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7/27/2019 C. B. Amphoux, Le texte evangelique de Csae...
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La critique textuelle du Nouveau Testament sest trouve lhonneur, loccasion des
soixante-dix ans du prof. J. Neville Birdsall1, et la concidence entre la naissance de cet
illustre collgue et lidentification du type de texte "csaren" a fourni le prtexte au choix
de cette communication. Le type de texte "csaren" des Evangiles groupe des variantes de
manuscrits grecs et de versions anciennes de premire importance. Ltude de rfrence est
celle de R. P. Blake, K. Lake et S. New, parue dans la Harvard Theological Review en
19282. Mais le type de texte "csaren" na pas le monopole du rapport avec Csare, pour
les Evangiles: lun des grands onciaux, le Codex Sinaticus, copi au milieu du ive
sicle,
dcouvert au monastre du mont Sina avec un Nouveau Testament absolument complet,
prsente divers liens pritextuels avec Csare. Ltude de rfrence est, cette fois, le livre
de H. J. M. Milne et T. C. Skeat, qui parat Londres en 19383, aprs dautres tudes parmi
lesquelles il convient de retenir lanalyse de M. J. Lagrange, dans son trait de critique
textuelle, dit Paris en 19354. Or, le texte de ce manuscrit nest pas de type "csaren",
mais alexandrin. Pourtant, le type de texte "csaren" existe bien avant le iv
e
sicle,puisquil est cit par Origne, Csare entre 230 et 250; il existe aussi aprs 400, puisque
les versions armnienne et gorgienne qui lattestent sont entreprises dans le second quart
du ve
sicle. Comment expliquer cette alternance de deux types de texte lis Csare?
4
1. Le type de texte "csaren" des Evangiles
Les tmoins grecs du type de texte le plus rcemment mis en vidence sont
tardifs et contamins5: il sagit, rappelons-le, dun ttravangile oncial, le Codex de
Koridethi (Q.038), copi une date incertaine entre le viie et le ixe sicles, enGorgie, si lon en croit la forme particulire des lettres; de trois minuscules grecs,
copis aux ixe
(min. 565) et xie
sicles (min. 28, 700); et de deux familles deminuscules encore plus rcents (xi
e-xv
es.), identifies par Lake (f
1) et par Ferrar (f
13) et contenant en tout une quinzaine de manuscrits
6. Aucun de ces tmoins
natteste constamment le type "csaren", chacun a son lot important de variantesprovenant du type antiochien ou syro-byzantin, courant au Moyen Age, qui
recouvre ainsi en partie un type plus ancien; il nest mme pas vident que ces
tmoins aient tous le mme type de texte: en particulier, la famillef1
parat souvent
suivre une autre tradition que les autres; mais tous ces tmoins sont caractriss pardes variantes anciennes qui nappartiennent aucun autre type connu et dont
quelques unes sont signales par Origne comme dj des variantes par rapport au
texte quil suit ordinairement. Cest ce tmoignage dOrigne qui est responsable duqualificatif de "csaren": il ne dsigne donc pas une origine, mais une prsence
ancienne, ds la priode o Origne dirige lcole quil a fonde Csare, vers
230.Lorigine du type de texte "csaren" se situe donc avant 250, mais sans date ni
localisation certaine. On peut cependant, au vu des premires citations patristiques,
exclure dune part loccident (ni Rome, ni Carthage, ni Lyon), dautre part
http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#1http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#1http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#2http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#2http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#2http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#3http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#3http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#3http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#4http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#4http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#4http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#5http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#5http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#5http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#6http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#6http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#6http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#6http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#5http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#4http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#3http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#2http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#17/27/2019 C. B. Amphoux, Le texte evangelique de Csae...
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Alexandrie (par comparaison avec Clment). Il reste donc, principalement, deux
origines envisager: Csare et Antioche.
Lhypothse dune origine csarenne
Si le type de texte nat entre 230 et 250, il peut tre originaire de Csare. Larecherche du modle de la version armnienne, mene nouveaux frais par J. M.
