12
bulletin· pour une école juste, efficace et stimulante Mai 2017 - n o 182 JAB 1005 Lausanne Le monde paraît devenir de plus en plus rationaliste et mercantile. Nous, parents d’élèves, pensons que le monde de demain exigera inventivité, curiosité, créativité, esprit critique et bien d’autres qualités qui sont les fondements des arts. Nos enfants ont besoin de ces qualités artistiques pour affronter les défis à venir. Et nous rappelons à celles et ceux qui seraient inquiets pour l’avenir de leur progéniture qu’un nombre important de métiers sont artistiques et permettront de faire le bonheur autant économique qu’humain de leurs enfants. Les associations de parents donnent également le la dans la politique familiale. Que ce soit au niveau communal avec les APE locales, au niveau cantonal avec l’apé-Vaud ou au niveau romand avec la Fédération des associations de parents d’élèves de Suisse romande et du Tessin (FAPERT), nous, les parents d’élèves, sommes de plus en plus sollicités. La collaboration école-famille est plus que jamais d’actualité. Nous participons aux Conseils d’établissement, à la mise en place des accueils de jour, des cantines, à la réflexion sur les devoirs, donnons notre avis sur les transports, etc. Nous recevons des requêtes de l’Université de Lausanne (Unil), de la Haute école pédagogique (HEP) et sommes impliqués dans des journées pédagogiques, des colloques de spécialistes, la rédaction de nouvelles lois cantonales. Félicitons-nous d’ailleurs pour notre action dans le processus de révision de la Loi sur l’accueil de jour des enfants (LAJE). Et, au niveau national, nous sommes de plus en plus souvent invités à participer à des groupes de travail, à des plateformes, à l’élaboration de lois, etc. Pour répondre à toutes ces demandes de collaboration active, nous avons besoin d’associations locales et cantonales fortes. Rejoignez-nous, soutenez-nous, parlez-en à vos amis, aux autres parents. Faites d’une pierre (d’un clic) trois coups. Devenez membres de l’association de parents d’élèves de votre établissement scolaire et, par ce biais, de l’apé-Vaud et de la FAPERT. Vous pouvez également faire un don pour soutenir notre action au niveau local, cantonal et national. Pascal Paté, coprésident édito · [email protected] | www.ape-vaud.ch Quelle place pour les arts à l’école? 2 actus apé-Vaud Pourquoi devenir membre 12 agenda 4 8 10 dossier actus scolaires questions à Quelle place pour les arts à l’école ? L’école obligatoire Anouk Arbel et Brigitte Ziegler de Profa « Nos enfants ont besoin de qualités artistiques pour affronter les défis à venir. »

bulletin· - Accueil - APE VAUD · Lausanne (Unil), de la Haute école pédagogique (HEP) ... dossier L’encouragement à ... peau de chagrin (voir le tableau)

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: bulletin· - Accueil - APE VAUD · Lausanne (Unil), de la Haute école pédagogique (HEP) ... dossier L’encouragement à ... peau de chagrin (voir le tableau)

bulletin· pour une école juste, efficace et stimulante

Mai 2017 - no 182

JAB 1005 Lausanne

Le monde paraît devenir de plus en plus rationalisteet mercantile.Nous, parents d’élèves, pensons que le monde de demain exigera inventivité, curiosité, créativité, esprit critique et bien d’autres qualités qui sont les fondements des arts. Nos enfants ont besoin de ces qualités artistiques pour affronter les défis à venir. Et nous rappelons à celles et ceux qui seraient inquiets pourl’avenir de leur progéniture qu’unnombre important de métiers sontartistiques et permettront de faire le bonheur autant économique qu’humain de leurs enfants.

Les associations de parents donnent également le la dans la politique familiale.Que ce soit au niveau communal avec les APE locales, au niveau cantonal avec l’apé-Vaud ou au niveau romand avec la Fédération des associations de parents d’élèves de Suisse romande et du Tessin (FAPERT), nous, les parents d’élèves, sommes deplus en plus sollicités.

La collaboration école-famille est plus que jamais d’actualité. Nous participons aux Conseils d’établissement, à la mise en place des accueils de jour, des cantines, à la réflexion sur les devoirs, donnons notre avis sur les transports, etc.

Nous recevons des requêtes de l’Université de Lausanne (Unil), de la Haute école pédagogique (HEP) et sommes impliqués dans des journéespédagogiques, des colloques de spécialistes, la rédaction de nouvelles lois cantonales. Félicitons-nous d’ailleurs pour notre action dans le processus de révision de la Loi sur l’accueil de jour

des enfants (LAJE).Et, au niveau national, noussommes de plus en plus souvent invités à participer à des groupes de travail, à des plateformes, à l’élaboration de lois, etc.

Pour répondre à toutes ces demandes de collaboration active, nous avons besoin d’associations

locales et cantonales fortes. Rejoignez-nous,soutenez-nous, parlez-en à vos amis, aux autres parents.

Faites d’une pierre (d’un clic) trois coups. Devenez membres de l’association de parents d’élèves de votre établissement scolaire et, par ce biais, de l’apé-Vaud et de la FAPERT.

Vous pouvez également faire un don pour soutenir notre action au niveau local, cantonal et national.

Pascal Paté, coprésident

édito ·

[email protected] | www.ape-vaud.ch

Quelle place pour les arts à l’école?

2 actus apé-Vaud

Pourquoi devenir membre

12 agenda

4

8

10

dossier

actus scolaires

questions à

Quelle place pour les arts à l’école ?

L’école obligatoire

Anouk Arbel et Brigitte Ziegler de Profa

« Nos enfants ont besoin de qualités artistiques pour

affronter les défis à venir. »

Page 2: bulletin· - Accueil - APE VAUD · Lausanne (Unil), de la Haute école pédagogique (HEP) ... dossier L’encouragement à ... peau de chagrin (voir le tableau)

2

actus apé-Vaud

Pourquoi devenir membre d’une association de parents d’élèves ? Qu’est-ce que cela m’apporte ?

Cette question, les membres des comités des APE l’entendent souvent dans leurs premiers contacts avec des parents. Et la réponse n’est pas toujours aisée... c’est la raison pour laquelle l’association a décidé de travailler à sa communication dans les mois à venir. La base de notre engagement est néanmoins claire et peut être résumée ainsi :Devenir membre de l’apé-Vaud, au travers des APE locales, c’est avant tout soutenir une cause – celle de la meilleure école possible pour tous – et pour ce faire, appuyer les démarches des comités qui s’investissent pour défendre la voix des parents auprès des différentes instances décisionnelles, qu’elles soient scolaires, communales ou cantonales, afin que l’école soit l’affaire de tous.

