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( v ±c)~^ Ffirtc-TH-853 THÈSE présentée A L'UNIVERSITÉ SCIENTIFIQUE ET MÉDICALE ET A L'INSTITUT NATIONAL POLYTECHNIQUE DE GRENOBLE pour obtenir LE CRADE DE DOCTEUR ÊS-SCIENCES PHYSIQUES Claude AYACHE (Ingénieur I.N.P.G. Génie Physique) Réalisation d'un ensemble automatisé pour la mesure des effets gaivanomagnétiques et thermomagnétiques Etudes sur le transport dans le graphite pyrolytique Soutenue le 20 décembre 1978. devant la Commission d'Examen MM. M. RENARD Président A. de COMBARIEU P. DELHAÈS J.E. FISCHER [• Examinateurs R. MAYNARD \ I.L. SPAIN

±c)~^ Ffirtc-TH-853

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(v±c)~^ Ffirtc-TH-853

THÈSE

présentée

A L'UNIVERSITÉ SCIENTIFIQUE ET MÉDICALE

ET A L'INSTITUT NATIONAL POLYTECHNIQUE DE GRENOBLE

pour obtenir

LE CRADE DE DOCTEUR ÊS-SCIENCES PHYSIQUES

Claude AYACHE (Ingénieur I.N.P.G. • Génie Physique)

Réalisation d'un ensemble automatisé

pour la mesure des effets gaivanomagnétiques et thermomagnétiques

Etudes sur le transport dans le graphite pyrolytique

Soutenue le 20 décembre 1978. devant la Commission d'Examen

MM. M. RENARD Président

A. de COMBARIEU P. DELHAÈS

J.E. FISCHER [• Examinateurs R. MAYNARD \

I.L. SPAIN

Page 2: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

THESE

t

presentee

A L'UNIVERSITÉ SCIENTIFIQUE ET MÉDICALE

ET A L'INSTITUT NATIONAL POLYTECHNIQUE DE GRENOBLE • \

O

pour obtenir

LE CRADE DE DOCTEUR ES-SCIENCES PHYSIQUES

Claude AYACHE

(Ingénieur t. N. P. G. • Génie Physique)

Réalisation d'un ensemble automatisé

pour la mesure des effets galvanomagnétiques etthermomagnetiques

Etudes sur le transport dans le graphite pyrolytique

Soutenue le 20 décembre 1978, devant la Commission d'Examen

MM. M. RENARD Président

A. de COMBARIEU 1 P. DELHAÈS ;

J.E. FISCHER ' Examinateurs R. MAYNARD

I.L. SPAIN

Page 3: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

UNIVERSITE SCIENTIFIQUE ET MEDICALE DE GRENOBLE

Monsieur Gabriel CAU : Président Monsieur Joseph KLEIN : Vice-Président

MEMBRES DU CORPS ENSEIGNANT de l'U.S.M.G.

PROFESSEURS TITULAIRES.

MM

Mute

MM.

Mme MM.

Mme MM.

AMELARD Pierre ARNAUD Paul ARVIEU Robert AUBERT Guy AYANT Yves BARBIES Marie-Jeanne BARBIER Jean-Claude BARBIER Reynold BARJON Robert BARNOUD Fernand BARRA Jean-René BARRIE Joseph BEAUDOING André SELORIZKY Elie BERNARD Alain BERTRANDIAS Françoise BERTRANDIAS Jean-Paul BEZES Henri BLAMBE3X Maurice BOLLIET Louis BONNET Jean-Louis BONNET-ETKARD Joseph BONtCR. Marie-J eanne BOUCHEKLE André BOUCHEZ Robert BOUSSARD .lesr-rLaude BOUTET DE MCNVEL Louis BRAVARD Yves CABANEL Guy CALAS François CARLIER Georges CASRAZ Gilbert CAU Gabriel CAUQUIS Georges CHABAUTY Claude CHARACHON Robert CHATEAU Robert CHIBON Pierre COEUR André COUDERC Pierre DEBELî-IAS Jacques DEGRAN6E Charles DELORMAS Pierre

Clinique de dermatologie Chimie I.S.N. Phys ique Physique approfondie Slectrochimie Physique Expérimentale Géologie appliquée Physique nucléaire Biosynthèse de la cellulose Statistiques Clinique chirurgicale A Clinique de Pédiatrie it Puériculture Physique Mathématiques Pures Mathématiques Pures Mathématiques Pures

Clinique chirurgicale et Traumatologie Mathématiques Pures Informatique (IUT B) Clinique Ophtalmologique Clinique ïïépato-gsstro-eneérclogique Chiinie générale Chimie et Toxicologie Physiçue nucléaire Mathématiques appliquées Mathématiques Pures Géographie Clinique rhumatoloçique et hydrologique Anafcomie

Biolcgie végétale 3iologie animale et p:iai-mac dy;-.an.ic Médecine Lugdle et toxicologie Chimie organique Mathématiques Pures Clinique Oto-rhino-lir^r-gelogique

Clinique, tie neurologie Biologie anijaaie Pharmacie chimique et chimie analytique Anacoir.it: pathologique Géologie gémirais Zoologie Pneumophtisiologie

../..

Page 4: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

MM. DEPORTES Charles DESRÉ Pierre DODU Jacques DOLIQUE Jean-Michel DREYFUS Bernard DDCkOS Pierra FONTAINE Jean-Marc GAGNAIRE Didier GALVANI Octave GASTINEL Noël GAVEND Michel GEINDFE Michel GERBER Robert GERMAIN Jean-Pierre GIRAUD Pierre JANIN Bernard KAHANE André KLEIN Joseph KOSZUL Jean-Louis KRAVTCHENKO Jul ien LACAZE Albert LACHARME Jean

Mme LAJZEROWICZ Janine MM. LAJZEROWICZ Joseph

LATREILL2 Séné LATURAZE Jean LAURENT Pierre LEDRU Jean LE ROY Philippe LLIBOUTRÏ Louis LOISEAUX Jean-Marie LONGEQUEUE Jean-Pierre LOUP Jean

Mie LUTZ Elisabeth MM. MALINAS Yves

MARTIN-NOEL Pierre MAYNARD Roger MAZARE Yves MICHEL Robert MICOUD Max MOURIQUAND Claude MOUSSA André NECÎRE Robert NOZIE?Ji3 Phil ippe CZLNDA Paul PAYAN Jean-Jacques PEBAY-PEYROULA Jean-Claude PERRET Jean RASSAT André RENARD Michel REVOL Michel RINALD1 Renaud DE ROUCEMONT Jacques SARRAZIN Ro Eer SEIGKSL'RIN Raymond SENGEL Philippe SIBXLLE Robert SOUTIF Michel TANCHE Mlurice

Chimie minérale Métallurgie Mécanique appliquée (IUT I) Physique des plasmas Thermodynamiq ue Cristallographie Maths pures • Chimie Physique Machi'n^tiques pures Analyse numérique Pharmacologie Electroradiologie Mathématiques p'-res

Mécanique Géologie Géographie Physique générale Mathématiques pures Mathématiques pures

Mécanique Thermodynamique Biologie végétale

Physique Physique Chirurgie générale Biochimie Pharmaceutique Mathématiques appliquées

Clinique médicale B Mécanique (IUT I) Géophysique Sciences nucléaires

Physique nucléaire

Géographie Mathématiques pures Clinique obstétricale Clinique cardioiogique Physique du solide Clinique Médicale A Minéralogie et Pétrographie Clinique Maladies inlectieuses

Histologie Chimie nucléaire

Mécanique Spectrométrie Physique Botanique Mathématiques pures Physique Séméiolcigie Médicale (Neurologie) Chimie systématique Thermodynamique Urologie Phys ique Neuro-Chirurgie Clinique chirurgicale B Microbiologie et Hygiène Zoologie Construction mécanique (IUT I) Physique générale Physiologie

Page 5: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

3

Mme MM.

VAILLANT F r a n ç o i s VALENTIN J a c q u e s VERAIN A l i c e VERAIN André VEYRET P a u l VIGNAIS P i e r r e

Zoologie Physique Nucléaire Pharmacie galénique Physique - Biophysique Géographie Biochisie médicale

PROFESSEURS ASSOCIES

CRABBE Pierre SUNIER Jules

CERMO Physique

PROFESSEURS SANS CHAIRE

Mie

Mme MM.

Mme MM.

AGNIUS-DELORD Claudine ALARY Josecte AMBKOISE-THOMAS Pierre ARMAND Gilbert BENZAKEN Claud* BIAREZ Jean-Pierre BILLET Jean BOUCHET Yves BRUGEL Lucien BUISSON René BUTEL Jean COHEJi-ATO/D Jafin-Pierre COLOMB Maurice CONTE René DELOBEL Claude DEPASSEL Rognr CAUTRON Rsnv. GIDOK Paul GLENAI René GROULADE Joseph HACQUES Cérard HOLLARD Dî-niel HUGONOT E.oLert IDELMAN Simon JOLY Jean-René JOLLIES Pierre KAHANE Josette KRAK0W1ACK Sacha KUHN Gérard LUU DUC Cuong MICHOULIER Jean MINIER Colette PELMONT Jean PKRF.D\UX Jean-Jacques PFISTER Jean-Claude PIERY Yvecte

Physique pharmaceutique Chimie analytique Parasitologie Géographie Mathématiques appliquées Mécanique Géographie Anatonie Energétique (IUT I) Physique (IUT 1) Orthopédie Spectrométrij physique Biochimie médicale Physique (IUT I) M.I.A.G. Mécanique des f lu ides Chiinie Géologie et Minéralogie Chimie organique Biochimia médicale Calcul numérique Hématologie Hygiène ec Médecine préventive Physiologie animalr Mathématiques Pur*=,s Mathématiques Appliquées Physique Mathématiques Appliquées Physique (IUT I ) Chimie organique -pharmacie Physique (IUT I) Physique (IUT I) Biochimie Géologie et Minéralogie Physique du solide Physiologie animale

../

Page 6: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

4

MM.

Mme MM.

Mme MM.

RAYNAUD H e r v é REBEGQ J a c q u e s REYMOND J e a n - C h a r l e s RICHARD L u c i e n RIÎîAUDO M a r g u e r i t e SARROT-REYNAULD J e a n SIROT L o u i s SOUTIF J e a n n e STIEGLITZ P a u l VIALON P i e r r e VAN CUTSEM B e r n a r d

M.I.A.G. Biologie (CUS) Chirurgie générale Biologie végétale Chimie sacroraoléculaire Géologie Chirurgie générale Physique générale Anesthésiolo^ie Géologie Mathématiques appliquées

MAITRES DF. CONFERENCES ET MAITRES 5fi CONFERENCES AGREGES

MM. ARMAND Yves BACHELOT Yvan BARGE Michel BEGUIN Claude

Mme BERIEL Hélène MM. -BOST Michel

BOUCHARLAT Jacques Mme BOUCHE Liane MM. BRODEAU François

BERNARD Pierre

CHAMBAZ Edmond CHAMPETIER Jean CHARDON Michel CHERADAME Hervé CHIAVERINA Jean COLIN DE VERDIERE Yves CONTAMIN Charles CORDONNIER Daniel COULOMB Max CROUiSET Guy CïROT Michel DENIS Bernard DOl'CK Poland DUSSAUD René

Mme ETKRKAOOSSI Jacqueline hM. FAORE Jacques

FAURE Gilbert CAl'TTES Robert GIDCN Maurice GROS Yves GUIGNIER M i c h e l GUITTON J a c q u e s HICTER Pierre JALBERT Pierre JUNIEN-LAVILLAVROY Claude KOLODIE Lucien LE NOC Pierre KACHF Régis MAGKIN Robert MALLION Jean-Michel

Chimie (IUT I) Endocrinologie Nenro-chirurgie Chimie organique Phariuacodyaauiie Pédiatrie Psychiatrie adultes Mathématiques (C'JS) Mathématiques (IUT 3)(Personne étrangère

habilitée à être di-Gynécologie recteur de thèse). Biochimie médicale Anatnmie et organogéuè3e Géographie Chimie papetière Biologie appliquée (EFD Maths pures Chirurgie thoracique et cardie-vasculaire Néphrologie Radiologie Radiologie Physique du solide Cardiologie Physiologie vJgctal^ MaLhûnatiques iCUSy Physiologie '•tédecine légale t rr log -' e Chiru-gie g^n.jrale Géult-gj.e Physique ilbT I) Thérapeutique Chimie Chimie Histologie O.R.L. Hématologie B-ictériolofie-virologie Physiologie végétale Hygiene et médecine préventive Médecine du travail

Page 7: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

MM. MARECHAL Jean MARTIN-BOUYER Michel MASSOT Christian NEKOZ Alain NOUGARET Marcel PARAMELLE Bernard PECCOUD François

PEFFEN René PERRIER Guy PHELIP Xavier RACHAIL Michel RACINEI Claude RAMBAUD Pierre RAPHAEL Bernard

Mme REKAUDET Jacqueline ROBERT Jean-Bernard ROMIER Guy

SAKAROVITCH Michel SCHBERER René SEIGLE-MURANDI Françoise STOEBNER Pierre STTJTZ Pierre VROUSOS Constantin

Mécanique (IUT X) Chimie (CUSJ Médecine interne Thermodynamique Automatique (IUT I) Pneumologie Analyse (IUT B) 'Personnalité étrangère

habilitée à être directeur de thèse).

Métallurgie (IUT I) Géophys ique-Glaciolog ie Rhumatologie Médecine Interne Gynécologie at Obstétrique Pédiatrie Stomatologie Bactériologie (Pharmacie) Chimie-Physique Mathématiques (IUT h)

Maths appliquées Cancétolosie Crypcogamie Anatomie Pathologie Mécanique Radiologie

(Personnalité étran­gère habilitera être directeur de thèse.)

MAITRES DE CONFERESCES .ASSOCIES.

MM. DEVISE Roderick KANEKO AKIRA JOHNSON Thomas RAY Tuhina

Spectro Physique Maths pures Maths appliquées Physique

M&ITRE_D5_ÇÇNFE5ENÇES_DELEGUE

M. ROCHAT Jacques ily ijne et Eydroltgie (Fhur aci-:

Fait à SAIKT KARTIJl D'HEÂIS, KOVEKBKE 1977

Page 8: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

INSTITUT NATIONAL POLYTECHNIQUE DE GRENOBLE

Président ! M. Philippe TRAYNARD

Vice-Présidents : M. René PAUTHENET M. Georges LESPINARD

Année Universitaire 1977-1978

PROFESSEURS TITULAIRES

MM BENOIT Jean BESSON Jean BLOCH Daniel BONNETAIN Lucien BONNIER Etienne •BOUDOURIS Georges BRISSONNEAU Pierre BUVLE-BÛDIN Maurice COUMES André DURAND Francis FELICI NoSl FOULARD Claude LANCIA Roland LONGEQUEUE Jean-Pierre LESPINARD Georges MOREAU Runs PARIAUD Jean-Charles PAUTHENET René PERRET René POLOUJADOFF Michel TRAYNARD Philippe VEILLON Gérard •en congé pour études.

PROFESSEURS SANS CHAIRE

MM BL1MAN Samuel BOUVARD Maurice COHEN Joseph GUYOT Pierre LACOUr;E Jean-Louis JOUBERT Jean-Claude ROBERT André ROBERT François ZAOVOTRNY François

MAITRES DE CONFERENCES

MM ANCEAU François CHARTIER Germain CHIAVERÏNA Jean IVANES Marcel LESIEUR Marcel MORET Roger PIAU Jean-Michel PIERRARO Jean-Marie SABONNADIERE Jean-Claude

MraeSAUClER Gabrielle SOHM Jean-Claude

Electronique - Automatique Chimie Minérale Physique du solide - cristallograph. Génie Chimique Métallurgie Electronique - Automatique Physique du Solide - cristallograph^ Electronique - Automatique Electronique - Automatique Métallurgie Electronique - Automatique Electronique - Automatique Electronique - Automatique Physique Nucléaire Corpusculaire Mécanique Mécanique Chimie-Physique Electronique - Automatique Electronique - Automatique Electronique - Automatique Chimie - Physique | Informatique Fondamentale et appliqu

Electronique - Automatique Génie Mécanique Electronique - Automatique Métallurgie Physique Electronique - Automatique Physique du Solide - Cristallographie Chimie Appliquée et des Matériaux Analyse numérique Electronique - Automatique

Informatique Fondomontale et appliqué Electronique - Automatique Biologie, biochimie, agronomie Electronique - Automatique Mécanique Physique Nucléaire - Corpusculaire Mécanique Mécanique Informatique Fondamentale et appliqua. Informatique Fondamentale et appliqué* Chimie Physique

Page 9: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

-2-INSTITUT NATIONAL POLYTECHNIQUE DE GRENOBLE CHERCHEURS DU C.N.R.S. (Directeur

M FRUCHART Robert KM ANSARA Ibrahim ^ BRONOEL Guy

CARRE Rent? DAVID Reno DRIOLE Jean KLEITZ Michel LANDAU Ioan-Dorô MATHIEU Jean-Claude MERMET Jean MUNIER Jacques Personnalités habilitées à diriger Conseil Scientifique) E.N.S.E.E.G.

MM BISCONDI Michel BOOS Jean-Yves DRIVER Julian KOBYLANSKI André LE COZE Jean LESSATS Pierre LEVY Jacques RIEU Jean

j SAINFORT C SOUQUET

CAILLET Marcel COULON Michel GUILHOT Bernard LALAUZF. René LANCELOT Francis SARRAZIN Pierre SOUSTELLE Michel THEVENOT François THOMAS Gérard TOUZAIN Philippe TRAN MINH Canh E.N.S.E.R.G.

KM 80REL KAKARINOS E.N.S.E.G.P.

MM BORNARD MmeCHERUY MM DAVID

DESCHIZEAUX

t Maîtres de Recherche) Directeur de Recherche Maître de Recherche Maître de Recherche Maître de Recherche Maître de Recherche Maître de Recherche Maître de Recherche Maître de Recherche Maître de Recherche Maître de Recherche Maître de Recherche

des travaux de recherche (Décision du

Ecole des Mines ST ETIENNE (dépt.Méta lurgie)

Ecole des Mines ST ETIENNE (Métallurg ; Ecole dos Minas ST ETIENNE (Métallurg Ecole des Mines ST ETIENNE (Métallurg. Ecole des Mines ST ETIENNE (Métallurg; Ecole des Mines ST ETIENNE (Métallurg:_ Ecole des Mines ST ETIENNE (Métallurg: ' Ecole des Mines ST ETIENNE (Métallurg: C.E.N. Grenoble (Métallurgie) U.S.M.G. Ecole des Mines ST ETIENNE (Chim.Min.P Ecolo des Mines ST ETIENNE (Chim.Min.P Ecole des Mines ST ETIENNE (Chim.Min.P Ecole des Mines ST ETIENNE (Chim.Min.P Ecole des Mines ST ETIENNE (Chim.Min.P! Ecolo ces Mines ST ETIENNE (Chim.Min.Ph Ecole des Mines ST ETIENNE (Chira.Min.Pi Ecole des Mines ST ETIENNE (Chim.Min.P: Ecole des Mines ST ETIENNE (Chim.Min.Pi Ecole des Mines ST ETIENNE (Chim.Min.P! Ecole des Mines ST ETIENNE (Chim.Min.P*

Centre d'Etudes Nucléaires de GRENOBLE Centre National Recherche Scientifique

Centre Nationaj. Recherche Scientifique Centre National Recherche Scientifique Centre National Recherche Scientifique Centre National Recherche Scientifique

Page 10: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

REMERCIEMENTS

Le travail de recherche présenté dans

ce mémoire a bénéficié de l'environnement technologique de

qualité, tant sur le plan humain que matériel, qu'offre le

Service des Basses Températures du CEN.G. Je suis reconnaissant

à M. BOCHIRÛL, Chef du Service, et à M. DOULAT, Chef du

Laboratoire de Cryophysique, de m'y avoir accueilli. Des nom­

breuses collaborations auxquelles j'ai eu recours, je retiens

plus particulièrement celles de A. de COMBARIEU, ir.génieur CEA,

qui m'a fait bénéficier de son expérience des mesures â basse

température, de J. THOMASSON, Technicien supérieur, qui m'a

assisté dans toutes les phases de mon travail et enfin celle

du "Groupe d'Electronique" auquel des éléments essentiels de

l'appareillage doivent le jour.

J'exprime ma gratitude à l'ensemble des

membres du Jury pour l'intérêt qu'ils veulent bien accorder à

ce travail par leur présence. Je remercie vivement M.le Pr.RENARD

d'avoir accepté la présidence de la Commission d'Examen. Je suis

également très sensible à la présence de P. DELHAES et J. FISCHER

que leur compétence dans le domaine des propriétés électroniques

et leur connaissance des problèmes du graphite, rendent parti­

culièrement désignés pour juger de ce travail. Si la présence

de R. MAYNARD est naturelle, je n'en tiens pas moins à le re­

mercier pour l'attention constante qu'il a accordé à mes acti­

vités et pour les remarques, souvent critiques mais stimulantes,

qu'il leur a apportées.

Enfin, je tiens à réserver une place

particulière à I..L. SPAIN sans qui de nombreux problèmes me

seraient restés tout à fait obscurs. L'attention patiente qu'il

a accordé à mes suggestions, l'amitié qu'il m'a manifesté, ont

fortement stimulé mes études.

Page 11: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

Je remercie enfin les nombreuses

personnes qui ont participé à la préparation matérielle de ce

mémoire. Je dois à. A. M. de GOER et B. SALCE une patiente

relecture et des suggestions nombreuses et efficaces. Enfin,

Mme JORON a fait preuve de beaucoup de patience et de dévoue­

ment dans la frappe de la majeure partie du manuscript, ce

dont je lui suis très reconnaissant.

Page 12: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

TABLE DES MATIERES

pages

INTRODUCTION 1 Chapitre I - ASPECTS PHENOMENOLOGIQUES DU TRANSPORT

DANS UN CONDUCTEUR 4

1.1. Les effets qalvanomagnëtiques n (G.M.)et thermomagnétiques(T.M)

1.2. Thermodynamique irréversible 12 et symétrie des coefficients de transport

REFERENCES 16

Chapitre II- PRINCIPE EXPERIMENTAL ET INSTRUMENTATION 17

II.1. PRINCIPE D'UNE EXPERIENCE REELLE DE 18 MESURE DES EFFETS GALVANO-ET THERMO-MAGNETIQUES

1.1. Experience adiabatigue parfai- 18 te

1.2. Expër'ence réelle et approche 22 des conditions idéales 1.2.a.Les fuit&s thermiques 22 1.2.b.Les potentiels de con- 25

tacts 1.2.c.Défauts de géométrie 26 1.2.d.Perturbations des ëqui- 26

potentielles

1.3. Les coefficients des effets G.M. et T.M. en fonction des gran- 31 deurs mesurées. Régime station-naire

Page 13: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

11.2. THERMOMETRIE ET THERMOELECTRICITE 35

SOUS CHAMP MAGNETIQUE

2.1. La thermométrie dans la me- 3 5

S U E des effets G.M. et T.M.

2.1.a.Aspects généraux 35

2.1.b.Thermomètres pour les 36

mesures en champ ma­

gnétique nul

2.I.e.Effets du champ magné- 36

tique

2.2. Régulation et mesure de tem- 40

përature absolue sous champ

magnétique

2.3. Mesures thermoélectriques sous 43

champ

11.3. INSTRUMENTATION 4 5

3.1. Cellule de mesure 45

3.2. Cryogénie 45

3.3. Champ magnétique 47

3.4. Mesures bas-niveau 48

3.5. Préparation des échantillons 49

11.4. AUTOMATISATION 50

4.1. Les fonctions de l'automa- 50

tisme

4.2. Réalisation pratique de l'au- 51

tomatisine

REFERENCES 54

Page 14: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

TABLE DES MATIERES pages

INTRODUCTION 1 Chapitre I - ASPECTS PHENOMENOLOGIQUES DO TRANSPORT

DANS UN CONDUCTEUR 4

1.1. Les effets galvanoroagnëtigues 11 (G.M.)et thermo-magnétiques (T .M)

1.2. Thermodynamique irréversible 12 et symétrie des coefficients de transport

REFERENCES 16

Chapitre II- PRINCIPE EXPERIMENTAL ET INSTRUMENTATION 17

II.1. PRINCIPE D'UNE EXPERIENCE REELLE DE 18 MESURE DES EFFETS GALVANO-ET THERMO -MAGNETIQUES

1.1. Expérience adiabatique parfai- 18 te

1.2. Expérience réelle et approche 22 des conditions idéales 1.2.a.Les fuites thermiques 22 1.2.b.Les potentiels de con- 25

tacts 1.2,c.Défauts de géométrie 26 1.2.d.Perturbations des équi- 26

potentielles

1.3. Les coefficients des effets G.M. et T.M. en fonction des gran- 31 deurs mesurées. Régime station-naire

Page 15: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

Chapitre III - STRUCTURE ELECTRONIQUE ET PROPRIETES 55 DE TRANSPORT DU GRAPHITE 111.1. MORPHOLOGIE DES GRAPHITES 57 111.2. STRUCTURE DES BANDES ELECTRONIQUES 59

DU GRAPHITE AU VOISINAGE DU NIVEAU DE FERMI ( Rappels)

111.3. EFFET DE y, SUR LA TOPOLOGIE DES 69 SURFACES EQUIENERGIE ELECTRONI­QUES

111.4. QUELQUES CONSEQUENCES PHYSIQUES 75 DES EFFETS TOPOLOGIQUES DE Yl 4.1. Etude en fonction de 1'énergie 7'

4.1.a.Les fréquences de 75 Haas-van Alphen(dri.'A)

4.1.b.Les masses cyclotron 77

4.2. Etude en fonction des para- 80 metres physiques 4.2.a.Température de dégéné- 80

rescence 4.2.b.Effet de la pression 82 4.2.c.Effets du champ ttagné- 85

tique 4.2.d.Decompensation 90

111.5. PROBLEMES DES PROPRIETES DE TRANS- 92 PORT DU GRAPHITE 5.1. Les difficultés de l'interprë- 93

tatlon des effets G.M.dans le graphite 5.1.a.Les déficiences du mode- 93

le simple à deux porteurs

Page 16: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

5,1-b,Les difficultés de l'in- 94 terprëtation seml-clas-^ sique

5.2. L'approche de DILLON et SPAIN 96 5.2.a.Analyse de CJ X X(B) 97 5.2.B.Signe de R H à basse tem- 99

përature pour le graphi­te pyrolytique

ANNEXE 1 : LES DIFFERENTES CONTRIBUTIONS 101 "LORENTZIENNES" à 0VV(B7) ET SxyJSzl

ANNEXE 2 : LE MODELE HYPOCYCLOIDAL 106

REFERENCES 109

Chapitre IV - PROPRIETES DE TRANSPORT BASALE DU 115 GRAPHITE : ETODES EXPERIMENTALES

IV.1. PRESENTATION 117 1.1. Les échantillons 117

1.1.a.Provenance 117 1.l.b.Particularités de 117

l'équipement des échan­tillons

l.l.cVHistoire"des échantil- 119 Ions

1.2. Présentation des mesures 120

Page 17: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

I V . 2 . MESURES ELECTRIQUES ET THERIHCUES EN 124 CHAMP NUL

2.1. Résistivlté électrique 124 2.2. Conductivitë thermique 127 2.3. Pouvoir thermoëlectriç.uc: 132 2.4. Remarques 138

IV.3. ETUDE DE A3(3)EN REGIME SEMI-CLASSI- 138 QUE 3.1. Variations des caractérj.stl- 139

gués de >V3 3.2. Effets galvanomagnéti<;u6c 143

3.2.a.Magnëtoconductivitc 145 3.2.b.Effet Hall 146 3.2.c.Mobilité et nombre 151

"expérimental" de porteurs

3.3. Effets thermomagnétiques: 154 3.3.a.Effet Magnéto-See> ech 156 3.3.b.Effet Nernst-Ettir/jO- 157

hausen

IV.4. MAGNETORESISTIVITE ELECTRIQUE EM 163 CHAMP TRES FORT

4.1. Magnétorésistivitë transver- 163 se (c // Bxj) 4.1.a.Dépendance en champ 163

magnétique 4.l.b.Dépendance en tempe- 165

rature

Page 18: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

4.2. Magnétorésistivité longitu- 165

dinale (ciB// j)

4.2.a.Dépendance en champ 165

4.2..H.Dépendance en tempéra- 167

ture

4.3. Discussion 167

4.3.a.Remarques générales 167

4.3.b.Interprëtation"standard" 169

CONCLUSION 173

REFERENCES 175

Chapitre V - CONTRIBUTION DE DIFFUSION DANS LES EFFETS 179

THERMOMAGNETIQUES

V-l. PRESENTATION DE LA DEMARCHE 180

1.1. Méthode d'analyse 181

1.2. Le modelé cylindrique 182

1.3. Le modèle spheroidal 183

V-2. LE MODELE CYLINDRIQUE (article) 185

V-3. LE MOD.ELE SPHEROIDALE (article) 187

V-4. APPLICATION AUX PROPRIETES DE 189

TRANSPORT DE A3(3)

4.1. Choix des paramètres 189

4.2. Résultats l'jl

CONCLUSION 196

REFERENCES 197

Page 19: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

Chapitre VI - EXISTENCE D'INSTABILITES DANS LE GRAPHITE? 199

VU.. POSSIBILITES D'ETAT DEFORMES DANS 200 LE GRAPHITE

1.1. Les D.P.R. et leurs conséquen- 200 ces physiques

1.2. Le graphite : candidat aux D.P.R? 203 1.2.a.Calibrages de la S.F. par 203

les phonons 1.2.b.Signification des "anoma- 205

lies" de transport 1.2.c.Comparaison entre le gra- 208

phite et le TiSe2

1.3. Présentation de 1'étude expéri- 210 mentale

VI-2. ETUDE EN DIFFRACTION NEUTRONIQOE 211 2.1. Conditions expérimentales 211

2.1.a.Echantillon 211 2.l.b.Cryostat 212 2.I.e.Faisceau de neutrons 212

2.2. Résultats expérimentaux 211 2.2.a.Absence des raies du rë- 214

seau rhomboédrique 2.2.b.Existence de raies supplé- 21b

mentaires dans le digram-rae diffraction

2.3. Essais d'interprétation 220

2.4. Conclusions et perspectives 225

Page 20: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

VI.3. CHALEUR SPECIFIQUE SOUS CHAMP 222 MAGNETIQUE

3.1. Conditions expérimentales 227

3.2. Résultats expérimentaux : mise 228 en évidence d'un effet exother­mique

VI.3. CHALEUR SPECIFIQUE SOUS CHAMP J1AGNE- 231 TIQUE(EFFET MAGGI-RIGHI-LEDUC)

4.1. Conditions expérimentales 232

4.2. Résultats expérimentaux 234

4.3. Conséquences pratiques pour la 239 mesure des effets thermomagné-tigues

4.4. Rapport K p/Kp et loi de 24 3 Wiedemann-Franz

4.5. Analyse des variations de Kp 24 6 sous champ magnétique

4.6. Vers une interprétation des 249 anomalies de la maqnétorësistan-ce ?

4.7. Conclusions et développements 250

VI.5. ETUDE SUR LA FAIBLE VALEUR DE LA 251 CONSTANTE DE CISAILLEMENT Cg

CONCLUSION 253

REFERENCES 255

Page 21: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

INTRODUCTION

Page 22: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 1 -

La forte anisotropie du graphite et son

caractère semi-métallique ont fait de ce corps l'un des plus

largement étudiés de la physique du solide. Si ces études,

expérimentales et théoriques, ont amené à une bonne compré­

hension et certaines caractéristiques fondamentales (spectre

de phonons, structure de bande, etc . . . ) , il n'en reste pas

moins vrai que les propriétés de transport, galvanomagnéti-

ques (G.M.) et thermomagnétiques (T.M.), conservent encore

une grande partie de leur intérêt pour plusieurs raisons.

En effet, si les résultats expérimentaux sont abondants,

ils sont difficilement exploitables dans une interprétation

cohérente globale à cause de leur forte dispersion d'un

échantillon à l'autre, de leur caractère fragmentaire et de

la complexité de la structure de bande. En outre, le dévelop­

pement des bobines supraconductrices rend possible l'explora­

tion plus détaillée que par le passé du régime quantique et

même extrême-quantique.

Afin de surmonter les difficultés d'interprétation liées

à l'insuffisance de résultats expérimentaux obtenus simulta­

nément sur un même échantillon, nous avons décidé de réaliser

un ensemble automatisé pour la mesure des effets G.M. et T.M.

pouvant explorer des gammes de température et de champ magné­

tique aussi étendues que possible compte tenu des moyens

technologiques disponibles et des contraintes imposées par

ce type de mesures. Cet appareillage nous a permis d'entre­

prendre des études expérimentales que nous avons interprêtées

à l'aide d'une méthode d'analyse quantitative récemment déve­

loppée par DILLON et SPAIN. Nous avons pu ainsi confirmer

l'existence d'anomalies dans les propriétés G.M. du graphite

pyrolytique. L'analogie de ces dernières avec celles que

présentent les corps qui subissent des déformations pério­

diques du réseau accompagnées d'ondes de densité de charge,

nous a conduit à examiner la possibilité d'instabilité dans

le graphite.

Page 23: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

2 -

Le Chapitre II de ce mémoire présente

les problêmes que posent la réalisation de l'appareillage

et les solutions que nous avons adoptées.

Le Chapitre IV est consacré â la présentation d'études

expérimentales réalisées avec cet ensemble de mesures sur

plusieurs échantillons de graphite pyrolytique. Pour des

raisons pratiques, nous nous sommes limités dans une

première étape aux propriétés basales seules. On retiendra

plus particulièrement l'étude en régime seni-classique des

effets G.M. et T.M. réalisée sur un même échantillon et

Interprétée par la méthode de DILLON et SPAIN, ainsi que

l'étude de la magnétorésistivité en régime de champ très

fort.

L'interprétation semi-classique des propriétés de

transport repose sur une description aussi fidèle que

possible des bandes au voisinage du niveau de Fermi. Dans

cette optique, nous présentons auparavant, au Chapitre III,

une étude sur les changements de topolcgie des surfaces

ëquiéïiergle électronique du graphite dont nous tentons de

contrôler la validité par des essais de réinterpretation

d'expériences classiques. Enfin, dans le dernier paragraphe

de ce Chapitre, nous rappelons les problêmes posés par

l'approche semi-classique et les résultats essentiels

obtenus par DILLON et SPAIN.

Dans le Chapitre V, nous proposons une analyse de la

contribution de diffusion dans les effets T.M. Cette étude,

réalisée, sous la direction de I.L. SPAIN, est la poursuite

du travail accompli par ce dernier avec DILLON pour les

effets G.M. En nous fondant sur des modèles simples

("cylindrique" et "spheroidal"), nous étudions essentielle­

ment l'influence des différences dans les processus de

diffusion en relation avec le caractère non totalement

dégénéré des porteurs de charge. L'approche du modèle

spheroidal est appliqué â 1'analyse de 1'étude expérimentale

du régime semi-classique présentée au Chapitre IV.

Page 24: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 3 -

Au Chapitre VI, nous présentons les arguments

favorables à l'hypothèse de l'existence d'instabilités

dans le graphite pouvant expliquer les anomalies rencon­

trées dans l'analyse des effets G.M. Des études expérimen­

tales exploratoires destinées à vérifier le bien fondé de

cette hypothèse complètent le Chapitre.

Nous sommes conscients de la difficulté

que peut présenter une lecture <«linéaire>> de ce mémoire, mal­

gré une relative cohérence d'ensemble. Nous proposons donc plu­

sieurs axes de lecture s

- instrumentation : Chapitre III puis IV

- études sur la structure de bandes et

ses conséquences : Chapitre III

- étude du transport en régime semi-clas­

sique : Chapitre III, § 5, puis Chapitre IV, " 3 et enfin

Chapitre V, § § 1 et 4

- étude de la magnétorësistivité en

champ très fort : chapitre IV, § 4 et aussi Chapitre VI, § 4

- études sur la contribution de diffusion

dans les effets T.M. (articles) : Chapxtre V , § § 1-3

- études sur la possibilité d'instabili­

tés dans le graphite : Chapitre III, § 5, conclusion du

Chapitre IV et Chapitre VI

Auparavant, dans le premier chapitre,

nous présentons- des éléments de la phénoménologie du trans­

port dans un conducteur destinés à. rappeler la définition

des différents effets et à fixer les notations que nous em­

ployons .

Page 25: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

CHAPITRE ,1

ASPECTS PHENOMENOLOGIQUES DU TRANSPORT DANS

UN CONDUCTEUR

Page 26: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

_ 4 -

Les conductions électrique et thermique

par un solide obéissent aux lois générales du- transport :

flux et gradients, électriques ou thermiques, sont reliés

entre eux de manière bien déterminée par les "coefficients

de transport". La mesure de ces derniers repose sur l'étude

expérimentale d'"ef£ets" particuliers. L'anisotropie

cristalline et l'application d'un champ magnétique condition­

nent notablement les données du problème, mais la symétrie

cristalline et celle des "coefficients cinétiques" réduisent

fortement le nombre d'effets indépendants.

1.1. Les effets galvanomaqnëtiques (G.M.)

et thermomagnëtlgues (T.M.)

L'élément de volume d'un conducteur

traversé par une densité de courant j et un flux thermique

q est le siège d'un champ électrique E et d'un gradient de

température VT (notons que la nature scalaire ou vectorielle

de ces grandeurs peut rester indéterminée S. ce stade de

l'exposé). Le champ E est la résultante d'un champ électrique

extérieur dérivant d'un potentiel V et d'un gradient de poten­

tiel chimique n (contribution de diffusion), soit :

E = - vv - | vn

n dépend de la température et de la concentration de charge

électrique pour lesquelles on admet la possibilité d'une

définition locale.

Page 27: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 5 -

En régime linéaire/ les flux sont reliés aux gradients

par les relations suivantes :

3 = (JE + M VT (I-la)

q = NE + I, VT (I-lb)

(nous suivons les notations de DELVES [ 1 ] â quelques détails

près).

Cette forme, qui exprime le flux en fonction des gradients,

est la mieux adaptée â l'établissement d'un lien entre les

lois phénoménologiques et les propriétés microscopiques du

conducteur. Les coefficients a, M, N et L sont des

coefficients âa conductivltë (en particulier o est la

conductivitë électrique). Toutefois, au stade expérimental,

la mesure des différents phénomènes du transport s'opère par

l'intermédiaire d'"effets" particuliers qui correspondent à

des formes déterminées de contraintes sur les flux et les

gradients. Jl est alors plus commode d'utiliser la forme

mixte suivante :

E = pj + S VT (I-2a)

q = irj + K VT (I-2b)

où p est le coefficient de résistivitê électrique, ir le

coefficient Peltier et K la conductivitë thermique. Il existe

évidemment des relations entre les coefficients du système

(1-1) et ceux du système (1-2). Ce sont :

p = a-1 S = - a - 1 M

ix = Nt?"1 K = - L + No- 1 M

La détermination des différents effets repose alors sur les

conditions d'annulation du courant (j = o) ou du gradient

thermique (VT = o). A la seconde condition correspondent deux

Page 28: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 6 -

effets : le premier est la résistivlté électrique, tandis que

le second séduit par l'écoulement d'un flux thermique qui

accompagne le passage d'un courant électrique dans un matériau

à température uniforme. L'effet Peltier qui consiste en une

production ou absorption de chaleur à la jonction de deux

conducteurs différents en constitue une manifestation.

Dans le cas où la condition d'annulation du courant électrique

est remplie, on observe l'effet de conduction thermique et

l'effet Seebeck - apparition d'un gradient de potentiel dans

un conducteur soumis à un gradient thermique.

Ces différents effets, outre leur intérêt historique et leur

rôle déjà mentionné de mesure des phénomènes de transport,

peuvent aussi présenter, dans certains cas particuliers, un

rapport simple avec les propriétés microscopiques.

Le tableau 1-1 résume les conditions des différents

effets et le rapport qu'ils expriment.

Tableau 1-1 - Expression des coefficients caractëristiques

des différents effets de transport en

fonction des grandeurs expérimentales.

Condition Effet électrique Effet thermique

?T = 0

Résistivlté Electrique

Coefficient Peltier

ir = ? 3

j = o

Pouvoir thermo-électrique

S = S-

Conduct!vite Thermique

* = - h

Page 29: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 7 -

L'application d'un champ magnétique (B)

a un effet double. En premier lieu, il modifie quantitative­

ment les effets précédents, mais de plus il introduit une

anisotropie dans le transport en engendrant des gradients ou

des flux perpendiculairement au plan (P) qu'il forme avec le

"flux principal". Les relations des systèmes (1-1) et (1-2)

doivent alors être conçues non seulement entre les composantes

parallèles des gradients et des flux, mais aussi entre ces

dernières et celles perpendiculaires â P. La présence du champ

magnétique complique donc fortement les phénomènes de transport

et augmente le nombre d'effets possibles. En effet, il faut

ajouter aux contraites expérimentales sur les flux et gradients

principaux celles qui correspondent aux flux et gradients

"secondaires". Nous nous contenterons ici de donner les bases

de la détermination des différents effets.

Selon que le flux principal est électrique ou thermique,

on distingue les effets galvanomagnétiques et thermomagnétigues.

L'orientation du champ par rapport au flux principal est égale­

ment importante : Si B est perpendiculaire à j, les effets sont

dits transverses, et longitudinaux si B est parallèle â j.

Enfin la dernière classe d'effets est déterminée par les condi­

tions sur les flux ou gradients secondaires. En général, la

condition d'annulation du courant électrique secondaire est

facilement réalisée, alors qu'il faut distinguer respectivement

entre effets adiabatiques et isothermes, selon que la condition

d'annulation porte sur le flux ou le gradient thermique secon­

daire. Bien qu'ils s'expriment différemment en fonction des

coefficients de transport, les effets des différentes classes

ne sont pas indépendants [2] . Si l'étude de ces dépendances

est en général fastidieuse et de peu d'intérêt, elle peut être

utile à développer en ce qui concerne la correspondance entre

effets isothermes et adiabatiques (voir Chapitre II, § 1), les

premiers étant faciles à réaliser expérimentalement, tandis que

les calculs peuvent prendre une forme plus simple pour les

seconds [2] [3].

Le tableau 1-2 présente les différents effets transverses.

Page 30: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 8 -

La structure cristalline du conducteur

constitue évidemment une autre source d'anisotropie pour

les phénomènes de transport. L'extension des descriptions

précédentes est immédiate si l'on considère que les équations

des systèmes (1-1) et (1-2) mettent maintenant en jeu des

coefficients de transport de type tensoriel (ordre 2) reliant

les gradients et les flux — grandeurs vectorielles.

On obtient donc les relations suivantes :

3k = ° k l E l + M k l 3T 3xj^

% = N k l E l + \l 3T Sxj

(1-4)

(I-4b)

et

E k " Pfcl h + S 3T

kl Sx,

3T gk " "kl 31 " Kkl 3x7

d-5a)

(D5b)

(les indices répétées impliquent la sommation).

La définition des différents effets réclame également une

formule tensorielle. Ainsi, il y aura plusieurs possibi­

lités d'effets Hall selon l'orientation du courant ou celle

du champ magnétique par rapport à la structure cristalline.

Page 31: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

EFFETS GALVANOMAGNETIQUES q x - 0

MAGNETORESIST&NCE ELECTRIQUE

- variation du champ électrique longitudinal

- coefficient A p p(B)-p(0) coetticient ^ g y ^

- a + i

EFFET NEFNST

- variation du gradient thermique longitudinal V T

- coefficient Nernst x

- a + i

EFFET HALL

- apparition d'un champ électrique transverse

- coefficient hall R„ = „ * . z'-'x

EFFET ETTINGSHAUSEN

- apparition d'un gradient de température transverse

- coefficient Ettingshausen Bz"^x

Tableau 1-2- Détermination des effets galvanomagnetigues magnétique est appliqué perpendiculairement de l'effet schématisée (le flux principal mesurant l'effet et la possibilité de celui-ci sont indiqués.

Page 32: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

EFFETS THERMOMAGNFJIQUES

>x = °

EFFET MAGGI-RIGHI-LEDUC (ou Magnétoconductivité Thermique)

- variation du gradient de température

- coefficient -4*- = EJg.>-K<°> coerncient j-j y K ( 0 )

- a + i

EFFET NERNST-ETTINGSHAUSEN "longitudinal" (ou Magnéto-Seebeck)

- variation du champ électrique longitudinal

- coefficient : PTE : S(B)= =Ajr

- a + i (identiques)

EFFET RIGHI-LEDUC

- apparition d'un gradient thermique transverse

V T coefficient Righi-Leduc =—*i B .V T

z x

EFFET HERNùT-ETTINGSHAUSEN (transverse)

- apparition d'un champ électrique transverse

E - coefficient NE : S ^ = g-£

V V - a + i

et thermomagnétiques transverses. Le champ

au flux principal. Dans chaque cas, la forme

êtan fixé), le coefficient caractéristique

sous forme adiabatique (a) ou isotherme (i)

Page 33: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 11 -

Le nombre de composantes indépendantes peut Stre

considérablement réduit par la symétrie cristalline [ ].

Ainsi pour une substance uniaxe (ordre supérieur â deux)

dont l'axe est selon z, un tenseur d'ordre deux, prend la

forme suivante :

<v = %

(1-6)

Cependant, en présence d'un champ, la forme diagonale

disparaît bien que les coefficients tensoriels conservent

une certaine symétrie. Pour un champ appliqué parallèlement

à l'axe, on obtient :

hi t B > =

*«"» ' V s > - V B > W B >

W !

(1-7)

(Notons que la aaconde forme des équations (1-6), indicée

a et b, n'est plus possible).

A coté de cette symétrie liée au cristal il en existe

une autre, plus complexe et plus générale, qui résulte de

la thermodynamique du transport.

Page 34: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 12 -

1.2. Thermodynamique irréversible et

symétrie des coefficients de

transport

Les phénomènes de transport sont régis

par la thermodynamique des processus irréversibles. Celle-ci

est fondée sur l'association d'une variation temporelle de

l'entropie au passage d'un flux quelconque selon la loi

suivante qui est définie localement et est rapportée à l'unité

de volume (voir Réf. [3] , Chapitre 16).

s = F . J (1-8) m m

s est la variation temporelle de l'entropie. Elle correspond

aussi bien à la présence d'un flux d'entropie qu'à une

production ou absorption locale de celle-ci. J désigne un

flux particulier - grandeur extensive - et VF m son affinité -

variable intensive conjuguée de J par rapport à s. Le

régime linéaire se caractérise alors par la dépendance

suivante des flux par rapport aux affinités

J m = ^ m n V F n t1"9»

et le Principe d'onsager [3] énonce la symétrie suivante

pour les coefficients cinétiques m n

£mn <B) - C ("B> (I"")

L'application au cas d'un conducteur commence donc

par le calcul de s qui résulte de deux contributions [3]

[6] . La première correspond à un écoulement de chaleur

en présence d'un gradient thermique, alors que la seconde

traduit la dissipation d'énergie liée au travail exercé par

le champ électrique sur la densité de courant (effet Joule -

c ette contribution n'est pas modifiée par le champ magnétique).

La variation locale d'entropie s'écrit donc :

s = 7 (i). q + Siï (j.^,

Page 35: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 13 -

soit encore

i_ VT Ta

(1-12)

Cette formulation met en évidence les affinités conjuguées

des flux q et j, soit - cr'T et § respectivement. On peut

alors écrire dans le cas du régime linéaire :

j =<& | +£ [- ij- VT ] (I-13a)

q=«£21 §+•$, ( i-VT J (I-I3b)

Les coefficientsJ&j^ (chacun constitue un tenseur d'ordre

deux) vérifient les relations d'Onsager. Celles-ci dotent

, £ M BtJôïz d'une symétrie interne alors que«Sla

e t « ë 2 l • d e

symétrie interne non modifiée, vérifient des relations de

dépendances réciproques. Ces considérations se transposent

intégralement aux coefficients de conductivity par la

comparaison des systèmes (1-4) et (1-13).

a k l (B) = "lk (-B)

™ k l (B) = " N l k (-B)

L k l (B) = Llk (-B)

(I-14a)

(I-14b)

(I-14c)

En comparant (1-5) et (1-13) , on obtient de façon identique

p k l ( B ' = Plk (-B)

T S k l (B) = *lk (-B)

"kl <B> = Klk (-B)

(I-15a)

(I-15b)

(I-15c)

Page 36: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 14 -

L'équation (I-15b) constitue une forme généralisée de la

seconde relation de Kelvin.

Signalons enfin le dernier des effets thermoélectriques

classiques (en plus des effets Peltier et Seebeck) : l'effet

Thomson. Il se manifeste par une production ou absorption de

chaleur d'un type particulier lorsqu'un corps homogène

parcouru par un courant électrique est soumis â un gradient

thermique uniforme. La quantité de chaleur émise dans l'unité

de volume par unité de temps s'écrit en effet [6]

W = j. E - div q (1-16)

expression qui peut être transformée, compte-tenu des lois

du transport (1-2), sous la forme suivante

W = p j a + S j . V T - div irj + div (KVT) (1-17)

L'hypothèse d'homogénéité et de constance du gradient

thermique penret d'obtenir finalement [6]

W = p j 2 - (-S + |£) j. VT (1-18)

Nous voyons donc comment apparaît l'effet Thomson à coté de

1'effet Joule. On peut écrire

W T h = - T j. VT (1-19)

où T , coefficient de Thomson, vérifie la premiere relation

de Kelvin

T = - S + f £ (1-20)

Celle-ci, contrairement a la seconde, ne fait intervenir que

le Premier Principe. Compte tenu de (I-15b), on peut encore

écrire

Page 37: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 15 -

T = T as T l dT

(1-21)

Ces relations se généralisent aisément sous forme tensorielle.

Page 38: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 16 -

REFERENCES

[1] DELVES T., Rep.Prog.Phys., 23, 250 (1965)

[2] JAN J.P., Sol.State Phys., 5, 1 (1957)

[3] CALLEN, Thermodynamics, Oxford U.(1960)

[4] TSIDIL'KOVSKII I.M., Thermomagnetic Effects in Semi-conduc­tors, Infosearch (1960)

[5] NYE J.F., Propriétés Physiques des Cristaux, Dunod, Paris (1961)

[6] LANDAU L. et LIFCHITZ E., Electrodynamique des milieux continus, Mir, Moscou (1969)

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CHAPITRE I I

PRINCIPE EXPERIMENTAL ET INSTRUMENTATION

Page 40: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 17 -

Nous avons éprouvé la nécessité de

développer dans le premier paragraphe de ce chapitre, un

exposé détaillé du principe expérimental et des conditions

de réalisation d'une expérience réelle. Ce besoin est né de

la pratique que nous avons pu acquérir au cours des mesures.

En effet, la multiplication de ces dernières, pour un même

échantillon, le nombre relativement important de paramètres

physiques à contrôler, augmentent fortement les possibilités

d'incidents expérimentaux. Le développement systématique

du premier paragraphe fournit un cadre très utile de

diagnostic.

Le second paragraphe aborde le délicat problème des

mesures thermiques sous champ magnétique. La réalisation

pratique de telles mesures. qui exclut 1'utilisation de

dispositifs trop volumineux ou complexes, ne peut recevoir

une réponse universelle. Nous avons retenu un certain nombre

de solutions que nous présentons.

Dans le troisième paragraphe, nous décrivons les

différentes parties de l'ensemble de mesure, ainsi que

différentes techniques que noi'.s avon& adoptées.

Enfin, le dernier paragraphe expose les problèmes posés

par l'automatisation de l'ensemble de mesure, les solutions

adoptées et les développements envisagés.

L'exposé ne prétend pas refléter, dans le

détail, les difficultés auxquelles nous nous sommes heur tés.

En effet, ces dernières sont parfois apparues â des niveaux

insoupçonnés alors que des étapes qu'on aurait pu croire plus

délicates (cryogénie, électronique...), ont pu être résolues

sans trop de difficultés, grâce au bénéfice de l'expérience

acquise au S.B.T.

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- 18 -

II-l- PRINCIPE D'UNE EXPERIENCE REELLE DE MESURE

DES EFFETS GALVANO- ET THERMO-MAGNETIQUES

Il est, en principe, plus facile de

réaliser une expérience satisfaisant à la condition des effets

adiabatiques (q = 0 ; voir Chapitre I, § 1) qu'à celle des

effets isothermes (V T S 0). Mais en pratique la condition

adiabatique elle-même ne peut être qu'approchée. Pour obtenir

les coefficients des différents effets, qui correspondent

naturellement à des expériences idéales, il faut les déduire

des mesures réelles réalisées dans différentes configurations

du courant, du flux thermique et du champ magnétique. On peut

éliminer ainsi l'effet des écarts aux conditions idéales. Par

ailleurs, il est utile de préciser la correspondance entre les

effets adiabatiques et isothermes afin de délimiter les

conditions de leur identité.

1.1. Expérience adiabatique parfaite

Nous limitons le problême expérimental à

la mesure classique sur un échantillon parallélëpipëdique.

Celui-ci est supposé géométriquement parfait. La Figure II.1

caractérise ses dimensions, son orientation dans le système

x y z -t la position des points de mesure A, B, C et D.

(Notons que les trois points A, B et D suffiraient en principe.

Mais dans le cas du graphite où w x x

> > I « x v I - condition rare

pour un conducteur - une bonne précision de l'effet Hall rend

imperative la mesure er. quatre points) . La seconde hypothèse

importante est celle de l'homogénéité. Celle-ci suppose une

densité uniforme de l'échantillon (qui doit être exempt de

défauts massifs et localisés) et une répartition uniforme des

lignes de champ électrique et du gradient de température. Du

point de vue thermique, l'échantillon est supposé en contact

parfait avec un thermostat â température T . Il peut être

traversé par un flux thermique (bien entendu homogène) selon

sa grande dimension, alors que le flux latéral est nul (voir

Figure II.2) .

Page 42: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

0

y /s \ 1

1IV A C

<•

B 1IV

Figure Il.l. Description de l'échantillon paralléleplpëdique.

To W To To

Figure II.2. Expérience adiabatique parfaite. Le flux thermique W s'écoule de façon homogène le long de l'échantillon et est absorbé intégralement par le thermostat. Il n'y a pas de flux trans­verse.

