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BULLETIN MENSUEL DE
L’ASSOCIATION ROSICRUCIENNE ASSOCIATION ROSICRUCIENNE Max Heindel Fondée en 1925 Centre de Paris - 13 rue Pascal 75005 - PARIS Tél. : +331 45 35 26 27 – [email protected] www.rosicrucien.org
Un esprit éclairé Un cœur pur Un corps sain
L’Association rosicrucienne a pour objet de diffuser dans le monde la Philosophie ésotérique chrétienne.
Nouvelle série 63ème année NUMERO 648 Avril 2020
SOMMAIRE
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LA VIE DE L’ASSOCIATION LA VIE DU CENTRE DE PARIS …………………………………………………………… 2 ANNULATION DU 24EME SEMINAIRE EUROPEEN DE 2020……………………….. 3 ADRESSES DES CENTRES EUROPEENS ET DIVERS…………………………………… 3
LE TEMPS – TEXTE DE G ET M. GUYOT…………………………………………………….. 4 A 10
LE COMMANDEMENT DE L’AMOUR………………………………………………………….. 11 ET 12 TEXTE DE LA REVUE ITALIENNE – TRADUIT PAR M. G
Tu dis que tu aimes le fleurs, tu les coupes. Tu dis que tu aimes les bêtes, tu les manges. Tu dis que tu aimes les oiseaux, tu les mets en cage. Quand tu dis que tu m’aimes, j’ai peur !
Jacques Prévert
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A S S O C I A T I O N THE ROSICRUCIAN
R O S I C R U C I E N N E FELLOWSHIP
Centre de PARIS
13 rue Pascal
75005 PARIS
Vie de l’Association
Le rythme de nos réunions des 1er et 3ème samedi se poursuit, elles commencent à 15h, la porte est ouverte à partir de 14h30. Il peut y avoir un décalage en fonction de certaines fêtes, merci de vérifier avant de vous déplacer. Le calendrier des dates est affiché sur le site.
En ce qui concerne la réunion complémentaire en visioconférence, il n’y a pas de date fixe, nous vous invitons donc à consulter le site. La modification peut même intervenir la semaine précédente. Si vous souhaitez y participer, contacter le Webmaster afin qu’il puisse vous envoyer le lien. Pour ce mois, ce sera en principe le 12 mars.
Pour les Etudiants et Sympathisants, cette saison nous approfondirons les lettres aux Etudiants lors des réunions du 3ème samedi et pour les Candidats nous prendrons également pour sujet une des lettres spécialement réservées à ceux-ci. Une petite révision est profitable pour tous, ce sera un travail utile pour notre Corps Vital. Les questions sont également les bienvenues.
Pour les Candidats exclusivement :
• Samedi 4 avril 2020 Réunion annulée en raison du confinement
Pour tous :
• Samedi 18 avril 2020 La réunion se tiendra en fonction de la situation sanitaire à cette date.
La réunion commence à 15h et se tient dans notre salle au fond de la cour. Vous pouvez emprunter un livre à la bibliothèque avant ou après la réunion ainsi qu’acheter les livres de Max Heindel sur place. Les prêts de la bibliothèque sont toutefois réservés aux Etudiants. Merci de rapporter régulièrement les livres que vous empruntez. Pour venir nous voir, privilégiez les transports en commun : métro, bus et aussi les nombreux vélos qui sont à votre disposition un peu partout dans la capitale, vous avez le choix.
Ligne : Station : Gobelins ou Censier Daubenton
Lignes : Arrêts : Monge – Claude Bernard Censier Les Gobelins
Dates de Guérison pour le mois d’avril : 1, 7, 13, 21, 28 Dates de Guérison pour le mois de mai : 5, 11, 18, 25
« Réunions amicales Rosicruciennes » à Lille 97 rue de Ratisbonne à Lille – métro Gambetta – sonnette RC
La réunion d’avril qui était prévue à Beauraing en Belgique est annulée.
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ANNONCE SPECIALE -
XXIV SEMINAIRE 2020 FATIMA PORTUGAL
C’est avec tristesse que nous vous informons que le XXIV° Séminaire qui devait se tenir au Portugal du 6 au 10 août 2020 n'aura pas lieu à cause de la situation sanitaire actuelle.
Malheureusement, les meilleures conditions ne sont pas réunies pour l’organisation de celle-ci. Espérons que la situation va rapidement s’améliorer.
Nous nous engageons à organiser le XXV Séminaire en 2021. Nous vous tiendrons au courant.
« Que les roses fleurissent sur votre croix » Centre Rosicrucien Max Heindel Minde - Portugal
ADRESSES DE NOS AMIS EUROPEENS
ITALIE : adresse du site ARCO ROSACROCE :
http://www.rosacroce.it/ [email protected]
Groupe Rosicrucien d’Etudes de Padoue :
www.studirosacrociani.org
GRANDE BRETAGNE Adresse : Bernays Memorial Hall, The 25 Broadway, STANMORE, Middlesex. HA7 4DA .
