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Campagne 1914 – 1918 - Historique du 47 e Régiment d’Artillerie de Campagne Schmitt Frères, Imprimeurs-Éditeurs – Belfort Source : http://gallica.bnf.fr . - Droits : Domaine public - Transcription intégrale : P. Chagnoux - 2015 1 / 256

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Source : http://gallica.bnf.fr. - Droits : Domaine public - Transcription intégrale : P. Chagnoux - 2015

HISTORIQUE

du 47e R. A. C.

1914-1919

par le Chef d'Escadron MASSON

SCHMITT FRÈRES

IMPRIMEURS-ÉDITEURS

BELFORT

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CITATIONS

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ORDRE GÉNÉRAL N° 477 DE LA IVe ARMÉE DU 28 JANVIER 1916.

« Sous les ordres du Colonel LUCOTTE, a puissamment facilité la progression de la 14e Division« d'Infanterie dans l'offensive de septembre. A toujours suivi de très près le mouvement en avant« de l'Infanterie ; même sous le feu le plus violent lui a permis, par son aide constante, de« progresser de quatre kilomètres, de s'avancer jusqu'au contact de la deuxième position« allemande, de prendre pied dans une partie de cette position et de maintenir intégralement le« terrain conquis, malgré de violentes contre-attaques de l'ennemi ».

Signé : GOURAUD.

ORDRE GÉNÉRAL N° 33017 DE LA Ve ARMÉE DU 31 JUILLET 1917.

« Régiment de premier ordre, toujours sur la brèche. A montré en toutes circonstances ses belles« qualités d'audace et d'énergie, conservant, malgré des fatigues extrêmes et des pertes sévères,« toute sa valeur technique, tout son allant, toute sa souplesse.« Hautement pénétré du souci d'appuyer toujours au plus près son Infanterie, lui a permis de« barrer la route à l'ennemi en février 1916, de le refouler sur la Somme, en septembre, au-delà« de Bouchavesnes.« Enfin en Champagne, le 16 avril 1917, sous le commandement du Lieutenant-Colonel« ROUSSEL, a ouvert le chemin à la Division par des feux puissants et précis dans une« progression de trois kilomètres, jusqu'à Berméricourt ».

Signé : MICHELER.

ORDRE GÉNÉRAL N° 419 DE LA Ve ARMÉE DU 12 OCTOBRE 1918.

« Régiment d'Artillerie d'élite, animé de l'esprit le plus mordant. Pendant la période du 16 juillet« au 4 août 1918, en Champagne, a fait preuve, sous le vigoureux commandement de son chef, le« Colonel LIPS, d'une superbe tenue au feu, de l'endurance la plus tenace et des plus belles« qualités manœuvrières.« A puissamment contribué, par sa parfaite et intime union avec l'Infanterie, ses occupations de« position rapides, ses tirs précis et efficaces et ses changements de position très vivement et très« opportunément exécutés, aux opérations qui ont arrêté l'ennemi dans sa marche sur Épernay« et l'ont refoulé au nord de la Vesle ».

Signé : GUILLAUMAT.

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ORDRE GÉNÉRAL N° 1430 DE LA IVe ARMÉE DU 31 OCTOBRE 1918.

« Superbe Régiment d'Artillerie divisionnaire qui vient une fois de plus de faire preuve des plus« belles qualités d'offensive.« Sous les ordres du Colonel LIPS, énergiquement secondé par les Chefs d'Escadron MASSON,« ASTIER et BUZON, a pris la part la plus active et la plus efficace aux combats qui se sont« déroulés du 26 septembre au 10 octobre 1918 dans la région de Tahure.« Par sa liaison toujours étroite avec l'infanterie, par sa progression rapide, malgré les difficultés« d'un terrain chaotique, par la précision et l'efficacité de ses tirs, il a appuyé constamment« l'Infanterie, l'aidant à enlever de haute lutte tout un système fortifié, à pénétrer plus de dix« kilomètres à l'intérieur des lignes et a déterminé la retraite de l'ennemi au-delà de sa dernière« ligne de résistance ».

Signé : GOURAUD.

ORDRE DU G. Q. G. N° 133 « F » DU 4 NOVEMBRE 1918.

« Le Général commandant en Chef les Armées du Nord et du Nord-Est a décidé que le47e RÉGIMENT D'ARTILLERIE DE CAMPAGNE

« qui a obtenu quatre citations à l'Ordre de l'Armée pour sa brillante conduite au cours de lacampagne aura droit au port de la Fourragère aux couleurs du ruban de la Médaille Militaire. »

Signé : PÉTAIN.

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HISTORIQUE DU 47e R. A. C.

(1914-1918)

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Avant la guerre, le 47e R. A. C., tenait garnison à Héricourt.La plupart des hommes qui le composaient étaient d'énergiques franc-comtois, patriotes etdisciplinés.Ses Officiers étaient choisis et entraînés comme tous ceux des garnisons de l'Est.C'était un régiment de couverture, admirablement en mains, admirablement instruit, d'après lesdirectives nouvelles et dont le patriotisme, exalté par le voisinage de la frontière, décuplait lavaleur.L'alerte de couverture du 31 Juillet 1914 le trouva prêt. Il lui fallut à peine trois heures pourmonter à cheval et quitter le quartier qui l'avait vu naître.Il y rentra le 20 Mars 1919, après avoir parcouru, de l'Alsace au Kemmel, tous les champs debataille où s'est joué le sort de la France.Et, pour que cette France vive, 25 de ses officiers et 350 de ses hommes, sont tombés au Champd'Honneur.Unis dans la mort, comme unis dans la gloire, les grades sont tous représentés dans cette phalangede Héros ; depuis celui de colonel jusqu'à celui de 2e canonnier.Lorsque les jeunes entreront. à la Salle d'Honneur, ils y verront d'abord une plaque qui relate cesnoms, puis une autre, où sont gravés les textes des 4 citations glorieuses qui, ayant sacré leRégiment, régiment d'élite, lui ont, avec la Croix de Guerre à 4 palmes, conféré le droit au port dela Fourragère verte et jaune dont les couleurs sont celles de la Médaille Militaire.Ces deux plaques, encore mieux que ce récit, résumeront pour eux l'Histoire de leur glorieuxrégiment.

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CHAPITRE Ier

Départ, Achèvement de la MobilisationCampagne d'Alsace.

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SOMMAIRE

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Du 31 Juillet au 6 Août. — Opérations complémentaires de mobilisation, on se groupe entreBelfort et la Frontière.

Du 7 au 10. - Première affaire de Mulhouse (28e Brigade, 1er Groupe). Prise d'Altkirch (27e

Brigade, 2e et 3e Groupes).

Du 10 au 13. — Regroupement de la Division, près de la Frontière.

13. — Combat de Reppe-Brechaumont (27e Brigade, 6e et 5e batteries).

Du 14 au 19. — L'ennemi ayant été bousculé à Reppe, reprise de la marche en avant.

19. — 2e affaire de Mulhouse.

Du 19 au 24. — Organisation du système de sûreté au-delà de Mulhouse.

24 et 25. — Marche vers Belfort.

26. — Embarquement pour le Nord.

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ORDRE DE BATAILLE DES OFFICIERS

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État-Major du Colonel

LUCOTTE. . . . . . . . Colonel.EBERSOLT. . . . . . . Capitaine.SCHWOB. . . . . . . . . Lieutenant.

TOMASINI. . . . . . . Lieutenant-Colonel.JAPY P. . . . . . . . . . . Lieutenant.PEUGEOT J. . . . . . . Lieutenant.

1er Groupe

État-MajorBORDEUX. . . . . . . . .Chef d’escadron.MAIGRET. . . . . . . . . Lieutenant.MARCHAIS. . . . . . . .Sous-Lieutenant.De FLORIAN. . . . . . .Sous-Lieutenant.FAYOLLE. . . . . . . . . .M. A. M.GAGET. . . . . . . . . . . . V. M.

1re BatterieMARGUIER. . . . . . . . Capitaine.FAYETTE. . . . . . . . . . Lieutenant.VINCENT. . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.BRUN. . . . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

2e BatterieDELÉROT. . . . . . . . . .Capitaine.POUILLEY. . . . . . . . . Lieutenant.BERNARD. . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

3e BatterieFOUCAULT . . . . . . . Capitaine.VATIPAN. . . . . . . . . . Lieutenant.BAILLET. . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

2e Groupe

État-MajorLASCOLS. . . . . . . . . Chef d’escadron.MARCHAL. . . . . . . . Lieutenant.NEDEY. . . . . . . . . . . .M. A. M.BAISSEY. . . . . . . . . . .Vre A.-M.

4e BatterieASTIER. . . . . . . . . . . .Capitaine.De CARCOUET. . . . .Lieutenant.GRUZELLE. . . . . . . . Lieutenant.BARDIN. . . . . . . . . . . .Lieutenant.

5e BatterieLECOMTE. . . . . . . . .Capitaine.ROLET. . . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.STROHL. . . . . . . . . . .Lieutenant.MÉGNIN. . . . . . . . . . .Lieutenant.

6e BatterieMASSON . . . . . . . . . .Capitaine.GORSE. . . . . . . . . . . .Lieutenant.SIAU. . . . . . . . . . . . . . Lieutenant.LEJEUNE. . . . . . . . . .Lieutenant.

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3e Groupe

État-MajorROUSSEL. . . . . . . . . Chef d’escadron.ODINOT. . . . . . . . . . .Lieutenant.SCHWAB. . . . . . . . . . M. A. M.LAMY. . . . . . . . . . . . .V. A. M.

7e BatterieDe JOIGNY. . . . . . . . .Capitaine.LECLERC. . . . . . . . . .Lieutenant.SCHWANDER. . . . . . .Lieutenant.MECHAIN. . . . . . . . . .Lieutenant.VINCENS. . . . . . . . . . Lieutenant.WEISS. . . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

8e BatterieDu COLOMBIER. . . .Capitaine.BOIZOT. . . . . . . . . . . .Lieutenant.PARTY. . . . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

9e BatterieMARTY . . . . . . . . . . .Capitaine.DUC. . . . . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.HAAS. . . . . . . . . . . . . .Lieutenant.

————————

Dans la nuit du 30 au 31, à minuit, le colonel LUCOTTE appelle le trompette de garde(COMBAZ, de la 4e Batterie) et lui donne l'ordre de sonner la Générale.On écoute, on comprend et, dans un silence absolu, sans le moindre à-coup, les unités s'équipent.Entre trois et quatre heures, comme s'il allait à la manœuvre, le régiment partait dans la directionde Belfort Ce départ fut particulièrement impressionnant.Il y avait dans la troupe un ordre et un calme qui en imposaient à tous.La foule qui garnissait les rues se disciplinait à ce contact.La fierté patriotique tempérait la tristesse des cœurs.Quelques larmes...... quelques gestes...... partout le silence.On sentait qu'au-delà des siens, chacun songeait à la Patrie.La journée du 31 se passe à Belfort au bivouac et au Quartier du 35e.La période du 1er au 6, pendant laquelle le régiment fut cantonné à Roppe et aux environs, permitde mettre la dernière main aux préparatifs d'entrée en campagne.Dès le 2 août, tous les derniers éléments, réservistes rappelés par ordres individuels, avaient rejoint;

et quand à 15 heures, ce même jour, parut l'affiche de mobilisation, le 47e avait fini la sienne.Le colonel LUCOTTE réunit les officiers et but avec eux, au plus beau jour de sa vie ; celui où il

lui était donné de mener au feu l'arme incomparable qu'il avait entre les mains.Les officiers, soucieux du facteur moral tout autant que du facteur matériel, achevèrent la mise aupoint de leurs unités.Leur tâche était singulièrement simplifiée pour atteindre ce résultat car chaque jour apportait desleçons de choses aux hommes.C'étaient des Alsaciens qui, fuyant la mobilisation allemande, venaient s'engager en France.C'étaient des cyclistes donnant les derniers tuyaux sur les violations de frontière par les patrouillesennemies.

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Ce fut un prisonnier, mis à mal par un poste de douane assailli qui, témoin vivant de ces exactions,passait à Roppe escorté par les huées des troupiers le 2 août.C'était, ce même jour, la nouvelle de la mort du caporal PEUGEOT du 44e R. I. qui, ouvrant la listeglorieuse de la 14e D. I., tombait sous les balles d'une patrouille allemande dont le chef, sous-lieutenant MAYER, payait de sa vie son forfait.On piétinait de rage à entendre ou à voir ces choses...... et ce fut par un cri de « Vive la France »que, le 6 au soir, on apprit que le lendemain on franchissait la frontière.Le 7, suivant deux axes de marche parallèles, jalonnés par Mulhouse (1er groupe) et et Altkirch (2e

et 3e groupe), le 47e, dans un enthousiasme indescriptible, pénétra en territoire annexé.Avec quelle joie, on renversa les poteaux infâmes qui, depuis 1871, dressaient en pleine France ledéfi de leurs Aigles Impériales à sinistre figure !Suivons d'abord le premier groupe; nous suivrons ensuite les 2e et 3e.

PREMIÈRE AFFAIRE DE MULHOUSE

A deux heures du matin, le 7, le 1er groupe quittait Menoncourt et se dirigeait sur Vauthiermontpar Bethonvilliers et La Rivière ; après une halte à la droite du 42e, il franchit la frontière à 6heures 30, et traverse Saint-Cosme où il rencontre le premier cadavre allemand, celui d'un chasseurà cheval prussien. Il stationne quelques instants à la sortie de Bellemagny, puis il suit lesreconnaissances du chef d'escadron qui ont décollé et dépasse Sternenberg et Difmaten. La 2e

batterie prend position pour appuyer l'attaque de Burnhaupt-le-Bas ; mais elle ne tire pas car

l'infanterie, faisant déjà preuve du mordant irrésistible qui fut sa caractéristique pendant toute lacampagne, avait atteint son objectif sans aide de l'artillerie.A 14 h.45, tout le groupe met en batterie à la sortie de Bugwald dans la direction de Pont-d'Aspach, sauf la deuxième qui, à la disposition de la Brigade de Réserve, reçoit la mission deparer à un retour offensif à l'Est de Burnhaupt-le-Bas.La nuit, bivouac de tout le groupe à Soppe-le-Bas.Le 8, à 4 heures, on déparque et, à 7 heures, le groupe suit l'infanterie qui se dirige vers Mulhouse.A Galfingen, les habitants offrent du vin aux hommes...... et la marche continue jusqu'à Dornachsans un coup de canon.A 17 h., traversée de Mulhouse entre le 35e et le 42e.L'accueil de la population est enthousiaste, mais déjà des inquiétudes flottent dans l'air ; quelques

vieux combattants de 70 passent en murmurant « Méfiez-vous » !On se méfie si peu au début que le bivouac est pris à l'intérieur d'une filature ; toutefois à minuit,

des mesures de prudence sont appliquées.On sort le matériel sur la place et le 42e R. I. monte la garde dans les rues qui y aboutissent.A 2 h.30, l'ordre arrive de monter en position à la cote 283, Nord-Est de Riedisheim ; la 3e batterieà gauche en position de crête, la 1re au centre, la 2e à droite, et en arrière.Vers huit heures, la 3e batterie ouvre le feu sur 2 trains blindés en gare de L'Ile-Napoléon.A 14 h., de fortes masses ennemies apparaissent au Nord et bientôt commence le combatd'Infanterie qui vers 15 heures bat son plein.Vers 16 h., la 1re batterie suivie bientôt par les deux autres déclenche subitement un feu d'enfer surl'infanterie ennemie qui essaye de déboucher.Il fallait voir refluer les Boches en désordre, sous les rafales de 75, et, lugubre spectacle, cent foisréédité par la suite, voler de droite et de gauche des corps déchiquetés.

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A ce moment l'artillerie ennemie entre en jeu et ouvre sur les batteries françaises un feu très dense,mais heureusement mal réglé.La 1re batterie seule, coiffée par les explosifs, est obligée de changer de position, elle s'en tire avecun blessé, le maréchal des logis COLLINET qui, évacué sur Mulhouse, devait tomber lelendemain aux mains des Allemands.A 19 h.30, l'ordre de retraite arrive au moment où l'Artillerie de corps s'avance pour coopérer à ladéfense.Le groupe, serré de près, traverse Mulhouse d'où partent déjà des coups de feu et arrive àNiedermorschwiller où il s'arrête jusqu'à 1 heure.De même que l'infanterie, l'artillerie avait donc pu se décrocher, et si les Allemands ont alors réussià chasser provisoirement de Mulhouse la 14e D. I., leur but principal qui était l'anéantissement desforces françaises ne fut pas atteint.Anéantie ! la 14e leur montra par la suite qu'elle était loin de l'être et cependant les effectifs quel'ennemi avait sournoisement massés dans la forêt de la Hardt étaient 4 fois supérieurs auxnôtres !Mais il avait compté sans la valeur manœuvrière de l'Infanterie et les effets terrifiants du 75.Le 10 est une journée de retraite jusqu'à Vauthiermont où l'on bivouaque à 21 heures après unesérie de positions de repli occupées le long de la route.C'est à Vauthiermont que rejoint le 2e groupe resté en batterie au Nord d'Aspach pour menacer leflanc de la poursuite ennemie ; le 3e groupe avait rallié dans la matinée.Nuit lugubre que celle du 21 ! La fatigue accentue la tristesse morale ; les bivouacs se prennent

péniblement le long des routes encombrées ; c'est un cauchemar dans nos souvenirs.

Et voici qu'au matin, tel un grand oiseau de proie qui vient survoler ses victimes, un avion bochelentement survole le bivouac et laisse tomber une bombe.Sera-ce le coup de grâce pour notre moral ?Oui...... mais pas comme vous le pensiez, Messieurs les Boches ; « Kamelotte » crient les servantsqui voient les dégâts nuls de la bombe, « Kamelotte » répétons-nous tous en chœur ; et cetteboutade remet tout le monde d'aplomb.Quand, dans l'après-midi, un deuxième avion vient répéter la même manœuvre, c'est après avoirallumé sa pipe, qu'on daigne le regarder.Le 12, la division, après une matinée passée aux environs de la cote 376, se replie vers Fontaine,Lacollonge, Pfaffans.

AFFAIRE D'ALTKIRCH (2e et 3e Groupes)

C'est à Montreux, que les 2e et 3e groupes, appuis de la 27e brigade qui doit marcher sur Altkirch,passent la frontière le 7.Au galop, le village est traversé ; tout le monde salue ; les servants sautent à terre et abattent le

poteau frontière.Vers 8 heures, sur l'ordre du colonel TOMASINI, le 2e groupe se met en batterie près des bergesdu canal, à l'ouest du viaduc de Dannemarie, pour aider à la prise du village. Mais les arrières-gardes allemandes bousculées par l'Infanterie s'en vont sans que l'artillerie ait à intervenir.On traverse Dannemarie où la population offre des fleurs, des bonbons et du vin ; derrière leurs

fenêtres, les vieilles agitent des mouchoirs ; de partout se dégage une sympathie émue.

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A midi, bivouac, à la sortie de Dannemarie. Le trompette GAUTHIER, de la 6e est évacué surDannemarie, grièvement blessé par un coup de pied de cheval ; quelques jours jours plus tard, il

devait tomber aux mains des Allemands.A 13 heures, reprise de la marche en avant ; on s'arrête quelques instants près de Ballersdorf. Unavion boche survole la colonne à faible altitude..A 14 heures, les 2 groupes rejoignent les reconnaissances et vont se mettre en batterie au nord de laroute.C'est le baptême du feu. L'ennemi arrose sans arrêt la crête en arrière de laquelle se mettent lesbatteries du 2e groupe, mais ses salves sont courtes et, avant que l'avion chargé de les rectifier ait pufaire sa besogne, un tir efficace de la 5e réduit les batteries au silence.La 6e s'attaque à une batterie d'obusiers dans les carrières qui dominent Altkirch, à l'Est, puis lesdeux batteries 5 et 6 prennent à partie des mitrailleuses au nord du village.L'infanterie avance, mais se trouve bientôt en présence de nombreuses mitrailleuses, qui lui causentdes pertes, la 4e se porte alors résolument par pièces à quelques centaines de mètres des lisières etlà, aidée par la 8e qui la rejoint, sous une grêle de balles, apporte à l'infanterie une aide si efficacequ'Altkirch est enlevé avant que les autres batteries, qui s'avançaient au grand trot aient le temps deprendre position.L'artillerie s'en tire encore sans pertes, il n'en est pas de même de l'Infanterie qui laisse un nombresérieux des siens sur le terrain ; le colonel BOUFFEZ du 44e, frappé d'une balle au ventre àproximité des positions de batterie, est emporté sur un brancard ; il devait guérir et tomber à

nouveau le 26 septembre 1915 en Champagne frappé, de la même façon, cette fois, pour ne plusse relever.On bivouaque en plein air, sous la pluie, et l'on part le 8 à 3 heures du matin. Une grande halte et, lesoir, on arrive à X...... Dans ce village, un incident surgit qui montre qu'à côté des vrais Alsaciens, ily a beaucoup d'Allemands.Une patrouille d'Infanterie égarée est recueillie par le 2e groupe qui la monte sur ses coffres. Enarrivant à X...... le caporal qui la commande s'approche d'un officier et lui dit : « Méfiez-vous de ce« pays ! hier, j'y suis passé et ai trouvé un cycliste de mon régiment que le Maire avait« emprisonné ; non seulement j'ai eu toutes les peines du monde à le délivrer, mais j'ai dû mettre« baïonnette au canon pour ne pas être emprisonné moi-même ». De fait, le Maire montre la plusmauvaise volonté à recevoir les troupes et le secrétaire de Mairie affiche une attitude qui lui auraitvalu 6 balles dans la peau si la manière forte avait été en honneur chez nous, comme chez lesAllemands.Le 9, à 1 heure du matin, on file sur Aspach et l'on se met en batterie pour parer à un retouroffensif.Les positions de batterie sont peu éloignées des emplacements qu'occupaient les Boches le 7 ; il estfacile d'aller contrôler les effets meurtriers du tir de la 5e batterie.Le soir, tandis que la 4e reste en position, les autres batteries vont bivouaquer à Aspach. Toute lasoirée et toute la nuit, une violente canonnade dans la direction du Nord laisse facilement devinerque la 28e brigade est en mauvaise posture.Le 10 au matin, on marche vers le Nord pour exécuter une menace de flanc contre les troupesallemandes qui essaient de la bousculer, puis l'ordre est donné d'obliquer vers l'Ouest, où lesgroupes 2 et 3 rejoignent le 1er groupe et l'artillerie de corps.De là, brutalement, le 2e groupe reçoit l'ordre de se reporter d'urgence au Nord d'Aspach, pourprotéger la retraite des colonnes d'infanterie. Cette mission lui est présentée comme une mission de

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Campagne 1914 – 1918 - Historique du 47e Régiment d’Artillerie de CampagneSchmitt Frères, Imprimeurs-Éditeurs – Belfort

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sacrifice car il n'aura près de lui aucun soutien d'infanterie.A une allure dont tous se souviennent, on refait la route de l'avant-veille et l'on guette les objectifspossibles.Le groupe n'eut pas à intervenir ; la poursuite allemande brisée par les feux d'Infanterie, étant très

molle.Le soir, il rejoignait le reste du régiment à Vauthiermont.

AFFAIRE DE REPPE - 13 Août

Du 11 au 13, la division, qui avait terminé son repli, s'était regroupée et, à cheval sur la frontière,échelonnée en profondeur, bien assise, en garde, s'apprêtait à repousser toute pression ennemie et àrepartir.Le 13 au matin, la 27e brigade était en avant pour couvrir la division, face à la Maison desdouanes. On craignait une forte attaque ennemie.Une batterie, la 6e, fut adjointe à la 27e brigade.Le reste du régiment était en arrière, la plupart des batteries sur roues, quelques-unes en positions dedeuxième ligne.La 6e batterie s'installe dans une clairière. Le poste de commandement du capitaine est à 800 mètresen avant, à la lisière des bois qu'occupe l'Infanterie. Les liaisons sont précaires mais le dispositif estimposé.Brusquement, apparaît une colonne de Bavarois, un violent tir d'explosifs les arrête, en fait unpremier massacre et oblige les autres à déboîter dans les bois où les 75 continuent leur œuvre demort.Mais de la Maison des douanes, on a vu le P. C.Deux sections de mitrailleuses le prennent à partie avec la dernière violence.Un duel s'engage entre ces mitrailleuses qui veulent l'aveugler et le capitaine qui les arrosed'explosifs.Le tir ennemi semble quelque peu se ralentir, un fantassin du 44e arrive, en rampant d'un petit posteavancé, confirmer le fait.Mais voici que l'artillerie adverse entre en jeu à son tour.La situation du P. C. devient intenable, le chef de bataillon qui est près du capitaine conseille à cedernier de changer de position. Celui-ci s'y refuse tant que les liaisons marchent ; mais hélas ! toutessont bientôt coupées malgré l'énergie du brigadier DAVAL, et les ordres n'arrivant plus, la batteriese tait.Cependant la situation devient critique pour l'infanterie que l'ennemi tente de déborder par la droiteet par la gauche.Le capitaine et son lieutenant de tir courent à leur batterie accompagnés par les balles et les obus.Au galop, une nouvelle position est occupée, près du cimetière, d'où le commandement sera sûrpuisque de la batterie, on verra l'observatoire.Pressée de toutes parts de demandes de tir, la batterie commandée par signaux, téléphone etcoureurs à cheval, prend sous son feu d'abord la droite, puis la gauche où des débordementsennemis s'amorcent, puis le centre où une batterie est en action, arrosant un front de plus de 2kilomètres et causant des ravages terribles dans les rangs ennemis.L'infanterie reprend le dessus et, quand vers 14 heures, la 5e accourt au bruit du canon, c'est pourdonner le coup de grâce à l'ennemi qui, ayant subi des pertes effroyables lâche pied.

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De fait, l'infanterie française n'a pas été éprouvée et, devant le seul front d'une de ses compagnies,on compte 293 cadavres de tireurs d'élite de la garde bavaroise.Ce soir là, les cris de « Vive le 47e » scellaient le pacte de confiance mutuelle qui fit la force de ladivision.

DEUXIÈME AFFAIRE DE MULHOUSE

La 1re phase est finie ; la deuxième commence. Le dernier choc du Boche dans sa poursuite a été

subi, arrêté et la riposte l'a fait lâcher pied. On va, sous le commandement du général PAU, ànouveau, courir sur Mulhouse qui a été à nous et que nous voulons reprendre.Dès le 14, la division, enregistrant le bénéfice de l'affaire de Reppe, prend de l'air dans la directionde l'est, en poussant tout son gros en avant, sous la protection d'une flanc-garde (un bataillon du 60e

et la 6e batterie) qui prend position à Manspach.Le 19, en formation de combat, elle s'avance vers Dornach.Le 2e groupe est en tête de l'artillerie, il sera le seul à intervenir. A 8 heures 45, un cavalier dont lecheval est blanc d'écume arrive au galop, c'est le lieutenant MARCHAL orienteur du groupe quivient d'échapper à la poursuite d'une patrouille de cavalerie allemande. Il est envoyé par lelieutenant-colonel TOMASINI pour aiguiller les reconnaissances.Le terrain est vite parcouru et les positions fixées ; mais quand les officiers rejoignent leurs unités,

ils se trouvent en présence d'un contre-ordre déjà suivi d'exécution.Sous la direction du colonel LUCOTTE, le groupe a pris le dispositif suivant : en arrière à droite, la4e ayant devant elle à 1000 mètres de Dornach une section de la 6e, l'autre section de la 6e surroues, prête à se porter en avant. A gauche, à hauteur de la fabrique Zimmermann, la 5e batterie.Toutes les pièces crachent à explosifs sur les lisières organisées.Sur la gauche, l'action du 42e R. I. est bientôt paralysée par des mitrailleuses installées dans desvillas ; une pièce de la 5e y part au trot, stoppe et décroche les trains, et tandis que les mitrailleusesfrançaises aveuglent l'ennemi, les servants la poussent à bras à 50 mètres de la plus importante deces villas.Sur un signe, l'infanterie s'efface et la pièce tire à bout portant.Les Allemands s'enfuient en désordre laissant des cadavres dans les jardins et un nombreappréciable de prisonniers entre nos mains.L'officier qui les commande remet ses armes au capitaine LECOMTE, commandant la 5e batterie.Quelques instants plus tard, la même pièce rééditant la brillante manœuvre qu'elle vient de réussir siaudacieusement fait tomber une autre villa. Alors son capitaine retourne à la batterie chercher durenfort, il en revient à 11 heures avec une 2e pièce. Il arrive au moment où les deux compagnies du42e qu'il appuyait, viennent de perdre leur dernier officier. Il voit le flottement, prend lecommandement des deux unités et les ramène à l'attaque.Peu à peu, la résistance de l'ennemi s'affaiblit, il cède, lâche pied, la bataille est gagnée.La 6e batterie traverse Dornach et Mulhouse par la périphérie sud, la 5e et le 1er groupe par lecentre.La 4e reste avec le 3e groupe à l'entrée de Dornach pour parer à un retour offensif possible.Le 5e Régiment d'artillerie de corps occupe une position légèrement en arrière.A l'entrée de Dornach, une batterie est éventrée, ses hommes et ses chevaux gisent dans une marede sang ; c'est la batterie que le lieutenant ROBERT du 42e a enlevée à la baïonnette.

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Dans les jardins, des cadavres allemands déchiquetés par le 75 ; dans les rues, des équipements, des

blessés.Ce spectacle serait triste, si ce n'était la victoire et si, contraste frappant, ne sortaient de ces maisons,où l'on pourrait croire qu'il n'y a plus de vie, des enfants joyeux et des femmes souriantes quiviennent saluer leurs libérateurs et leur apporter des fleurs et du bon vin d'Alsace.Mulhouse est à nous. Les Boches ont fui, laissant leurs morts et 1200 prisonniers dont la morguehautaine témoigne de leur dépit ; Mulhouse est à nous, il faut le garder.La 6e batterie a l'honneur de monter en grand' garde avec le bataillon ALLÈGRE du 44e, àRidisheim. La 5e va cantonner près de la caserne des chasseurs, dont elle pourra apprécier la cave ;le 1er groupe la rejoint après une mise en batterie de prudence dans la plaine.Lorsque la 6e batterie arriva sur la crête de Ridisheim qui domine la forêt de la Hardt, elleentendit un tir violent sur sa droite, c'était le 5e régiment, qui mettait à son tableau 18 pièces boches.Ces pièces étaient en batterie au sud du jardin zoologique et dans la matinée, la 4e les avaitsignalées, demandant l'autorisation de les prendre comme objectif ; mais leur extrême visibilité et

leur silence absolu faisant craindre un piège grossier, le tir fut différé. Or, les artilleurs ennemis,voyant monter les troupes françaises, amenèrent les avant-trains ; c'est alors que le 5e régiment restéen batterie en arrière de Dornach fit sur eux un tir rapide de destruction.Les éclaireurs de la 6e purent aller de suite en contrôler les effets et rapporter quelques souvenirs,parmi lesquels le cheval du colonel allemand, jolie petite bête, qui fit vaillamment son devoirpendant 2 ans dans nos rangs.Le lendemain, le régiment reparti sur la périphérie de Mulhouse, se reforme dans une atmosphèrepleine de sympathie et se repose quelques heures de ses dures fatigues.Dès le 21, les groupes reprennent position : le 1er dans la plaine, les 2e et 3e sur les hauteurs deRidisheim et, c'est de là, que le 24 au soir, le régiment part subitement pour aller avec la divisions'embarquer à destination du Nord.Pourquoi a-t-il fallu que cette campagne d'Alsace qui fut une des plus jolies victoires de cetteguerre, se terminât ainsi ? Mulhouse est à nous, il faut l'abandonner pour aller au secours de Paris ;et, dans la demi-obscurité de la nuit qui tombe, on retraverse silencieusement les rues quirésonnaient quelques jours auparavant des notes joyeuses de nos fanfares.Les fenêtres s'ouvrent, des femmes se penchent...... « Quoi ! vous partez, oh non ! ne partezpas ! ».....Il faut se raidir, boucler son cœur et passer......Ne nous en voulez pas ; il fallait bien aller sauver la France pour achever de vous sauver ; ne nous

en voulez pas, puisque nous sommes revenus.Pendant toute la nuit, la division fait route et gagne La Rivière au matin. Cette étape estparticulièrement pénible ; le sommeil domine les volontés les plus énergiques et, qu'ils soient sur les

voitures, qu'ils soient à cheval ou à pied, les officiers et les hommes ont beau se crisper, le sommeilles domine. Une compagnie d'infanterie arrêtée faillit ne pas pouvoir repartir, parce qu'on ne pouvaitréveiller les hommes !On ne s'arrête que quelques heures à La Rivière et on en repart à midi pour Pfaffans.Dès le soir même, on serre sur la région de Belfort où commencent les embarquements.

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Pertes pendant la période du Chapitre 1.

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Sous-lieutenant BERNARD, disparu.Maréchal des logis COLLINET, blessé, prisonnier.Trompette GAUTHIER, blessé accidentellement, tombé aux mains de l'ennemi.

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CHAPITRE II

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COMBAT DE PROYARD

29 août 1914

RETRAITE SUR PARIS

29 août - 5 septembre

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ORDRE DE BATAILLE DES OFFICIERS

le 29 août 1914————

État-Major du Colonel

LUCOTTE. . . . . . . . Colonel.EBERSOLT. . . . . . . Capitaine.SCHWOB. . . . . . . . . Lieutenant.

TOMASINI. . . . . . . Lieutenant-Colonel.JAPY P. . . . . . . . . . . Lieutenant.PEUGEOT J. . . . . . . Lieutenant.

1er Groupe

État-MajorBORDEUX. . . . . . . . .Chef d’escadron.MAIGRET. . . . . . . . . Lieutenant.MARCHAIS. . . . . . . .Sous-Lieutenant.VINCENT. . . . . . . . . .Sous-LieutenantDe FLORIAN. . . . . . .Sous-Lieutenant.GAGET. . . . . . . . . . . . Vét. Major.FAYOLLE. . . . . . . . . .Aide-Major.

1re BatterieMARGUIER. . . . . . . . Capitaine.FAYETTE. . . . . . . . . . Lieutenant.

2e BatterieDELÉROT. . . . . . . . . .Capitaine.POUILLEY. . . . . . . . . Lieutenant.

3e BatterieFOUCAULT . . . . . . . Capitaine.VATIPAN. . . . . . . . . . Lieutenant.BAILLET. . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

2e Groupe

État-MajorLASCOLS. . . . . . . . . Chef d’escadron.MARCHAL. . . . . . . . Lieutenant.STROHL. . . . . . . . . . Lieutenant.BARDIN. . . . . . . . . . .Lieutenant.BAISSEY. . . . . . . . . . V. A.-M.NEDEY. . . . . . . . . . . .Aide-Major.

4e BatterieASTIER. . . . . . . . . . . .Capitaine.De CARCOUET. . . . .Lieutenant.GRUZELLE. . . . . . . . Sous-Lieutenant.

5e BatterieLECOMTE. . . . . . . . .Capitaine.ROLET. . . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.MÉGNIN. . . . . . . . . . .Lieutenant.

6e BatterieMASSON . . . . . . . . . .Capitaine.GORSE. . . . . . . . . . . .Lieutenant.SIAU. . . . . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

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3e Groupe

État-MajorROUSSEL. . . . . . . . . Commandant.ODINOT. . . . . . . . . . .Lieutenant.VINCENS. . . . . . . . . .Lieutenant.MECHAIN. . . . . . . . .Sous-Lieutenant.LAMY. . . . . . . . . . . . .V. A.-M.SCHWAB. . . . . . . . . . Aide-Major.

7e BatterieDe JOIGNY. . . . . . . . .Capitaine.LECLERC. . . . . . . . . .Lieutenant.SCHWANDER. . . . . . .Lieutenant.

8e BatterieDu COLOMBIER. . . .Capitaine.BOIZOT. . . . . . . . . . . .Lieutenant.PARTY. . . . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

9e BatterieMARTY . . . . . . . . . . .Capitaine.DUC. . . . . . . . . . . . . . .Lieutenant.HAAS. . . . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

Détachés comme agents de Liaison près du Lieutenant-Colonel

1er Groupe. — BRUN, Sous-Lieutenant.2e Groupe. — LEJEUNE, Lieutenant.3e Groupe. — WEISS, Sous-Lieutenant.

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Les différentes unités du 47e R. A. C. embarquèrent aux environs de Belfort le 26 août.Le 27, lorsqu'elles débarquèrent dans la région d'Amiens-Corbie, elles ignoraient encore et lesérieux de la situation et la lourde mission de confiance qui allait leur échoir.Mais, dès le lendemain 28, la clarté se fait jour dans nos esprits. Le canon qui tonne sans relâchedu côté de Guise nous indique que la lutte est chaude. Les automobiles qui, rentrant en ville àgrande allure, racontent qu'elles ont dû faire le coup de feu pour échapper aux patrouilles, nousindiquent que la lutte est proche et tout cela nous est confirmé dans la soirée par la vue attristanted'attelages désemparés de l'artillerie d'une division en ligne qui sèment la note déprimante d'unetroupe submergée par le flot de l'envahisseur.Chacun devine que demain sera dur...... Mais la 14e a été trempée par la Victoire, elle conserve sonmoral quand même !Le 29, avant l'aube, les troupes s'ébranlent. Le 2e groupe s'engage avec le 42e R. I. dans la directionde Pont-Noyelles, mais il lui faut bientôt faire demi-tour, car la situation ne permet plus d'agir danscette direction.C'est vers Harbonnières que finalement toute l'artillerie se dirige.A 9 heures du matin, les batteries s'arrêtent à hauteur de Bayonvillers et déboîtent dans les vergersvoisins pour y dissimuler leur matériel.C'est là que le lieutenant-colonel TOMASINI dont la haute énergie est déjà connue, vient annoncerà tout le monde que la situation est grave.

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La mission dont on nous charge est d'une netteté sinistre :Il faut que la division se sacrifie pour retarder quelques heures l'armée de KLUCK et couvrir desdébarquements.Arrêter l'armée de KLUCK !Cette armée, enivrée par la victoire, marche à pas de géants ; elle couvre des étapes formidables,

méprisant les obstacles qu'elle attaque de front et qu'elle déborde de flanc ; elle est une vague

irrésistible qui a tout balayé jusqu'alors et qui veut engloutir Paris !Que pourra faire le 7e C. A. en face de cette avalanche ?Que pourra-t-il faire lui, dont la 14e est pour ainsi dire la seule division ?Eh bien ! il va attaquer et jusqu'au soir obliger l'ennemi, qui s'y refuse, à stopper quand même.Il va lui imposer des pertes qui feront dire par la suite aux soldats de Guillaume que ce fut unejournée sanglante.Il va, comme hier dans le passé, comme demain dans l'avenir, remplir sa mission.C'est à 9 heures 30 que partent les reconnaissances.Les groupes bientôt les suivent et, déployés, se portent en batterie au galop à cette belle allure detroupes dont le moral est haut et le point de direction « l'Ennemi ».Au début de la bataille, les groupes, dans l'ordre 1, 2, 3, jalonnent une ligne N.-S. passant parMéricourt ; le 1er groupe à un kilomètre S.-E, de cette localité, le 2e à cheval sur la route nationale,le 3e au S.-O.De là, les gueules de leurs canons tournées vers le N.-E., ils fauchent les denses colonnes grises quis'avancent insolemment vers eux et les batteries qui, sans pudeur, viennent couronner les crêtes.Quelques semaines plus tard, alors que les troupes françaises réoccupèrent cette zone, elles ytrouvèrent, témoin indiscutable du résultat obtenu, des amoncellements d'attelages que les coups dehache du 75 avaient fauchés.La bataille oblige bientôt le 1er groupe en pointe à reculer ; il vient se mettre du N. de la route

nationale légèrement en retrait du 2e.Par la suite, quand sonne la retraite, les unités par échelon, s'en vont et, pour affirmer à l'ennemileur vigueur et leur rage, jusqu'au soir, elles coupent leur marche par des mises en batterie nouvelleset les troupes de KLUCK durent comprendre, que longue serait la route, qu'il leur faudrait jalonnerde leurs cadavres, pour arriver jusqu'à Paris.Proyard fut une page glorieuse, mais une journée dure. L'historique de la 2e batterie en fait foi ;comme ce fut elle la plus éprouvée, citons son histoire pour avoir une idée de la lutte engagée.Le chef d'escadron BORDEUX, commandant le 1er groupe, vient d'être blessé ; il abandonne

provisoirement le commandement de son groupe au capitaine DELEROT qui, lui-même, passe lecommandement de la 2e batterie, au lieutenant POUILLEY. Le maréchal des logis LAB devientofficier de tir.La route, sur laquelle s'appuie la batterie, est vue et soumise à un tir violent de la part de l'artillerieadverse ; les conducteurs et les chevaux qui tombent rendent le ravitaillement de plus en plus

pénible mais ne l'interrompent pas.Deux caissons qui sont amenés par le maréchal des logis ROLLIN voient les obus exploser autourd'eux ; tout d'abord, tombe le brigadier PETITHUGUENIN qui est très grièvement blessé, puis lemaréchal des logis-chef PARRIAUX, légèrement touché ; un arrêt d'une seconde pour remettre de

l'ordre et les voitures repartent.Mais voici que deux chevaux s'abattent et qu'un obus arrache de son cheval le maréchal des logisROLLIN ; ce sous-officier blessé se relève cependant, réorganise ses attelages et malgré la violence

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du tir qui ne cesse pas, continue sa route.Il arrive à la position avec un blessé de plus, le canonnier WISSANG.On fait pendant ce temps de la bonne besogne à la batterie ; les tirs succèdent aux tirs et, là-bas,

dans la plaine, une section d'infanterie allemande vient d'être fauchée ; aussi l'ennemi réagit-il et un

obus de 77 tombe sur la 4e pièce qu'il brise. Les servants qui étaient à leur poste sont à peu près toustouchés ; ROUSSEL, le chargeur et BIANCHETTI, le pointeur sont blessés ; le tireur

PETITHUGUENIN, dont le frère brigadier vient d'être tué, est également mortellement frappé etle chef de pièce, maréchal des logis COUTURIER, tombe à son tour n'ayant que le temps de crier àses camarades : « C'est malheureux...... Adieu ».Alors la voix du chef de section, le maréchal des logis LAB se fait entendre : « Mon capitaine, jedemande du personnel » 1.Avec trois pièces, la batterie continue son tir et essaie de se défendre elle-même du tir adverse quil'écrase ; mais elle n'arrive pas à identifier son ennemi invisible et les pertes s'allongent.

Le canonnier servant MANTEY est blessé, le maréchal des logis SARRAZIN qui commande la 3e

pièce est mis hors de combat, le brigadier PIERRE accourt pour le remplacer et tombe frappé d'uneballe dans l'aine.La 2e pièce, elle aussi est atteinte, un obus la met hors de service tue le pointeur VITOT et lechargeur CITRA, blesse le déboucheur CHAGNY et le pourvoyeur BAVEREL.Le lieutenant-colonel TOMASINI estime enfin que la situation est intenable et donne l'ordred'évacuer la position.BAVEREL, blessé très grièvement, maîtrise sa souffrance, mais une idée fixe l'obsède, il ne veutpas rester sur le terrain et on l'entend qui crie : « Cela m'est égal de mourir mais je ne veux pastomber aux mains des Boches ».Les avant-trains arrivent au galop, les servants et les officiers aident à accrocher les trains et à sortirde batterie.A ce moment le maréchal des logis ROSSEL est tué par le bombardement qui continue toujours.La 2e batterie s'en va ne laissant que ses morts. Elle avait subi au total les pertes suivantes :

7 hommes tués ;9 hommes blessés ;10 chevaux tués ;9 chevaux blessés ;2 canons hors service.

Sans éprouver des pertes aussi élevées, les autres unités connurent des heures pénibles dans cettejournée du 29 août et toutes affirmèrent, de la même façon, leurs hautes qualités morales. A la 3e,qui accuse 5 hommes et 40 chevaux hors de combat, le capitaine FOUCAULT exige que l'on s'enaille au pas. « Il ne faut pas, dit-il, que ces cochons là se figurent que nous avons peur ». Et tandisque lentement la batterie retraite, une des voitures de queue de la colonne reçoit un obus qui tue 3chevaux et blesse un homme ; le chef de pièce, maréchal des logis BROUILLARD, met pied àterre, attelle avec les chevaux qui restent et repart.Mais arrive un nouvel obus qui tue encore 2 chevaux. Très calme, il met de nouveau pied à terre,confectionne un attelage de fortune avec son propre cheval et le seul cheval de trait survivant et, à labarbe des Boches qui ne sont plus qu'à 400 mètres, il rejoint sa batterie.A la 5e batterie, le capitaine LECOMTE est grièvement blessé ; on l'entoure mais il renvoie tout le

monde à son poste et se traîne avec l'aide d'un seul homme jusqu'au poste de secours.

1 Ce maréchal-des-logis, passé sur sa demande dans l’Infanterie, fut glorieusement tué à la tête d’une section qu’ilcommandait le 16 avril 1916 devant Berméricourt.

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Plus tard, lorsque sa batterie affreusement prise à partie doit changer de position, le lieutenantMARCHAL pour donner plus de calme à ses hommes, fait travailler son cheval au passage pendantqu'on accroche les trains.A la 6e, on s'est rendu compte que la position défilée ne permet pas d'atteindre certains objectifs. Lecapitaine fait alors porter une section complètement à découvert sur la route ; le maréchal des logis

BOURDEAUX qui la commande est grièvement blessé, il reste même pour mort sur le terrain et lafamille est avisée de son décès.Or, au soir de ce même jour, deux braves fantassins du 35e qui formaient arrière-garde s'aperçoiventque leur camarade de combat respire encore ; appliquant alors les hauts principes d'humanité et de

solidarité qui sont l'apanage des troupes d'élite, ils le transportent à l'aide d'un brancard improviséjusqu'à Villers-Bretonneux.Quand les Allemands arrivèrent dans le village, ils attachèrent peu d'importance à ce moribond dontla mort semblait imminente ; plusieurs jours se passèrent ainsi et finalement, un vieux médecin de la

localité évacue sur Amiens ce grand blessé qui paraissait condamné. C'est ainsi que, grâce à uneimmobilité absolue et à une diète forcée, le maréchal des logis BOURDEAUX ressuscita si bien,qu'il revint, comme officier, finir avec le régiment les deux dernières années de la campagne.....La retraite est sonnée ; les hordes ennemies ont été contenues quelques heures, elles saignent des

larges blessures qu'elles ont reçues. Il serait fou de vouloir résister davantage car les vaguesnouvelles qui déferlent sans cesse, risqueraient de déborder et de submerger la division.L'infanterie, petit à petit, sans aucune hâte, se décroche et l'artillerie qui la précède, pas à pas,couvre son mouvement en s'arrêtant fréquemment pour tirer une dernière fois.Avec le 47e, s'en va le commandant BORDEUX qui, blessé s'est fait faire un pansement sommaireet, hissé sur un avant-train de caisson, prend la tête de son groupe dont il ne veut pas lâcher lecommandement.Avant que la nuit fut tombée, le régiment était rassemblé aux environs de Marcelcave ;rassemblement lugubre, à la lueur des incendies et sous l'œil des avions ennemis qui, volant à faiblealtitude, lançaient des fusées !On quitte cet endroit malsain pour piquer vers le S.-O. ; on franchit l'Avre et, après quelques heuresde nuit passées dans des bivouacs au Sud de cette rivière, on arrive le 30 au soir à Assainvillers.La chaleur est accablante, l'étape est formidable et la traversée de Montdidier, que l'on sait devoirbientôt tomber aux mains de l'ennemi est particulièrement triste.Tout le long de la route, du reste, le spectacle est lamentable ; des habitants de toutes conditions s'en

vont droit devant eux, emmenant, dans leur hâte à partir, le chargement le plus hétéroclite qu'il soitpossible d'imaginer ; le tout est chargé dans des voitures que conduisent les vieux et que poussent

les jeunes.Le lendemain 31, l'étape est également très longue et nous conduit à Clermont, où nous arrivons lesoir.Il n'y a plus de doute à avoir, nous retraitons sur Paris.Pendant toute la marche, le canon tonne à droite et à gauche et les éclatements visibles jalonnent laprogression de l'ennemi sur nos flancs.On stationne à Clermont du 31 août, 16 heures 30, au 2 septembre, 5 heures du matin.Quelques reconnaissances, quelques prises de positions de prudence contre un ennemi qui serre deprès nos arrière-gardes, de longues dissertations sur les événements......La vue des troupes marocaines qui traversent la ville pour aller vers le N.-E., telles sont pendant ces36 heures les occupations de tous.

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Source : http://gallica.bnf.fr. - Droits : Domaine public - Transcription intégrale : P. Chagnoux - 2015

Le 2, à 5 heures, départ pour Noisy-sur-Oise. Pendant toute la journée, la chaleur est atroce ; lescolonnes sont noyées dans la masse, de plus en plus dense, des habitants qui fuient ; à Boran, oùnous passons la rivière, le Génie attend notre dernière voiture pour faire sauter les ponts.De Noisy-sur-Oise, nous partons le 3, à 5 heures, pour arriver, le soir, à Louvres.Pendant la route, plusieurs fausses alertes ont obligé les unités à se mettre en batterie et, c'est à lanuit noire, que le régiment s'installe au bivouac dans le parc d'un château.Le pays, occupé par des troupes de 2e ordre sans doute, est complètement pillé ; les maisons sont

éventrées et les bouteilles vides jonchent les rues.C'est à Louvres que l'état du commandant BORDEUX s'aggrave.La fatigue des routes, qu'il a voulu faire malgré sa blessure, l'oblige à céder aux ordres des médecinsqui craignent la gangrène. Malgré sa tristesse de nous quitter il s'incline et le lendemain il s'en vadans une ambulance d'arrière.A 2 heures du matin, le régiment quitte Louvres pour se rendre à Marly-Ia-Ville où il arrive le soir,après avoir occupé quelques positions pendant la route.Le 5, à 6 heures, continuation de la marche vers l'E. et arrivée à Plailly. Il semble à tous que cechangement de direction est un bon signe ; la 14e qui vient d'être mise à la disposition du généralMAUNOURY, pour former l'armée de Paris, n'est pas faite pour ces retraites lamentables, elle ahâte de se battre et d'imposer sa volonté à l'ennemi.

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Mutations survenues pendant la périodedu 29 août au 5 septembre 1914.

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1er GROUPE. — Le commandant BORDEUX, blessé le 29, passe le commandement du groupe aucapitaine DELEROT, puis le reprend le soir de la bataille. Évacué de Plailly le 5 septembre aprèsavoir passé le Commandement au capitaine DELEROT.Le 5, le Lieutenant POUILLEY prend le commandement de la 2e.

2e GROUPE, 5e BATTERIE. — Le capitaine LECOMTE, blessé grièvement, passe la batterie pourla continuité du tir au sous-lieutenant ROLET et la caisse au lieutenant MARCHAL.Le soir, le commandement de la batterie est pris par le lieutenant MÉGNIN venu de l'Échelon. Le30, le commandement de la 5e batterie est repris par le sous-lieutenant ROLET.Le 31 août, à Clermont, le commandement de la 5e batterie est pris par le lieutenant STROHL,commandant le groupe des échelons.

3e GROUPE. — Sans changement.

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Pertes pendant la période du Chapitre II.

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MORTS

2e Batterie. — Maréchal des Logis COUTURIER Jean Marcelin.» ROSSEL Edmond.

Brigadier PETITHUGUENIN Constant.Maître-Pointeur VITOT Henri Justin.Canonnier CITRA Henri Léon. » BAVEREL Gaston Fernand. » PETITHUGUENIN Lucien.

BLESSÉS

2e Batterie. — Maréchal des Logis Chef PARRIAUX Léon.Brigadier PIERRE Maurice. » CORNU Pierre.Canonnier WISSANG Émile. » CHAGNY Louis. » THÉVENIN René. » GUÉRITTE Louis. » BIANCHETTI Jean. » MANTHEY Alphonse. » ROUSSEL Émile.

3e Batterie. — Canonnier PIERRON Maurice. » VIGNOS Eugène. » GUYON Georges. » CHENIN Louis. » PHARISIEN Auguste.

4e Batterie. — Canonnier JOLY Émile. » VACHOUX Jean-Marie.

5e Batterie. — Brigadier RENAUD Louis, disparu.6e Batterie. — Maréchal des Logis BOURDEAUX Louis.7e Batterie. — Maréchal des Logis-Chef PAQUETTE Louis.

Canonnier CAVAGNAC Prosper.9e Batterie. — Canonnier FRAISSAT Hippolyte.

OFFICIERS BLESSÉS

Chef d'escadron BORDEUX.Capitaine LECOMTE.

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CHAPITRE III

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BATAILLE DE LA MARNE

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ORDRE DE BATAILLE DES OFFICIERS

le 6 septembre 1914—————

État-Major du Colonel

LUCOTTE. . . . . . . . Colonel.EBERSOLT. . . . . . . Capitaine.SCHWOB. . . . . . . . . Lieutenant.

TOMASINI. . . . . . . Lieutenant-Colonel.JAPY P. . . . . . . . . . . Lieutenant.PEUGEOT J. . . . . . . Lieutenant.

1er Groupe

État-MajorDELÉROT. . . . . . . . . Capitaine.MAIGRET. . . . . . . . . Lieutenant.MARCHAIS. . . . . . . .Sous-Lieutenant.VINCENT. . . . . . . . . .Sous-LieutenantDe FLORIAN. . . . . . .Sous-Lieutenant.GAGET. . . . . . . . . . . . Vét. Major.FAYOLLE. . . . . . . . . .Aide-Major.

1re BatterieMARGUIER. . . . . . . . Capitaine.FAYETTE. . . . . . . . . . Lieutenant.

2e BatteriePOUILLEY. . . . . . . . . Lieutenant.

3e BatterieFOUCAULT . . . . . . . Capitaine.VATIPAN. . . . . . . . . . Lieutenant.BAILLET. . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

2e Groupe

État-MajorLASCOLS. . . . . . . . . Commandant.MARCHAL. . . . . . . . Lieutenant.BARDIN. . . . . . . . . . .Lieutenant.BAISSEY. . . . . . . . . . Vétérinaire.NEDEY. . . . . . . . . . . .Aide-Major.

4e BatterieASTIER. . . . . . . . . . . .Capitaine.De CARCOUET. . . . .Lieutenant.GRUZELLE. . . . . . . . Sous-Lieutenant.

5e BatterieSTROHL. . . . . . . . . . Lieutenant.ROLET. . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.MÉGNIN. . . . . . . . . . .Lieutenant.

6e BatterieMASSON . . . . . . . . . .Capitaine.GORSE. . . . . . . . . . . .Lieutenant.SIAU. . . . . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

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3e Groupe

État-MajorROUSSEL. . . . . . . . . Commandant.ODINOT. . . . . . . . . . .Lieutenant.VINCENS. . . . . . . . . .Lieutenant.MECHAIN. . . . . . . . .Sous-Lieutenant.LAMY. . . . . . . . . . . . .Vétérinaire.SCHWAB. . . . . . . . . . Aide-Major.

7e BatterieDe JOIGNY. . . . . . . . .Capitaine.LECLERC. . . . . . . . . .Lieutenant.PARTY. . . . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

8e BatterieDu COLOMBIER. . . .Capitaine.BOIZOT. . . . . . . . . . . .Lieutenant.SCHWANDER. . . . . . .Lieutenant.

9e BatterieMARTY . . . . . . . . . . .Capitaine.DUC. . . . . . . . . . . . . . .Lieutenant.HAAS. . . . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

Agents de Liaison

1er Groupe. — BRUN, Sous-Lieutenant.2e Groupe. — LEJEUNE, Lieutenant.3e Groupe. — WEISS, Sous-Lieutenant.

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Grâce à l'héroïque résistance de la ligne Nancy-Verdun, l'armée allemande n'a pu se redresser danssa poursuite ; sa marche a continué à garder l'allure d'une ample conversion autour du pivot de son

aile gauche.Von KLUCK, obligé d'obliquer vers l'Est pour garder sa liaison de ce côté, a dû, momentanément,négliger Paris et piquer au-delà -de la Marne à la poursuite de l'armée anglaise.Il a laissé sur l'Ourcq un C. A. de Landwehr avec mission de protéger son flanc droit et sesderrières. Il estime ces forces suffisantes, car il ne reste par là que des débris de divisions françaisestrès éprouvées comme la 14e et qui ont dû perdre toute valeur combative.Or, ces débris de divisions constituent l'armée qui, le 6, se portera en avant, bousculera sa flanc-garde et menacera tellement ses communications qu'il devra en hâte faire demi-tour pour seprotéger lui-même.Sa mission principale sera donc abandonnée et tout le dispositif allemand, inquiet de son aile droite,fléchira sous les coups de boutoir répétés de l'Armée française ; ce sera la Victoire de la Marne.Pendant 5 jours, un duel de géants s'engage ; la 14e, à l'aile marchante de l'armée MAUNOURY,essaie d'accentuer sa conversion à droite pour couper la retraite à l'ennemi et le plaquer surl'Ourcq ; elle subit tout l'effort de KLUCK qui, avec l'énergie du désespoir, attaque à son tour cetteaile gauche pour essayer de la tourner et de se dégager de sa pression étouffante.Bois de Montrolle, Bouillancy, Ferme Nogeon, Acy-en-Multien, tels sont les noms qui jalonnentla zone où, pour décider du sort de la France, la 14e D. I. avec son 47e R. A. C. va fournir l'effort leplus gigantesque qui puisse être demandé à des hommes qui ont fait le sacrifice de tout pour réussir.Il fait encore nuit le 6 à 2 heures 30, lorsque le régiment quitte Plailly. Il sait que, de l'Ourcq à la

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Meuse, la France va livrer sa bataille décisive et que l'attaque de la 14e doit tout déclencher.2 batteries du 1er groupe, flanquées chacune d'un bataillon, constituent une flanc-garde qui suitl'itinéraire Betz, Nanteuil-le-Haudoin.Elles ont affaire à des patrouilles ennemies et à des éléments de convois qui tous s'en vont versl'Est. Elles prennent de nombreuses positions et sont assez heureuses pour constater les effets deleur tir à la faveur des cadavres de chevaux qu'elles rencontrent dans leur progression.Ces deux batteries rejoignent dans la soirée le gros fortement engagé.Les 2 autres groupes partent, 2e en tête grossi de la 1re batterie, 3e en queue, dans la direction dePlessis-Belleville.Ce village offre un aspect lamentable, les maisons sont éventrées, les troupeaux étiques errentaffamés et, par-ci par-là, ballonné le ventre en l'air, un bœuf en putréfaction gît à moitié dépecé ; leBoche l'a abattu pour prélever quelques kilos de viande et l'a laissé sur place. Aux carrefours, descadavres d'hommes et de chevaux des patrouilles de la veille.On prend position au S. du village, mais comme l'infanterie avance toujours, on fait un nouveaubond jusqu'à l'Est de Chevreville. Les batteries 5 et 6 décrochent les trains et vite se relient auxOrmes d'Urlubu où se sont portés les capitaines.De ce merveilleux observatoire, on découvre les lisières du bois de Montrolle sur lesquelles seprofile une longue colonne de voitures qui a tout l'air d'un convoi boche.Des cavaliers sortent du bois, puis des attelages, c'est une batterie qui se met en position et tire......Les ordres sont donnés aux batteries qui s'apprêtent à anéantir ces insolents, mais un doute nousvient à l'esprit. Ne serait-ce pas notre flanc-garde qui évolue là-bas ?On s'abstient donc et, 2 heures plus tard, on s'arrache les cheveux, car l'identification est faite et cesont des Allemands que nous avons épargnés !......Les reconnaissances s'aiguillent bientôt vers Bouillancy et, par échelon, les 2 groupes se portent enavant.Le 3e dépasse le 2e et se place au N. de la côte 139, puis le 2e part à son tour et se place à quelquescentaines de mètres en arrière et au N.La bataille tout de suite bat son plein, l'ennemi s'est replié sur ses positions principales et là, fait têtesolidement.Il ne veut plus reculer, c'est visible et, coûte que coûte, il veut briser notre élan, car il devine qu'uneformidable tenaille s'amorce pour l'enserrer et que, s'il cède, il est perdu.Dès sa mise en batterie, le 3e groupe est salué par un tir des plus sévères ; ses pièces, vues des

hauteurs ennemies, sont prises à partie par une artillerie puissante qui les veut démolir.La 7e est en avant à gauche, la 9e presque à sa hauteur à droite, la 8e légèrement en retrait au centre.A la 7e, un premier caisson saute frappé par un obus ; avec lui, tombe pour la France le capitaine deJOIGNY. Le lieutenant LECLERC hurle « A mon Commandement ». Il n'est pas de ceux qu'unesituation critique peut impressionner et ses 4 tubes, noyés dans la fumée des explosions qui necessent pas, tirent sans arrêt.L'infanterie allemande avance et avance encore, la 8e batterie a le temps d'amener ses A. V. T. etpeut se replier.A la 9e, le capitaine MARTY enlève 3 pièces et en laisse une, la 1re, sous le commandement dumaréchal des logis BOURGEAT, avec mission de tirer tous les obus qui restent et de retraiterensuite.A la 7e, tout mouvement est impossible, les servants s'en vont donc rejoindre une ligne d'infanterie à100 mètres de là et font le coup de feu pour défendre leur matériel.Il ne reste plus sur la position qu'une seule pièce en action, celle du maréchal des logis

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BOURGEAT, qui bientôt n'a plus de munitions ; les servants la culbutent alors derrière un buisson

et rejoignent leurs camarades.En partant ils ont emporté leurs clavettes pour que le matériel ne soit pas utilisable ; ont-ils tout

enlevé ?...... Non......Le maréchal des logis DEMET s'aperçoit qu'un débouchoir est resté sur la position, il y court, leprend, et a la tête emportée par un obus en le ramenant à ses hommes !......Les pièces ne devaient pas tomber aux mains de l'ennemi, car la 14e ne permit jamais la capture d'unseul de ses canons.Le soir une contre-attaque d'une section d'infanterie grossie de tout le personnel de la 7e batterie,sous les ordres de l'adjudant LOICHOT, dégageait le matériel et le ramenait dans nos lignes.Seul, le canon renversé de la 9e, ne put être emmené ; il resta 4 jours entre les lignes et, le 9, dans lanuit, les éclaireurs du groupe, aidés du lieutenant MAIGRET, allèrent en rampant y attacher descordes et le tirèrent de la sorte dans un angle mort où ils purent l'atteler.Pendant que le 3e groupe vivait ces heures tragiques, le lieutenant-colonel TOMASINI qui galopaitd'une position à l'autre avec ce beau mépris de la mort qui le caractérisait, était arraché de soncheval par un obus qui lui broyait les cuisses.Il mourut en héros, poussant l'abnégation jusqu'à refuser le secours d'un fantassin qui passait : « Lamitrailleuse que vous allez ravitailler est plus intéressante que moi, allez mon ami, je vaismourir ». Telles furent ses dernières paroles.Son adjoint, le Lieutenant WEISS, est également frappé à mort en exécutant une liaison ; il tient à

terminer sa mission et tombe en arrivant.Le 2e groupe, plus défilé que le 3e, n'eut pas à souffrir de l'artillerie ennemie ; seules, les balles des

mitrailleuses, qui se rapprochaient de plus en plus, l'obligèrent dans la soirée à changer de position.Ce groupe, fort occupé à briser les contre-attaques qui tentaient à chaque instant de déboucher,essaya à diverses reprises cependant d'atteindre les batteries d'obusiers qui écrasaient le 3e groupe etdont on voyait les lueurs. Il dut y renoncer car les batteries allemandes étaient, comme toujours,hors de portée des 75.Le 1er groupe, dès qu'il eut rejoint les 2 autres, se plaça en arrière du 2e et densifia l'action de cedernier sur toute la zone Bois de Montrolle, Étavigny.Quand le soleil fut couché, le combat s’arrêta et le 47e fut aiguillé vers Chevreville pour y passer lanuit ; mais le général de division qui fut l'âme de cette bataille d'énergie ne voulut pas qu'un seul

mouvement en arrière fut exécuté, les batteries revinrent bivouaquer près de Bouillancy àproximité de leurs positions de la journée.Les hommes sont exténués ; ils dorment sans avoir même la force de manger et les chevaux qui

devaient rester garnis, Dieu sait combien de jours, se contentent d'un peu d'avoine et d'une gorgéed'eau sale.Le lendemain 7, le 2e groupe revient dans la zone de ses positions de la veille et se place au sud deVillers-St-Genest, le premier groupe s'installe au S.-E. de Bouillancy et le 3e groupe près de lui.Si la journée du 6 avait été pénible pour le 3e groupe, celle du 7 devait atteindre plus spécialementle 2e.Face à la lisière S.-O. du bois de Montrolle, les batteries de ce groupe s'attaquèrent dès le matin àla région d'Étavigny qui, fortement organisée, constituait un nid de batteries très dense.Le clocher de l'église, où les observateurs adverses sont nettement visibles, est l'objet d'un tir àdémolir qui y ouvre de larges brèches.L'artillerie allemande ne tarde pas à réagir et à essayer par un feu très violent de neutraliser nosbatteries qui lui causent des pertes.

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A partir de midi, les positions subissent un tel bombardement, qu'il faut de temps à autre abriter lepersonnel pour éviter qu'il ne fonde complètement.Les maréchaux des logis, COLLE, PRENEZ et MAREY sont blessés. Le maréchal des logisTISSOT est frappé d'une balle au cœur au moment où il ramène des hommes au feu.Les canonniers DECRION, MAIRE, BALANDRAS et CARTIER, pour n'en citer que quelques-uns, tombent à leur tour. Puis le brigadier BAUDOT, de la 5e batterie, qui ravitaille sans souci deses chevaux que fauchent les obus.Vers 14 heures, le sous-lieutenant ROLET est grièvement atteint par un obus de 105 qui percute surle 5e caisson derrière lequel il se trouve, le caisson flambe et menace de le brûler vif ; alors,

l'adjudant DEBRABANT se précipite et emporte son officier avec l'aide des servants AUTHIER etGOUVERNE sous une grêle de projectiles...... quelques instants plus tard, le caisson frappé ànouveau sautait.Enfin le 2e groupe perdait son chef d'escadron, le commandant LASCOLS, mortellement atteint parun obus de 15 qui éclatait à ses côtés, et personne n'oubliera le départ de cet officier, aimé de tous,qui, souffrant terriblement alors qu'on l'emportait, se redresse pour crier au capitaine MASSON quilui serrait la main : « Vous direz aux miens que j'ai fait tout mon devoir. »Ceux qui ne furent pas touchés au cours de cette journée, se sont demandé bien souvent, commentils en étaient sortis indemnes. De fait, rarement une position fut aussi critique que celle-là.Le lieutenant de CARCOUET, qui se trouvait avec ses téléphonistes sur la crête en avant desbatteries, s'aperçoit tout-à-coup que les Allemands se sont avancés et d'un bond peuvent le faireprisonnier. Il rallie en hâte sa batterie, tiré à bout portant pendant plusieurs centaines de mètres partoute la ligne d'infanterie ennemie.Vers 16 heures 30, la situation devient de plus en plus critique, on saute aux pièces et l'on tire sur lesmasses ennemies qui s'avancent et, quand le dernier obus est brûlé, on enlève les clavettes et l'on seterre en arrière, attendant qu'une accalmie permette de sauver le matériel.Cette journée fut moins dure aux groupes 1 et 3 qui plus au sud, apportèrent à l'infanterie un appuiénergique par leur feu ininterrompu.L'attaque de 16 heures 30 les trouva intacts et, grâce à leur tir qui vint densifier et prolonger celuidu 2e groupe, la contre-attaque allemande encore une fois fut brisée.On aimait à citer dans l'infanterie, un certain tir à bout portant du capitaine FOUCAULT sur lescolonnes allemandes qui lancées à l'attaque refluaient en désordre.On bivouaque à proximité du champ de bataille, au soir de cette journée, que l'on appelle ladeuxième de la bataille de Bouillancy et dans laquelle s'est fortement joué tout le sort de la France.Von KLUCK n'ayant pu se débarrasser de la menace qui pesait sur son flanc, dut ramener dumonde et encore du monde et renoncer à poursuivre vers le Sud.Au matin du 8, les 3 groupes s'installèrent dans le voisinage des uns des autres au Sud deBouillancy.La zone des positions du 1er groupe devient la zone des positions du régiment.Les observatoires sont des meules à 1000 mètres en avant des batteries. On les relie à celles-ci pardes téléphones doublés de signaleurs.C'est de ces positions que, pendant les journées du 8 et du 9, le régiment contient toutes lesattaques, donnant à l'Infanterie l'appui d'un tir tellement nourri que tous les parcs connurent bientôtle 47e R. A. C.L'effort fourni par le personnel fut colossal ; les conducteurs ravitaillaient par des chemins battus,

les servants n'avaient comme protection que des gerbes de blé et les téléphonistes, dont les liaisonsétaient constamment coupées, passaient leur temps sur les lignes qui, faites de pièces et de

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morceaux, ne pouvaient fonctionner que grâce à des soins perpétuels.Dans les intervalles, c'étaient les signaleurs qui suppléaient au téléphone.En pleine vue de l'ennemi, négligeant toute prudence pour remplir leur mission, ils constituèrentune phalange de héros à laquelle ont s'est plu tardivement à rendre hommage.L'un deux, le canonnier BREZENGER, de la 7e batterie, reçut, à défaut de la Croix de Guerre nonencore instituée, un chronomètre souvenir du général en chef.Les objectifs ne manquaient pas aux capitaines avides de saisir l'occasion de causer des ravagesdans les range adverses.Les batteries ennemies subirent des pertes que l'on pût constater du haut des observatoires et que,confirmèrent, après la bataille, les débris de matériel et de chevaux laissés sur le terrain.A chaque instant, sous l'effort d'une poussée violente, les lignes de l’infanterie anémiée et épuiséesemblaient fléchir.Un vigoureux tir de 75 brisait l'attaque et permettait à l'infanterie de tenir encore.Pendant deux jours, les batteries assistèrent impuissantes au défilé ininterrompu des colonnesallemandes, qui, à 9000 environ, traversaient la Marne pour remonter vers le Nord.Elles essayèrent bien de les atteindre, mais durent y renoncer.Les officiers entassés sur les meules que l'ennemi bombardait sans cesse, avec du 150, vivaient unevie anxieuse, car ils savaient que les effectifs fondaient et que des renforts étaient urgents pourpermettre à la division de tenir encore et ces renforts, annoncés chaque jour, ne venaient toujourspas !Le 9 enfin, des vagues de pantalons rouges se profilent à l'horizon.C'est la 7e division qui arrive pour prolonger, à sa gauche, le front de, la 14e division.Mais les obus disloquent les lignes qui n'avancent pas.Et voici qu'au soir du 9, la canonnade ennemie se densifie, s'étale et donne l'impression très netted'un débordement de notre aile gauche !Serait-on tourné ? serait-ce la fin ?Le Général de VILLARET, qui n'a pas quitté le champ de bataille se promène soucieux, sur laroute de Bouillancy.Pour la première fois, il estime dangereux de bivouaquer sur place. C'est près de Bregy, que ladivision s'organise défensivement pour la nuit.A l'aube du 10, tout le monde est à son poste, les observateurs prêts à déclencher les tirs si l'ennemiapparaît.Mais rien ne vient et vers 10 heures l'ordre du jour du Général JOFFRE apprenait aux troupes quel'armée allemande était en fuite.La ténacité française avait gagné la bataille de la Marne.Aucun récit ne peut avoir la prétention de relater tout ce qui fut fait et tout ce qui fut subi pendantces terribles journées, où les plus braves, dans leurs moments de faiblesse, envisageaient la mortcomme une délivrance.Chargées de tenter l'encerclement de l'armée de KLUCK, les troupes de MAUNOURY neréussirent pas à exiger du général allemand une capitulation qui eut lavé celle de Sedan.Il eut fallu pour la réussite de ce plan gigantesque, que la 14e fut prolongée sur sa gauche.Or, les unités auxquelles incombèrent cette mission, arrivèrent tard et ne purent s'aligner.Mais, si le but idéal ne fut pas atteint, l'effort déployé ne fut pas stérile.L'aspiration continue de l'aile droite allemande pendant les 5 jours de la bataille fut une des causesdéterminantes de la retraite de l'ennemi.Cette victoire fut une victoire de volonté.

