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MINISTERE DE L'AGRICULTURE
Circonscription d'Action Régionale
Provence - Côte d'Azur - Corse
SERVICE REGIONAL DE L'AMENAGEMENT DES EAUX
5, boulevard de la République
13 -AIX-EN-PROVENCE
Tél. : 26-19.78 et 26-41.28
ÉTUDE DES RESSOURCES
HYDROLOGIQUES ET HYDROGÉOLOGIQUES
DU SUD - EST DE LA FRANCE
Fascicule 10
BORDURES SUD ET EST DE L'ETANG DE BERRE
(Département des Bouches-du-Rhône)
BUREAU DE RECHERCHES GEOLOGIQUES ET MINIERES
D.S.G.N.
Boite postale 818 45-Orléans-La Source Tél. 87-06-60 a 64
Service géologique régional Provence - Corse
16, boulevord Pèbre - 13-Marseille-8èm*
Tél. 76-00-40
69 SGL 298 PRC Marseille, décembre 1969
- 2 -
Le présent ouvrage a été réalisé par le Service géologique
régional Provence Corse du B.R.G.M. à Marseille pour le compte du Service
régional de l'aménagement des eaux (S.R.A.E.) de la circonscription régio¬
nale Provence-Côte d'Azur-Corse.
La rédaction a été assurée par J. Gravot, avec la collabo¬
ration de G. Durozoy et Ch. Glintzboeckel, et sous le contrôle de L. Moni¬
tion et de J. Margat, Chef du département hydrogéologique du B.R.G.M. à
Orléans.
L'étude a été réalisée en collaboration avec Ch. Olivo du
Service régional de l'aménagement des eaux et sous les directives de
F. Pelissier, Ingénieur en Chef du Génie rural des eaux et forêts.
3 -
RESUME
La région étudiée correspond à un petit secteur littoral
situé entre les golfes de Fos et de Marseille.
L'activité industrielle, en pleine expansion, y est centrée
sur les hydrocarbures.
Le climat est du type méditerranéen sec (pluviosité infé¬
rieure à 600 mm/an) avec un bon ensoleillement et une grande influence
des vents.
Du point de vue géologique, on se trouve dans le prolonge¬
ment ouest des massifs marseillais et du bassin d' Aix-en-Provence, avec
un contraste frappant entre ces deux unités : tectonique très complexe
pour la première, et beaucoup plus calme pour la seconde. Les terrains
constituant ces régions correspondent à une série stratigraphique allant
du Trias au Quaternaire.
Le secteur n'est drainé que par des petits ruisseaux côti¬
ers dont trois seulement, au cours est-ouest, présentent quelque importan¬
ce.
Deux bassins hydrologiques et 4 unités hydrogéologiques ont
été distingués.
Aucune émergence naturelle importante n'existe sur le sec¬
teur étudié. Une grande partie des eaux souterraines semble se perdre en
mer. Le tunnel du canal maritime du Rove collecte une partie de ces eaux.
4 -
Par contre, la région reçoit à la source de l'Infernet des infiltrations
du canal de Marseille.
Les ressources locales en eau utilisées sont insignifiantes
et l'alimentation des centres est assurée à partir du canal de Marseille,
La grande étendue du massif calcaire suggère un potentiel de ressources
en eau important mais difficilement mobilisable.
