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Campagne réalisée par les BTS AM 1 an d’avance AU HARCELEMENT #TEMOIGNAGE 1 « Quand j'étais plus jeune, il y avait un groupe de filles qui régissaient en quelque sorte l'école, elles décidaient de qui garder et qui exclure. C'est dur à dire mais, même à cet âge, il y avait des règles strictes plus ou moins implicites à respecter. Si le groupe décidait qu'il ne fallait plus adresser la parole à telle ou telle personne, il fallait appliquer la décision à la lettre sous peine de sanctions. Je n'étais pas particulièrement appréciée parce que j'avais sauté une classe et je pense que tout le monde pensait que c'était parce que j'étais peut-être "plus française" que les autres. C'était une école dans ma banlieue, j'avais un nom Français et j'étais blonde, je venais d'un foyer financièrement plus aisé, cela suffisait à éveiller la méfiance, mais je me faisais assez discrète pour ne jamais me faire exclure officiellement. Le groupe avait décidé qu'il ne fallait plus parler à F., et je n'ai jamais vraiment compris pourquoi, donc je n'hésitais pas à aller la voir plus ou moins en cachette, jusqu'au jour ou cela s'est su: on m'a insulté et poussé dans la cour, on me bousculait dans les couloirs, on faisait passer des mots sur moi... Je l'ai très mal vécu et j’ai aussitôt arrêté de parler avec F., en sachant que c'était le calvaire qu'elle avait à endurer tous les jours. Aujourd'hui j'en ai honte, honte de ne pas l'avoir défendu, honte de ne pas m'être défendue, et d'avoir participé à son exclusion. Je pense qu'il faut que les parents comprennent qu'il y a des choses pardonnables par le jeune âge, mais d'autres, telles que la violence, le harcèlement, l'exclusion des autres ne devrait pas l'être, et on ne doit jamais répondre à ces problèmes par "Mais ce ne sont que des enfants", parce qu'ils sont les adultes de demain. »

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Page 1: Campagne réalisée par les BTS AM 1 an d’avance

Campagne réalisée par les BTS AM

1 an d’avance

AU HARCELEMENT

#TEMOIGNAGE 1

« Quand j'étais plus jeune, il y avait un groupe de filles qui régissaient en quelque sorte

l'école, elles décidaient de qui garder et qui exclure. C'est dur à dire mais, même à cet âge, il

y avait des règles strictes plus ou moins implicites à respecter. Si le groupe décidait qu'il ne

fallait plus adresser la parole à telle ou telle personne, il fallait appliquer la décision à la

lettre sous peine de sanctions. Je n'étais pas particulièrement appréciée parce que j'avais

sauté une classe et je pense que tout le monde pensait que c'était parce que j'étais peut-être

"plus française" que les autres. C'était une école dans ma banlieue, j'avais un nom Français

et j'étais blonde, je venais d'un foyer financièrement plus aisé, cela suffisait à éveiller la

méfiance, mais je me faisais assez discrète pour ne jamais me faire exclure officiellement.

Le groupe avait décidé qu'il ne fallait plus parler à F., et je n'ai jamais vraiment compris

pourquoi, donc je n'hésitais pas à aller la voir plus ou moins en cachette, jusqu'au jour ou

cela s'est su: on m'a insulté et poussé dans la cour, on me bousculait dans les couloirs, on

faisait passer des mots sur moi... Je l'ai très mal vécu et j’ai aussitôt arrêté de parler avec F.,

en sachant que c'était le calvaire qu'elle avait à endurer tous les jours. Aujourd'hui j'en ai

honte, honte de ne pas l'avoir défendu, honte de ne pas m'être défendue, et d'avoir participé

à son exclusion. Je pense qu'il faut que les parents comprennent qu'il y a des choses

pardonnables par le jeune âge, mais d'autres, telles que la violence, le harcèlement,

l'exclusion des autres ne devrait pas l'être, et on ne doit jamais répondre à ces problèmes par

"Mais ce ne sont que des enfants", parce qu'ils sont les adultes de demain. »