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Honneur à ceux qui sont tombés, leur mort a fait serrer les dents et crisper les poings. Elle a donnéaux autres le surcroît d'énergie qui a permis de tenir une minute de plus et finalement de vaincre.

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Modifications à l'ordre de batailledu 6 au 10 septembre 1914.

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6 septembre. — Le capitaine de JOIGNY est tué, le commandement de la 7e est pris par lelieutenant LECLERC.Le lieutenant-colonel TOMASINI est tué. Le commandant ROUSSEL le remplace et passe lecommandement du 3e groupe au capitaine du COLOMBIER.Le capitaine MARTY blessé accidentellement passe le commandement de la 9e au LieutenantODINOT.

7 septembre. — Le commandant LASCOLS est tué, le capitaine ASTIER prend le commandementdu 2e groupe et passe le commandement de la 4e batterie au lieutenant de CARCOUET.Le sous-lieutenant ROLET, blessé est évacué.Le lieutenant Paul JAPY est évacué pour maladie.

8 septembre. — Le lieutenant SCHWOB blessé légèrement est évacué.

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Pertes pendant la période du Chapitre III

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MORTS

Lieutenant-Colonel TOMASINI Charles.Chef-d'Escadron LASCOLS Marie-Jules.Capitaine BLONDEL de JOIGNY Pierre.Sous-Lieutenant WEISS Charles-Émile.2e Batterie. — Brigadier BRINDESTIN Charles.4e Batterie. — Canonnier LOMBARDET Charles.5e Batterie. — Canonnier RIARD Gabriel-Eugène.6e Batterie. — Maréchal des Logis TISSOT Henri.7e Batterie. — Canonnier POIMBEUF Louis-Maximin.8e Batterie. — Maréchal des Logis DURAND Paul.9e Batterie. — Maréchal des Logis DEMET Jules.

» GUYON Émile.» PRÉVOST Albert.

Canonnier GRÉVILLOT Célestin.

BLESSÉS

Lieutenant SCHWOB Jacques.Sous-Lieutenant ROLET Albert.Capitaine MARTY Jean.2e Batterie. — Trompette EMONNOT Joseph.

Canonnier BAL Jean. » BERNIER Eugène.

3e Batterie. — Maréchal des Logis HARTWEG Charles.4e Batterie. — Maréchal des Logis COLLE Georges.

Canonnier LAVRUCHE Paul. » COSSON Georges-Louis.M. O. F. BERNARD Henri.Canonnier ANDRÉ Georges-Ernest.

5e Batterie. — Brigadier BAUDOT Louis.Maître-Pointeur DECRION Émile.

» CARTIER Henri. Canonnier RIARD Gabriel.

» BALANDRAS Claudius. » MAIRE Auguste. » DEBRIES Henri. » GRABER Pierre.Maréchal des Logis BOILEAU.

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6e Batterie. — Maréchal des Logis MAREY Jean-Baptiste.Brigadier AUBON Edmond.Trompette MONEN Auguste.Maître-Pointeur CANONNIER Jules.Canonnier GIBO Joseph.Maréchal des Logis PRENEZ Émile.Maître-Pointeur BOYON Alphonse.Canonnier BRUIN Léon. » GUÉRINAUD Alfred.

7e Batterie. — Canonnier GILBERT Marie-Paul. » MARQUET Marcel-Auguste. » DOUILLET Louis. » LEMONNIER Marcel. » AUTRET Louis. » BAR Marcel. » DELFILS Louis. » GENET Jules. » MARCHAND Joseph.Maréchal des Logis BELEY Albert.Canonnier QUENOT Jules. » GROSJEAN Henri. » BONIN Louis. » CHARRIER Jules. » VOLUZAU Georges. » BIZEAY Marcel. » DEROY Humbert-Claude.

8e Batterie. — Brigadier ROYET Marc.Canonnier AMET Charles.

9e Batterie. — Maréchal des Logis ROBERT Louis..Brigadier RAGEAU Lucien.Maître-Pointeur VERDIN Marius.

» NICODS Louis.Canonnier DEVARENNE Paul. » AUTHIER Jules. » TRABAC Paul. » DUGOST Paul.

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CHAPITRE IV

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LA POURSUITE

BATAILLE DE L'AISNE

10 au 20 septembre.

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ORDRE DE BATAILLE DES OFFICIERS

le 10 septembre 1914—————

État-Major du Colonel

LUCOTTE. . . . . . . . Colonel.EBERSOLT. . . . . . . Capitaine.

ROUSSEL. . . . . . . . . Chef d’Escadron.PEUGEOT J. . . . . . . Lieutenant.

1er Groupe

État-MajorDELÉROT. . . . . . . . . Capitaine.VINCENT. . . . . . . . . .Sous-LieutenantMARCHAIS. . . . . . . .Sous-Lieutenant.De FLORIAN. . . . . . .Sous-Lieutenant.GAGET. . . . . . . . . . . . V. M.FAYOLLE. . . . . . . . . .M. A.-M.

1re BatterieMARGUIER. . . . . . . . Capitaine.FAYETTE. . . . . . . . . . Lieutenant.

2e BatteriePOUILLEY. . . . . . . . . Lieutenant.

3e BatterieFOUCAULT . . . . . . . Capitaine.VATIPAN. . . . . . . . . . Lieutenant.BAILLET. . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

2e Groupe

État-MajorASTIER. . . . . . . . . . . .Capitaine.MARCHAL. . . . . . . . Lieutenant.BARDIN. . . . . . . . . . .Lieutenant.BAISSEY. . . . . . . . . . Vétérinaire.NEDEY. . . . . . . . . . . .Médecin-Major.

4e BatterieDe CARCOUET. . . . .Lieutenant.GRUZELLE. . . . . . . . Lieutenant.

5e BatterieSTROHL. . . . . . . . . . Lieutenant.MÉGNIN. . . . . . . . . . .Lieutenant.

6e BatterieMASSON . . . . . . . . . .Capitaine.GORSE. . . . . . . . . . . .Lieutenant.SIAU. . . . . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

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3e Groupe

État-MajorDu COLOMBIER. . . Capitaine.DUC. . . . . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.VINCENS. . . . . . . . . .Lieutenant.MECHAIN. . . . . . . . .Lieutenant.LAMY. . . . . . . . . . . . .Vétérinaire.SCHWAB. . . . . . . . . . Médecin-Major.MONNOT. . . . . . . . . .Médecin.

7e BatterieLECLERC. . . . . . . . . .Lieutenant.SCHWANDER. . . . . . .Lieutenant.

8e BatterieBOIZOT. . . . . . . . . . . .Lieutenant.PARTY. . . . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

9e BatterieODINOT. . . . . . . . . . .Lieutenant.HAAS. . . . . . . . . . . . . Lieutenant.

Détachés comme agents de Liaison

1er Groupe. —2e Groupe. — LEJEUNE.3e Groupe. —

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C'est le 10 septembre, que l'ennemi, battant en retraite, évacue ses positions de combat des joursprécédents.Après une journée de poursuite entamée à 14 heures, l'artillerie bivouaque à Boissy-Fresnoy.Le pays est encore plein de cadavres allemands et les nombreux blessés entassés dans l'Églises'accordent à dire que les pertes ont été très élevées.Ils sont atterrés des effets du 75 qui a causé des ravages terribles dans leurs rangs.Le 11 au matin, la poursuite continue et l'ennemi est serré de près.Les renseignements des indigènes confirment que son avance sur nous n'est plus que de quelqueskilomètres.La division marche en formation de combat et le 3e groupe est à l'avant-garde.On traverse la forêt de Retz, on côtoie un avion allemand brûlé par une patrouille de cavaleriefrançaise et tout le long de la route on croise de nombreuses voitures qui, chargées du fruit desrapines boches, ont dû être abandonnées par ceux-ci dans leur précipitation à fuir.Le soir, cantonnement à Haramont pour les groupes 1 et 2 ; le groupe 3 pousse au débouché des

bois.Le 12, départ vers 5 heures, traversée de la partie N.-O. de la forêt de Retz et arrivée vers 10heures à Vivières où se trouve une ambulance allemande pleine de blessés dont beaucoup sont desAnglais tombés aux mains de l'ennemi au moment de la retraite sur la Marne.La journée du 12 marque la reprise de contact. C'est la bataille de l'Aisne qui va commencer etdurer jusqu'au 21. Bataille où deux armées également épuisées se saisissent à nouveau à la gorgepour en finir.

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Cette période, qui groupe les dernières journées de la guerre de mouvement, qui enregistre lesderniers soubresauts de la bataille de la Marne, fut une période de luttes acharnées.Le Boche qui avait tout prévu, s'était fixé l'Aisne comme ligne de repli. Il connaissait la valeur decette position très riche en abris souterrains, il l'avait reconnue, on prétend même, qu'il y avaitconstitué des dépôts de munitions.Quand il arrive sur cette ligne, il se renforce car il s'est rapproché de sa base et ses effectifs anémiésse voient grossir par des troupes que vient de libérer la reddition de Maubeuge.Il se cale et attend, prêt à la parade et à la riposte.Nous autres, nous sommes épuisés, par l'effort surhumain d'une victoire gagnée à un contre trois.Nous avons jeté dans la lutte de géants des cinq jours de la Marne tous nos hommes, toutes nosmunitions et cependant, nous sentons qu'il faut y aller encore car l'ennemi est ébranlé et, c'est quandun mur chancelle, que l'on a des chances de le renverser.Lorsque les têtes de colonne de la 14e arrivèrent sur le plateau de la Ferme de Pouy, le gros del'ennemi avait passé le pont de Vic. Les éléments d'arrière-garde restés sur la rive Sud devaient,coûte que coûte, s'opposer à notre passage et faire sauter le pont.Ce fut donc, par un tir d'une extrême violence, que les batteries allemandes, aux aguets sur la riveNord près de la Ferme Mouflaye, accueillirent nos troupes qui venaient menacer leur retraite.Nos batteries se déploient aussitôt aux environs de la Chaussée Brunehaut et essayent de fairetaire cette artillerie qui cause des pertes à l'infanterie.Mais, comme toujours, l'artillerie adverse est hors de portée de notre 75, nous devons impuissantssubir son tir et nous contenter de canonner les colonnes en retraite.Ah ! si les obus A. L. avaient existé, quels beaux objectifs !On voit les lueurs, on compte les pièces, et sur les routes, ce ne sont que convois dont les voitures setouchent, et sur les hauteurs, qui, de Soissons à la côte 138, bordent la rive Nord de l'Aisne, c'esttoute une division, dont les bataillons évoluent pour venir barrer le passage de Fontenoy aux unitésvoisines.Il n'y a rien à faire de si loin.Et puis l'infanterie avance ; elle aborde le pont !On reçoit ordre de pousser jusqu'aux pentes du plateau.La violence du tir ennemi s'est accrue, le capitaine MARGUIER vient de tomber à la tête de sabatterie, frappé des innombrables éclats d'un obus qui a éclaté à ses pieds.La pluie glaciale vous trempe jusqu'aux os, les reconnaissances galopent dans ce décor sinistre, lesgroupes suivent et bientôt en batterie sur les derniers contreforts, ils peuvent appuyer l'infanterie ;qui, forçant le pont dont elle enlève les pétards prêts à sauter, gagne du terrain vers Berny-Rivière.Une victoire de plus, le passage de l'Aisne est assuré.Un groupe, le 3e, franchira la rivière le soir, les deux autres le lendemain à l'aube.Le lendemain 13, après une nuit de bivouac, la poursuite continue.La division, dont la ligne de marche était le couloir St-Christophe, Autrèche, suit une routedominée, à droite par les hauteurs de 138, à gauche par celles de Moufflaye, en face par celles deMassenancourt. Elle est en pointe des divisions voisines qui doivent la flanquer à droite et àgauche et qui n'ont pas achevé le franchissement de la rivière.La prudence conseille d'attendre, mais l'audace conseille d'agir. On part donc.Brutalement, à hauteur du moulin de Cagny, des rafales nourries éclatent sur les têtes de colonnequ'elles fauchent.On stoppe et l'on déboîte...... L'infanterie se déploie, les reconnaissances d'artillerie s'ébranlent,tandis que le feu de l'ennemi continue violent et que, comble de malheur, une artillerie restée sur la

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rive sud, règle sur nos canons qu'elle prend pour l'artillerie ennemie !Les groupes 1 et 3 couronnent les hauteurs de droite face à Vingré-Berry ; le 2e groupe grimpe àgauche sur le plateau de la Ferme Moufflaye, dépassant l'avant-garde de la division voisine quidébouche à peine de St-Pierre-de-Bitry. Il s'installe, face à la ferme du Tiollet et aux carrièresd'Ouilly.Les éclaireurs partent en liaison avec l'infanterie, le maréchal des logis JACQUEMIN poussejusqu'aux avant-postes et y est blessé.Les observatoires s'organisent, en pleine vue, car il faut faire vite et les crêtes dominent toutes lespositions.Malgré le feu de l'artillerie adverse, les téléphones se déroulent les signaleurs transmettent lescommandements, la bataille fait rage.Cette bataille devait durer active, jusqu'au 20, date à laquelle, dans une ultime poussée, l'ennemigagnait quelques centaines de mètres et finalement s'organisait défensivement.Pendant cette période, les batteries, auxquelles le commandement continuait à ne pas marchanderles munitions car il savait qu'entre leurs mains elles étaient bien employées, tirèrent sans relâche,brisant les contre-attaques, atteignant parfois les batteries ennemies, ne laissant à l'adversaire aucunrepos et apportant à l'infanterie l'aide matérielle et morale la plus efficace.La vie des artilleurs fut particulièrement pénible, car les positions, non protégées, étaient sans cesseprises à partie par une artillerie puissante et la nourriture avait peine à arriver à pied d'œuvre.Dès l'aube, on occupait les positions que l'on avait évacuées à la nuit tombée.Le soir, on reprenait les bivouacs assignés savoir :

2e groupe : Vic-sur-Aisne, puis Sacy ;1er et 3e groupes : St-Christophe.

Les groupes restèrent en position dans le voisinage de leur zone de déploiement du début :Les 1er et 3e évoluèrent légèrement sur les hauteurs de 138 jusqu'au 16, puis du 16 au 20, sur lespentes des carrières de Berry.Le 2e groupe jusqu'au 16, ne modifia que légèrement les positions du 13 et le 16, se porta entre laFerme Moufflaye et la ferme St-Victor.Quelques épisodes, mieux qu'un récit détaillé des événements de chaque jour, donneront une idéegénérale de la lutte engagée et de la brillante tenue du personnel.Au 1er groupe, un caisson de ravitaillement qui monte en ligne le 16, reçoit un obus au but qui luitue un conducteur et blesse les deux autres.Pêle-mêle, les hommes et les chevaux roulent sur le sol, alors le sous-chef MARTIN qui, de laposition, a vu le tableau se précipite avec les servants BAUCHET et RAMEY et, sans souci du tirennemi qui continue, remet tout en ordre et conduit lui-même à pied-d'œuvre les voitures dont lesmunitions sont attendues.Au 3e groupe, cette journée du 16 rappelle celle du premier jour de Bouillancy.Le Boche tape dur, et les batteries sont en mauvaise posture.Il y a là le sous-lieutenant CARRIÈRE, qui vient d'être promu ; ce jeune officier n'a pas voulu

quitter son poste de chef de pièce particulièrement exposé. Il tombe mortellement atteint au milieude ses hommes qu'il a préférés à son galon.Le 20, au moment où les groupes 1 et 3 s'apprêtaient à remonter à leurs emplacements de Berry,une violente attaque allemande se déclenche et rend à priori impossible l'occupation d'une positionaussi avancée. Les batteries y vont quand même et, méprisant les rafales de mitrailleuses qui, de latête du ravin de Vingré, perdu par les nôtres, balayent à revers le chemin qu'elles suivent, elles semettent en batterie à quelques centaines de mètres de l'ennemi apportant à l'infanterie un tel

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réconfort, que celle-ci bousculée se ressaisit, fait tête et réoccupe à peu de chose près ses élémentsde la veille.Au 2e groupe, c'est le poste d'observation qui le 13 et le 14 souffre du feu de l'ennemi. Situé enpleine vue, sur la crête de Ste-Léocade, il est violemment bombardé.Les téléphones sont vites coupés, les signaleurs rejetant toute prudence, gesticulent sur la crête pourtransmettre les ordres dans les batteries.Aussitôt des rafales leur répondent, obligeant les officiers à évacuer le poste. Et tous sesouviendront longtemps de cette exode sous les salves de 77 qui les suivaient pas à pas.Le 15, ce fût le tour des batteries. Les obusiers des carrières d'Ouilly leur firent subir un tir àdémolir d'une précision terrible.A la 4e, le téléphoniste LIBLIN est tué dans l'élément de tranchée qu'il avait creusé pour y établirson poste.A la 6e, le maréchal des logis BEUGNOT est mortellement atteint, son camarade le maréchal deslogis MICHEL l'emporte dans ses bras au pied d'une meule de paille pour le panser.A la 5e, l'adjudant DEBRABANT reçoit un obus sur son caisson qui explose, il s'en tire avec sonmanteau et son képi brûlés.La position est intenable, on rassemble le personnel dans des grottes voisines, pour laisser passerl'ouragan.Il serait bien tentant de rester dans ces grottes, dont le refuge est sûr ; mais, au bout de quelques

instants, on en ressort pour bondir aux pièces et, pendant toute la journée, se sera une série de bondsininterrompus des grottes aux positions à la voix du lieutenant de CARCOUET qui surveille le tirennemi et prend un plaisir sportif à ce duel héroïque.Le 16, un obus éclate au poste d'observation, blessant mortellement le cycliste AKERMANN etassez grièvement le capitaine ASTIER. Ce poste est surmonté d'un pylône, au haut duquel lemaréchal des logis PARIS observe, méprisant les obus qui éclatent autour de lui. Ce sous-officier asa jumelle brisée et est blessé lui-même à la main, mais il refuse de descendre voulant observerencore.Ce même jour, le groupe reçoit ordre de se porter entre la ferme Moufflaye et la ferme St-Victor.Il n'y a d'autre poste d'observation qu'une meule de paille qui se dresse insolente sur la crête.C'est là, que vont vivre les commandants de batterie jusqu'au 19.Dès le 18, la situation générale devient critique, car sous la poussée ennemie, la division de réservequi prolonge la gauche de la 14e division, a commencé son mouvement de repli vers St-Pierre-de-Bitry. La nuit du 18 au 19 se passe sur roues, pour être prêts à toute éventualité. La pluie tombe àtorrent, les hommes exténués dorment tout de même, assis sur les talus sans souci de l'eau quiruisselle et les recouvre parfois jusqu'aux genoux.Le 19, l'attaque fait fléchir nos lignes.La meule observatoire est incendiée ; il faut la quitter sous les rafales de 77 qui nous poursuivent et,

par un chemin battu sans arrêt, envoyer voiture par voiture les avant-trains au galop chercher lescanons qui une fois de plus encore sont sauvés.Il manque un téléphoniste à l'appel, mais qui bientôt rejoint.C'est JACQUEMIN de la 6e qui, froidement, est resté après tout le monde pour rouler son filtéléphonique !Il montrait déjà cette haute conscience et ce froid courage qui lui valurent deux ans plus tard lamédaille militaire.L'attaque du 19 ne donne à l'ennemi qu'un bénéfice de quelques centaines de mètres dans la partiegauche du front.

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Le 20, il continue sa poussée sur la droite et loin de réussir à nous rejeter sur l'Aisne, il ne peutenregistrer que quelques gains partiels.Les lignes, après ce dernier choc, ne subirent plus de modifications essentielles, la vie de secteur vacommencer.Dès le 19 au soir, le 2e groupe, qui a passé l'Aisne, s'installe pour quelques jours en position decaponnière près de la ferme Ressons. Les groupes 1 et 3 reprennent dès le 20 leurs bivouacs deVic et remontent le 21 à la côte 138. !

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Mutations du 10 au 20 septembre 1914.

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Le 11 septembre. — Les élèves des Grandes Écoles : 1er groupe, de SÉGALAS ; 2e groupe,DREYFUS ; 3e groupe, CARRIÈRE et ROUHARD, sont promus sous-lieutenant.

Le 12 septembre. — Le capitaine MARGUIER blessé grièvement est évacué. Le lieutenantFAYETTE, prend le commandement de la 1re batterie.

Le 13 septembre. — Le lieutenant DAUBRON arrivé en renfort est classé à la 7e.

Le 17 septembre. — Le capitaine ASTIER blessé est évacué.Le capitaine MASSON prend le commandement du 2e groupe.Le lieutenant GORSE prend le commandement de la 6e batterie.Le sous-lieutenant CARRIÈRE est tué à son poste.Les lieutenants MAIGRET (1er groupe), MARCHAL (2e groupe) sont promus capitaines.Le Capitaine MAIGRET prend le commandement de la 5e batterie Le capitaine MARCHAL prendle commandement de la 1re batterie.Le lieutenant STROHL passe adjoint au capitaine MASSON.Le lieutenant STROHL, promu capitaine, prend le commandement de la 6e batterie.Le lieutenant GORSE passe adjoint au capitaine MASSON.

Le 18 septembre. — Le lieutenant PEUGEOT est évacué pour maladie.

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Pertes pendant la périodedu 10 septembre au 20 septembre 1914.

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MORTS

Sous-Lieutenant CARRIÈRE Charles-Léonie.1re Batterie. — Canonnier MACON François-Marius.

» MADLIGER Georges-Gaston.2e Batterie. — Canonnier COLLIN Georges-Alphonse.

» TISSERAND Louis-Auguste.3e Batterie. — Canonnier HUE Gustave.

» SAILLEY Just-Alfred.4e Batterie. — Canonnier LIBLIN Jules-Émile.

» ACKERMANN Louis.5e Batterie. — Canonnier PÉQUIGNOT Paul-Eugène.6e Batterie. — Maréchal des Logis BEUGNOT Émile.

Canonnier CABARIN Paul.7e Batterie. — Brigadier LEVIN Jules-Émile.

Maître-Pointeur RICHARD Fernand-Michel.Canonnier GARDER Albert-Léon. » BONNARD Benoît. » DEBROSSE Georges. » BARBERET Jules-Louis. » BULLIARD Gustave-Marie. » CLERC Joseph-Jules. » BOURGEOIS Alexandre.

8e Batterie. — Trompette MELLIÈRE Louis.

BLESSÉS

Capitaine ASTIER Ernest.Capitaine MARGUIER Louis.1re Batterie. — Adjudant MAREY Jean.

Maréchal des Logis FROEHLY Albert.» DORE Louis-Henri.» BARBIER Joseph.

Brigadier FROIDEVAUX Justin. » BAGOT Jean-Joseph.Maître-Pointeur MOTTET Paul-Laurent.Trompette DUCELLIER Émile.Canonnier CHAZOTTIER Edmond. » CHABEIX Alexandre. » LORDIER Louis.

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1re Batterie. — Canonnier BAINIER Charles.. » GROSSETETE Marcel. » PAINVOIRAIN Louis. » BAVOILLOT Charles. » PASTEUR Auguste. » VILLEMOT Charles-Henri.

2e Batterie. — Maître-Pointeur CARRÉ Marcel.3e Batterie. — Brigadier HUMBERT Charles.

Canonnier BALLAY Edmond. » DEGRANDI Camille. » BAUD Edmond. » BUREAU. » FAIVRE Charles.

4e Batterie. — Maréchal des Logis PHILPIN Alfred.» JACQUEMIN Léon.

Canonnier LAUGEL Paul. » FAYOT Pierre. » CORNU Albert.

6e Batterie. — Canonnier SUCHET Henri.Maître-Pointeur LAMBOLEY Albert.Canonnier GIRARDOT Marcellin. » MARTEGONI Georges.

7e Batterie. — Canonnier COULON Eugène.Adjudant LOICHOT François.Canonnier PERRIN Claude. » MILLIER Jules. » CHABRILLOT Louis. » CLERC Joseph. » DUNAUD Georges. » CHAMOIS Georges. » BERGEROT. » CHABER.\

8e Batterie. — Brigadier JALLOT Charles.Maître-Pointeur LÉVÈQUE Paul.Canonnier MELIN Jules. » GAMET. » GUIPET. » HOUDELOT:. » CABURET Georges.

9e Batterie. — Canonnier GLUCK Sylos. » RONDOT Alexandre. » TÊTU Auguste. » DESCHAMPS Georges. » TORTEL Jean-Baptiste. » CHANET François.

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CHAPITRE V

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1° SECTEUR DE L'AISNE

20 septembre - 13 décembre

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ORDRE DE BATAILLE DES OFFICIERS

au 21 septembre 1914

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État-Major du Colonel

LUCOTTE. . . . . . . . Colonel.EBERSOLT. . . . . . . Capitaine.

ROUSSEL. . . . . . . . . Chef d’Escadron.ROUHARD. . . . . . . . Lieutenant.

1er Groupe

État-MajorDELÉROT. . . . . . . . . Capitaine.VINCENT. . . . . . . . . .Sous-LieutenantMARCHAIS. . . . . . . .Sous-Lieutenant.De FLORIAN. . . . . . .Sous-Lieutenant.GAGET. . . . . . . . . . . . VétérinaireFAYOLLE. . . . . . . . . .M. A.-M.

1re BatterieMAIGRET. . . . . . . . . .Capitaine.FAYETTE. . . . . . . . . . Lieutenant.

2e BatteriePOUILLEY. . . . . . . . . Lieutenant.De SEGALAS. . . . . . . Sous-Lieutenant.

3e BatterieFOUCAULT . . . . . . . Capitaine.VATIPAN. . . . . . . . . . Lieutenant.BAILLET. . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

2e Groupe

État-MajorMASSON. . . . . . . . . . Capitaine.GORSE. . . . . . . . . . . .Lieutenant.BARDIN. . . . . . . . . . .Lieutenant.DREYFUS. . . . . . . . . Lieutenant.BAISSEY. . . . . . . . . . V. A.-M.NEDEY. . . . . . . . . . . .M. A.-M.

4e BatterieDe CARCOUET. . . . .Lieutenant.GRUZELLE. . . . . . . . Lieutenant.

5e BatterieMARCHAL . . . . . . . . Capitaine.MÉGNIN. . . . . . . . . . .Lieutenant.

6e BatterieSTROHL . . . . . . . . . .Capitaine.SIAU. . . . . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

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3e Groupe

État-MajorDu COLOMBIER. . . Capitaine.DUC. . . . . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.VINCENS. . . . . . . . . .Lieutenant.MECHAIN. . . . . . . . .Lieutenant.LAMY. . . . . . . . . . . . .Vétérinaire.SCHWAB. . . . . . . . . . Médecin-Major.MONNOT. . . . . . . . . .Médecin.

7e BatterieLECLERC. . . . . . . . . .Lieutenant.CARRIÈRE. . . . . . . . .Sous-Lieutenant.SCHWANDER. . . . . . .Lieutenant.

8e BatterieBOIZOT. . . . . . . . . . . .Lieutenant.PARTY. . . . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

9e BatterieODINOT. . . . . . . . . . .Lieutenant.HAAS. . . . . . . . . . . . . Lieutenant.

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A partir du 20 septembre, la bataille de l'Aisne proprement dite prend fin. L'on s'est rendu comptedes deux côtés que l'état d'usure des effectifs et des armements ne permet pas de continuer la luttepour la décision.On organise donc le terrain occupé, pour en assurer le plus économiquement possible la défense etl'on attend la reconstitution des stocks épuisés, sans lesquels on ne peut entamer aucune actionimportante.Le secteur, dont la 14e a la garde, s'étend depuis Ste-Léocade, jusqu'au delà de Vingré. Lecouloir, Vic-St-Christophe, perpendiculaire à l'Aisne, le partage en deux.La moitié nord est dévolue à la 27e brigade, la moitié sud à la 28e brigade.Les groupes d'artillerie ne sont pas immuablement affectés à l'appui unique de telle ou telle brigade.Ils évoluent et changent d'objectifs. Toutefois, le 2e groupe ne tire guère que devant le front de la 27e

brigade ; la majeure partie du 1er agit devant le front de la 28e et le 3e, après avoir, du plateau de138, densifié l'action du 1er, quitte cette zone, lors de l'arrivée de l'A. D. 63, pour d'abord prendreune position d'arrière ligne plus centrale vers Monthenois, puis se porter franchement à gauche,face à la 28e brigade.Le régiment demeura sur l'Aisne du 20 septembre au 13 décembre ; c'est là qu'il fit son

apprentissage de la guerre de secteur. Lorsqu'il vit que le front se stabilisait, il en fut surpris etn'admit jamais que la cristallisation dut devenir régime normal.Il ne fut pas de ceux qui, chaussant leurs pantoufles, attendirent les événements, dans une inactiondéprimante. Il continua à se battre avec toujours le même entrain et il adapta sa tactique auxexigences nouvelles.Il est curieux de constater que, de même qu'il avait été dans la guerre de mouvement un précurseurdes méthodes que l'avenir sanctionna, de même, ayant mis son esprit inventif et son ardeurpassionnée au service de l'infanterie qu'il appuyait, il devança tous les règlements de la suite, dont ilappliqua, avant qu'ils n'eussent paru, les chapitres relatifs à la liaison avec l'infanterie, à

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l'observation avancée et à l'organisation des équipes téléphoniques.La vie générale dans le secteur fut une succession de périodes relativement calmes et d'opérations abut restreint.Ces dernières ne pouvaient mener à rien si ce n'est à maintenir le mordant des troupes. Leurscoûteux échecs eurent au moins l'avantage de faire admettre cette vérité que l'infanterie ne peutenlever, sans destruction préalable, une ligne défendue par des obstacles et des feux.Parmi les à-coups, correspondant aux opérations de l'infanterie, il y a lieu de citer, au nord, lesopérations sur la ferme St-Victor et, au sud, les opérations sur la cote 150 en date du 12novembre.Ce serait bien monotone de reproduire ici l'emploi du temps journalier de chaque unité. L'alluregénérale ne ressortirait pas du fatras des détails. Nous allons donc brièvement nous borner àmentionner les mouvements des différents groupes puis, nous essayerons, par la citation dequelques faits, de faire vivre la vie que le 47e mena sur les rives de l'Aisne.

1° Positions. — Le 1er groupe débute à 300 mètres de la croix 138, à cheval sur le chemin Hors-Nouvron, il reste en ligne le jour et, le soir, bivouaque au pied des pentes près du village de Hors. A partir du 23, l'arrivée de l'A. D. 63, dont la division est voisine, oblige à décaler les positionsvers la gauche.Les batteries 1 et 3 restent sur le plateau 138, la 2e s'avance au-dessus de la coulée de St-Christophe, dans les bois de Chapeaumont face à la ferme St-Victor. Le 26, la 2e se place àgauche de la 3e. Le cantonnement de nuit devient la Vache noire.Jusqu'au 10 décembre, les batteries de ce groupe ne font plus de changements de positionimportants ; elles s'acheminent peu à peu vers la vie permanente à leurs emplacements de combat.

Le 2e groupe avait passé l'Aisne le soir du 19, le matin du 20, il est en batterie près de la fermeRessons. Le 21 au soir, la 4e batterie est détachée près des lignes à hauteur de Sacy ; elle y reste

jusqu'au 30 et, à cette date, rejoint les 2 autres batteries du groupe.Le 10 octobre, cette même 4e batterie va occuper une position avancée près de la FermeMoufflaye, elle y vit du 10 octobre au 30 novembre à proximité des grottes, où hommes etchevaux sont entassés sans lumière et sans air.Les batteries 5 et 6 repassent l'Aisne au début d'octobre et occupent à l'Est de la Sucrerie deBerny-Rivière, une excellente position qui leur permet de tirer dans les ravins d'Autrêches.Le 18 novembre, ces deux batteries sont poussées en avant sur les contre-forts des pentes du boisde Chapeaumont.Le 30 novembre, la 4e quitte Moufflaye où la relève la 8e et va se substituer à la 6e, qui, disponible,monte près des grottes de Berry occuper avec ses 4 canons l'emplacement que vient de quitter unesection de la 8e.Du 30 novembre au 13 décembre, le dispositif ne change plus.Le 3e groupe, après avoir suivi jusqu'au 3 octobre le sort du 1er à 138, occupe du 3 au 29 uneposition de 2e ligne près du Château de Montenois.Dans les derniers jours du mois, il détache une section de la 9e à Sacy et une de la 8e près desgrottes de Berry. A part quelques légères modifications de positions pour les unités de Montenoisqui, en particulier le 12 novembre, montent près de Crèvecœur appuyer l'attaque déclenchée àcette date, aucun changement n'est apporté au dispositif général jusqu'à la mi-novembre.A ce moment le 3e groupe monte à la côte 120, Sud-Ouest de Sacy, il a toujours une sectiondétachée à Berry et une à Sacy.

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A la fin du mois, son dispositif final est le suivant : 7e batterie, côte 120 ; 9e batterie, Sacy ; 8e

batterie, Moufflaye.Comme on le voit, les batteries ne s’ankylosèrent pas à leurs emplacements du début, malgrél'attrait que leur pouvaient offrir les constructions ébauchées. Elles évoluèrent, à la faveur desconclusions qui, chaque jour, découlaient de leur apprentissage de la veille.

Le stage sur l'Aisne fut une grande école ; l'expérience permit de créer la doctrine.

Tout d'abord, on vécut sur l'idée que la guerre de mouvement allait bientôt reprendre. Les A. V. T.restaient attelés tout le jour et, le soir, emmenaient au bivouac les canons qu'on estimait inutile delaisser en place de nuit. Peu à peu, les méthodes d'enregistrement des réglages se perfectionnèrent,on osa laisser les canons, rivés au sol, face à des repères lumineux de fortune qui permettaient derépéter les clichés de tir préparés de jour...... Ce fut le premier pas vers le barrage.Oh ! ces tirs n'avaient évidemment aucune exactitude mathématique, car les sondages étaientinconnus et, la prise de la hausse du jour ne calmait pas l'esprit critique de ceux, qui ne voyaient paspourquoi il était interdit aux conditions atmosphériques de varier plus d'une fois en 24 heures. Mais,c'était un début, dont l'imperfection incita aux recherches et ces recherches conduisirent peu à peuaux méthodes de tir scientifique auxquelles, par la suite, s'adapta si merveilleusement le 75.Et pendant que les officiers s'instruisaient en tâtonnant, les hommes s'éduquaient à devenirdébrouillards et audacieux, ils manièrent la pelle et la hache, apprirent à construire abris et cagnaspour mieux vivre, observatoires et téléphones, pour mieux combattre.De plus en plus ardent, le personnel, de plus en plus trempé, acquit bientôt cette patine des vieuxguerriers d'élite, auxquels la fatigue est familière ainsi que la mitraille et qui, ne songeant plus auxdangers du sport qu'ils pratiquent, y trouvent chaque jour un charme nouveau.Le 5 octobre, le lieutenant VATIPAN sort en plein jour des tranchées, pour aller en rampant, suivid'un téléphoniste, régler un tir précis sur un point délicat. Son téléphone est vite coupé et les alléeset venues du coureur qui porte ses renseignements le signalent bientôt à l'attention des tireursennemis.Va-t-il rentrer ?Non pas, et il reste là, jusqu'à ce qu'une balle lui laboure la poitrine ; il revient alors en rigolant de

cette belle équipée et refuse de se laisser évacuer.Observer, voir ce que fait le Boche, le tirer comme un lapin, quand il passe, voilà ce qui hante toutle monde. Et les lignes téléphoniques, faites souvent avec du fil de fer, s'allongent de plus en pluspour relier les batteries à l'observatoire avancé qui permet de plonger chez l'ennemi. On sepassionne alors, on guette et l'on tire. Et c'est avec tristesse que telle batterie, comme la 6e, quitte unemplacement avancé, parce qu'elle a peur de ne pas retrouver d'aussi belles occasions de causer despertes journalières à l'ennemi.Le haut moral entraîne la gaieté et l'insouciance, et ces deux caractéristiques marquent, de leursceau, la plupart des actes de chaque jour.Les conducteurs qui bivouaquent près de la Rivière sont-ils marmités ? Ils poussent des cris dejoie, car les coups longs vont tomber dans l'Aisne et ils auront une friture pour le soir.Et malgré les obus qui tombent tout autour de leurs demeures de carton, hommes et officiers viventgaiement faisant abstraction du danger. Le réveil est parfois brutal, comme ce soir du 22 octobre oùtrois sous-officiers de la 6e batterie sont tués autour de la table où ils mangent, et, comme cette nuitdu 23, où 5 officiers du 2e groupe sont blessés dans la maison qui les abrite......qu'importe ? lelendemain, la vie recommence aussi désinvolte, on ne songe pas que l'accident peut se reproduire.

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Quand le régiment quitta le secteur de l'Aisne, il laissa comme souvenir un excellent observatoiredont le nom bizarre dut intriguer souvent les troupes qui s'y succédèrent.Cet observatoire se nommait « le mannequin », et voici son histoire :Merveilleusement placé sur un éperon qui dominait la vallée d'Autrêches, cet observatoire étaitpassionnant par les tirs qu'il permettait de faire sur les Boches allant le soir à la cueillette des fruits.Salués dans toutes leurs allées et venues, ceux-ci découvrirent sans peine où pouvaient se trouverles yeux qui les dévisageaient ainsi et le pauvre observatoire encaissa tous les jours.Il fallut donc l'évacuer, mais un sous-officier plaisant eut l'idée d'y laisser un mannequinmaladroitement dissimulé. Ce mannequin fit la joie de tous ceux qui le venaient voir s'agiter sousles rafales des tirs que les Boches s'acharnaient à lui envoyer.Sous l'œil de ce mannequin et, à quelque distance, un observatoire nouveau fut aménagé qui prit sonnom et fut un des meilleurs du secteur.Quittons ces rives de l'Aisne pour quelques semaines avec le régiment qui, le 13 décembre, s'en vapour la première fois faire un séjour à l'arrière.

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Mutations du 21 septembre au 13 décembre 1914

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Le 25 septembre. — Le lieutenant SCHWOB rentre de l'hôpital.Le 3 octobre. — Les adjudants-chefs TROUTTET (1er groupe), ILBERT (3e groupe) sont promussous-lieutenants.Le 8 octobre. — Le lieutenant GIGON arrivé en renfort est classé à la 5e batterie.Le 16 octobre. — Les sous-officiers BAGOT, JALLOT, POIVILLIERS, AULON sont promussous-lieutenants.BAGOT et JALLOT absents évacués pour blessures.Le 18 octobre. — Le commandant BORDEUX rentré de l'hôpital, prend les fonctions delieutenant-colonel.Le capitaine MARTY rentré de l'hôpital reprend le commandement de la 9e.Le capitaine ASTIER rentré de l'hôpital reprend le commandement de la 4e.Le 29 octobre. — Le sous-lieutenant POIVILLIERS blessé est évacué ; le sous-lieutenant SIAUblessé reste à la batterie.Le 8 novembre. — Le médecin auxiliaire BÉRARD est promu médecin aide-major et rappelé àl'intérieur.Le 17 novembre. — Les sous-lieutenants AUBERT, de VERCHÈRE, POSTEL, BLANCHETarrivent en renfort.Le 18 novembre. — Le commandant ROUSSEL rentré de l'hôpital prend le commandement du 3e

groupe.Le capitaine Du COLOMBIER reprend le commandement de la 8e batterie.Le 19 novembre. — Le sous-lieutenant BAGOT rentré de l'hôpital est classé à la 1re batterie.Le 29 novembre. — Le médecin major LE MAGUET arrive en renfort, classé au 2e groupe.Le 1er décembre. — Le sous-lieutenant DESBOIS arrivé en renfort, est classé à la 5e batterie.Le 3 décembre. — Le capitaine MARCHAL prend le commandement de la 7e batterie.Le 9 décembre. — Le sous-lieutenant AULON blessé est évacué.Le 16 décembre. — Le lieutenant GIGON prend le commandement de l'artillerie lourde de secteur.Le sous-lieutenant DESBOIS est blessé à l'A. C. 7.Le sous-lieutenant de SÉGALAS est classé au 37e R. A. C. (95).

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Pertes pendant la périodedu 20 septembre au 30 décembre 1914.

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MORTS

1re Batterie. — Canonnier DUFFET Louis-Virgile.2e Batterie. — Maréchal des Logis MONTAGNON Auguste.

Brigadier POULAIN Léon.Canonnier THURIET Claude.

3e Batterie. — Canonnier CLERC Ernest.4e Batterie. — Canonnier BERGER Paul.5e Batterie. — Canonnier PETIT Georges-Henri.

Maître-Pointeur ARMBRUSTER Otto-François.6e Batterie. — Maréchal des Logis LANGARD Arthur-Émile.

» SAUTRÉ Auguste.7e Batterie. — Maréchal des Logis MACHIN Gustave-Louis.9e Batterie. — Canonnier NARDY Louis.

BLESSÉS

Lieutenant VATIPAN Edmond-Jules.Sous-Lieutenant SIAU.Sous-Lieutenant POIVILLIERS Georges.Lieutenant GIGON.Lieutenant GORSE.1re Batterie. — Maître-Pointeur ROGUET Céleste.3e Batterie. — Maître-Pointeur PERNON Louis.

Canonnier BEAUJOLIN Pierre.4e Batterie — Maréchal des Logis JAPY Edmond

Canonnier ROBERT Jules.6e Batterie. — M. O. F. DUTANG Benoît.

Canonnier ARNOUX Marcel.Maréchal des Logis RICHARD Émile.Brigadier VOISINET Louis.Canonnier MOUGENOT Louis.

7e Batterie. — Canonnier BRIDE Alphonse-Henri.

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CHAPITRE VI

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AFFAIRE DE SOISSONS

2° SECTEUR DE L'AISNE

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ORDRE DE BATAILLE DES OFFICIERS

au 13 décembre 1914

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État-Major du Colonel

LUCOTTE. . . . . . . . Colonel.EBERSOLT. . . . . . . Capitaine.SCHWOB. . . . . . . . . Lieutenant.

BORDEUX. . . . . . . . Commandant.VINCENS. . . . . . . . . Lieutenant.COURTIAU. . . . . . . Sous-Lieutenant.

1er Groupe

État-MajorDELÉROT. . . . . . . . . Capitaine.VATIPAN. . . . . . . . . . LieutenantMARCHAIS. . . . . . . .Sous-Lieutenant.De FLORIAN. . . . . . .Sous-Lieutenant.GAGET. . . . . . . . . . . . Vétérinaire-Major.FAYOLLE. . . . . . . . . .M. A.-M.

1re BatterieMAIGRET. . . . . . . . . .Commandant.FAYETTE. . . . . . . . . . Lieutenant.BAGOT. . . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

2e BatteriePOUILLEY. . . . . . . . . Lieutenant.TROUTTET. . . . . . . . Sous-Lieutenant.

3e BatterieFOUCAULT . . . . . . . Capitaine.VINCENT. . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.BAILLET. . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

2e Groupe

État-MajorMASSON. . . . . . . . . . Commandant.GORSE. . . . . . . . . . . .Lieutenant.MÉGNIN. . . . . . . . . . Lieutenant.BARDIN. . . . . . . . . . .Lieutenant.BAISSEY. . . . . . . . . . V. A.-M.NEDEY. . . . . . . . . . . .M. A.-M.LE MAGUET . . . . . . M. A.-M.

4e BatterieASTIER. . . . . . . . . . . .Capitaine.De CARCOUET. . . . .Lieutenant.GRUZELLE. . . . . . . . Lieutenant.

5e BatterieLECOMTE . . . . . . . . Capitaine.De VERCHÈRE. . . . .Sous-Lieutenant.DREYFUS. . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

6e BatterieSTROHL . . . . . . . . . .Capitaine.SIAU. . . . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.POSTEL. . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

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3e Groupe

État-MajorROUSSEL. . . . . . . . . Commandant.DUC. . . . . . . . . . . . . . Lieutenant.ROUHARD. . . . . . . . .Sous-Lieutenant.MECHAIN. . . . . . . . .Sous-Lieutenant.LAMY. . . . . . . . . . . . .V. A.-M.SCHWAB. . . . . . . . . . M. A.-M.MONNOT. . . . . . . . . .M. A.-M.

7e BatterieMARCHAL. . . . . . . . .Capitaine.LECLERC. . . . . . . . . .Lieutenant.AUBERT. . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.DAUBRON. . . . . . . . . .Lieutenant.

8e BatterieDu COLOMBIER. . . Capitaine.BOIZOT. . . . . . . . . . . .Lieutenant.PARTY. . . . . . . . . . . . . Lieutenant.

9e BatterieMARTY . . . . . . . . . . .Capitaine.ODINOT. . . . . . . . . . .Lieutenant.ILBERT. . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.HAAS. . . . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

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Il faisait très froid le 13 décembre au soir, lorsque les batteries relevées quittèrent les rives del'Aisne. Elles s'en allèrent dans la région de Blanzy, St-Rémy, Billy-sur-Ourcq.Le repos dont elles jouirent, au début, fut utilisé pour la vaccination et la remise en état dupersonnel et du matériel. Au commencement du mois de janvier, quelques modifications furentapportées aux cantonnements, dans le but de rapprocher le régiment de l'arrière front de Soissons,où le groupement BERTHELOT préparait une opération contre la côte 132.Le 4 janvier, les batteries du 1er groupe, mises à la disposition du 5e G. D. R. montent en ligne versCiry-Salsogne pour prendre une part directe aux opérations projetées. Les deux autres groupescantonnent dans la zone de Villemontoire comme réserve éventuelle.L'attaque, déclenchée le 8, débouche et progresse rapidement mais l'ennemi, qui ne veut pas restersur un échec et qui n'entend pas que notre tête de pont s'élargisse davantage, amène des troupesfraîches et entame, le 12, une énergique contre-attaque à laquelle préside le Kaiser en personne.Notre ligne cède ; des renforts, jetés la nuit dans la bataille, s'égarent ; un bataillon est enseveli dans

des grottes et, pour comble de malheur, la crue de l'Aisne a emporté tous les ponts à l'exceptiond'un seul sur lequel s'acharne l'artillerie adverse.Dans ces conditions, nos projets de contre-offensive sont abandonnés, on se résigne à l'inévitable etl'on se borne à interdire aux Boches l'exploitation de leur succès en les fixant à la périphérie Nord-Est de Soissons. A l'heure précise, où la contre-attaque ennemie se déclenchait le 12, les unitésréservées venaient, cruelle ironie, d'être libérées de leur mission et rejoignaient leurs cantonnementsantérieurs de repos.Elles firent aussitôt demi-tour et passèrent la nuit du 12 au 13 au bivouac à proximité deSeptmonts. C'est là que les touche un premier ordre pour le lendemain : « Il faut que l'artillerietente le passage de l'Aisne pour rétablir la situation. »

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Au matin donc du 13, le deuxième groupe suivi du 3e se dirige vers Soissons pour essayerd'exécuter l'audacieux programme qui lui est imposé. Devant lui, une batterie du 5e, précédée par lecommandant BORDEUX, franchit au galop, voiture par voiture, l'unique pont qui subsiste sur larivière.Le Boche tape dur et chaque voiture est saluée par les rafales d'une batterie de 77 qui la guette.Le commandant BORDEUX est blessé d'une balle de shrapnell à la tête. Et quand la batterie arrivede l'autre côté, plaquée sur les pentes dont le Boche occupe les crêtes, elle ne peut agir.Le commandant BORDEUX expose cette situation et le 47e, libéré par un contre-ordre, vabivouaquer dans la région de Cormelles.Le 15, il prenait position sur les hauteurs de la rive sud entre Belleu et le Château de Ste-Geneviève. Il resta là jusqu'au 19 faisant payer cher à l'ennemi son avance imprudente.Parmi les tirs réussis qu'il exécuta, il en est un dont se souvient le 42e d'infanterie. C'était le 16, faceà la Sucrerie occupée par ce régiment, se dressait une verrerie dans laquelle par petits paquetsvenait de s'infiltrer plus d'un bataillon. Une concentration de 4 batteries du 47e s'abattit sur cetteverrerie et ce fut un fracas épouvantable, que celui des explosions, mêlées au bruit des bouteillesdont les éclats décuplaient les effets du tir. Les Boches s'enfuirent dans toutes les directions laissantbeaucoup des leurs sur le terrain.Le 19, les 2e et 3e groupes quittent leurs positions pour s'en aller dans la région de Vivières ; le 1er

groupe reste encore en place quelques semaines pour aider à la consolidation du front.C'est en février que commence le long stage du régiment dans le secteur Vingré-Nouvron,Fontenoy. Les 2 groupes de Vivières y sont appelés le 3 et le 1er groupe les y rejoint le 10.Le secteur dont la garde est dévolue à la 14e D. I. s'étend depuis Vingré jusqu'à Fontenoy.Vieilles connaissances, que ces rives de l'Aisne ! et, bien que les limites assignées à notre zoned'action ne soient pas absolument les mêmes que celles de l'automne dernier, elles en sont trop peudifférentes pour que tout ne nous y soit pas familier.Le P. C. du Colonel est à St-Bandry, il commande deux groupements : le groupement sud et legroupement nord.Le premier est surtout constitué par de la lourde, il est d'abord commandé par le capitaineDELEROT puis ensuite par le commandant MASSON. Le deuxième, constitué par la campagne,est aux ordres du commandant BORDEUX : Il comprend le sous-groupement de 138 (commandantMASSON auquel succède le commandant de VILLARD) et le sous-groupement de Roche(commandant ROUSSEL).Le sous-groupement de 138 englobe d'abord les 6 premières batteries à l'exception d'une section dela première affectée au secteur sud. Toutes les positions sont sur la partie nord du plateau ; la 6e

seule, est en avant près de la ferme de Confrécourt. Le sous-groupement de Roche est constituépar les 3 batteries du 3e groupe qui, à plusieurs reprises, modifient leurs positions (la 7e fait un longstage sur la rive sud puis revient à la fin sur la rive nord).Le secteur sud a une composition très variable qui, pendant la majeur partie du séjour, est lasuivante : quelques éléments de batteries lourdes, un groupe de 95 et deux batteries et demie de 75(6e à la Plaine, 7e à Montaigu, moitié de la première au Maubrun)Cette organisation subit des modifications de détail (une section de la 5e permute avec une sectionde la 1re du Maubrun, les batteries de 138 s'étalent vers l'Est à la lisières des bois, etc.), il seraitsans intérêt de suivre pas à pas les unités dans ces déplacements.Que fit-on pendant ce séjour de 5 mois, le plus long que fit jamais le régiment sans changer deplace ?

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On essaya par tous les moyens possibles de causer des pertes à l'ennemi et on y réussit grâce à untravail constant qui permit d'utiliser au maximum de rendement les moyens encore trop faibles donton disposait.Ce ne fut pas une période de repos, mais une période de grosses fatigues.Pas de trêve au labeur, pas de relève, pas de détente, tout le monde en ligne et toujours prêt à agir.La question des observatoires et des lignes téléphoniques prit une ampleur spéciale. Dans tous lespoints de la 1re ligne d’où l'on pouvait voir quelque chose, il y eut un observatoire permanent reliéaux batteries.Étayés sur les renseignements simultanés de ces observatoires, les tirs furent fatalement efficaces etl'ennemi répondit bientôt par une activité de plus en plus grande.On se lança alors dans la contre-batterie. Les organes de S. R. O. T. et de S. R. S., crées deux ansplus tard, furent avec des moyens de fortune organisés de toutes pièces par le 47e.Comme on ne négligeait aucun détail d'identification, l'imprécision des renseignements futcompensée par leur nombre.On fut grandement redevable dans cet ordre d'idées au commandant de VILLARD, qui construisitdes tables pratiques, basées sur la différence de temps entre la durée du trajet du projectile et ladurée du trajet du bruit de départ.Le capitaine STROHL et le lieutenant SIAU, passionnés dans l'identification des calibres ennemis,firent école et, apportant une donnée de plus à l'intéressant problème, permirent de le résoudre.On ne se contenta pas tirer sur l'infanterie pourchassée dans ses repaires et dans tous ses boyaux ;on ne se contenta pas de faire une contre-batterie efficace sur l'artillerie ennemie ; on se lança

encore dans le tir contre avion et quelques officiers comme le capitaine LECOMTE, le lieutenantde VERCHÈRE et le lieutenant BAGOT acquirent bientôt une dextérité remarquable dans cegenre de sport.Ce fut à cette époque également, que l'A. T. prit son essor. De nombreux canonniers, sous-officierset officiers du régiment furent détachés dans ces formations, dont le lieutenant DAUBRON prit lecommandement. L'adjudant WALCH y fut grièvement blessé, le 10 mars, à l'endroit même où, lelendemain, les généraux de VILLARET et MAUNOURY devaient être frappés de la même ballemeurtrière.C'est que les allées et venues étaient loin d'être confortables dans ces tranchées en perpétuelleréaction et dont les créneaux, en butte au tir des fusils fixes, n'offraient qu'une protection morale.Le séjour à 138 fut coupé par une opération brillante exécutée dans le secteur voisin et qu'oncatalogua « Affaire de Quennevières ». La 6e batterie y fut détachée et le capitaine STROHL, quila commandait, en revint avec une lettre élogieuse de félicitations. Son personnel de liaison grisépar la victoire, s'oublia dans les lignes et fut, au soir, pris dans le remous d'une contre-attaque ; lemaréchal des logis PARIS et le canonnier JACQUEMIN formèrent un îlot de résistance etdéfendirent avec des grenades leur poste téléphonique.Inquiet de ces opérations, l'ennemi, pour immobiliser les troupes des secteurs voisins, se lança surtout le front dans une C. P. O. violente et meurtrière.L'artillerie de 138 subit des pertes et ce fut un avertissement. On se casemata et on étala les batteriessur toute la bordure des bois jusqu'à la ferme de Confrécourt.Le régiment quitta définitivement le secteur de l'Aisne le 25 juillet.Il s'en allait fatigué, mais satisfait du devoir accompli. Il y laissait des blessés graves, commel'adjudant BERGEROT dont la mâchoire avait été fracassée d'une balle alors qu'il était àl'observatoire.

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Il y laissait des morts, parmi lesquels, il convient de citer le docteur LE MAGUET.D'une classe ancienne, qui justifiait son emploi à l'arrière, cet aide-major de réserve avait tenu àvenir au front.Patriote exalté, craignant toujours de n'en pas faire assez, il était perpétuellement en quête d'unemission nouvelle. Il tomba frappé d'une balle au cœur en allant en ligne par un chemin qu'il savaitbattu par les mitrailleuses.Malgré les tristesses et les fatigues, à cause d'elles, peut-être, on était attaché à ces rives de l'Aisne.Ce fut avec une nuance de regret qu'on les quitta.

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Mutations du 15 janvier au 15 juillet 1915.

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Le 15 janvier 1915. — Le commandant BORDEUX blessé à la tête par une balle de shrapnell, estévacué.Le capitaine MARCHAL blessé est évacué.Le lieutenant LECLERC prend le commandement de la 7e batterie.Le commandant De VILLARD arrive du groupe de 90 et prend le commandement du 1er groupe.Le médecin-major LE MAGUET est tué par balle de mitrailleuse.Le lieutenant VATIPAN part pour l'Aviation au Camp d'Avord.Le lieutenant MARTINELLI passe auLe sous-lieutenant GUILLON arrivé en renfort est classé à la 1re batterie.Le sous-lieutenant BRAUN arrivé en renfort est classé à la 2e batterie.Le sous-lieutenant CHATOT arrivé en renfort est classé à la 7e batterie.Le sous-lieutenant HAEM arrivé en renfort est classé à la 1re batterie.Le sous-lieutenant BELVAL arrivé en renfort est classé à la 2e batterie.Le lieutenant DUPOUX venu du est classé à la 1re batterie.Le sous-lieutenant POIVILLERS rentré de convalescence est classé à la 4e batterie.Le sous-lieutenant BAGOT venu de la 1re passe à la 5e batterie.Le lieutenant DAUBRON passe à l'Artillerie de Tranchée.

Le 12 juillet 1915. — L'adjudant-chef MARREY promu sous-lieutenant passe à la 1re batterie.L'adjudant-chef DEBRABANT promu sous-lieutenant passe à la 5e batterie.Le capitaine EBERSOLT prend le commandement de la 1re batterie.Le capitaine MAIGRET de la 1re batterie passe adjoint au colonel.

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Pertes pendant la période fin décembre 1914 à juillet 1915.

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MORTS

Médecin Aide-Major de 1re classe LE MAGUET Paul-Émile.3e Batterie. — Canonnier BUREAU Georges.

» CALAME Pierre.Maître-Pointeur GEOFFREY Lucien-Antoine.

4e Batterie. — Maréchal des Logis MASSON Léon-François.Canonnier JEAN Émile-François.

5e Batterie. — Canonnier PAYEN Paul-Jules.Maréchal des Logis CALLANQUIER Charles-L.

6e Batterie. — Maître-Pointeur DEMEUSY Albert-Édouard.Canonnier LAVRUT Marcel-Auguste.

7e Batterie. — Canonnier MOYSE Constant-Victor. » CACHOT Léon-Charles.Adjudant BERTIN Jules-Octave.

9e Batterie. — Maréchal des Logis QUAILLE Jules.Canonnier GEOFFROY.

BLESSÉS

Chef-d'Escadron BORDEUX.Lieutenant DUC Victor-Justin.Lieutenant DAUBRON.Capitaine MARCHAL Louis.1re Batterie. — Maréchal des Logis TRASSE.

Canonnier TERRIER Léon-Joseph.2e Batterie. — Canonnier CHAMBIER Octave.

» TRAVERS Auguste.3e Batterie. — Adjudant WALCH Alphonse-Albert.

Maître-Pointeur BOURQUARDÉ Xavier.Canonnier CHARLET Antoine. » BOUDINOT Jules-Gaston. » ROBLIN Alfred.Maréchal des Logis CONCHE Henri.Maître-Pointeur DUBOIS Louis.Canonnier JUILLARD Émile.Maréchal des Logis VACHET Auguste.Maître-Pointeur JEUNOT Joseph.Canonnier BIENLOIN Charles. » POCHARD Charles.

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3e Batterie. — Canonnier MALVILLEY Raymond. » BELJEAN Léon.

4e Batterie. — Adjudant BERGERET Victor-Paul.Maréchal des Logis JAPY Raymond.Canonnier ROTH Jean-Baptiste.Maréchal des Logis BRUOT Gustave.Canonnier POUTHIER Charles.Maréchal des Logis DURNEY Paul-Albert.Canonnier JOANNARD Jean. » CAMUS Louis.Brigadier MARÉCHAL Auguste.

5e Batterie. — Canonnier MAILLOT Jules. » MÉRAT Eugène. » FAUCONNET Alfred. » CHEVILLOT Victor. » BERCOT Léon.

6e Batterie. — Brigadier BUSSON René.Canonnier BONARDEL Louis.Maréchal des Logis HÆGEL Eugène.

7e Batterie. — Canonnier CHEBOT Eugène.Adjudant MASSON Henri.Canonnier LOTTIN Germaine.Adjudant BERTIN Jules.

8e Batterie. — Maréchal des Logis JOBIN JulienCanonnier WURTZ Edmond.

9e Batterie. — Canonnier LECOMTE Émile. » VUILLERME Septine.Maître-Pointeur LORNAT Alfred.Canonnier CORANT Joseph. » FLAJOULOT Joseph.

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CHAPITRE VII

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OFFENSIVE DE CHAMPAGNE

25 juillet - 11 octobre

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ORDRE DE BATAILLE DES OFFICIERS

le 25 juillet 1915——————

État-Major du Colonel

LUCOTTE. . . . . . . . Colonel.MAIGRET. . . . . . . .Capitaine.SCHWOB. . . . . . . . . Lieutenant.

BORDEUX. . . . . . . . Commandant.VINCENS. . . . . . . . . Lieutenant.SCHWANDER. . . . . .Lieutenant.

1er Groupe

État-MajorDe VILLARD . . . . . . Capitaine.POUILLEY. . . . . . . . LieutenantBLANCHET. . . . . . . .Sous-Lieutenant.MARCHAIS. . . . . . . .Sous-Lieutenant.De FLORIAN. . . . . . .Sous-Lieutenant.MATROT. . . . . . . . . . Vétérinaire.FAYOLLE. . . . . . . . . .Médecin.

1re BatterieEBERSOLT. . . . . . . Capitaine.FAYETTE. . . . . . . . . . Lieutenant.DEPOUX. . . . . . . . . . .Lieutenant.MAREY. . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.HAEM. . . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

2e BatterieDELÉROT. . . . . . . . . Capitaine.TROUTTET . . . . . . . .Sous-Lieutenant.BRAUN. . . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.BELVAL. . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

3e BatterieLECLERC. . . . . . . . . .Lieutenant.AUBERT. . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.CHATOT. . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

2e Groupe

État-MajorMASSON. . . . . . . . . . Commandant.GORSE. . . . . . . . . . . .Lieutenant.MÉGNIN. . . . . . . . . . Lieutenant.GRUZELLE. . . . . . . .Lieutenant.BARDIN. . . . . . . . . . .Lieutenant.BAISSEY. . . . . . . . . . Vétérinaire.FAYOLLE . . . . . . . . .Médecin.

4e BatterieASTIER. . . . . . . . . . . .Capitaine.De CARCOUET. . . . .Lieutenant.POIVILLERS. . . . . . . Sous-Lieutenant.

5e BatterieLECOMTE . . . . . . . . Capitaine.De VERCHÈRE. . . . .Sous-Lieutenant.DREYFUS. . . . . . . . . Sous-Lieutenant.BAGOT. . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.DEBRABANT. . . . . . .Sous-Lieutenant.

6e BatterieSTROHL . . . . . . . . . .Capitaine.SIAU. . . . . . . . . . . . . .Lieutenant.POSTEL. . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

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3e Groupe

État-MajorROUSSEL. . . . . . . . . Commandant.DUC. . . . . . . . . . . . . . Lieutenant.GUILLON. . . . . . . . . Sous-Lieutenant.MECHAIN. . . . . . . . .Sous-Lieutenant.LAMY. . . . . . . . . . . . .Vétérinaire.SCHWAB. . . . . . . . . . Médecin.MONNOT. . . . . . . . . .Médecin.

7e BatterieFOUCAULT. . . . . . . . Capitaine.VINCENT. . . . . . . . . . Lieutenant.BAILLET. . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

8e BatterieDu COLOMBIER. . . Capitaine.BOIZOT. . . . . . . . . . . .Lieutenant.COURTIAU. . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

9e BatterieMARTY . . . . . . . . . . .Capitaine.ODINOT. . . . . . . . . . .Lieutenant.HAAS. . . . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.ILBERT. . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

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Après une étape de nuit, le régiment arrive le 29 juillet au matin dans la région de Neuilly-Saint-Front. Il y reste au repos jusqu'au 15 août et en profite pour remettre de l'ordre dans ses unitésdont les éléments divers ont vécu dispersés pendant les longs mois qu'ils viennent de passer surl'Aisne.Ce séjour à l'arrière, au cours duquel, la division est passée en revue par le général JOFFRE,semble indiquer, qu'après la remise en condition, un nouvel et sérieux effort va être demandé. Laconfirmation de cette hypothèse ne tarde guère car le 15 août, les batteries, qui s'embarquent dansla région de Fère-Champenoise, se chuchotent déjà les tuyaux qui discrètement circulent sur uneoffensive prochaine dans la région de Châlons.Après un court voyage, les groupes débarquent à St-Hilaire-au-Temple bivouaquent sur place puis,le 17, gagnent le village de La Veuve. Le pays qu'ils traversent est triste et plat, quelques maigrescultures et quelques boqueteaux de sapins émaillent seuls cette grande et triste plaine que l'onappelle la Champagne pouilleuse.La Veuve est près de Châlons ; depuis le début de la guerre, personne n'a encore eu l'occasion de

fouler les pavés d'une ville. Va-t-on pouvoir, 1 heure ou deux, se retremper dans une atmosphèreinédite et se donner l'illusion de se distraire, en allant voir des magasins et des vrais civils commeceux d'avant guerre ?On renonce bien vite à cette espérance... La formule du 47e n'est-elle pas : « La guerre, rien que laguerre ».Du 17 au 29, les officiers vont à tour de rôle par groupe reconnaître mystérieusement diverssecteurs entre St-Hilaire et Suippe. La randonnée comporte 50 kilomètres à cheval coupés par 3heures d'excursion dans les boyaux et les premières lignes.C'est une distraction comme une autre.Le 29 au soir, les hommes, qui ont enfin reçu quelques effets d'habillement et qui fièrement, sur latête, portent le casque qui ne les quittera plus, partent bivouaquer dans un boqueteau qui forme

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l'étape intermédiaire de leur montée en ligne.Le 30, les reconnaissances détaillées sont faites et le 31 au soir les positions sont occupées.Ces positions dont plusieurs sont nouvelles puisque on renforce considérablement l'artillerie, setrouvent entre la ferme des Wacques et Jonchery. Elles étaient occupées par des unités du 44e

R. A. C. qui serrent avec leur division sur la gauche pour laisser la place au 7e C. A. face à Ste-Marie à Py.Sur les routes, la circulation est formidable : les camions et les prolonges forment de longuescolonnes dont le ruban sans fin s'allonge dans les nuages de poussières ; tout le long du front,

s'amoncellent les munitions et les matériaux. On construit les bivouacs d'échelons, les positions debatteries et, en ligne, les places d'armes, les parallèles de départ, les observatoires et les réseauxtéléphoniques.C'est une attaque avec de gros moyens que pour la première fois l'on monte et partout règne uneactivité fiévreuse.Pour sa part, le 47e fournit à partir du 30 août un effort considérable car il tient à ne rien négligerpour la réussite de l'opération. De fait, ses positions, ses observatoires et ses liaisons étaientachevées avec un soin minutieux plusieurs jours avant l'attaque. Son plan d'accompagnement,préparé dans tous ses détails, était au point et ce plan fut tellement généreux que l'infanteries'inclina.A chaque régiment, était adjointe une batterie, dont le capitaine, vivant avec le colonel d'infanterie,devait partager avec lui tous les risques glorieux de la sortie des lignes à l'heure H.En outre, des pièces dites d"accompagnement, poussées la veille au soir dans la zone des lignes,devaient suivre le sillage de chaque régiment et se porter en avant avec les premières vagues !Munies de moyens de fortune, qu'elles transportaient avec elles, ces pièces pouvaient par leurspropres moyens franchir les tranchées et les boyaux.L'attaque est fixée au 25. Il y aura trois jours de préparation pendant lesquels on détruira lesmitrailleuses et les fils de fer.Dans un ordre du jour aux troupes, le général JOFFRE expose les chances de succès : l'obstacle estformidable sans doute, mais les moyens ne le sont-ils-pas aussi ? et les troupes, impatientes de sedonner de l'air, forceront la victoire par leur élan irrésistible.Le 12, comme il était prévu, les capitaines FOUCAULT, 1er groupe ; STROHL, 2e groupe ;MARTY, 3e groupe, s'en vont aux premières lignes avec leurs téléphonistes et ne quittent plus lescolonels des 60e, 44e et 42e R. I. (Le 35e est appuyé par l'A. C. 7).Du 22 au 25, les batteries, sans arrêt, martèlent le front adverse, abattant les obstacles, détruisant lesliaisons et rendant impossible la vie de l'ennemi en dehors de ses abris.Les pièces, dont la moyenne de débit journalier atteint 800 coups, ne peuvent soutenir cet effort quegrâce à des soins constants. A tour de rôle, chacune d'elle s'arrête quelques minutes et les servants,travaillant plus fort encore pendant que leurs canons se reposent, profitent de cet arrêt pour refroidirles tubes et en graisser tous les organes.D'abord, le Boche tolère notre activité sans marquer de réaction bien nette mais, peu à peu, ildevient nerveux et ses concentrations atteignent tour à tour la zone des premières lignes et celle desbatteries. Il n'y a plus d'illusion à avoir, l'ennemi est renseigné. Il l'est, par les déductions qu'il tirede la vie intense de ce secteur jadis tranquille, il l'est par ses espions qui sillonnent le front et, dontquelques-uns, déposés en avion, viennent d'être arrêtés alors que, déguisés en officiers français, ilscaptaient les communications téléphoniques et inspectaient les positions d'artillerie.Les pertes, qui devaient être lourdes, commencent donc à s'aligner.

