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«C ce jour est un jour d'avertissement, Section 63 et pas le moment de faire de longs discours» Cadre historique Le 27 août 1831, Joseph Sth et ses compagnons revinrent à Kirtland de leur premier voyage en Sion, apportant la nouvelle que le centre de Sion était ma- tenant connu. «Lorsque la nouvelle se répandit parmi les membres de l'Église que le Seigneur avait révélé d'une manière précise où la Nouvelle Jérusalem serait construite, il y eut naturellement des réjouissances, et beaucoup exprimèrent le désir de savoir ce qu'ils devaient faire pour obtenir un héritage. Le Seigneur avait donné à plusieurs reprises l'ordre que tous ceux qui iraient en Sion obéiraient à sa loi, la loi céleste sur laquelle Sion serait édifiée. Ceux qui étaient faibles dans la foi ou indférents aux commandements étaient avertis de ce qu'ils ne seraient pas les bienve- nus dans ce pays s'ils ne se repentaient pas. <Ecoutez, ô peuple, ouvrez votre cœur, et prêtez l'oreille de loin; et écoutez, ô vous qui vous appelez le peuple du Seigneur et entendez la parole du Seigneur et sa volonté à votre sujet.> Tels sont les termes qui seent d'introduction à cette révélation» (Smith, Church His- to and Mode Relation, 1:229). prophète Joseph Smith décrit la préoccupation et l'enthousiasme des saints à l'époque : «Dans ces tout premiers jours de l'Église, on était vivement désireux d'obtenir la parole du Seigneur sur tous les sujets qui conceaient de près ou de loin notre salut; et comme le pays de Sion était maintenant l'objet temporel le plus important en vue, j'inteogeai le Seigneur pour avoir de plus amples renseignements sur le rassemble- ment des saints et l'achat des tees et d'autres ques- tions et je reçus ce qui suit : [D&A 63]» (Histo of the Church, 1:207). Notes et commentaire D&A 63:1-6. «Ecoutez, Ô vous qui vous appelez le peuple du Seigne Le Seigneur, dans ses révélations, enseigne aux saints que pour pouvoir habiter Sion, ils doivent être un peuple juste (voir D&A 58:59, 97, 101, 103, 105). Seigneur introduit cette révélation en rappelant solen- nellement que l'on ne doit pas prendre ses coan- dements à la légère et que ceux qui les ignorent ou se rebellent contre eux seront punis. Le rappel était nécessaire parce que beaucoup d'entre les preers saints affirmaient être vivement désireux d'édifier Sion, mais n'obéissaient pas aux lois que Dieu avait révélées. Le prophète Joseph Smith essaya aussi d'enseigner le même principe aux saints : «Nous ne savons pas ce que nous serons appelés à endurer avant que Sion ne soit délivrée et installée ; c'est pour- quoi il est très nécessaire que nous vivions de manière à être proches de Dieu, que nous oissions toujours strictement à tous ces commandements, afin d' avoir une conscience sans reproche devant Dieu et devant les hommes» (Enseignements, p. 23). D&A 63:7-12. Coent se fait-il que les signes dépendent de la foi et que rechercher des signes sans avoir la foi est un péché ? Ces versets contiennent une déclaration très impor- tante sur le rapport existant entre la foi et les œuvres et les pouvoirs ou signes miraculeux qui accom- pagnent la foi. Le processus d'acquisition de la foi, ou de la force, est celui de la mise à l'épreuve. Le Seigneur donne certains principes et, quand on y obéit, on reçoit des bénédictions et de la force. Mais on n'a de preuve de cette promesse que quand on agit selon sa confiance ou sa foi. Alors on reçoit la confirmation de la réalité du principe, mais uniquement après que l'on ait agi avec foi et confiance. C'est pour cela que Jacques enseigne que «il en est ainsi de la foi : si elle n'a pas d'œuvres, elle est morte en elle-même» Oacques 2:17). Moroni enseigne le même principe quand explique que la preuve que les principes sont vrais et apportent Joseph Smith a enseigné que la foi est le moyen-clé de bénéficier de la puissance de Dieu 135

«Car ce jour est un jour d'avertissement, et pas le ... · «Car ce jour est un jour d'avertissement, Section 63 et pas le moment de faire de longs discours» Cadre historique Le

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«Car ce jour est un jour d'avertissement,

Section 63

et pas le moment de faire de longs discours» Cadre historique

Le 27 août 1831, Joseph Smith et ses compagnons revinrent à Kirtland de leur premier voyage en Sion, apportant la nouvelle que le centre de Sion était main­tenant connu. «Lorsque la nouvelle se répandit parmi les membres de l'Église que le Seigneur avait révélé d'une manière précise où la Nouvelle Jérusalem serait construite, il y eut naturellement des réjouissances, et beaucoup exprimèrent le désir de savoir ce qu'ils devaient faire pour obtenir un héritage. Le Seigneur avait donné à plusieurs reprises l'ordre que tous ceux qui iraient en Sion obéiraient à sa loi, la loi céleste sur laquelle Sion serait édifiée. Ceux qui étaient faibles dans la foi ou indifférents aux commandements étaient avertis de ce qu'ils ne seraient pas les bienve­nus dans ce pays s'ils ne se repentaient pas. <Ecoutez, ô peuple, ouvrez votre cœur, et prêtez l'oreille de loin; et écoutez, ô vous qui vous appelez le peuple du Seigneur et entendez la parole du Seigneur et sa volonté à votre sujet. > Tels sont les termes qui servent d'introduction à cette révélation» (Smith, Church His­tory and Modern Revelation, 1:229).

Le prophète Joseph Smith décrit la préoccupation et l'enthousiasme des saints à l'époque : «Dans ces tout premiers jours de l'Église, on était vivement désireux d'obtenir la parole du Seigneur sur tous les sujets qui concernaient de près ou de loin notre salut; et comme le pays de Sion était maintenant l'objet temporel le plus important en vue, j 'interrogeai le Seigneur pour avoir de plus amples renseignements sur le rassemble­ment des saints et l'achat des terres et d'autres ques­tions et je reçus ce qui suit : [D&A 63]» (His tory of the Church, 1:207).

Notes et commentaire

D&A 63:1-6. «Ecoutez, Ô vous qui vous appelez le peuple du SeigneUl'»

Le Seigneur, dans ses révélations, enseigne aux saints que pour pouvoir habiter Sion, ils doivent être un peuple juste (voir D&A 58:59, 97, 101, 103, 105). Le Seigneur introduit cette révélation en rappelant solen­nellement que l'on ne doit pas prendre ses comman­dements à la légère et que ceux qui les ignorent ou se rebellent contre eux seront punis. Le rappel était nécessaire parce que beaucoup d'entre les premiers saints affirmaient être vivement désireux d'édifier Sion, mais n'obéissaient pas aux lois que Dieu avait révélées. Le prophète Joseph Smith essaya aussi d'enseigner le même principe aux saints : «Nous ne savons pas ce que nous serons appelés à endurer avant que Sion ne soit délivrée et installée ; c'est pour-

quoi il est très nécessaire que nous vivions de manière à être proches de Dieu, que nous obéissions toujours strictement à tous ces commandements, afin d'avoir une conscience sans reproche devant Dieu et devant les hommes» (Enseignements, p. 23).