Page 43: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 20 -

Dans ces conditions, les équations du transport écrites

sous forme locale (voir Chapitre I, § 1) :

E k = pkl j l + Skl Wl

y k . kl ]1 Kkl 3x x

peuvent être étendues â l'échantillon massif. Les nouvelles

équations relient la différence de potentiel ou de température,

mesurées entre A et B ou C et D, au courant électrique I ou au

flux thermique Q qui traversent l'échantillon parallèlement â x

De façon générale, même lorsque les flux sont soumis aux condi­

tions précédentes, le problème du transport se développe selon

les trois dimensions. Si l'on se limite au cas d'une substance

uniaxe (l'axe, parallèle à z, étant d'ordre supérieur à deux)

comme l'est le graphite, on peut réduire le problême à deux

dimensions et l'exposé du principe expérimental n'est pas

modifié dans ses étapes principales, à l'exception toutefois

du traitement des termes de nature thermoélectrique. En effet,

la symétrie cristalline dote les tenseurs et S d'une symétrie

interne comparable â celle de et S, ainsi que le montrent

les équations (1-7) pour le cas où B est appliqué selon l'axe.

Cette réserve étant faite, nous poursuivons dans le cadre de

la symétrie uniaxe.

De manière élémentaire, l'hypothèse d'uniformité des

flux et gradients conduit aux relations suivantes :

E - VA - V B - VAB x L L

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- 21 -

3T 3x

T B " T A . A TAB L L

ST TD " TC â TCD 3y 1 1

( I I - l )

'x - I ' 9y = °

Compte tenu de la symétrie adoptée et de la seconde relation

de Kelvin (I. b), les équations du transport entre les

grandeurs expérimentales s'écrivent alors t

VAB « "xi 2' I X + S X X ( B ' i TAB + Sxy< B» | A TCD

VCD = PxyB' I I " S y x ( B ) Û TAB + Sxy Î B> i TCD

(II-2)

Q = T S^B) I - K x x(B)f â T a B - K x y(B) f ÛT C D

|S

0 = T S x f » I + K x y(B)f A T M - K x x(B) f AT

Les grandeurs mesurées V^g, V C D , Û T M et ^ T ^ qu'on suppose

non perturbées par le procédé de mesure, dépendent donc de

l'intensité du courant et de son sens, de l'intensité du flux

de chaleur (son sens est nécessairement déterminé par le

principe expérimental) et enfin de l'intensité du champ magné­

tique et de son sens par l'intermédiaire des coefficients de

transport. Pour exprimer ceux-ci en fonction des grandeurs

mesurées, on se fonde sur la symétrie de ces dernières par

rapport â la configuration du sens du courant et du champ

magnétique. Compte tenu des équations CII-2) et des relations

d'Onsager, les coefficients de transport sont exprimés comme

des combinaisons linéaires des grandeurs mesurées dans les

Page 45: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 22 -

différentes configurations. Nous ne détaillons pas encore

ces expressions car l'idéalisation des conditions expérimen­

tales laisse de cOtë un nombre important de perturbations gui

modifient sensiblement les relations, bien que le principe

d'obtention de ces dernières reste valable. Nous analyserons

donc, tout d'abord, les conditions d'une expérience réelle

pour étudier la façon de réduire les écarts aux conditions

idéales et prendre en compte ceux qui ne peuvent l'être tota­

lement .

1.2. Expérience réelle et approche des

conditions idéales

Les facteurs qui engendrent les écarts à

l'expérience adiabatique pp.rfaite sont nombreux : fuites

thermiques, potentiels de contact, imperfection de la géomé­

trie de 1'échantillon ou de celle des prises de potentiels,

inhomogénéité de l'échantillon ou des flux. La prise en compte

de ces perturbations dans les équations du transport ne peut

s e faire, en général, que de façon approchée. Il en résulte

une perte de précision des mesures qu ' il est important de

minimiser par des procédés techniques appropriés. Nous symbo­

liserons par U et U les différences de potentiel effective-AB CD

ment mesurées, qu'il faut donc comparer â V et V ^ AB CD

1.2.a. Les fuites thermiques

Elles constituent la cause principale de

l'écart à l'expérience adiabatique parfaite. Elles s'opèrent

essentiellement par conduction. En effet, celles dues au

rayonnement ou à la convexion peuvent être rendues négligeables

par l'utilisation d'écrans et la réalisation des mesures sous

vide poussé.

Les fuites thermiques sont inévitables puisqu'elles sont

liées â la présence des fils d'amenée de courant et de puissan­

ce, ainsi qu'à celle des fils de prises de potentiel et de

température. On pourra donc, au mieux, minimiser leur influença.

Page 46: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 23 -

Les fils relient thermiquement l'échantillon aux générateurs

et aux appareils de mesure qui se trouvent a température

ambiante. L'échantillon est en contact, par l'intermédiaire

d'une faible résistance thermique R Q, avec le bloc thermique

(faisant fonction de thermostat) régulé à une température

homogène T . Afin de rompre la continuité du lien thermique

"ambiante - T 0", chaque fil possède une référence thermique

au bain cryogénique, ainsi qu'au niveau du bloc thermique.

Le bain cryogénique étant un puits de calories quasi-parfait,

on peut éliminer la connexion avec l'ambiante et schématiser

l'expérience réelle à la façon de la Figure II.3. Les points

A', B', C , D' et M' sont les références du bloc thermique.

ils sont reliés aux points A, B, C, D et M par les résistances

Rj, R 2, R 3, Ri, et R s, respectivement. Leur lien thermique

s'établit avec le bloc thermique par les résistances (faibles)

R'j_ et avec le bain par l'intermédiaire des résistances R",

(i = 1 â 5). Ce schéma montre bien le résultat global de ces

connexions qui est de mettre en relation le bloc thermique

avec le bain cryogénique par l'intermédiaire de l'échantillon

(voir par exemple le circuit R Q - échantillon - Rs - R"s ;

•Figure II.3). Il en résulte à l'intérieur de ce dernier une

répartition de flux thermiques parasites. En l'absence de

puissance injectée, l'élément déterminant de ces flux est, à

l'évidence, la différence T Q - T b a i n â laquelle ils sont

proportionnels en première approximation. De plus, leur

répartition n'est pas homogène. Ceci se comprend aisément si

l'on considère qu'il leur est possible d'emprunter des chemins

latéraux qui ne sont pas symétriques. Cependant, dans la mesure

où ces fuites sont supposées minimisées, on les représentera f f

de façon approchée par deux flux de fuites moyens Q x et Q v

Par ailleurs, comme l'écart T Q - T b a i n constitue une contrainte

expérimentale, le seul moyen de les réduire sera de jouer sur

lo<5 résistances. Ainsi, on aura intérêt à augmenter le plus

possible les résistances R"J et aussi les R^. Lorsque l'échan­

tillon est soumis à une puissance thermique, le problême se

complique. La répartition des températures le long de l'échan­

tillon est modifiée. Mais les gradients restant faibles.

Page 47: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

SS//'

Figure II.3. Schéma des connexions thermiques de l'échantillon dans une expérience réelle. La puissance de chauffage est émise en MN. La température T 0 à laquelle le bloc thermique est régulé est schématisée par / / / / tandis que Tjj a^ n, température du bain cryogénique, l'est p a r x X X X X A ' - B'' c'< D' e t M ' symbolis les références sur le bloc thermique.

Page 48: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 25 -

il est légitime d'admettre que les fuites thermiques telles

qu'on les a décrites ci-dessus restent inchangées et qu'ensuite

l'approximation reste valable en présence d'un champ magnétique.

Par contre, se pose le problème du passage de toutes les

puissances dans le bloc thermique à travers l'échantillon seul.

En effet, il est possible qu'une partie de la puissance soit

dérivée latéralement par l'intermédiaire des résistances RO^

et R'A vers le bloc. On a donc intérêt a augmenter au maximum

les R. et à réduire Ro par rapport à leurs valeurs. Le problème

des R*. est un peu différent. En effet, elles sont définies

par le procédé technique par lequel on réalise les références

au bloc thermique. C'est donc un paramètre assez rigide.

Toutefois, un déséquilibre des résistances R'± peut provoquer

un effet secondaire w liaison avec les fuites. En effet, les

fils constituant les résistances Hj_ possèdent un pouvoir

thermoélectrique (PTE) et si par exemple les températures de

C' et D' sont différentes, il en résulte l'introduction dans

la mesure d'une fem supplémentaire et peu contrôlable. On

réduira cet effet en assurant les meilleurs contacts possible

au bloc, c'est-à-dire an minimisant les R'j, ainsi qu'en

prenant soin de conserver une bonne symétrie des températures

de A' et B' et de C et D'. Enfin, on peut rechercher un fil

de faible P.T.E., mais cette propriété peut s'opposer à la

recherche de R* maximum. On doit donc rechercher un compro­

mis. On tiendra compte de cette perturbation en ajoutant aux

ddp idéales V A B et V C D les deux contributions E A B (T) et

E C D (T)de cette fem parasite. Le rôle du PTE des fils Rt sera

limité à cet effet. Nous faisons abstraction, pour l'instant,

de ses autres manifestations. Nous reviendrons sur ce point

au § 2 de ce chapitre.

1.2. b. Les_gotentiels_de_ço|jtaçts :

Ceux-ci résultent de la différence de

potentiel chimique entre l'échantillon et les fils de prise

de potentiel, mais également des soudures et raccords existant

jusqu'à l'appareil de mesure. On suppose cette seconde contri­

bution constante et par conséquent en désignant par V,- la

Page 49: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 26 -

composante parasite au point A, on a :

VoA = VoA < V B>

La mesure portant sur une ddp, on écrira :

VoAB= V0A " VoB = VoAB< TA' TB- B> S V o A B <T-, B)

I.2.C. Dëfauts_de_gëométrie :

Les défauts de la géométrie de 1'échan­

tillon (un mauvais parallélisme des arêtes le long de la

grande dimension, épaisseur non constante), conduisent à une

contribution de Hall parasite dans l'expression de Uj^ de la

forme

a P I xy

où a est un facteur qu'on suppose de nature purement géomé­

trique. De la même façon, un écart de D par rapport à la

position symétrique de C provoque 1'apparition d'une tension

de type résistif dans l'expression de U , qu'on peut noter CD

où g est également un facteur géométrique pur.

i.2.d. PeriurbaiiOD_dss_sguiEOien.tie.ues :

La non-ponctualité des prises de potentiel

entraîne une déformation des lignes de potentiel au voisinage

de A, B, C et D (voir Figure II.4b). Une étude de simulation

sur papier résistif nous a permis de déterminer l'erreur

Page 50: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

7Al (a)

Figure II.4. Perturbation des ëquipotentielles par la non-ponctualltë de la prise de tension. (a) Illustration de la déformation des ëqui­

potentielles . (b) Correction de l'effet par emploi d'une

"oreille".

Page 51: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 28 -

systématique causée dans ces conditions sur la mesure

absolue de la rêsistivité. Elle est de l'ordre de 1 à 2 %

compte tenu des dimensions des "oreilles" autorisées par les

qualités mécaniques du matériau. D'autre part, il faut prendre

soin de séparer suffisamment deux oreilles pour qu'elles ne

s'influencent pas. La méthode de Van der Pauw [1] qui permet

une précision plus grande sur la mesure absolue de la rësisti-

vité n'a pas été employée ici car elle entraîne l'utilisation

d'un fil supplémentaire.

Il convient de signaler également deux autres facteurs

de perturbations des équipotentlelles. L'existence d'inhomogé­

néité a l'interface fil d'amenée de courant/échantillon peut

entraîner des effets de bord notables aux extrémités des

échantillons. La géométrie de mesure retenue permet, par un

choix adapté des différentes dimensions, de rendre cet effet

négligeable. Par ailleurs, dans une substance anisotrope comme

le graphite, le même effet peut être induit par une prise de

potentiel ne recouvrant pas en totalité 1'épaisseur de 1'échan­

tillon. Un montage soigné permet de s'affranchir de cet

inconvénient.

Le tableau II.1 fournit les équations de

transport pour une expérience réelle en apportant les modifica­

tions décrites ci-dessus aux équations (II-2) de l'expérience

adiabatique parfaite. Les deux dernières équations de ce

tableau permettent d'analyser plus en détail la struccure

des gradients tfc rmiques mesurés. En effet, nous pouvons

écrire :

A T ^ (I, W, B) s AT A B

Q(W, B) + û T ^ (I, B)

avec AT • (I, B) s iT.^ E + AT** + âT^y

Page 52: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

UAB(I,W,B) = EM(T,B> + V 0 A B(B) + P X X(B)| I + p x y (B) a I +

UCD(I,W,B, = ECD(T,B> + V Q C D(B) + PXX(B)B I - P x y (B) | I

Q y = - T S

X y 'B > «

Tableau II-l - Equations du transport pour une expérience UAB* UCD» A TAB' ^ TCD sont les grandeurs

thermique Q, et du champ magnétique B.

a et 6 sont des facteurs géométriques purs -

A l'exception d-as fem parasites E A B et E^Q,

thermoélectrique fini des fils de mesure,

définis par la Figure II.l.

SXX < B> WflB(I,Q,B) + S x y(B) j ATCD(I,Q,B)

S x y ( B ) L A TAB ( I' Q' B> + Sxx ( B> ATCD(I,Q,B)

Kxx<B> ! « M«I.O.B> " *xy<B> f 0TCD(I.Q,B)

Kxy« B' ! ATftB(I.Q,B) - K x x(B) f ATCD(I,Q,B)

réelle (cas d'une structure uniaxlale)

mesurées. Elles dépendent du courant I, du flux vOAB e t vOCD r é s u l t e I > t d e s potentiels de contact,

û' et ûf sont les composantes des flux parasites x y

on a fait abstraction du role joué par le pouvoir

Les facteurs géométriques L, &, s et G sont

Page 53: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 30 -

L"indice Q se rapporte â la contribution thermique purr,

TE à une contribution thermoélectrique, tandis que Çx et fy

représentent les contributions parasites liées aux fuites

thermiques. En précisant davantage :

A T ° <Q,B) — £ M s K x X

+ Kxy

AT™ ( I B ) - t T **xSxx * 'CKySxy z A T A B (I,B) S T - _ - _ ^ L I

AT.£ X =- i ï-ï Q f (II-3) M s K x x + K x y x

AT f y =- -• Kxy 0 f

Un traitement parallèle <î«s AT fournil; immédiatement

AT C D (I,Q,B) S ATCp (Q,B) + Û T ^ (I,B)

avec

et K

AT^ D <I,B> H AT™ + A T J * + A T ^

AT„~ (Q,B) xx *xy

- * . S. AT ^ c i B) = - i T - x x *y yy. x x i Û J C D C I ' B J e K* + K2

xx xy " - 4 )

AT f? = - ± ^ Z Q£

CD e l'Vjj + ** x

C D * K x x + K x y ^

Les équations du transport pour 1'expérien­

ce réelle et l'analyse précédente des gradients thermiques nous

permet d'aborder concrètement la détermination expérimentale

Page 54: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 31

dos coefficients de transport. Nous résolvons le problème

dans le cas de mesures réalisées en régir.e staticnnaire.

1.3. Les coefficients des effets G.M.

et T.M. en fonction des grandeurs

mesurées. Régime stationnaire :

Dans toute la suite, le courant électri­

que, le flux thermique et le champ magnétique sont supposés

stationnaires. Pour souligner la dépendance des grandeurs

mesurées par rapport à la configuration expérimentale, nous

introduisons une écriture illustrée par l'exemple suivant :

U C D (+I,Q,-B) 5 U C D (+,Q,-)

De même pour Q = 0

A T ^ (-1,0,+B) =AT C D <-,Q,+)

(la manipulation des signes suppose naturellement que les

valeurs absolues du courant et du champ sont constantes). Nous

voyons qu'à puissance fixée, il y a quatre configurations

possibles :

(I,Q,B) : (+,Q,+), (-,Q,+), (-,Q,-), (+,Q,-)

Les relations (II-3) et (JI-4) nous permettent de préciser

les transformations des composantes Q et TE des différences

de température dans le changement de configuration. Nous

n'explicitons pas le cas des composantes fx et fy car le

traitement les élimine, indépendamment de leurs propriétés

de transformation. On obtient ainsi pour AT (Q,B) :

AT A° (0,B) = 0 AT (0,B) = 0

A T A B ( Q ' + > = i T A B ( Q , _ ) A T C D ( Q , + ) = _ A T C D ( Q , _ )

Page 55: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

32

TE e t de même pour AT (I ,B)

AT?® (0,B) = 0

AT™, (+,+) = - A T ™ (- ,+) = - A T ™ ( - , - ) = A T A B ( + , - )

AT™ (0,B> = 0

AT™ ( + , + ) = - AT™ ( - , + ) = AT™ ( - , - ) = - AT™( + , - )

(Rappelons que de telles formules, qui reposent sur la symétrie

du tenseur S liée à l'hypothèse d'un cristal uniaxe, ne sont

pas valables dans d'autres cas).

Nous pouvons écrire la première équation du Tableau II-l pour

les quatre configurations avec Q ^ 0, puis Q = 0. On dispose

ainsi d'un système de huit équations â partir desquelles il

est possible d'obtenir p et S en fonction des grandeurs

expérimentales" en éliminant les perturbations inhérentes à

l'expérience réelle. La seconde équation du tableau II-l

fournit p (s - K^ B z) et S x y (s - S x y B z ) . Les résultats

correspondants sont reprSsentés au Tableau II-2. A l'exception

de S dont la mesure est identique dans l'expérience adiaba-

tique et isotherme, il figure dans l'expression de chaque

coefficient adiabatique, G.M. ou T.M., un terme correctif

lié â l'expression isotherme. Toutefois, ces termes correctifs

sont négligeables devant les effets principaux. En effet, les

corrections à p et p font intervenir des produits des ^xx xy

coefficients du tenseur S et c'est donc un effet faible par rapport aux effets galvaniques. Notons également que la correction sera d'autant plus faible que la température sera plus basse et la conduction thermique plus grande. La correc­tion à S fait intervenir le rapport 5?—^ de la contribution

xy r *xx RIGHI-LEDOC et de la conductivitë thermique qui est en général

Page 56: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

Pxy " ft [-UCD(+'0'+) + «CD (-' Q' + ) '" UCD (-' Q> +» +

, a ,AB

Tableau II-2- Expression des coefficients des effets

grandeurs mesurées (substance uniaxe. Au

corrections liées au caractère adiabatique

les crochets indicés o représentent la même

Le coefficient de l'effet Hall est I!(1 =

Il est sous entendu que les différents

magnétique (+ B).

"A8""" ' J * j , '"xx "xy Kxx + Kxy

Orn<+.0.-> | - 2 T . " f S x x S x y

XX

xx xy

U,„<+,Q.-) ] -

3,-) 1 - 2 T — — -J *xx +

««<•'<>•->]- [ ] . )

u C D( +,Q,-) ] - [ ] o | L Kxx x x

galvanomagnétiques et thermomagnétiques en fonction de

second membre, sauf pour S X J [ (voir Tableau 1-2) figurent des

de l'expérience. Dans l'expression de S X J [ et dans celle de S ,

combinaison linéaire des U, mais avec Q = 0.

- ~ ï est celui de l'effet Mernst-Ettingshausen, A ^ = - g^Ê

Page 57: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 34 -

très faible. Ces conditions sont d'autant mieux réalisées dans

le cas du graphite qu'il s'agit d'un semi-métal compensé

à faible pouvoir thermoélectrique et conduction thermique

essentiellement due au réseau (voir cependant Chapitre VI, § 4).

La détermination complète de S et S

suppose réalisée la mesure de AT-„. Nous traitons cette

question dans le paragraphe suivant où sont étudiés les

problèmes de thermometrie et thermoélectricité sous champ

magnétique.

Page 58: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 35 -

II-2- THERMOMETRIE ET THERMOELECTRICITE SOUS CHAMP MAGNETIQUE

L'application d'un champ magnétique per­

turbe notablement l'ensemble des mesures thermiques. De plus,

comme elles-mêmes conditionnent les mesures thermoélectriques,

nous avons regroupé dans- le même paragraphe l'exposé des pro­

blèmes induits par le champ magnétique dans ces deux types de

mesure ainsi que celui des solutions que nous avons retenues.

2.1. La thermométrie dans la mesure des

effets G.M. et T.M.

2.1.a. As£eçts_gënéraux

Dans les mesures de transport électrique

et thermique, la thermométrie doit assurer les fonctions sui­

vantes :

- mesure de la température absolue

- régulation de température

- mesure des gradients thermiques

Du point de vue pratique, ces fonctions

sont réalisées au moyen de sondes dont un paramètre physique

(résistance électrique, P.T.E., susceptibilité magnétique atc)

dépend de la température. Le choix d'une sonde particulière est

établi en fonction du nombre plus ou moins grand de critères

qu'elle doit satisfaire :

- sensibilité

- stabilité temporelle (c'est-â-dire pas de

<<dërive>> î

- reproductibilitë au cours de différents traite­

ments, et en particulier après des cyclages thermiques répétés

et de grande amplitude

- faible dissipation de puissance à très basse

température

- faible encombrement

Page 59: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 36 -

En champ magnétique nul, il existe des

sondes qui, sur une certaine plage de température, vérifient

assez bien l'ensemble de ces critères et qui peuvent alors

remplir plusieurs fonctions à. la fois. Cependant, aucune ne

permet de couvrir l'ensemble de la gamme de température que

nous avons explorée dans nos diverses- expériences (0.5 -<• 300 K) ,

aussi avons nous été amenés à utiliser plusieurs sondes

que nous allons présenter.

2.1.b. Thermom|tres_22ur_les_mesures_en

£&SSE_SS2S§£i9ïïê_Sïïi

A partir de 1'expérience acquise par le

S.B.T. dans l'utilisation des différents types de sonde de tem­

pérature, nous avons utilisé :

- en-dessous de 2 K -. deux résistances de carbone

ALLEN-BRADLEY de 10 fl chacune

- de 1,2 â 80 K : une résistance de carbone ALLEN-

BRADLIY de 100 a

- de 20 à 300 K : une résistance de platine

de 100 a

- un thermocouple Au + 0.03 % at.Fe/Chroitiel pour

les mesures différentielles de gradient thermique de 1 à 300 K

Les crois derniers thermomètres ont été

étalonnés en référence au thermomètre à gaz du S.B.T. (homologué

par le B.N.M.). L'étalonnage des deux premières sondes a été

réalisé par J.M. JOLIVET sur un appareil S dilution par référence

à d'autres thermomètres déjà et?' nnés.

2.1.C Effets_du_çhamg_ma2nétigue

Dans la plupart des thermomètres d'usage

courant, le paramètre physique qui varie avec la température,

est aussi sensible au champ magnétique. C'est le cas en particu­

lier des résistances de carbone ou des thermocouples. Il en ré­

sulte que la lecture d'une même valeur du paramètre en l'absence

ou en présence de champ, conduit â un écart parfois important

entre une température apparente et la température réelle.

Page 60: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

Tableau I I -3-Ecar t r e l a t i f sur la lec ture de la température Induit par

le champ magnétique

(d'après- réf.f3]). Les nombres

indiquent les écarts en %.

Sonde Terapératuœ (Kelvin) •

Gamme de champ

Sonde Terapératuœ (Kelvin) •

••2.5 Teslas •* 8 Teslas

Résistance de carbon

ALLEN-BRADLEY

(2.7,3.9,5.6,10 S)

0.5

1.0

2.5

4.2

2-4

2-4

1-5

1-5

5-13

6-15

6-18

5-20

ALLEN-BRADLEY

(47,100,220 0)

4.2

10

20

< 1

< 1

< 1

5

3

1

Résistance de

platine

20

40

80

20

< 1

< 0.5

100

5

1

Thermocouple

Au+O.07%Fe/Chromel

5

10

20

45

100

2

3

2

1

0.1

10

20

15

5

0.8

Capacité

(SrTi03)

1.5

4.2

20

50

< 0.05

< 0.05

< 0.05

< 0.05

< 0.05

< 0.05

< 0.05

< 0.05

Page 61: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 38

Le tableau II.3 reproduit les écarta relatifs entre ces deux

indications pour différentes sondes, ..à différentes températures

et pour deux gammes d'intensité du champ. Ce tableau est une

reproduction partielle de résultats reeemmcmt rassemblés par

SAMPLE et R0BIN [3] .

Nos observations sur les sondes de carbo­

ne et de platine mentionnées plus haut, confirment tout à fait

ces résultats. De même, nous avons contrôlé l'insensibilité

au champ magnétique du thermomètre capacitif SrTi03 (de prove­

nance LAKE SHORE) par référence â différents bains cryogéniques.

Cette sonde constitue donc une exception.

Nous avons étudié de manière plus détail­

lée les modifications introduites par l'application du champ

magnétique sur le P.T.E. du thermocouple Au + 0.03 % at.Fe/Chro-

mel. La mesure a été réalisée à. partir d'un barreau d'alumine

frittëe réputée ultra pure, dans lequel on fait passer un flux

thermique constant. Le gradient thermique ainsi créé ne doit

pas dépendre du champ magnétique. Les résultats reproduits par

la Figure II.5, sont qualitativement et quantitativement compa­

rables à ceux obtenus pour le thermocouple Au + 0.07% at.Fe/Chro-

mel [4], sans leur être pour autant identiques.

Ainsi, les effets du champ remettent en

cause l'utilisation des sondes classiques pour remplir les dif­

férentes fonctions de la thermométrie. En fait, selon la fonc­

tion considérée, la gêne résultant du champ magnétique peut

avoir plus ou moins d'importance. Nous avons ainsi été conduits

à considérer les fonctions séparément avec d'une part, la régu­

lation et la mesure de la température absolue et, d'autre part,

les mesures différentielles. Ce dernier aspect sera examiné

dans le cadre plus large des mesures thermoélectriques sous

champ pour la raison déjà invoquée.

Page 62: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

S(S)

B( Testas)

Figure II.5. Etalonnage en champ magnétique du thermocouple Au + 0.03 % at. Fe/Chroroel

Page 63: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 40 -

2,2. Régulation et mesure de temperature

absolue sous champ magnétique

La fonction qui est la plus perturbée

par le champ magnétique est la régulation. En effet, si la me­

sure peut toujours être corrigée par un étalonnage simultané

en température et en champ, la régulation est par contre asser­

vie à une valeur donnée du paramètre physique et les variations

sous champ de ce dernier entraînent une modification de la tem­

pérature. On pourrait penser à corriger électroniquement ces

variations â partir d'un étalonnage en champ, mais cette solu­

tion est peu satisfaisante car on reste tributaire de modifica­

tions toujours possible des caractéristiques de la sonde.

La recherche d'une sonde insensible au

champ s'avère donc être la meilleure solution. L'utilisation

d'un thermomètre à gaz constituerait la méthode la plus fia­

ble mais l'encombrement de ce procédé nous a conduit à l'écar­

ter. Pour la même raison, r.ous n'avons pas retenu la solution

consistant à ramener au moyen d'un shunt thermique la sonde

dans une région où l'effet du champ est compensé par un bobina­

ge spécial.

Nous avons ainsi été amenés â utiliser

une sonde capacitive SrTi03 dont la capacité varie avec T mais

pas avec B, et qui en outre, présente l'avantage d'un faible

encombrement.

A côté de ces avantages majeurs,cette sonde

possède néanmoins quelques inconvénients dont le plus importa.-.*:

est l'existence de dérives temporelles lors de cyclages thermi­

ques de grande amplitude, la stabilisation n'intervenant qu'au

bout d'un temps de l'ordre de trente minutes à une heure, à

condition de prendre soin d'encapsuler la sonde de manière ëtan-

che. Près de la température de l'hélium liquide, cette dérive

peut atteindre plusieurs dizièmes de Kelvin. Par contre, une

fois la stabilisation atteinte, de faibles cyclages thermiques

à basse température n'ont pas d'effet sur la sonde. Il suffit

donc de tenir compte de la dérive lors d'une première descente

Page 64: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 41 -

en température,•

Le second inconvénient de ce type de

sonde/ réside dans l'absence de reproductivilitë de la carac­

téristique C(T)« Les écarts lors d'un cyclage entre la tempé­

rature ambiante et celle de 1'hélium liquide peuvent en effet

atteindre 1 Kelvin. Pour pallier cet inconvénient, nous avons

été conduits à dissocier en pratique les fonctions de régula­

tion et de mes-ure. Ainsi, la température absolue est mesurée

en champ nul au moyen d'une sonde usuelle, alors que la consi­

gne de régulation est assurée lors d'une montée en champ par

la sonde capacitive. Ce procédé n'est toutefois pas valable

sur la gamme 60-80 K car la caractéristique C(T) possède un

large maximum dans cette région, ce qui réduit très fortement

la sensibilité de la sonde. En dehors de cette gamme, la sen­

sibilité est très bonne ; elle est de l'ordre de 1 â S x 10" 3 K/

pF alors que la capacité varie de .5 à. 2.5 x 10 4 pF. L ' irre-

productibilité de la caractéristique C(T) exclut également de

faire varier la température â champ fixe. La réalisation pra­

tique de nos mesures sera donc toujours réalisée dans des

conditions isothermes.

Le régulateur cryogénique BT 300 conçu

au S.B.T. a été spécialement adapté à ce type de sonde [5].

11 permet d'obtenir une stabilité de la température de l'ordre

de quelques millièmes de Kelvin près à basse température. Par

ailleurs, la très faible puissance dissipée par la mesure

(i. 10~12 Watt) le rend particulièrement désigné pour la régu­

lation en-dessous de 1 K.

Page 65: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

Figure II.6 Principe de la mesure du P.T.E. à l'aide d'un thermocouple 1 et 2 désignent les deux métaux gui cons­tituent le thermocouple et f les fils de prise de potentiel.

Page 66: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 43 -

2.3, Mesures thermoélectriques sous champ

La figure 11,6 rappelle le principe de

mesure du P,T,E, d'un échantillon conducteur (la mesure de

l'effet transverse n'introduit pas de différence fondamentale).

Cette mesure se ramène â. celles de la ddp SV et de la différen­

ce de température £T. Le P.T.E. de l'échantillon. Se, s'expri­

me alors sous la' forme :

s e = M + sf

ÛT

oû Sf est le P.T.E. des fils de prise de potentiel. L'applica­

tion du champ magnétique modifie Sf et, selon le principe de

mesure, il ceut aussi agir sur ÛT.

On a donc :

Se(B)= àl + S f (B) ("-S) AT(B)

Notons que nous n'indiquons pas la dépen­

dance en champ de ÛV car cette dernière résulte d'une mesure ex­

périmentale directe. L'équation II.5 illustre bien les problêmes

de la détermination de Se(B) qui se ramène d'une part à la maî­

trise de Sf(B) et d'autre part à celle de AT(B).

Le première problème peut se résoudre

de deux façons : soit par étalonnage, soit par la recherche de

fils d^nt les variations en champ du P.T.E. peuvent être négli­

gées. L'Argent normal répond justement à cette condition [4].

Cependant, du fait qu'il est aussi un bon conducteur thermique,

son utilisation peut rendre précaire la condition d'adiabaticité

transverse (voir § 1 ) . Si cette contrainte s'avère trop importan­

te, il faudra avoir recours à un fil moins bon conducteur ther­

mique dont on étalonnera le P.T.E. sous champ (par exemple le

Chromel [4]).

Le contrôle de AT sous champ est un pro­

blème plus délicat. Ici encore deux solutions sont possibles :

Page 67: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

44 -

mesurer AT ou imposer AT. Ce second choix a été mis en pratique récemment au S,B,T, [6] mais il nécessite une adaptation spé­ciale aux niveaux cryogénique et électronique. Si l'on s'en tient 1 la technique du flux thermique constant, on doit éta­lonner les sondes de température. De ce point de vue, il est préférable d'utiliser, chaque fois qu'il est possible, un ther­mocouple différentiel plutôt que deux sondes qui nécessitent chacune un étalonnage en champ. Za effet si AVTfj est la ddp aux bornes du thermocouple :

AV T h= (Si - S 2) AT = S T h (B) AT

(1 et 2 désignent les deux fils qui composent le thermocouple! . Il suffit donc d'un étalonnage de 1'ensemble du thermocouple (comme celui que nous avons réalisé pour Au + 0.03% at.Fe/Chro-mel). Dans ce cas le P.T.E. de l'échantillon est défini par la relation suivante :

S etB)=-âI— Srh(B) + S f (B) (II.6) AV T h

On peut remarquer que si nous avons écarté les solutions reposant sur 1'étalonuage pour la régula­tion de température sous champ, celui-ci est en général néces­saire pour les mesures thermiques différentielles et thermoélec­triques .

Page 68: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 45 -

II.3. IHSTROMEKTftTIOM

La conception des différentes parties de

l'ensemble de mesure a visé une extension maximale des gammes

de température et de champ tout en tenant compte des contrain­

tes imposées par le nombre de mesures à réaliser simultanément.

Les choix adoptés reposant essentiellement sur l'expérience

acquise par le S.B.T. en matière de mesures cryogéniques, nous

nous limiterons à une description succinte de l'appareillage

en précisant toutefois les solutions plus personnelles que nous

avons retenues.

3.1. Cellule de mesure

La figure II.7 décrit les différentes

parties de la cellule de mesure. Celle-ci se compose de deux

plateaux reliés par trois tubes en acier inoxydable et par une

fuite thermique calibrée en cuivre. Le plateau inférieur présen­

te une "queue" sur laquelle est articulé le porte-échantillon,

formé lui-même de deux parties articulées. La combinaison de

ces deux mouvements offre de nombreuses i..ossiBilités de faire

varier, par pas discrets, l'orientation du champ magnétique

par rapport aux axes cristallographiques de l'échantillon. L'é­

chantillon est maintenu au porte-échantillon par serrage.

La résistance de chauffage est située sur

le plateau inférieur, la consigue de régulation étant fournie

par la sonde capacitive. Un écran thermique entourant le porte-

échantillon et l'échantillon est fixé sur le plateau inférieur.

La cellule de -.esure est placée dans une

enceinte calorimétrique dans laquelle on peut réaliser un vide

secondaire (£ 10" 6 torr). Cette enceinte baigne dans le liqui­

de cryogénique.

3.2. Cryogénie

Le système cryogénique doit assurer deux

fonctions simultanées :

Page 69: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

pompage secondaire

pompage primaire

Figure II-7 - Schéma de la cellule de mesure

Page 70: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 47 -

- d'une part, maintenir la tubine de

champ magnétique â une température telle que le matériau dont

elle est constituée reste supraconducteur

- d'autre part, amener la température

de 1'échantillon â la valeur désirée

La solution retenue est celle d'un

système dit â "cryostat - anticryostat" (réalisé au S.B.T. par

le Laboratoire de Cryotechnologie), qui permet de séparer les

deux fonctions mentionnées ci-dessus en rendant possible l'uti­

lisation simultanée de deux bains cryogéniques différents.

Pour la bobine, le bain utilisé est l'hélium 4 sous pression

atmosphérique alors que l'utilisation des différents bains

usuels (hélium, hélium pompé, hydrogêne, néon, azote) permet

de faire varier la température de 1'échantillon de 1.2 K â

la température ambiante.

Afin d'étendre cette gamme de tempéra­

tures accessibles à des températures inférieures à 1 K, nous

avons ajouté un réfrigérateur â hélium 3. Le bulbe de ce

dernier est situé sur le plateau inférieur de la cellule de

mesure (voir Figure II.7). Par pompage primaire nous obtenons

une température inférieure à 0.5 K au niveau de l'échantillon.

A flux thermique nul, l'autonomie de refroidissement est de

l'ordre de 15 heures. Cette autonomie descend à 20 minutes

lorsque l'on fait passer une puiss-ince 10" 3 watt dans l'échan­

tillon.

3.3. Champ magnétique

Le champ principal est assuré par une

bobine supraconductrice construite en fil Niobium-Titane et

réalisée par J.C. VALLIER du C.N.R.S./S.N.C.I. Son diamètre

intérieur de 80 mm lui permet de recevoir la queue du cryostat

dans lequel est placée l'enceinte calorimétrique. Le montage-

standard permet un échange de bohine relativement aisé.

Le champ maximum est de 7.3 Teslas.

Page 71: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 48 -

L'alimentation en courant est assurée par une alimentation sta­

bilisée DRUSCH. (type 6 V, 200 A) . On dispositif de limitation

de tension permet des montées en champ parfaitement linéaires

et la stabilité du courant en palier est excellente ( 10~*).

La régulation du courant se fait par référence à une tension

prise aux bornes d'un shunt de 5 mî2 qui sert également à mesu­

rer le champ.

Pour améliorer la qualité des mesures,

assez fortement perturbées durant les variations de champ, nous

avons été conduits à faire réaliser par "l'équipe des électro­

niciens" du S.B.T. une commande de montée par paliers. Cette

commande est couplée au programmeur (voir paragraphe suivant).

A cause de problêmes de stabilité et de

reproductibilitë en champ très faible, nous avons été amenés à

entourer l'enceinte de mesure d'un bobinage d'appoint qui four­

nit des champs de l'ordre de quelques dizaines de gauss.

3.4. Mesures bas-niveau

Les circuits électriques sont établis

de manière à éliminer au maximum l'influence des f.e.m. para­

sites et de leur évolution dans le temps ou avec le champ (voir

§ 1). Les techniques employées sont standards. De plus, nous

avons complètement découplé les mesures électriques proprement

dites de la mesure thermique différentielle réalisée aux bornes

du thermocouple.

Les prises de températures sont, en effet,

électriquement isolées de l'échantillon. Elles sont soudées sur

un collier fait d'un mince fil de cuivre verni collé à l'échan­

tillon par une résine. De son côté, l'échantillon est isolé de

la masse électrique de l'appareillage.

Le choix de la tension à mesurer s'opère

au moyen d'un multiplexeur analogique bas-niveau réalisé au S.B.T.

L'amplification des mesures bas-niveau est

assurée par un amplificateur KEITHLEY 140. Pour une valeur de gain

de 10^ et une base de temps de 5 secondes, la résolution annoncée

Page 72: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 49 -

par le constructeur est de 10 nV. En fait, lorsque l'on bran­

che les circuits bas-niveau de notre montage, le bruit s'élè­

ve à plusieurs dizaines de nano-volts. L'application du champ

et surtout la variation de ce dernier, dégradent considérable­

ment la qualité du signal. C'est pourquoi après une analyse

de la nature du bruit, nous arons opté pour une sol-ition repo­

sant d'une part sur la réalisation des mesures en palier de

champ (voir § 3.3) et d'autre part sur la moyenne des tensions

mesurées. Cette dernière fonction est assurée par un moyenneur

digital réalisé au S.B.T. La résolution obtenue dans ces con­

ditions est de l'ordre de 20 â 30 n/ en champ nul. Sous champ,,

magnétique, la résolution reste très bonne, de l'ordre de

quelques dizaines de nano-volts.

La lecture des mesures électriques est

assurée par un voltmètre digital DANA de lbO.000 points.

3.4. Préparation des échantillons

Les échantillons mesurés jusqu'ici

étaient uniquement des "graphites pyrolytiques" et les techni­

ques d'équipement ayant changé de l'un à l'autre, nous repor­

tons au Chapitre IV, § 1 la description de ces dernières. No­

tons toutefois que les échantillons ont été découpés (en parti­

culier les "oreilles") par la technique de sablage, 1'électro­

érosion nous ayant posé des problèmes que nous n'avons pas ré­

solus .

Page 73: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 50 -

II-4- AUTOMATISATION

L'exploration détaillée de larges gemmes

de température et de champ magnétique ainsi que la réalisation

simultanée des mesures G.M. et T.M. rend absolument nécessaire

une automatisation de l'ensemble de mesure. Pour des raisons

analogues à. celles évoquées au paragraphe 2, une programmation

en température sous champ s'avère disproportionnée par rapport

au faut recherché, à cause de l'importance des moyens de calcul

qu'elle supposerait. De ce point de vue, la nécessité de réali­

ser des mesures isothermes en variant le champ magnétique se

trouve renforcée.

Dans ces conditions, les différentes

étapes de la réalisation d'une expérience G.M. et T.M. font

intervenir un certain nombre d'opérations séquentielles et

répétitives qui favorisent une automatisation programmée des

mesures.

4.1 Les fonctions de l'automatisme

La température étant fixée, la réalisa­

tion pratique des mesures peut se schématiser de la manière

suivante :

- application d'un flux thermique ou

électrique à travers l'échantillon avec éventuellement modifi­

cation de son sens. Cette opération correspond a une certaine

configuration des générateurs de flux qui sont connectés ou non

â la chaîne de mesure, l'intensité du flux étant fixée.

- réalisation de différentes mesures bas-

niveau (AVX, AV y, AT). Ceci implique, d'une part, le choix de

la voie sur laquelle passe la mesure, et d'autre part, la mise

en service des appareils de mesure -voltmètre et amplificateur -

les gains et calibres des différents appareils étant fixés.

- réalisation de mesures haut-niveau

(température, champ). La configuration des appareils de mesure

n'étant plus la même : ainsi l'amplificateur doit être déconnec­

té.

Page 74: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 51 -

- enregistrement des données

- répétition des mesures selon un certain

ordre

- changement de la valeur du champ magné­

tique

Par conséquent les fonctions séquentielles

de base à assurer sont les suivantes :

- commande de la voie mesurée

- commande de la configuration des appa­

reils de mesure - commande de la séquence des mesures

- acquisition automatique des données

- commande de changement de valeur du

champ

Deux autres fonctions non séquentielles

peuvent également être envisagées :

- commande de 1'intensité des flux ou du

gain de l'amplificateur (fonction particulièrement utile pour

la magnétorésistance qui varie très fortement)

- commande de durée d'une mesure

Dans la pratique, nous n'avons pas réali­

sé ces deux dernières fonctions. En effet, la conception de cet

automatisme a été faite avant le développement des microproces­

seurs et nous avons été limités oar l'utilisation de programma­

teurs â logique câblée. Ici encore, l'emploi d'un calculateur

n'aurait pu se justifier par la nature des fonctions à remplir.

4.2. Réalisation pratique de l'automatisme

La figure II.8 fournit le schéma synoptique

de 1'ensemble de mesure et met en évidence le rôle du programma­

teur dans la chaîne. Ce dernier remplit l'ensemble des fonctions

séquentielles mentionnées ci-dessus, par action sur une batterie de

relais et par action directe sur un multiplexeur analogique bas-

niveau à position régulée pour le choix de la voie bas-niveau.

Page 75: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

PROGRAMMEUR BANDE

PERFORÉE

PROGRAMME

•* »

GENERATFU) 0» w 3 — .

GENERATEUR

X M M A N K

CHAMP

MAGNE TqUE

I U I H E X E U H

AHAIÛGÇUF

BA* NNEMJ

REGULATEUR

THERMOMETRE j

REGULATEUR

THERMOMETRE j

REGULATEUR CHAUFFAGE

REGULATEUR CHAUFFAGE

* « N E R A T B J I

d «

COURANT

RELAIS 3 « N E R A T B J I

d «

COURANT

RELAIS 3 1HEHM0METHE

t

« N E R A T B J I

d «

COURANT + ou -

1HEHM0METHE t

« N E R A T B J I

d «

COURANT + ou -

RELAIS Z

«X.TMETRE

INTEGRATEUR

VOLTMETRE

DIGITAI

tWEGISTRTU

RESULTATS

FIGURE II.8 Schéma synoptique dp l'ensem­

ble de mesure

Page 76: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 53 -

Ces actions sont en général univoques c'est-à-dire qu'il n'y a

pas contrôle de la réalisation effective des ordres donnés. Une

telle fonction est cependant assurée pour l'acquisition d'une

donnée ou bien le changement de valeur du champ ; le program­

meur est en effet inhibé par ces deux ordres et il ne peut re­

fonctionner qu'après leur réalisation.

Le programme est fixé à l'aide d'un

ruban perforé lu par un lecteur optique. De même, l'enregistre­

ment et le stockage des données, se fait à l'aide d'un ruban

perforé.

La description complète d'une expérience

G.M. et T.M. depuis la réalisation pratique des mesures jusqu'

au traitement des données est fournie par la référence [7 ].

Les performances essentielles de l'appareillage se trouvent

illustrées au Chapitre IV par les études expérimentales réali­

sées sur le graphite. L'étude du transport en régime semi-

classique (Chapitre IV, § 3) traduit de manière plus spécifique

les possibilités liées à l'automatisation. Si l'intérêt de

la lecture s'oriente plus vers les aspects expérimentaux, on

pourra se reporter directement au Chapitre IV. Ce dernier étant

en fait consacré à une étude expérimentale du transport basai

dans le graphite, nous allons auparavant, dans le prochain

chapitre, rappeler et préciser certains aspects des propriétés

électroniques de ce corps.

Page 77: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 54 -

REFERENCES

[1] Van der PAUW L.J, Philips Res.Repts 13., 1 (1958)

[2] TSUZUKU T. and SUGIHARA K., Chem.Phys.Carbon, .12,109(1975)

[3] SAMPLE H.H. and RUBIN L.G., Cryogenics, V7, "597 (1977)

[4] CHIANG C.K., Rev.Soi.Instrum. £5, 985 (1974)

[5] PIERRE J., COUVERT D., et CUZIN B., note SBT 417/76

[6] LOCATELLI M. et HUNAULT P., note SBT 472/78

[7] AÏACHE C , de COMBARIEU A., THOMASSON J., note SBT 473/78

Page 78: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

CHAPITRE III

STRUCTURE ELECTRONIQUE ET PROPRIETES DE TRANSPORT

DU GRAPHITE

Page 79: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 55 -

Dans ce chapitre, nous commençons par

resituer la structure hexagonale du graphite par rapport à

celle de ses formes réelles qui possèdent un degré d'ordre

élevé (§ 1). Nous soulignons ainsi le caractère idéalisé de

cette structure qui sert de base à 1'approche maintenant

classique, de l'étude de la structure au voisinage du niveau

de Fermi dont nous rappelons les grandes lignes au paragraphe

2. Au paragraphe 3, nous développons un aspect particulier de

cette approche s le rOle déterminant de Y3 pour de multiples

changements de topologie des surfaces équiénergie. Nous en

déduisons un certain nombre de conséquences physiques â partir

desquelles nous proposons une interprétation de résultats

expérii JX classiques (§ 4). Cette structure de bandes

complexe rend particulièrement délicate l'interprétation

des propriétés de transport dans le graphite considéré comme

un métal normal {§ 5). Si l'on s'intéresse davantage à ce

problème de transport, en relation avec les développements

des Chapitres IV et V, on pourra éviter la lecture des

paragraphes précédents à condition d'en retenir les résultats

sur la structure de bandes et la faible température de

dégénérescence.

Dans l'Annexe III.1, nous rappelons

la structure des coefficients de transport en régime semi-

classique afin de faciliter la compréhension du paragraphe 5

et dans l'Annexe III.2, nous présentons les bases d'un modèle,

le modèle hypocycloïdal, dont nous pensons qu'il permettra

une meilleure évaluation quantitative des coefficients de

transport.

Page 80: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

m Figure III.l. Le rëseau hexagonal du plan graphitique. La

maille élémentaire est figurée par le losange avec son motif de deux atomes.

Figure III.2. Le réseau du graphite hexagonal oa structure de Bernai. Les atomes A sont clairs et les B 0

sombres.0Les paramètres ao et c 0 valent 2.46 A et 6.71 A respectivement. La distance interato­mique dans les plans est = 1.46 A. La maille élémentaire est représentée avec son motif de quatre atomes, deux .- et deux B.

Page 81: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 57

III-l- MORPHOLOGIE DES GRAPHITES

La caractéristique essentielle des

graphites réside dans leur anisctropie. D'un point de vue

morphologique, ils apparaissent, en effet, comme un empilement

de plans dont la séparation est bien supérieure â la distance

interatomique dans les plans.

Les plans graphitiques sont constitués d'atomes de

carbone répartis selon une structure en nid d'abeilles dont

le réseau hexagonal possède deux atomes par maille (Figure III-l).

La différence des séquences d'f yilement engendre un poly­

morphisme complexe. L'empilera .t ab ab... conduit au graphite

hexagonal ou structure de Bernai (Figure III-2), alors que

l'empilement abc abc ... correspond au graphite rhomboédrique.

On constate que la structure graphitique à haut degré

d'ordre la plus stable est la forme hexagonale. La maille

élémentaire contient quatre atomes (Figure III-2). Le mode

de passage d'un plan â sen proche voisin peut se décrire comme

la composition d'une première translation (0, 0,1/2) et d'une

seconde, parallèle au plan, dont la direction et l'amplitude

sont déterminées par une liaison C-C du plan. Une autre

forme de correspondance est la rotation de 180° autour d'un

axe vertical passant par un atome du type A (-'oir Figure

III-2).

Les graphites réels, même les mieux

ordonnés, ne peuvent cependant pas être la matérialisation

d'une seule forme à l'état pur. En particulier, le graphite

hexagonal ne peut être isolé sans une certaine quantité de

"défauts" intrinsèques qu'il semble possible de distinguer

de défauts plus accidentels.

Notons tout d'abord que de nombreux échantillons de

graphite, étudiés Far diffraction des rayons X ou des

Page 82: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 58 -

électrons, présentent des caractères rhomboédriques

secondaires à cStë d'une structure hexagonale marquée

[Il - C1»]. La proportion varie d'un échantillon à l'autre.

Elle est en particulier sensible au traitement mécanique,

mais le recuit à haute température élimine l'effet.

Une analyse structurale plus poussée [*t] ,[5] ainsi

que la microscopie électronique montrent la présence

de défauts dont la forme est étroitement liée à la struc­

ture graphitique. On peut distinguer les défauts affectant

la régularité du processus d'empilement de ceux mettant en

jeu des déformations dans les plans. Les premiers peuvent

être divisés en défauts de torsion (une couche graphitique

présente une rotation par rapport à sa position normale) et

en fautes d'empilement (perturbation de Iz. fréquence d'em­

pilement) . Par leur combinaison, ces défauts permettent de

concevoir une amorce de réseau rhomboédrique [5]. Les

seconds sont constitués par les dislocations basales.

AHELINCKX et al. [6] en ont fait une étude très détaillée.

Ils ont analysé leur interaction et le ; conditions de

formation d'un véritable réseau de dislocations. En parti­

culier, ils ont établi comment l'interaction des trois

dislocations basales peut former un noeud isolé possédant

la symétrie rhomboédrique. L'énergie de ces défauts est

faible. Il faut noter, de plus, la grande mobilité des

dislocations.

THROWER [7] a étudié des types de défauts plus parti­

culiers qui se distinguent nettement des précédents. Nous

ne les examinerons pas ici en raison de leur nature généra­

lement accidentelle.

Les échantillons de graphite qui pré­

sentent les meilleures caractéristiques cristallines sont

[2] [81 :

- les graphites naturels : Ticonderoga, Ceylan,

qui se rapprochent le plus du monocristal microscopique.

Page 83: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 59 -

- ' •>. "kish" obtenu par précipitation S partir

d'une solution sursaturée Fer-carbone. Cette forme présente

des propriétés physiques qui 1'apparentent étroitement à la

précédente.

- les graphites pyrolytiques que MOORE [8] a

présenté récemment dans un article de revue. Il y décrit les

méthodes de fabrication des différentes sortes de graphites

synthétiques, leurs propriétés structurales et physiques,

ainsi que leurs applications pratiques. D'un point de vue

morphologique, on peut les considérer comme des polycristaux

orientés dont la qualité dépend de trois paramètres princi­

paux : la désorientation moyenne des axes "c" des cristallites

et leurs dimensions moyennes parallèlement (L ) et perpendi­

culairement (L ) aux plans. Un graphite synthétique de bonne

qualité (du type "HOPG") possède une désorientation moyenne

des axes de l'ordre de quelques dixièmes de degré, un L de

l'ordre de 3 â 5 lui et un L c de 0.1 à 0.2 (im.

Notons que les carbones prëgraphitiques et les problèmes

physiques que pose le processus de graphitation ne sont pas

abordés dans le cadre de ce travail. Seules sont considérées

les formes de structure quasi-idéales.

L'anisotropie de la structure graphitique

se retrouve pratiquement sur toutes les propriétés physiques

et guide les méthodes d'interprétation théorique. C'est en

particulier, le cas pour les propriétés électroniques qui

sont développées essentiellement pour la structure hexagonale

parfaite.

III-2- STRUCTURE DES BARDES ELECTRONIQUES DU GRAPHITE AU

VOISr.^AGE DU NIVEAU DE FERMI (RAPPELS)

La structure de bande du graphite hexago­

nal au voisinage du niveau de Fermi (6 ) est bien décrite

gualitativejr,fc-.t par l'approche de SLONCZEWSKI et WEISS C9] . I t !

Page 84: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

Figure III.3. Zone de Brillouin du graphite hexagonal. La distance TK est égale à 4II/3a0. La Surf ace de Fermi est située le long de l'arête HKH. La Z.B. du graphite bidimersionnel s'obtient en faisant tendre c vers l'infini, c'est-à-dire que les points H vienaant se confondre en K.

Figure III.4. Description des ccordonnëes cylindriques (K, a, kg)

Page 85: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 61 -

Celle-ci montre la possibilité d'une nature semi-conductrice

ou semi-métallique intrinsèque du graphite tridimensionnel â

la différence du graphite bi-dimensionnel qui est un semi­

conducteur à gap nul. La description de la structure élec­

tronique repose sur un jeu limité de paramètres. C'est

1'analyse de 1'expérience, à qui McCLURE [10] a fait franchir

les pas décisifs, qui a permis d'opter pour la nature semi-

métallique. Il est donc légitime de désigner l'ensemble de

l'approche sous le nom de SLONCZEWSKI-WEISS-McCLOKE (nous

abrégerons en "S.W.McC.").

SLONCZEWSKI et WEISS prennent comme point

de départ de leur étude la structure des bandes du plan

graphitique isolé. La symétrie par rapport â ce dernier

permet la séparation en bandes a et bandes TT ainsi appelées

par analogie avec les orbitales o et » (de même symétrie) de

l'atome de carbone isolé. Comme il y a deux atomes par maille,

il y a en tout 6 bandes Q et 2 bandes TT. Le passage au

graphite tridimensionnel hexagonal complique le problème dans

la mesure où la séparation V" n'existe plus. Toutefois, en

raison de la faiblesse des interactions interplan comparées

à celles qui s'exercent à l'intérieur, une approche de type

"liaisons fortes" prenant comme base les fonctions propres

du plan, est tout â fait appropriée à la solution du problème.

Par ailleurs, dans le cas du plan graphitique, les deux bandes

TT sont dégénérées au point K où se trouve également le niveau

de Fermi. En conséquence, les propriétés électroniques seront

notablement modifiées le long de l'arête HKH de la zone de

Brillouin et dans son voisinage (voir Figure III.3).

