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Musée Mainssieux Carnets de Voyages Dossier pédagogique «La plus belle peinture est celle qui nous fait voyage» Lucien Mainssieux Contact / Charlotte Lasne, médiatrice [email protected] Tel. 04 76 65 67 17

Carnets de Voyages - ac-grenoble.fr · Le carnet de voyage est un genre littéraire et plastique qui évoque un voyage réel ou imaginaire :

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Musée Mainssieux

Carnets de Voyages

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«La plus belle peinture est celle qui nous fait voyage» Lucien Mainssieux

Contact /Charlotte Lasne, mé[email protected]. 04 76 65 67 17

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Le musée propose tout au long de l’année de se pencher sur le thème du voyage et plus particu-lièrement les carnets de voyage de Lucien mainssieux. Cette thématique est explorée en lien avec le projet départemental d’éducation artistique et culturelle Arts visuels 38 «le dessin d’un musée à l’autre», porté par l’Éducation nationale en partenariat avec le musée.

Dans le cadre de ce projet, une exposition «carnet de voyage» est proposée dans la salle d’exposition tem-poraire. Elle met en valeur des œuvres peu connues ou encore jamais exposées. Cette présentation est le préambule de la future exposition consacrée aux voyages italiens de Lucien Mainssieux.

Le voyage fait partie de la carrière des artistes, qu’il soit professionnel pour réaliser une commande, pour le plaisir de découvrir des nouveautés, ou dans un objectif purement artistique. Au cours du XIXe

siècle, la pratique du voyage se développe en même temps que la peinture de paysage. Les peintres se déplacent pour peindre en plein air et « sur le motif ». Cette réalité est notamment permise par le déve-loppement du chemin de fer qui facilite grandement les déplacements, puis vers 1840, par l’apparition des tubes de peinture. Ainsi, les artistes avaient la possibilité de peindre en toute liberté.

Dans la tradition artistique, il existe une destination presque obligatoire. Il s’agit de Rome, qualifiée de musée à ciel ouvert. Les artistes séjournent dans cette ville dans le but de se perfectionner. Au cours du XIXe siècle, cet apprentissage traditionnel est quelque peu bousculé. En effet, le voyage à Rome reste prestigieux, mais les artistes ne se cantonnent plus à la tradition. Ils deviennent curieux et sortent de la ville pour croquer la campagne romaine, ils

s’intéressent au quotidien des paysans romains, sensés refléter un idéal originel tout droit issu de l’Antiquité.

Une autre destination excite la curiosité des artistes. À partir des années 1830, ils se déplacent en Orient, véritable symbole de l’ailleurs. La découverte de ces nouveaux horizons est initiée par la campagne d’Égypte de Napoléon (1798-1801), puis est ren-forcée par la colonisation européenne de l’Afrique du Nord. C’est certainement le voyage au Maroc de Delacroix (1832) qui incarne le mieux la fascination de l’Orient sur les peintres, dont les souvenirs sont conservés dans des carnets de voyage.

Lucien Mainssieux, né à Voiron en 1885, n’est pas étranger à cette tradition du voyage. Il est lui-même très tôt attiré par de nouveaux horizons et mani-feste aussi sa curiosité à l’égard de lieux fami-liers. Le peintre a voyagé sa vie durant, captant ses impressions, ses souvenirs, ses sensations sur des toiles, des dessins ou des carnets de voyage à la manière de Delacroix.

Le Voyage

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L’exposition que le musée propose est un accrochage qui regroupe des œuvres évoquant les nombreux déplacements de Lucien Mainssieux. Ces lieux auxquels il était attaché : Voiron et le Dauphiné, La-Frette-sur-Seine, La Creuse, Cagnes ou encore l’Afrique du Nord, ont façonné sa carrière artistique ou sa vie personnelle. Les toiles et les dessins présentés permettent de comprendre que le voyage commence aussi près de chez soi.

