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T T c c h h e e r r n n o o b b y y l l 2 2 2 2 a a n n s s p p l l u u s s t t a a r r d d L L e e c c a a u u c c h h e e m m a a r r d d c c o o n n t t i i n n u u e e ! ! N° 126 MAI / JUIN 2008 ISNN 0998 - 2787 BIMESTRIEL - 2,30 Sommaire 2. Infos en vrac 3. On organise l’impuissance des citoyens… 4. Brèves Sociales 5. Azkorria : « Résister, c’est créer ! » 6. « Les empêcheurs de tourner en rond » 7. Acotz en alerte 8 / 9. OGM et pesticides – Liste des aliments OGM 10. L’art de brouiller les cartes 11. Tchernobyl… 22 ans plus tard ! 13. Centre de stockage des déchets ultimes de Zaluaga Bi 15. ATTAC : Du mondial au local… 16. « Les citronniers » un film d’Eran Riklis BOUCAU A l’occasion de l’anniversaire de Tchernobyl et dans le cadre de l’action nationale lancée par le réseau « SORTIR DU NUCLÉAIRE », le CADE, ATTAC, IDEAL et ZIP ADOUR ont manifesté le samedi 26 avril à 10 h, devant l’entreprise Reno (ex-Fertiladour) près de St Bernard à Boucau. Article page 11

CADE : Collectif des Associations de Défense de l'Environnement … · 2019. 4. 20. · la santé des populations qui ont découvert, avec la mise en alerte des médecins des Landes

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Page 1: CADE : Collectif des Associations de Défense de l'Environnement … · 2019. 4. 20. · la santé des populations qui ont découvert, avec la mise en alerte des médecins des Landes

TTTTcccchhhheeeerrrrnnnnoooobbbbyyyy llll22222222 aaaannnnssss pppplllluuuussss ttttaaaarrrrdddd…………

LLLLeeee ccccaaaauuuucccchhhheeeemmmmaaaarrrrdddd ccccoooonnnntttt iiiinnnnuuuueeee !!!!

N°126MAI / JUIN 2008

ISNN 0998 - 2787

BIMESTRIEL - 2,30€

Som

mair

e2. Infos en vrac

3. On organise l’impuissance des citoyens…

4. Brèves Sociales

5. Azkorria : « Résister, c’est créer ! »

6. « Les empêcheurs de tourner en rond »

7. Acotz en alerte

8 / 9. OGM et pesticides – Liste des aliments OGM

10. L’art de brouiller les cartes

11. Tchernobyl… 22 ans plus tard !

13. Centre de stockage des déchets ultimes de Zaluaga Bi

15. ATTAC : Du mondial au local…

16. « Les citronniers » un film d’Eran Riklis

BOUCAU

A l’occasion de l’anniversaire

de Tchernobyl et dans le

cadre de l’action nationale

lancée par le réseau

« SORTIR DU NUCLÉAIRE »,

le CADE, ATTAC, IDEAL et ZIP

ADOUR ont manifesté le

samedi 26 avril à 10 h,

devant l’entreprise Reno

(ex-Fertiladour) près de

St Bernard à Boucau.

Article page 11

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Légionelles à l’aciérie

Début mars un taux important delégionelles a été détecté dans latour de réfrigération de l’aciérie ADAsur le port de Bayonne. La quantitéa dépassé le niveau un qui néces-site un traitement sans arrêt de l’ins-tallation. Il a donc fallu arrêté l’instal-lation et procéder à une désinfectionen règle. Aucune conséquence surla santé des populations qui ontdécouvert, avec la mise en alertedes médecins des Landes qu’ADAavait enrichi sa panoplie de pollutions.

L’autoroute ferroviaire, ce n’est pas gagné…

Le journal La Croix du 19 janviernous apprend que l’autoroute ferro-viaire mise en route de Perpignanau Luxembourg connaît de grossesdifficultés. Inaugurée en grandepompe en 2007, elle devait trans-porter en ce début de fonctionne-ment 30000 camions par an. Aubout d’un an nous avons unemoyenne de 8 camions par jouravec des pointes de 25 à 50camions par jour.Difficultés confirmée par l’institution-nelle revue « La Vie du Rail » quidéclare elle : « Le taux de remplis-sage est inférieur à 30 %, soit pasplus de 24 camions par jour enmoyenne sur une capacité totale de80 places.Les chiffres sur les 3 derniers moissont d’ailleurs loin d’être encoura-geants puisque d’après nos infor-mations, le taux de remplissageserait en déclin. »Rappelons que le ferroutage faitmonter les camions sur les trains. Ilfaut, des wagons spéciaux et retou-cher tous les tunnels (1,3 millionsd’euros pour celle qui doit traverserle Pays Basque). Ensuite ce modede transport gaspille de la place (lecamion entier), donc de l’énergie, etil transporte moins de charge. Nousavons toujours demandé en vain lecombiné qui n’a aucun de cesdéfauts et revient 40 % moins chertout en créant plus d’emplois.Enfin on peut s’inquiéter dans cesconditions du succès de l’autoroute

ferroviaire qui va traverser l’Aqui-taine puisque elle a été annoncéenon rentable dès le départ par lesexperts indépendants et qu’on n’apas cessé depuis de l’affaiblir enl’amputant de plus de 300 km (enl’arrêtant à Orléans plutôt qu’à Lille(et oui toujours les tunnels). Or plusl’autoroute ferroviaire est longue,plus sa rentabilité augmente. Cellede Perpignan-Luxembourg est lon-gue et non rentable, alors la nôtre !

A 65 ça chauffe !

L’autoroute A65 est sur la sellette.Après les décisions du Grenelle del’Environnement qui laissaient pré-voir l’abandon du projet, le contraires’est produit. Comme pour les OGM,la tartuferie bat son plein et cetteautoroute non rentable (les collecti-vités se sont engagées à garantirl’opérateur ce qui risque de coûterdans les 800 millions d’euros auxcontribuables) dont on refuse l’ac-cès à l’étude de rentabilité auxopposants prévoit des tarifs exorbi-tants : le tarif moyen sera de 15euros pour effectuer les 150 kilomè-tres pour les particuliers (voire 18euros) et près de 60 euros pour lescamions dont certains annoncentqu’à ce prix là ils n’utiliseront pasl’autoroute.

Le silence des abeilles

C’est sous ce titre que vous trouve-rez sur internet une vidéo ahuris-sante consacrée à une région deChine où les pesticides ayantdécimé toutes les abeilles, les agri-culteurs ont inventé une méthodequi leur permet de polliniser lesfleurs, une à une à l’aide d’un petitplumeau. Dans cette région produc-trice de fruits ils espèrent le retourdes abeilles et on les comprend. Ilaurait plus simple d’éviter leur des-truction mais nos bons sénateurs ànous après le lobbying des produc-teurs d’insecticides résisteront-ilsaux sirènes du productivisme ? Carces catastrophes n’arrivent pasqu’aux autres.http://www.dailymotion.com/rele-vance/search/abeilles/video/x4rmcv_le-silence-des-abeilles_news

La Roumanie dit non aumaïs OGM

Avec 3 millions d’hectares de maïscultivés chaque année, la Roumanieest le premier producteur de maïsde l’Union européenne (UE). Aprèsavoir testé, avant de l’abandonner,le soja transgénique, le pays avaitouvert ses portes au maïs MON 810de Monsanto.En 2007, si 300 hectares avaient étéencore semés en MON 810, lasaison 2008 s’annonce à 100 %sans OGM, Attila Korodi, le Ministrede l’Environnement et du dévelop-pement durable ayant déclaréaujourd’hui être… en possessiond’études montrant que les OGM nesont pas sûrs pour la santéhumaine et l’environnement… Nousavons donc mis en place un comitédes biotechnologies qui va travaillerà partir de ces études et rendre unavis scientifique (vers le 15 avril,N.D.L.R.). En attendant, le ministre,qui s’exprimait au cours d’une réu-nion organisée par Greenpeace surles aliments bio roumains, a de-mandé aux agriculteurs de ne passemer de maïs MON 810, considé-rant qu’il y a… trop de questionspour laisser cultiver des OGM enRoumanie sans rien faire.

Kosciusko-Morizet dénoncela «lâcheté» de l’UMP

sur les OGM

France Info - 13:08 La secrétaire d’Etat à l’Ecologie,Nathalie Kosciusko-Morizet, dénon-ce « le concours de lâcheté » enga-gé selon elle entre son ministre detutelle, Jean-Louis Borloo, et le pré-sident du groupe UMP à l’Assem-blée nationale, Jean-François Copé,autour du débat sur le projet de loisur les OGM.C’est dans un article paru dans lequotidien Le Monde que la secré-taire d’Etat à l’Ecologie, NathalieKosciusko-Morizet, laisse aller sacolère. « Il y a un concours delâcheté et d’inélégance entre Jean-François Copé, qui essaie dedétourner l’attention pour masquerses propres difficultés au sein dugroupe, et Jean-Louis Borloo, qui se

contente d’assurer le minimum »,déclare-t-elle au journal.Et elle enfonce le clou :« J’en ai marre d’être confrontée àune armée de lâches », ajouteNathalie Kosciusko-Morizet, quiexhorte « chacun à prendre ses res-ponsabilités ».La secrétaire d’Etat, nommée le 28mars secrétaire général adjoint del’UMP, a été désavouée mardi lorsd’une réunion du groupe parlemen-taire pour ne pas s’être opposéelors du débat à un amendement del’opposition adopté en séance denuit. Cet amendement, le numéro252, a été introduit par le députécommuniste du Puy-de-Dôme,André Chassaigne. Il a pour effet delimiter la culture des OGM. Troisdéputés de l’UMP et un du nouveaucentre avaient voté en sa faveur, fai-sant basculer la majorité.« Si le travail de préparation préala-ble avait été fait dans le groupe,cela ne se serait pas produit. Cen’est pas normal qu’il y ait eu aussipeu de députés en séance », souli-gne Nathalie Kosciusko-Morizet.« Manifestement, Copé n’arrive pasà tenir le groupe », ajoute-t-elle.« Quant à Jean-Louis (Borloo), j’at-tends avec impatience qu’il vienneexprimer la parole unique du gou-vernement dans l’Hémicycle.Quand il veut, il vient », déclare-t-elle.En attendant, François Fillon s’estengagé à faire supprimer l’amende-ment Chassaigne en deuxième lec-ture au Sénat.

Greenpeace remet unMonsanto d’or au député

UMP Bernard Debré

Greenpeace a décerné son premierMonsanto d’or à un député. Et c’estsans surprise et à l’unanimité ledéputé UMP de Paris Bernard Debréqui est récompensé pour l’ensemblede son œuvre de promotion desOGM et de sape des principes issusdu Grenelle. Le prix vient d’êtreremis par Greenpeace aux abords del’Assemblée nationale. Vous pouvezd’ores et déjà envoyer à M. Debré unmessage de félicitation :[email protected]

N° 126 • MAI / JUIN 2008

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3ORTZADAR •N° 126 • MAI / JUIN 2008

« On organise l’impuissance des citoyens… »

La ferme Kako

Voilà un berger qui travaille durpour produire un lait de qualité,pour une coopérative laitière quia le même désir. Les terres nelui appartiennent pas et le pro-priétaire les met en vente, leberger et ses amis veulent lesacheter, pas pour foutre le bor-del, pour continuer simplementquelque chose de paisible etrespectable. Et en face on orga-nise un pataquès pas possiblepour lui mettre d’autres candi-dats dans les pattes, on mobilisele ban et l’arrière ban de lamagouille officielle pour luiconfisquer la possibilité de conti-nuer. On organise son impuis-sance et celle de ses amis (ELBau premier rang et nombre d’as-sociations et de partis, Ortzadary compris). Et de cette impuis-sance face à une injustice naîtune exaspération légitime quidonne quelques gestes d’éner-vement à la sortie de la réunionde la Safer. Branle bas de com-bat voilà nos agriculteurs missur le même pied que les atten-tats d’ETA et une procédure judi-ciaire s’enclenche sans com-mune mesure avec les faits,aboutissant à des condamna-tions exagérées.On y est dans l’organisation del’impuissance des citoyens.

