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PB- PP B- BELGIE(N) - BELGIQUE 10390 N° 356 | FEV 15 –MAR 15 ALIMENTATION ON NOUS FAIT GOBER N’IMPORTE QUOI ! Bimestriel, ne paraît pas en août et septembre | n°356 | Février - Mars 2015 | Éditeur responsable : Guy Severs – av. Latérale 17/1 – 1180 Bruxelles | Dépôt : Bruxelles X | N°d’agréation : P501094

Bruxelles X - Jeunesses Scientifiques de Belgique · Toute demande de reproduction est encouragée moyennant citation de la source. Les articles n’engagent que la responsabilité

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PB- PP B-BELGIE(N) - BELGIQUE

10390

N° 356 | fev15–MAR15

ALIMeNTATION ON NOUS fAIT GOBeR N’IMPORTe QUOI !

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échOS deS jeUNeSédITO

Ébullisciences est la revue des Jeunesses Scientifiques. Toute demande de reproduction est encouragée moyennant citation de la source. Les articles n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs. n Les Jeunesses Scientifiques se donnent pour mission d’éveiller l’intérêt des jeunes pour les sciences, dans le but de contribuer à en faire des citoyens responsables et donc capables de comprendre le monde qui les entoure. n Président de l’association : Guy Severs n Présidents d’honneur : François Englert et Philippe Busquin n Les JS bénéficient de l’appui de la Communauté française (Administration générale de l’Enseignement et de la Recherche Scientifique – Service général du Pilotage du système éducatif). n Rédacteur en chef : Sébastien Vannoorbeeck n Coordination et mise en page : Jean-Marc Lacroix n

Imprimé à l’aide d’encres végétales sur papier 100 % recyclé n Photo de couverture : ©gresei (iStockPhoto) n Jeunesses Scientifiques de Belgique – asbl : av. Latérale 17/1 – 1180 Bruxelles | Tel : 02 537 03 25 – Fax : 02 537 08 02 | [email protected] | www.jsb.be n Antenne JSB à Liège : Quai St-Léonard, 18 – 4000 Liège | Tel : 04 383 69 00 n Antenne JSB à Mons : 065 680 217 n Antenne JSB à Namur : 081 280 237

Retrouvez toute notre actu sur www.facebook.com/jeunessesscientifiques

Quelque chose de neuf. Réinventons-nous.Voilà ce que nous nous sommes dit.Alors oui, ça passe par des changements, des sacrifices, des choix, mais au final, il faut savoir évoluer, non ?

Tout ça pour dire que tu tiens entre les mains l’avant-dernier ébullisciences. Ce n’est pas la fin du monde, mais bon, c’est quand même toute une époque qui s’achève : le « Bulletin des jeunesses scientifiques » dans les années 70, « l’écho des savants » dans les années 80 et enfin « l’ébullisciences » 1re et 2e version dans les années 2000… Toutes des publications qui ont voulu capter ton attention et susciter ta curiosité.

Aujourd’hui, nous faisons un constat que d’autres ont fait avant nous : l’époque est de plus en plus au numérique et de moins en moins au papier. Les réseaux sociaux sont les lieux prio-ritaires d’accès à l’information d’un nombre de personnes toujours croissant. On recherche des formes nouvelles d’informations : plus immédiates, plus visuelles, plus interactives. De manière plus générale, le web 2.0 influence la manière d’accéder aux savoirs, de communi-quer et de s’affilier.

Parce que nous tenons à remettre en question nos méthodes et que nous voyons dans l’évo-lution de notre société une opportunité de sans cesse nous renouveler, de ne jamais nous scléroser, nous avons décidé de changer notre manière de communiquer. L’abandon du for-mat papier sera une première étape qui sera suivie, très rapidement, du lancement d’un nouveau format numérique.Ça passera par les réseaux sociaux. Sous quelle forme ? Mystère ;-) Work in progress.

Ce qui est sûr, c’est que nous ne voulons pas badiner avec la qualité et que le changement de format se voudra fun et accessible, mais pas au détriment du contenu.

En attendant, bonne lecture.

Nicolas[aristote eN short]

Se RéINveNTeR SANS ceSSe

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NOS AcTIvITéS

* Le prix ne peut pas être un frein à la participation. Contactez-nous en cas de difficulté.

SÉJOUR

PÂQUES

2015

… ATTENDRE LE BEAU TEMPS POUR S’AMUSER ?HEUREUSEMENT QU’IL NE FAUT PAS …

UNE SEMAINE poUR S’oxygéNER

Le camp Amusciences à pâques, c’est une semaine pour se retrouver, se rencontrer et découvrir le monde qui nous entoure... Le tout dans un nouveau lieu avec deux hectares de ter-rain et un accès à une rivière ! De quoi explorer, jouer, se défouler et réaliser de super projets scientifiques de toutes sortes, sans oublier les veillées délirantes et l’indémodable feu de camp ! Et comme d’habitude, à la fin, plus per-sonne ne veut partir ! Heureusement qu’on se retrouve vite en juillet et en août ! ;-)

ça te dit ? Dans ce cas, tu aimeras sans nul doute les activités que les animateurs te concoctent pour ce séjour Amusciences de pâques.

Les camps Amusciences des Jeunesses scientifiques, c’est une formule de séjours de vacances mêlant activités scientifiques et ludiques. Les camps Amusciences sont reconnus par l’ONE et déductibles fiscalement.

AMUSCIENCES-PÂQUES 12-18/04/2015 | 270 € * | 8-15 ans | VirtonInfos et inscriptions : www.jsb.be

[email protected] 02 537 03 25

PÂQUES& AOÛT

PARFOIS, ON A BESOIN D’UN COUP DE POUCE !

DEVOIRS DE VACANCES, EXAMENS DE PASSAGE, RÉVISIONS, …

Les ateliers Échec à l’échec sont des cours de rattrapage scolaire destinés aux élèves de la 6e primaire à la 6e secondaire. Ces cours sont accessibles aux élèves qui sont en situa-tion d’échec scolaire mais aussi à ceux qui sou-haitent juste une petite révision.

