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8/3/2019 Les Splendeurs de La Foi (Tome 5) http://slidepdf.com/reader/full/les-splendeurs-de-la-foi-tome-5 1/927 LES DE LA FOI ACCORD PARFAIT DE LA RÉVÉLATION ET DE LA SCIENCE DE LA FOI ET DE LA RAISON Par M. l'abbé MOIGNO CHANOINE DE SAINT-DENIS Fondateur-Directeur du Journal KOSMOS-LES-MONDES II faut qneXUI croisse, moi que je diminue! {Saint Jean, ch. in„ t 5.) TOME V LE MIRACLE AU TRIBUNAL DE LA SCIENCE Actes des procès de Béatification et de Canonisation de Saint Benoît-Joseph Labre. PARIS BLÉRIOT ET GAUTIER, LIBRAIRES - ÉDITEURS 55, QUAI DES GRANDS- AUGUSTINS, 55 1882 Tout droit reservo. SPLENDEURS

Les Splendeurs de La Foi (Tome 5)

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    LES

    D E L A F O I

    ACCORD PARFAIT DE LA RVLATION ET DE LA SCIENCE

    DE LA FOI ET DE LA RAISON

    P a r M . l ' a b b M O I G N O

    C HA N OI N E D E S A I N T - D E N I S

    Fondateur-Directeur du Journal KOSMOS-LES-MONDES

    II faut qneXUI croisse, moi que jediminue! {Saint Jean, ch. i n t 5.)

    TOME V

    L E M I R A C L E A U T R I B U N A L DE LA S C I E N C E

    Actes des procs de Batification et de Canonisation

    de Saint Benot-Joseph Labre.

    P A R I SBLRIOT ET GAUTIER, LIBRAIRES - DITEURS

    55, QUAI DES GRANDS- AUGUSTINS , 55

    1882Tout droit reservo.

    SPLENDEURS

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    Biblio!que Saint Librehttp://www.liberius.net

    Bibliothque Saint Libre 2009.

    Toute reproduction but non lucratif est autorise.

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    LES

    SPLENDEURS

    DE LA. FOI

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    ABBEVILLE. TYP. ET STR. GUSTAVE RETAUX.

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    A P P R O B A T I O N

    Par suite de la sollicitude paternelle de son Eminence le Cardinal.

    Pitra, devenu mon plus insigne bienfaiteur, j ' a i t amen demaa

    der Rome, par l 'organe du R. P. Torquato Armellini, un des con-

    sulteurs de la sacre Congrgation des Rites, l 'examen de mon

    volume sans prcdent, de ma Prface qui touche des questions

    trs dlicates, et voici que j 'ai reu Yimprinutlur dsir.

    De mon volume le savant consultera: dit : J ' A I P A H C O U U U LEC I N Q U I M E volume des Splendeurs de la Foi, le sujet dont il traitetend spontanment , complter la thse clc tout l 'ouvrage. 11 d

    montre l 'amour de la vrit dont est anime la sainte glise, et

    qu'elle ne craint pas la vrit. J 'aurais aim trouver h. la fin le ju

    gement de quelque mdecin Franais minenL ; mais jene vois rienqui s'oppose sa publication tel Q U ' I L E S T . 17 juillet 1882.

    De ma Prface : * J E M E rjouis de cur avec vous de votre belle

    Prface qui rpond parfaitement mon dsir. Si je l 'avais eue sou?

    les yeux, avant de vous crire mon sentiment je n'aurais rien ajout

    en dehors de mes plus cordiales congratulations. L'admirable Saint-que vous avez si bien glorifi vous viendra en aide sans faute par

    sa puissanto intercession.

    23 avril 1882.

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    P R F A C E

    Dans ma pense les SPLENDEURS de la Foi ont toujoursform G volumes : La Foi, 1 vol., la Rvlation et laScience, 2 vol., la Raison et la Foi, 1 vol., le Miracle et laScience, 2 vol. Ce plan m'tait impos par les libres penseurs du dix-neuvime sicle, qui opposent si brutalementla raison la FOI, la science ait MIRACLE, quand cependantrien n'est plus raisonnable , ou mme rien n'est pa rfai te ment raisonnable que la Foi ; quand rien n'est plus scien

    tifique ou plus savamment dmontr que le miracle.Dans ma pense aussi, vieille dplus de quarante ans, lepremier des deux volumes, le MIRACLE ET LA SCIENCE, devaittre la reproduction exacte et aussi complte que possibledes Procs de Batification et de Canonisation d'un grandserviteur de Dieu, Ces procs, en effet, ne sont pas autre

    chose que la comparu tioa du miracle au tribunal de lascience (la science mdicale donl il ressort, et les sciencesaccessoires, la physique, la chimie, l'anato'mie, la physiologie, la pathologie, la mdecine, la chirurgie), comparution aboutissant un jugement solennel, irrcusable, qui

    approuve ou confirme, et comme fait clatant certainement accompli, et 'comme miracle, la gurison inst antane, parfaite, sans rcidive, de maladies dclares incurables parles forces de la nature et les ressources de l'art.

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    VIII LES SPLENDEURS DE LA FOI;

    Le tribunal appel prononcer ce jugement solennel,la SACRE CONGRGATION DES RITES, est le tribunal leplus auguste que l'on puisse imaginer. On ne rencontrera

    chez aucun peuple civilis, ni cour d'Appel, de Cassation,d'Assises, de Hautejustice, ele, ni Aropage, ni Snat, etc.,qui prsente autantdcgarantiesdemoralit,de science,d'indpendance, de dsintressement, etc., etc. Ses membres,ou juges du premier ordre, sont tous des cardinaux, lagloire la plus pure et la plus grande de la sainte glise Ca

    tholique, Apostolique, Romaine.Aujourd'hui au nombre devingt-s ix, ces juges ont leur tte un Prfet ou Prsidentperptuel; et, dans chaque procs particulier, le SouverainPontife nomme lui-mme l'un d'eux l'office de Patron etdeRapporleur de la cause. A ces Juges de premier ordrese joignent -vingt-sept consulteurs ,iou juges du secondordre, choisis ordinairement parmi les gloires du clergou des .congrgations religieuses renommes par leurscience, les dominicains, les mineurs, .les barnabil.es, lesservtes, les jsuites, etc. ; et.chaque consulleur a IQ droitde se faire assister par deux Thologiens ou Ganonistes.

    En-outre de ses Gonslteurs, ou Juges de premier et desecond ordre, la congrgat ion des Rites .a ses Officiers ouson.ministre public. C'est d'abord le Promoteur .de la foi,qui fait fonction de procureur ou d'avocat gnral, quiformule les .difficults, ou observations critiques, qui soulve les objections, ,et ne s'arrte, qprs une, deux, etquelquefois trois luttes acharnes, quequaud les derniersnuages .sont dissips,,.et qu' bout d'arguments, ihse voitforc de se dclarer vaincu \ou satisfait. Alors, .et alors;seulem.eut,,il dpose sa verge de Censem;, et conclut.ouyole en faveur de .la cause.

    .Api:s le .promoteur viennent le vice-promoteur, .qui ,1eremplace,an-besoin,.le secrtaire,, qui.dresse tQu$.les,pro-

    cs-verbaux, le notaire, qui minute tous les actes, :le&

    http://barnabil.es/http://barnabil.es/http://barnabil.es/
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    PRFACE IX

    procureurs et avoeats consistoriaux, les Experts ellesinterprtes, des mdecins, des physiciens, des mathmaticiens mme, dans les circonstances qui l'exigent. Tous

    ces officiers sans exception sont pris parmi les membres lesplus distingus des. corporations auxquelles ils appartiennent , -et ils ont toujours choisis par couples de deux,chargs'Uun de dfendre, l'autre d'attaquer.

    En outre , toutes les plaidoiries, pour ou contre, sontcr it es : tout est plaid sur mmoires dposs;.rien n'est

    laiss-au hazard de l'improvisation ou la surprise d'uneparole habile, loquente, insidieuse. Chaque juge a sousles yeux ces plaidoiries imprimes, et peut les relire aussisouvent qu'il lui plat. Quelle diffrence encore avecles cours de justice humaine, quelle incontestable sup

    riorit IIl ne.s 'agi t pas, non plus, d'arrts rendus aprs une oudeux audiences de quelques heures chacune. Les procs debatification et de canonisation durent des annes, de longues aimes,"un demi-sicle, en gnral, et supposent descentaineSjdes milliers de sances particulires ou gnrales.

    11 ne s'agit pas, enfin, de l'audition, une fuis pour.toutes,d'un petit-nombre de tmoins plus ou moins clairs, plusou moins dsintresss, plus ou moins indpendants. Ils'agit d'enqutes nombreuses, publiques, presqu'univer-selles, ouvertes dans un lieu sacr, de tmoins appels par

    une autorit sainte et souveraine etc., etc.Pour mieux faire connatre ce que sont ces enqutes,ces interrogatoires et ces tmoins,,nous dirons, dans unrcit rapide, ce qu'ils ont t dans les procs de Batification et.deCanonisation de .notre hcros,.saintBenQt-Jos.ephLabre .

    Benoit Joseph.tait untranger, un inconnu, un pauvre

    dnu de tout, mais jamais le suffrage populaire ne s'tait

    http://et.de/http://et.de/http://et.de/
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    X LES SPLENDEURS DE LA FOI.

    exprim d'une manire plus imposante, jamais la voix desmiracles ne s'tait mieux unie l'hrosme des vertus; aussile Recteur de l'glise Notre-Dame-dcs-Monts,lepcrc Gatan

    Palma, n'hsita pas prendre,contrairement aux usages, oumme aux rgies de la sainte glise romaine, rini tial ivedelademande d'ouverture du procs de sa batification, un moisaprs sa mort. Le cardinal Vicaire, Marc-Antoine Golonna,accueillit favorablement sa demande, et le nomma postula-teur de la cause. Son premier acte fut de rclamer la cons

    titution du tribunal appel recueillir les informationsrelatives la cause.Mgr Jrme Volpi, archevque deNo-csare, fut nomm juge, et Dom Coselli Promote ur.SOIXANTE QUINZE tmoins pour furent cits par le Postula-teur, le Promoteur en appela VINGT-SIX contre. On distribua

    chacun une srie de questions crites, au nombre deCENT

    TRENTE-DEUX, auxquelles tous avaient rpondre en conscience. Aux questions crites succdrent les interrogatoires, qui prirent QUATRE CENT-DEUX SANCES, et durrentplus de DEUX ANS. Commence le 6 juin 1783, cette longueinvestigation setermina,le22 septembre 1785.Les volumes

    qui les recueillirent comptent TROIS-MILLE-TROIS-CENTSPAGES; le sommaire imprim par ordre de la Congrgationdes rites compte lui seul CINQ CENTS PAES grand in-4.

    En mme temps,et ds le 16 mai 1783, une Commissionpiscopale avait charg le cur et le vicaire d'Amettes de

    procder une enqute su r les circonstances de la. j e u nesse de Benot Joseph ; de trs nombreux tmoins, parmilesquels son pre , sa mre , ses mat res, etc. , furent e n tendus.

