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Le Journal N° 124 - MARS 2006

cahier 124 32 pages - le Choeur Vent d'Est - A la Une · mes de l’Enfer ; l’Enfer d’Orphée, vous aviez compris. Et quel travail pour monter ce pro- ... à gagner de l’argent

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Le Journal

N° 124 - MARS 2006

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E D I T O

D I D I E R B R O C H E T

Vous avez toutes et tous réalisé un jour un puzzle où chaque pièce à sa place propre, irremplaçable, et où tous les éléments mis bout à bout forment un tableau unique. Vous avez sûrement commencé ce puzzle par le cadre, au milieu duquel s’est constitué le paysage, peut-être un grand lac, inspi-rant confiance et, une petite nymphe sur le bord … L’œil du spec-tateur est désormais attiré par la nymphe et il oublie le reste pour-tant indispensable. A quoi ressemblerait en effet ce puzzle, s’il lui manquait une seule pièce ? Dans le grand puzzle Vent d’Est, chaque choriste a son rôle à jouer, et si l’actualité nous polarise aujourd’hui vers tel ou tel pro-jet, n’oublions pas la cohérence du groupe et la solidité du « cadre ». Bien sûr la comparaison s’arrête là, Vent d’Est n’est pas figé et est prêt à évoluer, dans le « cadre » de l’intérêt général. Dans ce numéro, quelques choristes, rouages solitaires, vous proposent un aperçu de la mécanique d’ensemble, de ces petites pièces anonymes qui, au bout du compte, s’emboîtent à merveille les unes aux autres pour donner un bel ensemble, où plaisir et qualité se joignent, comme les pièces d’un même puzzle.

Très bonne lecture.

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S O M M A I R E

Pages 3 à 9

Compte-rendu de l’Assemblée Générale Vent d’Est : - Rapport d’Activités par Didier BROCHET - Rapport Moral par Didier BROCHET - Rapport Financier par Claude ESPECEL - Carnet familial par Didier BROCHET - Renouvellement des membres du Conseil d’Administration - Equipe Journal par Marylou LHERMITTE - Erquy par Huguette BOUYGUES

Pages 10 - 11

Le cinéma à Erquy par Olivier DUHAMEL

Pages 14-15

Wolfgang Amadeus Mozart - 1756-1791 par Huguette BOUYGUES

Pages 16

Page 13

Page 12

Tribune des lecteurs : ….. par l’Auteur anonyme

Pages 17 à 21

Monsieur le Président, je vous fais une lettre ... par Florence SARTHOU

Pages 22 à 24

Au programme ... par Nathalie ROYER

Cœurs en Chœurs par Michel GIRAUD

Jouer et se faire plaisir ... par Brigitte ALIZARD

Pages 25 à 28

Pages 29-30

Jeux : êtes-vous un expert en vocabulaire musical par Marylou LHERMITTE Mots croisés par Christian LEMAIRE

Pages 31-32

Solutions des jeux

Un oranger sur le sol irlandais... par MARRAINE

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Le conseil d’Administration s’est réuni 4 fois en 2005 : 7 février, 28 juin, 3 octobre et 5 décembre.

En dehors des répétitions le jeudi et des pupitres le lundi, voici les activités du Chœur pour l’année 2005.

12 février Soirée d’accueil des nouveaux choristes sur le thème du voyage en Europe centrale.

5 au 8 mai Week-end de travail à Erquy : que du grand classique ! Dé-broussaillage, désherbage, taille, remplacement des tuyaux de gaz, rabotage des portes, remise à jour des inventaires de ma-tériel, et… repas conviviaux.

4 et 10 juin Concerts à Nogent et au Perreux sous la direction de Nathalie ROYER : « Orphée aux enfers et chœurs d’opéra ».

9 au 17 juillet Le chœur Vent d’Est en Europe centrale : voyage magnifique-ment organisé par Antoine HERON de l’Allemagne à l’Italie en passant par la République Tchèque, la Slovaquie, la Hongrie et la Slovénie. Rencontres avec les chorales Eintracht de Forchheim, Profun de Budapest et Revoz de Novo-Mesto.

Eté 2004 Séjour des choristes et de leurs familles au camp de vacances d’Erquy.

10 septembre

Carrefour des associations du Perreux-sur-marne.

11 septembre

Carrefour des associations de Nogent-sur-marne.

29 septembre Le jour de la saint Michel, nous disions un dernier au revoir à notre amie Michèle LOUBIERE

25 novembre

Le Chœur Vent d’Est participe à la traditionnelle « Choucroute » des Journées de solidarité du Perreux-sur-marne.

RAPPORT D’ACTIVITES

par Christophe MARC

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Le Chœur Vent d’Est, avec sa nouvelle di-rection musicale, a atteint cette année sa vi-tesse de croisière. Une croisière qui nous a tout de même transportés vers… les flam-mes de l’Enfer ; l’Enfer d’Orphée, vous aviez compris. Et quel travail pour monter ce pro-gramme, sans s’y brûler les ailes, sans y perdre notre âme. L’affaire a été rondement menée par notre chef de chœur Nathalie car, dès les Carre-fours des Associations, les équipes respon-sables avaient pour consignes de recruter de « jeunes et belles voix »… Vous ne l’i-gnorez pas, le recrutement de nouveaux choristes est crucial pour nous, et je peux vous dire que chaque Conseil d’Administra-tion est l’occasion d’évoquer le renouvelle-ment de nos effectifs. Comment donner, en particulier aux jeunes, l’envie de nous rejoin-dre, et surtout comment les convaincre de rester ? La qualité de nos prestations, pré-sentes et à venir, est incontestablement une piste à suivre. La qualité, parlons en, elle a été au centre des préoccupations de Nathalie tout au long de l’année écoulée, et nous pouvons la re-mercier des progrès qu’elle a fait accomplir au Chœur par son travail et son exigence. Merci également à Christian qui, avec son éternel sourire sait nous donner plus que le la. Mais revenons au programme musical qui nous a occupés cette année, et aux concerts donnés à Nogent et au Perreux. La salle Watteau était presque pleine, et nous avons refusé du monde au Centre des Bords de Marne. Nous sommes donc capables de nous mobiliser pour vendre nos places de concerts.

RAPPORT MORAL

par Didier BROCHET

Sachons garder cela en mémoire pour nos prochains concerts en églises. Musicalement, il nous a été reproché une première partie un peu courte, mais d’ex-cellente qualité. Comment concilier len-teur d’apprentissage, qualité et durée d’un concert ? La piste d’un deuxième Chœur, Plus pêtit,travaillant plus vite, et épaulant le premier, prendrait là tout son sens. A suivre donc… Quant à la deuxième partie du pro-gramme, nous pouvons constater, Hu-guette l’a fort bien fait dans un article ré-cent, que nous sommes capables d’ap-prendre une œuvre comme Orphée aux Enfers par cœur. Le résultat était probant, car qui dit : plus de partitions, dit : plus d’attention, et plus de qualité. Mais là je ne vous apprends rien. L’espoir de chan-ter un jour un concert sans partition est à notre portée. Les concerts à peine terminés, nous avons été nombreux à avoir pu participer au voyage d’été en Europe de l’Est. Ce fut une très belle réussite, grâce à une or-ganisation sans faille, merci Antoine, cha-que journée apportant son lot d’émotions et de rencontres. Nous pouvons peut-être regretter, mais cela n’est pas nouveau, de ne pas connaître par cœur un programme commun minimum, qui nous permettrait de chanter plus facilement à l’improviste, en maintenant une qualité « Vent d’Est ». Notre journal préféré n’a pas démérité cette année, et il nous a informés réguliè-rement de nos grandes et petites histoires de Chœur, merci à toute l’équipe. Notons le retour de son petit frère « Vent d’Est Infos » qui est devenu notre indispensa-ble pense bête.

Mes chers amis,

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Claude ESPECEL présente les comptes. Il est rappelé que le versement de la subvention du Val de Marne est liée au montage d’œuvres importantes avec ensemble musical, etc... Conditions auxquelles ne souhaite pas répondre notre Conseil d’Administration. La subvention du Val de Marne de 3825 € en 2004, est passée à 2000 € en 2005, 1000 € en 2006 et disparaîtra en 2007. Nathalie ROYER tient à sensibiliser les choristes sur les frais de partitions qui représen-tent une part importante de la cotisation. Claude ESPECEL et Didier BROCHET rappellent que les concerts sont déficitaires : nous cherchons l’équilibre ; mais notre objectif reste de se produire 2 à 3 fois par an, pas à gagner de l’argent. Claude précise que le village de vacances d’Erquy ne coûte rien à la Chorale, au contraire : un bénéfice de 800 € en 2005 permet d’ores et déjà d’engager des travaux.

