de Madame de La Sa-blière. Il est inhumé le len-demain au cimetière desSaints-Innocents avant que sadépouille ne soit transféréeau cimetière du Père Lachai-se en 1917, en même tempsque celle de Molière.

Jean de La Fontaine a écrit243 fables réunies en 12 li-vres.

Un nouveau recueil de con-tes est publié l’année suivan-te mais son impression estinterdite, sans que l’on encomprenne vraiment les rai-sons, ce recueil étant de lamême veine que les précé-dents. Après deux recueilsde Contes, c'est à nouveauun recueil de Fables choisieset mises en vers que publieLa Fontaine en 1678 et1679, qu’il dédie cette foisà Madame de Montespan,maîtresse du Roi. Choix ju-dicieux en vérité qui lui vau-dra la reconnaissance de laduchesse.

Il entre à l’Académie fran-çaise en 1684, un an seule-ment après Boileau. Entre1684 et 1691, il écrit de

Jean s'en alla comme ilétait venu,

Mangea le fonds avec lerevenu,

Tint les trésors chosepeu nécessaire.

Quant à son temps, bienle sut dispenser :

Deux parts en fit, dontil soulait passer,L'une à dormir et

l'autre à ne rien faire.

Jean de La FontaineÉpitaphe

La cigale et la Fourmi est sapremière fable (Livre I – Fa-ble I), elle est aussi l’une si-non la plus connue. Nousn’avons pu résister au plai-sir de vous la faire relire(page suivante).

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C'est à Villers-Cotterets, pa-trie d’Alexandre Dumas, quele Roi de France François 1er

signe en 1539 l’ordonnan-ce imposant le français com-me langue officielle à la pla-ce du latin, ainsi que le dé-but de généralisation d'unétat civil en France. A comp-ter de cette date, tous lesactes officiels, légaux et no-tariés doivent être rédigés enfrançais.

Rédigée par le chancelierGuillaume Poyet, l’ordon-nance de Villers-Cotterets estparfois connue sous le nomde Guilelmine. Elle marqueun tournant décisif et irréver-sible dans la vie quotidien-ne du peuple français. Apartir de sa promulgation, ilpeut ainsi avoir accès auxdocuments administratifs etjudiciaires..., sous réservequ'il parle la «langue d'oïl»pratiquée dans le bassinparisien et sur les bords dela Loire, ce qui est loind’être le cas à cette époque

où la vivacité des languesrégionales est encore très vi-vace.

L'ordonnance de Villers-Cot-terêts est d'autant plus im-portante qu'à la différencede la plupart des autres na-tions européennes, la Fran-ce est une construction poli-tique sans unité linguistique.

Elle comprend 192 articlesdont les sujets sont très va-riés : certains portent sur leslimites de la justice ecclé-siastique, d'autres sur la te-nue des comptes des parois-ses ; le plus célèbre instituel'utilisation du français pourtous les actes officiels.

L'ordonnance de Villers-Cot-terêts est aussi une étape dé-cisive dans la constructionde l'État monarchique fran-çais. Elle marque en fait laposition de force acquisepar le Ro i de France àl’égard de la papauté : leconcordat signé à Bologne,en 1516, lui assure un trèslarge contrôle sur l'épisco-pat, dont il propose les can-didats à l'investiture pontifi-cale. Les évêques français

ET LE «FRANÇAIS» DEVINT NOTRE LANGUE OFFICIELLE

deviennent ainsi, au moinspartiellement, des relais del'autorité royale, ce que tra-duisent les articles concer-nant le for (la justice) ecclé-siastique et la limitation deson ressort. À l'échelle pa-roissiale, la transformationdu clergé en agent du recen-sement montre aussi un sou-ci systématique d'efficacité,puisque les tentatives desagents commis par le roi seheurtent régulièrement à lafraude.

Bien sûr, il faut du temps,beaucoup de temps, avantque son application soitmassive. Mais il reste quecette ordonnance constituenéanmoins un acte essentielde la construction de notrepays. El le est égalementl’acte fondateur de notreétat civil puisqu’elle obligeles curés de toutes les parois-ses à procéder à l'enregis-trement des naissances, desmariages, des baptêmes etdes décès.

