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BUREAU DE RECHERCHES GÉOLOGIQUES ET MINIÈRES 74, rue de la Fédération, 75 Paris (15«) - Tél.: (1) 783.94.00 SERVICE GÉOLOGIQUE NATIONAL B.P. 6009 - 45 Orléans (02) - Tél.: (38) 66.06.60 ALIMENTATION EN EAU POTABLE DE TULLE (Corrèze) DERIVATION DE LA SOLANE par G. GUYONNAUD Service Géologique Régional MASSIF-CENTRAL LIMOUSIN 16, place Jourdan, 87 LIMOGES - Tél.: (55) 32.82.06 Ci-

BUREAU DE RECHERCHES GÉOLOGIQUES ET MINIÈRESinfoterre.brgm.fr/rapports/71-SGN-021-MCE.pdf · 2009. 11. 4. · que des suggestions, car comme le prévoit la CM. du 10 décem-bre

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  • BUREAU DE RECHERCHES GÉOLOGIQUES ET MINIÈRES74, rue de la Fédération, 75 Paris (15«) - Tél.: (1) 783.94.00

    SERVICE GÉOLOGIQUE NATIONALB.P. 6009 - 45 Orléans (02) - Tél.: (38) 66.06.60

    ALIMENTATION EN EAU POTABLE

    DE TULLE (Corrèze)

    DERIVATION DE LA SOLANE

    par

    G. GUYONNAUD

    Service Géologique Régional MASSIF-CENTRALLIMOUSIN

    16, place Jourdan, 87 LIMOGES - Tél.: (55) 32.82.06

    Ci-

  • RAPPORT GEOLOGIQUE

    ALIMENTATION EN EAU POTABLE DE TULLE

    DERIVATION DE LA SOLANE

    par

    G. GUYONNAUD

    Géologue au B.R.G.M.

    Responsable du Service Géologique

    Régional Limousin

    Cette enquête a été demandée par Monsieur MONTALAT,Maire de Tulle, à la suite d'une pollution massive et fortuitedes eaux du ruisseau Solane utilisées à l'alimentation de cetteville.

    Conformément à la législation en vigueur, elle a pourobjet l'étude géologique du bassin de la Solane et pour but lesmesures de protection permettant d'éviter le renouvellement detels désordres.

    Les mesures proposées dans les conclusions ne sontque des suggestions, car comme le prévoit la CM. du 10 décem-bre 1968 "les menaces de pollution des eaux d'origine superfi-cielle ne relèvent pas de l'appréciation du seul géologue".De plus, les mesures de protection doivent être adoptées aprèsconsultation non seulement des services que prévoit l'article7 de l'arrêté du 10 Août 1961, mais aussi de tous ceux quipeuvent être concernés.

    Les résultats de cette enquête sont présentés dansle rapport ci-dessous et quelques documents annexes.

  • AMNEXS 1

    il-

    ! I! i

    fi.

    f.;

    Mw««* Limit« du bassin d« la Sotann«

    O Sourc« capta«

    ^ ^ ^ H Dioril«« I

    _ _ _ Limites des sous bassins

    W Dérivation actuelle

    Gneiss a deux mico I I Alluvions

  • . . .

    A - ALIMENTATION EN EAU DE TULLE

    La ville de Tulle est actuellement alimentéepar :

    - un pompage dans la Gimelle au Moulin du Trech

    un pompage dans la Corrèze à Barbacoup

    les captages des sources du Pré las et de Mamazel

    une dérivation de la Solane au pont du Saut du lièvre.

    La capacité des prélèvements et leur combinai-son ont suffi jusqu'alors : par exemple le pompage en Corrèzepermet de pallier aux étiages de la Solane et des sources.Leur_pJLura.li.té_cj3pendant_rend ¿eur_pro_te_ct¿on

    La distribution des eaux est assurée par deuxréseaux.

    Un réseau ancien dit de "bas service" dessertla partie basse de la ville, à partir de la station des Fon-taines où sont traitées les eaux de la Corrèze, des sourceset de la Solane.