Comment ça se passe ? • Groupes de 10 élèves maximum.• Cours donnés par des enseignants

expérimentés.• Explications et exercices individualisés.• 1h15 de cours par jour pour chaque matière

(max. 4 matières).

Quelles sont les matières proposées ? Nous proposons des ateliers pour tous les cours généraux (mathématiques, français, langues, sciences) et pour certains cours spécifiques (méthode de travail, orthographe, sciences éco, …).

Quand ? où ? Combien ?• à Pâques : 40 € pour 5 x 1h15 de cours

session 1 : du 07 au 11/04/2015 session 2 : du 13 au 17/04/2015

• En août (3 sessions) : 75 € pour 10 x 1h15 de cours

• Plus de 70 centres en Wallonie et à Bruxelles (voir la liste sur www.jsb.be)

• Infos et inscriptions : www.jsb.be [email protected] 02 537 03 25

RéSIDENTIEL

REMéDIATIoN

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NOS AcTIvITéS

SCIENCES ET CUISINESCIENCES ET CUISINESCIENCES ET CUISINE

L’ECHPÉRIMENTACHION, CH’EST ECHENCHIEL !

STAGEPÂQUES

2015

UNE SEMAINE hypER-pRoTéINéE

Fabriquer des spaghettis bleus, du caviar à la grenadine, des gâteaux au micro-onde, de la soupe d’orties, analyser les aliments, comprendre pourquoi la tartine devient toute verte après quelques jours au fond d’un cartable, ça te dit ?

Dans ce cas, tu aimeras sans nul doute les activités que les animateurs te concoctent pour cette plaine Ludisciences de pâques.

Les plaines Ludisciences des Jeunesses scientifiques, c’est une formule de stage de vacances mêlant activités scientifiques et ludiques. Les plaines Ludisciences sont reconnues par l’ONE et déductibles fiscalement.

LUDISCIENCES « Les sciences, ça se cuisine »UCCLE : école Plein Air – Dieweg 65Du 07 au 10.04.2015 | 100 € *Pour les 6-12 ans

Infos et inscriptions : www.jsb.be [email protected] 02 537 03 25

DO

MI

À PÂQUES, ON DRESSE LES ROBOTS !

À PÂQUES, ON DRESSE LES ROBOTS !

Stage

PÂQUES

2015

UNE SEMAINE poUR pRENDRE LE CoNTRÔLE

Tu commenceras par fabriquer ton robot avec des legos. grâce aux moteurs, aux engrenages, aux capteurs que tu ajoute-ras, tu en feras un Super Robot.

Tu pourras ensuite le programmer pour rele-ver les défis préparés par les animateurs. Ton Super Robot pourra-t-il reconnaître un bloc blanc et le transporter dans le goal adverse ? Pourra-t-il suivre un trait sur le sol et arriver sans encombres à l’autre bout de la pièce ? Les ani-mateurs t’initieront bien entendu aux secrets du dressage de robots.

Les plaines Ludisciences des Jeunesses scientifiques, c’est une formule de stage de vacances mêlant activités scientifiques et ludiques. Les plaines Ludisciences sont reconnues par l’ONE et déductibles fiscalement.

LUDISCIENCES «RobotIQUE»UCCLE : école Plein Air – Dieweg 65Du 07 au 10.04.2015 | 100 € * Pour les 10-14 ans

Infos et inscriptions : www.jsb.be [email protected] 02 537 03 25

BRUxELLES

* Le prix ne peut pas être un frein à la participation. Contactez-nous en cas de difficulté.

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STAGE

PÂQUES

LES DOMPTEURS DE FOUDREMONTAGES ET CONSTRUCTIONS ÉLECTRIQUES

UNE SEMAINE pLEINE D’éNERgIE !

Construire plein de jeux électriques, fabriquer des électros ou des docteurs mabouls, mon-ter soi-même un circuit lumineux, mais aussi se poser des questions sur l’électricité, son fonc-tionnement, et tout ça en toute sécurité, bien sûr.

Si tu veux comprendre comment fonctionne cette énergie et que tu as envie de fabri-quer 1001 constructions électriques, tu adoreras les activités que les animateurs te concoctent pour cette plaine Ludisciences de Pâques !

Les plaines Ludisciences des Jeunesses scientifiques, c’est une formule de stage de vacances mêlant activités scientifiques et ludiques. Les plaines Ludisciences sont reconnues par l’ONE et déductibles fiscalement.

LUDISCIENCES « Les constructions électriques »LiègE : Ath. Liège-Atlas - Quai St-Léonard 80Du 07 au 10.04.2015 | 72 € * | 6-14 ans

Infos et inscriptions : www.jsb.be [email protected] 04 383 69 00

STAGE PÂQUES

N’OUBLIE PAS TES TARTINES !

UNE SEMAINE LA TÊTE DANS LES éToILES

L’espace, voilà un sujet bien vaste et qui recoupe énormément de compétences scientifiques ! C’est quoi la vitesse de la lumière ? C’est quoi cette histoire de big-bang ? Tu connais des contes avec les constellations des étoiles ? Quel serait ton poids sur la lune ? à quoi ressemblerait le système solaire à ton échelle ? Que de ques-tions !

Alors, prends la prochaine navette et viens vivre des expériences scientifiques déli-rantes, l’espace … d’une semaine !

Les plaines Ludisciences des Jeunesses scientifiques, c’est une formule de stage de vacances mêlant activités scientifiques et ludiques. Les plaines Ludisciences sont reconnues par l’ONE et déductibles fiscalement.

LUDISCIENCES « Les voyageurs de l’espace »MONS : L’Arbre vert - chaussée du Rœulx 122Du 13 au 17.04.2014 | 90 € * Pour les 6-14 ans

Infos et inscriptions : www.jsb.be [email protected] 065 680 217

LIègE

MoNS

* Le prix ne peut pas être un frein à la participation. Contactez-nous en cas de difficulté.

Wtnschp /expertisecentrum

wetenschapscommunicatie brussel

VIENS NOUS ÉBLOUIR !