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Solitude

AU HARCELEMENT

#TEMOIGNAGE 2

« Cela se passa dans mon ancienne école primaire. Un petit garçon, que je ne connaissais pas se faisait harceler alors qu'il n'était qu'en CE1. Un groupe de 4 filles en CM2 se retournaient contre lui. Comme c'est facile de s'en prendre à un enfant seul, mal dans sa peau, lorsqu'on est plusieurs ! A chaque récréation, elles lui tiraient les cheveux, lui arrachaient son goûter, se moquaient de comment il était habillé, de ses lunettes, lui jetaient d'innombrables insultes... "Petit con" était son surnom. Une marque, une étiquette collée à son front, qu'il garda ainsi durant absolument TOUTE son année en primaire. Lorsqu'on est en école maternelle ou primaire, on ne comprend pas ce genre de choses, on est innocent et naïf et on ne pense non plus énormément à ce que peut ressentir l'harcelé. On a peur de réagir pour prendre la défense de la victime, contre des personnes plus grandes, plus fortes. Mais par dessus tout, on n’ose pas en parler de peur que ça se retourne contre nous-mêmes. C'était mon cas, je ne prenais pas conscience de la gravité de cette situation, je n'avais que 6 ans. C'était un petit garçon, solitaire, timide toujours dans son coin. Je l'ai vu plusieurs fois se réfugier dans les toilettes pendant les heures de pause. En y repensant, je suis très surprise de voir qu'aucun des enseignants ne réagissaient. Je ne sais absolument pas comment s'est finie cette histoire et après mes années de primaire, je ne l'ai plus jamais revu. J'ai d'énormes remords de ne pas avoir réagi, on ne se rend pas compte à quel point le harcèlement, scolaire notamment, peut détruire une personne, la traumatiser, lui enlever toute sa confiance en soi. Il m'arrive de croiser une des filles à un arrêt de bus, dans le métro ou en ville, et je reste toujours révoltée et dégoûtée parce qu'elles ont fait. Je considère cela comme un crime. Les forts s'attaquent aux plus faibles... Ça me répugne. »

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Appels anonymes

AU HARCELEMENT

#TEMOIGNAGE 3

« Depuis mon entrée dans le cadre scolaire, j’ai connu de simples ricaneries et regards envers moi qui suis

d’une autre origine. Je suis arrivée en France à l’âge de 7 ans et ma famille vivait à cette période avec les

aides du Restau du cœur et de la Croix rouge, ce qui joua un grand rôle dans mon mal être physique parce

que je portais des habits donnés, que je n’aimais pas toujours, mais ce n’était pas un choix. Mais ce ne sont

que des détails. C’est en seconde que j’ai connu le vrai harcèlement. Suite à une confusion, une rumeur s’est

lancée sur moi. On me traitait de trainée et de mythomane. On s’en prenait à moi en m’envoyant des sms

dérangeants et des appels sans cesse pour me dire du mal. De plus, ces personnes en ont profité pour mettre

mon numéro de téléphone sur un site osé, à partir de quoi je recevais des appels de personnes adultes qui

pensaient que je voulais vendre mon corps et des services ’’sexuels’’. A cette période j’étais très malade et je

me souviens d’un passage douloureux qui m’a énormément marqué. Je me faisais hospitaliser en ambulatoire

à l’hôpital et j’attendais des appels de mes parents et de mon meilleur ami pour me soutenir. Mais je me

faisais constamment appeler en inconnu, je ne répondais pas, mais quand j’ai répondu en demandant

d’arrêter ces appels et en expliquant que je suis hospitalisée et que cela ne se faisait pas, on m’a simplement

répondu que c’était encore un mensonge, et rien de cela ne s’arrêta.

J’aurais aimé connaitre l’aide dans cette période difficile. Je séchais les cours, j’avais de mauvaises notes, je

ne dormais plus et je suis tombée en dépression sévère qui vit au quotidien avec moi au jour d’aujourd’hui

alors que j’ai 20 ans et qu’à l’époque j’en avais 16.