ALLEMAGNE : RCF Rosenkreuzer Freundeskreis [email protected]
PORTUGAL : Fraternidade Rosacruz de Portugal Rua Manuel Murias, 12-5° Esq. 1500-419 LISBOA - Portugal [email protected] www.rosacruz.pt
AUTRICHE : [email protected] et aussi [email protected]
ESPAGNE – Centre de Barcelone : <[email protected]>
POUR LES MUSICIENS ET POUR TOUS CEUX QUI AIMENT LA MUSIQUE – NOUVEAUX LIENS
TOCCATA, Opus 106 https://youtu.be/UaS55J3dquo
BE CARRIED, Opus 112 https://youtu.be/aSnDHZ0fnmA
RADWERK DER ZEIT, Opus 113 https://youtu.be/OxB1cX6h5-4
RISING SUN Opus 122 https://youtu.be/ZbpA9eB2X7E
WINGS OF BLISS Opus 76 https://youtu.be/EytQYjRlvws
THANKFULNESS Op. 123 https://youtu.be/Jji3w67gd4M
SWEET DIAMOND Op. 78 https://youtu.be/QSGUN6zIFh0
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LE TEMPS (Texte de 1969 de G. et M. GUYOT)
L’espace-temps : Les recherches scientifiques contemporaines nous ont accoutumé depuis cinquante ans, à la suite du savant Einstein, à considérer le temps comme constituant la 4ème dimension de notre Univers.
Nous ne vivons pas seulement dans l’espace mais dans ce qu’on appelle « le continuum Espace-Temps ». C’est dans ces quatre dimensions que se structure et se développe la totalité du monde manifesté. Ce continuum est indissociable. Il n’y a pas, d’une part l’espace, et d’autre part le temps, le second juxtaposé sur le premier, mais seulement un tout, l’Espace-Temps.
Cette notion dite moderne n’est pas en fait une découverte de notre époque et elle n’a rien de mystérieux d’inaccessible à l’entendement du non spécialiste. La notion d’un espace-temps continu était parfaitement comprise plusieurs centaines d’années avant notre siècle puisque Aristote tint même à préciser dans le Corpus de son école : « La continuité du temps et celle de l’espace sont corrélatives ».
A l’époque de la Renaissance, par simplification sans doute, les physiciens perdent la conception claire et intuitive des Anciens et cette réalité fondamentale qu’est le continuum Espace-Temps. Les concepts de l’espace absolu et du temps absolu, indépendants l’un de l’autre s’ancrent alors si fortement dans les esprits que la redécouverte par Einstein des quatre dimensions suscite beaucoup de réticences et d’hésitations aujourd’hui même.
Un Univers à trois dimensions est en effet une pure illusion vis-à-vis de la réalité objective. Ce qui existe réellement, c’est un espace-temps à quatre dimensions, le temps jouant le rôle de cette quatrième dimension.
Au moment de la redécouverte d’Einstein, une certaine dose de mystérieux s’est attachée pour le grand public à cette nouvelle notion. En mathématique en effet, on représente l’axe des temps par un axe dit « imaginaire ». Ce terme improprement choisi a contribué à la légende de la difficulté de compréhension de cette quatrième dimension.
Nous ne connaissons jamais l’espace seul ou le temps seul. Tout objet, qu’on aperçoit éloigné de nous dans l’espace, est aussi nécessairement distant dans le temps. Expliquons un peu cette affirmation. Quand un observateur de la Terre regarde le soleil, il voit en fait cet astre tel qu’il était il y a huit minutes environ, parce que la lumière met huit minutes pour parcourir la distance Soleil/Terre. Si le soleil venait soudain à exploser, nous ne le saurions que huit minutes plus tard.
Pour Sirius, l’étoile la plus proche du nous, il faudra attendre 8,6 années pour que nous nous apercevions de son explosion. Ses rayons lumineux qui nous parviennent maintenant sont partis il y a 8,6 années.
Pour tous les objets qui se trouvent à des distances d’espace différents, il y a un décalage de connaissance dans le temps, ce décalage étant d’autant plus grand qu’ils sont plus éloignés. Chacun de ces objets doit être caractérisé par sa position à la fois dans l’espace et dans le temps.
Le temps à trois dimensions : Le temps peut être considéré, comme l’Espace, comme ayant trois dimensions. Pour l’Etre vivant l’instant présent, il y a par rapport à cet instant présent situé de part et d’autre, un « avant », un passé et un « après », un futur. Instant présent essentiellement mouvant, puisqu’à peine sorti du futur, il appartient déjà au passé. L’homme vit dans un espace-temps psychologique à six dimensions, domaine d’espace à trois
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dimensions, domaine de temps à trois dimensions l’un et l’autre indissociable.