    Un réseau récent dit de "haut service" dessertles autres parties de la ville, à partir de la station desTreize vents où sont traitées les eaux de la Gimelle.

    Les premiers travaux (captages du Pré las etde Mamazel) datent de 1895« Au fur et à mesure de l'accrois-sement des besoins en eau, de nombreux renforcements ont étéréalisés. Aussi les installations dans leur état actuel sont-elles complexes et en partie ancienne. De plus elles sontutilisées à la limite de leurs possibilités, en particulieren ce qui concerne les stations de traitement.

    La_ddLffiç_u_lt_é de_projfcé^er les, p_réljbvernientscar jsr£p_no_mbr£ux,_l_^anci^nnetJÎ d'une P.a£*ie_de!S_ins_talla.-_tions,_leur £ompjLexijtó_car_fa_itieis d'ajo_ujbsA ®,t_l¿ur__tio_n_ac_tuell-e,_jus¿if_ient çjue ¿'a_limentati.on_en eau¿oi.t_rep£nséje .

    B - POLLUTION DE LA SOLANE EN JUIN 1970

    Dans la nuit du 15 au 16 juin 1970» les eauxde la Solane étaient polluées par un déversement massif et bru-tal de purin en provenance d'une porcherie située à l'amont ducaptage, dans des conditions qu'il ne nous appartient pasd'établir.

    Il était alors décidé :

    I o de ne plus utiliser ces eaux tant que subsisterait lerisque d'une telle pollution

    2° de mettre en place les mesures nécessaires à leur protec-

  • - 3 -

    tion afin de pouvoir les conserver à l'alimentation deTulle.

    Le caractère important et accidentel de cettepollution .justifie ces décisions.

    C - JUSTIFICATION DE L'ALIMENTATION PAR LA SOLANE

    Io vJujstificjatî on de_lj_u_tilî ajfcio_n_dj_eaux

    Le substratum de la région de Tulle est exclusive-ment constitué par des terrains cristallins pauvres en eauxsouterraines. Ces terrains donnent naissance à des nappes etdes sources peu importantes et très dispersées. La recherchede gros débits dans une telle région se heurte à cette dis-persion qui rend les travaux de captage et d'adduction trèsonéreux. Dans le cas de Tulle une solution "eaux souterraines"ne parait pas réalisable, même au prix d'un effort financier.

    L'alimentation de la ville de Tulle se .justifiedonc à partir d'eaux superficielles.

    2° Just^ficatj.on du_maintd.en de_la_ Solane

    Par autorisation de 1933, les eaux de la Solaneont été dérivées en 193^. Depuis cette date, amenées pargravité, elles ont permis d'alimenter dans des jDondî tionsp_arti^ulièrement_é_çonomiç[ues une grande partie de la ville.

    Cette raison .justifie le maintien des eaux de laSolane à l'alimentation de Tulle dans sa conception actuelle.

    D - LA SOLANE

    Le ruisseau de la Solane est un affluent droit dela Corrèze qu'il rejoint dans Tulle. Ses sources sont situéesà 6,5 km au Nord de la ville, sur la commune de Naves, à 500mètres au Nord-Ouest du hameau des Faugères.

    Dès l'aval du pont du Saut du lièvre (départementa-le 7) ses eaux sont impropres à l'alimentation. Il traverseen effet la zone urbaine qui longe la N 120 au Nord de Tulle,et en reçoit les rejets.

    En amont, les eaux de la Solane sont utilisablessous réserve de leur traitement et de leur protection. Cetavis repose sur le contexte géographique et géologique ainsique sur le mode d'occupation du bassin versant à l'amont dupont du Saut du lièvre.

    1 ) Le_cp_ntext£ jgéo^grapJbLique^

    Le bassin versant et les bassins sous-affluents sontfigurés sur l'extrait de carte au 1/25.000 joint (annexe 1).Ce document montre :

    a. la superficie du bassin, 7,850 km2 en projectionhorizontale, soit un débit d'étiage de 15 l/s environ dupoint le plus aval (pont du Saut du lièvre).