La voix de l’apé-Vaud compte, les membres du comité cantonal sont de plus en plus sollicités, consultés, impliqués dans des groupes de travail œuvrant dans le domaine de l’éducation. Mais, pour que cette voix soit légitime, elle ne doit pas être le seul fait de quelques têtes pensantes, toutes investies soient-elles. Elle doit refléter les préoccupations et les attentes des parents dans leur diversité. Et c’est là le rôle essentiel des APE locales : être au contact des parents sur le terrain et relayer leurs idées, non seulement à l’échelle locale, mais aussi à l’échelle cantonale, régionale et fédérale. Plus l’apé-Vaud comptera de membres, plus ces interventions seront crédibles et plus l’association aura de poids comme interlocuteur, ceci dans l’intérêt de tous les élèves scolarisés dans l’école publique vaudoise.

Redémarrage de l’APE Crissier

Après quelques années de cessation d’activités, l’Association des parents d’élèves de Crissier redémarre ! Un groupe de parents motivés s’est réuni pendant presque une année pour préparer la reconstitution de l’association et répondre au mieux aux besoins des parents. Une idée commune au cœur des réflexions de ce groupe était de pouvoir être proche des parents et de leurs préoccupations. Cependant, de nombreuses questions sur le rôle d’une telle association, sur le fonctionnement souhaité et sur l’historique

des activités et des comptes ont bien occupé le groupe qui a pu compter sur le soutien de L’apé-Vaud dans ses démarches et ses recherches.

Une Assemblée générale a pu ainsi être tenue le 30 janvier 2017, durant laquelle un nouveau comité a été élu. Cette soirée a également permis de présenter les nouveaux projets de l’APE Crissier, qui vont des activités prévues pour les enfants jusqu’à la volonté de se rapprocher des parents en leur offrant une permanence afin de les accompagner au mieux au travers des méandres du système scolaire. Pour plus d’informations, rendez-vous sur leur page Facebook (www.facebook.com/ApeCrissier) et leur site internet (www.ape-crissier.ch).

Le Rapport d’activité 2016 est arrivé

L’Apé-Vaud tiendra son Assemblée Générale des délégués le 8 juin prochain, l’occasion pour elle de faire le point sur les activités de l’année écoulée et des projets à venir. En 2016, l’association s’est penchée sur quelques grands dossiers que vous retrouverez détaillés dans le rapport d’activités fraîchement sorti et disponible sur notre site internet ou sur demande au secrétariat en version papier.

prochain, l’occasion prochain, l’occasion pour elle de faire le point sur les activités de l’année écoulée et des projets à venir. En pour elle de faire le point sur les activités de l’année écoulée et des projets à venir. En Pro Vélo

Trocs

Transports

Ateliers

Bén

évol

at

Pédibus

Besoins des parents

Con

tact

s av

ec

les

auto

rités

loca

les

Pré

vent

ion

Gestion autonome

Devoirs surveillés

Jard

in d

es

Par

ents

Conférences

41groupes APE

équité

respect

con�ance

réunir

par

tena

riat

ré�é

chir

prop

oser

par

tena

riat

prop

oser

par

tena

riatag

ir

veille

r

apolitique

collaboration

actio

n ci

toye

nne

encourager les potentiels

intégrerRapportd’activités

2016

Vous souhaitez soutenir les actions de l’apé-Vaud?Vos dons sont les bienvenus au CCP 10-7668-1

Merci

Page 3: bulletin· - Accueil - APE VAUD · Lausanne (Unil), de la Haute école pédagogique (HEP) ... dossier L’encouragement à ... peau de chagrin (voir le tableau)

3

dossier

L’encouragement à l’apprentissage de la musique est inscrit dans la Constitution fédérale et les arts en général sont bien ancrés dans le Plan d’études romand et dans le paysage scolaire vaudois. Pourtant leur statut semble fragile à bien des égards.

Texte : Gaëlle MianiIllustrations : Ariane de Nyzankowsky - Koux

Depuis la mise en œuvre du Plan d’études romand (PER), le contenu des cours d’arts fait envie sur le papier. On est loin des séances de massacre vocal que l’on appelait cours de chant, les torpillages de gammes à grands coups de flûte à bec ou des traits de crayons vengeurs ou désespérés qui n’arriveraient jamais à reproduire la pomme fripée qui trônait au milieu des pupitres, piètre source d’inspiration.

Du Plan d’études vaudois (PEV) au Plan d’études romand (PER)

L’étiquette « Arts » constitue le quatrième axe du PER, après les langues (1er axe), les mathématiques et sciences de la nature (2e axe) et les sciences humaines et sociales (3e axe). Le cinquième et dernier axe est celui de corps et mouvement. Cet ordre hiérarchique, sans doute réfléchi et voulu, est révélateur de l’importance accordée à chaque matière. Le label « Arts » regroupe les activités créatrices et manuelles (ACM), les arts visuels et la musique. Les travaux manuels (TM) et les activités créatives sur textiles (ACT, anciennement couture) sont rassemblés sous l’appellation ACM.

Dans le nouveau Plan d’études, l’accent est mis sur la créativité. La distinction peut sembler ténue, mais elle est loin d’être anodine. C’est un changement complet de paradigme, amorcé sous l’impulsion de l’UNESCO qui déclarait en 2006 : « le caractère changeant de l’identité, de la société et de la culture européenne requiert de nouvelles formes d’enseignement et d’apprentissage axées sur le développement de l’identité culturelle, de la créativité et de la cohésion sociale ». L’ancienne formule mettait l’élève dans la posture de l’artisan qui reproduit un modèle, le préparant à être un bon ouvrier, alors qu’on

Quelle place pour les arts à l’école ?

lui demande maintenant un travail de réflexion, de conception et de réalisation. Il devient artiste, designer et ingénieur.Dans le domaine musical, le passage du PEV au PER a aussi un impact certain. Le PEV demandait aux élèves d’atteindre en musique un niveau similaire à celui d’un certificat de conservatoire à la fin de leur scolarité obligatoire. Irréalisable ! Et le PER ? Il met en avant les capacités transversales, soit la collaboration, la communication, les stratégies d’apprentissage, la pensée créatrice et la démarche réflexive, mais établit une liste d’objectifs si exhaustive que le temps imparti à la musique, par exemple, dans la grille horaire n’y suffit pas.

Attentes vis-à-vis des élèves

Les attentes formulées dans le PER s’articulent autour de quatre axes (expression et représentation, perception, culture et acquisition de techniques) et mettent les élèves dans une posture active. Par le biais de divers langages artistiques (peinture, dessin, musique, sculpture, photographie…), il s’agit de représenter et d’exprimer une

Page 4: bulletin· - Accueil - APE VAUD · Lausanne (Unil), de la Haute école pédagogique (HEP) ... dossier L’encouragement à ... peau de chagrin (voir le tableau)

4

idée, un imaginaire, une émotion, de mobiliser ses perceptions sensorielles, puis de les développer et de les analyser ; on demande aux élèves de découvrir des techniques variées, de les expérimenter, puis de les exercer. Par ailleurs, le programme prévoit que la classe soit mise au contact de diverses cultures, s’en imprègne et puisse les comparer. Voilà un programme ambitieux !

