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Chapelle des Ursulines Venues de Gap en 1643 à la demande des consuls et de la population du Buis pour être chargées de l’éducation des filles, les Ursulines s’établissent provisoirement dans des locaux prêtés avant la construction de nouveaux bâtiments. De leur église inaugurée en 1653 ne demeure que la porte monumentale ci-contre. Elle a emprunté à l’architecture
antique, colonnes, chapiteaux d’inspiration ionique soulignés de guirlandes, etc. Un fronton triangulaire surmonte deux fenêtres destinées à éclairer une tribune intérieure. Les Ursulines accédaient à cette tribune par une galerie, encore visible aujourd’hui, enjambant la rue et communiquant avec les bâtiments conventuels. Entre ces deux fenêtres se trouve une niche probablement destinée à recevoir la statue de Sainte Ursule. La liaison avec l’encadrement de la porte est assurée par un arc aveugle destiné à maintenir un équilibre avec la hauteur de la façade actuellement réduite d’un tiers. Couvent des Dominicains Dès 1294, avec l’appui de son oncle archevêque d’Embrun, le Baron de Mévouillon demande l’autorisation de fonder un couvent de frères prêcheurs au Buis. Prévu pour héberger 21 frères, le couvent s’installe, en 1310, à l’extérieur de la ville. En 1371 il est fortifié sur ordre du Gouverneur du Dauphiné. Très rapidement le couvent devient un important propriétaire foncier ainsi qu’un moteur économique pour la ville et sa région. C’est sans doute une des raisons pour laquelle il est investi et brûlé en 1562 par les troupes protestantes. Les Dominicains se réfugient alors à l’intérieur de la ville qu’ils doivent quitter en 1568 lors de son occupation par les protestants. Vers 1580 ils sont de retour à Buis et entreprennent, à partir de l’ancienne chapelle castrale Saint-Georges, une persévérante politique d’acquisition des immeubles voisins. Ils s’établissent ainsi dans ce qui fut le château des barons, d’abord dans la partie nord, puis vers le sud où se trouve aujourd’hui le cloître. En 1594 l’évêque de Vaison leur attribue la seigneurie de Saint-Denis de Proyas, et leur confie le séminaire de son diocèse, tandis que les consuls du Buis leur imposent l’éducation gratuite des garçons de la ville. Le réfectoire et le cloître sont construits plus tardivement dans la première moitié du XVIIIe siècle. Lors de la Révolution, l’ordre sera dissous, les bâtiments confisqués et vendus. Après leur rachat, la ville y installera un collège et la mairie.
Église paroissiale Notre-Dame de Nazareth La première mention de l’église du Buis remonte à l’année 1222. Fondée
vraisemblablement au XIIe siècle dans le diocèse de Vaison, l’église du Buis
a été remaniée de nombreuses fois, soit pour l’embellir, soit pour la sauver
de l’état de ruine où les crises l’avaient conduite. La partie la plus ancienne
est certainement la moitié inférieure du clocher, carrée, massive, et construite
comme une tour de défense, noyau initial de la ville vers la fin du XIe ou le
début du XIIe. À son pied se trouve ce qui reste de l’église romane, c’est-à-
dire les deux premières chapelles à gauche en entrant. Elles furent, peut-
être, vers la fin du XIIIe ou le début du XIVe, remaniées dans le style
gothique, comme en témoignent les croisées d’ogives et les clés de voûte ornées de l’agneau de Dieu. L’une d’elles, située dans la chapelle qui est à la base du clocher (sud 2), a été conservée dans son état d’origine dorée à l’or fin ; à noter aussi les culots de retombées des nervures joliment sculptés. En 1437, après une campagne de travaux, qui eurent lieu une dizaine d’années auparavant, la tour initiale est surélevée par les arcades en molasse qui abritent actuellement les cloches. En 1568, durant les guerres de Religion, l’église qui ne comportait que les deux premières travées actuelles fut gravement endommagée. Seuls subsistaient « le chœur, deux chapelles et quelques pans de murs d’une nef sans voûte et sans toiture ». Dans les premières années du XVIIe siècle l’église est reconstruite et agrandie par l’adjonction à l’ouest de deux travées. Après les vicissitudes de la Révolution, où elle connut d’autres usages, l’église est abandonnée. Ce n’est qu’en 1837 que d’importants travaux impliquant : la destruction de l’ancien chœur et l’ouverture de l’entrée à son emplacement, et la création d’un nouveau chœur à l’ouest, à la dimension des stalles du couvent des dominicains qu’il devait accueillir, lui donnent son aspect actuel. Enfin, en 1875, lui est ajoutée la statue de la vierge qui domine le clocher et la cité.