EXPOWETENSCHAPS

SCIENCES

2015, année internationale de la LUMIÈRE

VENDREDI 20 & SAMEDI 21 MARS 2015

LIÈGE | MUSÉE DE LA MÉTALLURGIE

VENDREDI 24 & SAMEDI 25 AVRIL 2015

BRUXELLES | TOUR & TAXIS | SHED 3 & 4

E.R.

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dOSSIeR

ALIMeNTATION ON NOUS fAIT GOBeR N’IMPORTe QUOI !

Qu’elles soient savamment

entretenues par la publicité

pour nous faire acheter tel

ou tel produit «préparé dans

le respect de la tradition» ou

transmises par nos grands-

mères pour nous faire terminer

notre assiette de brocolis, les

idées reçues sur l’alimentation

ont la vie dure.

Dans ce dossier, nous faisons le

point sur une dizaine d’entre

elles, parmi les plus répandues :

le fer dans les épinards et le

poisson qui rend intelligent,

bien sûr mais aussi les oméga-

3, les sucres lents, etc.

UN dossier mitoNNé par laUra et JeaN-marc[rémy et alfredo liNgUiNi]

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dOSSIeR

Alors d’où vient cette idée reçue ?Il semblerait que l’origine de cette légende incombe à un nutritionniste allemand, E. von Wolf qui, en 1870, évaluait la composition nutritionnelle des aliments. Au lieu d’écrire que les épinards contenaient 2,7 mg de fer pour 100 g, il a écrit 27.

Quelques années plus tard, un cher-cheur, Gustav von Bunge, aggrava encore les choses en attribuant le taux de fer dans les épinards séchés à des épinards frais. Or, comme les épinards contiennent énormé-ment d’eau, les séchés sont bien plus riches en fer que les frais. La secrétaire du scien-tifique écrivit 40 mg/100 g au lieu de 4 et induisit ainsi le monde entier en erreur.

La vérité sur la teneur en fer de ce légume vert fut rétablie par d’autres chimistes allemands en 1937 mais en vain, la légende était déjà en route, relayée notam-ment par Popeye, jusqu’en 1981 lorsque T.J. Hamblin a fait part de cette « supercherie » dans le British Medical Journal. Mais à bien des égards, ce mythe de l’épinard comme le légume riche en fer par excellence est encore vivace aujourd’hui. à noter que l’épi-nard n’est pas à délaisser pour autant. Il contient en effet d’autres nutriments pré-cieux, comme la vitamine B9, la lutéine et la zéaxanthine.

Source : «Tribune du droguiste» Auteure et rédaction : Marie-Noëlle Hofmann

MANgE ToN poISSoN, çA REND INTELLIgENT !

Après les épinards, le poisson ? (Oui, ce dos-sier nous a été commandé par tes parents !)

Le poisson contient du phosphore et on a longtemps cru que le phosphore jouait un rôle dans la mémoire. Cette idée vient d’an-ciennes théories liées à la découverte de l’ADN.Dans les années 1970, certains chercheurs ont supposé qu’une molécule voisine, l’ARN, pou-vait être à la base des souvenirs. Or l’ARN contient beaucoup de phosphore.Aujourd’hui, on sait que ce sont les connexions entre les neurones qui sont le véritable support de la mémoire et des capacités cérébrales. Les neurones et les connexions neuronales nécessitent des subs-tances variées mais pas spécifiquement du phosphore.

Crétin des Alpes !Cette idée reçue vient peut-être aussi du fait que les poissons de mer contiennent de l’iode. Or, par le passé, les populations mon-tagnardes, comme elles ne mangeaient pas de produits de la mer, manquaient d’iode. Cette carence affectait la croissance et le déve-loppement intellectuel. Un retard que l’on nommait « crétinisme », d’où peut-être l’ex-pression « crétin des Alpes » et la croyance selon laquelle le poisson rend intelligent.

oui et non

MANgE TES épINARDS, TU SERAS foRT CoMME popEyE !

Ta grand-mère et la croyance populaire sont bien d’accord là-dessus : les épinards, c’est plein de fer et le fer donne des forces, donc tu dois finir ton assiette !

Bon alors, c’est vrai qu’il y a du fer dans les épinards et que le fer est nécessaire à notre organisme. Mais il y a un « mais ». Même plu-sieurs « mais ».

Tout d’abord, s’il y a effectivement du fer dans les épinards (2,7 mg/100 g), il y en a beaucoup plus dans le persil (6,2 mg/100 g) ou les lentilles (8 mg/100 g). En outre, le fer d’origine végétale est beaucoup moins

facilement assimilable par l’organisme que le fer d’origine animale : quand tu manges 100 g d’épinards, tu assimiles 1 à 5% des 2,7 mg de fer qu’il contient, quand tu manges 100 g de foie de porc, tu assimiles 10 à 30% des 18 mg de fer qu’il contient. (Tiens, du coup, tu pré-fères manger tes épinards ? :-D)

Ensuite, si le fer est indispensable à notre organisme, c’est parce qu’il est un consti-tuant indispensable de l’hémoglobine des globules rouges. Il joue donc un rôle dans le transport de l’oxygène vers les organes et les muscles. Mais il ne donne pas à proprement parler de force musculaire.

FAuX

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BoIRE UN JUS D’oRANgE, C’EST pAREIL QUE MANgER UNE oRANgE

Mange des fruits, c’est plein de vitamines ! Oui, ok, sauf qu’on n’a pas toujours envie de se balader avec une banane dans son car-table, que peler une orange, c’est tout de même un peu une corvée. Alors, un berlingot de jus d’orange, ça fera bien l’affaire !

Pourtant, le principal argument des fruits, la vitamine C, ne tient pas la grande forme dans ton berlingot : même dans un jus fraîchement pressé, la vitamine C se dégrade rapidement à l’air et à la chaleur, alors dans ton berlin-got de jus d’orange qui vient du Brésil… Pas-teurisé, concentré, éventuellement surgelé avant d’être à nouveau dilué et conservé plusieurs semaines, la vitamine C d’origine a quasiment disparu. Celle qu’on y trouve a été rajoutée artificiellement en fin de processus.

Autre intérêt nutritionnel des fruits : leur teneur en fibres. Or, dans les jus, même fraî-chement pressés, il n’y en a pas puisque les fibres sont dans la pulpe. Et même si, dans certains jus industriels, on rajoute de la pulpe, il y en a évidemment toujours moins que dans un fruit frais.

