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Bulletin de liaison N° 63 Septembre 2016 SERVICE SANTÉ-SOLIDARITÉS DU DIOCÈSE D’ANGERS Equipes Santé-Solidarités ÉDITORIAL : Le logo de la Miséricorde Notre Engagement dans les équipes Santé Solidarités, nous invite à une attitude de service. Nous allons à la rencontre de la personne pour écouter, partager, accueillir, prier, porter un regard d’amour qui ouvre au respect et à la dignité. Cette communion dans la fraternité nous relie au Christ nous fait avancer sur notre chemin de Foi. Que cette nouvelle année pastorale nous invite à de belles rencontres Véronique Sommaire Page 1 : Editorial Pages 2-3-4-5-6 : Dans l’Ancien Testament Dans le Nouveau Testament Pages 7 : Pour approfondir en équipe. Page 8: La page du diocèse de Nantes Le bulletin est rédigé avec l’équipe de la Province de Rennes par Mireille Godin-Caillon et Marie-Annick Decrop Service Formation Pastorale Santé du Diocèse de Nantes Contact: [email protected] Service Santé Solidarités Du diocèse d’Angers Equipes Santé Solidarités 36 rue Barra, 49045 Angers CEDEX 01 Responsable bulletin : Geneviève Maillet 02/41/22/48/73 Abonnement : 6,00 Euros/an Bulletin de soutien 12 3 numéros Chèque à l’ordre de : Association diocésaine Ce logo est inscrit dans une mandorle en forme d'amande qui signifie la gloire. Ce Jésus qui vient à la rencontre de l'homme blessé, c'est Jésus mort et ressuscité. Jésus mort est présent : on voit la trace des clous, le bois de la croix qui est aussi chemin, le chemin lui-même tracé sur les plis de son vêtement. Il porte sur ses épaules Adam, dans un croisé de visages assez impressionnant où Adam, l'homme, apprend à se comprendre dans ce visage du Christ qui révèle la plénitude de ce qu'est un homme, mais aussi que le Christ s'identifie à L'homme - Adam est porté sur les épaules du Christ comme la brebis perdue que le bon berger vient de retrouver. Les différents bleus, comme une irisation, montrent que cette puissance de vie du Christ qui épouse la condition fragile de l'être humain déborde jusqu'aux périphéries: c'est notre mission en Église.

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Bulletin de liaison N° 63

Septembre 2016

SERVICE SANTÉ-SOLIDARITÉS DU DIOCÈSE D’ANGERS

c Equipes Santé-Solidarités d

ÉDITORIAL : Le logo de la Miséricorde  

Notre Engagement dans les équipes Santé Solidarités, nous invite à une attitude de service. Nous allons à la

rencontre de la personne pour écouter, partager, accueillir, prier, porter un regard d’amour qui ouvre au

respect et à la dignité. Cette communion dans la fraternité nous relie au Christ nous fait avancer sur notre

chemin de Foi.

Que cette nouvelle année pastorale nous invite à de belles rencontres

Véronique

Sommaire

Page 1 : Editorial

Pages 2-3-4-5-6 : Dans l’Ancien Testament Dans le Nouveau Testament

Pages 7 : Pour approfondir en équipe.

Page 8: La page du diocèse de Nantes

Le bulletin est rédigé avec l’équipe de la Province de Rennes

par Mireille Godin-Caillon et Marie-Annick Decrop

Service Formation Pastorale Santé du Diocèse de Nantes

Contact:

[email protected]

Service Santé Solidarités Du diocèse d’Angers

Equipes Santé Solidarités 36 rue Barra,

49045 Angers CEDEX 01

Responsable bulletin : Geneviève Maillet 02/41/22/48/73

¬¬¬ Abonnement : 6,00 Euros/an

Bulletin de soutien 12€

3 numéros Chèque à l’ordre de :