    Le 28 juin de la mme anne, le Postulatour pressal'vque de Boulogne, le savant et pieux Mgr de Prossy, de

    commencer, dans son diocse, la double information rclame par les dcrets d'Urbain VIII, pour constater la renomme publique des vertus et des miracles du serviteur

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    PRKFACK. XI

    de Dieu, et, en mme temps; qu'il ne lui" a t rendu aucunculte public. Monseigneur Fvque de Boulogne institua,le 28 janvier 1784, le tribunal devantlequl devaient s'ins

    truire ces informations. Ouvertes au commencement demars, elles durrent un mois, et occuprent TUENTE-SEPTsances, aussi bien remplies qu'difiantes. Dans le procsverbal sign le 2 juin les informateurs font cette d claration importante. Nous n'avons rien aperu dansaucun tmoin qui puisse nous faire conserver des soupons

    sur sa sincrit ; tout, au contraire, dans leur air et dansleur maintien, nous a fait connatre que, pntrs del religion du serment qu'i ls avaient prt, ils avaient vritablement cur d'en remplir les obligations.

    Mgr dePressy se hta d'adresser Rome le rsultat des

    "graves ludes du tr ibunal qu'il avait institu. En mmetemps qu' Rome et Boulogne, des enqutes semblable "avaient lieu Lorette, o Benot Joseph venait souventen plerinage, ainsi qu' Paray le Monial et l'abbaye deSept-Fonds.

    Elles taient peine termines, que, de toutes parts par-:

    venaient Rome des supplications ardentes, demandantque le nom du vnrable fut bientt inscrit dans les fastesde l'glise.

    Aussitt que les volumineux dossiers de ces enqutesfurent entre ses mains, l'avocat, Jean-Baptiste llegani,

    commena son plaidoyer en faveur de l'introduction de lacause. Imprim Rome, en 1787, ce plaidoyer ne comptepas moins de CINQ CENT TRENTE-TROIS pages, in-4. Ce n'taitpourtant qu'un expos sommaire, et la discussion ne devaits'tablir qu'aprs les observations critiques du Promoteurde la foi. Rdiges par M. Charles Erskine avec vivacit,

    avec violence mme, en soixante- trois pages in-4, au x quelles on eut soin d'ajouter plus de cent pages d'objectionsempruntes aux ennemis les plus acharns de la Cause,

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    XII LES SPLENDEURS DE LA FOI

    elles parurent en 1791. La rponse ne se fit pas attendre.L'avocat legiani la composa avec une ampleur de discussion,.une vigueur de polmique, une finesse d'aperus, qui

    font de celle rplique un vritable chef-d'uvre.Le rapport prsent la Sacre-Congrgation des Rites,juge- de ce premier conflit, par son illustre Prfet, enmme temps Rapporteur de la cause, le cardinal Lon r-chint, fut favorablement accueilli et adopt par elle. Ellesoumit son tour son jugement au souverain pontife,

    Pie VI, le 31 mars 1792, lui demandant de procderal'enqute gnrale cl officielle, qui devait aboutir la .Batification. Cette requte fut agre par le Pape; le serviteurde Dieu fut ds lors proclam vnrable,et le procs apostolique tait inaugur.

    La Commission apostoHquc,dfinitivement constitue enmai 1792, informa d'abord sur la rputation de saintet,puis sur les vertus et les miracles. Les procs-verbauxde ses TRENTE-SIX SANCES, discuts au sein de la Congrgation des Rites et approuvs par une sentence favorable,furent sanctionns par le souverain pontife, le 19 f

    vrier 1794. Ce mme procs apostolique aurait du sepoursuivre en France, Boulogne comme utun, maisla Rvolution avait tout boulevers.

    Il s'instruisit cependant Lorette dans les derniersmois de 1792. En mme temps, Rome, dans une enqutecomplmentaire, de la fin de mars 1792 la fin de

    juin 1796, on entendit QUATRE-VINGT NOUVEAUX TMOINS.Aprs quoi, les juges, suivant l'usage, ordonnrent lavisite du tombeau et la reconnaissance du corps. .Lenouveau Cardinal Vicaire voulut lui-mmey assister avectout le tribunal, deux mdecins-et deux chirurgiens asser

    ments, Quoique dans une dissolution trs avance, lesrestes du cadavre ne donnaient aucune mauvaise odeur. Lerapport des quatre experts fut lu dans une nouvelle sance

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    PRFACE XIII

    du 11 juillet, et, ce jour lmme, lepostul at eu r demandaitla publication du procs, qui fut ordonne par un dcretdes Juges. L'ensemble de tous les actes compte T.MS

    MILLE NEUF CENT SOIXANTE-BIX-NEUF PAGES : La collationde la copie avec l'original ne ncessita pas moins de CTN-QUANTECINQ SANCES de plusieurs heures chacune; ellefut dpose aux archives du Vicariat, le 20 juillet : ce futle jour de la clture des informations de Rom'e qui avaientexig en tout CINQ CENT SOIXANTE-TROIS SANCES.

    Ce volumineux dossier fut transmis tout aussitt laSacre Congrgation. Le dpt fait, il suffisait d 'une autorisation du Souverain Pontife, avec dispense des cinquanteans, pour que la discussion des vertus et des miracles comment.

    Mais l'heure de la perscution avait sonn pour l'glisede Rome, comme pour l'glise de France, et la temptervolutionnaire agitait violemment la barque de saintPierre. Pie VI et Pie VIHureflt successivement enlevs deRome et trans en exil.

    Ce ne fut qu'en 1828 que la question de rhrocit des

    vertus fut dfinitivement aborde par la Congrgationdes Rites. Elle prit d'abord 1 connaissance des plaidoyers deLouis Alegiani, des observations critiques du Promoteur,Vincent Pescatelli; de l rplique de l'avocat HyacintheAmici qui n'a pas moins de TROIS* CENTS PAGES, et se

    terminait ainsi : Au flambeau des actes du procs et parla voix concordante de CENT SOIXANTE TMOINS, la plupartillustres par leur foi, par leur caractre, parleurdbctrine,Dieu a -convaincu de mensonge ceux-qui on balbuti qu'ilne constail pas de la saintet de Benot-Joseph Labre ;notre Censeur a t lui-mme forc d'avouer que, s'il a

    suivi hroquement les voies de la pnitence, il a conserv jusqu' 'l a fin l'innocence du baptme. Le cardinal Rapporteur admit ces conclusions et la Sacre Congrgation

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    XIV LES SPLENDEURS DE L. FOI.

    les sanctionna par son vote. Le moment lail venu pour leSouverain Pontife de prononcer solennellement, et en dernie r ressort, aprs trois consistoires ouRunionssolennelles.

    Dans la premire, Anti-prparatoire, en prsence duCollge entier des cardinaux, le prsident de la congrgation ds Rites fit son rapport et lut son jugemen t.Chague cardinal, qui le secrtaire avait distribu d'avanceun abrg de Ici vie, des vertus et des miracles du serviteurde Dieu, donna son avis librement et indpendamment.

    Dans la seconde, la Runion prparatoire, tenue le 22mars 1836, en prsence du sacr Collge, de tous lesvoques prsents Rome, des consulteurs et des officiersde la congrgation des Rites, des dignitaires de la courromaine, des dputs des villes ponficales, des Ambassa

    deurs des puissances catholiques, un Avocat consistorialclbra les mrites de Benoit-Joseph Labre.

    Dans la troisime enfin, Runion plnire, le 3 aot 1841,le Souverain Pontife Grgoire XVI, aprs avoir entendu lessavantes discussions des avocats et du Promoteur, soumitune dernire fois l'apprciation du Sacr-Collge et des

    vques prsents Rome la vrit des vertus hroquesdu serviteur de Dieu; puis , aprs avoir employ DIX MOISENTIERS tudier, rflchir et prier, il promulgua enfin,le22 mai 1842, le dcret qui proclame Phrocit des vertusdu vnrable Benot-Joseph Labre. Enfin, quelques joursplus tard, le jour de la trs sainte Trinit , aprs avoir longtemps implor le secours d'en haut, aprs avoir clbr lessaints mystres, sa Saintet fit appeler au Vatican le cardinalPedicini, prfet de la Congrgation des Rites, le cardinalvicaire Patrizzi, Rapporteur de la cause, le R. P. Frattini,Promoteur de la foi, le secrtaire Fatari , et leur dclara,

    selon la formule reue, que LE VNRABLE BENOIT-JOSEPHLABRE AVAIT VIDEMMENT PRATIQU *LES VERTUS THOLO

    GALES ET LES VERTUS CARDINALES AU DEGR HROQUE.

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    PUFACE XV

    Restait le proces, plus immense encore,de la constatationdes miracles. Le Postulateur de la cause, l'abb FrancoisVirili, de la congrgation des missionnaires du Prcieux

    Sang, fat somm par la congrgation des Rites de soumettre trois miracles son approbation. Celui-ci proposa :

    1 La gurison instantane et parfaite de Marie-Rose deLuca, d'une phthisie confirme, au dernier degr.

    2 La gurison instantane et parfaite de Thrse Tartu-foli d'un ulcre invtr de la gorge, fistuleux, sinueux,

    bords calleux.3 La gurison instantane et parfaite de sur Angcle-

    Josphine Marini d'une obstruction ancienne, squirreuseou pierreuse de la rate, aggrave de S3 rmplmes trs alarmants d'autres maladies.

    Dans l'information relative Marie-Rose on entenditjusqu' SOIXANTE-SEIZE TMOINS. Dans l'information relative Marie Thrse, survenue au sein d'un couvent, on secontenta de SEIZE TMOINS oculaires. La premire information, en 1824, sur la gurison de sur Angle Marini,amena la comparution de neuf tmoins, et exigea TRENTE-

    TROIS INTERROGATOIRES ; dans la seconde, DOUZE nouveauxtmoins furent entendus.

    Ds que les pices des procs furent parvenues Rome, le

    Postulateur en demanda la vrification,qui lui fut accorde

    en avril 1848. Alors commena le travail de l'avocat de. la

    cause et celui du Promoteur de la Foi sur les trois miraclesprsents. Us furent soumis aux investigations les plus mi

    nutieuses; ils furent habilement attaqus par le promoteur

    Andr Frattini, mais victorieusement tablis par les r

    ponses magistrales de l'avocat Franois Mercurelli, qui ont

    quelquefois jusqu' 300 pages, petit in-f. Ce travail con

    sidrable ne fut publi qu'en 1853.Immdiatement aprs, le R.P. Virili demanda la runion

    de l'assemble Anti-prparatoire, qui se tint chez le car-

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    XVI LES SPLENDEURS DE LA F O I .

    dinal Patrizzi. Les gurisons de Thrse Tarlufoli et desur Angle Marini furent unanimement reconnues miraculeuses. Mais la gurison de Marie-Rose de Luca fut ren

    voye l'examen de deux nouveaux mdecins experts.L'un , Jean-Baptiste Girelli, conclut sans aucune hsitationau miracle ; l'autre, Charles Maggiorani, maintint que Tonne pouvait point exclure' de cette gurison les causes- n a turelles, tout en y voyant quelque chose d'extraordinaire.C'en tait assez pour rclamer une contre-expertise confie

    au docteur Valentini, professeur de clinique l'universitde Rome ; celui-ci conclut absolument au miracle.

    Ds lors, l'assemble Prparatoire put se tenir; elleeut lieu au Vatican, le 15 septembre 1837, et les consult e s confirmrent les miracles par le ur suffrage unanime.

    Restait l'assemble gnrale; elle fut tenue, le 15 mars 1859,au Vatican, en prsence de sa Saintet PieL\. Aprs lerapport du Cardinal Rapporteur, les Cardinaux prsents etles Consul leurs affirmrent de nouveau unanimement, parleur vote, la vrit des trois miracles.

    Pie IX, aprs avoir rclam et at tendu de nouvelles

    prires, aprs de mures rflexions, et aussi des supplications ferventes, rendit son jugement solennel et dfinitif,le jour de l'Ascension 1859.

