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Le Grand-Duc N°76 – juin 2010 24 Caractérisation de la migration postnuptiale des limicoles du lac des Bordes (Puy-de-Dôme). Thierry LEROY Résumé : Pendant 10 ans, de 2000 à 2009, un suivi attentif de la migration postnuptiale des limicoles du lac des Bordes a permis de réaliser 509 relevés, collectant 1718 données et totalisant 19 000 oiseaux. Parmi les 24 espèces recensées, 16 sont vues annuellement pour environ 170 données et 2000 oiseaux, ce qui représente 57 % de la richesse spécifique et 11 % des observations faites annuellement en Auvergne. Le flux est dominé par le Vanneau huppé, la Bécassine des marais, les Chevaliers culblanc et sylvain, qui à eux seuls représentent 60 % des observations et 93 % des effectifs. Le site est aussi attractif pour le Bécasseau minute ainsi que le Grand Gravelot et accueille régulièrement des raretés régionales. Les variations interannuelles des effectifs sont assez marquées, avec des années fastes et d’autres faibles. La richesse spécifique et la diversité sont maximales de fin juillet à début septembre. Au final, le lac des Bordes apparaît sans conteste comme l’un des sites majeurs de la région Auvergne pour l’accueil des limicoles en migration postnuptiale. Introduction Le lac des Bordes, commune de Compains dans le Puy- de-Dôme, est connu depuis plusieurs décennies pour sa capacité d’accueil d’oiseaux d’eau, en particulier lors de la migration postnuptiale. En le comparant à 3 sites de proximité, AMBLARD et al. (1983) le caractérisent par sa faible richesse en oiseaux reproducteurs, principalement en raison du manque de milieux arbustifs et arborés, par l’absence d’oiseaux d’eau nicheurs, hormis le Canard colvert, et par son important intérêt pour les limicoles en migration. En effet, chaque été et début d’automne, l’apparition de grandes plaques de tourbe et de vase favorise l’accueil des oiseaux d’eau. Bien que BOITIER (1999) ne le mentionne pas particulièrement, il est certain que le lac des Bordes apporte une contribution à la diversification de l’avifaune de ce plateau montagnard du Cézallier. FRENOUX (2005) remarque aussi sa capacité d’accueil des limicoles. Il le considère comme l’un des sites les plus importants du Puy-de-Dôme et parle d’un intérêt régional pour le réseau de zones humides du Cézallier auquel il appartient. Ce site est aussi réputé pour l’accueil historique d’une colonie de Mouette rieuse (LEROY, 2006), ainsi que pour la première reproduction départementale à une altitude record d’un couple de Goéland leucophée (LEROY, 2008). Le travail présenté ci-dessous a pour objectif de préciser et de caractériser la migration postnuptiale des limicoles sur le lac des Bordes. Il repose sur un suivi effectué de 2000 à 2009. Après une présentation des résultats généraux, les caractéristiques et la phénologie migratoire de chaque espèce seront abordées. Site et méthode Le lac des Bordes est situé à 1186 m d’altitude sur le plateau volcanique du Cézallier. C’est un plan d’eau d’une surface de 14,5 ha, dont environ 3 ha est constitué d’îles permanentes de nature tourbeuse. L’une de ses caractéristiques est l’apparition de vastes étendues tourbeuses ou vaseuses du mois de juillet à début novembre, atteignant entre 2 et 4 ha selon les années. Ces vasières se recouvrent partiellement de végétation, essentiellement de la cariçaie à Carex rostrata et echinata. Ces étendues sont très attrayantes pour les oiseaux, limicoles, anatidés et autres. Ce lac serait apparu vers la fin du 17 ème siècle (BOURSANGE, à paraître). La construction d’une digue y a rehaussé le niveau d’eau d’environ 1,5 m. L’île tourbeuse principale est probablement une tourbière qui s’est détachée de son substrat lors de l’ennoiement du lac et qui maintenant flotte au moins partiellement. Le lac des Bordes est entouré de milieux ouverts, pâtures ou prairies de fauche. Quelques arbres isolés et petits boisements sont présents, mais n’altèrent en rien l’impression d’un paysage ouvert d’étendues herbeuses. Plusieurs prairies humides ou petits plans d’eau sont situés à proximité immédiate, ce qui renforce la capacité d’accueil ornithologique du site. Il est situé sur le plateau du Cézallier, vaste étendue herbeuse de moyenne montagne, ponctuée de lacs et de tourbières. Ces plans d’eau forment un réseau fonctionnel de site d’accueil des oiseaux et le lac des Bordes y tient un rôle prépondérant. Ce lac a été acheté en 2007 par le Conseil général du Puy-de-Dôme dans le cadre de sa politique “Espaces Naturels Sensibles”. Il est donc maintenant protégé. Le plan de gestion devrait être rédigé prochainement. Pendant 10 ans, de 2000 à 2009, le lac des Bordes a fait l’objet d’une pression d’observation accrue entre début juin et fin novembre, afin de couvrir au mieux la migration postnuptiale des limicoles. Les visites de l’auteur ont duré en moyenne de 1 à 2 heures, avec, dans la majorité des cas, une station assise prolongée permettant une observation des oiseaux les plus discrets. Jumelle et longue vue ont été systématiquement utilisées. Ces prospections ont

Caractérisation de la migration postnuptiale des limicoles ...files.biolovision.net/... · niveau d’eau d’environ 1,5 m. L’île tourbeuse principale est probablement une tourbière

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Le Grand-Duc N°76 – juin 2010 24

Caractérisation de la migration postnuptiale des limicoles du lac des Bordes (Puy-de-Dôme).

Thierry LEROY

Résumé : Pendant 10 ans, de 2000 à 2009, un suivi attentif de la migration postnuptiale des limicoles du lac des Bordes a permis de réaliser 509 relevés, collectant 1718 données et totalisant 19 000 oiseaux. Parmi les 24 espèces recensées, 16 sont vues annuellement pour environ 170 données et 2000 oiseaux, ce qui représente 57 % de la richesse spécifique et 11 % des observations faites annuellement en Auvergne. Le flux est dominé par le Vanneau huppé, la Bécassine des marais, les Chevaliers culblanc et sylvain, qui à eux seuls représentent

60 % des observations et 93 % des effectifs. Le site est aussi attractif pour le Bécasseau minute ainsi que le Grand Gravelot et accueille régulièrement des raretés régionales. Les variations interannuelles des effectifs sont assez marquées, avec des années fastes et d’autres faibles. La richesse spécifique et la diversité sont maximales de fin juillet à début septembre. Au final, le lac des Bordes apparaît sans conteste comme l’un des sites majeurs de la région Auvergne pour l’accueil des limicoles en migration postnuptiale.