- 5 -
TABLE DES MATIERES
Résumé 3
Introduction 8
Chapitre I - SITUATION - LIMITES 9
Chapitre II - REGIONS NATURELLES 10
Chapitre III - CLIMATOLOGIE 12
31 - Climat 12
32 - Vents 13
33 - Précipitations 13
34 - Températures 14
35 - Evapotranspiration 14
Chapitre IV - GEOLOGIE 19
41 - Cadre géologique 19
42 - Tectonique 20
43 - Lithostratigraphie 21
Chapitre V - HYDROLOGIE 25
51 - Hydrographie 25
52 - Bassins 25
53 - Régime des cours d'eau 26
6 -
Chapitre VI - HYDROGEOLOGIE 27
61 - Travaux antérieurs 27
62 - Description des unités hydrogéologiques 27
621 - Unite de la Nerthe 28
622 - Unité de Saint Pierre-Saint Julien 29
623 - Unité de Vitrolles 30
624 - Les alluvions 30
63 - Emergences 31
64 - Sondages d'eau 32
65 - Essai d'évacuation des ressources 32
Chapitre VII - EMPLOI ACTUEL 35
Conclusion 36
Bibliographie 37
7 -
TABLE DES FIGURES
Figure 1 - Hauteur moyenne des précipitations mensuelles 1959-1967 15
2 - Hauteur des précipitations mensuelles 1962-1966 Marignane 16
- 3 - - - - - Martigues 17
4 - Evapotranspiration Marignane 18
5 - Formations principales des bordures sud et est de l'étang
de Berre 24
6.1 - Liste des sources 33
- 6.2 - Liste des sondages 34
ANNEXES
I - Carte hydrogéologique au 1/ 100.000
II - Carte des cOassif ications hydrogéologiques au l/IOO.OOO
- 8
INTRODUCTION
Le présent opuscule constitue la suite et la dizième partie
(fascicule lO) de 1' "Etude hydrologique et hydrogéologique du Sud-Est de
la France"
(1) - Voir fascicule 1 - Introduction - Rapport B.R.G.M. 68 S.G.L. 107 PRC
- 9 -
Chapitre I
SITUATION - LIMITES
Le secteur étudié se situe dans le département des Bouches
du Rhône, à une douzaine de kilomètres au Nord-Ouest de Marseille. Il
couvre une superficie de 290 km^ environ, disposée en équerre autour des
rives Sud et Est de l'étang de Berre.
Les limites de la branche Est (d'orientation Nord-Sud) de
l 'équerre sont :
- au Nord et à l'Est les bassins de l'Arc et de l'Huveaune
- à l'Ouest l'étang de Berre
- au Sud la mer Méditerranée.
L'étang de Berre et le chenal de Carente au Nord, le golfe
de Fos à l'Ouest, la mer Méditerranée au Sud, cernent la branche Ouest
(d'orientation Est-Ouest).
Les cartes assurant la couverture du secteur étudié sont
les suivantes :
- Feuilles I.G.N. au 1/50 000 : Aix-en-Provence, Marseille, Martigues
embouchure du Rhône .
- Feuilles I.G.N. au l/lOO 000 : Aix-en-Provence, Arles, Marseille
- Carte géologique au 1/50 000 : Martigues.
- 10 -
Chapitre II
REGIONS NATURELLES
La géographie et la géologie locales conduisent à distingue)
trois régions naturelles :
- le massif de la Nerthe, anticlinal complexe allongé d'Ouest en Est, du
golfe de Fos au massif de l'Etoile,
- le plateau de Vitrolles, monoclinal à pendage Est dominant l'étang de
Berre par une succesion de cuesta.
- la plaine alluviale de Marignane qui se développe dans l'angle formé par
le massif de la Nerthe et le plateau de Vitrolles.
Les caractères généraux de la région sont semblables à ceux
des bassins de l'Arc et de l'Huveaune : vallées irriguées, cultivées et
verdoyantes contrastant avec les reliefs arides couverts de maquis et de
forêts plus ou moins décimés par les incendies estivaux.
L'économie, centrée sur les hydrocarbures - transit, stoc¬
kage et transformation - est en plein développement et entraine un accrois¬
sement sensible de la population, ainsi qu'en témoigne le tableau ci-des¬
sous, relatif aux deux derniers recensements.
11 -
Villes
Martigues
Marignane
Port de Bouc
1962
21.500
10.800
12.500
1968
28 . 000
20.200
14.000
- 12 -
Chapitre III
CLIMATOLOGIE
31 - CLIMAT
Le climat local est de type méditerranéen, caractérisé par
des étés chauds et secs, des hivers doux et un bon ensoleillement.
Les précipitations sont relativement faibles et présentent
généralement deux maximums :
- l'un au début de l'automne
- l'autre à la fin de l'hiver.
32 - VENTS
Les principaux vents de la région étudiée sont les suivants :
N\i : Mistral qui est le vent dominant (vent de terre) et peut souffler
en rafales dépassant les 100 km/h. Il se manifeste toute l'année (100
j/an) avec des pointes entre octobre et janvier ; il souffle en moyen¬
ne 5-l0 jours /mois.
N : Tramontane qui souffle en moyenne 7 jours par an.
NE : ce vent est moins fréquent e.t souffle exclusivement entre octobre et
décembre (force 1-3).
- 13 -
VJ : il est fréquent entre mai et septembre et souffle entre 8-15 jours
par mois (force (1-3).
E et SE : Régali ou Levan souffle 80 jours par an.
W et SW : Lagarde et Labé soufflent 80 jours par an avec des sautes très
rapides.
S : Sirocco qui est un vent chaud d'été qui souffle en moyenne 17 jours
par an.
