43
Bulletin de Débat - Collectif National du 19 et 20 novembre 2016

Bulletin de Débat Collectif National du 19 et 20 novembre 2016 · 2016. 11. 3. · Tout autre choix est dépourvu de sens et chimérique. 2017 et après. Une conduite d'évitement

  • Upload
    others

  • View
    0

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Bulletin de Débat Collectif National du 19 et 20 novembre 2016 · 2016. 11. 3. · Tout autre choix est dépourvu de sens et chimérique. 2017 et après. Une conduite d'évitement

Bulletin de Débat -

Collectif National du 19 et 20 novembre 2016

Page 2: Bulletin de Débat Collectif National du 19 et 20 novembre 2016 · 2016. 11. 3. · Tout autre choix est dépourvu de sens et chimérique. 2017 et après. Une conduite d'évitement

Ensemble! - Collectif National du 1er et 2 octobre 2016

Page  2

SOMMAIRE

P. 5 - « La position 1 pour rassembler et agir en toute cohérence », Françis Vergne (63)

P. 6 - « De la nécessité de cotiser à Ensemble! », L’équipe trésorerie

P. 8 - « Quelques critiques et interpellations amicales aux camarades de la position 3 », Raphaël Qnouch (Paris 5-13) P. 9 - « L’enjeu : 2017 et après. Choisir la clarté et l'engagement, en votant pour la position 1 », Nanie Bellan (Maritimes)

P. 10 - « Au fond la forme », Jean-Paul Leroux (05)

P. 12 - « Pourquoi nous soutenons aujourd'hui la proposition 1 », Michèle Kiintz (75) et Gilles Alfonsi (93)

P. 14 - « Contribution », Laurent Zappi (95)

P. 15 - « De l’idéalisme et du pragmatisme », Bernadette Bouchard

P. 16 - « Le rassemblement est incontournable aux législatives », Laurence BOFFET (Lyon), Anne-Rose LE VAN (Montpellier), Roland MERIEUX (Paris), Alain MONTAUFRAY (Aubervilliers)

P. 17 - « Appel des cent : mode d’emploi », Cécile CHARLES, Armand CREUS (Lyon) , Brigitte LOPEZ , Bernard COUTURIER (Bordeaux) , Michelle ERNIS(Rouen) , Jacques Lerichomme (Var), François CAUSSARIEU (Pau-Béarn).

P. 18 - « Au delà de 2017 », François Calaret, Pierre-François Grond, Ingrid Hayes, Pierre Khalfa, Olivier Mollaz, Marie-Pierre Toubhans

P. 20 - « Débattre et décider en toute lucidité », François Calaret, Pierre Khalfa

P. 21 - « Encore le temps du débat », Cécile Charles (Lyon), Bruno Della Sudda (Nice), Francis Sitel (Paris 18)

P. 23 - « Que disent nos débats sur 2017 de notre projet de rassemblement d'une gauche alternative », Armand Creus (Lyon 69), Michelle Ernis (St Etienne du Rouvray 76), Alain Montaufray (Aubervilliers 93)

Page 3: Bulletin de Débat Collectif National du 19 et 20 novembre 2016 · 2016. 11. 3. · Tout autre choix est dépourvu de sens et chimérique. 2017 et après. Une conduite d'évitement

Ensemble! - Collectif National du 1er et 2 octobre 2016

Page  3

P. 24 - « Soutenir la Position 3 », Hélène Adam, Christophe Aguiton, Michel Bidaux, Fred Borras, François Coustal, Jean-Michel Drevon, David Hermet, Manue Johsua, Samy Johsua, Anne Leclerc, Jean Malifaud, Charles Michaloux, Monique Migneau, Laurent Zappi

P. 26 - « Le mort et le vif », Guilaume Liégard (Montreuil) P. 27 - « Lyon : invitation au débat et à l’action avec l'appel des 100 »,Laurence Boffet, Danielle Carasco, Anne Charmasson, Cécile Charles, Armand Creus, Gilbert Dumas, Jérémy Martinez, Alain Touleron

P. 29 - « Participation, soutien, appel au vote… », Francis Sitel, Cécile Silhouette, Pierre Cours-Salies, Etienne Adam

P. 30 - « Il faut une position pour soutenir la campagne Mélenchon », Jean BRUNACCI, Robert HIRSCH, François PRENEAU, Frédéric YERMIA

P. 31 - « Réponse à Samy et aux camarades de la position 3 », Jacques Stambouli (Marseille)

P. 34 - « Contribution au débat », Jean Jacques Boisllaroussie (Paris 5-13)

P. 35 - « Pour une campagne commune avec Jean Luc Mélenchon, choisissons la position 1 ! », DALBERA Daniel (Nice, 06), DALBERA DAUMAS Claude (Nice, 06) ,GALLIANO Eve (Nice, 06),TRINDON Nikou (Alpes Maritimes,06),CARON Claire (Tournan, 07) , MOINGEON Patrice (Privas, 07), BELLAN Nanie (Martigues, 13), BELLAN Roland ( Martigues, 13) , DAVI Hendrik (Marseille, 13) , GARNIER Christian (Marseille, 13) , GERON Gérard (Miramas, 13), IZQUIERDO Jean Phillippe (Aubagne, 13) , LAABOUDI Omani ( Aubagne,13), PORELLI Vincent (Aix en provence, 13), SEGAY Jean-Marc (Salon de Provence, 13) , STAMBOULI Jacques (Marseille, 13), TASSY Marcel (Aix-en-Provence, 13) , FARDOUX Clémentine (Aubagne, 13), PENDARIES Jean René (Marseille, 13), LOUCHON Thierry (Martigues, 13), REY Georges (Aubagne, 13), SENEGAS Philippe (Marseille, 13), LE BRIS René (Hérouville Saint Clair, 14), PERETTI Francis (Ajaccio, Corse) , Jacques CASAMARTA ( Ajaccio, Corse), BIZON Jean Pierre (Ajaccio, Corse), LARENAUDIE Pascale (Ajaccio, Corse), ARMATA Robert ( Ajaccio, Corse), AVENEL Christine (Saint Brieuc, 22), GUYTON ISABELLE (Plaintel,22), SABOURDY Yves (Lannion, 22), SAMSON Georges (Saint Brieuc,22), LE FLOHIC Jean (Côtes d'armor , 22), DUTOT Maurice (Eure, 27), CANALS Thierry (Hérault, 34), QUINTON Luc (Grenoble, 38), GANNE Claude (Haute Loire,43), CAUSSE Chris (Lozère,48), THOYER Jean-Marie (Lozère, 48), MERLEVEDE Yann (Roubaix, 59) , BEVILACQUA Arnaud ( Oise, 60), BEVILACQUA Stéphanie (Oise, 60), CHEVAILLOT Pascal ( Oise,60), DEPRIESTER Martine (Oise, 60), LAFFONT Alain (Clermont-Ferrand, 63), MAZET Christian ( Puy de Dôme, 63) , NARANJO Florent (Clermond Ferrand, 63), SERVAJEAN Franc (Puy de Dôme,63) , VERGNE Francis ( Riom, 63) , BOLLON Georges (Puy de dôme, 63), BAGES Michel ( Puy de dôme, 63), BONAZZI Patrice ( Oullins, 69), MINO Daniel (Haute Savoie 74) , EYRAUD Régis (Paris, 75), OBONO Danièle (Paris, 75), QNOUCH Raphaël (Paris, 75) , ZUNINO Thierry (Paris, 75) , RIOUAL Jean-Pierre ( Le Havre, 76), SPRANG Guillaume ( Pontault Combault, 77) , DENORME Vincent ( Amiens,80), FAURE Jean-Claude( Albi, 81) , MORAND Cédric (La Seyne, 83), SIMON Jacques (Evry, 91) , DROIN Pierre (Gennevilliers, 92), BAGAYOKO Bally (Saint Denis, 93), BRAFMAN Jean (Saint denis, 93) , LIEGARD Guillaume (Montreuil, 93), VILA Pierre (Montreuil, 93) , GILLOT-DUMOUTIER Claudie (Seine Saint Denis 93), BERTHELOT Annick (Vitry/Seine, 94) , GUINTRAND Thierry (Villejuif, 94).

Page 4: Bulletin de Débat Collectif National du 19 et 20 novembre 2016 · 2016. 11. 3. · Tout autre choix est dépourvu de sens et chimérique. 2017 et après. Une conduite d'évitement

Ensemble! - Collectif National du 1er et 2 octobre 2016

Page  4

P. 36 - « Ne pas sacrifier l'avenir – Contribution à l'appui de la proposition 2 », Etienne Adam, Louis Aminot, Stefan Bekier, Benjamin Birnbaum, Redija Boukhlafa, Florence Braud, Danielle Carasco, Gérard Chaouat, Florence Ciaravola, Alexis Cukier, Alain Cyroulnik, Bruno Della Sudda, Catherine Destom-Bottin, Hervé Do Alto, Marie-Claude Herboux, Sylvie Larue, Francis Lecomte, Arthur Leduc, Laurent Lévy, Philippe Marlière, Nadine Neveu, Nolwenn Neveu, Lydie Porée, Emmanuelle Rio, Jacques Rioual, Marlène Rosano-Grange, Catherine Samary, Nadine Slyper, Bea Whitaker, Pierre Zarka

P. 38 - « Note sur « Front Commun » », Christophe Aguiton, Pierre-François Grond

P. 40 - « Puisqu’il est question de « programme »… juste deux exemples. », Etienne Adam, Pierre Cours-Salies, Marie-Claude Herboux, Pierre Zarka

P. 42 - « Quelques commentaires sur le débat », Michel Dupont (Rouen-Sotteville)

Page 5: Bulletin de Débat Collectif National du 19 et 20 novembre 2016 · 2016. 11. 3. · Tout autre choix est dépourvu de sens et chimérique. 2017 et après. Une conduite d'évitement

Ensemble! - Collectif National du 1er et 2 octobre 2016

La position 1 pour rassembler et agir en toute cohérence. Francis Vergne (63)

Nous l'avons espéré et proposé. La proximité de choix pol i t ique et la complémentarité des positions 1 et 3 plaidaient pour un rapprochement souhaitable et possible, dés lors que l'une et l 'autre appel lent à souteni r la candidature de Jean Luc Mélenchon. Les camarades de la position 3 au sein de l'EAN n'ont pas voulu qu'il en soit ainsi.

Ce reçu d'avancer ensemble alors que cela aurait, selon toute vraisemblance, permis de dégager large majorité et de sortir de la paralysie, interpelle. Essayons d'y voir clair sur les motivations qui ne portent donc pas sur le principe du soutien à la candidature de JLM ni sur une expression autonome d'Ensemble sur ce qui nous différencie – nous sommes tous d'accord là dessus – mais sur les modalités de ce soutien. Là où nous vou lons a r t i cu le r deux moda l i tés complémentaires de participation à une campagne commune ( dans et hors France Insoumise ) les camarades excluent par principe toute participation aux dispositifs de campagne qui existent à l'heure actuelle, qu'il s'agisse de l'espace de convergence qui réunit les diverses forces associées à la campagne ou de collectifs insoumis qui se mettent en place au niveau local.

L'art d'être ailleurs c'est à dire nulle part. Si l'on comprend bien l'argument des camarades, il convient de substituer à ce cadre existant jugé trop contraignant et trop limité, un cadre virtuel plus large et plus rassembleur. Séduisant à condition de ne pas en rester au virtuel et à l'appel à dire ce qu'il faut faire ( le genre connaît une inflation galopante..) mais à agir. C'est là que le bât blesse car nul n'est

aujourd'hui en mesure de dire comment l'appel à faire «  Front commun  » peut rassembler et organiser des forces réelles et sur quelles bases politiques. Tout miser là dessus et exclure toute autre démarche ne nous sort nullement de l'attentisme et de l'incantation. Qui plus est, un telle attitude ne contribue à aucune avancée politique puisque faute de disposer du cadre idéal, les camarades ne veulent discuter ni programme ( silence sur l'Avenir commun ), ni stratégie, ni conduite réelle de la campagne.

Loin d'être clarificateur et facteur de dynamisme un tel positionnement, s'il devait être acté au sein d'Ensemble, nous engagerait non pas dans une campagne commune et pluraliste, mais au mieux dans une campagne autonome marginale et inaudible.

Les législatives. Agir ou poursuivre des chimères  ?

L'autre argument des camarades concerne les législatives et le souhait d'éviter les concurrences intempest ives. La préoccupation est louable mais de là à p a s s e r p a r d e s s u s b o r d t o u t e considération politique ou stratégique dans le choix des alliances et des partenaires, il y a un fossé qu'il n'y a pas lieu de franchir. Il n'y aurait ainsi à priori aucun problème pour faire candidatures communes avec des écologistes qui, outre le fait qu'ils nous disent sur tous les tons qu'ils n'en veulent pas, se cantonnent à une écologie associative ignorante des combats sociaux  ? Il serait finalement secondaire de savoir si le PCF va choisir ou pas l'isolement sectaire avec une candidature i d e n t i t a i r e d e t é m o i g n a g e a u x présidentielles   ou un alignement sur un

Page  5

Page 6: Bulletin de Débat Collectif National du 19 et 20 novembre 2016 · 2016. 11. 3. · Tout autre choix est dépourvu de sens et chimérique. 2017 et après. Une conduite d'évitement

Ensemble! - Collectif National du 1er et 2 octobre 2016

candidat PS jugé plus présentable que Hollande  .

La cohérence est au contraire de considérer comme relevant d'une même séquence et d'une même logique politique présidentielle et législatives et de travailler à la présentation de candidatures communes aux forces qui auront fait campagne commune ou soutenu JLM. Tout autre choix est dépourvu de sens et chimérique.

2017 et après. Une conduite d'évitement ne fait pas une politique.

Un dernier spectre hante les camarades, celui de l’après 2017 avec la crainte de voir la recomposition d'une gauche de gauche gâchée par la «  conception présidentialiste  » France Insoumise. La peur hélas n'évite pas les dangers. Ils sont multiples et celui pointé est réel. Mais il en est d'autres  : l’alignement sur le moins disant politique pour favoriser l'unité..

d'une «  nouvelle  » social démocratie, les bavardages sans fin de cartels, ou encore.. ne rien faire façon la plus sure de ne pas se tromper. Bien malin qui peut dire aujourd'hui les voies que prendront la construction d’une nouvelle force politique d e t r a n s f o r m a t i o n s o c i a l e e t d'émancipation.

Quelles leçons avons nous à donner  ? Serions nous en meilleure position, si JLM avait suivi les conseils de certains camarades et cantonné son action à des tours de table avec EELV, le PCF et les «  frondeurs  »  ?

Nul n'est obligé de croire sur parole JLM lorsqu'il avance l'idée d'un mouvement citoyen et de l'auto dépassement des partis actuels. Et si cette perspective devenait réalité nul ne serait obligé de dire «  banco  ». Le problème est ailleurs  : que les craintes pour l’après 20127 nous paralysent pour réussir 2017 et donc ses suites. La positions 1 et elle seule permet d'y remédier.

De la nécessité de cotiser à Ensemble! L’équipe trésorerie

Comme toute organisation, E ! ne peut pas fonct ionner sans un min imum de financement. En France les part is politiques bénéficient d’une aide de l’état liée aux résultats électoraux, mais Il est important pour l’indépendance politique q u e l e fi n a n c e m e n t r e p o s e t r è s majoritairement sur les cotisations et ne soi t pas soumis aux aléas de la conjoncture. Pour les partis où le reversement des élu-e-s et les aides de l’état sont leurs ressources principales alors que les cotisations militantes ne représentent plus qu’une faible part des rentrées, les nécessités de préservation des appareils peuvent peser sur les décisions politiques.

Depuis janvier 2015 et les textes sur le fonctionnement trois principes  ont été actés:

1. Autonomie des collectifs locaux pour les actions politiques relevant de leur territoire et pour cela reversement de 50 % du montant des cotisations et des indemnités d’élu-e-s (une fois déduits les frais liés à leur mandat)

2. Aucun collectif ne doit être pénalisé par son éloignement dans sa participation à la vie démocratique d e l ’ o r g a n i s a t i o n . To u s l e s déplacements liés aux réunions nationales, les déplacements des porte-paroles et des orateurs sont

Page  6

Page 7: Bulletin de Débat Collectif National du 19 et 20 novembre 2016 · 2016. 11. 3. · Tout autre choix est dépourvu de sens et chimérique. 2017 et après. Une conduite d'évitement

Ensemble! - Collectif National du 1er et 2 octobre 2016

donc pris en charge par la trésorerie nationale.