Association diocésaine

Ce logo est inscrit dans une mandorle en forme d'amande qui signifie la gloire. Ce Jésus qui vient à la rencontre de l'homme blessé, c'est Jésus mort et ressuscité. Jésus mort est présent : on voit la trace des clous, le bois de la croix qui est aussi chemin, le chemin lui-même tracé sur les plis de son vêtement. Il porte sur ses épaules Adam, dans un croisé de visages assez impressionnant où Adam, l'homme, apprend à se comprendre dans ce visage du Christ qui révèle la plénitude de ce qu'est un homme, mais aussi que le Christ s'identifie à tout homme, tout homme blessé. L'homme - Adam est porté sur les épaules du Christ comme la brebis perdue que le bon berger vient de retrouver. Les différents bleus, comme une irisation, montrent que cette puissance de vie du Christ qui épouse la condition fragile de l'être humain déborde jusqu'aux périphéries: c'est notre mission en Église.

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ENVISAGER LA MISÉRICORDE

Intervention du Père Maurice Roger, le 5 décembre 2015

Journée de formation des membres des aumôneries hospitalières et du SEM, Diocèse de Vannes Nous, qui visitons des personnes malades, sommes visages d'une Eglise qui n'est pas repliée sur elle-même, mais cherche à vivre sa mission de manière simple, humble en étant proche de ceux qui sont pour nous "visage de Jésus" et contribuent à nous construire par ce que nous recevons d'eux. La Parole de Dieu vient à la rencontre de ce que nous vivons.

INTRODUCTION

Le pape voulait ce jubilé de la miséricorde :

• pour célébrer le 50ème anniversaire de la clôture du Concile Vatican II « Aujourd’hui, l’Épouse du Christ, l’Église, préfère recourir au remède de la miséricorde plutôt que de brandir les armes de la sévérité … L’Eglise catholique, en brandissant le flambeau de la vérité religieuse, veut se montrer la mère très aimante de tous, bienveillante, patiente, pleine d’indulgence et de bonté à l’égard de ses fils séparés » Jean XXIII au début du concile

• dans une perspective missionnaire « ll y a des moments où nous sommes appelés de façon encore plus pressante, à fixer notre regard sur la miséricorde, afin de devenir nous aussi signe efficace de l’agir du Père. C’est la raison pour laquelle j’ai voulu ce Jubilé Extraordinaire de la Miséricorde, comme un temps favorable pour l’Eglise, afin que le témoignage rendu par les croyants soit plus fort et plus efficace » (Misericordiae vultus, n. 3). Annoncer l'Evangile de la miséricorde, c'est comme un remède pour notre temps. Nous vivons dans un monde violent, guerres et terrorisme, réfugiés, catastrophes naturelles … Le plus beau service que l'Eglise peut rendre à l'humanité, c'est de redécouvrir son ministère de compassion en particulier pour tous ceux qui souffrent Nous avons à vivre des conversions, non seulement passer du faire pour à faire avec, mais agir à partir des personnes à qui nous sommes envoyés. Les pauvres ne sont pas le "faire valoir "de nos pastorales. Nous avons tous une commune dignité, malgré nos vulnérabilités.

1. ENVISAGER LA MISÉRICORDE DANS L'ANCIEN TESTAMENT

Déjà dans l'Ancien Testament, il y a des pages extraordinaires sur la miséricorde qui peuvent nous nourrir et nous faire découvrir la beauté du cœur de Dieu. " “Patient et miséricordieux”, tel est le binôme qui parcourt l’Ancien Testament pour exprimer la nature de Dieu. Sa miséricorde se manifeste concrètement à l’intérieur de tant d’événements de l’histoire du salut où sa bonté prend le pas sur la punition ou la destruction." Misericordiae vultus MOÏSE, LE PROPHÈTE DE LA MISÉRICORDE

• Avec l'expérience du buisson ardent, il découvre le visage miséricordieux de Dieu. "Le Seigneur dit : « J’ai vu, oui, j’ai vu la misère de mon peuple qui est en Égypte, et j’ai entendu ses cris sous les coups des surveillants. Oui, je connais ses souffrances. Je suis descendu pour le délivrer de la main des Égyptiens et le faire monter de ce pays vers un beau et vaste pays," (Ex 3)

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Dieu se révèle comme celui qui est touché par nos misères. La miséricorde de Dieu n’est pas une idée abstraite, mais une réalité concrète à travers laquelle Il révèle son amour comme celui d’un père et d’une mère qui se laissent émouvoir au plus profond d’eux-mêmes par leur fils.