Lucien Mainssieux est un peintre de plein air, profondément attaché à la nature. Il sort souvent son chevalet pour peindre sur le motif. Certaines photos, présentées dans l’exposition, le montrent perdu dans la nature, construisant son œuvre. Son profond attachement à Voiron et au Dauphiné transparaît dans ses œuvres de jeunesse repré-sentant principalement des paysages de la région (Voiron, Ambérieu-en-Bugey (Ain), la vallée de l’Isère, la Sûre…). Sa peinture se compose d’aplats de couleurs piochées dans une palette restreinte (vert, bleu ou violet et très peu de couleurs vives), du moins avant la découverte de l’Italie. Des tableaux illustrent cette réalité artistique ainsi que des dessins notamment issus de ses carnets. D’autres œuvres de Lucien Mainssieux, représentant des paysages des environs, sont aussi exposées dans la salle 2 du musée.N’échappant pas au prestige d’un voyage en Italie, Mainssieux se rend pour la première fois à Rome à la fin de l’année 1910. Il y retournera plusieurs autres fois notamment dans les années 1920 au fait de sa maturité artistique. Lors de son premier voyage, Mainssieux se forme à la peinture, mais reste tota-lement fasciné par l’architecture antique. Le musée conserve de nombreuses traces de ces voyages sous forme de peintures, de dessins, de croquis, de carnets écrits ou illustrés, prochainement présentés au musée lors de l’exposition des voyages italiens du peintre (mars 2014).À l’image de Corot, qu’il collectionne comme l’un de ses « maîtres vénérés », il parcourt aussi les régions de France et s’attache au rendu des atmosphères et de la lumière. Comme les artistes du XIXe siècle qui échappaient à Paris et allaient peindre à Barbizon, Lucien Mainssieux, résidant régulièrement à Paris à partir de 1905, partait peindre à La-Frette-sur-Seine en banlieue parisienne. Là, il étudie les reflets, l’impact de la lumière sur un paysage à différents moments de la journée, manifestant ainsi un intérêt pour la peinture des impressionnistes (des œuvres collec-tionnées par Mainssieux sont exposées en salle 1).L’immédiat après-guerre correspond à une période

de doutes pour l’artiste. Il se rend à Aix-en-Provence en 1919 sur les pas de Cézanne, qu’il considère comme un de ses maîtres, puis en 1920 à Cagnes afin de se confronter aux paysages de Renoir dont il visite l’atelier (une œuvre de Renoir est présentée en salle 4). Ce voyage fut un véritable choc artistique pour Mainssieux. Ébloui par la lumière, il éclaircit sa palette, et trouve de nouvelles harmonies de couleurs. Il dira : « Ce qui m’a sauvé, moi, c’est en 1920 l’approche et le contact de Renoir ». C’est aussi dans les années 1919-1920 qu’il entre-prend son premier voyage dans la Creuse, où il fera des séjours réguliers jusqu’en 1935. La vallée de la Creuse, surnommée la vallée des peintres, a attiré de nombreux artistes. Les impressionnistes s’y rendent, en particulier Monet à partir de 1889 puis Armand Guillaumin en 1892. Celui-ci jouera un rôle important dans l’élaboration de la peinture moderne, faisant de la Creuse sa Sainte-Victoire. Mainssieux peindra quelques fois avec Guillaumin, dont il achètera une œuvre pour sa collection, exposée aujourd’hui dans la salle 1 du musée. La Creuse inspire à Mainssieux des paysages inti-mistes, dégageant une atmosphère mélancolique par le biais d’une palette restreinte. L’Afrique du Nord est l’aboutissement de ses diffé-rents voyages et de sa maturité artistique. À partir de 1921, il y découvre des paysages fabuleux et une lumière étincelante, changeant à jamais sa manière de peindre. La Tunisie, le Maroc, l’Algérie sont autant de sources d’inspiration pour ses œuvres témoi-gnant d’une culture étrangère et fascinante. Ses carnets de voyages sont des documents précieux relatant ses excursions et ses impressions, tout comme ses tableaux. Pour Lucien Mainssieux le carnet de voyage est un moyen de garder une trace, un souvenir, une impression de manière rapide afin de ne rien perdre des moments qu’il vit. Il en a réalisé plusieurs au cours de ses excursions. Au-delà des carnets consa-crés à ses voyages, le peintre utilisait également des carnets pour réaliser de nombreux croquis pendant les spectacles musicaux dont il faisait la critique dans la presse.

