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ACTIS BOVINS •CHAROLAIS HORIZON •COOP DU MÉZENC •COVIDO-BOVICOOP •DAUPHIDROM Et si l’engraissement de jeunes bovins avait un bel avenir en France ? R R É É F F O O R R M M E E D D E E L L A A P P A A C C , , P P O O T T E E N N T T I I E E L L T T E E C C H H N N I I Q Q U U E E La production de jeunes bovins ne manque ni de débouchés ni de perspectives. Et contrairement aux idées reçues, la réforme de la Pac lui ouvre des opportunités nouvelles (pages 4 à 7) La ration sèche : une révolution dans l’alimentation des jeunes bovins Des éleveurs dépassent régulièrement les 1 800 g de GMQ. Auvergnats et Vendéens témoignent. Les deux points clés de la réussite : réussir la phase de démarrage et ne pas prolonger inutilement la durée de l’engraissement. p. 12 à 14 Sicarev édite un catalogue de tous ses produits Objectif : faire connaître et valoriser le travail réalisé tout au long de la filière, depuis les élevages jusqu’aux ateliers d’abattage et de transformation. p. 21 Synergie coopératives : un contrat gagnant-gagnant entre les éleveurs laitiers et leurs coopératives La méthode : réguler la production en dessaisonnant les vêlages. Les buts : valoriser mieux la production et améliorer le revenu des éleveurs, tout en confortant les filières. Sont impliquées les coopératives laitières, la coopérative d’insémination de la Loire et Actis Bovins. p. 23 janvier 2006 • n° 30 GROUPE SICAREV Keenan

Bulletin ALLINCE Fevrier2006

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Page 1: Bulletin ALLINCE Fevrier2006

ACTIS BOVINS • CHAROLAIS HORIZON • COOP DU MÉZENC • COVIDO-BOVICOOP • DAUPHIDROM

Et si l’engraissement de jeunes bovins avait un bel avenir en France ?

RRRRÉÉÉÉFFFFOOOORRRRMMMMEEEE DDDD EEEE LLLL AAAA PPPPAAAA CCCC,,,, PPPPOOOOTTTTEEEENNNNTTTT IIII EEEE LLLL TTTTEEEECCCCHHHHNNNNIIIIQQQQUUUUEEEE…………

La production de jeunesbovins ne manque nide débouchés ni de

perspectives. Etcontrairement aux idéesreçues, la réforme de la

Pac lui ouvre desopportunités nouvelles

(pages 4 à 7)

La ration sèche :une révolutiondans l’alimentationdes jeunes bovinsDes éleveurs dépassentrégulièrement les 1800 g deGMQ. Auvergnats etVendéens témoignent. Lesdeux points clés de la réussite :réussir la phase de démarrageet ne pas prolonger inutilementla durée de l’engraissement.

p. 12 à 14

Sicarev éditeun cataloguede tous ses produitsObjectif : faire connaître etvaloriser le travail réalisé toutau long de la filière, depuis lesélevages jusqu’aux ateliersd’abattage et detransformation. p. 21

Synergiecoopératives : uncontrat gagnant-gagnantentre les éleveurs laitierset leurs coopérativesLa méthode: réguler laproduction en dessaisonnantles vêlages. Les buts : valorisermieux la production etaméliorer le revenu deséleveurs, tout en confortant lesfilières. Sont impliquées lescoopératives laitières, lacoopérative d’insémination dela Loire et Actis Bovins. p. 23

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n°30

GROUPE SICAREV

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actu x vos questions, nos réponses

Gaec BIALOU, Château,Saône-et-Loire (adhérentCharolais Horizon)

Mon animal est parti de monexploitation le jeudi16 décembre pour être abattu àRoanne le vendredi17 décembre. Or la date depesée fiscale, indiquée sur leticket de pesée, est du lundi20 décembre. Cet animal avaitété en partie saisi ; est-ce quecela peut expliquer ce délaiimportant ?

■ Après analyse, la date de lapesée fiscale de votre animal estbien du 20 décembre, mais lejour d’abattage est bien du16 décembre. La saisie sur votreanimal explique en effet ledécalage des dates.Avant la saisie, les bovinsconsidérés comme suspects par levétérinaire-inspecteur sont mis enconsigne. Pendant cette mise enconsigne, les vétérinairesobservent la carcasse etprocèdent à la saisie sinécessaire. Les animaux sontpesés après leur sortie deconsigne.

C’est pourquoi ladate de peséefiscale necorrespond pas à ladate de tuerie.Pour les animaux

consignés, l’abattoir n’appliquepas les -2% de ressuyage,puisque l’animal est pesé après sasortie de consigne, donc aprèsressuyage. Le poids chaud estdonc égal au poids froid.

Gaec MICHAUD, Neuilly-en-Donjon (03), (adhérentCovido-Bovicoop)

En août, un de mes taurillons de440 kg a été saisi totalement. Jene comprends pas pourquoi lacarcasse a été saisie, alors quel’animal ne semblait pas avoirde problèmes. Existe-t-il unmoyen de pratiquer desanalyses pour définir lecaractère consommable de lacarcasse?

■ Il existe des pathologies qui sestabilisent tant que l’animal restedans le même environnement(exemple : cancer, problèmeshépatiques, pneumonies,péritonites localisées…) Dans lecas présent, l’animal avait des

abcès multiples au foie, tout enayant une croissancesatisfaisante. Il suffit alors d’unchangement dans la vie del’animal (changementd’alimentation, transport…) pourrompre l’équilibre et déclencherl’apparition de symptômes oul’évolution de la maladie.Quoi qu’il en soit, dans ces cas,assez rares, nous vous conseillonsvivement de nous contacter et cecidans les plus brefs délais, afin denous rendre ensemble à l’abattoiret d’observer la carcasse.La carcasse est conservée 48 h àcet effet. Il faut agir vite. Vouspouvez demander une contre-expertise dans ces 48 h. Vousavez aussi 30 jours pour porterun recours auprès du tribunaladministratif (que vous ayez vu ounon la carcasse).Vous pouvez demander uneanalyse de laboratoire, mais ellene permettra en aucun cas dedéfinir si la carcasse est propre àla consommation: une analysedéfavorable confirmera que laviande est impropre à laconsommation; en revanche, uneanalyse favorable ne permettrapas d’exclure la présence depathogènes non recherchés ou detoxines. Cette analyse n’auraaucune valeur réglementaire(aucune incidence sur la décisionde saisie) et devra être réalisée aufrais du demandeur (de plus, leprélèvement ne sera pas réalisépar les services vétérinaires). Leseul intérêt d’une telle analysepeut résider dans l’éventuelleidentification du germe en cause,donc dans l’orientation de laconduite d’élevage.

Claude BUTIN, Saint-Martin-la-Sauveté, Loire, (adhérentActis Bovins)

J’ai pris ma retraite. Puis-jeretirer le capital social que jedétiens à Actis Bovins?

■ Tout adhérent ayant cessé sonactivité peut en effet récupérer sesparts sociales. Pour cela, il vous

suffit d’en faire lademande écrite auprésident d’Actis,accompagnée d’unenote de la MSAattestant votre

cessation d’activité.Le conseil d’administrationexaminera votre demande aumois de mai ou octobre suivants.

En ce qui concerne CharolaisHorizon et Dauphidrom, lademande doit être formulée parlettre recommandée. Le dossier estprésenté au conseild’administration suivant laréception du courrier.À Covido-Bovicoop, la demandedoit être adressée par courriersimple. La demande est étudiéepar le conseil d’administration

suivant.Dans tous les cas,pour les adhérentsayant respecté leursengagements, leremboursement

intervient dans l’année suivant lademande de remboursement.

Noël PEJOT Noël, Isère,(adhérent Dauphidrom)

Dans le n° 28 d’Alliances(avril 2005), il y avait un articlesur les résultats del’enrichissement en sélénium dela ration des bovins. D’aprèsl’article, ce serait favorable auxbovins, mais il n’était pasprécisé les conséquences d’untaux de sélénium élevé sur lesbovins. Quel est le rôle dusélénium chez le bovin?

■ D’une manière générale, lesoligo-éléments (cuivre, zinc,manganèse, sélénium, cobalt, etiode…) ont un rôle importantdans les réactions enzymatiqueset hormonales chez les bovins. Lesélénium joue un rôle importantau niveau du tonus musculaire.

actu

4-8 | débat |L’engraissement des jeunesbovins.

amont9-10 | marchés | Desmarchés dynamiques.12 | technique | 1900 g deGMQ avec la ration sèche, chezG. Guillet et P. Montjoie.13-14 | technique | Laration sèche, selonGuyomarc’h: performante surle plan technique etéconomique.15-16 | économie | Lagénétique évaluée sur lesrésultats économiques desateliers d’engraissement.18 | sanitaire | L’enjeu del’IBR est surtout commercial.19-20 | sanitaire |Comment se préparer à cesvêlages qui «se présentent mal».

aval21 | viande | Le groupeSicarev édite un catalogue detous ses produits.22 | lait | Un atout dans lagestion des quotas laitiers :exporter vers l’Espagne desvaches en lactation.23 | viande | Synergiecoopératives: un contratgagnant-gagnant entre éleveurset coopératives.25 | consommation | Lesconsommateurs entre « inquietspressés» et «bons vivants».26 |veaux | Colomberotto,l’un des plus grands élevagesd’Europe.

filière27 | sicarev | Le projetfilière.28 | actis | Les tickets depesée disponibles le jour mêmede l’abattage.29 | coop du mézenc |+70% d’activité en trois ans.30-31 | charolais horizon|Un nouveau programmed’amélioration génétiquecharolaise en Bourgogne.31-32 | covido-bovicoop |Des plus-values pour ledessaisonnement.34 | dauphidrom | Uneétude montre la supériorité del’insémination artificielle.

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2 | Alliances

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vos questions, nos réponses v actu

Sans sélénium, la dégénérescencemusculaire est la première lésionà apparaître. La carence setraduit avant tout par unediminution des défensesimmunitaires qui favorise lesinfections mammaires ou utérines,et suite à un défaut de transfertd’immunité maternelle, tous lestroubles infectieux du nouveau-né.En outre, la carence en séléniumaffecte la reproduction chez lavache, favorise la rétentionplacentaire et les avortements.Chez le veau, la principalepathologie observée est lamyopathie des veaux (troubleslocomoteurs) avec risque dedéfaillance cardiaque. Lesbesoins d’un bovin allaitant ensélénium sont de 0,1 mg par kgde matière sèche d’aliment. Lesfourrages d’origine herbacéesont, de façon générale sur leterritoire français, peu pourvus ensélénium. La complémentation estsouvent nécessaire sachant que lalimite d’incorporation du

sélénium dans l’aliment completpour le bovin est de 0,5 mg parkg de matière sèche. En effet, quoique exceptionnel, un

excès de séléniumse caractérise pardes modificationsdes poils et dessabots. L’intoxicationaiguë se manifeste

par des coliques, des paralysieset une forte mortalité.

Jean-François LACROIX,Neuvy-Grandchamp, Saône-et-Loire (adhérent CharolaisHorizon)

Pourrait-on avoir un retour del’information du motif de saisied’un foie?

■ Pour les bovins abattus àRoanne, l’information figuredésormais sur le ticket de peséedu bovin (voir article page 29).C’est aussi le cas pour les bovinsabattus à Paray-le-Monial (petitedouve, grande douve, abcès).

Engraisser en France, c’est possible et c’est nécessaire!

Nous avons les broutards: d’une qualité exceptionnelle qui afait leur renommée bien au-delà de nos frontières. Qualité gé-nétique, d’abord, avec des animaux dont le potentiel de crois-

sance peut aller jusqu’à 1800 g/j, voire plus. Qualité sanitaire, en-suite, avec, dans nos exploitations, des protocoles de vaccination,de déparasitage, qui permettent à l’animal d’exprimer tout son po-tentiel.

Nous avons l’alimentation: la Fran-ce est le premier pays européen pour laproduction de céréales. La valorisationde celles-ci reste primordiale, et doit sefaire sur les lieux de production ou àproximité. Nous relevons ainsi le chal-lenge d’apporter toutes les garanties detraçabilité alimentaire des animaux, ga-ge de satisfaction du citoyen-consom-mateur dans un contexte de mondiali-sation des échanges.

Nous avons les filières : des outilsd’abattage et de transformation perfor-mants. Une organisation en filières, de l’amont à l’aval, que nouspouvons encore à améliorer, mais qui capable de créer la dynamiquenécessaire autour de l’engraissement.

Nous avons les marchés: le premier débouché du jeune bovinest en effet notre marché intérieur, preuve s’il en était besoin que leproduit répond aux attentes des consommateurs, en termes de qua-lité, de tendreté et de prix. Autre argument dans un contexte de bais-se générale de production de viande bovine en Europe: de nouveauxmarchés peuvent s’ouvrir à notre production. Mais nous devonsd’abord servir notre marché français, limitant ainsi l’entrée de vian-de des pays tiers, faute de quoi nous risquerions de souffrir de la com-paraison des prix!

Alors, qu’attendre de plus?

Nous manquons cruellement de références techniques et éco-nomiques, qui, à partir d’un itinéraire précis, donnent une vision clai-re à l’éleveur sur l’intérêt de cette production. Nous devons, en col-laboration avec les instituts techniques, les centres de gestion, lesfournisseurs d’aliments, de génétique, etc. mettre en place des fichesde références, comme cela a été réalisé dans d’autres productions.

Nous devons travailler à la régularité de la production, si nousvoulons accéder à de nouveaux marchés et être capables de les ho-norer 52 semaines sur 52.

Nous avons mis en place un concept “engraissement” au niveaude Sicarev, qui amène, sous certaines conditions, des garanties auxengraisseurs. Aujourd’hui, nous réfléchissons à une sécurisation fi-nancière renforcée pour les nouveaux investisseurs. Nous ne pou-vons le faire seuls ; un accompagnement des pouvoirs publics et descollectivités territoriales doit être envisagé. La filière ne peut assurerune garantie de revenu à tous les producteurs. En revanche, nousdevons pouvoir accompagner les éleveurs sur des garanties tech-niques et sur la qualité des animaux mis en place permettant ainsiun meilleur GMQ, synonyme de rentabilité de l’atelier.

Dans ce contexte, nous devons croire que l’engraissement, sour-ce de valeur ajoutée pour toute la filière, est possible. La réforme dela Pac? Nous devons la saisir comme une opportunité pour adap-ter notre filière: c’est bien le marché et non la prime qui guidera laproduction. Le choix français d’un recouplage maximal des primesdoit nous aider dans cette phase d’adaptation à faire évoluer nos ex-ploitations. Nous devons les mettre en ordre de marche pour l’après-Pac, qui risque d’être bien différent de ce que nous avons connu jus-qu’ici.

Horizons

• Directeur de la publication : Philippe DUMAS.• Directeur de la rédaction : Jean-Yves BESSE.• Rédaction, maquette, mise en page: André GUILLOUX,

56, rue des Noyers, 63540 Romagnat,tél. 06.70.10.90.62; [email protected].

• Imprimerie : DECOMBAT, 63360 Gerzat, 04.73.25.06.62.

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Alliances| 3

197, route de Charlieu42300 Roanne

Tél. 04.77.72.28.28fax. 04.77.72.01.06

Les techniciens des groupements de producteursont effectué un voyage d’étude en Vendée, les

10 et 11 janvier. Au programme:l’engraissement des jeunes bovins

(lire page 16 et 17)

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actu x le débat d’alliances

4 | Alliances

L’engraissement baisse en Allema-gne, baisse en Irlande, baisse en

Italie. En Italie, qui accueille chaqueannée quelque 800000 broutardsfrançais, « la baisse de la productionsemble inévitable», notait il y a quel-ques mois Geneviève Cotto, de l’Ins-titut de l’élevage. À cela deux raisonsprincipales : le découplage total enItalie (PSBM…) et la directive “ni-trates”.

En Lombardie, Émilie-Romagneet Piémont, au nord de la péninsule,l’engraissement est généralement lefait de petits éleveurs, souvent âgés.Dans ces trois régions, poursuit Gene-viève Cotto, « le découplage des aidesva accélérer la tendance à l’abandon

de l’engraissement», une tendanceengagée depuis le début des annéesquatre-vingt-dix (-15% à -40%, selonles régions).

ROGER PALAZON: «L’AVENIRN’EST PAS AUSSI NOIR QUECERTAINS VEULENT BIEN LE DIRE»

En Vénétie, la région de Venise etdes feedlots à l’américaine, où l’en-graissement a progressé de plus de40% en quinze ans, «c’est la directi-ve “nitrates” qui posera un problèmeaux engraisseurs», prévoit Guy Her-mouet, président du Groupement deséleveurs de l’Ouest (Géo, Vendée,90000 animaux commercialisés,dont 30000 jeunes bovins). Les gros

ateliers pourraient notamment avoir àsubir les contraintes liées à l’exten-sion des «zones vulnérables», où lesquantités d’azote sont limitées à170 kg/ha.

«Au niveau macroéconomique,l’avenir n’est pas aussi noir pour l’en-graissement que certains veulent bien

Et si la réforme de la Pac, contrairement à ce que l’on en dit souvent, n’était pas une«menace» pour l’engraissement français? Et si, quoi qu’il en soit, elle était uneoccasion à saisir pour un bassin allaitant riche d’une génétique qu’on lui envie maisqu’il ne valorise pas assez? Et si l’on acceptait d’analyser le contexte pour ce qu’ilest : incertain comme toujours, mais motivant comme jamais? Resterait alors auxpartenaires de la filière (de l’éleveur à l’abatteur, en passant par le généticien et lenutritionniste) à créer, ensemble, les conditions pour distribuer du revenu, desperspectives et de l’espoir aux éleveurs d’Auvergne, de Bourgogne et de Rhône-Alpes. xx

En deux mots…

■ Parmi les perspectivesfavorables àl’engraissement : la baissede l’engraissement dansl’Union européenne.

■ Parmi les atouts du bassinallaitant pour développerl’engraissement : le bassinallaitant lui-même et sonfabuleux gisementgénétique.

■ Parmi les conditions àremplir : la performance surle plan technique et uneproduction organisée dansle cadre d’une filière.

RÉFORME DE LA PAC, MARCHÉ MONDIAL, POTENTIEL TECHNIQUE

Et si l’engraissement de jeunes bovins avaitun bel avenir en France?…

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ABATTAGE DE JEUNES BOVINS EN ITALIE(milliers de tonnes, Ofival, Institut de l'élevage)

xx

repères

33000 éleveursproduisent un peumoins d’un million

de jeunes bovinschaque année, en

France. 15000 sontdes naisseurs-

engraisseursallaitants ; 16000,

des éleveurs laitiers ;1800, des

engraisseursspécialisés. Parmices 1800 éleveursspécialisés, moins

de 500 produisentplus de 90 jeunes

bovins par an.Le “débat d’Alliances”, qui s’est tenu le 12 janvier, à Roanne, a fait un sort à un grand nombre d’idées reçues surl’engraissement.

Page 5: Bulletin ALLINCE Fevrier2006

le débat d’alliances v actu

Alliances | 5

«Naisseurs et engraisseurs sont dans lemême bateau: il faut que l’engraisseur

gagne sa vie ; il faut que le naisseurgagne sa vie. Quand l’un des deux

boite, l’autre n’en a pas pour longtempspour se mettre à boiter, lui aussi. Nous

devons créer les conditions favorables àl’engraissement, et ceci dans l’intérêt, et des engraisseurs, et des

naisseurs. » [Philippe DUMAS, président de Sicarev]

xx autour de la table…

le dire», assure Roger Palazon, del’Institut de l’élevage. Primo, analyse-t-il, l’Italie va devoir importer plus deviande. Secundo, «si les Italiens en-graissent un peu moins, ils auront be-soin de moins de broutards français»,même si les prévisionnistes prévoientaussi une forte baisse du cheptel al-laitant italien, en raison du découpla-ge des aides de la Pac. Roger Pala-zon: «Cela veut dire que, si la con-sommation se maintient, ce qui sem-ble le cas, les Italiens risquent d’êtreun peu plus déficitaires en viande bo-vine qu’ils ne l’étaient. Conclusion: ily aura, en France, des broutards qu’ilfaudra bien valoriser, et le marché dumaigre pourrait bien devenir en par-tie un marché du gras.» À deuxconditions, toutefois : que l’offre fran-çaise suive et que les jeunes bovinsfrançais soient produits «à des coûtscompétitifs». Les principaux fournis-seurs de viande fraîche à l’Italie sontactuellement l’Allemagne (23%), lesPays-Bas (21%) et la France (17%).Les économistes de l’Institut de l’éle-

vage pointent néanmoins la progres-sion «sensible» des importations enprovenance d’Irlande, de Pologne etdu Brésil.

Et le Brésil, justement, dont on ditque les viandes pourraient déferlersur la vieille Europe? Nul ne le contes-te : la menace existe. Mais peut-êtreest-elle surestimée. «Qui dit que, de-main, l’Union européenne ne ferme-ra pas ses frontières pour des raisonssanitaires?», suggère Jean-ClaudeL’Huriec, le directeur de la DNA (Dau-phinoise de nutrition animale), rap-pelant que le Brésil est aujourd’huiaux prises avec la fièvre aphteuse.Surtout, ajoute Guy Hermouet, « laconsommation mondiale se dévelop-pe. Des pays émergents tels que lespays asiatiques peuvent augmenterleur consommation. Le Brésil exportaitdans 55 pays; aujourd’hui, il expor-te dans 115 pays. L’Union européen-ne est l’une des priorités du Brésil,mais elle n’est pas la seule. Si les Chi-nois, qui consomment aujourd’hui3 kg de viande par habitant, mon-

Gérard Dalbègue : « Le jeune bovin, nous, on en vit »85 ha. 200 places d’engraissement. 300 jeunes bovins engraissés chaqueannée. Deux races: limousin et charolais. L’engraissement représente 95%du chiffre d’affaires de l’exploitation (Gaec à deux associés, dans la Loire).Gérard Dalbègue: «À la retraite de mon père, j’aurais pu faire d’autreschoix que ceux que j’ai faits. J’ai choisi d’intensifier par l’engraissement.Pour ceux qui disent “le jeune bovin, ça ne paie pas”, il faut savoir que lejeune bovin, nous, on en vit.«Aux jeunes, il faut leur dire qu’on fait de l’engraissement, comme onfait du lait, avec la même technicité et la même rigueur. Il faut être trèspointu sur le plan technique, car on travaille sur des marges faibles. Onne fait pas un bon jeune bovin avec du mauvais maïs. Il faut commencerpar là. Ensuite, il faut trier les animaux. Le tri ne suffira peut-être pas ; ilfaudra peut-être sélectionner les animaux pour l’engraissement. « Il faut aussi s’engager dans des circuits organisés, dans le cadre decoopératives. Il faut aussi que les naisseurs comprennent que nous avonsbesoin d’animaux de 350 kg qui entrent en atelier de taurillons toutel’année. On me dit “les naisseurs ont des contraintes ; moi aussi”. Il fauttraiter ce problème; il ne faut pas que les broutards sortent tous au moisd’octobre, à 330 kg.»

x témoignage d’éleveur

■ Guy HERMOUET, naisseur-engraisseur (150 jeunes bovins),président du Groupement deséleveurs de l’Ouest (Géo, Vendée) :«L’engraissement a toute son utilité enFrance, car c’est la pérennité desproducteurs de maigre qui est enquestion. Si, demain, on délaissaitl’engraissement, on risquerait unafflux de maigre sur le marché, ce quirisquerait de provoquer une baisse duprix des animaux maigres.»

■ Jean-Pierre MOISAN,responsable technique de CAPV(Moselle) : «L’année dernière, laproduction de jeunes bovins aprogressé de 8%. Cette année,encore, nous pensons progresser de7-8%. Notre coopérative a souhaitédévelopper la production de jeunesbovins face à la diminution de viandebovine. Cette progression résulte d’unplan de développement que lacoopérative a initié après la crise.»

■ Jean-Claude L’HURIEC,directeur de La Dauphinoise denutrition animale (DNA, Isère) : « Il y aun tri énorme à faire sur les animauxqu’on veut mettre à l‘engraissement.Derrière, nous avons ce qu’il fautpour les alimenter. Ce sont lesanimaux à fort potentiel qui sortirontle plus tôt. Or, plus un animal estjeune, plus son indice de consomma-tion est faible […], ce qui permet àl’éleveur de dégager du revenu.»

■ Roger PALAZON, responsableRhône-Alpes de l’Institut de l’élevage:«Certains, au niveau européen,pensent qu’il faut laisser faire lemarché et que des pays tels que leBrésil se feront plaisir de nous appro-visionner. On risquerait d’arriver unjour à la situation dans laquelle sontles ovins : c’est le marché extérieur quifait la pluie et le beau temps, et leséleveurs nationaux subissent encoreplus la conjoncture extérieure.»