Alexenian et rappele par lui dans le rcent livre offert B. Metzger et dirig par B.Ehrman et M. Holmes (1995)
7,
5
aboutit au rapprochement de cette version, pour les Evangiles, avec la famillef1,
qui prsente de nombreux accords avec le type alexandrin, et pour le reste duNouveau Testament, avec lensemble du type de texte alexandrin. Le lien avecf
1a
t observ spcialement pourLuc; et nos observations propos de lEptre de
Jacques corroborent les conclusions proposes pour le reste du Nouveau Testament.Or, quand Origne arrive Csare, il vient dAlexandrie: si un type de texte
nouveau est n Csare, on doit sattendre ce quil prsente des accords
significatifs avec le type alexandrin. En somme, la version armnienne du NouveauTestament, entreprise aprs linterdiction duDiatessaron (vers 435) et remplaant la
premire version des Evangiles qui en dpendait8, suit un modle existant au dbut
du vesicle, dont lorigine pourrait tre csarenne.
Mais seule la famillef1prsente un tel accord avec le type alexandrin; si lon
songe, pour cette raison, situer lorigine du type particulier def1
Csare, il faut
y renoncer pour le texte attest par les autres tmoins du type dit "csaren".
Lhypothse dune origine antiochienne
Si le type de texte est antrieur 230, il ne peut venir de Csare, o lcole
fonde par Origne nexiste pas encore; mais il peut venir dAntioche, condition
dtre corrobor par des tmoignages locaux. Or, les citations vangliques deThophile dAntioche et celles de lHippolyte dAntioche suppos par quelques
travaux rcents9, ne suffisent pas dterminer quel type du texte tait lu Antioche
la fin du iie
sicle et au dbut du iiie; mais il y avait bien un texte vanglique
Antioche, la fin du iiesicle. Dautre part, dans le livre de B. Ehrman et M.
Holmes (n. 6), J. Neville Birdsall fait le point sur la version gorgienne du Nouveau
Testament: la question de son origine et de son modle nest pas rgle, et faute de
mieux, Birdsall en revient aux vues dsormais classiques de S. Lyonnet quienvisageait pour la version gorgienne un modle armnien. Pourtant, tout le
moins pourLuc et pourJacques, les deux versions ne partent pas du mme modle.
La version gorgienne des Evangiles, qui date du milieu du vesicle, sapparente
davantage aux autres tmoins du type "csaren" quf1, avec moins de variantes
de type alexandrin et davantage daccords avec le type antiochien. Ainsi, le modle
de cette version, pour les Evangiles comme pour le reste du Nouveau Testament,
http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#7http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#7http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#7http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#8http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#8http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#8http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#9http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#9http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#9http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#9http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#8http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#77/27/2019 C. B. Amphoux, Le texte evangelique de Csae...
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mle des variantes "csarennes", hrites dun texte probablement lu Antioche
avant 230, et dautres de type antiochien qui est dit Antioche vers 380; une
6
partie des variantes de ce dernier type peuvent exister dj avant 230, mais dautresmarquent le rajeunissement du texte plus ancien.
Autrement dit, les tmoins du type de texte "csaren" mlent en ralit deuxtypes distincts, un type ancien qui existe vers 200 avec des variantes caractristiques
et dautres dj de type antiochien, et un type plus rcent qui a les autres variantes
antiochiennes. De plus, lintrieur du type "csaren" proprement dit, il existedeux groupements significatifs avec, dune part,f
1et la version armnienne, qui
forment un ple li Csare et nexiste qu partir dOrigne, et, dautre part, les
autres tmoins grecs et la version gorgienne, ple plutt li Antioche et existant
une priode plus haute, vers 200, voire avant. Origne connat ce type de texte, il lecite, mais sans le prfrer au type alexandrin, tandis que le type def
1se dveloppe
aprs lui.
2. Une dition csarenne vers 340
Les versions armnienne et gorgienne des Evangiles sont dates du second
quart du ve
sicle. Or, au ive
sicle, plusieurs traits rattachent le Codex Sinaticus
().01) Csare. En particulier, le systme de divisions du texte vanglique, not
(en partie) de la main mme du copiste, utilise la double numrotation des sectionsammoniennes et des canons dEusbe
10, et ce manuscrit en est mme le premier
tmoin. De plus, au dbut du Nouveau Testament, il manque un cahier entier, et
cette place correspond celle que pouvaient occuper la lettre Carpien et les tables
des canons dEusbe, qui vont de pair avec la division. En bref, plusieurs dtailstablissent un lien privilgi entre le Codex Sinaticus et Csare, la copie se situant
entre 330 et 360; et Lagrange envisage que le manuscrit ait t "crit par les soinsdEusbe, pour obir Constantin, vers 331" (op. cit., p. 92). Et, comme le texte
vanglique du Sinaticusne suit pas le type "csaren", mais saccorde le plus
souvent avec celui du Vaticanus et forme mme avec lui la base du type de textealexandrin, Lagrange conclut que le manuscrit viendrait bien de Csare, mais quil
aurait eu un modle gyptien (ibid.). Une telle solution serait paradoxale: Eusbe est
le disciple de Pamphile et dispose, par lui, dune rvision de la Bible faite Csare.