3. La nécessité d’un appareil central minimum avec un local national et le financement national des activités dépendant de l’initiative nationale (Fron t de gauche, re la t ions internationales, université d’été, initiatives unitaires, …), un nombre r é d u i t d e p e r m a n e n t - e - s ( a c t u e l l e m e n t m o i n s d ’ 1 , 5 permanent équivalent temps plein)

Une grille indicative de cotisation a également été adoptée basée sur la règle qu’aucun-e militant-e ne devait être empêché-e de cotiser pour des raisons économiques. Donc une grille progressive commençant très bas pour les bas salaires et tenant compte pour les revenus plus importants de la déduction fiscale. Globalement cette grille reste modérée q u a n d o n l a c o m p a r e à c e l l e s d’organisations équivalentes à la notre.La contrepartie de ces décisions implique d e s d é p e n s e s r e l a t i v e m e n t incompressibles. Pour tenir ces objectifs l’équipe trésorerie établit un budget basé sur des prévisions de rentrées de cotisations correspondant au nombre de militant-e-s supposé-e-s de l’organisation et à un montant moyen de cotisation tenant compte de la composi t ion sociologique supposée des adhérent-e-s (et donc des niveaux de revenus moyens) et de la grille de cotisation. Le budget ainsi établi ne permet pas de dépenses autres que le fonctionnement quotidien de l’organisation. Ainsi les dépenses liées aux élections locales doivent être prises en charge par les collectifs locaux. Ce sera le cas pour les législatives de 2017. Pour alléger la participation des collectifs, dès janvier 2017 une souscription nationale de s o u t i e n d e v r a ê t r e l a n c é e . D e s mécanismes de solidarité entre collectifs présentant ou ne présentant pas de c a n d i d a t s , o b t e n a n t o u n o n l e remboursement devront être mis en œuvre

pour financer ce que la souscription n’aura pas couvert.En janvier 2015, le texte fonctionnement prévoyait qu’à la fin 2015 tous les adhérent-e-s soient cotisant-e-s. En fonction du nombre d’adhérent-e-s déclaré-e-s les cotisations devaient donc croitre pour atteindre la prévision en fin d’année. Un an après, nous n’y sommes pas encore arrivés. Depuis la création d’E!, les cotisations ont connu jusqu’à juillet 2015 une croissance soutenue puis un fléchissement et à partir de mars 2016 une stagnation voir une légère diminution.Non seulement on n’est pas arrivé à cet objectif, seul 70% des adhérent-e-s déclaré-e-s ont versé au moins une fois une cotisation en 2015, mais la notion de cot isant res te t rès var iab le dans l’organisation. Certains militant-e-s payent régulièrement et à un tarif respectant la gri l le ou au-delà, mais i ls restent minoritaires. La majorité des adhérent-e-s, par négligence ou pour des raisons politiques ne payent que de temps à autre ou à un niveau bien inférieur à la grille. Cela crée dans l’organisation un hiatus entre les militant-e-s. Il y aurait ceux qui payent et du coup payent pour les autres et ceux qui ne payent pas ou peu mais profitent quand même des droits accordés aux militant-e-s. Ensemble! depuis qu’il existe, vu le niveau des rentrées de cotisations n’a pas pu constituer de réserves. Si cette situation perdure, une situation financière fragilisée de l’organisation peut nous fragiliser politiquement si nous n’avons pas les moyens matériels d’assumer nos décisions avec une année à venir où la séquence électorale impliquera forcément plus de dépenses qu’une année courante.Dans les collectifs, la question financière ne doit pas être taboue. Des discussions peuvent et doivent avoir lieu afin que chaque militant-e prenne conscience de l’enjeu politique. Payer sa cotisation est un acte d’engagement politique auprès de

Page  7

Page 8: Bulletin de Débat Collectif National du 19 et 20 novembre 2016 · 2016. 11. 3. · Tout autre choix est dépourvu de sens et chimérique. 2017 et après. Une conduite d'évitement

Ensemble! - Collectif National du 1er et 2 octobre 2016

l’organisation comme l’est la participation à ses activités. Dans vos associations, dans vos syndicats vous payez régulièrement vos cotisations et le plus souvent en prélèvement automatique, alors pourquoi pas le faire à Ensemble!

NB  : la fin de l’année arrive avec ses primes et son 13ème mois, profitez en pour vous mettre à jour de vos cotisations et faire éventuellement un don. Si vous versez avant le 15 janvier vous pourrez bénéficier de la déduction fiscale sur vos impôts en 2017.

Quelques critiques et interpellations amicales aux camarades de la position 3  Raphaël Qnouch (Paris 5-13)

La situation politique est complexe, mouvante et il se peut que de nouvelles surprises surgissent au niveau des candidatures à la présidentielle. Il faut donc y être attentifs. Pour autant, il y a aussi des tendances lourdes et des faits têtus : la seule candidature qui représente un espoir à une échelle de masse et que nous devons soutenir est celle de Jean-Luc Mélenchon.

Main tendue

Au sein de notre mouvement, le débat s'enlise. Nous avons suffisamment attendu et cela ne peut plus durer. Pour sortir de la paralysie, nous avons proposé à nos camarades de la position 3 de tenter une rédaction commune, non pas pour gommer nos divergences , mais parce qu'il nous semblait important d'essayer de trouver des formulations communes capables de rassembler largement.

U n e fi n d e n o n - r e c e v o i r d e s e s représentants à l'EAN avant même d'explorer un tant soir peu cette possibilité, il s'agit donc d'un refus par principe... Pourtant, plusieurs camarades de la position 3 trouvaient notre proposition juste,sage, souhaitable. Mais pour être unitaires, il faut être deux comme on dit... Dont acte. Fin de l'histoire.

Une même séquence électorale

On ne cessera de le répéter. Présidentielle et législatives sont deux élections fortement corrélées , elles appartiennent à la même séquence. Inutile de vouloir les séparer artificiellement. Alors comment parvenir à mener les deux campagnes simultanément si nous n'avons pas la même démarche  ? Le même cadre électoral  ? La même identification graphique et politique  ? Le cont ra i re es t poss ib le , ma is non souhaitable, nous connaissons les conséquences aux législtaives de 577 élections locales  : une perte de 65% de voix en moyenne par rapport à la présidentielle !

France Insoumise

Bien sûr, il faut essayer de construire le cadre électoral le plus large possible, avec toutes les forces et les acteurs du mouvement social disposés à le faire. Il faut construire des convergences et des ponts notamment avec l'appel Front commun. C'est aussi notre objectif. France Insoumise seule ne suffit pas actuellement pour atteindre cet objectif, soit. Mais les camarades de la position 3 sont un peu trop affirmatifs : « Cela rend impossible de part ic iper nat ionalement à France

Page  8

Page 9: Bulletin de Débat Collectif National du 19 et 20 novembre 2016 · 2016. 11. 3. · Tout autre choix est dépourvu de sens et chimérique. 2017 et après. Une conduite d'évitement

Ensemble! - Collectif National du 1er et 2 octobre 2016

Insoumise... »

Ah bon  ? Juste une petite précision  : on parle de cadre électoral et pas forcément du cadre de recomposition à venir  ! Et si cette convergence avec toutes les forces politiques et sociales opposées à la politique de François Hollande, que nous appelons de nos vœux ne se concrétise pas. Comment faites vous pour mener campagne pour la candidature JLM hors France Insoumise ? Campagne autonome Ensemble  ? Permettez-moi d'en douter. Un soutien «  conflictuel  » (et non pas critique) comme vous dites  ? Autant ne pas soutenir tout court.

En réalité, la position 3 navigue à vue, elle

n'a pas de plan B, divisée en son sein, elle essaie de « faire le grand écart ». Il me semble que ce n'est pas de bonne politique, que cela ne permettra pas à Ensemble de contribuer efficacement à la campagne, de continuer à améliorer le programme via les livrets thématiques, de participer à l'espace politique national qui con t r ibue aux o r ien ta t ions de la campagne, d'avoir des discussions et des exigences sur les législat ives, de construire les convergences avec le PCF, Front commun,...

Nous membres de la position 1, nous le faisons déjà au sein de France Insoumise, faute de mieux pour l'instant.

L’enjeu : 2017 et après. Choisir la clarté et l’engagement, en votant pour la position 1

Nanie Bellan (Martigues)

Une idée de Lucien Sève m’avait frappée : il saluait la conscience, récemment acquise au XXème siècle, des dangers encourus par la planète,. Il rendait hommage aux écologistes, qui avaient martelé cette idée jusqu’à ce qu’elle trouve sa résonnance. Mais il regrettait ensuite que les dangers qui pèsent sur la civilisation humaine et ses valeurs soient si peu partagées….La dynamique amorcée autour de France Insoumise propose le tricotage serré, intime, entre le mouvement ouvrier qui travaille notre pays depuis le XIXème siècle, et les idées mises en avant par l’écologie moderne. Enfin le mariage de coeur et de raison entre le rouge de la Sociale, et le vert de la planète.

Et puis, ce mouvement tire bien des enseignements du passé. Dépasser les cartels de partis ? certes, puisque ni les passages de l’union de la gauche au pouvoir, ni le Front de Gauche n’ont

permis d’avancer vers une alternative émancipatrice.Depasser la cartellisation en ouvrant en grand à la citoyenneté ? oui. Et l’exercice d e l a c o n v e n t i o n d e L i l l e f u t impressionnante par la novation des modes d’élaboration et des pratiques politiques.Mais il y a plus encore : réfléchissons aux raisons qui ont empêché des pays d’Amérique latine d’aller plus loin. N’avaient-ils pas pourtant desserré l’étau de l’exploitation capitaliste, sorti les pauvres de leur grand dénuement, démocratisé les institutions…. Mais ensuite ? peut-on simplement partager mieux les fruits du travail, sans aller plus loin ? la réponse est NON; Car si l ’ o n n e t o u c h e p a s a u s y s t è m e product iv iste qui est le coeur du capitalisme aujourd’hui, on ne pourra pas enclencher une société nouvelle. C’est à cette hauteur qu’il nous faut raisonner : il s’agit de fédérer le peuple,

Page  9

Page 10: Bulletin de Débat Collectif National du 19 et 20 novembre 2016 · 2016. 11. 3. · Tout autre choix est dépourvu de sens et chimérique. 2017 et après. Une conduite d'évitement

Ensemble! - Collectif National du 1er et 2 octobre 2016

autour d’un projet qui fasse peuple, et qui le propulse dans l ’avenir : transformer les travailleurs en acteurs de leur émancipation, tendus vers un avenir en commun. Cela passe par une transition, écologique oui, mais aussi une transition de notre humanité vers un stade nouveau, où chacun(e) trouve son utilité, sa place parmi une communauté humaine en déve loppement dans des va leurs régénérées, dans le respect des habitants de la planète, humains et animaux. En ce sens, c’est une visée profondément internationaliste et altermondialiste que nous devons construire en ce début de campagne.

Voilà de quoi nourrir l’imaginaire collectif dans notre pays, où les représentations révolutionnaires sont en panne sèche, ….Ouf, regarder ailleurs que les partis, regarder loin, abandonner les soucis b o u t i q u i e r s p o u r v o i r l a r g e , e n cinémascope grand écran !

Il y a de la cohérence dans cette démarche et dans sa visée, il y a du souffle aussi.

Nous savons que France insoumise ne représente qu’une partie des forces disponibles. Mais sa dynamique permet d e c r é e r l e s c o n d i t i o n s d ’ u n rassemblement plus large, avec elle, ou en synergie avec elle.

Membres de E  !&Insoumis(es), nous avons rejoint l'espace de convergence politique de France Insoumise, avec le PG, la NGS, les PCF-Insoumis(es). Comme les autres composantes et sensibilités, nous y exerçons des responsabilités. Le débat est de mise, le travail de rigueur. L’expression de chaque sensibilité, de chaque personne est écoutée, évaluée. Le fruit du travail commun est marqué de ces empreintes plurielles. Sur le terrain, les collectifs insoumis qui se constituent accueillent celles et ceux qui ne veulent plus subir mais agir. Il est temps pour E ! de rompre avec un attentisme qui nous confine dans un rôle de commentateur de la vie politique. Le moment est venu de construire une campagne commune !

Nous pouvons développer ce qui constitue notre AND : citoyenneté, radicalité, démocratie, féminisme, écologie, visée post-capitaliste, refondation de l’imaginaire révolutionnaire…

Ensemble! peut-il être absent de ce mouvement, de cette dynamique ? Peut-il risquer de louper le coche de l’Histoire qui passe ?

Seule la position 1 se prononce pour la clarté de l’engagement dans un élan qui porte nos valeurs.

Au fond la forme

Jean-Paul Leroux (05)

Comment se décider dans la situation actuelle pour les présidentielles ?

Nous sommes habitués à penser nos positions par rapport au programme. Celui de la France Insoumise et de JLM semblent convenir alors n'est-il pas

incongru d'attendre ? D'où viennent les hésitations  ? La démarche de JLM s'inscrit dans le droit fil des institutions. Il s'agit de «  sa  » candidature, le «  Je  » est de rigueur dans la présentation de sa démarche. Tout cela, dira-t-on est

Page  10

Page 11: Bulletin de Débat Collectif National du 19 et 20 novembre 2016 · 2016. 11. 3. · Tout autre choix est dépourvu de sens et chimérique. 2017 et après. Une conduite d'évitement

Ensemble! - Collectif National du 1er et 2 octobre 2016

conforme à l'esprit de la 5ème république, il se présente à une élection de la 5ème République. Mais nous avons appris que l'avenir se dessine ici et maintenant. P r o p o s e r u n e r é p u b l i q u e p l u s parlementaire par une démarche «  prés ident ia l is te  » , n 'est -ce pas a n t i n o m i q u e  ? L e s f o r m e s organisationnelles décrivent les relations de pouvoir entre les personnes, celles dans lesquelles le pouvoir se conquiert ne se dissolvent pas. Il y en a de nombreux exemples avec l 'avènement du «  socialisme" en URSS, Chine, etc.. Et puis est-on sûr que nous n'assisterons pas à un retour vers une 4ème République bis  ? En quoi cela sera‑ t‑ il une rupture ?

Il y a bien une crise des institutions. Les partis politiques sont décriés, les pratiques oligarchiques dénoncées. Croit-on que c'est en instaurant une coupure entre Le Candidat et ses soutiens que l'on aura un remède à la crise politique  ? N'est-ce pas au contraire la reconduire ? N'est-ce pas déjà nous mettre en crise  ? Cette crise n'appelle-t-elle pas une disparition de cette coupure, tout faire pour que les citoyens délibèrent, choisissent et agissent  ? La 6ème république ne sera-t-e l le qu 'un replât rage du système représentatif en vigueur depuis les révolutions anglaises, américaines et françaises  ? La représentation n'est pas opposé à la domination de la bourgeoisie, elle a été un moteur de sa montée vers la domination contre la féodalité et la royauté, elle a accompagné l'avènement du capitalisme dans les ex pays dit socialistes, URSS, Chine, etc.

Les occupations de places (Occupy Wall Street, Nuit debout, etc..) partout dans le monde, les révolutions arabes, les

mouvements alternatifs, etc.. indiquent la voie de la suppression de la coupure entre les élites et les autres. Elles disent, nous sommes les élites, nous savons ce qui est bon pour notre vie, nous sommes capables de discuter, de choisir et d'agir. Au delà de la liberté, l'égalité est le cœur du problème. Se pose alors des problèmes immenses (comment discuter, comment s'informer et informer, comment choisir, comment agir ensemble, etc..) qui ne peuvent pas être traités dans le cadre de la FI. Il y va du type de relations de pouvoir entre acteurs politiques qui tournent le dos à la représentation, approuvent la délégation et sa révocabilité et dessinent un nouvel horizon.

Soit, mais n'êtes vous pas un doux rêveur  ? Il faut être pragmatique, si JLM est élu, nous sortirons de la 5ème république, de cette Europe de la finance internationale. Nous produirons un séisme. Nous ouvrirons l'avenir des possibles. Pouvons-nous penser cela  ? Les résistances au changement seront fortes. La montée de l'extrême droite, sa possible présence au 2ème tour, obligera JLM, s'il parvenait à se qualifier, à chercher des alliés. Qui trouvera-t-il  ? les sociaux démocrates, Bayrou, les Républicains  ? Soit il parviendra à élargir le spectre de ses soutiens par des ralliements mais à quel prix  ? Soit pire, un certain nombre de ces forces ne préféreront-elles pas basculer vers le FN qui est déjà dans une stratégie de ralliement. Dans tous les cas nous serions dans une situation explosive. Avec quelles chances de l'emporter  ?

La seule façon de vaincre ces résistances serait la présence d'un immense mouvement populaire. Avoir un leader au dessus de ses soutiens qui sera

Page  11

Page 12: Bulletin de Débat Collectif National du 19 et 20 novembre 2016 · 2016. 11. 3. · Tout autre choix est dépourvu de sens et chimérique. 2017 et après. Une conduite d'évitement

Ensemble! - Collectif National du 1er et 2 octobre 2016

minoritaire dans le pays paraît non seulement insuffisant mais à côté des enjeux. Un tel mouvement populaire ne peut se construire que si de nouvelles perspectives et façons de prendre des décisions et d'agir sont posées. Nous vivons une période difficile due à la crise économique de 2008. Le capitalisme est entré en stagnation, les taux d'intérêts sont devenus négatifs, la croissance est de plus en plus limitée, etc. Le maintien de la préservation des positions dominantes est discuté par l'oligarchie, hésitant entre autoritarisme de type populiste voire d'extrême droite et bricolage institutionnel. Cette situation s'accompagne du divorce entre les luttes réelles très importantes et leur traduction politique. Elle voit grandir la répression qui frappe le mouvement syndical, les luttes contre les grands projets inutiles, l'acharnement contre les manifestants. L’oligarchie affine ses moyens répressifs en France et partout dans le monde. Les mouvements d'émancipation et leur répression sont mondiaux. L'oligarchie française se prépare à toute éventualité.

Dans ces conditions, l'hésitation à rallier la FI se comprend. Le partage n'est

pas aisé entre la nécessité d'une expression forte du mouvement social et écologique et la construction de modalités nouvelles d'actions et d'institutions émancipatrices. Mais ces possibilités ne se tiennent pas sur le même plan. La première s'inscrit dans une longue histoire qui se clôt (momentanément  ?) sur l'échec de ce quinquennat. Le visage de la finance internationale finalement était celui de Hollande. L’amertume tient à ce que nous l'avons porté au pouvoir avec le FdG. Cet échec est aussi le nôtre, il a fracturé EELV, le PS, le Front de Gauche. La F r a n c e I n s o u m i s e e n e s t u n e conséquence. Si l'on veut retrouver une dynamique de v ic to i re , i l semble nécessaire de donner le primat à l'orientation vers la création de formes neuves. Il n'y a aucun risque que les problèmes sociaux et écologiques y soient oubliés bien au contraire. Ensemble  ! doit maintenir son indépendance, continuer à penser et à agir pour l'autonomie et l ' a u t o g e s t i o n e n r e c h e r c h a n t l e rassemblement le plus large.