L’exposition

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Les carnets... ... Voyage dans l’histoire

«Tu noteras des signes brefs sur un petit carnet que tu dois, sans cesse, porter sur toi; et qu’il soit de papier teinté afin que tu ne puisses pas effacer, mais que tu puisses faire du neuf avec du vieux, car ces choses ne peuvent pas être effacées, elles doivent au contraire être préservées avec grand soin, car les formes sont en nombre si infini que la mémoire n’est pas capable de toutes les retenir...» Léonard de Vinci, carnets

Le carnet de voyage est un genre littéraire et plastique qui évoque un voyage réel ou imaginaire : une exploration d’une terre inconnue pendant un temps déterminé, voyage intérieur, voyage autour d’un thème (découverte d’œuvres littéraires, d’œuvres d’art, d’un patrimoine de proximité…). Tout à la fois journal intime, recueil de souvenirs et livre d’artiste, c’est un espace de mémoire matérialisé par un assemblage très libre, mais pensé de mots, d’images, de croquis, de photographies et de collages, incitation à confronter le rêve et l’expérience, le réel et l’imaginaire […].

Le carnet de voyage est issu d’un long héritage. Il tire ses origines de différents éléments à la fois scien-tifiques, littéraires et artistiques.

Les précurseurs de la RenaissanceLe carnet de croquis va prendre de l’importance avec le développement du papier. Léonard de Vinci a réalisé 12 carnets de croquis entre 1487 et 1508. Il utilise des carnets de petite taille pour le gar-der toujours dans sa poche. Il y note et y dessine dans l’objectif de garder une trace de tout ce qui l’intéresse. Les navigateurs

Ils vont également être une source d’inspiration importante. À partir de 1681, ils vont être obli-gés de réaliser des journaux de bord lors de leurs expéditions. Ces journaux seront progressivement accompagnés de dessins. D’abord topographiques, ils seront de plus en plus variés et détaillés. Ils vont ainsi compléter les cartes lacunaires de navigation.À voir : Francis Drake (1540-1596)

Les explorateursAu cours des expéditions guerrières et colonisatrices des XVIIe et XVIIIe siècles, les journaux de bord vont se développer. Ils vont intégrer des annotations ethnologiques accompagnées de croquis, de faune, de flore, mais aussi de portraits et de scènes de vie. Bien souvent, les dessins étaient réalisés par le chirurgien du navire, mais ils vont petit à petit, associer des artistes à leurs équipes. À voir : John White, Zacharias Wagner, l’ingénieur Duplessis, James Cook, Augustin David Osmond, John Washington Price, Meriwether Lewis et William Clark, Jules Louis Le Jeune.

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Les expéditions scientifiques et aventuriersLe Siècle des lumières et son grand projet encyclo-pédique. Il s’agit d’observer le monde et de le classer afin de le comprendre. Les premiers grands natu-ralistes ont relevé des éléments de la nature sous la forme de planches botaniques et zoologiques.À voir : Édouard Mérite, Louis Gabriel Viaux, le capitaine Rivière, Félix Régamey, Henry Walter Bates, François Hippolyte Lalaisse, Hercule Florence, Alexander Von Humbolt.

Les écrivainsDans la tradition du « Grand Tour », les frères Goncourt vont réaliser un séjour en Italie et réaliser un carnet de voyage à quatre mains. Il est une ini-tiation aux beaux-arts, mais avant tout une œuvre savante ou les écrivains s’exercent à l’analyse cri-tique et l’élaboration d’une pensée esthétique.

