87
*• RÉPUBLIQUE DU BURUNDI MINISTÈRE DE L'AGRICULTURE ET DE L'ÉLEVAGE INSTITUT DES SCIENCES AGRONOMIQUES DU BURUNDI (ISABU) CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI 1. PLANCHETTE MURAMYYA NOTICE EXPLICATIVE DE LA CARTE DES SOLS par R. FRANKART et G. SOTTIAUX PUBLIÉ AVEC L'APPUI DE L'ADMINISTRATION GÉNÉRALE DE LA COOPÉRATION AU DÉVELOPPEMENT DE BELGIQUE (A.G.C.D.) ET DU FONDS EUROPÉEN DE DÉVELOPPEMENT DE LA COMMUNAUTÉ ÉCONOMIQUE EUROPÉENNE (F.E.D./C.E.E.) 1972

CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

  • Upload
    others

  • View
    0

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

* •

RÉPUBLIQUE DU BURUNDI

MINISTÈRE DE L'AGRICULTURE ET DE L'ÉLEVAGE

INSTITUT DES SCIENCES AGRONOMIQUES DU BURUNDI(ISABU)

CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATIONDU BURUNDI

1. PLANCHETTE MURAMYYA

NOTICE EXPLICATIVE DE LA CARTE DES SOLS

par

R. FRANKART et G. SOTTIAUX

PUBLIÉ AVEC L'APPUI DE L'ADMINISTRATION GÉNÉRALE DE LA COOPÉRATION AU DÉVELOPPEMENT DE BELGIQUE (A.G.C.D.)ET DU FONDS EUROPÉEN DE DÉVELOPPEMENT DE LA COMMUNAUTÉ ÉCONOMIQUE EUROPÉENNE (F.E.D./C.E.E.)

1972

Page 2: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

NOTICE EXPLICATIVEDE LA

CARTE DES SOLS

Page 3: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

RÉPUBLIQUE DU BURUNDI

MINISTÈRE DE L'AGRICULTURE ET DE L'ÉLEVAGE

INSTITUT DES SCIENCES AGRONOMIQUES DU BURUNDI(ISABU)

CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATIONDU BURUNDI

1. PLANCHETTE NURAMVYA

NOTICE EXPLICATIVE DE LA CARTE DES SOLS

par

R. FRANKART et G. SOTTIAUX

Scanned from original by ISRIC - World Soil Information, as ICSUWorld Data Centre for Soils. The purpose is to make a safedepository for endangered documents and to make the accruedinformation available for consultation, following Fair UseGuidelines. Every effort is taken to respect Copyright of thematerials within the archives where the identification of theCopyright holder is clear and, where feasible, to contact theoriginators. For questions please contact [email protected] the item reference number concerned.

PUBLIÉ AVEC L'APPUI DE L'ADMINISTRATION GÉNÉRALE DE LA COOPÉRATION AU DÉVELOPPEMENT DE BELGIQUE (A.G.C.D.)ET DU FONDS EUROPÉEN DE DÉVELOPPEMENT DE LA COMMUNAUTÉ ÉCONOMIQUE EUROPÉENNE (F.E.D./C.E.E.)

1972

I62O

Page 4: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

TABLE DES MATIÈRES

INTRODUCTION 7

CHAPITRE PREMIER — LE MILIEU 9A. Climatologie 9

1. Pluviométrie 92. Température 113. Vents et grêles 13

B. Géologie - Géomorphologie 131. Crêtes quartzitiques 142. Complexe schisto-métamorphique et matériaux fortement micacés

influencés par les granites et les gneiss 143. Schistes avec intrusions basiques locales 144. Granites 15

C. Hydrographie 15D. Végétation 16E. Occupation des sols 16

CHAPITRE II. — LES SOLS 17§ 1. Classification des sols 17

A. Les horizons diagnostiques 171. Les horizons distinctifs de surface 172. Les horizons distinctifs de profondeur 18

B. Classification des sols 191. Les matériaux kaolinitiques 202. Les matériaux non kaolinitiques 22

§ 2. Cartographie des sols 23A. Méthodes de travail 23B. Caractérisation des sols 23

1. Texture 232. Couleur 25

C. Les unités cartographiques 251. La série 252. L'association 253. Les phases 26

D. Les symboles cartographiques 281. Carte de terrain 282. Carte de publication 29

§ 3. Quelques propriétés des sols humifères d'altitude 29A. Introduction 29

1. Les sols humifères forestiers d'altitude 292. Les sols humifères des prairies d'altitude 29

B. Évolution des sols humifères d'altitude 30C. Évolution des propriétés chimiques et morphologiques 30

1. Évolution des propriétés chimiques 302. Évolution morphologique 37

§ 4. Description des unités cartographiques 38A. Sols dérivés des schistes avec intrusions basiques locales . . . . 42

1. Les kaolisols humifères argileux (très) lourds 422. Les kaolisols humifères argileux à horizon sombre de profondeur 44

Page 5: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

B. Sols dérivés du complexe schisto-métamorphique .nfluencé par lesgranites et les gneiss 46

Les ferralsols humifères d'altitude argileux à horizon sombre deprofondeur 46

C. Sols dérivés des granites et des gneiss 471. Les ferrisols humifères d'altitude argileux 472. Les ferralsols humifères d'altitude argileux 47

D. Sols dérivés des formations (fortement) micacées 481. Les ferrisols humifères d'altitude intergrades vers les sols récents

tropicaux, argilo-limoneux, micacés, localement à horizon sombrede profondeur 48

2. Les ferralsols humifères d'altitude (intergrades vers les ferrisols)argileux micacés à horizon sombre de profondeur 49

E. Sols dérivés des formations quartzitiques 50Les ferralsols humifères d'altitude argilo-sableux et sablo-argileuxà horizon sombre de profondeur 50

F. Sols développés dans les matériaux alluvionnaires 51G. Sols minéraux bruts, régosols graveluex, lithosols 51

CHAPITRE III. — PRODUCTIVITÉ ET POTENTIALITÉ DES SOLS 52

§ 1. Définitions et concepts 52

§ 2. Position du problème 53

§ 3. Cotation des facteurs 54A. Facteurs communs aux horizons de profondeur et de surface . . . 55

1. Développement du profil en relation avec sa structure et le degréd'altération du matériau originel 55

2. Texture 553. Épaisseur du sol 564. Nature du complexe d'échange 575. Degré de saturation 576. Conditions de drainage 58

B. Facteurs spécifiques aux horizons humifères 581. Épaisseur 582. Structure 58

§ 4. Établissement des indices de productivité et de potentialité 58A. Indice de productivité 58

1. Exemples 592. Problèmes posés par l'évaluation de la productivité ou de la

potentialité des horizons humifères 59

B. Indice de potentialité 60

§ 5. Classes de productivité et de potentialité 61

§ 6. Documents cartographiques 64§ 7. Applications 64

A. Applications à la théiculture 64B. Applications à l'agriculture locale 67

BIBLIOGRAPHIE 70

ANNEXE — DESCRIPTION ET ANALYSE DES PROFILS 73

Page 6: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

INTRODUCTION

La culture du théier s'est largement développée en Afrique orientale entre 1950 et 1960,mais le Burundi n'y avait pas participé, bien qu'à la station de l'I.N.É.A.C. à Kisozil'expérimentation théicole ait débuté dès 1930.

Suite aux observations faites à Kisozi et dans quelques plantations du Rwanda, et surtoutdu Kenya, un réseau de parcelles de comportement fut installé au cours des années 1959 et1960 dans la zone d'action rurale de Kisozi [1] . Par ailleurs, la mission de planification del'A.E.S.E.D. (Association Européenne des Sociétés d'Études de Développement) ayantrecommandé, dès 1960 également, l'expansion de la culture du théier comme moyen dediversification de l'économie des pays du Rwanda et du Burundi [2] , le F.E.D./CE.E. (FondsEuropéen de Développement de la Communauté Économique Européenne) a confié, dès1961, une mission à l'I.N.É.A.C. (Institut National pour l'Étude Agronomique du Congo),afin de dresser un inventaire complet des possibilités theicoles au Rwanda et au Burundi [3] .

Lors de cette mission les problèmes pédologiques reçurent une attention particulière;des cartes de reconnaissance furent élaborées pour l'étude d'ensemble et des cartes de détailfurent établies au Burundi pour deux projets de théiculture et notamment pour celui deBugarama - Busangana dans la région qui nous occupe [4] ; on peut donc dire que lacartographie des sols y a débuté dès 1962.

Par la suite, en 1963, le F.E.D./CE.E. accepta de financer les travaux d'une mission,chargée de faire l'inventaire pédologique détaillé des gîtes theicoles choisis par la missionprécédente, et ce furent les Instituts des Sciences Agronomiques du Rwanda (ISAR) etdu Burundi (ISABU) ainsi que le Centre d'Études des Sols Tropicaux de l'UniversitéCatholique de Louvain qui réalisèrent les travaux. Plusieurs cartes pédologiques furentrevues, d'autres établies, notamment celle de la région forestière de Bugarama - Busangana [4]ainsi que celle de la région limitrophe de Muramvya [5].

En 1964 et 1965, le pédologue de l'ISABU, G. SOTTIAUX a entrepris l'étude de larégion comprise entre le bloc Muramvya et le bloc Bugarama - Busangana, précédemmentcartographies, et a établi un document unique [6, 7.] En outre, il a rédigé en 1965 la noticeexplicative de la carte des sols de la région de Muramvya - Bugarama [8] .

Enfin, en 1967 [9] et 1968 [10], la carte pédologique des extensions theicoles deMuramvya a été dressée au départ des cartes existantes et de nouvelles prospections,l'ensemble constituant un des documents de l'étude confiée à l'ISABU par le F.E.D./C.E.E. [10].

La région Muramvya - Teza - Bugarama ayant ainsi fait l'objet de divers travaux pédo-logiques depuis le début de la théiculture au Burundi et suite à l'extension de cette culture,nous avons estimé qu'il était opportun :— de synthétiser toutes les données pédologiques déjà connues sur la région,— de présenter cette synthèse dans un document unique avec la carte des sols de la région,— de tenter de définir la productivité et la potentialité des sols en mettant notamment

l'accent sur leur aptitude à la théiculture.

Le présent travail comprend, outre la carte pédologique et les cartes de productivité et depotentialité, une notice explicative rédigée par SOTTIAUX, Ingénieur agronome, pédologue

Page 7: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

à l'ISABU et par FRANKART, Docteur en Sciences agronomiques, responsable du Centred'Études des Sols Tropicaux de l'Université Catholique de Louvain.

Le chapitre premier de la notice étudie les facteurs du milieu (climatologie, géologie,hydrographie, végétation, activités humaines) tandis que le deuxième chapitre, consacré auxsols, définit le système de classification adopté, décrit les unités cartographiques et énoncequelques-unes des caractéristiques des sols humifères d'altitude. Le troisième chapitre abordeles problèmes posés par l'évaluation de l'aptitude des sols et propose, à titre expérimental,un système de cotation qui permet de déterminer la productivité et la potentialité relativesdes sols. Dans ce même chapitre, les problèmes soulevés par les aménagements théicolessont évoqués. En annexe, on a rapporté la description et les caractéristiques analytiques desprincipales unités pédologiques.

A. FOCAN,

Directeur général de l'ISABU.

LISTE DES TRAVAUX

[1] FOCAN, A., Mise en valeur rationnelle du paysage et des sols du Rwanda-Burundi,Bull. Inf. INÉAC. X, 2 (1961) et

FOCAN, A., Recherches agronomiques et productivité, Bull, agric. Congo. LII, 2 (1961).

[2] A.E.S.E.D., Étude globale de développement du Rwanda et du Burundi, in Rapportgénéral; Rapport analytique, Bruxelles (1961).

[3] FLEMAL, J., HERBILLON, A. et KESTEMONT, J.E., Étude générale des possibilités duThéier au Burundi et au Rwanda, ISABU - ISAR, Bujumbura-Rubona (1963).

[4] FRANKART, R., HERBILLON, A. et SOTTIAUX, G., Prospection des Terroirs Théicoles duBurundi, ISABU - Centre d'Études des sols tropicaux, U.C.L (1963) et

COELUS, D., Carte des sols et Notice explicative Bugarama-Busangana.

[5] FRANKART, R., HERBILLON, A. et SOTTIAUX, G., Prospection des Terroirs Théicoles duBurundi, ISABU - Centre d'Études des sols tropicaux, U.C.L. (1963) et

FRANKART, R. et SOTTIAUX, G., Carte des sols de Muramvya.

[6] SOTTIAUX, G., Rapport Annuel Technique ISABU 1964, p. 9-10, Carte de raccordemententre le bloc Muramvya et le bloc Bugarama.

[7] SOTTIAUX, G., Rapport Annuel Technique ISABU 1965, p. 11 - Complément à l'étudedu bloc Muramvya-Bugarama.

[9] SOTTIAUX, G., Notice explicative de la carte d'utilisation des sols de la région deMuramvya-Bugarama, Rapport Annuel ISABU 1965, Annexe 6.

[9] SOTTIAUX, G., Rapport Annuel Technique ISABU 1967, p. 9 - Cartographie du bloc del'extension Muramvya.

[10] ISABU 1968, Étude sur l'introduction de la culture du thé en milieu rural dans la régionde Muramvya.

SOTTIAUX, G., NYORANYE, P., FRANKART, R., 4e partie - Étude des Sols.

8

Page 8: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

CHAPITRE PREMIER

LE MILIEU

La région cartographiée, d'une superficie voisine de 28 000 ha, chevauche les axesroutiers Bujumbura-Kigali et Bugarama-Gitega. Elle est située en province de Muramvya,arrondissement de Muramvya et s'inscrit dans un quadrilatère dont les limites approximativessont figurées par les parallèles 3° 07' et 3° 20' S et les méridiens 29° 30' et 29° 40' E (fig. 1 ),son altitude oscille entre 1 750 et 2 300 m.

Situation géographique

' Route

® Localités

Y//A Bloc prospecté

Fig. 1.

A. — CLIMATOLOGIE

Le climat de la région est pluvieux et frais, il peut être classé parmi les climats Cw deKOPPEN [8].

1. Pluviométrie.

La saison des pluies s'étale de septembre à fin mars avec une diminution de ces dernièresen janvier; elle est suivie d'une saison sèche de trois mois (juin à août) où le total mensuel

Page 9: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

des précipitations est inférieur à 60 mm. La hauteur des pluies tombées annuellement variede 1 325 mm à Bu key e à 1 732 mm à Bugarama (tableau I).

TABLEAU I.

Hauteur des précipitations (mm) par mois et par an.

Station

Bugarama3°17S

29°33 E2 200 mBu key e3°12' S

29°39' E1 850 mBusangana3°12'S

29°37' E1 850 m

Muramvya3°16'S

29°37' E1 994 m

Téza3°11' S

29°31' E2 150m

Périodeobservée

1961-1967

1931-1959

1964-1967

1928-1967

1963-1968

J

149,5

132,4

72,0

130,2

114,6

F

123,1

150,0

135,8

131,1

175,0

M

260,5

166,0

175,3

201,3

235,2

A

246,0

202,0

242,8

212,5

273,1

M

149,4

110,4

185,5

103,5

137,9

J

41,4

14,8

18,2

14,1

26,0

J

12,8

5,6

12,4

6,2

10,3

A

39,2

21,4

14,3

16,8

27,9

S

109,4

73,6

111,3

70,5

73,6

0

169,0

120,9

215,4

129,2

138,9

N

229,7

167,6

188,5

192,7

211,3

D

202,0

160,6

188,3

167,1

219,6

Année

1 732,0

1 325,1

1 559,8

1 375,2

1 643,4

C'est au cours du mois d'avril que l'on enregistre le plus grand nombre de jours de pluies(21 à 28 jours suivant les stations) ; la cote udométrique journalière la plus élevée a étéobservée à Bugarama avec 99 mm (tableau II).

Bugarama.

TABLEAU II.

Jours de pluies et précipitations maximales en 24 heures.

Nombre de jours de pluies

Maximum en 24 heures (mm)

J

16

39

F

15

34

M

21

59

A

23

41

M

13

60

J

4

43

J

1

35

A

4

38

S

9

44

0

13

68

N

21

44

D

18

68

Année

158

68

Bukeye.

Nombre de jours de pluies

Maximum en 24 heures (mm)

J

52

F

49

M

65

A

57

M

60

J

19

J

14

A

23

S

41

0

50

N

62

D

61

Année

65

10

Page 10: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

Busangana.

Nombre de jours de pluies

Maximum en 24 heures (mm)

J

10

38

F

7

45

M

15

67

A

21

99

M

10

47

J

1

46

J

1

22

A

2

20

S

9

49

0

18

58

N

13

34

D

15

56

Année

122

99

Muramvya.

Nombre de jours de pluies(1960-1967)

Maximum en 24 heures (mm)(1960-1967)

Maximum en 24 heures (mm)(1931-1959)

—>

15

57

44

F

17

35

38

M

21

80

53

A

22

81

55

M

13

97

59

J

2

27

31

J

1

23

9

A

4

13

24

S

10

49

38

0

15

37

42

N

23

51

63

D

20

42

63

Année

163

97

63

Teza.

Nombre de jours de pluies

Maximum en 24 heures (mm)

J

18

46

F

19

36

M

26

58

A

28

58

M

16

51

J

5

56

J

2

23

A

4

26

S

11

27

0

18

34

N

25

54

D

22

49

Année

194

58

2. Température.

A Teza, la température moyenne de l'air est comprise entre 15,3 et 15,9 °C, sauf en juinet juillet, c'est-à-dire pendant la première partie de la saison sèche où elle est de l'ordre de14,5 °C; les moyennes mensuelles des températures maximales sont les plus élevées en finde saison sèche (21,4 °C) tandis que les moyennes mensuelles des températures minimalessont les plus faibles durant la saison sèche ( < 10 °C). Les résultats sont repris au tableau III.

TABLEAU III.

Températures maximales (TM), minimales (Tm), moyenne (M + m) / 2, enregistrées à Teza en1966-1968 (°C).

TM . . .

Tm . . .

M + m /2

J

20,9

10,7

15,8

F

20,6

11,2

15,9

M

20,3

11,3

15,8

A

19,6

11.7

15,6

M

197

11,4

15,5

J

19,3

10,0

14,6

J

20,2

8,7

14,4

A

21,4

9,7

15,5

S

21,4

10,4

15,9

0

21,0

10,7

15,8

N

19,6

11,0

15,3

D

20 3

11,0

15,6

Année

20,3

10,6

15,5

11

Page 11: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

La température minimale au niveau du gazon (tableau IV) est inférieure à 5,5 °C pendantla saison sèche avec un minimum moyen mensuel enregistré en juillet (4,9 °C).

TABLEAU IV.

Température minimale (T) au niveau du sol à Teza en 1966-1968 (°C).

T'

J

8,1

F

8,2

M

8,4

A

9,0

M

8,3

J

5,3

J

4,9

A

5,3

S

7,3

0

8,0

N

8,9

D

9,1

Année

7,9

C'est durant cette même saison sèche que l'humidité relative de l'air est la moins élevée,alors que le déficit de saturation moyen mensuel augmente nettement (tableaux V et VI).

TABLEAU V.

Humidité relative (%) à Teza en 1966-1968.

6 h

9 h

1 2 h

1 5 h

1 8 h

J

94.0

79,7

73,3

73,5

84,0

F

93,3

79,8

71,7

74,7

86,5

M

93,2

75,8

73,0

72,7

86,7

A

93,3

81,3

757

76,3

85,9

M

93.8

80,8

73,0

70,5

86,5

J

91,8

80,8

73,8

74.5

84,0

J

87,8

77,3

67,2

67,7

81,8

A

82,5

75,5

64,8

68,0

76,0

S

81,2

74,2

65,3

69,2

78,8

0

87,7

79.3

69,2

74,5

82,7

N

91,5

82,0

77.5

81,2

86,8

D

93,3

78,5

72,4

73,2

83,9

Année

90,3

78,7

71,4

73,0

83,6

TABLEAU VI.

Déficit de saturation (mb) à Teza en 1966-1968.

6 h

9 h

1 2 h

1 5 h

1 8 h

J

0,8

3,9

5,9

6,2

2,8

F

1,0

3,8

4,9

5,6

2,3

M

1,0

3,8

5,8

5,9

2,1

A

0,9

3,1

4,9

4,9

2,4

M

0,9

3,4

5,6

6,2

2,3

J

1,1

3,4

5,2

5,1

2,7

J

1,6

4,0

6,8

7,1

3,0

A

3,1

4,4

7,9

7,2

4,3

S

2,9

4,7

7,7

7,0

4,0

0

1.8

3,8

6,8

5,6

3,1

N

1,2

3,2

4,5

3,8

2,1

D

0,9

4,1

6,2

5,3

2,4

Année

1,5

3,8

6,0

5,8

2,8

12

Page 12: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

Le tableau VII montre que les mois de juillet et d'août sont les plus ensoleillés avecrespectivement 7,12 et 7,25 heures d'insolation effective journalière.

TABLEAU VII.

Insolation effective journalière moyenne (h) et insolation mensuelle et annuelle relatives (%)à Teza en 1966-1968.

Insolationeffective( h ) . . .

Insolationmensuellerelative (%)

J

5,25

45,1

F

4,25

36,8

M

3,52

32,2

A

3,42

30,8

M

4,25

36,8

J

5,26

45,2

J

7,12

60,0

A

7,25

61,8

S

5,36

46,6

0

5,28

45,5

N

3,30

29,1

D

4,59

41,5

Année

5 07

42,6

Le pouvoir évaporant de l'air (tableau VIII) est légèrement plus élevé en saison sècheque dans les régions d'altitude bénéficiant d'un climat Cf [8] comme les régions de Tsibindaet de Kéricho respectivement au Kivu et au Kenya.

TABLEAU VIII.

Pouvoir évaporant de l'air mesuré au Piche, sous abri et à l'extérieur (cm3) à Teza en 1966-1968.

Abri . . .

Extérieur .

J

65,9

115,9

F

56,4

94,2

M

54,2

91,3

A

42,9

73,8

M

56,4

98,3

J

70,7

122,2

J

106,7

185.4

A

139,7

242,6

S

116,8

196,2

0

84,9

155,2

N

47,9

83,4

D

63,5

111,2

Année

75,5

130,8

3. Vents et grêles.

Les vents du Sud-Est dominent. Bien que d'intensité normale, ils exercent une actiondéfavorable sur les théiers situés sur les versants exposés.

A l'altitude de 1 900 m, le nombre moyen d'averses de grêle est compris (avec unecertitude de 95%) entre 3,14 et 4,19 tandis qu'à 2 100 m, il est compris entre 3,57 et 5,30 [9].

B. — GÉOLOGIE - GÉOMORPHOLOGIE

Les formations métamorphiques du système de la Ruzizi [17] ainsi que les rocheseruptives basiques et acides intrusives dans les séries précambriennes forment le soubassementgéologique. L'anticlinal de Bugarama développé dans les séries schisto-gréseuses constituele principal fait tectonique. Le noyau est occupé au Sud par des granites, au Nord par desgneiss. Des crêtes quartzitiques coiffent localement le paysage; leur direction générale estNord-Nord-Est - Sud-Sud-Ouest.

13

Page 13: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

Des gneiss sont signalés dans une zone chevauchant l'axe routier Bugarama-Kaseniy,la présence de loupes schisteuses et de bancs quartzitiques a été également reconnue [42].

On rencontre tous les faciès de métamorphisme depuis les schistes fins micacés augneiss, en passant par les phyllades et les micaschistes.

Les formations latéritiques sont rares sauf dans la partie Est du bloc où l'on peut localiserdes petites reliques de cuirasses démantelées. Des surfaces d'érosion peuvent se dégagerdans les divers paysages mais leur altitude relative est conditionnée par le niveau de basequi règle l'agressivité des agents d'érosion et l'extension des surfaces horizontales est trèsréduite. La nature lithologique du substratum et le degré de rajeunissement de la région,lui-même sous la dépendance du niveau de base, ont guidé la différenciation de diversmodelés paysagiques jusqu'aux contreforts de la dorsale proprement dite où l'érosion sembleavoir affecté, d'une manière sensiblement identique, toutes les roches meubles.

1. Crêtes quartzitiques.

Elles surplombent le paysage de leurs versants à très forte inclinaison (20°, 30° et plus),leurs sommets sont nettement anguleux. Formées de sols minéraux bruts, de régosolslithosoliques, elles s'accrochent aux autres formes paysagiques par l'intermédiaire de versantsà degrés divers d'inclinaison. Associés aux quartz, aux quartzites, on peut trouver d'autreslambeaux rocheux de composition lithologique variable.

2. Complexe schisto-métamorphique et matériaux fortement micacés in-fluencés par les granites et les gneiss.

a. Collines en « dômes ».

Ces entités paysagiques sont formées de collines à sommet largement arrondi. Lesversants ont des pentes simples, d'inclinaison forte à moyenne (12-30°), homogènes; lecontact avec les dépressions marécageuses est parfois marqué par une légère inflexion.De rares versants concaves se dessinent sur les flancs des collines. A l'extrémité ouest dubloc, à mesure où l'on se rapproche de la dorsale, les versants peuvent avoir des inclinaisonstrès fortes, supérieures à 30° et les sommets une très faible extension. Les « dômes » peuvents'étager dans le paysage, c'est-à-dire que dans une entité morphologique on peut distinguerdes collines d'altitudes relatives (différence d'altitude entre le sommet de l'unité et le fondde la dépression) très variables. Ceci est à mettre en relation avec l'existence de niveauxde base différents, eux-mêmes dus à la présence, sur le profil en long des rivières, de seuilsrocheux entravant l'action érosive des eaux.

b. Collines en « dômes » adossées aux crêtes lithosoliques.

Dans cette unité géomorphologique, les collines en « dômes », dont les caractèresphysiographiques sont identiques aux précédents, sont adossées aux crêtes lithosoliques, àdominance quartzitique, par un promontoire fortement incliné (inclinaison supérieure à 12°).Les sols qui constituent ces avancées structurales sont parfois influencés par la nature litho-logique de la crête, mais souvent une nette inflexion de la pente marque le contact entre lepromontoire et la colline en « dôme » et forme la limite entre les divers matériaux originels.

3. Schistes avec intrusions basiques locales.

a. Collines.

Dans les formations schisteuses se sont différenciées des collines à sommets sub-horizontaux relativement étroits, desquels se dégagent des avancées structurales dont le

14

Page 14: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

toit est constitué par une surface généralement complexe formée d'une succession de replatsque séparent des ressauts où l'on note des affleurements rocheux, des nappes de gravatsauxquelles se mêlent parfois des concrétions latéritiques, l'ensemble ayant une inclinaisonpouvant atteindre 10-12°. C'est dans cette entité géomorphologique, généralement péné-planée, qu'on localise des reliques très réduites de cuirasses latéritiques. Ces accidentsmorphologiques, difficilement identifiables dans les reliefs peu rajeunis, sont, par contre,nettement individualisés dans les paysages plus jeunes. Les versants des promontoires,d'inclinaison moyenne à forte, sont plus accidentés que ceux des collines en « dôme », denombreuses formes concaves et convexes les tapissent. De très larges reliefs concavesassurent la liaison entre les divers promontoires que séparent des dépressions relativementétroites, à versants symétriques et à érosion régressive.

b. Collines adossées aux crêtes quartzitiques.

Certains paysages schisteux sont coiffés de crêtes lithosoliques où dominent quartz etquartzites. Au pied des versants fortement inclinés, criblés d'affleurements rocheux, se greffentdes avancées structurales répondant aux mêmes critères morphologiques que ceux décritsplus haut (a) ; la transition entre les formations quartzitiques et schisteuses est localementmatérialisée par des surfaces à pente faible où se mêlent les produits d'altération des schisteset des matériaux quartzitiques colluvionnés.

4. Granites.

A l'extrémité Nord-Est du bloc, on identifie des collines développées sur substratumgranitique. Les sommets, quasi horizontaux, sont larges et les versants, faiblement inclinés,à pente simple, sont peu accidentés. Les affleurements, d'extension réduite, sont princi-palement localisés au sommet de l'unité paysagique. Outre les granites, on peut y trouverdes quartzites, des schistes, des amphiboles.

C. — HYDROGRAPHIE

La région est drainée par un réseau hydrographique dense, à caractère permanent,d'allure dendritique dans les formations granito-gneissiques, de forme plus rectangulairedans les schistes. Les grandes rivières (Mubarasi, Mukudzi, Nyabihondo, Mucece) coulentdans de larges plaines alluviales, tandis que leurs tributaires occupent des vallées dont lescaractères physiographiques (profils longitudinal et transversal) définissent deux typesspécifiques de dépressions. Les paysages rajeunis, liés à un niveau de base favorisantl'agressivité des agents d'érosion, sont incisés par de nombreuses dépressions à profiltransversal en V ou V tronqué et à profil longitudinal à pente modérée; dans ces vallées,les dépôts alluvionnaires sont rares. Cette structure caractérise principalement les régionsà substratum lité. La différence d'altitude entre le sommet de l'unité paysagique rajeunie etle niveau de base (rivière principale) excède fréquemment 100 m. Les modelés paysagiquesséniles que forment les reliefs en « dôme » sont, par contre, ceinturés par de larges dépressionsà profil transversal en U et à profil longitudinal à pente très faible à nulle. La formation dece type de dépression marécageuse est due à la présence, sur le cours de la rivière, d'un seuilrocheux résistant entravant l'écoulement normal des eaux et s'opposant, par conséquent, àtout rajeunissement. Ces accidents morphologiques qui engendrent la formation de chutessont liés à une discontinuité lithologique du substratum ou à la présence de bancs quartzi-tiques; il n'est pas rare de localiser dans une région d'extension réduite plusieurs réseauxhydrographiques étages.