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Parmi les blessés, citons le lieutenant SIAU, de la 5e batterie, dont la jambe, traversée par une ballede shrapnell, ne devait cesser de le faire souffrir, jusqu'au jour où, deux ans plus tard, il tombaitglorieusement aux côtés du colonel BERNARD près de Thil.24 au soir !C'est demain le jour J, les pièces d'accompagnement, vouées à la mort, si les lignes ne cèdent pas, seportent en avant et vont bivouaquer sur les bords de l'Ain. Elles sont commandées par :

sous-lieutenant TROUTTET, 1er groupe ;lieutenant de CARCOUET, 2e groupe ;sous-lieutenant CHATOT, 3e groupe.

La nuit se passe dans l'attente anxieuse de l'aube, qui timidement se lève et n'arrive pas à percer labrume.Cette brume subsiste encore quand sonne l'heure fixée pour le débouché de l'attaque, et le trommel-feuer d'artillerie qui l'accompagne, achève d'obscurcir l'horizon.Que se passe-t-il derrière cet écran ?Une éclaircie fugitive a permis de deviner la sortie de l'infanterie... de temps à autre, on perçoit lesmouvements des ombres qui, là-bas, se dressent et se terrent tour à tour.Puis le rideau se lève et l'on voit au milieu des lignes allemandes des petits groupes qui luttent, deshommes qui tombent et des blessés qu'on relève. Parfois un signal optique demande qu'on allonge letir.Les nouvelles arrivent :Le commandant de VILLARD, en première ligne depuis la veille, est tombé d'une balle au frontalors qu'il cherchait à identifier une mitrailleuse ennemie.Méprisant ses pertes, l'infanterie a progressé au-delà des premières lignes et se trouve arrêtée face àde nouvelles défenses.Les trois capitaines, sains et saufs, sont dans des trous d'obus, avec les Colonels-d'infanterie qu'ilsaccompagnent, mais, sur leurs derrières, de tous les abris bétonnés que l'artillerie n'a pu démolir, lagarnison intacte a bondi aussitôt les vagues passées et une ligne jalonnée par ces blockhausressuscités, peu à peu, se reforme entre les braves qui sont là-bas et les réserves qui ne peuvent lesrejoindre.Que sont devenues les pièces d'accompagnement ?A la gauche, sortant sa montre à l'heure H, le sous-lieutenant TROUTTET commande « En avant,au galop ». Il arrive face à la première ligne ennemie, au moment où celle-ci dépassée, sereconstitue avec les nombreux effectifs des garnisons souterraines. Il stoppe, met en batterie et sousune nappe de balles tirées à bout portant, tombe frappé à mort. Avec lui, tombent quelques hommeset la plupart des chevaux. La pièce est criblée, les caissons prennent feu et sautent, ce n'est bientôtplus qu'un amas de chevaux qui râlent autour d'un matériel détruit.A droite, la pièce du troisième groupe n'a pas eu beaucoup plus de chance. Le sous-lieutenantCHATOT a la poitrine traversée d'une balle et la plupart de ses hommes sont mis hors de combat.Au centre, le lieutenant de CARCOUET est parti seul, pour voir, avant d'engager son monde;

devant lui, l'effectif de deux compagnies allemandes est debout sur la fraction de première lignequ'il doit franchir.Il estime sa mission impossible, mais il est des heures, où les ordres ne se discutent pas.Un temps de galop, un arrêt brusque derrière une touffe d'herbe que recouvre un peu de déblaiscrayeux. La pièce est en batterie, les servants aplatis à ses pieds.

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Miracle ! il n'y a pas de casse et, tandis que les balles, tirées à quatre-vingt mètres par lesmitrailleuses ennemies transforment les boucliers en écumoires, les hommes lancent jusqu'à leurdernier obus.Ils sont tous au complet quand le feu cesse ; il y en a même un de plus, c'est COSSON,l'ordonnance du lieutenant, qui, confiant son cheval à un conducteur, a voulu revenir à la pièce pourfaire comme les autres.La mission de l'artillerie devient délicate, car la situation est imprécise et, plus que jamais,l'infanterie a besoin de son appui.A droite, la progression plus ample permet au troisième groupe de pousser dès le soir ses batteriesen avant.Au centre et à gauche, il n'en est pas de même. Ce sont des tirs précis que les fantassins réclamentpour protéger, pendant la nuit, la ligne précaire qu'ils occupent à quelques centaines de mètres au-delà de leur base de départ. Les groupes du centre restent donc en place et concentrent tous leursmoyens pour rester en liaison avec les survivants des vagues d'assaut qui, terrés dans des trousd'obus, éclaboussés par les balles des mitrailleuses, matérialisent une ligne impossible à définir.Pour préciser cette ligne, il faut à chaque instant que les coureurs et les téléphonistes fassent lanavette et la liste de ceux qui tombent s'allonge d'instant en instant.Au 44e, le capitaine STROHL n'a bientôt plus près de lui que l'aspirant de TURCKHEIM arrivéquelques jours avant l'attaque et c'est lui qui cumule toutes les liaisons d'infanterie et d'artillerie.Flegmatique comme un vieux guerrier, il parcourt le dédale chaotique des lignes bouleversées avecune insouciance qui resta légendaire et lui valut une citation à l'ordre de l'Armée.A la chute du jour, le capitaine STROHL vient lui-même jusqu'aux positions et fixe les barrages deprudence que l'Infanterie demande pour la nuit.Le lendemain matin, la situation s'éclaircit. L'ennemi lâche pied et notre infanterie qui progressetalonne ses éléments d'arrière-garde.C'est alors la chevauchée à travers les lignes conquises.Précédé de la 4e batterie qui lui fraie le passage, le 2e groupe, au grand trot, traverse la zoneinoubliable des saillants bouleversés et des bois déchiquetés qui empestent les gaz. Il s'arrête àhauteur des positions que, près du puits 139, occupaient, hier encore, les artilleurs ennemis.Plus à gauche, le 1er groupe exécute un mouvement parallèle, et tandis que les servants décrochentles trains, les téléphonistes courent rejoindre les officiers, qui, la haut sur la crête, sont déjà aumilieu de l'infanterie butée aux mitrailleuses d'une ligne nouvelle garnie d'un épais réseau de fil defer.C'est cette ligne maintenant qu'il va falloir enlever.Attendant l'ordre d'attaque, les fantassins harassés sont étendus à la lisière du bois. Le tic-tac desballes dans les arbres les laisse insouciants. Qu'est-ce que cela, après ce qu'ils ont vu ?Il est treize heures passées, et c'est à quatorze heures que la vague humaine doit s'ébranler ànouveau pour marcher à l'attaque.Mais nous, dont la mission consiste à lui frayer la route, nous n'avons pas une heure pour régler nostirs et faire des passages au travers des réseaux de contre pente que l'on devine à peine.Il nous faudrait des heures et des milliers de coups ; Que faire ?Nous aveuglons les mitrailleuses afin que l'infanterie puisse au moins déboucher et, le cœur serréd'angoisse, nous suivons les camarades qui, baïonnette au canon, nous quittent pour s'en aller sousles rafales de plus en plus violentes maintenant, à l'attaque de l'ennemi qui les attend derrière unobstacle intact.

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A la tête de ses hommes, le colonel BOUFFEZ du 44e tombe en débouchant et nous avons tousencore à la mémoire la fière silhouette du docteur BEAULIS qui, la tête haute, arrive pour le panseret s'effondre frappé d'une balle au front.Devant la 27e brigade, l'attaque est brisée. Une ligne se forme, que creusent avec leurs pelles à mainles fantassins au contact des fils de fer.On n'enlève pas un obstacle défendu par des feux.Sur la droite cependant, à la faveur d'un point faible dans la ligne, la 28e brigade a pu prendre pieddans la tranchée des Tantes.C'est la porte qui s'ouvre sur tout l'arrière front, c'est la victoire peut être.Mais il aurait fallu pour que ce fut vraiment la victoire escomptée, que vite des renforts arriventpour pousser au-delà. Or, la nouvelle étonne et les réserves tardent et, finalement, au soir de ce jour,où des éléments isolés purent aller jusqu'à la Py, la ligne se fixe, face aux dernières défenses, danslesquelles on a pu mordre sur une longueur de 500 mètres, sans avoir assez de monde pour allerplus loin.Le soir, l'infanterie, réduite parfois à une compagnie par régiment, résiste sur le terrain qu'elle apayé trop cher pour le vouloir abandonner. Il y a forcément des trous dans la ligne avec des effectifsaussi appauvris mais nous sommes là pour y parer ; les capitaines restent à l'observatoire avec le

personnel de liaison et quelques officiers seuls redescendent vers les batteries pour y passer la nuitsur le qui-vive. Les balles de mitrailleuses, dont les trajectoires épousent la forme du terrain, lesaccompagnent dans ce pénible retour du 26 au soir et l'une d'elles blesse à la cuisse le lieutenantGORSE, orienteur du 2e groupe.La bataille continue ardente le lendemain, car on ne veut pas renoncer encore à bousculerdéfinitivement l'ennemi qui vient de se faire battre et, malgré l'insuffisance des destructions, lesattaques vont succéder aux attaques, avec la même énergie furieuse, pendant plusieurs jours encore.Sans souci de la fatigue et des pertes, l'artillerie fait ce qu'elle peut.Au 3e groupe, le lieutenant ODINOT pousse en avant deux pièces qui sont en pleine vue, mais il lefaut et les trois hommes, que cette section voient tomber, sont vengés par les effets des tirs à vuedirecte dont tous peuvent contrôler la précision.Au 2e groupe, le capitaine LECOMTE saisit une contre-attaque en marche vers le bois Chevron etla fauche.Dans toutes les batteries, les capitaines, rivés aux observatoires de fortune qui couronnent la crête,interdisent à l'ennemi tout mouvement offensif et maintiennent inviolables les résultats acquis.Au soir du 27, la liste glorieuse des morts s'allonge par la chute, au 3e groupe, du lieutenantLECLERC et du sous-lieutenant ROUHARD mortellement frappés à leur poste d'observation.Le 1er octobre c'est le tour du sous-lieutenant MAREY et enfin du capitaine FOUCAULT, dont lamort arrache les larmes aux fantassins du 60e que sa crâne allure avait enthousiasmés.La veille encore, par un de ces tirs vigoureux, dont il avait le secret, il fauchait une contre-attaqueennemie forte d'un bataillon.Toutes ces pertes cruelles ne font que décupler l'ardeur de ceux que le sort épargne.Le tiers des officiers a disparu, mais qu'importe ? Il en reste assez pour commander à des hommescomme ceux du 47e.L'infanterie s'en va épuisée, emportant-ses drapeaux meurtris, mais glorieux. L'artillerie reste. On larenforce par un groupe du 44e R. A. C. auquel succède bientôt un groupe du 26e R. A. C.Des unités plus lourdes s'avancent, dont les chefs demandent aux nôtres de les guider sur ce champde bataille qu'ils ignorent.

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Alors, pour leur propre compte et pour celui des camarades qu'ils aident, les officiers règlent tir surtir, contre-battent l'artillerie et les mitrailleuses adverses et résolvent parfois des problèmes dedestruction dans des conditions d'audace ignorées jusqu'à ce jour. N'alla-t-on pas jusqu'à exécuter,certaine nuit, un tir de brèche dans les fils de fer sans réglage préalable !Et la brèche fut faite, si précise, que le lendemain 4, une compagnie du 359e put y passer.A la 14e D. I. avaient succédé déjà 2 autres divisions, quand le régiment reçut enfin l'ordre d'aller àson tour panser ses blessures.Il se rassembla au camp de Suippes après une marche rendue mouvementée par la persistance, destirs ennemis et l'état chaotique du terrain.La liste des pertes qui s'étale en fin de ce chapitre mesure l'ampleur de l'effort donné.Cette offensive de Champagne fut une des plus sévères actions dans lesquelles le régiment ait étéengagé. Ce fut aussi une des plus glorieuses.Le but final ne fut pas atteint sans doute et Vouziers, dont on prononçait le nom à la veille du 25,demeurait encore dans le lointain des lignes ennemies, mais une étape avait été faite, plusformidable que celle qui restait à faire, on avait enlevé des fortifications que l'ennemi supposaitinviolables ; on avait montré que la guerre de tranchée devait mourir un jour.

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Mutations survenues pendant la périodedu 25 septembre au 11 octobre 1915.

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Le 25 septembre 1915. — Le commandant de VILLARD est tué étant en liaison avec l'infanterie.Le capitaine DELÉROT prend le commandement du 1er groupe.Le lieutenant POUILLEY prend le commandement de la 2e batterie.Le sous-lieutenant TROUTTET est tué en commandant une pièce d'accompagnement.Le sous-lieutenant CHATOT est blessé grièvement en commandant une pièce d'accompagnement.

Le 26 septembre 1915. — Le lieutenant GORSE est blessé par balle et évacué.

Le 27 septembre 1915. — Le lieutenant LECLERC est tué par éclat d'obus.Le lieutenant ODINOT prend le commandement de la 7e batterie.Le sous-lieutenant ROUHARD est tué au poste d'observation.

Le 28 septembre 1915. — Le capitaine EBERSOLT est blessé et évacué.Le lieutenant FAYETTE prend le commandement de la 1re batterie.

Le 29 septembre 1915. — Le lieutenant FAYETTE est blessé et évacué.

Le 1er octobre 1915. — Le capitaine FOUCAULT est tué au poste d'observation.Le lieutenant VINCENT prend le commandement de la 3e batterie.Le sous-lieutenant MARREY est tué au poste d'observation.Le lieutenant de CARCOUET prend le commandement de la 1re batterie.

Le 5 octobre 1915. — Le sous-lieutenant COURTIAU est blessé mortellement.Le capitaine du COLOMBIER est blessé grièvement et évacué.Le lieutenant BOIZOT prend le commandement de la 8e batterie.Le lieutenant SCHWOB est évacué pour maladie.Le lieutenant DUPOUX passe à l'aviation.

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Pertes pendant la période de l'Offensivede Champagne 1915.

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MORTS

Chef d'Escadron de VILLARD Marie-Victorin.Capitaine FOUCAULT Marcel-Jules.Lieutenant LECLERC Georges -Marcel.Sous-Lieutenant TROUTTET Marie-Justin.

» ROUHARD André-Jean.» MAREY Jean-Baptiste.» COURTIAU Jean-François.

1re Batterie. — Brigadier AUBRY Georges-Jules.Canonnier ECHALLIER Antoine. » BUYER Pierre. » MYOTTE-DUGNET Joseph. » CHAGNOT Alphonse. » ROY Jules-Émile. » DECRETTE René. » GIRONNET Pierre. » BUGNON Paul-Albert.

3e Batterie. — Brigadier TONKEUL Louis-Alphonse.Canonnier MIGNOT Joseph-Pierre. » DUMONT Auguste-Léon.

4e Batterie. — Brigadier POIRIER Charles.Canonnier FAURE Alexandre-Jules.

5e Batterie. — Canonnier FAYET Jean-Baptiste.6e Batterie. — Maréchal des Logis PARIS Octave.

» RICHARD Jules.Canonnier BOY Paul-Louis.

7e Batterie. — Canonnier BOLOT Jules. » VOITOT Émile-Auguste. » CLERMONT Marius. » POURCHET Henri-Marius.Maréchal des Logis CUSSEY Louis.

8e Batterie. — Maître-Pointeur MANGOIN Baptiste.Canonnier GUIPET Jules.Maréchal des Logis NELATON Ed.Canonnier NONOTTE Jules. » DÉSIR Gabriel.Maréchal des Logis ROYET Marc.Canonnier LEFÈVRE Charles-Émile.

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9e Batterie. — Maréchal des Logis TRÉBOS Georges.Canonnier DUPRÉ Léon-Émile. » FILLON Joseph. » LASSUS Théophile. » HARTMANN Paul.

BLESSÉS

Capitaine EBERSOLT Georges-Frédéric.Lieutenant GORSE Georges. » SIAU Jean.Sous-Lieutenant CHATOT Jean-Edmond.Lieutenant FAYETTE Bernard-Louis.Capitaine BUREAU du COLOMBIER Joseph-Louis.Lieutenant DUC.1re Batterie. — Brigadier CUENOT Émile.

Maître-Pointeur CHARREYNE Julien.» GUYARD Charles.» DARTENELLE Jean.» BIMBARD Charles.

Brigadier CALMES Louis.Canonnier RICHARD Victor.Médecin Auxiliaire LADROITE Paul.Canonnier THOMASSEY Louis. » PILLER Abel. » BROC Daniel-Marius. » LORDIER Germain-Léon.

2e Batterie. — Canonnier BOURRIER Paul. » MOREL Marie. » THURIET Claude. » TEMPIA Jean. » AUGUSTE Henri. » LAMBOLERT Émile. » MOUGEOT Louis. » PETITEIRE Léon. » GUILLEMIN Joseph.Canonnier FARINE Clément. » GRANDGUILLAUME Félicien. » FAIVRE Léon. » DESAIN Victor.

3e Batterie. — Brigadier GRANGEOT Paul.Canonnier PRETON Joseph. » CHEMIN Louis. » DUPONT Gustave. » COMPIGLE Victor.

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3e Batterie. — Canonnier BARBALAT Henri. » DUBOZ Louis. » CHARLES Jules. » MOREAU Pierre.

4e Batterie. — Maréchal des Logis JACQUEMIN André.Canonnier CATTIN Lucien-Joseph.

5e Batterie. — Canonnier COQUARD Louis. » TROUILLOT Charles. » ARROUEY Louis.

6e Batterie. — Canonnier SAUGE Paul. » PÉCHEUR Paul. » CHAMBELLAND Joseph. » COLLEMANT André.

7e Batterie. — Canonnier CHOULET Charles. » TRIOLEYRE Julien. » COLLIN Camille. » JANUEL Louis. » BONNAMY Louis.Maître-Pointeur MARCHAND Camille.Maréchal des Logis FAURE Claude.Canonnier FORTOUL Léon. » HUGUES Paul-Joseph. » BLONDI Joseph. » COLLERY Roger.Maréchal des Logis CUSSEY Louis.Brigadier REVÉRON Jean.Canonnier VUILLEMIN Émile.

8e Batterie. — Canonnier VIENNET Célestin-Marius.Brigadier GROSPERRIN Jules.Canonnier BRUCHET Marie. » HENRY Léon. » GAMET Joannès. » CARON Lucien. » MORATIN Marcel.

9e Batterie. — Canonnier DAGUET Jean. » GOGUEL Félicien. » CLÉMENT Jules. » FERREUX Jules. » MACHOT Antonin. » RENAUD Henri. » PERRETTE. » LANDRY Ambroise.Maréchal des Logis FRANÇOIS Joseph.Brigadier RAMEY Marc.Canonnier MARQUET Eugène.

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9e Batterie. — Canonnier SUTY Justin. » HUOT Xavier. » GIRARDIN Louis.

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CHAPITRE VIII

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SÉJOUR AU CAMP DE SUIPPES

11 octobre - 19 octobre

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SECTEUR DEWEZE-THUIZY-PROSNES

19 octobre - 13 décembre

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ORDRE DE BATAILLE DES OFFICIERS

le 11 octobre 1915——————

État-Major du Colonel

LUCOTTE. . . . . . . . Colonel. MAIGRET. . . . . . . . Commandant.BORDEUX. . . . . . . . Commandant.VINCENS. . . . . . . . . Lieutenant.

1er Groupe

État-MajorDELÉROT . . . . . . . . .Capitaine.MARCHAIS. . . . . . . .Sous-Lieutenant.BLANCHET. . . . . . . .Sous-Lieutenant.De FLORIAN. . . . . . .Sous-Lieutenant.MATROT. . . . . . . . . . Vétérinaire.FAYOLLE. . . . . . . . . .M. A.-M.

1re BatterieDe CARCOUET. . . . .Lieutenant.GUILLON. . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.HAEM. . . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

2e BatteriePOUILLEY. . . . . . . . LieutenantBRAUN. . . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.BELVAL. . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

3e BatterieVINCENT. . . . . . . . . . Lieutenant.BAILLET. . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

2e Groupe

État-MajorMASSON. . . . . . . . . . Commandant.BARDIN. . . . . . . . . . .Lieutenant.BAISSEY. . . . . . . . . . V. A.-M.NEDEY . . . . . . . . . . . M. A.-M.

4e BatterieASTIER. . . . . . . . . . . .Capitaine.GRUZELLE. . . . . . . . Lieutenant.POIVILLERS. . . . . . . Sous-Lieutenant.

5e BatterieLECOMTE . . . . . . . . Capitaine.De VERCHÈRE. . . . .Sous-Lieutenant.BAGOT. . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.DEBRABANT. . . . . . Sous-Lieutenant.DREYFUS. . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

6e BatterieSTROHL . . . . . . . . . .Capitaine.POSTEL. . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.MÉGNIN. . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

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3e Groupe

État-MajorROUSSEL. . . . . . . . . Commandant.DUC. . . . . . . . . . . . . . Lieutenant.MECHAIN. . . . . . . . .Sous-Lieutenant.LAMY. . . . . . . . . . . . .V. A.-M.MONNOT. . . . . . . . . .M. A.-M.

7e BatterieODINOT. . . . . . . . . . . Lieutenant.AUBERT. . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

8e BatterieBOIZOT. . . . . . . . . . . .Lieutenant.

9e BatterieMARTY . . . . . . . . . . .Capitaine.HAAS. . . . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.ILBERT. . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

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C'est au bivouac du camp de Suippes que, dans la nuit du 10 au 11, les trois groupes serassemblèrent après avoir passé leurs consignes à leurs successeurs.Cette descente des lignes se fit sous les rafales des tirs d'interdiction que l'ennemi envoyait sur toutela zone des arrières.Les éclatements de treize étaient particulièrement désagréables, ils venaient surprendre sans l'avispréalable du bruit de départ et leurs grosses balles puissantes balayaient le terrain, meurtrières àtoutes les distances.Après avoir marché toute la nuit au travers du dédale inextricable des bois catastrophés, des fils defer tordus et des tranchées enchevêtrées, on arriva au camp de Suippes, au moment où le jourcommençait à poindre.Le séjour dans ce camp fut utilisé pour panser les plaies et honorer les morts.Un service solennel, au cours duquel l'aumônier PAYEN du 7e C. A. retraça la page de gloire écritepar les héros du régiment, fut célébré, dans un décor improvisé, dont la couleur locale et la sobriétéimpressionnèrent davantage que n'auraient pu le faire toutes les pompes classiques des cérémoniessimilaires.Le général de VILLARET, commandant le 7e C. A. honorait de sa présence cette messe en pleinair, à l'issue de laquelle, il laissa entendre que le régiment serait largement récompensé pour lebrillant effort qu'il venait de fournir.En tête des récompenses promises, arriva bientôt la première citation du régiment à l'ordre del'Armée (une des premières données à un régiment d'Artillerie) puis, des citations individuelles àtous les échelons et enfin des médailles militaires et des Légions d'honneur.Les braves du 47e recevaient enfin leur part de lauriers.Ce fut à la faveur d'une revue passée par le général commandant le corps d'armée le 19, que laplupart de ces décorations furent accrochées sur la poitrine de ceux qui les avaient si bien méritées.Le repos fut de courte durée.Le 19 à 13 heures, alors que les dernières coupes de Champagne se vidaient en l'honneur desnouveaux médaillés, un ordre d'alerte aussi brutal que celui du 31 juillet 1914 fit sauter tout le

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monde à cheval. A 15 heures, le régiment s'en alla et franchit les 25 kilomètres qui le séparaient deMourmelon, à une allure dont se souviennent les cuisines roulantes.Le commandant BORDEUX, qui menait la colonne, avait un ordre de mission lui prescrivant derenforcer d'urgence le front du 2e C. C., qui venait de subir une attaque coûteuse par vagues de gaz.A la tombée de la nuit, un premier bivouac est pris à la sortie Nord-Est de Mourmelon.A 21 heures, les ordres de détail arrivent : le 2e groupe, précédant les autres, partira de suite pouroccuper aux abords de Beaumont des positions de deuxième ligne, face au secteur où a eu lieu lecoup de main boche. Les groupes 1 et 3 bivouaquent dans la région où ils se trouvent et nemonteront en ligne que plus tard, s'il y a lieu.L'ennemi s'est borné à faire un coup de main va et vient.La présence de l'artillerie de renfort est donc inutile mais, comme le 47e est là, c'est lui qui vamaintenant relever les unités en ligne.Le 1er groupe monte le 23, le 3e le 25 et le 2e quitte bientôt à son tour ses positions de deuxièmeligne, pour aller se substituer aux défenseurs immédiats.De Prunay à Baconnes, les groupes, séparés par de longs intervalles, coopèrent à la défense de cefront de Champagne, tenu par le 2e C. C. dont l'artillerie organique est insuffisante.A gauche, le 2e, au centre, le 1er et à droite le 3e.Les positions, vieilles et vermoulues, sont plus dangereuses que solides et l'ennemi, qui les connaîttoutes, les punit de la moindre activité par un tir d'autant plus efficace, que ses observatoires deBerru, de Nogent-l'Abesse et de la crête des Monts lui donnent les possibilités d'un contrôleabsolu par recoupement.Cette situation n'effraie pas le 47e. Entraîné par son ardeur combative, poussé aussi par la nervositédes occupants des lignes qui, cavaliers pleins de mordant, n'ont pas encore dans les tranchées laphilosophie des vieux locataires, il tire sans souci des Monts qui le surveillent.Aussi, dans ce secteur relativement tranquille, subit-il des bombardements parfois très sérieux et sevoit-il dans l'obligation de changer fréquemment de positions.Ce fut le 47e qui eut la charge de l'observatoire du Sinaï. Merveilleusement fiché sur le piton quidominait Verzy, ce poste, dont les vues étaient considérables, fut confié au lieutenant GRUZELLEde la 4e batterie. Cet officier donna une ampleur spéciale aux fonctions dévolues à son prédécesseuret, spécialiste de l'observatoire, resta à la disposition de la 4e armée dont il fut un des plus brillantsfondateurs du service de la S. R. O. T.Aucune opération importante ne marqua le séjour du régiment dans cette partie du front, l'ennemicependant renouvela ses tentatives d'attaques par les gaz et, s'il ne put faire brèche dans les lignes, ilcausa des pertes sensibles aux cavaliers qui les occupaient.Un coup dur frappa le 1er groupe dont une pièce commandée par le maréchal des logisBROUILLARD fut presque anéantie.En dehors de ce triste incident, la vie se passa calme et tout se chiffra par plus de fatigue que decasse.Dans l'ensemble, le régiment conserva une impression plutôt bonne de cette période intermédiaireentre l'attaque de Champagne et la montée à Verdun. N'y avait-il pas, du reste, deux motifs à latrouver confortable : Le bon vin de la montagne de Reims et le gibier qui bravement ne voulait pasquitter la zone des boqueteaux, servant de masque aux positions de batteries ?

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Pertes pendant le séjour au Secteur de Prosnes

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MORTS

2e Batterie. — Canonnier BECOULET Augustin-Désiré.2e Batterie. — Canonnier BRUNOD Félicien.3e Batterie. — Maréchal des Logis BROUILLARD Émile-Edmond.

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Mutations du 11 au 19 octobre 1915.

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Le 12 octobre 1915. — Le maréchal des logis CHRISTE est promu sous-lieutenant.L'aspirant MONY est promu sous-lieutenant.

Le 19 Octobre 1915. — Le capitaine LECOMTE promu commandant prend le commandement du1er groupe.Le capitaine DELÉROT reprend le commandement de la 2e batterie.Le lieutenant de CARCOUET promu capitaine, prend le commandement de la 5e batterie.Le lieutenant VINCENS prend le commandement de la 1re batterie.Le lieutenant ODINOT promu capitaine, prend le commandement de la 7e batterie.Le lieutenant MÉGNIN de la 6e batterie, passe adjoint au commandant BORDEUX.

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Mutations du 12 octobre au 13 décembre 1915.

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Le 20 octobre 1915. — Le sous-lieutenant ROUSSE arrivé en renfort est classé à la 7e batterie.Le sous-lieutenant ROUSSE passe de la 7e à la 4e batterie.Le sous-lieutenant DREYFUS de la 5e passe à la 7e batterie.Le sous-lieutenant BAGOT de la 5e passe à l'É.-M. 3e groupe.

Le 14 novembre 1915. — Le maréchal des logis MARCOTTE promu sous-lieutenant, passe à la 6e

batterie.

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Le maréchal des logis JAPY promu sous-lieutenant passe à l'É.-M. 2e groupe.

Le 16 novembre 1915. — Le sous-lieutenant HAAS quitte le régiment en congé renouvelable.

Le 22 novembre 1915. — Le sous-lieutenant DEBRABANT part pour l'École d'Application deFontainebleau.Le sous-lieutenant de VERCHÈRE passe à la 5e batterie.

Le 23 novembre 1915. — Le capitaine ODINOT est classé à la 36e batterie du 34e A. C.

Le 29 novembre 1915. — Le lieutenant GRUZELLE est affecté au 10e R. A. D. 60.

Le 2 décembre 1915. — Le colonel LUCOTTE prend le commandement de l'A. du 2e Corps deCavalerie.Le commandant BORDEUX prend le commandement du régiment.Le capitaine MAIGRET passe au 2e C. C.Le lieutenant SCHWOB passe au 2e C. C.

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CHAPITRE IX

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DE LA CHAMPAGNE A VERDUN

13 décembre 1915 - 10 février 1916

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ORDRE DE BATAILLE DES OFFICIERS

le 19 octobre 1915——————

État-Major du Colonel

LUCOTTE. . . . . . . . Colonel. MAIGRET. . . . . . . . Commandant.BORDEUX. . . . . . . . Commandant.MÉGNIN. . . . . . . . . .Lieutenant.SCHWANDER. . . . . Sous-Lieutenant.

1er Groupe

État-MajorLECOMTE . . . . . . . . Commandant.MARCHAIS. . . . . . . .Sous-Lieutenant.BLANCHET. . . . . . . .Sous-Lieutenant.De FLORIAN. . . . . . .Sous-Lieutenant.MATROT. . . . . . . . . . Vétérinaire.FAYOLLE. . . . . . . . . .M. A.-M.

1re BatterieVINCENS. . . . . . . . . . Lieutenant.GUILLON. . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.HAEM. . . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

2e BatterieDELÉROT . . . . . . . . .Capitaine.POUILLEY. . . . . . . . LieutenantBRAUN. . . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.BELVAL. . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

3e BatterieVINCENT. . . . . . . . . . Lieutenant.BAILLET. . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

2e Groupe

État-MajorMASSON. . . . . . . . . . Commandant.De VERCHÈRE. . . . .Sous-Lieutenant.BARDIN. . . . . . . . . . .Lieutenant.BAISSEY. . . . . . . . . . V. A.-M.NEDEY . . . . . . . . . . . M. A.-M.

4e BatterieASTIER. . . . . . . . . . . .Capitaine.GRUZELLE. . . . . . . . Lieutenant.POIVILLERS. . . . . . . Sous-Lieutenant.

5e BatterieDe CARCOUET . . . . . . . . Capitaine.DEBRABANT. . . . . . Sous-Lieutenant.BAGOT. . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.DREYFUS. . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

6e BatterieSTROHL . . . . . . . . . .Capitaine.POSTEL. . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

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3e Groupe

État-MajorROUSSEL. . . . . . . . . Commandant.DUC. . . . . . . . . . . . . . Lieutenant.AUBERT. . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.MECHAIN. . . . . . . . .Sous-Lieutenant.LAMY. . . . . . . . . . . . .V. A.-M.MONNOT. . . . . . . . . .M. A.-M.

7e BatterieODINOT. . . . . . . . . . . Lieutenant.CHRISTE. . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

8e BatterieBOIZOT. . . . . . . . . . . .Lieutenant.MONY. . . . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

9e BatterieMARTY . . . . . . . . . . .Capitaine.HAAS. . . . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.ILBERT. . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

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Le régiment quitta ses positions dans la nuit du 13 au 14 pour gagner par étapes la zone voisine deBar-le-Duc.Le 15, il stationna dans la région de Songy.C'est là, que le colonel LUCOTTE vint lui faire ses adieux.Maintenu à la tête de l'artillerie du 2e C. C., cet officier supérieur devait renoncer à l'honneur decommander plus longtemps le régiment avec lequel il avait franchi la frontière en 1914. Laperspective prochaine d'un commandement plus élevé, dont ses fonctions actuelles constituaient lepalier, ne parvenait pas à atténuer sa tristesse de quitter ses compagnons d'armes de la premièreheure.Ce fut le colonel BERNARD, chef d'État-Major du 7e Corps, qui fut désigné pour le remplacer ; ilvint prendre son commandement le 19, en fin d'étape, alors que les groupes s'installaient dans leurscantonnements définitifs de Mesnil-sur-Saulx, Le Bouchon, Danemarie-sur-Saulx.Du 19 décembre au 15 janvier, les unités ne quittèrent pas cette zone. On y fit de l'instruction,pour amalgamer les renforts et quelques manœuvres d'ensemble avec l'infanterie pour maintenir lacohésion traditionnelle entre les deux armes.Mais, comme le terrain cultivé ne se prêtait guère à ces manœuvres, la division se dirigea vers leCamp de Mailly, pour y achever sa mise au point d'ensemble.Son déplacement se fit par la route et, malgré la température un peu rude, tout le monde fut heureuxde cette vie de grand air, saine et calme à travers des régions que la guerre n'éprouvait plus.Arrivé le 23 janvier dans la région de Mailly, le régiment y resta jusqu'au 3 février.Cantonné dans les villages qui avoisinaient le camp, il n'y goûta pas sans doute un grand confortmais la possibilité de vivre et de galoper loin des marmites constituait à elle seule un charmeappréciable.On fit des évolutions de batterie et de groupe et toutes armes réunies, des manœuvres d'ensemble.A la faveur de ces dernières, on étudia l'hypothèse d'une rupture, semblable à celle du 25septembre, dans le but d'en mieux tirer parti, si, quelque jour, un succès analogue venait couronnerl'effort de la division.

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Une nuit fut consacrée à l'étude d'une concentration à travers champs et chacun se souvient de cettehomérique odyssée des unités de toutes armes qui, sous un ciel sans étoiles, tournèrent en cerclependant .des heures avant d'atteindre le point initial.Le 3 février, la division quitta brusquement Mailly et, par voie ferrée cette fois, regagna la régionde Revigny, Bar-le-Duc.Était-ce à dire que quelque chose se préparait ?Mystère. Nul tuyau ne circulait.Sceptiques donc sur le lendemain, les hommes philosophiquement se contentèrent de vivregaiement ces quelques journées du 3 au 10 pendant lesquelles ils s'acheminaient, par voie ferrée,jusqu'à Revigny puis, par la route, jusqu'à Trémont.

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Mutations du 14 décembre 1915 au 10 février 1916.

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Le 14 décembre 1915. — L'adjudant PARRIAUX est promu sous-lieutenant É.-M. colonel.L'adjudant THIÉBAUD est promu sous-lieutenant, 1re batterie.

Le 18 décembre 1915. — Le lieutenant-colonel BERNARD prend le commandement du régiment.

Le 2 janvier 1916. — Le commandant BORDEUX nommé lieutenant-colonel, prend lecommandement de l'A. C. 7.

Le 28 janvier 1916. — Le lieutenant SIAU rentré de l'hôpital est classé à la 6e batterie.

Le 4 février 1916. — Le capitaine RIGAUD arrivé en renfort prend le commandement de la 7e

batterie.Le lieutenant MÉCHAIN passe à la 8e batterie.Le sous-lieutenant CHRISTE passe à l'É.-M., 3e groupe.Le lieutenant POUILLEY prend le commandement de la 3e batterie.Le lieutenant VINCENS passe à l'É.-M., 1er groupe.

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CHAPITRE X

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PREMIÈRE AFFAIRE DE VERDUN

10 février - 12 mars 1916

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ORDRE DE BATAILLE DES OFFICIERS

le 10 février 1916——————

État-Major du Colonel

BERNARD. . . . . . . . Lieutenant-Colonel. EBERSOLT. . . . . . . .Capitaine.MÉGNIN. . . . . . . . . .Lieutenant.PARRIAUX. . . . . . . .Sous-Lieutenant.

1er Groupe

État-MajorLECOMTE . . . . . . . . Commandant.MARCHAIS. . . . . . . .Sous-Lieutenant.VINCENT. . . . . . . . . . Lieutenant.HAEM. . . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.MATROT. . . . . . . . . . Vétérinaire.FAYOLLE. . . . . . . . . .M. A.-M.

1re BatterieVINCENS. . . . . . . . . . Lieutenant.GUILLON. . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.THIÉBAUT. . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

2e BatterieDELÉROT . . . . . . . . .Capitaine.BRAUN. . . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.BELVAL. . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

3e BatteriePOUILLEY. . . . . . . . LieutenantBLANCHET. . . . . . . .Sous-Lieutenant.BAILLET. . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.De FLORIAN. . . . . . .Sous-Lieutenant.

2e Groupe

État-MajorMASSON. . . . . . . . . . Commandant.JAPY. . . . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.BARDIN. . . . . . . . . . .Lieutenant.BAISSEY. . . . . . . . . . V. A.-M.NEDEY . . . . . . . . . . . M. A.-M.

4e BatterieASTIER. . . . . . . . . . . . Capitaine.POIVILLERS. . . . . . . Sous-Lieutenant.ROUSSE. . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

5e BatterieDe CARCOUET . . . . Capitaine.De VERCHÈRE. . . . .Sous-Lieutenant.DREYFUS. . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

6e BatterieSTROHL . . . . . . . . . .Capitaine.POSTEL. . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.MARCOTTE. . . . . . .Sous-Lieutenant.SIAU. . . . . . . . . . . . . .Lieutenant.

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3e Groupe

État-MajorROUSSEL. . . . . . . . . Commandant.DUC. . . . . . . . . . . . . . Lieutenant.BAGOT. . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.SCHWANDER. . . . . .Sous-Lieutenant.CHRISTE. . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.LAMY. . . . . . . . . . . . .V. A.-M.MONNOT. . . . . . . . . .M. A.-M.

7e BatterieRIGAUD. . . . . . . . . . . Capitaine.AUBERT. . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.DREYFUS. . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

8e BatterieBOIZOT. . . . . . . . . . . .Lieutenant.MONY. . . . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.MECHAIN. . . . . . . . . .Lieutenant.

9e BatterieMARTY . . . . . . . . . . .Capitaine.ILBERT. . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

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Le régiment était encore dans ses cantonnements de la zone voisine de Trémont, quand le 10 aumatin, lui parvint l'ordre de pousser des reconnaissances dans le secteur de Clermont-en-Argonne.Ce secteur était réputé calme, c'était un coin nouveau que l'on disait pittoresque, l'avenir seprésentait donc bien et, ce fut le sourire aux lèvres, que les officiers jetèrent cette bonne nouvelle àleurs hommes, alors que démarraient les voitures qui les conduisaient à cette jolie petite villeincendié par le Boche en 1914.Les reconnaissances ne dépassèrent pas Clermont, un contre-ordre bref les y attendait, qui, sansautres explications, leur enjoignait de retourner d'urgence à leurs cantonnements.Que s'était-il passé ? — Mystère. — Mais on apprit cependant, en interrogeant les uns et autres,qu'une menace très sérieuse était à craindre du côté de Verdun et que, sans doute, la 14e devaitrester disponible pour pouvoir y parer.Comme toujours donc, nous serons à l'Honneur !Jusqu'au 15, quelques étapes vers l'Est, coupées par des arrêts.Le régiment est à cette date rassemblé à une journée de marche en arrière de Verdun, 2e et 3e

groupes à Saint-André ; 1er groupe à Mondrecourt, Neuville-en-Verdunois.Rien ne faisait encore supposer une montée en ligne immédiate. Bien plus, la vaccination venait dereprendre …... et, les humoristes avaient beau prétendre que c'était un signe certain de départimmédiat, on en pouvait conclure logiquement que le séjour allait se prolonger.Or, voici que brutalement, des automobiles viennent enlever les officiers. Le régiment doit suivre.C'était couru......A la nuit noire, les commandants de groupes et de batteries, auxquels s'est joint le colonelBERNARD, arrivent à la caserne Bevaux où, d'importants bureaux organisent la défense deVerdun.La mission très brève est vite donnée : une formidable attaque est imminente, elle devait avoir lieule matin, elle aura peut-être lieu le lendemain, il faut, qu'au jour, les batteries soient en mesure

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d'assurer le barrage.Mais, questionnons-nous, il y a sans doute des positions préparées, tout au moins reconnues, il y ades munitions à pied-d'œuvre, des carnets de tir tout prêts ? Il y a des guides, pour nous y conduire àces positions ?Un sourire répond à ces questions qui semblent intempestives : « Messieurs c'est la guerre demouvement ».La guerre de mouvement !Comment conduire et mettre en place, de nuit, de l'artillerie dans un terrain inconnu ?Comment trouver, de nuit, des positions et, les ayant occupées, y préparer des barrages ?C'est, en réfléchissant avec angoisse à l'insolubilité de ces problèmes que nous passons la premièrepartie de la nuit. Nous allons le long des routes, frapper à la porte des P. C. d'officiers complaisantsqui, connaissant le terrain, pourront nous aider à sortir de cette impasse...... Cependant que lesbatteries, par une pluie torrentielle que vous fouette au visage un vent glacial, gravissent les pentesdes Hauts-de-Meuse.Au jour, le tour de force était résolu. Le 2e groupe et les batteries 8 et 9 étaient en place, prêtes àtirer (la 7e devait rejoindre le 18, tant qu'au 1er groupe il montait en ligne le 17 après une étapeintermédiaire à Vadelaincourt-Souhesmes).C'est de cette façon, que le 47e R. A. C. fut jeté à Verdun......Verdun, secteur de repos pendant 18 mois et où le Boche, ayant endormi son monde, avait décidéde forcer la victoire, par une offensive à grand orchestre que le Kronprinz menait en personne.Trempés jusqu'aux os, hommes et officiers bivouaquent dans les marais, la pluie continue trèsfroide. C'est dur et, pour la première fois, quelques-uns parmi les plus robustes tombent malades (lelieutenant de VERCHÈRE, lui-même, est évacué avec un commencement de congestion).On serre des dents pour ne pas grelotter, on réagit et on s'organise.L'artillerie est ainsi répartie sous le commandement du colonel BERNARD qui a son P. C. à Eix.1er groupement Nord. (appui de la 27e brigade) : commandant BOUSSELLE P. C. Vaux ; 3/47

capitaine MARTY, Bois de la Plume, 2 groupes mixtes de 90 et de 75.2e groupement Sud (appui de la 28e brigade) : commandant MASSON P. C. Scierie d'Eix ; 1/47

commandant LECOMTE ; 2/47 Capitaine ASTIER, 1 groupe de 80 et 1 groupe de 90.Les liaisons s'établissent, les réglages se font, on se hâte.L'attaque se confirme, de plus en plus probable, de plus en plus formidable.Nombreux sont les déserteurs, qui, chaque jour, quittant les lignes ennemies, viennent nous endonner tous les détails et nous communiquer jusqu'aux ordres du Kronprinz.Le temps seul en retarde l'échéance.Montée d'une façon colossale, elle ne peut être différée.Sur plusieurs kilomètres de profondeur, depuis la zone de Montfaucon, jusqu'à celle d'Étain, descanons se touchent, prêts à ouvrir le feu.En arrière, des munitions forment des pyramides qui émaillent toute la plaine.Sous les tirs de préparation, rien ne pourra résister ; ce qui ne sera pas écrasé sera noyé sous une

vague de gaz qui ne pardonnera pas.Ces renseignements sont tellement effrayants que l'on prend le parti d'en rire.Après tout, c'est peut-être là le programme du Boche ; mais notre programme, à nous, est de ne pas

nous laisser faire ; et si c'est la lutte sans merci, tant mieux, car les coups d'épingle ne peuvent finir

la guerre. Et puis, s'il y a peu de défenses en ligne et peu de monde derrière ; notre division n'est-

elle pas là, qui doit contre-attaquer ?

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Avec elle, pas de risques, on pourra tirer et tuer du Boche comme à la Marne, et, comme à laMarne, ces messieurs ne passeront pas.Dès le 17, les corvées de munitions et de matériaux, qui sillonnent les routes, subissent des tirsd'interdiction de plus en plus nourris. L'aspirant JORDAN du 1er groupe, qui commande l'uned'elles à la gare d'Eix-Abaucourt, fait son devoir sans souci des obus qui tombent autour de lui. Ilest mortellement frappé, et ses hommes, qui n'ont plus de chef, continuent leur travail avec le mêmecalme.« Quels gens vous avez là ! s'écrie le lendemain un employé de la gare, au passage du chefd'escadron, avec des hommes comme ceux-là, les Allemands peuvent bien venir, moi je ne m'envais pas. »Le 18, le 19 et le 20, le travail d'organisation se poursuit.Quelques tirs de riposte pour affaiblir le moral de l'ennemi, on se ravitaille et l'on se tient prêt.L'infanterie de la 14e serre vers l'avant, c'est en accompagnant dans ce mouvement le généralcommandant la 28e brigade près duquel il est en liaison, que le sous-lieutenant MARCOTTE du 2e

groupe est grièvement blessé.Au matin du 21, le colonel BERNARD convoque les commandants de groupement pour leurdonner ses dernières instructions.Pendant cette réunion, l'ennemi commence un bombardement violent jusqu'à l'extrême limite de laportée de ses canons.Les 305 et les 420, qui tombent sur les forts, font jaillir des colonnes de poussière et de fumée quiobscurcissent le ciel.Les 13 miaulent à tous les carrefours, les 10 et les 77 balaient les routes et, sur les lignes, les 105 etles 15 martèlent et défoncent sans arrêt.Il ne fait pas bon sur les chemins, il ne fait bon nulle part; le marmitage infernal continue jusqu'au

soir, s'emballant vers 17 heures en un trommel feuer fantastique.Est-ce l'attaque ?Chacun bondit à son poste pour faire son devoir, mais subite.ment tout se calme, l'infanterieallemande ne sortira pas aujourd'hui.La journée a été très dure et le 3e groupe, auquel le hasard réserve pendant ces semaines terribles, unsort plus pénible qu'aux autres, annonce 44 chevaux et 22 hommes hors de combat.Et, pour clore cette liste du 21, il a la grande douleur de voir tomber le capitaine MARTY, dont lahaute valeur et l'abnégation souriante avaient fait un des officiers les plus aimés de ses camarades etde ses hommes.La nuit se passe sur le qui-vive, car le marmitage un instant calmé semble avoir repris une nouvellevigueur.Au P. C. de la scierie, les explosions se succèdent sans arrêt, et quand le jour paraît, il est facile devoir que suivant l'expression « Nous y avons coupé de peu » l'ennemi a manqué son coup.Une correction de quelques mètres, aurait amené le point moyen de ce champ d'entonnoirs quibordent la route, sur la pauvre maison de carton, où 10 officiers et une trentaine d'hommes entassésfaisaient fonctionner les rouages de tout un groupement d'artillerie.On sourit et, tout à coup, un obus arrive qui traverse le mur et éclate dans la bicoque. Personne detouché, puisque tout le monde est dehors, décidément c'est de la veine.........La journée du 22 est la répétition de celle du 21.On apprend sans surprise que plus rien n'existe en ligne.

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Il y avait peu de chose, le tir a tout rasé.Quelle existence pour ceux qui cependant doivent y vivre, pour s'y faire tuer, quand l'ennemisortira !Notre pensée s'en va là-bas, et nous songeons à notre personnel de liaison, qui subit aux premièresloges ces tirs d'écrasement, tapi derrière les arbres que, l'un après l'autre, fauchent les obus.Nous répondons à notre façon, et des concentrations violentes où le brave 75 crache avec sonmaximum de rapidité, s'abattent, tour à tour, sur toutes les zones de rassemblement possible avecune brutalité terrible, pour surprendre, et une densité formidable, pour tuer.Le 23, la situation est floue. Il en ressort toutefois, qu'à notre gauche, l'ennemi a attaqué sur le frontde la 51e division. Celle-ci se défend opiniâtrement. Il faut donc lui venir en aide, en rendantintenable la zone des mouvements de rocade que les renforts ennemis peuvent emprunter et enpilonnant les emplacements possibles des réserves.Toutes les pièces tirent avec fureur, mais, sous ces rafales violentes, l'ennemi regimbe et le 3e

groupe reçoit sa riposte sous la forme d'un tir précis qui brise un canon, fait sauter un caisson, etblesse, avec le lieutenant AUBERT, deux canonniers.La 7e doit légèrement modifier sa position, elle fait un premier déplacement, qu'elle complétera lelendemain 24, et la 8e la suit dans la zone des baraquements de Souville.Le mouvement a été pénible, car les chevaux ne peuvent aller en plein jour chercher les munitionset; c'est à dos d'homme, qu'il les faut transporter.

A 9 heures 50, on apprend que Ornes est attaqué.A 14 heures 45 que Fromezey subit un tir d'écrasement.A 15 heures 15, la nouvelle arrive enfin que les Allemands s'infiltrent dans le bois des Caurrières.C'est l'attaque générale qui prend de l'ampleur et se développe.Précédé d'une nappe mouvante de projectiles, l'ennemi est sorti et progresse sur les Hauts-de-Meuse, à la faveur des destructions qui enlèvent aux faibles effectifs, chargés de garder la ligne, lesmoyens de la défendre.Il progresse, et s'approche de la 9e batterie.Dès 9 heures, le lieutenant DUC, qui a vu des mouvements de retraite, fait jouer ses liaisonslatérales et sollicite des instructions du colonel BERNARD. Lorsque vers 14 heures, l'ordre de replitouche la 9e batterie qu'il commande, la situation paraît très critique : des balles de mitrailleusesricochent sur les tubes et, aux feux de face, se joignent bientôt des feux d'écharpe ; la batterie

commence à être tournée.Avec un sang-froid et un courage admirables, le lieutenant DUC, voiture par voiture, sauve sescanons et les emmène, alors que les Boches ne sont plus qu'à quelques centaines de mètres.Il ne laisse aux mains de l'ennemi que le maréchal des logis DORMOY et un homme capturés aucours d'une reconnaissance.Pendant toute la journée, le colonel BERNARD a tenu le groupement Sud (commandantMASSON) au courant de la situation. Vers 21 heures il la précise : situation sérieuse sur les Hauts-de-Meuse, où l'ennemi a gagné du terrain. Il a fallu replier le 3e groupe, mais dans la plaine tout vabien, la gauche seule des lignes de la plaine a quelque peu retraité pour garder le contact à l'Ouest,aucun mouvement à prévoir pour l'artillerie.Les ravitaillements s'organisent donc pour la nuit.Et voici que vers minuit, un coup de téléphone ordonne :1° Détruire le matériel de 80 et de 90.2° Détruire toutes les munitions qu'on ne pourra emporter.

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3° Retraiter sur les Hauts-de-Meuse, de manière à y être en batterie avant le jour, l'infanterieévacuant ses lignes au lever du jour.Le chef d'escadron commandant le groupement fait répéter l'ordre et, d'urgence, prend sesdispositions pour le faire exécuter.Les liaisons sont précaires, les avant-trains sont loin, la plupart des chevaux sont en cours deravitaillement, rien que la destruction de plusieurs jours de feu exigera un temps considérable.Arrivera-t-on à exécuter avant le jour ?Le souvenir de cette nuit obsède tous ceux qui l'ont vécue.Tous les échelons exigent répétition des ordres et confirmation par écrit.Les officiers du 80 et du 90 supplient qu'on leur envoie des chevaux, pour sauver leur matériel.C'est impossible, tous les chevaux sont employés. Les capitaines de 75 rendent compte qu'ils tirentcomme des brutes, sur les lignes ennemies, pour avoir moins de munitions à faire sauter.......Avant le jour, les canons quittaient les positions, n'y laissant pas un seul obus. Ce qui n'avait pu êtretiré, avait été détruit, défoncé, noyé, enterré. Personne, au 47e, n'avait voulu donner à l'ennemi lajoie de voir les incendies précurseurs d'un mouvement de retraite.Et l'on s'en va, sous les rafales de 10 et de 13 qui balaient la plaine, le long des routes encombréesd'une triple rangée de voitures, où l'on voit, pêle-mêle, des batteries d'artillerie, des T. C. d'infanterieet des véhicules de tous genres chargés du matériel évacué trop tard des villages de la zone que leshabitants n'ont pas voulu quitter.La neige tombe fine et drue et, de temps à autre, une grande flamme illumine l'horizon, c'est undépôt de gargousses ou de grenades qui saute.Longtemps après le jour, alors qu'il n'y avait plus d'infanterie dans la plaine, des avants-trains et destracteurs, retardés par l'embouteillage des routes, allaient rechercher encore du matériel laissé enpanne.Le 47e revint avec ses deux groupes au grand complet, il ne manquait à l'appel que le personnel deliaison (canonniers TISSERAND et GILLES, maréchal des logis DURNEY, qui tombèrent auxmains de l'ennemi, victimes d'une consigne strictement observée).Le 25 donc, les 1er et 2e groupes occupent l'éperon qui, entre Tavanne et Moulainville surplombela Woëvre. A l'extrémité de cet éperon, la batterie fixe du Mardi Gras constitue un observatoire depremier ordre, où les officiers vont vivre, jour et nuit, pour faire payer cher à l'ennemi son avanceen terrain découvert.Rapidement comme toujours, les liaisons s'installent et tout fonctionne à l'heure dite.La veille, Ornes est tombé et l'ennemi va tenter aujourd'hui d'enlever toute la zone entre Vaux etDamloup. Malgré la violence du marmitage qui le précède, il n'atteint pas ses objectifs, mais lazone des bois est dévastée et le 3e groupe, privé de son masque, est encore obligé de changer deposition.Aux 1er et 2e groupes, un travail formidable est audacieusement entrepris, il s'agit de sauver lesmunitions qui sont à la Fiéveterie et dont l'ennemi s'approche d'heure en heure. Toutes les nuitsdonc, les batteries mobilisent leurs attelages, et les conducteurs, avec un héroïsme sans égal, font lanavette sur ce parcours bouleversé, heureux, chaque fois qu'une voiture est enlevée, de penser quec'est une tonne de plus, que leurs camarades vont pouvoir lancer sur les Boches.Le XXe Corps arrive le 26, se superpose au XXXe et contre-attaque. A ce moment la division,morcelée pour constituer des îlots de résistance, a fondu en de telles proportions, qu'elle est à laveille d'être submergée.

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La ligne se fixe donc plus précise. Elle est jalonnée par Bras-Douaumont-Hardaumont et Eix.(L'ouvrage d'Hardaumont est aux mains de l'ennemi).Le fort de Douaumont, premier pilier de la défense, a été enlevé le matin par surprise, à la faveurd'une relève et, quelle que brillante qu'ait été la contre-attaque déclenchée par les zouaves pour lereprendre, il n'a pu être dégagé complètement.Quel insolent triomphe pour l'ennemi qui doit illuminer dans toutes ses villes, et dont l'audace vaêtre décuplée !Une rage sourde gronde au fond de nos cœurs. Il ne faut plus que le Boche avance.Le général PÉTAIN vient d'arriver, la 2e armée, qu'il commande, s'organise chaque jour pluspuissamment...... tout le passé n'est qu'un cauchemar, l'ennemi ne passera pas.Le lendemain 27, un affreux bombardement s'abat sur les ruines de Vaux et sur lesbaraquements de Souville qui bientôt ne forment plus qu'un brasier. De toutes parts, des batteriesnouvelles entrent en jeu, qui se sont installées sur nos emplacements évacués et que le 75 n'arrivepas à atteindre.Ce scénario est le prélude d'une attaque pour le soir, mais vers 16 heures, le 3e groupe fait une telleconcentration sur le vallon de Vaux, que l'attaque n'a pas lieu.Le colonel GERST, commandant la brigade, adresse alors une lettre de félicitations au capitaineRIGAUD qui commande le groupe.A droite, dans la zone des groupes 1 et 2, une contre-attaque est montée pour reprendre de l'air dansla plaine en direction de la station d'Eix. Mais les troupes arrivent trop tard pour opérer de jour,elles subissent.de lourdes pertes avant d'entrer en ligne, et n'enregistrent en somme que des gainsinsignifiants.Le 27 fut donc une journée de fixation, dans laquelle l'artillerie eut un rôle primordial. Le 47e

n'avait-il pas, à lui seul, tiré plus de dix mille coups !Mentionnons au passage les services exceptionnels rendus par le lieutenant VINCENT qui, restanten permanence en 1re ligne près de la Fiéveterie, permit au groupement du Mardi Gras aveclequel il resta toujours en liaison, malgré des difficultés sans nom, d'agir avec à-propos et à coupsûr.Le 28, aucune attaque ne mord nulle part.Le 29, la 7e batterie est encore astreinte à un nouveau déplacement, C'est ce jour-là que les batteriesdu Mardi Gras arrêtent net une puissante attaque à son débouché des bois de Morainville.Au soir de ce même jour, le colonel BERNARD inaugure son P. C. du tunnel de Tavannes, c'est làqu'il restera jusqu'au 3, dans une atmosphère épouvantable, que les tirs d'obus à gaz viendrontencore empester.Le 2, une attaque sur Vaux est encore brisée par le 3e groupe ; mais, plus à gauche, le village deDouaumont tombe aux mains de l'ennemi.Le 3, la 14e division cède la main à la 120e. Ce qui reste de l'infanterie s'en va épuisé, maisl'artillerie reste en place, car il ne faut pas que la densité des tirs diminue.La période qui va suivre est surtout marquée par la fréquence journalière des tirs à obus toxiques,les gaz qui s'en dégagent stagnent dans les ravins et rendent plus épouvantable encore l'existencedes coureurs et des téléphonistes.Le 4 au soir, une brillante contre-attaque de la division POLLACHI dégage et reprend le villagede Douaumont, mais cette opération devait être sans lendemain, car ce village ne pouvait sedéfendre par lui-même et devait retomber quelques jours plus tard aux mains de l'ennemi.

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L'aviation allemande qui depuis le début de l'offensive nous domine, continue son œuvredéprimante. En groupes compacts, les « AS » ennemis viennent à faible altitude survoler les ligneset les arrières, et rien n'est enrageant comme ce spectacle qu'il faut subir.Et puis, à la suite de ces vols de reconnaissance, les tirs s'abattent toujours plus meurtriers sur lesbatteries. C'est ainsi que le 5, les batteries 6, 2 et 3 sont en butte à une concentration qui leur causeles plus lourdes pertes.Le 6, la bataille continue toujours aussi pénible, le colonel BERNARD mandé au tunnel deTavannes qu'il avait quitté l'avant-veille, en revient légèrement blessé.Le lendemain 7, des bruits de relève circulent, mais de forts bombardements, précurseurs d'unenouvelle attaque, écrasent la région de Vaux et de la Laufée. La relève aura-t-elle lieu ? Onapprend dans la soirée que le XXe Corps cède la place au XXIe, et que, provisoirement, la relève del'artillerie est suspendue, car une attaque est imminente.Le 8, le bombardement redouble d'intensité, la 3e batterie est à nouveau noyée par les gaz, elle n'aplus qu'un canon et tire tout de même.Mais, elle, et ses voisines, voient arriver avec un soupir de soulagement un renfort d'artilleurs à piedqui vont leur permettre de continuer la lutte.Pendant toute la journée du 9, la situation dans la région de Vaux est confuse. Les Allemands ontattaqué et ils ont gagné du terrain dans le village, qui serait à eux jusqu'à l'Église. En outre, desisolés se sont infiltrés sur les pentes du fort.On se demande si ces audacieux pourront tenir, car leurs allées et venues se font en pleine vue surun terrain que nous balayons sans cesse.Or, ces audacieux ont tenu, ils ont pullulé tels des fourmis, et ce sont eux qui plus tard ont menacéle fort.Du côté d'Eix l'ennemi progresse aussi.Mauvaise journée que cette journée du 9, l'infanterie s'est repliée jusqu'au bas des pentes, le villaged'Eix devient un bastion avancé.Le soir, trois officiers de la 8e, ensevelis dans un abri par un obus à gaz, sont évacués avecd'horribles brûlures, ce qui porte à plus de 15 les pertes de ce jour.Que va pouvoir faire cette batterie qui n'a plus d'officiers, et dont tous les carnets de tir sont enfouissous les décombres ?L'aspirant BAILLET en prend le commandement et assure la persistance du feu jusqu'à l'arrivée dulieutenant BAGOT. Cet officier parvient à refaire en pleine nuit tout un carnet de tir, et la 8e peutcontinuer sa mission.Le 10, c'est la relève du 3e groupe épuisé.Le 11, le bombardement continue violent dans la région de Damloup et sur les pentes ; à cette

menace d'attaque, nous répondons par une riposte tellement énergique que le front reste inviolé.Dans la nuit du 11 au 12, relève du 1er groupe.Dans la nuit du 12 au 13, relève du 2e groupe.Le commandant MASSON s'en va avec le colonel BERNARD à l'aube du 13, sur une routeparsemée de cadavres et de débris de toutes sortes. Là des voitures, là des chevaux coupés en deux,tout n'est que chaos dans cet arrière front de Verdun, où l'ennemi a voulu semer la mort jusqu'àl'extrême limite delà portée de ses canons.Un obus qui tombe en avant des chevaux manque de faire encore de nombreuses victimes, on prendun détour et l'on arrive à Landrecourt, où tout le régiment est rassemblé.

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Ainsi se terminait pour le 47e R. A. C. cette période héroïque que l'on est convenu d'appeler « la 1re

affaire de Verdun ».En ligne du 16 Février au 12 Mars, il avait appuyé successivement la défense des XXXe, XXe etXXIe C. A. au plus fort de la poussée ennemie.Trente-six tués, quatre disparus, cent blessés, tel fut le bilan de ses pertes en hommes. Son déchet enchevaux dépassait deux cents. Chaque batterie avait dû remplacer au moins deux foisses canons et avait tiré chaque jour plusieurs fois le plein de ses coffres.Ce tableau, faisant suite à l'exposé des événements de chaque jour, donne une idée, mais une idéebien vague encore, de ce qui fut fait et de ce qui fut subi.Nulle parole humaine ne peut avoir la prétention de faire un tableau vrai.Il est des situations qu'on peut peindre, il en est d'autres qu'il faut vivre.Il n'y eut pas des actes de bravoures, la bravoure fut le lot de chaque homme.Faire son devoir, est une formule banale. Au 47, on fit toujours plus que son devoir.Le lendemain de la relève de sa batterie, le capitaine ASTIER retourne en ligne, et quelles lignes !pour améliorer le tir de ses successeurs.Un jour, le jeune COTE, qui assure la liaison entre le Mardi-Gras et le Tunnel, veut quitter letunnel pour une mission urgente.A la porte, un factionnaire lui barre la route, car les obus à gaz tombent à l'entrée. Il passe outre encourant et apporte son pli.Il faut relier par téléphone le Mardi-Gras et le Tunnel ; pour avoir une ligne qui marche une heure,

le brigadier PIGUET travaille 48 heures, l'ennemi avançant plus vite à briser sa ligne que lui à laréparer.Et que dire de ces cuisiniers dont le point d'honneur était de soigner leur menu d'autant mieux, quela situation était plus infernale ?Que dire enfin de ces téléphonistes du lieutenant VINCENT, qui, en première ligne, au plus fortd'un marmitage, sortant pour réparer, répondent à ceux qui leur crient « Vous êtes fous ? » —« C'est d'habitude quand ça marmite que les lignes sont coupées. »Verdun fut un charnier, un chaos.Pas un atome de terre, sur les flancs torturés de ces collines, qui n'ait bu du sang français, qui n'aitentendu souffrir, ou qui n'ait vu mourir.Rien ne pourra refleurir sur cette terre éventrée qui recouvre des ruines. Mais qu'importe, que cetteimmensité reste stérile ; sa récolte d'héroïsme a été assez riche, pour qu'elle refuse de produire autre

chose à jamais.

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Pertes pendant la première période de Verdundu 15 février au 11 mars 1916.

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MORTS

Capitaine MARTY Jean-Anatole.1re Batterie. — Aspirant JORDAN Georges.

Canonnier NEDEY Félix-Albert. » ALZINGRE Léon. » LECOMTE Séraphin.

2e Batterie. — Canonnier FAIVRE Henri. » GÉANT François.

3e Batterie. — Maréchal des Logis VACHET.Canonnier BIDOT Fleury.Maître-Pointeur GAGELIN Eugène.Canonnier DELAUDRIÈRE Ludovic.Maître-Pointeur DUBOST Claude.

5e Batterie. — Maréchal des Logis-Chef REBOUILLAT.Canonnier GONTAGNY François. » FRANÇOIS Auguste. » GOUVERNE Léon.Brigadier VUILLAUMIE Édouard.Maître-Pointeur DELANNE Fernand.

6e Batterie. — Maréchal des Logis JACQUEMARD.Canonnier GIRARDOT Paul. » JACOB Paul.

7e Batterie. — Trompette EXCOFFIER Louis.Canonnier WECK Auguste. » CONVERT Maurice. » JACQUOT Maurice. » MOINE Maxime.Brigadier REFE Ludovic.Canonnier MALARME Marcel.

8e Batterie. — Brigadier MAGNIN Charles.Canonnier MERCIER Valentin. » PILLOD Louis.Maréchal des Logis ROUSSELOT André.Canonnier KIEFFER Charles. » LACROIX Lucien.Maréchal des Logis RIGENBACH Jean.Adjudant BARDENET Gabriel.Canonnier THIÉBAUD Léon.

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8e Batterie. — Canonnier JARRAUD Joseph. » POUX Paul. » COQ Eugène. » GAMET Joannès.Maréchal des Logis VIAL Jean.Canonnier PONCET Louis. » LEGAY Jean. » MELIN Jules.Maître-Pointeur GROSJEAN Maurice.

9e Batterie. — Brigadier DÉMEUSY Georges.Maître-Pointeur CAPDEVILLE Marcel.Canonnier LORMET Alfred. » BOURDON Paul. » BONNET Henri.Maréchal des Logis MUNIER René

BLESSÉS

Lieutenant MÉCHAIN Paul. » BOIZOT Charles-Albert.Sous-Lieutenant MONY Joseph. » MARCOTTE Jean.2e Batterie. — Canonnier BRESSAL Jean.

» DECŒUR Marcel. » FAIVRE Henri.

3e Batterie. — Canonnier BOSSART Clément. » MAILLOT Henri.

4e Batterie. — Canonnier FORCARD Albert. » PERROT-MINOT Robert.. » RUEZ Hippolyte. » VANNIER Georges.

5e Batterie. — Maréchal des Logis BOILEAU.Canonnier DEMESY Émile. » JACOB Frédéric.Canonnier BIDAN Maurice. » BOLIFRAN Émile. » MERCIER Fernand.

6e Batterie. — Maître-Pointeur CANONNIER Jules.» BRUN Jean.

Canonnier BERTRAND Joseph. » DELAMARCHE Pierre. » LAMBERT Paul. » GUENIN Arsène.

7e Batterie. — Canonnier PASTEUR Georges. » LEBLANC.

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7e Batterie. — Canonnier MÉNÉTRIER. » COURCEY Camille.

» VERNEREY Louis. » NAPPEY Albert. » ŒUVRARD Marcel.Brigadier ROCA Henri.Canonnier GROSAMY Paul.Brigadier HEIDET Louis. » CHARLOT René.

8e Batterie. — Brigadier GROSPERRIN Charles.Canonnier PY Jean-Baptiste.Maître-Pointeur MONIN Charles.

» ALLEMAND Justin.Canonnier BELEY Jules-Eugène. » SURLEAU Charles. » BESANCON Victor.Maréchal des Logis ENGELHARD Charles.Canonnier TOITOT Auguste. » BERNARD Eusèbe. » VIRY Paul. » JEANNIN Alfred. » DONZE Armand. » BOURRET Félix. » BEAUSEIGNEUR Paul. » BEJEANNIN Désiré. » BAINIER Fernand. » FRECHIN Ernest. » BERARD Edmond. » DEQUEANT Nazaire. » MERCIER Octave.

