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BUREAU DE RECHERCHES GÉOLOGIQUES ET MINIERES SERVICE GÉOLOGIQUE NATIONAL B.P. 6009 - 45 Orléans (02) - Tél.: (38) 66.06.60 ETUDE GEOLOGIQUE DES GLISSEMENTS DE TERRAIN DU CAP BRUN (TOULON - VAR) par Y. AYME - L. DAMIANI - A. GOUNON CONFIDENTIEL Service géologique régional PROVENCE - CORSE Domaine de Luminy route Léon-Lschamp, 13 Marseille (9*) 72. SGN. 362. PRC Marseille, le 26 octobre 1972

BUREAU DE RECHERCHES GÉOLOGIQUES ET MINIERES SERVICE …infoterre.brgm.fr/rapports/72-SGN-362-PRC.pdf · 2009-11-04 · - glissements importants affectant la propriété Chante-Mer

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BUREAU DE RECHERCHES GÉOLOGIQUES ET MINIERES

SERVICE GÉOLOGIQUE NATIONAL

B.P. 6009 - 45 Orléans (02) - Tél.: (38) 66.06.60

ETUDE GEOLOGIQUE DES

GLISSEMENTS DE TERRAIN

DU CAP BRUN

(TOULON - VAR)

par

Y. AYME - L. DAMIANI - A. GOUNON

CONFIDENTIEL

Service géologique régional PROVENCE - CORSE

Domaine de Luminy

route Léon-Lschamp, 13 Marseille (9*)

72. SGN. 362. PRC

Marseille, le 26 octobre 1972

RESUME

Le versant sud du Cap Brun, situé dans la banlieue est

de Toulon est affecté par des glissements de terrains consécutifs à des

périodes très pluvieuses. Dans ce secteur, le plus souvent escarpé, les

sinistres se manifestent par des chutes plus ou moins importantes de

matériau terreux emballant des blocs qui affectent constamment la petite

route, des maisons, ainsi que plusieurs points du versant.

Devant ces dangers. Monsieur le Maire de Toulon a chargé le

B.R.G.M. d'une étude géologique dans le but de reconnaître le versant,

d'effectuer un relevé des accidents, de définir les secteurs critiques et

de préconiser des solutions de confortement.

Ce travail a permis de savoir que les glissements sont

localisés dans la couverture provenant de l'altération d'une série de

schistes renfermant des bancs de qi/artzites et de phyllades, dont l'épais¬

seur a été évaluée à 2 m.

Cette couverture, instable de part sa situation sur de

fortes pentes, est très sensible à l'action de l'eau des pluies et se met

â glisser.

L'ensemble de ces faits conduit à interdire la construction

sur la presque totalité de la zone à l'exception de deux petits secteurs

mais moyennant une étude géotechnique préalable.

Certains travaux confortatifs sont proposés afin de diminuer

certains risques; ils consistent en la purge de certains glissements, la

pose de gabions ancrés, la réalisation d'un réseau d'évacuation d'eaux de

ruissellement et d'un collecteur des eaux usées, enfin la pose de grillages

épingles.