15

Page 15: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

D. — LA VÉGÉTATION

Initialement, l'ensemble de la région appartenait au domaine des forêts d'altitude. Maissous l'action de l'homme, la forêt a fait place soit à des terroirs cultivés, soit à des prairiespermanentes à Eragrostis, terme ultime de la série régressive. Toutefois, des lambeauxforestiers appartenant à la forêt ombrophile de montagne [25] subsistent à l'Ouest de l'axeroutier Bugarama-Kasenyi. Cette forêt souvent clariériée est envahie par des espèces deforêts secondaires, héliophiles à croissance rapide comme Neoboutonia macrocalyx,Myrianthus holstii, Macaranga neomildbraediana, Polyscias fulva, Harunguna madagasca-riensis. Bridelia brideliifolia, Hagenia abyssinica. Les clairières sont colonisées par unevégétation formée de hautes herbes et de plantes suffrutescentes parmi lesquelles Lobeliagiberroa et Pteridium aquilinum. Par contre, la forêt de montagne proprement dite se composesurtout d'essences d'ombre ou tolérantes, à feuilles toujours vertes. Le sous-bois est fortdense ; on y rencontre Podocarpus usambarensis, Ficalhoa globulifera, Syzygium pavifolium,Olea hochitetteii, Conopharyngia johnstenii, Falinera coffeoides, Symalos monospora.

E. — OCCUPATION DES SOLS

L'occupation de la région est très variable et spécifique à chacune des grandes unitésgéomorphologiques. Les reliefs rajeunis développés dans les formations schisteuses fontl'objet d'une occupation intense. Ces gîtes, de haute valeur agricole, sont tous livrés àl'agriculture. Toutefois, des lambeaux de terrains sont abandonnés à l'élevage. Dans lespaysages schisteux faiblement rajeunis ou dans les reliefs en « dôme », l'occupation estbeaucoup plus faible. Dans la majorité des cas, seuls les sommets des unités morphologiquessont sous culture quasi permanente tandis que les versants sont couverts de prairies. Lesbas fonds sont partiellement destinés à la culture maraîchère dont les produits alimententle pays et plus particulièrement Bujumbura.

Aux altitudes inférieures à 2 000-2100 m, outre les cultures vivrières annuelles (maïs,haricots, éleusine, etc.), on note de très nombreuses bananeraies ainsi que des parcelles decaféier. Plus haut, les conditions écoclimatiques constituent un facteur limitant pour cesdernières cultures et en milieu rural les cultures traditionnelles (maïs, éleusine, pois, haricots,patates douces, courges, pommes de terre) sont quasi seules pratiquées. Par endroits, laculture de l'orge et du froment trouve cependant une certaine extension. C'est égalementdans ces terroirs que régnent les conditions écologiques les plus favorables pour la théiculture.

16

Page 16: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

CHAPITRE II

LES SOLS

§ 1 . CLASSIFICATION DES SOLS.

Avant de développer le schéma de classification adopté, il est indispensable de définirles critères qui ont servi à l'étayer [33].

A. — LES HORIZONS DIAGNOSTIQUES

1. Les horizons distinctifs de surface [33, 38] .

a. Horizon hu mi f ère prononcé.

Horizon Ax non mélanique, présentant une intensité plus foncée ou égale à 3/2, plusépais que 10 cm, avec une teneur en carbone supérieure à 2%. Lorsque cette teneur estinférieure à 2%, son épaisseur doit dépasser 20 cm avec une couleur 3/2 ou plus foncée. Lastructure doit être finement grumeleuse en surface, rarement massive.

b. Horizon humifère faible.

Horizon Ai non mélanique, d'épaisseur inférieure à 10 cm ou d'épaisseur comprise entre10 et 20 cm, avec une teneur en carbone inférieure à 2%.

c. Les horizons humifères d'altitude.

Les régions d'altitude supérieure à 1 700 - 1 800 m, appartenant à la classe climatiqueCw de KOPPEN, sont du domaine des forêts d'altitude. Les précipitations moyennesannuelles dépassent 1 400 mm et la température moyenne annuelle est proche de 15 °C.L'interaction des facteurs climat et végétation entraîne le développement d'horizons humifèresspécifiques: les horizons humifères des forêts et des prairies d'altitude; ces dernièresconstituant un terme de l'évolution régressive des sols forestiers d'altitude.

Les horizons humifères des prairies d'altitude et, dans de très nombreux cas, ceux desforêts peuvent être assimilés aux horizons umbriques de la classification américaine [44].

(1 ) Horizon humifère de la forêt de montagne.

Pour VAN WAMBEKE [38] le concept central répond aux critères suivants: « Ensembleformé d'une litière épaisse (4 cm), d'un horizon humifère noir profond de plus de 20 cm, àteneur en carbone organique souvent supérieure à 5% et à haute saturation cationiquediminuant en profondeur. Cette haute saturation que l'on constate en surface et qui peutatteindre 100% décroît rapidement en profondeur. La valeur T (capacité d'échange catio-nique) de l'horizon de surface est de 10-15 milliéquivalents/100 g de sol; le pH varie entre5 et 5,5. Cet horizon à structure finement grumeleuse bien développée est meuble à trèsfriable et de densité apparente faible. On peut souvent y observer des grains de sable démunisde leurs enduits ferriques d'altération. Il est continu sous la forêt de montagne, même surles pentes les plus fortes. La deforestation entraîne rapidement sa disparition surtout sousl'action de l'érosion. L'horizon humifère de montagne, de bonne valeur agricole, est parconséquent, très fragile. »

17

Page 17: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

Ce concept central n'a pas été identifié dans les régions étudiées; en effet, dans les zonesforestières qui y sont localisées, on observe, sous la litière très faiblement minéralisée, à hautecapacité d'échange cationique (30 à 50m.éq./100g de sol) et à degré de saturation (V)élevé, (compris entre 20 et 50%), un horizon mal structuré, instable, d'épaisseur variable,à taux de saturation relativement élevé (20-25%) où abondent les grains de sable lavés.Ce degré de saturation s'abaisse ensuite brutalement et se maintient dans tout le profil; ils'identifie, alors, à celui des sols des prairies d'altitude. Il en résulte que l'intérêt agronomiqueque représente la mise en culture des terrains forestiers réside principalement dans les réservesminérales et organiques constituées par la litière en voie de décomposition.

(2) Horizon humifère des prairies d'altitude.

« L'horizon humifère des prairies d'altitude est noir, profond, sa structure est massive,sa consistance fragile, sa densité apparente faible. Les faces des agrégats sont mates, sansrevêtement et sous une faible pression on obtient une poudre fine; quand ils sont secs, ceshorizons superficiels se divisent en gros prismes très caractéristiques. La teneur en carboneest toujours élevée ainsi que la capacité d'échange cationique. Les valeurs de 5% de C et15 m.éq./100 g de sol peuvent être considérées comme minimales. Cet horizon est très acideet désaturé; le degré de saturation du complexe adsorbant est généralement inférieur à10% [38]. » Les sols des prairies d'altitude doivent être considérés, dans la majorité des cas,comme des terrains post-forestiers. Dans la région étudiée, la capacité d'échange catio-nique de l'horizon superficiel est souvent comprise entre 15 et 30 m.éq./100g de sol.

2. Les horizons distinctifs de profondeur.

a. Horizon B2 textural (B2t).

Horizon d'illuviation d'argile présentant une teneur en argile d'un cinquième supérieureà la teneur en argile des horizons A et C sus- et sous-jacents. Les revêtements argileux seulsne sont pas un critère valable pour désigner un horizon B comme textural.

b. Horizon B2 structural (B2S).

Horizon non tsxtural, caractérisé par une structure polyédrique mieux développée quecelle des horizons sous- et sus-jacents, présentant des revêtements argileux sur une partieappréciable des unités structurales et ayant une consistance plus ferme que les horizons Aet C. Sa présence est le reflet d'une pédogenèse active. L'existence de revêtements argileuxsur les faces des agrégats d'un horizon étant un critère suffisant pour désigner ce derniercomme horizon argilique, Sys [35] a proposé d'identifier les horizons argiliques de la classi-fication américaine [44] aux horizons B2 structuraux de la classification congolaise afin depermettre la corrélation entre les deux systèmes de classification.

c. Horizon B2 anthropique (B2a).

Horizon B (structural) profondément modifié par la culture. La structure polyédriqueest très bien développée et de nombreux revêtements argilo-humiques couvrent les faces desagrégats ainsi que les cavités et pertuis fauniques. Cet horizon se présente immédiatementsous les horizons humifères améliorés par la culture. Les revêtements argilo-humiques affec-tent plus de 25% des agrégats. Ceci est à rapprocher des horizons agriques de la classifi-cation américaine [44].

d. Horizon B2 de consistance {ßzc)-

Horizon non textural et non structural, à consistance plus ferme que les horizons sous- etsus-jacents, sans autres caractères distinctifs qu'une structure granulaire avec des unités

18

Page 18: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

sans plans de clivage nets et sans orientation dans la masse ou une structure polyédriquesubanguleuse. On peut y observer des concrétions argileuses de forme sphéroïdale. Il carac-térise les sols développés dans les matériaux altérés à pédogenèse peu active.

e. Horizon B2 de consistance poudreuse (B2cP)-

Cet horizon est un faciès typique des matériaux fortement altérés. Les faces des agrégatssont couvertes d'un léger enduit formé de grains de quartz dépourvus de revêtements; lesunités structurales sont mal développées et instables [18].

f. Horizon sombre de profondeur (R).

Dans les sols d'altitudes moyenne et élevée, on note fréquemment la présence dans leprofil pédologique d'un horizon de couleur plus sombre que les couches immédiatementsus- et sous-jacentes. Il peut présenter une structure polyédrique moyenne à grossière biendéveloppée ou, au contraire, être farineux avec présence de granules ou de polyèdres fortementcolorés. Sa teneur en carbone et son rapport C/N sont généralement plus élevés que ceuxdes horizons adjacents.

Dans la région étudiée, la présence de l'horizon sombre de profondeur est quasi constanteau niveau des anciennes surfaces d'érosion et sur les versants à pente moyenne; son intensitéest très variable. Il n'apparaît, par contre, que plus rarement dans les dépôts récents et dansles paysages fortement rajeunis.

Saprolithe.

Il désigne un matériau meuble provenant de l'altération d'une roche mère; il garde lastructure de celle-ci et ne s'indure pas d'une manière irréversible lors d'un dessèchement.

Plinthite.

C'est un matériau non humifère, fortement altéré, riche en sesquioxydes, de couleurhétérogène, bariolée et qui se présente sous forme de tâches rouges ou jaunes sur fondplus clair ou l'inverse.

Les tâches brunes ou rouges apparaissent sous forme de concrétions friables ou compacteset s'indurent irréversiblement lors d'un dessèchement.

B. — CLASSIFICATION DES SOLS

Les principes de classification adoptés s'identifient dans leur conception générale àceux définis par le Groupe cartographique de N.N.É.A.C. [33]. Cette classification morpho-génétique interprète au niveau supérieur (ORDRES) l'évolution du profil en relation avec ledegré d'altération du matériau originel et la présence d'horizons pédogénétiques. L'influencedu climat (SOUS-ORDRES), la présence d'horizons génétiques particuliers (GRANDS GROUPESet SOUS-GROUPES), la nature de la roche mère (GRANDES FAMILLES), la position géomorpho-logique du profil (PETITES FAMILLES) sont les éléments différentiels utilisés pour lacaractérisation des catégories inférieures.

Avant d'exposer le schéma de classification adopté, il convient de préciser ce que l'onentend, dans le cadre de cette étude, par matériaux originels récents et par matériauxkaolinitiques.

M a t é r i a u x r é c e n t s . — Ils groupent les matériaux récemment déposés oud'altération récente et comprennent les matériaux où dominent les argiles du type 2:1 ou lessubstances amorphes (gels) ; ils contiennent généralement une quantité appréciable deminéraux altérables.

19

Page 19: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

M a t é r i a u x k a o l i n i t i q u e s . — Ils désignent des matériaux originels fortementaltérés dans lesquels les minéraux argileux du type 1 : 1 dominent associés à des quantitésimportantes d'oxydes de fer.

Dans la région étudiée, le substratum géologique est fortement métamorphisé et lesmatériaux originels qui en dérivent contiennent, dans la majorité des cas, des quantitésvariables de mica muscovite.

Ce dernier est identifié non seulement dans la fraction sableuse, mais aussi dans lesfractions fines, d'où une éventuelle incidence sur la capacité d'échange cationique des sols.La présence de muscovite pose, en outre, le problème de l'évaluation de la réserve en minérauxaltérables. La muscovite reconnue comme un minéral peu altérable [24] est cependant priseen considération lors de l'inventaire de la réserve en minéraux altérables dans de nombreuxsystèmes de classification (américain, français, etc.). Sans vouloir préjuger de son degréd'altérabilité et de son influence sur la genèse et les propriétés des sols étudiés, sa présencequasi généralisée dans les matériaux originels, s'oppose à son utilisation comme critèredifférentiel à un niveau élevé de classification. L'existence de muscovite dans les matériauxoriginels a préoccupé un certain nombre de pédologues et taxonomistes. C'est ainsi quepour classer des matériaux développés dans des unités géomorphologiques semblables auxnôtres, la classification ugandaise [12] a créé un Grand Groupe de sols: les micasols. D'autrepart, Sys [35] admet la présence de moins de 10% de muscovite dans l'horizon ferrallitique,horizon diagnostique des ferralsols qui constituent un grand groupe des kaolisols tandisque la classification américaine accepte jusqu'à 6% de muscovite dans la fraction compriseentre 20 et 200 n [44].

En résumé, dans cette étude, on rangera parmi les matériaux kaolinitiques les matériauxpouvant contenir, outre des quantités appréciables de muscovite, une fraction argileusedominée par la kaolinite mais où la présence de faibles quantités de minéraux 2:1 (micas-illites, interstratifiés) est souvent identifiée.

1. Les matériaux kaolinitiques.

a. Ordre des kaolisols.

Sols minéraux à profils A - C o u A - B - C sans horizons podzolique et textural biendistincts, développés dans des matériaux fortement altérés où la kaolinite constitue le minéralargileux dominant [33]. De plus, la capacité d'échange est inférieure à 25 m.éq./100 gd'argile [36]. Dans la région étudiée, l'importance de l'infiltration humifère ainsi que la présencefréquente de quantités appréciables de muscovite ne permettent pas de baser avec certitudela différenciation des kaolisols sur l'existence d'un horizon ferrallitique [36] ou d'un horizonoxique [44].

D'une manière générale, les kaolisols se rangent parmi les inceptisols, les ultisols, lesalfisols et les oxisols de la classification américaine [44], parmi les sols ferrallitiques ou lessols à sesquioxydes de la classification française [45].

b. Sous-ordres des kaolisols.

Cette catégorie du système de classification interprète les caractères induits par lepédoclimat, lui-même sous la dépendance étroite de la température et de la pluviométrie.

L'influence de la température se traduit notamment par le développement des horizonshumifères dont l'épaisseur augmente avec l'altitude; ce fait est la base de la distinction entreles kaolisols et les kaolisols humifères. L'humidité du sol et ses variations au cours de l'année

20

Page 20: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

Température / Humidité

Pas de dessèchement prononcé duprofilDegré de saturation inférieur à40% dans les horizons B et C

Dessèchement du profilDegré de saturation inférieur à40% dans les horizons B et C

Dessèchement prononcé du profilDegré de saturation supérieur à40% dans les horizons B et C

Engorgement du solum par unenappe d'eau

Pédoclimat chaudHorizon A faible

Hygrokaolisols

Hygroxérokaolisols

Pédoclimat froidHorizon A prononcé

Hygrokaolisols humifères

Hygroxérokaolisolshumifères

Xérokaolisols

Hydrokaolisols

régissent l'intensité du dessèchement du profil et le degré de saturation qui servent de critèresdifférentiels pour les hygrokaolisols, les hygroxérokaolisols, les xérokaolisols et les hydro-kaolisols.

Ces concepts appliqués aux sols bien drainés étudiés permettent de les ranger parmi leshygrokaolisols humifères. En effet, la région prospectée, d'altitude supérieure à 1 800 m,appartient aux zones écoclimatiques des forêts et des prairies d'altitude à horizons humifèresépais, à sols faiblement saturés ne se desséchant pratiquement pas au cours de l'année.VAN WAMBEKE [38] a classifié ces sols parmi les umbrepts.

c. Grands groupes et sous-groupes de kaolisols.

(1) Les ferra Isols.

Sols minéraux à plus de 20% d'argile, à profil A-C, A-D, A-B-C ou A-B-D, à horizonA t faible ou prononcé, sans horizon B structural ou textural. Les revêtements argileux sontabsents, tandis que la réserve en minéraux altérables est nulle ou faible. Le rapport limon / argileest inférieur à 0,20 sur roches sédimentaires et alluvions et à 0,15 sur roches eruptives etmétamorphiques. La fraction argileuse à dominance kaolinitique est mélangée à d'importantesquantités d'oxydes libres : la présence de gibbsite est fréquente, mais pas généralisée.

Récemment TAVERNIER et Sys [36] ont défini un horizon spécifique aux ferralsols qu'ilsont appelé horizon ferrallitique.

Ce dernier, situé sous les horizons de surface, d'épaisseur supérieure à 50 cm, répondaux caractéristiques suivantes:— teneur en argile supérieure à 20%;— moins de 10% de muscovite et des traces d'autres minéraux altérables dans la fraction

comprise entre 50 et 250 n;— fraction argileuse dominée par la kaolinite et/ou les oxydes;— capacité d'échange cationique inférieure à 16 m.éq./100g argile;

21

Page 21: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

— SiO2/AI2O3 voisin, mais généralement inférieur à 2 ;— si l'horizon ne présente pas de caractéristiques associées à l'humidité, l'intensité de la

couleur (Munsell soil color chart) est supérieure à 4 ;— rapport limon fin/argile inférieur à 0,15 sur les roches eruptives et métamorphiques ou à

0,20 sur les roches sédimentaires et les alluvions.

Cette définition de l'horizon ferrallitique s'identifie, par certaines de ses caractéristiques, àcelle de l'horizon oxique de la classification américaine [44] ainsi qu'aux critères requis parles sols ferrallitiques de la classification française [45] .

(a) Sous-Groupes.

F e r r a l s o l s o r t h o t y p e s . — Profil sans horizon A2 ou sans horizon bariolé,développé dans un matériau ferralsolique avec plus de 2 0 % d'argile avant un mètre deprofondeur.

F e r r a l s o l s i n t e r g r a d e s v e r s l e s f e r r i s o l s . — Matériau ferrisoliqueapparaissant entre 30 et 100 cm.

(2) Les ferrisols.

Ils sont caractérisés par la présence de minéraux argileux où dominent la kaolinite et lesoxydes libres; la gibbsite est parfois présente en faibles quantités; de plus, la fraction finepeut contenir des quantités appréciables de gels alumino-siliciques. Ils désignent desmatériaux originels à pédogenèse active, faiblement altérés que caractérisent:

— soit la présence de revêtements argileux sur les faces des agrégats;— soit un rapport limon/argile supérieur à 0,15 sur les roches eruptives et métamorphiques et

0,20 sur les roches sédimentaires et les alluvions;— soit la présence de minéraux altérables en quantités appréciables.

(a) Sous-Groupes.

F e r r i s o l s o r t h o t y p e s . — Profil A-B-C à horizon B23, avec présence de revête-ments argileux dans l'ensemble du profil. Ces revêtements recouvrent plus de 5 0 % de lasurface des agrégats. L'intensité de la couleur (Munsell) est supérieure à 4 dans l'horizon C.

F e r r i s o l s i n t e r g r a d e s v e r s l e s s o l s b r u n s t r o p i c a u x . — ProfilA -B-C caractérisé par une couleur « Munsell » d'intensité inférieure ou égale à 4/4 dansl'horizon C avec présence de revêtements.

F e r r i s o l s i n t e r g r a d e s v e r s l e s s o l s r é c e n t s t r o p i c a u x . — ProfilA-C ou A-B-C développé dans un matériau à rapport limon/argile supérieur à 0,20 sur rochessédimentaires et alluvions, à 0,15 sur roches eruptives et métamorphiques ou à plus de 10%de minéraux altérables avec ou sans revêtements.

F e r r i s o l s i n t e r g r a d e s v e r s l e s f e r r a l s o l s . — Profil A -B-C avec horizonB2S présentant moins de 5 0 % de revêtements dans l'horizon B ou ne continuant pas dans le C.

F e r r i s o l s f a i b l e m e n t f e r r i s o l i q u e s . — Profil A -B-C à horizon B2a

caractérisé par la présence de revêtements en quantité appréciable.

2. Les matériaux non kaolinitiques.

a. Ordre des sols récents tropicaux.

Il groupe les matériaux d'origine ou d'altération récente. On y range les lithosols, lesrégosols récents, les sols minéraux bruts ainsi que les alluvions actuelles.

22

Page 22: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

b. Sous-ordres des so/s récents tropicaux.

C'est le caractère d'hydromorphie qui détermine les divers sous-ordres:— sous-ordre des sols récents tropicaux sans hydromorphie ;— sous-ordre des sols récents tropicaux à hydromorphie.

§ 2. CARTOGRAPHIE DES SOLS

A. — MÉTHODES DE TRAVA/L

L'interprétation des photographies aériennes a largement contribué à l'établissementdes documents cartographiques. D'une manière générale, les travaux de terrain furent précédésd'une analyse systématique de la couverture aérienne sans établissement de légende. L'analyse,effectuée sous stéréoscope, a permis non seulement de définir les caractères physiographiquesdes diverses entités géomorphologiques mais également de faciliter le choix des itinéraires,la localisation des observations et surtout d'accroître la précision des limites entre les unitéscartographiques tout en réduisant le nombre d'observations.

Initialement, la cartographie de la région fut réalisée suivant une procédure détailléeen adoptant comme unité cartographique de base des unités taxonomiques inférieures auniveau de la série (phases ou variantes). L'échelle utilisée était du 1/20 000. Cette carteconstitue actuellement le document de base pour les agronomes chargés de l'aménagementthéicole de la région.

Ces cartes ont été réduites ensuite à l'échelle du 1/40 000, ce qui a entraîné la définitionde nouvelles unités cartographiques formées par la combinaison de séries, phases ou variantes(associations).

Les cartes pédologiques ont été établies par transfert des observations de terrain sur deskodatraces appliqués sur les photos aériennes, le tracé des limites cartographiques étanteffectué sous stéréoscope. Ces limites ont été ensuite reportées, à l'aide de la chambre claire,sur le document de base établi par restitution par triangulation radiale sans contrôle au solau moyen du procédé des plaques à fentes radiales (sécateur radial). Les cartes ainsi dresséesà l'échelle moyenne des photos aériennes sont portées, grâce au pantographe, à l'échelle du1/20 000 d'abord, du 1/40 000 ensuite.

B. — CARACTÉRISATION DES SOLS

Indépendamment de son type de développement morphogénétique, la caractérisationdu profil pédologique s'appuie sur la définition de la composition granulométrique et de lacouleur du matériau parental. Ces éléments sont classifies en termes conventionnels répondantaux critères ci-dessous.

En ce qui concerne la texture, les résultats rapportés dans l'annexe ont été calculés surla terre fine exempte de matière organique; de plus, il faut signaler que la fraction argileuse(0-2 y.) a été déterminée par différence (méthode ATTERBERG).

1. Texture.La texture du sol désigne la composition granulométrique de la matière minérale. On

s'est référé au triangle textural établi par le Groupe cartographique de l'I.N.É.A.C. Les élémentsfins désignent les particules d'un diamètre inférieur à 20 \x, les sables fins se situent entreles fractions de 20 et 250 y. et les sables grossiers constituent la fraction comprise entre250 et 2 000 [x. Le refus est formé par les particules d'un diamètre supérieur à 2 000 y.

23

Page 23: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

On distingue les classes texturales suivantes représentées dans le triangle de la figure 2 :— A r g i l e u x t r è s l o u r d (texture ô). — La teneur en éléments fins est supérieure à

70 % lorsqu'il y a moins de 10 % de sable grossier, supérieure à 75 % lorsque le pourcentagede sable grossier dépasse 10%.

— A r g i l e u x f i n ou l o u r d (texture o). — La teneur en éléments fins se situe entre50 et 70 % et le pourcentage de sable grossier est inférieur à 10 %.

— A r g i l e u x (texture i). — La teneur en éléments fins se situe entre 50 et 70% avec unpourcentage de sable grossier supérieur à 10%.

— A r g i l o - s a b l e u x f i n (texture y). — La teneur en éléments fins se situe entre 30et 50% avec moins de 10% de sable grossier.

— A r g i l o - s a b l e u x (texture a). — La teneur en éléments fins se situe entre 30 et50% avec 10 à 30% de sable grossier.

— A r g i l o - s a b l o n n e u x (texture â). — La teneur en éléments fins se situe entre 30et 50% avec plus de 30% de sable grossier.

— S a b l o - a r g i l e u x f i n (texture é). — La teneur en éléments fins se situe entre 15et 30% avec moins de 10% de sable grossier.

— S a b l o - a r g i l e u x (texture u). — La teneur en éléments fins se situe entre 20 et30% avec 10 à 30% de sable grossier.

— S a b l o n n o - a r g i l e u x (texture û). — La teneur en éléments fins se situe entre 20 et30% avec plus de 30% de sable grossier.

— S a b l e u x f i n (texture e). — La teneur en éléments fins est inférieure à 15% avecmoins de 10% de sable grossier, inférieure à 20%, lorsque la teneur en sable grossierse situe entre 10 et 30%.

— S a b l e u x (texture ê). — La teneur en éléments fins est inférieure à 20% avec uneteneur en sable grossier de 30 à 50%.

— S a b l o n n e u x (texture è). — La teneur en éléments fins est inférieure à 20% avecune teneur en sable grossier supérieure à 50%.

Lorsque la teneur en limon fin (2-20 |i) est voisine ou supérieure à 10% on adjoint aunom de la classe texturale le terme limon ou limoneux.

30 \ \

50

100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0

-SABLE GROSSIER250 - 2000 M

Fig. 2.

24

Page 24: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

2. Couleur.

Elle est déterminée par comparaison avec le « Munsell Soil Color Chart ». Pour caractériserles « Hue » (couleur), la terminologie suivante a été adoptée:

2,5 YR = rouge 7,5 YR = ocre-jaune5 YR = ocre-rouge 10 YR = jaune

Les sols caractérisés par une infiltration humifère profonde dans un matériau originelocre-jaune et jaune ont été appelés respectivement gris-brun et gris-jaune. Le terme ocredésigne, à la fois, les sols ocre-jaune et ocre-rouge.

C. — LES UN/TÉS CARTOGRAPHIQUES

La région étudiée appartient dans sa quasi totalité au domaine des forêts et prairiesd'altitude que caractérisent des sols à horizons humifères épais fortement désaturés (kaolisolshumifères).

Dans de très nombreux cas et plus particulièrement sous couvert naturel et dans desmatériaux à bonne perméabilité, l'importance des horizons humifères l'emporte sur la naturedu matériau originel et sur le type de développement de profil. En effet, dans ces profils, leshorizons humifères (AOo, Ao, Ai, A3) peuvent atteindre une épaisseur supérieure à 80 -100 cmrendant ainsi malaisée l'identification des autres horizons diagnostiques. Ajoutons encoreque l'on trouve fréquemment l'horizon sombre de profondeur dans le profil pédologique.Il eut été, dès lors, logique d'interpréter ces faits à un niveau supérieur de classification telque l'envisageait la classification du Congo et du Rwanda-Burundi [33] ou comme leproposait VAN WAMBEKE, en rangeant les sols forestiers et des prairies d'altitude parmi lesumbrepts c'est-à-dire parmi les inceptisols à horizon ombrique [38]. De même, DENISOFF [13]attribuait un rôle capital aux horizons humifères dans la classification des sols des régionsd'altitude en distinguant les sols humifères de montagne et de haute montagne, les solstourbeux et pseudo-tourbeux de haute montagne. Quoique partageant les opinions de cesauteurs, nous avons été amenés, pour des raisons cartographiques, à interpréter la nature etl'épaisseur des horizons humifères au niveau de la phase, cette dernière pouvant être appliquéeà un quelconque niveau de classification.

1. La série.

Elle constitue l'unité taxonomique de base et groupe les sols développés à partir d'unmême matériau originel ayant des horizons génétiques similaires en ce qui concerne lescaractéristiques différentielles et leur arrangement dans le profil excepté pour la texture del'horizon de surface [31]. Cette définition inclut un élément géologique (type de matériauoriginel) et un élément pédologique (développement du profil). Une unité cartographiquedésignée sous le nom d'une série a plus de 70% de sa surface occupée par cette dernière. Onadmet cependant une légère tolérance en ce qui concerne le critère couleur.

2. L'association.

Elle est formée par un groupement d'unités taxonomiques nommées et définies, associéesgéographiquement dans une proportion connue. Dans cette étude, les associations sontprincipalement constituées par le groupement de séries ou de phases au niveau de la série,lorsque la répartition topographique le permet.

Lors de la description des unités cartographiques (notice, légende) on a exprimé lareprésentation relative des éléments au sein de l'association par les conventions suivantes:

25

Page 25: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

les unités associées à l'adverbe « localement » constituent en général plus de 30% de l'unitécartographique, celles associées à «très localement» forment moins de 30% de l'airecartographiée.

3. Les phases.

Elles sont considérées comme une subdivision du système de classification sans êtreelles-mêmes une catégorie de ce système. Elles désignent généralement un caractère ouune combinaison de caractères ayant une signification pratique dans l'aménagement dessols comme le drainage, la pente, l'érosion, l'épaisseur du sol meuble, le caractère graveleux.

a. Nature des horizons humifères.

(1 ) Horizons humifères forestiers de montagne.

F — Litière et horizon grumeleux ou granulaire reposant sur un horizon massif « socle ».

