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Décembre 1894 : condamnation au bagne du capitaine Dreyfus, accusé
d’avoir livré des renseignements militaires à l’Allemagne.
1896 : le lieutenant-colonel Picquart, chef du service de contre-
espionnage, découvre l’innocence de Dreyfus.
1898 : acquittement d’Esterhazy, publication de « j’accuse » dans
l’Aurore, naissance de « l’Action française » nationaliste et antisémite.
1899 : tentative de coup d’Etat du poète nationaliste Paul
Déroulède. Seconde condamnation de Dreyfus qui est gracié
par le président de la République.
1901 : naissance du parti radical (républicains dreyfusards).
1902 : victoire électoral des républicains du bloc des gauches.
1906 : acquittement définitif de Dreyfus.
La République toujours à l’épreuve : l’Affaire Dreyfus.
A l’aide des documents – complétés par
quelques recherches – vous montrerez que
l’affaire Dreyfus fragilise et renforce tout à
la fois le consensus républicain.
Pour cela, vous pourrez définir les menaces
qui pèsent sur la République à l’occasion de
cette affaire. Puis vous expliquerez la
position des partisans de Dreyfus. Enfin vous
montrerez que la République sort renforcée
de cette affaire.
« Les juifs n’ont pas de patrie au sens
où nous l’entendons. Pour nous, la patrie, c’est
le sol et les ancêtres, c’est la terre de nos
morts. Pour eux, c’est l’endroit où ils trouvent
le plus grand intérêt. Leurs intellectuels
arrivent ainsi à leur fameuse définition : « la
patrie c’est une idée » Mais quelle idée ? Celle
qui leur est la plus utile et, par exemple, l’idée
que tous les hommes sont frères, que la
nationalité est un préjugé à détruire […]
A ce solitaire (Dreyfus), seule sa race
demeurait, il gardait de son sang la capacité de
tirer le meilleur parti possible de toute
situation et sans s’embarrasser du sentiment
de l’honneur. »
Maurice Barrès, scènes et doctrines du
nationalisme, 1902
Indigné par l’acquittement du commandant Esterhazy,
suspecté d’avoir trahi à la place de Dreyfus, l’écrivain Emile
Zola écrit une lettre ouverte au président de la république.
« J’accuse le général Billot d’avoir eu entre les mains les
preuves certaines de l’innocence de Dreyfus et de les avoir
étouffées […] pour sauver l’Etat-major compromis. […] J’accuse
le premier conseil de guerre d’avoir violé le droit, en
condamnant un accusé sur une pièce restée secrète, et
j’accuse le second conseil de guerre d’avoir couvert cette
illégalité […]. En portant ces accusations, je n’ignore pas que je
me mets sous le coup des articles 30 et 31 de la loi sur la
presse du 29 juillet 1881, qui punit les délits de diffamation1
[…] Et l’acte que j’accomplis ici n’est qu’un moyen
révolutionnaire pour hâter l’explosion de la vérité et de la
justice. Je n’ai qu’une passion celle de la lumière, au nom de
l’humanité qui a tant souffert et qui a droit au bonheur. »
Extrait de l’article de E Zola « j’accuse », publié le 13
janvier 1898 dans l’Aurore
1/ la diffamation est une allégation d’un fait qui porte atteinte à
l’honneur et à la considération d’une personne
Les élections législatives de 1906, donne une large majorité aux partis républicains.
C1.2 & C2.3 CONTEXTUALISER & ARGUMENTER
Chronologie
Indigné par l’acquittement du commandant Esterhazy, suspecté d’avoir trahi
à la place de Dreyfus, l’écrivain Emile Zola écrit une lettre ouverte au président de la
république.
« J’accuse le général Billot d’avoir eu entre les mains les preuves certaines de
l’innocence de Dreyfus et de les avoir étouffées […] pour sauver l’Etat-major
compromis. […] J’accuse le premier conseil de guerre d’avoir violé le droit, en
condamnant un accusé sur une pièce restée secrète, et j’accuse le second conseil de
guerre d’avoir couvert cette illégalité […]. En portant ces accusations, je n’ignore pas
que je me mets sous le coup des articles 30 et 31 de la loi sur la presse du 29 juillet
1881, qui punit les délits de diffamation1
[…] Et l’acte que j’accomplis ici n’est qu’un
moyen révolutionnaire pour hâter l’explosion de la vérité et de la justice. Je n’ai qu’une
passion celle de la lumière, au nom de l’humanité qui a tant souffert et qui a droit au
bonheur. »
Extrait de l’article de E Zola « j’accuse », publié le 13 janvier 1898 dans l’Aurore.
1 La diffamation est une allégation d’un fait qui porte atteinte à l’honneur et à la considération
d’une personne.
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