D&A 63:7-12. Comment se fait-il que les signes dépendent de la foi et que rechercher des signes sans avoir la foi est un péché?

Ces versets contiennent une déclaration très impor­tante sur le rapport existant entre la foi et les œuvres et les pouvoirs ou signes miraculeux qui accom­pagnent la foi.

Le processus d'acquisition de la foi, ou de la force, est celui de la mise à l'épreuve. Le Seigneur donne certains principes et, quand on y obéit, on reçoit des bénédictions et de la force. Mais on n'a de preuve de cette promesse que quand on agit selon sa confiance ou sa foi. Alors on reçoit la confirmation de la réalité du principe, mais uniquement après que l'on ait agi avec foi et confiance. C'est pour cela que Jacques enseigne que «il en est ainsi de la foi : si elle n'a pas d'œuvres, elle est morte en elle-même» Oacques 2:17). Moroni enseigne le même principe quand il explique que la preuve que les principes sont vrais et apportent

Joseph Smith a enseigné que la foi est le moyen-clé de bénéficier de la puissance de Dieu

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du pouvoir ne peut être connue avec certitude dès l'abord, mais qu'on ne peut que l'espérer jusqu'à ce que l'on agisse en fonction du principe : «La foi, ce sont les choses qu'on espère et qu'on ne voit pas; c'est pourquoi. . . vous ne recevez de témç>ignage que lorsque votre foi a été mise à l'épreuve» (Ether 12:6).

Le Seigneur donne la preuve qui confirme tous les principes de l'Évangile si on est disposé à agir avec foi. Imaginez quelqu'un qui dit : «Avant de payer ma dîme je dois savoir avec certitude que c'est un principe vrai. » La manière du Seigneur est juste à l'opposé. Il dit : «Agissez tout d'abord avec foi et payez votre dîme, puis je vous donnerai la preuve que c'est un principe vraÏ. » Le Sauveur mit fortement l'accent sur cette relation au cours de son ministère dans la morta­lité : «Si quelqu'un veut faire sa volonté, il reconnaîtra si cet enseignement vient de Dieu» Gean 7:17).

Un fois que l'on comprend ce processus, on com­prend pourquoi la recherche de signes est condamnée. Celui qui exige comme condition, pour qu'il croie, de recevoir la preuve matérielle de la puissance de Dieu, cherche à contourner le processus par lequel on acquiert la foi. Il exige la preuve sans mettre le prix. Comme dans le cas de l'adultère, il cherche les résul­tats sans accepter la responsabilité. C'est donc une génération adultère et perverse qui demande des signes.

Le prophète Joseph Smith a enseigné ce qui suit à propos de ce principe : «Je vais vous donner une des clefs des mystères du royaume. C'est un principe éter­nel qui existe de toute éternité auprès de Dieu : celui qui se dresse pour condamner les autres, critiquant l'Église, disant qu'ils sont hors du chemin, alors que lui-même est juste, sache avec certitude que cet homme est sur la grand-route de l'apostasie ; et s'il ne se repent pas, il apostasiera, aussi vrai que Dieu vit. Le principe est aussi correct que celui que Jésus quand il a dit que celui qui cherche un signe est adultère; et ce principe est éternel, immuable et ferme comme les piliers du ciel ; car chaque fois que vous voyez un homme rechercher un signe, vous pouvez être sûr que c'est un adultère» (Enseignements, p. 124).

D&A 63:16. «Celui qui regarde une femme pour la convoitel'»

La pensée précède toujours l'acte, comme l'a expli­qué le président David O. McKay : « Laissez-moi vous l'expliquer simplement : il y a bien des années un jeune homme vint me trouver pendant que j 'étais pré­sident de la mission européenne et me confessa un acte mauvais et pécheur. Il se justifia en disant qu'il s'était trouvé par hasard dans une librairie à l'heure de la fermeture et lorsque la porte fut fermée il céda à la tentation. Il imputait plutôt sa chute aux circonstances.

«Mais je dis : <Ce n'était pas les circonstances ; ce n'était pas la porte fermée, ni la tentation. Vous y aviez pensé avant d'aller à cette librairie. Si vous n'aviez jamais pensé à agir ainsi, aucune circonstance n'aurait été suffisamment forte pour vous amorcer ou vous tenter, vous, un missionnaire, à tomber. La pen­sée précède toujours l'acte» > (<<Cleanliness is Next to Godliness» , Instructor, mars 1965, p. 86).

Les notes et commentaire sur Doctrine et Alliances 42:23,24 contiennent une étude plus approfondie de ce sujet.

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D&A 63:17. Que signifie brûler par le feu et le soufre?

Le soufre, matière malléable et très inflammable, brûle avec une flamme bleue et émet une odeur suffo­cante . . .

«La nature du soufre brûlant est telle qu'elle symbo­lisait parfaitement, dans l'esprit prophétique, le tour­ment éternel des damnés. En conséquence nous disons que les méchants sont <tourmenté[s] dans le feu et le soufre> (Apocalypse 14:9-11; 20:10), ou en d'autres termes que <leurs tourments sont comme un lac de feu et de soufre, dont la flamme monte d'éter­nité en éternité et n'a pas de fin> (2 Néphi 9:16, Alma 12:17) . Cette scène ardente, un horrible <lac de feu et de soufre> symbolise le <tourment éternel> (2Néphi 9 :19, 26; 28:23 ; Jacques 6:10; Alma 14: 14; D&A 76:36) ; ceux qui s'y retrouvent subissent la seconde mort» (Mormon Doctrine, pp. 280-281).

D&A 63:20,21,49- 51. La transfiguration de la terre «La terre passera par deux changements qu'on pour­

rait qualifier de transfigurations : «1. Au commencement du millénium, elle sera éle­

vée de son état téleste actuel à l'état terrestre, et seuls les justes auront à ce moment-là une place sur la terre .

«2. Lorsque les mille ans seront terminés, la terre sera célestialisée et les fidèles qui sont dignes de cette gloire y recevront leur héritage permanent» (Cowan, Doctrine and Covenants, p. 101 ; voir aussi D&A 77; 88:17-20 ; 25,26; 101:24,25; 130:4-11) .

D&A 63:24-31. Comment peut-on obtenir le pays de Sion ?

Le président Joseph Smith explique que les terres en Sion devaient être achetées . «Ce fait fut enseigné aux premiers membres. Ils furent mis en garde contre le danger de susciter de l'antagonisme chez leurs voisins dont beaucoup étaient extrêmement hostiles aux membres de l'Église. Le Seigneur dit que l'on ne pou­vait se procurer la terre par l'effusion de sang. Ceux qui avaient la bénédiction de s'y assembler ne devaient pas se rendre en Sion en hâte, mais graduel­lement. La raison de ce conseil est évidente, car la hâte allait produire de la confusion, des conditions défavo­rables et malsaines et, en outre , cela provoquerait la consternation et la peur dans le cœur de leurs ennemis et susciterait une plus grande opposition. Satan dési­rait leur perte, et dans sa colère s'efforçait de les inci­ter, aussi bien que les anciens colons du Missouri, aux querelles et aux disputes» (Church History and Modern Revelation, 1:232).