    Lorsque le Saint Pre fut mont sur son trne, le- rvrend pre Franois Virili clbra dans un loquent d i s

    cours les vertus et les miracles de Benot-Joseph.Le Souverain Pontife, prenant alors la parole, fit l'logedu serviteur de Dieu, exaltant l'humilit et la pauvret quiont jet sur lui un si grand "clat.

    Vint ensuite la supplique par laquelle l'avocat Mercurell i,au nom du Poslulaleur Virili, et en son propre nom, rcla

    ma pour son illustre client les honneurs del batification :nous ne pouvons nous dfendre de - rappeler ici sou admirable proraison. La France ent ire, o le serviteur de Dieu.

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    PRFACE XVII

    a reu le jour, les pays qu'il a parcourus et ceux o la renomme de sa saintet a retenti, Rome avant tout, et, dansRome le quartier o il a pass ses derniers jours et rendu

    le dernier soupir, rclament trs humblement de votreSaintet que le nouvel habitant du ciel, propos bientt la vnration des fidles, et-devenu l'objet de leur vnration, leur apprenne de nouveau par ses exemples que lesmoyens d!acqurir la vritable flicit ne sont ni larichesse, ni le faste, ni les volupts,mais le mpris de ce qui

    passe et le dsir de ce qui demeure, joint l'humilit etcouronn par la mortification. Le Promoteur Frattini, son tour, dposant sa verge de Censeur et de Critique, se

    joint son adversaire, rclamant l'exaltation de celui quis'tait humili dans la plus extrme pauvret et le plus

    absolu dnment.Enfin, aprs la Bndiction Urbi et Orbi donne du hautdu belvdre de la tr ibune de la basilique du Vatican,Pie IX se rendit la Sacristie des Chanoines, et l, entourde tous ses prlats, sa Saintet proclama le dcret de Batification du vnrable serviteur de Dieu, Benot-Joseph

    Labre, protestation solennelle CONTRE LE SENSUALISNE I M PIE, QUI A ENVAULLA SOCIT MODERNE, ET QUI NE SAURAIT

    TRE NERGIQUEMENT ET FRUCTUEUSEMENT COMBATTU QUE

    PAR LA PRATIQUE DE LA PAUVRET SI AMOUREUSEMENT

    AIME DU BIENHEUREUX BENOIT-JOSEPH LABRE .

    Un an s'tait peine coul que l'infatigablePostulateursollicita la reprise de la cause, en vue de la Canonisation.L'avocat Mercurelli se fit l' interprte inspir de l'glise, etle Souverain pontife lui donna gain de cause en mars 18G6.Le Postulateur fil aussitt choix de deux nouveaux miracles

    survenus l'un Rome mmo, l 'autre au mont Falisque.A Rome, ThrseMasselti fut guriesubi temenl ,dansl'

    glise du Vatican, le jour de la solennit de la Batification,

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    xvni LES SPLENDEURS DE LA FOI.

    au moment prcis o Tan dcouvrit P'image du bienheureux, d'un squirre cancreux au sein gauche.

    Au mont FaJisque, sur Marie Thrse de l'Immacule

    Conception, religieuse professe du monastre du DivinAmour, fut gurie subitement et parfaitement d'un cancerulcr de l'estomac.

    Une commission compose de trois vques fut charged'informer sur le miracle de Rome ; DIX-HUIT TMOINS

    comparurent avec la miracule elle-mme. L'avocatIlilaireAlibrandi, dfendeur de la cause et le promoteur de la foifurent entendus CHACUN TROIS FOIS, ct,apres une trs savantetude du docteur Alexandre Ceccarelli, la Sacre congrgation des rites se pronona en faveur du miracle.

    Aprs six ANNES de discussion, commence presque en

    mme temps que celle de Rome, aprs un long dbat surles questions que les rapports des mdecins experts soulevrent, aprs une trs remarquable consultation mdicaledu docteur Vincent Diori sur le cancer do l'estomac, qui aCENT DIX PAGES, grand in-4, la congrgation prparatoireput avoir lieu au Vatican, le 23 avril 1872; la promulgationsolennelle du dcret approbatif des miracles, le 29 d cembre; l'approbation dfinitive des deux miracles, donne l'unanimit des membres de la Sacre congrgation, le14 janvier 187S; le dcret de Tulo, autorisant procder la solennit, le 9 fvrier de la mme anne.

    Ce ne sont l encore que des pr liminair es ! Il est unJugement Suprme prononcer, qui n'a aucun analoguedans les CAUSES de la ter re , et, doit tomber de la, bouche dureprsentant directfdeiCELur donUai voix du. pre clestedescendant desciux disait: Voici mon fils bien-aim, en

    qui j'ai mis toutes mes complaisances, coutez-le.Quand l'heure du dcret de canonisation a sonn,, et que

    le reprsentant de Jsus-Christ a pris place sur son Trne.,

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    PRFACE. XIX

    le Postulateur de la cause demande instamment d'abord,plus instamment ensuite, trs instamment enfin, de donnerau nouveau saint sa place dfinitive parmi les protecteurs

    et les patrons du monde catholique.A la-premire postulation, le Secrtaire des brefs rpond

    au nom du trs Saint Pre : Prions. Le trs Saint Pre se

    lve et s'agenouille devant l'autel pour rciter les Litanies

    des Saints. C'est comme une invocation suprme, une der

    nire supplication, appelant les lumires de l'Espril-SainLet l'assentiment de la cour cleste, avant l'admission du

    nouvel lu au nombre de ceux que l'glise peut et doit

    invoquer.Aprs le chant des Litanies, le Pape remonte sur son

    trne, et le Postulateur redouble son instance. Le secr

    taire des brefs rpond une seconde fois, Prions 1 On entonne le Veni Creator. Et pendant que le Postulateurrest genoux supplie une dernire fois, trs instamment,le Pape, la Tiare en tte, comme docteur infaillible et chefde l'glise universelle,,prononce le dcret suivant.

    Pour Thonneur de la sainte elindivisible Trinil,.pour

    l'exaltation de la foi catholique et le dveloppement de laReligion chrtienne,par l'autorit deNotre-Seigneur Jsus-Christ , des bienheureux aptres Pierre et Paul, et parla Ntre, sur le conseil entendu de nos vnrables Frres,les cardinaux de la sainte glise romaine,.les patriarches,

    les archevques et vques, nous dfinissons que le bienheureux Benot-Joseph Labre est dnomm SAINT, et nousinsrons son nom dans le catalogue des Saints. Nous s tatuons en outre que sa mmoire devra tre honore chaqueanne,avec une. pieuse dvotion, par l'glise universelle, le16 avril. Au nom d a Pre et du Fils et du Saint-Esprit.

    Tout est consomm.

    Yoil le tribunal ou les tribunaux, voil les juges, voil

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    /X LES SPLENDEURS DE LA FO I.

    les jugements ! Si ronn'admeltaitpas qu'un arrt prononcdans ces conditions de lenteur, de maturit, de svrit,de sollicitude d'inquisi tion, hors de l'influence de toute

    pression humaine,en prsence et sous l'inspiration de Dieu,est ncessairement infaillible, et l'expression manifeste dela vrit absolue; que, par consquent, les cinq faits clatants de gurison qui en ont t la base essentielle et indispensable, sont des miracles incontestablement divins,il faudrait non-seulement croire, mais proclamer , comme

    certain, que tous les jugements rendus par les tr ibunauxhumains, en matire criminelle, correctionnelle ou civile,non-seulement peuvent, mais doivent tre considrscomme incertains, et, par consquent, comme injustementrendus 1 Cette conclusion est effrayante, mais elle est r i

    goureuse, invitable, et l'on ne saurait lui chapper.

    Il ne s'est agi jusqu'ici que d'une sorte de certitude extrinsque, fonde sur l'excellence du tribunal, des procdures, des jugements. J'ose ajouter que la certitude intrinsque fonde sur la nettet, la rigueur magistrale des a r

    guments et des preuves invoqus l'appui de la vrit dechacun des miracles proposs pour la batification et lacanonisation des saints en gnral, de saint Benoit-JosephLabre, en particulier, ne laisse absolument rien dsire r, que toutes les plaidoiries entendues au sein de l Con

    grgation des Rites sont la hauteur des plaidoyers lesplus admirs des tribunaux et des barreaux humains, dansl'antiquit et clans les temps modernes. J'ai lu, pendant delongues annes, les thses de Doctoral, d'ggrgation, deProfessorat, de l'Ecole de mdecine de Paris, thses qui ontrendu glorieux les noms d'un grand nombre de lu tt eurs

    intrpides, les Jules Gurin, les Miction, les Bouvier, lesMalgagne, les Boucharclal, les Gurard, etc. , etc. , et jen'hsi te pas dire qu 'aucune ne m'a plus satisfait, plus

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    PRFACE. XXI

    ravi, que les rponses.loquentes de Franois Mercurelliaux observations critiques du Promoteur de la Foi.

    Et cependant, le dirai-je, ces plaidoieries taient degrandes et regrettables inconnues. Personne encore n'avaitpu prendre connaissance de l'ensemble des pices d'unseul procs de batification ou de canonisation. Les actesd'un mme procs, n'avaient t runis que trs accidentellement, de sorte que la dmonstration complte de la

    vrit d'un seul miracle n'tait pas faite pour le public,puisque tousses lments, expos,discussion,objections,r-ponses, jugements, n'avaient pas t condenss en un seultout indivisible. Il y a plus, Urbain VIII avail cru devoirdfendre que ces procdures si admirables fussent imprimes. C'est qu'en effet, dans les ges bienheureux de foisimple et vive, il y et eu peut-tre quelque danger, oudu moins quelqu'inconvnient, faire connatre aux fidlescombien d'objections,etquelles objections! onpouvaitsou-lever contre des faits clatants,palpables, dont la possibilittait un dogme de foi, qui se reproduisaient si souvent et

    partout sous les yeux de tous. Cette dfense a t levedepuis, mais ces actes ont toujours t imprims en petinombre avec la signature du promoteur ; ils sont le plussouvent rests entasss dans les archives de la Sacre Congrgation des Rites ou du Vatican.

    Ces procdures admirables, j 'en avais une ide vague,parce qu 'en disait la renomme publ ique , mais je ne lesconnaissais rellement pas, quand, il y a prs de trenteans, sous une inspiration que j'aime croire sainte etprovidentielle, je pris la rsolution d'en publier uneaussi compltement que possible. La dmonstrat ion scien

    tifique de la Possibili t du miracle par sa Ralit est a u jourd'hu i absolument ncessaire, or celte dmonstrationscientifique n'est faite que dans et par les actes des procsde Batification ou de Canonisation.

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    xxn LES SPLENDEURS DE LA FOI.

    Sa Saintet Lon XIII a daign dclarer et prouver, pardes arguments trop honorables pour moi, dans ses belleslettres pontificales du 3 juillet 1879, que j'avais eu mission

    spciale pour publier mes Splendeurs del Foi: je suis, parla mme autoris croire que j'avais mission, non moinsspciale, pourpublicr les Actes d'un procs de batificationet de canonisation, puisque celle publication entrait pourune part essentielle dans le plan de mes Splendeurs.