RAPPORT FINANCIER

par Claude ESPECEL

Nombreux furent les choristes, familles et amis qui purent passer quelques jours à Er-quy, pour se ressourcer dans notre toujours plus accueillant village d’irréductibles. L’été a malheureusement été marqué par la disparition de notre amie Michèle LOUBIERE, qui jusqu’au bout aura lutté contre la maladie. Nous étions nombreux à lui rendre un dernier hommage le jour de la Saint Michel et nous pouvons avoir ce soir une pensée particulière pour elle et sa famille. Son énergie, son sou-rire et sa gentillesse auront marqué Vent d’Est. Je voudrais remercier maintenant toutes celles et tous ceux qui, même si je ne les ai pas ci-tés, s’activent ici et là pour que la vie du chœur soit facilitée. Et je terminerai ce rapide aperçu de l’année passée par une mention spéciale à notre site Internet, récemment primé par la ville de No-gent, merci Jean.

Nous pouvons, grâce à ce site, être in-formés presque instantanément des derniers changements, emplois du temps, horaires, programmes et fichiers musicaux, et, dans le même temps, nous nous ouvrons au monde entier par la magie de la toile. Le récent DVD de notre concert pourra sûrement livrer quelques extraits accessibles sur ce site à un très large public. Il nous faut donc impérativement re-chercher la très grande qualité, si nous voulons être entendus, à l’extérieur de nos frontières. Alors, mes chers amis, comme il n’est pas interdit de rêver, je vous invite à chanter, toujours plus, toujours mieux, pour que tous ensemble, nos voix s’u-nissent pour faire… le tour de la terre.

Je vous remercie de votre attention.

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NAISSANCES Nous avons appris avec joie quelques nais-sances chez nos choristes et anciens : Tout d’abord, chez Olivier DUHAMEL, reve-nu parmi nous cette année, une deuxième fille : Héloïse née le 4 mai dernier. Et puis Monique MALOVITSKY est devenue grand-mère pour la première fois avec un pe-tit Noan. Chez Jean-Claude et Martine WEBER, c’est la troisième fois mais c’est un premier petit-fils qui se prénomme Vincent. Enfin chez Claude et Monique BOULICOT, c’est la huitième fois (record à battre) qu’ils deviennent Papouche et Laly avec un petit Sati né chez leur fils Olivier que beaucoup connaissent pour ses « accords de pia-no » et ses participations à nos concerts ! MARIAGES Pas de mariage à la Chorale cette année ! Mais chez nos amis Annie et Jean-Pierre POINDRON leur fille Isabelle, ancienne de la Chanterie, s’est unie à Emmanuel le 23 avril dernier. J’en profite pour vous rappeler de réserver la date du 28 juillet pour le mariage de sa sœur Hélène avec Yann, tous deux choristes. Ils comptent sur nous pour une belle cérémonie chantante !... Mais nous en reparlerons. Chez Jean-Claude WEBER, c’est leur fils Mathias qui s’est marié le 12 novembre à Vincennes, entouré de très nombreux amis. Roland et Estelle DUTEIL ont aussi marié leur fils fin novembre. Et Claude et Monique BOULICOT nous ont appris le mariage de leur fils Emmanuel au Mexique. Comme c’est un mariage en plu-sieurs étapes, il sera « officiellement » fêté au mois de mai prochain en France !

Enfin, nos amis Bob et Catherine BE-DAUX ont fêté leurs « Noces d’Or » le 25 juin 2005. Nous étions un petit groupe pour chanter leur messe et à la petite cé-rémonie bien sympathique à la mairie de Bry. A tous, nous souhaitons de très longues années de bonheur ! DÉCÈS Nous aimerions n’avoir que des joies à annoncer. Malheureusement la vie ap-porte aussi ses peines. Le 18 août, alors que nous étions tous en vacances, notre amie Michèle LOU-BIERE nous quittait. On croyait encore à sa guérison lorsqu’elle est venue nous écouter au concert du Perreux au mois de juin. Elle s’est éteinte à Clermont-Ferrand, son coin de province natal. Nous lui avons rendu hommage à la Saint Michel en lui chantant une belle célébration. Nous ne sommes pas près d’oublier cette choriste toujours pleine de dynamisme et d’hu-mour. Chez nos anciens, nous avons aussi ap-pris avec peine le décès de Jacques GUYOT, le mari de Gisèle, choriste assi-due durant de longues années. Et chez nos choristes, certains ont perdu aussi des êtres chers, sœurs ou parents. Cette dernière quinzaine a été particuliè-rement dure pour quatre de nos choris-tes : Annie POINDRON, Nicole de BE-LER, Corinne MOHIER et Dominique FONBONNAT qui ont été dans l’épreuve dans cette période de fêtes. Il va sans dire que toute la famille VENT D’EST s’associe à leur peine.

CARNET FAMILIAL

par Didier BROCHET

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Conformément aux statuts de notre association, le mandat de certains membres de notre Conseil d’Administration arrive à échéance. D’autres membres de l’association se proposent comme candidats. A l’issue du vote les membres du Conseil d’Administration sont les suivants : (par ordre alphabétique)

RENOUVELLEMENT DES MEMBRES

DU CONSEIL D’ADMINISTRATION

Il est à noter que le renouvellement des membres a été voté à l’unanimité.

Nous remercions Marylou LHERMITTE qui n’a pas souhaité renouveler son mandat, Pour ses trois années de participation active au Conseil d’Administration.

Nous savons qu’elle saura toujours faire profiter le Chœur Vent d’Est de son dynamisme.

Brigitte BERNOU

Didier BROCHET

Philippe CLERC

Jean-Luc COUVOIS

Olivier DUHAMEL

Marie-Thérèse MABILLE

Antoine HERON

Martine GEZE

Claude ESPECEL,

Roland DUTEIL

Florence SARTHOU.

Nathalie ROYER

Jean ROSSI

Gérard NOEL

Christophe MARC

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revient en exclusivité d’écrire sur le chant, la musique, le programme… Christian LEMAIRE qui gentiment nous concocte souvent sur un thème donné « ses fameux mots croisés ». les autres articles internes varieront selon que le Vent tourne à l’Est, à l’Ouest…et notre dernier numéro est un challenge ré-ussi : c’est un chœur entier ou presque qui nous confie ses coups de cœur de voyage. Les articles externes : sont souvent réali-sés par Florence, qui nous conduit sur des thèmes étranges : chez les cœurs d’arti-chaut, dans des cliniques sur le chant pré-natal, sur l’effet de la ménopause chez des choristes, sur la musicothérapie, sur les tubes du chœur V.E. Il y eut aussi un article de Claude BOULI-COT, notre ancien Chef de chœur sur les métamorphoses d’un chœur. Pour le Régional : Cette année 2005 nous avons rencontré des chorales du Val de Marne Pour le National : Les Choralies en 2004, des lettres de Marcel CORNELOUP, une interview de Thierry THIEBAUT… Une fois les tâches de chacun réparties, notre hôte du jour, (on tourne d’une mai-son à l’autre) nous a souvent préparé un petit remontant solide et liquide. Et que le journal continue de voir le jour.

Vive l’équipe Journal.