Introduction

Le lac des Bordes, commune de Compains dans le Puy-

de-Dôme, est connu depuis plusieurs décennies pour sa

capacité d’accueil d’oiseaux d’eau, en particulier lors

de la migration postnuptiale. En le comparant à 3 sites

de proximité, AMBLARD et al. (1983) le caractérisent

par sa faible richesse en oiseaux reproducteurs,

principalement en raison du manque de milieux

arbustifs et arborés, par l’absence d’oiseaux d’eau

nicheurs, hormis le Canard colvert, et par son important

intérêt pour les limicoles en migration. En effet, chaque

été et début d’automne, l’apparition de grandes plaques

de tourbe et de vase favorise l’accueil des oiseaux

d’eau. Bien que BOITIER (1999) ne le mentionne pas

particulièrement, il est certain que le lac des Bordes

apporte une contribution à la diversification de

l’avifaune de ce plateau montagnard du Cézallier.

FRENOUX (2005) remarque aussi sa capacité d’accueil

des limicoles. Il le considère comme l’un des sites les

plus importants du Puy-de-Dôme et parle d’un intérêt

régional pour le réseau de zones humides du Cézallier

auquel il appartient. Ce site est aussi réputé pour

l’accueil historique d’une colonie de Mouette rieuse

(LEROY, 2006), ainsi que pour la première reproduction

départementale à une altitude record d’un couple de

Goéland leucophée (LEROY, 2008).

Le travail présenté ci-dessous a pour objectif de

préciser et de caractériser la migration postnuptiale des

limicoles sur le lac des Bordes. Il repose sur un suivi

effectué de 2000 à 2009. Après une présentation des

résultats généraux, les caractéristiques et la phénologie

migratoire de chaque espèce seront abordées.

Site et méthode

Le lac des Bordes est situé à 1186 m d’altitude sur le

plateau volcanique du Cézallier. C’est un plan d’eau

d’une surface de 14,5 ha, dont environ 3 ha est

constitué d’îles permanentes de nature tourbeuse. L’une

de ses caractéristiques est l’apparition de vastes

étendues tourbeuses ou vaseuses du mois de juillet à

début novembre, atteignant entre 2 et 4 ha selon les

années. Ces vasières se recouvrent partiellement de

végétation, essentiellement de la cariçaie à Carex

rostrata et echinata. Ces étendues sont très attrayantes

pour les oiseaux, limicoles, anatidés et autres. Ce lac

serait apparu vers la fin du 17ème

siècle (BOURSANGE, à

paraître). La construction d’une digue y a rehaussé le

niveau d’eau d’environ 1,5 m. L’île tourbeuse

principale est probablement une tourbière qui s’est

détachée de son substrat lors de l’ennoiement du lac et

qui maintenant flotte au moins partiellement.

Le lac des Bordes est entouré de milieux ouverts,

pâtures ou prairies de fauche. Quelques arbres isolés et

petits boisements sont présents, mais n’altèrent en rien

l’impression d’un paysage ouvert d’étendues herbeuses.

Plusieurs prairies humides ou petits plans d’eau sont

situés à proximité immédiate, ce qui renforce la

capacité d’accueil ornithologique du site. Il est situé sur

le plateau du Cézallier, vaste étendue herbeuse de

moyenne montagne, ponctuée de lacs et de tourbières.

Ces plans d’eau forment un réseau fonctionnel de site

d’accueil des oiseaux et le lac des Bordes y tient un

rôle prépondérant.

Ce lac a été acheté en 2007 par le Conseil général du

Puy-de-Dôme dans le cadre de sa politique “Espaces

Naturels Sensibles”. Il est donc maintenant protégé. Le

plan de gestion devrait être rédigé prochainement.

Pendant 10 ans, de 2000 à 2009, le lac des Bordes a fait

l’objet d’une pression d’observation accrue entre début

juin et fin novembre, afin de couvrir au mieux la

migration postnuptiale des limicoles. Les visites de

l’auteur ont duré en moyenne de 1 à 2 heures, avec,

dans la majorité des cas, une station assise prolongée

permettant une observation des oiseaux les plus

discrets. Jumelle et longue vue ont été

systématiquement utilisées. Ces prospections ont

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Caractérisation de la migration postnuptiale des limicoles […] LEROY T. Le Grand-Duc 76 : 24-39

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surtout été réalisées en soirée, par lumière favorable, du

chemin bordant le lac vers l’ouest. En 10 ans, 509

relevés ont été réalisés, soit en moyenne 50 relevés par

an (tableau 1). La pression d’observation a été plus

forte de 2003 à 2008 en atteignant environ 65 sorties

par an. Les extrêmes sont 76 relevés en 2005 et 20 en

2000 et 2001. Malgré une moyenne de 28 relevés par

décade, la pression d’observation varie entre 55 sorties

par décade entre fin juillet et mi-septembre contre

seulement quelques échantillonnages en novembre

(tableau 2). Les données proviennent à 89 % de

l’auteur. Les 11 % restants se répartissent entre

18 observateurs (cf. liste en fin d’article).

Résultats généraux

Tableau 1 : répartition annuelle des résultats généraux du suivi postnuptial des limicoles du lac des Bordes

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Total

(Moyenne par an)

Nb de journées d'observation 20 20 36 56 69 76 68 62 59 43 509 (51)

Nb de données 80 82 159 173 178 313 218 247 156 112 1718 (172)

Nb d'espèces 13 15 16 18 18 17 17 20 16 10 24 (16)

Nb d'oiseaux comptés 451 697 1914 1666 1411 3486 2804 3233 1785 1597 19 044 (1904)

Tableau 2 : répartition décadaire des résultats généraux du suivi postnuptial des limicoles du lac des Bordes

juin juillet août septembre octobre novembre

Total

(Moy.

par

décade)

Nb de journées

d'observation 10 18 23 24 26 56 51 55 61 57 38 34 20 19 10 5 0 2 509 (28)

Nb de données 12 19 36 59 79 220 237 235 245 212 130 104 61 36 20 9 0 4 1718

(95)

Nb d'espèces 4 3 6 9 15 16 17 19 18 17 17 12 12 8 6 2 0 2 24 (10)

Nb d'oiseaux

comptés 112 81 305 545 835 2698 2870 2434 2743 1868 1330 1056 508 760 386 401 0 112

19 044

(1058)

Tableau 3 : Nombre d’observations, effectifs et % des limicoles observés en migration postnuptiale au lac des Bordes de 2000 à 2009

Nb

d'observations %

Nb

d'oiseaux * %

Nb moyen

d’oiseaux **

Vanneau huppé 368 21,4 13 630 71,6 37 Bécassine des marais 308 17,9 3 041 16 9,9 Chevalier culblanc 172 10 350 1,8 2 Chevalier sylvain 166 9,7 610 3,2 3,7 Bécasseau variable 125 7,3 267 1,4 2,1 Chevalier guignette 120 7 243 1,3 2 Grand Gravelot 89 5,2 164 0,9 1,8 Petit Gravelot 79 4,6 169 0,9 2,1 Bécasseau minute 62 3,6 129 0,7 2,1 Combattant varié 59 3,4 144 0,8 2,4 Chevalier aboyeur 54 3,1 109 0,6 2 Courlis cendré 29 1,7 58 0,3 2 Chevalier gambette 18 1 24 0,1 1,3 Chevalier arlequin 14 0,8 28 0,1 2 Bécasseau cocorli 13 0,8 21 0,1 1,6 Bécasseau de 12 0,7 13 0,1 1,1 Courlis corlieu 8 0,5 8 0,0 1 Pluvier argenté 6 0,3 16 0,1 2,7 Pluvier doré 6 0,3 8 0,0 1,3 Barge à queue noire 4 0,2 4 0,0 1 Tournepierre à collier 3 0,2 4 0,0 1,3 Bécassine sourde 1 0,1 2 0,0 2 Barge rousse 1 0,1 1 0,0 1 Bécasseau tacheté 1 0,1 1 0,0 1

Total 1718 19044 * : pour le Vanneau huppé qui stationne longuement sur le site, les chiffres présentés traduisent

autant la pression d’observation que le flux de l’espèce.