Pourquoi chercher un modle diffrent? De plus, lunit de type de texte entre leSinaticus et le Vaticanusnest pas constante. En voici deux exemples qui montrent
que lcart est parfois important entre les modles des deux grands onciaux.
7
La parabole des deux fils (Mt 21,28-32)11
a) Forme B1. Le Codex Vaticanus (B) prsente ici une forme particulire de la
parabole, qui met en premier le fils qui rpond " oui " son pre, et fait rpondre
http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#10http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#10http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#10http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#11http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#11http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#11http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#11http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#107/27/2019 C. B. Amphoux, Le texte evangelique de Csae...
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aux interlocuteurs de Jsus que cest le dernier fils qui fait la volont du pre. Voici
le texte des principales variantes, suivi dune traduction franaise qui sen tient
littralement chaque mot:
v. 29 o( de\ a)pokriqei\j ei]pen : e0gw&, xu/rie, xai\ou0x a)ph=lqen, "il rpondit: Moi, Seigneur, et il ne sen alla pas".
v. 30 o( de\ a)pokriqei\j ei]pen : ou0 qe/lw, u3steronmetamelhqei\j a)ph=lqen, "il rpondit: Je ne veux pas, la fin, faisant
volte face, il sen alla".
v. 31 le/gousin : o( u3steroj, "ils disent: le final".On est assur du caractre gyptien de cette forme, partir du iv
esicle, par la
version boharique et une partie des tmoins sahidiques.
Forme B2. Avec quelques variantes mineures, cette forme est aussi celle du
type de texte "csaren", reprsent par le Codex de Koridethi (Q), la famillef13 etle min. 700, ainsi que les versions armnienne et gorgienne:
v. 29 o( de\ a)pokriqei\j ei]pen : u9pa&gw, ku/rie,
kai\ ou0k a)ph=lqen, "il rpondit:Jy vais,Seigneur, et il ne sen alla pas".v. 30 o( de\ a)pokriqei\j ei]pen : ou0 qe/lw, u3steron
de\ metamelhqei\j a)ph=lqen, "il rpondit: Je ne veux pas, mais la fin,faisant volte face, il sen alla".
v. 31 le/gousin : o( e1sxatoj, "ils disent: le dernier".On notera que les trois variantes mineures de la forme B
2se retrouvent dans la
forme C. Cette forme B2
existe vers 200, voire un peu avant.On peut expliquer lordre des fils de la forme B, qui nest pas celui des autres
formes, par un rapprochement avec la parabole de lenfant prodigue (Lc 15,11-32),
o cest aussi le fils an qui reste auprs du pre, tandis que le plus jeune sen va,puis change dattitude et fait la joie de son pre. Dans cet ordre, cest donc le
dernier qui a le beau rle. La forme B, atteste en Egypte (B, co) et par le type"csaren" (Q,f3, 700, arm, geo), saccorde ici avec leDiatessaron, attest par leCommentairedEphrem (16,18):
"Que vous en semble? Un homme avait deux fils (...) "Entendu, Seigneur", dit
lun (...) et il na pas accompli sa parole. "Lequel a fait la volont de son pre?" Ils
jugrent avec droiture et dirent: "Le second" (Ephrem, Commentaire de lEvangileconcordant, SC 121, L. Leloir d., Paris, 1966, p. 292).
8
Ainsi, la forme B existe dabord dans leDiatessaron, vers 170, et elle simposedans les ditions des Evangiles qui prcdent Origne, probablement Alexandrie
(au tmoignage du Vaticanus) et Antioche (au tmoignage du type "csaren").
b) Forme A. La forme B nest pas celle que commente Origne, qui atteste
lordre invers des fils, mais sans prciser la rponse des interlocuteurs: il dit
seulement que la bonne rponse est que cest "le premier" fils qui fait la volont dupre. Le premier tmoin explicite de cette rponse place dans la bouche des
interlocuteurs est Eusbe. Et le Sinaticus ()) est le premier manuscrit avoir cette
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rponse, qui va gagner toute la tradition grecque mdivale:
v. 29 o( de\ a)pokriqei\j ei]pen : ou0 qe/lw, u3steronmetamelhqei\j a)ph=lqen, "il rpondit: Je ne veux pas, la fin, faisant
volte face, il sen alla".