L’Equipe « Journal » fonctionne depuis le numéro 118 du mois de Mars 2004. Comment travaille-t-elle ? Elle se rencontre une fois par trimes-tre pendant deux heures : la coordinatrice arrive déjà avec une trame : les rôles de chacun sont définis, pas de soucis. Pour le timing, on commence par la date de sortie, par exemple le 15 décembre. Environ deux mois pour écrire des articles, les taper, les faire corriger et puis tout re-vient vers Annie qui peaufine ensuite. Hu-guette dessine selon le thème choisi, entre temps des allers-retours mails entre Annie et Marylou. Ensuite dépôt des épreuves chez l’imprimeur, bon à tirer re-vérifié une dernière fois. Les journaux sont prêts, une partie va vers les personnes extérieures qui se sont abonnées (une douzaine) et tous les mem-bres officiels. Cela c’est la tâche de Serge. Quant à Annie, en plus de ce qui précède, nous a donné la mauvaise habitude de per-sonnaliser chaque journal qui est remis à la date prévue. Pour les articles : Quatre grands thèmes :

1. Articles internes 2. Articles externes 3. A Cœur Joie Régional ou Ile de

France 4. A Cœur Joie National

Dans les articles internes : les incontourna-bles : l’édito de notre cher Président qui pour l’écrire reçoit tous les thèmes abor-dés. Nathalie, notre Chef de Chœur, à qui

EQUIPE JOURNAL

par Marylou LHERMITTE

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Rien de tel pour souder les amitiés. Pour-quoi croyez-vous qu’il y a tant d’anciens à la chorale ? C’est simple, on ne peut plus se passer les uns des autres. Imaginez bien qu’on a voulu tremper Natha-lie dans ce bain. Nous avons eu un peu de mal… vous pensez, une fille de l’Est, aller à l’Ouest. Eh bien, nous avons réussi, même qu’elle a dit qu’on avait eu raison d’insister, et qu’elle en redemande. Maintenant, il nous reste à soudoyer Christian ou plutôt sa famille et çà c’est plus difficile, disons plus délicat car si ses deux garçons mettent un pied à Erquy, ils ne voudront plus aller chez les grands pa-rents – grave problème de famille – mais on ne désespère pas de le résoudre !… Enfin, si vous souhaitez en savoir plus sur notre petit village, Marie-Thérèse et Annie qui le gèrent avec moi sont à votre disposi-tion. Nous aurons tout le temps de bavarder autour du pot de tout à l’heure. Et, bien sûr, pour vous donner un avant goût du site mer-veilleux dont vous rêvez déjà, j’en suis sûre, Annie vous a préparé un petit jeu qui devrait vous occuper sainement un moment, bien entendu, hors des répétitions !

Merci Didier ! Vous ne pouvez pas savoir comme je les attends ces 10 minutes. C’est vrai, c’est le seul moment de l’année où je peux donner libre cours à ma nature volubile sans encourir de sanction. Alors je suis ravie, je dirais même plus, comblée, puisque le sujet est mon plat préféré : le village de vacances VENT D’EST ! Je vais essayer d’être brève et çà, c’est dif-ficile pour parler d’un lieu paradisiaque où, chaque année, depuis maintenant 42 ans, environ 200 personnes (choristes, anciens choristes et leurs familles) se retrouvent pour passer une quinzaine de jours ou plus durant les mois de juillet et août dans la plus totale décontraction. Pour les nouveaux, nous avons l’habitude de dire que l’on n’est pas tout-à-fait VENT D’ EST tant qu’on n’a pas connu Erquy. C’est vrai que même si chacun vit selon son rythme, ses goûts et ses propres dis-tractions de vacances, à Erquy on a, en plus, le plaisir de partager un apéritif, un match de volley ou de ping-pong, les bains de mer, la planche ou la pêche, sans parler d’une partie de peinture ou de débroussail-lage entre le scrabble et le mathable !...

ERQUY

par Huguette BOUYGUES

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AU PROGRAMME…..

par Nathalie ROYER

LES PECHEURS DE VILLERVILLE Messieurs, Vous aurez prochainement l’occasion d’en-tendre ces dames interpréter une petite messe peu connue dont l’histoire m’a plue immédiatement : C’est sur la côte normande qu’André MES-SAGER et Gabriel FAURÉ imaginèrent vers 1880 cette messe. A l’occasion d’un séjour à Villerville, les 2 compositeurs alors maîtres de chapelle, eurent l’idée de l’écrire en collaboration et projetèrent de faire chanter quelques da-mes du village et jeunes filles en villégia-ture au profit de l’association des pêcheurs de l’endroit. Une dizaine de voix seulement accompa-gnées d’un modeste harmonium et d’un violon solo donnèrent d’après les témoi-gnages une excellente exécution de cette musique.

La messe paroissiale, précédée d’un cor-tège de pêcheurs dans les rues du village, drapeau en tête, remporta un vif succès et une quête de….560 francs. Un an plus tard, nos deux compositeurs dé-cidèrent d’orchestrer la partition pour une exécution dans les lieux identiques et avec quelques musiciens qu’ils eurent bien du mal à recruter. Quelques années après, sous la pression de l’éditeur Heugel, Fauré remania fortement sa petite messe en en transformant la conduite mélodique, la prosodie et l’harmonie. On trouve plus couramment cette seconde version sous le titre de messe basse avec accompagnement d’orgue bien que la fraî-cheur de la première version ne manque pas de charme.

Gabriel FAURE André MESSAGER

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SAINT JEAN CHRYSOSTOME

Bien qu’il soit plus connu pour ses œuvres avec piano (concertos, préludes…),RACHMANINOV a hérité de ses maîtres la science de l’écriture polyphonique et com-posa les monuments les plus vastes et les plus achevés de toute la musique reli-gieuse russe : les Vêpres (1915) et la Litur-gie de St Jean Chrysostome. Un précédent est apparu cependant avec TCHAÏKOVSKI qui s’imposa comme le pre-mier compositeur russe à écrire un cycle religieux complet à l’intention de l’office or-thodoxe. TCHAÏKOVSKI avoue, dans une lettre adressée à un mécène aimer l’atmosphère particulière des vieilles églises plongées dans la pénombre, baignées d’encens, ca-dre parfait permettant de profondes ré-flexions ainsi qu’un abandon total à la mu-sique quand le chœur se met à chanter. Ce grand symphoniste russe, auteur d’opé-ras et de ballets, mit en musique la liturgie de Chrysostome en 1878 en ayant le souci de mettre cette musique au service des chorales paroissiales sans faire preuve de complexité d’écriture.

Bel hommage rendu à ce Chrysostome, Père de l’Eglise orthodoxe, évêque d’Antio-che au quatrième siècle, dont la liturgie célé-brée en slavon constitue une analogie di-recte avec le chant grégorien de l’Eglise oc-cidentale Ayant vécu à Nice, qui détient une des plus belles églises orthodoxes russes de France, j’ai pu ressentir ce qu’exprime TCHAÏKOVS-KI dans sa lettre. En me glissant discrètement derrière les fi-dèles de cette église perchée sur les hau-teurs, il m’est arrivé d’assister à quelques offices au cours desquels beaucoup d’émo-tion se dégage tant le poids des traditions et coutumes vous saisit au plus profond de vo-tre être. Je suis contente de vous proposer ces deux chœurs orthodoxes et de vous en faire par-tager la beauté et la profondeur qui ne peut laisser personne indifférent. Du moins je le souhaite. Imaginez les icônes, la pénombre et les odeurs d’encens et vous ne savez plus ou vous êtes :

A Rome, Constantinople ou Saint-Pétersbourg ?

SergueÏ RACHMANINOV Piotr Illitch TCHAÏKOVSKI

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WOLFGANG, AMADEUS MOZART

1756 - 1791

par Huguette BOUYGUES

Eh oui, on en parle encore et toujours et ça dure depuis 250 ans ! Evidemment, c’était un prodige, un com-positeur exceptionnel. Bref, un génie ! Traverser comme ça plusieurs siècles, ce n’est pas donné à tout le monde. En ce qui me concerne personnellement, j’avais quelques illusions, mais, à la réflexion, j’ai un doute.. Je crains de ne pas faire le poids. Bref (car il faut l’être dans ce journal) comme on a tout dit sur Wolfgang, à la radio, à la télé et partout ailleurs, je ne m’étendrai pas sur le sujet (j'ai déjà don-né comme « conteuse » à la Mairie du Perreux pour le Conservatoire et les jeu-nes archets de Vivaldi - la tchatche, ça me connaît, c’est pas d’hier - mais je suis à votre disposition pour tous renseigne-ments complémentaires).

Néanmoins, je voulais tout de même rappeler que si VENT D’EST n’a pas mis MOZART en vedette au pro-gramme religieux de cette année, (nous avons quand même un bel « AVE MA-RIA » !) c’est que nous n’avons pas at-tendu 250 ans pour le faire. En 1980, (eh oui, ça sert à çà les an-ciens) nous inaugurions notre Centre Culturel des Bords de Marne avec l’AVE VERUM CORPUS, KV 618 et la MESSE DU COURONNEMENT, KV 317. Onze ans plus tard (1991 !…si vous avez un doute) nous chantions le JUS-TUM DEDUXIT DOMINUS, KV 326, au PERREUX, à LAGNY et à JOINVILLE LE PONT, suivi de la MESSE DU COU-RONNEMENT avec toute la Région Paris-Est. Tous ces concerts furent naturellement « couronnés » de succès.