J’aimerais que tout cela cesse, car le harcèlement n’affecte pas qu’un passage de notre vie.

Il affecte la vie future de la personne, et je trouve ça déplorable…

Ne vous taisez pas. Parlez- en, ce que j’aurais du faire il y a bien longtemps de cela. »

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Humiliation

AU HARCELEMENT

#TEMOIGNAGE 4

« J'ai donc été témoin d'un harcèlement qui a duré toute une année scolaire pendant mon

année de 4ème:

La victime était un garçon qui avait un retard mental : il était dans son monde, il faisait des

réponses incohérentes mais ce n'était pas un motif valable pour ce qu’il se passa ensuite.

Après tout ce n'était pas sa faute, il était considéré "étrange", "fou" par certaine personnes de

la classe. Le harcèlement, au début, n'était pas très méchant, mais il monta crescendo. Au

début ce n'était que des rires étouffés lorsqu'il passait, puis ça a été des moqueries : des

élèves faisaient semblant d'être ami avec lui pour le faire parler et pour ensuite se moquer de

ses réponses "originales". On lui avait donné le rôle du bouffon du roi. Puis sont venus les

insultes telles que "sale bouffon" "gros con" et des propos infâmes tel que "va crever". Les

élèves se sont mis à l'humilier physiquement: on le poussait dans les escaliers, dans les

couloirs… Et une fois, un élève l'a tabassé parce que ce garçon, sans défense, avait voulu se

défendre en poussant son bourreau à son tour... Ses bourreaux étaient les personnes dites

"populaires" qui ont des tas de moutons derrière eux, qui les suivent en acquiesçant tous ses

actes horribles. Moi et d'autres étions contre, nous trouvions ça injuste et immoral. Nous leur

disions ce que nous pensions, que c'était mal mais sans grande conviction : nous n'avions pas

le courage d'agir vraiment, par peur de devenir leur nouvelle victime. Aujourd'hui avec le recul

je regrette de ne pas avoir crié plus fort "stop" "arrêtez" ... »

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Haine

AU HARCELEMENT

« Lorsque j'étais au collège, je n'étais pas vraiment la fille dont tout le monde voulait être l'amie... Pas de

maquillage, pas de vêtements de marque ou à la mode, et des bonnes notes. Ces caractéristiques suffisent à subir

des moqueries lorsqu'on à 12 ans. Bien qu'ayant quelques copines, j'avais très régulièrement le droit à des

remarques, surtout sur mes vêtements : "Tu t'habilles chez Emmaüs ? Il est à ta grand-mère ce pull ?" Mais j'étais

arrivée jusqu'en troisième sans trop de problèmes, bien que ces réflexions me pesaient... Ce que je vivais jusqu'ici,

c'était bien calme comparé à la période qui m'attendait.

Dans ma classe de troisième, il y avait trois filles qui étaient en échec scolaire complet. Elles avaient redoublées,

ressemblaient à des femmes, fumaient, se maquillaient, nous étions opposées. Ces trois filles, et pas une de plus, ont

suffit à me faire vivre l'enfer. Au début, c'était sur mes vêtements, mes résultats scolaires… La même rengaine. A

cette époque, je me posais quelques questions sur mon orientation sexuelle. J'avais déjà eu envie d'embrasser une

fille une fois, et ça m'avait fait beaucoup réfléchir. J'en avais parlé à une fille de ma classe que je considérais jusque

là, comme une amie. Grave erreur. Elle répéta ce que je lui avais confié à tout le collège, dont ces trois filles...

