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Colloque Adelf-Emois / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 62S (2014) S71–S92 S73 aux objectifs poursuivis. Seule une démarche nationale voire internationale pourrait permettre d’obtenir un consensus sur la définition des HPE. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.01.007 A1-6 Diabète et polypathologie, les données du Sniiram, France P. Denis , L. Pestel , S. Samson , S. Tala , A. Fagot-Campagna , C. Gissot Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés, Paris, France Introduction.– L’objectif est de connaître les pathologies et traitements associés des personnes diabétiques à partir des données de l’assurance maladie issues du Sniiram. Méthodes.– Pour les 58 millions de bénéficiaires du régime général en 2011, 55 groupes de pathologies (fréquentes et/ou graves et/ou coûteuses) ont été identifiées par algorithmes à partir des données d’ALD, de consommation médi- camenteuse et du PMSI. Les bénéficiaires ont été considérés comme diabétiques s’ils avaient rec ¸u au moins trois remboursements d’antidiabétiques oraux ou d’insuline en 2011, et/ou en 2010, et/ou s’ils bénéficiaient d’une prise en charge pour affection de longue durée diabète. Résultats.– En 2011, on dénombre 2 779 600 personnes diabétiques, soit une prévalence de 47‰ (extrapolation du régime général à la France entière : 50‰). L’âge moyen est de 65 ans et 48 % sont des femmes. Parmi l’ensemble des dia- bétiques (et ceux de 65–74 ans et de 75 ans et plus), respectivement 26 % (28 % et 41 %) ont au moins une pathologie cardiovasculaire ; 30 % (29 % et 38 %) une pathologie psychiatrique ou un traitement psychotrope ; 11 % (14 % et 18 %) un cancer actif ou sous surveillance ; 11 % (12 % et 14 %) un asthme, une BPCO ou insuffisance respiratoire chronique. Par ailleurs 3 % (3,1 % et 2,4 %) ont une pathologie du foie ou du pancréas autre que le diabète ; et moins de 1 % (2,3 % et 2,4 %) sont dialysées ou greffées. Chez les personnes diabétiques par rapport à l’ensemble du régime général, à mêmes âge et sexe, on observe un sur-risque de dialyse ou greffe rénale (SMR = 2,88) et de pathologie cardiovas- culaire (SMR = 1,53), deux complications graves du diabète. On observe aussi un sur-risque de maladies du foie ou du pancréas (SMR = 2,12), de patholo- gies respiratoires chroniques (SMR = 1,39), de pathologie psychiatrique ou de traitement psychotrope (SMR = 1,23). Discussion/Conclusion.– Les personnes diabétiques sont âgées et fréquemment atteintes par d’autres pathologies chroniques en lien ou non avec le diabète. Ceci complexifie la prise en charge médicale. Un score de polypathologie serait utile à l’étude de ces personnes âgées. Ces données du Sniiram seront détaillées par sous-groupes de pathologies et leur évolution sera décrite dans le temps (2010–2012). http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.01.008 Session A2 - PMSI et épidémiologie (I) A2-1 Premier certificat de santé de l’enfant : comparaison avec les données issues du programme de médicalisation des systèmes d’information et de l’Enquête nationale périnatale de 2010 M. Collet , A. Delannoy , M.-C. Mouquet , A. Vilain Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), bureau état de santé de la population, Paris, France Introduction.– Intégré dans le dispositif de surveillance de la santé périnatale, le premier certificat de santé (1 er CS) de l’enfant permet de disposer, en routine, de données sur le déroulement de l’accouchement et l’état de santé des nouveau- nés. Souffrant d’une réputation de sous-estimation des situations pathologiques et accouchements à risque (prématurés, petits poids...), les données récentes n’ont jamais été réellement expertisées. Méthodes.– Les données individuelles anonymisées relatives aux certificats de santé sont disponibles depuis 2004. Le niveau d’exhaustivité et la qualité des informations récoltées se sont nettement améliorés. Afin de juger de leur repré- sentativité, les données de l’année 2010 sont confrontées, pour les naissances vivantes, à celles observées, dans l’enquête nationale périnatale (ENP) et le PMSI-MCO (2010 à 2012) en comparant les répartitions selon l’âge gestation- nel, la gémellité et le poids de naissance. Résultats.– Pour l’année 2010, la Drees a collecté plus de 700 000 1 er CS exploi- tables dans 95 départements, soit un taux de couverture de 85 % des naissances vivantes. On recense 3,1 % de naissances gémellaires ; résultat superposable à ceux de l’ENP, de l’Insee et du PMSI. On observe cette même proximité entre le 1 er CS et l’ENP 2010 en ce qui concerne les naissances vivantes prématu- rées, les « petits poids » (< 2500 grammes) et la répartition du score d’Apgar. En revanche, le PMSI recense un peu plus de prématurés (7,5 % contre 6,5 %) et de « petits poids » (7,5 % contre 6,6 %). Une analyse approfondie permet de mieux comprendre et expliquer pour partie ces écarts entre les différentes sources. Discussion/Conclusion.– Cette première expertise sur des variables clés quant à la représentativité des naissances collectées à partir des 1 er CS est extrêmement encourageante. Elle demande néanmoins à être approfondie mais ouvre la voie à une analyse d’autres variables issues de cette source de données (caractéristiques sociodémographiques des parents, déroulement de l’accouchement, état de santé de l’enfant à la naissance...). http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.01.009 A2-2 Caractéristiques et suivi mensuel des interruptions volontaires de grossesse en 2013 S. Rey , A. Vilain , M.-C. Mouquet Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), bureau état de santé de la population, Paris, France Introduction.– L’utilisation des données du programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI) pour caractériser les interruptions volontaires de grossesse (IVG) et assurer un suivi de tendance mensuel en lien avec les changements de prescriptions de contraceptifs oraux a conduit à une validation puis une analyse des données du PMSI. L’objectif de ce travail est de présenter les résultats à partir des bases 2012 à 2013. Méthodes.– La validation sur les bases PMSI 2011–2012 a permis de défi- nir le champ des séjours concernés par une IVG et d’en mesurer les limites. Pour le suivi rapproché des IVG en 2013, les données mensuelles issues du GHM IVG du PMSI ont été analysées et les IVG médicamenteuses réalisées en ville sont issues de la base ERASME transmise par la Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés (CnamTs). Variations saison- nières et nombre de jours ouvrés ont été pris en compte pour l’analyse de tendance. Résultats.– Pour le suivi mensuel, un délai de complétude minimum de quatre mois est nécessaire pour permettre une analyse de tendance suffisamment fiable. Au cours du 1 er semestre 2013, le nombre moyen d’IVG était de 18 243 dont 16 % réalisées en ville et 48 % étaient des IVG médicamenteuses, en métro- pole. La part de femmes âgées de moins de 20 ans était de 12 %. Ces données pouvaient être analysées par région. La proportion d’anesthésies, pour les IVG instrumentales, le terme pouvaient également être décrits à partir des données du PMSI. Discussion/Conclusion.– Malgré la persistance de problèmes de codage, la quan- tification des IVG et leur description est possible à une échelle infranationale. Les données peuvent être utilisées en matière de suivi rapproché d’évolutions avec un délai de complétude raisonnable par la mise en commun des données hospitalières et de ville, la limite étant l’absence de chaînage qui permettrait une meilleure validation des données et la description du parcours de prise en charge. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.01.010