Les OGM

Ah ! La majorité des françaisn’en veut pas, qu’à cela netienne, on interdit de plantermais on permet de planter, onse fait fort de permettre la coha-bitation de deux agricultures quine peuvent pas cohabiter. Onsait, tout le monde sait, même leplus faux cul des députés UMPqui va voter servilement (oui il yen a quelques uns qui ont eu cepetit sursaut de courage pour

ramener leur fraise et dire :« J’en ai marre d’être confron-tée à une armée de lâches »)que les OGM une fois autorisésvont polluer les cultures tradi-tionnelles. Tout le monde saitque les soi-disant 300 m de dis-tance ont volé en éclats quandon a retrouvé du pollen d’OGMdans les ruches à 1200 m. Etpourtant on y va, on y va toutdroit. Et comme pour la fermeKako, on impose à ceux qui vou-laient continuer simplementquelque chose de paisible etrespectable de subir une agri-culture dont on ne mesure pasencore les conséquences. Etpour les faucheurs volontaires,gare ! les peines vont tomberdru. C’est pas organiser l’im-puissance des citoyens ça ?

La LGV

Et oui, vous vous doutiez qu’onallait en remettre une couche.Voilà que les citoyens démon-trent que les chiffres avancéspar Réseau Ferré de Francesont exagérés, que le trafic peutpasser sur les lignes existantesmodernisées, eh bien qu’à celane tienne on annonce qu’il nousfaut une nouvelle ligne à grandevitesse. Les citoyens obtiennentune expertise indépendante quiconclue :

• 1. « Globalement les prévi-sions de transport de mar-chandises par le rail à l’hori-zon 2020 sont donc jugéesoptimistes et un scénarioprévoyant des hypothèsesplus prudentes serait sou-haitable. »

• 2. « La capacité rendue dispo-nible grâce à des aménage-ments mineurs de la ligneexistante permet de répon-dre à la demande globaleretenue par RFF à l’horizon

2020 dans des conditionsqualitatives acceptables. »

Eh bien on envisage quandmême la LGV. C’est pas organi-ser l’impuissance des citoyensça ?

Organiser l’expression des citoyens

Quelle dérision, du côté des ins-titutions, du Conseil Régional,des gros élus, des CCI, desdécideurs, on dépense sanscompter pour rouler le citoyendans la farine et du côté desassociations, voilà que cesimpertinents se piquent d’orga-niser la démocratie directe. Et àla faveur des élections munici-pales et cantonales, ils plantentdes tentes sous la tempête à lasortie des bureaux de vote, avecdes isoloirs, bulletins et envelop-pes, des listes électorales offi-cielles, présentation de la carteélectorale et émargement et…plus de 85% des électeurs quiont voté aux municipales descommunes de Mouguerre etd’Ustaritz votent au référendumdes associations. Une participa-tion si massive qu’elle étonnemême les associatifs. Et quelrésultat ! 92% de non à la LGV !Et du côté des institutions, duConseil Régional, des gros élus,des CCI, des décideurs, on faitcomme s’il ne s’était rien passé,méprisant les milliers de cito-yens qui se sont exprimés.Pourtant quand on organise l’im-puissance des citoyens et queceux-ci se donnent la parole, onne pourra pas s’étonner deconstater des réactions inatten-dues et crier au loup avec effroiet hypocrisie lorsque le ventsoufflera.Faudra-t-il un autre Mai pourrafraîchir les mémoires ?

Victor Pachon

Ce n’est pas moi qui le dis,je l’ai trouvé dans le

compte rendu de la fêted’Attac du Sud des Landes

le 4 février à Montfort en Chalosse.

L’invité, était EtienneChouard professeur de

droit d’économie et de ges-tion et il parlait du traité

européen.Que l’on soit pour ou

contre, force est de consta-ter qu’après un référendum

où le non l’a emporté,adopter pratiquement à

l’identique le texterepoussé sans le soumettreà nouveau au référendum,

c’est vraiment se moquerdes citoyens, de la morale

et de la démocratie. C’est…oui, la formule est exacte,« organiser l’impuissance

des citoyens ». C’est unexercice qui n’est pas sansrisques tout de même. Carfaire la démonstration quela démocratie n’est valable

que quand ça va dans lesens du poil et non valable

quand c’est à rebroussepoil, cela peut entraîner desprises de conscience disons

révolutionnaires… ou le contraire.

Et faire la démonstrationplusieurs fois, la répéter à

l’envie… ça use.

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4 • ORTZADAR N° 126 • MAI / JUIN 2008

Par JM. FAYE

BrèvesSocialesBrèvesSociales

mique (CAE) de nature largementlibérale, va soumettre au gouverne-ment un rapport sur le sujet danslequel il indique la « nécessité » dela suppression de la référence à lahausse des prix (plus de revalorisa-tion automatique donc). Enfin leCAE propose à nouveau la créationd’un SMIC jeunes pour, soit disant,faciliter l’entrée des moins de 25 ansdans l’emploi. La droite est vraimenttoujours la même malgré les appa-rences « d’ouverture ».

Conseillers d’orientation en colère

✰ Comme le reste de leurs col-lègues de l’éducation natio-

nale (enseignants entre autres), lesconseillers d’orientation psycholo-gues de Bayonne se mobilisent. Ilsrefusent depuis quelques jours dese déplacer dans les établissementsscolaires dont ils ont la charge card’ici la rentrée, ils passeront de 13 à12 postes. Douze personnes pourrencontrer, informer, conseiller15 000 élèves du public et 9 000 duprivé. A cela s’ajoute une diminutionde 20 % du budget du CIO. C’est uncoup de plus porté au service publicde l’éducation nationale.

Fret d’HendayeSuppression de postes

✰ Pour le secrétaire du syndi-cat CGT Cheminots d’Hen-

daye, Olivier DARRIGADE, la cassede la SNCF se poursuit. Selon lui, lamoitié des emplois va sauter. Sur169 postes, 38 sont menacés au fretet 31 chez les commerciaux. C’estsans doute pour préparer l’entrée àdes filiales dont les salariés nebénéficieraient pas des statuts et dela convention de la SNCF. C’estaussi pour recruter par ce biais dessalariés plus précaires, donc plu« flexibles », donc plus malléablescar moins organisés. ◆

Les Chimères en difficulté

✰ La troupe de théâtre installéeà Biarritz, se trouve confron-

tée à l’augmentation exponentielle duloyer de son local. Des négociationsavaient été menées avec l’anciennemunicipalité hendayaise qui avaitœuvré pour trouver une solution d’ac-cueil. Le nouveau maire et son équipeétaient prêts à poursuivre dans lemême sens. Une solution comme uneautre si ce n’est que cela éloignait lesactivités de la troupe (production théâ-trale et formation des comédiens).D’après ce que nous en savons, JeanMarie Broucaret, directeur de latroupe et son équipe étaient prêts àsauter le pas et ce d’autant plus queBorotra, maire de Biarritz, se sent plus« proche » d’une autre troupe (LeVersant) sans doute, disons, plus« classique » de facture. Pour lemoment, Jean Marie Broucaret cher-che des solutions sur la zone BAB etdes contacts se nouent avec Anglet etBayonne. Pour nous, spectateurs, ilparaît souhaitable qu’une sortie decrise, en maintenant la troupe surcette zone, soit trouvée, avec ou sansBorotra. Que perdurent aussi lesspectacles initiés par les Chimères autravers des Translatines, que perdu-rent les productions, les formations etles contrats des excellents comédien(nes)s de cette troupe !

Contrat NouvelleEmbauche…

✰ La CGPME (Confédérationgénérale des petites et mo-

yennes entreprises) du Pays Basquea lancé (en collaboration avec sonhomologue béarnaise) une campa-gne de pétitions sur la loi de moderni-sation du marché du travail. LaCGPME ne s’inquiète en fait que del’article qui requalifie les CNE encours en CDI de droit commun. Cettedisposition, selon les employeurs,mettrait les chefs d’entreprise devantune situation « d’insécurité juridi-que ». C’est vrai quoi, il vaut mieuxque ce soient les salariés qui viventdans l’insécurité.

Victoire syndicale à G.T. Logistics

✰ L’entreprise tarnosienne quiavait eu la « bonne idée »

de mettre en œuvre un « contrat degarantie de permanence de presta-tion » a été condamnée par le TGIde Dax, juridiction devant laquellel’avait attrait la CFDT. Ce contratproposait en fait au employés de lasociété une avance de 1000 eurosqui était retirée en cas d’absencesde tous ordres. En fait, il s’agissaitd’une véritable prime « antigrève »selon la CFDT. Le juge des référéslui a donné raison au motif que « ledroit de grève est un droit fonda-mental d’ordre public auquel nul nepeut renoncer par avance ».

Les inégalités touchentplus les immigrés

✰ L’observatoire des inégalitésa montré (chiffre à l’appui)

que les ménages non immigrés per-çoivent des revenus 46,6 % supé-rieurs à ceux des ménages immi-grés. Pour ces derniers, les salairessont plus bas du fait d’emploismoins qualifiés mais aussi du fait del’interdiction de certains emplois(fonction publique par exemple).Alors que 6,2 % de l’ensemble desménages sont considérés commepauvres, ce taux s’élève à 15 %parmi les ménages immigrés, ceuxoriginaires du Magrehb étant lesplus touchés (22,6 %).

Quelques chiffres

✰ Les loyers ont augmenté de2,49 % en moyenne en

2007 alors que le SMIC plafonnait.Les prix quant à eux, ont grimpé de0,5 % en novembre et 0,4 % endécembre 2007. Soit +2,6 % pourl’année 2007. Le RMI quant à lui pla-fonne à 447,91 euros par mois pourune personne, 671,87 euros pourdeux personnes et 806,24 eurospour trois personnes. L’allocationaux adultes handicapés (AAH) estquant à elle de 628,10 euros pour

l’allocation de base. C’est pasByzance ! C’est ainsi que l’on a vudéfiler, fin mars, 30 000 handicapésdans les rues de Paris à l’appel ducollectif « Ni pauvre, ni soumis ». Ilsréclamaient un revenu d’existencedécent. Sur le territoire national, ilssont 810 000 à percevoir les 628,10euros de l’AAH. Ils se sentent victi-mes d’une espèce de double peine :handicap+ pauvreté. Parmi les slo-gans de la manifestation, il y enavait un de particulièrement élo-quent : « SARKOZY : +174 %,Grands Patrons : +40 %, Handicap :+1,1 %. C’est marche ou crève ! ».Affaire à suivre !

Handicap et prison

✰ En prison aussi la situationdes personnes handicapées

est désastreuse. Selon l’associationBan public, les handicapés incarcé-rés, voient leurs troubles croître plusrapidement et les déficiences secumuler. L’accès aux soins n’est pasfacile pour eux et les personnelsd’encadrement ne sont pas prépa-rés à leur accueil. De même, l’ac-cessibilité aux différents lieux dedétention n’est pas adaptée et neparlons pas de l’accès au travailpour ce type de population avec laquestion de la réinsertion derrièretout cela.

Augmentation du SMICavant liquidation ?