À voir : Victor Hugo, les frères Goncourt

Les orientalistes et les artistes voyageursEugène Delacroix est l’un des premiers peintres à utiliser un carnet de voyage. Il est nommé peintre officiel de la délégation envoyée par le roi Louis Philippe pour la signature du traité de paix avec le sultan du Maroc Mouray Adb al-Rahman. Il prend des croquis de coins de rues, note des détails de végétation, etc. sur le vif. Il réalise un carnet entier sur les costumes. Il utilise beaucoup l’aquarelle et le texte va se réduire, bien souvent à quelques annotations. Il retranscrit la vie quotidienne avec un regard d’ethnographe. Lors de son 1er voyage à Tahiti, Gauguin accumule des études, des documents, réalise des expérimen-tations (sorte de monotype) et rédige les notes (Noa-Noa) qu’il retravaille ensuite à son retour en France pour en faire un vrai carnet de voyage qui explicitera son exposition chez Durand- Ruel. La plupart des sujets traités par Gauguin dans ses car-nets se retrouvent dans ses huiles sur toile et ses bois sculptés. Utilise son carnet pour exploiter de multiples formes d’expression artistique. Il intègre de la poésie. Mélange des genres et des techniques, éclatement de la chronologie et des règles d’usage, abondance de styles, contrastes et décentrages : la spontanéité créative de Gauguin aboutit à une véri-table révolution de la perception visuelle. Il exploite les nouvelles possibilités offertes par les nouvelles technologies, la photographie ou encore la liberté du collage.

Les artistes contemporainsRenouveau du carnet de voyage dans les années 1990 avec Peter Béard. Installé au Kenya, il sillonne l’Afrique avec ses carnets de voyage, dans lesquels il témoigne d’une vie sauvage en danger, dénoncent les massacres des animaux et la destruction de la faune. Il est l’un des premiers à coller des photos, à les retravailler, les modifier à partir de traces et d’empreintes.À voir : Sam Scott, Yvon Le Corre, Titouan Lamazou, Max Pam, Peter Béard

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PropositionsPédagogiques

Qu’est-ce qu’un dessin ?Distinguer les différences entre la peinture et le dessin. À partir de plusieurs reproductions d’œuvres appartenant à des catégories différentes, trier les dessins et les peintures puis différencier les différentes techniques de dessin : encre, aquarelle, fusain, graphite, sanguine…Pour les plus grands, on peut aller plus loin en distinguant des dessins au trait et des dessins en valeur.

Connaissance des matériauxExpérimenter chaque outil et rechercher les différences dans l’utilisation et le rendu. Exemple : fusain, graphite, sépia, sanguine, pierre noire, craie, pastel gras, pastel sec… Tester ses outils sur différents supports, essayer différents papiers (en variant le grammage, les couleurs…), du carton, du tissu, de la pierre…

Carnet de bordPour ne jamais être pris au dépourvu au hasard de leurs balades, les artistes se promènent toujours avec un carnet de croquis dans leur poche, réunissant un répertoire de motifs et de compositions.Sur plusieurs séances de courtes durées, réaliser un carnet de bord en réunissant plusieurs dessins de motifs différents (des arbres, des personnages, des animaux…) à partir d’observations directes, de photo-graphies ou de reproduction de tableaux. On peut également aller plus loin dans ce projet en proposant aux enfants de réaliser une composition finale en couleur qui réunirait une sélection/un choix de plusieurs éléments.

Lignes et aplats Dessiner un objet, un paysage ou une composition préparée, en contours seuls. Dessiner la même chose en ne saisissant cette fois que la surface du sujet, sans prendre en compte les contours.Tracer un paysage en une ligne continue, comme une écriture, en commençant par la ligne d’horizon, puis chercher de nouvelles lignes. On peut entraîner le regard en s’exerçant sur un papier-calque posé sur une image. Pour les enfants de cycle 1, intervenir directement sur une photocopie en surlignant les lignes au pastel de couleur.

Visite-atelier «carnet de voyage»Dans le cadre du projet «Art visuel 38», une visite spécifique autour de l’accrochage «carnet de voyage» a été mise en place.