D&A 63:34. Les saints auront aussi du mal à échapper Le prophète Joseph Smith a «expliqué ce qui concer­

nait la venue du Fils de l'Homme et aussi que c'est une fausse idée que de croire que les saints échappe­ront à tous les jugements pendant que les méchants souffrent; car toute chair est sujette à la souffrance et <les saints auront aussi du mal à échapper> ; néanmoins beaucoup de saints échapperont, car le juste vivra par la foi; néanmoins beaucoup de justes seront la proie de la maladie, des fléaux, etc., en raison de la faiblesse de la chair, et cependant seront sauvés dans le royaume de Dieu. De sorte que c'est un principe impie que de dire qu'un tel ou un tel ont transgressé

puisqu'ils sont la proie de la maladie ou de la mort, car toute chair est sujette à la mort ; et le sauveur a dit : <Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés> >> (Enseignements, p. 129).

D&A 63:50,51. « Les vieillards mourront, mais ils ne dormiront pas dans la poussière»

Ces versets décrivent la situation qui existera au mil­lénium (voir aussi D&A 43:32; 45:57-58; 101:24-34; 3Néphi 28:8; Ésaïe 65).

D&A 63:54. « Des vierges folles parmi les sages» Beaucoup de passages de Doctrine et Alliances

utilisent des expressions ou des idées tirées des para­boles du Nouveau Testament (voir par exemple Notes et commentaire sur D&A 40:2; 45:36-37; 56,57; 60:13; 86:1-7). Ceci est un exemple de plus. L'expression <vierges folles> désigne les cinq vierges de la parabole qui n'avaient pas suffisamment d'huile dans leur lampe (voir Matthieu 25:1-13).

D&A 63:55,56. Les écrits de Sidney Rigdon n'étaient pas acceptables pour le Seigneur

« Sidney Rigdon avait reçu par révélation (section 58:50) l'ordre d'écrire une description du pays de Sion. Son premier effort ne fut pas acceptable pour Dieu. La raison de son échec est donnée. n était trop orgueilleux pour recevoir des conseils. n reçut cepen­dant une nouvelle chance et son nouvel effort fut une réussite et fut accepté» (Smith et Sjodahl, Commen­tary, p. 384).

D&A 63:61-64. «Que tous les hommes prennent garde à la façon dont ils mettent mon nom sur leurs lèvres»

On considère souvent que prendre le nom du Sei­gneur en vain n'est qu'une grossièreté. James E . Tal­mage donne une définition plus large de cette pratique de prendre le nom du Seigneur en vain, de sorte qu'elle inclut ce qui suit :

Section 63

« 2. Nous pouvons le prendre en vain lorsque nous parjurons, n'étant pas fidèle à nos serments et à nos promesses.

« 3. Nous le prenons en vain dans un sens blasphé­matoire lorsque nous prenons sur nous de parler en ce nom sans autorité.

«4. Et nous prenons son nom en vain chaque fois que nous faisons quelque chose qui va à l'encontre de ses commandements, puisque nous avons pris son nom sur nous» (dans Conference Report, octobre 1931, pp. 53).

Le traitement inconvenant des choses sacrées est étudié dans Notes et commentaire sur Doctrine et Alliances 88:121.

« 1. Nous pouvons prendre le nom de Dieu en vain par un discours profane. James E. Ta/mage a recommandé à tous de s'abstenir de jurer

137

«De vous il est requis de pardonner à tous les hommes»

Section 64

Cadre historique

«A cause des interruptions et parce qu'il avait besoin d'un endroit tranquille pour travailler, le prophète alla s'installer, le 12 septembre 1831, chez John Johnson dans la commune de Hiram. Celle-ci se trouvait dans le comté de Portage (Ohio), à environ cinquante kilo­mètres au sud-est de Kirtland. Entre son déménage­ment et le début du mois d'octobre, le prophète consa­cra la plus grande partie de ses loisirs à se préparer à continuer la traduction de la Bible. Par traduction il faut entendre une révision de la Bible par inspiration ou révélation, comme le Seigneur le lui avait com­mandé, ce qui débuta dès juin 1830 (DHC 1 :215). Sid­ney Rigdon continua à écrire pour le prophète lors de la révision. La veille de son départ de Kirtland, le pro­phète reçut une importante révélation qui est mainte­nant la section 64 des Doctrine et Alliances» (Smith, Church History and Modem Revelation, 1:234-235).

Notes et commentaire

D&:A 64:1,2. «Je veux que vous vainquiez le monde» Smith et Sjodahl notent que «Jean, dans sa première

épître, dit : ,Tout ce qui est né de Dieu triomphe du monde> (5:4) : et 'qui est celui qui triomphe du monde, sinon celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ?> (ver­set 5) ? Ce qu'il veut dire, c'est que tant que nous sui­vons notre désir de nous conformer aux habitudes et aux coutumes du monde, les commandements de Dieu sont durs, mais quand nous surmontons ce désir et ne nous conformons pas à l'esprit du monde, alors ces commandements ne sont pas difficiles, et si nous croyons vraiment que Jésus est le Fils de Dieu, nous ne ferons pas attention au monde qui est en révolte contre lui. Dans cette révélation, le Seigneur, utilisant une formule du disciple qu'il aimait, dit aux anciens de l'Église qu'ils ne devaient pas se conformer au monde dans leur culte, dans leur vie, dans leurs amu­sements. Certains n'avaient pas agi comme il le fallait dans ce domaine» (Commentary, p.389).

D&:A 64:7. Comment commet-on le péché entraînant la mort?

Bruce R. McConkie explique que "ceux qu� se détournent de la lumière et de la vérité de l'Evangile, qui s'abandonnent à Satan, qui s'enrôlent dans sa cause, lui apportant leur soutien et deviennent par là ses enfants, commettent ce faisant un péché entraînant la mort. Pour eux il n'y a ni repentir, ni pardon, ni aucune espérance de salut. En tant qu'enfants de Satan, ils sont fils de perdition» (Mormon Doctrine, p. 737; voir aussi Alma 5:41,42; Matthieu 12:31,32; Hébreux 10:26,27; Jean 5:16;17).

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D&:A 64:8. «Dans les temps anciens, mes disciples cherchaient à s'accuser les uns les autres»

Le président Joseph Fielding Smith décrit cet inci­dent comme suit : «Le Seigneur déclara que lorsqu'il était dans son ministère ses disciples se cherchaient querelle et parfois ne pardonnaient pas dans leur cœur. C'est cette situation qui incita Pierre à deman­der au Seigneur combien de fois il devait pardonner à son frère : ,jusqu'à sept fois ?> Le Seigneur lui répon­dit : 'Je ne te dis pas jusqu'à sept fois, mais jusqu'à soixante-dix fois sept fois> (Matt. 18:21(22). De même que les disciples d'autrefois s'attirèrent l'affliction et le châtiment, nous, de même, quand nous n'avons pas dans notre cœur l'esprit de pardon, nous nous atti­rons l'affliction et le châtiment du Seigneur» (Church History and Modem Revelation, 1:235).