3 -

TABLE DES MATIERES

Résumé

Introduction

- HISTORIQUE DES DESORDRES 7

11 - Désordres survenus avant 1972 7

12 - Désordres observés par le B.R.G.M. en 1972 8

- CONTEXTE GEOLOGIQUE ET GEOMORPHOLOGIQUE 9

21 - Contexte géologique 9

211 - Substratum 9

212 - Résidu d'altération 10

22 - Contexte géomorphologique 10

221 - Pentes 10

222 - Observations morphologiques des désordres U

- DONNEES HVDROLOGIQUES ET GEOTEOHNIQUES 13

31 - Hydrologie 13

32 - Pluviométrie 13

33 - Géo technique 13

- ANALYSE DES GLISSEMENTS 15

41 - Phénomène d'altération des roches 15

42 - Rôle de l'eau dans les glissements observés 15

43 - Rôle des pentes 16

44 - Rôle des pendages * 16

- 4 -

- SECTEURS CRITIQUES A URBANISER 17

51 - Zones de non aédificandi 17

52 - Zones constructibles sous réserves 17

- TRAVAUX CONFORTATIFS 19

61 - Pour la rout^ 19

62 - Pour le sentier des Douaniers 19

63 - Pour la sécurité sur les plages 19

Conclusion21

- 5 -

LISTE DES ANNEXES JOINTES AU RAPPORT

N* d'enregistremen-

dessin

1 - Carte de situation de la zone étudiée

Echelle 1/50.000 8

2 - Carte des affleurements géologiques et

des plissements observés

Echelle 1/20.000

3 - Liste des propriétés répertoriées sur

le plan de 1 'annexe 2

4 - Planches photographiques ( 14 photos)

illustrant les plissements observés

5 - Esquisse géologique du flanc Sud au Cap Brun

Echelle 1/20.000 8

6 - Coupe géologique schématique "

7 - Graphiques des hauteurs moyennes des

précipitations mensuelles à Toulon pendant

la période 1946-1965

8 - Courbes granulométriques de matériaux

schisteux altérés

1 - La Petite Maison

2 - "Parc Isthmia"

9 - Essai de corrélations entre les précipitations

et les glissements "

10 - Carte des secteurs critiques à urbaniser

Echelle 1/5.000

U - Schéma du dispositif de confortement "

- 6 -

INTRODUCTION

Le versant sud du Cap Brun situé dans la partie est de

l'agglomération toulonnaise a été l'objet de petits glissements de

terrains après les périodes de pluies diluviennes de l'hiver 1971-1972.

Ces sinistres ont affecté la route de desserte du quartier

de la Batterie Basse ainsi que plusieurs murs de soutènement et certaines

habitations.

Dans l'anse de Méjean, des phénomènes semblables se sont

produits pendant la même période et ils y ont occasionné des désordres

comparables. Ils se sont traduits essentiellement par des chutes de

matériaux terreux emballant des blocs plus ou moins volumineux et par

des fissures pouvant être accompagnées de rejets.

Devant ces dangers, répétés depuis de nombreuses années, le

B.R.G.M. a été chargé par Monsieur le Maire de la ville de Toulon, par

marché de gré à gré du 31 Juillet 1972, d'une étude géologique et géo¬

morphologique de ce versant (cf. annexe 1).

Cette étude avait pour but:

- de reconnaître par un levé de terrain au 1/2.000 les affleurements du

substratum et de définir la couverture quand cela était possible.

- de faire un relevé des accidents survenus au cours des dernières années.

- de définir les secteurs critiques à urbaniser.

- de préconiser des solutions de confortement.

- 7 -

1 - HISTORIQUE DES DESORDRES

1 1 - Désordres survenus avant 1972

Les propriétés du versant Sud du Cap Brun ont été affectées

depuis toujours par des glissements de terrain d'importance variable.

L'histoire détaillée de ces désordres n'a pas pu être réalisée,

cependant quelques époques ont pu être dégagées depuis 1956 jusqu'en 1972

(cf. annexe n° 2) grâce à des témoignages et â des archives:

- En 1956: fissures sur le mur du fort du Cap Brun

- En 1958: glissements importants au bas des villas Taravaa et La Loggia (43)

- En 1959: désordres affectant les villas La Vigie (20) et Paradis (19)

- En 1960: éboulement du sentier des Douaniers au bas de la villa Cérès-les-

Flots (31).

- En 1964: fissures affectant quelques murs de jardin dans la villa de

1 'Hermitage (21).

- En 1965-1966: éboulements touchant quelques guinguettes à l'extrême Ouest

de la carte.

- En 1967: nouvelles fissurations des murs du fort.

- En 1969; - autres fissures du mur du fort

- glissements importants affectant la propriété Chante-Mer (4)

ainsi que le sentier des Douaniers en contrebas,

- glissement menaçant la guinguette du Pin Sablot. (^6)

- En 1970; glissement de terrain au niveau de la villa l'Hélianthe (23)

obstruant le chemin de la Batterie-Basse.

«

cf. carte à 1/2.000 et liste des villas en annexe 2 et 3.