Les pluies sont surtout apportées par les vents du Sud-Est
et de l'Est. Signalons enfin, qu'en période estivale en particulier, les
vents violents qui peuvent souffler attisent les incendies de forêts, fac¬
teur important de la dégradation de la végétation.
33 - PRECIPITATIONS
Les bordures de l'étang de Berre se situent en zone côtière
d'un pays à climat semi-aride et à pluviosité faible, ce qui conduit à
une irrégularité annuelle et pluriannuelle marquée ainsi que le montre
l'examen des tableaux de la figure 1 et les diagrammes des figures 2 et 3.
La seule moyenne annuelle connue est celle de Marignane :
527 mm.
Les pluies importantes se résolvent généralement en de
gros orages liés aux périodes d' equinoxes (début de l'automne et fin de
l'hiver - début du printemps).
- 14 -
34 - TEMPERATURES
Si la latitude mériodionale favorise une moyenne relative¬
ment élevée, la proximité de la mer atténue les écarts tant journaliers
qu'annuels.
La moyenne annuelle à Marignane est de 14°2, et l'écart
moyen voisin de 5".
Toutefois, les extrêmes absolus sont importants car la ré¬
gion peut être soumise à deux influences continentales opposées :
- influence européenne froide apportée par le Mistral (capable de faire
baisser la température de lO'C en 24 h),
- influence africaine chaude apportée par le Sirocco certains étés.
Ainsi à Marseille, on a pu enregistrer des températures
inférieures à -17° en hiver et supérieures à 38° en été.
35 - EVAPOTRANSPIRATION
A titre d'indication nous donnons ci-après les valeurs de
l'évapotranspiration calculée à partir de la formule de Thomthwaite
(tableau figure 4).
- 15 -
Fig. 1
HAUTEUR MOYENNE DES PRECIPITATIONS l/lO mm
Année
1959
1960
1961
1962
1963
1964
1965
1966
1967
D'après les
J
4,2
434
216
102
442
125
565
470
379
F
10,5
817
84
719
1199
947
137
1091
277
relevés fournis par les Services de la Metéoro
MARTIGUES (phare du Cap Couronne)
M
850
610
-
139
104
1184
516
24
189
A
518
41
1254
397
779
137
4
387
110
M
600
28
303
370
64
166
28
201
57
J
34
142
44
284
230
98
148
109
162
J
4
74
T-l2
164
83
213
91
19
A
431
907
29
20
805
100
370
522
-
S
909
674
637
604
2393
536
606
355
476
0
1080
1787
718
472
798
538
747
946
42
logie Nationale
N
894
675
2195
1153
167
339
128
413
741
D
2740
781
297
495
709
726
429
111
86
Total
8207
6970
4757
7854
4979
3891
4720
1962
1953
1964
1965
1965
MARIGNANE (M N)
206
508
372
390
441
655
824
756
81
986
205
161
843
706
21
301
563
338
03
394
207
145
488
98
251
386
259
150
322
219
00
241
loi
408
151
05
582
290
548
267
473
1985
301
1008
434
388
499
334
386
1034
1020
343
360
331
1116
623
706
559
429
158
4470
6817
4892
4710
5472
Moyenne 30 ans : 5272
- 16 -
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Fig. 4
EVAPOTRANSPIRATION
- 18 -
MARIGNANE
J
Indice de chaleur
Tempéra fure m'^=
Indice corresp"'^'
5.7
1.22
F
6.8
1.59
M
10
2.86
A M
12.7
4.10
16.5
6.10
J
20.4
8.41
J
23
10.08
A
22.6
9.82
5
19.9
8.10
O
15.1
5.33
N
10.3
2.99
D
7
1.66
14.2
62.3
1 Evapo^^ansp¡^a^ion
Approchée
Coefficienf
DéFinih've
1.4
0.81
1.1
pofenMelie
1.8
0.82
1.5
3.2
1.02
3.3
4.5
1.12
5
6.6
1.26
8.3
9.2
1.28
11.8
11
1.29
14.2
10.6
1.20
12.7
T en degrés C
1= Zi
8.8
1.04
9.1
5.9
0.95
5.7
3.3
0.81
2.7
slsius
1.9
0.77
1.5 76.9
Bilan hydrique
Précipi fa fions
Evapolranspir**"
Bilan
4.3
1.1
3.2
3.2
1.5
1.7