Pouruqoi nous soutenons aujourd'hui la proposition 1 Michèle Kiintz (75) et Gilles Alfoni (93)

Nous rejoignons les animateurs de la proposition 1, réellement unitaires pour tous. En effet, contrairement aux auteurs d e d i f f é r e n t e s c o n t r i b u t i o n s q u i m a l h e u r e u s e m e n t l ’ i g n o r e n t , l e s animateurs de cette motion ont choisi, au lieu de s’en tenir à proposer de rejoindre

France Insoumise, de refuser la séparation entre rejoindre Mélenchon et «  faire Front commun  ». Ainsi, ils proposent de dépasser les clivages entre nous, en considérant que nos engagements ne sont p a s «  c o n t r a d i c t o i r e s m a i s complémenta i res  ». I ls expr iment

Page  12

Page 13: Bulletin de Débat Collectif National du 19 et 20 novembre 2016 · 2016. 11. 3. · Tout autre choix est dépourvu de sens et chimérique. 2017 et après. Une conduite d'évitement

Ensemble! - Collectif National du 1er et 2 octobre 2016

clairement les raisons de soutenir la candidature de Mélenchon, mais ils disent aussi la nécessité d’assumer nos différences et le choix d’une expression autonome d’Ensemble  ! Bref, on peut marcher sur deux jambes  : être impliqué autant que possible dans ce qui peut se faire en commun, et faire campagne avec nos contenus et nos manières de faire en toute autonomie… chacun décidant en dernier ressort d’où il met son énergie. Ainsi, comme beaucoup d’autres, nous pensons que la proposition 1 et la 3 ont vocation à fusionner.

Pour notre part, nous allons participer à la dynamique autour de la candidature de Jean-Luc Mélenchon pour l’élection présidentielle et à son prolongement pour les élections législatives. Celle-ci a commencé à rassembler ceux qui luttent cont re les po l i t iques l ibéra les e t sécuritaires, ceux qui veulent une alternative sociale et écologique, ceux qui veulent ouvr i r un nouvel hor izon. Malheureusement, Ensemble  ! est à côté de ce mouvement, ce qui veut dire que notre mouvement s’est d’ores et déjà privé de peser là-où-ça-se-passe. Or, c’est là où ça-s’passe en ce moment que l’on peut être utile, et non dans l’attente… de quoi ?

A ensemble  !, nous avons depuis toujours avec Jean-Luc Mélenchon des différences et parfois des désaccords. Nous savons que ces désaccords portent parfois sur des fondamentaux, cela n’est pas nouveau – et n'y en a-t-il pas au sein d'Ensemble ? Encore faut-il ne pas caricaturer les positions des autres pour se rassurer sur

la clarté de nos ses propres choix. Par exemple, ignorer que Mélenchon porte l ’ idée stratégique d’une révolut ion démocratique, en mettant seulement en avant sa posture de chef. Mélenchon est d a n s d e s c o n t r a d i c t i o n s , e t s e s contradictions sont aussi souvent les nôtres.

A Ensemble  !, nous avons notre identité politique propre. En particulier, nous voulons contribuer à déplacer le curseur d e l a v i e p o l i t i q u e d u c ô t é d e l’appropriation citoyenne de la politique  ; nous voulons faire de l’émancipation individuelle et collective le cœur de notre démarche  ; nous voulons dépasser les césures entre social et politique, entre p o l i t i q u e c i t o y e n n e e t p o l i t i q u e institutionnelle  ; nous voulons articuler la lutte contre toutes les discriminations et tous les racismes à la lutte pour l’égalité etc. Si nous avions la même approche de ces questions centrales que certains camarades du Parti de gauche, nous serions dans la même organisation, ne faisons pas semblant de le découvrir.

Communistes unitaires & insoumis, nous connaissons les limites des percées électorales, mais nous n’en ignorons pas pour au tan t l ’ en jeu . Auss i , nous contribuerons autant que possible à la dynamique engagée, tout en considérant - ne mélangeons pas tout - que la recomposition d’un projet d’émancipation et d’une force politique qui lui soit dédié est un chantier autrement plus ambitieux et plus vaste.

Page  13

Page 14: Bulletin de Débat Collectif National du 19 et 20 novembre 2016 · 2016. 11. 3. · Tout autre choix est dépourvu de sens et chimérique. 2017 et après. Une conduite d'évitement

Ensemble! - Collectif National du 1er et 2 octobre 2016

Contribution Laurent Zappi (95)

NB : ce court texte est écrit sous forme de mail adressé à des camarades du département...

Bonjour,la lecture du texte "Ne pas sacrifier l'avenir" m'a laissé dans un sentiment bizarre/étrange pour un texte dit  «  de soutien à la position 2 » et, comme deux camarades du département l'ont signé, je voudrais dire ici mes questionnements.

D'abord, le texte ne dit pas un mot (si ce n'est une très vague allusion : «  Il est nécessaire pour construire une alternative progressiste  de rassembler toutes les forces qui s'opposent à l'ordre néolibéral. Ensemble  ! doit y contribuer, dans la période électorale et au-delà,  » ou bien encore «  Dans les mois qui viennent, Ensemble  ! doit poursuivre ses efforts d'explication et de rassemblement, en ayant en vue les conditions de la reconstruction à venir d'une gauche renouvelée…  ») sur la question de la poursuite de la bataille pour un-e candidat-e unitaire à la présidentielle, ce qui me semblait être la «  carte de visite  » de la position 2 contre le «  positionnement unilatéral » de la candidature de JLM…"Nous menons une campagne visant à des c a n d i d a t u r e s u n i t a i r e s e n 2 0 1 7 , présidentielle et législatives, sur une base politique commune, discutée autour de l'«  Appel des cent  » ou d’autres initiatives de ce type." (texte position 2)Est ce parce que les camarades signataires estiment que la dite bataille présidentielle est « perdue », au-delà d’un affichage de principe  ? Ce sont d’ailleurs les législatives qui sont pratiquement critiquées dans le dispositif de campagne de JLM. En sus, comment expliquer qu’un texte qui c h e r c h e à p r é s e r v e r l a g a u c h e

d’alternative des dangers qui la guettent, ne cible que JLM et pas ce qui peut arriver avec un Montebourg gagnant la primaire PS et ayant le soutien du PCF, voire d’EELV ? Pas de souci pour l’avenir de la gauche radicale dans ce pays avec cette possibilité ?Chacun aura compris que les signataires du texte ne veulent d’aucun engagement de notre mouvement vis à vis de JLM («  C'est là une illusion redoutable que nous ne devons à aucun prix entretenir », «  Il s'agit là d'un danger qu'on ne saurait sous-estimer. »). Les camarades actent le fait qu’il n’y aura pas de «  grands changements  » dans les positions politiques de JLM.Mais alors comment «  articuler  » ce positionnement avec ce que dit le texte de la position 2 soumis au vote des adhérent-es ?"Les conditions ne sont pas réunies, à ce stade, pour soutenir et participer à la campagne de J.-L. Mélenchon". "...et au vu des candidatures existantes, dont celle de J.-L. Mélenchon..." (texte position 2)Si on lit bien, on comprend que JLM, cela ne va pas aujourd’hui « à ce stade » mais que ce n’est pas exclu demain pour une simple consigne de vote, comme dit plus loin, avec un nouvel examen de la candidature JLM en cas d’échec de la bataille unitaire...On peut regretter cette forme «  d’attentisme  » (alors que les choses semblent figées pour une candidature largement unitaire à la présidentielle et qu’il faut avancer avec ce qui existe…) mais on n’est pas, à priori, dans le « tous sauf JLM ». Alors, c'est JLM never ou JLM may be ?

Nous poursuivrons ce débat notamment lors de notre réunion départementale du 17.

Page  14

Page 15: Bulletin de Débat Collectif National du 19 et 20 novembre 2016 · 2016. 11. 3. · Tout autre choix est dépourvu de sens et chimérique. 2017 et après. Une conduite d'évitement

Ensemble! - Collectif National du 1er et 2 octobre 2016

De l’idéalisme au pragmatisme Bernadette Bouchard

Entre les deux mon cœur balance. Que dois-je privilégier  : la pureté des mes engagements théoriques ou la fragilité/l’insécurité de mon pragmatisme. ?Comment puis-je les relier ou choisir entre les deux ?Dewey disait que la théorie est «  l’acte idéal » et la pratique est « l’idée réalisée ». Partant de ce postulat, Ensemble  ! en se refusant d’admettre que FI réalise une partie de son propre « acte idéal » c'est-à-dire  : rassembler à gauche du PS un corpus théorique de gauche écologique, démocratique et solidaire se prive de faire avancer ce pourquoi il s’est créé  : la transformation écologique et sociale de la société.Car, le pragmatisme nous apprend que « l’intrinsèque vérité » ne tient pas compte des évolutions liées à la diversité des situations et à leurs interprétations selon les lieux, les configurations, les cultures diverses… Que font les tenant-e-s de la position 2 ? Sous prétextes de poursuivre «  l’acte idéal » qui a présidé à la création d’E ! ils/elles se refusent à considérer que la candidature JLM est en passe de réaliser une partie de cet idéal, mettant ainsi la théorie en pratique. Ce faisant ils/elles se refusent aussi à débattre avec FI prétextant qu’ils/elles ne seront pas entendu-e-s. Que n’essaient-ils p a s  ? L a d é m o c r a t i e , e t m ê m e l’autogestion dont ils/elles se réclament, nécessitent d’accepter le pluralisme et de gérer par le débat les différentes opinions.Mais non  ! Ils veulent débattre ailleurs, dans un autre cadre. L’appel des cents  !

Pourquoi pas  ? Encore qu’il faille le co-construire, alors que FI est déjà là et bien engagé.

Tous ces camarades ne seraient-ils/elles pas saisi-e-s par le syndrome du Titanic  : Laisser se démener ceux qui croient encore sauver le bateau qui coule pour se consacrer à une tache plus noble à accomplir, celle qui consiste à préparer un avenir conforme à « l’idéal » d’E ! 

J’ai mis longtemps à me décider. Mais, nous ne pouvons pas faire l’impasse sur la présidentielle. Ce ne serait pas conforme aux engagements fondamentaux d’E  ! qui s’est déclaré vouloir transformer la société, y compris par les élections !Si je comprends parfai tement les réticences de certain-e-s à accompagner FI à cause de certaines positions de JLM je trouve que leur acharnement à ne relever que ces désaccords-là au détriment de tout ce qu’il y a de positifs dans cette campagne ne va pas dans le sens d’un cheminement pragmatique et je le déplore.Je ne crois pas non plus qu’attendre avant de se positionner soit productif.Soyons pragmat iques  ! Déc idons collectivement d’intégrer la campagne présidentielle que mène FI, débattons, essayons d’imposer nos points de vue et préparons dans cette dynamique des élections législatives capables de colorer en rouge la future assemblée législatives.N’est ce pas, in fine, la meilleure manière de penser positivement l’avenir et de relier pragmatisme et théorie ?

Page  15

Page 16: Bulletin de Débat Collectif National du 19 et 20 novembre 2016 · 2016. 11. 3. · Tout autre choix est dépourvu de sens et chimérique. 2017 et après. Une conduite d'évitement

Ensemble! - Collectif National du 1er et 2 octobre 2016

Le rassemblement est incontournable aux legsislatives Laurence BOFFET (Lyon), Anne-Rose LE VAN (Montpellier), Roland MERIEUX (Paris), Alain MONTAUFRAY (Aubervilliers)

Nous nous écharpons aujourd'hui sur la posi t ion à adopter pour l 'é lect ion présidentielle alors qu'aucun débat n'a préalablement eu lieu dans le mouvement autour du programme qui devra i t synthét iser nos posi t ions en tant qu'Ensemble! et aurait donc dû être la première marche d'une discussion constructive en vue des présidentielles.

Notre programme, «  Rassembler pour une alternative de gauche et écologique  », a été écrit puis imprimé en avril 2016, définissant de facto la ligne de notre mouvement. Il aurait logiquement dû faire l'objet d'un débat dans l'ensemble des collectifs avec publication d'un ou de plusieurs BI suivie au minimum d'une conférence nationale. Ce qui nous est proposé ici est un programme minimum dont l'unique fonction semble la recherche du plus petit commun dénominateur pour une alliance qui s'est matérialisée dans l'Appel des 100. Ensemble! peut et doit combattre pour une unité des forces de gauche en rupture avec le gouvernement, mandat donné par le CN des 9 et 10 janvier 2016. Cela n'interdit pas à Ensemble! d'avoir son propre programme tout en faisant l'unité sur un compromis. Mais imprimer aux couleurs d'Ensemble! ce programme signifie que c'est le nôtre... adopté en lousse-dé sans aucune consultation des militants.

Que dit cette plaquette  ? Commentons quelques mesures. Une augmentation du SMIC de 10  %, puis portée à 20  %. Parfait. Sauf qu'elle devrait logiquement ê t re accompagnée d 'une fin des exonérations de cotisations sur les bas

salaires que nous avons toujours contestées. Nulle part, cela n'est indiqué dans le programme. Plutôt que de se concentrer sur une seule hausse du SMIC et des minima sociaux, ne devrait-on pas proposer une augmentation généralisée des salaires qui permettrait d'unifier l'ensemble de la classe salariée  ? Cela pourrait se faire par une abrogation de la CSG-CRDS (augmentation immédiate du salaire net de 8,53%) et son remplacement par une augmentation des cotisations patronales d'assurance maladie (de l'ordre de 12%). A-t-on oublié que nous avions tous combattu cette mesure lorsque Rocard l'avait instaurée  ?

Il en est de même de la question du chômage qui gangrène notre société. On ne gagnera jamais face au Front national et à la droite si la gauche n'inscrit pas dans son programme un engagement de résorption du chômage en cinq ans, le temps d'une mandature. Comment  ? Par la réduction du temps de travail – nous pouvons nous féliciter de voir dans ce programme le passage de 35 à 32 heures... préconisé d'ailleurs aussi bien par la CGT que le PCF – mais aussi parce que nous allons imposer la création de postes dans toutes les entreprises. Il faut le dire et débattre de comment nous allons faire. Mais cette réduction du temps de travail doit aussi s'opérer sur l'ensemble de la vie et intégrer le retour au droit à une pension à taux plein à partir de 37,5 années de cotisations. Or là encore, nous sommes muets. Aurait-on oublié que nous avons régulièrement manifesté contre les «  réformes  » des retraites  ? Pourquoi au final donner implicitement raison aux libéraux  ?

Page  16

Page 17: Bulletin de Débat Collectif National du 19 et 20 novembre 2016 · 2016. 11. 3. · Tout autre choix est dépourvu de sens et chimérique. 2017 et après. Une conduite d'évitement

Ensemble! - Collectif National du 1er et 2 octobre 2016

Pouvons-nous intégrer toutes ces mesures sans exproprier les actionnaires et sortir du capitalisme  ? Cette question clé est stratégique. Certain-es d'entre nous a v a i e n t j u s t e m e n t d e m a n d é u n e d i scuss ion su r l a s t ra tég ie pou r l'Assemblée générale des 11 et 12 juin 2016. Cela a été refusé. Surprenant pour une Assemblée générale censée donner les orientations de l'organisation pour les prochains mois, voire années.

Nous nous sommes donc limités à une activité de rencontres entre organisations et «  personnalités  » diverses pour tenter d'unifier la gauche, tentative largement éconduite par beaucoup. Faute de mieux, nous sommes maintenant invités à soutenir Jean-Luc Mélenchon qui, dans une interview au journal l'Humanité déclare souhaiter «  une autre répartition entre le capital et le travail  » (20/9/2016).

Certain-es d'entre nous le soutiennent dès le début. D'autres présentent le ralliement comme étant la seule position pour exister politiquement et «  peser  » sur la campagne. Dans quel sens  ? Difficile à dire pour un mouvement qui n'a jamais mené de débat sur son programme. À moins que ce ne soit les individus qui parlent ici et non le mouvement... Difficile d a n s c e s c o n d i t i o n s d ' a v a l i s e r qu'Ensemble! rejoigne sous une forme ou sous une autre la campagne Mélenchon.

Quelle que soit l'issue que choisiront les militants, la seule exigence cohérente à ce jour consiste, en cette période pré-électorale, à relancer le débat sur le programme au sein d'Ensemble!, un débat ouvert sur l'extérieur pour que notre organisation ait encore une chance d'exister à l'issue de ce scrutin.

Appel des cent : mode d’emploi Cécile Charles, Armand Creus (Lyon), Brigitte Lopez, Bernard Couturier (Bordeaux) , Michelle Ernis (Rouen), Jacques Lerichomme (Var), François Caussarieu (Pau-Béarn).

Lancé le premier mai, parrainé par des membres de toutes les forces politiques, sociales et citoyennes en opposition à la politique gouvernementale, relayé par la rencontre nationale du 12 novembre, l’appel des Cent est un instrument essentiel du projet d’ Ensemble  ! de construire une alternative à gauche.

Un programme refondateur et ouvert

Les cinquante propositions mises en débat par l’appel des cent renouent avec une vraie politique de gauche, en rupture avec les dérives néo libérales. Ces propositions constituent un programme alternatif à une idéologie puissamment relayée par les médias dominants, idéologie où les termes et les finalités du

clivage droite- gauche sont brouillés par la construction de confrontations identitaires, de concurrence des oppressions et de «  choc des civilisations  ».Ce programme s’inscrit à la fois dans les débats et les combats passés et dans l’énergie et la créativité exprimées dans les mobilisations contre la loi travail et les luttes écologiques . Poursuivre son é l a b o r a t i o n , s a d i f f u s i o n , s a popularisation, est essentiel à la définition d’une perspective politique .

Une dynamique de rassemblement démocratique.

L’appel des Cent a vocation à rassembler l’ensemble des forces opposées à la po l i t i que gouvernementa le . Cet te

Page  17

Page 18: Bulletin de Débat Collectif National du 19 et 20 novembre 2016 · 2016. 11. 3. · Tout autre choix est dépourvu de sens et chimérique. 2017 et après. Une conduite d'évitement

Ensemble! - Collectif National du 1er et 2 octobre 2016

démarche allie un volontarisme politique n é c e s s a i r e d a n s u n e p é r i o d e d’interrogations multiples et la non moins nécessaire continuité avec les expériences menées par les forces du Font de Gauche, France Insoumise, EELV, les socialistes critiques, Nelle Donne, les organisations et militants des mouvements sociaux et les forces citoyennes.L’appel des Cent permet la rencontre et le débat de toutes ces forces, au quotidien et dans les localités, mais aussi en vue des prochaines échéances électorales et dans la perspective d’une (re) construction d’une gauche de gauche.L’appel des Cent offre ainsi à la fois une perspective et un cadre national tout en mult ip l iant les relat ions mi l i tantes transversales, seules à même d’assurer une construction durable.Cette démarche est indispensable à une approche pertinente des échéances présidentielles et législatives.C e s d e u x é c h é a n c e s r e s t e n t indissociables. L’une et l’autre n’auront de crédibilité et de portée que si elles sont fondées sur un rassemblement démocratiquement unifié autour d’un

programme reconnu comme véritablement populaire.

