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7/23/2019 C313_La Societe Collaborative http://slidepdf.com/reader/full/c313la-societe-collaborative 1/65 www.credoc.fr N° 313  DÉCEMBRE 2014 LA SOCIÉTÉ COLLABORATIVE - MYTHE ET RÉALITÉ Emilie DAUDEY Sandra HOIBIAN

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 DÉCEMBRE 2014

LA SOCIÉTÉ COLLABORATIVE -MYTHE ET RÉALITÉ

Emilie DAUDEY 

Sandra HOIBIAN

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2

SommaireR ESUME ........................................................................................................................ 3 

NOTE DE SYNTHESE .......................................................................................................... 4 

I. UN CONTEXTE PROPICE AUX CHANGEMENTS DE SOCIETE ...................................................... 11 

Un changement de paradigme technique : l’ère du numérique .................................. 11 1.

  Un changement de paradigme économique… ........................................................... 13 2.

  De nouvelles demandes sociétales ......................................................................... 14 3.a.  Les Français en quête de lien social.................................................................................................... 14 b.  Une conscience écologique diffuse ..................................................................................................... 15  c.  Volonté de transformer profondément la société, reet des institutions et des structures !erticales ............ 1" 

a pensée économique en mutation ....................................................................... 21 4.

II – DEFINIR LA SOCIETE COLLAORATI!E .......................................................................... "# 

!"pologie des pratiques colla#oratives e$istantes .................................................... 2% 1.

  Dé&inir la société colla#orative par son plus petit dénominateur commun : l’interaction2.entre pairs .......................................................................................................... 3' 

(loignement des institutions et renouvellement des mécanismes de la con&iance ......... 32 3.

III $ LES CARACTERISTI%UES REELLES ET IDEALISEES DE LA SOCIETE COLLAORATI!E .................. 3& a.  Les outils numériques et une grande communauté d#usagers $ des caractéristiques largement partagées maistrop sou!ent confondues a!ec le collaboratif .............................................................................................. %& b.  Les !ertus écologiques de la collaboration ' (econde !ie des obets et promotion de l#usage ..................... %) c.  *es liens sociau+ dans certains cas renforcés, mais pas touours ........................................................... 4 d.  *es pratiques ni forcément altruistes, ni forcément solidaires................................................................ 41 e.  Le collaboratif comme une incitation - être coauteur, - être partie prenante .......................................... 4% 

)omment se situe la société colla#orative au sein des concepts émergents * .............. 4+ 4.

I! – LES PRATI%UES ACTUELLES ET A !ENIR  ....................................................................... 4' 

a consommation de #iens matériels ...................................................................... 4, 1.a.  *es pratiques récentes et en plein essor ............................................................................................. 4" b.  *es pratiques touc/ant l#ensemble du corps social ............................................................................... 50 

e partage du savoir et des #iens immatériels -in&ormation culture &orums2.militantisme…/ .................................................................................................... +4 

a.  *es pratiques dé- bien ancrées ........................................................................................................ 54 b.  (urtout c/e les eunes, pas forcément dipl2més, tr3s actifs sur le net ................................................... 55  

es pratiques colla#oratives touchant une communauté restreinte ............................. +% 3.

  a société colla#orative a un #el avenir .................................................................. +, 4.

  es o#stacles que la société colla#orative devra &ranchir ........................................... %1 +.

ILIOGRAPHIE ............................................................................................................ &3 

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3

R()*m(

’essor des comportements pla0ant l’individu au cur de l’action -covoiturage revente et achat de #iens

d’occasion dons participation des &orums d’échange d’in&ormation…/ est auourd’hui incontesta#le. )e

que l’on pourrait nommer la société colla#orative est souvent entouré d’un halo idéaliste et utopiste

l’instar des m"thologies entourant hier les pionniers d’internet : ces nouvelles pratiques recréeraient du

lien entre les gens amélioreraient l’état de la planète o&&riraient une réponse au$ nom#reuses crises et

questionnements entourant l’économie capitaliste voire mme sonnerait la &in du modèle capitalistique

du 565ème et 55ème siècle. D’autres voi$ dénoncent au contraire un phénomène de mode destiné

améliorer l’image des acteurs du secteur #7ti sur une &orme de concurrence délo"ale au$ entreprises

traditionnelles et qui pousserait la monétarisation de tous les aspects de la vie quotidienne auparavant

l’écart du marché. )es controverses sont sans nul doute relier avec le manque de dé&inition précise

et partagée des multiples concepts en présence. 8 partir d’un inventaire des diverses propositions

conceptuelles e$istantes ce our mises en regard avec un état des lieu$ des initiatives e$istantes nos

travau$ proposent une t"pologie des pratiques colla#oratives mettant en évidence que l’échange entrepairs et une vision plus hori9ontale de la société constitue le seul vérita#le trait d’union entre des univers

par&ois très éloignés. elon les cas une con&iance plus ou moins grande dans les autres et plus

généralement dans les #ien&aits du collecti& s’" aoute. es caractéristiques généralement associées cet

univers -réduction du gaspillage des ressources participation un proet commun création de liens

sociau$ partage…/ ne sont pas en réalité partagées d’un #out l’autre du spectre contrairement ce

que le &lou conceptuel et une certaine tendance au ; collaborati!e as/ing < pourrait tendre &aire

croire. ’anal"se des &acteurs soutenant les comportements colla#orati&s -essor du numérique

perspectives de croissance &ai#le préoccupations environnementales touours plus pressantes mé&iance

envers les institutions renouveau du rapport la propriété et désir de placer l’individu au cur de lasociété/ laisse supposer que ce nouveau modèle de société est appelé se di&&user dans les années

venir.

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4

No+e ,e )-+/0)e

Le) o*2ee) 5ra+i6*e) 7oa8ora+i2e) e 5e*2e+ 5*) 9+re 7o)i,(r(e) 7omme* )im5e 5/(om0e ,e mo,e

=n quelques années un &oisonnement de plate&ormes d’échanges de #iens de services de conseils de

savoirs et l’éla#oration d’initiatives variées ont &leuri principalement sur internet renouvelant les

interactions entre acteurs de manière plus /ori:o+ae e+ ,oa+ 5*) ,e 5a7e ; <i,i2i,*.

=lles recouvrent auourd’hui tous les domaines de la vie quotidienne : équipement maison travail

électronique activités pour les en&ants mode &inancement loisirs transport etc. =n particulier les

comportements colla#orati&s dans les domaines de <i=orma+io> ,* )a2oir e+ ,e a 7*+*re )*r

i+ere+  =o+ mai+ea+  5ar+ie ,e a 2ie 6*o+i,iee ,e) Fra?ai). )ertains sites internet

d’échange de savoir et certains &orums de discussion &ont mme partie auourd’hui des sites les plus

&réquentés par les internautes. 22> des ?ran0ais contri#uent au contenu édité sur le net via des

commentaires des pu#lications sur les &orums de discussion les réseau$ sociau$ les chats les #logs et

32> disent pro&iter de ces in&ormations en tant que lecteurs si #ien qu’en tout 5*) ,<*e 5er)oe

)*r ,e*@ 8((=i7ie ,e 7e) (7/ae).

S*r e) =or*m) ,e ,i)7*))io> e) r()ea*@ )o7ia*@> e) 7/a+)> e) 8o)> 9+e)$2o*) 5*+B+ @ )hamp : ensem#le de la population de 12 ans et plus en > @

ource : )A=DB) =nqute sur les ; )onditions de vie et les Cspirations< uin 2'14.

a vente et la location de #iens par des particuliers vers des particuliers est en plein essor. Troi)

Fra?ai) )*r 6*a+re o+ ,(; a7/e+( * 8ie )*r *e 5a+e=orme ,e 2e+e e+re 5ar+i7*ier) e

"14. Du cté de la location entre particuliers -location de logement covoiturage…/ certains sites très

récents &ont une progression remarqua#le depuis leur création -Ela#lacar Cir#n# a ruche qui dit

ouietc./.

De) *)ae) 5o*r +o*+e) e) 7a+(orie) ,e 5o5*a+io

’essor du colla#orati& touche l’ensem#le des couches de la société mais l’appropriation des pratiques

varie selon les groupes : l’achatFvente et la location de #iens d’occasion est plus une a&&aire de =amie)

a2e7 e=a+)  et de 5er)oe) rea+i2eme+ ai)(e). e partage le prt le troc concerne aussi les

&amilles mais plait également au$ e*e) et au$ personnes avec de 8a) re2e*). e partage des #iens

du savoir et de l’in&ormation est plus porté par les eunes diplmés ou non.  es r*ra*@ et les ha#itants

de petites agglomérations échangent vendent et troquent autant voire plus que les Garisiens et les

ha#itants des grandes métropoles contrairement l’idée répandue selon laquelle c’est la densité et lemanque de place des métropoles qui poussent les individus intensi&ier les échanges.

32 3 1, 2+ 1H 4

Un lecteur de ce que lesautres disent ou écrivent

Un contri#uteur

Cutant lecteur quecontri#uteur

Ii lJun ni lJautre Ion internaute Ie sait pas

#4 (7/ae+ ,e) i=orma+io) a2e7e*r) 5air) )*r i+ere+

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+

Ue 7ara7+(ri)+i6*e ie +o*) 7e) 7om5or+eme+) e) (7/ae) e+re 5air)

es nouveau$ sites auto@la#ellisés ; économie colla#orative < sont très divers et les contours théoriques

du concept restent encore &lous. C&in de s’" retrouver dans le dédale des caractéristiques réelles ou

idéalisées de la société colla#orative nous proposons dans cette étude une +-5ooie ,e) 5ra+i6*e)

répertoriant les pratiques e$istantes s’appu"ant sur la littérature et distinguant les activités selon a

a+*re ,e) (7/ae) e+re mem8re) et le ,er( ,e 7oa8ora+io  qu’elles requièrent. )ette

t"pologie intègre aussi certaines pratiques souvent ou#liées par les travau$ théoriques et qui selon nous

ont toute leur place dans la société colla#orative savoir 1F les sites qui ont trait l’économie virtuelle

tels que les logiciels li#res les &orums de discussion etc. 2F les anciennes &ormes de pratiques

colla#oratives telles que le troc les "stèmes d’(changes ocau$ -=/ les activités associatives etc.

ource : )A=DB) 

a classi&ication o#tenue nous amène distinguer )e5+ =orme) ,e mo,0e) -colonnes C K du ta#leau/

allant de l’achatFvente de #iens au partage de savoir sur internet en passant par de l’ha#itat participati&.

a t"pologie met en évidence que le plus petit dénominateur commun l’ensem#le des

pratiques o#servées est <(7/ae e+re 5air)> 5oi+ 7e+ra ,e a )o7i(+( 7oa8ora+i2e -EauLens

2'12 M ?rancou et Naplan 2'11/. =n e&&et l’ensem#le de ces modèles remettent en cause la relation

verticale classique de l’économie de marché et au contraire promeuvent une organisation des échanges

/ori:o+ae  entre les usagers : ces derniers peuvent agir sur leur environnement tre soit

producteurFo&&reur soit consommateurFusager voire dans certains cas co@construire avec les autres un

proet plusieurs c’est pourquoi ils sont appelés 5ro)omma+e*r).

Cara7+(ri)+i6*e) i,(ae),e a )o7i(+( 7oa8ora+i2e H

Fa2e7 *ra, om8re,<*+ii)a+e*r)

G.a2e7 *

om8rere)+rei+ ,e5er)oe)

J Im5i6*e * (7/ae e+re 5air)

J N(7e))i+e * ra, om8re,K*+ii)a+e*r)

J Re5o)e )*r e) o*2ee)+e7/ooie) e+ e) o*+i) *m(ri6*e)

J R(,*i+ e a)5iae ,e) re))o*r7e) Ion pert inen t Ion pert inent Ion pert inen t

J Fa2ori)e K*)ae 5*+B+ 6*e a5ro5ri(+(

Ion pert inen t Ion pert inent Ion pert inen t

J Re=or7e e) ie) )o7ia*@

J E)+ o *7ra+i= 5o*r K*)aer> *i,ema,e * ,o ,e +em5) o* ,Kare+

J I7i+e ; 9+re 5ar+ie 5rea+e> ; 7r(era2e7 e) a*+re)

=$emples

OiloP =loueCir#n# Ela#lacar

"&t Qoupio#!asPra##it…

)ouchsur&ing =cooPeningvoitures

partagéesvestiaires

parta és co@

)roLd&unding sous&orme de prtavec intért…

Don :?reec"cledonnons.org croL&unding

-don/

T-5ooie ,e) 5ra+i6*e)7oa8ora+i2e)

Aéseau$ sociau$-"outu#e tLitter

&licPr/ #logs&orums pétitions

en ligne…

RiPipedia logicielsli#res et open

source conceptionouverte partirdJimprimantes

3D…

Sa#itat participati&colocation crèches&amiliales CTCGles associations...

Cma9one#oncoin =#a"

vide@greniers troc

 a ruche qui ditoui C little

marPet C littleépicerie

IENS IMMATERIELSIENS MATERIELS

Co)+r*7+io ,<* 5roe+ 7omm*A. A7/a+ 2e+e,e 8ie) e*=)

e+re

5ar+i7*ier)

. A7/a+ 2e+e,e 8ie)

,Ko77a)ioe+re

5ar+i7*ier)

C. A7/a+2e+e,e )er2i7e)

e+re

5ar+i7*ier)

D. Par+ae5r9+,e 8ie) e+

)er2i7e)

E. Par+ae,<i=orma+io)a2e7 ,<a*+re)

*+ii)a+e*r)

conce rne lJensem# le des in itia tives conce rne une partie seulement des in itia tives ne conce rne pas ces initia tives

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%

De a 7o=ia7e e2er) a*+r*i ; a 7ro-a7e ,a) e 7oe7+i=

Eotsman et Aogers estiment que le colla#orati& requiert en plus de l’hori9ontalité des échanges ce qu’ils

nomment ; t/e belief in t/e commons  <  c’est@@dire la cro"ance dans le &ait que le #ien produit ne

pourra qu’tre amélioré par sa mise en commun. 6l est vrai que certains modèles &ondés sur la

coproduction d’un contenu - droite du ta#leau : logiciels li#res ; &a# la#s </ ou certains proets de vivre

ensem#le -ha#itat ou crèches participatives/ nécessitent une con&iance très &orte dans la communauté.

Tais #eaucoup d’autres très répandus tels que l’achatFvente de produits d’occasion entre pairs - gauche

du ta#leau/ ne &ont appel qu’ une con&iance entre vendeurs et acheteurs et non une cro"ance dans les

vertus d’une construction collective.

C&in de garantir un niveau de con&iance su&&isant les plate&ormes internet ont recours la création d’un

5ro=i  par chaque participant composé de l’in&ormation apportée directement par le mem#re des

éléments constituant sa r(5*+a+io éta#lie partir de notes évaluations et commentaires des

autres mem#res de la communauté. 4 ,e) Fra?ai) déclarent avoir très ou asse9 con&iance dans les

avis évaluations émis par leurs pairs sur internet niveau asse9 proche de la con&iance dans les autres

a&&ichée dans la vie en général. C/e: e) e*e) ,e moi) ,e "# a) ,i5Bm() ,* )*5(rie*r> a5ro5or+io ,<i,i2i,*) 7o=ia+) ,a) e) (2a*a+io) ,ii+ae) mo+e ; &'> ce qui e$plique en

partie pourquoi ils sont plus acti&s dans leurs pratiques sur internet et laisse supposer le développement

de cette nouvelle économie.

La 7o=ia7e ,a) e) o+e)> (2a*a+io) e+ 7omme+aire) )*r i+ere+> e $E)em8e ,e a 5o5*a+io$ D(+ai 5ar e $ !otal ; !rès < et ; Csse9 con&iant  

D(+ai 5ar ,i5Bme $ !otal ; !rès < et ; Csse9 con&iant < 

ource : )A=DB) enqute ; )onditions de vie et Cspirations < 2'14

D* m-+/e ; a r(ai+(

es nouvelles pratiques colla#oratives sont souvent décrites comme des réponses au$ attentes des

individus et présentées comme le o*2e e,ora,o. Ious " vo"ons une &orme d’écho au$ m-+/ooie)

a-a+ e+o*r( a ai))a7e ,<i+ere+  -li#re gratuit démocratique émancipateur…/1  et qui est

auourd’hui également le terrain de eu de nom#reuses compagnies animées par des #uts mercantiles.

es discours autour de la société colla#orative s’inscrivent eu$@aussi dans une oi6*e *+o5i)+e : toutes

1 Tonique DCKICUD ; e Le# ce la#oratoire du capitalisme s"mpa < Le débat  n1%' 2'1'F3

!rèscon&iance

3

Csse9con&iance

3H

Geucon&iance

33

Gas du toutcon&iance

22

VIspW+

+H+1

4'

2X

22

'

1'

2'

3'

4'

+'

%'

Toins de 2+ans

2+ 3, ans 4' +, ans %' %, ans H' ans et plus

1,

33

42

4,

'

1'

2'

3'

4'

+'

%'

Ion diplmé E=G) EC) Diplmé dusupérieur

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H

les vertus sont prtées au$ nouvelles organisations et au$ proets qui s’auto@réclament de cette

économie. es initiatives colla#oratives éviteraient les erreurs du capitalisme de marché en redonnant du

pouvoir au$ individus en évitant le gaspillage des ressources elles seraient l’indicateur d’une nouvelle

&orme d’altruisme entre individus etc. De &ait certaines pratiques comme le covoiturage &ont tout la

&ois : elles permettent d’utiliser les capacités e$cédentaires engendrent un gain monétaire pour le

conducteur et une économie pour le passager et &avorisent les rencontres de nouvelles personnes. Iostravau$ montrent qu’en réalité cté d’un petit nom#re d’acteurs présentant e&&ectivement toutes les

caractéristiques colla#oratives gravitent * ra, om8re ,e 5roe+) 6*i +e+e+ ,e 5ro=i+er ,e)

8((=i7e) ,<imae entourant cette nouvelle économie par&ois quelque peu a#usivement.

!rai$=a*@ Le) 7ara7+(ri)+i6*e) r(ee) e+ i,(ai)(e) ,e <(7oomie 7oa8ora+i2e

« La collaboration promeut des valeurs altruistes et solidaires »

)ertaines pratiques colla#oratives supposent une &orme ,<a+r*i)me  de la part du participant2 : la

construction d’un logiciel li#re demande du +em5) soutenir un proet de croLd&unding suppose un don

mo(+aire écrire un article sur RiPipédia ou participer un logiciel li#re entraine une 7o+ri8*+io

i+ee7+*ee. Bn est alors rapidement tenté d’assimiler l’économie colla#orative une économie plus

sociale etFou solidaire que l’économie de marché.

Le) a2a+ae) 5r()*m() ,e) 5ra+i6*e) 7oa8ora+i2e); ?avorisées par l’essor d’internet certaines pratiques d’échanges ou de location entre particuliers se développent. 6lpeut s’agir de covoiturage de &inancement participati& d’échange d’appartements ou de services. elon vous quels

sont les principau$ avantages de ces pratiques * <

ource : )A=DB) =nqute ; )onditions de vie et Cspirations < 2'14

)ette éthique sociale est souvent dé&endue par les acteurs du secteur. Iéanmoins de nom#reuses

pratiques et souvent les plus populaires sont guidées par des perspectives de gain en 5o*2oir ,<a7/a+.

%H> des ?ran0ais considèrent mme que c’est l’avantage principal ces pratiques : la réalisation d’un

; achat malin < que constitue l’acquisition d’un #ien d’occasion le gain &inancier o#tenu gr7ce la mise

en location d’une cham#re la recherche d’économies gr7ce au partage d’équipements…

2 Iotons que nous ne parlons pas ici des gains &inanciers engendrés par les plate&ormes d’échange mais que notre propos porte #iensur la motivation de la part des individus qui adhèrent au modèle colla#orati& proposé.

%

+

13

1'

1%

+'

2

2

1'

12

2'

31

1H

3

1#

"#

3

4

&

VIspW

6l nJ" a aucun avantage

Cgir au niveau local près de che9 soi

)ontri#uer rendre la société meilleure

Grotéger lJenvironnement

Aencontrer des gens nouer des liens

?aire des économies ou gagner de lJargent

1ère réponse 2ème réponse To+a

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X

Garmi les pratiques non@lucratives il est peut@tre utile de sortir de la vision angélique de la gestion d’un

#ien par une communauté. Aa"mond rappelle que pour qu’un #ien commun survive long terme l’utilité

collective mais aussi i,i2i,*ee  doit tre ma$imisée sinon le commun &init par péricliter. Glusieurs

auteurs dont Eotsman et Aogers a#ondent en ce sens et e$pliquent que la )o7i(+( 7oa8ora+i2e <a

5a) ; )<a55*-er )*r *e mo+i2a+io a+r*i)+e o* )oi,aire elle est compati#le avec le capitalisme et

son postulat de la dé&ense de l’intért individuel.

« La collaboration renforce les liens sociaux »

a ,ime)io ,* ie )o7ia  arrive en deu$ième position des avantages associés au$ nouvelles

pratiques colla#oratives : près d’un ?ran0ais sur deu$ estime qu’elles sont un mo"en pour nouer des

liens rencontrer des gens. ’idéal colla#orati& sem#le s’inscrire dans une volonté collective de

renouvellement et de ren&orcement des liens sociau$ tournés vers l’e$térieur du &o"er. es plate&ormes

de partage n’a#outissent pas toutes cet idéal et se traduisent la plupart du temps par une

m*+i5i7a+io ,e ie) =ai8e) comme dans toute transaction commerciale ; classique < entre un

acheteur et un vendeur -échange d’in&ormations techniques prise de rende9@vous/. 8 l’inverse les

individus s’engageant dans un proet d’ha#itat participati& ou ceu$ choisissant d’adhérer une association

ont toutes les chances de tisser des ie) (+roi+) avec les autres mem#res de la communauté.