✰ Etant donnée la hausse desprix (voir plus haut), le gou-

vernement est obligé de recourir àune augmentation du SMIC sansattendre le 1er juillet, date habituellede la revalorisation. D’après le codedu travail, en effet, le salaire mini-mum doit être augmenté dès lorsque l’inflation enregistrée depuis lemois de mai dépasse les 2 %. Grâceà cette disposition, 2,5 millions desalariés smicards pourront voir unerevalorisation de leur rémunération(minime). Mais derrière cela risquede poindre une attaque contre leSMIC et le Conseil d’analyse écono-

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Le point de départ

A Hasparren, depuis maintenant 13ans nous subissons les désagré-ments de la décharge Hazketaappelée : centre de traitement dedéchets ultimes (CET). En 95, lamunicipalité autour de M. Pinatelavait passé une convention pour20 ans avec l’exploitant France-Déchets (filiale de la Lyonnaise deseaux). L’arrêté préfectoral autori-sant l’exploitation était signé 8 joursavant les élections et pour rassurerla population, la municipalité sor-tante avait prévu de mettre enplace une commission extra-muni-cipale d’information et de surveil-lance (CEMIS) qui se réunirait 4fois par an.La municipalité sortante avait étébattue aux élections et une nou-velle équipe autour de M. Coumet apris le relais.

Ere de M.Coumet : 13 ans

La CEMIS s’est réunie régulière-ment à l’initiative de son présidentqui était toujours un membre del’association Hazketa 2010 jus-qu’en 2003. La DASS et le ConseilGénéral étaient représentés ainsique deux élus. A chaque réunion,nous faisions une visite de ladécharge et nous relevions toutesles entorses à la réglementationfaites par France-déchets. Parexemple, les résultats des analysesdes eaux déversées dans le ruis-seau Hazketa étaient toujours trèsmauvais (en 2005, on constate unemortalité importante d’anguilles).Des déchets suspects provoquentde vives réactions des membres deHazketa 2010 siègeant à laCEMIS. En 2003, c’est la décou-verte de déchets radioactifs stoc-kés dans un coin de la déchargedepuis quelques semaines. Devantl’inertie de nos élus, l’associationHazketa 2010 organise une mobili-sation qui provoquera rapidementl’acheminement de ces déchetsvers un site approprié. La munici-palité réagit et décide de supprimerla CEMIS pour la remplacer parune CLIS. La CLIS est une struc-ture plus officielle et plus lourdedont les membres sont réunis parle Sous-Préfet, à la Sous-Préfec-

ture au moins une fois l’an. Entre2003 et 2005 elle s’est réunie 3 foiset plus jamais depuis 2006. Onlaisse la société exploitante travail-ler en toute tranquillité… Incendieen 2006 puis un autre en 2007, desodeurs nauséabondes persistantrégulièrement. Et les résultats deseaux ?L’association Hazketa 2010 a écrit

dernièrement au préfet pourdénoncer ces dysfonctionnementset voici la réponse de la Préfec-ture : « Par lettre du 4 mars 2008,qui a retenue toute mon attention,vous m’avez fait part de l’existenced’un dépôt sur le CET d’Hazketa,situé sur le territoire de votre com-mune, qui pose problème et devotre souhait de réunir la CLISrelative à ce site…» Cette adminis-tration doit convoquer la CLIS etelle découvre « l’existence de cedépôt » On croit rêver !

En 2007, la municipalité de M.Coumet à quelques semaines desélections municipales signe un pro-tocole avec le Syndicat Bil Ta Garbiqui pourrait trouver ainsi à Hazketaune solution aux déchets ména-gers dits « stabilisés » de tout leSyndicat. Encore une fois les élusont mis les hazpandar devant le faitaccompli en bafouant les intérêtsde ces derniers. Aux élections demars 2008, l’équipe Ondarts (an-cien 1er adjoint de M. Coumet quine se représentait pas a été battuepar l’équipe Inchauspé).

Que nous réserve l’équipemunicipale de 2008 ?

Dans le programme électoral de M.Inchauspé, on peut lire leur volontéde remettre en place la CEMIS etde procéder à la fermeture du siteau terme du contrat en 2014.Compte tenu de la progressionconstante des tonnages, le sitearrivera à saturation.L’ère de M. Inchauspé, égalementConseiller général débute mainte-nant.L’association Hazketa 2010 veil-lera…

La présidente de Hazketa 2010

M. Amestoy

5ORTZADAR •N° 126 • MAI / JUIN 2008

EN Soule, l’agriculture repré-sente le premier secteur éco-nomique. Il s’agit d’une agri-

culture de montagne, composéemajoritairement de petites exploi-tations pratiquant l’élevage.Traditionnellement, les bergers seregroupaient lors de la transhu-mance pour faire ensemble leurfromage. Globalement, la produc-tion laitière ovine est dominée pardeux grands groupes industrielsdont l’orientation économique estla hausse de la productivité, la finpouvant justifier les moyens. Face àcette orientation, qui fragilise lesecteur, des producteurs locaux ontélaboré leur projet commun. Ils ontchoisi de miser sur la qualité et surla maîtrise de l’ensemble de lachaîne : production, transformationet commercialisation. 7 ans plustard, début 2006, ils l’ont finaliséavec la création de la coopérativeAzkorria qui regroupe 17 produc-teurs. « Le lait doit être sain, loyalet marchand » : le cadre est donnéau cahier des charges établi par leConseil d’Administration. Il régle-mente le travail et écarte les prati-ques douteuses, nuisant à la qua-lité du produit, au bien-être ani-mal, au respect du terroir, du pay-san... et du client. Le troupeau ? Ilest constitué exclusivement deraces basco-béarnaises ou manech.Les animaux génétiquement modi-fiés sont interdits. La traite est limi-tée dans la durée, interdite enpériode d’agnelage, et dans laquantité, rendant inutile le recoursaux rations magiques. Les agneauxsont nourris au seul lait maternel,les antibiotiques interdits. Pasd’animaux confinés : pâture quoti-dienne et transhumance de mai àseptembre, autour du massif d’Iratyet de la forêt des Arbailles, « là oùles pâturages sont abondants etparfumés ». Hygiène et confort ani-mal sont encadrés dans le détail :fréquence des tontes, nettoyagedes locaux, interdiction de l’éle-vage hors-sol. Son alimentation : laration doit être « saine et de qua-lité », provenant principalement dusecteur de l’AOC Ossau-Iraty. Elleinclut la pâture, donne la naturedes fourrages et limite les apportsde concentrés. Sont interdits lesOGM, la paille traitée à l’ammonia-

que (et c’est parfois en lisant ce quiest interdit ici qu’on apprend cequi se pratique ailleurs !). Exclusaussi l’ensilage ; selon ClaudeAubert, ingénieur agronome,cofondateur de Terre Vivante, unevache nourrie aux aliments fermen-tés absorbe l’équivalent de 5 litresde whisky par jour. Soumise aumême régime, la cirrhose doitguetter la brebis aussi ! Les contrô-les : l’éleveur doit garder étiquetteset emballages pour justifier la tra-çabilité du produit. Des analyses dulait sont réalisées de façon régu-lière et fréquente par un interve-nant extérieur, il doit être de qua-lité et ne pas présenter de trace detraitement antibio. L’agro-alimen-taire : la transformation du lait estencadrée de façon tout aussi rigou-reuse ; dans la composition desadditifs, par exemple, des levures(non OGM), dans le déroulementde l’affinage (méthode, durée).Ressources humaines : une coopé-rative est « une entreprise où lesdroits de chaque associé à la ges-tion sont égaux et où le profit estréparti entre eux ». Organisationdu travail : les producteurs serelaient quotidiennement pourassurer la collecte du lait pendantla nuit, ainsi que les tâches d’affi-nage, d’expédition, de commercia-lisation et de gestion. Trois postesont été créés : deux fromagers etune secrétaire commerciale.Commercialisation : dans des pointsde vente classiques par l’intermé-diaire de grossistes, directement,d’octobre à avril, soit sur place, àMusculdy, soit par internet.Budget : les bons comptes font lesbons amis et les tarifs sont fixés enCA : prix d’achat et de vente dulait, indemnités. L’esprit de la boîten’est pas d’accroître la productionmais plutôt de la maîtriser. L’offreest régulée sur la demande et,selon eux, la gestion s’en trouvefacilitée. Avec, comme autre prin-cipe, préférer partager entredavantage de producteurs sociétai-res plutôt que de surproduire. Jelaisserai le mot de la fin aux bre-tons qui, face aux gros élevagesindustriels, disent que « c’est lecochon qu’il faut mettre sur lapaille, pas le paysan ». ◆

On croit rêver ! Azkorria : « Résister, c’est créer ! »

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6 • ORTZADAR N° 126 • MAI / JUIN 2008

1. ETUDE D’INCIDENCE DESCANCERS A PROXIMITE DES

USINES D’INCINERATION D’ORDURES MENAGERES

« A PRÈS quatre ans detravaux statistiques,l’Institut de Veille Sani-

taire (l'INVS) confirme l’existenced’une relation significative entre lapollution des incinérateurs dans lesannées 70-80 et l’apparition de can-cers dans les populations à proximitédans les années 90-99.

Dans le cadre du Plan Cancer,l’Institut de Veille Sanitaire (INVS) alancé en 2003 une étude nationalechargée d’évaluer le risque de cancerlié à l’exposition dans le passé auxincinérateurs d’ordures ménagères.L’étude a porté sur 135 567 cas decancer apparus entre 1990 et 1999dans quatre départements (l’Isère, leHaut-Rhin, le Bas-Rhin et le Tarn) où16 incinérateurs étaient en fonction-nement entre 1972 et 1985. Aprèsquatre ans de travaux l’institut publieses résultats définitifs qui confirmentles premiers éléments transmis ennovembre 2006.

Cette étude écologique a permisd’observer un lien entre l’expositiondes populations adultes aux rejetsatmosphériques des UIOM ayantfonctionné entre 1972 à 1990 et l’inci-dence des cancers dans les années90. Elle a mis en évidence des rela-tions statistiquement significativesentre l’exposition des populations auxrejets de l’incinération et le risque decancer du sein et de cancers touteslocalisations chez la femme ; de lym-phomes malins non hodgkiniens pour

les deux sexes analysés ensemble etchez la femme ; de myélomes multi-ples chez l’homme. Les résultats sug-gèrent également, pour les deuxsexes confondus un lien avec les can-cers du foie, les sarcomes des tissusmous et les myélomes multiples.L’étude apporte ainsi de nouveauxarguments sur les risques sanitairesen rapport avec une exposition envi-ronnementale, sur une longue durée,aux rejets de l’incinération des ordu-res ménagères. Ses résultats sontcohérents avec ceux d’autres travauxpubliés dans la littérature scientifique.La taille importante de la populationincluse dans l’analyse, la qualité desdonnées fournies par les registres etles procédures mises en œuvre pourestimer de façon rétrospective l’expo-sition passée des populations contri-buent à la qualité de cette étude. »

A ce moment des conclusions on sesent heureux, enfin une reconnais-sance des faits ! Et nous espéronsnaïvement qu’enfin va venir l’obligationd’exclure ce type de traitement. Maislorsqu’on lit la suite on déchante trèsvite, il ne faut surtout pas fâcher leslobbyings de l’incinération.

Suite : « L’étude portant sur unesituation passée, ses résultats nepeuvent être transposés aux situa-tions actuelles ». Ben voyons, maisencore ! : « Cette étude, en montrantun impact sanitaire des UIOM,confirme l’utilité des mesures deréduction des émissions de pol-luants qui ont été imposées à cesinstallations industrielles depuis lafin des années 90 ». Et le bouquetfinal : « En regard de l’incertitudesur les temps de latence d’appari-tion des cancers, on ne peut exclureque les expositions passées depuisles années 70 puissent encore au-jourd’hui favoriser la survenue decancers ».