v. 30 o( de\ a)pokriqei\j ei]pen : e0gw&, xu/rie, xai\
ou0x a)ph=lqen, "il rpondit: Moi, Seigneur, et il ne sen alla pas".v. 31 le/gousin : o( prw~toj,"ils disent: le premier".La forme A nest donc pas assure avant le dbut du iv
esicle, o elle nexiste
encore qu Csare, et il convient de corriger les apparats critiques qui donnent
Irne et Origne comme ses tmoins: elle est luvre probable de Pamphile, quisuit lexgse dOrigne et annonce le texte cit par Eusbe.
c) Forme C. Origne dispose donc Csare dune autre forme encore, celledu texte "occidental", que cite Irne de Lyon, qui est atteste par le Codex de Bze
(D) et la Vieille latine (it): dans cette forme, le fils qui dit "non" et change dattitude
est encore le premier, mais la rponse des interlocuteurs nest pas la bonne: ils
dsignent le dernier fils et non le premier. Le sens gnral sen trouve affect: il y a,chez lan, un dpart (ou0 qe/lw, "je ne veux pas" [refus quivalent une
rupture, comme en Mt 22,3]), puis un retour (a)ph=lqen ei0j to_n
a)mpelw~na, "il sen alla dans la vigne" [mouvement contraire au premier]),
tandis que chez le second, il y a une servitude (ku/rie, "Seigneur" [pour appeler
son pre]), puis un non-dpart (ou0k a)ph=lqen, il ne sen alla pas" [donc ilreste auprs de son pre, travaillant ainsi la vigne]):
v. 29 o( de\ a)pokriqei\j ei]pen : ou0 qe/lw, u3steronde\ metamelhqei\j a)ph=lqen ei0j to_n a)mpelw~na, "ilrpondit: Je ne veux pas, mais la fin, faisant volte face, il sen alla dans la
vigne".
v. 30 o( de\ a)pokriqei\j ei]pen : e0gw&, xu/rie,u9pa&gw, xai\ ou0x a)ph=lqen, "il rpondit: Moi, Seigneur, jy vais, etil ne sen alla pas".
v. 31 le/gousin : o( e1sxatoj, "ils disent: le dernier".La rponse des interlocuteurs ("le dernier") diffre de celle de Jsus ("les
pagers et les prostitues", autrement dit "le premier"): deux logiques sopposent.Pour les interlocuteurs, cest luvre qui compte,
9
et cest le dernier fils qui laccomplit, il a de plus le rang dans la fratrie queprivilgie llection divine; la rponse ne fait donc pas de doute. Mais pour Jsus,cest la disposition du cur qui a toute limportance, la rponse attendue est donc le
premier fils, malgr labsence duvre; Jsus lui-mme est un fils premier-n qui
vient renverser llection des derniers ns.Cest bien la forme C est celle que connaissent Irne et Origne; mais le
premier ne prcise pas la rponse des interlocuteurs, et le second donne seulement la
rponse attendue, celle de Jsus, sans prciser que les interlocuteurs donnent lautre.
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Eusbe, dans la ligne de lexgse dOrigne, ignore la mauvaise rponse, et le
Sinaticus suit cette voie: la rponse des interlocuteurs se conforme celle de Jsus.
Dans cet exemple, le texte alexandrin (forme B1) existe avant 200, le texte dit
"csaren" (forme B2) vraisemblablement vers 200; mais Csare, avant 250,
Origne lui prfre le texte "occidental" (forme C), qui va devenir, sous linfluence
de lexgse dOrigne, le texte courant (forme A), cit par Eusbe, avant 331, etattest par le Sinaticus. Puis au ve
sicle, alors que la forme B sert encore de
modle aux versions copte, armnienne et gorgienne, la forme A simpose
notamment en grec et en syriaque12
.