4.3
3.3
1
4.2
5
-0.8
4.6
8.3
-3.7
2.4
11.8
-9.4
1.1
14.2
-13.1
3.4
12.7
-9.3
Evapolra
6
9.1
-3.1
7.6
5.7
1.9
nspiralion en
6.9
2.7
4.2
6.6
1.5
5.1
cm
54.6
76.9
-12.3
Variafion
Bilan
Varialion
RelenMon
de la refenMon
3.2
10
1.7
10
1
10
-0.8
-0.6
9.2
Bilon en cm
-3.7
- 3.7
5.4
-9.4
-5.4
-13.1
= pluviosile en cm _
-9.3 -3.1 1.9
1.9
1.9
. évapoiranspi
4.2
4.2
6.1
5.1
3.9
10
Déficil' e\ surplus
Bilan
Variafion
Déficil
Surplus
3.2
3.2
s
s
1.7
1.7
Si bilan
Si bilan
= 0 =
< 0 =
i refenM'on du mois
i refenMon du mois
1
1
-0.8
-0.8
-3.7
-3.7
-.i> re
>- re
jrécédei
jrecéder
-9.4
-5.4
3.9
fenhon = 10
fenHon = 10 + bilan
tt < 10 :î^ret' ;nhon = rerenhon du mois precedenr + bilan
il = 0 >relenrion = u + oiion v,si Diion >
-13.1
13.1
-9.3
9.5
- 3.1
3.1
1.9
1.9
4.2
4.2
5.1
3.9
1.3
U)
29.5
7.2
Evapofranspirafion
1.1
réelle
1.5 3.3
t
i/i>i bilan 7 variation
>i bilan
8.3 7.9 1.1
>-surplus =
Ficit = bilan
3.4 6
bilan variaMon
variation
5.7 2.7 1.5 47.2
Ruissellement
1.9 1.6
Evapofronspiralion réelle =i évapotranspiration
1.4 0.7 0.3 0.2 0.1
potentielle déficit
0.6 7.1
Ruissellement - ^"''Plm' ruissellement du mois précédent
2
0'apr¿s F JOLY : Notes sur le calcul des indices de THORNTHWAITF
- 19 -
Chapitre IV
GEOLOGIE
41 - CADRE GEOLOGIQUE
Les bordures Sud et Est de l'étang de Berre confinent à
trois régions structuraleraent bien différenciées : le sillon subsident
sequano-rhodanien à l'Ouest, le fossé méditerranéen effondré au Sud, au
Nord et à l'Est enfin, la Provence calcaire occidentale si surprenante
par la complexité de sa tectonique.
Dans le détail, le secteur qui nous intéresse est encadré
au Nord par le synclinal de l'étang de Berre, à l'Ouest et au Sud par la
Méditerranée ; il se poursuit à l'Est par l'anticlinal de l'Etoile qui
prolonge celui de la Nerthe, et par le plateau d'Arbois, qui fait suite
aux cuestas crétacées et éocènes formant l'étang de Berre à l'Est.
Du point de vue structural, on doit distinguer trois unités
- le pli de la Nerthe au Sud est un anticlinal allongé d'Ouest en Est,
compliqué d'effondrements médians, charriage à l'Ouest, déversements et
chevauchements à l'Est.
Aucun schéma structural n'a pu être établi jusqu'ici pour
synthétiser de manière satisfaisante les données fournies par l'observa¬
tion de surface et le forage pétrolier exécuté.
- 20 -
le Néogène (Aquitanien-Burdigalien) de Carry-La Couronne, transgressif
sur le Crétacé, limité à une étroite bande côtière à pendage Sud-Ouest.
le plateau de Vitrolles au Nord, présente l'aspect d'un monoclinal à
pendage Est où l'érosion a dégagé des cuestas orientées grossièrement
Nord-Sud.
42 - TECTONIQUE
Les premiers mouvements orogéniques datent de l'Albien et
se poursuivent jusqu'à la fin du Crétacé supérieur avec la surrection gé¬
nérale de la Provence.
La phase principale caractérisée par des accidents tangen-
tiels (phase provençale) se place à l'Eoeène moyen et supérieur.
Puis, (phase provençale tardive) des mouvements verticaux
créant des bassins où se déposent les sédiments oligocènes.
L'évolution se poursuit au Miocène pour aboutir à la physio¬
nomie actuelle, laquelle est acquise dès le Pliocène et se caractérise
par le fractionnement et le froissement intense des assises secondaires,
contrastant avec l'allure plus calme des formations tertiaires.