Merci MOZART, on ne t’oublie pas !

KV 317

KV 545

KV

326

KV 620

KV 18

KV

527

La page du registre de l'Académie de Musique de Salzburg sur laquelle le nom de Mozart, né il y a 250 ans, est indiqué

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TRIBUNE DES LECTEURS

par « AUTEUR ANONYME »

Chers Choristes ! Lisez attentivement ces confidences qu’une alto m’a confiées (pendant les répé-titions) en me voyant m’assoupir … - « Moi vois-tu, toutes les nuits j’entends chanter la terre : le chant des Marais, le chant des saisons, le temps des cerises, cent mille chansons ; et puis le matin O ma belle Aurore : le chant des oyseaux ; mais toi, je crois, évite une chanson sans cal-cium… » L’alto, la bien-aimée m’a dit : - « en sortant de l’école, la la la, je ne l’ose dire, ... mon mari va à la taverne, remply son verre vide – ah le petit vin blanc ! ... et puis … cric-crac ! » Ecoute Clotilde, tu ne lui as pas dit : « Debout et droit l’homme ? » Voici l’hiver passé, viens sous mon manteau, aujourd-’hui je chanterai pour ung plaisir, je chante pour vous. Tout va changer, je crois, voyage ! dans le soleil et dans le vent, mais pas à la Saint Médard, car alors toute la pluie tombe sur moi.

C’est vrai, l’amour ça fait chanter la vie, et dans la vie faut pas s’en faire. Vois-tu l’im-portant c’est la rose, un incident dans le ciel, la chasse aux papillons sur les grands boulevards ; et pour mêler musique et re-pas, on écoutera Mozart à Lyon avec la marche des petits oignons et ce riz plus doux que l’œuvre d’une abeille. Pendant que Nathalie buvait son eau, Clo-tilde m’a confié : « Vous me tuez si doucement, que de pas-sions et douleurs quand l’ennui fâcheux vous prend au cœur de la nuit ! » Tout à coup, j’ai pensé à ERQUY. « Pour l’amour de moy, connaissez-vous là-bas, les vagues de la mer, une île ? » Mais … ensemble, Dieu qu’il la fait bon re-garder, et vivre libre. Tant que vivray.

Les Vieux N.B. Si vous avez trouvé au moins une cin-quantaine de titres de mon répertoire, ras-surez-vous, vous êtes dignes du grand cœur Vent d’Est.

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Difficile de faire à la fois plus concis et plus vrai que ce message de César GEOFFRAY devenu, depuis 60 ans, conviction partagée par des dizaine de milliers de choristes « A Cœur Joie ». Qui peut, en effet, contester qu’au delà de l’expression musicale, le chant choral est éminemment porteur de vertus huma-nistes. Il est fusionnel entre chacune, chacun, son voisin, sa voisine, avec cel-les et ceux qui forment le chœur, avec celles et ceux qui l’écoutent, bref avec son prochain. Cette formidable expé-rience, je l’ai vécue. Aujourd’hui, je consacre la dernière sé-quence de ma vie à en connaître une au-tre, tout aussi passionnante, en dirigeant la Fondation de la 2ème Chance dont la vocation est d’aider et de parrainer des hommes, des femmes qui, confrontés à une situation de précarité résultant géné-ralement d’une succession d’épreuves refusent tout à la fois la fatalité de leurs naufrages et la facilité d’une attente pas-sive. Souvent, un handicap physique, mental, psychologique génère ou alourdit le poids de leurs épreuves. Et pourtant, ces hommes, ces femmes veulent renaître. Mon quotidien, je le partage désormais avec le quotidien de ces courageux qui n’entendent pas sombrer. Ainsi ai-je noué des relations de plus en plus étroi-tes avec les grandes associations qui se consacrent au handicap. Ainsi ai-je, de plus en plus, été témoin de cette belle cause humaniste que représentent l’ac-compagnement et l’insertion des handi-capés.

CŒURS EN CHOEURS

par Michel GIRAUD

Alors, me suis-je interrogé : pourquoi ne pas mettre les vertus humanistes du chant choral au service de la grande cause humaniste du partage avec celles et ceux affectés d’un han-dicap qui ne doit occulter ni leur per-sonne ni leur cœur. Ainsi est né le projet « Cœurs en Chœurs ». Un pro-jet ambitieux : celui d’un grand concert associant, dans un cadre prestigieux, plusieurs centaines de choristes handicapés et valides, à nombre égal. Non seulement, le projet est sur les rails, mais les conditions sont désor-mais réunies pour en faire, le 6 mai 2006 à 16 h un événement majeur. L’association « Cœurs en Chœurs » a été créée. Le Palais des Congrès de Paris a été mis gratuitement à no-tre disposition. Thierry THIEBAUT – le plus jeune des choristes Vent d’Est en 1963, au-jourd’hui Directeur Général d’A Cœur Joie - a accepté avec enthousiasme de prendre en charge la préparation et la direction musicale. Il a convaincu le grand orchestre des Universités de Paris d’une participation bénévole. Il a recruté et préparé les choristes de la Fédération Handivoix, les aveugles des Quinze-Vingt, les autistes de Tur-bulences. Corinne, notre merveilleuse soliste, est elle-même handicapée. J’ai personnellement confié la produc-tion et la mise en scène à un spécia-liste de réputation internationale : Malcolm PEPPER. Notre première Gé-nérale a conforté notre confiance.

« Lorsque les voix s’unissent, les cœurs sont prêts à se comprendre ».

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J’ai rassemblé un conseil partenarial de grands sponsors privés et publics de telle façon que l’on puisse remplir les 4 000 places du grand auditorium à tarifs modestes (15 euros la place – 10 euros par groupe de 40 et pour le contingent A Cœur Joie). Le projet élaboré, nous avons demandé à Jeroen SCHRIJNER, Président d’Europa Cantat, que nous avons étroitement as-socié, de le présenter au concours ou-vert par l’European Music Council. « Cœurs en Chœurs » l’a remporté. Le Conseil Européen a même décidé de créer, sur le concept de cet événement, une biennale européenne. La Norvège prendra notre relais en 2008.

Oui, je sais, le samedi 6 mai n’est peut-être pas la date la plus confortable mais c’était la seule possible pour le Palais des Congrès dont le programme est complet, jour après jour, deux ans à l’avance… Je crois toutefois qu’il serait vraiment dommage que les « Vent d’Est » ne soient pas de la fête, d’autant que nous avons décidé d’affecter un périmètre central de l’auditorium aux « A Cœur Joie » qui chanteront d’un même cœur avec le chœur telle ou telle des pièces du programme. En particulier la der-nière en pensant à César « J’entends chanter la terre » que j’aurai le bonheur de diriger.

Donc, au 6 mai. Amicalement, Michel

Concert « Cœurs en Choeurs »

En partenariat avec la Confédération ACJ Ile de France

Ce grand concert aura lieu dans

le grand amphithéâtre du Palais des Congrès

porte Maillot à Paris le 6 Mai 2006 à 16h 30.

Il réunira autour de Thierry THIEBAUT

150 choristes de la confédération A.C.J. 150 choristes handicapés,

accompagnés par l'Orchestre des Universités de Paris placé sous la direction de leur chef Pierre CALMELET.

Il y a trois grands groupes de chœurs handicapés :

Handivoix composé de plusieurs chœurs polyhandicapés, les Turbulents, handicapés autistes,

et le chœur de l'hôpital des Quinze-vingts de Paris.

Intervenants principaux : Philippe LABRO, Michel GIRAUD et Erik ORSENNA.

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Et ce qu’on ne verra jamais à VENT d’EST non plus :

Pas facile d’être Président ou Chef de Chœur !

S’ils exigent la ponctualité, ce sont des tyrans. S’ils attendent les derniers, ils sont trop tolérants. S’ils demandent l’assiduité, ce sont des despotes. S’ils ne disent rien, ils s’en fichent. S’ils prennent la parole, ils deviennent assommants. S’ils la donnent, ils se débarrassent. S’ils réclament le silence, c’est de l’abus de pouvoir. S’ils laissent la pagaille, c’est un manque d’autorité. S’ils sont fermés, ils se prennent au sérieux. S’ils sont débonnaires, ils ne sont pas à la hauteur. S’ils exposent leurs idées, on est forcément contre. S’ils demandent un choix, ce sont des indécis. S’ils sont dynamiques, ils sont excités. S’ils font tout tout seuls, ce sont des prétentieux. S’ils restent prudents, ce sont des incapables. S’ils délèguent, ce sont des paresseux. S’ils sont prévenants, ils sont obséquieux. S’ils ne le sont pas, ce sont des orgueilleux.