Coururent alors des bruits sur moi comme quoi j'étais lesbienne, que je me "touchais", que j'étais sale. Les trois filles

commencèrent à m'insulter. Elles me hélaient sur mon passage dans les couloirs. Lorsqu'elles me voyaient, elles me

poussaient contre les murs, le regard plein de haine. Etant donné qu'elles n'avaient aucune répartie, il était facile

pour moi de leur répondre. J'ai vite arrêté lorsqu'elles ont menacé de me frapper à la sortie des cours. En cours,

j'avais le droit à des boulettes de papier lancées sur moi. Dans les vestiaires, elles cachaient mes affaires dans les

toilettes. Personne dans la classe n'a jamais réagi à cette situation. J'avais peur, peur de la moindre remarque que je

pouvais me prendre. Le matin, face au miroir, je me demandais "qu'est-ce qu'elles vont bien pouvoir me dire

aujourd'hui, qu'est-ce qu'elles vont critiquer ? ". La situation devenait de plus en plus difficile pour moi, je m'écrasais

petit à petit devant elles. Une fois, en sport, c'est allé trop loin. Une des filles s'est levée et à levé la main sur moi. J'ai

reculé, j'étais dans une position de victime et pas d'attaquante. Une autre fille de ma classe s'est levée, et s'est

interposée au milieu. Elle a simplement dit "arrête". Ce fut la seule réaction auquel j'eu le droit, la seule protection,

le seul soutien. Les professeurs n'ont jamais vraiment rien remarqué. Mes parents eux, ont bien vu que je n'allais pas

bien. Ils m'ont apporté tout leur soutien, mais n'ont jamais pu vraiment agir. A la fin de l'année, j'ai eu mon brevet,

elles non. Mon questionnement sur ma sexualité, mes vêtements, tout ça n'était que prétexte. Elles étaient en fait

jalouse de ma réussite, elles qui avaient tout abandonné. Elles aussi souffraient, et leur seul moyen d'exister était de

devenir bourreau. Leurs valeurs étaient que haine et colère, valeurs qu'elles m'ont quasiment transmises. Je les ai

beaucoup haïs... Plus maintenant, j'éprouve plus de la pitié pour ces trois filles qui n'étaient pas si heureuses qu'elles

le montraient. Si je m'en suis sortie, c'est par mes activités extrascolaires, mes passions, mes amis. Cette histoire n'a

jamais vraiment dérivé (phobie scolaire, tentative de suicide) mais elle m'a vraiment affectée ... Heureusement, le

lycée m'a permis un réel épanouissement. Maintenant, tout cela est bien loin de moi, mais s'il vous plaît, ne vous

laissez pas faire, ne vous laissez pas détruire par des gens qui vous critiquent car ils sont jaloux de vous. Ne

remplissez pas votre cœur de haine. »

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Souffrance

AU HARCELEMENT

#TEMOIGNAGE 6

« C'était il y a deux ans, en 4ème. En milieu d'année vers janvier, une rumeur c'est diffusée sur

ma meilleure amie, comme quoi elle l'avait fait plusieurs fois avec à chaque des personnes

différentes. Au début, ça ne l'affectait pas vraiment, des personnes rigolaient juste derrière

son dos, de temps en temps. Puis, au fur et à mesure des jours, ensuite des semaines, je l'ai vu

dépérir sans rien pouvoir faire. Les quelques moqueries s'étaient transformées en insultes de

plus en plus violentes. Quand j'étais avec elle, je pouvais entendre des "Sale pute" ou encore

"Alors t'as bien aimé salope ?". Et ça, c'était tous les jours, toute la journée, même après les

cours chez elle on l'insultait encore sur Facebook.

La rumeur c'était répandu dans tout le collège, même les 6eme se moquaient d'elle. D., parce

qu'elle s'appelle D., se taillait les veines, ne voulait plus venir en cours, ses notes ont chuté.

Elle voulait même sauter, tellement qu’elle n'en pouvait plus. Et puis finalement, j'en ai parlé,

d'abord à sa mère puis à notre prof principal. La rumeur s'est éteinte, pas immédiatement,

mais elle s'est éteinte. Je n'ai qu'un regret, c'est de ne pas avoir agi avant et d'avoir entendu

qu'elle soit à la limite d'en finir pour finalement faire quelque chose et surtout, de ne pas avoir

eu le déclic avant. »