Caractéristiques et suivi mensuel des interruptions volontaires de grossesse en 2013

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Colloque Adelf-Emois / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 62S (2014) S71–S92 S73

aux objectifs poursuivis. Seule une démarche nationale voire internationalepourrait permettre d’obtenir un consensus sur la définition des HPE.

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.01.007

A1-6

Diabète et polypathologie, les données duSniiram, FranceP. Denis , L. Pestel , S. Samson , S. Tala ,A. Fagot-Campagna , C. GissotCaisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés, Paris, France

Introduction.– L’objectif est de connaître les pathologies et traitements associésdes personnes diabétiques à partir des données de l’assurance maladie issues duSniiram.Méthodes.– Pour les 58 millions de bénéficiaires du régime général en 2011,55 groupes de pathologies (fréquentes et/ou graves et/ou coûteuses) ont étéidentifiées par algorithmes à partir des données d’ALD, de consommation médi-camenteuse et du PMSI. Les bénéficiaires ont été considérés comme diabétiquess’ils avaient recu au moins trois remboursements d’antidiabétiques oraux oud’insuline en 2011, et/ou en 2010, et/ou s’ils bénéficiaient d’une prise en chargepour affection de longue durée diabète.Résultats.– En 2011, on dénombre 2 779 600 personnes diabétiques, soit uneprévalence de 47‰ (extrapolation du régime général à la France entière : 50‰).L’âge moyen est de 65 ans et 48 % sont des femmes. Parmi l’ensemble des dia-bétiques (et ceux de 65–74 ans et de 75 ans et plus), respectivement 26 % (28 %et 41 %) ont au moins une pathologie cardiovasculaire ; 30 % (29 % et 38 %) unepathologie psychiatrique ou un traitement psychotrope ; 11 % (14 % et 18 %) uncancer actif ou sous surveillance ; 11 % (12 % et 14 %) un asthme, une BPCOou insuffisance respiratoire chronique. Par ailleurs 3 % (3,1 % et 2,4 %) ontune pathologie du foie ou du pancréas autre que le diabète ; et moins de 1 %(2,3 % et 2,4 %) sont dialysées ou greffées. Chez les personnes diabétiques parrapport à l’ensemble du régime général, à mêmes âge et sexe, on observe unsur-risque de dialyse ou greffe rénale (SMR = 2,88) et de pathologie cardiovas-culaire (SMR = 1,53), deux complications graves du diabète. On observe aussiun sur-risque de maladies du foie ou du pancréas (SMR = 2,12), de patholo-gies respiratoires chroniques (SMR = 1,39), de pathologie psychiatrique ou detraitement psychotrope (SMR = 1,23).Discussion/Conclusion.– Les personnes diabétiques sont âgées et fréquemmentatteintes par d’autres pathologies chroniques en lien ou non avec le diabète.Ceci complexifie la prise en charge médicale. Un score de polypathologie seraitutile à l’étude de ces personnes âgées. Ces données du Sniiram seront détailléespar sous-groupes de pathologies et leur évolution sera décrite dans le temps(2010–2012).