La structure des niveaux le long de HKH s'obtient â

partir des fonctions propres "dans les plans" associées au

point K, Ui et u 2 ) , et des fonctions analogues du plan voisin,

Û, et Ûj (nous suivons la présentation de HAERING et

MROZGWSKI till). Le lien avec une approche "liaisons fortes"

intégrale, c'est-à-dire bâtie sur les orbitales de l'atome

isolé, apparaît immédiatement en remplaçant les u par les

p correspondantes. One analyse de la symétrie d'un point

Page 86: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 62 -

quelconque de l'arête HKH montre alors qu'il est possible

de décrire complètement la structure des états électroniques

qui nous intéressent par un hamiltcnien 4 x 4 (au lieu de

16 x A6) sur la base suivante :

tfj (r) = l exp (2ni<H u, <r-ncQ) + £ exp (C2n+1) i#] Û, (r-ncQ)

if tr) = l exp (2ni*) u 2 (r-ncQ} - J exp [(2n+l) i$] fla (r-nc0)

*Jr) = I exp [<2n+D i$] (r-ncQ (III-l)

* 3|r) = l exp (2ni<j>) u (r-nc0)

k zCo où <f> = - j — et la sommation porte sur l'ensemble des plans.

En conservant l'ordre dans lequel est écrite-la base, l'hamil-

tonien prend la forme suivante :

(III-2)

La convergence des séries est très rapide et l'on peut

écrire au second ordre et en choisissant le zéro d'énergie

â la valeur de ef au point H

Page 87: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 63 -

A + 2 y cos if + 2 y (III-3a)

= A • 2 Y . + 2i (III-3b)

2 y cos :

2 (III-3c)

Les niveaux ej et g° sont dégénérés au point H seulement,

alors que e° est dégénéré deux fois pour chaque cote. Ces

propriétés sont illustrées par la Figure III.5. On voit que

le caractère semi-métallique dépend de la valeur de A et de

ce^le de Y 2 . En effet A est le paramètre qui contrôle un

éventuel recouvrement des niveaux dégénérés e" avec les

niveaux simples e" ou e" . De son côté y a plutôt pour fonction 1 2 2

de déterminer, par son signe, la position des électrons et des

trous le long de HKH. Mais si Y 2 est nul, ej l'est aussi au

second ordre, et on retrouve :.e cas bi-dimensionnel. C'est

donc une interaction entre plans seconds voisins qui distingue

le cas tridimensionnel du bidimensionnel.

L ' étude des étar.s au voisinage de 1 ' arête résulte de •*•**• l'application de la "méthode de perturbation K-P " [9].

Un point voisin de HKH est caractérisé par sa côte k et par

le vecteur d'onde "horizontal" < dont l'origine est sur

l'arête (voir Figure III.4). Cette métode est tout à fait

applicable dans le cas présent puisque l'extension typique

de K est de l'ordre de quelques centièmes de la distance r K-

Le résultat en est (toujours si— la même base) :

H H" 13 13

0 E" H -H" 2 2 3 2 3

H" H" 13 2 3

H -H H!! e 13 23 3 3 3

(III-4)

Page 88: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

kc A«2yv

A - 2 y i , 2 y 5

c-]=&>2yjCos9'2y^cos2<t>

e2=û-2y1cosc&«.2y5cos' i<t>

Z x/Co~*"k

Figure III.5. Les bandes d'énergie le long de HKH au voisinage du niveau de Fermi. La bande e! est dégénérée deux fois pour toute valeur de k z. On voit conunent le signe de Y 2 détermine la position des porteurs, électrons ou trous, le long de l'are'e. Le rôle de A dans le recouvrement de el avec e° ou E? est également mis en évidence. Si Y2 est nul el est dégénéré tout le long de k z à cet ordre du déve­loppement en "liaisons fortes".

Page 89: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 65 -

avec H = — ~ = ( - y n + 2 Y cos •) a n ice*" (III-Sa)

1 3 2 JT "

H = £J—( Y + 2 y cos *) a Ke"* (III-5b) 23 2 /2~

cos <|>) ia a„ icex

o

cos $)

la a„ Ke o H = / 3' (Y cos 4>) a Ke (III-5c)

où K et a sont les cordonnées polaires du vecteur K .

Il suffit donc de sept paramètres, les six y et â {aussi désigné par y [15] ) , pour interpréter les propriétés électroniques du graphite. Nous renvoyons aux références [12] â [16] pour une analyse plus détaillée des Y» de leur influence respective sur le spectre de bandes et sur la dynamique des porteurs de charge. Le tableau III.1 fournit les valeurs des paramètres qui ajustent au mieux un ensemble de propriétés expérimentales (résonance cyclotron, effet de Haas-van Alphen et Schubnikov- de Haas, magnétoréf.^xion) choisies en principe pour leur insensibilité aux interactions entre porteurs [15]. La Figure III.6 schématise le lien entre les Y et une analyse en "liaisons fortes" intégrale [16].

Tableau III.1- Jeu ("C") des paramètres ajusté â des grandeurs expérimentales par DILLON et al. [15]. Figure également le niveau de Fenr.i pour le cas compense. Les valeurs sont exprimées en électron-volt.

Y 0 = 3.11 Y 1*

= 0.124

Y = 0.392 Y

5

0.0234

Y = -0.0201 2

A S y t = -0.0049

Y = 0.29 EF = -0.0235

Page 90: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

Figure III.6. Schéma de l'approche "liaisons fortes" ' .. intégrale d'après [16]. y 2 qui joue un role si important dans la détermination des caractères semi-métalliques du graphite peut être relié au recouvrement des fonctions d'ordre II de deux atomes B situés dans des plans second voisins. En réalité, la valeur de ce paramétre résulte également d'un recouvrement a/n.

Page 91: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 67 -

L'équation séculaire se déduit aisément de l'expression

(III-4) de l'hamiltonien et peut s'écrire sous la forme :

(III-6)

où A, B, C et D sont des polynômes respectivement de degré

0, 1, 2 et 4 de 1 énergie :

A = 4 H*3 H^3 (III-7a)

B = 2 H 3 3 (ej[ H l

2

3 - H^ 3 £ 2) (III-7b)

C = - tH2 e e + 2H 2 e e + 2H 2 e e ] (III-7c) 3 3 1 2 1 3 2 3 2 3 3 1

D = £ E E 2 ( I I I - 7 d ) 1 2 3

Les e^ son!: définis par e^ = ej - e.

La résolution de la forme (III-6) n'est pas simple et

l'application pratique passe par des approximations qui

conduisent à différents modèles de bandes [Tfl. Toutefois,

nous avons mis (III-6) sous une forme remarquable qui permet

de développer très aisément divers calculs numériques. En

effet, si à la représentation d'un point au voisinage de

HKH par le jeu des coordonnées (<, a, k z) on substitue

celles fournies par (K'K

X= K cos a , k ), on obtient :

A K" + (C - 3 B K x) K! + {D + 4 B K^) = 0 (III-8)

(III-8) est bicarrée en K et la solution s'exprime de

manière immédiate sous forme K = K(K ) .

L'utilisation de cette propriété nous a permis de

préciser un certain nombre de caractères des surfaces

équiénergie liés â y .

Page 92: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

Figure III.7. Effet de Ta sur la levée de dégénérescence produite par la "perturbation K.p". Lorsque Y3 Î* 0 (trai: plein) , les deux niveaux dont la dégénérescence a été levée peuvent se recouper en dehors de l'arSte, ce qui n'est pas possible pour Y 3 = 0 (trait pointillé) .

Page 93: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 69 -

III-3- EFFET DE Y 3 SUR IA TOPOLOGIE DES SURFACES

EQUIENERGIE ELECTRONIQUES r 1 71

Y 3 a pour effet de contrôler la façon dont

la "perturbation K . p." lève la double dégénérescence des

niveaux £° pour les points hors de l'arête HKH. En effet, s:5

Y est nul, le dédoublement est absolu alors que pour des

valeurs finies de y, apparaissent des dégénérescences acciden­

telles hors de l'arête par recoupements des niveaux dédoublés

(voir Figure III.7). C'est l'origine de la forme si caractéris­

tique de la Surface de Fermi (S.F.) de graphite, mais nous

allons voir également que cet effet de y3 contrôle des change­

ments topologiques importants pour les surfaces ëquiënergie

(S.E.) d'énergie voisine de E„.

Considéré d'un point de vue topologique,

la S.F. se compose de trois "poches" (voir Figure TII.8) :

l'une, autour du centre K, de l'arête est composée d'états du

type "électrons" (Y3 < o) et les deux autres encadrant la

première, d'états du type "trou". La connexion entre une

poche de trous et la poche d'électrons est réalisée par

quatre points coniques d'-nt l'un est nécessairement sur

l'arête (ces quatre points ne sont généralement pas coplanai-

res). Comme nous l'avons déjà précisé ci-dessus, ces trois

"pieds" hors de l'arête constituent un effet de nature

purement topologique, spécifique de y . On considère généra­

lement qu'il ne met en jeu que des portions négligeables de

la hauteur de la S.F. et on n'en tient que peu compte.

Par oontre, on évoque plus fréquemment l'influence de

Y, sur 1'anisotropic de la S.F. Celle-ci, qui se développe

dans les plans perpendiculaires à HKH, possède également la

symétrie d'ordre trois et elle est d'aut\nt plus sensible

qu'on est proche du point K (voir l'Equa+..on (III-5c) ) . Le

terme anglais qui désigne cet effet est "trigonal warping".

Nous retiendrons ici l'expression "d'anisotropic trigonale"

pour l'opposer à 1'anisotropic le long de 1'arête•

Page 94: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

Figure III.8. Surface de Fermi du Graphite tracée pour le jeu des paramètres y du Tableau III. 1. <t> est la cote réduite (= k zC 0/2). K X et K„ sont définis â la Figure III.4. Le dessin est grossi huit fois dans leur plan. Seule une moitié de la S.F. a été représentée; l'autre s'obtient par symétrie par rapport au plan $ = 0. La nature des porteurs des différentes poches est indiquée. Dans un schéma de zone réduite, la poche de trous minoritaires doit subir une symétrie par rapport au plan <|> = 11/2.

Page 95: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 71 -

L'exploitation numérique de la forme {III-8) nous a permis

de vérifier ces différents caractères de la S.F. (voir

Figure III.8) â partir du jeu "C" des paramètres (voir

tableau III. i). La méthode que nous avons employée et qui

s'adapte le mieux â la forme (III.8) consiste à reconstituer

la S.F. en traçant les sections droites correspondant à

différentes cotes k z.

L'extension aux autres S.E. au voisinage

de e_ est immédiate. Nous avons fait varier e de 0 à - 50 meV F

encadrant ainsi E_ = 23.5 meV. Le résultat essentiel de cette F analyse réside dans la mise en évidence de cinq valeurs

critiques dans cette gamme d'énergie, pour lesquelles la

topologie des S.E. est notablement modifiée. En particulier,

on ne peirt piu." considérer que l'influence de y, doit âtre

limitée â de faibles portions de l'arête de zone. La Figure

III.9 illustre les différentes formes que prennent les S.E.

Décrivons ces modifications en considérant les énergies

décroissantes depuis des valeurs légèrement positives

jusqu'à - 50 meV. Lorsque e est positif, la £.E. n'est

constituée que d'une seule poche d'électrons qui s'étend

tout le long de l'arête HKH. On se rapproche donc de la

fonr > cylindrique du cas bi-dimensionnel. Nous désignons

la forme correspondante comme "quasi-cylindrique". Quand e

franchit la valeur 0, les deux poches de trous apparaissent

au voisinage des points H. La topologie des S.E. correspon­

dantes est identique à celle de la S.F, On a donc franchi la

première valeur critique de l'énergie e c l # 0 (en négligeant

l'effet de û q U i e s t très faible). Le second changement

topologique s'obtient pour e c a = - 31.4 meV. L'évolution •'e

l'énergie de e c, à e c ï a des effets purement quantitatifs;

l'importance relative des poches de trous augmente ainsi

que l'anisotropie trigonale. De plus, l'importance des pieds

par rapport aux dimensions de la S.E. grandit. Lorsque

e < e c 2 la poche d'électrons se scinde en quatre parties

dont l'une reste centrale, les trois autres ayant l'allure

de "cigares" verticaux situés en dehors de l'arête.

Page 96: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

c=e C1 c a<e<eF

V^C2 e C 2 < e < c C 3

Figure III.9. Les différentes topologies des surfaces équiëner-gies du graphite. Le tracé est réalisé selon les mêmes conventions que celles de lf. Figure III.8.

Page 97: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

e C 3 <e<£ C4 £ = £ CA

C C 4 < £ < C C 5 oe, 'C5

Figure I I I . 9. (Suite)

Page 98: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 74 -

La topologie des poches de trous reste inchangée. La troisième

énergie critique a pour valeur - 33.4 meV. Le changement

correspondant consiste en la disparition de trois cigares

d'électrons hors de l'arête et en leur transformation

simultanée en trois "bras" d'états de trous reliant les

deux poches principales de trous. Pour e o l ( = - 40.0 meV, la

dernière poche d'électrons disparaît complètement et un. bras

supplémentaire d'états de trous situé le long de l'arête

connecte les deux poches de trous. Lorsque e décroît encore,

les dimensions des bras augmentent jusqu'à fusionner pour

eC5 = - 45.4 meV. Les S.E. ne sont plus dès lors formées

que d'une seule poche de trous d'étendant tout au long de

l'arête. On retrouve donc une configuration quasi-cylindrique

qui se rapproche du cas bi-dimensionnel.

Comme nous l'avons signalé, ces résultats sont valables

pour les valeurs des Y reportées dans le Tableau III.1. En

particulier, les valeurs des énergies critiques en dépendent.

Cependant, ils restent qualitativement valables lorsqu'on

modifie les y à l'exception de y2. En effet, si ce dernier

est nul, toutes les considérations sur la connexion des

différentes poches disparaissent, le niveau e° étant mainte­

nant dégénéré tout le long de HKH (c'est-à-dire pour toutes

les valeurs de k z et non plus seulement deux fois pour chaque

cote). Les S.E. se réduisent alors à une seule poche sur

laquelle y ne produit plus qu'une déformation trigonale.

Ceci est normal puisque y2 contrôle de façon essentielle le

rapport bi/tridimensionnel comme nous l'avons vu plus haut.

On peut attendre de ces modifications

topologiques au voisinage du niveau de Fermi, un certain

nombre de conséquences dont nous allons préciser quelques-

unes.

Page 99: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 75 -

III-4- QUELQUES CONSEQUENCES PHYSIQUES DES EFFETS

TOPOLOGIQUES DE 3

4.1. Etude en fonction de 1'énergie

Commençons par considérer les conséquences

immédiates des modifications topologiques décrites dans le

paragraphe précédent en conservant toujours l'énergie comme

paramètre. La densité d'état est un des paramètres les plus

sensibles aux changements de topologie. En effet, pour chaque

énergie critique, elle présente une singularité de type

Van Hove [18] c'est-à-dire des discontinuités particulières de

sa dérivée par rapport à l'énergie. Nous n'avons pas entrepris

le calcul plus détaillé de la densité d'états car celui-ci

nécessite beaucoup de temps d'ordinateur. Nous retiendrons

simplement ici ion comportement "anormal".

4.1.a. Les_fréguençes_de_Haas;van_Alghen

iâSvk)_

Celles-ci constituent également des

paramètres qui sont directement sensibles à la topologie

des S.E. En effet

F= *fo 2ire ext.

oùjg t désigne l'aire extrémale des sections droites des S.E.

délimitées par les plans perpendiculaires au champ magnétique

B. On conçoit aisément que le nombre de ces fréquences va

dépendre étroitement de la forme topologique particulière

des S.E. La Figure III.10 représente leurs modifications avec

1'énergie lorsque B est parallèle à 1'axe c. Lorsque 1'énergie

décroît de e x à e 5 la fréquence du trou "principale" augmen­

te continûment de même que celle qui correspond à la poche de

trou au point H. Nous avons substitué le terme "principal" au

terme "majoritaire" usuellement employé et qui s'applique à

la S.F. mais qui perd toute signification pour les topologies

correspondant à e < e . Notons que la cote de la section

Page 100: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

150 100 50 0 (N-P) (ppm)

C(m*V)

Figure III.10 - Variation des fréquences de Haas-van Alphen avec l'énergie (jeu de paramétres "c". Les énergies critiques sont indiquées, ainsi que la nature électron (e) ou trou (t) des fré­quences correspondantes. L'échelle supérieure indique l'effet de la décompensation dans l'hypothèse des bandes rigides (voir réf.[15]).

Page 101: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 77

d'aire extrême varie avec e . Les modifications de la fréquence

"principale" des électrons est plus complexe. En effet, si

elle décroît de façon continue entre e„ et e_ , elle subit T ci ca pour cette dernière valeur, un changement discontinu en même

temps qu'apparaît une fréquence supplémentaire correspondant

aux "cigares" d'états électroniques. Pour e = E , cette

nouvelle fréquence s'annule et se transforme en une fréquence

de trou pour e < e . Celle-ci correspond aux trois "bras" c 3

hors de l'arête. De même, la fréquence "principale" des élec­

trons s'annule pour e = e et pour e < e 0 il lui correspond

une fréquence de trou associée au quatrième " bras ".

Lorsque e = e c les quatre "bras" fusionnent et il ne

subsiste plus qu'une fréquence qui doit se confondre avec

la fréquence de trou "principale" lorsque l'énergie décroît

encore.

4.l.b. Les_masses_çj;çlgtron :

Une autre caractéristique importante

liée à la topologie, a trait aux modifications qui

doivent se produire dans les propriétés dynamiques des

porteurs lorsqu'on franchit une énergie critique. L'analyse

détaillée de ces caractères est ardue (est-elle d'ailleurs

absolument nécessaire ?). Nous nous sommes limités au seul cas

de la masse cyclotron dont le calcul est aisé et qui de plus

a des applications physiques directes. Elle est définie selon

la formule classique :

m " = frr; -

mais contrairement aux fréquences dHvA, cette notion n'est

pas réduite â la seule section d'aire extrême. Toutefois,

comme nous nous intéressons essentiellement à des propriétés

dépendant de considérations topologiques, on peut se limiter

à la description des masses cyclotron correspondant aux

sections d'aire extrémale. La Figure III.11 représente leurs

modifications avec l'énergie (les grandeurs reportées sur

Page 102: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

t t f-30 -20 CC5 CC4 £C3 Cc2

e(meV) £ci

Figure III.11. Variation des masses cyclotron avec l'énergie. Mêmes conditions que pour la Figure III.10. m est la masse de l'électron libre. o

Page 103: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 79 -

cette figure sont donc proportionnelles aux dérivées des

courbes tracées sur la Figure III.10). On voit que la masse

cyclotron électronique "principale" subit une discontinuité

en e (celle-ci semble infinie lorsque s tend vers s C 2 par

valeurs supérieures, mais elle reste finie lorsque l'approche

s'opère par valeurs inférieures). DILLON et al. ont obtenu

le même résultat [15] mais sans 1'associer explicitement à

une discontinuité de fréquence dHvA. Les masses cyclotron

correspondant aux "cigares" ou aux "bras" ont une valeur

inférieure aux masses "principales" et on observe bien la

conversion des masses d'états d'électrons en masses d'états

de trous pour e c et e

c,. La masse cyclotron de trou corres­

pondant au point K possède en Ë une discontinuité comparable

â celle de la masse cyclotron électronique principale en e c .

Ce diagramme des masses cyclotron en fonction de 1'énergie

permet en outre de cerner le degré de validité (en ce qui

concerne la dispersion par rapport à l'énergie) des modèles

de bandes usuels utilisés dans la description des propriétés

de transport : le modèle "cylindrique" et le modèle "ellip­

soïdal" (voir Réf. [1*0 et également Chapitre V). Pour le

premier, on conçoit qu'il va être bien adapté dans le cas où

subsiste un seul type de porteur pour e < e

c ou s > e c . En

effet, les masses cyclotron varient faiblement avec l'énergie

et la cote. Pour des raisons analogues, le modèle ellipsoïdal

sera bien adapté au voisinage du niveau de Fermi, la variation

des masses cyclotron y est faible et des ellipsoïdes d'élec­

trons et de trous peuvent en gros rendre compte de la topolo-

gie de la S.F. lorsqu'on a fait abstraction de 1'anisotropic

trigonale. Cependant, aucun de ces deux modèles ne peut

exprimer la complexité des propriétés dynamiques des porteurs

correspondant â la gamme des énergies comprises entre e

c et

e . Ces considérations peuvent être étendues au cas du modèle

SWMcC simplifié (Y = 0 ) , même s'il traduit mieux la variation

de masse effective car sa topologie est identique à celle du

modèle ellipsoïdal.

Page 104: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 80 -

Nous ne détaillerons pas davantage les

conséquences de Y en fonction de 1'énergie car les résultats

obtenus ci-dessus sont suffisants, au moins sur le plan

qualitatif, pour nous permettre d'avancer un essai d'inter­

prétation d'un certain nombre d'expériences. Nous ferons

également ressortir quelques précautions à prendre, aussi

bien pour la réalisation que pour l'interprétation d'expérien­

ces futures.

4.2. Etude en fonction des paramètres

physiques :

Le premier problème qui se pose consiste

à déterminer la transformation des conclusions obtenues par

rapport à l'énergie en d'autres résultats dépendant d'un

paramètre expérimental. La réponse n'est pas toujours simple

d'autant plus que si les écarts d'énergie caractéristiques

sont faibles par rapport à l'extension totale des bandes, ils

demeurent encore relativement élevés par rapport à l'effet de

différents paramètres physiques.

4.2,a. Semgér£ture_de_dég_énëresçençe :

Examinons d'abord les effets liés â

l'élévation de température et plus particulièrement le

problème de la température de dégénérescence, T,. Habituelle-a

ment celle-ci est évaluée en référence au recouvrement total des bandes (ceci est implicite chez la plupart des auteurs et

repose sur le choix du zéro d'énergie défini au § 2), soit

d k B

ce qui fournit une valeur de l'ordre de 27 0 Kelvins si l'on

retient pour e la valeur du tableau III-l.

En fait, en présence des changements topologiques, la

référence pertinente pour T doit être s_ - e [19] ce qui

conduit â

Page 105: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 81 -

T. 90 Kelvins a

soit une valeur trois fois plus faible que celle invoquée

usuellement. Une conséquence de cette faible valeur de la

température de dégénérescence est la modification prévisible

de la concentration [19] et aussi des propriétés dynamiques

des porteurs et de leurs effets sur les propriétés de trans­

port lorsque la température augmente. Il semble difficile en

l'état actuel de la maîtrise des paramètres du transport de

trancher sur le caractère réel de ces effets (voir § 5).

Cependant cette température correspond bien â celle fournie

par McCLURE [20] dans l'interprétation des variations de la

résistance en fonction de la température.

Une autre conséquence de la faible valeur de T concerne

le problème des "porteurs minoritaires" et plus particulière­

ment leur raie dans le transport tel qu'il apparaît dans

l'effet Hall (voir Annexe 1 et Chapitre IV). L'interprétation

la plus répandue des variations du coefficient de Hall avec

le champ magnétique repose sur sa description en terme d'une

contribution de deux porteurs "majoritaires" perturbée en

champ faible par l'effet d'un "porteur minoritaire" très

mobile. Dans certains autres échantillons la nature de cette

contribution évolue avec la température du type "électron

minoritaire" au type "trou minoritaire" [14]. Les changements

des S.E. avec leur cortège de nouvelles espèces de porteurs

semblent pouvoir fournir une explication dans ce cadre, ainsi

qu'une prédiction de la gamme de température où s'opèrent les

modifications de type de porteur.

Cependant une analyse plus approfondie rend cette

réponse moins évidente. En effet, le porteur minoritaire

à basse température est du type électron et ceci est en

contradiction avec le jeu de paramètres du Tableau III-l

(et plus particulièrement avec le signe de y ) puisque

celui-ci n'implique qu'une poche de porteurs minoritaires

Page 106: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 82 -

de type trou (entourant le point H) au voisinage immédiat

de l'énergie de Fermi. De plus, la détermination de la

perturbation en terme d'un seul type de porteur est problé­

matique en regard de la complexité du nombre de porteurs et

de leurs propriétés dynamiques en dessous de e

On pourrait prévoir d'autres effets, en particulier

sur la contribution électronique à la dilatation thermique

[19] mais celle-ci doit être négligeable devant celle des

phonons dans la gamme de température usuellement accessible.

4.2.b. Effet de la pression :

L'application d'une pression dans la

mesure où elle modifie la valeur des paramètres y , constitue

un outil bien adapté à la mise en évidence des changements

topologiques. Cependant, dans l'ignorance du rapport exact

entre l'étendue des différentes gammes d'énergie et les

valeurs des paramètres y , des conclusions quantitatives restent

hasardeuses. La réalisation d'expériences sous pression peut

être un moyen d'élucider ce rapport.

Les études expérimentales des effets de la pression sur

les propriétés électroniques du graphite à basse température

(vers 4 Kelvins) sont peu nombreuses. Les mesures à plus

haute température sont plus compliquées à interpréter dans

la mesure où elles mélangent les effets de non-dégénérescence

avec ceux de la pression. DILLON et al. [15] ont interprété

récemment les résultats de variation des fréquences dHvA avec

la pression obtenue par ANDERSON et al. [21] . Cette inter­

prétation repose sur une approche SWMcC intégrale (ra % 0) ,

mais elle ne prend pas en compte la possibilité des modifi­

cations topologiques et il est possible que les écarts

observés dans leur analyse proviennent partiellement de là.

Cependant, les résultats expérimentaux sont trop partiels et

entachés d'une incertitude trop importante (c'est également

la conclusion que DILLON et al. tirent de leur analyse) pour

Page 107: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 83 -

pouvoir conclure à la réalité de ces changements. Les

expériences Schubnikov-de Haas sous pression de ISKEVICH

et FISCHER [22] présentent les mêmes caractères de limitation

mais en revanche les études de variation de la magnétoconduc-

tivité avec la pression réalisée par KECHIN et al. [23] sem­

blent plus intéressantes pour notre point de vue. Ces

damiers calculent la concentration totale des porteurs

(N + P) à partir de l'expression intégrale de McCLURE [2*0.

N + P = ~ / <*„, (B) dB

Quoiqu'on puisse penser de la validité de cette méthode de

détermination de N + P en regard de sa valeur réelle (voir

§ 5 ) , elle a cependant l'avantage d'être relativement

cohérente et de permettre la comparaison pour chaque valeur

de la pression. La Figure III. 12 reproduit les résultats

expérimentaux de la variation relative du nombre de porteurs

qui sont comparés également avec les résultats d'ITSKEVICH

et FISCHER. L'accord est bon, mais il semble qu'il se pro­

duise un net changement de pente entre 4 et 5 kilobars, la

modification de N + P dans cette gamme étant de l'ordre de

25 %. Cependant, les incertitudes dans la détermination des

pressions mentionnées par les auteurs (±.5 kbar) ainsi que

l'absence d'une étude plus serrée dans cette gamme rendent

la conclusion incertaine. Il serait donc fort intéressant de

répéter ces expériences afin de vérifier l'hypothèse d'une

variation rapide du nombre de porteurs et si la réponse est

positive de caractériser le type de cette modification.

Notons qu'une mesure de la conductivité électrique sous

pression, réalisée par NOTO et TSUZUKU [25] à température

ambiante, semble indiquer un changement rapide vers 6 ou 7

kbars, mais seulement lorsqu'on fait redécroître la pression

et pour le graphite pyrolytique de plus faible HTT. Outre

une possibilité d'erreur expérimentale, on peut donc aussi

avoir à fai-••» à des problèmes structuraux. De tels problèmes

Page 108: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

N(P)

N(0)

P(kbar)

Figure III. 12. Variation relative du nombre de porteurs avec la pression. Les points sombres repro­duisent les résultats de KECHIN et al. [23]. les clairs ceux de ISKEVICH et FISCHER [22]. Il semble y avoir une variation importante vers 4.5 kbar.

Page 109: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 85 -

peuvent également être à l'origine des effets observés â

l'ambiante sous de plus hautes pressions (200 kbars)

[26] - [28] bien qu'il soit possible d'invoquer une origine

électronique [Tf] mais d'un type différent de celle envisagée

ici, Signalons en outre que LIFSHITZ [29] [19] a prévu que

l'application d'une pression sur une substance du type du

graphite pouvant produire diverses anomalies sur la contri­

bution électronique aux grandeurs thermodynamiques. En

particulier le coefficient de dilatation thermique possède

un comportement anormal au voisinage d'une pression qui

provoque un changement topologique, mais cette singularité

est atténuée à température finie. Dans ce cas aussi la

comparaison avec des anomalies expérimentales bien établies

est problématique.

4.2.c. Effets_du_çhamg_magnétigue :

Dans la mesure où sa valeur n'est pas

faible, la prise en compte de Y en présence d'un champ

magnétique (dans la configuration B // c) constitue un

problème délicat (voir par exemple Réf. H 1*]. GUPTA et

WALLACE t30] ont montré que pour des champs supérieurs à

2 Teslas, l'effet de y3 sur les niveaux inférieurs de Landau

pouvait être traité de manière approchée : le résultat est

purement quantitatif et relativement faible.

DRESSELHAUSS [31] a étendu l'analyse aux champs faibles,

en s"appuyant sur les conditions de quantification de Bohr-

Sommerfeld. Il obtient en particulier un diagramme des niveaux

de Landau au point K en fonction du champ magnétique tout à

fait compatible avec ce que nous avons déduit plus haut pour

les fréquences dHvA. En particulier des discontinuités des

niveaux sont mises en évidence pour des valeurs d'énergie

comparables aux nôtres.

Tout récemment, HAKAO [32] a confirmé globalement ces

résultats par la résolution numérique du problème quantique

Page 110: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 86 -

exact. Cependant les discontinuités des niveaux disparaissent,

phénomène qu'il explique par un mécanisme de "magnetic

breaktrough" au voisinage du point K, plus fort à mesure

que la cote augmente. Notre approche se distingue des précé­

dentes en ce qu'elle prend résolument le point da vue d'une

étude topologique globale des S.E. (soulignons que nous

n'avons pris connaissance des deux derniers articles qu'après

en avoir établi les principaux caractères). L'effet de

"magnetic breakdown" (ou "breaktrough") est par ailleurs très

probable et en particulier au voisinage et au-dessus de la

température de dégénérescence. En effet si l'on considère une

k-trajectoire déconnectée, la probabilité pour qu'une parti­

cule y effectuant un mouvement cyclotron la voie comme

simplement connectée est fournie dans une approche semi-

classique [33] par

exp Ho H

où H = ïï ( A E > ' b 4h ev xv y

En prenant pour A une valeur de 10 meV et v "\. v ^ v„ #

2.10 m/s, on obtient une valeur de Ho de l'ordre de

30 Teslas ceci signifie, par exemple, que pour une valeur du

champ magnétique de l'ordre de 10 Teslas, environ 5 % des

porteurs ont une k-trajectoire cyclotron simplement connexe,

ce qui commence à être appréciable. Toutefois, cette estima­

tion n'est donnée qu'à titre indicatif parce qu'elle majore

sans doute AE dans la région critique. En effet, on a retenu

pour A E une valeur correspondant sensiblement à e - e et F c*

les barrières de potentiel à franchir au niveau du point K sont certainement plus faibles. De plus, il faut tenir

compte du fait que même pour la S.F. le phénomène doit

apparaître car AS varie fortement avec la cote et doit même

s'annuler au voisinage des points coniques. Mais, par contre.

Page 111: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 87 -

l'approximation sur les vitesses reste assez arbitraire,

celles-ci pouvant être bien inférieures à v . De plus, le

nombre de trajectoires susceptibles de favoriser l'effet ne

représente qu'une faible fraction des trajectoires en jeu et

leur influence réelle, sur les propriétés de transport par

exemple, nécessite une plus grande maîtrise quantitative

(le modèle esquissé dans l'Annexe 2 pourrait peut-être

apporter un début de réponse).

Un autre rapport important entre le champ magnétique

et les effets topologiques de Y 3 concerne la possibilité de

k-trajectoires ouvertes dans la direction de l'axe c. Ceci ne

constitue pas un résultat fondamentalement nouveau par rapport

aux S.E. quasi-cylindriques (c'est-à-dire celles qui correspon­

dent à e > e . ou e < e s ) , toutefois l'analyse précédente

montre que de telles trajectoires sont déjà possibles pour

E < E . : ce sont les k—trajectoires de trou dans la topolo-

gie particulière où les deux poches principales de trous sont

reliées par trois "bras". Un tel effet devrait pouvoir s'ob­

server tout particulièrement sur la magnétorésistance trans­

verse mesurée parallèlement à c (c'est la configuration dans

laquelle le courant est parallèle à l'axe, le champ lui étant

perpendiculaire). Les quelques mesures qui existent de cet

effet (voir la revue de SPAIN [14] , p. 135-141) mettent en

évidence une anisotropie marquée et anormale. En effet, la

magnétorésistance transverse (B 1 c // j) est plus faible que

la longitudinale (B // c // j) et leurs dépendances par

rapport au champ magnétique sont différentes. En outre, le

degré de 1'anisotropie augmente avec la température, avec la

qualité de la structure cristalline (ce qui conduit SPAIN

à penser que la désorientation des cristallites ne peut

expliquer l'effet). Enfin, ±± présente une localisation

angulaire assez marquée surtout de 9 = (B, c) = 90° malgré

la désorientation des cristallites (voir Figure III.13a). Ce

dernier point, ainsi que le sens de variation avec la tempé­

rature (le nombre de trajectoires ouvertes augmente avec elle)

nous font avancer l'hypothèse que les trajectoires ouvertes

Page 112: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

logRe/RL

90

VR T

150

i i

-

100 / (b)

-

50

n i 1

-

60 30 0 9(degr*)

100 200 300 T(Kelvins)

- pc(0)]/pc(0), résultats sont

Figure III.13. Anomalie de la magnétorésistance parallèle à c. Rg = [pc(B) 9 étant l'angle entre l'axe c et le champ magnétique, B. Ces ceux obtenus pour l'échantillon SC.15 de la réf. [31*] . a) Variation logarithmique du rapport de Re à sa valeur pour la configuration longitudinale (le.j//B//c). L'anomalie consiste en ce que la magnétorésistance transverse (6= 90) est bien plus faible que la longitudinale (9= 0), contraire­ment à ce qu'il faudrait attendre de la forme conventionnelle de la S.F. De plus, l'effet est plus fort à 77 K qu'à 4.2 K. Ces deux caractères nous amènent à penser à l'existence réelle de trajectoires ouvertes parallèles à c t

du type de celles que nous avons analysées dans le texte. b) Anomalie marquée vers 50 K dans la dépendance en température du rapport R^/By

Page 113: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 89 -

constituent un élément important dans 1'explication du

phénomène.

Toutefois, on ne peut prétendre épuiser ainsi l'ensemble

des traits caractéristiques de ce dernier. En effet, il reste

difficile de comprendre pourquoi l'anomalie subsiste à 4 Kelvins,

température à laquelle le gaz de porteurs est totalement dégénère

et où, en principe, il n'y a aucune trajectoire ouverte. De

plus, la plage d'étude en champ de l'effet est trop restreinte

pour observer le comportement asymptotique caractéristique en 2

B ê; sans saturation de la magnëtorësistance transverse. Par

contre, la longitudinale a été étudiée en champ fort et jus­

qu'en régime ultra-quantique [35] [36] et elle semble manifes­

ter une saturation. Malheureusement celle-ci apparaît dans le

régime quantique et présente un comportement assez complexe à

haute température [36] vraisemblablement lié à la dépendance

sous champ des mécanismes de relaxation (et plus particulière­

ment celui du couplage électron-phonon). Signalons enfin que

la tendance générale au renforcement de 1'anomalie que nous

avons mentionnée ci-dessus est en fait compliquée par la

présence, vers 50 Kelvins, d'un pic dans la dépendance en

température du rapport de la magnétorésistivitë longitudinale

à la traverse lorsque le champ est fixé (voir Figure III.13b).

Il s'agit là nous semble-t-il d'un aspect spécifique, non

réductible à un problême de topologie des S.E. du moins telle

que nous l'avons introduite précédemment. On pourrait éventuel­

lement penser â l'introduction, à côté des trajectoires

ouvertes correspondant à e . < e < e . , de celles des S.E.

quasi-cylindriques (e < e ). Mais les températures ne

correspondent pas bien et de plus il est peu probable, que ce

mécanisme conduise à l'apparition d'un pic. Notons en passant

que la différenciation entre les deux types de trajectoires

ouvertes pourrait être observée pour un monocristal puisque

la première forme n'est révélée que pour des directions parti­

culières de B parallèlement aux plans, alors que la seconde

l'est indépendamment de cette orientation.

Il est donc intéressant de reprendre cette étude sur

d'autres échantillons et dans une gamme de champs plus étendue.

Page 114: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 90 -

4.2.d. Decompensation :

La decompensation constitue le dernier

facteur important pour l'étude des variations topologiques

des S.E, Les moyens de création en sont essentiellement le

dopage au bore à haute température (on suppose les atomes de

bore substitués aux carbones) et l'irradiation aux neutrons

(voir la revue des expériences existantes dans la Réf. [15]) .

Par contre, l'insertion interplan implique certainement un

mécanisme plus complexe que la simple decompensation et

nécessite un traitement spécifique [37] . DILLON et al. [15]

ont souligné la difficulté d'interprétation quantitative des

modifications dHvA et le caractère trop partiel des résultats

expérimentaux actuellement disponibles. Ces conclusions restent

valables lorsqu'on essaye une interprétation tenant compte des

possibles discontinuités. Nous mentionnerons, toutefois, une

expérience récente d'irradiation aux neutrons réalisée par

DILLON et SPAIN [38] . Celle-ci consiste à suivre la variation

des positions des oscillations de magnétorësistance (Schubnikov-

de Haas) correspondant aux niveaux de Landau 1 et 2 pour les

électrons (1 E et 2 E respectivement) et 1 pour les trous (1 H).

A dose relativement faible (P-N i> 5 ppm) , la modification de

la position de 1 E semble présenter une variation plus marquée

ainsi peut-être qu'entre 20 et 30 ppm. Malheureusement ces

valeurs de P-N ne correspondent pas exactement à la gamme de

décompensation (de l'ordre de 40 ppm au moins [15]) adaptée

â la mise en jeu des énergies critiques. Toutefois, il faut

noter que la méthode de détermination de P-N utilisée consiste

à employer la formule semi-classique pour le comportement de

saturation asymptotique de <r B, mais que les champs auxquels xy

cette saturation apparaît sont situés au voisinage de la limite

extrême qaantique. Si l'on confirmait ces résultats, ils auraient

alors pour signification l'inadaptation du modèle des bandes

rigides à l'étude de la décompensation. Une étude serrée

pourrait toutefois établir si la hiérarchie topologique est

conservée malgré tout. .

Page 115: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 91 -

En conclusion de cette analyse, nous

pouvons dire qu'il n'existe pas, à ce jour, d'expérience

mettant en évidence de manière décisive la réalité de la

structure topologique des S.E. au voisinage du niveau de

Fermi. Tout au plus existe-t-il un certain nombre d'anomalies

qui peuvent, au moins partiellement, s'interpréter de la

manière que nous avons adoptée ci-dessus. Il reste donc un

important travail expérimental â accomplir dans ce sens et

qui devra s'affranchir des défauts des expériences existantes

(caractère très partiel des résultats, correspondance floue

entre paramètre physique et énergies critiques). Cependant,

nous ne pensons pas que les effets qu'on pourrait mettre en

évidence puissent être interprétés comme liés à un changement

topologique pur. En effet, les interactions entre porteurs

doivent jouer un rôle important dans le graphite [12], Le choix

des expériences retenues pour la détermination empirique des

paramètres repose, en principe, sur leur insensibilité aux

effets de liquide de Fermi [12] [13] [15]. On peut donc vrai­

semblablement obtenir de la sorte une assez bonne description

de la S.F., mais de nombreux effets doivent être perturbés.

En particulier 1'analyse des porteurs minoritaires peut être

compliquée par 1'apparition de fréquence supplémentaire

résultant d'un couplage électron - trou comme l'ont remarqué

BRIGGS et al. [39]. Mais des effets plus importants peuvent

apparaître lorsque les interactions entre porteurs sont suffi­

samment intenses pour lever les dégénérescences existantes

(ouverture de gaps d'énergie). Les différentes poches d'élec­

trons et de trous doivent alors être conçues comme déconnectées.

Il en résultera donc certains traits spécifiques de cette nou­

velle topologie, mais les effets liés au rôle des interactions

entre porteurs doivent être d'une importance beaucoup plus

grande lors du franchissement d'une énergie critique ; bien

plus, elles doivent contrôler le mode de ce passage.

Page 116: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 92 -

Sous ne discuterons pas davantage de ce

point à ce stade du développement (voir Chapitre VI), mais

nous nous limiterons â l'approche du métal normal et aux

problêmes que posent les propriétés de transport du graphite

dans ce cadre.

III.5 - LES PROBLEMES DES PROPRIETES DE TRANSPORT BASALES

DO GRAPHITE.

Jusqu'à présent, l'analyse des propriétés

de transport basales du graphite s'est toujours appuyée sur

l'hypothèse que ce dernier constituait un métal normal (on

doit cependant souligner 1'existence,de tentatives pour sortir

de ce cadre en ce qui concerne les propriétés selon l'axe c

[14] [40]-[42] ou encore le transport dans les pyrocarbones

[43] [44]). Par métal normal [45] [46], nous entendons essen­

tiellement un métal dans lequel les propriétés des quasi-

particules sont continues lorsqu'on traverse la S.P. En parti­

culier, il n'y a pas de gap d'énergie au niveau de Fermi.

Cette hypothèse posée, l'interprétation usuelle du transport

fait également appel à la solution de l'Equation de Boltzmann

sous une forme plus ou moins élaborée. Toutefois, la possibi­

lité d'atteindre un régime de champ très élevé dans le graphite

peut remettre en cause les conditions de validité de l'Equation

de Boltzmann (voir Chapitre IV, § 1.4). Bien évidemment, nous

ne considérons pas que les écarts observés dans ces conditions

par rapport au régime semi-classique (domaine où l'Equation de

Boltzmann s'applique) traduisent nécessairement un caractère

"anormal" du métal. Mais, même en dehors de ce cas extrême,

le développement de la solution de l'Equation de Boltzmann

est extrêmement délicat du fait de la complexité de la struc­

ture de bandes du graphite qui a été présentée dans les para­

graphes précédents. Nous allons rappeler les problèmes posés

par cette interprétation semi-classique.

Page 117: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

5.1. Les difficultés de l'interprétation

des effets G.M. dans le graphite

L'interprétation des résultats expérimen­

taux des effets G.M. du régime semi-classique -d'un métal normal

[46] permet habituellement de caractériser de manière rigoureuse

ou assez bien rapprochée, les diverses propriétés des porteurs

de charge : le nombre de porteurs distincts, leur qualité, leurs

concentrations respectives, leurs mobilité?;. Dans le cas du

graphite, les effets G.M. peuvent être considérés, dans une

première approximation, comme la combinaison des effets des

deux types de porteurs majoritaires, électrons et trous [47].

Ce caractère est assez bien confirmé par la structure de la

S.F. si l'on se limite aux basses températures (voir § 3 et 4).

De plus, la nature de ces deux types de porteurs laissent pré­

voir des propriétés assez voisines. Ces deux éléments sont

retenus, dans une simplification extrême, par le modèle simple

à deux porteurs [34] [47] [48].

5.1.a. Les déficiences du modèle simple à

deux porteurs.

Si N et P désignent respectivement la

concentration des électrons et celles des trous, et si u n et

u sont leurs mobilités, le coefficient de magnêtorësistivité

et celui de l'effet Hall prennent les formes suivantes [49]

AS. =

N P

1 +

Nu + Pp, 'P 1

Nu n + P "P < "n B 2

n p

"n "n B 2

n p (III- 9)

et

*H 1 K - N*n] + (P - N)

/Niin + Pu 12 + (P - N) 2 u; u. 2 M 2

n "p (IÏI-10)

Page 118: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

94

La comparaison de ces formules aux résultats expérimentaux

obtenus sur les graphites naturels [47] aussi bien que les

pyrolytiques [34], met en évidence un certain nombre d'insuffi­

sances de cette approximation. Nous en rappelons rapidement

les traits essentiels :

- à la limite du champ nul, le rapport A p » ne tend pas PoB

vers une constante (égale au produit v n w_).

- la détermination du coefficient de Hall à la même

est délicate à réall

fortement en champ faible.

limite est délicate à réaliser dans la mesure où R H varie

- la forme asymptotique B + „ R H, qui permet normalement la

détermination de (N-P), n'est généralement pas accessible pour

des valeurs du champ correspondant au régime semi-classique

[50l. On ajustement des résultats expérimentaux par la formule

III. 9 conduit généralement à un taux de decompensation trop

élevé.

L'origine qu'on invoque le plus souvent [34] [47] pour

expliquer les insuffisances de ce modèle, réside dans la

présence de porteurs minoritaires à forte mobilité qui pertur­

bent le régime semi-classique. Il est donc nécessaire de mieux

prendre en compte la complexité de la structure des bandes du

graphite pour l'interprétation de ses propriétés G.M. Par

ailleurs, il est préférable de développer ces considérations

pour les composantes du tenseur de conductivité que pour les

expressions de -^ et IL [34] [50].

5.1.b. Les_diffiçultês_de_l^intergrétation

Dans l'Annexe III. 1, nous rappelons la

forme complexe de a et a qui résulte de la structure de

bande,même dans le cadre du métal normal et du modèle des

bandes rigides. Cette structure est liée essentiellement

aux deux formes d1anisotropic du graphite (§ 2 et 3) et à

sa faible température de dégénérescence (§ 4).

Page 119: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 95 -

Les relations Al-9 expriment a et a /B comme des xx xy

sommes ou des intégrations de contributions lorentziennes. De ce point de vue, le modèle simple à deux porteurs se réduit S

la somme de deux contributions lorentziennes seulement

(III-ll)

N hlM* p I e | p p

^ 1 + ( y n B ) 2 1 + ( w p B ) 2

- M | e | y n

a / - + p Mu*

X r B l + ( M n B ) * +

1 + < P p B ) 2

(111-12)

Les écarts à cette dépendance résultent non seulement de la

présence de poches supplémentaires de porteurs (argument

invoqué dans le cadre du modèle précédent), mais également de

- la dispersion de mobilité d'une même poche avec k

(ceci résulte de la variation de u et de T le long de k ). c z

- la contribution de fréquences cyclotron multiples de u>c

dès que les k-trajectoires cyclotron ne sont pas circulaires

(effet de 1'anisotropie trigonale).

- la dispersion des mobilités avec l'énergie. Celle-ci

entraîne une différence entre mobilité "de Hall" et mobilité

"de conductivité" (nous en tenons compte pour l'analyse des

effets thermomagnétiques dans le cadre de modèles simples au

Chapitre V). Il faut également rattacher â ces effets, les

modifications liées aux changements de topologie des S.E.

(§ 3 et 4) .

Toutes ces difficultés doivent apparaître essentiellement

en champ faible si l'on s'en tient à la théorie du métal normal

[45] [46]- E n effet, en champ fort (le régime restant semi-

classique) , les variations en champ des différents coefficients

de transport deviennent indépendantes du mécanisme de relaxa­

tion ou de la forme des k-trajectoires; elles ne reposent plus

Page 120: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 96 -

que sur la topologie de ces dernières et sur le taux de

compensation du métal. En particulier, dans le cas du graphite

parfaitement compensé, la magnétorésistivité doit suivre la

loi suivante en champ fort

a (B ) o B-2 (111-13) XX Z Z

En fait, cette dépendance n'est jamais observée (voir Chapitre

IV, § 3 et 4 ) , ce qui illustre en tout premier lieu la diffi­

culté de l'analyse des propriétés G.M. dans le cadre semi-

classique. En particulier, la méthode de McCLURE pour le

calcul des concentrations totales de porteurs [24 ], déj à

évoquée précédemment (§ 4 ) , ne peut être appliquée au cas du

graphite sans modification ad hoc dans la mesure où elle

suppose vérifiée l'hypothèse 111-13. Afin de dépasser ces

difficultés, de nombreuses autres méthodes ont été proposées.

SPAIN 50 en a présenté récemment une revue critique. Ces

méthodes reposent toutes sur le choix d'une mobilité moyenne,

mais toutes ont en commun un arbitraire plus ou moins marqué.

En particulier, elles ne fournissent pas de réponse sur l'ano­

malie de a en champ fort et sont incapables de préciser quan­

titativement la validité de leurs estimations. Sans répondre

au premier point, DILLON et SPAIN ont adopté une approche qui

permet une analyse quantitative du régime semi-classique.

5.2. L'approche de DILLON et SPAIN

L'approche de DILLON et SPAIN part d'une

étude de l'ensemble du régime semi-cla.= i.ique - champ faible

comme champ fort. Celle-ci repose sur des calculs de a [51]

et de a /B [52] développés dans le cas dégénéré et sur la base

de modèles de bandes plus ou moins complets [53] et d'un modèle

de 1'anisotropie trigonale [54]. Un inconvénient de cette démar­

che réside dans la difficulté à prendre en compte simultanément

l'ensemble des particularités de la structure de bandes du

graphite. Nous proposons à l'Annexe III.2. un modèle qui pour­

rait surmonter cet obstacle. Cependant l'objectif essentiel du

Page 121: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 97 -

travail de DILLON et SPAIN - obtenir des ordres de grandeur

à partir de l'approche semi-classique - peut être considéré

comme atteint, Nous décrirons plus prëcisémment deux consé­

quences de ce travail : une méthode d'analyse de la magnéto-

conductivité et le signe théorique de Rg â basse température.

5.2.a. Analvge.àe.o^JBl :

Nous avons vu que les détails de la struc­

ture de bandes conduisait à des contributions lorentziennes

multiples qui peuvent, dans une certaine mesure, expliquer

l'écart des valeurs expérimentales de a

x x W à la forme

"standard" possédant une dépendance lorentzienne pure (c'edt

le cas, par exemple, de deux porteurs isotropes à propriétés

identiques) :

St. _ ao °xx 1 + (PB)2

où <r0 = 2 N |e| ilc

(u est une mobilité de conductivité moyenne) Dans ce cas, on peut aisément déterminer v en le comparant â

la valeur du champ - Bx ,2 - pour lequel

a ( B!/2> -22L- = i/ 2

A partir de 1'analyse de leurs différents

modèles, DILLON et SPAIN ont déterminé une méthode d'approxima­

tion qui s'appuie sur la comparaison avec le modèle standard.

L'application de la méthode est très simple en elle-même.

Elle peut, en effet, se résumer dans la règle suivante [51î :

a. détermination de P1/2 (u chez DILLON et SPAIN) par la

condition o x x(Bl / 2)

1/2 et CT1/2 = ( B I / 2 )_ 1

Page 122: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 98 -

b. identification de y , mobilité de conductivité moyenne,

à ji2/2

c. détermination d'un "nombre expérimental de porteurs"

N exp 2|e|y 1 / 2

Cette règle peut sembler, a nremië". vue, tout aussi

arbitraire que celles des autres méthodes de détermination de

la mobilité. En fait, un examen plus détaillé [53] [54] montre

qu'elle constitue une approximation tout à fait cohérente.

C'est une approximation dans la mesure où elle réalise une

séparation entre mobilité et nombre de porteurs à partir de

la donnée expérimentale de a (B), ce qui n'est pas possible

en toute rigueur pour une structure électronique aussi complexe

que celle du graphite. En outre, cette approximation est cohé­

rente pour deux raisons. En premier lieu, elle se fonde sur

une norme du champ qui permet de surmonter l'anomalie de " X X(B)

an champ fort, mais aussi de comparer entre eux les résultats

obtenus à différentes températures ou pour différents échan­

tillons. En second lieu, il est possible d'évaluer, dans le

cadre semi-classique, le degré de précision de l'approximation.

En effet, sur la base des différents modèles de bandes, il est

possible de comparer l'écart entre le N et le nombre d'états

électroniques déduits de la relation classique

2 Nbande = | vn <e> fo d e + | UP <e> fo d*

où vn(e) et v (e) sont les densités d'états d'électrons

et trous respectivement. On doit retenir en particulier, que si

la dispersion des mobilités le long de k z peut conduire à un

abaissement inférieur à 20 % de N par rapport à N b a n d e s ,

1'anisotropie trigonale peut, au contraire, augmenter le rapport

Page 123: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 99 -

jusqu'à 20 %. On peut estimer qu'au total la méthode n'intro­

duit pas d'écart supérieur à 15 % [50] dans le cadre de vali­

dité de l'approximation semi-classique.

Un autre résultat important déduit de

cette analyse concerne le signe de R„ à basse température

pour le graphite pyrolytique [52] [55 j.

5.2.b. Signe de R„ S basse température

goux if_9£a££ite_g£rolytique :

La conductivité du graphite pyrolytique

à la température de l'hélium liquide repose sur la diffusion

des porteurs de charge sur les parois des cristallites d'après

l'interprétation habituelle. Le calcul de g /B sur la base

d'un libre parcours moyen constant et pour les températures

du gaz totalement dégénéré constitue donc une bonne approxi­

mation. On peut évaluer <y et a /B pour les trous et les r xx xy

électrons tout d'abord dans le cas du modèle S.W.McC. simpli­fié 'Y3 = 0). Le résultat est le suivant

n °xx

et surtout

B

! Hi

Il résulte de la seconde condition qu'à basse température

Par ailleurs, si l'on tient compte de l'effet de l'anisotropie

trigonale, il est possible de montrer que [52]

l i m \UJSL l i m

B+0 B B+0

Y 3 ï 0

_EL

Page 124: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 100 -

et par conséquent, le résultat précédemment obtenu pour R„

est inchangé. Ce résultat est très important dans la mesure

où RJJ) est très négatif a basse température pour certains

graphites pyrolytlques (voir Chapitre IV, § 3).

Les points présentés dans ce paragraphe

nous seront très utiles par la suite. En premier lieu, l'ana­

lyse de ' X X(B) sera appliquée â l'étude expérimentale des

effets G.M. et I.M. en régime semi-classique réalisée sur un

même échantillon (voir Chapitre IV, § 3 et Chapitre v, § 4 ).

En second lieu, elle nous servira à discuter les conditions

de l'existence d'un rapport entre les propriétés de transport

du graphite et une éventuelle instabilité de ce dernier (voir

Chapitre VI, § 1).