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EXTRAIT DE L'ORDONNANCE DE VILLERS-COTTERETS

Article 50 : Les sépultures doivent être enregistrées par les prêtres, qui doivent mentionner la date dudécès.

Article 51 : Aussi sera fait registre, en forme de preuve, des baptêmes, qui contiendront le temps etl’heure de la nativité, et par l’extrait dudit registre, se pourra prouver le temps de majorité ou minorité,et fera pleine foi à cette fin.

Article 52 : Et afin qu’il n’y ait faute aux dits registres, il est ordonné qu’ils seront signés d’unnotaire, avec celui des dits chapitres et couvents, et avec le curé ou vicaire général respectivement, etchacun en son regard, qui seront tenus de ce faire, sur peine des dommages et intérêts des parties, etde grosses amendes envers nous.

Article 53 : Et lesquels chapitres, couvents et cures, seront tenus mettre les dits registres pour chaqueannée, par devers le greffe du plus proche siège du bailli ou sénéchal royal, pour y être fidèlementgardés et y avoir recours.[…]

Article 110 : Afin qu’il n’y ait cause de douter sur l’intelligence des arrêts de nos cours souveraines,nous voulons et ordonnons qu’ils soient faits et écrits si clairement, qu’il n’y ait ni puisse avoir aucuneambiguïté ou incertitude ni lieu à demander interprétation.

Article 111 : Et pour ce que telles choses sont souvent advenues sur l’intelligence des mots latinscontenus auxdits arrêts, nous voulons dorénavant que tous arrêts, ensemble toutes autres procédures,soit de nos cours souveraines et autres subalternes et inférieures, soit de registres, enquêtes, contrats,commissions, sentences, testaments, et autres quelconques actes et exploits de justice, ou qui endépendent, soient prononcés, enregistrés et délivrés aux parties en langage maternel français et nonautrement.

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Qui ne connaît cet épisode fa-meux du Vase de Soissons, rap-porté en son temps par Grégoi-re de Tours dans son HistoriaFrancorum ?

Mais revenons un moment surles faits qui précédent l’événe-ment.

L'Empire Romain d'Occidentvient de s'effondrer, submergépar les Grandes Invasions. EnGaule, l'unité romaine a étéremplacée par une mosaïqued'états germaniques. Seul unterritoire reste sous contrôle desgallo-romains : la région entreSomme et Loire, gouvernée parSyagrius, fils d'un compagnond'Aetius.

En 481 Clovis Ier, roi desFrancs saliens et Syagrius,l’autoproclamé « roi des Ro-mains » s’opposent pour la con-quête de la ville de Soissons,contrôlée alors par les Romains

que le vase lui soit rendu parcelui que le sort avait norma-lement désigné. Il invoquepour ce faire un prétendu pas-se-droit qui n’a alors aucunfondement. Le soldat en ques-tion ne s’en laisse pas comp-ter et pour bien marquer sonopposition, frappe le vased'un coup de sa francisque endéclarant : « tu n’auras rienque ce que le sort t’attribueravraiment ».

Mais Clovis est rancunier. Quel-que temps après, passant sesguerriers en revue, il reconnaîtle soldat insolent. Prétextant quesa tenue et ses armes laissent àdésirer, il les lui prend et lesjette à terre. Le soldat se bais-se alors pour les récupérer. Clo-vis lève alors sa francisque etl’abat sur le crâne du soldaten lui disant : « Ainsi as-tu faitdu vase de Soissons ! ». Cettedéclaration sera par la suitepopularisée sous la forme sui-vante : « Souviens-toi du vasede Soissons ! ».

Mais au fait ! Il est très pro-bable que le fameux vasen’ait jamais été cassé – maisseulement cabossé –, du seulfait qu’il était très certaine-ment en argent.

de Syagrius. Clovis l’emportehaut la main et cette victoiremarque le début de sa fulgu-rante et inexorable ascension.

Quelques temps après, au mo-ment du partage du butin entreles vainqueurs – tel était en ef-fet l’usage chez les Francs –,on découvre un vase en argentdont l'évêque de Reims Saint-Rémi souhaite la restitutionauprès de Clovis. Il envoie alorsun émissaire auprès du roi desFrancs dans le but de quéman-der ce vase sacré.