« La collaboration a des vertus écologiques : elle promeut les usages et réduit legaspillage»

Une prise de conscience des pro#lèmes environnementau$ est l’uvre ces dernières décennies mme

si elle ne s’est pas &orcément traduite dans des changements réels de comportements. elon les

dé&enseurs de la société colla#orative celle@ci serait une solution pour sortir de cette apparente

impasse : elle réduirait la pollution gr7ce la meilleure utilisation des ressources e$cédentaires et la

mutualisation des #iens. 3 ,e) Fra?ai) 7o)i,0re+ ai)i 6*e a 5ro+e7+io ,e

<e2iroeme+ e)+ * ,e )e) ,e*@ a2a+ae) 5ri7i5a*@. Cu demeurant la maorité des

pratiques d’économie colla#orative s’inscrivent dans un mouvement de réduction du gaspillage des

ressources par l’optimisation des usages des #iens. )ependant les #éné&ices attendus de la rationalisation

des capacités e$cédentaires par le ré@usage des o#ets ou leur mutualisation sont comple$es : certains

e&&ets rétroacti&s négati&s sont prévoir :un gain en pouvoir d’achat généré par la mise en location ou la

vente d’un #ien peut tre trans&ormé en achat de nouveau$ #iens de consommation. )et e==e+ re8o, 

rend la mesure de l’impact réel des initiatives colla#oratives sur la planète di&&icile évaluer.

« La collaboration incite à être partie prenante, à créer avec les autres»

a littérature sur les échanges pair pair prolonge l’utopie des origines d’internet en véhiculant une

notion &orte de la colla#oration: <i7i+a+io ; 5ar+i7i5er ; 7r(er * 5roe+ o* * 7o+e* ;

5*)ie*r). )ette version &orte de la colla#oration est présente dans certains modèles de l’économie

virtuelle et dans les pratiques plus anciennes -hors internet/ telles que les "stèmes d’(changes ocau$.

Iéanmoins lorsque l’on regarde l’éventail des pratiques colla#oratives actuelles cet idéal de ;

construction d’un proet commun < ne concerne qu’une petite part des propositions. =t malgré <a5ooie

,e a 7oa8ora+io> ,e <(7/ae 7o2i2ia> ,()i+(re))( e+ ,e a r(7i5ro7i+( 7r(a+ri7e  

revendiquée par nom#re d’acteurs du net la plupart des modèles colla#orati&s ne &ournissent en

dé&initive l’usager qu’un (+roi+ e)5a7e 5er)oe sur lequel il peut solliciter ou o&&rir un service ou un

#ien mais il n’a pas la main sur la gestion le contenu les règles du site.

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,

La )o7i(+( 7oa8ora+i2e a55e(e ; 5er,*rer

Talgré les di&&icultés au$quelles les acteurs du secteur dit ; colla#orati& < se trouvent auourd’hui

con&rontés -réglementation assurance &iscalité etc./ la progression des pratiques a toutes les chances

de se poursuivre. Le) rai)o) ,e )a r(*))i+e a7+*ee )o+ a55e(e) ; 5er,*rer ,a) e) a(e) ;

2eir : mutations +e7/i6*e)  avec la di&&usion des technologies de l’in&ormation (7oomi6*e)  liées

au$ contraintes #udgétaires des ménages touours plus présentes depuis le dé#ut de la crise de 2''X et

sentiment de répondre au$ pro#lèmes e2iroeme+a*@ 7roi))a+).

)es pratiques répondent également au$ #esoins de reo*2eeme+ ,e) =o,eme+) ,e a 7o=ia7e.

a progression de la ,(=ia7e ,a) e) i)+i+*+io) et autres ré&érents traditionnels de nos sociétés

-personnel politique médias…/ laisse une place des relations plus hori9ontales et des initiatives

s’appu"ant sur les pairs ou d’autres acteurs non institutionnels. a société colla#orative pouvant alors

constituer un mo"en de réconcilier la &orte valorisation de l’individu avec le désir de &aire société. a

notion mme de propriété est reconsidérée: plus de la moitié de nos concito"ens se disent prts ne plus

tre l’usager e$clusi& des #iens qu’ils possèdent.

Le) Fra?ai) 5r9+) 5o*r e 5ar+ae

ource : )A=DB) enqute ; )onditions de vie et aspirations < uin 2'14

Tais a&in de de se développer e) ae) ,e 7o=ia7e  donnés au$ usagers doivent encore tre

améliorés. =n e&&et malgré les e&&orts &ournis par les sites pour développer la e@réputation des mem#res

c’est l que le #7t #lesse : m(=ia7e e2er) a*+r*i  est la première réticence e$primée -%1> des

réponses/. a solution ne peut pas venir uniquement de la capacité des entreprises du secteur &ournirdes garde@&ous -notes pro&il s"stème de sécurisation des échanges/.

Yous tes prt partagerFprterdes o#ets quevous utilise9

+4

Yous pré&ére9 entre lJusager

e$clusi& 4+

Ie sait pas1

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1'

Le 5ri7i5a i7o2(ie+ ,e) 5ra+i6*e) 7oa8ora+i2e); Zuel est selon vous le principal inconvénient de ces pratiques * <

ource : )A=DB) enqute ; )onditions de vie et aspirations < uin 2'14

)’est certainement auourd’hui du cté du (i)a+e*r  que les réponses sont attendre. )omme lesnouveau$ modèles de société colla#orative sont arrivés très rapidement sur le devant de la scène les

institutions telles que les gouvernements la ustice les entreprises n’ont pas encore pu répondre

convena#lement tous les 5ro80me) r0eme+aire)  qu’ils soulèvent -assurances &iscalité

distorsions de concurrence etc./ : comment la ustice doit@elle intervenir autour de l’éla#oration de la e@

réputation * )omment cette notion s’articule@t@elle avec l’e$igence de protection des données

personnelles et de droit l’ou#li * Gar quels mo"ens un internaute peut@il contester un avis négati& sur sa

personne * Cu #out de com#ien de temps " a[t@il prescription sur un avis laissé par un internaute* )’est

dans les réponses que les di&&érents acteurs donneront ces questions que se oue selon nous l’avenir

du colla#orati&.

61

14

11

10

3

1

On ne sait pas toujours à qui on a affaire

Cela demande du temps et del'organisation

Les objets peuvent être abm!s

"l n'# a au$un in$onv!nient

La qualit! est moins bonne qu'ave$ desprofessionels

%&sp

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11

I. U 7o+e@+e 5ro5i7e a*@ 7/aeme+) ,e )o7i(+(

\erem" Ai&Pin3  considère que la société colla#orative s’inscrit dans le cours de l’histoire et

qu’elle constitue un phénomène vers lequel la société s’oriente naturellement. elon lui une

révolution industrielle passe par la cononction de modi&ications maeures dans trois

domaines : la communication l’énergie et les transports qui permettent un nouveau

paradigme de surgir comme ce &ut le cas pour les anciennes révolutions industrielles. Dans le

cas présent le développement du numérique et des nouvelles technologies a trans&ormé ces

trois domaines permettant l’accomplissement d’une nouvelle révolution. ans adhérer toutes

ses thèses nos travau$ montrent que les nouveau$ comportements colla#orati&s s’appuient

sur un changement de paradigme la &oi sur le 5a +e7/i6*e porté le =ormi,a8e e))or

,* *m(ri6*e  ces quin9e dernières années (7oomi6*e>  en liaison avec les di&&icultés

rencontrées par nos concito"ens sur ce plan et  )o7i(+a> o ,e) 5/(om0e) +e) 6*e a

mo+(e ,e a ,(=ia7e e2er) e) i)+i+*+io)> a 5a7e ra,i))a+e ,o(e ;

<i,i2i,*> e+ a )e)i8ii+( ; <e2iroeme+. Cvant de dessiner le contour précis de ce

que le terme ; économie colla#orative < et plus largement ; société colla#orative < recouvre

et de discuter de ses e&&ets -partie 66/ arrtons@nous sur les raisons de ce changement de

paradigme souhaité par les cito"ens.

U 7/aeme+ ,e 5ara,ime +e7/i6*e <0re ,* *m(ri6*e1.

’il est un pan de la consommation que les ?ran0ais préservent ce sont les #iens del’économie de l’in&ormation. =n e&&et depuis 2' ans a 7o)omma+io ,e) 5ro,*i+) ,e

<(7oomie ,e <i=orma+io 7roQ+ 8ea*7o*5 5*) 2i+e  que l’ensem#le des dépenses des

ménages.

Gra5/i6*e 1 $ I,i7e) ,e 2o*me 8a)e 1 e 1'' 

ource : 6I== comptes nationau$.

3 \erem" A6?N6I a nouvelle société de co]t marginal 9éro M l’internet des o#ets et l’émergence des communau$ colla#orati&s esliens qui li#èrent 2'14

#4&

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143

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1''

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       2       '       1       1

       2       '       1       2

       2       '       1       3

Groduits delJéconomie delJin&ormation

Dépense totalede consommation

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12

ur la période récente +o*) e) (6*i5eme+) )o5/i)+i6*() e+ mo8ie) 7omme e)

+a8e++e) +a7+ie) -2,> ^ 12 points/ et les smartphones -4%> d’équipement ^ H points/ )e

,i==*)e+ +r0) ra5i,eme+.

Gra5/i6*e " $ Ta*@ ,<(6*i5eme+ e +((5/oie> or,ia+e*r> +a8e++e e+ i+ere+ ;

,omi7iee $ C/am5 5o5*a+io ,e 1" a) e+ 5*) $

ource : )A=DB) enqutes ;)onditions de vie et Cspirations < -vague de uin de chaque année/.

Iote : avant 2''3 -en pointillés/ les résultats portent sur les 1X ans et plus. 8 partir de 2''3 les résultats portent

sur les 12 ans et plus.

=n 2'14 X2> des ?ran0ais de 12 ans et plus ont un accès internet domicile et X,> sont

équipés en téléphone mo#ile. =n =urope la ?rance se situe désormais au +ème rang des nations

s’agissant de l’équipement des ménages en internet domicile rattrapant la ?inlande et

dépassant le u$em#ourg.

e développement de ces équipements s’accompagne d’un essor des usages : écouter de la

musique regarder des vidéos &aire ses achats chercher un emploi les pratiques se

démultiplient l’in&ini au sein desquelles on signalera que près d’un ?ran0ais sur deu$ estdésormais présent sur les réseau$ sociau$. )ette di&&usion conuguée des (6*i5eme+) e+

,e) 5ra+i6*e)  est sans nul doute * =a7+e*r ,(+ermia+ ,a) <(mere7e ,e)

5ra+i6*e) 7oa8ora+i2e)> ,o+ om8re*)e) )<a55*ie+ )*r a 5o))i8ii+( +e7/ooi6*e

,e me++re e rea+io * ra, om8re ,<i,i2i,*).

232X

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T((5/oe mo8ie

A* moi) *or,ia+e*r

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Ordinateur 

 portable

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13

U 7/aeme+ ,e 5ara,ime (7oomi6*e".

8 la suite de la crise des su#@primes de l’été 2''X la situation économique mondiale n’a cessé

de se dégrader. =n ?rance le chmage est passé de H2> en mars 2''X 1'4> en octo#re

2'14. es dé&icits pu#lics se sont creusés usqu’en 2'1' -@ H> du G6E en 2'1'/ et depuis des

mesures d’économie ont été mises en uvre par les gouvernements successi&s. Dans ceconte$te morose la population a&&iche un pouvoir d’achat en #erne et se sent soumise de

=or+e) 7o+rai+e) =ia7i0re) : le sentiment de devoir s’imposer des restrictions

#udgétaires remonte ses niveau$ records depuis 1,H, et rares sont ceu$ qui anticipent que

leurs conditions de vie vont s’améliorer dans les + prochaines années. Depuis que nous suivons

les tendances sociétales gr7ce l’enqute ; )onditions de vie et Cspirations <   amai) e)

Fra?ai) <o+ 5or+( * rear, a*))i 5e))imi)+e )*r <(2o*+io ,e a )i+*a+io

(7oomi6*e  seuls 4> de nos concito"ens estiment que le niveau de vie de l’ensem#le des

?ran0ais s’est amélioré depuis 1' ans. =t la vision qu’ont les ?ran0ais de l’évolution récente deleur niveau de vie est tout aussi dégradée.

Gra5/i6*e 3 – Le mora (7oomi6*e e 8ere

2o*+io ,* 5o*2oir ,<a7/a+ ,e) m(ae)INSEE> i,i7e 1 e 1''

O5iio )*r <(2o*+io ,e )o i2ea* ,e 2ie e+ ,e 7e*i,e) Fra?ai) ,e5*i) 1''> CREDOC

ource : 6I== compta#ilité nationale  ource : )A=DB) enqutes ; )onditions de vie etaspirations <

Gour maintenir leur qualité de vie les ménages re2oie+ dans de nom#reu$ domaines e*r

mai0re ,e 7o)ommer. Gar e$emple en matière de tourisme on constate que malgré la

crise les ?ran0ais partent aussi souvent en vacances qu’avant. Tais ils partent moins loin

moins longtemps davantage dans leur &amille et che9 leurs amis que dans les structures

htelières et ils pro&itent des opportunités qu’ils peuvent notamment trouver sur internet etc.4 

Cussi une maorité de ?ran0ais en vient dépenser le moins possi#le gr7ce des a7/a+)

4 SB6E6CI andra Yacances 2'1' : es contraintes &inancières &avorisent de nouveau$ ar#itrages )A=DB) pour la DK)6 octo#re2'1' http:FFLLL.credoc.&rFpd&FouFvacances_ete_2'1'.pd&

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Gense que son niveau devie sJest amélioré depuis1' ans

Gense que le niveau devie des ?ran0ais sJestamélioré depuis 1' ans

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14

mai)   -soldes sur internet achats groupés achat de #iens d’occasion/ et essa"er de

gagner de l’argent quand ils le peuvent -vendre des o#ets inutilisés mettre en location une

partie de son logement ou sa voiture etc./.

De &ait toutes les études d’opinion concordent : e) mo+i2a+io) ,e 7e*@ 6*i 5ra+i6*e+ a

7o)omma+io 7oa8ora+i2e )o+  a2a+ +o*+e) =ia7i0re)  -pour %H> des répondants

selon l’enqute )onditions de vie du )A=DB)/ #ien plus qu’idéologiques -&aire durer les

o#ets sortir du s"stème classique réduire le gaspillage etc./ ou sociales -&aire des

rencontres ren&orcer les liens/ nous " reviendrons.

De o*2ee) ,ema,e) )o7i(+ae)3.

a.  Les Français en quête de lien social

Cnnée après année les ?ran0ais déplorent une société &ragile o` les individus sont isolés et la

cohésion sociale &ai#le+. =t pourtant <im5or+a7e a77or,(e a*@ ami) e+ ; a 2ie

rea+ioee n’a amais été aussi &orte en ?rance%. e développement des r()ea*@ )o7ia*@

e ie utilisé par un ?ran0ais sur deu$H et dont nos concito"ens se saisissent pour agrandir

sans cesse leur cercle relationnel en témoigne sans pour autant réussir com#ler cette

impression d’isolementX. 8 la &ois car les liens numériques sont plus &ragiles souples et moins

engageants que ceu$ noués dans la vie réelle mais aussi parce que le sentiment su#ecti& de

solitude se construit l’aune du ; regard que l#indi!idu porte sur sa propre situation < -ma vie

relationnelle correspond@elle mes attentes */ et en &onction des représentations sociales :

6 celui qui souffre de la solitude éprou!e en grande partie ce sentiment parce que les autres lui

signalent qu#il est solitaire et que l#isolement est une situation négati!e 7 ,. Di&&icile de se sentir

pleinement entouré dans une )o7i(+( 6*i 2aori)e +r0) =or+eme+ e ie )o7ia  travers

par e$emple la vitrine des réseau$ sociau$ en ligne qui poussent multiplier les ; amis <

; contacts < ou ; suiveurs < et o` chacun peut désormais mesurer ; quantitativement < l’écart

qui le sépare des personnes qui disposent d’un réseau social étendu.

’idéal colla#orati& sem#le s’inscrire dans un imaginaire collecti& de renouveau des liens sociau$

et de création et ren&orcement des liens sociau$ hors &o"er. )ette &orte attente de lien1' 

+ Aégis Eigot Gatricia )routte =milie Daude" andra Soi#ian \org Tuller *ébut 014 $ 8e compter que sur soi, Iote decononcture sociétale avril 2'14

andra Soi#ian Le mod3le social - l#épreu!e de la crise, )ollection des rapports n312 octo#re 2'14http:FFLLL.credoc.&rFpd&FAappFA312.pd&  

andra Soi#ian Les Français se sentent intégrés dans une société qu#ils ugent pourtant fragmentée 8ote de (9nt/3se 8:5, Bcto#re 2'12 http:FFLLL.credoc.&rFpd&FouFIde_)ohesionsociale2'12.pd&  % Aégis E6KB! Gatricia )ABU!!= =milie DCUD=Q andra SB6E6CI \org TU=A L#é!olution du bienêtre en France depuis % ans)ahier de recherche n2,X décem#re 2'12 http:FFLLL.credoc.&rFpd&FAechF)2,X.pd&  H Aégis E6KB! et Gatricia )ABU!!= La diffusion des tec/nologies de l#information et de la communication dans la société française;014<, )ollection des rapports du )A(DB) n31H novem#re 2'14 http:FFLLL.credoc.&rFpd&FAappFA31H.pd&  XAégis E6KB! Gatricia )ABU!!= andra SB6E6CI \org TU=A Veu+tu être mon ami ', les liens sociau+ - l#/eure du numérique, )ahier de recherche du )A=DB) paratre 2'14, \ean@)laude Nau&mann es cadres sociau$ du sentiment de solitude (ciences sociales et santé 1,,+1' andra Soi#ian Les Français en quête de lien social  )ollection des rapports n2,2 http:FFLLL.credoc.&rFpd&FAappFA2,2.pd&  uin2'13

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1+

transparait dans les #éné&ices attendus des pratiques colla#oratives. \uste après les gains

&inanciers 4H> de nos concito"ens imaginent qu’en partageant un traet en échangeant un

appartement ou en &inan0ant des proets via des plate&ormes de &inancement participati& des

nouveau$ liens s’éta#liront.

Gra5/i6*e 4 – Le) a2a+ae) 5r()*m() ,e) 5ra+i6*e) 7oa8ora+i2e); ?avorisées par l’essor d’internet certaines pratiques d’échanges ou de location entre particuliers se développent. 6lpeut s’agir de covoiturage de &inancement participati& d’échange d’appartements ou de services. elon vous quels

sont les principau$ avantages de ces pratiques * <

@)umul des deu$ premières réponses@

ource : )A=DB) =nqute ; )onditions de vie et Cspirations < 2'14

b.  Une conscience écologique diffuse

=n troisième position des atouts associés la société colla#orative &igurent e) 8((=i7e)a55or+() ; <e2iroeme+ -3'> des réponses/ et un peu plus loin l’importance accordée

l’inscription dans un territoire local -1+>/ qui résume la &ois des considérations

écologiques et une &orme de solidarité par rapport au$ inquiétudes grandissantes vis@@vis du

chmage11.

11 =milie DCUD=Q L#attac/ement des Français au =ade in France, )ollection des rapports du )A=DB) n31+ novem#re 2'14http:FFLLL.credoc.&rFpd&FAappFA31+.pd&  

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Cgir au niveau local près de che9 soi

)ontri#uer rendre la société meilleure

Grotéger lJenvironnement

Aencontrer des gens nouer des liens

?aire des économies ou gagner de lJargent

1ère réponse 2ème réponse To+a

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1%

Br depuis au moins vingt ans que nous suivons l’opinion de la population sur ce thème

environ e*= Fra?ai) )*r ,i@ )e ,i)e+ )e)i8e) ; <e2iroeme+12. Ios concito"ens

sont mme plus attenti&s que les =uropéens en mo"enne13.

Gra5/i6*e # – Pro5or+io ,e 5er)oe) 6*i )e ,(7are+ +r0)> a))e:> 5e* o* 5a) ,*+o*+ )e)i8e) a*@ 5ro80me) ,<e2iroeme+ e

ource : )A=DB) =nqutes ; )onditions de vie et aspirations <.

ecture : =n uin 2'14 2,> des ?ran0ais se déclarent très sensi#les au$ pro#lèmes d’environnement.

Cvec deu$ #émols. a proportion de personnes ; très sensi#les < a légèrement diminué depuis

1,,+ -passant de 3+> 2X> en 2'13/. a préoccupation pour l’environnement sem#le

s’éroder depuis la crise parmi les eunes générations plus durement touchées par les

di&&icultés d’insertion pro&essionnelle

14

. =n e&&et la période de crise que le pa"s traverse depuis2''X a tendance tempérer l’intért de nos concito"ens pour les questions écologiques. e

7/Bmae pèse de plus en plus lourd sur le moral de nos concito"ens -^33 points entre 2''X

et 2'14/ et simultanément les préoccupations pour l’environnement ont reculé -@12 points/. e

mouvement avait été similaire #ien que moins marqué lors de la crise de 1,,3. =n période de

crise économique les préoccupations environnementales perdent souvent du terrain au pro&it

de soucis plus pressants tels que le chmage. 