    Lorsque le moment fut venu, et que je demandai la Sacre congrgation des Riles,par l'intermdiaire de mon savant et vnrable ami, Mgr Fabini, chanoine de SainteMarie Majeure, l'autorisation de publier les procs de batification et de canonisation de saint Benoit-Joseph Labre,

    et, par consquent, la livraison, ou mise en main,dc toutesles pices essentielles de ces procs, j'ignorais compltement , je le rpte, la valeur intrinsque des actes de cesprocdures sans rivales. Je ne m'en tais pas encore fait uneide, quand je les confiai mon trs savant ami, M. l'abbGainet, au teur de la Bible sans la Bible,mon compagnon de

    route Rome, qui eut avec moi l' honneur et le bon heu rde se pros terner aux pieds de immortel Pontife Lon XI,pour qu'il les ft traduire, sous sa direction, par ses plussavants confrres du diocse,de Reims. Je ne les ai connuesque lorsque je lsai lues, en preuves, et qu'il s'est agi dedonner la traduction son dernier degr possible de fidlit, d'exactitude, d'lgance. Mais, .partir de ce moment ,quoique cette rvision et ces corrections aient t un travailexcessif et difficile l'excs, mon admiration a t grande,et elle n'a pas cess de crotre jusqu' la fin. Je doismme dire que ces exposs et ces plaidoyers ont eu pour

    moi un charme immense, tant ils sont vrais, loquents etvictorieux, ta nt . ils apportent.de satisfaction ? l'esprit etde soulagement au cur.

    http://apportent.de/http://apportent.de/http://apportent.de/
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    PRFACE XXIII

    Je ne suis pas mdecin, mais, dans l'espoir que je seraisappel un jour aux Missions de la Chine, j Jai quelquetemps'tudi la mdecine sous des ma tres minenls , li

    caniier et Roux, l'un mdecin en chef, l 'autre chirurgienen chef de' l'Iltcl-Dieu de Paris, Plus tard mes devoirsde journaliste encyclopdique m'ont mis dans l'heureusencessit de lire le plus grand nombre des journaux demdecine et de chirurgie, la Gazette 'mdicale, l'Unionmdicale, la Gazelle desthpitaux, le Moniteur des h

    pitaux, les Mmoires de mdecine'et de chirurgie, les Mmoires de la chirurgie* militaire, etc ., de les dpouiller,la plume la main, de traiter un nombre considrabledequesliions d'liologie, de diagnostic, de thrapeutique,(le, de manier'chaquc jour les dictionnaires de mdecinede chirurgie, et de thrapeutique, etc., etc. Jene suis doncpas mdecin, mais, et ne m'est-il pas.permis d'y voir un indice nouveau d'une mission spciale, tant de connaissancesacquises m'ont fait plus que mdecin, en quelque sorte,et .elles m'avaient surabondamment prpar m n e r abonne fin l'immense publication que j'achve aujourd'hui.

    En l'absence de celte science encyclopdique, j' au ra is tforc d'accepter la collaboration d'un mdecin, ou pluttde confier cetravail presque en entier un mdecin que

    j 'aurais cherch partout, sans le rencontrer nulle .part, quin'aurait pas compris l'tat rel de la question, qui auraitfait chaque instant fausse roule , et ne serait jamais arriv

    au but. Il faut que j 'en fasse la confidence, j 'a i tent danscelte direction un essai de quelques jours, qui a pens toutcompromettre . Si mon travail laisse dsirer, ce ne serapas la science mdicale qui m'aura fait dfaut, d'autantplus que j'ai pu, quand il tait ncessaire, recourir non-

    seuiement aux sources, mais des mdecins savants etamis, trs expriments.

    Je me fais allusion peut-tre,.mais j ? espre qne le trs

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    XXIV LES SPLENDEURS DE LA. FOI.

    grand nombre des mdecins qui consentiront lire monlivre seront, bon gr, malgr, amens reconnatre que,les cinq miracules de Saint Beno t-Joseph Labre, qui

    bnira et fcondera leur lecture, ont t incontestablementguries, en dehors de toutes les forces de la na ture et desressources de l'art : Marie-Rose de Luca d'une phthis ieconfirme, au dernier degr; Thrse Tartufoli, d'unulcre invtr de la gorge, fistuleux, sinueux, bordscalleux: nglo-Josphine Mariui, d'une obstruction an

    cienne squirrheuse ou pierreuse de la rate; Thrse Mas-setti d'un squi rrhe cancreux au se in ; Marie Thrse del'Immacule Conception, d'un cancer ulcr de l 'e s tomac

    Le poumon, la gorge, la rate, le sein, l'estomac ce sontdes organes essentiels ; ces maladies forment un ensembleremarquable; et quel prcieux fond d'instruction cet ensemble apportera ceux, prtres ou laques, qui liront cevolume.

    Voil le sentiment qui m'inspirait, quand je demandai la sacre congrgation des Rites, pour les reproduire, lespices du procs de batification et de canonisation de l'a

    vant dernier des saints placs sur les autels.

    Il me reste dire, aussi brivement que possible, p o u r quoi, ayant choisir entre TRENTE-QUATRE procs debatification et de canonisation, jugs par la congrgation des ri tes, d'aprs les rgles si savamment et sisagement formules par-Benot XIV, je me suis arrt saint Benot-Joseph Labre, le dernier de tous.

    Je rponds sans hs iter, par vnration et pa amourpour Pie IX. Ce grand et pieux Pontife daigna avoir del'affection pour moi, il me l'a souvent tmoigne par l ' in

    termdiaire de son Eminence la cardinal Bonaparte, et ilm'a donn de son affection une preuve clatante. Or, l'actele plus surnaturel, le plus courageux, le plus glorieux du

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    PRFACE. XXV

    pontificat de Pie IX fut la batification de saint Benot-

    Joseph Labre, le pauvre des pauvres, batification, que

    l'impit, la libre pense, la Franc-maonnerie, l'enfer

    accueillirent avec tant de rage , une rage qui ne s 'teindra jamais.

    Voil le motif premier de mon choix ; voici le second.Benot-Joseph a voulu tre le dernier des saints ; aucun

    saint ne s'est fait aussi humble aussi petit, aucun ne s'estplus ananti 1 II a t au plus haut degr un de ces riens

    humains, qui, changeant leur nant contre la toute puissance divine, sont seuls capables de confondre les plusforts. Et j'ai voulu qu'il fut le premier nous apporter ladmonstration scientifique du miracle, moyen, peut-tre leplus efficace, de ramener la foi ceux des incrdules du

    dix-neuvieme sicle qui n'ont pas pch contre le Saint-Esprit, c'est dire qui ont gard une certaine bonne foi,qui ne repoussent pas de parti pris la vrit dmontre etreconnue comme vrit.

    Saint Benot-Joseph en outre est un saint tout faitextraordinaire, qu'aucun lien, mme infiniment petit, ne

    tenait attache la terre, qui tait toujours en prire, tou jours prt entrer en extase, ou mieux,toujours en extase,toujours prt monter vers le ciel, faisant sans cesse desactes hroques d'amour de Dieu et du prochain.

    Des milliers de personnes l'ont vu, les bras croiss sur la

    poitrine, le corps soulev de terre et comme suspendu enl'air, le visage enflamm, resplendissant d'une vive lumiredepuis les pieds jusqu' la tte.Chaque jour, pendant huitlongues aimes, il passa toutes ses matines aux pieds dela madone de Notre-Dame du Mont, genoux, mais touchant peine,ou mme ne touchant pas la terre, immobile

    sous les yeux de Marie, tout occup d'elle, se consumantd'amour, laissant chapper demi voix ces invocationstendres : Ma mre 1 oh 1 Marie I oh 1 ma mre 1

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    XXVI LES SPLENDEURS DE LA FOI

    Le miracle est en permanence et brille de tout soncla taux lieux de plerinage, clans les sanctuaires bnisconsacrs par l'apparitions de la trs Sainte Vierge, d'un

    archange, d'un ange, par le berceau, la demeure, Te tombeau des grands serviteurs de Dieu ; etc. Or, saint BenotJoseph Labre fut le plerin des plerins, sa vie ne futqu'un long plerinage. De Parray-le-Moiaial, o il vinttout cl-abord apprendre plus parfai lement tre pauvred'esprit, doux el 'humble de cur , il s'lana vers Notre-

    Dame-de-Liesse, le Mont-Saint-Michel, Lorette, Rome,leMont-Gargan, Bari, Saint-Jacques de Gompostelle, etc.,etc. Si La Salelte, Lourdes, Pont-Main, la Basilique duVu National, avaient exist; il serait venu la Salette, Lourdes, Pont-Main, Montmartre. Et j'aime croire,

    que sa vocation, fut de condenser en sa personne 'la vertude tous les miracles! c'est donc ben 'lui qu'il fallait de-mander'la dmonstration, solennelle'du Miracle.

    Saint Benot-Joseph Labre enfin est le plus m erve i l leux peut-tre des thaumaturges. Le nombre de sesmiracles autheritiquement recueillis a dpass de beau

    coup le chiffre de deux cents; et le plus clatant,le plus incomprhensible de tous les miracles, lamultilocation, ou la prsence la fois en plusieurs lieux,qu'on rencontre trs rarement-dans les Annales de l'glise,qui ne se produisit qu 'une ou deux fois dans la vie des

    saints illustres qui en furent favoriss, tait presque habituelle' Benot-Joseph Labre. Qui pourrait dire combien defois il fut en mme temps,-et dans l'hospice Mancini, o'il.rent ra it .chaque-soir, et aux pieds du Saint-Sacrement, danscelle des glises de Rome o se clbraient les quaratteheures ?'Qu'on me le pardonne, saint 'Benot-Ioseph tait

    plus qu'un saint, 'puisqu'un angeordinaire: c'tait;

    un sraphin, ou mieux une sorte d'incarnation divine, un autfeJsus-Christ. Rien de lui ne vivait en lui, Jsus JChrist seul

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    PUFAG XXVII

    tait sa vie 1 son souvenir, comme saint Jean Chrysos -tme au souvenir du Grand Paul , je reste confondu, s t u pfait, ananti; j'admire et j'admire encore, je vnre et je

    vnre encore, je prie et je pr ie encore, j'a rme et j 'ai meencore. Dans ces conditions, c'tait comme un acte de justice distributive, que les premiers procs publis debatification et de canonisation fussent ceux du saint dontla vie toute entire fut un miracle incessant et clatant, unmiracle de premier ordre.

    Voil le second motif qui m'animait, quand je demandai la sacre congrgation des Rites la collection des pices dela Cause de l'illustre mendiant.

    'Plus tard cependant j 'eus un scrupule qui m'arrtapresque court. Les cinq miracules de saint Benot-Joseph

    Labre sont des femmes, et il entrait dans mon programmeque le sujet de l'un au moins'des miracles fut un homme IC'tait, je l'avoue, unlger manque de foi, auquel je n'attachais pas d'ailleurs une grande importance, mais que

    je crus devoir soumett re l'apprcia lion de sa SaintetLon XIII, au beau jour de l'Audience particulire qu'elle

    daigna m'accorder. Mais j'avais peine ouvert mon c urque le grand Pontife me rassura. Oh! non,ne changez paslVotre choix est excellent! Restez fidle sainiBenot-Josephet Pie IX. I Quand il s'agit de miracles fminins,comme ilvous plat de les appeler, la Sacre congrgation-des Ritesest encore plus sur ses gardes et plus svre 1; elle exigeune surabondance de preuves extraordinai re, et, s'il taitpossible; le miracle serait rendu encore plus certain:

    Et en efet, ds gue je me mis l'uvre , je constataisur le champ que, par cela mme qi l est fminin, le mi racle fait la part ie incomparablement pius belle au Pro

    moteur de la Foi, l'avocat du diable, qui m manque jamais de donner une place norme f hystrie, la nvrose, et l eu r fait jouer uu rle immense; dans la maladie

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    XXVIII SPLENDEURS DE LA FOI-

    pour dissimuler sa gravit, dans la gurison pour lui enlever tout ce qu'elle pouvait prsenter de miraculeux,pour en faire un effet, ou mme un jeu de la nature. Mes

    lecteurs seront heureux de constater par eux mmes la profonde sagesse du jugement port par le trs saint Pre.Je suis donc rest fidle Benot-Joseph, Pie IX!