• « Je t’en prie, Seigneur ; laisse-moi contempler ta gloire. Le Seigneur dit alors à Moïse : je vais passer devant toi avec toute ma splendeur et je proclame mon nom qui est le Seigneur. J’accorde ma bienveillance à qui je l’accorde et je fais miséricorde à qui je fais miséricorde » (Ex 33,18s).

La splendeur de Dieu c'est sa miséricorde. C'est la première fois que ce mot apparait.

• « Le Seigneur descendit de la nuée et vint se placer auprès de Moïse. Il proclama son nom qui est le Seigneur. Il passa devant Moïse et proclama : « Le Seigneur, le Seigneur tendre, miséricordieux, lent à la colère, plein d’amour et de vérité » (Ex 34, 5s).

C'est une des premières professions de foi. La tendresse et la miséricorde ne sont pas des attributs de Dieu parmi d’autres. Ils sont les premiers, les principaux. Ils nous disent en quelque sorte l’être intime de Dieu. DAVID, LE ROI PÉCHEUR PARDONNÉ "La tiédeur, c'est l'escabeau qui fait tomber dans l'aveuglement du péché" dit Marthe Robin. David va se montrer faible devant la tentation et se transformer en adultère et meurtrier. Il va redécouvrir ce Dieu d'amour et de miséricorde qui va le remettre sur le chemin d'une vie ajustée. Apprendre, parce que Dieu nous fait confiance, qu'on n'est jamais réduit à une partie de son histoire, mais que Dieu nous invite à ajuster notre vie à cette volonté d'alliance. Lire II Samuel 11. David reconnait son péché lorsque Nathan lui montre sa faute : « Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour, selon ta grande miséricorde, efface mon péché. Lave moi tout entier de ma faute, purifie-moi de mon offense. Oui, je connais mon péché, ma faute est toujours devant moi. Contre toi, et toi seul, j'ai péché, ce qui est mal à tes yeux, je l'ai fait. Mais tu veux au fond de moi la vérité ; dans le secret, tu m'apprends la sagesse. Purifie-moi avec l'hysope, et je serai pur ; lave moi et je serai blanc, plus que la neige. Fais que j'entende les chants et la fête : ils danseront, les os que tu broyais. Détourne ta face de mes fautes, enlève tous mes péchés. Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu, renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit. Ne me chasse pas loin de ta face, ne me reprends pas ton esprit saint. Rends-moi la joie d'être sauvé ; que l'esprit généreux me soutienne. Aux pécheurs, j'enseignerai tes chemins ; vers toi, reviendront les égarés. Libère-moi du sang versé, Dieu, mon Dieu sauveur, et ma langue acclamera ta justice. Seigneur, ouvre mes lèvres, et ma bouche annoncera ta louange. Si j'offre un sacrifice, tu n'en veux pas, tu n'acceptes pas d'holocauste. Le sacrifice qui plaît à Dieu, c'est un esprit brisé ; tu ne repousses pas, ô mon Dieu, un cœur brisé et broyé ». (Ps 50) OSÉE, LA FORCE DE TOUT PARDONNER Sommet de la révélation de la miséricorde dans l'AT, ce livre raconte l'histoire d'Osée, à peine marié, dont l'épouse le quitte pour rejoindre d'autres hommes. La vie du prophète exprime ce que Dieu rencontre avec son peuple. Osée (Dieu) reproche à son épouse (son peuple) de l'oublier. Ce livre nous parle de la souffrance de Dieu devant l'infidélité des siens. La sentence est paradoxale : Osée exprime la force du pardon qui est dans le cœur de Dieu. Dieu reste fidèle. « C’est pourquoi mon épouse infidèle, je vais la conduire au désert et je vais lui parler cœur à cœur, et là elle me répondra comme au temps de sa jeunesse, au jour où elle est sortie du pays d’Égypte ». Et le passage continue : « Je te fiancerai à moi pour toujours, je te fiancerai à moi dans la justice et le droit, dans la tendresse et la miséricorde ; je te fiancerai à moi dans la fidélité et tu connaîtras le Seigneur » (Os 2, 14s) « Oui, j’ai aimé Israël dès son enfance, et pour le faire sortir d’Égypte, j’ai appelé mon fils. Quand je l’ai appelé, il s’est éloigné pour se sacrifier aux Baals et brûler des offrandes aux idoles. Il n’a pas compris que je prenais soin de lui. Pourtant, c’est moi qui lui apprenais à marcher en le soutenant de mes bras. Il n’a pas compris que je venais à son secours. Je le guidais avec humanité par des liens d’amour. Je le traitais comme un nourrisson qu’on soulève tout contre sa joue ; je me penchais vers lui pour le faire manger. Mais ils ont refusé de revenir à moi ; vais-je les livrer au châtiment ?.... Je n’agirai pas selon l’ardeur de ma colère, je ne détruirai plus Israël, car moi, je suis Dieu, et non pas homme : au milieu de vous je suis le Dieu saint, et je ne viens pas pour exterminer.» (Os 11)