12 =nqute )onditions De Yie du )A=DB) -1,,+@2'14/ 

13 =uro#aromètre spécial n3%+ 2'11 

14  Aégis E6KB! et andra SB6E6CI et \org TU=A La connaissance du 6 dé!eloppement durable 7 et de

l#6économie circulaire7 en 014 (tude réalisée pour le compte de l’CD=T= octo#re 2'14 

+% +2 ++ ++ +% +% +% +4 +, +%

3+ 3H 33 34 3+ 3' 31 3' 2X 2,

,1 X, XX X, ,1X% XH X4 XH X+

.!but

1**+

.!but

1**6

.!but

)000

.!but

)001

.!but

)001

/uin

)010

/uin

)011

/uin

)01)

/uin

)013

/uin

)014

!rès sensi#le

Csse9 sensi#le

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1H

Gra5/i6*e & $ Pro5or+io ,<i,i2i,*) 6*i 7i+e+ a ,(ra,a+io ,e <e2iroeme+ o*e 7/Bmae 7omme <* ,e) ,e*@ )*e+) 6*i e) 5r(o77*5e+ e 5*) e

ource : )A=DB) =nqutes ; )onditions de vie et Cspirations <.

Tais en toile de &ond la sensi#ilité au$ questions environnementales repose sur des

représentations très vivaces depuis les années H' comme celle que a a+*re ,oi+ 9+re

5ro+((e ,e <a7+io (=a)+e ,e </omme1+. ’enqute =uropean Yalues urve" montre

ainsi qu’en 2''X H+> de nos concito"ens sont en opposition avec l’idée que 6 le destin de

l#/omme est de dominer la nature 7 et ,+> sont auourd’hui d’accord avec l’énoncé 6 quandles /ommes dérangent la nature, cela a sou!ent des conséquences désastreuses 7.  6ntervient

en particulier la cro"ance en la possi#ilité d’une crise écologique de grande ampleur : XH>

adhèrent en e&&et l’idée que 6 (i les c/oses continuent sur leur lancée, nous allons bient2t

!i!re une catastrop/e écologique maeure 71%.  =t par e$emple  H+> des ?ran0ais sont

persuadés que si l’on ne change pas nos ha#itudes nos ressources en énergies non

renouvela#les vont disparatre très court terme1H.

Gour que des changements dura#les s’opèrent les ?ran0ais ont #ien 7o)7ie7e 6*<i) o+

e*r rBe ; o*er dans la perspective d’un développement plus dura#le : ,3> pensent que les

e&&orts de chacun des cito"ens peuvent avoir un impact important sur la protection de

l’environnement et HX> ont personnellement le sentiment que dans leur vie quotidienne ils

pourraient &aire mieu$ ou plus pour assurer le respect du développement dura#le1X. es

travau$ du )A=DB) montrent d’ailleurs que la population ne s’arrte pas au$ déclarations

1+ Aégis E6KB! et andra SB6E6CI Les Français a!ancent - grands pas sur la longue route écologique, )ahier de recherche n 2H2décem#re 2'1' http:FFLLL.credoc.&rFpd&FAechF)2H2.pd&  1% =nqute =uropean Yalues urve" de 2''X.1H 6GB es 4+'' o#servatoire des modes de vie et de consommation des ?ran0ais 2'1'1X ource : andra Soi#ian =nqute sur les attitudes et comportements des ?ran0ais en matière d’environnement édition 2'11)ollection des Aapports du )A(DB) n2H, anvier 2'12 http:FFLLL.credoc.&rFpd&FAappFA2H,.pd&  

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1X

d’intention et que om8re*@ 7om5or+eme+)1' ont sensi#lement évolué : les ?ran0ais trient

davantage leurs déchets achètent plus souvent des produits plus respectueu$ de

l’environnement -produits #ios locau$ sans em#allage/ limitent leur consommation d’eau

évoluent dans leur rapport la propriété la voiture etc.

=n particulier dans l’esprit de l’opinion &ran0aise des e&&orts doivent principalement tre

e&&ectués pour am(iorer <*+ii)a+io ,e) re))o*r7e) a+*ree) : 43> des ha#itants de

l’Se$agone sont de cet avis contre seulement 2%> en mo"enne en =urope.

Gra5/i6*e – 2o+re a2i)> 5armi e) )*i2a+) 6*e) )o+ e) meie*r) mo-e) 5o*rr()o*,re e) 5ro80me) e2iroeme+a*@

@ma$imum 2 réponses@

ource : )ommission européenne =uro#aromètre 3%+ mai 2'11

=t &inalement les pratiques colla#oratives permettent de r(7o7iier ,e*@ 7/am5) 6*i

5arai))aie+ 5e,a+ o+em5) a+iomi6*e)  : acheter des #iens d’occasion partager

un traet en voiture ou louer des o#ets entre particuliers sont des pratiques qui permettent

la &ois de réaliser des économies et de répondre au$ inquiétudes pour la planète.

1, Aégis Eigot et andra Soi#ian =nvironnement : des #onnes intentions au$ #onnes pratiques >onsommation et modes de !ien:040 aout 2'11 http:FFLLL.credoc.&rFpd&F4pF242.pd&  

21

2'

23

2%

1H

43

33

1+

23

2+

2%

2%

2%

3%

' + 1' 1+ 2' 2+ 3' 3+ 4' 4+ +'

6ntroduire ou augmenter les ta$es sur desactivités qui portent atteinte lJenvironnement

6ntroduire une legislation sur lJenvironnementplus sévère

Cssurer une meilleure application de lalegislation en vigueur en matière

dJenvironnement

?ournir plus dJin&ormation sur les eneu$environnementau$

Karantir des incitations &inancières plus élevées-par e$emple des avantages &iscau$

su#ventions/ lJindustrie au commerce et au$cito"ens qui protègent lJenvironnement

Utiliser les ressources naturelles de manièreplus e&&icace

6n&liger des amendes plus lourdes lJencontredes contrevenants

=U2H

?rance

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1,

c.  Volonté de transformer profondément la société, reet des institutions et desstructures !erticales

Depuis longtemps l’idée que la société &ran0aise a #esoin de se ré&ormer est une idée partagée

par une grande partie de nos concito"ens mais l’ardeur du radicalisme avec lequel cette

trans&ormation sociétale devrait tre mise en uvre est nouvelle. =n e&&et dé en 2'', X4>des ?ran0ais considéraient que ; la société VavaitW #esoin de se trans&ormer en pro&ondeur <.

ur le long terme la proportion de personnes qui préconisent une trans&ormation su#stantielle

n’évolue que très peu. )ependant depuis la &in des années 1,,' la proportion de personnes

préconisant un 7/aeme+ ra,i7a ,e )o7i(+("  ne cesse d’augmenter. ’accélération de

cette tendance est particulièrement marquée depuis 2'11. A2e7 44 ,e) )*==rae)> e

ra,i7ai)me a++ei+> a*o*r,</*i> e i2ea* e 5*) /a*+ amai) me)*r( -^14 points

entre 2'11 et 2'14/.

Gra5/i6*e – Pe)e:$2o*) 6*e a )o7i(+( a 8e)oi ,e )e +ra)=ormer 5ro=o,(me+e+ )i o*i> 6*e +-5e ,e r(=orme) )o*/ai+e:$2o*) -en >/

ource : )A(DB) enqutes ; )onditions de vie et aspirations<

a ,(=ia7e e2er) e) =i*re) ,<a*+ori+() +ra,i+ioee) $ i)+i+*+io)> )-,i7a+)>

5ar+i) 5oi+i6*e)> m(,ia) $ n’a amais été aussi &orte. elon l’enqute )onditions de vie du

)A=DB) moins d’une personne sur quatre pense que le gouvernement peut résoudre les

pro#lèmes au$quels est con&rontée la ?rance auourd’hui seuls 13> de nos concito"ens ont

con&iance dans les hommes et &emmes politiques. e soutien l’(tat@Grovidence chancelle.Depuis plus de trente ans la critique des e&&ets déresponsa#ilisants des politiques sociales n’a

2' Iote de cononcture sociétale du )A=DB) Cvril 2'13

X4

4'44

'

1'

2'

3'

4'

+'

%'

H'

X'

,'

1''

1,H, X3 XH ,1 ,+ ,, '3 'H 11 14

a société &ran0aise a #esoin de setrans&ormer pro&ondément

Aé&ormes progressives

)hangements radicau$

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2'

 amais été aussi &orte et une maorité de la population estime auourd’hui que les pouvoirs

pu#lics &ont trop ou su&&isamment pour les personnes en di&&iculté. ’idée que l’(tat doit

redistri#uer les richesses entre les riches et les pauvres qui était partagée par près de trois

personnes sur quatre en 2'12 n’est plus dé&endue que par une personne sur deu$.

)ette crise de la con&iance est particulièrement remarqua#le propos du personnel politique

-seuls 13> des ?ran0ais disent avoir con&iance dans les hommes et &emmes politiques21/ et

des médias. 8 l’inverse les acteurs non institutionnels sont dans une position #ien plus

&avora#le : au$ "eu$ des ?ran0ais et malgré la récente crise des su#primes les #anques et les

entreprises privées sont auourd’hui plus dignes de con&iance que le personnel politique et les

médias. =n&in la 7o=ia7e ,e) Fra?ai) ,a) e) a))o7ia+io) est très &orte : X2> de la

population nous dit leur &aire con&iance. )et écart de près de H' points avec la con&iance

accordée au$ hommes et &emmes politiques pré&igure #ien de la 5rore))io ,e a 7o=ia7e

e+re 5air).

Gra5/i6*e ' $ A2e:$2o*) 7o=ia7e ,a) @)umul des réponses ; !rès con&iance < et ; Csse9 con&iance <@

ource : )A=DB) =nqute ; )onditions de vie et aspirations < 2'14

Dominique )ardon e$plique ainsi que l’essor d’internet &avorise une prise de parole et une

action sans intermédiaire : ;l#autorité du statut, en tant que telle, n#9 reçoit qu#une tr3s faible

légitimité quand elle ne fait pas l#obet d#une mise en suspens délibéré ou d#une contestation

implicite. La présupposition d#égalité sur internet ;?< !ise - n#é!aluer et - ne /iérarc/iser les

 personnes qu#- partir de ce qu#elles font, produisent et disent, et non - partir de ce qu#elles

sont700.

21 elon l’enqute ; )onditions de vie et Cspirations < du )A=DB)22Dominique )ardon Vertus démocratiques de l#internet  a vie des idées 2'', http:FFLLL.laviedesidees.&rFYertus@democratiques@de@[email protected] 

13

22

33

+2

HXX2

'

1'

2'

3'

4'

+'

%'

H'

X'

,'

1''

les hommes et les&emmes politiques

le gouvernement les médias les #anques les entreprisesprivées

les associations

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21

Gour ?rancou et Naplan -2'11/  23  la 7o=ia7e e+re i,i2i,*) 5o*rrai+ ,e2eir ai)i *

o*2e /ori:o 5o*r *e )o7i(+( e m*+a+io   6 @ue nous dit ce p/énom3ne de la

confiance pair-pair ' @ue la confiance a besoin de points dAappui $ les référents traditionnels

a9ant failli, ou se montrant incapables de comprendre lAaspiration des indi!idus - prendre en

mains leur !ie et leurs c/oi+, ces derniers !ont c/erc/er ailleurs, dans lAéc/ange a!ec dAautres

indi!idus qui leur ressemblent. Bn définiti!e, lAémergence de ces nou!eau+ espaces e+prime un

désir de confiance, qui trou!e ici plut2t quAailleurs les mo9ens de sAe+primer. 7

)’est pro#a#lement ce t"pe d’attentes qui doit se lire derrière les 2+> de ?ran0ais qui

considèrent que les pratiques colla#oratives contri#uent rendre la société meilleure.

La 5e)(e (7oomi6*e e m*+a+io4.

’e$pression ; économie colla#orative < n’émane pas des sciences économiques et le monde

scienti&ique ne sem#le pas a#order encore directement ce suet. )ependant di&&érents

courants de la science économique poussés par la succession de crises qui secouent

l’économie depuis 3'@4' ans usqu’ la grande crise économique et &inancière de 2''X ont &ait

ressentir la nécessité de chercher de nouvelles solutions de nouveau$ modèles voire mme

une autre &a0on de &aire de l’économie24. )es nouveau$ hori9ons théoriques permettent

d’apporter un éclairage intéressant sur les initiatives colla#oratives.

Dans le modèle économique dit ; classique < la ra+ioai+( i,i2i,*ee pousse les agents

ma$imiser leur propre pro&it et sous de multiples h"pothèses -in&ormation par&aite des agents

concurrence li#re et non &aussée…/ cette ma$imisation du pro&it individuel est supposée

optimale. elon ce cadre théorique l’individu agit de manière consciente et rationnelle pour lui

seul &aisant a#straction de son conte$te économique culturel et social et donc sans avoir le

moins du monde #esoin ni envie de colla#orer moins d’" trouver un gain monétaire.

’e&&icience des marchés louée par les générations d’économistes d’Cdam mith en passant

par Ralras ?riedman etc. a été questionnée depuis plusieurs décennies et puis

vérita#lement mise mal depuis le dé#ut de la crise &inancière de 2''X2+. Dans les années

1,+' les économistes néo@classiques ont rel7ché ou assoupli certaines des h"pothèses qui

&ondent les modèles économiques classiques -in&ormation impar&aite des agents économiques

introduction d’une &orme d’altruisme intergénérationnel aversion au risque des agents etc./

sans sortir pour autant du cadre théorique imposé par leurs prédécesseurs. =nsuite plusieurs

23 Aenaud ?ACI)BU et Daniel NCGCI ; )on&iances numériques Iouvelles approches de la con&iance numérique < 2'1124 \erem" A6?N6I a nouvelle société de co]t marginal 9éro M l’internet des o#ets et l’émergence des communau$ colla#orati&s esliens qui li#èrent 2'14\erme KCAD ; a crise les économistes et le pri$ Io#el d’=linor Bstrom < =sprit 2'',F11&ile:FFF):FDocuments>2'and>2'ettingsFe.daude"FTes>2'documentsFDoLnloadsF=GA6_',11_'1'H.pd&2+ \ean@Tarie Sarri#e" ; e #ien commun est une construction sociale. Cpports et limites d’=linor Bstrom < ’économie politiquen4, 2'11\erme KCAD op. cit.

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22

théories sont venues a&&ronter plus directement le modèle standard. es économistes de la

théorie des eu$ dont \ohn ?or#es Iash est la &igure em#lématique -pri$ Io#el 1,,4/ 2% ont

montré partir du ; ,iemme ,* 5ri)oier < que la recherche du pro&it individuel pouvait

provoquer des situations d’équili#re économique -une situation dans laquelle chaque agent n’a

pas intért modi&ier sa stratégie/ pour lesquelles le gain collecti& n’était pas ma$imal. =n

clair les #éné&ices pour chacun auraient été plus grands s’ils s’étaient concertés mais agissant

indépendamment aucun n’avait intért le &aire.

Karett Sardin2H  a quant lui marqué &ortement le monde de la recherche dans la &in des

années 1,%' en s’intéressant au$ ; #iens communs < dé&inis comme des #iens partagés par

une communauté et dont la sure$ploitation peut réduire voire anéantir le stocP telles les

ressources naturelles que sont l’eau l’air les p7turages les 9ones de pche etc ->f. !a#leau

1/. es individus rationnels sont amenés sure$ploiter les #iens communs et donc les

appauvrir voire les anéantir par la seule dé&ense de leur intért individuel. )ette +ra(,ie,e) 7omm*) peut tre illustrée par l’e$emple de la surpche : les pcheurs ont

individuellement intért ponctionner la ressource commune en grande quantité pour leurs

gains individuels alors que la ressource s’amenuise et qu’ terme il n’" aura plus de poisson

pour aucun d’entre eu$. Karett Sardin dans la lignée de la théorie économique traditionnelle

répond ce t"pe de pro#lème soit par la privatisation des #iens -la suppression du #ien

commun/ soit par l’intervention de l’(tat -appropriation gestion régulation étatique…/.

Un nouveau courant de pensée a +/(orie ,e) 7omm*) initié par =linor Bstrom et surle devant de la scène depuis son pri$ Io#el -2'',/ #at en #rèche cette théorie. ’auteure

montre en partant de très nom#reuses études de cas menées dans di&&érents pa"s en

partenariat avec de multiples équipes universitaires -comme par e$emple la gestion par les

agriculteurs des s"stèmes d’irrigation au Iépal ou celle des &orts par les acteurs locau$ dans

di&&érents endroits de la planète/ que le marché ou l’(tat ne sont pas les seules alternatives2X.

2% ; e dilemme du prisonnier < repose sur une histoire simple: deu$ complices qui ont commis un délit sont interrogés séparémentlors d’un interrogatoire policier. 6ls ont touours intért coopérer -ne rien avouer/ pour qu’aucun des deu$ ne soit inculpé etressortir li#re. Tais en l’a#sence de communication entre eu$ les deu$ prisonniers pré&èrent dénoncer l’autre pour ne pas risquerd’tre le seul inculpé. Cinsi ils vont se trahir et le résultat glo#al de cette trahison sera nettement moins &avora#le pour les deu$2H Karett SCAD6I !he !raged" o& the )ommons 1,%X2X =linor B!ABT a gouvernance des #iens communs de EoecP 2'1'=linor B!ABT et =loi CUA=I! ; Gar@del les marchés et les (tats : a gouvernance pol"centrique des s"stèmes économiquescomple$es < revue de l’B?)= 2'12F6 n12'

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23

Ta8ea* 1 $ Ca))i=i7a+io ,e) +-5e) ,e 8ie)> )eo Eior O)+rom

Ca5a7i+( ,<e@7*)io

-capacité e$clure l’usage du #ien autrui/ 

Fai8e For+e 

Ri2ai+(

-l’utilisation

de la

ressource

réduit le

stocP

disponi#le/ 

Fai8e

ie 5*8i7

-éclairage pu#lic dé&ense nationale

météo…/

ie ,e 5(ae 

-autoroute clu# privé thé7tre…/

For+e 

ie 7omm*

-ressources naturelles: lac &ort air

p7turage communal F réseau$

sociau$ RiPipedia logiciels li#res…/

ie 5ri2( 

-logement vtements ameu#lement

automo#ile alimentation …/

ecture : ’éclairage des rues est un ; #ien pu#lic < : il est di&&icile d’empcher une personne de #éné&icier del’éclairage pu#lic -principe de non@e$clusion/ et le &ait de #éné&icier de l’utilisation de l’éclairage par une personne negne pas les autres -principe de non@rivalité/. Un lac est une ; ressource commune < : il est di&&icile d’interdire unepersonne d’aller " pcher -non@e$clusion/ mais la pche des uns réduit la ressource pour les autres -rivalité/

ource : )A=DB) partir d’=linor B!ABT et =loi CUA=I! 2'12 op. cit.

D’autres gestions #asées sur une communauté d’individus peuvent se mettre en place et ce

dans la durée. )ette gestion hori9ontale et par le ; #as < des #iens communs peut a#outir

selon =linor Bstrom des s"stèmes sta#les et e&&icients et en outre plus e&&icaces que les

solutions proposées par la régulation pu#lique ou le marché. )es s"stèmes s’appuientessentiellement sur l’échange entre particuliers hors (tat et hors marché. =linor Bstrom

constate partir de ses o#servations que 6 le simple fait de permettre - ces indi!idus de

 pou!oir communiquer entre eu+ sans même que cette parole ne les engage ;c/eap talC<,

 permet de réduire la sure+ploitation Ddes ressources communesE et d#augmenter les gains

communs 7 2,. )e constat reoint l’idée &ondatrice de l’économie colla#orative savoir 6*<*

)im5e (7/ae ,<i=orma+io) e+re i,i2i,*) 5erme+ ,<am(iorer e 8ie 7omm*.

’approche d’=linor Bstrom n’est pas d’éla#orer un nouveau modèle applica#le tous les #iens

communs mais plutt gr7ce au recensement de di9aines de cas qui sont selon elle tous des

cas particuliers indissocia#les de leur histoire et de leur conte$te de donner les conditions

pour que l’auto@organisation des communautés soit possi#le3'.

a pensée ne s’arrte pas au$ ; communs < matériels mais s’intéresse aussi l’essor des

8ie) imma+(rie) colla#orati&s liés la di&&usion des nouvelles technologies articulés autour

,e a 7oai))a7e e+ ,e <i=orma+io. Cvec le développement d’internet ces #iens du

savoir peuvent tre considérés comme non@rivau$ -leur utilisation ne gne pas celle des

2, =linor B!ABT et =loi CUA=I! ; Gar@del les marchés et les (tats : a gouvernance pol"centrique des s"stèmes économiquescomple$es < revue de l’B?)= 2'12F6 n12'3' =lle éta#lit X conditions dont limites claires entre utilisateurs et non@utilisateurs choi$ collecti&s pour la conception et lamodi&ication des règles de gestion de la ressource surveillance des utilisateurs entre eu$ sanctions graduées pour in&raction au$règles communes.

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24

autres/ et Bstrom et Sess31 les assimilent alors des ; #iens communs <. elon ces auteurs

le &onctionnement en réseau a vocation rester un #ien commun ce que résume #ien Servé le

)rosnier32 -2'12/ : 6 c#est en plaçant la connaissance dans les mains et sous la responsabilité

des personnes qui la produisent, qui peu!ent par leur pratique rendre les ressources de sa!oir

 partageables, que sa circulation DestE assurée<. es auteurs prnent ainsi le li#re accès au

savoir la li#erté des échanges la non@e$clusion des #éné&iciaires potentiels et la neutralité

dJinternet.