9e Batterie. — Canonnier SUTY Justin. » GENET Narcisse. » CHVEIZER Jean. » CHARMOILLE Marie. » CAMUS Florent. » BOURLIER Frédéric. » SIRE Georges. » ECHINGER Jean. » BINETHRUY Constant. » BEUGNOT Abel. » GOHIER Étienne. » DECOURBET Eugène.Maître-Pointeur GREGET Paul.Maréchal des Logis ANCELLE Claude.Maître-Pointeur GUEUTAL Louis.

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9e Batterie. — Canonnier TOURNERET Marcel. » LEPINOIS Léon. » BRETON Auguste. » ROBBE César. » GENET. » CATTIN Jean. » PLOYE Paul. » VERNEREY Émile. » LAVALETTE Émile. » HUGUES Paul.

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Mutations du 10 février au 12 mars 1916.

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Le 20 Février 1916. — Le sous-lieutenant DEBRABANT venant de Fontainebleau rejoint la 5e

batterie.

Le 21 Février 1916. — Le lieutenant de VERCHÈRE est évacué.Le sous-lieutenant MARCOTTE blessé grièvement est évacué.Le capitaine MARTY est tué.Le lieutenant DUC prend le commandement de la 9e batterie.

Le 9 Mars 1916. — Le lieutenant BOIZOT est blessé et évacué.Le lieutenant SCHWANDER prend le commandement de la 8e batterie.Le lieutenant MÉCHAIN blessé est évacué.Le sous-lieutenant ILBERT blessé est évacué.Le lieutenant SIAU évacué pour blessure.

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CHAPITRE XI

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ENTRE LES DEUX VERDUN

12 mars - 13 avril.

2e AFFAIRE DE VERDUN

13 avril - 7 mai.

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ORDRE DE BATAILLE DES OFFICIERS

le 17 avril 1916——————

État-Major du Colonel

BERNARD. . . . . . . . Lieutenant-Colonel. ROUSSEL. . . . . . . . .Commandant.EBERSOLT. . . . . . . .Capitaine.WAELES. . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.PARRIAUX. . . . . . . .Sous-Lieutenant.Du PASQUIER. . . . .Sous-Lieutenant.

1er Groupe

État-MajorLECOMTE . . . . . . . . Commandant.MARCHAIS. . . . . . . .Lieutenant.BRAUN. . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.HAEM. . . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.MATROT. . . . . . . . . . Vétérinaire.FAYOLLE. . . . . . . . . .M. A.-M.

1re BatterieVINCENS. . . . . . . . . . Lieutenant.GUILLON. . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.THIÉBAUT. . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

2e BatterieDELÉROT . . . . . . . . .Capitaine.REROLLE . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.BELVAL. . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

3e BatteriePOUILLEY. . . . . . . . LieutenantBAILLET. . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.De FLORIAN. . . . . . .Sous-Lieutenant.

2e Groupe

État-MajorMASSON. . . . . . . . . . Commandant.VINCENT. . . . . . . . . .Lieutenant.JAPY. . . . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.BARDIN. . . . . . . . . . .Lieutenant.BAISSEY. . . . . . . . . . V. A.-M.NEDEY . . . . . . . . . . . M. A.-M.

4e BatterieMÉGNIN. . . . . . . . . . . Lieutenant.ROUSSE. . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.TIGNOLET. . . . . . . . . Sous-Lieutenant.GARCIN. . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

5e BatterieDe CARCOUET . . . .Capitaine.De VERCHÈRE. . . . .Sous-Lieutenant.DEBRABANT. . . . . . .Sous-Lieutenant.

6e BatterieSTROHL . . . . . . . . . .Capitaine.POSTEL. . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.De TURCKHEIM . . .Sous-Lieutenant.

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3e Groupe

État-MajorASTIER. . . . . . . . . . . Capitaine.BAGOT. . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.CHRISTE. . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.LAMY. . . . . . . . . . . . .V. A.-M.MONNOT. . . . . . . . . .M. A.-M.

7e BatterieRIGAUD. . . . . . . . . . . Capitaine.AUBERT. . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.DREYFUS. . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

8e BatterieSCHWANDER. . . . . . .Sous-Lieutenant.POIVILLERS. . . . . . . Sous-Lieutenant.AUBRY. . . . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

9e BatterieDUC. . . . . . . . . . . . . . Lieutenant.ILBERT. . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.BLANCHET. . . . . . . Sous-Lieutenant.

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Harassé, mais non pas abattu, le régiment tout entier dont les derniers éléments ont quitté Verdun le13, s'éloigne de quelques étapes vers le Sud-Est, pour aller se refaire dans une zone plussympathique.C'est un entracte de quelques semaines, c'est une pause dans la lutte, après quoi l'on reviendra jeterdans la balance de cette bataille gigantesque, où le Kronprinz joue son va tout, une nouvellesomme de sacrifices et d'héroïsme, pour la faire définitivement pencher en faveur de la France.Les Groupes 1 et 3 ont, jusqu'au 12 avril, un repos complet dans les régions de Vignot et deFoug.Quelques travaux d'organisation d'arrière ligne, pour le compte des 6e et 31e C. A. auxquels ils sontrattachés, occupent les loisirs de cette tranquille période.Le 2e groupe fut moins heureux, il avait quitté les positions le dernier, il fut cueilli lors de sonpassage à Lavallée par le 8e corps qui le fit aussitôt monter en ligne, dans le secteur des Parochesdevant Saint-Mihiel. Il n'eut donc pas de repos.Il y eut cependant quelque détente pour lui, car ce coin du front, que les marmites fréquentaient peuet dont les grandes futaies regorgeaient de sangliers, sembla tout de même un paradis à ceux quivenaient de là-bas.Mais des travaux de toutes sortes et l'obligation de monter une garde vigilante enlevèrent aupersonnel, hommes et chevaux, la possibilité de se refaire complètement.Les batteries 4 et 5 trouvèrent des positions qu'elles n'eurent qu'à améliorer, la 6e dut créer la siennede toutes pièces.Et les conducteurs, malgré leur légitime désir de retaper leur cavalerie exténuée, durent sacrifier lessoins urgents qu'elle réclamait, pour se faire manœuvres et charpentiers de fortune et construire desbaraquements de deuxième ligne.Enfin, la nécessité d'assurer toutes les permanences, qu'un secteur exige des artilleurs consciencieuxqui l'occupent et de faire tous les travaux annexes d'organisation de positions de repli acheva decompléter l'effort que chacun dut fournir et qui finalement fut sérieux.

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Le tir fut intéressant, car on avait des munitions pour donner le change et fixer les effectifs d'enface.Les capitaines les utilisèrent pour faire la chasse aux Boches ; ils eurent tôt fait de compléter le

merveilleux observatoire du fort des Paroches par des miradors ou des éléments de tranchées, et,surveillant ainsi l'ennemi dans ses moindres allées et venues, ils purent, tout en respectant laconsigne de « Saint-Mihiel inviolable », causer par leur tir aux lapins des pertes sensibles auxAllemands qui circulaient sur la périphérie de la ville. Ces derniers imaginèrent alors de se faireaccompagner par des femmes...... ou des hommes déguisés en femmes.Les réactions furent faibles, juste assez de marmites pour n'en pas perdre l'habitude et, pouratténuer, aux soirs des gros bombardement que l'on entendait sous Verdun, je ne sais quelle faussehonte de ne plus y être encore.Le 12 avril, les groupes 1 et 2 évacuent leurs cantonnements de repos et s'en vont sur Lempire,bivouac des troupes d'artillerie qui montent au front de Verdun. Ils y sont rejoints le 15 par le 2e

groupe qui, le 13, a quitté son secteur au milieu de la nuit, escorté de la traditionnelle pluie battantequi affectionne les relèves.Du 15 au 20, c'est l'attente précédant la montée en ligne, on réorganise les commandements à lafaveur des rentrées et des nominations, On interroge ceux qui descendent, pour savoir ce qui sepasse là-haut. On s'assimile l'ambiance de la lutte que l'on va revivre et, tel un cheval sellé quis'énerve, le régiment finit par s'impatienter d'attendre.Puisqu'il faut y aller, qu'on y aille tout de suite.La bataille est encore acharnée, chacun le sait, mais ce n'est plus la lutte à un contre dix, ce n'estplus l'écrasement sans moyens pour répondre ; la riposte égale l'attaque.

Et dans les airs l'aviation, et sur le terrain la grosse artillerie, ne tolèrent plus le monologue duBoche ; on cause. L'infanterie soutenue résiste et contre-attaque et chaque avance coûte si cher à

l'ennemi que, s'il arrive à Verdun, il lui restera juste assez de monde pour enterrer ses morts.Le 21, les missions sont données aux reconnaissances qui s'en vont.La division, englobée dans le groupement NIVELLE, reçoit en partage la défense du fort de Vaux.Les relèves de toutes les unités et de tous les états-majors se font petit à petit.Le 3e groupe, qui, lors de la première affaire, avait été le plus sérieusement engagé, fut logiquementdésigné pour occuper la meilleure des trois positions.Près du carrefour de la Madeleine, à bonne distance des lignes, il put diminuer ses pertes et, grâceà des liaisons relativement faciles avec l'arrière, réduire au strict minimum la fatigue desconducteurs et des chevaux. Il coopéra énergiquement à la défense du front dont il avait la garde, etles nombreux barrages qu'il déclencha, de jour comme de nuit, n'empêchèrent pas ses hommes detravailler.Ses positions précaires au début, étaient solidement achevées quand il les céda à ses successeurs.Comme toujours, son personnel fut admirable de calme et d'abnégation.C'est, un jour, le brigadier d'ordinaire SAINT-VOIRIN qui, arrivant au pas, au plus fort d'unmarmitage, répond aux officiers qui l'interpellent et lui disent de se hâter « Je ne peux pas,j'apporte des œufs ».C'est le maître-pointeur BREZENGER, mortellement atteint par l'éclat de sa pièce, qui dit à soncommandant de batterie le capitaine RIGAUD « Ça ne fait rien, on leur en a fichu pour leurcompte, et ce ne sont pas eux qui m'ont eu ».Le 1er groupe ne commença ses reconnaissances que le 24, et c'est dans la nuit du 25 au 26, queses unités montèrent en ligne pour relever les batteries du 1/43.

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Elles allèrent occuper, au Nord du bois de la Caillette, quelques uns des nombreux emplacementscatastrophés, qui pullulaient dans cette zone de mort, et le P. C. du commandant de groupe futinstallé dans une poudrière, tapie sur le revers sud du coteau, au sommet duquel émergeaient lesruines sinistres du village de Fleury.Jusqu'au 5, c'est une mission particulière que remplit le groupe, il est à la disposition d'une divisionde gauche dont le P. C. est Froideterre.Cette mission temporaire cesse le 5 et, relevé à cette date par le 1/24, il remonte en ligne, après unenuit passée aux échelons, cette fois dans le secteur de la 14e D. I. face à Vaux-Danloup.La batterie de L'hôpital, nouveau P. C. du chef d'escadron, marque le centre du dispositif : en avantles batteries 1 et 2, en arrière la 3e.Dès le début, l'existence s'annonce pénible. Les bombardements de l'ennemi martèlent sans arrêtcette zone classique d'emplacements d'artillerie et les bombardements atteignent une telle violencesur la 2e batterie qu'il faut bientôt reporter celle-ci en arrière, à hauteur de la 3e.Cette malheureuse 2e batterie, déjà si éprouvée dans le passé, perd en une seule journée la plupart deses sous-officiers, fauchés par un même obus. Il faut pour la compléter faire appel aux deux autres.Mais les pertes ne diminuent pas le rendement des unités d'élite.Tirs d'interdiction et tirs de barrage continuent à sortir, de ces positions meurtries, toujours aussiinstantanés, toujours aussi violents, crachant à la face du boche la volonté d'agir quand bien mêmeon est sous son feu.Et ces tirs qui disloquent les rassemblements, qui empêchent les ravitaillements, qui brisent lesattaques, transforment, pour l'ennemi, le front de Verdun en un front infernal, où fondent chaquejour ses effectifs.Saluons au passage la noble figure du maréchal des logis COUTURIER de la 2e batterie, tombépour la France le 7 mai. Le bombardement était d'une violence extrême ce jour-là. Soucieux de lavie des siens, il fit abriter son monde, mais, responsable des barrages, il resta de sa personne à sonposte. Un obus lui faucha les deux jambes.Sa mort est une de ces morts glorieuses qui honore le 47e. Elle symbolise l'esprit sublime descadres, qui ont su prêcher d'exemple jusqu'au sacrifice, pour conserver leur personnel en mains.Le capitaine POUILLEY et le sous-lieutenant de FLORIAN, enterrés vivants par un obus au butsur leur observatoire de Souville, eurent la chance de s'en tirer avec de simples contusions.Quelques semaines plus tard, toujours alerte et plein d'entrain, le capitaine POUILLEY reprenait lecommandement de sa batterie.Le 2e groupe eut l'honneur d'être désigné pour aller occuper, à la tête du ravin des Vignes, uneaudacieuse position nouvellement armée.Dans le but de battre les angles morts des pentes nord du fort de Vaux, le colonel ESTIENNEavait eu l'idée de pousser un groupe à l'ouest et à hauteur du fort, de manière à balayer par des feuxde flanc la zone inaccessible aux trajectoires tendues des canons de campagne.Merveilleuse pour la mission tactique imposée, cette position fut terrible pour le personnel qui,pendant 28 jours, y vécut les nerfs tendus.Mille mètres à peine séparaient le groupe de la zone des premières lignes, il était donc en plein dansla région des plus durs marmitages, à la merci du moindre recul de la division voisine, dans lesecteur de laquelle il vivait isolé. Enfin, pour arriver jusqu'à lui, les ravitaillements avaient, aller etretour, 25 kilomètres à faire, par des pistes impossibles, à travers une zone chaotique que l'ennemibombardait sans arrêt.

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Toutes ces conditions étaient spécialement sévères, mais au-dessus de ces contingences matérielles,quelque chose de plus terrible encore pesait de son poids sur tout le monde. C'était la responsabilité.Le sort du fort de Vaux dépendait d'un tir lancé trop tard, et l'absence de liaisons sûres avec sesdéfenseurs immédiats assujettissait tout le monde à vivre âprement la bataille pour conclure desmoindres indices les intentions possibles de l'ennemi et agir au sentiment.Officiers, sous-officiers, signaleurs, servants vécurent, rivés à à leurs postes de tir ou de guet,tellement prêts toujours, que les barrages en arrivèrent à précéder les fusées de demande.Quelle vie pour ceux qui, aux postes d'observation, subissaient la menace constante d'unengloutissement sous l'écrasement colossal d'un 305 ou d'un 420 !Quelle vie pour les servants, dont une moitié travaillait aux coltinages et aux terrassements, tandisque l'autre moitié dormait sous les roues de ses canons pour en être plus près !Quelle vie pour les téléphonistes, qui savaient qu'il ne fallait pas qu'une ligne fut coupée, et dont lerôle était de sortir quand l'avalanche incitait à rentrer !Quelle vie pour les coureurs, gavroches de 19 ans pour la plupart, qui, les yeux rougis par les gaz etles vêtements déchiquetés, droit devant eux, le bâton dans la main, crânant un peu, s'en allaient aveccette belle désinvolture, qu'on traiterait de folie si elle n'était sublime !Et quelle vie enfin pour ces conducteurs, qui ne dormaient jamais, puisqu'ils allaient de jourchercher les munitions qu'ils amenaient de nuit et passaient ainsi les heures faites pour se reposer àrefaire inlassablement, à la lueur des éclatements qui les enveloppaient, les mortels trajets dufaubourg pavé au ravin des Vignes.Chaque soir, des conducteurs tombaient, mais comment les autres auraient-ils été impressionnés enprésence des leçons d'énergie que ceux-là leur donnaient ?Un jour à la 5e, à la tête de ses deux caissons, le brigadier BONNOT est tué par un obus qui faucheles deux chevaux de devant de la voiture de tête. Le canonnier LABRUDE, dont l'œil est arraché,refuse les secours et s'en va seul à pied. Son camarade HUGUES a une jambe broyée, il reste sur leterrain jusqu'au retour de la corvée sans pousser une plainte, il s'étonne seulement d'avoir froid auxpieds.Les deux seuls conducteurs valides remettent tout en ordre, ramassent le harnachement des chevauxtués et, attelant chacun une voiture, terminent leur mission.Sur les positions, la malchance voulut, qu'aux accidents causés par les projectiles ennemis, vinssents'ajouter les navrants épisodes des pièces qui sautaient.Malgré tout, le moral resta élevé. Un jour, le canonnier FOURIGNON, pointeur d'une pièce, a lebras arraché par l'éclatement de son canon. Courageusement, il blague et, se tournant vers sonLieutenant silencieusement triste. « Voulez-vous me rouler une cigarette, mon Lieutenant, carvoyez-vous maintenant j'en suis incapable ».......C'est encore à la 6e, le maréchal des logis JACQUEMIN, phénomène de courage universellementconnu déjà, qui sort au plus fort d'un marmitage et se jette sur un dépôt de munitions qui sautent !C'est le lieutenant JAPY, qui, voulant tenter l'impossible, essaie d'installer une liaison avec le fortde Vaux. Il y va de jour, car il n'a pas le temps d'attendre la nuit qui seule permet d'habituded'accéder au fort. Il y va au plus court, car malgré les conseils impératifs de ceux dont il côtoie lesP. C., il n'a pas les loisirs de faire des détours. Il remplit sa mission et est grièvement blessé au fortde Vaux même. Le commandant de là-bas veut l'évacuer, il s'y refuse, car il a son rendu compte àfaire ; il s'échappe donc couvert de sang et refait à pied les 5 kilomètres de parcours impossible qu'il

a déjà fait le matin.

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Arrêtons ici les citations, nous ne pourrions les énumérer toutes.Le 2e groupe du 47e R. A. C. tint 28 jours à cette position que les prédécesseurs n'avaient occupéequ'une semaine, et que les successeurs durent évacuer.Il y vécut des heures tristes sans doute, car il y vit tomber les siens, des heures d'angoisse aussi, car,le 7 mai, pour n'en citer qu'une, pris dans le remous d'une attaque frontale, il dut sortir sesmousquetons pour se défendre sur ses pièces.Mais tout cela est oublié, il ne lui reste comme souvenir, que celui d'une belle page d'histoire, vécuedans un décor fantastique.…...Aux plus lugubres choses en effet, on peut trouver des charmes. Le souvenir du stage au ravindes Vignes restera solidaire du spectacle féerique qu'offraient ces nuits tragiques où, la musiqueinfernale des éclatements tout proches se mêlait aux aboiements des 75, aux claquements des piècesde marine et aux sifflements des obusiers, tandis que tout s'illuminait sous l'effet des fuséesmulticolores et des gerbes de feu des canons dont les trajectoires se croisaient sur nos têtes.Le stage au ravin des Vignes restera solidaire enfin et surtout de la haute mission de confiance quiavait été confiée et qui fut remplie. Le fort de Vaux devait être défendu. Il resta inviolé.

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Pertes pendant la deuxième période de Verdunmai 1916.

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MORTS

1re Batterie. — Canonnier BLONDEAU Louis-Maxime. » CARMIEU Gustave-François. » SCHNŒBELEN Aloïse-François. » TRAVERS Auguste.

2e Batterie. — Maréchal des Logis COUTURIER Arthur-Paul.» TOURNU Pierre.» DUFÊTRE Paul.

Canonnier GERBER Joseph. » HUOT Albert-Frédéric. » HENRY Joseph. » FARUEL Joseph.

3e Batterie. — Maréchal des Logis BERNER Charles.Maître-Pointeur VIRET Henri.Canonnier JEANNEROT Charles.

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3e Batterie. — Canonnier FAVRE Paul.4e Batterie. — Canonnier LABOURIÉ Pierre.5e Batterie. — Brigadier BONNOT Charles.6e Batterie. — Maître-Pointeur LARCHER Henri.

Canonnier DOILLON Noé-Amédée.7e Batterie. — Maître-Pointeur BREGINGER Alexandre.

Canonnier GOY Jean.8e Batterie. — Maître-Pointeur ALLEMAND Marcel.9e Batterie. — Canonnier BAHY Maurice.

» VERNEREY Louis. » FLAGEOULOT Marie-Jean. » MAILLARD Jules. » PAGET Louis.

BLESSÉS

Capitaine POUILLEY Léon-Henri.Sous-Lieutenant JAPY Raymond,

» De FLORIAN Xavier.» REROLLE Étienne.» AUBRY Raymond.

1re Batterie. — Canonnier BULLE Henri. » BRUNET Marc. » LACHICHE Joseph. » ROZ Jean.Aspirant CAZALIS Jean.

2e Batterie. — Canonnier BONIFACE René. » BIMOZ Joseph. » COLLONGES Octave. » GARRET André. » GUNTZ Joseph. » FLODROPS Alphonse. » HUET Armand. » VASSEUR Etelbert.Maréchal des Logis PETER Joseph.

» EME Paul.» FOLLOT Alphonse.

3e Batterie. — Maréchal des Logis MASSARD Auguste.Maître-Pointeur CLOLERY Raoul.Brigadier PITHION François.Canonnier CODOT Victor. » GOINGUENE Félix.Maréchal des Logis DELOUARD Germain.

4e Batterie. — Canonnier GULLING Charles. » CAMUS Louis.

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4e Batterie. — Canonnier COURVOISIER René. » PIERRE Louis. » MEUNIER Émile.Maréchal des Logis MEMEUZON Jean-Lucien.

» BALANCHE Paul.» BENOIT Henri.

5e Batterie. — Maréchal des Logis SEVY Georges.Maître-Pointeur FOURIGNON Marcel.Brigadier ALARME Auguste.Canonnier HUGUES Maurice. » LABRUDE Georges. » MÉRAT Eugène. » CHEVASSUS Louis. » LONVIS Jean. » LACAGNE.

6e Batterie. — Canonnier DEUNELIN Louis. » PELTIER Sylvain. » JACQUOT Adrien. » DREZET Justin. » ALLEMAND Charles.Trompette COUDEN Léon.Maréchal des Logis MAREZ Jean-Baptiste.

7e Batterie. — Canonnier FORTOUL Léon.Maréchal des Logis FAURE Claude-Marie.

8e Batterie. — Maréchal des Logis de BELENET Olivier.Canonnier AZAIS Fernand.

9e Batterie. — Canonnier NARSOT Camille. » JACQUET Félix. » PICON Marie.

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Mutations du 12 mars au 13 avril 1916.————————

Le 12 mars 1916. — Le lieutenant VINCENS du 1er groupe est classé à l'É.-M. du 2e groupe.Le sous-lieutenant POIVILLIERS passe au 3e groupe.

Le 20 mars 1916. — Le lieutenant SIAU est évacué, suite de blessures.

Le 21 mars 1916. — Le sous-lieutenant WALES arrivé en renfort, classé à l'É.-M. du colonel.Le sous-lieutenant REROLLE arrivé en renfort classé à la 2e batterie.

Le 11 avril 1916. — Le lieutenant POUILLEY est promu capitaine.L'adjudant AUBRY est promu sous-lieutenant à la 8e batterie.L'adjudant TIGNOLET est promu sous-lieutenant, 4e batterie.

Le 15 avril 1916. — L'aspirant GARCIN promu sous-lieutenant, 4e batterie.L'aspirant de TURCKHEIM promu sous-lieutenant, 6e batterie.L'aspirant Du PASQUIER promu sous-lieutenant É.-M. colonel.

Le 16 avril 1916. — Le lieutenant de VERCHÈRE rentre de l'hôpital, classé à la 5e batterie.Le commandant ROUSSEL prend les fonctions de lieutenant-colonel.Le capitaine ASTIER prend le commandement du 3e groupe.Le lieutenant MÉGNIN prend le commandement de la 4e batterie.

Mutations du 18 Avril au 18 Mai 1916.————————

Le 27 avril 1916. — Le sous-lieutenant JAPY blessé est évacué.

Le 28 avril 1916. — L'aspirant BAILLET est promu sous-lieutenant.

Le 30 avril 1916. — Le capitaine POUILLEY blessé est évacué.Le lieutenant VINCENS prend le commandement de la 3e batterie.

Le 2 mai 1916. — Le sous-lieutenant REROLLE blessé est évacué.

Le 5 mai 1916. — Le sous-lieutenant AUBRY blessé par balle d'avion est évacué.Le lieutenant AUBERT est évacué pour maladie.

Le 10 mai 1916. — Le sous-lieutenant JAPY rentre de l'hôpital, É.-M, 2e groupe.

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CHAPITRE XII

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DE VERDUN A LA SOMME

(SECTEUR DES VOSGES)

18 mai - 21 juillet.

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ORDRE DE BATAILLE DES OFFICIERS

le 18 mai 1916——————

État-Major du Colonel

BERNARD. . . . . . . . Lieutenant-Colonel. ROUSSEL. . . . . . . . .Commandant.EBERSOLT. . . . . . . .Capitaine.WAELES. . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.PARRIAUX. . . . . . . .Sous-Lieutenant.Du PASQUIER. . . . .Sous-Lieutenant.

1er Groupe

État-MajorLECOMTE . . . . . . . . Commandant.MARCHAIS. . . . . . . .Lieutenant.HAEM. . . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.BRAUN. . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.MATROT. . . . . . . . . . Vétérinaire.FAYOLLE. . . . . . . . . .M. A.-M.

1re BatterieVINCENS. . . . . . . . . . Lieutenant.GUILLON. . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.THIÉBAUT. . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

2e BatterieDELÉROT . . . . . . . . .Capitaine.REROLLE . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.BELVAL. . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

3e BatterieVINCENT. . . . . . . . . LieutenantBAILLET. . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.De FLORIAN. . . . . . .Sous-Lieutenant.

2e Groupe

État-MajorMASSON. . . . . . . . . . Commandant.BARDIN. . . . . . . . . . .Lieutenant.JAPY. . . . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.BAISSEY. . . . . . . . . . V. A.-M.NEDEY . . . . . . . . . . . M. A.-M.

4e BatterieMÉGNIN. . . . . . . . . . . Lieutenant.ROUSSE. . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.TIGNOLET. . . . . . . . . Sous-Lieutenant.GARCIN. . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

5e BatterieDe CARCOUET . . . .Capitaine.De VERCHÈRE. . . . .Lieutenant.DEBRABANT. . . . . . .Sous-Lieutenant.

6e BatterieSTROHL . . . . . . . . . .Capitaine.POSTEL. . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.De TURCKHEIM . . .Sous-Lieutenant.

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3e Groupe

État-MajorASTIER. . . . . . . . . . . Capitaine.OLIVIER. . . . . . . . . .Lieutenant.BAGOT. . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.CHRISTE. . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.MONNOT. . . . . . . . . .M. A.-M.LAMY. . . . . . . . . . . . .V. A.-M.

7e BatterieRIGAUD. . . . . . . . . . .Capitaine.DREYFUS. . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

8e BatterieSCHWANDER. . . . . . .Sous-Lieutenant.POIVILLERS. . . . . . . Sous-Lieutenant.BAILLET. . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

9e BatterieDUC. . . . . . . . . . . . . . Lieutenant.ILBERT. . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.BLANCHET. . . . . . . Sous-Lieutenant.

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Relevés de Verdun, dans la nuit du 18 au 19, par des unités du 33e et du 44e R. A. C., les groupess'en allèrent bivouaquer à Senoncourt.Du 19 au 21, ils serrent par étapes sur la zone de Revigny où ils embarquent le 22 à destinationdes Vosges.Leur région de stationnement, modifiée en cours de route, est définie par le triangle Vagney (1er

groupe), Saint-Amé (2e groupe) Le Syndicat (3e groupe).Les 1er et 3e groupes, aiguillés directement sur cette zone, débarquent le 23 à Bruyères etCornimont, dans le voisinage immédiat de leurs cantonnements définitifs, où ils arrivent quelquesheures après.Le 2e groupe, débarqué à La Chapelle, dans la soirée du 23, bivouaque à Laval et doit faire troisétapes pour atteindre Saint-Amé.Du 25 au 30, les unités restent en place ; c'est le repos.

Les hommes bénéficient d'un calme à peu près complet pendant cette trop courte période, mais lesofficiers doivent encore l'abréger pour aller faire les reconnaissances des secteurs qu'ils irontoccuper.Pendant quelques jours donc, éloignant de leurs yeux le souvenir des mauvaises heures, les hommesrespirent, dorment, et vivent dans une région dont les maisons sont debout, dont les prés sont verts,et que l'air pur des Vosges vient assainir à grands flots.Le 31, par un beau temps clair, les hommes et les chevaux encore amaigris sans doute, mais un peurefaits cependant s'en vont cantonner à côté des échelons des unités que le régiment vient relever.Le 1er groupe, placé au centre, en appui de la 28e brigade dont le P. C. est Gérardmer, dispose decette élégante ville d'eaux pour loger tout son monde.Le 3e groupe, placé à droite, en appui de la 27e brigade, installe ses échelons à Willer, jolie petitecité de la vallée de Saint- Amarin.Le 2e groupe, détaché à la 26e D. I. dispose des baraquements construits à la sortie de Rudlin dansla vallée de la Meurthe.

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Les positions de batterie, tapies sur les plateaux qui, à l'est de ces vallées, descendent vers l'ennemi,sont en général solides, pittoresques et confortables. Leurs organisations ont pu, depuis deux ans,être améliorées à loisir par les locataires à long bail qui peuplent ces secteurs privilégiés de la natureet riches en matériaux de toutes sortes.Une position seule reste sévère, dans ce cadre de villégiature, c'est celle de la 6e qui est placée àquelques centaines de mètres des premières lignes. Elle est évidemment constituée par despyramides de rochers qui permettent de dormir relativement tranquille, mais, très avancée et très envue, elle fut l'objectif facile, sur lequel chaque jour l'ennemi envoyait ces tirs énervants qui rendentimpossible la vie au dehors.Le 2e groupe eut à défendre le secteur du Linge, depuis la tête de Faux jusqu'à Sulzern. Son chefd'escadron totalisait l'important commandement de plusieurs groupements de tous calibres et avaitson P. C. au Muhlenwald ; ses capitaines, commandant chacun un groupement, habitaient des P. C.

observatoires, véritables chalets « Cure d'air » et laissaient à leurs lieutenants le commandementdes batteries qui, à leurs pieds, se terraient discrètement dans les hautes futaies des beaux sapins desVosges.Le dispositif des deux autres groupes était analogue. Le 1er groupe défendait le secteur deGachney, jointif avec celui du Linge.Plus au sud, le 3e groupe coopérait à la défense de la partie nord du secteur de l'Hartmann.La mission des batteries fut purement défensive, Un coup de main cependant, dans la zone du 1er

groupe, réveilla quelques heures l'activité de ce coin des Vosges, où l'on vivait tranquille, depuis lescoûteuses opérations du Linge et de l'Hartmann.La vie de chacun fut une vie de grand air. On ne se lassait pas de respirer à pleins poumons, à lafaveur des longues randonnées pédestres, que l'étalement du dispositif obligeait à faire chaque jour.Aussi le personnel se retrouva-t-il bientôt vigoureux et plein d'ardeur. Il ne perdit rien de sesqualités militaires car, d'abord, il y avait des promenades en ligne, comme celles que l'on faisaitpour atteindre les pentes du Linge, qui rappelaient à la rude réalité, en imposant l'escortedésagréable des éclatements à revers et les balles de mitrailleuses de flanc. Et puis, les observatoiresétaient tellement merveilleux, que le tir aux lapins, pourtant délaissé dans ce secteur, tenta plus d'uncapitaine soucieux de conserver son personnel en mains et de faire du mal aux Boches.Quelques blessés légers auraient été le seul tribut payé dans les Vosges par le régiment, si desaccidents graves d'éclatements de pièces n'avaient augmenté la liste des morts au 1er groupe.A la fin du séjour, les groupes 2 et 3 exécutèrent des mouvements de rocade, conséquences d'ordres,que la suite modifia et qui leur imposèrent des fatigues inhérentes à des relèves et des installationsnouvelles. Mais, les opérations de la Somme aspirant les réserves, il fallait bien que le contre-coups'en fit sentir par des remaniements journaliers dans le personnel des secteurs.Le 1er juillet, le 3e groupe cède donc momentanément la place au 53e R. A. C. et, après trois étapes,arrive dans le secteur du Linge et de la tête de Faux pour y libérer les unités du 29e d'artillerie.Le mouvement reçoit un commencement d'exécution le 4 et est annulé le 8, de sorte qu'à cette date,refaisant en sens inverse le chemin parcouru, le 3e groupe s'achemine à nouveau vers ses anciennespositions qu'il réoccupe le 10.Le 2e groupe, touché le 8 par l'ordre qui l'aiguille vers l'Hartmann, fait partir de suite ses voitureset ses servants. Seuls les officiers et quelques spécialistes demeurent en place jusqu'au 10. Le 11au matin, les nouvelles positions étaient occupées au Nord Ouest de Thann.L'organisation de ce secteur très étendu contraignit les batteries à se scinder par sections et mêmepar pièces. La fatigue du personnel en fut accrue.

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Tous ces déplacements précédèrent de peu le mouvement de relève général qui fut entamé le 14.Le 18 juillet, les trois groupes, après quelques journées d'étapes, atteignirent la zone de Bruyèresoù ils s'embarquèrent vers le 20.Le 21 au soir, les unités débarquant aux abords immédiats d'Amiens allèrent prendre leurscantonnements de concentration à Bacouel (3e groupe), Plachy-Guillon (2e groupe), Plouzel (1er

groupe), en arrière du front d'Amiens où l'offensive du général FOCH battait son plein.

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Pertes pendant la période des Vosgesjuin-juillet 1916.

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MORTS

2e Batterie. — Canonnier PHARISIEN Rémy.

BLESSÉS

2e Batterie. — Maître-Pointeur BONY Henri.3e Batterie. — Canonnier PONSOT Joseph.

» BALLAY François. » MOUGENOT Fergeux.

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Mutations du 18 mai au 27 juillet 1916.

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Le 26 mai 1916. — Le lieutenant OLIVIER arrivé en renfort est classé au 3e groupe.

Le 3 juin 1916. — Le capitaine ASTIER est nommé commandant.

Le 5 juin 1916. — Le lieutenant SCHWANDER est nommé capitaine.

Le 8 juin 1916. — Le lieutenant VINCENS est nommé capitaine.

Le 13 juin 1916. — Le capitaine POUILLEY rentré de convalescence, reprend le commandementde la 3e batterie.

Le 9 juin 1916. — Le lieutenant AUBERT rentré de l'hôpital est classé au 3e groupe.

Le 15 juin 1916. — Le sous-lieutenant LEVISALLE arrivé en renfort, est classé au 1er groupe.

Le 16 juin 1916. — Le sous-lieutenant DEBRABANT de la 5e batterie passe à la 4e batterie.

Le 20 juillet 1916. — Le capitaine DELÉROT quitte le régiment.Le lieutenant VINCENT prend le commandement de la 2e batterie.

Le 21 juillet 1916. — Le lieutenant LACOURTE venu du 36e R. A. C. est classé au 1er groupe.

Le 23 juillet 1916. — Le lieutenant MÉGNIN est promu capitaine.

Le 27 juillet 1916. — Le lieutenant SIAU rentré de convalescence est classé au 2e groupe.Le sous-lieutenant MALBET arrivé en renfort, est classé à la 5e batterie.Le sous-lieutenant BRAUN arrivé en renfort est classé au 3e groupe.Le sous-lieutenant TIGNOLET classé à l'É.-M. régiment observateur en avion.Le Sous-lieutenant GUILLON classé à l'É.- M. régiment observateur en avion.

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CHAPITRE XIII

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L'OFFENSIVE DE LA SOMME

21 juillet - 19 septembre 1916

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ORDRE DE BATAILLE DES OFFICIERS

le 21 juillet 1916——————

État-Major du Colonel

ROUSSEL. . . . . . . . .Commandant.EBERSOLT. . . . . . . .Capitaine.WAELES. . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.PARRIAUX. . . . . . . .Sous-Lieutenant.

Du PASQUIER. . . . .Sous-Lieutenant.TIGNOLET. . . . . . . .Sous-Lieutenant.GUILLON. . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

1er Groupe

État-MajorLECOMTE . . . . . . . . Commandant.MARCHAIS. . . . . . . .Lieutenant.LACOURTE. . . . . . . .Lieutenant.BRAUN. . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.HAEM. . . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.MATROT. . . . . . . . . . V. A.-M.FAYOLLE. . . . . . . . . .M. A.-M.

1re BatterieVINCENS. . . . . . . . . . Capitaine.THIÉBAUT. . . . . . . . . Sous-Lieutenant.LEVISSALLE. . . . . . . Sous-Lieutenant.

2e BatterieVINCENT. . . . . . . . . .Lieutenant.REROLLE . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.BELVAL. . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

3e BatteriePOUILLEY. . . . . . . . Capitaine.BAILLET. . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.De FLORIAN. . . . . . .Sous-Lieutenant.

2e Groupe

État-MajorMASSON. . . . . . . . . . Commandant.SIAU. . . . . . . . . . . . . .Lieutenant.JAPY. . . . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.BARDIN. . . . . . . . . . .Lieutenant.NEDEY . . . . . . . . . . . M. A.-M.BAISSEY. . . . . . . . . . V. A.-M.

4e BatterieMÉGNIN. . . . . . . . . . . Capitaine.ROUSSE. . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.DEBRABANT . . . . . . .Sous-Lieutenant.GARCIN. . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

5e BatterieDe CARCOUET . . . .Capitaine.De VERCHÈRE. . . . .Lieutenant.MALBET. . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

6e BatterieSTROHL . . . . . . . . . .Capitaine.POSTEL. . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.De TURCKHEIM . . .Sous-Lieutenant.

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3e Groupe

État-MajorASTIER. . . . . . . . . . . Capitaine.OLIVIER. . . . . . . . . .Lieutenant.BAGOT. . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.CHRISTE. . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.BRAUN. . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.MONNOT. . . . . . . . . .M. A.-M.LAMY. . . . . . . . . . . . .V. A.-M.

7e BatterieRIGAUD. . . . . . . . . . . Capitaine.OLIVIER. . . . . . . . . . .Lieutenant.DREYFUS. . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

8e BatterieSCHWANDER. . . . . . .Capitaine.POIVILLERS. . . . . . . Sous-Lieutenant.BAILLET. . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

9e BatterieDUC. . . . . . . . . . . . . . Lieutenant.BLANCHET. . . . . . . Sous-Lieutenant.ILBERT. . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

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La 14e division descendait des Vosges dans la Somme pour prendre part aux actions offensives quivenaient d'y être déclenchées.De part et d'autre de la rivière, prolongeant au Sud la grande poussée que les Anglais menaient plusau Nord, l'attaque française avait obtenu des résultats remarquables, en enlevant de haute lutte toutle système fortifié des premières lignes ennemies.La poursuite de cette opération s'imposait, car elle était le plus sûr moyen de décongestionner lefront de Verdun et puis l'exploitation du succès ouvrait la porte aux plus larges horizons.Le séjour du régiment dans la zone de débarquement est très bref, qu'importe ? Le personnel a pu serefaire dans les Vosges, et la perspective d'aller enfin de l'avant, après avoir si longtemps subi lavolonté du Boche, prédispose tout le monde à entrer dans l'arène avec le plus bel entrain.Le 23, revue du colonel BERNARD qui remet les décorations de Verdun.Le 24, reconnaissance de l'A. D.Le 25, reconnaissance de l'A. C. D. et des commandants de groupe, pendant que les unités serrentsur Cattenchy, Fouencamps et Boves.Le 26, nouvelle reconnaissance des mêmes officiers, pendant que les batteries se concentrent dansla zone des camps très vastes qui s'étalent aux abords d'Hamel.Donc le 27, tout le régiment bivouaque à une étape des lignes et ses officiers ont pris avec l'avant uncontact suffisant pour satisfaire les curiosités de chacun.Les affaires vont bien, le Boche s'est laissé rouler à plate-couture et sa réaction actuelle n'est pas decelles qui peuvent impressionner les troupes de Verdun.Une très grosse activité règne sur tout le front français. Les munitions s’amoncellent le long desroutes où les déversent les tacots et les camions. Les batteries de tous calibres peuplent le bled.Partout on entend les moteurs d'aviation qui ronflent.... ce sera peut-être dur, mais ce seraintéressant, car les moyens ne manquent pas.

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A dix heures, le 2e groupe évacue son cantonnement pour céder la place au 44e R.I. Il s'en va dansun bivouac voisin et, à peine a-t-il formé son parc, qu'un ordre urgent lui prescrit de monter enligne.Il part à bonne allure et, le soir, englobé dans le groupement ROGER du 20e corps, il prend positionsur les prairies qui, à l'ouest de l'usine Saint-Gobain, sont baignées par les méandres de laboucle de la Somme.Pourquoi cette alerte subite ?C'est parce que une attaque sérieuse est en cours, avec la collaboration des Anglais et lecommandement a voulu grossir les moyens. Le 1er groupe ne monte pas encore, parce qu'on leréserve pour l'accompagnement du jour J. Le 3e groupe ne monte pas non plus, parce que les unitésdu 20e corps lui ont pris ses canons pour remplacer les leurs.L'attaque du 30, malgré son succès initial, ne donne pas tous les résultats escomptés. Le 1er grouperenonce donc à faire la poursuite, et prend position dès le soir de ce jour dans le voisinage du 2e.C'est le 5 seulement, que le 3e groupe, ayant rejoint les deux autres, tout le régiment se trouve enplace. Il est échelonné en profondeur et ce principe d'échelonnement sera respecté jusqu'à la fin desopérations, les bonds se feront par passage de lignes, de telle sorte, que chaque groupe se trouveraalternativement en tête, puis en queue.Le 5 marque encore la date, à laquelle le 7e corps se substituant au 20e, le colonel BERNARDprend le commandement du groupement de campagne dont fait partie le 47e.A partir de maintenant, les opérations vont se dérouler sans arrêt. Deux divisions sont en ligne,poussées par deux autres qui les relèvent et alternent. L'artillerie de toutes les divisions, qui passenttour à tour dans ces secteurs jointifs, reste en place pour doubler la densité habituelle des feux. Enoutre, l'A. C. 7, placée sur la rive Sud, prend de revers les objectifs que les A.C.D. contrebattent defront et une formidable artillerie longue et puissante bat les arrières, démolit les obstacles ets'attaque aux batteries ennemies.Du 5 août au 13 septembre, lendemain de la prise de Bouchavesnes, les attaques succédèrent auxattaques, elles permirent au corps d'armée d'enregistrer une avance de 7 kilomètres, et à la divisionde pousser une pointe audacieuse en avant de la ligne jalonnée par les unités voisines.Hardiment, l'artillerie suivit son infanterie pas à pas. Et l'on conçoit l'importance de l'effort fournipar un personnel qui, pendant 53 jours, sans reprendre haleine, dut appuyer plus de dix attaquesdans un terrain que chaque jour la réaction de l'ennemi rendait plus impraticable, et faire, à traversune zone bouleversée, les changements de positions que comporta la réussite de la plupart d'entreelles.Pas de repos donc pour les équipes de reconnaissance, qui, les soirs d'attaque, après avoir menél'assaut, devaient préparer la marche en avant des unités et trouver les positions dans un terrain, oùla pénurie d'emplacements engendrait la course au premier occupant.Pas de repos pour les servants, qui tiraient jour et nuit et travaillaient aux organisations dulendemain, avant d'avoir achevé celles de la veille.Pas de repos pour les conducteurs qui, par des pistes de plus en plus rares et de plus en pluscoupées, devaient assurer tous les transports.Cette période soutient la comparaison avec celle de Verdun. Les pertes y furent sensiblement lesmêmes et l'effort physique déployé peut-être supérieur encore. Mais il y avait, sur la Somme, lefacteur moral qui décupla les énergies. Toutes les fatigues du jour étaient vite oubliées le lendemain,lorsque l'on pouvait fouler aux pieds le terrain conquis. Ce n'était plus la défensive déprimante, legros dos sous l'avalanche, la résistance passive au ras du sol. C'était le mouvement, avec l'imprévu

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Campagne 1914 – 1918 - Historique du 47e Régiment d’Artillerie de CampagneSchmitt Frères, Imprimeurs-Éditeurs – Belfort

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des jours et la nouveauté des lieux. C'est pourquoi jusqu'au bout, le personnel a tenu, refusant biensouvent, malade ou blessé, de se laisser évacuer. Il ne voulait pas manquer une seule étape de cetteépopée glorieuse.Parcourons brièvement les événements de chaque jour.La première affaire, à laquelle participèrent les canons du 47e, fut l'opération menée le 30 juillet enliaison avec les Anglais. Ce jour-là, grâce à l'appui du 2e groupe, seul engagé, la progression sur ladroite atteint la ferme de Monacu. La résistance acharnée de l'ennemi ne permit malheureusementpas d'exploiter largement le succès et la réaction fut très violente jusque sur les arrières. Tant auxéchelons du 2e groupe, qu'au bivouac du 3e, près de Cappy, les pertes s'élevèrent à 12 pour leshommes, à 16 pour les chevaux.Une nouvelle attaque dans la même région fut déclenchée le 2 vers 15 heures avec la participationdes groupes 1 et 2. L'orienteur du 2e groupe eut la chance de découvrir un observatoire donnant desvues de revers sur les objectifs assignés. Grâce à un tour de force réalisé par les téléphonistes, lesliaisons furent prêtes avant l'heure H et des tirs d'une extrême précision accompagnèrent l'infanteriejusqu'à la tranchée Albessard qui fut enlevée.Le 5, tandis que le 3e groupe monte en ligne à l'est de la boucle de la Somme, le 2e se porte àl'intérieur de la boucle par permutation avec le 4e R. A. C. et le lendemain 6, la batteriePOUILLEY du 1er groupe passe en tête à hauteur du « Chapeau de Gendarme ».Le 7, on essaie d'enlever les derniers contreforts du Tortillard, mais les boqueteaux à base defortins, qui flanquent la vallée, résistent aux destructions les plus puissantes et la journée se terminesans résultat appréciable.Au lever du jour le 8, des reconnaissances hardies du capitaine POUILLEY et du lieutenant deVERCHÈRE déterminent les obstacles qui, la veille, ont fait échouer l'opération ; et celle-ci,entreprise à nouveau, réussit enfin grâce à la plus grande précision des tirs de l'artillerie. Mentiondoit être faite de ceux que le lieutenant de VERCHÈRE eut l'audace de risquer sur la tranchée dela Lippa, alors qu'on s'y battait déjà à la grenade. La tranchée de la Lippa fut enlevée ainsi que lebois Trois voisin.Le 9. le 10 et le 12, nouvelles attaques qui font tomber les dernières défenses de la vallée duTortillard et permettent de mordre dans la position suivante, dont le bois des Riez forme le centreet le bastion avancé.Mais ce bastion est en complet angle mort. La garde en constitue la garnison et résiste à tous lesassauts.Malgré ce demi échec, l'artillerie s'avance et le 12 au soir, les batteries 2 et 3 qui sont passées entête, s'installent à la carrière d'Eulenbourg.Pendant toute la période précédente et pendant quelques jours encore, la situation des canons de 75devint extrêmement critique ; au moindre tir, les tubes gonflaient et les déchets qui en résultèrent

atteignirent dans certains groupes jusqu'à 60 pour 100.La cause accidentelle de ces incidents ne fut trouvée que le 17, on supprima les lots suspects(S. C. P. T. P.) et les canons retrouvèrent leur vieille vigueur d'antan, conciliable avec les tirsjournaliers de 4 à 600 coups qui leur étaient imposés.Les attaques, sur cette position fameuse du bois des Riez, vont continuer le 13, le 16, le 21, le 26 etle 3 septembre. Tantôt ce seront des poussées latérales pour la déborder, tantôt des attaquesfrontales, comme celle du 16, pour l'enlever d'un bloc. Et ce sera toujours à recommencer devant lasolidité de la défense et l'énergie farouche de ces soldats de la garde qui ont fait le serment de ne passe rendre vivants.

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La progression des groupes continue cependant à la faveur des gains de terrain les plus faibles.Le 20, c'est le 2e qui dépasse le 3e et se place à l'est de Curlu.Le 28, c'est le 3e qui franchit la crête de la Chapelle de Curlu et descend dans la vallée duTortillard.Cet audacieux déplacement se fait par une pluie battante. Il n'y a plus de route et c'est par une pistede fortune, qui serpente au milieu des entonnoirs, des boyaux et des tranchées, que les trois batteriesdoivent transporter les canons et les milliers de projectiles qui accompagnent chacun d'eux.A chaque instant, un obus tombe, brise une voiture et embouteille la colonne. Les chevauxembourbés n'avancent plus; c'est un poids de moins de savoir, le 29 au matin, que le groupeASTIER est en place.Le 3 marque la fin de la résistance ennemie sur cette coûteuse position des Riez. Une attaquedébordante fait tomber l'organisation du chemin creux, et la progression se poursuit jusqu'à la lignesuivante, jalonnée par les tranchées de Terline et de Mossoul qui sont enlevées.Le lendemain, c'est la crête des observatoires qui tombe ; l'artillerie pousse un cri de joie, car elle

aura des yeux maintenant pour fouiller tous les fonds du bois Reynette et du bois Marrières. Lesreconnaissances partent et, au cours de l'une d'elles, le lieutenant JAPY, déjà blessé quelques joursauparavant, reçoit à la nuque un éclat qui perfore son casque et nécessite son évacuation immédiate.Le 5 septembre, par des pistes à peine ébauchées, les groupes 1 et 2 se portent en avant, le 1er

s'arrête à hauteur du bois de Hem, le 2e gagne la tranchée de Roussky. Hâtivement on s'installe.Pour en finir avec les obstacles qui nous séparent encore de la route de Bapaume, il reste à enleverla position des bois Marrières, dont les pentes sont abruptes et précédées de ravins tortueux. Quandon sera là, ce sera la vue jusqu'à Bouchavesnes et d'un bond peut-être, enlèvera-t-on cette tête depont sur l'arrière zone , ennemie que plus rien ne défend.C'est au 12 qu'est fixée cette dernière poussée à laquelle doit prendre part le 7e corps et, pour qu'elleréussisse, on ne recule devant aucune conception audacieuse.Le 3e groupe est porté jusqu'à la tranchée de Mossoul qui vient de tomber, et le 1er dont lamission de destruction est particulièrement ingrate, détache les lieutenants VINCENT et deFLORIAN dans la zone des petits postes pour trouver l'observatoire dont les vues sont nécessairesà la 1re batterie.Tout à leur travail de recherches, ces deux officiers, désorientés par le brouillard, dépassent leslignes, sans s'en douter. Un poste allemand les cueille et le 1er groupe perd de ce fait deux de sesplus brillants officiers.C'est le colonel MESSIMY, commandant la brigade de chasseurs, qui doit diriger les opérations du12. Il a sous ses ordres, outre ses troupes organiques, les 133e et 44e R. I. Dès le 11, accompagné duchef d'escadron d'artillerie qui lui est adjoint, il se porte à son poste de combat, où sont réunis sescommandants d'unités.Sur sa route, il croise le 3e groupe, déjà en place, et ne peut s'empêcher de manifester sonadmiration pour le personnel qui, à découvert, dans cette zone avancée, vaque à ses travaux avec uncalme parfait. Un perruquier n'est-il pas là qui coupe les cheveux de ses camarades à côté des piècesqui tirent ?Les chasseurs, d'un seul bond, enlèvent le bois Marrières le 12, et la situation paraît si favorable àleur colonel, que celui-ci demande à pousser au-delà et à enlever Bouchavesnes.Mais l'opération semble un peu risquée à ceux qui, voyant tout l'ensemble, sont mieux placés pourjuger la situation. A droite et à gauche, en effet, la progression a été plus faible, peut-être est-ildangereux d'accentuer encore le saillant actuel de la ligne.A 18 heures arrive enfin l'autorisation attendue. Le colonel NIEGER, qui doit mener l'affaire, est en

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place avec son monde. A 18 heures 30, ses vagues s'ébranlent, et à 19 heures, il rend compte que lebataillon de PELACOT, méprisant mitrailleuses et fils de fer, vient d'aborder, de prendre et dedépasser Bouchavesnes. Les patrouilles circulent librement, le contact est rompu !A minuit seulement le contact est repris par une division prussienne arrivée de Verdun en camionset dont on capture les premières reconnaissances.Ce brillant succès place la division en pointe et le 44e R. I. peut inscrire à son drapeau à côté- de tantd'autres qui l'ornent déjà, le nom glorieux d'une nouvelle bataille qui matérialise l'avance extrêmede l'Armée Française sur la Somme.Subissant la contagion de cette course rapide, le 47e avait mis dans son appui je ne sais quoi de plusendiablé que d'habitude. Dépassant les crêtes à peine conquises, des capitaines, suivis de leurtéléphone avaient pu intervenir à chaque phase pour briser les résistances et accentuer la déroute. Etles reconnaissances, sans attendre les ordres, avaient déjà prévu le déplacement de leurs unités.Aussi, voyant le 1er groupe arriver le matin du 13 pour se mettre en batterie à sa hauteur, le colonelMESSIMY s'adressant au chef d'escadron MASSON qui était près de lui, ne put-il s'empêcher delui dire sa satisfaction absolue pour la brillante façon dont le 47e l'avait appuyé.Les chasseurs s'en vont, il reste à la division la tâche ingrate de subir la réaction et de consolider laligne.Et cette réaction fut si violente, que le commandement se refusa d'abord à donner au 2e groupel'autorisation d'aller occuper les positions qu'il avait reconnues au bois Reynette...... Ce ne fut quele 15 au soir, que fut exécuté ce dernier bond en avant, il plaçait les batteries 4, 5 et 6 à 1500 mètresdes lignes dans la zone des barrages journaliers. Le mouvement se fit par des pistes à débittellement faible que, commencé le soir, il n'était pas encore achevé le matin et ce fut en plein jourque les dernières voitures franchirent, sous l'œil du Boche, la fameuse crête des observatoires.Le soir de ce même jour, le régiment à bout, était relevé. Cette relève était tardive, il était tempsqu'elle vint. Les hommes avaient une silhouette grise, on sentait qu'ils étaient à la veille des'écrouler.Nous avons dépeint les fatigues et les gloires, la trop longue liste des pertes, que l'on va lire, donnel'idée de l'ampleur du tribut payé.Ce tribut du sang fut payé chaque jour à la faveur des nombreuses étapes de cette très longue route.Quelques-unes de ces étapes furent plus dures que les autres et le sort s'abattit parfois si brutalementsur une unité, qu'elle aurait pu fléchir si son moral n'avait été de roc.Au 1er groupe, ce fut la nuit du 1er septembre, qui, clôturant une période d'existence de trois nuitsavec le masque sur la figure, demanda un effort surhumain au personnel obligé de tirer quandmême. Ce fut encore la journée du 15 où, sous les coups d'une terrible concentration de groscalibres, il vit sauter canons et caissons. Ce jour-là, c'était lamentable d'entendre les gémissementssortant des abris défoncés.Au 2e groupe, ce fut, entre autres, la journée du 12 Août qui vit tomber sept téléphonistes del'É.-M. fauchés par le même obus de 13 c/m.Ce fut au 3e groupe, la journée du 12, où la 9e batterie prise en fourchette vit tomber cinq de seshommes en moins de cinq minutes.L'héroïsme a fleuri comme toujours généreusement au cours de ces très longues semaines.Plutôt que de risquer d'en omettre, mieux vaut n'en citer aucun de ceux, dont l'abnégation fut totaleet qui, comme ce pauvre petit PATAT de la 6e batterie, refusèrent quoique malades de se laisserévacuer, parce qu'il y avait attaque le soir, et qui furent tués quelques heures après.

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Pertes pendant la période de l'Offensive de la Somme,31 juillet-16 septembre 1916.

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MORTS

Sous-Lieutenant BAILLET André-Marie.1re Batterie. — Canonnier HUGON Jean-Pierre.

» JOLY Louis-Maxime. » BOSSARD Abel. » ISELIN Louis. » ARNOUX Maurice-Émile. » HAZE Paul.Maréchal des Logis TERREAUX Léon.Canonnier THOMAS Joseph-Octave.

2e Batterie. — Canonnier SIMONIN Alexandre. » FIXE Louis.Maître-Pointeur MASSON Jean.Canonnier PIGUET Marius. » LABUSSIÈRE Louis.Maréchal des Logis COLLE Charles.

3e Batterie. — Canonnier MOREL Isidore. » POURCHEZ Étienne. » MALVOISIN Albert.Aspirant DUCHESNE Paul.Canonnier TRESY Marie.

4e Batterie. — Trompette BREVET Jean-Marie.Canonnier BONNEAUD Joseph. » PERNOT Paul. » CARRA Étienne. » DUMAS Émile.Brigadier BAREZ Georges.Canonnier PIOT Charles.

5e Batterie. — Canonnier MARIOTTE Léon.Maître-Pointeur MOUGEY Marie-Armand.Canonnier COSSON Georges. » LONVIS Jean. » PASSOT César.Téléphoniste BELON.

6e Batterie. — Canonnier PATAT Charles. » MILLET Léon.Maréchal des Logis CATTON Robert.Canonnier PARRENIN Paul. » ÉRARD Anatole.

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6e Batterie. — Canonnier CHADEYRAT Antonin.7e Batterie. — Canonnier DARTEVELLE Maurice.

» DUC Gaston.Brigadier GUENOT Henri.

8e Batterie. — Maréchal des Logis MILLOTTE Marie.» MONTAGNON Fernand.

Maître-Pointeur VANHOVE Henri.» VUILLARDOT Émile.

Brigadier FAYARD Benoist.Canonnier BOLE Armand.Maître-Pointeur HUSSON Eugène.Canonnier CHAMAGNE Jules. » GUÉRAUD Auguste. » LEUX Joseph. » VILLEMEY Jules.

9e Batterie. — Canonnier VUILLEMOT Louis. » MARTIN Raoul. » DURAND Camille. » COUSIN Auguste. » LEVREY Jean. » BEJEANNIN Désiré. » NOTTET Claude.

BLESSÉS

Lieutenant AUBERT Jean.Capitaine POUILLEY Léon.Sous-Lieutenant JAPY Raymond (2 fois).Aide-Major MONNOT Joseph.1re Batterie. — Maréchal des Logis CHATIGNON Antonin.

» PARISOT Aristide.» KOLB Louis.» OUDOT Louis.» MARTIN Georges.

Maître-Pointeur CHARLOT Jules.» MOTTET Paul.

M. O. F. BELLENEY Frédéric.Canonnier LARDIN Charles. » BILGER Charles. » CORTOT Alexis. » VUILLEMINOT Charles. » ROZ Jean.Maître-Pointeur CHALEIX Alexandre.Canonnier CHEMIN Louis. » RACIGNOT Raoul.

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1re Batterie. — Canonnier RAY Edmond. » DESCOURVIÈRES Henri. » SALINS Victor. » PARISEY Ernest. » CHANIER René. » HENRIOT Léon. » JUIF Aristide. » BOCHET Louis.Maréchal des Logis DORÉ Louis.

2e Batterie. — Maréchal des Logis CHARRIER Robert.» DARDELLE Léon.» MONTENAT Paul.

M. O. F. JAUDOT Claude.Canonnier GENTILHOMME Justin. » DOESS Alexandre. » PÉCHIN Paul. » BAILLY Jules. » MORIZOT Joseph. » LABUSSIÈRE Louis. » HORNBERGER Émile. » LACOSTE Élie. » PAROT Jean. » GRIVAT Joseph. » PÉCHEUR Antoine. » TROUILLOT Charles. » DURAND Gustave.

3e Batterie. — Maréchal des Logis FANGER Alfred.» CARTEAUX Marie.

Brigadier LANDAUGER Louis.Canonnier GUILLAUME Paul. » BOILLON Alexandre. » CAILLARD Sylvain. » GAILLARD Félix. » PAGERET Paul. » ROBLIN Léon. » GAY François. » DUQUESNOY Jean,. » BALLAY François. » CHAILLOT Joseph. » CARY Joannès. » LAPPRAN Mary. » COUARCH Jean. » BELLY Charles.

4e Batterie. — Maréchal des Logis LINBACHER Louis.Canonnier BERCOT Léon.

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4e Batterie. — Canonnier MÉNÉTRIER Léon. » PICARD Marcel. » PERROT-MINNOT Robert. » BEUCHOT Albert. » SEIGNEUR Georges. » VINEL Jules.Canonnier MARCHAND Joseph. » LABEUCHE Paul. » SAINT-CYR Claude. » NEDEY Paul. » CRIMPET Camille. » PRINCE Alphonse. » GODIN Armand. » CORDIER Paul.

5e Batterie. — Maréchal des Logis LEPINOIT Joseph.» GAUTHIER.

Canonnier REINICHE Jules. » FOREST Louis.

» BERCOT François. » PASGRIMAUD Charles. » POTHIER Claudius. » LOUVET Paul. » BAJARD Fernand. » JUILLERON Jean. » NUSBAMUR Charles. » ROULIC Jean. » ALLAIN Jean.

6e Batterie. — Maréchal des Logis TISSIER Gaston.Brigadier ELZBACH Émile.Canonnier KLUZSHERTZ Louis. » GROSBOILLOT François. » TOURNIER Charles. » CLAUDEL Paul. » VIENNET Marie.

7e Batterie. — Brigadier CATTE Morand. » DUVAT Joseph.Maître-Pointeur GREGET Paul.Canonnier JEAMBRUN Edmond. » FUMET Claude. » BUGNON Paul. » BEUGNOT Émile. » BAL Désiré. » BOUDIEZ Henri. » ECOFFET Paul.. » AZIÈRES Ernest.

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7e Batterie. — Canonnier LAVOREL Antoine. » ROUSSEL Théophile.

8e Batterie. — Canonnier SALOMON Marie.Maréchal des Logis AMIOT Irénée.Canonnier LUPIN Charles. » ANGONNET Henri. » GENET Joseph. » LEDUC Édouard.Maître-Pointeur BAILLEUL Alcide.

9e Batterie. — Maréchal des Logis COMTE Joseph.Brigadier CHAUVELET Louis.Canonnier JEUNOT Joseph. » GAGEY Pierre. » DENEDEUX Lucien. » MONTENY Charles. » VUILLERME François. » LEBRUN Pierre. » SCHUFFRENECKER.

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Mutations survenues pendant la périodedu 29 juillet au 19 septembre 1916.

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Le 17 août 1916. — Le sous-lieutenant BOIVIN arrivé en renfort est classé à la 2e batterie.Le sous-lieutenant BOURGOGNE arrivé en renfort est classé à la 5e batterie.

Le 2 septembre 1916. — Le capitaine POUILLEY blessé est évacué.Le lieutenant AUBERT prend le commandement de la 3e batterie.

Le 4 septembre 1916. — Le sous-lieutenant JAPY blessé est évacué.

Le 8 septembre 1916. — Le lieutenant VINCENT est fait prisonnier.Le lieutenant BERVAL prend le commandement de la 2e batterie.Le sous-lieutenant de FLORIAN est fait prisonnier.Le sous-lieutenant ILBERT blessé est évacué.

Le 12 septembre 1916. — Le médecin major MONNOT blessé est évacué.

Le 14 septembre 1916. — Le sous-lieutenant BAILLET de la 8e batterie est tué à son poste.

Le 16 septembre 1916. — Le lieutenant AUBERT est blessé grièvement et évacué.Le lieutenant MARCHAIS prend le commandement de la 3e batterie.

Le 17 septembre 1916. — Le capitaine de CARCOUET est évacué pour maladie.Le lieutenant de VERCHÈRE prend le commandement de la 5e batterie.Le sous-lieutenant GARCIN est évacué pour maladie.Le vétérinaire LAMY est évacué pour maladie.

Le 18 septembre 1916. — Le lieutenant de VERCHÈRE est évacué pour maladie.Le sous-lieutenant DEBRABANT de la 4e batterie prend le commandement de la 5e batterie.

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CHAPITRE XIV

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SECTEUR

DE LA

MAIN DE MASSIGES

15 septembre - 31 décembre

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ORDRE DE BATAILLE DES OFFICIERS

le 15 septembre 1916——————

État-Major du Colonel

BERNARD. . . . . . . . Lieutenant-Colonel.ROUSSEL. . . . . . . . .Commandant.EBERSOLT. . . . . . . .Capitaine.WAELES. . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

PARRIAUX. . . . . . . .Sous-Lieutenant.Du PASQUIER. . . . .Sous-Lieutenant.TIGNOLET. . . . . . . .Sous-Lieutenant.GUILLON. . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

1er Groupe

État-MajorLECOMTE . . . . . . . . Commandant.HAEM. . . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.BRAUN. . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.LACOURTE. . . . . . . .Lieutenant.MATROT. . . . . . . . . . Vétérinaire.FAYOLLE. . . . . . . . . .M. A.-M.

1re BatterieVINCENS. . . . . . . . . . Capitaine.THIÉBAUT. . . . . . . . . Sous-Lieutenant.LEVISSALLE. . . . . . . Sous-Lieutenant.

2e BatterieBELVAL. . . . . . . . . . . .Lieutenant.BOIVIN . . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

3e BatterieMARCHAIS. . . . . . . .Lieutenant.BAILLET. . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

2e Groupe

État-MajorMASSON. . . . . . . . . . Commandant.SIAU. . . . . . . . . . . . . .Lieutenant.BARDIN. . . . . . . . . . .Lieutenant.NEDEY . . . . . . . . . . . M. A.-M.BAISSEY. . . . . . . . . . V. A.-M.

4e BatterieMÉGNIN. . . . . . . . . . . Capitaine.ROUSSE. . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

5e BatterieDEBRABANT . . . . . .Sous-Lieutenant.MALBET. . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.BOURGOGNE . . . . . Sous-Lieutenant.

6e BatterieSTROHL . . . . . . . . . .Capitaine.POSTEL. . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.De TURCKHEIM . . .Sous-Lieutenant.

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3e Groupe

État-MajorASTIER. . . . . . . . . . . Capitaine.BAGOT. . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.CHRISTE. . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.BRAUN. . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

7e BatterieRIGAUD. . . . . . . . . . . Capitaine.OLIVIER. . . . . . . . . . .Lieutenant.DREYFUS. . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

8e BatterieSCHWANDER. . . . . . .Capitaine.POIVILLERS. . . . . . . Sous-Lieutenant.

9e BatterieDUC. . . . . . . . . . . . . . Lieutenant.BLANCHET. . . . . . . Sous-Lieutenant.

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Le 16 au matin, les groupes se rassemblent dans le voisinage de l'usine Saint-Gobain et repartentaussitôt dans la direction de Morcourt.Les hommes et les chevaux, ternis par la fatigue et par la boue gagnent lentement la zone deProuzel, Plachy, Neuville-sous-Lœuilly.Le long de la route, une nouvelle a circulé qui a fait briller les yeux d'un faible éclair et semblercolorer un peu les visages jaunâtres de tous ces braves exténués par une lutte où la limite de larésistance a été atteinte.40 % de permission, un mois de repos, là-bas, au bord de la mer, pour refaire la machine qui vientde fournir un si bel effort et qu'il ne faut pas laisser tomber tout-à-fait !Ce serait trop beau, ce ne sera pas. C'était bien un peu promis pourtant, et puisque d'autres avaientgoûté cela, pourquoi pas nous ?Dès le 22 et le 23, le régiment s'embarque pour la région de Chalons, il descend près de Vitry-le-François et gagne ses cantonnements de Saint-Germain-la-Ville, 1er groupe ; Cheppy, 2e et 3e

groupes ; et déjà se précisent les bruits de la montée en ligne immédiate.

Quelques jours sont octroyés cependant, et c'est le 29, que les reconnaissances sont faites dans lesecteur que l'on doit occuper à l'est de Maisons-de-Champagne.Deux étapes, un léger arrêt et, dans les nuits du 5 au 6 et du 6 au 7, les batteries se substituent àcelles de l'A. D./154 sur leurs positions, face à la vallée de la Dormoise.Le secteur que doit défendre la 14e division, grossie du 67e territorial, s'étend depuis Maisons-de-Champagne jusqu'à la route de Binarville d'abord, jusqu'au fossé de l'Aisne par la suite.Après quelques remaniements de détail, l'organisation de l'artillerie fut la suivante : A droite, lesous-secteur de Montremoy, tenu par la 28e brigade, appuyée des batteries 1, 2, 3, 7 et 9, sous lecommandement du commandant ASTIER.A gauche, le sous-secteur du Promontoire tenu par la 27e brigade, appuyée des batteries 4, 5, 6 et8, sous le commandement du commandant MASSON.Le commandant LECOMTE, détaché à un cours de liaison, n'avait pas de commandement.Le sous-secteur de gauche est moins étendu que celui de droite, mais il est plus sévère et plusdélicat. Les tranchées sont au contact, et la ligne enchevêtrée qu'elles dessinent, témoigne que,

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depuis l'offensive de Champagne en 1915, cette partie du front n'a jamais été stable. C'est la régiondes embûches et des coups de main, la fameuse région de la Main-de-Massiges.Le sous-secteur de droite, plus vaste et plus aéré, comporte des tranchées que sépare une large zonede plaines marécageuses où circulent les patrouilles.De solides observatoires, datant de l'offensive de l'année précédente, donnent de bonnes vuesd'ensemble. Ils sont du reste complétés par des postes en toute première ligne qui permettent plusefficacement de fouiller la zone arrière.Les positions de batteries sont très dissemblables ; les unes construites avec art, les autres

ébauchées. Toutes sont plus ou moins en vue des hauteurs adverses.Du 5 novembre au 2 janvier, le régiment resta sur ses positions. Il participa aux quelques coups demain traditionnels et s'employa de son mieux à soutenir une infanterie que parfois brutalisaient fortles gros minens de l'ennemi.Une des caractéristiques de cette région était l'organisation du réseau de voies de 60. Avec une bellecrânerie, les petits tacots, dont les échappements de vapeur manquaient totalement de discrétion,serpentaient à quelques centaines de mètres des lignes sans souci des obus que le bruit de leursmachines les empêchait d'entendre.Et pour défendre son train, chacun tapait sur l'autre. La zone des gares, comme celle des P. C., étaitdonc perpétuellement en butte aux tirs de représailles d'un côté comme de l'autre.La 5e batterie affectionna particulièrement ce genre de tir et détacha même une pièce avancée pourporter plus loin la riposte.Pendant ces quelques semaines, l'infanterie fut passée en revue par le général GOURAUD,commandant la IVe Armée. Des bruits de fourragère commençaient à courir...... Défenseurs deVerdun et vainqueurs de Bouchavesnes serait-ce enfin notre tour ?Il n'y eut ce jour-là que des récompenses individuelles, la fourragère devait venir plus tard.C'est pendant le séjour sur cette partie du front, que furent créés les organes d'A. D. Le lieutenant-colonel BERNARD nommé à ce nouveau poste fut promu colonel et céda le commandement durégiment au commandant ROUSSEL qui fut nommé lieutenant-colonel.