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ISAÏE, UNE LUMIÈRE DANS LA NUIT L'expérience des migrants aujourd'hui nous fait mieux comprendre l'expérience des Juifs exilés à Babylone. Ils ont perdu leur Temple, leur terre, leur roi … Le prophète leur redonne espoir, il leur annonce un second exode qui va les faire revenir « Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu, parlez au cœur de Jérusalem, proclamez que son service est accompli, que son crime est expié, qu'elle a reçu de la main du Seigneur le double pour toutes ses fautes.» (Is 40) « Toi Israël, je t’ai choisi, je ne t’ai pas rejeté. Ne crains pas. Je suis avec toi. Ne sois pas troublé, je suis ton Dieu. Je t’affermis. Oui je t’aide, je te soutiens de ma main victorieuse.» (Is 41) « Jubile, éclate en cris de joie car ton époux, c’est celui qui t’a faite, son nom est le Seigneur de l’univers ; ton rédempteur, c’est le Saint d’Israël ; il s’appelle Dieu-de-toute-la-terre. Oui, comme une femme abandonnée, accablée, le Seigneur te rappelle. Est-ce que l’on rejette la femme de sa jeunesse ? dit ton Dieu ? Un court instant, je t’avais abandonné, mais dans ma grande tendresse, je te ramènerai. Quand ma colère a débordé un instant, je t’avais caché ma face. Mais dans mon éternelle fidélité, je te montre ma tendresse, dit le Seigneur ton Rédempteur » (Is 54) Nos ruptures d'alliance atteignent profondément le cœur de Dieu. Dieu est blessé par notre infidélité, notre ingratitude, notre péché. Un court instant, il "cache sa face", mais il lui est impossible de nous être infidèle. « Cieux, criez de joie ! Terre, exulte ! Montagnes, éclatez en cris de joie ! Car le Seigneur console son peuple ! De ses pauvres, il a compassion. Jérusalem disait : « Le Seigneur m’a abandonné ! Mon Seigneur m’a oublié ! Une femme peut-elle oublier son nourrisson, ne plus avoir de miséricorde pour l’enfant de ses entrailles ? Même si elle l’oubliait, moi je ne t’oublierai pas ; car je t’ai gravé sur les paumes de mes mains » (Is 49, 13s) Dieu a le cœur d'une mère, il est fou d'amour pour son peuple. Lorsque nous visitons une personne malade, c'est avec le regard de Dieu qui dit "Tu as du prix à mes yeux et je t'aime." (Is 33) CONCLUSION : La tendresse et la fidélité, (l’alliance), dans l’Ancien Testament. - La miséricorde n’est jamais une réalité abstraite : c'est l'amour sans défaillance de Dieu pour son peuple. - La miséricorde suppose toujours une relation d’alliance. Dieu propose, l'amour de l'homme répond à l'amour de