S’inscrire dans l’après 2017

La démarche de l’Appel des Cent s’inscrit ainsi dans l’après 2017, année où seront sanctionnées les politiques passées et où seront définis les nouveaux contours des politiques futures, en premier lieu les possibilités d’expression et d’action d’une gauche de gauche. Comme cela est nécessaire , et aussi vraisemblable , l’enjeu stratégique à l’ordre du jour d’une recomposition de la gauche d’alternative et de transformation devra s’appuyer autour d’un tel programme refondateur et de son arc unitaire le plus large possible .Là encore cette démarche sera un outil précieux pour permettre de potentialiser ces possibilités D’ores et déjà, la démarche de l’appel des Cent est mise en œuvre dans de nombreux endroits. S’emparer de cette démarche, la faire vivre à tous les niveaux , est bien au cœur du projet et de la stratégie de notre organisation

Au-delà de 2017 François Calaret, Pierre-François Grond, Ingrid Hayes, Pierre Khalfa, Olivier Mollaz, Marie-Pierre Toubhans

Les décantations dans la situation

À l’automne 2016, la situation à gauche du PS a commencé à se clarifier. Pour la présidentielle, la division s’est imposée au sein de la gauche anti Hollande, entre les Frondeurs, EELV, le PCF, JLM… Après le lancement de sa campagne à Stalingrad le 5 juin et le rassemblement de la France Insoumise à Lille les 15 et 16 octobre, nous pouvons avoir une appréciation plus précise du profil politique et de la démarche de Jean Luc Mélenchon. Ce qu’il représente est indéniable  : sur les

questions sociales et écologiques, sur l’opposition à la droite, à l’extrême droite et au gouvernement . Les pr inc ipaux désaccords avec lui sont identifiés  : sur la conception de la recomposition centrée sur un mouvement présidentialiste France Insoumise, sur l’immigration, la vision de la France, la Russie et la Syrie.

Dans cette situation qui n’est pas celle que nous souhaitions, nous pouvons nous fixer plusieurs objectifs utiles pour notre camp s o c i a l  : à t r a v e r s l a c a m p a g n e présidentielle, poursuivre le dialogue avec

Page  18

Page 19: Bulletin de Débat Collectif National du 19 et 20 novembre 2016 · 2016. 11. 3. · Tout autre choix est dépourvu de sens et chimérique. 2017 et après. Une conduite d'évitement

Ensemble! - Collectif National du 1er et 2 octobre 2016

JLM et la FI sur la conception de campagne (la nécessité d’un cadre large que pourrait rejoindre le PCF, voire certains courants d’EELV ou de la gauche du PS) ainsi que sur les questions de contenu politique. Pour les législatives, tant qu’une division suicidaire n’est pas entérinée, il faut poursuivre partout où c ’es t poss ib le une démarche de rassemblement entre le PCF, EELV, France Insoumise qui correspond aux intérêts de notre camp d’unir la gauche anti Hollande… C’est notre cohérence entre la présidentielle et les législatives  : chercher à chaque fois à rassembler le plus largement possible les forces d’alternative.

Nous allons vers une situation nouvelle

Il faut prendre la mesure des évolutions de la situation qui vont se cristalliser à travers l’élection présidentielle de 2017  : la radicalisation de la droite qui se prépare à revenir au pouvoir, l’enracinement du Front national qui peut sortir du 2ème tour avec un score entre 30 et 40%, la crise historique de la gauche, du PS mais aussi de la gauche alternative avec la dislocation du FDG… Et ceci dans un contexte de permanence du terrorisme djihadiste, du poids de la guerre en Syrie et en Irak, de crise européenne profonde avec les effets du Brexit… I l faut se garder des périodisations hâtives mais un certain nombre de changements combinés dessinent de nouvelles coordonnées du débat politique qu’il faudra analyser. Les formes des mobilisations sociales sont également mouvantes, avec l’émergence d’un phénomène comme Nuit Debout, ou

la place de plus en plus importante de mobilisations massives pour l’écologie, et posent des questions nouvelles.

Dans ce contexte, comment peut se rouvrir le débat sur une alternative politique de gauche ? Il faut reconnaître que personne ne peut prévoir le rythme des décantations politiques à venir à gauche, tout comme le rythme de développements de nouvelles mobilisations. Le risque des situations de division, c’est d’alimenter la concurrence, le repli sur soi, le sectarisme. Il faut éviter les raisonnements mécaniques du type  : Mélenchon va devenir définitivement populiste et chauvin, le PCF va se rallier au PS, EELV va se replier sur soi… Au contraire, chaque force, chaque acteur est et sera soumis à des contradictions, des bifurcations, à différents choix possibles. Mélenchon après le Non au TCE de 2005 a fait la synthèse du Mans avec Hollande au congrès du PS avant de rompre pour fonder le PG. Les évolutions politiques sont moins que jamais linéaires. C’est à partir des batailles politiques concrètes que de nouvelles alliances, de nouveaux fronts politiques et sociaux, de nouveaux mouvements pourront émerger. La construction d’une nouvelle force politique devra tirer le bilan du FDG qui a montré les limites d’une simple alliance cartellisée de partis politiques. Il faudra pour l’avenir combiner l’existence de courants politiques existants avec l’émergence de forces nouvelles capables de reconfigurer le champ politique. Ce sera à Ensemble d’être capable de prendre des initiatives pour développer ces combats au-delà des débats qui nous traversent.

Page  19

Page 20: Bulletin de Débat Collectif National du 19 et 20 novembre 2016 · 2016. 11. 3. · Tout autre choix est dépourvu de sens et chimérique. 2017 et après. Une conduite d'évitement

Ensemble! - Collectif National du 1er et 2 octobre 2016

Débattre et décider en toute lucidité François Calaret, Pierre Khalfa

Ce qui rend le débat sur 2017 compliqué, c’est qu’il ne porte pas seulement sur le soutien, ou pas, à la candidature de Jean-Luc Mélenchon (JLM), mais aussi sur les modalités d’une éventuelle recomposition politique. On ne peut simplement discuter de 2017 sans commencer à parler de l’après 2017.

Soutenir JLM à la présidentielle, mais ne pas oublier son projet

Nous sommes pris dans une contradiction. D’une part, la candidature de JLM est la plus à même, dans les circonstances actuelles, d’exprimer le refus à gauche des politiques néolibérales et l’espérance d’un autre monde. Un bon résultat de JLM sera un des éléments de construction du rapport de forces politique et social après les présidentielles. C’est ce qui justifie notre soutien à sa candidature. Mais d ’ au t r e pa r t , au -de là même des divergences connues que nous avons avec lui – Russie, Syrie, migrants, t r a v a i l l e u r s d é t a c h é s – e t d e s interrogations que l’on peut avoir sur la t o n a l i t é d e s a c a m p a g n e – «  l’indépendantisme français » -, nous ne pouvons pas être d’accord avec son projet de recomposition politique.

JLM a bien vu la crise des partis et les blocages du Front de gauche (dont il est en partie responsable). Cependant la réponse qu’il met en avant avec France Insoumise (FI) est la construction d’un mouvement construit autour de lui et pour lui, et ce dans un rapport direct et vertical qui se veut charismatique au « peuple ». Il ne s’agit donc pas, comme le dit la position 1 d’un mouvement «  de nature à réconcilier les citoyen(ne)s et la politique », mais au contraire d’un mouvement de na tu re bonapa r t i s t e qu i agg rave considérablement tous les travers de la

cinquième République. Croire que l’on p e u t c o n s t r u i r e u n m o u v e m e n t d’émancipation de cette manière est une illusion comme l’a montré l’hémorragie très importante qu’a subi le PG. Contrairement donc à ce qu’affirme Guillaume Liégard dans une contribution, France Insoumise ne représente pas « le neuf » par rapport à «  l’ancien  ». Si on considère que de nouvelles aspirations démocratiques s’expriment à travers les récentes mobilisations comme Nuit Debout ou NDDL… le mouvement lancé par Jean Luc Mélenchon est un symptôme parmi d’autres de la crise de la gauche alternative et représentatif du «  vieux  » comportement autoritaire qui a fait faillite.

C’est cette contradiction qu’il nous faut gérer au mieux. Il y a une façon de ne pas le faire, c’est de nier un terme de la contradiction. Les camarades de la position 2 ne retienne que le projet de JLM et oublient la place politique qu’il occupe aujourd’hui. Les camarades de la position 1 oublient pour leur part la nature du projet de JLM. Dans les deux cas, c’est l’impasse.

Débattre dans la clarté

Dans leurs contributions au nom de la position 1, Rafik Qnouch et Francis Vergne, proposent de faire une motion commune avec la position 3 avec comme argument que l’essentiel est le soutien à JLM, le reste n’étant pour eux que des détails secondaires. Pourtant la question de FI n’est pas un détail puisqu’elle est au cœur du projet de JLM. Les camarades qui an iment la pos i t ion 1 par t ic ipent activement à FI. On aurait donc pu croire qu’ils défendraient clairement cette orientation et permettraient ainsi aux adhérents d’Ensemble de se déterminer

Page  20

Page 21: Bulletin de Débat Collectif National du 19 et 20 novembre 2016 · 2016. 11. 3. · Tout autre choix est dépourvu de sens et chimérique. 2017 et après. Une conduite d'évitement

Ensemble! - Collectif National du 1er et 2 octobre 2016

en toute connaissance de cause. Ce n’est hélas pas le cas.

L a p r é t e n d u e p r o p o s i t i o n d e «  compromis  » n’en est pas une car elle évacue la question de la participation nationale d’Ensemble au mouvement de la FI (les réalités locales pouvant être très diverses). Or c’est bien un débat important qu’il faut prendre au sérieux. Au lieu de relativiser les débats qui nous traversent, il est au contraire nécessaire de ne pas déposséder les collectifs locaux et les adhérents des choix qui nous sont posés.

Par ailleurs, les questions politiques sont difficilement évitables. Le refus des camarades de la position 1 d’envisager toute bataille unitaire (qui n’est jamais gagnée d’avance) aux législat ives

témoigne de la limite de l’ « autonomie » d’Ensemble qu’ils envisagent et de l ’ a b a n d o n d e l ’ o r i e n t a t i o n d e rassemblement de la gauche anti Hollande que nous avons mis en œuvre depuis plusieurs années.

Si, ce qui serait hautement souhaitable, Ensemble décide de soutenir JLM à la présidentielle, la question se posera c o n c r è t e m e n t  : f a u d r a - t - i l a l o r s qu’Ensemble intègre FI à l’échelle nationale  ? On ne peut pas ruser avec cette question comme essaient de le faire les membres de l’EAN qui animent la position 1 et qui sont par ailleurs déjà à FI. Pour notre part, la réponse est non. C’est pour cela que nous sommes engagés dans un travail de construction unitaire avec l’appel « Front commun ».

Encore le temps au débat Cécile Charles (Lyon), Bruno Della Sudda (Nice), Francis Sitel (Paris 18)Lors du CN d'octobre, 3 positions se sont dessinées :

° L’engagement dans la campagne de JLM placée sous le signe de France Insoumise.° La poursuite de la recherche de c a n d i d a t u r e s u n i t a i r e s p o u r l a présidentielle et les législatives (qui, en cas de non aboutissement, peut conduire, ou non, à un appel au vote pour JLM).° Le sout ien à JLM, de manière indépendante et sans rejoindre FI.

Aux camarades qui s'inquiètent des r e p o r t s d a n s l e p o s i t i o n n e m e n t d'Ensemble, estimant qu'ils prolongent une « paralysie » du mouvement, il convient de rappeler que  le mouvement n'est pas paralysé. Parce que la politique ne se réduit pas à la préparation de la présidentielle : l’énergie collective présente dans les luttes quotidiennes comme dans la résistance à la « Loi travail » montre que

la résignation est loin d'être acquise. Quant à la présidentielle, les différentes sensibilités ne se contentent pas de c o m m e n t e r l a s i t u a t i o n , e l l e s interviennent : engagement dans FI, appel à Faire front commun, recherche d'une plate-forme et de candidatures unitaires...En fait il s’agit d’une appréciation différente du facteur temps qui renvoie à un problème fondamental sur la nécessité de s’émanciper, dans la mesure du possible, de la temporalité du système médiatico-politique.

Deux visions des enjeux de 2017

Pour certains, l'enjeu est principalement de permettre «  un vote populaire qui sanctionne à gauche la politique du gouvernement et des partis qui le soutiennent  ». De quoi découle le jugement que JLM est le mieux placé pour cristalliser un tel vote. Avec l'interpellation

Page  21

Page 22: Bulletin de Débat Collectif National du 19 et 20 novembre 2016 · 2016. 11. 3. · Tout autre choix est dépourvu de sens et chimérique. 2017 et après. Une conduite d'évitement

Ensemble! - Collectif National du 1er et 2 octobre 2016

récurrente  : «  Qui avez-vous d'autre à proposer pour remplir cette mission  ?  » Donc il faut soutenir JLM, et le plus tôt sera le mieux. Un choix qui revient, sous couvert d'une possible « dynamique de mobilisation », à ne pas engager le débat stratégique : que pouvons-nous faire dans la période  ? De ce point de vue, l'objectif ne peut être de capitaliser le ressentiment, légitime, à l'égard du PS en vue de sanctionner électoralement celui-ci. La sanction politique est déjà en cours  : faillite de Hollande, effondrement du PS, menace de son éclatement voire de sa disparition...

Les questions de tactiques électorales (sans min imiser leur impor tance) s'encastrent dans une perspective stratégique : Qu'en sera-t-il de la gauche – et de ses rapports aux mouvements populaires- au sortir de ces élections  ? Comment pensons-nous construire les fondations d’un mouvement transformateur et sur quelles bases ?Avec la perspective d'un deuxième tour droite/extrême droite, d'un Parlement sous hégémonie de ces deux forces, avec une gauche discréditée et marginalisée, la question n'est ni l'hypothèse d'une victoire de la gauche (à la présidentielle comme aux législatives ), mais de savoir comment éviter à toute la gauche d'être noyée dans le naufrage du PS.Ce pourquoi, et d'ores et déjà, la question, majeure est celle du projet de refondation de la gauche qu’il nous faut défendre.

Quel projet ?

Notre perspective doit être celle d'une gauche de classe, sur des bases démocratiques, sociales, féministes, a l t e rmond ia l i s t es e t éco log i s tes , s'articulant fortement au mouvement social, et embrassant un arc de forces allant de l'extrême gauche à la gauche du PS, incluant EELV et les composantes qui s'étaient rassemblées dans le Front de gauche.

France Insoumise représente une formule alternative à celle-ci : le refus de s'appuyer sur le clivage gauche/droite et les partis s'y référant, pour prôner une dynamique fédératrice du « peuple » catalysée par un leader.

Cet enjeu stratégique oblige à prendre au sérieux ce que dit et ce que fait JLM, en p a r t i c u l i e r s u r l e s q u e s t i o n s internationales, dont la Syrie. Sans tout relativiser, soit au nom de l'idée qu'il s'agit de simples dérapages (qu'on saura contenir ou s'en démarquer), soit que c'est sans importance car les électeurs à une échelle de masse entendent autre chose que ce qui est dit.Argument non recevable car il avalise l'ambiguïté bonapartiste, fort dangereuse pour la refondation d'une alternative ! JLM sa i t en e ffe t manier un d iscours susceptible d'ententes différentes, selon qu'il s'adresse à des cercles militants aver t i s ou «  grand pub l ic  ». Ce qu' « entend » ce dernier sera déterminant pour l'avenir.Par exemple, à propos des migrants, que pèse la part «  internationaliste  » du discours de JLM (du type «  il est souhaitable que les humains ne soient pas arrachés de chez eux », voire « le droit de vivre au pays  »...), au regard de l'écho grand public  : il vaut mieux qu'ils restent là-bas, plutôt que de venir manger notre pain ici ?

Nous sommes dans toute l 'Europe confrontés à une montée en puissance du n a t i o n a l i s m e x é n o p h o b e , v o i r e ouvertement raciste, face à quoi prend force la tentation d'opposer à l'extrême droite un « populisme de gauche » censé lui disputer la représentation des classes populaires.Celui-ci ne peut être le vecteur d’une recomposition politique souhaitable. Il doit être combattu. De même doivent être combattues les pratiques de délégation et encouragées les initiatives citoyennes et celles des

Page  22

Page 23: Bulletin de Débat Collectif National du 19 et 20 novembre 2016 · 2016. 11. 3. · Tout autre choix est dépourvu de sens et chimérique. 2017 et après. Une conduite d'évitement

Ensemble! - Collectif National du 1er et 2 octobre 2016

mouvements sociaux.Un souci qui ne saurait être totalement

écarté des choix de tactique électorale.