Le Notre Pre (Lc 11,2-4)13
a) Formes courtes. Le second exemple est le Notre Pre deLuc. La forme
courante dite et traduite aujourdhui est une forme courte ( cinq demandes), cest
celle du P. Bodmer XIV (P75
) et du Vaticanus (B), elle est atteste par Origne,traduite par la Vieille syriaque (sy
s) et la Vulgate latine (vg), conserve encore par
la famillefet la version armnienne (arm); elle est proche de la forme marcionite
(ci-aprs, droite) que nous connaissons par Tertullien:
pa&ter pa&ter
1. a(giasqh/tw to_ o1noma&
sou1. a(giasqh/tw to_pneu~ma&sou
2. e0lqe/twh9 basilei/a sou 2. e0lqe/tw h9 basilei/a sou
4. to_n a!rton h9mw~n to_n
e0piou/sion4. to_n a!rton sou~ to_ne0piou/sion
di/dou h9mi=n to_ kaq
h9me/randi/dou h9mi=n to_ kaq
h9me/ran
5. kai\ a!fej h9mi=n ta_ja(marti/aj h9mw~n
5. kai\ a!fej h9mi=n ta_ja(marti/aj h9mw~n
kai\ ga_r au0toi\a)fi/omen panti\
o(fei/lonti h9mi=n
kai\ ga_r au0toi\a)fi/omen panti\ o0fei/lontih9mi=n
6. kai\ mh\ ei0sene/gkh|jh9ma~j ei0j peirasmo&n
6. kai\ mh\ a!fej h9ma~jei0senexqh=nai ei0jpeirasmo&n
10
Pre Pre1.sanctifi soit ton nom 1. sanctifi soit ton esprit2. vienne ton rgne 2. vienne ton rgne
4. notre pain venir donne-nous chaque jour 4. ton pain venir donne-nous chaque jour5. et remets-nous nospchs 5. et remets-nous nos pchs
car nous-mmes aussi remettons tout dbiteur car nous-mmes aussi remettons tout dbiteur
6. et ne nous conduis pas dans lpreuve 6. etne nous laisse pas conduire dans lpreuve
http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#12http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#12http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#12http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#13http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#13http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#13http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#13http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#127/27/2019 C. B. Amphoux, Le texte evangelique de Csae...
7/13
Voil donc deux formes courtes du Notre Pre, lune assure en Egypte ds200, adopte plus tard en occident (fin iv
es.), puis Csare et en Syrie et gagnant
de l lArmnie (ves.); lautre, celle de la recension marcionite deLuc (Rome, vers
140).
b) Formes moyennes. Il existe, dautre part, des formes moyennes ( sixdemandes) dont deux sont conserves en grec, celle du min. 700 ( gauche), qui est
caractrise par sa deuxime demande particulire, et celle du Sinaticus ()) qui lui
est propre:
pa&ter pa&ter
1. a(giasqh/tw to_ o1noma&
sou1. a(giasqh/tw to_o1noma sou
2. e0lqe/tw e0f h9ma~j to_
pneu~ma& sou to_ a3gion2. e0lqe/tw h9 basilei/a sou
3. genhqh/tw to_ qe/lhma& sou3. genhqh/tw to_ qe/lhma& sou
w(j e0n ou0ranw~| kai\e0pi\ gh=j
w(j e0n ou0ranw~| kai\e0pi\ gh=j
4. to_n a!rton h9mw~n to_n
e0piou/sion4. to_n a!rton h9mw~n to_ne0piou/sion
di/dou h9mi=n to_ kaq
h9me/rando_j h9mi=n to_ kaq
h9me/ran
5. kai\ a!fej h9mi=n ta_j
a(marti/aj h9mw~n5. kai\ a!fej h9mi=n ta_ja(marti/aj h9mw~n
kai\ ga_r au0toi\a)fi/omen panti\ o0fei/lonti
h9mi=n
w(j kai\ au0toi\a)fi/omen panti\
o0fei/lonti h9mi=n6. kai\ mh\ ei0sene/gkh|jh9ma~j ei0j peirasmo&n
6. kai\ mh\ ei0sene/gkh|jh9ma~j ei0j peirasmo&n
Pre Pre
1.sanctifi soit ton nom 1. sanctifi soit ton nom
2. vienne surnous ton esprit sain 2. vienne ton rgne3. advienne ta volont 3. advienne ta volont
comme au ciel aussi sur terre comme au ciel aussi sur terre
4. notre pain venir donne-nous chaqueour
4. notre pain venir donne-nous chaqueour
2. et remets-nous nospchs 5. et remets-nous nos pchs
car nous-mmes aussi remettons toutdbiteur
comme nous-mmes aussi remettons tout dbiteur
6. et ne nous conduis pas dans lpreuve6. et ne nous conduis pas dans lpreuve
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a)fi/omen toi=j o0feile/taij
h9mw~n
a)fi/omen panti\ o0fei/lontih9mi=n
6. kai\ mh\ ei0sene/gkh|j
h9ma~j ei0j peirasmo&n6. kai\ mh\ ei0sene/gkh|jh9ma~j ei0j peirasmo&n