    Celle fidlit sera la gloire elle bonheur do ma vie t Quellegloire et quel bonheur, en effet, que d'avoir t appelle premier combler une lacune infiniment regrettable,

    faire bril ler une des splendeurs les plus clatantes de lasainte glise catholique, apostolique, romaine, admirablesurtout , comme Dieu, dans ses saints, dans les saints innombrables qu'elle engendre, et qu'elle engendre seule,parce que seule elle est divine ! MIRABILIS DEUS IN SANCTIS

    SUIS.M.Renan a fait, dans la prface de sa vie de Jsus-Christ,

    cet aveu trange, mais prcieux : Si le MIRACLE A QUELQUERALIT, mon livre est un tissu d'erreurs. Si, au contraire,LE MIRACLE EST UNE CHOSE; INADMISSIBLE, j'ai eu raison d'en-visager les livres qui contiennent des rcits miraculeux,

    comme des lgendes pleines d'incertitude et d' er reur s departi pris.Enchrissant sur son mule, M. Ernest-Havetaos dire : Non seulement Jsus n J a jamais fait de miracles,mais j'ajoute hardiment qu'on n'a pas pu dire, qu'on n'apas pu croire cela I C E N'EST QU'A DISTANCE, et longtemps

    aprs, qu'on a imagin de pareilles choses 1 Quand la critique refuse de croire au miracle, ELLE N'A PAS BESOIND'APPORTER DE PREUVES l'appui de sa ngation. CE QU'ONRACONTE EST F AUX, SIMPLEMENT, PAR CE QUE CE QU'ON

    RACONTE N' A PAS PU TRE .

    Et voici que, pour la pr emi re fois, j' ap port e, la dmons

    trat ion rigoureuse et complte par la science la plusavance, la conscration clatante par le tribunal le plusauguste et le plus clair de l'univers, de cinq miracles,

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    PRFACE. XXIX

    en tout semblables aux miracles de l'vangile, oprsde nos jours, en pleins dix-huitime et dix-neuvime sicles!L'incrdulit, dbusque de son avant-poste, l'Impossi

    bilit ! est donc ramene forcment sur le terrain du Fait. Or?le plus grand des miracles, si ce n'tait pas la plus monstrueuse des absurdits, serait que CE QUI EST NE FUT PAS !

    O mdecins, car c'est vous surtout que s'adresse monlivre, vous dont la sainte cri ture a d i t : La science dumdecin lui fera porter haut la tte, et lui vaudra les

    louanges des grands. Le Trs -Haut a donn au m decin la science, par laquelle la vertu des mdicamentsarrive jusqu' lui, et cette science le fera honorer. Voici que je vous offre une occasion unique de remplirune mission de salut, d'exercer une influence minemmentbienfaisante. J'ai mis sous vos yeux, avec les preuves lesplus irrcusables l'appui, cinq gurisons certainementmiraculeuses, de. maladies incurables par les forces de lanature ou les ressources de Fart , de maladies que vousiravez jamais guries subitement, compltement, irrvocablement. Or si, comme je n'en doute pas, aprs m'avoir

    lu , votre conviction est faite, vous faisant votre tour juges de.faits que vous aurez examins fond, exprimez-lapar ce simple mot, avec votre signature, CONSTAT, il conste !Votre adhsion n'est nullement ncessaire la constatationde la vrit, mais, si vous me l'accordez, elle aura uneporte immense. Prononc par cent ou deux cents mde

    cins seulement, ce CONSTAT produira des effets merveilleux ; il fermera la bouche l' incrdulit, et contribuerapuissamment au re tour la Foi dans notre belle et chrePatrie. J'ai fini.

    Oh PETIT GRAND SAINT I je vous ai appartenu uniquement

    dans ces deux dernires annes de ma vie.Le travail de rdaction et d'impression de cet norme volume m'a absorbtout entier. Daignez le bnir et assurer son succs. Ouvrez

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    XXX SPLENDEURS DE LA FOI.

    les yeux et touchez le cur de ceux qui le liront. Des circonstances indpendantes de ma volont, mnages sansdoute par l'ternel ennemi de Dieu et le vtre, qui ne

    voulait aucun prix de la dmonstration scientifique dumiracle, ont rendu mon travail tellement difficile, qu'il est.rest forcment imparfait au point de vue, secondaireheureusement, de la distribution et de la correction t y pographiques . Jetez un voile sur ces dfauts, faites qu 'il spassent inaperus, afin que le succs de cet ouvrage,

    entrepris uniquement pour la gloire de Dieu et la vtre,ne soit pas trop amoindri. Votre d.evise est la mienne :LUT, Jsus-Christ, IL FAUT QU'IL CROISSE, moi, UGLI que jediminm! Je lui ai t assez fidle pour me sentir capablede supporter sans trop de peine l'humiliation que lesimperfections dont je parle doivent m'at ti re r. Mais TOUS,saint Benoil-Jsepli, vous lui avez t fidle jusqu' l'hrosme; elle a t le mobile de votre vie toute entire.Depuis le berceau jusqu' la tombe,, vous n'avez pas cessun instant de diminuer volontairement, incessamment,indfiniment, pour faire crotre Jsus-Christ en vous et

    hors de vous, partout et.toujours I Et c'est ainsi que TOUStes parvenu vous anantir au point qu'il n'y avait plusen vous rien de vous, que Jsus-Christ vivait seul envous I Comme rcompense de ma bonne volont, je neTOUS demande qu' une grce : obtenez que ce bienheureuxanantissement s'opne aussi enmoi.l J'aurai alors mon

    to ur chang ma faiblesse contre la force divin e; jeconfirmerai mes frres dans la Foi 1

    15 avril 1882, jour o je suis entr'dans* ma soixante-dix-neuvime anne I

    F. .MOIGNO.

    P. S. Qu'il me soit permis d'exprimer ma reconnaissance M. l'abb Menin, mon collaborateur aux Mondes,

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    PRFACE. X

    aumnier des Dames carmlites de Saint-Denis, qui m'atant aid dans la coordination des innombrables matriauxque j'avais mettre en uvre, et dans la correction des

    preuves. Saris lui, que de fois je me serais perdu dans unlabyrinte sans fin.

    Je dois aussi de grands remerciements M. l'abbDeramecourt, professeur au petit Sminaire d'rras. Sonhistoire de la Canonisation du bienheureux Joseph Labre(Arras, Pradier 1881. In-18, 160 p.) pouvant seule me

    fournir les noms, les dates et les nombres sans lesquelscette Prface eut t impossible, et qui lui donnent tantd'intrt.

    F. M.

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    L E S

    SPLENDEURS DE LA FOI

    Trs-abrg de la doctrine de Benot XIV sur labatification et la canonisation des Saints.

    i. CANONISATION ET APOTHOSE , CONFUSION QUE l/ON A

    QUELQUEFOIS FAITE DE C.tS DEU X MOTS SI DI FF R EN TS .

    Benot XIV commence son grand trait par une rfutation du rapprochement que Tona voulu faire entre lacanonisation et l'apothose. Les hrtiques osaient affirmerque la canonisation des Saints, dans l'glise catholique,est une drivation de l'apothose chez les paens, crmonie dont Ilrodien, Dion, etc., nous ont laiss la description dtaille, et qui avait pour but d'lever un simple

    mortel (souvent quel mortel I) au rang des dieux. La diffrence est cependant norme.1 La canonisation des saints repose : sur la solide

    affirmation de nombreux tmoins, attestant les vertushroques des grands serviteurs de Dieu, elles miraclesqu'on leur attribue; sur dus laits et des dpositaires multiplies et minutieusement discutes, etc. Chez les paens,

    au contra ire, la dification de certains personnages commeRomulus, Octave, Drusille, etc., avait lieu -par l'acclamation intresse ou enthousiaste d'une seule personne.

    2 Chez les paens, les honneurs de l'apothose n'taientvi. 1

    LE MIRACLE ET LA SCIENCE

    R S U M

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    9 LES SPLENDEURS DE LA FOI.

    dcerns qu' des empereurs, des princes, des princesses,des grands hommes, personnages souvent impies et c o r rompus. Chez les chrtiens, la canonisation est accessible toutes les classes d'individus sans dislinelion de dignit

    ou d'illustration dans le monde, sans autre motif dterminant que la ver Lu minente du saint, ou le mar tyreintrpidement endur pour la foi de Jsus-Christ.

    3 L'apothose levait un p homme souvent souill decrimes au rang des dieux ; l'glise, au contraire, ne pr sente, par la canonisation, la vnration des fidles qu'un

    homme orn de toutes les vertus, un ami de Dieu; elle nel'invoque qu'en celte qualit ; et quoiqu'il soit permis delui adresser des prires comme un intermdiaire gracieux,entre Dieu et les hommes, il reste, malgr la sublimit desvertus qu'il a prat iques, une distance infinie de la m a

    jest divine.

    2. L A C A N O N I S A T I O N D A N S L E S P R E M I E R S S I C L E S D E L ' G L I S E .

    De tout temps et ds les premiers sicles, l'glise a recueilli avec soin les actes des martyrs, et les rcits cons tatant les vertus mineotes des confesseurs dont elleinscrit les noms au catalogue des saints.

    Le zle, dans cette direction,des voques de la primitiveglise nous est manifest dans Je livre des pontifes romains(Liber Pontifiealis). Nous y lisons que saint Clment avaitconst itu dans les diffrents quar tier s de Rome sept n o taires chargs de collectionner la srie des actes vridiquesdes marty rs, et ces actes devaient t re gards fidlementdans les archives de chaque glise.

    Les chrtiens se les procuraient de deux manires :d'abord en offrant une rtribution aux notaires paens, pouren avoir une copie ; ensuite en s'aidant cle chrtiens zlsqui exeraient ce notariat au milieu des gentils, lo rsqueles martyrs paraissaient devant leurs juges.

    Ces actes taient lus dans l'assemble des fidles, aprsavoir reu l'approbation de l'autorit comptente. Ce fait

    nous est attest par le pape Glase, et par le pape Adriendans une lettre Cbarlemagne cite par Mabillon.

    Il y avait dans chaque glise un tribunal charg d'examiner les actes des martyrs, de mett re en garde contre

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    DOCTRINE DE BENOIT XIV 3

    l'exagration et de porte r un jugement sur les faits. Ce jugement appartenait l'vque du diocse; dans l'glised'Afrique, il tait mme rserv au seul Primat de Car-thage. Ce n'est qu'aprs ce jugement qu'on renfermait

    dans les autels la relique des martyrs.Le vocabtUairede la primitive Eglise avait un mol con

    sacr pour dsigner le martyr dont les reliques pouvaienttre exposes la vnration des fidles. On les appelaitVindicatif donnant ce mot la signification attribueaujourd'hui aux Batifis.

    Ainsi on trouve dans Optat de Milet, que l'archidiacreCciiien reproche Lucillc de baiser des ossements d'unmartyr qui n'tait pas au rang des Vindicaii.