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.01.008

Session A2 - PMSI et épidémiologie (I)

A2-1

Premier certificat de santé de l’enfant :comparaison avec les données issues duprogramme de médicalisation des systèmesd’information et de l’Enquête nationalepérinatale de 2010M. Collet , A. Delannoy , M.-C. Mouquet , A. VilainDirection de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques(Drees), bureau état de santé de la population, Paris, France

Introduction.– Intégré dans le dispositif de surveillance de la santé périnatale, lepremier certificat de santé (1er CS) de l’enfant permet de disposer, en routine, dedonnées sur le déroulement de l’accouchement et l’état de santé des nouveau-nés. Souffrant d’une réputation de sous-estimation des situations pathologiqueset accouchements à risque (prématurés, petits poids. . .), les données récentesn’ont jamais été réellement expertisées.

Méthodes.– Les données individuelles anonymisées relatives aux certificats desanté sont disponibles depuis 2004. Le niveau d’exhaustivité et la qualité desinformations récoltées se sont nettement améliorés. Afin de juger de leur repré-sentativité, les données de l’année 2010 sont confrontées, pour les naissancesvivantes, à celles observées, dans l’enquête nationale périnatale (ENP) et lePMSI-MCO (2010 à 2012) en comparant les répartitions selon l’âge gestation-nel, la gémellité et le poids de naissance.Résultats.– Pour l’année 2010, la Drees a collecté plus de 700 000 1er CS exploi-tables dans 95 départements, soit un taux de couverture de 85 % des naissancesvivantes. On recense 3,1 % de naissances gémellaires ; résultat superposable àceux de l’ENP, de l’Insee et du PMSI. On observe cette même proximité entrele 1er CS et l’ENP 2010 en ce qui concerne les naissances vivantes prématu-rées, les « petits poids » (< 2500 grammes) et la répartition du score d’Apgar.En revanche, le PMSI recense un peu plus de prématurés (7,5 % contre 6,5 %)et de « petits poids » (7,5 % contre 6,6 %). Une analyse approfondie permetde mieux comprendre et expliquer pour partie ces écarts entre les différentessources.Discussion/Conclusion.– Cette première expertise sur des variables clés quant àla représentativité des naissances collectées à partir des 1er CS est extrêmementencourageante. Elle demande néanmoins à être approfondie mais ouvre la voie àune analyse d’autres variables issues de cette source de données (caractéristiquessociodémographiques des parents, déroulement de l’accouchement, état de santéde l’enfant à la naissance. . .).

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.01.009

A2-2

Caractéristiques et suivi mensuel desinterruptions volontaires de grossesse en2013S. Rey , A. Vilain , M.-C. MouquetDirection de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques(Drees), bureau état de santé de la population, Paris, France

Introduction.– L’utilisation des données du programme de médicalisation dessystèmes d’information (PMSI) pour caractériser les interruptions volontairesde grossesse (IVG) et assurer un suivi de tendance mensuel en lien avec leschangements de prescriptions de contraceptifs oraux a conduit à une validationpuis une analyse des données du PMSI. L’objectif de ce travail est de présenterles résultats à partir des bases 2012 à 2013.Méthodes.– La validation sur les bases PMSI 2011–2012 a permis de défi-nir le champ des séjours concernés par une IVG et d’en mesurer les limites.Pour le suivi rapproché des IVG en 2013, les données mensuelles issues duGHM IVG du PMSI ont été analysées et les IVG médicamenteuses réaliséesen ville sont issues de la base ERASME transmise par la Caisse nationaled’assurance maladie des travailleurs salariés (CnamTs). Variations saison-nières et nombre de jours ouvrés ont été pris en compte pour l’analyse detendance.Résultats.– Pour le suivi mensuel, un délai de complétude minimum de quatremois est nécessaire pour permettre une analyse de tendance suffisamment fiable.Au cours du 1er semestre 2013, le nombre moyen d’IVG était de 18 243 dont16 % réalisées en ville et 48 % étaient des IVG médicamenteuses, en métro-pole. La part de femmes âgées de moins de 20 ans était de 12 %. Ces donnéespouvaient être analysées par région. La proportion d’anesthésies, pour les IVGinstrumentales, le terme pouvaient également être décrits à partir des données duPMSI.Discussion/Conclusion.– Malgré la persistance de problèmes de codage, la quan-tification des IVG et leur description est possible à une échelle infranationale.Les données peuvent être utilisées en matière de suivi rapproché d’évolutionsavec un délai de complétude raisonnable par la mise en commun des donnéeshospitalières et de ville, la limite étant l’absence de chaînage qui permettraitune meilleure validation des données et la description du parcours de prise encharge.

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2014.01.010