7. a)lla_ r(u~sai h9ma~j
a)po_ tou~ ponhrou~
7. a)lla_ r(u~sai h9ma~j
a)po_ tou~ ponhrou~otre Pre qui es aux cieux otre Pre qui es aux cieux
1.sanctifi soit ton nom 1. sanctifi soit ton nom
2. vienne ton rgne 2. vienne ton rgne
3. advienne ta volont 3. advienne ta volontcomme au ciel aussi sur terre comme au ciel aussi sur terre
4. notre pain venir donne-nous
aujourdhui
4. notre pain venir donne-nous chaque
our
5. et remets-nous nos dettes 5. et remets-nous nos pchscomme nous aussi remettons nos
dbiteurs
car nous-mmes aussi remettons tout
dbiteur
6. et ne nous conduis pas danslpreuve
6. et ne nous conduis pas dans lpreuve
7. mais dlivre-nous du mchant 7. mais dlivre-nous du mchant
La forme longue du Codex de Bze ( gauche) a toutes les chances dtre celledu modle de Marcion: partir delle, la forme de Marcion sexplique comme une
rvision qui limine une criture numrique, et toutes les autres formes sediversifient partir du travail de Marcion. En
12
particulier, limpratif aoriste de la demande sur le pain sexplique comme unesurvivance isole, dans le Sinaticus, qui vient du texte "occidental" (D) et que
Marcion a remplac par un prsent. La forme courte alexandrine est une reprise de
Marcion avec un minimum de changements; ailleurs, la reprise est plus critique,mais certaines variantes introduites par Marcion font lunanimit, lexception de la
Vieille latine qui maintient le texte le plus ancien, peut-tre par influence de la
liturgie.
Ainsi, les nombreux accords entre le Vaticanus et le Sinaticus ne font pasdeux les reprsentants constants dune seule forme du texte vanglique, il y a lieu
de considrer leurs variantes comme significatives de deux projets ditoriaux, tous
deux vers 340, lun, plus synthtique et novateur, Csare, et lautre, plus
respectueux de la tradition antrieure remontant la fin du iie
sicle, Alexandrie.
3. Repres pour le texte des Evangiles lu Csare
Les deux exemples que nous venons dexaminer permettent de distinguerplusieurs priodes, concernant le texte de Csare.
Une dition prto-antiochienne, vers 200
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Le type de texte "csaren" reprsente une dition des Evangiles existant avant
Origne et connue de lui, mais venant plutt dAntioche que de Csare.
Les ditions de vers 200. Ainsi, on conserve les traces de deux ditions desEvangiles vers 200 ou un peu avant, lune Alexandrie, et lautre probablement
Antioche. Ldition dAlexandrie est reprsente par plusieurs papyrus anciens (P45
,
P
66
, P
75
) qui montrent que le texte est recopi librement (P
45
, P
66
), queMarcnestpas encore de type alexandrin (P45
compar B), et que lesActes faisaient partie de
cette dition (P45
). Les tmoins de ldition dAntioche nont, au contraire, que les
quatre Evangiles: tel serait donc le contenu originel de cette dition.
Les coles romaines. Ces deux ditions poursuivent un travail commenc parles coles romaines qui reconstituent, aprs 135, les principaux courants du
christianisme primitif: le courant paulinien, avec Marcion, qui dvie vers le
doctisme, mais rviseLuc et dite les Eptres de Paul; le courant hellniste, avecValentin, puis Hraclon, qui dvie vers le gnosticisme, mais commenteJean; et le
courant ptrinien, avec Justin, puis Tatien, qui dvie vers lencratisme, mais utilise
Matthieu comme la base duDiatessaron.
Le texte "occidental". Ces coles romaines disposent du mme texte des
Evangiles, cest le texte "occidental" dont le Codex de Bze est le
13
principal tmoin, texte encore inconnu de Clment de Rome et dIgnace dAntioche
et dont lorigine se situe Smyrne au temps du jeune Polycarpe, vers 120, dans une
dition qui a un caractre didactique. Lobjectif des ditions de la fin du iie
sicle est
de rendre lisible ce texte devant lassemble des fidles: la destination devientliturgique, au moins pourMatthieu,Luc etJean.Marc, en revanche, au tmoignage
dOrigne14
, est encore dun accs rserv.