Que disent nos débats sur 2017 de notre projet de rassemblement d’une gauche alternative ? Armand Creus (Lyon 69), Michelle Ernis (St Etienne du Rouvray 76), Alain Montaufray (Aubervilliers 93)

Le Conseil National a montré que nous ne discutions pas seulement du soutien, ou du vote, pour une candidature, mais bien de questions plus fondamentales sur le projet de rassemblement et de refondation d’une nouvelle gauche de transformation sociale, en 2017 et après. Pour les camarades de la position 1, cette question est évacuée dans la proposition qu’ils ont défendue au CN. On y parle de «  rassemblement  », non pas de forces politiques et sociales, mais de militants, par en bas, «  les socialistes  » qui ne suivent pas les «  soi-disant frondeurs  », « les écologistes » qui ne se reconnaissent pas dans le «  parti Vert éclaté et déconsidéré  », «  les communistes  » « lassés des hésitations d’un PCF et de sa recherche de vains accords avec les vestiges du PCF ». Il ne s’agit donc pas d’un rassemblement avec les forces qui rompent avec la politique du gouvernement, mais avec les militants qui rompent avec ces forces. Rien sur l’idée d’un Front large, d’une convergence avec les secteurs du mouvement social, juste un appel à se «  rassembler » derrière la candidature de JLM. On est loin de ce qui faisait accord entre nous en juin à notre AG : rassembler «  forces du Front de Gauche, France insoumise, EELV, socialistes critiques, Nouvelle Donne, NPA, organisations et militants des mouvements sociaux et des forces citoyennes, dans les mobilisations comme en 2017, autour d’un programme et de candidatures de rupture. »Est-ce que les camarades investis dans la «  France Insoumise  »partagent l’objectif d e r é d u i r e l e c a d r e d u f u t u r

rassemblement à ceux qui soutiennent JLM et sa démarche? Ou bien leur investissement dans F.I. se fait-il avec l ’ ob jec t i f de la ramener ve rs un rassemblement large et pluraliste  pour recomposer une nouvelle gauche  ? La question est posée...

Dans la position 3, qui s’appuie fortement sur la démarche de l’appel «  Front Commun  », le débat du CN a fait apparaître deux types d’argumentation. «  Front Commun  » rassemble des intentions variées (faire pression sur le PCF et Ensemble pour qu’ils se joignent à JLM, ou faire pression sur JLM pour qu’il prenne un tournant unitaire, notamment pour des législatives unitaires et un Front commun…).L’idée de rassembler des forces en dehors de la France Insoumise., notamment le PCF et Ensemble, en soutien à la candidature de JLM, pour peser de manière indépendante et ne pas se «  rallier  » sans ambages derrière son projet, peut être entendue. Mais d’autres arguments développés autour de cet appel allaient plus loin, le considérant comme un point de départ pour une recomposition politique après 2017, une «  nouvelle force » réunissant le PG/F.I., nous, et « un courant du PCF » qui nous serait « allié ». Une construction difficile à concevoir… Le courant «  allié  » est avant tout une prise de position sur la conjoncture de la présidentielle 2017, pour faire pression sur le PCF, et reste attaché fortement, et c’est aussi la raison de sa création, au Front de gauche et à sa démarche, à des législatives unitaires et rassembleuses… et sans doute pas volontaire pour une

Page  23

Page 24: Bulletin de Débat Collectif National du 19 et 20 novembre 2016 · 2016. 11. 3. · Tout autre choix est dépourvu de sens et chimérique. 2017 et après. Une conduite d'évitement

Ensemble! - Collectif National du 1er et 2 octobre 2016

construction étriquée visant aux ruptures dans nos partis respectifs plutôt qu’à leur dépassement dans un front plus large. De plus, la question d’un «  nouveau rassemblement  » ne peut se réduire à reconstituer uniquement l’arc de force du Front de gauche antérieur (sans le PG qui ne veut pas ?), mais doit prendre en compte les données nouvelles en 2017 : la déchéance de 5 ans de politique de Hollande et le renouveau du mouvement social ont provoqué des ruptures vers la gauche (autonomie d’EELV, fractures dans le PS, disponibilité de secteurs du mouvement social). Et pour contrer la domination des idées droite /FN dans la société et dans la représentation politique, le rassemblement à la gauche du gouvernement est impératif, il doit s’élargir, postuler à représenter une alternative possible, notamment aux législatives, sous peine de disparaître. Tirer les leçon du Front de gauche, de ses échecs mais aussi de ses réussites et de l’espoir qu’il avait levé, ce n’est pas abandonner l’idée d’un rassemblement de forces politiques et sociales en tant que tel les. Pour « dépasser » un «  cartel » et aller vers une «  force politique commune  », il faut qu’existe d’abord un rassemblement incluant des partis, des organisations, pour

q u ’ i l p u i s s e ê t r e «  d é p a s s é  » ultérieurement.

Et c’est là qu’on retrouve le problème majeur que pose cette campagne inédite de JLM en 2017 ; Si la «  ligne d’horizon » de JLM 2012, axée sur l’idée d’un rassemblement d’une gauche antilibérale, avait été maintenue, elle pourrait être un f a c t e u r d e p r o g r e s s i o n d a n s l a recomposition politique indispensable maintenant Mais ce n’est pas le cas, JLM 2017 mène campagne ouvertement contre l’idée d’un front politique et social. A l o r s i l f a u t s e g a r d e r , p o u r « Ensemble  ! », de changer d’objectif, par inadvertance, attiré par la pente de la campagne JLM, ou par une forme de résignation, et revenir à imaginer une construction politique étriquée pour un «  mouvement  » créé autour d'une candidature et de quelques morceaux d ’organ isa t ion , contournant les organisations politiques et secteurs du mouvement social par un appel à «  ceux d'en bas  », socialistes, communistes, écologistes, anticapitalistes, à le rejoindre. Cela ne peut être une option pour Ensemble. Et comme toutes les autres constructions de ce type qui ont été tentées, elle échouerait...

Soutenir la position 3 Hélène Adam, Christophe Aguiton, Michel Bidaux, Fred Borras, François Coustal, Jean-Michel Drevon, David Hermet, Manue Johsua, Samy Johsua, Anne Leclerc, Jean Malifaud, Charles Michaloux, Monique Migneau, Laurent Zappi

Notre mouvement est profondément divisé et il faut éviter les trop courantes outrances verbales, mesurer les divergences tout en privilégiant le respect entre nous. D’autant que les choix qui nous sont offerts se sont clarifiés. Ainsi plus personne ne soumet à notre vote la possibilité que nous ne soyons pas présents à cette échéance. Nous soutiendrons un-e candidat-e qui

ne sera pas issu-e de nos rangs, c’est ce qui ressort des 3 positions.La possibilité que cette personne surgisse du mouvement social n’existe plus, tout le monde peut le constater. Si p a r a i l l e u r s o n c o m b i n e c e t t e constatation avec la volonté prioritaire d’empêcher la droite de l’emporter (qui, c ’est vra i , s ’annonce avec des programmes les plus brutaux), on est conduit inévitablement à chercher une

Page  24

Page 25: Bulletin de Débat Collectif National du 19 et 20 novembre 2016 · 2016. 11. 3. · Tout autre choix est dépourvu de sens et chimérique. 2017 et après. Une conduite d'évitement

Ensemble! - Collectif National du 1er et 2 octobre 2016

issue du côté d’une personnalité de la très molle opposit ion social iste, Montebourg par exemple. C’est visiblement la tentation de la direction du PC, même si rien n’est joué de ce côté-là. En plus du fait que rien ne garantit le succès final d’une telle option, nous estimons qu’elle conduit à la disparition de la gauche radicale dans la grande bataille de recomposition politique et organisationnelle de la gauche qui s’annonce. Sur le modèle, catastrophique, de l’Italie. Si cette gauche doit survivre au cours des scrutins à venir avec les meilleures chances pour l’avenir, c’est désormais avec la candidature de Jean Luc Mélenchon, solidement installée, même si nous nous méfions des sondages si longtemps à l’avance. Mais le jugement politique global conduit à la possibilité, avec lui, de concurrencer sérieusement la ou les candidatures social-libérales, ce qui constituerait un bouleversement historique. Ensemble doit évidemment soutenir cette issue. D’autant que le programme sur lequel cette candidature s’avance est plus que compatible avec nos propres options sur de nombreux points, avec en particulier une inflexion écologiste sensible.Des camarades ont considéré que les condit ions étaient données pour r e j o i nd re non seu lemen t ce t t e candidature mais le mouvement que JLM a impulsé pour la soutenir. Comme tout notre mouvement, ils voient bien que des d ivergences sér ieuses subsistent (dans le programme écrit, et encore plus dans la manière dont, parfois, le candidat le traduit), que tout le monde connaît. Mais ils pensent qu’ils pourront, de l’intérieur de ce mouvement te l qu’ i l est donné, combattre avec succès pour infléchir ces points. Le mélange actuel de vraie horizontalité à la base et de verticalité à peu près absolue au sommet pour les orientations principales conduit à en douter.

Si bien que si ceci n’est pas modifié au préalable, il en découlerait deux limites importantes. La première tient à l’affaiblissement de la campagne elle-même, laissant de côté des courants majeurs, pol i t iques, associat i fs , intellectuels, alors que les conditions pourraient être données, au-delà des appareils, d’une impulsion bien plus forte que celle du Front de Gauche en 2012 . L im i tes avec des e f f e t s p o s s i b l e m e n t g r a v e s d è s l e s Législatives.De plus (c’est aussi une question importante, sinon plus importante) ceci serait encore plus net si le mouvement initié devait perdurer sous cette forme par la suite. Ce qui, convenons-en est une probabilité forte si rien ne change. Précipitant alors un nouvel échec dans la marche que nous avons engagée de concert pour un renouvellement profond et unitaire des forces émancipatrices, regroupées dans un mouvement commun dont les formes sont à inventer, mais qui, à coup sûr, ne pourront pas se mouler dans un verticalisme pesant.Soutenir la candidature de Jean-Luc Mélenchon, sans abandonner nos options sur des points essentiels  ; engager la discussion avec Jean-Luc Mélenchon et France Insoumise pour tenir compte de ce qui vient d’être décrit du point de vue des limites actuelles, voilà ce que nous proposons de décider. Et nous ne serons pas seul-e-s dans cette voie, puisque c’est celle choisie aussi par Front Commun. Certes quantitativement encore limité, ma is d ’une g rande impor tance qualitative. Dans la crise du PCF à venir qui paraît inévitable, comme pour le désarroi qui saisit nombre de ses membres, comment ne pas mesurer l’importance du rapprochement qui s’esquisse à cette occasion  ? Non seulement parce qu’il nous donne plus de chances de peser sur les choix de JLM et de son mouvement, mais surtout

Page  25

Page 26: Bulletin de Débat Collectif National du 19 et 20 novembre 2016 · 2016. 11. 3. · Tout autre choix est dépourvu de sens et chimérique. 2017 et après. Une conduite d'évitement

Ensemble! - Collectif National du 1er et 2 octobre 2016

parce qu’il peut jouer un grand rôle dans les recompositions à venir très bientôt. Or ces camarades sont exactement positionnés comme le propose la position 3. Celle-ci est donc, à nos yeux, à la fois la p lus équ i l i b rée – sou t ien à la candidature désormais la plus porteuse pour la gauche radicale, allié à un

combat pour modifier, si possible, les conditions de la campagne - et la plus porteuse d’avenir par une alliance qui ne soit pas de circonstance avec des secteurs majeurs issus du Front de Gauche. Il serait dommage, vraiment dommage, que Ensemble ! passe à côté.

Le mort ou le vif Guillaume Liegard (Montreuil)

Hic Rhodus, hic salta

Au-delà de nos différences d'approche sur le processus électoral, la question clef qu'il nous faut fouiller peut se résumer dans l'articulation entre recomposition et reconstruction ou, dit autrement, sur la place relative du vieux et du neuf.Evidemment, chacun sait bien qu'un nouveau projet émancipateur résultera d'une synthèse entre les deux  : le nouveau ne relève jamais de la génération spontanée et on ne fait pas du neuf qu'avec du vieux. Reste la question centrale, où placer le curseur  ?

L'enjeu n'est pas la réorganisation de l'existant

La simple recomposition politique est un jeu à somme nulle, visant à réorganiser l'existant autour d'un nouveau projet avec l'idée que cela permettra d'insuffler une nouvelle dynamique. Depuis près de 20 ans, à raison d'un appel ou deux par mois, s o u v e n t s i g n é s p a r l e s m ê m e s professionnels de la tribune ou de la pétition, les tentatives ont été nombreuses. L'Appel des 100, ou le plus confidentiel «  la désunion ne passera pas par moi  » en sont les derniers avatars, promis au même insuccès. Il n'est pas inutile de s'interroger sur tant d'années d'échecs unitaires. Bien sûr, il existe toujours un facteur de division, là le

PCF, ici Jean-Luc Mélenchon, souvent presque tout le monde. Mais à dire vrai, un projet qui nécessiterait une configuration astrale parfaite des différentes planètes de la gauche alternative est par nature condamné. Surtout, cette approche, concentrée sur la réorganisation de l'existant fait fi de la crise d'ensemble du mouvement ouvr ier te l qu ' i l s 'est développé depuis le milieu du XIX° siècle. Affaibli, essouflé, parfois réduit à une peau de chagrin, ce dernier a besoin d'être modifié dans sa texture même. Cela suppose un apport exogène lié à de nouvelles expériences, de nouvelles générations et non le recyclage sans fin de l'ancien. C'est avec cette approche qu'il f au t app réhender l es d i f f é ren tes échéances politiques, y compris 2017.

Et Front Commun  ?

L'appel Front Commun ne déroge pas à la description précédente même s'il apporte une nouveauté  : l'existence d'un courant issu du PCF qui envisage d'autres rivages que la simple auto-reproduction de son appareil. Si cette promesse doit être accompagnée, elle demeure incertaine et ne saurait résumer notre activité pour les échéances de 2017. Accompagner la campagne de Jean-Luc Mélenchon de l'extérieur, tout en refusant de participer à France Insoumise comme nous le propose la position 3 présente à l'évidence deux

Page  26

Page 27: Bulletin de Débat Collectif National du 19 et 20 novembre 2016 · 2016. 11. 3. · Tout autre choix est dépourvu de sens et chimérique. 2017 et après. Une conduite d'évitement

Ensemble! - Collectif National du 1er et 2 octobre 2016

inconvénients majeurs. Le premier risque est de pratiquer une orientation pour érudit de la politique, sans aucune visibilité au-delà de cercles très l imités. Plus ennuyeux, c'est aussi refuser d'emblée de s'adresser aux forces nouvelles qui vont rejoindre la campagne présidentielle pour demeurer dans le quant à soi des têtes connues.

Pour une position articulée

France Insoumise peut-il représenter, au moins partiellement, l 'aspiration au renouveau qui traverse la société française  ? Il est évidemment trop tôt pour le dire. Cette initiative a néanmoins le mérite de se préoccuper et de se projeter vers le neuf, se mettre en travers au nom du cartel des organisations existantes, risque fort de ne contenter que l'avant garde auto-proclamée qui à défaut de faire, sait toujours ce que les autres auraient dû faire.Alors bien sûr ce neuf est incertain  : non pas le produit d'un mouvement populaire imposant de nouvelles thématiques et de

nouvelles têtes, mais impulsé par le haut et par l 'ancien. Le risque d'une instrumentalisation et d'un dévoiement ne peut donc être écarté. Peut-il jamais l'être  ? Le doute est permis.En l'absence d'un mouvement de masse qui viendrait tout bousculer deux options sont possibles  : se retirer sur l'Aventin en distribuant bons et surtout mauvais points ou bien considérer que l'issue n'est pas écrite et descendre dans l'arène.

C'est ce dernier choix que nous défendons au sein de la position 1. «  Même imparfaite la candidature  de  JLM est la mieux  à même  de  faire entendre l'alternative que  porte la gauche  de  gauche. C'est pourquoi il nous faut conjuguer nos efforts et non les dissocier  » écrivons nous. Pour cela, il faut tout à la fois mener toutes les batailles au sein de la France Insoumise et participer à son succès tout en maintenant une expression autonome sur ce qui nous différencie. Etre acteur et non commentateur de la séquence électorale de 2017 tel est le choix que nous devons faire.