Sous une litière d'épaisseur variable, faiblement minéralisée, s'est différencié un horizonà structure grumeleuse ou granulaire fine et grossière, généralement bien développée,instable. A la surface des agrégats, on note la présence de grains de sable blancs, translucides àtransparents, dépourvus de revêtements; leur fréquence paraît liée à la texture du matériauoriginel, elle-même sous la dépendance de la nature lithologique de la roche mère; cecaractère étant plus marqué dans les matériaux légers. Cet horizon grumeleux ou granulaireinstable, passe d'une manière brutale à un horizon massif « socle », ferme en place, à très faibledensité apparente. Ce dernier est composé de polyèdres et de blocs à faces mates, dépourvusde plans de clivage naturel. L'horizon massif peut être continu, mais sa compacité et sondéveloppement paraissent cependant plus faibles que sous prairies. Les horizons humifèressuperficiels (Aoo, Ao, Ai) ont un degré de saturation généralement plus élevé que sousprairies; cependant celui-ci décroît rapidement en profondeur pour atteindre les mêmesvaleurs que sous prairies. Il est probable que le degré de saturation élevé, observé au plafondde l'horizon grumeleux ou granulaire situé sous la litière, est lié à la présence de la litière envoie de minéralisation. Ont été également cartographies dans cette même phase, les horizonshumifères formés par une litière d'épaisseur variable reposant directement sur l'horizonmassif « socle ». Ce faciès, notamment localisé dans les forêts de bambous, est caractérisépar l'absence ou le très faible développement de l'horizon grumeleux ou granulaire. Lacompacité de l'horizon massif est forte et son chroma (intensité de couleur) généralementplus faible que dans le profil forestier typique.

(2) Horizons humifères des prairies d'altitude.

M — Horizon h umi f ère granulaire ou grumeleux peu stable reposant sur un horizon massif.

L'horizon Ai , dont la cohésion est assurée par le chevelu radiculaire très dense de lapelouse graminéenne, montre une structure grumeleuse ou granulaire fine à grossière. Lesunités structurales sont généralement recouvertes de grains de sable blancs translucides àtransparents, dépourvus de revêtements. Cet horizon, dont l'épaisseur peut dépasser 30 cm,repose sur un horizon massif « socle » pratiquement continu, d'épaisseur variable et dedensité apparente très faible, qui forme une espèce de « pan » dépourvu de structure, sefragmentant sans plan de clivage naturel en blocs ou polyèdres à faces planes, parfois criblésde grains de sable lavés et qui peut parfois se prolonger dans les horizons B.

La forte cohésion de l'horizon superficiel empêche l'infiltration des eaux et facilite doncle ruissellement. Paradoxalement, cette cohésion semble assurer une protection contrel'érosion. On est en droit de se demander si l'existence de ces horizons n'est pas liée à unlessivage s'apparentant aux phénomènes de podzolisation. L'horizon Ai s'identifierait à un

26

Page 26: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

faciès débutant d'horizon A2 alors que l'horizon massif constituerait une zone d'accumulation.A ce sujet, on doit noter que l'horizon massif a souvent une intensité de couleur plus faibleque celle des horizons superficiels.

(3) Horizons humifères postculturaux.

P — Horizon humifère grumeleux ou granulaire instable.

La mise sous culture des sols humifères des prairies d'altitude entraîne des modificationsmorphologiques et physico-chimiques importantes. Les travaux de préparation des solsprovoquent une désagrégation, un démembrement mécanique de l'horizon massif « socle »dont il ne subsiste souvent que quelques rares fragments épars. Ce travail d'ameublissementfacilite l'infiltration des eaux et limite donc les pertes dues au ruissellement. On constataaussi souvent une augmentation du degré de saturation ainsi qu'une amélioration de lastructure. Cet horizon épais (20 cm ou plus) a une structure grumeleuse ou granulaire fine àgrossière, généralement bien développée, peu stable, s'écrasant sous faible pression enparticules élémentaires.

p — Horizon humifère grumeleux ou polyédrique stable.

Il est l'apanage des sols livrés à des cycles culturaux améliorants (apport massif dematière organique) et il se développe principalement dans les reliefs rajeunis où l'érosion aentraîné le décapage des horizons humifères d'altitude. Cet horizon de couleur d'intensitéfaible est généralement peu prononcé sauf dans les reliefs concaves et sur les versantsplans. La structure est grumeleuse ou polyédrique fine, bien développée, stable. Son degréde saturation est toujours plus élevé que celui qui caractérise les autres horizons humifères.Dans certains cas, cet horizon peut s'identifier à l'épipédon anthropique de la classificationaméricaine [44].

Il y a lieu de signaler aussi l'existence d'horizons humifères très épais (plus de 75 cm)gris-noir, d'intensité de couleur inférieure à 1, de très faible densité apparente, massifs. Lamatière organique très finement divisée, douce au toucher, noircit fortement les doigts. Sagenèse n'a pas encore pu être élucidée. Ce type d'horizon n'a pas été cartographie à l'échelleutilisée.

b. Épaisseur des horizons humifères.

Dans certains terroirs, on observe de grandes variations dans l'épaisseur des horizonshumifères. Ces différences, qui reflètent le degré d'érosion et de conservation des sols, ontété exprimées par les symboles suivants :

1. épaisseur supérieure à 25 cm.2. épaisseur comprise entre 15 et 25 cm.3. épaisseur comprise entre 5 et 15 cm.4. épaisseur comprise entre 0 et 5 cm.

c. Pente.

Le choix des critères adoptés pour différencier les phases de pente a été guidé par latopographie très accidentée des terroirs et par l'objet même de l'étude initiale qui étaitl'inventaire des sites susceptibles d'être aménagés pour la culture du théier. FLEMAL [16]résume comme suit l'incidence de ce facteur sur l'aménagement des plantations de théier:« les plantations industrielles de théier établies en colline s'étendent généralement sur desterrains dont les pentes ne dépassent pas 25%, afin de réduire les frais d'installation et ulté-rieurement les coûts de récolte et d'entretien. En région de montagne, les terrains à topo-graphie ondulée et largement ondulée sont donc les plus indiqués.

27

Page 27: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

Il existe cependant dans le monde de nombreuses plantations et jardins de théiers sur desterrains très accidentés où l'établissement de terrasses a été nécessaire (Daarpeeling, Japon,Formose). Aussi peut-on admettre que les exigences concernant la pente du terrain ne sontpas les mêmes en exploitation industrielle et en exploitation familiale. La mise sous culturedes terrains fertiles à pentes comprises entre 25 et 50% et peu sujets à l'érosion pourraéventuellement être envisagée à condition de mettre en œuvre les mesures classiques deconservation du sol (plantation en haies, paillage et culture intercalaires de couverture,fossés aveugles, terrasses dans les cas les plus extrêmes). »

Phases de pente

a : pente comprise entre 0° et 12°; b : pente comprise entre 20° et 30°;a ' : pente comprise entre 0° et 20°; c : pente supérieure à 30°.

L'application stricte de ces critères est malaisée à cause de la complexité des pentes quel'échelle utilisée ne nous permet pas de décomposer. C'est pourquoi, la phase cartographiéecaractérise l'inclinaison la plus représentative ou la plus forte.

d. Profondeur du sol meuble non graveleux.

On a distingué:P h a s e p r o f o n d e . — Sol dont l'épaisseur du matériel meuble non graveleux est

supérieure à 120 cm.P h a s e m i n c e . — Sol dont l'épaisseur du matériel meuble non graveleux est

comprise entre 30 et 120 cm.S o l s g r a v e l e u x . — Sol dont l'épaisseur du matériel meuble non graveleux est

inférieure à 30 cm.

D. — LES SYMBOLES CARTOGRAPHIQUES

1. Carte de terrain.

Chaque unité cartographique est composée d'une combinaison de lettres et de chiffresdans laquelle on distingue trois groupements séparés par un point (.) ou un tiret (—).

Le premier groupement est formé de lettres:— la première lettre définit la nature géologique du substratum ayant participé à la genèse

du matériau originel;— la seconde lettre désigne l'unité ou la combinaison d'unités taxonomiques (association).

Exemple: la = ferrisol argileux (très) lourd rouge ou ocre-rouge dérivé des schistes.

Le second groupement est formé d'une lettre associée à un chiffre.— la lettre précise la nature de l'horizon humifère.— le chiffre définit l'épaisseur de l'horizon humifère.

Exemple: M2 = horizon humifère des prairies d'altitude d'épaisseur comprise entre 15et 25 cm.

Le dernier chiffre caractérise la pente moyenne de l'aire cartographiée.Exemple: a' = inclinaison comprise entre 0 et 20°.Exemple de symbole cartographique:|a-M2-a ' = ferrisol argileux (très) lourd rouge ou ocre-rouge dérivé des schistes, à hori-

zon humifère des prairies d'altitude d'épaisseur comprise entre 15 et 25 cm,développé sur un versant dont l'inclinaison est comprise entre 0 et 20°.

28

Page 28: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

2. Carte de publication.

Dans un souci de clarté, on a substitué à la nomenclature adoptée pour les cartes deterrain les conventions suivantes: chaque unité cartographique (série ou association) estcaractérisée par une teinte avec ou sans surcharge, fonction de la présence ou non d'unecharge graveleuse; les phases de pente sont traduites par un « hachuré » et seules la natureet l'épaisseur des horizons humifères sont reproduites par des symboles.

§3. QUELQUES PROPRIÉTÉS DES SOLS HUMIFÈRES D'ALTITUDE

A. — INTRODUCTION

Les sols humifères d'altitude qui couvrent les régions qui culminent à plus de 1 800 mappartiennent aux domaines des forêts et des prairies d'altitude, ces dernières formationsconstituant un terme de la série régressive forestière. Une des caractéristiques communesaux sols développés sous couvert naturel est le faible degré de saturation du solum et plusparticulièrement des horizons B et C. La différenciation entre les sols forestiers et les sols desprairies réside principalement dans la nature et la qualité des horizons humifères.

1. Les sols humifères forestiers d'altitude.

Sous forêt, les sols sont coiffés d'une litière, d'épaisseur variable, légèrement minéralisée,à haute capacité d'échange et à degré de saturation souvent élevé, atteignant parfois 50%, quirecouvre des horizons humifères épais à structure granulaire ou grumeleuse peu stable oùabondent les grains de sable lavés. Dans l'horizon humifère, immédiatement sous-jacent àla litière, le degré de saturation peut encore être assez haut (10-25%), tandis que dans lesautres horizons humifères, il diminue très rapidement pour atteindre des valeurs voisines ouinférieures à 10%. Dans ces derniers, on identifie fréquemment une strate massive, sansstructure, sans plan de clivage naturel, de faible densité apparente, se réduisant en grainssimples sous faible pression. Cet horizon appelé « socle » est souvent discontinu sous forêtet son intensité est plus faible que sous prairie. La teneur en carbone des litières forestières(Aoo) peut atteindre 10 à 30% tandis que celle des horizons humifères sous-jacents (A0-Ai)varie de 2 à 8%; les rapports carbone/azote étant respectivement de 15 et plus pour leslitières, de 13 à 15 pour les autres horizons humifères.

Dans les horizons B et C, le degré de saturation s'abaisse souvent en dessous de 10%et s'identifie à celui déterminé dans les sols sous prairie permanente, toutefois à la base duprofil, c'est-à-dire à plus de 120 cm de profondeur, on peut noter une augmentation dudegré de saturation ; la teneur en carbone ainsi que le rapport carbone/azote décroissent.L'horizon sombre de profondeur peut être présent.

2. Les sols humifères des prairies d'altitude.

La disparition de la forêt s'accompagne d'une modification profonde des horizonshumifères. Sous l'effet de la minéralisation (naturelle ou artificielle) ou de l'érosion, la litièredisparaît et au couvert forestier succède généralement, à plus ou moins longue échéance,une pelouse à Eragrostis. Simultanément, à l'horizon humifère forestier d'altitude se substituel'horizon humifère des prairies d'altitude. Cet horizon épais, de couleur foncée, a une structuremassive; sa consistance est faible et sa densité apparente légère. Sa teneur en carbone esttoujours élevée ainsi que sa capacité totale de sorption ; les valeurs de 3 % de carbone peuventêtre considérées comme minimales; en outre, le rapport carbone/azote est élevé, compris

29

Page 29: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

entre 11 et 15. Cet horizon acide, est fortement désaturé ; son degré de saturation est généra-lement inférieur à 10%. L'horizon humifère de surface repose sur un horizon massif, « socle »quasi continu. La forte cohésion de l'horizon superficiel, assurée par le chevelu radiculairetrès dense de la pelouse graminéenne, entrave l'infiltration des eaux et assure une protectionefficace contre l'érosion. En profondeur, dans les horizons B et C, le degré de saturations'abaisse encore. L'horizon sombre de profondeur peut être présent.

B. — ÉVOLUTION DES SOLS HUMIFÈRES D'ALTITUDE

Sur la base des connaissances acquises on peut synthétiser l'évolution des sols humifèresd'altitude comme suit:

L'abattage de la forêt, suivi d'incinération, précède la mise en culture des sols forestiers.Au terme de la première ou de la seconde saison culturale, le placeau est envahi par un recruforestier où l'on note la présence de fougères. Si le recru est protégé des feux, la forêt demontagne peut recoloniser le terroir; si, par contre, il est livré aux feux périodiques noncontrôlés, c'est la prairie à Eragrostis qui s'installe progressivement.

sols sous forêtd'altitude

feux /sols sous recruN feux•- \ forestier / j

cultures

sols sous prairie permanente

11sols cultivésdegré de technicité faible à moyen

sols cultivésdegré de technicité élevé

- - - série progressive dont les termes n'ont pas encore été observés dans la région étudiée.

* en cas de cultures et/ou feux annuels, ce terme de la série n'est pas identifié.

Dans de très nombreux cas cependant, la culture est poursuivie pendant plusieurs annéessuivant des méthodes phytotechniques à degrés de technicité variés. Souvent, on note aussila mise sous culture des sols sous prairie permanente avec des modalités identiques. D'unepart, on assiste à une exploitation temporaire mettant en œuvre un faible degré de technicité(écobuage, apport modéré de matière organique ou non), d'autre part, ce sont des culturesquasi permanentes, faisant appel à un degré de technicité élevé mais toujours de caractèretraditionnel (apport massif de matières organiques, mulching) qui occupent les sols. Lepassage d'un système d'aménagement à l'autre est fréquent. Dès que la culture cesse, lesjachères s'installent et évoluent, en l'absence de contrôle des feux, vers la prairie. La sérieprogressive conduisant à la régénération forestière n'a pas été observée, elle ne peutcependant être exclue à priori ; il en est de même du passage des prairies vers la forêt.

Cette évolution, guidée principalement par l'homme, se traduit dans le profil pédologiquepar des modifications physico-chimiques et morphologiques.

C. — ÉVOLUTION DES PROPRIÉTÉS CHIMIQUES ET MORPHOLOGIQUES

1. Évolution des propriétés chimiques.a. Matière organique.

(1) Teneur en matière organique.

Les horizons humifères forestiers, des prairies ou postculturaux d'altitude, épais ont uneteneur très élevée en carbone; elle est toujours supérieure à 2,5 et atteint souvent plus de 5%.Dans les sols gris-jaune et gris-brun, à infiltration humifère très profonde, le pourcentage

30

Page 30: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

de carbone peut se maintenir entre 1 et 2% jusqu'à plus de 100 cm de profondeur. Dans leshorizons organiques des alluvions hydromorphes ainsi que dans les litières forestières, lesvaleurs de 15 à 25% de carbone sont fréquentes. Par contre, dans les terroirs sous culturespermanentes, la teneur en carbone de l'horizon humifère cultural est généralement inférieureà 2,5%.

La perte au feu exprimée en pour cent et déterminée sur quelques échantillonsty piquesest rapportée ci-dessous.

Horizons Perte au feu (%)

Litière forestière et horizon organique des sols alluviaux >50

Horizon humifère forestier ou des prairies d'altitude (F et M) 15-20

Horizon postcultural bien structuré (p) 10-15

Horizons B et C 10-15

Afin d'apprécier la richesse des sols humifères d'altitude en matière organique et leurévolution, on a calculé la quantité de matière organique en kg/m2/m. Ces valeurs sont essen-tiellement orientatives vu le nombre réduit de données analytiques disponibles. Toutefois,les valeurs moyennes s'identifient étroitement à celles obtenues au Rwanda par NEEL (!) [46]sur un grand nombre de profils appartenant aux diverses stations écologiques étudiées etdéveloppées dans une même entité lithologique.

Aux tableaux IX et X figurent, outre les valeurs moyennes (M), les valeurs extrêmescalculées pour chaque station. Quoique le pourcentage de carbone soit influencé par lateneur en éléments fins [20], on a toutefois pu négliger ce facteur, les sols pris en considé-ration étant de composition granulométrique très voisine. De plus, à titre de comparaison,on a inséré dans le tableau X les valeurs relatives aux sols développés dans des milieuxécologiques qui diffèrent principalement par leurs conditions climatiques.

TABLEAU IX.

Teneur en matière organique (kg/m2/m) des sols humifères d'altitude.

Sols sous

Forêt

Recru forestier . . . .

Prairie permanente. . .

Cultures (degré de tech-nicité faible à moyen) .

Cultures (degré de tech-nicité élevé)

(1Moyennes

131,5

97,2

)Extrêmes

97,2-162.6

(:Moyennes

64,3

59,7

33,3

29,7

19,1

2)Extrêmes

59,7-65,8

29,6-37,5

26,9-32,3

13,3-23,3

GMoyennes

110,6

90,3

52,4

42,4

21,2

3)Extrêmes

105,3-115,7

40,9- 63,3

38,2- 45,3

14,6- 25,2

(1) Valeurs comprenant la litière (Aoo) ; densité apparente adoptée: 1,5.(2) Valeurs comprenant la litière (Aoo); densités apparentes adoptées (valeurs déterminées par NEEL):

litière Aoo-Ao, 0,8; Ap, 0,8-1,1 ; horizons B et C, 1,3.(3) Valeurs abstraction faite de la litière; densité apparente adoptée: 1,5 (critères de la classification

américaine) [44].

(1 ) Pédologue à l'Institut des Sciences Agronomiques du Rwanda (ISAR).

31

Page 31: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

La teneur en matière organique est fonction de paramètres tels que la température moyenneannuelle, l'humidité, la nature et l'abondance du couvert végétal, la teneur en colloïdesminéraux, le drainage, le système d'agriculture pour les sols cultivés, etc. Si on ne peutconsidérer chacun de ces facteurs comme une variable indépendante, il faut cependantmettre en évidence l'importance que revêtent les conditions climatiques et notamment latempérature moyenne annuelle sur la teneur en matière organique. Ces relations trouvent leurconfirmation ici. La température moyenne annuelle relativement faible ( ± 1 5 °C) des régionsd'altitude doit être rendue partiellement responsable des teneurs très élevées en matièreorganique des sites sous couvert naturel et par conséquent des importantes différencesnotées entre les formations forestières d'altitude et de basse altitude où régnent destempératures moyennes annuelles voisines de 20-25 °C.

Ce n'est qu'après l'intervention de l'homme (abattage, incinération, cultures) que lesdifférences entre les diverses stations écologiques s'amenuisent très fortement et que cesvaleurs tendent à s'uniformiser dans les terroirs livrés à des cycles culturaux de longue durée(tableau X).

TABLEAU X.Teneur en matière organique (kg/m2/m) des sols développés dans diverses stations écologiques. (*)

Sols sous

Forêt

Forêt secondaire, recru forestier .

Prairie permanente

Savane

ƒ faible degré de technicitéCulture | d e g r é d e t e c h n j c i t é é ) e v é

Jachères

Régiond'altitude

Rwanda-Burundialtitude > 1 800 m

110,6

90,3

52,4

42,421,2

Régionde moyenne altitude

Rwanda-Burundialtitude 1 400-1 700 m

28,9

Régionde basse altitude

Zaïrealtitude 300-700 m

11,6

13,6

16,2

21,9

15,6

(*) Valeurs établies abstraction faite de la litière et en adoptant 1,5 comme densité apparente des sols1,5 (critères de la classification américaine) [44],

(2) Évolution de la teneur en matière organique dans les sols des régions d'altitude.

Le passage des sols forestiers d'altitude aux sols de cultures via le recru forestier et lestade des prairies, s'accompagne d'une diminution très significative de la teneur en matièreorganique (tableau IX, colonne 2 et 3). En première analyse, ce ne sont pas les processus bio-chimiques minéralisateurs qui semblent être les principaux responsables de cette évolution,du moins en ce qui concerne l'étape forêt-cultures saisonnières, mais en grande partie, lesméthodes d'exploitation (feux périodiques, écobuage) sans omettre l'effet de l'érosion qui,dans ces paysages très accidentés, joue un rôle non négligeable dans le décapage des horizonssuperficiels.

(3) Évolution de la teneur en matière organique dans le profil pédologique.

La figure 3 montre que la teneur en carbone diminue avec la profondeur à l'exceptiontoutefois des sols à horizon sombre de profondeur où la teneur en carbone de l'horizon

32

Page 32: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

,oS

o

20

40

80

120

R9 R6I I

R50 P.38 R23

rqrI ! !

f4

iiii

' I

P. 22

I

10 12 U

u

|o2o.

0

20

40

80

120

T

R9j' !

ir-

R6

V. C

P.50P.38 } R23 P.22

r"i

i

r—4- J

L

6 7 8 10 12 \L 16 18 20

P. 22 Numéro du profil

Forêt

Prairie permanente

Culture (degré de technicité faible à moyen)

Culture (degré de technicité élevé)

Fig. 3. — Évolution de la teneur en carbone et du rapport C/N dans des profils appartenant aux diversesstations écologiques.

33

Page 33: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

sombre excède celle des horizons sous- et sus-jacents. Les très hautes valeurs des horizonssuperficiels des sols forestiers sont dues aux litières (horizons A o o et Ao) qui disparaissentpartiellement dès la première mise en exploitation des forêts.

La figure 4, où est comparée l'évolution de la teneur en carbone d'un sol sous prairiepermanente et d'un sol cultivé avec un degré de technicité élevé, développés tous deux dansun même matériau originel, traduit clairement les faits évoqués plus haut à savoir: le décapagepartiel de l'horizon Ai des prairies, les pertes dues au feu, l'aberrance de l'horizon sombre de

20

40

60

a:S 100zou_orr°- U0

180-

Sol sousprairie permanente

Sol cultivé (degréde technicité élevé)

r-V

Fig. 4.sol sous

20 40 60 100

vv.u

CI.

8 10 12 U

C/M

— Comparaison entre le degré de saturation, la teneur en carbone et la valeur du rapport C/N d'unprairie permanente et d'un sol cultivé (degré de technicité élevé) dérivés d'un même matériau parental.

profondeur. On note une évolution parallèle du rapport C/N qui est plus faible dans les solssous culture que dans ceux sous couvert naturel du moins en ce qui concerne les horizonssuperficiels. L'horizon sombre de profondeur se singularise, à nouveau, par un rapport C/Nplus élevé que celui des horizons sus- et sous-jacents.

(4) Caractérisation de la matière organique,

(a) Le rapport C/N et son évolution.

Le rapport C/N qui traduit la richesse en azote de l'humus a une signification pratiquetrès différente selon le type de matière organique et les horizons considérés. Pour la matièreorganique fraîche (Aoo), il rend approximativement compte de la « capacité minéralisatrice »annuelle de l'azote ; celle-ci étant d'autant plus élevée que le C/N est bas. Pour les horizons Ao,il renseigne sur le taux d'azote susceptible de se minéraliser rapidement; pour les horizonsAi, il met en évidence l'activité biologique « globale » de l'humus qui peut donner lieu, soità des processus de réorganisation de l'azote et d'humification, soit à sa minéralisation [15].

Dans un sol normal le rapport C/N tend vers 10; pour des valeurs très élevées du C/Nde la matière organique on note une immobilisation de l'azote minéral pour former de l'humus.On peut admettre qu'en général, il y aura immobilisation de l'azote minéral si le rapport C/Nest supérieur à 35 en région tempérée et à 50 en région tropicale.

34

Page 34: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

Les valeurs du rapport C/N montrent également des variations assez sensibles dont uneapproximation est donnée ci-après.

Rapport C/N des horizons superficiels des diverses stations écologiques

Forêt d'altitude Aoo-Ao >15

Ai 13-15

Forêt de basse altitude Aoo-Ao 8-10

Prairie d'altitude Ai 11-15

Savane de basse altitude Ai 13-14

Culture d'altitude Ap ± 1 0

Quelle que soit l'unité pédologique considérée on note (figure 3) une diminution notablede ce rapport dans les horizons B et C. Sous forêts et prairies d'altitude, il est voisin ou légère-ment inférieur à 10; sous culture, il s'abaisse en dessous de 10. Dans l'horizon sombre deprofondeur, sa valeur est variable, mais souvent supérieure à celle des horizons adjacents.

(b) Matières humiques.

ANTOINE [5] a caractérisé les matières humiques de quelques sols tropicaux et notam-ment des sols humifères d'altitude par l'évaluation des teneurs en acides fulviques et enacides humiques gris et bruns.

Rappelons que les acides fulviques à faible poids moléculaire sont solubles dans l'eausauf en présence de fer ou d'aluminium tandis que les acides humiques bruns, peu poly-mérisés, sont relativement labiles et faiblement liés aux argiles et que les acides humiquesgris, très polymérisés, sont fortement liés aux argiles et résistants à la biodégradation [15].

D'une manière générale, dans les sols humifères d'altitude, le pourcentage d'acidesfulviques croît en profondeur dans le profil pédologique. Par contre, les teneurs en acideshumiques bruns diminuent tandis que celles en acides humiques gris restent sensiblementconstantes sauf dans l'horizon Ai forestier où elles sont particulièrement faibles.

1. Rapport acides fulviques/acides humiques.

Ce rapport croît avec la profondeur; cependant il n'y a pas de différences notables entreles horizons humifères, les horizons « socles » et les horizons « sombres de profondeur »,toutes les valeurs sont comprises entre 0,53 et 0,67, les valeurs élevées de ce rapport dans leshorizons sombres sont essentiellement dues à l'accroissement progressif des teneurs enacides fulviques en fonction de la profondeur. Il en découle qu'on ne peut comparer que desvaleurs relatives à des horizons pédogénétiques semblables.

2. Rapport acides humiques bruns/acides humiques gris.

Les acides humiques bruns et gris seraient de constitution voisine et ne différeraient quepar une liaison plus étroite des acides humiques gris avec les argiles; il semble de plus acquisque les acides humiques bruns peuvent se transformer en acides humiques gris [15].

C'est essentiellement la valeur du rapport relatif aux horizons Ai qui différencie les solsdes prairies, des sols de forêts et des marais; ce rapport est supérieur à 3 dans ces dernierscas (6 en forêt, 3,5 en marais) tandis qu'il oscille autour de 1,6-1,7 sous prairie. C'est lagrande richesse en acides humiques bruns des sols soumis à des apports périodiques dematière organique fraîche qui est responsable de ces faits et c'est également dans ceshorizons que l'on note donc les fractions les moins évoluées de l'humus extrait. En profondeur,ce rapport a montré des valeurs peu variables comprises entre 1,3 et 1,7.

35

Page 35: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

b. Le degré de saturation.

Le faible degré de saturation des sols humifères forestiers ou des prairies d'altitude asouvent été évoqué dans les pages précédentes; de plus, on a mis l'accent sur l'effet bénéfiquede la mise en culture sur cette caractéristique chimique. Afin d'illustrer ce fait, on a reproduit,à la figure 5, l'évolution, avec la profondeur, du degré de saturation de quelques profilsappartenant aux domaines des forêts et des prairies d'altitude ainsi qu'aux terroirs souscultures. Ici également, il ne s'agit pas d'une étude statistique mais essentiellement de casindividuels. Ces résultats mettent en évidence:— la plus grande richesse chimique des horizons humifères superficiels des sols forestiers

(Aoo-Ao-Ai) comparée à celle des sols de prairies (Ai) ;— le très faible degré de saturation (inférieur à 10%) des horizons de profondeur des sols

sous couvert naturel (forêts et prairies d'altitude) ;— l'effet favorable de la mise sous culture des sols humifères d'altitude sur le degré de

saturation.

Les valeurs les plus élevées sont spécifiques aux sols sous culture soumis à un apportcontinu d'amendements organiques (caféières, bananeraies, cultures résidentielles, etc.) oùle degré de saturation des horizons superficiels peut dépasser 50% tandis que celui deshorizons B et C peut s'inscrire entre 20 et 50 %. Les sols cultivés sans apport massif d'amende-ments organiques montrent des valeurs très variables. On doit également signaler que lamise en valeur des sols d'altitude par une agriculture de rapine, sans aucune restitution ouapport complémentaire d'éléments nutritifs, ne peut qu'influencer défavorablement cettecaractéristique. On peut constater localement un léger accroissement du degré de saturationà la base du profil.

o

20

CO

"oo.

160

200

P. 23 P. 63

n

P. 9

u_J

P. 20 Numéro du profil

Forêt

Prairie permanente

Culture (degré detechnicité faible à moyen)

Culture (degré de'~ technicité élevé)

10 20 60 80

V%

Fig. 5. — Évolution du degré de saturation du complexe d'échange dans des profils appartenant auxdiverses stations écologiques.

36

Page 36: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

Au tableau XI, on a reproduit les caractères chimiques de deux profils développés dansun même matériau originel ; le premier a été prélevé dans une prairie permanente, le second,situé à 200 m du premier, dans une vieille bananeraie soumise à un apport continu de matièreorganique (degré de technicité élevé). Ces résultats sont partiellement rapportés à la figure 3.

Il appert que l'accroissement du degré de saturation, d'une part, l'envahissement duprofil par le front de saturation, d'autre part, seront fonction à la fois de la durée des pratiquesaméliorantes, du niveau d'aménagement et de la nature du sol; un sol très riche en matièreorganique nécessitant une augmentation très sensible de la quantité de cations échangeablespour entraîner une augmentation significative du degré de saturation.