21 -
43 - LITHOSTRATIGRAPHIE
Les terrains antérieurs au Jurassique n'affleurent qu'excep¬
tionnellement (à la faveur d'accidents) dans notre secteur . On y obser¬
ve une série dominée par les faciès carbonates qui, du Bajocien, se pour¬
suit avec quelques lacunes jusqu'au Miocène.
Le Quaternaire n'est représenté que par des placages ou
comblements alluviaux.
De bas en haut on observe la succesion suivante :
3-1Formation marneuse et marno-calcaire de Vauvenargues (j )
(Bathonien à Argovien)
Marnes grises et marno-calcaires à Cancellophycus
Imperméables .
8-4Formation calcaro-dolomitique de la Nerthe (j ) (Séquanien-Kimmeridgien)
Calcaires blancs, bio-détritiques ou fin et dolomies
Perméables .
Formation calcaro-mameuse néoconnienne (C^ )
Calcaires et marno-calcaires alternant avec des marnes
Peu perméables.
Formation calcaire urgo-bédoulienne (C.^.,, -.,)
Calcaires bio-détritiques, récifaux ou fins
Perméables .
(1) Trias du Jas de Rhodes -Lias de Lamy à l'extrémité orientale de la
chaîne.
22 -
Formation marneuse gargasienne (C.^)
Marnes noirâtres
Imperméables
Formation calcaire des Martigues (C ) (Albien à Bégudien)
Calcaires gréseux ou spathiques, parfois récifaux, alternant avec dei
marnes
Perméables localement.
9
Formation calcaire de Rognac (C )
Calcaires parfois détritiques ou marneux, passant localement à des
brèches.
Perméables localement.
Formation argilo-calcaire de Vitrolles (C (Montien)
Calcaires lacustres associés à des argilites rouges plus ou moins
sableuses.
Perméables localement.
Formation calcaire de St Marc (C ) (Thanetien) Va
Calcaires à Physa prisca
Perméables
Formation calcaire de 1 'Estaque (ra ) (Snnoisien)
Calcaires lacustres en plaquettes
Peu perméables
- 23 -
2
Formation calcaro-détritique de Carry (M ) (Aquitanien - Burdigalien)
Molasse, argiles, grès et calcaires très fossilifères (faciès conti¬
nentaux saumâtres et marins)
Peu perméables
Formation alluviale (a)
Argiles, sables et graviers.
Fig. 5
- 24 -
FORMATIONS PRINCIPALES
DES BORDURES SUD ET EST DE L'ETANG DE BERRE
GROUPES FORMATIONSLOG
schèmaUqueINDICES LITHOLOGIE -SOMMAIRE
Calcaro - dêtr/-
tiçtfe de Carry
i''MM-^V:-.VJ;l!;::.:^
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Ca/ca/re de
/'/s¿'afi/f
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fíarnej J>/ei/ej , mo/asse e/ fres.Ca/ca/res /ass/'///eres, sa/i/es. mar/?esroafes el ^/eaes, co/ff/oméra/'j.
Calca/res /acaseres e/f¿a/?cs oa efí û/a-çrae//es
Calca/,ca/res a' Physa.
Arfiles roafes el ea/ca/re de ///ra/A'j
Poadi/ffae, arf/fes er re/o//'/es _ Ca/ca/'res
c/e £of/?ae fr/s à c^^aracés e/ /f?ar/7es
Crés el ca/ca/res ja¿/eax d //?/erea/fr//o/?s
arf//ei/srSj. e/ ca/ca/res a /Pc/d/s/es.
/^arf?es fr/j-¿/eaes e/ Cír/ca/res sz/iceajc.
Calcaires /nar/íeax e/ ca/e-a/res à si/^x.
Ca/caires ¿ioc/é/ri/içaes recifaax à ^¿/dis¬tes, par/o/s do/o/7?i//ç(/rs.
Calcaires el marno-ca/caires el mar/fes
Ca/caires ¿/a/?cs , ¿iodé/ri/içaes ou fins
el dolomies.
Marnes e^r/j ¿/eaes , çe/^aes i/?/erea/al'/onsmar/fo- ca/caires.
Idar/jo- calca/res a Cafrcellop/tycas.
- 25 -
Chapitre V
HYDROLOGIE
51 - HYDROGRAPHIE
Aucun cours d'eau important ne draîne le secteur étudié.
Il n'existe que de petits ruisseaux côtiers généralement temporaires.