Page 125: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 101 -

ANNEXE III-l : LES DIFFERENTES CONTRIBUTIONS "LORENTZIENNES"

à SXît(BT) et OyytB,)

Les composantes "u tenseur de conductivité

snt s ' écrire en régime semi-

dans l'hypothèse d'un temps de relaxation [46]

électrique a.. peuvent s'écrire en régime semi-classique et

2e* ' ' 3 f

| d 3 k ( " ^ ] V i f J ( A l a a )

3¥. ï.

âïï 1 + r 1 - v j ( A 1 - A b )

Si l'on admet la constance du temps de relaxation le long de

la k-trajectoire cyclotron [2^], on obtient la solution

suivante pour ¥• :

u u'-u

*J = / V j ( U'' S T d U ' (Al.2)

c

Pour une trajectoire fermée, ï. est périodique et c = - «•

9f ~ u'-u <JJ4 = ^ — f d 3k [" â^ 2 ] v i jvjtu') e T du- (Al.3))

La solution correspondante pour a.. est alors :

— 00

Remarquons que dans cette formulation, v et u doivent être

considérées comme des fonctions de k. Il est préférable de

passer à une intégration par rapport aux variables e, k

(direction du champ magnétique) et u qui sont des variables

indépendantes mieux adaptées au problème cyclotron C*0]. On

obtient alors :

Page 126: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 102 -

&• u u'-u

v±v. = J c du Vj^u) j v. tu') e T du' (Al.4b)

(u est la fréquence cyclotron).

Commençons par expliciter les intégrations

par rapport à e et â k z. Si l'on fixe l'énergie E, les valeurs

de k permises correspondent à une certaine distribution

définie par la topologie des sections droites de la S.E. m

correspondîtes. Si l'on symbolise par k les cotes où se produisent ces changements, on voit qu'il est possible d'écrire

j dk z=I S.E. m

dk (Al.5) z

Cette définition permet de prendre en compte les différentes

poches d'une surface ëquiénergle comme on peut s'en rendre

compte aisément sur l'exemple du graphite (Chapitre III.§ 3,4).

Si l'on fait varier maintenant l'énergie e on peut procéder de

la même manière en symbolisant les énergies critiques par e n,

d'où

[ ** = 1 de (Al. 6)

(e peut prendre éventuellement les valeurs + «•) .

Analysons maintenant plus en détail la

moyenne v.v .. Pour cela on va tenir compte de la périodicité

de v. le long de la k-trajectolre : v ^ est donc développable

en série de Fourier [24] [45].

Toutefois, au lieu de prendre comme fonctions de base des

exponentielles imaginaires, nous choisirons des fonctions

Page 127: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 103 -

cosinus et sinus en nous inspirant du traitement du cas

de la trajectoire circulaire [46] pour lequel

V (U) = V COS (i) U X _L C

v (u) =-v^ sin o>c u

En considérant la symétrie des trajectoires du graphite

(B // c) et en choisissant comme origine de u le moment où

le point configuratif traverse un des 3 plans de symétrie,

on se convainc facilement dans ces conditions que

v (-u) = v (u) et v ,(-u) «= - v (u) x x y y

Y.(u)

Il est justifié d'écrire :

u = 0

v (u! = l vt(v) cos v os u (Al.7a)

- v (u')) = I Vj(v')sin v u u' (Al.7b)

il n'y a pas de terme constant car la valeur moyenne de

v x et v„ le long d'une trajectoire fermée est nulle.

On obtient donc :

Page 128: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 104 -

2TT

j C du I v x (v) cos vusu -co v '

u ' -u (v')cos v'mu'e T

2 IT

f 0)_

= I I v (v) v (v 1) c du cos vii>u . du'cos v'o V V '

De même 2ir

v v = 1 I v (v) v (v 1) du cos Vmu du 's in v' u's x y x y j j v v'

Pour des raisons évidentes de commodité, calculons 1 ' in tégra le suivante :

(iv'u +iyu' du" e

r ( i v ' u 0 + i)u*

iv'o>0 + ? {

1 + (v ' u c x)• (cos v'tou + V'OJT sin v'uu)

i (V'OJT COS v'uu - sin v'oiu)

En reportant l e s r é s u l t a t s correspondants dans u e t \^ \y e t en tenant compte des re la t ions d 'orhogonali té bien connues

2ir

du cos VOJU cos v ' mu = — S ,

e t 2ir

du cos VÛJU sin v ' tiu = 0

Page 129: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 105 -

on obtient les résultats suivants

,- = i v. ( v ) 11 _ L 1 + (V<OT) 2

{Al.8a)

V v = I V « ( V ) V V { V ) 7 r V T Î

'x'y "• x v

1 + (VOIT)' CA1.8b)

et en définitive

ffxx<V = 2e2ir

(2lT)3h2

n+1 f e r 3f de

.m+1

:-^ii

(Al-9a)

dk z ï v2<v)

1 + (VU CT) '

«_.<B,) = 2e27T

(Al-9b)

eB_

*» z (au) 5* 2

n+l

ûe

i.m+1 »f.

d k 2 J v x(v)v y(v) v 1+(V(.)CT) '

Ces relations ont été obtenues dans un

cadre plus restreint que si le développement en série de

Fourier avait été complexe puisqu'on a tenu compte explicite­

ment de la symétrie des trajectoires pour écrire les relations

(Al.7). Mais ceci importe peu puisqu'on s'intéresse essentiel­

lement au cas où B est parallèle à c.

Par ailleurs, il est évident que, dans

les mêmes conditions, les formes intégrales du tenseur

thermoëlectrique M,, sont du même genre que ci-dessus.

Page 130: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 106 -

ANNEXE III-2 : LE MODELE HYPOCYCLOIDftL

L'analogie de forme entre les hypocycloï-

des d'ordre trois et les sections droites simplement connexes

des S.E. du graphite est frappante (voir Figure A2.1). Si l'on

cherche à ajuster numériquement les sections droites par des

hypocycloïdes, on n'y parvient en général pas. Notons toute­

fois que cela est possible avec une excellente précision pour

la partie centrale d'une section droite composée de quatre

parties.

Nous avons cherché à préciser davantage cette analogie.

Pour cela, nous sommes partis de la forme paramétrisée (par"v")

des hypocycloïdes de cercle d'ordre trois.

KX = 2 ici cos v + K 2 cos 2 v (A2.1a)

K = 2 KJ sin v - K 2 sin 2 v (A2.1b)

et nous l'avons mise sous une forme liant K à a en nous inspi­

rant de la détermination des sections droites que fournit

l'Equation III.6.

Le résultat est le suivant

K* - 8 b cos 3a K 3 + 2 b 2(2+a 2) (4-a 2)* 2 + b"a 2<a 2-4) 3 = 0

(A2.2)

K 2 «1 expression dans laquelle on a posé a = — et b = —

L'analogie apparaît donc plus profonde, au niveau algébrique,

qu'une simple parenté de forme, mais on en voit aussi les

limites puisque les trois coefficients de (A2.2) dépendent

de deux paramètres seulement, alors que ceux de (III.6) sont

en général indépendants.

Page 131: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

Figure A2.1 - Comparaison des sections droites des S.E.

du graphite â des hypocycloldes

a) les trois types de sections droites des S.E. du graphite :

b) deux types d'hypocycloïdes de cercle d'ordre trois :

Page 132: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 108 -

Nous n'avons pu trouver une origine physique à cette analogie,

si elle n'est pas purement fortuite. Toutefois, en référence

au problème des électrons presque libres, on peut se représen­

ter les hypocycloldes comme correspondant au mouvement libre

des électrons et les déformations, les changements topologiques

des sections droites comme l'effet des diffractions de Bragg

contrôlés par les limites de la zone de Brillouin. Nous n'avons

pas poursuivi dans cette direction, mais elle peut, peut-être,

guider une méthode d'approximation des S.E. exactes.

Il semble préférable d'utiliser ces consi­

dérations comme base d'un modèle. En effet, la forme paramétri­

que (A2.1) est bien adaptée à des calculs du genre de ceux

développés dans l'Annexe 1 (en particulier pour l'analyse de

Fourier) et daus desquels on opérerait le changement de variable

u •+• v par l'intermédiaire de l'expression de l'abcisse curvi­

ligne. Pour l'ajustement de KJ et K 2 on peut en obtenir une

expression algébrique à partir de l'équation des sections droi­

tes qui se factorise simplement pour a = 2^- . Toutefois,

cette méthode peut conduire à une mauvaise topologie de la

section droite (les hypocycloïdes, en effet, peuvent avoir des

points doubles, des points de rebroussement) et il est préfé­

rable d'ajuster <j et K 2 de la façon suivante : on choisit KJ

(dont on peut avoir une forme algébrique approchée) et on peut

choisir Kj de sorte que l'hypocyclolde possède la même aire que

la section droite correspondante. Cette deuxième approximation

rend problématique vne étude de l'influence des y. , mais elle

se situe bien dans l'approche habituelle qui consiste à déter­

miner le jeu de paramètres y^ , puis à étudier l'influence de

la structure de bandes ainsi obtenue sur les propriétés de

transport.

De manière moins exacte, on pourrait encore prendre pour

référence les variations des propriétés dynamiques du modèle

S.W.McCl simplifié (Y3 = 0) et exprimer K1 et K 2 en fonction

de ceux-ci. Cette démarche pourrait,peut-être, fournir une

mesure approximative de l'influence des y^ (y compris Y 3 ) sur

les propriétés de transport.

Page 133: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 109 -

[ 1] HAERING R.R., Can. J. Phys. 36, 352 (1958)

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[ 5] MERING J. et MAIRE J. in Les Carbones op. cit., tome I, p. 129

[ 6] AMELINCKX S., DELAVIGNETTE P. and HEERSCHAP M., Chem. Phys. Carbon, 1 , 1 (1965)

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[11] HAERING R.R. and MROZOWSKI S, Progress in Semiconductors (Heywood and Company Ltd - London 1960) 5_, 273

[12] McCLURE J.W., IBM J. Res. Develop. 8_, 268 (1964)

[13] McCLURE J.W. in Proc. Intern. Lonf. Phys. Semimetals and Narrow - Gap Semiconductors, Dallas, 1970 (CARTER D.L. and BATE R.T., eds) p. 127

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Page 134: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 110 -

[15] DILLON R.O., SPAIN I.L. and McCLURE J.W., J. Phys.

Chem. Solids, 38_, 635 (1977)

[16] HERPIN A in Les Carbones op. cit., tome I, p. 201

[17] Le contanu de ce paragraphe et du suivant a été communiqué

pour l'essentiel à la 13ème Biennale du Carbone, Juillet

1977, tenue à Irvine (Californie)

[18] Voir par exemple ZIMAN J.M., Principles of The Theory

of Solids (2 n d Edition), Cambridge University Press (1972)

[19] LIPSHITZ I.M. et KAGANOV M.I., Usp. Piz. Nank 78_, 411,

(1962) [traduction anglaise : Soviet Phyf.. - Ospekhi ]5,

878 (1963)]

[20] McCLORE J.W. and SMITH L.B., Proc. 5 Conference on

Carbon, vol. 2, p. 3 (1963)

[21] ANDERSON J.R., O'SULLIVAN W.J., SCHIRBER J.Z. and

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[22] ITSKEVICH E.S. et FISCHER L.M., ZhETF Pis'ma 5_, 141 (1967)

[traduction anglaise : Soviet Phys. - X^TP Letters 5_,

114 (1967)]

[23 j KECHIN V.V., LIKHTER A.I. et STEPANOV G.N. , Fiz. Tverd.

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[ traduction anglaise : Soviet Phys. - Solid State .Lp_,

987 (1968)]

[24] McCLURE J.W., Phys. Rev. 1JJ2, 715 (1958)

[25] NOTO K. and TSUZUKU T., J. Phys. Soc. Japan 3_5, 1649

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[26] SAMARA G.A. and DR11KAMER H.G. , J. Chem. Phys. 3J7, 471

(1962)

Page 135: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

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[27] DRICKAMER H.G., Science 156, 1183 (1967)

[28] OKUYAMA N., YASUNAGA H. and MINOMURA S., Japan J.

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[29] LIFSHITZ I.M. , ZhETF 38_, 1569 (1960)

[traduction anglaise : Soviet Phys. - JETP 1^, 1130

(I960)]

[30] GUPTA O.P. and WALLACE P.R., Phys. Stat. Sol. (b) 5±,

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[31] DRESSELHAUSS G., Phys. Rev. 8_1_0, 3602 (1974)

[32] NAKAO J., J. Phys. Soc. Japan £0, 761 (1976)

[33] voir par exemple PIPPARD A.B. in The Physics of Menais,

ZIMAK J.M. Ed, Cambridge University Press (1969, p. 129

IS<*] SPAIN I.L., UBBELOHDE A.R. and YOUNG D.A., Phil. Trans.

Roy. Soc. (London), A262, 345 (1967)

[35] SPAIN I.L. and WOOLLAM J.A., Solid State Comm. 9_, 1581

(1971)

[36] LOWREY W.H. and SPAIN I.L., Solid State Comm. £2, 615

(1977)

[37] SPAIN I.L. and NAGEL D.J., Materials Science and

Engeneering 3_1, 183 (1977) ; compte-rendus de la Conférence

de la Napoule sur les Composés Lamellaires du Graphite

(Juin 1977).

[38] DILLON R.O., SPAIN I.L., McCLURE J.W., extended abstracts

of the 1 3 t h Conference on Carbon, July 18-22 (1971,

Irvine (Californie).

Page 136: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 112 -

[39] EBEEHAED A., VEGAS J. and BRIGGS A., Phys. Lett. 53A, 297 (1975)

[40] SPAIN I.L. in Proc. Intern. Conf. Phys. Semimetals and Narrow-Gap Semiconductors, op. cit., p.177

[41] SPAIN I.L., Séminaire S.B.T. (1977)

[42] AYACHE C., résultat non publié

[43] DELHAES P., de KEPPER P. and UHLRICH M., Phil. Mag. 29_, 1301 (1974)

[44] BOCKERW., J. Non-Crystalline Solids \2_, 115 (1973)

[45] LIFSHITZ I.M. and KAGANOV M.I., Usp. Fiz. Nauk 82, 389 (1965) [traduction anglaise : Soviet Phys. -Uspekhi 8_, 805 (1966)]

[46] ABRIKOSOV A.A. , Solid State Phys., supplement 12 (1972)

[47] SOULE D.E., Phys. Rev. .U2, 698 (1958)

[M] KLEIN C.A., Chem. Phys. Carbon 2, 225 (1966)

[49] Voir par exemple WILSON A.H., The Th-ury of Metals, Cambridge University Press, 2- d edition (1963)

[50] SPAIN I.L., " Galvanomagnetic effects in Graphite ", à paraître dans Carbon

[51] SPAIN I.L. and DILLON R.O., Carbon 1±, 23 (1976)

[52] DILLON R.O. and SPAIN I.L., Sol. State Comm. 2_6, 333 (1978)

Page 137: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 113 -

[53] DILLON R.O., SPAIN I.L., WOOLLAM J.A. and LOWREY W.H,, J. Phys. Chem. Solids 3_9, 907 (1978)

[51*] DILLON R.O. and SPAIN I.L., J. Phys. Chem. Solids 3_9, 923 (1978)

[5 5] SPAIN I.L., communication personnelle.

Page 138: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

CHAPITRE IV

PROPRIETES DE TRANSPORT

BASALES DU GRAPHITE

-ETUDES EXPERIMENTALES-

Page 139: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 115 -

Nous présentons dans ce chapitre un

ensemble de résultats expérimentaux sur les propriétés de

transport basales d'échantillons de graphite pyrolytique.

Tous ces résultats ont été obtenus sur l'ensemble de mesure

décrit au chapitre II et constituent donc une illustration

de performances de cet appareillage sans toutefois épuiser

l'ensemble de ses possibilités. Dans le même temps, ils

s'inscrivent dans le cadre d'une étude expérimentale spéci­

fique des propriétés du graphite pyrolytique que nous avons

divisée en trois parties. Avant d'exposer les résultats

correspondants, nous présentons les échantillons et les buts

recherchés.

Page 140: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

Echantillon Al A2 A3 A4 1

AS J Provenance Le Carbone

Lorraine Union Carbide (grade ZYA)

Union Carbide (grade ZYA)

Union Carbide (grade ZYA)

Union Carbide (grade ZYA)

Rësistivitë électrique (§ IV.2) (§ IV.2) (§ IV.2) (§ IV.2) -

Conductivité thermique et pouvoir thermo­électrique

(§ IV.2) (§ IV.2) (§ IV.2) - -

Effets galvano-magnëtiques (§ IV.4) - (§ IV.3) - -

Effets thermo­magnétiques - - (§ IV.3) - -

Magnétoconducti-vite thermique - - - - (§.VI.4)

Diffraction neutronique - - - (§ VI.2) -

Tableau IV.1. Présentation des échantillons et des études réalisées

Page 141: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 117 -

IV-1- PRESENTAT ION

Le Tableau IV.1. récapitule l'ensemble des

expériences réalisées sur cinq échantillons, numérotés de Al a

A5. Il renseigne aussi bien sur l'étude des propriétés de trans­

port basales (effectuées sur l'ensemble de mesure décrit au

Chapitre II) que sur des expériences complémentaires qui seront

exposées au Chapitre VI.

1.1. Les échantillons

Tous les échantillons étudiés sont des

graphites pyrolytiques, mais leurs provenances sont différentes.

1.1. a. Provenance_

Al est un pyrographite recristallisë fabri­

qué par la Société "Le Carbone-Lorraine". Il appartient à la

série d'échantillons ("CL.") sur lesquels A. de COMBARIEU a

réalisé ses mesures de conductivité thermique et de pouvoir

thermoélectrique.

A2, A3 et A5 sont des barrettes de graphite pyrolytique

utilisées normalement comme monochromateur. Elles proviennent

de la Société "Union Carbide" (grade ZYA). A3 et AS ont en fait

été obtenus par clivage de la même barrette.

A4 enfin, nous a été fourni par A.W. MOORE de "Union

Carbide" par l'intermédiaire de I.L. SPAIN.

La désorientation des cristallites de Al et A4 a été me­

surée. Elle est de l'ordre de 1° pour Al et de 1.2° pour A4,

1.1.b, Partiçularités_de_l^fguiijemgnj

dêi_ÉSbêDtàllQDS

Les échantillons n'ont pas tous été équipés

de la même façon. Les différences portent sur la technique

d'implantation des fils de prise de potentiel électrique et

Page 142: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 118 -

d'amenée de courant d'une part, et sur la géométrie des

colliers de prise de température, d'autre part. La nature

des fils de prise de potentiel électrique a également été

modifiée d'un échantillon à l'autre.

Deux méthodes ont été utilisées pour l'implantation des

fils électriques ! dépôt ëlectrolytique de cuivre et soudure

ou bien collage direct sur la tranche de l'échantillon à

l'aide d'une résine époxy dopée à l'argent ("Echobond solder").

La première technique a été appliquée à Al, mais un des con­

tacts n'ayant pas résisté aux cyclages thermiques répétés, le

fil correspondant a été collé. Le collage a été employé pour

l'équipement de tous les autres échantillons (A2, A3, A4).

Bien que d'utilisation largement répandue, cette méthode pose

un certain nombre de problèmes assez difficilement contrôlables.

En particulier, une inhomogénëitë de collage des fils d'amenée

de courant peut provoquer une inhomogénëitë importante des

lignes de flux dans une substance fortement anisotrope électri­

quement comme le graphite. Par ailleurs, les contraintes

résultant du collage sont assez mal contrôlables.

Nous avons également été conduits à modifier la géométrie

des colliers qui servent de prises de température par crainte

des contraintes qu'ils peuvent exercer sur l'échantillon lors

des cyclages en température. En effet, dans le cas de Al, A2

et A4, ces colliers, constitués d'un fil fin de cuivre verni

entourent complètement la tranche de l'échantillon. De plus,

ils sont fixés à l'aide d'une résine époxy ("Stycast") sur les

quatre côtés (Figure IV.1 a) .

Figure IV.1.

f U de /ivre < a ) ( b )

Page 143: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 119 -

La modification apportée dans l'équipement de A3, (Figure IV.1 b),

consiste à laisser libre une des arêtes. Les contractions du fil

sont ainsi moins ressenties par l'échantillon. Toutefois le

collage, en particulier sur la tranche, reste nécessaire pour

assurer un maintien suffisant. Les problèmes de contraction ne

sont donc pas totalement éliminés.

Nous n'avons pas utilisé les mêmes fils de prise de poten­

tiel électrique pour Al et pour A2 et A3. Dans le premier cas,

les fils sont en chromel. Ce dernier permet une meilleure

approche des conditions idéales, mais implique également des

corrections assez importantes pour les mesures thermoélectriques

et ces corrections dépendent du champ magnétique. C'est la

raison pour laquelle nous avons préféré équiper A2 et A3 avec

des fils d'argent normal dont le PTE est faible par rapport à

celui du graphite et surtout qui varie très faiblement avec le

champ.

Toutes les autres caractéristiques de préparation des

échantillons ("oreilles", fixation au bloc thermique, génération

du flux thermique) sont conformes aux descriptions générales

du Chapitre II. Les dimensions de tous les échantillons mesurés

sont du même ordre de grandeur : 30 â 40 mm de long, 2 â 3 mm

de large et 0.2 â 0.5 mm d'épaisseur. Par leur longueur, ils

se distinguent assez nettement d'autres études réalisées sur

des graphites pyrolytiques et a fortiori sur des "Kish" ou

des naturels. Ce choix nous permet une meilleure maîtrise des

mesures thermiques.

l.l.c. "Histoire" des échantillons

Tous les échantillons étudiés ont subi de

multiples cyclages thermiques entre la température de l'hélium

liquide et celle de l'azote liquide ou de l'ambiante. Nous ne

disposons pas d'une chronologie détaillée de ces traitements.

Toutefois, dans la mesure où ces résultats expérimentaux

présentent certaines anomalies que nous n'avons pu élucider

Page 144: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 120 -

entièrement, il nous a semblé utile de fournir quelques

indications sur l'histoire des différents échantillons.

La résistivitë de Al à la température de l'hélium liquide

a subi plusieurs modifications de l'ordre de quelques pour

cent. Nous n'avons pas pu les associer â des actions extérieu­

res, à l'exception toutefois d'une augmentation observée après

une transition de la bobine supraconductrice. Par ailleurs,

cet échantillon a été fracturé. La position de la fracture

nous a conduit à attribuer son origine à des contraintes appa­

rues au niveau d'une des oreilles, peut-être en relation avec

le système de maintien de l'échantillon.

L'échantillon A2 a d'abord été mesuré en conduction ther­

mique sur un réfrigérateur à dilution (50 mK) avant d'être

étudié sur notre ensemble de mesure. De son côté, A3 a subi

sa première modification de résistivitë "résiduelle" (voir

§ IV, 3.1) après les mesures thermiques réalisées à l'aide du

réfrigérateur â hélium 3 (500 mK). A2 a été cassé au cours

d'un démontage.

1.2. Présentation des mesures

Les résultats expérimentaux que nous

allons présenter dans les prochains paragraphes ont été réa­

lisés, d'une part, dans le but de contrôler les performances

de l'ensemble de mesure, d'autre part, pour pouvoir développer

la théorie du transport dans le graphite par les trois études

suivantes :

- mesures électriques, thermiques et

thermoëlectriques en champ nul sur plusieurs échantillons

(§ IV.2)

- mesures des effets G.M. et T.M. en

régime semi-classique sur un même échantillon (§ IV.3)

Page 145: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 121 -

- étude sur la magnétorësistance en champ

très fort (§ IV.4.).

La première étude a pour objet de carac­

tériser nos échantillons par leurs propriétés basales en

champ nul. Elle permet de comparer nos échantillons entre eux

et par rapport à des échantillons standard de la littérature

du graphite. C'est aussi l'occasion de préciser certains

points particuliers (P.T.E. en dessous de 10 K, mesures ther­

miques en dessous de 1.2 K).

Dans les paragraphes IV.3 et IV.4, nous

avons essayé de développer de façon plus originale l'étude

des propriétés de transport sous champ magnétique. La Figure

IV.2 illustre les différents régimes de ce transport [1 ]

[2 ].

Le régime semi-classique est caractérisé par la condition

•feu < kT c

où ") est la fréquence cyclotron. Ce régime est lui-même

subdivise en deux :

- le régime de champ faible ÛB << 1

- le régime de champ fort ÛB >> 1

(v représente la mobilité moyenne des porteurs).

Ce régime constitue le domaine de validité de 1'équation

de Boltzmann et 1'étude expérimentale en champ fort permet

habituellement de caractériser la topologie de la Surface

de Fermi ou même d'obtenir des renseignements quantitatifs

sur les porteurs de charge t3l. En fait comme nous l'avons

vu au Chapitre III, § 5, la magnëtoconductivité électrique

présente un comportement anormal en champ fort et il est

préférable de ne concevoir la distinction quantitative des

différents régimes que comme une première approximation.

Page 146: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

1 i - 1 1 - + Régime extremequartique 4 e l e c t r o n s ^ * - + Régime extremequartique 4 e l e c t r o n s ^ *

[trous ^ r — - ^

en su

« Q. E o

" " Régime q u a n ù q u e ^ ^ s

_ ^ S Champ fort , ' ' "~ <_>

^ ** 61

è 1

^ **

1 Champ fa'ibte

sem

i R

égim

e

i I 1

B (TESLAS)

10

10 30

T (Kelvins)

10

10

10* 100 300

Figure IV.2. Les différents regimes du transport G.M. dans Të" graphite (d'après 12]). Le champ expérimen-talement atteint dans nos mesures correspond à la limite extrême-quantique pour les électrons.

Page 147: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 123 -

Lorsque la condition-lîu > kT est remplie,

le régime est celui des champs très forts [1] [3] pour lequel

les effets quantiques deviennent importants. Il es-, divisé en

deux 3 son tour selon que Uns < n (régime quantique) ou

-KM > n (régime extrême-quantique), où n est le potentiel

chimique des porteurs de charge. Le régime quantique est

essentiellement caractérisé par une forte perturbation de la

densité d'états qui a pour conséquence l'apparition d'oscilla­

tions quantiques sur la dépendance en champ des différents

effets chaque fois qu'un niveau de Landau franchit la Surface

de Fermi [3]. Le régime extrême-quantique est caractérisé par

une condensation des électrons et des trous dans leur niveau

de Landau fondamental. Le transpo3.-t dans ce régime est com­

plexe, même pour un métal normal. En effet, la concentration

des porteurs varie proportionnellement au champ, mais de plus

la forme semi-classique de variation des coefficients de

transport est également fortement perturbée parce que les

processus de diffusion font aussi intervenir le champ [1].

L'équation de Boltzmann n'est plus valable dans la mesure où

la durée de l'interaction ne peut plus être négligée [1], Du

point de vue expérimental, le champ maximum dont nous disposons

nous permet de dépasser la limite ultra-quantique pour les

trous K 3.5 Teslas) et d'atteindre celle des électrons

(>v 7 Teslas) .

Au paragraphe IV.3, nous présentons une étude des effets

G.M. et T.M. en régime semi-classique pour l'échantillon A3.

Elle a été réalisée dans l'optique d'une approche semi-quanti­

tative afin, d'une part, d'évaluer le nombre effectif de

porteurs (§ IV.3.2.C.) et d'autre part, d'appliquer Iz méthode

d'évaluation de la contribution de diffusion dans les effets

T.M. à partir de résultats obtenus sur un seul échantillon

(voir Chapitre V). Ce dernier point aurait également nécessité

une étude des oscillations quantiques propres à A3 que nous

n'avons pas pu développer faute de temps.

Page 148: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 124 -

Dans le paragraphe IV.4, nous présentons des résultats

expérimentaux stir la magnétorésistance en champ très fort de

l'échantillon Al et nous avançons, â ce propos, un certain

nombre de remarques d'ordre qualitatif sur les propriétés bien

particulières de ce régime.

IV-2 - MESURES ELECTRIQUES ET THERMIQUES EU CHAMP NUL

Nc.s présentons successivement les résul­

tats obtenus pour la rêsistivltë électrique, la conduction

thermique et le pouvoir thermoélectrique (P.T.E.).

2.1. istivité électrique

Les variations thermiques de la rêsisti-

vité de Al, A2 et AJ sont illustrêer par le diagramme logari­

thmique de la Figure IV.3 où nous avons également reporté le

résultat obtenu pour l'échantillon A4 sur un montage de moins

grande sensibilité que celle du nôtre.

D'une manière générale, la dispersion

des points expérimentaux dans les mesures de conductivité

électrique caractérisent très bien la limite de résolution

de notre ensemble de mesure qui est de l'ordre de 20 à 3 0 nV.

Ceci conduit à une très benne précision relative, de l'ordre

de 2 à 3.10"3 lorsque le -'-•'•.rant appliqué • t de 10 mA, compte

tenu des dimensions de o^ .c.iantillons. i pelons que la

précision absolue sur la conductivité électrique est moins

bonne, de l'ordre de 2%). Nous wons cependant observé, à

plusieurs reprises, qu'en dessous de 10 K environ, le niveau

Page 149: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

Echantillon p(4.2K)x 10 8

(fi - m) p(300K)x 10 s

(fi - m) P(300KJ Echantillon p(4.2K)x 10 8

(fi - m) p(300K)x 10 s

(fi - m) P(4.2K)

Al 1.50 6.35 4.2

A2 0.36 2.57 7.1

(1) A3 (2)

(3)

0.89 0.74 0.64

4.00 4.00 4.00

4.5 6.1 6.2

A4 1.06 4.57 4.3

Tableau IV.2. Caractërlstlques de rëslstivité de Al, A2, A3 et A4

1 3 10 30 100 300 T (K)

Figure IV.3. Rës i s t iv i t ë en fonction de la température des échanti l lons Al, A2, A3(l) e t A4. Les rapports p (300 K)/p (4.2 K) res tan t peu élevés pour tous nos fchant i l lons

Page 150: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 126 -

de bruit augmentait fortement. Ce qui a pu conduire à une

dispersion des points de cette gamme de température plus

importante que la normale (1 à 2 % ) . Cet effet est net sur

la Figure IV.7 pour la conductivité de A3(3). Il est possible

que cette dispersion cache une faible anomalie n'excédant pas

quelques pour cents [4]. Nous n'avons pas pu préciser davan­

tage ce point, car lorsque l'échantillon.est près de la tem­

pérature du bain, 1'ëchauffement Joule contraint à utiliser

un courant de 1 mA.

La dépendance p (T) confirme bien le carac­

tère semimétallique de nos échantillons [5] [6]. Elle résulte

en effet de la conjugaison de deux contributions.

La première, prépondérante puisqu'elle détermine le caractère

croissant de p(T) entre 10 et 300 K, traduit la diminution

de la mobilité des porteurs avec la température due aux

interactions avec les phonons. La seconde contribution

manifeste l'augmentation du nombre de porteurs avec la tempé­

rature et n'est donc notable que lorsque l'on approche et

dépasse la température de dégénérescence (T ^ 100 Kelvins) :

le caractère croissant de p(T) est fortement atténué au-dessus

de 100 K. On peut ainsi distinguer deux zones séparées par une

inflexion vers 30 - 40 K selon les échantillons.

En dessous de 10 K environ, la rësistivitë

atteint une limite, indépendante de la température, qui est

due à la diffusion des porteurs sur las parois des cristallites

si l'on s'en tient à l'interprétation usuelle [ 2 ]. De ce

point de vue, une valeur plus forte du rapport p(300 K) /

p(4.2 K) correspond à une plus grande dimension basale des

cristallites. Le Tableau IV.2. reproduit les valeurs de la

rësistivité des différents échantillons à 300 K et 4.2 K,

ainsi que leur rapport.

Page 151: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 127 -

A2 présente la valeur (7) la plus importante de ce rapport.

Celui des autres échantillons reste de l'ordre de 4, valeur

bien caractéristique de la plupart des graphites pyrolytiques

(le cas de A3 sera abordé dans le prochain paragraphe). Les

valeurs restent donc Inférieures à celles des graphites réputés

les "meilleurs" s 17 et 38 respectivement pour les graphites

naturels EP.7 et EP.14 de SOULE [5] , 20 pour certains échan­

tillons de graphite pyrolitique [7] , 40 et même 45 enfin pour

certains "kish" [8] C9l . Notons cependant que la résistivité

de 1'échantillon A3 à température ambiante avoisine de très

près la valeur obtenue pour des échantillons de rapport très

élevé [5] [7] . Si l'on.compare nos échantillons du point de

vue de leur rapport de résistivité, on peut les classer par

ordre de taille des cristallites croissants, de la façon

suivante : Al, A4, A3, A2.

2.2. Conductivité thermique

La Figure IV.4 illustre la dépendance en

température de la conductivité thermique basale de Al, A2 et

A3 (2). Dans le cas de A2, la mesure a été étendue en dessous

de 1 K jusqu'à 80 mK en utilisant un réfrigérateur à dilution

du S.B.T. Pour l'échantillon A3, on a pu effectuer des mesures

jusqu'à 0.56 K en utilisant le réfrigérateur à hélium 3 de

notre montage (voir Chapitre II, § 3).

Dans l'ensemble, la dispersion des points

expérimentaux est satisfaisante : elle est de l'ordre de 5 %

environ. Dans le cas de l'échantillon Al, elle semble même

inférieure : ceci est dû au montage de cet échantillon avec

des fils de chromel (voir § 1) qui assurent une meilleure

approche des conditions idéales (Chapitre II, § 1). On notera

cependant que la dispersion des points devient beaucoup plus

forte dans les zones de température correspondant aux change­

ments de liquides cryogénique.

Page 152: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

100 300 T(K)

Figure IV.4. Conductibilité thermique de Al, A2 et A3.

Page 153: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

10* i I I I .Been I

10» - -

10* - -

-10 k

— *2 -

E / o

1 -

rf 0

-

tf I I I i

10 100 300 T ( K )

Figure IV.4. (suite)

Page 154: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 130 -

Les trois échantillons présentent les

caractères usuels de la conductivité thermique du graphite

pyrolytique (voir la revue de KELLY [10]) . Celle-ci a reçu

plusieurs interprétations théoriques, mais toutes sont fondées

sur le modèle de semi-continuum élastique de KOMATSU [10],

les différences portant sur la contribution des modes polarisés

"hors des plans". Au-dessus de 100 K environ, les processus

Umklapp entrent en jeu et limitent la conductivité qui passe

par un maximum. Si les valeurs des maximums de Al et A3 sont

assez élevés (33 et 44 W.cm - 1- K"1 respectivement), elles

restent tout â fait comparables aux résultats obtenus par de

COMBARIEU [11]. Par contre, la valeur atteinte par A2

(96 W.cm - 1- K - 1) est tout à fait exceptionnelle et ne corres­

pond à aucun résultat publié jusqu'ici.

Echant i l lon n n' Max (W.cnT'.K - 1 )

K(IOK)

(W.cm-' .K - 1 )

Al 2.36 1.72 33 0 . 8

A2 2.43 1.84 96 1.12

A3 2 1.66 44 0 . 7

Tableau IV.3. Caractéristiques de la loi K (T). n et n 1 sont

les exposants pour les deux régimes de variation

de K(T) entre 10 et 100 K. n correspond aux

températures comprises entre 10 et 20 K et n 1 â

celles supérieures à 20 K.

Page 155: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 131 -

En dessous de 100 K, on peut distinguer trois régions

plus ou moins nettement séparées. La zone médiane, comprise

entre 10 et 20 K environ, correspond au transport d'énergie

par les phonons seuls qui relaxent sur les parois des cristal-

lites [10], (voir aussi Chapitre VI, § 4). On peut représenter

la loi correspondante sous la forme : K a T n. Le tableau IV.3.

fournit les valeurs de n correspondant à nos trois échantil­

lons. On constate que les différences sont faibles, les trois

valeurs étant de l'ordre de 2.4.

De ce point de vue, nous nous rapprochons de la plupart des

résultats rapportés par KELLY [10] ( 2.3), alors que le résul­

tat obtenu par de COMBARIEU et exploité par MAYNARD [12] est

de 2.6. Les différences de valeur de l'exposant n sont géné­

ralement attribuées à de légères différences des propriétés

élastiques des échantillons. D'autre part, la diffusion par

les parois étant le mécanisme de relaxation prépondérant, on

peut se servir de la valeur de la conductivitë à 10 K comme

mesure de la dimension des cristallites. Toutefois, cette

mesure est entachée par la possibilité de différences entre

les propriétés élastiques des différents échantillons. En

effet, si A2 présente la plus forte valeur à 10 K, en accord

avec la forte valeur de son rapport de résistivité électrique,

la hiérarchie entre Al et A3 se trouve renversée.

En dessous de 10 K, la contribution des électrons devient

notable et s'ajoute à la précédente. Au Chapitre VI, § 4, nous

évaluons le rapport K /K pour A3(2). Nous avons vérifié que

la contribution des phonons suivait la même loi en T en

dessous de 10 K.

La troisième région, située au-dessus de 20 K, n'est pas

toujours mise en relief de manière aussi nette que sur nos

échantillons [10] [il]. On peut, ici encore, représenter la

variation de K comme une loi en T n au moins sur une certaine

plage entre 20 K et 100 K. Les valeurs de n' pour nos trois

échantillons sont rapportées au tableau IV.3. Elles manifes-

Page 156: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 132 -

tent des écarts assez importants. MAYNARD [12 ] prédit, qu'au-

dessus de 20-25 K le caractère bidimensionnel du graphite

devient prépondérant et conduit a une loi en- T 2. Toutefois,

ce comportement est perturbé par des défauts de masse dans

les plans (ou plus généralement, de la constante de couplage);

cette perturbation conduit à un affaiblissement de la conduc­

tion thermique relativement à la loi en T 2. De ce point de vue,

A2 qui possède la valeur de n" la plus élevée (1.84) correspond

à 1'échantillon présentant le moins de défauts dans les plans.

Ce caractère, allié à la grande dimension des cristallites de

A2 {rapport de rësistivitë électrique, valeur de K(10 K))

explique la très forte valeur du maximum. Toutefois, lorsqu'on

compare les valeurs de Al et A3, on constate que la plus grande

valeur du maximum du second échantillon repose surtout sur une

valeur de n un peu plus forte, bien que le premier ait un n'

et un K(10 K) plus élevé (voir Tableau IV.3).

A très basse température, la conduction

étant contrôlée de manière essentielle par les électrons, sa

dépendance se rapproche assez nettement d'une loi en T. Ce

comportement se manifeste aussi bien pour A2, mesuré sur un

appareil à dilution, que pour A3(2) (réfrigérateur à hélium 3).

Le premier échantillon s'écarte toutefois de cette dépendance

en dessous de 140 niKi le second présente un comportement

analogue au-dessous de 0.67 K- Ces deux résultats ne pourront

être retenus de façon définitive qu'après vérification.

2.3, Pouvoir Thermoëlectrlgue

La Figure IV.5 représente la variation du

P.T.E. de Al, A2 et A3(2), depuis la température de l'hélium

pompé jusqu'à celle de l'ambiante. Le comportement en dessous

de 13 Kelvins est précisé par la Figure IV.6.

La dispersion des points expérimentaux

s'avère être plus importante en valeur relative que dans le

cas de 0 ou de K. Ceci est vraisemblement dû à la faiblesse

Page 157: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

100 150 T(K)

Figure IV 5 - Pouvoir thermoélectrique en fonction de la température des échantillons Al. A2 et; A3r.(21~

Page 158: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 134 -

des effets mesurés, mais aussi à l'écart par rapport aux

conditions expérimentales optimum du point de vue thermique

(voir Chapitre II, § 1). A ce titre et pour la raison déjà

évoquée précédemment, les mesures réalisées sur Al témoignent

des meilleures performances réalisables par notre appareillage.

En dessous de 10 K en particulier, la dispersion des points

n'excède pas 0.1 uV.K - 1. Pour A2 et A3, la dispersion est plus

importante ( 0.3 uV.K" 1). Entre 10 et 30 K, la précision

absolue devient moins bonne bien que le niveau de S augmente.

Cela est entièrement dû â la très forte pente de S(T) dans

cette gamme. On doit pourtant noter qu'au voisinage du minimum

de S (valeur absolue la plus forte), la dispersion reste impor­

tante, de l'ordre de 1 uV.K"1 (voir en particulier le résultat

pour A3(2) bien détaillé dans cette région). Aux températures

supérieures, la dispersion des points est plus délicate à

évaluer, mais elle doit rester du même ordre de grandeur

(1 uV.K - 1) et même s'accroître à cause d'une plus grande

difficulté â établir les équilibres thermiques.

Echantillon SMin.

(U V.K-i)

T Min.

(Kelvin)

S(300K)

(y V.K-l)

Al - 23 30 - 11

A2 - 30 36 -

A3 (2) - 26 33 - 10

Tableau IV.4. Caractéristiques du P.T.E. de Al, A2, A3(2).

Compte tenu de la précision des mesures, ces

différentes valeurs ne sont valables, au mieux,

au'à l'unité près.

Page 159: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 135 -

Au-dessus de 10 Kelvins, le comportement général manifes­

té par nos échantillons correspond assez bien aux résultats

expérimentaux obtenus antérieurement sur des graphites pyro-

lytlques {[il] [13] [14 J, voir également la revue de TSUZUKU

et SDGIHARA [15 ] ) .

Au-dessus de 100-150 K, le P.T.E. décroît lorsque la

température augmente après être passé par un maximum. La

valeur de ce dernier est positive dans le cas de Al et néga­

tive pour A2 et A3(2). Les valeurs du P.T.E. de Al et A3(2) à

température ambiante sont sensiblement égales, de l'ordre de

- 10 M V.K"1.

En dessous de 100 K, le P.T.E. est marqué par la forte

dépression liée à l'entraînement des électrons par les phonons

("phonon-drag"). Le Tableau IV.4. fournit pour chaque échan­

tillon, la valeur minimum du P.T.E., ainsi que la température

correspondante T^J . Si l'on s'en tient à ces données, il

semble exister une corrélation entre une forte intensité du

minimum et une plus grande valeur de la température de celui-

ci. En toute rigueur, la confirmation de cette obsarvation

nécessiterait une évaluation précise de la contribution de

diffusion. Toutefois, on peut remarquer qu'en dessous de TV. ,

les variations S(T) des différents échantillons sont sembla­

bles, alors que la largeur de la dépression augmente avec

'%in^ e t TMin* C e c i renforce l'idée d'une corrélation entre

forte contribution d'entraînement et valeur élevée de T , . Min

La dépendance de S(T) en dessous de 10 K

a été beaucoup moins bien détaillée dans le passé, à l'excep­

tion des mesures effectuées par de COMBARIEU [11] [16], mais

qui sont limitées au cas d'un seul échantillon. Nous avons

donc analysé cette zone de manière précise, en particulier

pour Al. Les résultats sont reportés à la Figure IV.6. On

peut distinguer assez nettement deux zones de température en

dessous de la dépression pour les trois échantillons. La

Page 160: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

Figure IV.6 - Pouvoir thermoëlectrique en fonction de la température. Détail à basse température -L'échantillon Al semble posséder un plateau, mais ce résultat est plus douteux pour les autres échantillons.

Page 161: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 13 7 -

première, en dessous de 4.5 K environ, traduit une forte

décroissance de S lorsque la température augmente (l'origine

de ce comportement sera réexaminée au Chapitre V). La seconde

zone, comprise entre 4.5 K et 9.5 K environ, se traduit par

une décroissance beaucoup moins forte et semble même corres­

pondre, dans le cas de Al, à un "plateau". Toutefois, cette

dernière zone est beaucoup moins marquée à mesure que la

dépression augmente. On peut donc légitimement attribuer ce

comportement à la présence d'une contribution positive qui se

superpose aux deux autres déjà mentionnées. Notons que ce

point de vue pourrait être renforcé par des résultats expéri­

mentaux publiés très récemment par SUGIHARA et al. [9] pour

un échantillon de "kish": bien que les points expérimentaux

soient peu nombreux, la présence d'un pic positif vers 15 K

semble bien établie. Celui-ci se détache d'une dépression assez

faible (S # - 12 uV.K-!) centrée vers 37 K.

L'interprétation qualitative fournie par SUGIHARA et al.

[9] pour cette contribution repose sur un mécanisme d'entraî­

nement à deux étapes. Par ailleurs, JAY - GERIN [17] a émis

l'hypothèse d'un mécanisme d'entraînement pour les trous

minoritaires. Toutefois, avant de développer sur un plan

quantitatif ces deux interprétations, il faudra prendre en

compte de manière plus précise, la contribution de diffusion

des porteurs minoritaires (voir Chapitre V) . Notons enfin

qu'il est important de déterminer davantage, par des expérien­

ces sur d'autres échantillons, le rapport de cette région

avec la dépression (voir Chapitre VI, § 1) .

Il convient ici de faire une remarque sur le sens ther­

modynamique de l'existence d'un véritable "plateau" du P.T.E.,

c'est-à-dire que ï= = 0. Ceci impliquerait, d'après la relation

(1-21), que le coefficient Thomson est nul, soit encore que

l'échantillon soumis à un gradient thermique et parcouru par

un courant électrique (voir Chapitre I) ne serait le siège

d'aucun échange de chaleur (autre que Joule).

Page 162: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 13 8 -

Quelques mesures ont été effectuées pour

A3 (2) en dessous de 1 K. Il semble, que S ne tende pas vers 0

avec la température. Ce résultat devra être confirmé.

2.4. Remarques

I.L. SPAIN a attiré notre attention sur

les différences qui existent entre l'ensemble des résultats

que nous venons de présenter et des études antérieures. Il

relève en particulier le cas des forts écarts de résistivitë

à l'ambiante qui semble contredire la règle de Mathiesen, par

ailleurs bien établie dans le cas du graphite [18]. De même,

nos résultats semblent contraires à un résultat antérieur qui

établit une corrélation entre un comportement plus négatif de

S x x (et de RJJ) , et une diminution du rapport des rêsistivités.

[18]. Nous pensons pouvoir éliminer des erreurs expérimentales

grossières, mais nous avons déjà mentionné les difficultés que

nous avons pu avoir au sujet du contrôle des prises de poten­

tiel ou bien des contraintes. Pourtant, nous pouvons signaler

par exemple que la conductivité thermique de A2, qui a subi

une vérification assez poussée, ne nous paraît pas compatible

avec une explication fondée sur la modification des contacts.

Il reste que l'ensemble de ces résultats ne peut être accepté

sans réserves auxquelles seule une étude expérimentale plus

approfondie (en particulier, étude de la pureté chimique des

échantillons) pourrait répondre.

Cependant, on peut considérer que A3 est l'échantillon

le plus voisin du standard pour le graphite pyrolytique et

donc qu'il sera le mieux adapté à une étude plus complète.

IV-3- ETUDE DE A3 (3) EN REGIME SEMI-CLASSIQUE

Nous présentons dans ce paragraphe un

ensemble de mesures G.M. et T.M. réalisées pour un même

échantillon de graphite pyrolytique - A3. Nous nous sommes

limités à l'étude du régime semi-classique pour deux raisons.

Page 163: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 139 -

En premier lieu, nous avons cherché à obtenir la mobilité

et le nombre des porteurs, ainsi que leur dépendance en tem­

pérature .

En second lieu, les mesures G.M. et T.M. ont été effec­

tuées simultanément sur le même échantillon, au cours de

quatre montées en champ à température fixée, dans lesquelles

on inverse le sens du champ, un flux thermique traversant ou

non l'échantillon (voir Chapitre II, § 1). Ces mesures nous

ont permis de mieux caractériser la méthode d'estimation de

la contribution de diffusion dans les effets thermoëlectriques

que nous développons au Chapitre V. Toutefois, avant de pré­

senter le détail des résultats obtenus, il nous faut mention­

ner une difficulté rencontrée au cours de ces mesures. Celle-

ci explique, d'un point de vue pratique, que le nombre des

températures où nous avons réalisé l'étude n'est pas plus

important.

3.1. Variations des caractéristiques

physiques de A3

La valeur de la résistivité électrique de

A3, mesurée à basse température, a /ari§ à deux reprises. Les

notations A3(l), P3 (2) et A3(3), déjà rencontrées précédemment,

désignent les trois étapes correspondantes prises dans l'ordre

chronologique. Ces modifications sont importantes, très large­

ment supérieures aux possibilités d'erreurs expérimentales.

En effet, la ariation de résistivité à 4.2 K entre A3(l) et

A3(2) est de l'ordru de 20 % et celle entre A3(2) et A3(3) de

14 % (voir Tableau IV.2). On constate également que dans les

deux cas, il se produit un abaissement de la résistivité S

basse température. De plus, ces variations se sont produites

de manière soudaine, mais pour chacune des étapes, les mesures

de résistivité à basse température restent tout à fait cohé­

rentes malgré des cyclages thermiques répétés. Notons enfin

que la résistivité à température ambiante n'est pas modifiée.

La Figure IV.7 représente les écarts de résistivité entre

A3 (2) et A3 (3) .

Page 164: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

Po ( if- Om)

cr Q .10"° (Q-'nv1)

50 100 150 200 T(K)

250 300

Figure IV.7 - Réslstlvité/Conductivité de A3 en fonction de la température. Ce diagramme illustre les modifications survenues entre A3(2) (pointillés) et A3(3) (ligne continue). Les points clairs indi­quent les valeurs de A3(2) à température ambiante. Noter la dispersion du a de A3(3) en dessous de 10 K.

Page 165: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 141 -

La première interprétation qu'on puisse

donner de cet effet se fonde sur un défaut expérimental.

L'ensemble de mesure a été mis hors de cause dans les deux

cas. Mais une inhomogënëité dans la distribution des flux

peut conduire à un affaiblissement apparent de la resistivité.

L'origine de cette inhomogënéitë pourrait être la conséquence

d'une mauvaise qualité des prises de potentiel ou des amenées

de courant et de la forte anisotropie du graphite . Remar­

quons que cette explication ne peut rendre compte de 1'inva­

riance de la valeur de la resistivité à température ambiante,

qu'en admettant, dans les deux cas, un changement de la nature

des contacts en fonction de la température.

Par ailleurs, comme nous disposons de

quelques mesures pour le coefficient Hall et de P.T.E. pour

A3(2) , il est possible de préciser davantage la nature des

variations de resistivité. En effet, le maximum du coefficient

de Hall mesuré à 4.2 K passe de - 60.10"6m3 C'1 pour A3(2) â

- 55.10 - 6 m 3 C"1 pour A3 (3), soit une diminution de 9 * qui

dépasse également le degï'é d'erreur expérimental, ce qu'on a

pu contrôler par le fait que la courbe de A3(3) se trouve

globalement au-dessus de celle de A3 (2). Comme les prises de

potentiel pour la mesure de l'effet Hall sont différentes de

celles de la resistivité (voir Chapitre II, § 3), l'interpré­

tation avancée ci-dessus correspondrait à un défaut de contact

des amenées de courant. Mais cette conclusion, se trouve, elle

aussi, contrôlée par l'observation d'une modification du P.T.E

simultanément aux deux variations présentées ci-dessus. En

effet, la dépression du P.T.E. se trouve fortement réduite

(voir Figure IV.8), son minimum passant de - 26 pV.K - 1 à

- 20 uV.K"1, ce qui représente une diminution de l'ordre de

25 % environ. Toutefois, il n'y a pas de variation sensible

en dessous de 10 K et il ne semble pas y en avoir au-dessus

de 100 K.

La simultanéité de ces changements impli-

•=! donc une autre origine que les défauts de contacts. Tou-

•is, cela n'exclut pas une autre origine expérimentale

Page 166: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

0 , . ... 1 T 1 1

-

i

£-10 1 / / ^-20 -

-30

1 1 1 «

-

0 100 200 T ( K )

300

Figure iv.8. Modification du P.T.E. de A3. La courbe en trait plein représente le résultat obtenu par A3(2), alors que les points expérimen­taux sont ceux de A3(3). On notera que la différence ne porte pas sur la région du "plateau".

Page 167: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 143 -

que nous contrôlons assez mal : les contraintes. Pourtant,

nous avons également observé une variation de la résistivité

de Al bien que les contacts et les contraintes soient diffé­

rents (contacts en cuivre, colliers de prise de température

différents). Il est évident que l'établissement du caractère

intrinsèque de cet effet nécessite une étude plus longue et

portant sur un grand noirâtre d'échantillons. Il faut toutefois

noter qu'une telle conclusion se heurte à l'interprétation

habituelle de la résistivité "résiduelle" du graphite pyroly-

tique selon laquelle la diffusion des porteurs s'opère sur

les parois des cristallites (voir paragraphe précédent) . En

effet, l'abaissement de la rSàistivité à basse température

correspondrait à une augmentation brutale de la dimension

basale moyenne des cristallites, ce qui est absurde. Par

ailleurs, on pourrait attribuer ces anomalies à une augmen­

tation du nombre des porteurs (pour une raison qui reste

indéterminée); cette explication s'accorderait qualitative­

ment assez bien avec le résultat obtenu pour la résistivité

et l'effet Hall, mais pas avec celui du P.T.E. Il est donc

plus vraisemblable qu'elle remettrait en question l'interpré­

tation couvante de la limitation de la mobilité à basse tem­

pérature .

Quelque puisse être l'origine exacte de

ces anomalies, elles ont représenté un obstacle pratique assez

important pour une étude en température plus détaillée du

régime serai-classique. Cependant, les résultats obtenus pour

A3 (3) sont assez cohérents pour les tâches que nous nous

étions fixées.

3.2. Effets galvanomagnétiques

Les Figures IV.9 et IV.10 illustrent

respectivement les variations en champ magnétique de la

conductivité a et du coefficient de Hall R à différentes

températures. Nous allons revoir rapidement les principaux

caractères de ces courbes en rappelant, d'une part, l'inter­

prétation standard et en indiquant, d'autre part, certains

détails particuliers de nos mesures ou de l'échantillon.

i

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.9 - Magnétoconductivité électrique de A3(3)• Les différentes courbes correspondent aux températures de l'étude. Noter la modification de la pente à l'origine, telle qu'elle peut être définie par les points expérimentaux, en dessus et en dessous de 51.8 K.

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- 145 -

3.2.a. Magnétoconductivité !

La précision des mesures électriques en

champ faible est perturbée par l'augmentation du bruit sous

champ et, pour les champs inférieurs à 1.2.10-2 Tesla, par

une imprécision relativement importante sur la mesure de ce

dernier. Malgré tout, la précision relative des mesures de

<JXX demeure inférieure à 1 % au-dessus de 5.10- 2 Tesla. En

dessous, on peut estimer que l'incertitude augmente jusqu'à

quelques pour cent. Ces estimations sont confirmées par la

reproductibilité des points expérimentaux lorsque l'on effec­

tue la mesure des effets T.M. simultanément : on dispose alors

de deux sources de a (et aussi de R„) pour chaque champ.