En revanche, ton berlingot de jus d’orange contient autant de sucre qu’un coca (càd 7 morceaux de sucre, soit 35 g pour 33 cl).

FAuX

IL fAUT MANgER 5 fRUITS ET LégUMES pAR JoUR

Ah bon ? Mais après 3 pastèques et 2 choux-fleurs, je cale un peu : faudra pas se plaindre si je ne termine pas mon poisson !

5 fruits et légumes par jour, c’est bien sûr un slogan. Mais c’est aussi un vrai bon conseil ali-mentaire. Les fruits et les légumes apportent à notre organisme presque tout ce dont il a besoin pour fonctionner convenablement : fibres, vitamines, sels minéraux. Même les protéines sont présentes en quantité suffi-sante dans les légumineuses (pois, haricots, lentilles, …) et les fruits secs (noix, amandes, cacahuètes, …).

En fait, il faut comprendre « 5 portions de fruits et légumes ». Une portion, dans ce cas, c’est la quantité que tu peux tenir dans une main. Un portion d’abricots, c’est 2 abricots ; une portion de haricots, c’est 100 g.

Les fruits et légumes sont également une source importante d’antioxydants. Les antioxydants ont un rôle avéré dans la prévention de maladies cancéreuses ou neuro-dégénératives.

vrAi

C’est quoi «les fibres» ?Ce sont des substances résiduelles prove-nant de la paroi cellulaire des végétaux. […] Résistant à la digestion dans l’intestin, les fibres alimentaires n’ont pas de valeur nutritionnelle apparente. En fait, le rôle des fibres est important dans le transit intesti-nal […]. Elles stimulent le développement et l’activité des bactéries indispensables au bon fonctionnement de l’intestin. Elles ont un effet positif d’accélération de la satiété, retardent la sensation de faim, et limitent ainsi le risque de suralimentation, ce qui aide à prévenir l’obésité. (Source : wikipédia)

La pyramide alimentaire

Une soupe en boîte n’aura évidemment pas les mêmes qualités nutrionnelles qu’une quantité équivalente de fruits et légumes frais : d’une part, par rapport à une quantité équivalente de crudités, la cuisson altère fortement les vitamines ; d’autre part, les modes de production industrielle amènent des teneurs en sucres et en sel considérables par rapport à nos besoins journaliers.

dOSSIeR

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L’indice glycémique d’un aliment, c’est

donc l’augmentation, dans le temps, de

la quantité de sucre dans le sang, par rap-

port à un taux de sucre normal (± 1g/L).

Sur le graphique ci-dessus, cette augmen-

tation est représentée par la surface S

sous la courbe de glycémie.

Un aliment avec un indice glycémique

élevé amènera une réponse adaptée de

l’organisme : un forte production d’insu-

line pour assimiler cette glycémie et donc

une baisse rapide du taux de glucose dans

le sang, allant jusqu’à l’hypoglycémie.

FAut voir

Chauffé, associé à l’acidité des tomates et du citron, le papier alu laisse des particules migrer vers les aliments. Ses effets neuro-toxiques sont avérés… LE pApIER ALU, C’EST ToxIQUE.

ET C’EST pIRE QUAND oN LE ChAUffE !

L’aluminium, c’est le métal le plus abondant dans la croûte terrestre (8% de l’ensemble des matériaux solides de la croûte terrestre !). Il est donc très présent dans la nature et on en ingère des quantités importantes par l’eau qu’on boit ou l’air qu’on respire.

Pour notre organisme, l’aluminium a des effets neurotoxiques avérés : épilepsie, troubles de la mémoire… On le soupçonne d’être un facteur, sinon déclenchant, au moins aggravant dans la maladie d’Alzheimer.

En contact avec des aliments (papier alu, barquettes des pizzas ou des lasagnes), des parti-cules d’alu migrent vers la nourriture. C’est particulièrement vrai quand on le chauffe et quand il s’agit d’aliments acides (comme les sauces tomates).Une raison de plus pour éviter les pizzas surgelées et les barquettes de lasagnes !

Pourtant, l’alu est un additif alimentaire autorisé : c’est un colorant de surface utilisée en char-cuterie et en confiserie (les petites boules argentées pour décorer les gâteaux). Tu peux le repérer sur les étiquettes : il y est mentionné sous le code E173. Mais il est également présent dans de nombreux autres additifs (régulateurs d’acidité, affermissant de synthèse, levain de synthèse, antiagglomérant, etc.) : E520, E521, E522, E523, E541, E554, E555, E556, E559, E1452.

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UN BoN pETIT DéJ’ : DE L’éNERgIE poUR ToUTE LA MATINéE !

Un grand bol de Kellog’s et une tartine de pain blanc : tu crois que te voilà paré, tu as avalé plein de sucres lents qui vont te don-ner de l’énergie longtemps. Au moins jusqu’à midi. Enfin, peut-être jusqu’à la récré de 10h…

Cette ancienne classification sucres lents / sucres rapides vient de ce que les sucres ont des chaînes moléculaires de longueurs très différentes. Une idée reçue tenace est que les sucres comme l’amidon, présent dans le pain, qui ont des structures moléculaires longues sont lents à être assimilés par l’or-ganisme et donc « libèrent leur énergie » petit à petit. Au contraire, le glucose ou le

saccharose ont une structure moléculaire simple qui leur permet d’être rapidement assimilés.Aujourd’hui, on classe plutôt les aliments en fonction de leur indice glycémique (Ig)*, c’est-à-dire de la vitesse à laquelle ils font monter la glycémie (le taux de sucre dans le sang). La référence est le glucose, le sucre pur, dont l’indice a été fixé à 100. Et là, sur-prise : le pain blanc, bien que contenant de l’amidon, un sucre long, a un indice glycé-mique de 85 ! Ce qui veut dire qu’il est vite assimilé par ton corps et donc vite stocké sous forme de graisse.