\ean@Tarie Sarri#e"33  critique ce qu’il appelle un ; énorme &lou conceptuel < autour de

l’approche dichotomique #iens communsF #iens privés. elon lui la qualité d’un #ien

-commun pu#lic privé etc./ n’est pas une caractéristique intrinsèque du #ien mais une

7o)+r*7+io )o7iae qui dépend de décisions et de choi$ politiques et peut évoluer dans le

temps. a musique par e$emple peut tre selon les cas un #ien privé -achat d’un )D ou

a#onnement un site de téléchargement/ soit un #ien pu#lic le our de la &te de la musique.D’autres #iens sont di&&iciles classer. Grenons le cas des crèches : le nom#re de places

disponi#les dans une crèche est limité -rivalité &orte/ et l’accessi#ilité de la crèche est

&acilement contrlée par le personnel de la crèche -capacité d’e$clusion &orte/ et pourtant on

ne peut considérer une crèche comme un #ien privé.

es travau$ d’Bstrom ont malgré une réticence d’une part non négligea#le de la discipline

économique soulignée par \erome gard -2'',/ trans&ormé les relations des économistes

leur science. es travau$ permettent de comprendre l’émergence des initiatives d’économiecolla#orative en mettant en avant outre la privatisation et la &orte implication de l’(tat une

+roi)i0me 2oie ,e e)+io ,e) re))o*r7e) 5ar e) *+ii)a+e*r) e*@$m9me). a ; théorie

des communs < ne permet pas ce stade d’anal"ser toutes les pratiques colla#oratives et en

particulier celles portant sur l’échange ou le partage de #iens matériels privés telles que

l’échange ou le partage de maisons de vtements de voitures etc. =t notre connaissance

la théorie économique n’a pas encore mis our les conditions de réussite de ces pratiques

colla#oratives autour de #iens privés. )omment la con&iance nécessaire toute transaction

économique peut@elle tre garantie entre des individus échangeant ou partageant un #ienprivé * Zuelles peuvent tre les motivations des individus pour ce t"pe de pratiques *

)omment s’articulent ces échanges avec les transactions monétaires *

31 =linor B!ABT et )harlotte S= Understanding NnoLledge as a )ommons : &rom theor" to practice !he T6! Gress2'1132 Servé = )ABI6=A ; =linor Bstrom ou la réinvention des #iens communs < les puces savantes #log du monde diplomatique 1+

 uin 2'1233 \ean@Tarie Sarri#e" ; e #ien commun est une construction sociale. Cpports et limites d’=linor Bstrom < L#économie politique n4, 2'11

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2+

II – D(=iir a )o7i(+( 7oa8ora+i2e

’e$pression ; colla#orative consomption < &]t popularisée outre atlantique gr7ce au livre de

Eotsman et Aogers  /atAs =ine Gs Hours$ I/e Jise of >ollaborati!e >onsumption ;01<%4 

mais on retrouve ce concept sous di&&érents voca#les dans la littérature : économie du

partage sharing econom" économie pair pair…. =n ?rance le terme ; consommation

colla#orative < ou ; économie colla#orative < apparat dans le livre de Iovel et Aiot ; Yive la

co@révolution < -2'1'/. Zuatre ans plus tard ce terme est encore mal connu des ?ran0ais :

seuls 4'> des ?ran0ais ont dé entendu le terme et 1'> pensent savoir ce qu’il recouvre 3+.

=t pour cause : les nouveau$ sites auto@la#ellisés ; économie colla#orative < sont très souvent

évoqués dans les médias mais les contours théoriques du concept restent encore &lous. Aachel

Eotsman résume la situation ainsi : ; t/e s/aring econom9 lacCs a s/ared definition

;l#économie du partage manque d#une définition partagée< <3%. Bn retrouve ple@mle un

ensem#le de concepts allant des &ormes structurelles que peut prendre cette économie

-échange entre particuliers plate&orme d’utilisateurs prise de décision partagée…/ au$

motivations présupposées des participants -altruisme ou app7t du gain aspiration écologiste

cro"ance dans les #ien&aits du collecti& …/ en passant par les outils technologiques utilisés ou

les niveau$ d’implication -tre co@auteur ou co@producteur …/ et de con&iance interindividuelle

nécessaires. Cdam Garsons revient longuement sur les di&&érentes dé&initions proposées par la

littérature sur le suet3H.

L<(7oomie imma+(riee  oue un rle de plus en plus important dans nos vies : les #iens

culturels sont auourd’hui massivement dématérialisés -&ilms musiques eu$ vidéo presse…./

les échanges avec les administrations sont &réquemment in&ormatisés une part croissante des

achats se &ont sur internet etc3X. D’ailleurs la part des services dans la consommation des

ménages a augmenté de ^1% points entre 1,H' et 2'14 passant de 4H> %3> 3,. Gourtant

dans les travau$ théoriques portant sur l’économie colla#orative certaines pratiques qui ont

trait au monde virtuel -les &orums de discussion les réseau$ sociau$/ ne sont pas touours

intégrées alors qu’elles reposent sur un &onctionnement colla#orati&. es réseau$ sociau$

&onctionnent gr7ce l’échange souvent gratuit entre particuliers d’in&ormations et de savoirs.)et échange est aussi au cur des &orums de discussion -autour de questions médicales

in&ormatiques de #ricolage etc./ des sites de media participati&s des enc"clopédies en ligne

de la di&&usion de contenus artistiques ou culturels. )ette notion de colla#oration entre

internautes s’inscrit dans la lignée ,e <i,(a> 2oire ,* m-+/e e+o*ra+ <i+ere+ et qui

34 Aachel EB!TCI et Aoo ABK=A Rhat’s mine is "ours : the rise o& colla#orative consumption 2'1'3+ Aégis E6KB! andra SB6E6CI et \org TU=A ; a connaissance du ; développement dura#le < et de l’; économie circulaire < en2'14 < )A=DB) pour l’CD=T= octo#re 2'143% http:FFLLL.&astcoe$ist.comF3'22'2XFthe@sharing@econom"@lacPs@a@shared@de&inition 3H Cdams GCABI b!he sharing econom" : a short introduction to its political evaluation 2'14http:FFLLL.sharing.orgFin&ormation@centreFarticlesFsharing@econom"@short@introduction@its@political@evolution 3X E6KB! Aégis et )ABU!!= Gatricia a di&&usion des technologies de l’in&ormation et de la communication dans la société &ran0aise-2'14/ )ollection des rapports du )A(DB) n31H novem#re 2'14 http:FFLLL.credoc.&rFpd&FAappFA31H.pd&3, ource : 6I== compta#ilité nationale

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2%

reposerait sur 6 l#éc/ange con!i!ial et désintéressé, une réciprocité créatrice, un mode de !ie

fraternel, presque un dessein collectif  74.

T-5ooie ,e) 5ra+i6*e) 7oa8ora+i2e) e@i)+a+e)1.

)haque our de nouvelles startups  se lancent dans le créneau colla#orati& les champs

d’intervention de ces nouvelles organisations sont très étendus auourd’hui mais aussi

mouvants et de nouvelles idées ou concepts viennent renouveler régulièrement les pratiques.

D’autres pratiques plus anciennes et antérieures au numérique peuvent elles@aussi de notre

point de vue tre intégrées au champ colla#orati& -associations CTCG etc./.

Ious avons donc cherché o#tenir une vision d’ensem#le du phénomène @ date [ en

distinguant les pratiques e$istantes sur un continuum &ondé sur plusieurs caractéristiques :

1F a a+*re ,e) (7/ae) e+re mem8re) : en distinguant les pratiques selon la nature

du #ien : matériel ou immatériel #ien neu& ou d’occasion et le &ait que les échanges soient

monétarisés avec un intért pécuniaire ou ; gratuits < 

2F e  ,er( ,<im5i7a+io e+ ,e 7oa8ora+io  qu’ils requièrent : implication personnelle

-temps argent idées/ création d’un proet collecti& ou non nécessité d’un &ort niveau de

con&iance entre individus

Ious reviendrons sur ces caractéristiques après avoir tout d’a#ord décrit sommairement les

sept groupes de pratiques de notre t"pologie :

•  Une première catégorie <a7/a+2e+e ,e 8ie) e*=)  e+re 5ar+i7*ier)

7ooe A réunit les nouveau$ modèles de vente de produits que constituent par

e$emple a ruche qui dit oui C little marPet et pour lesquels des particuliers sont mis

en relation directe -ou presque/ avec des artisans des agriculteurs mais aussi des

particuliers auto@entrepreneurs qui proposent leurs produits ou créations.

•  L<a7/a+2e+e ,e 8ie) ,<o77a)io e+re 5ar+i7*ier)  reoint une partie de ce

que Eostman et Aogers -2'1'/ nomment les ; redistri#ution marPets <  41  qui

permettent un #ien de passer d’une personne qui n’en veut plus une personne qui le

désire. )ette catégorie inclut aussi #ien d’anciennes pratiques que sont les vide@

greniers ou plus généralement le troc que les sites marchands sur internet tels Cma9on

4' Tonique DCKICUD ; e Re# ce la#oratoire du capitalisme s"mpa < e Dé#at 2'1'F3 n1%'41 a catégorie ; redistri#ution marPet < qu’ils proposent inclut aussi le don alors que comme nous le verrons plus loin nous avons&ait le choi$ de séparer le don de la vente.

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2H

e #on coin =#a" sur lesquels les particuliers ont la possi#ilité de proposer ou de se

porter acquéreurs d’articles d’occasion et sont notés par leurs homologues.

•  L<a7/a+2e+e ,e )er2i7e) e+re 5ar+i7*ier) C concerne l’ensem#le des pratiques

de location de services -échange marchand/ entre particuliers : il peut s’agir d’o#ets

quotidiens -OiloP =loue…/ d’une cham#re ou d’un appartement -Cir#n#/ d’une place

dans une voiture -Ela#lacar U#erpop "&t…/. Bn trouve aussi ici certains s"stèmes de

croLd&unding -!he lending clu#…/ pour lesquels les proets gr7ce un s"stème de

prts avec intért sont *7ra+i=)  pour l’utilisateur. e #on &onctionnement de ces

s"stèmes est assuré par la 5ar+i7i5a+io ,<* ra, om8re ,<*+ii)a+e*r) mis en

relation gr7ce au$ plate&ormes internet. )es nouveau$ services sont apparus depuis

seulement quelques années et sont en plein essor. )ette catégorie peut tre

partiellement attachée la catégorie ; Groduct ervice "stem < de Eotsman et Aogers

mais nous pré&érons cependant détailler cette catégorie en deu$ sous@ensem#leséchanges non@marchands -dons partage/ F échanges marchands car nous considérons

qu’ils ne demandent pas le mme niveau d’engagement de la part du mem#re.

•  Le 5ar+ae,o ,e 8ie) e+ )er2i7e) D comprend les s"stèmes dans lesquels les

o&&reurs partagent avec d’autres des services ou des #iens sans en tirer une

contrepartie financi3re -échange non@marchand/. )ette catégorie recouvre un ensem#le

asse9 éclectique de propositions allant du don -?reec"cle Donnons.org/ au

couchsur&ing42 en passant par les "stèmes d’(changes ocau$43 -=/ les Yestiairespartagés le co@LorPing44 les ardins partagés etc.

•  Le  5ar+ae ,<i=orma+io) a2e7 ,<a*+re) *+ii)a+e*r) E  recouvre les sites

d’échange d’in&ormation et de savoirs alimentés directement par ses mem#res. Bn

pense ici au$ #logs au$ &orums de discussions spécialisés -)omment0amarche

Tarmiton Doctissimo…/ mais aussi de manière plus large au$ réseau$ sociau$

-?ace#ooP !Litter ?licPr 6nstagram Qoutu#e etc./.

•  La 7o)+r*7+io ,<* 5roe+ 7omm* a2e7 * ra, om8re ,<*+ii)a+e*r) F

comprennent l’ensem#le des initiatives impliquantes sur internet comme la

participation l’enc"clopédie RiPipedia le développement de logiciels li#re ou open

source c’est@@dire qui supposent une démarche active du mem#re et lui demandent

du temps sans contrepartie &inancière et mme souvent sans reconnaissance du travail

accompli -les internautes restent souvent anon"mes/.

42 e couchsur&ing consiste proposer gratuitement un mem#re un lit ou un canapé pour une ou plusieurs nuits43 es = sont des s"stèmes d’échange de produits de services ou de savoir@&aire qui se &ont au sein d’un ensem#le d’individusmem#re du réseau sur un territoire donné. es = ont leur propre monnaie d’échange. 6ls sont classés dans l’=conomie ociale etolidaire.44 e co@LorPing consiste partager un local entre plusieurs pro&essionnels a&in de mutualiser les dépenses et de s’entraider dans lesdémarches administratives ou autres…

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2X

•  La 7r(a+io ,<* 5roe+ 7omm* a2e7 * om8re re)+rei+ ,e 5er)oe) G

comprend les actions les proets pour lesquels les individus sont vérita#lement parties

prenantes et s’investissent monétairement ou en temps pour leur a#outissement : on

pense par e$emple l’ha#itat participati& -regroupement de plusieurs ménages pour

l’achat d’un ensem#le de logements et le partage d’un ensem#le de services associés/

la colocation les crèches &amiliales mais aussi les CTCG ou encore les activités

associatives de tout ordre.

es quatre premières catégories de cette t"pologie regroupent les pratiques centrées autour de

#iens matériels alors que les trois dernières catégories de colla#oration sont d’ordre immatériel

ou virtuel4+. )ette distinction #iens immatériels F #iens matériels a quelques similitudes avec

celle proposée par \ulian Cg"eman et al. -2'13/4%

 qui proposent un ; spectre du partage<allant du ; tangi#le < ; l’intangi#le < et incluant cinq classes : matériel F produit F service F

#ien@tre F capacité.

4+ Aemarque : les #iens échangés dans une CTCG sont alimentaires et donc matériels mais la colla#oration ne porte pas surl’échange de ces #iens mais sur la construction d’un proet de coopération entre un groupe de consommateurs et un agriculteur.4% \ulian CKQ=TCI Duncan Tc CA=I et Cdrianne )SC=?=A@EBAA=KB haring )ities ?riends o& the earth 2'13http:FFLLL.&oe.co.uPFsitesFde&aultF&ilesFdoLnloadsFag"eman_sharing_cities.pd&

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Ta8ea* " – T-5ooie ,e) 5ra+i6*e) e@i)+a+e)

ource : )A=DB) 

Cara7+(ri)+i6*e) i,(ae)

,e a )o7i(+( 7oa8ora+i2e H

J Im5i6*e * (7/ae e+re 5air)

J N(7e))i+e * ra, om8re,K*+ii)a+e*r)

J Re5o)e )*r e) o*2ee)+e7/ooie) e+ e) o*+i) *m(ri6*e)

J R(,*i+ e a)5iae ,e) re))o*r7e) Ion pertinent

J Fa2ori)e K*)ae 5*+B+ 6*e a5ro5ri(+( Ion pertinent

J Re=or7e e) ie) )o7ia*@

J E)+ o *7ra+i= 5o*r K*)aer> *i,ema,e * ,o ,e +em5) o* ,Kare+

J I7i+e ; 9+re 5ar+ie 5rea+e> ; 7r(era2e7 e) a*+re)

=$emples

OiloP =loueCir#n# Ela#lacar

"&t Qoupio#

!asPra##it…

)ouchsur&ing =cooPening

voiturespartagées

vestiairespartagés co@

)roLd&unding sous&orme de prtavec intért…

Don :?reec"cledonnons.org croL&unding

-don/

T-5ooie ,e) 5ra+i6*e)7oa8ora+i2e)

Aéseau$ socia

-"outu#e tLitte&licPr/ #logs&orums pétitio

en ligne…

Cma9one#oncoin =#a"vide@greniers troc

 a ruche qui dit

oui C littlemarPet C little

épicerie

IENS MATERIELS

A. A7/a+ 2e+e,e 8ie) e*=)

e+re5ar+i7*ier)

. A7/a+ 2e+e,e 8ie)

,Ko77a)ioe+re

5ar+i7*ier)

C. A7/a+2e+e,e )er2i7e)

e+re5ar+i7*ier)

D. Par+ae5r9+,e 8ie) e+

)er2i7e)

E. Par+ae,<i=orma+ioa2e7 ,<a*+re*+ii)a+e*r)

concerne lJensem#le des initia tives concerne une pa rtie seulement des initiatives

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3'

D(=iir a )o7i(+( 7oa8ora+i2e 5ar )o 5*) 5e+i+ ,(omia+e*r 7omm* ".

<i+era7+io e+re 5air)

a classi&ication que nous proposons -!a#leau 2/ met en évidence le plus petit dénominateur

commun l’ensem#le des pratiques : il s’agit de <(7/ae e+re 5air). a relation verticaledescendante c’est@@dire dans laquelle l’entrepriseF l’organisation o&&re et l’individuF l’acheteur

n’a que la décision d’acheter F d’utiliser ou non ce qui lui est proposé est remise en cause.

Dans l’échange entre pairs le consommateur ou l’usager est central : il échange ou vend des

#iens des ressources des services ou des savoirs avec d’autres particuliers ou pro&essionnels

sans entretenir de relation hiérarchique ou verticale avec eu$. )haque pair est un mem#re du

groupe social et peut rentrer en contact avec n’importe quel autre mem#re du groupe sans

passer par un intermédiaire autre qu’une plate&orme d’échange. 6l peut aussi selon son désir

ou ses #esoins et les périodes se proposer comme o&&reur ou demandeur d’un service ou d’un

#ien. L</ori:o+ai+( ,e) (7/ae) e+re 5air) e)+ e 5oi+ 7e+ra ,e a )o7i(+(

7oa8ora+i2e. a dé&inition des pratiques colla#oratives proposées par d’autres auteurs met

aussi en e$ergue cette caractéristique -EauLens 2'12 4H  M ?rancou et Naplan 2'114X /. e

nouveau consommateur agit sur son environnement et s’approche ainsi de la &igure du

producteur. 6l est souvent appelé dans la littérature le 5ro$)omma+e*r. oulignons que

l’important ici c’est la possi#ilité o&&erte au consommateur de participer mme si ce dernier

peut aussi &aire le choi$ de pro&iter de ce que la communauté a créé mais ne pas participer lui@

mme la création du proet. Un utilisateur RiPipédia n’est pas o#ligé d’apporter du contenu

l’enc"clopédie en ligne mais il a la possi#ilité de le &aire au mme titre que tous les autres

internautes.

Gra5/i6*e 1 – S7/(ma ,<orai)a+io )+r*7+*ree!er+i7ae Hori:o+ae

ource : )A=DB)

4H Gaul ECUR=I et al. "nthetic BvervieL o& the )olla#orative =conom" G2G ?oundation 2'124X Aenaud ?ACI)BU et Daniel NCGCI ; )on&iances numériques Iouvelles approches de la con&iance numérique < 2'11

Groducteur

consommateur

Pro$)omma+e*r

Groducteur ouplate&ormed’échange

Groduit et o&&re un #ien ou un service

Discute échange commente

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31

Dé&inir la société colla#orative partir de l’échange entre pairs amène mettre de cté

certaines propositions considérées par certains comme appartenant l’économie colla#orative

ou l’économie du partage. Grenons trois e$emples souvent intégrés dans l’économie

colla#orative et qui de notre point de vue en sont e$clus :

•  es réseau$ de partage de #ic"clettes proposés dans de nom#reuses villes -tels Yéli# ou

Yélo’v/ ou de voiture tels Cutoli# sont certes un mo"en la &ois de mutualiser des

o#ets et donc de réduire le gaspillage de ressources ainsi que de promouvoir la

mo#ilité douce ou les réductions d’énergie -les voitures autoli# sont électriques/ mais

ces initiatives émanent ,<i)+i+*+io)> les pouvoirs pu#lics " ouent le rle d’un loueur

et l’usage des #ic"clettes ou des voitures ne mo#ilisent pas d’échange entre pairs.

•  es sites d’ a7/a+) ro*5() -e$ : Kroupon/ s’inscrivent dans la mouvance des ; achats

malins < : les acheteurs ne sont pas connectés les uns avec les autres le schéma

vertical classique des échanges du producteur vers le consommateur n’est pas remis en

cause.•  )ertaines sociétés récentes telles que U#er e&aireaider sont elles aussi souvent

considérées comme appartenant l’économie colla#orative parce qu’elles sont des

plate&ormes d’échange #asées sur les outils de technologie numériques mais elles

&ournissent des o&&res #asées sur la prestation de pro&essionnels ou en tous cas

demandent un certain degré de 5ro=e))ioai)a+io de la part de l’o&&reur du service.

Un particulier voulant devenir chau&&eur pour une société comme U#er doit s’inscrire

puis tre accepté par la plate&orme apporter un véhicule agréé par la structure

proposer une o&&re de qualité etc. U#er a par ailleurs tenté de lancer une o&&re entreparticuliers -U#erpop/ mais celle@ci a été interdite par le gouvernement &ran0ais.

D’autres plate&ormes sont cheval entre les échanges entre pairs et les échanges entre

particuliers et 5ro=e))ioe)  et sont donc sur notre échelle placée du cté gauche du

ta#leau -C little marPet C little =picerie a ruche qui dit oui e #on coin =#a" Cma9on

Cir#n#…/.