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Peur

AU HARCELEMENT

#TEMOIGNAGE 7

« Concernant ce que j'ai vécu, j'ai passé trois ans de collège à avoir peur d'aller en cours. Je

n'avais pas d'amis, les gens voulaient, pour cette raison, encore plus m'humilier. Ils

m’attaquaient sur mon physique, ce qui a développé en moi de multiples complexes, et des

blocages pour aller parler à d'autres gens. J'étais mal à l'aise dans ma peau. Le pire souvenir

que je garde était en cinquième : le jour de la rentrée, mon père à dû m'emmener de force

au collège car je ne voulais pas retourner dans ce lieu ou je me sentais exclue et jugée. En

troisième, j'ai réussi à connaître des gens plus matures qui voyaient au delà de la réputation

que l'on me donnait. Aujourd'hui, je vois très régulièrement des jeunes se faire harceler, et

ayant vécu la même expérience, j'ai le cœur brisé à chaque fois que j'observe ce genre de

situation. La plupart du temps j'interviens, quand je sens que la situation devient dangereuse,

car je me dis que j'aurais moi aussi eu besoin d'aide à ce moment la. »

Page 8: Campagne réalisée par les BTS AM 1 an d’avance

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Religion

AU HARCELEMENT

#TEMOIGNAGE 8

« Je suis née de parents immigrés. Dans mon ancien quartier si tes parents sont algériens, ou marocains, ou

tunisiens... Tu es musulman. Ce n'était pas le cas, et ce n'est toujours pas le cas me concernant.

Le fait que je ne sois ni pratiquante, ni croyante passait mal aux yeux de mes camarades à l'école primaire. Le

fait que je ne crois pas en Dieu choquait beaucoup, et j'étais vite devenue la "francisée", la bizarre, la pas

normale. Au collège les rumeurs sur ma non croyance, le fait que je sois algérienne d'origine sans être

musulmane ont vite fait le tour et durant les repas au self quand il y avait de la viande ou du porc tout le

monde me pointait du doigt, me critiquait, me traitait de cochon... Certes ces remarques lourdes me

fatiguaient un peu mais je ne voulais pas y prêter attention. J'ai vraiment commencé à être touchée quand en

rentrant des cours une bande de garçons ont commencé à m'insulter à cause de cela. Sur le coup j'ai voulu me

défendre, en essayant de leur expliquer que c'était mes problèmes et non les leurs. Je pense que je n'aurai pas

dû car à partir de là j'ai commencé à recevoir des menaces du style "le jour où on te voit manger du cochon

on te frappe"... J'ai donc eu une période où j'ai beaucoup douté de moi, où je cherchais à être "comme les

autres". J'ai même essayé de croire en Dieu, mais cela n'avait pas d'intérêt car mes croyances se doivent être

personnelles. Je n'ai rien à prouver à personne, et je suis comme je suis.

Ce qui m'a sauvée à l'époque c'était mes parents qui m'ont toujours défendu, et appris à être fière de ce que

j'étais. Mais aussi mes amies qui me défendaient quand on me faisait des remarques désobligeantes en

public. Avec de la chance j'ai déménagé et pu tout recommencer, arrêter de jouer un "rôle" pour plaire aux

autres et être "acceptée" pour ce que je suis.

Je n'ai sûrement pas vécu ce qu'il y a de pire comme harcèlement, et j'ai eu la chance que cela finisse. Comme

mes amies l'ont fait à l'époque il ne faut pas fermer les yeux sur les intimidations même si elles vous semblent

ridicules. La personne en face qui se fait harceler n'est peut-être pas aussi forte que vous, cette personne n'a

peut-être pas la chance d'être aussi bien entourée que vous. Il faut l'aider. »

Page 9: Campagne réalisée par les BTS AM 1 an d’avance

Campagne réalisée par les BTS AM

Agression

AU HARCELEMENT

#TEMOIGNAGE 9

« Depuis mon arrivée au lycée, j'ai sentie une libération, libérée de toutes ces personnes qui m'ont fait souffrir

pour des raisons complètement stupides. C'était durant mes années collège, j'étais une jeune fille très

dynamique, théâtrale aimant jouer avec les mots et imposer mon statut de "jeune femme" dans un monde

où apparemment les filles devaient se la fermer gentiment, obéir aux garçons qui se sentaient tout puissant.