Les trois dimensions temporelles ont pour lui des valeurs différentes. L’un ne vivra qu’en fonction de son passé. L’autre ne vivra que par rapport à son futur, oubliant même la valeur du présent. Que doit être pour nous la valeur de chacun de ses « axes du temps ».
(*) « Ton passé tout entier n’est qu’une naissance. Et si tu regrettes quelque chose, tu es aussi absurde que celui qui regretterait de n’être pas né à une autre époque, ou petit alors qu’il est grand… Ou celui que se ronge les dents contre le passé qui est bloc de granit révolu… Car la seule invention véritable est de déchiffrer le présent sous ses aspects incohérents et son langage contradictoire. » (*) « Le chagrin est toujours fait du temps qui coule et n’a point formé son fruit. Il est chagrin de la fuite des jours, du bracelet perdu lequel est du temps qui s’égare, ou de la mort du frère laquelle est du temps qui ne sert plus. » (*) « Car il n’est jamais que du présent à mettre en ordre. A quoi bon discuter cet héritage ? L’avenir, tu n’as point à le prévoir mais à le permettre. Et certes, tu as du travail quand le présent t’est fourni comme matériaux. » (*) Citadelle de Saint Exupéry.
Le passé est comme nourriture. Passé plus ou moins lointain, plus ou moins oublié. Passé de l’adolescence ou des années d’enfance. Passé des vies antérieures qui ont accumulé en nous, trésors, richesse et leçons, encore à comprendre.
Le futur est comme une ville. Parfois invisible cachée par une colline ou perdue dans la brume d’hiver. Parfois visible par quelques lumières scintillant dans la nuit, ou comme le mirage de l’eau illusionnant le regard du bédouin assoiffé, portée devant soi par l’air chaud de l’été.
Chemin du présent ou tu marches, depuis longtemps et pour combien de temps encore ? Même si tu ne te souviens plus de tes jeunes années. Même si tu as oublié le but de ton voyage….
Relativité du temps : A chaque être son chemin. A chaque objet de l’Univers, à chaque être vivant, à chaque observateur placé dans l’Espace-Temps, son temps propre.
Le temps n’est pas une réalité objective universelle c’est-à-dire valable pour tous de la même façon.
Comment en effet peut-on évaluer pour deux observateurs éloignés l’un de l’autre, un temps donné ? En observant par exemple, « au même instant », un évènement, un signal, un éclair lumineux. Au moment où l’un et l’autre verront l’éclair, nous dirons qu’ils sont dans le même temps.
Nous voyons le Soleil tel qu’il était il y a huit minutes. S’il explose, nous ne le verrons que huit minutes après l’instant véritable de son explosion. Un observateur placé sur Vénus, entre le Soleil et la Terre, verra cette explosion avant nous. Quatre minutes après son explosion, le Soleil n’existera donc plus, le Vénusien le verra en train de disparaître et le Terrien le verra encore briller dans le ciel. Il ne sera pas possible au Vénusien et au terrien d’observer simultanément l’évènement puisque la connaissance de cet évènement ne leur parviendra qu’avec un certain décalage.
Il n’est pas possible de répondre à cette question si banale : le Soleil, actuellement, existe-t-il, car nous ne savons pas à l’échelle de l’Univers ce que signifie ce mot « actuellement ». Il y a un « actuel » pour un observateur placé sur le Soleil (non, il a explosé), un autre pour le Vénusien (non, il explose), un autre pour le Terrien (oui, il existe, je le vois briller).
L’Univers baptisé d’existant sera différent pour chacun de ces observateurs. Il n’y a aucune raison de supposer qu’il y a, lorsque le temps s’écoule, un instant privilégié, un instant baptisé présent, qui seul existe. Il y a autant d’existants présents que d’observateurs.
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Le temps absolu – La durée : Le présent est un indivisible. L’idée de ce présent ne se conçoit qu’avec celles d’un « avant » et d’un « après » et par là, la succession des évènements s’y trouve introduite.
La durée n’est perçue qu’autant que nous ayons conscience du temps qui coule. Quand notre activité est particulièrement grande et diversifiée, la multiplicité des évènements nous fait paraître le temps long. La mesure subjective du temps est donc variable même pour un seul observateur, suivant son état intérieur, son âge, ses occupations.
Pour fonder une universalité dans l’estimation du temps à l’échelle de l’humanité, il a fallu rendre cette mesure uniforme, objective, c’est-à-dire la régler sur des mouvements extérieurs, donc indépendants des hommes.
A l’échelle de tout l’Univers, on peut concevoir un espace généralisé, un espace global, qu’on nomme étendue. Cette étendue peut être repérée par rapport à des axes privilégiées, des axes dits « absolus ». De même à l’échelle de l’univers entier, on peut concevoir un temps Univers, qui caractérisera en quelque sorte l’âge de l’Univers, qui le repèrera par rapport à lui-même, un temps absolu, qu’on appellera durée.