■ Gérard DALBÈGUE, engraisseur(300 jeunes bovins par an),administrateur d’Actis Bovins (Loire) :«Les signaux envoyés par les pouvoirspublics ne vont pas dans le sens del’engraissement […] Si on perd lesavoir-faire, les outils et les clients, cesera dur de repartir. Il faudrait quecette période – jusqu’en 2013 – serveà adapter les élevages et à conforterles outils, au lieu d’encourager leséleveurs à arrêter la production.»

■ Philippe DUMAS, président deSicarev: «Nous devons tous tirer dansle même sens (éleveurs, coopératives,banques, organismes techniques, etc.)et être convaincus que l’on a besoinde l’engraissement pour créer de lavaleur ajoutée dans notre région,pour les éleveurs et pour nos filières.»

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actu x le débat d’alliances

6 | Alliances

taient seulement à 5 kg, ça représen-terait 2,6 millions de tonnes de vian-de. » [L’Union européenne enconsomme 8 millions de tonnes paran]. Sans oublier la grippe aviaire etla crise de confiance du consomma-teur à l’égard de la volaille, dont nulne sait encore comment elle évoluera,comme nul ne sut comment évolue-raient les crises de l’ESB.

Et les engraisseurs français, com-ment la voient-ils, eux, la Pac? «Lagrande majorité des naisseurs-en-graisseurs ne se posent pas beaucoupde questions par rapport à la Pac»,

estime Roger Palazon. Selon une en-quête réalisée par BVA, en effet, 10%d’entre eux disent vouloir arrêter l’en-graissement et 10% disent vouloir op-ter pour le statu quo, mais n’excluentpas d’engraisser «un peu plus». Leséleveurs spécialisés, en revanche, sontplus circonspects : 40% d’entre euxont décidé d’arrêter ; 30% veulentpoursuivre, mais, «si la conjoncturese dégrade, ils plieront les gaules»,commente Roger Palazon.

GUY HERMOUET: «IL S’AGIT DEPROPOSER UN PROJET AUXJEUNES ET IL FAUT QUE CE PROJETSOIT SÉCURISÉ ET SOUTENU»

Reste une question: la conjonctu-re est-elle la responsable? Plus exac-tement, est-elle la vraie responsable?«Attention à l’interprétation de ceschiffres, met en garde Jean-Yves Bes-se, le directeur des productions ani-males à Sicarev. Quand on analyseles résultats des ateliers spécialisés, cer-tains enregistrent des GMQ de 1200 get d’autres, des GMQ de 1800 g. Cesont les ateliers à 1200-1300 g quiveulent arrêter, et l’on peut comprendrepourquoi. En revanche, ceux dont lesGMQ se situent entre 1500 et 1800 gne parlent pas d’arrêter.» Même ana-lyse chez Guy Hermouet : «Je ne croispas que les agriculteurs vont arrêterde produire. Quelques-uns vont arrê-ter, car ils sont dans une situation

d’exploitation qui ne leur permet pasde réaliser d’investissement.»

Le plus important est ailleurs, se-lon lui : «Donner une orientation etun espoir dans la production. Aujour-d’hui, il s’agit de proposer un projetaux jeunes et il faut que ce projet soitsécurisé et soutenu.» La sécurisation,au Groupement des éleveurs del’Ouest, passe par deux types d’en-gagements réciproques : un contrat«à risques partagés» et un contrat«nouvel investisseur» (encadré pagesuivante). Le système vise en substan-ce à sécuriser le revenu des éleveurs,tout en sécurisant l’approvisionne-ment de l’entreprise d’abattage, Cha-ral en l’occurrence.

Système inutile, estime Jean-Pier-re Moisan, responsable technique àCAPV, en Moselle (35000 animauxcommercialisés, dont 12000 jeunesbovins). «C’est le marché qui permetde sécuriser le revenu des éleveurs.»Certes, reconnaît-il, «on souhaite ap-porter toutes les sécurités aux engrais-seurs, notamment aux nouveaux in-vestisseurs et aux jeunes qui s’instal-lent, en leur accordant du finance-ment pour les premières bandes d’a-nimaux». Mais, là aussi, l’importantest ailleurs, poursuit Jean-Pierre Moi-san: «C’est un mal bien français quede toujours voir le côté négatif deschoses ; il ne manque pas de gensbien pensants pour dire que demain

ÉTUDE

La plus-value del’engraissementvarie peu, malgréles variations descours des jeunesbovins et desbroutards

L’Institut de l’élevage et l’Ofivalont étudié l’évolution de la plus-value dégagée par les jeunes

bovins sur une quinzaine d’années,entre 1989 et 2004.Premier enseignement : les coursdes jeunes bovins, comme ceux desbroutards, varient dans desproportions importantes(l’amplitude atteint jusqu’à1,50 euro/kg entre 1989 et lesdeux crises de l’ESB).Deuxième enseignement : les coursdes jeunes bovins et ceux desbroutards évoluent quasiment en

parallèle. Au fil des années, lesdeux courbes ont même tendanceà se rapprocher en raison duniveau des aides: plus les aidessont importantes, plus les courbessont proches.Troisième enseignement : la plus-value dégagée parl’engraissement varie peu au fildes années, autour de 550 eurospar tête.Commentaire de Jean-PierreMoisan, responsable technique àCAPV (Moselle) : «L’engraisseur,quand il est en vitesse decroisière, vend cher et rachètecher. À la limite, c’est le marchéqui permet de sécuriser lerevenu des éleveurs. Il fautl’expliquer aux éleveurs et auxautres prescripteurs. La valeurajoutée, à l’année civile, est uneconstante depuis quinze ans,avec ou sans primes. Il existe uneforte corrélation entre le prix dujeune bovin et le prix dubroutard. Aujourd’hui, le jeunebovin est à 22 francs et le

broutard est cher. Demain, si lejeune bovin descend au niveauoù il était en 2001, vers15 francs, le prix du broutarddescendra à 12 francs. Il y a undécalage dans le temps entrel’achat du broutard et la vente du

jeune bovin, mais pas dans laréalité, puisque, avec le prix dujeune bovin, on rachète dubroutard. Ce qui, en rapport deprix, est équivalent. Il y a uneforte corrélation à un momentdonné.»

0

1

2

3

4 (€/kg)

0403020100999897969594939289

400

800

1200

1600 (€/tête)

aides (€/tête)cours du broutard U 300 kg (€/kg)

valeur ajoutée (€/tête)cours du JB U 400 kg (€/kg)

«Aux jeunes, il faut leur dire qu’on fait de l’engraissement, commeon fait du lait, avec la même technicité et la même rigueur. Il fautêtre très pointu sur le plan technique, car on travaille sur desmarges faibles. On ne fait pas un bon jeune bovin avec dumauvais maïs.» [Gérard Dalbègue, éleveur engraisseur]

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le débat d’alliances v actu

Alliances | 7

sera plus mal qu’hier. Demain, il y ade l’espoir de gagner de l’argent avecl’engraissement. Dans notre coopéra-tive, que les broutards soient chers oupas chers, des éleveurs vivent de l’en-graissement.» Et de s’appuyer sur uneétude réalisée par l’Institut de l’éleva-ge et l’Ofival, qui démontre que laplus-value d’un atelier d’engraisse-ment évolue peu au fil des années, endépit des variations importantes descours (encadré ci-dessus). «Pac oupas Pac, on a toujours tendance àvouloir faire du catastrophisme. Avantla Pac, on entendait déjà que le JBavait des difficultés. Depuis avant1992 ou 1993, on entend dire que lejeune bovin est une production diffici-le. Mais on se rend compte que deséleveurs ont fait des investissements, yont cru, ont été audacieux, et, aujour-d’hui, n’en sont pas mécontents.» Entémoigne la progression de la pro-duction de jeunes bovins au sein de lacoopérative lorraine: +8% en 2005,+10% en 2004.

JEAN-PIERRE MOISAN: «C’ESTLE MARCHÉ QUI PERMET DESÉCURISER LE REVENU DESÉLEVEURS»

D’ailleurs, «est-ce que la sécuri-sation ne passe pas aussi par la tech-nicité?», interroge Marie-France Ni-gay, la directrice d’Actis Bovins. Est-ceque les progrès réalisés en matièred’alimentation, notamment, n’obligentpas à reconsidérer les schémas d’en-graissement hérités d’une époque oùle jeune bovin était surtout un produitd’intervention? [43% des jeunes bo-vins produits en France sont aujour-d’hui consommés en France]. Une dif-ficulté pour la filière, peut-être mêmeune lacune: le manque de référencestechnico-économiques. «Autant, ilfaut sécuriser à travers la filière, autant

GROS PLAN

Un contrat“risquespartagés” et uncontrat “nouvelinvestisseur” pourles éleveursvendéens dugroupement Géo

Le contrat “risquespartagés” mis en place en2003 par le Groupement

des éleveurs de l’Ouest (Géo)en collaboration avecCharalvise à «soutenirl’engraissement» chez lesadhérents du groupement.Ce contrat, explique OlivierJeannot, directeur adjoint dugroupe Géo, concerne leséleveurs engraisseurs déjàinstallés. Il repose sur quatreréférences:1. la cotation régionale dubroutard charolais de 300 kg(moyenne 1re et 2e catégorie) ;2. la cotation régionale dujeune bovin U;3. le coût de production(420 € en 2005);4. un prix de revient par kilo,qui correspond au prix dubroutard “primable” (cotationX 300 kg), augmenté du coûtproduction, le tout divisé par425 kg (objectif du poids decarcasse du jeune bovin).Le coût de production a étéétabli en collaboration avec lecentre de gestion de Vendée,auprès d’une dizained’engraisseurs. Il prend encompte l’ensemble des postesde charges, y compris lamain-d’œuvre de l’exploitantsur la base de 76 € paranimal. Une fois déduites laPSBM (160 €) et la prime àl’abattage (80 €), le total descharges (hors achat du

maigre) s’élève à 420 € en2005. Le coût de productionpasse à 528 € en 2006,pour tenir compte desmodifications en matièred’attribution de primes(découplage total de la PSBMet découplage partiel de laprime à l’abattage).

«UN CONTRATGAGNANT-GAGNANT»Le mécanisme financier ducontrat “risques partagés”repose sur un doubleprincipe:1. lorsque la cotation dujeune bovin est inférieure auprix de revient, la différenceest partagée en deux: lamoitié reste à la charge del’éleveur, l’autre moitié étantprise en charge par Charal(autrement dit, Charal verseun complément de prixéquivalant à 50% de ladifférence entre la cotation etle prix de revient) ;2. lorsque la cotation estsupérieure au prix de revient,l’éleveur abandonne la moitiéde la différence à Charal.En 2005 (graphique ci-dessus), compte tenu descours des jeunes bovins,l’éleveur a abandonné unepartie du prix (4 à 5 centimesd’euro par kilo, tout au longde l’année. En 2004, la

situation était inverse:l’éleveur a récupéré11 centimes d’euro par kilo.Parmi les avantages dusystème, selon OlivierJeannot : la simplicité (pas decaisse de péréquation àgérer, le prix de revient estétabli au moment de la miseen contrat des animaux).Autre avantage: « Il engagel’ensemble de la filière,responsabilise les éleveurs etencourage les éleveursperformants.» Le système esten effet basé sur des normestechniques et économiques«raisonnables» et des coûtsde production «moyens»,précise Xavier Guérin,responsable du suivi deséleveurs. En particulier, leGMQ de référence est de1400 grammes. Commentaire de GuyHermouet, le président deGéo: «C’est un systèmegagnant-gagnant, quisécurise les deuxpartenaires, l’éleveur etl’abatteur.»Le contrat “risques partagés”a été adapté pour les“nouveaux investisseurs” poursécuriser l’investissement enbâtiment.La coopérative lorraine CAPVavait aussi envisagé de mettreen place un prix minimalgaranti, qui prendrait encharge les coûts deproduction, avecrémunération de la main-d’œuvre. «Ce qui nous aarrêté, explique Jean-PierreMoisan, c’est que, quand onmet un prix garanti, ongarantit aussi un prixmaximum. Donner plus que lemarché, ça ne pose jamais deproblème. Quand on dit quel’on va donner un petit peumoins, et quand tout flambe,les éleveurs sont parfoischatouillés par les concurrentset il est difficile parfois derésister à ces pressions.» ■

QUESTION À…

Un tel type de contrat est-il envisageable à Sicarev? ■ Jean-Yves BESSE, directeur des productionsanimales à Sicarev: «Nous avons déjà, au niveau deSicarev, un système de garantie de prix pour les éleveursproduisant des jeunes bovins à contre-saison. Nousréfléchissons aujourd’hui à savoir comment étendre cettegarantie pour tout nouvel investisseur, pour l’ensemble desa production, dans le cadre d’une contractualisation avecune sortie échelonnée des jeunes bovins. D’autre part, ilest impératif que nous trouvions des relais financiers auniveau des pouvoirs publics, des collectivités territorialeset, pourquoi pas, des banques.»

L’engraissement italien soumis à unedouble contrainte : la directive“nitrates” dans les zones intensivesde Vénétie ; l’exode agricole dans lePiémont, l’Émilie-Romagne etLombardie.

2,90

2,95

3,00

3,05

3,10

3,15

3,20

3,25 €/kg prix de revient

prix réglé à l'éleveur

cotation régionale

43413937353331292725232221191715131197531

LE CONTRAT “RISQUES PARTAGÉS” EN 2005

Page 8: Bulletin ALLINCE Fevrier2006

il nous faut travailler les aspects tech-niques, insiste François Chaintron, ledirecteur de Charolais Horizon (Saô-ne-et-Loire). On ne peut plus se per-mettre de produire des jeunes bovinsavec des GMQ de 1200 g/j. Mais,aujourd’hui, il nous manque des fi-ches techniques, comme il en existe enproduction de volailles ou de veaux,qui nous permettrait de dire à un éle-veur : “Si tu respectes tel parcourstechnique, tu gagneras tant.” Il n’y apas que la garantie de prix qui soitimportante.» Autre difficulté, autre la-cune: les normes alimentaires établiespar l’Inra – le fameux Livre rouge – nesont plus pertinentes, notamment avecle développement des rations sèches,très concentrées, seules capables devaloriser pleinement un potentiel gé-nétique de haut niveau. «Les firmesd’aliments ont un rôle à jouer sur ceplan», estime Jean-Yves Besse. Et lesfirmes d’aliments ne s’y sont d’ailleurspas trompées, qui s’y engagent avecconviction et avec des arguments son-nants et trébuchants. Jean-ClaudeL’Huriec: «La ration sèche coûte pluscher à la journée, mais, sur la duréetotale de l’engraissement, les coûtssont similaires, car la durée d’engrais-sement est beaucoup plus courte. »Autres avantages: une rotation plusrapide des animaux et une améliora-tion des conformations, «d’un tiers àdeux tiers de classe, en moyenne»,selon Jean-Claude L’Huriec (lire aussipage suivante).

JEAN-YVES BESSE: «TRIER LESBROUTARDS, NON PLUS SUR LEURPHÉNOTYPE, MAIS SUR LEURGÉNOTYPE»

Sur le plan génétique, «nousavons un potentiel énorme, rappelleJean-Yves Besse. Nos groupementsexportent 60000 maigres par an.Nous avons tout le potentiel génétiqueentre nos mains.» En témoignent lesrésultats de croissance obtenus en ra-tion sèche par certains éleveurs, qui,tels Gérard Guillet ou Patrick Mont-joie, flirtent avec les 2 kg de GMQ (li-

re page 11). Le potentiel existe ; resteà le déceler : «Nous sommes en trainde réfléchir à trier les broutards, nonplus sur leur phénotype, mais sur leurgénotype, annonce Jean-Yves Besse.Aujourd’hui, nous avons la possibili-té de connaître le poids à âge type(PAT) des broutards. Le vrai défi est là.Nous avons une mine d’or entre lesmains. À nous de l’utiliser au mieux,tout au long de la filière.» Sait-on suf-fisamment, comme le rappelle MichelVillemagne, le directeur de la Co-opérative d’élevage de la Loire, que«40% des vaches reproductrices sontfécondées par des broutards, c’est-à-dire par des animaux de qualitémoyenne, non contrôlée»?

PHILIPPE DUMAS: «DANSL’ENGRAISSEMENT, IL N’Y AURAPAS DE PLACE POUR LESOPPORTUNISTES»

À la fois financière et technique,la sécurisation est aussi commerciale.Hors des filières organisées, point desalut, plaide Philippe Dumas, le pré-sident de Sicarev: «Dans l’engraisse-ment, il n’y aura pas de place pour lesopportunistes. Au contraire, cela sup-pose un engagement réciproque entreles éleveurs et la filière. C’est le rôlede l’abatteur que d’apporter sa pier-re à la construction de cette filière,mais c’est toute la filière qui est con-cernée et qui doit s’engager, y com-pris les fournisseurs d’aliments, ycompris les fournisseurs de génétique,y compris, bien sûr, les éleveurs eux-mêmes.» La rigueur de l’organisationsera d’autant plus impérative que lesmécanismes de gestion du marchédisparaissent avec la réforme de laPac (intervention, restitution à l’ex-portation). «Nous avons la chanced’avoir une période d’adaptation,peut-être jusqu’en 2013, poursuit Phi-lippe Dumas. Profitons-en. Considé-rons la Pac comme un outil d’adap-tation. On a régulé le marché avecdes primes. Il faut se préparer à ré-guler le marché avec une produc-tion.» ■

le débat d’alliances v actu

«Nous avons un potentiel énorme. Nosgroupements exportent 60000 maigres

par an. Nous avons tout le potentielgénétique entre nos mains. Nous som-

mes en train de réfléchir à trier les brou-tards, non plus sur leur phénotype, mais

sur leur génotype. Aujourd’hui, nousavons la possibilité de connaître le poids à âge type (PAT) des

animaux. Le vrai défi est là. Nous avons une mine d’or entre lesmains. À nous de l’utiliser au mieux, tout au long de la filière. »

[Jean-Yves BESSE, directeur des productions animales à Sicarev]

xx dans la salle…

■ Guy FONTENIAUD, président deCharolais Horizon, Saône-et-Loire: «Ons’accorde tous à dire que la filière doitsécuriser l’engraisseur; je pense aussi quel’éleveur doit sécuriser sa filière ens’engageant dans son groupement deproducteurs, et le groupement deproducteurs s’engager dans son outild’aval […] Pour moi, c’est capital.»

■ Georges DAVID, président de Génésia,Puy-de-Dôme: «Les résultats des deuxateliers qui engraissent les taurillons detestage montrent que, entre la série qui ales meilleures performances et celle qui ales plus mauvaises, il y a une différence de450 francs par animal.»

■ M. LAFARGE, président du centre degestion Céral, Allier : «Un levier pourdévelopper l’engraissement, ce pourraitêtre les naisseurs-engraisseurs. Il mesemble que le fait d’engraisser le produitqu’on a fait naître dans l’exploitation estfavorable en terme de valeur ajoutée.»

■ Yves ROUBARDEAU, directeur nutritionanimale d’Eurea, Loire: « Il est légitime quetous les partenaires de la filière, qui ontune surface financière plus importante queles producteurs isolés, participent à gérerce risque de péréquation dans le temps[…] pour limiter les à-coups deconjoncture […] Mais, à aucun moment, ilne faut que le producteur soit dissocié dela responsabilité technique. Dans le hors-sol, chaque fois qu’on l’a fait, on est arrivéà des catastrophes.»

■ Dominique VAIZAND, naisseur-engraisseur, Saône-et-Loire: «La bonnegénétique, on est prêts à la payer pluscher. Avant les centres d’allotement, onconnaissait les élevages; beaucoup degens ne comprenaient pas pourquoi onpayait les animaux 200 ou 300 francs deplus que les autres. Nous, on savaitpourquoi : on s’y retrouvait à la sortie.»

■ François CHAINTRON, directeur deCharolais Horizon: «Pour l’engraissement,c’est une force d’être dans un bassin demaigre. Il faut qu’on arrête de dire lecontraire, de dire que d’être dans unbassin de maigre, c’est une force pourvaloriser du maigre.»

8 | Alliances

Page 9: Bulletin ALLINCE Fevrier2006

Beaucoup de perturbations liées audécouplage des primes à l’abattage

> Femelles : offre plus importante, prix enbaisse

Les abattages ont fortement progressé, surtout en novembre etdécembre. On peut dire qu’on a évité une situation qui aurait puêtre catastrophique: la demande soutenue des abattoirs a permisl’écoulement progressif et d’éviter un effondrement des prix.Début 2006, les perturbations liées au découplage des primes àl’abattage se poursuivent. Les abattoirs sont confrontés à un manqued’approvisionnement, ce qui conduit à une envolée des prix.Un point d’équilibre devra être trouvé, la hausse des bovins sur piedne correspondant pas aux réalités de marché à la vente.Mi-janvier, les prix en augmentation « font sortir les vaches desétables»; les cours ont tendance à se réguler.

> Jeunes Bovins : demande soutenue fin 2005,cours en augmentation constante

Début 2006, la pénurie de JB se fait ressentir. Très peu de jeunesbovins étaient disponibles début janvier ; la demande soutenue dedécembre a accéléré les plannings d’abattage. On se retrouve débutjanvier avec un trou dans les sorties. En attendant les sortiesmassives de mi-mars à mi-juin…

■ Marie-France NIGAYdirectrice d’Actis Bovins (Loire) et responsable des

approvisionnements de l’abattoir de Sicarev

■ IDENTIFICATION (rappels). Les différents marquages officiels desbovins identifiés en France:– Bovins nés avant juillet 1995. Oreille droite : numéro national

(tatouage, boucle métallique ou boucle plastique). Oreille gauche:numéro de travail (boucle plastique).

– Bovins nés entre juillet 1995 et septembre 1998. Oreille droite :numéro national (boucle métallique ou boucle plastique). Oreillegauche: numéro de travail (boucle plastique).

– Bovins nés après septembre 1998. Oreille droite : numéro national(boucle plastique). Oreille gauche: numéro national (boucleplastique).

Attention : une boucle de travail à chaque oreille, ce n’est pasréglementaire.

vaches “R+”/380 kgLes tendances des derniers moisxx

vaches “O”/310 kg

jeunes bovins “U”/400 kg

broutards “U-E”/300 kg (primables) broutards “U”/400 kg

cota

tions

arr

êtée

s à

la d

ate

du10

janv

ier

2006

baromètres des marchés v amont

Alliances | 9

2,32,42,5

2,62,72,82,93,03,13,23,3

2005

2003

2004

DNOSAJJMAMFJ

euros/kg de carcasse

2,02,12,22,32,42,52,62,72,8

2,93,0

20052003

2004

DNOSAJJMAMFJ

euros/kg de poids vif

1,6

1,71,81,92,02,1

2,2

2,3

2,42,52,6

2004

20052005

2003

DNOSAJJMAMFJ

euros/kg de poids vif

1,61,71,81,92,02,12,22,3

2,42,52,6

20052003

2004

DNOSAJJMAMFJ

euros/kg de carcasse

2,2

2,32,4

2,52,62,7

2,82,9

3,03,1

3,22005

2003

2004

DNOSAJJMAMFJ

euros/kg de carcasse

Page 10: Bulletin ALLINCE Fevrier2006

10 | Alliances

amont x perspectives commerciales

Depuis début octobre,le prix des jeunes bo-

vins a connu en Franceune ascension fulgurante,malgré une offre plus four-nie en France. Les abat-tages sont toujours élevés.Avec 84000 têtes en no-vembre, ils ont dépassé de7% ceux de 2004. Cettehausse des abattages duredepuis le début de l’année;elle s’établit, en cumul surles onze premiers mois, à6% en têtes et 7% en ton-nage. Les abattages ontété grossis par le recul desexportations en vif des ani-maux laitiers, qui sont pas-sées de 90000 têtes surles dix premiers mois de2004 à 73000 têtes en2005, essentiellement enraison d’une baisse des

ventes des animaux vi-vants sur le Liban de 30%.En Italie, les prix desjeunes bovins ont connu

une ascension fulgurantedepuis la mi-octobre. Leprix des jeunes bovins cha-rolais de 680 à 720 kg vifs’établissait fin décembre

au niveau record de3,98 €, soit 24% au-des-sus de son niveau de l’anpassé. C’est que les dispo-

nibilités en jeunes bovinssont réduites, suite au re-cul des mises en place enfin de printemps et débutd’été. En septembre, les

abattages étaient en reculde 4%, s’inscrivant dans latendance de l’année, qui apu s’accentuer depuis.De plus, la pression desviandes brésiliennes s’estrelâchée, suite à l’exten-sion des cas de fièvre aph-teuse dans ce pays.Enfin, et surtout, la de-mande italienne en viandebovine a dû s’accroîtreconsidérablement à l’ap-proche des fêtes, bénéfi-ciant de la désaffection en-core importante vis-à-visde la volaille. Déjà sur lapériode de mi-septembreà mi-octobre, les achatsdes ménages avaient pro-gressé de 4% par rapportà l’an passé suite au reculde la volaille de 31%.