Je m'étais inscrite à une équipe de lutte en sein du collège et, évidemment les garçons prenaient un malin

plaisir à se confronter à moi durant les cours de sport pour voir qui était "le plus fort" et à m'humilier si je

perdais. Et c'est allé de pire en pire. Des garçons de mon équipe qui étaient des "leaders" me rabaissaient dès

que je perdais un combat et me rappelaient à quel point je n'étais pas à ma place dans ce sport de garçon. Ce

plaisir à jouer sur mes nerfs s'est propagé et c'est alors ma classe entière qui s'en est amusée. J'ai été

enfermée dans des toilettes pendant une après midi, oubliée dans un coin en larme, sans amis pour me

comprendre ou m’aider parce qu’une fille n’avait apparemment pas son mot à dire. C'est comme ça que j'ai

fini pas me taire, par me renfermer. L'année d'après j'ai gardé la même classe et un nouveau est arrivé.

Voyant la chose seule et déprimée que j'étais il à su profiter de la situation. J'ai été victime d’attouchements

sexuels. Il m'a malmenée, s'est amusé à me tailler la peau aux ciseaux quand les professeurs tournaient le

dos, à me toucher les seins et les fesses dès que les regards étaient tournés. Ça les faisait bien rire ces sportifs

qui aimaient eux aussi se confronter à moi pour prouver qu'ils étaient des vraies putains de mecs. Je ne me

suis pas suicidée, je ne me suis pas scarifiée pourtant mon estime de moi-même était au plus bas. Je crois

qu’au fond je me disais qu’ils avaient raison qu’au fond si je faisais de la lutte c’était pour savoir me battre

non ? Tout cela fini grâce à une directrice attentive et à un professeur à l'écoute. Aujourd'hui, je n'en parle

pas, mes amis ne le savent pas, c'est mon passé et je sais maintenant qu'en l’écrivant, même anonymement,

je pourrais surement aider à s'identifier des personnes qui sauront parler elles aussi pour se délivrer et pour

arrêter tout cela. »

Page 10: Campagne réalisée par les BTS AM 1 an d’avance

Campagne réalisée par les BTS AM

Pendant 6 ans…

AU HARCELEMENT

#TEMOIGNAGE 10

« Tout à commencé par de petites remarques, de petites blagues... C'est parti de quelques

personnes seulement... Je n'y prêtais guère attention. Mais petit à petit, les réflexions se sont

faites plus nombreuses et répétées. Je n'ai rien dit... Au fur et à mesure que les semaines

s'écoulaient, les moqueries sont devenues incessantes, perpétuelles, ininterrompues... Je ne

me défendais toujours pas... Je me cachais derrière un visage souriant, un optimisme

permanent et un rire qui permettaient de dissimuler mes émotions... Heureusement que

j'étais solide dans ma tête, et que j'avais tout de même des ami(e)s pour me soutenir... Tout

cela a duré six ans... Depuis, j'ai encore de petites séquelles. Je suis extrêmement sensible aux

regards des autres. J'ai peu de confiance en moi. Je me cache encore derrière ce bouclier que

sont mes sourires et mon rire ! Je suis extrêmement exigeante envers moi même. Et je ne

m'assume pas complètement à fond... Tout cela aurait pu être bien pire, et tourner vraiment

TRÈS mal. Heureusement j'étais bien entourée et que j'avais (et j'ai toujours) de très

nombreuses passions dans lesquelles je trouvais ma part de bonheur. Maintenant, je suis

épanouie depuis que je suis à St Just, et petit à petit, je reprends confiance en moi.