TABLEAU XI.

Comparaison entre les propriétés physico-chimiques de sols développés dans un même matériauparental mais à antécédents différents (prairies - cultures).

Profondeur(cm)

0-10

10-20

20-38

38-80

80-159

159-190

0-10

10-25

25-55

55-80

80-125

Horizons

Matière organique

C ' N C/N

la-F/M : Ferralsol :

A n

A,2

Bi

B2c

B3/R

Ci

4,26

2,66

1,42

0,95

1,18

0,65

0,32

0,23

0,13

0,12

0,09

0,07

13,3

11,6

10,9

7,9

13,1

9,3

pH

H2O KCI

sous prairie

5,4

4,9

5,4

5,3

4,9

4,7

3,9

3,9

4,0

3,9

4,1

4,0

la-S/p Ferrisol sous cultures (degré

A p n

Apl2

B21S

B22S

B23S

1,95

0,89

1,00

0,71

0,27

0,19

0,12

0,12

0,06

0,05

10,3

7,4

8,3

11,8

5,4

6,0

6,1

5,9

6,0

5,8

4,7

5,0

4,4

4,6

4,8

Complexe absorbant

Ca

Echange

Mg

permanente

0,6

0,2

0,1

0,1

0,1

0,1

0,1

0,1

K

- (P

0,2

0,1

0,1

0,1

NH4AC

Na

50)

0,1

0,3

0,2

de technicité élevé) -

4,5

3,7

3,4

2,9

2,4

3,0

2,2

2,7

1,9

1,4

0,7

0,3

0,2

0,2

0,2

0,7

0,9

1,0

0,4

0,3

(m.éq

N

S

1,0

0,4

0,5

0,1

0,3

0,2

[P51)

8,9

7,1

7,3

5,4

4,3

/100 g)

T

23,1

18,3

13,5

10,4

13,8

10,0

16,4

11,7

13,0

12,2

8,8

V

4,3

2,2

3,7

1,0

2,2

2,0

54,3

60,7

56,1

44,3

48,9

2. Évolution morphologique.

On a déjà signalé plus haut que le passage des sols forestiers aux sols des prairies d'altitudeentraînait la disparition de la litière et un développement plus intense de l'horizon « socle ».En effet, ce dernier paraît non seulement plus épais mais surtout plus continu sous prairieque sous forêt sans que le mécanisme de cette modification n'ait pu être précisé.

37

Page 37: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

Mais c'est la mise sous culture qui va entraîner les modifications morphologiques les plussignificatives, fonction à la fois du niveau d'aménagement et du degré de technicité mis enœuvre, de leur durée et de la nature des sols.

Cette évolution est progressive et se traduit aux premiers stades de la mise en valeur parune dislocation des horizons superficiels et notamment de l'horizon « socle » d'où amélio-ration de la structure. En l'absence d'apports d'amendements organiques importants, seulela structure s'améliore, mais si les cycles culturaux se poursuivent avec des pratiquesaméliorantes, les modifications morphologiques s'accentuent et affectent des couches deplus en plus profondes. Le type, le grade et la stabilité de la structure des horizons super-ficiels s'améliorent, en outre, après quelques saisons culturales, on note l'apparition, surdes faces des agrégats, de revêtements argilo-humiques, luisants, colorés, dont l'intensitéet l'épaisseur vont croître au cours du temps et gagner des épaisseurs de sol de plus enplus grandes et atteindre parfois les horizons C, entraînant de la sorte la différenciationd'horizons agriques et anthropiques.

Ces modifications morphologiques sont particulièrement aisées à déceler dans les sols àtexture argileuse et à horizons humifères peu épais. Dans les sols à horizons humifères trèsépais, ainsi que dans les sols à texture plus légère ou plus grossière, elles sont moinsperceptibles et se matérialisent le plus souvent par une amélioration très nette de la structurequi devient grumeleuse avec présence de revêtements.

§ 4. DESCRIPTION DES UNITÉS CARTOGRAPHIQUES

Lors de la description des unités pédologiques il ne sera pas fait état de la productiviténi de la potentialité des sols, ces évaluations faisant l'objet du chapitre III consacré à l'aptitudedes sols.

Le lecteur se souviendra qu'à la nature des horizons humifères (forestiers, des prairieset postculturaux) sont associés des degrés de saturation du complexe d'échange et undéveloppement structural du profil très variables, d'une part, que les phases relatives à lanature et à l'épaisseur des horizons humifères sont définies pour les conditions du momentqui prévalaient lors des enquêtes de terrain, conditions susceptibles de modifications rapidessous l'action humaine, d'autre part.

Avant d'aborder la description des unités cartographiques, on a jugé opportun d'évoquerla composition granulométrique et minéralogique des matériaux originels, l'épaisseur de lacouverture meuble superficielle, la nature et l'épaisseur des horizons graveleux ainsi que lesproblèmes soulevés par la classification des sols. '

1. Composition granulométrique.La composition granulométrique des matériaux originels (tableau XII) rend compte, dans

une large mesure, de la nature lithologique des roches mères ayant présidé à leur genèsetandis que le rapport limon fin (2-20 n) / argile (0-2 n) reflète leur degré d'altération. Dansles terroirs étudiés les ferralsols et les ferrisols ont un rapport limon fin / argile généralementinférieur à 0,15-0,20 tandis que, pour les ferrisols intergrades vers les sols récents tropicauxet les sols récents tropicaux, ce rapport dépasse 0,15-0,20 et atteint parfois 0,50. Dans lespaysages à relief très accidenté ou sur les versants à forte inclinaison, appartenant auxsurfaces pénéplanées, la teneur en limon fin des matériaux originels est généralement élevéece qui traduit leur jeunesse relative. Toutefois, ce n'est que dans le cas où le rapport limonfin / argile des matériaux dépassait nettement les seuils requis pour les intégrer dans les sous-groupes des ferrisols intergrades vers les sols récents tropicaux que cette dénomination aété appliquée.

38

Page 38: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

TABLEAU XII.

Composition granulométrique (%) des divers matériaux originels.

Matériauxoriginels

dérivés des

Schistes . . .

Schistes etroches basiques

Schistes etgranito-gneiss .

Matériauxmicacés . . .

Quartzites . .

Granites . . .

ferralsol (1)

ferrisol (1)

ferralsol (P)

ferralsol (M)

ferrisol / solrécent (M)

ferralsol (Q)

ferralsol (N)

ferrisol (N)

0-2

58,4

76,6

52,7

49,8

44,2

33,1

49,8

53,9

2-20

2,2

6,4

5.6

6,7

10,1

2,3

5,6

6,8

Composition granulométrique

20-50

6,1

9,6

7,3

5,2

10,2

5,2

4,5

4,7

50-100

5,5

3,7

6,1

2,5

6,6

8,1

5,4

5,6

100-250

12,9

1,8

12,1

7,7

10,2

22,8

8,9

10,1

250-500

9,4

1,2

12,6

16,6

12,4

21,5

4,2

2,8

'V) (*)

500-1000

3,2

0,4

2,7

8,8

3,4

5,2

8,6

5,1

1 000-2 000

2,3

0,3

0,9

2,7

2,9

1,8

13,0

11,0

2-20/0-2

0,04

0,08

0,11

0,13

0,25

0,09

0,11

0,13

(*) Valeurs moyennes calculées pour les horizons B et C.

En ce qui concerne l'évolution de la teneur en argile dans le profil pédologique, onconstate que, d'une manière générale, elle croît très faiblement et graduellement avec laprofondeur, sans que toutefois l'augmentation relative ne dépasse 10%. Dans de nombreuxcas, le pourcentage d'argile se maintient quasi constant et seul le passage à la roche altéréeest marqué par des modifications importantes de la composition granulométrique. Cetterépartition du taux d'argile s'écarte de manière sensible de celle qui caractérise de nombreuxsols tropicaux où l'on note très souvent un saut textural important entre les horizons humifèreset les horizons sous-jacents, des différences de l'ordre de 15 à 20% étant fréquentes.

2. Composition minéralogique.

Comme on peut le constater à la figure 6, la majorité des matériaux originels ont unefraction argileuse où domine très nettement la kaolinite mais où l'on note cependant la pré-sence, en quantités variables, de minéraux 2:1 constitués soit d'illite, soit de minéraux inter-stratifiés. L'examen des spectres de diffraction-X des échantillons prétraités à l'éthylène glycolet soumis au chauffage à 550 °C pendant deux heures, nous apprend que la plupart deséchantillons sont insensibles à l'action de l'éthylène glycol d'une part, que le chauffageentraîne un renforcement de la réflexion à 10 Â mais que cette dernière est souvent disy-métrique et que de petites réflexions diversement distribuées entre 15 et 10 A résistent à cetraitement, d'autre part. Ces faits nous inclinent à croire que, dans de nombreux cas, cesinterstratifiés appartiennent à la famille des illites-vermiculites ou illites-chlorites. Il faut aussisignaler que la déferrification influence non seulement l'intensité des réflexions, mais qu'elle

39

Page 39: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

Schistes +roches basiques (I)

Formationsmicacées (M)

Complexeschisto-métamorphique +,granite-gneiss (P)

T. 54

T. 39

T. 44

331 29 2V 2T 17 I31 <T 5' 1

Formationsgranitiques (N)

Formationsquartzitiques (Q)

T. 406

E. 14

T. 8

Fig. 6. — Diffraction-X sur argile orientée.K = réflexions de la kaolinite.M = réflexions des micas-illites.

met parfois en évidence des réflexions à 10 A, ainsi que d'autres comprises entre 10 et 14 A,réflexions masquées dans l'échantillon non traité. Rappelons que, d'une manière générale, lacapacité d'échange cationique (valeur T) s'inscrit entre 13 et 24 m.éq./100 g d'argile. Dansl'évaluation de la capacité d'échange cationique, au départ des valeurs obtenues sur solentier, il y a lieu de prendre en considération l'influence de la matière organique.

Dans les fractions limoneuses (2-50 n), on identifie des minéraux argileux ou des phyllo-silicates (kaolinite, muscovite) ainsi que du quartz. Les feldspaths sont absents dans lesterres superficielles. La muscovite (illite) est particulièrement bien représentée dans lesmatériaux dérivés des formations fortement micacées (micaschistes, gneiss, granites, schistesmicacés). Le quartz et la muscovite sont, outre les minéraux lourds, les seuls éléments identifiésdans la fraction sableuse.

On a déterminé le pourcentage de muscovite dans diverses fractions sableuses appar-tenant à des échantillons de quelques profils développés dans des matériaux originelsdérivés des granites, des formations micacées et des schistes de la région de Kisozi où l'ontrouve, sous de mêmes conditions écologiques, des entités lithologiques analogues à cellesde la zone étudiée (*). De ces observations il découle que, dans les fractions des terressuperficielles comprises entre 50 et 250 n, le pourcentage de muscovite est généralementsupérieur à 10% dans les matériaux dérivés des granites (N) et des formations micacées (M)et inférieur à 3-4% dans les formations schisteuses (I). Dans les fractions sableuses supé-

(1) Determinations effectuées par M. NlYONGABO.

40

Page 40: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

rieures à 250 y., les pourcentages sont plus faibles, inférieurs ou voisins de 10% dans lesmatériaux M et N, inférieurs à 2% dans les matériaux I. Dans les saprolithes des matériauxmicacés, la muscovite peut représenter plus de 40% de la fraction sableuse; moins de 2%dans les matériaux dérivés des schistes. On constate également que dans le solum le pour-centage de muscovite croît généralement en profondeur quelle que soit la fraction granulo-métrique envisagée.

3. Matériaux amorphes.

Le test rapide de FIELDES et PERROTT (!) utilisé pour l'identification des allophanes dansles sols est souvent positif mais non généralisé dans les divers horizons d'un même profil.Il ne permet cependant pas d'affirmer qu'il y a présence d'allophane malgré la proximitérelative d'anciens centres d'émission de poussières volcaniques (chaîne des Virunga) ; eneffet, la réaction positive (apparition d'une coloration rouge ou rose) n'est pas spécifiqueaux seuls matériaux pyroclastiques car elle est aussi influencée par l'existence de matériauxamorphes, d'alumine libre ou même de sels alcalins.

4. Épaisseur des sols meubles - sols graveleux.

L'épaisseur du matériau meuble non graveleux est très variable, faible sur les versantsconvexes, sur les ressauts de pente et sur les sommets des reliefs pénéplanés, importantedans les reliefs concaves et sur les versants plans même à forte inclinaison. Des liserés, desfilons de graviers principalement quartzitiques peuvent parcourir le matériau meuble; ilsmarquent souvent la transition avec le niveau d'argile d'altération qui recouvre la rochemère. L'argile d'altération et même la roche affleurent localement. L'épaisseur de la nappe degravier des sols classés graveleux est très variable : soit limitée à un mince cailloutis, soitformée d'une couche discontinue ou non dont la puissance, souvent importante sur lessommets, peut varier de place en place sur les versants; des variations notables d'épaisseurse manifestent parfois sur de très courtes distances.

La nature de la nappe graveleuse est également complexe, graviers de quartz anguleuxou non, concrétions latéritiques, débris rocheux à degrés divers d'altération, soit individualisés,soit en mélange.

L'extension des surfaces couvertes de graviers ou de débris de cuirasses latéritiques,qui est (très) faible aux altitudes supérieures à 2 000 m, prend une ampleur nettement plusgrande dans la partie méridionale du bloc à mesure où l'altitude décroît.

5. Classification - Corrélation.

Nous n'avons pas pu établir une corrélation étroite entre les termes de la classificationutilisée [33] et ceux proposés par la classification américaine [44] vu les approximationsqu'elle entraînait. Pour l'aborder, on doit, en effet, comme l'a suggéré Sys [35], assimilerl'horizon B structural de la classification I.N.É.A.C. à l'horizon B argillique de la classificationaméricaine; on est, de plus, également amené à identifier les horizons de profondeur richesen limon fin (ferrisols intergrades vers les sols récents tropicaux), à réserve en minérauxaltérables nulle ou insignifiante aux horizons cambiques. En outre, se posent les problèmesde la présence, de l'altérabilité de la muscovite et de son incidence sur les propriétés des sols.

Parmi les horizons diagnostiques de la classification américaine reconnus dans les solsétudiés, on peut citer: les horizons ombrique, ochrique et anthropique de surface, les horizons

(1) Determinations effectuées par M. NlYONGABO.

41

Page 41: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

agrique, « argillique », « cambique » et sombrique de profondeur. Très rares sont les horizonsdont les caractères s'identifient à ceux requis pour les horizons oxiques (oxisols) de la classifi-cation américaine et pour les horizons ferralitiques (ferralsols).

Ces réserves étant énoncées, on peut esquisser les grands traits de cette corrélation.

Classification I.N.É.A.C. [33] Classification américaine [44]

Sols récents tropicaux à hydromorphie (alluvions) Aquic tropofluventSols récents tropicaux Troporthent(Hygro)ferrisols humifères d'altitude intergrades vers les Humitropeptsols récents tropicaux(Hygro)ferrisols orthotypes ou intergrades vers les ferrai- Humoxictropudult-Tropohumultsols humifères d'altitude (sous couvert naturel)(Hygro)ferrisols orthotypes ou intergrades vers les ferrai- (Agric)Oxic Tropudalfsols humifères d'altitude (sous culture, degré de satura-tion supérieur à 35%)(Hygro)ferralsols humifères d'altitude « Humox »

A. — SOLS DÉRIVÉS DÉS SCH/STES AVEC INTRUSIONS BASIQUES LOCALES — I

1. Les kaolisols humifères argileux (très) lourds.Ces kaolisols ont une teneur en éléments fins (0-20 y.) supérieure à 65-70%, elle peut

atteindre 85%; la présence des sols argileux très lourds (plus de 80% d'éléments fins) estsouvent associée à la présence de noyaux de roches basiques.

La teneur en limon fin (2-20 (i.) est relativement élevée et si le rapport limon /argile estgénéralement inférieur à 0,15-0,20, il est cependant fréquent que ces valeurs soient atteintesou même (légèrement) dépassées sur des versants à forte inclinaison ; dans certains cas, ceskaolisols peuvent donc s'apparenter aux kaolisols intergrades vers les sols récents tropicaux.Dans cette même situation topographique, on peut parfois identifier des sols récents tropicaux.

Une des caractéristiques morphologiques les plus constantes des profils développéssous couvert naturel est la différenciation d'un horizon B à structure polyédrique sub-anguleuse moyennement à bien développée, se fragmentant en agrégats élémentaires poly-édriques ou granulaires, à pellicule superficielle luisante à l'état humide, très stables, trèsrésistants à l'écrasement, à noyau mat. A côté de ces « granules », on peut noter la présence,en proportions variables mais faibles, d'enduits (« coatings ») luisants, peu épais, discontinus.Ces sols ont été précédemment décrits comme ferrisols à « granules ». C'est dans les terroirssitués à une altitude inférieure à 1 900-2 000 m que l'action de l'homme imprime ses effetsles plus significatifs, à savoir, la différenciation d'un horizon humifère anthropique à structuregrumeleuse très bien développée (p), stable, reposant sur un horizon B agrique à degrés dedéveloppement structural (quantité, épaisseur et continuité des revêtements) et de saturationvariables.

a. Les ferrisols {humifères) d'altitude argileux {très) lourds, localement à horizonsombre de profondeur.

Ces matériaux forment le manteau superficiel de la majorité des reliefs rajeunis. Là où ilsfont l'objet d'une occupation intense, on note la différenciation d'horizons d'origine anthro-pique. Il n'est pas rare de rencontrer dans les terroirs sous cultures permanentes (bananeraies,caféières, etc.) ou non soumis à des pratiques améliorantes continues (mulching, etc.)des sols dont les enduits colorés, brillants, vraisemblablement argilo-humiques envahissentle profil pédologique. Dans les horizons humifères anthropiques, le degré de saturation

42

Page 42: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

peut dépasser 50%, pour décroître en profondeur tout en se maintenant au-dessus de 20%dans les horizons B et C. L'intensité du développement des horizons agriques et anthro-piques (B et A) ainsi que l'évolution de leur degré de saturation étant guidées par les méthodesculturales appliquées et leur durée, on conçoit aisément la grande variabilité qui peut semanifester au sein des profils pédologiques dont une partie des revêtements est liée à l'actionhumaine; c'est pourquoi le terme ferrisol désignera, soit des ferrisols orthotypes, soit desferrisols intergrades vers les ferralsols, soit, encore, des ferrisols faiblement ferrisoliquesauxquels on pourrait adjoindre, selon les circonstances, l'adjectif agrique ou anthropique. Ilintègre également les matériaux riches en limon fin (ferrisols intergrades vers les sols récentstropicaux) généralement confinés aux versants à très forte déclivité dont la distributiontopographique et l'échelle utilisée rendent malaisée la cartographie.

la-S: Ferrisols argileux (très) lourds ocre et rouges.

Ils tapissent les versants des promontoires et les replats morphologiques de basse altitude.Sporadiquement, on les localise au sommet des unités paysagiques. Ces ferrisols à horizonB2s structural ou à horizon B à revêtements significatifs ont des horizons humifères argileux.Lorsque la transition entre les versants et les dépressions est marquée par une nette inflexionde la pente, cette dernière ainsi que les versants à pente forte qui ceinturent la vallée sontformés de ferrisols minces et localement de sols graveleux ferrisoliques; dans cette positiondes ferrisols intergrades vers les sols récents tropicaux ont été également reconnus, leurdrainage interne est parfois défectueux. Les phases minces ainsi que les sols graveleux sontpeu représentés.

Ig-S: Ferrisols argileux (très) lourds, ocre et rouges, très localementphase mince et sols graveleux.

Ils coiffent le sommet des collines et des promontoires où se sont individualisés desreplats morphologiques, ils peuvent aussi colmater les dépressions, dans ce cas, la teneur enlimon fin est élevée et le drainage interne défectueux. Les ressauts sont formés de solsgraveleux ferrisoliques, de ferrisols argileux (très) lourds minces, parfois de sols minérauxbruts. La composition de la nappe graveleuse est hétérogène: quartz, débris de schistes,fragments rocheux divers, concrétions latéritiques. L'horizon graveleux repose sur la rochemère altérée. Quelques lambeaux de cuirasses latéritiques démantelées peuvent subsister,principalement dans la partie orientale et méridionale du bloc. Les sols minces occupentmoins de 30% de l'aire cartographiée.

ig-S : Ferrisols argileux (très) lourds ocre et rouges, phase mince etsols graveleux.

Des ferrisols peu épais argileux (très) lourds, des sols graveleux ferrisoliques, des solsminéraux bruts et par endroits des débris latéritiques couvrent le sommet étroit des collinesformant la ligne de partage entre les bassins hydrographiques importants; des quartz, desquartzites, des lambeaux de cuirasse latéritique et des schistes peuvent y affleurer.

b. Les ferralsols humifères d'altitude argileux (très) lourds à horizon sombre de pron-fondeur.

Ils se sont développés dans des matériaux parentaux de texture et d'origine semblablesà celles des ferrisols argileux (très) lourds, c'est-à-dire que la teneur en éléments fins estcomprise entre 65 et 80 % avec un rapport limon f in / argile généralement inférieur à 0,15-0,20.Les profils sont du type A-B2C-C à horizon B2C de consistance moyennement à bien développéavec des « granules luisants » et parfois des revêtements argileux peu nombreux (inférieursà 15%). Ils se rencontrent généralement sous prairies ou dans les terroirs très récemmentmis sous culture. Le profil est faiblement saturé et les horizons humifères sont, soit du type

43

Page 43: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

des prairies d'altitude (M), soit du type postcultural instable grumeleux ou granulaire (P) ;dans ce dernier cas, le degré de saturation du complexe adsorbant peut être plus élevé quesous prairies. La présence de l'horizon sombre de profondeur est fréquente. Dans les sitescouverts de ferralsols on peut, toutefois, relever sur les versants à très forte inclinaison desmatériaux dont le caractère ferrisolique peut se traduire par un rapport limon fin / argileélevé (ferrisols intergrades sols récents tropicaux).

Dans une étude antérieure [18], ces ferralsols furent également désignés sous le nomde ferrisols « à granules ».

Ix-F: Ferralsols et)ou ferrisols intergrades vers les sols récents tropi-caux argileux (très) lourds ocre et rouges.

Les ferralsols argileux (très) lourds à horizon B de consistance couvrent certains sommetset versants des unités paysagiques; toutefois, sur les versants fortement inclinés (pentesupérieure à 25-30°), on localise souvent des ferrisols intergrades vers les sols récentstropicaux. La distribution topographique de ces sols ainsi que l'échelle utilisée n'ont paspermis de les cartographier isolément. La présence de sols minces et de sols graveleux,limitée aux versants convexes et aux sommets, est négligeable. La majorité de ces sols setrouvent sous prairie permanente.

Ir-F: Ferralsols et I ou ferrisols intergrades vers les sols récents tropi-caux argileux (très) lourds ocre et rouges, très localement phasemince et sols grave/eux.

Cette unité, généralement sous prairie permanente, coiffe les sommets et les versantsdes collines où se dessinent des inflexions dans la pente. Les ressauts ainsi que les versantsconvexes sont formés de sols graveleux et de sols minces. La présence de ferralsols ou deferrisols répond aux mêmes lois de distribution que celles décrites pour l'unité Ix-F. La phasemince et les sols graveleux constituent moins de 30% de l'unité cartographique.

2. Les kaolisols humifères argileux, à horizon sombre de profondeur.Dans ce même paysage, on identifie des matériaux kaolinitiques argileux (50 à 65%

d'éléments fins), à rapport limon fin / argile inférieur à 0,15-0,20. La fraction sableuse grossièreest peu représentée sauf au voisinage des crêtes quartzito-grèseuses où le pourcentage desable grossier augmente sensiblement. Le pourcentage d'éléments fins croît en profondeur:il peut parfois atteindre 70% vers 120 cm. Les horizons B et C ont des couleurs d'intensitéégale ou supérieure à 4 et la transition entre les divers horizons est souvent distincte.

a. Les ferrisols humifères d'altitude argileux, localement à horizon sombre de profondeur.

Les profils sont du type A-B2s-C à horizon B2s structural ou à horizon B2 à revêtementsrelativement nombreux (ferrisols légèrement ferrisoliques) et parfois à horizon sombre deprofondeur. Ces sites font l'objet d'une occupation intense; les horizons humifères post-culturaux appartiennent souvent au type p, à structure polyédrique fine ou grumeleusemoyenne bien développée où les grains de sable dépourvus de leurs enduits sont rares, leurépaisseur est plus faible que celle des horizons humifères forestiers de montagne ou des prairiesd'altitude et l'intensité de leur couleur est rarement inférieure à 3.

Is-S: Ferrisols argileux ocre.

Ces sols d'extension réduite sont localisés sur les versants, les avancées structurales etles replats morphologiques de basse altitude. Ils sont généralement coiffés d'un horizonhumifère du type postcultural stable reposant sur un horizon B2 structural à revêtementspeu épais; l'horizon sombre apparaît localement.

44

Page 44: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

Iv-S : Ferrisols argileux ocre, localement phase mince et sols graveleux.

Ils couvrent les sommets des unités paysagiques où se dessine un micro-relief. Les adossont formés de ferrisols argileux, de sols graveleux ferrisoliques et parfois de sols minérauxbruts tandis que les plages déprimées sont colmatées par des ferrisols argileux profonds àhorizon B2 structural souvent bien développé. Les sols profonds occupent au moins 60%de l'aire cartographiée.

b. Les ferralsols humifères d'altitude argileux à horizon sombre de profondeur.

Profils A-C ou A-B2c-C à horizon B2 de consistance moyennement développé, à unitésstructurales relativement stables dépourvues de revêtements argileux significatifs; l'horizonsombre est souvent présent vers 100 cm de profondeur. Dans les sols gris-brun et gris-jauneà infiltration humifère profonde, la teneur en carbone peut atteindre 5% dans les horizonshumifères de surface et se maintenir aux environs de 1-2% jusqu'à plus de 100 cm deprofondeur. Cette remarque est appliquable à tous les matériaux gris-brun et gris-jaunequelle que soit la nature de la roche mère. Le pourcentage d'éléments fins (0-20 \J.) oscilleentre 50 et 65%, mais il peut localement atteindre des valeurs voisines de 70% vers 120 cm.

li-F: Ferrisols argileux (très) lourds et ferralsols argileux ocre.

Ils coiffent les sommets ou les versants des promontoires. La représentation relative desdiverses unités taxonomiques ne répond à aucune loi de répartition topographique. Cetteunité groupe des ferralsols argileux ocre (Ij-F) et des ferrisols argileux (très) lourds (la-S).

Ij-F: Ferralsols argileux ocre.

Profils du type A-B2c-C à horizon B2 de consistance bien développé dans un matérielargileux de couleur ocre-rouge (5 YR) localement ocre-jaune (7,5 YR), d'intensité égale ousupérieure à 4 où l'horizon sombre est souvent présent. Les revêtements argileux sont rares.Dans cette association qui occupe des positions topographiques variables, les sols ocre-rougesont les mieux représentés.

Im-F : Ferralsols argileux ocre, localement phase mince et sols graveleux

Ils couvrent les versants des promontoires où alternent les reliefs concaves et convexes.Les sols minces, où l'épaisseur du matériel meuble non graveleux est inférieure à 120 cm,sont confinés aux reliefs convexes. Dans une même situation topographique, mais sous uneinclinaison plus forte, apparaissent des sols graveleux ferrisoliques dus à la présence, dans leprofil pédologique, d'un matériau ferrisolique constitué par le saprolithe. Au sein de cetteunité, les ferralsols argileux humifères sont les termes les mieux représentés ( > 60%).

ij-F: Ferralsols argileux ocre, phase mince et sols graveleux.

Les sommets de collines qui forment la ligne de partage des bassins hydrographiquessont couverts de ferralsols argileux minces ocre auxquels se mêlent de nombreuses plagesgraveleuses. Les profils graveleux du type A-C ou A-D se sont différenciés dans une nappegraveleuse quartzitique ou schisto-quartzitique à laquelle se mêlent parfois des concrétionsou des lambeaux de cuirasses latéritiques. La nappe graveleuse repose en discordancesur le saprolithe bariolé.

Ik-F: Ferralsols argileux gris-brun et gris-jaune à infiltration humifèreprofonde.

Ferralsols à profils A-C ou A-B2c-C à horizon B2 de consistance généralement peudifférencié. Les horizons humifères, argilo-sableux à argileux, ont fréquemment une épaisseursupérieure à 60 cm. Outre cette infiltration humifère profonde, on note souvent la présence

45

Page 45: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

de l'horizon sombre de profondeur. Les horizons B et/ou C sont ocre-jaune ou jaunes; leurdegré de saturation est souvent très faible tandis que leur teneur en matière organique peutêtre très élevée.

In-F: Ferralsols argileux gris-brun et gris-jaune à infiltration humifèreprofonde, localement phase mince et sols graveleux.

Ils occupent la même position topographique que l'unité Im, mais les unités taxonomiquesde base sont formées par les ferralsols humifères argileux gris-brun et gris-jaune (unité Ik-F).

B. — SOLS DÉRIVÉS DU COMPLEXE SCH/STO-MÉTAMORPHIQUEINFLUENCÉ PAR LES GRANITES ET LES GNEISS — P.

Les levés géologiques [42] effectués dans la région révèlent la présence d'un noyaugranito-gneissique associé à des formations schisteuses. Les matériaux originels qui endérivent sont argileux (50 à 60% d'éléments fins) et leur rapport limon fin/argile est souventpeu élevé. La fraction sableuse 250 à 500 n est la mieux représentée et les micas (muscovite)sont nombreux. Dans cette unité lithologique, des sols de texture plus légère (40 à 50%d'éléments fins vers 80-90 cm de profondeur) ont été reconnus au voisinage des affleurementsquartzitiques ; c'est dans cette unité que l'on note la présence de sols « paratourbeux ».