Bref, alors que tu crois avoir pris un bon petit déjeuner à 7h30 en mangeant deux tartines

de pain blanc à la confiture, tu as déjà faim en milieu de matinée…Donc, pour avoir un petit déjeuner qui te « tienne au corps » toute la matinée, com-pose-le plutôt de pain intégral (IG 40) avec une tranche de fromage.

* l’indice glycémique n’est pas une indication de la quantité de sucre contenue dans un ali-ment. à quantité de sucre égale, il indique l’augmentation de la glycémie par rapport à la normale.

La pub nous vend à longueur de soirée les vertus de l’huile d’olive et de la cuisine méditerranéenne, qui serait la garantie d’une vie longue et en pleine forme. On en oublierait que certaines graisses animales (oie, canard) contiennent tout autant d’acides gras insaturés.

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IL y A DU BoN ET DU MAUvAIS ChoLESTéRoL

Le cholestérol est un composant essen-tiel des membranes de nos cellules. Entre autres choses, il permet aux cellules de pro-duire certaines vitamines mais aussi de nom-breuses hormones (des messagers chimiques qui permettent à l’organisme de réagir à un stimulus).La structure chimique du cholestérol est unique. Il ne peut donc pas y avoir de bon et de mauvais cholestérol.

Cette idée de bon et de mauvais cholesté-rol vient de la façon dont il se comporte dans l’organisme. Comme le cholestérol est un lipide (un corps gras), il n’est pas soluble dans le sang. Il ne peut donc pas arriver tout seul à destination.Des protéines particulières s’associent au cholestérol pour le «solubiliser». Cette asso-ciation forme alors les LDL (Low Density

Lipoprotein) qui transportent le cholestérol vers les organes qui en ont besoin et les HDL (High Density Lipoprotein) qui, au contraire, ramènent le cholestérol excédentaire de l’or-ganisme vers le foie où il est éliminé.

Quand on a trop de LDL et pas assez de HDL, le cholestérol a tendance a être stocké dans l’organisme plutôt que ramené vers le foie, ce qui augmente les risques de maladies cardio-vasculaires.

Quand on parle de bon et de mauvais choles-térol dans des analyses sanguines, on parle en fait de ces lipoprotéines qui assurent le trans-port du cholestérol soit dans un sens soit dans l’autre. Il faut donc prêter attention au rap-port LDL/HDL pour une interprétation adé-quate des résultats.

FAuX

LES hUILES végéTALES SoNT pLUS SAINES QUE LES gRAISSES ANIMALES

La publicité n’arrête pas de nous le dire : d’un côté, les méditerranéens vieillissent bien, pètent la forme et jouent au foot entre les oliviers ; de l’autre, le beurre doit être allégé « parce que le cœur de votre mari compte pour vous ».Bref, l’huile d’olive est une fontaine de jou-vence alors que le beurre encrasse irrémédia-blement nos artères. Qu’en est-il vraiment ?

En fait, les choses sont plus compliquées. Elles ne se résument pas à « huiles végé-tales » contre « graisses animales » mais plutôt à « acides gras saturés » contre « acides gras insaturés »… (Ces acides sont un des compo-sants des graisses de notre alimentation.)

Une trop grande consommation d’acides gras saturés entraîne une augmentation du taux de cholestérol dans le sang et donc augmente les risques de maladies cardio-vasculaires. Or, ces acides gras saturés, c’est surtout dans les graisses d’origine animale qu’on en trouve (beurre, viande, fromage, etc.) alors que les acides gras insaturés sont plutôt présents dans les huiles végétales.

Mais il y a des exceptions de taille.Certaines huiles végétales contiennent des acides gras saturés, par exemple l’huile de palme, massivement utilisée dans l’indus-trie agro-alimentaire. Les plats préparés, les pizzas surgelées, les lasagnes industrielles mais aussi les pâtisseries industrielles en contiennent énormément.Des graisses animales comme la graisse d’oie ou de canard ont des teneurs élevées en acides gras insaturés comparables à l’huile d’olive.

FAuX

Donc, le choix n’est pas huiles

végétales contre graisses animales.

Mais il ne faut pas non plus le résu-

mer à acides gras saturés contre

acides gras insaturés : en effet,

certaines huiles végétales insatu-

rées comme l’huile d’arachide ou

de tournesol sont (trop) riches en

oméga-6, ce qui peut également

entraîner des problèmes de santé

(voir page suivante).

Les particules lipoprotéiques sont composées d’un noyau lipidique contenant des esters de choles-téryle (1) et des triglycérides (2), et une couche de surface de phospholipides (3), des apolipopro-téines (4) et le cholestérol non estérifié (5).

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dOSSIeR

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Le natureL, c’est tout de même meiLLeur que Le chimique…

Ah, les chicons ‘pleine terre’, les pommes qui viennent d’un vrai arbre, c’est quand même meilleur que tous ces trucs chimiques qui sortent des usines !

Oui, on voit bien l’idée mais bon, la pomme aussi, elle est chimique puisqu’elle est constituée de molécules !

Prenons le cas du monoxyde de dihydro-gène : cet élément chimique est largement utilisé par l’industrie agro-alimentaire, il est

présent dans presque tous les aliments, il est inodore et incolore. L’Organisation mondiale de la Santé, loin de s’en inquiéter, recom-mande au contraire d’en boire jusqu’à 2 litres par jour… Ce monoxyde de dihydrogène, ce produit chimique, c’est l’eau (H2O) !

En fait, il serait plus juste de dire qu’en matière d’alimentation, le naturel est meil-leur pour la santé que la bouffe indus-trielle : moins un produit est préparé, moins il contient d’additifs.

Par ailleurs, des substances 100% natu-relles et à l’allure parfaitement inoffensive peuvent pourtant s’avérer toxiques : c’est le cas par exemple de l’amygdaline, présente notamment dans les pépins de pommes, dont la digestion libère du cyanure ! Ras-sure-toi, pour que la dose soit mortelle, tu devrais manger plusieurs dizaines de kilos de pommes, trognons compris.

vrAioMégA-3 ET oMégA-6 : LA pUB NoUS pREND poUR DES CoNS

Les omégas-3 et -6 sont des acides gras dits « essentiels », c’est-à-dire qu’ils sont indispen-sables au fonctionnement de notre organisme mais que notre corps ne peut pas les produire lui-même. C’est donc dans notre alimentation que notre organisme va les puiser.