Grille horaire

Si l’on considère dans la grille horaire le temps consacré aux arts, les attentes citées plus haut semblent impossibles à atteindre. En montant dans les degrés, le nombre de périodes se réduit comme peau de chagrin (voir le tableau).Sur le terrain, on se rend compte que ce qui se fait dans la réalité ne correspond pas aux directives données par le Plan d’études et que les assignations horaires ne sont pas toujours respectées. Les heures dévolues aux arts sont parfois

d’enseignement pour les arts devraient être disponibles, du moins pour les cycles 1 et 2, à la rentrée 2019. En attendant, les enseignant-e-s doivent se débrouiller par leurs propres moyens. C’est un espace de liberté bienvenu sans doute pour celles et ceux qui ont le goût d’une ou plusieurs disciplines artistiques. En revanche, pour les autres qui se sentent peu à l’aise et ne savent pas clairement quelles démarches adopter pour atteindre les objectifs fixés par le PER, c’est une raison de plus pour réduire cet enseignement à sa portion congrue. L’absence de support collectif rend donc la donne sur le terrain très disparate. L’enseignement de la musique se résume souvent à l’apprentissage de chansons avec un CD comme support, sans autre objectif ou projet clairement défini. Différentes raisons sont avancées : le manque de temps, de moyens ou de personnel qualifié.

dossier

utilisées pour rattraper le retard dans le programme d’autres branches.

Formation des enseignants et moyens d’enseignement à disposition

Au cycle primaire, l’enseignement des arts est principalement assuré par des maître-sse-s généralistes qui bénéficient dans leur formation initiale à la Haute école pédagogique d’un apport théorique et pratique, que ce soit pour la musique, les arts visuels ou les ACM. C’est bien, mais cela ne fait pas tout. Dans la liste des moyens d’enseignements prescrits par le PER ne figurent aucune ressource pour les arts, sauf le livre de chants Planète Musique pour les élèves du cycle 3 (9e-11e). Des projets éditoriaux sont en cours à la Conférence intercantonale de l’instruction publique (CIIP) pour élaborer des Moyens d’enseignements romands (MER) dans ces trois disciplines envisagées de manière transversale et cohérente. Concrètement, des guides

Temps consacré aux arts dans la grille horaire1-2P 13 %3-4P 21%5-6P 18%7-8P 19%9e-11e 6 à 15%Classes d’accueil 5P-11e 0 à 6%Classes de raccordement 1 environ 6%Classes de raccordement 2 environ 6%

Page 5: bulletin· - Accueil - APE VAUD · Lausanne (Unil), de la Haute école pédagogique (HEP) ... dossier L’encouragement à ... peau de chagrin (voir le tableau)

5

dossier

Intérêt des disciplines artistiques

Au-delà du savoir-faire qu’elles apportent, les disciplines artistiques sont plus intéressantes encore du point de vue du savoir être, du rapport au monde qu’elles induisent. La société n’attend plus de ses enfants qu’ils se contentent de suivre des instructions à la lettre, mais plutôt qu’ils soient proactifs, à l’écoute du monde qui les entoure, capables d’analyser leur environnement et de trouver des solutions innovantes aux problèmes qui se posent. La plupart des disciplines enseignées à l’école requièrent une pensée convergente : il y a une seule bonne réponse, c’est vrai ou c’est faux, c’est bien ou c’est mal. Les règles sont fixes, les savoirs compartimentés. Les arts encouragent plutôt une pensée divergente à la recherche de nouvelles façons de faire. Par ailleurs, ils sont des vecteurs d’expression des émotions, permettent d’adopter une attitude empathique envers autrui et offrent des possibilités d’écoute, de partage. Pour apprendre, il ne suffit pas de mémoriser, il faut aussi comprendre, tisser des liens entre différents fragments de connaissance pour en faire un tout et, pour y parvenir, exercer sa créativité.

Vous avez dit créativité ?

C’est l’excuse facile pour ne pas s’impliquer dans les matières artistiques : « Je suis nul ! », « Ce n’est pas mon truc!» Et quand il s’agit de dessin, de sport ou de bricolage, on accepte facilement l’excuse. Pourtant, selon les recherches, il est tout aussi facile de s’initier à la pensée créative que d’apprendre les maths. Un cadre avec des règles précises permet de développer sa créativité, ensuite transférable à toutes

tout, dans le Cadre général d’évaluation (CGE), les notes d’art sont reléguées au troisième groupe, elles ont donc une importance moindre. Les maître-sse-s qui négligent les matières artistiques sont rarement critiqué-e-s alors qu’une attitude similaire en français ou en maths ne serait pas tolérée. On entend

parfois dire que c’est facile d’avoir une bonne note en art, et les évaluations dans ces domaines se révèlent souvent généreuses, ce qui contribue à entretenir l’idée que ce ne sont pas des matières importantes ou qui requièrent beaucoup d’effort. Une approche plus rigoureuse et professionnelle de l’évaluation contribuerait à donner une tout autre impression. Il ne s’agit pas seulement d’évaluer un résultat final, mais toute une démarche, prenant en compte la personnalité de chaque élève, répondant à des critères bien précis et clairement balisés. Le cadre mène l’élève vers un objectif pédagogique tout en lui permettant de s’exprimer.

Statut

L’enseignement de l’art souffre d’un déficit d’image et de statut. Il ne revêt pas la même importance économique et sociale que les matières scientifiques, économiques ou linguistiques. En d’autres termes, pour certains, « c’est bien gentil, mais ce n’est pas ça qui va aider l’enfant dans sa vie

les matières. Dans l’état actuel des choses, pourvu que la volonté soit là, il est possible d’aménager des périodes et de penser des activités qui permettent à l’élève d’exercer sa créativité et qui lui confèrent une flexibilité d’esprit et d’attitude sur tous les plans. Très souvent, les élèves restent bloqués

parce qu’ils ont peur de faire faux, de sortir des normes qui cloisonnent leurs pensées. Ils évoluent dans un climat de compétition qui les pousse à vouloir imiter ou à faire mieux que tel et tel. Dans une discipline artistique, il s’agit plutôt de trouver un style personnel qui se mettra au service de l’expression d’idées, d’émotions. Et cultiver son talent permet de renforcer son estime de soi, alors que l’école a plutôt un rôle inhibiteur, les élèves ayant perpétuellement peur de se tromper, d’être jugés.