D'un point de vue qualitatif, les varia­

tions o (B) à toute température possèdent bien l'allure

prédite par un modèle simple 3 deux porteurs. Dans cette

approximation, en effet, le champ magnétique réduit la mobili­

té des porteurs en w , ce qui explique la décroissance

monotone avec B. En outre, lorsque la température croît, a

diminue, ce qui entraîne un "applatissement" des courbes

(à 289 K, a ne varie pas de manière sensible sur la gamme

des champs reportés sur la Figure IV.9).

Nous avons toutefois revérifié [6], qu'il n'était abso­

lument pas possible d'approcher de manière quantitative ces

résultats expérimentaux à basse température par une somme de

deux contributions "lorentziennes" quelle que soit la valeur

adoptée pour la décompensation ou le rapport des mobilités.

L'origine de ces écarts (qui se traduisent par la dépendance

ûp/p oB n) dans le cadre d'une interprétation semi-classique a

été évoquée au Chapitre III, § 5. Toutefois, même une disper­

sion des mobilités avec k z, ou encore 1'anisotropic trigonale

ne semblent pouvoir empêcher l'existence d'une pente non nulle

en champ nul (la loi —p a B 2 devrait être vérifiée en champ

très faible). Les résultats obtenus montrent que pour les

valeurs du champ auxquelles les mesures ont été faites, la

pente en champ nul reste finie en dessous de 51.8 K (voir un

résultat analogue de DILLON et al [7 la 77 K. La confirmation

de ce point nécessiterait une étude spéciale en champ très

faible (£ ÎO"2 Teslas).

Page 170: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 146 -

3.2.b. Effet_Hall :

La dispersion des points expérimentaux

pour R^ traduit une moins bonne précision relative - de l'or­

dre de 5 % - que pour le cas de a . Ce résultat est normal

du fait des faibles valeurs de R„ et de la limitation de

l'étude à des champs peu intenses. La reproductibilitë des

points constatée lors de la mesure simultanée des effets T.M.

vient confirmer cette estimation de la précision relative.

L'interprétation habituelle des variations

en champ du coefficient de Hall repose sur le modèle à deux

porteurs majoritaires, le comportement en champ très faible

étant dû à la présence d'un porteur minoritaire (électron ou

trou) très mobile. Nous avons déjà mentionné le caractère très

limité de cette interprétation (Chapitre III, § 4 et 5) .

En champ faible, notre échantillon possède un comporte­

ment qui l'apparente nettement au graphite naturel EP-7 de

SOULE [5 ]et le distingue donc du graphite pyrolytique SA-26

de SPAIN et al. [18] • ainsi que des échaiitillons S 1 et S 2 de

DILLON et al.[7 ]. En effet, â basse température, on observe

la très forte diminution de R„ lorsque le champ tend vers zéro,

alors que vers 80 K, c'est une légère contribution positive

qui correspond à cette gamme de champs. De plus, le résultat

obtenu à 51.8 K semble occuper une place à part : si la forte

contribution négative reste bien nette, son extension se limite

à une gamme de champ bien plus faible ( 2.10"2 Tesla) que

dans le cas des courbes correspondant aux températures infé­

rieures. Les variations RJJ(B) semblent, en outre, posséder un

comportement particulier sur la plage 0.2 - 0.8.10-2 Tesla.

Cette observation devra être confirmée par une étude plus

détaillée en champ faible.

La valeur de R en champ nul a une grande importance dans H

la détermination du rapport des mobilités (voir Chapitre V).

Dans le cadre d'un modèle â trois porteurs, la valeur limite

de Rj, en champ nul correspond sensiblement à la valeur

Page 171: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

• .2

0

<•> • - . 5

10

O

'*[• * i 11 .A.A^.^.^t-4-O-A-O-yOf «C-*-0-A<|A

J=-10 -,

-15 -

°*o.

• * * • « —

V

1 B (Tesla)

Figure IV.10 - Coefficient de Hall de A3(3) en fonction du champ magnétique. Les différentes courbes reproduisent les résultats obtenus aux diffé­rentes températures d'étude. Noter la forte contribution négative en champ faible à basse température, alors qu'au-dessus de 80 K il y a une contribution positive. Remarquer égale­ment l'allure particulière du résultat obtenu à 51.8 K.

Page 172: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 148 -

maximum, R , de la courbe R (B)[5] [19]. Nous avons toute-o H

fois cherché à préciser, dans le cas de A3(2), le comporte­

ment de Rj, en champ très faible. Nous avons donc utilisé une

bobine d'appoint conventionnelle. Les résultats, assez peu

précis en dessous de 5 x 10~ 3 Tesla , sont représentés par la

Figure IV.11. La valeur limite totale en champ nul correspond

sensiblement au triple de R . Le résultat à 15 K semble

indiquer la possibilité d'une très faible contribution posi­

tive en dessous de 3 x 10~ 3 Tesla environ. Cette observation

peut être comparée à une remarque analogue de DILLON et al.

[7], mais pour une mesuré effectuée à 77 K.

Une représentation satisfaisante de l'évo­

lution de R,, en température est délicate à établir dans la

mesure où les courbes R„ (B) se modifient avec la température.

En particulier, le choix d'une valeur expérimentale fixée du

champ soulève les mêmes objections que pour la définition de

(voir Chapitre IV, § 5). Mais l'utilisation de la norme de

DILLON et SPAIN ne convient pas non plus dans la mesure où

des courbes R^(B), à différentes températures, peuvent se

croiser dans les gammes de champ correspondantes. Par contre,

pour les valeurs suffisamment fortes du champ, les courbes

Rj,(B) à différentes températures n'ont aucun point commun et

le maximum Rg se situe précisément dans ce domaine. Nous

l'avons donc retenu pour représenter la tendance générale des

variations de Ru avee la température (voir Figure IV.12). Ce

choix a de plus l'avantage de pouvoir être directement inter­

prêté dans l'approche classique avec le graphite naturel EP.7

de SOULE (Figure IV.12).

R (T) est négatif à toutes températures. Toutefois, ce

caractère est nettement renforcé en dessous de 50 K. Nous

avons déjà remarqué le caractère anormal de ces résultats

dans le cadre semi-classique (voir Chapitre III, § 5). On

remarque en outre le minimum de R (T) vers 8 K; ce résultat

peut être considéré comme bien établi, compte tenu de la

remarque faite précédemment sur la position relative des

différentes courbes.

Page 173: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

2 - T

1 —1

5.10 10-* 1.5.10

B <T«sl.)

2.10

Figure IV. 11 - Coefficient de Hall de A3 (2) • Etude en champ très faible. Malgré l'incertitude élevée, une faible contribution positive semble présente au-dessus de 30 Oersteds.

100 200 T (Kelvins)

300

Figure IV.12 - Variation du R„ de A3(3) avec la température. A basse température, Ro est le maximum de la courbe % ( B ) . Cette figure représente bien la dépendance en température de RJJ. En parti­culier, le minimum à 7 K est bien défini. La droite en tirets correspond au résultat de SOULE pour EP.7 [5].

Page 174: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

100 • 1 1

—O o-

S 10 'E

\ \

1 1 1 \ ~ 10 100

T(K)

Figure IV.13 - Mobilité "normée" en fonction de la température. Les points clairs représentent les rësulcats expérimentaux pour A3(3). Au-dessus de 50 K, la loi yctT"1-2 est bien vérifiée. Les points sombres correspondent aux résultats du E.P.7 de SOULE analysés de la même façon [7 ]. La courbe en tirets représente la mobilité telle qu'on peut la déduire de la résistivité thermique en utilisant N S i W > M o C _

Page 175: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 151 -

3.2.C. Mobilité_et nombre "expérimental"

de porteurs.

L'application de la méthode de DILLON et

SPAIN (voir Chapitre III, § 5) aux résultats expérimentaux des

variations thermiques de la conductivité et de la magnéto-

conductivité de A3(3), permet d'opérer une séparation entre

une mobilité moyenne et un nombre effectif ou "expérimental"

de porteurs. Cette séparation est réalisée uniquement sur la

base des résultats expérimentaux. Rappelons qu'elle constitue

en fait une approximation ( deux types de porteurs seulement

à caractères identiques).

La Figure IV.13 représente la variation de la mobilité

"normée" uj<; avec la température. Au-dessus de 50 K, la loi

habituelle [5 ] [18] en T - 1- 2 est bien vérifiée. Cette identité

de dépendance en température, quelque soit la définition choisie

pour la mobilité, traduit apparemment la réduction de l'écart

à la dépendance lorentzienne de o (B) au-dessus de 50 K. La

mobilité de notre échantillon reste environ deux fois plus

faible que celle du E.P.14 de SOULE analysé de la même manière

[ 7] .

L'identification de la mobilité de conductivité moyenne,

u c , à la mobilité "normée" Pi/ 2, permet ensuite d'estimer le

nombre expérimental de porteurs défini par

exp 2|e|u 1 / 2

La dépendance en température du nombre total de porteurs

(= 2 x N e ) est illustrée par la Figure IV.14. Cette dernière

représente aussi le nombre d'états électroniques par unité de

volume déduits de la structure de bande S.W.McC. (voir Chapi­

tre III, § 2) - N S M M _ - ou du modèle spheroidal (voir Chapi­

tre V, § 3) - N .. On constate un écart considérable entre

Page 176: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

; 15

300

Figure IV.14 - Nombre "expérimental" de porteurs. Comparaison aux modèles de bandes. On note que N e x p est bien inférieur aux nombres calculés à haute température.

N. exp Ns

.5

200

T (Kelvins)

Figure IV.15 - Rapport du nombre "expérimental" de porteurs et S.W.McC. Cette figure illustre l'intensité du rapport Nexp/NSWMcC e t s a dépendance en température. Les écarts ne peuvent pas être attribués à la manière de déterminer N e x p

dans le cadre semi-classique.

Page 177: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 153 -

ces grandeurs calculées et N _. Cette différence s'exprime

aussi bien au plan quantitatii. qu'en ce qui concerne la dépen­

dance en température comme le montre la Figure IV.15. Nous

avons reporté sur cette dernière le rapport N /N , _ sur exp SWMcC

la gamme de température 4 - 300 K. Ce rapport est toujours inférieur à l'unité. A la température de l'hélium liquide, il

a pour valeur 0.38, il croît fortement au-dessus de 10 K pour

ne plus évoluer de manière significative au-dessus de 150 K.

La valeur correspondante est alors de 0.69. Ces résultats

demeurent qualitativement valables si l'on rapporte N à N . dans la mesure où N , /N„._, _ •>, 1.1 sur toute la gamme sph sph' SWMcC r

de température considérée. Quantitativement, l'écart se trouve

même renforcé.

Il est légitime de mettre en question le caractère physi­

que de ce résultat dans la mesure où il s'appuie sur une métho­

de d'approximation. On peut apporter une réponse en plusieurs

étapes. Analysons tout d'abord, ce comportement dans le cadre

du modèle spheroidal. On a vu que N constitue une bonne

approximation (de l'ordre de 10 %) de N entre 4 K et 300 K

De plus, la séparation y/N est rigoureuse dans le cadre de ce

modèle; il en résulte que le nombre d'états électroniques et

le nombre "expérimental" de porteurs eet le même et la méthode

de DILLON et SPAIN doit fournir une bonne évaluation (20 %) de

ce nombre. L'écart observé entre N , et N conduit donc â sph exp

la conclusion que l'évolution en température des propriétés

galvanomagnétiques ne peut pas s'intégrer dans le cadre du

modèle spheroidal. Rappelons que 1'analyse de DILLON et SPAIN

pour le cas dégénéré ne permet pas un écart supérieur à 15 %

dans le cadre semi-classique (voir Chapitre IV, § 5). L'écart

manifesté à 4 K par notre échantillon dépasse amplement cette

tolérance. De plus, nous avons vu précédemment (§ 3.2.a) que,

lorsque la température augmente, l'écart à la dépendance

lorentzienne s'atténue et l'on peut penser que l'efficacité

de la méthode augmente simultanément, bien qu'a priori la

dispersion des mobilités avec l'énergie aurait pu agir en sens

inverse. Il est donc tout à fait probable que 1'écart du nombre

Page 178: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 154 -

expérimental de porteurs par rapport aux nombres calculés,

ainsi que de l'évolution particulière en température consti­

tuent un trait intrinsèque de l'échantillon. A température

ambiante, l'écart qui subsiste ne semble pas non plus pouvoir

s'intégrer â l'incertitude induite par la méthode.

Ces résultats s'accordent bien avec les estimations des

nombres effectifs de porteurs faites par ailleurs sur diffé­

rents types de graphites et à partir de méthodes différentes

[7 ]. Notre résultat se distingue des précédents dans la mesure

où 1'étude a été effectuée sur toute la gamme de température

(et pas seulement pour quelques valeurs isolées) et que les

écarts apparaissent plus élevés (on peut par exemple comparer

la valeur 0.38 du rapport à 4 K pour notre échantillon à celle,

de 1'ordre de 0.5, que présentent les échantillons # 1 et ? de

DILLON et al [ 7 ] â la même température).

3.3. Effets thermomagnëtiqaes

Les effets thermomagnétiques, magnéto-

Seebeck et Nernst-Ettingshausen, ont été mesurés par la méthode

de flux thermique constant. Les mesures réalisées de cette

façon sont donc sensibles aux variations de la conduction

thermique avec le champ magnétique par 1'intermédiaire d'une

modification du gradient thermique. Dans une substance semi-

métallique, la conduction thermique est essentiellement due

aux phonons, à l'exception de la région des très basses tempé­

ratures (T <, 10-15 K) où les électrons jouent un rôle plus

important. Pour les températures supérieures, on ne doit plus

être sensible au champ dans la mesure où les interactions des

phonons avec les électrons sont négligeables. On considère

habituellement que le graphite se trouve dans ce cas. Pourtant,

nous montreron. au Chapitre VI, § 4 que cette hypothèse n'est

qu'approchée car des modifications très importantes de la

conduction thermique apparaissent, non seulement pour les

champs très forts, mais également pour des valeurs plus modé­

rées. Toutefois, dans la mesure où la présente étude est

Page 179: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

B (Tesla)

Figure IV.16 - Pouvoir thsrmoëlectrique de A3(3)en fonction du champ magnétique à diffé­rentes températures.

Page 180: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 156 -

limitée au régime semi-classique, nous négligerons ces effets

qui restent relativement faibles dans cette gamme de champ. A

1'exception de corrections dues à 1•atténuation par le champ

magnéti de la contribution électronique à la conductivité

thermique, nous ne présentons ici que des résultats "bruts",

c'est-à-dire pour lesquels on a admis la constance du gradient

thermique lorsque le champ varie.

3.3.a. Effet Magnéto-Seebeck :

La Figure IV.16 reproduit les variations

en champ magnétique de PTE, S^j, en dessous de 0.2 Tesla à

plusieurs températures comprises entre 6.8 K et 51.8 K.

La dispersion des points expérimentaux de

S (B) est tout à fait bonne pour ce type de mesure. Elle

semble même inférieure à celle obtenue dans la mesure de S(T)

en champ nul. Toutefois, l'analyse de certains détails exige­

rait un meilleure contrôle du gradient thermique.

Malgré une tendance générale à l'augmentation de I S^l

avec B (exception faite du résultat à 51.8 K), les différentes

courbes manifestent des caractères propres. A 6.8 K, le maximum

n'est qu'apparent et traduit en fait la modification du gra­

dient thermique liée à l'atténuation des électrons. Un effet

semblable peut expliquer le résultat obtenu à 9.75 K. Aux tempé­

ratures supérieures, |S„ I croi.1-. de manière monotone avec B,

malgré quelques oscillations qui ne sont pas significatives,

compte tenu de la précision expérimentale. Toutefois, la courbe

obtenue à 26 K marque un palier en dessous de 3 x 10~2 Tesla,

ce qui différencie ce résultat des autres.

D'une façon générale, l'amplitude des variations reste

assez faible dans ce régime semi-clsrsique, contrairement aux

fortes variations observées dans d'autres études réalisées en

champ plus élevé [20] [21]. Par ailleurs, l'amplitude absolue

apparaît d'autant plus forte que la valeur du PTE en champ nul

Page 181: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 157 -

est elle-même plus grande. Ainsi l'effet de champ magnétique

le plus Important se produit à 27.1 K. Il existe toutefois

une dissymétrie par rapport à la température du minimum de

P.T.E., l'effet du champ est beaucoup moins marqué au-dessus

fle cette dernière. On pourrait relier cet effet à la diminu­

tion de la mobilité des porteurs qui est assez importante dans

cette gamme de température. Mais le résultat obtenu â 51.8 K,

qui ne manifeste aucune dépendance expérimentalement signifi­

cative, semble infirmer en partie ce jugement dans la mesure

où la valeur pour laquelle uB = 1 est de l'ordre de 0.1 Tesla

à cette température et qu'une modification assez notable

devrait déjà être perceptible.

Une comparaison de ces résultats aux prédictions de la

théorie semi-classique apparaît très délicate à ce stade de

l'étude. En effet, il cloit y avoir une compétition avec la

dépendance en champ de la contribution de diffusion et celle

d'entraînement (elles varient respectivement en B [ 3 ] et B 2

[16] [22] dans le cas du graphite compensé) qui nécessite une

analyse plus détaillée en température et en champ.

3.3._. ^-fet_Nernst;;Ettin2shausen :

Le résultat "brut" des mesures du coeffi­

cient de Nernst-Ettingshausen, A ™ , est reporté sur la Figure

IV.17. Les gammes de champs et de températures explorées sont

les mêmes que pour P.T.E. Les observations faites à propos de

la dispersion des points expérimentaux pour S (B), restent

valables dans ce cas.

Les variations globales de lAj.pl en régime

semi-classique restent assez modérées, marquant une légère

décroissance en champ fort. Cette décroissance est en valeur

relative plus faible que pour le P.T.E. Les courbes â basse

température (6.80, 8.34 et 9.75 K) ont un comportement en

champ faible qui s'accorde avec la réduction de la conductivi-

té thermique électronique par le champ. Toutefois, les résul­

tat» en champ faible obtenus à 16.25, 26 et 27 K possèdent

Page 182: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

8 n 26 K 27 K 34.73K 51.85K

o 6,8 K o 8,34K - 9,15K . 16,25K

a-°-o-o-o-o '-°-o. '"•O-Q. -°-a~a.

2 L " ^ •°-o. '"°-o. *-0-o. " O - O - O - Q . O-O-O-c

.1 B(Tesla)

Figure IV.17 - Coefficient Nernst-Ettingshausen de A3 fonction du champ magnétique a different temperatures.

H

Page 183: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 159 -

également un maximum qu'on ne peut pas interpréter de la même

manière.

Pour traduire les variations de A„ avec

la température, nous avons retenu la valeur l }.l Tesla. Ce

choix, bien qu'arbitraire, permet toutefois une comparaison

directe aux résultats de TAMARIN et al [13] dans la même gamme

de température. De plus, il traduit mieux les variations géné­

rales en champ fort que ne le ferait par exemple le choix de Bi/2 qui se heurte â la complexité des variations en champ

faible. Ces variations, en fonction de la température, de

A^CO.l T) , ont été représentées sur le diagramme logarithmique

de la Figure IV.18. Les points à basse température ont été

corrigés des variations sous champ de gradient thermique en

utilisant les résultats obtenus sur l'échantillon frère A5

(voir Chapitre VI, § 4). Les corrections sont faibles et ne

semblent pas pouvoir expliquer, en totalité, l'amplitude des

variations observées en champ faible à 8.34 et 9.75 K. Ainsi,

à 8.34 K, l'amplitude de la variation doit excéder 15%, alors

que la correction ne dépasse pas 5 %. Une étude plus détaillée

en champ faible, et si possible à gradient thermique constant,

est donc nécessaire pour préciser ce point.

Les trois points à basse température s'adaptent sensible­

ment à une loi en T 1- 5. Cette dépendance s'accorde bien avec

le résultat de TAMARIN et al [13] (voir Figure IV.18). Il est

toutefois nécessaire de l'étudier de manière plus fine afin

de vérifier si un comportement plus complexe n'est pas éven­

tuellement présent dans cette région (voir Chapitre V, § 2).

Les deux points obtenus à 20 et 26 K manifestent un écart

net par rapport â la courbe qu'on attendait de la comparaison

avec le résultat de TAMARIN et al. Ces résultats s'expliquent

assez mal, à moins d'une erreur grossière sur la mesure du

gradient thermique atteignant 50 %, ce qui semble exclu.

Toutefois, des résultats récents de mesures effectuées à 0.6 T

par KAWAMURA et al [8 ] semblent également marqués par une

i

Page 184: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

10 30

T(K)

100 300

Figure ÏV.18. Variation en température du coefficient Nernst-Ettincrshausen de A3 ( 3 ) . Nous avons retenu la valeur de ANE â ° • *• T • L a compa­raison aux résultats de TAMARIN et al [13] courbe en pointillé) est donc immédiate. Les points expérimentaux à basse température ont été corrigés (carrés blancs). Les résultats de KAWAMURA et al [7 . à 0.6 T sont reproduits par la courbe la plus basse. Noter la position anormale des points expérimentaux à 20 et 26 K par rapport aux résultats de TAMARIN et al. Le point marqué d'une flèche â 22 K a été mesuré aprës les autres.

Page 185: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 161 -

nette diminution de JA™| vers 25 K (voir Figure IV.18). Nous

avons tenté de préciser davantage ce comportement inusité en

répétant la mesure à 22 K après deux mois d'interrruption de

cette expérience, l'échantillon étant demeuré â la température

ambiante (sans toutefois que son équipement soit modifié). Le

point représentatif de cette nouvelle mesure (voir Figure IV.18)

correspond maintenant parfaitement au résultat de TAMARIN et

al. L'origine de cet effet reste trouble. Néanmoins, il est

peut être associé aux anomalies de la conduction then., que

sous champ magnétique (voir Chapitre VI, § 4).

Enfin, une étude plus complète est nécessaire entre 90

et 300 K pour confirmer le comportement de A N„ dans cette

région [23].

Page 186: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

RP'Po . t to

. 26-6 K

/ > «1.5K

3.10* J S / 50-2K

^ 42 K

3 2J0_

_^_^ 1.4K

3 10_

0

0 »1 ' 2 «3 U 'B '6 l ? 1 ,

B ( Tesla )

Figure IV.19. Magnétorésistivité transverse. Variation de la rësistivitë avec le champ magnétique. p Q

est la valeur à 4.2K en champ nul. La loi en B 2 n'est suivie à aucune température, mais l'écart est plus fort en champ très fort. A basse température, on remarque les oscillations quantiques (à 3.5 T niveau n = 1 trou; à 6,9 T niveau n = 1 electron). La contribution monotone sur la courbe à 1.4 K est pratiquement linéaire sur toute la gamme de champs.

Page 187: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 163 -

IV-4. MAGNETORESISTIVITE ELECTRIQUE EN CHAMP TRES FORT [24] [25]

La magnëtorésistivité basale en régime

de champ très fort présente des caractères particuliers qui

la distinguent fortement de son comportement en régime semi-

classique. Dans la mesure où ces effets ont été amplement

décrits par ailleurs [24][2S"/ nous nous contentons ici d'une

présentation rapide de noi résultats obtenus sur l'échantil­

lon Al. Nous avancerons ensuite quelques éléments pour la

discussion de l'effet.

4.1. Magnétorësistivité transverse

(c//B11)

Le régime de champ très fort de la magnëto­

résistivité transverse diffère du rëgi...e semi-cxassique aussi

bien en ce qui concerne la dépendance en champ à température

constante que la dépendance en température, le champ étant fixé.

4 . 1 . a . pjsjjendance en champ magnét ique :

Nous avons déjà mentionné à plusieurs

reprises que les variations en champ dans le régime semi-

classique se traduisent de manière courante par la relation

_ a BP

où n varie avec le champ tout en restant compris entre 1.5

et 2. En champ très fort, ce comportement se maintient jusqu'à

des valeurs relativement élevées du champ, mais n varie assez

fortement pour prendre des valeurs voisines de 1 (voir Figure

IV. 19) .Ce régi..ie est certainement présent lorsqu'on approche

de la limite extrême-quantique pour les trous, mais à très

basse température (courbe à 1.4 K sur la Figure IV.19), il

sembla s'étendre sur pratiquement toute la gamme des champs.

Nous confirmons ainsi une remarque de LOWREY et SPAIN [28].

Bien entendu, cette dépendance ne concerne que la variation

Page 188: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

p /p«

0 '10 '20 '30 'AO '50 *60 'TO 'SO '90 TEMPERATURE (K)

Figure IV.20. Magnëtorësistlvitë transverse. Variation de la rësistivitë avec la température. A champ t: fort, niais dès le régime quantique, les courb< p(T) présentent un maximum. La température de ce dernier croît avec B et st; stabilise vers 30 K au-dessus de 4 T.

Page 189: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 165 -

monotone de la magnétorésistivité et fait abstraction des

oscillations quantiques qui sont très visibles à 4.2 K et

1.4 K.

4.1.b. 2|Egndance_en_temgérature :

Lorsqu'on reporte la rësistivité en fonction

de la température à champ fixé, la courbe p(T)/p présente un

maximum assez plat au-dessus d'une certaine valeur du champ

difficile à déterminer expérimentalement (voir Figure IV.20).

La température de ce maximum évolue avec le champ comme l'ont

remarqué KEEPS et al [27]. Pour Al, elle croît, puis se stabi­

lise vers 30 K au-dessus de 4 Teslas. A champ plus faible, on

peut déceler un minimum.

Ces deux effets sont propres à la magnéto­

résistivité transverse et ne se retrouvent pas sur la longidu-

dinale [24] [25].

4.2. Magnétorésistivité longitudinale

(c|B//-j)

Nous présentons successivement les varia­

tions en champ et en température de la magnétorésistivité lon­

gitudinale sur une gamme de champ identique, la gamme de

température étant étendue jusqu'à la température ambiante.

4.2.a. Çëgendance_en_chamg :

Sur toute la gamme de champ expérimentale­

ment accessible, la magnétorésistivité suit une loi du même

type que la transverse (Figure IV.21). Toutefois, les valeurs

de n sont légèrement plus faibles, mais surtout on n'observe

pas de forte variation de n avec B pour toutes les valeurs

expérimentales du champ. Notons également que les courbes â

très basse température sont dépourvues d'oscillations quantiques.

De plus, la magnétorésistivité longitudinale est beaucoup moins

forte que la transverse.

Page 190: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

P„'Pn 138K

20 8 K

B (Testa)

Figure IV.21. Magnétorësistivitë longitudinale Variation de la réslstivitë avec le o\amp. L'écart à la loi en B* est moins important que dans la configuration transverse. Il n'y a pas de modification importante de cet écart p-"ur la gamme des champs considérés.

Page 191: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 167 -

4 .2. b. Dêj>&ndmçe_en_te^êr^tvixe_ :

Les courbes p (T) représentées sur la

Figure IV.22) ne manifestent plus de maximum. Par contre, pour

les faibles valeurs du champ, elles peuvent avoir un minimum

net.

D'un point de vue immédiat, l'ensemble de

ces résultats ne témoignent pas nécessairement d'un comporte­

ment anormal en champ très fort. En effet, comme nous l'avons

déjà indiqué, des modifications importantes par rapport aux

résultats semi-classiques, peuvent survenir en régime extrême-

quantique tout en restant dans le domaine de validité du métal

normal. Toutefois, un examen plus détaillé met en évidence

quelques écarts des résultats expérimentaux par rapport à cette

interprétation.

4.3. Discussion

4.3.a. Remargues_5énérales :

Nos propres expériences peuvent, à première

vue, sembler insuffisantes pour servir de base à une analyse

générale des propriétés de la magnétorêsistivité en champ

très fort du graphite. En effet, elles n'ont été réalisées que

pour un seul échantillon et de plus les valeurs expérimentales

du champ ne permettent pas d'éliminer une explication fondée

sur une saturation de p (B) liée à la decompensation (voir

relation III.9). Toutefois ces effets, en champ ou en tempéra­

ture, ont été obtenus aussi bien pour des graphites naturels

que pyrolytiques par d'autres auteurs [26] [28]; de plus, la

saturation ne s'observe que pour des valeurs de champs beaucoup

plus élevées. Ces effets peuvent donc être tenus pour intrin­

sèques au graphite (contrairement à la première interprétation

de McCLURE et SPRY [26] fondée sur l'hypothèse de défauts).

Page 192: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

P 'Pn

TEMPERATURE (K)

Figure IV.22. Magnëtorësistivité longitudinale. Variatior de la rësistlvitë avec la température. Il r a plus de maximum quelle que soit la valeui expérimentale du champ.

Page 193: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 169 -

Par ailleurs, il faut noter que d'un point de vue

qualitatif, les variations de p en champ s'accorderaient

bien avec une augmentation de la concentration des porteurs.

On tel effet se produit en régime extrême-quantique. Très

récemment McCLURE [29] a réalisé un calcul de N(B) à partir

du modèle S.W.McC, mais LOWREY [30] a montré que les modifi­

cations correspondantes ne suffisaient pas à expliquer l'effet

d'un point de vue quantitatif. Il nous faut enfin noter que les

développements théoriques de KOBC et al [1 ] en régime extrême-

quantique ne sont pas applicables de manière immédiate au

graphite car de nombreux résultats sont fondés sur l'hypothèse

la \ » a 1 xy1 xx

qui ne tient pas dans son cas (Chapitre III, § 5). On doit

donc se limiter pour l'interprétation de (T) â des considé­

rations qualitatives. KEEPS et WOOLLAM [27] ont récemment

tenté de reproduire le maximum â partir de variations thermi­

ques de B et u, Toutefois, outre une incorrection dimension-

nelle dans leur formule de magnêtorésistivitë, cette approche

ne nous semble pas très adaptée dans la mesure où n peut

précisément traduire des modifications de mobilité. Nous avons,

de notre cOté, essayé de préciser la signification des effets

dans le cadre du modèle standard.

4.3.b. Interprétation "standard" :

Dans la mesure où |o | << a et où les

propriétés des électrons et des trous sont très semblables,

on peut écrire que la résistivité du graphite est en première

approximation

s t - tut a 1 u 1 + (;iB)2

'xx , B ) # ^ x ^ # ^ N e "

Cette approximation est à considérer par rapport à un résultat

plus détaillé issu de l'équation de Boltzmann. On peut se faire

une idée de son degré de validité en considérant qu'elle est

Page 194: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 170 -

approchée au pire à quelques dizaines de pour cent, alors que

les écarts des résultats expérimentaux par rapport â la formule

standard sont de l'ordre de 5 000 % (â 4 K et à 7 T P„„(B)/p„ Ci. X X O

*> 2 x 10°, alors que P ™ ( B ) / P 0 *> 10 5 en prenant yv>50 V.m~ 2s - 1).

Dans ce cadre, il est assez facile de déterminer la

variation "standard" de p avec la température. En effet,

elle dépend elle-même de celles de N et 11 qui sont respecti­

vement croissante et décroissante quelle que soit la définition

choisie pour p ou le mode de détermination de N (voir § IV.3).

De façon immédiate, pour une valeur B fixée du champ

l», [ 3 T >Bn 2 N^ey2

[C„B0>* - 1] N | f - [I + CB 0)*] w f

dN Comme gç >0, le second terme est toujours négatif. Par contre.

le signe du premier terme dépend non seulement de -jç < 0 , mais

aussi de celui de [(pB Q)2 - 1], c'est-à-dire qu'il change selon

qu'on se trouve en champ faible ou fort. Désignons par T la

température de séparations des deux régimes. Lorsque T < T le

premier terme est négatif et la résistivitë décroît lorsque T

augmente. Lorsaue T > T n, le premier terme devient positif et (3Pxxl g«j jg s'annule pour une valeur déterminée

de la température, ha. combinaison de ces variations peut conduire

à trois dépendances globales pour p (T) sur l'intervalle des

températures explorées : toujours croissante, toujours dâcrois-

sante, passage par un minimum. Ces comportements peuvent tous

s'observer sur la magnétorésistivité transverse pour des valeurs

suffisamment faibles du champ, ainsi que sur la longitudinale

jusqu'aux valeurs expérimentales les plus élevées du champ (en

toute rigueur, celle-ci est nulle pour le modèle standard, mais

le caractère complexe des bandes entraîne l'apparition d'une

magnétorésistivité qui est toui-afois bien inférieure à la trans­

verse) . Par contre, en aucun cas le modèle standard ne peut

expliquer un maximum de la courbe P (T). Une telle propriété

Page 195: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 171 -

nécessite l'hypothèse d'une variation en champ magnétique de u

ou de N (ou des deux à la fois) dont l'intensité dépend en

outre de la température. Il faut, de plus, remarquer que le

maximum apparaît dès le régime quantique (voir Figure IV.20,

par exemple la courbe à 0.5 Tesla). Par conséquent, comme nous

l'avons déjà noté (paragraphe précédent), une variation de N

avec B ne peut expliquer les effets observés, à moins d'être

anormale. Si à l'inverse, on considère que le comportement de

la magnëtorësistivitë est exclusivement lié à une dépendance

en B de la mobilité, ceci signifie que u est fonction décrois­

sante du champ, mais que ce caractère se trouve renforcé en

régime quantique. Sous une autre forme, on peut dire que les

processus de relaxation sont sensibles : 1°) aucun champ magné­

tique (régime semi-classique), 2°) a la quantification sous

champ des niveaux électroniques (régime quantique). Il faut

noter que le second effet n'est pas nécessairement anormal.

La mise en évidence de l'anisotropie des effets renforce

encore cette association des effets anormaux et de la quantifi­

cation des niveaux. En effet, dans la configuration transverse,

les valeurs de champs dont nous disposons expérimentalement

nous permettent d'atteindre la limite extrême-quantique pour

les électrons. Ceci est net à basse température où apparaissent

des oscillations quantiques (Figure IV.19). Dans la configura­

tion longitudinale, les mêmes valeurs des champs correspondent

en fait à des régimes de champs très éloignés de la limite

quantique. En effet, l'anisotropie des masses efficaces conduit

â des valeurs correspondantes de champ 200 fois plus élevées

que dans le cas transverse. Il n'y a pas d'oscillations quanti­

ques, pas de changement de n en champ fort, et pas de maximum

de p(T). Toutefois, n reste inférieur à la valeur normale de

2. Ce point permet sans doute de renforcer la séparation faite

ci-dessus entre le comportement en régime quantique et celui

du régime semi-classique. On pourrait objecter que, du fait de

la désorientation des cristallites, une contribution de magnéto-

résisitivitê transverse doic apparaître dans toute mesure de

la longitudinale. En fait, la désorientation pour Al est de

Page 196: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 172 -

l'ordre de 1°, ce qui induit à 7 Teslas une composante trans­verse de 6 x 10" 2 T. Le oya/t>Q transverse correspondant â ce champ est inférieur â 10 â comparer à une valeur de 90 environ de p /p longitudinale. Bien qu'elle ne soit pas négligeable en valeur relative, cette contribution semble toutefois inca­pable d'expliquer l'écart de n à 2.

Page 197: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 173 -

C O N C L U S I O N

Malgré quelques résultats dont l'origine

reste trouble et qui demanderaient une étude beaucoup plus

détaillée que celle que nous avons présentée, le bilan

d'utilisation de notre ensemble de mesure s'avère très

positif. En champ nul, nous avons pu préciser des détails,

en particulier sur les mesures theraoëlectriques, qui néces­

sitent une bonne sensibilité. Dans les mesures sous champ,

notre montage a révélé ses deux qualités essentielles :

possibilité d'exploration en température quelle que soit

la valeur du champ et grande densité des points expérimentaux

grâce à 1'automatisation.

Du point de vue de l'étude expérimentale

des propriétés de transport du graphite, nous avons réalisé,

pour la première fois, une série de mesures des effets G.M.

et T.M. sur un même échantillon. Cette étude, suffisamment

complète en température, rend possible une analyse quantita­

tive. Nous avons ainsi pu confirmer et préciser les caractères

anormaux du nombre "experimental" de porteurs déduit de la

ma^nétorësistance (concentration trop faible et évolution en

température). En outre, l'ensemble de ces résultats sera

analysé de manière plus complète au Chapitre V. Cette étude

nous a également permis de mettre en relief des aspects

spécifiques à chaque coefficient s étude du P.T.E. en dessous

de 15 K, existence d'une pente nulle en champ nul au-dessus

de 50 K pour a„„(B), comportement particulier de R„(BÎ vers XX n

50 K, existence d'un minimum de R (T) vers 7 K.

L'étude expérimentale de la magénorësis-

tivité électrique transverse en champ très fort a montré le

comportement particulier de celle-ci ! maximum de p(T) à champ

fixé, assez forte variation de l'exposant n par rapport à

ses valeurs en régime semi-classique. De plus, nous avons

établi l'anisotropie de ces effets qui disparaissent en confi­

guration longitudinale.

Page 198: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 174 -

Une analyse "standard" nous a permis d'avancer quelques

éléments qualitatifs pour une discussion qui devra être

développée. Les effets étant présents dès. le régime quan-

tique, l'interprétation du maximum de p(T) nécessite une

variation de la concentration de porteurs avec le champ -

qui ne peut être qu'anormale - ou une variation de la mobi­

lité avec le champ, ce qui suppose que les processus de

relaxation soient sensibles ;i la quantification des énergies

électroniques - phénomène pas nécessairement anormal.

Les différents caractères anormaux du

transport basai dans le graphite que nous avons confirmé ou

mis en évidence, nous ont conduit à l'étude de l'hypothèse

de l'existence d'instabilités dans le graphite. Nous revien­

drons sur ce point au Chapitre VI.

Page 199: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 175 -

R E F E R E N C E S

[ i ] ADAMS E,N. and HOLSTEIN T.D., J. Phys. Chem. Solids

1£, 254 (1959); KUBO R., MIYAKE S.J. and HASHITSUME N.

Solid State Phys. r7, 269 (1965)

[ 2] SPAIN I.Ii. "Galvanomagnetic effects in Graphite" â

paraître dans Carbon.

[ 3] A3RIXOSOV A.A., Solid State Ihys., Supplement 12 (1972)

[ <• ] Un effet analogue a été récemment observé par L. VOGEL

et al. à l'Université de Pennsylvanie - SPAIN I.L.,

Communication personnelle.

[ 5] SOULE D.E., Phys. Rev. .U2, 6S8 (1958)

[ 6] McCLURE J.W., Phys. Rev. 11_2, 715 (1953); McCLURE J.W.

and SMITH L.B., Proc. 5 t h Conference on Carbon, vol. 2,

p. 3 (1963)

[ 71 DILLON R.O., SPAIN I.L., WOOLLAM J.A. and LOWREY W.H.,

J. Phys. Chem. Solids 3_9, 907 (1978)

[ 8] KAWAMURA K., SATO T. and TSUZUKU T., J. Phys. Soc. Japan

42, 574 (1977)

[ 9] SUGIHARA K.,, OHSHIMA H., KAWAMURA K. and TSUZUKU T.,

J. Phys. Soc. Japan, 43,, 1664 (1977)

[10] KELLY B.T., Chem. Phys. Carbon 5_, 119 (1969)

[11] de COMBARIEU A., communication personnelle.

[12] MAYNARD R., Thèse de Doctorat d'Etat, Grenoble (1967)

Page 200: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 176 -

[13] TAMARIN P.V., SHALYT S.S. and VOLGA V.I., Fiz. Tverd. Tela 11, 1725 (1969) [traduction anglaise : Soviet Phys. - Sol. State 1_1, 1399 (1969) ]

[Tf] TAKEZAWA T., TSUZOKD T., 0K0 A. and HISHIYAMA Y., Phil. Mag. 1±, 623 (1969)

[15] TSUZUKU T. and SUGIHARA K., Chem. Phys. Carbon _12, 109 (1975)

[16] de COMBARIEU A., JAY-GERIN J.P. and MAYNARD R., J. Phys. Chem. Solids 3±, 189 (1972)

[17] JAY-GERIN J.P., communication personnelle (1978)

[18] SPAIN I.L., UBBELOHDE A.R. and YOUNG D.A., Phil. Trans. Roy. Soc. (London) A262, 1128 (1967)

[19] SPAIN I.L., communication personnelle.

[20] TAKEZAWA T., TSUZUKU T., ONO A. and HISHIYAMA Y., Phil. Mag. 22_, 1241 (1971)

[21] HEWES C.R., MANGEZ J.H., TAKEZAWA T., DRESSELHAUS M.S. and TSUZUKU T., 11 Conference on Carbon, Gatliberg, Tenessee (1973)

[22] JAY-GERIN J.P., Sol. State Comm. 1±, 119 (1976)

[23] MILLS J.J., MORANT R.A. and WRIGHT D.A., Brit. J. Appl. Phys. 1±, 479 (1965)

[2<f] AYACHE C. et de COMBARIEU A., Journées Métallurgiques d'Automne, session sur les semi-métaux, Paris (1976)

[25] AYACHE C. et de COMBARIEU A,, 1 3 t h Conference on Carbon Irvine, Californie (1977)

Page 201: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 177 -

[26] McCLORE J.W. and SPRY W.J., Phys. Rev. 165, 309 (1968)

[27] KREPS L., DEVATY R. and WOOLLAM J.A., 1 2 t h Biennal Conference on Carbon (1976); KREPS L.W. and WOOLLAM J.A., Carbon JL5, 403 (1977); KREPS L.W. and WOOLLAM J.A., 1 3 t h

Biennal Conference on Carbon (1977) .

[28] LOWREY W.H. and SPAIN I.L., Sol. State Coram. 22, 615 (1977)

[30] McCLORE J.W., calcul non publié de N(B> (1977)

[31] LOWREY W.H. (1978); communication personnelle de I.L. SPAIN.

Page 202: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

CHAPITRE V

CONTRIBUTION DE DIFFUSION DANS LES EFFETS

THERMOMAGNETIQUES

i

Page 203: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 179 -

Les difficultés que l'on rencontre dans

l'analyse des effets G.M. pourraient, à première vue, être

dépassées par la comparaison de ces dernières aux effets T.M.

à la limite du champ nul. En effet, le P.T.E. et le coefficient

N.E. sont en première approximation des fonctions de la mobili­

té et du nombre de porteurs tels qu'ils interviennent dans les

effets G.M. Mais, outre la difficulté que représente la déter­

mination pratique de la valeur en champ nul de R et celle de

ANE (voir Chapitre IV, § 3), il existe un obstacle plus fonda­

mental à une telle démarche s l'existence d'une contribution

d'entraînement dans les effets T.M.

Rappelons que, contrairement à la contribution de diffusion,

l'entraînement a pour origine la relaxation des porteurs de

charges par d'autres quasi-particules qui se trouvent hors de

l'équilibre thermodynamique {du fait par exemple de la présence

d'un gradient thermique). Dans le cas du graphite, les pics de

IS| et de |A N E| vers 30 K (voir Chapitre IV, § 3), ont été

attribués à 1'entraînement par les phonons ("phonon-drag"). Il

existe deux théories de cet effet. La première, due à SUGIHARA,

considère le graphite comme un métal standard. A l'inverse,

l'interprétation de JAY-GERIN et MAYNARD insiste sur l'aspect

anisotrope des propriétés électroniques du graphite. Ce point

de vue conduit, en particulier, à privilégier certains phonons

(baptisés "phonons de Kohn") qui "calibrent" la Surface de Ferrai

(voir les développements possibles de ce point de vue Chapitre

VI, § 1). Les deux approches introduisent toutefois un nombre

de paramètres ajustables trop important pour que l'expérience

permette d'opter pour l'une ou l'autre de manière décisive. De

même, les développements de ces deux théories pour l'étude des

effets du champ magnétique ne semblent guère probants. Nous

pensons d'ailleurs qu'une analyse trop développée de ces der­

niers est encore prématurée en raison des difficultés de la

mesure des effets T,5l. (voir Chapitre IV, § 3 et Chapitre VI,

§ 4) , du caractère r-irtiel des études existantes et d'une

Page 204: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 180 -

estimation trop grossière jusqu'ici de la contribution de

diffusion.

Ce Chapitre a précisément pour objet une

meilleure analyse de cette dernière et constitue donc une étape

vers une plus grande compréhension de l'ensemble des effets T.M.

V-l- PRESENTATION DE LA DEMARCHE

La détermination semi-classique des coeffi­

cients du tenseur thermoélectrique M ^ se heurte aux mêmes

difficultés que celles du tenseur a^. (voir Annexe III-l).

Elle est même plus compliquée par le fait que l'intégrale est

sensible à la dissymétrie de la distribution d'énergie par

rapport au potentiel chimique (voir § 2). Par conséquent, il

est indiqué de procéder par étapes successives comme l'ont fait

DILLON et SPAIN pour l'analyse des effets G.M. (voir Chapitre

III, § 5). Nous avons ainsi étudié la contribution de diffusion

dans trois cadres successifs :

- le modèle de bande cylindrique

- le modèle de bande spheroidal

- des modèles plus élaborés.

La première étude a fait l'objet d'un article (à paraître dans

la revue "Carbon") qui constitue le second paragraphe de ce

Chapitre. La seconde étude est présentée ensuite (§ 3) sous la

forme d'un article en préparation. Le troisième volet s'inté­

grera plus tard dans un article de synthèse. Les problêmes de

l'interprétation des effets T.M. sont revus dans le second

paragraphe de manière détaillée; la méthode d'analyse y est

présentée de la même façon. Nous nous contentons ici d'en rappe­

ler les étapes essentielles. Par ailleurs, au. paragraphe 4, nous

appliquerons cette démarche aux résultats de A3(3) obtenus en

régime semi-classique (voir Chapitre IV,§ 3).

Page 205: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 181

1.1. Méthode d'analyse

Dans le cas des modèles simples (cylindri­que ou spheroidal), on peut écrire (§ 2 et 3) à la limite du champ nul et en ne considérant que les porteurs majoritaires électrons (indicés n ou 1) ou trous (indicés p ou 2 ) :

°xx ( 0 ! = | e | I N p" a" + P w" "• V.la

lim B*0 B

N u a + P u a l n n P Pj

2X— = |e| [-N v.2 B n + P u| 6 p] V.lb «».,tB

M x x ( 0) -kg [- N y n Y n + P P p r p ) V.1C

lim _xy. = k f N , + p , j v < l d

n+n n B [ n n p pj B+0

(e : charge de l'électron; k^ : constante de Boltzmann).

N et P sont les concentrations en porteurs majoritaires; y et H sont les mobilités des porteurs dont l'énergie est égale au potentiel chimique : a, 6, y , 5 sont des paramètres de dégénérescence qui traduisent le fait que le graphite est un semi-métal et que les processus de relaxation n'interviennent pas de la même manière dans les différents coefficients.

Le cadre de l'analyse des coefficients tensoriels sur la base d'un modèle â deux porteurs majoritaires (mais qui n'est pas "simple" - voir Chapitre III, § 5) ainsi posé, le rôle de modèle de bandes est double. D'une part, il permet de calculer la valeur du potentiel chimique â partir de la donnée de la decompensation N-P. D'autre part, il intervient directement

Page 206: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 182 -

dans le calcul des différents paramètres de dégénérescence

pour les électrons et pour les trous.

En fait, la détermination complète de ces derniers repose

également sur une hypothèse de processus de relaxation (diffu­

sion par les phonons, par les parois des cristallites, les

impuretés ionisées). De manière plus précise, l'hypothèse porte

sur la dépendance du temps de relaxation par rapport à 1'éner­

gie; la forme de cette relation repose étroitement sur le

modèle de bande retenu.

L'esprit de la méthode n'est pas de recher­

cher à ajuster les coefficients de transport thermomagnétique.

Nous avons plutôt essayé de reconstruire la contribution de

diffusion en déduisant du système d'équation V.l a et b le

rapport des mobilités b = « /p . L'examen de ce système montre

que les deux difficultés déjà rencontrées dans l'analyse des

effets G.M. reparaissent : la séparation entre nombres de

porteurs et mobilités (Chapitre III, § 5) et la détermination

expérimentale des coefficients G.M. correspondant aux deux

porteurs majoritaires uniquement (voir Chapitre IV, § 3).

L'application de cette méthode sur la base

des modèles cylindrique et spheroidal est développée aux para­

graphes 2 et 3. Nous exposons toutefois l'essentiel des

résultats obtenus.

1.2. Le modèle cylindrique

Ce modèle constitue une approximation très

peu fidèle de la structure de bande du graphite compensé (voir

en particulier Chapitre III, § 3). Nous l'ëtudions néanmoins

parce qu'il a été universellement adopté, mais sans jusqu'ici

Page 207: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 183 -

tenir compte des paramètres de dégénérescence et de leur sensi­

bilité au choix des processus de relaxation. Ainsi, malgré

l'incapacité du modèle pour toute analyse quantitative, nous

avons pu interpréter, sur la seule base de la dépendance en

température du rapport des mobilités, les différences existan­

tes entre le graphite pyrolytique, d'une part et les graphites

naturel et "kish", de l'autre. De la même manière, sans avoir

recours â l'hypothèse de fortes décompensations, nous avons pu

interpréter l'observation habituelle sur la tendance qu'a S

à prendre des valeurs plus négatives lorsque la qualité de la

structure cristalline s'abaisse.

le modèle prédit en outre un comportement différent â

basse température des variations thermiques de A pour le

graphite pyrolytique et pour le naturel.

1.3. Le modèle spheroidal

Ce modèle conduit à une meilleure approche

quantitative que le précédent, bien qu'il constitue une simpli­

fication encore importante de la structure de bande complète.

En particulier, l'évolution en température du potentiel chimi­

que dans ce modèle conduit à surestimer le rôle Jes électrons

par rapport à celui des trous.

Nous avons retrouvé un certain nombre de résultats du

modèle précédent, qui sont ainsi mieux établis : la courbe

S. (T) peut présenter un minimum vers 30 K pour le graphite

pyrolytique, l'allure générale de |A„_(")I est qualitativement | NE [

reproduite, m-.is les écarts quantitatifs restent forts, aussi

bien en ce qui concerne l'intensité du maximum que pour les

valeurs au voisinage de la température ambiante.

La plus grande validité du modèle nous a conduit â

étudier les effets résultant d'une évolution de la

décompensation en tenant compte de toute la complexité ainsi

Page 208: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 184 -

introduite. Malheureusement le manque de résultats expérimen­

taux (en particulier l'absence de mesures simultanées de S et

Rg pour des échantillons irradiés) ne nous permet pas de juger

de manière précise nos résultats.

L'article correspondant â ce modèle sera complété par une

estimation du role des porteurs minoritaires avant d'être

soumis â publication.

Page 209: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

185 -

.2 - THERMOELECTRIC AMD THERMOMAGNETIC PROPERTIES

OP GRAPHITE

I - THE CYLINDRICAL BAND MODEL

C. AYACHE

and

I.L. SPAIN"

Service des Basses Temperatures Centre d'Etudes Nucléaires de Grenoble 85 X - 38041 GRENOBLE CEDEX

Permanent address Dept. of Chemical Engineering and Institute for Physical Science and Technology University of Maryland College Park, Md. 20742 U.S.A.

Page 210: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 186 -

Abstract

The cylindrical band model of graphite is used to obtain the degeneracy parameters necessary for the analysis of the basal conductivity, thermoelectric power and Nernst-Etingshausen coefficient (drift-diffusion terms). Densities and mean mobilities of electrons and holes are obtained from galvanomagnetic properties, then the thermo­electric power and Nernst coefficient are computed. Several features of the thermoelectric power curves with temperature can be qualitatively understood with this model, particularly differences in the behaviour of pyrolytic and natural, or Kish graphites. A minimum in the Nernst-Ettingshausen coefficient depends strongly on the type of scattering law assumed, but the model cannot account realistically for the size of this effect near 300 K, where phonon-drag terms are thought to be very small.

Acknowledgements

One of us (I.L.S.) wishes to thank CEN-G for a Fellowship and hospitality during his stay in Grenoble. Fruitful discussions were held with Dr. J.P. Jay-Gerin during the preparation of the manuscript and with Dr. R.P. Dillon during early stages of the project.

Page 211: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

186-1

I - INTRODUCTION

The thermoelectric power of graphite has been studied for several decades. Early work was carried out mostly on poorly crystallised, or polycristalline material. A useful review of this early work is given by LOEBNER [1] . In this paper attention will be focussed on properties of oriented graphite with heat current flow in the basal plane.

When large pieces of pyrolytic graphite became available [2] [3] studies were made on thermoelectric properties as a function of specimen perfection [ ] [5], and of boron doping [5] [6]. The first studies of the Nernst-Ettingshausen effete were published [7] 18], related to the possible use of graphite in Ettingshausen cooling devices [9] [10]. At the present time the only practical use of thermoelectric properties of graphite is in high temperature thermocouples [11].

TAMARIN, SHALYT and VOLGA [8] showed that the Nernst-Ettingshausen coefficient, A N £ , has a peak (negative) value at - 30 K, (Figure 1) and attributed this to phonon drag effects. Between 300 K and 77 K, MILLS MORANT and WRIGHT [7] demonstrated that their measured values could be fitted reasonably well with normal drift-diffusion terms. They used a simple model of conduction and valence bands of spherical shape. Since A N E must tend to zero at T = 0 K, a peak value for A N E could also be attributed to drift-diffusion terms alone [12]. This possibility will be examined further in the present paper.

Thermoelectric and thermomagnetic effects were studied in highly-oriented pyrolytic graphite (HOPG) [131 P 4*], between - 60-300 K [15] [16]. Anomalous behaviour in the thermoelectric power, S, near 77 K found by BLACKMAN, SAUNDERS and UBBELOHDE [it] for highly annealed pyrolytic graphite was not seen in HOPG. However, S(T) showed a broad maximum at - 150 K. The curves of S(T) were shifted to more positive values as the specimen perfection increased (Figure 2).

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300

Fig. 1 - Experimental data for the Nernst-Ettingshausen coefficient as a function of temperature CPull line, TAMARIN, SHALYT and VOLGA [8], dashed"line

s^k£°TirâiT™C7] ' d o t- d a s h e* "- . '

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100 200 300 T(K)

Fig. 2 - Selected experimental data for the variation of thermoelectric power will temperature. Curve (a) Kish graphite [17] (b) Anneals oyrolytic graphite (3200*C) [13] annealed pyrolytic graphite (36ÔO°C) [18].

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186.4

Curves of S(T) were extended to low temperature by TSUZUKU and co-workers [17] who found a negative peak for Kish graphite near 30 K, {Figure 2), which was attributed to phonon drag effects. A similar, more pronounced peak was found for HOPG [18]. Again it may be noted that the observation of a peak in S(T) is not necessarily associated with phonon drag since S must tend to zero at T = 0 K.