Les moins insignifiants sont :
- le ruisseau de la Cadière (17 km de longueur et son affluent)
- le Raumartin
- le Relaille
Les deux premiers drainent principalement les assises ter¬
tiaires du plateau de Vitrolles.
Le troisième draîne le fossé de St Julien.
Leur caractéristique commune est leur direction d'écoule¬
ment Est-Ouest.
52 - BASSINS
Les eaux se partagent en deux bassins principaux :
au Nord, le bassin de l'étang de Berre qui couvre environ 180 lcm2
- 26 -
2
- au Sud, les eaux d'un impluviura de 120 km (fossé de St Pierre-les-Mar-
tigues et multiples petits bassins côtiers) s'écoulent vers la Méditer¬
ranée.
53 - REGIME DES COURS D'EAU
Il est marqué par un contraste violent entre l'étiage et
la crue. Le débit peut varier durant ces périodes de 0 ou quelques litres
à quelques dizaines de milliers de litres par seconde.
Seuls le ruisseau de la Cadière et le Raumartin, alimentés
par des sources perennes seraient permanents.
- 27 -
Chapitre VI
HYDROGEOLOGIE
61 - TRAVAUX ANTERIEURS
Le secteur étudié a fait l'objet d'un recensement des points
d'eau en 1949 et de plusieurs sondages de recherche d'eau.
Par ailleurs le percement des divers tunnels a apporté de
nombreuses informations qui ne sont malheureusement plus toutes disponi¬
bles.
Enfin, un sondage pétrolier, près de la Folie au Nord de
Sausset, a démontré la présence de charriages au coeur du dôme de Martigues
(partie Ouest de l'anticlinal de la Nerthe) et a été, de ce fait, abandonné
62 - DESCRIPTION DES UNITES HYDROGEOLOGIQUES
Nous avons été conduits à distinguer 4 unités hydrogéologi¬
ques :
- le massif de la Nerthe
- le fossé de St Pierre - St Julien
(1) D. Mongin - Les eaux souterraines des Bouches du Rhône.
- 28 -
- le plateau de Vitrolles
- les plaines alluviales bordant l'étang.
621 - L'unité de la Nerthe
Elle correspond au pli Est-Ouest de la Nerthe (cf. § 4-1)
limité :
- au Nord par le chevauchement de l'Assassin puis par les dépôts alluviaux
qui tapissent la plaine de Gignac et les bords de l'étang de Berre,
- à l'Ouest et au Sud par la Méditerranée,
- à l'Est par la chaîne de l'Etoile qui le prolonge.
L'ensemble est constitué en grande partie par les calcaires
et dolomies des formations urgo-bédouliennes et de la Nerthe (cf. § 4-3)
favorables à une bonne perméabilité en grand.
Le tunnel maritime du Rove parait drainer une surface im¬
portante de l'impluvium constitué par les calcaires jurassiques et créta¬
cés de la Nerthe. Le débit est voisin de 330 l/s à l'étiage. La hauteur
moyenne des précipitations est de 520.mm et le coefficient brut d'infiltra¬
tions certainement compris entre 26 et 30 % . En admettant 500 mm et
25 7o, 1 km fournirait 4 l/s. Il faut donc aux émergences du Rove un implu¬
vium voisin de 85 km2 ; c'est à dire s 'étendant de l'autoroute Nord de
(2)Marseille au méridien de Carry
(1) Pour le secteur oriental du bassin du Beausset très karstifié : 33 %
(B.R.G.M. 69 S.G.L. 127 PRC).
Pour le massif d'Agnis (Var) : 30 % (renseignement oral de la Société
du Canal de Provence.
(2) Selon les données des études effectuées par le B.R.G.M. sur le bassin
de Gardanne, un drainage à partir du massif de l'Etoile ou du bassin
de Gardanne parait peu vraisemblable.
- 29 -
A partir de Carry-le-Rouet, jusqu'à la Couronne, des fora¬
ges de reconnaissance ont été effectués à la bordure méridionale de la
chaîne : les niveaux hydrostatiques mesurés se trouvent à des cotes rela¬
tivement élevées et les débits obtenus sont médiocres.
Il semble donc que, dans l'Ouest de la chaîne, la complexi¬
té de la tectonique jointe à la présence de niveaux marneux entraine un
compartimentage hydraulique du réservoir.
Outre des minéralisations excessives inhérentes au terrain
(source sulfureuse de la Couronne, source salée de Carry-le-Rouet , la
proxiraité de la mer entraine de plus des pollutions par l'eau salée.