Affectueusement.

UN ORANGER SUR LE SOL IRLANDAIS ON NE LE VERRA JAMAIS...

par MARRAINE

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Ma passion pour le cinéma et celle pour Er-quy se sont regroupées dans cet article. En effet, j’aime bien décortiquer un film, cher-cher les effets spéciaux et les lieux de tour-nage. Il en va pour les films, comme aussi pour les réclames télévisuelles ou les clips. Je vais donc vous faire une visite guidée des environs d’Erquy à travers le 7ème Art et l’Histoire.

Je ne reviendrai pas sur le « camp des irré-ductibles Gaulois ». Vous savez tous qu’il se trouve au Cap d’Erquy. Ceux qui n’en seraient pas encore convaincus peuvent comparer ces deux photographies d’épo-que.

Le Cap d’Erquy, au lieu dit « le camp ro-main », avec ses trois rochers, puis le pro-jet de construction d’une ville qui doit attirer les touristes (avec leurs roulottes).

LE CINEMA A ERQUY

Par Olivier DUHAMEL

Ainsi, « Le Blé en Herbe » relate l’histoire de Phil et Vinca, âgés de 16 et 15 ans. Ils sont amoureux l’un de l’autre depuis long-temps. Ils passent chaque année leurs va-cances à Erquy.

Mais Erquy n’a pas inspiré qu’Uderzo et Goscinny, il a aussi inspiré une certaine Colette (qui pourtant est née à Saint Sau-veur en Puisaye, dans l’Yonne).

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La tranquille cité, cet été-là, va changer leur vie : Phil devient l’amant d’une élégante femme de trente ans son aînée (Edwige Feuillère) et, peu après, il initie sa cousine Vinca. Commencé le 27 juillet 1953 aux Stu-dios de Boulogne, le film sera fini en exté-rieurs à Erquy, à partir du 20 janvier 1954. Il fut réalisé par Claude Autant-Lara. Notons que le film eut de nombreux démêlés avec la censure en raison de son sujet osé. C’est vrai que le coin se prête bien aux bala-des romantiques (le coucher de soleil au Cap d’Erquy vaut le détour). Et même aux mariages…

Mais avec le temps, leurs amours s’envo-lent. Pourtant, sur cette plage où Louis de Funès voit sa carrière décoller, des avions prennent aussi les airs.

Plantons un nouveau décor. Nous som-mes en Amérique (!). Les frères Orville et Wilbur Wright font décoller leur premier aéroplane, le « Flyer », à Kitty Hawk en Caroline du Nord le 17 décembre 1903 devant les Français médusés dont Gabriel Voisin. (Précisons que ce n’est pas San-tos Dumont, ni les frères Wright qui ont fait voler le premier aéronef, c’est Clément Ader, l’inventeur de l’ «avion», Na !).

En y regardant de plus près, on remarque l’îlot Saint Michel derrière le « Flyer »… Et puis le terrain, qui n’est pas encore un camping, et qui n’a qu’une seule maison. On ne voit pas les bungalows, mais ils existent bien. La série « Les Faucheurs de Marguerites » de Marcel Camus a été tournée en 1974. Comme quoi la magie du cinéma nous fait voyager.

Remontons encore dans le temps. C’est au Xème siècle qu’une forteresse a vu le jour sur une pointe rocheuse, entre l’anse des Sévigné et la Baie de la Fresnaye. En 937, un certain Goyon, “chef de ban-nière” construit un fort afin de défendre la côte contre les invasions danoises et nor-mandes. En 1592, la Roche Goyon s’accapare le nom du fief voisin et devient le Fort La Latte. En 1689, l’ensemble du bâtiment est fortifié et prend la forme qu’il a conser-vée jusqu’à aujourd’hui. Il surplombe la mer d’une soixantaine de mètres. En pas-sant par le “mur-boulet”, on accède à la tour de l’échauguette du XVème siècle et au donjon bâti en 1341.

En 1957, Hollywood et Richard Fleischer débarquent avec leur grande production pour faire s’affronter Tony Curtis et Kirk Douglas, les frères vikings ennemis.

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Les figurants des villages voisins assiégè-rent leur propre patrimoine. Le fameux bé-lier utilisé dans le film resta longtemps à se décomposer dans un bas-côté qui longe le chemin menant au château.

Remarquez ci-dessus que l’on aperçoit le cap Fréhel en arrière plan. L’anachronisme avec le phare sera évité de justesse. Ce n’est pas le cas dans Chouans ! de Phi-lippe de Broca en 1987.

Les lieux permettent à Savinien de Kerfadec (Philippe Noiret) de faire s’évader Céline (Sophie Marceau) et Aurèle (Stéphane Freiss) dans un aéroplane de sa construc-tion. L’envol se déroula du haut de la tourelle à l’entrée de la barbacane.

A propos du phare… C’est en 1685 qu'est érigée par Simon Garangeau, ingénieur-architecte du célèbre Vauban, une tour ronde, en grès rose, surmontée d'un fanal. Son nom restera jusqu'à aujourd’hui : la tour ou le phare Vauban. En 1847, un phare plus moderne est érigé. La tour, carrée, en pierre, de 27 m de hau-teur, est surmontée d'un feu de premier or-dre, portant à 22 miles nautiques (40 km). Ce phare, dont la gestion reviendra à l'ad-ministration des Phares et Balises, fonc-tionnera pendant presque un siècle, jus-qu'au moment où, juste avant de se retirer, les troupes d'occupation le feront sauter le 11 Août 1944. C'est alors que le vieux phare encore robuste, reprend du service jusqu'en 1950, en attendant la construction du nouveau phare (actuel). Celui-ci, inau-guré le 1er Juillet 1950 est haut de 30 m au-dessus du sol et de 103 m au-dessus du niveau de la mer. Son feu, muni de lentilles à échelon de Fresnel formant deux fais-ceaux tournants à éclats (3 et 7 secondes), porte à 100 Km par temps clair.

Vous voyez ici l’allusion à l’anachronisme. Ah ces saltimbanques !

Ponceludon de Malavoy, lui, voulait assé-cher les Dombes. Après moult périples à la cour de Louis XVI, il n’y parvint point. Le brave marquis de Bellegarde (Jean Roche-fort) qui l’a aidé doit quitter la France pour l’Angleterre.

Ce brave Savinien se fera tuer par les ré-volutionnaires alors qu’il hissait le drapeau royaliste ; c’est l’Histoire…

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NDLR : une formidable musique d’Antoine Duhamel nous plonge dans l’ambiance.

Et puis, en 1998, La Tribu de Dana de Manau, groupe de rap celtique (ça existe !) survole dans son clip les falai-ses de la Latte et le phare de Fréhel :

« Le vent souffle sur les plaines de la Bretagne armoricaine,

Je jette un dernier regard sur ma femme, mon fils et mon domaine,

Akim, le fils du forgeron est venu me chercher,

Les druides ont décidé de mener le combat dans la vallée »

Sans transition (quoique), une question piège : Connaissez vous Marguerite Boulc'h ? Une aide pour les téléspectateurs : - née à Paris, au n° 2 du Boulevard Bessières, le 13 juillet 1891 - j’ai considérablement marqué la

chanson française de l'entre-deux-guerres.

- Fille de concierge d'origine bre-tonne, j’ai grandi dans les quartiers les plus populaires de Paris.

Ridicule eut une scène tournée sur le Cap Fréhel, laissant imaginer au spectateur qu’il s’agissait des falaises de la perfide Albion. Patrice Leconte en 1996 dépeint alors la cour sous un autre jour.

Mais n’oublions pas de citer, pèle-mêle, Le Jeu d'Elsenberg (1963), Metzengers-tein (1967), Lancelot du Lac (1970), Le Vengeur (1975), Dorothée Danseuse de Corde (1983) et Le Gerfaut pour TF1, La Danse de Mort (1983), Le Jeu du Roi (1988), Le Cœur et l'Épée (1998) et Les Liaisons Dangereuses (1959) de Roger Vadim, Au secours j'ai 30 ans de Marie-Anne Chazel en (2003) avec Pierre Pal-made et Le temps qui reste film de Fran-çois Ozon (2004) avec Valeria Bruni-Tedeschi, tourné à Dahouet .