Au temps dOrigne (iii
e
s.). Avec linstallation dOrigne Csare, venantdAlexandrie vers 230, cest le texte de ldition dAlexandrie qui prdomine;
lautre, celle dAntioche, nest cite quoccasionnellement; quant au texte
"occidental", il est attest maintes reprises, et parfois prfr. Ainsi, plusieursditions coexistent lpoque dOrigne, et cette diversit est encore accrue par la
libert de copie qui apparat, notamment en Egypte. Tout cela gne le travail
dexgse; Origne sen plaint, et il appelle ses successeurs entreprendre le travailde rvision quil a accompli pour la Septante, avec son dition des Hexaples.
Csare devient ainsi le lieu destin lunification du texte vanglique qui existe
sous trois types au moins ("occidental", "csaren", alexandrin) et connat de plus
une certaine diversit de transmission dans le type dominant (et peut-tre aussi lesautres). Or, on trouve une telle ralisation la fois dans la famillef, qui prsente un
mlange de variantes appartenant aux divers types existant et quelques unes
nouvelles, et dans le Codex Sinaticus, plus nettement domin par le type gyptien,mais attestant quelques remarquables influences des autres types. Le vu dOrigne
sest donc exauc; mais pour notre perplexit, cet exaucement a t ralis au moins
deux reprises, et il nous incombe den prciser la chronologie.
Ldition eusbienne de Csare (aprs 330)
http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#14http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#14http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#14http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#147/27/2019 C. B. Amphoux, Le texte evangelique de Csae...
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On connat lexistence de la recension de Pamphile par plusieurs tmoignages,
en particulier celui de Jrme. Cette recension est entreprise vers 300, Pamphile
tant mort martyr vers 310. Or, le colophon du Codex Coislinianus des Eptres dePaul (H.014, vi
es.) a un intrt tout spcial: il associe le nom de Pamphile comme
ancien propritaire du modle copi, et celui de Csare un texte de type
alexandrin, qui a la division euthalienne:
14
a)nteblh/qh de\ h9 bi/bloj pro_j to_ e0n Kaisarei/a|a)nti/grafon th=j biblioqhkh=j tou~ a(gi/ou Pamfi/lou
xeiri\ gegramme/non, "le livre a t collationn sur un exemplaire deCsare, de la bibliothque de saint Pamphile, crit la main" (Paris, BnF, Coislin202, f. 14r-v).
A dfaut dun tel tmoignage pour les Evangiles, on doit rapprocher la
situation du Codex Sinaticus de ce dernier manuscrit: lui aussi prsente un texte de
type alexandrin, divis par un systme n aprs le travail de Pamphile. Quant aumanuscrit, sa copie nest pas postrieure 360. Tout suggre donc que le Sinaticus
soit, avec la recension de Pamphile (pour le Nouveau Testament tout le moins), unexemplaire dune dition entreprise lpoque dEusbe ou un peu aprs lui,
Csare. Linfluence dominante est celle du type alexandrin, mais on sent aussi
dautres influences, celle de lexgse dOrigne, celle de ldition prto-
antiochienne, celle du texte "occidental"; enfin, la disposition en colonnes rappellecelle des Hexaples, prsentant jusqu six versions grecques ct du texte hbreu
et de sa translittration grecque, soit au total huit colonnes disposes sur une double
page.Avec un type de texte voisin et un autre systme de divisions, le Codex
Vaticanus reprsente une autre dition que tout rattache Alexandrie: le type detexte, qui est trs proche pourLuc etJean du P. Bodmer XIV-XV (P75
) et qui pourPaul marque une volution par rapport au P. Chester Beatty II (P
46); lge du
manuscrit, copi comme le Sinaticusvers 350; le systme de divisions, qui nexiste
que dans deux autres manuscrits, C.040 et 579, galement de type alexandrin. Ltatde conservation des grands onciaux () B) pourrait avoir comme explication une
volont dlibre de mettre labri un exemplaire des deux premires ditions de la
Bible grecque, entreprises aprs le Concile de Nice (325), au dbut de la
christianisation de lEmpire romain. Puis, vers 360, Basile de Csare appellera deses vux un nouveau systme de divisions qui comprend une numrotation et des
titres (ou sommaires): cest lanctre de la division en chapitre, et elle annonce celle
qui sera mise au point Antioche, vers 380, et dont lAlexandrinus (v
e
s.) est le toutpremier tmoin.
Une nouvelle dition Csare, aprs 400?