■ d’après Tendances

JEUNES BOVINS. Fin d’année en liesse, malgré une offre soutenue

VEAUX. Remontéesaisonnièreaccélérée

Les veaux de huit jourssont très demandés,

que ce soit par la filièreveaux de boucherie ou parles engraisseurs de jeunesbovins. Ainsi, la remontéesaisonnière des cours desveaux laitiers, due à la ra-réfaction traditionnelle del’offre, s’est accélérée. Lecours du veau mâle laitierfrançais de 45-50 kg a at-teint 207 € en fin d’année2005, dépassant de 13%son niveau de 2004, pour-tant déjà haut.

En France, le relatifdynamisme de l’engraisse-ment et la baisse des nais-sances continuent à rédui-re les disponibilités pourl’export. Sur septembre etoctobre, les exportationsfrançaises de veaux de huitont baissé de 26% parrapport à 2004 et de 50%par rapport à 2003. Si lesventes sur l’Italie se sontbien maintenues, celles surl’Espagne ont perdu duterrain. ■ Tendances

Malgré l’augmentationdes disponibilités en

France, à la veille du dé-couplage, la baisse desprix a été limitée, ceci grâ-ce à la reprise de la de-mande, à la moindre em-prise des viandes brésilien-nes et à la lenteur du re-tour des vaches britanni-ques.En France, de la mi-no-vembre à la mi-décembre,les prix des femelles ontbaissé de 0,10 €/kg decarcasse, alors qu’ilsétaient restés stables surcette période l’an passé.C’est que les abattages defemelles se sont intensifiéssur cette période. Cettehausse tranche spectacu-

lairement avec le recul quiprévalait depuis le débutde l’année, de 8% sur lesdix premiers mois.Les éleveurs français,comme leurs collègues al-lemands et irlandais l’anpassé, ont voulu faire pri-mer leurs vaches avant ledécouplage de la prime àl’abattage. Les éleveurslaitiers, face à une distri-bution au compte-gouttesdes allocations provi-soires, ont probablementanticipé leurs réformes.D’après Sécodip, aprèsune forte baisse de 5% enoctobre, les achats desménages en viande bovi-ne fraîche se sont bien re-dressés, de 4%, sur la pé-

riode du 7 novembre au4 décembre. La baisse de8% enregistrée sur la con-sommation de volaille abénéficié à la viande bovi-ne.Sur cette période, la con-sommation de viande àgriller a gagné 4% parrapport à celle de l’an der-nier, et celle de viande àbraiser et bouillir a gagné5%. Mais la perte de con-fiance dans le steak hachésurgelé suite à une conta-mination accidentelle parE. Coli se confirme. Leursachats ont baissé de 3%,tranchant avec la très bon-ne progression de 10%notée sur le reste de l’an-née. ■ d’après Tendances

MAIGRE.

Demandeitaliennedynamique etrecul de l’offre

Le début de la cam-pagne 2005-2006

s’est inscrit dans la ten-dance baissière de l’année2005 et les volumes demaigre exportés vers l’U-nion européenne ont re-culé de 4% sur les troispremiers mois. Ce reculdes ventes s’explique sur-tout par un effritementdes disponibilités. Au-delàde la réduction du cheptelallaitant, cet effritementrésulte d’une augmenta-tion de la demande inté-rieure en broutards pri-mables et primés et de larecapitalisation en chep-tel en 2005. Ainsi, l’offren’a pu satisfaire la deman-de italienne qui est restéeactive, soutenue par lesprix records des jeunesbovins gras.Dans ce contexte d’offrelimitée et de demandesoutenue, les prix se sontmaintenus jusqu’à la fin del’année au niveau recordqu’ils avaient atteint. Éta-lement des vêlages et au-tomne très favorable pourla pousse de l’herbe en2005 ont contribué à ren-dre l’offre très régulière etla baisse saisonnière tra-ditionnelle n’a pas été en-registrée. Les animaux lé-gers, en particulier, semaintiennent à de trèsbons prix.La demande italienne enfemelles reste active, mê-me si elle semble avoir di-minué depuis le début del’année. En effet, à ce mo-ment-là, la très forte de-mande avait porté le prixdes génisses grasses Cha-rolaises jusqu’à 14% au-dessus de son niveau de2004, alors qu’il n’estplus qu’à 3% en fin d’an-née.

■ d’après Tendances

FEMELLES. Baisse modeste des prix avant ledécouplage

LE CHIFFRE

4 euros/kgC’est le prix payé aux producteursitaliens au kilo de carcasse de jeunesbovins de type charolais. On peut y voirl’effet cumulé d’une production modeste

et d’une forte demande dopée par lacrise de confiance dans la viande devolaille et la fermeture partielle auxviandes d’importations en provenance duBrésil, pour cause de fièvre aphteuse. Pasétonnant donc que le prix du broutardsoit, lui aussi, au mieux pour les naisseursfrançais.

En Italie, la progression des cours est fulgurante.

Page 11: Bulletin ALLINCE Fevrier2006

En cause : la précocitédes animaux. Lesexplications d’IsabelleMoevi, de l’Institut del’élevage.

Une récente étude de l’Institutde l’élevage a consisté à

contrôler la couleur de 10000JB abattus et à constituer unebanque de données reliant l’in-formation couleur de chaque ani-mal aux caractéristiques rensei-gnées sur le Dab et le ticket depesée (qui comportent les prin-cipaux facteurs de variation de lacouleur déjà identifiés, tels que lesexe, l’âge, la race).

Des références sur un nom-bre aussi important d’animauxn’avaient jusqu’à lors jamais étéobtenues. Elles ont permis dequantifier précisément l’impactdes principaux facteurs de varia-tions de la couleur des viandes etd’identifier des marges de ma-nœuvre possibles au niveau desachats d’animaux pour mieuxadapter la couleur des viandesaux exigences des marchés. Parexemple, un recentrage des ap-provisionnements sur des racesayant un potentiel couleur “clai-re” permettrait d’augmenter laproportion de carcasses claires àtrès claires de 10 à 20% dansl’entreprise qui a servi de cadre àl’étude de l’Institut de l’élevage.

Quelle que soit la race, lacouleur est ressortie d’autant plusclaire que les animaux avaient

poussé vite, été abattus jeunes etétaient bien conformés. Des dif-férences de couleur entre races àviande et races laitières ont étéobservées: moins de 5% des car-casses de races blonde d’A-quitaine, charolaise ou limousineétaient classées en 3 (rouge vif,sur une échelle d’intensité en 4classes partant du 1 = rouge trèsclair, jusqu’au 4 = rouge foncé),contre 9 à 35% pour les carcas-ses de races laitières (normande,prim’holstein, montbéliarde). Enrevanche, pour une même race,la couleur était relativement indé-pendante du poids carcasse. Lesrésultats n’ont pas permis d’iden-tifier d’autres facteurs de pro-duction susceptibles de modifierla couleur des viandes, autres queceux agissant sur la croissanceou l’âge des animaux à l’abatta-ge. ■

BRÈVES DE LABO

Les tables de valeur alimentaire des fourragessont en cours de réactualisation■ Objectif: prendre en compte «de nouvelles pratiquesd’utilisation des fourrages», en particulier les fourrages mi-fanés, a expliqué René Baumont, chercheur à l’Inra, lors desjournées 3R (rencontres autour des recherches sur les ruminants),qui se sont déroulées les 7 et 8 décembre derniers. En particulier,cette réactualisation des tables vise à «compléter lacaractérisation des parois végétales et de la composition minéraledes fourrages, de préciser les valeurs azotées dans le système PDIet d’introduire les fourrages mi-fanés». Selon René Baumont, cestables pourront, à l’avenir, «servir de support pour évaluer nonseulement la valeur alimentaire des fourrages, mais aussi desaspects relatifs à l’impact des fourrages sur la santé de l’animal,sur la qualité des produits et sur l’environnement».Une nouvelle approche de la prairie permanente est égalementenvisagée. Elle permettrait de décrire des «compositionsbotaniques types», grâce à un classement qui prendrait encompte les proportions de graminées, de légumineuses, ainsi quele mode d’exploitation (extensif, intensif) et le stade dedéveloppement de la prairie. La réactualisation des tables devraitaussi intégrer «quelques valeurs repères pour les fourrages»permettant de caractériser leur ingestibilité et d’évaluer le risqueacidose.

La productivité du travail a fortementprogressé en élevage allaitant, mais elle a« juste permis de maintenir le revenu»■ Le laboratoire d’économie de l’élevage, de l’Inra deClermont-Ferrand-Theix, a analysé sur quinze années(1989 à 2003), un échantillon constant de soixante-neufexploitations allaitantes charolaises du Nord Massif Central.Parmi les conclusions de l’étude, publiée dans l’édition d’octobrede la revue Productions animales : les exploitations ont adapté

leurs systèmes deproduction(augmentation de lasurface etaugmentation ducheptel), à main-d’œuvre constante.Résultat : laproductivité de leurtravail de plus de 30%

au cours des quinze dernières années. «Ces améliorations ontjuste permis de maintenir leur revenu dans un environnementéconomique et politique sans cesse en mouvement», notent leséconomistes, qui ajoutent : «Malgré une forte restructuration et lesréformes successives de la politique agricole commune, le revenudes exploitations professionnelles spécialisées en bovins viandeest, en moyenne, toujours l’un des plus faibles de l’ensemble desexploitations françaises.» Cette augmentation de la productivitédu travail, réponse à la baisse constante du prix de la viandeseulement en partie compensée par des aides, s’estaccompagnée d’une évolution des systèmes de production(régression de l’engraissement des mâles et raccourcissement descycles de production). Globalement, le revenu moyen par UTH estresté stable, avec une dépendance accrue de celui-ci vis-à-vis desaides. La moyenne des revenus est quasi-identique quel que soitle système de production, mais la dispersion des revenus au seindes systèmes est relativement importante.

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GÉNÉTIQUE. Les jeunes bovins de races àviande ont une viande plusclaire que les races laitières

La couleur est d’autant plus claireque les animaux poussent vite,sont abattus jeunes et sont bienconformés.

MYOGLOBINEL’intensité de la couleur d’une viande fraîche dépend de sa teneur enun pigment rouge, la myoglobine, qui contient un atome de fer. Tousles muscles ne présentent pas la même pigmentation, certains sont plusclairs que d’autres. La teneur en myoglobine augmente avec l’âge,sachant que cette évolution varie selon la tranche d’âge considérée.L’Inra a ainsi montré que l’accroissement de la pigmentation estmaximal entre 12 et 15 mois pour des animaux frisons, entre 13 et 16mois pour les limousins et entre 17 et 22 mois pour les charolais.Les animaux de type laitier sont plus précoces dans la pigmentation deleurs muscles que ceux de race mixte, eux-mêmes plus précoces queceux de race à viande. Des écarts de précocité existent aussi au seindes grands types raciaux: les animaux limousins sont en moyenne plusprécoces que les charolais, les blonds d’Aquitaine étant encore plustardifs… À même âge, donc, les animaux les plus précoces sont ceuxdont les viandes sont les plus pigmentées, donc les plus rouges. Il existeaussi des différences de précocité liées au sexe de l’animal : lesfemelles, plus précoces, présentent au même âge des muscles pluscolorés que les mâles.

revenu/UTHaides/UTH

décodages scientifiques v amont

Page 12: Bulletin ALLINCE Fevrier2006

amont x solutions techniques

Après vingt-cinq annéesd’ensilage de maïs, lesassociés du Gaec desVallots, à Sazeret, dansl’Allier, sont passés à laration sèche en 2001.Une décision concluante.

par Gérard MONGIS

Covido-Bovicoop

Terres desséchantes, rende-ments «à peine moyens »,

valeurs alimentaires irrégulières,«sans oublier les problèmes deconservation à l’ouverture et àla fin du silo lorsque la vitessed’avancement est insuffisan-te » : en 2001, Gérard Guillet etPatrick Montjoie arrêtent la cul-ture de maïs, «trop aléatoire», etpassent à la ration sèche. «À cet-te époque, expliquent-ils, on fi-nissait déjà les derniers tau-rillons avec une ration à basede céréales ; le résultat étaitplutôt satisfaisant. »

Au sevrage, les broutards,qui ne sont pas complémentésau pré, présentent «un bon dé-veloppement squelettique». Deplus, ils consomment beaucoupd’herbe, ce qui augmente leur ca-pacité d’ingestion. Mais ils ontnéanmoins besoin d’une phasede transition alimentaire. La re-cette de Gérard Guillet et Patrick

Montjoie: «Avant de faire con-sommer de grandes quantitésde concentrés aux broutards, ilfaut les apprendre à consom-mer de la paille. Les trois pre-mières semaines sont primor-diales. Ensuite, nous augmen-tons progressivement la distri-bution des céréales et duconcentré par palier de 350 g,deux fois par semaine. Aprèssix semaines, la quantité deBriocel distribué est de 2,5 kgpar jour; elle ne bougera plusjusqu’au départ des animauxpour l’abattoir. À la fin de lapériode de transition, la quan-tité de céréales (triticale seul oumélange 2/3 blé et 1/3 orge) eststabilisée vers 4 kg. La quanti-té de céréales distribuée fluc-tue ensuite à la demande, l’ob-jectif étant de distribuer une ra-tion à volonté sans refus. La ra-tion est distribuée manuelle-ment. Nous ajustons les quan-tités de céréales distribuées àchaque case pour que l’augesoit propre le lendemain ma-tin. Les quantités consomméesaugmentent jusqu’à 600 kg depoids vif pour plafonner autourde 8 kg. Pour une consomma-tion de paille régulière et suffi-sante, il est nécessaire que lestaurillons y aient accès facile-ment, nous avons réservé unemplacement à l’auge pour po-

ser une botte en libre-service, laprésence d’une barre au garrotfacilite la préemption, la quan-tité consommée est augmentéepar rapport à une botte dépo-sée dans un râtelier suspendu.Nous avons aussi remarquéune consommation importan-te lors du paillage; pour cetteraison, nous paillons tous lesjours ; les animaux consom-ment de la paille pendant dixminutes avant de se coucher. »

Un GMQ en progrès de25% avec la ration sèche

Le verdict de la balance estsans appel. Les animaux sontpesés au sevrage et deux fois aucours de l’engraissement. En2000, avec la ration à base d’en-silage de maïs, le GMQ moyendes JB «plafonnait» à 1450 g/j.«Aujourd’hui, le GMQ moyenest proche de 1900 g/j. Au dé-part, nous ne pensions pas quenos animaux avaient un tel po-tentiel. Nous avons réduit ladurée d’engraissement de plusd’un mois. Les taurillons sontabattus de plus en plus tôt: dedébut mars à fin mai, en 2005,contre avril à juillet en 2000.Nous profitons des cotationsplus élevées de fin d’hiver. Lesanimaux ont une meilleure fi-nition: les carcasses sont pluslourdes et la conformationaméliorée d’environ un tiers declasse. »

Une nuance, toutefois : «Lescours élevés des broutards àl’automne et le prix élevé desaliments complémentaires, quiréduisent notre marge. Aiderles nouveaux engraisseurs estune bonne chose; il faut aussipenser à remotiver les engrais-seurs actuels. » ■

JEUNES BOVINS. Un GMQ de 1900 g avec la rationsèche, chez Gérard Guillet et Patrick Montjoie

REPÈRES

•215 ha de SAU • 39 ha decéréales (triticale, blé et orge),dont 27 en autoconsommation•95 ha de prairies temporairesà base de RGA et de dactyle •82 ha de prairies naturelles •Poids moyen de carcasse2003-2005: JB, 443 kg;Vaches, 483 kg; Génisses,436 kg •

«Au départ, nous ne pensions pas que nos animaux avaient un telpotentiel. Nous avons réduit la durée d’engraissement de plus d’un mois.Les taurillons sont abattus de début mars à fin mai ; nous profitons descotations plus élevées de fin d’hiver. »

x Des rations simples

JEUNES BOVINS GÉNISSES ET VACHESCéréales À volonté 6,5 kg/j 2/3 6 à 7 kg/jComplémentaire CAMV cellulosique 24 % 2,5 kg/jour 1/3 compl. 32 % 2,8 kg/jPaille Appétente 1 à 2 kg/jour paille et foin 2 à 3 kg

xl’

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bre

f Six techniques pouraméliorer « la gestion desfumiers mous»

■ Les fumiers mous, deconsistance intermédiaire,sont difficiles à manipuler età épandre: leur gestion poseproblème. Une étude de l’Institutde l’élevage, publiée enmars 2005, présente unensemble de techniquesopérationnelles basées surl’égouttage et le tri desdéjections, qui permettentd’améliorer la consistance desfumiers mous pour obtenir dufumier compact et/ou de lisier.Ce document décrit, analyse etcompare, les six techniquesenvisageables. Il apporte deséléments concernant laconception et la mise en œuvre,les types de déjections obtenues,le dimensionnement desouvrages de stockage associés…15 €, à Technipel, 149, rue deBercy, 75595 Paris Cedex 12.

■ PRAIRIES. La superficie desprairies a diminué de 7% enFrance, entre 1992 et 2003,soit 900000 ha, selon leministère de l’Agriculture. Lesrégions laitières sont les plustouchées, et les transfertsprofitent aux terres arables enpourtour des bassins céréaliers(+135000 ha). La nouvelle Pac devrait atténuerles disparitions de prairies, carelle impose à chaque État lemaintien de la part des prairiesdans les surfaces agricoles.

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12 | Alliances

Page 13: Bulletin ALLINCE Fevrier2006

solutions techniques v amont

Premier point clé,premier point capital : latransition alimentaire.Second point clé, secondpoint capital : ne pasprolonger inutilement ladurée d’engraissement.

«La marge de l’atelier dejeunes bovins se joue

souvent durant la premièrephase de l’engraissement, insis-te Bertrand Bourmaud, du grou-pe Évialys-Guyomarc’h. Si cettephase est mal gérée, l’animalpeut même perdre du poids. »

Les nutritionnistes du groupeont comparé l’efficacité de deuxtypes de rations distribuées du-rant le premier mois d’engrais-sement. La première, «classi-

que », est composée de 100 kgde matière sèche d’ensilage demaïs; de 30 kg de foin; de 30 kgde blé (0,8 à 1,2 kg/j) et de30 kg d’un aliment concentrépour la finition (0,6 à 1,3 kg/j).La seconde ration, très concen-trée, comprend 35 kg de matiè-re sèche d’ensilage de maïs ;100 kg de foin ; 8 kg de blé ;60 kg d’un aliment pour brou-tard et 10 kg d’un aliment de fi-nition. L’aliment pour broutardest distribué à raison de 3 kg parjour, durant la première et ladeuxième semaine, « toujoursaccompagné de foin, pour sta-biliser la flore du rumen ». Ob-jectif : «Habituer l’animal à cesquantités de concentré. » À par-tir de la troisième semaine, latransition alimentaire est consi-

dérée comme accomplie. Le ré-gime d’engraissement peut alorsêtre engagé: ensilage de maïs,correcteur azoté, blé. L’apportde fibres, avec des rationsconcentrées, est important. Ber-trand Bourmaud: «Au départ,on préconise du foin, car le

JEUNES BOVINS. La ration sèche selon Guyomarc’h:performante sur le plan technique, performante sur leplan économique

Denis CHOUTEAU. A arrêtél’engraissement de jeunes bovinsaprès la crise de l’ESB. Son projet :vendre les broutards. «Le jeune

bovin de moinsd’un an estarrivé, on s’estengagés danscetteproduction»(mise en placepar le groupecoopératif

Terrena). Les animaux sont abattusà 11-12 mois. Poids de carcassemoyens en 2005: 320 kg enlimousin, 350 kg en blondsd’Aquitaine. GMQ: 1530 g/j enmoyenne. «Nous avonscommencé à broyer notre blél’année dernière, pour le valoriser,car on ne voulait plus vendre notreblé à 80 F/q.» La transitionalimentaire est conduite sur 10-15jours «pour les obliger à mangerde la paille ; ils en consommentenviron 3 kg par jour.»

xl’a

ctualité en b

ref

1000 euros parexploitation qualifiéeenagriculture raisonnée

■ Dominique Bussereau aannoncé le 12 octobre avoirarrêté le principe d’une aideau lancement de l’agricultureraisonnée. Le dispositif d’aidesera mis en place début 2006pour une durée limitée de troisans. Selon le ministre, toutes lesexploitations agricoles qualifiéesentre 2005 et 2007 serontconcernées «et nous ajouteronscelles de 2004». Selon leschambres d’agriculture (APCA)et les services du ministère del’Agriculture, les coûts d’accès àla qualification varieraient de4100 € à 12300 €, noncompris le coût de laqualification elle-même (audit de850 à 1500 €), ni les coûtsannuels.Quelque 1200 exploitations sontqualifiées en France. Uneprogression «plus importante»est attendue en 2006 par lesresponsables du réseau Farre(Forum de l’agricultureraisonnée respectueuse del’environnement).

■ FONCIER. La superficiedes prairies a diminué de7% en France, entre 1992et 2003, soit de 900000 ha,selon le ministère de l’Agriculture(Agreste). Les régions laitièressont les plus touchées, et lestransferts profitent aux terresarables en pourtour des bassinscéréaliers. La nouvelle Pacdevrait atténuer les disparitionsde prairies, souligne le ministère,car elle impose à chaque État lemaintien de la part des prairiesdans les surfaces agricoles.

■ BRUCELLOSE. Les contrôlessérologiques annuels (EATindividuelle ou Élisa demélange) concernent désormais«20% au moins des animaux deplus de vingt-quatre mois danschaque exploitation», préciseune note de service du ministèredatée du 8 novembre 2005.Jusqu’à l’arrêté du 5 novembre2005, les contrôles sérologiquesannuels portaient sur 100% desbovins de plus de 12 ou 24mois. Cet allégement descontrôles est dû à l’acquisition,par la France, du statut d’Étatmembre officiellement indemnede brucellose bovine.

Les collaborateurs des groupements de producteurs du GIE Charolais Alliance en visite dans les élevages deVendée, une visite organisée et animée par le groupe Évialys-Guyomarc’h.

M. BOISSON. Deux types deproduction en jeunes bovins: JBtraditionnels, achetés broutards oualourdis à la coopérative, et

vendus finisvers dix-huitmois ; JB demoins d’un an,en race blonded’Aquitaine ouparthenaise.Objectif :augmenter le

nombre de JB en ration sèche (8en 2005, 60 en 2006). Les JB demoins de douze mois sontalimentés en ration sèche (maïsgrain, seigle, correcteur azoté,paille). Résultats des moins dedouze mois en 2005: 308 kg vif àl’entrée en atelier, 163 jours deprésence, 1730 g de GMQ,368 kg de carcasse. Prix devente: 3,63 €/kg de carcasse,soit un prix de vente moyen de1336 €, soit produit brut paranimal de 307 €.

Marcel GIRARD. Rationintensive à base d’ensilage demaïs considéré comme “très riche”pour la Vendée: 0,88 UFV, 9 en

protéines.Ration avec1,5 kg demash (pulpe,luzerne, maïs,tourteau de lin,graine de linextrudée, 17%de protéines)

et 3,5 kg de complémentaire à30% de protéines. Résultats surdeux lots, allotés en fonction dupoids au sevrage: 227 kg et320 kg (veaux nés surl’exploitation et sevrés en mêmetemps). En 2005, une peséeintermédiaire réalisée par Bovinscroissance révèle des GMQ de1902 g et 2098 g,respectivement. Résultat sur 22 JBabattus en 2005: 415 kg decarcasse à 15 mois et 6 jours.Produit mensuel moyen: 76 €.

ILS PRATIQUENT LES RATIONS INTENSIVES…

1000

1200

1400

1600

1800 g/j

laitierlimousincharolais

650600550500450400350300poids vif (kg)

ÉVOLUTION DU GMQ SELON LE POIDS VIF

Plus l’animal avance en âge, plusl’efficacité alimentaire diminue et plusl’efficacité économique, elle aussi,diminue. Il est donc inutile – et coûteux –de prolonger la durée d’engraissement.

Alliances | 13

Page 14: Bulletin ALLINCE Fevrier2006

amont x solutions techniques

foin est quand même plus ap-pétent que la paille. Mais, aubout d’un moment, on appor-te de la paille, car c’est unesource de fibres plus abrasivequi fassent ruminer le mieuxpossible. » Coût de la premièreration pour le premier mois d’en-graissement: 19,91 € ; coût dela seconde ration: 25,84 € ; soitune différence de près de 6 €.