En 1944, la Bretagne est occupée par l’ennemi.

Grâce à Tassin, Pithiviers et l’adjudant chef Chaudard, le port de Dahouët sera libéré par une ultime action héroïque.

En 1974, Robert Lamoureux tourne le der-nier épisode de sa trilogie : la 7ème compa-gnie au clair de lune

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- Vendeuse au porte à porte, mon culot me permet de rencontrer la Belle Otero, artiste alors adulée qui admire mon audace et me propose de chanter sous le nom de Perven-che.

- On me voit dans Cœur de lilas (1931), Le Roman d'un tricheur (1936), Pépé le Moko (1936)... Je meurs seule le 3 février 1951.

Je suis, je suis …

Fréhel, la chanteuse controversée.

Encore un point commun avec le cinéma et la Bretagne ! Entre deux films, laissons la place aux réclames. En effet, si vous aimez le Nutella, regar-dez bien les films, des scènes ont été tournées sur la plage du port des Hôpi-taux, on y voit l’Îlot et les dunes. Même tableau pour une agence de voyage en ce moment.

Il doit aussi y avoir quelque chose de ca-ché dans l’îlot, car il y a une bonne quin-zaine d’années, un film pour « le Jour du Seigneur » y a été tourné. On voyait une procession de pèlerins monter pour re-trouver l’archange et finir dans une grande salle cachée au cœur de l’îlot (ressemblant plus à l’antre de Fantômas ou d’un ennemi de James Bond qu’à une église gothique). Nous avons notre « aiguille percée » d’Étretat à nous !

Maintenant, quand vous regarderez ces films vous pourrez dire : j’y étais ! Et puis, quand vous passerez dans les environs en famille ou entre amis, sou-riez, vous êtes filmés…

Le cinéma est une machine à rêver qui change nos repères.

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JOUER ET SE FAIRE PLAISIR

par Brigitte ALIZARD

Mais voilà, les questions musicales ne sont pas si faciles, il y a quelques bémols.

Heureusement les équipes consti-tuées avec la chef de cœur et les chefs de pupitre viennent relever le niveau et gagnent. Bravo pour les or-ganisateurs et les participants aussi.

Et puis, à table ! l'aspect plaisir n'est jamais négligé.

Le respect de la tradition c'est avant tout d' accueillir les nouveaux. Cette année pas de préparation gran-diose de tables, pas de scène de théâ-tre, ni comédies musicales, tout simple-ment un jeu préparé par une équipe sou-dée, comme à la TV sauf que ….les or-dinateurs n'étaient pas tout à fait aussi perfectionnés.

Alors commence le test de rapidité, les doigts malhabiles voltigent sur le clavier . On croit taper sur les bons numéros souf-flés par les participants. On espère at-teindre le score.

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L'organisation du repas a été un peu délais-sée, certains plats sont posés sur les tables, d'autres font partie du buffet. Le menu salade en boite hermétique vient compléter la char-cuterie, les quiches.

Ce n'est pas comparable avec les repas pan-tagruéliques des autres années mais, finale-ment, ce n'était pas si mal, on a perdu du poids et gagner en tonus sauf pour ceux qui,

pour varier leur repas, font des allées et venues au buffet et en oublient de chanter.

Boire un petit coup c'est agréable, on se lâche, on s'égosille avec les chansons dites populaires apprises avec Claude. Nathalie arrive tout de même à nous faire chanter " Allons les gueux".

PATRICE : Mon intégration dans la chorale n' a pas commencé par le chant, elle a commencé lors du voyage dans les Pays de l' Est cet été dernier où j'accompagnais ma choriste de femme . À la fois l'ambiance chaleureuse, le fait de voir le groupe chanter et les sollicitations nombreu-ses, d'abord sous l'angle de la plaisanterie, m'ont finalement convaincu de me présenter aux auditions de septembre. J'ai reçu ensuite un accueil chaleureux au sein des ténors ( mais il est bien connu que les ténors sont des gens sociables chaleureux et accueillants non ?) et si les toutes première séances ont posé quelques questions existentielles (comment vais-je y arriver ou m' en sortir ), le plaisir ensuite de chanter et le fait de ren-trer "dans le bain " ont vite balayé ces timidités de jeune premier et je suis aujourd'hui ravi de chanter au sein de Vent d'Est !

Les nouveaux

On en a un peu oublié les nouveaux, où étaient-ils ? Qu'en ont-ils pensé ? Voici les com-mentaires de l’un d’entre eux :

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1/4 de finale

Finale

1/2 finale

Distribution des prix

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MONSIEUR LE PRESIDENT, JE VOUS FAIS UNE LETTRE …

par Florence SARTHOU

Jeudi 12 janvier 2006… Assemblée Géné-rale du Chœur Vent d’Est, élection du nou-veau Conseil d’Administration…J’ai fini (au bout de 20 ans … faut pas me bousculer !) par me décider à présenter ma candida-ture… Selon la tradition, le Président sortant se lève pour lire les lettres de démission ou de candidature des impétrants et donc je sais (mais les autres ne le savent pas…) que la mienne commence par : «Monsieur le Président, je vous fais une lettre… que vous lirez sûrement, tel que je vous connais !» …(allusion à la chanson «Le déserteur») Première lettre, c’est celle de Marylou : «Monsieur le Président, je vous fais une lettre que vous lirez peut-être si vous avez le temps …» …J’ai un petit mouvement de surprise inté-rieure : «Tiens, elle aussi ?» Puis vient la lettre de Brigitte : «Monsieur le Président, je vous fais une lettre que vous lirez peut-être si vous avez le temps…» … Et je me dis : «pas possible, elles se sont donné le mot !» Mais après, voilà la lettre d’Olivier : «Monsieur le Président, je vous fais une lettre que vous lirez peut-être si vous avez le temps…» … Alors là, comme dirait mon fils : «trop fort !!!» Ce n’était pas fini, puisque la lettre de Christophe disait à son tour : «Cher Prési-dent, je vous fais aussi une lettre… » Là, par contre, le «aussi» aurait dû me mettre la puce à l’oreille : il y avait eu «de la tri-che» (des fuites, plus exactement !)

Mais pour les autres je jure devant les mânes de Boris Vian qu’on ne s’était vrai-ment pas concertés !!! Alors je me suis dit que ça valait peut-être le coup de parler un peu de cette chanson… Le Déserteur… Vous la connaissez tous, cette chanson, écrite par Boris Vian en 1954, chantée par Mouloudji et par beaucoup d’autres après lui (Serge Reggiani, Peter Paul and Mary, Claude Vinci, Richard Anthony, Jean Ro-chefort, Joan Baez…) et devenue symbo-lique d’un certain esprit pacifiste (Boris Vian disait qu’elle était non pas antimilita-riste mais «pro-civil»…) Elle est tellement entrée dans «l’inconscient collectif» que – bien avant les anciens ou futurs membres du Conseil d’Administration de Vent d’Est ! – elle a été abondamment «recyclée», copiée, pa-raphrasée… J’ai retrouvé par exemple, la version écrite par Renaud Séchan (dit Renaud tout court) en 1983…et je ne résiste pas (au risque de me faire censurer !) au plaisir de vous en livrer quelques extraits : «Monsieur le Président, je vous fais une bafouille Que vous lirez sûrement si vous avez des couilles (sic !) Je viens de recevoir un coup d’fil de mes vieux Pour m’prévenir qu’les gendarmes s’é-taient pointés chez eux J’ose pas imaginer c’que leur a dit mon père »… etc.