** : nombre moyen par sortie avec présence de l’espèce

Au total, les 24 espèces recensées ont permis de

collecter 1718 données de limicoles et de comptabiliser

19 000 oiseaux (tableau 1 et annexe 1). En moyenne,

16 espèces de limicoles sont contactées par an, pour

172 données et environ 2000 oiseaux. Des variations

annuelles existent, tant au niveau de la pression

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Le Grand-Duc N°76 – juin 2010 26

d’observation, que du nombre de données ou de la

quantité d’oiseaux. La variation de la pression

d’observation est un biais important qu’il faudrait

mieux prendre en compte. Cependant une première

analyse montre que les années 2005 et 2007 ont été très

bonnes pour la migration des limicoles, avec

respectivement 17 et 20 espèces recensées ainsi que

3500 et 3200 oiseaux comptabilisés. Les années 2004

et 2008 apparaissent assez mauvaises, et ce malgré une

pression d’observation équivalente (et assez forte).

2002 semble aussi avoir été une bonne année alors que

2009 apparaît faible et que les années 2000, 2001 et

2006 sont assez moyennes.

Les premiers migrateurs sont notés en juin, mais la

richesse spécifique et les effectifs restent faibles

(tableau 2). Ce mouvement migratoire progresse

légèrement en juillet. Il devient maximal de fin juillet à

fin août, avec en moyenne 230 données, 18 espèces et

2700 oiseaux recensés par décade. Septembre est

marqué par une décroissance progressive de l’intensité

migratoire des limicoles, cependant la diversité et les

effectifs restent assez élevés, avec environ 15 espèces

et 1500 oiseaux par décade. La diversité est encore

notable en octobre, mais les effectifs sont faibles. La

migration se termine en novembre.

Les espèces dominantes sont le Vanneau huppé, la

Bécassine des marais, le Chevalier culblanc et le

Chevalier sylvain, qui représentent 60 % des

observations et 93 % des effectifs (tableau 3). Le

Vanneau huppé domine largement les effectifs avec

13 600 individus comptabilisés, ce qui représente 72 %

du total. En effet, un gros groupe de rassemblement

postnuptial se cantonne tous les ans au lac des Bordes

et dans ses alentours. Il regroupe en moyenne une

quarantaine d’individus, mais monte parfois à plus de

100 oiseaux. 9 espèces sont régulières et assez

abondantes (entre 1 et 8 % du nombre d’observation),

7 espèces sont irrégulières et avec des effectifs réduits

(entre 0,3 et 1 % du nombre d’observation) et 4 espèces

sont rares (< à 0,3 % du nombre d’observation).

Le flux des limicoles n’est pas équivalent chaque année

(figure 1). En 10 ans, on a globalement assisté à une

augmentation du nombre d’observations pour les

Vanneau huppé et Chevalier culblanc, à une relative

stabilité pour la Bécassine des marais, à une variation

interannuelle marquée pour les Chevalier sylvain,

Bécasseau variable, Chevalier guignette, Grand

Gravelot et Petit Gravelot, puis à une baisse sensible

pour le regroupement des 16 espèces restantes.

Figure 1 : variation interannuelle des proportions du nombre

d’observation de limicoles en migration postnuptiale au lac des

Bordes (de 2000 à 2009 et moyenne)

Le nombre de données augmente progressivement à

partir de début juin, pour atteindre un maximum de

diversité et d’effectifs de fin juillet à début septembre

(figure 2 et annexe 2). Il baisse ensuite

progressivement. Si on analyse cette phénologie

migratoire en se consacrant aux effectifs (figure 3), on

remarque une brusque augmentation vers la fin juillet,

le maintien à des niveaux élevés jusqu’à fin août, une

baisse marquée début septembre puis assez progressive

par la suite. Cette analyse étant fortement dominée par

les effectifs de Vanneau huppé, il est proposé dans la

figure 4 de retirer cette espèce. Les résultats différent

alors sensiblement et outre la forte présence de la

Bécassine des marais, on met de nouveau en évidence

la diversité et l’intensité du flux de fin juillet à début

septembre, avec un net pic de fin août à début

septembre.

Figure 2 : évolution décadaire des nombres d’observation des

limicoles lors de la migration postnuptiale des limicoles au lac des

Bordes

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Caractérisation de la migration postnuptiale des limicoles […] LEROY T. Le Grand-Duc 76 : 24-39

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Figure 3 : évolution décadaire des effectifs de limicoles lors de la

migration postnuptiale des limicoles au lac des Bordes

Figure 4 : évolution décadaire des effectifs de limicoles lors de la

migration postnuptiale des limicoles (hors Vanneau huppé) au lac

des Bordes

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Le Grand-Duc N°76 – juin 2010 28

Résultats par espèce

Des commentaires sont apportés ci-dessous pour chacune des 24 espèces observées.

Vanneau huppé Vanellus vanellus

Le Vanneau huppé est le limicole le plus abondant du

site en période migration postnuptiale : 368

observations et 13 600 oiseaux comptabilisés, soit

respectivement 21 % et 72 % des totaux. Ces résultats

doivent être relativisés, car il ne s’agit pas uniquement

d’oiseaux en transit migratoire ponctuel. Un groupe de

vanneaux estive chaque été sur le site. En moyenne, ce

sont 37 individus qui sont observés par sortie,

cependant des groupes plus conséquents ont été

comptabilisés, par exemple 128 le 7 septembre 2006 ou

110 le 6 août 2008. Il y a environ 37 observations de

Vanneau huppé par automne, comptabilisant autour de

1400 oiseaux. Les années 2005 à 2007 ont cependant

été largement supérieures, tandis que 2000 et 2001 ont

été nettement plus faibles (figure 5). Le Vanneau huppé

s’observe durant toute la saison postnuptiale, mais ses

effectifs et ses observations sont maximaux de fin

juillet à fin août, avec environ 4 observations et 200

oiseaux observés par décade. Remarquons la brusque

augmentation des effectifs et des observations à la fin

juillet ainsi que la forte diminution de début septembre.