Commune de Buis-les-Baronnies Communauté de Communes du Pays de Buis-les-Baronnies.
Service des Archives
Texte et plan église, château ©Yves Girard, service des Archives
Casque de Cadart_siège 1621_classé MH en 1995.
Armoiries du Buis ©Charles d’Hozier, 1699
Croquis du Buis médiéval © Mathieu MORARD
Imprimé par nos soins. Ne pas jeter sur la voie publique © août 2014
Buis-les-Baronnies
Son histoire
Son héritage architectural
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Place du Marché Une rue couverte bordée par la rivière et adossée à l’ouest à une muraille du XIIIe siècle, serait à l’origine de cette place. Ce n’est que dans la seconde moitié du XIVe siècle qu’elle est fermée par un dernier rempart. Sur le flanc de celui-ci qui faisait également office de digue, sont édifiées de nouvelles constructions. Traversée par un ruisseau, la place est un nouvel espace arboré vers lequel descendent les ruelles étroites du centre ancien. Au XVIIe siècle, alors que Buis est le siège d’une cour de justice, la place est le quartier résidentiel où nobles et hommes de loi possèdent des hôtels particuliers. Quelques portes, encore visibles du côté est moins commerçant, témoignent de cette période de prospérité. L’édification d’un étage supplémentaire aux maisons nécessite alors la construction de puissants contreforts renforçant les arcs.
NAISSANCE ET ÉVOLUTION D’UNE VILLE
NAISSANCE ET ÉVOLUTION D’UNE VILLE La première mention du Buis date de 1205. Le cadastre ancien fait apparaitre dans le quartier nord-ouest une structure rayonnante à partir d’un point central que l’on peut localiser à l’emplacement de l’ancienne fontaine de la place du Paty. Cette espace en rive gauche du Malguéri est actuellement bordée au nord par un très ancien rempart (XIIIe siècle) et la tour du Safre (XIVe siècle). Face à ce premier embryon urbain, il existait probablement, à la même époque, deux mottes castrales (faite de terre et de palissades) situées l’une sur le flan nord du Saint-Julien, à Pendais, et l’autre au-dessus du site de La Palum (marais). Elles auraient servi de fortifications durant le Haut Moyen Age ! C’est probablement vers la fin du XIIe siècle que les Mévouillon s’installent au Buis, dont ils firent leur capitale, celle d’un petit état quasiment indépendant qui allait devenir la Baronnie. Ils construisent leur château au point le plus haut de la modeste agglomération, qui existait en cet endroit. Au XIIIe siècle le baron, endetté, vend aux habitants du Buis, la charte des libertés (1288) qui réglera leurs droits au sein de la Communauté. Complétée par des statuts du vin en 1317, la charte dévoile la riche activité économique qui s’organise le long de l’Ouvèze (ou Ovidie). En 1282, le Beal est creusé et de nouveaux moulins pour les céréales sont construits. Autre fait marquant, c’est en 1309 qu’est fondé au Buis un couvent de Frères Prêcheurs qui sera installé hors les murs près de l’actuel pont des mensonges. C’est aussi le moment où la ville s’étend : un nouveau rempart est construit et englobe la place des Arcades (XIVe siècle). Le milieu et la fin du XIVe siècle sont marqués par la cession de la baronnie aux Dauphins de Viennois, en 1317 ; puis en 1349, elle fut rattachée à la couronne de France. Elle devint alors le siège d’un baillage. LES TEMPS MODERNES
Les guerres de Religion apportèrent leur cortège de désolations : en 1562, le couvent des Dominicains est ruiné ; en 1567, Le Buis est pris et en partie détruit. L’église est alors
presque entièrement ruinée. Le dernier siège à lieu en 1621 et tout le siècle suivant sera marqué par la reconstruction et l’agrandissement de l’église ; la construction d’un nouveau couvent des Dominicains en centre-ville (fin XVIe siècle) ; l’installation en 1643 d’un couvent des Ursulines avec sa chapelle (XVIII
e siècle) ; la
construction du pont Neuf sur l’Ouvèze en 1690. En application du traité de Péronne (1641) qui replace Monaco dans la mouvance française après un protectorat espagnol, le prince de Monaco devient, comme duc de Valentinois, baron du Buis.