Sur le plan technique, les ré-sultats sont, eux aussi, très im-portants : 700 g de GMQ, soit21 kg de poids vif en 30 jours,avec la ration classique; 1300 gde GMQ, soit 39 kg de poids vif,avec la ration concentrée. Aubout du bout, donc, une différen-ce de 18 kg. Si l’on considère unrendement carcasse de 55% etun prix au kg de carcasse de3 €/kg la différence est de 30 €

par animal et pour 30 jours. Cequi donne une marge nette de24 € par animal (30 € de plus-value – 6 € de surcoût alimen-taire). De plus, « le gain observédurant la phase de transitionse prolonge durant la suite del’engraissement ».

«Les animaux à hautpotentiel génétiquepeuvent valoriserpleinement les rationssèches»

Parmi les autres avantagesde la ration sèche, selon Ber-trand Bourmaud: une distribu-tion simplifiée; des charges demécanisation réduites (pas dematériel lourd); des animaux pluscalmes (pas de compétition, carles animaux disposent d’une ra-tion riche en permanence) ; desconformations améliorées (un

tiers à deux tiers de classe) ; desperformances régulières ; unedurée d’engraissement raccour-cie de 8 à 10% (et, donc, plus detaurillons sortis par place d’en-graissement). Autre «messageimportant » à l’adresse des éle-veurs: «Les animaux à haut po-tentiel génétique, nous en som-mes convaincus, peuvent valo-riser concrètement et pleine-ment les rations sèches. Avecdes rations à base de maïs, onn’exploite que partiellement cepotentiel. » A contrario, la ra-tion sèche, plus coûteuse que laration classique, sera plus diffici-le à amortir sur des animauxstandards. «Une vérité de Lapa-lisse dont il faut être conscient,souligne Bertrand Bourmaud.Compte tenu de ce qui se pré-pare dans les années qui vien-nent, on sait que la productionde jeunes bovins ne perdureraque si la performance écono-mique est au rendez-vous. Cesera donc avec des animaux àhaut potentiel et avec ce typede ration. Ça ne condamne pasforcément les rations à based’ensilage, mais la performan-ce sera plus difficile à obteniravec les rations classiques. »

Un éleveur doit-il opter à laration sèche? C’est selon. Unjeune qui s’engagerait dans laproduction de jeunes bovins «aintérêt à la ration sèche », assu-re Bertrand Bourmaud. La ré-ponse est bien sûr plus nuancéepour un éleveur qui serait déjàentièrement équipé pour le maïs(matériel de culture et de distri-bution, silos), car « il conserverases charges de structure, mêmes’il adopte la ration sèche ».■

SUR VOTRE CARNET D’ÉLEVAGE

Les médicaments peuvent provoquer desintoxications, parfois sévères, voire mortelles■ Les médicaments sont des substances actives et doncsusceptibles d’induire des effets indésirables. Il est donc trèsimportant de se conformer à la notice ou à la prescription duvétérinaire, en estimant correctement le poids des animaux.Les accidents médicamenteux les plus fréquents :– Lévamisole (vermifuge), en cas de surdosage (à partir dedouble dose). Symptômes : tremblement, salivation, diarrhée,troubles de l’équilibre. Traitement : atropine.– Calcium injectable, doses trop rapprochées. Symptômes : choc,troubles cardiaques. Pas de traitement.– Pénicilline : allergie possible, avec choc mortel. Pas detraitement.– Vitamine E, sélénium: surdosage ou allergie. Symptômes :difficultés locomotrices ou respiratoires, possibilité de chocmortel. Pas de traitement.

Les veaux diarrhéiques ont besoin d’unapport nutritif complémentaire

■ La réhydratation orale doit être mise en œuvre dèsl’apparition de la diarrhée et quel que soit le degré dedéshydratation. Ses buts : faire absorber des grandes quantitésd’eau, assurer un apport équilibré en électrolytes, lutter contrel’acidose métabolique et apporter l’énergie nécessaire aumétabolisme. Parmi les très nombreuses spécialités du marché, leréhydratant est choisi en fonction du type de diarrhée, de l’étatdu veau et de l’existence d’une acidose métabolique. Pour lesveaux présentant une diarrhée importante, l’apport de solutionsélectrolytiques simples est suffisant en première intention,accompagné d’une diète lactée afin d’éviter les fermentationsintestinales des nutriments non digérés. Lorsque l’état général duveau est peu altéré, on peut utiliser des réhydratants avec unefaible teneur en bicarbonate (caillage du lait) en complément dulait maternel. Lorsque l’état général est mauvais(cryptosporidiose, par exemple), on utilisera de préférence dessolutions riches en énergie. Ces solutions seront apportées deux àtrois fois par jour, pendant au moins deux jours avant derepasser de manière progressive à une alimentation lactée.[source : Bulletin des GTV, octobre-décembre 2002]

Le ministère annonce la mise en œuvre d’unplan sur la propreté des animaux

■ DERNIÈRE HEURE. Une étude l’Institut de 1'élevage amontré qu’un quart des animaux entrant à l’abattoir sontsales (lire page 26). Dans le prolongement de cette étude, leministère de l’agriculture (DGAL) a appelé les professionnels àmettre en œuvre des outils «pertinents», suite à l’entrée envigueur, le 1er janvier 2006, du «paquet hygiène» permettantd’assurer la sécurité sanitaire des produits (lire page 17). Parmiles outils «pertinents», le ministère demande notamment àl’interprofession bovine de mettre en place une «grille de notationde la propreté des bovins». Cette notation se fera sur desanimaux vivants en bouverie et ne concernera que les souilluressèches (liées à l'élevage). La notation se fera en quatre classes (A,B, C, D), la classe D correspondant à la classe des animaux nonabattable en l'état. D’ici à la fin mars, un guide de préconisationssur la propreté des bovins en élevages sera édité à l’attention deséleveurs, pour mettre en avant les avantages d'une bonnepropreté des animaux (hygiène, confort de l'animal, etc.)

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14 | Alliances

La ration sèche est plus coûteuse par jour d’engraissement, mais « le coûtdu programme alimentaire est équilibré entre maïs et ration sèche»,souligne Bertrand Bourmaud. Surtout, la rations sèche présente desavantages décisifs : performances supérieures et meilleure conformation.

Géo

Page 15: Bulletin ALLINCE Fevrier2006

solutions techniques v amont

Une base de donnéespropose une nouvelleapproche économiquebasée sur la valeuréconomique desreproducteurs, expriméeen euros. Avec ledécouplage de la PSBMet du complémentextensif, le choix desreproducteurs sera plusimportant que jamaispour la compétitivité desateliers d’engraissement,et, par conséquence,pour les élevagesnaisseurs.

par Élie BILLAU

Covido-Bovicoop

Depuis quelques années, desinformations commerciales

d’abattage, provenant surtout desPays-de-Loire, alimentent une ba-se de données informatique ap-pelée «système d’informationgénétique » (SIG). Elles ont per-mis d’élaborer un modèle d’éva-luation génétique des aptitudesbouchères des reproducteurs cha-rolais. L’évaluation est actuelle-ment basée sur les seuls carac-tères de croissance: poids de car-casse (PC) et âge à la vente (AV)d’une production de jeunes bo-vins. La base utilise les perfor-mances PC et AV de 45694 tau-rillons engraissés dans des éleva-ges de la base de sélection, issusde 3618 pères connus au fichierracial charolais et de 34619 mè-

res différentes.L’expression du potentiel gé-

nétique d’un reproducteur àtransmettre ces deux aptitudesélémentaires (PC et AV) se me-sure grâce à l’index de croissan-ce en carcasse sur jeunes bovinsen ferme (ICRCjbf), exprimé enécart de marge économique parrapport à une base de référence.Objectif : maximiser la margeéconomique sur coût alimentairede l’engraisseur (paramètres utili-sés: produit : prix de vente du JB= 2,75 €/kg carcasse; charges= 0,20 €/UFV).

Les écarts de marges écono-miques ont été mesurés pour lestaureaux d’insémination artificiel-le et les taureaux de monte natu-relle.•Par période de procréation(graphique n° 1). En vingt annéesde sélection, la marge écono-mique a progressé de 14,60 €

pour les taurillons issus de 211taureaux d’IA agréés, soit un gainde 0,75 €/an en moyenne.

En monte naturelle, 3075taureaux évalués sont nés à par-tir de 1985: au cours de dix an-nées de sélection, le gain de mar-ge économique transmis est de4,80 € par taurillon, soit une pro-gression moyenne annuelle de0,48 €.• Par type d’agrément pour lestaureaux d’IA (graphique n° 2).Les taureaux d’IA ayant le doubleagrément («aptitude bouchère »et «qualité maternelle ») produi-raient des taurillons avec une su-périorité économique double(+ 9,70 €) par rapport aux tau-reaux à simple agrément (AB:

TENDANCE. La génétique évaluée sur les résultatséconomiques des ateliers d’engraissement

x La margeéconomique enquatre graphiques

1. En l’espace de vingt années, lamarge économique a progresséde 14,60 € pour les taureauxd’insémination artificielle ; enl’espace de dix années, elle aprogressé de 4,80 € pour lestaureaux de monte naturelle.

2. Pour les taureaux d’IA, lasupériorité économique est doublelorsqu’ils possèdent le doubleagrément (aptitude maternelle etqualité bouchère).

3. Pour les taureaux de montenaturelle, l’écart de margeéconomique est de 4 € entretaureaux qualifiés et taureaux nonqualifiés.

4. En monte naturelle,l’importance de l’ascendancepaternelle et de l’ascendancematernelle dans les résultatséconomiques d’une production detaurillons est déterminante.

-6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

>110

106-110

95-105

90-94

<90

marge économique (euros)

Isevr de la mère du taureau

père ABQM (n = 84)père QM (n = 121)père RVS (n = 445)père non évalué sur production (n = 254)

-3 -2 -1 0 1 2

RVS

RJR

RJC

RJ

NON QUALIFIÉ

marge économique (euros)

0 2 4 6 8 10

taureaux de TESTAGE

taureaux agréés "AB" + "QM"

taureaux agréés "QM"

taureaux agréés "AB"

marge économique (euros)

-8-7-6-5-4-3-2-101234567

1995-991990-941985-891980-841970-79période de naissance des taureaux

marge économique (euros)

En monte naturelle, les taureaux inscrits présentent une supérioritééconomique par taurillon par rapport aux non-inscrits.

Lape

ndér

y

xl’a

ctualité en b

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Calendrier 2006 desventes dans les stationsd’évaluation de la racecharolaise■ CIALYN (89) : vente le1er février, station d’évaluation,7, rue Jules-Rimet, Migennes.Contact : Isabelle Lelièvre,03.86.92.35.96.■ BRESSUIRE (79) : vente le15 février, station d’évaluationCharolais Diffusion, Lycéeagricole de Bressuire. Contact :Arnaud Oblé, 05.49.65.24.11.■ UCC (89) : vente le 15 février(bande A), station d’évaluationUnion Charolais Croissance, 7,rue Jules-Rimet, Migennes.Contact : Isabelle Lelièvre,03.86.92.35.96.■ MARNE (51) : porte ouverte le11 février ; vente : le 16 février,station d’évaluation de laMarne, Champagne Elevage, bddu Val-de-Vesle, Reims. Contact :

André Cillon, M. Gallois,03.86.92.35.96.■ CRÉANCEY (21) : vente le17 février, station d’évaluationde la Côte-d’Or, Chambred’agriculture, Le Bassin, Pouilly-en-Auxois. Contact : FlorenceMarquis, 03.80.90.89.09.■ LE MARAULT (58) : porteouverte le 10 février, vente le22 février, station d’évaluationde la Nièvre, Ferme du Marault,Magny-Cours. Contact : FrançoisRaymond, Loïc Coudray,03.86.21.08.60.■ JALOGNY (71) : porte ouvertele 18 février, vente le 24 février,station d’évaluation de la Saône-et-Loire, Jalogny. Contact : RégisGrémion, 03.85.29.56.70.■ OPTIGEN (23) : portesouvertes les 25 et 26 février,vente le 4 mars, stationd’évaluation de la Creuse-Optigen, Courtille, Guéret.Contact : Yves Jehannot, GuyRapinat, 06.76.08.37.64.■ UCC (89) : vente le 15 mars(bande B), Migennes. Contact etadresse : idem ci-dessus.■ UCC (89) : vente le 22 mars(bande C), Migennes. Contact etadresse : idem ci-dessus.

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amont x solutions techniques

+ 5,20 € ou QM: + 4,10 €),pour une évaluation réalisée àpartir d’un effectif moyen partaureau de 55 taurillons. Les tau-reaux de testage se situent à unniveau un peu supérieur aux tau-reaux AB-QM, mais avec uneprécision moindre (4 taurillonsévalués/taureau).• Par niveau de qualificationraciale pour les taureaux demonte naturelle (MN) (graphi-que n° 3). Depuis 1990, 2820taureaux de monte naturelle sontnés; 80% d’entre eux sont ins-crits. Les taureaux inscrits pré-sentent une supériorité écono-mique de 1,70 € par taurillon.L’amélioration est quasiment

identique entre taureaux inscritset non inscrits.

L’impact économique de laqualification raciale en monte na-turelle (RJ, RJC, RJR, RVS, lireles définitions ci-contre) aug-mente en fonction du niveau dequalification. L’écart global entreles groupes «taureaux qualifiés»et «taureaux non qualifiés » estde 4 € par taurillon.• Par type d’ascendance destaureaux MN (graphique n° 4).Le graphique n° 3 ne révèle lesécarts de marge économiquesqu’a posteriori, puisque le tau-reau a déjà produit. Autrementdit, cela revient à choisir un tau-reau sans garanties de produc-tion. Les seuls paramètres dis-ponibles pour l’éleveur, hormisl’aspect visuel, sont les niveauxd’indexation et les qualificationsdes ascendants (parents, grands-parents). Le graphique n° 4montre l’importance de l’ascen-dance paternelle et maternelledans les résultats économiquesd’une production de taurillons.

La plus-value économique

apportée par le taureau croîtavec le niveau d’indexation de samère entre les deux classes ex-trêmes (Isevr < 90 et Isevr> 110): l’écart d’efficacité éco-nomique est de 12,80 € par tau-rillon, sachant que la qualité desmères des taureaux n’est proba-blement pas identique entre lesdeux groupes de mères (accou-plements raisonnés) en intégrantl’effet paternel. L’écart se creusepour atteindre 17 € par taurillonlorsque l’on accouple une mèredont l’Isevr est supérieur à 110avec un père AB-QM, par rap-port à une mère dont l’Isevr estinférieur à 90 accouplée avec untaureau non évalué sur descen-dance. Les taureaux dont lesmères ont un Isevr < 95 produi-sent globalement des taurillonsplus coûteux de 6,90 € par tau-rillon. ■

REPÈRESCritères de qualification racialepar niveau de recommandationcroissant :• RJ (reproducteur jeune) : Isevr

(ascendance et performancepropre) ≥ 103, ou Isevr ≥ 95avec au moins un des troisindex élémentaires (CRsev,DMsev, DSsev) ≥ 110.

• RJC (reproducteur jeuneconseillé) : Isevr ≥ 108(ascendance et performancepropre).

• RJR (reproducteur jeunerecommandé) : qualificationattribuée après évaluation surperformances individuelles enstation (≥ 100 en stationd’évaluation, ≥ 99 en stationde contrôle individuel).

• RVS (reproducteur confirméveaux sevrés) : Isevr ≥ 104(au moins 25 veaux sevrés).

L’intérêt de l’insémination artificielle est vérifié une nouvelle fois. Cumuléavec la voie femelle, en utilisant des taureaux à double agrément(aptitudes bouchères et qualités maternelles), les chances sont multipliéesaussi bien pour assurer le renouvellement des femelles que pour produiredes mâles à fort potentiel de croissance.

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À SAVOIR…

Des solutions alternatives existentHuit stations de contrôle individuel proposent des taureaux sélectionnésà l’entrée, en fonction de l’indexation de leurs ascendants et de leursperformances jusqu’au sevrage. Ils sont ensuite contrôlés pendant sixmois en station, dans les mêmes conditions, pour être comparésvalablement. Ils sont vendus en fin d’hiver, âgés de 12 à 16 mois, prêtspour la reproduction.Des sélectionneurs proposent également des taureaux issusd’insémination artificielle ou de monte naturelle. Il convient d’êtrevigilant sur l’indexation ou les qualifications des ascendants (parents,grands parents…) pour confirmer son choix visuel sur desreproducteurs souvent achetés jeunes. En demandant le certificatd’inscription du taureau ou les fiches carrières de la mère et du père,l’acheteur dispose de toutes les informations (Isevr, Ivmat,qualifications…) pour conforter son jugement.

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■ BIEN-ÊTRE ANIMAL. Lecommissaire européen à laprotection desconsommateurs, MarkosKyprianou, a confirmé le20 décembre que le pland’action sur le bien-être animalserait bien présenté au début del’année 2006. Il a souligné enparticulier la nécessité de régleren priorité le problème del’espace réservé aux animauxpendant les transports.

■ BIO. La Commissioneuropéenne a adopté le21 décembre un nouveaurèglement sur l’alimentationbiologique qui sera, estime-t-elle, «plus clair pour les consom-mateurs et les agriculteurs». Enparticulier, les producteurs

d’aliments biolo-giques auront lechoix d’utiliser ounon le logo del’UE (ci-contre)

signalant les produits issus del’agriculture biologique. S’ilsdécident de ne pas l’utiliser, leursproduits devront obligatoirementporter la mention standard «UE-biologique». Seuls les alimentspour lesquels 95% au moins duproduit final est issu del’agriculture biologique pourrontêtre ainsi étiquetés.

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règles de droit v amont

On l’appelle le «paquet hy-giène ». La nouvelle régle-

mentation sanitaire, détaillée parune note de service ministérielledu 14 décembre dernier, préciseque la réglementation vise à «pri-vilégier une approche intégréede la filière: de la productionprimaire à la table du consom-mateur». Ces textes s’appliquentaux agriculteurs, mais aussi auxindustries agroalimentaires, auxentreprises de transport, de stoc-kage et de commercialisation(restaurants, commerces…) «Lerèglement européen, ajoute lanote de service, est directementapplicable au 1er janvier 2006,ce qui signifie que les opéra-teurs et les services de contrôledevront s’être appropriés lesdispositions du règlement. »

Depuis le 1er janvier 2006,donc, les exploitants agricoles(comme les autres acteurs de lachaîne alimentaire) devront dé-crire leurs pratiques et prouverqu’ils respectent les nouvelles ré-glementations sur l’hygiène.

Cela se traduit par la reprise

d’un certain nombre de mesuresd’hygiène qui existent, pour laplupart, dans la réglementationfrançaise actuelle. Elles portentnotamment sur la nécessité denettoyer voire désinfecter les ins-tallations servant à la production;sur l’obligation de veiller à la pro-preté des animaux; sur le respectdes exigences en matière de tem-pérature des denrées, etc.

Mais la nouvelle réglementa-tion impose aussi des mesuresspécifiques à mettre en œuvredès le début de l’année prochai-ne comme: la tenue de registresafin de garantir la traçabilité despratiques, concernant la natureet l’origine des aliments donnésaux animaux; les produits vétéri-naires ou traitements adminis-trés, les dates et temps d’attente;l’apparition de maladies (sur lesanimaux ou les cultures) ; l’utili-sation de produits phytosani-taires; la formation du personnelà l’hygiène; le respect des guidesde bonnes pratiques pour lesopérations de gestion des dé-chets, de nettoyage… ■

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■ Brucellose. Unarrêté ministérielréforme les modalitésde la prophylaxie dela brucellose. Enparticulier, il définit lesconditions pour qu’uncheptel obtienne laqualification«officiellementindemne debrucellose» et laconserve. [JO du5 novembre 2005]■ Plan d’épandage.Un arrêté du16 septembre 2005modifie les modalitésdu plan d’épandageet du plan de fumure

[JO du 4 octobre2005]

■ Lait. Le décret du16 novembre 2005institue les sociétésciviles laitières. Letransfert de quotas estautorisé, sansprélèvement, au profitd’une société ayantpour objet la mise encommun dans satotalité de la seuleactivité laitière desassociés, sanstransfert de terrescorrespondantes.[JO du 17 novembre2005]■ Pac. Un arrêté du17 novembre définitla liste des non-conformités au regarddes règles de

conditionnalité desaides Pac. [JO du24 novembre 2005]■ Équarrissage. Undécret du ministère del’Agriculture stipuleque la collecte etl’élimination de sous-produits animaux nerelèvent plus duservice public del’équarrissage (SPE),mais de relationscommerciales entreabattoirs et entreprisesd’équarrissage. [JOdu 29 septembre2005]■ ESB. Le classementMRS (matériel àrisque spécifié) de lacolonne vertébraledes bovins passe de12 à 24 mois, ce quiexclut la catégoriedes jeunes bovins.[JO Unioneuropéenne du3 décembre 2005]

Vous pouvez obtenirles textes completsauprès de votregroupement.

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c’estofficiel

PAQUET HYGIÈNE. La nouvelleréglementation sanitaire européenneest en place depuis le 1er janvier 2006

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amont x conseils vétérinaires

La difficulté : laprophylaxie et ledépistage varient selonles pays et selon lesdépartements.

par le Dr Hubert DE RIVOIRE

Covido-Bovicoop

En France, chaque groupe-ment de défense sanitaire

(GDS) est maître d’œuvre dans lalutte contre l’IBR. Depuis quel-ques années, dans la Saône-et-Loire, la Loire, l’Allier, l’Isère etl’Ardèche, des arrêtés préfecto-raux rendent obligatoire le dé-pistage sérologique des animauxâgés de plus de deux ans, lors dela prophylaxie annuelle et lors del’introduction de tout bovin dansun cheptel. Des garanties con-ventionnelles permettent le re-tour de tout animal acheté séro-positif. Dans de nombreux dé-partements, la vaccination desanimaux reconnus positifs estobligatoire (généralement, uneseule injection annuelle est priseen charge par le GDS, le reste duprotocole correct de vaccinationétant à la charge de l’éleveur).Dans le Puy-de-Dôme, un arrêtépréfectoral d’octobre 2005 im-pose le dépistage IBR en pro-phylaxie à tous les bovins de plusde deux ans (ou un ring-test surlait de mélange) et à l’introduc-tion de tout bovin de plus d’un

an. Dans la Drôme, enfin, le dé-pistage est seulement volontaire,tant en prophylaxie qu’à l’intro-duction des animaux. Seul un ar-rêté ministériel permettrait d’uni-fier toutes ces démarches.

Des pratiques trèsdifférentes en Europe

En Europe, chaque État estlibre d’instaurer ou pas une luttecontre l’IBR sur son territoire.Cette affection est reconnuecomme une maladie contagieusepouvant donner droit à des ga-ranties additionnelles lors deséchanges commerciaux intra-communautaires. Le Danemark,l’Autriche, la Finlande, la Suèdeet la province italienne de Bolza-no sont reconnus indemnesd’IBR et peuvent exiger ces ga-

ranties pour préserver leur statut.En Allemagne, il existe un

programme de lutte obligatoirecontre l’IBR, programme recon-nu par l’Union européenne.

En Belgique, la prévalencede l’IBR sur l’ensemble des trou-peaux a été évaluée à 67% en1997. Cette année-là, un plande lutte volontaire a été instauré,auquel n’a participé qu’une ving-taine de cheptels. Le coût de dé-pistage des animaux porteurs la-tents et l’absence de contrepar-tie financière suffisante, lors-qu’un cheptel est reconnu in-demne, sont les principales rai-sons de manque d’intérêt des éle-veurs pour cette lutte.

Aux Pays-Bas, la lutte contrel’IBR est volontaire depuis 1999.Le statut indemne d’un troupeauest obtenu si tous les animaux deplus d’un an sont séronégatifs.Pour maintenir ce statut chez leséleveurs laitiers, une analysemensuelle du lait de tank est réa-lisée. Pour les troupeaux allai-tants, trois animaux sont tirés ausort et soumis à deux bilanssérologiques. L’introduction denouveaux animaux n’est possiblequ’à partir de troupeaux in-demnes, avec une quarantaineobligatoire.

En Italie, la politique IBR estprovinciale. La province de Bol-zano a été la première à mettreun plan en place et est reconnueindemne. Depuis d’autres pro-vinces ont adopté un plan de lut-te obligatoire et classent les trou-peaux en « indemne IBR » ou«contrôlé en IBR ». ■

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f La levée de l’embargo surle bœuf britanniquepourrait intervenir finmars■ En juillet dernier, laCommission européenneavait estimé que le systèmede restrictions auxexportations britanniquesn’avait plus de raison d’être,compte tenu de la forte baissedu nombre de cas de vachesfolles. Le Comité permanent dela santé animale de l’Unioneuropéenne pourrait être saisifin février d’un projet de laCommission européenne visant àlever fin mars l’embargo sur laviande bovine britannique enplace depuis 1996. L’initiativevisant à mettre prochainementfin à cet embargo a étéaccueillie favorablement par lamoitié des États membres le10 janvier, tandis que les autrespays, en particulier la France,l’Allemagne et l’Espagne, ontfait savoir qu’ils étaient encoreen train d’élaborer leur position.La France, après avoir reçu unavis positif de l’Agence françaisede sécurité sanitaire des aliments(Afssa) sur la réouverture desfrontières aux viandesbritanniques, attend desrenseignements de cette mêmeagence sur la fiabilitédes contrôles exercés outre-Manche sur le bétail.