Les ditions de la Bible grecque reprsentes par ces trois grands onciauxnont pas suffi fixer le texte du Nouveau Testament, et le travail ditorial continue,
au ve
sicle, tablir des formes nouvelles. Il est frappant de constater le relatif
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isolement du Sinaticus et du Vaticanus, par rapport la tradition ultrieure, ainsi
que celle de lAlexandrinus, pour le Nouveau Testament, les Evangiles mis part.
Les nouvelles ditions mlent volontiers leurs anes du ive
sicle, il leur arriveaussi dintroduire des variantes nouvelles. Or, ce cadre convient fort bien au texte
particulier de la famillef1, pour les Evangiles. La
15
parent avec la version armnienne impose comme date limite env. 430; et un
colophon, aprsMarc16,8, dans cette famille, signale labsence de la Finale longue
(16,9-20) dans certains manuscrits, comme lattestent effectivement le Sinaticus etle Vaticanus, et chez Eusbe, mais sa prsence dans beaucoup dautres exemplaires:
e0n tisi\ me\n tw~n a)ntigra/fwn e#wj w[de plhrou~tai o(eu0aggelisth\j e#wj ou[ kai\ Eu0se/bioj o( Pamfi/lou
e0kano&nisen, e0n polloi=j de\ kai\ tau~ta fe/retai, "Dans
quelques exemplaires, lvangliste va jusquici, et cest jusqu ce point quEusbele disciple de Pamphile a not les canons; mais dans beaucoup dautres, on trouve
encore [v. 9-20]".La famillef
1reprsente ainsi, selon toute vraisemblance, une dition drive
de ldition eusbienne. Cela ne suffit pas garantir quelle soit aussi ralise
Csare, car la situation du ve
sicle est plus confuse, et dautres pourraient yprtendre (comme le CodexEphraemirescriptus, C.04). Mais le modle de la
famillef1
subit manifestement une influence csarenne.
Conclusion
Le type de texte "csaren" ne se confond pas avec le texte lu Csare: telleest la consquence des appellations gographiques donnes aux types de texte grecs
du Nouveau Testament. On repre ce type deux moments particuliers: avantOrigne, puisque celui-ci le cite, il sagit alors, probablement, dune dition prto-
antiochienne, entreprise vers 200; et avant linterdiction duDiatessaron (vers 435),
il sagit alors de diverses reprises de cette dition prto-antiochienne, toutes
largement contamines par la nouvelle dition antiochienne qui intervient vers 380et contient de nombreuses innovations. En somme, lexception de la famillef
1qui
peut avoir une origine csarenne, le reste du type de texte est plutt antiochien.
On peut ainsi suivre lhistoire du type de texte et larticuler avec le texte dit Csare un peu aprs 330, qui est attest par le Codex Sinaticus. Et il en va des
autres types comme de celui-ci: chacun a une histoire en plusieurs tapes, depuis sesorigines jusque vers le milieu du ve
sicle.Ces conclusions devraient faire avancer la caractrisation des versions
armnienne et gorgienne du Nouveau Testament: leurs apparentements
linguistiques ne signifient pas que lune ait servi de modle lautre; et quelle que
soit la langue de chaque modle, au bout du compte, lune et lautre font bien partiede ce type de texte, plutt csaren pour larmnienne, et plutt prto-antiochien
pour la gorgienne. De mme, pourlEptredeJacques, le modle de la version
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gorgienne diffre de celui de larmnienne, et la rcente dition critique permet
den juger plus prcisment15
. Pour les Evangiles, nous avons
16
pris deux exemples: la Parabole des deux fils (Mt 21,28-32), qui prsente plusieurs formes,
les deux versions attestant la mme forme B, reprsente parQ,f13
et 700; et le Notre Pre(Lc 11,2-4), o la version armnienne a la forme courte qui est aussi celle def
1, tandis que
la gorgienne a une forme moyenne particulire, avec ladresse et sans la deuxime
demande sur lesprit du min. 700. Le type de texte "csaren" est si divers que J. Duplacy a
pu douter de son existence; mais il apparat avec nettet et simplicit, si lon distingue les
principales priodes de lexistence dun texte ayant un rapport avec Csare.
http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#15http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#15http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#15http://www.bsw.org/Filologia-Neotestamentaria/Vol-12-1999/Le-Texte-Evangelique-De-Cesaree-Et-Le-Type-De-Texte-Cesareen-Des-Evangiles/421/Art01n.html#15