Ces matériaux, chimiquement pauvres, faiblement saturés, dont l'épaisseur peut atteindre5 m et plus, reposent en discordance sur la roche altérée, généralement granito-gneissique.Ils couvrent les reliefs peu ou pas rajeunis et plus particulièrement les collines en « dôme »au pied desquelles affleurent parfois des granites et des roches basiques.

Les profils sont du type A-C ou A-B2c-C à horizon B2 de consistance. Les horizonshumifères sont épais; leur intensité et leur épaisseur augmentent avec l'altitude; en outre,Ils sont souvent envahis par une infiltration humifère profonde qui peut atteindre 80 cmet la présence de l'horizon sombre de profondeur y est fréquente.

Les ferralsols humifères d'altitude argileux à horizon sombre de profondeur.Pj-F: Ferralsols argileux ocre.

Ils coiffent quelques rares unités paysagiques. Leur profil est du type A-B2c-C à horizonB2 de consistance moyennement développé, les revêtements argileux sont très rares ouabsents. La couleur des horizons C et parfois des horizons B est ocre-rouge, avec des intensitésvoisines ou supérieures à 4. Les horizons superficiels argileux ou argilo-sableux sont jaunesou ocre-jaune, d'intensités faibles. La transition entre les horizons humifères et les horizons Bpeut être distincte.

Pk-F: Ferralsols argileux gris-brun et gris-jaune à infiltration humifèreprofonde.

Les profils sont du type A-C et plus rarement A-B2c-C à horizon sombre de profondeur,l'infiltration humifère peut envahir complètement le profil pédologique. L'horizon B2 deconsistance est mal développé et la stabilité des agrégats très faible. La texture des horizonshumifères est argilo-sableuse à argileuse. La présence des horizons « paratourbeux » estfréquemment associée à ces matériaux qui couvrent le sommet de l'anticlinal de Bugarama.

Pn-F: Ferralsols argileux gris-brun et gris-jaune à infiltration humifèreprofonde, localement phase mince et sols graveleux.

Ils couvrent les versants où se dessinent des reliefs concaves et convexes. Ces dernierssont tapissés de sols minces et parfois de sols graveleux ferralsoliques tandis que les reliefsconcaves sont colmatés par des ferralsols humifères profonds. Ceux-ci sont les mieuxreprésentés au sein de l'unité cartographique.

46

Page 46: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

C. — SOLS DÉRIVÉS DES GRANITES ET DES GNEISS — N

Au Nord-Est de la région, le substratum géologique est principalement formé de graniteset de gneiss auxquels se trouvent associés sporadiquement des schistes, des amphiboles,des quartzites. Les concrétions latéritiques sont très rares. L'arène granitique (petits grains dequartz anguleux de diamètre compris entre 1 et 4 mm) est présente dans le profil, à desprofondeurs variables. Certains profils sont du type A-B2S-C ou A-C développés dans unmatériel ferrisolique argileux, d'autres, à horizon B2 de consistance, sont développés dans unmatériel ferralsolique argileux reposant localement en discordance sur la roche altérée. Lesmicas (muscovites) sont toujours présents. La teneur en sable très grossier (1 000 - 2 000 y.)est élevée, supérieure à 10%.

1. Les ferrisols humifères d'altitude argileux.

Dans les matériaux argileux, finement micacés, à charges variables d'arène granitique et àrapport limon fin/argile parfois élevé, se sont différenciés des profils du type A-C ou A-B2S-Cà horizon B2S structural bien développé caractérisé par la présence d'agrégats couvertsd'enduits brillants et discontinus. La majorité de ces sols font l'objet d'une occupation intenseentraînant la différenciation d'horizons agriques.

Na-S: Ferrisols et j ou ferrisols intergrades vers les sols récents tropi-caux argileux rouges et ocre-rouge.

Profil du type A-B2s-C à horizon B2 structural bien développé, à rapport limon/argileparfois élevé; la teneur en éléments fins peut être supérieure à 60-65%. L'arène granitiqueest présente, mais son intensité est faible. Les horizons B et C ont une couleur rouge ouocre-rouge et de nombreux revêtements tapissent les faces des agrégats. Sous culture,l'horizon humifère est généralement peu épais et a une structure polyédrique moyenne biendéveloppée. Lorsque la teneur en limon fin est élevée, ces sols sont à ranger parmi les ferrisolsintergrades vers les sols récents tropicaux. On peut rencontrer dans cette unité des lentillesde sols minces où la roche altérée apparaît dans le profil pédologique.

Ng-S: Ferrisols et j ou ferrisols intergrades vers les sols récents tropi-caux argileux rouges et ocre-rouge phase mince à chargegraveleuse granitique, localement phase profonde.

Les ferrisols argileux, phase mince à forte charge d'arène granitique, occupent plus de70% de l'unité cartographique. Le développement du profil est identique à celui de l'unitéprécédente (Na) mais la charge graveleuse granitique est parfois présente dès la surface.La densité de la charge croît en profondeur et souvent la roche mère altérée est présentedans le profil pédologique. Les ferrisols argileux rouges et ocre-rouge (Na-S) sont les autrestermes de l'association.

2. Les ferralsols humifères d'altitude argileux.

Dans les matériaux originels ferralsoliques argileux à teneur en limon fin peu élevée sesont développés des profils A-B2c-C à horizon B2 de consistance moyennement développé.L'arène granitique est toujours présente mais à des profondeurs et intensités variables; iln'est pas rare de noter, associés à cette arène granitique, des granites altérés (ferralsolsintergrades vers les ferrisols).

Nq-F: Ferralsols (intergrades vers les ferrisols) argileux rouges etocre-rouge.

La majeure partie de cette unité est formée de matériaux ferralsoliques reposant sur laroche altérée (granites parfois associés à des schistes) ; l'arène granitique est souvent

47

Page 47: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

présente dans le profil pédologique. Celui-ci est du type A-B2c-C/D à horizon B2 de consistancedéveloppé dans une argile grossière; la roche altérée, limoneuse, non indurée, onctueuse,riche en micas, souvent graveleuse peut apparaître dans le profil. Ces sols sont généralementsitués sur les versants à forte inclinaison, au niveau et sous la rupture de pente qui conduitaux dépressions. On peut, dans cette même unité, observer la présence très locale de ferrisolsargileux.

Nj-F: Ferralsols (intergrades vers les ferrisols) argileux ocre-rouge.

Profils développés dans un matériel ferralsolique de couleur ocre-rouge rarement rouge,à rapport limon /argile peu élevé où les revêtements argileux sont rares ou font défaut. Latexture est argileuse grossière (50 à 65% d'éléments fins) et la charge de gravier granitiqueest faible parfois absente.

Nm-F : Ferralsols argileux (intergrades vers les ferrisols) ocre-rougephase mince, localement phase profonde.

Association de ferralsols argileux à forte charge d'arène granitique et de ferralsols argileuxocre-rouge à faible charge graveleuse (Nj-F). Les ferralsols argileux à forte charge graveleuseoù la roche altérée peut être présente dans le profil pédologique (ferralsols intergradesferrisols) constituent plus de 70% de l'unité cartographique. On peut y localiser égalementdes plages des ferralsols argileux rouges et ocre intergrades /ferrisols (Nq-F).

D. — SOLS DÉRIVÉS DES FORMATIONS (FORTEMENT) MICACÉES — M

Ils dérivent d'un substratum où l'on identifie outre des micaschistes, des granites, desgneiss et très localement des schistes fortement métamorphisés. Leur composition granulo-métrique est généralement caractérisée par un pourcentage élevé de sable moyen et unefraction non négligeable de limon fin. La muscovite, très nombreuse, se présente souvent sousforme de plaquettes de grandes dimensions. Ces sols couvrent des collines en forme de dôme.

1. Les ferrisols humifères d'altitude intergrades vers les sols récents tropicauxargilo-limoneux, micacés, localement à horizon sombre de profondeur.

Ils se sont développés dans un matériau argileux micacé à rapport limon fin / argile élevé.Le profil est souvent du type A-B2S-C à horizon B2 structural. La teneur en éléments fins,comprise entre 50 et 60%, peut parfois atteindre 70% vers 200 cm de profondeur; les horizonssuperficiels sont argilo-sableux ou argileux.

Ms- (s) : Ferrisols intergrades vers les sols récents tropicaux argileux(limoneux) ocre.

Ils sont localisés sur les versants à pente très forte (supérieure à 20-25°) et généralementcaractérisés par un horizon B2s très bien développé à revêtements épais; ceux-ci peuventaussi tapisser certains agrégats de l'horizon C. La roche altérée apparaît avant 120-200 cmet souvent le pourcentage de limon fin croît en profondeur.

Mv- (s) : Ferrisols intergrades vers les sols récents tropicaux argileux(limoneux) ocre, localement phase mince et sols graveleux.

Cette association couvre les versants complexes à inclinaison très forte; les ferrisolsprofonds dominent tandis que les phases minces et les sols graveleux ferrisoliques, quecaractérise la présence de la roche altérée en profondeur, sont confinés aux reliefs convexesaigus et aux ressauts qui se dessinent sur les versants. Les profils sont du type A-C, A-B28-C,

48

Page 48: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

à horizon B2 structural, localement à revêtements encore nombreux dans l'horizon C, lacouleur des horizons B et C est ocre-rouge (5 YR) ou ocre-jaune (7,5 YR) ; parfois la rochemère affleure. Des sols récents tropicaux peuvent être identifiés.

Mt- (s) : Ferrisols intergrades vers les sols récents tropicaux argileux(limoneux) gris-brun et gris-jaune, très localement phasemince et sols graveleux.

Ces sols couvrent les versants à (très) forte déclivité (inclinaison supérieure à 20°) oùse dessinent des reliefs concaves et convexes. Ces derniers sont tapissés de sols minces etde sols graveleux ferrisoliques tandis que les reliefs concaves sont couverts de ferrisolsintergrades vers les sols récents tropicaux. Ce sont des profils du type A-C ou A-B2-C àhorizon B2 de consistance ou structural envahis par une infiltration humifère profonde quipeut atteindre 70 cm et plus. Le matériau originel est caractérisé par un rapport limon fin/argileexcédant les valeurs requises pour les matériaux ferrisoliques (supérieure à 0,15); en outre,la présence de petits débris rocheux altérés dans le profil n'est pas rare.

2. Les ferralsols humifères d'altitude (intergrades vers les ferrisols) argileuxmicacés, à horizon sombre de profondeur.

Le matériau originel a une teneur en éléments fins voisine de 50-60% et un rapport limonfin / argile variable. D'une manière générale, ce rapport relativement faible dans les horizonssuperficiels, croît en profondeur où il peut dépasser 0,15; ceci est particulièrement vrai surles versants à forte inclinaison. D'autre part, on remarque souvent la présence de petits débrisde roches altérées ou la roche mère friable dans le profil pédologique; pour cette raison on arangé ces sols parmi les ferralsols intergrades vers les ferrisols. Remarquons que ces solssont surmontés d'horizons humifères argileux à argilo-sableux souvent très épais à grains desable dépourvus d'enduits; de plus, la présence de l'horizon sombre de profondeur est quasigénéralisée principalement sur les surfaces peu déclives.

Mj-F: Ferralsols (localement intergrades vers les ferrisols) argileuxmicacés ocre.

Ferralsols à horizon B2 de consistance bien développé de couleur ocre-rouge à ocre-jaune. Les horizons humifères sont épais, foncés, argileux à argilo-sableux. La nappe degravier apparaît souvent avant 150-200 cm; elle est peu épaisse, meuble et repose sur laroche mère altérée. Le rapport limon fin/argile augmente sensiblement en profondeur et depetites plages de sols gris-brun et gris-jaune peuvent apparaître au sein de l'unité.

Mk-F: Ferralsols (localement intergrades vers les ferrisols) argileuxmicacés gris-brun et gris-jaune.

Profils A-C ou A-B2c-C à horizon B2 de consistance faiblement développé. L'infiltrationhumifère de couleur gris-brun ou gris-jaune est très profonde; localement elle peut envahirtout le profil. L'horizon sombre de profondeur est généralement présent et peut apparaîtreimmédiatement sous les horizons humifères.

Mn-F: Ferralsols (localement intergrades vers les ferrisols) argileuxmicacés gris-brun et gris-jaune: par endroits phase mince etsols graveleux.

Association où dominent les sols profonds (Mk-F) qui couvrent les sommets des collinesen dôme. Les sols minces qui reposent soit directement sur la roche en voie d'altération soit

49

Page 49: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

par l'intermédiaire d'une nappe graveleuse hétérogène et les sols graveleux ferrisoliquesoccupent les ruptures de pente et les versants convexes. Cette association englobe parfoisdes surfaces réduites formées de ferralsols ocre-rouge (Mj-F).

mp-F : Ferralsols phase mince {localement intergrades vers les ferrisols)argileux micacés gris-brun et gris-jaune et sols graveleux.

Au sein de cette unité ce sont les sols minces et les sols graveleux qui dominent. Lanappe graveleuse apparaît dans le profil avant 120 cm; souvent peu épaisse, elle est meubleet repose en discordance sur la roche en voie d'altération.

E. — SOLS DÉRIVÉS DES FORMATIONS QUARTZ/TIQUES — Q

Les formations quartzito-gréseuses associées à des lentilles schisteuses sont responsablesde la genèse des matériaux originels légers sablo-argileux ou sablonno-argileux à argilo-sableux ou argilo-sablonneux. Le pourcentage de sable grossier est fonction de la com-position granulométrique des formations quartzitiques ou quartzito-schisteuses; lorsqu'ildépasse 30%, on parle de matériaux argilo-sablonneux ou sablonno-argileux, lorsqu'il estinférieur à 30%, de matériaux argilo-sableux ou sablo-argileux. Les sommets et les versantsabrupts des crêtes sont formés d'affleurements et de sols minéraux bruts; ils sont prolongéspar des avancées structurales se terminant par des promontoires ou des collines en dôme.Les avancées structurales sont coiffées de sols légers montrant sur des aires réduites desvariations texturales de large amplitude. Une nette inflexion de la pente forme la transitionentre les paysages influencés par les quartzites et ceux développés sur une autre roche mère.

Les profils sont du type A-C ou A-B20-C à horizon B2 de consistance peu développé,meuble à friable. Les horizons humifères gris-jaune à intensité faible, égale ou inférieure à 2,sont très épais. L'horizon « socle » est présent sous prairie permanente et peut atteindre uneépaisseur de 30 cm; localement il repose directement sur l'horizon sombre de profondeur.La transition entre les horizons est très graduelle ou diffuse. Le rapport limon/argile estgénéralement faible.

Les ferralsols humifères d'altitude argilo-sableux et sablo-argileux à horizonsombre de profondeur.

Qf-F: Ferralsols argilo-sableux ou argilo-sablonneux ocre.

Ils tapissent les versants adossés aux crêtes et sont constitués d'un matériel argilo-sableux ou argilo-sablonneux (30 à 50% d'éléments fins) dans lequel s'est différencié unprofil A-C ou A-B2c-C très faiblement structuré à horizon sombre de profondeur. Les horizonshumifères, épais, peuvent être sablo-argileux ou sablonno-argileux. Les sols ocre-rougedominent associés à des plages ocre-jaune; très localement, on relève la présence de petitsIlots de sols rouges.

Qh-F: Ferralsols argilo-sableux ou argilo-sablonneux gris-brun à infil-tration humifère profonde, phases mince et profonde.

Les versants où se dessinent un microrelief sont couverts de sols légers gris-brun dontl'épaisseur est guidée par leur position topographique: les sols profonds colmatent les reliefsconcaves ou plans tandis que les sols minces coiffent les ados et les versants convexes.L'épaisseur des sols décroît également à mesure où l'on se rapproche des versants abruptsdes crêtes. La nappe graveleuse des sols minces est de nature hétérogène; on y observe des

50

Page 50: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

quartz, des grès, des débris schisteux et localement des gravillons latéritiques. Des solsgraveleux peuvent être localisés sur des aires très réduites. Les profils sont du type A-B2c-D,A-C ou A-D.

Qu-F: Ferralsols argilo-sableux ou argilo-sablonneux et sablo-argileuxou sablonno-argileux ocre et jaunes à infiltration humifèreprofonde.

Ils sont adossés aux crêtes lithosoliques et dessinent une frange de largeur variable.Les profils sont du type A-B2c-C dans les matériaux argilo-sableux ou argilo-sablonneux,A-C dans les matériaux sablo-argileux ou sablonno-argileux. Les sols argilo-sableux ouargilo-sablonneux sont les mieux représentés au sein de cette unité. L'infiltration humifèreest profonde et l'intensité de la couleur dépasse rarement 4 en profondeur.

qu-F : Ferralsols phace mince et sols graveleux argilo-sableux ou argilo-sablonneux à sable-argileux ou sablonno-argileux gris-brun ougris-jaune à infiltration humifère profonde.

Ils occupent les mêmes positions topographiques que l'unité précédente mais les solsgraveleux et les phases minces dominent.

F. — SOLS DÉVELOPPÉS DANS LES MATÉRIAUX ALLUVIONNAIRES

Fo : Complexe alluvionnaire à engorgement quasi permanent de surface,riche en matières organiques (tourbes).

Les larges dépressions à profil transversal en U et à profil longitudinal à pente faible ounulle sont colmatées par des dépôts alluvio-colluvionnaires à engorgement quasi permanentde surface. Ces formations marécageuses sont généralement argilo-limoneuses micacées.L'existence de conditions réductrices permanentes entraîne, localement, la formationd'horizons organiques (horizons histiques). L'horizon superficiel s'identifie parfois à unhorizon organique ou tourbeux, son épaisseur varie de 10 à 50 cm et sa teneur en carbonepeut dépasser 20%; il repose sur des dépôts minéraux gleyifiés dans lesquels s'intercalentparfois des lentilles de matières organiques peu ou pas minéralisées. Les dépôts peuventêtre stratifiés. Seules les zones en contact avec les reliefs bien drainés et jouissant de meilleuresconditions de drainage sont temporairement cultivées. L'existence de ces étendues maré-cageuses est généralement due à la présence, en aval, d'un seuil rocheux entravantl'écoulement normal des eaux.

F : Complexe alluvionnaire à hydromorphie.

II.forme les plaines alluviales des grandes rivières. Les sédiments riches en limon fin et enmicas, sont souvent stratifiés. Les alluvions sont parfois soumises à un engorgement tem-poraire de surface; les horizons Ai sont rouilles, tandis que les horizons sous-jacents peuventêtre réduits. Ils font l'objet d'une occupation intense. La faible extension des formationsalluvio-colluvionnaires, qui tapissent les tributaires des rivières principales, rend impossibleleur cartographie individuelle.

G. — SOLS MINÉRAUX BRUTS, RÉGOSOLS GRAVELEUX, LITHOSOLS

Ql : Quartzites, quartz, schistes.

Dominance de sols minéraux bruts, de lithosols et de régosols lithosoliques quartzitiques.Entre ces derniers, on peut observer la présence de plages de matériaux ferrisoliques ouferralsoliques peu épais, humifères, influencés par diverses autres roches mères.

51

Page 51: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

QN : Granites, gneiss, quartzites.

Unité identique à la précédente, mais les plages de sols sont formées de matériaux originelsferralsoliques ou ferrisoliques dérivés des granites et/ou des gneiss.

QL: Latérites.

Cuirasses et débris de cuirasses latéritiques associés à des ferralsols graveleux latéritiqueset à des plages réduites de ferralsols ou de ferrisols argileux dans les paysages schisteux,argilo-sableux ou plus légers dans les régions quartzitiques. La présence de cuirasseslatéritiques est rare.

CHAPITRE III.

PRODUCTIVITÉ ET POTENTIALITÉ DES SOLS

§ 1. — DÉFINITIONS ET CONCEPTS

Un des objectifs des cartes pédologiques est de livrer un document permettant l'élabo-ration de programmes d'aménagement et plus particulièrement des programmes d'aména-gement agricole par la définition de l'aptitude ou de la vocation des sols.

Pour atténuer ou éliminer les difficultés de compréhension qui rendent parfois très labo-rieuses les relations techniques entre pédologues et agronomes, on se propose de mettreà leur disposition une méthode qui leur permettra de traduire en termes d'aptitude (relative)les diverses unités taxonomiques et cartographiques.

Par aptitude, on entend la possibilité pour un sol de porter une culture ou un ensemblede cultures dans des conditions écologiques déterminées et pour un degré de technicitédéfini. Cette aptitude s'exprime en termes de rendements escomptés pour des culturesappropriées, dans une ou plusieurs hypothèses d'emploi et d'environnement technique.

De nombreuses tentatives ont été faites en vue d'évaluer l'aptitude des sols. Les démarchessuivies sont diverses: les américains [43] et les hollandais [39], outre le degré de technicité,tiennent compte de la rentabilité de l'exploitation des sols en déterminant le volume desinvestissements nécessaires; la productivité des sols est définie par le rapport de la valeurde la production sur l'importance de ces investissements. Au Ghana, OBENG [27] prend enconsidération les limitations imposées par la profondeur, le drainage, la texture, la pente,le risque d'érosion, la perméabilité, la capacité de rétention en eau, la fertilité inhérente etautres propriétés chimiques du sol et le climat pour définir l'aptitude des sols. C'est quasiles mêmes facteurs qu'utilisent GIBBS et LEAMY [22] et CARVALHO-CARDOSO [10].

Si ces formules ont été éprouvées par leurs auteurs, il n'en reste pas moins vrai qu'ellessont difficilement applicables à notre cas car elles intègrent, soit des éléments qui nous fontdéfaut, soit des facteurs dont les critères d'application sont mal définis. D'autre part, un denos soucis a été de permettre à un agronome non pédologue, ou, à toute personne chargéede l'aménagement, de pouvoir définir l'aptitude des sols sur la base des informations fourniespar les cartes et par les notices pédologiques, les descriptions des profils et les bulletinsanalytiques. Nous avons donc été obligés de nous appuyer sur des méthodes qui font appel àdes critères concrets, de préférence mesurables et compréhensibles pour tous.

Une des formules répondant à ces objectifs est celle proposée par RIQUIER [28] quis'inspire de l'index de STORIE [32]. RIQUIER définit la productivité et la potentialité des solscomme suit:

52

Page 52: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

Productivité: Rendement escompté d'une culture en kilogrammes par hectare et paran. Elle est traduite par un pourcentage du rendement optimal de cette culture poussantsur le meilleur sol.

C'est la productivité ou fertilité naturelle du sol dans la première année de sa mise enculture lorsqu'on utilise des méthodes traditionnelles. C'est la productivité de l'année où lesol a été cartographie.

Potentialité : Productivité d'un sol lorsque tous les aménagements possibles ont étéréalisés, même les plus difficiles et les plus onéreux. C'est donc la productivité future,compte non tenu des caractéristiques et des propriétés du sol qu'il est impossible de modifierou d'améliorer dans l'état actuel de la technique agricole.

Pour les évaluer, RIQUIER fait appel au raisonnement suivant: « un sol est d'autant plusfertile qu'il met à la disposition des plantes un volume de terre plus important (profondeur),plus riche (saturation en bases), retenant plus d'eau, plus d'éléments nutritifs et plus facilementaccessible aux racines (texture et structure) ». Sur ces bases, il propose une formule où lescotations, attribuées à un certain nombre de facteurs intégrant les caractéristiques les plusreprésentatives de la fertilité d'un sol et les plus faciles à se procurer dans la littérature, sontmultipliées entre elles, de sorte que l'action du facteur au minimum soit prépondérante.Chaque facteur est affecté d'un coefficient qui est un pourcentage du même facteur pour unsol idéal de fertilité maximale (méthode paramétrique).

Ce sont ces principes que nous avons adoptés, cependant nous avons modifié la formulepour mettre en évidence l'influence de la nature (qualité, épaisseur, structure) des horizonshumifères d'altitude sur la fertilité des sols et pour traduire les divers stades d'évolutioncartographies. Rappelons à ce sujet que, dans la majorité des cas, les horizons humifèresconditionnent dans une très large mesure la valeur agricole des sols tropicaux.La formule proposée est la suivante: «<y + y0 /La productivité (Ipo) et la potentialité (Ipa) exprimées en pour cent = ö dans laquelle

X (%) = valeur calculée pour les horizons B et C compte tenu des coefficients spécifiquesattribués aux facteurs structure, texture, nature du complexe d'échange, degré desaturation, épaisseur du sol meuble non graveleux et conditions de drainage.

Y (%) = valeur calculée pour l'épipédon (horizons humifères) compte tenu des coefficientsspécifiques attribués aux facteurs structure, texture, épaisseur, nature du complexed'échange, degré de saturation.

Cette formule n'est pas parfaite car la productivité d'un sol dépend d'une série de caracté-ristiques, connues et inconnues, inhérentes à sa nature et aux conditions écologiques etphysiographiques dans lesquelles il se trouve. C'est pourquoi elle est critiquable à plusieurspoints de vue, notamment par le fait de définir un coefficient fixe pour traduire l'influenced'une caractéristique qui ne se produit jamais identiquement à elle-même, d'éluder les inter-actions entre les divers facteurs, de négliger certaines caractéristiques de terrain ou de labo-ratoire, soit parce que nous n'en disposions pas, soit parce que leur influence sur la productivitéest mal connue, soit encore parce que la précision de notre approximation, liée à celle de lacarte pédologique, ne nous permettait pas de les prendre en considération.

L'objectif poursuivi étant de proposer une méthode qui permettrait de traduire en termesagronomiques, les symboles arides des cartes pédologiques, l'outil devait être à la foisrustique et d'application aisée.

§ 2. — POSITION DU PROBLÈME

La région étudiée, d'altitude généralement supérieure à 1 800 m, appartient dans sa quasitotalité aux domaines des forêts et des prairies d'altitude.

53

Page 53: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

Les études ont mis l'accent sur le faible degré de saturation des sols d'altitude souscouvert naturel (forêt, prairie), en faisant toutefois remarquer que les horizons humifèresforestiers peuvent être mieux saturés que les horizons humifères sous prairies, les horizonssous-jacents étant toujours très fortement désaturés. Les horizons humifères prononcés dessols forestiers et des prairies d'altitude ont, en outre, des caractéristiques défavorables:structure massive et présence de l'horizon « socle ».

La mise sous culture de ces sols, par des méthodes traditionnelles, s'accompagne d'uneamélioration progressive des propriétés physiques, chimiques et morphologiques, au pointd'entraîner parfois une véritable métamorphose du profil pédologique.

Aux premiers stades de la mise en valeur, on observe un démembrement mécanique del'horizon « socle » (labours), une amélioration de la structure et parfois une légère augmen-tation du degré de saturation des horizons superficiels (minéralisation et enfouissementde la matière organique, écobuage).

Sous l'action de pratiques culturales progressistes répétées, l'amélioration se poursuit;le type, le grade et la stabilité de la structure évoluent favorablement (structure grumeleuse),le degré de saturation augmente non seulement en surface mais le front d'enrichissementdu complexe d'échange progresse aussi en profondeur. Sous cultures permanentes et dans lesgîtes à courtes jachères, après de nombreuses années de pratiques culturales améliorantes,des modifications morphologiques et chimiques importantes apparaissent dans les horizons B,parfois dans les horizons C, et tout particulièrement dans les sols à texture argileuse et àhorizons humifères peu épais. Outre l'augmentation du degré de saturation, on note aussi, auniveau des horizons B, le développement de revêtements colorés, luisants, parfois épais etcontinus sur les agrégats conférant à ces horizons une structure polyédrique anguleuse biendéveloppée, stable, assimilable à un horizon B structural mais constituant en fait un horizon Banthropique. A ce stade d'évolution, la structure des horizons humifères est généralementtrès bien développée, polyédrique ou grumeleuse, stable. Dans les sols à horizons humifèrestrès épais (40-50 cm et plus) ainsi que dans les sols argilo-sableux ou sablo-argileux, onobserve une évolution parallèle du degré de saturation, une amélioration très nette de lastructure sans que celle-ci atteigne toutefois un développement polyédrique; elle devientgénéralement grumeleuse fine à moyenne. Quant à la différenciation de revêtements auniveau des agrégats des horizons de profondeur, elle est également moins fréquente et moinsintense et elle atteint rarement les horizons C.

En résumé, la mise en culture, avec des techniques appropriées, des sols forestiers oudes prairies d'altitude s'accompagne d'une amélioration très sensible des propriétés physiques,chimiques et morphologiques du profil pédologique. Il apparaît ainsi possible de modifierprogressivement la productivité d'un sol et de l'amener à des seuils très variables de potentialité(potentialité partielle).

§ 3. — COTATION DES FACTEURS

Des études réalisées dans les Uele (République du Zaïre), ont mis en évidence un certainnombre de facteurs qui jouent un rôle déterminant dans la réponse des sols à la culture ducotonnier.

Tous les autres facteurs de production étant semblables, il appert:— que la teneur en limon fin et/ou en minéraux altérables qui caractérise le degré d'altération

du matériau originel influence fortement sa fertilité, les sols les moins altérés étantévidemment les plus fertiles;

— qu'il existe un gradient de fertilité décroissant des matériaux ferrisoliques vers les maté-riaux ferralsoliques et qu'au sein des matériaux ferrisoliques ce gradient s'aligne sur la

54

Page 54: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

densité et l'intensité des revêtements (argileux) qui recouvrent les faces des élémentsstructuraux ;

— que la fertilité décroît avec l'abaissement du pH ;— que la présence d'horizons humifères bien développés augmente la productivité des sols.

L'épaisseur des matériaux meubles, le degré d'hydromorphie ainsi que la compositiongranulométrique ont aussi des influences variables suivant la culture envisagée.