■ OFFICES. L’Ofival etl’Onilait fusionnent pourdevenir l’Office de l’élevage(en réalité, l’Office nationalinterprofessionnel de l’élevage etde ses productions). Le décret estparu au Journal officiel le31 décembre 2005. À la clé, unnouveau logo qui symbolise lestrois produits concernés par lenouvel office (viande, volaille,lait).

■ LOA. La loi d’orientationagricole a été définitivementadoptée le 22 décembre.Parmi les compromis négociés endernière minute, entre l’Assem-blée nationale et le Sénat, lesélus ont décidé de limiter à un anle délai de recours des tierscontre les décisionsd’autorisation des élevages.

SANITAIRE. L’enjeu de l’IBR est surtout commercial, lesacheteurs demandant de plus en plus de garantiessanitaires

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Forte température, lésions de la langue, de la bouche, du nez, du larynx,de la trachée… Et si c’était l’IBR?…

Le virus de l’IBR (rhinotrachéite infectieuse bovine) est un herpès virus, leBHV 1. Premier symptôme: une forte température, jusqu’à 41 °C. Autressymptômes: des lésions de la langue, de la bouche et du nez, puis dularynx et de la trachée, voire une pneumonie dans les cas graves. Lamort peut alors rapidement toucher jusqu’à 30% des animaux d’un lotcontaminé. D’autres formes plus rares sont parfois observées(avortements tardifs, lésions de l’œil…) À noter, cependant, que laplupart des animaux atteints sont des porteurs sains, qui ne sont pasmalades. Le virus est alors à l’état latent et les animaux ne sont pascontagieux, sauf s’ils subissent un stress (transport, allotement…) et sileur immunité n’est pas suffisante. Les animaux se remettent alors àexcréter le virus et à contaminer leurs congénères, par contact direct.Après l’infestation, les animaux excrètent le virus pendant deux à troissemaines, le temps que leurs anticorps soient actifs.Le dépistage se fait par la recherche des anticorps dans le lait ou dans lesang.Les traces de l’infection sans troubles cliniques sont assez banales.L’enjeu de l’IBR est essentiellement commercial, car de plus en plusd’acheteurs souhaitent bénéficier de garanties sanitaires pour éviterqu’un animal acheté ne réexcrète le virus dans un troupeau sain.

l’IBR, un herpès virus

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conseils vétérinaires v amont

La bête présente dessignes d’anxiété, secouche, se lève, parfoismême se roule par terre.Son inquiétude vousgagne. Comment vouspréparer à intervenir.

Dr Jean-Pierre BERRAUD

Actis Bovins

Àpréparer: un seau d’eau, dusavon (Vétédine), de l’huile

(ou Istogel), des gants de fouille,des cordes pour la contention dela vache, la vêleuse, le nécessai-re pour les premiers soins auveau, un aiguillon électrique (ouune fourche) pour faire relever lavache au plus vite avant qu’elleexpulse la matrice. L’eau: froi-de, chaude ou tiède, mais pro-pre. Les gants de fouille : neufs.■ La préparation de la vache.La bête doit obligatoirement êtreattachée ou prise (le cornadisn’est pas le meilleur moyen). Se-lon le caractère de la bête: unesimple corde dans les cornes, ouun licol et des entraves serréesdans les pattes. La barrière decontention, amovible et trans-portable de case en case, est ex-trêmement pratique (Soromot :180 € environ).

L’animal étant contenu, laqueue attachée sur le côté parune ficelle, lavez soigneusementla vulve, en faisant couler l’eau etsans mettre la brosse sale dans leseau pour ne pas la souiller avantde vous en servir.

Mettez les gants, lavez vosmains gantées dans l’eau savon-neuse, passez de l’huile (ou Isto-gel). Vous êtes prêt…■ L’exploration vaginale etutérine. La fouille doit être dou-ce et ne pas provoquer de trau-matisme.

Le vagin semble bien dilaté;le col est au fond, bien centré; lebouchon muqueux encore là, unpeu caoutchouteux? La bêten’est pas prête. Il faut attendre.

Le vagin est bien dilaté maisla main ne peut pas progresser etsemble entraînée vers le bas,comme dans une spirale? Sansdoute une torsion de matrice.

Le vagin est dilaté, voire ac-cueillant ; le col est ouvert et la

main trouve une masse difficile àidentifier? Parfois la présence dela queue vous confirme que leveau se présente par le siège.

Le plus souvent, ou trouvedes pattes: pattes avants ou pat-tes arrières? Il faut être sûr desoi. Il n’est pas rare que les éle-veurs mettent la vêleuse sur cequ’ils croient être les pattes ar-rières, alors que la tête est re-pliée le long de l’encolure. Gareaux dégâts!…■ La prise de décision: sans re-tard, mais sans précipitation.Prenez votre temps, et sachezévaluer la position du veau, lerapport entre la grosseur du veauet la taille du bassin de la vache(la fameuse filière pelvienne).

Au terme de cette réflexion, l’ac-coucheur doit estimer franche-ment ses chances d’extraire cor-rectement le veau de la vache parles voies naturelles. Sinon, mieuxvaut faire appel à l’homme del’art.

Votre décision peut être en-tâchée par un mauvais raisonne-ment: manque de lucidité, refusde faire les choses correctement(animal non isolé, impossibilitéde mettre une vêleuse par man-que de place, animal irasciblemal contenu, conditions d’hygiè-ne déplorables…) Tout un en-semble de situations qui peuvents’enchaîner jusqu’à la mort duveau, voire de la vache. ■

SAVOIR-FAIRE. Comment se préparer à ces vêlages qui «seprésentent mal» et nécessitent une intervention

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Les visites sanitairesannuelles des élevagessont reportées au31 mars 2006

■ Un arrêté ministériel du24 janvier 2005 instaureune visite annuelleobligatoire des élevagesbovins pour la prévention et àla maîtrise des maladies réputéescontagieuses (lire notre éditiond’avril 2005). Il était initialementprévu que ces visites seraientconduites sur une année civile.Dans une note de service datéedu 8 novembre dernier, leministère de l’Agriculture areporté au 31 mars 2006l’échéance pour la réalisationdes visites sanitaires 2005. Leministère explique qu’un bilanintermédiaire sur l’avancementdes visites pour l’année 2005 amontré qu’au 25 octobre 2005,seules 21% des visites ont étéréalisées au niveau national.

Les antibiotiques interditscomme facteurs decroissance dans lesaliments pour animaux

■ Depuis le 1er janvier 2006,la commercialisation oul’utilisation des quatrederniers antibiotiques à avoirété autorisés pour faciliterl’engraissement du bétail sontinterdites. Cette interdictions’inscrit dans la stratégie

générale de la Commissioneuropéenne pour contrerl’émergence de bactériesrésistantes aux antibiotiques enraison de l’exploitation excessiveou incontrôlée de ces derniers.En particulier, sont désormaissupprimés du registrecommunautaire des additifsautorisés dans l’alimentationanimale, le monensine sodiumutilisé pour l’engraissement desveaux et le lavophospholipolutilisé pour plusieurs productionsanimales, dont les veaux et lebétail d’engraissement.

Alliances | 19

Tirerou faire appel à l’homme de l’art ? Prenez votre temps et évaluez laposition du veau, le rapport entre sa grosseur et la taille du bassin de lavache.

■ Les soins à la parturiente.Dès le veau extrait, faites releverla mère pour limiter les risques devoir apparaître la matrice, expul-sée dans un dernier effort de lavache couchée. Si l’éleveur en ales compétences il peut “fouiller”la bête, pour s’assurer qu’il n’y apas un second veau ou que la bê-te n’est pas déchirée (lésion par-fois grave, mais qui peut être ré-cupérée, si le vétérinaire inter-vient immédiatement avant quela péritonite compromette défini-tivement l’avenir de la vache).Boire quelques gorgées d’eau etmanger quelques bouchées defoin ou de farine sont des réac-tions normales d’une bête non

«abîmée».■ Les soins au veau. Immédia-tement dégager les voies aé-riennes du veau. Le bon geste: lependre par les pattes arrières jus-qu’à ce que le liquide pulmonaires’écoule et que le veau prenne unrythme cardio-respiratoire ampleet régulier. Ne pas hésiter à faireun «clapping » en frappant duplat de la main les côtes, parcoups successifs saccadés en des-cendant de l’abdomen vers l’en-colure (le veau toujours pendu parles postérieurs).

Dès que le rythme est bon,redescendez le veau. Éventuelle-ment faîtes lui un toni cardiaque

SAVOIR-FAIRE. L’après-vêlage : prendresoin de la vache et de son veau

(Suite page 20)

Page 20: Bulletin ALLINCE Fevrier2006

amont x conseils vétérinaires

par le Dr BERRAUD

Actis Bovins

L’abattoir de Roanne, en col-laboration avec la DSV de la

Loire, a mis en place un serviced’information des éleveurs surl’état des carcasses et des vis-cères de leurs animaux. Ce ser-vice, qui détecte aussi la présen-ce de lésions parasitaires, per-mettra d’affiner les traitementsmis en place dans le cadre duPSE (plan sanitaire d’élevage).

Un technicien de la DSV setrouve sur la chaîne d’abattage etvoit défiler devant lui les car-casses, les têtes, les reins, lesfoies et l’ensemble cœur-pou-mons de chaque bête. Au pu-pitre, la saisie de l’identificationse fait par codes-barres apposéssur la carcasse dès le début de lachaîne; grâce à un code simple,il peut enregistrer le type de lé-sions.

Revue de détail en ce quiconcerne les parasites:• Tête: cysticercose, maladiedue à la présence de cysticer-ques. Les larves de taenia sagi-nata se présentent sous formede petites vésicules claires, quiévoluent en petites perles de 5 à

10 millimètres de diamètre. Leslieux de prédilection des cysti-cerques chez les bovins sont lesmasséters (muscle de la mâchoi-re inférieure), la langue, le cœur,et le diaphragme.• Poumons: on peut y décelerdiverses lésions (abcès ou tracesde pleurésie avec adhérences surla paroi, séquelles de pneumo-nies passées).Sur le plan parasitaire, on peut ytrouver des bronches encom-brées de dictyocaules, qui sont

de petits strongles blancs etronds de quelques centimètres delong, comme de petits fils de co-ton. Les dictyocaules sont res-ponsables de la dictyocaulosepulmonaire.• Panse. La collecte des infor-mations pose des problèmes; ilest difficile de détecter la pré-sence éventuelle de paramphis-tomes, petites boules molles d’undemi-centimètre, un peu rosées,qui parasitent et “broutent” lamuqueuse de la panse.• Foie. Des abcès peuvent en-traîner des saisies : séquellesd’omphalites, de corps étran-gers, mais aussi de parasitisme.Les douves, grandes ou petites,vivant dans les canaux biliairesont le même effet. Elles irritentles parois des canaux qui s’épais-sissent (cholangite) et entraînent,avec le temps, une dilatation,une sclérose, puis une calcifica-tion de ces parois. Le vétérinai-re-inspecteur parle de cholan-gectasie.Les maladies parasitaires du foiesont la fasciolose, due à la gran-de douve (fasciola hepatica), etla dicroceoliose, due à la petitedouve (dicroceolium lanceola-tum). ■

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■ ZOONOSES. L’Autoritéeuropéenne de sécurité desaliments (Efsa) a publié findécembre son premier rapportannuel sur les zoonoses, cesmaladies animales transmissiblesà l’homme. Plus de 380000citoyens européens auraient ététouchés en 2004, la plupart dutemps suite à une contaminationd’origine alimentaire. Sanssurprise, les infections dues auxsalmonelles et auxcampylobacters sont les plusfréquentes. 107 décès dus auxlistérias auraient été constatés.

■ IDENTIFICATION. LaCommission européenne aassoupli la réglementationsur la pose de marquesauriculaires sur les bovins.La Commission a décidé deporter de vingt jours à six mois ledélai d’apposition de marquesauriculaires, lorsque cesmarquages s’avèrent difficilesvoire dangereux pour les bovinsdétenus dans des conditions degestion particulières. Celaconcerne en particulier les veauxde vaches allaitantes qui ne sontpas utilisées pour la productionde lait, l’élevage extensif en libreparcours de vaches allaitantesainsi que les zones d’élevageprésentant des handicapsnaturels importants qui limitentles contacts physiques del’animal avec l’homme. Cettemesure a été prise à la demandede la France, du Portugal et del’Italie. Les modalités applicablesen France ne sont pas encoredéfinies officiellement.

■ ESB: Le nombre de cas afortement diminué en 2005dans les pays les plustouchés par la maladie. 184d’animaux ont été atteints par leprion de l’ESB au Royaume-Uni,contre 398 en 2004 et 611 en2003. Les résultats sontégalement encourageants enIrlande 61 cas (126 en 2004),au Portugal 33 (92), en France28 (54), en Espagne 75 (137),en Allemagne 30 (65), auxPays-Bas 3 (6). Les chiffres sonten revanche moins bons enPologne (17 cas en 2005 contre11 en 2004), en Italie8 (7), en République tchèque 8(7) ainsi qu’en Autriche où 2 casont été découverts en 2005,contre aucun en 2004 et 2003.

NOUVEAU. Le retour des informations d’abattage vapermettre d’affiner les traitements antiparasitaires

20 | Alliances

ou, mieux, un vasodilatateur cen-tral. Mais surtout, frictionnez etfrictionnez encore. À cet instantprécis une révolution s’effectuedans le corps du nouveau-né: lesens de circulation du sang s’in-verse totalement et le cœur doitfournir un effort considérable etd’autant plus fort que le veau estgros. Le cœur s’épuise pour fai-re circuler le sang dans les massesmusculaires. En plus du massagemusculaire bénéfique, la frictionavec de la paille sèche a pour butde sécher le veau et éviter qu’il nese refroidisse et soit choqué.■ Présentation du veau à samère. Cette phase demande unminimum d’observation: vérifierles réactions de la mère, surtoutsi c’est une génisse, ou une vacheachetée dont on ne connaît pasles réactions, ou, enfin, une bêtedont on redoute les réactions par-fois dangereuses pour le veau.■ Isolement de la mère et deson veau: pour préserver unegénisse, qui vient de subir une cé-

sarienne, d’un coup de corned’une de ses congénères ; pourmettre le veau à l’abri d’un écra-sement ou (plus rare, mais vu) descoups d’une autre femelle jalouseou irascible ; pour préserver lapaix pour ce jeune veau qui pour-ra téter, à son rythme, le colos-trum, sans qu’il soit spolié par unveau plus vieux et plus débrouil-lard. ■

COLOSTRUM

C’est la phase primordiale quiconditionne les premièressemaines de la vie du veau.L’immunité de la vache ne setransmet que par le colostrumpris dans les vingt-quatrepremières heures. Aucunanticorps ne passe par voiesanguine.La qualité du colostrum estfonction de l’état de santé de lavache (déparasitage,alimentation, oligoéléments,vaccinations…)Un pèse-colostrum permetd’évaluer la qualité ucolostrum. C’est une éprouvetteque l’on remplit de colostrum etdans laquelle on plonge undensimètre étalonné en troiszones. Zone rouge: colostrummédiocre (il serait bon decomplémenter, avec du locatimpar exemple) ; zone jaune:colostrum moyen; zone verte :colostrum de bonne qualité.

Un veau qui n’a pas consommé decolostrum n’a aucun moyen de sedéfendre contre les germespathogènes.

Page 21: Bulletin ALLINCE Fevrier2006

Du bœuf, mais aussi du veau,du porc, des produits élabo-

rés: on ne le sait pas toujours,mais Sicarev est un groupe mul-ti-espèces et multiproduits. Lesproduits sont élaborés selon lademande de la clientèle: en car-casses, en quartiers, en musclesPad (prêts à découper, sous vide)jusqu’aux UVCI (unités de venteconsommateur industrielles).

Le catalogue, qui sera éditédans les prochaines semaines,est avant tout conçu comme unoutil de prospection commercia-le, à destination, non pas desconsommateurs, mais des pro-fessionnels des viandes (bouche-rie traditionnelle et GMS).

Le document est bâti en cinqchapitres (la filière, le bœuf, leporc, le veau, les produits élabo-rés), auxquels s’ajoute un chapi-tre consacré aux signes de quali-té et aux nombreux contrôles in-ternes et externes auxquels sontsoumis les produits et auxquels sesoumettent les entreprises, aussibien à l’amont qu’à l’aval.

Tous les produits du groupey sont présentés. Les signes de

qualité et les signes interprofes-sionnels, bien sûr: Label Rouge,Bœuf de tradition bouchère, Fi-lière qualité Carrefour, etc. Ysont aussi présentés tous les pro-duits standards, dont on parlemoins, mais qui n’en constituentpas moins une partie importan-te de la production et des débou-chés du groupe. ■

Le catalogue sera consultable dansvotre groupement de producteurs.

PROMO. Le groupe Sicarev édite un catalogue detous ses produits, commercialisés sous la marquegénérique «Les Viandes de mon pays»

filière viande v aval xl’a

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■ PROMOTION. L’Unioneuropéenne va consacrer25,5 millions d’euros à lapromotion des produitsagricoles. 25 programmesprésentés par 14 États membresont été approuvés. Parmi euxfigurent celui du Centred’information des viandes (pourla viande fraîche, réfrigérée oucongelée de qualité).

■ CLASSEMENT. Le «tiers declasse» est désormais officiel(arrêté paru au Journal officieldu 15 décembre 2005). L’entréeen vigueur de cet arrêté est fixéeau 15 juin 2006, date à laquellela généralisation de la pratiquedu tiers de classe dans tous lesabattoirs français devra êtreachevée.

■ IDENTIFICATION. Un arrêtéparu au Journal officiel le18 janvier agrée les bouclessuivantes: le modèle Axaflex,de la société Chevillot ; le modèleAllflex, de la société AllflexEurope; le modèle Ultra, de lasociété Allflex Europe; le modèleReyflex, de la société Reyflex.

■ EXPORTATION. LaCommission européenne amis fin le 23 décembre auxsubventions à l’exportationde bétail destiné à l’abattage.Argument de Mariann FisherBoel : «Les perspectives sontbonnes pour le marché du bœuf,donc rien ne justifie plus lemaintien d’un tel soutien auxéleveurs.» Cette suppressions’inscrit dans l’optique del’engagement souscrit parl’Union européenne devantl’OMC d’éliminer toutes sessubventions aux exportationsagricoles d’ici à 2013.

Alliances | 21

Démarche Qualité Nutrition certifiée ISO 9001

Partenaire essentiel de vos élevagestél. 0477274400

x dites voir…Jean PHILIP, directeur “viandes” du groupe Sicarev, et Jean-Yves BESSE,directeur des productions animales: «Pourquoi ce catalogue? Parce que lesavoir-faire ne va pas sans le faire-savoir. C’était déjà vrai hier. Ça le seraencore plus demain. Nos produits sont bons, nous en sommes convaincus.Et s’ils le sont, cela ne doit rien au hasard, mais à un travail organisé, suivi,contrôlé, depuis les élevages des adhérents des coopératives jusqu’auxateliers du groupe Sicarev. Cette rigueur, qui est mise en œuvre à chacunedes étapes de notre filière, est codifiée par des procédures (Agri Confiance,Labels, etc.) C’est tout ce travail que nous voulons valoriser mieux auprès denotre clientèle. Le fait de bien connaître nos forces nous permettra de levaloriser encore mieux. C’est en cela que catalogue va nous y aider.»

“Des animaux, des hommes, une filière.”Les trois points forts de la filière Sicarev,repris dans une “cartouche” sur toutesles fiches du catalogue : la qualité de sesproductions, bovines et porcines ; laqualité de ses hommes, éleveurs etcollaborateurs ; la qualité, la cohérence etla cohésion de son organisation en filière.

Page 22: Bulletin ALLINCE Fevrier2006

aval x filière laitière

Sicarev et sa filialeDeltagro Union se sonttournées vers l’Espagnepour réguler le marchédes vaches “au lait”,mises en vente par lesadhérents d’Actis.

par Jean-Marc THÉLISSON

Sicarev

Cette année, les dépasse-ments de quotas risquent

d’être importants (avancementdes vêlages, suite aux incitationsfinancières des laiteries; prêts dequota moins importants que lesannées précédentes…) L’expor-tation de vaches vers l’Espagnepeut alors être une solution pourajuster la taille des cheptels.Questions à Joaquin Diego Mon-serrat, notre client de la sociétéCipsa.

– Quel type d’animauxrecherchez-vous?– Jusqu’à ces dernières années,le commerce de la génisse étaitexclusivement composé de gé-nisses gestantes de 7 à 8 mois.Aujourd’hui, le marché a com-plètement évolué, comme enFrance je crois savoir, vers l’achatde génisses et jeunes vaches (2e

lactation) fraîchement vêlées.Nous recherchons des animauxtrès typés, avec de très bonnesmamelles et des pattes solides.

– Comment s’effectuent letransport et l’acclimatationde ces animaux en pleineproduction?– Contrairement à nos craintes

du départ, le transport et l’adap-tation se passent très bien, si tou-tes les conditions de bon travailsont respectées au départ. Lesanimaux doivent quitter les ex-ploitations après la traite du ma-tin et être réexpédiés quelquesheures après vers l’Espagne,pour être livrés dès le lendemainmatin chez l’acheteur. Je dois di-re que l’organisation des trans-ports et la réactivité de la logis-tique de votre société permettentde réunir les conditions d’uneréussite maximale de l’opération.

– Quels clients avez-vous enEspagne?– Ce sont en général des unitésde production de 50 à 150 lai-tières basées sur toute l’Espagne,mais, plus particulièrement, dansle Nord (région de Santander) etdans le Sud (Andalousie).En ce qui concerne notre clientactuel, c’est un jeune éleveur, quia eu un problème sanitaire surson troupeau et qui doit le re-nouveler entièrement, soit envi-ron 100 têtes. Il souhaite ache-ter uniquement des animaux enlactation.

– Que pensez-vous du cheptelde notre région; avez-vous étésatisfait de vos achatsprécédents?– À vrai dire, lors de ma premiè-re venue, je ne connaissais ab-solument pas votre région et soncheptel laitier. Les structuresd’exploitation sont plus petitesque dans de nombreuses ré-gions, mais j’ai été frappé dès le

départ par le dynamisme et l’ac-cueil de vos éleveurs adhérents.Ils dégagent de suite un climat deconfiance et de respect vis-à-visdu client. Vous disposez d’uncheptel de grande qualité, avecde fortes potentialités de pro-duction, parfois sous-utilisées parrapport au potentiel génétique.Lorsque ces animaux sont pla-cés, comme généralement en Es-pagne, dans des conditions deproduction optimales (zéro pâtu-rage alimentation très complè-te, etc.), nous obtenons des ré-sultats absolument extraordi-naires. Globalement, vous dis-posez des animaux possédant lephénotype que nous recher-chons. Vos conditions d’élevage,souvent difficiles, permettent uneexcellente adaptation chez noséleveurs.

– Comment envisagez-vousl’avenir?– L’avenir appartient aux struc-tures et aux éleveurs qui ferontun travail de qualité. Le tempsdes clients peu exigeants et pasconnaisseurs est révolu. Aujour-d’hui et demain, ce sont des spé-cialistes et les meilleurs éleveursqui resteront. Je ne peux quevous inciter à conserver le sé-rieux et le suivi de vos adhérents,tout en améliorant encore la qua-lité des animaux présentés. Laconcurrence est forte, en parti-culier avec nos amis Hollandaiset Allemands qui, en matière deprofessionnalisme et de prépa-ration des animaux, restent desmodèles pour nous tous. ■

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f L’affaiblissement des IAAest une nouvelle menacepour l’agriculturefrançaise (Sniv)■ Deux secteurs nebénéficient pas del’amélioration constatée parl’Insee: l’énergie et lesindustries agroalimentaires.«S’il devait se confirmer,l’affaiblissement du tissuagroalimentaire menaceraittoutes les filières agricolesfrançaises», s’inquiète leSyndicat national de l’industriedes viandes (Sniv). En cause,notamment, la poussée du harddiscount, qui a bousculé leséquilibres en place en relançantla guerre des prix et en condui-sant les GMS à revoir leurstratégie commerciale. En 2003-2004, les marques de distribu-teurs (MDD) 1ers prix ontprogressé de 64% sur l’ensem-ble des produits frais de grandeconsommation PGC, menaçantdu même coup la rentabilité des

industries agroalimentaires. Lehard discount, avec plus de 12%des ventes alimentaires, pourraitne pas avoir atteint son plafond,souligne le Sniv. «Si l’on s’enréfère au modèle allemand (oùle hard discount représente entre45 et 53% des ventes alimentai-res selon les sources), celadébouche sur une massificationindustrielle et logistique, unespécialisation des sites de pro-duction, l’usage de technologiesultramodernes, des équipesrestreintes.»