Mais la coutume franque veutaussi que le partage soit l’ob-jet d’un tirage au sort et lorsde celui-ci, Clovis n’obtient pasle vase en question. Voulant àtoute force conserver lesmeilleures relations possiblesavec le prélat – dont il pres-sent sûrement qu’il aura besoinde son aide –, il réclame, aumépris des usages en vigueur,

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L’ÉPISODE DU VASE DE SOISSONS

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de Soissons » venait de fai-re une entrée fracassantedans l’histoire de l’agricul-ture locale. Il lui restait dèslors à conquérir le pays.

C’est au milieu du 18ème siè-cle que l’on commence àcultiver le haricot dans lescampagnes soissonnaises. Ilapparaî t v i te comme unatout pour l’agriculture loca-le et trouve ici un terrain àsa mesure. Vers 1824, lazone de culture est délimi-tée. Elle s’étendra du villa-ge de Billy, proche de Sois-sons, jusqu’à Braine sur laroute de Reims. Mais à cet-te époque, on pratique, icicomme partout en France,la « coltora promiscua »,c'est-à-dire la double cultu-re sur une même parcelle deterre. Ce principe permettaitd’optimiser l’extraction desressources.

Jusqu’en 1914, la renom-mée du haricot de Soissonss’étend largement dans lespays du nord de la France.

LE HARICOT DE SOISSONS

Longtemps cantonné aux seu-les comptines locales, le ha-r i co t de So i s sons es taujourd’hui dans une cour-se folle à la reconnaissancequi devrait bientôt aboutir àson entrée dans le giron trèsenvié des indications géo-graphique protégées (I.G.P).

La légende nous rapporteque la guerre de 100 ansprovoqua une terrible épidé-mie de peste qui décima lapopulation de la région sois-sonnaise. Les sur v ivantsn’eurent donc d’autre solu-tion que de s’enfuir, empor-tant avec eux leur récolte deharicots. Mais la fuite est siprécipitée qu’ils en perdentla plupart des précieusesgraines. C’est ainsi qu’à leurretour au pays, ils trouverontdes parcelles entières, cou-vertes de fèves. La récoltesera donc exceptionnelle etnourrira sans peine toute lapopulation. Le haricot dit «

Petit à petit, la culture de lavigne disparaît au profit dela culture maraîchère. Laproduction se déplacera pro-gressivement dans les ré-gions plus nordiques où l’hu-midité est plus importante. Lazone initiale est donc dépla-cée vers la vallée de l’Ailet-te… et la précieuse graineconnaîtra alors une éclipse.

La fin du 20ème siècle la ver-ra resurgir grâce à quelques38 producteurs soutenus parle département. Aujourd’huila culture est contrôlée, etl’on a couronné cette pépi-te bombée d’un label régio-nal « Saveur de Picardie »…en attendant la consécrationsuprême, celle de l’I.G.P.

On cultive aujourd’hui le ha-ricot de Soissons sur une sur-face de 8 hectares qui pro-duisent une vingtaine de tonnes.

Le haricot de Soissons estune plante grimpante quipeut atteindre plus de 2,5mètres de haut. Les semiss’effectuent au début dumois de mai. Quand la plan-

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LE HARICOT DE SOISSONS (SUITE)

te atteint quelques 10 centi-mètres, elle est placée surdes échalas de noisetier ousur des filets qui lui serventde tuteur. De juin à août, lafloraison fait apparaître depetites fleurs blanches, avantde faire place aux « cosses ».

Au milieu du mois de sep-tembre, les pieds de haricotsseront sciés. La plante vaalors se dessécher sur placeet les cosses ne seront récol-tées que parfaitement sè-ches. Cette particularité duharicot de Soissons contri-buera à sa grande qualitégustative. Tout le reste du tra-vail se fera à la main, le tris’effectuant sur des haricotsayant un taux d’humidité in-férieur à 17 % de façon àleur garantir une conserva-tion parfaite.

Le haricot de Soissons estdoté d’une taille record :c’est en effet le plus grosharicot d’origine françaiseque l’on puisse trouver ; ses

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cosses con t iennen t enmoyenne 4 graines.