Evaluation

L’évaluation des travaux artistiques est la question délicate. Les critères à prendre en compte sont nombreux et il est difficile de rester objectif. De ce fait, l’enseignant dispose d’une plus grande marge de manœuvre. Trop grande ? Par ailleurs, il est difficile de savoir si l’enseignement a été mis en place en suivant les prescriptions du PER. Les acquis dans ce domaine ne sont pas contrôlés dans les Epreuves cantonales de référence (ECR). Pour couronner le

Page 6: bulletin· - Accueil - APE VAUD · Lausanne (Unil), de la Haute école pédagogique (HEP) ... dossier L’encouragement à ... peau de chagrin (voir le tableau)

6

professionnelle ». Les disciplines qui sont privilégiées à l’école sont celles qui développent des compétences utiles aux exigences du marché du travail. A tort ou à raison, c’est la perception qui prévaut encore actuellement, tant du côté des professionnel-le-s de l’éducation que du côté des parents. Quand les maître-sse-s cantonnent l’apprentissage de la musique à la pratique du chant sans véritable projet pédagogique, ils-elles contribuent à l’idée que cette matière est peu crédible et superflue. Les autorités ne veillant pas à l’application des directives du PER dans ce domaine ont aussi leur part de responsabilité. Finalement, le manque d’intérêt des parents pour les contenus appris et les résultats de leurs enfants dans les matières artistiques ne peut que fragiliser davantage leur statut. Pour bien faire, il faudrait que toutes les matières enseignées à l’école aient la même valeur. Après tout, si elles ont

leur place au sein du programme, c’est parce qu’elles ont un rôle à jouer dans le développement de l’enfant.

Finalité ?

Mais que veut-on au juste ? On se retrouve dans une posture un peu schizophrène. Oui, l’école doit être un lieu qui donne à tous accès à la culture. Sans elle, certains élèves ne mettraient jamais les pieds au musée, n’auraient jamais le plaisir d’assister à un concert, un ballet, un opéra ou une représentation théâtrale, ne toucheraient jamais un instrument de musique… Mais dans les grilles horaires, dans le Cadre général de l’évaluation, dans l’attitude des enseignants et dans le discours des parents, on sent clairement que les disciplines artistiques sont la cinquième roue du carrosse, qu’elles n’ont pas le même poids

que le français, les mathématiques, les sciences. Une mauvaise note en musique ou en dessin, ce n’est pas grave ; en mathématiques, si ! C’est privilégier la fonction rationnelle et utilitaire de l’enseignement, plutôt que la fonction humaniste. Pourtant, comme le dit la psychothérapeute et conférencière Isabelle Filliozat, auteure de nombreux ouvrages sur le développement de l’enfant, « pour réussir dans sa vie personnelle comme professionnelle, l’intelligence du cœur est plus fondamentale que jamais. Nourrir le quotient intellectuel de nos enfants est insuffisant. Nous devons nous préoccuper de leur quotient émotionnel. De plus, nombre de difficultés intellectuelles et scolaires ont pour origine des blocages émotionnels. »

dossier

Ecole-Musée, qu’est-ce que c’est ?

Instigateur de ce programme, le canton de Vaud agit comme médiateur pour encourager l’accès à l’art hors les murs de l’école, à la découverte du champ culturel vaudois (architecture, musique, art, sciences…). Concrètement, des dossiers pédagogiques, au nombre de 60 à l’heure actuelle, sont mis à disposition des enseignant-e-s pour préparer leur visite au musée et classés en fonction des degrés scolaires, des thèmes, des localités, des institutions.

En mai et juin 2017, pour la première fois, les élèves du cycle 3 (9e-11e) auront la possibilité par ce biais d’aller à la rencontre d’artisans d’art vaudois. Trois newsletters annuelles envoyées à tou-te-s les enseignant-e-s les informent des actualités, des événements regroupés dans l’agenda « culturécole » et présentent un projet de médiation culturelle. D’autre part, deux mémentos semestriels (septembre et février), l’un spécial école et l’autre tous publics, annoncent les offres de médiation culturelle. Vous les retrouverez sur le site du DFJC, dans la section consacrée au service culturel et plus spécifiquement sur la page « école-musée ». Voilà une belle offre qui mérite d’être mieux connue.

Page 7: bulletin· - Accueil - APE VAUD · Lausanne (Unil), de la Haute école pédagogique (HEP) ... dossier L’encouragement à ... peau de chagrin (voir le tableau)

7

dossier

Michel HostettlerEnseignant et compositeur

Quand la musique est-elle entrée dans votre vie ?La musique a toujours fait partie de ma vie, grâce à un environnement familial favorable. Mes parents étaient tous deux membres d’un chœur. A l’école, la maîtresse, très musicienne, a vu que j’avais des aptitudes. C’était une cousine de ma mère et elle a incité mes parents à me faire jouer du violon. On m’a procuré un instrument et j’ai commencé à prendre des cours à Avenches. Aujourd’hui encore, la musique est une histoire de famille. Ma femme est claveciniste ; notre fille a une licence Dalcroze, elle est rythmicienne ; notre fils est percussionniste et enseigne à l’HEMU (Haute école de musique) ; et notre petite fille est violoniste au sein de l’Orchestre des jeunes de Suisse romande.

Quel parcours vous a mené à la composition ?Après avoir fini ma formation à l’Ecole Normale, j’ai été instituteur à Goumoëns-la-Ville pendant six ans. Pour préparer mon brevet de musique, je descendais trois fois par semaine à Lausanne. Par la suite, j’ai occupé un poste de professeur demusique à Montreux et j’ai été sollicité pour enseigner à l’Ecole Normale. Intéressé par l’écriture musicale, j’ai fait mes classes dans ce domaine à Genève. Parallèlement à ma carrière d’enseignant, qui m’a occupé jusqu’à la retraite, j’écrivais de la musique. A deux reprises, j’ai pris une année sabbatique pour me consacrer à la composition : à l’occasion du 700e anniversaire de la Confédération en 1991 et pour la Fête des Vignerons de Vevey en 1999.

Quel rôle l’école a-t-elle joué dans votre intérêt pour la musique ?J’ai eu de la chance. Mon maître était un bon violoniste amateur et me donnait des leçons. Un enseignant passionné par la matière qu’il enseigne est le premier à pouvoir allumer la flamme chez ses élèves. Plus tard, l’enseignante qui m’avait suggéré de jouer du violon m’a encouragé à aller à l’Ecole Normale, car cet établissement offrait une solide formation où la musique avait une place de choix. La preuve ? Il y avait trois épreuves d’entrée : le français, les mathématiques et le chant.

Et quel est le rôle des parents ?Les parents accordent souvent plus d’importance à certaines matières qu’à d’autres. Ils ne comprennent pas nécessairement que la musique fait partie de la nourriture intellectuelle, qu’elle ne va pas freiner le développement des autres disciplines, bien au contraire. Les enfants ont besoin d’activités pour partager. Or la musique, au même titre que les jeux collectifs dans les activités sportives, permet cela.