Dieu qui est premier. - Le message de l’AT n’a pas simplement une portée spirituelle, il a une dimension sociale. Il y a toujours un

destinataire concret de la miséricorde et Dieu a toujours une préférence pour les faibles. - L’option préférentielle pour les pauvres se manifeste dans le message des prophètes. "Que la justice jaillisse

comme un torrent qui ne tarit jamais." Amos - Jésus vient pleinement révéler cette miséricorde du Père.

2. ENVISAGER LA MISÉRICORDE DANS LE NOUVEAU TESTAMENT

À LA SUITE DU CHRIST, VISAGE DE LA MISÉRICORDE DU PÈRE

La personne en perte d'autonomie, malade, qui accueille un visiteur, subit parfois un regard qui dévisage. Par le service que vous accomplissez, par le regard que vous portez sur la personne, vous portez témoignage du Christ, visage de la miséricorde du Père. Il nous faut entrer dans un juste regard du frère qui est visage du Christ. Jésus est le visage de la miséricorde du Père. "Qui me voit, voit le Père." Jésus vient donner chair à l’amour du Père, non seulement par toutes ses paroles, mais aussi par des gestes bien concrets. Nous savons que dans l'accompagnement, il ne s'agit pas de faire des discours, mais d'entrer dans une relation vraie, ajustée avec l'autre, dans un vrai dialogue. "Jésus s'approche de la malade, il la fait se lever en la prenant par la main." Les gestes de Jésus révèlent le cœur de son Père, sa proximité, son attention à tous ceux qui souffrent. Comment Jésus a-t-il découvert cette mission de révélateur de la miséricorde du Père ? D’où lui vient cet amour fou pour ceux qui souffrent ? Jésus a découvert sa mission au fur et à mesure qu'il grandissait.

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Cette attention miséricordieuse de Jésus pour les pauvres lui vient de sa mère, de sa prière, et des Écritures. La femme juive était chargée d'instruire son enfant jusqu'à la Bar Mitzsvah. L'éducation que Jésus a reçue de Marie peut être une piste pour comprendre la bienveillance de Jésus envers les pauvres. Il faut relire le Magnificat… L'incarnation passe aussi par l'éducation de Marie et Joseph au quotidien. Dans sa relation au Père, Jésus se laissait aussi former. Jésus priait beaucoup (saint Luc le montre dans son Evangile). Jésus se laisse inonder par l'amour de son Père. "Tu es mon fils bien aimé." Il déverse son amour sur ceux qu'il rencontre : "Comme le Père m'a aimé, moi aussi, je vous ai aimés." Jn 15 Les Ecritures ont aussi eu une grande importance pour lui faire découvrir sa mission. Jésus les connaissait bien. Il est habité par tout ce que nous avons découvert du visage de Dieu dans l'ancien testament. Le peuple attendait le messie avec ferveur. Lorsque Jésus inaugure son ministère à Nazareth (Lc 4) il lit un passage d'Isaie. Il comprend son ministère comme un ministère de bienfait pour tous ceux qui souffrent. Il nous faut lire l'Evangile pour redécouvrir que la miséricorde est dimension fondamentale de la mission de Jésus. "Heureux les miséricordieux" Entrer dans ce visage du Christ qui nous révèle notre humanité et notre responsabilité pour annoncer cette miséricorde. Nous ne le ferons pas sans reconnaître notre propre fragilité. "L'expérience de sa propre fragilité donne une bienveillance pour toutes les fragilités." (Etienne Grieu) Quand nous voulons être témoins de la miséricorde du Christ, commençons par vivre dans "les sentiments du Christ". JÉSUS ET LA SAMARITAINE (Jn 4) ; Jésus vient à la rencontre de cette femme blessée par la vie. Elle fait l'expérience d'une libération : son passé n'est plus un fardeau, mais devient l'occasion de témoigner du pardon et de la vie nouvelle que Jésus lui a offert. Au début, Jésus a soif et lui demande de l'eau. Quand nous allons à la rencontre de l'autre, avons-nous soif de recueillir quelque chose de l'autre ou savons-nous déjà ce que nous allons lui dire ? Les paroles de Jésus vont allumer dans la femme la soif, le désir. Jésus n'est pas dans le jugement, mais dans la bienveillance, ce qui ne veut pas dire qu'il ne souhaite pas que sa vie change. La miséricorde de Dieu qui s'exprime dans les paroles de Jésus, "tu dis vrai", lui permet d'accéder à sa propre vérité. Dieu ne peut nous relever sans nous. La miséricorde c'est la rencontre entre la vérité d'une vie et l'amour de Jésus. La femme devient disciple. Ce qui faisait sa honte devient la source de son témoignage.