Au Nord du fossé de St Pierre-St Julien on ne possède pas
de données sur le massif calcaire. La principale émergence de l'unité est
artificielle, il s'agit du tunnel du Rove (cote O) où le total des arrivée,
d'eau serait de l'ordre de 330 l/s à l'étiage.
622 - L'unité de St Pierre - St Julien
C'est un fossé d'effondrement Oues-Est à remplissage oligo¬
cène large de moins de 1 km et long de 4 km, qui s 'inserre en "doigt de
gant" à l'extrémité Ouest de l'unité précédente.
Une nappe phréatique peu profonde est atteinte par d'assez
nombreux puits. Des circulations un peu plus profondes existent dans des
niveaux perraéables lenticulaires de l'Oligocène entre des couches argileu-
(1) Dans la périphérie orientale de la calanque des sources salées à l'Est
de Carry-le-Rouet, une émergence se situe sur la zone de contact (anor¬
male) de 1 'Aquitanien et du Jurassique calcaire ; la source coule par
intermittence et l'origine de sa minéralisation n'est pas connue (ori¬
gine profonde ou influence marine ?).
- 30 -
ses. Les exploitations souterraines de gypse oligocène n'ont pas d'exhau-
(2)res importantes. A la bordure Nord du fossé un sondage de reconnaissance
a rencontré un niveau d'eau dans les calcaires urgoniens sous l'Oligocène
(cote de niveau hydrostatique 4- 19).
623 - L'unité de Vitrolles
Elle est limitée à l'Ouest par l'étang de Berre, au Nord
et à l'Est par les bassins de l'Arc et de l'Huveaune, au Sud par la
Nerthe.
Elle constitue l'extrémité Ouest d'un monoclinal pendant
vers l'Est et composé d'alternances de calcaires peu perméables et d'argi¬
les sableuses.
Cette disposition générale est peu favorable à la naissance
de sources importantes et ce n'est qu'à des accidents locaux que l'on doit
les émergences connues dont 2 au moins (Nerthe et l'Infernet) sont en par¬
tie des résurgences de fuites du canal de Marseille et du bassin du Réal-
. (2)tor
624 - Les alluvions
Une campagne de sondages électriques effectuée dans la
plaine de Chateauneuf-les-Martigues a montré que sous une dizaine de mètres
d'alluvions grossières très perraéables, les calcaires de l'unité de la
Nerthe s'ennoyaient sous une forte épaisseur de terrains iraperméables.
(1) X : 819 ; y : 122.77 ; z : 31. Confidentiel
(2) Augmentation du débit depuis l'existence du bassin d u Rialtor.
- 31 -
Il semble donc peu probable que la nappe phréatique qui
circule "à la surface des argiles" bénéficie des apports des calcaires
et que l'on puisse en tirer de gros débits.
Toutefois, ce schéma n'est peut-être pas réalisé partout.
De plus la recherche de "drains" au sein des alluvions (chenaux ou valléei
fossiles) n'est pas à exclure, au moins dans les zones amonts où l'influ¬
ence saumâtre de l'étang de Berre n'est pas à craindre.
63 - EMERGENCES
A part les émergences artificielles très importantes (330
l/s) mais difficilement exploitables, crées par le tunnel du Rove, il
existe peu de sources importantes dans le secteur étudié. Celle de Font
Marignane est la plus intéressante (40 l/s).
Les sources de la Nerthe et de l'Infernet qui émergent aux
cotes 140 et 115 des calcaires de Vitrolles, sont en partie alimentées
par des fuites du canal de Marseille et du bassin du Realtor
La source du ruisseau de la Couronne est sulfatée, mais
on ignore l'origine de la minéralisation.
Le tableau 1 de la figure 6 enumere les principales sour¬
ces.
(1) le débit de la source de l'Infernet (200 l/s) nous est donné par
D. Mongin ; compte tenu de son importance il mérite d'être vérifié.
- 32 -
64 - SONDAGES D'EAU
Le tableau 2 de la figure 6 énuraère les principaux sondages
effectués dans le secteur étudié. Tous ces ouvrages sont des sondages de
reconnaissance pour eau. Il n'existe aucun forage d'exploitation.
65 - ESSAI D'EVALUATION DES RESSOURCES
On a vu que compte tenu d'une hauteur moyenne de précipita¬
tions de 520 mm et d'un coefficient d'infiltration de 0,25, le débit des
émergences du tunnel du Rove nécessitait un impluvium de 85 km2, soit les
3/4 de la superficie des affleurements calcaires de la Nerthe. La possibi¬
lité de découvrir des ressources nouvelles importantes dans la zone calcai¬
re dolomitique du Jurassique et du Crétacé de la Nerthe est donc faible.