Iotre t"pologie distingue ensuite les pratiques selon <im5i7a+io ,e) i,i2i,*). e rapportde la K0K Foundation,  émanant d’une communauté de chercheurs cherchant comprendre

l’émergence des pratiques peer@to@peer dans di&&érents domaines de la vie -production

gouvernance propriété…/ distingue trois &ormes d’interactions dans la société colla#orative

5ar or,re 7roi))a+ ,e i2ea* ,<im5i7a+io des usagers :

•  L<i+era7+i2i+( c’est@@dire le dialogue quasi permanent entre consommateurs et

producteurs. e consommateur donne son avis et devient -ou peut devenir/ acti&

•  a 7oe7+i2i+( c’est@@dire le &ait de pouvoir dialoguer créer des liens en dehors d’un

intermédiaire.•  a 7oa8ora+io dans laquelle les utilisateurs coopèrent pour créer de la valeur en

dehors du contrle des autres acteurs.

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32

EauLens et ses co@auteurs considèrent également que la colla#oration dans son s"stème le

plus a#outi implique davantage que l’échange entre pairs et se caractérise par une 7r(a+io

,e 2ae*r 5ro,*i+e 5ar a 7omm*a*+(. Cvec entre les deu$ e$trmes des s"stèmes

intermédiaires qui o&&rent une part plus ou moins grande la logique de l’hori9ontalité et

peuvent tre quali&iés de mo,0e) /-8ri,e). es modèles h"#rides reposent touours sur une

&orme d’interactivité et de connectivité des individus mais ils s’arrtent généralement ce

stade de l’échange sans a#outir la création d’une valeur. Gar e$emple : les échanges de

#iens -voiture appartement etc./ ne créent pas de #iens nouveau$.

Iotre t"pologie met ainsi en évidence que si l’échange entre pairs est un trait commun

l’ensem#le des pratiques colla#oratives recensées -)&. dernière ligne du !a#leau 2 p. 2,/ en

revanche le proet de construction d’un #ien commun n’est caractéristique que d’un petit

nom#re d’initiatives actuelles -les deu$ colonnes de droite du ta#leau/. es modèles h"#rides

reposant sur une &orme mineure de niveau d’échanges -interaction et connectivité/ sont plusnom#reu$ et comme nous le verrons partie 666 plus populaires.

oieme+ ,e) i)+i+*+io) e+ reo*2eeme+ ,e) m(7ai)me) ,e a3.

7o=ia7e

Cutre notion centrale permettant de classer les pratiques : a 7o=ia7e. )omme nous l’avons

souligné en partie 6 depuis plusieurs années on o#serve une progression largement

commentée par les études en sciences politiques4, de la ,(=ia7e ,a) e) i)+i+*+io). es

ré&érents traditionnels de nos sociétés sont &réquemment considérés auourd’hui comme non

&ia#les. a con&iance est pourtant intrinsèque tout échange économique voir mme tout

échange de toute nature entre personnes -!hudero9 et al. 1,,,+' M Bstrom 2'12+1/. elon C.

Kiddens+2 le #esoin de se &aire con&iance en matière économique provient de la conugaison

d’un manque de temps de transparence et d’in&ormation complète sur l’activité des autres.

)omme l’on ne peut suivre chaque phase de la production la récolte de l’ensem#le des

aliments que l’on mange et plus généralement de la production la consommation des

produits que l’on achète on doit &aire une certaine con&iance dans les vendeurs qui nous

&ournissent ces #iens.

)e postulat de la 7o=ia7e m*+*ee comme attitude indispensa#le au #on &onctionnement

économique et social est selon Eotsman et Aogers essentiel dans le concept de société

4, Daniel EBQ et \ean )S6)S= a con&iance dans tous ses états chapitre 4 La d9namique de la confiance dans les acteurs politiqueses cahiers du )=Y6GB? uillet 2'11 p.H,+' )hristian !SUD=ABO Yincent TCIK=TC!6I et Denis SCAA6BI Katan Torin La confiance. pproc/es économiques et

sociologiques 1,,,+1 =linor B!ABT et =loi CUA=I! ; Gar@del les marchés et les (tats : a gouvernance pol"centrique des s"stèmes économiquescomple$es < revue de l’B?)= 2'12F6 n12'+2 Anthony Giddens, The consequences of modernity , Polity press, http://193.231.1.3/file.php/21/Giddens_-

 _Consequences_of_Modernity_17388b4f6c76919ffe7817f7751c61fa.pdf 

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33

colla#orative. 6ls estiment que le colla#orati& requiert ; the #elie& in the commons < +3 c’est@@

dire la cro"ance dans le &ait que le #ien produit ne pourra qu’tre amélioré par sa mise en

commun. Ious n’irons pas si loin : si les modèles qu’ils soient h"#rides ou purement

colla#orati&s au sens de EauLens ont en commun de nécessiter une &orme plus ou moins

a#outie de 7o=ia7e e+re 5air)>  e) ,er() ,e 7e++e 7o=ia7e ,i2ere+

7o)i,(ra8eme+ ,<* mo,0e ; <a*+re. )ertains s"stèmes tels que l’achatFvente entre

pairs ne demandent que la con&iance dans l’annonce de l’autre et non la con&iance dans le

collecti&. De l’autre cté du spectre les modèles #asés sur la coproduction d’un contenu

-!apscott et Rilliams 2''X+4/ ou les proets de vivre ensem#le -ha#itat participati&/

nécessitent eu$ une con&iance très &orte dans la communauté.

Gra5/i6*e 11 – Ni2ea*@ ,e 7o=ia7e re6*i) 5ar a )o7i(+( 7oa8ora+i2eelon la classi&ication présentée dans le !a#leau 2 p.2,

ource : )A=DB) =nqutes ; )onditions de vie et aspirations <

Dans de nom#reu$ s"stèmes colla#orati&s il &aut éta#lir un lien de con&iance direct entre pairs

qui la plupart du temps ne se connaissent pas en dehors du dit proet. Gour " parvenir les

plate&ormes internet ont recours 5*)ie*r) ar,e$=o*)  la création d’un 5ro=i par chaque

participant composé de l’in&ormation apportée directement par le mem#re -description photo

centres d’intérts/ des éléments constituant sa r(5*+a+io éta#lie partir de notes

évaluations et commentaires des autres mem#res de la communauté.

+3 Eotsman et Aogers op.cit. +4 Don !CG)B!! et Cnthon" D. R66CT iCinomics Mo =ass >ollaboration >/anges B!er9t/ing  Gort&olio 2''X

ie) ma+(rie)

A. A7/a+ 2e+e ,e8ie) e+re

5ar+i7*ier)

. A7/a+ 2e+e ,e8ie) ,Ko77a)io

e+re 5ar+i7*ier)

C. A7/a+2e+e ,e)er2i7e) e+re

5ar+i7*ier)

D. Par+ae5r9+,e 8ie) e+

)er2i7e)

Fa2e7 * ra,om8re

,<*+ii)a+e*r)

G.a2e7 *om8re re)+rei+

,e 5er)oe)

ie) imma+(rie)

Co)+r*7+io ,<* 5roe+ 7omm*E. Par+ae,<i=orma+io)a2e7 ,<a*+re)

*+ii)a+e*r)

Fai8eme+ 7oa8ora+i=Geu impliquant peu de contacts avec les

autres &ait appel un niveau &ai#le de

con&iance entre pairs 

For+eme+ 7oa8ora+i=!rès impliquant

&ait appel un &ort niveau

de con&iance entre pairs 

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34

a communauté des acteurs de la société colla#orative s’appu"ant sur les nouvelles

technologies ont #ien conscience de l’importance de cette e@reputation dans le développement

de leurs modèles et ré&léchissent di&&érentes méthodes pour améliorer la qualité de la mesure

et la con&iance que les internautes lui attri#uent -trans&ert des commentaires d’un site

l’autre agrégation des pro&ils de di&&érents sites pour éta#lir un score glo#al…/++.

Gour le moment en mo"enne 4 ,e) Fra?ai)  déclarent avoir très ou asse9 con&iance

dans les avis évaluations émis par leurs pairs sur internet. )e résultat a priori  mitigé mérite

d’tre mis en regard avec la ; con&iance glo#ale dans les autres <. euls 3%> de nos

concito"ens estiment qu’il est possi#le de &aire con&iance au$ autres -vs. ; on n’est amais

asse9 mé&iant </+%. Ai)i> a ,(=ia7e ,a) e) a2i) (mi) )*r i+ere+ <a55arai+ 5a) 5*)

(e2(e 6*e 7ee a==i7/(e ,a) a 2ie e ((ra.

Gra5/i6*e 1" $ La 7o=ia7e ,a) <(2a*a+io ,e) a*+re) )*r i+ere+; Bn trouve sur internet des notes des évaluations ou des commentaires sur les htels les restaurants les produitsqu’on peut prter acheter ou louer en ligne. ?aites@vous très asse9 peu ou pas du tout con&iance dans les avis qui

sont émis par ces utilisateurs * < en >

$E)em8e ,e a 5o5*a+io$ Po*r7e+ae ,e 7o=ia+) 5ar e

@Csse9 et !rès con&iants@

Po*r7e+ae ,e 7o=ia+) 5ar ,i5Bme

@Csse9 et !rès con&iants@ 

ource : )A=DB) enqute ; )onditions de vie et Cspirations < 2'14

++ Cnne@ophie IBY= a vie share mode d’emploi consommation partage et modes de vie colla#orati&s Kallimard Clternatives2'13+% )A=DB) enqute )onditions de vie et Cspirations des ?ran0ais 2'14

Très confiance

3

Assez confiance

37

Peu confiance

33

Pas du tout

confiance

22

[Nsp]5

+,

+1

40

)-

))

0

10

)0

30

40

+0

60

oins de )+ans

)+ à 3* ans 40 à +* ans 60 à 6* ans ,0 ans et plus

1*

33

4)

4*

0

10

)0

30

40

+0

60

&on diplm! 2C 25C .iplm! dusup!rieur

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3+

De plus cette con&iance dans les avis sur internet pourrait tre amenée crotre car elle est

portée par les eunes : en e&&et les e*e) et les ,i5Bm() plus &amiliarisés avec internet et

les réseau$ sociau$ donnent #eaucoup plus de crédit au$ avis sur internet que les autres

-Kraphique 12/. )he9 les eunes de moins de 2+ ans qui sont diplmés du supérieur la

proportion d’individus con&iants dans les évaluations digitales monte ainsi %,>. Bn ne sera

donc pas surpris que ce soit cette sous@population qui adopte le plus les nouvelles pratiques

colla#oratives sur internet comme nous le verrons en partie 666.2.

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3%

III $ Le) 7ara7+(ri)+i6*e) r(ee) e+ i,(ai)(e) ,e a)o7i(+( 7oa8ora+i2e

6l " a une vingtaine d’années les anal"stes et e$perts entretenaient et développaient une

&orme de m-+/e a*+o*r ,e <a55or+ ,<i+ere+  : le Le# promettait d’tre li#re gratuit

démocratique non censuré... Talgré la percée et maintenant l’omniprésence de grands

groupes industriels sur le net les utopies &ondatrices de ces dé#uts alimentent encore un idéal

partagé.+H es discours autour de la société colla#orative sem#lent s’inscrire dans cette mme

logique utopiste : toutes les vertus sont prtées au$ nouvelles organisations au$ proets qui

s’auto@réclament de cette économie. es initiatives colla#oratives éviteraient les erreurs du

capitalisme de marché en redonnant du pouvoir au$ individus en évitant le gaspillage des

ressources elles seraient l’indicateur d’une nouvelle &orme d’altruisme entre individus etc…

Ios travau$ montrent plutt qu’ cté d’un petit nom#re d’acteurs présentent e&&ectivement

toutes les caractéristiques colla#oratives et qu’autour gravitent * ra, om8re ,e

5roe+) 6*i +e+e+ ,e 5ro=i+er ,e) 8((=i7e) ,<imae entourant cette nouvelle économie

par&ois quelque peu a#usivement.

a.  Les outils numériques et une grande communauté d#usagers $ des caractéristiqueslargement partagées mais trop sou!ent confondues a!ec le collaboratif

Un site de covoiturage un site d’échange de logements ou de location d’o#ets entreparticuliers ne peut &onctionner e&&icacement que dans la mesure o` <o==re ,e 8ie) o* ,e

)er2i7e) e)+ )*==i)amme+ im5or+a+e  pour que l’acquéreur ou l’utilisateur trouve

chaussure son pied. inon l’utilisateur potentiel risque de se désintéresser du s"stème

devenir un mem#re inacti& et terme &ragiliser l’ensem#le de l’o&&re. a nécessité de toucher

une large audience est commune la grande maorité des plate&ormes colla#oratives et

entres autres celles s’appu"ant sur internet+X. Dans ce processus i+ere+ et les outils qui

nous rendent touours plus connectés -smartphones ta#lettes …/ tiennent une grande place :

leur essor permet non seulement d’accélérer et de grossir des phénomènes d’échange

e$istants mais aussi d’imaginer et de concevoir des t"pes d’échanges qui n’e$istaient pas

auparavant. a classi&ication des pratiques colla#oratives que nous proposons -!a#leau 3/

montre que la maori+( ,e) mo,0e) re7e)() re5o)e+ )*r * ra, om8re

,<*+ii)a+e*r) et les nouvelles technologies.

+H Tonique DCKICUD ; e Le# ce la#oratoire du capitalisme s"mpa < Le débat  n1%' 2'1'F3+X Cntonin eonard -co&ondateur du collecti& Buishare/ rappelle par la recherche d’une ma))e 7ri+i6*e est le souci principal desplate&ormes colla#oratives http:FFlesclesdedemain.lemonde.&rF#usinessFconsommation@colla#orative@la@course@au@leadership_a@+%@24+'.html 

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3H

Ta8ea* 3 – T-5ooie ,e) 5ra+i6*e) 7oa8ora+i2e) e@+rai+

ource : )A=DB)

)ependant de notre point de vue e 7oa8ora+i= e 5e*+ 9+re imi+( ,a) e +em5) a*@

)e*e) 5ra+i6*e) (e) ,<i+ere+. )omment raisonna#lement e$clure du périmètre de la

société colla#orative des initiatives antérieures l’essor des nouvelles technologies telles que

les "stèmes d’(change ocal -=/ qui permettent d’échanger des compétences des savoir@&aire ou des produits au sein dJun groupe &ermé les CTCG dont les adhérents soutiennent

collectivement le travail d’un agriculteur local en lui assurant des revenus tout au long de

l’année et en participant certaines périodes de l’année au$ récoltes les ardins partagés les

crèches &amiliales et de manière plus générale toute activité associative... . Ious considérons

que ces pratiques sont ; colla#oratives < au sens o` elles permettent de 6participer - une

Nu!re a!ec d#autres <+,. )es activités reposent +r0) ,ire7+eme+ )*r e ie e+re 5air) e+

)o+ 8a)(e) )*r a 7oo5(ra+io la ; colla#oration < dans le sens le plus &ort donné par

EauLens -2'12/. =n outre elles permettent la plupart du temps leurs mem#res de tisser de&orts liens sociau$. )ertains auteurs comme \ulian Cg"eman et al. -2'13/ %' vont mme plus

loin en intégrant dans leur dé&inition du colla#orati& l’ensem#le des actions de politique

pu#lique et les services partagés qu’ils produisent. 6nternet et les technologies de l’in&ormation

représentent il est vrai un &ormida#le accélérateur et outil de massi&ication des échanges entre

pairs il &acilite de manière considéra#le les échanges et crée de ce &ait les conditions au

développement de ce t"pe de pratiques. Tais il doit davantage tre considéré comme un

5aram0+re +e7/i6*e ,* 5ara,ime 7oa8ora+i=  que comme un élément de sa dé&inition.

+, Dé&inition du mot colla#orati& selon le arousse édition 2'14%' \ulian CKQ=TCI Duncan Tc CA=I et Cdrianne )SC=?=A@EBAA=KB haring )ities ?riends o& the earth 2'13http:FFLLL.&oe.co.uPFsitesFde&aultF&ilesFdoLnloadsFag"eman_sharing_cities.pd&

Fa2e7 *ra, om8re,<*+ii)a+e*r)

G.a2e7 *om8re

re)+rei+ ,e5er)oe)

Im5i6*e * ra, om8re,K*+ii)a+e*r)

Im5i6*e * (7/ae i+era7+io>7oe7+i2i+( e+re 5air)

ie) imma+(rie)ie) ma+(rie)

Co)+r*7+io ,<* 5roe+ 7omm*A. A7/a+ 2e+e,e 8ie) e*=)

e+re5ar+i7*ier)

. A7/a+ 2e+e,e 8ie)

,Ko77a)ioe+re

5ar+i7*ier)

C. A7/a+2e+e,e )er2i7e)

e+re5ar+i7*ier)

D. Par+ae5r9+,e 8ie) e+)er2i7e)

E. Par+ae,<i=orma+io)a2e7 ,<a*+re)*+ii)a+e*r)

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3X

b.  Les !ertus écologiques de la collaboration ' (econde !ie des obets et promotion del#usage

Eotsman et Aogers -2'12/%1  ont en commun avec Ai&Pin -2'14/%2  la dénonciation de

l’h"perconsommation qui terme amènerait nos sociétés leur perte. a société

colla#orative est alors présentée comme une solution pour sortir de cette apparente impasse :elle réduirait la pollution gr7ce la meilleure utilisation des ressources e$cédentaires et la

mutualisation des #iens. Dans cet élan l’économie colla#orative est souvent rapprochée de

<(7oomie ,e a =o7+ioai+(&3 qui prne un s"stème centré sur <*)ae plutt que sur la

propriété des #iens ou de <(7oomie 7ir7*aire un 6 s9st3me économique d#éc/ange et de

 production qui - tous les stades du c9cle de !ie des produits ;biens et ser!ices<, !ise -

augmenter l#efficacité de l#utilisation des ressources et - diminuer l#impact sur

l#en!ironnement7&4. es auteurs Iovel et Aiot -2'12/%+ intègrent d’ailleurs dans leur dé&inition

du colla#orati& les notions de non@gaspillage des ressources et l’attention portée <*)ae5*+B+ 6*<; a 5ro5ri(+(.

Ta8ea* 4 – T-5ooie ,e) 5ra+i6*e) e@+rai+

ource : )A=DB)

a société colla#orative est associée dans une certaine mesure des préoccupations pour

l’avenir de la planète : 3 ,e) Fra?ai) considèrent que la protection de l’environnement

est un de ses deu$ avantages principau$ -)&. partie 6/. =t X%> des personnes qui per0oivent

au moins un avantage la société colla#orative se disent sensi#les l’environnement contre

seulement H'> des personnes qui estiment que ces nouvelles pratiques ne présentent aucun

avantage.

%1 Eotsman et Aogers 2'12 op. cit.%2 \erem" A6?N6I op.cit.%3 Yoir par e$emple Eourg D. Euclet I -2''+/ Jéconomie de &onctionnalité: changer la consommation dans le sens dudéveloppement dura#le ?uturi#le Iov 2''+ Iuméro 313 p.2H@3H%4 ource : Cdeme%+ Cnne@ophie IBY= et téphane A6B! Vi!e la >oré!olution collection Tani&esto Clternatives 2'12

Fa2e7 *ra, om8re,<*+ii)a+e*r)

G.a2e7 *om8re

re)+rei+ ,e5er)oe)

Fa2ori)e K*)ae 5*+B+ 6*e a

5ro5ri(+(Ion pert inen t Ion pert inen t Ion pert inen t

R(,*i+ e a)5iae ,e) re))o*r7e) Ion pert inen t Ion pert inen t Ion pert inen t

ie) imma+(rie)ie) ma+(rie)

Co)+r*7+io ,<* 5roe+ 7omm*A. A7/a+ 2e+e,e 8ie) e*=)

e+re5ar+i7*ier)

. A7/a+ 2e+e,e 8ie)

,Ko77a)ioe+re

5ar+i7*ier)

C. A7/a+2e+e,e )er2i7e)

e+re5ar+i7*ier)

D. Par+ae5r9+,e 8ie) e+)er2i7e)

E. Par+ae,<i=orma+io)a2e7 ,<a*+re)*+ii)a+e*r)

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3,

Gra5/i6*e 13 – La )e)i8ii+( e2iroeme+ae e+ <o5iio )*r a )o7i(+(7oa8ora+i2e

e déclare très ou asse9 sensi#le l’environnement

ource : )A=DB) enqute ; )onditions de vie et Cspirations < 2'14

Cu demeurant la maorité des pratiques d’économie colla#orative s’inscrivent dans un

mouvement de r(,*7+io ,* a)5iae ,e) re))o*r7e) par l’optimisation des usages des

#iens : &aire monter un passager en plus dans une voiture permet de pro&iter plein d’une

dépense d’énergie qui aurait été utilisée de toute manière et donc en l’occurrence de réduire la

consommation d’essence. Tettre en location une perceuse ou une tondeuse car elles sont

seulement utilisées quelques minutes ou quelques heures par an au ma$imum évite de

gaspiller les ressources qui seraient nécessaires pour produire des o#ets similaires pour

d’autres &o"ers. =n&in =a2ori)er a )e7o,e 2ie ,e) o8e+) c’est dire acheter et vendred’occasion des #iens permet de limiter la quantité de déchets traiter. =n 2'', 12> des

?ran0ais achetaient un produit neu& en pensant le revendre. 6ls étaient passés 3'> deu$ ans

plus tard%%.