JÉSUS ET BARTIMÉE (Mc 10), Bartimée est "aux périphéries" : il a un nom et un cri. La cécité entraine l'exclusion religieuse. Il est mendiant, exclu socialement. Il vit à l'extérieur de la ville. Il est assis, à côté du chemin. C'est là que Jésus vient le chercher. Sa prière « Fils de David, Jésus, prends pitié de moi ! » est la prière "Kyrie eleison", (Seigneur, prends moi dans ta miséricorde) que nous disons à la messe et que nous pouvons redécouvrir en cette année de la miséricorde. L'Eglise doit devenir servante de la relation du Christ avec la personne blessée, malade : "Appelez-le". Elle doit trouver aujourd'hui les mots : « Confiance, lève-toi (mot de la résurrection) ; il t’appelle. » "L’aveugle jeta son manteau, seul vêtement du pauvre) bondit (dynamisme de vie) et courut vers Jésus. Prenant la parole, Jésus lui dit : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » (C'est de lui que Jésus veut entendre cette parole et non d'un autre qui parlerait à sa place).L’aveugle lui dit : « Rabbouni, que je retrouve la vue ! » Et Jésus lui dit : « Va, ta foi t’a sauvé. » Aussitôt l’homme retrouva la vue, et il suivait Jésus sur le chemin." De mendiant, il devient disciple, il est sur le chemin et debout. CONCLUSION « À la croix, dit le Pape François, Dieu a parlé, une Parole qui est amour, miséricorde, pardon »... cette parole que le Christ nous invite à vivre dans nos rencontres du quotidien.

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PAPE FRANÇOIS, LE VISAGE DE LA MISÉRICORDE, BULLE D'INDICTION DU JUBILÉ

15. Au cours de cette Année Sainte, nous pourrons faire l’expérience d’ouvrir le cœur à ceux qui vivent

dans les périphéries existentielles les plus différentes, que le monde moderne a souvent créées de façon dramatique.

Combien de situations de précarité et de souffrance n’existent-elles pas dans le monde d’aujourd’hui !

Combien de blessures ne sont-elles pas imprimées dans la chair de ceux qui n’ont plus de voix parce que leur cri s’est évanoui et s’est tu à cause de l’indifférence des peuples riches ! Au cours de ce Jubilé, l’Eglise sera encore davantage appelée à soigner ces blessures, à les soulager avec l’huile de la consolation, à les panser avec la miséricorde et à les soigner par la solidarité et l’attention. Ne tombons pas dans l’indifférence qui humilie, dans l’habitude qui anesthésie l’âme et empêche de découvrir la nouveauté, dans le cynisme destructeur.