Par ailleurs, la série Crétacé supérieur - Eocene faite
d'alternances de calcaires et de marnes ne comporte que des réservoirs
d'étendue et de capacité restreinte ne pouvant non plus fournir de ressour¬
ces de quelque importance.
Fig. - 6
1 - LISTE DES SOURCES
Commune
La Couronne
Pennes
Mirabeau
Vitrolles
Marignane
Carry
Feuille au
1/20 000
Marseille 3
Marseille 1
Martigues 8
Martigues 7
Martigues 7
Marseille 2
Coordonnées
X
821
840,78
839,76
834,9
830,96
y
119
128,20
130,06
129,0
118,80
z
140
116
Géologie
Jura -f- Crét.
Urgonien
Vitrolien
II
Rognac len
Urgonien
Bassin hydro
cours d'eau
Ruis, de
Couronne
Ruis . de
Cadière
II
II
Désignation
de la
source
Tunnel du
Rove
Ste Marthe
Infernet
Font
Marignane
Source salée
)éblt
l/s
330
20
200
4 à
50
?
Observations
Difficile i. jaug.
Sulfureux
Fig. 6
2 - LISTE DES SONDAGES
Commune
La Folle
Marignane
Vitrolles
Vitrolles
Marseille
Couronne
Couronne
Sausset les Fins
Sausset les Pins
Carry le Rouet
Carry le Rouet
Platriere St
Pierre - S 13
Feuille au
1/20 000
1043-1
lo20-6-l
1020-7-41
1020-7-42
1043-3-3
1043-1-18
1043-1-19
1043-1-9
1043-1-17
1043-2-1
1043-2-2
1043-1-2
Coordonnées
X
824,075
831,45
835,960
835,920
840,000
820,61
819,880
823,445
823,430
828,580
828,570
819,38
y
120,458
126,10
128,700
128,850
122,48
119,82
119,340
119,360
119,360
119,480
119,500
122,77
z
21,73
5
39,12
39,60
39
30
13,50
7,5
7,5
24,5
24,5
31
Géologie
Jura-Crétacé
Bégudien
Profondeur
975,5
62
63
Observations
Pétrolier testé
pour eaux
Documentation
Confidentiel
Confidentiel
Documentation
Confidentiel
"
35 -
Chapitre VII
EMPLOI ACTUEL
L'alimentation en eau du secteur étudié est presque inté¬
gralement assurée à partir du canal de Marseille, après décantation et
filtration dans le bassin des Giraudets.
C'est le cas pour les communes de :
Marignane
Martigues
La Couronne
St Victoret
Chateauneuf la Mède,
- Carry-le-Rouet
- Sausset
- Gignac
- Chateauneuf-les-Martigues
- 36 -
CONCLUSION
Les renseignements recueillis sur les bordures Sud et Est
de l'étang de Berre ne mettent en évidence qu'une émergence importante :
celle du canal du Rove, drainant les 3/4 de la série calcaro-dolomitique
jurassique et crétacé de la Nerthe. Il ne reste donc par ailleurs place
que pour des remontées faibles, cette faiblesse étant due à plusieurs
causes . :
- exiguïté du bassin versant
- perraéabilité d'enserable médiocre (karst peu développé, fractionne¬
ment intense des assises aquifères etc...)
- présence de niveaux iraperméables
- disposition tectonique défavorable
- pluviosité peu élevée
- drainage artificiel intense.
La recherche de débits importants parait vouée à l'échec.
Par contre, il n'est pas exclu que les alluvions de la plaine de Marignane
puissent fournir localement les quantités d'eau nécessaires à de petits
groupements urbains (lOOO à 2000 personnes).
- 37 -
BIBLIOGRAPHIE
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Martigues dans la chaîne de la Nerthe. Trav. Labo. Fac. Se. Aix-Marseille
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CF. P. (M) (1969) - Sondage d'exploration de la Folie 1, rapport d'implantation.
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de la feuille des Jeunesses Naturalistes p. 36 à 38.
GLINTZBOECKEL Ch. - DUROZOY G. (1968) - Etude des ressources hydrologique et
hydrogéologiques du SE : Fascicule 5 - Bassins de l'Arc et de l'Huveaune
(Bouches du Rhône) - Rapport 68 SGL 166 PRCî