Lyon : invitation au débat et à l’action avec l’appel des 100 Laurence Boffet, Danielle Carasco, Anne Charmasson, Cécile Charles, Armand Creus, Gilbert Dumas, Jérémy Martinez, Alain Touleron

La première réunion publique de l’Appel des 100 à Lyon le 04 octobre a permis qu’une centaine de personnes se retrouvent, attentives et participatives tout au long de la soirée. L’objectif que nous nous sommes fixés de relayer localement l’Appel par une centaine de signataires représentatifs de son «  arc de forces  » associatif, syndical et politique est en passe d’être atteint. Avec une préparation collective en amont, nous avons conçu cette réunion non pas comme un «  meeting en rangs d’oignons à la tribune » ni comme un cadre de ralliement

à une candidature indiscutable mais comme fabrication de contenus partagés et co-construction d’une démarche de rassemblement. Comme l’indique le communiqué des signataires : «  La soirée a démarré avec un clip préenregistré de la Députée Européenne Front de Gauche de notre circonscription Marie-Christine Vergiat, retenue par la session actuelle du Parlement. Les échanges ont été fournis et de qualité avec les participant-es suite à la 1ere table ronde sur les contenus des 5 propositions et 50 mesures d’urgence, en présence de

Page  27

Page 28: Bulletin de Débat Collectif National du 19 et 20 novembre 2016 · 2016. 11. 3. · Tout autre choix est dépourvu de sens et chimérique. 2017 et après. Une conduite d'évitement

Ensemble! - Collectif National du 1er et 2 octobre 2016

syndicalistes et militant-es associatifs locaux : «  Pourquoi s’engager dans l’Appel des 100  ? Autour de quelles priorités  ?» comme dans la seconde  : «  Quel rassemblement pour une alternative citoyenne et de gauche en 2017 et après 2017 ?». Celle-ci regroupait Gérard Filoche (PS «  frondeur  ») Marie-Pierre Vieu (CN du PCF) et Jean-Claude Mamet (Equipe nationale d’Ensemble!)  ; Elise Lowy (EELV) était excusée. Cet échange était animé par Nathalie Perrin-Gilbert, la Maire du 1er arrondissement de Lyon. Les termes du débat -et de ses contradictions- ont été posés pour rassembler tout l’arc de la  gauche alternative à la politique catastrophique du gouvernement Hollande et du PS social-libéral. La discussion a porté notamment su r l a con fus ion que c réen t l es « primaires » du PS et d’EELV pour une démarche de rassemblement, dans laquelle J-L Mélenchon aurait aussi toute sa place. Il a été rappelé que l’essentiel doit porter sur le contenu du changement et les mesures immédiates à prendre. »Ainsi, le 04 octobre, dans la 1ère plage de débat sur les contenus, les interventions initiales de Ian (Inspecteur du travail et syndicaliste), Colette ( militante des Droits Humains ), Jérôme ( responsable associatif pour les Droits du Peuple palestinien) et de Cyril ( syndicaliste étudiant ) donnèrent lieu à des échanges et controverses fécondes sur la «  Sécurité sociale professionnelle  », les «  droits d’usage  » et la conception des services publics, des médias, la transition énergétique, la crise climatique et l ’agriculture. Ces questionnements témoignaient d’une réelle sensibilité écologiste. Parmi les présents  : (2 responsables locaux d ’EELV; des syndicalistes (CGT, Solidaires, FSU)  ; des militants de collectifs (de défense des services publics, contre la Dette, d’Attac) ainsi que des membres des collectifs FDG encore actifs comme à la Croix Rousse.«  Il y a urgence à créer une dynamique unitaire citoyenne dans tout le « peuple de

gauche » pour éviter la catastrophe d’un 2e tour de la Présidentielle LR/FN avec les conséquences désastreuses sur les Législatives. Il est encore temps et la rencontre des collectifs de l’Appel des 100 le Samedi 12 novembre à Paris devrait permettre une impulsion nationale dans ce sens. »Matinée de travail le 5/11 sur le Rhône afin de préparer la rencontre nationale du 12/11 à MontreuilC’est une préparation collective pour mandater une délégation du Rhône avec un financement des signataires par le biais d’un « pot commun électronique ».Deux groupes de travail sont constitués sur les 5 Propositions n°1 «  d’urgence sociale » et n°2 « d’urgence économique et environnementale  » ainsi que sur la p r o p o s i t i o n n ° 3 «  d ’ u r g e n c e démocratique » ; des contributions sont en c i rcu la t ion imp l iquan t des «  non encartés  »  ; une réflexion est menée sur comment ces mesures doivent être conçues et écrites pour donner à voir un «  projet de société  ». Ainsi la réunion préparatoire du 5/11 sera découpée en un temps de « présentation des améliorations proposées pour les 5 propositions et mesures d’urgence  » et un temps d’échange général.Amorce d’un travail unitaire durable des composantes de la gauche radicale départementale ?Au sortir des Régionales, E! 69 a entamé des discussions bilatérales avec toutes les composantes locales de la gauche radicale : PCF, PG, Nouvelle Donne, EELV et Gram (Groupe local soutenant Nathalie Perrin-Gilbert maire du 1er arrdt). Le NPA a décliné l’invitation. Ensuite E! 69 les a réunies autour d’un même table et proposé de tester ensemble la démarche de l’Appel des 100 qui venait d’être lancé. L’impulsion départementale autour de l’Appel des 100 est donc le fruit d’un travail unitaire entre composantes de la gauche d’alternative dès le mois de juin. Principalement des militant-es d’E! et du PCF attachés au FDG, mais aussi de

Page  28

Page 29: Bulletin de Débat Collectif National du 19 et 20 novembre 2016 · 2016. 11. 3. · Tout autre choix est dépourvu de sens et chimérique. 2017 et après. Une conduite d'évitement

Ensemble! - Collectif National du 1er et 2 octobre 2016

militant-es syndicaux, associatifs et citoyen-nes sans affiliation. Les suites de notre réunion réussie du 04/10 montrent qu’un élargissement est possible si les autres appels unitaires nationaux (celui de Front Commun et du PCF notamment) ne se positionnent pas dans une logique de concurrence.Toutes et tous les signataires de l’Appel des 100 ont tiré les leçons de la division de

la gauche antilibérale aux Régionales et de l’arrivée de Laurent Wauquiez à la tête de la 2° Région du pays. La démarche de l’Appel des 100 peut permettre d’éviter la même catastrophe à l’échelle nationale. Il est encore temps de s’emparer de l’outil précieux de rassemblement social et politique que constitue l’Appel des 100.

Participation, soutien, appel au vote... Francis Sitel, Cécile Silhouette, Pierre Cours-Salies, Etienne Adam

A Certains camarades défendent le soutien à JLM et à France insoumise. D ' a u t r e s p ré co n i se n t u n so u t i e n indépendant. Pour notre part, nous re fusons un te l sout ien , les uns envisageant un appel au vote en faveur de Mélenchon, les autres écartent cette hypothèse.Participation, soutien, appel au vote... Ces formules appellent précisions.

Si nos efforts pour faire émerger une candidature unitaire à la présidentielle (la si tuat ion étant di fférente pour les législatives si on ne laisse pas JLM et France insoumise les préempter), nous serons confrontés alors à une question  : entre tous les candidats présents à gauche, l'un (ou plusieurs) d'entre eux pourra-il être jugé plus proche que d’autres de nos positions ?Si oui, il faudra appeler à voter pour ce ou ces candidats, en expliquant pourquoi. Ce ne sera pas dire que nous nous reconnaissons en lui, que nous adhérons à ses positions et à son projet, simplement que nous considérons qu'il vaut mieux que les voix de gauche se portent sur lui.Ce pourra être le cas de JLM  ? Certains camarades le pensent. D'autres non.

Un soutien  ? Soutenir JL Mélenchon signifie faire de lui «  notre  » candidat.

C'est juger qu'on se reconnaît dans ses positions et qu'on veut les défendre avec lui (quitte à se démarquer de certaines). Le faire dans le cadre de France insoumise vaut adhésion au projet que porte JLM.Il existe donc à l'heure actuelle des degrés différents d'accord et de désaccord avec JLM.Il nous semble qu'il faut évoquer trois séries de problèmes ainsi hiérarchisés.

1- Le degré de gravité des désaccords avec JLM.Tout le monde reconnaît que sur certaines questions (migrants, Europe, Syrie, politique de Poutine.) il existe avec JLM des désaccords. Le problème est donc celui de l'appréciation, dans la conjoncture actuelle, de la gravité de chacun d'eux.

2- La question de savoir si les positions de JLM sur ces points font système.S e l o n n o u s , l a n o t i o n d e «  l ' indépendantisme national  » ne représente pas un désaccord de plus, à côté des autres, c'est la clé de voûte d'une or ientat ion, ce qui lu i donne une cohérence qu’on ne saurait sous-estimer.

3- La question de la relation entre ses positions et le projet politique de JLM.C e r t a i n s c a m a r a d e s j u g e n t q u e l ' i m p o r t a n c e d e c e s d é s a c c o r d s

Page  29

Page 30: Bulletin de Débat Collectif National du 19 et 20 novembre 2016 · 2016. 11. 3. · Tout autre choix est dépourvu de sens et chimérique. 2017 et après. Une conduite d'évitement

Ensemble! - Collectif National du 1er et 2 octobre 2016

n'empêche pas le soutien à sa campagne, alors que la divergence principale porte sur le projet de recomposition politique de JLM. Projet qui revient à en finir avec toute formule d'alliance entre partis (tels que Front de gauche, Syriza, Die Linke...), en finir aussi avec un front plus large avec des mouvements sociaux, au profit d'un mouvement fédérant le peuple derrière un leader charismatique. Ce qui justifierait qu''on peut soutenir la campagne de JLM, mais qu'il ne peut être question de rallier France insoumise qui concrétise ce projet de nature bonapartiste ou populiste.

Il nous semble que pour JLM lui-même, un rapport étroit lie positions et projet. Sur quelle base «  fédérer le peuple  »  ? Non pas en fonction d'une opposition de classe, réfractée dans le clivage gauche/droite, mais sur des bases nationales. La nation dont se revendique JLM n'est évidemment pas celle du Front national. Il se réfère plutôt à Chevènement, voire de Gaulle ou Mitterrand. Mais dans le contexte actuel et les rapports de force existant, elle échappe difficilement à un jeu de miroirs avec un certain discours nationaliste et les ambiguïtés qu'il porte.

Ce pourquoi il paraît difficile de dissocier le projet, qu'on condamnerait, et les positions défendues, dont on se démarquerait pour certaines.

Peut-on échapper à la contradiction en considérant que l'électorat large de JLM ne se prononcera ni sur ses positions

discutables ni sur son projet, mais en fonction de l'idée qu'il se fait de lui ? C'est sans doute vrai... Reste que son score, qu'on souhaite le plus élevé possible dès lors qu'on le soutient, sera un outil dans la r e c o m p o s i t i o n q u ' i l s o u h a i t e . E t l'explication selon laquelle on le soutient seulement pour « sanctionner à gauche la politique du gouvernement » risque de ne pas peser lourd....

Reste l'argument qu'il n'y a pas d'autre candidat qu'on pourrait dire « nôtre ».Il conviendra d'en juger lorsque le paysage sera complètement dessiné. En se comprenant bien sur ce que signifierait un tel appel au vote.

Au cours de notre histoire militante, nous avons été le plus souvent habitués à intervenir dans le champ électoral en soutien à un candidature issue des rangs de nos organisations, ou que nous avions choisie comme représentant d’une alliance entre nos partis (cas de JLM-2012 avec le Front de gauche).Mais nous avons aussi pratiqué des appels au vote pour des candidats en lesquels nous ne nous reconnaissions en rien, voire à l'égard desquels nous appelions à la défiance.Ce fut souvent le cas lors des deuxièmes tours électoraux. Et nous avons connu le cas limite de la présidentielle de 2002, où face à Le Pen il fallut se tourner vers... Chirac  ! Témoignage que les questions électorales sont fécondes en surprises tactiques...plus ou moins mauvaises.

Il faut une position pour soutenir la campagne Mélenchon Jean BRUNACCI, Robert HIRSCH, François PRENEAU, Frédéric YERMIA (44)

Les arguments pour ou contre le soutien à la candidature de Mélenchon ont été très largement échangés dans nos rangs. Nous sommes favorables à la position qui consiste à apporter notre

soutien à cette candidature de manière indépendante par un rassemblement comme l’appel Front Commun le préfigure. Nous pensons aussi que notre mouvement ne doit pas hésiter à émettre des critiques

Page  30

Page 31: Bulletin de Débat Collectif National du 19 et 20 novembre 2016 · 2016. 11. 3. · Tout autre choix est dépourvu de sens et chimérique. 2017 et après. Une conduite d'évitement

Ensemble! - Collectif National du 1er et 2 octobre 2016

à l’égard des points de vue défendus par le candidat, notamment sur la Syrie, Poutine ou l’immigration.

Mais la question qui se pose à travers la consultation et notre réunion des 19 et 20 septembre c’est de savoir si ENSEMBLE  ! aura un positionnement dans cette campagne présidentielle, donc si notre mouvement se donnera la capacité d’agir un minimum dans cette période, dont nous savons qu’elle va amener une forte polarisation et un intérêt pour les débats politiques.

De ce point de vue, il nous semble qu’il faut dire, avant même la fin de la consultation, qu’un accord est possible pou r que l a g rande ma jo r i t é de l’organisation se rassemble (soit plus des deux tiers). Il est bien évidemment nécessaire que s’expriment des votes précis sur ce qu’il convient de faire. Nous sommes, pour notre part, convaincus que la méthode "France Insoumise" n'est pas pertinente pour réussir le rassemblement que nous souhaitons et qu'il serait indispensable que soit mise en place une équipe d'animation de la campagne réellement pluraliste  pour mener la campagne et préparer à la fois les législatives et l'après 2017. C’est ce qui nous détermine à nous prononcer pour la motion 3. Mais il convient aussi qu’une prise de posit ion en faveur de la campagne de Mélenchon sorte de la

réunion de notre collectif national de novembre.

C’est pourquoi nous pensons que les motions 1 et 3 doivent pouvoir se rassembler lors du Collectif national des 19 et 20 novembre. La base de ce rassemblement serait :

"1) Le soutien d'Ensemble à la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon / La France Insoumise et l'engagement de ses animatrices et animateurs dans une équipe de campagne pluraliste2) Une campagne autonome d'Ensemble de soutien à Jean-Luc Mélenchon / France Insoumise reprenant l 'essent ie l de nos analyses et positions.3 ) l ' e n g a g e m e n t d e n o t r e mouvement dans une dynamique de rassemblement autour de la c a n d i d a t u r e d e J e a n - L u c Mélenchon / France Insoumise, dynamique que l 'appel Front Commun illustre4) La participation d'Ensemble dans les instances et collectifs France Insoumise là où les camarades l'estiment possible et utile5) La continuation de toutes nos activités visant à rassembler, comme l’appel des 100.

Cette orientation nous paraît pouvoir rassembler au maximum notre mouvement et le tourner vers l’action.

Réponse à Samy et aux camarades de la position 3 Jacques Stambouli (Marseille)

Samy Joshua et les autres (position 3) reprochent à Mélenchon et à son équipe de campagne leur "verticalisme", en gros

le fait d'imposer d'en haut une ligne politique au mouvement citoyen de soutien

Page  31

Page 32: Bulletin de Débat Collectif National du 19 et 20 novembre 2016 · 2016. 11. 3. · Tout autre choix est dépourvu de sens et chimérique. 2017 et après. Une conduite d'évitement

Ensemble! - Collectif National du 1er et 2 octobre 2016

"la France Insoumise". Que peut -on répondre à cela de notre point de vue ?

1. Effectivement, le programme adopté à la Convention de Lille pour la France Insoumise a été décidé "en haut" avec des compromis faits autour de l'équipe de Mélenchon, sur lesquels Ensemble a peu pesé. Et pour cause ! Ensemble, alors que la candidature de Mélenchon date de février 2016 n'aura toujours rien décidé au 15 novembre 2016. Laissant le PCF faire savoir qu'il pourrait, aux dernières nouvelles, soutenir l'ancien ministre de Valls, Montebourg comme celui-ci le propose dans une interview du Journal du Dimanche du 30 octobre !

2. Cependant, on peut constater que le programme de la France Insoumise reprend les éléments essentiels de l'Humain d'abord qui fut le programme de référence du Front de Gauche, avec des avancées sur l'écologie.Ces avancées, comme les compromis passés, reflètent le pluralisme des cultures politiques existant dans le Parti de Gauche et dans l'espace de convergence politique qui sert de comité de pilotage polit ique de la campagne France Insoumise avec diverses composantes : PG (insistant sur la "révolution citoyenne"), mais aussi Ensemble Insoumis insistant sur l 'écologie), Communistes Insoumis (insistant sur le partage des richesses et la paix), Nouvel le Gauche Social iste (idéologie keynésienne du point de vue économique) . A part ces cultures politiques, on remarque que d'anciens Verts participent autour de Martine Billard à la commission écologie du PG et à l'élaboration sur le sujet. On ne peut pas dire qu'Ensemble globalement ait participé à ces débats par des textes de fond (sauf contributions d'Ensemble Insoumis), alors que nous aurions pu peser sur les questions de l'écosocialisme, de l'autogestion, de la participation aux mouvements sociaux, de la stratégie révolutionnaire par exemple. Enfin, on

remarque que les votes des internautes membres de la France Insoumise privilégient les thèmes mis en avant par l'association ATTAC : refus du CETA et de TAFTA, de la loi El Khomri, transition écologique par exemple. Ce qui montre une certaine maturité politique et balise l'espace politique dans lequels ils se situent : un espace proche du nôtre et non figé.

3. Nous pouvons encore peser dans l'élaboration des brochures thématiques qui approfondiront les thèmes du programme adopté à Lille ("l'avenir en commun"). Des camarades d'Ensemble Insoumis s'y sont attélés, mais pas encore tout Ensemble. Des choix relativement corrects ont été faits dans France Insoumise et l'équipe Mélenchon. Mais sans Ensemble dans sa totalité. Donc, pour le moment, le "verticalisme" de JLM a été plus souple que prévu pour le projet et les résultats sont de bonne qualité, en utilisant d'ailleurs l'interactivité (maîtrisée médiatiquement) d'Internet.

4.La critique du "verticalisme" de JLM pour la position 3 doit se lire principalement comme une critique organisationnelle sur la façon de construire éventuellement une nouvelle force politique et d'animer dans ce but la campagne de la présidentielle et des législatives autour de la candidature JLM.

L'enjeu est effectivement désormais de peser sur la construction d'une nouvelle force politique nationale démocratique de la gauche mouvementiste, agissant aussi bien dans les institutions (c'est la tendance de nombreux camarades du PG) que dans les mouvements sociaux émancipateurs (ce doit être notre apport comme celui de camarades communistes) avec une perspective anticapitaliste débouchant sur un projet écosocialiste démocratique (cela peut être une perspective commune à condition de nous entendre et sur l'anticapitalisme et sur ce que peut être

Page  32

Page 33: Bulletin de Débat Collectif National du 19 et 20 novembre 2016 · 2016. 11. 3. · Tout autre choix est dépourvu de sens et chimérique. 2017 et après. Une conduite d'évitement

Ensemble! - Collectif National du 1er et 2 octobre 2016

c o n c r é t e m e n t c e t é c o s o c i a l i s m e démocratique), mêlant et fusionnnant à terme diverses cultures politiques

Car il est évident qu'à la suite de ces élections nationales, présidentielles et législat ives, le problème de cette construction se posera dès l'été 2017, en fonction du résultat électoral et des moyens de financement public liés au nombre de voix des candidats de France Insoumise aux législatives (et du nombre d'éventuels élus France Insoumise).

5. Pour Ensemble position 3 on peut peser de l'extérieur de la France Insoumise avec d e s a p p e l s d ' i n t e l l e c t u e l s e t d e personnalités comme Front Commun.

Or il faut faire le bilan de l'échec du Front de Gauche entre 2012 et 2016.: l'ancienne forme de cartels d'organisations à la présidentielle et aux législatives a échoué, car pérennisant de petits appareils dirigeants et écartant les non-encartés , les pratiques et les idées neuves . Il serait donc faux de penser à un cartel "France Insoumise-Front Commun". D'autant plus qu'il est nécessaire d'inclure de nombreux non-encartés politiquement à la camapgne JLM, aux lég is la t ives e t dans la construction d'une nouvelle force politique à gauche.