Aujourd’hui, ce haricot faitpartie de la grande familledes produits de terroir ;Dans quelques temps il seratrès probablement reconnuen I.G.P. C’est du moins l’es-poir de l’association desproducteurs de Haricot Jac-quot de Soissons qui défen-dent le dossier auprès desinstitutions ad hoc.

Affaire à suivre…

Coopérative agricole duHaricot de Soissons

Ferme de Vauxrains02320 Vaudesson

Tel : 03 23 53 96 65www.haricotdesoissons.com

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LES FRUITS ROUGES DU NOYONNAIS

Comment Noyon, petite ville del’Oise, est-elle devenue au fildu temps, célèbre pour ses fruitsrouges ? La question mérited’être posée, tant il peut paraî-tre surprenant qu’une telle ri-chesse abonde en terre picar-de ?Comme souvent en pareil cas,il faut plonger dans les profon-deurs de l’histoire pour trouverles raisons valables de cet en-gouement.

Dès le 10ème siècle, le cerisiersauvage abonde dans la régionqui cultive plus volontiers la vi-gne. Puis, vient le cassis, plan-té sur les versants des collinesbien exposés au soleil.C’est ainsi qu’au début du20ème siècle, les cerises et lescassis du Noyonnais alimententles marchés du Nord, de la ré-gion parisienne et de l'Angle-terre. 250 tonnes de cerisesparmi lesquelles le fameux"coeur de Noyon" s’écoulentannuellement.L’après-guerre voit apparaîtreles fraises, avant que groseilleset les framboises fassent uneentrée en fanfare dans les ver-gers locaux.

Un marché aux fruits rougesnaît tout naturellement de cette

production florissante. Il est ins-titutionnalisé par un arrêté mu-nicipal de 1883. Ce marchése tient alors tous les jours, dedébut juin à la mi-juillet, - pla-ce de l'Hôtel de Ville autourde la fontaine - sauf le samedi,jour du Grand Marché. C’estici que s’opèrent toutes les tran-sactions avant que les fruits nesoient acheminés en gare deNoyon pour être chargés dansun train spécial à destinationdu Nord de la France, de Pa-ris ou de l'Angleterre.Pendant la saison, tous les pe-tits villages du Noyonnais viventau rythme de la cueillette deces petits fruits chargés de plai-sir.Dès l’aube, tous s’affairent dansles vergers où jusqu’à midi lescueilleurs – familles et saison-niers – récoltent sans relâchejusqu’aux 12 coups de midi.Les producteurs arrivent en vélo,en voiture, à cheval ou avecdes brouettes sur la place duvillage avec leurs mannes enosier de 20 a 25 kg de ceriseset de cassis. A 20 heures, lacloche annonce le début destransactions.

Aujourd’hui, Noyon est toujoursune ville de marchés, dont leplus célèbre reste sans nul dou-

te le Marché aux Fruits Rouges.Il se déroule chaque année, lepremier dimanche de juillet, surle parvis et autour de la Cathé-drale Notre-Dame.

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QUEL EST DONC CE CHAMPAGNE QUI COULE... DANS L’AISNE ?

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Attestée dès 855 par un par-chemin signé Charles leChauve, la viticulture estétroitement liée à l'histoirede la commune de Chézy surMarne dans l’Aisne. Les re-gistres paroissiaux témoi-gnent ainsi de la présencede nombreuses familles devignerons. On relate mêmeque du vin de Luquis, terrede Chézy, aurait été servi àla table de François Ier. C’esten 1889 que le vin de Ché-zy reço i t l 'appe l la t ionChampagne. Celle-ci estd'environ 150 hectares en2005.

Quoiqu’on en dise, il y abien du Champagne dans ledépartement de l’Aisne, enPicardie. N’en déplaise auxforgeurs de légende, ceChampagne est tout ce qu’ily a de plus authentique. Carsi le Champagne est bienfabriqué en région Champa-gne, la Champagne histori-que et géographique n’épou-se pas tout à fait la Cham-pagne administrative. Ce nesont pas les castelthéodori-ciens qui me contrediront,

eux qui regardent depuistoujours vers Reims plutôtque vers Amiens.

La « loi champagne » de1927, qui détermine les cri-tères d’appellation contrô-lée, a délimité le vignobleen fonction de l’histoire viti-cole des communes et desparcelles.