D&:A 64:9-11. «De vous il est requis de pardonner à tous les hommes»

Marion D. Hanks a parlé à la conférence générale de l'importance de pardonner aux autres :

" Quelqu'un a écrit : ' . . . refuser son amour, c'est nier l'esprit du Christ, la preuve que nous ne l'avons jamais connu, que pour nous il a vécu en vain . Cela signifie qu'il n'a rien suggéré dans toutes nos pensées, que nous n'avons pas été une seule fois suffisamment proches de lui pour être saisi par le charme de sa com­passion pour le monde> . . .

" Quelle est notre réaction quand on nous offense, qu'on ne nous comprend pas, que l'on nous traite injustement ou méchamment ou qu'on pèche contre nous, qu'on prend nos paroles de travers, qu'on nous accuse faussement, qu'on nous oublie, que ceux que nous aimons nous blessent, que nos offres sont reje­tées? Eprouvons-nous du ressentiment, nou� aigrissons-nous, tenons-nous rancune? Ou resolvons­nous le problème si nous le pouvons, pardonnons­nous et nous débarrassons-nous du fardeau ?

" La nature de notre réaction à de telles situations risque fort de déterminer la nature et la qualité de notre vie ici et éternellement . . .

" Mais ce n'est pas notre salut éternel seulement qui dépend de notre volonté et de notre capacité de par­donner les torts que l'on nous a faits. Notre joie et notre satisfaction dans cette vie et notre vraie liberté en dépendent. Quand le Christ nous a dit de tendre l'autre joue, de faire le second mille, de donner notre manteau à celui qui prend notre tunique, est-ce que c'était surtout par considération pour le brutal ou le voleur ? Ou était-ce pour soulager celui qui est affligé du fardeau destructeur que le ressentiment et la colère nous imposent?

" Paul écrivit aux Romains que rien ,ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu en Christ - Jésus notre Seigneur> (Romains 8:39).

«Je suis certain que c'est vrai. Je témoigne que c'est vrai. Mais il est vrai aussi que nous pouvons nous sépa­rer de cet esprit. . .

« C'est vrai dans tous les cas de péché. L'envie, l'arrogance, la domination injuste, ce sont des choses qui gangrènent l'âme de celui qui s'en rend coupable. C'est vrai aussi si nous refusons de pardonner. Même s'il apparaît que quelqu'un mérite notre ressentiment ou notre haine, aucun de nous ne peut s'offrir le luxe d'être rancunier ou de haïr, à cause de l'effet que cela a sur nous. Si nous avons ressenti la morsure corro­sive de ces émotions, nous savons le mal que cela nous fait . . .

« On raconte que le président Brigham Young dit un jour que celui qui se vexait quand on n'avait pas l'intention de le vexer était un sot, et que celui qui se vexait quand on avait l'intention de le vexer était ordi­nairement un sot. TI expliqua ensuite qu'il y a deux choses que l'on peut faire quand on est mordu par un serpent à sonnette. On peut poursuivre l'animal et le tuer par colère, par crainte ou par esprit de vengeance. Ou on peut s'activer à toute allure à faire sortir le venin de son organisme. Si nous optons pour cette dernière manière de faire, nous avons beaucoup de chances de survivre, mais si nous essayons d'utiliser la première, nous risquons de ne pas être suffisam­ment longtemps en vie pour la mener à bon terme» (dans Conference report, octobre 1973, pp. 15-16; Ensign, janvier 1974, pp. 20-21).

D&:A 64:18-21. Pourquoi le Seigneur voulait-il «garder une place forte dans le pays de Kirtland» pendant cinq ans?

Le président Joseph Fielding Smith répond à cette question comme suit : « C'est dans ce pays que devait être construit le premier temple de notre dispensation. Dans ce temple devaient être révélées les clefs essen­tielles du rétablissement. TI semble manifeste que si tout le monde était parti à ce moment-là en Sion, au Missouri, la construction d'un temple aurait été con­trariée par les ennemis du peuple . . . Le rétablisse­ment des clefs de la prêtrise détenues par les anciens prophètes était essentiel au progrès de l'Église. Le Sei­gneur décréta que l'on édifierait à Kirtland une maison à son nom où il pourrait venir et où il pourrait envoyer ses messagers avec les clefs de son pouvoir. La cons­truction d'un tel temple demandait du temps, et bien que les anciens se missent au travail de toutes leurs forces, cette maison ne fut prête pour la consécration que le 27 mars 1836. Ce fut le 3 avril 1836 que le Sei-

I.e temple de Kirtland, temple du Rétablissement

Section 64

gneur apparut dans cette maison et qu'Élias, Moïse et Elie apparurent et conférèrent les clefs de leur dispen­sation et leur autorité. Nous ne savons pas combien d'autres messagers vinrent à ce moment-là. Ce que nous savons c'est qu'il fallait que toutes les clefs et toute l'autorité fussent révélées. Certaines furent fata­lement révélées avant qu'il y eût un temple où ces messagers pussent venir, mais il était conforme au plan divin que de telles clefs fussent révélées dans une maison édifiée au nom du Seigneur. La révélation dans laquelle le Seigneur a invité les saints à garder une place forte à Kirtland fut donnée le 11 septembre 1831. Ce fut en mars 1836 que la Maison du Seigneur fut consacrée, et le mois d'avril suivant que ces clefs sacrées furent conférées. Après ce glorieux événement les membres de l'Église étaient libres de partir en Sion. En fait il Y eut quelques mois plus tard une apostasie, et beaucoup se détournèrent de l'Église, mais certains furent sauvés et se trouvèrent dans la nécessité de fuir l'endroit. Néanmoins l'Esprit du Seigneur régna jusqu'au moment où son œuvre en cet endroit fut ter­minée et que le moment désigné fut passé» (Church History and Modern Revelation, 1:237) .

D&:A 64:22. Pourquoi le Seigneur requiert-il le cœur des hommes ?

Tout au long des Écritures, diverses parties du corps humain sont utilisées figurativement et ces images sont généralement tirées du but et de la fonction de l'organe en question. C'est ainsi que l' œil est l'organe qui permet de percevoir la lumière, est utilisé comme symbole de la perception des choses pieuses ou mau­vaises (voir Matthieu 5:29; 6:22,23; D&A 27:2). L'oreille, qui permet d'entendre, devient le symbole de l'écoute ou de l'obéissance (voir Deutéronome 32:1 ; Apocalypse 2:7; D&:A 33: 1 ; 43:1).