Pour nous, écologistes et défenseursde l’environnement, c’est absolumentrévoltant de faire croire un seul instantque les incinérateurs « nouvellegénération » sont inoffensifs.La norme Européenne est de 0,1 nanogramme (= milliardième de gramme)de dioxines par mètre cube. Nous

savons que cette norme ne peut êtrerespectée en permanence.Plusieurs témoignages nous le confir-ment.A Lunel-Viel dans l’Hérault : une ana-lyse par un cabinet indépendant faitressortir un taux de quatre fois lanorme dans un poisson sédentaire, lacarpe, ainsi qu’une augmentationinquiétante du taux de métaux lourdsdans le raisin.A Besançon : une étude épidémiologi-que du professeur Viel a conclu, à uneaugmentation de cancers de 40 %dans 2 cantons par rapport au restedu département.La contamination de la chaîne alimen-

taire est certaine et le suivi environne-mental doit prendre en compte les sols,les végétaux, les animaux, les produc-tions animales et les populations.A Mulhouse : des analyses effectuéesont révélé des taux de dioxines de l’or-dre de 0,3 ng/m3 (la norme étant de0,1ng/m3), et ce malgré la mise enconformité des équipements.Selon Christian Nazon, directeurgénéral du Sivom de l’agglomérationmulhousienne, « Ce n’est pas un casisolé en France, des usines connaî-tront de temps en temps des inci-dents de ce type en France, aucunen’est à l’abri de difficultés ».

On nous traitait d’empêcheurs detourner en rond

2. PLACE AUX ALTERNATIVES

E T si on arrêtait de faire n’im-porte quoi et que nos déci-deurs devenaient courageux

et responsables, ce n’est pas une uto-pie, cela existe ailleurs et nous aime-rions que cela devienne pareil cheznous.Pour aller plus loin Une campagneambitieuse à destination des consom-mateurs :

« Non au développement jetable ! »

Le Smictom des Châtelets (trois com-munautés de communes et la com-munauté d’agglomération de Saint-Brieuc, soit 35 communes et 137 000

habitants) lance une ambitieuse cam-pagne d’affichage à destination desconsommateurs « Non au développe-ment jetable ». Il montre un certaincourage et une cohérence certaineavec la politique environnementale etle Grenelle de l’environnement. Il n’hé-site pas à jeter le pavé dans la mare,au risque de déplaire aux distributeurset aux fabricants. En sept thèmes, leSyndicat de traitement des orduresménagères de la zone centre desCôtes-d’Armor invite le consomma-teur à effectuer des achats raisonnés :privilégier le paquet de café auxdosettes individuelles, l’eau du robinetaux bouteilles, l’éponge aux lingettes,les accus rechargeables aux pilesjetables, les fruits en vrac aux bar-

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quettes sous plastique ou,encore, le vinaigre aux net-toyants ménagers. Tout bonpour le porte-monnaie et lesalut de la planète. C’est la pre-mière fois qu’une structure dece type affiche un messageaussi militant. Et elle y met lesmoyens : l’intégralité de sesbudgets communication 2007et 2008 ; près de 20 000 euros,alimentés, il est vrai, à 60 % parle conseil général et l’Ademe.Les affiches vont être dispat-chées sur les 51 bus de l’agglo-mération briochine et sur 200panneaux, dont neuf dans lazone commerciale deLangueux. Des affichettesseront également distribuéesdans les établissements publicsdes 36 communes adhérentes.« On va sans doute dérangermais, en tant que garants defonds publics, on se situe dansnos missions », explique, leprésident, Claude Blanchard.En l’occurrence, la réductiondes déchets à la source, via laprévention : « Depuis 2003,nous avons arrêté l’incinéra-tion, optimisé le tri, créé desrecycleries. On a ralenti la pro-gression des déchets. Mais ilfaut aller plus loin ».Le Bureau des vérificationspublicitaires, saisi par l’un desafficheurs à titre de conseil,estime que cette campagne« paraît de nature à porter gra-vement préjudice à des sec-teurs économiques, voire à desmarques identifiables... Cer-tains projets peuvent, par ail-leurs, comporter des informa-tions fausses ou trompeuses ».« Si on nous attaquait en jus-tice, cela ne me dérangeraitpas », commente Claude Blan-chard : « Il faut savoir ce quel’on veut. À quoi cela sert-il defaire un Grenelle de l’environ-nement ? Il faut être cohérent.Veut-on vraiment diminuer lestonnages de déchets ? Danscertains cas, aujourd’hui, onpaye plus l’emballage et le des-ign que le produit. Notre butn’est pas d’embêter les indus-triels, mais de les inciter à évo-luer et de faire réfléchir lesconsommateurs ». Bref, leSmictom persiste et signe. Avecl’espoir, qui plus est, que cetype de campagne soit repris àplus large échelle. ◆

7ORTZADAR •N° 126 • MAI / JUIN 2008

N OUS, riverains d’Acotz àSt Jean de Luz, avonseu la désagréable sur-prise de voir s’ériger unpylône de 35 m de

haut, futur support à 6 antennesde téléphonie mobile Orange etSFR. Nous avons alors monté uneassociation «ACOTZ EN ALERTE»(affiliée à l’Association NationaleRobin des Toits) pour s’opposer àl’installation de cette antenne etavons bloqué les travaux lundi 7avril toute la journée. Nous avonsalors eu, dès le lendemain, un ren-dez-vous avec Monsieur le Maireoù nous lui avons apporté des doc-uments prouvant (dont le rapportBio-initiative août 2007 cf. siterobin des toits) la nocivité de cesondes et avons appuyé nos propossur les dossiers précédents de col-lectifs qui se sont opposés à cetteantenne. En effet, cette antenne,(beaucoup moins haute et surtoutmoins puissante) se trouvait depuis9 ans vers le site Jean Vier, sur unterrain privé, mais sous la pressionde la famille, ainsi que du collectifKOKOTIA, le propriétaire n’a pasrenouvelé le bail. Ce collectif s’estappuyé sur des certificats médi-caux prouvant l’apparition desymptômes chez plusieurs d’entreeux et surtout les enfants et lespersonnes âgées : insomnies,migraines, maux de tête, saigne-ments de nez répétitifs, vertiges,nausées… (pourtant l’antenneétait située à plus de 100 m despremières habitations !).

La municipalité a voulu déplacercette antenne sur le parking deLafittenia mais le nouveau collec-tif, à force de ténacité et munis de500 signatures, a pu faire échouerle projet. Puis, on a oublié cetteantenne jusqu’à ce qu’on ladécouvre sur le site actuel à moinsde 50 m de nos habitations ! M. lemaire se dit inquiet de notreinquiétude, mais refuse d’appli-quer le principe de précaution ense référant au Conseil d’état de2002 car il n’est pas prouvé que cen’est pas dangereux. Sous la pres-sion des médias et de M. EtienneCendrier de « Robins des toits »,mercredi 9 avril , le maire aannoncé publiquement devant lesauditeurs de France Bleu PaysBasque qu’il souhaitait une réu-nion publique (il l’avait évincée laveille) et qu’en attendant il sus-pendait les travaux. Noussouhaitons que M. le Maire nousconfirme par écrit ses dires etdemandons à ce que cette réunionpublique soit fixée un vendredisoir à 20h dans un lieu permettantà un maximum de personnes d’yassister (JAÏ ALAÏ ?).

Nous demandons à être prévenusau moins 15 jours à l’avance pourpouvoir organiser cette réunionqui devra être un débat publicdémocratique contradictoire.

Nous demandons aussi à Monsieurle Maire, d’installer une tribuneavec tous les moyens techniquesnécessaires pour que toutes les

personnes présentes entendent le débat.

De plus, nous demandons à cettetribune l’un de nos représentants.

Nous continuons à surveiller lestravaux.

Par ailleurs, et pour conclure, lesriverains d’Acotz et de ses environsconstatent une série d’anomaliessurvenues ces derniers jours surleurs moyens de communications(téléphones mobiles et fixes : per-sonnes injoignables, pas de sonne-ries, messageries s’enclenchantmais pas de possibilités de lecture,coupures sur les lignes, inter-férences… et sur internet : impos-siblité de lire les messages, prob-lèmes de formats, virus lorsque lesmessages viennent du site de l’as-sociation). Bizarre, bizarre…

Association «ACOTZ EN ALERTE»

(affiliée à l’Association Nationale Robin des Toits)

• Depuis, la réunion publique a eu lieu sansrein donner de concret sinon l’arrêt des tra-vaux demandé par le Maire. Mais la sociétéOrange a encore essayé très sournoisementde continuer les travaux à 12h 40, le jeudi 24avril 2008.

«ACOTZ EN ALERTE»«ACOTZ EN ALERTE»

Les riverains empêchent la reprise des travaux…

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8 • ORTZADAR

espaces qu’on agresse • ces espaces qu’on agresse • ces espaces qu’on agresse • ces espaces qu’on agresse

Les OGM ont conduità une hausse signifi-cative de l’usage depesticides

Des études gouvernementa-les montrent une hausse de15 fois de l’usage du désher-bant RoundUp (glyphosate)aux Etats-Unis et de presque80% au Brésil [2]. Ceci est liéau nombre croissant demauvaises herbes résistan-tes au glyphosate à travers lemonde, augmentant ainsi lescoûts de production et lesimpacts environnementaux[3]. Les Etats-Unis ont égale-ment augmenté leur usagede pesticides plus toxiques,dont l’un est interdit enEurope. L’augmentation duglyphosate ne remplace paspour autant les autres dés-herbants. Entre 2002 et 2006l’usage du 2.4.D (un compo-sant de l’agent orange) sur lesoja a plus que doublé.L’utilisation de l’atrazine (in-terdite en Europe à cause deproblèmes pour la santé) surle maïs a augmenté de 12%entre 2002 et 2005.

Les OGM n’apportentpas de solution à lafaim et la pauvretédans le monde

La grande majorité des OGMcommercialisés est destinéeà l’alimentation animale pourle bétail et la viande despays riches et industrialisésplutôt que pour nourrir lespauvres. Les OGM et lemodèle d’agriculture inten-sive qu’ils véhiculent contri-buent à la disparition despetits paysans et d’une agri-culture familiale et ne rédui-sent en rien la pauvreté. [4] -L’industrie revendique sou-vent que le coton OGM a sti-mulé les rendements per-

mettant de réduire ainsi lapauvreté des paysans.Pourtant, un examen appro-fondi montre que des condi-tions climatiques favorables,une meilleure irrigation etl’introduction de semencesaméliorées sans qu’elles nesoient GM expliquent lesmeilleurs rendements. Deplus, dans plusieurs pays, lespaysans qui payaient un sup-plément pour des semencesde coton OGM ont fini pardépenser plus en insectici-des chimiques que ceux quicultivaient du coton conven-tionnel.

Dans l’ensemble,les OGM n’ont pas

de meilleurs rende-ments que les autressemencesMême le département améri-cain de l’agriculture recon-naît qu’aucun OGM sur lemarché n’a été modifié pouraccroître les rendements.Les principaux facteursinfluençant les rendementssont le temps, l’irrigation etles engrais, la qualité dessols et le savoir-faire despaysans [5].

Les OGM toujours enéchec en Europe

Moins de 2% de la totalité dumaïs cultivé dans l’UnionEuropéenne est génétique-ment modifié [6] et cinq payseuropéens ont maintenantinterdit le maïs Monsanto àcause de preuves de plus enplus nombreuses montrantleur impact négatif sur l’envi-ronnement. Une revue desbiotechnologies en Europeen 2007 confirme que le sec-teur des OGM se porte mal.En revanche, les méthodesd’agriculture durable comme

l’agriculture biologique cré-ent davantage d’emplois,développent les économiesrurales et sont plus sûrespour l’environnement [7].