Les cotations proposées ci-dessous sont déduites de l'interprétation des informationsrecueillies dans la littérature et des observations de terrain (estimation des rendements enfonction des types de sol), c'est dire qu'elles sont quelque peu empiriques et que les infor-mations qui en découlent doivent être considérées comme un essai, une tentative soumise àla critique.

La cotation a été établie en se référant aux critères définis dans la classification des solsdu Congo et du Rwanda-Burundi [33].

A. — FACTEURS COMMUNS AUX HORIZONS DE PROFONDEURET DE SURFACE

1. Développement du profil en relation avec sa structure et le degré d'alté-ration du matériau originel (S).

100 présence de revêtements dans tout le profil : ferrisols orthotypes ou matériaux à rapportlimon/argile et/ou à teneur en minéraux altérables élevés: ferrisols intergrades solsrécents tropicaux et sols récents tropicaux.

95 présence de nombreux revêtements dans l'horizon B2 (B2 structural) : ferrisols inter-grades ferralsols.

85 présence de revêtements nets peu nombreux dans l'horizon B2: ferrisols faiblementferrisoliques.

75 présence d'un horizon B2 de consistance: ferralsols.65 présence d'un horizon B2 de consistance poudreux: ferralsols dégradés.50 sol à structure massive, non structuré ou lessivé: ferralsols lessivés.

2. Texture (T).

C'est principalement son influence sur les propriétés hydrodynamiques (bilan en eau)et physico-chimiques (structure, capacité d'échange cationique, volume des matériaux« actifs ») qui a été prise en considération.

Les teneurs très élevées en argile ayant un effet défavorable, sur le bilan hydrique, sur lespropriétés mécaniques des sols et aggravant les risques de dommage, nous ont entraîné àpénaliser les sols argileux très lourds. Ce fait est particulièrement significatif en théicultureoù l'expérience nous a appris que dans les terroirs étudiés les ferrisols argileux très lourdsont une très bonne productivité, malheureusement discontinue, car la saison sèche entraîneun arrêt complet de la croissance.

a. Cotations adoptées.

Vu le faible pourcentage de sols graveleux dans l'aire étudiée on n'a pas jugé utile decodifier les sols à charge graveleuse: ce fait sera interprêté lors de l'évaluation du facteurépaisseur des sols. Cependant la cotation des sols graveleux a fait l'objet des propositionsdéveloppées plus loin.

100 60 à 70% d'éléments fins (fraction 0-20 fi).90 50 à 60% ou 70 à 80% d'éléments fins.

55

Page 55: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

80 40 à 50% ou 80 à 90% d'éléments fins.70 30 à 40% ou plus de 90% d'éléments fins.60 20 à 30% d'éléments fins.50 10 à 20% d'éléments fins.45 moins de 10% d'éléments fins.

b. Propositions pour études ultérieures.

Dans le cas de sols graveleux ou de profils hétérogènes formés d'un matériau meubletrès légèrement ou non graveleux reposant sur un matériau graveleux ou très graveleux lecoefficient pourrait être établi en pondérant les cotations afférentes aux diverses classestexturales reconnues par leur épaisseur. Dans cette alternative, SYS et FRANKART (!) ontproposé les cotations suivantes (tableau XIII) où sont interprêtées, à la fois, la nature et ladensité de la charge graveleuse, étant acquis que, dans certains cas, la présence d'une chargegraveleuse comprise entre 15 et 60% est susceptible de contrecarrer l'action défavorabled'une texture trop lourde.

TABLEAU XIII.Cotation granulométrique.

Élémentsfins

0-20 [A(%)

> 75

60-75

50-60

40-50

30-40

20-30

10-20

< 10

Solsnon ou

faiblementgraveleux< 15%

0,75

1,00

0,90

0,80

0,70

0,60

0,50

0,45

Sols graveleux

Dominance de fragmentsgraveleux rubéfiés

graveleux15-60%

0,85

0,90

0,80

0,70

0,65

0,55

0,45

0,40

trèsgraveleux> 60%

0,60

0,80

0,75

0,65

0,55

0,50

0,40

0,35

Dominance de gravierslatéritiques

graveleux15-60%

0,80

0,75

0,70

0,65

0,60

0,50

0,40

0,35

trèsgraveleux> 60%

0,55

0,70

0,65

0,60

0,50

0,45

0,35

0,30

Dominance de quartz

graveleux15-60%

0,70

0,65

0,55

0,50

0,45

0,35

0,30

trèsgraveleux> 60%

0,65

0,60

0,50

0,45

0,40

0,30

0,25

3. Épaisseur du sol (E).

Elle affecte le volume de matériaux « actifs » mis à la disposition de la plante. Dans l'étudeen question, on s'est limité à interpréter l'épaisseur du matériau meuble peu ou non graveleux,surmontant une nappe graveleuse indurée ou non.

(l) C. Sys et R. Frankart : Landcapability classification in the humid fopics (en préparation).

56

Page 56: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

a. Cotations adoptées.

100 Épaisseur du matériau meuble peu ou non graveleux supérieure à 80 cm.80 Épaisseur du matériau meuble peu ou non graveleux comprise entre 30 et 80 cm.50 Épaisseur du matériau meuble peu ou non graveleux comprise entre 10 et 30 cm.40 Épaisseur du matériau meuble peu ou non graveleux inférieure à 10 cm.

b. Propositions pour études ultérieures.

Elles sont complémentaires à celles reprises à la page 56. La présence d'une couchegraveleuse non cimentée étant interprétée lors de l'évaluation de la composition granulo-métrique, seule l'existence d'horizons indurés, cimentés sera évoquée. Les horizons indurésengendrent une discontinuité physique et/ou physiologique dont l'influence sera fonctionnotamment de la profondeur à laquelle ils apparaissent et du type de culture (nature del'enracinement, phénologie de la plante). La présence dans le profil pédologique d'un niveaud'altération meuble n'est pas défavorable si les variations texturaies sont faibles.

Nous n'envisagerons que les cas d'horizons indurés constitués par des cuirasses latéritiques,par la roche cohérente (non altérée) ou par des horizons cimentés (« pans ») et pour descultures à enracinement profond ou superficiel.

Cotations proposées.

Profondeur où apparaît le niveau induré

Profondeur supérieure à 120 cm . .Profondeur comprise entre 80-120 cmProfondeur comprise entre 40-80 cmProfondeur comprise entre 20-40 cmProfondeur inférieure à 20 cm . . .

Cultures àenracinement

profond

10090705020

Cultures àenracinement

superficiel

100100

857050

4. Nature du complexe d'échange (A).

Les cations échangeables constituent la source essentielle d'éléments assimilables parles plantes et, pour un même degré de saturation, la réserve en cations disponibles est plusélevée dans les matériaux à haute capacité d'échange cationique, que celle-ci soit due à lanature des minéraux argileux, aux matériaux amorphes ou à la matière organique.

Cotations adoptées.

100 C.E.C. supérieure à 30 m.éq./100g de sol.95 C.E.C. comprise entre 16 et 30 m.éq.MOOg de sol.90 C.E.C. inférieure à 16 m.éq./100g de sol.

5. Degré de saturation (V).

Malgré l'existence de corrélations souvent hautement significatives entre le pH et ledegré de saturation de la majorité des sols, on a choisi d'évaluer la richesse chimique des solsfortement désaturés en se basant sur le degré de saturation. En effet, dans ces types de solsoù le degré de saturation est fréquemment inférieur à 20-30%, les corrélations sont faibles ounulles à ce niveau et les valeurs de pH ne rendent pas compte des faibles variations du degréde saturation, variations souvent très importantes pour la croissance des plantes.

Cotations adoptées.

100 degré de saturation supérieur à 50%.80 degré de saturation compris entre 50 et 30%.

57

Page 57: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

65 degré de saturation compris entre 10 et 30%.50 degré de saturation inférieur à 10%.

6. Conditions de drainage (D).

Il s'agit essentiellement du drainage interne dû à l'existence d'une nappe phréatique oud'une nappe suspendue, temporaire ou permanente.

Cultures à Cultures àCotations adoptées. enracinement enracinement

profond superficielSols bien drainés 100 100Sols modérément bien drainés (caractères d'hydro-

morphie entre 80 et 120 cm) 90 100Sols imparfaitement drainés (caractères d'hydro-

morphie entre 40 et 80 cm) 70 80Sols mal drainés (caractères d'hydromorphie avant

40 cm) 40 60Sols très mal drainés (engorgement temporaire ou

permanent) 20 20

B. — FACTEURS SPÉCIFIQUES AUX HORIZONS HUMIFÈRES

1. Épaisseur (E).

Cotations adoptées.

100 Épaisseur supérieure à 25 cm.90 Épaisseur comprise entre 15 et 25 cm.70 Épaisseur comprise entre 5 et 15 cm.60 Épaisseur inférieure à 5 cm.

2. Structure (S).

Les observations de terrain ont mis en évidence l'influence défavorable de la structuremassive des horizons Ai et « socle » sur la fertilité des sols. Cet effet est plus accentué sousprairie que sous forêt où l'horizon « socle » est généralement discontinu.

Cotations adoptées.

100 Structure non massive (postcultural).70 Structure massive sous forêt.50 Structure massive sous prairie.

§ 4. — ÉTABLISSEMENT DES INDICES DE PRODUCTIVITÉ ET DE POTENTIALITÉ

A. — INDICE DE PRODUCTIVITÉ (Ipo).

X(%) + YIpo (%) = — —

2X (%) = S% x T% x A% x V% x E% x D% (cotations en % attribuées aux facteurs

des horizons B et/ou C).Y (%) = S % x T % x A % x V % x E % (cotations en % attribuées aux facteurs

des horizons humifères).

58

Page 58: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

1. Exemples.

Mj.M = ferralsol argileux ocre humifère fortement micacé sous prairie permanenteX(%) = 75 x 100 x 95 x 50 x 100 x 100 = 35,6Y(%) = 50 x 100 x 95 x 50 x 100 = 23,8

35,6 + 23,8= 2 = 2 9 ' 7

Mj.P = ferralsol argileux ocre humifère fortement micacé sous culture non continue(degré de saturation compris entre 10 et 30%)

X(%) = 75 x 100 x 95 x 65 x 100 x 100 = 46,3Y(%) = 100 x 100 x 95 x 65 x 100 = 61,8

46,3 + 61,8= 2 = 5 4 ' 1

Ix.F = ferralsol argileux lourd humifère sous forêt d'altitude, à degrés de saturationvariables et à structure massive

X(%) = 75 x 90 x 90 x 50 x 100 x 100 = 30,4 (V inférieur à 10%)Yi(%) = 70 x 90 x 95 x 65 x 100 = 38,9 (V compris entre 10 et 30%)Y2(%) = 70 x 90 x 95 x 80 x 100 = 47,9 (V compris entre 30 et 50%)

30,4 + 38,9lpoi(%) = 2 = 3 4 ' 7

30,4 + 47,9Ipo2(%) = 2 = 3 9 ' 2

Cet exemple explicite le fait que la productivité et la potentialité des sols ne peuventgénéralement être exprimées par une seule valeur mais bien par une gamme de valeurs,fonction des variations des coefficients attribués à un facteur dans les limites de variabilitéde l'unité adoptée.

2. Problèmes posés par l'évaluation de la productivité ou de la potentialitédes horizons humifères.

La nature et la qualité des horizons humifères jouent un rôle très important dans l'appré-ciation de l'aptitude des sols; aussi est-il opportun ici de mettre l'accent sur les diversesvaleurs qui peuvent leur être attribuées.

H o r i z o n h u m i f è r e d e s p r a i r i e s d ' a l t i t u d e (M). — Horizon humifèreprononcé des prairies d'altitude, désaturé, à structure massive et à horizon « socle », detexture argileuse (60% d'éléments fins):

Y(%) = 50 x 100 x 95 x 50 x 100 = 23,8

H o r i z o n h u m i f è r e d e s f o r ê t s d ' a l t i t u d e (F). — Horizon humifèreprononcé des forêts d'altitude, à degrés divers de saturation, à structure massive, de textureargileuse (60% d'éléments fins)

Yi(%) = 70 x 100 x 95 x 65 x 100 = 43,2 (V compris entre 10 et 30%)Y2(%) = 70 x 100 x 95 x 80 x 100 = 53,2 (V compris entre 30 et 50%)

H o r i z o n s p o s t c u l t u r a u x (P-p). — La mise en culture des sols forestiers etpostforestiers d'altitude par des méthodes phytotechniques améliorantes s'accompagne,comme nous l'avons dit plus haut, de profondes modifications des propriétés physico-chimiques et morphologiques (structure, degré de saturation) qui affectent tout d'abord leshorizons humifères.

59

Page 59: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

Les exemples qui suivent tendent à chiffrer les étapes d'évolution des horizons humifèressous couvert naturel lorsqu'ils sont soumis à une agriculture progressiste.

Considérons, à titre d'exemple, l'évolution d'un ferralsol humifère argileux sous prairie:(a) stade initial : horizon humifère des prairies d'altitude, massif, désaturé (M) à

horizon « socle »Yo(%) = 50 x 100 x 95 x 50 x 100 = 23,8

(b) stades intermédiaires : horizon humifère non massif, enrichissement du degré desaturation (P)— préparation du sol (labour) : amélioration de la structure, démembrement du « socle »

Yi(%) = 70 x 100 x 95 x 50 x 100 = 33,3— écobuage, apports d'amendements organiques : amélioration de la structure et du degréde saturation

Y2(%) = 70 x 100 x 95 x 65 x 100 = 43,2(c) stades finaux : horizon humifère bien structuré, à degré de saturation élevé (p) :

répétition des cycles culturaux, amendements (amélioration du degré de saturation et de lastructure)

Y3(%) = 100 x 100 x 95 x 65 x 100 = 61,8 (amélioration de la structure)Y4(%) = 100 x 100 x 95 x 80 x 100 = 76,0 (amélioration de la structure et

du degré de saturation)(d) stades optimals : horizon humifère bien structuré et saturé (p) (potentialité)

Y5(%) = 100 x 100 x 95 x 80 x 100 = 76,0 \ ... . . . . .Y6(%) = 100 x 100 x 95 x 100 x 100 = 95,0 ) ™é!iorat.on d u d e 9 r é d e saturation

B. — INDICE DE POTENTIALITÉ (Ipa)

X% + Y%Ipa (%) =

La formule est identique à celle de l'indice de productivité mais les cotations sont corrigéesen application des améliorations apportées et de leurs effets sur les facteurs envisagés.

Par souci de réalisme nous n'envisagerons que l'évaluation de la « potentialité partielle »,c'est-à-dire la productivité d'un sol après avoir effectué les aménagements que l'on peutraisonnablement proposer dans l'état actuel du développement de l'agriculture locale. D'unemanière générale, ces améliorations appartiennent à un degré et à un type de technicitémoyens applicables par tous les bons utilisateurs des sols; elles prennent en considérationdes aménagements limités qui tendent à :— maintenir ou améliorer la qualité et la structure des horizons humifères;— augmenter le degré de saturation de l'ensemble du profil;— favoriser le développement d'un bon état structural;— juguler l'action des agents d'érosion;— maîtriser et contrôler la nappe phréatique.

L'hypothèse d'emploi rationnel d'engrais minéraux n'a pas été envisagée par manqued'information. Signalons toutefois que, dans cette éventualité, ce seront des engrais completsqu'il faudrait appliquer si l'on souhaite améliorer le degré de saturation des sols.

Le passage de la productivité à la potentialité se fait de manière progressive, étape parétape. Le temps nécessaire pour atteindre la « potentialité partielle » optimale sera fonctionde la productivité du sol dans les conditions du moment régnant lors de la cartographie etdu niveau de technicité mis en œuvre.

60

Page 60: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

Envisageons, à titre d'exemple, l'évolution de la productivité d'un ferralsol argileuxocre humifère micacé sous prairie permanente (Mj-PI) soumis à un système d'agricultureprogressiste vers la potentialité (partielle).

Exemple

— P r o d u c t i v i t é au t e m p s 0 (prairie permanente)X(%) = 75 x 100 x 95 x 50 x 100 x 100 = 35,6Y(%) = 50 x 100 x 95 x 50 x 100 = 23,8

X% + Y% 35,6 + 23,8lpo(%) = = = 29,7.

— P o t e n t i a l i t éAmélioration des propriétés physico-chimiques des horizons humifères :— valeur initiale Yo(%) = 50 x 100 x 95 x 50 x 100 = 23,8— valeurs intermédiaires Yi(%) = 70 x 100 x 95 x 50 x 100 = 33,3

Y2(%) = 70 x 100 x 95 x 65 x 100 = 43,2Y3(%) = 100 x 100 x 95 x 80 x 100 = 76,0

— valeur optimale Y4(%) = 1 0 0 x 1 0 0 x 9 5 x 1 0 0 x 1 0 0 = 95,0Amélioration du degré de saturation des horizons B et C :— valeur initiale Xo(%) = 75 x 100 x 95 x 50 x 100 x 100 = 35,6— valeurs intermédiaires Xi(%) = 75 x 100 x 95 x 65 x 100 x 100 = 46,3

X2(%) = 75 x 100 x 95 x 80 x 100 x 100 = 57,0— valeur optimale X3(%) = 75 x 100 x 95 x 100 x 100 x 100 = 71,3

L'indice de potentialité découle de la combinaison des termes X et Y ci-dessus; toutefois,dans la caractérisation de l'échelle de variation de la potentialité, on définira uniquementles potentialités minimales et optimales, termes entre lesquels s'inscrivent toutes les phasesd'évolution susceptibles d'être identifiées sur le terrain d'une part, d'être réalisées d'autrepart. Pour le cas envisagé, on retiendra les termes suivants :

33,3 + 46,3 79,6potentialité minimale = r = —-— = 39,8%

95,0 + 71,3 166,3potentialité optimale = r = —r— = 83,2%

§ 5. — CLASSES DE PRODUCTIVITÉ ET DE POTENTIALITÉ.

Elles sont exprimées par un pourcentage de la productivité ou de la potentialité optimaled'un sol idéal. Le choix des limites entre les classes ne doit pas être rigide, ni défini arbitraire-ment, il doit viser à traduire des réalités agronomiques telles qu'elles s'expriment sur le terrain.Il s'agit donc d'une échelle relative de productivité ou de potentialité que seuls les résultatsde l'expérimentation pourront transformer en échelle absolue. Sur ces bases, les classessuivantes ont été adoptées;

Valeurs de l'indice Classes

I. Indice supérieur à 85% excellenteII. Indice compris entre 70 et 85% très bonne

III. Indice compris entre 55 et 70% bonneIV. Indice compris entre 30 et 55% faible à moyenneV. Indice compris entre 15 et 30% faible

VI. Indice inférieur à 1 5 % très faibleVII. Indice 0 nulle

61

Page 61: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

Ces classes définies pour les cultures annuelles ou pluriannuelles, vivrières ou industrielles,adaptées aux conditions écologiques locales sont applicables au pédon ou au profil pédo-logique examinés, elles vont permettre de définir l'aptitude et la vocation des sols.

Il est évident que si l'on désire établir la productivité ou la potentialité pour une culturedéterminée, aux exigences édaphiques particulières, le système de cotation devra être adapté.

C l a s s e s d ' a p t i t u d e . — Elles découlent directement de l'évaluation des indicesde productivité et de potentialité et s'appliquent aux cultures dont les exigences s'identifientaux conditions écologiques régionales.

On doit toutefois noter que les indices ont été définis pour les pédons; or il y a lieu, avantde définir la vocation d'un sol, de situer celui-ci dans son contexte physiographique d'oùpeuvent naitre des limitations qui guideront le choix de sa vocation.

C'est pourquoi il est indispensable de préciser, au niveau des sous-classes, les limitationsqui peuvent affecter la valeur agricole des sols. Parmi ces limitations on peut citer le degréde conservation des sols, leur épaisseur, leur type de drainage, l'inclinaison de la surfacesur laquelle ils se sont développés. L'ensemble de ces données permettra de définir lavocation des sols; il en découle que les indices précédemment définis n'ont aucun caractèrecontraignant.

C'est l'aptitude agricole dans son acceptation la plus générale qui a servi de base à laclassification proposée. Nous n'avons pas jugé opportun, au stade actuel de nos connais-sances, d'établir une classification où le niveau des exigences spécifiques des cultures auraitété interprété. Il est évident, en effet, que c'est principalement dans les classes inférieuresque les exigences des diverses cultures joueront un rôle déterminant.

C'est ainsi que, par exemple, dans les sols à aptitude agricole faible à moyenne (Classe IV),les rendements escomptés des cultures, peu ou moyennement exigeantes, seront moyenstandis que ceux des plantes exigeantes seront faibles. Il faut également souligner que lesterroirs à bonne aptitude agricole peuvent être livrés à la sylviculture ou à l'aménagementpastoral.

Dans les conditions écologiques locales, l'interprétation des exigences édaphiques descultures permet de proposer l'échelle relative suivante:— cultures exigeantes: bananiers, froment, haricot, maïs, pois, etc.;— cultures moyennement exigeantes: caféier, théier, sorgho, patates douces, pommes de

terre, etc. ;— cultures peu exigeantes: éleusine, etc.

Mais le problème est plus complexe car pour une même espèce, les exigences peuventvarier suivant son degré de sélection et son adaptation aux conditions écologiques ; de plus,on ne peut négliger le fait que dans les systèmes d'agriculture organisés ou non, les rotationssont définies et appliquées dans le souci d'amener le sol, à une période déterminée, dans desconditions optimales eu égard aux exigences de la culture envisagée.

C l a s s e I. — Excellente aptitude agricole, convient parfaitement pour toutes lescultures.

C l a s s e II. — Très bonne aptitude agricole, convient très bien pour toutes les cultures.

C l a s s e III. — Bonne aptitude agricole, convient bien pour toutes les cultures.

C l a s s e IV. — Aptitude agricole faible à moyenne, convient pour les cultures maisles rendements escomptés sont faibles à moyens.

C l a s s e V. — Aptitude agricole faible, les rendements escomptés sont faibles;convient particulièrement à la sylviculture.

62

Page 62: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

ÉVALUATION DE LA PRODUCTIVITÉ ET DE LA POTENTIALITÉ

UNITES CLASSES

CARTOGRAPHIQUES 0 30 55 70 85 100 7.

Ms-(s)

Is-S

Ms-(s), Mv-ls)

IjF;Mj-F;Nj-F;Nq-F.

li-F

]Q-S;Na-S

Im-F

I x - F

Ik-F,Mk-F

Ir-F

Ig-S

Pj-F

Pk-F

Nm-F

Pn-F

Ng-S

Mn-F

ig-S

ij-F

mp-F

Qt-F

Oh-F

Qu-F

qu- F

1res faible Faible Faible à moyenne

PRODUCTIVITÉ (Ipo)

»Sous forêt Û Û Sous culture (degré detechnicité faible à moyen)

»Sous prairie Sous culture (degré depermanente technicité élevé)

Bonne Très bonne Excellente

POTENTIALITÉ (Ipa)

Potentialité optimale (partielle)

Fig. 7. — Évaluation de la productivité et de la potentialité des unités caytographiques.

63

Page 63: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

C l a s s e VI. — Aptitude agricole très faible, convient à la sylviculture et/ou auxpâturages; éventuellement mise en défens; sous cultures, les rendements escomptés sonttrès faibles.

C l a s s e VII. — Sans aptitude agricole, mise en défens.

C'est sur ces bases qu'ont été calculés les indices de productivité (Ipo) et de potentialité(Ipa) des unités cartographiques et définies les classes d'aptitude dont une synthèse estdonnée à la figure 7 (p. 63).

§ 6. — DOCUMENTS CARTOGRAPHIQUES

C a r t e s de p r o d u c t i v i t é . — Les classes de productivité renseignées surle document correspondent aux valeurs des indices de productivité (Ipo) calculés pour lesconditions qui prévalaient au moment des travaux de terrain. Le fait que la majorité dessols sous couvert naturel ont un faible indice de productivité ne doit pas nécessairemententraîner leur rejet dans l'élaboration d'un programme d'aménagement agricole car leurmise sous culture se traduit souvent par un saut très sensible dans l'échelle de productivité.

Les symboles repris sur les cartes renseignent, outre la classe de productivité ou d'aptitudede l'unité cartographique, les limitations qui l'affectent (pente, charge graveleuse, drainage).

C a r t e s de p o t e n t i a l i t é . — Pour l'établissement de la carte de potentialiténous avons pris en considération la « potentialité partielle » correspondant aux sols dont ledegré de saturation était compris entre 30 et 50% dans les horizons B et C et supérieur à 50%dans les horizons humifères.

La classe de potentialité attribuée aux unités cartographiques est celle correspondant àla valeur maximale de l'indice de « potentialité partielle » (Ipa) définie en application desconventions décrites plus haut.

C a r t e s d ' a m é n a g e m e n t . — Au terme de cette note on est en droit de sedemander si l'aménagement d'un territoire doit s'appuyer sur l'aptitude des sols dérivant deleur productivité ou de leur potentialité.

Toute planification du développement agricole d'une région suppose la définition destypes et niveaux d'aménagement ainsi que l'existence d'un personnel d'encadrement chargéde son application. Dès lors, on doit admettre que cette planification devra se baser sur la« potentialité partielle » des sols.

Sans vouloir négliger l'incidence des facteurs extrapédologiques (phytotechniques,sanitaires, économiques, sociaux, fonciers) sur l'aménagement, il appert que la planificationdevra prendre non seulement en considération la productivité ou la potentialité des solsmais également la localisation, la répartition, la densité, l'occupation actuelle des surfacesaménageables. Vu les relations étroites unissant les caractères physiographiques du paysage,la répartition et la valeur des gîtes agricoles on peut aisément définir sur ces bases des« unités paysagiques d'aptitude » qui permettront d'étayer les programmes d'aménagement.

§ 7. — APPLICATIONS

A. — APPLICATIONS A LA THÉ/CULTURE

Dans l'introduction on a mis en évidence les objectifs fondamentaux que poursuivaitcette étude, à savoir l'inventaire pédologique des gîtes à vocation théicole. Il est dès lorsapparu utile de synthétiser les connaissances acquises dans ce domaine tant en ce quiconcerne les exigences pédologiques du théier qu'en ce qui a trait aux améliorationssusceptibles d'être appliquées en vue de favoriser la productivité des sols.

64

Page 64: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

1. Exigences pédologiques du théier [16].

« Le théier vient sur des sols d'origines très diverses : sols alluvionnaires organiques ounon, sols volcaniques, sols développés sur roches sédimentaires ou métamorphiques.

Ni la nature du matériau parental, ni la composition granulométrique, ni même la richessechimique ne peuvent, a priori, être considérées comme déterminantes dans le choix des solsà thé.

Le théier ne se développe convenablement que sur sols acides; sans être réellement uneplante calcifuge, il accumule cependant l'aluminium dans ses jeunes feuilles. En pratique,le pH optimum est voisin de 5,5 mais beaucoup de sols à théier ont des pH compris entre4,5 et 5; de telles valeurs ont comme corollaire un faible taux de saturation du complexed'échange. Les principaux facteurs qui paraissent aussi influencer la réussite théicole sont laprofondeur de la couche meuble et sa perméabilité. Le système radiculaire du théier s'enfonce,en effet, profondément dans le sol et ne supporte pas, même temporairement, l'eau stagnante.Un bon état structural favorisera donc à la fois la pénétration des racines et l'élimination del'eau excédentaire. Les bons sols à théier sont, en outre, caractérisés par un horizon humifèrebien développé. Les sols érodés ou décapés demanderont à être enrichis en matière organiqueavant la mise sous culture. En marais ou dans les formations alluviales, le théier donnera debons résultats à condition que l'on puisse maîtriser le plan d'eau et maintenir la nappephréatique à une profondeur voisine de 90-120 cm ».

2. Améliorations des sols à théier.

Quelques propositions ont été formulées en vue d'améliorer la productivité théicole dessols d'altitude. La plupart de celles-ci sont dues à FLEMAL [16, 17].

1 ° Dans le cas du défrichement récent d'une forêt, il est indispensable de prendre des mesurespour prévenir la formation de foyers de maladies de racines (Armillariella, Rosellinia) aux-quelles le théier est très sensible. Après débroussage et mise en tas du sous-bois, les grandsarbres doivent soit être annelés ou empoisonnés un an avant abattage, soit être complète-ment déssouchés lors de l'abattage.

Les opérations de défrichement se poursuivent ensuite par le débitage, le débardage etpar l'incinération des produits de la forêt. Un très léger labour pour minéraliser la litière suividu nivellement et une trouaison compléteront les travaux de préparation du terrain.

Dans les cas des jachères et des terres de culture, la végétation est fauchée et mise enandains. On procède ensuite à l'extirpation des souches ligneuses et à leur incinération, puisà un premier labour superficiel (20 cm). Un second labour profond (50 cm) est indispensablepour ameublir et aérer le sol, il est suivi de trouaison.

La plantation des théiers dans les sols sous prairie permanente ne devrait être entreprisequ'après amélioration préalable de leurs propriétés physico-chimiques (structure, degréde saturation, etc.). Certains ont proposé de faire précéder la plantation des théiers de deuxannées de culture (éleusine, patates douces, etc.) ou de jachères à légumineuses annuellesou bisannuelles (mélange de Lupinus, Crota/aria et Tephrosia). Dans ces terrains, il faut avanttout ameublir et démembrer les horizons superficiels et plus particulièrement l'horizon« socle » par des labours très profonds et ensuite les enrichir en matière organique. Lapréparation du terrain est ensuite la même que dans les cas précédents.