Figure 5 : évolution interannuelle et décadaire des effectifs et des

nombres d’observation du Vanneau huppé sur le lac des Bordes en

migration postnuptiale

Bécassine des marais Gallinago gallinago

La Bécassine des marais est le deuxième limicole le

plus abondant, avec 308 observations et environ 3000

individus comptabilisés, soit respectivement 18 % et

16 % des totaux. En moyenne, 10 individus sont notés

par sorties. Les groupes maximaux ont été de 70 et 65

individus les 17 et 19 octobre 2005. Il y a une trentaine

d’observations de Bécassine par automne, totalisant

environ 300 oiseaux. L’année 2005 a été

exceptionnelle, en cumulant 52 observations et plus de

900 individus (figure 6). La migration commence dès

début juillet (date moyenne : le 25 juillet ; premier

contact : 6 juillet 2004) pour atteindre un maximum fin

août et début septembre, avec en moyenne

5 observations et 65 oiseaux par décade. Une chute

brutale des observations et des effectifs se produit

début septembre, puis les effectifs se maintiennent

jusqu’à mi octobre. L’espèce disparaît du site courant

novembre, quoique de rares observations aient parfois

lieu en hiver : 1 individu le 25 janvier 2006 alors que la

neige recouvre le Cézallier et que le lac est entièrement

gelé !

Figure 6 : évolution interannuelle et décadaire des effectifs et des

nombres d’observation de la Bécassine des marais sur le lac des

Bordes en migration postnuptiale

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Caractérisation de la migration postnuptiale des limicoles […] LEROY T. Le Grand-Duc 76 : 24-39

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Chevalier culblanc Tringa ochropus

Le Chevalier culblanc est le troisième limicole le plus

fréquent du lac des Bordes, avec 172 observations et

350 oiseaux, soit respectivement 10 % et 1,8 % de

l’ensemble des données. Le total de ses effectifs est

cependant inférieur à celui du Chevalier sylvain, qui

arrive en troisième position avec 610 oiseaux

comptabilisés. En effet, le nombre moyen d’oiseaux est

2 pour le culblanc et de 3,7 pour le sylvain. Le plus

gros groupe observé est de 8 spécimens le 2 août 2005.

En général, il y a 17 observations de culblanc par

saison qui regroupent environ 35 individus. Les années

2005 à 2007 dépassent largement cette moyenne. La

migration postnuptiale s’étend de début juin à mi

octobre. Les dates de contact extrêmes sont le 12 juin

(2009) et le 17 octobre (2008), alors que la date

moyenne du premier contact est le 5 juillet et celle du

dernier le 10 septembre. Le pic migratoire est très

marqué entre fin juillet et fin août, avec 3 observations

et 6,5 oiseaux en moyenne par décade. Le passage

diminue fortement début septembre, pour être marginal

ensuite.

Figure 7 : évolution interannuelle et décadaire des effectifs et des

nombres d’observation du Chevalier culblanc sur le lac des Bordes

en migration postnuptiale

Chevalier sylvain Tringa glareola

Le Chevalier sylvain totalise 166 observations pour 610

individus, soit respectivement 9,7 % et 3,2 % des

totaux correspondants. En moyenne, c’est 3,7 oiseaux

qui sont notés par observation. Le plus gros groupe

concerne 25 individus le 22 juillet 2003. Il y a environ

17 observations de sylvain par automne, ce qui

représente environ 61 oiseaux. Les variations

interannuelles sont cependant marquées, avec par

exemple 32 observations totalisant 167 individus en

2003 et seulement 6 observations de 18 oiseaux l’année

suivante. Sa migration couvre deux mois, de fin juin à

mi septembre. Le premier contact moyen est le 11

juillet tandis que le dernier se situe le 6 septembre. Les

dates extrêmes sont le 27 juin (2009) et le 17 septembre

(2009). Le pic migratoire culmine fin juillet et début

août, avec en moyenne 3 observations regroupant 14

oiseaux par décade. Il diminue légèrement à partir de

mi août puis fortement dès le début de septembre.

Figure 8 : évolution interannuelle et décadaire des effectifs et des

nombres d’observation du Chevalier sylvain sur le lac des Bordes en

migration postnuptiale

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Le Grand-Duc N°76 – juin 2010 30

Bécasseau variable Calidris alpina

Le Bécasseau variable est le 5ème

limicole le plus

fréquent : 125 observations et 267 individus, soit

respectivement 7,3 % et 1,4 % des totaux

correspondants. Le nombre moyen d’oiseaux observés

est de 2,1 alors que le groupe le plus élevé s’élevait à

8 individus (le 9 octobre 2004 et les 4, 6 et 7 septembre

2005). Environ 12 observations totalisant 27 oiseaux

ont lieu chaque automne, cependant les variations

interannuelles sont notables. 2005, et dans une moindre

mesure 2004 et 2007, a été une année faste, avec 35

observations regroupant 106 individus (figure 9).

Plusieurs années sont très faibles, avec seulement 4 à 5

observations cumulant une dizaine d’individus. La

plage migratoire est assez étalée puisqu’elle s’étend de

mi juillet à fin octobre, et probablement un peu plus. Le

premier contact moyen est le 9 août (le plus précoce le

19 juillet 2009) et le dernier le 6 octobre (le plus tardif

le 28 octobre 2005). Le pic de migration est marqué sur

les deux premières décades de septembre, avec en

moyenne 23 observations pour 53 individus. Le

passage reste assez fort de fin septembre à mi octobre.

Durant cette dernière période, remarquons que les

effectifs restent globalement constants bien que le

nombre d’observation baisse, il en résulte une élévation

du nombre moyen d’individus par observation. Le

passage durant cette période est probablement sous

évalué.

Figure 9 : évolution interannuelle et décadaire des effectifs et des

nombres d’observation du Bécasseau variable sur le lac des Bordes

en migration postnuptiale

Chevalier guignette Actitis hypoleucos

Le Chevalier guignette est le 6ème

limicole le plus

fréquent, avec 120 observations totalisant 243

individus. Une observation regroupe en moyenne 2

oiseaux. Les effectifs maximaux ont été de 19 oiseaux

le 25 juillet 2009 puis de 12 le 18 août 2005 ; ce sont

d’ailleurs le deux seuls regroupements à dépasser la

dizaine. Il y a en moyenne 12 observations cumulant 24

individus par an. L’année 2005 est particulièrement

forte avec 35 observations et 71 oiseaux, alors que les

années 2000, 2001 et 2008 ont été très faibles, avec par

exemple seulement 3 observations de 3 oiseaux en

2001 ! La migration du guignette est maximale de fin

juillet à fin août ; les effectifs et observations

augmentant ou se réduisant assez nettement avant ou

après cette période. La date moyenne du premier

contact est le 20 juillet et celle du dernier est le 3

septembre. Les dates maximales sont le 29 juin (2009)

et 19 septembre (2007).