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Pertes pendant la période du 16 septembreau 31 décembre 1916.

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MORTS

1re Batterie. — Maître-Pointeur CHARLOT Jules.

BLESSÉS

Lieutenant MALBET.1re Batterie. — Maréchal des Logis NOEL Edmond.

Aspirant RAPPENEAU Anselme.Canonnier RIANT Henri.

6e Batterie. — Canonnier SAVONNET Edmond.9e Batterie. — Canonnier WEIMBRECK Alfred.

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Mutations du 16 Septembre au 31 Décembre 1916.

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Le 7 décembre 1916. — Le sous-lieutenant ILBERT classé à la 7e batterie.

Le 13 octobre 1916. — Le sous-lieutenant AUBRY venu du dépôt est classé à la 8e batterie.

Le 20 décembre 1916. — Le lieutenant LACOURTE classé à l'É.-M. du régiment.Le lieutenant BELVAL classé à la 1re batterie.Le médecin aide-major MERLEAU-PONTY, venu du train sanitaire N° 7, classé à l'É.-M. 1er

groupe.Le vétérinaire aide-major de 2e classe REVEILLE venu du C. V. A. X./14, classé à l'É.-M. 1er

groupe.Le lieutenant MARCHAIS de la 3e batterie, classé à la 2e batterie.Le sous-lieutenant CAZALIS classé à la 2e batterie.

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Le capitaine POUILLEY rejoint le 5 octobre 1916 la 3e batterie.Le lieutenant BAILLET Robert, classé à la 3e batterie.Le sous-lieutenant BOIVIN Jules rejoint la 3e batterie.Le sous-lieutenant JAPY entré à l’hôpital le 1er octobre 1916, rentre le 19 octobre.Le lieutenant GARCIN entré à l'hôpital le 1er octobre 1916, rentre le 19.Le sous-lieutenant MALBET blessé est évacué le 25 octobre 1916.L'adjudant-chef BOURDEAUX promu sous-lieutenant classé à la 5e batterie.Le sous-lieutenant BOURGOGNE classé à la 6e batterie.Le capitaine de CARCOUET rentre d'évacuation le 19 octobre 1916.Le sous-lieutenant de TURCKHEIM évacué le 14 novembre 1916, rentre le 11 décembre.Le capitaine STROHL classé à l'A. D./14 le 31 décembre 1916.

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CHAPITRE XV

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ROUTES

SÉJOUR AU CAMP DE MAILLY

ÉTAPES VERS HERMONVILLE

OFFENSIVE DE BRIMONT16 avril 1917.

SECTEUR DE LOIVRE-COURCY

SECTEUR DE BERRY-AU-BAC

Dates d'ensemble : 1er janvier-25 juillet 1917.

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SECTEUR DE LUDES

27 juillet - 6 septembre 1917.

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ORDRE DE BATAILLE DES OFFICIERS

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État-Major de l’A. D.

BERNARD. . . . . . . . Colonel.STROHL . . . . . . . . . Capitaine.De VERCHÈRE. . . .Sous-Lieutenant.ROUGEULLE. . . . . Sous-Lieutenant.

TIGNOLET. . . . . . . .Sous-Lieutenant.GUILLON. . . . . . . . .Sous-Lieutenant.SIAU. . . . . . . . . . . . . .Lieutenant.

État-Major de l’A. C. D.

ROUSSEL . . . . . . . . .Colonel.PARRIAUX. . . . . . . .Lieutenant.

LACOURTE. . . . . . . .Capitaine.Du PASQUIER. . . . . .Sous-Lieutenant.

1er Groupe

État-MajorLECOMTE . . . . . . . . Commandant.BELVAL. . . . . . . . . . . Lieutenant.BRAUN. . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.BELLENEY. . . . . . . . Sous-Lieutenant.HAEM. . . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.RÉMY. . . . . . . . . . . . .V. A.-M.MERLEAU-PONTY. .M. A.-M.

1re BatterieVINCENS. . . . . . . . . . Capitaine.THIÉBAUT. . . . . . . . . Lieutenant.LEVISSALLE. . . . . . . Sous-Lieutenant.

2e BatterieMARCHAIS. . . . . . . . Lieutenant.REROLLE. . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.CAZALIS . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

3e BatteriePOUILLEY. . . . . . . . . Capitaine.BAILLET. . . . . . . . . . .Lieutenant.BOIVIN . . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

2e Groupe

État-MajorMASSON. . . . . . . . . . Commandant.JAPY. . . . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.POSTEL. . . . . . . . . . .Lieutenant.BAISSEY. . . . . . . . . . V. A.-M.NEDEY . . . . . . . . . . . M. A.-M.

5e BatterieDe CARCOUET . . . . Capitaine.DEBRABANT . . . . . .Sous-Lieutenant.BOURDEAUX . . . . . Sous-Lieutenant.

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4e BatterieMÉGNIN. . . . . . . . . . . Capitaine.DARDIN. . . . . . . . . . . .Lieutenant.ROUSSE. . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.GARCIN. . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

6e BatterieOLIVIER . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.BOURGOGNE . . . . . Sous-Lieutenant.De TURCKHEIM . . .Sous-Lieutenant.

3e Groupe

État-MajorASTIER. . . . . . . . . . . Capitaine.BAGOT. . . . . . . . . . . .Lieutenant.BRAUN. . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.LAMY. . . . . . . . . . . . .V. A.-M.ILBERT. . . . . . . . . . . Lieutenant.

7e BatterieRIGAUD. . . . . . . . . . . Capitaine.DREYFUS. . . . . . . . . .Lieutenant.MILLOT. . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

8e BatteriePOIVILLERS. . . . . . . Lieutenant.AUBRY. . . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

9e BatterieDUC. . . . . . . . . . . . . . Lieutenant.BLANCHET. . . . . . . Sous-Lieutenant.CHRISTE. . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

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Relevé par l'A. D. 40, le 47e R. A. C. descendit des lignes dans les nuits du 1er au 2 et du 2 au 3janvier. Il fit route vers le camp de Mailly conformément au tableau ci-dessous :1er groupe : Le 3 janvier, La Neuville-au-Bois ; le 4 et 5, Bassu ; le 6, Marguerie-Maucourt ; le7, Vaupoisson et St-Nabort.2e groupe : Le 3 janvier, Vieille-Dampierre ; le 4 et 5, Vavray-le-Petit ; le 6, Somsois ; le 7,Vaupoisson et St-Nabort-Ortillon.3e groupe et A. C. D. : le 3 janvier, Sivry-sur-Ante ; le 4 et 5, Vavray-le-Grand ; le 6, Somsois ; le7, Vaupoisson.Du 8 au 24, les batteries font de l'instruction, quelques manœuvres d'ensemble sont égalementétudiées, mais le mauvais temps qui persiste empêche de les exécuter. C'est dans l'ensemble unepériode de repos dans des cantonnements malheureusement inconfortables.Du 25 janvier au 3 février, précédé par les reconnaissances de l'A. D., le 47e fait mouvement pourgagner les arrières du secteur Cauroy-Hermonville conformément au tableau ci-dessous :A. C. D. : le 25 janvier, Courcemain ; le 26, Thaas ; le 27 et 28, Broussy-le-Petit ; le 29, Congy ;le 30, 31 et 1er février, Festigny-les-Hameaux ; le 2, St-Euphraise ; le 3, Hermonville.1er groupe : le 25 janvier, St-Saturnin ; le 26, Thass ; le 27 et 28, Broussy-le-Grand ; le 29, Fère-Brianges, Nesle-le-Repos ; le 2 février, St-Euphraise ; le 3, Champigny.2e groupe : le 25 janvier, Courcemain ; le 26, Thaas ; le 27 et 28, Broussy-le-Petit ; le 29, Congy,Festigny-les-Hameaux ; le 2 février, Mery-Premecy ; le 3, Ormes.3e groupe : le 25 janvier, Vouarces ; le 26, Angluzelles ; le 27 et 28, Broussy-le-Petit ; le 29,Villeremard, Comblizy-le-Moncet ; le 2 février, St-Euphraise ; le 3, Thillois.

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Pendant toute la durée des étapes, il fit un froid glacial. Les routes couvertes de verglas étaientencore au début poudrées d'un peu de neige qui les rendait moins glissantes, mais la bise eut vitefait de balayer tout cela, et la terre durcie, que lustrait le passage ininterrompu des colonnes, devinttellement glissante, que les chevaux ne pouvaient tirer aux côtes et tombaient à toutes les descentes.Les hommes, pied à terre, les soutenaient et les relevaient tout le long de la route, aussi arrivaient-ilen fin de journée harassés de fatigue et raidis par le froid.S'ils avaient encore trouvé le soir un bon gîte avec de la paille fraîche et de la soupe chaude, mais,de plus en plus comprimés, les cantonnements peu à peu devinrent des bivouacs. Celui du 2 au 3fut spécialement précaire. Par 10 degrés de froid, les hommes durent s'étendre sur la terre battue dehangars mal clos, et, comme les ravitaillements ne pouvaient suivre, ils durent se contenter d'un peude pain tellement gelé qu'il fallut le scier pour le manger.Du 4 au 7, les reconnaissances devancent les batteries qui montent en position dans les nuits du 7au 8 et du 8 au 9.C'est le secteur défensif de Cauroy-Hermonville que vient occuper le 47.A mi-chemin entre Berry-au-Bac et Reims, cette partie du front était réputée si calme, qu'on s'ypromenait à bicyclette à 300 mètres des lignes, et qu'autour des positions, l'on jouait au tennis et l'onfaisait sauter les chevaux.Mais, ce n'est un secret pour personne, qu'une offensive puissante est en voie de se monter et cen'est pas pour apprécier les charmes d'un secteur en sommeil que nous sommes venus jusqu'ici.Le pays est joli. La ligne de crête, qui sépare la vallée de la Vesle de la partie du canal qui relieBerry-au-Bac à Reims, est terminée vers l'est par des contreforts boisés qui constituent desobservatoires d'un intérêt inédit. Les vieilles tours en ruines d'Hermonville et de Villers-Franqueux matérialisent deux zones plus fertiles que les autres en observatoires de premier ordre.C'est en avant de la 1re que le 2e groupe s'installe, en pleine futaie du bois Boursier, dans despositions anciennes dont l'élégant confort ne compense pas le manque de discrétion.En avant de la 2e, sur les pentes boisées du Château de Toussicourt, le 1er groupe vient occuperdes emplacements analogues à ceux du 2e. Il est entendu que ces organisations sont brûlées, leurutilisation est provisoire, il faudra, de toutes pièces, en créer de nouvelles pour remplir la missiondes derniers jours.Le 3e groupe aborde dès le début la construction de ses positions finales, en avant du boisBoursier, et les occupe peu de jours après l'entrée en ligne du régiment.C'est le 16 avril seulement, que fut déclenchée l'attaque ; elle avait été si souvent retardée qu'on se

prit plus d'une fois à douter de la réalité de sa venue.Pendant la période de plus de deux mois, qui s'écoule du 9 février jusqu'à la préparation proprementdite, le régiment va cumuler la charge de défendre le secteur, avec la charge plus lourde encore del'aménager pour l'offensive.Cet aménagement consiste, pour la plupart des batteries, à se préparer des positions de doublure, et,pour toutes, sans exception, à créer et à approvisionner des positions nouvelles pour les nombreusesunités d'A. L. et d'A. C. qui ne monteront en ligne qu'au dernier moment.On voulut en effet, pour donner le change à l'ennemi, ne pas densifier les éléments d'occupationmais, comme on densifia les travaux, le résultat ne fut par entièrement atteint.Il aurait fallu que l'ennemi fut bien aveugle, pour ne pas s'apercevoir de l'activité fiévreuse quisuccédait au calme légendaire dans cette partie du front. En fait, il fut si bien orienté, que sa C. P. O.devint bientôt violente et que nombreux furent les emplacements détruits par son feu avant mêmed'avoir été occupés.

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Pour n'en citer qu'un cas, le P. C. du 2e groupe subit les honneurs d'un tir de 24 sur voie ferrée réglépar avions alors qu'il n'était pas encore achevé.Partant du même principe, l'infanterie de la 14e D. I. ne monta pas en ligne de suite, mais fut utiliséepour des travaux, et ce fut la 41e D. I. déjà en place, qui conserva la totalité du front à partagerultérieurement avec les 14e et 37e D. I.Tout ceci explique pourquoi les A. D. 37, 41, et 14 furent scindées en groupements mixtes,fréquemment modifiés, et ne constituèrent finalement les ossatures d'appui de leurs divisionsrespectives que le jour où toute l'infanterie fut en place.Cette période ne fut pas une sinécure pour les artilleurs. Outre les travaux auxquels nous venons defaire allusion, il leur fallut faire fonctionner les rouages habituels d'un secteur défensif dont leslimites se modifiaient à toute montée en ligne d'une unité nouvelle d'artillerie ou d'infanterie.Les tirs ennemis, rares au début, augmentèrent peu à peu de fréquence et les batteries souffrirent enraison directe de leur activité.Le 3e groupe, qui occupait ses positions finales, ne devait théoriquement pas tirer, mais cetteconsigne fut vite inconciliable avec les exigences de la situation, et, dans les ripostes qu'il essuya, ileût sérieusement à souffrir des tirs à obus toxiques.Les 1er et 2e groupes, installés à des positions sacrifiées, eurent une mission plus dense de tirsjournaliers, aussi furent-ils plus régulièrement et plus énergiquement contrebattus.La 1re batterie subit vers la fin du mois de mars un tir à démolir qui bouleversa complètement sesabris.Au 2e groupe, l'existence devint vite inconfortable. Les batteries 4 et 6 vécurent dans uneatmosphère de perpétuel marmitage et la 6e, plus maltraitée que sa voisine, eût bientôt tous sescanons et tous ses abris démolis les uns après les autres par les tirs de gros calibre que l'ennemis'acharnait à régler sur elle avec contrôle par avions. Finalement, elle dut s'en aller vivre disperséedans les bois, pour continuer à remplir sa mission de riposte journalière, impossible de ses positionscatastrophées et saturées de gaz. A la faveur de ces déplacements, elle subit un coup très dur le 5avril. Une de ses pièces coiffée par un tir, au moment où elle changeait de position, perdit du mêmecoup son chef le maréchal des logis TISSIER et cinq de ses hommes.Cette longue et ingrate période fut coupée de notre côté par un coup de main et du côté de l'ennemipar deux opérations, dont la seconde faillit faire avorter l'offensive prochaine en nous enlevant latête de pont qui constituait notre base de départ. La ténacité de l'infanterie, la résistance désespéréede quelques petits groupes, parmi lesquels il y a lieu de signaler une poignée d'artilleurs detranchée, enfin la violence et la rapidité du déclenchement de nos barrages, firent échouer dansl'ensemble le plan ennemi sur la partie du front confiée à la garde de la 14e D. I.Au matin du 22, tout était rétabli, et les nombreux cadavres, laissés par l'ennemi dans nos lignes,attestaient que cette opération dont le résultat était nul, lui avait coûté fort cher.Malheureusement, plus à gauche, la pénétration, ce jour-là, fut profonde et les éléments deStosstrupp, en rentrant dans leurs lignes, purent y ramener le plan d'attaque dérobé dans un P. C.Ce fut à la fin du mois de mars, que montèrent successivement en ligne les différentes artillerieschargées de renforcer les groupements déjà en place.Au début d'avril, les groupes du 47e occupèrent leurs positions définitives et le 9 commença lapréparation proprement dite.On avait partagé la zone ennemie en trois tranches. La plus voisine des lignes incombait à l'A. T.placée au contact même de nos réseaux, la tranche au-delà était du ressort de la campagne et de lalourde courte, la dernière tranche enfin incombait à la lourde.

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Il s'agissait de déblayer le terrain, d'y brûler les herbes sous lesquelles tout semblait enfoui et dedétruire, au fur et à mesure de leur mise à jour, les défenses susceptibles d'arrêter la progression del'offensive. Il s'agissait en outre, pour le 75, de protéger l'artillerie de tranchée très en l'air et, la nuit,de prendre à son compte les interdictions de reconstruire, partout où les divers calibres avaientopéré des destructions.Le programme du jour J. comportait pour chaque groupe un tir d'accompagnement d'un mécanismeassez simple au début, mais qui se compliquait à chaque phase par suite de la nécessité de rendredisponibles les unités qui devaient se porter en avant. Certaines batteries durent étendre leursbarrages roulants suivant un graphique de plus en plus compliqué.Le front d'attaque de la division avait comme limite gauche la coulée du Godat et comme limitedroite la rencontre des tranchées ennemies avec le canal.La progression devait se faire d'abord face à la voie ferrée, puis, par une large conversion au-delà decette ligne, faire tomber le fort de Brimont par une attaque à revers.Le groupe MASSON, lâchant sa mission à H+35 minutes, avait ordre de passer les lignes à H+1 h.30 et d'aller se placer perpendiculairement à la voie ferrée pour appuyer cette deuxième phase del'attaque.Le groupe ASTIER devait suivre à H+2 heures.A 5 heures 30, l'infanterie débouche et malgré la violence du barrage ennemi progresse rapidementau-delà des premières lignes.Les reconnaissances du 2e groupe, collant à l'infanterie, ne font qu'un bond jusqu'à la zone despositions possibles. Le lieutenant JAPY qui les commande est bientôt rejoint par le lieutenantBAGOT qui oriente celles du 3e groupe et ces deux officiers aidés du lieutenant BRAUN détachéen liaison près du commandant de l'I. D. rendent à l'infanterie les plus signalés services en cumulantavec leur mission technique, des liaisons tactiques pour le compte de cette dernière.Sur tout le front de la division, l'attaque a bien marché. A droite, la 28e brigade, chargée de tournerBrimont, enlève tout ce qu'elle trouve sur sa route et arrive à Berméricourt avec des perteslégères. C'est la victoire. La garnison de Brimont s'enfuit, et les fantassins piétinent en attendantl'ordre de bondir sur le fort.Mais à gauche, la progression moins ample ne permet pas de pousser de l'avant. Tandis que le 60e,en liaison avec la 28e brigade qui progresse, a pu atteindre tous ses objectifs, le 44e, en liaison avecla 37e D. I. qui n'a pu déboucher, s'étire formidablement et bientôt un trou large de deux kilomètress'offre à la contre-attaque possible de l'ennemi.Depuis deux heures du matin, l'état-major du groupe d'accompagnement est à l'observatoire de laCarrière, à quelques centaines de mètres des lignes. Il a pu suivre toutes les phases de l'attaque. Il avu la résistance acharnée sur la gauche et, c'est avec rage, qu'il constate que les débouchés duGodat ne sont pas assurés. Les mitrailleuses du Mont-Spin en battent les abords et les salves de 21centimètres s'abattent dans les marais, encadrant les fragiles passerelles.Des piétons pourront passer peut-être mais des chevaux jamais.A neuf heures cependant l'ordre est confirmé de tenter le mouvement.Tandis que les trois batteries largement articulées en profondeur traversent Cauroy et s'approchentdu canal, les reconnaissances du chef d'escadron et de la batterie de tête (capitaine MÉGNIN)réussissent à franchir les lignes. Derrière eux l'adjudant LAMASSONE doit faire passer troiscaissons sacrifiés pour frayer la route à la colonne.Pour ceux qui sont sur place, il est évident que le mouvement est impossible, les travailleurs chargésd'aménager le terrain ont été fauchés par les mitrailleuses et le tracé du chemin prévu doit

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emprunter un bois qu'occupe encore l'ennemi. Mais jusqu'au soir, puisque c'est l'ordre, on essaieraquand même.Les reconnaissances s'avancent dans le dédale des premières lignes conquises, elles saluent aupassage le maréchal des logis LUTZ, tué d'une balle au cœur, à son poste de signaleur, et gagnentau sud-ouest du champ du Seigneur le pli de terrain qui s'offre comme position logiqued'artillerie.Les tranchées barrées tous les mètres par des cadavres déchiquetés attestent la violence de la lutte.Par-ci par-là, quelques Boches fanatiques, qui n'ont pas voulu se rendre, attendent les isolés quipassent et les fusillent à bout portant.Les reconnaissances avancent, mais les voitures ne peuvent passer.Et la contre-attaque prévue se dessine. Sous sa poussée, les nôtres repassent la crête, ils sont mêmerejetés à un moment jusque sur le canal, puis se ressaisissent et finalement la ligne se fixe àquelques cents mètres au-delà des anciennes positions ennemies.Il n'y a plus qu'à rentrer, pour reprendre en mains les canons qui n'ont que faire de rester sur rouesmaintenant et dont les tirs seront les bienvenus.Pendant que les reconnaissances vivaient ces heures quelques peu mouvementées, un incidentmarquait le départ de la 6e batterie.A peine la colonne était-elle formée sur le chemin qui sortait du bois, qu'un avion boche, en quêted'un mauvais coup, piquait sur elle pour la mitrailler ; deux chevaux tombent et une sueur froide

glisse dans les veines des hommes qui sont sans défense. Mais la mitrailleuse n'a pu cracher quequelques balles, le taube est pris en chasse par une brave cage à poules qui règle un tir dans levoisinage, et il s'abat frappé à mort, en une longue traînée de feu, au pied de la batterie dont leshurrahs saluent sa chute.Le 3e groupe n'ayant pu faire son déplacement était resté à ses positions de début, il fut donc àmême de se fixer rapidement en barrages sur le nouveau front et put aider l'infanterie à contenir lapoussée ennemie.Le 1er groupe, lui, ne devait se déplacer que le dernier, il avait donc une mission de surveillance etde tir à remplir pendant toute l'attaque. De son merveilleux observatoire de Villers-Franqueux, ilsuivit toutes les phases de la contre-attaque, la signala dans le lointain aux unités plus lourdes, et,quand elle arriva dans la zone accessible à ses canons, il ralentit sa marche par des concentrationsrapides et meurtrières.Ainsi donc, cette offensive du 16 avril, qui devait ouvrir de larges, brèches dans le front adverse, setrouvait bouclée au soir même de son début.Et pourtant, du Godat jusqu'à Loivre, les objectifs avaient été atteints et Brimont pris à reversavait failli tomber. Mais dans une opération aussi ample que celle-là, les succès partiels ne peuventservir à rien, il faut que la ligne entière fléchisse, ou tout est à recommencer.Dans les jours qui vont suivre, on va d'abord essayer de continuer. Puis, renonçant au programmeinitial, se borner à améliorer les positions conquises.Jusqu'au 24, les batteries restent à leurs emplacements antérieurs.Du 24 avril au 10 mai, elles se groupent dans le voisinage du 1er groupe, dans la cuvette qui s'étaleentre Villers-Franqueux et le Mont-Charpentier.Du 10 mai au 10 juillet, à cheval sur le village de Saint-Thierry, elles tiennent le secteur deLoivre-Courcy.Enfin du 10 juillet au 25 juillet, elles s'en vont dans le voisinage de Berry-au-Bac densifierl'artillerie du 38e corps et lui permettre momentanément des relèves.

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Suivons les groupes dans ces diverses étapes qui prolongent la période proprement dite del'offensive du 16 avril.Le 17 et le 18, une nouvelle attaque est montée en direction de la voie ferrée ; elle a pour but de

reprendre, aux abords du champ du Seigneur, une partie du terrain qui a été reperdu et de donnerde l'air aux positions de pente sur lesquelles le front s'est fixé au soir du 16.Cette attaque, déclenchée le 19 à 5 heures 30, ne donne aucun résultat. Et cependant l'action del'artillerie avait été particulièrement efficace, certaines batteries avaient pu réduire au silence, aucours même de la progression, des pièces de petit calibre qui, placées aux lisières du champ duSeigneur, tiraient à bout portant sur les vagues à leur débouché.La division est alors relevée momentanément et, à la faveur de la montée en ligne de l'A. D. 3, lesgroupes 2 et 3 ripent plus à droite vers la cuvette du Mont Charpentier. Leur mouvements'exécute du 23 au 27, date à laquelle, tout le régiment est à pied d'œuvre à la disposition de la 46e

D. I. qui doit attaquer Brimont.Ces emplacements de la cuvette du Mont Charpentier sont loin d'être confortables.Que l'on s'imagine une cuvette d'un kilomètre de côté, dont le centre, seul, est réellement défilé auxvues et dans laquelle finissent par se tasser les unes sur les autres 24 batteries de 75 !On conçoit que ce nid de batteries, dont les couloirs d'accès sont dominés par l'ennemi, soitl'objectif tentant pour la grosse artillerie d'en face dont les observatoires sont intacts.Comprimés dans des éléments de tranchées sommaires qui abritent munitions, matériel et personnel,les hommes subissent chaque jour des concentrations dont malheureusement tous les coups portentcar il n'y a guère d'espace où il n'y ait pas de canons.Et la zone des observatoires n'est pas plus épargnée que celle des batteries ; l'ennemi en connaît

toutes les ressources, il y fait des tirs d'une précision navrante.Le 24 avril, c'est le 3e groupe qui est lourdement éprouvé. Le capitaine RIGAUD et son second, lesous-lieutenant MILLOT sont ensevelis dans leur observatoire de Villers-Franqueux par unobus de rupture de 28 centimètres, et les deux téléphonistes qui les accompagnaient sont écrasés àleurs côtés.Le 5 mai, c'est le tour du 2e groupe d'être en deuil. La 4e batterie est abrutie par un tir de 15 qui n'enfinit pas et un coup au but sur un des abris précaires, où vit le personnel, fait voler au milieu despoutres calcinées et des tôles tordues les corps meurtris des canonniers BOUVET et BOUDINETet des maréchaux des logis SIBRE et JEANTET.Le personnel traversa toutes ces épreuves sans faiblir, il se surpassa même et ce fut, pour quiconqueaffectionnait le 47e, un sujet d'orgueil légitime que de voir la façon dont les hommes supportaientles marmitages les plus durs à leurs positions de fortune.On en vit refuser d'évacuer leurs emplacement intenables, et droits sous l'avalanche, des sous-officiers comme le maréchal des logis BOILEAU se jeter sur des dépôts de munitions en flammespour les éteindre.Les opérations de la 45e D. I., sur le front de Brimont, n'eurent pas lieu ; la préparation seule fut

faite avec une densité d'artillerie consolante et la fatigue qu'elle entraîna fut largement compenséepar le plaisir « d'en mettre un coup » comme disaient les hommes.C'est vers le 10 mai, que le régiment, s'en allant plus à l'est, vint occuper les positions de Saint-Thierry. A ce moment, l'état d'usure du personnel était tel, qu'on admit la nécessité d'envoyer à tour de rôlechaque groupe au repos pendant quelques jours. Le 2e groupe débuta du 9 au 17 mai dans larégion de Bligny. Puis ce fut le tour du 3e et enfin celui du 1er.

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Chaque groupe en remontant en ligne prenait la place de celui qui descendait et quand le dernier futde retour, on arma des positions nouvelles.Ce secteur de Loivre-Courcy, dont la division assura la garde, était encore secoué par les derniersremous de l'offensive récente. La consigne était bien de rester tranquille et de faire renaître le calmepour ne pas gaspiller les moyens, mais sur les brasiers éteints, le feu reprend vite...... Le calme nefut que relatif.Les groupes étaient en batterie autour du village en ruines de Saint-Thierry.A l'est les batteries 5 et 6 ; au sud, les batteries 4 et 2 ; à l'ouest, les batteries 1, 3, 7, 8 ; au nord àhauteur de Thil, la 9e batterie.Le P. C. de l'A. C. D. se trouvait à Saint-Thierry même, dans un de ces rares chalets encore deboutet que le Boche ne pouvait manquer de détruire comme les autres.Un observatoire d'ensemble se dressait aux lisières du village, on le nommait « la maison blindée »et il était constitué par une maison éventrée dont les pans de murs masquaient une tour en cimentarmé.Dans sa réaction journalière, l'ennemi s'acharna d'une façon spéciale sur la zone des P. C. communsaux 1er et 3e groupes et sur une pièce avancée, que la 5e batterie avait détachée en couverture.Cette pièce fut un jour surnommée « Ribouldingue », et le nom lui resta. Elle était universellementconnue des fantassins qui passaient près d'elle pour monter en ligne et qu'impressionnait le champd'entonnoirs qui l'environnait. Car « Ribouldingue » n'était pas aimée des Boches et chaque jourelle encaissait des centaines et des centaines de coups. Un jour même elle battit le record...... elleaccusa Mille au chiffre recettes.Ses hommes, adroits comme des singes, savaient se glisser à temps dans les bons abris qu'ilss'étaient creusés au bord de la route, et leur plaisir était de tirer de plus belle, quand le Boche,convaincu de leur mort, arrêtait son feu.Une citation à l'ordre de la division récompensa la vaillance du personnel qui la servait.Le régiment, malgré de durs marmitages, avait eu peu de casse en somme dans ce secteur deSaint-Thierry.Pourquoi fallut-il qu'un coup d'une brutalité inouïe vint l'attrister profondément.C'était le 25 juin, le colonel BERNARD avait décidé ce jour là de visiter la position de la 9e

batterie près de Thil. Comme il arrive près du village, les obus tombent fort. Mais le colonelBERNARD n'est pas de ceux qui changent un programme pour fuir un danger. Accompagné dulieutenant SIAU, il continue sa route, parcourt la batterie et s'en va sous la conduite du lieutenant deVALICOURT visiter les observatoires voisins. C'est alors, qu'un obus tombe dans le boyau que lesofficiers suivent et les réunit tous les trois dans la même mort glorieuse.Une immense tristesse émut le régiment, car un lien d'affection sincère l'unissait à son colonel etrien ne fut navrant comme les obsèques de ces trois officiers qui comptaient parmi les meilleurs.Leurs dépouilles mortelles s'en allèrent côte à côte dormir leur dernier sommeil au cimetière deTrigny.Au nom des officiers et des hommes, le chef d'escadron MASSON vint les saluer et leur dire undernier adieu, après quoi chacun rentra à son poste pour les venger.

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SECTEUR DE BERRY-AU-BAC

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Le départ de la zone de Saint-Thierry pour celle de Berry-auBac, s'effectua du 4 au 13 juilletdans les conditions suivantes :Du 4 au 5 et du 5 au 6 les 1er et 3e groupes quittent leurs positions pour aller à leurs échelons. Lesnouvelles positions sont reconnues le 7 et occupées du 7 au 8 et du 8 au 9.Du 10 au 11 et du 11 au 12, le 2e groupe part à son tour et rejoint les deux autres du 13 au 14 et du14 au 15.Dans l'intervalle, le colonel ESCOUROU nommé au commandement de l'A. D. en remplacementdu colonel BERNARD, avait pris possession de son nouveau poste.Pendant que s'exécutaient ces mouvements, un détachement d'artilleurs du 47e s'en allait à Parisrejoindre l'Étendard qu'il devait escorter à la fête des drapeaux du 14 Juillet.Seuls étaient représentés à cette fête les régiments ayant obtenu au moins une citation à l'ordre del'Armée. Le défilé à travers les quartiers les plus populeux de la capitale fut une longue ovationémue. La foule voyait pour la première fois l'élite des vrais combattants groupés autour de leurglorieux emblème, et je ne sais quelle émotion l'étreignait, qui lui faisait mêler ses larmes à sesapplaudissements sans fin.La zone de Berry-au-Bac, où venait d'être envoyé le régiment, un peu ballotté de droite et degauche, depuis l'offensive du 16 avril, fut le dernier stade de son séjour sur cette partie du front.Le 1er groupe, à droite, fut adjoint à la 152e D. I. Les 2e et 3e groupes, à gauche, prêtés à la 74e D. I.Face à la côte 108 et au mont Sapigneul, la gauche appuyée aux fossés de l'Aisne, le régimentvécut jusqu'au 24 avec des consignes purement défensives.Le terrain portait encore les empreintes toutes fraîches de la réaction violente qui le 16 avril avaitfait échouer la progression.Bois déchiquetés, boyaux éboulés, roues brisées, affûts tordus, détritus de toutes sortes, jonchaientle sol, au hasard des explosions qui les y avaient projetés.Et, dominant ce paysage de ruine, la côte 108 toute proche dressait en face sa silhouette crayeuselamentablement éventrée par trois ans de guerre de mines.Le régiment quitta le secteur de Berry-au-Bac en deux colonnes : la première, constituée par lesgroupes 2 et 3 descendit le soir du 24. La deuxième, constituée par le 1er groupe, descendit le soirdu 25.Chacune de ces colonnes passa une nuit près de ses échelons et gagna la zone de Damerie,Cumières et Dizy-Magenta, après une étape intermédiaire à Savigny-Faverolles.

Le 24 au soir, alors que les premiers éléments évacuaient les lignes, le général PHILIPPOT, qui,depuis quelques jours se trouvait à Damerie avec son infanterie, appela au téléphone le chefd'escadron commandant le régiment en l'absence du colonel ROUSSEL, et lui annonçajoyeusement que le général PÉTAIN venait d'octroyer la fourragère au 47e.La nouvelle s'envola comme par enchantement aux quatre coins du bled et, quelques heures après,tous les hommes savaient que le 47e ne déparerait plus la division des « AS », puisqu'il pourrait, luiaussi porter la fourragère qui ornait déjà la poitrine de tous les fantassins.

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L'infanterie saisit cette occasion pour manifester les sentiments d'estime et d'amitié qui l'unissaient àson artillerie.Chacun des régiments glana quelques-uns des insignes qu'il avait en réserve et, ce fut avec lesfourragères offertes par leurs camarades de combat, que les canonniers du 47e traversant lescantonnements de ces derniers, défilèrent devant le général de division pour s'en aller dans lesvillages qui leur étaient assignés comme lieux de repos.

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Du 27 juillet au 2 août le repos est complet et on en jouit, sans arrière pensée, avec cettesatisfaction d'avoir largement fait son devoir et d'en avoir été récompensé.Ces quelques jours passent vite, dans cette riche et joyeuse région d'Épernay où, pour lapremière fois, l'on goûte un confort réel. Et c'est avec tristesse que les groupes s'éloignent le 3 deleurs cantonnements confortables pour monter en ligne à l'est de Reims.Mais il y a quelque chose de consolant dans cette montée en ligne : d'abord, deux batteriesseulement sur trois, s'en vont et la certitude est acquise à chaque unité de revenir à son tour passerhuit jours dans la vallée, par permutation avec celle qui y reste.Et puis, ce ne sont pas des positions de combat que l'on doit occuper, mais des positions derenforcement qu'il faut aménager.Du 3 au 29 août, le régiment reste dans le secteur de Ludes dont le corps de cavalerie garnit lespremières lignes.Le 3e groupe est aux environs de Cormontreuil, le 2e à l'est de Chigny-les-Roses, le 1er en avantde Verzenay. L'état-major de l'A. C. D. s'installe à Chigny-les-Roses.Et tout le monde vit tranquille, puisque l'on ne tire pas.Quelques obus égarés viennent rappeler cependant à la réalité de la guerre et deux batteries ont ladésagréable surprise de passer quelques jours pénibles à des positions de première ligne pourfaciliter des relèves.Le 24, on s'en va et le régiment se rassemble dans la coquette ville d'Ay où il demeure jusqu'au29.A cette date, il se dirige par étapes vers la région de Verdun où l'a devancé la division.Il arrive le 2 à Deuxnouds et Beauzée.Du 2 au 6, les unités restent dans leurs cantonnements-bivouacs de cet arrière front de Verdun,dont les ruines inconfortables et les baraquements de fortune sont à demi noyés dans la boue d'unsol innommable.

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Pertes pendant la période de Reimsfévrier-juin 1917.

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MORTS

Colonel BERNARD Charles.Capitaine RIGAUD Auguste-Jean.Lieutenant de VALICOURT Auguste-Marie.Sous-Lieutenant MILLOT Jean-Augustin.Lieutenant SIAU Georges.1re Batterie. — Maître-Pointeur PURICELLI Jean-Louis.

Canonnier BOCHET Louis.2e Batterie. — Maître-Pointeur LABROSSE Henri.

Canonnier HYVRARD Alphonse. » DROUIN Roland.

3e Batterie. — Canonnier BELFILO.4e Batterie. — Trompette MANUS Louis.

Canonnier BOUVET Ovize. » BOUDINET Pierre.Maréchal des Logis SIBRE Henri.

» JEANTET Léon.5e Batterie. — Maréchal des Logis LUTZ Émile-Albert.6e Batterie. — Maréchal des Logis TISSIER Gaston.

Canonnier ROUX Charles. » GREZE Antonin. » PETIT Louis-René.

7e Batterie. — Maréchal des Logis BITSCH AlfredBrigadier BEUGNE François.Canonnier DEMASSUE Marie. » LALLEMAND Maxime. » CHARLES Jules.

8e Batterie. — Maître-Pointeur PONE Edmond.Canonnier LEFRANC Joseph. » GIRAND Jean. » ANGONNET Henri.

9e Batterie. — Canonnier MATHIEU Louis-Aimé.

BLESSÉS

Sous-Lieutenant BRAUN Robert.1re Batterie. — Canonnier JUIF Aristide.

» MERCIER Edmond. » BRUNET Adolphe.

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2e Batterie. — Brigadier BELEY Émile.Canonnier ALBINET Lucien. » LAURENT Henri.Maréchal des Logis OBRIOT Maurice.Canonnier DROUIN Roland.

3e Batterie. — Canonnier LANÇON Jean.4e Batterie. — Canonnier CAKTON Jacques.

» GONDRAND Clément.Maître-Pointeur NOGIER Jean-Baptiste.Canonnier DAVID Charles. » DELEURY Octave.Canonnier BERÇOT Léon. » MONARD Joseph. » SCHOUFT Auguste.

5e Batterie. — Canonnier PERRAS Claude. » SOUVIGNE Ernest.

6e Batterie. — Canonnier KLUGOHERTZ Louis.Maître-Pointeur SULET Frédéric.Canonnier TOURNIER Charles. » DÉMEUSY Louis. » THOMAS Henri.Maître-Pointeur BERNARD Henri.

7e Batterie. — Maréchal des Logis BACHE Victor.Canonnier BRESSE. » DESPRES Adrien.

8e Batterie. — Maître-Pointeur CORTINOIS Francisque.Brigadier CHEMIN Marcel.Canonnier LE GUENEC Auguste.

9e Batterie. — Canonnier DEVEAUX Henri. » OBERHOLZER Maurice. » COMBET Martial. » CLERC Louis-Charles.

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Mutations du 1er janvier au 6 septembre 1917.

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Le chef d'escadron LECOMTE passe à l'É.-M. de la 5e armée le 17 juin.Le chef d'escadron VERNEY venu de l'É.-M. de la 10e armée prend le commandement du 1er

groupe le 7 juin.Le lieutenant BRAUN blessé est évacué.Le sous-lieutenant RICHARDOT venu de la 3e batterie, classé au 1er groupe à la 2e batterie.Le vétérinaire de 1re classe RÉMY est évacué pour blessure accidentelle.Le sous-lieutenant BOIVIN est classé à l'É.-M. du 1er groupe.Le sous-lieutenant CAZALIS est affecté à l'É.-M. du 1er groupe.Le lieutenant VALLET est classé à la 1re batterie.Le lieutenant MARCHAIS est détaché à l'É.-M.A. le 6 juin.Le lieutenant POSTEL prend le commandement de la 4e batterie.Le lieutenant RAPPENEAU Jean classé à la 3e batterie, le 1er juillet.Le sous-lieutenant TIGNOLET quitte le régiment le 1er mars 1917.Le lieutenant POSTEL prend le commandement de la 2e batterie.Le médecin aide-major de 1re classe NEDEY est affecté au 76e R. I.Le médecin aide-major de 1re classe DESJARDINS est affecté à l'É.-M. 2e groupe.L'adjudant WALCH promu sous-lieutenant est classé à la 4e batterie.L'aspirant PICARD promu sous-lieutenant est classé à la 4e batterie.Le sous-lieutenant SERGENT est classé à la 4e batterie.L'aspirant ROUX promu sous-lieutenant le 2 juillet 1917 est classé à la 4e batterie.Le sous-lieutenant ROUX est classé à la 6e batterie.Le Médecin Major FORGUES est affecté à l'É.-M. 3e groupe.Le lieutenant DUC est classé à la 7e batterie.Le capitaine RIGAUD est tué le 24 avril 1917.Le sous-lieutenant MICHEL est classé à la 7e batterie.Le sous-lieutenant BOITEUX est classé à la 7e batterie.Le Capitaine de VERCHÈRE est classé à la 7e batterie.Le lieutenant POIVILLIERS est affecté au C. I. A.Le sous-lieutenant DORÉ affecté à la 8e batterie.Le sous-lieutenant de PANGE est affecté à la 8e batterie.Le lieutenant DREYFUS est classé à la 8e batterie.Le sous-lieutenant MARION est classé à la 8e batterie.Le sous-lieutenant de VALLICOURT est classé à la 9e batterie.Le médecin major de 1re classe DOUSSET est classé à l'É.-M. 3e groupe.Le sous-lieutenant WAELES est affecté à l'É.-M. de l'A. D. D.Le colonel BERNARD et le lieutenant SIAU sont tués le 25 juin.Le colonel ESCOURROU prend le commandement de l'A. D. le 8 juillet.Le capitaine de VERCHÈRE quitte l'A. D. le 6 mai 1917 et prend le commandement de la 7e

batterie.

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CHAPITRE XVI

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VERDUN RIVE DROITE

6 septembre 1917 - 1er octobre 1917.

VERDUN RIVE GAUCHE

1er octobre 1917 - 5 janvier 1918.

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ORDRE DE BATAILLE DES OFFICIERS

Le 6 septembre 1917

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État-Major de l’A. D.

ESCOURROU. . . . . Colonel.STROHL . . . . . . . . . Capitaine.VINCENS. . . . . . . . . Capitaine.

WAELES. . . . . . . . . . Lieutenant.ROUGEULLE. . . . . Sous-Lieutenant.

État-Major de l’A. C. D.

ROUSSEL. . . . . . . .Colonel.PARRIAUX. . . . . . . .Lieutenant.

LACOURTE. . . . . . . .Capitaine.Du PASQUIER. . . . . .Sous-Lieutenant.

1er Groupe

État-MajorVERNEY. . . . . . . . . . .Commandant.BELLENEY. . . . . . . . Lieutenant.BELVAL. . . . . . . . . . . Lieutenant.BOIVIN . . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.CAZALIS. . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.HAEM. . . . . . . . . . . . .Lieutenant.MERLEAU-PONTY. .M. A.-M.MOULIN. . . . . . . . . . . V. A.-M.

1re BatterieTHIÉBAUT. . . . . . . . . Lieutenant.LEVISSALLE. . . . . . . Sous-Lieutenant.

2e BatteriePOSTEL. . . . . . . . . . . .Lieutenant.DREYFUS. . . . . . . . . . Lieutenant.REROLLE. . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.RICHARDOT . . . . . . .Sous-Lieutenant.

3e BatteriePOUILLEY. . . . . . . . . Capitaine.BAILLET. . . . . . . . . . .Lieutenant.RAPPENEAU . . . . . . .Sous-Lieutenant.

2e Groupe

État-MajorMASSON. . . . . . . . . . Commandant.JAPY. . . . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.BARDIN. . . . . . . . . . .Lieutenant.GARCIN. . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.PICARD. . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.BAISSEY. . . . . . . . . . V. A.-M.DESJARDINS. . . . . . M. A.-M.

4e BatterieMÉGNIN. . . . . . . . . . . Capitaine.ROUSSE. . . . . . . . . . . .Lieutenant.WALCH. . . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.SERGENT. . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

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5e BatterieDe CARCOUET . . . . Capitaine.DEBRABANT . . . . . .Sous-Lieutenant.BOURDEAUX . . . . . Sous-Lieutenant.

6e BatterieOLIVIER . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.BOURGOGNE . . . . . Sous-Lieutenant.De TURCKHEIM . . .Sous-Lieutenant.ROUX . . . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

3e Groupe

État-MajorASTIER. . . . . . . . . . . Commandant.BAGOT. . . . . . . . . . . .Lieutenant.RENAUD. . . . . . . . . . Lieutenant.FLOQUET. . . . . . . . . Sous-Lieutenant.ILBERT. . . . . . . . . . . Lieutenant.BRAUN. . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.LAMY. . . . . . . . . . . . .V. A.-M.DOUSSET. . . . . . . . . .M. A.-M.

7e BatterieDe VERCHÈRE. . . . . Lieutenant.MICHEL. . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.MILLOT. . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

8e BatterieSCHWANDER. . . . . . Capitaine.AUBRY. . . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.DORE. . . . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

9e BatterieBLANCHET. . . . . . . Lieutenant.CHRISTE. . . . . . . . . .Lieutenant.MARION. . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

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A ce moment, la situation sur le front de Verdun est totalement différente de ce qu'elle était en1916. L'offensive allemande, après avoir été contenue a été refoulée, et des opérations brillantes, quidatent à peine d'hier, nous ont permis de reprendre définitivement le fort de Douaumont et dedonner de l'air à nos positions en les reportant largement au-delà. Nous allons monter à Verdunpour consolider tous ces bénéfices et tenter de les améliorer encore.Dès le 6, les officiers vont prendre leur consigne et, c'est un plaisir sans pareil, que de pouvoircirculer librement de part et d'autre de la zone de Fleury et de Froideterre, où l'on vécut anxieux ily a quelques 15 mois, alors que le boche mordait un peu chaque jour pour se rapprocher de Verdun.Les positions de batteries ne sont plus là, elles sont en avant, au-delà même des objectifs, surlesquels les batteries d'alors tiraient jour et nuit. Et, si le paysage conserve toujours la mêmetristesse, si les réactions de l'ennemi, encore formidables dans ce coin déshérité font présager delongues heures d'inquiétude et de souffrance, il y aura tout de même, pour les supporter, un autreétat d'âme qu'en février et mai 1916 ; c'est nous qui marchons, et c'est le Boche qui recule.

Du 7 au 9, les batteries montent en ligne et relèvent les unités de- l'A. D./20 qui jusqu'à maintenantappuyait l'infanterie de la 14e en place.Les échelons sont au bois de la Ville et les batteries au sud de la côte du Poivre.Le 1er groupe, en tête, s'installe aux positions du bois de la Clef.Le 2e groupe dans le ravin des Trois-Cornes.Le 3e groupe mi nord-est de la ferme de la Folie.

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Par la suite, le 3e groupe se portera à hauteur du 1er et détachera la batterie de VERCHÈRE enposition avancée au Moulin des Côtelettes (12 septembre).Le 2e groupe devait, dépassant les deux autres, faire un bond jusqu'aux positions du bois du Prêtre,mais, devant le terrain saturé d'ypérite, il se porta plus à l'ouest, dans la cuvette de La Cage, enarrière de la batterie des Côtelettes.Lorsque tous ces mouvements furent terminés, les groupes 1 et 3 à droite, 2e à gauche précédé de la7e batterie, encadraient la côte du Poivre, sur les pentes de laquelle, se dressait le P. C. du colonelROUSSEL au tournant de la route Bras-Louvemont.Dès le 9 au matin, alors que la relève est à peine terminée, un formidable réveil en fanfare parpièces de tous calibres fait sauter à leurs pièces les hommes qui, fidèles à la tradition, lancent enguise de riposte le vieux barrage énergique en honneur au 47e.On apprend bientôt que le Boche vient d'essayer d'enlever à notre infanterie les points culminants dela côte 344 qu'elle occupe. Tout d'abord, la ligne cède et l'ennemi s'avance au-delà, mais à la faveurdes îlots de résistance, qui, bien qu'encerclés, n'ont pas mis bas les armes, la progression se disloqueet la contre-attaque aussitôt déclenchée à vite fait de rétablir la situation.Le 47e ne devait pas travailler longtemps avec son infanterie.Celle-ci, relevée le 11, cède la place à la 19e D. I. C'est donc pour remplacer l'artillerie de cettedivision, que le régiment reste en ligne jusqu'au 29.Toutes les batteries, et plus spécialement, d'une part, la batterie des Côtelettes et, d'autre part, cellesdes 1er et 3e groupes eurent à souffrir terriblement des tirs systématiques de l'artillerie adverse.Peu de 77, de 105 et de 15, mais des 21 de rupture sans arrêt qui s'effondraient dans les valléespartout où pouvait passer une voiture, partout où pouvait se trouver un canon et, alternant avec eux,des obus chargés d'ypérite, méthodiquement, tranche par tranche, saturaient tout le terrain.Ceux donc qui devaient circuler (conducteurs, coureurs, téléphonistes), ceux qui devaient rester prèsde leurs pièces ou de leur P. C. vécurent des heures critiques pendant cette période.Le P. C. du colonel n'échappa pas à la loi commune, il fut en partie détruit le 25 par un de ces tirsqui, chaque jour, lui étaient destinés et qui en rendaient l'accès peu sympathique à tous les coureurset agents de liaison dont le rôle était d'y aller quand même.Le cycliste MONIN symbolise par sa tenue l'insouciance héroïque de tous ces braves. Projeté parun obus qui éclate à ses pieds, il se traîne dans une batterie voisine et veut avant de se laisserévacuer téléphoner pour rendre compte de sa mission.Par cette activité colossale de son artillerie, le Boche voulait détruire notre puissance offensive enfrappant notre moral et en affaiblissant nos moyens. Il avait peur d'un nouveau lendemain quil'aurait rejeté jusqu'à ses positions de 1914, aussi ne ménageait-il ni ses munitions ni ses contre-attaques.La côte 344 fut le théâtre de nombreuses actions de détail comme le furent de tout temps les pointsculminants des premières lignes dont chacun se disputait la possession.Quand le régiment s'en alla le 29, il laissait une situation identique à celle qu'il avait prise. L'ennemin'avait pu mordre nulle part. Du 29 au 1er, au fur et à mesure de leurs relèves, les unités viennentpasser quelques heures à leurs bivouacs d'échelon dans le bois de la Ville. Ce bois, comme tousceux de la zone arrière de Verdun, recevait toutes les nuits la visite des avions ennemis qui, lesurvolant depuis le soir jusqu'à l'aube, attendaient le moment propice pour y laisser tomber desbombes.La veille du jour où le régiment vint y camper, le bois de la Ville avait eu l'honneur d'unbombardement copieux et une seule bombe avait fauché, comme un château de cartes, 80 chevaux

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d'une batterie d'un régiment voisin. Ce fut donc avec plaisir que le 1er on monta à cheval pour s'enaller au repos à une étape plus au sud.Ce sont les villages d'Èvres, de Pretz-en-Argonne et de Sommaisne, qui furent affectésrespectivement aux 1er, 2e et 3e groupes, pour leur période de détente de quelques jours. Ces villagesn'offraient aucune ressource. Pauvres et pressurés par les troupes, ils ne donnèrent même pas lapossibilité d'abriter la totalité des hommes et des chevaux. Celui de Pretz au centre, victime del'incendie des Boches en 1914, ne possédait, au milieu de ses ruines, que quelques rares maisonsdignes de ce nom. Le groupe qui l'eut en partage dut mettre tous ses chevaux à la corde dans un préque la pluie transforma bientôt en lac de boue.Sans regret donc, on reprend le 8 la route de Verdun.Cette fois on ne franchit pas la Meuse. C'est sur la rive gauche, face à la côte fameuse du Mort-Homme que le régiment va prendre ses quartiers d'hiver. La première nuit se passe au bivouac ducamp des Clairs-Chênes, à proximité des échelons du 3e R. A. C. dont nous allons prendre la place.Par sections, l'on monte en ligne et, le 10 au matin, tout le régiment est à pied-d'œuvre.Le P. C. du colonel est aux abords de Vigneville, les batteries du 3e groupe aux lisières Nord dubois Bourru, la 2e et la 4e batterie à 1500 mètres en avant et, plus en avant encore, au-delà de laroute de Chattancourt, à droite, les 2 batteries restantes du 1er groupe, largement échelonnées enprofondeur, à gauche, les batteries 5 et 6 étalées sur une même ligne.Ces dispositions furent modifiées par la suite. Dans le but de diminuer ses hausses, le 3e groupe vintoccuper la zone des batteries 4 et 2 qui, pour lui faire la place, rallièrent leurs groupes.Ces déplacements ne furent pas les seuls qu'exécutèrent les unités. Chacune d'elles s'en alla passerune huitaine de jours au repos à l'arrière.Comme on ne voulut pas diminuer le nombre des canons chargés de la défense, les batteries quirestèrent en ligne furent renforcées de quelques fantassins et assurèrent la charge de servir lematériel de celles qui descendaient au repos.Aucune opération ne fut entreprise par les troupes de la division pendant leur séjour au Mort-Homme.Séparées par le ruisseau de Forges, les lignes étaient très éloignées les unes des autres et seules lesrencontres de patrouilles, qui chaque nuit exploraient la zone neutre, donnaient de l'animation à cesecteur.La région était riche en curiosités inédites.Les Boches avaient creusé de véritables villes souterraines dans les flancs de la ligne de crête quireliait le Mort-Homme à la Meuse. A dix mètres sous le sol, ils avaient créé des voies de 60 et faitfonctionner de véritables usines.Chaque jour, on allait visiter ces tunnels, dont les sorties Nord constituaient de merveilleuxobservatoires. La promenade pour s'y rendre ne manquait pas de pittoresque.A travers un paysage lunaire, succession d'entonnoirs géants creusés dans la glaise bleuâtre, dessentiers de piétons serpentaient et recoupaient les anciennes lignes où pendant de longues semainess'était livrée une des plus terribles luttes de l'histoire.Et, parmi les débris de toutes sortes qui jonchaient le sol, on découvrait encore chaque jour, à demienfouies dans la boue, quelques lamentables dépouilles humaines......A la suite de nos contre-attaques brillantes du mois précédent, les Boches, obligés de repasser leruisseau de Forges, avaient dû laisser entre nos mains un nombre important de pièces de touscalibres.Des batteries entières de 77 et de 105 étaient encore intactes à proximité ou en avant des premièreslignes.

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Le lieutenant JAPY résolut de sauver une partie de ce matériel. Ce ne fut pas un petit travail, qued'organiser une piste accessible aux voitures, à travers cette zone de fondrières mouvantes.Une nuit, des volontaires résolus vinrent avec des avant-trains bien attelés et, sans souci desmitrailleuses, sans souci des tirs fréquents que l'ennemi faisait sur ses anciens emplacements, sanssonger que le moindre hennissement d'un cheval, que le moindre bruit insolite pouvaient les révéler,ils allèrent en première ligne dégager les canons et les ramenèrent en arrière.Tout n'alla pas tout seul ; les traits se cassèrent, les voitures versèrent dans des lacs de boue, des

chevaux à moitié noyés durent être sortis avec des palans, mais on ramena les canons et, par troisfois, on refit le même voyage, malgré le froid glacial, malgré la fatigue et malgré les risques. Onsortit de la sorte quatre pièces de 105, six pièces de 77 et trois gros minens.Par la suite, le sous-lieutenant ARNAUD et les éclaireurs du 3e groupe, aidés de quelquesfantassins, s'en allèrent à leur tour chercher une batterie de 77.Un des canons de 105, remis en état par le maréchal des logis JACQUEMIN de la 6e batterie, futmis en batterie au ravin des Caurettes et les éclaireurs du 2e groupe, s'improvisant servantsl'utilisèrent pour renvoyer chez les Boches les nombreuses munitions qui traînaient dans levoisinage.

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Pertes pendant la période de Verdun rive droitedu 7 au 29 septembre 1917.

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MORTS

2e Batterie. — Canonnier ROY Georges-Roger.3e Batterie. — Canonnier HELLE Émile.

» MOISSAT Joseph. » PHARISIEN Auguste.

4e Batterie. — Canonnier BOCAT Jules.7e Batterie. — Maréchal des Logis BOISSENOT Charles.

Canonnier GUILLOT Paul.9e Batterie. — Canonnier TRUCHET Paul.

BLESSÉS

Chef d'Escadron AILLERET.Sous-Lieutenant THIÉBAUD Eugène.

» REROLLE Étienne.1re Batterie. — Canonnier RENAUD Gustave.

Brigadier CHORVOT Joseph.Canonnier PÉQUIGNOT Alfred.

2e Batterie. — Canonnier SCHWALM Émile. » BONNIN Louis.

» GENTILHOMME Gustave. » CASSARD Louis. » JOYEROT Auguste. » ALLAIN Jean. » PETITHORY Gaston. » ALBINET Lucien.Maître-Pointeur ROUFFIGNAC Louis.Canonnier MONIN Jules. » TERRASSON Pierre.

5e Batterie. — Canonnier BUREAU Marcel.6e Batterie. — Canonnier BOYAT Armand.

Maréchal des Logis BRUGUEROLLES.» ANCENAY Henri.

Canonnier GAZELIN Jean.7e Batterie. — Canonnier SAILLET Charles.

» MÉGNIN Marcel. » LERAT Joseph.Brigadier DONZÉ Hermann.

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7e Batterie. — Canonnier CATEL. » TORTEL Jean.

8e Batterie. — Canonnier GRANDCLAUDE Auguste. » PECQUET Émile.Maréchal des Logis GIRARD René.Brigadier CHEMIN Marcel.Canonnier CHASSAING Jean. » MARÉCHAL Jules. » JACQUET Julien. » LARGE Aimé. » BEVUCHET François. » MOYSE Georges. » LEDUC Edmond. » CASSAGNAC Paul. » PASSOUT Léon. » NEUVILLE Marcellin.Maître-Pointeur DUEZ Léon.

9e Batterie. — Maître-Pointeur BILLARD Marcel.» BAZIN Émile.

Canonnier GEST Louis. » CAILLE Eugène. » GOUYVENOUX Jean. » RANG Eugène.Maître-Pointeur CATELAN Pierre.

» PLANÇON Émile.Canonnier DUJOUX Joseph. » BERREVILLE Maurice. » BAINIER Fernand. » PERRETTE Jules. » RICHE Louis. » VIRY Paul.M. O. F. PICON Henri.Canonnier POUILLAT Victor. » VICQ Alfred. » BOURQUIN Georges.

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Verdun rive gauche.

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MORTS

3e Batterie. — Maître-Pointeur FRAHIER Raymond.6e Batterie. — Canonnier MOISSONNIER Alix.

BLESSÉS

1re Batterie. — Canonnier RAY Edmond. » CHAROLLAIS Antoine. » DEPIERRE Jean.Maréchal des Logis GUENOT Émile.Canonnier FOSSOUX Charles.

2e Batterie. — Maître-Pointeur DOUILLET Louis.3e Batterie. — Canonnier ABAYRIE Trinité.

» LACROIX Louis. » CHAILLET Jean. » GAUTHRONNET Marie.

6e Batterie. — Maréchal des Logis PERRIGUEY Louis.» PUGIE Jules.

9e Batterie. — Canonnier MOURLET Victor.

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Mutations du 6 septembre 1917 au 5 janvier 1918.

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Le capitaine CAZIN venant du G.A.E. prend le commandement du 1er groupe.Le lieutenant BOIVIN passe à l'É.-M. du régiment.Le lieutenant HAEM est affecté à l'A. C.Le sous-lieutenant LETULLE venu du dépôt est classé à l'É.-M. du 1er groupe.Le lieutenant THIÉBAUD évacué pour maladie le 16 septembre rentre le 29 octobre.L'aspirant LACLAUTRE promu sous-lieutenant est classé à la 1re batterie.Le sous-lieutenant REROLLE évacué le 11 octobre rentre le 25 octobre.Le lieutenant BAILLET de la 3e batterie est classé à Saint-Dizier au C. O. C. A. L.Le sous-lieutenant BOURGOGNE de la 5e batterie est classé à la 3e batterie.Le lieutenant OLIVIER de la 6e batterie part à l’École Militaire de Fontainebleau.Le lieutenant POSTEL prend le commandement de la 6e batterie.Le sous-lieutenant BOURDEAUX de la 5e batterie est classé à la 6e batterie.Le sous-lieutenant ROUX de la 6e batterie est classé à la 5e batterie.Le sous-lieutenant DEBRABANT de la 5e batterie est promu lieutenant le 14 octobre 1917.L aspirant LEROYER est promu sous-lieutenant le 6 octobre et classé à la 6e batterie.L'aspirant HALNA du FRETAY promu sous-lieutenant le 19 novembre 1917 entre à l'hôpital le 6décembre 1917 et est affecté à la 4e batterie le 1er janvier 1918.Le sous-Lieutenant BRAUN du 2e groupe est affecté à l'É.-M. du régiment.Le capitaine SCHWANDER du 3e groupe est évacué pour maladie.Le lieutenant CHRISTE prend provisoirement le commandement de la 8e batterie.Le médecin aide-major de 1re classe DOUSSET du 3e groupe est rayé des contrôles le 18 janvier1918.Départ de l'A. D. du capitaine STROHL, nommé chef d'escadron le 16 septembre.Arrivée du sous-lieutenant BOIVIN le 5 octobre, affecté à l'É.-M. de l'A. D.

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CHAPITRE XVII

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DE VERDUN EN LORRAINE

SECTEUR DE SAINT-CLÉMENT

Janvier, février, mars 1918.

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ORDRE DE BATAILLE DES OFFICIERS

janvier, février, mars 1918

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État-Major de l’A. D.

ESCOURROU. . . . . Colonel.VINCENS. . . . . . . . . Capitaine.WAELES. . . . . . . . . .Lieutenant.

ROUGEULLE. . . . . Sous-Lieutenant.BOIVIN . . . . . . . . . . Lieutenant.

État-Major de l’A. C. D.

ROUSSEL . . . . . . . . .Colonel.PARRIAUX. . . . . . . .Lieutenant.LACOURTE. . . . . . . Capitaine.

BRAUN. . . . . . . . . . . .Lieutenant.Du PASQUIER. . . . . .Sous-Lieutenant.

1er Groupe

État-MajorCAZIN. . . . . . . . . . . . .Capitaine.BELVAL. . . . . . . . . . . Lieutenant.CAZALIS. . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.LETULLE. . . . . . . . . .Lieutenant.DESCOURVIÈRES . Sous-Lieutenant.BELLENEY. . . . . . . . Sous-Lieutenant.MERLEAU-PONTY. .M. A.-M.MOULIN. . . . . . . . . . . V. A.-M.

1re BatterieVALLET . . . . . . . . . . . Lieutenant.THIÉBAUD. . . . . . . . . Lieutenant.LACLAUTRE . . . . . . .Sous-Lieutenant.LEVISSALE. . . . . . . . Sous-Lieutenant.

2e BatterieDREYFUS. . . . . . . . . . Lieutenant.REROLLE. . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.CONSIGNY. . . . . . . . .Sous-Lieutenant.LOUVRIER. . . . . . . . .A. M.

3e BatteriePOUILLEY. . . . . . . . . Capitaine.RAPPENEAU . . . . . . .Sous-Lieutenant.RICHARDOT . . . . . . .Sous-Lieutenant.

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2e Groupe

État-MajorMASSON. . . . . . . . . . Commandant.JAPY. . . . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.BARDIN. . . . . . . . . . .Lieutenant.GARCIN. . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.PICARD. . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.Du FRETAY. . . . . . . . Sous-Lieutenant.BAISSEY. . . . . . . . . . V. A.-M.DESJARDINS. . . . . . M. A.-M.

5e BatterieDe CARCOUET . . . . Capitaine.DEBRABANT . . . . . .Sous-Lieutenant.ROUX . . . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

4e BatterieMÉGNIN. . . . . . . . . . . Capitaine.ROUSSEL. . . . . . . . . . .Lieutenant.WALCH. . . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.SERGENT. . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

6e BatteriePOSTEL . . . . . . . . . . .Lieutenant.De TURCKHEIM . . .Sous-Lieutenant.BOURDEAUX . . . . . Sous-Lieutenant.LEROYER . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

3e Groupe

État-MajorASTIER. . . . . . . . . . . Commandant.BAGOT. . . . . . . . . . . .Lieutenant.ARNAUD. . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.FLOQUET. . . . . . . . . Sous-Lieutenant.WALSER. . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.ILBERT. . . . . . . . . . . Lieutenant.LAMY. . . . . . . . . . . . .V. A.-M.

7e BatterieDe VERCHÈRE. . . . . Lieutenant.MICHEL. . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.BOITEUX. . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

8e BatterieCHRISTE. . . . . . . . . . .Lieutenant.AUBRY. . . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.DORE. . . . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

9e BatterieBLANCHET. . . . . . . Lieutenant.MARION. . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

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Au début de janvier, le régiment descendit de Verdun et, cette fois, pour n'y plus remonter.A ce moment, la situation, sans être inquiétante, commençait à devenir sérieuse.Libéré de toute crainte sur ses derrières, depuis la triste défection des Russes, l'ennemi ramenaitchaque jour des divisions nouvelles de l'est vers l'ouest et l'équilibre des forces sur le front françaisse modifiait en sa faveur.

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L'armée américaine sans doute était assez puissante pour rétablir cet équilibre, mais son avant-gardeseule était débarquée et, pendant de longues semaines, pendant de longs mois encore, notre situationnumérique resterait défavorable.L'ennemi devait logiquement profiter de cet avantage pour essayer de finir rapidement la guerre.Mais, où se ferait son effort ?Serait-ce dans le nord face aux Anglais ?Serait-ce au centre face à Paris ?Serait-ce dans l'est sur le front de Lorraine ?L'espoir de nous chasser définitivement d'Alsace, ou de faire une entrée triomphale dans cette villede Nancy qui lui avait échappé en 1914, pouvait tenter le Kaiser ; aussi la Lorraine fut-elle un despoints de la ligne que le commandement français décida de renforcer.La 14e division, après 48 heures d'arrêt dans ses cantonnements voisins de Bar-le-Duc, prit, parvoie ferrée, la direction de la trouée de Charmes.Le 9 et le 10, le 47e s'embarque à Longeville, Nançois et Ligny. Le mouvement est rendu péniblepar une tempête de neige qui retarde les trains et oblige les unités à stationner longuement auxenvirons des gares. Le froid continue pendant tout le trajet. Les wagons mal clos laissent passer labise et, quand les hommes débarquent, ils ont leurs manteaux gelés si totalement, que ceux-ci secassent au moindre effort.Par des chemins couverts de cette belle neige particulière à la région des Vosges, les batteries fontune étape à travers les bois et se répartissent dans les villages de : Clézentaine, Vennezey,Moyemont, Bademenil, Saint-Benoist, Haillainville et Damas-aux-Bois. Elles y reçoivent unaccueil simple et cordial qui leur permet de se refaire des fatigues du voyage.Elles quittent définitivement ces cantonnements le 13 janvier, car la division vient d'obtenirquelques jours de repos et, pour des raisons tactiques, c'est dans une zone plus au nord qu'elle doitse concentrer.Le 1er groupe gagne Manconville, le 2e Villacourt, le 3e Bainville-aux-Miroirs et, jusqu'au 2février, les hommes restent au repos, ne participant qu'à des exercices de détail et à quelquesmanœuvres d'ensemble au camp de Saffey.Les mouvements de montée en ligne commencent le 2 février. Les groupes se portent à Flin (1er)Vennezey (2e) Rozelieures (3e) et, dans les nuits du 4 au 5, ils relèvent les unités du 220e R. A. C.Le P. C. du colonel est à Benaménil et, en avant de lui, échelonnés dans l'ordre 1, 2, 3, du sud aunord, les trois groupes sont étalés parallèlement à la vallée de la Vezouze.Le P. C. du 1er est à Freménil, celui du 2e à Domjevin et celui du 3e dans les casernes deManonviller.Ce front de Lorraine est assez calme, à l'époque où nous y montons. Des habitants circulentencore dans les villages à portée de canon. On a l'impression que la lutte n'y est pas violente etqu'elle affecte seulement la zone des tranchées et des batteries.Les positions sont vieilles en date et construites en superstructure. Les P. C. ne sont pas organisés envue du combat.Le 1er groupe à droite est face à l'est-nord-est, avec une batterie (la 1re) au nord de la Vezouze etune (la 3e) au sud de cette rivière. La 2e batterie reste au repos pendant douze jours encore, puistravaille à des constructions de deuxième position et ne monte effectivement en ligne que du 4 au15 mars pour un coup de main.Le 2e groupe, au centre, occupe des positions classiques trop connues du Boche.