Riche d’une très longue tra-dition vigneronne, toute lapartie axonaise de la valléede la Marne est donc enappel la t ion champagne.Avec ses 2600 hectares,l’Aisne représente 10% desvignes à Champagne,Sur les coteaux crayeux del’Omois, la val lée de laMarne est particulièrementriche en Pinot Meunier. Inten-se et fruité, c’est l’un destrois cépages qui entrentdans l’assemblage du Cham-pagne avec le Chardonnayqui apporte la finesse, et lePinot noir réputé pour sesarômes de fruits rouges quidonnent corps et puissanceau vin des rois. Les champa-gnes de la vallée de la Mar-

ne, grâce à leur grande di-versité, possèdent un sédui-sant bouquet, du fruité et unegrande souplesse.

Les vins de champagne sontréputés depuis le moyenâge, on les considérait com-me des vins "clairs, légers,frais et frémissants". C’est àla fin du 17ème siècle que legénie champenois éclateraen mettant au point deuxavancées remarquables :d’abord le pressurage desraisins noirs en blanc, uneidée lumineuse qui leur per-mit d’obtenir un blanc d’unepureté et d’un éclat parfaitainsi que l’allongement dela durée de conservation.Puis, la prise de mousse, unprocédé de fermentation na-turelle permettant d’obtenirune effervescence régulièreet une grande finesse desbulles. Chacun sait que lanaissance du Champagnedoit beaucoup à dom Péri-

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gnon, un moine cellérier del'abbaye bénédictine d’Hau-tvillers, qui pratique, pour lapremière fois en 1670, l'as-semblage du raisin, amélio-rant ainsi la qualité du vin.Mais il ne s’arrête pas là. Ilintroduit l'emploi du bou-chon de liège maintenu à labouteille par une ficelle dechanvre imprégnée d'huile,ce qui permet au vin de gar-der sa fraîcheur et sa mous-se. Il fait renforcer les bou-teilles en adoptant un verreplus épais pour éviter qu’el-l e s n 'exp losen t . Au tan td’avancées qui feront beau-coup pour la renommée etla qualité du Champagnenaissant. Mais malgré tousses efforts, dom Pérignonn’arrive pas à maîtriser to-talement l'effervescence duvin qui reste empirique. Ilfaut pour cela attendre lestravaux de Louis Pasteur surla fermentation, deux sièclesplus tard.

Le Champagne devient alorsle vin que l’on sait, le sym-bole de l’art de vivre à lafrançaise, l’image même dela perfection viticole. L’effer-vescence reste en effet lamarque d’identité du Cham-pagne, sa touche de magie.Elle est aussi l’expressionpremière de sa qualité.

QUEL EST DONC CE CHAMPAGNE QUI COULE... DANS L’AISNE ? (SUITE)

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NDLR.: Pintade : élément féminin parisien, faisantpartie de la famille des « bobos », roulant ensmart, faisant attention aux calories… etdécouvrant nos provinces avec plus de curiositéque de gourmandise.

Arrivée un jour d’automne et sous un ciel basdans une petite ville ayant de beaux restes,Château Thierry… hésitant entre la ville terminusde RER et la petite ville provinciale.Bon. Le premier abord n’est pas rébarbatif. Et jesacrifie à la visite THE VISIT. La maison natalede Jean de la Fontaine…La Fontaine ce n’est pas le plus mauvais souvenird’une scolarité déjà ancienne. Fables faciles àretenir et une imagerie animalière sympathique.

La place de la Mairie (imposante et inauguréepar..) qui est un concentré d’infusion municipaleà elle toute seule : un temple protestant, le théâtre,le marché couvert, en contrebas des restes desseigneuries passées… que de symboles.

Des petits commerces (attractifs… un œil sur unevitrine. C’est une seconde nature) et une ruepiétonne nous amènent à La Maison de La FamilleLa Fontaine.

Ce pourrait être la maison des grands parents,touchante et assez authentique. Rien degrandiloquent. La modestie des petits muséesmunicipaux où au milieu de quelques objetsfamiliers du grand homme restent encore un peude poussière et de mystère des vieux couloirs.