Figure 10 : évolution interannuelle et décadaire des effectifs et des

nombres d’observation du Chevalier guignette sur le lac des Bordes

en migration postnuptiale

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Caractérisation de la migration postnuptiale des limicoles […] LEROY T. Le Grand-Duc 76 : 24-39

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Grand Gravelot Charadrius hiaticula

Le Grand Gravelot est le 7ème

limicole le plus fréquent

et abondant : il cumule 89 observations pour 164

individus. En moyenne, une observation regroupe 1,8

individu. Les plus gros groupes concernent 12 puis 9

individus les 9 et 12 septembre 2004. En moyenne, le

passage concerne 9 observations et 16 individus par an.

2004 et 2005 ont accueilli un fort passage avec une

vingtaine d’observations cumulant une cinquantaine

d’oiseaux. 2001 et 2002 sont extrêmement faibles avec

seulement 2 ou 3 observations pour 2 ou 3 oiseaux. La

migration est assez faible de mi juillet à fin août. Elle

augmente brusquement dans la première décade de

septembre qui accueille en moyenne 6 oiseaux pour

2,5 observations. Le passage baisse ensuite pour se

terminer à la mi octobre. Le premier contact moyen est

le 9 août tandis que le dernier est le 26 septembre. Les

dates de présence extrêmes sont le 27 juin (2009) et le

11 octobre (2005).

Figure 11 : évolution interannuelle et décadaire des effectifs et des

nombres d’observation du Grand Gravelot sur le lac des Bordes en

migration postnuptiale

Petit Gravelot Charadrius dubius

Le Petit Gravelot est le 8ième

limicole le plus fréquent

en migration postnuptiale : 79 observations pour 169

individus, soit respectivement 4,6 % et 0,9 % des

totaux. Le nombre moyen d’oiseaux par observation est

de 2,1. Le plus gros groupe atteint 8 individus le

25 juillet 2007. En moyenne annuelle, cela représente

8 observations pour environ 17 oiseaux. En 2007, le

passage a été très marqué : 22 observations pour

69 individus. Remarquons l’absence d’observation en

2000 et un passage en très faibles effectifs pour 2004 et

2008. La plage migratoire s’étale de début juillet à

début octobre, avec un pic de fin juillet à fin août. Le

premier contact moyen se situe le 25 juillet et le dernier

le 6 septembre. Les contacts extrêmes sont le 5 juillet

(2005) et le 5 octobre (2001).

Figure 12 : évolution interannuelle et décadaire des effectifs et des

nombres d’observation du Petit Gravelot sur le lac des Bordes en

migration postnuptiale

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Le Grand-Duc N°76 – juin 2010 32

Bécasseau minute Calidris minuta

Le Bécasseau minute est le 9ème

limicole le plus

fréquent et abondant : 62 observations pour 129

individus. Une observation regroupe en général 2,1

oiseaux. Les plus gros groupes concernent 7 spécimens

le 20 septembre 2001 puis 6 le 9 septembre 2005. Une

année moyenne accueille 13 individus pour 6

observations. Les années 2005 et 2007 ont été assez

exceptionnelles avec respectivement 38 individus pour

18 observations et 30 oiseaux pour 11 observations.

Aucun oiseau n’est observé en 2009 et les années 2003,

2004, 2006 et 2008 sont très faibles, avec seulement de

3 à 4 observations pour environ 5 oiseaux. La migration

s’étale de fin juillet à mi octobre. Deux passages

semblent se distinguer : le premier centré sur début

août, puis le second, plus conséquent, sur début

septembre. Le premier contact moyen se déroule vers le

4 août tandis que le dernier est le 19 septembre. Les

dates extrêmes sont le 26 juillet (2001) et le 11 octobre

(2001).

Figure 13 : évolution interannuelle et décadaire des effectifs et des

nombres d’observation du Bécasseau minute sur le lac des Bordes en

migration postnuptiale

Combattant varié Philomachus pugnax

Le Combattant varié est le 10ème

limicole le plus

fréquent : 59 observations pour 144 individus. En

moyenne, chaque observation regroupe 2,4 individus.

Trois observations concernent des effectifs supérieurs à

10 : 16 le 30 juillet 2006, 15 le 11 septembre 2008 et

12 le 8 août 2002. En moyenne, une année permet 6

observations de 14 individus. Les variations

interannuelles sont cependant marquées. 2006, 2004 et

2000 ont été des années fortes, avec environ 11

observations pour 28 individus. Les années 2003, 2001

et 2005 ont été faibles. Il n’y a pas eu d’observations de

Combattant en 2009. La plage migratoire s’étale de

début juillet à mi octobre. Deux pics semblent se

dessiner. Le plus marqué est centré sur début septembre

tandis que le second est situé sur fin juillet début août.

Le premier contact moyen est le 28 juillet alors que le

dernier est le 23 septembre. Les dates extrêmes sont le

5 juillet (2005) et le 18 octobre (2006).

Figure 14 : évolution interannuelle et décadaire des effectifs et des

nombres d’observation du Combattant varié sur le lac des Bordes en

migration postnuptiale

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Chevalier aboyeur Tringa nebularia

Le Chevalier aboyeur est le 11ème

limicole en fréquence

et effectifs pour la migration postnuptiale : 54

observations pour 109 individus. En moyenne, une

observation regroupe 2 individus. Les deux plus gros

groupes sont de 16 oiseaux le 5 septembre 2006 puis de

11 le 29 septembre 2005. Une année rassemble en

moyenne 5 observations pour 11 individus. La plage

migratoire s’étale de début juillet à fin septembre, hors

observations exceptionnelles de début juin et de fin

octobre. Le pic migratoire est centré de fin août à début

septembre.

Figure 15 : évolution interannuelle et décadaire des effectifs et

nombres d’observation du Chevalier aboyeur sur le lac des Bordes en

migration postnuptiale

Courlis cendré Numenius arquata

Le Courlis cendré est le 12ème

limicole le plus

abondant : 29 observations pour 58 individus. Une

année moyenne permet 3 observations pour 6 oiseaux.

2002 a été l’année la plus fréquentée : 7 observations

pour 15 individus. En 2000, l’espèce n’a pas été

observée. Elle n’a été vue qu’une seule fois de 2006 à

2008. Le plus gros groupe concerne 5 oiseaux le 6

septembre 2005. La plage migratoire s’étale de début

juin à début octobre, avec un pic de fin juillet à mi

septembre. La date moyenne de premier contact est le

26 juillet et celle du dernier le 18 août. Les dates

extrêmes sont le 7 juin (2007) et le 2 octobre (2001).

Chevalier gambette Tringa totanus

Le Chevalier gambette est le 13ème

limicole le plus

fréquent, avec 18 observations pour 24 individus. Il a

été observé 8 années sur 10, avec en moyenne

2 observations pour 2,4 individus par an. Seules

3 données concernent des effectifs supérieurs à

1 individu : 5 le 7 juillet 2005, 2 le 8 août 2002 et 2 le

5 juillet 2000. Le passage s’étale de début juin à mi

septembre, avec un léger pic sur les mois de juillet et

août. Les dates extrêmes de contacts sont le 2 juin

(2006) et le 11 septembre (2003).