    U importe grandement d'insister sur ce point, et de bienfaire sentir la haute importance que l'Eglise catholique aattache de tout temps tablir sur des fai ts historiquementinbranlables le culte qu'elle a permisde rendre aux p e r

    sonnes d'une vertu clatante, .surtout aux martyrs.Ce n'lait pas assez encore que ce jugement des glisesparticulires pour tablir la vrit historique du culte dessaints ; par l'intermdiaire d'un contrle gnral centralisdans Rome, on envoyait, d'une glise l'autre, les nomset les actes des martyrs, afin que leur culte ft connu etconsenti par tous les vques de la chrtient. De l les

    lettres encycliques, les calendriers, les martyrologes, etc .Un grand nombre d'auteurs anciens certifient ce fait, commeon peut le voir dans Avezedo, abrviateur du grand traitde Benot XIV.

    Ces rapports des diverses glises avec l'Eglise r o maine et les souverains pontifes sont attests par les lettres

    de saint Cyprien Moyseeiaux autres confesseurs dtenusdans les prisons de Rome; par l'ptre de saint Ignacemartyr aux Romains ; par les actes de saint Denys l'Aro-pagite, parla lettre des martyrs de Lyon au pape Eleuthre,;par les actes de saint Vigile, vque de Trente, envoys Rome (Bolland. 6 juin), etc. Saint Grgoire de Tours nousapprend qu'un vque ne put consacrer une glise en

    l'honneur de saint Palrocle qu'aprs avoir obtenu dltalieles actes de son martyre, etc.

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    3. C A N O N I S A T I O N D E S S A I N T S D A N S L E S T E M P S M O D E R N E S E T

    A C T U E L S .

    1. Congrgation des Rites. Membres de cette Congrgation; ses assembles; questions proposes. Parmi lesquinze congrgations de cardinaux institues par Sixte V,la cinquime est celle des Saints-Rites, laquelle sontdvolues les causes de batification et de canonisation desserviteurs de Dieu. Elle fut d'abord compose de cinq car

    dinaux, mais dans la suite on en trouve quelquefois jusqu'sept et mme neuf. Aujourd'hui elle comprend ving t- sixcardinaux, et parmi eux les plus grandes illustrations del'Eglise. Ces prlats ont leur lte un prfet ou prs identperptuel, et, dans chaque procs de batification, le papenomme l'nn d'eux l'office de Rapporteur.

    Les juges de second ordre, aujourd'hui au no mbre de

    vingt-sept, portent le nom de Consulteurs ; ils sont nommspar le pape, mais, pour plusieurs officiers de la Curie romaine, ce titre est attach leur charge. Le matre dusacr palais, le sacristain de la chapelle pontificale, l'audi teur et l'assesseur de l'inquisiteur sont consulteurs de droit,de mme que les trois plus anciens auditeurs de rote :ceux-ci ont conquis ce privilge le jour o les causes debatification ont pass du tribunal de la Rote celui de laCongrgation des Rites. Ces auditeurs d'office ont en outrele droit de se choisir un conseiller comme les cardinaux;tandis que les autres consulteurs ne peuvent le fairequ'avec dispense.

    Los Dominicains, les Mineurs, les Darnabites, les Ser

    vtes, les Jsuites fournissent galement quelques membres ce tr ibunal si auguste. -La Congrgation des Rites a en outre ses officiers. Les

    uns, dignitaires d'ordre ,plus lev, ont droit de suffrage etrang de consulteurs, tels sont : 1 Le promoteur de la foi,dont les fonctions sont l'quivalent d celles de procureurou d'avocat gnral dans nos cours souveraines, c'est lui

    qui reprsente le minisire public-, il lve des doutes etsuscite des difficults qu' il faut rsoudre, il opine n a n moins comme juge, moine contre le sentiment qu'il a e x pr im comme promoteur, quand le droit et les faits sont

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    DOCTBINE Dl BENOIT XIV 5'

    suffisamment clairs. 2Le secrtaire de la Congrgation;il est charg de notifier aux prlats qui la composent le jourdes assembles et les matires dont on doit traiter. 3 Leprotonotaire apostolique, qui remplissait autrefois la

    charge de secrtaire, et qui le fait encore en son absence.Les officiers d'ordre infrieur sont : 1 Le sous-promo

    teur, conseil et supplant absent du promoteur de la foi,il fait l'extrait de la procdure et des mmoires, il ensigne les minutes et les copies, imprimes et manuscrites, i!est prsent toutes les informations, vrifications ou recon

    naissances d'critures; 2 le notaire de la congrgation,qui dresse tous les actes authentiques et veille la gardedes archives enfermes au Vatican : il en tire copie, parordre du cardinal rapporteur, ou la demande du promoteur, des anciennes procdures de canonisation ; autrefoison les communiquait aux procureurs en original, mais prsent on n'en dlivre que des copies ; 3 les procureurs

    du sacr Palais qui peuvent seuls crire dans les causes debatification ou de canonisation; 4 les avocats consislo-riaux qui traitent dans ces procs les questions de droit etdressent les mmoires, c'est du corps des avocats consis-toriaux qu'on tire toujours les promoteurs de la foi, ilssont au nombre de douze et remplissait d'ordinaire certaines autres fonctions; aussi, la congrgation des ritesles fait-elle suppler par d'autres avocats qu'elle approuve;S 0 viennent enfin les interprtes pour les actes dresss enlangue trangre, les mdecins, les physiciens, les mathmaticiens et autres savants quand les circonstancesl'exigent.

    Toutes les procdures d'une batification ou d'une cano

    nisation ne s'accomplissent pas au sein de la congrgationdes rites. Les procdures prliminaires ont lieu dans lediocse du serviteur de Dieu, sous la direction de l'voquecharg de s'enqurir minutieusement de ses vertus, de sarputation de saintet et de fournir la preuve qu'il n'estl'objet d'aucun culte public s preuve qu'on appelle attestation de non culte.

    Toute personne qui remplit un office dans les procs debatification ou de canonisation est tenue, sous la foi duserment au secret' le plus rigoureux ; la mme obligationpse sur les tmoins.

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    6 LES SPLENDEURS DE LA FOI.

    Voici en quels termes les juges prtent serment : Je jure et promets sur les saints vangiles de rempli r

    fidlement la commission qui n est confie de dresser les* procdures ncessaires la batification ou canonisation

    - du serviteur de Dieu N. 5 selon la formule ordonne par les dcrets de la sacre congrgation des rites, et spcialement par ceux que N. S.-P. le Pape Innocent XI- a confirms. Je jure et promets en ou tre de garder rel i - gieusement le secret, tant sur le contenu des in terroga- toires que sur les rponses des tmoins, et de n'en con-

    frer avec personne qu'avec les juges, le notaire et le sous-promoteur dputs dans la cause, et ce, sous peine de parjure et d'excommunication (lat sententi) dont je ne pourrai me faire absoudre que par le Pape en personne, l'exclusion mme du grand Pnitencier . Ainsi je jure et promets : Dieu me soit en aide cl ses saints vangiles .

    Les juges dlgus, le vice-promoteur et le notaire prtent leur tour serment (dans les mmes termes) devantles consulteurs.

    La formule du serment impos aux tmoins, est quelquepeu diffrente:

    Je ju re et promets sur les saints vangiles de dire la vrit tant sur les interrogations que sur les articles qui me seront proposs, et aussi de garder inviolablement le secret sur les dits interrogatoires et articles, comme sur mes rponses et dpositions, sous peine de parjure et d'excommunication (lat sententi) dont je ne pourrai tre absous que par le Pape en personne, l'exclusion mme du grand Pnitencier, except l'article de la

    mort . Ainsi, je ju re et promets : ainsi, Dieu me soit en aide et ses saints Evangiles. La congrgation des rites constitue donc une vritable

    Cour de Haute Justice, et de quelles sages prcautions ona entour l'exercice de son autorit I On ne trouvera, chezaucun peuple civilis, une cour d'assises, une cour suprme,mme exceptionnelle, qui prsente les mmes garanties?

    Pour qui connat la nature humaine le plus difficile faire, dans l'apprciation des vertus d'un homme, c'est desavoir se tenir en garde cont re les ides de la foule. L'opinion populaire en effet est bien souvent trop peu consciente

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    de ce qu'elle affirme. Si on ne donne un frein la rumeurpublique, elle peut dfigurer la vrit au point de la fausser. C'est du jugement du peuple que le proverbe a d i t : trCrescit eundo . '

    Aussi, qui n'admirera les prcautions si profondmentsages prises par la Cour, romaine dans l'instruct ion d'unprocs de batification ou de canonisation?

    Au dbut, l'enqute est confie l'vque du lieu de-naissance, et sa premire dmarche est de s'assurer qu'onn'a pas donn le titre de saint, qu'on n'a pas rendu un culte

    au pieux personnage, au vnrable, dont on instruit lacause, et cela sous les peines les plus svres. C'est uncrime aux yeux de l'glise d'invoquer publiquement celuidont elle n'a pas mrement discut et consacr les litresde saintet. La seconde prcaution prendre c'est de garderle silence le plus rigoureux, devant le public, sur les renseignements que l'on a fournis comme tmoin, et de ne

    chercher en aucune manire connatre ce qu'ont attestles autres tmoins. Ajoutons qu'aprs l'audition des tmoins, aprs les explications des mdecins, aprs le con trle et les preuves contradictoires des juges de la hautecongrgation, elle ordonne un sursis dans la marche del'affaire et de la procdure avant de conclure dfinitivement sur le procs de batification ou de canonisation.

    Aucune cour judiciaire ayant prononcer sur les in t rts les plus graves de l'ordre purement temporel, ne s'estentoure de prcautions aussi minutieuses pour arriver une connaissance parfaite de la vrit. Le temps consacr,le nombre des juges et la diversit de leurs fonctions, lenombre et la varit des conLrles, les moyens que l'on

    emploie pour s'assurer de la vracit des tmoins : tout serunit ici pour fermer tout accs l'erreur.La Congrgation des rites se runit tous les mois, dans

    le palais pontifical, en assemble ordinaire laquellesont convoqus seulement les cardinaux, le promoteur dela foi, le protonolaire, le matre de crmonies et le s e crtaire. C'est gnralement dans les assembles ex trao r

    dinaires que se traitent les questions les plus importantesque soulvent les procs de batification ou de canonisation. Ces congrgations extraordinaires sont de troissortes : antprparatoires, prparatoires et gnrales.

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    8 LES SPLENDEURS DE LA FOI

    La Congrgation antprparatoire se lient dans le palaisdu cardinal rapporteur ; eUe a pour but de le mettre plusparfaitement au courant de l'instruction dont il est charg.Les consulleurs lui donnent tour tour leur avis; sans

    qu'il fasse connatre sa propre opinion.La Congrgalion prparatoire, runie dans le palais pon

    tifical, a pour objet d'instruire des circonstances et des difficults de la cause tous les cardinaux du sacr tr ibunal .Chacun des consulleurs donne son avis ; mais Leurs mi-nences rservent leur opinion.

    La Congrgation gnrale est honore de la prsence duSouverain Pontife. Les consulteurs y parlent debout, ilssor tent aussitt, mais ils se tiennent daus l'antichambre,tout prts rentrer, s'ils sont rappels. Les cardinauxdisent ensuite leur avis.

    Dans les assembles extraordinaires, on discute quatresortes de questions appeles DOUTFS.Les unes sont des pr

    liminaires, les autres sont des rsolutions dfinitives.Voici ces questions : 1 La qualit requise des vertuschrtiennes est-elle bien atteste? Premier doute prlimina ire. 2 Les miracles sont-ils en nombre comptent?Sont-ils suffisamment prouvs? second doute prliminaire.3 Est-il expdient de procder la batification? C'est lepremier doute rsolu d'une faon dfinitive. 4 Apres la

    batification et la reprise d'instance, on demande s'il fautprocder la canonisation : c'est le quatrime doute et ledeuxime dfinitif, pour cet objet.