)ependant penser que toute pratique colla#orative serait s"non"me de réduction de la

pollution est id"llique. es #éné&ices de la rationalisation des capacités e$cédentaires par le ré@

usage des o#ets ou leur mutualisation sont comple$es : certains e==e+) r(+roa7+i=) (a+i=) 

sont prévoir

%H

. Grenons un e$emple : par l’achat ou la location d’o#ets appartenantauparavant d’autres personnes un ménage économise généralement de l’argent. )omment

sera utilisé ce gain en pouvoir d’achat * i cet argent supplémentaire a vocation l’achat de

services ou de #iens immatériels alors oui on assiste une réduction de la quantité de

matière produite. Tais si cet argent sert acheter de nouveau$ #iens de consommation

au$quels le ménage n’aurait pas eu accès auparavant le #ilan n’est pas &orcément positi& pour

la planète. i un ménage pro&ite de la location de leur cham#re d’amis des vo"ageurs pour

partir l’étranger pendant les vacances et achète donc un #illet d’avion avec ce surplus le

%%Gascale S=E= Iicolas 6BUICIDCI et 6sa#elle YCI D= RC= es secondes vies des o#ets : les pratiques d’acquisition et dedélaissement des produits de consommation )ahier de recherche n2,' )A=DB) 2'12%H Iicolas 6BUICIDCI ; (conomie de la &onctionnalité et consommation < Grogramme de recherche TBY6DC )A=DB) Iote deveille scienti&ique n4

X%

H'

'

1'

2'

3'

4'

+'

%'

H'

X'

,'

1''

Yoit au moins un avantage la société colla#orative

Ie voit aucun avantage

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4'

#ilan car#one d’une telle opération sera nécessairement mauvaise pour la planète -c&. Tichael

Nunhdt 2'11%X/. <im5a7+ r(e ,e) ii+ia+i2e) 7oa8ora+i2e) )*r a 5a0+e e)+ ,o7

,i==i7ie ; (2a*er.

=n&in comme le montre notre classement des pratiques colla#oratives la promotion de l’usage

des #iens au détriment de la propriété n’est pas touours pertinente pour décrire les pratiques

e$istantes : cette notion ne s’applique ni au$ modèles pour lesquels des #iens sont échangés

-colonnes C et E/ ni au$ modèles qui reposent sur un échange de savoir de culture -colonnes

D ? et K/.

c.  *es liens sociau+ dans certains cas renforcés, mais pas touours

Ious avons vu en partie 6 que la ,ime)io ,* ie )o7ia arrive en deu$ième position desavantages associés au$ nouvelles pratiques colla#oratives : près d’un ?ran0ais sur deu$ estime

que ces pratiques sont un mo"en pour nouer des liens rencontrer des gens -Kraphique 4

p.1+/.

Ta8ea* # – T-5ooie ,e) 5ra+i6*e) e@+rai+

ource : )A=DB)

)ependant les plate&ormes de partage n’a#outissent pas toutes cet idéal et se traduisent

souvent en une m*+i5i7a+io ,e ie) =ai8e)%,. =n e&&et les liens créés lors d’une vente ou

d’une location sur un site se résument la plupart du temps un échange d’in&ormations

techniques et la prise d’un rende9@vous comme dans toute transaction commerciale

; classique < entre un acheteur et un vendeur. es liens sociau$ créés entre contri#uteurs des logiciels li#res peuvent tre très ténus.

8 l’inverse les individus s’engageant dans un proet d’ha#itat participati& ont toutes les

chances de tisser des ie) +r0) (+roi+)  avec leurs &uturs voisins : ils partageront certains

locau$ et équipements -machine laver etc./ partageront -certainement/ quelques repas et

pour cela devront éta#lir des règles communes de copropriété. De la mme manière un

adhérent une association rencontre de nouvelles personnes et éprouve moins souvent un

sentiment de solitude -42>/ qu’un non adhérent -4H>/ -Kraphique 14/.

%X Tichael NUSID! b?rom Iiche to Tass TarPet : trategies &or ustaina#le )onsumption Gresentation pour le )entre onustaina#le )onsumption and Groduction 2'11%, KACIBY=!!=A TarP b!he trength o& ReaP !ies: C IetLorP !heor" Aevisited 6n ociological !heor" Yol. 1 -1,X3/ pp. 2'1@233.

Fa2e7 *ra, om8re,<*+ii)a+e*r)

G.a2e7 *om8re

re)+rei+ ,e5er)oe)

I+e)i+( ,e) ie) )o7ia*@

ie) imma+(rie)ie) ma+(rie)

Co)+r*7+io ,<* 5roe+ 7omm*A. A7/a+ 2e+e,e 8ie) e*=)

e+re5ar+i7*ier)

. A7/a+ 2e+e,e 8ie)

,Ko77a)ioe+re

5ar+i7*ier)

C. A7/a+2e+e,e )er2i7e)

e+re5ar+i7*ier)

D. Par+ae5r9+,e 8ie) e+)er2i7e)

E. Par+ae,<i=orma+io)a2e7 ,<a*+re)*+ii)a+e*r)

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41

Gra5/i6*e 14 $ !o*) arri2e$+$i ,e 2o*) )e+ir )e*e

ource : )A=DB) =nqutes ; )onditions de vie et aspirations <

d.  *es pratiques ni forcément altruistes, ni forcément solidaires

)ertaines pratiques colla#oratives supposent une &orme ,<a+r*i)me  de la part du

participantH'. es e$emples sont nom#reu$ : participer la construction d’un logiciel li#re

demande du +em5) soutenir un proet de croLd&unding sur une plate&orme de t"pe Ulule ou

NicPstarter suppose un don mo(+aire adhérer une CTCG requiert de pa"er un agriculteur

tout au long de l’année a&in qu’il puisse o#tenir un revenu décent de son activité écrire un

article sur LiPipédia ou participer un logiciel li#re signi&ie une 7o+ri8*+io i+ee7+*ee.Bn est alors rapidement tenté d’assimiler l’économie colla#orative une économie plus sociale

etFou solidaire que l’économie de marché. )ette éthique sociale est souvent dé&endue par les

acteurs du secteur. 6l su&&it pour s’en convaincre de lire les missions de Buishare [ un thinP

tanP international qui promeut la société colla#orative travers des rencontres con&érences et

dé#ats : 6 fa!oriser l#émergence d#une société collaborati!e en connectant les gens, les

organisations et les idées autour de !aleurs telles que la confiance, l#équité et le partage 7H1.

Gour déterminer si une pratique est altruiste ou non nous avons mo#ilisé plusieursindicateurs : l’individu en retire@t@il une compensation ou un gain &inancier ou la recherche

d’économies personnelles * =st@il motivé par l’éla#oration d’un proet collecti& commun * a

structure uridique de la plate&orme colla#orative est@elle non marchande *

i l’on prend le premier indicateur on constate que nom#reuses pratiques sont guidées par

des perspectives de gain en 5o*2oir ,<a7/a+ : la réalisation d’un ; achat malin < que

constitue l’acquisition d’un #ien d’occasion -colonne E de notre classi&ication/ le gain &inancier

o#tenu gr7ce la mise en location d’une cham#re -colonne )/ la recherche d’économies gr7ce

au partage d’équipements -colonne D/… Iotre t"pologie des pratiques colla#oratives montre

H' Iotons que nous ne parlons pas ici des gains &inanciers engendrés par les plate&ormes d’échange mais que notre propos porte #iensur la motivation de la part des individus qui adhèrent au modèle colla#orati& proposé.H1 http:FFouishare.netF&rFa#outF

X>1+>

34>32>

+X> +2>

Cdhérent Ion adhérent

\amaisGar&ois

ouvent

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42

que les plus populaires sont souvent guidés par des mo+i2a+io) =ia7i0re) i,i2i,*ee)

=or+e).

Ta8ea* & – T-5ooie ,e) 5ra+i6*e) e@+rai+

ource : )A=DB)

Parmi e) 5ra+i6*e) o$*7ra+i2e)  -colonnes D K du ta#leau/ la vision angélique de la

gestion par une communauté d’un #ien &ait partie d’un m"the qui n’a que peu avoir avec la

réalité. =ric . Aa"mondH2  hacPer de renom qui a participé l’éla#oration de nom#reu$

logiciels et créé la désignation ; open source <rappelle que pour qu’un #ien commun survive long terme l’utilité collective mais aussi i,i2i,*ee doit tre ma$imisée sinon le commun

&init par péricliter. =t il déclare que mme pour la gestion d’un ; commun < qu’est un logiciel

open source 6 t/e concept of t/e commons is not a magic and t/at banis/es questions about

selfdetermination, poer relations/ips, and t/e peril of maoritarianism le concept de

6 communs 7 n#est pas une baguette magique qui occulte les question d#autodétermination,

de relations de pou!oir et de dangers d#e+clusion des minorités 7. 6l ne su&&it donc pas de

participer une uvre collective non marchande pour tre guidé uniquement par des

motivations altruistes. a structure uridique ne sem#le pas non plus un indicateur opérant.?lore Eerlingen -co&ondatrice de Buishare/ indique en e&&et que : 6 ?l#économie collaborati!e,

comme l#Oconomie (ociale et (olidaire, reste un ensemble d#outils, de pratiques ou de formes,

dont on peut faire d#e+cellentes c/oses et de moins bonnes. Le crit3re du mod3le économique

ou de la forme uridique n#est donc définiti!ement plus un crit3re pertinent pour sa!oir si un

 proet ou une entreprise a un impact social positif ou non 7%.

Cu &inal =ric . Aa"mond ou Eotsman et Aogers -2'12/ a&&irment que la société colla#orative

<a 5a) ; )<a55*-er )*r * a+r*i)me o* *e )oi,ari+( 5ar+i7*i0re  e+ 6*<ee e)+7om5a+i8e a2e7 e 7a5i+ai)me e+ )o 5o)+*a+ ,e a ,(=e)e ,e <i+(r9+ i,i2i,*e.

es partisans du colla#orati& prennent simplement de la ,i)+a7e  vis@@vis du modèle de

consommation le plus répandu. ?orce est mme de constater que les pratiques de

consommation colla#orative avec échange monétaire ont pour e&&et de valoriser

économiquement des aspects de la vie quotidienne qui auparavant échappaient au marché : au

lieu de donner ses anciens ha#its on peut les revendre sur un site M on peut aussi monna"er le

&ait de donner un coup de main un voisin ou d’aider un ami lors d’un déménagement… et ces

pratiques ont donc pour conséquence non pas de sortir de la consommation mais plutt de la

H2 =ric . ACQTBID bOero Targinal !hinPing : \erem" Ai&Pin gets it all Lrong 2'14H3 6ntervieL de ?lore Eerlingen pour le a#o ; ’économie colla#orative est@elle aussi sociale et solidaire * le 2 décem#re 2'13http:FFLLL.lela#[email protected]*@economie@colla#orative@est@elle

Fa2e7 *ra, om8re,<*+ii)a+e*r)

G.a2e7 *om8re

re)+rei+ ,e5er)oe)

No *7ra+i= 5o*r K*+ii)a+e*r Kee,re 5a) ,e ai e 5o*2oir,Ka7/a+

ie) imma+(rie)ie) ma+(rie)

Co)+r*7+io ,<* 5roe+ 7omm*A. A7/a+ 2e+e,e 8ie) e*=)

e+re5ar+i7*ier)

. A7/a+ 2e+e,e 8ie)

,Ko77a)ioe+re

5ar+i7*ier)

C. A7/a+2e+e,e )er2i7e)

e+re5ar+i7*ier)

D. Par+ae5r9+

,e 8ie) e+)er2i7e)

E. Par+ae,<i=orma+io)a2e7 ,<a*+re)*+ii)a+e*r)

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43

protéger encore plus. =t Ghilippe Toati -2'13/H4  d’aouter: 6 lors que les pionniers des

 pratiques de consommation émergentes ont sou!ent été animés d#un esprit militant, de

contestation de l#/9perconsommation et de promotion de mod3les alternatifs de société, le

traitement des résultats de l#Pbser!atoire D Société et Consommation (L'ObSoCo) E éc/oue - établir

une relation entre le degré d#engagement des indi!idus dans ces pratiques et l#adoption d#une

 posture critique - l#égard de la consommation. (i les moti!ations sont di!erses selon les

indi!idus et selon les pratiques, on est plut2t enclin - considérer ces pratiques comme de

nouvelles modalités de l’!perconsommation. 7. )’est aussi un suet qu’on retrouve sous

la &orme d’une critique acer#e dans les articles de Sarald taunH+. 6l &ustige l’économie

colla#orative qui selon lui tue le temps li#re et &ait entrer le commerce et la recherche du pro&it

dans toutes les parties de nos vies : le temps mort n’e$iste plus il est utilisé optimisé et

commercialisé.

e.  Le collaboratif comme une incitation - être coauteur, - être partie prenante

Dans la littérature sur les échanges peer@to@peer et la culture internet la représentation de la

colla#oration ne se limite pas au$ échanges entre pairs une notion plus &orte de la

colla#oration est véhiculée : a 7ro-a7e ,a) e) 2ae*r) 7omm*e) une solide con&iance

voire une &oi dans les autres et <i7i+a+io ; 5ar+i7i5er créer un proet ou un contenu

plusieurs pour améliorer l’e$istant -EenPler 2''%H%  M )oris 2''HHH !apscott and Rilliams

2''X

HX

/.

)e concept prolonge l’ *+o5ie  des origines de l’internet imaginée et con0ue par des

communautés d’universitaires ou les pionniers d’internet tel Douglas ). =ngel#artH, comme

un outil destiné accrotre <i+eie7e /*maie .  )et idéal colla#orati& teinté

d’hédonisme et d’égalitarisme qui a accompagné la conception d’internet a selon Gatrice

?lich"X' oué un rle décisi& dans la di&&usion des technologies et la mo#ilisation des

in&ormaticiens pour participer au$ logiciels li#res et plus tard des internautes pour apporter du

contenu sur internet et continue innerver le Le#. Gour C$el ErunsX1 le #rouillage des

&rontières entre consommation passive et production active est tel que le terme de production

n’est pas adapté ces modèles de colla#oration il crée donc le terme 5ro,*)er   -par

contraction de ; production < et ; user </ ce néologisme renvo"ant ainsi au

H4 http:FFlo#soco.comFLp@contentFuploadsF2'14F',FBE_s"nth>)3>CXse_B#s)onso2'13_De&.pd&H+ Documentaire de CA!= ; (change troc et partage : un #usiness comme les autres * < http:FF&uture.arte.tvF&rFles@modes@de@consommation@seraient@ils@en@train@de@changerH% Qochai E=IN=A !he Realth o& IetLorPs: SoL ocial Groduction !rans&orms TarPets and ?reedom Qale Universit" Gress 2''%HH Tarie )BA6 ;a culture du don dans la modernité. es communautés du logiciel li#re< réseau$ n 14' 2''H.HX Don !CG)B!! et Cnthon" D.R66CT RiPinomics: SoL Tass )olla#oration )hanges =ver"thing Genguin 2''HH, Douglas ). =IK=ECA! bCugmenting Suman 6ntellect: )onceptual ?rameLorP Tenlo GarP )ali&ornie tan&ord research 6nstitute1,%2X' Gatrice ?6)SQ ’imaginaire d’internet ciences et ociété a découverte 2''1X1C$el EAUI b)ommunit" Euilding !hrough )ommunal Gu#lishing: !he =mergence o& Bpen IeLs 2''3http:FFeprints.qut.edu.auF24+F.

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44

; prosommateur < que l’on rencontre souvent dans la littérature sur la consommation

colla#orative.

Ta8ea* – T-5ooie ,e) 5ra+i6*e) e@+rai+

ource : )A=DB)

=n marge de la co@conception et du co@design sur le Le# une version &orte de la colla#oration

est aussi présente dans des modèles et pratiques plus anciennes -hors internet/ telles que

l’ha#itat participati& ou les "stèmes d’(changes ocau$ -=/ ->f. p.2H/. Iéanmoins lorsquel’on regarde l’éventail des pratiques colla#oratives actuelles cet idéal de ; construction d’un

proet commun < ne concerne qu’une petite part des propositions -colonnes ? et K de la

t"pologie/. a plupart des modèles h"#rides pour reprendre le terme de EauLens ne

&ournissent au participant ou au consommateur qu’un (+roi+ e)5a7e 5er)oe sur lequel il

peut solliciter ou o&&rir un service ou un #ien mais il n’a pas la main sur la gestion le contenu

les règles du site. =t d’ailleurs il sem#le di&&icile de transposer le modèle de la construction

commune de proet un nom#re très étendu de structures car la colla#oration demande des

structures managériales spéci&iquesX2

  -distri#ution modulaire des taches in&rastructurestechnologiques particulières validation commune des décisions…/ qui ne sont certainement

pas applica#les partout. Tais <a5ooie ,e a 7oa8ora+io> ,e <(7/ae 7o2i2ia e+

,()i+(re))(> a r(7i5ro7i+( 7r(a+ri7e voir un mode de vie &raternel que cite Tonique

DagnaudX3 pour décrire les dé#uts du Le# est revendiquée par nom#re de #logs start@up et

thinP tanP qui se réclament de l’économie colla#orative.

X2 Gaul ECUR=I et al. op. cit. X3 Tonique DCKICUD op. cit.

Fa2e7 *ra, om8re,<*+ii)a+e*r)

G.a2e7 *om8re

re)+rei+ ,e5er)oe)

Co)+r*7+io ,K* 8ie 7omm*7oa8ora+io

ie) imma+(rie)ie) ma+(rie)

Co)+r*7+io ,<* 5roe+ 7omm*A. A7/a+ 2e+e,e 8ie) e*=)

e+re5ar+i7*ier)

. A7/a+ 2e+e,e 8ie)

,Ko77a)ioe+re

5ar+i7*ier)

C. A7/a+2e+e,e )er2i7e)

e+re5ar+i7*ier)

D. Par+ae5r9+,e 8ie) e+)er2i7e)

E. Par+ae,<i=orma+io)a2e7 ,<a*+re)*+ii)a+e*r)

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4+

Comme+ )e )i+*e a )o7i(+( 7oa8ora+i2e a* )ei ,e) 7o7e5+)4.

(mere+)

Garallèlement l’introduction de la notion d’économie colla#orative diverses propositions pour

le renouveau économique et sociétal sont apparues depuis quelques années dans les discours

médiatiques et politiques dans l’espoir de contrer amender ou compléter l’économie demarché dite ; classique < #out de sou&&le dans de nom#reu$ pa"s. Garmi eu$ les

e$pressions 7ir7*i+) 7o*r+) > (7oomie )o7iae e+ )oi,aire > (7oomie ,e a

=o7+ioai+( > (7oomie ,* 5ar+ae et depuis peu  (7oomie 7ir7*aire 4

&ont couler #eaucoup d’encre. Tais ces termes sont encore méconnus des ?ran0ais: une étude

menée par le )A=DB) pour l’CD=T= en uin 2'14 montrait par e$emple que seuls %> de la

population déclare avoir une idée précise de ce que signi&ie l’e$pression ; (conomie

circulaire <X+.

’origine du &lou conceptuel autour de ces économies tient au &ait que les concepts se

recoupent et s’entremlent. Tais au &ond que recouvrent@ils précisément * =n quoi di&&èrent@

ils de l’économie colla#orative * ’=ncadré 1 -p.4%/ propose des dé&initions de chacun de ces

nouveau$ concepts et le chéma 1 -p. 4H/ &ait apparatre de manière simpli&iée e) rea+io)

6*<e+re+iee+ 7e) 7o7e5+) entre eu$.

X4 E6KB! Aégis et SB6E6CI andra avec la colla#oration d’=milie DCUD=Q ; (volutions du comportement des &ran0ais &ace audéveloppement de l’économie circulaire < (tude réalisée pour le compte de l’CD=T= \uin 2'14http:FFLLL.developpement@dura#le.gouv.&rF6TKFpd&F=conomie)irculaire_Aapport)A=DB)_1%'%2'14.pd&X+ Aégis E6KB! ; a population &ran0aise ne connat pas #ien le concept de l’économie circulaire < CD=T= 2'14

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4%

E7a,r( 1 $ D(=ii+io ,e ,i==(re+e) =orme) (7oomi6*e) (mere+e)So7i(+( 7oa8ora+i2e ou 5air$;$5air

ource : )A=DB)

a société colla#orative s’appuie sur <(7/ae e+re5air) sans intermédiaire l’e$ception d’une possi#le

plate&orme d’échanges. )es échanges reposent souvent-mais pas o#ligatoirement/ sur les outils numériques quipermettent d’atteindre un seuil critique en@dessousduquel l’échange entre pairs n’est pas e&&icient.a )o7i(+( 7oa8ora+i2e  englo#e aussi les échangesnon économiques entre individus -rapports sociau$échanges de savoirs etc./.

L<(7oomie ,* 5ar+aeource : )A=DB) et Aachel EotsmanX% 

!raduction du terme anglais ; haring =conom" <souvent utilisé la place du terme ;économie

colla#orative < et dé&ini par Aachel Eotsman comme; un modèle économique &ondé sur e 5ar+ae ,e8ie) o* ,e )er2i7e) )o*)$*+ii)()  -espacesoutils etc./ &ondé sur des échanges monétaires ounon <. Tais le terme ; partage < prte con&usioncar il est connoté positivement dans le sens de laredistri#ution des ressources d’une certaine &ormed’altruisme alors que ce n’est pas &orcément le cas.