Qu’est-ce que la musique peut apporter aux enfants ?C’est avant tout un formidable outil pour bien vivre ensemble. La méthode Orff, qui propose un instrumentarium pour recréer un petit orchestre dans le cadre de la classe, oblige les enfants à s’écouter les uns les autres pour jouer en harmonie. On peut aussi citer les méthodes Dalcroze et Willems qui éveillent au rythme, à la danse et éduquent les jeunes oreilles. Lorsqu’on enseigne, la dynamique qui se crée lors d’un partage musical est très bénéfique. Il faut veiller à intégrer l’élève qui reste en retrait et remettre à sa place celui qui occupe trop d’espace et veut toujours être sur le devant de la scène. D’autre part, c’estun vecteur de communication extraordinaire pour les jeunes souffrant de problèmes psychologiques ou relationnels. Une amie ergothérapeute qui a longtemps travaillé dans l’antenne Eben-Hézer1 de Genévrier utilisait les instruments de musique, mais aussi la poterie, pour canaliser ses élèves, les aider à se centrer et à faire des progrès.

C’est aussi un apprentissage logique ?Oui, la musique obéit à des codes, mais ce n’est pas par là qu’il faut commencer. Autrefois, on insistait sur la connaissance théorique, qui précédait la pratique. On utilisait aussi l’expression « accord parfait ». Ce sont des notes qui sonnent bien ensemble, mais un accord qui ne sonne pas comme un accord parfait est aussiintéressant. On évite donc d’avoir un propos qualitatif. Le but recherché, c’est de pouvoir exprimer quelque chose. On ne peut pas rester sur les ingrédients de base, ils doivent être mis

au service d’une expression.

Quel rôle joue la musique pour la société ?C’est une langue universelle qui permet d’ouvrir des portes.Un ami, qui se plaît à voyager, a ainsi rencontré quantité de gens d’horizons divers : des bardes, des derviches tourneurs, des peuplades africaines. Et le contact se faisait toujours par la musique. En regardant le monde et ces dysfonctionnements, parfois je me dis : « Et si on s’arrêtait pour jouer de la musique ensemble ? » Vous vous rendez compte, ce serait formidable ! Voilà mon credo.

1La fondation Eben-Hézer accompagne les personnes atteintes d’un

handicap ou en perte d’autonomie.

« La musique est avant tout un

formidable outil pour bien vivre

ensemble. »

propos recueillis par : Gaëlle Miani // photo : Edouard Curchod, BCUL, bibliothèque cantonale universitaire de Lausanne.

Qu’est-ce que la musique peut apporter aux enfants ?

Page 8: bulletin· - Accueil - APE VAUD · Lausanne (Unil), de la Haute école pédagogique (HEP) ... dossier L’encouragement à ... peau de chagrin (voir le tableau)

8

actus scolaires

L’école obligatoire s’adapte pour la rentrée 2017-2018

Depuis un moment déjà, l’apé-Vaud entend que, dans l’organisation actuelle de l’école obligatoire, la gestion de la maîtrise de classe et le suivi des élèves en difficulté deviennent difficiles pour les enseignant-e-s du secondaire I de la voie générale. En effet, la création de niveaux en mathématiques, français et allemand, conjuguée aux périodes d’options, a eu pour conséquence de réduire de plus en plus la plage horaire permettant de réunir le groupe « classe», c’est-à-dire l’ensemble des élèves d’une même classe avec leur maître-sse principal-e. Cette organisation plus segmentée des cours doit répondre à deux logiques parfois contradictoires, celle de l’unité de la classe et celle de l’individualité des élèves, et exige dès lors de trouver des solutions de transition jusqu’à aboutir à une nouvelle organisation plus adaptée aux besoins.Dans cette perspective, le Département de la formation, de la jeunesse et de la culture (DFJC) a décidé de prendre pour la rentrée scolaire prochaine quelques mesures qui devraient permettre au groupe « classe » de disposer de plus de périodes hebdomadaires. La principale de ces mesures est la suivante :La période appelée Option de compétences orientée métiers, soit «OCOM de renforcement», isolée depuis l’attribution de sa jumelle à l’Approche du monde professionnel (AMP)/gestion de classe, viendra rejoindre celle-ci pour former un nouvel ensemble de deux périodes appelé « formation générale » et attribué au groupe « classe ». La « formation générale » est définie dans le Plan d’études romand (PER). Elle ne consiste pas en un domaine disciplinaire à part entière, il s’agit plutôt d’octroyer du temps aux élèves pour développer certains apprentissages comme l’usage des outils informatiques, la santé et le bien-être, les choix et projets personnels, le vivre ensemble et l’exercice de la démocratie ainsi que les interdépendances sociales, économiques et environnementales. Les intentions de cette formation générale sont larges et enthousiasmantes, et l’apé-Vaud se réjouit de voir comment elles seront investies par les enseignant-e-s pour proposer des projets globaux et créatifs aux élèves. Assurément de tels projets apporteront de la cohésion et permettront aux maître-sse-s de classe de mieux connaître et de mieux accompagner leurs élèves. Cependant, l’association voit aussi le danger potentiel de telles intentions. Cette formation générale, pour être pertinente, va demander un investissement important de la part des enseignant-e-s qui se disent déjà parfois très chargé-e-s. Le risque de voir ces deux périodes dédiées uniquement à de l’Approche du monde professionnel (AMP) et à des cours d’informatique inquiète quelque peu l’apé-Vaud. S’il a été jugé que l’usage des outils informatiques devait être développé au travers des domaines disciplinaires, ce n’est pas pour aujourd’hui recréer un cours d’informatique tel qu’il existait avant, désincarné de tout projet. Quant au cours d’AMP, si l’association estime qu’elle a une grande valeur, il entend aussi les enfants dire qu’ils y passent déjà trop de temps ! L’apé-Vaud compte donc sur l’enthousiasme et le professionnalisme des enseignant-e-s pour mettre à profit ces deux périodes de formation générale et pour les investir afin que de faire évoluer l’école vers un lieu d’apprentissage vivant dans lequel les élèves apprendront sans doute à être de meilleurs acteurs de leur formation.