    2. Des formalits anciennes.Jusqu' Urbain VIII, c'tait gnralement dans un Concile cumnique qu 'on prononait l'arrt dfinitif de la canonisation. On y lisait lavie du serviteur de Dieuavec le rcit et les preuves de sesvertus . On ajoutait les dpositions authentiques des t moins oculaires attestant les miracles, et le concile dcidait si on devait inscri re au catalogue des saints le serv i teur de Dieu.

    Les Souverains Pontifes avaient cru devoir prendre des

    prcautions encore plus rigoureuses pour proposera la vnration des fidles les vertus hroques du serviteur do Dieu.1 La Cour de Rome sollicite par des personnes graves,

    demandant un jugement de canonisation, prenait un dlai

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    suffisant pour apprcier fond la validit des tmoignagesapports.

    Ce temps coul, le Pape, dans un consistoire secret,communiquait aux cardinaux les requtes prsentes et les

    raisons dont on les appuyait. Sur l'avis favorable du consistoire., il ordonnait quelques vques, voisins des lieux,de soumettre une information juridique le brui t gnralde la saintet de ceux qu'on lui recommandait, et la r e nomme publique des miracles oprs parleur intercession.Celte procdure tait ensuite examine dans un secondconsistoire secret. Si le pape et les cardinaux taient satisfaits, on donnait une commission nouvelle aux premiersdlgus ou d'autres, avec mission d'informer, non plusseulement d'une manire gnrale sur la renomme desmiracles et de la saintet, mais encore sur la vie toutentire du serviteur de Dieu, sur chacune des vertus enparticulier et Sur chacun des miracles qui avaient t

    proposs.Troisimement : Ces enqutes termines, on en adressaitau Souverain Pontife les procs-verbaux authentiques, etSa Saintet les confiait des hommes .habiles, seschapelains, ses auditeurs de rote, etc. pour les rsumer,et en faire l'objet d'un rapport. Ces examinateurs traduisaient les preuves en questions sommaires qui devaient

    tre juges par des cardinaux. Quatrimement: Quand tousles doutes avaient t levs l'avantage des solliciteursde la cause, su r les rapports d'un vque, d'un prtre etd'un diacre, tous trois membres du sacr collge, on tenait un consistoire public o tous les cardinaux vquestaient appels; et l'on chargeait une commission ordinairement forme de sept ou huit de ces prlats de faire l'exposition dtaille del cause. Enfin, le Souverain Pontife,aprs avoir demand le secours du Saint-Esprit, incliquaitun jour pour la canonisation.

    3. Formalits prescrites par la Congrgation des Rites depuis h dcret d'Urbain VIII. Les premires enqutes

    sont faites sur les lieux par l'vque diocsa in juge absoludans les deuxques lions prl iminaires. 1 Opinion srieusede saintet s'altachant au serviteur de*Dieu. 2 Attestationqu'aucun culte p u b l i e n t t adress au personnage vnr.

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    Ces enqutes et les jugements de l'voque sont ports la Cour du Pape et dposs chez le notaire de la Congrgation des Rites. Les solliciteurs de la cause en demandent l'ouverture, par une requte prsente en sance ordi

    naire, et l'on dclare la procdure ouverte. Celte ouverturese fait en prsence du Cardinal Prfet de la Congrgation,

    On demande alors au Pape de nommer un cardinal Rapporteur et des Traducteurs interprtes , s'il en est besoin.On examine les crits du vnrable (s'il y en a). Le papesigne ensuite la Commission, qui permet la Congrga tion des Rites de procder l'instruction du Procs debatification: mais dix annes doivent s'tre coules depuisque la supplique de Pvque du lieu a t dpose.

    Aprs dcret d'attribution ou de pouvoir pour informersur chaque vertu particulire et sur chacun des miracles;une seconde procdure, faite avec le mme soin que lapremire, commence et se poursuit sous le nom de proc

    dure apostolique.Les procs verbaux une fois termins, on les porte laCongrgation des Rites qui les soumet un examen a t tentif. Si la Congrgation trouve qu e la procdure a tfaite selon les formes prescri tes, elle passe la discussionpar ticulire des vertus et des miracles . Il ne doit res teraucun doute, aucun point ohscur; tout doit tre clairci.

    La dcision dfinitive sur les vertus hroques d'un s e r vi teur de Dieu ne peut tre prononce Rome que cinquanteans aprs le dcs du vnrable. C'est alors seulementqu 'ont lieu les trois assembles dfinitives (an tprpara-toire, prparatoire et gnrale) dans lesquelles on prononceirrvocablement sur les doutes soulevs. Si les avis sontfavorables, on songe fixer le jour solennel de la batification.

    4 , A V E C Q U E L S S O I N S P A R T I C U L I E R S , L ' G L I S E E X A M I N E L A

    S A I N T E T D E L A V I E E T L ' H R O I S AI E D E S V E R T U S .

    Voyons maintenant de plus prs comment, dans la

    pratique, on procde ces divers examens. L'glisese proccupe davantage de la saintet de la vie et dudegr hroque des Vertus des serviteurs de Dieu que desmiracles. Elle est le meilleur juge du vrai hrosme. L'-

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    DOCTRINE DE BENOIT XIV i lvangile et la vie sublime deJsus-Christ lui fournissent letype parfait d'un hros digne du nom de saint. Une vertumdiocre n'entrera donc jamais en possession d'un cultepublic. On peut avec des vertus ordinaires gagner le ciel,

    mais ce n'est pas assez pour devenir l'objet de la vnration des fidles. Pour tre plac dans les diptyques sacrs,la saintet doit se.rvler sur tous les points et embrasserla vie entire, c'est--dire la pratique de toutes les vertus,vertus thologales, vertus cardinales et toutes les vertusmorales. La moindre dfaillance atteste sur un seulde ces points suffit pour faire interrompre le procs etrejeter pour toujours l'examen de la cause.

    1. Examen des crits des serviteurs de Dieudonlla causeest appele en Cour de Rome. Soit que ces crits aientt publis, soit qu'ils se trouvent encore en manuscri t, ilfaut qu'on s'assure qu'ils ne renferment aucune erreur soit

    sur le dogme, soit sur la morale.Le Cardinal rapporteur prside cette rvision des ouvrages. Il choisit des thologiens habiles et en nombresuffisant; ces examinateurs donnent leur avis par crit. Ilsdressent le catalogue des ouvrages, leur planet leur objet,l'analyse raisonne de la doctrine et la manire dont ilssont rdigs. Si certains passages donnent lieu des

    doutes, le procs reste en suspens jusqu' l'claircissement complet de toutes les difficults. Cette enqute se faitsous le sceau du secret; les solliciteurs de la cause,surtout, ne doivent avoir connaissance du jugement desexaminateurs qu'aprs la batification dcrte.

    L'examen prliminaire des vertus et des crits est le

    fondement de toutes les procdures subsquentes.2. Commission apostolique. La nomination de la com

    mission apostolique suit toujours de prs l'approbation desouvrages et l'examen des vertus. Par celle commission, lePape donne pouvoir la Congrgation des Rites de travailler l'instruction du procs propos. C'est en cons

    quence de celte permission que les juges sont dlgus,qu'ils informent sur les lieux, et que leurs enqutes sontexamines d'abord dans les sances ordinaires. Cette commission est nomme aprs une requte motive sur les actes

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    de l'vque diocsain, et revtue de l'approbation de la Congrgation. Le promoteur prend connaissance del requteavant sa prsentation la signature. Il ne manque jamaisd'opposer des difficults que les consul teurs sont chargs

    de rsoudre. Dans la rigueur stricte du droit, on ne devraitfaire cette demande qu'en assemble gnrale ; dans la pratique on sollicite ordinairement une dispense du Pape, et laCongrgation ordinaire dcide.

    Quand les cardinaux ont jug que les commissionspeuvent tre expdies, le procureur lui-mme en dresse laformule; le secrtaire la porte contresigne son promo teur .Le Pape approuve par ce mot, crit de sa main sign de lapremire lettre de son nom propre, placet il nous plat.

    Pour que le Pape accorde cette expdition importante, neuf conditions essentielles doivent avoir tremplies :

    1 Il faut que les demandes des solliciteurs soient

    appuyes par des lettres et les instances souvent ritresde prlats ou autres personnes constitues en dignit.2 L'ordinaire du lieu doit avoir men bonne fin

    sous son autorit propre l'enqute locale dont nous avonsparl .

    3 Les actes de celte enqute prsents la Congrgation doivent tre dclars rguliers et sans dfauts

    essentiels, de fond ou de forme.4 Dix annes doivent s'tre coules depuis le dpt de

    ces actes entre les mains du secrtaire de la Congrgation.5 Tous les traits, let tres, mditations et autres crits

    des personnes proposes, exigent une approbation so le nnelle, aprs srieux examen,

    6 La renomme de saintet doit toujours tre bienconstate.7 La requte prsente pour obtenir la signature doit

    avoir t vise par le promoteur, et dbattue en Congrgation gnrale, moins d'une dispense du Pape.

    8 Il ne doit se trouver aucun obstacle, aucune opposition considrable contre l'iniroduclion de la cause.

    9 L'vque diocsain doit certifier par ses lettres que labonne odeur des vertus et le bruit des prodiges n'afait que crotre de plus en plus depuis les dix annescoules.

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    Telles sont les rgles inviolables dont l'excution estconfie au promoteur. Quand toutes ces conditions sontremplies, et alors seulement, commence rellement leprocs apostolique.

    3. Comment les commissaires apostoliques procdent pour mettre en marche les procdures ordonnes par laCour suprme des rites. C'est la Congrgation des Ritesqu'appartient le droit de nommer les juges dlgus pa rl'autorit pontificale pour dresser sur les lieux la dernire

    information qui sert de point de dpart toutes les discussions des mdecins et des juges, soit pour approuver lesfaits surnaturels, soit pour les repousser comme insuffisamment prouvs. Ceux qui poursuivent la cause sollicitent le dcret d'Attribution ou de Qualification par unerequte dans laquelle ils doivent dsigner parmi leurs voisins les voques qui leur paraissent les plus propres

    bien s'acquitter de cette commission. Le promoteur peutrcuser les prlats indiqus et s'en faire proposer d'au res.Toutes ces formalits remplies, le procureur de la causerdige Je programme des questions qui doivent dir igerl'instruction du procs ; il range sous diffrents titres lesfaits qu'il faudra constater pour mettre en vidence lesverlus principales et les miracles qu'on a dessein de fairevaloir comme preuves de saintet. Ces faits, questionsou positions (positiones comme on les appelle) servent diriger l'interrogatoire des tmoins. Le promoteur quiprend connaissance de toutes ces critures prparatoires,rdige sur le mme sujet un grand mmoire sous formepistolaire pour celui qu'il destine tenir sa place sur les

    lieux. On appelle celui-ci vice-promoteur; ses fonctionssont trs-importantes. Les serments que doivent prter lesjuges, les officiers et les tmoins sont joints celte lettrecommissive, enferms sous une mme enveloppe, avec ledcret d'attribution sign du notaire de la congrgation, duprolonotaire, du prsident et du secrtaire, et la copie desarticles rdigs par le procureur.

    Les originaux de toutes ces pices restent dans les archives de la Congrgation, et le notaire a soin dcacheter lepaque qui contient toutes les pices expdies.