■ REPRODUCTEURS. LaRussie rouvre partiellementson marché à partir du1er février, pour les animauxissus d’une soixantaine dedépartements français. En 2004,la Russie avait fermé totalementses frontières, invoquant desrisques sanitaires liés à l’ESB. LaRussie souhaite importer, touspays confondus, quelque 50000bovins reproducteurs par an.

22 | Alliances

LAIT. Un atout dans la gestion des quotas laitiers : exportervers l’Espagne des vaches en lactation

CONSEIL

Joaquin Diego Monserrat :«Lors des tournées d’achat, ilfaudrait que les animaux soientprésentés et mis en valeur demanière optimale. N’oubliezjamais que le premier coupd’œil reste le plus important ;aussi, n’hésitez pas à tondrevos animaux, à les présentersur une aire bien paillée, etpleins de petits détails quiferont la différence etdécideront le client à retenirvotre génisse.»

Joaquin Diego Monserrat : « J’ai été frappé dès le départ par ledynamisme et l’accueil de vos éleveurs adhérents […] Vous disposezd’un cheptel de grande qualité, avec de fortes potentialités deproduction, parfois sous-utilisées par rapport au potentiel génétique. »

Page 23: Bulletin ALLINCE Fevrier2006

filière laitière v aval

La méthode: réguler laproduction endessaisonnant lesvêlages. Les buts :valoriser mieux laproduction et améliorerle revenu des éleveurs,tout en confortant lesfilières.

Marie-France NIGAY

Actis Bovins

D’un côté, une consomma-tion régulière, cinquante-

deux semaines sur cinquante-deux, aussi bien en viande bovi-ne qu’en produits laitiers. Del’autre, des vêlages concentréssur une période restreinte. D’oùun pic de production laitière en-tre octobre et mai et un creuxentre juin et août. D’où des sor-ties de veaux qui varient du sim-ple au triple entre mai et octobre.D’où l’abondance de vaches deréforme en mars et décembre etla pénurie en mai et juin.

Le concept “Synergie co-opératives” mis en place dans laLoire, par Actis Bovins, Orlac,URCVL et la Coopérative d’éle-vage, vise à réguler la productionen dessaisonnant les vêlages.L’enjeu est à la fois simple et dé-cisif : en régulant la production,les filières lait et viande répon-dent mieux à la demande des

marchés; en répondant mieux àcette demande, elles se donnentles moyens de consolider leurs fi-lières et de valoriser mieux laproduction de leurs adhérents ;et en valorisant mieux cette pro-duction, elles se donnent enfin lapossibilité d’améliorer les reve-nus des éleveurs. En substance,«Synergie coopératives vise àrenforcer à la fois la perfor-mance des exploitations agri-coles et la compétitivité des ou-tils d’aval », résume PhilippePlasse, le président d’Actis.

«Le devoir des unsdevient le droit desautres, etréciproquement»

C’est pourquoi l’engage-ment réciproque est au cœur dunouveau concept “Synergie co-opératives”. L’engagement réci-proque est aussi à la base de ladémarche Agri Confiance, danslaquelle sont engagés les coopé-ratives et nombre de leurs adhé-

rents auxquels le concept “Sy-nergie coopératives” est réservé(Les Viandes de mon pays, LaRoute du lait, le Lait quatreétoiles). Du coup, « le devoir desuns devient le droit des autres,et réciproquement », souligneArnaud Berstein, responsablequalité du groupe Sodiaal. Pourautant, l’engagement est volon-taire, insiste Jean-Paul Picquen-dar, directeur d’Orlac : «90%des volumes de lait sont enga-gés dans la démarche AgriConfiance ; si cela avait étéobligatoire, il n’est pas sûr quenous aurions obtenu le mêmesuccès. » Au fond, ajoute-t-il, ladémarche Agri Confiance estune démarche «évolutive » pours’adapter aux nouvelles régle-mentations et aux nouvelles de-mandes des clients, car « les laitsde dégagement – le beurre-poudre – ne permettent pas derémunérer nos outils ». D’où lanécessité «de travailler en-semble dans un cadre de quali-té », insiste Jean-Paul Viricel, vi-ce-président d’Orlac et présidentde la Chambre d’agriculture de laLoire.

Ce qui vaut pour le lait vautaussi pour la viande. PhilippeDumas, président de Sicarev :«La viande a longtemps étéconsidérée comme un sous-pro-duit du lait. Mais le contexte achangé: la viande est devenueun coproduit du lait. » Pour lui,le concept Synergie coopérativestraduit un «esprit filière poussé »et une approche globale de l’ex-ploitation: «Le contrat ne repo-se plus seulement sur la valori-sation d’un seul produit, maisde plusieurs produits. » ■

Alliances | 23

RÉFORMES LAITIÈRES. Synergie coopératives : un contratgagnant-gagnant entre éleveurs laitiers, coopérativeslaitières, coopérative d’insémination et coopérative deviande de la Loire

ILS ONT SIGNÉ…Alexandre Bruel et Jean-François Benoît ont été lesdeux premiers signataires ducontrat Synergie coopératives.Jean-François Benoît (àgauche sur la photo) : « Lepremier intérêt que j’y vois,c’est qu’il n’y aura plusdésormais qu’un seul interlocuteur pour les certifications AgriConfiance, aussi bien en lait qu’en viande. Deuxième intérêt : la plus-value de 8 centimes par kilo de carcasse sur les vaches de réforme. Parrapport au dessaisonnement, ça ne me pose aucune contraintenouvelle dans ma façon de travailler, car, depuis un an déjà, je faisvêler les génisses plus tôt pour avoir une meilleure répartition de laproduction laitière sur l’année et produire davantage de lait d’été. Deplus, mon travail est mieux réparti sur l’année: la moitié des génissesvêlent en mai-juin; l’autre moitié, en septembre-octobre. »

Côte-à-côte, lors de la présentation du concept Synergie coopératives, le24 novembre : Philippe Dumas (Sicarev), Paul Coyne (Coopératived’élevage de la Loire), Gilles Rambaud (URCVL), Jean-Paul Viricel(Orlac), Philippe Plasse (Actis Bovins).

Les engagementsréciproquesSont concernés, les éleveursengagés Agri Confiance en 2e

niveau pour la filière lait et enniveau A ou B pour la filièreviande (au moins 100% de laviande), ainsi que les éleveurspratiquant l’insémination animaleavec la Coopérative d’élevage dela Loire.› L’éleveur respecte les contratsd’engagements réciproques descoopératives auxquelles iladhère; améliore la régularitéde ses apports auxcoopératives ; réalise desinséminations animales sur lesgénisses de juillet à septembre.

› La coopérative bovine (ActisBovins) met en place desmesures incitatives à lacontractualisation de productionet au dessaisonnement :– prime qualité de 0,08 €/kgde carcasse sur tous les bovinsfemelles de moins de 10 ans, deplus de 260 kg, deconformation P + minimum,d’état d’engraissement 2 à 4 etne bénéficiant pas d’autresplus-values;– pour les éleveurs en apporttotal sur leur production deveaux naissants, une aide audessaisonnement de 20 €/veausera versé pour les veaux livrésdu 1er mars au 30 juin.

› Les coopératives laitières(Orlac et URCVL) assurent lebon fonctionnement du systèmede management de la qualité,répondent aux attentes de sesclients dans le cadre d’unprocessus d’améliorationcontinue, incitent financièrementà la production de lait d’été.

› La Coopérative d’élevage de laLoire accompagne les éleveurspratiquant déjà l’IA desgénisses en été et n’utilisant pasun protocole de synchronisationde l’œstrus ; l’IA “Premium” estfacturée au tarif IA “Élite”, siprogramme d’IA de 5 génissesminimum établi sur les mois dejuillet, août et septembre.Pour les éleveurs ne pratiquantpas les IA l’été mais utilisant unprotocole de synchronisation del’œstrus : prise en charge ducoût d’une synchronisation del’œstrus sur deux si lot minimumde 5 génisses en âge dereproduire et si programme desynchronisation – IA planifiéesur les mois de juillet, août etseptembre.

en pratique

Page 24: Bulletin ALLINCE Fevrier2006

aval x décodages scientifiques

Sur huit muscles étudiés,le procédé n’améliore latendreté que du faux-filetet du tende de tranche.

L’Institut de l’élevage a publiéen novembre les résultats

d’une étude sur l’amélioration dela tendreté de la viande par l’ap-plication du procédé américainTendercut. Ce procédé, commela suspension pelvienne (1), s’ap-puie sur le principe de l’étire-ment des muscles avant l’entréeen rigor mortis. Il consiste entrois coups de scie donnés, avantle ressuage, sur le quartier arriè-re: le premier, entre la 12e et 13e

vertèbre dorsale; le deuxième, àla hauteur de la tête du fémur; letroisième, à la jonction de la 4e

et de la 5e vertèbre sacrée.L’Institut de l’élevage a ap-

pliqué le procédé à quinze car-casses de gros bovins: une demi-carcasse subit le procédé Tender-cut ; l’autre, pas.

Moins efficace que lasuspension pelvienne

Concernant la maturation,deux durées ont été comparées.La durée la plus courte a été fixéeà deux jours, correspondant autemps de conservation des car-casses avec os. La durée la pluslongue a été choisie afin d’avoirun écart relativement substantielsur la tendreté tout en veillant àne pas trop s’éloigner de la réa-lité des circuits de commerciali-sation. Cette durée a été fixée à9 jours (soit 7 jours d’écart entreles deux durées de maturation).

L’analyse des résultats révè-le trois types de muscles:– Des muscles dont la tendretéest améliorée par le procédéTendercut : long dorsal (faux-fi-let), dont la tendreté augmentede façon significative, quelle quesoit la durée de maturation (+12points à 2 et à 9 jours de matu-ration). L’amélioration, bien queréelle, est moindre pour le tendede tranche. Le gain équivaut à1,7 fois une semaine de matura-tion pour le long dorsal et à 0,7fois pour le tende de tranche.– Des muscles dont la tendretén’est pas modifiée: aiguillette ba-ronne, gîte de noix et rond de gî-te.– Des muscles dont la tendretéest dégradée par le procédé Ten-dercut : plat de tranche grasse,mais uniquement après 2 joursde maturation (- 5 points).

Lorsque le procédé est effi-cace, ses effets sur l’attendrissa-

ge de la viande se cumulent avecceux de la maturation.

Un effet qui se cumuleavec la maturation

Par exemple, en ce quiconcerne le long dorsal, lors-qu’on associe les deux effets (ma-turation et Tendercut) on obtientun gain de tendreté de 2,7 foissupérieur au gain de tendreté ob-tenu avec un circuit classique(simple maturation pendant 7jours sans traitement particulierde la carcasse après abattage).

Loin d’être aussi efficace quela suspension pelvienne (moinsde muscles améliorés et gain detendreté moindre), l’Institut del’élevage estime toutefois que leprocédé Tendercut pourrait êtresimplifié et utilisé sur le seul longdorsal, pour la viande destinée àcertains marchés. Il permettraitd’attendrir efficacement ce mus-cle, tout en limitant les durées dematuration. ■

(1) lire notre édition d’avril 2003.

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f Lactobacillus sakei : unebactérie bénéfique pourla conservation de laviande■ Elle se nourrit de viande,résiste au froidet produit desmolécules capables de tuerd’autres espèces bactériennes,en particulier des espècesdangereuses pour l’homme(Listeria monocytogenes,certaines formes d’Escherichiacoli…) C’est la conjugaison deces trois caractéristiques qui faitque la bactérie lactobacillussakei présente des atouts pourêtre utilisée comme agent deconservation de la viande, atoutsqui ont été révélés débutnovembre, suite au séquençagedu génome de la bactérie parune équipe de chercheurs del’Inra. Lactobacillus sakei est déjàutilisée couramment en Europepour la fermentation des produitscarnés comme le saucisson sec ;l’analyse du génome bactérienrévèle des propriétés quipourraient être aussi utiliséespour une meilleure conservationde la viande fraîche.

■ MASTICATION. L’Inra deDijon et la plate-formetechnologique du Creusot(Saône-et-Loire) ont mis aupoint une machine à mâcher. Cesimulateur de mastication,explique un communiqué del’Inra daté du 10 novembre,reproduit « fidèlement» lesfonctions mécaniques etphysiologiques de la bouchehumaine, destinées notamment àlibérer les composés de la saveuret de l’arôme. La machinepourrait remplacer l’hommedans les jurys d’analysesensorielle et permettrait des’affranchir des inconvénientsliés aux mesures faites sur despersonnes (variabilité importanteentre individus, répétition limitéedes tests en raison de la lassitudeengendrée, etc.)

■ TENDRETÉ. Les traitementsaux ultrasons améliorent latendreté de la viande. C’estce que révèle une étude réaliséepar des scientifiques allemands.Le traitement aux ultrasons seraitsans impact négatif sur la flaveurou les pertes en cuisson.Toutefois, les recherchesdevraient se poursuivre afin deconfirmer ce résultat.

QUALITÉ. Le procédé expérimental Tendercut améliore latendreté de certains muscles

24 | Alliances

RÉGLEMENTATIONSur le plan réglementaire,l’Institut de l’élevage note qu’« ilsubsiste encore des barrières».En particulier, la réglementationstipule que la présentation de lacarcasse ne doit pas êtremodifiée pendant un délai desix heures après la pesée. Or,pour être efficace, le procédéTendercut doit être appliqué leplus tôt possible aprèsl’abattage, avant l’installationde la rigor mortis.

INRA. Une nouvelle variable pour prédire la tendreté de la viande■ Les inhibiteurs de la sérinepeptidase – une enzyme quiagit sur la dégradation dumuscle, et, donc, sur satendreté – seraient un bonmarqueur biologique de latendreté de la viande bovine.C’est ce qu’indiquent, dans uncommuniqué d’octobre dernier,des chercheurs de l’Inra deClermont-Ferrand, qui ont élaboréun modèle de prédiction de latendreté de la viande.En substance, expliquent-ils,

l’évolution de la structuremusculaire, qui agit sur latendreté, est consécutive à uneattaque des fibres musculaires pardes enzymes musculaires(protéases).Le modèle mis au point permetd’expliquer 70% de la variabilitédes animaux (jeunes charolais) auniveau de la tendreté du musclelongissimus à 6 jours postmortem. Ce travail apporte pourla première fois des preuvesconcrètes de la participation de

protéases autres que lescalpaines, au processus dematuration et suggère unecontribution variable de cesdifférentes protéases selon lesconditions de pH et selon le typede muscle.Les recherches se poursuivent,notamment sur la caractérisationdes autres inhibiteurs de sérines,approche qui devrait permettre demieux identifier les enzymes ciblessusceptibles de contribuer àl’attendrissage de la viande.

La mise en œuvre du procédéTendercut en abattoir supposeraitl’adaptation des chaînesd’abattage et de laréglementation.

Page 25: Bulletin ALLINCE Fevrier2006

tendances de la consommation v aval

Le Crédoc vient depublier son étude sur les«comportements etconsommationsalimentaires des Françaisen 2004». L’étudedégage neuf catégoriesde consommateurs.

1. Les «adeptes de nutrition»(21%) privilégient une alimenta-tion saine et équilibrée sans né-gliger le plaisir de manger. Ilsconsomment allégrement fruits,légumes, poissons, soupe, pro-duits laitiers ultra-frais, boissonschaudes et l’eau.2. Les «seniors traditionnels»(17%) : majoritairement desfemmes et des retraités, adeptesdes repas structurés, variés, prisà la maison. Ce groupe deconsommateurs privilégie la fraî-cheur des produits cuisinés à do-micile : pain, soupes, fruits et lé-gumes…3. Les «bons vivants» (9%): enmajorité des hommes et, plusparticulièrement, des ouvriers etdes habitants de petites agglo-mérations. Pour eux, manger estun plaisir. Les repas, peu variés,sont structurés, amicaux et co-pieux: pommes de terre, char-cuterie, viande, plats composéset boissons alcoolisées.4. Les «familiaux classiques»(11%) : le plus souvent, desjeunes adultes modestes et desfamilles avec enfants. Les repassont complets ; la fraîcheur desproduits et la variété sont privilé-giées. Pour eux, manger est sy-nonyme de plaisir. Le temps de

préparation des repas est long etla nutrition peu valorisée.5. Les «inquiets pressés»(11%): ouvriers ou employés, cesont des consommateurs qui sontpour la plupart issus du milieu ur-bain. Le temps du repas est courtet mangent «sur le pouce » : en-cas, plats surgelés ou traiteurs,plateaux-repas. L’essentiel: man-ger vite et être rassasiés.6. Les «solitaires désimpli-qués» (9%) : majoritairementdes femmes seules à la retraite.Simplifiés à l’extrême, les repasne tiennent pas compte des ap-ports nutritionnels. Pour cette ca-tégorie, manger est une corvée.7. Les «décontractés» (10%) :couples avec enfants, plutôt aisésvivant en milieu urbain. Poureux, cuisiner est ennuyeux ; ilsn’hésitent pas à sauter des repas.D’un côté, ils prônent l’équilibreet la variété ; de l’autre, ilsconsomment des produits trans-formés : sandwichs, pizzas,quiches, viennoiseries, entremetset boissons sucrées.8. Les «innovants» (7%). Leurparadoxe : traqueurs de nou-veautés, ils connaissent lesbonnes conduites nutritionnelles,mais ne les appliquent pas pourl’instant. Souvent, ils se laissentporter par l’envie et préfèrentconsommer des sandwichs, despizzas, des viennoiseries, des cé-réales petit-déjeuner.9. Les «obsédés de la balan-ce» (5%) contrôlent tout, font dusport et sont continuellement aurégime. Pourtant, ils craquentplus souvent que la moyennepour des pâtisseries. ■

LE MAGAZINE DES VIANDES

■ Savoir bien se nourrir est un apprentissage que l’onacquiert dès le plus jeune âge. C’est pourquoi le CIV (Centred’information des viandes) a adapté sa campagne “l’effet bœuf”aux classes CM1 et CM2, à travers un dossier pédagogiquecomplet, composé d’un guide à destination des enseignants, etd’un jeu de société, “Le Chercheur de fer”, conçu pour expliquerles règles du “bien manger”.Plat de résistance : le fer, parce que les besoins en fer sontparticulièrement élevés chez les enfants et les adolescents enpériode de croissance. Or la qualité nutritionnelle du fer est l’unedes spécificités de la viande de bœuf. Cette approche s’inscrit ausein des programmes scolaires dans le cadre de la sensibilisationà la nutrition.■ L’effet «coupe-faim» des protéines, utilisé dans lesrégimes alimentaires et le traitement de l’obésité, atrouvé un début d’explication, grâce aux travaux d’uneéquipe du CNRS, de l’Inserm, et de l’Inra. L’ingestion deprotéines stimule la synthèse de glucose par l’intestin et génèreun signal de satiété pour le cerveau.

SAVEURS BOVINES

Le bœuf mirontonPour six personnes : 600 g de bœuf cuit (reste de pot-au-feu :poitrine, collier, macreuse, gîte), 250 g d’oignons, 50 g debeurre, 3 cuil. à soupe de concentré de tomate, 7 dl de bouillonde bœuf, 25 g de farine, 1 bouquet garni, 1 cuil. à café depersil, 1/2 cuil. à café de vinaigre, 50 g de chapelure, sel,poivre.Faire chauffer le beurre dans une sauteuse et faire blondirdoucement les oignons émincés. Saupoudrer de farine et laisserprendre couleur. Mouiller avec le bouillon, ajouter le concentréde tomate et le bouquet garni. Saler, poivrer, couvrir et laissermijoter 20 minutes à feu doux.Couper le bœuf en tranches minces. Verser la moitié de la sauceaux oignons dans un plat à gratin. Disposer les tranches deviande et recouvrir avec le reste de sauce.Parsemer de persil haché, verser le vinaigre et saupoudrer dechapelure. Parsemer de noisettes de beurre et faire gratiner20 minutes à four moyen (Th. 6 - 180 °C).Servir le bœuf mironton accompagné d’une salade verte. (CIV)

xx

ENQUÊTE. Les consommateurs entre« inquiets pressés», «solitairesdésimpliqués» et «bons vivants»

Alliances | 25

C’est la première fois qu’une enquête du Crédoc affiche aussi clairementdeux groupes de consommateurs sensibles à la dimension "santé" deleur alimentation.

CIV

Page 26: Bulletin ALLINCE Fevrier2006

aval x filière veaux

Compte rendu d’unevisite des techniciens etcommerciaux d’Actis,chez l’engraisseur italien,client de Sicarev.

par Marie-France NIGAY

Actis Bovins

20000 places aujourd’hui.30000 bientôt, lorsque le

projet en cours sera achevé :créer sur un même site 12 bâti-ments de 830 veaux chacun.Lors de notre visite, huit bâti-ments étaient déjà construits ;quatre d’entre eux (3300 veaux)

étaient en fonctionnement. Lors-qu’il sera achevé, le site sera l’undes plus grands d’Europe.• Les bâtiments: confortables.Les murs extérieurs sont en bri-ques et mortier naturel. Le resteest à l’avenant: toits ventilés etdouble isolation thermique, bo-xes de 4 veaux, 20 m2/animal,structures en acier inoxydable,revêtements carrelés, caillebotisen azobé, barres anti-glissement,sondes permettant de régulerl’écart de température entre l’ex-térieur et l’intérieur. Au bout dela chaîne, une station d’épura-tion, avec, en cours de réalisa-tion, une installation permettantde récupérer les gaz de la stationpour fabriquer de l’électricité. Ledétail qui tue: les couloirs sont la-vés à grande eau tous les jours.• Les animaux: choyés. Lesveaux sont mis en place à unpoids de 70 kg. L’objectif est deproduire des animaux de 180 kgde carcasse (280 kg vif). La du-rée d’engraissement varie de140 à 150 jours.

L’origine des veaux : 50%proviennent d’Italie, 40% de Po-logne et 10% de France. La moi-tié est de race mixte ou croisée(simmental, prim’holstein x bleublanc belge), et l’autre moitié, derace laitière.

Les veaux sont logés en boxde quatre, et non de cinq commecela était prévu à l’origine duprojet. L’explication du respon-sable technique: les veaux «mar-chent » par paire ; avec unnombre impair, un veau se re-trouve seul et «déprime » : moinsde croissance, plus de mortalité,plus de morbidité.• L’alimentation: informatisée.Chaque bâtiment est équipé d’unlocal de préparation de la buvée.La préparation du lait est auto-matisée grâce à un logiciel infor-matique qui calcule les quantitésde poudre de lait et d’eau enfonction de l’arrivée des veaux.Le lait est distribué par lactoducdans des seaux équipés de tétineflottante. Après la buvée, les ani-maux reçoivent une ration com-posée de maïs grain et d’orge.Chaque box dispose de pipettesd’abreuvement.