7oomie 7ir7*aireource : )A=DB) F CD=T=

)’est  un s"stème économique d’échange et deproduction qui tous les stades du c"cle de vie desproduits vise a*me+er <e==i7a7i+( ,e<*+ii)a+io ,e) re))o*r7e)  et ,imi*er <im5a7+)*r <e2iroeme+. ’économie circulaire est #aséesur % éléments principau$ : l’utilisation modérée et laplus e&&icace possi#le des ressources non renouvela#lesune e$ploitation des ressources renouvela#lesrespectueuse de leurs conditions de renouvellementl’écoconception et la production propre uneconsommation respectueuse de l’environnement lavalorisation des déchets en tant que ressources et letraitement des déchets sans nuisance.

=$emples : les vélos et voitures en partage M 6nter&acequi utilise des matières premières alternatives -chutesde production #ro"ats de dalles rec"clées etc./ M)amions d’une grande sur&ace roulant au ga9 issu desinvendus alimentaires…

Cir7*i+) ,<a7/a+) 7o*r+)ource : Tinistère de l’agriculture de

l’agroalimentaire et de la &ort Climentation.gouv.&r

=st considéré comme circuit court un mode decommercialisation des produits agricoles qui s’e$ercesoit par la 2e+e ,ire7+e  du producteur auconsommateur soit par la vente indirecte condition qu’il n’" ait 6*<* )e* i+erm(,iaire entre l’e$ploitant et le consommateur.

Cuourd’hui 1 producteur sur + vend en circuit court-21 > des e$ploitants/.

=$emples : les ventes directes sur les marchés lesCTCG a ruche qui dit oui…

7oomie )o7iae e+ )oi,aireource : )=D=? Tinistère des &inances

et des comptes pu#lics

e concept dJéconomie sociale et solidaire -=/ désigneun ensem#le dJentreprises organisées sous &orme de7oo5(ra+i2e)> m*+*ee)> a))o7ia+io)> o*=o,a+io) dont le &onctionnement interne et lesactivités sont &ondés sur un principe de solidarité etdJutilité sociale. )es entreprises adoptent des modes degestion démocratiques et participati&s. =lles encadrentstrictement lJutilisation des #éné&ices quJelles réalisent:le pro&it individuel est proscrit et les résultats sontréinvestis. eurs ressources &inancières sontgénéralement en partie pu#liques.

=$emples : l’(cole de la deu$ième chance es restos ducur e secours catholique…

7oomie ,e a =o7+ioai+(ources : Eourg et Euclet -2''+/ eteconomiedela&onctionnalite.comXH 

)’est un s"stème qui consiste rem5a7er a 2e+e,<* 8ie 5ar 7ee ,e a 2e+e ,e <*)ae ,*8ie. )e s"stème entrane le découplage entre lavaleur aoutée du #ien et la consommation d’énergieet de matières premières que ce #ien a nécessité.

=$emples : mise en location d’imprimantes par5ero$ mise en partage de voitures par ETR...

X% Aachel EB!TCI b!he haring =conom" acPs C hared De&inition 2'13 http:FFLLL.&astcoe$ist.comF3'22'2XFthe@sharing@econom"@lacPs@a@shared@de&initionXH Dominique EBUAK Iicolas EU)=! -2''+/ ; Jéconomie de &onctionnalité: changer la consommation dans le sens dudéveloppement dura#le < ?uturi#le Iovem#re 2''+ n 313

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4H

S7/(ma 1 – L<im8ri7a+io ,e) ,i==(re+e) =orme) ,<(7oomie (mere+e)

ource : )A=DB)

)e schéma appelle plusieurs commentaires :

•  ’achat de produits locau$ le &ait de partager ses #iens ou de promouvoir l’usage des

#iens plutt que leur propriété sont autant de gestes qui peuvent éviter le gaspillagedes ressources et permettent de &aire mieu$ avec moins. Cinsi les circuits courts

l’économie de la &onctionnalité et du partage pourraient a priori  tre englo#és dans le

concept d’ (7oomie 7ir7*aire  qui prne les actions conduisant une plus grande

économie des ressources. Tais comme nous l’avons vu précédemment l’usage ou le

partage peuvent aussi par&ois avoir un e==e+ re8o,   -et inciter les individus

partir plus souvent en vacances etc./. )’est pourquoi le cercle de l’économie circulaire

croise les autres concepts plutt qu’il ne les englo#e.

•  es 7ir7*i+) 7o*r+)  -circuits de distri#ution avec peu d’intermédiaires/ &ont partie de

l’économie de la &onctionnalité dans la mesure o` la diminution du nom#re

d’intermédiaires limite les transports contri#uant ainsi économiser les ressources. 6ls

peuvent par&ois tre colla#orati&s : prenons le cas des CTCG celles@ci &avorisent les

rencontres les relations sociales entre consommateurs et producteurs voire résultent

de la construction d’un proet en commun avec l’agriculteur. Tais certains achats

directs au producteur ou la consommation de produits locau$ ne remettent pas en

cause le rapport vertical de l’économie de marché standard dans lequel l’acheteur est

un simple consommateur et le vendeur un producteur sans interaction particulière

entre ces deu$ acteurs.

$onomie$ollaborative

$onomie de la fon$tionnalit!

Cir$uits $ourts

$onomie $ir$ulaire

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4X

•  ’idée de &avoriser l’usage des #iens soutenue par <(7oomie ,e a =o7+ioai+( 

est elle aussi cheval entre colla#orati& et non@colla#orati&. )ertains e$emples célè#res

tels que la monétarisation de l’usage d’une photocopieuse plutt la vente de l’o#etXX

ou la location par la puissance pu#lique de #ic"clettes ne peuvent comme nous l’avons

vu tre colla#orati&s dans la mesure o` ils sont organisés par des entreprises des

institutions et qu’ils ne prnent pas l’hori9ontalité dans les échanges.

•  Une entreprise est quali&iée de sociale et solidaire selon sa vocation tre utile

socialement : d’une part une entreprise sociale et solidaire peut tout &ait tre une

structure hiérarchique verticale classique ne &aisant pas appel au$ particuliers au$

consommateurs ou au$ usagers pour mettre en uvre ses actions. D’autre part une

entreprise colla#orative n’a pas &orcément vocation tre sociale comme nous l’avons

vu précédemment. )es deu$ concepts ont donc peu de choses voir avec l’économiecolla#orative.

Cu &inal ce schéma montre que l’économie colla#orative est la croisée des chemins par&ois

#asée sur le partage par&ois &avorisant la consommation locale souvent se parant de vertus

écologiques mais &orce est de constater que souvent les modèles d’échanges entre pairs que

nous connaissons auourd’hui ne peuvent tre attachés aucune des catégories précédentes.

Grenons deu$ e$emples em#lématiques de la )o7i(+( 7oa8ora+i2e RiPipédia l’archét"pe dela colla#oration ne peut tre englo#é dans aucun autre concept. Cir#n# ne permet pas

&orcément de limiter le gaspillage car cette plate&orme internet a plutt tendance &aciliter et

promouvoir les déplacements : les individus pro&itant d’une cham#re che9 l’ha#itant seraient

soit partis de toute manière gr7ce l’o&&re touristique classique soit seraient restés che9 eu$

et les individus o&&rant gagnent de l’argent qui peut leur permettre leur tour de consommer.

)e s"stème ne &ait donc ni partie de l’économie circulaire ni #ien s]r des circuits courts.

XX Iicolas 6BUICIDCI 2'13 Pp. cit .

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4,

I! – Le) 5ra+i6*e) a7+*ee) e+ ; 2eir

e &oisonnement d’initiatives nouvelles touchant la société colla#orative et le caractère récent

de ce phénomène rendent a me)*re ,e) 5ra+i6*e) 7oa8ora+i2e) ,(i7a+e. Tesurer

l’économie colla#orative en chi&&re d’a&&aires ou en point de G6E -Groduit 6ntérieur Erut/ a&in de

mieu$ évaluer son impact dans la société est a priori   séduisant mais dans les &aits

relativement stérile. D’une part une proportion importante des apports de la société

colla#orative e)+ o$mar7/a,e et n’est donc pas compta#ilisa#le dans le G6E qui n’intègre

que les échanges monétarisés. D’autre part au sein des pratiques marchandes il est peu

pro#a#le que les échanges monétaires engendrés par des sites de covoiturage ou de vente de

#iens soient dans leur totalité ,(7ar()  au$ administrations &iscales compétentes : ces

pratiques passent travers les mailles du &ilet. =n&in ces deu$ pro#lèmes mis part pour

e&&ectuer une approche complète de mesure des gains générés par le secteur colla#orati& ces

derniers devraient tre mis en regard des ,e)+r*7+io) ,<em5oi e+ ,e 2ae*r  induites en

retour dans les secteurs ; traditionnels < -diminution du recours au$ ta$is ou au$ htels etc./

ce qui rend la t7che particulièrement ardue.

Gour toutes ces raisons nous pré&érons mesurer l’étendue des pratiques colla#oratives en

répertoriant leur nom#re d’utilisateurs partir des nom#reuses enqutes récentes qui

dessinent l’état des lieu$ de l’économie colla#orative au niveau &ran0ais.

La 7o)omma+io ,e 8ie) ma+(rie)1.

a.  *es pratiques récentes et en plein essor

a société colla#orative vue sous l’angle de la vente de #iens d’occasion et de la location de

#iens ou de services -colonnes C D de notre t"pologie/ est en plein essor. es changements

de comportements sont rapides et d’une grande ampleur.

•  es sites  d’ a7/a+ F2e+e ,e 8ie) ,<o77a)io  -colonne E du !a#leau 2 p.2,/ tels

Cma9on =#a" ou e #on coin &ont partie des sites internet les plus visités de ?rance

toutes catégories con&ondues -)&. Kraphique 1H p.++/. 6ls sont devenus d’usage

courant. Troi) Fra?ai) )*r 6*a+re  ont  dé acheté un #ien sur une plate&orme de

vente entre particuliers en 2'14. =t la progression de ces pratiques est indiscuta#le

-)A=DB)/X, : parmi les livres acquis dans les si$ derniers mois 22> ont été achetés

d’occasion en 2'14 contre seulement 1+> en 2'13. D’autre part la part de produits

électroménagers achetés d’occasion est passée de 2X> ++> entre 2''% et 2'11

X,)A=DB) enqute ; )onsommation < 2'14

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+'

celle de meu#les de X2> 1'1> celle des produits audio@visuels de 32> 4+>

celle des produits de ardinage@#ricolage de 33> 44>,'.

Ta8ea* – Pra+i6*e) 7oa8ora+i2e) i() ; ,e) 8ie) ma+(rie) r(5er+ori(e) 5ar,i==(re+e) e6*9+e) ,<o5iio

T-5e ,e 5ra+i6*e Fr(6*e7e Pro5or+io ,e a 5o5*a+io 6*i So*r7e Da+e

A. A7/a+ 2e+e ,e8ie) e*=) e+re5ar+i7*ier)

1'>C dé 2e,* un produit qu’il a lui@mme&a#riqué

6?BG Cvril 2'14

'4> =st 7ie+ de ; a ruche qui dit oui <a Auche qui dit ouiet )A=DB),1 

Bct 2'14

. A7/a+2e+e ,e8ie) ,<o77a)ioe+re 5ar+i7*ier)

H%>C dé a7/e+( sur une plate&orme devente entre particuliers

%'T de conso. FTediaprism

Bct 2'14

%H>C dé 2e,* sur une plate&orme de venteentre particuliers

%'T de conso. FTediaprism

Bct 2'14

4,>A7/0+e ,<o77a)io  chaque &ois quec’est possi#le

%'T de conso. FTediaprism

Bct 2'14

3+>E))a-e ,e 2e,re généralement lesproduits ou équipements dont il n’a plusl’utilité

%'T de conso. FTediaprism

Bct 2'14

+2>C dé 2e,* ses #iens d’autresparticuliers

6psos F Cdeme \an 2'12

11> C acheté un i2re ,<o77a)io dans l’année)A=DB) enqute)onsommation

\an 2'12

C. A7/a+2e+e ,e)er2i7e) e+re5ar+i7*ier)

42>C dé pratiqué le 7o2oi+*rae -conducteur ou passager/

%'T de conso. FTediaprism

Bct 2'14

1,> )ovoiturage -cté conducteur/GriceTinisterFaGosteFBpinionRa"

Iov 2'13

24> )ovoiturage -cté passager/GriceTinisterFaGosteFBpinionRa"

Iov 2'13

X>

C participé un proet de 7roV,=*,i ou une souscription une o&&re d’épargnedont les &onds sont utilisés pour un proet

responsa#le

EYC \uin 2'14

%>C mis en location des #iens qui luiappartiennent

!I aposte Iov. 2'13

1'>C dé loué tout ou une partie d’unlogement appartenant un particuliercomme logement dJappoint

%'T de conso. FTediaprism

Bct 2'14

3>C dé loué tout ou une partie de votreha#itation un particulier commelogement dJappoint

%'T de conso. FTediaprism

Bct 2'14

D. Par+ae5r9+ ,o,e 8ie) e+ )er2i7e)

11>C (7/a( o* +ro6*( des produits ou desservices avec d’autres personnes

6psos F Cdeme \an 2'13

1>E))a-e ,<(7/aer généralement lesproduits ou équipements dont il n’a plus

l’utilité

%'T de conso. F

Tediaprism

Bct 2'14

%'>C ,o( le dernier vtement dont il s’estséparé

)A=DB) enqute)onsommation

\an 2'12

41>Doe généralement les produits ouéquipements dont il n’a plus l’utilité

%'T de conso. FTediaprism

Bct 2'14

ource : )A(DB) partir des données provenant de plusieurs enqutes d’opinion,2 

,' =nqute Eudget des &amilles de l’6I== 2'11,1 a ruche qui dit oui déclare environ 1'1 ''' clients acti&s en octo#re 2'14 répartis entre ?rance et Eelgique-https:FFLLL.laruchequiditoui.&rF&ichiersFZui@sommes@nous@R=E.pd&/ ce qui représente moins de '.4> des ménages &ran0ais et#elges.,2 )itons les enqutes que nous avons répertoriées par date de pu#lication :

•  =nqute )onsommation du )A(DB) -menée intervalles réguliers depuis 1,,3/•  =nqute ; )onditions de vie et Cspirations < du )A(DB) -menée chaque année depuis 1,HX/•  es secondes vies des o#ets : les pratiques d’acquisition et de délaissement des produits de consommation )A=DB) anvier

2'12•  es ?ran0ais et les pratiques colla#oratives 6psosFCD=T= anvier 2'13•  B#servatoire de la con&iance !IFa Goste novem#re 2'13•  B#servatoire )=!==T 2'13 : le consommateur européen en mode alternati& 2'13

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+1

•  es sites d<a7/a+2e+e ,e )er2i7e)  -colonne )/ ainsi que les sites de 5ar+ae ,e

)er2i7e)  sont très récents et ne sont pas tous logés la mme enseigne. )ertains

&onctionnent très #ien et d’autres cherchent encore leur place :

o  es sites d’Cir#n# et Ela#lacar sont de vérita#les succès commerciau$ et ont &ait

leur entrée dans le pa"sage quotidien des ?ran0ais en un temps record -moins

de deu$ ans/: par e$emple près de 4" ,e) Fra?ai) ,(7are+ a2oir =ai+

,* 7o2oi+*rae  dans l’année en 2'14 alors que cette pratique était très

marginale usqu’en 2'12.

o  D’autres initiatives de location de services sont encore #al#utiantes -OiloP

=loue…/ mais elles sont pour la plupart e$trmement récentes et leurs

propositions tendent #ouleverser les ha#itudes les modes de vie classiques

de telle sorte qu’elles nécessitent donc certainement un temps plus long pour se

développer -e$ : OiloP et =loue proposent de mettre en location les o#ets que

l’on possède et qui restent inutilisés che9 soi…/.

•  e re7o*r) ; ,e) )i+e) ,e 5ar+ae5r9+) ,e 8ie) e+ )er2i7e) -colonne D/ entre

particuliers est encore asse9 peu utilisé. euls 11> des ?ran0ais auraient dé échangé

ou troqué des produits ou des services avec d’autres personnes. )omme pour la

location de #iens entre particuliers de nom#reuses o&&res de partage de services sont

très innovantes et donc certainement plus longues tre adoptées par la population

-e$ : sur le site )ooPening un hte organise et prépare un repas avec des inconnus qui

viennent che9 lui et partagent les &rais des courses pour le repas/.Garmi les pratiques de partage le ,o &ait e$ception il &ait partie des actes de la vie

courante surtout en ce qui concerne les vtements -%'> des ?ran0ais déclarent avoir

donné le dernier vtement dont ils se sont séparés/.

•  es )i+e) ,<a7/a+ 2e+e ,e 8ie) e*=) e+re 5ar+i7*ier) -colonne C/ sont

e$trmement récents et encore con&identiels.

•  e =ia7eme+ 5ar+i7i5a+i= o* 7roV,=*,i  -colonnes ) et D/ est pratiqué par

une minorité -X>/ mais est voué selon les e$perts se développer &ortement dans les

années venir,3.

Une anal"se de l’évolution dans le temps des requtes sur le moteur de recherche Koogle

con&irme cette hiérarchie.

•  =tude sur l’économie du partage Bpinion Ra"FGrice TinisterFa Goste anvier 2'14•  B#servatoire de l’économie colla#orative 6&op pour C ittle TarPet.com avril 2'14.•  Earomètre EYC 2'14 de l’=ngagement Dura#le uin 2'14•  es nouveau$ modes de consommation : Cttitudes et pratiques des ?ran0ais %' millions de consommateursFTediaprism

octo#re 2'14,3Eogdan ?ilip GBG=)U et ?antine =?=YA= ; )roLd&unding made in ?rance @ ’important est de gagner pas de participer < paratre au$ Gresses de l’(cole des Tines.=t un article du Tonde sur les réactions des #anques : http:FFLLL.lemonde.&rFargentFarticleF2'1+F'1F21Fla@&inance@participative@ne@laisse@pas@les@#anques@de@mar#re_4+%'%4X_1%+H''H.html 

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+2

Gra5/i6*e 1# $ 2o*+io ,* om8re ,e re6*9+e) Gooe e Fra7e@en indice : indice 1'' f ma$imum du nom#re de recherches sur la période atteint par Ela#lacar @

ource : )A=DB) partir du site Koogle !rends

b.  *es pratiques touc/ant l#ensemble du corps social

es enqutes d’opinion concordent sur l’anal"se sociodémographique des pratiquants de la

consommation colla#orative. !out d’a#ord le phénomène de la vente et de l’achat d’occasion

traverse <e)em8e ,e) 7o*7/e) ,e a )o7i(+( aucune catégorie sociale n’est mise sur la

touche. )omme le souligne Yan de Klind,4 les apports de la participation au$ modèles

colla#orati&s sont multiples et peuvent séduire toutes les &ranges de la société c’est pour cette

raison que la consommation colla#orative n’est pas réservée uniquement au$ gens eunes etconnectés.

’idée selon laquelle les pratiques colla#oratives s’inscriraient dans un mode de vie de plus en

plus ur#ain -elles résoudraient le pro#lème du manque de place en ville elles seraient

ampli&iées par la multiplicité des échanges possi#les/ est #attue en #rèche par les chi&&res : les

r*ra*@ e+ e) /a8i+a+) ,e 5e+i+e) aom(ra+io) échangent vendent et troquent

autant voire plus que les Garisiens et les ha#itants des grandes métropoles.

D’autres spéci&icités méritent d’tre mises en avant :

•  <a7/a+2e+e e+ a o7a+io ,e 8ie) ,<o77a)io est plus une a&&aire de =amie) 

-4H> du total des ventes de #iens d’occasions de particulier particulier sont &aites par

des parents avec en&ants au &o"er/ et de personnes relativement ai)(e),+. =n 2'11

dans son #aromètre sur la di&&usion des technologies de l’in&ormation et de la

communication dans la société &ran0aise le )A=DB) a estimé la proportion de la

population 2e,a+  des #iens ou des services sur internet. 2X> des personnes

interrogées -personnes de 12 ans et plus/ ont déclaré l’avoir &ait au cours des dou9e

,4Gieter YCI D= K6ID b!he consumer potential o& )olla#orative )onsumption 2'13,+ es ?ran0ais et les pratiques colla#oratives 6psosFCD=T= anvier 2'13

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+3

mois écoulés,%. 6l est #eaucoup plus &réquent de vendre des #iens ou des services sur le

net lorsque l’on est dé acheteur : ainsi a moi+i( ,e) a7/e+e*r) )o+> (aeme+>

,e) 2e,e*r)  -^ 21 points par rapport la mo"enne/. Cu &inal on recense dans la

population -Kraphique 1%/ : 24> des personnes qui ont acheté e+ vendu sur le net au

cours des dou9e derniers mois une proportion identique qui ont &ait des achats mais

n’ont rien vendu 4> de vendeurs uniquement et 4X> qui n’ont &ait aucune transaction

sur internet.

Gra5/i6*e 1&T-5ooie ,e a 5o5*a+io e =o7+io ,e) +ra)a7+io) e==e7+*(e) )*r i+ere+

ource : )A=DB) =nqute sur la di&&usion des technologies de l’in&ormation pour le )K= et l’CA)=G uin 2'11

Bn aurait pu s’attendre ce que les personnes disposant de &ai#les revenus soient les

plus enclins vendre des #iens sur internet a&in d’avoir un complément de revenu mais

les titulaires des plus hauts revenus le &ont #eaucoup plus volontiers : ils disposent il

est vrai de davantage de #iens matériel ou immatériels céder. 6ls sont également

plus &amiliers des outils numériques.