La recomposition politique, débouchant sur une nouvelle force politique de gauche démocratique et mouvementiste, une force de la gauche alternative et écologiste, doit prioritairement associer aujourd'hui des non-encartés. Notamment ceux de la nouvelle génération qui se politise depuis 2005 (mouvement contre le TCE) et dans les luttes diverses dont celles récentes contre la loi El Khomri, mais aussi contre les grands projets inutiles et pour la sauvegarde de notre climat. Ces non-encartés sont nombreux dans la France Insoumise, à partir de la base des 145 000 personnes s'étant engagée sur Internet à soutenir JLM. C'est maintenant avec eux

e t avec les d ive rses cu l tu res e t composantes politiques soutenant JLM que nous testerons la possibilité de construire une nouvelle force politique de la gauche mouvementiste, un Podemos à la française.

6. En conclusion, nous pouvons certes peser, comme Ensemble, en dehors de France Insoumise, par des remarques critiques qui peuvent avoir quelques effets. Mais si on veut contester la "verticalité" de la campagne de JLM et si l'on veut vraiment construire par cette campagne une nouvelle force politique démocratique et de gauche, ce qui est l'enjeu, à mon avis, il faut être dans les groupes d'appui de France Insoumise . Les animer démocratiquement en faisant participer toutes et tous, en associant au maximum les non-encartés et la nouvelle génération politique, par de nouvelles pratiques militantes, liées en particulier à Internet.

Cet enjeu de construction d'une force politique nouvelle nationale est à notre portée si nous obtenons autour de la candidature JLM un résultat honorable aux élections présidentielles et législatives autour de 10-15 %. Il est nécessaire face aux dangers du FN et aux attaques à venir de la droite qui, très probablement, va gagner les élections de 2017. il en va de la capacité de résistance des forces sociales populaires anticapitalistes, écologistes et démocratiques. Car c'est dans les luttes et dans les débats électoraux avec les classes populaires que nous apprendrons à résister au cauchemar néo-libéral et que nous tracerons une alternative de masse au capitalisme, concrète, répondant aux questions du moment. Ne loupons pas cette possibilité, apprenons des erreurs des cartels passés, des impasses des sectarismes des mini-appareils. Ouvrons nos yeux, nos oreilles, nos sensibilités, nos esprits. 2017 peut être l'année du lancement réussi d'une nouvelle force politique démocratique de masse dans l'espace de la gauche. Ne

Page  33

Page 34: Bulletin de Débat Collectif National du 19 et 20 novembre 2016 · 2016. 11. 3. · Tout autre choix est dépourvu de sens et chimérique. 2017 et après. Une conduite d'évitement

Ensemble! - Collectif National du 1er et 2 octobre 2016

critiquons seulement dehors ! Soyons résolument dedans pour la construire dès

maintenant !

Contribution au débat Jean-Jacques Boislaroussie

1/La consigne de voteL'appel à voter pour Jean-Luc Melenchon se justifie- par l'installation de sa candidature dans le débat public, non à ce stade comme porteuse d'alternative mais comme seule en capacité de peser à gauche du PS et face à la droite l'extrême droite- par un profil combinant opposition au l i b é r a l i s m e d a n s s e s d i v e r s e s déclinaisons, refus de plier face au projet actuel de l'Union Européenne, orientation clairement écologiste, appel à l'initiative c i t o y e n n e e t p o p u l a i r e . L e s p o s i t i o n n e m e n t s c e n t r é s s u r l ' indépendance nationale, le primat républicain, clivent fortement au sein des secteurs militants de la gauche de gauche (donc au sein d'Ensemble) mais ne sont perçus comme décisifs par ce qui reste du "peuple de gauche"- celui ci porte d'ailleurs pour l'essentiel un regard pos i t i f sur la cand idature Melenchon

2/ la conduite de la campagneIl serait hasardeux d'escompter un infléchissement majeur de Melenchon et de ses équipes rapprochées sur la place centrale de la France Insoumise dans le processus.Un tel infléchissement constituerait, en outre, une forme de trahison de la démarche qui a rassemblé les premiers soutiens au sein des groupes d'appui. En revanche il est légitime de défendre une forme d'association des courants et organisations participant à la campagne Présidentielle. Celle ci peut pour le moins permettre d'intervenir sur les contenus, voire de participer ès qualité à certaines

initiatives, sans doute pas de co-construire au plein sens du terme.A la base, il faudra veiller à s'inscrire dans de possibles dynamiques initiées par les groupes de la France Insoumise. Et en même temps porter sans nous fondre dans la France Insoumise les orientations qui nous conduisent à appeler à voter Melenchon tout en visant à rassemble largement . Celles ci ont peu de chances d'être audibles à une échelle de masse lors d'une campagne nécessairement personnalisée, elle peuvent l'être dans des secteurs sociaux, associatifs politiques larges, et dans les villes et régions on Ensemble est en capacité de peser.

3/ Des rythmes désyncronisésL'appel des 100 peut esquisser un espace politico-social unitaire pour les années noires qui risquent de suivre la séquences électorale de 2017, l'appel à faire front commun vaut notamment par l'expression d'un courant unitaire et gauche au sein du PCF, processus qui peut mûrir si les contradictions s'exacerbent au sein de ce parti.Ces deux démarches resteront cependant assez marginales si elles ne trouvent pas une forme d ' inscr ipt ion dans une dynamique à la Présidentielle

4/ La France Insoumise ne peut être l'outil politique unique pour la suite.Le curseur dépendra certes du score de Melenchon, mais celui-ci ne justifiera pas en tout état de cause une forme de table rase après la Présidentielle. Nous devons t e n i r b o n s u r l a q u e s t i o n d u rassemblement à gauche du PS pour les législatives, non pour des raisons boutiquières mais parce que nous ne

Page  34

Page 35: Bulletin de Débat Collectif National du 19 et 20 novembre 2016 · 2016. 11. 3. · Tout autre choix est dépourvu de sens et chimérique. 2017 et après. Une conduite d'évitement

Ensemble! - Collectif National du 1er et 2 octobre 2016

pouvons échanger l'hégémonisme ancien du PCF contre un nouvel hégémonisme.

5/ Alors ?A ce stade la position 3 est un point d'équilibre- pour peu que l'appel à voter Melenchon ne soit pas porté du bout des lèvres, mais de maniere offensive

- et que nous tentions de mettre autant q u e p o s s i b l e e n c o h é r e n c e c e t engagement avec les démarches pour construire et rassembler menées en direction de la France Insoumise, de l'appel Front Commun, de l'appel des 100, comme dans les mobilisations.

Pour une campagne commune avec Jean Luc Mélenchon, choisissons la position 1 ! DALBERA Daniel (Nice, 06), DALBERA DAUMAS Claude (Nice, 06) ,GALLIANO Eve (Nice, 06),TRINDON Nikou ( Alpes Maritimes,06),CARON Claire (Tournan, 07) , MOINGEON Patrice (Privas, 07), BELLAN Nanie (Martigues, 13), BELLAN Roland ( Martigues, 13) , DAVI Hendrik (Marseille, 13) , GARNIER Christian( Marseille, 13) , GERON Gérard ( Miramas, 13), IZQUIERDO Jean Phillippe (Aubagne, 13) , LAABOUDI Omani ( Aubagne,13), PORELLI Vincent ( Aix en provence, 13), SEGAY Jean-Marc (Salon de Provence, 13) , STAMBOULI Jacques ( Marseille, 13), TASSY Marcel (Aix-en-Provence, 13) , FARDOUX Clémentine ( Aubagne, 13), PENDARIES Jean René (Marseille, 13), LOUCHON Thierry ( Martigues, 13), REY Georges (Aubagne, 13), SENEGAS Philippe (Marseille, 13), LE BRIS René (Hérouville Saint Clair, 14), PERETTI Francis (Ajaccio, Corse) , Jacques CASAMARTA ( Ajaccio, Corse), BIZON Jean Pierre ( Ajaccio, Corse), LARENAUDIE Pascale ( Ajaccio, Corse), ARMATA Robert ( Ajaccio, Corse), AVENEL Christine (Saint Brieuc, 22), GUYTON ISABELLE (Plaintel,22), SABOURDY Yves ( Lannion, 22), SAMSON Georges (Saint Brieuc,22), LE FLOHIC Jean ( Côtes d'armor , 22), DUTOT Maurice (Eure, 27), CANALS Thierry (Hérault, 34), QUINTON Luc (Grenoble, 38), GANNE Claude ( Haute Loire,43), CAUSSE Chris (Lozère,48), THOYER Jean-Marie (Lozère, 48), MERLEVEDE Yann (Roubaix, 59) , BEVILACQUA Arnaud ( Oise, 60), BEVILACQUA Stéphanie (Oise, 60), CHEVAILLOT Pascal ( Oise,60), DEPRIESTER Martine (Oise, 60), LAFFONT Alain (Clermont-Ferrand, 63), MAZET Christian ( Puy de Dôme, 63) , NARANJO Florent (Clermond Ferrand, 63), SERVAJEAN Franc ( Puy de Dôme,63) , VERGNE Francis ( Riom, 63) , BOLLON Georges (Puy de dôme, 63), BAGES Michel ( Puy de dôme, 63), BONAZZI Patrice ( Oullins, 69), MINO Daniel (Haute Savoie 74) , EYRAUD Régis (Paris, 75), OBONO Danièle (Paris, 75), QNOUCH Raphaël (Paris, 75) , ZUNINO Thierry ( Paris, 75) , RIOUAL Jean-Pierre ( Le Havre, 76), SPRANG Guillaume ( Pontault Combault, 77) , DENORME Vincent ( Amiens,80), FAURE Jean-Claude( Albi, 81) , MORAND Cédric ( La Seyne, 83), SIMON Jacques (Evry, 91) , DROIN Pierre (Gennevilliers, 92), BAGAYOKO Bally ( Saint Denis, 93), BRAFMAN Jean (Saint denis, 93) , LIEGARD Guillaume (Montreuil, 93), VILA Pierre (Montreuil, 93) , GILLOT-DUMOUTIER Claudie (Seine Saint Denis 93), BERTHELOT Annick (Vitry/Seine, 94) , GUINTRAND Thierry (Villejuif, 94).

Nous avons la responsabilité de proposer, de faire grandir et de crédibiliser dans les

l u t tes comme lo rs des é lec t i ons présidentielles et législatives de 2017, les

Page  35

Page 36: Bulletin de Débat Collectif National du 19 et 20 novembre 2016 · 2016. 11. 3. · Tout autre choix est dépourvu de sens et chimérique. 2017 et après. Une conduite d'évitement

Ensemble! - Collectif National du 1er et 2 octobre 2016

perspectives d'une alternative  qui réponde aux exigences de la période et aux attentes de notre camp social.

Un programme et une stratégie de rupture sociale et écologique.L'orientation que nous proposons vise à rassembler sur un programme de rupture avec les politiques néolibérales et de transformation radicale de la société. Les grandes lignes d'un tel programme anticapitaliste et écosocialiste nous sont communes. Il en va de même de la stratégie inséparable d'une forte mobilisation populaire ouvrant la voie à une révolution citoyenne et à un pouvoir populaire constituant qui jette les bases d'une 6ème république.

Un cadre de rassemblement ouvert à l'ensemble de la gauche de gauche.

Cette orientation globalement défendue aussi bien par Ensemble que par Jean Luc Mélenchon s'adresse à toutes et tous  et particulièrement aux centaines de milliers de citoyen-ne-s qui recherchent une alternative à la société que l'on nous i m p o s e . Q u e l l e s q u e s o i e n t l e s divergences que nous pouvons avoir avec lui, la candidature de Jean-Luc Mélenchon telle qu'elle s'est installée dans le paysage politique exprime dans les classes

populaires le refus à gauche de la politique mise en œuvre par François Hollande, comme le refus des politiques d'exclusion et de stigmatisation portées par la droite et l'extrême droite. Il n'y a pas d'autres candidatures que celle ci pour sanctionner à gauche ce gouvernement.

Pour un engagement offensif.

Nous savons que « La France insoumise » ne représente qu’une partie des forces disponibles. Contribuons à créer les conditions qui permettent la réussite d'un plus large rassemblement.. Cela vaut pour la campagne de l'élection présidentielle comme pour les législatives et l'après 2017.

L'espace de convergence politique auquel Jean Luc Mélenchon nous invite à participer permet à la fois le débat et l'expression autonome sur ce qui nous différencie. Et les collectifs insoumis qui se constituent permettent d'accueillir au plus près du terrain celles et ceux qui ne veulent plus subir mais agir. Il est temps de rompre avec un attentisme qui nous condamne à un rôle de commentateur de la vie politique. Le moment est venu de construire une campagne commune !

Ne pas sacrifier l’avenir - Contribution à l’appui de la proposition 2 Etienne Adam, Louis Aminot, Stefan Bekier, Benjamin Birnbaum, Redija Boukhlafa, Florence Braud, Danielle Carasco, Gérard Chaouat, Florence Ciaravola, Alexis Cukier, Alain Cyroulnik, Bruno Della Sudda, Catherine Destom-Bottin, Hervé Do Alto, Marie-Claude Herboux, Sylvie Larue, Francis Lecomte, Arthur Leduc, Laurent Lévy, Philippe Marlière, Nadine Neveu, Nolwenn Neveu, Lydie Porée, Emmanuelle Rio, Jacques Rioual, Marlène Rosano-Grange, Catherine Samary, Nadine Slyper, Bea Whitaker, Pierre Zarka

Les prochaines élections, présidentielle et législatives, vont se tenir dans un contexte de crise politique générale  : crise des

organisations de l'ensemble du spectre  ; crise des formes mêmes de la politique.

Page  36

Page 37: Bulletin de Débat Collectif National du 19 et 20 novembre 2016 · 2016. 11. 3. · Tout autre choix est dépourvu de sens et chimérique. 2017 et après. Une conduite d'évitement

Ensemble! - Collectif National du 1er et 2 octobre 2016

Les enjeux de notre intervention sont déterminés par cette crise.

La droite et l'extrême-droite s'apprêtent à se partager le second tour de la présidentielle. Le Front National est parvenu à dépasser le bipartisme qui caractérise la vie politique française depuis plusieurs décennies et à s'imposer comme u n c o u r a n t m a j e u r. L e s t h è m e s idéologiques qu'il était traditionnellement le seu l à por ter ( ident i té nat iona le , xénophobie, autoritarisme...) occupent à présent le centre du débat public, et disposent aujourd'hui de relais à gauche.

A l'issue d'un quinquennat calamiteux, le PS, en crise profonde et qui s'est enfoncé d a n s u n e d é r i v e n é o l i b é r a l e e t antidémocratique, ne peut plus profiter à plein du «  vote utile  ». Le temps de son hégémonie sur la gauche prend fin dans ces soubresauts.

La gauche d'alternative, de son côté, est affaiblie et divisée, et incapable d'apporter une réponse immédiate à cette crise pol i t ique, alors même qu'un large mouvement social, dirigé contre un gouvernement se disant de gauche, vient pourtant de manifester un rejet largement partagé du social-libéralisme et une aspiration à un autre monde, comme à de nouvelles formes, plus horizontales et moins délégataires de l'engagement politique. Il est nécessaire pour construire une alternative progressiste de rassembler toutes les forces qui s'opposent à l'ordre néolibéral. Ensemble  ! doit y contribuer, dans la période électorale et au-delà, dans des formes en phase avec l'aspiration de larges secteurs du mouvement social et de la gauche à exprimer leur volonté d'être acteurs et actrices du changement.

En construisant autour de sa personne son m o u v e m e n t F r a n c e I n s o u m i s e , regroupement de groupes d'appui à sa candidature, Jean-Luc Mélenchon a peut-être rendu irréversible l'échec du Front de

Gauche. Sa décision unilatérale de présenter dans toutes les circonscriptions des candidatures choisies parmi ses soutiens en fait un obstacle décisif à la construction d'une alternative unitaire. Son projet, d'une grande cohérence et caractérisé par une conception étatiste, autoritaire et personnalisée de la politique est – au delà de certains de ses aspects programmatiques – à l'opposé de ce que nous portons.

Il s'est par ailleurs lancé dans une course en avant de petites phrases, déclarations et éléments de langage par lesquels il contribue à renforcer le climat identitaire et xénophobe qui domine et structure le débat public et qu'il nous faut combattre. «  P a t r i o t i s m e é c o n o m i q u e  » , «  indépendantisme français  », migrant-e-s qu'on ne pourrait pas accueillir, travailleurs et travailleuses détaché-e-s coupables de l'exploitation dont ils et elles sont victimes, sans parler du thème de «  l'économie de la mer  », indissociable du colonialisme français, d'une analyse du Brexit qui en efface les dimensions racistes, ou de la Syrie où «  Poutine va régler le problème  » et où l'évocation de crimes de guerres relève du «  bavardage  ».

Ce ne sont pas ces thématiques qui lui apporteront des voix. Il doit surtout sa popularité au fait qu'il incarnerait, dans la suite de la campagne de 2012, l'espérance d'une part de l'électorat de gauche en une alternative. C'est là une illusion redoutable que nous ne devons à aucun prix entretenir, et qui risque de le faire apparaître demain comme le leader naturel de la gauche d'alternative. Il s'agit là d'un danger qu'on ne saurait sous-estimer. Tout ce qui peut conforter cette tentative de captation des aspirations au changement contribuera à rendre plus difficiles les reconstructions à entreprendre au cours de la période prochaine.

La gauche d'alternative se trouve ainsi dans une nasse, et toute gesticulation ne

Page  37

Page 38: Bulletin de Débat Collectif National du 19 et 20 novembre 2016 · 2016. 11. 3. · Tout autre choix est dépourvu de sens et chimérique. 2017 et après. Une conduite d'évitement

Ensemble! - Collectif National du 1er et 2 octobre 2016

fera que la resserrer. Le pire à faire serait de sacrifier l'avenir à un choix tactique l imi té à la perspect ive é lectora le immédiate.

Si Jean-Luc Mélenchon est le seul candidat possible, c'est que nous n'avons pas de candidat-e. Il s'agit là d'une s i tua t ion inéd i te par t i cu l iè rement préoccupante mais à laquelle nous devons faire face avec lucidité.