Les objectifs de la visite sont :

• Découvrir le peintre Lucien Mainssieux• Découvrir les carnets de voyages du peintre• Découvrir les peintures réalisées à partir des carnets• Découvrir et reconnaitre les techniques artistiques utilisées• Réaliser une oeuvre artistique mélangeant les techniques et les vues du peintre.

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Atelier : Carnet de voyage «accordéon»Cet atelier est proposé par le musée Mainssieux dans le cadre du projet «Art visuel 38».Le carnet peut être réalisé lors de la venue au musée ou en classe pour préparer la visite.

Étape 1 : Pliez en deux dans le sens de la longueur la feuille.Coupez-la sur la ligne ainsi formée.

Étape 2 : Pliez en deux une des bandes de papier, puis encore en deux. Dépliez et repliez la bande en accordéon.Refaites la même opération avec la seconde bande.Collez bout à bout les deux bandes à l’aide d’un scotch.

Étape 3 : Réalisez la première page pour personnaliser le carnet de voyage.Ce carnet peut être utilisé en format paysage ou en format portrait.

Plier en deux Plier en quatre

Format portrait

Format paysage

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IconographiesVoiron et le DauphinéLucien Mainssieux a beaucoup représenté sa ville natale et la campagne environnante, un lieu auquel il était très attaché.

Lucien Mainssieux (1885-1958)Voiron1908Huile sur toileINV.MMV.1958.1.158

Lucien Mainssieux (1885-1958)La ruelle de la chapelle des OiseauxVers 1905Huile sur cartonINV.MMV.1958.1.270

Lucien Mainssieux (1885-1958)Voiron, chapelle Notre-Dame-des-GrâcesAquarelle sur traits à la mine de plomb sur papierINV.MMV.1958.1.687

Lucien Mainssieux (1885-1958)Voiron 19581958Huile sur toileINV.MMV.1958.1.577

Lucien Mainssieux (1885-1958)Le vallon1907Huile sur toileINV.MMV.1958.1.7

Lucien Mainssieux (1885-1958)La petite fille sur le cheminVers 1905Huile sur toileINV.MMV.1958.1.566

Lucien Mainssieux (1885-1958)Paysage à l’arbre1909Aquarelle sur traits à la mine de plomb sur papierINV.MMV.1958.1.689

Lucien Mainssieux (1885-1958)Paysage1930Aquarelle sur traits de plume encre noire sur papier INV.MMV.1958.1.670

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La-Frette-sur-Seine (Val d’Oise)Cette ville figure parmi les lieux où Mainssieux a séjourné. Il l’a beaucoup représenté sur des cartons peints ou des dessins plus ou moins aboutis.

Lucien Mainssieux (1885-1958)Péniche à La Frette1917Huile sur boisINV.MMV.1958.1.93

Lucien Mainssieux (1885-1958)Bord de rivière1917Huile sur toileINV.MMV.1958.1.166

Lucien Mainssieux (1885-1958)La GuêpeAoût 1917Fusain sur papierINV.MMV.1989.1.78

Lucien Mainssieux (1885-1958)L’EspéranceAoût 1917Fusain sur papierINV.MMV.1989.1.79

Lucien Mainssieux (1885-1958)La rivière à Crozant 1919Huile sur toileINV.MMV.1958.1.41

Lucien Mainssieux (1885-1958)Les ruines de CrozantVers 1919Huile sur toileINV.MMV.1958.1.503

Crozant La Creuse constitue une autre étape importante de sa formation artistique où il a peint beaucoup de toiles, et surtout des paysages.

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L’Afrique du NordL’Afrique du Nord est l’aboutissement de ses différents voyages et de sa maturité artistique. Il s’y rendit très régulièrement à partir des années 1920, y trouvant une source d’inspiration pour ses œuvres témoi-gnant d’une culture étrangère et fascinante. Ces voyages ont bousculé sa manière de peindre : la lumière, les paysages, les couleurs ont transformé sa palette.