    Les commissaires apostoliques sont ordinairement trois

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    14 LES SPLENDEURS DE LA FOI.

    voques. Parmi eux figure le plus souvent l'vque du lieude la Spulture du serviteur de Dieu. Si l'un des vquesvenait manquer, on le remplacerait par deux chanoinesde l'glise cathdrale. Un vicaire gnral peut seul jouiren cette qualit, du privilge de reprsenter son vque.

    Les juges dlgus commencent leur entre en fonctionspar l'ouverture du dcret d'Attribution. Vient ensuite leserment qu'ils prtent eux-mmes d'abord, et qu'ils reoivent ensuite de tous ceux quisont placs sous leurs ordres,c'est--dire du vice-prsident, du notaire apostolique (ser

    vant de greffier), de celui qui rdige, col lat ionneou t r ans crit les procdures, enfin du procureur de la cause.On n'admet tous ces emplois que des ecclsiastiques,

    dont le caractre sacerdotal doit tre tabli, les laques.sont rigoureusement exclus de ces fonctions.

    Les commissaires apostoliques reoivent les dpositionsdes tmoins, au jour , l'heure, et dans le lieux dsigns

    par les assignations. On choisit toujours une glise, unechapelle, ou tout au moins une sacristie, pour entendre lesdpositions, dans le but, sans doute, d'inspirer aux tmoinsun plus gra nd respect du se rm en t. Les au tr es actes j u d i ciaires s'expdient dons la salle d'audience qui sert la

    justice contentieuse de l'ordinaire. Aprs la prestation duserment, on interroge chacun des asserments sur les articles dresss par le Procureur. A la fin de chaque sance,on arrte et on signe les registres qui doivent tre cachets

    jusqu' la prochaine assemble. Toute pice extra-judiciaire insre dans le procs le rendrait nul d'aprs le dcret dlnnoce nt XI. L'information termine, les juges dlgus apposent leurs signatures et leurs cachets. Puis on

    fait la visite et l'ouverture du tombeau. Un procs-verbalbien circonstanci de cette formalit est aussitt dress. Sile lieu de la spulture est compltement ignor, on doit enfaire mention dans les pi tes juridiques.

    Les minutes de foutes les pices sont conserves dans lesarchives de l'vcb ; on en fait copier un exemplaire bienlibell par n'importe quel copiste. Cet exemplaire doit

    tre collationn devant les juges mmes par le secrtairede la commission et par un autre notaire apostolique; les

    juges et lours assesseurs le revtent de leurs signatures etde leurs cachets : ce duplicata qui est ensuite port la

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    DOCTRINE DE DENOIT XIV, 15

    cour de Rome par un messager ayant prt serment de s 'acquitter fidlement de sa commission. La vrification dessignatures et des cachets se fait avec le plus grand soin enprsence des membres del Congrgation des Rites.

    4. Preuves et tmoins Vappui des vertus du serviteur de Dieu. Il faut qu'il y ait plusieurs tmoins et non pasun seul, testis unus, testis nulhts; et que ces tmoins nesoient guids dans leur dposition par aucun intrt pe rsonnel. Les tmoignages suspects ou peu concluants ne

    peuvent pas tre invoqus en faveur d'une dclaration desaintet. Cette pratique si sage est base sur l'importance de la matire, et sur le prjudice que porterait lareligion un jugement mal fond. En trons dans quelquesdtails sur ce que Ton exige des tmoins. Les tmoinsdoivent tre deux ou trois au moins pour affirmer le mmefait avec ses circonstances accessoires. Les personnes in

    terroges ne doivent dire que ce qu'elles ont vu de leursyeux ou entendu de leurs oreilles. On n'coule que ra re ment les tmoins par ou-dire ; et ces sortes de tmoignages ne sont jamais accepts pour la preuve des miracles. Enfin, on veut dans les tmoins l'ge, les qualitselles connaissances acquises que prescrivent les rgles dudroit ecclsiastique et civil. On exige enfin qu'ils soient ca

    tholiques, et qu'ils sachenlfaire le discernement dos vertuset des miracles. Dans tous les cas, leurs dpositions sont.soumises un examen svre. On ne se sert des donnesdes historiens que comme documents complmentaires.

    On voit avec quelle intelligente circonspection agit la Courde Rome. La procdure des commissaires renfermant toutes

    les pices de conviction, est examine d'abord au point devue de la forme dans les assembles ordinaires de la congrgation. Puis, on fait de tous Jes actes principaux dessortes de Sommaires (Summarium)y qui seront discutsdans les assembles, extraordinaires.

    La Congrgation des Rites procde avec unelenteur, sage jusqu' l'excs. Ses jugements ne sont rendus qu'au bout

    de dix, vingt, trente annes. Rome ne formule un dcretde batification ou de canonisation que quand la vrit abrill de tout son clat. Le nombre des tmoins entendusest trs considrable ; et l'on pousse l'exigence jusqu '

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    16 LES SPLENDEURS DE LA. KOI

    l'extrme dans l'apprciation des personnes appeles dposer quand il s'agit de discerner les vrais miracles d'avecceux qui ne le sont pas.

    5. Nature et caractres distinctifs des miracles vraiset faux. 1 Le vrai miracle ne doit pouvoir tr eattribu scientifiquement qu' Dieu et non l'art ou lanature; 2 sa production doit surpasser les forces de lanature; 3 il ne consiste pas dans la seule force desparoles, comme la transsubstantiation dans l'Eucharistie,

    o l'effet reste invisible, son effet doit au contraire trevisible et constant; 4 il doit avoir pour but ou pour consquence la confirmation d'un point de doctrine ou lamanifestation de la saintet un serviteur de Dieu.

    Les miracles vrais diffrent des faux miracles d'abordpar l'efficacit: ils oprent ce qu'ils montrent. Exemple :l'illumination d'un aveugle, la rsurrect ion d'un mort. Le

    miracle qui ne laisse rien aprs lui qui soit un tmoignage deson efficacit, est un faux miracle: c'estce que l'on a vu dansles jongleries du diacre Paris. 2 Levrai miracle subsiste etpersvre dans son effet merveilleux ; il porte avec lui sapice de conviction ; les prestidigitations qui simulent lesmiracles ne laissent rien aprs elles. 3 Le vrai miracle apour mobile ou pour but la gloire de Dieu; le faux miraclen'a pour objectif que la vanit ou l'il lusion. 4 Le vrai miracle s'obtient par la prire, la mortification et la confiance en Dieu; les faux miracles sont raliss ou parruse , ou par forfanterie, en tous cas par des moyens quine dpassent pas les forces humaines .

    Un fait par lu i-mme miraculeux, c'est que l'Eglise ca

    tholique seule ait gard le prcieux pouvoir de faire desmirac les. Dieu en effet ne peut permet tre la ralisationde prodiges qui seraient le triomphe de l'erreur. Cettevrit trouv sa confirmation clatante dans le gratidschisme d'Occident. L'Eglise tait hsitante reconnatrele vrai pape entre plusieurs concu rrents ; et il plut Dieudo faire voir qu 'on pouvait s'attacher chaque obJiencede bonne foi. sans s'garer . Eu voici la preuve; il y a eudes saints canoniser dans chacune des obdiences, etpar consquent des miracles en confirmation de leur saintet. Mais, ni chez les luthriens, ni chez les calvinistes,

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    DOCTRINE DE BENOIT XIV 17

    ni chez les antres hrtiques ou schisma tiques, on ne re trouve le privilge absolument divin du miracle.Les libres-penseurs croient expliquer ainsi ce fait crasant : le miraclea disparu avec la supersti tion. Mais cette assertion gratui te

    ne dmnt pas les innombrables miracles dont s'honorel'glise de Jsus-Christ, miracles dont ce volume apportela dmonstration irrfragable.

    6. Examen des doutes relatifs aux miracles. Nombre des miracles exigs. Le premier clouto peut venir destmoins qui l'attestent. Us peuvent n'avoir pas les qualitsde bonne foi ou d'intelligence voulues, ou bien ils peuventavoir t conduits par des considrat ions d'amour-propreet d'intrt personnel.

    Le second doute tient au fait lu i-mme. Bien que p o s sdant toutes les qualits qui constituent un fait, on a puse tromper sur la cause qui l'a produit . Surpasse-t-elle ou

    ne surpasse-t-elle pas les forces de la nature?Le troisime doute vient des illusions que peuvent sefaire les tmoins par suite des dispositions particulires deleur esprit.

    Les miracles sont de premier, de second ou de troisime ordre.

    Un miracle est de premier ordre lorsqu'il est contraire

    aux lois de la nature, qu' il y a cration de substance, ouque la substance du fait accompli est l'objet mme du miracle. cette classe appart iennent la fcondit et l'enfantement de la glorieuse vierge Marie.

    Le miracle est de second ordre quand le fait accomplidpasse seulement les forces de la natu re, comme la g u rison du paralytique, du boiteux, de l'aveugle-n.

    Le miracle de troisime ordre est celui dans lequel lemode seul de la production du fait est au-dessus des forcesde la na ture , en ce sens que la nature opre les mmes effets,mais dans de tout autres conditions.Exemple: sainteScho-lastique voulant empcher son frre saint Benot de retourner son couvent fit tomber une pluie torrentielle

    par un ciel entirement serein. Il pouvait certainementpleuvoir ce.jour-l, mais pas sans un miracle l'heureprcise o l'horizon tait tout fait sans nuages, et enconcomitance avec la prire de la sainte.

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    18 LES SPLENDEURS DE LA FOL

    Les miracles de premier ordre ne perdent rien de leurforce pour n'tre pas faits instantanment, parce que lapreuve du surnaturel reste assure daus le fait mme,celui, par exemple, de la rsurrection d'un mort.

    Il faut deux miracles au moins pour la batification, etdeux aut res , survenus aprs la batification prononce ,pour obtenir la canonisation. Les miracles de deuxime etmme de troisime ordre suffisent, parce qu' ils donnentla certitude entire et absolue de l'intervention divine.

    7. Conditions et caractres d'une gurison vraimentmiraculeuse Toute gurison, pour tre vraiment miraculeuse, exige imprieusement le concours de plusieurscirconstances: 1 Il faut que la maladie soit grave et incurab le ; si elle peut se gurir par les ressources de l'ar tmdical , il faut alors que la gurison soit subi te . 2 Lagurison doit survenir dans la priode d'intensit la plus

    forte et non la fin de l'volution du mal, lorsqu'i l peutsu rven ir une crise salu tai re. 3 On ne doit pas avoir e m ploy de remdes qui aient pu efficacement enrayer lamaladie; ou bien, si on a employ des remdes, il fautavoir acquis la certi tude qu' ils n'on t produi t aucun effetfavorable, ou mme qu'ils ont produit un effet contraire.4 La gurison doit tre instantane et subi te . 5 11 Faut

    qu 'e lle soit complte et non suivie de rcidive. 6a

    Enfin,qu'on n'ait pas remarqu dans les moments qui ont prcd la gurison, une crise, ou une vacuation notable quipourrait avoir t la cause de la gurison.

    Dans l'opinion commune les mdecins, ces rsolutionsfavorables arrivent plutt dans les maladies aigus quedans les maladies chroniques.

    La na tu re peut gur ir de trois manires : 1 par ledplacement de l' humeur peccante qui passe d'un organenoble un organe moins essentiel, comme lorsque, lesparotides tant dangereusement envahies, l'humeur passeaux joues ou aux pieds.

    2 Par une crise, une vacuation, un vomissement, des

    sueurs abondantes, le saignement de nez, l'apparition deslmorrhodes, ou chez les femmes le re tour de mens truesabondantes.

    3 La plupart des maladies parcourent des priodes

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    rgles, et ces priodes sont au nombre