Mais de tous les organes du corps, c'est le cœur qui est utilisé comme le symbole le plus profond. Un éru­dit dit que, dans la Bible, le cœur est considéré comme «le centre le plus intime» de l'homme et représente trois thèmes centraux :

1. Le centre de la vie et du pouvoir corporel. Quand le cœur est fortifié, l'homme tout entier est fortifié.

2. Le centre de la nature rationnelle et émotionnelle de l'homme. C'est le siège de l'amour et de la haine, le centre de la pensée et de la connaissance : il com­prend, délibère, réfléchit, estime. C'est le centre des sentiments et des afflictions, connaissant la joie, la souffrance, la mauvaise volonté, le mécontentement, l'anxiété, le désespoir, la peur et le respect.

3. Le centre de la vie morale. On trouve dans le cœur de nombreux degrés de la progression spiri­tuelle.

C'est le lieu de résidence du Christ ou de Satan, il peut être dur ou brisé, il peut être le trésor de bonnes ou de mauvaises choses. « Le cœur est le laboratoire et le lieu d'émission de tout ce qui est bon et mauvais en pensées, en paroles et en actes . . . C'est le centre de l'homme tout entier, le foyer de la pulsion vitale» (Unger, Bible Dictionary, rubrique « heart» , p. 462; voir aussi topical guide, sous la rubrique « heart» ) .

Quand on comprend la symbolique profonde du cœur, on peut mieux comprendre pourquoi le Sei­gneur requiert le cœur de l'homme. Dans Doctrine et Alliances 34, le Seigneur ajoute à cette condition de base un esprit bien disposé.

139

D&A 64:23. «Celui qui est dîmé ne sera pas brûlé à sa venue»

Rudger Clawson explique comment cette promesse pourrait s'accomplir : «Qu'est-ce que cela veut dire ? Cela veut-il dire que si quelqu'un ne paie pas sa dîme le Seigneur va lui envoyer du ciel une boule de feu et le brûler? Non, le Seigneur n'agit pas comme cela. TI agit selon des principes naturels. Voici ce que cela veut dire, si je lis correctement : celui qui néglige le com­mandement formel du Seigneur en ne payant pas sa dîme, cela veut dire que l'Esprit du Seigneur va se retirer de lui; cela signifie que le pouvoir de la prêtrise va se retirer de cet homme s'il persiste à négliger de faire son devoir. TI va s'égarer, graduellement mais sûrement dans les ténèbres, jusqu'à ce que finalement (notez bien ceci), il élève les yeux parmi les méchants. C'est là qu'il finira par aboutir ; et alors quand viendra la destruction et quand viendra le feu, il sera parmi les méchants et sera détruit, tandis que ceux qui obser­vent la loi se trouveront parmi les justes et seront pré­servés. TI y a un Dieu dans le ciel et il a promis de les protéger. Je vous dis qu'il y a un jour ardent, un jour de destruction qui va s'abattre sur les méchants. Et où serons-nous ? Serons-nous avec les méchants ou avec les justes ?» (dans Conference Report, octobre 1913, p. 59).

D&A 64:23-25. «Le temps s'appelle aujourd'hui» «La fin est si proche que la période qui nous sépare

est appelée <aujourd'hui> et, appliquant cette désigna­tion de temps en 1831, le Seigneur dit : [D&A 64:23-25] .

« . . . Ce n'est qu'en veillant et en priant que l'on pourra interpréter correctement les signes des temps et que l'on pourra sentir l'imminence de l'apparition du Seigneur. Pour les insouciants et les méchants, cet événement sera aussi soudain et inattendu que la venue d'un voleur dans la nuit. Mais nous ne sommes pas sans avoir des renseignements précis quant aux signes qui précéderont» (Talmage, Jésus le Christ, pp. 957-58).

Les Notes et commentaire sur Doctrine et Alliances 45-6 expliquent pourquoi, dans la terminologie du Sei­gneur, la période allant de maintenant à sa venue peut-être appelée <aujourd'hui>.

D&A 64:34-36. «Les rebelles ne sont pas du sang d'Ephraïm»

TI paraît étrange que le Seigneur dise que le sang, symbole de la descendance par lignage direct, puisse être influencé par l'attitude de rébellion, qui est quel­que chose de spirituel. N'est-ce pas un fait qu'on est descendant d'Ephraïrn ou pas ? La réponse est non, pas aux yeux du Seigneur qui envisage ses enfants sous l'angle de leurs qualités spirituelles. Paul a ensei­gné ce principe aux premiers saints. Les Juifs étaient très fiers d'être les circoncis, c'est-à-dire le peuple de l'alliance, la circoncision étant le signe de cette alliance. Mais Paul souligne que si un circoncis viole la loi, sa « circoncision devient incirconcisiofl» (Romains 2:25). En d'autres termes, par la transgression on cesse d'être un véritable Israélite. Paul conclut son rai­sonnement en disant : «Le Juif, ce n'est pas celui qui en a les apparences, et la circoncision, ce n'est pas celle qui est apparente dans la chair. Mais le Juif, c'est celui qui l'est intérieurement; et la circoncision, c'est

140

L'intendance de la maison d'Ephraim est la prêtrise

celle du cœur, selon l'esprit et non selon la lettre. La louange de ce Juif ne vient pas des hommes, mais de Dieu» (Romains 2:28,29).

Néphi comprenait aussi ce principe. TI enseigne : « Car voici, je vous dis que tous les Gentils qui se repentiront sont le peuple de l'alliance du Seigneur; et que tous les Juifs qui ne se repentiront pas, seront retranchés ; car le Seigneur ne fait alliance qu'avec ceux qui se repentent, et qui croient en son Fils, le très Saint d'Israël (2 Néphi 30:2) .

Ephraïrn reçut de Jacob le droit d'aînesse (voir Genèse 48:5 -22), et le Seigneur le considéra comme premier-né de Joseph (voir Chroniques 5:1 ; Jérémie 31:9). Le président Joseph Fielding Smith explique pourquoi :

«TI est essentiel dans notre dispensation qu'Ephraïrn soit à sa place à la tête, exerçant le droit d'aînesse en Israël qui lui fut donné par révélation directe. C'est pourquoi, c'est Ephraïm qui doit être assemblé en pre­mier lieu pour préparer le chemin, par l'intermédiaire de l'Évangile et de la prêtrise, pour le reste des tribus d'Israël lorsque viendra le moment où elles seront ras­semblées en Sion. La grande majorité de ceux qui sont entrés dans l'Église sont Ephraïrnites. TI est exception­nel de trouver quelqu'un d'une autre tribu, à moins que ce ne soit de Manassé.

C'est Ephraïrn qui détient la prêtrise aujourd'hui. C'est avec Ephraïrn que le Seigneur a fait alliance et a révélé la plénitude de l'Évangile éternel. C'est Ephraïrn qui construit des temples et y accomplit les ordonnances, tant pour les vivants que pour les morts. Lorsque les <tribus perdues> viendront - et ce sera un spectacle splendide et quelque chose de merveilleux lorsqu'elles viendront en Sion - en accomplissement

des prophéties faites par l'intermédiaire d'Ésaïe et de Jérémie, elles devront recevoir les bénédictions suprêmes par leur frère Ephraïm, le <premier-né> en Israël» (Doctrines du salut, 3:226).