Chevalier arlequin Tringa erythropus

Le Chevalier arlequin a été vu à 14 reprises pour un

total de 28 individus. Il a été observé 7 années sur 10,

avec en moyenne 1,4 observation pour 2,8 individus. Il

voyage plutôt en petit groupe (2 individus en moyenne

par observation), puisque seulement 7 données

concernent un seul individu. Le plus gros groupe est de

8 oiseaux le 28 octobre 2008. La migration s’étale de

mi juillet à fin octobre, avec un pic marqué de mi août

à mi septembre. Les dates de contact extrêmes sont le

11 juillet (2007) et le 28 octobre (2008).

Bécasseau cocorli Calidris ferruginea

Le Bécasseau cocorli a été vu à 13 reprises pour

21 individus. Il a été noté 6 années sur 10, avec une

moyenne de 1 donnée pour 2 oiseaux. Les années 2002

et 2006 ont accueilli les effectifs les plus forts avec

respectivement 5 observations pour 8 individus et

4 observations pour 6 individus. Le plus gros groupe

concerne 4 oiseaux le 6 juillet 2003. La migration

s’étale de début juillet à début octobre, avec un léger

pic en août. Les dates de contact extrêmes sont le 6

juillet (2003) et le 7 octobre (2004).

Bécasseau de Temminck Calidris temminckii

Le Bécasseau de Temminck a été vu à 12 reprises.

Toutes les observations concernent un seul individu,

sauf celle du 23 août 2007 où deux oiseaux sont

présents. L’espèce est visible une année sur deux. En

2005, il y a eu 5 observations pour 5 spécimens : c’est

l’année la plus forte. Le passage se déroule surtout dans

les deuxième et troisième décades d’août, avec

respectivement 5 observations pour 5 et 6 oiseaux, ce

qui est conforme à la migration auvergnate de l’espèce

(FRENOUX, 2005). En dehors de cette période, un

oiseau est noté le 7 septembre (2006) puis un autre le

28 septembre (2004). Le contact le plus précoce est le

14 août (2003).

Courlis corlieu Numenius phaeopus

Le Courlis corlieu a été noté à 8 reprises sur 4 années,

uniquement à l’unité. Un oiseau a probablement

stationné du 20 au 29 juillet 2005, puisque 4

observations se concentrent sur cette petite période. Les

observations ont eu lieu de mi juillet à début septembre.

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Le Grand-Duc N°76 – juin 2010 34

Pluvier argenté Pluvialis squatarola

Le Pluvier argenté a été observé à 6 reprises pour un

total de 16 oiseaux. Hormis l’observation d’un individu

le 11 octobre 2001, les autres données concernent un

stationnement prolongé du 19 septembre au 2 octobre

2005 avec des effectifs fluctuants entre 1 et 5 oiseaux

(dont 4 les 29 et 30 septembre puis 5 le 2 octobre). Les

cas de stationnement long sont rares en Auvergne :

seulement 5 cas étaient connus en Auvergne (FRENOUX,

2005).

Pluvier doré Pluvialis apricaria

Six observations : 1 individu le 25 septembre 2003, 3 le

9 octobre 2004 puis 1 les 9, 10, 11 et 12 août 2007.

Barge à queue noire Limosa limosa

Quatre observations d’un oiseau : le 25 juillet 2002, le

27 août 2003, le 4 août 2006 et le 20 juillet 2007.

Tournepierre à collier Arenaria interpres

Trois observations : 1 individu le 18 août 2000, 2 le 31

août 2008 puis 1 le 1ier

septembre 2008.

Bécassine sourde Lymnocryptes minimus

Unique observation de 2 oiseaux le 21 octobre 2008.

Barge rousse Limosa lapponica

Unique observation d’un oiseau le 20 septembre 2006.

Bécasseau tacheté Calidris melanotos

Un oiseau est observé le 4 octobre 2007. Il est revu le 8

octobre par Mathieu Bernard (mais cette observation

n’est pas intégrée dans notre base de données).

Discussion

En 10 ans de migration postnuptiale, le lac des Bordes

a accueillit 55% de la richesse spécifique des limicoles

observés en Auvergne (44 espèces d’après FRENOUX,

2005). Chaque année, il permet l’observation de 57%

de la richesse spécifique notée en Auvergne (environ

28 espèces d’après FRENOUX, 2005) et 64% de celle

notée dans le département du Puy-de-Dôme (25

espèces d’après FRENOUX, 2005). La richesse annuelle

moyenne de 16 espèces est légèrement plus faible que

celle de la sucrerie de Bourdon, célèbre site d’accueil

des oiseaux d’eau en Auvergne (17,4 espèces d’après

BOITIER, 1997). Avec 172 données en moyenne

annuelle, le lac des Bordes représente 11 % de la

moyenne des observations de limicoles recensées en

Auvergne chaque année dans le début des années 2000

(1500 données d’après FRENOUX, 2005).

Avec 732 données de limicoles citées sur le lac des

Bordes pour la période 1970-2004, FRENOUX (2005) le

considérait déjà comme un site majeur pour

l’Auvergne. En apportant 1718 données, et encore

uniquement collectées en migration postnuptiale, ce

suivi suggère que ce lac est un des sites majeurs pour

l’accueil des limicoles en Auvergne. Pour comparaison,

FRENOUX (2005) cite pour la période 1970-2004 : 2777

données à Toulon-sur-Allier, 1554 à Bessay-sur-Allier,

1302 sur la Narse de Lascols, 986 à la Ferté-Hauterive,

765 à Joze…

Trois espèces atteignent des effectifs notables pour

l’Auvergne : le Bécasseau minute, pour lequel

FRENOUX (2005) considère le lac des Bordes comme

l’un des trois principaux sites d’accueil auvergnat, le

Grand Gravelot et le Chevalier sylvain.

Les effectifs cumulés du Vanneau huppé, et dans une

moindre mesure de la Bécassine des marais, sont à

relativiser, car ils sont probablement issus de

stationnements postnuptiaux prolongés.

Les variations interannuelles de présence et d’effectifs

de limicoles sont assez importantes. L’origine de ces

variations est délicate à déterminer. Elle peut être

externe au site et liée à la dynamique des espèces, aux

résultats de la reproduction ou encore aux conditions

météorologiques lors de la période migratoire. Elle peut

aussi être liée à la capacité d’accueil du site : niveau

d’eau, météo locale, dérangement, ressources

trophiques…

Le flux migratoire postnuptial des limicoles est plus

précoce au lac des Bordes que sur le reste de la région

Auvergne. La richesse spécifique et les effectifs y sont

maximaux en août alors qu’ils le sont en septembre et

début octobre en Auvergne (FRENOUX, 2005). Cette

précocité est marquée pour la majorité des espèces. Par

exemple, alors que le pic de passage du Grand Gravelot

est calé sur début septembre pour le lac des Bordes, il

se situe dans la deuxième quinzaine de septembre en

Auvergne (FRENOUX, 2005) et de fin septembre à mi

octobre pour la sucrerie de Bourdon (BOITIER, 1997a).