L’orientation après la 11e : pas toujours facile de trouver son chemin…

Le Canton de Vaud, au travers de l’Office cantonal de l’orientation scolaire et professionnelle (OCOSP) propose un soutien aux enfants et à leurs parents pour les aider dans leurs démarches. Ce soutien prend différentes formes, que ce soit des rencontres avec les conseillers en orientation, le salon des métiers ou d’autres événements. Mais il existe aussi un certain nombre de brochures à l’intention des enfants et des parents. Les enfants les reçoivent généralement via l’école ou le conseiller en orientation ; les parents, eux, les reçoivent par courrier à la maison. Depuis cette année, une nouvelle brochure plus spécifique, celle adressée aux parents dont les enfants rencontrent d’importantes difficultés scolaires, est venue s’ajouter à la panoplie ; mais elle n’est pas envoyée d’office aux parents. Elle est néanmoins disponible à plusieurs endroits : dans les centres d’orientation et sur le site internet de l’OCOSP. N’hésitez pas à la demander ou à la télécharger, elle peut être d’une grande aide par la présentation claire des options qui sont disponibles aux jeunes en situation de difficultés scolaires. www.vd.ch/themes/formation/orientation/acces-par-public-parents/

Page 9: bulletin· - Accueil - APE VAUD · Lausanne (Unil), de la Haute école pédagogique (HEP) ... dossier L’encouragement à ... peau de chagrin (voir le tableau)

9

Boîte à outils

Révision de la Loi sur l’accueil de jour des enfants (LAJE)

La révision de la LAJE a été adoptée par le Grand Conseil en février dernier et un cadre légal plus prescriptif a enfin été posé afin de mettre en place une véritable journée continue de l’écolier (art.63a de la Constitution vaudoise). Qu’en retenir ?

L’accueil qui doit obligatoirement être mis à disposition des familles :Pour les élèves de la 1re à la 4e, le matin, le midi et l’après-midi ; En 5e et 6e, le matin, le midi et l’après-midi, sauf le mercredi après-midi où l’accueil n’est obligatoire qu’encas de besoins avérés (un concept qui reste à définir) ; En 7e et 8e, le midi et l’après-midi, sauf le mercredi après-midi ; Pour les élèves de la 9e à la 11e, le midi.Combien cela va-t-il coûter ?Les communes doivent s’organiser en réseaux qui ont l’obligation d’établir un barème pour déterminer leprix des prestations en fonction du revenu des parents. Elles ont néanmoins la possibilité de proposer un forfaitpour les cantines, le même prix pour tous donc, afin de simplifier la gestion de ce service.Un guichet unique pour centraliser les demandesLes communes sont tenues d’avoir une liste d’attente centralisée permettant aux parents d’annoncer leurs besoins. Cet élément est primordial pour déterminer les besoins avérés en la matière, ce qui permet d’étayer des demandes pour adapter l’offre.Déplacements entre l’école et le lieu d’accueil La solution à privilégier est d’installer les locaux parascolaires à proximité de l’école, comme le prévoit l’article constitutionnel. Néanmoins, si les communes font autrement, elles sont responsables des déplacements entre l’établissement scolaire et la structure d’accueil – et, selon l’apé-Vaud, ne doivent pas répercuter ce coût sur la facture payée par les parents.Et pendant les vacances ?La loi n’est pas contraignante à ce sujet, mais l’accueil dans les structures parascolaires peut être étendu à des périodes de vacances scolaires et sera subventionné selon le même barème.Et tout cela, c’est pour quand ?A partir du moment où la révision de la loi entrera en vigueur, les communes disposeront d’un délai de trois ans pour organiser l’accueil du matin et de l’après-midi. En revanche, l’accueil du midi devra être mis en place immédiatement.Participation financièreIl faut savoir qu’en Suisse les parents payent 40% du coût total de l’accueil de jour, par rapport à une moyenne européenne de 25%.

Divers

Zoom APE

Groupe de travail « Transports et sécurité » de l’APE Jorat

A la rentrée scolaire 2015, les établissements scolaires de Mézières et de Savigny-Forel fusionnaient pour devenir l’Etablissement primaire et secondaire du Jorat, bouleversant entre autres l’organisation des transports scolaires et des itinéraires piétonniers des enfants. Nombre de parents se manifestèrent alors auprès des autorités communales, de l’Association scolaire intercommunale du Jorat (ASIJ), de la direction de l’école et/ou de l’APE Jorat pour faire part de leurs inquiétudes et demander des adaptations et/ou des solutions.

Le 4 novembre 2015, l’assemblée générale annuelle de l’APE Jorat donnait l’occasion à certains parents présents de réitérer leurs préoccupations et de déplorer leur difficulté à se faire entendre des autorités. Les membres du comité proposent alors de créer un groupe de travail « Transports et sécurité » pour aiguiller les parents vers les bons interlocuteurs, les aider dans les diverses démarches, rassembler les faits, les analyser et proposer des solutions aux édiles. Le groupe se constitue spontanément avec certains parents présents ce soir-là, le bouche-à-oreille fait le reste et, fin 2015, 8 parents et 2 membres du comité commencent déjà à plancher sur la question.

Depuis lors, le GT s’est renseigné auprès de la police concernant le cadre légal, auprès de la Direction organisation et planification (DOP) de la Direction générale de l’enseignement obligatoire (DGEO) pour clarifier la responsabilité des divers acteurs et auprès de l’association Circul’Action de Mézières pour bénéficier de leur expérience en matière de sécurité. Les recherches sur le terrain ont permis de dégager plusieurs problématiques : le besoin de patrouilleurs pour surveiller certains passages piétons, le temps d’attente avant de prendre le bus, les arrêts de bus situés près de routes très fréquentées, les lacunes dans la communication aux parents concernantles horaires des bus.

Les contacts réitérés du GT avec les municipalités de Savigny et Forel notamment, ainsi qu’avec l’ASIJ ont permis de trouver des solutions, transitoires pour certaines. L’ouverture d’un nouveau collège à Servion en 2017, et plus tard à Carrouge, contribuera sans doute à résoudre une grande partie des problèmes. La situation s’est déjà bien améliorée, mais le GT maintient sa vigilance et poursuit son activité.

Page 10: bulletin· - Accueil - APE VAUD · Lausanne (Unil), de la Haute école pédagogique (HEP) ... dossier L’encouragement à ... peau de chagrin (voir le tableau)

10

questions à...

Quel est votre parcours ?BZ : Maîtresse en classe enfantine pendant plus de vingt-cinq ans, j’ai réorienté ma carrière après avoir vu une publication concernant le Diploma in Advanced Studies (DAS) en santé sexuelle et reproductive, un diplôme qui requiert deux ans de formation à 50% avant de pouvoir intervenir dans les classes. Je fais partie d’une équipe de onze formatrices et deux formateurs.

Profa fêtait en 2016 ses 50 ans d’existence, 50 d’ans d’éducation sexuelle dans les écoles vaudoises ?AA : Presque. Le Canton de Vaud étant précurseur en la matière, avec nombre de personnes engagées pour amener cette thématique sur le devant de la scène dont le Dr Bugnon ; le service d’éducation sexuelle est l’un des services historiques de La Fondation Profa qui s’est constituée comme centre de référence en la matière. Le canton lui a confié le mandat d’intervenir dans les écoles, sous la responsabilité de l’Unité de Promotion de la santé et de prévention en milieu scolaire (PSPS).