Section 64 Quand on comprend cette mission d'Ephraïm, on

voit pourquoi le Seigneur dit que <<les rebelles ne sont pas du sang d'Ephraïm» (D&A 64:36).

«Que le royaume de Dieu aille de l'avant afin que le royaume des cieux puisse venir»

Section 65

Cadre historique

«A Hiram eurent lieu plusieurs conférences impor­tantes. Treize révélations y furent reçues, y compris la vision mémorable rapportée à la section 76. C'est là qu'une foule en colère, excitée par les manœuvres d'Ezra Booth qui avait renié la foi et était devenu un ennemi, essaya d'ôter la vie au prophète et à Sidney Rigdon. Il ne fait pas de doute que cette révélation leur fut donnée pour les fortifier en vue du travail et des expériences qui les attendaient» (Smith et Sjodahl, Commentary, p. 397).

Le prophète Joseph Smith dit que cette section est une prière. Il dit : «Dans la première partie du mois d'octobre, je reçus la prière suivante [D&A 65] par révélation» (History of the Church, 1:218).

Notes et commentaire

D&A 65:1-6. Etablissement du royaume de Dieu Le prophète Joseph Smith explique son rôle dans

l'établissement du royaume de Dieu : «Les prophètes d'autrefois ont déclaré que dans les

derniers jours le Dieu du ciel susciterait un royaume qui ne serait jamais détruit ni laissé à un autre peuple ; et au moment même qui avait été calculé, notre peuple luttait pour le faire sortir . . .

« J'ai l'intention d'être un des instruments de l'éta­blissement du royaume de Daniel par la parole du Sei­gneur et j 'ai l'intention de jeter une base qui révolu­tionnera le monde entier . . . Ce ne sera pas par l'épée ou le fusil que son royaume ira de l'avant : le pouvoir de la vérité est tel que toutes les nations se trouveront dans la nécessité d'obéir à l'Évangile» (Enseignements, pp. 296-297).

D&A 65:2. Quel rapport y a-t-il entre le «royaume de Dieu» et la pierre détachée sans le secours d'aucune main?

Harold B. Lee a parlé du rapport entre le royaume de Dieu et la pierre que Neboukadnetsar vit dans son rêve (voir Daniel 2:44,45).

« Nous pourrions alors demander : Qu'est-ce que le royaume de Dieu ? Une fois de plus nous ne sommes pas laissés sans réponse, car le Seigneur dit : <Les clefs du royaume de Dieu sont remises à l'homme sur la terre . . . > Là où se trouvent les clefs du royaume, là se trouve t'Église de Jésus-Christ, et c'est elle la pierre

qui fut détachée de la montagne sans le secours d'aucune main, comme le dit Daniel dans son inter­prétation du songe, pierre qui allait rouler, renverser l'idole et la réduire en miettes et continuer à rouler jusqu'à remplir la terre entière (D&A 65).

« Le prophète Joseph Smith donne cette définition du royaume de Dieu :

« <Il y en a qui disent que le royaume de Dieu ne fut pas établi sur la terre avant le jour de la Pentecôte, et que Jean ne prêcha pas le baptême de repentance pour la rémission des péchés. Mais je dis, au nom du Sei­gneur, que le royaume de Dieu a été établi sur la terre depuis le temps d'Adam jusqu'à présent, chaque fois qu'il Y a eu un juste sur la terre à qui Dieu révélait sa parole et à qui il donnait le pouvoir et l'autorité d'administrer en son nom. Et là où il y a un prêtre de Dieu, . . . pour administrer les ordonnances de l'Évan­gile et officier dans la prêtrise de Dieu, là est le royaume de Dieu . . . là où il y a un prophète, un prêtre ou un juste à qui Dieu révèle ses oraLles, là est le royaume de Dieu; et là où les oracles de Dieu ne sont pas, là n'est pas le royaume de Dieu> (Enseigne­ments du prophète Joseph Smith, p. 219) .

« Ce n'est qu'une autre manière de dire . . . <Là où le royaume de Dieu n'est pas il n'y a rien»> (dans Confe­rence Report, octobre 1953, p. 26).

D&A 65:6. Le royaume de Dieu et le royaume des cieux

James E. Talmage explique la différence entre ces deux termes : «L'expression <royaume de Dieu> est uti­lisée comme synonyme de l'expression <Église du Christ> . . . mais le Seigneur avait expliqué qu'il utili­sait parfois le terme <royaume des cieux> dans un sens distinct. En 1832, il attira l'attention là-dessus en ces termes, s'adressant aux anciens de l'Église : [D&A 65:1-6] .

« Telle fut la prière, telle est la prière prescrite à notre peuple, pas pour qu'il l' exprime seulement en paroles, pas pour qu'il la récite seulement, mais pour qu'il prie que le royaume de Dieu aille de l'avant sur la terre pour la préparer pour la venue du royaume des cieux. Cette disposition dans la prière du Seigneur : <Que ton règne vienne; que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel> n'a pas été abrogée. Nous prions pour que le royaume des cieux vienne, et nous nous effor­çons de préparer la terre pour sa venue. Le royaume de Dieu, déjà établi sur la terre, n'aspire pas à la domi­nation temporelle parmi les nations. Il ne cherche à

141

Tout comme le Christ a donné à son époque le pouvoir de faire avancer le royaume, de même il a donné ce pouvoir de nos jours

renverser aucune des formes de gouvernement qui existent ; il ne professe pas vouloir exercer un contôle dans ce qui a trait aux gouvernements de la terre autrement que par l'enseignement de principes cor­rects et un effort pour amener les hommes à vivre

«Tu es pur,

selon les principes du vrai gouvernement, en tout cas pas avant que le royaume des cieux ne vienne et ne soit établi sur la terre avec un Roi à sa tête. Mais quand il viendra, il régnera et gouvernera, car c'est son droit» (dans Conference Report, avril 1916, pp. 128-129).

Section 66

mais pas complètement» Cadre historique

Pendant octobre 1831, le prophète Joseph Smith organisa une série de conférences en Ohio. Le 11, une conférence eut lieu à Hiram chez John Johnson où des instructions furent données concernant «la façon de diriger les réunions dans l'Antiquité» . Le vingt et un, une conférence eut lieu à Kirtland où s'était produite une querelle que le prophète fut invité à régler. Le vingt-cinq, à Orange, une conférence se réunit avec «douze grands-prêtres, dix-sept anciens, quatre prê­tres, trois instructeurs et quatre diacres» ainsi qu'une grande assemblée (His tory of the Church, 1 :219). A cette conférence, William E. M'Lellin voulut connaître la volonté du Seigneur à son sujet. Le prophète interro­gea le Seigneur et reçut Doctrine et Alliance 66.

Notes et commentaire

D&A 66:1-13. Quel était l'état spirituel de William E. M'Lellin quand cette révélation fut donnée?

William E . M'Lellin, qui apostasia plus tard, était à ce moment-là membre fidèle de l'Église, bien que les versets 3 et 10 laissent entendre qu'il avait des pro­blèmes.