Chez les enfants, les oméga-3 (ω-3) sont nécessaires dans la construction des mem-branes cellulaires et des tissus cérébraux. Chez les adultes, ils ont un effet positif sur l’hypertension et la santé cardio-vasculaire. On les trouve dans certaines huiles végétales (huile de noix ou de colza) et surtout dans les poissons gras (saumon, sardines, anchois, …). Mais il n’y en a presque pas dans l’huile d’olive… Donc, quand une célèbre marque de margarine nous dit « contient 3 fois plus d’Oméga-3 que l’huile d’olive », on nous prend pour des truffes…

Les oméga-6 (ω-6), quant à eux, ont un effet positif sur l’excès de cholestérol et per-mettent à l’organisme de produire des subs-tances qui interviennent dans les mécanismes immunitaires et inflammatoires (et donc de lutter contre les maladies et les blessures).On les trouve principalement dans les huiles de tournesol, de maïs, de soja. Ces huiles sont largement utilisées. Notre alimentation ne manque donc pas d’oméga-6. Au contraire. Donc, quand une pub nous vante un produit en nous disant qu’il est « riche en oméga-6 », on se fout de nous…

En fait, ce qui est vraiment important, c’est la quantité des uns par rapport aux autres : idéalement, notre alimentation devrait contenir 5 parts d’ω-6 pour une part d’ω-3. En réalité, dans l’alimentation des pays occi-dentaux, ce rapport serait plutôt de 10/1 à 30/1 ! Donc, quand une publicité nous dit qu’un produit est « riche en oméga-3 et -6 » sans préciser le rapport entre les deux, on nous prend pour des cons…

Quoi de plus naturel qu’une pomme ? Pourtant, les pépins de pommes (de même que les amandes amères, les noyaux de cerises, d’abricots, de prunes ou de pêches) contiennent de l’amygdaline dont la digestion libère du cyanure !

FAuX

Le canular du monoxyde de dihydrogène consiste à attribuer à l’eau une dénomina-tion complexe inconnue des non-initiés, et à tenir à son sujet un discours solennellement scientifique, de manière à créer chez l’audi-teur une inquiétude injustifiée. (wikipédia) Cela dit, aucune des affirmations ci-contre n’est fausse. (NDLR)

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LE BIo, C’EST QUAND MÊME MEILLEUR poUR LA SANTé !

Autant te dire que les discussions sur ce sujet ont été vives à la rédaction ! voilà bien un sujet qui fait débat. Et pour cause : les études attestant des bénéfices santé de l’agriculture bio sont rares. À l’inverse, l’agriculture conventionnelle est défendue par quantité d’études… Rappelons quelques faits.

L’agriculture et l’élevage bio ne visent pas, à proprement parler, à produire des den-rées alimentaires meilleures pour la santé. Leur but est de produire en préservant l’en-vironnement plutôt que de produire le plus possible.

Ainsi, si l’agriculture bio fait appel à la lutte biologique ou aux cultures associées pour lut-ter contre les nuisibles plutôt qu’à l’utilisation de pesticides, c’est pour éviter l’extermina-tion des insectes pollinisateurs et la diminu-tion de la biodiversité.

Si l’agriculture bio préfère utiliser des engrais naturels (fumiers, compost, déchets verts, …), c’est pour éviter la pollution des sols et des eaux souterraines.

Si l’élevage bio s’interdit l’utilisation préven-tive d’antibiotiques, c’est pour éviter la créa-tion de souches multi-résistantes.

« La seule conclusion rigoureuse est que le bilan écologique des produits bio est claire-ment supérieur à celui des produits conven-tionnels. En achetant bio, vous serez en tout cas certain de faire quelque chose pour l’en-vironnement, le climat, les nappes phréa-tiques et la biodiversité. Pour ce qui est

de l’aspect purement lié à la santé, il n’y a en revanche pas de règle générale. Tout ce qui provient d’un champ ou d’une exploita-tion bio n’est pas forcément plus sain. C’est un autre débat. » (d’après Bio ou pas bio ? F. BOHLMANN, éd. Vigot, 2010)

L’agriculture bio ne vise pas spécifiquement à produire des aliments plus sains, soit. Mais, en évitant la pollution des sols, en protégeant les eaux souterraines, en préservant la biodi-versité, les modes de production privilégiés ont bel et bien un effet indirect sur notre santé.

Le recours à la lutte biologique plutôt qu’aux pesti-cides vise à protéger, entre autres, les insectes pollini-sateurs, acteurs indispensables de la biodiversité.

LE SUCRE, C’EST pAS BoN MAIS L’ASpARTAME, C’EST ENCoRE pIRE !

Le sucre, issu de la betterave sucrière ou de la canne à sucre, consommé en excès, favo-rise l’obésité, le diabète, les maladies cardio-vasculaires. Or, on en consomme beaucoup ! Et même à l’insu de notre plein gré : sous forme de sirop de glucose-fructose, l’indus-trie agro-alimentaire en use à tort et à tra-vers, même dans la composition de plats salés.

L’aspartame est un édulcorant, c’est-à-dire un produit qui donne un goût sucré mais qui, contrairement au sucre, n’apporte pas de calories. Il est donc largement utilisé dans les produits « light » (sodas, desserts allégés, etc. mais aussi de nombreux médicaments). Depuis sa découverte accidentelle en 1965, il

compte parmi les additifs alimentaires qui ont le plus fait l’objet d’études.

Certaines de ces études démontrent que l’as-partame est cancérigène. Mais des détrac-teurs jugent ces études inexploitables parce que la méthodologie ne serait pas scien-tifique. D’autres prétendent que le doute est entretenu intentionnellement par les industriels qui utilisent massivement cet édulcorant.

Quoiqu’il en soit, ce qui est certain, c’est que, que ce soit du sucre ou de l’aspartame, nous consommons trop de produits sucrés (plus de 30 kg/an/personne, alors qu’à la fin du 19e s. on en était à 8 kg/an/personne).