Comment vos interventions ont-elles évolué avec le temps ?AA : Au départ, elles étaient destinées aux plus grands, principalement pour la prévention des grossesses non désirées et la contraception. Vers la fin des années 1980 et le début des années 1990, des histoires de pédophilie à l’étranger ont défrayé la chronique. Certains parents ont donc voulu que l’on intervienne auprès des plus jeunes pour faire de la prévention des abus sexuels. Le développement fulgurant des nouvelles technologies a encore modifié la dynamique. Les jeunes trouvent plus facilement des informations, car ils ont en main des outils géniaux pour accroître leurs connaissances. Mais il arrive aussi qu’ils soient exposés à du contenu indésirable.

BZ : Nous intervenons en 3P, 6P, 8P, 10e et 11e, dans les écoles et institutions spécialisées avec des élèves à besoins particuliers, ainsi qu’à l’Ecole de la transition et au post-obligatoire. Depuis 15 ans que je fais ce métier, la société et les mentalités ont évolué. La pornographie, par exemple, a pris de l’essor avec Internet. Nous devons être à jour sur toutes les thématiques, c’est pourquoi nous suivons des formations continues très régulièrement.

Les élèves sont-ils obligés d’assister à vos interventions ?BZ : Pas dans le canton de Vaud. Les parents sont informés par lettre et ont le droit de dispenser leur enfant en prévenant l’établissement, sans avoir à donner d’explication.

AA : C’est le seul cours dont on puisse être dispensé à l’école, cela pose question. Mais nous savons que le milieu farouchement opposé à l’éducation sexuelle, bien que très minoritaire, existe. La possibilité de dispense calme le jeu. Le faible taux de demande en ce sens (0,2%) montre que l’éducation sexuelle est majoritairement bien acceptée et que les gens sont satisfaits. D’ailleurs, l’initiative populaire « Contre la sexualisation à l’école maternelle et primaire », nous a permis de mesurer le soutien que nous avions de toutes parts : associations de parents d’élèves, d’enseignants, de professionnels (médecins, pédiatres…) au niveau national et

cantonal. On peut presque remercier les initiants qui ont permis de nous conforter dans notre profession.

Pourquoi le Canton de Vaud a-t-il choisi de privilégier des intervenants extérieurs pour cet enseignement ?AA : Ce métier nécessite l’acquisition d’un DAS et les professionnels qui l’exercent bénéficient tous déjà d’une formation initiale : maîtresse, infirmière, psychologue… Ces deux facteurs sont

garants de qualité pour l’enseignement. En Suisse allemande, ce sont les enseignants qui dispensent ce cours, ce qui peut s’avérer gênant et nuire à la transmission de connaissances. Les élèves n’ont pas nécessairement envie de poser des questions intimes à un enseignant qu’ils sont appelés à revoir tout au long de l’année.

BZ : On ne fait que passer. C’est un avantage auprès des élèves qui, de ce fait, sont moins gênés.

Votre venue est-elle préparée en classe ?BZ : Il y a des référents dans chaque établissement. Les enseignants sont informés. Une ligne Internet est ouverte pour qu’ils puissent nous transmettre des informations ou nous poser des questions avant ou après nos interventions. En 3P, l’enseignant est présent pendant le cours. Dans la suite du primaire, on arrive à l’avance pour prendre le pouls de la classe et discuter un peu avec l’enseignant qui n’assiste pas au cours.

Propos recueillis par Gaëlle Miani

« Le rôle de l’école, c’est d’apprendre

à vivre ensemble, y compris quand il s’agit

de discuter de santé sexuelle. »

Anouk Arbel

Adjointe pédagogique en éducation sexuelle de

la Fondation Profa

Brigitte ZieglerEducatrice/formatrice en santé sexuelle et reproductive de la Fondation Profa

Page 11: bulletin· - Accueil - APE VAUD · Lausanne (Unil), de la Haute école pédagogique (HEP) ... dossier L’encouragement à ... peau de chagrin (voir le tableau)

11

Pourquoi ces cours sont-ils mixtes ?AA : La question de séparer filles et garçons revient souvent. Mais le rôle de l’école, c’est bien d’apprendre à vivre ensemble, y compris quand il s’agit de discuter de santé sexuelle. C’est pourquoi notre action s’inscrit dans des groupes mixtes. A l’Ecole de la transition, dans certaines classes de primo-arrivants ayant des codes culturels très différents, on peut aménager des occasions où garçons et filles sont séparés pour aller plus loin dans les questions. Les deux démarches sont également valides et complémentaires.

Une démarche supplémentaire de la part de l’école en séparant filles et garçons est donc intéressante ?BZ : Nous intervenons parfois dans ce sens sur demande.

AA : C’est aussi une question de moyens. Une évaluation par l’Institut universitaire de médecine sociale et préventive (IUMSP) et une réflexion à l’échelle du canton ont abouti à une série de recommandations et au constat qu’il n’y avait pas assez de périodes d’éducation sexuelle, mais le budget alloué dépend de nos mandants. Nous sommes déjà chanceux de pouvoir faire cinq fois deux périodes sur la durée de la scolarité obligatoire.

Quel contact avez-vous avec les parents ?BZ : Nous proposons des soirées d’information aux parents en amont de l’intervention en classe, mais il revient à chaque établissement de décider s’il veut en organiser ou pas. Personnellement, j’apprécie ces rencontres qui se font souvent avec les parents d’élèves de plusieurs niveaux en même temps.

Cela permet de dérouler le fil de nos interventions et d’expliquer leur évolution en fonction de l’âge des enfants. Cette présentation rassure les participants et certains sont bien contents que nous faisions ce travail, car eux n’arrivent pas à engager la conversation à ce sujet. Nous répondons ensuite aux questions individuelles. Nous présentons aussi des livres et distribuons une bibliographie classée par thèmes et permettant d’aller plus loin sur un sujet spécifique.

Quels sont les grands défis à relever pour votre équipe ?AA : L’équipe fait un travail formidable avec les élèves. En termes institutionnels, il faudrait sensibiliser les futurs enseignants à la HEP. Nous avons fait plusieurs propositions pour intervenir dans la formation initiale, mais pour l’instant nous avons trouvé porte close. Nous devons également trouver les moyens d’entretenir le lien avec les parents, tout en sachant qu’ils sont souvent pris par ailleurs et viennent de moins en moins aux soirées d’information.La thématique d’actualité et d’avenir est celle de la diversité. Comment intègre-t-on les élèves primo-arrivants, notamment les mineurs non-accompagnés dont le nombre a explosé en Suisse ? Ils ont des parcours multiples, parfois très difficiles. Suivant l’origine, la sexualité n’est pas nécessairement un sujet dont on parle dans l’espace public. A partir du moment où ils vivent dans notre société, ils sont confrontés à des affiches dans la rue, des émissions à la télé. Ces élèves ont donc tout particulièrement besoin d’avoir accès à ces cours pour leur donner des repères dans un moment où ils en manquent cruellement.

questions à...

source photo: privée

Pour aller plus loin :www.ciao.ch : site Internet mis en place à l’intention des jeunes pour répondre à leurs questions concernant la sexualité, mais aussi l’alcool, le tabagisme, la drogue, les violences, le harcèlement, la formation, l’argent, les religions… Il est possible d’y poser des questions de manière anonyme et de recevoir une réponse dans les 48 heures.Permanence téléphonique de Profa : pour les parents, les enseignants et tous les professionnels du monde de l’enfance, le lundi de 8 h à 11 h 30 pour l’enseignement spécialisé et les enfants à besoins particuliers, puis de 13 h 45 à 15 h 45 pour l’école obligatoire et l’OPTI. Téléphone : 021 631 01 30.La bibliographie par thèmes est disponible sur le site de Profa (www.profa.ch) en sélectionnant « éducation sexuelle » sous la rubrique « sexualité », puis en cliquant sur le lien « informations pour les parents », vous arriverez sur une page en bas de laquelle se trouve la bibliographie et d’autres informations utiles.