This group also considered the change of thermoelectric power with magnetic field, S (B), finding an enormous enhancement of the negative peak [19]. This was at variance with results obtained previously by one of us [15] on HOPG, or furthur mea­surements to high field on either HOPG [20] or Kish graphite [21]. The probable explanation of these results is that the magnetic field was not reversed. As a result, the measurement was perturbed by a large Nernst-Ettingshausen voltage component [21] [22],A similar phenomenon occurs when Hall potentials are measured, being perturbed by large magnetoresistance effects in graphite, unless the magnetic field is reversed.

Studies have also bean made on graphite in which the ratio of the number of holes to electrons has been increased by neu­tron- [15] [16] [22] or electron-irradiation [24] or boron doping [5] [6]. In a similar way to the Hall coefficient, P^, the thermoelectric power, S, assumes more positive values. This is in contrast to the trend in S as specimen perfection increases for HOPG. In the latter case, it was proposed [15][16] that the density of electrons and holes does not change appre­ciably, but the ratio of hole to electron mobilities increases, enhancing S and the Hall coefficient. However, TSUZUKU and SOGIHARA [22] interpreted the trends in HOPG as due to changes in carrier densities. This will be examined in the present paper.

One of the present issues that must be addressed is the relative magnitude of drift-diffusion and phonon-drag terms in S and A N E . It is clearly important to obtain a reliable estimate of the drift-diffusion terms before assessing the magnitude of

t

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the phonon drag distribution. At the present time two distinct approaches have been used to assess the magnitude of phonon drag effects [25] [29]. Both rely on simplified models for the properties of graphite and fix adjustable parameters using experimental data. Thus, the magnitude of phonon drag is not established. As an example, SUGIHARA et al [26] were able to explain the enonrous (erroneous) dip in S(B) by adjusting parameters in their model.

On the other hand, most studies have used the cylindrical band model to assess drift diffusion terms to S and AN_ [5] [15] [18] [22]. Furthermore, this model has been further res­tricted by demanding equal effective masses for holes and electrons with electro-chemical potential independent of temperature, and lying at the mid-point between valence and conduction band edges. A primary aim of the present paper is to lift these restrictive assumptions. As a result, certain trends in behaviour of S and Aj.- will become understood for the first time.

The dispersion relationship for free carriers in graphite is extremely complex, and the properties of the lattice vibra­tions complicated by the extreme crystal anisotropy. A detailed calculation of the thermoelectric properties of graphite would be prohibitively difficult. OLSEN [50] attempted a calculation of S based on a band model in wich constant energy surfaces were not trigonally warped, but surfaces of revolution about the vertical zone edges. In order to fit the experimental data a high density of acceptors had to be introduced, sufficient to place the electro-chemical potential outside the region of band overlap. This is clearly not compatible with galvanomagnetic data. It is not established whether this calculation is in error, or whether the conclusions are a result of the assump­tions made.

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18*. 6

Althrough the cylindrical band model used in the present calculations grossly oversimplifies the electronic structure, this paper will establish some basic ideas about the interpre­tation of thermoelectric and thermoraagnetic effects. Furthermore these calculations will serve a useful purpose of comparison for later work which will consider more realistic band models. The basis for the present work was described in a brief review of thermoelectric effects given by one of us [12]. A more detailed review of work performed in Japan has recently appeared [22]. These papers can be consulted for more detailed discussion of other work.

II - DRIFT-DIFFUSION AMD PHONON-DRAG CONTRIBUTIONS TO THE THERMOELECTRIC EFFECTS.

Consider a conductor in which a steady-temperature difference is maintained across the ends. The role of the collisions between the electrons and phonons (quanta of lattice vibrations) in the case of drift-diffusion, is to maintain the electron distribution at the "local" temperature. The more energetic electrons ("hot"electrons) in the hot end of the conductor tend to drift down the sample to the colder end, since their concentration increases towards the hot end. Similarly, there is a higher concentration of less energetic electrons ("cold" electrons) at the cold end, which diffuse towards the hot-end. If the conductor is on open circuit, there must be not net current. Accordingly an electric field is set up to exactly counteract the net current flowing in opposite directions from the "hot" and "cold" electrons. This field is measured as a voltage across the ends of the conductor, and constitutes the drift-diffusion thermo-power (A further discus­sion is given in ref. 31, for example).

It can be seen immediately that this voltage results from differences in the drift of the "cold" and "hot" electrons, and is therefore sensitive to the asymmetry of the carrier proper­ties about the electrochemical potential. This is in contrast to the drift of carriers in an externally applied field

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T+AT

HEAT FLOW

*NE B zdT/d)

Fig. 3 - Sketch showing the definitions of (a) thermopower and (b) Nemst-Ettingshausen effect. In both cases a positive coefficient is assumed.

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186

(electrical conductivity). In addition, the thermoelectric voltage (for hole carriers is of opposite sign to that for electrons (This statement must be qualified. It is assumed that the properties of the hole band are similar to the electron in all respects. In certain exceptional cases; it is possible for the voltage for electrons and holes to be of the same sign. A further discussion is given in Section VI. In graphite the contributions to S(T) for holes and electrons nearly cancel one another ( |Sell -| S h o l el ) >> I s

eil"1S h o l el). B'or these reasons, and also the complications introduced by the trigonal warping of the constant energy surfaces, the drift-diffusion contribu­tion to the thermoelectric power is very difficult to analyze.

Another contribution to the thermoelectric voltage is produced by the drag of the phonon flux on the electron [31]. The phonons are largely responsible for the heat flux in graphite, and impart a net momentum to the carriers towards the cold end. Thus, electron carriers pile up at the cold end, producing a negative contribution to S, using the definition in fig. 3. The "normal" drift-diffusion contribution of electron carriers is also negative (see discussion in Section VI). Similarly, the contribution of hole carriers is normally positive in both cases.

The coupling between the phonons and the carriers is maximized at a characteristic temperature, T d , which is -30 K for graphite. The negative peak in both S(T) and A N £(T) is attributable to "phonon-drag" (figs. 1 and 2). At higher tempe­rature than the peak, the coupling is less effective because collisions between phonons (phonon-phonon) became increasingly important. At lower temperature, the density of phonons falls rapidly. As a rough guide we expect the coupling to be most effective when the dominant phonon mode has sufficient momentum to reverse the direction of the carrier velocity. Since quasi-momentum is related proportionately to the phonon (q) or elec­tron (k) wave-vector, this corresponds to a dominant phonon with wave-vector spanning the basal dimension of the Fermi surface (Fig. 4). Using simple arguments [31]the temperature

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Fig. 4 - Sketch indicating the conservation of quasi-momer.tum in phonon-electron scattering process. Phonon qi produces small angle scattering, while qz effecti­vely reverses the direction of the electron. V indicates the electron velocity.

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186

T - can be deduced from pd

_ES E (i)

where is the characteristic, or Debye, temperature of the longitudinal, in-plane mode, 2k_, is the vector spanning the Fermi surface, and Q the wave-vector across the basal surface of the Brillouin zone (Q = 8ir/3a, where a is the lattice constant). T - is calculated to be - 30 K from (l), in satis­factory agreement with the observations.

The origin of the Nernst-Ettingshausen voltage is illustra­ted schematically in fig. 5. In the case of the Hall effect, carriers of opposite sign experience a net force perpendicular to B z and J x (fig. 5a) in the same direction. Thus, the Hall voltage is of opposite sign for electrons and holes. In the case of the Nernst-Ettingshausen effect, the net flux of carriers is zero (Jx = 0). However, there is a flux of "hot" and "cold" carriers of each type in opposite directions. The transverse voltage produced by the applied magnetic field is of the same sign for "hot" electrons and "hot" holes or "cold" electrons and "cold" holes, but is of opposite sign for "hot" and "cold" carriers. Again, the Nernst-Ettingshausen effect depends on the asymmetry of carrier properties about the electrochemical po­tential, but is insensitive to carrier type. Normally, the drift-diffusion and phonon-drag contributions to K.„ are negative. Using the definition of fig. 3, it is the "hot" carriers whose contribution normally outweighs that of the "cold" carriers in the case of drift-diffusion.

Both carriers and phonons will be scattered by crystal defects such as impurities, dislocations and grain boundaries. As the defsct concentration increases, the importance of electron-phonon interactions decreases. Accordingly, the magni­tude of phonon drag diminishes. At the same time the carrier mobility is reduced, so that drift diffusion contribution to S and A fall, (see formulae in Section VI). The variation of S and A ™ with specimen perfection may be complicated, since the asymmetry of properties about the electrochemical potential,

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Fig. S - Sketch illustrating the origin of the Hall and Nemst-Ettingshausen effects. (a) Hall effect, electrons and holes (v is velocity) (b) Nernst-Ettingshausen effect (electrons) (c) Nernst-Ettingshausen effect (holes) .

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186.12

and the relative magnitudes of electron and hole contributions will change.

It can be seen that thermoelectric effects are very compli­cated in a compensated semi-metal such as graphite. It is not surprising that a quantitative interpretation has not yet been developed.

In the present paper, a discussion will be given of some recent work aimed at understanding more fully the drift-diffusion contribution to S and JL_, and the effects of specimen p&rfection on these quantities. Formal solutions to the Boltzmann transport equation indicate that to first order the phonon-drag and drift-diffusion contributions to these quantities are linearly sepa­rable, and this result will be used through-out this paper.

Ill - THE CYCLIHDRICAL BAND MODEL

The cylindrical band model of graphite was first used by JOHNSTON [32] to explain in a simple way the changes in galvanomagnetic effects induced by irradiation [33]. The model supposes that the interactions between layer planes are so much weaker than intralayer interactions, that graphite can be considered as a two-dimensional solid. Thus, the constant energy surfaces are taken to be cylinders with axes lying along the vertical edges of the Brillouin zone, with overlap energy e Q between the top of the valence band and the bottom of the conduction band. The dispersion relationship is written :

_-n 2

eel 2mi (2)

2m2

where K is the in-plane wave-vector (K Z = kj + kA); mi and m 2

are electron and hole effective masses respectively.

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(a)

= i r / 2

ELECTRONS

a = 120

(b)

ELECTRONS

« ' •30irnV7 « ' • 4 0 m « V 7 r l ' . S O r a V

46.8 *, Icn^'xio'l HOLES ir/Z * Irad»!

««-20m«V

sp^:

P i 9 ' 6 " iîL„oh?h£°,ïî 2 f ^ I e C T 1 1 - s u r ^ = e of graphite, located along the vertical edge of the Brillouin zone tf = Kzc/2) <b) Cross-section of the constant energv surfaces near the vertical edge of the Brillouin"ïone, showing the nearly-cylindrical form for energies removed from the overlap region. (C is energy from bottom of conduction basal.

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186.14

In fact the constant energy surfaces for graphite resemble highly elongated, warped cigars about the vertical zone edge (fig. 6 ) . Overlap between the valence and conduction bands arises from interlayer interactions, and makes graphite an intrinsic semi-metal. The overlap is small (e •*• 40 meV) and at low temperature there is only about one free electron and hole for every 101* carbon atoms.

A model was developed by SLONCZEWSKI and WEISS [3<t] for the dispersion relationship of carriers near the zone corner. The detailed application of this model to graphite as well as its generalisation to non-zero magnetic fields can be attributed :o McCLDRE [35] and the model will be referred to as S.W.McC. .n the ensuing discussion. The cylindrical band model differs from the S.W.McC. model in three important respects :

(1) In S.W.McC. the conduction and valence bands are degenerate for a given value of k z, and do not overlap. Thus electron and hole states are localised to particular regions along the zone edge, while the cylindrical Fermi surfaces extend the whole length, from —i/c<k „< n/c, where c is the c-axis lattice parameter (6,708A for single crystal graphite).

(2) The effective mass varies markedly along the zone edge in S.K.McC, from *. 0.04m for holes near the zone

o corners, H, to -vi 0.06m for electrons near point K in the Brillouin zone.

(3) The constant energy surfaces are not figures of revolution about the zone edge, but are trigonally warped. The severity of the warping generally decreases away from K. For example, surfaces at H are figures of revolution, while at K the ratio of major to minor dimension in the basal plane ( K m a x / K m i n ! ^ 4 "

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186.15

As mentioned in the introduction, the cylindrical band

model has been used in several studies to describe drift-

diffusion terms in the thermopower, S . One of the primary

purposes of the present paper is to obtain a more realistic

estimate of S by relaxing the stringent simplifications made

by earlier workers. The model will also be used to assess the

drift-diffusion term of the Nernst-Ettingshausen Effect.

IV - PHENOMENOI.OGICAI. DESCRIPTION OF THE

TRANSPORT COEFFICIENTS

The equation for the electric current den­

sity in a conductor with applied electric, Ê, and magnetic

fields, B, and thermal gradients, VT, is [36] :

J i = °ijfË)E j + M^tBKjT (3)

c^j(B) is the electrical conductivity tensor, M, .(B) the

thermomagnetic conductivity tensor, and Ë" is the measured field,

equal to the sum of the electrostatic field Ë" and the gradient

of the electrochemical potential -'(n/e^).

Ë = I« - VJn/e,) (3a)

where e^ is the charge of the carrier, -|e| for electrons + |e|

for holes.

The tensor notation in (3) implies summation over repeated

indices. Using the following equalities between the coefficients

for B = BzlIc. a (B ) = o (B ) xx* z' yy 2'

M x x < V = M y y ( V

M x y(B z) =-M y x(B zi

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186.16

then the measured coefficients with current perpendicular to the c-axis can be obtained immediately from (3) and are listed in Table 1. Measurements have not yet been reported for P„„, p , S , S for the same sample as a function of magnetic field and temperature. McCLURE [37] pointed out that it is preferable to compare theoretical and experimental values of the conductivity coefficients a , <*,_,, rather than resistivi­ties, p , p„„. In the same way it is preferable to compare theoretical and experimental values of M , M , rather than S , S . Relationships useful for transforming experimental quantities to "conductivities" are listed in Table 2.

In the ensuing discussion it will be assumed that "iso­thermal" coefficients are measured (3T/3y = 3T/3z = 0) rather than adiabatic coefficients. Apart from certain critical cases the differences are small for graphite. (For a discussion, see refs. 22 and 36).

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Table 1 : R e l a t i o n s h i p s Between Measured C o e f f i c i e n t s and C o n d u c t i v i t y Tensor Components

C o e f f i c i e n t D e f i n i t i o n Expre s s ion

Res is t iv i ty

Hall Coefficient

Thermoelectric Power

Hernst-Ettingshausen Coefficient

0 m - ^ • û

~ 3 * »

"yx E y » B j 9

E X Z

S • m g xx 3T/3x yy

S E » . -X2. „ y

(°~ + °*0 S£_

I l S I Xï I

/ xx xx xv xy\

v -xx 2 • <xv 2 ;

•i / M •» - H O \ 1 I XX XV XV XXI

* A <x 2

+ a 2 7 xx xy

H e r e a f t e r S w i l l be denoted S,

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Table 2 : Relationships Between the Conductivity Tensor Components and the Measured Coefficients

Conductivi ty Component Re la t ionsh ip A l t e r n a t i v e

Re la t ionsh ip

o XX

a xy

M XX

II xy

p XX 1 o

XX

a xy

M XX

II xy

I xx yx J

"vx

> C 1 + ( V z / p x x > 2 ]

Vz°xx P xx

(A,„ BO - S o } NE z xy xx xx

. - ( A . J 0 + S O > NE z xx xx xy

o XX

a xy

M XX

II xy

I xx yx 1

P S - p S yx yx xx xx

> C 1 + ( V z / p x x > 2 ]

Vz°xx P xx

(A,„ BO - S o } NE z xy xx xx

. - ( A . J 0 + S O > NE z xx xx xy

o XX

a xy

M XX

II xy

U 2

+ P

2>\ ^ xx y» y

_(p S + p S i 1 yx xx xx yx'

> C 1 + ( V z / p x x > 2 ]

Vz°xx P xx

(A,„ BO - S o } NE z xy xx xx

. - ( A . J 0 + S O > NE z xx xx xy

o XX

a xy

M XX

II xy 7P 2

+ P a \ l xx yx 1

> C 1 + ( V z / p x x > 2 ]

Vz°xx P xx

(A,„ BO - S o } NE z xy xx xx

. - ( A . J 0 + S O > NE z xx xx xy

Page 229: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

186.19

V - THE CONDUCTIVITIES - BOLTZMANN TRANSPORT EQDAT.TON

If the dynamic properties of the electrons are known, the electric current density can be found from :

• * /

f(kVv<lc>a3k (5)

where V is the velocity of the carrier of wavevtetcr k, and f is the normalized probability of finding an electron in the state k~. An analytical expression for the distribution function in the semiclassical limit may be fcund using the 3oltzmann Transport Equation in the relaxation-time approximation [36]. Expanding f to first-order from the equilibrium, Fermi-Dirac distribution, f :

• • _ _ 9f _ 3 f

1 ro b iE 3e (6)

Then for magnetic field, B^, current in the basal plane, the quantity G is [36] :

e.T £ + (et52(S)£»Is

— (7) 1 + (ex)Z[(S)B. /|m|]

where T is the relaxation time, assumed to be a f.inction of wavev3ctor (t(k)), (m) is the effective mass tensor arid |m j its determinant. The equation can be generalized to the case where •t is a tensor and is valid for fields higher t! an the classical condition B^ m/er, above which the carriers perform, on average, complete cyclotron orbits without being scattered. However, the equation is not valid for fields where quantum conditions prevail (eg hu •>< kT, where a is the cyclotron frequency (eB/mt)). The function G', which allows thermomagnetic coefficients to be determined, is the same function as G, with S replaced by vT(n-e)/T.

Sy substituting (6) and (7) into (5) , and comparing with

^ ' °xx' V ' ^xx' xy m a y b e o b t a i n e â immediately (Table 3).

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186.20

To proceed further, a specific form for the dispersion relationship (eqn.2) and relaxation time is required. Previously, the thermoelectric properties have been obtained for the cylindrical band model, assuming that the relaxation time is constant for each group, i, of carriers. Calculations are made here for the more general form

where r\ is electrochemical potential, and p the scattering parameter. If p = 0 then all carriers in the group have the same relaxation time.

In high quality graphite, electron-phonon collisions are throught to control the relaxation time for T >_ 100 K. Sinse the scattering probability is proportional to the density oi states into which scattering takes place, p = 0 for th°. cylin­drical band model. For the S.W.McC. model, the value of p lies between 0 and -1/2, so that it is also useful to consider the case p = -1/4 for comparison. At low temperature, (eg T <_ 30 K) in HOPG, scattering from grain boundaries is thought to predo­minate, with constant mean free path. In this case p = -1/2 (V = /2i7m). By contrast, for natural crystals of graphite at low temperature, scattering from ionised point defects is thought to predominate, i.e. p = +3/2. A review of scattering mechanisms is given in ref. 12. In the following, these diffe­rent cases will be examined for their possible influence on thermoelectric properties. The resulting form for the conducti­vity coefficients is given in Table 3.

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Table 3 s Expressions for the Conductivity Tensor Components

Component Genera l Expres s ion C y l i n d r i c a l Band

n /B xy z

V».

. a 2 r v x T a , T ) »<

o .A — d k

4 * 3 J tl*>2T2) * ^ d 3 k

4x 3T- 1 JV x

2 T 2 (e ,T ) (n -e ) » i Q

, ,^ .2 2. 3c~ A m{l+o t >

- \ kT f" X ^ " o dx

•><*2 V p iZM^

dx

2 2 . . 8 TQ (kT) 2 f

« * 2 r 2 p + 2 ^ o 'r'-'x —S.dx

e B_ _z. ,. _n x - ç + 1 ) - l

... ' <= =KT' x - ÈÎ ' f o - « e * + 1

o

c = c - a x i s l a t t i c e c o n s t a n t = 6.708 A for g r a p h i t e

+ Expre s s ions for t he c y l i n d r i c a l band a r e fo r one s u r f a c e ex tend ing from

- n / c t o + i r /c .

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186

VI - THE FORM FOR THE CONDUCTIVITY COEFFICIENTS

A particularly simple form for a and a was proposed by McCLURE [37], applicable to the case of extreme degeneracy (n >> T). In this case the denominator in the expres­sion in Table 3 can be taken outside the integral. This can be done because the function 3f /8e is sharply peaked about e = n for extreme degeneracy, so that only carriers near e = n need to be considered. By analogy, similar expressions can be written for M ^ a n d ^ .

For the limit of small field, the expressions for a ^ and o have been generalized to include effects due to degeneracy xy of the carriers (Table 4). For convenience the mobility, », appearing in these expressions is taken as the mobility for the carriers with energy equal to the electrochemical potential, n (P = u(n)). This is a more elegant form for the components because the following expressions then hold :

6 (pi = <*(2p) ( 9 )

S (p) = Y (2p)

These expressions can be verified by comparing quantities in Table 5.

The quantities o and 8 are factors which express the ratio of the average relaxation time and square of the relaxation time, respectively, compared with the value for electrons with energy equal to the electrochemical potential. As T •+ O, both et, S •* l. If the relaxation time for electrons with e > n is smaller than that for e < n, then a, 6 take values less than unity at higher temperature. The conductivity mobility, u c, and Hall mobility, PH> a r e !

v = an (10)

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Table 4 : Simplified expressions for the Conductivity Coefficients in Zero Magnetic Field.

Component Expression

a XX ••f "±l*K°i

V 8 * I wUt

H XX I NA"i^i

V s* Z \ulkSL

i = index for carrier type (1 = electron, 2 = hole). N i = density of carriers v i = Pi(e=ni) = mobility of carrier the electrochemical

with energy potential

equal to

*1 = eL/\e\

k = Boltzmann' s constant.

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de /

X ( € ) /

i

€=V

Fig. 7 - Sketch showing the form of the integrals for thermo­electric effects. xU) is a function such as t(e)v£(e) The integral is represented by the su the shaded areas.

Page 235: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

186.25

The parameters Y, * are also averaging functions for the

relaxation time, but with important difference that the term

(n-e) implies that these parameters measure the asymmetry of

the weighted relaxation time about the electrochemical potential.

This is sketched in fig. 7 and discussed qualitatively in

Section II. In the limit of extreme degeneracy both Y, * •+ 0,

so that thermoelectric functions are zero, as required thermo-

dynamlcally.

At low temperature the limiting values for o, 6, y, 6 may be found from the following form for the transport integrals

[58].

-f xw £• * - IXMI^ * ê **>* (j%) + — ( n )

o c e»n

The limiting forms for a, 8, y, 6 denoted by primed symbols

are also included in Table 5.

Values for the degeneracy parameters listed in Table 5

are given in terms of Fermi Dirac integrals, FD(?) [38],

V O - / " A Q (12a)

«.-(.*-e+u ( 1 2 b )

The expression in Table 3 are brought into this form using an

integration by parts.

f " IH-1 it

"J fe-ST^-V" (P>"1' { u a )

o

£± »2

r P-i ( , 3 b>

The condition p > - 1 is associated with the vanishing of the term [(p + l)" 1 x p + 1 f°3„. If this condition is not ^ o o satisfied (for instance, S and Y for p = - 1/2) then alternative

expressions for the transport coefficients are required.

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Table 5 : Expressions for the Degeneracy Factors

a, B» vi a-

Parameter Genera l Expres s ion L i m i t i n g V a l u e , Ç>>1

o ( p + l ) F p 2

1 + gç P(P+D

6 ( 2 P + l ) F , p , 2

1 + 6Ç" 2 P ( 2 P + 1 »

T t ( P + l ) Ç I ' p - ( p + 2 ) P p + 1 ] =£ <**«

S [ {2p+D ÇI- 2 p-(2P+2J P 2 p + 1 ]

§ | - (2P+1) S

?% § | - (2P+1)

These expressions only valid for cylindrical band model,

and for p > - 1 for a, y, and for p > - 1/2 for B, <5.

Page 237: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

386.27

It is to be noted from Table 4 that both «r and M depend on the sign of the charge carrier. Thus, both the Hall parameter and thermoelectric power depend on its sign. Secondly, o and M are even functions of the magnetic field, whereas XX XX

a and M are odd. Thirdly, the signs of M (0) and M„„(0) xy xy xx xy can be reversed by a change in the form used for the relaxation time. For many cases of interest, the relaxation time for the carriers decreases with energy {p < 0). However the weighting function in the integral (essentially the product of V 2 and the density of states) increases more rapidly, so that the higher energy (e > n) part of the integral from the "hot" electrons predominates. We will call this "normal" behaviour, for which M (0) is positive for electrons, negative for holes; M CO) —ii is positive for both carriers.

Accordlingly, S^fO) s s is normally negative for electrons, positive for holes, whilst S (0) and A^tO) are negative". However, it is possible that both these signs can be reversed by a change in the form of the relaxation time with energy, which weights the part of the integral below s = n more heavily.

By contrast, the signs of o x x<0) and -2Z cannot be changed with the form of the relaxation time.

Sometimes an alternative definition for S is used which yx

reverses its sign compared to the definition employed here. Thus, TAMARIN et al [8] record positive values for A^E-

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n 1 1 — 300 K 100 K 50K

Fig. 8 - Variation of a(|) and 8(5) for the cylindrical band model with p = 0, -1/4,. -1/2. For p = -1/2 approximate values of temperature are sketched for electrons and holes for the model in wich ni = H2-

Page 239: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

186.29

VII - RESULTS FOR a, S, Y, S.

Calculations were made for a, B, y, S using numerical integration methods. Comparison of selected values was made with tabulated values of the Fermi-Dirac Integrals [39], showing that agreement was within 0.1 %.

Two models were chosen for the cylindrical bands, to illus­trate possible effects. The first (model A) assumed that the masses for electrons and holes are equal. Thus the electro­chemical potential is constant and equal to half the band overlap (eQ). The second model (B) assumed mj = 1.5m2, so that the shift of the electrochemical potential with temperature had tc be evaluated. For each model the band overlap was taken to be 40 meV (see later discussion). To find n(T) the relation­ship for the number of free carriers (N') within a single > cylinder was used :

id? ' Po-(14a)

Using the analytic expression for F

r Q - ln(e*+l) (15)

then, from the equality of the number of electrons and holes, the expression

kr jf-e + talC.^Va-U <16>

is a convenient form for iteratively determining ni and re­calculations were made for a fixed set of temperature values.

Results for a(ç), 6(5), Y U) and $(Z) are plotted in figs. 8, 9 for values of p = 0, -1/4, -1/2.

Page 240: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

Fig. Variation of Y(5) and 5 ( ?) for p = 0, -1/4, -1/2. Values given by approximate formulae given in Table 5 for ç >> l'are indicated by circles.

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20

15

10 --

(a) I

r i i

_™___-—~"' -

_™___-—~"'

^ ^ ^ i t

i i 100 200

T(K) 300

TIK) (a) Var ation of the electrochemical potential of electrons with temperature I - Cylindrical band, model A (mi=m 2,s 0= 4 0™eV) II - Cylindrical band, model B (im= 1.50m 2,

e 0 = 40 meV) III- S.W.McC. band model, parameters given in ref.39 (b) Variation of the density of carriers with

temperature I - Cylindrical band model B, scale at right of

figure. II - S.W.McC. model, parameters in ref.12. Scale

at left of figure. Ill- Values obtained from experimental data using

eqn (17). Scale at left of figure.

Page 242: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

186.32

VIII- RESULTS FOR THE GALVANOMAGNETIC and THERMOMAGHETIC EFFECTS (Zer^ Field)

1- The Mobility and Density of Carriers

A particular difficulty arises with the cylindrical band model when it is used to calculate the density of carriers. For the S.W.McC. model the electron and hole pieces only extend a fraction of the distance along the vertical zone edge. Thus, a model with cylindrical bands extending from - V c £ k z < T/c can only give the same number of charge carriers as S.W.McC. at the expense of taking a much smaller cross-section than that measured experimentally. Furthermore, if the number of carriers is adjusted to fit S.W.McC. at low temperature, the fit becomes poor at higher temperature, and vice-versa.

In order to obtain more reasonable comparisons between calculated and experimental values of the transport coefficients it was decided to use the cylindrical band model only to cal­culate values of a, 8, y, S. Then values of u, , a n a N i 2 w o u l d

be obtained from experiment using measured values of "^(O) < (a (BJ/Blg^g, and "xjjfB). Methods for doing this have been discussed by McCLORE [3 7] and SOULE ftO] . A consistent evalua­tion of the number of free carriers at 4.2, 77.4, 300 K showed, however, that it fell below the S.W.McC. value at all tempera­tures C*1]. Values for N(T) from this work, as shown in fig.10, were interpolated for each temperature. Corresponding values of the mean conductivity mobility, defined by :

o x x(0) = 2N lei Vc <N = N ) (17]

are plotted in fig.11. Values for the ratio of carrier mobili­ties v /v = b were obtained using

" V ^ B - O " -MlelCufs^ - v 2 \ } . (13 )

V l + °2»2 " 2 U e U 9 a )

M',, (19b)

Page 243: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

186.33

Asymptotic values for fo /B) were used, neglecting xy "minority carrier effects". Values of b(T) = v1/v2 obtained

and interpolated in the manner for natural crystals [40] and

highlv oriented pyrolytic graphite [16] are illustrated in

fig. 12 for a = B = 1 . It is to be noted that the values of b

used here for SOULE^CtO] sample SP-7 differ slightly from his

values. Thif' is because (i; the values of û, N given in figs.

10 and 11 were used for both specimens. As discussed in ref.4l

the values for S for the two samples are quite similar when

differences in method of analysis are allowed for. (ii) For

consistency, the same method of extrapolating (o /B) data to

B = 0 was used, which di ters from the analysis used by SOULE.

However, the b'T) curve for SOULE 's sample is close to that

quoted in ref.40. More interesting are the differences observed

between the curves for the two materials, discussed in ref.12.

The curve given in fig.12 for the natural crystal is very

similar to that obtained exp __Mnenta.1.ly for Kish graphite [18] .

Although the abc'.e method contains a number c~Z assumptions

and approximations, it will be shown tiiat interesting conclusions

can be drawn for the transport coefficients. A further discussion

will be given in the concluding section.

2- Galvanomagnetic Properties

As discussed above, the models were constrai­

ned to give the experimental value of a

x x<°) an d '"xv^'o'

However, it is pointed out that the present analysis differs

from that of others, since the degeneracy parameters o and B

are taken into account. Generally, the ratio of conductivity

(b ) and Hall (b„) mobilities are r ; oy bH /^ ,c = a- '** ^

(See eqn 10).

It is noted that the values of a 1 # a 2

a n d Sj/ 6 2

a r e

different unless li) p = 0, i.t. both n, ( = 1 at all tempera­

tures (this is the case discussed by all other workers)) (ii)

T) = n , which is only valid for special models such as model

A (iii) T -»• 0, a, S -<- 1. Thus, for the general case, the ratio

Page 244: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

100

200 400

Fie. 11 - Values for the mean conductivity mobility used ror the present study. Also included are the mobility y c l (T) and u 02 (T) for natural crystals of graphite, p = -1/2, for comparison.

Page 245: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

100 200 T (K)

300

Fig. 12 - Variation of the mobility ratio b(T) , used for the present study, (a) HOPG (b) natural single crystal. Solid line - restrictive model, a = S= 1. Dotted line - ratio of Hall mobility, model B,

D = -1/2. Dot-dashed line - ratio of conductivity mobility,

model B, p = -1/2.

Page 246: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

18

of the Hall mobilities need not equal the ratio of conductivity

mobilities. This in turn will affect the thermomagnetic effects,

particularly the thermoelectric power. To illustrate the in­

fluence of the degeneracy parameters, the mobilities and ratios

of mobilities are plotted in figs. 11 and 12. It is interesting

to note that the ratio of mobilities does not depend sensiti­

vely on the model chosen to describe the relaxation time.

3- The Thermoelectric Power (B=0)

The thermoelectric power is a property

which depends sensitively on the differences between carrier

properties, so that it is difficult to make general statements

about is behaviour. In zero magnetic field S = M /a , and

comparing the expressions for M and <* /B it can be seen

that to some extent S mirrors changes in the Hall effect, with

the proviso that S • 0 as T ->• 0, as required thermodynamically.

For all curves shown in figs. 13, 14, the asymptotic form of

S(T) is linear as T ->- 0. This is because the degeneracy para­

meter y (T) behaves linearly. For the case Nj = N 2, using

asymptotic forms v ' and Y given in Table 5, for exemple :

d ,2 V2T t-u,/n + u /n ]

s = h fif (p + 1J (i I v

?) ? ( 2 0> 1 2

It is to be noted that this formula is not valid for

p < - 1. (See Section V). Furthermore it is the ratio of

mobility to electrochemical potential for each carrier type

that controls the sign of the low temperature value of S .

At ambient temperature, all curves take negative values

with negative slope. This is a consequence of the form for the

cr /B curves (or R, (T) curves). Values for the model B (fig. 14)

are considerably lower than those for model A (fig. 11). This

is a direct consequence of the value of n L (T) for the former

model. At T = 300 K, lies close to the conduction band edge

so that ç = ¥/kT takes a particularly small value for the

electrons. In one sense the model is somewhat artificial since

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> 3. « ^ X X V)

-10 -

100 200 300 T(K)

Fig. 13 - Variation of the thermoelectric power, drift-diffusion term, s£ x, with temperature. The dashed lines are for natural graphite", model A, the dot-dashed curves are for pyrolytic graphite, model A. The full line is the experimental curve for Kish graphite. Values of the relaxation time exponent are indicated.

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> X X <n

-20

100 200 300 T(K)

Fig. 14 - Curves as in fig. 10, except for model B. Again the full line is the experimental result for Kish graphite.

Page 249: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

186.39

it is difficult to construct a physically satisfying model for the scattering probabilities of the carriers in wich the mobilities are close to each other, but the electro-chemical potential is close to a band edge. If n lies close to a band edge an ab initio calculation of the ratio of mobilities would produce large changes with temperature.

Of more interest is the difference between the curves for different values of p, and for different samples. Generally, the curves for lower values of p (eg - 1/2 compared to 0) exhibit more positive values for S at ambient temperature. At lower temperature the behaviour is more complicated because of the minimum seen in the curves for the pyrolytic graphite.

This minimum is clearly associated with the sharp drop in the value of "xy/B, or Ij at low temperature for pyrolytic material compared to natural crystals or Kish graphite. The peak becomes more pronounced for p = 0, so that it is possible to say that this value of p produces the S(T) curves with the most extreme values, for both positive and negative values of S.

For model A the curve for S(T) has both positive and negative regions for pyrolytic graphite. The cross-over points are surprisingly close to those observed experimentally, and the minimum value occurs at -35 K, very close to the position found experimentally. There is no corresponding minimum value for the natural graphite sample.

The strong negative peak hserved experimentally in S(T) near 30 K has been attributed .o phonon-drag [17] [25] [29] although the mechanism for this effect is in contention [22] [29]. However, the magnitude of the phonon-drag contribution to the thermopower (Sp ) has been estted by subtracting the experimental curve from a theoretica 1 curve for the drift-diffusion contribution (S e xP = sP - â - + S d) using a simple form for S based ai the cylindrical band model (n, = n,, p = 0) . With these assumptions, S" can be expressed, using Tables 1,4, as [5] :

Page 250: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

186.40

sd _ k (a-b) 2 F l ' e o / 2 k T > „ fo_ ( 2 1 . " feT (a+b) FQ(e0/2kT) 2kT KCL>

TAKEZAWA et al [17] used this formula wi'ch the ratio a = N,/N2 taken as unity, and values of b obtained by fitting to S e xP above -120 K, then extrapolated to lower temperature using linear relationship. Good agreement was claimed between the values of b obtained in this way with those obtained from an analysis of galvanomagnetic data using eqns. (17) and (18) with a = 6 = 1 [18]. These workers used value e = 32 meV (This is open to some doubt, since they [17] quote eqn (21) incorrectly, with s /2 = n). o

It is of interest to examine firstly whether the value obtained for sP • is sensitive to the choice of scattering type. For natural, or Kish graphite, the value of S changes by -5 UV/K near the temperature of the phonon-drag peak as p changes from -1/2 to + 3/2. Within this simple model a change in scattering type is expected with temperature, from ionized impurity scattering at low temperature (p = + 3/2) to electron-phonon scattering at higher temperature (O < p < - 1/2).

The thermopower is much more sensitive to the value chosen for n (see eqn 20). For the natural graphite sample with rij = n 2, the thermopower is positive at low temperature because u, » v l . However, for model B in which n, = 16 meV, n 2 = 24 meV at low temperature, S is strongly negative at low temperature. For the SLONCZEWSKI WEISS model with currently accepted values for the band parameters, these values are approximately valid, so that model B may possibly represent the drift diffusion thermopower at low temperature more reliably than model A. This implies that the phonon-drag contribution to the thermopower has possibly been over -estimated, and its peak value at -30 K may only be -10 uV/K.

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3.

X

100 200 300 T(KJ

Fig. 15 - Variation of calculated drift-diffusion thermopower with temperature for samples with different values of Ni, N 2. Curves are drawn for HOPG, model A, o = 0. Curve (a) N x = N 2. Curve (b! Ni - N 2 = l0 2 3m~ 3. Curve (c) N 2 - Nj = l0 2 3m - 3.

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186.42

At higher temperature model B clearly gives a value for S which is too strongly negative. This is because the electro­chemical potential lies close to the conduction band edge, as noted earlier. In the S.W.McC. model the electrochemical poten­tial is not strongly dependent on temperature and in fact changes in a direction which tends to equalise its magnitude for electrons and holes (for a discussion, see ref. 12). Thus, model B will definitely not represent the data well in this temperature range.

One is forced to the conclusion that the cylindrical band model does not adequately represent the drift diffusion thermo-power. Although the particular model A may give a good descrip­tion near ambient temperature, it almost certainly misrepre­sents its value at low temperature. Thus, the peak magnitude of the phonon-drag thermopower "near 30 K may be considerably smaller for natural or Kish graphite than previously thought.

This simple band model can be used, however, to explain one puzzling feature of the behaviour of S e x p(T). TSUZUKU et al [17] found that S e x p took more negative values for pyrolytic graphite annealed at high temperature, with a negative dip considerably more pronounced than for Kish graphite (fig. 2). This is explained in a natural way *'ith the present model, through differences in mobility ratios for the materials at low temperature (see fig. 12). Near ambient temperature the Hall coefficient becomes more negative with temperature and also for less perfect specimens, and this behaviour is mirrored in the thermoelectric power. Thus, the overall trend in the curves of S e x p(T) shown in fig. 2 can be understood. Similar conclusions were stated by SPAIN et al [16] who made measure­ments of S(T) above -50 K on HOPG and compared Hall data for the same specimens. The curves of S(T) drawn for the two pyrolytic graphite samples in fig. 2 are very similar to samples SA 21 and 22 in ref. 16.

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186.43

It is stressed that for these materials, changes in (Ni - N 2) are not required to explain the change in the Hall effect or thermopower [16] as suggested by TSUZUKU and SUGIHARA [22]. in the region of the phonon-drag peak there appears to be a diminution of the size of the peak due to the increased scattering of electrons at defects, but the present model cannot quantitatively determine this effect.

For comparison, curves are included in fig. 15 for specimens with Nj j N 2 . Values are restricted close to compen­sation. This is because a change in Nx or N 2 must be accompa­nied by a change in n j and n 2, which in turn effects changes in i, B, y, S and the relaxation times. As explained earlier, the present model is not capable of representing the number of carriers well, so that a discussion of irradiated specimens, for which N 2 > Nj, is left to the succeeding paper.

4- The Nernst-Ettlngshausen Effect, 'SIE-

The most important term in the numerator of the expression for A ™ is M

x v ° x x / B (Table 1). In general it can be shown that the other term only amounts to-i» 1-2 % of this dominant contribution. Thus A,,_ * M„./B a „. Since M

NE xy z xx xy and o are both additive in the contributions from electrons and holes. A ™ is also additive in their contributions. In the definition used in this paper, PL^ is negative. Values quoted in refs 7 and 8 are positive, presumably related to a difference in definition. However, TAMARIN et al [7] also analyse their results on the assumption that It" <j /B I > |M o /B I, which is incorrect.

Fig. 16 plots curves obtained for A~ (T) for the cylin­drical model with different values of the scattering exponent, p. It is immediately clear that a peak occurs for AT (T) for all values of p, and that the magnitude of the peak value depends sensitively on the value of p.

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> E LU Z < l

1U

-.»*** y y **** v .--* 3/2. / V«

y v,/__ \ ** •>*'*'* / "^*^v-\ .•"'* / / V \ s / / \ \ s' / / \ \ a

/ / b \ \ 1 - ..'/**"" 7 °^" * **•* v\ -* / / \ . *» \ \

y y''' -Mi *«» \ \ j^ \s\ \

* \ N > ^ -1/2 NS

X ^ N 0-1

10 100 T(K)

Fig. 16 - Experimental and drift-diffusion terms for the Nernst-Ettingshausen Coefficient as a function of temperature. Pull lines-experimental data (a) Kish graphite (b) pyrolytic graphite. Dashed line - calculation, model A. Dot-dashed line -calculation, model B. Values of relaxation time exponent, p, are shown.

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186.45

The general form of the curves can be explained simply. Above about 100 K, the degeneracy parameters i, I do not change rapidly with temperature. Thus the magnitude of A„_ is propor­tional to the mobility, as pointed out by MILLS et al [7]. At low temperature the mobility becomes approximately independent of temperature, whilst the degeneracy parameter 6 is propor­tional to T. Thus the magnitude of K~. is porportional to T. The only case for which this does not hold in fig. 16 is p - -1/2. For this special case S is essentially zero at low temperature, and the transport integrals could not be evaluated by parts (eqns. 13a + b). If a more negative value of p had been used A„„ would change sign.

A„ is not sensitive to difference in the mobilities of electrons and holes, nor to their numbers, within reasonable ranges (eg 20 %) . Thus, a good approximation to A ™ at low temperature is : (o = l,N = p, W = - J 2 )

4B = i f i f v { 2 p + 1 ) (k + k] ( 2 2 )

(kT « Hj, n 2)

While at higher temperature the degeneracy parameters cannot be expressed analytically, but a simplified form for A ^ is

ad -k ( 5I +*2> ^E - W <»,+.,) -V l 2 3 )

The strong dependence of A ™ on the value of p at lower temperature can be seen immediately from (22). For example, the ratio of A5 „ at a given temperature, for p = 3/2 compared to p = 0 is as high as 4.

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186

One point of interest is that at a temperature greater than •MOO K, both theories for phonon-drag in graphite [25][29] agree that this contribution should be negligible. Thus, the experimental curve A^JpfT) should be equal to the drift-diffusion term caljulated here, AfL(T). However, for the cylindrical band model agreement cannot be obtained fer a reasonable value of p (A fit could be obtained with pt>4, for instance). Selow the peak the experimental data for |A (T)I [ "^ ! decreases much more rapidly than a linear dependence predicted for drift-diffusion terms.

The lack of agreement near ambient temperature would have been even more serious if the number of carriers had been determined from the S.W.McC. model. As noted earlier, the theoretical number of carriers is higher than that used here, obtained from galvanomagnetic data [41]. The reason for the discrepancy is not understood at present. If the theoretical number had been used (N 1-N 2^ lîxlO 'tm-s at 300 K, for example) the mobility would have been lowered, and the magnitude of AjL, lowered correspondingly (eqn 23).

As a result of this difficulty, it is not possible to estimate the phonon-drag contribution to A^ E, using the cylin­drical band model. However, it is possible to conjecture, from the form of the curves obtained in fig. 16, that if a good fit to the data is secured between "» 150 - 300 K using only drift-diffusion terms, then the phonon-drag contribution may be considerably less than the minimum experimental value (- 5 mV/TK) .

At very low temperature the phonon-drag contribution,Ajjjr,, is expected to decay more strongly than a linear dependence (eg a high power law, or even exponential). Thus, at suffi­ciently low temperature the drift-diffusion term is expected to become dominant. From eqn 22 it is to be noted that the behaviour of pyrolytic and natural, or Kish, graphite is expected to be very different, as evidenced by the difference in slope of the linear drift-diffusion contribution to A.,„

NE

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186.47

for different values of p. It is of interest to examine the form of A^jPfT) in this region to observe the "break" in the curve, and to determine wheter the linear region differs appreciably for the two types of material. At higher tempera­ture, differences in A^ for different samples are expected to be directly related to differences in mobility. In this regard it is difficult to understand the very small value for A

* NE observed by SUGIHARA et al [2 7] for pyrolytic graphite annealed at 2800°C. For such materials the ambient temperature mobility differs from that of ideal graphite by a factor of less than 1.5 [5]. It is of interest to repeat this measurement to deter­mine its exactitude.

Although the cylindrical band model cannot adequately represent the drift-diffusion term for the Nernst-Ettingshausen Effect, it is stressed that a more detailed model will not alter the qualitative features discussed here.

IX - CONCLUSIONS

In the present paper the drift-diffusion contribution to the thermopower and Nernst-Ettingshausen Effect have been discussed within the framework of the cylindrical band model. Parameters such as the number of carriers and their mobilities were determined from experimental measurements of the galvanomagnetic properties. In essence the band model was only used to determine degeneracy parameters so that the well know problem of the cylindrical band model-its inability to predict the number of carriers reasonably-was circumvented.

It was shown that the degeneracy parameters contribute to important differences between the conductivity and Hall mobilities, and the ratic= of these quantities for electrons and holes. This effect of non-degeneracy has been ignored by earliers workers.

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186

Although it was shown that the simple band model is inadequate to explain quantitatively the thermoelectric coefficients, it can give important information about the parameters of interest and about trends in behaviour with specimen perfection.

Of particular interest is the observation of important differences between the dependence of the drift-diffusion component of the thermopower with temperature between pyrolytic and natural, or Kish, graphite. These differences arise to low temperature because of the different types of scattering which predominate. In turn, this produces a difference in the mobi­lity ratios for these types of material. The model can also qualitatively explain the trend to more negative values of the thermopower observed with specimens of lower quality. The explanation given here, based on differences in the mobility ratios, related to analysis of galvanomagnetic data [16], differs from the previous suggestion [18] [22] that it is associated with a change in the relative number of electrons and holes.

The model predicts that the drift-diffusion term in the Nernst-Ettingshausen Coefficient will attain a minimum value below •>> 50 K, but it is not capable of fitting the experimen­tal data, particularly at hig' jr temperature (eg > 150 K) where drift-diffusion terms are expected to predominate. The model predicts, however, important differences between the behaviour of this parameter for pyrolytic and natural, or Kish, graphite at lower temperature. Also, the slope of A„E(T) should change with temperature, p_nce the drift-diffusion contribution should predominate at very low temperature.

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[17] T. TAKEZAWA, T. TSUZUKU, A. 0N0, Y. HISHIYAMA, Phil. Mag. ,L£, 623 (1969)

[18] T. TAKEZAWA, T. TSUZUKU, A. ONO, Y. HISHIYAMA, Phil. Mag. 25, 929 (1971)

[19] T. TAKEZAWA, T. TSUZUKU, A. ONO, Y. HISHIYAMA, Phil. Mag. 23, 1241 (1971)

[20] J.A. WOOLLAM and I.L. SPAIN, unpublished measurements on S(B) and A fB) between 2-77 K on HOPG to 8T (1970)

Bit*

[21] T. TAKEZAWA, J.H. MANGEZ, C.R. HEWES, M.S. DRESSELHAUS, T. TSUZUKU, Extended Abstracts, 1 1 t h Biennial Conf. on Carbon, Gatlinburg, Tenn. (1973) p. 16

[22] T. TSUZUKU and K. SUGIHARA, "Thermoelectric and Thermomagnetic Effects in Graphite", p. 109, Chapter 3 in "Chemistry and Physics of Carbon", Vol. 12, ed, P.L. Walker, Jr. & P.A. Thrower (Marcel Dekker, New York, 1975)

[23] K. KAWAMURA, H. OSHIMA, T. TSUZUKU, J. Phys. Soc. Japan 42_, 1669 (1977)

[24] A. de COMBARIEU, J.P. JAY-GERIN, R. MAYNARD, J. Phys. Chem. Solids, 3_4, 189 (1973)

[25] J.P. JAY-GERIN, R. MAYNARD, J. Low Tern. Phys., 3_, 377 (1970)

Page 261: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

186.51

[26] K. SUGIHARA, J. Phys. Soc. (Japan) 29, 146S (1970)

[27] K. SUGIHARA, T. TAKEZAWA, T. TSUZUKU, Y. HISHIYAMA & A. ONO, J. Phys. Chem. Solids, 33., 1475 (1972)

[28] J.P. JAY-GERIN, Canad J. Phys., 5£, 2444 (1972)

[29] J.P. JAY-GERIN, Sol. St. Coram., 1±, 119 (1976)

[30] L.C. OLSEN, Phys. Rev. B6, 4836 (1972)

[31] H.M. ROSENBERG "Low Temperature Solid State Physics" (Oxford University Press, 1963)

[32] D.F. JOHNSTON, in Appendix to ref. 31

[33] w.H. REYNOLDS & P.R. GOGGIN, Phil. Mag., 35_, 294 (1964)

[3<0 J.C. SLONCZEWSKI & P.R. WEISS, Phys. Rev. JL09_, 272 (1958)

[35] A summary of McClure's work can be found in : J.W. McCLURE, Proc. Intern. Conf. Phys. Semi metals and Narrow Band-Gap Semiconductors, Dallas, 1970) (Pergamon, London, 1971) p. 127. Latest values for the band parameters in graphite can be found in : R.O. Dillon, I.L. Spain & J.W. McClure, J. Phys. Chem. Solids, 3_8_, 635 (1977)

[36] in this paper we will use the description of R.T. DELVES, Rep. Prog. Phys., 250 (1965) with some changes of notation

[37] j.w. McCLURE, Phys. Rev., 112, 715 (1958)

[38] A.H. WILSON, "The Theory of Metals" Cambridge University Press, 2nd. edition (1965)

[39] j. McDOUGALL & E.C. STONER, Phil. Trans. Roy Soc. (London) 237, 67 (1938)

Page 262: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

186.52

[40] D.E. SOULE, Phys. Rev., .112, 708 (1958)

[41] R.O. DILLON, I.L. SPAIN, J.A. WOOLMAN, W.H. LOWRE'Y, J. Phys. Chem. Solids. In the press.

Page 263: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

V.3 - GALVANOMAGNETIC AND THERMOMAGNETIC EFFETS IN GRAPHITE

II. THE SPHEROIDAL BAND MODEL

C. AYACHE

I.L. SPAIN

Service Basses Temperatures Centre d'Etudes Nucléaires, Grenoble 85 X 38041 Grenoble Cedex

Permanent address : Institute of Physical Science and Technology and Dept. of Chemical Engineering University of Maryland College Park, Maryland 20742

Page 264: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 188 -

I - INTRODUCTION

In the previous paper [11 a very simple

model was used to discuss the galvano-and thermomagnetic pro­

perties of graphite in the limit of zero field. This cylindrical

model of the bands had been used by all previous workers to

obtain the drift-diffusion contribution to the thermopower,

generally with the simplifying assumption that the effective

masses for the electrons and holes are equal.

By generalising this model, it was hown in this previous

publication that certain trends in the thermoelectric power, sxx> a n d Nernst-Ettingshausen coefficient. A„_ = S^/h , could

be understood. Particularly important was the form assumed for

the variation of relaxation time with energy and the variation

of the electrochemical potential with temperature. Also, trends

in the thermoelectric power with specimen perfection could be

understood if differences in the ratio of mobilities were

allowed for.

It is certainly of interest to study these effects with a

more realistic model of the energy bands. In this paper the

ellipsoidal model will be used, first introduced by SOULE,

MrCLURE and SMITH to discuss Schubnikov- de Haas measurements

[2]. The model has also been used to discuss the phonon-drag

contribution tt he thermoelectric power [3] [7] while a brief

application of th« model to the drift-diffusion terms in S

and Syjj /B 2 has been given 181. However, it is interesting to

note that a situation has been established in the past, where

the drift-diffusion terms have utilized the ellipsoïdal model

(for a review, see 9). Also experimental studies on pyrolytic

graphite have been analyzed using parameters describing the

interaction between carriers and defects suitable for natural

or Kish graphite.

This paper will attempt a systematic examination of the

effects introduced by the spheroidal band model, and will

include a discussion of the magnetic field dependence of the

Page 265: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

Minority Holes

Majority Holes

Majority Electrons

Majority Holes

Minority Holes

Fig. 1 - Sketch of the ellipsoidal Fermi surfaces for majority holes and electrons and minority holes, drawn in the extended zone scheme. The-e are two equivalent sets of these surfaces for graphite.

Page 266: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

188.2

thermoelectric power and Nernst-Ettingshausen effect. The magnitude of the phonon-drag contribution to these parameters Mill be assesed by-comparing the calculated values with experimental. *•*

II. THE MODEL

The ellipsoidal band model uses a parabolic energy-wavevector relationship, with surfaces of resolution about the vertical edge of the Brillouin zone (fig. 1). The model can employ a separate surface for the minority carriers in the zone carriers. In this case there are two complete electron ellipsoids and four complete ellipsoids for majority holes, with two complete ellipsoids for minority carriers. The dispersion relationship is :

r2 -2 k? El 2 lm 1 M,'

,2 2 {k F-k,) 2

c3 fl 2 l m 3 + H 3 '

In these equations subscript 1 refers to majority elec­trons, 2 to majority holes, 3 to minority holes; m refers to the effective mass in the plane k , k , M in direction k ;

F x y z K is the wavevector in the plane \<c2= k£ + kA) , k E is the position along the vertical zone edge at which the "valence band energy" is a maximum (fig. 1) while kg is the wavevector of the zone corner (all wavevectors use point K as the basis); the zero of energy is taken at point K, the bottom of the conduction band, while A is the band overlap (majority electron-majority hole) and A' the overlap between conduction band and

(la)

(lb)

(lc)

Page 267: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

n(e)

A I2Y2I (25meV) (AOmeV)

Fig. 2 - Density of states carves for the ellipsoidal, cylindrical (Model B of ref. 1) and S.W.McC. models; note that the band overlap for S.W.McC. is 40 meV, while for the ellipsoidal model it is 25 meV. (Band parameters for S.W.McC. are given in ref. 15) .

Page 268: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

188.4

minority hole piece.