A nuAncer

L’aspartame est largement utilisé dans les sodas «light» en remplacement du sucre. C’est l’un des additifs alimentaires les plus étudiés.

L’agriculture biologique veille également à une utilisation raisonnée des ressources en eau et évitera donc des types ou modes de culture nécessitant des arrosages massifs.

oui &

non

LIMITER L’ExpoSITIoN AU RISQUEIl est quasiment impossible d’échapper à la pollution atmosphérique : les gaz d’échappement et les microparticules sont partout, il n’y a pas moyen de ne pas en respirer du tout. Mais on évite tout de même d’aller respirer au cul d’une voi-ture ! On limite les risques.Choisir de manger bio, c’est un peu pareil : les pesticides, les nitrates, etc., il n’y a pas moyen d’y échapper complètement. Mais en mangeant bio, on limite déjà fort l’ex-position au risque.

dOSSIeR

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SELoN UNE éTUDE AMéRICAINE RéCENTE…

… l’artichaut fait maigrir !… boire trop de café rend aveugle !… manger bio ne rend pas sympa !

Nos magazines et le Net fourmillent d’ar-ticles qui affirment tout et son contraire en citant une étude scientifique. Si cette étude est récente et américaine, c’est encore plus vrai ! Et c’est vrai qu’en matière d’alimenta-tion, il y a énormément d’études qui sont réa-lisées. Parfois avec des résultats totalement contradictoires. Comment expliquer cela et, surtout, que croire ?

premièrement, si on décide de faire une étude sur les vertus amaigrissantes de l’ar-tichaut, plusieurs disciplines scientifiques seront concernées : la médecine, la nutri-tion, la sociologie (qui, dans ce cas, étudie les habitudes de consommation d’une popula-tion donnée), l’épidémiologie (qui étudie les facteurs influençant la santé), la biologie ou la biochimie (qui étudieront le comportement de telle ou telle molécule au niveau des cel-lules de notre organisme).

Deuxièmement, quand on réalise une étude épidémiologique, on le fait sur un échantil-lon de personnes qu’on essaye le plus repré-sentatif de l’ensemble de la population. Sur

cette base, on calcule des statistiques. Ainsi, on pourrait démontrer que 75% des per-sonnes observées qui ont mangé de l’arti-chaut pendant 1 mois ont perdu entre 1 et 5 kg, contrairement à un groupe-témoin équi-valent qui n’aurait pas mangé d’artichaut. On serait alors tenté d’étendre cette affirmation et de dire que l’artichaut fait maigrir… Ce serait oublier que cette perte de poids peut être due à plein d’autres facteurs : par exemple, ces gens n’aiment vraiment pas les artichauts et ont donc moins mangé pendant l’étude ;-) Ou alors, cette perte de poids est due à la combinaison de la consommation d’artichaut avec d’autres facteurs que l’étude n’a pas pris en compte…

Troisièmement, quand on publie les résul-tats d’une étude scientifique (dans une revue scientifique), c’est pour la confronter à la cri-tique d’autres scientifiques. On va ainsi pou-voir affiner les protocoles expérimentaux (et se dire qu’il est important d’observer nos mangeurs d’artichaut sans changer le reste de leurs habitudes) ou croiser les résultats de cette étude avec une autre.Les médias (journaux, blogs, magazines) ont tendance à s’emparer des résultats d’une étude scientifique comme si c’était une

vérité absolue. Et en tirer des conclusions hâtives. Et en faire des titres accrocheurs.

Enfin, n’oublions pas que réaliser ces études, ça demande de l’argent. Beaucoup. Et que les résultats d’une étude peuvent « doper » les ventes d’un produit ou au contraire les faire considérablement baisser. Il y a donc des lobbies, dont le boulot consiste à faire pression sur les décideurs politiques pour que les lois, normes, etc. leur soient favorables (NDLR : au Parlement européen, il y avait en février 2015, 3790 lobbyistes enregistrés pour 751 eurodéputés ! source : ec.europa.eu). Imaginons qu’une étude démontre que l’aspartame est bel et bien cancérigène. Ce serait évidemment un gros problème pour les fabricants de soda light… Alors, soit ils font pression pour que l’état ne vote pas une loi interdisant l’utilisation de l’aspartame, soit ils financent une étude pour prouver que l’as-partame n’est pas dangereux (soit ils font les deux).On peut alors s’interroger sur l’objectivité d’une telle étude. Il faut donc regarder qui l’a commandée.

BoN, JE fAIS CoMMENT ALoRS poUR SAvoIR QUoI MANgER ?

En conclusion, disons qu’en matière d’alimentation, il faut faire attention aux affirmations faciles et définitives. Les idées reçues sont nombreuses et elles ont la vie dure.Néanmoins, les conseils que nous pouvons te donner sont les suivants :• Ne te fie pas à la publicité !

N’oublie pas que le but d’une pub est de te convaincre d’acheter un produit, pas de t’informer sur ses qualités réelles. Et donc, contrairement à ce que prétend ta télé, les céréales au chocolat, ce n’est pas l’idéal comme petit-déjeuner…

• varie ton alimentation ! Oui bien sûr, une pizza ou un Big Mac, de temps en temps, ça ne va pas te tuer. Mais il faut alterner avec des jours où tu manges du poisson, des légumes, des fruits, du fro-mage. La pyramide alimentaire (cfr p.9) est une bonne référence.

• évite la bouffe industrielle ! C’est plein d’emballages inutiles mais surtout c’est plein d’additifs en tout genre : pour que ça passe mieux dans les tubes à l’usine, pour que ça ne fasse pas de grumeaux, pour que ça conserve plus longtemps, pour que ça ne change pas de couleur, pour que ça goûte meilleur, etc.

Une dernière idée reçue : cuisiner, ça prend trop de temps.La prochaine fois que tu as envie d’une pizza avec tes potes, faites-la vous-mêmes, ensemble. Elle sera meilleure et vous vous serez amusé(e)s à la faire (d’ailleurs tu vas te faire frotter les oreilles parce qu’il y a de la farine partout dans la cuisine !)