8 -

1 2 - Désordres observés par le B.R.G.M. en 1972

Les désordres motivant l'intervention du B.R.G.M. en

Février-Mars 1972 ont été les suivants, de l'Ouest vers l'Est:

- Fissure de terrain dans la partie Sud de la propriété la Simiane (1)

- Cassures avec déplacement affectant la terrasse de la propriéré Chante-

Mer (4) (cette propriété a fait l'objet de notre note du 8 Août 1972)

- Désordres dans la propriété de l'Hôtel de la Résidence du Cap Brun (5):

. niche d'arrachement à l'extrémité Ouest,

. désordres généralisés à l'Est en bord de mer.

- Fissures au milieu du jardin de la propriété sise â l'Ouest de la villa

Paradis (19).

- Glissements au milieu du jardin de la villa Paradis (19) coupant le

sentier des Douaniers.

- Rejeu d'une fissure dans le jardin de la villa 1 'Hermitage (21).

- Arrachement dans la propriété Cérès-Les-Flots (31) menaçant la stabilité

de la villa, abattant quelques pans de mur et coupant le sentier des

Douaniers à cet endroit.

- Glissements de terrain le long du chemin de la Batterie Basse au droit

des villas Paradis (19) et l'Hélianthe (23) obstruant la route (cf. photos

1 et 2 déblais partiels effectués et photo 3 ae l'annexe t)

- Eboulement endommageant la villa TAtalaye (27) ; cf. .photos 4 et 5 (annexe 4)

- Glissement en contrebas de la villa Saint Pierre du Fort (38)

- Fissures dans le jardin de la propriété Colmer (39).

- Fissures au bas du chemin de la Batterie Basse au niveau du Cap Brun.

- Glissements de terrain sur la partie littorale du lotissement "Parc Isthmia"

(42) détruisant quelques murs de jardin.

- Rejeu des glissements ( de 1958) en contrebas de la villa La Loggia (43)

et affectant également la partie Ouest du Parc Isthmia (42).

- Glissements importants immédiatement à l'Est du précédent entrainant la

destruction de la guinguette du Pin Sablot (46).

La fréquence et l'importance de ces sinistres ont permis de les

reclasser en trois grandes périodes qu'on retrouve sur l'annexe 1:

- 1958-1959

- 1969-1970

- 1972

Certaines zones instables ont été affectées á différentes époques

- 9

2 - CONTEXTE GEOLOGIQUE ET GEOMORPHOLOGIQUE

2 1 - Contexte géologique

2 1 1 - Substratum

Ce secteur est formé par des terrains métamorphiques

constitués d'alternances de schistes, de phyllades et de quartzites, en

contact par faille au Sud avec les calcaires et les dolomies triasiques

de la Batterie Basse et de l'anse Méjean (cf. annexes 5 et 6).

Ces derniers sont massifs et affleurent sans recouvrement.

Les terrains métamorphiques sont masqués par une couverture

d'altération rendant leur observation mal aisée.

Cependant, des affleurements ont été rencontrés localement

en bord de mer et dans le fossé est du fort du Cap Brun.

De ces observations, il ressort que la série métamorphique

dont les couches pendent fortement vers le Nord, est affectée par de très

nombreux plissotements entrainant des variations locales de pendage: cette

série est de plus très diaclasée.

Les schistes sont très plissotés et feuilletés. Ils

contiennent des lits de minéraux phylliteux très tendres et très altérables.

Les phyllades se distinguent des schistes par un feuilletage

moins important, ils forment en général des bancs d'une dizaine de centi¬

mètres, plus compacts et plus durs. Les fractures affectent ces faciès de

façon plus nette.

Les deux faciès précédents contiennent des amygdales de

quartz en lentilles de taille décimétrique à décamètrique (cf. photo 6 annexe

Les quartzites semblent constituer de véritables bancs

résistants d'épaisseur très variable, intercalés de façon irrégulière dans

les phyllades et les schistes. Dans le fossé au Nord Est du fort dû" Cap Brun,

- 10 -

on observe un banc de l'ordre de 20 mètres d'épaisseur, alors qu'en

bordure de l'anse Méjean on rencontre des bancs de 5 mètres d'épaisseur

environ. On a schématisé sur l'esquisse géologique de l'annexe 5 ces

niveaux durs en rouge, mais le manque de continuité des affleurements et

la fracturation importante interdisent toute corrélation.