L’Univers que nous appréhendons à un instant donné n’existe pas en fait puisque nous avons vu que ce que nous « voyons », c’est par exemple nous-même à cet instant, et non le soleil tel qu’il était il y a huit minutes, ou Sirius telle qu’elle était il y a 8,6 années ou encore la nébuleuse d’Andromède telle qu’elle était il y a 720 000 années etc…, bien qu’inaccessible à notre connaissance. Il faudrait pour le connaître, pouvoir le repérer dans l’espace-temps par rapport aux axes absolus d’étendue et de durée. L’homme ne le peut mais il conçoit que cela soit possible.
L’infini et le temps : Cette étendue de l’Univers a-t-elle des limites ? Quels sont ses aspects avec l’infini ? Nous devons étudier cette question selon les deux axes de temps, l’un du passé et l’autre du futur. Le premier nécessite de préciser la durée « zéro », c’est-à-dire le « commencement » à tout ce qui est dans l’Univers. Le deuxième pose le problème de l’évolution et de l’avenir de l’Univers.
Il faut rechercher les réponses dans les théories cosmogoniques actuellement en cours et chacune d’elle permet de répondre différemment. Les théories cosmogoniques peuvent être classées en trois grandes hypothèses, l’hypothèse de l’Univers-explosion, celle de l’Univers-pulsation et celle de l’Univers qui se renouvelle en permanence.
Toutes considèrent qu’à l’origine, l’Univers était un gros noyau de matière dense, à la température si élevée, qu’il est probable qu’en fait, tout devait être alors sous forme de rayonnement.
L’Univers aurait explosé à partir de cet état compact, à l’instant zéro, et l’expansion se serait poursuivie jusqu’à nos jours. Il y a donc un « commencement » et la durée sur l’axe du passé a une valeur finie. Cette valeur on peut d’ailleurs en donner un ordre de grandeur d’après l’observation de phénomènes aussi variés que la radioactivité de la terre, les mouvements des amas galactiques. Tous concordent pour donner à l’âge de l’Univers une valeur comprise entre 8 et 10 milliards d’années.
La relation durée/infini pour l’axe « futur » varie suivant l’hypothèse cosmogonique envisagée. Pour la première, l’Univers-explosion, la durée future est infinie, l’expansion de l’Univers actuellement observée, l’explosion, se poursuivrait jusqu’à dilution totale. Pour la deuxième, il y aurait après cette phase d’expansion, une phase de contraction jusqu’à retrouver l’état du noyau primordial, puis une nouvelle explosion. L’Univers serait ainsi soumis à une série d’aller-retour. Chaque cycle pouvant se répéter indéfiniment. La troisième
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hypothèse postule la disparition de matière sur les « bords » de l’Univers et le renouvellement correspondant en son « centre », le flux n’ayant pas de fin. Des trois, l’hypothèse de l’Univers-pulsation est certes la plus conforme aux traditions. C’est le Respir/Inspir cosmique des textes anciens, c’est la succession des jours de manifestation et des Nuits de Repos des Cosmogonies bâties par l’homme.
Cycles et rythmes :
« Or, quand Il vit le monde en mouvement et en vie devenir le Temple des éternelles Puissance, le Père qui l’avait engendré fut saisi d’admiration…. Il forme d’après l’Eternité immuable en son unité une image à l’éternel déroulement rythmé par les Nombres divins ». (*) Platon, dans Timée.
La découverte des cycles et des rythmes et de leur signification essentielle est une clé capable d’ouvrir de nombreuses portes sur les mystères du monde, pour le chercheur « en esprit ».
« ….. D’accord avec le Nombre, comme d’après un plan artistique, furent crées toutes choses et le Temps, le mouvement, les cieux, les astres et tous les cycles de toutes ces choses. » Nicomaque de Gérèse.
Au niveau du microcosme comme au niveau du macrocosme les rythmes animent la création des êtres et des choses, structurent l’espace, diversifiant les relations entre organismes qu’ils soient galaxies, soleils, planètes, espèces vivantes ou molécules.
La loi d’analogie va permettre à l’homme de découvrir au cours des siècles l’unicité et l’organicité de l’Univers tout entier. Le rythme est périodicité perçue. Il agit dans la mesure où pareille périodicité déforme en nous la coulée habituelle du temps. La coulée habituelle du temps, c’est en fait un autre rythme, le rythme intérieur qu’accompagne pour chacun la perception de la durée psychologique distingués par Bergson comme étant le modèle de l’idée du Temps.
Le rythme est une mise en ordre déterminée du Temps. Le Temps accueille tous les êtres dans son fleuve puissant mais inexorable, mais l’homme s’est efforcé de structurer cette « coulée habituelle du Temps. »
Structure du Temps : Les calendriers ne sont que des structures du temps, qui reflètent et qui pénètrent la vie sociale et individuelle. La division et l’organisation du Temps se sont réalisés selon des rythmes naturels de l’Univers et observable par l’homme : le jour, le mois, l’année, auxquels il faut ajouter un rythme particulier à l’homme qui ne correspond à aucun phénomène naturel observable, le rythme de la semaine.