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… C’est dans cette version du «déserteur» qu’on trouve cette jolie déclaration de foi (Renaud étant un faux dur/vrai tendre…) « Je n’suis qu’un militant du Parti des oi-seaux Des baleines, des enfants, de la terre et de l’eau… » J’ai aussi trouvé ce texte écrit en 2002 et dé-dié aux habitants de la région de Montcuq (à 30 kms de Cahors dans le Lot) pour protes-ter contre l’installation de lignes à haute ten-sion par EDF : « Monsieur le Président on ne veut pas l’a-voir La haute tension cauch’mar, ni d’ssus ni d’ssous les gens C’est pas pour vous fâcher, il faut qu’on vous le dise Not’décision est prise : on va s’José Bo-vé…» etc. Et ça se termine ainsi : « C’est peut-être en chantant, passant sur France-Inter Qu’on remuera vos sphères, Monsieur le Président Mais s’ils préfèrent dormir, prév’nez vos dé-putés Qu’on va les entarter : l’Quercy veut pas mourir !»… (l’entartage comme arme de guerre, pas mal, non ?...) Le vrai «Déserteur» En fait, au risque de décevoir tous ceux pour qui cette chanson symbolise le pacifisme, la version initiale écrite par Boris Vian était plu-tôt «explosive», puisqu’elle se terminait par : « Si vous me condamnez, prévenez vos gendarmes Que j’emporte des armes, et que je sais tirer ». Dans le contexte de l’époque (quelques mois avant la chute de Diên Bien Phu et le déclenchement de l’insurrection algérienne)… ce genre de déclaration était évidemment tout sauf «politiquement correct»…

Aucun éditeur n’accepta de publier la chan-son et elle fut longtemps interdite de diffu-sion sur les ondes de la radio nationale… En fait Mouloudji ré-écrivit pour lui-même plusieurs passages, avec l’accord de Boris Vian, qui, d’ailleurs, finit par modifier la fin de sa propre version pour la rendre moins agressive et finalement chanta la version que nous connaissons mieux maintenant et qui se termine par : « Si vous me poursuivez, prévenez vos gendarmes Que je n’aurai pas d’armes, et qu’ils pourront tirer » (Ce qui, évidemment, n’est pas tout à fait la même chose !) Il y a d’ailleurs d’autres variantes entre la version de Vian et celle de Mouloudji, mais je vous fais cadeau du «commentaire de texte composé»… s’il reste de la place dans le journal vous trouverez les 2 textes en annexe… sinon vous pouvez aller les lire sur www. paroles.net ! Boris Vian… Je pourrais vous faire une biographie dans le style « né en 1920 à Ville d’Avray, sortie de l’Ecole Centrale en 1942, marié 2 fois, 2 enfants… mort prématurément à 39 ans d’une crise cardiaque »… Mais j’ai trouvé tout ça dit bien plus joliment sur le site du collège Boris Vian de Lille, qui a fait un travail très intéressant avec ses élèves autour de Boris Vian (dans la tradi-tion des «géants» du Nord les élèves ont travaillé à construire un «géant Boris Vian» avec le soutien et la collaboration de la deuxième femme de Boris Vian, Ursula Kübler) Et voici donc « Le mot du professeur» présentant Boris Vian, que je vous repro-duis tel que (sans son autorisation : appa-remment le site date de quelques années et mon mail est resté sans réponse…) « Boris Vian aimait passionnément la vie, peut-être ne l'a t-elle pas assez aimé. At-teint à l'âge de 12 ans de rhumatisme car-diaque, condamné à mourir jeune, mis à l'index à cause d'écrits jugés scandaleux,

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ce brillant ingénieur de l'Ecole Centrale a re-fusé la fatalité de sa maladie et l'incompré-hension de ses contemporains. Symbole de la jeunesse d'après-guerre, il fut simultanément romancier (L'Ecume des jours, J'irai cracher sur vos tombes, L'arrache-coeur...), compositeur parolier engagé (Le Déserteur), trompettiste de jazz dans les ca-ves de Saint Germain des Prés, dessinateur, mais également inventeur fantaisiste de la

La fin de la douleur, les journaux en cou-leur, Tous les enfants contents, et tant de trucs encore Qui dorment dans les crânes des géniaux ingénieurs,Des jardiniers joviaux, des sou-cieux socialistes Des urbains urbanistes et des pensifs penseurs… » (ceci n’est qu’un extrait : la suite est plus noire…)

Mais c’est aussi l’auteur de chan-sons jubilatoires notamment pour Henri Salvador (le Blues du dentiste, Faut rigoler), la Con-plainte des con-tribuables, le Tango des ba-layeurs, la Java des chausse t t es à clous…sans oublier bien sûr «J’suis snob»… que j’ai eu l’honneur d’interpré-ter en direct live et en solo… pour fê-ter le passage à l’an 2000 !!! (je rap-pelle que le thème était «un chanteur ou une chanson qui symbolise pour vous le siècle qui se termine») C’est dire si Boris et moi… (On se calme : j’avais 9 ans quand il est mort !) « Tout ce que je viens de vous dire, peut-être que ça n ’a p p o r t e p a s grand-chose, mais remarquez bien que ça ne retire rien non plus »…

Boris Vian

roue élastique et de l'échiquier en trois dimensions. Poète jonglant fa-cétieusement avec les mots, il a créé un monde tendre et cruel à l'image de son destin »

Boris et moi… Pour moi, Boris Vian, plus que «Le Déserteur», c’est « l ’Ecume des jours» de mon adolescence : Chloé et le nénu-phar qui pousse dans sa poitrine… (pas très drôle … mais «les chants désespérés sont les chants les plus beaux»… à l’ado-lescence en parti-culier !) Et, dans le même registre, celui qui a écrit : « Je voudrais pas mourir, sans qu’on ait inventé Les roses éternel-les, la journée de deux heures, La mer à la monta-gne, la montagne à la mer

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Le déserteur Paroles: Boris Vian. Musique: Harold Berg 1954 Monsieur le Président Je vous fais une lettre Que vous lirez peut-être Si vous avez le temps Je viens de recevoir Mes papiers militaires Pour partir à la guerre Avant mercredi soir Monsieur le Président Je ne veux pas la faire Je ne suis pas sur terre Pour tuer des pauvres gens C'est pas pour vous fâcher Il faut que je vous dise Ma décision est prise Je m'en vais déserter Depuis que je suis né J'ai vu mourir mon père J'ai vu partir mes frères Et pleurer mes enfants Ma mère a tant souffert Elle est dedans sa tombe Et se moque des bombes Et se moque des vers Quand j'étais prisonnier On m'a volé ma femme On m'a volé mon âme Et tout mon cher passé Demain de bon matin Je fermerai ma porte Au nez des années mortes J'irai sur les chemins Je mendierai ma vie Sur les routes de France De Bretagne en Provence Et je dirai aux gens : Refusez d'obéir Refusez de la faire N'allez pas à la guerre Refusez de partir S'il faut donner son sang Allez donner le vôtre Vous êtes bon apôtre Monsieur le Président Si vous me poursuivez Prévenez vos gendarmes Que je n'aurai pas d'armes Et qu'ils pourront tirer

Le déserteur , Adaptation: Mouloudji. Messieurs qu'on nomme Grands Je vous fais une lettre Que vous lirez peut-être Si vous avez le temps Je viens de recevoir Mes papiers militaires Pour partir à la guerre Avant mercredi soir Messieurs qu'on nomme Grands Je ne veux pas la faire Je ne suis pas sur terre Pour tuer des pauvres gens C'est pas pour vous fâcher Il faut que je vous dise Les guerres sont des bêtises Le monde en a assez Depuis que je suis né J'ai vu mourir des pères J'ai vu partir des frères Et pleurer des enfants Des mères ont tant souffert Et d'autres se gambergent Et vivent à leur aise Malgré la boue de sang Il y a des prisonniers On a volé leur âme On a volé leur femme Et tout leur cher passé Demain de bon matin Je fermerai ma porte Au nez des années mortes J'irai par les chemins Je vagabonderai Sur la terre et sur l'onde Du Vieux au Nouveau Monde Et je dirai aux gens : Profitez de la vie Eloignez la misère Vous êtes tous des frères Pauvres de tous les pays S'il faut verser le sang Allez verser le vôtre Messieurs les bon apôtres Messieurs qu'on nomme Grands Si vous me poursuivez Prévenez vos gendarmes Que je n'aurai pas d'armes Et qu'ils pourront tirer (bis)…

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Quand des musiciens « font un bœuf », ils... Jouent une fausse note tous en même temps Se réunissent pour improviser Jouent des chansons folkloriques Dans les années 90 naissait le R’n’B dans sa version moderne. Que signifie cette abréviation ? Rare and Black Royal Navy Britain Rythm and Blues Pour un guitariste, un « barré » consiste à… Effectuer un accord à la sonorité complètement folle Effectuer un accord en bloquant toutes les cordes de la guitare à l’aide de l’index Sauter en l’air en maintenant la guitare au-dessus de la tête Une pédale wah wah permet… d’actionner la grosse caisse d’une batterie de modifier le son d’une guitare électrique de mettre un piano en sourdine Une personne dotée de l’oreille absolue peut Identifier sans problème infrasons et ultrasons Reconnaître n’importe quelle note en l’absence de référence Prédire à l’avance la prochaine note d’un morceau Lequel de ces tempos est le plus rapide ? Lento Presto Allegro En l’absence d’un diapason, de quel son pouvez-vous vous servir pour trouver le La ? La tonalité d’un téléphone fixe Le grincement d’une scie égoïne Le retentissement de la sirène des pompiers En musique classique, qu’est-ce qu’une « coloratura » ? Une chanteuse d’opéra qui ne porte que des costumes de couleurs Une chanteuse soprano capable d’effectuer de périlleuses vocalises La partie de l’opéra qui précède le final Lequel de ces termes n’est pas utilisé dans une partition pour signifier un silence ? Le soupir Le bâillement La demi-pause Avant un concert, faire « la balance » consiste à ? Peser les musiciens pour être sûr que la scène ne craque pas Dénoncer les musiciens qui ne connaissent pas les morceaux par cœur Faire les réglages son entre les différents instruments

ETES-VOUS UN EXPERT EN VOCABULAIRE MUSICAL ?