Le président Joseph Fielding Smith, parlant de frère M'Lellin, dit que «vu son repentir et son désir sincère de bien faire, le Seigneur déclara qu'il était pur, .mais pas complètement>. TI avait reçu le pardon, mais, de

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toute évidence, il restait malgré tout, d'une certaine façon, dans son esprit et dans ses pensées, l'une ou l'autre chose dont il ne s'était pas purifié en se repen­tant complètement. Le Seigneur lisait dans son âme. TI lui fut commandé d'aller prêcher l'Évangile ,de pays en pays et de ville en ville, oui, dans ces régions alen­tour où il n'a pas été proclamé> . Il lui fut dit de ne pas aller à ce moment-là dans le pays de Sion, et il devait penser davantage à l'œuvre du Seigneur qu'à ses biens. Dans sa prédication il devait avoir comme com­pagnon Samuel H. Smith, frère du prophète. C'était une merveilleuse révélation pour William M'Lellin, et cela aurait dû être une grande bénédiction et un grand encouragement à rester fidèle. Un péché qui l'affligeait particulièrement, révélait le Seigneur, était la tentation du péché sexuel. TI ne fut pas accusé d'avoir commis un tel péché, mais les dangers qui, à cause de ses fai­blesses, se situaient dans cette direction [furent évo­qués] » (Church History and Modern Revelation, 1:244-245).

D&A 66:10. A quel point le péché sexuel est-il encombrant?

Parlant des rapports entre les pensées impures et l'immoralité, Spencer W. Kimball a dit :

"Vouloir, désirer, ressentir comme un besoin, c'est de la volupté. Ainsi quand naît la pensée qui provoque une réaction en chaîne, le péché a déjà été commis. Si la pensée est semée, puis se transforme en volupté, il

La semence est la pensée, la plante est l 'acte

Section 66

est quasiment certain qu'elle finira par produire toute la moisson qui est la commission de ce péché hideux, l'adultère . . .

« • • • l'adultère n'est pas le résultat d'une seule pen­sée. II y a tout d'abord la détérioration de la pensée. Beaucoup de pensées pécheresses en chaîne ont tra­versé l'esprit du pécheur avant que le péché physique ne soit commis.

«Effectivement, l'homme agit comme ses pensées en son cœur. S'il y pense suffisamment longtemps, il est vraisemblable qu'il le fera, que ce soit le vol, le péché moral ou le suicide. Ainsi le moment de se protéger contre les calamités, c'est quand la pensée commence à prendre forme. Détruisez la semence et la plante ne gandira jamais.

«Seul de toutes les créations de la terre, l'homme peut changer son mode de pensée et devenir l'archi­tecte de sa destinée» (Le Miracle du pardon, p. 111).

Je VOUS donne le témoignage de la véracité

Section 67

de ces commandements Cadre historique

En juillet 1831, William W. Phelps fut chargé d'ouvrir une imprimerie dans le comté de Jackson afin de publier les ouvrages de l'Église, et Joseph Smith fut chargé de l'aider (voir D&A 57:11-14). W. W. Phelps devait aller de l'avant et Oliver devait lever l'argent nécessaire pour la presse et le rejoindre plus tard. Vu le danger de voyager seul sur la frontière ouest, John Whitmer reçut le commandement d'accompagner Oli­ver pour protéger l'argent et les copies manuscrites des révélations (voir D&A 69:1,2).

«Quand Oliver Cowdery et John Whitmer furent prêts à partir pour le comté de Jackson, le prophète décida de convoquer une conférence d'anciens chez les Johnson à Hiram pour examiner les affaires impor­tantes relatives aux devoirs qui leur étaients confiés. Au premier plan de son ordre du jour figurait la publi­cation des révélations qu'il préparait et arrangeait en vue de leur publication depuis plus d'un an.

«Le premier novembre 1831, premier jour de la con­férence, le Seigneur approuva la publication des révé­lations en donnant ce que l'on appelle communément la préface du Seigneur au Livre des Commandements

(D&A 1). Elle devait servir d'introduction au contenu de tout le livre. Dans cette révélation le Seigneur pro­clamait au monde entier son message de repentir et le fait que l'Évangile pour le salut de l'humanité était rétabli par l'intermédiaire de son serviteur Joseph Smith fils. <C'est pourquoi, la voix du Seigneur reten­tit jusqu'aux extrémités de la terre, afin que tous ceux qui veulent entendre entendent. Sondez ces comman­dements, car ils sont vrais et dignes de foi, et les pro­phéties et les promesses qu'ils contiennent s'accompli­ront toutes> (D&A 1:11, 37).

«A la conférence, les anciens décidèrent d'imprimer dix mille exemplaires des soixante-cinq révélations sous le titre <Livre des Commandements>. Oliver Cow­dery lut la préface du Seigneur et plusieurs frères se levèrent et rendirent témoignage de sa véracité et de la véracité de toutes les révélations reçues par le pro­phète. Le prophète exprima sa profonde reconnais­sance à l'égard des commandements du Seigneur. II n'entretenait pas le moindre doute quant à l'inspira­tion divine des révélations qu'il recevait pour guider l'Église . . .

«Tous ceux qui étaient présents à la conférence n'approuvèrent pas pleinement les révélations. Un au

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Un exemplaire original du Livre des Commandements

moins contesta le langage dans lequel elles étaient exprimées : William E. McLellin. La réponse à cette contestation se trouve dans une révélation : [D&A 67:5-8] .

«McLellin qui, selon les termes du prophète, avait <plus d'instruction que de bon sens, s'efforça d'écrire un commandement semblable à un des moindres de ceux du Seigneur) [History of the Church, 1:226]. McLel­lin avait eu pas mal de succès comme instituteur dans cinq États américains et avait acquis une instruction considérable. Sa tentative d'écrire une révélation se solda par un échec lamentable. Joseph Smith dit : < . . . c'était une responsabilité terrible que d'écrire au nom du Seigneur. Les anciens et toutes les personnes pré­sentes qui furent témoins de cette vaine tentative d'un homme d'imiter le langage de Jésus-Christ renou­velèrent leur foi en la plénitude de l'Évangile et en la véracité des commandements et des révélations que le Seigneur avait donnés à l'Église par mon intermé­diaire . . . ) [History of the Church, 1 :226] . Lorsque la con­férence fut terminée, Joseph arrangea les révélations, et Oliver Cowdery et John Whitmer les portèrent à Independence pour que William W. Phelps les impri­mât» (Barrett, Joseph Smith, pp. 200-202).

Notes et commentaire

D&A 67:3,14. Quelle bénédiction ne reçurent-ils pas? Smith et Sjodahl disent à propos de la bénédiction

manquée : «Les anciens réunis, ou certains d'entre, eux ne reçurent pas une bénédiction à laquelle ils s'étaient attendus. La nature de cette bénédiction n'est pas précisée. C'était peut-être une manifestation spé­ciale concernant le Livre des Commandements (verset 14) ou une manifestation miraculeuse après l'imposition des mains par le prophète (verset 4). Quoi qu'il en soit, certains n'avaient pas reçu ce qu'ils espéraient et la raison en est donnée ici : ils manquaient de foi et par conséquent étaient dominés par la peul» (Commen­tary, p. 405).