A la station de Recherches agronomiques de l'ISABU à Kisozi, DETROZ [14] a entrepris,dès 1966, une série d'essais dans le but de définir les modalités de préparation des solssusceptibles d'autoriser un aménagement théicole économiquement rentable sous prairiepermanente. Le protocole prévoyait deux années de préparation du sol avant la plantationdes théiers sauf pour le témoin. Tous les objets ont reçu et reçoivent des applications d'engrais

65

Page 65: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

minéraux de composition et en quantités variables dès les travaux de préparation du sol; letémoin ne reçoit toutefois la première application d'engrais qu'à la plantation des théiers.En se basant sur la vigueur végétative des plantes et sur les produits des premiers tippings,l'expérimentateur a déjà pu dégager certaines conclusions de l'essai établi sur des ferralsolsargileux lourds humifères d'altitude dérivés des schistes. On peut les synthétiser comme suit:— la réussite de l'implantation théicole sur des prairies d'altitude est en grande partie

conditionnée par le mode de préparation du terrain avant la plantation ;— la préparation du terrain par des cultures de patates douces et d'éleusine semble la plus

favorable;— l'apport de matière organique par enfouissement des légumineuses joue un rôle très

bénéfique;— le creusement de fossés aveugles paraît également souhaitable;— la protection des plantations soit par des brise-vent, soit par des haies de Tephrosia est

très utile.

L'auteur préconise, au stade actuel de l'expérimentation, la méthode de préparation dusol suivante : deux années de cultures vivrières (patates douces-éleusine), insertion de semisde légumineuses arbustives et annuelles à enfouir, creusement de fossés aveugles. Malgréle coût élevé de cette technique, il apparaît cependant que ces investissements sont ouseront économiquement rentables.

2° Des drains transversaux et drains aveugles constituent le système antiérosif permanentqui fait l'objet de curages réguliers. Le réseau est complété par des lignes de fossés aveuglesplacés strictement en quinconce tous les 4, 3 et 2 interlignes. La culture de plantes inter-calaires dans les interlignes non occupés par les fossés aveugles renforce encore le dispositifantiérosif.

3° Immédiatement après plantation, des légumineuses annuelles ou bisannuelles sontsemées dans les interlignes qui ne sont pas occupés par les fossés aveugles.

4° Plantation de brise-vent pour protéger les jardins de théiers exposés aux vents dominants.

5° La plus grande partie des sols à théier au Burundi sont très faiblement saturés, ce quijustifie l'emploi de formules complètes N-P-K-Ca-Mg pour leur fumure minérale. Lesbesoins des jeunes théiers non en rapport, dont la charpente doit être formée, ne sont pasidentiques à ceux des théiers en rapport car, dans ce cas, il faut assurer une production foliaireabondante.

A la mise en place, l'incorporation au trou de plantation de 5 kg de fumier de ferme avec10 g de superphosphate triple ou, en l'absence de fumier de 25 g de superphosphate tripleexerce un effet très favorable sur la croissance. Pendant la phase de non rapport (24-30 mois),des formules N-P-K plus riches en phosphore et potasse sont indiquées. Au Kivu [23], lesjeunes théiers répondaient très favorablement à un équilibre N-P-K 10-7-15. Des formulescomplexes voisines (par exemples, 12-12-17-2 ou 13-9-20-5) sont aussi susceptibles dedonner de bons résultats tout en étant d'un emploi facile. Sur les sols fertiles, ces formulespeuvent être complétées par des applications d'azote ou des formules à dominance azotée.La dose à appliquer correspond à 50 kg d'azote la première année et à 75 kg la secondeannée, mais la dose est fractionnée.

Lorsque les théiers entrent en rapport, la formule doit être modifiée pour comporter unetrès nette dominance azotée indispensable à la production des feuilles. Des équilibresN-P-K 5-1 -1 ou 4-1-1 (selon la richesse plus ou moins grande des sols) tels qu'actuellementrecommandés au Kenya [41, 37] nous semblent également indiqués pour les sols du Burundi.

Dans les sols riches (ferrisols relativement bien saturés) on peut envisager l'emploid'engrais azotés et passer aux engrais complets au moment où les réserves en potassium et

66

Page 66: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

phosphore commencent à s'épuiser. Sur les théiers en rapport, la quantité d'engrais à appliquerannuellement correspond à 100 kg d'azote/ha lorsque les théiers assurent une couverturecomplète du sol. Les engrais doivent toujours être utilisés en saison des pluies et on commenceleur application un an après la plantation en stumps.

D'après des résultats d'essais plus récents [21], la formule préconisée pour les champsen production aurait une composition voisine de 25-5-5 et 25-5-10. La dose optimale àappliquer n'est pas encore définie; on sait toutefois que pour 240 kg d'azote/ha/an appliquésen deux fois, l'augmentation de rendement est toujours proportionnelle à la dose. La doseminimale de réponse à l'azote se situe vers 40 kg/ha/an. Le phosphore est également néces-saire même après abattage de la forêt naturelle, car, dans tous les essais, il se pose en facteurlimitant, un à trois ans après la mise en rapport.

3. Relations sols-rendements thé [31].

Les données recueillies dans les différents essais réalisés depuis 1961 dans la régionétudiée permettent de dégager certaines conclusions d'ordre pratique.

D'une manière générale, on a constaté que les sols argileux (très) lourds (ferrisols argileux(très) lourds dérivés des schistes influencés par les roches basiques) assurent les meilleursrendements malgré un arrêt brutal de la croissance et de la production au début de la saisonsèche, arrêt qui peut encore se prolonger deux mois après la reprise des pluies. Pour augmenterla productivité de ces sols, on se propose de contrecarrer les effets de la sécheresse (évapo-transpiration) par l'apport de quantités suffisantes de paillis (mulching) dans les parcellesà la fin de la saison des pluies et en laissant sur le sol les produits des tailles. Ces apportscontribueront aussi à compenser partiellement les pertes en éléments biogènes dues auxexportations.

Sur les ferralsols argileux dérivés des schistes, du complexe schisto-métamorphiqueinfluencé par les granites et les gneiss ainsi que des formations fortement micacées, lesthéiers accusent, dans l'ensemble, une croissance et une production moins favorables et lescarences y semblent plus marquées; de plus, les charpentes sont moins bien développées. Ilsemble cependant que l'application de doses d'engrais plus fortes et mieux réparties, unapport de paillis de protection en saison sèche et des mesures phytosanitaires appropriées,assureraient un meilleur rendement de ces sols.

En conclusion et sur la base des récoltes enregistrées, on peut admettre que si l'onparvient à maîtriser les effets défavorables de la saison sèche (arrêt ou ralentissement deproduction pendant plusieurs mois) les ferrisols argileux (très) lourds pourront donner desrendements sensiblement plus élevés que les autres sols, à condition que leurs horizonshumifères à structure grumeleuse ou polyédrique stable n'aient pas été décapés.

B. — APPLICATIONS A L'AGRICULTURE LOCALE

MAES [26], dans le domaine des cultures vivrières, a formulé des propositions pourfavoriser l'évolution de la productivité vers la potentialité. L'évolution des sols sous prairiesd'altitude sera différente suivant le mode d'exploitation. Les méthodes et techniques cultu-rales, la rotation ou pseudo-rotation, la fumure (nature, composition, doses), le type dejachère sont autant d'éléments qui varient suivant que les soles concernées se trouventen milieu rural (type local), en paysannats contrôlés ou en stations de multiplication (typeprogressiste).

En milieu rural, seules les cultures traditionnelles (maïs, pois, haricots, patates douces,éleusines, courges, pommes de terre, etc.) sont pratiquées; ne seront fumés (10 à 15 t fumierde ferme/ha) que la patate douce, le haricot, la courge, tandis que le maïs, proche du « rugo »

67

Page 67: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

(habitation locale) pourra, si nécessaire, bénéficier de fumier. La pseudo-rotation débutera,sur sol de prairie vierge, par un écobuage et une culture d'éleusine qui seront suivis de patatesdouces bien fumées. Le sol ainsi ouvert recevra, durant un à trois ans, pour autant qu'il soitproche du « rugo », une culture de maïs suivie de pois; en mélange au maïs et pois se trou-veront associés haricots, pommes de terre, courges. Une culture d'éleusine achèvera géné-ralement cette pseudo-rotation qui préludera à la jachère naturelle; une nouvelle mise sousculture ne sera décidée que lorsque la jachère sera abondante. En région supérieure à 2 100 m,le paysan cultivera un peu de froment. Dans les centres de multiplication, l'éleusine et lapatate douce (30 t fumier/ha) entameront, sur sol de prairie, la rotation tandis qu'aprèsjachère la pomme de terre débutera la mise en culture (30 t/ha) ; se succéderont ensuite lefroment (10 t/ha) ou le haricot (30 t/ha) et durant un à deux ans du maïs (1 e r saison) etdes pois (2e saison) ; viendront alors dans l'ordre le haricot, le froment, la pomme de terreet le haricot ou un engrais vert en cas de prolongation de la rotation d'un an. Après cinq àsept ans de culture, la sole passera en jachère à Sétaria bien fumée et restera en place environtrois ans. Au cours de la rotation, hormis l'éleusine, l'ensemble des cultures bénéficieront defumier tandis que la jachère recevra annuellement 300 kg/ha d'engrais N-P-K de compositionvoisine de 12-24-12. Enfin, notons qu'une lutte antiérosive efficace sera installée dès l'ouver-ture. Un essai, mettant en comparaison ces deux systèmes et un type intermédiaire (culturestraditionnelles de rapport, emploi de fumier à doses plus faibles qu'en station) a été mis enplace à la station ISABU de Kisozi en 1964. Les rendements moyens (kg/ha) pour lesdiverses cultures sont rapportés ci-dessous. Les essais étaient établis sur des ferraIsolsargileux humifères d'altitude dérivés du complexe schisto-quartzitique.

TYPESCultures

Local Intermédiaire Progressiste

Mais 1 175 1 325 1 882Eleusine 296 900 864Froment — 451 950Pois 136 368 664Haricot 173 142 659Pommes de terre 1 358 4 753 6 326Patate douce 8796 10892 12154

Ces résultats mettent en évidence l'influence prépondérante de la fumure et des méthodesculturales sur la productivité des sols de prairie tout en attirant l'attention sur les faiblesrendements obtenus dans le cadre d'une agriculture strictement traditionnelle.

Dans cet ordre d'idées, on peut également signaler que le Groupe pédologique del'ISAR a établi, en milieu rural d'altitude, un réseau d'essais engrais sur plantes vivrièresdans des terrains mis à sa disposition par les fermiers.

Les buts poursuivis étaient multiples: connaître la réponse des cultures vivrières auxengrais chimiques dans le cadre rural en adoptant les systèmes d'agriculture traditionnelle,mettre en évidence les éventuelles relations sols-engrais-cultures, sensibiliser, par l'exemple,les fermiers aux techniques progressistes d'intensification.

Le protocole était simple; choix dans les terres du fermier d'une parcelle d'un are, diviséeultérieurement en parcelle témoin (1/2 are) et parcelle objet (1/2 are). Les formules engraisappliquées étaient celles qui s'étaient avérées les plus favorables lors des essais effectués àla Station de Rubona à savoir une formule N-P-K de composition 10-50-20 pour les légumi-neuses, 20-10-10 pour les graminées; la dose étant de 400 kg/ha. La contribution du fermierse limitait à l'entretien des parcelles suivant les méthodes traditionnelles et à la récolte séparéedes objets, les produits des récoltes restant la propriété du fermier.

68

Page 68: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

Ce type d'essai réalisé sans encadrement permanent, sans protocole précis concernantla préparation du sol, le mode et la densité des semis, ne peut être livré à l'étude statistiqueet les résultats qui en découlent doivent être interprétés dans un esprit agronomique etconsidérés comme orientatifs.

Nous empruntons à NEEL [46] quelques-uns des résultats obtenus. La comparaison portesur deux grands groupes de sols: les ferrisols humifères anthropiques à degré de saturationdu complexe d'échange supérieur à 15% (sols dont les propriétés physico-chimiques etmorphologiques ont été améliorées par la mise en culture) et les ferrisols et les ferralsolshumifères sous couvert naturel (prairies permanentes) à degré de saturation inférieur à 15%.

Rendements(Haricots,

kg/ha)

Minimum

Maximum

Moyen

Ferrisols anthropiques

degré de saturation > 15%

Témoin

90

738

387

Engrais

90

1 220

493

Ferrisols/sols récentsFerralsols

degré de saturation < 15 %

Témoin

10

504

245

Engrais

58

530

270

69

Page 69: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

BIBLIOGRAPHIE

[1] XXX. Bulletin climatologique annuel de la République du Rwanda et du Royaumedu Burundi. Années 1962, 1963. Bureau climatologique de I'ISAR et de I'ISABU,Rubona, ronéotypé (1963, 1964).

[2] XXX. Bulletin climatologique annuel du Royaume du Burundi. Année 1964. Bureauclimatologique de l'ISABU, Kisozi, ronéotypé (1965).

[3] XXX. Données climatologiques du réseau d'écoclimatologie de l'Institut des SciencesAgronomiques du Burundi. Années 1965,1966. Bureau climatologique de I'ISABU,Kisozi, ronéotypé (1966-1967).

[4] XXX. Chutes de pluies: 1960-1967. République du Burundi, Centre météorologique,Publication N° 3, Bujumbura, ronéotypé (1968).

[5] ANTOINE, P., Fractionnement et caractérisation des matières humiques de quelquessols tropicaux, Univ. Cathol. Louvain, ronéotypé (1965).

[6] AUBERT, G. et DUCHAUFOUR, P., Projet de classification des sols. VIe Congr. Int. Sei.Sol.Paris, p. 597-604 (1956).

[7] BAUDELET, P., Étude économique et sociale, in Étude sur l'introduction de la culturedu thé en milieu rural dans la région de Muramvya (Burundi) ISABU, Bujumbura(1968).

[8] BULTOT, F., Carte des régions climatiques du Congo Belge établie d'après les critèresde Koppen. Bureau Ciimatologique, Communication N° 2. Publ. I.N.É.A.C.,Coll. in-4°, Bruxelles (1950).

[9] BULTOT, F., Étude statistique des chutes de grêle au Congo Belge et au Rwanda-Urundi. Bureau Climatologique, Communication N° 17. Publ. I.N.É.A.C., Coll. in-4°,Bruxelles (1959).

[10] CARVALHO, J. et CARDOSO, Soil Survey and Land Use Planning in Portugal, IX" Congr.Int. Sei. Sol. Adélaïde (1968).

[11 ] CHAMPROUX, V.P., Productivité et potentialité des sols. Préliminaires à l'aménagement.Application aux régions naturelles de Mayaga-Bugesera, République du Rwanda.Univ. Cathol. Louvain, ronéotypé (1967).

[12] CHENERV, E.M., An introduction to the soils of the Uganda protectorate. Memoirs ofthe Research Divisions. Série I Number I, Dept. Agriculture, Uganda (1960).

[13] DENISOFF, I., Synthèse des sols explorés au Ruanda-Urundi, I.N.É.A.C., Rubona,ronéotypé (1959).

[14] DETROZ, J., Note de synthèse préliminaire de l'essai d'ouverture sur prairies d'altitudeen vue de la plantation de théiers, in Réunion Théicole, ISABU, Bujumbura (1970).

[15] DUCHAUFOUR, P., Précis de pédologie. Masson, Paris (1970).[16] FLÉMAL, J., HERBILLON, A. et KESTEMONT, J.E., Étude générale des possibilités de

culture du théier au Burundi et au Rwanda, ISAR et ISABU, Bujumbura (1963).[17] FLÉMAL, J., Directives phytotechniques pour la culture du théier d'Assam au Burundi

(en préparation) ISABU, Bujumbura (1972).[18] FRANKART, R., HERBILLON, A. et VERHOEVEN, H., Bugesera-Mayaga-Busoni (Rwanda-

Burundi). Carte pédologique et notice explicative. ITC Delft, Holland, ronéotypé(1963).

70

Page 70: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

[19] FRANKART, R., HERBILLON, A. et SOTTIAUX, G., Prospection des terroirs théicoles duBurundi, ISABU et CEST, Bujumbura (1964).

[20] FRANKART, R., Notice explicative de la carte des sols. Publ. I.N.É.A.C., Carte des solset de la végétation du Congo, Rwanda et Burundi. Livraison 21 : Paysannat Babua,Bruxelles (1967).

[21 ] FRANSSEN, G., Note sur les essais engrais en théiculture au Burundi, in Réunionthéicole ISABU, Bujumbura (1970).

[22] GIBBS, H.S. et LEAVV, M.L, Soil Survey Interpretation in New Zealand. IXe Congr.Int. Sei. Sol. Adelaide (1968).

[23] I.N.É.A.C., Rapport annuel pour l'exercice 1959, p. 425, Bruxelles (1960).[24] JACKSON, M.L., Weathering of primary and secondary minerals. IX° Congr. Int. Sei.

Sol. Adelaide (1968).[25] LEBRUN, J., La végétation et les territoires botaniques du Rwanda-Burundi. Les natu-

ralistes belges, p. 24-48 (1956).[26] MAES, F., Note sur l'essai de systèmes culturaux, ISABU, Bujumbura, ronéotypé (1971 ).[27] OBENG, H.B., Land Capability Classification of the Soil of Ghana under practices of

mechanized and land cultivation for crop and livestock production. IXe Congr.Int. Sei. Sol. Adelaide (1968).

[28] RIQUIER, Notice explicative des cartes de productivité et de potentialité des sols,F.A.O. Rome, ronéotypé (1964).

[29] SALÉE, A., Constitution géologique du Rwanda Oriental. Mémoires de l'Institutgéologique de l'Université de Louvain. V-ll (1928).

[30] SOTTIAUX, G., Notice explicative de la carte d'utilisation des sols de la région deMuramvya-Bugarama. Annexe N° 6 au Rapport annuel de l'ISABU pour 1965,ronéotypé (1966).

[31 ] SOTTIAUX, G. et VITS, R.., Conclusions sur le rendement et le comportement desthéiers dans différents sols en milieu rural (Muramvya), in Réunion Théicole,ISABU, Bujumbura (1970).

[32] STORIE, R.E., Land classification as used in California for the classification of landfor taxation purpose. Ve Congr. Int. Sei. Sol. Léopoldville (1954).

[33] Sys, C, en collaboration avec VAN WAMBEKE, A., FRANKART, R., GILSON, P., JONGEN, P.,PECROT, A., BERCE, J.M. et JAMAGNE, M., La cartographie des sols au Congo,ses principes et ses méthodes. Publ. I.N.É.A.C, Série technique N° 66, Bruxelles(1961).

[34] Sys, C, Notice explicative de la carte des sols. Publ. I.N.E.A.C, Carte des Sols etde la Végétation du Congo, Rwanda, Burundi, Bruxelles (1963).

[35] Sys, C, Les sols de l'Afrique Centrale dans la classification américaine (7th Approxi-mation). Sols Africains, Vol. XIV, N° 1-2 Niamey, Niger (1969).

[36] TAVERNIER, R. et Sys, C, Classification of the soils of the Republic of Congo (Kinshasa),Pédologie, N° spec. 3. Soil Classification, International Symposium (1965).

[37] Tea Estate Practice, (Tea Research Institute of East Africa) Publ. Tea Boards of Kenya,Tanganyika and Uganda (1966).

[38] VAN WAMBEKE, A., Notice explicative de la carte des sols, Rwanda et Burundi. Publ.I.N.É.A.C, Carte des Sols et de la Végétation du Congo, Rwanda, Burundi,Bruxelles (1963).

[39] VINK, A.P.A., Aspects de la pédologie appliquée. La Braconnière, Neufchâtel, Suisse(1963).

71

Page 71: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

(40) ViTS, R., Étude de l'aménagement et Projet de financement, in Étude sur l'introductionde la culture du thé en milieu rural dans la région de Muramvya (Burundi) ISABU,Bujumbura, ronéotypé (1968).

[41] WILLSON, K.C., Potassium in East African Tea. Tea, vol 7, 2, pp. 15-21 (1966).[42] Bulletin du Service Géologique du Rwanda et du Burundi.[43] Soil Survey Manual, U.S. Dept. Agriculture, Handbook N° 18 (1951).[44] Soil Classification. A comprehensive system. 7th Approximation, U.S. Dept. of Agri-

culture, Supplement 1967.[45] Classification des Sols, Travaux C.P.C.S. Laboratoire E.N.S.A. Grignon, France (1967).[46] NEEL, H., Région de la Rwondo, Étude pédologique, ISAR (ronéotypé 1971).

72

Page 72: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

ANNEXE

DESCRIPTION ET ANALYSE DES PROFILS

Note sur les unités utilisées dans les tableaux d'analyse.

Granulométrie: exprimée en microns et en % de la partie minérale du sol séchéà l'air. Séparation en 8 fractions à I'ATTERBERG.

Carbone : en % du sol séché à l'air. Méthode WALKLEY et BLACK.

Azote : en % du sol séché à l'air. Micro-Kjeldahl.pH H2O: rapport sol/eau = 1/5.Cations échangeables, capacité d'échange cationique (Valeur T) : en m.éq./100 g

de sol. Méthode à l'acétate d'ammonium à pH 7.Somme des cations échangeables (2) : en m.éq./100 g de sol.

somme des cations échangeablesDegré de saturation (V) en % : V = x 100

capacité d'échange cationiqueLa majorité des analyses granulométriques ont été effectuées par les laboratoires

pédologiques de l'ISAR (Institut des Sciences Agronomiques du Rwanda),

Analyses duCentre d'Études des Sols Tropicaux

de l'Université Catholique de Louvain.

Page 73: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

Unité cartographique: Ia-S/p2Muramvya.Paysage accidenté, rajeuni, altitude 2 000 m, versant à pente modérée.Ferrisol argileux très lourd, ocre-rouge, à horizon sombre, dérivé des schistes avec intrusions basiques et

développé sous cultures permanentes (bananeraies).

APl 0-12 cm

12-26 cm

26-31 cm

31-84 cm

B23s/R 84-140 cm

140-200 cm

Description.

argileux très lourd, très faiblement micacé; brun-rouge (5 YR 4/4), légèrement plastique;ferme en place; frais; structure grumeleuse moyenne (2,5 mm), très bien développée,stable, revêtements colorés luisants très nombreux associés à des polyèdres luisants ànoyau figé, localement gros polyèdres (sub)anguleux luisants; racines et radicellesnombreuses; transition distincte à graduelle.

argileux très lourd, brun-rouge (5 YR 4/4), ferme en place, frais; structure grumeleusemoyenne, très bien développée, très stable, grumeaux à enduits colorés luisants; locale-ment gros « granules » luisants de toutes formes à noyau ocre-rouge (5 YR 4/6) ; radicelleset racines nombreuses; transition distincte et régulière.

argileux très lourd, très faiblement micacé; ocre-rouge (5 YR 4/8), légèrement plastique;très ferme en place; frais; structure polyédrique à légère tendance anguleuse, fine etmoyenne, très bien développée, stable, les polyèdres se détruisent en grumeaux etgranules luisants, figés, des revêtements luisants, colorés., brun-rouge (5 YR 4/4), épais,couvrent certaines faces de nombreuses unités structurales, leur intensité diminue avec laprofondeur; rares fentes de rétraction; racines et radicelles peu nombreuses; transitiongraduelle et régulière.

argileux très lourd, ocre-rouge (5 YR 4/8), très ferme en place, friable; structure poly-édrique subanguleuse, moyenne et grossière, bien développée, assez stable, se détruisanten grumeaux fins et moyens; les plages à enduits épais, colorés, luisants sont pluslocalisées, en nappe, quoique toujours nombreuses; radicelles rares; transition graduelleet régulière.

argileux très lourd, peu ou pas micacé, rouge (3,75 YR 4/6), peu plastique, ferme en place;frais; structure polyédrique subanguleuse, fine et moyenne, moyennement développée,peu stable, sauf les très nombreux « granules » luisants; le pourcentage de « granules »augmente fortement en profondeur; radicelles rares.

prélèvement à la sonde entre 190 et 230 cm.

Horizon

ApiiApi2B21SB22SB23s/R

C

Horizon

ApiiApj2B 2 UB22SB23s/R

C

Profon-deur(cm)

0-1212-2626-3'31-8484-140

140-200

C

1,641,800,600,511,080,48

CouleurMunsell dusol humide

5 YR 4/45YR4/45 YR 4/85 YR 4/8

3,75 YR 4/6

N

0,230,220,120,090,100,08

C/N

7,18.25,05,7

10,86,0

Refusà

2 mm

——

Granulométrie ([/.) en %

0-2

68,373,074,979,776,978,9

pH

H20

5,85,95,85,75,44,9

3,95,35,24,94,74,0

2-20

9,29,08,14,15,05,0

20-53

11,411,3

9,710,112,010,2

53-1054,22,84,42,32,42,2

105-2103,42,10,32,01,92,0

210-5002,01,31,21,11,11,0

500-1 000

1,00,30,30,40,40,5

1 000-2 000

0,50,21,10,30,30,2

Complexe adsorbant en m. éq./100 g sol

Ca

6,406,203,703,201,700,90

EchangeMg

3,523,402,322,802,800,88

K

0,800,900,380,380,240,28

NH4AC N

Na

0,280,120,360,160,160,24

S

11,0010,626,766,544,902,30

T

15,614,610,0

9,89,29,3

V

70,572,767,666,753.224,7

74

Page 74: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

Unité cartographique: Ij-F/P2

Muramvya.

Paysage en « dôme ».

Ferralsol humifère d'altitude, argileux, ocre-rouge, dérivé des schistes et développé sous jeunes jachères.

Description.

Ap

B

B

0-18 cm argileux; légèrement massif en place; brun foncé (7 5 YR 3/2-3/4); ferme; structuregrumeleuse, moyenne et fine, moyennement à bien développée; grains de sable lavéstrès rares ; radicelles nombreuses ; transition graduelle et régulière.

18-27 cm argileux, légèrement plastique; brun foncé (7,5 YR 4/4-3/3); structure polyédriquesubanguleuse moyenne, moyennement développée, assez stable, absence de revêtements ;radicelles nombreuses; transition graduelle et régulière.

27-52 cm argileux, plastique; brun-rouge (5 YR 4/4) ; structure polyédrique subanguleuse moyenne,moyennement développée, peu stable, pas de revêtements; radicelles nombreuses;transition graduelle et régulière.

B3/R 52-111 cm argileux, légèrement ferme en place; brun-rouge (6,75 YR 4/4); frais; structure poly-édrique moyenne à grossière, à légère tendance subanguleuse, moyennement à faiblementdéveloppée, absence de revêtements; radicelles assez nombreuses; transition graduelleet régulière.

C 111-150 cm argileux, légèrement micacé, ocre-rouge (5 YR 5/6); ferme en place; frais; structurepolyédrique subanguleuse, moyennement bien développée, rares revêtements, présencede « granules » à noyaux figés constellés de gros grains de sable, certains ont une pelliculesuperficielle brillante.

Horizon

Ap

Bi

B2c

B3/R

C

Horizon

Ap

Bi

B2c

B3/R

C

Profon-deur(cm)

0-18

18-27

27-52

52-111

111-150

C(%)

2,13

2.00

1,35

1,20

0,54

CouleurMunsell dusol humide

7,5 YR 3/2-3/4

7,5 YR 4/4-3/3

5 YR 4/4

6,75 YR 4/4

5 YR 5/6

N(%)

0,21

0,20

0,14

0,12

0,07

C/N

10,1

10,0

9.6

10,0

7,7

Refusà

2 mm(%)

Granulométrie (\x) en %

0-2

56,6

58,6

62,2

60,0

59,6

pH

H2O

4,9

5,1

5,0

5,2

5,1

KCI

4,0

4,2

4,1

4,0

4,1

2-20

5,4

3,6

2,1

3,6

2,9

20-53

5,9

6,1

3,8

5,7

6.2

53-105

4,7

5 6

4,8

4,5

4,6

105-210

11,8

11,2

11,0

11,2

12.2

210-500

7,3

7,2

6,1

6,5

6,4

500-1 000

4,6

4,2

6,1

4,9

4,2

1 000-2 000

3,7

3,5

3,9

3,6

3,9

Complexe adsorbant en m. éq./100 g sol

Echange NH4AC N

Ca

1,00

0,70

0,70

0,70

0,70

Mg

0,40

0,40

0,28

0,20

0,28

K

0,24

0,24

0,20

0,24

0,12

Na

0,08

0,12

0,08

0,20

0,10

2

1,72

1,46

1,26

1,34

1,20

• T

17,4

15,4

13,5

12,5

9,5

V(%)

9,8

9,5

9,3

10,7

12,6

75

Page 75: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

Unité cartographique: IMuramvya.

Sommet de colline arrondie (« dôme »).Ferralsol humifère d'altitude, argileux, ocre, à horizon sombre, dérivé de schistes et développé sous jachère

forestière.

B3/R

Description.

0-2 cm mince litière non décomposée.2-28 cm argilo-sableux à argileux, brun foncé (8,75 YR 3/2); très légèrement ferme en place;

frais; « massif»; structure grumeleuse, très fine à fine, peu stable, associée à quelquesgrumeaux moyens instables; radicelles denses; activité faunique normale; transitionondulante et distincte.

28-50 cm argilo-sableux à argileux, brun foncé (7,5 YR 3/2); ferme en place; frais; structure« massive », les polyèdres éclatent en grumeaux et grains simples sous faible pression,ces polyèdres ont des faces mates planes; radicelles nombreuses; horizon parcouru degrosses traînées d'infiltration humifère; quelques rares concrétions ocre-rouge (inciné-ration) ; transition régulière.

50-83 cm argileux, brun-rouge (5 YR 4/4), localement brun (7,5 YR 4/4), légèrement micacé;peu ferme en place; frais; structure subanguleuse moyenne, moyennement développée,les faces des agrégats sont légèrement poudreuses, dépourvues de revêtements, lesagrégats sont peu stables; radicelles nombreuses; présence d'infiltrations humifères;transition graduelle et régulière.

83-108 cm argileux, brun-rouge foncé à brun foncé (6,75 YR 3/2), légèrement micacé; peu fermeen place; frais; structure polyédrique subanguleuse instable sauf quelques granulesbruns noirâtres plus résistants, à noyaux figés, dispersés dans la masse, absence derevêtements; radicelles peu nombreuses; transition graduelle et régulière.