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Le 3e, à gauche, est dans une situation analogue, mais ses prédécesseurs ayant créé des positions dedoublure, il a l'avantage de pouvoir limiter ses pertes, en ne laissant que des pièces amorces auxemplacements déjà brûlés.Le régiment demeure en Lorraine, du 4 février jusqu'au début d'avril et trois phases, decaractéristiques très distinctes se succèdent pendant ces quelques semaines.La période de début se clôture le 24 par l'arrivée des Américains Elle correspond à une activité detir relativement faible, c'est une période d'organisation et de construction. La 2e période coïncideavec le séjour des troupes américaines. La 3e va depuis leur départ jusqu'à la relève finale.La 2e période est agitée, c'est une période de coups de main, de barrages continuels et de dursmarmitages. Il faut en rechercher la cause à la fois dans la nervosité de jeunes troupes ardentes etdans une tactique de l'ennemi qui voulut, soit tâter le front, soit le préparer pour une offensive àlaquelle il renonça, soit enfin simplement bluffer pour immobiliser du monde.La 3e période, continuation de la 2e, affecte la même allure d'activité soutenue. On vit sousl'impression d'une attaque imminente. L'artillerie adverse exécute des destructions systématiquespour préparer la route aux éléments de stooss-trupp qui tentent chaque nuit des excursions dans leslignes.Les pertes sont lourdes pour l'infanterie et certaines batteries (2e groupe) vivent des heures qui sontaussi pénibles que celles de Verdun.Les Américains vinrent dans le secteur de la 14e D. I. tant pour y achever leur instruction, que pourrenforcer la défense du front. Tout d'abord ils travaillèrent côte à côte avec les Français et, par lasuite, leur infanterie ayant reçu la garde d'une tranche du front, l'artillerie prit son essor et assura àelle seule la responsabilité des barrages correspondants.Ce fut le 2e groupe qui fut chargé de diriger les trois batteries américaines du capitaine HAMMON.Les batteries 1, 4, 5 cédèrent leur place à leur camarades et s'installèrent à des emplacementsnouveaux.Inexpérimentés, mais dociles, les Américains, dès le début, s'affirmèrent d'une bravoure excessive etcombattirent avec un entrain qu'il fallut souvent refréner. Les tirs succédaient aux tirs...... ils necomprenaient pas, eux, dont l'entrée en guerre datait de la veille, qu'on limitât l'effort pour le fairedurer.Ce fut donc une tâche pleine d'intérêt, que celle-là qui consistait à guider, pour leur meilleureutilisation, de pareilles réserves d'énergie.Un jour, la 6e batterie, voisine d'une batterie américaine, est incendiée par les tirs ennemis. Lemaréchal des logis JACQUEMIN gicle dehors avec quelques hommes résolus pour faire la part dufeu. Alors, sous le commandement de leurs officiers, en ordre comme à la parade, tous les soldatsaméricains arrivent au pas de course et, côte à côte avec leurs camarades du 47e, sans souci des obusqui tombent, ils travaillent à éteindre les camouflages qui brûlent et à sauver les munitions quisautent.Une telle ardeur à faire son devoir devait être récompensée et le 47e s'honore d'avoir pu faireaccorder à ces braves quelques croix de guerre françaises.Le 21 mars, les Américains s'en vont, laissant un peu de leur sang sur la terre lorraine et, de suite,la réaction de l'ennemi semble s'affirmer plus violente encore. Elle annonce, avant lescommuniqués, le déclenchement de la grande offensive allemande. Mais, tandis que sur la Somme,la brèche a été faite et qu'en direction d'Amiens, marchent les divisions fraîches, sans cesseversées dans la bataille, il n'y aura sur le front de Lorraine que des fausses alertes bientôtdémasquées.

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Au 1er groupe, la 3e batterie, au 3e groupe, la batterie de VERCHÈRE et la pièce détachée à laposition A/60 subirent des tirs violents, mais ces tirs, mal réglés pour la plupart, ne causèrentheureusement que peu de pertes parmi le personnel.Il semble que toute la malchance se soit concentrée sur le 2e groupe dont les batteries furent abrutiespar les tirs toxiques et les obus de rupture dans des proportions telles qu'il ne restait plus assez demonde sur les positions pour servir les pièces et faire fonctionner les liaisons.Et parmi tous ces braves qui se disaient valides et qui voulurent tenir le coup jusqu'au dernier jour,combien y en eut-il, qui, grièvement brûlés par l'ypérite, emportèrent avec eux les germes d'un maldont ils ne se relevèrent jamais ?

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Pertes pendant la période de Lorrainejanvier, février, mars 1918.

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MORTS

5e Batterie. — Canonnier THOMAS Pierre.6e Batterie. — Canonnier PELISSARD Auguste.7e Batterie. — Brigadier VINCENT Jules-Stanislas.

BLESSÉS

Sous-Lieutenant ROUX.» CORNUDET.

3e Batterie. — Maître-Pointeur DAMAS Antoine.4e Batterie. — Canonnier BRUANT Georges.

» BIÉTRY Pierre.Maître-Pointeur NOGIER Jean-Baptiste.Canonnier MORLET Louis. » LUTTENBACHER Louis. » METOZ Henri. » CHAPUIS Henri. » JOLY Urbain. » AMIOT François. » MEZEL Marcel. » BLANC Louis. » VINEL Jules. » BOURREC Albert. » MARILLONET Léon.

5e Batterie. — Canonnier FAURE Élie. » EMORINE Henri. » BRASIER Antoine. » LORDET Jacques. » TAESCH Victor. » FÉRIER Mathieu. » CHALET François. » MAMET Frédéric. » BERODIER Jules. » PROST Jean.Maréchal des Logis DEROUET Raymond.Canonnier SOUVIGNE Ernest.M. O. F. IRIBARNEGARAY Jean.Canonnier COGNOT Léon.

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5e Batterie. — Canonnier BUREAU Marcel. » COCHOT Charles. » BOUY Jean-Baptiste.Maître-Pointeur PIOLAT Fernand.

» BAZOUIN Louis.Maréchal des Logis PERRUCHE Marcel.Brigadier FOREST Louis.Maréchal des Logis BOILEAU.

» VERMOT Félix.» SCHWALM Charles.» COURTOT Armand.

Canonnier DEVAUX Louis.6e Batterie. — Canonnier GARLIE Alexandre.

» KLUGSHERTZ Louis. » FOURNIER Georges. » CORDIER Marcel. » DUMONT Gabriel. » BAUER Fernand. » BURELIER Étienne. » PETITPERRIN Alfred. » CHASSAING Étienne. » CHARLES Henri.Maréchal des Logis KURTZ Jean.Maître-Pointeur CHATELAIN Armand.Brigadier CORNU Julien.Canonnier GAJON Joseph. » HUMBERT Jean. » PELISSART Auguste. » BIZE Charles.Maréchal des Logis DEHUT Henri.Canonnier PUGIN Jules. » KOHLER Frédéric. » BOIS Joseph. » DUHET Lucien. » SOMMEVILLE Alfred. » LOMBARD Henri. » VIENNET Alphonse. » DESGRANDCHAMPS.Maître-Pointeur KREBS Albert.Maréchal des Logis BRUGEIROLLES.

7e Batterie. — Canonnier BALLAY Jules.Brigadier BRAY Louis.

8e Batterie. — Canonnier LEDUC Édouard. » JEANTET François.

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Mutations de janvier, février, mars 1918.

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Le chef d'escadron BUZON arrivé le 18 mars 1918, prend le commandement du 1er groupe.Le lieutenant FOURNIER venu du dépôt est classé à l'É.-M. 1er groupe.Le sous-lieutenant LEVISSALE de la 1re batterie part à l'A. C. le 7 janvier 1918.Le lieutenant BELVAL est classé à la 2e batterie.L'aspirant TERRIER promu sous-lieutenant le 15 mars 1918 est classé à la 2e batterie.Le sous-lieutenant est classé à la 4e batterie.Le lieutenant BAGOT est affecté à l'A. D. le 15 mars 1918.Le lieutenant MAIX est affecté à la 8e batterie.Le sous-lieutenant COLLOT est affecté à la 8e batterie.Le lieutenant BELVAL est classé à la 8e batterie.Le lieutenant CHRISTE est classé à l'É.-M. 3e groupe.Le sous-lieutenant BERNTHEIZEL est affecté à l'É.-M. 3e groupe.Le capitaine MÉGNIN est affecté à la 8e batterie.Le lieutenant BELVAL est affecté à l'A. C. D. le 3 avril 1918.Le lieutenant MAIX est affecté à la 4e batterie.Le sous-lieutenant COLLOT est affecté au C. I. A. de Sommesous.Le sous-lieutenant CAIRE est classé à la 8e batterie.Le lieutenant DU PASQUIER est classé à la 4e batterie.Le lieutenant BAGOT arrivé le 28 janvier 1918 est classé à l'É.-M. de l'A. D.

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CHAPITRE XVIII

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DE LA LORRAINE AU KEMMEL

1er avril au 6 mai 1918.

SECTEUR DE DICHBUSCK

6 mai au 5 juin 1918.

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ORDRE DE BATAILLE DES OFFICIERS

Le 1er avril 1918——————

État-Major de l’A. D.

ESCOURROU. . . . . Colonel.VINCENS. . . . . . . . . Capitaine.BAGOT. . . . . . . . . . . Lieutenant.

BOIVIN . . . . . . . . . . Lieutenant.WAELES. . . . . . . . . .Lieutenant.ROUGEULLE. . . . . Sous-Lieutenant.

État-Major de l’A. C. D.

MASSON. . . . . . . . . .Commandant.PARRIAUX. . . . . . . .Lieutenant.LACOURTE. . . . . . . Capitaine.

BRAUN. . . . . . . . . . . .Lieutenant.BELVAL. . . . . . . . . . . Lieutenant.

1er Groupe

État-MajorBUZON. . . . . . . . . . . . Chef d’escadron.FOURNIER. . . . . . . . .Lieutenant.CAZALIS. . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.LETULLE. . . . . . . . . .Lieutenant.DESCOURVIÈRES . Sous-Lieutenant.BELLENEY. . . . . . . . Sous-Lieutenant.MERLEAU-PONTY. .M. A.-M.MOULIN. . . . . . . . . . . V. A.-M.

1re BatterieVALLET . . . . . . . . . . . Lieutenant.THIÉBAUD. . . . . . . . . Lieutenant.LACLAUTRE . . . . . . .Sous-Lieutenant.

2e BatterieTERRIER. . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.DREYFUS. . . . . . . . . . Lieutenant.REROLLE. . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.CONSIGNY. . . . . . . . .Sous-Lieutenant.LOUVRIER. . . . . . . . .M. A. M.

3e BatteriePOUILLEY. . . . . . . . . Capitaine.RAPPENEAU . . . . . . .Sous-Lieutenant.RICHARDOT . . . . . . .Sous-Lieutenant.

2e Groupe

État-MajorMASSON. . . . . . . . . . Commandant.JAPY. . . . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.GARCIN. . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.SERGENT. . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.PICARD. . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.Du FRETAY. . . . . . . . Sous-Lieutenant.BARDIN. . . . . . . . . . .Lieutenant.

WALCH. . . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.DESJARDINS. . . . . . M. A.-M.BAISSEY. . . . . . . . . . V. A.-M.

4e BatterieMAIX. . . . . . . . . . . . . . Lieutenant.Du PASQUIER. . . . . . .Sous-Lieutenant.

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5e BatterieDe CARCOUET . . . . Capitaine.DEBRABANT . . . . . . Sous-Lieutenant.ROUX . . . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.CORNUDET . . . . . . . Sous-Lieutenant.

6e BatteriePOSTEL . . . . . . . . . . .Lieutenant.De TURCKHEIM . . .Sous-Lieutenant.BOURDEAUX . . . . . Sous-Lieutenant.LEROYER . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

3e Groupe

État-MajorASTIER. . . . . . . . . . . Commandant.CHRISTE. . . . . . . . . .Lieutenant.ARNAUD. . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.FLOQUET. . . . . . . . . Sous-Lieutenant.BERNTHEIZEL. . . . Sous-Lieutenant.

7e BatterieDe VERCHÈRE. . . . . Lieutenant.MICHEL. . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.BOITEUX. . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

8e BatterieMÉGNIN. . . . . . . . . . . Capitaine.AUBRY. . . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.CAIRE. . . . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

9e BatterieBLANCHET. . . . . . . .Capitaine.MARION. . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.WALSER. . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

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L'ennemi n'a pas attaqué en Lorraine.A-t-il été impressionné par la qualité des troupes qui lui étaient opposées, a-t-il simplement voulufaire du bluff pour pouvoir mieux percer sur la Somme et dans les Flandres ?Peu importe. Il a immobilisé là d'importants effectifs que le commandement va rappeler pourpouvoir barrer la route de Paris et celle de Calais.Ce sont d'abord les unités, qui n'étaient pas engagées, qui s'en vont, puis la 14e très meurtrie qui abesoin d'un repos pour ne pas perdre sa valeur combative.La relève du 47e a lieu dans les nuits du 29 mars au 3 avril. Dans l'ordre 3, 2, 1, les groupes s'envont et se rassemblent dans la zone Vathiménil.En fin de mouvement, les cantonnements sont les suivants :

1er groupe : Clézentaine.2e groupe : Saint-Rémy-aux-Bois.3e groupe : Hallainville.A. C. D. : Hallainville.

Dès le 31, le colonel ROUSSEL appelé au commandement de l'A. D/62 quitte le régiment et, c'estle chef d'escadron MASSON qui le remplace jusqu'à l'arrivée du colonel LIPS.Le séjour dans la zone de l'arrière front de Lorraine est d'une extrême brièveté. Le régiment, dontle 2e groupe a été recomplété par un renfort de 80 hommes de jeunes classes, commence, le 4 dansla région de Charmes, la série de ses embarquements qui se terminent le 5.

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Le 6, les groupes, qui ont débarqué dans le voisinage de Liaucourt près de Clermont, gagnent lescantonnements de

Caillouel (1er groupe).Houdainville (2e groupe).Rue-Saint-Pierre (3e groupe),Houdainville (A. C. D.)

La mission qui leur incombe est une mission d'organisation de positions de deuxième ligne, car oncraint la poussée de l'ennemi en direction de Paris. Cette mission, donnée le 7, est enlevée la 8 etremplacée par un ordre de mouvement.Une ère nouvelle va s'ouvrir, qui durera près d'un mois, ère d'étapes presque journalières quiporteront le régiment dans la région de Cassel.Au début, les éléments montés prennent du champ. Ils forment une longue colonne que l'état desroutes rend pénible à mouvoir.Les ordres, qui sont donnés au jour le jour, émanent des corps d'armée, dont on traverse lesterritoires. Ils parviennent de nuit au P. C. du chef de colonne qui les doit aiguiller dans lesmultiples cantonnements avec des moyens de liaison précaires.Les itinéraires imposés sont rarement conciliables avec l'état des chemins, le chargement desvoitures et la condition des chevaux.C'est une période grosse de fatigues et d'insomnies.Dans la région d'Amiens, les éléments à pied rejoignent en camions et, la division, réserve mobileà la disposition du général FOCH qui vient d'être investi du commandement suprême, monte versle nord. Elle se déplace de nuit, pour être ignorée de l'ennemi. Elle marche en formation de combat,pour être prête à intervenir.Cette deuxième période est encore fatigante car, de jour, il est illusoire d'essayer de récupérerl'arriéré de sommeil de nuit.Elle conduit le régiment le 14 avril dans la région de Raincheval.Du 14 au 18, stationnement dans la zone d'arrière front anglais. Ce sont quelques jours de détente,coupés par quelques reconnaissance et par quelques préparations de positions.Cette période, de même que la suivante, à la fin de laquelle la division arrive dans la zone deCassel, est une des meilleures de la campagne. Le stationnement avait permis de se refaire, lesroutes permirent de s'entraîner et le personnel se trouva en excellente forme quand il arriva dans lazone anglo-belge pour aider nos alliés à contenir un ennemi grisé par ses succès.Il fut souvent question, dans les journaux d'alors, de la vague bleu horizon qui montait vers le nordapportant avec elle l'espérance en la victoire.Cette expression, dont la poésie emphatique fit quelque peu sourire, cadre bien cependant avec laréalité.Les villages que nous traversions, privés de la vue des troupes françaises depuis le début de laguerre, nous accueillirent comme on accueille des libérateurs et cette cordialité dans la réceptionréconforta les troupes en les exaltant.Docile à toutes les besognes de guerre, la 14e accepta sa nouvelle mission, avec d’autant plusd'entrain, qu'il lui manquait encore d'avoir été dans le nord, pour avoir été partout.Le paysage était nouveau et nouvelles étaient les mœurs. Pour la première fois on voyaitfonctionner le grand rouage de l'armée anglaise ; tout en faisant la guerre, on éprouvait un vague

plaisir de touriste.Que de fois ne jetâmes-nous pas des regards d'envie sur les équipages de nos alliés d'outre-

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Manche ?Gras et bien soignés, leurs chevaux merveilleusement équipés, offraient avec les nôtres un contrastepénible. Mais le lustre du neuf a-t-il plus de chic que la patine de la guerre ?Le 4 mai le dispositif était le suivant :

A. C. D. et 3e groupe : Hardi-Fort.2e groupe : Weamers-Cappel ;1er groupe : Fermes intermédiaires,

toute cette zone est plate et peu boisée, elle est sillonnée de fermes isolées et dominée par le Massifde Cassel dont la haute silhouette émerge de la plaine, entourée d'une ceinture de moulins à ventqui ajoutent encore à son pittoresque.En attendant que l'on monte en ligne, le colonel LIPS va prendre contact avec la 33e D. I. qui tientle secteur de Locre et dont nous constituons la réserve éventuelle.Le 7, vers 13 heures, un ordre urgent fait sauter à cheval les trois groupes qui, trompettes en tête,fanion déployé, traversent Cassel et marchent dans la direction d'Abeesle.Plus on avance, plus la densité de circulation augmente, mais toutes ces routes camouflées, bordéesde guinguettes belges, dont les devantures regorgent de tabac recouvert des figurines les plusvariées, forment un ensemble original qui pendant un moment éloigne nos pensées de la guerre. Onse croirait, un jour de fête foraine, dans une banlieue de grande ville.A Abeesle, où l'on va solliciter du commandement anglais des ordres pour le bivouac, l'attente estlongue. L'on part enfin pour une zone de camps abandonnés à l'est de Poperinghe en plein dans lazone de feu.Les baraquements qui nous sont attribués sont spacieux, ils se dressent insolemment, comme tousles bivouacs anglais, à cheval sur un carrefour qui, à lui seul, justifierait un tir.Le 8 mai à l'aube, les officiers partent en reconnaissance dans le secteur de Dickebusch enprévision de la relève de la 33e D. I. B. par la 14e D. I.La zone attribuée au régiment s'étend depuis Ouderdon jusqu'aux abords de Vlamerthingue. Le2e groupe pousse ses recherches sur la droite, le 1er au centre et le 3e à gauche.Il ne s'agit pas de reconnaître les positions anciennes dont on relèvera les occupants, car personnene doit encore s'en aller. Du reste, dans ce secteur, où les positions sont très vite brûlées, il n'y a pasà regretter d'avoir carte blanche ; mieux vaut se se mettre partout ailleurs que là où étaient les

autres.Ce sont donc des reconnaissances de champ de bataille que l'on entame, des reconnaissances dechamp de bataille comme en guerre de mouvement.Mais quelle bizarre guerre de mouvement, que celle qui consiste, pour un seul des combattants, à semouvoir en cercle sous l'œil fixe de l'autre qui surveille !...... En face se dressent les hauteurs duKemmel, dont la masse indiscrète fouille tous les couverts et règle tous les tirs.La densité d'artillerie déjà en place est formidable et, dans le désir de s'éloigner des Monts, tout lemonde a ripé vers le nord. C'est un enchevêtrement de batteries françaises et anglaises tirant danstoutes les directions.Il ne reste plus à prendre que la place dont personne n'a voulu.Que faire dans cette plaine toute nue, parsemée de quelques buissons isolés, de quelques haies bienmaigres ou de petites demeures agricoles, masques dérisoires du reste qui tous essaient déjà decacher quelque chose ?Tant bien que mal, en faisant appel aux solutions les plus invraisemblables, on case les batteries.Une pièce sous un chêne, une autre dans un seigle, une autre dans une ferme, une autre sous lesdécombres d'un camp...... Nous sommes loin des positions-types du terrain de manœuvre.

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Source : http://gallica.bnf.fr. - Droits : Domaine public - Transcription intégrale : P. Chagnoux - 2015

Aux environs de midi, arrivent des cyclistes porteurs de plis urgents. C'est le contre-ordre.La 14e D. I. est mise à la disposition d'une division de droite, pour appuyer une contre-attaque versLocre. Son A. C. D. doit se diriger d'urgence sur Hesken, pour y recevoir des ordres et y cantonner.Une carte est vite dépliée, qui permet de situer Hesken.C'est un village au pied des Monts, à trois kilomètres des lignes. Ce doit être un de ces paysageslunaires, où les entonnoirs ont remplacé les maisons et où les chevaux crevés alternent avec lesarbres déchiquetés pour barrer les routes.Il y a sans doute erreur, mais l'ordre est ferme, les unités sont en route, il n'y a qu'à partir à pied pourcouper au court à travers la plaine et les rejoindre au lieu de rendez-vous.Tout le long du trajet, ce ne sont que batteries anglaises de gros calibre qui, posées n'importe où,tirent sans pudeur et sans arrêt. Elles vivent de la sorte quelques heures ou quelques jours et, quandleurs pertes sont trop élevées, elles cèdent leur place à d'autres ou s'en vont ailleurs.Par ci par là, une batterie française, tapie au ras du sol derrière un buisson, émerge d'un camouflagediscret.A l'horizon un carrefour, où de temps à autre, une voiture qui fait vite, passe dans un tourbillon depoussière.Ce carrefour c'est celui d'Hesken ! Et c'est à ce carrefour, nommé déjà « Carrefour de la Mort »,aux dires des coureurs qui nous croisent, que le régiment tout à l'heure a dû passer pour aller à lacapitale du lieu !« Vous êtes fous », nous crient tous ceux qui connaissant les lieux nous interrogent. « Vous êtesfous », nous dit amicalement un chef de bataillon du 44e qui, soucieux de ne pas voir anéantirl'artillerie qui le doit appuyer, nous incite à agir pour éviter la catastrophe.L'éviterons nous la catastrophe ?Tout le beau 47e est là, aligné sur la route, il est passé entre les gouttes et ses fourragères chargées,ses cuisines qui fument, jurent tellement avec la situation, que les hommes confiants ne lasoupçonnent pas et, comme à la grand halte un jour d'étape, ils fument une pipe en caressant leurschevaux.Un départ. — Un sifflement, suivi bientôt d'un autre...... avons-nous été vus ?.. Est-ce l'assassinatqui commence ?Cela passe et cela va plus loin, sur une batterie que l'on devine.C'est du 21 ou du 24 et les formidables gerbes de terre et d'explosif se succèdent sans arrêt.« Qu'est-ce qu'ils prennent ! » murmurent les hommes, en pensant à ceux de là-bas, sans songerque leur tour va peut-être venir.Enfin les cris d'alarme ont été entendus. Un cavalier arrive au galop. Ordre est donné de repasser lacrête. Le régiment est sauvé. Mais bien longtemps dans la suite il reparlera de son cantonnementd'Hesken.C'est donc derrière la crête entre Hoograaf, Cabaret et Reninghelst que les groupes se reportentet se mettent en batterie pour soutenir la contre-attaque de la 14e D. I.Le 44e R. I. passe, commandant ARLABOSSE et capitaine de SÉNÉCHAL en tête. C'est la saisondes lilas, les officiers et les hommes, une fleur à la boutonnière, s'en vont vers les lignes le sourireaux lèvres......« C'est chic tout de même » murmure un homme près de nous …... oui c'était chic.Le soir, sans avoir eu à intervenir, les unités rejoignaient leurs bivouacs de la veille.Le lendemain 9, les reconnaissances étaient achevées et, dans la nuit du 9 au 10, les batteriesmontaient en position.

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C'est du 10 mai au 10 juin, que le 47e occupa le secteur de Dickebusch. Il s'agissait pour ladivision de se superposer, puis de se substituer aux unités anglaises qui étaient en ligne. Sa missionétait d'interdire toute progression ultérieure à l'ennemi qui, par la crête du Kemmel, avait un piedsur les Monts et qui, d'autre part, occupant la crête de Westraede, n'avait plus que la poitrine dupoilu pour lui barrer la route de la mer.D'un côté comme de l'autre, chaque jour, des actions de détail furent tentées pour améliorer leslignes. Ce fut une période d'activité constante et de menaces perpétuelles.La date du 27 marque un point culminant dans cette bataille de quatre semaines.Avec sept divisions, le Boche tenta ce jour-là une opération parallèle à celle qui, plus au sud, lemena du Chemin-des-Dames jusqu'aux rives de la Marne. Nul doute qu'il n'eut exploité sonsuccès s'il avait réussi, mais il échoua et dut couvrir son échec par des assertions mensongères surles objectifs qu'il s'était assignés.Ce fut une nuit dont on se souviendra longtemps, que cette nuit du 27. Inondées par les obus à gazet bouleversées par les obus fouilleurs, les batteries se demandèrent si elles pourraient encore agirquand sonnerait l'heure du barrage.Et quand furent passées ces minutes terribles, la bataille continua ardente, car il fallut reprendre àl'ennemi, les uns après les autres, tous les gains de détail qu'il avait réalisés.A aucun moment donc, il n'y eut d'accalmie dans la lutte et c'est pourquoi le séjour dans lesFlandres laisse une impression finale d'efforts continuels, dans des conditions spécialementprécaires.Il n'y avait pas de positions de batteries proprement dites, mais, pour chaque batterie, une zone oùchaque nuit évoluaient les pièces qui fuyaient le point moyen des tirs de la veille.Morcelées par sections, par pièces, les unités jalonnaient une ligne de forme abracadabrante qui semodifiait chaque jour. A la 5e batterie par exemple, l'ensemble pivota autour de la gauche de tellefaçon qu'à la veille du départ, les pièces étaient les unes derrière les autres, l'une d'elles dans uneécurie éventrée, en pleine vue du Kemmel, où pourrissaient 40 chevaux depuis trois semaines.Tout fut utilisé pour abriter le matériel : les haies, les masures en ruines, etc...... Une batterie du 1er

groupe dut s'installer dans les baraquements bouleversés d'un ancien camp anglais que dominaientles observatoires ennemis.Aucun de ces pauvres masques illusoires ne pouvait, bien entendu, tromper personne, mais c'étaientquelques jours de gagnés on ne pouvait suppléer que par la manœuvre à la mauvaise qualité despositions.Les emplacements tous très précaires n'offraient aucune solidité, aucune garantie, car l'eau à fleur deterre interdisait le travail en profondeur et l'absence de couverts empêchait le travail ensuperstructure.Hommes et officiers subirent donc, sans protection aucune, les tirs journaliers de destruction quel'ennemi, dans sa manie du Kolossal, entreprenait, sur des objectifs protégés par un camouflage,avec des 15 fouilleurs ou des 21 de rupture.Chaque nuit, les obus à gaz inondaient la plaine et les vagues empoisonnées qui stagnaient dans lesbas-fonds achevaient de mettre hors de combat ceux que le coup au but n'avait pas enterrés ou quela grippe des Flandres avait épargnés.La veille de sa relève, la 3e batterie subit pendant quatre heures un tir d'une violence inouïe quibouleversa tous ses emplacements de pièces et tous les abris de ses hommes et la 5e batterie, pourn'en citer qu'une autre, ne fut guère plus heureuse dans la nuit fameuse du 27.

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L'ennemi abattit subitement sur la zone des batteries un tir de tous calibres où dominaient les gaz.Un obus toxique éclata à la porte de la cagna sommaire, où les officiers de la 5e batterie venaient des'étendre, le lieutenant DEBRABANT n'eut que le temps de saisir le sous-Lieutenant CARDOT,engourdi déjà par le sommeil, et de le jeter dehors. Et les voilà tous les deux, la gorge et les yeuxatrocement brûlés, à moitié nus, dans un champ de seigle au plus fort du bombardement.Mais il ne faut pas croire que cette vie pénible affectât le mordant de la troupe. Elle fit son devoircomme toujours, avec le plus absolu mépris des risques et l'unique souci d'appuyer au mieux soninfanterie.Au 2e groupe, une pièce fut même poussée à trois mille mètres plus en avant, pour satisfaire auxdésirs de cette infanterie qui demandait des destructions de mitrailleuses, à proximité immédiate deses lignes.Cette pièce installée dans une cour de ferme, à l'est de Mille-Kapeel, n'avait d'autre masque que laferme elle-même qui servait d'observatoire. Elle fut détruite après quelques jours d'une existencemouvementée. Ce jour-là, le sous-lieutenant CORNUDET, avec la belle insouciance que tous luiconnaissaient, du haut du toit de la ferme en ruines, était en train de régler un tir. Il se sent tout àcoup projeter en l'air, c'est un obus qui vient d'éclater sous son plancher. Il retombe au milieu desdécombres et se dégage en souriant...... il n'a que sa jumelle brisée.Les P. C. furent aussi maltraités que les positions de batteries. Ils sont d'habitude recherchés avecsoin, car les nombreuses liaisons qui y aboutissent, attirent rapidement sur eux l'attention del'ennemi.Or, pour les P. C., comme pour les postes de secours, qui y étaient soudés, il fut impossible detrouver quoi que ce fut de logique.On dut se rabattre sur des chaumières isolées dont la protection était nulle et la discrétion illusoire.Elles furent tour à tour prises à partie, incendiées et détruites.Alors les P. C. errèrent dans le bled, au pied des arbres, ou au milieu des champs, constitués par untrou de quelques centimètres recouvert d'une toile de tente.L'histoire du P. C. du 2e groupe symbolise toutes les autres, mais passons.Les observatoires furent presque impossible à trouver. Un moulin se dressait bien sur un semblantde crête, en avant des positions de batteries ; mais n'était-ce pas se payer la tête de l'ennemi que d'y

installer un observatoire ?La chose fut tentée cependant et, au bout de quelques jours d'occupation, le moulin tomba dans unfracas épouvantable, sous les coups d'un tir de 15 et de 21, entre les salves duquel, les officiers et lestéléphonistes n'eurent que le temps de prendre du large.En ligne, les liaisons étaient surtout à base de coureurs et certains postes de commandementn'étaient accessibles que la nuit. Aucune de ces difficultés ne découragea les éclaireurs qui, maintesfois, arrachèrent des applaudissements à l'infanterie et obtinrent des citations à l'ordre des régimentsqu'ils appuyèrent. L'un d'eux, le maréchal des logis JOURDHEUIL, du 1er groupe, fit preuve deténacité héroïque le 27 mai. Détaché ce jour-là avec le canonnier MILLET, à un poste avancé, ilest enterré par un obus de gros calibre, il se dégage et, bien que la situation soit intenable, bien queles Boches s'avancent et que l'infanterie reflue, il reste, répare sa ligne et continue à envoyer sesrenseignements.Et la gaieté ne cessait de régner. Témoin ce brigadier VEILLOT du 3e groupe qui, aux trois quartsenfoui par l'explosion d'un 15, se relève et lance une plaisanterie à l'adresse des Boches dontl'économie est si sordide qu'ils ont voulu le tuer et l'enterrer en même temps.

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Les routes et les pistes convergeaient vers des carrefours obligatoires et empruntaient fatalement lesquelques ponts subsistants sur le Groote-Beek. Autant de points sur lesquels l'artillerie ennemievérifiait chaque jour ses hausses et attendait les colonnes pour les abrutir.La vie ne fut donc pas moins sévère pour les conducteurs.Un incident survenu à la 6e montre la haute conscience avec laquelle ces héros obscurs savaientaccomplir leur devoir.Le 20 mai, un obus de 21 tombe sur l'attelage de devant d'un caisson de cette batterie qui vientravitailler. Les chevaux et le conducteur volent en l'air, par miracle le conducteur de derrière n'a pasde mal, il remet de l'ordre dans son attelage, dépose son camarade broyé sur le bord de la route,débarrasse celle-ci des cadavres de chevaux qui l'embouteillent et continue son chemin le plustranquillement du monde.Lorsque le régiment descendit des Flandres, son état d'anémie était extrême. Il avait subi des pertespar le feu. A celles-ci, s'ajoutaient encore les déchets consécutifs aux fatigues d'une bataille dequatre semaines, sans abris, sans couverte, sans repos, dans un atmosphère de gaz et de grippe.Dans certains groupes le déchet total atteignait 50 %.Plusieurs officiers, arrivés à la dernière limite des forces humaines, furent évacués avec 40 degrésde fièvre.Ce fut donc avec plaisir que la nouvelle de la relève se confirma le 4 juin.Les groupes, qui depuis quelques jours, appuyaient les chasseurs de la 46e D. I., cédèrent la place àl'artillerie de cette division et s'en allèrent cantonner près de Rexpoede.

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Pertes pendant la période mai-juin 1918en Belgique.

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MORTS

1re Batterie. — Maître-Pointeur DUVAL Abel.Canonnier NEDEZ Félicien. » FUVIAUX François.

2e Batterie. — Canonnier VIENNET Alexandre. » ALBINET Lucien.

3e Batterie. — Canonnier LAVERRIÈRE François. » FROIDEVAUX Arsène.

4e Batterie. — Canonnier TRONTIN Ferdinand. » CORTET Jean-Pierre. » ROCHE Auguste.

5e Batterie. — Canonnier ROURE Émile-Eugène.6e Batterie. — Canonnier BRUNOT Charles.7e Batterie. — Canonnier ŒUVRARD Marcel.8e Batterie. — Canonnier PASSOUT Léon.9e Batterie. — Canonnier DETURHET Henri.

BLESSÉS

Lieutenant DEBRABANT.Sous-Lieutenant PICARD.

» CORNUDET.Capitaine de CARCOUET. » POUILLEY.Sous-Lieutenant REROLLE.

» RAPPENEAU.1re Batterie. — Canonnier ROUGEOT Auguste.

» GROS Henri.Brigadier COQUARD Narcisse.Maréchal des Logis OUDOT Louis.

» PARISOT Charles.Canonnier CALLOUGE François.A. M. GENDRE Louis.Canonnier PERREY Roger. » CHATENAY Victor.Maréchal des Logis FRAHIER René.

2e Batterie. — Canonnier LIÉNARD Jules. » EXARTIER Calixte.Maréchal des Logis BIDOLI Émile.

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2e Batterie. — Canonnier JACQUEROND François. » HERBELIN Jean. » PERRAT Antonin. » DURIEUX Jean.Maître-Pointeur PÉCHEUR Antoine.Canonnier WARGNIER Léon.

3e Batterie. — Brigadier DECHOT André.Canonnier BLANC Paul. » ABAYRIE Trinité. » BOURRET Louis.Maréchal des Logis JEUNOT Joseph.

» ZILLIOX Charles.» FANGER Alfred.

Canonnier BLIGE Jean-Marie.4e Batterie. — Maréchal des Logis LUTTENBACHER.

Canonnier FROMAIN Jean-Baptiste. » LE BRIS Joseph. » METOZ Jules.Maréchal des Logis LEIMBACHER.

» KAUFMANN.Canonnier AMIOT Léon. » MOREL François. » CHATAUX Marcel. » LORGE Georges. » ANDRÉ Robert.Maître-Pointeur NOGIER Jean-Baptiste.

» UGGERIE Louis.» LEBOURDAIS André.» GUYOMAR Pierre.

5e Batterie. — Canonnier BEHEREC François. » LARCHER Jean. » GAUTIER Gustave. » NOUVELOT François.Maréchal des Logis PRENEZ Victor.Canonnier MOTELLIER Paul.Brigadier CHANET Jean.Canonnier TOEN Cyrille. » LE DENÉHAT Alexis. » GALLOT Paul. » SIMONDET Auguste. » JOB Gustave Brigadier. » BARBIER Paul.

6e Batterie — Canonnier TRICART Achille. » MOUTACH Paul.Brigadier PAHIN Albert.

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6e Batterie — Maître-Pointeur RÉMY Charles.Canonnier DUHET Lucien. » GRISEY Jules. » FIALIP Mary. » PIETTRE Gaston.Maître-Pointeur CHATELAIN Armand.

7e Batterie. — Maître-Pointeur DAVID Albert.Canonnier VILLIOT Antoine.Brigadier CHEMIN Marcel.Maître-Pointeur PILLER Abel.

8e Batterie. — Canonnier MOURANT René.9e Batterie. — Maréchal des Logis GERBEREUX Léon.

Canonnier MANÇAIS Georges.

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Mutations du 1er avril au 5 juin 1918.

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Le lieutenant FOURNIER évacué le 6 juin pour maladie rentre le 1er juillet.L'aspirant MANGEOT promu sous-lieutenant le 16 mai 1918, détaché provisoirement à la 2e

batterie.Le lieutenant THIÉBAUD de la 1re batterie passe à la 2e batterie.Le lieutenant DREYFUS est évacué le 31 mai 1918.Le lieutenant REROLLE est évacué le 1er juin.Le capitaine POUILLEY est évacué le 25 mai pour intoxication.Le sous-lieutenant RAPPENEAU est évacué le 14 mai.Le sous-lieutenant TERRIER de la 2e batterie est affecté à la 3e batterie.Le capitaine de CARCOUET est évacué le 4 juin 1918.Le lieutenant DEBRABANT est évacué le 4 juin 1918.Le sous-lieutenant CORNUDET est évacué le 4 juin 1918.L'aspirant BERNARD est promu sous-lieutenant le 15 mai et classé à la 8e batterie.Arrivée du colonel LIPS qui prend le commandement du régiment.Départ du capitaine LACOURTE.Départ du colonel ESCOURROU, le 4 juin.

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CHAPITRE XIX

DE BELGIQUE A LA MARNE

(SECTEUR DE CHAUSSOY-ÉPAGNY)

5 juin - 15 juillet 1918.

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ORDRE DE BATAILLE DES OFFICIERS

Le 5 juin 1918——————

État-Major de l’A. D.

DESPRES. . . . . . . . . Colonel. (Arrivé le 11 juin)VINCENS. . . . . . . . . Capitaine.BAGOT. . . . . . . . . . . Lieutenant.

WAELES. . . . . . . . . .Lieutenant.ROUGEULLE. . . . . Sous-Lieutenant.BOIVIN . . . . . . . . . . Lieutenant.

État-Major de l’A. C. D.

LIPS. . . . . . . . . . . . . .Colonel. PARRIAUX. . . . . . . . Lieutenant.BRAUN. . . . . . . . . . . .Lieutenant.BELVAL. . . . . . . . . . . Lieutenant.

1er Groupe

État-MajorBUZON. . . . . . . . . . . . Chef d’escadron.LETULLE. . . . . . . . . .Lieutenant.DESCOURVIÈRES . Sous-Lieutenant.CAZALIS. . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.BOURGOGNE. . . . . .Sous-Lieutenant.BELLENEY. . . . . . . . Sous-Lieutenant.MERLEAU-PONTY. .M. A.-M.MOULIN. . . . . . . . . . . V. A.-M.

1re BatterieVALLET . . . . . . . . . . . Capitaine.LACLAUTRE . . . . . . .Sous-Lieutenant.

2e BatterieTHIÉBAUD. . . . . . . . . Lieutenant.CONSIGNY. . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

3e BatterieRAPPENEAU . . . . . . .Sous-Lieutenant. Rentré d’évacuation.

2e Groupe

État-MajorMASSON. . . . . . . . . . Commandant.JAPY. . . . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.GARCIN. . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.PICARD. . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.Du FRETAY. . . . . . . . Sous-Lieutenant.BARDIN. . . . . . . . . . .Lieutenant.

WALCH. . . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.DESJARDINS. . . . . . M. A.-M.BAISSEY. . . . . . . . . . V. A.-M.

4e BatterieMAIX. . . . . . . . . . . . . . Lieutenant.Du PASQUIER. . . . . . .Sous-Lieutenant.SERGENT. . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

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5e BatterieROUX . . . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant. 6e Batterie

POSTEL . . . . . . . . . . .Lieutenant.De TURCKHEIM . . .Sous-Lieutenant.BOURDEAUX . . . . . Sous-Lieutenant.LEROYER . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

3e Groupe

État-MajorASTIER. . . . . . . . . . . Commandant.CHRISTE. . . . . . . . . .Lieutenant.ARNAUD. . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.FLOQUET. . . . . . . . . Sous-Lieutenant.BERNTHEIZEL. . . . Sous-Lieutenant.LAMY. . . . . . . . . . . . .V. A.-M.

7e BatterieDe VERCHÈRE. . . . . Lieutenant.MICHEL. . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.BOITEUX. . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

8e BatterieMÉGNIN. . . . . . . . . . . Capitaine.AUBRY. . . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.CAIRE. . . . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.BERNARD . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

9e BatterieBLANCHET. . . . . . . .Capitaine.MARION. . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.WALSER. . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

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Dès le 8 juin, encore saturées de gaz et de grippe, les batteries quittent les cantonnements de reposqu'elles viennent de gagner et s'embarquent à destination de l'Artois.Le personnel serait volontiers resté quelques semaines, dans la zone arrière du front des Flandres.L'accueil y était sympathique, les villages propres et spacieux, enfin le voisinage de la mer ajoutaitencore aux charmes de cette contrée que beaucoup voyaient pour la première fois. Mais, à cettephase critique de la guerre, il ne pouvait plus être question de repos absolu. On se bornait à laissersouffler les troupes pendant les routes que les que les concentrations nécessitaient.Les embarquements sont répartis sur les trois gares de Bergues, Rexpoede et Waayenburg. Cettedernière est située en territoire belge, sous le feu des canons à longue portée de l'ennemi et legroupe, qui l'utilise, a la bonne fortune de voir son train en marche salué par des 10 à bout de coursequi font sourire les hommes.La première partie du trajet s'effectue en territoire belge, à travers cette pauvre petite bande deterrain qui, du Kemmel à la mer, constitue tout ce qui reste du royaume de nos alliés.Par la ligne de rocade qui longe la côte et qui, depuis la perte de la zone avancée d'Amiens,monopolise tout le trafic du Nord, le train s'en va lentement, bifurque vers l'est et s'arrête dans larégion de Beauvais.Des gares de La Chapelle, Gournay et Saint-Pol, où ils débarquent le 9, lès groupes s'acheminentvers Haucourt, Bonnières et Hanvoile qu'ils occupent dans cet ordre et où ils séjournent jusqu'au

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12.Ils ont, pendant cette période, la tristesse de voir s'en aller le Général PHILIPPOT. A regret, cechef, sympathique à tous, quitte la division qu'il commande depuis bientôt deux ans et qu'il avaitbaptisée la division des « AS ». Il s'en va prendre la tête du 2e C. A. engagé dans cette bataillenouvelle qui depuis trois jours fait rage entre Noyon et Montdidier.Cette bataille est une des pages de la lutte formidable, que les Allemands poursuivent, depuis le 21mars, pour l'accès de la mer et l'accès de Paris. Ce furent des journées angoissantes, car, l'ennemine devait plus avancer, sinon Paris, que les berthas atteignaient déjà, allait tomber sous le feu desgros canons classiques.Bien qu'encore épuisée, la division s'attendait à y prendre part, mais elle apprit avec joie qu'unecontre-attaque MANGIN, enfoncée comme un coin sur le flanc droit de l'ennemi, l'avait forcé àfaire tête et à stopper.Ce n'est donc pas, dans la bataille en plein essor, que la 14e est envoyée. Elle remonte plus au nordentre Amiens et Montdidier et s'en va renforcer le secteur de Chaussoy-Épagny.Là, elle constitue, avec son artillerie en position de 2e ligne, avec son infanterie prête à la contre-attaque, une réserve à la disposition de la 1re Armée, pour endiguer le flot, s'il déferle demain endirection d'Ailly-sur-Noye.Les reconnaissances étaient terminées le 13 et la montée en ligne le 15. Pendant près d'un mois, lerégiment fut chargé d'organiser et d'occuper les positions qui devaient interdire le passage del'Avre. Mais, tout en ayant les yeux fixés sur le front qu'il surveillait, il suivait attentivement lespronostics d'une attaque possible ailleurs, car sa mission précise du moment n'était qu'une missiontemporaire : Réserve de G. Q. G., son rôle était plus ample, il devait bondir là où se livrerait laprochaine bataille.On prépara donc tout pour un départ rapide qui se devait faire suivant la distance, soit par la route,soit par camion pour les hommes et autobus pour les chevaux, soit enfin par voie ferrée.Et puis, quand tout fut prêt, ce furent des manœuvres combinées avec chars d'assaut, pour mettre aupoint la tactique d'emploi de cette arme nouvelle.Le 16 juin, les racontars d'un déserteur ayant ému les défenseurs de la zone Nord d'Ailly-sur-Noye, deux groupes du régiment furent aiguillés en renfort dans la région de Guyencourt.Le 3e se plaça à l'ouest de la rivière, le 2e poussé d'abord vers des positons trop avancées, au-delà dela voie ferrée, s'installa finalement à l'ouest du 3e.L'ennemi n'attaqua pas et tout le monde revint à ses positions initiales, après 48 heures de bivouacet de fatigue.Par la suite et jusqu'au 12 juillet, la vie se passa calme et sans à coups. Seuls, les avions ennemisvenaient inquiéter nos nuits en faisant entendre leurs ronflements énervants que coupait de temps àautre un silence suivi de l'explosion d'une bombe aveugle.Au début du mois de juillet, la 1re Armée mit sur pied une opération qui, en direction de Mailly-Reneval, devait améliorer les positions et obliger l'ennemi à ne plus tabler sur une défensive inertede notre côté.Le 47e prit une part active à cette affaire, les batteries allèrent occuper des positions avancées, leurpermettant de préparer l'attaque et de l'accompagner.Ce fut plus qu'un coup de main, cette affaire du 12.Tous les objectifs furent dépassés et ce fut le début de cette série de poussées partielles quipréparèrent sur le front de la 1re Armée le démarrage de l'offensive foudroyante du mois deseptembre.

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Comme toujours, les éclaireurs furent aux premières loges. Le maréchal des logis BEAUVAIS du1er groupe écrivit une très jolie page à leur actif. Ce sous-officier avait été envoyé en première lignepour renseigner l'artillerie pendant la préparation. Sa mission se trouvait terminée au moment où sedéclenchait l'attaque, mais BEAUVAIS, électrisé par l'allure ardente des Sénégalais qui s'apprêtentà sortir, prend un fusil et mène l'attaque avec eux...Le soir même du 12, alors que son personnel de liaison était encore en ligne, le régiment reçutl'ordre urgent de se rassembler dans la région de Plouzelles-Bacouel.Où allait-il ? — Aucun renseignement ne permettait aux lanceurs de tuyaux de satisfaire lescuriosités.Mais à quoi bon du reste des précisions ?Le 47e savait qu'il allait à la bataille, à celle que l'ennemi sans doute venait de déclencher à cetteminute même et qui serait acharnée parce qu'il la voulait décisive.Il allait en fait inaugurer cette partie de la campagne qui devait se terminer quatre mois plus tard,par l'hallali sur la Meuse, des arrogantes armées du Kaiser en fuite.

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Mutations survenues pendant la périodedu 5 juin au 15 juillet 1918.

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Le sous-lieutenant CAZALIS de l'É.-M. du 1er groupe passe à l'É.-M. du régiment.Le lieutenant REROLLE de la 2e batterie rentre de convalescence.Le lieutenant FOURNIER de l'É.-M. du 1er groupe rentre d'évacuation.Le capitaine de CARCOUET rentre d'évacuation le 22 juin 1918.Le lieutenant DEBRABANT rentre de convalescence le 23 juin 1918.Le sous-lieutenant CORNUDET rentre de convalescence le 26 juin 1918.Le lieutenant POSTEL de la 6e batterie est nommé capitaine.Le lieutenant de TURCKHEIM est affecté à l'É.-M. du régiment.

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CHAPITRE XX

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DE LA MARNE A LA VESLE

15 juillet - 10 août 1918.

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ORDRE DE BATAILLE DES OFFICIERS

Le 15 juillet 1918——————

État-Major de l’A. D.

DESPRÉS. . . . . . . . . Colonel.VINCENS. . . . . . . . . Capitaine.BAGOT. . . . . . . . . . . Lieutenant.

WAELES. . . . . . . . . .Lieutenant.BOIVIN . . . . . . . . . . Lieutenant.ROUGEULLE. . . . . Sous-Lieutenant.

État-Major de l’A. C. D.

LIPS. . . . . . . . . . . . . .Colonel.PARRIAUX. . . . . . . .Lieutenant.

BELVAL. . . . . . . . . . . Lieutenant.De TURCKHEIM. . . Sous-Lieutenant.

1er Groupe

État-MajorBUZON. . . . . . . . . . . . Commandant.FOURNIER. . . . . . . . .Lieutenant.LETULLE. . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.DESCOURVIÈRES . Sous-Lieutenant.GARIN. . . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.BOURGOGNE. . . . . .Sous-Lieutenant.BELLENEY. . . . . . . . Lieutenant.MERLEAU-PONTY. .M. A.-M.MOULIN. . . . . . . . . . . V. A.-M.

1re BatterieVALLET . . . . . . . . . . . Capitaine.MANGEOT. . . . . . . . . Sous-Lieutenant.LACLAUTRE . . . . . . .Sous-Lieutenant.

2e BatterieTHIÉBAUD. . . . . . . . . Lieutenant.REROLLE. . . . . . . . . .Lieutenant.DREYFUS. . . . . . . . . . Lieutenant.CONSIGNY. . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

3e BatterieRICHARDOT . . . . . . .Sous-Lieutenant.RAPPENEAU . . . . . . .Sous-Lieutenant.TERRIER . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

2e Groupe

État-MajorMASSON. . . . . . . . . . Commandant.JAPY. . . . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.GARCIN. . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.PICARD. . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.Du FRETAY. . . . . . . . Sous-Lieutenant.BARDIN. . . . . . . . . . .Lieutenant.

WALCH. . . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.DESJARDINS. . . . . . M. A.-M.BAISSEY. . . . . . . . . . V. A.-M.

4e BatterieMAIX. . . . . . . . . . . . . . Lieutenant.Du PASQUIER. . . . . . .Sous-Lieutenant.SERGENT. . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

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5e Batterie

De CARCOUET . . . . Capitaine.DEBRABANT . . . . . . Lieutenant.CORNUDET . . . . . . . Sous-Lieutenant.ROUX . . . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

6e BatteriePOSTEL . . . . . . . . . . .Lieutenant.BOURDEAUX . . . . . Sous-Lieutenant.LEROYER . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

3e Groupe

État-MajorASTIER. . . . . . . . . . . Commandant.CHRISTE. . . . . . . . . .Lieutenant.ARNAUD. . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.FLOQUET. . . . . . . . . Sous-Lieutenant.BERNTHEIZEL. . . . Sous-Lieutenant.LAMY. . . . . . . . . . . . .V. A.-M.

7e BatterieDe VERCHÈRE. . . . . Lieutenant.MICHEL. . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.BOITEUX. . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

8e BatterieMÉGNIN. . . . . . . . . . . Capitaine.AUBRY. . . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.CAIRE. . . . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.BERNARD . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

9e BatterieBLANCHET. . . . . . . .Capitaine.MARION. . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.WALSER. . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

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Rassemblé le 13 au matin dans la région Conty, Plouzelles, Bacouel, le 47e s'embarque le 14 auxgares de Conty, Loeilly, Plouzelles.Le 15 et dans la nuit du 15 au 16, les débarquements s'effectuent à Fère-Champenoise, Vertus,Avize et le régiment se concentre à Cramans.A ce moment, la situation est la suivante : Deux attaques formidables viennent d'être déclenchées, àcheval sur la montagne de Reims, que leur réussite doit faire tomber.Face à l'armée GOURAUD, depuis Reims jusqu'à l'Argonne, la ruée ennemie s'est heurtée à unerésistance articulée en profondeur qui lui a imposé la traversée d'une zone de mort, où elle a fondu.A l'intérieur de la poche créée sur la Marne, la poussée a gagné du terrain vers le Sud et vers l'Esten direction d'Épernay.La division va donc entrer dans la bataille, avec la mission glorieuse de sauter sur l'ennemi quis'avance pour d'abord le fixer et puis, crispant ses énergies dans un effort surhumain, le contraindreau recul, qui sera sa mort, puisqu'il fermera cette tenaille que l'armée DESGOUTTES, en face, faitdéjà peser sur ses derrières.Aussitôt débarquées, les batteries ne détellent plus.Le soir même du 16, traversant la Marne, elles gagnent au trot la zone de Romery-Cormoyeux,où la situation du matin fixe logiquement leurs emplacements pour défendre la position N° 2.

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Mais, cette position 2, jalonnée par une ligne qui, de la Poterne à Pourcy, traverse le bois deCourton, n'est déjà plus à nous. Les reconnaissances d'infanterie ont été accueillies par des feux desalve, bien avant de l'avoir atteinte...... (plusieurs officiers même sont tombés momentanément auxmains de l'ennemi qu'ils supposaient plus loin).... les éléments de tête du 44e se demandent s'ilspourront sauver Nanteuil... et cependant les batteries continuent leur marche, le 2e groupe en têteatteint déjà Cormoyeux.Comme les renseignements qui circulent font pressentir l'ennemi très proche, les éclaireurs prennentdu large et veillent. L'on s'installe. Ce n'est qu'à la nuit noire, alors que tout le dispositif prévu estdéjà pris, que le contre-ordre, dicté par la situation précaire, arrive. Il prescrit aux unités de fairedemi-tour et se rassembler près de Champillon.Au lever du jour le 17, le front se précise sur la ligne Nanteuil - la Poterne qu'il s'agit maintenantde défendre.Les groupes 1 et 3 repartent donc vers Romery et le 2e groupe se place près de Saint-Ymoges.Tels sont les emplacements de début. Pour les atteindre, certaines batteries ont couvert plus de 100kilomètres depuis la veille !En ligne, la lutte est chaude. A la baïonnette, dans les bois, l'infanterie avance, dominant l'ennemidans ce combat corps à corps où la volonté fait tout, et le 18, la ligne incurvée vers Nanteuil estredressée. En liaison avec le 35e à gauche, le 44e a reconquis la position N° 2 qu'il avait, le 16,trouvée perdue.Le 2e groupe peut donc, dès le 18 au soir, s'en aller occuper à l'est de Cormoyeux la position qu'ilavait évacuée dans la nuit de la veille. Le trajet se fait par cette grande artère qui, de Saint-Ymogesà Nanteuil, au travers des bois, déverse depuis deux jours des munitions et des vivres sans arrêt. Ily a quelques heures à peine, une de ces salves de 10, qui balayent constamment la route, a fauchédeux cyclistes du colonel dont le P. C. est voisin......On fait vite et, sans incidents, les trois batteries sont en place avant que la nuit tombe. Dès lelendemain, la poussée continue. Mais, comme on la veut puissante et que la division doit souffler unpeu, c'est la 53e D. I. B. qui vient de débarquer qui doit mener l'attaque.Toute la nuit du 18 au 19, en longues colonnes silencieuses, les Écossais montent en ligne,.rythmant leur marche balancée d'un sifflement monotone. Au-dessus d'eux, les avions ennemispassent sans voir, et piquent plus au sud.Au jour, appuyées par le 47e, leurs vagues s'élancent et, de la même allure énergique et calme,s'avancent sans s'arrêter à compter ceux qui tombent.Le bois de Courton est dépassé. La ferme de la Carbonnerie est atteinte. On part enreconnaissance, car bientôt on ne pourra plus tirer.Une triste nouvelle clôture cette brillante journée. Faute de liaisons latérales suffisantes, lesÉcossais ont dû rectifier leur front, pour ne pas être encerclés par les éléments de contre-attaque quiavaient fait sauter leurs points de soudure.C'est enrageant ! Et dire qu'en face, l'armée DESGOUTTES avance et que l'on se disait déjà« Aujourd'hui Chaumuzy. Demain la Vesle, avec comme butin tout ce qui se débat dans la pocheet n'en pourra sortir ! ».Le 3e groupe seul se déplacera donc demain. Le 1er groupe peut-être, le 2e plus tard.Mais nous sommes à l'heure où le fer est chaud, il le faut battre.A 5 heures le 20, un coup de téléphone annonce que l'attaque recommence. Il faut qu'à 8 heures tousles groupes aient changé de position, même ceux qui ne devaient le faire que plus tard.

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Le 3e et le 1er achèvent rapidement leur mouvement prévu. Le 2e part en reconnaissance suivi dequelques pièces bien attelées qui devancent les autres et, à 8 heures 30, toutes les batteries en placede nouveau, accompagnent de leur barrage roulant les vagues écossaises qui progressent dans lesbois.Mais l'attaque a été montée trop vite, la progression s'arrête bientôt.Le 21 au matin, la situation est imprécise à l'intérieur des bois.Jusqu'au 27, les batteries restent à leurs positions ; appuyant de leurs feux nourris la pression

constante que l'infanterie fait peser sur les lignes adverses pour les faire fléchir.En avant de Nanteuil, le 2e groupe est bien un peu en l'air ; les balles de mitrailleuses arrivent

jusqu'à lui et, si l'ennemi s'avançait à la crête, sa situation deviendrait critique.Mais, le vent de la victoire a soufflé. Peu importe que la position soit précaire et que le confort soitnul, à 1200 mètres des Boches, sous une toile de tente, on reste là confiants, malgré les nuagesd'obus toxiques qui s'abattent chaque soir sur la position. A côté des canons, une ligne noire decadavres ennemis atteste la violence de la lutte à la baïonnette soutenue par le 44e. Les arbres sontfauchés par les balles. C'est un coin tout imprégné de la bataille d'hier..... une telle position ne sequitte que pour aller de l'avant.Pendant ces quelques jours, grâce à leurs merveilleux observatoires de la région de Nanteuil, lescapitaines, surveillant la vallée de l'Ardre, ne laissèrent aucun repos à l'ennemi. Détachements ouisolés, qui franchissaient la rivière aux environs du moulin de Chaumuzy, étaient inlassablementfauchés. Les salves rapides de 75 s'abattaient comme autant de soufflets à la face de ceux quivoulaient encore faire tête et venir renforcer les éléments de défense.Pourchassé de la sorte, l'ennemi ne pouvait tenir, le 27 au soir arriva la nouvelle qu'il était en fuite.Les trois groupes décollent, et tandis que le 1er prend une position intermédiaire dans les bois, les 2autres piquent au grand trot vers La Neuville-aux-Larris.Le lieutenant DEBRABANT n'était plus au milieu de sa batterie, un éclat d'obus qui venait de luilacérer le bras l'avait privé du plaisir de cette brillante chevauchée.Le 3e groupe s'installe le 28 au matin dans le voisinage de La Poterne.Le 2e s'arrête quelques heures de nuit dans le village de Belval, où les cadavres d'hommes et dechevaux barrent littéralement la route et saturent le pays d'une vague empoisonnée.Dès l'aube, il grimpe aux abords du petit hameau de Paradis dont les ruines se dressentcoquettement plaquées au sommet des vignobles que viennent d'évacuer les Boches.Le lendemain, le 1er groupe rameute et, à hauteur du 3e qui vient de se porter en avant, se place àl'ouest de La Neuville-auxLarris.Le régiment est donc étalé sur une ligne, à cheval sur ce dernier village.Du 28 juillet au 2 août, les attaques se succèdent sans relâche, mais l'ennemi garnit des hauteursdont nous sépare un ruisseau, arrivera-t-on jamais à l'en déloger ?Un effroyable bombardement s'abat le 31 sur le bois des Éclisses, où le 44e R. I. vient de relever lesÉcossais et l'on se demande devant cette résistance acharnée, si notre rêve d'atteindre la Veslepourra se réaliser.Ce sont là les derniers soubresauts d'un ennemi qui voulait gagner quelques heures, il lui fautbientôt se résoudre à l'inévitable et, le 2 au matin, la nouvelle circule à nouveau qu'il est en fuite.C'est alors la course. Toutes les batteries attellent, à l'exception de la 2e qui, poussée en avant lematin, accompagne la marche des autres de son tir ininterrompu et, derrière le 44e qui mène, avec le2e groupe comme groupe d'appui, tout le monde suit hardiment pour arriver à temps. On dépasse deplusieurs kilomètres la côte 196 assignée comme position et, c'est à l'ouest de Sarcy, presque à

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hauteur des avant-postes, que le 2e groupe s'installe bientôt rejoint par le 1er. De là, il voit l'ennemien fuite et, quand au soir, l'infanterie entraînée par la vitesse acquise, aborde les pentes de Treslon,elle a devant elle le tir de son fidèle 75 qui balaye déjà les crêtes et interdit les travaux de défensequi s'y préparent.Au début de la nuit, la batterie MARCHAL du groupe lourd accourt et s'offre aux groupes decampagne pour densifier leur action.C'est donc avec deux groupes de 75 et une batterie de 155 que s'entame au milieu de la nuit lapréparation demandée par l'infanterie qui refuse de stopper avant d'avoir atteint la Vesle.Alors que le jour commence à poindre, la côte 190 est enlevée, dépassée et les vagues bleu horizondescendent les pentes qui conduisent à la rivière.Les reconnaissances des groupes 1 et 2 sautent à cheval et galopent vers Treslon. En route, ellescroisent les batteries du 3e groupe qui, désigné pour l'accompagnement, a passé la nuit sur roues etgrimpe sur l'éperon de Bouleuse.Derrière ses reconnaissances, amenant les avant-trains sans attendre les ordres, le 2e groupe part autrot et, quand vers 10 heures, les batteries du 3e ouvrent le feu, les batteries 4, 5, 6, décrochent déjàleurs trains à leurs positions nouvelles.A 13 heures, salué par un tir sévère de 21 centimètres que règle un avion, le 1er groupe qui marcheen dernier échelon, arrive à son tour et ce sont les 9 batteries du 47e qui alors interdisent lespassages de la Vesle et fouillent les ravins au-delà.Mais bientôt, le 3e groupe se trouve trop loin. Hardiment à son tour, il dépasse les deux autres et seporte à la tête du ravin de la ferme de la Vallée.La division a rempli sa mission. Après avoir arrêté l'ennemi au pied de la montagne de Reims le17 juillet, elle vient de le reconduire jusqu'à la Vesle, l'obligeant à vider en quelques jours toute sapoche de la Marne.C'est la première phase de la victoire finale qui vient de s'ouvrir, la deuxième suivra d'ici peu.Précédant son artillerie de quelques jours, l'infanterie ramenée à l'arrière s'installe dans sescantonnements de repos.Le 4 août, l'artillerie abandonne à son tour les hauteurs de Treslon, où elle renforçait les batteriesde la 16e D. I. et se groupe dans la région de Vantheuil.Marne-Vesle, tel est le nom qui convient à cette bataille de trois semaines, au cours de laquelle le47e R. A. C. fit preuve de telles qualités d'audace manœuvrière et d'énergie farouche, qu'il obtint, àl'ordre de l'armée, cette troisième citation qui lui fit entrevoir la possibilité de changer un jour safourragère verte et rouge contre la fourragère jaune et verte. Un éclair, ce jour-là, brilla dans lesyeux de tous... la 4e citation était à moitié gagnée.

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Pertes pendant la période de Champagnejuillet-août 1918.

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MORTS

1re Batterie. — Maréchal des Logis MOTTET Paul.2e Batterie. — Canonnier SALLET Joseph.

Brigadier OISELET Auguste.Canonnier PEZET Marcel.Maître-Pointeur PÉCHEUR Paul.Canonnier RIDET Valentin. » CORTERON Jules. » LABBÉ Marie. » PERRIEUX Paul. » RÉANT Henri. » LAMIRAL Charles.

3e Batterie. — Canonnier COLETTI Alexandre.Maître-Pointeur BELBEZE Auguste.

4e Batterie. — Canonnier GUENIN Paul.5e Batterie. — Canonnier DÉSIRÉ Marius.6e Batterie. — Maître-Pointeur RAULT Adrien.7e Batterie. — Canonnier GARD Clément.

» RODET Henri. » COURVILLE Armand.Maître-Pointeur BOURRIER Paul.

8e Batterie. — Canonnier BOUTON Auguste. » PLU Arthur. » CATTET Camille. » BREDOIRE François. » CHEVREY Jules.

9e Batterie. — Maréchal des Logis GERBEREUX Léon.Maître-Pointeur PLANÇON Émile.Canonnier BARBERET Henri.Maréchal des Logis MESNIER Henri.

BLESSÉS

Sous-Lieutenant LECLAUTRE.Lieutenant DEBRABANT François.Sous-Lieutenant WALSER Pierre.1re Batterie. — Canonnier MONTAGNIER Jules.

Trompette THOMAS Philippe.Canonnier DORMINEUR François.

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1re Batterie. — Canonnier CLAVEL Jean. » HILBRUNER Achille. » BONNICAT Marcel.Brigadier JACQUEROND Eugène.

2e Batterie. — Canonnier MAGE René. » REBILLARD Jean. » RICHARD Joseph. » VUILLAUME Gustave. » VIENNET Félix. » VADOZ Eugène. » GRATIGNY Albert. » BASSET Marcel.

3e Batterie. — Maréchal des Logis MASSARD Auguste.Canonnier PETIOT Jean-Pierre.

4e Batterie. — Canonnier BORDERON Paul.Brigadier MONTAVON Louis.Canonnier CALLOT François. » VALLOT Joseph. » GUILBERT Albert.Brigadier LAUGEL Paul.Canonnier PACCARD Jean. » GUIGNARD Pierre.Maréchal des Logis POISOT Charles.Canonnier BOYAT Armand.

5e Batterie. — Canonnier GHESQUIÈRES Henri. » POIREY Gustave.

6e Batterie. — Maréchal des Logis DEHUT Henri.Canonnier FRASSON-GROUX. » AUROY Maurice. » MENOUX Georges. » MARTIN Fernand. » KLUGSHERTZ Louis. » LEMUT Louis. » GRIZEY Jules. » PATOUILLET Émile.Maréchal des Logis JACQUEMIN André.Canonnier DAULOURDE Jean.

7e Batterie. — Canonnier LYAUTEY Lucien.Maréchal des Logis VERNIER Sadi.Canonnier GAUTHERON Nicolas. » LAVALETTE Émile. » GOULO Gaston.Brigadier RAPHAEL Louis.Canonnier JEGOU Armand. » RAINGUELET Edmond.

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7e Batterie. — Brigadier BRECHET Léon.Canonnier PETITJEAN Léon.Brigadier BOURGEON Pierre.Canonnier DOINEAU Georges. » GRISON Edmond.Sous-Aide-Major PRÉVOT Joseph.

8e Batterie. — Maréchal des Logis LÉVEQUE Paul.M. O. F. BOULEROT Bernard.Maître-Pointeur DEMOLOMBE Jules.

» CORTINOIS Francisque.Canonnier LOIZEAU Armand. » JACQUEMOUX Auguste. » TABOUROT Jean.Maître-Pointeur PILLODS Georges.

9e Batterie. — Maréchal des Logis BOURGEAT Jules.

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Mutations du 15 juillet au 10 août 1918.

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Le lieutenant DREYFUS de la 2e batterie est évacué le 16 août, il rentre le 18.Le lieutenant THIÉBAUD est réaffecté à la 1re batterie.Le sous-lieutenant du FRETAY de l'E.-M. du 2e groupe est classé à la 5e batterie.Le sous-lieutenant DU PASQUIER de la 4e batterie part comme instructeur, à Fontainebleau.Le sous-lieutenant GARCIN de l'E.-M. du 2e groupe est nommé Lieutenant.Le sous-lieutenant CORNUDET de la 5e batterie est affecté à la 4e batterie.Le lieutenant DEBRABANT est évacué le 24 Juillet 1918.Le sous-lieutenant ROUX de la 5e batterie part à l'École de Saumur le 1er septembre 1918.L'aspirant CARDOT est nommé sous-lieutenant et affecté à la 5e batterie.Le sous-lieutenant ROUX rentre de l'École de Saumur.Le sous-lieutenant BERNARD de la 5e batterie est classé à l'É.-M. du 3e groupe. ,Le sous-lieutenant WALSER de la 9e batterie est affecté à l'É.-M. du 3e groupe.

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CHAPITRE XXI

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DE LA VESLE A TAHURE

REPOS, COURS DE TIRS

COUP DE MAIN DE FISMES

5 août - 15 septembre 1918.

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ORDRE DE BATAILLE DES OFFICIERS

Le 5 août 1918——————

État-Major de l’A. D.

DESPRÉS. . . . . . . . . Colonel.VINCENS. . . . . . . . . Capitaine.BAGOT. . . . . . . . . . . Lieutenant.

BOIVIN . . . . . . . . . . Lieutenant.WAELES. . . . . . . . . .Lieutenant.ROUGEULLE. . . . . Sous-Lieutenant.

État-Major de l’A. C. D.

LIPS. . . . . . . . . . . . . .Colonel.PARRIAUX. . . . . . . .Lieutenant.

BELVAL. . . . . . . . . . . Lieutenant.De TURCKHEIM. . . Sous-Lieutenant.

1er Groupe

État-MajorBUZON. . . . . . . . . . . . Commandant.FOURNIER. . . . . . . . .Lieutenant.LETULLE. . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.DESCOURVIÈRES . Sous-Lieutenant.GARIN. . . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.BOURGOGNE. . . . . .Sous-Lieutenant.BELLENEY. . . . . . . . Lieutenant.MERLEAU-PONTY. .M. A.-M.MOULIN. . . . . . . . . . . V. A.-M.

1re BatterieVALLET . . . . . . . . . . . Capitaine.THIÉBAUD. . . . . . . . .Lieutenant.MANGEOT. . . . . . . . . Sous-Lieutenant.LACLAUTRE . . . . . . .Sous-Lieutenant.