2 1 2 - Résidu d'altération

Sur ce substratum repose un résidu meuble argileux et talqueux

emballant des débris et blocs de quartzites et de phyllades.

Ce résidu provient de l'altération sur place des roches

sous-jacentes. Cette altération est liée au climat, au ruissellement et

à l'infiltration des eaux.

Faute de sondages et de fouilles, il est très difficile

de déterminer l'épaisseur de ces formations superficielles sur le secteur.

L'examen de niches d'arrachement permet cependant de leur

donner une épaisseur en certains points très localisés (cf. annexe 2) :

- 0,50 m à 1,50 m au Parc Isthmia (42)

- 2,00 m derrière la villa l'Ataleo'e (27)

- 0,50 m á 1,00 m en face de la villa "La petite Maisqn" (22) le long du

chemin de la Batterie Basse.

2 2 - Contexte géomorphologique

2 2 1 - Pentes

Elles sont très variables. Assez peu prononcées à l'Ouest

du fort du Cap Brun, sauf en quelques endroits précis où se re¬

marquent d'ailleurs les glissements de terrain, ces pentes atteignent 45"

immédiatement en contrebas du fort du Cap Brun, pour se relever à 20° â

mi-pente entre la propriété l'Espérance et les falaises calcaires.

Plus à l'Est du Cap Brun, la bordure littorale de l'anse

Méjean offre des pentes de 35" â 45".

- 11 -

Ces valeurs sont des moyennes sur la totalité du front

littoral. Très localement elles peuvent être beaucoup plus importantes.

Ces pentes très fortes, jouent un rôle essentiel dans la

mise en mouvement des résidus d'altération pendant des périodes de pluies

donnant de forts ruissellements.

2 2 2 - Observations morphologiques des désordres

Les désordres dans le terrain se présentent sous la forme

de niches d'arrachement et de fissures.

Sur l'annexe n* 2 l'inventaire de ces mouvements de terrain

et des dégâts subis par les maçonneries a été reporté.

Les fissures et les lèvres frontales des niches d'arrachement

sont parallèles à la pente et sans relation directe avec la schistosité du

substratum: les mouvements de terrain se font dans le sens de la schistosité

dans l'anse Méjean mais perpendiculairement à celle-ci â l'Ouest du secteur

aux alentours de l'Hôtel Résidence.

La photo 7 illustre ce phénomène en bord de mer même, en

contrebas de la villa Maristare. (24) -

En plus de ces zones non stabilisées où les glissements

sont nets, il a été figuré sur ce plan des zones douteuses à partir d'indices

tels que: arbres couchés, murs en déséquilibre.

Les niches d'arrachement ont été localisées et l'amplitude

d'arrachement maximum indiquée dans le cas où il était possible de la

préciser.

Dans le cas de niches d'arrachement proches les unes des

autres celles-ci ont été groupées pour dégager de façon synthétique une

enveloppe générale du mouvement des terrains, ainsi sur le chemin de la

Batterie Basse, en face de la villa T'Hermitage (21) dans la partie Ouest des

glissements du Parc Isthmia (42) ainsi qu'au dessus de 1 'ex-guinguette "du

Pin Sablot" (46).

- 12 -

Les fractures dans les terrains sont situées avec le

décalage vertical maximum qu'elles entraînent. Sur l'annexe 2 cette

valeur est indiquée dans le compartiment abaissé.

Les fissures affectant les ouvrages sont peu ouvertes

sauf pour le fort du Cap Brun. La photo 8 donne une idée de celles qui

existent sur la petite route au droit de la villa l'Acanthe.

Un seul bâtiment a été détruit en 1972: la Guinguette

du Pin Sablot (46).

Cependant le mur jouxtant le chemin de la Batterie Basse

est parcouru par des fissures centi métriques en de nombreux endroits. Quelques

villas sont également fissurées et la plus affectée semble être la villa

l'Atalaiye (cf. photos 4 et 5).