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2 OU 3 TRUcS à SAvOIR POUR BRILLeR eN SOcIéTéNathalie [scarlett o’hara]

eNcycLO-zAPPING

poURQUoI LES DoIgTS SoNT-ILS fRIpéS QUAND oN RESTE LoNgTEMpS DANS L’EAU ?Un bon bain chaud après une journée à jouer dans la neige, rien de tel pour te relaxer et te réchauffer... Mais horreur ! Après quelque temps passé dans ton bain, tes doigts se fripent. Quel est ce phénomène étrange de notre corps ? Lorsque les mains et les pieds sont humides pendant un certain temps leurs extrémités se fripent. En fait, les tous petits vaisseaux sanguins, appelés capillaires, se trouvant sous la peau des doigts et des orteils se contractent et prennent moins de place. Seulement la superficie de la peau n’a pas changé. Du coup, vu que le volume du doigt diminue mais que la peau a toujours la même surface, elle est obligée de faire des replis. C’est comme quand tu dégonfles ton ballon de plage, le volume du ballon diminue et le plastique se fripe. Ce phénomène est régulé par notre système nerveux sympathique qui est entre autre en charge de l’adaptation de

l’organisme au milieu extérieur. Mais est-ce utile d’avoir les mains qui se fripent en milieu humide ? D’après une étude menée en Angle-terre, les sillons formés permettraient de mieux attraper les choses humides, d’avoir une meilleure adhérence sur sol mouillé. Exactement comme un pneu avec des des-sins a une meilleure adhérence sur une route humide par rapport à un pneu lisse.

poURQUoI LE fRoMAgE fAIT-IL DES fILS QUAND IL foND ?L’hiver rime avec les spécialités monta-gnardes au fromage. Vive les raclettes, tar-tiflettes et autres fondues. Mais comment se fait-il qu’une fois chauffé, le fromage fond et fait des fils ? Pour comprendre ce phéno-mène, plongeons-nous au cœur du fromage. Il est composé principalement de lipides (la graisse), de protéines et de glucides (dont le lactose). Les protéines ont une forme allongées. Lorsque le fromage est chauffé, la graisse devient liquide. Cette graisse fon-due va permettre aux protéines linéaires de glisser les unes par rapport aux autres et de former des fils quand tu tireras dessus avec ta fourchette. Pour avoir un bon filant, il faut chauffer le fromage à la bonne tem-pérature, entre 65 et 75 degrés. Mais tous les fromages n’ont pas la même capacité à filer. C’est parce qu’il existe différentes techniques de fabrication du fromage. Les

fromages qui filent bien sont souvent des fromages à pâte pressée cuite tels que le comté et le gruyère ou à pâte pressée crue tels que le reblochon et la tome de Savoie. Petite astuce pour faire des maxi fils de fro-mage : utilise un fromage jeune pas trop affiné (vieilli), car lors de l’affinage les pro-téines linéaires se cassent et le fromage perd de son filant, mais gagne en goût !

EST-CE QUE LES poINTS NoIRS SUR LE DoS D’UNE CoCCINELLE DoNNENT SoN âgE ?«Hé t’as vu ? J’ai trouvé une coccinelle à 7 points ! Ça lui fait 7 ans.» Tu as certaine-ment déjà entendu ce genre de réflexion à propos des coccinelles. Mais attention, c’est complètement faux ! D’ailleurs, si le nombre de points correspondait à son âge, on ver-rait rarement des coccinelles avec plus de 2 points. Il existe de nombreuses espèces de coccinelles. En Belgique, on en compte une bonne trentaine. Le nombre de points sur celle-ci peut t’aider à reconnaître telle ou telle espèce. Par exemple, la coccinelle la plus commune chez nous est la coccinelle à 7 points, son petit nom scientifique est d’ail-leurs : Coccinella septempunctata. Tu pourras aussi rencontrer la coccinelle à deux points (Adalia bipunctata), la coccinelle à 10 points

blancs (Calvia 10-guttata), la coccinelle à 22 points (Psyllobora 22-punctata), etc. Mais au sein d’une même espèce, on peut avoir des variations au niveau de la couleur et du nombre de points ! Par exemple la coccinelle à deux points peut être noire à points rouges ou rouge à points noirs, mais elle peut aussi avoir plus de deux points ! Ça ne rend pas la vie facile aux naturalistes.

Si tu as une question à nous

poser, envoie-la par courrier à

« Encyclo-zapping, Jeunesses

scientifiques – avenue Latérale

17/1 – 1180 Bruxelles » ou par

courriel à l’adresse « liege@jsb.

be ». N’hésite pas, nous y répon-

drons avec plaisir dans le pro-

chain ébullisciences.

poURQUoI LA pLUpART DES ARBRES pERDENT-ILS LEURS fEUILLES EN hIvER, MAIS pAS LES SApINS ?Tout est une question de stratégie, aussi bien pour les arbres à feuilles caduques (c’est-à-dire qui tombent en automne) que les sapins qui pour vivent sous nos latitudes. Pas de bol pour eux, chez nous, il y a une saison où on se les gèle. à cette époque de l’année, des températures au-dessous de 0 degré sont souvent atteintes et du coup l’eau gèle. Le problème des arbres est qu’ils contiennent beaucoup d’eau, qui ferait exploser les cel-lules de l’arbre si elle venait à geler. C’est la base du problème ! à partir de ce problème, des stratégies différentes sont apparues au cours de l’évolution. La stratégie des arbres à feuilles caduques est de se débarrasser des parties qui risquent de geler, typiquement les feuilles. Elles sont fines et contiennent énormément d’eau, elles gèleraient très rapi-dement. Par contre, le tronc et les branches sont protégés du froid grâce à l’écorce et les racines sont bien au chaud dans le sol. D’un autre côté il y a la stratégie des conifères : ils ne se débarrassent pas de leurs feuilles car elles sont adaptées au froid. Leurs feuilles, appelées aiguilles, sont proportionnelle-ment plus petites, plus épaisses, plus dures, elles sont recouvertes de cire et contiennent moins d’eau. Toutes ces différences leur permettent de résister aux basses tempé-ratures. De plus, chez le sapin, en hiver, la sève s’épaissit et se charge en sel minéraux et sucres qui agissent comme un antigel.

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