2e BatterieDREYFUS. . . . . . . . . . Lieutenant.REROLLE. . . . . . . . . .Lieutenant.CONSIGNY. . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

3e BatterieRICHARDOT . . . . . . .Sous-Lieutenant.RAPPENEAU . . . . . . .Sous-Lieutenant.TERRIER . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

2e Groupe

État-MajorMASSON. . . . . . . . . . Commandant.JAPY. . . . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.BARDIN. . . . . . . . . . .Lieutenant.WALCH. . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.GARCIN. . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

PICARD. . . . . . . . . . . Lieutenant.DESJARDINS. . . . . . M. A.-M.BAISSEY. . . . . . . . . . V. A.-M.

4e BatterieMAIX. . . . . . . . . . . . . .Lieutenant.SERGENT. . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.CORNUDET. . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

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5e Batterie

De CARCOUET . . . . Capitaine.CORNUDET . . . . . . . Sous-Lieutenant.ROUX . . . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.Du FRETAY. . . . . . . . Sous-Lieutenant.

6e BatteriePOSTEL . . . . . . . . . . .Lieutenant.LEROYER . . . . . . . . Sous-Lieutenant.BOURDEAUX . . . . . Sous-Lieutenant.

3e Groupe

État-MajorASTIER. . . . . . . . . . . Commandant.CHRISTE. . . . . . . . . .Lieutenant.ARNAUD. . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.FLOQUET. . . . . . . . . Sous-Lieutenant.WALSER. . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.BERNARD . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.CRANTIN. . . . . . . . . .M. A.-M.LAMY. . . . . . . . . . . . .V. A.-M.

7e BatterieDe VERCHÈRE. . . . . Lieutenant.MICHEL. . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.BOITEUX. . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

8e BatterieMÉGNIN. . . . . . . . . . . Capitaine.AUBRY. . . . . . . . . . . . .Lieutenant.CAIRE. . . . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

9e BatterieBLANCHET. . . . . . . .Capitaine.MARION. . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.DORÉ. . . . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.JAQUOT. . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

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La vallée de la Marne, où se concentra le régiment, quand il descendit de la Vesle, n'avait plus soncachet séduisant d'autrefois. Les vignes, jadis inviolées, portaient les stigmates de la lutte récente.Des ceps gisaient arrachés sur les lèvres de larges entonnoirs et de grandes taches jaunâtresmarquaient le passage meurtrier des obus à gaz. Les villages, qui respiraient abondamment larichesse et le confort et qui semblaient faits pour la vie joyeuse, n'étaient plus qu'un amas de ruineslamentables et désertes......C'est au milieu des décombres de Vanteuil, que le 47e arriva le 10 pour y camper, après une nuitpassée aux environs de ses échelons. Il y resta jusqu'au 15 et à ce moment se disloqua.Le 15, le 2e groupe s'en va par étapes cantonner à Allemand, près de Sézanne, et y demeurejusqu'au 5 septembre à la disposition d'un cours de tir. Les groupes 1 et 3 stationnent quelquesjours encore dans la zone de Vanteuil puis gagnent le 18 celle de Montmirail. Ils s'installent alorsdéfinitivement à Morsains (1er groupe) et Maclaunay (3e groupe).Pour ces deux groupes, c'est la détente, c'est-à-dire le repos coupé par les manœuvres d'usage avecl'infanterie.Ces manœuvres offrent plus d'intérêt que de coutume, car des méthodes de combat nouvelles y sontétudiées, dont quelques-unes pour être discutables, n'en sont.pas moins intéressantes.

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On étudie la tactique d'emploi des chars et, bien que l'apparition de ces tourelles ambulantes semblesolutionner le problème de l'artillerie d'accompagnement, on s'entraîne à la manœuvre de pièces quisuivront l'infanterie pas à pas... comme en Champagne 1915.Beaucoup d'idées originales sont émises et celle, qui imposa par la suite aux chefs de groupementsd'artillerie d'abandonner leurs P. C. pour suivre les colonels d'infanterie, ne fut pas la moindre enimportance et la moins discutée.Le temps passe vite et nous voici au 5 septembre. Le 3e groupe qui permute avec le 2e s'en va versAllemant à son tour et le 2e le remplace à Maclaunay. Le 1er modifie quelque peu sescantonnements et l'on s'habitue sans peine à cette vie calme qui rappelle les périodes de séjourspendant les grandes manœuvres.Le 12 septembre, un exercice d'ensemble réunit la division et, comme on était en rase campagne, le47e reçoit l'ordre urgent de rallier ses cantonnements et d'en repartir en direction de Fismes.Les suppositions vont leur train et l'on se demande anxieusement si l'ennemi ne s'est pas ressaisi etne vient pas d'entamer une nouvelle contre-offensive. Il n'en était rien, le 47e montait remplacer,pour l'exécution d'une attaque partielle, une A. C. D. non disponible. Mais, c'est une bonne étapeque s'appuient les chevaux, pour gagner leurs bivouacs intermédiaires de Mareuil-le-Port et deTroissy, sur les bords de la Marne.Trente-cinq kilomètres sans compter les allées et venues de la manœuvre du matin.Quelques heures de nuit, au hasard des ressources d'un cantonnement dont les ruines abritent déjàplus de monde qu'elles n'en peuvent contenir et, tandis que les reconnaissances les devancent enauto, les batteries s'acheminent vers le nord au travers de cette région que le Boche a souillé de saprésence pendant près de trente mois. Ses dépôts de munitions sont encore entassé sur le bord desroutes et ses emplacements de batteries parsèment la campagne.A la nuit, après avoir parcouru 40 kilomètres, les unités s'installent aux positions de fortunereconnues le matin et, comme il n'y a pas de stocks de munitions en place, les chevaux doivent toutela nuit marcher encore pour les ravitaillements.Deux groupes seulement sont là, puisque le 3e est au cours de tir. Tant bien que mal, ils ont pu secaser au nord de la Vesle et préparer à l'avance les tirs qu'ils n'auront pas le temps de régler,l'attaque étant fixée au lever du jour qui suit la montée en ligne.Cette attaque prolonge sur la droite une opération importante de l'armée MANGIN. Elle seradéclenchée en deux temps.De 6 h. à 9 h. premier coup de boutoir donné par la 62e D. I.De 9 h. à 12 h. deuxième coup de boutoir donné par la 45e D. I. et le 47e, qui est chargé d'appuyerles deux opérations, doit fournir les liaisons habituelles avec les bataillons qui sortiront.L'intérêt de cette journée fut très secondaire, la tâche ingrate consistait plutôt à fixer l'ennemi qu'àlui ravir des positions importantes et la prise de Glennes qui couronna les efforts des américains enliaison avec la 6e D. I. ne fut que momentanée.Les hommes, harassés par deux longues étapes et deux nuits blanches, travaillèrent durementpendant cette journée du 14 et dans des conditions d'inconfort absolu. La réaction de l'ennemi setraduisit surtout par des tirs à obus toxiques.Deux tués, cinquante blessés, tel fut le chiffre formidable qu'atteignirent en quelques heures lespertes des deux groupes.Le lendemain 15, on reste encore sur les positions, car les chevaux seraient incapables de repartiret, c'est dans la nuit du 15 au 16, que le régiment quitte définitivement la 62e D. I. pour serassembler au bivouac de Vézilly.

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C'est alors que va commencer dans le plus grand mystère une de ces marches de concentration lesplus pénibles et les plus audacieuses que l'on puisse concevoir. Quand elle fut achevée, quand on sutce que l'on allait faire, on comprit le pourquoi de ces ordres tardifs et trop brefs, le pourquoi de ceslongues étapes nocturnes.Le long des routes, sur lesquelles le jour planait la solitude la plus absolue, des divisions,. des C. A.tout entiers, venant de tous les points du front et de tous les cantonnements d'arrière, avaient pusilencieusement se déplacer et, là où quelques jours auparavant il n'y avait personne en réserve, destroupes denses attendaient maintenant prêtes à sauter sur le front d'un secteur en sommeil pourl'enfoncer d'un coup d'épaule et provoquer la rupture.

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Pertes pendant la période du 13 au 17 septembre 1918,secteur de Fismes.

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MORTS

1re Batterie. — Canonnier LONGCHAMP Robert. » THIÉBAUT Charles.

BLESSÉS

1re Batterie. — Canonnier LELONG Alexandre.Maréchal des Logis GUENOT Émile.

» GIROD Maurice.» CARPENTIER.

Maître-Pointeur CHALEIX Alexandre.Canonnier TEILLARD Marius. » FILIATRE Charles. » HOSALTE Jules. » BRUN Alfred. » JUIF Aristide. » MAUMIER Xavier.Brigadier SOCIE Alfred.

2e Batterie. — Maréchal des Logis FLANDIN Florentin.Canonnier HEIDET Paul. » CONFAIS Henri. » NICOLE Henri. » TONNEAU Louis. » LAPPRANT Auguste. » BERNAIN Pierre.

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2e Batterie. — Brigadier ROUFFIGNAC Louis.3e Batterie. — Canonnier REGNOUX Henri.

» FERRAND Constant. » CHAILLET Joseph. » GADY Jean.

5e Batterie. — Brigadier CHARRET Jean.Aspirant MUSSILLON Laurent.Maréchal des Logis BAJARD Fernand.Brigadier BLANC Claudius.Maître-Pointeur BAZOUIN Louis.

» EMORINE Henri.» DURANT Eugène.

Canonnier TOCU Cyrille. » GUINET Pierre. » CHETAIL Jean. » PERRAS Claude. » VALLEAU Camille. » SIMON Camille. » LEPELLETIER Alfred. » TISSET Henri. » LEFÈBVRE Louis. » REIHEM Charles. » MOMET Frédéric. » NICOLAS Raymond. » ARDY Louis. » BERTHELET Marcel. » CHETAIL Jean-François. » BOLIFRAUD Marcel.

6e Batterie. — Canonnier LOMBARD.

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CHAPITRE XXII

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DE FISMES A TAHURE

ROUTES

17 septembre - 25 septembre 1918.

TAHURE-ORFEUILLES

25 Septembre - 12 Octobre 1918.

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ORDRE DE BATAILLE DES OFFICIERS

Le 17 septembre 1918——————

État-Major de l’A. D.

DESPRÉS. . . . . . . . . Colonel.VINCENS. . . . . . . . . Capitaine.BAGOT. . . . . . . . . . . Lieutenant.

BOIVIN . . . . . . . . . . Lieutenant.WAELES. . . . . . . . . .Lieutenant.ROUGEULLE. . . . . Sous-Lieutenant.

État-Major de l’A. C. D.

LIPS. . . . . . . . . . . . . .Colonel.PARRIAUX. . . . . . . .Lieutenant.

BELVAL. . . . . . . . . . . Lieutenant.De TURCKHEIM. . . Sous-Lieutenant.

1er Groupe

État-MajorBUZON. . . . . . . . . . . . Commandant.FOURNIER. . . . . . . . .Lieutenant.LETULLE. . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.DESCOURVIÈRES . Sous-Lieutenant.GARIN. . . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.MANGEOT. . . . . . . . .Sous-Lieutenant.BOURGOGNE. . . . . .Sous-Lieutenant.BELLENEY. . . . . . . . Lieutenant.MERLEAU-PONTY. .M. A.-M.MOULIN. . . . . . . . . . . V. A.-M.

1re BatterieVALLET . . . . . . . . . . . Capitaine.THIÉBAUD . . . . . . . . Lieutenant.MANGEOT. . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

2e BatterieDREYFUS. . . . . . . . . . Lieutenant.REROLLE. . . . . . . . . .Lieutenant.CONSIGNY. . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

3e BatterieRICHARDOT . . . . . . .Sous-Lieutenant.RAPPENEAU . . . . . . .Sous-Lieutenant.TERRIER . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

2e Groupe

État-MajorMASSON. . . . . . . . . . Commandant.JAPY. . . . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.GARCIN. . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.PICARD. . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.BARDIN. . . . . . . . . . .Lieutenant.WALCH. . . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

DESJARDINS. . . . . . M. A.-M.BAISSEY. . . . . . . . . . V. A.-M.

4e BatterieMAIX. . . . . . . . . . . . . . Lieutenant.SERGENT. . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.CORNUDET . . . . . . . Sous-Lieutenant.

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5e Batterie

De CARCOUET . . . . Capitaine.ROUX . . . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.CARDOT . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.Du FRETAY. . . . . . . . Sous-Lieutenant.

6e BatteriePOSTEL . . . . . . . . . . .Lieutenant.LEROYER . . . . . . . . Sous-Lieutenant.BOURDEAUX . . . . . Sous-Lieutenant.

3e Groupe

État-MajorASTIER. . . . . . . . . . . Commandant.CHRISTE. . . . . . . . . .Lieutenant.ARNAUD. . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.FLOQUET. . . . . . . . . Sous-Lieutenant.WALSER. . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.BERNARD . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.CRANTIN. . . . . . . . . .M. A.-M.LAMY. . . . . . . . . . . . .V. A.-M.

7e BatterieDe VERCHÈRE. . . . . Lieutenant.MICHEL. . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.BOITEUX. . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

8e BatterieMÉGNIN. . . . . . . . . . . Capitaine.AUBRY. . . . . . . . . . . . .Lieutenant.CAIRE. . . . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

9e BatterieBLANCHET. . . . . . . .Capitaine.MARION. . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.DORÉ. . . . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.JAQUOT. . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

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Le 17 au soir, par des chemins impossibles et par une pluie torrentielle, les groupes 1 et 2 quittentVézilly et gagnent Romery. Il est huit heures déjà, quand ils pénètrent à leurs bivouacs, lespaupières lourdes, les vêtements trempés et les jambes raidies par une étape de 35 kilomètres.Ils vont pouvoir sans doute se reposer et se sécher un peu ?Mais non, à 11 heures, l'ordre arrive de continuer la route et, jusqu'au soir, on marche pour atteindreVoipreux (est de Vertus). On y arrive à la nuit, ayant fait à nouveau 35 kilomètres.Le lendemain 19, à la nuit, départ de Voipreux. Étape Voipreux-Francheville (45 kilomètres).Le lendemain 20, nouvelle étape de nuit pour gagner Coupeville (10 kilomètres).Le 3e groupe, qui a quitté Allemant, au moment où le régiment touchait Romery, vient le rejoindreà la suite de marches forcées parallèles et analogues.Le 21 et le 22, une partie des hommes et des chevaux se reposent enfin pendant que d'autresmontent en ligne pour aider au transport des munitions.Le 23, étape nouvelle pour gagner les bivouacs assignés entre Croix-en-Champagne et Somme-Tourbe.Le 24 au soir, montée en ligne d'une partie du personnel.Le 25 au soir, montée en ligne du reste du personnel et ravitaillement en munitions.

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Le 26 attaque.Comme on le voit c'est un record, que cette marche ininterrompue succédant aux rudes journées deFismes et qui place le régiment à la première phase d'une attaque, où l'effort à donner seravraisemblablement un effort sans mesure, à plein cœur, pour bousculer définitivement l'ennemi.Cette attaque du 26, on la connaît depuis le 23. Ce jour là, les officiers sont allés en ligne et leurmission leur a été donnée en même temps que les reconnaissances à faire.Face à Tahure, suivant un axe de marche qui traverse la fameuse butte de ce nom et qui varencontrer l'Aisne à l'ouest de Vouziers, la division va prendre part à la grande poussée, qui depuisVerdun jusqu'à Auberive, doit renverser le mur de la défensive allemande et. porter la guerre enrase campagne.Cette partie du front est une des plus torturées, qui existent. Les fils de fer semblent y avoir poussécomme des mauvaises herbes et la terre est remuée sur des kilomètres et des kilomètres, à perte devue.Et cependant, comme on veut que la surprise soit complète, l'artillerie, qui doit frayer la route, nefera pas de réglage ; elle ne montera en ligne que dans la dernière nuit, c'est avec une préparation

purement scientifique, que l'on mettra sur pied tout le mécanisme délicat des destructions et del'accompagnement.Dieu veuille que tout cela colle ! Mais, après, tout, pourquoi pas ? Le Boche, secoué partout depuisdeux mois, n'a pu réagir nulle part, il ne tiendra pas et ce sera la victoire encore, comme à la Vesle,mais plus ample, plus pleine de promesses, la victoire peut-être de la fin.A minuit l'artillerie se démasque et, sur tout le front, c'est un barrage infernal qui dure jusqu'au jour.Quand celui-ci paraît à 5 heures 25, les vagues s'ébranlent et progressent.Chacun des régiments de la division était soutenu par trois groupes d'artillerie dont 1 du 47e et c'està ce dernier qu'incombe la tâche et l'honneur d'assurer la liaison et de faire l'accompagnement.A 8 heures 35 donc, les trois groupes, dont les avant-trains sont prêts, attellent et partent dans lesillage des régiments qu'ils appuient. A droite, le 1er derrière le 35e, au centre, le 3e derrière le 60e, àgauche, le 2e derrière le 44e.L'ennemi inonde Perthes de ses obus à gaz et tire sur les débouchés sans arrêt. Mais tant pis ! Onpasse et ce fut réellement beau de voir les batteries se déployer, sous le feu, avec le calme de vieillestroupes d'élite et se placer au-delà des anciennes premières lignes.Et tout de suite, la bataille prend de l'ampleur. L'ennemi qui ne peut se ressaisir est bousculé, lesprisonniers passent, Tahure est pris, la butte est enlevée !... C'est la vraie guerre comme on l'arêvée, la guerre, où le 47e va pouvoir donner la mesure de ses qualités manœuvrières et de samaîtrise du tir.Le 2e groupe se trouvant un peu en retrait, détache hardiment la 6e batterie au bois du Lièvre, où setrouve le P. C. du colonel du 44e.Ne faut-il pas que l'infanterie sache que, comme à la Vesle, et comme toujours, elle aura, sansdemander, elle aura, plus qu'elle ne demandera. Et, de leurs observatoires placés sur les crêtes sansdétour, les capitaines suivent les troupes qui s'avancent et nettoient le chemin devant elles.Il existe encore, sur les pentes que l'infanterie aborde, des pièces isolées destinées à tirer sur leschars d'assaut et qui crachent leur mitraille à bout portant sur les vagues qui progressent. On lespourchasse, on les muselle et le fantassin les prend.Dès le 27 au matin, l'artillerie poursuit sa marche en avant et voici ce que dit le rapport officiel duGénéral de Division :

« 27 Septembre. — A 5 heures, les groupes du 47e R. A. C. relevés par le 11e R. A. C. reçoivent

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Source : http://gallica.bnf.fr. - Droits : Domaine public - Transcription intégrale : P. Chagnoux - 2015

l'ordre de faire un nouveau bond en avant de 3 kilomètres et de venir se placer à la hauteur de« Tahure.« Malgré les difficultés que présente toujours le terrain bouleversé et les tirs de harcèlement« ennemis, ce mouvement s'exécute sans retard et, ainsi qu'ont bien voulu le reconnaître les« commandants des trois régiments d'infanterie de la division, les 3 groupes appuient dans les« meilleures conditions d'efficacité la progression de l'infanterie jusqu'à la tranchée des Uhlans.« Le 2e groupe afin de mieux appuyer l'action du 44e R. I., qui ayant la mission de faire tomber« les défenses ennemies en les débordant par leur droite se trouvait constamment en flèche,« pousse audacieusement une batterie jusqu'au Bois du Trapèze, à moins de 1500 mètres de la« ligne d'infanterie.« Tout le 2e groupe vient bientôt rejoindre cette batterie avancée et contribue par ses feux à faire« refluer en désordre une contre-attaque ennemie qui cherchait à rejeter notre infanterie du Bois« du Battoir, qu'elle venait de conquérir de haute lutte.« Au centre, le 3e groupe, agissant également en collaboration étroite avec le 60e R. I., appuie la« superbe progression de ce « régiment et l'aide à enlever le camp des pionniers au prix de «« pertes minimes.« A droite, le 1er groupe, opérant de même avec le 35e R. I., soutient ce régiment dans ses« magnifiques attaques sur les ouvrages avancés de la Croix-Muzart. »« 28 septembre. — La 14e D. I. continue à progresser vers le nord. Elle se heurte sur la« Croix-Muzart a de très fortes organisations, les 3 Groupes, après avoir poussé sans hésitation« des batteries en avant, préparent vigoureusement l'attaque de ce point d'appui ainsi que des« tranchées de Bingen et de Neckar.« Le 2e groupe notamment aide le 44e R. I. à enlever la partie Ouest du Bois Ogival ; ce qui« permet d'amorcer le débordement par l'ouest de la Croix-Muzart. »« 29 septembre. — L'infanterie de la 48e D.I. qui a relevé celle de la 14e D. I. dans la nuit du 29« au 30, renouvelle l'attaque sur la Croix-Muzart.« Le 2e groupe est porté un peu en avant sur la tranchée de la Vistule pour mieux intervenir. »« 30 septembre. — Une nouvelle attaque appuyée par les chars d'assaut réussit à enlever la« Croix-Muzart ».

La Croix-Muzart est enlevée !C'était une organisation formidable, que cette Croix-Muzart. Fortin avancé, interdisant par ses feuxtoute progression en avant et sur ses flancs, elle constituait le type nouveau de la défense organiséepar le boche sur ses arrières-lignes, défense à base de réduits, se flanquant les uns les autres..... et cen'était pas seulement un fortin, avec des créneaux à l'épreuve, ce n'était pas seulement unenchevêtrement de tranchées formant un réduit entouré de fils de fer, c'était encore un ensemble dedéfenses cachées. Des sapes à deux entrées jumelées, que ne décelait aucun terrassement,émergeaient en avant des fils de fer, si discrètes qu'aucun tir ne les venait atteindre ; leur garnison

pouvait donc à son aise mitrailler les assaillants.La Croix-Muzart est enlevée ! Les cadavres de ses défenseurs l'entourent et remplissent ses abris,des blessés épouvantés y râlent encore en murmurant « Camarades » et, en avant, un char français,blessé au cœur par les balles terribles des fusils anti-tanks, est là qui domine son œuvre.Les artilleurs ont bondi. Depuis deux jours en première ligne ils attendaient sa chute, déjà leurstéléphones y sont poussés et les Boches en fuite sont poursuivis par le 75 qui les talonne.La bataille continue et voici ce que dit le rapport du général de division que nous citons à nouveau :

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« L'infanterie cherche à exploiter sans délai ce succès en poussant immédiatement sur Aure.« Pour appuyer cette progression, chaque groupe, toujours hanté par l'idée d'appuyer« l'infanterie au plus près, pousse encore en avant une batterie, sur laquelle sont concentrés tous« les moyens de ravitaillement en munitions du groupe.« Le soir, notre infanterie est parvenue à progresser jusqu'à la hauteur du Breite Mulde (1« kilomètre environ nord de Aure). Tous les groupes sont portés en avant pour rejoindre leur« batterie d'accompagnement et s'établissent derrière la crête de la Croix-Muzart.« 1er octobre. — Attaque et prise des tranchées au nord du Breite Mulde et du Bois de la Punaise.« Préparation d'artillerie très efficace sur les mitrailleuses de ces bois qui arrêtaient la« progression de l'infanterie. Sur la gauche, qui continue toujours à déborder les défenses« ennemies, le 2e groupe détache une batterie d'accompagnement.« 2 octobre. — Dans la nuit du 1er au 2, nouveau bond en avant des groupes du 47e qui viennent« se placer à la hauteur de Darmstadt-Lager, d'où ils appuient la poussée de l'infanterie vers le« Bois de la Puce.« 3 octobre. — Tir sur les mitrailleuses du Bois de la Puce qui permet à notre infanterie de« commencer son infiltration dans ce Bois.« Le 44e R. I. (de la 14e D. I.) est mis à la disposition de la 48e D. I.« 4 octobre. — Le 44e R. I. reprend l'infiltration dans le Bois de la Puce.« Appui efficace des Groupes du 47e R. A. C.« Nuit du 4 au 5. — Toute l'infanterie de la 14e D. I. rentre en ligne et relève celle de la 48e D. I.« 5 octobre. — Reprise des attaques par la gauche, avec appui d'artillerie, les très nombreuses« mitrailleuses ennemies ne permettent qu'une légère progression vers le Bois du Pou. Du côté« du Bois de la Puce, arrêt devant la première tranchée ennemie.« 6 octobre. — L'infanterie continue ses tentatives d'infiltration. Elle est toujours arrêtée par les« deux tranchées où l'ennemi présente une résistance très vive grâce à des organisations (fils de« fer, abris) que les renseignements recueillis relèvent peu à peu. D'où la nécessité d'une« préparation d'artillerie.« En vue de mieux agir au cours de cette préparation le 1er groupe est porté en avant vers le Bois« du Singe.« 7 Octobre. — Préparation de l'attaque sur les deux tranchées « ennemies et le signal détruit« d'Orfeuil.« Les batteries exécutent des brèches devant le front du régiment d'infanterie que chaque groupe« appuie directement.« 8 Octobre. — Attaque à 6 heures 15 précédée de 50' de préparation et appuyée par un barrage« roulant et des chars d'assaut.« Les deux régiments de gauche de la division (44e et 35e R. I.), après de magnifiques efforts« constamment soutenus par l'artillerie qui agit en parfaite liaison avec l'infanterie, parviennent« à s'emparer complètement du Bois du Pou.« A 16 heures 30, une nouvelle attaque est décidée sur le Signal d'Orfeuil et la route Orfeuil-Liry« par le 44e et le 35e R. I.« Les batteries prêtes à l'heure fixée, malgré le court espace de temps qui leur était laissé,« appuient cette attaque avec vigueur et précision.« A gauche, l'attaque sur le Signal d'Orfeuil parvient à progresser d'environ 800 mètres. Le 44e

« R. I. réussit à s'établir au nord du bois L/9.« A droite, le 35e R. I. appuyé, faute de chars d'assaut par une section d'accompagnement du 3e

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« groupe dont l'action a paru efficace contre les mitrailleuses qui fourmillaient dans la région« parvenait à déboucher du Bois de la Puce et à s'infiltrer dans le bois L/11.« 9 Octobre. — Le soir, l'infanterie de la 48e D. I. relève celle de la 14e D. I. et le 47e R. A. C. est« également retiré du front de combat. L'ennemi paraît avoir subi des pertes si sévères, que dans« la nuit il abandonne les lignes sur lesquelles il vient de résister avec tant d'énergie. »

Nous ajouterons que jamais un effort de volonté ne fut plus complet. Les chevaux n'en pouvaientplus. Ceux des T. R. faisaient chaque nuit 70 kilomètres sur des pistes détrempées. Ceux desbatteries en arrivaient à se coucher parfois et à ne plus vouloir se relever. Il fallut constituer deséchelons mobiles et prévoir l'abandon momentané d'une partie du matériel. On eut à vaincre desdifficultés inouïes mais on ne désarma pas.Quand l'infanterie, arrêtée devant la ligne Orfeuil-Liry, commença à subir ses coûteux échecs, cefurent les observateurs du 47e qui, découvrant les organisations cachées de cette nouvelle Croix-Muzart, les pilonnèrent et les firent pilonner par toutes les artilleries lourdes voisines.Un simple mot avant de terminer pour ces commandants de batterie qui, comme le capitaine deCARCOUET, pour n'en citer qu'un seul, passèrent leur vie dans des miradors exposés, faisant lachasse aux Boches dans tous les replis les plus cachés du terrain.Un mot pour le capitaine de VERCHÈRE et le lieutenant MAIX, dont les batteries désignées le 1er

octobre pour faire l'accompagnement, s'installèrent au plus pressé, dans une position d'incroyableaudace.Un mot pour le lieutenant CAIRE qui, détaché avec sa section le 8, prenant à son compte labesogne des chars d'assaut qui n'en pouvaient plus, fit du tir direct à courte distance sur lesmitrailleuses.Un souvenir enfin, pour ces trois jeunes officiers, pleins d'ardeur et d'énergie qui, ne voulant pasfatiguer leurs hommes à travailler pour eux, prirent comme P. C. une baraque en planches où lemême obus les ensevelit à la veille de la victoire.Une baraque en planches, pour s'abriter de l'artillerie ennemie ! …... Les lieutenants MAIX,SERGENT et CORNUDET tombèrent le sourire aux lèvres, l'espoir au cœur, victimes de cettebelle désinvolture qui caractérise la race française.

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Pertes pendant la période du 25 septembreau 10 octobre 1918, secteur de Champagne.

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MORTS

Lieutenant MAIX Victor-Eugène.Sous-Lieutenant SERGENT Henri-Auguste.Sous-Lieutenant CORNUDET Jean.3e Batterie. — Canonnier BELLY Charles.7e Batterie. — Maréchal des Logis MIELLET Henri-Louis.

Canonnier COUPPÉ Armand.

BLESSÉS

1re Batterie. — Canonnier DUCOURTIEUX Pierre. » DUBOIS Henri. » MEYNIEL Jean. » BERTHELON Antoine.Maître-Pointeur CHATEAU Jean.

2e Batterie. — Maître-Pointeur WARGNIER Léon.» LAILLE Marcel.» BERGUES Charles,.

Canonnier DESVIGNES Victor.3e Batterie. — Canonnier HIVERT Émile.

Maréchal des Logis CLOLERY Raoul.» VINCENT Hippolyte.

Canonnier BOURGEOIS Émile. » MANSON Émile. » GENET Jules.

5e Batterie. — Canonnier DELAGE Maurice. » TAESCH Joseph.Maréchal des Logis CRESPEL.Canonnier BOURLIER Émile. » FERRIER Mathieu. » BRICART Jean. » BEAURAIN Camille.Maréchal des Logis THIERRY Émile.

7e Batterie. — Canonnier BUINAUD Paul,. » RAPINAT André.Maréchal des Logis SPENLIN Charles.Canonnier CHARBONNEL Charles.

8e Batterie. — Canonnier COURTOT François. » BREGAND Louis.

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8e Batterie. — Canonnier NEVERS Jean. » TABOUROT Jean-Baptiste.

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Mutations du 25 septembre au 10 octobre 1918.

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Le sous-lieutenant LETULLE de l'É.-M. du 1er groupe est nommé lieutenant.Le sous-lieutenant de l'É.-M. du 1er groupe est affecté à l'É.-M. du régiment.Le lieutenant DREYFUS est nommé capitaine.Le médecin-major de 1re classe DESJARDINS est affecté au Centre Autos.Le lieutenant MAIX est tué le 7 octobre 1918.Le sous-lieutenant SERGENT est tué le 7 octobre 1918.Le sous-lieutenant CORNUDET est tué le 7 octobre 1918.Le sous-lieutenant CARDOT de la 5e batterie est classé à la 4e batterie.Le sous-lieutenant BOURDEAUX est promu lieutenant et reste classé à la 6e.Le capitaine de VERCHÈRE est affecté à l'A. D. le 25 octobre 1918.Le lieutenant CHRISTE prend le commandement de la 7e batterie.Le sous-lieutenant FLOQUET est évacué pour maladie le 12 octobre 1918.

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CHAPITRE XXIII

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REPOS

11 octobre - 25 octobre 1918.

COUP DE COLLIER POUR LE PASSAGEDE L'AISNE

25 octobre - 3 novembre 1918.

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TRAVERSÉE DE L'AISNE

SIGNATURE DE L'ARMISTICE

12 novembre 1918.

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ORDRE DE BATAILLE DES OFFICIERS

Le 11 octobre 1918——————

État-Major de l’A. D.

DESPRÉS. . . . . . . . . Colonel.De VERCHÈRE. . . . Capitaine.BAGOT. . . . . . . . . . . Lieutenant.

BOIVIN . . . . . . . . . . Lieutenant.WAELES. . . . . . . . . .Lieutenant.ROUGEULLE. . . . . Sous-Lieutenant.

État-Major de l’A. C. D.

LIPS. . . . . . . . . . . . . .Colonel.PARRIAUX. . . . . . . .Lieutenant.

BELVAL. . . . . . . . . . . Lieutenant.DESCOURVIÈRES. .Sous-Lieutenant.

1er Groupe

État-MajorBUZON. . . . . . . . . . . . Commandant.FOURNIER. . . . . . . . .Lieutenant.LETULLE. . . . . . . . . .Lieutenant.GARIN. . . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.BOURGOGNE. . . . . .Sous-Lieutenant.BELLENEY. . . . . . . . Lieutenant.MERLEAU-PONTY. .M. A.-M.MOULIN. . . . . . . . . . . V. A.-M.

1re BatterieVALLET . . . . . . . . . . . Capitaine.THIÉBAUD . . . . . . . . Lieutenant.MANGEOT. . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

2e BatterieDREYFUS. . . . . . . . . . Lieutenant.REROLLE. . . . . . . . . .Lieutenant.CONSIGNY. . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

3e BatterieRICHARDOT . . . . . . .Sous-Lieutenant.RAPPENEAU . . . . . . .Sous-Lieutenant.TERRIER . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

2e Groupe

État-MajorMASSON. . . . . . . . . . Commandant.JAPY. . . . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.BAISSEY. . . . . . . . . . V. A.-M.BARDIN. . . . . . . . . . .Lieutenant.PICARD. . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.LEROYER . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

4e BatterieGARCIN. . . . . . . . . . . .Lieutenant.CARDOT . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.WALCH. . . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

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5e BatterieDe CARCOUET . . . . Capitaine.ROUX . . . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.Du FRETAY. . . . . . . . Sous-Lieutenant.

6e BatteriePOSTEL . . . . . . . . . . Capitaine.BOURDEAUX . . . . . Lieutenant.

3e Groupe

État-MajorASTIER. . . . . . . . . . . Commandant.ARNAUD. . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.BERNARD . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.WALSER. . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.CRANTIN. . . . . . . . . .M. A.-M.

7e BatterieCHRISTE. . . . . . . . . . Lieutenant.BOITEUX. . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

8e BatterieMÉGNIN. . . . . . . . . . . Capitaine.AUBRY. . . . . . . . . . . . .Lieutenant.CAIRE. . . . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

9e BatterieBLANCHET. . . . . . . .Capitaine.MARION. . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.DORÉ. . . . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.JAQUOT. . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

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Le régiment fut relevé dans la nuit du 10 au 11. Il s'en alla péniblement, semant tout le long de laroute ses pauvres chevaux dont quelques-uns n'avaient plus la force de porter leurs harnais.Il arriva le 16 aux abords de Vitry-le-François et s'étala dans les villages, à l'ouest de cette petiteville, à cheval sur la Marne.Toute la division était rassemblée et une franche camaraderie réunit artilleurs et fantassins, aulendemain de ces dures et brillantes semaines.Côte à côte, quelques fussent les armes, tout le monde avait eu sa part de souffrance et de gloire etle commandement estima que la division des « AS », qui venait de porter ses couleurs depuisTahure jusqu'à Orfeuil, était digne de la fourragère jaune et verte. Chaque régiment obtint saquatrième citation à l'ordre de l'Armée.Jusqu'au 25, repos complet. Il y avait assez à faire pour essayer de remonter la cavalerie exténuéeet, quand l'ordre parvint de reprendre la route vers les lignes, l'état général n'était pas encorebrillant. Quelques recrues nouvelles permirent heureusement de boucher les plus gros trous et sanslaisser une voiture en panne, le régiment se rapprocha de la zone de bataille.A ce moment, le Boche, qui avait cédé du terrain sur toute la ligne, qui avait même abandonnéVouziers, semblait décidé à tenir énergiquement sur l'Aisne. Mais, le pourrait-il longtemps ?Au sud, les Américains ; au nord les Anglo-Belges, prolongés par les troupes françaises,

s'avançaient chaque jour et faisaient peser une terrible menace sur sa ligne de retraite.Pourrait-il tenir longtemps avant de gagner la Meuse ?Le 9e corps était alors en place et c'est à lui qu'allait incomber la mission de rejeter l'ennemi versMézières et Sedan. Le 47e y montait pour lui apporter l'aide de ses canons.

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Le régiment part donc le 25, et le 28 il arrive dans cette zone de Tahure-Ripont sur laquelle ilavait tant tiré lorsqu'il occupait le secteur de la Main de Massiges, en automne 1917, et que lestroupes de la division venaient d'enlever si brillamment le mois dernier.Le terrain est affreusement bouleversé, mais il y subsiste encore dans les angles morts, de nombreuxabris boches que la bataille a épargnés et dans lesquels on arrive à se caser.Dès le lendemain, la route du front est reprise et les batteries viennent rejoindre le personnel desreconnaissances qui les a devancées et les attend à pied-d'œuvre.Givry-Loisy marque le centre de la zone où le 47e doit se mettre en batterie. Le P. C. de l'A. C. D.se fixe à son emplacement final sur la périphérie du village et les unités vont bivouaquer dans lesravins boisés qui leur sont assignés comme emplacements d'échelons au Nord de Contreuve.C'est pour renforcer l'artillerie en ligne, que le 47e a été appelé et la bataille nouvelle à laquelle il vaprendre part, c'est la bataille pour le passage de l'Aisne.Quand on parcourt le terrain, l'on se demande si vraiment l'objectif est de ceux qu'il est possibled'atteindre ?Une immensité de prairies inondées sépare la plaine de Vouziers, où sont arrêtées les troupesfrançaises, des hauteurs adverse qu'occupe l'ennemi. Sous le feu des mitrailleuses qu'abrite chaquerocher, chaque buisson d'en face, comment franchir une rivière qui est un lac et dont la plupart desponts sont détruits ?Mais l'heure a sonné, où l'on peut tout risquer, où l'on doit tout oser.Le 31 au soir, les batteries viennent occuper les emplacements de fortune qui constituent leurspositions et, à 5 heures, le 1er, l'attaque se déclenche précédée d'une préparation dans le style decelle du 26 septembre.Dès le premier choc, l'infanterie mord sur la ligne adverse, puis progresse et élargit la tête de pont.La journée se termine avec la certitude que l'ennemi ne tiendra pas plus loin, puisqu'il n'a pas putenir sur ses positions de début qui étaient formidables. Dès le lendemain, il s'en va, couvrant saretraite par des arrière-gardes légères, dont les mitrailleuses tirent jusqu'à leur dernière bande et sereplient après avoir fait sauter les routes et les ponts.Tandis que les artilleries des divisions engagées traversent l'Aisne et se lancent à la poursuite, lesrégiments de renfort, comme le 47e, rallient leurs divisions qui n'ont pas donné et attendent denouveaux ordres.C'est pourquoi les groupes s'en vont rejoindre leurs échelons puis, par étapes, gagnent la régiond'Attigny, où leurs camarades du 35e, du 44e et du 60e viennent se grouper à leurs côtés.L'ordre est donné de passer l'Aisne, dès que la réfection des ponts le permettra et de suivre lestroupes qui talonnent le Boche pour les dépasser sur la Meuse.Mais les passerelles débitent peu et, avant d'engager une division nouvelle sur la rive Nord del'Aisne, il faut en construire de nouvelles.Du 5 au 10, c'est donc l'attente loin des lignes que la série de victoires actuelles reporte de jour enjour plus à l'est.C'est le 10 seulement, que les colonnes s'ébranlent et franchissent la rivière.Or, depuis deux jours, la nouvelle se confirme que les armées allemandes ont demandé l'Armistice.Quelle nouvelle ! Pour la première fois, c'est la Victoire qu'on touche, la Victoire dont on ne peutpas douter, puisque l'ennemi dont l'orgueil est implacable, s'abaisse à demander grâce, sous cetteforme moderne d'acceptation de la défaite.Mais la fin sera-t-elle demain ? Sera-t-elle plus tard ? Les derniers coups de canon sont-ils tirés pournous, ou bien devrons nous encore donner de notre sang et de nos énergies pour l'atteindre, cette

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victoire, qu'on touche et qui peut-être va se dérober ?Bizarre nature que la nature humaine !A cette heure à laquelle on n'osait croire, même en rêve, à laquelle, depuis quatre ans, chacunsongeait comme on songe à ces lointaines choses dont le charme est sans mesure parce que leuratteinte est improbable à cette heure où il est permis de dire enfin « Nous touchons au but »... nulenthousiasme bruyant ne vient modifier la calme allure de ces hommes, si fortement entraînés àfaire taire leurs sentiments intimes.« Signera, signera pas », disait-on le long de la route, en blaguant un peu, comme si la partie qui sejouait l'avait été par d'autres.Et le Boche signa, car il se savait perdu, car il savait que 600.000 hommes de troupes fraîchesdevaient dans quelques jours, forcer le front de Lorraine, arriver sur ses derrières et l'acculer à lacapitulation en rase campagne.Et la France et les Alliés signèrent, sacrifiant à ce triomphe sans précédent les milliers de vieshumaines qu'il eut encore coûté.Le régiment était à Gaincourt, Marquigny dans la nuit du 10 au 11 novembre 1918, quand lasignature de l'Armistice fut officiellement annoncé.A 11 heures du matin le 11, la canonnade s'arrêta et le 47e qui devait cette nuit là relever sur laMeuse les unités en ligne, au lieu de prendre part à la poursuite, s'en alla par petites étapes, à lafaveur des ressources des camps boches ou des villages encore dignes de ce nom, gagner la zone deMourmelon.La guerre était finie. Finies ses tristesses et ses peines, finies aussi ses joies. Finies ces rudesjouissances du devoir accompli, du résultat atteint, du danger couru, du danger passé. Finie cette viecôte à côte, sous la pluie, sous les marmites, dans la boue. Cette vie d'intimité si forte que l'affections'y glissa partout transformant en famille la moindre des unités......Les embusqués, les sans souffrances, les sans gloires, ont fêté l'Armistice, dans les ruisseaux desvilles, bruyamment, insolemment, criant fort pour se griser eux-mêmes... Chez nous, la joie de laVictoire fut sobre, comme il sied à ceux dont la souffrance a bronzé les âmes et qui pensent auxabsents, même aux jours d'allégresse.Chez nous, le plaisir du retour prochain fut discret, parce que au fond du cœur, j'en suis sûr, flottaitla mélancolie d'un regret...Le 47e salua l'Armistice, il ne le fêta pas.Après un premier stage à Mourmelon, où l'étendard du 47e reçut sa nouvelle fourragère des mainsdu Maréchal Commandant en Chef, le régiment gagna la zone bien connue de Dizy-Magenta,Champillon, etc...Il y séjourna du 9 décembre 1918 au 7 mars 1919 et, par morceaux, à la faveur de ladémobilisation, commencèrent à s'en aller les éléments de ce beau régiment. Les vieux, ceux dudébut, ceux de toutes les affaires furent d'abord groupés pour être dirigés sur Joigny et, comme leurdépart causait des vides, on supprima trois unités.Triste chose que cette suppression d'unités !Un chiffre est un symbole pour les hommes qui le portent, il fut leur signe de ralliement pendant 51mois... saluons la tristesse du 3e groupe quand il apprit qu'il était dissous.Ses hommes turent recueillis par les batteries 3 et 6 qui s'effacèrent dans leurs groupes respectifs,pour leur faire la place.Le 47e, à deux groupes, soudé au 232e à un groupe, devint le 47e/232e.C'est ainsi constitué qu'il quitta la région d'Épernay pour gagner Héricourt.

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Il rentra le 28 avril 1919 dans sa garnison d'avant guerre où la population lui fit fête.Il consacra quelques jours à la joie du retour et aux pensées pieuses envers les morts puis fut prisaussitôt dans le remous des conséquences de la démobilisation.Le 16 juin, le Ve/107e prit le N° 47, le 1er juillet, le 3e/232e devint le 3e/47e. Par suite le P. A. D.dissous vint se fondre dans les différentes unités.Le régiment commandé par le Colonel DESPRÉS prit la composition de détail suivante quisemblait devoir être sa composition définitive :

A. — 4 groupes de 75.1er groupe : 1re et 2e batteries (anciennes 1re, 2e et 3e ).2e groupe : 4e et 5e batteries (anciennes 4e, 5e et 6e batteries).3e groupe : 7e et 8e batteries (anciennes 27e et 28e batteries du 232e).4e groupe : 10e et 11e batteries (formées par les 3e et 6e qui groupaient les éléments de l'ancien3e/47e)

B. — 2 groupes de 155.1er et 5e groupe : 13e et 15e batteries (anciennes 13e et 14e du 5/107e).2e et 6e groupe : 16e et 17e Batteries (anciennes 15e du 5/107e et 29e du 3e/232e).

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Pertes pendant la période novembre 1918Région Vouziers.

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BLESSÉS

4e Batterie. — Canonnier CUMIN Alexandre.6e Batterie. — Canonnier CORDIER Marcel.

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Mutations du 11 octobre au 12 novembre 1918.

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Le sous-lieutenant CHAMAYOU venu du .107e R. A. L. le 7 novembre 1918 est affecté à la 6e

batterie.Le sous-lieutenant MICHEL de la 7e batterie évacué le 29 octobre 1918, rentre le 16 novembre1918.Le sous-lieutenant WALSER évacué le 1er novembre 1918, rentre le 18 novembre 1918.L'aspirant WITT est nommé sous-lieutenant le 10 novembre 1918 et classé à l'É.-M. du 3e groupe.Départ du lieutenant de TURCKHEIM.Le capitaine de VERCHÈRES remplace le capitaine VINCENS à l'A. D. le 25 octobre.Arrivée du lieutenant BERNARD.Le sous-lieutenant ROUGEOLLE part à Strasbourg.Départ du colonel LIPS le 28 novembre.Arrivée du lieutenant-colonel JOUIN le 6 décembre.Départ du lieutenant-colonel JOUIN le 3 février 1919.Arrivée du lieutenant-colonel SCHMIDT le 3 février 1919.Départ du lieutenant-colonel SCHMIDT le 31 juillet 1919.

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ORDRE DE BATAILLE DES OFFICIERS

A l’Armistice

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1er Groupe

État-MajorBUZON. . . . . . . . . . . . Commandant.FOURNIER. . . . . . . . .Lieutenant.LETULLE. . . . . . . . . .Lieutenant.GARIN. . . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.MANGEOT. . . . . . . . . Sous-Lieutenant.BOURGOGNE. . . . . . Sous-Lieutenant.BELLENEY. . . . . . . . Lieutenant.MERLEAU-PONTY. .M. A.-M.MOULIN. . . . . . . . . . . V. A.-M.

1re BatterieVALLET . . . . . . . . . . . Capitaine.THIÉBAUD . . . . . . . . Lieutenant.MANGEOT. . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

2e BatterieDREYFUS. . . . . . . . . . Lieutenant.REROLLE. . . . . . . . . .Lieutenant.CONSIGNY. . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

3e BatterieRICHARDOT . . . . . . .Sous-Lieutenant.RAPPENEAU . . . . . . .Sous-Lieutenant.TERRIER . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

2e Groupe

État-MajorMASSON. . . . . . . . . . Commandant.JAPY. . . . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.BAISSEY. . . . . . . . . . V. A.-M.BARDIN. . . . . . . . . . .Lieutenant.PICARD. . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.LEROYER . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

4e BatterieGARCIN. . . . . . . . . . . .Lieutenant.CARDOT . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.WALCH. . . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

5e BatterieDe CARCOUET . . . . Capitaine.ROUX . . . . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.Du FRETAY. . . . . . . . Sous-Lieutenant.

6e BatteriePOSTEL . . . . . . . . . . Capitaine.BOURDEAUX . . . . . Lieutenant.CHAMAYOU. . . . . . .Sous-Lieutenant.

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3e Groupe

État-MajorASTIER. . . . . . . . . . . Commandant.ARNAUD. . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.BERNARD . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.LITT. . . . . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.WALSER. . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.CRANTIN. . . . . . . . . .M. A.-M.

7e BatterieCHRISTE. . . . . . . . . . Lieutenant.BOITEUX. . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.MICHEL. . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

8e BatterieMÉGNIN. . . . . . . . . . . Capitaine.AUBRY. . . . . . . . . . . . .Lieutenant.CAIRE. . . . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.

9e BatterieBLANCHET. . . . . . . .Capitaine.MARION. . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.DORÉ. . . . . . . . . . . . . Sous-Lieutenant.JAQUOT. . . . . . . . . . .Sous-Lieutenant.

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HISTORIQUE

DU

Ve Groupe du 107e Régiment d'Artillerie lourde

V 107

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ARTILLERIE LOURDE COURTE

de l'A. D. 14

PAR LE CHEF D'ESCADRON DE SINÇAY

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TABLE DES MATIÈRES

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Pages

CHAPITRE I. — Formation du Groupe (mars 1917 au 28 juillet 1917). 218CHAPITRE II. — Le Chemin des Dames. 219CHAPITRE III. — La Bataille de la Malmaison. 220CHAPITRE IV. — Verdun. 221

Le V/107 devient groupe organiquede la 14e D. I. (1er décembre 1917).

CHAPITRE V. — Coups de main en Lorraine. 222CHAPITRE VI. — La Bataille des Flandres. 222CHAPITRE VII. — Région de la Noye. 224CHAPITRE VIII — Sur la Marne. 225CHAPITRE IX. — Opération de Fismes. 226CHAPITRE X. — La Bataille de Champagne. 226CHAPITRE XI. — Sur la rive droite de l'Aisne. 227ANNEXES I. — Liste des militaires du V/107 tombés à l'ennemi. 229ANNEXES II. — Liste des Officiers ayant compté au groupe

de la formation au 11 novembre 1918. 231

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HISTORIQUEDU

Ve Groupe du 107e Régiment d'Artillerie lourde

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CHAPITRE 1

FORMATION DU GROUPE

Le 5e groupe du 107e R. A. L. a été formé à Dôle au mois de mars 1917 par des prélèvements sur ledépôt du 107e R. A. L. et par des noyaux provenant des groupes actifs du 107e R. A. L. Son acte denaissance, daté du 16 mars 1917, le désigne sous la dénomination de 11e groupe ; ce n'est qu'un an

plus tard, le 19 mars 1918, au moment d'une réorganisation de l'artillerie lourde, qu'il échangea leN° 11 contre le N° 5.Sa composition originelle fut assez hétéroclite : comme celle de la plupart des unités lourdes néesau milieu de la guerre. Outre les artilleurs pur-sang, on y voyait dans les cadres comme parmi leshommes, bon nombre de cavaliers, d'anciens tringlots, des récupérés d'infanterie, qu'il fallutrapidement initier aux mystères de la dérive et du millième. Très peu d'hommes appartenaient auxjeunes classes : c'étaient, pour la plupart, des gens physiquement et moralement bien formés, dontl'amalgame se fit dans de bonnes conditions. Les servants furent envoyés à Chartres suivre uncours sur le matériel de 155 C.S. 1915 dont le groupe allait être doté.Le 31 mai, sous le commandement du chef d'escadron de la HELLERIE, le groupe quitta Dôlepour se rendre au Centre d'organisation d'artillerie lourde d'Arcis-sur-Aube.Il y reçut une partie de son matériel, de ses canons, y développa son instruction par des manœuvresjournalières, son entraînement par des marches et s'initia à la pratique du tir par des écoles de feuexécutées dans le voisinage du Camp de Mailly.Au bout de deux mois l'entraînement fut jugé suffisant ; l'homogénéité était acquise, mais le nombre

de canons reçus ne permettait encore que d'armer deux batteries. Aussi quand le 28 juillet fut donnéle signal du départ, deux batteries seulement, la 16e et la 17e furent embarquées, à destination dufront.

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CHAPITRE II

L'ARRIVÉE AU FRONT - LE CHEMIN DES DAMES

La prise de contact avec l'ennemi se fit au Chemin des Dames sur ce terrain devenu de glorieuse ettriste mémoire depuis l'offensive du printemps 1917. Le 8 août le groupe prit position dans larégion comprise entre Soupir et Bourg-et-Comin dans ce même secteur d'où, le 16 avril, le 20e etle 6e corps s'étaient élancés à l'assaut des pentes escarpées qui dominent la vallée de l'Aisne et yavaient livré de sanglants combats.Leur élan avait mené nos troupes jusqu'au sommet du long contrefort qui sépare les deux vallées del'Aisne et de l'Ailette ; mais l'étroit plateau dont la possession complète donne à l'un des

adversaires le commandement visuel sur son ennemi, était âprement disputé et sur cette plate-formeresserrée en certains endroits jusqu'à devenir une arête, la bataille ne s'était jamais complètementassoupie.C'était donc un secteur, non plus de grandes attaques, mais de qui-vive perpétuel, quand le groupevint y essayer sa jeune force et son désir de frapper ferme et dur.Le combat à objectifs limités y était fréquent; tantôt c'était de notre part une action que le groupe

appuyait, tantôt il coopérait à repousser les tentatives de l'ennemi. Ses missions comportèrentsouvent la lutte entre l'artillerie adverse et il exécuta de nombreux tirs de contre-batterie, réglés paravion.La première à recevoir le baptême du feu fut la batterie du lieutenant DANGLOT : placée dans lebois des Chaupières, elle était souvent prise à partie par l'artillerie ennemie et un jour unbombardement lui tua deux servants.Ce furent les premières victimes du groupe : les canonniers VERINAT et VULIN.Deux autres servants furent blessés.La batterie du capitaine MARCHAL échappa une fois à un grave accident : le camouflage quirecouvrait les pièces prit feu ; c'était en plein tir et plusieurs obus amorcés se trouvaient sur les

plate-formes ; grâce au sang-froid et à la présence d'esprit des canonniers CHAGRE, CRESSENTet LIÉTOT qui se précipitèrent pour enlever le camouflage en flammes et écarter les charges, ledanger d'explosion fut conjuré.C'est ainsi que le groupe fit son apprentissage ; le lien du combat acheva de cimenter l'union des

bonnes volontés, et une conduite judicieuse de tirs nombreux créa dans les unités la souplessemanœuvrière qui allait bientôt trouver un champ d'application plus étendu.

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CHAPITRE III

LA BATAILLE DE LA « MALMAISON »

Pendant qu'au « Chemin des Dames » continue la « Veillée héroïque » un ouragan français seprépare sur les collines qui le prolongent à l'ouest et qui s'appellent la Malmaison et Laffaux. Lachaîne de ces collines est profondément entaillée par des ravins qui vont servir à un des plusformidables déploiements d'artillerie qui se soient vus jusqu'à ce jour. A l'entrée de ces ravins et lelong de l'Aisne on mettra l'artillerie lourde longue, en avant dans tous les replis du terrain, danstous les vallonnements, l'artillerie lourde courte ; enfin en avant encore et plus haut, jusque sur le

rebord du plateau, l'artillerie légère, le 75.Le groupe est désigné pour venir ajouter sa voix au prochain mugissement de la tempête. Les placessont difficiles à trouver : partout où l'on va, s'installe déjà un premier occupant. Le 24 septembre, àgrand peine on détermine les emplacements des deux batteries : celle du lieutenant DANGLOTprendra position près de la ferme Rochefort, celle du capitaine MARCHAL, au nord d'Ostel.Un énorme travail est à accomplir : le terrain est absolument vierge et d'après les errements envigueur à cette époque il faut édifier de toutes pièces une organisation complète comprenantemplacements des canons, plate-formes, abris solides pour tout le personnel, voies d'accès, ce quireprésente un énorme labeur. A ces travaux de terrassement viennent s'ajouter les opérations deravitaillement qui se font la nuit et sont aussi d'un ordre de grandeur inaccoutumé.Chaque batterie doit être approvisionnée à 4000 coups.La bataille est annoncée comme très proche, aussi est-ce avec une intensité fiévreuse que sontmenés les terrassements et les ravitaillements ; on apporte aux positions jusqu'à 1000 obus de 155

par nuit. Il arrive que chaque homme, outre sa besogne quotidienne de terrassier, a à manipuler lanuit environ une tonne. Des vivres pour six jours doivent être réunis sur la position. Enfin cestravaux sont loin de se faire en toute sécurité : l'ennemi, comme un oiseau d'orage, sent venir labourrasque et déploie une grande activité préventive : son artillerie arrose copieusement les fonds,les crêtes et particulièrement la route, l'unique, la seule qui dessert toutes les batteries du ravind'Ostel. Plusieurs hommes sont blessés au cours des travaux.Du 4 au 6 octobre, les canons sont amenés sur les positions, et tout le personnel prend sesemplacements de combat. Le 10 octobre commencent les tirs du groupe : ils sont contrariés par descirconstances atmosphériques défavorables qui gênent l'observation terrestre et aérienne ; jusqu'au13 octobre la pluie diluvienne et le vent rendent presque impossible les tirs précis.A partir du 14 octobre le temps s'améliore, les tirs se font dans de bonnes conditions, les avions ensignalent le succès à plusieurs reprises en annonçant des incendies dans les batteries ennemiessoumises à notre feu. C'est alors une véritable débauche de munitions.Le groupe, qui est affecté à l'A. L. 11, est surtout employé à la lutte contre l'artillerie ennemie.Pendant le jour s'opère le travail de destruction : 500 coups sur une batterie, c'est la ration normale.Pendant la nuit, ce sont les tirs de surprise, de harcèlement, avec obus explosifs et spéciaux. Latâche des servants et des conducteurs est très lourde.L'ennemi d'ailleurs ne se laisse pas écraser sans riposter dans la mesure de ses moyens. C'estpendant la nuit qu'il riposte, au moment du ravitaillement, sur les points de passage obligés.

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Le 18 octobre, la 17e batterie est soumise à un violent bombardement d'obus à ypérite ; les hommes

remisés dans leurs abris, munis de leurs masques, attendent que l'avalanche ait passé. Aussitôt aprèson désinfecte le terrain, les pièces, et il semble que la batterie doive sortir indemne de cette tentativeavortée. Mais le 18 au soir, quelques hommes commencent à présenter des traces de brûlures, lesyeux rougissent, les larynx deviennent aphones ; dans la journée du 19, les cas se multiplient,enfin le 20 une grande partie des canonniers est incapable de servir les pièces. On s'aperçoit alorsque les camouflages tendus au-dessus des alvéoles des pièces n'ont pas été soumis à la désinfection;

peu à peu le poison s'est répandu sur les alvéoles, sur les plate-formes, c'est-à-dire là où le personnelséjourne en permanence pendant le tir. Mais cet incident n'interrompt pas l'exécution des tirsprescrits ; dès le 20 au soir une vingtaine de conducteurs volontaires demandés aux échelonsviennent remplacer aux canons les camarades momentanément indisponibles.La 16e batterie faillit être victime d'un grave accident. Un projectile ennemi tomba sur des obustoxiques français : ceux-ci s'ouvrirent et laissèrent échapper les gaz qui commencèrent à se répandredans la batterie. L'adjudant RISSE qui se trouvait à proximité des obus éventrés courutimmédiatement dans toute la batterie pour alerter le personnel et avertir de mettre les masques. Lui-même, dans sa hâte de parer au danger pour les camarades et n'ayant que la pensée de prévenir toutle monde le plus vite possible, ne mit son masque qu'après avoir donné partout l'alarme ; mais il

était trop tard, déjà les gaz avaient accompli sur lui leur action néfaste, et quelques jours après, ilmourait victime de son dévouement à la cause commune.Le 23 octobre eut lieu l'attaque : elle eut le succès que l'on sait et nous menant jusqu'à l'Ailettenous donna comme conséquence la possession de tout le Chemin des Dames.Du 24 octobre au 3 novembre le groupe reste en position ; le 4 novembre il est retiré du front ets'en va par petites étapes jusqu'à Ante près de l'Argonne ; en cours de route, vers la mi-novembre, il est rejoint par la 18e batterie commandée par le lieutenant PARTY.La bataille de la Malmaison a été pour le groupe une période sévère qui l'a mis définitivement encontact avec les dures réalités de l'action. Rarement il a fallu fournir en si peu de temps une pareillesomme de travail et déployer sous le feu un effort physique aussi considérable.Cependant le groupe, animé d'un excellent esprit, entraîné par ses tirs au Chemin des Dames, a mistoute son âme à remplir complètement les tâches qui lui ont été assignées. Il a pris conscience delui-même ; les premières joies et les premières fiertés du combat lui sont désormais permises.

CHAPITRE IV

LE REPOS A VERDUN

Le 1er décembre, le groupe devient groupe lourd organique de la 14e division. Cette situation luiacquiert une parenté, le fait entrer dans une famille, et dans une illustre famille.Après avoir donné son concours à des régiments divers, il va dorénavant opérer plus spécialementavec les belles unités qui composent la « DIVISION DES AS ».Ceux-ci se trouvent à Verdun ; c'est donc là qu'est envoyé le groupe. Il prend position le 12décembre sur la rive gauche de la Meuse, dans la région de la Claire, face au Mort-Homme.Aucun événement important ne mérite d'être signalé pendant ce séjour. La colline qui fut jadis le

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théâtre de combats immortels est revenue en notre pouvoir et l'ennemi définitivement chassé nerenouvellera plus sur elle ses sanglantes tentatives. L'atmosphère qu'ébranlait naguère lesgrondements ininterrompus du canon n'est plus que rarement troublée.La rive droite de la Meuse reste toujours une région de friction et d'effervescence, mais sur la rivegauche l'apaisement est revenu, aussi la période de trois semaines qu'y passe le Groupe dans despositions suffisamment confortables compte-t-elle plutôt comme un temps de repos.Le 3 janvier ce repos prend fin, il faut céder la place à d'autres.

CHAPITRE V

LES COUPS DE MAIN EN LORRAINEPENDANT L'HIVER

Le groupe est envoyé en Lorraine pour participer à l'activité d'un genre spécial, qui est alorsprescrite. C'est la période des coups de main destinés à faire des prisonniers et à procurer auCommandement des renseignements sur l'ordre de bataille de l'ennemi.Ce temps se passe en reconnaissances, occupations de positions, destructions d'ouvrages ennemis,appui des attaques. En batterie dans la forêt de Parroy le groupe prépare le coup de main deRechicourt où l'infanterie capture plus de 500 prisonniers. A Blemerey il détruit les ouvrages de laBischops-Stellung : les tranchées boches sont nivelées, mais on n'y trouve en fait d'ennemis quequelques cadavres.Plus tard, nouvelle opération en forêt de Parroy. Entre les coups de main le groupe construit despositions de repli dans la forêt de Mondon.C'est une période de mouvements, de déplacements incessants : le froid, la pluie, la neige sont leuraccompagnement habituel. On arrive dans des positions sans abris pour repartir quelques jours aprèsaller planter ailleurs sa toile de tente. Mais cela est la menue monnaie de la guerre, et personne nesonge à s'en plaindre.

CHAPITRE VI

EN HÂTE VERS LA BELGIQUEPOUR LA BATAILLE DES FLANDRES

Le 21 mars 1918 l'ennemi a prononcé sa grande offensive sur le front de l'Armée britannique. Ilfaut venir à l'aide de nos alliés qui seuls ont reçu le choc. Alors commence ce grand mouvement detroupes françaises enlevées aux secteurs calmes et transportées dans le Nord pour étayer la défensedu front d'Amiens et parer aux menaces qui couvent.La 14e division quitte la Lorraine, débarque dans l'Oise ; le groupe à la tête duquel le capitaine

LONGUEVERNHE 1 a remplacé le commandant de la HELLERIE appelé à d'autres fonctions,

1 Le capitaine LONGUEVERNHE victime d’un accident de cheval le 24 avril est remplacé le 2 mai par le capitaine

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arrive le 16 avril à Clermont (Oise). Il s'achemine par voie de terre vers la Belgique où unenouvelle attaque allemande a produit un enfoncement partiel. Le Kemmel a été pris et c'est devantla montagne célèbre que la division va être engagée.Ici commence pour le groupe une période qui compte parmi les plus dures.L'avance allemande a été enrayée, mais la lutte reste sévère. En face de nous l'adversaire qui a prisl'initiative possède des moyens puissants. Son artillerie est nombreuse et ne ménage pas sesmunitions. De notre côté, nous contre-attaquons à plusieurs reprises pour améliorer nos positions.Le groupe est donc constamment en haleine, et l'effort demandé à tous, officiers, servants etconducteurs, est considérable.Les positions des batteries sont médiocres, comme partout sur cette terre basse des Flandres. Il estimpossible de creuser une tranchée, un abri, sans rencontrer l'eau tout près de la surface. Le solingrat refuse ici sa protection à ses défenseurs. De plus, comme le relief est à peu près nul, ledéfilement n'existe pas. Tout au plus peut-on essayer de masquer les batteries derrière desboqueteaux, des lignes de peupliers ou des fermes. C'est ainsi que les 14e et 15e batteries s'arrêtentderrière ces masques illusoires. La 13e batterie, un peu mieux partagée, a disséminé ses pièces dansune houblonnière.La plaine est dominée par le Mont Kemmel qui semble ici un géant aux yeux scrutateurs. En vains'efforce-t-on d'échapper à ses regards, on a beau le fuir, il reparaît et vous poursuit partout de saperpétuelle inquisition. Heureusement les violents bombardements de l'artillerie française mettentde temps à autre un bandeau de poussière sur ce poste de vigie conquis par l'ennemi.Le 9 mai, les batteries sont venues occuper leurs emplacements à l'ouest de Dickebusch. Lareconnaissance s'est faite par une matinée agitée, au milieu d'un tir de préparation d'attaqueallemande qui a infecté le terrain de gaz toxiques : Dickebusch ou le poste d'observation se trouvedans une maison de la lisière, est une cible chère à l'ennemi. Un obus entrera quelques jours aprèsdans la maison du poste et y blessera l'observateur, le maréchal des logis BRODU.Les téléphonistes ont fort à faire : les lignes sont continuellement coupées par les projectiles. Leravitaillement en munitions se fait dans des conditions pénibles ; les routes sont bombardées

fréquemment pendant la nuit et plusieurs conducteurs sont tués ou blessés au cours desravitaillements.Pendant les premiers jours de leur installation, les batteries sont soumises à des tirs journaliers maisassez dispersés, malheureusement il n'en sera pas toujours ainsi.Le 20 mai, le groupe a eu à préparer une attaque et les canons ont donné de la voix pendantplusieurs heures. Le tir était , terminé quand soudain la 15e batterie est l'objet d'un bombardementqui peu à peu se resserre, s'ajuste et se poursuit, extrêmement intense et précis. Des canons sontatteints, une maisonnette située à quelques mètres des pièces, et servant de poste decommandement, reçoit des obus. Le lieutenant PARTY commandant la 15e batterie et le sous-lieutenant MARCHAND se trouvent dans le poste où sont renfermés les dossiers des tirs et lesinstruments de la batterie. Un obus, qui met le feu au bâtiment atteint grièvement ces deux officiers.Des brancardiers, un maréchal des logis viennent à leur secours, chargent sur un brancard lelieutenant PARTY ; un nouvel obus éclate, jetant à terre tout le monde. Puis le médecin du groupe,

le docteur CHARRIÈRE accourt pour donner aux blessés les premiers soins, mais le lieutenantPARTY est profondément touché. Transporté à l'ambulance de Remy, il meurt le 22 mai aprèsavoir reçu la Croix en récompense de son courage. Deux de ses frères sont déjà tombés pour laFrance.

de SINÇAY.

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Le 25 mai, le lieutenant MANGENOT qui commandait provisoirement la 13e batterie est blessé aumoment où il donnait des ordres ; le même obus atteint l'adjudant BAZY et plusieurs hommes ;quelques-uns succombent à leurs blessures.Le 27 mai les Allemands prononcent une attaque sur le front du D. A. N. ; au cours de cette attaque

la 14e batterie qui répondait avec vigueur est particulièrement éprouvée. L'adjudant MARTIN esttué, plusieurs servants sont blessés aux pièces.En fin de compte, la fatigue, le feu, la maladie qui apparaît sous le nom de « grippe espagnole » ontréduit de plus en plus les effectifs du groupe. Aux derniers jours il n'y a plus qu'un officier parbatterie ; tout le service de liaison, d'antenne, de téléphone incombe à un seul officier. Aussi quand

le combat s'apaise, le groupe est retiré de la lutte ; il lui faut revivifier ses forces par des éléments

nouveaux et recevoir des renforts pour combler les vides. Mais les braves restés sur cette terre desFlandres ne sont pas oubliés et c'est le moment de rappeler une mâle parole tombée un jour deslèvres d'un chef :« Les vrais soldats ne pleurent pas leurs morts, ils les admirent, les magnifient et les vengent. »

CHAPITRE VII

LE « GARDE-Â-VOUS »DANS LA RÉGION D'AILLY-SUR-NOYE

Le 8 juin, le groupe quitte la Belgique, transporté par voie ferrée, il débarque le 9 à Gournay. Enquelques étapes, il se rend au front et occupe le 15 des positions de deuxième ligne dans la régiond'Ailly-sur-Noye.Le secteur est calme : le groupe est en réserve de feux placé dans des conditions telles qu'il peutintervenir au premier signal, si une attaque allemande forçait nos premières lignes.C'est une situation de garde-à-vous qui, en fait, constitue un repos, car le boche se tient coi.Au début de juillet, le groupe participe à une opération locale pour laquelle les batteries prennentdes emplacements plus rapprochés ; l'attaque dont l'objectif est le village de Mailly-Rainevals'effectue dans de bonnes conditions le 12 juillet.Dans la nuit du 12 au 13 un coup de téléphone alerte le groupe. Il lui est prescrit de quitterimmédiatement ses positions et de se se préparer à embarquer.Toute la division est également alertée et part.De grands événements sont proches.