- 13

3 - DONNEES HYDROLOGIQUES ET GEOTECHNIQUES

3 1 - Hydrologie

Ces formations ne renferment pas de nappe. Les circulations

se font dans les fractures. On peut penser qu'elles alimentent:

- les puits existant dans la partie Ouest du secteur (villas n" 4, 7, 9 et 18)

Ces puits reçoivent lentement les eaux d'infiltration et n'ont en général

qu'un débit très réduit.

- les rares suintements visibles qui sont localisés en bord de mer dans la

zone située à l'Ouest de la Batterie Basse.

Dans ce secteur existe également une source au Nord-Est de la propriété

Miézour (2) dont le débit n'est pas connu; mais il semble minime d'après

le responsable de l'Equipement qui l'a captée et qui la renvoie dans le

vallon â l'Ouest de la propriété Chante-Mer (4).

3 2 - Pluviométrie (annexe 7)

L'annexe 7 résume les moyennes des précipitations pour

la région de Toulon pour la période allant de 1946 à 1965.

Elle montre que les périodes pluvieuses se situent en automne

et en hiver.

De Novembre 1971 à mi-Février 1972 période précédant les

glissements il est tombé 555 mm d'eau (relevé ON M Station Toulon La Mitre)

sur la zone et durant la période des glissements il est encore tombé 145 mm

entre le 17 et le 21 Février 1972, soit un total de 700 mm réparti sur une

cinquantaine de jours de pluie ce qui correspond approximativement à la

moyenne annuelle qui est de 720 mm (calculée sur la période 1946-1965).

3 3 - Géotechnique

Deux prélèvements ont été réalisés dans les formations

d'altération en vue d'essais d'identification , leur situation a été- donnée

sur l'annexe 2.

14 -

Les résultats obtenus permettent de classer ces matériaux

dans les graves limoneuses car ils contiennent de 10 à 12% de particules

inférieures à 0,08 mm et ont des limites d'Atterberg médiocres, (cf. annexes

8.1 et 8.2)

Ces valeurs se situent sous la ligne A de l'abaque de plasticité

de Casagrande. Elles indiquent un sol aux caractéristiques drainantes

passables à médiocres. Ainsi lors de pluie, cette couverture s'imbibe

plus ou moins rapidement d'eau, les matériaux argileux qui s'y trouvent,

gonflent, diminuant la cohésion de l'ensemble.

I

Des essais de "rock durability test" ont été effectués sur les

schistes du prélèvement n" 2, ils ont consisté à soumettre des échantillons

de roches à l'action de l'eau pendant un temps limité, dans un tambour en

rotation

Les résultats sont résumés dans le tableau ci-dessous:

n°l

*

n"2

Poids échan¬

tillon avant

essai pj

451,49

451,34

PREMIER CYCLE

Poids échantillon

après essai

P2

420,97

420,29

P2Id, =^^ .^ PI

93%

93%

DEUXIEME CYCLE

Poids échantil¬

lon après essai

P3

396,75

401.20

Idj, =

'^ PI% ^

88%

89%

Prélèvements faits dans le substratum rocheux mis â jour par le glissement Ouest

de 1972 dans le parc Isthmia (42).

Ils montrent qu'une action brève de l'eau est déjà d'une importance relative quant

à la désagrégation de la roche.

- 15 -

4 - ANALYSE DES GLISSEMENTS

Les glissements observés sont dûs à une convergence de plusieurs

causes qui s'ajoutent les unes par rapport aux autres, mais dont il est

difficile d'apprécier l'importance de chacune.

4 1 - Phénomène d'altération des roches

Nous avons indiqué au paragraphe 3 que la grande majorité

des roches est tendre et qu'elle a une structure en feuillets: cas des

schistes et des phyllades. Elles sont de plus très diaclasées et leur

pendage est fortement redressé.

Lors de pluies l'eau s'infiltre dans les feuillets de ces

roches et fait gonfler certains micas. Cette action détruit alors la

structure feuilletée des roches et diminue notablement leurs propriétés

mécaniques et en particulier leur cohésion.

Ce phénomène est très lent et peut se poursuivre en période

sèche à plus ou moins grande profondeur dans des zones de circulations pré¬

férentielles. En outre l'action desséchante du soleil a.lliée â l'humidité

due â la proximité du bord de mer accélère cette altération.