(1) Le lancement de ce nouveau rap-port coïncide avec la parutionannuelle du « Statut Mondial desBiotechnologies commercialisées ».Cette publication est rédigée parl’ISAAA, le « Service Internationald’Acquisition des Applications desBiotechnologies agricoles », orga-nisme financé par l’industrie pourfaire la promotion des plantes GM.Son but est de présenter les OGMagricoles comme étant bénéfiquespour l’environnement et comme étantla solution contre la faim et la pau-vreté dans le monde. Les industrielsdes biotechnologies continuent d’af-firmer, contre toute évidence, que lesplantes GM réduisent l’utilisation despesticides et jouent un rôle dans lalutte contre la pauvreté et la faimdans le monde.(2) Les données du Ministère del’Agriculture des Etats-Unis montrentque de 1994 à 2005, les plantesRoundUp Ready de Monsanto ontprovoqué une multiplication par 15des quantités utilisées de glypho-sate. Rien qu’en 2006, les quantitésutilisées pour le soja ont fait un bondde 28% pour atteindre presque 44000 t. L’an dernier une étude d’uneAgence gouvernementale brési-lienne révélait que l’utilisation de gly-phosate avait augmenté de 79,6%de 2000 à 2005, ce qui est beau-coup plus rapide que l’expansiondes surfaces plantées en soja RR.(3) Au niveau mondial, on dénombre58 études attestant de l’apparitiond’herbes résistantes au glyphosate,se développant sur 3 251 sites cou-vrant une surface totale d’un millionsd’hectares. Les spécialistes sontd’accord sur le fait que ces résistan-ces sont dues à la culture en conti-nue de plante tolérantes auRoundUp et à une sur-utilisation duglyphosate. En Argentine, en 2007,une adventice résistante, appeléeherbe de Johnson, infestait 120 000ha. On estime qu’il faudra utiliser 25millions de litres d’autres herbicidesque le glyphosate, pour arriver àbout de cette adventice, ce qui aug-mentera les coûts de 160 à 950 mil-lions de dollars par an.(4) En Afrique du Sud, depuisl’adoption du coton Bt, le nombre depetits producteurs s’est effondré de3229 en 2001/2002 à, à peine 853

OGM et pesticidesUn nouveau rapport montre que les OGM augmentent l’usage des pesticides et ne réduisent pas la pauvreté !

Un nouveau rapport desAmis de la Terre Europerévèle que les OGM ont

conduit à une hausse mas-sive de l’usage des pestici-

des et n’ont pas réussi àaugmenter les rendements

ou à vaincre la faim et lapauvreté dans le monde.

Ce rapport coïncide avec lasortie annuelle des don-

nées de l’industrie des bio-technologies sur les

cultures OGM à travers le monde [1].

Pour Christian Berdot, encharge des OGM aux Amis

de la Terre France : « Les OGM ont échoué à

apporter les bénéfices promis depuis des années

par l’industrie des biotech-nologies. A la place, l’aug-

mentation de l’usage despesticides causé par ces cul-

tures menace l’environne-ment et les populations àtravers le monde. Le rap-port 2008 des Amis de laTerre International « Qui

tire profit des culturesOGM ? » montre que :

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…O

GM

et pesticides

9ORTZADAR •

en 2006/2007. En Inde, le coton Bt n’ap-porte aucune réponse à des problèmescomme l’augmentation des semences etdes intrants mais au contraire contribueà la spirale de l’endettement. Rien quepour l’année 2007 (jusqu’en octobre),942 cas de suicides de paysans ont étérépertoriés.(5) Le soja RoundUp Ready deMonsanto – la plante GM la plus plantéeau monde – n’a pas de rendement supé-rieur au soja conventionnel. En fait, denombreuses études montrent même unebaisse moyenne comprise entre 5 et10% par rapport aux variétés convention-nelles à haut rendement. Le coton insec-ticide Bt contre certains insectes n’a pasde rendement supérieur à des cotonsconventionnels : aux Etats-Unis, enArgentine, en Colombie et en Australieles rendements globaux sont restés lesmêmes. En Inde et en Chine, l’augmen-tation des rendements est principalementdue aux conditions climatiques et à desfacteurs de productions non liés aux bio-technologies. En Chine, par exemple, leXingjiang, la province avec la productionla plus élevée de coton et le rendementmoyen le plus élevé, cultive majoritaire-ment du coton conventionnel pas desvariétés GM, Bt.(6) Une seule plante GM est plantéedans l’Union Européenne, il s’agit dumaïs Bt de Monsanto (le MON810), maïsqui a été manipulé génétiquement pourproduire un insecticide. Les industrielsdes biotechnologies ont annoncé uneaugmentation de 77% de la surface culti-vée en plantes GM dans l’UE pour 2007.Cela amène la surface totale cultivée de1%, à un peu moins de 2%. Le pays quimontrait le plus d’intérêt pour ce maïs, laFrance vient d’annoncer sa suspensionpour des raisons sanitaires et environne-mentales.(7) Les Amis de la Terre / Friends of theEarth Europe ont rassemblé un certainnombre de documents provenant desources scientifiques ou gouvernementa-les que vous pouvez consulter en ligne :http://www.amisdelaterre.org/L-agricul-ture-durable-plus.html ◆

• ces espaces qu’on agresse • ces espaces qu’on agresse

pesticidest l’usage des pesticides et ne réduisent pas la pauvreté !

S UITE à l’émission du11 mars à 21 h surARTE « Le monde

selon Monsanto, de ladioxine aux OGM, unemultinationale qui vousveut du bien » de Marie-Monique Robin, un DVDest disponible sur arte-boutique.com et dans lesmagasins Nature et Dé-couverte. C’est une enquête rigou-reuse et approfondie surune multinationale, unemultinationale produc-trice de l’agent orange,de la dioxine, de l’hor-mone de croissance, duRound Up et des OGM. Les résultats de l’enquête,menée depuis quatre ans,sont implacables.Nous vous invitons à fairecirculer l’informationdans tous vos réseaux, àsoutenir ce film et le livre(plus complet) qui estparu aux Editions de laDécouverte depuis le 6mars.Bien sûr, la réalisation dufilm et sa diffusion nesont pas du goût deMonsanto, qui dispose denombreux moyens depression et n’hésite pas àse débarrasser de sesopposants, d’une manièreou d’une autre commel’illustre le film : sa diffu-sion la plus large possiblesera une première garan-tie pour la réalisatrice etl’avenir du film.En attendant, faites cir-culer l’information !Au moment où est discu-tée la loi sur les OGM,c’est un outil précieux !

Pour info concernant lesAliments qui contiennentdes OGM, Greenpeace aétabli plusieurs listes deproduits alimentaires oùl’on trouve la présenced’organismes génétique-ment modifiés (OGM).

• La liste grise corres-pond aux produits dont lefabricant ne peut pasgarantir formellementl’absence d’OGM.

• La liste noire corres-pond aux produits conte-nant probablement desOGM, soit parce que lefabricant n’a pas préciséqu’ils n’en contenaientpas, soit parce qu’il nes’oppose pas à leur pré-sence.

Ci-dessous, une présenta-tion facile à lire de la listedes aliments contenant oususceptible de contenirdes OGM diffusée parGreenpeace.

LISTE GRISE

- Nachips Old el PasoPillsbury ;

- Curly Bahlsen ;- Petits fours au fromage

Bahlsen ;

- Chokini Bahlsen ;- Biscuits St-Michel

Bahlsen ;

- Savane Brossard ;- Recette originale au lait

Lindt ;

- Noir Dessert Lindt ;- Champs-Elysées Lindt ;- Crème caramel aux œufs

Ancel.

LISTE NOIRE :

- Authentic Tortilla chipsMarks & Spencer ;

- Chocolate Chip CookiesMarks & Spencer ;

- Wholemeal SandwichMarks & Spencer ;

- Muffins Marks &Spencer ;

- Tarte au citron Marks &Spencer ;

- Céréales croustillantesavoine-cannelle Marks &Spencer ;

- Southern Fried Chickenaun Fries Marks &Spencer ;

- Rouleaux de printempsaux légumes Marks &Spencer ;

- Crackers Belin ;- Crackers TUC Lu ;- Chipster Maya Lu ;- Pépito double Choc Lu ;- Prince Lu ;- Petit Ecolier Lu ;- Napolitain Lu ;- Les Apérilèges Delacre ;- Délichoc Delacre ;- Invitation Brossard ;- Mini tartelettes Brossard ;- Forêt Noire Brossard ;- Plaisir aux noix Brossard ;- Bavarois chocolat

Brossard ;

- Petits choux fourrésBrossard ;

- Jacotte Pain Jacquet ;- Brioquet Pain brioché

Pain Jacquet ;

- 34 biscottes Heudebert ;- Grany duo chocolat-rai-

sins Heudebert ;

- BN Biscuiterie nantaise ;- Finger Cadbury ;- Coquillages Cadbury ;

Aliments et OGM…

• Suite page 10

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- Praline Bouquet d’Or Cadbury ;

- Super Poulain Cadbury ;

- Croustifondante chocolatVerkade ;

- Brownie chocolat Savane ;

- Mystère extrême Gervais ;

- Crème caramel Gervais ;

- Smacks Kellogg’s ;

- Golden Grahams Nestlé ;

- Crème dessert Nestlé ;

- Tiramisu Nestlé ;

- Galak Nestlé ;

- Lion Nestlé ;

- Maître chocolatier de Lanvin ;

- KitKat Nestlé ;

- Junior cacao Nestlé ;

- Nidal Nestlé ;

- P’tit Duo pêche dessert et fruitNestlé ;

- Nesquik Nestlé ;

- Nescafé Cappuccino Nestlé ;

- Lion cacao Nestlé ;

- Dany Danone ;

- Phosphatine lait et Céréalesvanille Danone ;

- Gallia Danone ;

- Dessert soja saveur chocolatGayelord Hauser ;

- Boisson soja Gayelord Hauser ;

- Gâteau de semoule nappé cho-colat Yabon ;

- Pâte à tartiner Eclats noisettesPoulain ;

- Mars Mars alimentaire ;

- Balisto Mars alimentaire ;

- Cannelloni Findus ;

- Crêpes jambon-fromage Findus ;

- Pizza aux fromages Marie ;- Moussaka Gorcy ;- Emincé à l’indienne Maggi ;

- Timbales soufflées de Saint-Jacques Tipiak ;

- Brassé croissance Blédina ;

- Benco Energie CPC France ;

- Vinaigrette Lesieur CPC France ;

- La mayonnaise CPC France ;

- Sauce à l’estragon Benedicta ;

- Mayonnaise Benedicta ;

- Sauce à l’échalotte Knorr. ◆

10 • ORTZADAR N° 126 • MAI / JUIN 2008

L E fabricant « Céréal »,épinglé par le mensuel

Que Choisir, parce que desdérivés d’OGM avaient étéretrouvés dans des barresminceur fabriquées avant le1er septembre 1998, main-tient sa position en nianttoujours l’utilisation d’OGMdans ses produits.Attention ! les méthodesd’analyse ne détectent quela présence d’OGM, pas leurquantité.(Listes reproduites avec l’ai-mable autorisation deGreenpeace)

• Suite de la page 9

L A multiplication des com-missions et des sous-com-missions, au niveau nationalcomme au local ne clarifie

pas les choses, mais les compli-que.En matière d’environnement,mais il est de bon ton de parlermaintenant, de développement du-rable, Grenelle de l’Environnementoblige ! On a donc créé des CLIS,des CLIC, un SPPPI où sont con-viées les associations qui sonttenues d’observer un devoir deréserve ; la population n’étant pasjugée apte à être normalement infor-mée, eu égard à son profond dénue-ment intellectuel.

Malheureusement ces pauvres as-sociations qui essaient, tant bienque mal de participer à la mise enplace de pratiques plus vertueusesen matière industrielle, éprouventles plus grandes difficultés à êtreinformées. Ainsi, nos amis d’ADA etde la DDAS des Pyrénées-Atlanti-ques n’avaient pas jugé utile d’infor-mer quiconque, du dysfonctionne-ment des tours aéroréfrigérantes del’Aciérie qui a joyeusement balancédans l’atmosphère un taux anorma-lement élevé de légionnelles et cela,du 18 février au 7 mars 2008. LaDDAS des Landes, a jugé quant àelle utile, de prévenir les médecinsdu Seignanx du risque potentiel delégionnellose. Et de leur conseiller laplus grande vigilance sur les com-munes de Tarnos, Ondres et St

Martin de Seignanx. Il ne s’agit pas,comme on peut le voir, d’informer lapopulation qui pourrait s’affoler,comme pour Tchernobyl il y a quel-ques années, ou nos vaillants gabe-lous avaient arrêté les radiationsaux frontières de l’hexagone ! Doncaucun danger. Dans le même tempspour les populations des P.A,Anglet, Bayonne, St Pierre d’Irube,la DDAS des P.A n’avait pas jugéutile d’avertir quiconque. Uneconstante dans notre région, ne pasaffoler les populations et qu’on se ledise, ADA ne pollue pas, ses rejetsatmosphériques sont même bénéfi-ques à notre santé et dégageraientmême les bronches, on vous legarantit.