La visite est vite faite, et qu’en reste –t-il ?La découverte d’un auteur qui a eu de bons

parents, de bons enfants, des études intéressantes,de la joie de vivre… que du bonheur malgré unevieillesse un peu au crochet de damesbienveillantes qui ont pris soin de lui en lui assurantgîte et couvert… la retraite avait l’air difficile ence temps là…Simplement les charges qui étaient les siennes (ilavait du temps…) lui ont permis d’observer lemonde et ses acteurs grands et petits… Une petitetouche d’adaptation et d’inspiration d’un fabulisteromain (Ésope) et c’est parti pour des contes(méconnus) et les fameuses fables (en deuxièmepartie de vie).

Elles ne sont pas toutes faciles à lire… lalangue du 17ème siècle n’est pas familière eten dehors des grands standards, il faut seconcentrer…On peut sentir quand même l’impertinencesous jacente…Les différentes traductions montrent qu’il aété diffusé dans le monde entier… unemondialisation de la caricature… déjà àcette époque. Décidément on n’invente rienet cela semblai t plus faci le que notreactualité !!!

Bref, grand inspirateur de « gadgets »d’époque : les animaux de laFontaine figurent depuis dessiècles sur une litanie deb ibe lo t s e t va i s se l l e sdiverses qui ont favorisé sa

p lace dans no t repan théon des

g lo i res l i t -téraires.

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LLLLLEEEEE P P P P PODIUMODIUMODIUMODIUMODIUM DEDEDEDEDE LLLLL’É’É’É’É’ÉTTTTTAPEAPEAPEAPEAPE

Lors de chaque étape, 8 menus thématiques sont servis aux 40convives qui nous font le plaisir de participer aux soirées gastrono-miques organisées à bord du camion Patrimoine et terroirs.

Ces soirées sont autant d’occasions de faire un parcours initiatiquedans la France des Terroirs, mais aussi, pour les élèves, de montrer

l’étendue de leur talent, de leur volonté et de leurs progrès.

Chaque soirée est consacrée à un terroir différent et donc à une des facettes de notre gastronomie.Tous ces menus sont notés par les convives, ce qui nous permet, au terme de l’étape, de dresser lebilan des préférences des invités, tant au niveau des mets que des boissons. Cela nous apporteégalement un bon instrument pédagogique pour débattre avec les élèves de la soirée de la veille.

Le menu que nous vous proposons de découvrir ci-dessous est donc la synthèse des deux semainespassées en terre picarde, au lycée des métiers St-Joseph de Château-Thierry.

AOC Muscat de Beaumes de Venise(VDN de Provence - Soirée Corse)

Champagne Cuvée Eugène Mercier(Vin de Champagne - Soirée Picardie)

AOC Pécharmant(Vin rouge du sud-ouest - Soirée Aquitaine)

AOC Châteauneuf-du-Pape rouge(Vin rouge des Côtes-du-Rhône - Soirée Corse)

AOC Gaillac doux(Vin blanc moelleux du SO - Soirée Aquitaine)

Griottines de Fougerolles(Digestif - Soirée Franche-Comté)

LLLLLEEEEE P P P P PALMARÈSALMARÈSALMARÈSALMARÈSALMARÈS CULINAIRECULINAIRECULINAIRECULINAIRECULINAIRE

LLLLLEEEEE PPPPPALMARÈSALMARÈSALMARÈSALMARÈSALMARÈS BABABABABACCHIQUECCHIQUECCHIQUECCHIQUECCHIQUE

Farandole de charcuteries corses(Soirée Corse)

Velouté de poireaux aux coques(Soirée Picardie)

Aumonière de boudin noir de Paris aux pommes(Soirée Ile-de-France)

Pièce de boeuf Blason Prestige au bleu d’Auvegne(Soirée Auvergne)

Plateau de fromages aquitains(Soirée Aquitaine)

Pruneau d’Agen flambé à l’armagnac et son dôme d’Ente(Soirée Aquitaine)

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IIIIILSLSLSLSLS SESESESESE SONTSONTSONTSONTSONT DISTINGUÉSDISTINGUÉSDISTINGUÉSDISTINGUÉSDISTINGUÉS LLLLLORSORSORSORSORS DEDEDEDEDE LLLLL’’’’’ÉTÉTÉTÉTÉTAPEAPEAPEAPEAPE

Certains des élèves qui nous ont été confiés se sont particulièrementdistingués, par leur envie, leur volonté et leur comportement général.