    ! , il¡•¡ 'i

  • b. la pente reguliere et relativement faible de laSolane sur la presque totalité de son cours (moyenne 2,2$).

    c. dans les versants, la dominance des pentes fortessouvent supérieures à 20% qui favorisent le ruissellement.

    2) Le_cointext£ £éol_ogjLque_L

    •;¡ Le document annexe 1 montre également la réparti-«! tion des formations géologiques.

    Le substratum est formé de roches cristallines :gneiss le plus souvent et diorites dans le sud du bassin.

    . j Au voisinage du sol, des roches sont "arénisées" sur une: épaisseur variable mais qui n'excède pas quelques mètres.

    I Des placages d'éluvions au bas des versants ouj dans les vallons secondaires, une étroite bande d1alluvions; dans le fond de la vallée principale, recouvrent ce substra-

    tum.

    ' Une mince couche de terre végétale masque substra-tum et recouvrements.

    Le bassin versant est donc constitué d'un ensemblede roches imperméables recouvert en surface d'un manteauplus perméable de sables d'arène, d'éluvions, d'alluvions etde terre végétale. Ce manteau peut absorber les eaux super-

    ; ficielles mais de manière limitée car son épaisseur est fai-? ble et il est discontinu.

    Les pentes rapides et la faible perméabilité du| sous-sol favorisent le ruissellement et ainsi l'entraînement

    à la Solane d'eaux superficielles polluées.

    3) L'£ccu£a¿i£n_du ¿ô l (document annexe 2)

    Le bassin est agricole. Les herbages (65%) et lesbois (30%) qui occupent la quasi totalité du bassin, limitentle ruissellement.

    E - LES POLLUTIONS

    Selon leurs origines les pollutions entraînentdeux formes de nuisances. Elles peuvent être soit :

    Io la conséquence de l'élevage traditionnel et de l'ha-bitat. Leurs nuisances sont alors diffuses et permanentes.

    L'_él£va_gj3 JiradjLtionnel^ Le troupeau est d'environ5OO bovins et 400 ovins. Les herbages sont améliorés parépandage de purins ou fumiers et par irrigation, pratiquesqui accroissent de manière importante les risques de pollu-tion. Il est à noter que l'irrigation à partir d'eaux dé-tournées de la Solane diminue sensiblement son débit d'étiage,

    L'habijta_fc. Cent-quatre-vingts personnes environvivent de manière permanente dans la vallée de la Solane.Elles sont réparties entre une quarantaine de fermes trèsdisséminées, (annexe 2). Il n'est pas un hameau de plus de

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    20 personnes. A l"except±on de Neupont, aucun bâtimentn'est à moins de 200 mètres de la Solane; mais malgré cettedistance, leurs rejets peuvent être entraînés directementau ruisseau, soit à l'occasion des rigoles d'irrigation,soit en raison des pentes ou du sous-sol.

    Il est à signaler : un dépôt d'ordures au pontdu Ponteil à quelques mètres de la Solane, et souvent lelibre accès des animaux dans le lit de ce cours d'eau.

    Ces pollutions entraînent une contamination fécaleconstante des eaux. Leurs nuisances ne peuvent être suppri-mées car trop diffuses. La réglementation de 1'épandage etde l'irrigation, la suppression des mares, une meilleureapplication des règlements d'hygiène, l'interdiction du litde la Solane aux animaux, doivent permettre de les atténuer.

    En raison de ces pollutions, les eaux de la Solanedoivent être traitées.

    2° la conséquence de l'élevage à caractère industriel.Leurs nuisances sont alors massives et accidentelles. Lesstations de traitement ne peuvent y remédier; la pollutionde Juin 1970 en est un exemple.

    De tels risques existent à notre connaissance entrois points :

    La Solane Porcherie avec étables et fosses à purin enamont du pont du Saut du lièvre à 500 m environ. Cet établis-sement est dangereux. Il est à l'origine de la pollution deJuin. De plus les analyses bactériologiques effectuées parles soins du Service départemental d'hygiène ont montré queles eaux recevant ses effluents étaient très contaminées(voir analyses jointes). Ses installations n'offrent donc pasdes garanties suffisantes.