Ces rythmes permettent de déterminer dans le fleuve du temps des temps faibles, des temps ordinaires mais aussi des temps forts, des temps privilégiés. Il est nécessaire pour l’homme d’avoir et de vivre ces temps privilégiés.
Pour l’expliquer, revenons à notre premier volet de l’Espace-Temps. L’homme de l’antiquité pour se mettre en relation avec les énergies cosmiques, pour communiquer avec les divinités découpe dans l’espace à l’aide du bâton sacré, un lieu, un espace sacré, médiateur entre lui et le Dieu invisible. Cet espace, c’est le Temple.
Pour les Romains, le Templum, c’est la région consacrée par l’augure qui l’oriente, qui le divise à l’aide du « lituus » cylindrique, c’est aussi le nom donné à la région du ciel où il fera ses observations. En Grèce, c’est le Temenos du temenos. Le prêtre découpe dans l’espace ordinaire un domaine réservé, sacralisé. En Extrême Orient, le Temple va devenir une production réduite, un résumé de l’Univers, tout en conservant ce rôle de foyer des énergies transcendantes du monde spirituel.
A cet espace privilégié, à ce temps, correspond un temps privilégié un temps fort de notre vie.
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Le temporal n’est autre que l’ensemble des fêtes liturgiques. Ce temps fort, c’est la fête liturgique.
La fête commémore d’abord un événement historique, c’est son premier aspect, de célébration. Mais elle a aussi une action incantatoire, présente, magique. Elle permet à l’homme de revivre une action significative sur le plan cosmique et plus seulement au seul niveau de l’individu. Elle prend ses dimensions au niveau du groupe social d’abord, puis de l’humanité toute entière.
Le rite de la fête est une mise en action de symboles, les symboles étant objets, vêtements, gestes, la fête dans son ensemble finalement permet de condenser et de libérer une somme d’énergie d’essence psychique, spirituelle. Ces énergies que nous ne pouvons pas toujours capter dans notre vie quotidienne, la fête nous donne le moyen d’y accéder.
La fête est temps privilégié, temps fort. Mais pour qu’elle soit vécue dans l’espace et dans le temps en toute plénitude, il y faut un temps d’attente, une préparation tant extérieure, qu’intérieure. Avant l’exultation de la fête, il faut le silence, il faut la patience invisible.
(*) … Car dans le silence seul, la vérité de chacun se noue et prend des racines. Car le temps d’abord compte comme dans l’allaitement, et l’amour maternel lui-même est d’abord d’allaitement. Et qui voit croître l’enfant dans l’instant. Personne. Ce sont ceux qui viennent d’ailleurs qui disent : comme il a grandi. Mais ni la mère, ni le père ne l’ont vu grandir. Il est devenu, dans le temps. Et il était à chaque instant, ce qu’il devait être. » (*) Citadelle de Saint Exupéry
La tempête étymologique est un temps fort, temps bon ou temps mauvais. Notre vie doit être rythmée par des « tempêtes », par des temps forts qui permettent de puiser aux énergies cosmiques.
Parce que le rythme est médiateur et permet justement l’échange entre pôles de nature différente, parce qu’il permet la communication dans le mouvement, parce qu’il est dans le mouvement et possibilité de l’équilibre dynamique. Là où il y a polarité et vie, il y a rythme. Le rythme permet de nous ressourcer, de nous replacer dans le champ des tensions multiples, lignes de forces de toutes natures de l’Univers.
Parce que le temps nous est donné pour nous permettre d’accéder à l’essence de Dieu. De quelle manière le Temps, son calendrier, ses rythmes, ses fêtes, peut-il nous aider à mieux communier avec le Dieu Trinitaire, Volonté, Sagesse, Activité.
L’essence du Temps : la connaissance des moments privilégiés est la base de toute alchimie. Le cheminement temporel de la liturgie chrétienne, qui est une actualisation du Sacrifice Divin est lui-même en accord avec le symbolisme alchimique qui est astrologique.
L’angoisse du devenir, l’ennui, le sentiment de solitude sont donnés à l’homme moderne parce qu’il chemine aveuglément, dans un temps linéaire, sans temps d’attente (sauf celui des vacances), ni temps fort, sans fête véritable qui lui permette d’entrer en relation avec le monde spirituel.
« Musicien, j’ai travaillé le rythme. Le rythme est par essence changement et division. Etudier le changement et la division, c’est étudier le temps. Le Temps mesuré, relatif physiologique – se divise de mille manières, dont la plus immédiate pour nous est une perpétuelle conversion de l’avenir au passé. Dans l’éternité ces choses n’existeront plus. Que de problèmes. » (Olivier Messiaen)
La notion de temps est liée à celle de mise en forme de structuration de la substance primordiale de l’Univers, par l’Esprit porteur de ces formes et de ces lois divines. Les symboles du temps vont nous permettre de préciser quelle est son essence puisque les symboles ne sont que les représentations figurées de l’archétype.