Le cas est aussi valable pour le Bécasseau minute dont

le pic de passage s’étale d’août à début septembre pour

le lac des Bordes alors qu’il se cale fin septembre en

Auvergne, mi septembre pour le Val d’Allier issoirien

et de mi septembre à début octobre pour la sucrerie de

Bourdon (FRENOUX, 2005 ; BERNARD, 2008 ; BOITIER,

1997a).

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Caractérisation de la migration postnuptiale des limicoles […] LEROY T. Le Grand-Duc 76 : 24-39

35

Cette précocité du passage des limicoles sur le lac des

Bordes est difficile à expliquer. Ce lac semble donc

attractif en juillet et août, puis moins favorable par la

suite. La chasse qui s’est exercée sur le site jusqu’en

2007 pourrait fournir des éléments d’explication. Cette

activité est source de dérangement, en provoquant

l’envol puis le changement de site des oiseaux. La

baisse des observations après l’ouverture de la chasse

au début septembre semblait flagrante chaque année. A

partir de 2008, le nouveau propriétaire, le Conseil

général du Puy-de-Dôme, y a interdit la chasse.

Cependant, aucun changement significatif dans la

fréquentation des limicoles n'a été mis en évidence

durant ces 2 années sans chasse. Dans les années à

venir, il sera intéressant de voir si cette interdiction

marque une augmentation ou non de la présence des

limicoles en septembre et octobre.

Parmi les autres explications possibles de cette forte

attractivité en juillet / août et plus faible en septembre /

octobre figurent les conditions climatiques nettement

plus sévères en fin de saison ainsi qu’éventuellement

une baisse des ressources trophiques.

Il est possible de distinguer des espèces à migration

précoce et d’autres à migration plus tardive (figure 16).

Les Chevaliers culblanc et sylvain sont probablement

les plus précoces, mais on peut aussi compléter avec les

Chevaliers guignette et gambette ainsi que le Petit

Gravelot. Le Bécasseau variable et le Grand Gravelot

sont parmi les plus tardifs, auxquels on peut ajouter le

Bécasseau minute. Quelques espèces présentent une

phénologie intermédiaire, par exemple la Bécassine des

marais ou le Combattant varié.

Figure 16 : exemples de migrateurs tardifs, précoces et intermédiaire

en migration postnuptiale sur le lac des Bordes

Conclusion

Ce suivi, étalé sur 10 ans, permet de caractériser la

migration postnuptiale des limicoles sur le lac des

Bordes. Parmi les 24 espèces recensées, 16 sont vues

annuellement pour 170 données et 2000 oiseaux, ce qui

représente 57 % des espèces et 11 % des observations

réalisées annuellement en Auvergne. Le flux est dominé

par le Vanneau huppé, la Bécassine des marais, les

Chevaliers culblanc et sylvain, qui à eux seuls

représentent 60 % des observations et 93 % des

effectifs. Le site accueille régulièrement des raretés

régionales : Bécasseau de Temminck, Bécasseau

tacheté, Barge rousse, Bécassine sourde, Tournepierre

à collier, Courlis corlieu… Les variations

interannuelles des effectifs sont globalement assez

marquées, avec des années fastes et d’autres faibles, ce

qui reste difficile à expliquer. La richesse spécifique et

la diversité sont maximales de fin juillet à début

septembre, ce qui est un calendrier globalement plus

précoce que dans le reste de l’Auvergne.

Le lac des Bordes apparaît sans conteste comme l’un

des sites majeurs de la région Auvergne pour l’accueil

des limicoles en migration postnuptiale. Sa protection

devrait être assurée grâce à sa récente acquisition par le

Conseil général du Puy-de-Dôme dans le cadre de sa

politique “Espaces Naturels Sensibles”. Une attention

particulière devra être portée sur la gestion de la

fréquentation estivale, car le dérangement peut être une

source de nuisance forte pour l’avifaune. L’actuelle

variation spontanée des niveaux d’eau devra perdurer,

car en baissant durant l’été, elle favorise l’exondation

de tourbe et de vase, favorable à l’accueil des oiseaux

d’eau. Une étude sur les capacités trophiques de ces

vases et tourbes pourrait être menée, car elle

permettrait peut être d’expliquer l’origine des

variations interannuelles d’accueil des limicoles

migrateurs, ainsi qu’éventuellement la précocité du

passage. Elle permettrait aussi de mieux comprendre le

fonctionnement du site, ce qui est indispensable pour en

assurer une bonne gestion.

Liste des observateurs : Emmanuel Amor, Matthieu Bernard,

Thomas Bernard, Emmanuel Boitier, Sabine Boursange, Jean-

Pierre Dulphy, Marion Escalle, Christophe Eymard, Jean-Marie

Frenoux, Bruno Gilbert, François Guélin, Charles Lemarchand,

Thierry Leroy, Stéphan Oleszczynski, Damien Pagès, Lionel Pont,

Eric Parra, Pierre Rigaux, Miguel Verges.

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Le Grand-Duc N°76 – juin 2010 36

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Manuscrit reçu le 15 février 2010 � Thierry LEROY

Les Communaux

63850 Saint-Genès-Champespe

[email protected]

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Annexe 1 : résultats annuels détaillés des limicoles observés sur le lac des Bordes en migration postnuptiale

Espèces/ années 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Moyenne Total