4 2 - Rôle de l'eau dans les glissements observés

Les glissements de terrain se produisent toujours au cours

des périodes de forte pluviométrie. Ce phénomène est dû à la saturation en

eau de la couverture d'altération qui a des caractéristiques drainantes

médiocres et â la mise en mouvement de cette couverture. Sur l'annexe 9, on a

figuré les périodes de pluies, les quantités d'eau tombée, ainsi que les périodi

de glissement de terrain.

Le rôle de l'eau apparaît comme capital. Il aurait

été intéressant de faire une étude systématique des relations entre les

dates exactes des glissements antérieurs et les précipitations correspon¬

dantes. Le manque d'informations précises (dates exactes des glissements)

ne nous a pas permis de la réaliser.

16

4 3 - Rôle des pentes

Les fortes pentes du secteur ont plusieurs influences sur les

glissements de terrain:

- Tout d'abord, elles favorisent un ruissellement important qui entraîne

les particules fines et par là diminue le pouvoir fixateur de la végéta¬

tion.

- Enfin, ce sont elles qui provoquent le mouvement: ainsi dans le vallon

situé à l'Est de l'Hôtel La Résidence, pourtant particulièrement humide

et collecteur de ruissellements mais peu pente, aucun désordre important

n'a été mis en évidence, alors que les fortes pentes situées immédiatement

â l'Est de ce secteur ont été fortement affectées.

4 4 - Rôle des pendages:

Les mouvements de terrains se font tantôt parallèlement ou légè¬

rement oblique, tantôt perpendiculairement aux couches (cf. § 2 2 2 ).

Aucune relation directe n'a pu être mise en évidence entre les masses de

terrain en mouvement et le pendage des couches du substratum. On peut seu¬

lement remarquer qu'un pendage contraire à la pente ne peut bloquer le

mouvement (cas de la propriété Chante Mer (n°4)) même si quelques bancs durs

se trouvent intercalés dans la formation.

- 17 -

5 - SECTEURS CRITIQUES A URBANISER

L'ensemble des données géologiques, géomorphologiques et géo¬

techniques réunies au cours de notre étude nous a conduit à considérer

deux types de zones dans le secteur:

5 1 - Zones de non aédificandi

Ces zones, représentées en rouge sur l'annexe 10 s'imposent du

fait du risque encouru par les constructions car l'altération des schistes

sous jacents est un phénomène permanent. Leur étendue importante nous est

imposée par les différentes causes des glissements.

Un secteur très menacé a été porté sur l'annexe 2: il s'agit

de la zone située en contrebas du fort du Cap Brun dont les murs sont

extrêmement fissurés. La majorité d'entre elles affecte la partie Sud Ouest

du fort et elles ont une direction parallèle à la pente sous-jacente au

fort. L'une d'elles semble] même se raccorder avec celle observée sur le

mur de soutènement du chemin du fort, bien qu'elle ne s'y rattache pas

de façon visible.

Faute de travaux de reconnaissance profonds, il est impossible

de conclure sur l'évolution de cette zone potentiellement instable.

Cependant, elle présente un certain risque pour le chemin du fort

donnant accès à des habitations et pour ces mêmes habitations dominées par

cette masse (cf. zone hachurée en rouge dans l'annexe 10).

Les techniques actuelles permettraient d'y remédier, mais leur

coût est hors de proportion avec l'importance de ces habitations.

5 2 - Zones constructibles sous réserves

Ces zones devront, avant construction, faire l'objet d'études

géologique et géotechnique.

Les talus de grande hauteur (supérieure â 2 mètres) devront être

18

interdits ainsi que les rejets domestiques, les puits perdus et les

vidanges de piscine dans le terrain.

Il est en effet nécessaire de diminuer les effets des infil¬

trations permanentes et de canaliser tout rejet jusqu'àiun réseau.

- 19 -

6 - TRAVAUX CONFORTATIFS

Ces travaux devront concerner en premier lieu la route et

en second lieu le sentier des Douaniers.