Lucien Mainssieux (1885-1958)Femmes arabes assisesVers 1942Huile sur toileINV.MMV.1958.1.182

Lucien Mainssieux (1885-1958)Le marabout de Cherchell1951Huile sur toileINV.MMV.1958.1.50

Lucien Mainssieux (1885-1958)Le port de Tipaza1951Huile sur toileINV.MMV.1998.1.1

Lucien Mainssieux (1885-1958)Une rue à Tipaza1954Huile sur toileINV.MMV.1958.1.49

Lucien Mainssieux (1885-1958)Les pins, la mer, les rochers de Tipaza1949Huile sur toileINV.MMV.1958.1.482

Lucien Mainssieux (1885-1958)Le marabout de BouzareahFévrier 1943Huile sur cartonINV.MMV.1958.1.201

Lucien Mainssieux (1885-1958)Trois personnages sur un cheminPlume encre bleue sur papierINV.MMV.1958.1.1703

Lucien Mainssieux (1885-1958)Le maraboutPlume encre bleue sur papierINV.MMV.1958.1.1690

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Lucien Mainssieux (1885-1958)Paysage au minaret Plume encre bleue sur papierINV.MMV.1958.1.1704

Lucien Mainssieux (1885-1958)Personnage à l’ânePlume encre bleue sur papierINV.MMV.1958.1.707

Lucien Mainssieux (1885-1958)Les deux amiesVers 1943Plume encre noire sur papierINV.MMV.1958.1.1708

Lucien Mainssieux (1885-1958)Le marabout Plume encre noire et lavis sur papierINV.MMV.1958.1.1775

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Les carnets de voyageLucien Mainssieux en a réalisé plusieurs au cours de ses excursions. Il avait toujours un carnet dans la poche pour croquer les lieux qu’il affectionnait et découvrait.

Lucien Mainssieux (1885-1958)Carnet de croquisF o l i o 8 : T o l g a , l a k o u b b a d e l a z a o u ï a d e Sidi-Abd-Ben-AhmeurPlume encre noire sur papierINV.MMV.1958.1.1822(1-69)

Lors de ses voyages, Lucien Mainssieux a souvent privilégié l’utilisation de l’encre et de la plume. L’encre est un médium qui permet la précision, la fluidité du geste et permet aussi de placer les ombres rapidement. Elle offre également l’avantage de sécher rapidement sans risque de transfert sur les autres pages comme cela peut être le cas avec d’autres techniques de dessin comme le fusain. Lucien Mainssieux l’utilise aussi beaucoup dans ses carnets de voyage, car l’écrit y est tout aussi important que le dessin. Ici, le texte retranscrit une impression, parle de personnages absents du croquis.

Dans ses carnets de voyage ou dans ses carnets de croquis, l’artiste croque tout ce qui attire son attention dans l’éventualité que ce dessin serve un jour à la réalisation d’une peinture. Lorsque ces croquis sont monochromes, Lucien Mainssieux annote ceux-ci d’indication de couleurs. Ici, il écrit : « bleu roi, rouge… »

Lucien Mainssieux utilise, ici, le pastel pour restituer une impression colorée. Il brosse rapidement un paysage en utilisant uniquement la couleur. Une grande partie de la composition est occupée par un ciel de tombée du jour.

Lucien Mainssieux emploie l’aquarelle le plus souvent pour rehausser un dessin fait au crayon ou à l’encre. Cela lui permet de garder une trace des couleurs. Cette technique est rapide et surtout très facile à transporter. C’est une des principales raisons qui en font un des outils les plus utilisés dans les carnets de voyages d’artistes.

Le lavis est une autre utilisation de l’encre qui permet de développer les dégradés afin de marquer ombre et lumière. La mise en pratique de cette technique monochrome se rapproche de l’aquarelle.