Jeu trouvé sur le Web par MARYLOU

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MOTS CROISES

par Christian LEMAIRE

1 - Ecrit sur la musique 2 - Le théâtre classique français en possède trois – C’était le téléphone interurbain 3 - Port du Yucatan – Placer, disposer, ajouter, enfiler …. 4 - Rossini en a envoyé une à Alger – Eiffel à ses débuts 5 - Louis Ferdinand Destouches, au parler trivial – C’est peut-être un itinérant ?? 6 - Proviennent du nez, c’est sûr : mais alors, peut-être après un éternuement ? C’’est un hameau aux Antilles 7 - Lorsque ça concerne un scandale, ce n’est pas bon ; pour le rire, c’est le contraire 8 - Peuvent être coloniaux ou industriels ; il y en a même eu un, de céleste !! Cougouar, désordonné 9 - A dû dépasser la date de consommation ?? – Appel indirect, et adroit 10 - N’a pas fini d’émettre ? –C’est un début de naissance – cardinaux opposés 11 - Quand elle tombe, ce n’est pas comme ça – Fût aimé de Didon, n’est-ce pas M. Purcell ? 12 - S’envolent parfois, après coups – Entailles

1 - Harmonieusement 2 - Formations militaires – C’est le résultat d’un embaumement 3 - Agaves du Mexique – Mieux vaut éviter d’y tomber 4 - En connaissent un bout, sur leur péninsule 5 - Pamphlétaire français, mort à crédit – Ensemble de règles 6 - Ennui - Cardinaux 7 - Lettres du monde – Façon d’économiser, à l’excès 8 - Sans importance – Jeune fille ? 9 - Très ancien, vraiment très ancien 10 - Ancien sigle d’une administration française – Vraiment, très très fatigué Début d’espoir 11 - Pauvre … par définition – Curieusement, peuvent être civils, d’esprit, d’âme … 12 - Façons de … démolir, méchamment

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V E R T I C A L

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Quand des musiciens « font un bœuf », ils... Bonne réponse : Se réunissent pour improviser Sans aucun rapport avec la famille des bovidés, l’expression « faire un bœuf » est l’adaptation française du terme anglophone « jam session » qui désignait à l’origine les sessions d’improvisa-tion entre musiciens de jazz. Dans les années 90 naissait le R’n’B dans sa version moderne. Que signifie cette abréviation ? Bonne réponse : Rythm and Blues Version contemporaine du Rythm And Blues, le R’n’B est un style musical dérivé de la culture du hip hop. Beaucoup moins agressifs que le rap, les titres de R’n’B traitent de sujets légers et sont mis en scène dans des clips aux chorégraphies très recherchées. Les Black Eyed Peas, les Des-tiny’s Child, Alicia Keys ou plus récemment Amine sont parmi les représentants les plus connus de ce mouvement. Pour un guitariste, un « barré » consiste à… Bonne réponse : Effectuer un accord en bloquant toutes les cordes de la guitare à l’aide de l’index L’accord « barré » est une des techniques de jeu du guitariste. Par opposition au « posé » dans lequel le musicien pose un doigt sur une seule corde, le "barré" consiste à bloquer l’ensemble des six cordes à l’aide de l’index. Il existe quatre barrés principaux, construits sur les accords de Mi, de La, de Do et de Sol. Une pédale wah wah permet… Bonne réponse : de modifier le son d’une guitare électrique La pédale wah wah est une pédale d’effet qui se branche sur les guitares électriques et qui per-met de modifier le son sortant en lui donnant plus de basses ou plus d’aigus. Par un aller-retour du pied plus ou moins prononcé, le joueur crée un son unique : le « wah wah ». Une personne dotée de l’oreille absolue peut Bonne réponse : Reconnaître n’importe quelle note en l’absence de référence Alors que la plupart des gens ont besoin de se référer au La pour pouvoir en déduire les notes entendues, une personne dotée de l’oreille absolue peut reconnaître instantanément une note ou un accord et en donner la valeur. Quant aux infrasons et aux ultrasons, leurs fréquences sont trop faibles ou trop élevées pour être perçue par une oreille humaine. Lequel de ces tempos est le plus rapide ? Bonne réponse : Presto En se référant au tableau approximatif de correspondance entre termes italiens relatifs au tempo et graduations d’un métronome : Lento correspond à 52 battements par minute, Allegro à 116 bat-tements par minute et Presto à 144 battements par minute. C’est donc Presto le plus rapide. En l’absence d’un diapason, de quel son pouvez-vous vous servir pour trouver le La ? Bonne réponse : La tonalité d’un téléphone fixe Tout comme le diapason, la tonalité des téléphones fixes français donne le La 440. Généralement considéré comme note étalon, le La 440 sert de référence universelle pour accorder les instru-ments.

SOLUTIONS DES JEUX

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Ce journal a été tiré à 140 exemplaires - Photos d’illustration : le Web, et Patrice Bernou,Olivier Duhamel, Annie Poindron, Jean Rossi, ,

En musique classique, qu’est-ce qu’une « coloratura » ? Bonne réponse : Une chanteuse soprano capable d’effectuer de périlleuses vocalises Parmi les tessitures féminines, les sopranos coloratura ont les voix les plus aigues du répertoire. Elles sont capables d’exécuter des notes acrobatiques au sein de pièces lyriques richement or-nées. Les rôles de la Reine de la nuit dans la Flûte enchantée de Mozart ou de Rosina dans le Barbier de Séville de Rossini sont des rôles destinés à des coloratura. Lequel de ces termes n’est pas utilisé dans une partition pour signifier un silence ? Bonne réponse : Le bâillement Si une partition est constituée de notes de musique, elle comporte aussi des moments de respira-tion appelés silences. Le soupir correspond en durée à une noire alors que la demi-pause s’appa-rente à une blanche. Avant un concert, faire « la balance » consiste à ? Bonne réponse : Faire les réglages son entre les différents instruments Pour obtenir un rendu optimal lors d’un concert, il est indispensable d’effectuer une multitude de réglages pour équilibrer (to balance en anglais) le son des différents instruments et microphone tant au niveau du volume qu’en ce qui concerne les graves et les aigus. Votre score : 10 point(s) sur 10 Vous êtes un dictionnaire musical ambulant Bravo, vous êtes incollable en vocabulaire musical. Solfège, expressions populaires ou culture générale, rien ne vous échappe quand il s’agit de parler musique. Vous ne seriez pas vous-même un peu musicien sur les bords ?

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1 M U S I C O G R A P H E

2 U N I T E S I N T E R

3 S I S A L M E T T R E

4 I T A L I E N N E E I

5 C E L I N E S D F N

6 A S S A E N L I L E T

7 L N E C L A T E

8 E M P I R E S U P A M

9 M O I S I I N V I T E

10 E M E T T N A I S N

11 N I G E E E N E E T

12 T E E S C R A N S S

L’équipe journal :

Le Chœur Vent d’Est Centre des Bords de Marne

2, rue de la Prairie 94170 LE PERREUX sur Marne

Site Internet : http://lechoeurventdest.free.fr E-mail : [email protected]

à la coordination Marylou Lhermitte

à la rédaction Marie-Thérèse Blanc Huguette Bouygues

Didier Brochet Serge Giordano

Christophe Marc Gilbert Potonnier Florence Sarthou

à la frappe Brigitte Alizard

Marylou Lhermitte Christophe Marc Annie Poindron

à la déco Huguette Bouygues

à la relecture Marie-Thérèse Blanc Huguette Bouygues

à la mise en page Annie Poindron

aux relations extérieures Serge Giordano