•  e 5ar+ae> e 5r9+> e +ro7 concerne aussi les =amie) mais souvent plutt e*e) et 8a) re2e*). 

•  e 7o2oi+*rae est vérita#lement une a&&aire de  e*e) ,e moi) ,e "# a) plus

souvent des /omme) et des ,i5Bm().

•  e 7roV,=*,i intéresse davantage les /omme) de pro&il )o7io$5ro=e))ioe et

de re2e*) élevés.

,% Aégis E6KB! Gatricia )ABU!!= la di&&usion des technologies de l’in&ormation et de la communication dans la société &ran0aise-2'11/ )A=DB) )ollection des rapports n2HX décem#re 2'11 http:FFLLL.credoc.&rFpd&FAappFA2HX.pd&  

24> ont achetée+ vendu

24> ontseulement

acheté

4> ontseulement

vendu

4X> nJont &aitaucune

transaction surinternet

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+4

Le 5ar+ae ,* )a2oir e+ ,e) 8ie) imma+(rie) i=orma+io> 7*+*re>".

=or*m)> mii+a+i)me

a.  *es pratiques dé- bien ancrées

es comportements colla#orati&s dans les domaines de <i=orma+io> ,* )a2oir> ,e a7*+*re )*r i+ere+  -colonnes = et ?/ &ont maintenant 5ar+ie ,e a 2ie 6*o+i,iee ,e)

Fra?ai). )ertains sites internet d’échange de savoir ou &orums de discussions &ont désormais

partie des plus sites &réquentés par les internautes toutes catégories con&ondues. )itons

appartenant au !op +' des sites les plus visités en ?rance en 2'14: Qou!u#e avec près de 2+

millions de visiteurs uniques par mois RiPipédia 1H millions les &orums d’échange -)omment

0a marche , Tillions Tarmiton et Doctissimo environ H millions/. !Litter qui pourtant ne

&igure pas dans le palmarès des +' premiers sites compte près de 2H' millions d’utilisateurs

acti&s mensuels dans le monde dont 23 millions en ?rance et +'' millions de tLeets sont

partagés chaque our. ’écoute et le téléchargement de m*)i6*e  sont pratiqués par 4

,e) Fra?ai) sans qu’on puisse dénom#rer e$actement la part des échanges entre individus

-mme si on suppose qu’elle est conséquente/.

es internautes sont aussi souvent eu$@mmes créateurs de contenu sur des &orums de

discussions #logs ou chats mais aussi des réseau$ sociau$ en général : * Fra?ai) )*r

7i6 "" 7o+ri8*e a7+i2eme+ a* 7o+e* (,i+( sur le net via des commentaires des

pu#lications sur les &orums de discussion les réseau$ sociau$ les chats les #logs et 32> sontuniquement lecteurs des pu#lications )oi+ #4 ,e a 5o5*a+io 6*i (7/ae ,e)

i=orma+io) entre individus,H. es internautes se partagent en trois catégories : 2H > sont

des contri#uteurs qui le plus souvent lisent également ce que les autres ont posté 3, >

lisent les commentaires laissés par d’autres et 3' > disent ne amais lire ou écrire des

commentaires sur les &orums et autres réseau$ sociau$ sur le Iet. Cinsi la communauté

d’auteurs est auourd’hui conséquente : selon RiPipédia le site de la &ondation dispose de "

miio) ,e 7om5+e) *+ii)a+e*r) =ra7o5/oe)  -c’est@@dire de personnes qui rédigent

relisent corrigent ou commentent les pages/ dont plus de 1+ ''' étaient considérés éditeursacti&s au mois de décem#re 2'14 il e$iste auourd’hui 1 +'' ''' articles en ?ran0ais.

a colla#oration touche aussi d’autres sphères telles que a 7i+o-ee+( e+ <eaeme+ au

travers de l’essor d’une  a7+i2i+( mii+a+e ,ii+ae e+ ,e )ia+*re) ,e 5(+i+io)  par

e$emple. D’une part de nom#reuses actions militantes sont auourd’hui orchestrées partir

des réseau$ sociau$ mais aussi partir de sites tels Cvaa9.org et )hange.org avec une

audience touours accrue,X.

,H Aégis Eigot Gatricia )routte La diffusion des tec/nologies de l#information et de la communication dans la société française ;014<)A=DB) )ollection des rapports n31H novem#re2'14 http:FFLLL.credoc.&rFpd&FAappFA31H.pd&  ,X Cvaa9 revendique en novem#re 2'13 près de 3' millions de pétitionnaires. )hange.org déclare compter plus de X' millionsd’utilisateurs dans 1,% pa"s.

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++

Gra5/i6*e 1 $ To5 # ,e) )i+e) e) 5*) 2i)i+() e Fra7e@)hamp : !ous lieu$ de conne$ion F Cpplications internet incluses [

ource : TediametrieFFIetAatings @ !ous lieu$ de conne$ion @ ?rance @ \uillet 2'14

Yisiteurs Uniques : Iom#re total dJindividus a"ant visité un groupe ou un site au moins une &ois pour la périodeconcernée. es individus a"ant visité le mme groupe -ou le mme site/ plusieurs &ois ne sont comptés quJune seule&ois.

b.  (urtout c/e les eunes, pas forcément dipl2més, tr3s actifs sur le net

es liens avec l’7ge sont très nets : 5*) o e)+ * e*e i+era*+e e+ 5*) o 7o+ri8*e

a7+i2eme+ a* e+. Bn passe de 44 > d’adolescents -12@1H ans/ contri#uteurs moins de

1' > pour les internautes les plus 7gés. Des di&&érences de comportement en &onction du

niveau de diplme de l’internaute ressortent pas tant au niveau des contri#utions que de la

proportion de lecteurs ma$imale pour les diplmés du Eac et du supérieur. Bn note en&in

6*e e) /a*+) re2e*) re)+e+ ,a2a+ae ; <(7ar+ ,e) 7o+ri8*+io) )*r i+ere+'' M

,, Gatricia )ABU!!= andra SB6E6CI et \org TU=A ; Yeu$@tu tre mon ami * ’évolution du lien social l’heure numérique <)A=DB) )ahier de recherche en cours de pu#lication 2'14

W Si+eNom8re ,e 2i)i+e*r) *i6*e)X

5ar moi)

1 Gooe 3X2 Fa7e8oo 2%3 Yo*T*8e 2+4 Mi7ro)o=+ 24+ Orae 1,% Zi,oV) i2e 1XH Zii5e,ia 1XX Le8o7oi.=r 1%, Pae)[a*e) 1%

1' Ya/oo 1+11 S-5e 1412 Ama:o 1413 Free 1414 Fra7e T((2i)io 111+ SFR  111% A55e 111H !i,eoa 1'1X O*+oo 1'1, oer 1'2' C,i)7o*+ ,21 Me+eo Fra7e ,22 Comme+CaMar7/e ,

23 Li+era*+e.7om ,24 Dai-mo+io ,2+ Fa7 X2% O2ero X2H Le Fiaro X2X MYTF1 X2, Cre,i+ Ari7oe X3' AoCie X31 Ma55- H32 ea- H33 Dro58o@ H34 MSN H3+ Le Mo,e H3% !o-ae)$S7=.7om H3H i H3X Marmi+o H3, Le Pari)ie H4' Do7+i))imo H

41 Pri7eMii)+er H42 !E!O %43 !iaMi7/ei %44 La Re,o*+e %4+ A).7om %4% Carre=o*r %4H Tee Loi)ir) %4X LKo8) %4, La Po)+e %+' Ser2i7e$P*8i7.=r %

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+%

plus souvent qu’en mo"enne -41 >/ ils ne lisent et n’écrivent aucun commentaire. =n&in

l’attitude plus ou moins participative sur le Le# peut tre reliée la 7o=ia7e portée dans les

commentaires qu’on peut trouver sur le Iet -voir page 34/ : plus une personne " accorde du

crédit et plus elle@mme " écrit et lit ce qui s’" trouve -Kraphique 1X/.

Gra5/i6*e 1 $ P*) e) i+era*+e) ,e 1 a) e+ 5*) o+ 7o=ia7e ,a) e)7omme+aire) ai))() 5ar e) *+ii)a+e*r) ,<i+ere+ e+ 5*) i) - 7o+ri8*e+ e*@$

m9me)@ )hamp : ensem#le des internautes de 1X ans et plus en > @

ource : )A=DB) =nqute sur les ; )onditions de vie et les Cspirations< uin 2'14

Le) 5ra+i6*e) 7oa8ora+i2e) +o*7/a+ *e 7omm*a*+( re)+rei+e3.

Garmi les pratiques de construction d’un proet commun un nom#re restreint d’individus le

comportement de loin le plus répandu est la participation associative -colonne K/. Tme si

elles sont rarement considérées comme telles de par leur mode de &onctionnement et leur

vocation les associations peuvent mme tre considérées comme le plus gros secteur de la vie

colla#orative. Pr0) ,<* Fra?ai) )*r ,e*@ a,/0re ; *e a))o7ia+io en ?rance en 2'14

-Kraphique 2'/. Pra+i6*e a))o7ia+i2e e+ 5r(=(re7e 5o*r e 5ar+ae> 7o=ia7e ,a)

a*+r*i 2o+ )o*2e+ ,e 5air : 4,> des adhérents une association pensent qu’il est

possi#le de &aire con&iance au$ autres contre 2,> des non adhérents -Kraphique 21/. De

plus %'> des adhérents une association sont prts partager ou prter leurs o#ets -contre

+'> des non@adhérents/.

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"O"3   "1

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Ii lJun ni lJautreecteur

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+H

Gra5/i6*e 1' $ A,/(rer ; *e a))o7ia+io e+ a2oir 7o=ia7e ,a) a*+r*i> e

ource : )A=DB) enqute ; )onditions de vie et aspirations < 2'14

)ontrairement au$ autres modèles colla#orati&s les adhésions au$ associations sont plutt

)+a8e) ,a) e +em5). ’arrivée de nouvelles &ormes de colla#oration depuis les années

2'1' ne sem#le pas avoir d’incidence particulière sur le phénomène associati&. Tais parmi les

associations signalons tout de mme les CTCG encore relativement peu développées -%>

d’adhérents selon le #aromètre 6psosFCdeme 2'13/ mais disposant possi#lement d’un

potentiel de croissance : elles répondent au$ e$igences de circuit court au$ préoccupations

environnementales la demande de lien social etc. et 3X> des ?ran0ais se disent intéressés.

Gra5/i6*e " – Le) 5ra+i6*e) a))o7ia+i2e) e Fra7e ,e5*i) "# a)@ Groportion d’individus déclarant participer une association en > @

ource : )A=DB) enqute ; )onditions de vie et aspirations < 2'14

4'

"'

#1

1

Cdhérent Ion adhérent

Bn nJest amaisasse9 mé&iant

6l est possi#le de&aire con&iance au$autres

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       1       ,       ,       +

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       1       ,       ,       ,

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       2       '       '       2

       2       '       '       3

       2       '       '       4

       2       '       '       +

       2       '       '       %

       2       '       '       H

       2       '       '       X

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       2       '       1       2

       2       '       1       3

       2       '       1       4

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+X

D’autres modèles de 7o)+r*7+io ,<* 5roe+ 7omm* a*+o*r ,<* om8re re)+rei+ ,e

5ar+i7i5a+) -colonne K/ n’ont pas vocation devenir grand pu#lic. )e sont des pratiques de

niche et elles sont certainement vouées le rester. Zuelques e$emple : les ardins partagés

intéressent avant tout les ultra@ur#ains qui vivent en appartement. a mise en place d’un

ha#itat participati& demande un investissement important et ne peut concerner que des gens

qui ont pour proet de changer de demeure.

)e sont principalement les plus ,i5Bm() qui adhèrent des associations : ils sont %+> parmi

les diplmés du supérieur soit un écart considéra#le avec les non@diplmés -^3, points/. Bn

constate aussi qu’ils sont un peu plus &réquemment r*ra*@ -+'> d’adhérents dans les

communes rurales contre 41> Garis/ et )(ior)  -++> d’adhérents contre 44> che9 les

moins de 2+ ans/.

Gra5/i6*e "1 –Le) ,i5Bm() +r0) im5i6*() ,a) e miie* a))o7ia+i=Groportion d’adhérents par niveau de diplme en >

ource : )A=DB) enqute ; )onditions de vie et aspirations < 2'14

"&

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)erti&icatdJétudesprimaires

E=G) Diplmepro&.

)ourt)CG E=G

EC) EC)^2 EC)^3 etplus

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+,

La )o7i(+( 7oa8ora+i2e a * 8e a2eir4.

!out mène penser que la société colla#orative ne peut plus tre considérée comme un simple

phénomène de mode.

L<e)em8e ,e) ((me+) 6*i o+ 7r(( * 7o+e@+e =a2ora8e a* ,(2eo55eme+ ,*

7oa8ora+i= <o+ a*7*e rai)o ,e e 5*) 9+re 2aa8e) ,a) e) a(e) ; 2eir.D’une part  le développement des outils numériques est amené prendre touours plus de

place dans notre quotidien avec par e$emple la naissance de <i+ere+ ,e) o8e+). Gar

e$emple le &ait qu’un o#et soit connecté en permanence pourra donner des in&ormations en

temps réel sur sa localisation son statut d’occupation -li#re F utilisé etc./ et on peut imaginer

aisément que ce t"pes d’in&ormations pourront tre utilisés pour les échangesFprts et partage

de #iens. D’autre part les 5er)5e7+i2e) ma7ro(7oomi6*e) anticipent peu de chances de

renouer avec une &orte croissance dans les années venir ni en ?rance ni dans l’ensem#le

des pa"s occidentau$ développés. es #esoins de trouver de nouvelles solutions pour r(,*ire<im5a7+ e2iroeme+a  de nos modes de vie est touours plus pressant. =n&in la

m(=ia7e e2er) e) i)+i+*+io) ne sem#le pas s’essou&&ler. Gour témoin les &orts niveau$

d’a#stention au$ di&&érentes élections dans les grands pa"s européens. e s"stème politique

n’est plus considéré comme une réponse &ia#le au$ pro#lèmes que rencontrent notre société et

la volonté de se retourner vers d’autres &ormes de liens est avérée sur le long terme.

Gra5/i6*e "" $ La 7o=ia7e e+re 5air) 7roi+ e E*ro5e

ource : )A=DB) e$ploitation de l’=uropean Yalue urve"

D’ailleurs les ?ran0ais ne s’" trompent pas. 6ls pensent que les économies émergentes ont du

5o+e+ie. H'> des personnes interrogées pensent que l’économie circulaire va se développer l’avenir X1> pour les circuits d’achats courts +2> pour la consommation colla#orative

+1

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Cllemagne delJBuest

Eelgique

u$em#ourg

?rance

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%'

-Kraphique 23/. Aappelons aussi que seuls %> des ?ran0ais considèrent que ces pratiques ne

présentent aucun avantage -Kraphique 4 page 1+/.

Gra5/i6*e "3 – Le) Fra?ai) =a2ora8e) a* ,(2eo55eme+ ,e) (7oomie)(mere+e)

ource : )A=DB) selon les résultats de l’enqute Tédiaprism F %' millions de consommateur octo#re 2'14

=n&in l’usage des #iens est valorisé : plus de +4> de la population -%%> che9 les plus

diplmés/ dit tre disposée 5r9+er o* 5ar+aer e) o8e+)  qu’elle utilise plutt que d’en

tre l’usager e$clusi&. Tme si cette réponse n’est qu’une déclaration d’intention on ne peut

minimiser son importance. =lle sem#le en accord avec les travau$ empiriques de YCI D=

K6ID1'' qui montrent qu’il e$iste une vérita#le volonté des ha#itants d’Cmsterdam de prendre

part au$ initiatives colla#oratives et que cette volonté vient en partie du &ait que les

motivations peuvent tre variées : &inancières intért pratique idéologique…

Des travau$ récents du )A=DB) montrent aussi qu’environ un ?ran0ais sur si$ a dé mis en

place des comportements de =r*ai+( 7/oi)ie> c’est@@dire en dehors de toute contrainte

&inancière en consommant moins de viande en utilisant moins leur voiture en achetant des

produits locau$ en &aisant de la cuisine en rec"clant. )e groupe de résistants laconsommation a toutes les chances de conserver ses comportements mme en temps de

prospérité économique et d’adopter de nouveau$ modes de consommation plus respectueu$ de

l’environnement1'1.

1'' ieter 75& . 8L"&. b!he consumer potential o& )olla#orative )onsumption 2'131'1\ustine )B6I Gascale S=E= et Iicolas 6BUICIDCI Ya@t@on vers une &rugalité choisie * )A=DB) )ahier de recherche n3'2décem#re 2'13

,+> ,%>

X1>

H'>

X1>

+2>

=conomie circulaire )ircuits dJachat courts )onsommation col la#orative

=st &avora#le Gense que cette économie va se développer lJavenir

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%1

Gra5/i6*e "4 – U)ae 7o+re 5ro5ri(+(; De manière générale tes@vous prt partager ou prter des o#ets que vous utilise9

ou pré&ére9@vous en tre l’usage e$clusi& * <

E)em8e ,e a 5o5*a+io Par i2ea* ,e ,i5Bme

ource : )A=DB) enqute ; )onditions de vie et aspirations < uin 2'14

Le) o8)+a7e) 6*e a )o7i(+( 7oa8ora+i2e ,e2ra =ra7/ir#.

C&in de de se développer la société colla#orative a #esoin de résoudre di&&érentes di&&icultés.

a première réticence e$primée selon notre enqute ; )onditions de vie et Cspirations <concerne la m(=ia7e e2er) a*+r*i -%1> des réponses/. Bn voit ainsi que malgré les e&&orts

&ournis par les sites pour développer la e@reputation des mem#res c’est encore de ce cté que

le #7t #lesse. a solution ne peut pas venir uniquement de la capacité des entreprises du

secteur colla#orati& &ournir des garde@&ous -notes pro&il s"stème de sécurisation des

échanges/. )’est certainement auourd’hui du cté du (i)a+e*r  que les réponses sont

attendre. D’une part les ?ran0ais manquent de connaissances sur le cadre uridique des

pratiques de particuliers particuliers -+,> ignorent que la garantie des vices cachés

s’applique au$ produits d’occasion et %%> qu’ partir d’un certain montant le vendeur doitdéclarer ses revenus au$ impts/1'2.

1'2 Cttitudes et pratiques des ?ran0ais %' millions de consommateursFTediaprism octo#re 2'14

Yous tes prt partagerFprterdes o#ets quevous utilise9

+4

Yous pré&ére9 entre lJusager

e$clusi& 4+

Ie sait pas1

4# 4# #

#"

&

&&

'

1'

2'

3'

4'

+'

%'

H'

Iondiplmé

)erti&icatdJétudesprimaires

E=G) Diplmepro&.

)ourt)CG E=G

EC) EC)^2 EC)^3plus

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%2

Gra5/i6*e "# $ %*e e)+> )eo 2o*)> e 5ri7i5a i7o2(ie+ ,e 7e) 5ra+i6*e) en >

ource : )A=DB) enqute ; )onditions de vie et aspirations < uin 2'14

D’autre part comme les nouveau$ modèles de société colla#orative sont arrivés très

rapidement sur le devant de la scène les institutions telles que les gouvernements la ustice

les entreprises n’ont pas encore pu répondre convena#lement tous les 5ro80me)

r0eme+aire)  qu’ils soulèvent -assurances &iscalité distorsions de concurrence etc./ :comment la ustice doit@elle intervenir autour de l’éla#oration de la e@réputation * )omment

cette notion s’articule@t@elle avec l’e$igence de protection des données personnelles * Gar quels

mo"ens un internaute peut@il contester un avis négati& sur sa personne * Cu #out de com#ien

de temps " a [t@il prescription sur un avis * )itons pour e$emple la &ronde des ta$is contre les

services de ; chau&&eurs la demande < ou celle de lJindustrie htelière contre la location de

particuliers ou encore les condamnations de particuliers pour sous@location illégale1'3.

e deu$ième &rein évoqué par les intervieLés est le pro#lème du ma6*e ,e +em5) e+

,<orai)a+io -14>/. )et inconvénient est cité par 24> des cadres supérieurs. =n e&&et les

activités colla#oratives empiètent de &ait sur le temps li#re et le temps de loisir de chacun.

)omment les acteurs du secteur vont@ils réussir pallier ce handicap * Groposer des sites

touours plus &aciles d’utilisation su&&ira@t@il amener de nouveau$ usagers la colla#oration *

1'3 C&&aire Cir#n# an ?rancisco : http:FFLLL.lemonde.&rFimmo#ilierFarticleF2'14F1'F'XFair#n#@reglemente@a@san@&rancisco@sa@ville@de@naissance_4+'21,4_13'%2X1.html ous@location illégale : http:FFLLL.lemonde.&rFeconomie@&rancaiseFarticleF2'14F'+F21Fpremiere@condamnation@pour@sous@location@illegale@via@air#n#_4423'2'_1%+%,%X.html a ; concurrence délo"ale < des Y!) : http:FFLLL.clu#ic.comFmagFtransportsFactualite@H4+'2,@proces@greves@interdiction@reproche@u#er.html

61

14

11

10

3

1

On ne sait pas toujours à qui on a affaire

Cela demande du temps et de

l'organisation

Les objets peuvent être abm!s

"l n'# a au$un in$onv!nient

La qualit! est moins bonne qu'ave$ des

professionels

%&sp

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%3

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