Lucien Mainssieux (1885-1958)Carnet de croquisFolio 41 : Jeune femme arabe vêtue de noirPlume encre noire sur papierINV.MMV.1958.1.1819(1-41)

Lucien Mainssieux (1885-1958)Carnet de croquisFolio 8Pastel sur papierINV.MMV.2003.1.684(1-42)

Lucien Mainssieux (1885-1958)Carnet de croquisFolio 251912 ?Aquarelle sur papierINV.MMV.2003.1.659(1-69)

Lucien Mainssieux (1885-1958)Carnet de croquisFolio 1 : Paysage à AmbérieuVers 1908Lavis brun sur papierINV.MMV.2003.1.668(1-23)

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Lucien Mainssieux (1885-1958)Carnet de croquisFolio 34Plume encre noire sur papierINV.MMV.2003.1.687(1-58)

Lucien Mainssieux avait toujours un carnet dans la poche pour dessiner, mais aussi pour écrire un peu tout ce qui lui venait à l’esprit. On trouve ainsi, aussi bien des poèmes que des notes de musique ou encore des comptes. L’artiste emmenait aussi un carnet lors des concerts ou des ballets qu’il allait admirer. Il dessinait les artistes pendant la représentation, mais aussi des spectateurs. Ses croquis sont parfois accompagnés de commentaires un peu piquants.

Bien que cela ne soit pas tout à fait le cas ici, Lucien Mainssieux a composé sa page à la manière des relevés mari-times dessinant des vues qui se succèdent en réduisant l’échelle du motif pour suggérer l’éloignement progressif du navire. Des artistes ont parfois repris cette technique. Lucien Mainssieux a divisé la page en trois parties distinctes chacune représentant un paysage. Bien que l’on ne puisse pas dire qu’ils sont une suite, le choix de composition rappelle celle utilisée par William Turner entre autres.

Lucien Mainssieux (1885-1958)Carnet de croquisFolio 1 : Petits paysagesPlume encre noire et lavis sur papierINV.MMV.2003.1.655(1-33)

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Dessin indépendant/autonomeUn dessin réalisé pour lui-même, c’est-à –dire qu’il n’est pas un travail préparatoire pour une autre œuvre (peinture ou sculpture). Il présente généra-lement un aspect fini.

Croquis Dessin rapide, d’après nature ou non, parfois de mémoire ou pour fixer les traits essentiels d’une idée.

Dessin préparatoireIl est réalisé avant l’œuvre définitive. Il représente les principaux traits de l’ensemble de la composition.

Dessin d’étudesdessin représentant plusieurs études.

ÉtudeOeuvre réalisée afin de préparer un détail ou un élément d’une composition future ou comme exercice.

EsquisseDe facture libre, elle figure l’ensemble de la compo-sition dont elle met en place les éléments principaux et présente la structure générale.

LavisDessin au pinceau, utilisant un matériau fortement dilué. Souvent monochrome, il permet d’établir des degrés de valeurs. Par son exécution rapide, il sert souvent pour les esquisses, des croquis ou des études. Cette technique est connue depuis l’Antiquité. Elle est rapidement apparue comme une solution à la représentation de l’ombre.

GraphiteMinéral qui provient du carbone cristallisé. Il a une coloration grise soutenue. On l’utilise depuis très longtemps pour l’écriture et le dessin. C’est un matériau très friable. Pour cette raison, il a été remplacé au XVIIIe siècle par la mine de plomb. La mine du crayon à papier est du graphite. Mine de plomb : petit cylindre de matériau noir ou gris contenant du plomb, destiné à réaliser un dessin. La « mine de plomb » actuelle est un mélange de poudre de graphite et d’argile, broyée au cylindre et agglomérée au four. La quantité d’argile détermine la dureté (2H, H, HB, 2B, 4B…).

FusainBâtonnet de charbon de bois utilisé depuis l’anti-quité. Très fragile, il doit être fixé. Il est surtout utilisé comme matériau d’appoint ou d’étude.

Pierre noireIl en existe deux sortes. La pierre noire naturelle constituée de noir de charbon inclus dans un schiste argileux ou artificiel, du noir de fumée mêlé à de l’argile. La forme naturelle est utilisée depuis le XVe siècle. Il laisse de fines particules ce qui donne un trait qui n’est pas net.