À ce sujet une autre usine compara-ble à ADA, située, elle, dans lesYvelines, qui pour sa part recycle del’aluminium, après avoir copieuse-ment pourri la vie de ses riverains vaprochainement arrêter son activité,là aussi furanes, métaux lourds,dioxines étaient au rendez-vous, làaussi, sous le contrôle de la DRIRE.A Bayonne on attend impatiemmentles résultats de l’enquête en coursconcernant les rejets atmosphéri-ques et la pollution des sols et de lanappe phréatique.

Une info toute chaude de laSemaine du Pas Basque, il semble-rait qu’une nouvelle usine semblableà feu Dérivados Forestales s’instal-

lerait dans notre beau pays : formal-déhyde et formol sont de nouveauau programme. Affaire à suivre,donc, mais cette fois ci, on le jurel’éthique professionnelle sera res-pectée à la lettre. Zéro déchets.Zéro rejets. Un modèle que lemonde entier nous enviera, un peucomme Bacheforès. Faites leurconfiance ! À moins qu’ils ne s’em-

mêlent les pinceaux comme pourDérivados.

Oui, M. Berckmans, les gensseraient moins méfiants si certainsindustriels « indélicats » respec-taient un peu plus leurs obligationslégales vis-à-vis de l’environne-ment, même pour un laminoir ! ◆

L’art de brouiller les cartes…

Kako : conclusion

P OUR le chapitre judiciaire, les 6 inculpés ont été condamnésà des peines plus lourdes que celles demandées par le pro-cureur:des amendes allant de 600 à 1800 euros et, pour

trois d’entre eux, des peines de prison de 2 à 4 mois avec sursis. Ilsne feront pas appel, ils pourraient s’y abîmer à faire le distinguoentre justice et légalité. La Safer n’a pas rempli sa mission et c’estla propriétaire qui va vendre son bien. Elle est d’accord pour donnerla priorité aux occupants actuels...à son prix et à ses conditions.Avec, donc, en plus de l’exploitation agricole, la maison d’habitationpourtant construite à l’écart et cadastrée séparément. A noter quec’est une des rares opérations immobilières où le prix ne sera pasnégocié. Un prêt associatif solidaire est en cours de montage pourla maison et le «chapeau» circule aussi pour aider à payer les fraisde justice (pas pour les amendes,c’est illégal). Il reste encore quel-ques parts à vendre pour boucler la campagne GFA pour qui «lavictoire n’est pas amère, mais elle coûte cher!». Fred et Jasminen’avaient pas choisi d’être l’emblème d’une quelconque lutte etn’aspirent qu’à pouvoir continuer le travail plus sereinement.Heureusement pour eux, le feuilleton va se terminer; c’était la»mou-che du coche» ? ◆

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11ORTZADAR •N° 126 • MAI / JUIN 2008

Un bref, mais indispensa-ble, historique a été

fait pour comprendrenotre scepticisme

Dans cette usine : de 73 à 92,50 059 tonnes de monazite richeen thorium 232, fortement radioac-tif ont été broyées. L’arrêté préfec-toral du 08/02/73 a été bafoué (trèspeu de port de masque filtrant, pasde scaphandre et surtout pas de fil-tres « absolus »), un inspecteurgénéral de l’industrie complaisantqui par suite à sa visite du 17/12/93écrira « pas de danger radiologi-que particulier », alors que le tho-rium 232 a une durée de vie de 14milliards d’années. En 97, le travaildes associations du CADE qui ens’introduisant sur le site avec uncompteur Geiger relèvent 64 fois à100 fois la radioactivité naturellepuis font analyser de la terre par lelaboratoire indépendant CRII-RADqui qualifiera la terre de « forte-ment contaminée ». En réponse, lePréfet demande une étude sur lesite par la société ANTEA quidécouvre un point chaud de 311fois la radioactivité naturelle locale.Cette étude préconise le décais-sage et la mise en fût de 23 m3 des

terres les plus contaminées. Elledemande d’interroger l’ANDRA surleur destination ainsi que sur envi-ron 11 000 m3 de terre classée « àgérer ».Le 20/04/07 un nouvel arrêté pré-fectoral décide que les 25 m3 misen fut resteront sur site et queles11 000 m3 resteront sur placesous surveillance. En 2001 Lesassociations continuent leur pres-sion en organisant une manifesta-tion symbolique mimant le brico-lage. Finalement en 2009, INTER-FERTIL vient procéder au déman-tèlement de l’entreprise ; 25 m3

devraient être évacués vers uncentre de stockage de L’ANDRA,mais il reste 11 000 m3 dont la des-tination reste floue. Il ne faudraitpas, par exemple les avoir éva-cuées vers le four de ADA, commecela avait été le cas, il y a quelquesannées, où des déchets radioactifsavaient été mis, par « erreur » à ladécharge d’Hasquette à Haspa-rren ! Nettement moins cher…L’exemple de l’Ex-usine à gaz dupont Grenet et ses terres contami-nées nous démontre que lamémoire est quelque chosed’éphémère. Heureusement lecitoyen veille et veillera longtemps.

Enfin M. BOTELLA, riverain, ingé-nieur conseil, habitant St Bernard,a demandé de prendre la parolepour dénoncer le stockage de tra-verses de chemins de fer traités àla créosote. (un produit pour proté-ger le bois, classé hautement can-cérigène). Au départ ces traversesavaient été stockées à St Bernardet suite à la pression des riverains,avaient étaient déplacées.Il condamne, aujourd’hui le faitqu’elles se retrouvent, en état, prèsdu soufre en plein vent dominant,contaminant toute l’embouchure.Alors qu’elles devraient être stoc-kées dans un endroit confiné. Ildénonce également tous les rejetsdans l’atmosphère, le pompagedes nappes phréatiques, des usi-nes industrielles portuaires en par-ticulier ADA et dit haut et fort l’in-dustrie OUI, le cancer NON !

Les militants qui ont assisté à cettemanifestation n’avaient qu’un seulsouci en tête : celui de laisser uneterre viable et une dette moinslourde aux générations futures.

Gisèle Mougnos

TCHERNOBYL 22 ans plus tard…et le cauchemar continue !

A l’occasion de l’anniversaire deTchernobyl et dans le cadre de

l’action nationale lancée parle réseau « SORTIR DU

NUCLEAIRE », le CADE, ATTAC,IDEAL et ZIP ADOUR ont mani-festé le samedi 26 avril à 10 h,

devant l’entreprise Reno (ex-Fertiladour) près de St Bernard à

Boucau. Nous étions une bonne cinquantaine de

personnes à participer à cetteaction symbolique.

Le porte parole du CADE, PierreBOCCARDO nous a rappelé la

triste nuit du 25 au 26 avril 1986où a eu lieu à la centrale

nucléaire de Tchernobyl la plusgrande catastrophe industrielle

de l’histoire, dont les conséquen-ces perdurent et s’aggravent au

fil du temps. En Ukraine et enBiélorussie, l’espérance de vie

diminue continuellement, les maladies s’aggravent, les mal-

formations génétiques se multiplient. Mais surtout il

a souligné que plusieurs incidentsont eu lieu, en 1999 en Gironde,

en 2006 en Suède, ou encore en 2007 au Japon.

Il a précisé que le site de Reno(ex-Fertiladour) a été choisi afin

de rappeler que dans cetteentreprise, des terres radioactives

sont stockées sommairementdans les hangars pour engrais et

que depuis plus de 10 ans lesassociations demandent inlassa-

blement leur évacuation. Nousvenons d’apprendre récemmentque des travaux de démantèle-

ment de l’usine ont commencé etnous nous interrogeons sur la

destination de toutes les terrescontaminées et sur le devenir

de ce site avec vue imprenable sur l’Adour.

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L’association Parme-Nord est néeen 2004 pour appréhender les pro-blèmes soulevés par le PLU. Ellecompte actuellement plus de 60adhérents qui habitent principale-ment la Zone Nord de l’aéroport.Les habitants du quartier se sontregroupés pour proposer des solu-tions et tenter de préserver « le bal-con vert », le patrimoine de la ville.Tous ensemble ils ont pu entrer encontact avec les acteurs économi-ques et politiques de la ville, alorsqu’individuellement il leur étaitimpossible de se faire entendre.L’association entretient des liensétroits avec les autres associationslocales présentes sur le terrain etavec l’UFCNA sur le plan national.Depuis des années, les décideursenvisagent dans cette zone Nord del’aéroport des aménagements« pour l’intérêt public ».

L’association n’y est pas opposée.Encore faut-il qu’ils soient justifiés etne saccagent pas des espacesencore verts et préservés. L’asso-ciation effectue donc un travail devigilance et d’information.

L’aéroport est à cheval sur les troiscommunes de Bayonne, Biarritz et à75 % sur Anglet avec une emprisede 136 hectares.Depuis 2007, c’est la collectivité ter-ritoriale et non plus l’état qui est res-ponsable de la gestion de l’aéroport.Actuellement, après les électionsqui ont vu les hommes politiqueschanger, les projets restent dansl’attente.

Le nouveau maire d’Anglet, Mon-sieur Espilondo, a fait part de sonintention de rencontrer les associa-tions et de préserver l’environne-ment. Changement de politique etréel engagement dans la transpa-rence et le respect des citoyens ouvœux pieux ?

Le Maire a annoncé une prochainerévision du PLU et une enquêtepublique portant sur la révision du« Plan d’Exposition au Bruit de l’aé-rodrome de Bayonne BiarritzAnglet ».

Les Plans d’Exposition au Bruit(PEB) sont des documents destinésà maîtriser l’urbanisation au voisi-nage des aérodromes. Ils visent àéviter d’exposer immédiatement ouà terme de nouvelles populationsaux nuisances du bruit. Ils n’ont pasd’incidences sur les habitationsexistantes.

Le PEB institue les zones ABC ouéventuellement D en fonction desnuisances sonores.Ces dispositions sont intégréesdans le PLU.

Dans les zones A et B (nuisancesonore très forte et forte) lesconstructions individuelles ou col-lectives sont interdites.

Le PEB actuellement en vigueurdate du 1er février 1985. Une actuali-sation du plan est nécessaire pourune mise en conformité du projetavec la nouvelle réglementation du26 avril 2002.

Suivant le moment de la journée oùil a lieu, la nuisance du bruit est res-sentie de manière différente. Ainsi lebruit engendré par un décollage ouun atterrissage en soirée (18h-22h)occasionne autant de nuisancesque 3 mouvements identiques le

jour. De même, un mouvement pen-dant la nuit (22h-6h) est aussi per-turbant que 10 mouvements le jour.Il nous apparaît aussi important queles perspectives d’évolution du traficprennent en compte l’activité desaéroports de Hondarribia, Bilbo,Bordeaux et Pau.

Ch. Loyce

12 • ORTZADAR N° 126 • MAI / JUIN 2008

Association Parme-Nord

La ferme Mauléon, aux abords de l’aéroport.

Vallée d’Aspe : encore un camion

dans le gave !

Depuis l’ouverture du tun-

nel routier du Somport,

nous en sommes déjà au

17ème accident. Ce coup-ci

c’est un camion transpor-

tant 17 000 litres de sulfure

de carbone, très toxique et

inflammable, qui a fini sa

course folle dans le gave.