La construction, entre 1770 et 1777, de la digue qui borde l’Ouvèze met fin aux années d’inondations et de destruction du bourg, mais le XVIIIe siècle reste dominé par les troubles liés à la Révolution. Profondément attaché à l’Ancien Régime, Buis perd ses prérogatives administratives au profit de Nyons. Le départ des autorités judiciaires (cour de justice) entraine le déclin de la ville.
LES PATRIMOINES Tour du Safre Elle domine le quartier le plus ancien du Buis
protégée par un très ancien rempart, sans doute
du XIIIe siècle, auquel fut intégrée la tour au XIVe.
Bâtie en saillie au nord-ouest de l’enceinte, elle
fait face au débouché des ravins de la Malaudrie
et du Jonchier par lequel arrivait le chemin de la
vallée de l’Eygues. Cette tour jouait un rôle
important pour la sécurité du bourg. Quadrangulaire, ouverte à la gorge,
elle est semblable dans sa conception à celles qui furent édifiées dans la
région au XIVe siècle, à Carpentras, et à Avignon. Haute encore
d’environ 13 mètres, elle est construite sur trois niveaux : la partie
inférieure est constituée par une haute salle, voûtée en plein cintre en tuf,
d’environ 8 mètres de haut. Dans la voûte a été aménagée une ouverture
permettant de monter au niveau supérieur par une échelle. A ce second
niveau se trouvait une pièce probablement charpentée, de 5 m environ
de côté. Elle desservait le chemin de ronde. A la différence des autres
parties de l’édifice qui sont en calcaire dur, elle est en molasse (safre).
C’est de là que vient son nom. Il est probable qu’elle était surmontée par
une terrasse plutôt que par un toit. Au XVIe siècle vraisemblablement,
elle fut modifiée par l’ouverture de bouches à feu sur chacun des trois
murs, pour s’adapter à la généralisation de l’artillerie.
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LES ORIGINES : POURQUOI
BUIS- LES- BARONNIES ?
Buis peut venir soit de : - BUXUS mot latin signifiant buis, ou de BUXUM : forêt
de buis ce qui est tout à fait possible puisque cet arbuste pousse en quantité, à l’état naturel, dans la région.
- BUCSUM forme qui se retrouve également dans les
textes anciens, et dont la racine BUC ou BUK alors
très archaïque signifierait montagne, ce qui est très
possible également si l’on songe aux vestiges et
aménagements découverts sur le Saint-Julien qui
domine le village : silex taillés, fragments
d’amphores, de tuiles, céramiques, monnaies et
sceaux.
Baronnies C’est évidemment le domaine d’un Baron, encore
faut-il noter que le terme n’est pas employé dans les
textes anciens qui, en latin, parlent du Dominus : seigneur.
L’ANTIQUITÉ ET LE MOYEN AGE
II y a une trentaine de milliers d’années, l’homme de Neandertal, avait apprécié les bords de l’Ouvèze. Plus tard les gaulois, ici appelés Voconces, s’y établirent, bientôt rejoints par les Romains. Si aucun véritable habitat romain n’a pu jusqu’à maintenant être mis au jour, sans doute enfoui sous des mètres cubes de colluvionnement, son existence est néanmoins rendue probable en raison des multiples découvertes qui ont été faites. Ainsi, dans la ville de Buis, où des vestiges sont sans doute enfouis sous les immeubles modernes, fut trouvée, en 1890, une dédicace à Jupiter (fin de l’Ier siècle).
Au Bas –Empire, Le Buis fait partie du diocèse de Vaison. On dispose de peu d’information sur les siècles suivants. Après la chute de l’Empire romain, la région tomba sous la dépendance des burgondes et des francs, avant que puisse se constituer un réseau de seigneuries dont la plus importante fut, pour la région, celle de la famille des Mévouillon.