Ouvrons nos yeux pour voir les misères du monde, les blessures de tant de frères et sœurs privés de dignité, et sentons-nous appelés à entendre leur cri qui appelle à l’aide. Que nos mains serrent leurs mains et les attirent vers nous afin qu’ils sentent la chaleur de notre présence, de l’amitié et de la fraternité. Que leur cri devienne le nôtre et qu’ensemble, nous puissions briser la barrière d’indifférence qui règne souvent en souveraine pour cacher l’hypocrisie et l’égoïsme.

1. Jésus-Christ est le visage de la miséricorde du Père. Le mystère de la foi chrétienne est là tout entier. Devenue vivante et visible, elle atteint son sommet en Jésus de Nazareth. Le Père, « riche en miséricorde » (Ep 2, 4) après avoir révélé son nom à Moïse comme « Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère, plein d’amour et de vérité » (Ex 34, 6) n’a pas cessé de faire connaître sa nature divine de différentes manières et en de nombreux moments. Lorsqu’est venue la « plénitude des temps » (Ga 4, 4), quand tout fut disposé selon son dessein de salut, il envoya son Fils né de la Vierge Marie pour nous révéler de façon définitive son amour. Qui le voit a vu le Père (cf. Jn 14, 9). A travers sa parole, ses gestes, et toute sa personne, Jésus de Nazareth révèle la miséricorde de Dieu.

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J’ai un grand désir que le peuple chrétien réfléchisse durant le Jubilé sur les œuvres de miséricorde corporelles et spirituelles. Ce sera une façon de réveiller notre conscience souvent endormie face au drame de la pauvreté, et de pénétrer toujours davantage le cœur de l’Evangile, où les pauvres sont les destinataires privilégiés de la miséricorde divine. La prédication de Jésus nous dresse le tableau de ces œuvres de miséricorde, pour que nous puissions comprendre si nous vivons, oui ou non, comme ses disciples. Redécouvrons les œuvres de miséricorde corporelles : donner à manger aux affamés, donner à boire à ceux qui ont soif, vêtir ceux qui sont nus, accueillir les étrangers, assister les malades, visiter les prisonniers, ensevelir les morts. Et n’oublions pas les œuvres de miséricorde spirituelles : conseiller ceux qui sont dans le doute, enseigner les ignorants, avertir

les pécheurs, consoler les affligés, pardonner les offenses, supporter patiemment les personnes ennuyeuses, prier Dieu pour les vivants et pour les morts.

Nous ne pouvons pas échapper aux paroles du Seigneur et c’est sur elles que nous serons jugés : aurons-nous donné à manger à qui a faim et à boire à qui a soif ? Aurons-nous accueilli l’étranger et vêtu celui qui était nu ? Aurons-nous pris le temps de demeurer auprès de celui qui est malade et prisonnier ? (cf. Mt 25, 31-45). De même, il nous sera demandé si nous avons aidé à sortir du doute qui engendre la peur, et bien souvent la solitude; si nous avons été capable de vaincre l’ignorance dans laquelle vivent des millions de personnes, surtout des enfants privés de l’aide nécessaire pour être libérés de la pauvreté, si nous nous sommes faits proches de celui qui est seul et affligé; si nous avons pardonné à celui qui nous offense, si nous avons rejeté toute forme de rancœur et de haine qui porte à la violence, si nous avons été patients à l’image de Dieu qui est si patient envers nous; si enfin, nous avons confié au Seigneur, dans la prière nos frères et sœurs. C’est dans chacun de ces « plus petits » que le Christ est présent. Sa chair devient de nouveau visible en tant que corps torturé, blessé, flagellé, affamé, égaré… pour être reconnu par nous, touché et assisté avec soin. N’oublions pas les paroles de Saint Jean de la Croix : « Au soir de notre vie, nous serons jugés sur l’amour ».

Questions pour un travail en Équipe ü Ce terme « Miséricorde » vous était-il familier ?