Pendant la quinzaine, nous avons travaillé avec deux classes dedeux établissements différents : les 1ère Bac Pro du lycée des métiersde l’hôtellerie et de la restauration de Château-Thierry la premièresemaine et ceux de 1ère Bac Pro du lycée de Soissons, la deuxièmesemaine.

Rappelons ici que 14 élèves picards formeront la Promotion« Urbain Dubois » pendant le stage professionnalisant qui setiendra à Rungis du 21 mai au 29 juin 2007.

Ce stage est réservé aux élèves de 1ère Bac Pro. La sélection débuteici et se terminera le 14 décembre. D’ici là, 5 lycées hôtelierspicards auront participé à cette opération.

D’ores et déjà, deux élèves du Lycée des Métiers de l’Hôtellerie et de la RestaurationSaint-Joseph de Château-Thierry et 1 élève du lycée hôtelier de Soissons se sontqualifiés pour ce stage :

Valentin BOUCHER (1ère Bac Pro cuisine – Château-Thierry)Deborah FOLLY (1ère Bac Pro restaurant – Château-Thierry)

Élodie GAUQUELIN (1ère Bac Pro cuisine – Soissons)

Six autres élèves se sont distingués lors de la session castelthéodoricienne, sur lesquels nous avonsposé une option. Celle-ci sera levée lors de la dernière étape de sélection qui se tiendra à Amiens.

Wilfried KAIVERS (1ère Bac Pro cuisine – Soissons)Iris MONNET (1ère Bac Pro restaurant – Château-Thierry)

Jérémy POTEAUX (1ère Bac Pro cuisine – Soissons)Auréline VATRIN (1ère Bac Pro restaurant – Château-Thierry)

Romain VIDAL (1ère Bac Pro cuisine – Château-Thierry)Julien VOYEUX (1ère Bac Pro restaurant – Soissons)

Ces stages intensifs sont l’occasion pour nos élèves de démontrer leurs qualités professionnelles, leurscapacités d’adaptation ainsi que leurs aptitudes à travailler en équipe. Tout au long de ces 6semaines, ils auront l’occasion de rencontrer nombre de professionnels. Ils seront évalués durant toutleur stage et tous ceux qui se seront distingués durant ces 6 semaines se verront offrir un contrat CDIchez l’un de nos partenaires professionnels.

La liste définitive des élèves qui formeront la Promotion Urbain Dubois sera donc rendue officielleet définitive lors de la dernière soirée de sélection à Amiens, en présence des différents lycéesconcernés.

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2, rue de l’aubrac - V.1.P - 94595 Rungis Cedex 517

Tél.: 01.55.52.16.16 - Fax : 01.55.52.16.17

Site internet : http://www.patrimoine-et-terroirs.fr

IIIIILSLSLSLSLS NOUSNOUSNOUSNOUSNOUS ONTONTONTONTONT HONORÉSHONORÉSHONORÉSHONORÉSHONORÉS DEDEDEDEDE LEURLEURLEURLEURLEUR PRÉSENCEPRÉSENCEPRÉSENCEPRÉSENCEPRÉSENCE

Michèle BAULARD-FUSELIER – Vice Présidente du Conseil Général de Picardie

Yana BOUREUX – Conseillère municipale de Soissons

Daniel BOUVARD – Inspecteur d’académie

Jean-François BUSCH – Commandant de Gendarmerie

Coralie DESHAIES – Conseillère technique au Conseil Régional de Picardie

Didier HERAUD – Inspecteur enseignement technique

Jacques KRABAL – Vice Président du Conseil Général de l’Aisne

Danièle OFFORT – Conseillère municipale de Château-Thierry

Maryse SCHMIDT – Inspecteur Education Nationale

Ainsi que les 265 autres convives qui sont venus dîner à bordde notre camion pédagogique itinérant.

Qu’ils soient remerciés de leur présence. Sans eux, les élèves n’auraient pas pu exercerleurs talents ni montrer leur compétence.