Aujourd'hui, je suis heureuse de pouvoir faire ce témoignage. J'espère que mon message

sensibilisera beaucoup d'entre vous ; et vous fera prendre conscience que même les

moqueries les plus insignifiantes peuvent avoir une portée TRÈS néfaste. »

Page 11: Campagne réalisée par les BTS AM 1 an d’avance

Campagne réalisée par les BTS AM

Couleur de peau

AU HARCELEMENT

#TEMOIGNAGE 11

« Quand je suis arrivée au collège, je ne connaissais personne et mes deux premières années

se sont passées normalement, mais arrivée en 4eme un groupe de filles venaient

régulièrement me voir pour se défouler, pour évacuer leur stress ou leur colère. Pendant

longtemps elles m'ont insultée, j'étais extrêmement timide et je n'arrivais pas à répondre ou

quoi que ce soit, elles ont tout fait pour que je sois rejetée, ont émis des propos racistes à mon

sujet. A ce moment là, je ne pouvais plus me regarder dans un miroir et ma couleur de peau

commençait à me déranger. Elles venaient tous les jours pour me dire "Bonjour Mme Black, tu

n'as pas trop pris de poids cette nuit ?"

Et en 3ème, elles ont continué et plus méchamment, sur des sujets encore plus importants

pour moi comme ma famille, c'est à ce moment là que j'ai appris à me défendre car j'avais

touché le fond et j'avais peur, tous les jours d'aller au collège.

Quand j'arrivais au collège, elles étaient devant le portail pour rire lorsque je passais devant

elle et je n'en pouvais plus, alors j'ai essayé d'en finir mais j'ai tenue par je-ne-sais quel

miracle. Je n'en n'ai jamais parlé à ma famille, c’est pour cela que j'ai tout fait pour ne pas

aller dans le même lycée que ceux de mon collège et depuis j'ai rencontré des personnes

beaucoup plus matures et qui m'apprécient à ma juste valeur. »

Page 12: Campagne réalisée par les BTS AM 1 an d’avance

Campagne réalisée par les BTS AM

Exclusion

AU HARCELEMENT

#TEMOIGNAGE 12

J'étais en cm2, dans ma classe se trouvait un gars il était toujours dans son coin et ce gars justement avait des problèmes physiques. Il possédait une oreillette et une tête plus grande que les autres, des dents avancées et petites. Bref, les autres garçons de la classe se moquaient de lui et le surnommaient de plein de noms atroces comme "Frankenstein" "grosse tête" ils lui demandaient constamment "tu m'entends quand je te parle ou t'es sourd" le pauvre il était obligé de rire ou lorsqu'il en avait la force il leur demandait d'arrêter. Un jour, je suis parti le voir et lui est demandé pourquoi est ce qu'il ne réagissait pas plus que ça et il m'a dit qu'il ne pouvait rien faire contre autant de personne à ce moment je lui ai dit pourquoi est ce qu'il n'en parle pas à la maitresse, il m'a dit que cela serait bien plus pire pour lui. Sur le moment je voulais lui dire qu'il était bête mais je ne voulais pas lui causer plus de problèmes, je regrette de ne pas l'avoir poussé plus que ça pour aller se plaindre. Le lendemain ,il y a eu une bagarre à la récréation et c'était lui ,il se battait avec les garçons , la maitresse est venue et a voulu savoir ce qu'il s'était passé, ils ont menti en disant que c'était lui qui avait cherché en voulant prendre le ballon mais en réalité c'était faux, il voulait juste pour une fois s'amuser avec eux essayer de leur montrer qu'il était pas aussi insociable que ça, lorsque je l'ai vu en larme je suis partie voir la maitresse plus tard et lui ai raconté toute la vérité, j'étais assise sur le banc avec mes amies lorsque tout a commencé . Elle s'est énervée, jugeant que j'aurais dû lui dire ça plus tôt mais que j'avais bien fait après cela elle a puni les garçons et appelé les parents. Plus tard tous s'est arrangé il ne subissait plus d'insulte ni rien ils l'ignoraient tout simplement. Je me demande si cela l'a aidé certes il ne subissait plus d'injures et il possédait enfin un ami mais je pouvais voir de loin qu'il était toujours un peu seul. Maintenant je le vois dans les couloirs du lycée entouré d'amis et j'en suis heureuse pour lui.