Les astres, plus particulièrement les planètes pour la destinée de l’homme sont les signes du
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Temps et les figurateurs du Monde des lois et des formes. Les étoiles, les planètes décrivent dans le ciel des orbites circulaires et le cercle devient l’un des symboles du temps, soit sous la forme initiales (une circonférence), soit sous forme figurée, telle que celle de l’ouroboros, le serpent qui se mord la queue. Ou bien, d’une façon plus complexe, la spirale, développement du cercle dans l’espace.
Les anciens ont comparé les rythmes et les cycles du temps à la Respiration de Dieu. Respiration : pulsations régulières autour d’un centre régénérateur. Les choses du Monde sont animées par le Souffle de Dieu, générateur de Vie, par Brahme.
Le temps, c’est aussi la roue, portant l’homme sur son chemin au cours de ses incarnations successives. On retrouve dans les mythologies anciennes le rôle et la signification du temps et notamment ces deux aspects – succession et durée.
Dans la théogonie grecque, Gaïa, la Terre et Ouranos le ciel ont engendré les Titans et les Titanides dont Mnémosyne, la titanide « Mémoire ». Chaos a engendré Erèbe et Nuit qui a son tour a engendré Ether et Jour. Au stade initial de la Théogonie, il n’y a encore aucune divinité du Temps mais il y a déjà les principes abstraits qui donnent les conditions nécessaires pour que soit établi un ordre du Monde, ce monde dont Mnémosyne garantit la durée. Le temps n’est exprimé dans sa matérialité que par l’alternance de Nuit et Jour. C’est Mnémosyne qui l’exprime dans sa durée spirituelle. Rappelons aussi le mythe de Cronos, le dévoreur de ses enfants et en qui on a voulu voir le Temps dévoreur de tous nos instants.
Dans la mythologie Mazolienne et le bundehism on retrouve ces deux aspects du Temps. « Zurvan indivis » et « Zurvan à la longue domination » ont le premier un rôle transcendant sans autre attribut que la durée sans limite, le second un rôle fondé sur la succession des instants, et qui va l’habiliter à être l’instrument d’Ormazd le Dieu suprême. Ormazd donnera sa durée et sa limite au monde, comme il les donnera au mal sur lequel il a maîtrise grâce au temps, qui permet de lui assigner un terme. Le temps sert à « épuiser » le mal.
En Astrologie c’est Saturne, la planète de la destinée mûre, du karma à assumer qui masque plus spécialement le destin de l’homme mais toutes les planètes, avec leurs cycles entremêlés déroulent pour l’astrologue le tissu des épreuves et des joies, des aides et des tentations, avec lequel l’homme va tisser son Vêtement d’Or, son Corps de l’Ame.
Le temps est mouvement, mouvement accompli par la suite des saisons, la course des planètes, les rythmes multiples et le mouvement suspendu, du temps éternité ; ses aspects sont en relation étroite avec les trois aspects Archétypes de Dieu.
La durée dans l’éternité, c’est la Volonté immanente, le premier aspect de Dieu. Le temps mouvement est en relation avec l’Activité, aspect de l’Esprit Saint. Le temps comme rythme, mouvement ordonné, succession ces cycles, non en tant que répétition de l’identique mais en tant que résurgence du semblable, est en relation avec le Fils, aspect Amour Sagesse de Dieu, qui renouvelle les êtres et les choses afin de permettre de se dépasser. C’est la sève dont se nourrit l’arbre de vie, au rythme des fêtes de l’année, à l’écoute de l’Univers.
Vivre le présent : Dans la découverte des faits innombrables, et de leur succession, l’homme va découvrir puis vivre en communion les rythmes divins, va retrouver les lois du Verbe des Harmonies Célestes.
Les exercices rosicruciens qui nous sont donnés sont des exercices par rapport au temps. La rétrospection est un voyage artificiel à rebours, et parce que l’artificiel nécessite un effort. Nous remontons le cours du fleuve Temps. Il est différent de celui qui consiste à se remémorer un souvenir où on se reporte quelques années en arrière sur l’axe du passé antérieur vers le passé postérieur. La rétrospection est différente et permet de revivre évènement par
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évènement dans le sens contraire, en procédant des effets aux causes. Il nous fait découvrir véritablement la troisième dimension du temps, l’axe du passé et cet effort nous aide à prendre du recul, de la distance vis-à-vis des évènements.
L’exercice de concentration consiste à suspendre pour soi le déroulement des évènements extérieurs, l’écoulement du fleuve du temps qui nous emporte irrémédiablement, pour retrouver le développement de notre être intérieur. La concentration nous fait découvrir dans toute sa plénitude, l’instant présent.