Un veau consomme de 280à 300 kg de poudre de lait et en-viron 100 kg de céréales. Le res-ponsable technique souligne queles veaux français sont plus ré-sistants et plus robustes. En re-vanche, ils boivent moins (1 à2% des veaux sont sevrés pourêtre engraissés en jeunes bovins).• Le sanitaire: pointu. À la mi-se en place, chaque veau est dé-parasité (ascaris et parasites ex-ternes). Pendant les dix premiersjours, les veaux reçoivent en pré-ventif un traitement à base de co-listine et d’amoxyciline. Chaquebâtiment est suivi par deux tech-niciens. Un vétérinaire supervisel’ensemble du site.• La filière: maîtrisée de A àZ. La société Colomberotto estune entreprise de commercialisa-tion de viande, qui a intégré laproduction pour sécuriser ses ap-provisionnements. Cette maîtri-se de la production permet demettre au point un produit cor-respondant aux exigences desclients, grâce à des achats cen-tralisés (poids homogènes deslots, qualité, sanitaire) ; une ali-mentation unique (ce qui conduità des carcasses uniformes enpoids, conformation, couleur,état d’engraissement) ; une pro-grammation des mises en placeet des abattages (moins de stress,moins de coût de transport jus-qu’à l’abattoir, meilleur rende-ment en élevage et à l’abattoir).■

xl’

act

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bre

f Bien-être animal : succèspour la consultationpublique de Bruxelles

■ Plus de 40000 personnesde plus de 30 pays ontrépondu à la consultationpublique en ligne sur le bien-être animal organisée par laCommission européenne du8 novembre au 20 décembre.Plus de 78% d’entre elles sontfavorables à un étiquetage desproduits respectant le bien-êtreanimal. Ils sont aussi 87% àdemander que les produitsimportés soient produits dansdes conditions de bien-êtreanimal aux moins aussi élevéesque dans l’UE.La Commission a indiqué queces résultats l’inspireront dans lapoursuite de sa politique dans ledomaine du bien-être animal,qui devait être débattue le23 janvier, au moment où nousmettions sous presse.■ BRÉSIL: des exportationsrecords en 2005. Selonl’Association brésilienne desindustries exportatrices deviande (Abiec), la hausse seraitde 26% en valeur parrapport à 2004 et de 35% envolume, soit 2,3 millions detonnes. Et cela malgré deslimitations imposées parl’apparition d’un foyer de fièvreaphteuse… Le principalimportateur a été la Russie,suivie de l’Égypte. L’Abiec estimequ’en 2006 les exportationsde viande bovine augmenterontde 15% en volume et de 5 à10% en valeur.■ CUIRS. Pour lesprofessionnels du cuir, lasaleté est responsable,notamment, de contaminationsbactériennes de la chaîned’abattage. Une étude réaliséepar l’Institut de l’élevage sur prèsde 200000 bovins (vaches etjeunes bovins) montre que 75%des bovins ont été notés“propres” mais que 12% étaient“sales” et 13% “très sales”.Parmi les facteurs discriminants :la saison (les animaux sont pluspropres entre mars et octobre) ;la catégorie d’animal (les vachessont les bovins les plus propres) ;la race a un effet marqué (lesvaches laitières sont nettementplus propres que les vachesallaitantes) ; la région (les ani-maux de l’Ouest sont plus salesque ceux du bassin allaitant).

ITALIE. Avec 10000 places de veaux de boucherie, lenouveau site de l’élevage Colomberotto est l’un des plusimportants d’Europe

Quatre veaux par case, 20 m2 paranimal : l’accent est mis sur legrand confort des animaux.

Briques et mortier : une qualitéarchitecturale de très haut niveaupour les bâtiments d’élevage.

Un logiciel informatique calcule lesquantités de poudre et d’eau enfonction de l’arrivée des veaux.

Une installation de récupérationdes gaz d’épuration permettrabientôt la production d’électricité.

Pour Loris Colomberotto, lenombre important de veauxproduits permet de faire face auxpics du marché, de garantirl’approvisionnement, de réduireles coûts fixes de gestion et deproduction, et de niveler les écartsde prix du produit final. LorisColomberotto, lors du colloqueinaugural du centre d’allotementde Sicarev, à Fontannes (Loire), le1er juillet dernier.

26 | Alliances

Page 27: Bulletin ALLINCE Fevrier2006

À la clé, des créditspour développer laproduction dans lecadre de ladémarche qualitéAgri Confiance.

Des groupements deproducteurs sont en-

gagés dans la démarcheAgri Confiance depuis plu-sieurs années (lire l’enca-dré). «Nous avons envisa-gé de valoriser tout le tra-vail déjà réalisé dans cecadre, aussitôt que Coopde France a décidé d’enfaire une marque com-merciale, explique Jean-Yves Besse, directeur desproductions animales à Si-carev. L’idée s’est impo-sée d’autant plus natu-rellement que la démar-che semblait intéresserdes distributeurs.» Restaitun obstacle de taille : lecoût. La promotion d’unemarque représente en ef-fet un engagement finan-cier important, trop im-portant pour la filière et lesdistributeurs.

Arrivent les «projets fi-lière ». Courant 2005, leministère de l’agriculturedécide d’aider les filières à« identifier, caractériser etcibler des marchés et desdébouchés pour mieuxfournir les produits adap-tés en qualité et en quan-tité ». Surtout, souligneune circulaire ministérielle,les projets doivent «déve-

lopper les partenariats etles contractualisationsentre producteurs, trans-formateurs, voire distri-buteurs [et] favoriser l’or-ganisation, l’optimisa-tion, la rationalisation etla structuration des cir-cuits ». Bref, une démar-che dont la filière Sicarevest coutumière de longuedate. «Pour la filière Si-carev, souligne Jean-YvesBesse, la démarche estaussi l’occasion de sécu-riser, de planifier et dedévelopper l’engraisse-ment pour préserver laviande bovine française,face aux menaces que re-présentent les importa-tions. »

«Sécuriser, planifieret développerl’engraissement»

Le projet des quatregroupements de produc-teurs du GIE Charolais Al-liance a reçu l’accord del’Ofival en octobre 2005(sur le plan national, seule-ment cinq projets présen-tés par des groupementsde producteurs ont été re-tenus). À la clé, une sub-vention pour financer l’en-cadrement technique et lesuivi commercial de la dé-marche.

Parmi les engage-ments souscrits : porter à660 le nombre d’adhé-rents engagés dans la dé-marche (270 aujourd’hui).Au programme, égale-

ment, la réalisation d’uncatalogue des produits (lirepage 21). Jean-Yves Bes-se: «Ce projet sera aussil’occasion de développernotre activité en directiondes éleveurs laitiers, eux-mêmes engagés dans desdémarches Agri Confian-ce, telles que “La Routedu lait” ou “Le Lait qua-tre étoiles”» (lire page 23).■

Détails de la démarcheAgri Confiance, lire notreédition de décembre 2003.

Alliances | 27

filière x sicarev

FILIÈRE. Les groupements de la filière Sicarevretenus dans le cadre des projets“filière” soutenus par l’Ofival

SICAREV RECHERCHE

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ChauffeurdebétaillèresÀ temps partiel • Poste pouvant convenir à un agriculteur en complément d'activité • Deux sites : Roanne (Loire) et Champs (Puy-de-Dôme) • Débutants acceptés • Contrat de formation possible • Prendre contact avec Sicarev, 197, route de Charlieu, 42300 Roanne, tél. 04.77.72.28.28.

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OUVRIER (H/F) DE LA MISE EN QUARTIER EN PRODUCTION BOVINE

un

Le GIE Charolais Alliance recrute

TECHNICIEN DE PRODUCTION

Adressez votre CV et votre lettre de motivation àGIE Charolais Alliance 197, route de Charlieu, 42300 Roanne

Technicien supérieur ou ingénieur agricole,vous avez déjà une expérience en viande bovine, vous souhaitez un poste évolutif. Nous vous proposons de rejoindre notre équipe, afin de participer au projet de développement de nos coopératives.Épaulés par les services d'un groupe régional (Sicarev), vous assurerez le conseil aux adhérents et développerez les filières qualité, ainsi que l'organisation de la production. Votre esprit de synthèse vous permettra de vous adapter aux demandes aussi bien administratives que techniques.Une formation complémentaire spécialisée pourra être assurée dans l'entreprise, après l'embauche. Un système de rémunération attrayant prendra en compte votre performance au travers d'un intéressement aux résultats.

LOGO

Agri Confiance estaujourd’hui une marquecommerciale. Le logo, decouleur verte et jaune,

pourraêtreapposé surlesproduitsissus desfilièrescertifiées.

Trois groupements deproducteurs de la filièreSicarev sont agréés AgriConfiance : Actis Bovins(Loire), Covido-Bovicoop(Puy-de-Dôme, Allier,Creuse), Dauphidrom(Isère, Drôme, Ardèche).Un quatrième, CharolaisHorizon (Saône-et-Loire)est en cours d’agrément.Avec JBA (coopérativedes Jeunes Bovins del’Aisne), les groupementsde la filière Sicarev sontaujourd’hui les premiers– et les seuls – à êtreagréés en France.

Dominique Bussereausouhaite une marque pourles produits issus de lacoopération«Le secteur coopératif manque de visibilitévis-à-vis des consommateurs. Beaucoup degrandes marques proviennent decoopératives, mais les consommateurs nele savent pas», a déclaré le ministre del’agriculture, lors du colloque organisé le5 janvier dernier, par Coop de France et

l’ancien ministre de l’agriculture, FrançoisGuillaume. Le président de Coop deFrance, Philippe Mangin, estime quant àlui, qu’il s’agit «d’un chantier intéressant àenvisager. Il est important d’établir ungrand plan de communication sur lesvaleurs et les caractéristiques descoopératives.»«Pourquoi ne pas développer une marquecommune assortie de déclinaison suivantles produits et les régions?» a suggéréDominique Bussereau. À suivre…

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Adresser lettre de motivation et CV à :FOREZ-PORC, BP 66, 03120 Lapalisse

Page 28: Bulletin ALLINCE Fevrier2006

La rubrique “ticket depesée” du site internet

actis.coop est opération-nelle depuis le 20 novem-bre. Vous pouvez consul-ter les informations sur lesabats (foie, poumon, reins)et le ticket de pesée pro-prement dit. Cette infor-mation est disponible lesoir à partir de 19 h pourles bovins abattus pendantla journée, à Roanne.En pratique:1. Connectez-vous avecvotre identifiant et votremot de passe ; une listeapparaît alors à l’écran,celle de tous vos bovinsabattus à Sicarev depuisvingt et un jours) ;

2. Sélectionnez un bovinet double-cliquer sur cebovin; le ticket de peséedétaillé apparaît, avec lesinformations sanitaires surles abats ;3. Vous pouvez imprimer

le document.Très prochainement, vouspourrez aussi consulter lepoids des broutards et deslaitonnes sur le site. La dé-marche sera la même.

■ Marie-France NIGAY

28 | Alliances

filière x actis bovins (loire)

WWW.ACTIS.COOP. Les tickets de peséedisponibles le jour même de l’abattageainsi que les poids des broutards et laitonnes

■ Synergie Coopératives.Les techniciens d’Actisproposent le contrat auxadhérents laitiers (lirepage 23). Renseignementou visite rapide, appelezle secrétariat, au04.77.70.29.75.

■ Vente de reproducteurscharolais, le 17 févrierprochain, de 10 h à 13 h,au centre d’allotement deVougy. Les adhérentssélectionneurs d’Actis etCharolais-Horizon vousproposeront un largechoix de mâles inscrits de10 à 24 mois.

■ Agri Confiance: «LesViandes de mon pays».Actis a obtenu lareconduction de soncertificat Agri Confiance,lors de l’audit de suivi, ennovembre 2005.

■ Concours dereproducteurs charolaisde Roanne 2005 : unbon cru pour lesadhérents d’Actis. LeGaec Lapendéry s’est unefois de plus illustré enremportant le premierprix d’honneur des veauxmâles avec Amiral (fils deSupérieur, grand prixd’honneur des mâles en2004) et le prixd’ensemble des femellesadultes (l’élevage avaitdéjà été couronné auconcours national avec lepremier prix d’honneurdes laitonnes).Jean-Marc Lespinasseremporte le prix

d’ensemble laitonnes, etCatherine Pierron, le prixde l’Ajec.Lors de cettemanifestation, ont étéremis les Sabots debronze (élevages classéssur leurs performancestechniques et leurs indexgénétiques). Cette annéeencore, le trio de tête estcomposé de troisadhérents Actis : 1er, leLycée de Chervé ; 2e,Jean-Marc Lespinasse ; 3e,Philippe Plasse.

■ Retour desinformations sanitairesd’abattage. Depuis le1er octobre 2005, lesservices vétérinairesenregistrent lespathologies suite àl’examen des abats. Cesdonnées figurent sur vostickets de pesée. De plus,le vétérinaire conseild’Actis remettra un étatannuel indiquant lesdifférentes pathologiesavec le numéro du bovinet le pourcentage debovins infestés.

■ Plan de modernisationdes bâtiments d’élevage.Pour 2006, les jeunesanimaux sont désormaisconcernés(renouvellement ouengraissement) pour desdossiers en constructionneuve ou enaménagement d’unmontant supérieur à30000 € HT. Enjuin 2005, le Conseilgénéral a décidé departiciper au plan àhauteur de 20% descrédits nationaux,permettant ainsid’augmenter le nombrede dossiers pris encompte. Une secondeenveloppe d’un montantde 80000 € permet laprise en considération deprojets plus modestes(mise aux normes horsPMPOA; séchage engrange, ateliers fermiersde transformation).

xx

en bref

Pour la troisième an-née, les éleveurs en-

gagés en niveaux A et Brecevront leur bilan an-nuel. Ce bilan sera com-menté et analysé par le

technicien de secteur.Il comprend:– une synthèse par caté-gorie (génisse, bœuf, va-ches, jeunes bovins, brou-tards, laitonnes, veaux

naissants) et par type ra-cial (lait, viande, mixte) ;– la répartition mensuelledes différentes catégoriesainsi que l’évolution de lacourbe de cotation. ■

STRATÉGIE. Le bilan annuel vous permetd’ajuster au mieux vos ventes au marché

EXEMPLE DE FICHE DE SYNTHÈSE DES VENTES

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

4298015915 14/12/97 38 VB 20/05/05 482,600 U3- 89 1 0,10 48,264240144587 29/12/98 38 VB 02/06/05 455,400 U3- 77 1 0,25 113,854240331485 07/11/99 38 VB 15/09/05 482,800 U3 = 70 14240502066 12/12/01 38 VA 15/09/05 399,300 R3 = 45 1 0,10 39,93

455,025 70 4 0,15 202,04

poids moyen des vachesâge moyen à l’abattage (en mois)

nombre total de vaches qualifiablesplus-value moyenne par vache (en euros)

montant total des plus-values en euros)

1. n° sanitaire ; 2. date de naissance ; 3. race ; 4. catégorie ; 5. date abattage ; 6. poids de carcasse ;7. classement ; 8. âge ; 9. bovins qualifiables ; 10. prix ; 11. plus-value ; 12. montant de plus-value.

Ci-contre, l’exemple d’unadhérent d’Actis avec untroupeau charolais etmontbéliard.L’éleveur réforme desvaches jeunes(environ 6 ans demoyenne), ce qui luipermet une valorisationoptimale.

Le poids moyen est élevé(455 kg). Les vaches sontvendues aux périodes “de

soudure” et bénéficientainsi de la cotation la plusélevée de l’année. ■

2,8

2,9

3,0

3,1

3,2

3,3

0,5

1,0

1,5

2,0

2,5

DNOSAJJMAMFJ

cotationnombre de vaches

Page 29: Bulletin ALLINCE Fevrier2006

Le bilan dedéveloppement esttout à fait conformeaux objectifs fixés parle conseild’administration de lacoopérative.

L’activité de notre coopé-rative a progressé dans

tous les domaines, que cesoit en vif, en viande ou enanimaux d’élevage. Sur cestrois années, elle enregistreune progression supérieureà 70%. C’est une bonnechose, mais certainementpas une fin en soi, et l’en-semble de l’équipe – prési-dent, administrateurs et sa-lariés – mettra toute sonénergie pour un développe-ment bien supérieur.

Le dossier de reconnais-sance en tant qu’organisa-tion de producteurs a été ledéclenchement de ce déve-loppement, avec, à l’origine,une question: que faire pouraccroître notre activité, pourarriver au seuil des 5000têtes et assurer l’avenir de lastructure?

Après bien des discus-

sions intradépartementales,le choix s’est orienté sur Si-carev. Il est bon de rappelerle fonctionnement de Sica-rev et comment notre co-opérative, si modeste soitencore son activité, y trouvesa place.

L’abattoir de Roanneest approvisionné àplus de 80% par lescoopératives

Si tout n’est pas simple,nos méthodes de travail ontévolué et la transition s’estdéroulée dans un très bon

esprit de partenariat.L’abattoir de Roanne est

l’outil industriel du groupe. Ilest approvisionné à plus de80% par les coopérativesadhérentes. Le GIE Charo-lais Alliance (qui regroupecinq groupements de pro-ducteurs) permet de mettreen adéquation la productiondes coopératives de baseavec des besoins de l’outil in-dustriel. C’est notammentau sein du GIE que se déter-minent les orientations fu-tures de tous les acteurs de lafilière. ■ Guy MAZE

Alliances | 29

filière x coopérative du mézenc (haute-loire)

■ Aides auxinvestissements decontention, basculeet caméras. Taux desubvention : 15%pour les éleveursengagés en niveau 1dans l’organisationde producteurs ;30% pour leséleveurs engagésen niveau 2; + 5%supplémentairespour les jeunesagriculteurs.Niveauxd’investissementscompris entre5000 € (main-d’œuvre comprise) et15000 € (horsmain-d’œuvre).Cas particuliers :pour les caméras,l’investissementmaximal est de5000 € par site.Contactez lacoopérative pour vosdevis (couloir,bascule, barrières…)À noter que la MSAde Haute-Loireaccorde une aide

forfaitaire de 300 €

pour uninvestissementminimal de 600 €

(aide réservé auxjeunes agriculteurs).

■ Attestation denon-vêlage. Afind’assurer latraçabilité, veuillezjoindre, lors de toutenlèvement, uncertificat de non-vêlage pour lesgénisses quel quesoit leur âge:l’abattoir n’estautorisé àmentionner“génisse” sur le ticketde pesée que pourles animauxaccompagnés del’attestation de non-vêlage.

■ Qualificationélevages aubrac. Lacoopérative s’estengagée dans le

Label Rouge "Bœuffermier aubrac". Leséleveurs désirantqualifier leur élevagepeuvent prendrecontact avec leservice technique au04.71.07.21.15.

■ Centred’allotement. Nousavons reçu l’accordde l’Ofival pour laconstruction ducentre d’allotement.Les travauxdébuteront aupremier trimestre, defaçon à ce que lecentre devienneopérationnel enjuillet-août 2006.

■ Abattoir du Puy-en-Velay. Avec l’avisfavorable du Feoga(fonds européen), ledossier definancement estbouclé. Les travauxdevraient débuterrapidement.

xx

en bref

BILAN. En trois années de partenariat avec Sicarev,l’activité de la Coopérative du Mézenc aprogressé de plus de 70%

PERSPECTIVES

2006 : relance del’engraissement etdéveloppement d’unefilière laitièreLa progression s’est biendéroulée sur les premièresannées. Que nous réserve2006? Quel seral’engagement des adhérentsen ce qui concernel’engraissement desanimaux?Sur l’activité traditionnelle(broutards, veaux de troissemaines, vaches deréforme), notre coopérativeest très bien positionnée pourune nouvelle progression: desfilières adaptées, des jeunes

techniciens qui montent enactivité.Le dossier viande de qualitédeviendrait préoccupant si lesadhérents se désintéressaientde la finition. Tout le monde afait de gros efforts pour créerune filière de qualité avec desmarchés de proximité et surla région stéphanoise, avec lesupport de Sicarev et de VLF.L’activité doit monterrapidement de façon àrentabiliser lesinvestissements. À ce jour,nous ne pouvons pas prendrede nouveaux marchés entoute sécuritéd’approvisionnement. Lessolutions d’ouverture quiavaient été discutées avecd’autres régions devront être

relancées très rapidement ettous les acteurs doiventprendre conscience que c’estle maintien de tout le travaileffectué à ce jour qui est enjeu.L’implication de lacoopérative dans lestroupeaux laitiers constitue unpôle de développement trèsimportant. Des projets departenariat dans le domainelaitier sont en discussion etdevraient aboutir dans desdélais relativement courts.Mais ceci ne doit pas laissersupposer que nous seronsmoins motivés pour continuerà développer les filièresqualité que nous avons eutant de peine à mettre enplace.

Notre coopérative, si modeste soit encore son activité, a trouvésa place au sein du GIE Charolais Alliances et de Sicarev.

Som

met

de

l’éle

vage

Page 30: Bulletin ALLINCE Fevrier2006

filière x charolais horizon (saône-et-loire)

30 | Alliances

■ Festival du bœuf,à Charolles, le4 décembre. Legroupement s’est ànouveau distinguéen achetant66bovins, avec Sicarevet d’autres chevilleset clients (Charolaisviandes, 8 à 8Charolles, Sicavyl…)Les bovins exposésont pu satisfaire lesdifférents débouchésqualité tels que leCharolais Labelrouge, la Filièrequalité Carrefour, oula démarche AOCBœuf de Charolles.Le prix d’honneurgénisse a été obtenupar un adhérent,l’EARL du PetitLavaux (M. etMme Villard), deChamplecy. Unetrentaine d’adhérentsa participé à cetteexposition de hautequalité.

■ Un importantprogrammed’animations Labels’est déroulé fin2005 dans plusieursmagasins del’enseigne Casino(Fréjus, Aix-en-Provence,Annemasse). Le groupe d’éleveursformé à l’animationa été renforcé parquatre personnes quiont participé à uneaprès-midid’information (signesde qualité,arguments devente…) Ce groupe,

essentiellementcomposé d’épousesd’adhérents, est bienapprécié des clients.Ses caractéristiques :professionnalisme etdynamisme.

■ Charolais LabelRouge change delogo. Avec 10000animauxcommercialisésauprès de plus de200 points de venteagréés, CharolaisLabel Rouge se placeparmi les plusimportants LabelsRouges en grosbovins. Il restait àCharolais LabelRouge à donner àses distributeurs etconsommateurs unepersonnalité et unequalité propre. C’estchose faite avec lanouvelle marquepour la boucherietraditionnelle.

■ Collecte dedéchets de soinsvétérinaires. Plus de1000 éleveursparticipent à cetteaction mise en placeil y a un an, sur labase du volontariat.Les adhésions sonttoujours possibles.Suite au succès del’opération, les tarifsont diminué: 16 €

HT pour un fût de 30litres ; 19,50 € HTpour un fût de 50 l.Renseignementscomplémentaires :– Charolais Horizon,03.85.81.78.78;– Virginie Bernard,FDCA,tél. 03.85.29.55.15;– Jean-PaulChristophe ou Jean-Luc Jobert, GDDS,tél. 03.85.27.07.70.

xx

en bref Une étude de l’Institut de

l’élevage, commanditéeet financée par le Conseil ré-gional de Bourgogne, a per-mis de dégager les forces etles faiblesses de l’organisa-tion génétique actuelle. Ceséléments ont servi à la miseen place d’un nouveau «con-trat interprofessionnel deprogrès » pour 2006, quis’inscrit dans le contrat ré-gional agricole et forestier deBourgogne lancé en novem-bre 2004.

L’Institut de l’élevage no-te en particulier : «La Bour-gogne pionnière pour l’or-ganisation des contrôlesaprès sevrage… mais enco-re peu de remontées dedonnées d’abattage. Lamonte naturelle, mode dereproduction dominant, re-pose sur un marché des re-producteurs très concentréet trop déconnecté de l’in-sémination. Le choix destaureaux de monte natu-relle par les producteurs deviande: un acte individueloù les organisations de pro-ducteurs sont trop peu pré-sentes. »

Le Conseil régional aconfié l’animation de cette

réflexion commune auGLVB. Il a aussi souhaité quel’Institut de l’élevage conti-nue à accompagner la dé-marche.

Ce dispositif, qui vise àaméliorer la création du pro-grès génétique pour répon-dre aux besoins des éleveursutilisateurs, s’articule autourde plusieurs pôles: la forma-tion des techniciens (BovinsCroissance, CIA, organisa-tions de producteurs), à laréalisation des plans d’ac-couplement ; l’organisationd’une réunion annuelle de

ces techniciens pour le suivides actions régionales ; laproposition d’un service gé-nétique aux adhérents de Bo-vins Croissance et des orga-nisations de producteurs; lesoutien aux stations d’éva-luations.

Ce chapitre comprendégalement une formule oùl’éleveur s’engage, avec l’ap-pui de son organisation deproducteurs, à utiliser des re-producteurs provenant de labase de sélection (monte na-turelle ou insémination artifi-cielle), à travers un contratd’aide (exemple des CTE deSaône-et-Loire).

■ Émilien DESMAIZIÈRES

GÉNÉTIQUE. En avant-première, les grandes lignes dunouveau programme d’améliorationgénétique charolaise en Bourgogne

Les grands axesdu programmerégional• Mise à disposition dela chaîne génétique desdonnées technico-économiques. L’objectif estde faire remonter les poidsvifs récoltés par lesorganisations de producteurslors des transactionscommerciales, ainsi que lesdonnées en carcasses pourenrichir les données descontrôles de performances.• Développer lacertification des filiations.Objectif : contribuer à

l’évolution du cahier descharges de l’état civil ; inciterles éleveurs hors base desélection en achetant untaureau RJR à la sortie d’unestation, à l’adhésion à VA0.• Développer le contrôledes performances enformule VA4 (ainsi quel’adhésion au HBC)Objectif : inciter les éleveurs,par une aide à chaqueéchelon de suivi franchi :passage VA0 à VA4, VA4 àVA4 + HBC, VA4 à VA4 post-sevrage.• Développer lescontrôles post-sevrage etle testage en ferme.Objectifs : absorber les coûts

des contrôles supplémentairespar une aide en ciblant leséleveurs concernés (par lesuivi de leurs génisses, par letestage en ferme oul’évaluation des taureaux etdes vaches sur les caractèrespost-sevrage).Autre objectif : offrir unmeilleur encadrementtechnique aux éleveurs lors dela phase d’adhésion.• Création et diffusion duprogrès génétique.Diffuser des reproducteurs demonte naturelle et promotionde l’IA hors base de sélectionrépondant aux besoins de lafilière.