Nb de données 7 13 24 40 41 56 55 54 45 33 36,8 368 Vanneau huppé Effectifs 45 530 1455 1067 947 2080 2281 2582 1368 1275 1363 13630 Nb de données 16 10 23 32 41 52 36 34 39 25 30,8 308 Bécassine des marais Effectifs 265 41 204 320 228 929 274 270 292 218 304,1 3041 Nb de données 5 6 14 13 13 32 30 26 23 10 17,2 172 Chevalier culblanc Effectifs 7 14 35 23 36 68 61 57 31 18 35 350 Nb de données 12 7 23 32 6 24 14 23 13 12 16,6 166 Chevalier sylvain Effectifs 65 35 76 167 18 64 39 102 23 21 61 610 Nb de données 9 4 7 6 22 35 12 19 4 7 12,5 125 Bécasseau variable Effectifs 11 10 12 7 59 106 17 33 4 8 26,7 267 Nb de données 3 3 16 10 10 35 10 17 7 9 12 120 Chevalier guignette Effectifs 4 3 33 18 17 71 27 35 8 27 24,3 243 Nb de données 2 9 2 5 16 24 12 5 11 3 8,9 89 Grand Gravelot Effectifs 3 10 2 13 50 45 16 9 11 5 16,4 164 Nb de données 6 13 7 2 8 14 22 1 6 7,9 79 Petit Gravelot Effectifs 17 18 15 3 17 17 69 2 11 16,9 169 Nb de données 6 7 7 3 4 18 4 11 2 6,2 62 Bécasseau minute Effectifs 10 13 18 3 5 38 6 30 6 12,9 129 Nb de données 10 5 2 3 10 6 13 8 2 5,9 59 Combattant varié Effectifs 24 7 14 4 28 8 31 12 16 14,4 144 Nb de données 4 2 6 10 5 6 8 8 3 2 5,4 54 Chevalier aboyeur Effectifs 9 3 13 13 8 18 23 9 9 4 10,9 109 Nb de données 5 7 4 2 3 1 1 1 5 2,9 29 Courlis cendré Effectifs 7 15 5 3 13 1 3 1 10 5,8 58 Nb de données 3 2 4 1 1 1 2 4 1,8 18 Chevalier gambette Effectifs 4 2 5 1 1 5 2 4 2,4 24 Nb de données 2 2 2 1 2 4 1 1,4 14 Chevalier arlequin Effectifs 3 4 2 2 3 6 8 2,8 28 Nb de données 5 1 1 1 4 1 1,3 13 Bécasseau cocorli Effectifs 8 4 1 1 6 1 2,1 21 Nb de données 5 2 1 1 3 1,2 12 Bécasseau de Temminck Effectifs 5 2 1 1 4 1,3 13 Nb de données 1 5 1 1 0,8 8 Courlis corlieu Effectifs 1 5 1 1 0,8 8 Nb de données 1 5 0,6 6 Pluvier argenté Effectifs 1 15 1,6 16 Nb de données 1 1 4 0,6 6 Pluvier doré Effectifs 1 3 4 0,8 8 Nb de données 1 1 1 1 0,4 4 Barge à queue noire Effectifs 1 1 1 1 0,4 4 Nb de données 1 2 0,3 3 Tournepierre à collier Effectifs 1 3 0,4 4 Nb de données 1 0,1 1 Barge rousse Effectifs 1 0,1 1 Nb de données 1 0,1 1 Bécasseau tacheté Effectifs 1 0,1 1 Nb de données 1 0,1 1 Bécassine sourde Effectifs 2 0,2 2 Nb de données 80 82 159 173 178 313 218 247 156 112 171,8 1718 Total Effectifs 451 697 1914 1666 1411 3486 2804 3233 1785 1597 1904 19044

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Le Grand-Duc N°76 – juin 2010 38

Annexe 2 : Résultats décadaires détaillés des limicoles observés sur le lac des Bordes en migration postnuptiale de 2000 à 2009

Espèces / Mois juin juillet août septembre octobre novembre Moyenne Total

Nb de données 9 16 22 24 26 50 45 37 37 26 21 21 8 12 7 5 2 20,4 368 Vanneau huppé

Effectifs 107 77 284 417 735 2204 2238 1701 1784 935 907 792 197 498 291 374 89 757 13630

Nb de données 1 3 22 41 43 57 51 31 23 13 12 5 4 2 17,1 308 Bécassine des marais

Effectifs 1 4 103 262 385 647 657 241 169 221 229 72 27 23 168,9 3041

Nb de données 2 8 9 13 39 31 30 27 10 1 1 1 9,6 172 Chevalier culblanc

Effectifs 3 15 28 26 75 73 52 61 14 1 1 1 19,4 350

Nb de données 2 10 10 32 31 28 32 18 3 9,2 166 Chevalier sylvain

Effectifs 2 61 33 140 140 114 92 24 4 33,9 610

Nb de données 1 3 9 16 11 24 21 17 11 7 5 6,9 125 Bécasseau variable

Effectifs 2 5 13 25 13 58 45 27 43 28 8 14,8 267

Nb de données 1 5 21 32 26 18 14 3 6,7 120 Chevalier guignette

Effectifs 1 5 50 58 60 47 15 7 13,5 243

Nb de données 1 1 3 10 5 8 23 13 14 10 1 4,9 89 Grand Gravelot

Effectifs 1 2 3 14 12 8 60 32 16 15 1 9,1 164

Nb de données 6 5 18 10 14 12 5 5 2 2 4,4 79 Petit Gravelot

Effectifs 18 9 51 16 26 28 5 12 2 2 9,4 169

Nb de données 7 8 10 3 9 11 8 5 1 3,4 62 Bécasseau minute

Effectifs 20 16 15 4 21 34 9 9 1 7,2 129

Nb de données 2 2 7 3 5 4 10 9 10 6 1 3,3 59 Combattant varié

Effectifs 4 2 23 15 13 7 24 30 16 9 1 8 144

Nb de données 1 3 5 4 6 6 13 8 4 3 1 3 54 Chevalier aboyeur

Effectifs 1 4 7 5 8 12 19 29 6 13 5 6,1 109

Nb de données 1 2 2 5 3 1 7 5 2 1 1,6 29 Courlis cendré

Effectifs 3 2 4 9 7 4 10 15 3 1 3,2 58

Nb de données 1 1 3 2 2 3 1 3 1 1 1 18 Chevalier gambette

Effectifs 1 1 8 2 2 4 1 3 1 1 1,3 24

Nb de données 1 1 1 3 5 2 1 0,8 14 Chevalier arlequin

Effectifs 1 2 1 5 7 4 8 1,6 28

Nb de données 1 3 1 2 3 1 2 0,7 13 Bécasseau cocorli

Effectifs 4 4 1 3 6 1 2 1,2 21

Nb de données 5 5 1 1 0,7 12 Bécasseau de Temminck

Effectifs 5 6 1 1 0,7 13

Nb de données 2 3 2 1 0,4 8 Courlis corlieu

Effectifs 2 3 2 1 0,4 8

Nb de données 1 3 1 1 0,3 6 Pluvier argenté

Effectifs 1 9 5 1 0,9 16

Nb de données 2 2 1 1 0,3 6 Pluvier doré

Effectifs 2 2 1 3 0,4 8

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Caractérisation de la migration postnuptiale des limicoles […] LEROY T. Le Grand-Duc 76 : 24-39

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Espèces / Mois juin juillet août septembre octobre novembre Moyenne Total

Nb de données 1 1 1 1 0,2 4 Barge à queue noire

Effectifs 1 1 1 1 0,2 4

Nb de données 1 1 1 0,2 3 Tournepierre à collier

Effectifs 1 2 1 0,2 4

Nb de données 1 0,1 1 Barge rousse

Effectifs 1 0,1 1

Nb de données 1 0,1 1 Bécasseau tacheté

Effectifs 1 0,1 1

Nb de données 1 0,1 1 Bécassine sourde

Effectifs 2 0,1 2

Nb de données 12 19 36 59 79 220 237 235 245 212 130 104 61 36 20 9 0 4 95,4 1718 Total général

Effectifs 112 81 305 545 835 2698 2870 2434 2743 1868 1330 1056 508 760 386 401 0 112 1058 19044

JM Frenoux