Si oui, à la lecture de ce texte, en avez-vous approfondi quelques aspects ? Si non qu’en avez-vous découvert ?

ü Dans le cadre de votre mission de visiteur en Pastorale Santé, pouvez-vous raconter une expérience

liée à la Miséricorde ?

ü À la lecture de ce texte, avez-vous été touchés plus particulièrement par l’un ou l’autre passage biblique. Pouvez-vous dire pourquoi ?

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Journées diocésaines

Voir les feuilles ci-jointes pour les dates et les inscriptions.

Témoignage

Témoignage sur la démarche de la Miséricorde, Doyenné Baugeois-Vallée. Sur le territoire de la paroisse St Pierre en Vallée, dans les différents établissements de santé (Hôpital local, maison de retraite), un bénévole a fabriqué une « porte de la miséricorde », afin que les résidents puissent vivre cette démarche au sein des établissements de santé. Deux types de célébrations ont été construites, une lorsque le prêtre propose cette démarche lors d’une messe, et une autre lorsque le Diacre propose cette démarche lors d’une célébration de la parole de Dieu (selon le calendrier paroissial). Des visuels, issus du diaporama proposé par le Diocèse, sont présentés aux résidents. Avant de passer la porte de la Miséricorde, les résidents été invités à faire un signe de croix avec l’eau bénite. Lors du passage de la porte, les bénévoles chantent « Puisque tu fais Miséricorde ». Puis le texte d’Evangile « Le bon Samaritain » est lu puis commenté. La prière du Pape François, au dos du livret est également dite, suivi d’un chant d’envoi. Sur la Paroisse Ste Marthe et Marie en Baugeois, il serait proposé un déroulement similaire, hormis un temps de célébration un peu différente à la Chapelle de la Girouardière, avec une procession d’entrée, par l’extérieur. Dans les autres Paroisse, nous sommes en train de bâtir les célébrations.

Formation initiale des bénévoles

Voir les feuilles ci-jointes pour les dates et les inscriptions.

Prière

Seigneur, me voici devant Toi avec tout ce qui habite mon esprit

en ces temps de rentrée. Après le repos, le dépaysement des vacances,

les ressourcements de toutes sortes, commence une nouvelle étape de ma vie.

Voici mes projets, ma bonne volonté, mes incertitudes, mes craintes, mes joies,

mes peines, mes désirs, mes limites. Si parfois je traîne les pieds,

rappelle-moi la chance de pouvoir espérer un avenir …. Un avenir, telle une page blanche

que je désire remplir de Vie. Je crois, seigneur, à ta Présence,

à ton sourire et à ta grâce. Quand je ferai acte de liberté,

quand prendra forme au fil des jours telle ou telle décision, petite ou grande,

je sais que là où je serai, Tu seras avec moi.

Anne Mouazan (sœur du Christ Rédempteur)

Témoignage

Evènement au Foyer-Logement HISIA (ex Girandière) de Segré ce 24 mai.

Il règne ce mardi 24 mai en début d’après-midi un climat qui ne ressemble pas tout à fait aux autres mardis lorsque le prêtre vient célébrer la messe pour les résidents. L’équipe d’aumônerie aidée de quelques membres du personnel soignant s’active à positionner la « Porte Sainte mobile » qui se promène dans les différentes maisons de retraite du doyenné du Haut Anjou. Un mardi précédent, au cours d’une célébration, les résidents de l’HISIA avaient pu exprimer par un mot ce qu’était pour eux la miséricorde : pardon, amour, vie, bienveillance, paix, entraide, relèvement…Ces mots, réécrits par Isabelle ont été disposés sur la Porte. Après avoir introduit la célébration, le père Augeul a béni l’eau avec laquelle chaque résident, aidé dans son déplacement, a pu se signer au cours de la procession qui leur a permis de franchir la « Porte Sainte ». « Comme c’était beau » nous a confié une personne, et une autre : « je viens de comprendre ce qu’est l’année de la Miséricorde » ou encore : « on recommence quand ? »