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CHAPITRE VIII

A LA RESCOUSSE SUR LA MARNE

Au départ du groupe le 15 juillet à 9 heures à Conty la nouvelle se répand que l'ennemi a déclenchéune grande offensive sur le front de Champagne.Le groupe débarque le 16 à 2 heures du matin à la Fère-Champenoise, le 17 il se met en batterieau nord de la Marne près de Hautvilliers avec mission d'appuyer l'infanterie de la 14e divisionqui a relevé une division italienne.Dans la nuit du 17 au 18 l'ennemi s'est infiltré jusqu'à Nanteuil-la-Fosse ; l'infanterie contre-

attaque et atteint la ligne Pourcy - La Charmoise. Désormais l'adversaire est contenu, il ne fouleraplus un mètre carré de plus de terre française.Dans la nuit du 19 au 20 le groupe se porte en avant et vient mettre en batterie aux lisières sud-estdu Bois de Courton : l'opération ne se fait pas sans peine : les routes sont encombrées par unedivision écossaise qui va attaquer ; le tir de l'ennemi cause quelques pertes parmi les servants et les

conducteurs ; néanmoins à huit heures du matin le groupe est en état d'appuyer l'attaque des

Écossais et exécute les tirs de protection prescrits.Du 21 au 27 juillet le groupe prépare et appuie presque journellement des attaques qui se heurtent àune vive résistance de l'ennemi ; la progression est faible, le Bois de Courton est le théâtre decombats sévères.Enfin le 27 juillet l'infanterie de la 14e division oblige l'ennemi à céder, elle s'empare du Paradis,de la Neuville-aux-Larris et pousse ses patrouilles jusqu'à Champlat. Le groupe suivant lesmouvements de l'infanterie vient s'établir à la hauteur du Paradis.Le 2 août, nouveau bond en avant ; l'ennemi entame un repli. L'infanterie se lance à sa poursuite :une batterie du groupe qui s'est déplacée avec l'avant-garde appuie d'un feu particulièrementefficace la progression de l'infanterie. La poursuite s'arrête sur la Vesle ; le groupe qui s'est établi

dans la région de Treslon reste en ligne jusqu'au 9 août.En résumé, pendant cette période du 16 juillet au 9 août, le groupe prend la part la plus active àtous les combats; il se déplace comme les batteries légères de campagne ; ses missions variées

l'obligent à une grande souplesse dans la recherche et l'utilisation des postes d'observation.Le ravitaillement rencontre pendant la poursuite de grandes difficultés venant de l'état du terraindétrempé par la pluie et des destructions opérées par l'ennemi. La section de munitions automobiledu groupe commandée par le capitaine BARBIER est astreinte à de longs parcours pour trouver unitinéraire praticable et son personnel donne en la circonstance un remarquable effort.Le groupe retiré du front se rend le 10 août à Tincourt puis est mis le 20 août au repos dans larégion sud de Montmirail.

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CHAPITRE IX

L'OPÉRATION DE FISMES

Le repos est mis à profit pour faire les réorganisations nécessaires, amalgamer les renforts etcompléter leur instruction.Le 12 septembre à 13 heures au cours d'une manœuvre le groupe 1 est alerté et reçoit l'ordre de seporter le plus tôt possible dans la région de Dormans, où il est mis à la disposition du 5e C. A.A 17 heures il quitte son cantonnement et arrive à Bauquigny le 13 à 4 heures du matin après unemarche de 35 kilomètres.Les reconnaissances l'ont devancé, emmenées en camions automobiles.Le 13 à 11 heures 30 le groupe quitte Bauquigny et arrive vers 21 heures dans la région deFismes, après une étape de 40 kilomètres ; dans la nuit les batteries occupent leurs emplacements

au nord et à l'est de Fismes, vers Magneux.Aucune munition n'ayant été prévue sur les positions, les chevaux qui viennent de faire 75kilomètres en 28 heures doivent passer le reste de la nuit à exécuter le ravitaillement.Le 14 septembre à 6 heures, le feu est ouvert ; le groupe appuie successivement les attaques des 62e

et 45e divisions sur le front Glennes-Romains. L'opération toute locale se heurte à une assez forterésistance. Les tirs se poursuivent dans la journée du 15. Quelques servants sont blessés à la 13e

batterie par le tir de réaction de l'ennemi.Dans la nuit du 15 au 16 le groupe est retiré du combat et se rassemble à ses échelons.

CHAPITRE X

LA BATAILLE DE CHAMPAGNE EN SEPTEMBRE

Le 5e groupe aussitôt rassemblé, reçoit l'ordre de quitter la région de Fismes ; il se met en route le17 septembre à 21 heures, marche toute la nuit sous une pluie torrentielle, arrive à Cormoyeux lelendemain à 7 heures, en repart à 13 heures et vient cantonner à Chevigny : il a fait au pas 70kilomètres en 24 heures.Une offensive va être prise par la IVe Armée à laquelle est affectée la 14e division. Celle-ci se rendpar des mouvements de nuit sur le terrain qui lui est assigné, c'est-à-dire le secteur qui se trouve ausud de Tahure. Les précautions les plus minutieuses sont prises pour conserver le secret del'opération ; en ce qui concerne l'artillerie, non seulement toutes les marches ont lieu la nuit, mais

tous les stationnements se font dans les bois à l'abri des vues, la circulation indispensable de jour estréduite au strict minimum et ne se fait que par voitures isolées ; les canons sont camouflés, mais

tout le personnel sauf un ou deux hommes de garde revient aux échelons. Pas un coup de canon nesera tiré avant l'heure, aussi la préparation topographique du tir est-elle poussée aussi loin quepossible.

1 Moins la 14e batterie, détachée à un cours de tir à Broyes.

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C'est seulement dans la nuit du 25 au 26 septembre que les servants sont envoyés aux pièces, lapréparation dure quelques heures, le 26 septembre à 5 heures du matin, l'infanterie s'élance àl'assaut.A 8 heures 35, conformément à l'heure fixée, le groupe se porte en avant, malgré les difficultés d'unterrain bouleversé; il prend position à 11 heures à hauteur de Perthes-lès-Hurlus.L'infanterie a brillamment enlevé la première position ennemie dans les premières heures de lamatinée ; elle attaque maintenant la butte de Tahure et par son déplacement rapide le groupe est enmesure de lui donner l'appui de ses feux.L'attaque se poursuit heureusement ; la butte de Tahure est prise; nouveau bond en avant du 5e

groupe qui prend position le 27 septembre à l'ouest de Tahure, au pied de la butte. Là il est enbonne situation pour venir en aide à l'infanterie. Celle-ci se heurte à de forts ouvrages bétonnés surla hauteur de la Croix-Muzart : le 5e groupe prend le 28 septembre ces ouvrages comme objectifset exécute sur eux plusieurs tirs de destruction. Le 30 septembre l'infanterie enlève les ouvrages dela Croix-Muzart ; à 10 heures la 15e batterie est mise à la disposition du groupement d'appui directde l'infanterie ; cette batterie se porte aussitôt en avant et prend position à la hauteur des batteries de

campagne, au nord de la voie ferrée Manre - Somme-Py.Le soir, les deux autres batteries du groupe se portent à la hauteur de la 15e. Du 1er au 10 octobre legroupe prépare et appuie plusieurs attaques; les tirs prennent parfois une intensité considérable ;

c'est ainsi que les 7 et 8 octobre, pendant une période de 24 heures, le groupe tire plus de 3000coups. Cette fois, le feu ennemi ne constitue pas une grande gêne : les Allemands font peu decontre-batterie, les tirs sur les arrières sont insignifiants. La pénurie de canons et de munitions estmanifeste. L'obstacle principal est de notre côté : il réside dans la difficulté d'apporter des munitionsde gros calibres à travers un terrain presque impraticable ; où les rares routes existantes sont

bouleversées et coupées, et où les pistes sont sans cesse encombrées.Ces difficultés sont vaincues, grâce à l'ardeur et au dévouement de chacun, au prix d'un effortconsidérable pour les chevaux à qui l'on ne peut malheureusement assurer que des rations fortinsuffisantes.Le 9 octobre, après avoir tiré les derniers coups dé canons sur la crête d'Orfeuil, où l'ennemirésistait désespérément, le groupe est retiré du combat. Le lendemain 10, l'ennemi nousabandonnait tout le terrain s'étendant jusqu'à l'Aisne.

CHAPITRE XI

LE COUP DE GRACE DU 1er NOVEMBRESUR LA RIVE DROITE DE L'AISNE

Du 15 au 25 octobre le groupe est au repos à St-Lumier en Champagne, au nord de Vitry-le-François. Le 26 octobre, le signal du départ est donné. En quelques marches le groupe se retrouvedans les régions où il vient de combattre et qu'il dépasse.Une tête de pont a été conquise sur la rive droite de l'Aisne, au sud de Terron. C'est le point dedépart d'une attaque face à l'est qui va être lancée, en même temps que les Américains, en Argonneattaquent face au Nord.

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L'A. D./14 est mise pour cette opération à la disposition de la 120e division. Le 29 octobre lespositions du groupe sont reconnues à l'ouest d'Écharson, les canons y sont envoyés dans la nuitdu 30 au 31 et les servants dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre.La préparation d'artillerie dure 3/4 d'heure : à 5 heures 45, le 1er novembre, l'infanterie se porte àl'assaut des positions allemandes, et emporte le premier objectif fixé. La journée du 2 novembreest marquée par une pluie continuelle ; le 3 novembre, l'infanterie de la 120e division reprendl'attaque et s'empare du village des Alleux, puis la progression continue et se change en poursuitede l'ennemi qui va se replier jusqu'à Mézières.L'A. D./14 ne participe pas à la poursuite ; elle est mise en deuxième ligne et suit les mouvements

du front qui avance chaque jour. Le 11 novembre le groupe se trouve à la Naux-d'Huy, petitvillage des Ardennes. Ses derniers coups de canons sur le champ de bataille auront été tirés le 3novembre.

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LISTE DES MILITAIRES DU GROUPEtombés à l'ennemi, morts de leurs blessures ou de maladies

contractées au Front.

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VERINAT Henri, 2e C. S., tué au bois des Chaupières, le 15 août 1917.VULIN François, 2e C. S., tué au bois des Chaupières, le 15 août 1917.DUSSUD Benoît, 2e C. S., tué au ravin d'Ostel, le 30 septembre 1917.RISSE, Adjudant, intoxiqué par les gaz au ravin d'Ostel, le 17 octobre 1917, mort à l'ambulancede Braisne, le 19 octobre.BLANC Joseph, 2e C. S., intoxiqué par les gaz au ravin d'Ostel, le 20 octobre 1917, et mort àl'ambulance 247 à Villiers-sur-Coudun (Oise), en novembre 1917.COLIN Alphonse, maréchal des logis, tué à Blemerey (Lorraine) le 9 mars 1918.PARTY Lucien, lieutenant, blessé à l'ouest de Dickebusch, le 20 mai 1918, et mort de sesblessures à l'ambulance 15/4 à Abeele, le 22 mai 1918.MERAS Jean, 2e C., blessé sur la route de Poperinghe à Ypres, le 21 mai 1918, et mort de sesblessures.RONGIER Philibert, 2e C. C., blessé sur la route de Poperinghe à Ypres, le 21 mai 1918, et mortde ses blessures à l'ambulance anglaise de Brandhock, le 22 mai 1918.TAPIN Alphonse, 1er C. S., blessé à Busseboom, le 25 mai 1918, et mort de ses blessures àl'ambulance du G. B. D/14, le 26 mai 1918.VALLET François, 2e C. S., blessé à Busseboom, le 25 mai 1918 et mort de ses blessures àl'ambulance du G. B. D./14, le 26 mai 1918.MARTIN Louis, adjudant, tué au Mont Kemmel, le 27 mai 1918.DURAND Henri, 2e C. S., tué au Mont Kemmel, le 1er juin 1918.GEORY Charles, 2e C. S., blessé au Mont Kemmel, le 2 juin 1918, et mort de ses blessures àl'ambulance anglaise.BOURGON Jules, 2e C. C., tué à Cormoyeux (Marne), le 20 juillet 1918.MARGUET Léon, 2e C. C., tué à Cormoyeux (Marne), le 20 juillet 1918.DARLAY Jean, 2e C. C., blessé à Cormoyeux (Marne), le 20 juillet 1918, et mort de ses blessuresà l'ambulance italienne N° 55.MARTIN Sébastien, 2e C. C., blessé à Cormoyeux (Marne), le 21 juillet 1918, et mort de sesblessures à l'ambulance italienne N° 55.MOREAU Lucien, 2e C. C., tué à Cormoyeux (Marne), le 20 juillet 1918.BAUD Aimé, maréchal des logis, tué à Cormoyeux (Marne), le 24 juillet 1918.GUILLAUME Joseph, maréchal des logis, tué à Cormoyeux (Marne), le 24 juillet 1918.GAVOY Jacques, 2e C. C., tué à Cormoyeux (Marne), le 24 juillet 1918.MARIA Émile, 2e C. C., mort à l'ambulance 14/22 des suites de maladie contractée au front, le 10octobre 1918.PALERMO Jean, 1er C. C., mort des suites de maladie contractée en service, le 19 novembre 1918.GUICHARD Auguste, 2e C. C., mort des suites de maladie contractée en service, le 1er janvier1919.

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GUILLERMIN Joanny, 2e C. C., mort des suites de maladie contractée en service, le 18 février1919, à l'hôpital d'Épernay.EUVRARD Émile, 1er C. C., mort des suites de maladie contractée en service, le 25 février 1919, àl'hôpital d'Épernay.

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LISTE DES OFFICIERSayant compté au Groupe dans la période comprise entre

sa formation et le 11 novembre 1918.

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Commandants de Groupe :Chef d'Escadron de la HELLERIE, du 15 mai 1917 au 7 mars 1918.Capitaine LONGUEVERNHE, du 25 mars 1918 au 23 avril 1918.Chef d'Escadron de SINÇAY, du 2 mai 1918.

Officiers Adjoints :Lieutenant CHEVALLIER, du 16 mars 1917 au 28 mars 1919.Lieutenant MANGENOT, du 16 mars 1917.Sous-Lieutenant BATAILLON du 23 mai 1917 au 1er février 1919.Sous-Lieutenant LABAT, du 23 mai 1917 au 26 juillet 1917.Lieutenant LAHAYE, du 16 juin 1917 au 6 novembre 1918.Lieutenant DE MAZIN, du 19 juillet 1917 au 21 février 1918.Sous-Lieutenant SERRA, du 19 juillet 1917 an 1er novembre 1917.Lieutenant JEAN-BILLARD, du 23 novembre 1917 au 15 décembre 1918.Sous-Lieutenant CARRIER, du 28 juin 1918.

Officiers de Batterie :13e Capitaine MARCHAL, commandant la batterie du 6 mai 1917 au 9 mars 1919.

Lieutenant STEVENIN, du 16 mars 1917 au 20 avril 1918.Lieutenant MARTIN, du 31 mai 1917 au 17 août 1917.Sous-Lieutenant RAFFIN du 4 juin 1918 au 12 février 1919.Lieutenant CAILLOUEL, du 23 juin 1918 au 27 mars 1919.Sous-Lieutenant LAPORTE, du 4 juin 1918.

14e Capitaine DANGLOT, commandant la batterie du 23 juin 1918.Lieutenant HOULON, du 14 juin 1918 au 1er mars 1919.Sous-Lieutenant REDDON, du 29 juin 1917 au 3 mars 1919.Sous-Lieutenant MORE, du 10 juillet 1918.

15e Lieutenant PARTY commandant la batterie du 15 juin 1917 au 22 mai 1918.Lieutenant PASAL, commandant la batterie du 4 juin 1918.Lieutenant MARCHAND, du 16 mars 1917.Sous-Lieutenant BRECHON, du 4 juin 1918.Sous-Lieutenant MARTIN, du 22 juillet 1918.

Colonne Légère :Lieutenant STAUTH, du 22 novembre 1917 au 13 décembre 1918.Lieutenant OLIVIER, de août 1917 au 3 avril 1918.

S. M. A. :Capitaine BARBIER, du 3 avril 1918 au 12 septembre 1918.Sous-Lieutenant GUION, de août 1917 au 15 mars 1919.Vétérinaire GUYOT, du 16 mars 1917 au 7 Janvier 1919.Docteur CHARRIÈRE, du 16 mars 1917 au 7 février 1919.

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CITATIONS COLLECTIVES DU GROUPE

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Ve Armée. — Extrait de l'ordre Général N° 426 ;

Le Général Commandant la 5e Armée cite, à l'ordre de l' Armée :

Le 5e groupe du 107e Régiment d'artillerie lourde :« Groupe d'artillerie lourde d'élite, animé du plus bel esprit offensif. Pendant la période du 16« juillet au 4 août a fait preuve sous le commandement du chef d'escadron St-PAUL de SINCAY« d'une superbe tenue au feu, de l'endurance la plus tenace, et des plus belles qualités« manœuvrières, suivant constamment l'infanterie à la hauteur des batteries légères de« campagne.« A puissamment contribué par ses occupations de position rapides, ses tirs précis et efficaces, ses« changements d'emplacement opportuns et vivement exécutés, à arrêter l'ennemi et à le refouler« au nord de la Vesle ».

Au Q.G., le 22 novembre 1918.Le Général Commandant la Ve Armée,

Signé : GUILLAUMAT.

2e Corps d'Armée : Extrait de l'Ordre Général N° 295.

Le Général commandant le 2e Corps d'Armée cite à l'ordre du Corps d'Armée :

Le 5e groupe du 107e Régiment d'artillerie lourde :« Groupe d'artillerie lourde d'élite, qui vient d'affirmer les plus belles qualités d'offensive. Sous« les ordres du chef d'escadron de SINCAY énergiquement secondé par ses commandants de« batterie les capitaines MARCHAL et DANGLOT, et le lieutenant PASCAL, a pris la part la plus« active et la plus efficace aux combats qui se sont déroulés du 26 septembre au 10 octobre dans« la région de Tahure.« Par ses déplacements rapides, malgré les difficultés d'un terrain chaotique, par la précision et« l'efficacité de ses tirs, il n'a cessé d'appuyer l'infanterie, la suivant presque constamment à la« hauteur des batteries légères de campagne, l'aidant à enlever de haute lutte tout un système« fortifié, à pénétrer de plus de 10 kilomètres à l'intérieur des lignes ennemies et à déterminer sa« retraite au-delà de sa dernière ligne de résistance. »

Au Q.G. le 25 décembre 1918.Le Général commandant le 2e Corps d'Armée.

Signé : PHILIPPOT.

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HISTORIQUE

DU

P. A. D. 14

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PARC D'ARTILLERIE DE LA 14e DIVISION

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TABLE DES MATIÈRES

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Pages

1re PARTIE

De la Mobilisation à la réorganisation du Parc d'artilleriedu 7e C. A. (2 août 1914 au 1er octobre 1914). 235I. — La Mobilisation. 235II. — Campagne d'Alsace. 235III. — Proyard, l'Ourcq, l'Aisne. 236IV. — Le Plateau de Nouvron-Soissons. 237

2e PARTIE

Le Parc d'Artillerie du 7e C. A. réorganisé(1er octobre 1914 au 13 février 1916). 237I. — Réorganisation du 2e Échelon. 237II. — La Bataille de Champagne (septembre 1915). 237

3e PARTIE

Le Parc d'Artillerie de la 14e Division, P.A.D./14,du 13 février 1916 à l'Armistice du 11 novembre 1918 238I. — Verdun 238II. — La Bataille de la Somme. 240III. — La Bataille de Champagne (16 avril 1917). 241IV. — Verdun. 243V. — La Lorraine. 244VI. — Les Flandres. 244VII. — De la Marne à la Vesle. 245VIII. — L'offensive de Champagne (26 septembre 1918). 246

4e PARTIE

De l'Armistice à la dissolution du P. A. D./14(11 novembre 1918 au 31 août 1919). 248

ANNEXE

Ordre de bataille des unités ayant formé le P. A. D./14. 310

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HISTORIQUE du P. A. D. 14

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1re PARTIE

De la Mobilisation à la réorganisation du Parc d'artillerie du 7e Corps d'Armée (août 1914 au 1er

octobre 1914).

I. — LA MOBILISATION.

Les sections de munitions d'artillerie et d'infanterie furent constituées le 2 août 1914 dans les diversrégiments d'artillerie du VIIe Corps d'Armée au moyen d'éléments territoriaux et purenteffectivement entrer en campagne dès le 9 août 1914, époque à laquelle elles rejoignirent les unitésdu Corps d'armée alertées et embarquées depuis le 30 juillet.Leur mobilisation à Besançon et dans sa banlieue immédiate était terminée le 7 août : elles partentde leur garnison les 8-9 août et arrivent à Belfort les 9-10 Août.

II. — CAMPAGNE D'ALSACE.

A peine débarquées, les sections de munitions se portent vers l'Est pour rejoindre les régiments duCorps d'Armée qui s'étaient emparés d'Altkirch et de Mulhouse (8, 9 août 1914). La 14e divisionoccupant cette dernière et contre-attaquée par des forces très supérieures doit se retirer dans ladirection générale de Belfort. Les sections sont comprises dans ce mouvement de retraite généralede la division, elles marchent sur route en colonnes doubles avec d'autres unités, marche pénible enraison de l'encombrement des routes qui empêche bien souvent les unités d'avancer, et serépartissent en fin de mouvement dans des cantonnements autour de Belfort : Lagrange,Menoncourt, Petitmagny, Danjoutin, Bethonvilliers, Rougegoutte, Félon, etc......Les 16, 17 et le 18 août, nouvelle marche en avant. On repasse pour la deuxième fois l'anciennefrontière.Le 19, combat à Dornach : la 10e S. M. A. va prendre à Heinsbrunner 18 canons abandonnés parl'ennemi. La 7e S. M. A. ravitaille les batteries sur leurs positions pendant que la 3e S. M. I. qui s'estportée au-delà de Niedermorswiller ravitaille le 42e d'infanterie dans Dornach et ramène àl'arrière le matériel d'une batterie de 77 enlevée à la baïonnette par ce régiment (demi-section dulieutenant ROUCH).Mulhouse était enlevée le jour même par la 14e division.Jusqu'au 24 août les unités demeurent cantonnées au Pont d'Aspach, Sentheim, Schweighausen,Étueffont, Champagney.Pendant que cette offensive d'Alsace entièrement couronnée de succès donnait lieu aux pluslégitimes espérances et que chacun songeait déjà à la marche victorieuse sur Neuf-Brisach,Strasbourg, et entrevoyait bientôt le passage du Rhin, les armées allemandes, -lancées à traversles plaines de la Belgique et du Nord, allaient nous faire perdre indirectement le fruit d'unevictoire si chèrement payée. Le 24 août l'ordre de repli sur Belfort est donné et Mulhouse est

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évacuée sans combat à l'insu même de l'ennemi.La 14e division est envoyée en renfort des armées qui retraitent de la Belgique vers la Marne.27-28 août, embarquement à Belfort et transport vers la Picardie.

III. — PROYARD, L'OURCQ, L'AISNE.

A peine débarquée dans la région d'Amiens (les sections débarquent à Amiens même), la 14e

division est engagée. Le 29 août se livre le « sanglant » combat de Proyard, comme l'appeladepuis l'ennemi. Les sections stationnent toute la matinée aux environs de Moreuil. Vers midi,elles se portent sur Demuin, Ambecourt, Ignancourt. La demi-section ROUCH va mêmeravitailler au nord de Marcelcave. A 16 heures, ordre de se replier.Jusqu'au 5 septembre la division est en retraite. On parcourt une moyenne de trente à trente-cinqkilomètres par jour. Le 2 septembre, on atteint les abords du camp retranché de Paris. Le 3,stationnement dans la banlieue d'Écouen, le 5 le mouvement de retraite est terminé, et leséléments de la division sont prêts à se reporter en avant. Toutes les unités reçoivent leur complet enmunitions.Le 6 septembre, première journée de la bataille de la Marne.Les sections partent dans la nuit du cantonnement de Choisy-aux-Boeufs pour se rendre dans larégion d'Oisserrey. Elles ravitaillent en passant diverses unités rencontrées en route, Toute lasoirée et la nuit du 6 au 7 sont employées à un ravitaillement intense. La demi-sectionALEXANDRE de la 3e S. M. I. fait plusieurs voyages et parcourt soixante kilomètres. Le 7septembre, les deux sections sont à Bouillancy et Bregy. Elles font deux fois leur plein demunitions à la gare de Dammartin et sont vidées deux fois. Plusieurs voyages se font au trot. Le 8septembre n'apporte aucun changement ; même intensité dans les ravitaillements. A plusieurs

reprises, les sections sont soumises au feu de l'artillerie lourde ennemie.Le 9 septembre pour soulager le personnel et les chevaux, le lieutenant ROUCH installe un centreavancé à Sennevières, il est relevé le lendemain par le lieutenant ALEXANDRE. Lebombardement de la gare de Nanteuil-le-Hardouin rend le ravitaillement plus difficile. Enfin le10, dernier jour de la bataille de la Marne, l'ennemi se replie vers le nord.Le 14 septembre, un centre de ravitaillement fonctionne à Vic-sur-Aisne. Les sectionsbivouaquent, dans la région de Coeuvres et de la Vache-Noire. L'ennemi commence à s'accrocherau terrain. Le 17, une colonne de ravitaillement de la 7e S. M. A. est prise à partie sur la route par lefeu ennemi ; le canonnier RUYER est blessé. Le 20, l'ennemi prononce une forte attaque. La piècede la 2e S. M. I. bivouaquée à Port Fontenoy est surprise ; les hommes brident sous le feu des

mitrailleuses, le conducteur BESSARDON est tué. Tous les espaces découverts étant battus par lefeu des mitrailleuses, on ne peut passer ni par le pont d'Ambleny ni par Vic. Le soir quelqueshommes qui ont pu s'échapper rejoignent le cantonnement à Coeuvres.La période active de la bataille de l'Aisne prenait fin le 28 septembre. La guerre de stabilisationallait commencer. Il était nécessaire d'augmenter les unités d'artillerie ; une partie des sections (2e

Échelon de parc) sont dissoutes pour former le noyau des batteries de corps d'armée de canons de90 M/M.

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IV. — LE PLATEAU DE NOUVRON, SOISSONS

D'octobre 1914 à août 1915 les sections de munitions demeurent au cantonnement à Coeuvres etdans les environs. Pendant cette longue période d'organisation des secteurs, le travail ne consistepas seulement à assurer le ravitaillement en munitions des diverse unités en ligne, mais aussi àtransporter une quantité considérable de matériaux de toute sorte nécessaires à la construction et àl'établissement des fortifications de campagne.

2e PARTIE.

Le parc d'artillerie du 7e Corps d'armée réorganisé,(1er octobre 1914 au 13 février 1916).

I. — RÉORGANISATION DU 2e ÉCHELON.

Le deuxième échelon dissout en septembre 1914 lors de la formation des batteries de 90 futreformé le 13 août 1915 par fractionnement du parc d'artillerie du 7e corps. Il se composa des 2e

S. M. I., 7e, 8e, 9e, 21e S. M. A. et s'organisa dans divers cantonnements du canton de Neuilly-Saint-Front (Aisne). Ces diverses unités placées sous les ordres du chef d'escadron LEFÈBVRE-DIBON sont respectivement commandées par les capitaines JAPY, 2e S. M. I. ; MICHEL, 7e

S. M. A. ; JANVIER, 8e S. M. A. ; de VILLEMARET, 9e S. M. A. ; Lieutenant PICQ, 21e

S. M. A.L'effectif total était de 16 officiers, 739 sous-officiers et canonniers et 904 chevaux.A peine constitué l'échelon recevait l'ordre de faire mouvement pour aller prendre part à la grandeattaque de Champagne.

II. — LA BATAILLE DE CHAMPAGNE (septembre 1915)

Embarquées le 18 août 1915 aux gares de Longpont et de Neuilly-St-Front, les sectionsdébarquent le même jour à Cuperly et stationnent un mois au camp de Chalons. Le 19 septembreelles s'installent au bivouac au Bois de la Hure et, dans la nuit du 24 au 25, gagnent le Bois desÉchelons.L'attaque est déclenchée le 26. Jusqu'au 29 le ravitaillement est intense. On fournit indistinctementdes munitions à la 14e et à la 37e divisions (42000 obus furent livrés dans la seule journée du 28septembre). Au cours de ces divers mouvements, il faut enregistrer quelques pertes. Un conducteurblessé à la 7e S. M. A et une corvée qui perd 20 chevaux et six caissons le 29 septembre (2e

S. M. I.).L'attaque reprend le 6 octobre avec moins d'intensité.A l'occasion de ces opérations, les capitaines JAPY et JANVIER, le chef-artificier PILLIN, lemaréchal des logis MENTREL et le brigadier BARDET furent cités à l'ordre du P. A. C. 7.D'autre part, le 7e Corps d'Armée qui avait pris à cette attaque une part prépondérante était l'objet de

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la citation suivante :

A l'Ordre de l'Armée :

« Comprenant les 14e et 37e divisions sous l'impulsion énergique de son chef le général de« VILLARET a enlevé le 25 septembre sur tout le front par un vigoureux assaut, la 1re position« ennemie composée de cinq à six lignes de tranchées. A poursuivi le 26 sa brillante offensive« rejetant partout l'ennemi au-delà de sa deuxième position de défense faisant, dans ces deux« jours de bataille 3000 prisonniers, enlevant cinquante canons et un butin considérable ».

De leur côté, les cinq régiments composant la 14e division, 35e, 42e, 44e et 60e d'Infanterie, 47e

d'artillerie, étaient cités à l'ordre de l'Armée.Pendant la fin du mois d'octobre, l'échelon est surtout employé à des corvées de ramassage dematériel de toute sorte abandonné par l'ennemi.Le 26 novembre, on quitte le Bois des Échelons pour aller cantonner dans la Marne.Durant deux mois, on connaît un repos relatif, la division étant à l'entraînement, mais c'est à laveille de nouvelles batailles, les plus pénibles peut-être de toute la campagne, que le 2e Échelon vadisparaître pour faire place au Parc d'artillerie Divisionnaire N° 14.

3e PARTIE

Le Parc d'Artillerie de la 14e division P. A. D.14 du 13 février 1916à l'Armistice (11 novembre 1918).

I. — VERDUN.

Le P. A. D. 14 fut constitué le 13 février 1916 sous le commandement du commandantLEFEBVRE-DIBON et comprenait le 2e S. M. I. et les 7e et 8e S. M. A. Il était alors cantonné àÉrize-laGrande, entre Bar-le-Duc et Verdun.Le 18 février, la 14e D. I. est rattachée à la région fortifiée de Verdun. L'attaque était attendue etconsidérée comme imminente.Dès le 13, le général de BAZELAIRE prenait le commandement du secteur de la rive droite etadressait aux troupes placées sous ses ordres un ordre du jour ainsi conçu :

« En cas d'attaque de l'ennemi, la conduite à tenir est simple : l'Allemand ne passera pas, et« perdra du monde et en fin de compte il sera contre-attaqué. Donc que chacun tienne ferme : il« n'y a qu'une consigne, vaincre ou mourir ».

Le 17 février, le Parc est installé dans une partie des casernes Bevaux. Pendant deux ou trois jours,quelques corvées. La division occupe le pied des côtes de Meuse, face à Étain.Le 21, commencement de la préparation de l'attaque par l'ennemi. Le 24 la ligne attaquée cède,mais malgré la pression de l'ennemi le 47e d'artillerie ramène tout son matériel. Il est cependant dans

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la nécessité de détruire une partie de ses munitions en raison du manque de moyens de transport.Les batteries mettent en position dans la région de Tavannes.La nuit du 24 au 25 est employée par le P.A.D. 14 à ravitailler les batteries sur leurs positionsmêmes.Afin d'assurer plus rapidement ses diverses missions les sections de munitions d'artilleriebivouaquent dans les Bois du Tillat jusqu'au 27 : elles se rendent ensuite au nord des casernesChevert.Pendant ce temps, la S. M. I. ravitaille l'infanterie jusque sur ces emplacements : le 23, le 42e R. I. areçu ses munitions à Damloup, et le 24, la 73e brigade est ravitaillée à Bras.En raison de la violence des bombardements sur les bivouacs, les S. M. A. reçoivent le 1er marsl'ordre de se rendre sur la rive droite de la Meuse. On s'installe près de Belleray. Les munitionssont prises au fort de Landrecourt et transportées à un dépôt intermédiaire à la Renardière.Bientôt un second dépôt est organisé au sud du village de Belrupt. ,Le 28 février, le Général PÉTAIN, commandant la 2e armée, avait pris le commandement, etadressait aux troupes sous ses ordres cet ordres du jour :

« Leur volonté de fer se brisera contre notre énergie. Comme en Lorraine, en Picardie, en Artois,« sur l'Yser, en Champagne, nous finirons par les dominer et la ruine de cet effort désespéré, où« les meilleures troupes qui leur restaient se seront vainement épuisées, sera le prélude de leur« débâcle. La France a les yeux sur nous. Elle compte une fois encore que chacun fera son« devoir jusqu'au bout ».

Cet appel du chef fut entendu ; chacun à tous les degrés fit son devoir, en entendant par devoir tout

ce qui était humainement possible. La division demeura en ligne jusqu'au 9 mars. Jusqu'à cemoment, tout le personnel des sections de munitions se dépensa sans compter : on ravitaillenotamment les unités de la division, celles du XXe Corps et les autres troupes voisines : pour tenir, ilfaut des munitions et, au cours de la bataille, nul n'en manqua. Le 10 mars, on abandonna lebivouac pour aller prendre un repos bien gagné.Au cours de cette longue période de combats plusieurs canonniers se signalèrent par leurs actes debravoure, notamment le brigadier JANSON et le canonnier GRENET employés comme agents deliaison. De son côté, le Chef d'Escadron LEFÈBVRE-DIBON était l'objet d'une citation des plusélogieuses pour lui-même et les unités mises sous ses ordres.

« Nommé inopinément au commandement de toutes les formations de ravitaillement de« l'artillerie de campagne pendant la période du 21 février au 8 mars, a su, par son activité et son« intelligence, et avec des moyens réduits, assurer dans les meilleures conditions un« ravitaillement particulièrement intensif. A accompli toutes les reconnaissances dont il a été« chargé avec autant d'intelligence que d'habileté. »

La 7e S. M. A. avait perdu le brigadier PERRIN tué le 1er mars près des casernes Chevert aucours d'une mission de liaison et cité à l'ordre de la division.Le 9 mars les sections de munitions quittent le bivouac Thierville pour se rendre à descantonnements de repos. Après un mois passé dans la région de Neufchâteau, la division remonteà Verdun le 15 avril. Le parc reprend son bivouac au bois de Thierville. La division est engagéedans le secteur de Vaux. Les ravitaillements se font du dépôt de Billemant au dépôtintermédiaire des Carrières et souvent directement aux échelons et aux positions de batterie. En

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raison de la pluie qui ne cesse de tomber, transformant les routes et pistes en véritables fondrières,et du bombardement ininterrompu dont les routes et pistes sont l'objet, certains caissons ont dû êtreattelés jusqu'à douze chevaux. Dans la nuit du 4 mai, une corvée conduite par le maréchal deslogis-Chef ROUBELLAT, les maréchaux des logis CATELIN et SIMONIN et le brigadierFANNIÈRES parvint à conduire des munitions dans une position jugée inabordable et reçurent à lasuite de ce haut fait les félicitations du lieutenant-colonel commandant le P. A. 3. Le 7 mai, unecorvée de ravitaillement destinée à l'A. D. 48 perdait les canonniers MILLIOUD, CHARPY,ROUSSILLON et BINET, ainsi que trois chevaux blessés par les tirs de harcèlements que l'ennemidirigeait sans cesse sur les routes.Jusqu'au 15 mai, la division demeure en ligne : c'est l'époque des furieuses attaques ennemiescontre le fort de Vaux d'une part, et la route de Froideterre d'autre part. En dépit descirconstances, il faut amener des munitions à tout prix. Le 15 mai commence le mouvement derelève, le 16 remise des Croix de Guerre attribuées lors de la première affaire de Verdun et enfin le16 départ du bois de Thierville pour les cantonnements de repos.La part que la division devait prendre à la bataille de Verdun était terminée ; au cours de ces deux

périodes, engagée dans des circonstances particulièrement délicates, elle avait prouvé que chez unetroupe, la volonté de vaincre est toujours le facteur essentiel de la Victoire et, en se rappelant lestermes mêmes de l'ordre du jour du Général de BAZELAIRE, on pouvait dire d'elle « qu'elle étaitblessée, mais qu'elle avait vaincu ».Les 22-23 mai, embarquement à Revigny et débarquement à Remiremont.Pendant un mois on goûte le repos en secteur dans les Vosges. C'est la cure d'air nécessaire aprèsles terribles épreuves des quatre derniers mois.Le 5 juillet, revue au cours de laquelle on procède à la remise des Croix de Guerre au capitaineMICHEL (7e S. M. A.), lieutenant BOISSELET (2e S. M. I.), sous-chefs CATELIN etFROICHOT (8e et 7e S. M. A.), maréchal des logis SIMOIN (8e S. M. A.), pour plusieurs actionsd'éclat accomplies en allant ravitailler sur les positions mêmes des batteries.

II. — LA BATAILLE DE LA SOMME

L'offensive de la Somme était déclenchée le 1er juillet 1916. Après un mois passé en Alsace, la 14e

division reposée et réorganisée, embarquait dans la région de Bruyères pour aller prendre part àces nouveaux combats. Au cours de ces opérations, où la préparation d'artillerie atteint une intensitéjusqu'alors inconnue, le rôle des divers échelons de ravitaillement en munitions fut prépondérant.Le 26 juillet, le P. A. D. 14 prenait son bivouac au nord-est de Étinehem avec toutes lesformations de ravitaillement rattachées au VIIe Corps d'Armée sous le commandement dulieutenant-colonel LACHAUSSÉE.La division entre en secteur le 12 août. Un dépôt de munitions divisionnaire d'infanterie est créé àl'Éclusier sous les ordres de l'adjudant THIBAUD. Une partie de ce dépôt saute dès le lendemain etest réorganisé aussitôt. Une corvée conduite par le maréchal des logis BERTHAUD arrive au prixdes plus grandes difficultés à traverser Bray-sur-Somme, soumis à un bombardement intense. Lesmunitions sont livrées aux échelons et positions de batteries pour l'artillerie et aux postes decommandement (région de Curlu) pour l'infanterie.Les ravitaillements atteignent et dépassent même journellement dix mille coups pour l'artillerie, etdeux cent mille cartouches pour l'infanterie.

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Le maréchal des logis BOURGEOIS est chargé de la constitution d'un dépôt de grenades auChapeau du Gendarme (poste de commandement de la division).Les attaques françaises ayant contraint l'ennemi à abandonner une partie du terrain, le P. A. D. 14 seporte en avant le 6 septembre et bivouaque au nord de la route de Braye à Cappy. Ce point étantdébordé, on reporte le bivouac dans un ravin au nord de Bray-sur-Somme, près de Suzanne.C'étaient pour la 14e division les derniers jours de l'offensive de la Somme : ses régiments (44e

régiment d'infanterie et un bataillon du 35e) avaient enlevé Bouchavesne, et le 17 septembre elleétait relevée par la 127e division.Pendant plus d'un mois et demi, un effort considérable avait été demandé à chacun : tous lesupportent allègrement, se rendant compte que leurs efforts sur la Somme, en dégageant Verdun,réduisait à néant toutes les espérances de l'ennemi. Au cours de ces opérations, les actes de couragefurent nombreux et un certain nombre reçurent leur récompense par d'élogieuses citations. Lesmaréchaux des logis BOURGEOIS et JEAN, agents de liaison près des unités d'infanterie furentcités à l'ordre de la division « pour le courage, la décision et le mépris du danger dont ils firent« preuve sous les violents bombardements de l'ennemi dans l'accomplissement des missions qui« leur furent confiées ».De leur côté le capitaine SARDA, le lieutenant OBERT, (volontaire âgé de 53 ans), le maréchal deslogis LARDET commandant un dépôt de munitions avancé, les brigadiers ANDRE, COLIN, letrompette LAMBERT, agents de liaison, le canonnier JENNERY et les infirmiers FONTBONNEet MAURICE furent cités à l'ordre de l'A. D. 14.Le P. A. D. embarque le 24 septembre en gare de Drouzel et Saleuse et débarque le 26 à Châlonset Vitry-le-François.La division est mise immédiatement en secteur dans la région Massiges ; secteur calme ;ravitaillement insignifiants ; on peut se croire à un repos réel.

III. — BATAILLE DE CHAMPAGNE (16 avril 1917)

En vue de l'offensive de printemps prévue pour la région de l'Aisne et de la Champagne, ladivision est relevée dans les premiers jours de janvier 1917. Le 3, le P.A.D. 14 quitte lecantonnement d'Argers et prend le 6 Janvier ses cantonnements à Braulx et ses environs. Le 25Janvier on se remet en route pour s'installer à Coulomme-la-Montagne (Marne). Les étapesétaient rendues extrêmement pénibles par la rigueur de la température et le mauvais état des routes.Du 15 au 21 février, cantonnement à St-Brice. Du 21 Février au 28 Mars, à Thilliers. LaDivision est en ligne et prépare l'attaque. Les batteries organisent des positions approvisionnées àquatre jours de feu, soit six mille coups. En vue de la progression, des dépôts de munitions avancéssont constitués sur tout le front de la division, sous la direction du lieutenant GUILMOTO. Lesbatteries sont directement ravitaillées par le Parc. Un dépôt de grenades et d'artifices est crééà Cauroy-lès-Hermonville, sous les ordres du maréchal des logis GUYON et un dépôt demunitions de 75 à l'est du chateau de Toussicourt. L'ennemi, qui pressent l'attaque, commence lebombardement des positions et le harcèlement des routes et pistes ; les corvées deviennent de plus

en plus difficiles. Le 28 Mars, l'action approchant le P.A.D. 14 prend bivouac à Trigny dans unbois à quinze cents mètres au sud-ouest du village.Le 1er avril le P. A. D. 14 est rattaché au 47e régiment d'artillerie. La 2e S. M. I. devient la 1re

S. M. I., la 7e S. M. A. devient la 2e S. M. A, et la 8e S. M. A. devient la 3e S. M. A.

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Du 1er au 8 avril, ravitaillement aux positions de batteries (3 groupes du 47e et du 49e) à la cuvettedu Mont-Charpentier.Il est constitué deux nouveaux dépôts de munitions, un à la Maison Blanche, et l'autre à laCarrière 44.Du 9 au 15 avril, préparation d'attaque. Le 15, toutes les allocations sont distribuées le soir même.L'attaque commence le 16 avril à 6 heures du matin. Partie du Godat, l'Infanterie progresse sous lebarrage roulant du 47, franchit le canal, s'empare de Berméricourt, s'accroche aux pentes du fortde Brimont et ses patrouilles pénètrent dans Orainville. Des observatoires, on voit les troupesallemandes rassemblées aux environs de Bourgogne-en-Champagne, retraiter vers le nord.Malheureusement, la division qui attaque le Mont Spin, immédiatement à la gauche de la 14eDivision n'a pu enlever ses objectifs ; la 14e, découverte sur sa gauche est alors très violemmentcontre-attaquée et doit abandonner une partie de ses gains de la matinée. En vue du ravitaillementau cours de la poursuite, il avait été formé à la S. M. I. une colonne avancée composée d'un chef desection, de deux agents de liaison et deux plantons, trois brigadiers, 7 caissons et trois chariots deparc. Ce détachement qui ne devait rien laisser au bivouac était pourvu de un jour de vivres et setenait prêt à partir le 16 avril à 10 heures trente. Cette colonne avancée rejoint les T. C. de ladivision entre Hermeriville et Cauroy. Dans la nuit, elle envoie ses chariots transporter desgrenades, artifices et munitions au dépôt de la Carrière. Les caissons ravitaillent l'infanterie à laferme du Godat et à Loivre : ces opérations se font au prix des plus grandes difficultés en raisonde la violence des tirs de l'ennemi.Le 17, les T. C. ayant reçu l'ordre de ne pas franchir le canal, la colonne avancée rentre au bivouac.De nouveaux dépôts de munitions sont organisés aux abords de Loivre. Leur construction etaménagement sont terminés sans accident et très rapidement. Le général commandant la divisionadresse à ce sujet ses félicitations au chef d'escadron commandant le P. A. D. 14 qui vient enpersonne les transmettre à son personnel.Le 22 avril, les régiments de la division sont relevés, saufl'artillerie.Pendant un mois on procède surtout à des corvées de ramassage de divers matériaux et de nettoyagedu champ de bataille. L'une d'elles lut prise le 13 mai sous un tir de harcèlement : le conducteurRIGOLLET fut tué. Le brigadier TYRODE blessé lui-même et le conducteur GARET ramenèrentles chariots, les chevaux blessés et le harnachement des chevaux morts ainsi que tous les papiers etobjets personnels du canonnier RIGOLLET.A la suite de l'effort demandé à tous et de l'entrain manifesté quotidiennement dansl'accomplissement des diverses missions, de nombreuses citations récompensèrent le courage etl'énergie d'un grand nombre. Le capitaine GUILMOTO, l'organisateur des dépôts avancés et lemaréchal des logis GUYON, commandant le dépôt de la Carrière 44 étaient cités à l'ordre de ladivision. Les maréchaux des logis MASSIN et SIMONIN et le canonnier GOULARD à l'ordre del'A. D. 14 (brigade), enfin le sous-lieutenant PETIT JEAN, les adjudants BOURGEOIS etSERRAZ, le maréchal des logis PETITJEAN, les brigadiers GAULARD-FOURRET, etCHEVALLIERS, les canonniers LERCH, DUCHAILLUT, JOMARD, DESPERRIER,SARRAMIAC, TASSENIÈRES, MICHAUDON, détachés aux postes avancés, agents de liaison,ou chargés des ravitaillements aux positions, furent l'objet d'une citation à l'ordre du régiment.Le 22 mai la division reprend le secteur Loivre-Courcy. Le P. A. D. 14 organise un dépôt àChenay et Merfy, plus deux dépôts de sous-secteur le long de la route 44 aux P.C. Rome etVarsovie, le premier sous le commandement du brigadier DUCHAILLUT, le second sous celui ducanonnier LERCH.La division reste en secteur jusqu'au 8 juillet, période calme.

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Le 12 juin le colonel BERNARD, commandant, l'A. D. 14, passait en revue le P. A. D. 14 etremettait les croix de guerre attribuées par les récentes citations. Quinze jours plus tard, ce chefjustement honoré et estimé de tous, était tué aux environs de Pouillin en se rendant à une batterieviolemment contre-battue.Le 8 juillet, relève de la division. Le 10, on quitte le bivouac de Trigny. Cantonnement prèsd'Épernay.Le 24 juillet, le Général PÉTAIN passa la revue de la division et remit la fourragère à tous sesrégiments ; le même jour la 14e division recevait le titre de « DIVISION DES AS ».Au cours de cette période du 16 avril au 10 juillet, la division fit doublement preuve de son parfaitesprit de sacrifice et de discipline : le 16 avril elle fut certainement l'unité qui s'enfonça le plusprofondément dans les lignes ennemies jusqu'à en déterminer la rupture, et depuis, en dépit detoutes les propagandes, elle conserva intact son honneur et sa gloire en écoutant toujours la paroleaimée de ses chefs.

IV. — VERDUN.

Le 20 août, une vigoureuse attaque rétablissait à peu près à Verdun les positions de 1916,Bezonvaux, Beaumont, la Côte du Poivre, la Côte 344, Samogneux, Forges, la Côte de l'Oie,Bois des Corbeaux, le Mort-Homme et la Côte 304 étaient repris. L'ennemi attachant un grandprix à la conservation de ces positions, déclencha à plusieurs reprises de très violentes contre-attaques ; c'est à cette seconde série d'opérations que devait prendre part la division.

Parti le 15 août de Tincourt, le P. D. 14 prend le bivouac au camp des Sartelles. Le 24 août, ladivision occupe la côte 344 et le secteur Ferme de Mormont, face au bois des Caures. Pendanttrois semaines on lutte pied à pied pour s'accrocher au terrain. Les journées de 8-9 août sontparticulièrement pénibles. Le 17, la division est relevée, mais son artillerie demeure en position. Lalutte d'artillerie fait rage, et les échelons des batteries sont insuffisants pour assurer le ravitaillement.Les sections de munitions doivent aller sur les positions mêmes de la côte du Poivre et de la côted'Haudraumont. Les régions de Bras et du Fond d'Heurias sont des points de passage obligéssoumis à des harcèlements incessants. Dans la nuit du 17 au 18 septembre (après l'attaque de latranchée de Trêves), les conducteurs MATHIS et BERNARD blessés au cours d'un ravitaillementsont cités à l'ordre du régiment ainsi que l'infirmier CHARLES pour le zèle, le dévouement et lemépris du danger dont il fit preuve en portant secours à ses camarades.Le 1er octobre l'artillerie étant relevée, le P. A.D. 14 quitte le bois de Sartelle et descend pendantune semaine au repos à Deuxnouds, devant Beauzée.Le 9 octobre, la division prend le secteur du Mort-Homme – Bois des Corbeaux. C'est une sorted'hivernage qui commence. Le bivouac est formé dans un camp près de Blercourt. Jusqu'au 5janvier, date du départ, le travail consiste en quelques corvées et ravitaillements. Le chef d'escadronLEFEBVRE-DIBON rentre au dépôt fin novembre. Avant son départ, il avait été cité à l'ordre dela division :

« Officier supérieur des plus distingués, animé d'un haut sentiment du devoir, a fait preuve en« toutes circonstances au cours de la campagne de belles qualités de zèle et de dévouement et a

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« en particulier assuré dans des conditions difficiles le ravitaillement en munitions au cours des« multiples opérations auxquelles a pris part la division. »

Il avait de son côté fait ses adieux en ces termes à son unité :« Officiers, Sous-officiers, Brigadiers et Canonniers :« Au moment de quitter le commandement du P.A.D. 14, je viens vous faire mes adieux.« Depuis plus de deux ans que j'ai l'honneur de vous commander, j'ai toujours été fier d'être à« votre tête.« Quelles qu'aient été les phases de notre commune existence, je vous ai toujours trouvés braves,« endurants, disciplinés et empreints d'un vrai esprit militaire ; chacun de nous a conscience de« son devoir. Ce sera ma consolation en me séparant de vous : laisser à mon successeur une« troupe bien en main grâce à laquelle la bonne réputation du P. A. D. 14 ne faiblira pas.« Adieu donc, mes chers camarades. Chacun de nous doit suivre sa destinée. Que Dieu vous« garde et vous ramène à vos foyers le jour où grâce à vos efforts notre pays, notre belle France« sera enfin délivrée ».

« Commandant LEFEBVRE-DIBON. »

V. — LA LORRAINE.

Relevé le 3 janvier, le P.A.D. 14 embarque le 9 à Nançois-Trouville et débarque le 11 à Chatel-Nomény (Vosges). Le 13, les sections rejoignent leur cantonnement à Préville et Loromontzey.Jusqu'au 3 février la division demeure en réserve dans la région de Bayon et exécute plusieursmanœuvres au camp de Saffay.Le 4 février on monte en ligne dans le secteur Remabois-Leintrey-Reillon-Chazelles. L'ennemiannonce à grand fracas une grande attaque pour le printemps. On s'attend à quelque chose enLorraine. Les premières journées sont calmes, mais bientôt les coups de main se multiplient; les

batteries sont vigoureusement contre-battues à obus explosifs et toxiques, les pistes et routesharcelées sans relâche. On hâte fébrilement l'organisation du secteur, car tous les renseignementsconfirment que si une attaque n'est pas imminente et certaine, elle est très possible. L'infanterierenforce et réorganise ses installations, l'artillerie construit partout de nouvelles positions qui sontapprovisionnées. C'est une période de travaux actifs ; le 11 mars, la 42e division américaine(Illinois et Ohio) est mise en secteur. Les unités américaines sont intercalées dans les formationsfrançaises. Le 149e régiment d'artillerie (Chicago) occupe plusieurs positions de batteries. Aprèstrois semaines ces troupes qui ont reçu le baptême du feu et se sont fort bien comportées, sontrelevées pour aller occuper leur secteur américain. Dans les derniers jours de mars, l'ennemivoulant toujours donner le change sur ses véritables intentions, redouble d'intensité sesdémonstrations et bombardements. Enfin le 30 mars ordre de relève. Le 31 mars, départ ducantonnement de Chennevières pour Borville. Le 4 avril embarquement à la gare de Bayon.Le 28 février, le capitaine LEMOINE avait pris le commandement du P. A. D. 14.

VI. — LES FLANDRES.

Le P. A. D. débarque les 5-6 avril à Chantilly et Laigneville.La Division placée en réserve est en face du front Montdidier-Noyon. Jusqu'au 15 avril on se

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déplace chaque jour pour remonter vers le Nord. L'ennemi semble s'acharner à la possession duPlateau du Santerre et d'Amiens. Le 16 Avril, on arrive à Beauquesne (entre Amiens et Arras)au milieu de l'Armée britannique.Les Allemands ayant attaqué et progressé dans la région d'Hazebrouck et d'Armentières, toute ladivision prend le 24 le route des Flandres. Le 9 mai, elle prend le secteur de l'Étang deDickebusch au pied du Kemmel. Le P. A. D. 14 s'installe au bivouac près de l'Abeile (Belgique).La division ayant relevé des troupes anglaises, il faut reconstituer complètement les dépôts demunitions, tâche rendue très difficile par la grande consommation journalière.On se ravitaille aux gares, aux dépôts d'armées, et partout où l'on peut trouver des munitions quel'on conduit jusqu'aux positions de batteries. Le 12 mai, au cours d'un ravitaillement à la gared'Hopoutre, très violemment bombardée, les canonniers VUARGNON et NOULINET et letrompette BAUDRY sont blessés.Le 27 mai, l'ennemi attaque depuis Ypres jusqu'à Bailleul, mais sans résultats.Le 5 juin, relève de la division. Embarquement le 8 à Bergues, Wayenbourg et Rexpoelde.Débarquement le 9 à St-Genner.Le 18 juin, la division est placée en réserve derrière le 9e corps d'armée. Seule l'artillerie est enposition aux environs d'Épagny et Chaussoy-Épagny. Le P. A. D. 14 est cantonné à Fléchy.Les troupes du secteur de Moreuil devant procéder à un gros coup de main auquel participeral'A. D. 14, le P. A. D. 14 se rend le 9 juillet à Oresmaux. Pendant trois jours on ravitaille aucomplet les positions de batteries du 47e R. A. C. autour de Louvrechy. L'attaque a lieu le 12juillet, à 6 heures, par la 66e division et la 15e division coloniale. Les objectifs Castel et la fermeAnchin sont très rapidement enlevés. L'opération doit être continuée dans la soirée et le lendemaindans la direction de Mailly-Raineval, mais dans la nuit du 12 au 13, arrive l'ordre d'arrêter toutmouvement. La 14e division reçoit l'ordre d'embarquer.Le P. A. D. 14 stationne le 13 à Fléchy et embarque le 14 juillet à Prouzel.

VII. — DE LA MARNE A LA VESLE.

Le 15 Juillet 1918, les Allemands avaient prononcé un vaste mouvement offensif sur tout le frontde Champagne.Après avoir essuyé, le 14 sur tout le front de la 2e armée un revers, et le 15 dans la région duTardenois, ils parvinrent à faire fléchir la ligne le 16 au soir dans le secteur italien.Les éléments de la 14e division débarqués le 15 et 16 dans la région de Fère-Champenoise (leP. A. D. 14 à Avize) recevaient l'ordre de relever dans la nuit du 16 au 17 les éléments en ligne. Lasituation était fort trouble, les lignes amies et ennemies sans aucune netteté ; la 14e division devaits'engager au milieu de l'infanterie qui s'était infiltrée à travers les bois. Dès le 17 au matin, onengage des attaques locales destinées à conquérir une ligne nette de bataille. Le 18 celle-ci était àpeu près établie dans le Bois de Courton. Le 20, l'infanterie de la division était renforcée par cellede la 51e division écossaise.De furieuses attaques sont déclenchées pour obliger l'ennemi à évacuer le massif du Tardenois. Laconsommation en munitions est intense. Le P. A. D. 14 est établi au bivouac de la Malmaison et àThouilly. Les sections de munitions vont chercher des munitions à Avize pour les conduire auxpositions de batterie à Cormoyeux et Roméru. Le 20, le canonnier PETOUT est blessé au coursd'un ravitaillement. Le 25, la 51e division écossaise est relevée, mais la 14e D. I. continue lesattaques ; le 28, l'ennemi recule et s'établit aux abords de Ville-en-Tardenois. Les sections de

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munitions se portent à Cormoyeux et Fleury-la-Rivière. Jusqu'au 2 août, combats ininterrompusautour de Ville-en-Tardenois : il faut fournir des munitions à tout prix aux batteries, récupérercelles laissées aux anciennes positions et nettoyer le champ de bataille sur lequel sont éparscadavres d'hommes et de chevaux et matériel de toute sorte abandonné par l'ennemi.Les 2 et 3 août, les Allemands se replient d'abord sur l'Ardre et ensuite derrière la Vesle. Lessections de munitions font mouvement et se portent en avant en même temps que toute la division ;elles bivouaquent successivement à la Neuville-aux-Larris, Champlat et Chambrecy. Jusqu'au 9août, on ravitaille les batteries à la côte de Treslon et au sud de Brancourt. L'infanterie estrelevée le 7, l'artillerie le 9.La fameuse poche du Tardenois était enfin réduite, et l'ennemi commence le mouvement deretraite que ne devait plus s'arrêter. A cette occasion, tous les régiments de la « Division des As »recevaient leur troisième citation à l'ordre de l'Armée pour : « avoir arrêté la marche de l'ennemi« sur Épernay et l'avoir rejeté au Nord de la Vesle ».Plusieurs citations récompensèrent le zèle et le courage du personnel du P. A. D. Le capitaineBOISSELET et le lieutenant PROMPSY étaient cités à l'ordre de l'artillerie divisionnaire :

« Pour exemple de courage et de sang-froid qu'ils donnèrent à tous en prenant personnellement« le commandement des corvées de ravitaillement à travers les régions soumises aux violents« bombardements ».

VIII. — OFFENSIVE DE CHAMPAGNE.

Après un mois passé à Biffontaine et Basse-Vaucelle, le P. A. D. 14 part pour une nouvelle attaquede la 14e division qui était appelée à prendre part à la grande offensive de Champagne. Du 17 au21 septembre, chaque période de 24 heures est marquée par une étape de nuit afin de ne dévoileraucun mouvement de troupes. Dans la nuit du 22 au 23, on atteint le camp Joffre : ce sera ladernière étape avant l'attaque.Les éléments qui doivent participer à l'offensive sont amenés sur leurs emplacements au derniermoment, on n'a que le temps matériel de doter chaque unité de ce qui lui revient. L'artillerie estravitaillée à 4 jours 1/2 de feu dont une forte proportion d'obus fumigènes destinés à aveuglerl'ennemi au moment de l'attaque. L'assaut de la Butte de Tahure, position réputée imprenable, estdonné le 26 à 6 heures. L'attaque réussit sur tout le front : dans la matinée ordre est donné de fairemouvement en avant : départ du camp Joffre à onze heures : arrivée au camp Castelnau au sud-ouest de Somme-Tourbe à midi. La poursuite continuait, départ le lendemain du camp Castelnau(27) pour un bivouac aux environs d'Hurlus. On y reste le 28 et le 29. Le 30, bivouac à Tahure.La progression de l'infanterie est ralentie un peu par la résistance opposée par les Allemands dans ladéfense du Signal d'Orfeuil. Le 5 octobre, bivouac au ravin des Chasseurs au sud de la voieferrée de Somme-Py à Vouziers. Le 9 octobre, la division est relevée et on se rend au repos dansla région de Vitry-la-Ville.C'était la dernière attaque menée par la 14e division. D'un seul élan, elle avait progressé conquérantde haute lutte une zone de tranchées organisées pendant plus de quatre ans et de 4 kilomètresenviron de profondeur, elle avait progressé de plus de douze kilomètres, fait des milliers deprisonniers et capturé un très important butin. En récompense de ces combats épiques, tous lesrégiments de la division sont cités pour la 4e fois à l'ordre de l'Armée, et reçoivent tous la fourragèreaux couleurs de la Médaille Militaire.

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En raison des difficultés éprouvées au passage de l'Aisne aux environs de Vouziers, le P. A. D. 14accompagnant l'artillerie, quitte Vitry-la-Ville le 26 octobre : il bivouaque le 28 dans la région sudde Tahure et arrive le 29 dans les environs de Bourcq à son emplacement définitif. Les journéesdu 30 et du 31 octobre sont employées à organiser et approvisionner les batteries à deux jours defeu. L'opération poursuivie avec succès dure deux jours et l'artillerie est remise à la disposition de ladivision.La guerre était finie pour la 14e division. Mise en route le 10 novembre pour continuer les attaquesaux environs de Mézières-Charleville, elle était arrêtée le 11 vers Baalons : l'ennemi avaitcapitulé.A la suite de ces derniers combats des récompenses furent décernées montrant une fois de plus quechacun, à tous les échelons, avait su faire son devoir : l’adjudant-chef PAQUETTE, les maréchauxdes logis FOURNIER, BERTHAUD, JAUTET (agent de liaison près des régiments d'infanterie)et BOUVERET, les brigadiers BAIZET et GIRARDET, les canonniers BINET, RENAUD,HOURIEZ, VERGET, HERBOLLIER, PICARD, MELISSE (dont le camarade et les quatrechevaux furent tués) CHARPIER, JACQUIN, ROUSSILON Alfred et le trompetteRECOUVREUR furent cités à l'ordre de l'artillerie divisionnaire.

La guerre était terminée ; plus de quatre années d'efforts, de privations et de souffrances n'avaient

par été vainement supportées : pénétrée des sentiments de Devoir et d'Honneur les plus élevés,l'Armée Française avait mené la bataille et arraché la Victoire. Le VIIe Corps d'Armée et la 14e

division avaient combattu sur tous les champs de bataille de la guerre : pour les soldats de Belfort,l'heure de la Victoire était celle de la Revanche.Certes le P. A. D. 14 de par son organisation même avait été réduit à un rôle modeste : il ne lui apoint été donné de vivre la vie des combats, de voir directement le succès couronnant les efforts,l'adversaire arrêté dans des attaques ou poursuivi, dans sa fuite, néanmoins il sut en toutescirconstances faire largement son devoir. Songeant au dur labeur des camarades de l'avant nuln'hésita jamais dans les ravitaillements les plus périlleux : les munitions étaient un nerf de la guerreet un facteur de victoire : tous avaient à cœur d'en pourvoir largement ceux qui étaient directementengagés dans l'action : par là ils contribuèrent utilement eux aussi à la grande œuvre de la libérationnationale. Aussi est-ce avec un sentiment de légitime fierté que les braves territoriaux du P. A. D. 14pourront relire et méditer l'ordre du jour adressé le 7 décembre 1918 à sa division par le généralBASTON :

« Officiers, Sous-Officiers et Soldats,« La journée du 6 décembre restera pour la division une date à jamais mémorable.« Au nom du maréchal PÉTAIN, commandant en chef, le général DEBENEY, commandant la« 1re Armée, en remettant à tous vos drapeaux et étendard la fourragère aux couleurs de la« Médaille Militaire, a consacré la gloire que la Division des AS s'est acquise par ses exploits au« cours de cette guerre, et en particulier pendant cette dernière bataille de six mois où, des« Flandres à l'Argonne, sur la Marne et en Champagne, elle a arrêté l'adversaire et enfoncé ses« lignes, bataille gigantesque qui s'est terminée par une victoire sans précédent et la capitulation« de l'armée allemande.« Fidèles gardiens de ce territoire de Belfort que la vaillance de vos pères avait conservé à la« France, vous avez les premiers pénétré en Alsace, conquis Mulhouse et arrêté l'invasion.« Depuis, toujours à l'honneur, vous avez pris part à toutes les grandes batailles, et chaque fois,

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« par la vigueur de vos coups vous vous êtes imposés à l'admiration de vos chefs comme à celle« de vos adversaires.« Il semblait qu'en vous s'étaient incarnées à un degré sublime ces traditions glorieuses qui de« tout temps étaient l'apanage de la division de Belfort, ces vertus guerrières qui sont l'honneur« de la race.« Par votre magnifique attitude, votre défilé d'une impressionnante puissance, vous avez montré« hier que la quatorzième était une division d'élite se présentant selon la propre expression du« général DEBENEY, dans des conditions aussi brillantes sur le terrain de manœuvre que sur le« Champ de Bataille ».« Honneur à vous ».« Gardez fidèlement le souvenir de vos innombrables actes d'héroïsme et de vos sublimes« sacrifices.« Conservez vivaces au fond de vos cœurs le double culte « de vos morts et de vos Drapeaux :« leur gloire est incomparable.« Et lorsque plus tard, dans vos foyers, vous évoquerez les hauts faits de la Grande Guerre, c'est« avec la plus noble « fierté que vous pourrez dire : « J'ÉTAIS DE LA QUATORZIÈME ».

« Général BASTON ».

4e PARTIE.

DE L'ARMISTICE A LA DISSOLUTION DU P. A.D. 14 (11 novembre 1918 au 31 août 1919.)

L'Armistice (11 novembre 1918) surprend le P. A. D. 14 au Nord de l'Aisne.La 14e division rassemblée aux environs de Tourteron attendait la réponse de nos ennemis,Infanterie et Artillerie étaient prêtes à se porter en avant pour achever la débâcle des troupesallemandes. Mais elles n'eurent pas cette joie, et quelques jours après, elles recevaient l'ordre derepasser l'Aisne et de gagner la région du Camp de Châlons.Les étapes sont dures, les attelages sont exténués.Le jour, la pluie et un vent glacial pénètrent les manteaux. Le soir, pas d'abri, les chevaux sont à lacorde et les hommes couchent dans les anciennes tranchées du champ de bataille. Malgré cessouffrances, malgré la tristesse de cette Champagne dévastée, conducteurs et servants chantent.N'ont-ils pas vaincu ?Cependant, la vue des malheureux habitants qui, à la première nouvelle de l'armistice, cherchent àregagner leur village et qui ne parviennent même pas à reconnaître au milieu des ruinesl'emplacement de leur maison, vient jeter une voile de tristesse sur cette joie des vainqueurs. Onatteint Mourmelon-le-Grand où hommes et chevaux trouvent un repos bien gagné dans la casernedu 6e régiment d'artillerie. Le séjour dans cette garnison dure 3 semaines ; le 10 décembre 1918 ladivision se transporte en deux étapes dans la région plus animée d'Épernay. Le P. A. D. 14 estcantonné à Damery. Repos complet, aucun travail.L'E. R. D. seule trouve quelque occupation dans la remise en état et le recomplètement du matériel.Les 4 canons et les 5 et 6 caissons que l'on avait dû enlever à chaque unité par suite de leur pénurieen chevaux, leur sont rendus ; les munitions sont vidées des coffres et rassemblées en gare

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d'Épernay.C'est à ce cantonnement que le P. A. D. attend sa transformation.Le 27 janvier 1919, les 47e et 232e R. A. C. se fondent pour ne former qu'un seul régiment.Le P.A.D. 14 subit une transformation complète. Tout le personnel composé de jeunes classes estaffecté aux 2 premiers groupes du 47e R. A. C. Le reste, composé des classes 1910 et plusanciennes, emmène matériel et chevaux sur le Centre démobilisateur de Joigny.C'est le P. A. D. 164 qui doit reformer le nouveau P. A. D. 14. Ce P. A. D. 164 alors cantonné àFroidemont par Bailleul-sur-Thérain s'achemine vers Damery où il prendra contact avec l'A. D.14.Le 22 janvier 1919, il quitte Froidemont pour Bailleul-sur-Thérain pour aller cantonner àVerneuil (Oise).Le 30, il est à Versigny (Oise), le 31 repos.Le 1er février, il quitte Versigny pour cantonner à Rosoy-en-Multien, le 2 il est à Domptin(Aisne), le 3 à Vilfort (Aisne), le 4 repos, le 5 il est à Mareuil-en-Brie (Marne), le 6 et le 7 àAvenay.Le 7 il arrive à Damery. L'A. D. 14 est alors complètement constituée. Ordre lui est donné degagner la région de Belfort.Vingt nouveaux jours d'étape lui sont nécessaires pour accomplir le trajet. Le 8 mars, le P.A.D. 14(capitaine MATHEDUMAINE) formé alors de la 21e S. M. I., (lieutenant du LAC) et de la 22e

S. M. A., (lieutenant GUIOT) quitte Damery le 8 mars pour cantonner à Bisseuil, le 10 et le 11mars il est à Cernon, le 12 à Maisons-de-Champagne, le 13 à Gigny-aux-Bois le 14 et 15 àChampaubert, le 16 à Vaux-sur-Blaise, le 17 à St-Julien, le 18 et 19 à Cirfontaines, le 20 àHapponcourt, le 21 à Aulnois, le 22 et 23 à Gigneville, le 24 à Harsault, le 25 à Bouligney, le 26à Servigney, le 27, 28 et 29 aux Aisnans.Le 31 mars, le P. A. D. 14 arrive à l'Isle-sur-le-Doubs cantonnement de repos qui lui est désignéjusqu'à nouvel ordre.Le 7 avril, ordre lui est donné d'aller cantonner à Pérouse (Ht-Rhin) il y reste jusqu'au 14 mai1919, jour où il reçoit l'ordre d'aller cantonner à Montbélliard pour gagner la région deBesançon ; mais le lendemain il retourne de Montbéliard à Pérouse ; l'A.D. 14 qui devait aller àBesançon reste à Belfort. Pendant ce temps, le quartier d'Héricourt qui durant toute la guerre,abritait de nombreux services, était évacué par eux et se trouvait en état de recevoir toutes les unitésde l'A. D. 14 ; le 6 juin, le P. A. D. commence le transport de son matériel qui par suite de lapénurie des attelages ne peut s'effectuer complètement qu'au bout de 3 jours.Il s'installe définitivement dans les locaux de l'ancien 2e groupe du 47e R. A. C.Le 31 août 1919, à minuit, il est dissout par ordre du général commandant le 7e C. A. (Ordre N°3251 C. H. E.du 29 août 1919).

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