6 1 - Pour la route:

Il est nécessaire de:

- purger les 4 zones de coulées A, B, C, D, ayant coupé la route,

- remplacer le mur détruit par ces coulées ainsi que ceux qui ont subi

une poussée importante et qui sont fissurés (entre les villas 15 et 21)

par des gabions ancrés dans des niveaux résistants (cf. annexe 8).

Cette solution paraît préférable à la reconstruction,

à des murs en moellons ou en béton, non économique, qui ne permettent pas

une totale circulation des eaux et qui ont un coût plus élevé.

- recueillir les eaux de pluie et de ruissellement dans un réseau étanche

(à créer), et remplacer les rigoles insuffisantes par des ouvrages

mieux dimensionnés.

- mettre sur les zones purgées un grillage épingle, afin d'éviter la chute

des blocs mis à nu. par les ruissellements.

- supprimer les blocs en surplomb E, F, G, H.

6 2 - Pour le sentier des Douaniers:

Il paraît difficile d'interdire la circulation sur ce sentier

d'accès aux plages et à certaines maisons, il est donc nécessaire de;

- purger toutes les zones de glissements

- mettre en place des grillages fins épingles, sur ces zones.

6 3 - Pour la sécurité sur les plages:

La sécurité sur les plages sera fonction des travaux réalisés

pour maintenir le libre passage sur le sentier des Douaniers, sauf dans

1 'anse Méjean.

Dans ce secteur, une purge des zones de glissement ainsi que

la pose de grillage épingle sont donc également nécessaires.

La purge des zones de glissement aura pour effet, entre autres.

20 -

de supprimer les dangers actuels de chute des blocs. Mais ces zones

seront constamment sensibles au ravinement et devront faire l'objet de

purges régulières. Afin d'éviter cette contrainte, la pose de grillages

épingles apparaît comme la seule solution économique; elle ne supprime

pas les coulées de terre, mais diminue les risques de chutes de pierres

accidentelles.

- 21

CONCLUSION

Les glissements de terrain du Cap Brun sont localisés dans

la couverture provenant de l'altération d'une série de schistes renfermant

quelques niveaux de quartzites et de phyllades et dont l'épaisseur moyenne

est de l'ordre de 2 m. L'addition de l'action des eaux de pluie et de

l'instabilité due aux fortes pentes, provoque le glissement de cette

couverture. Ces phénomènes mettent en danger la stabilité de certaines

habitations, ainsi que la libre circulation sur la route de la Batterie

Basse.

Afin d'éviter toute aggravation, il nous paraît indispensable

d'interdire toute construction nouvelle sur la presque totalité de cette

zone à l'exception de deux secteurs, l'un au Sud du fort du Cap Brun,

l'autre en bordure Sud de la corniche varoise, où tout projet devra faire

toutefois l'objet d'une étude géotechnique complète.

Afin de réparer les dégâts causés au domaine public ;

route, sentier des Douaniers, plages par ces glissements, nous préconisons

les travaux suivants :

- purge des zones de glissements (et des blocs instables)

- pose de gabions ou d'un mur de soutènement drainé (avec barbacanes)

ancrés au rocher, à la base delà couverture d'altération,

- réalisation d'un réseau d'évacuation des eaux de ruissellement au niveau

de la route en particulier (mise en place de caniveaux étanches), ainsi

que la vérification et la mise en place d'un réseau collecteur des eaux

usées et des piscines,

- pose éventuelle de grillages épingles sur les parties dénudées, notamment

en tête des glissements.

Les travaux devront être entrepris le plus rapidement possi¬

ble afin d'éviter une détérioration générale de ce versant pouvant mettre

en péril les habitations. L'ensemble de ces mesures pourrait être complété

par une surveillance, effectuée lors de périodes de longues pluies, des

dégâts pouvant survenir â la route et aux maisons afin de prendre - si

possible, des mesures de sauvegarde.