To construct the model used here, extremal areas in the basal plane were chosen to fit experimental data. As noted in ref. 10 and other publications referenced therein, there is considerable disagreement about the value to be chosen for the electron frequency. Values tend to group round -6.7 and -6.25 T (See Table 3, p.62, ref. 8), we use the value 6.62 of SOULE McCLURE and SMITH [2] and their value for the holes, 4.83 T. The effective mass for the electrons is usually quoted for the plane k = 0 ( m = 0 . 0 6 m ) . A smaller value, 0.058 ra , is used

z o o here to express more accurately the average mass, while, for the holes, the extremal value (0.04O m ) is used, since it represents a median value along the hole piece (the electron mass is maximal at 1^ = 0 , while the hole mass increases uni­formly along its length from point H). This determines the Eenni-energy for both surfaces. The length-to-width ratios were chosen to be in reasonable agreement with SOULE et al [2], and giving an equal number of electrons and holes. Final values for the model are given in Table 1. Table 1 - Parameters for the Ellipsoidal Band Model :

Major i ty Electrons Major i ty Holes Minor i ty Electrons

F(Tesla) 6.62 4.83 0.33

m /m0 0.058 0.040 0.004

M / m 0 12.0 5.33 .064

n(iiieV) 12.26 12.97 4.59

k F / K . F 14.4 11.5 4

A = 25.23 meV : A 1 = 16.85 meV

Page 269: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

188.5

For the minority carriers, the smaller of the two fre­quencies observed by SOULE [11] (0.33 T) was used. As discussed in ref. 12 this assignment gives good agreement with other data obtained near the H point of the Prillouin zone (fig. 1). All other parameters for these carriers were obtained using the SLONCZEWSKI - WEISS - McCLURE [13] [Tf] (S.W.McC.) model for the carriers (see later discussion).

One feature of the present model, which is at first sight puzzling, is that the total band overlap, A, is only - 25 meV, while for the S.W.McC. model it is - 40 meV (=|2-r | ) . This is because the maximum energy for the holes states in S.W.McC. occurs at point H in the Brillouin zone, while for the ellip­soidal model it occurs at the points labelled E in fig. 1. A

*er is the non-parabolity of the energy-wavevector rela­tionship in the k - k plane (E(K)) . It is to be noted that - x y the Fermi energy (s p ,) for the electrons is approximately the same value for both models. However, relative to the top of the valence band, the Fermi-level for the hole (e„ 2 = A-e„ ,) is considerably smaller for the ellipsoidal model.

The density of states for the ellipsoidal model is propor­tional to e 1' 2 (energy measured relative to the band edges), compared to e° for the cylindrical model. While this represents the dependence reasonably well for the electrons, compared with the S.W.McC. model, provided the energy is within the region of band overlap, it does not represent the variation for the hole-states. For convenience the density of states curves for all three models are plotted in fig. 2. Once the energy lies out­side the region of band overlap, the density of states curves for S.W.McC. become flatter and are more nearly represented by the cylindrical band model,

In the ellipsoidal band model, the electrochemical poten­tial does not depend strongly on temperature, but it is depres­sed with temperature, whereas it rises for S.W.McC. (fig. 3) . Parameters could have been chosen for the ellipsoidal model to more nearly follow this change, for instance by decreasing the

Page 270: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

Til (meY)

T(K)

Fig. 3 - Sketch of the variation of electrochemical potential for electrons with temperature for the spheroidal band model, compared with the S.W.McC. model. (Ear.d parameters for S.W.McC. are given in ref. 15).

(N-.P)»XT (m-3)

20 -

15

10 -

—r 1

/ /

/

, - - *'' .'•

^ S, ^ ,

^ ^ ^ I'"* ,*" .- ^^ **

„_L 1

too 200 300 T(K)

Fig. 4 - Comparison of the variation of the density of carriers with temperature for th_ ellipsoidal model and S.W.McC. The density obtained experimentally using a simple prescription [15] for the mobility is indicated.

Page 271: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

188.7

effective mass for the electro-is (Density of states ofm2!))1/2) .

If the electrochemical potential, n , is to rise with tempera­

ture for the ellipsoidal band model it is necessary that nl * A " n 2• T h e P o s s i b l e effect of this on the thermopower

will be discussed later, but it is remarked here that the

particular values of the parameters used in the ellipsoidal

may need to be maximised for different types of experiment.

As in the previous paper, a simple model is used to

describe the relaxation time for the carriers

P H Ti = T i ( T V ( £ / V

were the exponent p can be ajusted, as well as T.. Specific

models will be discussed in greater detail liter in the text,

but it is anticipated that p = - 1/2 for both electron-phonon

and electron-crystallite boundary scattering. While for ionized

impurity scattering p = + 3/2. (for a discussion, see ref. 8 ) .

Values of T. will be ajusted to fit the galvanomagnetic coeffi­

cients "xxtO) and a (0)/B, as in the previous paper.

With the present model it is possible to discuss changes

that occur in S ^ , S„ x/B z with depression or elevation of the

Fermi-Level. The number of carriers in one ellipsoid with arbi­

trary electrochemical potential, n, is :

N . ( a M ( k T , 3 / 2 F i ( n / k T )

. LÈML n3/2 f o r T.0. 3.1 Zfi 3

In the paper the calculated density of carriers will be

used, with electrochemical potential adjusted to give the

required density of acceptors or donors. For ideal, compensated

material, the results will be compared with those obtained

using the density of carriers calculated using standard formu­

lae from o (B) [151. As mentioned in (1) the experimental

(îa)

(2b)

Page 272: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

1.5

V P A

i

^A- - < ^ _ NL NL ^—... y

i L V P - ^

i

-

10 20

Fig. 5 - Variation of the degeneracy ot(ç) and 6(C) for thi ellipsoidal model.

Page 273: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

Fig. 6 - Variation of the degeneracy y(5) and S(Z) for the ellipsoidal band model.

Page 274: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

1.2 -

1.1

,/ Y-) M -

.8

,s jral

100 200 300 T (K)

Pig. 7 - Variation with temperature of the mobility ratios for natural and synthetic graphite, m and v2 are the mobilities of the electrons and holes with energy equal to the electrochemical potential "HI and u w a? are the Hall mobilities (ugj = Jî*. Uj_) .""Curves drawn for the "experimenta^,, density of carriers in fig. 4. Similar curves are obtained using the theo retical curve.

Page 275: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

Table 2. Degeneracy Parameters for the Ellipsoidal Model.

188.11

General Expression Limiting Expression 5-w

« p F % ^

8 2(3/2+2p) c

3 ç 2 p F J ' - F2p + l /2 i

If 2[ (3 /2^p)çF p + ! 5 - { P .5 /2 )F p + 3 / 2 ]

3 t \ -è 2 » + 3)

6 2 [ (3 /2 + 2p)ç F 2 p ^ - ( 5 / 2 + Z p ) F 2 D + 3 / 2 ]

3 C Z P F, ^ ^ P + 3 )

III - FORMULAE FOR CONDUCTIVITY COEFFICIENTS

The formalism described in ref. 1 is used

in this paper. The only difference comes from the form the

degeneracy parameters a, B, Y. S, which are defined for the

ellipsoidal model in Table 2. Values of a(ç) and s(ç) a r e

sketched in fig. 5 and Y(Ç) and 5(c) in fig. 6.

The variation of the Hall mobilities obtained from ana­

lysis of experimental data of a is giwa in fig. 7. Corres­

ponding ratio of the mobilities p and v , defined as the mean

mobilities of carriers with energy equal to the electrochemi­

cal potential, are given for comparison. The figure illustra-

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10

(tiV.K"1)

-10 -

I y*

1 1 /

i t

t \ \

„P=0 l

i \ s ^ t \ t \

P f 3/2 / / " \ . / *

v / / . p = V 2

i >' \ V

1 1 \ . > i/4 /—* ^ / / / / /S-—• v. ' " / / x v. " ' / / / v. f / / \ * •

Wh9*A/2 \ \

\ j ^ P = 0 \ \ \\ \ V i 1

1 1

\ \\ \ \* \ \* \ \ \ ' \ \ ' »

\ i

i

100 200 300 T (K)

Fig. 8 - The variation of Sd(T) for highly oriented pyrolitic graphite (HOPG - solid lines) and single crystal graphite (SCG - dashed line). The curves are drawn for compensated graphite, using the "experimental" density of carriers, with several values of the scattering exponent, p.

Page 277: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

188

tes the relatively small dependence of the mobility ratios on the value of the scattering exponent, p. The appreciable diffe­rences between natural crystals and HOPG have been discussed in ref. 1.

IV - THERMOELECTRIC POWER

(a) Two Carriers, Zero Magnetic Field Curves of the variation of thermoelectric power with

temperature, S (T), are plotted in Figure 8. These curves are computed for natural crystals and HOPG using the experimental variation of the density of carriers with temperature.

The main features of these curves are very similar to those obtained from the cylindrical band model, which have already been discussed in ref. 1 and need not be repeated here. A minimum does not occur for natural crystals of graphite near •>> 40 K as it does for HOPG. The curves are qualitatively similar to those for the cylindrical band model A, but the minima for HOPG and maxima for natural graphita are more pronounced (cf fig. 10, ref. 1). From these curves compared with experi­mental data, a maxima contribution of -18 pV/K for HOPG and '"-15 yV/K for natural crystals may be attributed to phonon-drag (cf fig. 2, ref. 1) .

For comparison, curves of S (T) for p = -1/2 are drawn in figure 9, where the theoretical density of carriers calculated from S.W.McC. (fig. 4) is usr i, instead of the experimental values. The ma.cimum for SCG becomes more pronounced, reaching a peak value of ^ 16.5 yV/K compared to % 13.5 uV/K. The mini­mum in S (T) for HOPG becomes less deep ( -7yV/K, compared to ^-8.5 W/K) .

A calculation of S d (T) using the density of carriers calculated from the ellipsoidal model is given for p = - 1/2, HOPG in fig. 10, and p = 0, SCG in fig. 11. For HOPG the extre-ma in the curve are less pronounced than those in fig. 8, where the experimental density of carriers is used. For SCG, the

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20 -

(H-V.K-') 1 0 _

-10 -

-20 -

- / \ -

100 200 300 T(K)

Fig. 9 - The variation of S (T) for HOPG (solid line) and SCG (dashed line) using the density of carriers computed for the S.W.McC. dispersion relationship, with p = - 1/2.

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188.15

maximum is slightly less pronounced than in fig. 10. Note, however, that the main features of the curves in figs. 8, 9, 10 are similar, irrespective of the curve used for the density of states. Further details of the curves for uncompensated graphite in figs. 10, 11 will be given in section IV (c).

(b) Variation of Thermoelectric Power with Decompensation

The above results were obtained f c compensated (Nj = N 2 ) . It is interesting to observe the change in S(T) for dissimilar values of Ni and N 2 . Experimentally, acceptors can be introdu­ced into graphite by boron doping or fast-enutron irradiation. Apparently there is not convenient way of introducing donors experimentally, except by forming graphite com;.^unds.

The possible changes that may occur in S can be summarized as follows : (1) Changes in Nj and N 2 produce relative shifts in the

magnitude of electron and hole concentrations.

(2) The corresponding depression or elevation of tne electro­chemical potential changes the values of the degeneracy parameters a, B, y, 5 for electrons and holes.

(3) Introduction of charge scattering centers and lattice defects lowers the mobility. The relative magnitude of mobilities for holes and electrons will depend on the changes with density of states at £ = n caused by changes in n, as well as the scattering processes from the defects.

At low values of a = |Nj-K |/(Ni+ N 2 ) , eg * 10 %, changes in S from (i) above predominate over (ii) for the spheroidal model. The effects of changes in degeneracy parameters will become particularly important whenever r moves close to a band edge.

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TOO Fig. 10 - Variation of S (T) for HOPG, p = 1/2, with different

values of the density of acceptors. The density of carriers and degeneracy parameters are calculated for the ellipsoidal model, with electrochemical po­tential shifted to give the stated acceptor density.

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(tkV.K-1) (P-N)1(f

-20

100 200 T (K) 300

Fig. 11 - Variation of Sa(T) for SCG,- p = 0, with different values of the density of acceptors. The density of carriers and degeneracy parameters are calculated for the ellipsoidal model, with electrochemical po­tential shifted to-g-ive the staded density of carriers.

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188.1

Figures 10, 11 illustrate, for HOPG and SCG respectively, the changes that occur in S as a result of decompensation for p = -1/2,0. Note that in both cases the mobilities were unchan­ged from those for compensated material, so that shifts in the curves come mainly from chano..-» in Nj , N 2 , and to a lesser extent from a, B, y, &•

When acceptors are introduced into graphite S is shifted to more positive values. For a given value of the decompensa­tion parameter,!) , changes in S are of roughly the same order of magnitude, but of different sign, for acceptors and donors. It is interesting to note the disappearance of the negative dip in S(T) for HOPG near i40 K when N2-Nj> ^.10 2 3m~ 3. Values for |Hi-N2| were limited to low levels in figs. 10, 11, so that the electrochemical potential lay within the region of band overlap,

For either doped or neutron-irradiated graphite (t^-N1> 0), the mean mobility is expected to decrease. It is difficult to assess what changes might occur in the ratio of the mobilities, since the few available data on galvanomagnetic effects cannot be interpreted on the basis of a two-band model (for a discus­sion, see ref. 16). Furthermore, the published data on changes in S(T) with irradiation H 7] [18] have not included measurements of galvanomagnetic effects. The importance of making a complete set of measurements, enabling the conductivities to be obtained, cannot be overemphasized. If the mean mobility were to decrease without a change in ratio, the changes in S due to decompensa­tion would be red- zed proportionately.

de COMBARIEU et al [17] and KAWAMURA et al [18] measured changes in the thermoelectric power as a result of fast electron-and neutron-irradiation respectively. In both cases irradiation damage levels were small,-direct comparison can be made with recent values [19] for the density of acceptors introduced by neutron irradiation (14 ± 3 ppm/10 1 7nvt, E > 1 MeV energy criterion; 9 ± 2 ppm/10 1 7 nvt, E > 0.1 MeV). KAWAMURA et al [18]

Page 283: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

188

irradiated to a dose level of 3x10 1 6 nvt (energy criterion not given) so that P-N >v 3-4,5xl023m~3 . Although their curves con­tain several anomalies which they attribute to phonon-drag, the overall shift i-i the curves is in good quantitative agreement with the curves calculated here on the b< -.is of drift-diffusion terms. Similarly, the data of de COMBARIEU et al [17] to some­what higher dose levels could be fitted with changes in drifc-diffusion terms.

V - NERNST-ETTINGSHAUSEN COEFFICIENT, A — — NE (a) Zero Field Coefficient

The general forms of the curves of -A (T) are similar to NE those for the cylindrical band model. For a given value of the

scattering exponent, p, the curves are shifted to higher values. In order to obtain a peak value of -A equal to the

NE experimental, a positive value of p must be used. .rf fitted to the peak value of TAMARIN et al [20], or SUGIHARA et al [3], then p -v 3/2.

Above ^ 100 K, A„E(T) can be fitted reasonably well with drift-diffusion terms us'ng the spheroidal band model. As shown in figure 12, the curve for p = + 1/4 fits the experimental data for HOPG well. In this region the temperature variation of A N E is largely controlled by the variation of the mobility.

The calculated curves use values for the density of s'ates obtained from galvanomagnetic data. If the theoretical density were uc-'d from either the ellipsoidal model, or S.W.McC, the mean mobility would be lowered, and the calculated values of - ANE c o r r espondingly reduced. In this case a value of p-\. 3/4-1 would be required to fit the data above "* 100 K. In this tem­perature range, simple models predict p "• - 1/2 for electron-phonon scattering. However, scattering p-ocesses will be com­plicated by the anisotropic nature of the phonon spectrum, electron-electron interaction, and the complex nature of the S.W.McC. dispersion relationship.

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10

-ANE

(mV.K"1 T"')

.3 -

1 1 1

-V/ * * • * ^ L

/ % **% ^ % \ .

- / 7N\ -

P=]4 p=o * X X X X X

x X > x. \ X x X \ '

X

\

i 1 1

10 30 100 300 TCK)

Fig. 12 - The variation of - ASJJT) for HOPG, p = 0, 1/4, using the experimental density of carriers. The curves for SCG are indistinguishable. The solid line is the experimental data of TAMARIN et al [20].

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188

The peak value of -Aj-JT) occurs at * 10 K for p = 0, compared to the experimental value of •>• 20-30 K. At lower temperature, the calculated curve varies as T 1, whereas the experimental curves have a stronger dependence. If the drift-diffusion term is fitted to the data above 100 K, then it should contribute more strongly than phonon-drag terms below i 10 K (fig. 12). It is of interest to examine experimentally the variation of A ™ (T) carefully in this temperature region, to see whether a break occurs in the curve between the regions where phonon-drag and drift-diffusion respectively dominate. Analysis of the curves in this region could accurately separate the two contributions.

If the difference between to calculated and experimental curves is attributed to a phonon-drag contribution, then it takes a maximum value between •>. 20-25 K of i 2.5 mV/KT. If the experimental curve of SUGIHARA et al [3] is used, then a smaller contribution is obtained (->< 1.5 mV/KT) .

It is apparent that there are many problems associated with the above estimates. The basic assumption made here is that phonon-drag terms to A ™ are small above i» 100 K. Thus, the curves must be fitted with drift-diffusion terms above this temperature. This clearly constrains the possible beha­viour of AfL(T) at lower temperature. The corresponding esti­mate of the peak value for AfLtT) -o - 2.2 mV/KT is considera­bly higher than the estimate made by SUGIHARA et al [ 3 ], ^ - 0.75 mV/KT.

Although the curves are drawn for HOPG, corresponding curver for SCG are within 2 %, since the mean mobility is taken to be the same in both cases. Also, the influence of the minority carrier is less than -v 3 %. This is because the terms from carriers of different sign are additive in A ^ .

Page 286: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

R E F E R E N C E S

188.22

[1] C. AYACHE, E. BONJOUR, A. de COMBARIEU, I.L. SPAIN (submitted as part I of the present work).

[ 2] D.E. SOULE, J.W. MoCLURE and L.B. SMITH, Phys. Rev. 134, 453 (1964).

[ 5] K. SUGIHARA, T. TAKEZAWA, T. TSUZUKU, Y. HISHIYAMA, A. ONO, J. Phys. Chem. Solids 3_3, 1475 (1972).

[ 4] K. SUGIHARA, J. Phys. Soc. Japan ££» 1465 (1970).

[ 5] J.P. JAY-GERIN, R. MAYNARD, J. Low Temp. Phys. 3, 337 (1970).

[ 6] J.P. JAY-GERIN, Sol. State Comm. 1,9, 119 (1976).

[7] K. SUGIHARA, H. OHSHIMA, K. KAWAMURA, T. TSUZUKU, J. Phys. Soc. Japan £3, 1664 (1977) .

[ 8] I.L. SPAIN, "Electronic Properties of Graphite", p. 1, vol, 8 in "Chemistry and Physics of Carbon", ed. P.L. Walker, Jr. and P.A. Thrower (Marcel Dekker, New York, 1973) .

[ 9] T. TSUZUKU and K. SUGIHARA, "Thermoelectric and Thermo-magnetic Effects in Graphite", p. 109, vol. 12 in "Che­mistry and Physics of Carbon", ed. P.L. Walker, Jr and P.A. Thrower (Marcel Dekker, New York, 1975).

[10] A.S. BENDER and D.A. YOUNG, J. Phys. C5_, 2163 (1972).

[11] D.E. SOULE, IBM J. Res. Dev. ji, 268 (1964).

Page 287: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

188

[12] R.O. DILLON, I.L. SPAIN, J.W. McCLURE, J. Phys. Chem. Solids 38, 635 (1977) .

[13] J.C. SLONCZEWSKI and P.R. WEISS, Phys. Rev. U59, 272 (1958) .

[14] J.W. McCLURE, Phys. Rev. 108, 612 (1957).

[15] R.O. DILLON, I.L. SPAIN, J.A. WOOLLAM, W.H. LOWREY, accepted by J. Phys. Chem, Solids.

[16] R.O. DILLON, Ph. D. Thesis, University of Maryland (1974) .

[17] A. de COMBARIEU, J.P. JAY-GERIN, R. MAYNARD, J. Phys. Chem. Solids 34, 189 (1973).

[18] K. KAWAMURA, H. OSHIMA, T. TSUZUKU, J. Phys. Soc. Japan 42, 1669 (1977) .

[19] R.O. DILLON, I.L. SPAIN, J.W. McCLURE, submitted to J. Phys. Chem. Solids.

[20] P.V. TAMARIN, S.S. SHALYT, V.I. VOLGA, Sov. Phys.-Sol. St. 11, 1399 (19S9)[ Fiz Tverd Tela 11,, 1725 (1969)].

Page 288: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 189 -

V-4- APPLICATION AUX PROPRIETES DE TRANSPORT DE A3 (3)

Nous avons décrit en détail, dans le cha­

pitre précédent (§ 3), l'ensemble des résultats G.M. et T.M.

obtenus pour l'échantillon A3(3). Nous avons également mention­

né les difficultés rencontrées au plan expérimental qui expli­

quent que l'exploration en température ne soit pas aussi

détaillée qu'il le faudrait pour contrôler l'ensemble de l'ana­

lyse développée dans les paragraphes précédents du présent cha­

pitre. Toutefois, ces résultats sont déjà suffisants pour pou­

voir avancer des remarques essentielles dans le cadre de

l'approche du modèle spheroidal.

Nous avons vu au premier paragraphe de ce chapitre que la

méthode d'analyse des effets T.M. repose sur un certain nombre

de choix. Nous allons préciser ceux que nous avons retenus.

A ,. 1. Choix des paramétres

Avant toute chose, il convient de détermi­

ner les paramètres du modèle de bande lui-même. Usuellement,

en ce qui concerne le modèle spheroidal, cette opération

s'effectue sur la base de l'étude des oscillations quantique?.

Comme nous n'avons pas étudié le régime quantique pour A3, nous

avons simplement conservé les valeurs fournies au paragraphe 3.

Cette approximation est sans doute bonne dans la mesure où la

dispersion de ces valeurs est relativement peu élevée pour les

graphites de bonne qualité.

La seconde hypothèse concerne la dépendance du temps de

relaxation par rapport â l'énergie e. Pour le graphite pyroly-

t.ique, comme nous l'avons déjà rappelé à plusieurs reprises,

la diffusion des porteurs s'opère sur les phonons ou sur les

parois des cristallites. Ces deux processus possèdent la même

dépendance e dans le cadre du modèle ellipsoïdal (voir § 3)

T a rVî

Page 289: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

Figure V.l. Variation en température du rapport des mobilités. La courbe b(T) dépend étroitement des variations R H(T).

Page 290: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 191 -

La détermination de u et de la concentration des porteurs

à partir des données expérimentales de a (B), a été réalisée

par la méthode de DILLON et SPAIN. Les valeurs adoptées sont

donc celles qu'on a obtenues au paragraphe 3.2.c du Chapitre IV.

Nous avons admis la compensation parfaite de notre échantillon,

ce qui est une bonne approximation.

Le choix de g^J -§£ (qui équivaut â celui de jj£™ R H) à

partir des données expérimentales est plus délicat à cause de

la forte variation de RH(B) en champ faible â basse température.

Si l'on admet la représentation par deux porteurs majoritaires

perturbés par un porteur minoritaire, c'est le choix de R qui

s'impose (voir Chapitre IV, § 3.2.b). Par contre, si l'on

convient de retenir la valeur expérimentale brute en champ nul,

on peut s'appuyer sur 1'étude réalisée en champ tris faible

pour A3(2) et estimer la valeur correspondante de IL â environ

3.R . Cette estimation n'a été appliquée qu'en dessous de 50 K

à cause de la modification de la dépendance RH(B) vers cette

température. Au-dessus, nous n'avons retenu que R . Ce dernier

choix posé, la relation V.l.b fournit immédiatement le rapport

des mobilités b = U_/uD-

4.2. Résultats

La Figure V.l représente la variation en

température du rapport b obtenu à partir de.„^ m R R = R . La

courbe b(T) est étroitement liée à la dépendance R (T). En

particulier, au minimum de cette dernière en dessous de 10 K,

correspond un maximum de b(T). Celui-ci présente également un

minimum vers 60 K, qui traduit la séparation entre les deux

modes de variation de RQ(T) (voir Chapitre IV, § 3). Le choix

B+cî R H = 3 Ro r e n f o r c e notablement l'augmentation de b à

basse température.

La comparaison des valeurs expérimentales

et théoriques est mieux prise en compte par les coefficients

M. . que par les coefficients des effets, S et AJJE. Toutefois,

Page 291: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

I 1

0 / R . _ - -

-* •*

/ t

-10

\ / - -Ai t 3) / J

- ^ ^ ^ * \

-20 I - \

\ t \

/ /

r

30 1 !

-

0 100 200 300 T ( K )

Contribution de diffusion du P.T.E. dans l'approche du modelé spheroidal. La variation de cette contribution avec T est reproduite pour deux valeurs diff5rentes de lim R„ (courbe en trait plein).

B-t-0 H

La comparaison avec les résultats expérimentaux illustre vraisemblablement les insuffisances du modèle, mais aussi la présence d'une contribution d'entraînement malgré l'existence d'un minimum de la contribution de diffusion.

Page 292: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 193 -

comme nous ne considérons ici que des tendances générales, nous

nous en tiendrons à ces derniers

La Figure V.2. compare la variation en température de la

contribution de diffusion du P.T.Ë. calculée aux résultats

expérimentaux. Au-dessus de 150 K, la courbe calculée possède

un comportement comparable 3 celui de la courbe expérimentale.

Du point de vue quantitatif, les valeurs de la première sont

supérieures à celles de la seconde d'environ 50 à 100 %. Cet

écart n'est pas étonnant compte tenu du fait que, d'une part,

le P.T.E. est le résultat des deux contributions opposées des

électrons et des trous qui s'élèvent chacune à plusieurs

dizaines de yV.K - 1 et que, d'autre part, le calcul est fondé

sur un nombre d'approximations assez important. Mais le sens

de l'écart semble traduire l'influence du modèle spheroidal

lui-même qui surestime le rôle des électrons. En dessous de

100 K, nous avons mis en évidence la possibilité, pour la contri­

bution de diffusion du graphite pyrolytique, de passer par un

minimum. Cette propriété qui résulte (via b(T)) de la tendance

de R à prendre des valeurs plus négatives â basse température,

n'a jamais été prise en compte jusqu'ici. La température du

minimum (30 - 40 K) correspond assez bien à celle de la courbe

expérimentale. Toutefois, l'intensité du minimum reste nettement

inférieure à la valeur expérimentale, même lorsqu'on retient

le second choix pour la limite en champ nul de EL, qui conduit

à an renforcement de l'effet. On aurait pu penser que la corres­

pondance entre Rjj(T) et S(T) se confirmerait en dessous de 10 K

et aurait pu expliquer le "plateau" du P.T.E. En fait, le

calcul ne conduit â aucune corrélation décelable entre 1er. deux

effets.

La Figure V.3. reproduit les variations calculées de la

contribution de diffusion du coefficient N.E. et les compare

aux résultats expérimentaux. La courbe calculée présente un

maximum situé sensiblement à la même température que celui de

la courbe expérimentale. Par contre, elle est beaucoup plus

Page 293: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

3 V

i

1

30 100 T(K)

300

Figure V.3 . Contribution de diffusion dans A„ E à l'approche du modèle spheroidal. Noter les écarts qualitatifs et quantitatifs importants entre la courbe expérimentale (trait supérieur) et les courbes calculées, qui manifestent l'existence d'un processus d'entraînement.

Page 294: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 195 -

aplatie que cette derniSre et sa pente en dessous de la tempé­

rature du maximum est inférieure à celle de l'expérience. Du

point de vue quantitatif, l'intensité du pic est environ dix

fois inférieure à sa valeur expérimentale et confirme donc les

résultats avancés dans les paragraphes précédents. L'étude

expérimentale devra être poursuivie au-dessus de 50 K pour une

meilleure comparaison quantitative.

Nous ne discuterons pas ici en détail du

"phonon-drag". Toutefois, nous formulerons quelques remarques

à ce sujet. Si l'écart quantitatif constaté dans la comparaison

des valeurs calculées de A^ à celles de l'expérience témoigne

très vraisemblablement d'un effet d'entraînement, le mininum

obtenu dans le calcul de la contribution de diffusion du P.T.E.

montre que l'effet est moins intense qu'on ne le pense habituel­

lement. Cependant, on peut se demander légitimement si l'exis­

tence même d'une étroite corrélation entre ce minimum et le

comportement de IL, (T) ne remet pas en cause qualitativement

l'interprétation de l'entraînement par les phonons. En effet,

les coefficients G.M. ne sont, en principe, pas sensibles â ce

dernier [1]. Par contre, d'autres mécanismes d'entraînement

peuvent s'observer aussi bien sur les coefficients G.M. que

T.M. C'est le cas par exemple de l'entraînement mutuel [2]

[3] ou de l'entraînement en présence d'une interaction

indirecte électron-trou [4], De tels mécanismes doivent

exister dans le graphite et il nous paraît important de les

évaluer dans les études à venir.

Page 295: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 196 -

C O N C L U S I O N

Nous avons présenté dans ce Chapitre une

méthode originale d'analyse des effets T.M. du graphite. Elle

nous a permis de faire ressortir le rôle principal joué par

les processus de relaxation par l'intermédiaire des paramétres

de dégénérescence, et de proposer sur cette base une explica­

tion des différences entre les graphites.

L'application de ce traitement aux résul­

tats expérimentaux obtenus sur le même échantillon A3(3) nous

a permis de confirmer un certain nombre de remarques que nous

avions formulées (aux § 2 et 3) à partir de résultats moins

complets. C'est ainsi que la corrélation étroite entre le

comportement des coefficients de Hall et de la contribution

de diffusion sur le P.T.E. est confirmée sur la base du calcul.

Nous établissons, en particulier, que cette contribution possè­

de un minimum pour le graphite pyrolytique. Cette propriété

pourrait remettre en cause l'interprétation d'un entraînement

simple par les phonons.

Remarquons enfin que ces résultats ont été

obtenus dans un cadre strictement semi-classique. Mais ils

reposent également sur les valeurs expérimentales de R„ dont

nous avons déjà mentionné le comportement anormal en dessous

de 50 K (voir Chapitre III, § 5 et Chapitre IV, § 3). La

précision de notre méthode est cependant insuffisante pour

pouvoir confirmer ce point à partir des effets T.M.

Page 296: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

R E F E R E N C E S

[1] HERRING C , Phys. Rev. 96, 1163 (1954)

[2] PARROT J.E., Proc. Phys. Soc. BJ70, 590 (1957)

[3] GUREVICH L.E. and KORENBLIT I. Ya., Fiz. Tverd. Tela ±, 856 (1964) [traduction anglaise : Soviet Phys.- Sol. State 6, 661 (1964)]

lh] GUREVICH L.E. and KORENBLIT I. Ya. , Fiz. Tverd. Tela 9_, 1195 (1967) [traduction anglaise : Soviet Phys.- Sol. State 9_, 232 (1967)]

Page 297: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

CHAPITRE VI

EXISTENCE D* INSTABILITES

DANS LE GRAPHITE ?

Page 298: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

_ 199 _

Nous avons eu l'occasion de préciser à

plusieurs reprises dans ce qui précède, les caractères anor­

maux des propriétés de transport G.M. du graphite. Au Chapi­

tre III, § 5, nous avons rappelé plus particulièrement les

problèmes qui en résultaient pour l'interprétation et 1'ana­

lyse des effets de transport. Dans le Chapitre IV, nous avons

confirmé et précisé les différentes anomalies du régime semi-

classique .

Dans le présent chapitre, nous nous interrogeons sur le

rapport de ces propriétés de transport avec une éventuelle

instabilité du graphite. Ce rapport n'est pas simple car une

anomalie des propriétés de transport n'implique pas nécessai­

rement celle du métal. Nous avons ainsi noté que le comporte­

ment de la magnétorêsistivitê en champ très fort pouvait très

bien s'interpréter dans le cadre du métal normal. L'examen

de la possibilité d'instabilités nous a donc servi plutôt

comme une hypothèse de travail destinée à étudier sa compa­

tibilité avec les anomalies du transport, ainsi qu'à dévelop­

per des expériences exploratoires dont les résultats seront

exposés dans la suite de ce chapitre.

Page 299: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

200 -

VI.1 - POSSIBILITE D'ETATS DEFORMES DANS LE GRAPHITE

Ces cinq dernières années ont connu un

développement considérable de l'étude expérimentale et théo­

rique des états présentant des déformations périodiques de

réseau (D.P.R.) - qui se traduisent également par l'apparition

d'une onde de densité de charge (O.D.C.) - et les conséquences

de ces D.P.R. sur l'ensemble des propriétés physiques du corps

qui les subit. Nous allons rappeler brièvement les grandes

lignes des résultats obtenus sur ce sujet, puis nous verrons

pourquoi il est possible que le graphite s'insère dans la

classe des corps présentant des D.P.R.

1.1. Les D.P.R. et leurs conséquences

physiques

La théorie standard de la physique du

solide cristallin repose sur deux approximations [1] [2] [3]

- 1'approximation de Born70ppenheimer qui sépare le

mouvement des électrons de celui des ions.

- l'approximation de Hartree-Fock qui permet d'indivi­

sualiser le mouvement de chaque quasi-particule électronique.

On peut remarquer en particulier que les développements

propres au "métal normal" reposent sur ces approximations.

Cependant, une forte interaction êlectron-phonon ou électron-

électron peut éloigner de leurs conditions de validité.

CHAN et HEINE [ 1 ], se fondant sur un traitement de champ

moyen, ont établi le critère suivant pour l'apparition d'une

D.P.R. dans un corps métallique

2 4 g O 1 T— z - - (2 D - V) > -±- (VI.1) h u Q x° Q

où g n caractérise le couplage électron-phonon, tu. la fréquence

Page 300: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 201 -

du mode non renormalisé du phonon Q, U est l'énergie coulotn-

bienne, V l'énergie d'échange et XQ l a fonction de réponse du

système d'électrons à l'approximation des particules indivi­

duelles.

L'O.D.C. apparait en fait pour ëcranter la D.P.R. et

s'oppose à son apparition. Le critère précédent demande â

être corrigé selon que la répulsion coulombienne s'effectue

à grande ou courte distance [2] [ 3] . Le système D.P.R. + O.D.C.

a pour effet la création d'un gap d'énergie entre des points

de la S.F. calibrés (condition de "nesting") par le vecteur

d'onde Q. De même, une anomalie de Kohn, plus ou moins intense

selon l'efficacité de l'ëcrantage par l'O.D.C, apparaît dans

le spectre des phonons.

D'après (VI.1), les deux éléments essentiels qui favo­

risent l'apparition du système D.P.R. + O.D.C. sont donc

- un fort couplage électron-phonon

- un fort XQ

Cette seconde condition est d'autant mieux remplie que la

S.F. possède une grande anisotropie t2].

Les conséquences physiques de l'apparition

d'une D.P.R. + O.D.C. en dessous d'une température de tran­

sition T , sont nombreuses et peuvent être rassemblées en

deux groupes [3] [4] [5] :

- celles associées au réseau : apparition de satellites aux

pics de Bragg en diffusion élastique, anomalie de Kohn en

diffusion inélastique.

- celles liées aux modifications au niveau de Fermi. Selon

la force du couplage électron-phonon, on pourra avoir une

transition isolant-métal ou mûtal-semi-métal. Elle sera accom­

pagnée d'une forte diminution en dessous de la température

de transition T Q, de la susceptibilité de Pauli, d'une augmen-

Page 301: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

Figure VI.1. Représentation schématique des différents phonons de calibrage ("nesting") de la S.F. du graphite. Il convient de compléter ces couplages par leur combinaison avec des vecteurs joignant la portion de la S.F. située autour de H'K'H' (voir Chapitre III).

Page 302: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 203 -

tation de p (mais les modifications de mobilité peuvent

s'opposer à celles dues aux changements du nombre efficace

de porteurs). One autre anomalie de transport, encore mal

expliquée, concerne le coefficient de Hall qui devient

fortement négatif en dessous de T .

Nous allons examiner dans quelle mesure

ces considérations peuvent être appliquées au cas du graphite

à l'heure actuelle.

1.2. Le graphite : candidat aux D.P.R. ?

Nous avons tenté de vérifier le critère

VI.1 pour le graphite, mais nous nous sommes heurtés à de

nombreuses dificultés (qui se retrouvent d'ailleurs pour

d'autres corps) : évaluation du couplage ëlectron-phonon pour

d'autres processus que ceux mettant en jeu des phonons longi­

tudinaux [6] [7], prise en compte de 1'anisotropie pour le

calcul de l'énergie coulombienne, calcul exact de x 0 • En fait,

seules les considérations sur les possibilités de calibrage

par des phonons de portions quasi-parallèles de la S.F. semblent

favorables à la vérification du critère.

1.2.b. Calibrages_de_J.a_S_.F_._par_ les

phonons :

La Figure VI.1 représente les différents

types de mise en correspondance possibles entre deux états

de la S.F. dans l'approximation d'une symétrie cylindrique.

Les couplages du type (1) par phonons "dans les plans" ont

déjà été avancés par JAY-GERIN et MAYNARD [ B] dans la théorit

du phonon-drag dans le graphite (mais ces auteurs n'ont pas

considéré ces couplages du point de vue qui nous intéresse

ici). Les deux autres formes de couplage concernant la mise

en correspondance de deux poches différentes : (2) mise en

correspondance d'un ëtat d'électron et d'un ëtat de trou et (3)

mise en correspondance de deux états de trous appartenant à

Page 303: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 204 -

des poches différentes [9]. Le mécanisme (2) équivaut à celui

de l'isolant excitonique [10] . De plus, il convient d'ajouter

à ces couplages leurs combinaisons avec d'autres processus de

calibrage entre la S.F. schématisée par la Figure VI.1 qu'on

peut associer â l'arête H.K.H. de la zone de Brillouin et la

partie semblable constante autour de l'arête H'K'H' (voir Cha­

pitre III, § 2). YOUNG [11] a également évoqué la possibilité

d'un calibrage de la poche de porteurs minoritaires au point H

(processus (4) sur la Figure VI.1).

L'anisotropie trigonale réduit certainement l'importance

des portions de la S.F. mises en correspondance, mais elle ne

doit pas les supprimer complètement. JAY-GERIN et MAYNARD [ 8 ]

ont développé cette considération de façon plus détaillée pour

le couplage du type (1).

L'étude de l'effet d'un champ magnétique

très fort sur de tels mécanismes n'a été que faiblement déve­

loppée (voir par exemple FENTON [12] en ce qui concerne l'isolant

excitonique). On peut toutefois prévoir que son action sera

contradictoire : d'une part, il renforce le couplage coulom-

bien, d'autre part, en quantifiant les niveaux électroniques,

il favorise le calibrage de portions plus importantes de la

S.F. Il faut également tenir compte de modifications possibles

du couplage électron-phonon.

Jusqu'ici nous n'avons fait état que des

déformations de réseau résultant du calibrage de différentes

portions de la S.F. En fait, comme nous l'avons rappelé au

Chapitre III, la S.F. présente, en outre, une dégénérescence

des états d'électrons et de trous. Une telle dégénérescence

peut être levée par un effet Jahn-Teller de bande dort le méca­

nisme diffère légèrement de celui décrit précédemment [2] [13].

Par conséquent, il est difficile de prévoir

de manière absolue l'existence d'un état déformé dans le gra­

phite, les mécanismes pouvant conduire à un tel état sont nom­

breux. Pour compléter le point sur cette question , nous exami-

Page 304: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 205 -

nons dans quelle mesure les anomalies des propriétés de trans­

port, telles que nous les avons établies, peuvent être révéla­

trices d'une transition à un état déformé. .

1.2.b. Significations_des_"anomalies^_de

transgort :

Rappelons rapidement les éléments essen­

tiels d'après lesquels nous avons conclu que les résultats

expérimentaux ne pouvaient pas être analysés de manière

semi-classique :

- o ne suit pas une loi en B-2 en champ

fort comme le veut la prédiction semi-classique fondée sur

le caractère fermé des k-trajectoires cyclotrons et la compen­

sation.

- le Rj, expérimental devient fortement

négatif pour le graphite pyrolytique (Chapitre IV, § 3) con­

trairement à la prédiction serai-classique fondée suv l'hypo­

thèse de la diffusion des porteurs par les parois des cristal-

lites (Chapitre III, § 5).

- le nombre "expérimental" de porteurs

diffère fortement en niveau et dans ses variations en tempé­

rature avec le nombre déduit de la théorie de bandes.

Le second et le troisième points peuvent

paraître tout à fait symptomatiques d'une D.t.n. + O.D.C.

d'après ce que nous avons mentionné au paragraphe 1.1.

Cependant, ces conclusions reposent de manière essentielle

sur l'approche S.W.McC. pour la structure de bandes qui

repose elle-même sur une détermination expérimentale du jeu

des paramètres y (voir Chapitre III. § 2). On peut donc ima­

giner qu'un autre choix de ces paramètres pourrait parfaite­

ment aboutir à des conclusions "normales".

Page 305: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

100 200 x o TCK; 100 200 300 T<lO

300 TOO 200 300 T(K)

a - G r a p h i t e

Figure VI.2. Comparaison des propriétés de transport du graphite : i) et du TiSe? (b) . On remarquera l'analogie étroite des différents effets pour les deux corps, ainsi que celles des rapports qu'ils entretiennent entre eux pour chacun des corps. On indique la position respective des S.F. par rapport à la zone de Brillouin.

Page 306: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

300 T( K) loo 200 sou T C K ;

300 TCK)

b - TiSe,

Figure VI.2. (Suite)

Page 307: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 208 -

Remarquons à l'inverse que l'hypothèse d'un état déformé

n'empêche pas la possibilité de déterminer la S.F. par les

méthodes self-consistantes usuelles (c'est en particulier le

cas pour l'effet de Haas-van Alphen [14]). Il faut noter en

entre que 1'ensemble des -y est déterminé à la température

de l'hélium liquide et qu'une possibilité d'une dépendance

en température ne doit pas être exclue [15] .

Par conséquent, il est difficile de con­

clure à partir des "anomalies" du transport dans le graphite,

que celui-ci possède un état déformé à basse température. Cette

difficulté, associée à celles mentionnées au paragraphe 1.1.a.,

place la réponse au problême des états déformés du graphite

sur le terrain expérimental. Avant de présenter le travail

exploratoire que nous avons fait dans ce sens, nous voulons

tout d'abord attirer 1'attention sur 1'analogie étonnante

des propriétés de transport du graphite avec celles du

TiSe2 [16].

1.2.c. Ççmgaraison_entre_le_graghite et

le_TiSez :

Le TiSe2 est comme le graphite un corps

h structure lamellaire et un serai -métal [17]. A la différence

du graphite, son caractère semi-métallique ne provient pas de

la dégénérescence d'une même bande. De ce point de vue, il

est donc plus simple. L'existence d'un état déformé en des­

sous de 200 K a été amplement établie [17] [18] [19]. Cet

état est caractérisé par une modulation commensurable de

vecteur d'onde réduit (1/2, 0, 1/2) (et vecteurs symétriques).

Plusieurs interprétations ont été avancées (O.D.C. ou isolant

excitonique [12], anomalie de phonon comme dans SrTi03 [18]

[19]), mais aucune n'a pu être confirmée de façon décisive.

Par contre, les propriétés de transport ont révélé une

structure très particulière au voisinage de la transition

et dans l'état déformé [17]. La Figure VI.2 (a et b) permet

de comparer ces résultats avec ceux du graphite. La ressem-

Page 308: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 209 -

blance est frappante et renforce l'importance de problêmes que

nous avons abordés précédemment : l'existence d'un "plateau"

associé au pic attribué au "phonon-drag" et association des

variations de R (T) et de S (T) . Il serait également important

de développer ils mesures selon l'axe c de manière plus précise

dans le cas du graphite.

Cette analogie ne peut être à elle seule

la preuve de l'existence d'un état déformé dans le graphite.

Toutefois, on peut noter que, si l'on se place dans le cadre

de cette hypothèse, la température de transition devrait être

de l'ordre de 50 K. C'est précisément la température â laquelle

nous avons noté plusieurs modifications plus ou moins impor­

tantes dans les propriétés de transport (voir Chapitre IV) .

De plus, on pourrait relever autour de cette température

plusieurs effets qui ont reçu ou non une interprétation plus

standard (l'anomalie de la magnétorésistivitë selon c £20]

déjà mentionnée au Chapitre III, § 4, variation importante

du rapport de conduction thermique K /K [21]) .

Il nous faut également mentionner que l'étude très dé­

taillée de p(T) autour de 50 K ne révêle aucun détail expé­

rimentalement significatif d'une telle transition. Par

ailleurs, les mesures de la susceptibilité magnétique ne

semblent pas avoir été très développées dans cette gamme

de température. Il faut toutefois noter qu'un effet présent

vers 50 K a été attribué au magnétisme des couches d'oxygène

adsorbêes à la surface du graphite [22], Ces deux aspects

demandent sans doute une investigation plus poussée, mais

nous avons réalisé d'autres expériences qui contiennent des

éléments plus prometteurs dans le snns de notre hypothèse.

Page 309: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 210 -

1.3. Présentation de l'étude expérimentale

exploratoire

Le premier élément indicatif d'un état

déformé est fourni par l'étude du diagramme de diffusion.

Nous avons réalisé une première expérience de diffraction

des neutrons que nous présentons au second paragraphe.

Dans le troisième et quatrième paragraphes,

nous cherchons à établir si les effets de transport observés

en champ très fort peuvent ou non se rattacher aux préoccupa­

tions de ce chapitre par la mesure de la chaleur spécifique

et de la conduction thermique sous champ magnétique.

Enfin, dans le dernier paragraphe, nous rappelons quelques

éléments d'une étude sur la faible valeur de la constante de

cisaillement C,,.

Il nous faut insister sur le caractère

préliminaire de l'ensemble des résultats présentés dans ce

chapitre (â l'exception du C ). Chaque expérience peut sembler

partielle, certains résultats sont à l'évidence mal établis et

demandent confirmation. Ceci explique l'importance accordée à

la description des conditions expérimentales ou bien à une

analyse trop développée de certains points qui peut être ne la

nécessitent pas. Mais il faut considérer que ces élëinentf,

doivent servir â la préparation d'autres expériences plus

claires.

Par ailleurs, on pourra reprocher l'absence de certaines

expériences où la plus grande place est accordée aux études

sous champ magnétique. En fait, nous avons réalisé les expé­

riences qui nous étaient les plus aisément accessibles et qui

correspondaient également à d'autres motivations que nous

indiquons. Il est certain que l'étude ne sera pas complète

sans l'adjonction de mesures plus "standard".

Page 310: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 211 -

VI-2- ETUDE EN DIFFRACTION NEPTRONIQUE

Cette étude a été réalisée en collabora­

tion avec J. ROSSAT-MIGNOD du Laboratoire de Diffraction

Neutroniq;is. Bien que les résultats, obtenus sur un seul

échantillon, demeurent fragmentaires, il semble qu'un cer­

tain nombre d'éléments positifs puissent être dégagés dès à

présent.

2.1. Conditions expérimentales

Nous nous sommes heurtés dans la réali­

sation de ces expériences à un certain nombre de difficultés

qui se sont ajoutées à celles inhérentes à la nature même du

graphite pyrolytique. Ceci explique le caractère fragmentaire

de certains des points que nous présentons. Nous projetons

de reprendre 1'étude très prochainement dans des conditions

plus favorables.

2.1.a. Echantillon :

L'échantillon utilisé provient du même

bloc de graphite pyrolytique que A4 (voir Chapitre IV, § 1).

Malgré son excellent état de surface, la désorientation des

cristallites s'avère un peu plus forte que la normale : la

largeur â mi-hauteur est en effet de 1.2S° au lieu de 0.4°

pour un bon monochromateur. Les inconvénients de cette déso­

rientation et de la structure mosaïque ont été analysés en

détail par NIKLOW et al.[23] dans leur étude de diffraction

neutronique inélastique, seule la nature mosaïque présente

un réel inconvénient dans la mesure où les raies hk =ynt en

fait moyennées selon une symétrie cylindrique. A valeur de J

fixée, on observe en fait des anneaux que nous indicerons par

g = V h* + Je*.

Page 311: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 212 -

2.I.L. Cryostat :

L'échantillon est placé dans un cryostat

dont l'enceinte est en aluminium. Il en est résulté une

perturbation assez notable du spectre du graphite par les

raies de l'aluminium (et plus particulièrement la 111). La

position du cryostat est asservie et la commande peut être

contrSlëe par un ordinateur. La température de l'échantillon

peut être régulée de 1.8 Kelvins jusqu'à l'ambiante.

2.I.e. Faisceau de neutrons :

Le faisceau de neutrons incident est 0

constitué de la raie de 0.933 A d'un mon' chromateur de

cuivre. Il n'est pas rigoureusement monoenromatique, mais

possède en fait une composante de longueur d'onde moi':ié

dont l'intensité est de l'ordre du millième de celle de la

raie principale. Cette perturbation est d'un ordre de

grandeur égal et même supérieur aux effets que nous cherchons

à mesurer (10 - 2 à 10~ 3 de l'intensité des raies principales.

Aux inconvénients mentionnés ci-dessus

(désorientation relativement importante, raies de l'Aluminium,

caractère monochromatique imparfait), il faut ajouter deux

problèmes plus accidentels - pannes fréquentes de l'ordinateur

et dérive de la température - qui nous ont empêché de dêve -

lopper certains points autant qu'il aurait étS possible de le

faire. Nous projetons donc de reprendre l'expérience sur un

échantillon de graphite pyrolytique utilisé habituellement

comme monochromateur. Les échantillons utilisés couramment

pour l'étude des propriétés de transport ne sont, en effet,

pas assez volumineux, mais la qualité en est tout â fait

comparable. De plus, le cryostat doit subir des modifications

afin d'atténuer l'influence des raies de l'aluminium. Enfin,

nous prévoyons de compléter les analyses faites à l'aide du

faisceau produit par le monochromateur de cuivre par des

vérifications à partir de la raie 1.684 A du germanium.

Page 312: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

g=0

Or 0

02 •*

8 S «S 3

1 <5

S o

-ill

Al I

I s * 1 « 1 7 1

I' ' V i\ KJ \ 'iW 1 / I L^OAJ 1

1 2 3 A 5 6 7 l - > 8

Figure VI.3. Balayage en 1 à g ( =Vh2 + lez)nul. Ce diagramme témoigne de la présence prédomi­nante des raies 1 = 2 n de la structure graphi­tique hexagonale. Les raies 1 = 2 n + 1 sont dues au caractère monochromatique imparfait du faisceau de neutrons (présence d'une composante en X/2). On note la perturbation assez importante du diagramme par les raies de l'aluminium du cryostat.

Page 313: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 214 -

2.2. Résultats expérimentaux

Ne disposant pas, pour l'échantillon

étudié, d'un diagramme de diffraction d'électrons ou de

rayons X collimatës qui auraient permis de déterminer une

structure relative â un seul cristallite, nous avons commencé

par rechercher certains caractères de manière plus spécifique.

C'est ainsi que nous avons essayé de mettre en évidence des

traces de réseau rhomboëdrique (voir Chapitre III, § 1) ou

tout autre indice traduisant la formation d'une surstructure du

réseau dans la direction c (par analogie avec le TiSe 2 ) .

Signalons également qu'une hypothèse de déformation du graphite

a déjà été émise par PAULING 024]. Ce dernier invoque la possi­

bilité de liaisons du type quinoïde dans les plans : il en

résulterait que la vraie structure graphitique serait ortho-

rhombique [25] . One controverse s'est développée à ce sujet

et se poursuit [25] [26] [27]. Il ne s'agit pas pour nous

d'entrer dans ce débat qui repose sur une analyse très subtile

des raies de Bragg. Toutefois, nous noterons simplement que

la structure quinoïde qui fait appel 3 des notions de liaisons

localisées, nous semble incompatible avec un mécanisme de

D.P.R. mettant en jeu des électrons de conduction délocalisés.

Ce premier mode d'approche du problème ayant eu un

résultat négatif, nous avons entrepris une étude plus systé­

matique. Cette dernière nous a permis de mettre en évidence

certains aspects du diagramme de diffraction qu'il semble

possible d'associer de manière assez satisfaisante à des

positions caractéristiques de la zone de Brillouin. L'étude

de l'évolution en température de ces effets a été esquissée.

2.2.a. Absence des raies du réseau

rhomboédrique

Les règles d'extinction pour l'empilement

de la structure du réseau hexagonal indiquent que seules les

raies de 1 pair existent. Rapportées aux indices du réseau

Page 314: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 215 -

hexagonal, les règles pour la structure rhomboédrique laissent

substituer les raies de cote 1 ± -j ou 1 correspond à une

raie du cristal hexagonal [28]. Il était donc normal de commen­

cer par un balayage en 1, g étant maintenu à une valeur nulle.

La Figure VI.3 représente le résultat mesuré à 4 Kelvins. On

distingue bien les raies prédominantes de la structure hexa­

gonale : 02, 04, .... 08. On voit également les raies parasi­

tes (X/2) pour 1 impair et celles de l'aluminium. Toutes

sont bien réductibles à des éléments connus et rien d'autre

n'indique la présence de la structure rhomboédrique. Pour

éventuellement tenir compte d'une extinction accidentelle

pour g = O, nous avons balayé en g pour 1 = 2/3 (voir Figure

VI. 2c). Aucun résultat décisif n'a été obtenu, à l'exception

d'une large bosse centrée vers g = 0.55. Le résultat semble

tout aussi négatif en ce qui concerne les raies de 1 impair.

Nous avons fait varier la température et, à la précision de

l'expérience, il n'y a pas de contribution autre que celle

de X/2. Un résultat semblable a été obtenu pour 1 = 1/2

(voir Figure VI.2b).

2.2.b. Existence de raies supplémentaires

dans _le_diag_ramme_de_diffraction.

Face â ces résultats essentiellement

négatifs, nous avons recherché une éventuelle structure de

manière plus systématique en fixant la valeur de 1 et en

faisant varier g. En plus des deux cas évoqués ci-dessus,

nous avons également étudié les valeurs 1 = 0 et 1 = 1. Les

résultats sont reportés dans la Figure VI.4 (a et d). Dans

le premier cas, outre la bosse centrée autour de g = 0.55,

on distingue une seconde bosse, moins large, centrée autour

de g = 0.66. Par ailleurs, il semble qu'on puisse dégager de

la raie 200 de 1 "aluminium, une raie ou bosse centrée vers

g = 1.13. Nous n'avons pas pu la réduire à un élément connu.