Heureusement il n’y a pas

eu de fuite.

Mais la prochaine fois ?…

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Commission Locale d’Informationet de Surveillance (CLIS)Vendredi 4 avril 2008.

La CLIS ne s’était réunie qu’une seulefois auparavant, le 13 décembre 2005.Le Centre de Stockage des DéchetsUltimes ( CSDU) de « Zaluaga Bi » estsitué sur la commune de St Pée SurNivelle sur une superficie de 9 hectares.Le syndicat mixte Bizi Garbia( commu-nes de St Jean De Luz, Saint-Pée surNivelle, Ahetze, Ainhoa, Arbonne,Arcangues, Bassussary, Bidart et Sare)en assure l’exploitation depuis janvier2005 .La capacité totale de stockage duCSDU est de 1 M Tonne pour une capa-cité annuelle de 50 000 T. Il est prévu del’exploiter pendant 20 ou 30 ans.L’ancien Centre d’Enfouissement Tech-nique de Zaluaga 1 fermé en 2004 areçu 650 000T de déchets de1982 à2004. Il est actuellement réhabilité et lebio gaz est collecté pour être traité. LeCET sera suivi et contrôlé pendanttrente ans.

Gisements des déchets

• 25 000 T sont issues du terri-toire du Syndicat Bizi Garbia(20 000T OM + 5000 T de DIB)

• 25 000 T d’OM provenant de BilTa Garbi et de la tardive adhérenteville d’Hendaye.

Rappelons que le manque de prévi-sions de la CABAB a acculé le syndicatBil Ta Garbi dans une impasse après lafermeture de l’incinérateur de Bayonneen décembre 2005. Cette fermetureétait pourtant prévue de longue date.Depuis, Bil Ta Garbi dirige ses OM sur laGironde et sur Saint-Pée. Gestioncatastrophique pour l’environnement etle respect des populations !Hendaye s’est également distingué parson irresponsabilité. Après avoir pen-dant des années marqué sa préférencepour l’incinération en soutenant laconstruction de l’incinérateur d’Honda-rribia, elle a déversé pendant 2 ans sesdéchets dans une décharge illégale deGipuzkoa et vient maintenant de rejoin-dre Bil Ta Garbi !

Stockage des déchets

Le CSDU de Zaluaga comportera àterme 2 casiers eux-même divisés enalvéoles de 2500 m2. Actuellement c’estl’alvéole n° 8 du 1er casier qui est encours d’exploitation.Chaque fois qu’une couche de déchets

est achevée dans une alvéole, on pro-cède à des travaux de couverture inter-médiaire. Il s’agit de poser des drainspour capter le biogaz, de recouvrir l’al-véole d’une couche de 30 cm de terre,et d’étanchéifier l’ensemble par unegéomembrane temporaire.

Traitement et valorisation du biogaz

En 2007, 4 853 591 m3 de bio gaz ontété produits. Seulement 17 % ont étévalorisés (ils ont servi de combustibleau vaporisateur de lixiviat). Le reste(83 %) étant brûlé dans des torchères.Le syndicat est conscient de la regretta-ble perte de cette énergie. C’est pour-quoi, il envisage à partir de 2010, detransformer ce gaz non utilisé sur le siteen électricité par la mise en place pro-gressive de turbines à gaz. Cette année,un partenaire sera recherché.

Traitement des effluents liquides

Les eaux de pluies non souillées (talus,espaces extérieurs) sont collectéesdans un bassin spécifique pour êtrerejetées dans le milieu naturel.Le traitement des lixiviats (jus de perco-lation de l’eau de pluie au travers desdéchets qui se charge au passage deproduits polluants) requiert un traite-ment sophistiqué.Tout d’abord, les eaux polluées sont fil-trées par osmose inverse (passage àtravers une membrane). On obtient82 % d’eau déminéralisée et 18 % d’uneffluent chargé des polluants retenuspar la membrane du filtre. Ce « concen-trat » est destiné à être évaporé dans le« BG Vap » sous l’effet de la chaleurpour en extraire l’eau qu’il contient(74 %). Il reste alors une matière solide

(1 %), stockée dans des big bags quisont ensuite enfouis dans l’alvéole et un« surconcentrat » dirigé en Girondevers un centre d’incinération. Ainsi en2007, le site a eu recours à l’incinérationpour 615 tonnes de ces polluants !

Incidents

• 16 septembre 2006 :Suite à de fortes précipitations, le bassinde stockage des lixiviats s’avère troppetit et des lixiviats se déversent dans lebassin d’eau de pluie qui à son tourdéborde dans le ruisseau en contrebas.Une unité d’osmose inverse intervienten urgence sur le site.Il a été décidé de procéder à la réalisa-tion de deux bassins complémentaires :un, pour les eaux de pluies et un autrepour les lixiviats.

• Décembre 2007 :L’analyse des eaux de pluie a révélé laprésence de coliformes, d’entérocoqueset de salmonelles. La présence de cesbactéries s’expliquerait par « le lessi-vage de lisiers épandus sur les prairiesjouxtant le CSDU et le lessivage desfientes d’oiseaux présents sur le site ».

En 2008, le site sera doté d’un systèmerépulsif pour oiseaux de façon à limiter lapopulation.

• Deux incendies ont eu lieu en mai2005 et avril 2006, « sans doute d’ori-gine criminelle ».

Le Syndicat a fait appel à une société desurveillance qui sera renforcée prochai-nement par 2 agents de surveillance de nuit.

Ainsi va la gestion de nos déchets. Lesassociations environnementales dénon-cent avec force les dangers de l’incinéra-tion pour la santé. Elle apparaît commele pire des exutoires puisqu’elle induit

dans la chaîne alimentaire des produitshautement toxiques mettant en périll’avenir de l’humanité.Nous avons toujours dit et répété que laseule solution valable était la réductiondes déchets à la source. Nous restonsconfortés dans nos positions.Nous avons eu l’impression que leSyndicat Bizi Garbia s’efforçait de gérerson centre avec rigueur et respect del’environnement. Ainsi les gestionnairesont-ils choisi d’équiper chaque alvéoled’une double « barrière active » (2 géo-membranes avec couches de gravier etdrainage des eaux) pour assurer uneétanchéité à même d’éviter que le sol etles eaux souterraines soient pollués. Cesystème n’est obligatoire que pour lesdécharges de Classe 1 de produits dan-gereux.D’autre part le Syndicat Bizi Garbia aobtenu en juillet 2006 la « CertificationInternationale de Qualité Environne-mentale ISO 14001 ».Toutefois, l’équipe ne peut contrôler lescaprices de la nature (pluies torrentiel-les, oiseaux attirés par les fermentesci-bles), les actes de malveillance (incen-die), ou de nonchalance (présencesdans les ordures de produits toxiquestels que les piles, les produits d’entre-tiens ou les peintures) et le recours à unprocédé très toxique pour le traitementdes lixiviats (incinération) en fin decourse.La loi du 13 juillet 92 interdit à partir du1er juillet 2002 le stockage de déchetsnon ultimes dans les CSDU.Cela veutdire que les décharges ne peuvent pasrecevoir de déchets bruts, non triéspréalablement. D’autre part la Directivedu 26 avril 1999 prévoit que la quantitéde déchets municipaux biodégradablesdoit être réduite à 50 % en poids en juil-let 2009. Actuellement, 2000 foyers sontéquipés de composteurs individuels eton peut estimer à 200 T les biodéchetsretirés. Le syndicat s’est engagé à pour-suivre cette opération de distribution decomposteurs (200/an environ) ainsi qu’àcollecter les biodégradables des grosproducteurs (restaurateurs, cantines).Le Syndicat dispose de 4 déchèteries etde 75 points tri pour une population de37 000 habitants permanents et environ100 000 habitants en été. Il valorise ainsi10 500 T de produits recyclables et4 500 T de déchets verts. Il est néces-saire que ces installations deviennentplus nombreuses pour en faciliter l’accèsà la population ce qui provoquera uneaugmentation de la récupération desproduits recyclables et entraînera unediminution des tonnages à enfouir. ◆

13ORTZADAR •N° 126 • MAI / JUIN 2008

Centre de stockage des déchets ultimes de Zaluaga Bi

Exploitation de l’alvéole n° 8

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POUR beaucoup d’entrenous, le principe del’accès à l’eau potablerelève d’un droithumain inaliénable. Et

pourtant, il est utile de lire les textesinternationaux dont les intentionspeuvent rentrer en contradictionavec les principes défendus par lesnations Unies. Ainsi en 2000, à LaHaye, 118 États ont signé un texteremplaçant la notion de droit fonda-mental par celle de besoin vital àl’accès à l’eau potable. Cetteconception, confirmée à Mexico enmars 2006 au sommet organisé parle Conseil Mondial de l’Eau, modifieconsidérablement les principes car,comme pour les produits alimentai-res, la nécessité de satisfaire cebesoin conduit à considérer l’eaucomme une marchandise devantêtre vendue à son « juste prix ». Ce« juste prix » doit tenir compte bienévidemment des « nécessairesbénéfices » des entreprises quis’engagent dans cette distributionde l’eau.

Aujourd’hui, 3 grands groupesdominent le marché mondial :Véolia (ex vivendi-CGE), Ondéo(Suez-lyonnaise des eaux) et leGroupe Bouygues (SAUR), trois trèsgrandes transnationales françaises.Leur stratégie de conquêtes de nou-veaux marchés incite ces grandesentreprises à opérer de nouvellesacquisitions-fusions-participationsavec d’autres groupes qu’ellesdominent. Cela leur permet de s’im-poser sur les marchés émergents,c’est-à-dire les grandes villes du sudet en particulier leur centre construitsur le modèle des villes occidenta-les et qui ont besoin d’infrastructu-res d’adduction et d’assainissementd’eau. Hors de question pour cesgroupes d’assurer ces mêmes infra-structures dans les périphériesurbaines et encore moins en milieu

rural où les populations ne sont passolvables et donc ne pourraientpayer le « juste prix » et assurer« les nécessaires bénéfices ».Fallait-il pour autant supprimer lesfontaines publiques là où il y enavait ?

En France aujourd’hui, ces troistransnationales, « les trois sœurs »,se partagent 85 % du marché pourl’eau et l’assainissement ; leur posi-tion s’améliore d’année en annéepuisqu’elles ne détenaient que 60 %des parts en 1960 (la France est l’undes pays les plus libéralisés dans lesecteur de l’eau). On peut s’interro-ger sur cette situation : ces multina-tionales de l’eau offrent aux éluslocaux la totalité des prestationsnécessaires pour les services, del’ingénierie financière et des étudesà la réalisation et à la gestion deséquipements, déchargeant ainsi lescommunes de leurs responsabilitésdans ce service qui, de ce fait, n’estplus un service public.C’est donc le laxisme politique desélus locaux qui a conduit les « 3sœurs » à conquérir cette positiondominante sur le territoire.

Au Pays Basque, le service privéest majoritaire avec la délégation de53 % du marché des unités de ges-tion. Les 3 multinationales se parta-gent la gestion technique des servi-ces d’eau potable de 84 communesdu Pays Basque. Elles se répartis-sent la majorité du marché, chacunegérant environ 20 % des collectivi-tés du territoire.

Aujourd’hui, alors que lescontrats de renouvellement s’an-noncent ou sont en cours, les troistransnationales sont en conflit plusou moins larvé avec certaines com-munes ou conseils généraux aunom de la concurrence libre et nonfaussée (qu’elles ne respectent pas,vu le partage équitable qu’elles ontréalisé pour les communes du PaysBasque) que le traité de Lisbonne asacralisé et qui est un des principesfondateurs du néolibéralisme : dans

les Landes, le président du Conseilgénéral, Henri Emmanuelli combatdepuis 1995 les grandes entreprisesprivées du secteur, qui prétendentlui interdire d’accorder des bonifica-tions de subventions aux communeslandaises qui ont opté pour la ges-tion en régie de l’eau et de l’assai-nissement. Pourtant, de nombreuxscandales liés à la gestion de l’eausont de plus en plus dénoncés pardes associations, des partis, etquelques élus locaux.