    Le Foirail Centre d'insémination à plus de 4 km en amontdu même pont. Etables et fosses à purin. Cet établissementsemble peu dangereux sous certaines conditions.

    > Le Bassaler Porcherie à 5 km environ, à la limite desbassins de la Solane et de la Ceronne. Les effluents semblents'écouler vers la Céronne. S'il en est ainsi, cet établissementest peu dangereux

    F - MESURES DE PROTECTION

    Compte tenu des données précédentes, deux périmètresde protection sont proposés.

    1° un périmètre de protection immédiate réduit, à l'inté-rieur duquel seraient interdites toutes activités : dix mètresautour de la prise d'eau.

    2° un périmètre de protection rapprochée étendue à l'ensem-ble du bassin versant de la Solane en amont de la prise d'eau.A l'intérieur seraient adoptées :

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    a) des mesures interdisant toutes créations, agran-dissements ou accroissements de constructions, d'installa-tions, d'activités susceptibles directement ou indirectementd'altérer la qualité des eaux de la Solane. Le conseil dépar-temental d'hygiène en serait juge.

    b) des mesures destinées à réduire les pollutionsdiffuses dues aux installations, constructions ou activitésexistantes (§ E 1). Par exemple :

    - la suppression du dépôt d'ordures au pont du Ponteil

    interdiction d'irriguer à partir des eaux de la Solane oude celles qui l'alimentent

    interdiction d'épandre du purin, des engrais organiquesou chimiques et de tous produits ou substances destinés à lafertilisation des sols ou à la lutte contre les ennemis descultures.

    interdiction de l'accès du lit de la Solane aux animauxen aval du pont du Ponteil.

    interdiction de déverser les rejets des habitations ourésultant de l'exploitation agricole, directement dans laSolane.

    c) des mesures destinées à éliminer les risques depollution massive liés par exemple à la présence de la por-cherie de la Solane, au Centre d'Insémination et de la por-cherie de Bassaler.-

    Pour ces trois établissements toutes mesures serontprises pour que ni les eaux usées, ni le purin, ne soientdéversés ou utilisés sur le territoire du périmètre de pro-tection rapprochée. Malgré cela la porcherie de la Solane neprésenterait pas des garanties suffisantes. Ses installationsdoivent donc être modifiées ou la porcherie supprimée.

    G - EMPLACEMENT DU CAPTAGE

    II doit être situé au pont du Saut du lièvre oulégèrement en amont afin d'obtenir un débit maximum!

    1° L'emplacement du captage actuel ne peut être retenu.Il est en effet appuyé sur le seuil rocheux qui constituele Saut du lièvre. A cet endroit le lit de la Solane estcontre le chemin vicinal 6, bordé sur son autre côté par unimportant dépôt de ferraille et de matériaux divers. De plusaucune protection n'a été imposée.

    2° Un emplacement situé en amont, le plus proche possibledu Saut du lièvre mais à 25 mètres au moins du chemin vicinal,peut être retenu. Il pourrait être utilisé sous réserve desmesures de protection prévues au § F. Le débit dérivé seraitpeu différent du débit actuellement utilisé.

    •f

  • AVIS DU RAPPORTEUR

    L'eau destinée à l'alimentation de Tulle ne peutprovenir que d'eaux superficielles complètement épurées.

    Les eaux de la Solane peuvent être utilisées sousréserve :

    1° de déplacer le captage actuel légèrement en amont

    2° de les protéger par deux périmètres de protection àl'intérieur desquels seront réglementés ou interdits toutesactivités, constructions ou installations susceptibles d'al-térer la qualité de l'eau. Le périmètre de protection immé-diate sera réduit à 10 m autour de la prise d'eau, le péri-mètre de protection rapprochée étendu à l'ensemble du bassinversant.

    LIMOGES, Janvier 1971

  • ! ti!• Mi. ¡!

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    ANNEXE 2

    •i i Limit« du bassin da la Selanne _ _ _ Limites das saus bassins

    O Source captàa v W Derivation aclualla

    • Exploitation agricole traditionnelle O Installation présentant .un risque d« pollution m o u i

    I [ Pré» • [ : [ Bois