« La monte naturelle, mode dereproduction dominant,repose sur un marché desreproducteurs très concentréet trop déconnecté del’insémination» [Institut del’élevage]

AIDESLes aides sont attribuéesaux organismes(organisations deproducteurs, BovinsCroissance, HBC, CIA,stations d’évaluations) qui,en fonction des actions, lesrépercuteront aux éleveurs.Le montant annuel de200000 € est reconduit,mais les aides serontmodulées en fonction de laréalisation des objectifsfixés.

Page 31: Bulletin ALLINCE Fevrier2006

filière x charolais horizon (saône-et-loire)

Alliances | 31

■ Plan demodernisation desbâtimentsd’élevage. Lesnotifications tantattendues ont ététransmises auxagriculteurs findécembre: l’une, enprovenance duConseil régional,informe du montantde la subvention ;l’autre, de la DDAF,est une convention àsigner et à retourneren DDAF.À compter de la datede notification,l’éleveur disposed’un délai d’un anpour commencer lestravaux (si le délaidépassé, le montantd’aide notifié devientcaduc). Lebénéficiaire de lasubvention disposede deux années pourterminer les travaux.Le versement de la

subvention peut fairel’objet de deuxacomptes nepouvant dépasser80% du montantprévisionnel de lasubvention.

■ Ramasse desanimaux. Nous vousrappelons que lesbovins, ainsi queleurs documentsd’accompagnement,doivent être prêts àl’arrivée duchauffeur. Unegénisse destinée àl’abattage doittoujours êtreaccompagnée d’uneattestation de non-vêlage.

■ Vous souhaitezengraisser ourepousser desbovins (mâles et/oufemelles)? Nous vousproposons desconcepts sécurisantles marges, desfinancements… Dans ce cadre, nousrecherchons enurgence des éleveurssouhaitant repousserdes laitonnes dans lecahier des chargesnon-OGM de févrierà mai. N’hésitez pasà nous contacterpour toutrenseignement.

xx

en bref

RÉUNIONS DE SECTEURS. L’activité de Charolais Horizonprogresse de 5% en 2005

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Présence de nos partenaires techniques,ainsi qu’une présentation de matérielsd’élevage (promotions sur la journée)

Les réunions de secteurs,qui se sont déroulées ces

dernières semaines, ont étél’occasion, pour les adhérentsde Charolais Horizon, de fai-re le point sur l’activité de lacoopérative, les évolutions dumarché, ainsi que sur le fonc-tionnement de la coopérativeet ses objectifs.■ Une activité en hausse de5% en 2005. Plus de 29000bovins commercialisés (envi-ron 10000 bovins finis et19000 bovins maigres). L’ac-tivité a fortement augmentéen animaux maigres, plusparticulièrement en broutards(+700) et en vaches maigres(+650).Concernant les débouchés,Charolais Horizon renforceson partenariat avec Sicarev.À noter, toutefois, que lenombre d’animaux maigresmis en place chez les adhé-rents est en forte progression(+ 27%).Au cours de ces réunions, il aété rappelé l’importance desdémarches de qualité, ainsique les concepts d’organisa-

tion de la filière (jeunes bo-vins, planification, dessaison-nement…)La coopérative est en coursde versement des plus-values,qui représentent plus de266000 € pour 2005.■ Le conseil d’administra-tion a été amené à posi-tionner la coopérative dansses évolutions, à savoir : lesdossiers AOC Bœuf de Cha-rolles et Charolais de Bour-gogne, le développement del’engraissement, le renforce-ment les outils (Sicarev, abat-toir de Paray-le-Monial, Cha-rollais Viandes), l’impact dela création de DeltagroUnion, l’importance du des-saisonnement du maigre, lerenforcement des mises enplace d’animaux maigres.■ La démarche Agri Con-fiance, une certification d’en-treprise, a été présentée dansson ensemble (intérêt, fonc-tionnement, planning de mi-se en place, engagements dela coopérative et des adhé-rents, etc.) La certificationpourrait intervenir dans le

courant de l’été 2006.■ La coopérative: son fonc-tionnement, ses choix. Lesresponsables ont réorganiséles équipes de salariés de lacoopérative.Une approche de la (bonne)situation financière de la co-opérative a également étéévoquée, de même que sastratégie, notamment l’inté-rêt de continuer à développerl’activité et de renforcer sonengagement dans l’aval ensouscrivant du capital à Sica-rev. Le président Guy Fonte-niaud a notamment insistésur « la nécessité de se doterd’outils performants tour-nés vers l’avenir, au servicedes adhérents ».À noter, également, le choixdes conseils d’administrationde Charolais Horizon et deSicarev de développer la pro-duction à travers des con-cepts novateurs d’engraisse-ment et de repousse, permet-tant au producteur de déve-lopper des activités nouvelleset d’améliorer ses revenus.

■ François CHAINTRON

Page 32: Bulletin ALLINCE Fevrier2006

filière x covido-bovicoop (puy-de-dôme et allier)

32 | Alliances

■ Contention. Les 25et 26 octobre, unetrentaine depersonnes aparticipé auxjournées contentionsorganisées parCovido-Bovicoop,avec la participationde la MSA, de BovinCroissance et ducommercial CK.Après une matinéeen salle, les après-midi sur lesexploitationsdonnent l’occasion àchacun de réfléchir àson projet devantune réalisationconcrète. Elespermettent aussid’évaluer lapolyvalence d’uncouloir mobile oufixe, comme lenouveau couloir decontention fixe CK.

■ Écornage. Unpublic nombreux aassisté aux quatredemi-journéesorganisées parCovido-Bovicoop surl’écornage desveaux à l’aide duBuddex. Un appareilsimple qui demandenéanmoins certainesprécautions : unecontention parfaitede la tête du veau, latonte au niveau del’emplacement ducornillon et unepression importantesur le cornillon

durant la très courtepériode dedestruction desvaisseaux sanguinsdu cornillon. La cage decontention est quasiindispensable poureffectuer le travailcorrectement.L’occasion deconstater tous lesintérêts de la cageMazeron avec,notamment, sa porteanti-recul, soncornadisautobloquant et lesystème decontention de la tête.

■ Journée viande àLapeyrouse. Le13 octobre dernier,une soixantained’éleveurs aparticipé à lajournée viande,organisée enpartenariat avecl’entreprise Keenan.L’occasion de faire lepoint sur le marchéde la viande etl’intérêt de finir sesanimaux. Laconclusion de cettejournée:l’engraissement desanimaux est rentablepour nosexploitations et ilreste des marchés àprendre pour lejeune bovin fini enFrance.

■ Les gagnants dela loterie du Sommetde l’élevage: FranckBonnot, PatrickCottet et Jean-MichelSchneider gagnentdeux entrées àVulcania ; Jean-Pierre Gillet, JeanPhilip et la SceaMestas gagnent unblouson; le Gaec duRoc, le GaecLaurençon etJacques Rouderongagnent unebouteille dechampagne.

xx

en bref

Le nouveau contratAgri Confiance prévoitdes plus-values liéesau dessaisonnement, àla qualité du produit età la logistique.

Le contrat d’engagementsréciproques proposé aux

éleveurs a été révisé par le co-mité de pilotage et le conseild’administration de Covido-Bovicoop. Deux évolutionsmajeures à noter: un décou-page en niveaux et des plus-values liées à la logistique, àla qualité du produit et au des-saisonnement de la produc-tion. Ces plus-values sont va-riables selon les niveaux d’en-gagement.

Trois “niveaux” : or, argent, bronze■ Niveau bronze: accessibleaux éleveurs engagés en ni-veau 2 à l’OP.On y retrouve tous les enga-gements existants (message-rie, aire facilitant le charge-ment…) La nouveauté résidedans l’incitation des éleveursà regrouper les annonces d’a-nimaux dans le but de dimi-nuer les coûts de la logistique.■ Niveau argent: accessibleaux éleveurs en niveau 2 àl’OP et s’engageant en ap-port total viande.L’éleveur doit (en plus des en-gagements bronze) mettre encontrat ses animaux, respec-

ter sa mise en contrat à 80%,pour bénéficier d’une plus-va-lue annuelle proportionnelleau chiffre d’affaires.■ Niveau or: accessible auxéleveurs en niveau 2 à l’OP ets’engageant en apport totalviande et maigre.L’éleveur doit (en plus des en-gagements argent) disposer

d’un système informatique degestion de troupeau ou êtreengagé en VA0. Il doit aussirespecter le calendrier deproduction concernant le dé-calage des vêlages (naisseurset naisseurs-engraisseurs) etdes ventes (naisseurs-engrais-seurs achetant au moins dixanimaux à l’extérieur) pourbénéficier d’une plus-valueannuelle proportionnelle auchiffre d’affaires pendant lestrois premières années deson engagement.L’engagement dans la procé-dure Agri Confiance demeu-re une démarche volontairede l’éleveur. Si vous êtes en-gagés en niveau 2 à l’OP etque vous souhaitez en savoirplus, n’hésitez pas à contac-ter votre technicien de sec-teur. Il réalisera un diagnosticd’engagement et vous indi-quera si vous pouvez adhérerà la démarche ou si des ac-tions sont à mettre en œuvrepour remplir les conditionsd’engagements.

■ Aline BÉGUET

AGRI CONFIANCE. En 2006, Covido-Bovicoopencourage le dessaisonnement de laproduction, plus-values à la clé

BILANDepuis la certification de Covido-Bovicoop, le nombred’adhérents à la démarche Agri Confiance a doublé. 135éleveurs sont aujourd'hui engagés. Objectif pour 2006: 100adhésions nouvelles.De nombreuses améliorations ont pu être notées depuis la miseen place du système qualité Agri Confiance: exactitude del’heure de ramasse, délai entre l’avis de passage et la ramasse,aires facilitant le chargement ou transparence des informationstransmises (grille de prix…)

Vous disposez de places en bâtiment? desurfaces fourragères? de concentrés àvaloriser?Dans le cadre d’un approvisionnement régulierde ses filières, Covido-Bovicoop et Sicarevrecherchent des engraisseurs de vaches, degénisses et de taurillons.Pour l’engraissement de femelles, votre coopé-rative propose des garanties financières pourpartager les risques. Pour le financement des

animaux, nous proposons, en partenariat avecle Crédit agricole, un crédit de trésorerie à tauxavantageux (2,90%) débloqué sous 3 jourspour 90 jours renouvelables à la demande.Nous disposons également de laitonnes légèresà mettre en pension, moyennant unerémunération au kg de croît pour une durée de90 à 120 jours.Pour tout renseignement complémentaire,contacter votre technicien.

Engraissement, repousse: 2000 places à pourvoir

L’engagement dans laprocédure Agri Confiance estune démarche volontaire del’éleveur.

Page 33: Bulletin ALLINCE Fevrier2006

Alliances | 33

filière x covido-bovicoop (puy-de-dôme et allier)

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■ Bovitel. Covido-Bovicoop organise, avecl’EDE du Puy-de-Dôme,des demi-journées deformation pour présentertoutes les fonctionnalitésdu logiciel Bovitel.– 16 février. 10 h : Gaecde Chauviat (MM. etMme Richard),Charbonnière-les-Vieilles.14 h 30: Gaec de laGrange du Bois(MM. Condat) Saint-Maurice-de-Pionsat.– 21 février. 10 h : EarlBerthin, Trachaize,Condat-en-Combrailles.14 h 30: Gaec duChartier (MM. Chaffreix),Biollet.

– 28 février. 14 h 30:Gaec du Rouvel (MM. etMme Gardette), Neuville.–1er mars, 14 h 30:Michel Bigay, Montaneix,Crevant-Laveine.Inscriptions auprès devotre technicien ou dePhilippe Montelier au04.73.33.49.20.

■ Le premier rallyebâtiment de Covido-Bovicoop aura lieu le16 mars 2006. Objectif :permettre aux éleveursqui envisagent deconstruire un bâtimentd’acquérir des élémentstechniques, afin definaliser leur projet.Programme: visite dequatre bâtiments récents,avec présentation descaractéristiques techni-ques et des coûts. Destechniciens spécialisésaborderont les normes delogement, les finance-ments, la charpente,l’ambiance… Inscriptionsauprès de votre technicienou de Philippe Montelier,au 04.73.33.49.20.

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votreagenda

NOUVEAU. Le Conseil régional d’Auvergne aide àl’étalement de la production et/ou des vêlages

Le «contrat filière éle-veur », mis en place

par le Conseil régionalpour 2006, remplace leprogramme d’aide à laproduction de jeunes va-ches. Le nouveau contratveut inciter les éleveurs au-vergnats à un meilleur éta-lement de la productiondes animaux de bouche-rie, par un décalage desventes associé ou non audécalage des vêlages. Lescontrats que vous nous

avez renvoyés vous enga-gent à produire chaqueannée pendant trois ansdes génisses, des bœufsou des taurillons selonvotre engagement.

Pour les éleveurs quine se sont pas engagéspour 2006 à 2008, denouveaux engagementsdans ce programme pour-ront se faire pour 2007.De plus, nous avons desraisons de penser que ledécalage des vêlages soit

dissocié du décalage desventes. Pour plus de ren-seignement, contactezvotre technicien.

■ Philippe MONTELIER

320 éleveurs de Covido-Bovicoop ont bénéficié desaides de la RégionAuvergne à la productionde jeunes vaches en 2004.94307 € ont ainsi étéversés à la fin de l’année2005, soit 295 € enmoyenne par éleveur.

EN BREF

■ Covido-Bovicoop peutéditer votre bilancommercial pour l’annéeécoulée. Ce bilan donne,pour chaque catégoried’animaux, le poidsmoyen, l’âge moyen à lavente, le nombred’animaux certifiables et lemontant des plus-valuesperçues. Ce bilan peut êtreanalysé lors d’une visite dutechnicien (lire p. 29).

■ Journée viande enCombrailles, le 24 mars2006. «Stratégiesd’adaptation et

perspectives en viandebovine » sera le thème decette journée organisée enpartenariat entre CovidoBovicoop et lesorganisations agricoles duPuy-de-Dôme.

■ Le GDS (Groupement dedéfense sanitaire) del’Allier organise unecollecte des déchetssanitaires. Des fûts sont àla disposition des éleveurschez les vétérinairespartenaires. Les éleveursrapportent les fûts pleinsavant les deux collectes

prévues fin janvier et finavril. Les fûts sont ensuitestockés au laboratoiredépartemental avant leurincinération. Un certificatjustifiant l’élimination estalors remis à l’éleveur. Lecoût est de 11 € par fût de50 litres.

■ Les tickets d’abattage etle poids des animauxmaigres seront bientôtdisponibles le jour mêmede l’abattage ou de lavente sur le site internet deCovido-Bovicoop (lirepage 29).

Les 150 coproscopies,réalisées dans environ

80 élevages, ont révélé laprésence du paramphisto-me dans plus de 70% desprélèvements; des cocci-dies, dans près d’un éleva-ge sur deux; et des œufsde douve (grande ou peti-te) dans seulement 5 pré-lèvements, ce qui confir-me la faible sensibilité decette méthode pour cesparasites. Les œufs destrongles sont rarementen nombre important, no-tamment sur les vachesadultes, ce qui pose laquestion de la pertinenced’un traitement strongyci-de systématique sur cesanimaux.

Les sérologies grandedouve ont concerné sixélevages avec un tauxd’infestation de 100%,tant sur les bêtes adultesque sur les femelles de re-nouvellement.

Les premiers résultats

des analyses de foie àl’abattoir indiquent envi-ron 10% de présence dela petite douve et 7% degrande douve et/ou cho-langite.

■ Dr Hubert de Rivoire

Pour vous aider à raisonnerles traitementsantiparasitaires d’automne,Covido-Bovicoop vouspropose des sérologiesgrande douve de mélange(sur des échantillons de 13adultes et 13 jeunes) et desanalyses parasitairescoproscopiques (unecoproscopie gratuite parexploitation). Ces actions sepoursuivent. N’hésitez pasà en profiter.

SANITAIRE. Le paramphistome détecté dans 70%des coproscopies réalisées chez les adhérents

Page 34: Bulletin ALLINCE Fevrier2006

filière x dauphidrom (isère, drôme, ardèche)

34 | Alliances

■ Bienvenue àMélanie Marteau,ingénieur, quisuccède à JulienMorel. Elleaccompagnera leséleveurs de la Drômeet de l’Ardèche, lesconseillera enalimentation,

reproduction,bâtiment. Nous luisouhaitons beaucoupde réussite à ceposte. Pour lacontacter :06.77.74.22.02.

■ Julien Morel s’estinstallé en Ardèche,en Gaec, enproduction de lapinsnaisseur-engraisseur,un atelier quicomplétera lesateliers lait et viandebovine existants.Toute l’équipe deDauphidrom luisouhaite une bonneinstallation et leremercie de son

travail au sein de lacoopérative.

■ Pensez àannoncer les veauxde huit jours, le plustôt possible, au04.74.54.11.15.Ceci afin de nouspermettred’organiser lestournées du lundi etde prévoir lesvéhicules adéquats.Une bonneorganisation desjournées estimportante pour quel’allotement desveaux se fasse leplus tôt possible etainsi satisfaire aumieux nos clients.

■ Aux éleveursengagés dans lafilière Carrefourmontbéliarde:remplissezcorrectement lesétiquettes demouvements au dosdu passeport dubovin. Nous vousrappelons égalementque seuls lesanimaux ayant lesdeux codes parents46/46 pourront êtrevalorisés dans lafilière montbéliarde.

■ Repousse delaitonnes.Dauphidromrecherche deséleveurs pour mettreen place deslaitonnes derepousse, à partird’un contrat derémunération basésur une croissancejournalière.Minimum d’animauxà mettre en place :30 laitonnes. Pourtout renseignement,contactez votretechnicien de lacoopérative.

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en bref

+30 kg pour lesvaches de réforme;+ 45 kg pour lesbroutards : lesélevages utilisantl’inséminationartificielle livrent desanimaux plus lourdsque les élevages enmonte naturelle.

L’étude, réalisée sur l’an-née 2005 par Dauphi-

drom et Éliacoop, visait àmettre en évidence la diffé-rence de poids entre les ani-maux issus d’insémination (aumoins 75% des troupeaux) etceux issus de monte naturel-

le. L’étude a porté sur 75 éle-vages charolais de Dauphi-drom: 44 utilisent l’insémi-nation; 31, la monte naturel-le.

Les résultats montrentque les vaches de réforme is-sues d’élevages utilisant régu-lièrement l’insémination ont,en moyenne, des carcassesplus lourdes de 30 kg que lesélevages en monte naturelleexclusive (respectivement400 kg et 370 kg). Il est éga-lement apparu qu’à moyenned’âge égale, les broutards destroupeaux utilisant l’insémi-nation artificielle sont pluslourds de 45 kg (395 kg con-tre 350 kg en moyenne).

Reste une question, pourl’instant sans réponse com-plète: quelle est la part de lagénétique et celle de la con-duite d’élevage dans ces ré-sultats, puisqu’une différencede poids peut aussi s’expli-quer en partie par la condui-te d’élevage.

Cela étant, cet écart seconfirme à l’engraissement:la durée d’engraissement estsupérieure de deux mois dansles élevages n’utilisant pasl’insémination.

■ Mélanie MARTEAU

ALLIANCE. Vaches plus lourdes, broutards plus lourds,jeunes bovins plus lourds: une étude de Dauphidrommontre la supériorité de l’insémination artificielle

Vos contacts à Dauphidrom:• Jacques BERRUYER 06.07.63.25.37• Mélanie MARTEAU 06.77.74.22.02

ANALYSE

Jean-Yves Besse : « La compétitivité denos animaux par rapport au reste del’Europe va passer par la maîtrise dela croissance des animaux»«Face à un marché de plus en plus exigeant, laqualité des animaux reste un moyen nonnégligeable de se démarquer. La génétiquepermet d’apporter des garanties sur lesquellesil est facile de communiquer. Cette stratégiepourrait être une solution pour démarquer nosbroutards sur le marché italien.«Ensuite, la vitesse de croissance va devenir unfacteur de production de plus en plusimportant. En effet, la compétitivité de nos

animaux par rapport au reste de l’Europe vapasser par la maîtrise de la croissance desanimaux. Nos races ont peut-être de l’avancesur ce sujet, mais il s’agit maintenant de laconserver, voire de l’accentuer. L’inséminationapparaît comme un moyen rapide d’avancer etde pérenniser les résultats.«De plus, des services sont mis à la dispositiondes éleveurs, pour les guider dans leurs choix.Le planning d’accouplement, par exemple, estun bon outil qui permet de raisonner lasélection en fonction des objectifs de l’éleveur.L’insémination permet de se constituer untroupeau performant. Avoir de bonnes mèrespermet d’avoir de bons broutards, mais ausside faire de bonnes vaches de réformes, avecdes plus-values à la clé.»

L’écart de poids observé sur les broutards se confirme àl’engraissement : les carcasses sont plus lourdes de 40 kg.

■ Deux plaquettes,réalisées par Dauphi-drom et Éliacoop, serontbientôt éditées. Lapremière montrera lesintérêts de l’inséminationdans les élevages allaitants ;la seconde, les avantages del’utilisation de taureauxculards pour le croisementen troupeaux laitiers (unsecteur que Dauphidromsouhaite développer).Des relations entre lestechniciens des deuxstructures seront égalementinstaurées afin de suivrerégulièrement l’évolution dutravail réalisé sur le terrain etdes résultats obtenus.

Page 35: Bulletin ALLINCE Fevrier2006

primes v actu

AIDES DÉCOUPLÉES

Paiement au 1er décembre 2006◗ Prime spéciale aux bovins mâles (PSBM): 100%◗ Complément extensification : 100%◗ Surface en céréales et oléoprotéagineux (Scop) : 75%. Pour ceux

disposant de DPU “jachère”, il est obligatoire d’activer ces DPUpour activer l’ensemble des DPU Scop

◗ Prime à l’abattage (PAB) :– 60% sur la part communautaire– 100% sur la part nationale

◗ Aide directe laitière (ADL) : 100% de 35,50 €/tonne de lait lié auquota au 31 mars 2006 (1litre équivaut à 1,03 kg)

◗ Prime à la brebis et à la chèvre (PBC) : 50%

AIDES COUPLÉES

Paiement au 1er décembre 2006◗ Surface en céréales et oléoprotéagineux: 25% (le calendrier de

dépôt de demande est inchangé)◗ Prime au maintien du troupeau de vaches allaitantes (PMTVA) :

100% – Dépôt des dossiers : du 1er mars au 15 juin.– Conditions d’attribution. Élever des vaches allaitantes de race àviande pour la production de viande. Détenir une référenceindividuelle de droits à prime. Maintenir sur l’exploitation l’effectifdéclaré pendant 6 mois à compter de la date de dépôt du dossier.Notifier sous 10 jours à la DDAF tout cas de mortalité oud’abattage d’urgence. Tenir à jour un inventaire d’étable.– Montants :

part Union européenne 200 €/VApart France (– 40 VA) 50 €/VA

Alliances | 35

part France (+ 40 VA) 25,90 €/VAplafonds 1,8 UGB/ha SFP

◗ Prime à l’abattage (PAB) : 40% de la part communautaire– 50 € par veau abattu de moins de 6 mois

◗ Prime à la brebis et à la chèvre : 50%

AUTRES

◗ PHAE (prime herbagère agri-environnementale) : chargementmoyen annuel– Dépôts des dossiers : du 1er mars au 30 avril– Paiement : décembre 2006– Conditions d’attribution : les montants à l’hectare, le taux despécialisation et le plafond départemental sont indiqués dans lanotice départementale.

◗ ICHN (indemnité compensatrice des handicaps naturels)– Dépôts des dossiers : du 1er mars au 30 avril. – Paiement : du 15 octobre au 15 décembre 2006– Conditions d’attribution : chargement compris entre 0,25 et2 UGB/Ha. Maxi 50 ha primés par exploitation.

CALENDRIER

◗ Le 15 avril 2006, les agriculteurs recevront une situationintermédiaire qui tiendra compte des événements enregistrés au1er mars 2006. Les événements pris en compte pour le calcul desDPU sont ceux qui se seront produits sur les exploitations jusqu’au15 mai 2006. Le 15 mai 2006 au plus tard, les agriculteursdevront avoir déclaré leurs derniers événements.

◗ En septembre 2006, les agriculteurs recevront leurs DPU définitifs,qui tiendront compte des prélèvements et des attributions à partirde la réserve.

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