PastelBâtonnet cylindrique ou quadrangulaire qui se compose de pigments de couleurs broyés, de talc et de kaolin puis agglutiné avec de la colle de méthyle et de la gomme arabique. Une formule ancienne employait du miel et du lait. Le support doit être rugueux afin de retenir la poudre. Le pastel est inventé au XVe siècle, mais se développe principale-ment au XVIIIe et au XIXe siècle. Aujourd’hui, il existe plus de 1700 couleurs.

CraieConstituée de carbonate presque pur et obtenu par concassage et broyage de roche calcaire fossile, elle est utilisée depuis la préhistoire.

Aquarelle Peinture à l’eau qui se caractérise par sa trans-parence. Sous forme de godets ou de pains, elle se compose de pigments colorés mêlés à un liant aqueux qui contient de la gomme.

PlumeInstrument d’origine animale ou végétale trempée dans de l’encre. Par extension, petit objet métallique creux, demi cylindrique et pointu, partiellement fendu, fixé à l’extrémité d’un porte-plume. Utilisée depuis l’Antiquité.

EncreMatériau noir, brun ou coloré destiné à l’écriture, au dessin ou à l’impression. Il est en général posé sur du papier ou du parchemin. Il se compose d’un pigment dilué dans de l’eau.

RéserveUtilisée dans les lavis ou les aquarelles, surface de l’œuvre où le papier apparaît.

Rehaut : apport de lumière par une touche de blanc ou d’une couleur très clair.

Lexique

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http://www.ac-grenoble.fr/educationartistique.isere/Dans le cadre de l’exposition au musée Mainssieux des carnets de voyage de Lucien Mainssieux, une vidéo présente les principales oeuvres et artistes de la Renaissance jusqu’à aujourd’hui.

Revue Dada; N°152; janvier 2010.Du croquis d’ensemble aux études de détails, le dessin est une étape essentielle dans le travail des artistes. Mais c’est aussi un art en lui-même, avec ses différentes techniques (crayon, sanguine, fusain) et ses chefs d’œuvres, signés Raphaël, Ingres, Matisse…

Anne-Marie Quéruel, Pierre Gallo; 50 activités autour des carnets de voyage à l’école, Scéren CRDP de Basse-Normandie, 2008.Cet ouvrage propose une variété d’activités à dominantes visuelle et plastique autour des carnets de voyage afin de permettre aux enseignants de mettre en œuvre une pédagogie active, dans laquelle les élèves sont acteurs. Il permet également de travailler les disciplines suivantes : architecture, calligraphie, éducation au regard, français, géographie, géométrie, histoire, histoire des arts, informatique, instruction civique, mathématiques, orientation, sciences. La réalisation d’un carnet de voyage est centrée sur un projet général, ainsi chaque activité décrite est présentée dans son contexte, suivant une démarche pédagogique. Les différentes activités ont toutes été expérimentées en classe et sont transposables dans bien d’autres projets. Bien détaillées et enrichies de trois cent cinquante illustrations, elles ne sont pas nécessairement à traiter dans l’ordre proposé. Au contraire, l’alternance permet d’enrichir et de faire évoluer les pratiques plastiques par un va-et-vient permanent entre le voir et le faire.

Lucie Gonzalez, Maryse Di Matteo; 50 activités pour aller au musée dès la maternelle, CRDP Midi-Pyrénées, 2005. Fruit du partenariat entre une enseignante en classe maternelle et la responsable du service éducatif d’un musée classique, cet ouvrage invite à faire découvrir les œuvres d’art aux jeunes enfants dès la maternelle. En stimulant la curiosité de l’enfant, en éveillant son esprit critique, en intégrant une pédagogie active, les démarches présentées ici ont pour objectif de lui permettre d’acquérir cette familiarité, indispensable selon Ingres, pour apprendre à inventer soi-même. Classées par genres picturaux et référents plastiques comme dans beaucoup de musée des Beaux-Arts, les œuvres qui servent de support aux activités sont assez universelles pour trouver des échos dans d’autres musées et permettre partout la transposition des méthodes proposées.Chapitre 16 : le carnet de voyage.

Ressources