La crise politique actuelle est aussi une opportunité pour renforcer ce qui émerge comme volonté de formes politiques

nouvelles, rompant avec la culture délégataire et institutionnelle par laquelle une «  classe politique  » largement autonome revendique pour elle-même la r e p r é s e n t a t i o n d e s m o u v e m e n t s populaires.

Dans les mois qui viennent, Ensemble  ! doit poursuivre ses efforts d'explication et de rassemblement, en ayant en vue les conditions de la reconstruction à venir d'une gauche renouvelée, capable d'être porteuse d'une alternative émancipatrice.

Note sur « Front Commun » Christophe Aguiton & Pierre-François Grond

L'appel « Front Commun » a été publié à la veille de la fête de l'Humanité, le 8 septembre 2016 à l'initiative de militants du PCF – pour beaucoup issus de la plate-forme « Ambition communiste » présentée au dernier congrès de ce parti – et d'Ensemble. En un mois plus de 5000 signatures se sont ajoutées, des réunions de signataires ont été organisées à Montpellier (20 participants), à Paris (90 participants), à Marseille (25 participants) et sont en préparation à Toulouse, de nombreuses autres villes étant dans une phase de mise en œuvre des noyaux initiaux.

Cette note vise à rappeler les raisons qui ont été à l'origine de l'appel et présenter les prochaines étapes qui sont aujourd'hui discutées avec les initiateurs et les signataires.

Trois raisons principales motivent les initiateurs et les signataires de l'appel.

- C'est tout d'abord la conviction que l'existence d'une gauche de transformation sociale et écologiste est indispensable, et qu'elle doit trouver les moyens de

s'exprimer et de compter dans le rapport de force pour les élections présidentielle et législatives de 2017.- C'est ensuite le constat qu'aujourd'hui JLM est le seul à pouvoir incarner cette gauche, avec une orientation radicale sur l e s q u e s t i o n s s o c i a l e s e t environnementales ce qui ne veut pas dire qu'il n'existe pas, bien sur, des points de discussions importants avec lui cf. Syrie, etc.

- C'est enfin l'idée que cette candidature pèsera d'autant plus qu'elle sera portée par une campagne pluraliste et ouverte à différents courants politiques, en particulier ceux issus du Front de Gauche. Dans cet esprit, France Insoumise ne saurait représenter la totalité de l'arc de force nécessaire et il faut donc construire les cadres pluralistes qui seront nécessaires aux niveaux locaux et nationaux.

Deux étapes sont clairement définies par les initiateurs de l'appel.

Il s'agit avant tout, aujourd'hui, de convaincre les différentes forces de la gauche de transformation sociale et

Page  38

Page 39: Bulletin de Débat Collectif National du 19 et 20 novembre 2016 · 2016. 11. 3. · Tout autre choix est dépourvu de sens et chimérique. 2017 et après. Une conduite d'évitement

Ensemble! - Collectif National du 1er et 2 octobre 2016

écologiste et, au-delà, toutes et celles et tous ceux qui s'étaient investis dans la campagne électorale de 2012 ainsi que cel les et ceux qui cherchent une alternative à la politique néolibérale et autoritaire du gouvernement.Pour cela, l'accent est mis sur la poursuite de l'élargissement de l'appel par le nombre de signataires, avec un objectif de 10 000 signatures, et sur la tenue de réunions de signataires dans les différentes régions de France.

En novembre, Ensemble et le PCF, les deux composantes du Front de Gauche qui n'ont pas encore pris leur décision, vont consulter leurs adhérents.

Si ces votes aboutissent à une prise de position en faveur de la campagne JLM en constituant un cadre pluraliste, l'appel Front Commun aura atteint un des ses principaux objectifs et nous rentrerons dans une nouvelle phase dans laquelle ces deux organisat ions pol i t iques devraient jouer un rôle prépondérant.

Si ce n'est pas le cas et si les décisions aboutissent à repousser encore les échéances – en pratique au mois de février 2017 – ou, pire, pour ce qui concerne le PCF, par la décision d'ajouter de la division à la division en présentant un nouveau candidat pour la présidentielle, alors les signataires de Front Commun discuteront de la mise en œuvre de ce qui a été annoncé dans l'appel : entrer en campagne pour la présidentielle et les législatives en commençant par construire des cadres pluralistes au niveau local. Pour cela une réunion nationale sera organisée le 3 (ou les 3 et 4) décembre.

Dans cette deuxième hypothèse se posera le problème des relations avec France Insoumise et JLM, en sachant qu'il existe aujourd'hui une difficulté évidente : FI est présentée comme la réponse à la crise des partis, capable à la fois de mener

campagne pour JLM et d'être le cadre de la recomposition post-élections en lieu et place du Front de Gauche ; dans cette vision, seul le ralliement à FI est envisageable pour la présidentielle et c'est FI qui désignera les candidats pour les élections législatives.

Pour les animateurs de Front Commun, il ne s'agit pas de conditionner l'entrée dans la campagne présidentielles à un accord avec JLM et FI sur le fond de leurs positions et sur le cadre pratique de cette campagne mais d'engager un débat avec eux sur ces questions avec l'état d'esprit que l'ouverture de la campagne à des cadres pluralistes serait un atout de plus pour sa réussite, étant bien entendu que si Ensemble et le PCF s'engagent dans la campagne ce serait à eux de gérer ces relations.

Il reste deux questions, à moyen et long terme, qu'il faudrait discuter rapidement.

La première concerne les élections législatives. Au delà des positions traditionnelles d'Ensemble en faveur d'un rassemblement des forces en rupture avec la politique néolibérale du gouvernement, deux problèmes ne sont pas résolus : comment combiner cette position avec la nécessité de lier campagne présidentielle et campagnes législatives, les secondes n'étant qu'à quelques semaines de la première ? Et comment choisir les candidats ? S'il ne sera pas possible d'accepter que ce soit FI qui fasse ces choix, restera à décider entre décisions de cartels et votations citoyennes et voir comment assurer une pondérat ion nationale entre les différents courants politiques.

La seconde porte sur la nécessaire recomposition politique après les élections. FI porte un projet clair, dont on peut voir a i s é m e n t t o u t e s l e s f a i b l e s s e s (contournement des courants politique, lancement par un candidat qui n'est pas

Page  39

Page 40: Bulletin de Débat Collectif National du 19 et 20 novembre 2016 · 2016. 11. 3. · Tout autre choix est dépourvu de sens et chimérique. 2017 et après. Une conduite d'évitement

Ensemble! - Collectif National du 1er et 2 octobre 2016

issu des générations impliquées dans les mob i l i sa t ions récen tes , mode de fonctionnement opaque, etc.). Mais une réponse qui ne serait qu'une incantation à l'unité de toutes les forces antilibérale alors que le bilan du FdG montre qu'un dépassement des partis en présence n'est

pas envisageable, en tout cas du côté du PCF, serait tout aussi faible. Il nous faut donc nous atteler à la définition d'un projet politique qui combine respect des courants politiques existants et renouveau profond dans la constitution même de la nouvelle force dont nous avons besoin.

Puisqu’il est question de « programme »… juste deux exemples. Etienne Adam, Pierre Cours-Salies, Marie-Claude Herboux, Pierre Zarka

Notre objectif commun est de construire les mobilisations tout en débattant des objectifs politiques, c’est une conception d’un «  programme  » soutenant une campagne politique. Elle cherche une mise en mouvement. Celle de la France Insoumise se contente de viser la délégation de pouvoir. Cela même qu’il devient urgent de dépasser  comme l’attendent une part importante de celles et ceux qui ont participé au mouvement du printemps dernier. Pour 2012, « L’Humain d’abord », élaboré sans débats politiques publics, fut adopté en juillet 2011 par les composantes du FdG : à l’époque, le PCF, le PG, la GU, auxquels la FASE s’était jointe en 2010 ainsi que Convergence et alternative. Après six mois d’attente, intégrés pour les dernières séances de discussion, nous avions vite compris que peu était ouvert à des réécritures. Nous avons cependant obtenu des corrections : l’affirmation disant que c’était un programme pour une première législature… Cette idée gestionnaire, illusoire, servait à motiver les refus de nationalisations « parce que cela coûte cher » (sic !). Alors que nous parlions de propriété publique sur des entreprises qui ont tellement dépendu des fonds publics ! Malgré nos efforts, et l’abandon des formules de ‘réalisme’ « socialiste », il n’y a pas eu de changement sur le fond : le nombre de

mises en cause de la propriété capitaliste est resté dérisoire. On peut le vérifier en le relisant.

Un autre amendement fut obtenu. Il est à la page 57 (édition 2012) : « un droit à la naturalisation permettant à tous les étrangers qui le souhaitent d’acquérir la nationalité française au-delà de cinq ans de résidence ». Nous tenions à « un droit à » et aussi à « qui le souhaitent » : pour répondre à l’objection « ce ne peut être automatique » et affirmer qu’il s’agit d’un droit pour les résident.e.s. Les représentants du PG ne voulaient pas renoncer à leur formule : « Faciliter l’accès à la nationalité française pour les personnes étrangères présentes légalement sur le territoire ». Pourquoi dire « faciliter l’accès » si c’est un droit ? Sinon, pourquoi ce droit est-il refusé ? Ils vivent ici, travaillent ici, mais…

Redonnons une unité à notre histoire : résident.e.s, libres de penser et d’agir, elles et ils ne doivent pas subir de discrimination. Cela devrait être le droit depuis des dizaines d’années. Toute autre position reste faible devant le FN ; mais « L’avenir commun », le programme de France Insoumise, ne soumet pas cette perspective au débat. Au milieu des positions pour la carte de dix ans et autres, nous lisons une redite des

Page  40

Page 41: Bulletin de Débat Collectif National du 19 et 20 novembre 2016 · 2016. 11. 3. · Tout autre choix est dépourvu de sens et chimérique. 2017 et après. Une conduite d'évitement

Ensemble! - Collectif National du 1er et 2 octobre 2016

formules d’esquive, telles que « faciliter l’accès » (chap. 1 point F) … Une continuité avec le texte de 2012, avant amendement ! Pourtant, c’est un élément politique à corriger, dans notre histoire nationale : « notre République », pourtant, se veut en rupture avec les guerres coloniales et les prétentions impérialistes, pour les droits de tous les individus.

« Face à la crise européenne » (Chap. 4), la solution est : « prendre les mesures immédiates et unilatérales de sauvegardes des intérêts de la Nation ». « Le plan A, c’est la sortie concertée des traités européens par l’abandon des règles existantes pour tous les pays qui le souhaitent (…). Le plan B, c’est la sortie des traités européens unilatérale pour la France pour proposer d’autres coopérations ». Cette option se réduit à faire une campagne pour capitaliser les mécontentements en votes, avec pour mot décisif « notre indépendance d’action ». S’agit-il d’arguments électoraux pour une année ? Faut-il faire semblant de croire que le candidat sera élu et aura « les pouvoirs de la 5e puissance mondiale présente sur les cinq continents ».

Une toute autre voie est d’actualité. Sortir du carcan du néolibéralisme, dans l’Union européenne et en changeant les relations entre le sud et le nord de la Méditerranée. Nous voulons un autre Traité pour une autre Europe, une tâche à mener en commun, dès maintenant. Il est urgent de construire le front le plus large avec les mouvements sociaux, syndicaux,

antiracistes, avec toutes les forces de la gauche et de l’écologie, en France comme en Europe. Il s’agit de rompre avec les traités actuels et refonder une Europe des peuples, écologique et égalitaire, avec un nouveau socle de droits économiques (temps de travail réduit, revenu minimum, santé et sécurité au travail, disparition des paradis fiscaux …), sociaux (protection sociale, égalité des femmes et des hommes, respect des droits humains,…) et politiques (sortie de l’OTAN, conditions d’information, d’élection et de contrôle démocratiques pour tou-te-s les résident-e-s dans les pays d’Europe…). Il s’agit de débattre publiquement, de mettre en œuvre un processus constituant pour une nouvelle union, démocratique et populaire, à la place des instances non élues au suffrage universel direct de l’Union européenne (Commission européenne, Conseil de l’Union européenne, Eurogroupe, conseil des gouverneurs de la Banque Centrale Européenne …). Notre réponse vise à définir un monde ou des souverainetés, partagées ou non partagées, passent par des droits communs à toutes et tous, une maîtrise des moyens de production et une démocratisation de la démocratie. Reconstruire une Europe solidaire, accueillant ceux qui fuient les guerres et la misère  ; engagée sur la scène internationale en faveur de la paix, de l’égalité et de la démocratie.

Débattre avec clarté des objectifs pour rassembler les forces !

Page  41

Page 42: Bulletin de Débat Collectif National du 19 et 20 novembre 2016 · 2016. 11. 3. · Tout autre choix est dépourvu de sens et chimérique. 2017 et après. Une conduite d'évitement

Ensemble! - Collectif National du 1er et 2 octobre 2016

Quelques commentaires sur le débat Michel Dupont (Rouen Sotteville)

"Ensemble! confirme sa politique de rassemblement des forces politiques et sociales opposées au néolibéralisme et à la politique du gouvernement." C'est par cette formule consensuelle que commence la proposition 2.

Pourtant, depuis quelque temps, des camarades soutenant cette proposition tenaient un discours quelque peu différent et suggéraient que, face à la catastrophe annoncée pour la gauche en 2017, l'urgence n'était plus de faire émerger une force d'alternative au libéralisme mais de rassembler beaucoup plus largement pour conjurer cette menace. Ainsi, Jean-Claude Mamet et Thomas Vacheron écrivaient il y a un mois" Nous devons oeuvrer, étape par étape, pour stopper leur arrivée [de l'extrème-droite] ! Le match n’est pas terminé  ! Celle qui est devant nous, c’est de continuer à chercher à rassembler la gauche anti-austérité, et même plus largement, celles et ceux qui à gauche sont en désaccord avec la politique de Hollande et de Valls ". Sans être aussi explicite, la présentation de la proposition 2 au CN d'octobre allait dans le même sens.

Cette orientation si elle était adoptée, marquerait une rupture avec ce qui a été au centre de la création du FDG puis d'Ensemble : contester l'hégémonie du PS dans la gauche et gagner une majorité. Elle est contradictoire avec ce qui a été adopté lors de l'AG de juin : " Une proposition de candidature, critique du gouvernement, mais qui ne se situe pas dans une logique de rupture avec le libéralisme et de confrontation avec le patronat et la finance ne peut constituer une alternative."Enfin elle est inopérante, car c'est justement l'absence d'une véritable

alternative à gauche qui permet la progression constante du vote FN.

Cette orientation n'apparaît pas dans la proposition 2 soumise au vote. A-t-elle été abandonnée pour autant ? Si c'est le cas pourquoi, à moins de 6 mois de la présidentielle, continuer à chercher une candidature qui n'existe pas alors que celle de JLM s'est aujourd'hui solidement, et en bonne place, installée dans le paysage politique ?

Concernant JLM, beaucoup d'arguments ont été échangés. Rappelons que le soutenir n'implique pas pour Ensemble une adhésion totale à son discours ni à son projet. Il s'agit d'être partie prenante, pleinement, d'un mouvement qui cherche une issue à la situation laissée par Hollande et le PS, en s'emparant de la candidature de celui qui, depuis des années, s'est clairement et constamment d é m a r q u é d e c e u x - c i e t s e m b l e aujourd'hui en mesure de les devancer.

Comment ne pas voir que que si le vote pour JLM mettait fin à l'hégémonie du PS en arrivant en tête de la gauche ou même en s'en approchant, la situation serait complètement transformée, les cartes rebattues, une perspective inédite o u v e r t e ? P o u v o n s - n o u s y ê t r e indifférent ?

Aujourd'hui, en plus de l'écho grandissant dans la population, cette candidature trouve un soutien dans les cercles militants très divers qui pouvaient être réticents au départ, notamment à travers l'appel Front commun qui relie ce soutien à une démarche unitaire. On trouve parmi les signataires des syndicalistes, des figures de l'altermondialisme, de nombreux élus PCF. Dans le PCF 76, un bon nombre ont signé, et, au-delà, il semble que la

Page  42

Page 43: Bulletin de Débat Collectif National du 19 et 20 novembre 2016 · 2016. 11. 3. · Tout autre choix est dépourvu de sens et chimérique. 2017 et après. Une conduite d'évitement

Ensemble! - Collectif National du 1er et 2 octobre 2016

poussée en faveur du soutien à JLM y soit importante.

Ainsi, le "large rassemblement" souvent invoqué est en train de se réaliser... autour de JLM. Et celles et ceux qui s'en tiennent à l'écart, lui opposant des appels à l'unité purement incantatoires, commencent à être considéré-e-s comme des sectaires !

Bien sûr, il reste à transformer ce rassemblement de potentiel en réel, en mettant en place un cadre commun pluraliste, non cartellisé, avec JLM et France Insoumise  . "Ils ne voudront jamais" nous dit-on ! Qu'en savons-nous ? C'est vrai, ils disent vouloir rassembler le peuple, pas les partis, et ont jusqu'ici rejeté l'idée d'un cadre plus large que FI . Mais, au-delà de la posture, ils appellent en même temps les partis à un soutien dont ils savent qu'il ne serait pas superflu (www.martine-billard.fr/post/2016/10/25/Pr%C3%A9sident ie l le-%3A-at tendre- f

% C 3 % A 9 v r i e r - s e r a i t -irresponsable ).Prendraient-ils le risque de refuser un soutien dans un cadre commun que le PCF et Ensemble apporteraient ?

Enfin, un mot sur l'existence de 2 propositions de participation à une campagne pour JLM. Leurs différences sont minimes, portant sur la démarche et non sur l'objectif, et il n'est pas nécessaire de les exagérer. Ces différences, ainsi que celles avec FI, devraient pouvoir être d é p a s s é e s d a n s u n e d é m a r c h e nécessairement pragmatique, au-delà de positions de principe. Par exemple, pour les législatives, il faudra  bien trouver une solution pour concilier une exigence de cohérence et de visibilité nationale, et l'existence dans les circonscriptions de configurations particulières pour limiter une multiplicité de candidatures à gauche du PS qui serait suicidaire et tenir compte des réalités locales.

Page  43