D&A 67:5-8. L'invitation du Seigneur Certains anciens contestèrent à ce moment-là le lan­

gage des révélations. Ce qu'ils voyaient c'étaient les fautes d'orthographe, les fautes de grammaire et les autres particularités qui, dans leur esprit, signifiaient que ces écrits étaient l'invention de Joseph Smith . Pour eux, si ces révélations étaient réellement du Sei-

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gneur, on ne devrait pas y trouver de telles erreurs ou de telles particularités. De là l'invitation que leur fit le Seigneur d'écrire une révélation. Orson F. Whitney dit :

« L'un d'eux, qui se considérait comme étant le plus sage, et qui possédait une certaine instruction, releva le défi et se mit en devoir d'écrire une révélation ; mais ce fut un échec total. il put, bien entendu, formuler certains mots et déverser un flot de rhétorique, mais l'esprit divin n'y était pas et il dut se reconnaître battu.

«il n'est pas si facile de donner de la vie aux choses. L'homme peut faire le corps, mais Dieu seul peut créer l'esprit» (dans Conference Report, avril 1917, p. 42).

D&A 67:5. Qu'était le Livre des Commandements? Le Livre des Commandements était le titre originel

du recueil de révélations que l'on envisageait de publier. Lorsque la presse et la plupart des exemplaires furent détruits par une foule furieuse dans le comté de Jackson, le prophète décida d'ajouter d'autres révélations qu'il avait reçues entre-temps. L'édition augmentée fut appelée le Livre des Doctrine et Alliances (voir l'introduction de ce manuel).

D&A 67:9. Que signifie l'expression Père des lumières?

Bruce R. McConkie écrit à propos de cette expres­sion, qui se trouve aussi dans Jacques 1:17 : « <Dieu est lumière, il n'y a pas en lui de ténèbres) (lJean 1 :5). C'est-à-dire qu'il est l'incarnation, l'auteur et la source de la lumière ou en d'autres termes le Père des lumières Gacques 1:17» ) ? (Mormon Doctrine, p. 278).

D&A 67:10-13. <<Vous me verrez, et vous saurez que je suis»

Une vérité remarquable de l'Évangile rétabli est que les cieux ne sont pas scellés, que Dieu parle encore aux hommes et leur révèle sa volonté. Et un aspect éton­nant de cette connaissance est que Dieu se révèle litté­ralement aux hommes qui répondent à certaines con­ditions. Les Écritures rapportent que beaucoup de pro­phètes d'autrefois virent Dieu et la dispensation actuelle fut introduite par une vision dans laquelle Dieu et le Christ apparurent à Joseph Smith dans le Bosquet sacré. Mais plusieurs endroits des Doctrine et Alliances, notamment la section 67, enseignent bien que ce privilège stupéfiant n'est pas réservé au pro­phète seulement, mais est pour tout homme qui est disposé à atteindre le niveau de justice personnelle nécessaire (voir Doctrine et Alliances 50:45,46; 88:68-69; 93:1 ; 130:3). Le prophète Joseph Smith a enseigné que «lorsqu'une personne a foi au Christ, se repent de ses péchés, est baptisée pour la rémission des péchés et reçoit le Saint-Esprit (par l'imposition des mains), ce qui est le premier Consolateur, qu'elle continue à s'humilier devant Dieu, ayant faim et soif de justice, et vivant selon toute parole de Dieu, et le Seigneur lui dira bientôt : Mon fils, tu seras exalté. Lorsque le Seigneur l'aura totalement mis à l'épreuve et constatera que l'homme est décidé à le servir à tout prix, alors l'homme verra affermie sa vocation et son élection, alors il aura le droit sacré de recevoir l'autre Consolateur que le Seigneur a promis aux saints comme le rapporte le message de St Jean, au quator-

zième chapitre, du douzième au vingt-septième verset . . .

«Or, quel est cet autre Consolateur? Ce n'est ni plus ni moins que le Seigneur Jésus-Christ lui-même; et c'est cela le fond de l'affaire : que quand quelqu'un reçoit ce dernier Consolateur, il aura la personne de Jésus-Christ pour s'occuper de lui, ou lui apparaître de temps en temps, et il lui manifestera même le Père, et ils feront leur demeure chez lui, les visions des cieux lui seront ouvertes, le Seigneur l'instruira face à face et il pourra avoir la connaissance parfaite des mystères du royaume de Dieu; et tels sont l'état et le lieu aux­quels arrivaient les saints d'autrefois lorsqu'ils avaient d'aussi merveilleuses visions : Ésaïe, Ezéchiel, Jean sur l'île de Patmos, saint Paul dans les trois cieux, et tous les saints qui ,étaient en communion avec l'assemblée générale et l'Eglise du Premier-né» (Enseignements, pp. 117-118).

Pareille bénédiction ne s'obtient pas facilement. fi faut manifester un haut niveau de justice et d'engage­ment pour avoir l'apparition de Dieu et cependant on peut arriver pas à pas à ce niveau. Le prophète Joseph Smith a enseigné comment cette progression peut se produire : «Nous considérons que Dieu a créé l'homme en le dotant d'un esprit capable d'être ins­truit et de facultés qui peuvent être augmentées en fonction de l'attention et de la diligence accordées à la lumière que le Seigneur communique à l'intelligence ; et que plus un homme approche de la perfection, plus ses idées sont claires et plus sa jouissance est grande,

Section 67

jusqu'à ce qu'il ait surmonté les maux de sa vie et perdu tout désir de pécher et, comme les anciens, arrive à ce point de la foi où il est enveloppé du pou­voir et de la gloire de son Créateur et enlevé pour demeurer avec lui. Mais nous considérons que c'est là un état auquel personne n'est jamais arrivé du jour au lendemain : il faut qu'il ait été instruit graduellement du gouvernement et des lois de ce royaume jusqu'à ce que son esprit soit capable dans une certaine mesure d'en saisir le bien fondé, la justice, l'équité et l'harmo­nie» (Enseignements, p. 38).

D&:A 67:10,12. Qu'est-ce que l'esprit naturel ou chamel?

Ludlow explique que «une chose est naturelle si elle est dans le même état fondamental que les choses qui l'entourent. Pour le moment la terre se trouve tempo­rairement dans un état téleste mortel et, généralement parlant, ceux qui vivent sur la terre sont charnels, sen­suels et diaboliques. Ainsi donc, tous ces termes pour­raient être utilisés comme synonymes de naturels. Dans [D&A] 29:35, nous lisons que les commande­ments de Dieu me sont ni naturels, ni temporels, ni charnels, ni sensuels) et [D&A] 67:10 dit que l'homme ne peut pas voir Dieu <par l'esprit charnel ou naturel, mais par le spirituel>. Dans cette vie, naturel pourrait être considéré presque comme l'opposé ou l'antonyme de spirituel» (Companion, 2:187).

précepte l'Eglise

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