L’exercice de rétrospection effectué quotidiennement sert à repérer les temps forts et les temps faibles de notre journée. Il sert à nous montrer les temps pendant lesquels nous nous étions en fait endormis, temps pendant lesquels nous n’étions présent ni à nous-même, ni aux autres. Il nous aide à vivre la plénitude du temps.
Vivre la plénitude du temps, c’est vivre de tout son être le présent mais sans oublier les deux autres dimensions du temps, celle du futur et celle du passé.
Vivre le présent c’est vivre l’amour que te demande celui qui est près de toi, l’amour n’attend pas demain. Il faut le donner tout de suite parce que construire l’avenir, c’est en fait et c’est d’abord construire le présent.
(*) « Construire l’avenir, c’est créer un désir qui est pour aujourd’hui, qui est d’aujourd’hui vers demain. Et non en réalité des actes qui n’ont de sens que pour demain. Car si ton organisme s’arrache au présent, il meurt. La vie qui est adaptation au présent, et permanence dans le présent, repose sur des liens innombrables que le langage ne peut saisir... » (*) Citadelle de Saint Exupéry.
Ce continuum Espace-Temps, à quatre ou six dimensions, nous est offert par Dieu pour que nous participions, à notre modeste niveau, dans une modeste part, à la création de l’Univers. Ce continuum Espace-Temps ne t’est pas donné, pour toi seul.
(*) « Car tu n’as rien deviné de la joie si tu crois que l’arbre lui-même vit pour l’arbre qu’il est enfermé dans sa gaine. Il est source de graines ailées, se transforme et s’embellit de génération en génération. Il marche donc à ta façon mais comme un incendie au gré des vents. Tu plantes un cèdre sur la montagne et voilà ta forêt qui lentement au long des siècles déambule…. » (*) Citadelle de Saint Exupéry.
Ce continuum Espace-Temps nous est donné pour que nous devenions, chacun, forêt, incendie, pour que nous accédions au but du voyage, au bout du chemin. Car la ville ou ce chemin nous mène, c’est la Jérusalem céleste, où la nuit n’est plus, où « coule le fleuve de l’eau de la vie, clair comme du cristal qui sort du trône de Dieu et de l’Agneau. » Apocalypse.
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LE COMMANDEMENT DE l'AMOUR.
Texte de la revue italienne « Sentiero Rosacrociano » - traduit par M.G.
L'histoire du commandement de l'Amour est ancienne. Je désire la rappeler sous l'aspect historique et doctrinal. Comme nous le savons, l'invitation et l'exhortation à aimer Dieu et son prochain ont des origines préchrétienne rapportées par 2 distinctes maximes figurants dans le Pentateuque, c'est-à-dire les 2 premiers livres de la Bible, dans lesquels se trouve toute le Loi donnée par le Seigneur au peuple hébreux.
Contrairement à la croyance générale le Commandement de l'Amour ne figure pas sur les Tables de la Loi confiées par Dieu à Moïse au Sinaï, mais en 2 préceptes distincts. Le premier figure dans le
Deutéronome : « Ecoute, Israël : le Seigneur est notre Dieu, le Seigneur est Unique. Tu aimeras le
Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toutes tes forces ». 1
Nous trouvons l'ordre d'aimer notre prochain dans le Lévitique, en ces termes : « Tu n'auras pas dans ton cœur de haine pour ton frère. Tu réprimanderas ouvertement ton prochain et ainsi tu ne te chargeras pas d'un péché. Tu ne te vengeras pas et ne garderas pas de rancune envers les enfants de
ton peuple. Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Je suis le Seigneur Yahvé ». 2
La plus ancienne interprétation partagée des Ecritures nous dit que pour accueillir tous les préceptes contenus dans la Loi, les Hébreux au temps de Jésus attribuèrent une importance particulière aux Dix
Commandements,3 les considérant « préceptes par excellence ». Car, selon le Deutéronome,4 ces dix paroles, ont été prononcées par Dieu lui-même, sur la montagne sacrée, d'une voix puissante, du milieu d'un feu, dans la nuée et les ténèbres et comme il est dit dans le livre de l'Exode, directement écrites
du doigt de Dieu.5 Tous les autres préceptes prévus par la Loi – également ceux prescrivant l'amour
pour Dieu et le prochain – auraient été écrit par Moïse, donc par l'esprit et la main de l'homme, quoique inspiré par Dieu.