Quelques cas de figures non-exhaustifs :

• A Rennes, où la gestion et la distri-bution de l’eau est gérée depuisun siècle par Véolia, les Vertsdénoncent un gain de trésoreriede 3 350 000 euros réalisé par lasociété entre 1996 et 1999 sur dutravail non réalisé malgré les enga-gements.

• A Bordeaux, lors de la renégocia-tion du contrat de distribution, lesexperts ont estimé lors du contrôleque la Lyonnaise des eaux avaitindûment perçu 232 millions d’eu-

ros de trop, somme que la ville (etles usagers) attendent que lasociété lui restitue.

Mais est-il si simple de renégo-cier les contrats et surtout de lesrompre ? Certaines collectivités ter-ritoriales connaissent aujourd’huides situations désagréables pouravoir fait des choix malheureux hier.

Ainsi la commune de Neuf-château (Vosges), c’est-à-dire ses8000 habitants, ont été condamnéspar le Tribunal Administratif deNancy à verser près de 1,7 millionsd’euros à une filiale du groupeVéolia, suite à la résiliation par lemaire du contrat de gestion de l’eauqui liait (et étranglait) la commune àce géant de l’eau, pour cause d’irré-gularités et manque absolu detransparence. Ces motifs n’ont pasété admis par le Tribunal.

Et pourtant il n’est que temps depeser sur nos élus pour qu’ils rené-gocient leur contrat lorsqu’ils ontabandonné le système de régiepublique et qu’ils se sont laissésaller au confort des transnationales ;en effet le surcoût de l’eau est alorspayé de manière assez peu clairepar les habitants. Moi-même adhé-rente d’Attac, j’aimerais que l’onm’explique pourquoi ma consomma-tion étant passée ces 12 derniersmois de 26 m3 à 15 m3, le prix du m3

sur ma facture est passé de4,87euros à 6,24 euros.

Si l’on considère que l’accès àl’eau est un droit, les collectivitésterritoriales, les Etats et l’ONU doi-vent considérer alors qu’il s’agit d’unservice public, au service du public.

Sylvie VoilleminComité local Attac Pays Basque

• A.C.M.E (Association pour un ContratMondial de l’Eau) : www.acme.fr• C.A.C.E (Coordination nationale desAssociations de Consommateurs d’Eau) :www.cace.fr

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la paged’

Du mondial au local, l’eau ne doit pas être une marchandise

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A PRÈS le rapport del’école de Lausanne surl’état du réseau ferroviaire

en 2005, après les conclusionsdu Conseil d’Analyse économi-que qui allaient dans le sens de« mieux entretenir les infrastruc-tures existantes pour éviter lesinvestissements inutiles », voicile rapport sur le réseau ferro-viaire français publié par la trèsofficielle Cour des Comptes.

Comme le relève le journal Sud-Ouest sous le sous titre « TGVremis en cause », la cour descomptes insiste aussi sur « l’en-tretien au détriment de laconstruction de nouvelles lignesTGV »

L’intégralité du docu-ment est en ligne sur le net donne lieu à desavoureux morceauxchoisis :

« Le lancement de nombreuxprojets dont la rentabilitésocioéconomique est insuffi-sante est d’autant plus inquié-tant, même si ce constat n’estpas spécifique à la France, queles bilans a posteriori des lignesà grande vitesse mettent en évi-dence une rentabilité en géné-ral bien plus faible qu’espéréeinitialement en raison d’unesous-estimation des coûts etd’une surestimation du traficassez systématiques. »

« Il est d’autant plus contestablede décider des investissementsdont la rentabilité socio écono-mique est insuffisante que cetterentabilité est au départ suresti-mée. Or, une étude de la direc-tion générale du trésor et de lapolitique économique de 2005met en évidence une forte

réduction du taux de rentabilitéinterne (TRI) socio-économiquedes projets de LGV, souventune division par deux, au fur età mesure de leur avancement,depuis les études préliminairesjusqu’à la décision d’approba-tion ministérielle, voire au bilana posteriori dans le seul cas oùil y en avait alors eu un (LGVAtlantique en 2005). » (Dans leprojet qui nous concerne, lesexperts indépendants ont déjàsouligné la non-rentabilité del’autoroute ferroviaire).

« Une priorité plus forte doitêtre donnée aux dépenses derenouvellement des équipe-ments sur les investissementsde développement. Le finance-ment du plan de rénovation duréseau doit être consolidé defaçon à permettre de remédier àla dégradation des équipementset à améliorer la qualité du ser-vice rendu aux clients du trans-port ferroviaire sur les lignes quiresteront ouvertes à la circula-tion. Les investissements dedéveloppement doivent être jus-tifiés par leurs bénéficessociaux, économiques et envi-ronnementaux et ne pas contri-buer à détériorer la situationfinancière de RFF. »

Pendant ce temps, Grenet,le maire de Bayonne fait le fan-

faron au conseil municipal du 15 avril. ◆

15ORTZADAR •N° 126 • MAI / JUIN 2008

Bruxelles – Montreuil le 11

mars 2008 - Les Amis de la

Terre Europe publient

aujourd’hui un rapport dans

lequel on apprend que des

produits nanométriques non

testés et potentiellement dan-

gereux peuvent être trouvés,

partout en Europe, dans les

aliments, les emballages ali-

mentaires et d’autres produits

des rayons de supermarchés.

« Nanotechnologies » est lenom donné aux techniques demanipulations de la matière auniveau de l’atome et des molé-cules. Elles sont utilisées pourla fabrication de complémentsnutritifs, de films plastiquesalimentaires, d’emballages, derécipients, d’outils de cuisineantibactériens, mais aussi pourla transformation de la viande.On en trouve également dansl’agriculture, dans des boissonschocolatées, et même dans desproduits pour bébés. Malgréles craintes que soulèvent lesnano-matériaux à cause deleurs risques de toxicité, lescitoyens en consomment déjà,des ouvriers les manipulentsans aucune protection et leslégislateurs sont à la traîned’une industrie en pleineexpansion.En effet, les Amis de la Terre-Europe révèlent dans leur rap-port « Du Labo, dans nosassiettes : les nanotechnologiesdans l’alimentation et l’agricul-ture » qu’il existe au moins 104produits agricoles et alimentai-res contenant des nanomaté-riaux – ou fabriqués par nano-technologie – en vente actuel-lement dans l’Union euro-péenne, plusieurs centaines deces produits étant même envente sur le marché mondial. Dans l’Union européenne,comme ailleurs, les règlementset les lois sont totalement ina-daptés aux propriétés particu-lières des nano-matériaux.

Les Amis de la Terre-Frances’associent à la demande deleurs collègues européens pourque les responsables politiquesde l’Union européenne met-tent enfin en place une législa-tion complète et réellementbasée sur le principe de pré-caution, pour protéger lescitoyens et l’environnement.Nous demandons aussi quel’Union Européenne favoriseles agricultures biologiques etpaysannes, seules garantes dela protection des citoyens et del’environnement. Pour Helen Holder, coordina-trice de la campagne« Alimentation et Agriculture »des Amis de la Terre-Europe :« Il est choquant que lescitoyens européens puissentêtre exposés à des produitspotentiellement toxiques, pré-sents dans les aliments ou lesemballages alimentaires sansqu’aucune réglementationn’assure leur sécurité. Les res-ponsables politiques doiventarrêter de nous dire que lesrèglements actuels suffisent etdoivent combler de touteurgence les lacunes réglemen-taires. » [2] Pour Christian Berdot des Amisde la Terre-France : « D’uncôté, on étouffe les petits pro-ducteurs avec des règlementssanitaires toujours plus tatil-lons et coûteux, de l’autre lesindustriels ont toute latitudepour mettre en danger lasanté des citoyens avec desproduits potentiellement toxi-ques sans que le moindre éti-quetage, la moindre réglemen-tation ne soient mise en place.Comme pour les OGM, oncommercialise d’abord et onfera les études après, l’intérêtdes industriels passe avant laprotection des citoyens et del’environnement. »

Contact presse :

Caroline PrakLes Amis de la Terre

Tél. : 01 48 51 32 22 et 06 86 41 53 43

Rapport sur le réseau ferroviaire français publiépar la Cour des Comptes

« Nanotechnologies »

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« Les citronniers »un film d’eran riklis

AVEC ce nouveau film,Eran Riklis poursuit l’œu-vre entamée avec « Lafiancée syrienne » tournéen 2004.

Né en Israël, Eran Riklis a faitses études aux Etats-unis et vitactuellement à Tel Aviv.

La situation au Moyen Orientest pour le cinéaste unepréoccupation constante.Pourtant, son propos n’est pasde faire un film politique, unfilm à thèse, mais d’analyserles répercussions sur la viequotidienne, des décisionspolitiques prises en haut lieu.

L’histoire de Selma, la palesti-nienne et d’Avon le ministrede la Défense met donc enlumière les conséquenceshumaines, dramatiquesjusqu’à l’absurde, de la politi-que en territoire israélien etpalestinien.

Le scénario s’inspire d’une his-toire véridique ; seuls lescitronniers ont remplacé lestraditionnels oliviers.

Selma, veuve d’une cinquan-taine d’années, vit seule sur ledomaine hérité de son père,en Cisjordanie, près de lafrontière avec Israël. Sur saterre, elle cultive des citron-niers avec l’aide d’un vieilhomme qui l’a vu naître. Lescitrons, ces fruits gorgés desoleil, d’un jaune éclatant,sont autant de promesses devie, absurdement promises àla désolation.

En effet, par malheur, le minis-tre israélien de la défensevient habiter à proximité duverger palestinien.

Sécurité oblige, des miradors,des clôtures sont installés. Lesservices secrets œuvrent encoulisses auprès du ministrede la défense et bientôtSelma se voit interdire l’accèsde son champ.

Les citronniers privés d’eaudépérissent et Selma se dés-espère. Pourtant, elle nes’avoue pas vaincue, refuse ledédommagement proposé et

malgré les mises en gardes’obstine à réclamer son droit.

Elle ira jusqu’à la CourSuprême Israélienne puisquela loi l’y autorise. Aidée parZiad un jeune avocat, elleplaide sa cause auprès desautorités israéliennes. En vain.Les arbres de Selma peuventabriter un terroriste et la sécu-rité du ministre exige leurabattage.

Forte, altière, Selma refuse decourber l’échine et affronteles hommes ennemis et amisqui lui enjoignent de renon-cer.

Dans le même temps, Mina, lafemme du Ministre s’interroge :« Ne peut-on trouver d’autressolutions à ce problème ? »« Personne n’en a trouvédepuis trois mille ans », rétor-que son ministre de mari.

Une complicité muette s’ins-talle entre les deux femmes,victimes toutes deux d’unordre social et politique dirigépar et pour les hommes.

Que dire de l’idylle discrète etpudique qui unit Selma, cettedame d’âge mûr au jeuneavocat ?

Elle illustre sans conteste l’alié-nation des femmes à l’ordrepatriarcal quand Selma sevoit rappelée à la bienséancepar les hommes de sa com-munauté.

Tous les protagonistes de cefilm sont à un titre ou un autreles victimes d’une situationinjuste et absurde. Selma,bien sûr dont on détruit la rai-son de vivre, Mira, enferméedans sa geôle domestique, lesoldat israélien dans son mira-dor, les hommes palestinienshumiliés, les Israéliens qui tro-quent l’admirable vue sur unchamp de citronniers pour unmur qui barre l’horizon.

Le film d’Eran Riklis, sans mani-chéisme illustre avec justessela difficile cohabitation dedeux peuples rongés par l’incompréhension et ladéfiance.

Par

chan

tal

poch

at

Selma (Hiam Abbass)