B.R.G.MEiude géologique des glissements de terrain du Cap Brun

Annexe: 1

T^

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Mojvdrter

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Coudaulière '^';>S?f-^ U UngousU

^^'^%^^C.Cépetgaie de Caya/g^ P"''Rasas

"ffat?duGro3 Bau

Echelle 1 / 50.000

Car|-e de Sil-uaKion de la zone étudiée

B . R . G . M Annexe

Etude géologique des glissements de terrain

du Cap Brun

Esquisse Géologique du Flanc

Sud du Cap Brun

Echelle : 1 / 20.000

Calcaires et Dolo mi es

Schtsres er Phyllades

Quarrzîres

Faille

Trías

• Terrains métamorphiques

B . R . G . M

FORT DU

CAP BRUN

Etude géologique des gli ssements de terrain

du Cap Brun

Anne xe : 6

100 —

90 -

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70 -

60 -

50 -

40 -

30 -

20 -

10 -

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Coupe Géologique Schéma h que

CAP ,BRUN

Résidus d al !• e ra fion

Calcaires et dolomies friasiques

Phyllades

Micaschistes

NE BQuarïzî \es F F a i ! I

B . R . G . M Annexe : 7

Etude géologique des g I is semen is de terrai n

du Cap Brun

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(Moyenne des préci pi Tah'ons annuelles 72 2 m m )

Graphique des hauteurs m o y e n n e s des précipi to tíon s iriensuelles

a Toulon pendant la période 1 9 4 6 - 1 9 6 5

i &

Efude géologique des glissemenfs detemain

du Cap Brun Annexe 18 1

B.B.

EtDossier :

Echantillo

Sondage :

Profondes

A . S . T . M .

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7. A .NALYSE GRANULOMETRIC

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Date de l'essai : 1 S - ^ - T Z

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Etude géologique des glissements de remain

du Cap BrunAnnexe ; 8 2

B.B.

KDossier :

Echantillo

Sondage :

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A . S . T . M .

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Î.A.NALYSE GRANULOMETRIC

lude ü'HHeehnimiernr« [>-,,n Provenance: Parc Isthmia* • ci p 11 r u n

n n« : 2 Nature : S C h i s t e s

Date de l'essai : 1 £i-9-l 9 72

r ; Poids initial sec; 16kn 7 0 0

5" 2" 1" 1/2' 1/4" n«10 18 40

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Classif ic.

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B . R . G . M Annexe : 9

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2

E fude géologique des glissements de ferrai n

du Cap Brun

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R e l e v e s p I u vio m e f r i q u es d e la station d e l ' O . N . M

d e T o u l o n , L a Mi t re

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10 -

15'16'17 1flI.

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Année

Mois

Prectpifahon

™/ mnombre dejours de

pluies

1968

0

5

N

78,7

11

D

23,2

5

1969

J

95,1

9

F

110,9

11

M

130,4

15

A

18,4

5

M

69,9

5

période desghssemenfsde ferrain

'22 '23e r

Febbnaio

Ï2i

Mars

A n ri e e

N* oi s

Precipifahon

nombre dejours de

ptuie s

1971

0

2

N

188,1

15

D

91,3

8

J

110,7

17

19

F

304,7

12

72M

62,6

11

A

61,9

1 3

M

20,2

4

période des

glissemenfs

de ferra in

_oJ3

NER Fe"vr;er 1 ] ¿r~5T4 vt

.r oer

Q- > tí

1fl'19'20 r

Chemin

de la Batterie Basse

Sen her douaniers

Febbraio

'2Ô l29'

ETUDE GEOLOGIQUE DES GLISSEMENTS

DE TERRAIN DU CAP BRUN

CARTE DES SECTEURS CRITIQUES A URBANISER

SERVICE SEOLOGIQUE REGIONAL

PROVENCE-CORSE

N° D 'ENREGISTREMENT : 8

Dessiné le : 30 _11_ 72

72 SGN 362PRC Annexe n° 10

MODIFICATIONSDésignat ion Date

^ • J À - , ^

iw^; V ^

.'if-U-..

•4Batterie- .AV-

Limife de l'étude

Zone cons truc il b le sous reserves

Zone de non aedificandi

Z one parhc uhèremenî menacée

Echelle: Í / 5 0 0 0

B . R . G . M Annexe: 11

Etude géologique des gl i ssements de ferrain

du Cap Brun

gabion

caniveouéfanche

Couverture/ d alteration

Su bs tratum

Schéma du dispositif de conformément