Page 12: bulletin· - Accueil - APE VAUD · Lausanne (Unil), de la Haute école pédagogique (HEP) ... dossier L’encouragement à ... peau de chagrin (voir le tableau)

12

Le p

apie

r qu

e no

us u

tilis

ons

est c

ertifi

é du

labe

l FSC

.

agenda des groupes locaux

Asse et Boiron• 9 juin 2017, Soirée Disco pour les parents, stand de tir de Gingins, à partir de 20 h.• 30 août 2017, Apéro-rencontre avec les parents d’élèves de l’établissement scolaire Elisabeth de Portes, salle des sociétés, Crassier, 18 h-20 h. • Fin mai-début juin (date à définir), Inscriptions des élèves de 7e et 8e à l’accueil de midi «Le Repère». Pour tous ces événements, renseignements et inscriptions: www.apeasseetboiron.ch, [email protected] ou www.facebook.com/apeasseetboiron.

Bief-Venoge• 29 mai 2017, Assemblée générale, Préverenges, 20 h-22 h. Renseignements : www.apebiefvenoge.ch.

Blonay - St-Légier• 9 mai 2017, «Vie familiale, vie professionnelle :comment joindre les deux bouts ?» conférence de Céline Brocard, Maison Picson, Blonay, 20 h 30. Renseignements : www.ape-blonay-stlegier.ch.• 11 mai 2017, La farandole des goût(er)s, Atelier de découverte culinaire pour les 6-12 ans, la Maison Picson, Blonay. Renseignements : www.ape-blonay-stlegier.ch.• 13 mai 2017, cours de conduite Pro Velo, Collège de Clos Béguin, St-Légier, 9 h -12 h 30. Renseignement : [email protected] ou 079 713 20 48.

Cheseaux-Chambronne• 10 mai 2017, Jardin des Parents, Le Foyer, Maison de Commune, 9 h-11 h. • 13 juin 2017, Jardin des Parents, salle d’étude du Collège de Derrière-La-Ville, 20 h-22 h.• 13 septembre 2017, Jardin des Parents, Le Foyer, Maison de Commune, 9 h-11 h. Renseignements : www.apech.ch.

Corsier-Corseaux-Chardonne-Jongny• Dès le 25 avril 2017, Cours ludiques d’allemand pour débutants pour les 1re à 4e Harmos, enseignés par Mme Karin Martin, Collège de Corsier, bâtiment Les Pléiades, salle P1, tous les mardis après-midi, 15 h-15 h 45 et 16 h-16 h 45.• Dès le 28 avril 2017, Cours de sophrologie pour les jeunes de 9e à 11e, animés par Mme Caroline Munsch, Collège de Corsier, bâtiment Les Pléiades, salle P1, tous les vendredis, 12 h 50-13 h 30.

• Les 8, 15 et 22 mai 2017, Atelier « Comment gérer son identité virtuelle » pour les élèves de 6e et 7e Harmos, animé par M. Sylvain Neyroud, salle du Château, rue du Château 2, Corsier, 17 h-18 h 10.• 23 septembre 2017, Cours TatouT pour les enfants âgés de 5 à 7 ans, de 8 à 10 ans et un troisième pour les 11 à 14 ans, animés par Mme Samanta Ghiggia, salle de gymnastique du collège de Corsier, 9 h 30-15 h30 selon les âges. Renseignements et inscriptions : www.ape-corsier.ch et [email protected].

Crissier• 13 juin 2017, Jardin des Parents, Annexe de la salle de spectacles de Chisaz, route de la Carrière 5, Crissier, 20 h-22 h.

Le Mont, Cugy et environs• 13 mai 2017, Grande vente de jouets, matériels et habits de sports pour les enfants, Le Mont-sur-Lausanne. Renseignements : www.apelemont.ch.• 29 juin 2017, Cortège de l’été, Le Mont-sur-Lausanne. Renseignements : www.apelemont.ch. Sur notre site, vous trouverez des informations sur nos projets et nos activités, n’hésitez pas à le consulter : www.apelemont.ch.

Yverdon-les-Bains, Yvonand et environs• 6 mai 2017, cours de conduite Pro Velo, Collège en Brit, Yvonand, 8 h 45-12 h. Renseignements : [email protected].• 14 septembre 2017, Apéro-rencontre, l’Apey vous invite à faire connaissance, lieu à définir, début de soirée. Renseignements suivront : www.apey.ch.• 6, 13, 20, 27 novembre et 4, 11 décembre 2017, Cours « Aider son enfant à apprendre », Yverdon-les-Bains, 19 h 30-21 h 30. Renseignement : [email protected].

La charte de l’apé-Vaud ainsi que les Bulletins sont disponibles.

N’hésitez pas à venir en chercher ( av. de Rumine 2 à Lausanne ) ou à les demander ([email protected]). Ce sont de bons moyens pour faire connaître notre association et les thématiques qu’elle traite.

inscrivez-vous sur www.ape-vaud.ch/ inscriptionannoncez-nous vos manifestations, conférences, spectacles, etc.

comité cantonal apé-Vaudavenue de Rumine 2

1005 Lausanne

t 021 341 90 77m 078 689 63 [email protected]

Tirage: 5000 exemplaires

délai de rédactionadresse rédaction

bulletin réalisé par

illustrationsmise en pageimpressionétiquetage et routage

Lundi 30 juin 2017 ( parution lundi 11 septembre 2017 )[email protected]

Gaëlle Miani avec le soutien d’Evelyne Vaucher Guignard, Marie-Pierre Van Mullem et Violaine Vidal

Ariane de Nyzankowsky-KouxMarianne Jaquet, nectardesign.chPaperforms, Villars-Sainte-CroixL’atelier de Peyrolazim

pres

sumVous avez déménagé

ou en avez l’intention.

Faites-le nous savoir, pour que

nous puissions vous informer de l’existence

du groupe APE le plus proche.