Evidemment, une aussi nette séparation entre les règles faisant parties du même corps législatif ont données lieu, au cours du temps, à d'interminables questions exégétiques entre les commentateurs
traditionnalistes – pour qui selon eux le Décalogue contenait les règles les plus importantes et ainsi les
plus contraignantes – et l'école des pharisiens, pour lesquels chacune des dispositions de la Loi avait une valeur identique et sublime, provenant toutes, directement ou indirectement, de la Divine
Révélation. Les Evangiles de Marc,6 Luc7 et Matthieu8 racontent que la question fut même posée à Jésus, lequel proposa une troisième thèse, probablement inattendue mais certainement
révolutionnaire, encore aujourd'hui. Matthieu écrit : Un docteur de la Loi, l'interroge pour le mettre à
l'épreuve : « Maître, quel est le plus grand des commandement de la Loi ? » Il lui répondit ; « Tu
aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit ». Ceci est le
plus grand et le premier des commandements. Et le second est semblable au premier : « Tu aimeras
ton prochain comme toi-même ». A ces deux commandements se rattache toute la Loi, ainsi que les Prophètes.
Dans sa plus essentielle brièveté, le texte implique au moins 3 affirmations fondamentales : l'Amour
est le plus grand des précepte ; l'Amour pour Dieu et pour le prochain sont inséparables et
complémentaires ; le précepte d'Amour, dans son double aspect, résume l'entière Loi, c'est-à-dire la
totale volonté de Dieu, comme le souligne Paul dans sa lettre aux Romains : « N'ayez de dettes envers
personne, seulement celle de l'amour mutuel. Car celui qui aime son prochain a de ce fait accompli la
loi de Dieu. La Loi dit : aime ton prochain comme toi-même. En ce commandement sont contenu tous
les autres, comme « tu ne commettras pas d'adultère, tu ne tueras pas, tu ne voleras pas, tu ne
convoiteras pas ». Qui aime son prochain ne lui fait pas de mal. Ainsi, qui aime accompli toute la Loi9 ».
Mais la catéchèse du Christ au sujet de l'Amour va bien plus loin que l'exégèse des textes de l'ancien testament. Regardons l'Evangile mystique et gnostique de Jean. Le Christ, à l'occasion de la dernière
Cène, annonce un des aspects le plus significatif de sa doctrine : « Je vous donne un commandement
nouveau : aimez-vous les uns les autres. Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. A ceci
tous reconnaitront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour les uns pour les autres10 ».
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L'innovation du nouveau commandement de l'Amour réside évidemment en termes de comparaison : tu n'aimeras pas ton prochain plus que comme toi-même, c'est-à-dire intensément mais aussi avec l'insuffisance normale de l'amour humain, par contre aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés, c'est-à-dire d'un amour divin, jusqu'au sacrifice de sa vie.
La portée du nouveau commandement vient ultérieurement éclairer jusqu'aux extrêmes et radicales conséquences un autre discours du Christ raconté par Matthieu, qui exhorte à une vie angélique et que l'on trouve dans les existences de personnages vraiment extraordinaires, le plus célèbre étant
certainement François d'Assise : « Vous avez entendu qu'il a été dit : « Œil pour œil et dent pour
dent ». Mais, moi je vous dis : « Ne pas tenir tête au méchants. Ainsi, si quelqu'un te donne un soufflet sur la joue droite, tends-lui encore l'autre, et s'il veut te faire un procès et prendre ta tunique, laisse-lui même ton manteau. Et s'il te contraint à faire une course d'un mille, fais-en deux avec lui. Donne à qui
te demande, et ne refuse pas à qui veut t'emprunter ».
Vous avez entendu qu'il a été dit : Tu aimeras ton prochain et haïras ton ennemi ». Mais, moi je vous
dis : « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, et faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin de devenir fils de votre Père qui est aux cieux, car il fait
lever son soleil sur les bons et sur les méchants, et il fait pleuvoir sur les justes et les injustes11 ».
Un enseignement profond et intense, mais qui pour nous – hommes entre l'Ere des Poissons et l'Ere
du Verseau – apparait extrêmement difficile non seulement à vivre quotidiennement mais aussi à en appréhender l'exacte portée, conditionnés que nous sommes à notre congénital instinct égoïste très difficile à détruire.
Evidemment, cela demande de vouloir avec force se purifier de notre important instinct émotif et rationnel pour augmenter l'insuffisance de notre générosité, de notre spiritualité et de notre foi afin de vaincre chaque intolérance, irritation, antipathie, médisance, aversion, et pour au contraire s'ouvrir toujours plus aux besoins et aux raisons de l'autre.
A ce qu'il semble, ceci est le chemin obligatoire, la porte indispensable pour accéder à la vie supérieure et à l'autoréalisation, c'est-à-dire parvenir à notre Etat future de l'Ere Verseau, qui aidera à notre libération et à celle du Christ et des autres poids de notre actuelle condition.
Antonio Mrozek. Notes : 1 Deutéronome 6, 4-5
2 Lévitique 19, 17-18 3 Les Dix Commandements rapportés dans l'Exode 20, 2-17 et le Deutéronome 5, 6-21 4 Deutéronome 5, 22 5 Exode 31, 18 6 Marc 12, 28-34 7 Luc 10, 25-37 8 Matthieu 22, 35-40 9 Paul : Lettre aux Romains 13, 8-10 10 Jean 13, 34-35 11 Matthieu 5, 38-45
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