Le balayage en g pour 1 = 1 fournit des résultats plus

intéressants. La bosse en g = 0.55 est toujours présente, mais

est mieux marquée. Par ailleurs, il apparaît une autre bosse

Page 315: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

V 1.5

Figure VI.4. Balayage en g pour différentes valeurs de 1. (a) 1 = 0 (b) 1 = 1/2 (c) 1 = 2/3 (d) 1 = 1 . Dans tous les cas, on distingue nettement une structure de bosses pour les valeurs de g inférieure à 0.7 environ. Celles-ci peuvent être attribuées à des défauts (par exemple des fautes d'empilement). Le balayage correspondant à 1=1 révèle en plus un système de raies qui ont été indiquées par des flèches. La position des raies les plus nettes est en g=0.27, 0.61 et 0.73. L'intensité croît avec g.

Page 316: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

c 1=2/3

M 200 022

i

3 3 3

> >

5

J •—^

A

l 22

2

Jy .1 g -> 1.5

d 1=1

I

.1 g 15

Page 317: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

s g=0.74

N S

U 1À , 1 1 " l 1 0 .5 1 15 2 2.5 3 l-*3.5

Figure VI.5. Evolution des raies supplémentaires au cours d'un balayage en 1. (a) la raie g = 0.74 est encore nettement marquée pour 1 = 2 bien que moins intense. Etude réalisée à 60 K. (b) la raie g = 0.61 est aussi présente er. 1 = 2. Etude réalisëe entre 13 et 25 K. (c) la bosse centrée en g = 0.55 se trouve nettement ren­forcée pour 1 = 1 et 2. Ces résultats illustrent bien le lien étroit existant entre ces raies et bosses supplémen­taires et la structure graphitique hexagonale.

Page 318: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

b g=0.61

I

<

Y

o s 5

s -

1 1 l : ^ " — 1 1 1 1 1

1 1.5 2.5 3 l-> 3.5

3 I-» 3.5

Page 319: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 220 -

vers 0.4. Mais le résultat le plus important est constitué

par une série de raies non réductibles au graphite hexagonal

ou à l'aluminium. Elles sont fines et situées en g = 0.27,

0.61 et 0.74. Il semble qu'il y en ait encore une ou deux de

plus, mélangées avec la raie 111 de l'aluminium. La structure

de la raie g T, 0.74 lorsqu'on fait varier 1 a été étudiée à

60 Kelvins (voir Figure VI .Sa). Il apparaît bien que la raie

est maximum pour 1 = 1 , qu'elle existe également pour 1 = 2 ,

bien que plus faible, mais qu'elle est pratiquement éteinte

pour 1 = 0 et 3. La raie 0.61 (voir Figure VI.5 b) montre

également deux maximums en 1 = 1 et 2, mais celui-ci est

maintenant d'intensité légèrement supérieure au premier. La

raie en 1 = 0 n'existe pas, mais il semble qu'un signal

résiduel soit encore présent en 1 = 3. Cependant, il faut

noter que ces résultats ont été obtenus alors que la tempéra­

ture évoluait de 13 K à 25 K. La bosse g = 0.55, dont on a vu

qu'elle semblait exister à toutes les cotes, présente égale­

ment une augmentation d'amplitude en 1 = 1 et 2. En 1 = 3,

malgré la perturbation d'une raie de l'aluminium, l'effet

semble subsister. Notons également le changement de niveau

du fond vers 1 = 1.5. La température a évolué de 6 â 12 K

lors de cette mesure.

Nous avons cherché à préciser 1'évolution en température

de cette surstructure du diagramme de diffraction. Le système

des bosses ne semble pas évoluer de manière significative.

Par contre la Figure VI.6 montre l'évolution de l'intensité

des pics (0.73,1) et (0.61,1) lorsqu'on le rapporte à celle de

l'anneau 11 du graphite, retenu en raison de la proximité

angulaire des deux pics, ce qui élimine le problême des

corrections. Une dérive de la température nous a empêché de

mieux préciser cette évolution.

2.3. Essais d'interprétation

Le système des bosses, du fait de son

caractère localisé par rapport à g dans le diagramme, semble

devoir être attribué à des défauts du type fautes d'empilement

Page 320: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

•I0 2

1.5 >* -

1

\

I

-

« - i —

.5

n 1

i — •

1 1

-

- 8 Li

- U

- 2

KM 200 300 T(Kelvin)

Figure VI.6. Esquisse de l'évolution en température des raies (.74,1) et (.61,1). L'intensité des raies a été rapportée â celle de la raie (1,1) du graphite hexagonal, angulairement la plus voisine, pour tenir compte de l'évolution normale en température. Bien que la mesure n'ait pu être réalisée de manière satisfaisante que pour trois températures, la diminution de l'in­tensité des deux raies lorsque la température augmente est bien établie.

Page 321: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 222 -

ou dislocations. Toutefois le caractère plus marqué de ces

effets pour des valeurs de 1 correspondant exactement à la

structure du graphite hexagonal indique la présence d'une

certaine cohérence dans la direction c. Il est donc possible

que ces défauts soient de nature "intrinsèque" (voir Chapitre

III, § 1). En tout état de cause, leur température de guérison

doit être bien supérieure à la température ambiante.

Le système de raies supplémentaires nous paraît plus

intéressant. La finesse des raies semble indiquer en effet

une véritable interférence et la structure du système lorsque

1 varie montre la connexion étroite avec le système graphiti­

que. Un critère de mise en évidence d'une faible superstruc­

ture périodique du réseau cristallin consiste â vérifier que

1'intensité des différentes raies varie comme le carré du

vecteur de diffraction [2 9] . Cette vérification se heurte dans

notre cas à la difficulté d'affecter un poids aux intensités

observées puisqu'on ne connaît pas la position exacte des

raies de surstructure dans l'espace réciproque. Il faut aussi

ajouter que le nombre de raies disponibles est trop faible du

fait de la perturbation des raies de 1'aluminium pour pouvoir

surmonter cet inconvénient. Toutefois, si l'on considère que

les raies 0.27, 0.61 et 0.73 avec 1 = 1 (voir Figure VI..4d)

appartiennent au même système, on peut noter la forte crois­

sance des intensités avec le vecteur de diffraction. De même

l'intensité de la raie (0.61, 2) est supérieure à la (0.61,1)

(Figure VI.4b) , mais à l'inverse, on doit noter que la (0.74,1)

a une intensité plus grande que la (0.74,2) (Figure VI.5a) .

Par ailleurs, nous avons étudié la possibilité que les

raies observée? correspondent à des vecteurs de "calibrage"

("nesting") entre différentes portions de la Surface de Fermi.

En première approximation, comme l'extension horizontale de

celle-ci est faible, on peut la considérer confondue avec

1i a rSte de zone HKH (voir Figure III. 3). En se limitant en

outre au problème Ju module du vecteur d'onde, on peut compa­

rer la valeur de 0.61 à celle de la distance KK' égale à

Page 322: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

Figure VI.7 . Projection du réseau réciproque du graphite dans le plan. Les points r correspondent aux tâches de Bragg d'un monocristal. La structure mosaïque des graphites pyrolytiques conduit à la formation d'anneaux de diffraction symbolisés par les cercles en traits forts. Les cercles en tirets situent les trois raies supplémentaires. La position de ces dernières peut être comparée en module aux vecteurs KK ou KK' d'une façon assez satisfaisante.

Page 323: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 224 -

0.577 (voir Figure VI.7). De même 0.73 # V~3 -l et donc

moyennant une translation du réseau réciproque, on peut

comparer la présence de l'anneau correspondant â un vecteur

du type KK (voir Figure VI.7). Un examen plus détaillé montre

que, pour ce second cas, l'identité est pratiquement réalisée.

A la précision de la mesure, dans le premier cas, l'écart est

de l'ordre de 6%, ce qui peut être comparable avec l'extension

totale de la S.F. (y 2 j£, ; voir Chapitre III, § 2) . On peut

donc se poser le problème de savoir si les deux pics peuvent

être associés à la même superstructure et également s'ils sont

attribuables au même mécanisme physique. Signalons enfin que

nous avons tenté de localiser les pics (qui donnent naissance

aux anneaux du fait de la structure mosaïque) dans le réseau

réciproque en nous aidanfcen particulier, de la structure qui se

détache de la raie 111 de l'aluminium. Mais les résultats

restent trop fragmentaires pour pouvoir, ici encore, tirer

une conclusion définitive.

La mise en évidence de 1'évolution en

température constitue un des éléments les plus intéressants

de cette étude. Elle semble bien établie, quoique la mesure

ne soit suffisamment précise que pour trois températures. Par

ailleurs, si l'on fait l'hypothèse que le pic (0.73, 1) est

associé à une transition du second ordre, on peut évaluer la

température de transition à environ 350 Kelvins. Cette

estimation, évidemment très grossière, révèle toutefois un

certain rapport avec des résultats expérimentaux interprétés,

jusqu'ici, de façon partielle et spécifique. En premier lieu,

signalons que la différence des susceptibilités x a - x c

possède une dépendance en température qui peut être caracté­

risée par une température de l'ordre de 350 K (voir par exem­

ple référence [30 ]). Cette variation a reçu une interprétation

dans le cadre du métal normal, mais l'accord quantitatif avec

le modèle S.W.McC. reste encore problématique [30] [31] et

nécessite des mesures précises dans toute la gamme de 1 à 500 K.

D'autre part, les coefficients de "dilatation" thermiques ont

aussi, dans les graphites de haute qualité, un comportement

particulier qui semble privilégier la température de 350

Page 324: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 225 -

Kelvins (voir la revue de KELLY et TAYLOR [32] et aussi [33])

En effet, le paramétre a du plan graphitique commence par se

contracter, le coefficient o a (= â §§' possédant un minimum

autour de la température ambiante et s'annulant vers 700K. Le

paramètre c augmente à toute température, mais le coefficient

otc possède une variation complexe en température : il augmente

fortement entre 50 K et 300-400 K, puis la croissance devient

plus modérée. Notons toutefois qu'une interprétation semi-

phénoménologique de ces résultats a été avancée [32]. La mesure

des propriétés de transport dans cette gamme de températures

compléterait utilement les observations précédentes.

2.4. Conclusions et perspectives

Nous avons mis en évidence la présence

d'une structure particulière du diagramme de diffraction en

dessous de la température ambiante. Cette structure est

fortement liée à celle du graphite et peut être tenue pour

intrinsèque. Il n'est pas exclu qu'elle soit liée à un coupla­

ge inter-électronique bien que les critères de vérification

soient difficiles à établir dans le cas du graphite pyroly-

tique.

Par ailleurs, si nous pouvons exclure la présence d'une

structure rhomboédrique ou un doublement du paramètre c pour

notre échantillon, le problème de l'existence d'une déforma­

tion du réseau corrélëe aux anomalies des propriétés de trans­

port vers 30-50 Kelvins n'est pas résolu, jl faudra, pour

apporter une réponse définitive, compléter 1'étude par une

expérience de diffraction neutronique aux petits angles, ce

qui correspond à des vecteurs de calibrage entre deux états

séparés de 2 < F. Il est aussi important de mieux détailler

l'évolution en température de la surstructure et plus particu­

lièrement dans cette gamme de 30-50 Kelvins. Enfin, des

mesures de diffraction neutronique inélastique permettraient

de contrôler d'éventuelles anomalies du spectre de phonon

pour les vecteurs de couplage correspondants.

I

Page 325: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 226 -

Une étude de diffraction électronique ou de rayons X

collimatës pourrait spécifier la position des raies de la

surstructure dans l'espace réciproque. Cependant, .as expé­

riences seront délicates à mettre en oeuvre, en particulier

â cause du risque de détériorer les propriétés de l'échantillon

par un traitement mécanique trop brutal.

Enfin la mesure des caractéristiques physiques (dilata­

tion thermique, susceptibilité, transport) du même échantillon

dans les gammes de température d'intérêt, compléteront uti­

lement 1'étude.

VI-3- CHALEUR SPECIFIQUE SOUS CHAMP MAGNETIQUE

Cette étude, iréalisée au S.B.T. _n colla­

boration avec R. LAGNIER, a été entreprise pour deux raisons.

En premier lieu, il s'agissait de préciser un résultat obtenu

sur un graphite pyrolytique irradié par J.B. AYASSE dans son

travail de thèse [34]. Ensuite, elle avait pour objet, plus

étroitement relié au cadre des préoccupations de ce chapitre,

de rechercher une éventuelle contribution à la chaleur spéci­

fique résultant d'une transition correspondant S une D.P.R. en

l'absence de champ, puis sous champ. Un tel effet doit être

naturellement très faible. Cependant, une expérience récente

sur le TiSe2 [35] a montré l'existence en champ nul d'un faible

pic de chaleur spécifique (1.15 pour 65 J.moleTl K - 1) associé à

la transition du second ordre à 200 K. Ces deux objectifs n'ont

pas été atteints du fait des limites expérimentales de l'appa­

reil utilisé. Par contre, nous avons observé un effet que nous

ne pensons pas réductible à des erreurs expérimentales. Nous

l'avons interprété comme résultant d'un état métastable obtenu

par cyclage de température sous champ magnétique.

Page 326: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 227 -

3.1. Conditions expérimentales

L'appareil utilisé, mis au point par

R. LAGNIER [36], repose sur un principe de mesure différentiel

et dynamique. L'échantillon est enfermé dans une cellule dont

on régule la température à l'aide d'un thermocouple, par

rapport à un écran dont la température augmente à peu près

linéairement. Une cellule rigoureusement indentique, mais vide,

sert de référence. La mesure des puissances injectées aux

deux cellules, W et W respectivement, permet alors de calcu­

ler la chaleur spécifique, compte tenu de la connaissance de

la vitesse de montée de la température de 1'écran :

du _ We " W r AW C = dT dT = SS~ (VI.3.1)

dt dt

Cette méthode (qui est par essence une méthode de zéro) est

bien adaptée à des mesures sous champ puisqu'elle ne nécessite

pas la connaissance des caractéristiques des thermocouples.

La température du bain de référence peut être fixée à

1.2 ou 4.2 Kelvins. Toutefois, la précision des mesures très

près du bain n'est pas bonne dans les deux cas. En présence

d'un champ magnétique, la température maximum accessible est

de 30 Kelvins. En outre, celui-ci augmente considérablement

le bruit.

Pour la raison invoquée précédemment, l'échantillon retenu

est constitué d'un fragment du graphite pyrolytique de prove­

nance Union Carbide ZYH utilisé par J.B. AYASSE [34], Après

irradiation aux neutrons à la température de l'hélium liquide,

il a été recuit à 800 Celsius et a ainsi perdu tous les carac­

tères anormaux de la chaleur spécifique qui s'étaient manifes­

tés après irradiation, essentiellement en dessous de 10 Kelvins.

L'échantillon préalablement "dégazé" est ensuite recouvert

d'un vernis pour éviter une éventuelle contribution d'atomes

adsorbés.

Page 327: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 228 -

3.2. Résultats expérimentaux : mise en

évidence d'un effet exothermique

Les caractéristiques de 1'appareil sont

apparues trop insuffisantes pour apporter des éléments nouveaux

dans l'étude engagée par J.B. AYASSE. Il faudra attendre la

mise en service d'un nouvel appareil fonctionnant sur le même

principe à partir de 0.3 Kelvin pour obtenir les résultats

désirés.

Il est difficile de tirer une conclusion de la mesure en

champ nul, compte tenu de la précision expérimentale. Il faudra

donc reprendre la recherche dans cette gamme de températures

en mesure absolue de chaleur spécifique et sur un échantillon

plus volumineux.

Lorsque 1'expérience est exécutée entre

4 et 30 K sous champ magnétique (<\, 3 Teslas) et dans le cas

où une mesure est possible (voir plus loin), une faible anoma­

lie semble présente vers 20-25 K, mais le niveau de bruit étant

fortement augmenté, ce résultat ne peut pas être tenu pour

certain.

La restriction faite ci-dessus sur la possibilité d'effec­

tuer une telle mesure sous champ magnétique, repose sur l'ob­

servation d'un phénomène très particulier que nous avons

attribué à la création d'un état mëtastable dans le graphite.

En effet, â basse température et dans certains cas seulement,

la valeur de AW devient négative : on fournit davantage d'éner­

gie pour réchauffer la référence vide que le porte-échantillon

contenant le graphite. Une erreur expérimentale semble hors de

cause. En effet, nous avons modifié autant que possible les

conditions expérimentales pouvant être source d'erreur (inver­

sion des circuits de thermocouples, différents couplage bobine/

alimentation de courant), mais le phénomène n'a pu être supprimé.

De plus, immédiatement après notre expérience, l'appareillage

a servi à mesurer un échantillon de CeSb dans des conditions

Page 328: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

5K 10K T

Figure VI.8. Mise en évidence d'un effet exothermique. AW est la différence entre la puissance fournie à la cellule échantillon et celle de la cellule de référence. Elle prend des valeurs négatives aux plus basses tempéra­tures et ne devient possible qu'au-dessus de 9 K environ. L'unité en ordonnée est arbitraire (voir texte) et l'échelle en abcisse n'est qu'approchée. L'encadré indique le niveau du bruit lors d'une expérience en champ magnétique.

Page 329: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 230 -

tout à fait similaires : même montage de l'échantillon, niveaux

de puissance équivalents, même alimentation de courant. On ne

constate aucun effet semblable à celui que nous avons observé,

mais en outre la chaleur spécifique ainsi mesurée confirme

étroitement une analyse en diffraction neutronique réalisée

sur ce même échantillon.

Nous avons donc conclu à la présence d'un

effet exothermique propre au graphite dont nous avons cherché

à préciser les conditions d'apparition. Lorsqu'on refroidit

l'échantillon, en champ nul, depuis la température de l'azote

liquide (à laquelle il a été maintenu pendant plusieurs heures)

jusqu'à celle de l'hélium liquide, il est ensuite possible de

réaliser une expérience normale de chaleur spécifique

(ie. AW > 0). Pour reproduire l'effet à une autre valeur du

champ, la méthode que nous avons concrètement adoptée, consiste

à redescendre de 30 K à 4 K, le champ magnétique restant appli­

qué. Celui-ci n'est modifié qu'à basse température. Si alors

on recommence à élever la température, on obtient pour jW le

résultat indiqué par la Figure VI.8 . Celui-ci ne doit toute­

fois être considéré que d'une manière qualitative. En effet,

pour compenser les dérives électroniques, on réalise avant

toute mesure, un équilibrage qui, à l'évidence sera perturbé

par un effet exothermique. Par ailleurs, on peut observer la

disparition de l'effet vers 9 Kelv-ns. Une étude plus détaillée

des conditions de création de l'effet doit être poursuivie.

Il est frappant d'observer la similitude de ce comporte­

ment avec le cas du V 3 Si dans l'état mixte [37]. Les résultats

de cette référence sont obtenus à partir de mesures absolues

de la chaleur spécifique, mais l'analogie est étroite aussi

bien en ce qui concerne la présence d'un effet exothermique

que le cyclage en température sous champ. Retenons également

qu'une interprétation reposant sur l'existence et la réorien­

tation de domaines a été avancée [38].

Page 330: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 231 -

VI-4- CONDUCTION THERMIQUE SOUS CHAMP MAGNETIQUE

(EFFET MAGGI - RIGHI - LEDUC)

Cette étude de 1'effet Maggi-Righi-Leduc

(M.R.L.) a été réalisée en vue de plusieurs objectifs. Tout

d'abord nous avons cherché à évaluer la contribution électro­

nique à basse température pour une meilleure détermination des

effets thermomagnétiques (voir Chapitre IV, § 3). Ensuite, il

s'agissait de préciser un résultat obtenu sur l'échantillon

Al (voir Chapitre IV, § 1) : la conduction thermique de ce

dernier, soumis à un flux thermique constant, semblait présen­

ter une diminution, de l'ordre de 12 % à 40 Kelvins, sous un

champ magnétique de 2 Teslas environ. Une dispersion des points

expérimentaux supérieure à 5 % nécessitait une vérification

pour laquelle la méthode du flux constant était peu adaptée,

en particulier â basse température (voir Chapitre II, § 2).

Récemment, un ensemble de mesure "différentielle" de

la conduction thermique sous champ magnétique a été mis au

point au S.B.T. par M. LOCATELLI C39J. Cet appareil permet de

maintenir une différence de température constante entre les

extrémités de l'échantillon lorsqu'on applique un champ magné­

tique. Il était donc bien adapté à la résolution de nos

problêmes.

L'effet M.R.L. n'a été que rarement

étudié dans le passé. HOLLAND et al. [40] l'ont mesuré au-

dessus de 2 Kelvins pour des champs magnétiques ne dépassant

pas 12.6 kilogauss. Plus récemment, CHAU et LU [41] ont étendu

les mesures jusqu'à 23 kilogauss dans la gamme de températures

0.36 - 4.2 Kelvins. Les deux études ont été réalisées sur des

échantillons de graphite pyrolytique. Leurs conclusions

globales peuvent être résumées ainsi :

- la contribution électronique, K ,

devient importante à basse température (T < 10 Kelvins).

Page 331: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 23 2 -

- la loi de Wiedemann et Franz (W.F.) est

assez bien vérifiée avec la valeur usuelle du nombre de Lorenz.

- la contribution des phonons, K , est

contrôlée par la diffusion sur les parois des crlstallites.

- les interactions électron-phonon sont

négligsables à basse température.

L'étude suivante - qui ne doit être considérée que comme

une première approche d'un problème complexe - confirme pour

l'essentiel ces résultats en champ faible et à basse tempéra­

ture. Cependant, l'extension des mesures à des champs de

l'ordre de 8 Teslas nous a permis de mettre en évidence un

certain nombre de résultats originaux.

4.1. Conditions expérimentales

Le principe de fonctionnement de l'appareil

et sa description sont exposés dans la référence [39]. Les

mesures portent sur la puissance fournie à l'échantillon et à

ses variations avec le champ magnétique.

L'échantillon utilisé, A5, provient du même bloc que A3

(voir Chapitre IV, § 1). La séparation a été faite par simple

clivage. On peut donc estimer que les propriétés de transport

des deux échantillons sont très voisines.

Les prises de température sont assurées au moyen des

colliers décrits au Chapitre II, § 4 . Ceux-ci entourent

complètement l'échantillon, comme dans le cas de Al, et sont

fixés par une résine époxy. L'expérience ayant été réalisée

sans écran thermique, nous n'avons pas dépassé des tempéra­

tures de l'ordre de 30 Kelvins. Notons de plus que le carac­

tère prototype de l'appareil ne permet pas d'adopter sans

réserve et dans leur ensemble, certains détails des résultats

obtenus.

Page 332: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

K(B) K(0)

4 6 B (Testa)

10

Figure VI.9 . Evolution du rapport K(B)/K(c; entre 0 et 8 Teslas à plusieurs temperature's. Aux plus basses températures (3.5 et 4.5 K), on observe nettement l'atténuation par le champ de la contribution électronique. A champ plus élevé, il y a une forte absorption qui semble résulter de deux contributions centrées autour de 3 et 7 Teslas. Cet effet augmente considérablement entre 3.5 et 27 K. Le résultat à 15 K semble toutefois différer de ceux obtenus à 20 et 27 K.

Page 333: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 234 -

Nous remercions ici M. DESMARIS pour son

assistance durant ce travail.

4.2. Résultats expérimentaux

Nous désignons par K(B) la conductivité

thermique totale de l'échantillon soumis à un champ magnétique

orienté selon l'axe c. K(0) est la conductivité totale en

champ nul. Les variations en champ du rapport K(B)/K(0) sont

représentées à la Figure VI.9 pour plusieurs températures de

l'étude. On voit que le champ contrôle fortement K et que son

influence change avec la température.

A basse température (< 4-5 Kelvins), le comportement

semble normal pour des valeurs suffisamment faibles du champ

(£ 3-4 kilo-Oersteds) : le champ diminue la mobilité des

électrons et donc la contribution (K ) de ceux-ci au transport

d'énergie. On paut donc considérer qu'au-dessus de 3 k Oe

environ, la seule contribution à la conduction thermique est

celle des phonons (K ). Si l'on s'appuie sur les analyses

habituelles de la conduction thermique en champ nul (voir

Chapitre IV, § 2), celle-ci ne devrait donc plus évoluer

lorsque le champ augmente davantage. La Figure précédente

montre qu'il n'en est rien. En effet, le rapport K(B) / K(0)

présente une dépression marquée entre 2 et 4 Teslas, le mini­

mum étant approximativement situé entre 3 et 3.5 Teslas. Une

autre dépression, bien moins importante et beaucoup plus large,

semble présente au-dessus de 4 Teslas. En champ plus faible,

notons deux autres petites dépressions situées vers 0.5 et

2 T respectivement.

Lorsqu'on élève la température, on s'attend normalement

à ce que l'écart lié à la réduction de la contribution

électronique par le champ s'atténue et disparaisse. C'est

bien ce qu'on observe : à 15 Kelvins, la diminution initiale

en champ faible n'est plus que de l'ordre de 1 % (voir Figure

VI. 10). Par contre les anomalies observées en champ plus

fort s'accroissent très nettement. En particulier l'effet

Page 334: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

K(B) K(0)

B(Tesla)

Figure VI.10. Augmentation de K(B)/K(Q) en dessous de 1-2 Teslas. Au-dessus de 10 K, K(B)/K(0) présente un pic positif qui augmente et s'affine jusqu'à 27.5 K.

Page 335: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

K(B) K(0)

Figure VI.11. Effet d'hystérésis. Malgré des caractères qualitativement semblables, les variations de K(B)/K(0) différent quantitativement lors de la montée et de la descente du champ magné­tique (a) effet à 3.5 K - (b) effet a 27.5 K. Une origine de cet effet liée à la méthode de mesure n'est pas totalement exclue.

Page 336: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

.8

K(B) K(0)

.6 —

.4 -

.2 -

2 U 6 8 10 B(Tesla)

Page 337: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 238 -

au-dessus de 4 Teslas, qui se détachait à peine à basse

température, augmente considérablement jusqu'à provoquer un

affaiblissement d'environ 65 % de la conductivitë à 27.5

Kelvins. A cette température, K(B) possède un minimum net à

7 Teslas environ. Ceci semble indiquer la présence d'une

seconde dépression assez bien localisée en champ magnétique.

Une étude en champ plus élevé devrait confirmer ce point. La

première dépression à 3 Teslas reste toujours présente, bien

que la seconde la masque partiellement, et son intensité

augmente avec la température. Le résultat à 15 K indique un

déplacement de la position du minimum vers un champ plus

élevé. Cette variation devra être confirmée d'autant plus que

la position à 27 K est compatible avec celles des résultats S

basse température.

Un au^re effet lié à l'élévation de température apparaît

au-dessus de 10 Kelvins. Il se traduit par un pic du rapport

K(B) / K(O) qui se détache assez nettement des variations

globales signalées ci-dessus (voir Figure VI.10 . ) . Son

extension en champ se limite à des valeurs inférieures à

1.5 Teslas environ. Lorsque la température augmente, la raie

s'affine et la valeur du maximum s'accroît. A 27.5 Kelvins,

on peut évaluer l'augmentation maximum à 8 % environ. Elle se

produit pour un champ de 0.5 Teslas. La mise en évidence d'une

éventuelle variation de la position du pic avec la température

nécessiterait une analyse plus quantitative des résultats.

Au-dessus de 30 Kelvins, les anomalies semblent forte-

men . réduites; la seconde pourrait même disparaître assez

brusquement. Toutefois, il nous a été impossible d'effectuer

des mesures correctes dans cette gamme de température. Il ne

semble pas qu'on puisse invoquer uniquement les mauvaises

conditions thermiques puisque la mesure à 27 K est suffisam­

ment bien définie. Une mesure à 50 Kelvins, qu'il ne faut

considérer qu'à titre indicatif, montre que l'effet subsiste

bien que nettement diminué.

Page 338: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

so .10 co no

Figure VI.12. Effet Magnéto-Seebeck d'un "Kish"(a)et d'un graphite pyrolytlque (b)- (D'après [43]) Le pic du PTE du "Kish" â 29 K serait renforcé par les variations de K(B). Les résultats du pyrolytlque sont tinp fragmentaires pour une comparaison satisfaisante. Dans la pratique, les variations de K(B) rendent délicates la mesure des effets thermomagnétiques en champ très fort.

Page 339: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 239 -

•"ous les résultats que nous avons exposés

jusqu'ici ont été obtenus lors de montées en champ magnétique.

En fait, nous avons observé, à toutes températures, un écart

net selon que les mesures sont réalisées en champ croissant

ou décroissant. La Figure VI. 11 . (a et b) illustre les diffé­

rences observées à 3.5 et 27.5 Kelvins. Dans le premier cas,

la valeur de K(0), après un cyclage du champ, est la même

qu'avant, alors que dans le second cas elle a diminué. On

peut, par ailleurs, observer que si les écarts sont tout à fait

établis, ils ne remettent pas en cause les caractères essentiels

des effets décrits ci-dessus.

Comme les mesures ont été obtenues en balayage de champ

magnétique, nous avons vérifié que la différence entre montée

et descente du champ n'était pas due 5 un éventuel retard des

régulations de température, différent dans les deux cas. Nous

avons donc stabilisé le champ à plusieurs reprises et à diJfê-

rentes valeurs; nous n'avons observé aucune évolution par

rapport au cas du champ variable, tout au moins pour des

vitesses suffisamment faibles.

Il convient donc de confirmer l'ensemble

de ces résultats par la répétition de l'expérience, mais en

respectant cette fois de meilleures conditions thermiques. Il

serait également bon de monter les prises de température à la

manière de celles de A3 (voir Chapitre II, § 3).

4.3. Conséquences pratiques pour la

mesure des effets thermomagnëtiques

Les fortes variations de K sous champ P

magnétique rendent nécessaire une correction des mesures des

effets thermomagnétiques lorsque celles-ci sont réalisées à

flux thermique constant. En effet, le P.T.E., ainsi que le

coefficient Nernst-Ettingshausen, est défini comme le rapport

d'une différence de potentiel et du gradient thermique longi­

tudinal. Lorsqu'on applique le champ ma'/nétique, on nodifie

Page 340: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

'I

Figure VI.12. Effet Magnëto-Seebeck d'un "Kish"(a)et d'un graphite pyrolytique (b)- (D'après [43]) Le pic du PTE du "Kish" à 29 K serait renforcé par les variations de K(B). Les résultats du pyrolytique sont trop fragmentaires pour une comparaison satisfaisante. Dans la pratique, les variations de K(B) rendent délicates la mesure des effets thermomagnétigues en champ très fort.

Page 341: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 241 -

les deux termes du rapport. De façon plus précise

A V B ) NE l A v y ( B )

S (B) = — 2 — A N B (B) = i — 2 AT (B) AT (B)

Lorsqu'on néglige les variations de AT avec le champ, on peut

définir des coefficients "bruts" :

AV„(B) ™ . AV (B) S = - A F = i —X-brut A m ,„. "brut B AT (0) u AT (O)

et les relations des coefficients réels avec ces derniers

s'expriment de la manière suivante :

S fB) - S £411 A N E (B) - A.NE £111 S l B ) _ Sbrut KTÔT A ( B ) " ^rut K(ÔT

ces relations mettent en évidence le caractère très grossier

des résultats bruts compte tenu des variations importantes

du rapport K(B) / K(0) en champ fort.

Les mesures des effets thermomagnétiques

en champ fort sont rares [42] et en fait seule l'étude de

l'effet magnëto-Seebeck de HEWES et al. [43] présente des

caractères suffisants de fiabilité expérimentale. Malheureu­

sement nous ne connaissons pas la méthode thermique employée

par ces auteurs - mais il semble bien que ce soit celle du

flux constant. Les résultats obtenus pour le "kish" graphite

sont plus complets que ceux du graphite pyrolytique. La

Figure VI.12 (a et b) illustre la variation en champ à diffé­

rentes températures. On distingue des différences assez nettes

entre les deux cas. D'abord l'amplitude de l'effet est bien

plus importante pour le graphite pyrolytique que pour le

"kish". Ensuite, on peut noter, à certaines températures,

des anomalies de variations de S avec B (le comportement

Page 342: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

1

Kp

1 1 —

.3

.1

- x \

- \

\

03 \ \

^™"

01 \ D

1 1 —

10 T( Kelvins)

30

Figure VI.13. Variation avec la température du rapport K /Kp es points indique que l'estimati La différence des points indique que l'estimation

est faite en montée (carrés clairs^ou en descente (points sombres) du champ magnétique. On constate que les écarts sont faibles.

Page 343: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 243 -

normal serait en B 2 ) . Celles-ci sont particulièrement bien

illustrées par le comportement du "kish" à 29 K. |S] augmente

fortement, passe par un maximum vers 1.5 Teslas et redécroît

fortement, avec peut être une oscillation vers 7 Teslas. Notons

que dans l'hypothèse où ce comportement peut être associé aux

anomalies de K (B), et si les mesures sont bien effectuées P

à flux thermique constant, les formules précédentes montre­raient, en fait, un renforcement des caractères anormaux mentionnés par HEWES et al. [43].

Il nous semble donc impératif de reprendre l'étude des

effets thermomagnëtiques en champ fort en tenant compte des

éléments nouveaux présentés ici.

4.4. Rapport K g / K_, et loi de

Wiedemann-Franz »

Nous avons pu opérer une séparation

suffisamment précise de K et K malgré les écarts entre e p

champ croissant et décroissant. C'est ce que montre la

Figure VI . 13 .On voit également que la contribution

électronique diminue fortement; elle passe d'environ 30 % à

2 Kelvins à 1 % à 15 K.

Ne disposant pas de mesures absolues des conductivités

électrique et thermique de A5, nous avons utilisé le rapport

de K

e/K précédent pour analyser les résultats de A3 (2). La

Figure VI .14 indique la contribution des phonons par

rapport à la conductivité totale. Le résultat est tout à fait

comparable à celui obtenu par HOLLAND et al. [40], La Figure

VI .15 représente l'évolution en température du rapport

K /oT. On constate qu'à la précision de l'expérience, la loi

de Wiedemann-Franz est vérifiés en dessous de 4 Kelvins,

c'est-à-dire que K /OT SS,5 où Jô_, nombre de Lorentz, a

sensiblement la valeur du gaz d'électron libre (2.45 . 10~ a

V - 2 K ~ 2 ) . Mais il est également clair qu'au-dessus de 4 Kel­

vins 1'écart devient notable. Ce résultat semble donc en

contradiction avec celui obtenu par HOLLAND et al. [40].

Page 344: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

300

10 30 T ( Kelvins)

Figure VI.14. Application à la conductivitë thermique de A3(2). La courbe en trait plein reprë-sente la conductivitë thermique as A3(2). Ce dernier est l'échantillon frëre de A5 (voir Chapitre IV, § 1). La courbe en tirets constitue une estimation de la conductivitë des phonons obtenue à partir du rapport Ke/K évalué pour A5.

Page 345: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

10'

10_

1 1

1 1

10 T( Kelvins)

30

Figure VI.15. Loi de Wiedemann-Franz pour A3(2). Cette figure reproduit le rapport dp Ke/oT de A3(2) (voir Chapitre IV, § 2). En dessous de 4 K, il est très proche du nombre de Lorentz o. L'écart constaté au-dessus de 4 K peut être dû â une mauvaise évaluation de K /K .

a P

Page 346: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 246 -

Cependant, il faut noter, d'une part, que les points expéri­

mentaux de ces derniers présentent une dispersion assez im­

portante et que d'autre part, il est possible que les modi­

fications de K deviennent plus importantes au-dessus de 4 K

P

et qu'elles soient notables même pour les valeurs assez fai­

bles du champ auxquelles on opère la séparation. Avant de

conclure à la non vérification de la loi de Wiedemann-Franz,

il faut donc reprendre les mesures en champ faible et les

analyser à la manière de CHAU et LU 141] qui est plus précise

que nos estimations. Remarquons toutefois que cette explica­

tion de l'écart S. la loi de W.F. implique que l'évaluation de K est trop faible. Cela pourrait signifier que l'effet

d'augmentation de K qui se manifeste nettement au-dessus de

10 Kelvins est déjà présent à plus basse température. Cette

interprétation pourra être également précisée par une étude

expérimentale plus détaillée. Malgré cette restriction nous

pensons pouvoir confirmer qu'au-dessus de 10 - 15 Kelvins, la

contribution électronique est tout à fait négligeable devant K . P

Examinons maintenant les particularités

des autres effets.

4.5. Analyse des variations de K- sous

champ magnétique

Nous avons déjà mentionné le caractère

tout à fait anormal des variations de K sous champ : en champ

nul, dans la gamme de températures considérée, la conduction

thermique est essentiellement limitée par la diffusion sur

les parois des cristallites (voir Chapitre IV, § 2.2.).

L'action du champ ne doit normalement pas la modifier dans

cette substance non magnétique. L'expérience montre qu'il n'en

est rien. Par ailleurs, l'étude de la chaleur spécifique (voir

§ 3 de ce Chapitre) sous champ magnétique écarte la possibilité

d'un changement important du spectre de phonons et par consé­

quent les phénomènes observés relèvent des processus de rela­

xation. A priori, nous pouvons avancer deux possibilités :

Page 347: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 247 -

- 1'interprétation des résultats en champ nul doit faire

appel à d'autres processus de diffusion

- un mécanisme de relaxation supplémentaire, renforcé par le

champ magnétique, contrôle K de manière déterminante.

Comme le champ magnétique ne peut pas affaiblir la force

de 1'interactior phonon-paroi, cette seconde possibilité

implique nécessairement une diminution de la conduction puis­

que des mécanismes de collisions nouveaux deviennent prépon­

dérants. Par ailleurs, la théorie de la conduction thermique

en champ nul s"appuyant sur un ensemble assez cohérent de

résultats expérimentaux, l'hypothèse de processus de relaxa­

tion différents doit pouvoir s'insérer dans ce cadre. Ces

remarques d'ordre général faites, commençons par discuter

les caractères de l'atténuation de K en champ très fort.

Nous avons évoqué plus haut la possi­

bilité d'interpréter les résultats expérimentaux comme la

superposition de deux pics d'absorption, le premier centré

vers 3 Teslas environ, le second à 7 Teslas, Il est remarquable

que ces deux champs correspondent au franchissement du niveau

de Fermi par des niveaux de Landau d'électron ou de trou. A

7 Teslas, la situation est assez "".impie et semble bien corres­

pondre au franchissement du niveau n = 1 d'électron (en négli­

geant la levée de dégénérescence de spin). Par contre, l'ori­

gine précise de l'anomalie à 3 Teslas est plus délicate à

cerner. En effet, le franchissement du niveau n = 1 des trous

se produit vers 3.S Teslas, alors que celui du niveau n = 2

des électrons a lieu à 2.9 Teslas. Il est donc possible que

l'atténuation puisse être associée à une contribution électro­

nique seule ou bien encore à un mélange avec la contribution

des trous. De même, la faible atténuation qu'on observe vers

1.9 Teslas dans les conditions précisées auparavant, peut être

associée aussi bien au franchissement du niveau de Fermi par

le niveau n = 2 des trous qu'à celui du niveau n = 3 des

électrons. Enfin, signalons que l'atténuation située à la

Page 348: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 248

valeur de champ la plus faible pourrait être associée aux

porteurs minoritaires situés au point H. Cependant, la présen­

ce de cette atténuation doit être confirmée comme telle et de

plus l'interprétation repose sur une détermination précise

de Û qui contrôle le recouvrement des bandes au point H.

Donc, et malgré la faible concentration des porteurs de

charge, ces observations rendent légitime l'attribution des

atténuations de K à un fort couplage porteur-phonon. Toute­

fois, il est difficile de préciser si tous les porteurs jouent

un rôle ou si seuls les électrons interviennent. Par ailleurs

s•il est évident que le couplage est notablement renforcé lors

du franchissement du niveau de Fermi par les niveaux de Landau,

il reste à préciser si 1'atténuation est présente pour les

autres valeurs du champ.

L'augmentation de K(B) qui se produit vers 0.5 Teslas

se heurte à l'interprétation de la diffusion par les parois

des cristallites. En fait, l'augmentation signifierait essen­

tiellement une augmentation de la distance L . Si l'on admet

la présence dans le graphite de domaines liés 3 une instabilité

électronique, on pourrait avancer l'hypothèse que le régime

basse température est en fait limité par les parois de ces

domaines qui peuvent augmenter de taille lorsqu'on applique

le champ. Cependant une telle hypothèse doit être analysée de

très prés, et quantitativement, pour tenir compte des résultats

antérieurs qui, par différentes techniques, conduisent à des

valeurs semblables pour le L des cristallites [6] qui concorde

bien avec le libre parcours moyen des phonons.

Les variations en température sont encore

plus problématiques dans la mesure où l'effet apparaît à une

température et semble disparaître au-dessus de 30 K. Seule une

étude plus détaillée permettra d'analyser ce point.

Page 349: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 249 -

4.6. Vers une interpretation des anomalies

de la magnétorésistance électrique ?

Nous avons mentionné précédemment les

anomalies de la magnétorésistance qui s'accroissent notablement

lorsqu'on approche de la limite ultra-quantique (Chapitre IV,

§ 5 et Chapitre IV, § 4). La forte interaction porteur-phonon

mise en évidence par l'étude de K (B) devrait être très nette

également sur le comportement de p (B). Mais si on analyse les

variations de p (B) comme des écarts à la loi quasi-normale

en B 2, on doit admettre que le renforcement de l'interaction

porteur-phonon conduit à une diminution de la rësistivité !

Ce résultat, â première vue surprenant, a peut être une

explication dans le cadre d'une anomalie mise en évidence par

DAVYDOV et POMMERANCHUK [44]. Ces derniers ont établi que la

conductivité électrique pouvait devenir infinie lorsque les

processus de relaxation font se correspondre deux états élec­

troniques d'un même niveau de Landau. Ce résultat, obtenu dans

le cadre d'une approche Boltznann, a également reçu un traite­

ment quantique par KUBO et al. [45]. Il faut toutefois noter

que cette divergence repose sur un certain nombre d'approxima­

tions qui ne sont certainement pas vérifiées de manière rigou­

reuse dans le cas réel : élasticité des processus de relaxation,

approximation de Born, largeur "naturelle" des niveaux de

Landau. Il faudrait donc aborder le niveau quantitatif pour

savoir si ce processus peut effectivement contrôler notre

problème. Il serait également intéressant d'associer ce problè­

me à l'analyse par MAYNARD et JAY-GERIN [7] du couplage électron-

phonon. Ces derniers montrent l'existence d'une divergence dans

le cas d'une Surface de Fermi cylindrique et la diminution

rapide de l'effet par estompage thermique de celle-ci. Il est

également légitime de s'interroger sur la stabilité du métal

normal dans de telles configurations.

Page 350: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 250 -

Notons enfin que le fort couplage porteur-phonon est

peut être à l'origine de la disparition des oscillations quan-

tiques couramment observée â basse température beaucoup plus

rapide que la normale.

Une mesure de la magnétoconductivité thermique longitudi­

nale (B ± c) permettra, sans doute, de confirmer la correspon­

dance entre les variations de K et p avec B. En effet, on ne

devrait observer aucune dépendance de K par rapport au champ

conformément au caractère "normal" des variations de la

magnétorësistivité longitudinale (voir Chapitre IV, § 4).

4.7. Conclusions et développements :

Cette expérience de conduction thermique

sous champ ouvre une série considérable de problèmes pratiques

et théoriques.

Si nous avons pu confirmer à peu près les

résultats en champ faible des travaux antérieurs (à l'exception

d'un écart possible â la loi de Wiedemann-Franz), nos conclu­

sions divergent en ce qui concerne le comportement de la

contribution des phonons en champ fort. Celle-ci présente de

manière nette deux anomalies principales :

- une augmentation vers 0.5 Teslas qui apparaît vers 10 K

et semble disparaître rapidement au-dessus de 30 K.

- deux atténuations marquées à 3 Teslas et 7 Teslas qui

augmentent fortement entre 1 K et 30 K, puis semblent s'atté­

nuer très sensiblement au-dessus.

Des détails expérimentaux demandent toutefois à être

confirmés ou précisés (oscillations supplémentaires, hystéré­

sis, degré de reproductibilité des résultats).

Page 351: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 251 -

Si la première anomalie ne peut pas

recevoir une interprétation complètement satisfaisante

pour le moment, la seconde semble pouvoir être attribuée à

un fort couplage entre les phonons et les porteurs. Cet

effet est peut être lié aux anomalies de la magnêtorésisti-

vité électrique, bien que l'interprétation théorique de ce

lien puisse être très délicate à développer. One confirmation

expérimentale pourrait être obtenue par la mesure de la

magnëtoconductivité thermique longitudinale. Les anomalies

de l'effet Magnéto-Seebeck pourraient également être liées

à ces effets.

Des expériences de confirmation de ces

résultats sont en cours.

VI-5- ETUDE SUR LA FAIBLE VALEUR DE LA CONSTANTE

DE CISAILLEMENT Otit .

Il a été largement établi que le graphite

possède une constante élastique de cisaillement, Cm,, environ

vingt fois inférieure à la valeur déduite à partir des résultats

de diffraction inélastique des neutrons [23] [32], Nous avons

collaboré à une étude [46] qui a essayé de préciser de manière

plus décisive l'origine de cet écart. L'interprétation usuelle

repose sur la grande mobilité des dislocations basales du

graphite (voir Chapitre III, § 1). Nous avons cependant examiné

l'éventualité d'un véritable mode mou en essayant parallèlement

de l'associer à un mécanisme physique déterminé en réexaminant

des résultats expérimentaux obtenus dans plusieurs laboratoires.

L^s différentes conclusions auxquelles nous avons été conduits

semblent nettent renforcer l'interprétation usuelle.

Notre contribution propre à cette étude

consiste en la réalisation de mesures directes du C,. sous

Page 352: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

252 -

champ magnétique. Cette expérience a été réalisée sur notre

montage (voir Chapitre II), spécialement adapté aux mesures

ultra-sonores. Les gammes de température et de champ explorées

sont respectivement 0.7 à 300 Kelvins rt 0 à 7.3 Teslas.

L'objectif de cette expérience était de contrôler une

éventuelle modification du C,^ avec le champ magnétique. Une

telle variation aurais pu recevoir îuie double interprétation.

En premier lieu, dans l'hypothèse d'un mode mou véritable,

associé à une transition de phase avec D.P.R., les valeurs du

champ voisines de la limite extrême-quantique auraient pu

modifier considérablement les conditions d'affaiblissement du

mode. En second lieu, en se fondant sur la similitude d€ forme

des dislocations basales du graphite, leur développement en

réseau, leurs mécanismes d'interaction, on aurait pu les iden­

tifier à des parois de domaines des différentes phases commen-

surables ("discommensuration" des dicholcogënures des métaux

de transition [4] [47]). L'effet du champ aurait dfl être

perceptible dans ce cas aussi.

En fait, l'expérience n'a pu mettre en évidence aucune

modification du Ci,!, avec le champ à aucune température malgré

la possibilité de détecter expérimentalement des variations

de l'ordre du millième. Il semble donc exclu que le faible Ci»

traduise l'existence d'une instabilité d'origine électronique.

Page 353: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 253 -

C O N C L U S I O N

Les études présentées dans ce chapitre

n'ont pas pu apporter une réponse aux deux questions princi­

pales qui les ont motivées :

- e::iste-t-il un état déformé du graphite associé aux

anomalies du transport en dessous de 50 Kelvins ?

- quel est le rôle du champ magnétique sur cet éventuel

état ?

Cependant, ces hypothèses ne sont pas exclues et ne pourront

être confirmées ou infirmées qu'à partir d'un développement

des études entreprises. Ce dernier sera d'autant plus aisé que

ce travail préliminaire aura dégrossi les difficultés expéri­

mentales .

De plus, ce trava:1 a permis de faire

ressortir des résultats propres, q •! no sont pas dénués

d'intérêt, bien qu'ils ne soient établis que pour un seul

échantillon. Les deux principaux sont :

- la m se en évidence d'une surstructure

dans le diagramme de diffraction élastique des neutrons évo­

luant avec la température et qui semble compatible avec une

D.P.R. d'origine électronique.

- la mise ".n évidence d'un renforcement

considérable du couplage électron-phonon en régime quantique

et extrême-quantique qui se traduit par une intense atténuation

de la contribution des phonons à la conduction thermique (K ).

Ce résultat est d'autant plus inattendu que les concentrations

électroniques sont très faibles.

Page 354: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 254 -

Les autres résultats (existence d'une augmentation de K avec

le champ, effet exothermique) auxquels il convient peut être

d'associer les modifications de la résistivitë thermique de A3

à basse température (voir Chapitre IV, § 3), ont été établis

dans des conditions expérimentales moins bien définies et

demandent à être confirmées. Enfin, la faible valeur du d,i,

ne semble pas devoir être associée à un état déformé du graphi­

te, du moins dans la gamme de température considérée.

Page 355: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 255 -

R E F E R E N C E S

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Page 357: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

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[45] KUBO R., MIHAKE S.J. and HASHITSUME N., Sol. State

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[47] MCMILLAN W.L., Phys. Rev. Bl£, 1496 (1976)

Page 359: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

CONCLUSION

Page 360: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 259 -

Les différentes études que nous avons

présentées dans ce mémoire nous ont permis de préciser de

nombreux points dans l'étude expérimentale des propriétés de

transport basales du graphite et dans leur interprétation.

L'ensemble de mesure que nous avons

réalisé a révélé son aptitude pour 1'Stude des effets G.M. ou

T.M. du graphite pyrolytique. Sa sensibilité nous a permis de

préciser des détails des différents effets avec ou sans champ

magnétique (chapitre IV). L'automatisation qui permet d'explo­

rer simultanément et de manière détaillée des gammes étendues

de température (0.5 à 300 K) et de champ (jusqu'à 7.3 Teslas),

a rendu possible pour la première fois une étude de l'ensemble

des effets G.M. et T.M. sur un même échantillon, suffisamment

complète pour une analyse quantitative (chapitre IV, § 3).

De même, nous avons pu étudier et préciser le comportement de

la magnétorésistance électrique en champ très fort sur une

large gamme de température (chapitre IV, § 4).

Mais, au-delà du cas particulier du gra­

phite, le présent travail illustre les possibilités de notre

appareillage pour l'étude de corps mal structurés dont les pro­

priétés de transport varient d'un échantillon â l'autre, ou

encore, plus généralement, chaque fois qu'on désire analyser

quantitativement l'ensemble des effets de transport d'un même

échantillon.

Parallèlement à l'amélioration des métho­

des d'étude expérimentale du transport dans le graphite, nous

avons également essayé d'en améliorer l'interprétation.

La faible température de dégénérescence

du graphite nous a conduit à une étude détaillée des modifica­

tions de topologie des surfaces équiënergie électroniques du

graphite et des conséquences de ces dernières sur diverses pro­

priétés physiques (chapitre III, § 3 et 4). Ces considérations

Page 361: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

- 260 -

peuvent être importantes dans ï'analyse des oscillations quan-

tiques de graphites irradiés ou de composés intercalaires

<<diluës».

Le trayail accompli avec I.L. SPAIN,

sur la contribution de diffusion dans les effets thermomagné­

tiques, nous a permis d'obtenir des résultats importants malgré

la simplicité des modèles de bande retenus pour l'instant

(chapitre IV, § 2 et 3). Nous avons pu, en particulier, expli­

quer l'évolution des effets T.M. avec la qualité structurale

des graphites sans introduire de forts taux de decompensation.

Nous avons également décrit l'évolution des effets T.M. avec

la decompensation. Une étude de l'ensemble des effets de trans­

port d'échantillons irradiés, pour laquelle notre appareillage

est tout désigné, permettrait de confirmer ces prévisions.

L'application de la méthode DILLON et

SPAIN â l'étude du transport en régime semi-classique sur

l'échantillon A3 (3), nous a permis d'évaluer la mobilité

"normée" et le nombre"expérimental" de porteurs sur toute la

gamme de température de l'hélium liquide a. l'ambiante. Nous

confirmons et précisons de la sorte l'écart entre le nombre

"expérimental" ce porteurs et les nombres déduits des modèles

de bande (chapitre IV, § 3). De plus, la prise en compte de

ces données expérimentales dans la méthode d'interprétation

de la contribution de diffusion du pouvoir thermoélectrique,

nous a permis d'établir par le calcul la nette corrélation qui

existe entre une minimum de ce dernier et le comportement

fortement négatif du coefficient de Hall â basse température.

Ce résultat ne remet pas en cause l'existence d'un effet d'en­

traînement dans le graphite mais nécessite néanmoins un rëexa-

ment du processus microscopique qui l'engendre (chapitre V, § 4).

Nous avons enfin précisé le comportement

de la magnétorésistivitë en champ très fort et fait ressortir

le caractère anormal de sa dépendance en température dans le cadre

Page 362: ±c)~^ Ffirtc-TH-853

-r 261 -

d'une interprétation standard. L'existence des niveaux de

Landau pourrait constituer le facteur déterminant de l'effet

(chapitre IV, § 4), et les premiers résultats de conduction

thermique sous champ magnétique très fort (chapitre VI, § 4)

semblent confirmer ce point.

L'hypothèse de l'existence d'une insta­

bilité du graphite, que nous avons émise par analogie avec le

cas du TiSe2 pour expliquer les particularités des propriétés

de transport en-dessous de 50 Kelvins, n'a pu être contrôlée

par les études complémentaires que nous avons entreprises.

Cependant, les premiers éléments fournis par l'étude en diffra­

ction neutronique (chapitre VI, § 2) sont encourageants et

justifient la poursuite de ces recherches. De même, la magné-

torésistivité thermique en champ très fort (chapitre VI, § 4)

témoigne d'une très forte augmentation du couplage électron-

phonon qui pourrait favoriser de telles instabilités.

L'analogie avec le TiS<»2, semi-métal à

structure lamellaire, qui nous a guidé dans cette dernière

partie de notre travail, place l'intérêt de l'étude expérimen­

tale des propriétés de transport, basales et axiales, sous un

nouveau jour. En effet, les mécanismes physiques conduisant à

l'instabilité du TiSe2 sont encore l'objet de nombreuses discus­

sions et l'existence d'une caisse de corps présentant les mêmes

caractéristiques constitue sans doute une élément favorable à

une meilleure compréhension des propriétés de chacun d'eux. Il

est à noter par ailleurs que le bismuth et l'antimoine s'ap­

parentent par leurs propriétés de transport au graphite et au

TiSe2- Le caractère serai-métallique mais non lamellaire de ces

corps posa donc avec encore plus d'accuité le problème de

l'existence de l'isolant exltonique.