108-131 cm argileux, brun-rouge (5 YR 4/4), légèrement micacé; légèrement ferme en place; frais;structure faiblement développée, peu stable; radicelles peu nombreuses; transitiongraduelle à distincte, régulière.

131-150 cm argileux, ocre-rouge (5 YR 4/6), micacé; ferme en place; frais; structure polyédriquemoyenne, moyennement à faiblement développée, peu stable, absence de revêtements,faces des agrégats non poudreux, quelques « granules » figés; radicelles peu nombreuses.

220-250 cm Echantillon prélevé à la sonde entre 2,20 et 2,50 m : argileux, rouge (2,5 YR 4/6),légèrement micacé.

A p i

A3B2cB3/RC i

c2sonde

Horizon

A p i

A3B2eB3/RCi

c2sonde

Profon-deur(cm)

2-2828-5050-8383-108

108-131131-150220-250

C

3,182,101,381,380,970 560,31

CouleurMunsell dusol humide

8,75 YR 3/27,5 YR 3/27,5 YR 4/4

6,75 YR 3/25 YR 4/45 YR 4/6

2,5 YR 4/6

N

0,380,180,120,080,060,040,03

C/N

8,411,711,517,316,214,010,3

Refusà

2 mm

Granulométrie (n) en %

0-2

43,843,548,748,548,351,248,3

pH

H 2 U

5,05,05,25,25,25,15,2

4,24,24 34,34,24,24,2

2-20

7,05,45,43,03,03,84,8

Ca

0,250,100,400,200,150,250,25

20-53

10,88,68,38,68,24,64,5

53-105

7,56,0

10,09,88,05,15,3

105-210

12,314,310,311,012,514,113,9

210-500

14,317,514,014,915,916,816,9

500-1 000

4,04,22,83,93,93,65,1

Complexe adsorbant en m. éq./100 g sol

Echange

Mg

0,180.100,180,080,140,100,20

K

0,660,200,210,180,100,070,15

NH4Ac N

Na

0,180,150,180,110,090,120,06

2

1,270,550,970,570,480,540,66

T

20,9215,3613,3213,1410,56

8,446,20

1 000-2 000

0,30,50,50,30,20,81,2

V

6,13,67,34,44,56,4

10,6

76

Page 76: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

Unité cartographique: Pn-F/Mi.Muramvya.Paysage accidenté, versant plan à inclinaison comprise entre 12 et 20°.Ferralsol humifère d'altitude, argileux, gris-jaune, à horizon sombre dérivé du complexe schisto-métamorphique.

influencé par les granites et les gneiss et développé sous prairie permanente.

0-16 cm

16-29 cm

A/BR 29-54 cm

54-80 cm

80-104 cm

104-170 cm

Description.

argileux, brun foncé (10 YR 3/2); massif en place; structure localement «massive»,polyèdres à faces mates recouverts de quelques grains lavés, ces polyèdres et granuless'effondrent en grains simples sous forte pression, localement zone pulvérulente ; radicellesdenses; transition distincte et régulière.argileux, brun foncé (10 YR 3/3); massif; structure «massive», gros polyèdres sansclivage naturel, faces mates, grains de quartz anguleux, clairs ou mats; petites radicellesdenses; transition ondulante et irrégulière.argileux, horizon de couleur hétérogène brun foncé (10 YR 3/3) et brun foncé à noir(10 YR 2/2-2/1); massif; ferme en place; les taches noires (structure « massive») sontformées de polyèdres sans plan de clivage naturel, s'affalant sous pression, elles appa-raissent distribuées au hasard dans le profil ; les plages foncées ont une structure apparentéeau A u ; radicelles peu nombreuses; transition régulière et distincte.

argileux, horizon de couleur hétérogène ocre-rouge (5 YR 5/6) et brun-rouge (5 YR 4/4) ;frais; structure polyédrique subanguleuse moyenne, moyennement développée, relative-ment stable; absence de revêtements; radicelles peu nombreuses; transition graduelleet régulière.argileux, couleur hétérogène (cf B,) ; frais; structure polyédrique subanguleuse moyennemoyennement développée, relativement stable; quelques nodules noirâtres; radicellespeu nombreuses; quelques blocs de quartz au plancher de l'horizon; transition abrupteet régulière.

argileux, brun foncé (7,5 YR 5/6); graveleux, granites altérés; gravier formé par unearène granitique à laquelle se mêlent des quartzites; matériel lessivé; radicelles encoreprésentes dans les 25 premiers centimètres.

Horizon

AnAl2

A/BR

BiB2c

D

Horizon

AuAl2A/BRBiB2cD

Profon-deur(cm)

0-1616-2929-54

54-80

80-104

104-170

C(%)

6,071,983,131,020,840,30

CouleurMunsell dusol humide

10YR3/210YR3/310YR2/2-

2/15 YR 5/6-

4/45 YR 5/6-

4/47,5 YR 5/6

N(%)

0,460,200,220,090,060,04

C/N

13,29,9

14,211,314,07,5

Refusà

2 mm(%)

61,9

Granulométrie (\L) en %

0-2

54,554,858,8

53,6

51,8

35,0

pH

H2O

5,25,25,04,84,74,9

KCI

4,24,34,44,24,44,4

2-20

1,70,83,2

6,7

3,5

4,9

20-53

4,24,55,1

6,0

7,1

7,3

53-105

6,44,54,5

5,6

8,8

6,5

105-210

11.513,210,0

9,5

6,7

9,1

210-500

16,917,313,6

13,2

14,3

21,5

500-1 000

3,94,54,3

4,1

5,9

11,1

1 000-2 000

0,90,40,5

1,3

1,9

4,6

Complexe adsorbant en m.éq./100 g sol

Echange NH4AC N

Ca

0,900,200,100,100,200,20

Mg

0,22

K

0,520,200.240,060,060,14

Na

0,100,040,060,020,080,02

S

1,740,440,400,180,340,36

T

22,913,620,210.49,26,6

V(%)

7.63,22,01,73.75,5

77

Page 77: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

Unité cartographique: Pk-

Muramvya.

Sommet de colline en dôme, altitude voisine de 2 100 m.

Ferralsol humifère d'altitude, argileux, gris-jaune, dérivé du complexe métamorphique à faciès granito-gneissique et développé sous prairie. Le profil est coiffé d'un horizon « paratourbeux ».

Description.

0-11 cm argilo-sableux; brun très foncé (10 YR 2/2); massif; pulvérulent, grains de sable lavéstrès nombreux; chevelu radiculaire extrêmement dense; transition régulière et graduelle.

11 -36 cm argileux ; brun très foncé (10 YR 2/2) ; légèrement frais ; structure « massive » se détruisanten petits granules friables et grains simples, les faces des granules sont couvertes desables lavés; chevelu radiculaire très dense; transition régulière et distincte.

36-84 cm argileux; noir (10 YR 2/0); structure «massive» se détruisant en blocs à faces matesdépourvues de grains de sables lavés, les polyèdres éclatent ou s'affaisent sous la moindrepression ; cet horizon de même que A n et A12 a une densité apparente très faible ; cheveluradiculaire très dense; transition graduelle et régulière.

84-123 cm argileux; brun très foncé (10 YR 2/2); structure «massive», instable; présence dequelques polyèdres plus résistants à patine brillante; faible densité apparente; radicellespeu nombreuses; transition graduelle et régulière.

123 cm + horizon de couleur hétérogène, localement gris foncé (7,5 YR 4/4) ; présence du facièsà granules luisants.

Horizon

A n

A,2

A31

A32

C

Horizon

An

A,2

A31

A32

C

Profon-deur(cm)

0-11

11-36

36-84

84-123

123 +

C

8,21

4,92

5,51

3,09

0,91

CouleurMunsell dusol humide

10YR2/2

10 YR2/2

10YR2/0

10 YR 2/2

7,5 YR 4/4

N

0,29

0,21

0,20

0,17

0,12

C/N

28,3

23.4

27,5

18,2

7,5

Refusà

2 mm

Granulométrie (fi.) en %

0-2

43,0

52,4

51,3

50,6

51,2

pH

H2O

4,7

4,9

5,1

5,1

4,9

KCI

3,6

4,2

4,4

4,3

2-20

5,5

4,4

6,4

6,4

4,3

Ca

1,70

0,40

0,40

0,30

0,30

20-53

4,8

4,1

3,7

3,8

7,9

53-105

5,6

7,1

7,2

6,9

8,0

105-210

15,9

14,0

13,9

15,4

12,2

Complexe adsorbant en

Echange

Mg

0,44

0,40

016

0,20

0,16

K

0,50

0,38

0,18

0,20

0,20

NH4AC

Na

0,18

0,22

0,20

0,36

0,32

210-500

14,9

12,2

12,5

11,9

13,1

500-1 000

7,6

3,4

3,5

3,1

2,1

m. éq./100 g so

M

S

2,82

1,40

0,94

1,06

0,98

T

32,2

27,1

26,1

21,5

15,1

1 000-2 000

2,7

2,4

1,5

1,9

1,2

V

8 8

5,2

3,6

4,9

6,5

78

Page 78: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

Unité cartographique : Nq-F/Pi

Muramvya - commune Kiganda.

Flanc de colline arrondie, parsemée de nombreux affleurements granitiques.

Ferralsol humifère d'altitude, argileux à horizon sombre, intergrade vers les ferrisols, dérivé des granites etdéveloppé sous culture (première année de culture après prairie).

Description.

A t l l 0-10 cm argilo-sableux à argileux, micas; brun foncé (7,5 YR 3/2); légèrement frais; structuregrumeleuse, moyenne et grossière (radicelles), instable; radicelles nombreuses; transitiongraduelle et régulière.

Ap2 10-30 cm argilo-sableux à argileux, micas; brun foncé (7.5 YR 3/2-4/2) ; ferme, assez sec; structureà tendance massive, polyèdres grossiers sans faces naturelles de clivage éclatant souspression moyenne en une structure granulaire fine; radicelles nombreuses; transitiongraduelle et régulière.

B2C 30-69 cm argileux, quelques micas; couleur hétérogène brun-rouge (5 YR 4/3); quelques pochesde matière organique; très légèrement frais; structure polyédrique subanguleuse moyennefaiblement développée, instable; radicelles peu nombreuses; transition distincte etrégulière.

R 69-101 cm argilo-sableux à argileux grossier, rares micas et graviers de quartz (arènes) ; brun foncé(6,75 YR 3/2); frais; structure polyédrique subanguleuse, moyenne et grossière, peustable ; radicelles encore assez nombreuses ; transition graduelle et régulière.

Dj 101-120 cm argilo-sableux à argileux graveleux, granulitique (arène); brun-rouge (5 YR 4/4); sansstructure; frais; quelques micas, très rares concrétions ferrugineuses non indurées;radicelles assez nombreuses; transition graduelle et régulière.

D2 120-180 cm argilo-sableux à argileux très graveleux, granulitique, localement limoneux, faiblementmicacé, rouge (2,5 YR 5/6) petits blocs de quartz; radicelles rares.

Horizon

Ap iAp2

B2cRD i

Horizon

A p i

AP2B2oRD,

Profon-deur(cm)

0-1010-30

30-6969-101

101-120

p

3,462,371,261,410,18

CouleurMunsell dusol humide

7,5 YR 3/27,5 YR 3/2-

4/25 YR 4/3

6,75 YR 3/25 YR 4/4

0,260,180,120,110 04

C/N

13,313,210,51284,5

Refusà

2 mm

3,0n.d.

0-2

47,049,5

49,844,339,3

pH

H2O

5,25,05,04,94 7

KCI

4,24,24,24,34 1

2-20

6,05,4

5,66,68,0

Ca

0,530,050 0 30,010,10

Granulométrie (tx) en %

20-50

4,33,8

4,54,36,1

50-100

5,65,4

5,45,65,7

100-250

10,49,6

8,98,38,3

Complexe adsorbant en

Echange

Mg

0,140.030,010,02

K

0190,050,010,05—

250-500

5,04,3

4,23,53,6

500-1 000

7,27,8

8.68,07,5

m. éq./100 g so

NH4ACN

Na

0,37

0,220,070,09

S

1,230,130,270,150,19

T

17,0214,4811,1813,344.32

1 000-2 000

14,514,2

13,019,421,5

°

7,20,92,41.14,4

n.d. = non déterminé.

79

Page 79: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

Unité cartographique: Na-S/p2.

Muramvya - Bukeye.

Sommet de colline granitique.

Ferrisol humifère, argileux, à horizon B2 structural, dérivé des granites et développé sous cultures à degré detechnicité élevé.

Description.

Ap 0-18 cm argileux, micacé, légèrement limoneux; brun-gris foncé (5 YR 4/2) ; structure polyédriquesubanguleuse, moyenne, moyennement développée, très ferme, très stable; légèrementfrais; radicelles rares; transition diffuse et régulière.

B21S 18-36 cm argileux, micacé, légèrement limoneux; brun-gris foncé (5 YR 4/2) ; structure polyédriqueanguleuse, moyenne, bien développée, très ferme en place, très stable, nombreux revête-ments; frais; radicelles peu nombreuses; transition distincte et régulière; charge dequartz, roche pourrie.

B22S 36-71 cm argileux, micacé, légèrement limoneux; couleur hétérogène à dominance (5 YR 4/3-4/4)brun-rouge; structure polyédrique anguleuse moyenne bien développée, très ferme enplace, stable, nombreux revêtements; traces d'infiltration humifère au contact de l'horizonsous-jacent; grains de quartz; radicelles absentes; transition abrupte et ondulante,petites plages de roche altérée.

C/D 71 cm + argileux, micacé, légèrement graveleux (arène granitique), légèrement limoneux; couleurhétérogène due aux roches altérées ou en voie d'altération; charge dense de quartz;radicelles absentes.

Horizon

Ap

B2 is

B22S

C/D

Horizon

Ap

B218

B22S

C/D

Profon-deur(cm)

0-18

18-36

36-71

71 +

C(%)

1,06

0,77

0,47

0,24

CouleurMunsell dusol humide

5 YR 4/2

5 YR 4/2

5 YR 4/3-4/4

N(%)

0,12

0,09

0,07

0,05

C/N

8,8

8,6

6,7

4,8

Refusà

2 mm(%)

n.d.

Granulométrie ((j.) en %

0-2

53,4

53,7

53,9

47,5

pH

H2O

5,6

5,6

5,5

5,3

KCI

4,2

4,1

3,9

3,9

2-20

7,9

7,2

6,8

7,7

20-50

5,5

5,7

4,7

5,5

50-100

5,6

5,5

5,6

5,3

100-250

10,4

10,7

10,1

9,3

250-500

2,6

2,4

2,8

2,7

500-1 000

3,8

4,8

5,1

5,7

1 000-2 000

10,8

10,0

11,0

16,3

Complexe adsorbant en m.éq./100 g sol

Echange NH4AC N

Ca

2.00

1,38

0,60

0,38

Mg

2,33

1,38

0,85

0,36

K

1,59

1,40

1,01

0,83

Na

0,63

0,28

0,22

0,17

S

6,55

4,44

2,68

1,74

T

16,51

16,00

8,64

9,05

V(%)

39,7

27,8

31,0

19,2

n.d. = non déterminé.

80

Page 80: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

Unité cartographique: Mt-(s)/Pi.

Muramvya - route Bugarama-Bujumbura.

Versant de colline, inclinaison 20°-30°.

Ferrisol humifère d'altitude, intergrade sol récent tropical, argilo-sableux à argileux, limoneux, micacé, dérivédes formations micacées, et développé sous recru forestier (fougères) après cultures (incinération) ; solgris-jaune à infiltration humifère profonde.

Description.

Ao 0-2 cm litière formée par l'enchevêtrement du chevelu radiculaire, de débris de bois pourrissant

et de feuilles mortes.

Aj 2-19 cm argilo-sableux micacé, légèrement limoneux, grains de sable lavés; gris très foncé(10 YR 3/1); structure granulaire moyenne, faiblement développée, quelques reliquesmassives; peu stable; frais; racines peu nombreuses mais bien réparties; transition

diffuse et régulière.

A31 19-34 cm argilo-sableux à argileux micacé, limoneux, nombreux grains de sable lavés; gris trèsfoncé (10 YR 3/1); structure granulaire grossière, faiblement développée, peu stable;

frais; système radiculaire peu développé; transition distincte et ondulante.

A32 34-56 cm argilo-sableux à argileux, limoneux, micacé; brun-gris très foncé (10 YR 3/2); structureà tendance polyédrique subanguleuse, moyenne et grossière, faiblement développée,peu stable; frais; radicelles rares; transition diffuse et régulière; localement infiltration

humifère.

AC 56-97 cm argileux à argilo-sableux, limoneux, micacé; brun-gris très foncé (10 YR 3/2) ; structurepolyédrique subanguleuse, moyenne et grossière, faiblement développée; frais; radicellespratiquement absentes.

Horizon

Ao

A i

A31

A32

AC

Horizon

Ao

A i

A31

A32

AC

Profon-deur(cm)

0-2

2-19

19-34

34-56

56-97

C(%)

16,07

4,29

5,27

3,13

2,78

CouleurMunsell dusol humide

10YR3/1

10YR3/1

10YR3/2

10 YR 3/2

N(%)

1,27

0,51

0,55

0,28

0,24

C/N

12,7

8,4

9,6

11,2

11,6

Refusà

2 mm(%)

Granulométrie (\i) en %

0-2

43,8

37,8

40,3

43,6

46,4

pH

H2O

5,5

5,0

4,8

4,9

4,9

KCI

4,4

3,9

3,8

4,0

4,2

2-20

6,2

7,1

9,4

8,3

7,8

20-50

3,4

4,8

5,1

4,6

4,8

50-100

3,8

5,2

5,8

5,8

6,1

100-250

13,0

18,5

17,4

18,2

19,2

250-500

17,9

19,6

16,1

14,7

12,8

500-1 000

10,9

6,4

5,3

4,2

2,7

1 000-2 000

1,0

0,6

0,6

0,6

0,2

Complexe adsorbant en m. éq./100 g sol

Ca

14,8

1,7

0,5

0,3

Echange

Mg

3,7

0,2

0,1

0,1

K

1,3

0,2

0,2

0,1

0,1

NH4Ac N

Na

1,2

0,6

0,2

0,3

0,1

S

21,0

2,7

1,0

0,8

0,2

T

53.4

30,5

32,0

24,9

25,9

V(%)

39,3

8,9

3,1

3,2

0,8

81

Page 81: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

Unité cartographique: Ms-(s)/Fi.Muramvya.Paysage accidenté, versant de colline à pente forte ( > 30°).Ferrisol humifère forestier d'altitude, intergrade vers les sols récents tropicaux argilo-limoneux, micacé, ocre-

jaune dérivé des matériaux micacés et développé sous forêt dégradée.

Aoo 0-5 cmA n 5-7 cm

7-24 cm

24-39 cm

39-66 cm

B2S 66-120 cm

120 cm +

Description.

litière non décomposée, chevelu radiculaire.argilo-limoneux, micacé; brun foncé (7,5 YR 3/2); légèrement ferme en place; frais;structure granulaire grossière, bien développée, stable, quelques grains de sable lavéssur les agrégats; radicelles denses; transition distincte et régulière.argilo-limoneux, micacé; brun foncé (6,75 YR 3/3); ferme en place; frais; structurepolyédrique (à tendance) anguleuse grossière, les faces des polyèdres sont mates, lesgrains de sable blanc rares; radicelles très nombreuses; transition graduelle et régulière.argilo-limoneux, micacé; brun-rouge foncé (6,75 YR 3/4) ; ferme en place;frais; structurepolyédrique subanguleuse ou à tendance anguleuse, moyenne et grossière, bien développée,stable; le caractère « massif » des agrégats quoique encore nettement marqué s'estompe;radicelles nombreuses; transition distincte et régulière.argilo-limoneux, micacé; gris foncé (7,5 YR 4/4) ; très légèrement ferme en place; frais;structure polyédrique subanguleuse, fine et moyenne, bien développée, stable; quelquesrevêtements nets, minces, luisants; radicelles nombreuses; transition graduelle etrégulière.argilo-limoneux, micacé; ocre-jaune (7,5 YR 5/6) ; légèrement ferme en place, très frais;structure polyédrique subanguleuse, moyenne et grossière, bien développée, stable,revêtements nombreux, discontinus, minces luisants sur plus de 50% des agrégats;radicelles peu nombreuses.Echantillon prélevé à la sonde: 120-240 cm passage progressif à la roche altérée schisto-micacée.

Horizon

AooA nA,2Al3B iB28C

Horizon

AooA nAj2Al3B iB2SC

Prof on-

(cm)

0-55-77-24

24-3939-6666-120120 +

16,3010,593,732,041,370,11

Couleur

sol humide

_

7,5 YR 3/26,75 YR 3/36,75 YR 3/4

7,5 YR 4/47,5 YR 5/6

0,780,660,310,300,18006

C/N

20,816,012,0

6,87,6

18,3—

Refusà

2 mm(%)

_——

n.d.

Granulométrie ((x) en %

0-2

44,150,444,243,042,343,126,2

pH

H2O

5,14,94,14,34,54,44,3

KCI

————

2-20

8,614,514,915,315,712,115,5

Ca

17,505,601,200,70n.d.0,600 40

20-53

8,55,7

13,313,314,213,621,3

53-105

10,95,06,56,65,68,2

10,7

105-210

11,98,39,99,9

10,211,310,3

Complexe adsorbant en

Echange

Mg

8,803,280,320,28n.d.0,280,08

K

2,761,300,240,12n.d.0,080,06

NH4Ac

Na

0,200,360,280,28n.d.0,360,08

210-500

12,011,1

8,28,48,98,9

10,0

500-1 000

3,94,72,12,72,42,34,6

m.éq./100 g sol

N

S

29,2610,542,041,38n.d.1,320,62

T

51,939,920,715,9n.d.6 74,0

1 000-2 000

0,10,30,90,80,70,51,4

(%)

56,426,4

9,88,7

n.d.19,715'5

n.d. = non déterminé.

82

Page 82: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

Unité cartographique: Qf-F/Pi.

Muramvya.

Sommet de colline en « dôme » au pied d'une crête quartzitique.Ferralsol humifère d'altitude argilo-sableux, gris-brun, à horizon sombre de profondeur, influencé par les

formations quartzito-gréseuses et développé sous cultures (parcelle résidentielle).

Ap

AC

0-30 cm

30-53 cm

53-78 cm

Description.

sablo-argileux; noir (7,5 YR 2/2); massif; très légèrement ferme; frais; horizon à légèretendance « massive » se brisant en granules grossiers et très grossiers, friables, cesgranules instables sont couverts de grains de sable colorés; transition distincte et régulière,

sablo-argileux à argilo-sableux ; brun-rouge foncé (6,75 YR 2/2); légèrement frais;structure « massive ». se brisant en blocs à faces mates, planes, absence de grains de sablelavés; radicelles peu nombreuses; transition distincte et régulière.

argilo-sableux; brun foncé (8,75 YR 2/2), légèrement frais; structure « massive», blocsà faces planes, mates éclatant sous pression très modérée; radicelles peu nombreuses;transition graduelle et régulière.

argilo-sableux, brun-rouge foncé (5 YR 3/2); massif, légèrement ferme en place; frais;structure polyédrique, subanguleuse, fine et moyenne, faiblement développée, à tendance« massive », instable, sauf quelques granules à noyau à pellicule résistante; radicelles peunombreuses; transition graduelle et régulière.

argilo-sableux à sablo-argileux; brun-rouge foncé (5 YR 3/4); légèrement plastique,friable; très frais; structure polyédrique subanguleuse fine, faiblement développée,instable; radicelles peu nombreuses; traces de charbon de bois; transition abrupte etrégulière.

117 cm + roche quartzitique altérée en place.

C/R 78-93 cm

93-117 cm

Horizon

ApA3ACC/RC

Horizon

ApA3ACC/RC

Profon-deur(cm)

0-3030-5353-7878-9393-117

2,041,771,580,830,75

CouleurMunsell dusol humide

7,5 YR 2/26,75 YR 2/28,75 YR 2/2

5 YR 3/25 YR 3/4

0,220,180,140,100,07

C/N

9,39,8

11,38,3

10,7

Refusà

2 mm

_

——

3,0

0-2

30,131,232,233,125,3

pH

H2O

5,95,95,55,65,7

KCI

4,74,64,54,54,4

2-20

3,14,55,02,34,2

Granulométrie (n) en %

20-53

5,84,85,65,25,5

53-105

8,59,67,88,18,1

105-210

24,023,923,622,825,1

210-500

24,221,621,721,524,2

500-1 000

3,43,63,25,24,7

1 000-2 000

0,90,80,91,82,9

Complexe adsorbant en m. éq./100 g sol

Ca

4,504,251,901,401,50

Echange

Mg

1,522,180,800,600,50

K

0,680,930,680,530,53

NH4Ac N

Na

0,050,110,110,060,06

S

6,757,473,492,592,59

T

16,216,614,711,8

9,9

V

41,644,923,722,026.1

83

Page 83: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

Unité cartographique: Fo.

Muramvya.

Large dépression (200-300 m) à écoulement lent dû à l'existence de bancs rocheux (seuil).

Sols hydromorphes, (para)tourbeux.

Description.

0-30 cm limon argileux mêlé à de très nombreuses radicelles très faiblement décomposées;tourbeux; noir (10 YR 2/0).

30-60 cm limon argileux; tourbeux; à côté des matières organiques non décomposées («peat»)existent des matières organiques minéralisées dont la trame végétale est aisémentidentifiable (« peaty muck »).

Prélèvements à la sonde.

60-100 cm horizon de transition (para)tourbeux.

100-120 cm argilo-limoneux, légèrement micacé, noir (10 YR 2/0); matière organique peu nom-breuse, peu minéralisée.

Horizon

1

2

3

4

Horizon

1

2

3

4

Profon-deur(cm)

0-30

30-60

60-100

100-120

C

16,48

21,17

5,05

8,05

CouleurMunselldu solhumide

10YR2/0

n.d.

n.d.

10 YR 2/0

N

1,08

n.d.

0,45

0,42

C/N

15,3

n.d.

11,2

19,2

Refusà 2 mm

pH

H 2U

r

r

l.d.

4.9

5,3

l.d.

KCI

n.d.

n.d.

3,5

3,5

Granulométrie (jj.) en %

0-2

22,0

17,1

32,3

33,4

Ca

2,00

1,30

4,20

n.d.

2-53

29,2

35,5

11,3

12,0

53-105

11,6

6,7

9,3

11,4

105-210

8,9

9,9

13,9

15,6

Complexe adsorbant en

Echange

Mg

0,52

0,52

0,22

n.d.

K

0,92

0,66

0,31

n.d.

NH4AC 1

Na

0,56

0,40

0,24

n.d.

210-500

12,8

14,6

17,3

14,7

500-1 000

12,1

9,9

10,7

8,5

m. éq.MOO g so

M

S

4,00

2,88

4,97

n.d.

T

52,4

48,1

36,0

n.d.

1 000-2 000

3,4

6,3

5,2

4,4

V

7,6

6,0

13,8

n.d.

n.d. = non déterminé.

84

Page 84: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

Colline Tesa - Forêt ombrophile de mon-tagne (dorsale Congo-Nil).

Colline Tesa - Aménagement théicole enplantations industrielles.

Aménagement théicole en milieu rural.

Page 85: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

Formations schisteuses avec intrusions basiques. Paysage généralement pénéplané,parfois latéritisé, formé de collines drainées par un réseau hydrographique quasirectangulaire. Ces formes de relief (a), qui peuvent s'adosser a des crêtes quartzitiqueset qui sont cernées par des versants fortement inclinés, font l'objet d'une occupationintense. Au pied des collines, large plaine alluviale (b) aménagée de manière tradi-tionnelle. A l'arrière plan, crêtes quartzito-schisteuses (c).

Formations métamorphiques (schistes et granito-gneiss). Paysage formé de coflinesà sommet arrondi (collines en «dôme»), parfois adossées à des crêtes quartzito-schisteuses et séparées par des dépressions relativement larges, colmatées par dessols (para)tourbeux. Soles sous cultures annuelles (a), jachères à Aechynomé-nées (b), prairies à Eragrostis (c) occupent ces terroirs à productivité faible à moyenne.

Page 86: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

b' a' c' 2 c' d' e 1 a b

Zone de contact entre les formations schisteuses (à gauche) et les formationsmétamorphiques (à droite) mettant en évidence l'utilisation spécifique des sols.Sur les collines en « dôme » (1) (formations métamorphiques) dominance de prairiespermanentes à Eragrostis (a), de jachères à Aechynoménées (b) associées à descultures annuelles à niveau d'aménagement faible (c). Sur les avancées structurales (2)(formations schisteuses), les sommets sont occupés par des parcelles résidentielleset les soles fortement amendées (a1). En auréole de ces dernières, s'étalent descultures à degrés de technicité faibles à moyens (peu ou pas amendées) (b') tandisque seuls les versants à forte déclivité sont abandonnés aux prairies permanentes (c').A noter également les boisements (Eucalyptus) communautaires (d').

Mise en valeur des sols sous prairie permanente à Eragrostis (a), préparation dusol (b), parcelles de théier (c) et de caféier (d), sorgho (e), parcelle résidentielle (f),boisements (g).

Page 87: CARTE DES SOLS ET DE LA VEGETATION DU BURUNDI

A Ferralsol humifère des forêts d'altitude à horizon sombrede profondeur (a). Au plancher du profil, présence d'unenappe de graviers quartzitiques (« stone line ») (b).

Ferralsol humifère des prairies d'altitude {Eragrostis) (a)à horizon sombre de profondeur {b) (90-1 20 cm). Présencede l'horizon «socle» (c) (10-25 cm).

Ferrisol humifère à horizon humifère anthropique (a) et àhorizon B agrique (b) développé sous cultures permanentesà haut degré de technicité (mulching, amendementsorganiques).